INITIATIVES
300 RÉFÉRENCES ACTIVES
Mérignac, site d’excellence
de la production du médicament
LA SPLENDIDE BÂTISSE DESSINÉE
PAR LE CÉLÈBRE ARCHITECTE HONGROIS
MARCEL BREUER DANS LES ANNÉES 60,
ET QUI ABRITE À MÉRIGNAC LE SITE
HISTORIQUE DE PRODUCTION
DE LA BÉTADINE, A FÊTÉ SES 50 ANS.
UN « FLEURON », EMBLÉMATIQUE DE
LA STRATÉGIE MYLAN D’IMPLANTATION
DE LA PRODUCTION DU MÉDICAMENT
SUR LE SOL EUROPÉEN…
omme mus par la volonté de s’inscrire
C dans le temps et dans l’Histoire, les di-
rigeants du site Mylan de Mérignac
ont choisi de marquer le 50e anniversaire du
site historique de fabrication de la Bétadine,
le 21 juin dernier, en plantant sur place un
magnifique olivier. Cérémonie orchestrée en
présence du maire de la ville, Alain Anziani,
et de nombreux dirigeants du laboratoire
pharmaceutique, venus des Etats-Unis —
siège historique de Mylan— et d’Europe.
L’occasion pour Fabien Darasse, directeur
général du site de Mylan à Mérignac, de
rappeler quelques dates et chiffres qui per-
mettent de mieux cerner ce site industriel
aussi discret que majestueux. Inauguré en
1968 par les laboratoires Sarget qui y pro-
duisaient le Sargenor, le site « voit son em-
preinte géographique tripler avec le lancement
en 1970 de la Bétadine », rapporte Fabien Da-
rasse. Les chaînes de production de Méri-
gnac, qui comptent 300 références actives,
ont délivré 45 millions d’unités de
spécialités médicales (liquides et pâ-
teux) en 2017, dont 38 millions pour
la seule Bétadine, sous 6 formulations
réparties en flacons, tubes, tulles et
unidoses, destinées à la France ainsi
qu’à la Belgique, l’Espagne, l’Italie,
les Pays-Bas et le Portugal. Sur les 230
salariés du site, 1 sur 4 occupe des
fonctions directement liées à l’enga-
gement de qualité. Au cours des cinq
dernières années, 20 millions d’euros
ont été investis pour moderniser le
site racheté il y a deux ans par Mylan.
Une réussite industrielle qui s’inscrit
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dans une vision mondiale de la santé im-
pliquant, comme le soulignent les diri-
geants Mylan, une responsabilité civique
et sociétale. Fabien Darasse rappelait ainsi
que le site est engagé depuis dix ans déjà «
dans le développement continu de sa dé-
marche RSE (responsabilité sociétale d’entre-
prise) ». De son côté, Lyle Flom, chef des
opérations monde de la branche Dermato-
logie de Mylan, insistait sur la responsabi-
lité éthique du laboratoire : « Pour assurer
un accès à des médicaments de qualité pour
l’ensemble de la population mondiale, il nous
faut aussi apporter une garantie de durabilité
et de sécurité. » C’est pourquoi, assure-t-il,
environ 75% des spécialités Mylan sont fa-
briquées « dans des sites qui nous appartien-
nent et que nous contrôlons, comme San An-
tonio, Sugar Land et Saint Albans aux États-
Unis ». Et comme Mérignac, cela va sans
dire… Une stratégie pourtant contraire à
la tendance mainstream, selon Jacek
Glinka. « Tandis que, en majorité, relève le
président de Mylan Europe, l’industrie
pharmaceutique délocalise pour aller cher-
cher les coûts les plus bas en Malaisie, en
Chine, en Argentine ou au Chili, Mylan prend
le contrepied et renforce sa présence indus-
trielle en Europe, car notre réseau doit être
flexible et proche des patients. » Et de citer
en exemple Mérignac, Meyzieu, Chatillon-
sur-Chalaronne... Faisant de Mylan, selon
Jacek Glinka, la seule entreprise du secteur
dans le monde à faire cohabiter de manière
Fabien Darasse avec le maire de Mérignac, Alain Anziani :
« Dix ans d’engagement dans une démarche RSE »
TLM N°112 JUIN-SEPTEMBRE 2018
équilibrée toutes les gammes pharmaceu-
tiques — destinées aux officines comme à
l’hôpital — sous un même toit.
Des gammes qui s’enrichissent aussi ces
dernières années de l’arrivée des biosimi-
laires pour lesquels Mylan travaille au dé-
veloppement d’une offre spécifique, avec
notamment des traitements commerciali-
sés ou en cours de mise sur le marché en
diabétologie (insuline Glargine), en onco-
logie (trastuzumab et pegfilgrastim) ou en-
core en immunologie (adalimumab). « Les
biosimilaires sont pour nous l'avenir et nous
mettons tout en œuvre pour les développer »,
confirme ainsi Jacek Glinka. Aussitôt re-
joint par le président de Mylan France, Ar-
tur Cwiok, qui déclarait de son côté que si
les génériques continueront bien à occu-
per une place prépondérante dans l’éven-
tail des spécialités Mylan, « les biosimilaires
représentent assurément un axe prioritaire
pour le laboratoire dans les années à venir ».
Rappelons ici la différence de nature et de
production entre génériques et biosimi-
laires. Les premiers sont produits par des
techniques de chimie, dont on connaît
précisément la structure et la composition
; la copie de ces médicaments avec exacte-
ment la même molécule donne des géné-
riques. Les seconds sont produits par des
organismes vivants et la structure pro-
téique varie en fonction de l’organisme
qui la produit. Ainsi les techniques de re-
production d’un médicament biologique
qui font appel à des technologies ex-
trêmement complexes permettent de
fabriquer des équivalents thérapeu-
tiques hautement similaires appelés
« biosimilaires » ayant la même effi-
cacité que le médicament biologique
de référence et répondant à des
normes de qualité identiques.
Mérignac, un site d’excellence,
qu’Artur Cwiok — sans doute inspiré
par la région et la proximité des vi-
gnobles — n’a pas hésité à qualifier
de « fleuron » et de « grand cru » My-
lan en France…
Maurice Bober n