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NOTRE ÉPOQUE

L'assassin roulait en japonaise

•du sang
Pourquoi a-t-on tué Bubu,
le chef des Bandidos de
Marseille ?Est-ce le
premier épisode sanglant
d'une guerre des
Ha,rley-Davidson ? Ou un
« classique » règlement
de comptes ? Plongée dans
le monde très fermé
des animés de la Harlm

L es cloches du couvent du Sacré-Coeur


s'apprêtent à sonner les douze coups de
minuit. Rue Schiaffmi, on entend des cris
d'enfants et des conversations. Cette nuit
1 de fm août, la lune est pleine au-dessus du
quartier de la Belle-de-Mai à Marseille. Les
Bandidos prennent le frais dev ant leur local, le
Motor Club, en buvant des bières. A quelques pas
de leurs Harley, impeccablement alignées. A
l'intérieur, le chef, Michel Burel, mate d'un oeil
distrait un polar à la télé. Soudain, le rugissement
de deux motos — des japonaises— et le crépitement
d'un pistolet-mitrailleur. Burel s'écroule, touché
à mort. Deux autres Bandidos sont grièvement
blessés.
Michel Burel avait 33 ans et il était tatoueur.
Les marins américains amateurs de souvenirs
d'escale Te connaissaient sous le nom de Michel
Tattoo. Ses dessins valaient de l'or. Les Marseil-
lais, eux, l'avaient toujours considéré comme un
Parisien en exil depuis qu'il s'était installé dans
leur ville, il y a une dizaine d'années, après son
expulsion de la capitale par une bande de motards.
Burel n'était pas un enfant de choeur. Les flics
marseillais se souviennent de son séjour aux
Baumettes en 1987 pour une sordide histoire de
torture au chalumeau. -
Mais Burel, Bubu pour ses potes c'était surtout
.

•l'âme des Bandidos, une dizaine d:balèzes bardés


.de cuir qui vivaient ensemble, écoutaient du rock
heavy-metal et roulaient en Harley-Davidson.
Une vraie famille aux allures de gang. Ce 22 août,
la famille est en deuil.
Pour la première fois en France, miss Harley a
du sang sur les chromes. On n'échappe pas à sa
légende. Harley-Davidson, depuis les années 50, I
c'est le mythe américain version Easy Rider», la z
68 LE NOUVEL OBSERVATEUR/NOTRE ÉPOQUE

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