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route et paysage
Vers une stratégie globale
d’aménagement et de gestion
des routes de Saône-et-Loire
avant-propos
L
a mobilisation du Conseil général De nombreux intervenants contribuent aux
de Saône-et-Loire en faveur du évolutions du paysage routier, ce ne sont pas
développement durable s’est concrétisée seulement les gestionnaires de réseaux, mais
dans plusieurs domaines, et en également les riverains, les élus locaux et tous
particulier celui de la route où de nombreuses les aménageurs. Ce document a donc également
actions ont été entreprises. vocation à élargir la réflexion, pouvant par
exemple conduire à des partenariats, des actions
La qualité de nos paysages de Saône-et-Loire est à concertées entre les différents intervenants, en
souligner. Le Conseil général a en charge un grand faveur de nos paysages.
réseau routier, long de plus de 5 000 kilomètres,
parcouru chaque jour par plusieurs centaines Le Conseil général, gestionnaire des routes
de milliers d’usagers. Il est naturel, dans ces départementales, souhaite affirmer son
conditions, que le Conseil général s’intéresse aux engagement et celui de ses agents dans cette
paysages traversés, leur préservation et leur mise démarche collective en faveur du développement
en valeur, qui sont notre cadre de vie. durable et de l’aménagement du territoire, que
sauront apprécier les générations futures.
Le paysage se façonne quotidiennement avec les
interventions de chacun, et ce, durablement.
Il suffit parfois pour répondre à ces enjeux d’avoir
le réflexe de penser au paysage qui nous entoure
avant de mettre en oeuvre des projets, des travaux
Arnaud Montebourg,
aussi anodins qu’ils puissent paraître, et ce guide président du Conseil général,
est là pour vous y aider. député de Saône-et-Loire
2 3
sommaire introduction
Q
engagement n°1 ue l’on soit en voiture, à vélo
Prendre en compte les paysages ou simplement à pied, les
de Saône-et-Loire dans les projets 7 paysages se découvrent et
s’apprécient essentiellement
engagement n°2 depuis la route. Tout au long de son
Affirmer la lisibilité des routes 33 parcours, l’usager est marqué par
des couleurs, des panoramas, des
monuments. Autant d’éléments qui
engagement n°3
aident à mieux comprendre la route, ses
Valoriser le paysage
proche et lointain 39 mouvements et ses dangers.
4 5
e ngage m e n t n ° 1
paysages
de Saône-et-Loire
dans les projets
6 7
p ay s a g e s chapitre 1
objectifs Le Charolais-Brionnais
A
végétation. Autant d’éléments à prendre en
u sud-ouest du département, le
compte dans les projets d’aménagement ou Charolais-Brionnais déroule ses vastes
de restructuration. paysages vallonnés. Cette grande
région paysagère se compose de nombreuses
sous-entités à l’identité forte : la vallée de
la Guye, les bords de Loire, les abords du
canal du Centre… Le massif granitique du
haut Charolais et les ruisseaux – comme
l’Arconce – découpent le paysage en vallées
Les entités paysagères présentées ont été définies dans le cadre
de l’ouvrage Paysages de Saône-et-Loire réalisé par le CAUE de nettes. Plus au sud, le paysage change, les
Saône-et-Loire en 2007. Elles sont issues d’une différenciation
obtenue par la confrontation de plusieurs approches liées à la
vallées sont plus profondes : ce sont les
notion de terroir, la connaissance des fondements physiques du prémices des monts du Beaujolais.
territoire et l’approche sensorielle.
8 I - Paysages I - Paysages 9
Le bocage, une mosaïque de verdure les bois ont été mainte- Le passage d’une route s’ac-
nus sur les sols maigres et compagne souvent de haies
Qui dit Charolais-Brionnais, et assurent des fonctions les terres moins faciles à ou de murets en pierre déli-
dit bocage ! Ces prés réser- agronomiques et nourriciè- entretenir. mitant les propriétés.
vés au pâturage, cernés de res essentielles. D’un point
haies, de bosquets, d’arbres de vue paysager, ces haies
ou encore de murets sont et ces bosquets sont autant Une architecture ancestrale
présents depuis plusieurs de points de repère pour
siècles sur cette partie du le regard. Aujourd’hui, ce
territoire. Ils témoignent bocage tend à se simplifier
du développement de l’éle- et à s’appauvrir : les ar-
vage jusqu’à la première bres vieillissent et dispa-
moitié du XXe siècle. raissent. Quant à la taille
Riches écosystèmes, ils systématique des haies,
abritent de nombreuses es- elle perturbe l’équilibre
pèces végétales et animales écologique.
et de vigne
bovin (source Agreste, CA71) Guye, la Loire, la Grosne, le
• Plus de100 églises et Sornin.
chapelles, toutes ou en • aoc : fromage de chèvre
partie romanes Charolais.
Lexique
• élevage naisseur : région dans laquelle naissent les bovins
avant d’être envoyés dans les régions d’engraissement.
À
mi-chemin entre le bocage et la
vallée de la Saône, les côtes viticoles
contrastent dans le paysage saône-et-
loirien. Au sud de Beaune, le Couchois est
marqué par d’importantes falaises. Au-delà de
la vallée de la Dheune, les coteaux calcaires du
Chalonnais, recouverts d’argile et d’alluvions,
glissent doucement vers l’est pour rejoindre les
cours d’eau. Le Mâconnais s’assoit le long de la
vallée de la Saône, suivant une succession de
La couleur des murs de pierre varie selon
la région : ocre, rose ou blanchâtre pour chaînons parallèles aux ambiances propres. Au
le calcaire charolais, gris pour le grès
brionnais. Certains secteurs sont riches en
sud, des formes plus arrondies annoncent les
brique et en céramique. monts du Beaujolais.
12 I - Paysages I - Paysages 13
Un pays tout en relief évitent les plantations en cyclistes et marcheurs.
AOC – appellation d’origine Le développement de la
contrôlée. On rencontre viticulture et de la vini-
pour cette raison beaucoup culture a fait émerger de
de murs de soutènement en nouvelles questions liées à
pierre dans ces secteurs. l’érosion, la pollution des
Le long des canaux, sur les sols, le devenir du petit
chemins de halage ou les patrimoine et l’intégration
anciennes voies ferrées, la paysagère des locaux dé-
voie verte est appréciée des diés à l’industrie du vin.
Lexique
• chêne sessile : espèce de chêne (Quercus petraea) de 20 à
40 mètres de haut, à feuillage caduc.
• buxaie : espace naturel où prédomine le buis, arbuste au feuillage
persistant pouvant atteindre deux mètres de haut
• murger : épaisse muraille de pierres, résultat de l’épierrage des terres
• cadole : ce terme, issu du patois lyonnais, désigne les cabanes
À
en pierre des vignobles de Bourgogne du Sud
cheval entre la Côte-d’Or, la Nièvre,
la Saône-et-Loire et l’Yonne, le
massif granitique du Morvan
domine toute la région bourguignonne,
marquant la limite nord du département.
Principalement boisé, il est protégé depuis
1970 par un parc naturel régional. À l’est,
le plateau d’Antully, culminant à plus de
500 mètres, est connu pour sa polyculture
et son élevage. Plus bas, la vallée de
Les pierres locales, dont les
l’Arroux et le bassin autunois forment un
couleurs varient de l’ocre au rose, couloir naturel où se sont développés les
apportent une note méridionale
au paysage. principaux axes de communication.
16 I - Paysages I - Paysages 17
Un habitat influencé par le climat
morvan, carte d’identité
To duipsustrud min estrud el esecte feu facipit estie
Le Morvan reste peu urba- longée et fabriquées avec les te magniam zzriusto erciliquis augiamcommy nu
nisé : les villages et les ha- matériaux locaux : le granit, • Économiquement, Autun du morvan : 281 400
meaux sont dispersés dans la chaux, le bois, ainsi que le est la ville la plus impor- hectares, 117 communes
les vallons ou au sommet chaume – aujourd’hui rem- tante du sud du Morvan dont 20 en Saône-et-Loire
des versants. L’architec- placé par l’ardoise. • points culminants : Haut- • altitude moyenne :
ture locale est adaptée au Côté infrastructure, des Folin (902 mètres) et Mont de 400 à 900 mètres
climat – des hivers rudes et talus rocheux, parfois de Beuvray (821 mètres) • principaux cours d’eau : le
pluvieux et des étés secs et grande hauteur sur les • superficie du parc Mesvrin, l’Arroux, la Celle, la
chauds. Ainsi, les bâtiments axes importants, et un naturel régional Canche, la Chaloire, le Ternin
sont rapprochés pour se tracé sinueux marquent
protéger du vent et des in- une difficulté pour le
tempéries. Traditionnel- concepteur routier, obli-
lement, les constructions geant à des terrassements
sont souvent de forme al- souvent importants.
Lexique
• le plessage : technique traditionnelle de pliage et de
tressage de haies vives.
Depuis la route, le paysage est tour à tour ouvert puis fermé sur la vallée.
18 I - Paysages I - Paysages 19
chapitre 4 Une occupation du sol
contrainte par l’eau
Composé d’argile et de mar- qui a pour conséquence de
La Bresse ne*, le sol bressan est im-
perméable et marécageux,
modifier le paysage rapide-
ment. Les bocages disparais-
et d’eau
sont largement développés. les routes bressanes
La présence d’eau a aussi sont très linéaires et très
largement influencé l’amé- longues. Parfois, elles
nagement du paysage. Sou- sont surélevées pour une
vent inondées, les prairies mise hors d’eau. Elles
en fond de vallée ne sont pas sont également rythmées
cultivées, contrairement aux par des haies le long des
champs situés à mi-pente ou propriétés riveraines,
sur les terres bien drainées. par une végétation dense
La tendance aujourd’hui est et de longs alignements
à la spécialisation et l’inten- d’arbres, souvent anciens
sification des cultures, ce et bien entretenus.
Tradition et architecture
L’habitat bressan est bâtiment ou autour d’une
majoritairement rural. cour commune. Elles sont
Qu’elles soient isolées ou basses et allongées. Les
L
organisées en hameaux, distances séparant une
a Bresse louhannaise est une large plaine les constructions regrou- habitation d’une autre
pent généralement l’ha- peuvent parfois être im-
s’étendant de la vallée de la Saône aux bitation et l’exploitation portantes, ce qui impacte
contreforts du Jura. Au nord, non loin agricole dans le même la traversée de bourg.
de Chalon-sur-Saône, les cultures céréalières
et les boisements marquent son paysage. Plus
au sud, c’est la Bresse louhannaise, avec ses
forêts clairsemées et ses hameaux dispersés.
À l’approche du Revermont, les prairies
d’élevage prédominent. Une ferme traditionnelle bressane à Saint-
Germain-du-Bois, reconnaissable à ses volumes
imposants, ses colombages et son toit de tuile.
20 I - Paysages I - Paysages 21
bresse, carte d’identité chapitre 5
To duipsustrud min estrud el esecte feu facipit estie
te magniam zzriusto erciliquis augiamcommy nu
• V illes principales : • cours d’eau : le Doubs,
Louhans, Saint-Germain- la Seille, la Guyotte, le La vallée de la Saône
une frontière
du-Plain, Pierre-de- Brenne, la Sane
Bresse, Saint-Germain-du- • Deux AOC : volaille de
Bois, Cuiseaux Bresse et dinde de Bresse
naturelle
nord-sud
La Saône, près du pont d’Uchizy.
Lexique
• marne : mélange de calcaire (entre 20 et 80 %) et d’argile
D
ans la vallée, presque tout s’organise
autour de la Saône ! En amont
de Verdun-sur-le-Doubs, terre et
eau se confondent dans un paysage très
caractéristique mêlant sables, mares et
forêts. La Saône s’élargit ensuite, s’ouvrant
Les constructions sur de grandes prairies ou des terres cultivées
utilisent des matériaux
locaux tels que la terre jusqu’aux côtes chalonnaises. Après Tournus
– le pisé, la brique, le
torchis, la tuile – ou le et la confluence avec la Seille, la vallée
bois pour les charpentes
et le colombage.
se rétrécit jusqu’à Mâcon. Les monts du
Beaujolais accompagnent ensuite la rivière
jusqu’à sa confluence avec le Rhône.
22 I - Paysages I - Paysages 23
Une vallée de transit En voie d’urbanisation
Historiquement, les Une frontière culturelle
hommes se sont instal- et historique est mar-
lés autour de la rivière quée à hauteur de la ville
ou à proximité des voies de Tournus. Au nord, les
de communication. Pe- coutumes sont influen-
tit à petit, les agglomé- cées par la civilisation
rations de la vallée de franque, la langue d’oïl
la Saône se sont forte- et le droit coutumier. Au
ment développées. Cer- sud de Tournus, c’est la
taines d’entre elles su- culture méditerranéen-
bissent aujourd’hui la ne, la langue d’oc et le
plus forte progression droit écrit. Les toits sont
Parallèles à la Saône, les voies de communication - voie ferrée, route et démographique du dé- aussi moins pentus, les
autoroute - traversent le département. partement. tuiles sont rondes.
Depuis l’Antiquité, la vallée nales et départementales
de la Saône est un couloir sont souvent contraintes par
d’échanges. Les principaux des cours d’eau et accompa-
réseaux de transports y sont gnées d’ouvrages d’art. Entre
implantés : la voie romaine Mâcon et Heuilley-sur-Saô-
reliant les ports méditerra- ne, en Côte-d’Or, le projet
néens à l’Europe, la natio- de voie bleue utilise les che-
nale 6, le TGV, l’autoroute. mins de halage de la Saône.
Ces infrastructures, parallè- L’itinéraire représente une
les à la rivière, font partie du centaine de kilomètres sur
paysage. Les voies commu- le département.
Un paysage changeant
Dans la vallée, les prairies grands massifs des terrasses
inondables permettent au alluviales du Chalonnais. À Mâcon, l’image du cours d’eau maîtrisé.
cours d’eau d’évoluer na- Le développement des gran-
turellement en période de des cultures et de peuple-
crue. Elles servent de pâtu- raies, l’extraction à grande
rage aux bovins. échelle de sable ainsi que la Saône, carte d’identité
To duipsustrud min estrud el esecte feu facipit estie
Le long de la Saône, des fo- l’extension urbaine des
te magniam zzriusto erciliquis augiamcommy nu
rêts de bois tendres, comme grandesvilles,modifientpeu • 480 kilomètres de long, • navigable sur 375
le saule, couvrent les berges. à peu les paysages des bords de Vioménil dans les Vosges kilomètres
Plus à l’écart de la rivière, ce de Saône, faits de digues, de jusqu’à Lyon, sa confluence • elle baigne Chalon-sur-
sont les chênes, les ormes et fossés, de zones protégées et avec le Rhône Saône, Tournus et Mâcon
les frênes. Ils composent les de champs inondables.
24 I - Paysages I - Paysages 25
chapitre 6 Un fleuve ressource pour l’homme
L’eau du fleuve, sa vallée et Loire et les autres bassins
ses ressources ont toujours de la Seine, de la Saône et
La vallée de la Loire été utilisées par l’homme
que ce soit pour la naviga-
du Rhône.
Les voies de communica-
un riche lit
tion, la pêche, l’extraction tion se sont développées le
de matériaux ou encore long de la voie de chemin de
l’élevage de bovins dans les fer, parallèlement à la Loire.
frontière
prairies alluviales. Au XIXe De part et d’autre du fleuve,
siècle, des canaux latéraux les premiers villages sont
à la Loire ont été construits implantés soit en hauteur
pour réguler le fleuve et sur les premiers coteaux,
la navigation. Le canal du soit en recul dans la plaine
Centre relie le bassin de la pour éviter les crues.
L
a Loire souligne la limite ouest du
Côté architecture, les
département de Marcigny au sud constructions traditionnelles
jusqu’à Cronat au nord. Les fluctuations sont en pierre calcaire (photo
de gauche), en brique, en galet
incessantes de ce fleuve considéré comme (photo de droite) ou en pisé.
26 I - Paysages I - Paysages 27
chapitre 7 L’étalement urbain et le zoning
Zones
urbaines et
périurbaines
Exemple d’une zone commerciale en entrée de ville à Mâcon.
L
du territoire : on s’éloi- ne sont pas pensés comme
e XXe siècle aura été le siècle de gne de plus en plus du des lieux de vie.
l’urbanisation. En Saône-et-Loire
comme ailleurs, les villes et les bourgs
se sont développés, parfois au détriment du
patrimoine et des particularités locales.
Un héritage architectural
La Saône-et-Loire possède vent sous le même toit que
un important patrimoine l’habitation principale. De
bâti, héritage de son his- même, habitat individuel
toire. Les constructions et collectif, commerces
anciennes présentent une et bâtiments publics sont
cohérence architecturale concentrés dans le même
tant au niveau des volumes quartier. Les espaces pu-
que des matériaux. Dans blics sont variés et hiérar-
les constructions tradition- chisés : rues, ruelles, cours
nelles, les commerces, les intérieures, grandes pla- Effet du zoning : les habitations s’étalent et s’éloignent du centre.
corps de ferme sont sou- ces, placettes…
28 I - Paysages I - Paysages 29
Penser durable !
Quelques chiffres
• Les bâtiments participent pour 43 % à l’énergie
consommée en France. Ils contribuent pour 22 % à
l’émission de gaz à effet de serre. (Source Ademe)
• En 10 ans, la Saône-et-Loire a vu doubler le nombre
de logements construits chaque année, alors que la
population est restée stable.
• 500 à 600 hectares de surface agricole disparaissent
chaque année en Saône-et-Loire. À l’échelle de la France,
un département disparaît tous les dix ans.
30 I - Paysages I - Paysages 31
e ngage m e n t n ° 2
Affirmer la
lisibilité
des routes
32 33
Accompagner la route
lisi b ili t é de végétation
L’itinéraire est ici rythmé par des éléments latéraux bas (clôtures bas-
La lisibilité est basée sur la perception du ses) et des éléments hauts comme l’arbre marquant l’intersection.
34 Ii - lisibilité Ii - lisibilité 35
Accentuer ou tromper les perspectives Profiter des alertes existantes
Dans certains cas, Une bonne lisibilité de la route ne rime pas forcément avec
les plantations de visibilité, cette dernière pouvant être parfois trompeuse.
bord de route per- L’automobiliste devient plus attentif à l’itinéraire et réduit
mettent d’accen- sa vitesse s’il ressent un inconfort – par exemple si la lar-
tuer les perspec- geur de la chaussée diminue ou si le revêtement de la route
tives et de jouer change (bruit et couleur).
sur les rapports
d’échelle entre la
dimension de la Protéger du danger immédiat
chaussée et celle Dans le cas d’un danger immédiat – présence d’eau, dé-
de la végétation. nivelé – les glissières et les haies de protection restent les
meilleurs moyens de protéger les usagers. Des réflecteurs,
des passages réservés à la faune et l’aménagement éco-
logique de dépendances routières permettent à la fois de
sécuriser ces zones et de protéger les animaux – sangliers,
Ici, entre Génelard chevreuils – traversant la chaussée.
et Charolles,
un alignement
d’arbres souligne la Des résultats !
présence d’une voie
perpendiculaire et Ces différents principes facilitent la compréhension de la rou-
alerte l’usager. te et de ses dangers, de jour comme de nuit et quel que soit le
sens de circulation. L’automobiliste comprend sur quel type
de voie il se trouve, son usage et sa fonction. Il appréhende
mieux son arrivée sur des voies partagées par d’autres usa-
gers – cyclistes, piétons, chevaux. Enfin, il entre de façon plus
progressive, donc de façon plus sûre, en milieu urbain.
zoom sur...
Voici l’exemple d’une haie arrachée qui a modifié le
visage de la route et a entraîné des accidents. Après
sensibilisation du propriétaire, la haie a été replantée.
Après : le virage
est souligné par la
plantation d’une
nouvelle haie, dans
la continuité de celle
existante.
36 Ii - lisibilité Ii - lisibilité 37
e ngage m e n t n ° 3
Valoriser
le paysage proche
et lointain
38 39
Intervenir sur le paysage
Va lo r is e r tout proche
Expérience
3 – Cadrage de vues entre des
Suivant ses différentes entrées, l’approche de ce village arbres d’alignement.
constitue une véritable mise en scène naturelle :
Accueillir
les usagers
44 45
Les aires d’arrêt et de service
A c c u e illi r Souvent, elles se traduisent par un simple élargissement
46 Iv - Accueillir Iv - Accueillir 47
Pour garder ces espaces propres et inciter les usagers
à trier leurs déchets, l’installation de poubelles à
trois bacs est recommandée. Par le passé, des toilet-
tes sèches ont déjà été installées sur plusieurs aires
du département. L’expérience sera développée sur
d’autres sites.
Sur l’aire de repos près de Taizé, des haies basses taillées créent un écho
rythmé aux haies du grand paysage.
4
2
3
5
1 Route départementale
2 Haies hautes
3 Arbres-tiges et mur de pierre en premier plan
4 Aire de repos
5 Vue dégagée sur le paysage bocager et les maisons à
proximité
48 Iv - Accueillir Iv - Accueillir 49
e ngage m e n t n ° 5
Informer,
signaler
50 51
Gérer la publicité
Informer Que dit le code de l’Environnement ?
objectifs Le code de l’Environnement règlemente la publicité, les en-
seignes et les pré-enseignes visibles de toute voie ouverte à la
circulation publique, en vue de la protection des paysages.
En dehors des agglomérations, la publicité* est interdite
sauf dans les zones dites de publicité autorisée – ZPA – défi-
favoriser une information lisible nies dans le cadre d’un règlement local de publicité. Ces zo-
et compréhensible nes ne peuvent être implantées qu’à proximité immédiate
des établissements commerciaux et industriels, des centres
artisanaux ou dans des groupements d’habitations.
veiller à la sécurité des usagers
En agglomération, la publicité est, en principe, admise sauf
dans les zones de protection autour des sites classés ou des
monuments historiques, dans les secteurs sauvegardés,
dans les parcs naturels régionaux, dans les sites inscrits à
l’inventaire supplémentaire.
Les dispositifs scellés ou installés au sol sont interdits dans
Très fréquentées, les routes départementales les agglomérations de moins de 10 000 habitants ne faisant
pas partie d’une unité urbaine de plus de 100 000 habitants.
constituent le support rêvé des commerçants,
Les pré-enseignes* sont soumises aux mêmes règles. En re-
artisans et industriels pour communiquer vanche, certaines activités disposent de dérogation et peu-
vent installer des pré-enseignes scellées au sol en dehors des
sur leurs activités. De ce fait, publicités agglomérations ou dans celles de moins de 10 000 habitants.
multicolores et panneaux de toutes tailles Il s’agit notamment des services publics ou d’urgence, des
entreprises locales fabricant ou vendant des produits du
fleurissent parfois de façon anarchique terroir, des monuments historiques ouverts à la visite. Sont
également concernées les activités liées aux déplacements
au bord des routes départementales et des personnes – stations-services, garages, restauration, hé-
nuisent à la beauté des paysages. Mais bergements – et celles s’exerçant en retrait de la voie publi-
que. Ces pré-enseignes sont toutefois limitées en nombre –
cette multiplication de messages nuit à de deux à quatre – et leur dimension ne doit pas excéder
1 mètre de haut et 1,50 de large.
leur compréhension. Ils peuvent constituer Quant aux enseignes*, elles ne sont pas interdites par le
aussi un danger pour les automobilistes, leur code de l’Environnement. Elles peuvent être installées hors
agglomération dans des sites protégés.
attention étant détournée de la route. Même En cas de dispositif interdit, le maire ou le préfet peut ordon-
chose pour les panneaux de signalisation : ner la suppression du panneau.
planter
56
gérer ?
et les
57
Le fauchage des bords de route
planter et gérer Pourquoi faucher ? La végétation poussant sur les accote-
66 67
Bibliographie et outils
Sont distingués les éléments de bibliographie ayant servi Environnement, plantation et gestion
à l’élaboration de la présente charte et les documents de > Document de synthèse de Chantal Pradines, experte
référence* auxquels les lecteurs peuvent se référer pour auprès du Conseil de l’Europe, pour la 5e conférence
aller plus loin dans leur réflexion. du Conseil de l’Europe pour la convention européenne
du paysage, Infrastructures routières : les allées d’arbres
Paysages dans le paysage. 30-31 mars 2009*
> Conseil général de l’Isère, Les chemins du paysage. 2009 > Conseil général de l’Essonne, Guide de gestion des
> CAUE de Saône-et-Loire, Paysages de Saône-et-Loire. dépendances vertes*
Mars 2007* > Dominique Soltner, Planter des haies, bosquets, brise-
> SETRA , Paysage et infrastructures de transport. Juin 2008 vents. 2004 (div. réf.)*
> Conseil général de l’Isère, Concilier route et
Lisibilité, sécurité environnement. 2009*
> SETRA, Paysage et lisibilité de la route, éléments de > Conseil général de l’Isère, Le fauchage raisonné en Isère,
réflexion pour une démarche associant la sécurité routière plaquette.
et le paysage. Juin 2006 > Guide des alternatives au désherbage chimique.
Décembre 2005
Chartes > CAUE de la Manche, L’élagage, plaquette.
> Conseil général du Finistère, DDE du Finistère, Charte > Ministère de l’Environnement, SETRA, La gestion
départementale du paysage des axes routiers du Finistère, extensive des dépendances vertes routières. 1994
enjeux, stratégie, engagements. 2003 > Club régional méditerranée d’échange d’expériences
> Conseil général de Loire-Atlantique , La politique Route sur les routes départementales, Plantations,
et Environnement de Loire-Atlantique. Juin 2007 environnement paysage, recueil d’expériences. Avril 2002
Publicité et signalétique
> Parc naturel région des Caps et Marais d’Opale, Charte
signalétique de l’affichage dans le parc naturel régional
des Caps et Marais d’Opale. Mars 2005
> Pierre Parlant, Icomos France, Publicité, mode d’emploi,
mémento technique n°2. 1998
> Conseil général de Saône-et-Loire, Schéma directeur de
signalisation touristique. 2007
> Publicité extérieure, de nouvelles propositions pour lutter
contre la pollution visuelle, fascicule Le Moniteur. Juin 2009
68 69
remerciements
70 71
E n voiture, à pied ou à vélo, qui n’a pas remarqué
ce panorama à couper le souffle le long de la
route d’Autun ? À votre avis, serait-il judicieux d’y
planter des arbres ?