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4ème année pharmacie 2022-2023

EXPLORATION BIOCHIMIQUE
DE LA FONCTION RENALE

Dr A.HENDEL
E-mail : abdallah.hendel@gmail.com
PLAN
Introduction
Anatomie et physiologie du rein
Exploration biochimique de la fonction rénale
Exploration de la filtration glomérulaire
Exploration de la fonction tubulaire
Examens et analyses des urines
Exploration de la fonction endocrine du rein

Les pathologies du rein


Insuffisance rénale aigue
Insuffisance rénale chronique
la protéinurie pathologique
INTRODCUTION
INTRODUCTION

Le rein joue un rôle vital dans l’organisme, il est le principale garant de l’homéostasie
(équilibre) du milieu intérieur grâce au fonctionnement intègre de son unité
fonctionnelle « le néphron ».

Dans ce cours nous répondrons à trois questions :

1 - Quelle est la structure du rein et comment il fonctionne ?


(Anatomie et physiologie du Rein)

2 - Comment explorer par des paramètres biochimiques ce fonctionnement ?


(Exploration biochimique de la fonction du rein)

3 - Quels sont les principaux dysfonctionnements du rein ?


(Physiopathologie du rein)
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 1. ANATOMIE

Description externe

Les reins font partie du système urinaire.


Ils sont situés dans l’espace retropéritonéal de part et d’autre de la
colonne vertébrale entre le vertèbre thoracique T12 et la vertèbre
lombaire L3.
Le rein droit, situé sous le foie, est un peu plus bas que le gauche, qui se
situe sous la rate.
Chaque rein est coiffé sur sa partie supérieure d’une glande
neuroendocrine : la glande surrénale.
Le rein a la forme d’un haricot avec une face externe convexe et un face
interne concave.
Chaque rein pèse environ 150 g et mesure 12 cm de haut, 6 cm de large
et 3 cm d’épaisseur.
Sa face interne présente une dépression : le hile, où pénètrent et
sortent les vaisseaux sanguins, les nerfs et l’uretère.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 1. ANATOMIE

Description interne

Chaque rein est entouré d’une capsule fibreuse.

A l’intérieur le parenchyme rénal est formé de deux


régions :

le cortex périphérique

la médullaire.

La médullaire est constituée de structures


triangulaires: les pyramides de Malpighi séparées par
des colonnes : colonnes de Bertin

Le sommet de chaque pyramide : la papille, conduit Pyramide de


Malpighi
l’urine définitive aux calices, dont la réunion forme le
bassinet.

Les pyramides de Malpighi renferment environ 1


millions d’unités fonctionnelles : les néphrons.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 1. ANATOMIE

Description interne

Le rein est richement vascularisé.

Le sang arrive aux reins par l’artère rénale, qui


est une ramification de l’aorte abdominale.

L’artère rénale se divise ensuite à l’intérieur du


rein en artérioles puis en capillaires.

Le sang qui en ressort est acheminé à la veine


cave inférieure par la veine rénale.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 1. ANATOMIE

L’unité fonctionnelle du rein : le néphron

Un néphron est constitué de deux parties :

1. Le corpuscule rénale : un système de


capillaires (glomérule rénal) entouré par une
coupe : capsule de Bowman

Là où se déroule la filtration du sang pour donner


l’urine primitive.

2. Un tube urinifère : entouré par les capillaires


péritubulaires

là où se déroule les échanges entre l’urine


primitive et le sang pour aboutir à l’urine
définitive.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 1. ANATOMIE

L’unité fonctionnelle du rein : le néphron

Chaque tube urinifère est subdivisé en plusieurs segments :

- Tube contourné proximale (TCP)

- L’anse de Henlé (AH) : composée de l’anse grêle descendante, l’anse grêle ascendante et de la branche
large ascendante.

- Le tube contourné distale (TCD) : entre en contact avec le pole vasculaire de son glomérule pour former
l’appareil juxtaglomérulaire, responsable de la sécrétion de rénine et d’érythropoïétine (EPO).

- Le tube collecteur (TB) : concentration définitive de l'urine, il s’ouvre dans la papille et conduit l’urine
définitive vers les calices.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 1. ANATOMIE

L’unité fonctionnelle du rein : le néphron


ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 1. ANATOMIE

L’unité fonctionnelle du rein : le néphron


ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 1. ANATOMIE

L’unité fonctionnelle du rein : le néphron

Cheminement du sang à travers les néphrons

Le sang arrive au néphron par l’artère interlobulaire

Il pénètre dans le glomérule par l’artériole


glomérulaire afférente.

Il traverse les capillaires glomérulaires ou il est filtré,


puis ressort du glomérule par l’artériole glomérulaire
efférente.

L'artériole efférente rejoint le réseau capillaire


péritubulaire du TCP et du TCD et vasa recta ou il
y’aura des échanges avec l’urine primitive, pour
enfin rejoindre la veine interlobulaire.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 1. ANATOMIE

L’unité fonctionnelle du rein : le néphron

Il existe deux types de néphrons :

Les néphrons corticaux : ont une anse courte et se


localisé dans la zone corticale.

Les néphrons juxtamédullaires : ont une anse longue


qui pénètre profondément dans la médullaire.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 1. ANATOMIE
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE

Quel est le rôle du rein


Fonction endocrine
Formation de l’urine (synthèse des hormones) Métabolique

La purification du sang par l’élimination des déchets toxiques pour Activation du système rénine intervient à 20% dans la
l’organisme angiotensine aldostérone : en néoglucogenèse en parallèle
sécrétant la rénine par l’appareil à la néoglucogenèse
Endogènes : issus du métabolisme de l’organisme : urée, créatinine, acide
juxtaglomérulaire. hépatique.
urique, hormones catabolisées…
Exogènes : médicament, colorants, toxines, insecticides… sécrète des médiateurs vaso-actifs :
prostaglandines, bradykinine.
Restitution des éléments nécessaire au fonctionnement de l’organisme :
glucose, acides aminés, protéines…
Érythropoïèse : par libération
Le maintien de l’équilibre hydrique de l’organisme : par la régulation de d’érythropoïétine (EPO) par l’appareil
l’élimination et la réabsorption d’eau. juxtaglomérulaire

Le maintien de l’équilibre électrolytique : Activation de la vitamine D:


- L’équilibre du phosphore (PO4-3 ), de calcium (Ca++) et du magnésium Hydroxylation en 1 de la 25 hydroxy-
(Mg++). cholécalciférol en 1,25 di-hydroxy-
cholécalciférol (calcitriol).
- L’équilibre du sodium (Na+), du potassium (K+) et du chlore (Cl-).
- L’équilibre acido-basique : H+, HCO3- .
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Formation de l’urine

La formation de l’urine définitive passe par deux étapes :

la filtration glomérulaire formation de l’urine primitive

les échanges tubulaires. formation de l’urine définitive


ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Formation de l’urine

La formation de l’urine définitive passe par deux étapes :

1. La filtration glomérulaire : formation de l’urine primitive

C’est la première étape de la formation de l’urine

C’est une simple filtration de l’eau et des substances dissoutes du plasma à travers une membrane
glomérulaire semi-perméable et peu sélective. (unidirectionnelle, passive et peu sélective)

Dans les conditions de repos, les reins sont irrigués par 1200 ml/min de sang dont 125 ml/min sont
filtrés par le glomérule. (DFG =125 ml/min)

Chaque jour le plasma sanguin (~3L) est filtré plus de 50 fois, soit 180 L de filtrat traversent le filtre
glomérulaire.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Formation de l’urine
1. La filtration glomérulaire : formation de l’urine primitive

La pression de filtration est la somme de la pression qui s’exercent de part et d’autre de la membrane
glomérulaire:

La pression hydrostatique glomérulaire (PHg)=55mmHg

La pression osmotique glomérulaire (POg)=30mmHg

La pression hydrostatique capsulaire (PHc)=15mmHg

PNF = 55 - (30+15) = 10mmHg


ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Formation de l’urine
1. La filtration glomérulaire : formation de l’urine primitive
L’ endothélium capillaire fenêtré et la membrane glomérulaire
présentent une double sélectivité par rapport à :
- La masse moléculaire de la substance :
du au diamètre des pores des capillaires :
Filtration maximale pour les molécules < 10 KDa. Exemple :
urée.
Nulle au-delà de 70 KDa. Exemple : albumine, globulines,
éléments figurés du sang.

- La charge électrique de la substance :


La membrane basale du glomérule porte des charges (-) qui
exercent un effet répulsif sur les molécules chargées
négativement.
A taille égale les molécules chargées négativement filtrent
moins bien que celles chargées positivement.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Formation de l’urine
1. La filtration glomérulaire : formation de l’urine primitive

A l’issue de cette étape, il se trouve dans le TCP du néphron un ultrafiltrat du plasma :


« l’urine primitive »

- isotonique au plasma

- Contenant la plupart des substances du plasma


- Dépourvue de composants cellulaires du sang
- Contient très peu de protéines (200 à 300 mg/l).
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Formation de l’urine
2. Les échanges tubulaires : formation de l’urine définitive

Echanges tubulaires : c’est des échanges qui se font le


long du tube urinifère entre le sang des capillaires
péritubulaires et l’urine primitive pour ajuster la
concentration de l’urine et aboutir à l’urine définitive.

Les échanges se font par deux phénomènes :

Réabsorption : déplacement de la substance de la


lumière tubulaire vers les capillaires péritubulaires, elle
peut être complète (glucose) ou partielle (urée).

Sécrétion : déplacement de la substance des capillaires


péritubulaires vers la lumière tubulaire exemple :
sécrétion des médicaments.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Formation de l’urine
2. Les échanges tubulaires : formation de l’urine définitive

Le transport des substances peut être passif ou actif :

Transport passif : Ne nécessite pas d’ATP

Sous l’effet de la pression osmotique (gradient de concentration)

Par simple diffusion ou à travers des transporteurs membranaires spécifiques.

Remarque : l’eau se déplace sans énergie du milieu le moins concentré vers le milieu le plus concentré
(osmose).

Par contre les solutés se déplacent sans énergie du milieu le plus concentré vers le milieu
le moins concentré.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Formation de l’urine
2. Les échanges tubulaires : formation de l’urine définitive

Le transport des substances peut être passif ou actif :

Transport actif : Consomme de l’énergie (ATP)

Se fait contre la pression osmotique

Il est réalisé obligatoirement par des


transporteurs spécifiques.

Remarque : le liquide interstitiel du parenchyme rénal


est hypotonique dans le cortex rénal, et devient de
plus en plus hypertonique à mesure que les néphrons
s’enfoncent (par l’anse de Henlé et du tube collecteur)
dans la médullaire rénale.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Formation de l’urine
2. Les échanges tubulaires : formation de l’urine définitive

Dans le TCP
Le liquide tubulaire demeure isotonique par rapport au plasma tout le long du TCP,
l'eau et les solutés sont donc réabsorbés simultanément (échange iso-osmotique) :

▪ Réabsorption de l’eau (70 % de l’eau filtrée).

▪ réabsorption d’électrolytes (Na+, Cl-, Ca++..).

▪ Réabsorption du glucose (seuil rénale 1,8 g/l de glucose dans la plasma), des
acides aminés, des phosphates, des bicarbonates (HCO3-) et de l’acide urique.

▪ Réabsorption de faibles quantités de protéines de faible poids moléculaire.

▪ Sécrétion de substances exogènes (médicaments…) et de l’ammoniaque NH3+.

A la sortie du TCP : le rein a réabsorbé 2/3 de l’eau et des électrolytes.


L’urine formée reste isotonique au plasma.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Formation de l’urine
2. Les échanges tubulaires : formation de l’urine définitive

Dans l’anse de Henlé

Dans ce segment du néphron, se déroule la réabsorption découplée des électrolytes et de l’eau :

Branche descendante de l’anse : perméable à l’eau et imperméable aux électrolytes → réabsorption de l’eau et
concentration de l’urine.

Les branches ascendantes fine et large : perméable aux électrolytes et imperméable à l’eau → réabsorption du
sodium (Na+), du Chlore (Cl-), du calcium (Ca++), du magnésium (Mg++) et dilution des urines.

A la sortie du l’anse de Henlé le rein a réabsorbé 25% d’eau et de sodium filtré.


L’urine formée est hypotonique au plasma.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Formation de l’urine
2. Les échanges tubulaires : formation de l’urine définitive

Dans l’anse de Henlé


ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Formation de l’urine
2. Les échanges tubulaires : formation de l’urine définitive

Dans le TCD
La réabsorption des ions est faible dans cette partie du tubule, puisqu’elle ne
porte que sur 5% environ des quantités filtrées.

Extrêmement importante car elle permet l'ajustement de la concentration de


l’urine en électrolytes.

La réabsorption est lié aux besoins ponctuels de l’organisme et régit pas les
hormones

C’est le segment du néphron responsable du maintien de l’équilibre acido-


basique et électrolytique sous l’action d’hormones : l’aldostérone,
parathormone (PTH)…

• Réabsorption de sodium (Na+) contre un proton (H+), et un potassium (K+)


sous l’action de l’aldostérone.

• Réabsorption du calcium (Ca++) et du chlore (Cl-) sous l’action de la PTH


ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Formation de l’urine
2. Les échanges tubulaires : formation de l’urine définitive

Dans le TCD

Les protons H+ éliminés sont associé pour la plupart avec


l’ammoniaque NH3 (issu de la dégradation des acides aminés)
pour former l’ammonium NH4

Ammoniogenèse rénale

Une petite quantité d’eau peut être réabsorbée sous


l’action de l’hormone antidiurétique (vasopressine) ADH.

A la sortie du TCD l’urine formée est encore plus diluée et légèrement acide (pH bas).
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Formation de l’urine
2. Les échanges tubulaires : formation de l’urine définitive

Dans le tube collecteur

C’est dans cette partie du néphron que se fait l’ajustement final de l’urine,
notamment l’ajustement de l’osmolarité par réabsorption de l’eau sous l’effet de
l’hormone anti diurétique (ADH).

L’ADH mobilise des canaux d’eau spécifiques « les aquaporines » qui rendent le
tube collecteur perméable à l’eau → réabsorption de l’eau et concentration des
urines.

La sécrétion de l’ADH dépend de l’état d’hydratation de l’organisme et de la


pression artérielle :

- Hydratation suffisante : sécrétion d’ADH inhibée → urine définitive diluée.

- Déshydratation : sécrétion d’ADH activée → urine définitive concentrée.


ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Formation de l’urine
2. Les échanges tubulaires : formation de l’urine définitive
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Formation de l’urine
2. Les échanges tubulaires : formation de l’urine définitive

A l’issue des échanges tubulaires, il y’a formation de l’urine définitive :


A pH légèrement acide
Dépourvue de glucose et de cellules sanguines
Ne contentent presque pas de protéines
Chargée de composés azotés (urée, créatinine, acide urique..), de substance
organique et exogènes.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Fonction endocrine

Activation du système rénine angiotensine aldostérone

En sécrétant la rénine par l’appareil juxtaglomérulaire.

La rénine intervient dans la régulation de la pression artérielle


par la transformation de l’angiotensinogéne en angiotensine I.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Fonction endocrine

Vasomotricité : en sécrétant des médiateurs vaso-actifs : prostaglandines, bradykinine.

Érythropoïèse : par libération d’érythropoïétine (EPO) par l’appareil juxtaglomérulaire, qui stimule la
différenciation erythroblastique.

Activation de la vitamine D : Hydroxylation en 1 de la 25 hydroxy-cholécalciférol en 1,25 di-hydroxy-


cholécalciférol (calcitriol).
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU REIN 2. PHYSIOLOGIE Fonction Métabolique

Le rein intervient à 20 % dans la


néoglucogenèse en parallèle à la
néoglucogenèse hépatique.
EXPLORATION BIOLOGIQUE DE
LA FONCTION RENALE
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang

Dosage de l’urée dans le sang

Synthétisée au niveau du foie (cycle de l’urée) par la transformation de l’ammoniaque (NH3) issu de la
désamination des acides aminés.

C’est la forme ultime du catabolisme protéique chez l'homme.

Filtrée en grande quantité par le glomérule, réabsorbé et secrétée tout au long des tubules

Ca concentration dans le sang dépend du débite de filtration glomérulaire (DFG) mais elle ne lui est
pas spécifique. Dépende aussi de l’alimentation et de l’état d’hydratation.
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang
Dosage de l’urée dans le sang

Prélèvement :
Tube sec ou hépariné à jeun.
Ne pas utiliser le fluorure de sodium : inhibiteur de l’uréase (enzyme utilisé pour le dosage).

Méthode de dosage :
Principalement enzymatique et utilise l’uréase

Uréase
Urée + 2 H2O HCO3- + 2NH4+
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang
Dosage de l’urée dans le sang
Le NH4+ formé peut être dosé par :
Méthode de référence
Méthode à la Glutamate déshydrogénase (GLDH)
Spectrophotométrie UV

La diminution de l'absorbance du NADH,H+ est mesurée à 340 nm


Technique automatisable, sensible, spécifique.
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang
Dosage de l’urée dans le sang
Le NH4+ formé peut être dosé par :
Méthode la plus utilisée
Méthode colorimétrique de Berthelot
Spectrophotométrie visible

NH4+ réagit avec le phénol et l’hypochlorite de sodium pour donner l'indophénol bleu/vert absorbant à 600 nm
Méthode spécifique et sensible mais temps de réaction est lent
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang
Dosage de l’urée dans le sang
Valeurs normales : Sang : 0.15 - 0.45 g/l

Variation physiologiques :
- Sexe : légèrement diminuée chez la femme.
- Age : augmente avec l’âge (diminution du DFG avec l’âge).
- Grossesse : diminue jusqu’à terme (hémodilution et augmentation du DFG).
- Alimentation : augmente avec l’alimentation riche en protéines et le jeune prolongé

Variation pathologique :
- ↓ : hyperhydratation, affections hépatiques, déficit congénital des enzymes du cycle de l’urée, carences
nutritionnelle.
- ↑ : insuffisances rénales, déshydratation, septicémies, augmentation du catabolisme protéique (fievre,diabète..)
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang
Dosage de l’urée dans le sang
Intérêt de dosage

Son augmentation dans l’IR est moins spécifique que celle de la créatinine

Son augmentation est plus précoce et plus importante quantitativement (augmentations plus franches)

Sa sensibilité dans l’insuffisance rénale aiguë (IRA) est meilleure que celle de la créatinine.

Observation : l’urée peut être dosée dans les urines, par les même méthodes enzymatique après dilution
Valeurs normales sont exprimées par 24h : 15 -30 g/24h
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang

Dosage de la créatinine dans le sang

Produit de la dégradation spontanée de la créatine musculaire.

N’a aucun rôle considérée comme déchet métabolique musculaire.

Filtrée complètement par le glomérule, elle est peu secrétée et pas réabsorbée par les tubules.

Dépend de la masse musculaire et de l’activité physique.

Contrairement à l’urée elle est indépendante de l’alimentation et de l’état d’hydratation.

Sa concentration dans le sang est plus spécifique du (DFG) que l’urée


EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang
Dosage de la créatinine dans le sang

Prélèvement :
Tube sec ou hépariné.
A distance de toutes activité physique.
Le jeune n’est pas impératif mais préférable.
Attention aux prélèvements ictériques : sous estimation avec certaines méthodes de dosage

Méthode de dosage :
Il existe plusieurs méthodes de dosage les plus utilisées sont chimiques au réactif de Jaffé ou enzymatiques
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang
Dosage de la créatinine dans le sang
Méthode la plus utilisés
Méthode chimique de Jaffé au picrate alcalin
Spectrophotométrie visible

L’intensité de la coloration jaune-orangée du complexe (de Janovsky) est mesurée à 500 nm.
Non spécifique avec de nombreuses interférences:
Jaffé +: glucose, protéines, acétoacétate…
Jaffé -: bilirubine
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang
Dosage de la créatinine dans le sang

Méthode chimique de Jaffé au picrate alcalin


Pour améliorer la spécificité du dosage deux moyens sont employés :
→ Dosage au point final : mesure de l’absorbance à la fin de la réaction.
Pour minimiser les interférences, le sérum doit être au préalable déprotéinisé à l’aide de l’acide
trichloracétique ou de l’acide tungstique
méthode non adaptée aux dosages en routine, délaissées.
→ Dosage en cinétique : mesure de l’augmentation de l’intensité de la couleur (∆A) entre deux temps précis :
t1 = 20 s, t2 = 80 s.
Les interférents ne réagissent pas tous à la même vitesse avec le picrate : l’acétoacétate réagit avant la
créatinine (avant 20 s), et les autres réagissent après la créatinine (après 80 s).
La différence d’absorbance (A80s – A20s) correspond à l’absorbance de la créatinine.
la plus utilisée, rapide, peu coûteuse, automatisable
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang
Dosage de la créatinine dans le sang

Méthodes enzymatiques
1. Méthode à la créatininase et peroxydase
créatininase
Créatinine+ H2O---------→ créatine
créatinase
Créatine ---------→urée + sarcosine
oxydase
Sarcosine +O2 + H2O --------→formaldéhyde + glycine + H2O2
péroxydase
H2O2 + 4 amino-phénazone + phénol ---------→quinone imine (rouge, 540 nm)

L’intensité de la coloration rouge du complexe quinone imine est mesurée à 540 nm


EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang
Dosage de la créatinine dans le sang

Méthodes enzymatiques
2. Méthode à la créatininase et lactate deshydrogénase
créatininase
Créatinine+ H2O---------→ créatine
créatinine amidohydrolase
créatinine +H2O ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯→créatine
créatine kinase
créatine +ATP ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯→ créatine -P +ADP
pyruvate kinase
ADP +phosphoénolpyruvate⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯→ ATP +pyruvate
lactate déshydrogénase
pyruvate +NADH-H⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯→ lactate+ NAD

La diminution d’absorbance à 340 nm est directement proportionnelle à la concentration en créatinine


EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang
Dosage de la créatinine dans le sang

Méthodes enzymatiques

Ces techniques enzymatiques sont plus spécifiques que la réaction de Jaffé.


Permettront de résoudre le problème des interférences.
Mais elles restent actuellement trop onéreuses pour être applicables en pratique quotidienne par tous
les laboratoires.

Il existe d’autres méthodes enzymatiques de dosage de la créatinine : à la créatinine désaminase……

Méthode de référence : Chromatographie en phase gazeuse (CPG) couplée à la


spectrométrie de masse avec dilution isotopique (IDMS)
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang
Dosage de la créatinine dans le sang
Valeurs normales : sang Homme: 7 - 13 mg/l Femme : 6 - 12 mg/l

Variation physiologiques :
- Masse musculaire : augmente avec la masse musculaire.
- Sexe : plus élevée chez l’homme.
- Age : augmente avec l’âge (masse musculaire, diminution du DFG à la vieillesse).
- Activité physique : augmente après activité physique.
- Varie en fonction de l’Ethnie.
- Grossesse : diminue jusqu’à terme.
Variation pathologique :
- ↓ : atrophie musculaire importantes.
- ↑ : insuffisances rénales.

Observation : la créatinine peut être dosée dans les urines apr és dilution , par les même méthodes que celle utilisées
dans le sang. Valeurs normales sont exprimées par 24h : 1 – 2 g/24 h
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage des déchets azotés dans le sang

Dosage de l’acide urique dans le sang


Produit final de dégradation des bases puriques.

Filtré par le glomérule, l’urate est dans un premier temps complétement réabsorbé. Une partie de l’urate
réabsorbé et ensuite secrété par les tubules.

Sa concentration augmente dans l’insuffisance rénale, mais reste non spécifique et peu sensible à la
fonction rénale.

La méthode de dosage la plus utilisé repose sur la mesure de la diminution d’absorption en UV (340 nm)
par l’urate, après l’action d’une enzyme spécifique « l’uricase », qui oxyde l’urate en allantoïne.

Absorbe N’absorbe pas


dans l’UV dans l’UV
Urate + 2H2O + O2 → allantoïne + H2O2
Uricase
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale

Le dosage des déchets azotés éliminés par le rein est un moyen simple et rapide pour avoir un
reflet sur la filtration glomérulaire, mais manque de spécificité et de sensibilité.
La mesure de la clairance rénale est un moyen plus fiable pour estimer le débit de filtration
glomérulaire.
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
1. Définition et calcul

La clairance rénale d’une substance donnée (endogène ou exogène injectée), est le volume de plasma débarrassé
complètement de cette substance par le rein en une minute. Elle s’exprime en ml/min.
C’est le moyen le plus sensible et le plus fiable pour estimer le débite de filtration glomérulaire.

La clairance est calculée par la formule suivante :

𝐔 ×𝐕 𝟏.𝟕𝟑
𝑪𝒍 = ×
𝑷 𝑺

Cl : clairance d’une substance donnée (ml/min/1,73m2).


U : concentration de cette substance dans les urines de 24h.
P : concentration de cette substance dans le plasma.
V : volume des urines en une minute (ml/min).
S : surface corporelle en m2. La clairance dépend de la surface corporelle, il faut donc la corriger par rapport à une surface
corporelle standard de 1.73 m2.
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
1. Définition et calcul

La substance utilisée pour la mesure de la clairance :


• Non toxique pour l’organisme.
• Doit être filtrée complétement par le glomérule. Elle ne doit pas être ni secrétée ni réabsorbée par les
tubules
• Dont la concentration est constante dans le sang (non métabolisée)
• Elle ne doit pas être transformée dans les urines, non liée aux protéines plasmatique, non éliminée par
vois extra rénale.
• Facile à doser.
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
1. Définition et calcul

Mesure ou estimation du débit


de filtration glomérulaire (DFG)

Mesure de la clairance de molécules Mesure de la clairance de la


exogènes: créatinine
•Inuline
•l’iohexol ou l’iothalamate
•produits radioactifs tels que 51Cr-EDTA
Ne reflète par exactement le DFG
ou 99mTc-DTPA

Méthode de référence reflète le DFG vrai


EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
1. Définition et calcul

→ Clairance de l’inuline :
L’inuline est un polysaccharide (polymère de fructose). C’est la substance qui permet la mesure la plus
exacte du DFG.

Mais nécessite une injection intraveineuse en continue d’inuline, et un protocole lourd inadapté pour la
mesure en routine.

A tendance a être remplacée par les substance radioactives tel que 51Cr-EDTA

→ Clairance de la créatinine :
La méthode la plus utilisée actuellement, du fait que la créatinine est une molécule endogène, facile à
doser, complétement filtrée par le glomérule et pas réabsorbée par les tubules.
Légèrement secrétée par les tubules Elle permet une estimation et ne reflète pas exactement le DFG.
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
1. Définition et calcul

Exemple Jeune homme sportif de 25 ans.


Poids : 90 Kg,
Taille : 1.88 m.
Créatininémie = 11 mg/l
Créatininurie dans les urines de 24h = 1400 mg/l d’urine
Diurèse = 1,5 l/24h

Diurèse = 1,5l/24h 1,5 × 1000/(24×60)= 1,04 ml/min

Cl de créatinine non corrigée = (1400×1,04)/11 = 132 ml/min

𝑡𝑎𝑖𝑙𝑙𝑒 𝑐𝑚 × 𝑝𝑜𝑖𝑑𝑠 𝑘𝑔
𝑆= = 2,17 m2
3600

Cl de créatinine corrigée = 132 × (1,73/2,17) = 105,2 ml/mn /1,73m2


EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale

Le calcul standard da la clairance impose le dosage urinaire de la substance et un


recueil des urines (généralement sur 24 heures).
Une collecte des urines mal effectuée fausserait le calcul de la clairance.

Afin de palier à cet inconvénient, des formules d’estimation de


la clairance, sans dosage urinaire, ont été développées.
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
2. Estimation de la clairance rénale à l’aide de formules mathématiques

Par la formule de Cockcroft et Gault (CG) :

1,73
X
S

Où K=1.23 chez l’homme et 1.04 chez la femme

Age: en années
Poids :en Kg
[Cr] : umol/l
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Par la mesure de la clairance rénale
2. Estimation de la clairance rénale à l’aide de formules mathématiques

Par la formule de Cockcroft et Gault (CG) :

▪ La formule de Cockcroft et Gault estime la clairance de la créatinine et non le DFG.

▪ Cette équation à tendance à surestimer la clairance chez les individus en surpoids (obèse, œdème)

▪ Sous- estime la clairance chez les sujets âgés.

▪ Surestime la clairance dans les IRC.

▪ Ne tient pas compte de l'origine ethnique.

▪ Non recommandée chez la femme enceinte et l’enfant

▪ La seule population dans laquelle la formule de Cockcroft démontre des bonnes performances est la
population à faible IMC (IMC < 18 kg/m2).
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
2. Estimation de la clairance rénale à l’aide de formules mathématiques

Par la formule de Cockcroft et Gault (CG) :

La haute autorité de santé en France (HAS)

Les recommandations internationales KDIGO (kidney disease improving global outcomes)

Recommandes de ne plus proposer la formule de Cockcroft comme outil pour le diagnostic et la


classification de la MRC.
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
2. Estimation de la clairance rénale à l’aide de formules mathématiques

Formule MDRD «Modification of Diet in renal Disease»

MDRD (ml/min/1,73m2) =A×(créat P/88,5) – 1,154×âge –0,203


×0,742 (si femme)×1,212 (si Afro-américain)

(âge en années, créat P en umol/l)

A= 186 pour une mesure de créatinine plasmatique non standardisée IDMS

A= 175 pour une mesure de créatinine plasmatique standardisée IDMS


EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
2. Estimation de la clairance rénale à l’aide de formules mathématiques

Formule MDRD «Modification of Diet in renal Disease»

▪ Contrairement à CG qui estime la clairance rénale, MDRD estime le DFG et donne le résultat
directement indexé à la surface corporelle (ml/mn/1,73m2 )

▪ La formule MDRD donne de meilleurs résultats par rapport à CG chez les sujets obèses ou œdémateux
alors que CG est meilleur chez les sujets maigres (Verhave et al., 2005)

▪ La formule MDRD serait plus performante pour évaluer la fonction rénale dans l’IRC modérée à
sévère.
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
2. Estimation de la clairance rénale à l’aide de formules mathématiques

Formule MDRD «Modification of Diet in renal Disease»

▪ Elle n’est pas fiable lorsque la masse musculaire est anormalement abaissée (malnutrition sévère,
paraplégie ou tétraplégie).

▪ Non recommandée chez la femme enceinte et l’enfant.

▪ Elle n’est pas validée chez les enfants ou les patients présentant une baisse importante de l’albuminémie
(insuffisance hépato-cellulaire ou syndrome néphrotique)

▪ Sous-estime le DFG chez les individus normaux.


EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
2. Estimation de la clairance rénale à l’aide de formules mathématiques
Formule MDRD «Modification of Diet in renal Disease»
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Par la mesure de la clairance rénale
2. Estimation de la clairance rénale à l’aide de formules mathématiques

Formule CKD-EPI basée sur la créatininémie « Chronic Kidney Disease Epidemiology Collaboration »)

▪ Si sujet de sexe masculin :

Si crP ≤ 0,9 mg/dL → Clcr (mL/min/1,73 m2) = 141 × [crP (mg/dL)/0,9]–0,411 × (0,993)âge

Si crP> 0,9 mg/dL → Clcr (mL/min/1,73 m2) = 141 × [crP (mg/dL)/0,9]–1,209 × (0,993)âge
▪ Si sujet de sexe féminin :

Si crP ≤ 0,7 mg/dL → Clcr (mL/min/1,73 m2) = 144 × [crP (mg/dL)/0,7]–0,329 × (0,993)âge

Si crP > 0,7 mg/dL → Clcr (mL/min/1,73 m2) = 144 × [crP (mg/dL)/0,7]–1,209 × (0,993)âge
▪ Si sujet afro-américain : a = 163 chez l’homme (au lieu de 141), a = 166 chez la femme (au lieu de 144).
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
2. Estimation de la clairance rénale à l’aide de formules mathématiques

Formule CKD-EPI basée sur la créatininémie « Chronic Kidney Disease Epidemiology Collaboration »)

▪ CKD-EPI estime le DFG et donne le résultat directement indexé à la surface corporelle

▪ Nécessite un dosage de créatinine sanguine traçable IDMS

▪ Cette formule CKD-EPI est plus performante par rapport à la formule « ID-MS traceable MDRD » surtout
dans les valeurs hautes du DFG (≥ 60 mL/min/1,73 m2)

Améliore le dépistage de la maladie rénale débutante.

L’équation CKD-EPI avec un dosage de la créatininémie par méthode enzymatique


standardisée IDMS, ont été retenus comme les procédés les plus performants pour
estimer le DFG dans le diagnostique de l’IRC
L’équation CKD-EPI avec un dosage de la créatininémie par méthode enzymatique
standardisée IDMS, ont été retenus comme les procédés les plus performants pour
estimer le DFG dans le diagnostique de l’IRC
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
2. Estimation de la clairance rénale à l’aide de formules mathématiques

Formule de Schwartz (chez l‘enfant)

Clcr (mL/min/1,73 m2) = [K × taille(cm)]/crP (μmol/L)

K = 29 (nouveau-né, âge < 28 jours) ;


K = 40 (nourrisson, 28 jours < âge < 18 mois) ;
K = 49 (enfant jusqu’à 12-13 ans) ;
K = 53 (fille ≥ 13 ans) ;
K = 62 (garçon ≥ 13 ans).
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par la mesure de la clairance rénale
3. Classification de la maladie rénale chronique en fonction du DFG
l’EMA (European Medicines Agency) à classé l’IRC en fonction du DGF en 5 stades

Satde Description DFG (ml/min)


1 Fonction rénale normale ≥ 90
2 Fonction rénale légèrement diminuée 60 - <90

3 Fonction rénale modérément diminuée 30 - <60

4 Fonction rénale sévèrement diminuée <30

5 Insuffisance rénale terminale (IRT) <15


Tableau extrait des « nouvelles recommandations de l’EMA pour les études chez l’insuffisant rénal ». Site GPR. Published April 23, 2016
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 1. EXPLORATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Par le dosage sanguin de la cystatine C
La cystatine C
▪ La cystatine C est une protéine de 13 kDa.
▪ De la famille des inhibiteurs des cystéines protéases
▪ Produite de façon constante par toutes les cellules nucléées de l’organisme.
▪ Librement filtrée, non réabsorbée non excrétée puis dégradée au niveau du tubule proximal.
▪ Production constante dans le temps → Son taux plasmatique ne dépend que du DFG.

Sa concentration plasmatique est inversement proportionnelle au DFG.

▪ Son augmentation est précoce dans l’IRA (entre la 8e et la 12e heure post-agression)
Méthode de dosage : immuno-turbidimétrie ou immuno-néphélémétrie.
Valeur normale : < 50 ans : 0,65 - 1,35 mg/l mais varie fortement d’une méthode à l’autre
• Test couteux et absences de standardisation
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 2. EXPLORATION DE LA FONCTION TUBULAIRE
Osmolalité sanguine et urinaire
L'osmolalité représente le nombre de particules osmotiquement actives par kg d'eau.
Sa valeur tient compte essentiellement du capital sodé, du glucose et l'urée, qui sont des substances
osmotiquement actives, capables d'attirer et de garder l'eau.
L’osmolalité est un marqueur générale de la fonction tubulaire.
Méthode de calcul : - Diminution du point de congélation en utilisant la cryorefroidissement.
- Calcul par des formules d’estimation :
Sérum : Na x 2 + glucose + urée
Urine : 2 (Na + K) + glucose +urée
Unité : mmol/kg d’eau de plasma.
Valeurs de références: - Osm plasmatique : 280 à 300 mOsm/Kg
- Osm urinaire variable en fonction de l’état d’hydratation 50 - 1200 mosm/kg.
Le rapport des osmolalités urinaire/plasmatique permet de distinguer entre IR Fonctionnelle de IR Organique
Osm U/P < 1 : IRAO
Osm U/P > 1: IRAF
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 2. EXPLORATION DE LA FONCTION TUBULAIRE
Ionogramme sanguin et urinaire
Un ionogramme indique la concentration des différents ions dans un liquide. Pour l’ionogramme sanguin et urinaire on
recherche généralement la concentration du sodium (Na+), potassium (K+), et du chlore (Cl-).

Sa détermination à deux but : - Calcul de l’osmolalité.

- Reflète l’efficacité de l’aldostérone sur la réabsorption Na+ du et l’élimination du K+

Méthode de dosage : méthodes potentiométriques.

Unité : sang : mmol/l de plasma urine : mmol/24h

Valeurs de références: Ionogramme plasmatique : Ionogramme urinaire :


Natrémie : 135 - 145 mmol/l Natriurie : 50 à 220 mmol/24 h
kaliémie : 3,5 - 4,5 mmol/l. kaliurie : 25 à 130 mmol/24 h
Chlorémie : 95 - 105 mmol/l. Chlorurie : 50 e 220 mmol/24 h.

Un rapport Na urinaire / K urinaire < 1 = l’hyper-aldostéronisme secondaire rencontré dans IRAF

Un rapport Na urinaire / K urinaire > 1 = fuite hydro-sodé IRAO.


EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 2. EXPLORATION DE LA FONCTION TUBULAIRE
Mesure du pH

La mesure du pH sanguin et urinaire permet de contrôler la capacité des tubules à réguler l’équilibre acido-
basique :

– En éliminant des protons H+

– En maintenant les capacités tampon du plasma par la réabsorption des bicarbonates (HCO3-)

Méthode de dosage : méthodes potentiométriques à laide d’un pHmètre

Valeurs de références: pH sanguin artériel : 7,38 - 7,45 pH urinaire : variable mais acide 5,3 – 7,2
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 2. EXPLORATION DE LA FONCTION TUBULAIRE
Autres tests

- Dosage du calcium et du phosphore et de la parathormone (PTH):

Pour explorer l’équilibre phosphocalcique dont la fonction tubulaire joue un rôle important.

Dans les insuffisances rénales Diminution des capacités du rein à excréter le phosphore et à réabsorber le calcium
par les tubules.

La parathormone (PTH) ↑ dans l’IRC, reflète la compensation de l’hypocalcémie par la parathyroïde.

- Les tests hydriques : évaluer le fonctionnement de l’axe ADH/rein

1) Epreuve de concentration par restriction hydrique: → Evaluation du pouvoir de concentration rénale

→ Différencier un diabète insipide d’une potomanie

2) Epreuve de la desmopressine : → tester l’origine neurogénique ou néphrogénique d’un diabète insipide

3) Etude du pouvoir de dilution par le test de charge hydrique: → permet d’apprécier la capacité rénale d’excrétion
hydrique
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 3. EXAMENS ET ANALYSES URINAIRES
Le prélèvement urinaire
Le prélèvement urinaire :

La grande partie des examens sont réalisés sur des urines collectées sur 24 heures. Il est indispensable de respecter
la procédure exacte de la collecte, et de recueillir toutes les urines de 24 H (sans manque ni excès).

→ Comment collecter les urines de 24 H ?


1. Jeter la première urine du matin dans la toilette.
2. Noter l’heure et la date : c’est à partir de cette heure que commence la collecte de 24 H.
3. Recueillir toutes les urines du jour, du soir et de la nuit suivante dans un même contenant propre.
4. Le matin suivant, à la même heure du début du test notée la veille, uriner et vider la vessie dans le même
contenant. Ceci termine la collecte de 24 heures.

Certains examens sont réalisés sur un prélèvement urinaire ponctuel (à la volée, spot urinaire),
exemple : ACR (Albumin Creatinine Ratio)
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 3. EXAMENS ET ANALYSES URINAIRES
Analyse physique de l’urine

Analyse de l’aspect, de la couleur, de l’odeur, la densité et la diurèse de l’urine :

Aspect : l’urine normale fraichement émise est limpide, elle devient trouble dans le temps suite à la formation de
cristaux de phosphates blancs (urine alcaline), ou des cristaux d’urate roses (urine acide).

Couleur : une urine normale fraichement émise à une couleur jaune paille, l’intensité de la coloration dépend de la
concentration de l’urine et de l’état d’hydratation.
La présence d’hémoglobine confère une couleur rouge. Les pigment biliaires une coloration brune.

Odeur : initialement l’urine a une odeur safranée, rapidement transformée en une odeur d’ammoniaque quand elle
s’oxyde.
Chez les diabétique l’urine a une odeur d’acétone fruitée.
Une odeur initialement ammoniacale suggère une infection urinaire. La présence de certains acide aminés
confèrent aussi des odeurs particulières aux urines.
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 3. EXAMENS ET ANALYSES URINAIRES
Analyse physique de l’urine

Densité : Permet d’évaluer la capacité de concentration de l’urine par le rein.


La densité représente le rapport de la masse volumique de l’urine par rapport à celle de l’eau.
Elle est mesurée par un densitomètre. Une urine normale à une densité comprise entre 1.010 et 1.025.

Diurèse : Représente le volume urinaire émis par jour.


Chez un sujet normale la diurèse est de 750 ml à 1.5 L par jour.
Polyurie : diurèse > 2.5 L/jour
Exemple : Diabète, déficit ou default d’action de l’ADH (diabète insipide).

Oligurie : diurèse < 500 ml/jour


Anurie : diurèse < 100 ml/jour
Exemple : les insuffisances rénales.
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 3. EXAMENS ET ANALYSES URINAIRES
Analyse chimique par bandelettes urinaires

Par le moyen de bandelettes urinaires à usage unique.


Les bandelettes sont constituées par un support plastique rigide
divisé en zones, chaque zone contient un réactif spécifique à une
substance testée.
La bandelette est trempée dans l’urine puis retirée et l’excès d’urine
éliminé.
Après un temps déterminé, les zones réactives changent de couleur
en fonction de la présence et de la concentration du composé.
On compare l’intensité de la coloration avec la palette fournie par le
fournisseur. Les résultats sont exprimés en signe (-, +, ++, +++).
La plupart des bandelettes testent : protéine - glucose - pH - corps
cétoniques – densité – sang - bilirubine - nitrites – leucocytes -
hémoglobine.
Dosage semi quantitatif, manque de spécificité et de sensibilité.
Utilisé pour un dépistage rapide et pour orientation.
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 3. EXAMENS ET ANALYSES URINAIRES
Dosage des protéines urinaires
Pour rechercher une protéinurie pathologique.
Prélèvement : urines fraiches Urines des 24h Spot urinaire : prot urinaire/ créa urinaire
Sur récipient propre ou stérile si possible
Patient au repos : pour éviter une protéinurie fonctionnelle.

Méthode de dosage :
1) Dépistage semi quantitative : grâce aux bandelettes réactives
Sur urines fraiches
La présence de protéines se traduit par un virage de l'indicateur coloré bleu Bromophénol du jaune-vert au bleu
Seuil de détection de 150mg/24h.
Sensible à l'albumine, peu ou pas sensible aux chaines légères.
les résultats exprimés en croix: négatif(<0,1g/l) trace(0,15g/l) +(0,3g/l) ++(1g/l) +++(3g/l) ++++(20-30g/l)
Si l'urine est alcaline , elle peut être faussement positive
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 3. EXAMENS ET ANALYSES URINAIRES
Dosage des protéines urinaires
Méthode de dosage :
2) Dosage quantitative : pour confirmer une protéinurie après persistance de la positivité de la bandelette urinaire
- Techniques colorimétriques: Rouge de pyrogallol, Bleu de Coomassie. Plus sensible aux chaines légères
- Turbidimétrie. Simples et automatisables

Résultats exprimé en g/24h si urine de 24h g de protéines/ g de créatinine (ou mg/mmol) si spot urinaire

3) Caractérisation de la protéinurie : dosage qualitatif et quantitatif par électrophorèse des protéines

Par immunoélectrophorèse (IEP) ou l'électrophorèse en gel d'agarose


avec l'utilisation d'un tampon SDS.

Permettent de typer les protéinurie en fonction de la nature des


protéines en question et de la pathologie concernée (glomérulaire,
tubulaire, mixte ou de surcharge)
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 3. EXAMENS ET ANALYSES URINAIRES
Dosage des protéines urinaires

Valeurs physiologique : ≤ 0,3g / 24h (≤ 23 mg / mmol)


Des variations peuvent s’observer en fonction de l’age, le sexe, la gestation, l’effort physique et la température corporelle
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 3. EXAMENS ET ANALYSES URINAIRES
Dosage de l’albumine urinaire
Consiste à rechercher le taux de l’albumine dans les urines (albuminurie).
L’albuminurie pathologique est spécifique d’une atteinte glomérulaire
Dosage est important pour:
le suivi évolutif de certaines maladies rénales.
Chez le diabétique : Suivi de la néphropathie diabétique.
Marqueur du risque cardio-vasculaire dans le diabete type 2.
Prélèvement : Urines des 24h Spot urinaire (ACR) : alb urinaire/ créa urinaire
Sur récipient propre ou stérile si possible
Méthode de dosage :
Par immunoturbidimétrie ou immunonéphélométrie avec des anticorps polyclonaux ou monoclonaux
Sensibles et automatisables utilisées en routine pour doser l’albumine dans les urines.
Résultats exprimés : mg/24h (si urine de 24h) mg/mmol (si ACR)
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 3. EXAMENS ET ANALYSES URINAIRES
Dosage de l’albumine urinaire
ACR : Albumin Creatinine Ratio:
Les recommandations internationales actuelles recommandent l’utilisation de l’ACR pour pallier l’erreur liée aux
imprécisions du recueil des échantillons urinaires.
Il est mesuré sur un échantillon d’urine, prélevé préférentiellement le matin
Variations physiologiques :
EXPLORATION DE LA FONCTION RENALE 4. EXPLORATION DE LA FONCTION ENDOCRINE DU REIN

Dosage de la rénine dans le sang :


Pour explorer le système rénine angiotensine aldostérone (SRAA), et la capacité de sécrétion de la rénine par le rein.
Le dosage peut être :
Direct (massique) par des méthodes immunologiques
Indirect en mesurant l’activité de la rénine plasmatique (ARP) par des méthodes enzymatiques.

Dosage de l’érythropoïétine (EPO) dans le sang :


Par techniques immunologiques.
Basse dans les IRC, sont dosage permet d'évaluer les capacités de production résiduelle d'EPO par reins.

Dosage de la 1-25 OH vitamine D (Calcitriol) :


Par techniques immunométriques, en association avec le calcium, le phosphore et de la parathormone (PTH).
Permet de suivre les retentissements de l’IRC sur le métabolisme phosphocalcique et les os .
PATHOLIGIES RENALES
PATHOLOGIES RENALES 1. L’INSUFFISANCE RENALE AIGUE

Définition
Altération brutale en quelques heures, quelques jours ou quelque semaine des fonctions rénales avec :
▪ Diminution brutale du DFG et accumulation des déchets azotés dans le sang.
▪ Perturbations hydro-électriques, et acido-basiques.
▪ Baisse brutale de la diurèse.
L’insuffisance est généralement réversible si la cause est traitée.
Clinique
▪ Oglio-anurie généralement < 500 ml/24h, il existe des IRA à diurèse conservée.
▪ Surcharge hydrique : œdèmes, hypertension artérielles, risque d’œdème pulmonaire.
▪ Asthénie.
▪ Syndrome hyper urémique : nausées, confusion mentale, troubles de la conscience.
▪ L’absence d’anémie et d’hypocalcémie.
▪ La présence de reins de volume et d’épaisseur corticale normaux à l’échographie, à l’exception de certaines
causes d’IRA.
▪ D’autres imageries (scanner, artériographie) seront occasionnellement nécessaires.
PATHOLOGIES RENALES 1. L’INSUFFISANCE RENALE AIGUE

Biologie
Hyperkaliémie ↑(K+) : menaçante si > 6mmol/L avec signe ECG.
Urée ↑↑ plus sensible.
Créatinine ↑.
Acidose métabolique : ph sanguin ↓, bicarbonates dans le sang ↓.
Etiologie
1) IRA fonctionnelle (pré-rénale)
40-50 % des IRA. Il n’y a pas d’atteinte structurelle du rein, l’insuffisance est due à une chute de la pression de filtration
dans le glomérule à cause d’anomalies hémodynamiques :
▪ Insuffisance cardiaque.
▪ Insuffisance hépatique.
▪ Hypovolémie, état de choc hémorragique.
▪ Sténose des artères rénales.
Rapidement réversible (24 à 48h) après correction des anomalies hémodynamiques, risque d’évoluer vers une IRA
organique.
PATHOLOGIES RENALES 1. L’INSUFFISANCE RENALE AIGUE

Dans l’IRA fonctionnelle :

NaU+ < 20 mmol/L


→ action de l’aldostérone pour compenser l’hypovolémie
NaU+/KU+ <1

UréeU/ UréeP > 10 → action de l’ADH pour réabsorber l’eau et compenser


CréatinineU / CréatinineP > 30 k l’hypovolémie (concentration de l’urine)

2) IRA rénale (organique, parenchymateuse)


40-50 % des IRA.
Dans l’IRA organique :
▪ Nécrose tubulaire aigue 90 % des cas
NaU+ > 40 mmol/L
▪ Atteinte glomérulaire. → Reflet de l’inactivité de l’aldostérone.
NaU+/KU+ >1
▪ Atteinte tubulo-interstitielle. UréeU/ UréeP < 10 → Reflet de la non concentration
▪ Atteinte vasculaire. CréatinineU / CréatinineP < 30 de l’urine par le rein
▪ Néphrotoxines
PATHOLOGIES RENALES 1. L’INSUFFISANCE RENALE AIGUE

2) IRA post rénale (obstructive)


10 % des IRA. Causée par un obstacle au niveau des voies excrétrices de l’urine (intra rénale ou post rénale) :
- Lithiase rénale (urique, calcique, médicamenteuse).
- Cancer de la prostate.
- Cancers génitaux.
- Sténose urétrale.
L’échographie met en évidence une dilatation des cavités pyélocalicielles (calices et bassinets), et la diurèse est
diminuée.
Evolution favorable si l’obstacle est rapidement levé.
PATHOLOGIES RENALES 2. L’INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE

Définition
Correspond à une baisse progressive, permanente (plus de 3 mois) et irréversible de toutes les fonctions rénales,
conséquence d’une destruction irréversible du capital néphrotique.
L'IRC se caractérise par l'incapacité définitive des reins à accomplir:
▪ Leur rôle d’élimination des déchets de l'organisme par baisse du DFG (fonction excrétrice).
▪ Leur fonction de réabsorption des substances nécessaire à l’organisme, et le pouvoir de concentration et de
dilution des urines (fonction tubulaire).
▪ Ainsi que leur fonction endocrine.
Clinique
Insidieuse grâce au mécanisme de compensation que met en place le rein. Elle évolue ensuite en stades jusqu’à
l’insuffisance rénale terminale avec :
▪ Perturbation du métabolisme osseux : ostéo-dystrophie rénale, (perte rénale du calcium, défaut d’activation de la
vitamine D).
▪ Anémie normochrome, normocytaire, arégénérative, due à la baisse de la sécrétion de l’EPO.
▪ Altération de l’homéostasie hydro-électrolytiques et acido basiques, HTA, œdèmes.
PATHOLOGIES RENALES 2. L’INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE

Clinique
▪ Diurèse augmentée dans les stade précoce (un des mécanismes de compensation), évoluant vers l’oligurie au
stade terminale.
▪ Accumulation chronique des déchets azotés dans le sang : atteintes neurologiques, nausées, vomissements.
▪ Dyslipidémies, retard de croissance chez l’enfant, anorexie et insuffisance cardiaque peuvent survenir.
Diagnostic
▪ Filtration glomérulaire <60 ml/min/1,73 m2 pendant 3 mois minimum.
▪ Albuminurie positive.
▪ Anomalie morphologique à l’échographie rénale : asymétrie de taille, contours bosselés, reins de petites tailles…
Biologie
▪ Hyperkaliémie ↑(K+) et hyponatrémie ↓(Na+) aux stades avancés.
▪ Urée ↑, Créatinine ↑, urate ↑.
▪ Hypocalcémie ↓(Ca++) et hyperphosphatémie ↑(PO4-) → ostéo-dystrophie rénale.
▪ ph sanguin ↓, bicarbonates dans le sang ↓ → acidose métabolique.
▪ Hématurie, leucocyturie
PATHOLOGIES RENALES 2. L’INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE

Etiologie
Elle résulte soit de la non-récupération après une agression rénale aiguë, soit de l’évolution d’une maladie rénale
chronique :
▪ Néphropathies vasculaires et hypertensives.
▪ Néphropathies diabétiques.
▪ Néphropathies héréditaires : polykystoses rénales.
▪ Glomérulonéphrites chroniques : auto-immune, métabolique, infectieuse ou héréditaire.
▪ Néphropathies interstitielles chroniques : immunologique, post infectieuse, médicamenteuse.

Stades de l’IRC
▪ La classification des patients ce fait en fonction de leur DFG ainsi que leur degré d’albuminurie
2. L’INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE
PATHOLOGIES RENALES 3. PROTEINURIE PATHOLOGIQUE

Définition
- La protéinurie physiologique : Il existe une protéinurie physiologique (normale) < 150 mg/24 h

- La protéinurie phatologique : élimination excessive des protéines dans les urines > 300 mg/24 h.
PATHOLOGIES RENALES 3. PROTEINURIE PATHOLOGIQUE

Classification
Protéinurie pathologique

Rénale Pré-rénale Post-rénale

Glomérulaire Tubulaire Mixte Protéinurie de Uropathie inf


surcharge ou
>2 g/24h <1 g/24 h >1 g/24 h lésionnelle
- Chaine légères
(Benc Jons)
- Hémoglobine
Sélective
Non sélective - Myoglobine
Albumine
PATHOLOGIES RENALES 3. PROTEINURIE PATHOLOGIQUE

Classification

Syndrome néphrotique
Protéinurie > 3 g/jour (ou 300 mg/mmol de créatinine ou > 50 mg/kg/jour chez l'enfant)
Hypoalbuminémie < 30 g/L
Hypoprotéinémie < 60 g/L
Hyperlipidémie avec augmentation du cholestérol et/ou des triglycérides

Le tableau clinique est dominé par les œdèmes mous, blancs et prennent le « godet »

Physiopathologie :
les anomalies fonctionnelles liées à la perte des charges négatives de la MBG, responsable des syndromes
néphrotiques idiopathiques.
les anomalies anatomiques, qui témoignent souvent de maladies sévères sous-jacentes.

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