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Sana JARI

RAPPORT DE FIN DE STAGE A CASABLANCA (MAROC)

LOGEMENT :
J’ai eu la chance d’avoir un proche qui possède un appartement à Casablanca et qui a donc pu
me loger pendant la durée de mon stage là-bas. Néanmoins, on trouve facilement des annonces
pour des locations sur Internet ou dans les quotidiens et hebdomadaires francophones vendus
au Maroc (Tel Quel…). Les loyers mensuels tournent autour de 2500 dirhams (environ 250 €)
pour un deux-pièces proche du centre-ville.
J’ajouterai que Casablanca étant une très grande ville, et compte tenu des difficultés que l’on
peut éprouver à s’y déplacer (notamment les jours de fête nationale), il est nécessaire de
consulter un plan de la ville avant de chercher un logement. Il s’en vend pour 90 dirhams
(environ 9 €) dans les librairies et ils peuvent s’avérer très utiles.
Concernant la qualité et le confort du logement, « Casa », comme l’appellent ses habitants, est
une ville aux contrastes saisissants : ne soyez pas étonné d’y voir de rutilants immeubles
côtoyer des habitations plus populaires, voire délabrées. Dans le centre-ville et les quartiers
environnants (Gauthier, Maârif) les logements sont plutôt haut de gamme mais il est tout à fait
possible d’être « bien logé » dans les quartiers populaires.

SANTE :
Les salariés marocains disposent d’une assurance maladie obligatoire. Si vous tombez malade,
vous pouvez consulter les pages jaunes pour trouver un médecin (ou vous faire conseiller par
un(e) collègue). Gardez les factures de consultation et d’achat de médicaments pour les fournir
à votre centre de sécurité sociale en France qui vous remboursera. Pensez tout de même à
remplir les formulaires correspondants avant votre départ.
Petit conseil en plus : préférez l’eau minérale en bouteille à l’eau du robinet, douceâtre et
susceptible de provoquer des diarrhées.

ARGENT :
La vie au Maroc est beaucoup moins chère qu’en France, comme vous vous en doutez
sûrement, mais Casablanca est la ville la plus chère du royaume.
Il y a des distributeurs automatiques partout dans la ville, qui prennent tous les cartes Visa et
MasterCard. Moyennant des frais variables selon votre banque, on peut donc retirer de
l’argent sans aucun souci. Si vous ne disposez pas de carte bleue, et que vous préférez voyager
avec du liquide à changer, il y a aussi des points de change un peu partout dans Casablanca. Il
suffit d’un passeport ou, si vous n’en avez pas, d’être accompagné par un détenteur de carte
d’identité marocaine. Si le stage est rémunéré et que l’entreprise paye en chèque alors que vous
ne disposez pas de compte en banque ouvert au Maroc, il faut aussi être accompagné par un
citoyen marocain et sa carte nationale d’identité pour obtenir du liquide.

TELECOMMUNICATIONS :
Pour ce qui est d’Internet, je n’ai eu aucun mal à rester en contact avec mes proches car les
cybercafés sont omniprésents à Casablanca et quel que soit le quartier. Pour un prix allant de 2
à 10 dirhams de l’heure environ (de 20 centimes d’euros à 1 €), on peut accéder au Web. Par
contre, si l’on utilise une clé USB ou n’importe quel support amovible, il faut faire attention
car la plupart de ces cybercafés ne disposent pas d’antivirus.
Quant au téléphone, il est impressionnant de voir que toutes les catégories de Marocains,
jeunes et moins jeunes, aisés et moins aisés, disposent d’un téléphone portable. Et pour cause,
c’est un bien qui ne coûte pas très cher au Maroc. Pour moins de 200 dirhams (environ 20 €),
vous pouvez acheter un téléphone et une carte SIM prépayée. Une carte SIM seule coûte
entre 20 et 30 dirhams (entre 2 et 3 €) mais je n’ai jamais pu connaître le coût précis des
communications qui n’est indiqué nulle part ! On peut acheter des recharges dans les
« téléboutiques », qui sont en fait des boutiques d’où l’on peut appeler à partir de téléphones
à pièces. Néanmoins, si un portable est utile pour se faire appeler, il est préférable d’utiliser
des télécartes pour appeler : c’est plus économique, et l’on trouve des cabines téléphoniques
partout dans la ville.

STAGE :
J’ai effectué mon stage dans un orphelinat et je l’ai trouvé en cherchant sur Internet des
structures associatives d’aide à l’enfance au Maroc, car je désirais faire mon stage dans ce
domaine et dans ce pays. J’ai ensuite correspondu avec les responsables de l’orphelinat par e-
mail et par fax pour régler les détails administratifs.
Ayant fait mon stage dans une structure associative, je ne sais pas comment fonctionnent les
relations de travail dans une entreprise. Néanmoins, en ce qui me concerne, je peux dire que les
horaires étaient assez souples : la direction ne m’ayant imposé aucune contrainte horaire, je
faisais soit des journées continues (9h – 15h30) soit des journées de 9h – 12h30 / 13h30 –
16h30. Les relations avec les collègues sont très détendues, presque familiales (ce qui est peut-
être normal au sein d’un orphelinat, où l’on se devait de recréer au mieux une ambiance
familiale pour les enfants). L’encadrement des stagiaires n’était pas assuré par une personne
déterminée mais je pouvais m’adresser à n’importe qui si jamais j’avais besoin d’aide ou de
renseignements. Le rapport à la hiérarchie était lui nettement plus détendu qu’en France mais,
encore une fois, je pense que cela était dû au fait que mon stage se déroulait dans une structure
associative.

VIE QUOTIDIENNE :
Mon stage se déroulait au mois de juillet, et il a fait très beau et très bon ! Le climat
casablancais est très agréable, malgré quelques jours de chaleur vers la fin du mois et les pics de
pollution (la ville est très polluée). Agréables aussi sont les Marocains, très cordiaux et
familiers. Là-bas, on a l’impression que les gens ne sont pas pressés, que tout marche au
ralenti sans que cela n’agace personne.
Pour ce qui est des horaires d’ouverture, les commerces restent ouverts assez tard, surtout
dans les quartiers populaires. Souvent, les magasins et même les restaurants et snacks
affichent des horaires qu’ils ne respectent pas. Des Casablancais m’ont dit que les horaires
d’été étaient différents par rapport au reste de l’année du fait de l’affluence de touristes.

Les transports en commun à Casablanca sont vraiment peu développés : il n’y a que des bus
et cela fait peu pour une aussi grande ville. De plus, si l’on tient à les prendre pour se mélanger
aux autochtones, nulle part on ne trouve de plan indiquant les itinéraires et encore moins les
horaires de passage ! Il faut alors compter sur les renseignements des habitants. Pour circuler,
il convient donc de prendre un grand ou un petit taxi. Les « grands taxis » sont des taxis blancs
qui marchent à peu près comme un autobus, à la différence près qu’ils n’accueillent « que » 6
passagers (on se retrouve vite serrés) : leur trajet est prédéfini (il en existe plusieurs),
contrairement aux « petits taxis » (rouges) qui nous emmènent où l’on veut. Les tarifs sont
très raisonnables et n’ont rien à voir avec ceux pratiqués par les taxis en France : il faut
compter 6 dirhams (60 centimes d’euros environ) pour un trajet en grand taxi et évidemment le
tarif du trajet en petit taxi est variable, mais je me souviens qu’il était d’à peu près 20 dirhams
(2 €) pour le trajet d’une vingtaine de minutes qui m’emmenait sur mon lieu de travail. Autre
chose concernant les transports casablancais : la conduite très nerveuse et désordonnée des
Marocains peut paraître impressionnante, voire même inquiétante au début, mais on finit par
s’y habituer ; de plus, les accidents de la circulation ont plutôt lieu en dehors des villes.
Si l’on veut sortir de la ville à la découverte du Maroc, il y a des trains, plus ou moins
confortables et aussi bon marché que le reste. La ville compte plusieurs gares ferroviaires
(cinq, si je me souviens bien), les plus grandes étant celles de Casa Voyageurs et Casa Port. Il
y a aussi beaucoup de cars, qui eux vont dans des zones plus reculées, mais je déconseille dans
ce cas-là aux cœurs sensibles d’emprunter n’importe quelle compagnie : en effet, le confort et
la sécurité ne sont pas toujours au rendez-vous.

Les loisirs à Casablanca peuvent consister en une visite de la ville et de sa très grande mosquée
sur la corniche, si vous aimez les lieux à haute fréquentation touristique. Il y a bien
évidemment des souks, notamment celui de Bab Marrakech au centre-ville. Le plus
impressionnant pour moi a été une promenade que j’ai faite seule, à la recherche des
immeubles de l’époque coloniale française : on trouve de magnifiques bâtiments art-déco des
années 1920, 30 et 40, malheureusement délabrés, éparpillés un peu partout dans le centre-
ville.
Les Casablancais aiment se promener le soir sur le front de mer. La corniche casablancaise
compte beaucoup de discothèques et de bars branchés. Dans cette partie de la ville, le prix des
consommations, alcoolisées ou non, est à peu de choses près similaire à celui pratiqué en
France.
Par contre, les restaurants sont très bon marché : je me souviens avoir mangé dans un excellent
restaurant italien avec une amie et la note s’élevait à la fin à 250 dirhams (environ 25 €) pour
nous deux. Comme il aurait été mal venu de manger au restaurant tous les jours, avec d’autres
stagiaires françaises de l’association, nous avions trouvé un moyen très économique de
prendre notre repas de midi tout près de notre lieu de travail : il se trouvait là un marché où
nous achetions des fruits chez un primeur et des sandwiches chez un épicier ; nous nous
sommes ensuite liées d’amitié avec les deux hommes.

Une dernière chose : il faut savoir que le français est une langue très présente au Maroc, et
surtout dans le monde de l’entreprise. Vous aurez donc rarement du mal à vous faire
comprendre, surtout que l’expansion du tourisme a poussé les Marocains susceptibles d’en
profiter à apprendre ne serait-ce que les rudiments de la langue de Molière. Et chez les jeunes
et les jeunes adultes, on pratique même l’anglais.
BILAN ET SUGGESTIONS :

Ce séjour à l’étranger m’a beaucoup apporté tant sur le plan personnel que sur le plan de mes
projets d’avenir : étudiante en arabe, j’ai pu pratiquer la langue de manière professionnelle,
ailleurs que dans un contexte académique, malgré l’omniprésence du français ; le Maroc est un
pays où j’aimerais beaucoup travailler, car je me destine aux métiers du milieu associatif et il y
a beaucoup à faire là-bas en matière de développement. Toutefois, en travaillant à l’orphelinat,
j’ai eu l’occasion de faire du soutien scolaire, ce qui a éveillé mon intérêt pour les métiers de
l’enseignement.

La principale difficulté que j’ai eue fut de trouver un interlocuteur privilégié à qui je pouvais
m’adresser lorsque j’étais en difficulté, dans la mesure où je n’avais pas de responsable de
stage attitré. Mais, comme je l’ai dit plus haut, j’ai ensuite découvert que je pouvais
m’adresser à n’importe quel membre du personnel.
J’ai aussi eu du mal à faire valoir les projets que je voulais mettre en œuvre durant mon stage :
mon but était de collecter des fonds pour l’orphelinat, qui souffre d’un énorme déficit
budgétaire, mais je me retrouvai à m’occuper des enfants, alors que j’envisageais mon stage
plutôt du côté administratif. Lorsque je proposais d’initier des actions de collecte, on m’en
dissuadait assez vite. Il faut en fait bien se faire comprendre et expliquer ce que l’on attend de
notre stage dès les premières prises de contact pour ne pas avoir de mauvaises surprises en
arrivant sur place (même si m’occuper des enfants s’est avéré une belle expérience pour moi).

Je n’ai pas eu de contact avec d’autres étudiants ayant déjà fait un stage au Maroc avant de
partir. Par contre, là-bas, j’ai rencontré d’autres stagiaires françaises avec qui je me suis bien
entendue et avec qui j’ai partagé de bons moments ; nous nous épaulions en cas de besoin et
travaillions ensemble à l’animation des enfants. Je pense que, lorsque l’on va dans un pays
étranger, il est important de faire la connaissance de gens dans la même situation que nous
pour se soutenir et partager nos impressions, à condition de ne pas côtoyer ces gens-là
exclusivement.

Il est vrai que je n’ai pas eu de problèmes outre mesure mais si je repars tenter l’expérience à
l’étranger, où que ce soit, je veillerai à bien faire comprendre mes objectifs avant de m’engager.
Cela peut être fâcheux si le stage dure longtemps.

La bourse Explo’RA SUP est une belle occasion que nous offre la région Rhône-Alpes pour
faciliter notre insertion dans la vie professionnelle mais aussi pour nous préparer à la mobilité.
Toutefois, je pense qu’il conviendrait peut-être d’adapter le montant des bourses à la
destination choisie par l’étudiant : si l’on veut aller étudier ou faire un stage dans un pays
anglo-saxon par exemple, où le coût de la vie est plus élevé qu’ailleurs. L’achat du billet
d’avion rentre aussi dans cette optique : pour un très long voyage, il serait judicieux d’accorder
à ceux qui partent loin une bourse plus élevée.

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