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CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE
Série : ACTIONS
ACTIONS QUASI-
STATIQUES DES
NIVEAUX D’EAU
ANNEXE 2
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Actions quasi-statiques des niveaux d’eau – page 1
Annexe 2 : Méthodes de détermination des crues représentatives
Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
RECOMMANDATIONS
POUR LE CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE
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1. OBJET _____________________________________________________________________________ 3
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Actions quasi-statiques des niveaux d’eau – page 2
Annexe 2 : Méthodes de détermination des crues représentatives
Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
RECOMMANDATIONS
POUR LE CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE
___________
1. OBJET
Les crues représentatives, appelées traditionnellement « crues de projet » sont définies en vue de
l’estimation des risques afférents à un projet d’aménagement d’une rivière, depuis le début des travaux
et pendant la durée de vie des ouvrages.
La probabilité de dépassement des crues extrêmes retenues doit être très faible, bien que non nulle :
les concepts sont ceux du maximum probable, et de la période de retour. Le but de cette annexe est
de présenter les méthodes en usage pour le calcul des crues de période de retour donnée. Ces
méthodes peuvent être classées dans deux groupes : d’une part, les modèles conceptuels et d’autre
part, les modèles probabilistes.
On se limite ici au calcul des crues d’une rivière naturelle, en l’absence d’aménagements à l’amont.
La notion de période de retour qui est appliquée ici est présentée dans le fascicule Méthodes pour la
détermination des houles extrêmes annexé au fascicule Houle.
Un avertissement général relatif à l’utilisation des méthodes statistiques et probabilistes est donné
dans le fascicule Présentation d’ensemble.
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Annexe 2 : Méthodes de détermination des crues représentatives
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2. DIVERS QUALIFICATIFS DES CRUES
♦ les crues représentatives pour les fonctions remplies par l’aménagement en tant que tel,
et plus particulièrement :
♦ crue débordante : épisode au cours duquel la rivière sort du lit mineur ou dépasse les
endiguements,
♦ crue à période de retour donnée : épisode qui possède une probabilité donnée d’être
dépassée dans une année,
♦ crue d’usage ou caractéristique : épisode utilisé dans certaines études liées à la rivière. Il
s’agit généralement d’une crue historique,
+ Des précisions relatives aux cas de charge liés aux crues sont données dans les fascicules :
♦ Écluses
♦ Barrages mobiles
♦ Digues des voies navigables
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Annexe 2 : Méthodes de détermination des crues représentatives
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3. DONNEES DE BASE DE L’ETUDE HYDROLOGIQUE
3.1 CONTROLE
Il est indispensable de contrôler les données de base de l’étude hydrologique. Ce contrôle, qui peut
consommer jusqu’à 80 % du temps consacré à l’étude, peut prendre trois formes :
♦ l’enquête de terrain, qui apporte des éléments nouveaux, indépendants des fichiers de
données disponibles,
♦ constitution des fichiers en l’état, qui doivent être un résumé le plus fidèle possible des
observations, c’est-à-dire des originaux sur papier ou des fichier saisis directement sous
forme électronique, ou ainsi produits par des chaînes de mesure. Par exemple, les
hauteurs d’eau peuvent être mesurées de deux façons : lectures d’échelle par un
observateur, enregistrement automatique par un limnigraphe. A deux mesures de nature
différente correspondent deux fichiers en l’état distincts,
♦ constitution des fichiers opérationnels, déduits des fichiers en l’état après des opérations
de validation (élimination de valeurs aberrantes, reconstitution de valeurs manquantes
« évidentes », choix entre valeurs redondantes et pourtant différentes) et des opérations de
transformation (passage des cotes au débit, par exemple),
♦ constitution des fichiers de travail, déduits des fichiers opérationnels par des
transformations (calcul des débits journaliers, mensuels) et par des tris (maximums
annuels de pluie journalière). Les fichiers de travail peuvent également être le résultat de
validation, par exemple lorsqu’on accepte le maximum annuel d’une année incomplète.
Tout utilisateur doit pouvoir revenir aux fichiers en l’état pour, le cas échéant, réaliser un prétraitement
plus adapté à ses besoins propres.
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3.3 ENQUETES DE TERRAIN
On ne doit pas se fier aux résultats d’une étude hydrologique si ceux-ci ne sont pas étayés par une
enquête de terrain ; à l’inverse, une expertise basée sur la seule enquête de terrain est en général
fiable, sinon précise. L’enquête de terrain reçoit les objectifs suivants :
♦ explorer le bassin versant, pour observer son homogénéité (transfert d’information d’un site
de mesure au site du projet) et pour estimer la valeur du paramètre Po, ordonnée à l’origine
de la courbe de Gumbel (voir ci-après) qui dépend essentiellement de l’épaisseur du
manteau d’altération sur la roche mère imperméable,
♦ jaugeages.
♦ détermination de la loi hauteur-débit en crue sans utiliser les jaugeages, donc par un
modèle hydraulique,
Cette méthode permet, d’une part, de s’assurer que le tarage des stations pour lesquelles il n’existe
pas de jaugeages de crue est fiable, sinon précis, d’autre part, d’améliorer la fiabilité de l’extrapolation
vers les fortes crues (notamment dans le cas où le lit de la rivière au droit de la station a évolué).
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4. DEUX LOIS DE PROBABILITE
La loi de Gumbel est adoptée comme loi des maxima périodiques (en général annuels) des hauteurs
de pluie et des débits de rivière.
La relation entre la valeur à période de retour T donnée, z(T), d’une variable aléatoire Z suivant une loi
de Gumbel s’écrit :
Z (T ) = α . y (T ) + M
avec :
♦ M : le « mode » de la distribution,
♦ α : le « gradex » de la distribution,
æ æ 1 öö
y (T ) = − Log çç − Log ç1 − ÷ ÷÷
è è T øø
L’utilisation de la variable réduite y(T) est justifiée par le fait qu’elle donne une relation (z, y) linéaire : le
« papier de Gumbel » est la graduation particulière de l’abscisse, libellée en période de retour T, de
façon à obtenir une graduation régulière de la variable réduite.
α = sz . √ 6 / π
M = mZ - γ . α
M π .mZ
y0 = − =γ −
α sZ . 6
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Annexe 2 : Méthodes de détermination des crues représentatives
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La loi de Gumbel se met alors sous la forme utile où apparaissent les deux paramètres, moyenne et
pivot :
y0 − y (T )
Z (T ) = mZ
y0 − γ
α = mz / (γ - yo)
On démontre que le paramètre ν = e − y0 est le nombre moyen d’événements indépendants d’où sont
tirés les maximums annuels. Ce nombre est proportionnel au nombre de perturbations
météorologiques et on peut s’attendre à son invariance dans une région géographique, donc à
l’invariance de y0 = - ln(ν) : par conséquent toutes les variables aléatoires suivant une loi de Gumbel et
représentant divers phénomènes tous liés aux perturbations météorologiques (pluies, crues) formeront
un faisceau de droites de Gumbel passant par le point (0, yo).
Une variable S suit une loi Racine Gauss si S² suit une loi de Gauss. Cette loi est adoptée pour les
totaux périodiques (généralement annuels) des hauteurs de pluie.
s (T ) = m v + s v u(T)
avec :
♦ u(T) : une fonction de la période de retour T (« variable réduite »), dont une approximation
de l’expression théorique intégrale est :
u(T) = 2,84 Log [- Log (- Log (1 - 1/T)) + 2,95] - 3,40 si T > 2 ans
En utilisant le paramètre e = (mv / sv)², on peut écrire cette expression sous la forme suivante :
s (T ) =
mS
1+ e
[ e + u (T ) ] 2
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Annexe 2 : Méthodes de détermination des crues représentatives
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On démontre que λ = 2 / Cv² (où Cv est le coefficient de variation de S) est le nombre annuel
« d’épisodes pluvieux », c’est-à-dire du nombre de perturbations météorologiques intéressant chaque
année le poste pluviométrique à analyser. Ce nombre étant le même dans une région, on peut
s’attendre à la constance régionale du paramètre λ.
5. MODELES CONCEPTUELS
5.1 INTRODUCTION
Les modèles conceptuels aussi dits « déterministes » représentent le plus fidèlement possible la
réalité physique du processus pluie-écoulement d’un bassin versant. Vue la complexité de détail d’un
terrain naturel, la variabilité de la pluie dans le temps et l’espace (qui interdit de fait toute mesure
précise de la quantité d’eau précipitée), ce type de modèle est encore du domaine de la recherche.
Pour calculer une crue représentative, on transforme en crues toute une gamme de pluies
représentatives de durées diverses et de période de retour donnée, unique et choisie, puis l’on
détermine la crue représentative comme celle qui est la plus dangereuse dans le contexte du projet
(par exemple, celle qui présente le plus fort débit de pointe) et on lui affecte la période de retour
choisie.
Les modèles à réservoirs sont à classer dans la catégorie des modèles analogiques : on distingue
plusieurs étapes dans le processus de ruissellement, chacune symbolisée par le remplissage et la
vidange d’une « baignoire ». On cherche à limiter le nombre de paramètres de calage, donc le nombre
de baignoires et de robinets.
♦ La pluie tombe sous forme d’une averse réelle (choisie dans la collection des averses
mesurées) ou synthétique (hyétogramme-type reconstitué).
♦ Elle est reçue par un premier réservoir qui symbolise la surface du bassin : son volume est
la « rétention » de surface. Ce réservoir fuit en profondeur par infiltration dans le réservoir
souterrain, et le surplus s’écoule en surface suivant une loi de robinet ou une loi
« d’amortissement » de crue. Le réservoir de surface peut aussi évapotranspirer (mais cela
n’est pas indispensable dans la seule modélisation des crues).
♦ Le réservoir souterrain régurgite une partie de son eau dans le réseau hydrographique et
écoule l’autre partie dans les roches profondes.
♦ Le réseau hydrographique (« chevelu des rivières ») peut lui aussi être modélisé par un
réservoir, mais, surtout quand il s’agit de grand bassin, il peut être représenté de façon plus
réaliste par un modèle d’écoulement hydraulique.
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5.3 HYDROGRAMME UNITAIRE
Nous considérons un bassin versant totalement imperméable (par exemple parce que des averses
antérieures ont saturé les sols), et une averse brutale, de durée infinitésimale, c’est-à-dire une
« impulsion » de pluie. A l’exutoire du bassin, dans la rivière, tout le bassin va ruisseler
instantanément ; le ruissellement de l’extrême aval fait instantanément augmenter le débit, mais dans
une faible mesure puisque la surface de réception tout près de la station d’observation est petite ; au
fur et à mesure que le temps passe, on observe à la station un débit de ruissellement de couronnes de
plus en plus éloignées : à un instant donné, le débit à la station provient du ruissellement d’une petite
surface « isochrone », c’est-à-dire dont tous les points sont situés à la même « distance
d’écoulement » par rapport à la station ; enfin l’instant arrive où le débit à l’exutoire provient du point
situé le plus à l’amont du bassin versant, c’est à dire le point pour lequel le trajet de l’eau est le plus
long ; puis le débit de la rivière revient à son état initial : la crue est terminée.
Cette description conduit aux deux principes essentiels de la théorie de l’hydrogramme unitaire :
♦ si l’on multiplie la quantité de pluie par un facteur k (inférieur ou supérieur à 1), tous les
débits instantanés de la crue seront multipliés par le même facteur k : la crue se déforme
de façon affine ; ce principe signifie que le temps de parcours de l’eau dans le chevelu
hydrographique ne dépend (presque) pas du débit.
On appelle hydrogramme unitaire du bassin la crue qui résulte d’une « impulsion » de pluie dont le
volume est l’unité (par exemple une averse de 1 mm).
En supposant maintenant que la pluie dure de plus en plus longtemps mais qu’elle reste à une même
intensité (1 mm/h par exemple), à l’hydrogramme unitaire du premier pas de temps se superpose une
crue identique mais décalée d’un pas de temps, puis une crue de troisième pas de temps, etc. ; les
débits s’ajoutant, la crue résultante grossit ; au bout du temps tc, tout le bassin ruisselle : l’eau
précipitée au point amont rejoint l’eau qui continue de pleuvoir à l’exutoire. Par conséquent, si la pluie
continue avec la même intensité au-delà du temps de concentration, le débit n’augmente plus et la
crue marque un palier, qui durera autant que la pluie continue de tomber.
On appelle hydrogramme en S la crue résultant d’une pluie de durée infinie et d’intensité constante.
On démontre que la pluie de même intensité et de durée te (temps de pluie efficace) provoque une
crue qui peut se calculer comme la différence de deux hydrogrammes en S décalés de te. Par
conséquent, la crue provoquée par une pluie de durée te a un temps de base TB calculé par :
TB = te + tc
TB = 1000 . V / 1,8 . Q
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Annexe 2 : Méthodes de détermination des crues représentatives
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Deux cas se présentent :
♦ TB = 2 . tc pour les phénomènes exceptionnels (te = tc) : il existe un hydrogramme type des
crues exceptionnelles.
La méthode de l’hydrogramme unitaire consiste à calculer la crue résultant d’une averse complexe en
superposant différents d’hydrogrammes en S pour diverses intensités de pluie.
6. MODELES PROBABILISTES
6.1.1 INTRODUCTION
Les deux approches présentées ci-après appliquent des méthodes statistiques à des variables
différentes : hauteurs de crue et hauteurs de pluie.
Dans le premier cas, on modélise directement la hauteur de crue, ce qui a l’avantage de tenir compte
directement, mais implicitement, de tous les facteurs qui causent la crue, et pas uniquement de la
hauteur de pluie ; en revanche, on observe un effet et non pas une cause : il y a donc a priori une plus
grande variabilité et des facteurs inconnus ou négligés (une même pluie pourra produire des crues
différentes en fonction de ces facteurs).
Dans le deuxième cas, on modélise les hauteurs de la pluie et l’on en déduit une crue. On part donc
d’événements plus courants bien observés et l’on introduit les facteurs d’influence (fonction de
transfert pluie-crue). L’effet de site est important et doit être correctement modélisé, sauf à introduire
des biais. L’avantage par rapport à la méthode précédente tient à ce que les échantillons mesurés de
pluie sont plus nombreux que les échantillons de crue : on diminue donc ainsi les erreurs statistiques
d’échantillonnage.
On utilise les données relatives aux crues observées sur la rivière en un point proche du site de
l’aménagement.
On représente les crues par un certain nombre de variables d’étude : le débit de pointe et le volume
ruisselé par exemple, qui sont considérées comme des variables aléatoires assimilées à un échantillon
tiré au hasard de la population-mère des crues.
Aucune hypothèse n’est faite sur la population-mère. On est donc amené à effectuer l’ajustement
d’une loi de distribution inconnue et choisie a priori aux échantillons de valeurs observées (méthode
des séries chronologiques).
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Les statistiques d’échantillon qui sont utilisées permettent de décrire la loi de la population mère
(parente) dans le domaine couvert par les observations ; en revanche, elles ne donnent pas de modèle
prédictif sur l’évolution de cette population avec le temps ; en d’autres termes, on a une représentation
d’une situation sur une période donnée du passé, pas un modèle d’évolution (le calcul statistique n’est
bien adapté qu’à la climatologie descriptive et non pas prédictive). Il faut faire les hypothèses
d’ergodicité et de stationnarité pour en déduire des prédictions, et bâtir des modèles d’évolution.
Un test d’ajustement permet de déterminer si une loi peut être rejetée, avec un risque d’erreur fixé,
compte tenu des données disponibles. C’est l’hydrologue statisticien qui choisit les lois, à partir de
l’allure des données et d’autres considérations mathématiques et physiques. Ensuite, il réalise des
ajustements de paramètres puis des tests de validation (non rejet). Il doit aussi mettre à l’épreuve la
robustesse de modèle : une loi est-elle robuste (stable) vis à vis des écarts statistiques entre
échantillons supposés homogènes ? On retrouve la question du nombre de paramètres de la loi (voir
l’annexe au fascicule Houle).
Cette approche n’est donc à préconiser pour le calcul des crues représentatives que si l’on dispose
d’une très longue série d’observations sur une rivière, dont les crues varient peu d’une année sur
l’autre (stationnarité) et si les erreurs statistiques d’échantillonnage (« déviation » de l’échantillon par
rapport à la population mère) sont faibles (ergodicité).
Très souvent, le calcul des crues est mixte : un modèle relie les crues aux pluies qui en sont les
causes ; les pluies sont analysées par la méthode statistique et le modèle pluie-débit transforme les
pluies représentatives en crues représentatives.
La relation pluie-débit devrait en toute rigueur être déduite de lois physiques et de la mécanique des
fluides en tenant compte des effets de site ; en pratique, on en fait une déduction statistique, car les
phénomènes sont très complexes à modéliser et le nombre de variables inconnues très élevé. La
méthode du gradex suppose que les pluies (horaires et journalières) ainsi que les crues (en volume et
en débit de pointe) suivent une loi de Gumbel, et que la loi des lames d’eau ruisselées (volumes de
crue exprimés en mm) en forte crue est parallèle à celle des fortes pluies : leur pente commune (en loi
de Gumbel) est le gradex, noté α (voir ci-après).
Cette méthode compare le comportement de rivières différentes de façon à assurer une extrapolation
fiable en cas de manque de données relatives à la rivière à aménager. Les critères physiques
fondamentaux sont :
♦ la nature des pluies : cyclones ou pluie de convection (le cas de mélange de deux ou
plusieurs régimes de pluie complique un peu l’analyse),
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6.1.4 MAXIMA ANNUELS ET ECHANTILLONS TRONQUES
L’étude porte sur des pluies et des crues de période de retour exprimée généralement en années : la
variable P (pluie) et la variable Q (débit) sont donc eux-mêmes des maxima annuels, par définition de
l’objet de l’étude, et sont couramment supposés suivre une loi de Gumbel.
Il est souvent utile (sinon indispensable), pour améliorer l’information utilisable, de travailler sur des
variables tronquées P’ et Q’ qui sont toutes les valeurs supérieures à un seuil arbitraire (qui peut être
nul, mais on le choisit en général de façon à disposer de 3 à 5 valeurs par an en moyenne). C’est ce
qui fonde la méthode du renouvellement présentée dans le fascicule Méthodes pour la détermination
des houles extrêmes annexé au fascicule Houle.
La synthèse régionale des pluies journalières utilise toutes les séries disponibles de maxima annuels
sur une zone d’études. Le calcul est efficace si l’on dispose d’au moins 20 à 30 séries de plus de 10
années chacune. Elle fournit les pluies représentatives en tout point de la zone d’études.
La variable « pluie » est la pluie journalière telle qu’elle est mesurée au pluviomètre. On remarque que
la variable pluie est exactement la même dans les trois étapes de l’étude. Il n’y a en particulier jamais
de calcul de la pluie moyenne sur un bassin.
En général, toute la zone d’études est affectée par les mêmes perturbations météorologiques, de sorte
que leur nombre est identique à tous les pluviomètres de la zone (que l’on appelle dans ce cas une
« région »). Les fluctuations de la valeur du nombre moyen annuel d’événements pluvieux que l’on
peut observer d’une série de maxima à une autre ressortissent alors à des fluctuations
d’échantillonnage : les populations-mère forment sur papier de Gumbel un faisceau d’origine unique
(y0) et ne diffèrent entre elles que d’un seul paramètre, la moyenne.
Le tracé de courbes iso-moyennes permet l’interpolation en tout point de la région. Ce tracé de carte
pluviométrique est classique.
Cette méthode fournit des valeurs à période de retour donnée. La détermination en tout point de la
zone d’études des deux paramètres de la loi de Gumbel (donc de toute valeur représentative, puisque
la droite est l’ensemble des valeurs de période de retour donnée) est réalisée par une méthode
d’ajustement statistique. Les pluies représentatives sont alors décrites par leurs périodes de retour et
leurs durées.
On notera également l’intérêt d’associer à un paramètre probabiliste (ici yo) une quantité physique
immédiatement compréhensible (le nombre moyen de perturbations météorologiques) car cela facilite
l’extrapolation à des zones d’études pauvres en données d’observations.
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6.3 RELATIONS PLUIES-CRUE
Parmi les outils d’étude des relations probabilistes pluie-crue figurent les ajustements comparés et les
corrélations en valeurs classées. La variable « pluie » est la pluie journalière en un point particulier du
bassin dont les débits sont mesurés. La variable « crue » est successivement le débit de pointe, puis
la lame ruisselée.
Admettre que les pluies P (journalières) et les crues Q (débit de pointe par exemple) suivent ensemble
des lois de Gumbel signifie que la relation probabiliste pluie-crue est linéaire. Si y est la variable réduite
de Gumbel, alors :
P = Ap + BP y
Q = Aq + Bq y
Q = C (P − P0 )
où :
♦ C est le coefficient apparent de ruissellement, qui dépend des unités choisies et de la durée
moyenne des crues (ou de celle de la pluie génératrice).
Les variables Q, V, R, P et P(tθ) de période de retour T (années) sont ici notées QT, VT, PT, etc.
Physiquement, une pluie P(tθ) provoque une crue de paramètres (V, Q) ; te est le temps de pluie
efficace, c’est-à-dire qu’il y a ruissellement sur le bassin pendant la durée te ≤ tθ.
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Dans la méthode du gradex développée ici, la loi de probabilité des lames ruisselées est parallèle, sur
le papier de Gumbel, à celle des pluies pour les périodes de retour supérieures à une durée To,
autrement dit :
La combinaison de diverses formules non reprises ici relie le débit de crue de période de retour T à la
pluie de même période de retour et à la superficie du bassin versant :
S 0.75
QT = ( PT − P0 ) si T > T0
12
Cette formule est extrêmement stable d’un bassin versant à l’autre bien que les paramètres
d’ajustement des formules intermédiaires soient très variables suivant les régions.
En fait, la relation pluie-crue n’est pas linéaire car sa nature physique est différente suivant que
l’événement est de faible ampleur ou qu’il est important :
♦ en petite crue il n’y a pas de ruissellement vrai du bassin versant, mais une succession de
ruissellements locaux, d’infiltrations et de résurgences, dont la résultante est un
accroissement relativement lent et modéré du débit de la rivière,
Si le bassin versant possède une bonne aptitude au ruissellement (marnes érodées par exemple), Po
vaut environ 20 mm et des pluies océaniques ou méditerranéennes ordinaires (pluie décennale de
60 mm par exemple) déclencheront fréquemment de vraies crues de ruissellement.
Si en revanche la roche mère du bassin est recouverte d’une couche altérée d’une dizaine de mètres,
Po vaudra environ 60 à 100 mm et les pluies ordinaires précédentes ne déclenchent de vraie crue que
pour des périodes de retour de 10, 20, ou 50 ans. Il faut sur ce genre de bassin perméable en surface
un régime de cyclones tropicaux (pluie décennale de 400 ou 500 mm) pour que la relation pluie-débit
en grande crue puisse être effectivement observable.
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6.4 ETUDE SUR LE SITE DU PROJET
On applique les relations probabilistes pluie-crue aux pluies représentatives de la synthèse régionale.
On obtient ainsi les crues représentatives.
8. TEXTES DE REFERENCE
COSANDEY, C.,
L’origine des crues dans les bassins versants élémentaires : du ruissellement sur les versants à
l’écoulement de crue
e
Annales de géographie n°556 - XCIX année - Novembre-décembre 1990.
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Ven Te Chow, (1964)
Handbook of Applied Hydrology
Mc.Graw Hill, New York.
oOo
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