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N é p h r o l o g i e Circulation rénale 1
Dr. B.A CHU Parnet 2008/2009
Physiologie rénale
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Physiologie rénale
V. Régulation du débit sanguin rénal et de Le mécanisme effecteur de ce RTG est une contraction des cellules
musculaires lisses de l'artériole afférente du glomérule.
la filtration glomérulaire A noté que : l'augmentation de la concentration luminale de
NaCl active le RTG et freine la sécrétion de rénine. « For
Le débit sanguin du rein n'est pas gouverné par les besoins example, high tubular flows and elevated luminal NaCl concentrations
métaboliques, contrairement à ce qui se passe pour d'autres organes, are associated with reduced renin release, when tubuloglomerular
puisque le rein ne consomme que 10 à 15 % de l'oxygène qui lui feedback-mediates afferent arteriolar constriction.[6] »
est présenté. Le rôle majeur de la circulation rénale semble être de Il faut rappeler que le RTG ne peut ce produire sans l’action
protéger la filtration glomérulaire contre d'importantes préparatrice de angiotensine II sur l’artère afférente.
variations qui pourraient résulter de variations hémodynamiques Ainsi, le rôle physiologique de cette boucle serait l de permettrait de
nécessaires à la régulation de la pression artérielle systémique. maintenir le débit sanguin rénal et donc le débit de filtration
glomérulaire autour d'une valeur normale d'équilibre (fïg. 3.7).
La distribution intrarénale du débit sanguin régule en partie l’excrétion N.p : ce graphe nous apprend que quelle que soit la variation du débit
urinaire d’eau et d’électrolytes. Il existe en effet deux populations de dans l’anse de Henle, ce rétrocontrôle tend a ramené le système vers le
néphrons qui se distinguent par leur emplacement et leur fonction. Les point E (point d’equilibre entre flux et capacité de réabsorbtion donc
néphrons superficiels, avec les glomérules corticaux et les courtes débit stable) exemple : diminution de V Vasodilatation de l’artère
anses de Henle, ont une plus basse filtration glomérulaire par néphron afférente augmentation de DFG, et vice-versa.
et excrètent plus de sodium. L’augmentation de la charge en sodium au niveau de la MD conduit a la
sécrétion de PGI2 qui va induire une vasoconstriction afférente.[4]
À l’inverse, les néphrons profonds, avec les glomérules juxta-
médullaires et les longues anses de Henle, ont une filtration En cas d'expansion volémique, l'augmentation du débit de NaCl à
glomérulaire par néphron plus élevée et réabsorbent plus de sodium. la macula densa active le RTG et inhibe la sécrétion de rénine et
Une hausse du débit sanguin rénal cortical, en augmentant la perfusion d'angiotensine, diminuant la sensibilité de la réponse vasculaire ;
des néphrons superficiels, favorise donc l’excrétion urinaire de sodium, la filtration glomérulaire devient moins dépendante du signal perçu à la
tandis qu’une irrigation plus grande des néphrons profonds s’avère macula densa, permettant finalement l'excrétion sodée en libérant le
antinatriurétique. contrôle du NaCl à la macula. (N.p : donc si expansion volumique il
y’a diminution de la sécrétion de rénine (action direct de la volémie sur
La vasoconstriction corticale préglomérulaire diminue la pression cette sécrétion), et bien que le flux sodique au niveaux de la MD est
hydrostatique dans les capillaires glomérulaires et par conséquent la augmenté, mais il n’y a pas de constriction afférente car il n’y a plus
filtration glomérulaire. Enfin, la redistribution du débit sanguin d’angiotensine pour permetre le feedback de la MD)
rénal du cortex vers la médullaire réduit la perfusion des néphrons
superficiels excrétant le sodium et augmente celle des néphrons En cas d'hypovolémie et de baisse du flux sanguin rénal. La
profonds retenant le sodium. vasodilatation attendue par inhibition du RTG fait place à une
vasoconstriction neurohumorale. Les effets vasoconstricteurs exercés
A) Régulation intrinsèque sur l'artériole afférente par la noradrénaline, libérée localement ou
circulante et sur l'artériole efférente de façon préférentielle par
1. Autorégulation l'angiotensine, maintiennent la Pcg et la pression de perfusion. Ces
Le débit sanguin du rein entier et de chaque néphron est maintenu effets vasoconstricteurs sont atténués par l'action vasodilatatrice des
relativement constant lors de variations importantes de la pression prostaglandines produites par les cellules glomérulaires en réponse à
artérielle moyenne entre 80 et 140 mm Hg : c'est l'autorégulation du ces mêmes médiateurs, limitant le risque d'ischémie rénale.
débit sanguin rénal. Elle est donc indépendamment des influences
humorales ou nerveuses. Et donc dépendant des variations
prépondérantes des résistances vascu-laires préglomérulaires.
a) MÉCANISME MYOGÉNIQUE
Lorsque la pression de perfusion est augmentée, l'ouverture
probable des canaux calciques sensibles à l'étirement
provoque une entrée de Ca2+ dans la cellule musculaire lisse de
l'artériole afférente. La vasoconstriction active qui en résulte compense
la vasodilatation passive initiale due à l'augmentation de pression
transmurale.
Ce mécanisme quasi instantané est aboli par la papavérine
(inhibiteurs calciques), qui supprime la contraction du muscle lisse.
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Physiologie rénale
2. Hypovolémie chronique
La pression artérielle systémique et donc la pression de perfusion
artérielle rénale ne sont que modérément diminuées grâce à une
vasoconstriction périphérique suffisante, due à la stimulation du
système rénine-angiotensine et probablement du système
sympathique et vasopressinergique.
Malgré cela filtration glomérulaire est maintenu inchangé, ce qui
témoigne d'une augmentation de la fraction filtrée. Dans cette
situation de stimulation, il se produit une augmentation prédominante
de la résistance de l'artériole efférente, expliquant l'augmentation de
la pression hydrostatique capillaire glomérulaire.
Ainsi, dans cette situation, l'administration de l'inhibiteur de
l'enzyme de conversion améliore le débit sanguin glomérulaire, en
levant la vasoconstriction prédominante sur l'artériole efférente, mais
peut réduire le débit de filtration glomérulaire. Ce phénomène en
apparence paradoxal est expliqué par la stimulation beaucoup plus
importante des systèmes vasoconstricteurs (angiotensine II, en
particulier), qui ont alors un effet prédominant sur l'artériole
afférente. Ainsi, l'administration de l'inhibiteur de l'enzyme de
conversion dans cette situation améliore le débit sanguin glomérulaire
et le débit de filtration glomérulaire.
Référence :
[1] - Paillard M. Physiologie rénale et désordres hydroélectrolytiques.
Paris : Hermann, 1992 : 1-305
[2] - François Vrtovsnik ,Gérard Friedlander - Physiologie rénale -
Néphrologie [18-004-A-10] – EMC néphrologie (1996)
[3] - Gougoux, André - Physiologie des reins et des liquides corporels
- © Éditions MultiMondes 2005.
[4] – Jean Marc Bégué – Physiologie rénale – cours de PCEM2 –
Faculté de médecine de Rennes – 2007/2008.
[5] – Y.Berland, B.Dussol - Néphrologie pour l’interne Tome1 –
Elsevier 1997.
[6] - William J. Arendshorst L. Gabriel Navar - Chapter 2 Renal
Circulation and Glomerular Hemodynamics- Schrier, Robert
- Diseases of the Kidney & Urinary Tract, 8th Edition -
Copyright ©2007 Lippincott Williams & Wilkins
Note Personnel :
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Physiologie rénale
Because there is normally little protein in Bowman's capsule, πBC may be a) Substances vasoconstrictrices. Les substances vasoconstrictrices
taken as zero and not considered in our analysis. Accordingly, the diminuent le débit sanguin rénal. Elles comprennent des peptides tels
overall equation for GFR becomes: que l’angiotensine II, les endothélines (ET-1, ET-2 et ET-3), le facteur
GFR = Kf x (PGC – PBC – πGC) = Kf x NFP. de croissance épidermique et l’arginine vasopressine, la norépinéphrine,
Donc NFP= PUF. qui est un dérivé d’un acide aminé, et deux composés lipidiques, les
leucotriènes (LTC4 et LTD4). Les endothélines, les leucotriènes et la
norépinéphrine sont d’autres agents vasoactifs contractant surtout les
artérioles efférentes. Toutefois, la filtration glomérulaire varie peu,
parce que la hausse du gradient de pression hydrostatique est
contrebalancée par une baisse comparable du coefficient
d’ultrafiltration.
b) Substances vasodilatatrices. L’acétylcholine, la bradykinine,
l’AMP cyclique, les glucocorticoïdes, l’histamine, le NO, le peptide en
relation avec le gène de la calcitonine et les prostaglandines
augmentent le débit sanguin rénal. Plusieurs vasoconstricteurs, tels que
l’angiotensine II, l’arginine vasopressine, les endothélines, la
norépinéphrine et le facteur activant les plaquettes accélèrent la
production des prostaglandines vasodilatatrices. Les prostaglandines
Figure 1: Net filtration pressure in the renal corpuscle equals atténuent la hausse de la résistance artériolaire par les
glomerular-capillary hydraulic pressure (PGC) minus Bowman's capsule vasoconstricteurs et fournissent donc un mécanisme de rétroaction
hydraulic pressure (PBC) minus glomerular-capillary oncotic pressure régulant le tonus artériolaire.
(GC). c) Autres substances. Le peptide natriurétique auriculaire (ANP)
On étudie la surface d’échange et la conductance sont regroupé sous le augmente la pression hydrostatique dans les capillaires glomérulaires et
terme de Kf ou cœfficient de filtration car il est difficile de les séparés ; la filtration glomérulaire par vasodilatation préglomérulaire et
Enfin le débit de filtration est moyennement de 120 ml/min, ce débit vasoconstriction postglomérulaire. Le glucagon élève aussi la filtration
varis en fonction du poide, de l’age et surtout de la surface glomérulaire et le débit sanguin rénal. Par contre, la parathormone
corporelle (la surface corporelle regroupe le poids et la taille) d’où la (PTH) diminue la filtration glomérulaire en réduisant considérablement
nécessité de rapporté le DFG a la surface corporelle. le coefficient d’ultrafiltration. L’adénosine abaisse la pression
hydrostatique dans les capillaires glomérulaires et la filtration
glomérulaire, résultat d’une vasoconstriction des artérioles afférentes et
B) Facteurs physiologiques modulant le débit de
d’une vasodilatation des artérioles efférentes.
filtration glomérulaire Ces facteurs sont au nombre de quatre ;
2. Variation du gradient de pression hydrostatique capillaire
1. Variation du débit plasmatique glomérulaire (QA)
∆P) Une augmentation de ∆P doit s'accompagner d'une élévation
(∆
L'augmentation du débit plasmatique glomérulaire obtenue par
du débit de filtration glomérulaire individuel, et inversement.
perfusion intraveineuse de plasma est accompagnée d'une élévation
Cette valeur dépend essentiellement des résistances artériolaires
du débit de filtration glomérulaire.
préglomérulaires (artérioles afférentes) et postglomérulaires
(artérioles efférentes) ainsi que de la pression artérielle moyenne.
En effet, lorsque le débit plasmatique glomérulaire augmente, une
Ainsi, c'est : La balance entre les résistances artériolaires
fraction plus faible de ce débit traverse le capillaire glomérulaire dans
afférente et efférente qui détermine Pcg,
sa partie initiale et les protéines plasmatiques sont moins
Alors que c'est la somme des deux qui
concentrées. N’est donc filtré que le cinquième du volume plasmatique
détermine le débit sanguin glomérulaire.
entrant dans les capillaires glomérulaires.
Une variation de la pression artérielle systémique devrait
La fraction de filtration augmente lorsqu’une vasoconstriction
entraîner une modification importante de la pression hydrostatique dans
prédominante des artérioles efférentes diminue moins la filtration
le capillaire glomérulaire. En fait, des variations de la pression artérielle
glomérulaire que le débit plasmatique rénal. On observe ce phénomène,
moyenne systémique, entre 80 et 140 mm Hg, n'ont pas de
par exemple, dans l’insuffisance cardiaque congestive sévère, qui
retentissement important sur le débit plasmatique rénal ni sur
augmente la production intrarénale de substances vasoconstrictrices,
le débit de filtration glomérulaire. Des variations adaptées des
comme l’angiotensine II et la norépinéphrine.
résistances préglomérulaires expliquent cette autorégulation.
Les facteurs myogéniques intrinsèques aux artérioles rénales et la
rétroaction tubuloglomérulaire contribuent tous à l’autorégulation de la
filtration glomérulaire.
Avec le mécanisme de rétroaction tubuloglomérulaire, une
hyperfiltration et l’apport augmenté de liquide à la macula densa
réduisent la filtration glomérulaire par néphron, À l’inverse, une chute
de la pression hydrostatique glomérulaire vasodilate les artérioles
afférentes, ce qui augmente cette pression et la filtration glomérulaire
par néphron vers des valeurs normales.
La contraction ou la relaxation des cellules musculaires
lisses vasculaires dépend du contrôle direct du système nerveux
sympathique et de la libération de plusieurs substances
vasoconstrictrices ou vasodilatatrices synthétisées par les glomérules.
La contraction ou la dilatation des artérioles afférentes et
efférentes qui en résulte influence le débit sanguin rénal et la pression
hydrostatique dans les capillaires glomérulaires. De plus, plusieurs
substances vasoactives, dont l’angiotensine II, la vasopressine et
l’endothéline, diminuent la surface de filtration et le coefficient
d’ultrafiltration en agissant sur les protéines contractiles dans le
cytoplasme des cellules glomérulaires mésangiales et épithéliales. Au
contraire, le monoxyde d’azote(NO), le peptide natriurétique auriculaire,
les prostaglandines et l’AMP cyclique atténuent la contraction des
Effects of afferent- and/or efferent-arteriolar constriction on glomerular
cellules mésangiales.
capillary pressure (PGC) and renal blood flow (RBF).
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A) Clairance rénale
Définition. La clairance rénale d’une substance est une abstraction
représentant le volume de plasma nettoyé de celle-ci durant une
certaine période de temps. Ainsi, si on excrète chaque minute dans
l’urine 1 mg d’une substance dont la concentration plasmatique est 1
mg/100 mL, un volume de 100 mL de plasma est épuré de cette
substance chaque minute.
On exprime toutes les clairances rénales sous la forme d’un
volume de plasma par unité de temps. On les calcule par la formule
générale UV/P, U et P représentant respectivement les concentrations
d’une substance donnée dans l’urine et dans le plasma artériel, et V le
débit urinaire durant la période de temps
Clairance = UV/P
U = concentration urinaire de la substance
V = débit urinaire P = concentration plasmatique de la substance
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V. Variations physiologiques de la
filtration glomérulaire
1. Poids et surface corporelle: Toujours rapporté à la surface
corporelle (ref = 1,73 m²).
Référence :
[1] - Paillard M. Physiologie rénale et désordres hydroélectrolytiques.
Paris : Hermann, 1992 : 1-305
[2] - François Vrtovsnik ,Gérard Friedlander - Physiologie rénale -
Néphrologie [18-004-A-10] – EMC néphrologie (1996)
[3] - Gougoux, André - Physiologie des reins et des liquides corporels
- © Éditions MultiMondes 2005.
[4] – Jean Marc Bégué – Physiologie rénale – cours de PCEM2 –
Faculté de médecine de Rennes – 2007/2008.
[5] – Y.Berland, B.Dussol - Néphrologie pour l’interne Tome1 –
Elsevier 1997.
[6] - Vander's Renal Physiology, Sixth Edition - Copyright © 2004
by The McGraw-Hill Companies.
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Le sodium traverse la membrane luminale des cellules tubulaires 3. Le contre-transport sodium-proton Na+/H+ luminal est
proximales de différentes manières, principalement par l'intermédiaire quantitativement le plus important des transports couplés au sodium :
de divers transporteurs de nature protéique et assurant un on peut estimer qu'il est responsable de près de 40 % de la
transport électrogénique ou électroneutre de sodium couplé à réabsorption de sodium dans le tubule proximal précoce. La protéine
d'autres substances. Ces derniers modes de transport couplés de responsable de ce contre transport, fait entrer dans la cellule 1 ion Na+
sodium, les plus importants quantitativement, sont dits lorsqu'elle en fait sortir 1 ion H+ ; le contre-transport sodium-proton est
"secondairement" actifs car sous la dépendance du gradient électroneutre. Il est inhibé spécifiquement par l'amiloride de
électrochimique entrant dans la cellule de sodium, créé et maintenu manière compétitive avec le Na+. La source cytoplasmique de la
par l'activité de la Na+/K+ ATPase basolatérale. sécrétion d'ions H+ est l'hydratation du gaz carbonique (CO2),
catalysée par l'anhydrase carbonique intracellulaire ; cette
La réabsorption d'eau se fait essentiellement par la voie hydratation produit de l'acide carbonique (H2CO3), qui se décompose
transcellulaire ; elle est secondaire à celle des substances dissoutes en ions H+ et bicarbonate (HCO3-) ; l'ion H+ sécrété va réagir avec l'ion
de manière quasiment iso-osmotique. bicarbonate filtré présent dans le fluide tubulaire pour former de l'acide
carbonique ; celui-ci se déshydrate en C02 et H20 sous l'effet de
l'anhydrase carbonique de la membrane luminale des cellules en
A) Première phase de la réabsorption proximale
contact avec le fluide tubulaire ; le CO2 formé diffuse alors dans le
cytoplasme cellulaire, où il peut être hydraté et redonner H+ et HCO3-.
1. Les cotransports luminaux sodium-D glucose [La réabsorption
proximale de glucose à travers la membrane luminale est électrogénique et
implique deux cotransporteurs sodiumglucose, le SGLT2 (sodium/glucose luminal 4. L'ion bicarbonate ainsi formé dans la cellule rejoint le milieu
transporteur)(présant agalement au niveaux intestinale), qui réabsorbe la majorité péritubulaire à travers la membrane basolatérale, essentiellement par
du glucose dans le tubule contourné proximal (2Na/glu, faible capacité mais haute l'intermédiaire d'un cotransport sodium-bicarbonate ;
affinité), et le SGLT1, qui le réabsorbe contre un grand gradient de concentration
dans la partie droite du tubule proximal (1Na/glu, grande capacité , faible affinité).
À travers la membrane basolatérale, deux transporteurs transportent le
glucose seul par diffusion facilitée, selon un gradient favorable de concentration,
le GLUT2, dans le tubule contourné proximal, et le GLUT1, dans la partie droite
du tubule proximal.] et sodium-acides aminés [il existe plusieurs
transporteurs (au moins 7) qui transporte un acide aminée ou un groupe d’acide
aminé] sont réalisés par des protéines spécifiques. La sortie vers le
capillaire péritubulaire à travers la membrane basolatérale se fait
généralement de manière indépendante du sodium par un
transporteur spécifique.
Le transport proximal transépithelial de sodium couplé au D-glucose et
aux acides aminés est ainsi électrogenique et engendre une différence
de potentiel transépithéliale lumière négative. Du fait de l'existence de
la voie de shunt paracellulaire, la différence de potentiel transépithé-
liale est faible, de l'ordre de 1 à 2 mV (lumière négative), dans la
partie initiale du tubule proximal.
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D) Acidification du fluide tubulaire proximal De plus, les cellules tubulaires proximales sont les seules à avoir la
capacité de s'adapter à l'état acido-basique, augmentant leur
Les cellules tubulaires proximales sécrètent activement des ions production d'ammoniac sous l'effet d'une acidose et la diminuant sous
H+, ce qui a pour conséquence l'acidification du fluide tubulaire et l'effet d'une alcalose.
donc la réabsorption des ions bicarbonates (1), la titration de certains
acides faibles (formation d'acidité titrable)(2), et l'augmentation de la Le NH4+ peut être sécrété dans le fluide tubulaire proximal
sécrétion d'ammoniac(3). Comme déjà précisé, le contre-transport Soit directement en remplaçant un ion H+ dans le contre-transport
Na+/H+ assure une sécrétion secondairement active d'ions H+. Un Na+/H+ (Na+/NH4+),
deuxième mécanisme de sécrétion active d'ions H+, indépendant du Soit après s'être dissocié en NH3 + H+ ; dans ce dernier cas, le NH3
gradient transmembranaire de sodium et nécessitant une synthèse (N.p : Non Ioniser donc diffusible) diffuse préférentiellement vers le
d'ATP par la cellule (pompe compartiment le plus acide (diffusion non-ionique), c'est-à-dire dans le
H+/ATPase), a été mis en évidence sur la membrane luminale. Les fluide tubulaire où il réagit avec l'ion H+ sécrété pour former à nouveau
parts respectives du contre-transport Na+/K+ et de la H+/ATPase dans un ion NH4+(N.p : ioniser donc séquestrait dans la lumiere tubulaire) .
l'extrusion active d'ions H+ par les cellules proximales en réponse à une NH4+ représente la deuxième forme d'excrétion urinaire d'ions H+.
acidification cellulaire par le CO2 ont été estimées à 75 % pour le
contre-transport et à 25 % pour la H+ ATPase. Les conséquences E) Réabsorption proximale de l'eau
de la sécrétion proximale active d'ions H+ et de l'acidification du fluide
tubulaire qui s'ensuit sont triples : La réabsorption proximale de l'eau est secondaire à celle des
1. Réabsorption des bicarbonates filtrés substances dissoutes, car celle-ci génère un gradient transépithélial de
Comme déjà précisé, les ions H+ sécrétés réagissent préférentiellement pression osmotique. On peut estimer que au moins 98 % de la
avec les ions bicarbonates du fait de la présence luminale d'anhydrase réabsorption d'eau se fait par la voie transcellulaire
carbonique, qui catalyse la déshydratation de l'acide carbonique formé.
Dans le segment P3, l'absence d'anhydrase carbonique luminale À la fin du tubule proximal à l'état normal auront donc été réabsorbés
conduit à l’accumulation d'acide carbonique et à la génération par rapport aux charges filtrées :
d'un pH de déséquilibre acide dans le fluide tubulaire, car le débit de
% de réabsorption Composer
déshydratation de l'acide carbonique est alors inférieur au débit de
60 à 70 % de l'eau, du sodium, du potassium, du calcium
sécrétion d'ions H+.
50 à 60 % du chlore et de l'urée
2. Titration des sels d'acides faibles 75 à 80 % du phosphate
La titration des sels d'acides faibles présents dans le fluide tubulaire 80 à 85 % du bicarbonate, des acides aminés
entraîne une formation d'acidité titrable, l'une des deux formes presque 100 % du glucose
d'excrétion d'ions H+ dans l'urine. Ce phénomène concerne 20 à 30 % du magnésium
essentiellement les phosphates dont le pK de 6,8 est égal à la valeur
Il y a aura eu, à l'inverse, sécrétion d'anions et de cations organiques
de pH du fluide tubulaire à la fin du tubule proximal (la moitié des
ainsi que d'ammoniac. Selon les espèces, l'acide urique aura été sécrété
phosphates y sont sous forme de molécule d'acide H2P04-).
ou intensivement réabsorbé (homme).
3. Sécrétion d'ammoniac
Cette sécrétion d'ammoniac (terme signifiant ici la somme NH3 + NH4+, F) Principaux facteurs modulant l'activité du
formée à plus de 95 % de NH4+ aux valeurs de pH des liquides tubule proximal
biologiques) se fait par les cellules tubulaires proximales. Toutes
les cellules tubulaires synthétisent NH4+, du fait de l'activité de 1. Facteurs luminaux
leurs glutaminases mitochondriales et cyto-plasmiques qui La concentration des substances dissoutes dans le fluide tubulaire et le
dégradent la glutamine d'origine hépatique. débit de celui-ci sont des déterminants importants du comportement
tubulaire en général, et de celui du tubule proximal en particulier. À
débit de fluide tubulaire constant, la réabsorption proximale de solutés
(glucose, acides aminés, bicarbonate) augmente
proportionnellement à la concentration luminale moyenne de
ces solutés jusqu'à une certaine valeur où les mécanismes de
transports actifs sont saturés.
N.p : donc 1 plus le débit est importante, plus la concentration
augmente, plus la réabsorption est importante ; 2 plus le débit
augmente, moins la viscosité du flux laminaire empêche la
réabsorbtion.
Ainsi, des variations du débit délivré au tubule proximal de
glucose, d'acides aminés et de bicarbonate provoquent par des
mécanismes purement luminaux des variations directement
proportionnelles, dans le même sens de la réabsorption proximale de
ces substances et nécessairement de celle de sodium et d'eau qui lui
est couplée. Les variations de charge délivrée au tubule proximal
résultent de variations du débit de filtration glomérulaire.
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Le mécanisme d'action de ces forces physiques péritubulaires L'angiotensine II, par l'intermédiaire de récepteurs
initialement proposé est mieux connu sous la dénomination théorie du basolatéraux mais aussi luminaux spécifiques, stimule la
back leak. Dans cette théorie, une augmentation de la pression réabsorption volumique proximale à doses physiologiques. Ainsi,
hydrostatique ou une diminution de la pression colloïdo-osmotique dans l'angiotensinè II stimule le contre-transport sodium-proton luminal et le
le capillaire péritubulaire, diminuant le passage du fluide depuis cotransport sodium-bicarbonate basolatéral.
l'interstitium vers la lumière capillaire, serait responsable d'une L'insuline à dose physiologique dans le milieu
augmentation de la pression dans les espaces intercellulaires péritubulaire stimule la réabsorption de glucose, de chlore et de
limitée par la membrane basale et par les membranes latéro-basales bicarbonate et donc l'ensemble de la réabsorption proximale.
entre deux cellules. Cette augmentation de pression dissocierait les (N.p : donc on peut résumer touts ca en parlent simplement d’AMPc et
jonctions serrées et permettrait la rétrodiffusion du réabsorbat des phospho-inositides : L'AMPc inhiberait directement les
(eau et substances dissoutes) vers la lumière tubulaire. Le résultat transporteurs Na+/Phosphate et Na+/H+. L'inositol-
serait dans ce cas une diminution globale de la réabsorption nette triphosphate augmente la concentration du calcium cytosolique.)
tubulaire proximale. Enfin, la concentration péritubulaire de pro-
téines est un important déterminant de la réabsorption proximale, une 6. Volume du liquide extracellulaire
augmentation de la concentration de protéines stimulant la L'expansion déprime et la contraction stimule l'ensemble de la
réabsorption proximale, une diminution ayant l'effet inverse. Aussi réabsorption proximale, les effecteurs étant les forces physiques
(mécanisme inconnue), une diminution de la concentration péritubulaire péritubulaires, le système sympathique, l'angiotensinè II et l'hormone
de protides diminue la réabsorption proximale de NaCI et d'eau. parathyroïdienne.
Ainsi, l'expansion aiguë du volume extracellulaire aboutit à une
diminution de la réabsorption tubulaire proximale. La contraction
du volume extracellulaire a l'effet inverse.
IV. Anse de Henle
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Lorsque l'on compare le fluide tubulaire à la pointe des anses de Transporteur membranaire de l’anse de Henle
Henle des néphrons juxtamédullaires à celui de la fin du tubule Transporteur Type Localisation segment
proximal contourné superficiel,on constate qu'il s'est produit dans la contre-transport basolatérale Ubiquitaire
+ +
branche descendante de l'anse de Henle : 3Na /2K ATPase
électrogénique
Une absorption nette d'eau dans la pars recta et dans la branche
+ + contre-transport basolatérale Ubiquitaire
fine descendante ainsi que de phosphate (environ 50 % de la quantité 1Na /1H
électroneutre et Mb apicale
délivrée à l'anse), de bicarbonate (environ 20-25 %) et de calcium
(environ 40 %) dans la pars recta seulement ; + - + co-transporteur Mb apicale Branche
1Na /2Cl /1K
Une sécrétion nette d'urée, de potassium et d'ammonium. électroneutre ascendante
Cette sécrétion nette (segment P3 de la pars recta et/ou branche fine cotransport, basolatéral Branche
3 HCO3-/1 Na+
descendante) traduit un recyclage de ces substances après électrogénique ascendante
qu'elles aient été réabsorbées par la branche large ascendante de Canale apicale Branche
K+
l'anse de Henle (sodium, chlore, ammonium, magnésium) et/ou par les potasique ascendante
canaux collecteurs (potassium, urée).
[Comportement tubulaire de l’urée : Parce que l’urée est un
produit de déchet, le tubule rénal ne réabsorbe que la moitié de la
charge filtrée. La réabsorption d’urée de la lumière tubulaire vers le
capillaire péritubulaire est passive selon un gradient de concentration.
Elle suit donc la réabsorption d’eau qui augmente la concentration
d’urée dans le liquide tubulaire et par conséquent le gradient de
concentration entre la lumière tubulaire et le capillaire péritubulaire.
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K+ et HCO3- délivrés aux parties plus distales du néphron, permettant à Les cellules du T.C.N. et les cellules principales du T.C.I. sont
celles-ci de pouvoir ajuster finement la régulation des bilans de ces di- responsables des transports de sodium et de potassium.
verses substances. Alors que les cellules intercalaires riches en anhydrase carbonique
sont impliquées dans les transports de protons et de bicarbonate.
La branche large ascendante de l'anse de Henle se termine par un court
segment, composé en partie de hautes cellules très différenciées
formant la macula densa ; la macula densa est en contact étroit
avec le mésangium et avec les artérioles afférente et efférente du
glomérule, l'ensemble formant l'appareil juxtaglomérulaire. Les
rôles importants de l'appareil juxtaglomérulaire dans le rétrocontrôle du
débit de fïltration glomérulaire et dans le contrôle de la sécrétion de
rénine par le rein sont détaillés chapitres 1 ; Dans certaines espèces,
l'épithélium de la branche large ascendante se poursuit un peu après la
macula densa pour faire place brusquement à celui du segment suivant.
V. Tubule distal
A) Tubule contourné distal
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Les vésicules porteuses de formations en tête d'épingle sont B) Canal collecteur médullaire externe
responsables de l'endocytose de macromolécules et leur contenu
est acidifié par des pompes H+ ATPase ; elles sont également Comme le C.C.C, le C.C.M.E. (canal collecteur médullaire externe) est
susceptibles de fusion exocytique. En effet, dans les cellules composé de deux types de cellules :
intercalaires de type A ou B, la source d'ions H+ alimentant les H+ des cellules principales et
ATPase est l'hydratation du C02 en acide carbonique sous l'action des cellules intercalaires.
catalytique de l'anhydrase carbonique. Les cellules principales ont une ultrastructure proche de celle des
cellules principales du C.C.C. Les cellules intercalaires du C.C.M.E. sont
Les deux types de cellules intercalaires ont donc une polarité de type A, c'est-à-dire sécrétrices de protons, les cellules de type B
inversée ; étant rares dans ce segment. En fait, le C.C.M.E. se décompose en
sécrétion luminale de protons et sortie basolaterale de deux segments : le C.C.M.E. externe situé dans la couche externe de la
bicarbonate dans le type A. médullaire externe
sécrétion basolaterale de protons et sécrétion luminale de et le C.C.M.E. interne, situé dans la couche interne de la médullaire externe.
bicarbonate dans le type B.
1. Partie externe
1. Transports de sodium, de potassium, de chlore et d'eau Ce segment fait suite au C.C.C. D est constitué chez le rat comme chez
La cellule principale est responsable de l'absorption de sodium le lapin de cellules principales (60 à 70 %) et de cellules intercalaires de
et de la sécrétion de potassium par le C.C.C. L'aldostérone est le type A (30 à 40 %). ces cellules principales ressemblent donc
facteur majeur de régulation de ces transports. fonctionnellement à celles du C.C.C. et il est probable qu'elles puissent
absorber activement le sodium et sécréter du potassium. Cependant, la
En l'absence d'aldostérone (lapins sur-rénalectomisés ou soumis à un capacité du C.C.M.E. externe à absorber du sodium et à sécréter du
régime riche en sodium et pauvre en potassium), le C.C.C. n'absorbe potassium est moindre que celle du C.C.C. et n'est pas augmentée par
pas de sodium ni ne sécrète de potassium in vitro et la différence l'administration chronique préalable de minéralocorticoïdes.
de potentiel transepithéliale est voisine de zéro ou même légèrement
lumière-positive. 2. Partie interne
Ce segment est fait presque exclusivement de cellules
Les mécanismes des divers effets de l'aldostérone ont été principales.
récemment précisés : Les cellules principales du C.C.M.E. interne sont fonctionnellement
L'effet immédiat de l'aldostérone (jusqu'à 24 h) est d'augmenter très différentes des cellules principales des segments
l'entrée apicale de sodium. Il s'ensuit une stimulation secondaire précédents. Elles présentent une différence de potentiel de membrane
de la Na+/K+ ATPase et de la sécrétion de potassium; basolatérale de l'ordre de - 30 mV, une membrane basolatérale ayant
Dans une deuxième phase (après 1 à 4 j), d'autres effets de une forte conductance presque exclusivement au chlore et une
l'aldostérone apparaissent : membrane luminale imperméable aux ions (Na\ K\ Cl). Possédant
augmentation des conductances luminales et de plus un contre-transport HCO3-/Cl- basolatéral et établissant une
basolatérales au potassium, différence de potentiel transépithéliale lumière-positive, ces cellules
stimulation et modification des caractéristiques de doivent activement sécréter des protons. Cette propriété a été
couplage de la Na+/K+ ATPase qui devient capable de confirmée dans une suspension de cellules principales de C.C.M.E.
transporter 3 Na+ pour 1 K+). interne de lapin, où une H+ ATPase et un contre-transport HCO3-/Cl-
Dans une troisième phase (au-delà de 2 semaines), la membranaire ont été mis en évidence.
conductance générale de la voie intercellulaire décroît, ce qui Le C.C.M.E. interne de lapin absorbe en effet activement du
diminue l'absorption de chlore et tend à augmenter encore la différence bicarbonate in vitro à fort débit et est de ce fait l'un des segments
de potentiel lumière-négative et donc à favoriser la sécrétion de où l'acidification du fluide tubulaire est la plus active.
potassium.
L'hormone antidiurétique (ADH), qui a des récepteurs dans le L'un des facteurs majeurs de modulation de l'acidification du
C.C.C. de mammifère, accroît la perméabilité à l'eau des cellules fluide tubulaire par le C.C.M.E. interne est l'aldostérone. Elle stimule
principales du C.C.C. et donc l'absorption d'eau par ce segment. L'ADH l'absorption de bicarbonate par le C.C.M.E. interne. De plus,
augmente également l'absorption de sodium et la sécrétion de l'acidose métabolique stimule, alors que l'alcalose métabolique
potassium. ou ventilatoûe inhibe la sécrétion de protons par le C.C.M.E.
Les hormones thyroïdiennes restaurent en 48 h l'activité Na+/K+ interne de lapin in vitro. Le C.C.M.E. interne n'est cependant le siège à
ATPase préalablement déprimée par une tyroidectomie. l'état normal d'aucun transport actif de sodium ou de potassium.
C) Canal collecteur médullaire interne
2. Transports de proton, de bicarbonate et d'ammoniac
Les cellules intercalaires sont responsables d'une sécrétion nette Le canal collecteur médullaire interne (C.C.M.I) reçoit un liquide
de protons (absorption de bicarbonate) ou de bicarbonate selon hypotonique (absence d'ADH) ou hypertonique (présence
l'état acido-basique systémique. d'ADH) du fait de l'imperméabilité à l'urée des segments d'amont,
À l'état acido-basique normal, le C.C.C. de lapin n'est le siège même en présence d'ADH. Il joue un rôle majeur dans la
d'aucun flux net transépithélial de bicarbonate, alors que le C.C.C. de concentration de l'urine en état d'antidiurèse et dans
rat réabsorbe le bicarbonate (sécrétion nette d'H+) à faible débit. l'acidification finale de l'urine. De plus, le C.C.M.I est capable
En état d'acidose métabolique (administration in vivo de NH4Cl d'absorber activement le sodium et d'établir des gradients
ou acidose de jeûne), les C.C.C. de lapin et de rat absorbent le transépithéliaux de sodium importants, au moins dans certaines
bicarbonate de façon nette. situations où les urines sont quasiment dépourvues de sodium
En état d'alcalose métabolique induite par l'administration in (contraction du volume des liquides extracellulaires).
vivo de NaHCO3, les C.C.C. de lapin et de rat sécrètent le bicarbonate Le C.C.M.I est composé d'un seul type cellulaire, les cellules
de façon nette. principales, dans pratiquement toutes les espèces de mammifères.
La sortie de bicarbonate de la cellule du côté basolatéral (cellules
de type A sécrétrices de protons) comme du côté luminal (cellules de type B De plus, la taille des cellules augmente progressivement (d'un facteur 3
sécrétrices de bicarbonate) se fait par contre-transport HCO3-/Cl-. à 10 selon les espèces) jusqu'à la pointe de la papille.
Enfin, le C.C.C. de lapin et de rat est le siège d'une sécrétion nette
d'ammoniac par diffusion non-ionique de NH3, c'est-à-dire
favorisée par un pH luminal plus acide que le pH péritubulaire.
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Un gradient de 200 mOsmol est ainsi créé entre la lumière de la Cela permet d'augmenter la concentration de ces substances
branche ascendante et l'interstitium. Les mécanismes de transfert sont dans l'interstitium médullaire interne. Ce recyclage limite ainsi la
alors stoppés et on laisse l'urine s'écouler. Lorsque l'on stoppe de nou- réabsorption de Na+, de K+ et d'urée et/ou favorise la sécrétion de NH3
veau la colonne urinaire et que l'on laisse l'effet élémentaire se et de K+ dans le collecteur médullaire interne ; il permet également de
produire, il est encore créé un gradient de concentration entre maintenir l'excrétion d'une substance malgré un débit urinaire très
la lumière tubulaire et l'interstitium. L'effet progressif de faible en restriction hydrique.
multiplication de concentration à contre-courant aboutit à la situation En effet, pour les substances transportées dans le canal collecteur
suivante : un gradient cortico-papillaire osmotique progressif médullaire interne - comme le Na+ et l'urée qui sont réabsorbés, NH3
dans l'interstitium avec une branche descendante dont l'osmolalité est qui est sécrété et le K+ qui est absorbé ou sécrété, l'effet des variations
équilibrée avec l'interstitium ; une dilution progressive de l'urine le considérables de réabsorption d'eau à ce niveau entre la restriction
long de la branche ascendante de l'anse de Henle permettant au fluide hydrique et la charge aqueuse, devrait être responsable de variations
tubulaire de sortir hypo-osmotique par rapport au plasma. de transport de ces ions en raison des variations considérables de leur
Ainsi le moteur de création du gradient cortico-papillaire est l'effet concentration dans la lumière tubulaire. En particulier, en restriction
élémentaire de réabsorption de NaCl dans la branche hydrique, les concentrations très élevées de Na+, de K+ et d'urée
ascendante de l'anse de Henle ; si cet effet est inhibé, le gradient devraient être responsable d'une réabsorption importante et le NH4
cortico-papillaire disparaît L'importance du gradient cortico-papillaire est sécrété devrait être au moins en partie réabsorbé. L'organisme évite
aussi fonction de la longueur de l'anse. Dans la branche ces effets en adaptant la concentration d'une substance donnée dans
ascendante fine de l'anse de Henle, l'effet élémentaire est le résultat l'interstitium médullaire interne parallèlement à sa concentration
de la réabsorption passive de NaCl supérieure à la sécrétion dans le fluide tubulaire, de manière que le gradient de concentration ne
passive d'urée (fig. 2.3). La réabsorption importante d'urée et soit pas ou peu modifié entre les deux milieux.
relativement faible d'eau dans la partie terminale du collecteur
médullaire interne explique l'accumulation d'urée, qui participe avec
le NaCl à l'hyper-osmolalité interstitielle à ce niveau. Cette dernière est
responsable d'une soustraction d'eau de la branche descendante fine, y
concentrant le NaCl de manière plus importante que dans
l’interstitium. Ainsi, dans la branche ascendante fine de l'anse, la
concentration de NaCl est supérieure et la concentration d'urée
inférieure à celles du milieu interstitiel. Du fait d'une perméabilité
supérieure pour le NaCl, la sortie de NaCl de ce segment est supérieure
à l'entrée de l'urée. Le système étant imperméable à l'eau, l'osmo-
lalité du fluide tubulaire décroît progressivement le long de la
branche ascendante fine.
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B) Apports alimentaires
Bilan du sodium et volume
L'apport habituel alimentaire en sodium est de 100 à 200 mmol/24
du liquide extracellulaire h, mais il peut varier selon les habitudes individuelles de quelques
millimoles à plus de 500 mmol/24 h.
I. Répartition dans l'organisme et bilan de sodium Les selles ne contenant normalement que très peu de sodium, on peut
A) Variable régulée, volume du liquide extracellulaire et admettre que pratiquement 100 % du sodium ingéré est
volume plasmatique absorbé par le tractus digestif. A l'état stable, tout le sodium ingéré est
B) Apports alimentaires éliminé dans les urines.
C) Sorties de l'organisme
II. Contrôle du volume du liquide extracellulaire C) Sorties de l'organisme
A) Récepteurs et voies afférentes
1. Récepteurs intravasculaires Les sorties extrarénales ne sont pas régulées, mais elles sont
a) Récepteurs à haute pression dans la circulation négligeables à l'état normal. Le rein est le seul organe qui assure une
artérielle excrétion de sodium adaptée aux entrées alimentaires. C'est donc le
b) Récepteurs à basse pression dans la circulation rein qui permet d'annuler le bilan de sodium et de maintenir le
veineuse contenu en sodium et donc le volume extracellulaire, dans des
2. Récepteurs interstitiels limites normales.
B) Traitement rénal du sodium
1. Voies et mécanismes de la réabsorption du sodium La quantité de sodium filtrée par le rein est d'environ 25200
2. Segments du néphron à l’œuvre dans la réabsorption mmol/24h (570 g/24h) correspondant au produit :
du sodium du débit de filtration glomérulaire (180 l/24 h) et
C) Voies efférentes et effecteurs de la concentration de sodium plasmatique (140 mmol/l).
III. Adaptation de l'organisme aux variations d'apports de Pour un apport alimentaire de 250 mmol/24 h, l'excrétion urinaire
sodium de sodium est identique, ce qui signifie que 99 % du sodium
A) Variations des apports alimentaires filtré est réabsorbé. Cela témoigne de la capacité du rein à conserver
B) Déterminants du volume plasmatique et du volume efficacement le sodium de l'organisme.
extracellulaire
IV. Effets des variations du LEC sur la réabsorption du sodium % de
A) Expansion de volume Site de réabsorbtion
réabsorbtion
B) Contraction de volume
manière iso-osmotique avec de l'eau dans le tubule
66 % proximal
I. Répartition dans l'organisme et bilan de 24 % sont réabsorbés dans l'anse de Henle
sodium dans le tubule distal et dans le collecteur
9%
cortical et médullaire
Chez l'homme normal, l'eau représente environ 60 % du poids
corporel (50 % en moyenne chez la femme), dont 2/3 sont
contenus dans le milieu intracellulaire et 1/3 dans le milieu II. Contrôle du volume du liquide
extracellulaire. Le volume du liquide extracellulaire (LEC)
constitue donc en moyenne 20 % du poids corporel ; il comprend extracellulaire
le volume plasmatique (5 % du poids corporel) et le volume
interstitiel (15 % du poids corporel). A) Récepteurs et voies afférentes
Il y a environ 360 mmol de sodium dans le milieu intracellulaire
(concentration moyenne de 15 mmol/l) et 1680 mmol dans le Plusieurs sortes de barorécepteurs dans les deux compartiments du LEC
milieu extracellulaire (concentration moyenne de 140 mmol/l) détectent les écarts de la normale de son volume. On trouve des
chez un homme de 60 kg. barorécepteurs intravasculaires dans les deux circulations, artérielle et
veineuse, et d’autres récepteurs dans le compartiment interstitiel au
A) Variable régulée, volume du liquide niveau des reins et du foie.
extracellulaire et volume plasmatique
1. Récepteurs intravasculaires
Les altérations du volume plasmatique changent en même temps et
C'est le contenu en sodium du milieu extracellulaire, et non sa
dans la même direction le volume sanguin et la pression intravasculaire.
concentration, qui détermine le volume extracellulaire.
Dans le compartiment vasculaire, deux sortes de barorécepteurs
répondent à la pression ou à l’étirement et détectent les changements
En effet, le sodium représentant 95 % des cations extracellulaires,
du volume sanguin efficace ou central. Des barorécepteurs
la régulation très précise de l'osmolalité des liquides de l'organisme par
à haute pression reconnaissent le degré de remplissage de la circulation
les mécanismes déterminant la soif et la sécrétion hypophysaire
artérielle, tandis que des barorécepteurs intrathoraciques à basse
d'hormone antidiurétique maintient la concentration du sodium
pression le font du côté veineux.
dans le LEC à l'intérieur d'étroites limites, autour de 140 mmol/l, et
Les barorécepteurs à haute pression de la circulation artérielle
ceci par un ajustement permanent des entrées et des sorties
pourraient
d'eau. Il est dès lors évident que, la concentration de sodium étant
représenter le système de défense contre une contraction du volume du
fixée, le volume du LEC est déterminé par la quantité totale de
LEC, et les barorécepteurs à basse pression de la circulation veineuse,
sodium qu'il contient.
le mécanisme de défense contre une expansion excessive du volume du
La valeur régulée est le volume du LEC, plus particulièrement le
LEC. Ces récepteurs sont intégrés avec le centre cardiovasculaire situé
volume plasmatique. Le maintien de celui-ci dans des limites
dans le tronc cérébral. Ils stimulent aussi la libération de plusieurs
compatibles avec l'intégrité de la circulation sanguine et de la pression
hormones, telles que l’angiotensine II, l’aldostérone, l’endothéline, la
artérielle se fait physiologiquement par un ajustement des sorties
vasopressine, les catécholamines et le peptide natriurétique auriculaire.
urinaire de sodium en fonction des entrées de sodium. À l'état
stable de volume du LEC, le bilan de sodium est nul, les sorties étant
égales aux entrées.
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a) Récepteurs à haute pression dans la circulation artérielle Pression auriculaire diminuée. À l’inverse, une chute de la pression
Une pression intravasculaire élevée stimule les récepteurs extrarénaux, auriculaire diminue le rythme de décharge des barorécepteurs
qui inhibent alors le système nerveux sympathique. À l’inverse, les auriculaires et la libération d’ANP. La rétention de sodium tend alors à
récepteurs intrarénaux détectent une basse pression de perfusion et normaliser le volume sanguin efficace et la pression auriculaire
activent le système rénine-angiotensinealdostérone. initialement diminués.
OREILLETTES DU COEUR
Pression auriculaire augmentée. L’étirement de la paroi auriculaire
résultant d’une pression auriculaire élevée et de la distension des
oreillettes entraîne des effets nerveux et hormonaux. Cet étirement
augmente d’abord les influx afférents des barorécepteurs vers le centre
cardiovasculaire médullaire. Le ralentissement de la décharge
vasomotrice sympathique [diminution des activités des nerfs
sympathiques rénaux et de l'activité rénine plasmatique (ARP)]
qui en résulte augmente la natriurèse par le réflexe auriculorénal et Electrolyte concentrations in intracellular fluid, tissue fluid, and plasma.
produit une dilatation veineuse. De plus, les cellules myocardiques des Concentrations are expressed in milliequivalents per liter.
oreillettes sécrètent le peptide natriurétique auriculaire (ANP) [ou de
facteur natriurétique auriculaire (F.A.N.)]. Plusieurs mécanismes B) Traitement rénal du sodium
différents contribuent à l’effet natriurétique de l’ANP, qui de plus dilate
L’excrétion urinaire moyenne de 150 mEqNa correspond à une
les veines. La natriurèse augmentée et la vasodilatation tendent toutes excrétion fractionnelle inférieure à 1%. La réabsorption tubulaire de
deux à normaliser la pression auriculaire initialement élevée. La
sodium doit donc être un phénomène quantitativement très important.
libération accélérée d’ANP explique la diurèse et la natriurèse que l’on En effet, 24850 mEqNa, soit la différence entre les 25 000 mEq filtrés et
observe durant l’immersion jusqu’au cou. La baisse de l’activité
les 150 mEq excrétés, sont réabsorbés ;la réabsorption fractionnelle du
sympathique [diminution des résistances pré- et postcapillaires sodium dépasse donc les 99% de la charge filtrée.
périphériques.] et de la sécrétion de vasopressine contribuent aussi à
augmenter l’excrétion urinaire de sodium et d’eau.
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1. Voies et mécanismes de la réabsorption du sodium On retrouve la Na-K-ATPase dans la membrane basolatérale des
La réabsorption de sodium entre la lumière tubulaire et celle des cellules de tous les segments du néphron, le tubule proximal, la
capillaires péritubulaires comprend deux étapes successives. branche ascendante de l’anse de Henle, et le tubule distal et collecteur.
En fait, la réabsorption de quantités considérables de sodium par les
a) Entre les liquides tubulaire et péritubulaire cellules tubulaires consomme, par l’intermédiaire de la Na-K-ATPase, la
Gradients chimique et électrique. Au début du tubule proximal, il plupart de l’énergie métabolique produite par les reins sous la forme
existe une différence de potentiel électrique de 66 mV entre les deux d’ATP. La pompe sodium/potassium est inhibée spécifiquement par la
côtés de la membrane cellulaire apicale ou luminale. Au niveau ouabaïne et, d’une façon générale, par toute chute du métabolisme
de la membrane basolatérale, la différence de potentiel électrique est cellulaire et de la production d’ATP.
de 70 mV. L’intérieur de la cellule est négatif par rapport à la lumière
tubulaire et au liquide péritubulaire. On trouve donc, au début du Voies transcellulaire et paracellulaire. Par la voie transcellulaire, le
tubule proximal, une différence transépithéliale de potentiel légèrement sodium traverse les deux membranes cellulaires luminale et
négative dans la lumière de –4 mV. Celle-ci provient du cotransport basolatérale. Le sodium atteint l’interstice péritubulaire, soit
électrogénique du sodium avec le glucose ou les acides aminés neutres. directement, soit indirectement, en passant par l’espace latéral
Membrane luminale. La réabsorption de sodium à travers la intercellulaire. Avec la voie paracellulaire, le chlorure de sodium est
membrane luminale (de la lumière tubulaire au cytoplasme cellulaire) réabsorbé passivement à travers les jonctions serrées perméables et les
est passive selon deux gradients favorables: le gradient chimique d’une espaces intercellulaires latéraux. Si la pression hydrostatique augmente
concentration de 140 mEq/L dans le liquide tubulaire à une dans l’espace intercellulaire, le chlorure de sodium et l’eau peuvent
concentration beaucoup plus basse de 10 à 20 mEq/L dans les cellules aussi refluer dans la lumière tubulaire à travers les jonctions serrées.
tubulaires, et le gradient électrique vers le potentiel intracellulaire
négatif. Le gradient électrochimique représente la somme de ces deux b) Entre l’interstice et les capillaires péritubulaires
gradients, chimique et électrique, et favorise la réabsorption passive de L’entrée passive du liquide de l’interstice péritubulaire dans la lumière
sodium à travers la membrane luminale. des capillaires péritubulaires dépend de deux pressions différentielles
Plusieurs protéines membranaires contribuent à la réabsorption du entre les deux compartiments présentées dans la figure 8-6. Ce sont les
sodium à travers la membrane luminale au niveau des divers segments deux mêmes forces de Starling qui contrôlent la filtration glomérulaire,
du néphron. la pression oncotique différentielle et la pression hydrostatique
L’entrée du sodium dans la cellule se fait par l’un des cinq mécanismes différentielle. La haute pression oncotique différentielle de 35 mm Hg,
suivants: soit la différence entre la pression de 40 mm Hg des capillaires
1. le cotransport avec le glucose, les acides aminés ou le phosphate au péritubulaires et celle inférieure à 5 mm Hg du liquide interstitiel, attire
niveau du tubule proximal; le liquide dans les capillaires péritubulaires. Par contre, la basse
2. le contretransport ou l’échange avec l’ion hydrogène (au niveau du pression hydrostatique différentielle de 15 mm Hg, c’est-à-dire la
tubule proximal et de la branche ascendante de l’anse de Henle); différence entre la pression de 15 à 20 mm Hg des capillaires et celle
3. le cotransport avec le chlore et le potassium au niveau de la branche inférieure à 5 mm Hg du liquide interstitiel, repousse le liquide hors des
ascendante de l’anse de Henle; capillaires péritubulaires. Le résultat net de ces deux pressions
4. le cotransport avec le chlore au niveau du tubule distal ; différentielles, environ 20 mm Hg, favorise donc la réabsorption de
5. la diffusion par un canal très spécifique pour le sodium au niveau du liquide interstitiel de l’interstice vers la lumière des capillaires
tubule collecteur. péritubulaires entourant les tubules proximaux.
Une hausse de la pression oncotique différentielle ou une chute de la
Protéines de transport membranaire à l’oeuvre dans la pression hydrostatique différentielle accélèrent la réabsorption
réabsorption rénale de sodium tubulaire. Ceci explique, au moins en partie, la balance
Membrane luminale Membrane basolatérale glomérulotubulaire entre la filtration glomérulaire et la réabsorption
tubulaire. La filtration par les glomérules d’un plus grand volume de
Tubule proximal
liquide réduit davantage la pression hydrostatique dans les capillaires
Cotransporteur Na-glucose péritubulaires, mais augmente la concentration des protéines
Cotransporteur Na-acides aminés plasmatiques et la pression oncotique.
Cotransporteur Na-phosphate Ces deux modifications résultant d’une filtration glomérulaire
Échangeur Na-H augmentée accélèrent la réabsorption tubulaire. Au contraire, avec un
Branche ascendante large
Cotransporteur Na-K-2Cl
Na-K-ATPase ultrafiltrat plus petit, la pression hydrostastique plus élevée et la
pression oncotique plus basse des capillaires péritubulaires ralentissent
Échangeur Na-H la réabsorption de l’interstice vers les capillaires péritubulaires.
Tubule distal
Cotransporteur Na-Cl 2. Segments du néphron à l’œuvre dans la réabsorption du
Tubule collecteur sodium
Canal à sodium
a) Tubule proximal
Membrane basolatérale. La réabsorption de sodium à travers la Le tubule proximal réabsorbe environ les deux tiers (66-70 %) du
membrane basolatérale (du cytoplasme cellulaire au liquide sodium filtré. La différence transépithéliale de potentiel, légèrement
péritubulaire) est active contre deux gradients: le gradient chimique négative dans la lumière (–4 mV), résulte du cotransport
d’une basse concentration de 10 à 20 mEq/L dans les cellules tubulaires transcellulaires du sodium avec le d’autre substance au début du
à une concentration beaucoup plus élevée de 140 mEq/L dans le liquide tubule proximal.
péritubulaire, et le gradient électrique vers le potentiel extracellulaire Au début du tubule proximal, la réabsorption de sodium est couplée à
positif. Cette réabsorption active de sodium nécessite donc de grandes celle du glucose, des acides aminés, du phosphate et du bicarbonate
quantités d’énergie métabolique que libère la conversion d’ATP en ADP. (Ici la réabsorption de Na ce fait en transcellulaires a 80% par la
Cette réaction est catalysée par la Na-K-ATPase, une enzyme située pompe Na+/H+ ATPase et permet la réabsorption de bicarbonat).
dans la membrane cellulaire basolatérale et influencée par plusieurs La réabsorption préférentielle du sodium avec le bicarbonate au début
hormones, dont l’aldostérone. du tubule proximal élève la concentration de chlore dans le liquide à la
Cette pompe sodium/potassium est électrogénique parce qu’elle fin du tubule proximal. Celle-ci favorise alors la réabsorption passive du
expulse trois ions sodium de la cellule vers l’interstice péritubulaire, chlorure de sodium par la voie paracellulaire. La réabsorption passive
tandis qu’elle fait pénétrer seulement deux ions potassium dans la d’eau suit le gradient osmotique transtubulaire produit par la
cellule. La pompe maintient dans le compartiment intracellulaire une réabsorption des solutés, surtout le chlorure de sodium.
concentration plus basse de sodium et une concentration plus élevée de
potassium que dans le liquide péritubulaire.
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Physiologie rénale
7. Hormone parathyroïdienne
Fig. 7 : Evolution du poids corporel et de l'excrétion urinaire de
L'augmentation de l'activité circulante de PTH contribue pour une large
sodium (courbe orange) chez un sujet normal dont l'apport
part (près de 50 %) à l'inhibition de la réabsorption proximale de
alimentaire de sodium est réduit de 150 à 10 mmol/24 h (courbe
sodium [en inhibant la pompe Na/K ATPase rouge), puis rétabli à 150 mmol/24 h et enfin augmenté à 300 mmol/24 h.
8. L'arginine vasopressine (AVP) En conclusion : Le rein seul adapte le bilan de sodium. En situation
active l'adénylate cyclase et donc la génération intracellulaire d'AMPc,
de charge sodée et d'apport quotidien supérieur à 340 mmol, le rein
l'AVP stimule l'absorption de NaCl, augmente la différence de excrète pendant 2 à 3 jours une quantité de sodium inférieure aux
potentiel transépithéliale lumière-positive et inhibe l'absorption de
apports et développe un bilan positif de 150 à 300 mmol,
bicarbonate, cela en augmentant l’expression de la Na/K/2Cl au pole correspondant à une prise de poids de 1 à 2 kg et une augmentation de
apicale. [5]
1 à 2 litres du volume extracellulaire. En situation de restriction
sodée (apports de 5 à 10 mmol/24 h), un bilan cumulatif négatif se
Déterminants de la réabsorption tubulaire rénale de sodium.
développe et détermine une perte de 1 à 2 kg jusqu'à une nouvelle
Augmentation Diminution situation de bilan nul.
Augmentation de la pression Diminution de la pression
colloïdo-osmotique péritubulaire colloïdo-osmotique péritubulaire B) Déterminants du volume plasmatique et du
Baisse de pression Augmentation de la pression volume extracellulaire
hydrostatique péritubulaire hydrostatique péritubulaire
Aldostérone Facteur atrial natriurétique Le volume plasmatique est fonction des entrées nettes de
Angiotensine II Endoxine sodium dans le plasma (apports alimentaires), d'éventuels
Innervation sympathique Prostaglandines transferts nets entre les vaisseaux et le compartiment interstitiel ainsi
rénale Lysyl bradykinine que du comportement rénal du sodium.
Activité adrénergique Parathormone
Déplétion potassique Hypercalcémie En cas de diminution primitive de la réabsorption tubulaire
A.D.H Acidose métabolique rénale de sodium, il y a d'abord augmentation de l'excrétion urinaire de
Diurétiques sodium puis, au fur et à mesure que le volume plasmatique diminue, les
Dopamine mécanismes d'adaptation présentés figure 2.4 permettent le retour
Monoxyde d’azote (NO) progressif à la valeur initiale de l'excrétion urinaire de sodium
(fig. 2.6, point C). La présence de sodium dans les urines, alors qu'il
III. Adaptation de l'organisme aux existe une diminution du volume plasmatique, est inappropriée et
témoigne de la fuite rénale de sodium comme anomalie primitive.
variations d'apports de sodium
A) Variations des apports alimentaires
La figure 2.5 schématise l'évolution du poids corporel, de l'excrétion
urinaire de sodium et du bilan de sodium en fonction de variations de
l'apport de sodium chez un adulte normal.
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B) Contraction de volume
Quand une perte de solution saline isotonique, par exemple par voie
digestive haute ou basse, contracte le volume du liquide extracellulaire,
le volume sanguin efficace diminué accélère la réabsorption proximale
et distale de sodium. La concentration de sodium dans l’urine peut
devenir aussi basse que 1 mEq/L.
La natriurèse diminue par le biais de trois mécanismes.
1. D’abord, une chute de la filtration glomérulaire diminue un peu
l’excrétion urinaire de sodium et d’eau, si la fraction filtrée qui est
réabsorbée ne change pas.
2. De plus, la stimulation du système rénine-angiotensine-aldostérone
par l’hypovolémie accélère la réabsorption de sodium et d’eau.
L’angiotensine II augmentée accélère la réabsorption proximale, et
l’aldostérone plus élevée augmente la réabsorption dans le tubule distal
et collecteur.
3. Enfin, la plus grande réabsorption de sodium et d’eau résulte aussi
de leur captation accrue dans les capillaires péritubulaires et d’une plus
faible sécrétion d’ANP.
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c) Perméabilité variable. Enfin, la perméabilité à l’eau des cellules b) Branche ascendante fine de l’anse de Henle
du tubule collecteur varie selon la présence ou l’absence d’arginine Ce segment du néphron réabsorbe le chlorure de sodium par diffusion
vasopressine, l’hormone antidiurétique qui augmente la perméabilité à de la lumière vers l’interstice médullaire selon son gradient de
l’eau dans la membrane luminale. concentration. Parce que la branche ascendante de l’anse de Henle est
imperméable au mouvement osmotique de l’eau, la réabsorption
de chlorure de sodium abaisse progressivement l’osmolalité du liquide
tubulaire, tandis qu’elle élève celle de l’interstice médullaire.
4. Tubule collecteur
L’excrétion rénale d’eau est régulée par l’arginine vasopressine,
l’hormone antidiurétique qui augmente la perméabilité de l’eau dans le
tubule collecteur. En effet, le tubule collecteur est le premier segment
du néphron dans lequel l’osmolalité du liquide tubulaire diffère entre
l’antidiurèse et la diurèse aqueuse. En présence de vasopressine, la
réabsorption d’eau produit l’antidiurèse avec le mécanisme de
concentration urinaire, tandis qu’en l’absence de vasopressine, l’eau
Les Aquaporine sont des protéines à 6 domaines n’est pas réabsorbée, ce qui explique la diurèse aqueuse avec le
transmembranaires, pm ≈ 30 kd, (≈ 300 acides amines) assemblées mécanisme de dilution urinaire.
sous forme tétramérique dans la membrane chaque monomere a une
activité canal a) Perméable à l’eau en présence de vasopressine. Quand le
niveau circulant de vasopressine est élevé, les canaux à eau sont
2. Tubule proximal ouverts dans la membrane luminale des cellules principales du tubule
Le tubule proximal, très perméable, réabsorbe d’une façon collecteur. La plus haute osmolalité du liquide interstitiel favorise alors
isoosmotique environ les deux tiers de l’eau filtrée 70% [2/3 x la réabsorption passive d’eau selon le gradient osmotique de la lumière
180L = 120L]. La réabsorption d’eau est passive et OBLIGATOIRE, tubulaire vers l’interstice cortical isotonique ou vers l’interstice
selon le gradient osmotique créé par la réabsorption de chlorure de médullaire de plus en plus hypertonique. La réabsorption d’eau
sodium et des autres solutés. concentre progressivement le liquide tubulaire jusqu’à 300 mOsm/kg
L’osmolalité du liquide tubulaire proximal demeure donc égale à celle du H2O à la fin du tubule collecteur cortical et diminue à environ 5 à 6 L/j
plasma, que les reins concentrent ou diluent l’urine finale. Le tiers du l’eau filtrée qui n’est pas encore réabsorbée. À la fin du tubule
liquide filtré, soit environ 60 L/j, n’est pas réabsorbé de façon collecteur médullaire, on peut atteindre une valeur maximale de 1200
proximale et entre donc dans la branche descendante de l’anse de mOsm/kg H2O et obtenir l’urine maximalement concentrée
Henle. caractéristique de l’antidiurèse.
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Il existe un seuil osmotique de sécrétion, variable d'un sujet à Dans l’insuffisance cardiaque congestive et dans la cirrhose
l'autre, correspondant en moyenne à une osmolalité de 280 hépatique, un volume sanguin efficace diminué contribue à la sécrétion
mOsm/kg d'eau, au-dessous duquel la concentration circulante de accrue de vasopressine et à la rétention d’eau qui en résulte.
vasopressine est indétectable. Au-dessus de ce seuil, toute augmenta- Deuxièmement,
tion de l'osmolalité plasmatique entraîne une stimulation de la sécrétion Les facteurs osmotiques et hémodynamiques interagissent sur la
de vasopressine de manière à peu près linéaire, avec une très grande production de vasopressine par les cellules neurosécrétoires.
sensibilité, puisqu'une augmentation de 1 mOsm/kg d'eau plas- L’hypovolémie ou l’hypotension abaissent l’osmolalité requise pour
matique augmente de 0,5 pg/ml la concentration de stimuler la sécrétion de vasopressine, tandis qu’avec une hypervolémie
vasopressine circulante. ou une hypertension, cette stimulation nécessite une osmolalité plus
élevée.
C) Stimulus hémodynamique
La sécrétion de vasopressine est aussi affectée par les variations du
volume sanguin et de la pression artérielle.
Les stimulus hémodynamiques proviennent de récepteurs sensibles à la
pression situés dans le système basse pression (oreillette gauche)
et dans le système haute pression (arc aortique et sinus
carotidien). Les voies afférentes circulent par les nerfs vague et
glosso-pharyngien jusqu'au tronc cérébral (centre vasomoteur.
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Cette valeur est très supérieure au seuil osmotique de libération de En l’absence de vasopressine circulante, les canaux à eau présents dans
l'hormone antidiurétique (280 mOsm/kg d'eau) et correspond à la la membrane luminale sont internalisés par endocytose. La
concentration plasmatique de l'hormone assurant une concentration membrane luminale, dépouillée de ses canaux hydriques, devient alors
maximum de l'urine. La soif devient, au-dessus de 300 mOsm, le imperméable à l’eau.
seul moyen de lutter contre la déshydratation globale. Au- 8. Il existe des transporteur de l’urée dans les membranes cellulaire à
dessus de cette valeur, la sensation de soif devient en effet impérieuse l’origine de diffusion facilitée ce sont UT2 et UT1, l’expression de l’UT2
et la quantité d'eau ingérée est à peu près proportionnelle à la variation est modulé par l’ADH (exprimé par les cellule principale médullaire).[3]
d'osmolalité, pouvant atteindre 20 à 25 l/24 h.
V. Adaptations aux variations d'apport
B) Stimulus hémodynamique
d'eau
Les stimulus hémodynamiques de la soif, liés à l'hypovolémie ou à
l'hypopression artérielle, sont mal connus chez l'homme et A) Restriction hydrique
n'interviendraient que pour des perturbations
hémodynamiques importantes. Dans les heures qui suivent la restriction, le rein élimine une quantité
d'eau qui reste supérieure aux apports, ce qui élève l'osmolalité
IV. Effets rénaux de la vasopressine plasmatique de 6 mOsm/kg d'eau (284 à 290) et stimule la sécrétion
d'hormone antidiurétique dont la concentration circulante passe de
L’effet rénal le plus important de la vasopressine vient de ce qu’elle est 2 à 5 pg/ml, permettant ainsi une réabsorption d'eau progressive par le
une hormone antidiurétique. Son effet membranaire dans les cellules canal collecteur cortical et médullaire.
principales du tubule collecteur requiert la séquence d’événements L'osmolalité urinaire passe de 400 à 1066 mOsm/kg d'eau, ce qui
intracellulaires décrite dans la figure suivante. pour un débit de 0,75 1/24 h permettra d'excréter les 800 mOsm ingé-
rées. Cette osmolalité maximum ne peut être dépassée, ce qui
explique qu'une restriction hydrique inférieure à 0,75 1/24 h ne permet
pas d'équilibrer le bilan de l'eau et qu'elle est responsable d'une
déshydratation globale progressive. Ainsi, un sujet soumis à une
restriction hydrique de 0,75 1/24 h a une osmolalité plasmatique
modérément augmentée mais une sécrétion élevée d'hormone
antidiurétique, assurant une antidiurèse maximum. Si la
restriction hydrique est plus importante, seule la soif permettra de
maintenir une osmolalité plasmatique dans les limites de la
normale.
Les conditions nécessaires à une réponse rénale appropriée à la
restriction hydrique sont, d'une part :
un fonctionnement adéquat du système régulateur
hormonal, c'est-à-dire une libération d'hormone antidiurétique
appropriée à l'élévation de l'osmolalité plasmatique et une sensibilité
normale des récepteurs du canal collecteur à l'hormone antidiurétique,
et, d'autre part, une adaptation des facteurs intrarénaux de
concentration.
Ces derniers peuvent être assimilés aux facteurs déterminant le degré
d'hyperosmolalité de l'interstitium papillaire par rapport au plasma ;
la fraction de solutés (NaCl essentiellement) délivrés à
l'anse de Henle, qui y est réabsorbée pour être ajoutée à l'interstitium
médullaire, et la réabsorption d'urée dans le collecteur médullaire
Effets cellulaires de l’ADH : liaison au récepteur V2R, stimulation interne. Une diminution de cette fraction est responsable d'une di-
de l’AMPc et de l’insertion membranaires des aquaporines 2 minution de l'osmolalité papillaire interstitielle et donc de l'osmolalité
urinaire. Ainsi, une diminution de la concentration d'urée dans
1. La vasopressine circulante diffuse dans le liquide péritubulaire et se l'interstitium médullaire (malnutrition protéique) ou une inhibition de
lie à des récepteurs V2 spécifiques dans la membrane basolatérale et la réabsorption de NaCl dans la branche ascendante de l'anse de
couplés à une protéine G. Henle (furosémide) diminue l'osmolalité papillaire ;
2. La liaison réversible de la vasopressine au récepteur active une
protéine G liant le GTP et stimulant l’activité de l’adénylate cyclase. l'excrétion urinaire de solutés rapportée à la somme de
3. Cette enzyme catalyse la transformation de l’ATP intracellulaire en un cette excrétion et de la quantité de solutés délivrés à l'anse de
second messager, la 3’,5’-adénosine monophosphate cyclique, ou AMP Henle, et qui représente la tendance du rein à dépléter l'interstitium
cyclique. La concentration intracellulaire d’AMP cyclique reflète la médullaire par voie urinaire. Une augmentation de ce facteur tend à
balance entre sa synthèse dépendante de l’adénylate cyclase et sa diminuer le contenu en solutés de la papille, et donc l'osmolalité
dégradation en 5’-AMP catalysée par la phosphodiestérase. urinaire maximum. Ainsi, l'augmentation de la charge en solutés
4. La liaison de l’AMP cyclique intracellulaire à la protéine kinase A par néphron, cas de la diurèse osmotique, abaisse l'osmolalité
stimule la phosphorylation de protéines intracellulaires spécifiques, dont papillaire maximum ;
l’aquaporine-2. la fraction de solutés réabsorbée par l’anse de Henle qui
5. La phosphorylation augmentée active l’insertion par exocytose (à retourne au sang par les vasa recta ascendants, laquelle
partir de petites vésicules sous-apicales) des protéines aquaporine-2 qui représente la tendance du rein à dépléter l'interstitium par voie
servent de canaux à eau dans la membrane luminale ou apicale. sanguine. Enfin, un débit important dans le canal collecteur médullaire
6. La présence de canaux hydriques dans la membrane luminale (c'est-à-dire toute polyurie chronique) tend à diminuer l'os-
augmente sa perméabilité à l’eau et permet sa réabsorption selon le molalité de l'interstitium papillaire.
gradient osmotique.
7. L’eau est ensuite réabsorbée selon le gradient osmotique à travers
les canaux à eau aquaporine-3 et aquaporine-4 dans la membrane
basolatérale, ceux-ci n’étant pas régulés par la vasopressine.
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Une charge aqueuse supérieure à 15 l chez ce sujet entraînerait un Cette formule permet de séparé et le volume urinaire en deux
bilan positif progressif d'eau, avec une hypo-osmolalité également volumes fictifs qui sont : Débit nécessaire a l’élimination des
progressive. soluté en concentration isotonique (clairance osmolaire)
Débit pouvant être négatif composée d’eau pure (clairanc d’eau
Les conditions nécessaires à l'excrétion rénale d'une charge pur).
aqueuse sans perte concomitante de solutés sont :
une réponse adéquate du système régulateur hormonal, VII. Hyponatrémie et hypotonie
c'est-à-dire une diminution de la sécrétion d'hormone antidiurétique
appropriée à la baisse de l'osmolalité plasmatique ;
extracellulaire
une adaptation des facteurs intrarénaux de dilution.
Ces facteurs sont : la fraction de solutés (NaCl principalement) Définie par une concentration plasmatique de sodium
délivrés à l'anse de Henle réabsorbée dans la branche ascendante le inférieure à 135 mmol/1 et par une osmolalité plasmatique
débit en valeur absolue de fluide, et donc de solutés (NaCl), délivré à mesurée inférieure à 280 mOsm/kg d'eau, une hyponatrémie
l'anse de Henle. associée à une hypo-osmolalité plasmatique est expliquée par un
contenu en eau relatif supérieur au contenu en sodium, ce dernier
En conclusion, le rein permet, dans une large mesure, de pouvant être normal, augmenté ou diminué.
dissocier la régulation du bilan de l'eau et la régulation du
bilan de solutés, et de sodium en particulier, permettant donc à A) L’Hyponatrémie isotonique
un individu d'avoir des apports de solutés et d'eau
relativement indépendants. L'hyponatrémie isotonique (ou fausse hyponatrémie), par
diminution du contenu en eau du plasma, est une situation où bien que
la concentration plasmatique de sodium soit basse (exprimée en mmol/l
C) Transport d’électrolyte et régulation du volume de plasma), la concentration de sodium par litre d'eau
cellulaire plasmatique est normale ainsi que l'osmolalité plasmatique par
kg d'eau. Ceci est réalisé par la présence, dans le plasma et en
L’augmentation du volume cellulaire entraîne une sortit de KCl quantité anormalement élevée, de substances de poids moléculaire
(activation de carneaux K+ et Cl-; du cotransport K+/Cl-). La élevé, restant dans le secteur vasculaire et n'exerçant donc pas
diminution du volume cellulaire favorise l’entrée de KCl et NaCl de pouvoir osmotique mais occupant un volume important.
(activation du contre transport Na/H+. Cl/CO3H- ou du cotransport Un tel phénomène est observé au cours des hyperprotidémies et
Na+/K+/2Cl-) des hyperlipidémies majeures et lors de situations imposant des
perfusions importantes de macromolécules, tel le Dextran. Dans ces
Ces mécanismes sont mis en jeux dans la seconde suivant la situations, la natremie n'est jamais inférieure à 130 mmol/l.
modification cette réponse rapide est possible car les canaux et Ces fausses hyponatrémies, décelées lorsque le sodium plasmatique est
transporteurs sont pressent dans la membrane cellulaire ou dans des mesuré par photométrie de flamme, ne sont plus observées lorsque le
vésicule cytoplasmique sous membranaires, ces transporteur ont des sodium est mesuré par des appareils utilisant des électrodes spécifiques
rôles multiple (régulation du PH intra cellulaire, du volume cellulaire, de mesurant l'activité de sodium par litre d'eau plasmatique.
transport membranaire de sel et d’eau). La fausse hyponatrémie ou hyponatrémie isotonique est facilement
reconnue car l'osmolalité plasmatique mesurée est normale.
Dans de nombreuse cellule l’entré d’électrolyte peut être inhibée par de
substance bloquant les transport transe membranaire comme
l’amiloride ou le furosémide. De façon empirique le furosémide est B) L'hyponatrémie hypertonique
utilisée avec efficacité dans le traitement de l’HT-intracranienne, il
existe alors une perte sodée rénale et peut être un blocage des L'hyponatrémie hypertonique correspond à une situation où
transport d’électrolyte dans les cellule cérébrale. [3] le sodium ne reflète pas l'osmolalité efficace, en raison de la
présence dans le plasma de particules de faible poids moléculaire
diffusant dans le liquide interstitiel mais non dans les cellules, particules
qui exercent de ce fait un pouvoir osmotique. Cette situation est
D) Les osmolytes organique intracellulaire rarement observée lors de la perfusion de mannitol et de
glycérol, mais fréquemment lors d'hyperglycémie dans le diabète
Ces osmolytes sont a de forte concentration dans la cellule 10- décompensé. Dans ce cas en effet, l'hyperosmolalité
100mmol/L, ils jouent un rôle clef dans la régulation du volume extracellulaire est responsable d'une sortie d'eau des cellules.
cellulaire et sont en générale cyto-protécteure. On les regroupe en 3 On observe alors une hyponatrémie associée à une hyper-
classes(les polyols 25% :sorbitol… ; les aminoacide et dérivé osmolalité et à une diminution du volume cellulaire.
50% :glutamate,glutamine… ;les triméthylamine : créatine…) Par exemple, une élévation de la glycémie de 35 mmol/l entraîne
une diminution de la concentration plasmatique de sodium de
Ces osmolytes sont non perturbant, leur accumulation et/ou leur 10 mmol/l.
destruction est une procédure lent (synthèse, catabolisme), le
gonflement cellulaire entraîne une sortie ATPase dépendante de ces Cette situation ne peut durer car la diurèse osmotique entraîne un
osmolytes, alors que la diminution du volume cellulaire entraîne une bilan négatif d'eau progressif, avec correction progressive de
synthèse ARN dépendante, ce qui nécessite plusieurs heures.[3] l'hyponatrémie, voire même risque d'hypernatrémie chez un patient
ayant un trouble de la soif, ou inconscient, ou n'ayant pas accès à l'eau.
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Dans ces situations, l'osmolalité plasmatique mesurée est Ces signes sont en rapport avec un œdème cérébral et sont
élevée. En cas d'hyperglycémie, le calcul de l'osmolalité efficace : d'autant plus nette que l'hyponatrémie est plus marquée et surtout s'est
instaurée plus rapidement. En effet, lors de l'installation d'une
Concentration plasmatique de sodium x 2 + glucose+Urée hyponatrémie sur plus de 24 h, il existe une régulation du volume
démontre déjà l'hypertonie. Cette valeur doit d'ailleurs cellulaire cérébral expliquée par une sortie de substances
correspondre à la valeur de l'osmolalité plasmatique mesurée, osmotiquement actives des cellules : électrolytes, sodium, potassium et
diminuée du chiffre d'urée si celle-ci est élevée. Le trou osmotique aminoacides. Cette diminution du contenu osmotique des cellules limite
(supérieur à 10 mOsmol/1) entre l'osmolalité plasmatique mesurée et l'augmentation de volume des cellules cérébrales et permet une
l'osmolalité calculée (Na x 2 + glucose + urée) doit faire évoquer meilleure tolérance de l’hyponatrémie
la présence d'une substance osmotiquement active autre que le
sodium. Cependant, la présence d'une substance VII. Hypernatrémie et hypertonie
osmotiquement active indéterminée n'est pas la seule cause de
trou osmotique. La présence dans le plasma de substances non extracellulaire
osmotiquement actives (éthanol, méthanol, éthylène glycol) doit
toujours être évoquée. Définie par une concentration piasmatique supérieure à 145 mmol/l et
La deuxième étape est la reconnaissance de la cause d'une souvent supérieure à 150 mmol/1, l'hypernatrémie reflète un
hyponatrémie hypotonique. Cette démarche doit comporter contenu en eau inférieur au contenu en sodium, celui-ci pouvant
la mesure de l'osmolalité urinaire être diminué, normal ou augmenté. L'hypernatrémie est toujours le
reflet d'une hyperosmolalité efficace extracellulaire et donc
C) Signes cliniques et biologiques d'une déshydratation cellulaire. Une hypernatrémie ne peut
apparaître que dans quatre circonstances :
Il est impératif d'apprécier la tolérance, en particulier un trouble de la soif, avec un seuil osmotique anormalement élevé ;
neuropsychique, de l'hyponatrémie. Les signes cliniques de un trouble de la conscience empêchant l'expression de la soif ;
l'hyponatrémie sont très variables, plus en rapport avec la rapidité une soif non exprimée chez le très jeune enfant ;
de l'installation qu'avec son importance. enfin, une soif non satisfaite par indisponibilité d'eau.
Le diagnostic se pose différemment selon qu'il s'agit d'une
Les premiers symptômes de l’hyperhydratation cellulaire sont les hypernatrémie aiguë ou d'une hypernatrémie chronique ou récidivante.
1. nausées et les vomissements.
2. La langue et les muqueuses de la cavité buccale sont
A) Hypernatrémie aiguë
humidesLes signes neuropsychiques (torpeur, confusion
mentale entrecoupée de phases de délire et d'agitation),
C'est un accident observé chez les sujets ayant un trouble de la
sans signes de localisation.
conscience ou chez les très jeunes enfants qui ne peuvent
3. Un coma avec signe de Babinski bilatéral peut survenir
exprimer leur soif. La soif, qui est le symptôme prédominant de la
ainsi que des convulsions généralisées puis la mort.
déshydratation cellulaire, est par définition non exprimée.
.
Les troubles neuropsychiques qui sont prédominants et liés directement
à la déshydratation des cellules cérébrales sont difficiles à apprécier
dans de telles circonstances, puisque ces troubles neuropsychiques
peuvent être la cause ou la conséquence.
Surtout, la réduction du volume cérébral peut entraîner des accidents
très graves, tels qu'hémorragie intracérébrale ou sus-durale,
ainsi que des thromboses veineuses. Cette intolérance est fonction de
la rapidité de l'installation de l’hypematrémie.
La fièvre est fréquente, surtout chez le très jeune enfant, et
s'accompagne d'une polypnée intense, deux symptômes qui
aggravent encore la perte d'eau.
La sécheresse des muqueuses de la cavité buccale est constante,
atteignant la face inférieure de la langue et le sillon gingivo-lingual, et
pas seulement la face dorsale, démontrant que la dessiccation n'est pas
liée à la polypnée.
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C) Syndrome polyuro-polydipsique
Ces patients ont une polyurie définie comme un débit urinaire
supérieur à 2,5 l/24 h en situation d'apport alimentaire et de
boissons libres. Ces sujets ont en général une concentration
plasmatique de sodium dans les limites de la normale (entre 135 et 145
mmol/1).
Il faut bien entendu commencer par éliminer une polyurie liée à des
apports osmotiques importants : urée, glucose, mannitol, glycerol,
sodium. La cause de ce syndrome polyuro-polydipsique peut être un
diabète insipide, neurogénique ou néphrogénique, ou une
polydipsie primaire.
1. Diabète insipide neurogénique
La suppression de la sécrétion d'hormone antidiurétique est rarement
complète mais correspond le plus souvent à une diminution de la
capacité maximale de sécrétion. Le plus souvent, le diabète insipide
est partiel et l'existence ou l'importance de la polyurie-
polydipsie seront fonction de l'importance de la destruction des
centres sécrétoires, de la valeur du seuil osmotique de la soif et de
l'apport osmotique
2. Polydipsie primaire (potomanie)
Une polydipsie primaire peut diminuer, voire supprimer, la sécrétion
d'hormone antidiurétique et induire une polyurie appropriée.
3. Diabète insipide néphrogénique
L'atteinte observée est l'insensibilité, rarement complète, à l'action
de l'hormone antidiurétique, avec dans ce cas un syndrome polyuro-
polydipsique majeure et des urines très hypo-osmotiques. Le plus sou-
vent la polyurie est modérée, avec une urine iso- ou légèrement
hyperosmotique, témoignant d'une sensibilité partielle du rein à
l'hormone antidiurétique ; les causes de diabète insipide rénal souvent
partiel sont nombreuses :
dans les maladies organiques du parenchyme rénal, le
pouvoir de concentration de l'urine est altéré précocement dans L’IRC.
dans les affections atteignant électivement la région
médullaire interne. Dans la drépanocytose la déformation des
hématies du patient dans la médullaire hypoxique explique les
troubles de la circulation médullaire avec œdème.
parmi les troubles électrolytiques, la déplétion potassique
diminue le pouvoir de concentration de l'urine.
le lithium est responsable d'un trouble de concentration de
l'urine avec polyurie. Le lithium inhibe l'action cellulaire de l'hormone
antidiurétique, responsable d'un véritable diabète insipide
néphrogénique acquis :
la dénutrition protéique sévère diminue la réabsorption de
solutés dans l'anse de Henle et est responsable d'une polyurie
modérée avec incapacité d'élever l'osmolalité urinaire à plus de 600
mOsm/kg d'eau, réversible par la renutrition protéique.
Notes :
N é p h r o l o g i e Bilan de l'eau 37
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B) Apports alimentaires
Bilan de potassium et Le potassium, constituant majeur des plantes et des cellules animales,
N é p h r o l o g i e Bilan du potassim 38
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Physiologie rénale
N é p h r o l o g i e Bilan du potassim 39
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Physiologie rénale
4. Tube collecteur
Les cellules principales sécrètent le potassium alors que les
cellules intercalaires le réabsorbent. D’une façon générale, la
sécrétion de potassium est largement en excès de la réabsorption dans
cette partie du néphron. La régulation de l’excrétion du potassium
survient dans ce segment et résulte principalement des variations de la
sécrétion de potassium par les cellules principales plus que de
modifications de la réabsorption de potassium par les cellulaires
intercalaires.
N é p h r o l o g i e Bilan du potassim 40
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Physiologie rénale
5. Débit urinaire
Le débit urinaire délivré au tubule distal influence la sécrétion de
potassium à ce niveau, une augmentation aiguë du débit stimule la
sécrétion de potassium et donc l'excrétion urinaire. Le caractère
débit-dépendant de la sécrétion de potassium dans le tube distal a
été établi chez l'animal par des expériences de microperfusion tubulaire
Effects of aldosterone on late distal tubule and collecting duct
in vivo à débit variable. « L’augmentation du débit implique
and diuretic mechanism of aldosterone antagonists. AIP :
l’augmentation de Na qui arrive au T.distale et donc l’excretion de K »
aldosterone-induced proteins; ALDO:aldosterone;
MR:mineralocorticoid receptor; CH:ion channel; 1, activation of
6. État acide-base plasmatique
membrane-bound Na+ channels; 2, redistribution of Na+ channels
En situation aiguë, une alcalose métabolique ou respiratoire
from cytosol to membrane; 3, de novo synthesis of Na+ channels; 4,
augmente l'excrétion urinaire de potassium malgré une
activation of membrane-bound Na+, K+-ATPase; 5, redistribution of
hypokaliémie de transfert limitant la quantité de potassium
Na+,K+-ATPase from cytosol to membrane; 6, de novo synthesis of
filtré. La stimulation de la sécrétion de potassium dans le tubule
Na+,K+-ATPase; 7, changes in permeability of tight junctions; 8,
collecteur responsable de cet effet kaliurétique semble secondaire à
increased mitochondrial production of ATP. BL and LM indicate
l'entrée de potassium du plasma dans les cellules tubulaires
basolateral and luminal membranes, respectively.
sous l'effet de l'alcalose (les cellules tubulaires se comportant
comme les autres cellules de l'organisme).
N é p h r o l o g i e Bilan du potassim 41
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Physiologie rénale
Note : en cas d’acidose, la diminution de la charge filtré de bicarbonate C) Restriction des apports
conduit a une diminution de la réabsorption de sodium, et donc
augmentation de la charge délivré au tubule distale, avec excrétion L'organisme est moins bien protégé contre le risque
acrue de K. d'hypokaliémie ; Par ailleurs, la diminution de la sécrétion
d'aldostérone ne s'accompagne pas d'une perte rénale de sodium. Le
7. Hormones peptidiques volume des liquides extracellulaires est au contraire augmenté avec une
Le rôle de l'hormone antidiurétique est bien prouvé. L'excrétion diminution de l'activité rénine plasmatique. ce qui est en accord avec le
urinaire de potassium varie peu dans les situations aiguës d'antidiurèse fait que la déplétion potassique stimule la réabsorption de sodium et
(ADH endogène stimulée) et de diurèse aqueuse (ADH endogène d'eau, indépendamment de l'aldostérone probablement dans le tubule
inhibée), alors que la sécrétion de potassium dans le collecteur est proximal.
débit-dépendante.
Facteurs modifiant la sécrétion tubulaire de potassium
Stimulation Inhibition V. Déterminants de la concentration
Hyperkaliémie Déplétion potassique plasmatique de potassium
sécrétion d'aldostérone sécrétion d'aldostérone
sodium délivré au sodium délivré au La concentration plasmatique de potassium à l'état stable dépend :
collecteur cortical collecteur cortical des entrées nettes de potassium dans le plasma, digestives
Anion non résorbable Acidose métabolique après le repas, d'origine cellulaire à jeun,
Alcalose métabolique débit urinaire du débit de filtration glomérulaire et
débit urinaire ADH de la sécrétion tubulaire de potassium par néphron.
Effets
Facteurs Variations
sur Ku
Mode d’action VI. Hypokaliémie
Surcharge Concentration intracellulaire de K
Apport en K DDP transépithéliale La concentration normale de potassium plasmatique à jeun dans les
potassique Déplétion concentration intracellulaire de K conditions basales est comprise entre 3,5 et 4,5 mmol/l .
en K DDP transépithéliale Une fois l'hypokaliémie affirmée, il faut déterminer si celle-ci relève
Surcharge débit de l’urine tubulaire d'une diminution des entrées nettes de potassium dans le plasma
Apport en Na DDP transépithéliale (entrées digestives et/ou cellulaires), d'une perte rénale ou
sodé Déplétion débit de l’urine tubulaire extrarénale de potassium. Dans la majorité des situations, l'interro-
en Na DDP transépithéliale gatoire, l'examen clinique et des données biologiques élémentaires
Équilibre Alcalose concentration intracellulaire de K permettent d'évoquer le mécanisme responsable de l'hypokaliémie.
A-B Acidose concentration intracellulaire de K Dans un certain nombre de cas cependant, la situation n'est pas
Hyper- concentration intracellulaire de K : évidente et l'enquête doit être systématique.
sécrétion perméabilité de mb apicale ? La mesure de l'excrétion urinaire de potassium est
Minéralo- stimulation de pompe à Na basale ?
Corticoide
indispensable. Une valeur basse (inférieure à 20 mmol/l ou /g de
Hypo- concentration intracellulaire de K :
sécrétion perméabilité de mb apicale ? créatinine sur un échantillon, ou par 24 h) est compatible avec des
inhibition de la pompe à Na basale ? apports alimentaires nuls depuis quelques jours, un transfert net
Ku : Effets sur l’excrétion urinaire de K de potassium du plasma vers les cellules, des pertes de potassium
DDP : diférance de potentielle extrarénales. Une valeur supérieure à 40 mmol/l ou par gramme de
créatinine ou par 24 h évoque une perte rénale primitive de
potassium. L'excrétion urinaire de potassium étant multifactorielle,
IV. Adaptation aux variations des apports des valeurs intermédiaires sont possibles et l'examen doit être répété.
alimentaires de potassium L'état acido-basique du plasma (pH, PC02, bicarbonate) doit être
apprécié, l'existence d'une alcalose métabolique ou d'une acidose
A) Augmentation aiguë métabolique orientant différemment. L'état du volume extracellulaire
doit être estimé à partir des données simples cliniques, biologiques
Une augmentation aiguë des apports alimentaires de potassium égale (hématocrite, protides) et de la réponse rénale jugée sur l'excrétion
au contenu extracellulaire en potassium chez le sujet normal est urinaire de sodium, qui, en cas d'hypovolémie vraie ou efficace, est
accompagnée d'une élévation modérée (< 1 mmol) de la appropriée, basse (inférieure à 10 mmol/l ou par 24 h) ou est
concentration plasmatique de potassium. inappropriée évoquant une perte rénale si l'excrétion urinaire de sodium
Cette adaptation remarquable de l'organisme provient de deux est supérieure à 30 mmol/l.
systèmes de régulation.
D'une part, 50 % de la charge sont excrétés dans l'urine en 4 à 1. Signes cliniques et biologiques
6 h. L'élévation même modérée de la concentration plasmatique de Ces signes sont en rapport le plus souvent directement avec la
potassium, l'augmentation de la sécrétion d'aldostérone, la diminution diminution du potassium plasmatique, mais certains sont liés à la
de la réabsorption dans le tubule proximal augmentant la quantité déplétion cellulaire en potassium elle-même.
délivrée de sodium et d'eau au tubule distal, expliquent l'adaptation
rénale. D'autre part, 40 % de la charge passent dans le Muscle cardiaque
compartiment cellulaire sous l'influence en particulier de Les anomalies sont liées à la baisse du potassium plasmatique, qui
l'insuline circulante. modifie la polarisation de la membrane cellulaire. Il s'agit :
de prédisposition à l'intoxication digitalique ;
d'anomalies électrocardiographiques précoces avec sous-
B) Augmentation chronique dénivellement progressif du segment ST, diminution de l'amplitude de
l'onde T (qui devient négative), amplification de l'onde U, le tout
Une augmentation chronique d'un facteur cinq des apports de réalisant un pseudo-allongement de l'espace QT ;
potassium est accompagnée d'une adaptation rénale très efficace. La de troubles du rythme, dont l'importance est proportionnelle au
sécrétion de potassium dans le tubule collecteur est beaucoup plus degré d'hypokaliémie, fait d'activité ectopique ventriculaire,
stimulée que lors d'une charge aiguë. Par rapport à cette dernière extrasystoles ventricu-laires, tachycardie ventriculaire vraie et torsades
situation, l'aldostéronémie est quatre fois plus élevée, avec une de pointe ;
stimulation considérable de l'activité ATPasique membranaire, tous ces de nécrose myocardique bien prouvée chez l'animal et possible chez
éléments expliquant la meilleure adaptation du rein en situation l'homme dans les déplétions potassiques sévères.
chronique.
N é p h r o l o g i e Bilan du potassim 42
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B) Sources alimentaires de bases Le tube collecteur peut générer un gradient maximum de concentration
d'ions H+ entre le sang et l'urine de 3 unités pH. Même à une valeur
Le métabolisme de certains constituants alimentaires aboutit à la minimum de pH urinaire (4,4), la concentration en ions H+ libres
consommation d'ions H+, ce qui équivaut à la libération de est négligeable et les ions H+ doivent être excrétés sous forme
bases. Il en est ainsi des sels formés d'un cation minéral et d'un anion liée à des accepteurs de protons. Les acides produits par le
métabolisable : lactate, citrate, maléate, gluconate. métabolisme étant complètement dissociés, le rein excrète les ions
H+ en titrant des sels d'acide faible de pK plus élevé. Ce sont
C) Distribution et tamponnement d'une charge acide ou principalement les phosphates acides inorganiques et à un
moindre degré d'autres acides faibles organiques -tels la
alcaline
créatinine et l'acide urique - qui constituent l'acidité titrable. L'autre
Une charge acide aiguë est distribuée dans le volume forme majeure d'élimination d'ions H+ est l'ammonium (NH4+).
extracellulaire en 20 à 30 min environ. Le système tampon
principal des volumes extracellulaires, le système bicarbonate-acide 1. Réabsorption du bicarbonate filtré
carbonique, tamponne 40 % de la charge acide. Dans les heures
suivantes interviennent progressivement les processus de a) mécanisme de réabsorbtion
tamponnement intracellulaire qui vont neutraliser 60 % de la À l'état normal, la concentration plasmatique de bicarbonate est
charge acide, réalisé aux deux tiers par un échange sodium-proton stable, 24-26 mmol. La quantité de bicarbonate filtrée par 24 h est
et au tiers par des échanges potassium-proton ou chlore- considérable : c'est le produit de la concentration plasmatique de bi-
bicarbonate dans les membranes cellulaires. Les sites de ce carbonate par le débit de filtration glomérulaire (180 l/24 h), c'est-à-
tamponnement intracellulaire sont : dire environ 4800 mmol/24 h. Il n'y a pas de bicarbonate dans les
les globules rouges (hémoglobine), urines dans les conditions habituelles d'alimentation protidique, ce qui
les tissus mous et l'os, ce dernier semblant le site majeur. signifie que le rein réabsorbe normalement la totalité du bicarbonate
filtré
Ainsi, les sites cellulaires sont d'importants lieux de stockage 85 % dans le tube proximal,
des ions H+ jusqu'à ce que le mécanisme rénal entre en jeu. Une 10 % dans l'anse de Henle et
charge alcaline aiguë est également très rapidement distribuée dans 5 % dans le canal collecteur.
le volume extracellulaire, en 20 à 30 min, 60 % restent dans les La réabsorption du HC03 filtré est cependant limitée, ne dépassant
liquides extracellulaires et 35 % de la charge pénètrent dans les pas 26-28 mmol par litre de filtration glomérulaire.
cellules pour être tamponnés. Ainsi, la défense cellulaire contre une La capacité limitée de réabsorption de HC03 filtré est atteinte pour une
charge alcaline semble moins efficace que contre une charge acide. concentration plasmatique de HC03 de 26-28 mmol, valeur à
Cependant, la réponse rénale est beaucoup plus rapide, puisque peine supérieure à la valeur normale. Cette capacité très grande
50 % de la charge alcaline sont excrétés en 8 h et 100 % en 24 h. d'excrétion de HC03 par le rein permet de comprendre que le sujet
normal est bien protégé contre le risque d'alcalose métabolique,
D) La compensation rapide des poumons lors d'une administration de NaHC03.
E) Excrétion rénale des ions H+ Cellular mechanisms for (1) active secretion of hydrogen ions into the
renal tubule; (2) tubular reabsorption of bicarbonate ions by
Dans les conditions habituelles d'une production d'acide métabolique de combination with hydrogen ions to form carbonic acid, which
1 mmol/kg/j, le rein maintient constante la concentration dissociates to form carbon dioxide and water; and (3) sodium ion
plasmatique de bicarbonate par deux procédés : reabsorption in exchange for hydrogen ions secreted. This pattern of
il réabsorbe tout le bicarbonate filtré par le glomérule ; hydrogen ion secretion occurs in the proximal tubule, the thick
il excrète la charge acide quotidienne sous forme d'acidité titrable ascending segment of Henle, and the early distal tubule.
et de NH4+ et régénère ainsi le bicarbonate qui a été consommé
lors du tamponnement de cette charge acide.
N é p h r o l o g i e Equilibre acido-basique 45
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Primary active secretion of hydrogen ions through the luminal Buffering of secreted hydrogen ions by filtered phosphate
membrane of the intercalated epithelial cells of the late distal (NaHPO4 –). Note that a new bicarbonate ion is returned to the
and collecting tubules. Note that one bicarbonate ion is absorbed blood for each NaHPO4 – that reacts with a secreted hydrogen ion.
for each hydrogen ion secreted, and a chloride ion is passively
secreted along with the hydrogen ion.
Deux facteurs influencent l'excrétion d'acidité titrable :
b) Régulation de la réabsorption proximale des bicarbonates l'excrétion urinaire d'acidité titrable sous forme de phosphate est
Quatre facteurs contrôlent la réabsorption proximale des HCO3 augmentée lorsque le pH urinaire diminue sous l'influence d'une
Charge filtrée en HCO3 : En cas d’acidose métabolique, la augmentation de la sécrétion d'ions H+ liée à une acidose
quantité filtrée de HCO3 diminue. Ceci réduit d’autant la sécrétion des plasmatique
ions H+, ce qui entretient l’acidose. l'augmentation de l'excrétion urinaire de phosphate stimule
Concentration luminale en H+ : En cas de traitement par per se la sécrétion d'ions H+ (fig. 4.2) et est un facteur également
acétazolamide (inhibiteur de l’anhydrase carbonique), la concentration d'augmentation de l'excrétion d'acidité titrable.
en H+ dans la lumière s’élève, et stoppe la réabsorption des HCO3 bien
avant que le pourcentage habituel de réabsorption soit atteint. 3. Excrétion des ions H+ sous forme de NH4+
Concentration en H+ dans les cellules tubulaires : Lorque la C'est la forme majeure d'excrétion d'ions H+ dans les urines. La quantité
concentration intracellulaire de H+ augmente comme dans l’acidose, on de NH4+ filtré par le glomérule est négligeable et la quasi-totalité du
constate une augmentation d’activité du transporteur Na+/H+ . Ce NH4+ formé provient d'une synthèse dans le tubule proximal à
système est cependant peu efficace pour éliminer la charge acide, car partir de la glutamine. Ce NH4+ peut être sécrété directement dans
la baisse de la quantité filtrée de HCO3 limite l’augmentation potentielle la lumière tubulaire en remplaçant l'ion H+ sur le cotransport Na+/H+
d’activité du contre-transport Na+/H+. À l’inverse, en cas d’alcalose (Na+/NH4+), ou être préalablement dissocié dans la cellule en NH3, qui
métabolique, il existe une diminution de la concentration en H+ diffusant très aisément à travers la membrane luminale pour se
intracellulaire, ce qui limite la sécrétion des H+ par le contre-transport combiner dans la lumière à un ion H+ et reformer NH4+. L'alpha-
Na+/H+, en dépit de l’élévation des accepteurs dans le fluide tubulaire. cétoglutarate, produit simultanément dans la cellule à partir de la
Ceci est un autre facteur (avec le seuil rénal des HCO3 à 28 mmol/L) glutamine, est métabolisé, générant du bicarbonate « de novo »
expliquant qu’une charge alcaline est rapidement excrétée. déversé dans le plasma à travers la membrane basolatérale par le co-
Avidité des cellules tubulaires à réabsorber le Na+ : La transport HC03/Na. La quasi-totalité du NH4+ excrété dans l'urine est
contraction volémique favorise la réabsorption des HCO3 . C’est un déjà formé dans le tubule proximal.
facteur très important d’entretien d’une alcalose métabolique lorsque Dans l'anse de Henle, en raison de l'alcalinisation progressive dans
celle-ci est associée à une déshydratation extracellulaire. la branche descendante fine et de la soustraction d'eau, du NH4+ se
L’expansion volémique a l’effet inverse. En effet, de facon attendue si recombine en NH3, qui diffuse hors de cette branche.
les cellules tubulaires réabsorbent moins de Na+, la capacité de Dans la branche ascendante large, il existe une absorption
sécrétion des H+ se trouve réduite. nette active de NH4+. Ainsi, 70 % environ d'ammoniac (NH3 + NH4+)
Dix à 15 % des HCO3 filtrés quittent le tube contourné proximal et entrant dans l'anse de Henle sont soustraits de cette anse et
sont réabsorbés dans la pars recta du tube proximal et dans la s'accumulent dans l'interstitium. ce qui permet une diffusion de NH3,
branche ascendante large de Henle. La sécrétion de H+ se fait toujours vers le collecteur médullaire interne, où il forme NH4+ en se combinant
par un contre-transport Na+/H+. à un ion H+ sécrété.
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2. Dans les tubules collecteurs cortical et médullaire, la 3. Volume extracellulaire, débit de sodium et d'anion
diminution du pH et/ou du bicarbonate péritubulaire stimule la accompagnant délivré au canal collecteur.
sécrétion d'ions H+ et donc la réabsorption de bicarbonate, Une expansion aiguë et importante (30 à 50 %) du volume
probablement par l'intermédiaire de l'acidose cellulaire, laquelle extracellulaire chez l'animal intact est immédiatement
augmente l'insertion des vésicules cytoplasmiques contenant les accompagnée d'une augmentation de l'excrétion urinaire de
pompes primaires H+ ATPase dépendantes dans la membrane luminale. bicarbonate de sodium, liée essentiellement à une inhibition
A l'inverse, l'augmentation du pH et/ou du bicarbonate péritubulaire massive de la réabsorption tubulaire de NaHC03 (N.p : Inhibition de la
diminue la sécrétion d'ions H+ probablement par un mécanisme réabsorption de Na, le HCO3 suit le na dans les urine). À l'inverse, une
cellulaire inverse. Dans le collecteur cortical s'ajoute un phénomène contraction majeure du volume extracellulaire et/ou une déplétion
supplémentaire qui est la sécrétion nette de bicarbonate, laquelle peut chlorée stimulent la réabsorption de bicarbonate dans le tubule
venir s'ajouter à la diminution de la sécrétion d'ions H+. proximal.
De plus, indépendamment de l'état des volumes extracellulaires
et de l'état acide base plasmatique, l'association d'une
B) PCO2 plasmatique augmentation de sodium délivré au collecteur cortical et d'une sécrétion
Une diminution aiguë de la PCO2 plasmatique (hypo-capnémie) d'aldostérone élevée et fixe est responsable d'une stimulation de la
avec élévation du pH sanguin diminue la sécrétion d'ions H+ dans sécrétion d'ions H+ dans le collecteur cortical. En effet, la stimulation
le tubule proximal et collecteur (probablement secondairement à de la réabsorption de Na+ électrogénique dans le tube collecteur
l'alcalose cellulaire) expliquant que, pour une charge filtrée inchangée cortical augmente la différence de potentiel transépithéliale
de bicarbonate, il apparaissent une bicarbonaturie avec élévation (lumière négative), facteur connu pour stimuler l'activité de la
du pH urinaire et diminution de l'excrétion d'acidité titrable et pompe primaire à H+.
de NH4+, réalisant en quelques heures ou jours une diminution de Chez le sujet normal ou l'animal intact, dont la sécrétion endogène
l'excrétion urinaire nette d'ions H+ avec soustraction nette de bicarbo- d'aldostérone est modulable, les variations d'apport alimentaire de
nate du plasma, permettant de réaliser la compensation métabolique de sodium ne modifient pas l'excrétion urinaire nette d'acide, en raison des
l’hypocapnie. variations en sens inverse de la sécrétion d'aldostérone.
Une augmentation aiguë de la PCO2 avec baisse du pH
plasmatique stimule en quelques heures la sécrétion d'ions H+ D'une part, lorsque l’aldostéronémie est élevée chez le rat de manière
dans le tubule proximal (plus nettement in vitro que in vivo) et le tubule chronique, avec développement d'une alcalose métabolique, le
collecteur, responsable en quelques jours d'une augmentation de tubule collecteur cortical est le siège d'une sécrétion nette de
l'excrétion urinaire nette d'ions H+ et donc d'une addition bicarbonate par l'intermédiaire d'un échange chlore-
nette de bicarbonate dans le plasma, permettant la compensation bicarbonate, la sécrétion de bicarbonate étant accompagnée d'une
métabolique de l'hypercapnie. réabsorption de chlore. Ainsi, lorsque le sodium est délivré avec un
anion non réabsorbable, tel le sulfate, la sécrétion de bicarbonate
C) Hormones cortico-surrénaliennes, sodium et échangée avec du chlore est nécessairement diminuée, ce qui équivaut
potassium à un accroissement de la sécrétion nette d'ions H+.
1. Aldostérone et système rénine angiotensine D'autre part, dans le canal collecteur médullaire, la sécrétion d'ions H+,
Un déficit sélectif en minéralocorticoïdes est associé à un défaut également dépendante de la sécrétion d'aldostérone, semble couplée
d'excrétion rénale des ions H+ essentiellement sous forme de NH4+, avec une sécrétion de chlore et la suppression du chlore dans la lu-
responsable d'une acidose métabolique. À l'inverse, un excès mière tubulaire pourrait stimuler la sécrétion d'ions H+. Ainsi, lorsque le
chronique de minéralocorticoïdes est associé à une capacité sodium est délivré au collecteur médullaire avec un anion autre que le
accrue de l'excrétion de H+ sous forme de NH4+, responsable chlore (sulfate, par exemple), la sécrétion d'ions H+ semble être
d'une alcalose métabolique. stimulée.
Ainsi l'aldostérone stimulerait l'acidification de l'urine par La contraction du volume extracellulaire peut limiter
plusieurs mécanismes : l'excrétion d'ions H+ par plusieurs mécanismes :
stimulation de la réabsorption électrogénique de sodium dans le réduction du débit sanguin rénal, diminuant l'apport de substrat aux
collecteur cortical, permettant une stimulation indirecte de la sécrétion cellules tubulaires proximales pour l'ammoniogenese ;
d'ions H+ dite voltagedépendante ; réduction du débit de filtration glomérulaire, limitant la production
stimulation directe de la sécrétion d'ions H+ dans le collecteur débitdépendante d'ammoniac par le tubule proximal ;
médullaire, en augmentant l'insertion des vésicules cytoplasmiques réduction de l'apport de sodium au collecteur cortical, limitant une
contenant l'H+ ATPase dans la membrane luminale ; sécrétion résiduelle d'ions H+ dépendante du sodium.
induction d'une déplétion potassique stimulant la production
d'ammoniac.(Np : Car il existe une pompe (antiport) sur le pole
basale des cellule du tubule collecteur, qui fait sortir un atome de Na+
de la cellule vers l’interstisium contre le NH4, cette pompe peut
transporté du k+ contre du Na+ ; ce qui dimminue l’excretion de NH4.)
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Une perfusion intraveineuse aiguë de PTH chez l'animal Chez le rat soumis à une charge acide aiguë intraveineuse d'acide
parathyroïdectomisé a un effet bipha-sique : chlorhydrique, la diminution de la charge filtrée de bicarbonate
1. immédiatement, on observe une excrétion nette de secondaire à la diminution du bicarbonate plasmatique, l'augmentation
HC03 2. puis après 30 à 60 min, apparaît un abaissement de la capacité de sécrétion tubulaire d'ions H+ dans le tubule proximal
du pH urinaire, avec augmentation de l'excrétion nette et le maintien de la balance glomérulo-tubulaire expliquent que la
d'acide sous forme d'acidité titrable liée au phosphate et de quasitotalité du bicarbonate filtré soit réabsorbé et que l'on
NH4+, la calcémie étant maintenue constante. puisse considérer en première approximation que le fluide tubulaire
Cette augmentation de l'excrétion urinaire d'acide semble sortant du tubule proximal est très appauvri en bicarbonate.
multifactorielle : Le débit de NH4+ délivré à la fin du tubule contourné proximal
apport augmenté de phosphate au canal collecteur, double, du fait de la stimulation de la production d'ammoniac par
stimulant per se la sécrétion d'ions H+ et permettant l'acidose métabolique.
d'augmenter la formation d'acidité titrable ; Enfin, l'acidité titrable délivrée à la fin du tubule contourné proximal
stimulation de l'ammonio-genèse proximale. augmente du fait de la diminution de la réabsorption de
Chez l'homme, la perfusion intraveineuse continue de PTH a également phosphate. Le tubule proximal a donc considérablement accru
un effet biphasique, mais la phase initiale bicarbonaturique dure sa capacité de sécrétion d'ions H+ sans devenir capable
plusieurs heures. Un rôle propre du phosphate sur l'acidification d'abaisser le pH du fluide tubulaire, qui reste voisin de 6,8.
de l'urine est donc très probable. Dans le tube collecteur, la stimulation de la sécrétion d'ions H+ jointe
à la diminution du débit de bicarbonate délivré explique déjà la
diminution marquée du pH du fluide tubulaire.
Cet abaissement progressif du pH urinaire le long des structures du
E) Hormone antidiurétique et débit urinaire canal collecteur cortical et médullaire lors d'une acidose aiguë explique
l'augmentation de l'acidité titrable sous forme de phosphate
Une perfusion aiguë d'hormone antidiurétique ou de dDAVP à essentiellement, et la formation additionnelle de NH4+ à partir du NH3
un rat en expansion hypotonique du volume extracellulaire, accumulé dans l'interstitium médullaire lors du recyclage dans l'anse de
c'est-à-dire avec une ADH circulante basse et une concentration fixe et Henle.
diminuée d'aldostérone, diminue le débit et le pH urinaires ainsi En effet, 70 % environ du NH4+ formé par le tubule proximal ont quitté,
que l'excrétion de bicarbonate et augmente l'excrétion sous forme de NH3 et/ou de NH4+ l'anse de Henle pour s'accumuler
d'acidité titrable, l'excrétion d'ammonium restant constante. dans la médullaire et réaliser un gradient de concentration entre
Cet effet démontrant que l'ADH inhibe la sécrétion de l'interstitium et le collecteur, ce qui permet une diffusion rapide de NH3,
bicarbonate ou stimule la sécrétion d'ions H+ dans le canal qui est trappe dans le collecteur sous forme de NH4+ du fait du pH
collecteur. urinaire très acide. Cette formation additionnelle de NH4+ dans le
collecteur médullaire représente environ 70 % du NH4+ excrété
F) Diurétiques dans l'urine.
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Physiologie rénale
Charge alcaline
L'administration d'une charge aiguë de 2 mmol/kg de HC03 isotonique
par voie intraveineuse permet de constaté les élément suivant :
Dans le tubule proximal, l'augmentation primitive du pH et du
bicarbonate péritubulaire ainsi que l'expansion des volumes
extracellulaires secondaire à l'apport isotonique de NaHC03 inhibent la
réabsorption de bicarbonate excrétion massive de
bicarbonate
Dans le collecteur cortical, l'élévation du pH et du bicarbonate
péritubulaire sont responsables de l'apparition d'une sécrétion
nette de bicarbonate, venant s'ajouter au bicarbonate qui échappe à
la réabsorption tubulaire proximale.
Dans le collecteur médullaire, l'élévation du pH du fluide tubulaire
qui stimule la sécrétion d'ions H+ par la pompe H+ ATPase explique
l'élévation de la PCO2 urinaire observée dans cette situation.
Enfin, l'élévation du pH du fluide tubulaire dans le collecteur
médullaire explique l'absence de formation d'acidité titrable et la
diminution considérable du piégeage de NH3 sous forme de NH4+.
Enfin, il y’a élimination complète de la charge alcaline en 24h.
N é p h r o l o g i e Equilibre acido-basique 50
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Physiologie rénale
Référence :
[1] - Paillard M. Physiologie rénale et désordres hydroélectrolytiques.
Paris : Hermann, 1992 : 1-305
[2] - François Vrtovsnik ,Gérard Friedlander - Physiologie rénale -
Néphrologie [18-004-A-10] – EMC néphrologie (1996)
[3] - Gougoux, André - Physiologie des reins et des liquides corporels
- © Éditions MultiMondes 2005.
[4] – Jean Marc Bégué – Physiologie rénale – cours de PCEM2 –
Faculté de médecine de Rennes – 2007/2008.
[5] - Dussol B. Équilibre acidobasique. Acidose et alcalose
métaboliques. EMC Néphrologie-Urologie, 18-033-C-10, 2000.
[6] - Jean-Louis Vincent Le manuel de réanimation, soins intensifs et
médecine d’urgence - © Springer Verlag France, Paris, 2005.
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Physiologie rénale
3. Maintien de la calcémie
Excrétion rénale Le maintien d’une calcémie normale dépend des bilans calciques
externe et interne. Le bilan calcique externe est :
des phosphates inorganiques, du calcium et du magnésiume
la différence entre l’absorption digestive nette de calcium
et son excrétion urinaire.
I. Calcium
I. Calcium Le bilan calcique interne est :
A) Bilan calcique la distribution du calcium à l’intérieur de l’organisme entre l’os et le
1. Schéma général liquide extracellulaire.
2. Calcium total et ionisé
3. Maintien de la calcémie De façon extrêmement simplifiée, l'homéostasie phosphocalcique
B) Traitement rénal du calcium concerne le contrôle des taux intra- et extra-cellulaires de trois ions
1. Quantités filtrées, réabsorbées et excrétées (calcium, magnésium et phosphate), par trois hormones calciotropes
2. Sites de réabsorption du calcium (PTH, calcitonine et calcitriol) via trois organes cibles (os,
3. Facteurs influençant la réabsorption et l’excrétion de intestin et rein).
calcium
C) Dosages La PTH est synthétisée et libérée par les cellules parathyroïdiennes
1. Calcium total en réponse à l'hypocalcémie. A l'inverse, l'hypercalcémie inhibe le
2. Calcium ionisé relargage de la PTH, tandis que le calcitriol inhibe sa synthèse. Au
D) Adaptations aux variations d'apport de Ca niveau de l'os, elle augmente la calcémie en accélérant la résorption
E) Déterminants de la concentration plasmatique de Ca osseuse de calcium et de phosphate par les ostéoclastes. Au niveau du
F) Hypo et HyperCalcémie rein, elle stimule la réabsorption tubulaire du calcium, inhibe la
réabsorption tubulaire du phosphore et stimule la 1α-hydroxylase qui
A) Bilan calcique transforme le 25-hydroxycholécalciférol (25-(OH)D3 ou calcidiol) en
1,25-
1. Schéma général dihydroxycholécalciférol (ou 1,25-(OH)2D3 ou calcitriol).
Le calcium corporel total, entre 1,0 et 1,5 kg, représente autour de
2% du poids corporel. L’os contient environ 99% de ce calcium, le Le calcitriol doit être considéré comme une hormone, et non
Calcium des cellules des tissu mou (0,45 mmol/kg d’eau cellulaire), comme une vitamine, qui agit par l'intermédiaire de récepteurs
dont 99% est dans les mitochondries ou dans le réticulum spécifiques de haute affinité sur ses organes cibles (os, intestin,
endoplasmique ; tandis que la quantité totale de calcium dans le parathyroïdes mais aussi lymphocytes et précurseurs
liquide extracellulaire ne constitue que le millième de celle hématopoïétiques) ; La PTH stimule aussi la conversion de 25-
présente dans l’os. L’absorption intestinale nette, soit la quantité hydroxyvitamine D3 en 1,25-dihydroxy-vitamine D3. Au niveau de
absorbée moins le calcium trouvé dans les sécrétions digestives, est la muqueuse intestinale, le calcitriol stimule l'absorption active du
inférieure à 200 mg/j [apport quotidien = 1g/j (25 mmol), l’absorption calcium et du phosphore, tandis qu'au niveau de l'os, l'hormone
intestinale nette ne représente que 20%, (5 mmol/j)]. Les mécanismes stimule la résorption ostéoclastique. Tandis que la PTH participe à la
de formation et de résorption osseuses échangent continuellement le régulation immédiate de la concentration du calcium ionisé dans le
calcium entre l’os et le liquide extracellulaire. Enfin, l’excrétion liquide extracellulaire, la 1,25-dihydroxyvitamine D3 maintient le bilan
urinaire de calcium est normalement égale à son absorption quotidien de calcium.
intestinale nette afin de maintenir un bilan calcique externe neutre. Note : Quand les apports sont très faibles, < 3 mg/kg/j, il existe un
flux passif net de sécrétion dans la lumière digestive ; Pour un apport
2. Calcium total et ionisé de 3 mg/kg/j l’absorption digestive nette devient nulle. Au dessus de
La concentration plasmatique du calcium total est normalement de cette valeur, l’absorption active permet un flux total positif.
10 mg/dL, ou 2,5 mmol (millimollaire), avec un peu plus de la moitié
de ce calcium sous forme libre ou ionisée. Une concentration normale Augmentent l’absorption Diminue l’absorption intestinale
du calcium ionisé est essentielle, entre autres, à la transmission 1,25(OH)2D3 Glucocorticoïdes (inhibiteure de la Vit D)
nerveuse et à la contraction musculaire. Quand la concentration Apport protéique phytate, citrate, cellulose
plasmatique du calcium libre ou ionisé diminue, l’excitabilité accrue hydrates de carbone phosphate (chélateur)
des membranes des cellules nerveuses et musculaires entraîne les
spasmes des muscles squelettiques caractérisant la tétanie La calcitonine, sécrétée par les cellules C de la thyroïde, inhibe la
hypocalcémique. résorption osseuse par un effet direct sur l'ostéoclaste. La calcémie est
le régulateur principal de sa sécrétion qui augmente et diminue
Donc la grandeur régulée est la concentration du plasma du proportionnellement aux variations aiguës de la calcémie. Son effet est
calcium ionisé, qui est maintenue en d’étroites limites (1,14 - 1,32 toutefois beaucoup moins important chez l’humain que chez d’autres
mmol/l). Dans le liquide interstitiel qui est faible en protéines, la espèces animales.
concentration est voisine de celle du calcium ultrafiltrable plasmatique.
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Physiologie rénale
En résumé, l'effet net du calcitriol est d'élever la calcémie et la b) Anse de Henle. La branche ascendante large réabsorbe 20% du
phosphatémie et de réduire la PTH, tandis que l'effet net de la PTH est calcium filtré, et le furosémide inhibe cette réabsorption. Celle-ci se fait
d'élever la calcémie et le calcitriol et de réduire la phosphatémie. surtout de façon passive par la voie paracellulaire et dépend de la
Les 4 déterminants de la production rénale de différence transépithéliale de potentiel positive dans la lumière.
1,25(OH)2D3 sont : l’activité 1α-hydroxylase des cellules tubulaires
proximales du rein, la disponibilité du substrat 25(OH)D, l’âge c) Tubule distal et collecteur. Ces segments du néphron
et la masse néphronique fonctionnelle. réabsorbent 10% du calcium filtré et représentent le site d’action des
hormones régularisant la calcémie. Comme au niveau du tubule
B) Traitement rénal du calcium proximal, des canaux calciques dans la membrane luminale permettent
l’entrée du calcium dans la cellule tubulaire, et une calcium-ATPase
1. Quantités filtrées, réabsorbées et excrétées et un échangeur sodium-calcium permettent sa sortie de la cellule
Parce que 40% du calcium plasmatique total de 10 mg/dL, ou 2,5 tubulaire à travers la membrane basolatérale.
mmol, est lié aux protéines (surtout à l’albumine, mais aussi aux Toutefois, les ajustements physiologiques dans le néphron distal
globulines), seulement 60% demeure filtrable par le glomérule. On filtre déterminent l’excrétion définitive de calcium dans l’urine. La
donc chaque jour environ 10000 mg, ou 250 mmol, de calcium, soit le parathormone, la forme active de la vitamine D et les diurétiques
produit de la concentration de 6 mg/dL du calcium plasmatique non lié thiazidiques augmentent la réabsorption de calcium dans le tubule
aux protéines et de la filtration glomérulaire de 180 L. distal.
Puisque la calciurie est inférieure à 200 mg ou 5 mmol par jour, soit 2
% de la quantité filtrée, le tubule rénal doit réabsorber les 9800 mg ou
245 mmol de calcium restants, soit 98% de la charge filtrée.
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a) Tubule proximal. Surtout dans sa partie contournée, réabsorbe de 3. Facteurs influençant la réabsorption et l’excrétion de
75% à 80% de la charge filtrée. La figure 7 montre que, contrairement phosphate Le tableau suivant montre plusieurs facteurs influençant la
à la réabsorption de sodium et de calcium, la réabsorption de réabsorption tubulaire proximale et l’excrétion urinaire de phosphate.
phosphate est active à travers la membrane luminale contre un gradient Facteurs influençant l’excrétion urinaire de phosphate
électrochimique et passive à travers la membrane basolatérale selon un L’excrétion urinaire de phosphate est:
gradient électrochimique. Augmentée Diminuée
Le cotransport du phosphate avec deux ions sodium à travers la L’expansion du LEC La contraction du LEC
membrane luminale est actif secondairement à l’activité de la Na-K- La PTH L’hormone de croissance
ATPase basolatérale. Ce cotransport est électrogénique pour la forme La charge de PO4 La déplétion en PO4
monovalente H2PO4– ou électroneutre pour la forme divalente HPO4–2. Acidose respiratoire/métabolique Alcalose respiratoire/métabolique
Le transport passif du phosphate à travers la membrane basolatérale Les diurétiques -
suppose une fuite de phosphate, un cotransport sodium-phosphate et
un échangeur phosphate-anions. Le phosphate peut aussi refluer dans a) Filtration glomérulaire
la lumière tubulaire par la voie paracellulaire à travers les espaces La balance glomérulotubulaire entre les quantités de phosphate filtrées
latéraux intercellulaires et les jonctions serrées. et réabsorbées stabilise la phoshaturie lorsque la filtration glomérulaire
varie. Cependant, une hyperphosphatémie apparaît lorsque la filtration
La réabsorption tubulaire de P est caractérisée par l’existence d’une glomérulaire devient inférieure à 30 mL/min, par exemple dans
réabsorption maximum du P (TmPi). Quand la concentration l’insuffisance rénale chronique. L’hypocalcémie qui en résulte entraîne
plasmatique de P augmente, la réabsorption augmente puis atteint une hyperparathyroïdie secondaire qui diminue la réabsorption tubulaire
rapidement une valeur maximale ou TmPi. de phosphate.
Seuil théorique rénal du phosphate : est la valeur de
concentration plasmatique de P à partir de laquelle commence b) Volume du liquide extracellulaire
l’excrétion urinaire. À cause de l’interdépendance de la réabsorption de sodium et de celle
TmPi/DFG : reflète au mieux la capacité de réabsorption tubulaire du phosphate, une expansion du volume du liquide extracellulaire
maximale de phosphate. La valeur plasmatique du P à jeun est très diminue la réabsorption proximale de sodium et de phosphate. Par
proche de la valeur TmPi/DFG , ce qui fait que le rapport TmPi/DFG est contre, une contraction de volume accélère la réabsorption proximale
un facteur majeur de régulation de la concentration plasmatique de P. de ces deux ions. Une expansion de volume augmente donc la
sa valeur normale : 0,77 – 1,45 mmol/l. phosphaturie, tandis qu’une contraction de volume la diminue.
TmPi/DFG détermine la réabsorption tubulaire de P chez un sujet à
jeun, et de manière plus générale, la relation entre l’excrétion urinaire c) Diurétiques
de P rapportée au DFG et la concentration plasmatique. La plupart des diurétiques augmentent l’excrétion urinaire de
Ainsi, le calcul du TmPi/DFG peut être effectué à partir de la phosphate, un effet qui pourrait résulter en partie de l’inhibition de
détermination dans un échantillon de sang et d’urine de la l’anhydrase carbonique par certains diurétiques.
concentration de P et de créat chez un sujet à jeun.
d) Hormones augmentant ou diminuant la phosphaturie
Phosphaturiques. La PTH inhibe la réabsorption surtout proximale
de phosphate et augmente donc son excrétion urinaire. La dopamine, le
glucagon, les glucocorticoïdes et l’administration chronique de 1,25-
dihydroxyvitamine D3 augmentent aussi la phosphaturie.
Le FGF23 est Phosphaturique (le fait que il existe autant d’hormone
phosphaturique est que l’alimentation est extrêmement riche en
phosphate, et donc que le risque principale pour l’organisme est
l’hyperphosphorémie).
Antiphosphaturiques. L’insuline et les hormones thyroïdiennes
augmentent la réabsorption proximale de phosphate. Un effet
semblable de l’hormone de croissance explique l’hyperphosphatémie
observée durant la croissance et avec l’acromégalie.
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Physiologie rénale
C) Adaptations aux variations d'apport de une redistribution des phosphates dans l'organisme, dans les
cellules ou dans l'os, lors de la correction d'une acidocétose diabétique
phosphate
ou une augmentation importante de l'accrétion osseuse.
1. Restriction des apports : La restriction sélective en P est
2. Hyperphosphatémie
exceptionnelle, lors d’expérimentation, l'excrétion urinaire s'adapte très
rapidement devenant quasi-nulle en 24-48h, mais il persiste une perte
Elle est définie par une concentration plasmatique de phosphate
endogène digestive modérée liée aux sécrétions digestives de P qui ne
supérieure à 1,5 mmol/L chez l'adulte à jeun. Chez l'enfant, chez la
sont qu'en partie réabsorbées.
femme enceinte et chez la femme après la ménopause, l'interprétation
Ainsi le bilan se négative modérément en une semaine (la
d'une hyperphosphatémie doit prendre en compte les valeurs
phosphatémie reste constante pendant cette période).
physiologiquement élevées dans ces situations. Sur le plan clinique,
l'hyperphosphatémie est en général bien tolérée. Elle est fréquemment
2. l’Augmentation des apports : ne modifie pas significativement la
associée à une hypocalcémie. Différents mécanismes
phosphatémie, puisque la capacité maximale de réabsorption du P est
physiopathologiques peuvent être à l'origine d'une hyperphosphatémie.
très proche de la valeur normale.
L'insuffisance rénale chronique, dont l'hyperphosphatémie est une
complication majeure, représente la cause la plus fréquente.
D) Déterminants de la concentration plasmatique
La concentration plasmatique du phosphore est fonction des La diminution de la capacité d'excrétion rénale des phosphates peut
entrées de P dans le plasma, être due soit à une diminution de la filtration glomérulaire, soit à une
du DFG ou de la masse néphronique ainsi que augmentation de la réabsorption tubulaire des Pi. Les apports massifs
la capacité de réabsorption tubulaire du P par le néphron ou exogènes de phosphates par voie veineuse ou digestive peuvent être
TmPi/DFG. également à l'origine d'une hyperphosphatémie lorsqu'il existe une
insuffisance rénale ou une augmentation de la capacité de réabsorption
Une déplétion extrarénale en P est responsable d'une diminution tubulaire des phosphates. Enfin, la redistribution des phosphates à
progressive de la concentration plasmatique en même temps que la partir des cellules peut générer une hyperphosphatémie.
phosphaturie devient nulle ; Dans ce cas là la réponse rénale est dite
appropriée à l'hypophosphatémie ou à la déplétion phosphatée. Les principales causes d'hypophosphatémie
Dans le cas d'une diminution primitive de la réabsorption tubulaire de - Hyperparathyroïdie primaire et secondaire
phosphate (tubulopathie proximale), on observe immédiatement une - Hypercalcémie maligne avec ou sans
augmentation de la phosphaturie ; La diminution conséquente de la augmentation de PTH
phosphatémie s'accompagne d'une diminution progressive du P filtré, - Rachitisme hypophosphatémique vitamino-
en même temps que la phosphaturie retourne progressivement à la Augmentation
D-résistant
valeur existant avant la perturbation rénale. dans ce cas, la présence de pertes rénales en
- Tubulopathie proximale héréditaire ou
P dans les urines indique le trouble rénal primitif en montrant une Pi
acquise (Fanconi)
réponse inappropriée à l'hypophosphatémie. - Ostéomalacie tumorale hypophosphatémique
Hypercalciurie idiopathique
Il faut une augmentation considérable des entrées de P dans le plasma Post-transplantation rénale
(x4) pour observer une hyperphosphatémie, ou une diminution
Diminution de Alimentation parentérale inadéquate
importante de la masse néphronique (DFG divisé par 4).
l’apport et de Excès de chélateurs des phosphates
l’absorption Carence en vitamine D
E) Dysphosphorémie intestinale de Pi Malnutrition
Traitement de l’acidocétose diabétique par
1. Hypophosphatémie
insuline sans Pi
Une hypophosphatémie est définie par une concentration plasmatique
Alimentation parentérale sans Pi
inférieure à 0,8 mmol/L. Les conséquences pathologiques dépendent
Alcalose respiratoire aiguë
non seulement de son degré de sévérité et de sa durée, mais Transfert de Pi
Alcoolisme chronique
également d'une éventuelle déplétion phosphatée associée. Les deux
Traitement du rachitisme, d’une ostéomalacie
anomalies cellulaires responsables de la plupart des symptômes sont la
ou après ablation d?un adénome
déplétion intracellulaire d'ATP qui altère les processus métaboliques
parathyroïdien
dans tous les tissus, et le déficit érythrocytaire en 2-3-DPG qui
augmente l'affinité de l'hémoglobine pour l'oxygène et diminue donc la
quantité d'oxygène délivrée aux tissus. Seule l'hypophosphatémie Principales causes d'hyperphosphatémie
chronique sévère (<0,5 mmol/L) peut entraîner une anoxie Diminution de la charge filtrée :
tissulaire, des troubles ostéoarticulaires (troubles de la croissance - insuffisance rénale chronique avancée
Diminution de
chez l'enfant, ostéomalacie chez l'adulte), une myopathie proximale Augmentation de la réabsorption tubulaire :
l’excrétion rénale
chronique, voire une encéphalopathie métabolique. Les principales - physiologique, liée à la croissance et l’IGF-1
des phosphates
causes d'hypophosphatémie sont regroupées dans le tableau suivant. - acromégalie
Trois mécanismes physiopathologiques peuvent être à l'origine d'une - hyperparathyroïdie
hypophosphatémie : Apport et Uniquement iatrogène
absorption
une augmentation des pertes rénales de phosphates, intestinale
pratiquement toujours la conséquence d'une diminution de la excessifs
réabsorption tubulaire. L'hypophosphatémie, associée à une excrétion - acidose
Redistribution des
de phosphates dans les urines, est en général modérée sauf en cas de - métastase osseuse ostéolytique
Pi à partir des
diminution des entrées digestives associée à une carence en vitamine D - chimiothérapie lourde
ou la prise de sels d'alumine; cellules
- rhabdomyolyse aiguë
une diminution de l'absorption digestive des phosphates soit
par défaut d'apport, soit par diminution de l'absorption. La cause
majeure de fuite digestive est représentée par la prise en excès de
chélateur du phosphate utilisé comme antiacide (hydroxyde
d'aluminium et sels calciques);
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Physiologie rénale
A) Bilan en magnésium
1. Schéma général
Il y a, dans tout l’organisme, environ 25 g de magnésium, distribué
d’une façon presque égale entre l’os et les tissus mous. Seulement
1% du magnésium est extracellulaire et 99 % est dans le
liquide intracellulaire, où il représente le cation le plus abondant,
après le potassium. L’absorption intestinale nette de 100 mg/j est la
quantité ingérée moins celle retrouvée dans les sécrétions digestives.
Puisqu’on ingère chaque jour 300 mg de magnésium, on en excrète
200 mg dans les selles. Il y a échange continuel de magnésium entre
l’os et les tissus mous et le liquide extracellulaire. L’excrétion urinaire
de magnésium est égale à son absorption afin de maintenir un
bilan en magnésium neutre.
B) Traitement rénal du magnésium Magnesium (Mg) reabsorption in the cortical thick ascending limb
(cTAL) of the loop of Henle. Most Mg reabsorption within the nephron
1. Quantités filtrées, réabsorbées et excrétées occurs in the cTAL owing primarily to voltage-dependent Mg flux
La concentration plasmatique normale de magnésium est d’environ 2 through the intercellular tight junction. Transcellular Mg movement
mg/dL, ou 0,8 mmol, et 30% de celui-ci est lié aux protéines occurs only in response to cellular metabolic needs. The sequence of
plasmatiques (surtout à l’albumine). events necessary to generate the lumen-positive electrochemical
On filtre chaque jour approximativement 2 500 mg, ou 100 mmol de gradient that drives Mg reabsorption is as follows:
magnésium, c’est-à-dire le produit d’une concentration de 14 mg/L du 1) A basolateral sodium-potassium-adenosine triphosphatase
magnésium plasmatique non lié aux protéines par 180 L de filtrat (Na+-K+-ATPase) decreases intracellular sodium, generating an
glomérulaire. On excrète dans l’urine environ 100 mg, ou 4% du inside-negative electrical potential difference; 2) Intracellular K is
magnésium filtré, le tubule rénal réabsorbant les 96 % restants. extruded by an electroneutral K-Cl (chloride) cotransporter; 3) Cl
is extruded by way of conductive pathways in the basolateral
2. Sites de réabsorption du magnésium membrane;
4) The apical-luminal Na-2Cl-K (furosemide-sensitive) cotransport
a) Tubule proximal. Puisque le tubule contourné proximal ne mechanism is driven by the inside-negative potential difference and
réabsorbe que 30% ou moins du magnésium filtré, sa concentration decrease in intracellular Na; 5) Potassium is recycled back into
augmente progressivement dans le liquide tubulaire proximal. the lumen by way of an apical K conductive channel;
6) Passage of approximately 2 Na molecules for every Cl molecule
b) Anse de Henle. La branche ascendante large de l’anse de Henle is allowed by the paracellular pathway (intercellular tight junction),
réabsorbe passivement par la voie paracellulaire 60% du magnésium which is cation permselective; 7) Mg reabsorption occurs
filtré. Cette réabsorption dépend de la différence de potentiel passively, by way of intercellular channels, as it moves down its
transépithéliale positive dans la lumière. La PTH et une déplétion en electrical gradient
magnésium accélèrent cette réabsorption, mais le furosémide, [1,2,6,7]. (Adapted from de Rouffignac and Quamme)
l’hypermagnésémie et l’hypercalcémie la diminuent.
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Physiologie rénale
3. Facteurs influençant la réabsorption et l’excrétion de Le dosage du Mg urinaire permet d'identifier l'origine rénale ou non
magnésium d'une carence. Une excrétion journalière < 0,5 mmol, et une rétention
Le tableau suivant présente de nombreux facteurs influençant la du Mg au cours des tests de charge en Mg sont observées au cours des
réabsorption tubulaire et l’excrétion urinaire de magnésium. carences d'apport. Une excrétion urinaire augmentée associée à une
hypomagnésémie s'observe au cours des fuites rénales de Mg.
L’excrétion urinaire de phosphate est: Le Mg urinaire a également une utilité dans le cadre de la prévention de
Augmentée Diminuée la lithiase rénale. Le Mg en effet inhibe la nucléation des cristaux de
L’expansion du LEC La contraction du LEC phosphate de calcium, et réduit l'excrétion urinaire des oxalates,
La PTH L’hormone de croissance éléments déterminants dans la formation de cristaux d'oxalate de Ca.
HyperMg HypoMg
L’acidose respiratoire/métabolique L’alcalose Mg total:sérum Mg
Mg urinaire Mg++
respiratoire/métabolique ou plasma érythrocytaire
Les diurétiques - Enfant adulte 0,75 1,65 à 2,50 3,30 à 7,40 0,43 à 0,59
à 0,96 mmol/L mmol/L mmol/24h mmol/L
a) Filtration glomérulaire (18 à 22 mg/L) (40 à 60 mg/L) (80 à 180 (Mg++ =
La balance glomérulotubulaire entre les quantités de magnésium filtrées mg/24 h) 60-80 % Mg
et réabsorbées stabilise son excrétion urinaire malgré les changements total)
de la filtration glomérulaire.
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Physiologie rénale
N é p h r o l o g i e Régulation rénale de la TA 60
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N é p h r o l o g i e Régulation rénale de la TA 61
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N é p h r o l o g i e Régulation rénale de la TA 62
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N é p h r o l o g i e Régulation rénale de la TA 63
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Physiologie rénale
Mécanismes expliquant l’effet natriurétique de l’ANP La stimulation des nerfs ascendants par une montée de PA provoque
une action des effecteurs (coeur et vaisseaus) donc une inhibition Σ,
1. Rénales: responsable de la vasodilatation et une stimulation pΣ qui ralentit le
D’abord, l’ANP augmente considérablement la pression coeur. Donc Qc et RPT baisse ce qui corrige la montée de PA. C’est bien
hydrostatique dans les capillaires glomérulaires, la filtration sûr l’inverse l’inverse en cas de baisse de PA.
glomérulaire et la fraction de filtration. La régulation nerveuse réflexe de PA est FONDAMENTALE lors
Cet effet résulte surtout d’une résistance diminuée par vasodilatation des changements rapides de position (horizontale/verticale).
des artérioles afférentes glomérulaires et, à un degré moindre,
d’une résistance accrue par vasoconstriction des artérioles Une baisse de TA (désactivation) diminue le tonus inhibiteur ; avec
efférentes. L’ANP augmente l’excrétion urinaire de sodium, en renforcement du tonus sympathique et réduction du tonus vagal.
agissant surtout au niveau du tubule collecteur médullaire interne, où il Vasoconstriction et tachycardie contribuent à élever la PA initiale vers
inhibe la réabsorption passive de sodium par le canal sodique son niveau initial. Le même principe s’applique au système à basse
sensible à l’amiloride et présent dans la membrane luminale. pression veineuse mais implique moins directement la fréquence
Au contraire, une action réduite de l’ANP semble jouer un rôle cardiaque. Le system sympathique crée une vasoconstriction
important dans la rétention de sodium observée dans la cirrhose splanchnique, il créé une augmentation du retour veineux au coeur et
hépatique et dans le syndrome néphrotique. L’ANP inhibe la de ce fait, une augmentation de la précharge ventriculaire qui favorise
sécrétion d’aldostérone en agissant directement sur les cellules de la l’augmentation du DC.
zone glomérulée des glandes surrénales et en bloquant la sécrétion Ce sont les modifications de PA qui mettent en jeu les
de rénine par l’appareil juxtaglomérulaire. mécanismes chargés de leur régulation. C’est une régulation
réflexe, les effets sont obtenus en quelques secondes, mais DURENT
2. Cardiovasculaires : PEU. Si PA reste élevée 48 h malgré l’intervention de tous les
La baisse du volume plasmatique et du débit cardiaque produit autres mécanismes de régulation, les récepteurs diminuent
l’hypotension, un effet qui pourrait résulter en partie d’une progressivement la fréquence de leurs décharges pour revenir
transsudation accrue du liquide plasmatique dans le compartiment à la fréquence de décharge correspondant à une PA normale ;
interstitiel. La vasodilatation et une résistance vasculaire périphérique le baroréflexe change sa valeur de consigne et ce niveau de PA
diminuée pourraient aussi jouer un rôle. pourtant élevé dans l’absolu, est considéré le nouveau niveau de base à
maintenir. Il ne faut pas compter sur le baroréflexe pour normaliser PA
3. Autres: chez un hypertendu dont l’HTA résulte habituellement de
L’ANP inhibe la sécrétion de rénine et d’aldostérone et donc la l’augmentation de la
rétention de sodium par l’intermédiaire du système RAA. résistance des petites artères. C’est vrai aussi en cas de PA
L’ANP inhibe la sécrétion de vasopressine, le mécanisme de la durablement basse (séjour prolongé en microgravité).
soif et la rétention d’eau qui résulte de leur stimulation. Si on supprime le baroréflexe, non seulement on aura des malaises au
L’ANP inhibe aussi le tonus sympathique et la libération de lever (hypotension orthostatique), mais la régulation de PA sera
catécholamines. beaucoup moins précise (moins d’écrétage des variations, oscillations
Les peptides natriurétiques pourraient s’avérer utiles dans le traitement fortes de PAm) comme évident sur ce schéma expérimental (chien).
de l’insuffisance cardiaque, de l’oedème et de l’hypertension artérielle.
B) Éléments régulateurs à moyen terme
X. Régulation de la pression artérielle
(PA) 1. Échanges liquidiens avec le secteur interstitiel.
Il est possible de stocker du liquide dans le secteur interstitiel
Il existe nécessairement une régulation de PA : s’il n’existait que en cas d’augmentation de la pression de perfusion capillaire ou à
des régulations locales liées au métabolisme de chaque territoire, il ne l’inverse de faire passer du liquide à ce secteur vers le sang pour
pourrait y avoir stabilité des conditions hémodynamiques. augmenter la volémie, ceci pour des adaptations transitoires.
En insuffisance cardiaque chronique (pression veineuse augmentée de
Cette régulation est surtout neurohormonale sur le court terme. façon durable) se forment des oedèmes (cf. circulation capillaire) alors
À moyen terme l’organisme essaie d’adapter au mieux contenant (rôle qu’insuffisance cardiaque suraigüe, Qc s’effondrant, la perfusion est
FONDAMENTAL de la vasomotricité veineuse) et contenu presque interrompue, on ne verra pas d’oedèmes.
(échanges de liquide entre capillaire et secteur interstitiel). En cas d’hypovolémie aigüe (hémorragie) ou chronique, l’organisme
Réguler à long terme PA, c’est réguler la volémie, c’est-à-dire puise dans le secteur interstitiel pour maintenir PA donc la perfusion de
adapter les apports de liquide (soif) par rapport aux pertes contrôlées l’organisme
(diurèse) ou non (vomissement, diarrhées, pertes thermiques).
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Physiologie rénale
Référence :
[1] - Gougoux, André - Physiologie des reins et des liquides corporels
- © Éditions MultiMondes 2005.
[2] - Dr Philippe Mialon - COURS DE PHYSIOLOGIE
CARDIOVASCULAIRE - DCEM I - FACULTÉ DE MÉDECINE DE
BREST - Mise à jour 2004-2005
[3] - Michel Beaufils - Hypertension artérielle essentielle - EMC de
Néphrologie [18-045-A-10] (1997)
Notes :
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Physiologie rénale
Avec une glycémie normale de 100 mg/dL, ou de 1 mg/mL, on filtre Deux tiers du glucose utilisé par le rein sont totalement oxydés en CO2 ;
chaque minute environ 125 mg de glucose, soit le produit de la le tiers restant, utilisé par la glycolyse anaérobie de la médullaire, est
concentration plasmatique de 1 mg/mL et du volume de 125 mL de transformé en lactate qui suit le cycle de Cori et reforme du glucose
filtrat glomérulaire. Cependant, la charge filtrée ne représente alors dans le foie et le cortex rénal. Une très faible part du glucose oxydé suit
que le tiers de la capacité maximale de réabsorption du la voie des hexose-phosphates, nécessaire à la synthèse d'acides gras
glucose par le tubule rénal. et d'acides nucléiques. Les réserves rénales de glycogène sont
très faibles et la production rénale de glucose reflète la balance
B) Réabsorption entre la consommation rénale et la néoglucogenèse, assurée par les
cellules tubulaires proximales à partir du lactate et du pyruvate, de l'α-
La réabsorption de glucose à travers la cellule tubulaire proximale cétoglutarate et de la glutamine. L'importance physiologique de cette
implique quatre protéines différentes de transport membranaire: production rénale de glucose est réduite et ne représente que 12 à 25
deux dépendantes du sodium dans la membrane luminale et % de la production totale de glucose après un jeûne bref mais elle
deux indépendantes du sodium dans la membrane basolatérale. augmente en cas de jeûne prolongé ou lorsque la néoglucogenèse
À travers la membrane luminale, la réabsorption de glucose contre hépatique est diminuée. Elle est inhibée par l'insuline.
un gradient de concentration est active secondairement à l’activité de la
Na-K-ATPase dans la membrane basolatérale et dépend du gradient
électrochimique pour le sodium à travers cette membrane. La II. Acides aminés
réabsorption proximale de glucose à travers la membrane
luminale est électrogénique et implique deux cotransporteurs A) Filtration
sodium/glucose inhibés par la phlorizine, le SGLT2, qui réabsorbe la
majorité du glucose dans le tubule contourné proximal, et le SGLT1, La barrière glomérulaire filtre librement les petites molécules que sont
qui le réabsorbe contre un grand gradient de concentration dans la les divers acides aminés. En fait, les reins filtrent chaque jour 450 mmol
partie droite du tubule proximal. d’acides aminés.
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B) Réabsorption Les acides aminés sont alors réabsorbés dans le liquide péritubulaire à
travers la membrane basolatérale. Puisque plusieurs hormones
Les acides aminés présents dans la lumière tubulaire viennent de leur protéiques, comme la PTH, sont filtrées par les glomérules et
filtration par le glomérule ou de l’hydrolyse d’oligopeptides par les catabolisées dans les cellules tubulaires, la diminution du nombre
peptidases de la bordure en brosse. La réabsorption active des de néphrons observée dans l’insuffisance rénale chronique
acides aminés contre un gradient de concentration se fait par compromet le catabolisme de ces hormones et augmente leur
cotransport avec le sodium à travers la membrane luminale et demi-vie et leur concentration plasmatique.
dépend, comme le glucose, du gradient électrochimique pour le sodium Cependant, le système endocyto-lysosomal ne peut réabsorber qu’une
à travers cette membrane. Un autre transporteur leur permet ensuite quantité limitée de protéines. Une élévation de la quantité filtrée par les
de traverser la membrane basolatérale par diffusion facilitée selon un glomérules entraîne donc une protéinurie massive. Ainsi, si une
gradient favorable de concentration. Cette réabsorption, limitée par maladie glomérulaire permet le passage de seulement 1% de l’albumine
un Tm, est presque complète ; elle se fait surtout dans le tubule plasmatique (400 mg/L), la filtration quotidienne de 72 g d’albumine
proximal et met en jeu divers systèmes stéréospécifiques, comme dépasse de beaucoup la capacité de réabsorption du tubule proximal.
ceux des acides aminés neutres ou monocarboxyliques (L-alanine, L-
glutamine), des acides aminés cationiques ou diaminés (L-arginine, 3. Excrétion.
L-lysine) et des acides aminés anioniques ou dicarboxyliques (L- De plus, les cellules tubulaires de la branche ascendante large de l’anse
aspartate, L-glutamate). de Henle synthétisent et sécrètent de petites quantités de la
mucoprotéine de Tamm-Horsfall excrétée dans l’urine. Toutefois,
chez le sujet normal, la quantité totale de protéines excrétées dans
C) Excrétion
l’urine de 24 heures ne doit pas dépasser 150 mg. Cette protéinurie
physiologique comprend la mucoprotéine de Tamm-Horsfall, les petites
Normalement, il n’y a que de très petites quantités d’acides aminés
protéines à faible poids moléculaire et les quantités minimes d’albumine
excrétés dans l’urine. Toutefois, dans la cystinurie, on observe
plasmatique filtrée qui ont échappé à la réabsorption tubulaire.
l’excrétion urinaire de cystine et de trois acides aminés cationiques :
l’ornithine, la lysine et l’arginine. Lorsque diverses substances
endogènes ou exogènes empoisonnent les cellules tubulaires IV. Urée
proximales dans le syndrome de Fanconi, il y a perte anormale
dans l’urine de quatre substances cotransportées avec le sodium et L’urée est le principal produit de déchet dérivé du catabolisme des
dont la réabsorption est diminuée, soit le glucose, les acides aminés, le protéines. L’urée est synthétisée par le foie à partir du CO2 et de
phosphate et le bicarbonate (échange sodium/hydrogène). l’ammoniac, et son excrétion est rénale. L’urée constitue environ la
moitié de toutes les particules ou osmoles excrétées dans
III. Peptides et protéines l’urine et représente de 90% à 95% de l’excrétion totale d’azote.
La production hépatique et l’excrétion rénale d’urée varient d’une façon
proportionnelle avec l’ingestion de protéines.
A) Peptides
Une partie très importante de l'ammoniac issu de la désamination des
Deux mécanismes différents permettent aux peptides filtrés de acides aminés est combinée avec des radicaux carbonés pour former
disparaître de la lumière tubulaire. D’abord, plusieurs d’entre eux, par l'urée. Les réactions conduisant à la formation de l'urée constituent la
exemple le glutathione, l’angiotensine II et la bradykinine, sont voie métabolique dite de l'uréogénèse, exclusivement hépatique.
hydrolysés dans la lumière tubulaire par les diverses peptidases L'urée n'est pas dégradée dans les tissus de l'organisme, elle est
localisées dans la bordure en brosse des cellules tubulaires proximales. l'élément terminal du catabolisme protéique, permettant l'élimination
Les acides aminés libres produits par l’hydrolyse sont alors réabsorbés d'un CO2 et de deux NH3 dans sa formule simple : OC(NH2)2.
avec ceux qui ont été filtrés par les glomérules. De plus, certains
dipeptides et tripeptides filtrés résistent aux enzymes de la bordure
en brosse, mais peuvent être réabsorbés tels quels en étant A) Filtration
cotransportés avec l’ion hydrogène par deux transporteurs dans la
membrane luminale des cellules tubulaires proximales. Le glomérule filtre librement la petite molécule qu’est l’urée
B) Protéines B) Réabsorption
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Physiologie rénale
A) Filtration
Les glomérules filtrent librement les anions et les cations organiques
hydrophiles parce qu’ils ne sont pas liés aux protéines
plasmatiques. Leur liaison aux protéines plasmatiques peut toutefois
diminuer considérablement la filtration des anions et des cations
organiques lipophiles et hydrophobes.
B) Réabsorption
La réabsorption des anions et des cations organiques peut être active
par l’intermédiaire d’un transporteur ou passive par simple diffusion. Un
faible débit urinaire augmente leur concentration luminale et
donc leur réabsorption passive, tandis qu’un débit urinaire
augmenté a l’effet contraire.
Certains acides ou bases organiques sont réabsorbés passivement par
diffusion non ionique. Un pH urinaire acide favorise la
réabsorption des acides faibles, tandis qu’un pH urinaire alcalin
accélère celle des bases faibles. En effet, la membrane cellulaire
lipidique est beaucoup plus perméable à leur forme non ionisée qu’à
leur forme ionisée, non liposoluble et donc non facilementdiffusible à
travers une membrane lipidique.
C) Sécrétion
Recirculation of urea absorbed from the medullary collecting
duct into the interstitial fluid. This urea diffuses into the thin loop Le tubule proximal, surtout le segment S2, sécrète activement les
of Henle, and then passes through the distal tubules, and finally anions et les cations organiques par l’intermédiaire de
passes back into the collecting duct. The recirculation of urea helps to plusieurs protéines membranaires, souvent des échangeurs, les
trap urea in the renal medulla and contributes to the hyperosmolarity transporteurs des anions organiques et ceux des cations organiques
of the renal medulla. The heavy dark lines, from the thick ascending dans les membranes luminales et basolatérales des cellules tubulaires.
loop of Henle to the medullary collecting ducts, indicate that these Cette sécrétion tubulaire et l’excrétion urinaire protègent l’organisme
segments are not very permeable to urea. (Numerical values are in contre l’accumulation potentiellement toxique de composés endogènes
milliosmoles per liter of urea during antidiuresis, when large amounts ou de substances étrangères à l’organisme, comme les médicaments.
of antidiuretic hormone are present. Percentages of the filtered load Les anions et les cations organiques peuvent toutefois inhiber
of urea that remain in the tubules are indicated in the boxes.) de façon concurrente le transport des autres substances dans
leur catégorie.
D) Excrétion 1. Anions organiques
Les acides organiques faibles circulent surtout sous la forme d’anions,
La clairance de l’urée ne représente que de 50% à 60% de la filtration puisque leur pKa est habituellement beaucoup plus bas que le pH
glomérulaire, puisque le tubule rénal réabsorbe de 40 % à 50 % de sanguin de 7,4.
l’urée filtrée. La synthèse hépatique de l’urée et son excrétion
urinaire sont directement proportionnelles à la quantité de a) Les anions organiques endogènes sécrétés comprennent
protéines ingérées et catabolisées. une grande variété de substances:
Une chute du taux d'urée sanguine au dessous de 2 mmol/1 chez – des substrats métaboliques tels que le lactate, les acides gras et les
l'adulte avec une chute du taux de l'urée urinaire s'observe au stade corps cétoniques (acétoacétate et bêta-hydroxybutyrate);
terminal des grandes insuffisances hépatiques, témoignant d'une – des intermédiaires métaboliques du cycle des acides tricarboxyliques
déchéance profonde et irréversible de la fonction uréogénique du foie, (citrate, alphacétoglutarate, malate) et de celui des acides gras ;
en même temps que s'installent l'hyperammoniémie et le coma – des produits de déchets comme l’urate;
hépatique. – les sels biliaires cholate, déoxycholate, chénodéoxycholate,
glycocholate et taurocholate (normalement excrétés par le foie, mais
Beaucoup plus fréquent est le syndrome de rétention azotée qui associe qui peuvent l’être par les reins s’il y a insuffisance hépatique
une hyperazotémie à des taux d'urée variables, dans le cadre des importante) ;
insuffisances rénales aiguës et chroniques. – les nucléotides AMP cyclique et GMP cyclique;
– des métabolites des hormones tels que les glucuronides
Dans les azotémies, que l'on appelle à tort « extrarénales », des d’aldostérone, d’oestradiol, d’oestriol et d’oestrone ;
étiologies multiples peuvent intervenir : – l’oxalate ;
Simple oligurie, exagération de l'uréogénèse lors des grands – les prostaglandines ;
catabolismes, hyperazotémie par manque de sel, obstacle mécanique – des vitamines comme l’ascorbate, le folate et le pantothénate.
sur les voies excrétrices, régime hyperprotidique.
b) Parmi les anions organiques exogènes sécrétés, il faut d’abord
V. Anions et des cations organiques mentionner l’acide para-amino hippurique, ou PAH, qui est le plus
fréquemment étudié. Son taux de sécrétion maximale, ou TmPAH,
Les anions et cations organiques sont endogènes, lorsqu’ils sont autour de 80 mg/min limite sa sécrétion active et proximale, surtout
produits par le métabolisme, ou exogènes, s’ils viennent de l’extérieur dans le segment S2. Cette sécrétion requiert un échangeur
de l’organisme, par exemple de nombreux médicaments. Parce que PAH/alphacétoglutarate dans la membrane basolatérale et un
plusieurs de ces substances sont toxiques, elles doivent être éliminées échangeur PAH/anion dans la membrane luminale. Le tubule proximal
aussi rapidement que possible de l’organisme, par les reins, si elles sécrète aussi le rouge phénol, le diodrast, les colorants radioopaques et
sont hydrosolubles, et par le foie, si elles sont liposolubles. La le phénolsulfonephthaléine (PSP).
clairance des anions et des cations organiques permet de connaître leur
traitement rénal. Si la clairance est inférieure à la filtration glomérulaire,
il y a réabsorption tubulaire nette, d’urate par exemple.
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Physiologie rénale
Le tubule proximal sécrète aussi plusieurs médicaments hydrosolubles: L'allantoïne est présente, à très faible taux, dans nos urines mais elle
– des antibiotiques comme la pénicilline et certaines céphalosporines ; n'est que le résultat de l'action uricasique de la flore bactérienne
– des diurétiques tels que l’acétazolamide, le chlorothiazide et intestinale.
l’hydrochlorothiazide, le furosémide, le bumétanide et l’acide
éthacrynique; Durant l’insuffisance rénale chronique, l’uricolyse intestinale et la
– des anti-inflammatoires non stéroïdiens comme les salicylates, la fraction de l’acide urique éliminée par le tube digestif
phénylbutazone et l’indométhacine; augmentent et contribuent à maintenir l’uricémie normale malgré la
– des uricosuriques tels que le probénécide. On utilisa d’abord le baisse importante de l’uricosurie.
probénécide pour inhiber de façon concurrente la sécrétion tubulaire de
pénicilline et empêcher son excrétion urinaire, quand ce médicament b) Filtration
était extrêmement coûteux, au début des années 1940. Les glomérules filtrent librement cet anion organique, puisque les
protéines plasmatiques n’en lient que des quantités minimes.
c) Réabsorption
Un échangeur anionique dans la membrane luminale réabsorbe
activement la majorité de l’urate filtré, surtout au début du tubule
contourné proximal dans le segment S1.
Les uricosuriques, comme le probénécide, inhibent la réabsorption
d’urate et augmentent son excrétion urinaire. L’expansion de volume du
liquide extracellulaire réduit la réabsorption proximale de sodium et
d’urate, tandis que la contraction de volume, produite ou non par les
diurétiques, accélère cette réabsorption.
d) Sécrétion
Le transport bidirectionnel de l’urate comprend sa sécrétion
active dans le tubule proximal, surtout dans le segment S2.
Plusieurs substances inhibent la sécrétion tubulaire d’urate. D’abord,
elle est inhibée par le lactate, dont la concentration plasmatique est
augmentée par le métabolisme de l’éthanol. Les corps cétoniques
The secretion of organic anions (e.g. PAH) into the lumen of the acétoacétate et bêta-hydroxybutyrate inhibent également la sécrétion
proximal tubule. PAH crosses the basolateral membrane in exchange d’urate, ce qui explique l’hyperuricémie observée durant le jeûne.
for di-and tricarboxylate anions (here represented as (XCOO-)3) and is Plusieurs diurétiques qui sont des anions organiques inhibent de façon
secreted into the lumen down its chemical gradient in exchange for concurrente la sécrétion d’urate et son excrétion urinaire. Enfin, l’acide
another organic anion such as urate. The di- and tricarboxylates are pyrazinoïque, un métabolite de la pyrazinamide, abolit presque
reabsorbed into the cell via a sodium-dependent symporter. complètement la sécrétion d’urate et son excrétion urinaire.
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Physiologie rénale
3. Cations organiques
Les reins éliminent, par le mécanisme de sécrétion des bases
organiques, plusieurs amines transportant une charge positive nette à
un pH physiologique. Après la captation du cation organique à travers la
membrane basolatérale, cette sécrétion se fait par l’intermédiaire
de diverses protéines membranaires, dont un échangeur
électroneutre proton-cation organique dans la membrane
luminale.
Référence :
[1] - Gougoux, André - Physiologie des reins et des liquides corporels
- © Éditions MultiMondes 2005.
[2] - François Vrtovsnik ,Gérard Friedlander - Physiologie rénale -
Néphrologie [18-004-A-10] – EMC néphrologie (1996)
[3] - Pierre Valdiguié - Biochimie clinique 2e édition – edition
médicale internationale – Nov 2000.
Notes :
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Physiologie rénale
I. Érythropoïétine
A) Description du système
La production de cette glycoprotéine par les fibroblastes péri-
tubulaires dans le cortex rénal est stimulée par l’hypoxie (ressentie
par une hémoprotéine « sensor ».) tissulaire lorsque la disponibilité
de l’oxygène diminue au niveau du tissu péritubulaire. Les
androgènes et certaines pathologies, telles que les kystes rénaux,
l’hydronéphrose et l’hypernéphrome, stimulent aussi la production
d’érythropoïétine.
L’érythropoïétine est une hormone parce qu’elle est produite surtout au
niveau des reins (Moins de 10 % de l'érythropoïétine circulante
est produit dans le foie par certains hépatocytes et par certaine cellules
interstitielles, également d'origine fibroblastique), des organes éloignés
de ses cellules cibles dans la moelle osseuse.
L’hypoxie initialement stimule la synthèse de mRNA de l’érythropoïétine Schéma : Erythropoïétine et anémie dans l’insuffisance rénale
dans les cellules du cortex profond mais lorsque l’hypoxie progresse, les
cellules de zones plus superficielles sont recrutées et se mettent aussi à D) Anémie
produire de l’érythropoïétine. Cette distribution témoigne d’une
hypoxie plus avancée car il existe un gradient de pO2 depuis le 1. Facteurs d’anémie lors de l’I.R.C
cortex vers la médullaire interne qui n’est vascularisée que par les L’anémie de type normocytaire normochrome est extrêmement
vasa recta. fréquente lors de l’insuffisance rénale. Le taux d’hémoglobine
diminue progressivement avec la réduction de la fonction
B) Actions physiologiques
rénale mais une anémie inférieure à 7-8 g/dl est exceptionnellement
L’érythropoïétine est une hormone absolument essentielle à rencontrée. Le principal mécanisme de cette anémie arégénérative est
l’érythropoïèse, c’està-dire la production des globules rouges par la une diminution de la synthèse rénale d’érythropoïétine (EPO).
moelle osseuse. Elle stimule cette production en accélérant surtout les Cependant d’autres facteurs peuvent contribuer à l’anémie, comme
dernières étapes de la différenciation et de la maturation des globules par exemple une réduction de la survie des érythrocytes. La
rouges ; L'érythropoïétine contrôle la production des globules ferritine sérique doit être mesurée régulièrement pour évaluer les
rouges en prévenant l'apoptose spontanée des précurseurs stocks martiaux de l’organisme mais celle-ci peut être faussement
médullaires et en induisant la prolifération et la maturation érythroïde. élevée en cas d’inflammation.
L’érythropoïétine peut provoquer ou aggraver l’hypertension artérielle L’anémie de l’insuffisance rénale est habituellement assez facilement
par l’augmentation de la résistance vasculaire périphérique corrigée par l’EPO recombinante. La correction de l’anémie par l’EPO
résultant de la viscosité sanguine accrue et de la perte de la chez des patients urémiques a permis rétrospectivement
vasodilatation hypoxique. Cette vasoconstriction pourrait résulter d’attribuer à l’anémie de nombreux symptômes liés auparavant à
d’une production d’endothélines accélérée. tort à l’urémie. L’anémie même modérée, survenant au cours de
l’insuffisance rénale chronique prédialytique est un facteur majeur
C) Erythropoïétine et insuffisance rénale favorisant la survenue de modifications structurales des
chronique artères et du coeur (hypertrophie vasculaire et hypertrophie
ventriculaire gauche). Ces anomalies vasculaires et cardiaques ont un
Les maladies rénales chroniques sont souvent responsables de impact majeur sur la morbidité-mortalité de ces patients avant et
modifications de l’interstitium si bien que les cellules de type 1 pendant la dialyse.
produisant l’érythropoïétine deviennent plus myofibrobastoïdes
avec un potentiel moindre pour la production 2. Traitements de l’anémie de l’I.R.C
d’érythropoïétine. Un certain nombre de ces cellules produisant Il est recommandé de traiter systématiquement l’anémie de l’insuffisant
l’érythropoïétine peuvent être détruites par la maladie rénale mais rénal chronique pour obtenir un taux d’hémoglobine cible entre 11
l’anomalie principale est fonctionnelle avec l’incapacité de ces cellules à et 12 g/dl. L’EPO est administrée à un rythme variable 2 fois par
produire suffisamment d’érythropoïétine en réponse à l’anémie. Une semaine à 1 fois par mois en fonction de la durée de vie de
exception est la polykystose rénale où la production d’érythropoïétine l’érythropoïétine utilisée (Aranesp®, Eprex®, Neorecormon®). Le taux
est souvent préservée voire augmentée en raison de la production d’hémoglobine doit être surveillé régulièrement au moins.
autonome d’érythropoïétine par les cellules bordant les parois
kystiques.