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Version 1.0
Régulation industrielle
2ème année Cycle d’Ingénieur (4ème GE, Module : GE3.6)
L. EL BAHIR
2016-2017
Calcul des
paramètres
du régulateur
Identification
des paramètres du
modèle
r(t)
Système à
Régulateur régler
+ y(t)
- u(t)
ENSA de Marrakech
Université Cadi Ayyad
Chapitre 0 Introduction générale
Présentation du module
Prérequis pédagogiques
Module GE 2.4 (1ére CI) : Automatique des systèmes linéaires :
Systèmes continus et échantillonnés.
Compétences visées
Être capable d’identifier un modèle mathématique linéaire d’un système physique, à
partir des mesures relevées sur ce système.
Être capable de concevoir une boucle de réglage pour un système industriel et d'en
analyser les performances.
TP :
3. Choisir une méthode adaptée parmi celles vues au cours pour commander le système
selon les objectifs fixés par le cahier des charges.
4. Analyser les performances des méthodes utilisées et leur robustesse par rapport aux
perturbations.
5. Conditionnement des régulateurs en cas de limitation des actionneurs.
GE 3.6.1 : Identification 8 8 8 24
GE 3.6.2 : Régulation 18 8 10 36
Total du module 26 16 18 60
Didactique du module
Cours + TD :
vidéoprojecteur + tableau
Notes de cours et séries d’exercices
Une partie des exercices se fait à l’aide du logiciel Matlab/Simulink.
Travaux pratiques :
En groupes de 2 à 3 personnes max / processus didactique du laboratoire
d’automatique.
L’objet du travail à réaliser est sous forme d’un sujet global qui couvre toute la
matière selon un cahier des charges précis.
Modalités d’évaluation
Contrôle continu : un devoir libre sur la partie GE36.1 et un devoir surveillé sur la
partie GE36.2.
Travaux pratiques : rapport de laboratoire et implication individuelle.
Note du module
Note du module = 0,2*(note_ GE36.1 ) + 0,45*(note_ GE36.2 ) + 0,35*TP.
Note après ratt = Min(12 ; max( note_avant_ratt ; 0,7 x note_ratt+0,3 x
note_avant_ratt) )
Chapitre 1
Introduction générale
2 Analyse et synthèse
Partant du fait qu’on ne maîtrise bien que ce qu’on connaît bien, le processus d’automatisation
se fera en deux étapes :
- l’analyse : permet de mieux appréhender le système sujet à la régulation. C’est un ensemble
des méthodes et moyens qui nous permettent de modéliser le comportement du système (voir
cours de 3ème).
- la synthèse : permet, sur la base du modèle obtenu dans l’étape précédente, de construire le
système réglant ramenant le système réglé dans un état désiré. Pour chaque type de modèle
établi, nous avons une méthode de synthèse spécifique.
Les modèles se caractérisent par leurs attributs, ainsi nous distinguerons les modèles : linéaires ;
nonlinéaires ; permanents ; évolutifs ; continus ; discrets ; scalaires (monovariables);
matriciels (multivariables); déterministes ; stochastiques ;…
confort. Dans le domaine industriel, les systèmes de commande sont très abondamment utilisés
pour assurer un certain nombre d’objectifs tels que la qualité, la sécurité et l’économie d’énergie.
Le principe général de la commande d’un système est d’imposer à ses grandeurs de sortie
(grandeurs réglées) une trajectoire désirée via une action sur ses grandeurs d’entrée (grandeurs
de commande ou d’action). Celles-ci sont fournies par le régulateur (système réglant).
Les grandeurs de sortie mesurées le sont à travers des capteurs. Un capteur est un système
dont les grandeurs d’entrée sont les grandeurs physiques que nous désirons mesurer et les
grandeurs de sortie sont des signaux exploitables par l’organe de réglage. Lorsque le système
réglant (ou de surveillance) est l’opérateur humain, le capteur est dit visuel, auditif, tactile,
etc..., selon la nature du sens de perception sollicité par le capteur. Lorsque le système réglant
n’est pas un opérateur humain, le capteur est de nature électrique, pneumatique, hydraulique,
etc…(voir cours de capteurs), suivant la nature du signal sollicitant le système réglant.
Les capteurs sont toujours situés entre les systèmes réglés et les systèmes réglants, puisqu’ils
traduisent des informations provenant des systèmes réglés en grandeurs exploitables par les
systèmes réglants.
Les grandeurs d’entrée maîtrisables (grandeurs d’action ou de commande) le sont à travers les
actionneurs. Un actionneur est un système dont les grandeurs d’entrée sont des signaux
produits par l’organe de réglage et les grandeurs de sortie sont des grandeurs physiques agissant
sur le système réglé. Lorsque le système réglant est l’opérateur humain, l’actionneur est dit
manuel, vocal, etc.., suivant l’organe humain assurant la commande. Il en est par exemple
ainsi, des robinets de différents procédés faisant intervenir le remplissage ou la vidange de
réservoirs, baignoires ou les pédales d’accélération, de changement de vitesses et de frein d’un
véhicule automobile. Lorsque le système réglant n’est pas un opérateur humain, l’actionneur
est dit électrique, pneumatique, hydraulique, etc.., suivant la nature du signal le sollicitant (ex.
moteurs, électrovannes, vérins, éléments chauffants, …).
Les actionneurs sont toujours situés entre les systèmes réglants et les systèmes réglés.
Un système de commande dit en boucle ouverte est schématisé par la figure suivante
Grandeurs de
perturbation Grandeurs
commandes mesurées
Grandeurs Grandeurs sous forme
Consignes de sous forme de
d’action réglées de signaux
référence signaux Actionneurs Système réglé Capteurs
Régulateur
Exemple :
La régulation de température d’une pièce. Le problème consiste à maintenir constante la
température de la pièce sans intervention humaine. La pièce est le système étudié, sa
température est considérée comme la sortie du système. On peut agir manuellement sur le
chauffage (l’actionneur) et la température de la pièce est mesurée par un thermomètre (le
capteur). En présence de perturbations telles que l’ouverture d’une fenêtre ou la variation
d’ensoleillement, on peut régler la température du local à la valeur souhaitée par action
manuelle sur le système de chauffage. Sur le schéma suivant, appelé schéma-bloc en
automatique, on retrouve le chauffage et la pièce à chauffer, la température mesurée et l’action
sur le chauffage, ainsi que la perturbation de l’action de chauffage matérialisée par l’ouverture
d’une fenêtre (ce pourrait être l’action des rayons du soleil).
Ouverture de
fenêtre/
ensoleillement
Température influx nerveux air chauffé température mesure de
souhaitée Cerveau de Opérateur + thermomètre température
chauffage Pièce
l’opérateur
Grandeurs mesurées
sous forme de signaux
Les régulateurs sont d’abord mécaniques, dérivés du régulateur à boules de Watt, tout au long
du XIXe siècle. Durant cette période, la réflexion sur le type d’action provoqué par ces
régulateurs est restée embryonnaire. Les techniques pneumatiques et électriques arrivent dans
le monde industriel physico-chimique (régulation de pression, niveau, débit, température, …) à
la fin du XIXe et au début du XXe siècle et permet le développement de solutions techniques
différentes dans la réalisation des régulateurs. L’évolution technologique des régulateurs, au fur
et à mesure du développement de ces trois techniques, accompagne l’évolution de la conception
des régulateurs.
Les types de régulateurs rencontrés à la fin du XIXe et au début du XXe siècle sont de deux
types : les régulateurs « tout ou rien » ou à action proportionnelle. La sortie de nombreux
systèmes régulés par ces deux types de régulateurs présente des oscillations. D’autre part, la
grandeur réglée ne reprend pas la valeur souhaitée après l’action du régulateur, il subsiste un
écart entre les valeurs de consigne et mesurée. On connaît depuis le XIXe siècle, dans le domaine
de la mécanique, des régulateurs aux actions sophistiquées destinés à remédier à ces deux
défauts. Mais leur fonctionnement est difficile à interpréter, souvent compliqué, non
correctement analysé et ne donne pas satisfaction.
Cette lente compréhension du rôle du régulateur aboutit à la formalisation du régulateur à trois
actions : l’action proportionnelle, l’action intégrale et l’action dérivée (PID) par Nicolas
Minorski en 1922. La nécessité de ces trois actions fondamentales a clairement été analysée et
justifiée par ce dernier pour obtenir une « bonne » régulation. Le résultat de ces analyses est
resté confidentiel jusqu’en 1934. Les premiers régulateurs PID ont été fabriqués à la fin des
années 1930. Il faut attendre 1942 pour que J. G. Ziegler et N. B. Nichols déterminent une
méthode pratique et facilement applicable pour trouver un jeu de paramètres optimum
permettant l’ajustage optimal des trois actions du régulateur. Le développement du régulateur
de type PID est intimement lié à la croissance rapide de l’utilisation de l’instrumentation
(capteurs et actionneurs) dans les industries manufacturières aux Etats Unis entre 1919 et
1935.
Les applications de l’électricité et le développement des systèmes de télécommunications
provoquent un basculement des modes de réflexion au sein des techniques de régulation au
cours du XXe siècle. L’arrivée de ces nouvelles technologies pose des problèmes insolubles avec
les méthodes utilisées jusqu’à présent. Leur résolution nécessite de nouvelles méthodes qui
seront utilisées ensuite dans le domaine des techniques de régulation. Ce qui a permis
d’introduire une approche analytique des systèmes et a abouti à cette science que l’on nomme
aujourd’hui automatique.
Les notions de système, d’analyse fréquentielle, de représentation sous forme de schéma-blocs,
proviennent de travaux effectués par des ingénieurs tels que Harold Black (rétroaction sous
forme de schéma-blocs), Harry Nyquist (critère de stabilité fréquentiel) ou Hendrik Bode
(courbes fréquentielles, concepts de marges de gain et de phase).
Le PID est le régulateur le plus répandu dans le milieu industriel (80%). C’est un régulateur
simple et efficace pour une large variété de systèmes. Divers algorithmes de calcul de ses
paramètres ont été proposés par plusieurs auteurs en se basant sur différentes structures de
modèles. De nouveaux outils mathématiques de l’automatique
A la suite du développement de nouveaux outils mathématiques, notamment la transformée de
Laplace et du calcul symbolique, et de l’avancée prodigieuse de l’informatique et des nouvelles
technologies, plusieurs méthodes de réglage sophistiquées basées sur des modèles
mathématiques complexes, continus et discrets (ou échantillonnés), ont été élaborées ces
dernières décennies. Nous pouvons citer, entre autres, le placement de pôles, la commande
optimale, la commande robuste, la commande basée sur un modèle de référence et la commande
prédictive. Toutes ces méthodes continuent d’être améliorées et d'être généralisées à des
systèmes de plus en plus complexes.
v2(t) v1(t)
Le « software » regroupe, entre autres, tout ce qui est systèmes d’exploitation responsables de
la gestion des ressources matérielles, langages de programmation, logiciels de supervision et
logiciels de calcul scientifique. Un système d’exploitation temps réel par exemple (RTOS : Real-
Time Operating System) est spécialement conçu pour exécuter des applications avec un timing
très précis et un degré élevé de fiabilité en vue de minimiser les temps d'arrêt qui sont coûteux
ou un retard de programme qui pourrait entraîner un risque de sécurité.
La catégorie « méthodes » regroupe, entre autres, tout ce qui est algorithmes d’identification
des paramètres d’un modèle mathématique, algorithmes des différentes lois de réglages,
algorithmes d’estimation de certaines variables (estimateurs d’état), algorithmes de filtrage ou
encore des algorithmes de détection et d’isolation de défauts.