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territoriales
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 Service de PricewaterhouseCoopers
pour le Secteur Public
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 Ecobilan/Gestion des déchets
Dossier complet
Pour cette série des « Dossiers du Développement durable »,
PricewaterhouseCoopers et Ecobilan ont choisi de traiter de divers
sujets auxquels doivent faire face les entreprises qui s’engagent
dans une démarche de Développement durable. Ces dossiers ont
pour objectif de fournir des clés de compréhension ainsi que des
pistes de réflexion pour les décisions futures.

Les collectivités, les vrais vecteurs du


développement durable
Une véritable ambition de développement durable n’est possible au niveau
international que si elle est traduite par des actions concrètes au niveau des
échelons inférieurs qui forment ce tout : par les gouvernements à l’échelle de leurs
pays, les collectivités territoriales au niveau des villes et des régions, les
entreprises dans leurs sphères d’influences respectives, les associations et enfin
les individus. Dans ce contexte, les collectivités locales sont un acteur primordial du
développement durable. Interlocuteur privilégié entre l’État, les municipalités, les
organismes partenaires (CCI, ADEME,…) et les citoyens, c’est à leur niveau
territorial que les idées et les orientations internationales peuvent se transformer en
actions concrètes, qui feront ou non la réussite d’un projet international ou
européen de développement durable.

L’environnement et le développement durable dans le traité constitutionnel

Le développement durable constitue le troisième objectif de l’Europe après la


paix et la liberté de circulation. De nombreux articles mentionnent les principes,
les enjeux et le rôle vital du développement durable (art.I-3, II-97, III-119, III-233,
II,256, III-292)

Enjeux
Les collectivités régionales et territoriales ont toujours joué et jouent encore un rôle
primordial de développement au sein de leur nation respective. Par les flux
financiers émanant de leurs missions et projets, elles ont une place importante
dans l’économie locale. Les collectivités territoriales sont des structures
administratives (régions, départements, communes, communauté de communes,
agglomérations, villes,…) qui doivent prendre en charge les intérêts de la
population d’un territoire donné.

Leurs missions se déclinent en domaines d’actions précis : le développement


économique, l’aménagement du territoire et la planification, l’élaboration d’un
schéma régional de transport, l’éducation, la formation professionnelle, la culture et
la santé. Avec de telles problématiques, on ne s’étonne pas de voir aujourd’hui leur
intérêt pour le développement durable.

Appliqué aux collectivités, le développement durable contribue à l’attractivité


des territoires (investissement, tourisme durable, bien-être,…), constitue un
avantage concurrentiel pour les collectivités soucieuses d’un environnement
sain et d’un cadre de vie agréable, et consiste à promouvoir, dans une
perspective globale et de long terme, des projets très divers contribuant à
mieux assurer le développement économique, la valorisation de
l’environnement et la cohésion sociale.
L’axe principal d’action au cours des dix dernières années a été celui de la
protection de l’environnement. De nombreuses initiatives ont été prises par les
collectivités. Des efforts majeurs ont été recensés dans les principaux domaines
suivants :

 prévention des déchets,


 gestion des ressources,
 construction de bâtiments (écologiques),
 régulation de l'utilisation de produits chimiques dans les cultures de la
collectivité.
Le sondage effectué, par le Syndicat National des Secrétaires Généraux et
Directeurs Généraux des Collectivités Territoriales1 , auprès de plus de 250
Directeurs Généraux (DG) de collectivités territoriales confirme ce constat. Sur les
trois dimensions du concept de développement durable, la moitié des DG
interrogés pensent que la valeur environnementale est la plus importante. Il
apparaît également que les collectivités interrogées se sont très peu engagées sur
des projets relatifs au domaine social. Aujourd’hui, de nouveaux enjeux sociaux et
organisationnels doivent être pris en compte afin de renforcer les politiques
environnementales :

 Les enjeux relatifs au transport par exemple sont aujourd’hui primordiaux. Au-
delà des impacts environnementaux (qualité de l’air, changement climatique,
etc.), les problèmes de transports présentent un impact sur la santé et des
nuisances (bruit, perte de temps,…) pour les habitants ;
 L’accès au logement s’inscrit dans une politique de solidarité sociale. En
France, 3,1 millions de personnes sont encore mal logées ou en attente de
logement. Le droit au logement, inscrit dans la loi, n’est pas encore effectif ;
 La valorisation du patrimoine est un facteur de cohésion sociale permettant de
dynamiser l’économie locale, de vitaliser la culture locale et de consolider les
liens sociaux.
La réponse à ces enjeux doit se faire à l’échelle la plus pertinente. Les
préoccupations des citoyens relèvent d’une coopération décentralisée et des
compétences des autorités locales. Grâce à la proximité géographique et la
proximité organisationnelle, les interventions à l’échelle territoriale seront plus
efficaces dans la mesure où les responsabilités sont plus faciles à établir, les
actions plus faciles à contrôler et les interdépendances entre les acteurs plus
aisées à prendre en compte. Les collectivités locales garantissent ainsi une
meilleure transversalité, notion au cœur du concept de développement durable.

Afin de déployer leur stratégie de développement durable, les collectivités


territoriales ont à leur disposition des méthodes, des outils et des exemples de
bonnes pratiques.

Méthodes

Le cadre institutionnel et réglementaire : l’impulsion politique


Ce schéma accentue le rôle central des collectivités territoriales et l’importance de
« l’action locale et de son articulation avec la pensée globale ».

Les outils institutionnels


Depuis juin 1999, la Loi d’Orientation pour l’Aménagement et le Développement
Durable du Territoire fait explicitement référence à la démarche d’«Agenda 21
local» comme outil obligatoire de mise en oeuvre du développement durable.
Désormais, la loi impose l’intégration du concept de développement durable dans
tout document de planification locale (les chartes de pays ou d’agglomération),
condition par ailleurs sine qua non de financement par l’Etat. La France est
intervenue dans l'esprit de l'Agenda 21, en s'appuyant sur des appels à projets au
niveau local impliquant les collectivités territoriales.

«(...) Dans chaque pays, la plupart des collectivités locales devront avoir
entrepris un processus de consultation auprès de leurs populations et être
parvenues à un consensus en ce qui concerne un Agenda 21 local pour la
collectivité. (...) Grâce à la consultation et à la réalisation d’un consensus, les
collectivités locales pourront obtenir auprès des citoyens, des organismes locaux
municipaux, communaux, des entreprises commerciales et industrielles, les
informations nécessaires à la formulation des stratégies les mieux adaptées. Ce
processus de consultation augmenterait la prise de conscience par les ménages
des problèmes de développement durable.

Les programmes, règles, lois et règlements édictés par les collectivités locales
pour parvenir aux objectifs de l’Agenda 21 seraient évalués et amendés sur la
base des programmes locaux adoptés. Des stratégies pourraient également être
utilisées pour obtenir un financement local, régional et international».

CNUED (1992) «Agenda 21», chapitre 28

Aujourd’hui, l’Etat souhaite aller plus loin que les Agendas 21 et faire de
l’engagement des collectivités une priorité. Le séminaire gouvernemental sur le
développement durable du 23 mars 2005 consacre un volet à la transcription du
développement durable dans les territoires. Afin d’encourager le « développement
local durable », il souhaite mettre l’accent en 2005 sur 3 outils:

 la contractualisation entre l’Etat et les Régions . La DATAR mettra l’accent sur


les cohérences à trouver entre la stratégie nationale de développement
durable, le plan Climat et les enjeux internationaux et nationaux, au sein des
politiques territoriales d’aménagement contractualisées ;
 les plans d’actions stratégiques de l’Etat en régions et départements (PASER et
PASED) qui feront l’objet d’un suivi via des indicateurs pertinents ;
 les agendas 21 locaux traditionnels encadrés par un dispositif de référence et
d’encouragement.
Ces nouvelles mesures viennent renforcer les principes d’éco-responsabilité
énoncés dans la Stratégie Nationale de développement durable élaborée par le
gouvernement et qui prônent l’émergence d’un « Etat exemplaire » et d’une
administration éco-responsable (achats de véhicules propres, construction aux
normes HQE, recyclage, diminution des émissions de gaz à effet de serre,…).

L’intervention de l’Etat montre sa volonté de transcrire le développement durable


dans les collectivités locales et de confier à celles-ci davantage de responsabilité.
Cependant, pour une meilleure efficacité, les autorités locales doivent faire preuve
d’initiatives. Il est important que l’impulsion politique, levier pour le développement
durable, soit renforcée par une attitude volontaire des acteurs locaux.

Des démarches volontaires


Aujourd’hui, les collectivités territoriales doivent donc aller encore plus loin en
adoptant des démarches volontaires, en déployant de nouveaux outils et en
élaborant de nouvelles approches.

La collectivité locale de Barcelone a donné à ses 12000 employés un guide


pratique traitant des enjeux environnementaux.

Les collectivités territoriales se mobilisent pour la protection de l’environnement.


L’achat responsable ou « achat vert » par exemple, est un levier d’innovation et
d’action en faveur du développement durable. Depuis janvier 2004, le code des
marchés publics autorise la prise en compte des exigences environnementales.
Grâce à l’achat responsable, les collectivités ont les moyens de répondre aux
besoins des populations et à leurs besoins propres tout en contribuant à la
protection de l’environnement.

La ville de Lille a créé un bureau chargé d’informer les acheteurs sur des
produits à plus faible impact sur l’environnement. Ils ont commencé avec 6
produits : le papier, la peinture, l’encre d’imprimerie, les produits d’entretien,
l’éclairage public et le bois.

Dans le même sens, de plus en plus de collectivités locales investissent dans des
projets de construction durable. Les établissements publics répondront de plus en
plus à des critères environnementaux de type HQE. Pour plus d’information sur ce
sujet, notre deuxième dossier du développement durable décrit les engagements
possibles en terme de « construction durable ».

Ces initiatives prouvent que les collectivités territoriales ont conscience de l’impact
du transport, des bâtiments et des infrastructures publiques sur l’environnement
(émissions de gaz à effet de serre). Des expertises menées par des spécialistes en
développement durable offrent aux collectivités des évaluations, des analyses
techniques et des solutions. De plus, ces expertises vont dans le sens de la
démarche « Plan Climat Territorial » expérimentée par l’Agence de l'Environnement
et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME). Suite à l’estimation de leurs émissions de
gaz à effet de serre par une méthode rigoureuse (bilan Carbone®-Collectivités), les
collectivités sont invitées à réduire les émissions de leur patrimoine.

Pour aller plus loin, les collectivités peuvent mesurer l’amélioration de leurs
performances à l’aide d’indicateurs pertinents. Au-delà des suivis de performance,
il est important de sensibiliser les citoyens. Le programme de R&D sur l’empreinte
écologique, lancé en 2004 par WWF, va dans ce sens : évaluer la pertinence de
son empreinte écologique représente un outil de sensibilisation et d’aide au
changement pour les autorités locales.

Si les initiatives dans le domaine social sont encore discrètes, certaines


collectivités font figure de bons élèves en mettant en place des programmes qui
sont fondés sur la cohésion sociale et le Bien-être de l’habitant.

Le conseil général du Bas Rhin a entrepris auprès des 33 territoires du


département une démarche de diagnostic et de concertation. Intitulée « Des
Hommes et des Territoires », cette politique vise à adapter les politiques
départementales aux attentes des habitants et à agir pour l’équilibre des
territoires.

Le CODEV (Le Conseil de développement économique durable ) de Paris


propose au Maire des actions en faveur de l’emploi et vise à associer les acteurs
économiques et sociaux parisiens à l’action de la Ville. La méthode : consulter
pour élaborer des idées et projets contribuant au développement de l’activité et à
l’innovation, à accroître le rayonnement international de Paris et, en
conséquence, à favoriser l’emploi.

Un soutien des Ministères, Associations et Institutions


Pour ces initiatives volontaires les collectivités peuvent notamment bénéficier du
soutien de l’état et de l’expérience des associations :

 Le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable participe au


financement des Agendas 21 locaux. L’ADEME assiste dans l’intégration des
problématiques environnementales en proposant son expertise, des aides
financières, des formations. L’ICLEI (Le Conseil international pour les initiatives
écologiques locales ) soutient les autorités locales qui s’engagent dans la mise
en place d’un Agenda 21 local en proposant des formations sur des sujets tels
que les indices de rendement, la vérification environnementale, l'évaluation des
problèmes, la planification stratégique en énergie et la budgétisation
environnementale.
 Le Comité 21 édite de nombreux guides sur l’intégration du développement
durable dans les territoires et anime un groupe d’échanges dédié aux
collectivités territoriales.
 Le Ministère de l’écologie et du développement durable a publié le guide de
l’achat public éco-responsable.
Facteurs clés de succès
Chaque territoire fait face à des problématiques et des enjeux différents selon les
contextes, la situation géographique et les évolutions politiques. Il est donc
nécessaire que les collectivités aient une stratégie de développement durable qui
leur soit propre, s’appuyant sur les enjeux de leur territoire.

En outre, il est important que les collectivités territoriales élaborent un diagnostic


complet et détaillé de leur situation sociale, environnementale et économique.
Cette étape est le point de départ indispensable d’une démarche de
développement durable.

L’atteinte des objectifs passe nécessairement par la mobilisation de toutes les


parties prenantes. Plus précisément, les citoyens sont les acteurs d’une démocratie
participative. La concertation de la population, et donc la sensibilisation de la
société citoyenne sont les clés d’une gouvernance locale efficace. Le territoire est
un système organisationnel qui doit se doter d’outils. Les approches locales
bénéficient d’une légitimité démocratique que n’ont pas nécessairement les
approches nationales et internationales. Or, rien de concret ne peut se faire sans
une implication et un appui du public.

Les collectivités territoriales peuvent capitaliser sur les expériences des autres
villes ; la participation à des réseaux d’échanges existants (Comité 21, ICLEI, etc.)
permet notamment de bénéficier d’exemples de bonnes pratiques et de trouver des
réponses à des questions spécifiques.

Pour se faire, les élus disposent de budget grâce aux aides financières pour leur
région. Pourtant, sur la période 1994-1999, par exemple, les régions françaises
n’avaient dépensé que 60% des aides fournies par les fonds structurels européens.
Ces fonds seront utilisés d’autant plus efficacement que les collectivités feront
preuve d’initiative et disposeront d’informations et de compétences nécessaires
pour les mobiliser.

Dans le cadre d’un élargissement européen, ces deux derniers facteurs de succès
(capitalisation d’expériences et formations des élus) sont très importants. Les
enjeux des régions ne s’évaluent plus à l’échelle nationale mais à l’échelle
européenne. L’attractivité d’une région se mesure désormais dans une sphère
d’influence européenne.

Conclusion
C’est grâce à ces initiatives et impulsions en matière de développement durable
que les élus, à la tête de leur collectivité peuvent donner du sens et un projet à un
territoire. Une stratégie transversale de développement durable, impulsée par des
élus courageux et visionnaires, permet notamment de :

 anticiper les évolutions et participer aux mutations ;


 analyser et gérer les risques (économiques, environnementaux, sociaux) ;
 investir des marchés porteurs pour leur territoire tels que, par exemple le
tourisme durable, les nouvelles technologies et les énergie propres, … ;
 écouter toutes les parties prenantes (partenariat, consensus…) et les fédérer
autour d’un projet commun;
 construire une communauté économique et sociale responsable.
«Penser globalement - agir localement» - Une idée simple, bien résumée par une
formule désormais célèbre qui rappelle que toute ambition de développement
durable au niveau international doit être suivie d’actions concrètes au niveau local.

Pour aller plus loin

Evènements passés et à venir


 Le 16 juin 2004, le Comité 21 a organisé une table-ronde sur la mise en oeuvre
des démarches Agenda 21, au Ministère de l'écologie et du développement
durable. Près de 150 personnes (grand public, entreprises, collectivités,
associations, institutionnels, média) ont participé à 3 heures d'échanges sur les
démarches de développement durable des territoires et plus particulièrement
sur des retours d'expériences concrets.
 Les 3è Assises nationales du développement durable destinée aux collectivités
locales, à l’initiative de la Région Midi-Pyrénées et en partenariat avec le
Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, l’ADEME, GDF et
la Caisse d’Epargne, Centre des congrès Pierre Baudis de Toulouse, les 24, 25
et 26 mai 2005
 Conférence ICLEI à Tilburg, Pays-Bas, 25-27 mai 2005
 La semaine du développement durable du 30 mai au 5 juin 2005

Liens
 Séminaire gouvernemental sur le développement durable, 23 mars 2005
 Ministère de l’écologie et du développement durable
 Syndicat National des Secrétaires Généraux et Directeurs Généraux des
Collectivités Territoriales
 Comité 21
 Ecobilan : Gestion des déchets et outils d’évaluation de performance
environnementale
 Association 4D
 ICLEI (International Council of Local Environmental Initiatives)
 Manuel sur l’achat écologique, manuel de bonnes pratique publié par les
directions générales «environnement» et «marché intérieur» de la Commission
européenne.

1. http://www.snsgdgct.com/pdf/68-Résultat%20sondage%20aix.ppt

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