Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
par
Javier Fresán
a jamais consacré à la théorie des nombres : “Ueber die Anzahl der Prim-
zahlem unter einter gegebenen Grösse”, un titre que l’on peut traduire
par “Sur le nombre des nombres premiers inférieures à une grande don-
née”. C’est peut-être l’article où le rapport entre longueur et importance
est le plus élevé tout au cours de l’histoire des mathématiques.
En effet, ses huit pages contiennent beaucoup plus que l’étude sur
la fréquence des nombres premiers annoncée dans l’introduction : c’est
la première fois que la fonction ζ, qui avait joué un certain rôle dans
l’Introductio in Analysin Infinitorum d’Euler, est considérée comme une
fonction de variable complexe au lieu de réelle et prolongée plus loin que
le demi-plan Re(s) > 1, sur lequel elle pouvait être étendue aussitôt à
travers la même formule. Cela explique que cette fonction soit appelée
zêta de Riemann et pas zêta d’Euler dans la littérature.
En plus, Riemann reprend une équation fonctionnelle reliant les valeurs
de ζ en s et en 1−s qui avait été déjà trouvée par Euler, et il la démontre
par deux méthodes différentes. Les égalités qu’il obtient entre-temps lui
permettent de calculer sans souci l’image de tous les entiers négatifs et
LA FONCTION ζ D’APRÈS RIEMANN 3
hypothèses qui sont données [Ed, p. x]. Malgré tout, il n’est pas moins
vrai que “Sur le nombre des nombres premiers inférieures à une grande
donnée” est un chef d’œuvre comparable, en charme, aux classiques de
la littérature, de la peinture et de la musique.
D’après le joli article d’André Weil sur la préhistorie de la fonction
zêta [W2], le premier à se poser le problème du calcul de la somme des
inverses des carrés a été l’italien Pietro Mengoli, dans son livre Novae
Quadraturae Arithmeticae Seu De Additione Fractionum (1650). Cepen-
dant, il s’est vite rendu compte que les techniques “télescopiques” qui lui
avaient permis d’évaluer la somme des inverses des nombres triangulaires
1 1 1 1
1= + + + + etc
3 6 10 15
ne donnent rien lorsque l’on essaye de les appliquer pour une question,
celle du calcul de ζ(2), qui requiert un esprit plus riche.
Les résultats de Mengoli ont été redécouverts par Jacob Bernoulli, qui
dans l’œuvre Positiones de Seriebus Infinitus (1689) introduit pour la
première fois ζ(m) pour un nombre rationnel quelconque. Vu que ζ(1)
diverge, tandis que la valeur ζ(2) est finie, Bernouilli sait que la fonction
zêta converge pour m ≥ 2 et qu’elle diverge pour m < 1, mais il n’est pas
tout à fait clair s’il est conscient de ce qui se passe entre 1 et 2. Ensuite,
il décompose ζ(m) comme la somme indexée par les nombres pairs ϕ(m)
et celle où n décrit l’ensemble des impairs ψ(m). Les relations suivantes
sont presque immédiates :
ψ(m)
ϕ(m) = 2−m ζ(m), = 2m − 1.
ϕ(m)
Comme le fait noter Weil, ces deux identités mènent à
ζ(m) = (1 − 2−m )−1 ψ(m),
qui permet d’avancer un premier pas vers la formule produit [W2, p. 5].
Cela a été démontré par Euler, qui est le premier aussi à donner la valeur
2
exacte de ζ(2) = π6 . C’est en rappelant ses travaux splendides que l’on
commence ce mémoire.
La source principale pour le texte en français a été la traduction de
Leonce Laugel inclus dans les Œuvres mathématiques de Riemann, pu-
bliées avec une préface de Charles Hermite et un discours de Félix Klein
par Gauthiers-Villars à Paris en 1898 et réimprimées plusieurs fois [R2],
LA FONCTION ζ D’APRÈS RIEMANN 5
comme le produit
n
Y x
P (x) = P (0) 1− ,
k=1
x k
serait vraie pour tout g(x) ne s’annulant jamais et telle que g(0) = 1.
Or, le début du développement en série
x2 x 3
ex sinx x = 1 + x + − + ...
3 6
montre que ce n’est pas le cas si g(x) = ex .
Cela a fait l’objet de l’une des critiques de la réponse de Nicolas Ber-
nouilli à la lettre dans laquelle Euler lui communiquait en 1734 ses calculs
des valeurs de la fonction ζ. Le mathématicien suisse ne fait aucun cas
à cette remarque de Bernouilli, mais l’autre question qu’il lui pose com-
mence à l’inquiéter : est-il vrai que le sinus n’a pas de zéros complexes
autres que nπ ? On rencontre ici le début des recherches d’Euler sur le
rapport entre l’exponentielle complexe et les fonctions trigonométrique.
LA FONCTION ζ D’APRÈS RIEMANN 7
La notation de Gauss adoptée par Riemann est plus naturelle car elle
met en évidence le fait que Γ est une généralisation du factoriel.
La formule (2.1) se trouve déjà, écrite à la main le 7 avril 1849 par
Ferdinand Eisenstein, dans un exemplaire de la traduction française des
Disquisitiones de Gauss. Étant donné qu’à cette époque-là Eisenstein
et Riemman étaient des amis très proches, il est raisonnable de penser,
comme le fait Weil [W2], que cela a été l’origine du travail de Riemann.
Une fois qu’il a fait apparaître le terme ns dans le dénominateur à
gauche, la déduction sous-entendue
∞ ∞
Z ∞ X ! Z ∞ s−1
X 1 −nx s−1 x dx
Π(s − 1) s
= e x dx = ,
n=1
n 0 n=1 0 ex − 1
2.3. Les zéros réels. — Ensuite, Riemann affirme que ζ(s) s’évanouit
lorsque s est égal à un nombre pair négatif et il indique très rapidement
que cela découle du fait que le développement en série de f (x) = ex1−1 + 21
ne contient que des puissances impaires. En effet, l’identité
1 1
x
+ 1 = − −x
e −1 e −1
14 J. FRESÁN
montre que f est impaire, donc qu’elle n’admet que des puissances im-
paires dans son développement :
1 1 1 1 1 3 1
+ =− + z− z + z 5 + etc
ex −1 2 z 12 720 30240
Cette série était déjà connu de Jacob Bernouilli, qui l’inclut dans son
ouvrage posthume Ars conjecturandi (1713), consacré à la théorie des
probabilités. En fait, les coefficients Bn intervenant dans la série
+∞
z X Bn
z
= zn
e − 1 n=0 n!
furent baptisés nombres de Bernouilli d’après lui. L’une de leur propriétés
les plus remarquables est précisément leur annulation pour les indices
impairs supérieurs à 1.
Par évaluation de la formule (2.4) en s = 1 − n on obtient :
(−z)−n dz 1−n (n − 1)! z −n
Z Z
Γ(n)
ζ(1 − n) = − = (−1) .
2πi C ez − 1 2πi z
C e −1
Puisque
+∞ +∞
z −n
Z Z X Z
Bk k−n−1 X Bk
= z = z k−n−1 dz
C ez − 1 C k=0 k! k=0
k! C
3. L’équation fonctionnelle
Après avoir trouvé les zéros triviaux de ζ, Riemann propose que lorsque
la partie réelle de s est négative, l’intégrale, au lieu d’être prise dans le
sens positif autour du domaine de grandeurs assigné, peut être prise dans
le sens négatif autour du domaine de grandeurs qui contient toutes les
grandeurs complexes restantes, car l’intégrale, pour des valeurs dont le
module est infiniment grand, est alors infiniment petite.
Cela revient à considérer la limite lorsque → 0 et que R → +∞ de
l’intégrale sur le contour de la figure 3. D’après (2.3), la première limite
est
(3.1) − 2i sin(πs)Π(s − 1)ζ(s)
et, comme Riemann l’indique, la limite de la deuxième est nulle, car
|ez − 1| > 12 sur le cercle de rayon R et par conséquent
Z
(−z)s−1 dz
≤ 2πRs ,
ez −1
|z|=R
On en déduit :
X
−2i sin(πs)Π(s − 1)ζ(s) = (−2πi) (−n2πi)s−1 ,
autrement dit
2 sin(πs)Π(s − 1)ζ(s) = (2π)s [(−i)s−1 + is−1 ]ζ(1 − s).
π
Le remplacement i = ei 2 sert à écrire
1 π π
is−i + (−i)s−1 = (ei 2 s − e−i 2 s ) = 2 sin( πs
2
)
i
et la formule devient alors
sin(πs)Π(s − 1)ζ(s) = (2π)s sin( πs
2
)ζ(1 − s)
Ensuite, l’identité de réflexion
π
sin(πs)Π(s − 1) =
Π(−s)
mène à l’expression
(3.2) ζ(s) = 2s π s−1 sin( πs
2
)Π(−s)ζ(1 − s).
et via la formule de duplication
1
Π(−s) = π − 2 2−s Π( 1−s
2
− 1)Π(− 2s ),
on obtient l’égalité
s s−3
π − 2 ζ(s) = π 2 sin( πs
2
)Π(− 2s )Π( 1−s
2
− 1)ζ(1 − s).
Une nouvelle application de la réflexion
π
sin( πs )Π( −s )=
2 2
Π( 2s − 1)
mêne enfin à l’équation fonctionnelle
s 1−s
(3.3) π − 2 Π( 2s − 1)ζ(s) = π − 2 Π( 1−s
2
− 1)ζ(1 − s).
LA FONCTION ζ D’APRÈS RIEMANN 17
mettant en rapport la somme des valeurs sur les entiers d’une fonction f
et sa transformée de Fourier
Z +∞
ˆ
f (y) = f (x)e−2πixy dx.
−∞
−πtx2
Soit f (x) = e , où t > 0. Calculons la transformé de Fourier
Z +∞
2
ˆ
f (y) = e−πtx e−2πixy dx.
−∞
À travers l’égalité
π 2 y
y − πtx2 − 2πixy = −πt(x + i )2 ,
t t
on obtient l’expression équivalente
Z +∞
π 2 y 2
fˆ(y) = e t
− y
e−πt(x+i t ) dx.
−∞
√
Après le changement de variable u = t(x + i yt ),
Z
ˆ − 12 − πt y 2 2
f (y) = t e e−πu du,
L
y
L étant la droite Im(z) = du plan complexe.
t
Pour calculer cette intégrale, le théorème des résidus nous permet de
2
revenir à l’axe réel. En effet, e−πu n’a pas de singularité à l’intérieur du
contour de la figure 4, donc son intégrale est nulle. Compte tenu du fait
que dans les droites verticales x ne varie pas et que l’orientation du L est
opposée à celle de l’axe réel, on conclut par passage à la limite que
Z Z +∞
−πu2 2
e du = e−πx dx = 1,
L −∞
la dernière égalité étant déjà connu de Gauss.
1 π 2
Par conséquent, fˆ(y) = t− 2 e− t y et la formule de Poisson donne
+∞ +∞
−n2 πt − 12 2 pi 1
X X
e =t e−n t ,
n=−∞ n=−∞
LA FONCTION ζ D’APRÈS RIEMANN 19
Le calcul élémentaire
1 1 s−3
Z
s−2 1 2 1
(x 2 − x 2 )dx = ( s−1 − 2s ) =
2 0 2 s(s − 1)
et le changement de variable xy = 1 dans l’intégrale
Z 1 Z ∞ Z ∞
s−3 3−s dy s+1
1
ψ( x )x 2 dx = − −ψ(y)y 2 2 = ψ(y)y − 2 dy
0 0 y 0
20 J. FRESÁN
entraînent que
Z ∞
− 2s 1 s 1+s
(3.6) Π( 2s − 1)π ζ(s) = + ψ(x)(x 2 −1 + x− 2 )dx.
s(s − 1) 1
Même s’il ne l’écrit pas, Riemann est bien conscient que cette représen-
tation intégrale fournit une deuxième preuve de l’équation fonctionnelle
de ζ car le changement de s par 1 − s laisse le premier terme invariant
et il échange les exposants à l’intérieur de l’intégrale.
C’est en fait cette preuve de l’équation fonctionnelle qu’il est coutu-
mier de présenter dans les traitements modernes du sujet, tandis que la
première démonstration est plutôt oubliée.
Puisque Π( 2s ) = 2s Π( 2s − 1), on a :
s(s − 1) − s s
ξ(t) = π 2 Π( 2 − 1)ζ(s)
2
et l’équation fonctionnelle pour le terme à droite implique que la nouvelle
fonction ξ de la variable t est pair, autrement dit :
ξ(t) = ξ(−t).
En plus de (4.1), cette dernière égalité est la seule qui apparaît chez
Riemann, précédée de “l’explication” ou encore.
et que l’on a vu dans le résumé des travaux d’Euler que cela revient à dire
que ξ(t) se comporte comme un polynôme, l’assertion sur la convergence
rapide peut être interprétée en cette direction : lorsque le décroissement
des an est rapide, un nombre fini des termes du “ ‘polynôme infini” ξ(t)
fournissent une bonne approximation.
Maintenant, Riemann démontre que ξ(t) n’a pas de zéros en dehors de
la bande critique 0 < Re(s) < 1. Rappelons d’abord la formule
∞ s
Y s −1 1
Π(s) = 1+ 1+
n=1
n n
connue d’Euler. Cela implique notamment que
∞ h
s
X s i
(4.3) log Π( 2 ) = log(1 + n1 ) − log(1 + s
2n
) .
n=1
2
Ainsi, pour une valeur de s dont la partie réelle est plus grande que 1,
les logarithmes de facteurs de ξ(t) restent finis, voir non nuls. L’équation
24 J. FRESÁN
t2
Y
1
= P (2) 1− 2 .
α
Re(α)>0
utilise la constante
1 1
log(−Π( 14 )π − 4 ζ( )) = −0.005775087 . . .
2
Les premiers éditeurs allemand de Riemann ont attribué juste à une
faute d’écriture cette erreur, à savoir : Riemann voulait écrire log ζ(0) au
lieu de log ξ(0). Cela n’a pas de sens car ζ(0) n’est pas 21 , comme ils le
pensent, mais − 12 . En plus, d’autres manuscrits de Riemann contenant
la même erreur ont survécu. Le premier à se rendre compte a été l’italien
Angelo Genocchi l’année après de la publication de l’article de Riemann.
1
Figure 5. La fonction π(x n ).
où l’intégration doit être prise de telle sorte que la partie réelle de s reste
constante, autrement dit sur la droite Re(z) = a.
Voyons comme il déduit ce résultat qui est nommé aujourd’hui trans-
formée de Mellin, même si les travaux de Riemann précèdent 40 ans ceux
du mathématicien finlandais, et qui correspond grosso modo à faire de
l’analyse de Fourier sur le groupe multiplicatif des nombres réels au lieu
de sur le groupe additif. D’abord,
Z ∞ Z ∞
−s
(5.1) g(s) = h(x)x d log x = h(x)x−a e−ib log x d log x,
0 0
30 J. FRESÁN
Évidemment cela n’a aucune importance pour la suite car ces termes
disparaissent lorsque l’on fait :
" m #
d 1 s X d 1 s
− Π( ) = lim log 1 +
ds s 2 m=∞
n=1
ds s 2n
∞
X d 1 s
= log 1 + .
n=1
ds s 2n
par un raisonnement tout à fait analogue à celui que l’on vient de faire,
la dernière égalité se transforme en :
Z a+∞i s Z a+∞i
xs
1 d 1 x 1
− ds = ds.
2πi a−∞i ds (β − s)β log x 2πi a−∞i (β − s)β
Cette intégrale se calcule à l’aide de la formule d’inversion. Puisque
Z ∞
1
= xβ x−s d(log x),
(β − s)β 1
on déduit immédiatement
a+∞i
xs xβ
Z
0 1
g (β) = ds = ,
2πi a−∞i (β − s)β β
34 J. FRESÁN
L’idée est maintenant d’éliminer tous les termes à droite sauf π(x) par
itération du même processus en remplacent 2 par un nombre premier
quelconque. Par exemple, pour p = 3,
∞
1 1
X 1 1
f (x 2 ) = π(x 3n )
3 n=1
3n
et cela nous permet d’effacer tous les multiples de 3.
Les seuls termes auxquels il faut faire attention dans la suite sont les
multiples de 6. Puisque ils ont déjà été éliminés à l’aide du p = 2, on doit
les ajouter à nouveau pour continuer avec le premier suivant, donc :
1 1 1 1 1 1
X1 1
f (x) − f (x 2 ) − f (x) 3 + f (x 6 ) = π(x) + π(x m ),
2 3 6 m
n
où m décrit les entiers qui ne sont pas de multiples ni de 2 ni de 3.
Alors, on se convainc aussitôt que les entiers divisibles par un carré
n’apparaissent pas et que le signe du reste dépend de la parité du nombre
de facteurs premiers. Par conséquent,
∞
X µ(n) 1
π(x) = f (x) + f (x n ),
n=2
n
où µ(n) = 0 si n est divisible par un carré et µ(n) = k si n se décompose
en k facteurs premier distincts.
Ensuite, Riemann propose de dériver la série qui représente π(x)
d’après sa formule principale. Évidemment, π(x) étant discontinue cela
n’est pas possible, au moins que l’on se limite à un nombre fini de
termes. Vue la forme intégrale de chacun des termes, cela nous mène à
dπ 1 X xρ−1 1
= − − 2 − 1) log x
.
dx log x ρ
log x x(x
1
On rappelle que la somme indexée par les racines ρ = 2
+ αi de ζ doit
inclure simultanément ρ et 1 − ρ. L’identité
1 1
xρ−1 + x−ρ = x− 2 (xαi + x−αi ) = 2x− 2 cos(α log x)
permet alors d’exprimer la dérivée de π(x) sous la forme
dπ 1 X cos(α log x) 1
= −2 1 − 2
dx log x x 2 log x x(x − 1) log x
Re(α)>0
38 J. FRESÁN
7. Coda
La publication du papier de Riemann “Sur le nombre des nombres
premiers inférieures à une grandeur donnée” que l’on a essayé de disséquer
dans ce mémoire constitue l’un des événements les plus fondamentaux
de toute l’histoire des mathématiques. Sa valeur précieuse ne se réduit
pas aux résultats qu’il démontre : il faut prendre aussi en considération
l’influence des assertions sous-entendues ou même indémontrées sur des
lecteurs tels que Hadamard, Siegel ou André Weil, pour n’en citer que
quelques uns. À l’avis de l’auteur une lecture sagace du texte pourrait
encore jeter une lumière nouvelle sur l’hypothèse de Riemann ou la non
40 J. FRESÁN
Références
[BBC] P. Biane, J.-B. Bost, P. Colmez, La fonction zêta, Les éditions de l’École
Polytechnique, Palaiseau, 2003.
[Ed] H. M. Edwards, Riemann’s zeta function. Pure and Applied Mathematics,
Vol. 58. Academic Press, New York-London, 1974.
[Mo] M. Monastyrsky, Riemann, topology, and physics. Modern Birkhäuser
Classics, Boston, 1999.
[R1] G. B. Riemann, “Ueber die Anzahl der Primzahlen unter einer gegebenen
Grösse” en Gesammelte mathematische Werke, wissenschaftlicher Nachlass
und Nachträge. Teubner-Archiv zur Mathematik, Suppl. 1. BSB B. G. Teub-
ner Verlagsgesellschaft, Leipzig ; Springer-Verlag, Berlin, 1990, p. 177-187.
[R2] G. B. Riemann, “Sur les nombre des nombres premiers inférieures à une
grande donnée” en Œuvres mathématiques de Riemann. Gauthier-Villars, Pa-
ris, 1898, p. 165-176.
[R3] G. B. Riemann, Partielle Differentialgleichungen, Lectures edited and
prepared for publication by K. Hattenford, Vieweg, Braunschweig, 1876.
[W2] A. Weil, “Prehistory of the zeta-function” en Number theory, trace for-
mulas and discrete groups, Academic Press, Boston, 1989, p. 1-9.
[W2] A. Weil, “On Eisenstein’s copy of the Disquisitiones” en Algebraic number
theory, Adv. Stud. Pure Math., 17, Academic Press, Boston, 1989, p. 463-469.