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Objectifs de la leçon
À la fin de cette leçon, les étudiants seront en mesure de/d':
● Décrire le fonctionnement de l’organe sensoriel qu’est l’oreille et les principes derrière la
perception des sons;
● Lister les différents récepteurs somatosensoriels et leurs fonctions;
● Expliquer les principes derrière l’odorat et le goût;
● Différencier la proprioception, le sens vestibulaire et la kinesthésie;
● Lister les différentes PES et expliquer pourquoi elles ne respectent pas les règles de la
science.
L’ouïe
L’ouïe est le sens le plus étudié après la vision. Le son correspond à des ondes sonores ou,
plus précisément, à des bandes d’air compressé ou dilaté. Les oreilles détectent ces brefs
changements dans la pression de l’air et le cerveau se fie à la longueur et à l’amplitude de ces
ondes sonores pour interpréter les sons.
L’oreille
Les ondes sonores sont recueillies par l’oreille externe et sont acheminées vers le tympan. Le
tympan consiste en une membrane hermétique dont les vibrations correspondent aux ondes
sonores qui la percutent.
Derrière le tympan se retrouve l’oreille moyenne, une chambre-à-air où trois petits os (le
marteau, l’enclume et l’étrier) amplifient et transmettent les vibrations du tympan à l’oreille
interne par l’entremise de la fenêtre ovale. La fenêtre ovale est une membrane qui protège
l’oreille moyenne remplie d’air de l’oreille interne remplie de liquide.
La perception de sons
L’amplitude, la longueur et l’emplacement des ondes sonores correspondent à différentes
caractéristiques des sons.
Le volume
Le volume fait référence à l’intensité du son et il correspond à l’amplitude ou à la hauteur de
l’onde sonore. Le volume d’un son est mesuré en relation avec le seuil de l’ouïe chez l’humain,
qui est de 0 décibel. Pour te donner une idée du volume de différents sons, le bruissement des
feuilles mesure environ 20 décibels et la plupart des conversations sont situées entre 40-60
décibels. Une trop grande exposition aux sons de 85 décibels et plus peut mener à des
problèmes auditifs.
La hauteur tonale
La hauteur tonale d’un son correspond à la longueur de l’onde sonore (distance séparant deux
sommets) et à sa fréquence. Elle est mesurée en cycles par seconde ou hertz. Les sons graves
correspondent à de longues ondes de basse fréquence alors que les sons aigus correspondent
à de courtes ondes à fréquence élevée.
Deux théories et un principe expliquent comment le cerveau perçoit la hauteur tonale. Pour
mieux les comprendre par contre, on doit savoir exactement comment fonctionne l’oreille
interne. Comme on peut le voir dans l’image ci-dessous, la membrane basilaire est plus mince à
la base de la cochlée (donc près de l’oreille moyenne) qu’à son autre extrémité (surnommée
l’apex).
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Pour les hauteurs tonales situées entre ces deux extrêmes, le cerveau analyse tant la
localisation des cellules ciliées qui ont déclenché un influx, que la fréquence avec laquelle elles
l’ont fait.
Le timbre
Le timbre est relié à la résonance et à la qualité des sons. La complexité des ondes sonores
nous permet donc de déterminer le timbre d’un son. Par exemple, le timbre peut nous permettre
de distinguer différents instruments et la voix de différentes personnes.
La surdité
Des lésions à différents niveaux du système auditif peuvent causer différents types de surdité.
Surdité de conduction (de transmission) : Causée par des lésions au niveau de l’oreille
moyenne. Dans ce type de surdité, le son n’est pas transmis correctement de l’oreille externe
au tympan ou du tympan aux petits os de l’oreille moyenne. Ce type de surdité peut être causé
par la maladie ou être relié à un problème congénital. Il peut être corrigé grâce à des
traitements pharmaceutiques, à une chirurgie ou par l’entremise d’appareils auditifs. Les
appareils auditifs peuvent remédier à une surdité de conduction en amplifiant les vibrations qui
frappent le tympan.
en traduisant les ondes sonores en signaux électriques qui seront envoyés au cerveau. Ils ne
sont, bien sûr, utiles que pour les personnes dont les cellules ciliées ont été endommagées.
Le toucher
Parfois surnommé le système somatosensoriel, le sens du touché contient le plus gros
organe sensoriel du corps, la peau. Entre autres, le toucher est extrêmement important à
l’expression et au partage des émotions. Le toucher est aussi la source de plusieurs de nos
attachements, du lien que l’on forme avec nos parents à celui que l’on partage avec notre
partenaire amoureux.
Par exemple, les bébés singes qui sont capables de voir, sentir et entendre leur mère, mais qui
n’ont pas le droit de les toucher deviennent complètement désemparés. De façon similaire, les
enfants qui ne reçoivent pas suffisamment de contacts physiques de la part de leurs parents ont
un risque plus élevé de développer des problèmes émotionnels, comportementaux et
psychologiques à l’âge adulte.
Les mécanorécepteurs
Les mécanorécepteurs sont stimulés par l’application de pression sur la peau. Ils s’adaptent
lentement à la stimulation est fournissent énormément d’information concernant la texture des
objets.
Les thermorécepteurs
Les thermorécepteurs enregistrent la température des objets qui touchent la peau. Il en existe
deux types, pour le froid et pour le chaud. Les récepteurs au froid sont plus nombreux que les
récepteurs au chaud, surtout dans le visage et dans les oreilles. Ceci explique pourquoi le
visage et les oreilles sont toujours les premiers à avoir froid pendant l’hiver.
Les nocicepteurs
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Les nocicepteurs sont les récepteurs sensoriels de la douleur. Ce sont les récepteurs
somatosensoriels les plus nombreux du corps. Contrairement aux autres types de récepteurs
somatosensoriels, les nocicepteurs ne correspondent pas à des cellules, mais bien à des
terminaisons nerveuses. L’étirement des terminaisons nerveuses que sont les nocicepteurs
déclenche un influx nerveux. Les signaux venant des nocicepteurs sont traités dans le cortex
sensoriel et dans d’autres régions du cerveau spécialisées dans la perception de la douleur.
La perception de la douleur
Les nocicepteurs et la douleur sont extrêmement importants à la survie. La douleur signale au
corps que quelque chose ne va pas et elle prévient ainsi donc de plus amples dommages. Par
conséquent, les personnes qui sont nées sans nocicepteurs ont généralement une courte
espérance de vie.
Le circuit de la douleur
Selon la théorie du contrôle du « portillon » de Melzack et Wall, la moelle épinière serait
équipée de deux types de fibres : des fibres de petite taille sur lesquelles voyageraient les influx
nerveux déclenchés par les nocicepteurs et des fibres de plus grande taille sur lesquelles
voyageraient les autres types de signaux. Elle stipule qu’un portillon neurologique, possiblement
situé dans la formation réticulée, permettrait ou empêcherait aux signaux venant des fibres de
petite taille d’entrer dans le cerveau. Les signaux contenus dans les fibres de grande taille
moduleraient l’activité de ce portillon et pourraient empêcher les influx nerveux reliés à la
douleur d’entrer à l’intérieur du cerveau. L’acupuncture, les massages, la stimulation électrique,
la méditation et l’exercice physique sembleraient tous avoir la capacité de fermer le portillon à la
douleur, empêchant ainsi que l’individu ne la ressente.
Contrôler la douleur
Il existe différents outils pour contrôler la douleur. Il semble aussi que l’acupuncture, les
massages, la stimulation électrique, la méditation et l’exercice physique contrôleraient la
douleur tant en modulant l’activité du portillon qu’en tirant profit de certaines de ces ressources :
● Les endorphines : Le corps produit ses propres analgésiques, que l’on surnomme
endorphines. Certaines activités, dont l’exercice physique, favorisent la production
d’endorphines, leur conférant ainsi des propriétés anti-douleur;
● La distraction : Détourner l’attention du stimulus douloureux peut en apaiser la
sensation:
○ La réalité virtuelle : Elle réduit l’activité dans les régions du cerveau impliquées
dans la perception de la douleur;
○ Les placebos inactifs : Ils diminuent l’attention que le SNC porte aux
expériences douloureuses et la réponse qui suit;
○ L’hypnose : Un hypnotiseur peut encourager une personne à détourner son
attention d’une expérience douloureuse.
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Ainsi, le goût et l’odorat, qui sont intimement reliés, fonctionnent de façon similaire. Les deux
processus commencent avec des molécules qui se sont détachées des substances dans
lesquelles elles étaient contenues pour flotter jusque dans le nez ou être placées dans la
bouche. Dans les deux cas, les molécules doivent être dissoutes dans un mucus aqueux afin
qu’elles puissent s’attacher aux récepteurs sensoriels. Ainsi donc, jusqu’ici, les deux processus
sont similaires. Ils diffèrent par contre par la suite, et on va donc commencer par discuter de
l’odorat en plus de détails avant de passer au goût.
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L’odorat
La cavité nasale de l’humain contient environ 350 différents types de récepteurs qui nous
permettent de discriminer plus de 10 000 odeurs différentes. Les messages olfactifs venant de
la cavité nasale sont les seuls à ne pas passer par le thalamus en voie vers le cerveau. En
effet, ils sont d’abord traités par les bulbes olfactifs, une structure cérébrale située directement
au-dessus de la cavité nasale et sous le lobe frontal. De là, ils se dirigent directement vers des
centres cérébraux primitifs qui sont impliqués dans la mémoire et les émotions.
Il est important de noter que les reptiles et les mammifères sont équipés de deux différents
types de systèmes olfactifs. Le système dont on a parlé jusqu’à maintenant, qui nous permet de
reconnaître les stimuli olfactifs de notre environnement (ressources alimentaires, défécation,
etc.) correspond au système olfactif primaire. Le second système olfactif est surnommé le
système olfactif accessoire et il est utilisé pour détecter les phéromones. Les phéromones
sont des substances chimiques qui sont sécrétées par les animaux et qui déclenchent une
réponse sociale chez les autres membres de l’espèce. Plus précisément, les phéromones
semblent servir de système d’alarme qui informe les autres de la présence de ressources
alimentaires, de prédateurs et de membres du sexe opposé quelque part dans l’environnement.
Le goût
La langue et la bouche sont couvertes de centaines de petites bosses que l’on appelle les
papilles gustatives. Chaque papille gustative correspond à un pore qui contient de 50-100
récepteurs gustatifs. Les récepteurs gustatifs sont en faits de cellules sensorielles ciliées et en
tout, la langue et la bouche des humains en contiennent de 3 000-10 000. Le nombre et la
sensibilité des récepteurs gustatifs dépend de l’âge de la personne et de certains autres
facteurs comme si elle fume présentement ou a déjà fumé et du type de nourriture qu’elle a
l’habitude de consommer.
Les influx nerveux venant des papilles gustatives sont d’abord envoyés au thalamus, puis au
cortex gustatif, qui est situé à la frontière entre le lobe frontal et le lobe temporal. La
localisation du cortex gustatif fait en sorte que le goût est grandement influencé par le
traitement de haut-en-bas et explique pourquoi il est intimement relié à la culture et à la
nostalgie – ce qui est un plat délicieux pour un est dégoûtant pour l’autre!
Les humains ont des récepteurs pour cinq différentes sortes de goûts, et différents aliments
activent différentes combinaisons de ces récepteurs. Il est important de noter que contrairement
à ce que dit un mythe de longue date, aucune région de la langue n’est spécialisée dans la
détection d’un certain goût.
● Sucré : Détectent la présence de sucres dans les aliments;
● Salé : Détectent la présence d’ions de sodium dans les aliments;
● Umami : Détectent la présence de goûts dits savoureux comme ceux associés aux
viandes, champignons, algues et fromages qui ont été vieillis;
● Acide : Détectent la présence d’acide dans les aliments;
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Chacun de ces récepteurs sensoriels a des implications liées à la survie. Par exemple, le sucré
et l’umami attirent les humains et les animaux vers des aliments riches en ressources
énergétiques et en protéines. Le sel est aussi important à de nombreux processus
physiologiques. Ensemble, le sucré, le salé et l’umami forment donc les goûts appétitifs.
L’aigre et l’amer représentent les goûts aversifs et ils nous éloignent généralement des
aliments qui pourraient être toxiques ou dangereux. Le seuil pour les goûts amers est plus faible
que celui des autres goûts. Il en serait ainsi parce que la plupart des agents toxiques naturels
sont amers et la détection de faibles niveaux de cette saveur aurait donc aidé à la survie de nos
ancêtres. Pensez au lait suri par exemple, il développe un goût amer déplaisant qui nous
prévient de le boire.
La langue peut aussi ressentir des sensations autres que celles qui sont incluses dans les cinq
goûts de base. Une de ces sensations est la pseudo-chaleur, ou l’impression de fraîcheur ou
de feu. L’alcool et les piments forts créent cette sensation en activant les nocicepteurs et les
thermorécepteurs de la langue. Comme toute autre sensation venant des récepteurs
somatosensoriels, la pseudo-chaleur est traitée dans le cortex sensoriel et non dans le cortex
gustatif.
La proprioception travaille avec le sens vestibulaire pour assurer l’équilibre. L’oreille interne
contient des chambres appelées sacs vestibulaires qui sont remplies de liquide et recouvertes
de récepteurs ressemblant à de petits poils. Ces récepteurs envoient des signaux concernant la
position de la tête dans l’espace et en lien avec la gravité au cerveau. Le cerveau analyse ces
signaux afin de maintenir l’équilibre et s’assurer que l’on reste debout droit. Lorsqu’on tourne
sur soi-même, le liquide contenu dans les sacs vestibulaires prend un certain temps avant
d’arrêter de bouger. Le mouvement du liquide et le pliement des récepteurs ciliés qui
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l’accompagne trompent le cerveau et lui fait penser que le corps est toujours en mouvement,
causant ainsi la sensation de vertige.
La kinesthésie
La proprioception et le sens vestibulaire ne devraient pas être confondus avec la kinesthésie,
qui est davantage reliée au mouvement du corps qu’à sa position dans l’espace. En effet, la
kinesthésie est de nature plus comportementale que perceptive et elle fait appel aux signaux
venant de la vision et de l’audition pour coordonner les mouvements du corps dans l’espace. La
kinesthésie est donc un aspect clé de l’apprentissage moteur et de la coordination œil-main. La
proprioception, en contrepartie, contribue à l’apprentissage moteur et à la coordination œil-main
que dans la mesure où elle indique la position des membres dans l’espace.
L’interaction sensorielle
Bien que l’on ait vu les différents sens individuellement, ils ne forment pas des systèmes isolés.
En effet, les différents systèmes sensoriels interagissent constamment entre eux et
s’influencent les uns les autres. Par exemple, la saveur est évidemment reliée au goût, mais
elle implique aussi l’odorat et des aspects du toucher comme la texture et la température. Ainsi,
il est rare qu’une expérience sensorielle n’implique qu’un seul sens. On appelle ceci
l’interaction sensorielle.
La synesthésie
Pour certaines personnes, l’interaction sensorielle va encore plus loin et une sensation est
capable d’en susciter une autre. On appelle cette condition neurologique rare la synesthésie.
La synesthésie est le résultat d’une interconnexion entre les centres cérébraux dédiés aux
différents sens et elle donne donc lieu à un mélange des sens. La vision, l’ouïe, le toucher, le
goût et l’odorat sont normaux, mais tous ou certains d’entre eux sont accompagnés d’une autre
sensation qui n’est pas directement reliée au stimulus présenté. Pour la qualifier de
synesthésie, l’expérience sensorielle doit être :
● involontaire
● présente à chaque fois où l’individu est confronté au type de stimulus sensoriel qui la
suscite.
Les chercheurs ne comprennent toujours pas ce qui cause la synesthésie, mais quelques
hypothèses ont été formulées :
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La cognition incarnée
En plus d‘interagir entre eux, les sens influencent et collaborent aussi avec la cognition. Par
exemple, la chaleur physique encourage les gens à être plus chaleureux. Ainsi, la sensation est
impliquée dans plus que la simple perception du monde physique – elle affecte aussi les
sentiments, les attitudes, la pensée et le jugement. On appelle ceci la cognition incarnée et
elle s’explique par le fait que les circuits cérébraux qui sont responsables de la sensation
forment tous des connexions avec ceux dédiés à la cognition, qui sont surtout situés dans le
lobe frontal et dans le lobe temporal.
Les preuves supportant la PES sont anecdotiques et controversées – les gens ont tendance à
remarquer les cas où les prédictions se sont réalisées et où les PES étaient justes et à oublier
les instances où elles ne l’étaient pas. La reproduction de phénomènes PES à l’intérieur de
situations de laboratoire contrôlées est rare et les théories entourant les PES sont difficiles à
tester et à réfuter. Ainsi, les cas de PES devraient être approchés avec caution puisqu’elles ne
respectent pas les règles de la méthode scientifique.
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Conclusion
En fin de compte, la sensation et la perception ne devraient pas être définies en termes de PES
ou d’illusions optiques trompeuses, mais bien par le fait qu’elles nous permettent de
comprendre le monde qui nous entoure et la place qu’on y occupe, tant d’un point de vue
physique que psychologique.
Comme les organes sensoriels transforment l’énergie de l’environnement en des influx nerveux,
le cerveau construit en quelque sorte l’image que nous avons de ce dernier. Ainsi, chacun à
une expérience différente du monde environnant et en tant que psychologues, on doit être
conscient de ceci, puisque le comportement et les processus mentaux sont tous deux dirigés
par le monde sensoriel et les perceptions qui en découlent.