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1 PLAN
2 OBJECTIFS
3 GÉNÉRALITES
3.1 INTRODUCTION
3.2 NOTIONS D‟ANATOMIE FONCTIONNELLE DE REIN
3.2.1 Aspects macroscopiques
3.2.1.1 Cortex et Médullaire
3.2.1.2 Vascularisation
3.2.1.3 Innervation
3.2.2 Aspects microscopiques
3.2.2.1 Glomérule
3.2.2.2 Tubule
3.3 PRINCIPALES FONCTIONS DU REIN
3.3.1 Régulation de la teneur en eau et en sels
3.3.2 Elimination des déchets de métabolisme
3.3.3 Maintien de l‟équilibre acido-basique
3.3.4 Rôle endocrinien
3.3.4.1 Erythropoïétine
3.3.4.2 Rénine
3.3.4.3 1,25-dihydroxyvitamine D
3.3.5 Gluconéogenèse
3.4 ETAPES DE LA FORMATION DE L‟URINE
4 HEMODYNAMIQUE RéNALE ET CONTRÔLE DU FLUX SANGUIN RéNAL
4.1 Hémodynamique rénale
4.2 Gradient de pression et résistance au flux sanguin
4.3 Contrôle de flux sanguin rénal
4.3.1 L‟autorégulation
4.3.1.1 Reflexe myogénique
4.3.1.2 Rétrocontrôle tubulo-glomérulaire
4.3.2 Régulation extrinsèque
4.3.2.1 Rôle du système nerveux sympathique.
4.3.2.2 Rôles des facteurs humoraux et paracrines
5 FILTRATION GLOMERULAIRE
5.1 Déterminants de la filtration glomérulaire
5.1.1 Filtre glomérulaire.
5.1.1.1 Surface et Perméabilité.
5.1.1.2 Taille
5.1.1.3 Charge
5.1.2 Forces de Starling: Pression efficace de filtration (PEF)
5.1.2.1 Pression hydrostatique glomérulaire Pcg
5.1.2.2 Pr
5.2 Mesure de la filtration glomérulaire: Méthode des clearances
5.2.1 Débit de filtration glomérulaire (DFG)
5.2.2 Définition et calcul de la clearance
5.3 Calcul du Débit plasmatique rénale (DPR) et du Débit sanguin rénal
5.4 Fraction de Filtration (FF)
6 RÉABSORPTION ET SÉCRÉTION TUBULAIRE
6.1 Considérations générales
6.1.1 Importance des fonctions tubulaires
6.1.2 Mécanismes généraux de Réabsorption et de Secrétion
6.1.2.1 Voies de transport
6.1.2.2 Rôle central du transport de Na+
6.1.2.3 Propriétés des systèmes de transport.
6.1.2.4 Spécialization des diverses portions du tubule rénal.
6.1.2.5 Récupération dans les capillaires péritubulaires des substances réabsorbées
6.1.2.6 Sécrétion tubulaire
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2 OBJECTIFS
Objectif Général
Objectifs Spécifiques
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3 GÉNÉRALITES
3.1 INTRODUCTION
Les reins constituent une voie d‟élimination d‟eau, de sels minéraux et de plusieurs autres
substances. Cette élimination se fait par filtration du sang passant à travers les capillaires
des glomérules rénaux, ainsi que par secrétion au niveau des tubules. La majeure partie du
filtrat est néammoins réabsorbée. En régulant ces divers processus (filtration, secretion et
réabsorption) les reins constituent le site principal de la régulation de la composition du
milieu intérieur et contribuent ainsi au maintien de l‟homéostasie.
Les reins sont au nombre de deux, pesant 300 g pour la paire, ce qui représente 0,4 % du
poids d‟un adulte de 70 Kg. A la section, on distingue 2 parties: le cortex et la médullaire.
La médullaire est formée de structures triangulaires à base externe appelées pyramides de
Malpighi. Entre deux pyramides se dressent des colonnes de Bertin.
3.2.1.2 Vascularisation
La vascularisation des reins provient de l‟A. rénale, une branche de l‟aorte abdominale.
Après avoir pénétré le hile rénal, l‟A. rénale se divise en plusieurs branches lobaires,
cheminant à travers les pyramides de Malphigi entre les papilles rénales. Ces branches
forment au niveau de la jonction cortico-médullaire des arcs vasculaires cheminant
horizontalement et coiffant la base des pyramides de Malpighi (dans le sens de la grande
longueur du rein; vaisseaux arqués) d‟ou partent les artères interlobulaires ou artères
radiales corticales, des branches verticales qui se dirigent verticalement vers le cortex et y
donnent lieu aux artérioles afférents. L‟artériole afférente, dotée des cellules granulaires, à
son tout donne naissance aux capillaires glomérulaires. Les capillaires de chaque
glomérule sont des branches parallèles provenant d‟une même artériole afférente. Celle-ci
a une longueur assez courte, assurant ainsi une faible chute de la pression entre les artères
et le lit capillaire glomérulaire. Les capillaires du glomérule sont situés entre deux
artérioles (« système admirable », « rete admirabile ») puisqu‟ils drainent tous vers une
artériole efférente. Celle-ci donne naissance à un autre système de capillaires
péritubulaires qui, pour les glomérules corticaux, restent localisés autour des tubules
distaux, tandis que pour les glomérules juxtamédullaires les capillaires descendent vers la
médullaire rénale le long du tubule rénal et constituent les vasa recta (« vaisseaux droits »).
Les vasa recta cheminent dans la médullaire profonde en parallèle avec les anses de Henle
de néphrons juxtamédullaires. Les capillaires péritubulaires comme les vasa recta
remplissent un rôle double: 1° celui de vaisseaux nourriciers pour le tubule rénal, 2° celui
d‟un compartiment servant à recycler ce qui a été réabsorbé et à partir duquel s‟opère la
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sécrétion tubulaire. Les vasa recta se jettent directement dans la veine arquée qui débouche
sur la veine interlobaire, puis la veine rénale se déverse dans la veine cave inférieure. Les
capillaires drainent enfin dans des veinules et via la veine rénale dans la V. cave inférieure.
3.2.1.3 Innervation
Chaque rein est composé d‟un million de néphrons. Le néphron est un organe constitué
d‟éléments suivants: 1) une touffe de capillaries formant le glomérule, entourée d‟une
capsule de Bowman dans laquelle entre le filtrat glomérulaire, et 2) un tubule rénal,
constitué successivement d‟un tubule contourné proximal, d‟une anse de Henle, d‟un
tubule distal et d‟un tubule collecteur. Une approche plus fonctionnelle de la définition de
néphron devrait intégrer aux glomérule et tubule, les artérioles afférentes et efférentes, les
capillaires péritubulaires et les vasa recta, les terminaisons nerveuses sympathiques ainsi
que le tissu interstitiel. C‟est à cette approche fonctionnelle que nous recourons en parlant
de néphron.
3.2.2.1 Glomérule
3.2.2.2 Tubule
La capsule de Bowman est prolongée par le tubule rénal. Ce tubule comprend plusieurs
parties:
1. La partie proximale contient une portion contournée (2/3) et une partie droite (1/3).
2. Au niveau de la médullaire rénale, le tubule donne l‟anse de Henle. Celle-ci est un
fin tubule qui reste localisé dans la médullaire externe pour les glomérules corticaux, ou
plonge jusque dans la médullaire interne pour les glomérules juxtamédullaires. L‟anse de
Henle est formée d‟une partie descendante et d‟une partie ascendante. Celle-ci comporte
une portion mince (“tAL: thin ascending limb”) et une portion épaisse (“TAL: thick
ascending limb”).
3. Le tubule remonte vers le cortex sous forme de tube contourné distal, qui
commence avec la macula densa. Cette portion spécialisée de tube distal est en contact
avec les artérioles et fait partie de l‟appareil juxtaglomérulaire. Le reste du tubule distal se
termine par le tube collecteur.
4. Plusieurs néphrons déversent dans un même tube collecteur, qui comprend 3
parties: la partie corticale, une partie médullaire superficielle et une partie médullaire
profonde.
Le tubule rénal est formé d‟un revêtement épithélial reposant sur une membrane basale.
Les cellules adjacentes sont attachées latéralement par des des jonctions serrées ou
étroites, qui determinent la perméabilité ou l‟étanchéité de l‟espace entre les cellules, et
determinent ainsi deux domains de la membrane cellulaire. Chaque cellule épithéliale a
une face luminale ou apicale, tournée du coté de la lumière tubulaire, et une face
basolatérale tournée vers les capillaires péritubulaires. Les propriétés de ces deux
domaines, séparés par les jonctions intercellulaires, sont différents. La cellule est dotée de
la Na+/K+-ATPase (pompe à Na+) située sur la face basolatérale. Divers autres
transporteurs (“carriers”) et des canaux ioniques sont disposés de manière asymétrique sur
les faces luminale et baso-latérale, permettant ainsi un transport vectoriel des solutés.
Il existe donc deux types des néphrons: les néphrons corticaux et les néphrons
juxtamédullaires. Les néphrons corticaux sont le plus nombreux, avec des glomérules
situés dans la partie périphérique du cortex, de taille relativement petite, des anses de
Henle relativement courtes qui s‟arrêtent dans la médullaire superficielle.
Les néphrons juxtamédullaires sont les moins nombreux, avec une taille relativement
grande des glomérules situés dans le cortex près de la médullaire, dotés des anses de Henle
très longues descendant jusque dans la médullaire profonde.
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Les déchets proviennent du catabolisme des substances endogènes, générant ainsi des
composantes telles que l‟urée, la créatinine, l‟acide urique, la bilirubine, les hormones, etc.
Mais il y a également des substances exogènes, à l‟instar des médicaments, des pesticides,
et autres.
3.3.4.1 Erythropoïétine
3.3.4.2 Rénine
Cette hormone est produite par les cellules granulaires de l‟artériole afférente au niveau de
l‟appareil juxtaglomérulaire. Elle procède à la transformation de l‟angiotensinogène,
produite par le foie, en angiotensine I. L‟angiotensine I est transformée en angiotensine II
grâce à l‟enzyme de conversion. Des isoformes tissulaires de rénine sont produits au
niveau du cerveau, du cœur, de l‟utérus et de l‟endothélium.
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3.3.4.3 1,25-dihydroxyvitamine D
3.3.5 Gluconéogenèse
Le débit sanguin rénal s‟élève à 1200 ml.min-1 au repos. Autrement dit, à chaque
contraction cardiaque, un cinquième du débit cardiaque (5-6 L.min-1) est dirigé vers les
reins qui, comme dit précédemment, ne représentent que 0,4 % du poids du corps. Le débit
sanguin rapporté à la masse des reins est 5 fois plus important que celui du coeur et 8 fois
supérieur à celui du cerveau (voir tableau X.1). Le rein est donc l‟organe le mieux perfusé
de l‟organisme. Ce débit sanguin important rend plus compte de la nécessité de réguler le
volume et la composition du milieu extracellulaire que d‟une excessive demande
métabolique. Toutefois, la consommation d‟oxygène des reins reste très significative: 8 %
de l‟ensemble de l‟oxygène utilisé par l‟organisme au repos sont attribués aux reins.
L‟essentiel de l‟énergie est dépensée dans la réabsorption active de Na+.
Mais cette perfusion sanguine abondante est inégalement répartie entre le cortex et la
médullaire: le cortex recevant 90 % du débit et la médullaire un peu moins de 10 %. C‟est
ainsi qu‟au niveau du cortex, le débit sanguin s‟élève à 4-5 ml.g-1.min-1, au niveau de la
médullaire superficielle à 1,2-1,5 ml.g-1.min-1, tandis que la médullaire profonde n‟a plus
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En partant de l‟artériole afférente jusqu‟à la veine rénale, on note à chaque niveau une
chute de pression.
Les artérioles afférentes et efférentes sont constituées d‟une couche circulaire de muscle
lisse. En outre elles sont dotées de terminaisons nerveuses sympathiques. La
vasoconstriction entraîne une résistance au flux sanguin. Partant d‟une pression artérielle
de 100 mm Hg au niveau de l‟artériole afférente, une chute de pression de près de 50% est
observée au niveau des capillaires glomérulaires, tandis qu‟au niveau des capillaires
péritubulaires la pression n‟est plus que de 20 mm Hg.
4.3.1 L‟autorégulation
Le flux sanguin rénal reste constant en dépit des variations de la pression artérielle
moyenne dans l‟intervalle compris entre 85 et 200 mm Hg (voir figure X.1). Ce
phénomène est intrinsèque au rein.
5 FILTRATION GLOMERULAIRE
La surface totale du lit capillaire rénal est estimée à 1 m2. Dans les conditions normales
elle reste constante et ne subit que peu ou pas de régulation. La surface effective de
filtration peut être influencée par la variation de la pression onctotique le long du lit
capillaire rénal: une augmentation rapide de cette pression suite à une filtration élevée
restreint la filtration aux parties initiales du lit capillaire. Des conditions pathologiques
(e.g. glomérulonéphrites) peuvent causer une diminution de cette surface, e.g. en
diminuant le nombre total des néphrons.
La barrière pour l‟échange de substances est consitituée par l‟endothélium fénéstré des
capillaires glomérulaires et surtout par la membrane basale sur laquelle repose cet
épithélium. La filtration glomérulaire est un phénomène purement physique. La
composition du produit de filtration (filtrat glomérulaire) ne dépend que des paramètres de
sélectivité au passage des solutés. Ces paramètres sont la taille et la charge des solutés.
5.1.1.2 Taille
5.1.1.3 Charge
Comme lors de la filtration au niveau des autres capillaires, la filtration au niveau des
gloméules dépend des différence de pressions hydrostatiques et osmotiques entre le milieu
intracapillaire et la capsule de Bowman (milieu extracapillaire). La pression efficace (ou
nette) de filtration est la différence entre les pressions favorables et les pressions
défavorables prévalant dans la lumière vasculaire et au nievau du pôle urinaire. Les
pressions favorables à la filtration sont la pression hydrostatique glomérulaire Pcg et la
pression oncotique dans la capsule de Bowman t; tandis que les pressions défavorables à
la filtration sont la pression oncotique glomérulaire cg et la pression hydrostatique dans la
capsule de Bowman Pt . Ainsi on peut écrire l‟équation suivante:
La Pcg est normalement d‟environ 60 mmHg (i.e. supérieure aux 40 mmHg des autres
capillaires) et ne change que très peu du bout proximal (afférent) jusqu‟au bout distal
(efférent) du capillaire glomérulaire. La Pcg dépend de la pression artérielle et des
résistances, i.e. de la vasomotricité des artérioles afférentes et efférentes. On peut écrire
que (voir similitude avec chute de voltage le long de résistances électriques en série):
Pt est d‟environ 15 mmHg mais peut augmenter sensiblement dans les cas de stase
urinaire. cg est égale à 25 mmHg. La pression nette de filtration est donc égale à
15
cg dépend de la concentration des protéines dans le sang et du flux sanguin rénal. La cg
augmente quand le flux sanguin diminue, elle baisse avec l‟augmentation du flux sanguin
rénal. Contrairement à la Pcg qui ne change quasiment pas le long de l‟anse capillaire, la cg
passe de 20 mm Hg au bout proximal du capillaire à 35 mm Hg au bout distal. Cette
variation est due à la filtration glomérulaire (soustraction de solvant) qui entraîne une
concentration des protéines.
Il existe donc une PEF positive au niveau des capillaires glomérulaires, favorisant la
filtration. Il est aussi remarquable de constater que cette PEF, bien que relativement faible,
soit 24 mm Hg, s‟avère néanmoins suffisante pour induire une filtration glomérulaire
importante. Cela n‟est possible que parce que les capillaires glomérulaires sont très
perméables. La perméabilité hydraulique de ces capillaires est de loin la plus élevée de
tous les capillaires du corps.
Le débit de filtration glomérulaire est de 120 ml.min-1, soit180 litres/jour. Le plasma est
épuré 60 fois par jour !
Le taux de filtration d‟une substance X est égal à la quantité de fluide filtré par unité de
temps (c‟est-à-dire le taux de filtration de fluide, DFG ou GFR) multipliée par la
concentration de la substance dans le filtrat (Xf). Comme la concentration dans le filtrat
est égale à la concentration dans le plasma (Xp ou PX), on peut donc écrire:
Le taux d‟excrétion d‟une substance X est égal à la quantité de fluide excrété par unité de
temps (débit urinaire; Vu) multipliée par la concentration de la substance dans l‟ruine
(Xu). On peut donc écrire:
Q(X)u = Xu * Vu = UX * V
Q(X)u = Q(X)f
Vf équivaut justement au débit filtré par unité d temps à travers les glomérules, ce qui
équivaut au DFG
On définit le clearance d‟une substance par le produit entre le taux d‟élimination urinaire
de la substance et sa concentration plasmatique.
CX = X u * Vu / Xp = UX * V / PX
Lorsqu‟il s‟agit d‟une sustance filtrée mais non réabsorbée ni sécrétée (TX = 0), toute et
rien que la quantité filtrée se retrouve dans l‟urine. On peut donc écrire:
CX = GFR.
A l‟aide d‟une telle substance on peut donc déterminer le taux de filtration glomérulaire si
on connaît CX, i.e. si on connaît les concentrations plasmatique et urinaire de la substance
ansi que le débit urinaire.
L‟inuline est une substance exogène qui remplit parfaitement les caractéristiques énoncées
ci-haut: passant librement le filtre glomérulaire, n‟étant ni réabsorbée, ni sécrétée, ni
métabolisée. Dans le cas de l‟inuline, sa clearance équivaut exactement au DFG.
Dans les conditions normales DFG = 125 ml.min-1. Si toute la quantité filtrée était
réabsorbée, le débit urinaire par 24 heures serait de 125 ml.min-1 * 60 min * 24 min.h-1 =
180 000 ml.jour-1, soit 180 L.jour-1. Comme un individu moyen n‟urine que 1.5 L.jour-1,
ceci indique que > 99% du liquide filtré au niveau de glomérule est réaborbé au niveau du
tubule rénal.
Pour une substance réabsorbée/sécrétée, CX ≠ DFG (CX < DFG en cas de réabsorption; CX
> DFG en cas de sécrétion). Pour une substance donnée, la réabsorption tubulaire va
diminuer la concentration urinaire de la substance et minorer sa clearance. La clearance
d‟une substance réabsorbée sera inférieure à celle de l‟inuline. Dans le cas de glucose
entièrement réabsorbé, la clearance est de zéro. En cas de sécrétion, la sécrétion tubulaire
va élever la concentration de la substance dans les urines et donc majorer sa clearance. La
clearance d‟une substance sécrétée sera supérieure à celle de l‟inuline.
L‟inuline est une substance exogène, difficilement utilisable dans la pratique courante.
C‟est ainsi qu‟on recourt à la créatinine qui est une substance endogène. La créatinine est
librement filtrée à travers les glomérulaires, elle n‟est ni réabsorbée ni métabolisée, mais
elle est faiblement sécrétée. La clearance de la créatinine sera donc légèrement supérieure
à celle de l‟inuline, autrement dit: la clearance de la créatinine va surestimer le DFG.
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La quantité d‟une substance donnée éliminée par les urines (charge urinaire en la
substance) provient du plasma. Le degré d‟extraction de la substance à partir du plasma,
suivie de son excrétion dans l‟urine, détermine la différence artério-véneuse au niveau du
rein. On peut donc écrire que:
où DPR est le débit plasmatique rénal (en Anglais: renal plasma flow, RPF), et AX et VX
représentent, respectivement, les concentrations artérielle et veineuse de X. Une substance
comme l‟acide para-aminohippurique (PAH) est filtrée et sécrétée. La sécrétion est telle
que tout le sang passant par le rein est vidé de cette substance à la sortie du rein.
VPAH = 0
V * UPAH = DPR * APAH ou V * UPAH / APAH = DPR = RPF
Il s‟agit de débit plasmatique rénal efficace car ne portant que sur les 90% du débit
plasmatique irrigant le cortex.
Le DPR normal obtenu par la mesure de CPAH équivaut à 600 ml.min-1. En tenant compte
du fait que le plasma constitue la fraction du sang total non composée de cellules, et de la
valeur normale de l‟hématocrite (Ht = 45 %), le débit plasmatique rénal est donc
RBFx(100 % - Ht) = 1200 ml/min. Comme mentionné plus haut, ce débit représente une
fraction relativement importante (20 à 25%) du débit cardiaque (5000-5500 ml.min-1),
surtout en tenant compte du faible poids des reins.
Chaque jour les reins filtrent un volume d‟eau équivalent à 180 L dans lesquels se trouvent
dissoutes diverses substances organiques et inorganiques. La filtration étant un processus
purement physique, au cours duquel le passage des solutés dépend de leur taille et de leur
charge, elle ne fait pas de sélection basée sur l‟utilité de ces solutés pour l‟organisme.
C‟est ainsi que le filtrat glomérulaire contient aussi bien des déchets du métabolisme que
des substances vitales pour l‟organisme. Ces dernières doivent être recyclées grâce à la
réabsorption. Des 180 L d‟eau filtrés, 99 % sont réabsorbés, et des 25.000 mmol de Na+
filtrés, 99 % sont également réabsorbés (voir tableau X.2). Au niveau du sang circulant
dans l‟artériole efférente, on retrouve également des déchets du métabolisme qui à cause
de leur taille trop grande, n‟ont pas pu passer à travers le filtre glomérulaire. L‟organisme
doit s‟en débarrasser au moyen de la sécrétion tubulaire. Enfin, certains médicaments
insuffisamment ou pas du tout filtrés vont, par la sécrétion tubulaire, agir sur leurs cibles
situées dans le lumière tubulaire.
Comme on le voit, le tubule rénal est loin d‟être une conduite passive de filtrat
glomérulaire. Bien au contraire, il est le siège d‟un processus de remaniement du filtrat
glomérulaire (urine primitive) pour en faire l‟urine définitive.
Les membranes luminale (apicale) et basale tout le long du tubule ont des propriétés
différentes. Tout le long tu bulule rénal, la réabsoption de Na+ est due en majeure partie à
un gradient électrochimique transmembranaire favorable à une entrée de Na+ de lumière
tubulaire dans les cellules. Ce gradient est le resultat de l‟activité de la pompe Na+/K+
localisée presque exclusivement au niveau de la membrane basale. L‟activité de cette
pompe sert donc à expulser tout Na+ en excès dans la cellule vers le liquide intertitiel.
Les cellules tubulaires possèdent divers systèmes de transport, parmi lesquels des pompes
ou transporteurs actifs primaires (Na+/K+-ATPase, H+-ATPase, Ca2+-ATPase), des co-
transporteurs (Na+-Cl-, Na+-HCO3-, 1Na+-1K+-2Cl-), des antiports ou contretransports
(Na+/H+, Cl-/HCO3-, etc.), des canaux ioniques sélectifs (Na+, K+, etc) ou non-sélectifs, et
enfin aquaporines (canaux perméables à l‟eau). Ces systèmes de transport sont disposés de
manière asymétrique entre la face luminale et basolatérale, ce qui permet de réaliser un
transport vectoriel de solutés. Le transport peut être être passif, par diffusion simple ou par
diffusion facilitée. Il peut aussi être actif primaire, secondaire, par passage entraîné par le
solvant (solvent drag). Enfin il peut s‟effectuer par endocytose; il peut aussi.
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La plupart des mécanismes de transport se caractérisent par leur spécificité, leur abilité à
être régulé, et leur saturabilité. Ceci est du au fait que ces transport impliquent des
protéines spécifiques, dont la présence est contrôlée par l‟expression génique dans la
cellule, et dont l‟activité dépend du niveau d‟expression (nombre de protéines ou
« densité » dans la membrane) ainsi que de la régulation de leur fonction par des divers
processus (e.g. phosphorylation). Les transporteurs peuvent aussi être régulés
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Les anions organiques concernés sont d‟origine endogène (sels biliaires, ac.hippurique, ac.
oxalique, prostaglandines, etc) ou exogène (antibiotiques comme les beta- lactames et les
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Le tube proximal comprend une partie contournée et une partie droite. Structurellement, la
présence d‟une bordure en brosse de la membrane luminale au niveau du tubule contourné
proximal augmente sa surface.
6.2.1.2.1 Sodium
L‟ion Na+ entre passivement dans la cellule principalement via les co-transporteurs et via
l‟échangeur Na+-H+ (NHE-3) de la membrane apicale. L‟ion est ensuite transporté via la
pompe Na+-K+ vers le milieu intertitiel péritubulaire, en échange du K+ qui entre dans la
cellule, ainsi qu‟en cotranport avec le HCO3- (NBC). Plusieurs des cotransports apicaux
ainsi que le co-transport Na+-bicarbonate basal sont électrogènes.
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Comme dans le reste du tubule, la pompe Na+-K+ basale joue un rôle déterminant dans le
transport des autres substances. Le gradient électrochimique de Na+ établi par la pompe
Na+-K+ de la membrane basale est utilisé:
- par la membrane apicale:
pour le transport d‟une variété de substrates (glucose, acides aminés,
phosphate, suphfate, lactate ou autres acides carboxyliques) de la lumière tubulaire vers le
cytoplasme des cellules épithéliales, contre leur gradient de concentration;
pour acidifier le fluide tubulaire.
- par la membrane basale:
pour la réabsorption de HCO3-
6.2.1.2.2 Chlorure
La majeure partie du Cl- filtré est reabsorbée dans le tubule proximal. Une partie
importante de cette réabsorption est paracellulaire et passive (par diffusion simple ou par
entraînement par solvant). Cette voie est dominante dans la première partie (segment S1)
du tubule proximal, où elle est due au gradient de potentiel électrique entre le lumière
(négative) et le milieu interstitiel dans la portion initiale du tubule proximal. Le transport
paracellulaire se poursuit dans les segments terminaux (S2 et S3) du tubule proximal
malgré une polarisation positive de la lumière à ce niveau, grâce au gradient de
concentration de Cl- dirigé vers l‟intertitium, suite à une réabsoption diminuée de Cl- en
présence d‟une compétition avec l‟anion HCO3-.
Une autre composante de la réabsorption de Cl- dans le tubule proximal est active et
transcellulaire. Des échangeurs Cl-/formate, Cl-/oxalate, Cl-/HCO3- et Cl-/OH- ont été
identifiés comme étant responsables de l‟entrée de Cl- associée à une sortie d‟anions
intracelluliares à travers la membrane apicale. Cette voie est dominante dans les portions
terminales du tubule proximal.
La route principale pour la sortie des ions Cl- à travers la membrane basolatérale est
constituée de canaux Cl- (Aronson and Giebisch, 1997) et d‟un cotransporteur K+-Cl-
(KCC), de la même famille que NKCC et NCC.
6.2.1.2.3 Protons
CO2 peut librement entrer dans la cellule, où il se combine avec l‟H2O sous l‟effet de
l‟anhydrase carbonique intracellulaire pour reformer H2CO3. Ce dernier se dissocie en H+
et HCO3-. Le H+ est de nouveau utilisé dans le contre-transport luminal Na+/H+, tandis que
la sortie basolatérale de HCO3- se fait essentiellement par un cotransport Na+-HCO3-. Le
transport de H+ vers la lumière tubulaire et de HCO3- vers le liquide intertitiel est
équivalent à une disparition d‟H2CO3 intracellulaire.
Pour le glucose, son entrée à travers la membrane apicale est un transport actif via des
cotransporteurs Na+-glucose (SGLT1 et SGLT2, inhibés par la phlorizine), tandis que le
transport à travers la membrane basale est une diffusion facilitée assurée par des
transporteurs spécifiques du glucose (GLUT1 et GLUT2). La capacité maximale de
transport (Tm) est atteinte suite à une saturation des SGLTs lorsque la glycémie dépasse
250 mg/dl (14 mmol/L).
Par contre, l‟urée n‟est pas réabsorbée et est concentrée par la perte de liquide tubulaire
suite à la réabsorption.
La membrane du tubule proximal est très perméable à l‟eau, qui est réabsorbée grâce à
l‟effet osmotique du à la réabsorption des électrolytes. La réabsorption de l‟eau est quasi
iso-osmotique. Elle est favorisée par l‟existence d‟un faible gradient osmotique généré par
la réabsorption des solutés. Environ 67 % du fluide filtré dans la capsule de Bowman est
ainsi réabsorbé au niveau proximal, principalement via une voie paracellulaire, mais aussi
via des aquaporines présentes aussi bein dans la membrane apicale que dans la membrane
basale.
La portion contournée du tube proximal sert avant tout à la réabsorption, par transport
transcellulaire couplé au Na+, du glucose, des acides aminés, du lactate, et des bases
notamment le HCO3- et les phosphates. La portion droite est impliquée dans la
réabsorption de NaCl essentiellement, mais elle sert également à la sécrétion des
substances. Cette portion tubulaire contient un fluide pauvre en HCO3- mais riche en Cl-.
La réabsorption de NaCl se fait majoritairement par la voie transcellulaire, et
marginalement par la voie paracellulaire.
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Le transport dans les portions fines de l‟anse de Henle (tDL et tAL) est uniquement
paracellulaire et passif. La diffusion est favorisée par le gradient de concentration entre la
lumière tubulaire et l‟interstitium.
Via NKCC, le Na+ pénètre à travers la membrane apicale en étant couplé au transport de 1
ion K+ et de 2 ions Cl-. Par cette voie, il y a transport actif de l‟ion K+ vers l‟intérieur de la
cellule, détérminé par le gradient électrochimique de Na+ (et secondairement de Cl-) . Une
partie des ions K+ retourne vers la lumière tubulaire via les canaux apicaux.
Les canaux à K+ sont plus abondants dans la membrane apicale dans cette portion que dans
n‟importe quelle autre partie du néphron, ce qui cause l‟établissement d‟un gradient
élecrique transepithélial avec la lumière positive. Ainsi, en plus du transport
transcellulaire de Na+ par les mécanismes mentionnés ci-dessus, la moitié de la
réabsorption totale de Na+ a lieu par voie paracellulaire de la lumière vers le compartiment
péritubulaire. Ceci permet une absorption de Na+ en quantité équivalente à celle de son
anion Cl- transporté 2 fois plus intensément par NKCC. Les ions K+, Mg2+ et Ca2+
traversent l‟épithélium à ce niveau via la voie paracellulaire en utilisant ce gradient
électrique.
Tout transport de Cl- à ce niveau est transcellulaire, et après avoir traversé la membrane
apicale via le NKCC, le mouvement du Cl- est completé par une traversé de canaux Cl-
présents dans la membrane baso-latérale.
26
Au niveau des portions fines de l‟anse de Henle, il y a une perméabilité plus élévée à l‟H20
qu‟aux électrolytes, ce qui, grâce à l‟hypertonicité du milieu péritubulaire, entraîne la
concentration du fluide tubulaire. La branche descendante est ainsi appelée branche de
concentration. Par contre, la partie épaisse de la branche ascendante de l‟anse est très peu
perméable à l‟eau. Le transport ionique y est hypoosmotique et produit une dilution de
l‟urine, d‟où le nom de « segment de dilution » pour cette partie. La réabsorption des sels,
opérée au niveau de la portion épaisse sans réabsorption d‟eau, entraîne une augmentation
de l‟osmolarité de l‟interstitium. C‟est l‟existence de ce gradient qui constitue la force
osmotique nécessaire à la réabsorption de l‟eau dans la branche descendante, et est à la
base de l‟établissement d‟un gradient osmotique cortico-médullaire.
La principale fonction de cette partie du tube reste la réabsorption des sels. Le tube
contourné est imperméable à l‟eau mais perméable uniquement aux solutés.
La macula densa qui est la portion initiale du tube distale semble être dotée de symporter
NKCC. L‟activité de ce transporteur dépend de la concentration luminale plus de Cl- que
du Na+. Les variations de la concentration de NaCl dans le fluide tubulaire sont à la base
du mécanisme de rétrocontrôle tubulo-glomérulaire impliqué dans l‟autorégulation du flux
sanguin rénal. En outre, lorsque la concentration de NaCl dans le fluide tubulaire est basse,
cela entraîne la stimulation de la sécrétion de la rénine par les cellules granulaires de
l‟artériole afférente.
C‟est aussi au niveau du tube distal qu‟on trouve la plus grande activité de la pompe Ca2+-
ATPase sur la membrane baso latérale.
- l‟acidification de l‟urine par l‟élimination des acides sous forme d‟acidité titrable et de
sels d‟ammonium.
Le tube collecteur est peuplé de 2 types de cellules: les cellules principales (les plus
nombreuses) et les cellules intercalaires (moins nombreuses). Les cellules intercalaires
comprennent d‟une part les cellules de type alpha, possédant l‟antiport Cl-/HCO3- sur la
face basolatérale et la pompe H+ sur la face luminale, et d‟autre part les cellules de type
beta ayant une polarité juste inverse, c'est-à-dire l‟antiport Cl-/HCO3- sur la face luminale,
et la pompe H+-ATPasesur la face basolatérale. Ces cellules intercalaires se rencontrent
surtout au niveau de partie corticale du tube collecteur, elles sont plus rares dans la partie
médullaire superficielle, et deviennent absentes dans la partie médullaire profonde.
L‟entrée de Cl- par l‟échangeur Cl-/HCO3- de la membrane apicale est suivie de sa sortie
par de canux à Cl- basolatéraux.
Les canaux Na+ “epitheliaux” (EnaC) sont également responsable de l‟absorption de Na+
au niveau des portions médullaires du tubule collecteur.
Durant la 3ème phase (au delà de 2 semaines), on note une baisse de la conductance
générale de la voie intercellulaire, réduisant l‟absorption de Cl- et majorant ainsi la
différence de potentiel lumière négative. Cette dernière va favoriser la sécrétion de K+.
L‟aldostérone agit en se fixant sur son récepteur situé sur la face basolatérale. Il s‟ensuit la
formation de complexe aldostérone-récepteur qui après être internalisé va induire dans le
noyau cellulaire la fabrication des protéines induites par l‟aldostérone. Ces protéines
auront comme effet l‟augmentation du nombre et ou de l‟activité des canaux sodiques
luminaux et des pompes Na+/K+-ATPases basolatérales.
La quantité de Na+ concernée par l‟aldostérone représente 2% de Na+ filtré, soit près de
522 mmol de Na+ ou encore 30 g de NaCl. Il est à noter que ces 30 g sont supérieurs aux
apports alimentaires en NaCl. En l‟absence totale de l‟aldostérone, ces 30 g de NaCl sont
perdus dans les urines. En cas de sécrétion maximale de l‟aldostérone, les 30 g de NaCl
sont par contre réabsorbés. Entre ces 2 situations extrêmes de secrétion de l‟aldostérone, il
y a moyen de moduler l‟excrétion de NaCl en fonction des apports, cela afin d‟assurer la
constance de la teneur de NaCl du corps et par conséquent celle du volume extracellulaire.
6.2.4.4 Transport de H+
Les parties corticales et médullaires superficielles de tube collecteur sont peu perméables à
l‟urée, seule la partie médullaire profonde est perméable à l‟urée. Le transport est passif
facilité. Ce transport est plus favorisé par l‟ADH.
7 FONCTIONS DE REGULATION
Les reins sont la principale voie d‟excrétion de Na+. L‟excrétion de Na+ influe directement
sur le volume extracellulaire: quand l‟excrétion de Na+ augmente le volume extracellulaire
diminue, et quand elle diminue le volume extracellulaire augmente. Le contrôle du volume
extracellulaire passe donc par le contrôle de l‟excrétion rénale de Na+. Cette fonction rend
compte d‟une part du coût métabolique important en terme de consommation d‟oxygène
(soit 8 % de la consommation de l‟organisme) nécessitée par la réabsorption de Na+, et
d‟autre part des multiples mécanismes de préservation de Na+ par l‟organisme. La question
est de savoir comment les perturbations du volume extracellulaire entraînent des
changements correcteurs dans l‟excrétion rénale de Na+.
On sait que la quantité de Na+ excrétée est la différence entre la quantité filtrée et de celle
qui est réabsorbée:
QNaE = quantité de Na+ excrétée; QNaF = quantité de Na+ filtrée; QNaR = quantité de Na+
réabsorbée
déterminants pour QNaE sont le DFG et QNaR. Mais le contrôle de QNaR reste plus important
que celui de DFG dans la régulation de QNaE.
Dans la régulation réflexe, des barorécepteurs extrarénaux (aorte et sinus carotidien) et les
volorécepteurs (gros troncs veineux et oreillette) d‟une part, et les barorécepteurs
intrarénaux (appareil juxtamédullaire) d‟autre part, servent de détecteur ou senseur des
modifications du volume extracellulaire, par l‟effet d‟étirement de leurs structures par les
variations de pression et/ou de volume. Il s‟en suit selon le cas une stimulation du système
sympathique et de l‟axe rénine-angiotensine-aldostérone, ou une stimulation de la
production du peptide natriurétique atriale (ANP). Ces facteurs neuraux et hormonaux
agissent sur les artérioles afférents et efférents, et sur les systèmes de transport
transépithélial de Na+, afin d‟adapter la QNaE à travers les modifications de DFG et de
QNaR.
Dans la régulation directe interviennent des facteurs physiques telles que la artérielle, la
pression hydrostatique interstitielle rénale PHIR, la pression artérielle (pression
natriurèse); et la balance glomérulo-tubulaire, mais aussi des facteurs neuro-humoraux
(système sympathique et angiotensine II, et autres hormones) qui influent sur la
réabsorption de Na+.
Au niveau du tube collecteur les modifications de la réabsorption sont induites par celles
de la secrétion d‟angiotensine II et l‟aldosterone, ansi que celle d‟ANP. L‟angiotensine II
et l‟aldosterone stimulent, tandis que l‟ANP diminue la réabsorption de Na+.
31
Au niveau du tube proximal les modifications de la réabsorption sont induites par celle de
la secrétion d‟angiotensine II et par celle de la libération de norépinéphrine par les
terminaisons nerveuses orthosympathiques. Ces deux facteurs exercent un effet direct sur
les mécanismes de transport au niveau du tubule proximal. Des effets indirects sont aussi
obtenus via les effets sur la résistance artériolaire rénale, la fraction de filtration, la
pression oncotique capillaire et les modifications de la réabsoption péricapillaire qui en
résulte.
Au niveau de l‟anse de Henle, tout effet est indirect, résultat des modifications de la
pression hydrostatique intertitielle médullaire.
Le mécanisme péritubulaire se base sur les modifications, lors d‟un variation de la fraction
de filtration (FF), des pressions hydrostatique (Pcp) et oncotique (cp) dans les capillaires
péritubulaires. Une augmentation de FF entraîne une diminution de Pcp et une élevation de
cp, deux facteurs qui vont favoriser la réabsoption de Na+ et d‟eau présents dans le milieu
intertitiel péritubulaire.
7.1.3 Régutation de l‟excrétion de Na+: Cas de déshydratation à la suite des pertes des
sels et de l‟eau.
Dans pareille situation, les reins sont appelés à conserver davantage de sels, et donc de
réduire QNaE. Pour cela la filtration glomérulaire doit diminuer et la réabsorption tubulaire
doit augmenter. La déshydratation entraîne d‟une part une baisse de volume plasmatique et
de la pression sanguine, stimulant ainsi les barorécepteurs extrarénaux et intrarénaux, et
d‟autre part un accroissement de la artérielle.
Les conditions prévalentes sont plus favorables à la réabsorption de Na+. D‟une part, Pcp
diminue à la suite de la baisse de la pression artérielle et de la vasoconstriction de
l‟artériole efférente sous l‟effet de la double stimulation sympathique et de l‟axe rénine
angiotensine. D‟autre part, cp augmente à cause de l‟accroissement de la artérielle et de
la fraction de filtration (FF). En effet, en cas de cette double stimulation, il y a baisse de
débit plasmatique rénale (DPR) et préservation de DFG à cause d‟une vasoconstriction
artériolaire efférente plus prononcée qu‟au niveau afférent. Ce qui conduit à
l‟augmentation de FF. En conséquence, la pression hydrostatique interstitielle rénale P HIR
diminue, ce qui favorise la réabsorption de NaCl.
L‟hypovolémie induit la stimulation du système rénine angiotensine par ailleurs activé par
le système sympathique. Il s‟en suit la production de l‟aldostérone qui entraîne
l‟augmentation de la réabsorption tubulaire de Na+. Enfin, l‟ADH stimulée par
l‟hypovolémie augmente également la réabsorption de Na+.
Les reins sont appelés à éliminer davantage de sels, donc de réduire QNaE. Pour cela la
filtration glomérulaire doit augmenter et la réabsorption tubulaire doit baisser. En effet,
l‟hypervolémie entraîne d‟une part une augmentation du volume plasmatique et de la
pression sanguine, stimulant les barorécepteurs extrarénaux et intrarénaux, ainsi que les
volorécepteurs atriaux, et d‟autre part une augmentation de cg. La stimulation des
volorécepteurs situés dans l‟oreillette induit la production du peptide atrial natriurétique
(ANP). Cette hormone exerce les effets suivants: profonde vasodilatation, natriurèse et
diurèse, et réduction des concentrations de rénine, aldostérone et ADH dans la circulation.
Enfin, l‟hypervolémie induit une baisse de cg.
Les conditions deviennent défavorables à la réabsorption de Na+. D‟une part, Pcp augmente
à la suite de l‟élévation de la pression artérielle et de la vasodilatation de l‟artériole
efférente sous l‟influence d‟ANP. D‟autre part, cp diminue à cause de la baisse de la
artérielle et de la diminution de FF. En effet, à la suite de la ANP on note une hausse
relativement plus importante de débit plasmatique rénale (DPR) par rapport au DFG, ce
qui induit une baisse de la FF. En conséquence, PHIR augmente, inhibant ainsi le passage
des solutés de la lumière tubulaire vers l‟interstitium médullaire.
L‟osmolarité du milieu intérieur fait l‟objet d‟une régulation étroite, malgré une grande
variation dans les apports en eau et électrlytes, en raison de son impact sur le volume
cellulaire. Le fonctionnement des cellules du système nerveux central particulièrement est
tributaire de la constance de l‟osmolarité et du volume cérébral. La régulation de
l‟osmolarité s‟effectue principalement via une régulation du contenu en eau de l‟organisme
et non de celle du contenu en solutés. En cas de déficit d‟eau, l‟osmolarité augmente, par
contre en cas d‟inflation hydrique, l‟osmolarité diminue.
Pour maintenir son contenu en eau, l‟organisme régule d‟une part les apports en l‟eau en
activant ou en inhibant la sensation de soif, et d‟autre part les pertes d‟eau au niveau du
rein.
L‟H20 est le composant chimique le plus abondant du corps. Elle représente 45-70 % du
poids corporel total (cette proportion varie en fonction du contenu en graisses, diminuant
avec l‟augmentation de la masse adipeuse). Dans un organisme en équibre pondéral et
calorique, cette proportion reste constante. Tout excess d‟apport en H2O entraîne un
diurèse aqueuse, avec excrétion de la quantité excessive d‟H20 dans les heures qui suivent.
Toute diminuntion d‟apport résulte en une diminution de l‟excrétion urinaire
(éventuellement oligurie et anurie).
Pour évaluer le gain ou la perte en eau on peut utiliser des mesures de clearance. Par
définition, le clearance osmotique Cosm est calculé de la même façon que les clearances des
solutés:
Cosm = V * Uosm/Posm
Avec une urine iso-osmotique (Uosm=Posm; Uosm/Posm=1), il n‟y a pas de gain ou de perte
d‟eau libre, et CH2O = 0. Mais CH2O est positif ou négatif, selon que nous perdons (urine
diluée; Uosm<Posm) ou réabsorbons (urine concentrée; Uosm>Posm) relativement plus d‟H2O.
36
Des récepteurs très sensibles à Posm sont localisés au niveau du cervau. Ils sont constitués
par les cellules sécrétrices magnocellulaires de l‟hypothalamus, qui envoient des
prolongements vers l‟hypophyse postérieure, ainsi que par des neurones osmosensibles
dans plusieurs zones avoisinantes, qui sont en communication avec les cellules sécrétrices
magnocellulaires.
La sensibilité de ces récepteurs est telle que même une modification de 1 % de Posm est
détectée. Comme Na+ et son anion Cl- sont les principaux éléments osmotiques du milieur
extracellulaire, on peut grossièrement écrire:
En pratique donc, la natrémie réflète Posm et on peut dire que les osmorécepteurs sont de
façon générale indirectement sensibles à [Na+]. (Les autres composantes osmotiques
majeures du plasma, telles que le glucose et l‟urée, n‟entrent pas en compte dans cette
pression osmotique effective car il se distribuent passivement entre milieux extra- et
intracellulaire).
Les barorécepteurs présents dans les gros vaisseaux thoraciques influencent la libération
de l‟ADH. L‟hypovolémie stimule la libération de l‟ADH, tandis que l‟hypervolémie la
supprime. On constate que les changements de l‟osmolarité concordent à celles du volume
plasmatique au regard de la stimulation de la libération de l‟ADH. En effet, une baisse du
volume extracellulaire accompagne souvent une augmentation de l‟osmolarité, et l‟une et
l‟autre stimulent la libération de l‟ADH. De même une inflation volémique est souvent
associée à la baisse de l‟osmolarité, et l‟une et l‟autre freinent la libération de cette
hormone. En cas de conflictualité entre les 2 stimuli (c‟est le cas par exemple d‟une
hypovolémie associée à une baisse de l‟osmolarité), d‟une manière générale, tant que les
changements de la volémie restent encore modérés, l‟influence des osmorécepteurs va
prédominer sur celle des barorécepteurs. Dans ce cas, il y aura freination de la libération
de l‟ADH pour corriger la baisse de l‟osmolarité, aux dépens de l‟hypovolémie. Mais si
l‟hypovolémie est importante, c‟est l‟influence des barorécepteurs qui va devenir
prépondérante, et il y aura libération de l‟ADH. La correction de la volémie se fera aux
dépens de l‟osmolarité plasmatique.
Des facteurs variés tels que la douleur, le stress émotionnel et des médicaments (action
stimulante: cyclophosphamide, narcotiques, vincristine, nicotine, antidépresseurs
tricycliques; action inhibitrice: ethanol, antagonistes des narcotiques, phenytoïne)
influencent la libération de l‟ADH.
Mais la soif est également sous l‟influence d‟autres facteurs. C‟est le cas de l‟état de la
sécheresse des muqueuses de la bouche et de la gorge qui suscite la soif. Le mouillage de
ces muqueuses par l‟ingestion de l‟eau supprime rapidement la soif, avant même que la
correction de trouble de l‟osmolarité au niveau plasmatique n‟intervienne.
Le corps doit fait face à l‟élimination quotidienne des produits du catabolisme (urée, acide
urique, créatinine, phosphate et sulfates…) représentant une charge osmotique. Par jour,
approximativment 600 mOsmoles doivent être excrétés. En fonction des besoins en H2O
du corps, l‟urine peut être très diluée (jusqu‟à 30 mosm/L) ou très concentrée (jusqu‟à
1200 mosm/L). Ainsi les reins peuvent produire une urine très concentrée à 1200 mosm/L
et portant sur un volume de 500 ml/jour, tout comme ils peuvent émettre une urine très
diluée à 30 mosm/L, exigeant pour cela un volume urinaire de 20 L. En cas de baisse de la
teneur en eau de l‟organisme, les besoins consistent à garder de l‟eau en réduisant au
maximum les pertes urinaires; tandis qu‟en cas d‟inflation d‟eau, l‟organisme doit en
perdre le plus possible en augmentant les pertes urinaires. Cette grande flexibilité dans le
volume d‟urine nécessaire à l‟excrétion de la charge osmotique équivalent à 600 mosm par
jour, définit le pouvoir de concentration et de dilution des urines.
La concentration élevée de Na+ dans le fluide intratubulaire qui arrive dans la branche
ascendante augmente la réabsoprtion de Na+ par le cotransporteur NKCC et par la voie
paracellulaire. De cette façon, un système de rétroaction positive (positive feedback) est
établi, résultant en un gradient osmotique cortico-medullaire: l‟osmolarité peritubulaire
augmente du cortex vers la pointe de l‟anse de Henle. Le fluide tubulaire de la branche
descendante, du fait de la réabsorption de l‟eau sans réabsorption des sels, se concentre de
plus en plus au fur et à mesure que l‟on s‟approche du sommet de l‟anse, et se dilue de
plus en plus, du fait de la réabsorption des sels sans réabsorption de l‟eau, quand il s‟en
éloigne par la branche ascendante. Tout se passe donc comme si la médullaire profonde
thésaurisait le NaCl, le fluide tubulaire apportant de plus en plus de NaCl en direction de la
médullaire profonde, mais y abandonnant de plus en plus de NaCl quand il s‟en éloigne.
Le transport de Na+ et d‟urée au niveau du tube collecteur est régulé (stimulé) par
l‟hormone arginine vasopressine (AVP = hormone antidiurétique = ADH). Le secrétion de
cette hormone est augmentée dans les conditions où l‟H2O doit être épargnée
(“antidiurèse”). L‟augmentation du transport de Na+ et d‟urée transport vers le fluide
péritubulaire établit un gradient osmotique cortico-medullaire maximal (jusqu‟à 1200
mosm/L dans la medullaire interne), augmentant ainsi la force qui gouverne le
réabsorption d‟H2O. Dans les conditions où l‟excrétion d‟H2O doit être augmenté (“diurèse
acquese”), une diminition de production d‟AVP limite le transport de Na+ et d‟urée vers le
fluide péritubulaire, et le gradient osmotique cortico-medullaire est modéré (environ 500
mosm/L dans la medullaire interne).
Ce gradient se compose presque de part égale entre le NaCl et l‟urée. L‟urée provient de la
portion médullaire profonde du tube collecteur. Elle va diffuser vers l‟interstitium
médullaire d‟où elle est secrétée dans la lumière tubulaire de la portion fine de la branche
ascendante. Cette participation de l‟urée est capitale pour alléger le travail de réabsorption
active (consommatrice d‟énergie) de Na+ au niveau de la partie épaisse. On sait que la
perfusion sanguine reste faible dans la médullaire qui travaille paradoxalement dans un
état d‟hypoxie physiologique. Dans le cas où le gradient était entièrement dépendant de
40
Na+, il aurait fallu un surcroît de travail de réabsorption active incompatible avec les
apports d‟oxygène effectués avec un flux sanguin aussi faible.
En plus de la régulation du transport de Na+ et d‟urée dan le tube collecteur, l‟AVP régule
également la perméabilité du tube collecteur à l‟H2O. Une augmentation de la sécrétion
d‟AVP dans les conditions d‟antidiurèse favorise la réabsorption d‟H2O le long du gradient
osmotique important entre fluide tubulaire et espace péritubulaire au niveau de la
medullaire (d‟où le nom d‟hormone antidiurétique: ADH). La perméabilité à l‟H20 est très
faible en absence d‟AVP (diabète insipide) dans les conditions qui entraînent une
diminution de la production d‟AVP (diurèse aquese). L‟urine diluée provenant des tubules
distaux est encore plus diluée par la réabsorption d‟électrolytes (non accompagnée d‟une
réabsorption d‟H2O) dans le tube collecteur. L‟effect hormonal sur la perméabilité d‟H2O
implique une insertion de nouvelles aquaporines et une phosphorylation (qui augment la
permeabilité) des aquaporines existantes dans les membrane cellulaires des tubes
collecteurs.
Les vasa recta forment un systèm d‟échange à contre-courant. Cette fonction a comme
objectif principal, la préservation du gradient osmotique cortico-médullaire généré. Les
vasa recta forment également des anses. Contrairement à l‟anse de Henle dont les
propriétés de transport de l‟eau et des solutés diffèrent dans les deux branches, les bras
descendants et ascendants des vasa recta sont également perméables à l‟eau et aux sels. La
sortie de l‟eau et de solutés ne dépend que de l‟osmolarité du milieu environnant. Au
départ de la partie descendante des vasa recta, l‟osmolarité sanguine équivaut à 300
mosm/L. Le sang qui entre dans la médullaire rénale via ces capillaires rencontre un
environement péritubulaire-péricapillaire hyperosmotique et s‟enrichit (par diffusion à
travers les parois capillaires) en électrolytes et perd de l‟H2O. A la pointe des anses
capillaires, le sang est aussi hypertonique que le fluide péritubulaire environnant (500-
1200 mosm/L). Au fur et à mesure de la progression de sang dans la médullaire profonde
de plus en plus hypertonique, il se produit une extravasation de l‟eau vers le milieu
interstitiel, et une entrée dans la vasa recta du Na+ présent dans le milieu interstitiel. Au
niveau de la branche ascendante de vasa recta, c‟est le phénomène inverse. Le sang qui
retourne vers le cortex va rencontrer un environement péritubulaire de moin en moins
concentré, et perdra des électrolytes tout en s‟enrichissant en H2O: le sang hypertonique
chemine en direction de la médullaire superficielle de moins en moins hypertonique, ce qui
provoque la sortie de Na+ de vasa recta et l‟entrée de l‟eau présente dans l‟interstitium
médullaire. L‟eau parait court-circuiter la médullaire profonde pour y laisser s‟accumuler
le Na+. La logique de la thésaurisation de Na+ dans la médullaire profonde est respectée.
41
La morphologie en anse des vasa recta permet ainsi un échage à contre-courent, qui aideà
préserver le gradient osmotique établi par le système multiplicateur à contre-courant.
Mais pour que ce travail d‟échangeur à contre courant soit efficace, il faut encore que le
débit sanguin médullaire soit faible, ce qui est exactement le cas. Le faible débit sanguin
de la médullaire profonde reste donc le prix à payer pour l‟efficacité du mécanisme de
concentration des urines.
Il faut également faire remarquer qu‟en cas de déshydratation par suite à des pertes
hydriques extrarénales, la réponse des reins consistant à concentrer les urines vise à limiter
au maximum les pertes d‟eau par les urines. Mais les pertes d‟eau ayant causé la
déshydratation ne peuvent être compensées physiologiquement que par des nouveaux
apports en eau grâce à la soif.
En fonction de leur mode d‟élimination, on distingue les acides volatils des acides non
volatils. Ces derniers comprennent les acides inorganiques (sulfates et phosphates) et
organiques (ac. lactique, corps cétoniques, et autres). La quantité d‟acides non volatils
produits par jour varie de 40 à 80 mmol.
En ce qui concerne le milieu extracellulaire, il existe 3 lignes de défense pour faire face à
la charge importante d‟acides (volatils et non volatils) susceptibles de provoquer des
variations importantes du pH.
3) A long terme (après 10-20 h), il y a des phénomènes compensatoires au niveau du rein.
Ces derniers contrôlent principalement la concentration de NaHCO3-.
Pour assurer l‟homéostasie des protons dans le milieu extracellulaire, les reins recourent
aux mécanismes suivants: 1) la régulation de l‟excrétion du bicarbonate filtré et ou sécrété,
2) la régénération du nouveau bicarbonate.
La quantité des HCO3- excrétée est fonction de la quantité filtrée, sécrétée et réabsorbée.
Chaque jour, il y a près de 4.500 mEq de HCO3- qui sont filtrés dans les glomérules. Dans
des conditions normales, tout HCO3- filtré est réabsorbé. Pour réaliser la réabsorption de
HCO3-, les protons doivent subir la sécrétion luminale grâce à l‟échanger Na+/ H+ présent
dans les différentes parties du tubule rénale, ou encore grâce à la pompe H +-ATPase et
K+/H+-ATPase retrouvées dans les cellules intercalaires A du tube collecteur. La sortie
basolatérale HCO3- se fait soit par le co-transport Na+/HCO3 -soit par le contre transport
Cl-/HCO3-.
Les H+ sécrétés dans la lumière tubulaire se combinent aux HCO3- pour former le H2CO3
qui se dissocie grâce à l‟anhydrase carbonique luminale pour former le CO2 et l‟H2O. Il
importe de retenir que les H+ sécrétés pour réabsorber le HCO3- ne contribuent pas à
acidifier l‟urine, et de rappeler que le tube proximal réabsorbe 80 % des HCO3- filtrés, la
branche ascendante de l‟anse de Henle 10 à 15 %, tandis que les restes sont réabsorbés
dans le tube distal et le tube collecteur. Par contre la sécrétion de HCO3- intervient dans
les cellules intercalaires B qui possèdent la pompe H+-ATPase sur la face basolatérale et le
contre transport Cl-/HCO3- sur la face luminale.
Tout gain de HCO3- dans le sang équivaut à l‟élimination urinaire de H+. Ainsi l‟excrétion
des H+ permet d‟une part d‟acidifier l‟urine, et d‟autre part de générer de HCO3-.
Le H+ est excrété fixé 1) au HCO3- (comme H2CO3) retenu dans l‟urine, 2) au phosphate
(comme NaH2PO4), à la créatine ou à l‟acide urique, et 3) à l‟NH3 (comme NH4+).
L‟acidité titrable représente la quantité des H+ sécrétés titrant les tampons acides faibles
non bicarbonatés présents dans la lumière tubulaire. Ces tampons sont constitués de
phosphate dibasique (pH 6,8) principalement, mais aussi de créatinine (pH 5,0) et d‟urate
(pH 5,7). L‟acidité titrable se mesure par le nombre de mEq de NaOH nécessaires pour
ramener le pH urinaire à 7,4. Cette mesure équivaut au nombre de mEq de H+ sécrétés qui
se combinent au tampon phosphate ou d‟acide organique.
44
L‟excrétion des protons sous forme d‟acidité titrable, c'est-à-dire sous forme de phosphate
monobasique, représente 20 mmol.jour-1.
Alors que le HCO3- et le phosphate sont filtrés, le NH3 tubulaire provient principalement
du tubule proximal et du tube collecteur. L‟hydrolyse de la glutamine dans les cellules du
tube proximal engendre 2 ions ammomium NH4+ et 2 ions HCO3-. Les HCO3- passent vers
les capillaires péritubulaires à travers la face basolatérale, tandis que les NH4+ sont
sécrétés dans la lumière tubulaire grâce au contre-transport Na+/NH4+. Ces ions
s‟accumulent dans la médullaire profonde sous forme d‟ammoniac. Ces ions subissent une
multiplication des concentrations à la suite de leur réabsorption active dans la portion
épaisse de la branche ascendante de l‟anse de Henle grâce au symporter 2Cl/1Na+/1K qui
fonctionne alors sous le mode 2Cl/1Na+/1NH4. Cette accumulation de l‟ammoniac crée des
conditions favorables à sa diffusion vers la lumière tubulaire de la partie médullaire
profonde de tube collecteur. Dans la lumière tubulaire, l‟ammoniac se combine avec le H+
sécrété grâce au contre transport Na+/H+ ou la pompe H+/ATPase. Le H+ provient de la
dissociation de H2CO3 dans la cellule à la suite de la combinaison de CO2 et de H2O sous
l‟action de l‟anhydrase carbonique, engendrant les ions HCO3- et H+.
L‟excrétion d‟ammonium est la forme la plus importante de l‟excrétion des H+, car elle
représente à l‟état normal 40 mmol/j.
Les H+ sécrétés dans la lumière tubulaire se combinent préférentiellement avec les ions
HCO3- qui représente le tampon le plus important quantitativement. L‟acidité titrable et
l‟excrétion d‟ammonium interviennent dans le tube collecteur, partie du tubule rénal où on
ne retrouve plus que 5 à 10% du HCO3- filtré.
A l‟état normal, l‟excrétion nette d‟acides représente 60 mmol/j, soit 20 mmol d‟acidité
titrable et 40 mmol d‟excrétion de NH4+, et que l‟excrétion de HCO3- est nulle (tabl. X).
En cas d‟acidose métabolique, c.à.d. excès des H+ dans le sang, l‟organisme doit éliminer
l‟excès des protons en maximisant le gain HCO3- par le rein, toute perte de HCO3-
devenant contre nature. Aussi, l‟acidité titrable et l‟excrétion de l‟ammonium s‟accroissent
considérablement, l‟excrétion nette acide également, tandis que le pH urinaire s‟abaisse.
En cas d‟alcalose métabolique, c.à.d. excès de HCO3- dans le sang; la réaction attendue est
l‟élimination de l‟excès de HCO3-, tout gain de HCO3- issu de la régénération du HCO3-
devient interdit. Aussi, l‟acidité titrable et l‟excrétion de l‟ammonium deviennent nulles,
par contre l‟excrétion du bicarbonate augmente, majorant ainsi le pH urinaire. L‟excrétion
nette d‟acide devient négative.
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8 Références
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