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Chapitre 10 - Les structures flottantes

10 Les structures flottantes

10.1 Principes élémentaires d’équilibre

10.1.1 Principe d’Archimède

Quand un corps solide est plongé dans un fluide en équilibre, il subit de la part de ce fluide
une action verticale ascendante égale au poids du fluide déplacé, passant par B, le centre de
carène (non appliqué en B1 !). Le centre de carène est le centre de gravité du volume de fluide
déplacé.
La structure flottante est soumise à deux forces :
- son poids ∆ passant par G,
- la résultante des poussées hydrostatiques passant par B.

La condition nécessaire et suffisante d’équilibre est que B et G soient sur une même verticale
et que ∆ = ρg∇.
∆ est le déplacement standard avec appendices. ∇ est le volume de carène hors membres, qui
correspond pour une flottaison donnée au volume défini par le plan des formes.
Le centre de gravité peut très bien se trouver soit au-dessus soit en dessous du centre de
carène. En l’absence d’autres forces, le corps flottant reviendra après rotation, à sa position
initiale grâce au couple de rappel. C’est un équilibre stable.

Figure 10.1

1
Comme le poids, la poussée d'Archimède n'est pas une force unique, mais une résultante. Elle n'a donc pas à
proprement parler de point d'application.

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Il y a cependant une exception lorsque le corps flottant est de révolution et que le centre de
gravité coïncide avec l’axe de révolution : si ce corps tourne de n’importe quel angle, il
n’existe aucun couple et le corps restera dans la même position (figure 10.2). C’est un
équilibre indifférent.

Figure 10.2

10.1.2 Types d’équilibre et grandeurs principales relatifs au flotteur

Le mouvement d’une structure flottante peut se décomposer en deux mouvements : un


déplacement vertical sans variation angulaire (déplacement isocline) et une inclinaison sans
variation de déplacement (déplacement isocarène).

Premier cas : déplacement isocline


L’équilibre est stable si, pour toute variation δ∇ du déplacement de la structure, correspond
une force verticale ascendante ϖδ∇ qui tendra à la ramener à sa position initiale.

Deuxième cas : déplacement isocarène


Soit une structure flottante représentée à la figure 10.3 par une coupe transversale
perpendiculaire à son axe d’inclinaison horizontal Z.

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Figure 10.3

Le plan de la figure passe par G et B (centre de carène initial relatif à la flottaison FoLo).

Imposons à la structure une inclinaison isocarène d’angle φ autour de l’axe Zz correspondant


à la nouvelle flottaison F1L1. Le centre de carène se déplace de B en B1 représenté sur la
figure par sa projection B2.
Rien n’est changé au système de forces, si l’on ajoute au point B2 deux forces ∆ de même
direction mais de sens opposé. Il est possible ainsi de décomposer le système en deux
couples :
- le premier (B2, +∆) (B1, ϖ∇) perpendiculaire à l’axe d’inclinaison qui agit donc
perpendiculairement à l’axe Zz provoquant ainsi une gîte.
- Le second (G, ∆) (B2, -∆) parallèle à l’axe d’inclinaison provoquant une inclinaison
autour de cet axe.

L’équilibre sera stable si ce dernier couple tend à redresser le flotteur.


Le point H, à l’intersection de la verticale passant par B2 et de celle passant par B et G,
s’appelle point métacentrique relatif à la flottaison F1, l’axe Zz et l’inclinaison φ.

Le couple de redressement vaut :

Cr = ∆ . GH sin φ (10-1)

On peut également écrire le couple de redressement sous la forme suivante :

Cr = ∆.( KH − KG ) sin φ (10-2)

Ou

Cr = ∆. KN - ∆ . KG sin φ (10-3)

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Le terme ∆. KN ne dépendant que des formes de la partie immergée de la structure, le terme ∆


. KG sin φ ne dépendant que de la position de G, c’est-à-dire de la répartition des poids.

Si φ tend vers 0, on obtient la stabilité initiale : B1 tend vers B et H vers un point M appelé
métacentre relatif à la flottaison FoLo et l’axe Zz.
Pour une petite inclinaison dφ, le couple de redressement s’écrit :

dCr = ∆. GM dφ ou dCr = ∆.( BM − BG ) dφ (10-4)

où BM est le rayon métacentrique ,


∆ BM − BG est le module de stabilité initial,
GM = ( BM − BG )) est la hauteur métacentrique.

Aux petits angles, le couple de redressement dCr peut se décomposer en deux couples
- le couple (G, +∆) (B, -∆) de valeur - ∆. BG dφ, appelé couple de stabilité de poids,
parce qu’il est indépendant du changement de forme de la partie immergée
- le couple (B, +∆) (M, -∆) de valeur ∆. BM dφ, appelé couple de stabilité de forme
parce qu’il est lié à la déformation du volume immergé et qu’il est indépendant de la
répartition des poids.

10.1.3 Effet d’un déplacement de poids sur la stabilité

Le déplacement d’un poids d’un endroit d’une structure flottante à un autre s’accompagne :
- d’une inclinaison isocarène
- d’un déplacement du centre de gravité.

Pour le calcul, on décompose un déplacement suivant ses trois composantes : déplacement


vertical, déplacement transversal, déplacement longitudinal.

Déplacement vertical :
Déplaçons un poids p d’une hauteur z (figure 10.4 : pour la position d’équilibre initial, il n’y a
pas de couple engendré par cette opération)

Figure 10.4

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Si la structure d’incline d’un angle φ, un couple inclinant indépendant de la direction de l’axe


d’inclinaison apparaît. Il vaut : Civ = p z sinφ.
Le couple de redressement diminue de p z sin φ, le module de stabilité initial diminue de pz et
la hauteur métacentrique de la grandeur (p/∆) . z.

La descente d’un poids par rapport à la structure se traduit au contraire par une augmentation
de stabilité.

Déplacement transversal :
Déplaçons un poids p transversalement d’une distance y.
Puisque nous restons dans le calcul des petites inclinaisons, le poids p sera petit par rapport au
déplacement et le couple perturbateur d’axe transversal qui pourrait apparaître est négligé.

L’inclinaison s’obtient à l’aide de l’équation suivante (figure 10.5) :


p y cos φ = ∆ . ( BM − BG ) sin φ (10-5)
ou pour φ petit
py = ∆ . ( BM − BG ) φ (10-6)

Figure 10.5

10.1.4 Conditions pour qu’une poutre homogène à section rectangulaire puisse flotter
horizontalement

Figure 10.6

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Prenons comme plan de figure la section droite de la poutre passant par BG (figure 10.6).
Soient :
- L la longueur
- l la largeur
- h la hauteur
- t le tirant d’eau
- δ le poids spécifique de la poutre homogène
- π le poids spécifique du liquide

On a Poids = Poussée

Soit L l δ = L l t π

δ t
D’où =
π h

BM = Inertie surf de flottaison / Déplacement = I (m4) / ∆ (m3)


Ll 3 1 l2
Calculons BM : BM = = (10-7)
12 Llt 12t

BG = AG – AB = (h-t)/2

l 2 (h − t ) 1  2 l2 
Et GM = − =  t − ht +  (10-8)
12t 2 2t  6

Les racines du trinôme en t sont :

h h2 l 2
t= ± − (10-9)
2 4 6

Pour que GM soit positif, il faut que le trinôme le soit, c’est-à-dire qu’il faut, ou bien qu’il
n’ait pas de racines réelles, ou bien que t soit situé en dehors des racines.
Pour qu’il n’ait pas de racines réelles, il faut que la quantité sous radical dans l’expression des
racines soit négative, soit :
h2 l 2 l2 3 l2
− < 0 d ' où 2 > ou > 1,224 (10-10)
4 6 h 2 6

Une poutre homogène, à section rectangulaire, peut donc flotter en équilibre stable, à plat,
dans la mesure bien entendu où son poids spécifique est inférieur à celui du liquide sinon la
poutre coulerait, si le rapport de sa largeur à sa hauteur est plus grand ou égal à 1,224.

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Au-dessous de cette limite, c’est-à-dire si le trinôme a des racines, on devra avoir, pour qu’il
soit positif, ainsi qu’il a déjà été dit :

h h2 l 2
t> + − (10-11)
2 4 6

h h2 l 2
t< − − (10-12)
2 4 6

C’est-à-dire, en remplaçant t par hδ/π :

1 1 l2 
δ > π + −  (10-13)
2 4 6h 2 
 

1 1 l2 
δ < π − −  (10-14)
2 4 6h 2 
 

Si la section est carrée, il suffit de poser l = h dans les formules précédentes. On en déduit
que, pour qu’une poutre à section carrée puisse flotter dans l’eau douce, en équilibre stable,
avec une de ses faces horizontale, il faut que son poids spécifique δ remplisse les conditions
suivantes :
δ > 0,789 ou δ < 0,211

Si le poids spécifique δ était compris entre ces deux valeurs, la poutre ne pourrait flotter
horizontalement.

Si la poutre a un plan diagonal horizontal (figure 10.7), on peut également déterminer les
conditions de flottaison.

Figure 10.7

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En définitive, la figure 10.8 représente les six positions d’équilibre, avec les limites
correspondantes des variations du poids spécifique (δ) du corps entre les positions
successives.

Figure 10.8

10.2 Calcul de la flexion longitudinal d’une poutre de structure flottante

En excluant les forces d’inertie dues au mouvement de la structure flottante, les sollicitations
de la structure-poutre sont dérivées de deux sources : d’une part les charges et le poids propre
et d’autre part les poussées de l’eau.
Dans la structure considérée comme étant en équilibre statique, les charges appliquées sont
bien déterminées. Les réactions de l’eau sont réparties comme les volumes immergés et font
globalement équilibre aux poids. C’est la répartition différente de ces deux systèmes de forces
le long de la structure flottante qui donne lieu à une flexion longitudinale dans le plan d’une
poutre droite verticale. On l’étudie comme la flexion simple d’une poutre droite.

Considérons le cas d’une structure au repos en eau calme. Ce n’est pas le cas le plus
défavorable mais il est utile de l’étudier pour éclairer la question (figure 10.9).

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Figure 10.9

Cette figure montre un cas de flexion par arc (hogging). La flexion par contre-arc peut
également exister (sagging). Il n’est pas difficile de comprendre que cette flexion peut être
grandement accrue si le navire est situé dans la houle. La figure 10.10 montre la sollicitation
de flexion par contre-arc.

Figure 10.10

Les sollicitations sur la poutre sont dues aux causes suivantes :

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a. à la distribution longitudinale des deux systèmes de sollicitations verticales en eau


calme,
b. aux charges additionnelles dues aux passages d’un train de vagues, le navire restant
fixe,
c. aux charges dues en plus aux vagues causées par la structure elle-même si elle se
déplaçait en eau calme,
d. aux charges dues à la variation de la distribution des poids causée par les accélérations
du navire en mouvement.

Le calcul standard suivant tient compte des cas a et b. Les deux autres cas engendrent des
efforts moins importants et ne sont pas souvent pris en considération si ce n’est partiellement
dans une approche statistique du problème.

Calcul standard

La méthode de calcul est la suivante.


On suppose que la structure ne rencontre jamais une mer qui impose une flexion plus sévère
que celle causée par une vague dont la longueur est égale à celle de a structure.
Deux cas sont envisagés :
- la crête est située à mi-longueur du navire et les creux aux perpendiculaires : cette
situation correspond à une déformation par arc (hogging).
- Le creux est situé à mi-longueur et les crêtes au droit des perpendiculaires : cette
situation correspond à une déformation par contre-arc (sagging).

La structure est supposée momentanément immobile sur la vague et la vague appliquée


statiquement. Dans cette condition, les courbes de distribution des poids et des forces
hydrostatiques sont facilement définies. La différence des deux diagrammes donne une courbe
de chargement résultant unitaire p qui peut définir les efforts tranchants.

L
T = ∫ p dx (10-15)
0

Avec p = pc – pi

Où pc = charges unitaires,
pi = poussée hydrostatique unitaire

Les moments fléchissants dans les différentes sections de la structure flottante sont obtenus
par intégration des efforts tranchants :
L M
M = ∫ T dx et σ = y (10-16)
0 I
Les déformations de la structure au niveau des différentes sections ont été établies par double
intégration de l’équation différentielle de la fibre moyenne déformée :

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d2y 1 M
E ∫∫ I
M = − EI et y=− dx dy (10-17)
dx 2

Par intégration, on obtient :


EI (yxo – yo – x tg φo) = - Sxo (10-18)


yxo = flèche au droit d’une section située à une distance xo de l’extrémité arrière ;
φo = angle entre la position initiale de la fibre neutre à l’extrémité AR et sa position après
déformation ;
yo = flèche initiale à l’extrémité AR ;
Sx = moment statique de la surface de la courbe des moments fléchissants comprise entre la
perpendiculaire AR et la section xo, par rapport à cette même section.

En appliquant cette équation à l’extrémité AV (où X= L pour le cas de la déformation


transversale), et en posant yxo = yo = 0, on obtient :

S AV − AR n
tgφ 0 = avec S AV − AR = S L = ∑ Wn l n (10-19)
EI .L 1

Où SAV-AR = moment statique de la surface de la courbe des moments fléchissants comprise


entre les extrémités AV et AR.
n = nombre de sections de calcul.

En remplaçant la valeur de tg φo dans l’équation initiale, on obtient la valeur de la flèche dans


une section x :

 n



∑ Ω nln 
 = −S
EI y x0 − x 1
(10-20)
 EI .L  x0

 
 
x0
Où S x0 = ∑ Ω i li = S xi
1

 1  x 
n x0
Donc y x0 =   0
 EI  L
∑ Ω l − ∑ Ω l 
n n i i (10-21)
1 1 

Vague utilisée

Il n’existe pas de vague standard universellement acceptée pour le calcul standard de la


résistance longitudinale de la poutre de structure flottante. La forme généralement admise est
une trochoïde (figure 10.11) dont les équations par rapport aux axes sont :

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x= Rθ - r sinθ
z = r (1-cos Y&& )

Figure 10.11

Une vague standard acceptée est celle qui a une hauteur égale au 1/20 de sa longueur. Dans ce
cas, on a : r = h/2 = L/40 et donc :

L L
x= θ − sin θ (10-22)
2π 40

L
z= (1 − cosθ ) (10-23)
40

Des recherches ont montré que la vague « L/20 » est un peu optimiste pour des longueurs
d’onde variant entre 300 et 500 pieds. Au-delà de 500 pieds, L/20 devient progressivement
moins satisfaisante et au-delà de 1000 pieds, les valeurs de hauteur sont exagérées. Cela a
conduit à l’adoption d’une houle trochoïdale de hauteur égale à 1,1 L . Les équations sont
donc dans ce cas :

L 1,1 L
x= θ− sin θ (10-24)
2π 2
1,1 L
z= (1 − cosθ ) (10-25)
2

Où x, z et L sont exprimés en pieds. Pour les calculs en unités métriques, on adopte


0,607 L au lieu de 1,1 L .
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Courbe de Bonjean

Le calcul des différentes surfaces de flottaison se fait à partir du plan des sections horizontales
ou lignes d’eau en utilisant la méthode des trapèzes. On calcul la surface de chaque ligne
d’eau (voir figure 10.12) qui représente la partie arrière de quelques lignes d’eau.

Figure 10.12 Tracé de l’extrémité arrière de quelques lignes d’eau d’un navire marchand moderne

Pour chaque ligne d’eau (L.E.2 à L.E. 14 par exemple sur cette figure où L.E.2 correspond à
un tirant d’eau de 2 m, L.E.4 un tirant d’eau de 4 m, etc.), il faut mesurer la distance « y » à
des intervalles λ à partir de l’axe de symétrie longitudinal. Il faut faire attention à l’échelle
utilisée et ramener toutes les distances en mètres. Si une ligne d’eau est complexe, on peut la
subdiviser en plusieurs portions. Dans cette partie complexe, on utilise un intervalle λ plus
faible. Pour chaque ligne d’eau, on a donc alors des portions de surface à calculer séparément.
On additionne ensuite ces différentes portions pour obtenir la surface totale de la surface de
flottaison correspondante à la ligne d’eau étudiée. La valeur yn de la fin d’une portion se
reporte comme valeur yo de la portion suivante. On procède de même pour les autres lignes
d’eau pour obtenir les surfaces S0, S1, S2… Sn correspondantes aux lignes d’eau L.E.O,
L.E.1, L.E.2… L.E.n.
Il ne faut pas oublier que la surface calculée ainsi par la méthode des trapèzes ne représente
que la demie surface de chaque ligne d’eau puisque les mesures de « y » sont prises depuis
l’axe longitudinal qui coupe les surface de flottaison en deux.

Pour le calcul du volume des carènes, le principe est exactement le même que précédemment,
mais aux valeurs de distance y0, y1, y2,… yn, utilisées pour le calcul d’une surface, on
substitue les surfaces S0, S1, S2,… Sn. On obtient bien un volume.

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Dans l’exemple de la figure 10.13, le demi volume de carène est égal à :

Figure 10.13 Courbe de Bonjean

1 S S 
V = h 0 + S1 + S 2 + ... + n  . S étant ici la surface d’une demi ligne d’eau.
2  2 2 

Si on dispose du plan des lignes d’eau espacées de mètre en mètre de tirant d’eau, on a donc
ici h=1. Si on veut se limiter au calcul du volume de carène pour un tirant d’eau de 5 mètres,
il suffit de tenir compte des 5 premières lignes d’eau. De la même manière, si on a calculé
certaines surfaces de ligne d’eau de 0,5m en 0,5m, il faudra faire 2 calculs. Un premier calcul
de volume pour la partie des lignes d’eau où h=0,5m et un autre calcul pour les lignes d’eau
où h=1m.

Diagramme typique de M et de T

Il convient tout d’abord de préciser une différence fondamentale entre le GC classique et le


naval. En GC, on évalue les charges, puis on calcule les réactions. De là, on déduit M et T et
on peut calculer les contraintes.
En naval, après avoir évalué les charges, on SUPPOSE un schéma de forces d’Archimède,
c’est-à-dire qu’on suppose un certain schéma d’assiette (φ) et de tirant d’eau2 (T). Finalement,
on doit valider les valeurs de l’assiette et du tirant d’eau.
Pour ce faire 2 conditions doivent être satisfaites simultanément :
- Σ charges = 0 (sinon il faut changer le tirant d’eau)
- Σ moments = 0 (sinon il faut changer l’assiette)

Cela entraîne un processus itératif.


1. On trouve T (tirant d’eau) tel que Σ charges = 0
2. On change φ de sorte d’obtenir Σ moments = 0

2
Attention à ne pas confondre avec le T de l’effort tranchant.

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3. On doit vérifier que Σ charges = 0, car en modifiant l’assiette, on a modifié la distribution


de poussée d’Archimède de façon non symétrique (à cause de la forme du bateau)

On commence par découper le navire en sections transversales. Considérons un exemple avec


20 sections. La courbe de chargement total prend en compte le poids mort, le cargo, les
provisions ainsi que la poussée d’Archimède. Pour chaque section, la charge résultante est
appliquée au milieu de celle-ci.

pi + pi +1 L
La charge par bloc découpé, vaut : q i +1 = i = 0,19
2 20

1. Vérifier que ∑q
i
i = 0 . Si ce n’est pas le cas, alors ∑q
i
i = ∆q . Il faut alors modifier

le tirant d’eau pour modifier le déplacement.


∆q 1
On obtient ∆T = où ∆q = chargement que l’eau doit compenser (N/m), γw est le
γ w A0
poids volumique (N/m³) et A0 est l’aire du volume d’eau (m²).

2. Vérifier que ∑q
i
i xi = 0 . Si ce n’est pas le cas, il faut modifier l’assiette :

∑q
i
i xi = ∆M . En pratique, cela revient à chercher φ qui annule ∆M.

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0 1 2 3 19 20

q2
q1 q20
pi
pi+1

i i+1

Il faut itérer entre les points i et i+1 pour satisfaire les deux conditions simultanément.

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q1

T0 T1

M
Mmax

M0 M1 M20

On a successivement T1 = q1, T2 = q1+q2, etc.

dT x
= p ⇔ T ( x) = ∫ q( x) dx   → Ti = Ti −1 + Qi
Approximation
(10-26)
dx 0

L’effort tranchant t retombe à une valeur nulle au final puisque Tfinal = Σqi = 0 par équilibre.
M = 0 aux extrémités en général.

Soit M1 = q1 . L/40
M2 = M1 + T1 . L/20 – q2 . L/40

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L L
⇒ M i +1 = M i + Ti − Qi +1 (10-27)
20 40

Le moment est maximum environ à la moitié du navire.

10.3 Références

[1] Théorie du navire, Tome 1 La statique, Notes de cours du professeur Jean Marchal, ULG,
1995.

[2] Construction navale, Tome 1 Calcul de la structure, Notes de cours du professeur Jean
Marchal, ULG, 1995.

[3] Ship stability, Van Dokkum, Ten Katen, Koomen, Pinkster, Dokmar, Pays-Bas, 2008

Références pour les nuls


http://www.capitainedepeche.com/page18.htm
http://www.capitainedepeche.com/page15.htm

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