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Physiologie du rein.

Introduction
Le rein a trois fonctions principales : c’est l’organe d’épuration et d’excrétion
des déchets métaboliques (urée ← protéine, acide urique ← acide nucléique, créatine ←
muscle), des produits de dégradation de l’hémoglobine, etc. C’est l’organe de régulation
du milieu intérieur. Il assure l’homéostasie, c'est-à-dire le contrôle des volumes et de
l’équilibre acido-basique. Il a une fonction endocrine parce qu’il secrète la rénine, la
vitamine D érythropoïèse ; mais il participe également à la régulation de la pression
artérielle et à la néoglucogenèse, dont il est le siège.

II. Données morphologiques


II.1. Appareil Urinaire
Il comprend le rein (2), où s’élaborent l’urine et les voies excrétrices ; la vessie où
s’accumule l’urine entre deux mictions ; l’urètre par où l’urine accumulée dans la vessie
est rejetée à l’extérieur.

II.2. Le rein
II.2.1 Anatomie du rein
Le rein a une forme de haricot d’environ 12 cm de hauteur, 6 cm de largeur, 3 cm
d’épaisseur ; il pèse environ 150 g. chaque rein est coiffé de la glande surrénale (glande
endocrine). La coupe verticale du rein montre une zone médullaire et une zone
corticale.
La zone médullaire (la plus profonde), de couleur rouge foncée, est formée de 8
à 12 pyramides de Malpighi dont la base est appliquée vers le cortex ; le sommet est
percé de 15 à 20 orifices, d’une série de 8 à 12 calices appliqués contre les papilles qui
s’unissent pour former un bassinet. Le bassinet se continue par l’uretère qui est un
conduit de 0.5 – 1.5 cm de diamètre, de 25 – 30 cm de longueur qui aboutit dans la
vessie.
La zone corticale est par contre piquetée de rouge vif. La partie corticale située

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entre les pyramides de Malpighi forme les colonnes de Berlin.
Le rein est constitué d’un ensemble d’unités fonctionnelles et structurales : le
néphron. Il y a environ 1.000.000 de néphrons par rein.

II.2.2 Vascularisation du rein


Les reins sont vascularisés par l’artère rénale, qui nait de l’aorte abdominale ; et
les veines parenchymes rénales qui se réunissent pour former la veine rénale se jetant
dans la veine cave inferieure. Le débit sanguin rénal est très important (environ 1200 ml
par min) et essentiel pour assurer la fonction rénale (représente environ 20-25% du débit
cardiaque).

II.2.3 Innervation du rein


Il reçoit uniquement une innervation sympathique qui innerve les vaisseaux
sanguins et permet de contrôler le diamètre des artérioles et la sécrétion de la rénine.

II.3 Le néphron
C’est l’unité structurale et fonctionnelle du rein. C’est un long tube de 4 – 6 cm de
long constitué d’une seule couche de cellules. Il est divisé en deux parties :
 Corpuscule de Malpighi rénal
 Tube urinaire

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II.3.1 Le Corpuscule de Malpighi
Il est situé dans la partie corticale, constitué de la capsule de Bowman et du
Glomérule de Malpighi (apis capillaire). La capsule de Bowman est une structure
épithéliale à doubles parois qui comprend un feuillet viscéral accolé aux capillaires du
glomérule et composé de cellules à pieds (podocytes) ; et un feuillet pariétal. Entre les
deux feuillets, se trouve l’espace urinaire ou espace de Bowman dont la cavité s’ouvre au
pole urinaire, coté opposé au pole vasculaire, dans la lumière du tubule. Le Glomérule
est formé à partir d’une artériole afférente qui se divise en capillaire glomérulaire entouré
autour d’une tige mésangiale formée de cellules mésangiales qui ont la propriété de se
contracter grâce aux filaments d’actine et de myosine qu’elles contiennent.
Tous les capillaires fusionnent à nouveaux pour former une artériole efférente qui
sort à coté de l’artériole afférente dans le pole vasculaire, on parle de système post
artériolaire.

Le sang traverse le filtre glomérulaire qui est composé de trois couches :


 L’épithélium viscéral au niveau de la capsule de Bowman composé de
podocytes. Ceci sont recouverts par une membrane à fente ayant des pores
d’environ 5nm de diamètre ;
 La membrane basale ou lame basale qui est à coté du sang ;
 L’endothélium ou feuillet vasculaire formé de pores de 50 à 100 nm et qui
comprend une seule couche de cellule.
Le sang est filtré des capillaires vers la capsule de Bowman. Quand le sang
traverse le glomérule, près de 20% du plasma est filtré dans la capsule de Bowman et le
reste quitte le glomérule par l’artériole efférente.

II.3.2 Tube urinaire


C’est la partie la plus longue du néphron (environ 25 nm), il est plusieurs fois
replié sur lui-même. Au niveau du tube contourné proximal (TCP), il est formé de
cellules élevées riche en mitochondries, à grande activité métaboliques, avec une bordure
en brosse (microvillosité) non stérile. L’Anse de Henlé est un segment nu composé
d’une branche descendante large au départ (composée de cellules hautes avec quelques
microvillosités), puis grêle contre des cellules plates sans mitochondrie et sans bordures
en brosse ; et d’une partie ascendante qui est d’abord grêle puis large. La longueur de
l’Anse Henlé est variable ; C’est à ce niveau que se fait la concentration.
Le tube contourné distal (TCD) fait suite à l’Anse de Henlé. La première partie

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chemine entre les artérioles afférentes et efférentes du glomérule et constitue l’appareil
juxtaglomérulaire (où la rénine est secrétée). Au point de jonction entre l’Anse de Henlé
et le TCD, il y a une modification de la structure histologique de l’épithélium tubulaire
qui forme la Macula Densa. Le reste de TCD est formé de cellules sans bordure en brosse
et contient plusieurs mitochondries. Le tube contourné distal se jette dans le tube
collecteur ou tube de Bellini ; il s’abouche dans le tube collecteur compact collectant
l’urine de plusieurs néphrons, c’est le lieu de contraction de l’urine.

II.3.3 Topographie des segments


Dans le cortex du corpuscule, on a le tubule contourné proximal, le tubule
contourné distal et le tubule collecteur (partie corticale).
Dans la partie médullaire, on a l’Anse de Henlé et la partie médullaire du tube
collecteur ; l’Anse de Henlé peut-être longue ou courte, ce qui défini le type de néphron.
On a deux types de néphron : néphrons à Anse de Henlé courte et les néphrons
(corticaux) à Anse longue appelés juxtamédullaires. L’Anse de Henlé descend dans la
médullaire.
II.3.4 Vascularisations du néphron
L’artère rénale se divise en artère interlobaire puis à la jonction cortico-
glomérulaire, en artère arquée dont se détache l’artère interglobulaire à partir de laquelle
nait l’artériole afférente. La vascularisation du tubule est assurée par l’artériole
efférente. Dans les néphrons corticaux, l’artériole efférente forme un réseau
péritubulaire. Dans les néphrons à Anse longue, l’artériole afférente se prolonge dans les
médullaires en capillaires comparables à des épingles à cheveux : ce sont des vasorecta
ou vaisseaux droits (rôle important dans la concentration de l’urine).

II.3.5 Innervation du néphron


Il y a un épaississement asymétrique de la paroi de l’artériole afférente avant son
entrée dans le glomérule. Les cellules épithéliales ou juxtaglomérulaire sont sensibles à la
variation de pression artérielle, ont une intense activité endocrine, secrètes une hormone
(la rénine). Le tube contourné distal est replié sous le tube contourné proximal, devant un
épaississement (la Macula). Les cellules de la Macula sont sensibles à une diminution du
sodium dans l’urine. Les cellules juxtaglomérulaires, les cellules sécrétrices de rénine et
la Macula Densa forment l’appareil juxtaglomérulaire. Le système porte artériel et
l’appareil juxtaglomérulaire modifient le débit du sang dans le glomérule.
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III. Les fonctions du rein

III.1 L’Urine
Le produit de la fonction rénale est une excrétion ; presque tous les éléments de
l’urine sont des éléments du plasma à des concentrations différentes sans les protéines et
les cellules.
La composition quantitative et qualitative de l’urine varie en fonction des
conditions biologiques de l’individu. Le volume urinaire varie entre 1,2 L et 1,4 L pour
un adulte ayant une notion d’entretien ; le contenu et le pH varient en fonction de
l’alimentation.

III.2 Fonctionnement rénal de base


La formation de l’urine commence par la filtration du plasma des capillaires
glomérulaires vers l’espace de Bowman. Le filtrage glomérulaire est un ultra filtra du
plasma, quand l’ultra filtra traverse le tubule rénal, sa composition se modifie sous l’effet
de déplacement des substances des tubules vers les capillaires tubulaires et vice-versa ;
donc la Qté excrétée est égale à la Qté filtrée + (Qté secrétée – Qté réabsorbée).
III.3 Filtration glomérulaire

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La composition de l’urine glomérulaire (urine primitive) est presqu’identique au
plasma, à l’exception de molécules de grande tailles et les cellules du sang. Les
substances non ionisées comme le glucose et l’urée sont à une concentration identique
dans le plasma et dans l’ultra-filtra de même que les substances ionisées qui sont aussi à
des concentrations quasi identiques dans le plasma et l’ultra-filtra.
III.3.1 Le débit de filtration glomérulaire (DFG)
C’est le volume de plasma filtré du glomérule de Malpighi vers l’espace de
Bowman par unité de temps.
U : concentration d’une substance dans l’urine en mg/ml
V : volume urinaire en mL/min
P : concentration d’une substance dans le plasma en mg/ml
F : volume filtré au glomérule ml/min : débit de filtration glomérulaire
UV : débit d’élimination urinaire
FP : charge filtré d’une substance (Pour une substance éliminée uniquement par
filtration)
DPR : débit plasmatique rénal
La part relative du DPR qui est filtrée est appelée FF
DFG = DPR x FF = 600 ml/min x 0,2 = 120 ml/min soit environ 180 L/j (1440
min x 120mL/min)
.
III.3.2 Contrôle du débit de filtration glomérulaire
Les régulations nerveuses et hormonales, sur les artérioles afférente et efférente,
modifient les pressions de filtration glomérulaire nettes. C’est le maintient de l’équilibre
entre les résistances artériolaires afférentes et efférentes qui permettent de maintenir
constant le débit de filtration glomérulaire.
Régulation de l’artériole afférente
La régulation des résistances de l’artériole afférente est une régulation locale, elle
permet de répondre aux mutations physiologiques de la pression artérielle ; ainsi la
vasoconstriction reflexe est proportionnelle à l’augmentation de la pression artérielle.
Quand la pression du sang diminue, il n’y a pas de vasodilatation ; quand elle est en
dessous de 80 mmHg, le débit de filtration glomérulaire diminue.
Régulation de l’artériole efférente
Elle fait intervenir l’angiotensine II qui provoque une vasoconstriction, elle agit en
post glomérulaire et fait donc augmenter le débit de filtration glomérulaire. A l’opposée,
les prostaglandines I2 et E2 de même que les quininos (principalement la vas……) sont
vasodilatatrices et augmentent le débit sanguin rénal. Leur rôle serait de diminuer l’effet
de l’Angiotensine II. Les cellules mésangiales qui entourent les capillaires glomérulaires
subissent également des influx neuroendocriniens. Leur contraction réduit la surface des
capillaires ; ce qui diminue le débit de filtration glomérulaire, pour une pression de
filtration nette, donc la diminution de la concentration correspond à l’insuffisance rénale.

III.4 Fonctionnement du tube rénal

III.4.1 Tube Contourné Proximal (TCP)


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Le TCP est le site majeur, sur le plan quantitatif, pour les réabsorptions et très
important pour les secrétions.
III.4.1.1 Site de réabsorption totale pour le glucose, les acides
aminés et les protéines de faible poids moléculaire.
La réabsorption peut se faire par diffusion ou à l’aide de transporteurs. De
nombreux système de réabsorptions facilitées par un transporteur dans le tube rénal,
comporte une limite, quant à la quantité de la substance pouvant être transportée par unité
de temps.
 Réabsorption du glucose
Le glucose existe dans l’urine primitive à la même concentration que dans le
plasma, mais il n’existe pas dans l’urine définitive ; c'est-à-dire que le glucose a été
réabsorbé par le TCP. Ce transport se fait par un transport actif secondaire dans les
cellules du TCP par un Co-transporteur sodium/glucose (SGLT). Ce transport actif
secondaire utilise l’énergie du entretenu par l’ATPase / située au niveau de la
membrane basale. Le glucose est transporté de manière passive par un transporteur Glut 2
au niveau de la membrane basale qui l’emmène vers le liquide interstitiel ; ce transport
peut être saturé d’où la notion de transport maximale.

 Transport maximal
La concentration à partir de laquelle les transporteurs sont saturés est la
concentration seuil. Tout le glucose filtré est entièrement réabsorbé dans les
concentrations physiologiques (1g/l de glucose).
Pour un seuil réelle, l’élimination rénale du glucose est de 1,8g/l ; à ce taux les
cellules du TCD sont atteintes et les récepteurs saturés, tous le glucose n’est donc pas
réabsorbé, il passe alors dans l’urine (c’est la Glycosurie). La glycosurie peut se
retrouver dans 2 cas
- Soit la glycémie augmente parce que la charge filtrée déborde les capacités
maximales de réabsorption tubulaire (diabète)
- Soit la glycémie est normale mais les transporteurs anormaux, avec une
capacité de transport diminuée (diabète néphrogenique).
Les acides aminés sont également transportés par les co-transporteurs ; quant aux
protéines de faible poids moléculaire, ils sont réabsorbés.
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III.4.1.2 Site de réabsorption de la presque totalité des
bicarbonates.
C’est une réabsorption indirecte car il n’y a pas de transporteurs de bicarbonate
dans la membrane apicale pour permettre leur passage directe de la lumière tubulaire
jusque dans la cellule. Le passage de bicarbonate repose sur la sécrétion des protons qui
se combine dans la lumière tubulaire avec le bicarbonate pour former ( +
→ ). Ce dernier se décompose en + . Le diffuse vers le
cytoplasme de la cellule où il se combine à pour former l’acide carboné qui se
dissocie en et en . Ce dernier va être transporté vers le milieu interstitiel par un
système de transport de la membrane baso-latérale qui assure le transport de 3 ions
pour l’ion .

III.4.1.3 Site de réabsorption important pour la plupart des


autres ions ( ) et l’eau
La réabsorption de (réabsorption obligatoire) se fait par transport actif. La
réabsorption du est couplée à celle du ; et la réabsorption de l’eau se fait par
diffusion et dépend de la réabsorption du et du . Le entre dans la cellule par
co-transport avec plusieurs molecules organiques ou par contre transport avec les ions
qui quittent la cellule pour la lumière (voir figure ci-dessus).
La réabsorption de dans le TCP détermine celle des substances Co-transportées
et la sécrétion des protons. La caractéristique fondamentale de la réabsorption proximale
est d’être iso-osmotique, et donc l’urine qui arrive à la fin du tubule est isotonique au
plasma (même concentration que le plasma).

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III.4.1.4 Site de sécrétion de , des substances organique
et des médicaments.
Les cellules du TCP contiennent une glutaminase glucosaminidase qui transforme la
glutamine en glutamate avec production d’ammoniac La plus grande partie de
l’ammoniac diffuse à travers la membrane vers la lumière où ils se combinent avec les
protons pour former l’ion ammonium Une petite quantité de se combine dans la
cellule avec les protons pour former l’ion ammonium qui est pris en charge par le systeme
contre-transport sodium/protons pour passer dans la lumière tubulaire.
La sécrétion concerne aussi de nombreuses substances organiques (acide oxalique,
la créatinine, etc.) et de nombreux médicaments (antibiotique, diurétique, etc.) qui utilise
un grand nombre de transporteurs. La sécrétion permet d’augmenter l’efficacité de
l’élimination d’une substance dans l’urine.

III.4.2 Anse de Henlé : lieu de régulation rénale de


l’osmolarité extracellulaire.
La capacité des reins à produire une urine hypertonique est un déterminant majeur
des possibilités de survie en absence d’eau. L’urée, et d’autre produit du
métabolisme représente environ 600 mosmol/l. la concentration urinaire se fait par un
processus complexe qui est le système multiplicateur à contre courant situé dans l’Anse de
Henlé. Le pouvoir de concentration est d’autant plus important que lorsque l’Anse de
Henlé est longue ; il existe un gradient osmolaire cortico-papillaire qui, chez l’homme,
favorise les échanges entre le liquide interstitiel et la Anse de Henlé.
L’urine glomérulaire est isotonique au plasma (environ 300 mosmol/l) à l’entrée de
l’Anse de Henlé. La branche descendent est perméable à l’eau et relativement importante
au et au ; il y a des diffusions net de l’eau hors de la branche descendante dans le
liquide interstitiel plus concentré, jusqu’à ce que les osmolarités s’égalises.
L’hyperosmolarité est maintenu par la branche ascendante qui continu à pompée du NaCl
pour maintenir l’équilibre de concentration entre la lumière et le liquide interstitielle. Ainsi,
en raison de la diffusion de l’eau, les osmolarité des branches descendantes et du liquide
interstitiel s’égalisent à un niveau plus élevé de -200 mosmol/l.
Le liquide tubulaire est progressivement concentré dans la branche descendante. Le
gradient osmotique au sommet de la médulla à sa base reste entre 300 et 1200 mosmol/l. la
branche ascendante est relativement imperméable à l’eau et perméable au NaCl. Le
transport de ce dernier ce fait de manière active. Le liquide est donc progressivement dilué
quand il s’écoule dans la branche ascendante. Le gradient osmotique de part et d’autre de la
branche ascendante est de 200 mosmol/l, il est multiplié par suite de l’écoulement à contre
courant. Le mécanisme de transport actif du NaCl est la composante essentiel du système à
contre courant ; c’est la réabsorption du NaCl qui est à la base de la constitution du
gradient osmolaire cortico-papillaire.

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III.4.3 Tube Contourné Distal (TCD)
La réabsorption des ions dans le tube contourné distal concerne seulement 5 à 10%
des quantités filtrées mais est extrêmement importante au niveau de l’ajustement des
quantités réabsorbés afin d’assurer le control des équilibres hydrominéraux et acido-
basique de l’organisme.
Dans le tube contourné distal, il y a plusieurs types de cellules :
- Les cellules principales P
- Les cellules intercalaires A et B

III.4.3.1 Les cellules principales P


Elles permettent les ajustements de l’élimination de sodium, de potassium et de
calcium afin de maintenir constante la natrémie, la kaliémie et la calcémie. La principale
voie de réabsorption du sodium implique la pompe à / qui se trouve au niveau de la
membrane basale et entraine le mouvement de sodium qui diffuse à travers les canaux qui
se trouvent au niveau de la membrane apical. La sécrétion d’ion potassium est secondaire à
la réabsorption du sodium.

A propos de la réabsorption du calcium, on trouve au niveau de la membrane baso


latérale, des pompes calcium ATPase, des canaux voltage-dépendant spécifiques au
calcium et les canaux transitoires au niveau de la membrane apicale ; ce qui permet
d’assurer une réabsorption du calcium sous le control de deux hormones : Parathormone et
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Calcitonine. La parathormone est une hormone peptidique produite par les glandes
parathyroïdiennes qui stimule la réabsorption du calcium. La calcitonine quant à elle est
aussi une hormone peptidique produite par les cellules parafolliculaires de la thyroïde qui
inhibe la réabsorption du calcium par les cellules du TCD.
Dans le dernier tiers du tube contourné distal et la portion cortical du tube
collecteur, les cellules P contiennent dans leur cytoplasme des récepteurs sensibles à
l’aldostérone : c’est une hormone stéroïdienne produite à partir du cholestérol, synthétisée
dans la zone glomérule de la glande surrénal, qui a pour effet d’augmenter le temps
d’ouverture des canaux sodium ; ce qui augmente la concentration intracellulaire de
sodium et stimule l’ATPase sodium/potassium, permettant ainsi d’augmenter la
réabsorption du sodium dans le liquide extracellulaire, d’augmenter la synthèse et
l’insertion dans la membrane de canaux spécifiques au sodium et l’ATPase
sodium/potassium dépendant. Ainsi, l’aldostérone stimule indirectement et secondairement
à son action sur le sodium, la réabsorption du potassium.

Le système Rénine-Angiotensine-Aldostérone
L’aldostérone fait partie du système rénine-angiotensine-aldostérone. Les nerfs
sympathiques interviennent directement sur les cellules juxtaglomérulaires ;
l’augmentation de leur activité (lors de la diminution du sodium corporelle) va entrainer
une baisse de la pression artérielle. Ainsi, on distingue des barorécepteurs rénaux.

III.4.3.2 Les cellules intercalaires A et B


Elles permettent d’ajuster l’élimination des protons et des bicarbonates afin de
maintenir constant le pH sanguin ou l’équilibre acido-basique. Les deux types de cellules
sont riches en anhydrase carbonique, elles différent par la disposition des transporteurs au
niveau de la membrane.
Les cellules A ont une ATPase dépendante, une pompe / au niveau de la
membrane apicale ; et un échangeur / au niveau de la membrane basale. Ces
cellules fonctionnent surtout en acidose (acidité excessive du sang qui passe à un pH
inférieur à son taux normal) où elles secrètent des protons pour éliminer leur excès dans le
sang et génère les qui passent dans le sang et aide à ramener le pH à la normale.

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Les cellules B assurent la sécrétion des dans l’urine grâce à l’échangeur
/ situé au niveau de la membrane basale alors que la pompe à est située dans
la membrane apicale. Elles fonctionnent en alcalose métabolique pour éliminer l’excès du
bicarbonate.

III.4.4 Tube Collecteur (TC)


C’est le site d’acidification et de concentration de l’urine ; la première partie du tube
collecteur ressemble au tube contourné distal puis les cellules P disparaissent
progressivement aux cellules intercalaires A qui sont responsables de l’acidification de
l’urine. Le tube collecteur traverse toute la zone médullaire où le milieu interstitiel a une
osmolarité qui varie de 300 – 1200 mosmol/l. Les mouvements de réabsorption de l’eau ne
pourront se faire que si la membrane est perméable. Cette perméabilité dépend de la
vasopressine (ADH) : c’est une hormone peptidique synthétisée dans les noyaux
hypothalamiques, stockée puis libérée l’hypophyse postérieure.
L’augmentation de l’excrétion urinaire est appelée diurèse hydrique ; on parle de
diabète insipide qui est due soit :
- A une insuffisance de production d’ADH (diabète insipide central)
- A une absence de réponse du rein à l’ADH (diabète insipide néphrotique)
L’ADH stimule l’insertion dans la membrane luminale des aquaporines (canaux par
lesquels l’eau passe au niveau de la membrane plasmique). Il se fixe sur son récepteur de la
membrane baso-latérale et agit en augmentant la production d’AMPc qui active la protéine

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kinase, qui à son tour, va phosphoryler les protéines qui augmentent le taux de fusion des
vésicules contenant l’aquaporines II insérée dans la membrane luminale ; il ya donc
augmentation de la diffusion d’eau, le long de son gradient de concentration à travers la
membrane luminale dans la cellule, puis diffusion d’eau à travers les aquaporines III et IV
de la membrane baso-latérale vers le liquide interstitiel.
Control de la sécrétion de la vasopressine
 Variation de l’osmolarité
La variation de l’osmolarité, le stimulus le plus puissant, intervient dans la
régulation à court terme.
 Osmorécepteurs hypothalamiques
Ils vont être sensible à une diminution (ou a une augmentation) de l’osmolarité
plasmatique. L’eau consommée en excès abaisse l’osmolarité des liquides corporelle ; ce
qui inhibe la sécrétion de l’ADH via les osmorécepteurs hypothalamique. Il y a donc
diminution de la perméabilité membranaire des canaux du tube collecteur et
l’augmentation de l’excrétion d’eau.
 Variation du volume sanguin
La variation du volume sanguin va activer sensiblement via l’étirement, les
volorécepteurs qui sont situés au niveau des oreillettes (barorécepteurs cardiovasculaires).
La diminution de la pression artérielle ou du volume plasmatique va entrainer une
augmentation de la production d’ADH initié par les barorécepteurs cardiovasculaires dont
le taux de décharge diminue avec la diminution du volume sanguin ; ce qui va donc
informer l’hypothalamus.
 Autres stimuli de la secretion de l’ADH
Les cellules hypothalamiques reçoivent des influx sympathique de nombreuses aires
cérébrales de telle sorte qu’une douleur, une frayeur et plusieurs types de substances ou de
médicaments peuvent modifier la sécrétion d’ADH.
Exemple: L’alcool et l’hypoxie inhibent la sécrétion d’ADH alors que les nausées la
stimule.
L’ADH rend possible la réabsorption d’eau en cas de besoin, mais ne permet pas de
réabsorber l’eau. La réabsorption de l’eau est due à la forte osmolarité du milieu interstitiel
de la médulla sans laquelle il n’y a pas de mouvements d’eau à partir du tube collecteur
même si les canaux à eau sont insérés dans la membrane.
L’urée contribue à l’hyperosmolarité du milieu interstitiel et donc à la constitution
du gradient osmotique cortico-papillaire. Sa réabsorption est facilitée au niveau du tube
collecteur médullaire, en particulier par la présence des aquaporines III qui permettent à
l’urée de diffuser facilement depuis la lumière d’où elle est concentrée, vers l’interstitium ;
ce qui permet d’augmenter l’osmolarité de l’interstitium.

IV. La clairance rénale (la capacité à débarrasser le sang d’une


substance donnée)
La méthode d’identification de la clairance rénale passe par la filtration
glomérulaire. La clairance rénale correspond au volume de plasma entièrement épuré, de la
substance, par les reins par unité de temps. Elle rend compte de la quantité de la substance
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excrétée dans les cellules.

Avec : U la concentration d’une substance dans l’urine en mg/ml ; V le volume urinaire en


mL/min ; et P la concentration d’une substance dans le plasma en mg/ml.

Les substances entièrement réabsorbées ont une clairance nulle. La détermination


du débit de filtration glomérulaire se fait par les substances librement filtrées du
glomérule et qui ne sont ni réabsorbées, ni secrétés au niveau des tubules. En pratique, on
utilise une substance endogène (la créatinine), déchet libéré par les muscles, filtré, non
réabsorbé mais légèrement secrété ; donc la clairance de la créatinine surestime le débit
de filtration glomérulaire mais reste très proche de la réalité.
Quand une substance est filtrée, secrétée ou non réabsorbée, où le plasma qui
pénètre dans le rein par unité de temps est épuré de cette substance ; ainsi la clairance de
cette substance est une mesure du débit plasmatique rénale. La substance utilisée pour
mesurer le débit plasmatique rénale est l’acide para amino hippurique car il est filtré,
secrété et non réabsorbé.

V. La miction
L’urine gagne la vessie par les uretères sous l’effet des muscles lisses de la paroi
urétrale ; elle est stockée dans la vessie et évacuée de façon intermittente au cours de la
miction. La vessie est une cavité en forme de ballon formée d’une paroi musculaire
collectivement appelées muscle détrusor.

La contraction du muscle détrusor comprime l’urine contenue dan la vessie, ce qui


engendre la miction. La partie de ce muscle qui est située à la base de la lumière vésicale
forme le sphincter urétral interne ; juste en dessous un anneau du muscle squelettique
entoure l’urètre : c’est le sphincter urétral externe. Le détrusor est innervé par des
neurones parasympathiques qui provoquent une contraction musculaire. Quand le
détrusor se relâche, le sphincter urétral interne est fermé ; et quand il se contracte, sa
forme se modifie et le sphincter urétral interne s’ouvre. Celui-ci reçoit en plus une
innervation sympathique qui provoque sa contraction. Le sphincter urétral externe qui est
du muscle squelettique est innervé par des motoneurones somatiques qui indiquent sa
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contraction.
Quand la vessie se remplie, les influx parasympathiques vers le détrusor sont
minime, les influx sympathiques vers le sphincter urétral interne sont intenses de même
que les neurones somatiques vers le sphincter urétral externe. Il y a donc relâchement du
détrusor et fermeture des sphincters.
Quand la vessie se remplie d’urine, sa pression augmente ; ce qui stimule les
récepteurs à écoulement contenus dans sa paroi. Les fibres afférentes provenant des
récepteurs gagnent la moelle épinière et stimule les neurones parasympathique, induisant
la contraction du détrusor. Elles inhibent par voie reflexe les neurones sympathiques
destinés au sphincter urétral interne, ce qui contribue à son ouverture ; et les mouvements
des motoneurones somatiques destinés au sphincter urétral externe. Les deux sphincters
sont alors ouverts et la contraction du détrusor peut induire la miction.
Les voies descendantes provenant de l’encéphale peuvent également influencer ce
reflexe pouvant entièrement inhiber ou déclencher volontairement la contraction du
détrusor. Quand la vessie se détend, les influx provenant des récepteurs provoquent via la
voie ascendante vers l’encéphale, une plénitude vésicale et une envie d’uriner en réponse.
La miction peut volontairement être empêchée en activant des voies descendantes qui
stimulent à la fois des nerfs sympathiques vers le sphincter urétral interne et les
motoneurones vers le sphincter urétral externe.

Conclusion
Le rein est l’organe d’épuration et d’excrétion des déchets métaboliques ; c’est
aussi l’organe de régulation du milieu intérieur. Il assure l’homéostasie en contrôlant les
volumes et l’équilibre acido-basique ; et la régulation du taux de calcium.

-by Professeur Gleen-

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