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Quand un corps solide est plongé dans un fluide en équilibre, il subit de la part de ce fluide
une action verticale ascendante égale au poids du fluide déplacé, passant par B, le centre de
carène (non appliqué en B1 !). Le centre de carène est le centre de gravité du volume de fluide
déplacé.
La structure flottante est soumise à deux forces :
- son poids ∆ passant par G,
- la résultante des poussées hydrostatiques passant par B.
La condition nécessaire et suffisante d’équilibre est que B et G soient sur une même verticale
et que ∆ = ρg∇.
∆ est le déplacement standard avec appendices. ∇ est le volume de carène hors membres, qui
correspond pour une flottaison donnée au volume défini par le plan des formes.
Le centre de gravité peut très bien se trouver soit au-dessus soit en dessous du centre de
carène. En l’absence d’autres forces, le corps flottant reviendra après rotation, à sa position
initiale grâce au couple de rappel. C’est un équilibre stable.
Figure 10.1
1
Comme le poids, la poussée d'Archimède n'est pas une force unique, mais une résultante. Elle n'a donc pas à
proprement parler de point d'application.
Il y a cependant une exception lorsque le corps flottant est de révolution et que le centre de
gravité coïncide avec l’axe de révolution : si ce corps tourne de n’importe quel angle, il
n’existe aucun couple et le corps restera dans la même position (figure 10.2). C’est un
équilibre indifférent.
Figure 10.2
Figure 10.3
Le plan de la figure passe par G et B (centre de carène initial relatif à la flottaison FoLo).
Cr = ∆ . GH sin φ (10-1)
Ou
Cr = ∆. KN - ∆ . KG sin φ (10-3)
Si φ tend vers 0, on obtient la stabilité initiale : B1 tend vers B et H vers un point M appelé
métacentre relatif à la flottaison FoLo et l’axe Zz.
Pour une petite inclinaison dφ, le couple de redressement s’écrit :
Aux petits angles, le couple de redressement dCr peut se décomposer en deux couples
- le couple (G, +∆) (B, -∆) de valeur - ∆. BG dφ, appelé couple de stabilité de poids,
parce qu’il est indépendant du changement de forme de la partie immergée
- le couple (B, +∆) (M, -∆) de valeur ∆. BM dφ, appelé couple de stabilité de forme
parce qu’il est lié à la déformation du volume immergé et qu’il est indépendant de la
répartition des poids.
Le déplacement d’un poids d’un endroit d’une structure flottante à un autre s’accompagne :
- d’une inclinaison isocarène
- d’un déplacement du centre de gravité.
Déplacement vertical :
Déplaçons un poids p d’une hauteur z (figure 10.4 : pour la position d’équilibre initial, il n’y a
pas de couple engendré par cette opération)
Figure 10.4
La descente d’un poids par rapport à la structure se traduit au contraire par une augmentation
de stabilité.
Déplacement transversal :
Déplaçons un poids p transversalement d’une distance y.
Puisque nous restons dans le calcul des petites inclinaisons, le poids p sera petit par rapport au
déplacement et le couple perturbateur d’axe transversal qui pourrait apparaître est négligé.
Figure 10.5
10.1.4 Conditions pour qu’une poutre homogène à section rectangulaire puisse flotter
horizontalement
Figure 10.6
Prenons comme plan de figure la section droite de la poutre passant par BG (figure 10.6).
Soient :
- L la longueur
- l la largeur
- h la hauteur
- t le tirant d’eau
- δ le poids spécifique de la poutre homogène
- π le poids spécifique du liquide
On a Poids = Poussée
Soit L l δ = L l t π
δ t
D’où =
π h
BG = AG – AB = (h-t)/2
l 2 (h − t ) 1 2 l2
Et GM = − = t − ht + (10-8)
12t 2 2t 6
h h2 l 2
t= ± − (10-9)
2 4 6
Pour que GM soit positif, il faut que le trinôme le soit, c’est-à-dire qu’il faut, ou bien qu’il
n’ait pas de racines réelles, ou bien que t soit situé en dehors des racines.
Pour qu’il n’ait pas de racines réelles, il faut que la quantité sous radical dans l’expression des
racines soit négative, soit :
h2 l 2 l2 3 l2
− < 0 d ' où 2 > ou > 1,224 (10-10)
4 6 h 2 6
Une poutre homogène, à section rectangulaire, peut donc flotter en équilibre stable, à plat,
dans la mesure bien entendu où son poids spécifique est inférieur à celui du liquide sinon la
poutre coulerait, si le rapport de sa largeur à sa hauteur est plus grand ou égal à 1,224.
Au-dessous de cette limite, c’est-à-dire si le trinôme a des racines, on devra avoir, pour qu’il
soit positif, ainsi qu’il a déjà été dit :
h h2 l 2
t> + − (10-11)
2 4 6
h h2 l 2
t< − − (10-12)
2 4 6
1 1 l2
δ > π + − (10-13)
2 4 6h 2
1 1 l2
δ < π − − (10-14)
2 4 6h 2
Si la section est carrée, il suffit de poser l = h dans les formules précédentes. On en déduit
que, pour qu’une poutre à section carrée puisse flotter dans l’eau douce, en équilibre stable,
avec une de ses faces horizontale, il faut que son poids spécifique δ remplisse les conditions
suivantes :
δ > 0,789 ou δ < 0,211
Si le poids spécifique δ était compris entre ces deux valeurs, la poutre ne pourrait flotter
horizontalement.
Si la poutre a un plan diagonal horizontal (figure 10.7), on peut également déterminer les
conditions de flottaison.
Figure 10.7
En définitive, la figure 10.8 représente les six positions d’équilibre, avec les limites
correspondantes des variations du poids spécifique (δ) du corps entre les positions
successives.
Figure 10.8
En excluant les forces d’inertie dues au mouvement de la structure flottante, les sollicitations
de la structure-poutre sont dérivées de deux sources : d’une part les charges et le poids propre
et d’autre part les poussées de l’eau.
Dans la structure considérée comme étant en équilibre statique, les charges appliquées sont
bien déterminées. Les réactions de l’eau sont réparties comme les volumes immergés et font
globalement équilibre aux poids. C’est la répartition différente de ces deux systèmes de forces
le long de la structure flottante qui donne lieu à une flexion longitudinale dans le plan d’une
poutre droite verticale. On l’étudie comme la flexion simple d’une poutre droite.
Considérons le cas d’une structure au repos en eau calme. Ce n’est pas le cas le plus
défavorable mais il est utile de l’étudier pour éclairer la question (figure 10.9).
Figure 10.9
Cette figure montre un cas de flexion par arc (hogging). La flexion par contre-arc peut
également exister (sagging). Il n’est pas difficile de comprendre que cette flexion peut être
grandement accrue si le navire est situé dans la houle. La figure 10.10 montre la sollicitation
de flexion par contre-arc.
Figure 10.10
Le calcul standard suivant tient compte des cas a et b. Les deux autres cas engendrent des
efforts moins importants et ne sont pas souvent pris en considération si ce n’est partiellement
dans une approche statistique du problème.
Calcul standard
L
T = ∫ p dx (10-15)
0
Avec p = pc – pi
Où pc = charges unitaires,
pi = poussée hydrostatique unitaire
Les moments fléchissants dans les différentes sections de la structure flottante sont obtenus
par intégration des efforts tranchants :
L M
M = ∫ T dx et σ = y (10-16)
0 I
Les déformations de la structure au niveau des différentes sections ont été établies par double
intégration de l’équation différentielle de la fibre moyenne déformée :
d2y 1 M
E ∫∫ I
M = − EI et y=− dx dy (10-17)
dx 2
Où
yxo = flèche au droit d’une section située à une distance xo de l’extrémité arrière ;
φo = angle entre la position initiale de la fibre neutre à l’extrémité AR et sa position après
déformation ;
yo = flèche initiale à l’extrémité AR ;
Sx = moment statique de la surface de la courbe des moments fléchissants comprise entre la
perpendiculaire AR et la section xo, par rapport à cette même section.
S AV − AR n
tgφ 0 = avec S AV − AR = S L = ∑ Wn l n (10-19)
EI .L 1
n
∑ Ω nln
= −S
EI y x0 − x 1
(10-20)
EI .L x0
x0
Où S x0 = ∑ Ω i li = S xi
1
1 x
n x0
Donc y x0 = 0
EI L
∑ Ω l − ∑ Ω l
n n i i (10-21)
1 1
Vague utilisée
x= Rθ - r sinθ
z = r (1-cos Y&& )
Figure 10.11
Une vague standard acceptée est celle qui a une hauteur égale au 1/20 de sa longueur. Dans ce
cas, on a : r = h/2 = L/40 et donc :
L L
x= θ − sin θ (10-22)
2π 40
L
z= (1 − cosθ ) (10-23)
40
Des recherches ont montré que la vague « L/20 » est un peu optimiste pour des longueurs
d’onde variant entre 300 et 500 pieds. Au-delà de 500 pieds, L/20 devient progressivement
moins satisfaisante et au-delà de 1000 pieds, les valeurs de hauteur sont exagérées. Cela a
conduit à l’adoption d’une houle trochoïdale de hauteur égale à 1,1 L . Les équations sont
donc dans ce cas :
L 1,1 L
x= θ− sin θ (10-24)
2π 2
1,1 L
z= (1 − cosθ ) (10-25)
2
Courbe de Bonjean
Le calcul des différentes surfaces de flottaison se fait à partir du plan des sections horizontales
ou lignes d’eau en utilisant la méthode des trapèzes. On calcul la surface de chaque ligne
d’eau (voir figure 10.12) qui représente la partie arrière de quelques lignes d’eau.
Figure 10.12 Tracé de l’extrémité arrière de quelques lignes d’eau d’un navire marchand moderne
Pour chaque ligne d’eau (L.E.2 à L.E. 14 par exemple sur cette figure où L.E.2 correspond à
un tirant d’eau de 2 m, L.E.4 un tirant d’eau de 4 m, etc.), il faut mesurer la distance « y » à
des intervalles λ à partir de l’axe de symétrie longitudinal. Il faut faire attention à l’échelle
utilisée et ramener toutes les distances en mètres. Si une ligne d’eau est complexe, on peut la
subdiviser en plusieurs portions. Dans cette partie complexe, on utilise un intervalle λ plus
faible. Pour chaque ligne d’eau, on a donc alors des portions de surface à calculer séparément.
On additionne ensuite ces différentes portions pour obtenir la surface totale de la surface de
flottaison correspondante à la ligne d’eau étudiée. La valeur yn de la fin d’une portion se
reporte comme valeur yo de la portion suivante. On procède de même pour les autres lignes
d’eau pour obtenir les surfaces S0, S1, S2… Sn correspondantes aux lignes d’eau L.E.O,
L.E.1, L.E.2… L.E.n.
Il ne faut pas oublier que la surface calculée ainsi par la méthode des trapèzes ne représente
que la demie surface de chaque ligne d’eau puisque les mesures de « y » sont prises depuis
l’axe longitudinal qui coupe les surface de flottaison en deux.
Pour le calcul du volume des carènes, le principe est exactement le même que précédemment,
mais aux valeurs de distance y0, y1, y2,… yn, utilisées pour le calcul d’une surface, on
substitue les surfaces S0, S1, S2,… Sn. On obtient bien un volume.
1 S S
V = h 0 + S1 + S 2 + ... + n . S étant ici la surface d’une demi ligne d’eau.
2 2 2
Si on dispose du plan des lignes d’eau espacées de mètre en mètre de tirant d’eau, on a donc
ici h=1. Si on veut se limiter au calcul du volume de carène pour un tirant d’eau de 5 mètres,
il suffit de tenir compte des 5 premières lignes d’eau. De la même manière, si on a calculé
certaines surfaces de ligne d’eau de 0,5m en 0,5m, il faudra faire 2 calculs. Un premier calcul
de volume pour la partie des lignes d’eau où h=0,5m et un autre calcul pour les lignes d’eau
où h=1m.
Diagramme typique de M et de T
2
Attention à ne pas confondre avec le T de l’effort tranchant.
pi + pi +1 L
La charge par bloc découpé, vaut : q i +1 = i = 0,19
2 20
1. Vérifier que ∑q
i
i = 0 . Si ce n’est pas le cas, alors ∑q
i
i = ∆q . Il faut alors modifier
2. Vérifier que ∑q
i
i xi = 0 . Si ce n’est pas le cas, il faut modifier l’assiette :
∑q
i
i xi = ∆M . En pratique, cela revient à chercher φ qui annule ∆M.
0 1 2 3 19 20
q2
q1 q20
pi
pi+1
i i+1
Il faut itérer entre les points i et i+1 pour satisfaire les deux conditions simultanément.
q1
T0 T1
M
Mmax
M0 M1 M20
dT x
= p ⇔ T ( x) = ∫ q( x) dx → Ti = Ti −1 + Qi
Approximation
(10-26)
dx 0
L’effort tranchant t retombe à une valeur nulle au final puisque Tfinal = Σqi = 0 par équilibre.
M = 0 aux extrémités en général.
Soit M1 = q1 . L/40
M2 = M1 + T1 . L/20 – q2 . L/40
L L
⇒ M i +1 = M i + Ti − Qi +1 (10-27)
20 40
10.3 Références
[1] Théorie du navire, Tome 1 La statique, Notes de cours du professeur Jean Marchal, ULG,
1995.
[2] Construction navale, Tome 1 Calcul de la structure, Notes de cours du professeur Jean
Marchal, ULG, 1995.
[3] Ship stability, Van Dokkum, Ten Katen, Koomen, Pinkster, Dokmar, Pays-Bas, 2008