Vous êtes sur la page 1sur 13

PSY1501 - Introduction à la psychologie Université d'Ottawa

PSY1501 - Introduction à la psychologie


Semaine 7: Semaine 6, partie 2

Semaine 7: La sensation et la perception, partie 2


Objectifs de la leçon
Lecture
L’ouïe
L’oreille
La perception de sons
Le volume
La hauteur tonale
Le timbre
La surdité
Le toucher
Les récepteurs somatosensoriels
Les sens chimiques : Le goût et l’odorat
L’odorat
Le goût
Position du corps et le mouvement
La proprioception et le sens vestibulaire
La kinesthésie
L’interaction sensorielle
La synesthésie
La cognition incarnée
La perception extra-sensorielle (PES)
Conclusion
PSY1501 - Introduction à la psychologie Université d'Ottawa

Semaine 7: La sensation et la perception, partie 2


Cette semaine, on va explorer les autres sens de l’être humain, soit l’ouïe, l’odorat, le goût et le
sens de la position du corps dans l’espace et du mouvement. Il est important de souligner que
les principes de base de la sensation et de la perception dont on a discuté la semaine dernière
s’appliquent aussi à ces sens.

Objectifs de la leçon
À la fin de cette leçon, les étudiants seront en mesure de/d':
● Décrire le fonctionnement de l’organe sensoriel qu’est l’oreille et les principes derrière la
perception des sons;
● Lister les différents récepteurs somatosensoriels et leurs fonctions;
● Expliquer les principes derrière l’odorat et le goût;
● Différencier la proprioception, le sens vestibulaire et la kinesthésie;
● Lister les différentes PES et expliquer pourquoi elles ne respectent pas les règles de la
science.

L’ouïe
L’ouïe est le sens le plus étudié après la vision. Le son correspond à des ondes sonores ou,
plus précisément, à des bandes d’air compressé ou dilaté. Les oreilles détectent ces brefs
changements dans la pression de l’air et le cerveau se fie à la longueur et à l’amplitude de ces
ondes sonores pour interpréter les sons.

L’oreille
Les ondes sonores sont recueillies par l’oreille externe et sont acheminées vers le tympan. Le
tympan consiste en une membrane hermétique dont les vibrations correspondent aux ondes
sonores qui la percutent.

Derrière le tympan se retrouve l’oreille moyenne, une chambre-à-air où trois petits os (le
marteau, l’enclume et l’étrier) amplifient et transmettent les vibrations du tympan à l’oreille
interne par l’entremise de la fenêtre ovale. La fenêtre ovale est une membrane qui protège
l’oreille moyenne remplie d’air de l’oreille interne remplie de liquide.

L’oreille interne consiste en la cochlée, un tube en forme de spirale rempli de liquide et


recouvert d’une paroi appelée la membrane basilaire. Les vibrations de la fenêtre ovale créent
des vagues dans le liquide de la cochlée, ce qui fait bouger la membrane basilaire. La
membrane basilaire est elle-même recouverte d’environ 16 000 petites fibres appelées les
cellules ciliées qui se plient et se déplient en réponse à ses mouvements. Le pliement des
PSY1501 - Introduction à la psychologie Université d'Ottawa

cellules ciliées déclenche le processus de transduction en causant la dépolarisation de cellules


nerveuses voisines. Les axones de ces cellules nerveuses convergent pour former le nerf
auditif qui transmet les informations venant des oreilles au cortex auditif, qui est situé dans le
lobe temporal.

La perception de sons
L’amplitude, la longueur et l’emplacement des ondes sonores correspondent à différentes
caractéristiques des sons.

Le volume
Le volume fait référence à l’intensité du son et il correspond à l’amplitude ou à la hauteur de
l’onde sonore. Le volume d’un son est mesuré en relation avec le seuil de l’ouïe chez l’humain,
qui est de 0 décibel. Pour te donner une idée du volume de différents sons, le bruissement des
feuilles mesure environ 20 décibels et la plupart des conversations sont situées entre 40-60
décibels. Une trop grande exposition aux sons de 85 décibels et plus peut mener à des
problèmes auditifs.

La hauteur tonale
La hauteur tonale d’un son correspond à la longueur de l’onde sonore (distance séparant deux
sommets) et à sa fréquence. Elle est mesurée en cycles par seconde ou hertz. Les sons graves
correspondent à de longues ondes de basse fréquence alors que les sons aigus correspondent
à de courtes ondes à fréquence élevée.

Deux théories et un principe expliquent comment le cerveau perçoit la hauteur tonale. Pour
mieux les comprendre par contre, on doit savoir exactement comment fonctionne l’oreille
interne. Comme on peut le voir dans l’image ci-dessous, la membrane basilaire est plus mince à
la base de la cochlée (donc près de l’oreille moyenne) qu’à son autre extrémité (surnommée
l’apex).
PSY1501 - Introduction à la psychologie Université d'Ottawa

Les sons aigus et la théorie de l’emplacement


Comme les petites vagues qui font rebondir un bateau sur l’océan, les sons aigus créent des
ondulations dans le liquide de la cochlée qui ne voyagent pas sur de longues distances. Tout de
même, comme la membrane basilaire située à la base de la cochlée est mince, ces vagues
causent facilement la dépolarisation des cellules ciliées qui y sont situées. Le cerveau reçoit
des informations quant à la localisation des cellules ciliées qui ont déclenché un influx nerveux
et il se fie en partie à cette information pour déterminer la hauteur tonale du son que l’on vient
d’entendre. C’est ce qu’on appelle la théorie de l’emplacement de la perception de la hauteur
tonale, et elle permet l’identification des sons aigus.

Les sons graves et la théorie de la fréquence


Pour comprendre les sons graves, pensez plutôt aux grosses vagues lentes que l’on voit sur la
plage - ces vagues voyagent de longues distances avant de s’affaiblir. Elles ont aussi tendance
à gagner de la force à mesure qu’elles voyagent. C’est ce qui arrive au liquide de l’oreille
interne lorsqu’on entend des sons graves. Comme la membrane basilaire située près de l’apex
est plus épaisse que celle qui est à la base de la cochlée, les vagues de liquide doivent gagner
de la force pour la faire bouger et déclencher la dépolarisation des cellules ciliées. Par contre,
les vagues créées par les sons graves ne sont pas toujours assez fortes pour faire bouger la
membrane basilaire. Ainsi, pour les sons graves, plutôt que de se fier uniquement à la
localisation des cellules ciliées qui ont été dépolarisées, le cerveau analyse aussi le rythme
avec lequel les cellules ciliées envoient leurs signaux. Plus il y de temps entre les influx
nerveux, plus grave est le son puisqu’il aura déclenché des ondulations lentes à l’intérieur de la
cochlée. C’est ce qu’on appelle la théorie de la fréquence de la hauteur tonale, et elle explique
la perception des sons graves.
PSY1501 - Introduction à la psychologie Université d'Ottawa

Les sons très aigus et le principe de volley


Comme vous l’avez peut-être deviné, la théorie de la fréquence ne s’applique pas bien aux
sons aigus puisque la période réfractaire impose une limite à la vitesse avec laquelle les
cellules ciliées peuvent déclencher des potentiels d’action. Ainsi, le cerveau interprète de
nombreuses vagues d’influx nerveux venant d’une même cellule ciliée située à la base de la
cochlée comme étant un son à très haute fréquence (très aigus). C’est ce qu’on appelle le
principe de volley.

Pour les hauteurs tonales situées entre ces deux extrêmes, le cerveau analyse tant la
localisation des cellules ciliées qui ont déclenché un influx, que la fréquence avec laquelle elles
l’ont fait.

Le timbre
Le timbre est relié à la résonance et à la qualité des sons. La complexité des ondes sonores
nous permet donc de déterminer le timbre d’un son. Par exemple, le timbre peut nous permettre
de distinguer différents instruments et la voix de différentes personnes.

La localisation des sons


Les ondes sonores frappent une oreille plus vite et avec plus d’intensité que l’autre. Le cerveau
estime la localisation de sons à partir des informations divergentes venant des deux oreilles
concernant ces deux facteurs.

La surdité
Des lésions à différents niveaux du système auditif peuvent causer différents types de surdité.

Surdité de conduction (de transmission) : Causée par des lésions au niveau de l’oreille
moyenne. Dans ce type de surdité, le son n’est pas transmis correctement de l’oreille externe
au tympan ou du tympan aux petits os de l’oreille moyenne. Ce type de surdité peut être causé
par la maladie ou être relié à un problème congénital. Il peut être corrigé grâce à des
traitements pharmaceutiques, à une chirurgie ou par l’entremise d’appareils auditifs. Les
appareils auditifs peuvent remédier à une surdité de conduction en amplifiant les vibrations qui
frappent le tympan.

Surdité neurosensorielle (de perception) : Se produit lorsque l’oreille interne elle-même ou


lorsque la voie nerveuse voyageant de l’oreille interne au cerveau est endommagée. Elle peut
être causée par la maladie, des problèmes congénitaux, de facteurs génétiques ou par
l’exposition à des sons trop forts. Ce type de surdité est souvent permanent et il est difficile à
corriger. Tout de même, certaines personnes souffrant de surdité neurosensorielle peuvent
bénéficier d’implants cochléaires. Les implants cochléaires font le travail des cellules ciliées
PSY1501 - Introduction à la psychologie Université d'Ottawa

en traduisant les ondes sonores en signaux électriques qui seront envoyés au cerveau. Ils ne
sont, bien sûr, utiles que pour les personnes dont les cellules ciliées ont été endommagées.

Le toucher
Parfois surnommé le système somatosensoriel, le sens du touché contient le plus gros
organe sensoriel du corps, la peau. Entre autres, le toucher est extrêmement important à
l’expression et au partage des émotions. Le toucher est aussi la source de plusieurs de nos
attachements, du lien que l’on forme avec nos parents à celui que l’on partage avec notre
partenaire amoureux.
Par exemple, les bébés singes qui sont capables de voir, sentir et entendre leur mère, mais qui
n’ont pas le droit de les toucher deviennent complètement désemparés. De façon similaire, les
enfants qui ne reçoivent pas suffisamment de contacts physiques de la part de leurs parents ont
un risque plus élevé de développer des problèmes émotionnels, comportementaux et
psychologiques à l’âge adulte.

Les récepteurs somatosensoriels


Les récepteurs somatosensoriels se retrouvent dans le derme, la couche de la peau qui est
située directement sous l’épiderme (couche la plus externe). La stimulation des récepteurs
somatosensoriels cause des changements ioniques à l’intérieur de la cellule qui déclenchent un
potentiel d’action. Les influx nerveux venant de ces récepteurs sont transportés au cortex
sensoriel, qui est situé dans le lobe pariétal. On a déjà vu que le cortex sensoriel correspond à
une bande de tissu qui contient des régions spécialisées pour recevoir les informations tactiles
venant de chacune des parties du corps, créant ainsi une représentation du corps surnommée
l’homuncule.

Il existe 3 catégories et 4 différents types de récepteurs somatosensoriels. Les sensations


tactiles qui ne sont pas directement reliées au rôle de chacun de ces récepteurs, comme par
exemple le chatouillement, les démangeaisons et la sensation d’être mouillé, activent une
combinaison de ces récepteurs.

Les mécanorécepteurs
Les mécanorécepteurs sont stimulés par l’application de pression sur la peau. Ils s’adaptent
lentement à la stimulation est fournissent énormément d’information concernant la texture des
objets.

Les thermorécepteurs
Les thermorécepteurs enregistrent la température des objets qui touchent la peau. Il en existe
deux types, pour le froid et pour le chaud. Les récepteurs au froid sont plus nombreux que les
récepteurs au chaud, surtout dans le visage et dans les oreilles. Ceci explique pourquoi le
visage et les oreilles sont toujours les premiers à avoir froid pendant l’hiver.

Les nocicepteurs
PSY1501 - Introduction à la psychologie Université d'Ottawa

Les nocicepteurs sont les récepteurs sensoriels de la douleur. Ce sont les récepteurs
somatosensoriels les plus nombreux du corps. Contrairement aux autres types de récepteurs
somatosensoriels, les nocicepteurs ne correspondent pas à des cellules, mais bien à des
terminaisons nerveuses. L’étirement des terminaisons nerveuses que sont les nocicepteurs
déclenche un influx nerveux. Les signaux venant des nocicepteurs sont traités dans le cortex
sensoriel et dans d’autres régions du cerveau spécialisées dans la perception de la douleur.

La perception de la douleur
Les nocicepteurs et la douleur sont extrêmement importants à la survie. La douleur signale au
corps que quelque chose ne va pas et elle prévient ainsi donc de plus amples dommages. Par
conséquent, les personnes qui sont nées sans nocicepteurs ont généralement une courte
espérance de vie.

Le circuit de la douleur
Selon la théorie du contrôle du « portillon » de Melzack et Wall, la moelle épinière serait
équipée de deux types de fibres : des fibres de petite taille sur lesquelles voyageraient les influx
nerveux déclenchés par les nocicepteurs et des fibres de plus grande taille sur lesquelles
voyageraient les autres types de signaux. Elle stipule qu’un portillon neurologique, possiblement
situé dans la formation réticulée, permettrait ou empêcherait aux signaux venant des fibres de
petite taille d’entrer dans le cerveau. Les signaux contenus dans les fibres de grande taille
moduleraient l’activité de ce portillon et pourraient empêcher les influx nerveux reliés à la
douleur d’entrer à l’intérieur du cerveau. L’acupuncture, les massages, la stimulation électrique,
la méditation et l’exercice physique sembleraient tous avoir la capacité de fermer le portillon à la
douleur, empêchant ainsi que l’individu ne la ressente.

Contrôler la douleur
Il existe différents outils pour contrôler la douleur. Il semble aussi que l’acupuncture, les
massages, la stimulation électrique, la méditation et l’exercice physique contrôleraient la
douleur tant en modulant l’activité du portillon qu’en tirant profit de certaines de ces ressources :
● Les endorphines : Le corps produit ses propres analgésiques, que l’on surnomme
endorphines. Certaines activités, dont l’exercice physique, favorisent la production
d’endorphines, leur conférant ainsi des propriétés anti-douleur;
● La distraction : Détourner l’attention du stimulus douloureux peut en apaiser la
sensation:
○ La réalité virtuelle : Elle réduit l’activité dans les régions du cerveau impliquées
dans la perception de la douleur;
○ Les placebos inactifs : Ils diminuent l’attention que le SNC porte aux
expériences douloureuses et la réponse qui suit;
○ L’hypnose : Un hypnotiseur peut encourager une personne à détourner son
attention d’une expérience douloureuse.
PSY1501 - Introduction à la psychologie Université d'Ottawa

L'hypnose et le contrôle de la douleur

L’hypnose correspond à un état altéré de la conscience au cours duquel une personne


devient plus susceptible à la suggestion. Ainsi, au cours de l’hypnose, un hypnotiseur utilise le
pouvoir de la suggestion pour faire en sorte que des perceptions, sentiments, pensées et/ou
comportements se produisent spontanément chez la personne hypnotisée. L’utilisation de
l’hypnose à des fins thérapeutiques est controversée de nos jours, bien qu’il ait été démontré
qu’elle peut, entre autres, bloquer la perception de la douleur. Quelques théories ont été
formulées pour expliquer l’hypnose et son rôle dans le contrôle de la douleur.

● Théorie de la conscience divisée : L’hypnose provoque un clivage de la conscience


où l’individu cesse de porter autant d’attention à son environnement et ainsi donc, à
l’expérience douloureuse;
● Théorie de l’influence sociale : Le sujet hypnotisé est si absorbé par son rôle de
«bon sujet hypnotisable» qu’il ignore la douleur dont il fait l’expérience;
● Attention sélective : L’hypnose peut aider à contrôler la douleur en demandant à la
personne hypnotisée de choisir de ne pas porter attention à la douleur et de la
rediriger vers des pensées et suggestions plus positives.

Les sens chimiques : Le goût et l’odorat


Le goût et l’odorat sont les deux sens chimiques du système sensoriel. On dit qu’ils sont
chimiques parce que, contrairement aux autres sens, ils absorbent littéralement une partie des
stimuli sensoriels auxquels ils sont exposés. Ceci est évident dans le cas du goût, mais ce l’est
peut-être moins dans le cas de l’odorat - lorsqu’on sent quelque chose de bon comme une tarte
aux pommes, c’est parce des petites particules des pommes, du sucre et du beurre se sont
échappées de la tarte et ont voyagé dans l’air jusqu’à ce qu’elles aient rejoint notre nez. C’est
aussi le cas quand on sent quelque chose de mauvais, mais on ne va pas en discuter puisque
c’est un peu dégoûtant d’y penser!

Ainsi, le goût et l’odorat, qui sont intimement reliés, fonctionnent de façon similaire. Les deux
processus commencent avec des molécules qui se sont détachées des substances dans
lesquelles elles étaient contenues pour flotter jusque dans le nez ou être placées dans la
bouche. Dans les deux cas, les molécules doivent être dissoutes dans un mucus aqueux afin
qu’elles puissent s’attacher aux récepteurs sensoriels. Ainsi donc, jusqu’ici, les deux processus
sont similaires. Ils diffèrent par contre par la suite, et on va donc commencer par discuter de
l’odorat en plus de détails avant de passer au goût.
PSY1501 - Introduction à la psychologie Université d'Ottawa

L’odorat

La cavité nasale de l’humain contient environ 350 différents types de récepteurs qui nous
permettent de discriminer plus de 10 000 odeurs différentes. Les messages olfactifs venant de
la cavité nasale sont les seuls à ne pas passer par le thalamus en voie vers le cerveau. En
effet, ils sont d’abord traités par les bulbes olfactifs, une structure cérébrale située directement
au-dessus de la cavité nasale et sous le lobe frontal. De là, ils se dirigent directement vers des
centres cérébraux primitifs qui sont impliqués dans la mémoire et les émotions.

Il est important de noter que les reptiles et les mammifères sont équipés de deux différents
types de systèmes olfactifs. Le système dont on a parlé jusqu’à maintenant, qui nous permet de
reconnaître les stimuli olfactifs de notre environnement (ressources alimentaires, défécation,
etc.) correspond au système olfactif primaire. Le second système olfactif est surnommé le
système olfactif accessoire et il est utilisé pour détecter les phéromones. Les phéromones
sont des substances chimiques qui sont sécrétées par les animaux et qui déclenchent une
réponse sociale chez les autres membres de l’espèce. Plus précisément, les phéromones
semblent servir de système d’alarme qui informe les autres de la présence de ressources
alimentaires, de prédateurs et de membres du sexe opposé quelque part dans l’environnement.

Le goût
La langue et la bouche sont couvertes de centaines de petites bosses que l’on appelle les
papilles gustatives. Chaque papille gustative correspond à un pore qui contient de 50-100
récepteurs gustatifs. Les récepteurs gustatifs sont en faits de cellules sensorielles ciliées et en
tout, la langue et la bouche des humains en contiennent de 3 000-10 000. Le nombre et la
sensibilité des récepteurs gustatifs dépend de l’âge de la personne et de certains autres
facteurs comme si elle fume présentement ou a déjà fumé et du type de nourriture qu’elle a
l’habitude de consommer.

Les influx nerveux venant des papilles gustatives sont d’abord envoyés au thalamus, puis au
cortex gustatif, qui est situé à la frontière entre le lobe frontal et le lobe temporal. La
localisation du cortex gustatif fait en sorte que le goût est grandement influencé par le
traitement de haut-en-bas et explique pourquoi il est intimement relié à la culture et à la
nostalgie – ce qui est un plat délicieux pour un est dégoûtant pour l’autre!

Les humains ont des récepteurs pour cinq différentes sortes de goûts, et différents aliments
activent différentes combinaisons de ces récepteurs. Il est important de noter que contrairement
à ce que dit un mythe de longue date, aucune région de la langue n’est spécialisée dans la
détection d’un certain goût.
● Sucré : Détectent la présence de sucres dans les aliments;
● Salé : Détectent la présence d’ions de sodium dans les aliments;
● Umami : Détectent la présence de goûts dits savoureux comme ceux associés aux
viandes, champignons, algues et fromages qui ont été vieillis;
● Acide : Détectent la présence d’acide dans les aliments;
PSY1501 - Introduction à la psychologie Université d'Ottawa

● Amer : Détectent la présence de substances potentiellement dangereuses ou toxiques.

Chacun de ces récepteurs sensoriels a des implications liées à la survie. Par exemple, le sucré
et l’umami attirent les humains et les animaux vers des aliments riches en ressources
énergétiques et en protéines. Le sel est aussi important à de nombreux processus
physiologiques. Ensemble, le sucré, le salé et l’umami forment donc les goûts appétitifs.

L’aigre et l’amer représentent les goûts aversifs et ils nous éloignent généralement des
aliments qui pourraient être toxiques ou dangereux. Le seuil pour les goûts amers est plus faible
que celui des autres goûts. Il en serait ainsi parce que la plupart des agents toxiques naturels
sont amers et la détection de faibles niveaux de cette saveur aurait donc aidé à la survie de nos
ancêtres. Pensez au lait suri par exemple, il développe un goût amer déplaisant qui nous
prévient de le boire.

La langue peut aussi ressentir des sensations autres que celles qui sont incluses dans les cinq
goûts de base. Une de ces sensations est la pseudo-chaleur, ou l’impression de fraîcheur ou
de feu. L’alcool et les piments forts créent cette sensation en activant les nocicepteurs et les
thermorécepteurs de la langue. Comme toute autre sensation venant des récepteurs
somatosensoriels, la pseudo-chaleur est traitée dans le cortex sensoriel et non dans le cortex
gustatif.

Position du corps et le mouvement


Finalement, l’humain est aussi équipé de sens qui ressentent la position du corps dans l’espace
et son mouvement. Parmi ceux-ci on retrouve la proprioception, le sens vestibulaire et la
kinesthésie.

La proprioception et le sens vestibulaire


Le corps est équipé de récepteurs qui ressentent la position du corps dans l’espace. Ces
récepteurs, qui portent le nom de propriocepteurs, sont situés dans les tendons, les muscles
et les joints et ils détectent des changements dans l’étirement et la tension des muscles. Ils
nous permettent de faire des actions fondamentales comme marcher dans la noirceur, alors
qu’on ne peut pas savoir que notre pied droit et devant notre pied gauche et vice-versa.

La proprioception travaille avec le sens vestibulaire pour assurer l’équilibre. L’oreille interne
contient des chambres appelées sacs vestibulaires qui sont remplies de liquide et recouvertes
de récepteurs ressemblant à de petits poils. Ces récepteurs envoient des signaux concernant la
position de la tête dans l’espace et en lien avec la gravité au cerveau. Le cerveau analyse ces
signaux afin de maintenir l’équilibre et s’assurer que l’on reste debout droit. Lorsqu’on tourne
sur soi-même, le liquide contenu dans les sacs vestibulaires prend un certain temps avant
d’arrêter de bouger. Le mouvement du liquide et le pliement des récepteurs ciliés qui
PSY1501 - Introduction à la psychologie Université d'Ottawa

l’accompagne trompent le cerveau et lui fait penser que le corps est toujours en mouvement,
causant ainsi la sensation de vertige.

La kinesthésie
La proprioception et le sens vestibulaire ne devraient pas être confondus avec la kinesthésie,
qui est davantage reliée au mouvement du corps qu’à sa position dans l’espace. En effet, la
kinesthésie est de nature plus comportementale que perceptive et elle fait appel aux signaux
venant de la vision et de l’audition pour coordonner les mouvements du corps dans l’espace. La
kinesthésie est donc un aspect clé de l’apprentissage moteur et de la coordination œil-main. La
proprioception, en contrepartie, contribue à l’apprentissage moteur et à la coordination œil-main
que dans la mesure où elle indique la position des membres dans l’espace.

L’interaction sensorielle
Bien que l’on ait vu les différents sens individuellement, ils ne forment pas des systèmes isolés.
En effet, les différents systèmes sensoriels interagissent constamment entre eux et
s’influencent les uns les autres. Par exemple, la saveur est évidemment reliée au goût, mais
elle implique aussi l’odorat et des aspects du toucher comme la texture et la température. Ainsi,
il est rare qu’une expérience sensorielle n’implique qu’un seul sens. On appelle ceci
l’interaction sensorielle.

La synesthésie
Pour certaines personnes, l’interaction sensorielle va encore plus loin et une sensation est
capable d’en susciter une autre. On appelle cette condition neurologique rare la synesthésie.
La synesthésie est le résultat d’une interconnexion entre les centres cérébraux dédiés aux
différents sens et elle donne donc lieu à un mélange des sens. La vision, l’ouïe, le toucher, le
goût et l’odorat sont normaux, mais tous ou certains d’entre eux sont accompagnés d’une autre
sensation qui n’est pas directement reliée au stimulus présenté. Pour la qualifier de
synesthésie, l’expérience sensorielle doit être :
● involontaire
● présente à chaque fois où l’individu est confronté au type de stimulus sensoriel qui la
suscite.

Donc, si la synesthésie implique un mélange de la vision et du goût, le chiffre 7 doit toujours et


sans exception, par exemple, être accompagné du goût du café. Tenter de se convaincre que le
chiffre 7 goûte comme le café ne correspond pas à la synesthésie et le fait que ce se soit
produit une fois parmi tant d’autres ne l’est pas non plus.

Les chercheurs ne comprennent toujours pas ce qui cause la synesthésie, mais quelques
hypothèses ont été formulées :
PSY1501 - Introduction à la psychologie Université d'Ottawa

● Développement inhabituel de connexions neuronales entre les centres cérébraux dédiés


aux différents sens;
● Tous les bébés sont nés avec la synesthésie et font l’expérience d’un mélange des sens
jusqu’à ce que le cerveau arrive à maturité et développent des réseaux sensoriels
indépendants. Chez les gens avec la synesthésie, ces réseaux ne se développeraient
jamais, expliquant ainsi leur condition;
● La synesthésie serait reliée à la chimie du cerveau – pour une raison quelconque, les
neuromédiateurs associés à un sens apparaîtraient dans une région du cerveau dédiée
à un autre.

La cognition incarnée
En plus d‘interagir entre eux, les sens influencent et collaborent aussi avec la cognition. Par
exemple, la chaleur physique encourage les gens à être plus chaleureux. Ainsi, la sensation est
impliquée dans plus que la simple perception du monde physique – elle affecte aussi les
sentiments, les attitudes, la pensée et le jugement. On appelle ceci la cognition incarnée et
elle s’explique par le fait que les circuits cérébraux qui sont responsables de la sensation
forment tous des connexions avec ceux dédiés à la cognition, qui sont surtout situés dans le
lobe frontal et dans le lobe temporal.

La perception extra-sensorielle (PES)


Finalement, certaines personnes croient avoir des perceptions justes du monde extérieur qui ne
sont pas accompagnées de sensations. Elles pensent donc avoir des perceptions extra-
sensorielles (ou PES). Il est important de préciser que les rêves et les hallucinations ne sont
pas des formes de PES puisqu’ils génèrent des perceptions erronées du monde extérieur.

Il existe différentes formes de PES :


● La télépathie : Capacité de lire des messages venant de l’esprit d’autrui qui ne sont
donc pas communiqués à voix haute;
● La clairvoyance : Capacité de voir des événements isolés qui se sont déjà produits (ex.
savoir où un corps a été enterré);
● La prémonition : Capacité de prédire le futur.

Les preuves supportant la PES sont anecdotiques et controversées – les gens ont tendance à
remarquer les cas où les prédictions se sont réalisées et où les PES étaient justes et à oublier
les instances où elles ne l’étaient pas. La reproduction de phénomènes PES à l’intérieur de
situations de laboratoire contrôlées est rare et les théories entourant les PES sont difficiles à
tester et à réfuter. Ainsi, les cas de PES devraient être approchés avec caution puisqu’elles ne
respectent pas les règles de la méthode scientifique.
PSY1501 - Introduction à la psychologie Université d'Ottawa

Conclusion
En fin de compte, la sensation et la perception ne devraient pas être définies en termes de PES
ou d’illusions optiques trompeuses, mais bien par le fait qu’elles nous permettent de
comprendre le monde qui nous entoure et la place qu’on y occupe, tant d’un point de vue
physique que psychologique.

Comme les organes sensoriels transforment l’énergie de l’environnement en des influx nerveux,
le cerveau construit en quelque sorte l’image que nous avons de ce dernier. Ainsi, chacun à
une expérience différente du monde environnant et en tant que psychologues, on doit être
conscient de ceci, puisque le comportement et les processus mentaux sont tous deux dirigés
par le monde sensoriel et les perceptions qui en découlent.

Vous aimerez peut-être aussi