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REPUBLIQUE TOGOLAISE

Travail- Liberté -Patrie

Faculté des Sciences de la Santé

SEMIOLOGIE RENALE
Introduction à la néphrologie
MS1-MS2

Année Scolaire : 2019-2020


Sommaire
RAPPELS D’ANATOMIE ................................................................................................. 2
HISTOLOGIE OU STRUCTURE MICROSCOPIQUE .................................................... 4
RAPPELS DE PHYSIOLOGIE .......................................................................................... 7
CLASSIFICATION DES NEPHROPATHIES .................................................................. 8
DONNEES CLINIQUES .................................................................................................... 8
INTERROGATOIRE ........................................................................................................ 10
EXAMEN PHYSIQUE ..................................................................................................... 11
LES DOULEURS EN NEPHROLOGIE .......................................................................... 15
LES TROUBLES DE LA MICTION ............................................................................... 17
ANOMALIES PORTANT SUR L’ASPECT DES URINES ........................................... 18
LES TROUBLES DE L’HYDRATATION ...................................................................... 20
LA PROTEINURIE .......................................................................................................... 22
ETUDES DU SEDIMENT URINAIRE OU CULOT URINAIRE .................................. 24
LES GRANDS SYNDROMES EN NEPHROLOGIE .............................................. 28
RAPPELS D’ANATOMIE
1. Situation anatomique des reins
Les reins sont très haut situés de part et d’autre de la colonne vertébrale (paravertébraux), de
D12 à L3, au niveau de la partie haute de l’espace rétropéritonéal. Le pôle supérieur est barré
par la 12è côte. Le rein D et plus bas que le G. (hauteur : 3 vertèbres et demie). Les bords sont
réguliers. Une capsule fibreuse entoure chaque rein.
Forme : Le rein a la forme d’un haricot. La partie concave constitue le hile qui sert de passage
au bassinet qui recueille les urines excrétées et aux formations qui constituent le pédicule rénal :
artère, veines, lymphatiques et nerfs.
Artère rénale : En général unique, elle se divise en 2 branches : Artère rénale antérieure et
postérieure. Quelquefois, il existe une artère polaire inférieure.
La coupe sagittale du rein montre 2 zones tranchées :
- La Corticale : De couleur foncée, 1,2 cm d’épaisseur où les colonnes de Bertin sont
retrouvées entre les pyramides de Malpighi.
- La Médullaire : Beaucoup plus claire, elle est divisée en deux zones les médullaires interne
et externe. La médullaire externe aussi en bande externe et interne. On y trouve environ 10
pyramides striées à base externe, à sommet interne souvent coiffées par la papille qui est criblée
d’orifices. C’est à ce niveau que se rejoignent le parenchyme proprement dit et les calices qui
se réunissent pour former le bassinet.
2. Structure macroscopique
Poids : 150 g
Longueur : 12 à 14 cm
Largeur : 07 cm
Epaisseur : 03 cm
Epaisseur du cortex : 01 cm
Nombre de pyramides : 08 à 10
Nombre moyen de groupes caliciels : 3
Nombre de glomérules : 106 à 126
Coupe transversale du Rein
HISTOLOGIE OU STRUCTURE MICROSCOPIQUE

L’unité fonctionnelle du rein est le néphron, qui est composé du glomérule, du tube contourné
proximal, de l’anse de Henlé, du tube contourné distal qui se termine par le tube collecteur. Les
néphrons sont séparés par le tissu interstitiel. Le néphron détruit ne régénère pas.
1. Le glomérule
Encore appelé le corpuscule rénal, c’est la structure de filtration. Les glomérules sont presque
tous (90%) situés dans la corticale. Un glomérule comporte un peloton vasculaire en contact
étroit avec la lumière urinaire.
- Le peloton vasculaire est un réseau de capillaires artériels formés par la division de
l’artériole afférente. Elle forme à la sortie une nouvelle artère, l’artériole efférente. La
circulation est donc de type « porte artériel ». Le peloton vasculaire s’appelle floculus. Le
mésangium est la structure qui relie et supporte les capillaires glomérulaires.
- La lumière urinaire est une dilatation du tube urinaire.
- Entre la lumière capillaire et la lumière urinaire, on trouve une membrane de filtration
composée de trois couches (endothélium vasculaire, membrane basale, épithélium du tube
urinaire) qui forment un tamis. Cet épithélium est particulier car il possède de nombreuses
expansions cytoplasmiques ou pédicelles qui forment le filtre glomérulaire.
2. Les Tubes Contournés Proximaux (TCP)
Ils représentent la principale structure de réabsorption (Eau, Glucose, Electrolytes,
Bicarbonates, Acides aminés) par mécanisme osmotique. Les cellules ont une bordure en brosse
côté urinaire. Ils possèdent de nombreuses possibilités enzymatiques, ce qui leur permet les
processus de réabsorption passive et active. Ils sont entièrement situés dans la corticale et sont
en contact étroit avec le réseau capillaire.
3. L’Anse de Henlé (AH)
On lui décrit deux branches (branche ascendante et branche descendante). Elles sont
responsables de l’établissement du gradient cortico-médullaire. Elles se dirigent
perpendiculairement de la corticale vers la médullaire qu’elles traversent (branche descendante)
puis en sens inverse (branche ascendante).
- Elles sont en contact avec les réseaux vasculaires qui proviennent des artérioles
efférentes des glomérules ou des artères arquées. C’est le lieu des échanges osmotiques. Dans
la branche ascendante, il y a réabsorption active de Na+, Cl- et K+ sans eau. Les urines se
diluent. Dans la branche descendante, il y a concentration de l’urine, à un taux 2 à 4 fois
supérieur à l’ultrafiltrat glomérulaire.
4. Les Tubes Contournés Distaux (TCD)
Ils sont responsables de l’ajustement de la réabsorption sodée et de l’excrétion acide. Ils
réabsorbent Na+, excrètent K+, ajustent l’excrétion de H+ sous forme de NH4+. Ils sont situés
dans la corticale. Ils sont en contact avec le réseau capillaire glomérulaire. Ils ajustent la
concentration finale de l’urine, qui est égale à 2 à 4 fois celle de la pré urine. Les TCD se jettent
dans le tube collecteur. C’est le lieu d’action privilégiée de l’aldostérone qui favorise la
réabsorption de Na+ et l’excrétion de K+. C’est donc le lieu d’action des diurétiques distaux
(anti- aldostérone).
5. Les Tubes Collecteurs
Ils se dirigent de la corticale vers la médullaire qu’ils traversent. Ils sont parallèles aux anses
de Henlé, Ils sont responsables de l’ajustement de la réabsorption hydrique. Ils concentrent
progressivement les urines par échange osmotique. L’action de l’ADH (hormone anti-
diurétique) s’exerce sur les TCD et les tubes collecteurs pour ajuster la concentration finale des
urines selon l’osmolarité plasmatique.
6. L’appareil juxta glomérulaire
C’est un groupe de cellules qui se trouvent dans l’espace libre laissé par la première partie du
TCD et le glomérule. Cet appareil a un rôle endocrine. C’est le lieu de sécrétion de la rénine,
de l’érythropoïétine, de l’activation de la vitamine D. Les stimuli sont les variations de la
perfusion rénale : toute baisse de température ou de débit sanguin entraîne l’élévation de la
rénine qui est une hormone hypertensive.
7. Hétérogénéité néphronique
Il existe 2 types de néphrons :
* Les néphrons à anses courtes : ici les glomérules se situent dans la partie superficielle de la
corticale. Leurs anses courtes ne dépassent pas la partie extérieure de la médullaire.
* Les néphrons à anses longues. Ils sont moins nombreux : Le glomérule est plus profond, situé
contre la médullaire. Leurs anses plongent profondément dans la médullaire interne.
Il existe une différence de capacité de réabsorption sodée entre les deux types de néphrons. Les
glomérules des néphrons superficiels excrètent surtout le sel, les profonds règlent le phénomène
de concentration – dilution des urines.
RAPPELS DE PHYSIOLOGIE
On décrit au rein quatre rôles principaux sur le plan physiologique
1. Rôle de maintien de la constance du milieu intérieur.
Le rein contribue de façon privilégiée au maintien de la constance du milieu intérieur et à
l’équilibre du bilan entrées-sorties de l’eau, des électrolytes, de l’azote, du ça et P. Il intervient
dans la régulation du pH sanguin par l’excrétion des ions H+. Cet équilibre doit être maintenu
chez tout patient.
2. Rôle d’épuration
Par minute, les deux reins reçoivent 1 litre de sang, soit 20 % du débit cardiaque. Mais du fait
de cette riche vascularisation, le parenchyme rénal se trouve être une cible privilégiée pour des
agressions de tous genres : immunes, toxiques, médicamenteuses, infectieuses. La fonction
rénale d'épuration correspond à la production de l'urine par le rein, qui se déroule en 3 phases :
la filtration glomérulaire, la réabsorption et la sécrétion tubulaires. La FG donne 100 ml d’urine
par minute (1,5 à 2,5 l / 24 h.) La composition et le débit urinaire varient constamment pour
maintenir le bilan entrées-sorties équilibré, assurer la constance du milieu intérieur. L’urine
normale ne contient ni glucose, ni protéine.
3. Rôle de contrôle de la T.A.
Le rein est impliqué dans le contrôle de l’équilibre tensionnel du fait de son action sur le
métabolisme de l’eau et du Na et sur la sécrétion de rénine. Il peut être touché par
l’athérosclérose. La majorité des néphropathies se compliquent d’HTA.
4. Rôle endocrine
Le rein a une fonction de type endocrine Il intervient dans :
* L’hématopoïèse par la sécrétion d’érythropoïétine. L’insuffisance rénale chronique (IRC)
entraîne une anémie arégénérative par manque de stimulation de la moelle osseuse dû au
manque d’érythropoïétine.
* La régulation de la T A par la sécrétion de la rénine.
* L’équilibre P/Ca par l’activation de la vitamine D native qui est une pro-hormone, en sa forme
biologiquement active, la 1-25 di-OH cholécalciférol. Ceci explique que dans l’IRC, il existe
une hypocalcémie du fait de la baisse de la vitamine D active.
CLASSIFICATION DES NEPHROPATHIES
Elle demeure surtout anatomique. Elle repose sur la mise en évidence d’une atteinte primitive
et dominante d’une partie du néphron. On distingue :
- Les néphropathies glomérulaires
- Les néphropathies vasculaires (Néphro-angiosclérose)
- Les néphropathies interstitielles
- Les néphropathies tubulaires.
Les éléments du diagnostic sont cliniques ou biologiques dans la routine. Mais on a souvent
recourt. à l’histologie à travers la biopsie rénale.
L’agression rénale peut être aiguë : Insuffisance Rénale Aiguë ou IRA Elle peut être chronique
(glomérulonéphrite chronique etc.).
Les néphropathies aiguës peuvent guérir sans séquelle. Les néphropathies chroniques évoluent
le plus souvent à des rythmes variables vers la destruction de l’organe avec réduction du nombre
des néphrons fonctionnels puisque les néphrons ne régénèrent pas. Dans ce cas, quelle que soit
la lésion initiale, les différents éléments anatomiques du rein sont progressivement impliqués
dans le processus pathologique.

DONNEES CLINIQUES

- Très souvent, l’atteinte rénale est découverte à l’occasion d’un examen biologique de
dépistage systématique qui révèle : une protéinurie, une hématurie microscopique, une infection
urinaire, une élévation de l’urée et ou de la créatinine plasmatique, une élévation de la tension
artérielle.
- Plus rarement, ce sont des signes cliniques qui amènent à consulter. Ce sont : les œdèmes
rénaux (cf. caractères), une hématurie macroscopique, une défaillance cardiaque (OAP), une
HTA maligne, une altération de l’état général (dans les IR avancées), une maladie de système
(connectivites), une maladie métabolique comme le diabète. Mais une protéinurie modeste, une
HTA modérée peuvent révéler une néphropathie sévère. /.
SEMIOLOGIE RENALE

La sémiologie est l’étude des signes ou symptômes en médecine.


La différence entre la sémiologie néphrologique et la sémiologie urologique
• Néphrologie : tout pathologie concernant le rein en dehors du domaine excréteur.
• Urologie : commence au niveau de la papille du rein. Cela correspond à tous les
obstacles, quelque soit la cause (lithiase, tumeur, mise en tension, une pathologie,…),
qui aboutissent à une gène à l’évacuation que ce soit au niveau des calices, du bassinet,
des uretères dans leur portion intra pelvienne, de l’abouchement vésical ou de l’urètre.
L’EXAMEN CLINIQUE EN NEPHROLOGIE

INTERROGATOIRE
Première étape de l’examen du malade, il est essentiel. Si l’interrogatoire a été mal ou
incomplètement pratiqué, toute l’orientation des étapes ultérieures risque d’être définitivement
faussée.
1. Le motif de la consultation
Il doit être soigneusement précisé, il peut s’agir :
- Soit de troubles fonctionnels, par exemple de douleurs, de troubles mictionnels ou du
retentissement neurosensoriel d’une hypertension artérielle ;
- Soit d’un symptôme objectif constaté par le malade, par exemple : urines rouges, urines
troubles, œdèmes, oligurie, polyurie
- Soit d’un trouble de l’état général : asthénie, anorexie, amaigrissement, troubles digestifs,
épisodes fébriles…
- Soit d’une découverte d’examen systématique : Hypertension artérielle, protéinurie,
hématurie microscopique, élévation de la créatinine

2. Histoire de la maladie
Le motif de la consultation clairement établi, la prochaine étape consiste à étudier l’histoire de
la maladie :
- Préciser les circonstances de l’apparition du symptôme et son évolution jusqu’au jour de la
consultation et les symptômes accompagnateurs ;
- Diriger l’interrogatoire sur l’histoire pathologique des années antérieures ;
- Dépouiller scrupuleusement l’ensemble du dossier biologique ou radiologique antérieur.

3. Les antécédents
La recherche de certains antécédents doit être privilégiée (HTA, Diabète, Goutte, Cardiopathie
de tout genre, AVC,) Séropositivité au VIH, portage de l’hépatite B ou C, maladie auto-
immune, maladie inflammatoire chronique
- la date du dernier examen de contrôle normal doit être notée ;
- les antécédents néphrologiques personnels et familiaux (maladie rénale familiale)
- les antécédents urologiques : rythme, volume des mictions diurnes et nocturnes ;
- les antécédents vasculaires personnels et familiaux :
- chez la femme, les antécédents gynéco-obstétricaux : nombre et évolution des grossesses, des
fausses couches, valeurs de la TA et résultat de la recherche de l’albuminurie aux 3è, 6è et 9è
mois ;
- l’environnement : profession, consommation permanente ou occasionnelle de divers
médicaments et notamment d’analgésiques (anti-inflammatoires), voyage en pays d’endémie
particulière, (bilharziose etc.).
- les variations récentes de la courbe de poids : amaigrissement ou au contraire prise de poids
avec œdèmes.
EXAMEN PHYSIQUE
Comme tout examen, il doit être complet. Néanmoins il doit débuter par l’appareil urinaire et
la recherche d’éventuelles manifestations systémiques, particulièrement fréquentes au cours des
affections néphrologiques. En néphrologie, la sémiologie clinique est, comme vous allez le voir,
assez pauvre. D’ailleurs, la plupart des maladies rénales ont une définition purement biologique.
Il n'est d'ailleurs pas aisé d’expliquer à un patient que ses reins ne fonctionnent pas bien alors
qu'il ne se plaint de rien et qu'il urine des quantités apparemment normales !

En revanche, les atteintes de l'arbre urinaire (c'est à dire les anomalies urologiques) ont une
sémiologie clinique plus riche et pourront donc être recherchées par l'interrogatoire
L’examen physique porte sur le haut appareil urinaire (les reins, les uretères), et le bas appareil
urinaire (la vessie, l’urètre, la prostate).
Les reins normaux ne sont pas accessibles (ni à l’inspection.ni à la palpation)

1. Inspection
Sur un malade assis ou debout tournant le dos au médecin, on recherche dans la région
lombaire :
- Une tuméfaction lombaire (voussure de la paroi), uni ou bilatérale,
- Un œdème lombaire
- Une asymétrie respiratoire d’un hémi thorax inférieur,
- Des cicatrices d’interventions antérieures

2. Palpation
a. Les reins
C’est le temps capital de l’examen en néphrologie.
▪ Technique : La technique la plus employée est celle du palper bi manuel. Le sujet est
en décubitus dorsal, cuisse légèrement fléchie sur le bassin, paroi abdominale détendue.
Le médecin se place du côté du rein à palper. La main homonyme est posée en avant à
plat sur l’hypocondre. La main hétéronyme est en arrière, la paume épousant la fosse
lombaire. A chaque inspiration, la main antérieure déprime la paroi vers la main
postérieure : ainsi la masse rénale peut être sentie entre les deux mains.
• Résultat : Normalement, les fosses lombaires sont souples et les reins ne sont pas
palpables. Dans les cas pathologiques, le rein est palpé. Il est perçu soit par « contact
lombaire » par la main postérieure, soit par « ballottement » entre les deux mains (main
antérieure et postérieure) ; Il est mobile et descend avec la respiration ;
- On note la dureté, la sensibilité, la forme du rein palpé.
▪ Valeur Sémiologique : Lorsqu’on palpe le rein, c’est anormal et cela évoque soit une
ptose rénale ou soit un gros rein.
La ptôse rénale est une malposition du sein qui se retrouve affaissée par rapport à sa loge
habituelle. Il n’entraîne aucun trouble. Ceci s’observe surtout chez les femmes maigres et du
côté droit (à cause du foie) ; le pôle inférieur est celui d’un rein normal, perçue comme celui
d’une savonnette ovale ; lorsqu’on pince ce pôle entre les deux mains, le rein remonte vers le
haut et file comme une savonnette dans l’eau ; lorsque le malade est en position de
Trendelenburg, le rein cesse d’être palpable.
Le gros rein peut être perçu jusque dans l’hypocondre ou dans la fosse iliaque. Il est moins
mobile qu’un rein en ptose. Quelques exemples de gros reins :
- Un gros rein dur, irrégulier, fixé évoque un cancer du rein ;
- Deux gros reins bosselés, évoquent une maladie kystique ;

Palpation bi manuelle du rein chez un patient


- Un gros rein uni ou bilatéral, mou, élastique, disparaissant parfois après une débâcle
urinaire évoque une hydronéphrose (distension du bassinet et du rein par de l’urine
aseptique) ;
- Un gros rein tendu, douloureux, fébrile évoque une Pyo néphrose ou distension du
bassinet et du rein par de l’urine septique et du pus.
b. Les uretères
Les uretères peuvent être palpés en 3 points sur leur trajet. Ce sont les points urétéraux
supérieurs, moyens et inférieurs.
- Le point supérieur est à l’intersection d’une ligne horizontale passant par l’ombilic et le
bord externe du grand droit ;
- Le point moyen est sur la ligne bi-iliaque à l’union du 1/3 moyen et du 1/3 externe ;
- Le point inférieur est perçu : soit au toucher vaginal sur la partie latérale du cul-de-sac
antérieur ; soit au toucher rectal en avant et latéralement au-dessus de la prostate. La palpation
des points urétéraux peut entraîner une douleur. Les irradiations de la douleur à partir de ces
points se font vers les organes génitaux externes, l’aine ou l’épine iliaque antérosupérieure.
c. La vessie
Avant tout examen de la vessie, il faut faire uriner le malade afin d’éviter de confondre une
vessie normalement pleine avec une anomalie pathologique. Si la vessie est pleine, on trouve à
l’inspection une voussure de l’hypogastre. La palpation avec le bord cubital de la main peut en
délimiter le bord supérieur. La percussion révèle une matité hydrique convexe vers le haut.
Résultat : la vessie vide n’est pas accessible à l’inspection ni à la palpation.
▪ La rétention urinaire se traduit par la découverte d’un globe vésical rénitent. Le globe est
parfois visible, toujours mat à la percussion et souvent palpable dans l’hypogastre. Le toucher
rectal (TR) ou le toucher vaginal (TV) permet aussi de le palper ;
Si le globe est douloureux, c’est une rétention aiguë ; indolore, c’est une rétention chronique.
▪ Une tumeur vésicale donne lieu à une masse parfois visible toujours mate et palpable
dure et irrégulière.
d. L’urètre
Le trajet de l’urètre est difficile à examiner :
* Chez la femme : l’urètre s’explore par l’examen gynécologique et le toucher vaginal (TV) ;
son abouchement se situe au-dessous du clitoris
* Chez l’homme : on l’explore par l’examen de la verge, du périnée et surtout de la prostate ;
Son abouchement est visible à l’extrémité du gland.
. Il faut noter :
- La situation (au-dessous du gland = hypospadias) ;
- La coloration (rougeur = inflammation) ;
- La consistance (une induration peut être notée ; il peut s’agir d’un chancre) ;
- Un écoulement éventuel (gonococcie) ;
Cet examen doit être complété par celui des organes génitaux externes. Le contenu des bourses
doit être systématiquement inventorié.
e. La prostate
La prostate est examinée par le toucher rectal seul ou combiné à la palpation hypogastrique
après évacuation de la vessie. Le doigt rectal recourbé en crochet perçoit le sillon médian,
apprécie la consistance des deux lobes et celle du bec inférieur.
N.B. : L’examen du bas appareil urinaire doit être systématique. Le point de départ de diverses
affections néphrologiques est parfois localisé au bas appareil urinaire.
3. La percussion
Elle fait vibrer les reins. L’examinateur place la paume de la main gauche en bas des cotes
d’un côté et la frappe de la main droite : c’est l’ébranlement lombaire. Si elle provoque une
douleur, il peut s’agir d’une infection rénale ou d’un calcul.
4. Auscultation
Très pauvre, l’auscultation n’oriente que lorsqu’il y a un souffle vasculaire para-ombilical
pouvant correspondre à une sténose de l’artère rénale.

.
LES SIGNES FONCTIONNELS EN NEPHROLOGIE

Ils comportent : les douleurs, les troubles de la miction, les anomalies urinaires.

LES DOULEURS EN NEPHROLOGIE

Elles sont de trois types : la colique néphrétique et la pesanteur lombaire qui sont en rapport
avec le haut appareil urinaire, et les douleurs pelviennes qui en rapport avec le bas appareil
urinaire. Mais la douleur la plus typique est la colique néphrétique.
1. La colique nephretique
Elle traduit la mise en hyper pression aiguë - donc distension - de la voie excrétrice au-dessus
d’un obstacle, quel qu’en soit le type : (calcul, caillot, tumeur, mycose, fragment de tissu rénal
nécrosé…). La douleur dans la colique néphrétique est généralement remarquable :
*Début : Le début de cette douleur est en général brutal, souvent déclenché par des secousses,
un voyage, une crise de diurèse ; souvent précédé de signes prémonitoires (que le malade
« reconnaît » parfois s’il a déjà souffert de colique néphrétique) : pollakiurie, gêne dans le flanc
ou la fosse iliaque.
*Intensité : La douleur est intense, parfois insupportable ;
*Type : La douleur est à type de déchirement, de brûlure souvent atroce. Elle est paroxystique,
c’est à dire rapidement progressive avec un maximum ; puis une sédation ; les poussées
douloureuses se succèdent. Au maximum elle est extrêmement intense, entraînant une
agitation car le malade recherche en vain une position antalgique. Elle est dite frénétique. Ce
caractère frénétique est très important car il s’oppose au caractère « pathétique » de la colique
hépatique ; celle-ci est dite pathétique parce que le malade n’ose pas bouger pendant qu’il
souffre, le moindre mouvement exacerbant la douleur.
*Siège : La douleur est unilatérale : elle siège en arrière dans l’angle costo-lombaire, contourne
le flanc et descend le long de l’uretère (le malade montre le siège de la douleur en empaumant
le flanc en avant et en arrière avec la main : signe de la main qui étreint le flanc).
*Irradiation : Les irradiations sont pathognomoniques ; elles descendent vers la fosse iliaque,
l’aine ou les organes génitaux externes, la racine de la cuisse.
*Sédation : Elle est rapide. Elle est annoncée par la reprise de la diurèse ; en effet la reprise de
la diurèse diminue la tension intra urétérale. On note parfois la présence de calculs ou de sable
ou de sang dans l’urine. Il faut tamiser l’urine pour y rechercher des grains de sable ou les
calculs.
*Durée : Une colique néphrétique dure quelques minutes, en moyenne plusieurs heures, mais
parfois quelques jours, pouvant alors réaliser un véritable état de mal néphrétique.
*Evolution : Souvent brève, la colique néphrétique cède en quelques minutes ou quelques
heures, brusquement, parfois progressivement. Elle fait place à une sensation de bien-être,
d’euphorie.
*Signes d’accompagnement : Ils sont fréquents : Il peut s’agir de : soit de troubles de la miction
à type de pollakiurie, oligurie, dysurie, ténesme vésical ou rectal, d’hématurie soit de troubles
digestifs simulant un syndrome occlusif ou une appendicite. Des complications peuvent
apparaître, notamment oligurie, fièvre, (urine infectée en amont d’un obstacle avec le risque
d’atteinte du rein, de septicémie etc.) Elles exigent un avis spécialisé.

2. La pesanteur lombaire unilatérale


Cette pesanteur a souvent un caractère paroxystique qu’il faut rechercher. Son siège est
lombaire, mais elle atteint souvent le flanc (la main qui étreint). Il faut différencier cette
pesanteur des douleurs vertébrales. Elle est unilatérale. Elle est réveillée par la palpation des
fosses lombaires avec des irradiations descendantes. Les signes d’accompagnement peuvent
être simultanés ou à distance.
On peut noter des antécédents de colique néphrétique.
N.B. : Coliques néphrétiques et douleur lombaire sont dues à la distension des voies excrétrices
(colique) ou de la capsule rénale (pesanteur).
3. Les douleurs du bas appareil
Elles sont plus fréquentes mais beaucoup moins caractéristiques. Ce sont des douleurs
pelviennes. Elles s’accompagnent souvent de troubles mictionnelles. Elles sont essentiellement
chroniques.
*Les douleurs vésicales sont les plus fréquentes. On distingue :
- Le ténesme vésical : Ce sont les coliques hypogastriques très violentes irradiant vers l’urètre
et le périnée. Elles s’accompagnent en général d’une rétention aigue d’urine.
- Les cystalgies : C’est une pesanteur retro pubienne sourde associée à des brûlures
mictionnelles. Les mictions douloureuses et multiples ne soulagent pas le malade. L’incidence
psychologique de cet élément douloureux est souvent majeure.
*Les douleurs prostatiques : elles associent des signes vésicaux et périnéo-rectales. Elles sont
rares, peuvent apparaître dans les prostatites aiguë et chronique. Elle sont souvent exagérées
par la position assise et l’acte de défécation
*Les douleurs urétrales : elles peuvent n’être que l’irradiation des douleurs lombaires hautes.
- aiguës, elles accompagnent souvent l’évolution d’une infection urétrale gonococcique, virale,
- chroniques, elles se limitent parfois à des picotements. Elles témoignent parfois d’une urétrite
chronique.

LES TROUBLES DE LA MICTION


Les mictions sont au nombre de 3 à 5/24 h. Le volume émis est compris entre 150 à 300 ml. La
miction normale est volontaire, immédiate, indolore ; le jet est abondant et régulier. Le débit
moyen est de 10 à 20 ml /seconde. Elle se termine nettement, évacue la quasi-totalité de la
vessie et met fin au besoin d’uriner.
1. La dysurie
C’est toute gêne à la miction : jet retardé, jet de force diminuée (par un obstacle surtout urétral
ou prostatique), jet déformé (en vrille, aplati ou élargi) ; le malade peut pousser pour uriner.
2. La pollakiurie
C’est la fréquence excessive des mictions avec un volume uriné normal ou inférieur au volume
habituel. Elle est à différencier d’une polyurie.
3. La miction douloureuse
Il s’agit d’une cystalgie : douleur hypogastrique avec envie d’uriner, ou des brûlures à la
miction qui donnent des sensations de picotements difficiles à supporter.
4. L’incontinence d’urines
C’est la miction involontaire incontrôlée. Elle peut être totale, de jour et de nuit. Il faut
rechercher une affection neurologique primitive ou secondaire. Elle peut être d’effort : à la
marche, lors de quintes de toux, surtout chez la femme. L’énurésie est la miction nocturne
incontrôlée survenant après l’âge de trois ans.
5. Rétention d’urines :
Il s’agit d’un blocage des urines dans la vessie. A l’examen, la vessie est pleine, donnant un
globe hypogastrique mat et rond, généralement douloureux. La sonde urinaire ramène une
importante quantité d’urine sous tension, soulage en même temps le malade et pose le
diagnostic de rétention d’urine
ANOMALIES DU VOLUME DES URINES OU DIURESE

Normalement le volume des urines varie en fonction de l’apport d’eau et des éliminations extra-
rénales d’eau. La quantité moyenne éliminée par jour est de 1000 à 1500 ml dont les 2/3 sont
émis en dehors de la nuit. Des variations pathologiques sont possibles.
1. La polyurie : c’est lorsque la diurèse est supérieure à 2,5 litres. Elle signe une anomalie
de concentration ou de dilution des urines A ne pas confondre avec la pollakiurie.
2. L’oligurie : Volume urinaire quotidien diminué compris entre 100 ml et 500 ml/ 24 h.
3. L’anurie : c’est une diurèse journalière inférieure à 100ml/24h ou inf à 0,3ml/kg/h.
4. La nycturie : c’est l’émission d’un volume d’urine plus important la nuit que le jour

ANOMALIES PORTANT SUR L’ASPECT DES URINES

Les urines normales sont limpides, jaune d’or, brillante à la lumière. En pathologie, on
distingue :
1. L’oligurie bouillon sale : Ce sont des urines rares, troubles et rougeâtres avec des
dépôts. Elle est rencontrée dans la glomérulonéphrite aiguë.
2. La polyurie claire : Ce sont des urines pales, diluées, « délavées ». Elle signe
principalement les tubulopathies chroniques et toute maladie rénale chronique avec
polyurie.
3. Les urines troubles ou ayant simplement perdu leur brillant. Ceci est très fréquent en
pratique courante. Le caractère trouble de l’urine traduit la présence anormale de pus,
d’urates, de phosphates.
Le pus est constitué de polynucléaires altérés et de germes. Son origine pus est variable.
- Voies urinaires : Pyélite, cystite ;
- Suppuration du rein : abcès, tuberculose, cancer du rein,
- Suppuration de voisinage ouverte dans les voies urinaires (prostate)
4. L’Hématurie
C’est la présence de sang dans les urines. Le diagnostic est facile si les urines sont rouges ou
brun-noir ou contiennent des caillots. Cette hématurie est dite macroscopique ; on dénombre
à partir de 3.105 GR / min ou /ml. Elle peut être microscopique ; les urines paraissent
normales ; seul l’examen microscopique montrant plus de (3.103) GR / min au compte
d’Addis ou ou plus de 10/mm3 traduit l’hématurie.
Diagnostic différentiel : Il ne faut pas confondre l’hématurie avec :
-Une hémorragie génitale mêlée à l’urine chez la femme (d’où la nécessité du sondage
vésical)
-Une urétrorragie chez l’homme. Elle persiste entre les mictions et tâche le linge.
-Une hémoglobinurie qui a le même aspect, mais plus foncé, plus « porto », mais qui ne
montre pas de GR à l’examen cytologique ;
- Les autres colorations orange ou brunes (cf. infra)
Origine topographique de l’hématurie est recherchée par :
▪ L’épreuve des 3 verres dont l’interprétation est la suivante :
*Hématurie initiale : d’origine urétrale ou prostatique ;
*Hématurie terminale : d’origine vésicale ;
*Hématurie totale : Origine rénale. Cependant toute hémorragie abondante peut donner une
hématurie totale.
5- Autres urines colorées
- En orange-brun : Ce sont des pigments biliaires ou une coloration médicamenteuse
(Povanyl, thiabendazol, pindione etc.) ou alimentaire (choux rouges, betteraves) ;
- En brun-noir au moment de l’émission : Méthémoglobinurie ;
- En brun-noir après l’émission : En cas de mélanurie, alcaptonurie ;
- En bleu : Après prise de bleu de méthylène et quelquefois de quinine (fluorescence Bleu-
vert)
N.B. : En cas de prise médicamenteuse, consulter le dictionnaire Vidal pour savoir si les
produits entraînent une coloration des urines.
LES TROUBLES DE L’HYDRATATION
Ils sont fréquents au cours des affections rénales et doivent être recherchés dès l’interrogatoire.
Il peut s’agir d’une rétention hydrique qui entraîne des œdèmes ou d’une déshydratation. On ne
parlera ici que des œdèmes

LA RETENTION HYDRIQUE OU OEDEMES


Elle peut intéresser aussi bien le secteur extra-cellulaire que le secteur cellulaire
Le premier signe d’une inflation hydrique est la prise de poids souvent rapide. Avec 2 Kg, les
œdèmes sont perçus par le malade ou son entourage.
- Modéré, l’œdème est noté surtout à la face, en particulier le matin. On le perçoit également
en position debout au niveau des malléoles et de la crête du tibia. On note le comblement des
méplats malléolaires
- S’il est plus important, il provoque l’infiltration du tissu sous cutané de tout le membre
inférieur. La peau est capitonnée au niveau des cuisses. L’œdème envahit les organes génitaux
externes. Le visage bouffi est en pleine lune.
-Massif, l’œdème atteint la paroi abdominale. Il est nettement perçu au niveau des flancs et
gagne tardivement les membres supérieurs.

On peut retrouver des œdèmes au cours de nombreuses affections comme une insuffisance
cardiaque, une affection hépatique, et surtout lors de certaines atteintes rénales. Une oligurie
est fréquemment associée aux œdèmes. Des caractères précis permettent de faire le diagnostic
différentiel d’attribuer les œdèmes à une origine rénale.

A- LES OEDEMES RENAUX


Ils sont superficiels et parfois profonds.
Les œdèmes rénaux superficiels :
Ils ont les caractères précis suivants qui permettent de les reconnaître
Caractères des œdèmes rénaux superficiels
Les œdèmes rénaux superficiels ont des caractères bien précis : Ils sont :
- Généralisés : ils intéressent tout l’organisme, de la tête aux pieds.
- Mobiles et déclives : Ils intéressent le visage le matin (notamment les paupières qui sont
bouffies) le dos des mains, les lombes qui gardent les plis du drap. Le soir ils prédominent
dans les régions déclives donc aux membres inférieurs. Ils sont plus importants du coté sur
lequel le sujet se couche.
- Mous : la pression du doigt laisse une cupule dans la peau du malade cupule qui met du temps
à s’effacer. C’est le signe du godet on dit que les œdèmes rénaux prennent ou gardent
facilement le godet ;
-Bilatéraux et Symétriques par opposition aux œdèmes inflammatoires qui sont unilatéraux
et non symétriques au cas où ils sont bilatéraux. Mais les œdèmes rénaux du fait de leur
caractère mobile et déclive sont plus importants du coté sur lequel le sujet se couche. -
Indolores ; par opposition aux œdèmes inflammatoires ou traumatiques qui sont douloureux.
- Blancs ; (chez les européens) Chez l’Africain ces œdèmes ne donnent aucune coloration
particulière à la peau contrairement aux œdèmes inflammatoires qui sont rouges et douloureux
et aux œdèmes veineux qui sont bleuâtres.
NB : Si la rétention hydrique augmente et que la prise de poids est > 5 Kg on peut observer
des œdèmes profonds.

Les œdèmes rénaux profonds


Ce sont des œdèmes des séreuses et des viscères. Ils se manifestent par :
Des épanchements des séreuses : Pleurésie, hydrocèle vaginale, ascite (liquide pâle, pauvre
en albumine, Rivalta négatif). Ils sont à rechercher systématiquement s’ils ne sont pas évidents
Des œdèmes viscéraux : œdème aiguë du poumon (OAP) parfois précoce, œdème cérébral,
œdème de la glotte, œdème pancréatique avec douleur, diarrhée, etc. Les œdèmes viscéraux
sont dangereux.

L’anasarque
C’est la forme extrême des œdèmes généralisés, (superficiels et profonds) allant des membres
inférieurs au visage en passant par l’atteinte des différentes séreuses.

Etiologies des œdèmes rénaux :


Les affections en cause sont celles qui s’accompagnent d’OLIGURIE. Ce sont surtout les
glomérulonéphrites aiguës et les syndromes néphrotiques.
LA PROTEINURIE
1. Protéinurie normale

Les valeurs normales de protéinurie sont inférieures à 150 mg/24h, dont moins de 30 mg/24h
d’albuminurie. Physiologiquement, les urines contiennent des protéines : d’origine soit
plasmatique et soit rénale (dont la protéine de Tamm-Horsfall)
La filtration glomérulaire des protéines dépend de leur taille et de leur charge. Les protéines de
faible poids moléculaires sont donc physiologiquement filtrées mais réabsorbées par le tubule
proximal.

2. Protéinuries intermittentes

Protéinurie orthostatique : chez l’adolescent, doit disparaitre avant l’âge de 20 ans (bon
pronostic), caractérisée par la disparition de la protéinurie après deux heures de clinostatisme.

Autres protéinuries intermittentes : protéinurie d’effort, insuffisance cardiaque droite ou


globale, hyperthermies importantes. Elles sont dites fonctionnelles.

3. Protéinuries permanentes
On en distingue trois types :
Protéinuries glomérulaires : liées à une altération de la barrière de filtration glomérulaire
(supérieure à 1g/24H)
Protéinuries tubulaires : diminution de la réabsorption tubulaire (inférieure à 1g/24H),
Protéinuries dites de surcharge : filtration de protéines de petit poids moléculaire contenue
en trop grande quantité dans le plasma et dépassant les capacités de réabsorption tubulaire
(chaînes légères d’immunoglobulines, myoglobine après rhabdomyolyse…).
4. Dépistage de la protéinurie : bandelette réactive

Les bandelettes réactives :


permettent une estimation semi-quantitative de la protéinurie, mais l’interprétation doit être
prudente car dépend de la concentration des urines, détectent surtout l’albumine et sont
parfois prises en défaut :
o possibles faux positifs : hématurie macroscopique ou pyurie,
o principal faux négatif : protéinurie de chaînes légères d’immunoglobulines.
Elles sont essentiellement utilisées pour le dépistage.
5. Confirmation de la protéinurie : analyse quantitative de la protéinurie

La protéinurie doit être confirmée par un dosage au laboratoire :


idéalement sur un recueil des urines des 24h, elle est exprimée en g/24h,
ou sur un échantillon par le rapport protéinurie/créatininurie, elle est exprimée en g/g ou
mg/mmol, cette valeur étant corrélée à la valeur en g/24h.

6. Caractérisation de la protéinurie : analyse qualitative

L’électrophorèse des protéines urinaires distingue :


les protéinuries glomérulaires : sélective si ≥60% d’albumine,
les protéinuries tubulaires,
et les protéinuries de surcharge.

Dans certaines indications, on pourra rechercher des protéinuries spécifiques :


micro-albuminurie, définie par la présence de 30 à 300 mg d’albumine urinaire par jour (ce
dosage est recommandé pour le dépistage et le suivi de la néphropathie diabétique),
chaines légères libres d’immunoglobulines (immunoélectrophorèse).
ETUDES DU SEDIMENT URINAIRE OU CULOT URINAIRE

Il apporte des éléments de diagnostic et de surveillance essentiels au cours des néphropathies.


Elle se fait sur des urines fraîches ou conservées à + 4°. L’examen est pratiqué entre lame et
lamelle au microscope après centrifugation douce. On étudie les cellules, les cylindres, les
cristaux.
1. Anomalies qualitatives

Les cellules : On trouve dans les urines des cellules appartenant ou non à l’arbre urinaire :
Les cellules épithéliales : proviennent de l’arbre urinaire. On décrit :
- Les grandes cellules à petit noyau. Elles proviennent des voies excrétrices ;
- Les petites cellules à grand noyau. Elles proviennent plutôt du rein
Les leucocytes : normalement peu nombreux (≤103)
Nombreux et altérés : (si >5. 103) il s’agit de pus ; ils signent une infection urinaire.
Les hématies : inférieur à 10 hématies/mm3 (ou 104/ml) dans les urines à l’ECBU Leur
élévation est en rapport avec une hématurie soit microscopique, soit macroscopique.
Des cellules diverses : Tumorales, parasitaires (œufs de bilharzies)
Les cylindres : Les cylindres sont des éléments allongés moulés par les tubules. Ils proviennent
donc du parenchyme rénal. On distingue les cylindres :
- Hyalins : C’est de l’albumine,
- Hématiques : Ce sont des hématies, provenant du parenchyme rénal.
Cela évoque une atteinte glomérulaire.
- Leucocytaires : Ce sont des globules blancs,
- Epithéliaux : Ce sont des cellules épithéliales,
- Granuleux : Ce sont des débris de l’épithélium tubulaire.
- Corpuscules graisseux (dont les corps biréfringents). Ce sont des esters de cholestérol.
Ils se voient dans le syndrome néphrotique.
Les cristaux
Les cristaux précipitent dans l’urine selon le pH de cette dernière. On retrouve :
- Des cristaux de phosphate ou d’oxalate de calcium ou des urates. Ils n’ont pas de valeur
pathologique en soi. Ils se voient lorsque les urines sont très concentrées du fait de boissons
insuffisantes.
- Certains cristaux sont pathologiques : les cristaux de cystine évoquent une cystinurie.
2. Anomalies quantitatives :
Elles sont très importantes. Le principe de cette recherche est de compter le nombre d’éléments
et de le rapporter au volume d’urine émis par minute. Il convient donc de recueillir les urines
pendant une période de temps très fixe (3heures par exemple) pour déterminer le volume d’urine
par minute. Cet examen est appelé « Compte d’Addis Hamburger ou simplement « Compte
d’Addis » ou encore (HLM) pour. Hématies – Leucocytes –Minute.
L’ECBU est venu remplacer le compte d’Addis car il englobe l’analyse quantitative et
qualitatives. Il permet de réaliser une cytologie avec un décompte des différentes cellules.
3. Hématurie
a. Définition
Présence de plus de 10 hématies/mm3 (ou 104/ml) dans les urines à l’examen cytologique
urinaire.
b. Physiopathologie et causes principales

Hématuries urologiques : saignement sur une lésion anatomique mettant en communication


des vaisseaux sanguins et les voies urinaires. Elles s’accompagnent habituellement de
douleurs, fièvre.

• Traumatisme du rein ou des voies


urinaires
• Polykystose rénale
(complications hémorragiques
•Lithiase rénale
intrakystiques)
(rarement vésicale)
• Nécrose papillaire
CAUSES •Infections urinaires AUTRES
• Tumeurs bénignes du rein
FRÉQUENTES (cystite, prostatite) CAUSES
(angiomyolipome)
•Cancers du rein,
• Tumeurs de la voie excrétrice
prostatique et vésical
supérieure
• Tuberculose rénale• Infarctus
rénal
• Bilharziose

Les hématuries néphrologiques sont le plus souvent dues :


à une maladie glomérulaire :
o glomérulonéphrite : (prolifération mésangiale et/ou endo capillaire et/ou extra capillaire)
o basalopathie (ex : Alport) : anomalie de la membrane basale glomérulaire la rendant
perméable aux hématies,
parfois à une néphrite interstitielle aiguë. Elles sont habituellement indolores, sans fièvre
avec présence d’hématies déformées (acanthocytes) avec des cylindres hématiques.

c. Circonstances de découverte
Hématurie macroscopique
Hématurie microscopique : examen des urines par bandelette réactive ou ECBU
o au cours de l’enquête étiologique d’une hypertension artérielle, d’œdèmes des membres
inférieurs, d’une insuffisance rénale, d’une protéinurie… ;
o de façon systématique (médecine du travail).

d. Diagnostic étiologique
Arguments pour différentier une hématurie urologique et néphrologique :
arguments cliniques pour une cause urologique : Les signes urinaires tels que les douleurs
de colique néphrétique, brûlures urinaires, caillots, renforcement initial (origine sous vésicale)
ou terminal (origine vésicale), anomalie morphologique urinaire.
Arguments pour une cause néphrologique : présence de cylindres ou d’hématies déformées,
protéinurie glomérulaire.

Si au terme de l’enquête l’hématurie est isolée chez un fumeur âgé de plus de 50 ans, il faut
rechercher une tumeur de l’épithélium urinaire par une cytologie urinaire, une cystoscopie
puis un uroscanner.

6. Leucocyturie

a. Définition

Présence de plus de 10 leucocytes/mm3 (ou 104/ml) dans les urines à l’examen cytologique
urinaire.

b. Circonstances de découverte
Réalisation d’une bandelette urinaire réactive ou d’un ECBU.
Une bandelette urinaire montrant des leucocytes et des nitrites est en faveur d’une infection
urinaire, qui doit être confirmée par un ECBU.

c. Diagnostic
Infection urinaire : comptage significatif de bactéries à l’ECBU (_> 103 unités formant
colonie (UFC) /ml).
Leucocyturie « aseptique » :
o infection décapitée par une antibiothérapie,
o germes poussant sur milieux spécifiques : mycobactéries (tuberculose…), chlamydiae,
mycoplasme, levures,
o néphrites interstitielles aiguës et chroniques.

7. Autres anomalies biologiques urinaires

Glycosurie normo glycémique, traduisant un défaut de réabsorption tubulaire proximale du


glucose.

Amino-acidurie, traduisant un défaut de réabsorption tubulaire proximale des acides aminés.

Cristallurie, aux mieux recherchés sur les urines fraiches du matin, évocatrice d’un processus
lithogène.
LES GRANDS SYNDROMES EN NEPHROLOGIE

Les anomalies décrites peuvent être combinées en syndrome dont l’individualisation oriente
l’enquête étiologique.

Les syndromes sont glomérulaires, interstitiels ou vasculaire.

1. Syndromes de néphropathie glomérulaire

Tableau 2 : Les syndromes glomérulaires

Syndrome Signes Orientation diagnostique

Hématurie macro
récidivante
± hématurie Néphropathie à IgA primitive (maladie
Syndrome d’hématurie
microscopique entre de Berger)
macroscopique récidivante
les épisodes Syndrome d’Alport
± protéinurie
± HTA

Protéinurie
Syndrome de
±Hématurie, Toutes les glomérulopathies
glomérulonéphrite
± HTA chroniques
chronique
± Insuffisance rénale

Définition :
Protéinurie
> 3 g/24 h
Surtout syndrome néphrotique
Albuminémie
idiopathique (LGM, HSF), GEM, GN
Syndrome néphrotique < 30 g/L
lupique, amylose et néphropathie
±Hématurie,
diabétique
± HTA
± Insuffisance rénale
Œdèmes, anasarque

Syndrome néphritique Tableau brutal, en GN aigüe post-infectieuse


aigu quelques jours
Syndrome Signes Orientation diagnostique

Œdèmes (> 12 J après Infection bactérienne


HTA récente non traitée par antibiotique
Hématurie (macro) GNMP à début brutal
Protéinurie
IRA (modérée)
Oligurie

Vascularites à ANCA (Poly angéite


Insuffisance rénale
microscopique, Granulomatose avec
rapidement
micro-poly angéite ex-Wegener)
Syndrome de progressive
glomérulonéphrite Protéinurie
Maladie de Good Pasture
rapidement progressive Hématurie
Ou toute autre GN proliférative extra
Signes extra rénaux,
capillaire
vascularite +++
Vascularites à complexes immuns

2. Syndrome de néphropathie interstitielle

a. Syndrome de néphrite interstitielle aiguë


Insuffisance rénale
Protéinurie tubulaire,
Leucocyturie aseptique,
Hématurie (certaines étiologies)

b. Syndrome de néphropathie interstitielle chronique


Insuffisance rénale avec « syndrome urinaire pauvre »
o protéinurie tubulaire,
o leucocyturie aseptique,
acidose tubulaire (hyperchlorémique, trou anionique normal),
HTA et rétention hydrosodée absentes ou tardives,
reins de petite taille à contours irréguliers.

3. Syndrome de Fanconi
Témoignant d’une atteinte tubulaire proximale
caractérisé par l’association inconstante de :
o glycosurie normo-glycémique,
o amino-acidurie,
o diabète phosphaté,
o protéinurie tubulaire,
o hypo-uricémie.

4. Syndrome de néphropathie vasculaire

HTA le plus souvent isolée,


Insuffisance rénale avec « syndrome urinaire pauvre »
o protéinurie absente ou modérée,
o absence d’anomalie du sédiment urinaire (en dehors du cas particulier des thromboses des
artères et veines rénales),
peut être associé à un syndrome de microangiopathie thrombotique

5. Syndrome de microangiopathie thrombotique

HTA sévère fréquente


anémie hémolytique « mécanique » :
o anémie,
o haptoglobinémie effondrée,
o présence de schizocytes,
thrombopénie périphérique.
Témoigne :
o d’un syndrome hémolytique et urémique (SHU) en cas d’atteinte rénale isolée :
* dans le cadre d’un SHU typique (liée à une Shiga toxine)
* ou atypique (essentiellement liée à une anomalie de régulation de la voie alterne du
complément)
o ou d’un purpura thrombotique thrombocytopénie (PTT) en cas d’atteinte
neurologique centrale associée.
6.Insuffisance rénale
- Maladie rénale chronique.
- On retrouve 5 stages de l’insuffisance rénale (++QE) :
o Stade 1 : maladie rénale mais fonction rénale encore normale.
o Stade 2, 3, 4 et 5 : insuffisance rénale.

- EER = épuration extra-rénale (dialyse).


- En France :
o Hémodyalise : 35000 patients.
o Dialyse péritonéale : 3000 patients.
o Transplantation : 28000 patients.
o IRC Cler < 60 mL/min : > 500000 patients. Insuffisance Rénale Chronique
o IRT : environ 2% des dépenses de santé. Insuffisance Rénale Terminale
IX. Principales fonctions des reins
- Maintien du volume et de la composition ionique des liquides de l’organisme.
- Excrétion des déchets métaboliques.
- Régulation des volumes extracellulaires et de la pression artérielle.
- Contrôle de l’érythropoïèse.
- Régulation du métabolisme minéral.
- Régulation du métabolisme glucido-lipidique.
X. Filtration glomérulaire
- Au cours de l’insuffisance cardiaque il y a aura une baisse du DFG sauf si le rein arrive à
compenser la diminution du débit sanguin.
Mesure de la fonction rénale
- Mesure du DFG se fait à l’aide d’une substance qui doit :
o Non métabolisée par le rein.
o Non réabsorbée.
o Non sécrétée.
o Librement filtrée par le métabolisme.
- Clairance de la créatine.
- Créatine plasmatique.
- Estimation de la clairance de la créatinine.
- Estimation du DFG par la clairance de la créatinine (qui elle-même a été estimée).

- Pour une substance ayant une concentration plasmatique stable P, la quantité filtrée de cette
substance par le rein, (c’est-à-dire le produit de la concentration P de cette substance par la
filtration glomérulaire : P x DFG) est égale à la quantité éliminée dans l’urine, (c’est-à-dire
le produit de la concentration urinaire U de la substance en question et du débit urinaire V
(U x V).

- P x DFG = U x V
- Première difficulté : collecter les urines sur 24h.
- Deuxième difficulté : utilisation d’inuline (technique de référence).

Evaluation du débit de filtration glomérulaire


- Clairance de l’inuline (technique de référence).
- Clairance du Iohéxol.
- Clairance du 125I-iothalamate.
- Clairance du 99mTc-DTPA.
- Cliarance du 51Cr-EDTA.
- Toutes les mesures ci-dessus appartiennent encore plus à la recherche. La créatinine
plasmatique est le marqueur pour évaluer la fonction rénale.
Evolution du DFG avec l’âge
- A partir de 40ans, il y a une diminution du DFG de 1mL/min par an chez 60% des patients.
- Vieillissement rénal ?
- Artériolosclérose ?
Créatinine plasmatique comme marqueur du DFG
- Valeurs normales :
o 50 – 110 μmmol/L.
o 5,5 – 12 mg/L.
- La créatinine dépend de la masse musculaire et donc :
o De l’âge.
o Du sexe.
o Du poids.
- Il est donc nécessaire d’analyser le dosage de créatine plasmatique en fonction du terrain.
- Pour un même DFG certains patients vont avoir une créatinurie basse, normale ou haute
selon leur masse musculaire.
- Ucr :
o 0,2 mmol/kg/j Homme.
o 0,2 mmol/kg/j x 0,85 Femme.
- Crétinine : PM 113Da.
- Métabolite du catabolisme de la crétine musculaire.
- Production stable dépend de la masse msuculaire.
- Etat stable :
Débit de créatinine musculaire produite = Débit créatinine excrété (urines).
Concentration de créatinine plasmatique stable
- Créatinine librement filtrée par le glomérule MAIS modeste sécrétion tubulaire (transport
actif). Cette sécrétion augmente en cas d'insuffisance rénale.
ClCr > ClIN =DFG
Calcul de la clairance de la créatinine (++QE, tombe tous les ans)
- Recueil d’urine des 24heures correct (+++).

- / !\ UNITES !!!
Relation entre créatinine plasmatique et DFG
- Attention certains patients ont (entourés en rouge) :
o Un DFG bas.
o Une créatinine plasmatique normale.
- La créatinine plasmatique seule n’est pas suffisante car concerne 20% des patients.
Clairance de créatinine estimée par la formule de Gault et CockCroft (++QE)

-
- Corrélation entre ClCr et eClCr = 0,83.
- k:
o 1,23 chez l'homme.
o 1,05 chez la femme.
- Ucr :
o 0,2 mmol/kg/j Homme.
o 0,2 mmol/kg/j x 0,85 Femme.
- Avantages de l’estimation de la ClCr par la formule de Gault et Cockcroft :
o Pas de recueil d’urine.
o Simple.
o Rapide.
o Coût = dosage créatinine.
- Limites :
o Estimation de la ClCr et non du DFG (surestime le DFG).
o Non utilisable chez :
o Chez l’enfant (<16ans) et la personne très âgée (>70ans).
o L’obèse.
o La femme enceinte.
o Le cirrhotique en décompensation ou les grands syndromes œdémateux.
DFG estimée par la formule de Levey (MDRD)
- Equation qui permet d’estimer le DFG selon la créatinine pour remplacer Gault Kroft.
- Cette mesure prend en compte (++QE) :
o La créatinine.
o La couleur de la peau.
o L’âge.
o Le sexe.
- Equation simplifiée :

Evaluation du DFG en pratique


- Equation de Levey : MDRD.
- Créatinine plasmatique.
- Equation de Gault et Cockcroft.
Exemple
En conclusion, il est aisé de dire qu’en néphrologie, la sémiologie est essentiellement
biologique Elle est basée sur 2 points la mesure de la fonction rénale, la capacité du rein à
assurer l’homéostasie, à réguler l’équilibre principal (mesure du pH sanguin et urinaire) et à
concourir à l’équilibre phosphocalcique (mesure des ionogrammes sanguins et urinaires, de la
protéinurie des 24h, de la calcémie et de la phosphorémie)

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