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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 1 020 − 1
ÉLECTROMAGNÉTISME _________________________________________________________________________________________________________________
(cf. articles Unités légales et facteurs de conversion [A 24] dans le traité Plasti-
ques et Composites et Système d’unités MKSA de Giorgi [D 50] dans le traité
Génie électrique). Nous utilisons donc le vocabulaire suivant :
— pour les grandeurs de base :
E champ électrique
B induction magnétique
(1)
D déplacement (induction) électrique
H champ magnétique
ε permittivité avec D = ε E
µ perméabilité avec B = µ H (3)
γ conductivité avec J = γ E
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■ Pour qu’un exposé puisse être précis, il faut qu’il ne comporte que des gran-
deurs bien définies n’intervenant que dans des relations intrinsèques.
L’intensité d’un courant ne peut être bien définie qu’après avoir indiqué le
sens par rapport auquel ce courant est repéré. La différence de potentiel entre
deux points A et B doit, de même, être précisée par U = VA – VB ou
U = VB – VA . La charge Q d’un condensateur n’a pas de sens : il faut indiquer
les charges Q i et Qj des électrodes i et j, etc.
La densité superficielle de charge σ à la limite de deux milieux doit s’exprimer
sous la forme de la relation intrinsèque σ = ( D 1 – D 2 ) ⋅ n 21 , où n 21 est la
normale unitaire dirigée du milieu 2 vers le milieu 1 . Cette relation est bien intrin-
sèque puisque la permutation de 1 et 2 ne change pas le résultat ; il n’en est
pas de même pour l’expression très répandue : σ = D 1n – D 2n .
On peut cumuler les deux types d’imprécisions dans une relation du type
Q = CU complètement asexuée (c’est-à-dire sans signe), alors que l’expression
intrinsèque de la charge d’une électrode d’un condensateur idéal est
Qi = C (Vi – Vj ).
■ Les électrotechniciens utilisent, de plus en plus, des courants non sinusoï-
daux et des fréquences de base plus élevées que 50 Hz. Nous avons donc, pour
certains problèmes (évaluation des pertes par exemple), considéré l’évolution
des phénomènes en fonction de la fréquence et montré qu’on pouvait se
contenter, avec une assez bonne précision, d’utiliser deux lois asymptotiques
respectivement valables pour ω → 0 et ω → ∞ . Nous avons ainsi développé une
méthode qui permet de calculer assez simplement les pertes par effet Joule dans
un conducteur de section quelconque parcouru par un courant périodique quel-
conque. Par ailleurs, l’utilisation de courants non sinusoïdaux et de fréquences
élevées montre qu’il est de plus en plus nécessaire que les électrotechniciens
acquièrent de bonnes connaissances de base sur les matériaux magnétiques.
L’exemple montre qu’il existe parfois de grandes lacunes dans ce domaine et la
définition de l’aimantation M comme la densité volumique dd de moment
magnétique (qui laisse croire que M est une grandeur spatialement continue) a
fait beaucoup de mal à ce sujet : on ne peut vraiment comprendre le compor-
tement des ferromagnétiques qu’en considérant la vérité, c’est-à-dire l’existence
des domaines de Weiss et leur séparation par les parois de Bloch. Nous avons
essayé de présenter ces notions de la façon la plus simple possible dans le
paragraphe 2.2.4.
■ Pour mettre en évidence les caractères des différentes grandeurs physiques,
on peut distinguer, dans un premier temps, deux types de vecteurs :
— les vecteurs polaires (comme une force F , le champ électrique E , le
déplacement électrique D ) qui ont la symétrie d’une flèche ;
— les vecteurs axiaux (comme un couple Γ , le champ magnétique H ,
l’induction magnétique B ) qui ont la symétrie d’une toupie en train de tourner ;
à ce stade, il est nécessaire de disposer d’un tire-bouchon pour définir les trois
composantes à droite de ce type de « vecteur » tandis qu’un tire-bouchon de
farce et attrape fournirait les trois composantes à gauche.
Le petit effort nécessaire pour acquérir cette différence permet ensuite de pré-
voir le cadre des relations possibles et de mieux comprendre ainsi les
phénomènes : à propos de flux, par exemple, on montre qu’une bonne grandeur
physique ne peut concerner que le flux de D au travers d’une surface fermée
limitant un volume ou le flux de B au travers d’une surface s’appuyant sur et
limitée par un contour fermé.
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Une analyse plus profonde et plus générale montre que chaque grandeur
physique peut être caractérisée au moyen de deux critères :
— sa nature dimensionnelle (liée aux modifications de la mesure de cette
grandeur quand on change les unités de base) ;
— sa nature tensorielle (liée aux modifications des composantes de cette
grandeur quand on change les vecteurs de base qui permettent de repérer
l’espace) ; ce second critère [très souvent négligé et considéré à tort comme très
difficile, ce qui nous a conduit, pour ne pas rebuter les lecteurs, à reporter dans
l’annexe A (§ 4) tout ce qui le concerne] permet d’acquérir des notions plus syn-
thétiques sur la physique en général et l’électromagnétisme en particulier.
Une relation générale d’égalité ne peut donc unir que deux grandeurs de
même nature tensorielle, c’est-à-dire des grandeurs dont les composantes réa-
gissent de la même façon quand on modifie les vecteurs de base de l’espace.
Comme il est possible de montrer que E et D n’ont pas la même nature ten-
sorielle, il ne peut donc exister, même dans le cas du vide (et quel que soit le
système d’unités choisi), une relation générale de pure proportionnalité entre
D et E ; néanmoins, dans ce cas, si on s’astreint à n’utiliser que des vecteurs
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Les natures tensorielles complètes de ( H, D ) et ( B, E ) , le type T n’étant
&
&
qu’une indication partielle, montrent alors [1] que doit satisfaire obligatoire-
ment à une certaine relation qui conduit, dans le langage relatif à l’espace à 3
dimensions, à :
∂D
rot H – --------- = J (4)
∂t
div D = ρ (5)
&
&
tandis que, pour , la relation autorisée la plus simple (et donc la première à
essayer) se traduit dans les mêmes conditions par :
∂B
rot E + --------- = 0 (6)
∂t
div B = 0 (7)
Nous retrouvons ainsi les équations de Maxwell classiques (§ 1.2.1) à partir
de pures considérations tensorielles.
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1.1.3 Les bonnes grandeurs de l’électromagnétisme Remarquons cependant que si un courant électrique est un phéno-
mène physique indépendant de toute convention intrinsèquement
Les ingénieurs ont l’habitude d’utiliser des grandeurs directement
mesurables , l’intensité du courant qui parcourt un circuit par lié aux valeurs de J la détermination du signe de son intensité exige
exemple. Cela correspond à un souci de réalisme parce que le cahier le choix d’un sens repère (§ 3.2.2.1) : on peut aussi bien la mesurer
des charges d’un contrat ne peut porter que sur de telles grandeurs. dans le sens 12 que dans le sens 21 .
■ En revanche, quand on cherche l’expression générale d’une loi
physique, ces grandeurs directement mesurables ne sont pas
attractives. 1.1.4 Échelle d’exploration de la matière :
grandeurs macroscopiques
Citons (en supposant, pour simplifier, que les phénomènes sont
invariables en fonction du temps) deux exemples. et grandeurs microscopiques
— On considère des fils conducteurs de même nature, de même
section mais de longueurs différentes ; l’intensité I du courant Nous sommes ainsi conduits à penser que les lois universelles
dépend de la différence de potentiel appliquée U et de la longueur , ne peuvent être que des lois locales, faisant donc apparaître la
mais on trouve que l’intensité I ne dépend que d’une variable réduite matière, les charges électriques, etc. sous forme de densité
E = U : la différence de potentiel U est directement mesurable ; le volumique.
champ E est la bonne variable d’une loi physique. Les charges électriques, par exemple, ne peuvent apparaître
— On considère des fils conducteurs de même nature, de sections dans ces lois que par l’intermédiaire d’une densité volumique :
S différentes, soumis à un même champ E. L’intensité I du courant ne
dQ
dépend que de S tandis que sa densité J = I /S est uniquement liée à E. ρ = -------- (9)
d
Sur ces deux exemples très simples, nous voyons qu’aux gran-
deurs directement mesurables (intensité de courant et tension), les Classiquement, on définit ρ au point M en faisant le rapport entre,
seules qui intéressent en définitive les utilisateurs, il faut faire cor- d’une part, la charge dQ contenue dans un volume d entourant
respondre des grandeurs plus élaborées (densité de courant J et le point M et, d’autre part, l’étendue d de ce volume quand tous
champ électrique E ) pour espérer écrire une loi universelle. les points de la surface S ( d ) qui le limite tendent vers le point M.
Cette définition est ambiguë et, lorsqu’elle est prise au sens strict
■ Un autre caractère des grandeurs qui peuvent entrer dans des mathématique, entraîne un grand nombre de complications souvent
lois universelles est la possibilité de les définir avec le moins inutiles.
d’ambiguïté possible. Considérons, par exemple, un solide métallique ; dans les exposés
La différence de potentiel U entre deux points A et B peut être élémentaires, on indique que, dans ce type de conducteur, ρ est nul ;
aussi bien U ’ = V A – V B que U ’’ = V B – V A , V M désignant le potentiel il est facile de s’opposer à cette proposition quand on sait que le
au point M. Une définition, pour les phénomènes indépendants du solide considéré peut être décrit comme un ensemble d’ions positifs
entre lesquels se trouvent des nuages d’électrons négatifs, les dis-
temps, du champ électrique par E = – grad V ne présente pas ce tances mutuelles entre les ions les plus proches étant de l’ordre de
0,3 nm ; quand le point M est à l’extérieur des ions positifs et si le
type de défaut ; en chaque point, E est un vecteur bien défini dont volume d est négligeable devant (0,3 nm)3, ρ (M) est négatif ; sous
la valeur est même invariante quand on ajoute une constante quel- la même condition pour d , ρ est positif en d’autres points. Le para-
conque à V. mètre essentiel dans la détermination de ρ est donc l’ordre de
Le même type de remarque peut être effectué au sujet de la densité grandeur de d :
de courant ; à la notion simpliste de J = I /S (valable pour une répar- — si le volume d tend vers zéro au sens strict des mathéma-
tition uniforme), il faut substituer la notation différentielle tiques, d est bien inférieur aux dimensions atomiques et ρ prend
J M = (d I /d S )M , tandis que, pour fixer l’aspect vectoriel, il suffit de des valeurs positives et négatives ; cette première densité ( d → 0 )
est nommée densité microscopique et peut être notée ρ µ ;
constater qu’une particule de charge q k et de vitesse v k correspond — si le volume d est négligeable à l’échelle des distances que
à un élément de courant q k v k ; dans le cas où il existe plusieurs nous observons facilement (0,1 mm), tout en restant grand devant
les dimensions atomiques [par exemple, un volume d de l’ordre
espèces de particules, cela conduit à :
de (0,01 µ m) 3 contient encore plusieurs dizaines de milliers
d’atomes], la densité ρ est nulle ; cette deuxième densité, avec d
J = ∑ ci qi < v i > (8) tendant macroscopiquement vers zéro , est la densité macro-
i
scopique , nous la désignerons par ρ sans marque particulière
avec ci concentration des particules d’espèce i, avec [(8)] :
< v i > vitesse moyenne de ces particules. ρ = ∑ ci qi (10)
i
La densité de courant J , pour le système de repère Oxyz choisi, La première densité ρ µ contient beaucoup plus d’informations qu’il
est ainsi bien déterminée. est nécessaire pour traiter un grand nombre de problèmes. Dans
l’état actuel de la technique, les ingénieurs n’ont vraiment besoin
de pratiquer les densités microscopiques de charge et de courant
Nous venons de voir que les grandeurs qui peuvent intervenir
que pour comprendre, et utiliser, les propriétés des supraconduc-
dans des lois universelles doivent être bien définies en chaque
teurs. Nous renvoyons, dans ce traité, aux articles spécialisés pour
point et qu’en particulier leur signe ou leur aspect vectoriel doit
les précisions alors nécessaires. C’est pour cette raison que le
être défini par une expression universelle (par exemple, J ) présent article est uniquement consacré à ce qui peut être prévu au
sans convention particulière. moyen des densités macroscopiques, la matière étant explorée au
moyen de volumes d dont le diamètre est au moins de 0,01 µm.
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Les équations de Maxwell font intervenir, d’une part, les quatre ce qui entraîne H ii = 0
grandeurs de base (1) et, d’autre part, les sources (2). Ces équations Un autre exemple de « vecteur axial » est fourni par le produit
peuvent prendre plusieurs formes ; dans le système légal MKSA, on vectoriel de deux vecteurs polaires :
pose :
a ∧ b = c (12)
∂D
(4) rot H = J + --------- (5) div D = ρ
∂t le sens de rotation de c étant celui qui amène le premier vecteur
a sur le deuxième b par un angle inférieur à π ; on obtient
(6) rot E = – ∂------
B
- (7) div B = 0 également :
∂t c ij = a i b j – a j b i = – c ji
Les autres formes s’obtiennent en faisant intervenir à certains avec c d, z = a x b y – a y b x
endroits de ces formules les facteurs 4 π et c (vitesse de la lumière).
Les équations de Maxwell sont valables quel que soit le système et c g, z = a y b x – a x b y
d’axes adopté.
En posant :
■ Deux types de flèches ont été utilisés ( E et D , B et H ) pour
distinguer les deux types de grandeurs. ∂ ∂
rot ( E ) d z = --------- E y – --------- E x = rot ( E ) x y
∂x ∂y (13)
Les vecteurs polaires ( a ) sont caractérisés par une droite sup-
port, un module et un sens sur cette droite indépendant de toute
nous voyons que :
convention et, en particulier, du choix des axes de coordonnées ; les
forces, les vitesses, les champs électriques, les densités de courant
sont de bons exemples de vecteurs polaires. rot ( E ) x y = – rot ( E ) yx
(14)
Le champ magnétique H créé par une longue bobine à section
circulaire fournit un exemple typique de « vecteur axial » ; en un ce qui montre que le rotationnel de E est bien un « vecteur axial »,
point de l’axe de la bobine, H est défini par une droite support d’où la notation rot ( E ) .
(l’axe), un module et un sens de rotation autour de cette droite, ce
Par ailleurs, lorsqu’on passe d’un système d’axes à droite à un
sens étant fixé de façon intrinsèque par le sens de passage du courant
système d’axes à gauche, il intervient un changement de signe sur
(défini par J ). Si l’on veut donner un aspect polaire à la grandeur
la représentation H d ou H g de H ainsi que sur les composantes
H , il faut utiliser une convention arbitraire : pour un système d’axes
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s’obtient en considérant la somme des contributions ρ i dues à Ces théorèmes généraux, valables quelle que soit la situation
chaque espèce de particules, chaque contribution étant égale au considérée, s’obtiennent en intégrant chacune des équations de
produit de la charge q i d’une particule de l’espèce considérée par la Maxwell.
concentration macroscopique c i correspondante :
c i = dN i d 1.2.2.1 Théorème de Gauss
L’application de la relation (728) à l’équation (5) donne, avec (9) :
avec dN i nombre de particules d’espèce i contenues dans un
volume d pas trop petit (§ 1.1.4).
Pour un métal en équilibre, en faisant intervenir séparément les
électrons (indice el) de charge – q et les ions de charge zq, nous
Q() =
ρ d =
div D d
savons que : (20)
= + D ⋅ n s dS = – D ⋅ ne dS
ρ = (zq ) c ions + (– q ) c el = 0 (15) S () S ()
■ Avec les mêmes notations, la densité de courant macroscopique où S ( ) est la surface fermée qui délimite le volume ; le signe
s’exprime par la relation (8) :
d’un flux lié à D ⋅ n dS ne peut être défini que si le sens de la
J = ∑ ci qi < v i > = ∑ ρi < v i > normale unitaire n est précisé.
i i
L’énoncé général du théorème de Gauss indique que la charge
puisque l’élément de courant lié à la particule α d’espèce i est le pro- totale Q ( ) contenue dans un volume [limité par la surface
duit de sa vitesse v α par sa charge q i ; la vitesse moyenne < v i >
S ( ) ] est égale au flux de D au travers de la surface S ( ) quand
est relative aux dN i particules qui ont permis d’évaluer la concen-
ce flux est évalué par rapport à la normale unitaire sortante (indice s)
tration c i , soit :
n s de ce volume ; l’utilisation de la normale entrante (indice e) n e
∑ vα correspond évidemment au signe opposé, ce qui montre bien que
d N i particules dans d
c i < v i > = ------------------------------------------------------------ (16) l’utilisation (fréquente !) de D ⋅ n dS n’a pas de sens.
d
module de la moyenne du vecteur vitesse < v > de l’ordre de L’application de la relation (728) à l’équation (7) fournit :
10 – 4 m · s –1.
div B d = S ()
B ⋅ ns dS = 0 (21)
Si des personnes croient évaluer la densité de courant par une
expression du type J = ρ v (!), demandez-leur de vous indiquer Bien que le produit scalaire B ⋅ n s ne soit pas intrinsèque, puisqu’il
la valeur de ρ dans un métal. Si elles donnent la réponse correcte change de signe quand on passe d’un système d’axes à droite à un
(ρ = 0), elles seront obligées de conclure qu’il est impossible de faire
circuler un courant dans un métal. L’analyse correcte, effectuée à système d’axes à gauche (le vecteur polaire associé à B changeant
partir de (8) et (15) :
alors de sens : B d = – B g ), la relation (21) est néanmoins correcte,
J = ( zq ) c ions < v ions > + ( – q ) c el < v el > (17) la valeur de l’intégrale portant sur B ⋅ n s étant nulle.
Un élément de flux intrinsèque B ⋅
montre que la même valeur de J est obtenue :
n dS :
— dans le cas où le métal est fixe par rapport au système R 0 d’axes
utilisé, ce qui impose < v ions , R 0> = 0 , on a :
B ⋅ n → B d ⋅ nd = (– B d ) ⋅ (– n d ) = B g ⋅ ng = B ⋅ n (22)
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contour Γ divise la surface S en deux parties S 1 et S 2 de sorte que est constant et constitue donc une bonne grandeur physique.
les flux Φ s relatifs aux normales sortantes :
Les produits scalaires intrinsèques sont de deux types :
Φ 1s = B ⋅ n s dS
S1 a ⋅ b et a ⋅ b .
(23)
et Φ 2s = B ⋅ n s dS Le flux de D est donc lié à une normale polaire n qui ne
S2
peut s’introduire qu’au moyen d’une surface S ( ) fermée en
sont tels [(21)] que Φ 1s + Φ 2s = 0.
choisissant n s ou n e (§ 1.2.2.1). En revanche, le flux de B ne
En introduisant les flux Φ ( Γ ) relatifs aux normales axiales :
peut fournir une bonne grandeur physique intrinsèque qu’en uti-
Φ1 ( Γ ) =
B ⋅ n Γ dS
S1 ( Γ )
lisant un vecteur n Γ ; celui-ci ne peut être lié qu’à un contour
(24) orienté ( Γ ) et à la surface S ( Γ ) s’appuyant sur et limitée par
et
Φ2 ( Γ ) =
B ⋅ n Γ dS
S2 ( Γ )
ce contour.
nous voyons que le choix d’axes à droite entraîne : 1.2.2.3 Pseudo-loi et loi de Faraday
— pour S 1 : ( n Γ ) d = n s d′où Φ 1 ( Γ ) = Φ 1s ; La pseudo-loi de Faraday est donnée par la relation (26) ; la loi
de Faraday (27) sera explicitée au paragraphe 2.3.4.
À partir de l’équation (6), on obtient par intégration [(729)] la
— pour S 2 : ( n Γ ) d = – n s d ′ où Φ 2 ( Γ ) = – Φ 2s ;
pseudo-loi de Faraday :
tandis que des axes à gauche conduisent à Φ 1 ( Γ ) = – Φ 1s et
Φ 2 ( Γ ) = Φ 2s , montrant ainsi que la relation intrinsèque est
Φ1 ( Γ ) = Φ2 ( Γ ) .
( rot E ) ⋅ n Γ d S =
S(Γ)
(Γ)
E ⋅ d Γ = –
S(Γ)
∂B
------- ⋅ n Γ d S
∂
t
(26)
∂B
------- ⋅ n dS
E ⋅ d = – ∂t
Γ S(Γ)
n’a aucune signification ; le sens choisi sur ( Γ ) doit imposer
(figure 2) les sens de d Γ et de n Γ .
Dans la relation (26), la position de chaque point P du contour,
B , ainsi que E sont évalués par rapport à un même système
d’axes R 0 .
Cette remarque est importante parce que la loi de Faraday :
Figure 1 – Étude du flux de B au travers de plusieurs surfaces
(Γ)
E ( P, t ) u
0
( P, t )
d
⋅ ( d P ) Γ = – -------
dt S(Γ)
B 0 ⋅ n Γ dS (27)
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comporte deux différences avec la relation (26) : Cette relation peut se simplifier et se mettre sous la forme du
— elle fait intervenir la dérivée temporelle du flux et non pas le théorème d’Ampère :
flux de la dérivée temporelle de l’induction magnétique ;
— si la position de chaque point P du contour et B sont évalués
par rapport à un même système R 0 (d’où la notation B 0 ), il faut, à
(Γ)
H ⋅ d Γ =
S(Γ)
J ⋅ n Γ dS (30)
ce point P et au temps t 1 , non pas utiliser E 0 ( P, t 1 ) mais : dans les cas ci-après :
— les phénomènes ne dépendent pas du temps (§ 2.2) ;
E ( P, t1 )
u ( P, t ) = E 0 ( P, t 1 ) + u 0 ( P, t 1 ) ∧ B 0 ( P, t 1 ) (28) — la deuxième intégrale du dernier membre de (29) est négli-
0 geable devant la première ; une condition suffisante est obtenue
quand le milieu considéré, soumis à des phénomènes variant sinu-
avec u 0 ( P, t 1 ) vitesse du point P, au temps t 1 , dans le système R 0 ; soïdalement en fonction du temps (avec la pulsation ω ), est tel (§ 2.3)
que :
c’est-à-dire qu’il faut donc (§ 2.3.4) mesurer E ( P, t 1 ) par rapport
J = γ E, D = εE , avec γ ε ω
à un système d’axes R u 0 ( P, t 1 ) animé d’une vitesse constante
Pour appliquer correctement le théorème d’Ampère, il convient
u 0 ( P, t 1 ) , quel que soit le temps, par rapport au système R 0 .
de respecter le couplage entre le sens choisi sur le contour
Nous démontrerons au paragraphe 2.3.4 ce que nous venons
d’indiquer au sujet de la loi de Faraday, mais il était important de ( Γ ), d Γ et n Γ . À titre d’exemple, la figure 3, où le contour Γ
bien distinguer la relation (26) de l’énoncé de cette loi, des choisi est une circonférence (de rayon r ) centrée sur l’axe du fil
confusions fâcheuses ayant été observées. Il faut toutefois conduisant le courant, comporte deux parties qui ne diffèrent que
remarquer que, si le contour Γ est indéformable et si le repère R 0
par le sens choisi sur ( Γ ) ; en axes à droite, nous avons, en
détaillant chaque cas :
choisi pour évaluer E et B est fixe par rapport à ce contour, il y
a identité entre la relation (26) et la loi de Faraday.
J ⋅ n d1 dS > 0 ⇒ H d ⋅ d Γ 1 > 0
En résumé, par intégration d’une équation de Maxwell, on S ( Γ1 ) ( Γ1 )
obtient la relation (26) qui est différente de la loi de Faraday, sauf
dans le cas où le contour Γ est indéformable et à condition que
J ⋅ n d2 dS < 0 ⇒ H d ⋅ d Γ 2 < 0
le repère d’évaluation R 0 ait été choisi fixe par rapport à ce
S ( Γ2 ) ( Γ2 )
contour.
H est déterminé par le sens dans lequel on voit passer le courant
rot H ⋅ n Γ d S = H ⋅ d Γ
(défini physiquement à partir de J ).
S(Γ) (Γ)
(29)
∂D
= J ⋅ n Γ dS + ---------- ⋅ n Γ d S
∂ t
S(Γ) S(Γ)
où ( Γ ) est un contour quelconque orienté (figure 2).
Figure 2 – Relation entre le sens de parcours choisi sur Figure 3 – Détermination du sens axial de H
et le « vecteur axial » n
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Il est important de remarquer que le seul théorème d’Ampère ne Le théorème de Gauss (20) s’écrit alors :
peut fournir que la moyenne de la projection de H sur le contour
Γ ; si le contour Γ est une ligne de champ, on obtient la moyenne
dS ρ
h
dh ≈ D 1 ⋅ n 21 dS + D 2 ⋅ n 12 dS (35)
<H > de H sur ce contour. Dans certains cas, les symétries du pro-
blème considéré permettent d’affiner les résultats ; pour la figure 3, — le premier terme du second membre est le flux D ⋅ n s dS au
par exemple, on aurait, en coordonnées cylindriques : travers de la surface dS 1 quand D 1 désigne la valeur de D dans
Iα β le milieu 1 au voisinage de la surface de séparation, la normale
H θ ( r, θ ) d = -----------
- (31)
2 πr unitaire dirigée du milieu i vers le milieu j étant notée n ij ;
Une faute fréquente consiste à choisir un contour Γ, de supposer
— le deuxième terme est le flux D ⋅ n s dS au travers de dS 2 ;
implicitement que c’est une ligne de champ et de croire déterminer
— par ailleurs, nous avons négligé le flux sur la surface latérale
ainsi < H > et, même, H en chaque point ! du cylindre puisque l’étendue de cette surface est du 3e ordre et dS
du 2e.
1.2.2.5 Condition de continuité Quand h tend vers zéro, l’intégrale du premier membre définit la
densité superficielle de charge σ et, par conséquent, (avec
C’est la relation :
∂ρ n 12 = – n 21 ) :
0 = div J + -------- (32)
∂t
σ = ( D 1 – D 2 ) ⋅ n 21 (36)
qui s’obtient à partir de la divergence de (4) en tenant compte de
la relation (724) et de l’équation (5). Comme toutes les véritables lois de la physique, cette expression
L’intégration de (32) fournit [(728)] : est intrinsèque, c’est-à-dire indépendante du choix des repères ; le
choix de nouveaux repères (indice prime), définis par rapport aux
anciens au moyen de 1’ = 2 et 2’ = 1, redonne en effet :
∂ρ
– -------- d = div J d = J ⋅ n s dS (33) σ = ( D 1′ – D 2 ′ ) ⋅ n 2′1′ = ( D 2 – D 1 ) ⋅ n 12 = ( D 1 – D 2 ) ⋅ n 21 (37)
∂t
S ()
En revanche, une expression très souvent citée dans la littérature
Pour un volume invariable en fonction du temps ( → 0 ) , et faisant intervenir les composantes normales D i n de D i sous la
cela donne [avec (9)] : forme D 1n – D 2n = σ (!) n’est pas intrinsèque et conduit à une
contradiction : σ = D 1’n – D 2’n = D 2n – D 1n = – σ (!).
– ∂ρ d
-------- d = – ------
0
∂t dt
-
0
dQ ( 0 )
ρ d = – ----------------------- =
dt
J ⋅ n s dS (34)
S ( 0 )
Nous allons montrer maintenant que les densités superficielles
n’existent pas, mais que l’on peut les faire intervenir – souvent avec
intérêt – si on le désire. Quand h tend vers zéro, l’intégrale (35)
portant sur ρ dh ne peut être non nulle que si ρ tend vers l’infini,
On observe que l’intensité du courant qui sort (présence de n s ) ce qui est physiquement impossible : au sens strict du terme, σ est
du volume 0 est égale à l’opposée de la dérivée temporelle de la toujours nul et D n1 = D n2 quand ces composantes sont repérées sur
charge Q ( 0 ) contenue dans ce volume : il n’y a que transport de la même normale ( n 12 ou n 21 ) , quelconque par ailleurs.
charge sans création ni destruction. La relation (34) exprime donc
bien la continuité de la charge (§ 3.2.2.2). Pour obtenir une représentation plus nuancée, considérons un
exemple linéaire défini par :
Cette relation de continuité est une relation de pure logique que
— toutes les grandeurs ne dépendent que de x ;
l’on peut établir sans passer par l’équation de Maxwell (4). Histori-
— les vecteurs a n’ont qu’une composante a x ;
quement d’ailleurs, le terme en ∂ D ∂t a été ajouté au deuxième
— la répartition de ρ est du type :
membre de la relation rot H = J pour permettre de retrouver ρ=0 pour x < 0
l’équation de continuité.
et ρ = ρ 0 exp (– x / λ) pour x > 0
1.2.3 Relations de passage entre deux milieux — la valeur limite de D x pour x → – ∞ est zéro.
Dans ces conditions :
Nous allons détailler les conditions de passage issues de chacun — pour x < 0, ρ = 0 impose D x = Cte d’où D x = 0 d’après la condi-
des théorèmes généraux (§ 1.2.2). tion relative à x → – ∞ ;
— pour x > 0 :
1.2.3.1 Condition de passage de D Dx = – ρ0 λ exp(– x /λ) + Cte = ρ0λ [1 – exp(– x /λ)] (38)
À la surface de séparation de deux milieux 1 et 2, considérons la deuxième expression de D x étant obtenue en imposant par conti-
un cylindre droit de révolution, infiniment petit, de hauteur h et dont nuité D x (x = + 0) = 0.
les bases dS 1 et dS 2 (de même étendue d S ), parallèles au plan
Pour bien montrer la continuité de D x à la surface de séparation,
tangent à la surface de séparation, sont situées de part et d’autre
il suffit de considérer :
de celle-ci. Nous examinons le cas où dS est un élément infiniment
petit du 1er ordre tandis que h est du 2 e ordre.
Dx ( x1 ) – Dx ( x2 ) = x2
x1
ρ ( x ) dx (39)
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et de l’appliquer à l’intervalle (– η 2 , + η 1) quand η 1 et η 2 tendent Il ne faut pas confondre, d’une part, des répartitions de charges
vers zéro par valeurs positives, d’où : électriques réelles dont l’aspect superficiel peut être utilisé ou nié
suivant la finesse d’exploration de la matière et, d’autre part, les
η1 η1
charges superficielles mathématiques intervenant dans une inté-
Dx ( η1 ) – Dx ( – η2 ) = ρ (x) dx ≈ ρ0 d x = ρ0 η1 grale de surface née de la transformation d’une intégrale de volume
–η2 0
(§ 2.1.3.3). Ces dernières charges, sans existence macroscopique
qui tend bien vers zéro. réelle, sont des intermédiaires de calcul (souvent commodes) et pré-
Par ailleurs, si on explore la matière à grande échelle (plusieurs sentent le véritable aspect superficiel d’un être mathématique.
λ par exemple) la valeur :
1.2.3.2 Conditions de passage de B
D x (x ≈ + plusieurs λ ) ≈ ρ 0 λ
La discussion effectuée au sujet de D (§ 1.2.3.1) montre que, à
permet d’écrire [(36)], n 21 étant dirigé suivant Ox : la surface de séparation de deux milieux, on a :
B n1 = B n2 (42)
D 1 ( + plusieurs λ ) – D 2 ( x < 0 ) ⋅ n 21 = σ (40)
en remarquant que : quand ces deux composantes normales ( B n = B ⋅ n ) sont mesurées
dans le même système d’axes (à droite ou à gauche) et repérées
ρ
plusieurs λ ∞
ρ 0 exp ( – x / λ ) d x ≈ x / λ ) d x = ρ 0 λ = σ (41) par rapport à la même normale n ( n 12 ou n 21 ) .
0 exp ( –
0 0
Quand la répartition (x ) est liée à une longueur typique , 1.2.3.3 Condition de passage de E
c’est-à-dire s’exprime normalement en fonction du rapport x/ (dans À la surface de séparation de deux milieux, au voisinage du
l’exemple → λ ), l’exploration de la matière à une échelle très petite point O, nous considérons (figure 4) un contour ( Γ ) rectangulaire
devant doit conduire à utiliser D n1 = D n2 tandis que l’exploration dont les deux grands côtés (l’un dans le milieu 1, l’autre dans le
à une échelle grande devant permet d’utiliser (36) : milieu 2) sont parallèles au plan tangent à la surface au point O ;
la longueur des grands côtés est infiniment petite, du 1er ordre,
( D 1 – D 2 ) ⋅ n 21 = σ tandis que celle des petits côtés est du 2e ordre. À la limite, quand
Citons deux exemples. A′B = B′A AA ′ , nous obtenons à partir de (26) :
À la surface d’un métal, la longueur typique est de quelques
0,1 nm, ce qui montre qu’il faut toujours utiliser pour l’interface vide- E 1 ⋅ AA′ + E 2 ⋅ BB′ = 0 (43)
E t1 = E t 2 , d’une part,
et H t1 et H t2 , d’autre part
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Dans le plan tangent, la direction de AA′ est quelconque, ce qui Considérons, par exemple, le cas où, dans le milieu 1 (un métal),
montre que la relation générale est :
la densité de courant J se réduit à J x = J 0 exp(– z / δ ) tandis que
E t1 = E t 2 (44)
le milieu 2 (z < 0) est le vide où règne un champ constant H 2 . Si on
où E ti est la projection de E i sur le plan tangent. explore le métal à une très faible échelle devant δ (où l’on peut
reconnaître l’épaisseur de peau (§ 2.4.4.3), on doit écrire :
1.2.3.4 Condition de passage de H
H t1 ( z = 10 – 2 δ ) ≈ H t2 (51)
La condition de passage au point O entre deux milieux 1 et 2
en revanche, pour des valeurs de z de quelques δ, on a [(47)] :
s’obtient en considérant le contour rectangulaire ( Γ ) de la figure 4,
quelques δ ∞
où l’axe Oz , dirigé suivant B′A , permet de définir z (B’) = – η 2 < 0
exp – ----- d z exp – ----- d z = J 0 δ (52)
z z
J sx = J 0
δ
≈ J0 δ
et z (A) = η 1 > 0. Quand η i AA ′ , le deuxième membre de la 0 0
H tx1 = H tx2
H 1 ⋅ AA′ + H 2 ⋅ BB′ = AA′ ⋅ ( H 1 – H 2 ) (45)
et H ty 1 ( quelques δ ) d ≈ H t y 2 d + J 0 δ
(53)
où H 1 et H 2 sont respectivement les valeurs de H au voisinage de
de façon plus fine, on a, pour z quelconque :
O dans les milieux 1 et 2.
H ty 1 ( z ) d = H ty 2 d + J 0 δ 1 – exp – -----
En remarquant que les seules variations importantes des gran- z
(54)
deurs s’effectuent en fonction de z, le troisième membre de (29) δ
devient [(12) et (732)] :
Il ne faut pas confondre, d’une part, des courants réels dont
η1 l’aspect superficiel peut être utilisé ou nié suivant la finesse d’explo-
ration de la matière et, d’autre part, les courants superficiels mathé-
∂D
J + ---------- ⋅ AA′ ∧ n 12 dz
η1 matiques intervenant dans une intégrale de surface née de la
∂t (46)
– η2 → 0
J dz (47)
J1 – dσ
J 2 ⋅ n 21 + ------- = 0 (55)
dt
d’où AA′ ⋅ ( H 1 – H 2 ) = AA′ ⋅ ( n 12 ∧ J s ) (48) où nous avons utilisé la dérivée totale par rapport au temps de σ,
puisque σ résulte déjà d’une intégration sur l’épaisseur de la couche
Comme la direction de AA′ est quelconque dans le plan tangent superficielle.
en O à la surface de séparation, on en déduit pour les composantes Les remarques détaillées au paragraphe 1.2.3.1 s’appliquent
encore : si l’exploration des milieux s’effectue à une échelle très
tangentielles H t et J s t : petite devant celles des longueurs typiques , la relation :
J n1 = J n2 (56)
H t1 – H t2 = n 12 ∧ J s = n 12 ∧ J s t = J s t ∧ n 21 (49)
est valable ; en revanche, si l’exploration a lieu à une échelle grande
car l’éventuelle composante normale J sn de J s donnerait : devant , il faut utiliser (55).
n 12 ∧ J sn = 0
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Dans la plupart des cas, il est possible de considérer : Il serait plus rationnel de réserver le nom de loi aux égalités univer-
selles (exemple : div D = ρ ) et le nom de relation aux expressions
D = D ( E ,… ) (57)
soit approchées, soit s’appliquant seulement dans certains cas
(exemple, la prétendue loi d’Ohm : J = γ E ). Nous utiliserons
B = B ( H,… ) (58)
néanmoins, conformément à l’usage, le vocabulaire classique.
les variables non précisées étant la température T, les contraintes
mécaniques et l’histoire de l’échantillon (par exemple, les cycles 1.3.2.1 Domaine de validité
d’hystérésis). Ce n’est que dans le cas très particulier des corps
magnétoélectriques qu’il faut recourir à des relations du type : La loi d’Ohm :
J = γ E (66)
D = D ( E , H ,… )
est bien connue ; elle n’est valable que dans le cas d’axes ortho-
gonaux et s’applique alors à un grand nombre de conducteurs uni-
et B = B ( E , H,…) formes et isotropes ; ces trois conditions sont nécessaires.
Les relations (57) et (58) peuvent prendre plusieurs aspects suivant Pour des corps uniformes et isotropes, l’utilisation d’axes non
le matériau considéré et le type de système d’axes utilisé (§ 4.2.2
et 4.2.3) ; nous ne considérerons dans la suite que le cas des axes
orthogonaux conduit à des expressions du type J i = ∑ γ ij Ej (§ 4.2.2
j
orthogonaux.
Pour un milieu vide, on pose par définition : la discussion relative aux liens existant dans le vide entre D et E ).
Tous les corps cristallisant dans un système cubique (Cu, Al, Fe,
D = ε0 E (59) Ag, Ge, Si... par exemple) sont isotropes ; dans le cas de conducteurs
anisotropes (Co, Zn...), il faut considérer, au moins du point de vue
microscopique et même en axes orthogonaux, des relations du type
B = µ0 H (60) (avec i, j, k = x, y ou z ) :
et celles de D ; pour les diélectriques idéaux isotropes, on a donc : avec q valeur absolue de la charge de l’électron,
γ (r ) conductivité au point défini par r ,
D = ε (T ) E (63) µ ch ( r ) potentiel chimique des thermodynamiciens (la
notation classique du potentiel chimique est µ ;
tandis que le cas anisotrope se traduit par des relations du nous utilisons ici µ ch pour éviter toute confusion
style (686) : avec la perméabilité µ ).
D i = ε i i (T ) Ei + ε i j (T ) Ej + ε i k (T ) E k (64)
La dénomination potentiel chimique risque de gêner les électro-
avec i, j, k = x, y ou z. techniciens puisque, par définition, µ ch ( r ) est l’énergie supplé-
Pour les ferroélectriques, on observe un cycle d’hystérésis mentaire qu’il faut fournir pour introduire un électron supplé-
(cf. dans ce traité, article [D 213] Diélectriques. Bases théoriques et
§ 2.1.3.2) : mentaire au point défini par r ; le potentiel chimique µ ch ( r )
dépend donc de la composition chimique locale :
D = D (E ) — si cette composition est uniforme, µ ch est constant quel que
Les substances magnétiques idéales isotropes sont régies par : soit r et on retombe sur la loi d’Ohm J = γE ;
— en revanche, dans le cas où µ ch ( r ) est spatialement variable,
B = µ(T ) H (65)
tandis que pour les corps ferromagnétiques, on observe des cycles la densité de courant n’est plus seulement liée à E ; dans le cas
d’hystérésis (§ 2.2.4.3) : limite où E serait nul à un instant t, on observerait une densité
de courant :
B = B (H )
J = ( γ q ) grad µ ch
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Cette discussion sur la condition d’uniformité a surtout pour but 1.3.2.3 Champ électrique local et libre parcours
de montrer le caractère tout à fait relatif de la loi d’Ohm qui est
ressentie (à tort) par certains comme une vérité absolue puisqu’elle Dans un conducteur uniforme isotrope où le champ E est nul,
leur a été enseignée presque depuis la maternelle et qu’ils peuvent l’analyse microscopique montre que le mouvement d’un électron se
continuer à entretenir cette croyance fallacieuse par de mauvaises compose d’une succession de trajectoires rectilignes (ou libres par-
lectures.
cours) dont les vitesses v k sont orientées au hasard.
Au moyen de l’expression (68), on comprend pourquoi dans du
cuivre (évidemment de composition chimique spatialement Exemple : pour le cuivre, à 300 K, les ordres de grandeurs sont
les suivants :
constante), on doit utiliser J = γ E tandis que, dans un alliage
— longueur moyenne d’un libre parcours : = 10 –7 m ;
métallique dont la composition varie, un courant nul correspond à
un champ électrique : — vitesse : v k = 10 6 m ⋅ s –1 ;
1
E = – ------ grad µ ch (69) — durée d’un libre parcours : τ = 10 –13 s
q
Pour un temps très grand devant 10 –13 s, la moyenne des déplace-
non nul, ainsi qu’à une différence de potentiel électrique entre les
points A et B : ments < v k τ k > est nulle, d’où J = 0 .
1
V A – V B = ------ ( µ ch ) A – ( µ ch ) B
q
(70) L’application d’un champ E entraîne une très légère courbure,
dans le même sens, de toutes les trajectoires et la moyenne des
également non nulle, ce qui peut paraître étrange aux intégristes de
la loi d’Ohm. Les mêmes devront, en outre, remarquer que pour un déplacements cesse d’être nulle ; on peut montrer alors que J ( r )
alliage non uniforme, [avec cependant ε ( r ) = ε 0 ] et à courant nul, est lié à une moyenne spatiale des champs E ( r + ∆ r ) existant
il existe, en général, une densité volumique de charge [(5), (59), (69)
et (723)] : au voisinage du point défini par r , la contribution des différents
ε0 champs étant d’autant plus faible que ∆ r est plus grand (la
1
ρ = div D = div ε 0 – ------ grad µ ch
q = – ------ ∆ µ ch
q
(71)
contribution est pratiquement nulle pour ∆ r > ). L’utilisation de
cette moyenne (dont nous ne précisons pas la formulation
non nulle a priori. Il faut noter ainsi que la relation : dans un mathématique) :
conducteur en équilibre ( J ≡ 0 ) , la densité volumique de charge
J ( r ) = γ < E ( r + ∆ r ) > (73)
ρ est nulle, ne s’applique en réalité qu’aux conducteurs uniformes.
Dans les semiconducteurs, où tout se passe comme s’il y avait
deux types de charges libres [les électrons (repère n) et les trous est nécessaire quand les variations relatives de E ne sont pas faibles
(repère p)], il faut d’abord écrire pour chaque type de porteurs une à l’échelle du libre parcours des électrons (largement dépendant
de la température et des impuretés du matériau) ; cela ne se produit
relation analogue à (68) définissant ainsi J n et J p pour obtenir pratiquement que pour un métal à basse température soumis à des
phénomènes électromagnétiques de fréquence élevée (effet de peau
ensuite J = J n + J p . Pour un semiconducteur de dopage uni-
forme, on retrouve (pour des champs électriques pas trop intenses) anormal ). En revanche, quand les variations relatives de E sont
la loi d’Ohm tandis que les autres situations sont beaucoup plus
compliquées. faibles à l’échelle du libre parcours (soit grad ( E 2 ) E 2 ), on
aboutit à :
1.3.2.2 Réponse des voltmètres en régime stationnaire
J ( r ) = γ < E ( r + ∆ r ) > ≈γ E(r ) (74)
Pour éviter des erreurs, il faut signaler que les voltmètres utilisés
par les électrotechniciens ne donnent une indication non nulle que
s’ils sont parcourus par un courant si petit soit-il ; branchés entre 1.3.2.4 Conclusion
deux points A et B, ces voltmètres ne mesurent donc [(68)] que des
différences du type : La loi d’Ohm est loin d’être universelle et il convient de ne l’appli-
quer qu’à bon escient (ce qui est très souvent le cas, il faut le
( µ ch ) A ( µ ch ) reconnaître).
- – V B – ------------------B
ϕ A – ϕ B = V A – ------------------ (72)
q q
Dans le cas où (µ ch)A = (µ ch) B (réalisé, par exemple, quand les
points A et B appartiennent au même corps de composition chimique
1.4 Énergies électromagnétiques
uniforme), on obtient ainsi (V A – V B ), cette différence des potentiels
électrostatiques étant considérée par beaucoup (et à tort) comme
la réponse universelle des voltmètres en régime continu. 1.4.1 Introduction et rôle du vecteur de Poynting
En revenant sur les exemples cités au paragraphe 1.3.2.1, cette
Les équations de Maxwell, couplées aux relations propres aux
réponse prend les formes suivantes :
milieux considérés, permettent de déterminer les grandeurs
— aux bornes d’un circuit en cuivre : ϕ A – ϕ B = V A – V B ;
— aux bornes d’un alliage métallique de composition spatiale- E , B, D et H quand les sources extérieures ( ρ et J ) sont préci-
ment variable, parcouru par un courant nul : ϕ A – ϕ B = 0, mais sées, mais aucun renseignement sur les énergies et les forces ne
(V A – V B) ≠ 0 [(70) et (72)] ; peut alors être atteint : pour obtenir ces grandeurs, il faut se donner
— aux bornes d’une jonction silicium P – silicium N non polarisée, a priori une définition soit des forces, soit des énergies (une seule
c’est-à-dire parcourue par un courant nul : ϕ P – ϕ N = 0, mais donnée suffit puisque ces deux types de grandeurs sont liés). Les
(V P – V N) ≠ 0.
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équations de Maxwell étant des équations locales, nous avons choisi Quand les phénomènes sont réversibles, c’est-à-dire quand :
d’introduire les échanges énergétiques au moyen d’une loi égale-
ment locale en posant que le flux du vecteur de Poynting : dq = T d
(80)
T et
étant respectivement la température et l’entropie du sys-
SP = E ∧ H (75) tème, l’expression de d devient :
df e = – s e d T + E ⋅ d D (87)
1.4.2 Évocation de thermodynamique
s e désignant la partie électrostatique de l’entropie. L’utilisation de
La variation d de l’énergie d’un système fermé (c’est-à-dire la fonction f e ( T, D ) , définie par (87), est recommandée (§ 1.4.3)
n’échangeant pas de matière avec l’extérieur) s’obtient en effectuant
la somme : quand la température et les charges (donc D ) sont maintenues
d = dq + d (79) constantes.
En revanche, la densité d’énergie électrique de Gibbs définie par :
avec dq quantité de chaleur fournie par l’extérieur au système,
d travail fourni par l’extérieur au système (ce terme
ge = fe – E ⋅ D (88)
comprend, en particulier, l’effet des forces électro-
magnétiques).
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d’où dg e = – s e d T – D ⋅ d E (89) — si la nature de
a été bien choisie (nous donnons des exemples
ci-après), d
syst , tot est nul et :
est une fonction g e ( T, E ) intéressante quand la température et les
potentiels (donc les champs) ne varient pas. F i = – grad M i (
syst ) (95)
Pour les problèmes de magnétostatique [définis par le maintien
constant des densités de courant (§ 2.2), soit Envisageons maintenant plusieurs exemples :
— pour un problème d’électrostatique (§ 2.1) où la température
J ( r , t + dt ) = J ( r , t ) ], la partie électromagnétique utile
de (86) correspond à : et les charges (donc D ) sont maintenues constantes :
df m = – s m d T + H ⋅ d B
(90) df e = – s ed T + E ⋅ d D = 0 (96)
s m désignant la partie magnétostatique de l’entropie. La fonction ce qui entraîne d e = 0
f m ( T, B ) , définie par (90), permet de résoudre des problèmes où
et F i = – grad M i ( e ) (97)
la température et les flux d’induction (donc B ) sont maintenus
constants. — pour un problème d’électrostatique où la température et les
potentiels (donc E ) sont maintenus constants :
Pour les problèmes où la température et les courants (donc H ,
puisque rot H = J ) sont invariables, il faut faire intervenir la densité dg e = – s e d T – D ⋅ d E = 0 (98)
d’énergie magnétique de Gibbs :
ce qui conduit à d e = 0
gm = fm – H ⋅ B (91)
et F i = – grad M i ( e ) (99)
puisque dg m = – sm d T – B ⋅ d H (92) — pour un problème de magnétostatique (§ 2.2) où la tempéra-
ture et les flux d’induction sont maintenus constants :
montre que g m s’exprime naturellement en fonction de T et H .
Bien entendu, pour prévoir l’évolution d’un système, il faut F i = – grad M i ( m ) (100)
connaître l’énergie utile du système (et non pas seulement sa densité
volumique) de sorte qu’il faut introduire, par exemple : — pour un problème de magnétostatique où la température et
les courants sont maintenus constants :
e =
f e ( r ) d (93)
F i = – grad M i ( m ) (101)
À l’état d’équilibre d’un système, les forces sont nulles et, par
1.4.3 Forces électromagnétiques conséquent, quel que soit l’élément i, les gradients de la bonne éner-
gie du type grad Mi (
) sont nuls. L’énergie doit donc être extrémale,
Nous allons montrer que, pour un problème donné, l’utilisation
l’équilibre stable correspondant à la valeur minimale. Dans ces
de la bonne énergie ( e , e … ) correspondante simplifie le calcul
conditions, quand, dans un problème d’électrostatique, la tempé-
des forces ; tant que cette énergie ne sera pas fixée, nous la rature et les charges sont maintenues constantes, l’état d’équilibre
désignerons par
. est celui qui correspond à la valeur minimale de e ; si la tempé-
Cherchons à évaluer la force F i agissant sur l’élément i d’un rature et le potentiel sont maintenus constants, la valeur minimale
système comprenant plusieurs éléments 1, 2, . . ., i, . . ., n (des de e est liée à l’état d’équilibre, etc.
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■ L’électrocinétique correspond aux autres cas ; on distingue : définit le potentiel électrique V ; en toute rigueur, la composante E x
— le cas où les courants sont invariables en fonction du temps :
(sur l’axe Ox ) de E ) au point M (x M , y M , z M ) s’obtient au moyen
∂J de :
----------- ( r , t ) = 0 quels que soient r et t ∂V
∂t E x ( x M , y M , z M ) = – -------------- ( x M , y M , z M ) (104)
∂ xM
cela définit le domaine de la magnétostatique (§ 2.2) ;
— les situations opposées, où l’on sépare l’étude des états quasi il faut donc préférer aux expressions du type (103) la notation
stationnaires (§ 2.3) de celle du cas général (§ 2.4) en considérant complète [(701)] :
la rapidité des variations temporelles, ainsi que d’autres
critères (§ 2.3.2). E M = – ( grad M V ) M (105)
Notons que certains auteurs restreignent l’électrocinétique à la l’indice M du gradient indiquant qu’il faut dériver par rapport aux
magnétostatique. coordonnées du point M.
Bien entendu, comme nous l’avons dit (§ 1.2.1), l’expression de La relation (104) montre que, d’une part, V (x, y, z ) et, d’autre part,
J (8) doit être obtenue à partir des densités macroscopiques de [V (x, y, z ) + Cte ] correspondent au même champ E ; le potentiel
charge ρ (10) et des moyennes spatiales macroscopiques de la V n’est donc pas une grandeur intrinsèque : seules les différences
vitesse < v i > (16) relatives à chaque espèce de particule. de potentiel [exemple : (V M – V R )] ont un sens physique. Ce n’est
Nota : pour simplifier les exposés, nous supposons toujours que les axes utilisés sont que l’adoption d’une convention universelle indiquant que V = 0 au
orthogonaux (§ 4.2.2). point R choisi comme repère qui permet de parler, par abus de lan-
gage, du potentiel V M au point M. À titre d’exemple, la convention
V (∞) = 0 est souvent effectuée, ce qui signifie que l’on a choisi V = 0
2.1 Électrostatique pour tous les points situés à une distance infinie du domaine étudié.
triques D et E quand les densités de courant macroscopiques sont F = Q E ]. En chaque point M d’une surface de séparation de deux
nulles dans le système d’axes considéré. Les relations de base de milieux 1 et 2, on a donc toujours :
l’électrostatique sont donc :
(V M)1 = (V M)2 (106)
(5) div D = ρ Cette relation subsiste même si on a considéré une densité super-
ficielle de charge σ sur la surface de séparation.
À titre d’exemple, considérons un problème linéaire où la surface
rot E = 0 [(6)] (102)
de séparation de deux milieux 1 et 2 correspond à x = 0, le milieu
1 étant défini par x < 0.
(57) D = D ( E )
Nous posons à la limite du milieu 1 :
et J = 0 V (– 0) = V 0
et pour la seule composante D x de D :
∂J
la relation (102) étant encore valable dans les cas où ---------- = 0 . D (– 0) = D 0
∂t
C’est le type envisagé de la relation (57) qui va distinguer les Dans le milieu 2, ρ est défini par :
différentes parties de l’exposé : ρ = ρ 2 pour 0 < x < a 2
— le paragraphe 2.1.1 est consacré aux relations générales
et ρ=0 pour x > a2
valables quelle que soit la relation D = D ( E ) ;
Le calcul montre que :
— le paragraphe 2.1.2 concerne le cas du vide où D = ε 0 E ;
V (a 2) – V 0 = – a 2 (2D 0 + ρ 2 a 2)/2 ε 2
— le paragraphe 2.1.3 traite les milieux diélectriques pour les-
quand une densité superficielle est introduite par :
quels D ≠ ε 0 E , un cas particulier important étant celui où D = ε E .
σ 2 = ρ 2 a 2, avec a 2 → 0
Pour terminer, le paragraphe 2.1.4 est consacré aux relations entre
diélectriques et conducteurs. nous obtenons :
V (a 2) – V (0) = – a 2 (2 D 0 + σ 2)/2 ε 2
2.1.1 Relations générales qui tend bien vers zéro.
Elles concernent le potentiel électrique V ainsi que les varia-
2.1.1.2 Variations d’énergie
tions d’énergie.
■ À température T constante, la variation de la densité volumique
2.1.1.1 Notion de potentiel électrique V d’énergie libre de nature électrostatique s’obtient à partir de (87) :
Le rotationnel d’un gradient [(725)] étant nul, la relation (102)
( δ f e ) T = Cte = E ⋅ δ D (107)
montre que E est un gradient dont la forme traditionnelle,
E = – grad V (103)
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ce qui conduit, pour un système de volume , à une variation qui fournit [(723)], dans le cas général, l’équation de Poisson :
d’énergie [(103)] :
ρ
∆V + ----- = 0
(115)
ε0
( δ e ) T = Cte = E ⋅ δ D d = – grad V ⋅ δ D d (108)
, T = Cte , T = Cte
et, quand ρ est nul, l’équation de Laplace :
Nota : nous distinguons, d’une part, les variations δ D , δ E , δ f e , δ V dues à une modi- ∆V = 0 (116)
fication des grandeurs locales ( D , E ,… ) et, d’autre part, les variations ( d ici ) dues à
Le laplacien de V est défini par (713) :
l’extension plus ou moins grande du domaine considéré.
potentiel V ne peut avoir ni maximum ni minimum ; il peut se pré-
( δ e ) → ∞, T = Cte = E ⋅ δ D d = V δ ρ d (109) senter des valeurs extrémales de V sur les surfaces qui limitent le
→ ∞, T = Cte → ∞, T = Cte milieu considéré, ce qui explique pourquoi on insiste sur dans. La
figure 5 est relative, dans un modèle linéaire, à ce qui se passe dans
plus intéressante que la première puisque l’intégration est alors un milieu vide situé entre deux métaux portés à des potentiels
réduite à tous ( → ∞ ) les éléments de volume où ρ varie. différents.
L’énergie libre e est utile pour résoudre les problèmes où
■ Pour une répartition donnée de charges, il existe (théorème
T et D (donc ρ ) sont maintenus constants. d’unicité) une unique répartition de potentiel et de champ quand la
répartition du potentiel est la même sur toutes les surfaces limites
En revanche, si T et E (donc V ) sont invariables, il faut utiliser relatives au problème : si, à la suite d’essais, on a élaboré une solu-
l’énergie électrique de Gibbs (89) qui correspond à : tion qui vérifie toutes les conditions, on a trouvé la solution.
ρ
de charges.
( δ e ) = – D ⋅ δ E d = – δ V d (111)
→ ∞ , T = Cte → ∞ , T = Cte → ∞ , T = Cte
■ En considérant une surface sphérique de rayon r centrée sur une
charge ponctuelle Q M située au point M et seule dans l’espace,
■ Les expressions générales que nous venons d’écrire ne nous pouvons écrire [(20)] :
concernent que les variations d’énergie et non les énergies
elles-mêmes. Pour évaluer l’énergie relative à une situation donnée,
au moyen de (109) par exemple, il faut imaginer que les densités de D ⋅ ns
S ( sphère )
dS = ρ d
( sphère )
= QM (118)
charges ρ ( r ) sont apparues peu à peu ; chaque étape k ρ ( r )
[k varie de 0 à 1] correspond à une répartition de potentiel V ( k, r ) en un point quelconque M’ de la sphère, la normale n s est dirigée
d’où :
de M vers M’ et peut donc se noter n s = MM ′ MM ′ . La symétrie
δ e, k → k + δ k = V ( k, r ) δk ρ ( r ) d
→ ∞ , T = Cte
(112) du problème montre que D ne peut être que de la forme ± | D | n s
et, par conséquent :
δk
1
soit e = V ( k, r ) ρ ( r ) d (113) Q M MM ′
k=0 → ∞ , T = Cte D ( M′ ) = D M′ = ------------------------------
-
3
(119)
4 π MM ′
D = ε0 E
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Les charges « ponctuelles » n’existent pas (elles conduiraient à
des énergies infinies !), mais cette notion est néanmoins utilisable
– et l’expression (119) valable – quand les dimensions de la charge 1 ρ M d M 1 σ M dS M
V M′ = --------------- ---------------------- + --------------- - + Cte (128)
--------------------
considérée sont très petites devant la distance entre cette charge 4 π ε0 4 π ε0
et le point d’observation. Dans ces conditions, on a [(59)] : MM ′ MM ′
S ()
d’où, avec (120) :
1 ρ d 1 σ dS
Q M MM ′ ⋅ dM ′ QM r d r V = --------------- ------------- + --------------- ------------- + Cte (129)
dVM′ = – -------------------------------------------- = – --------------- ---------
- (122) 4 π ε0 r 4 π ε0 r
3 4 π ε0 r 3 S ()
4 π ε 0 MM ′
mais, à la moindre hésitation, il faut revenir à l’expression intrin-
ce qui entraîne, quand MM ′ = r est très grand devant les dimen- sèque (128).
sions de la charge :
QM 2.1.2.3 Énergie libre
- + Cte (avec Cte = 0 si V ∞ = 0)
V M′ = ---------------------------------- (123)
4 π ε 0 MM ′ Dans le cas du vide, à température constante, la variation de la
densité d’énergie libre due aux phénomènes purement électriques
Quand la convention « le potentiel à grande distance des [(107) et (59)] :
charges est considéré comme nul » a été effectuée, l’expression
D
(123) se simplifie puisque la constante est alors nulle. ( δ f e ) T = Cte = E ⋅ δ D = ------- ⋅ δ D (130)
ε0
Le calcul du champ à partir du potentiel demande quelques pré-
cautions. Il faut, en détaillant, écrire [(105)] : peut être intégrée et fournit :
E M′ = – ( grad M′ V ) M′ (124)
D
D′ D2 E ⋅ D ε0 E 2
l’indice M’ du gradient indiquant qu’il convient de dériver V par rap- fe ( T , D ) = --------- ⋅ δ D ′ = --------- = ------------------ = -----------
- (131)
port aux coordonnées x M’ , y M’ , z M’ , du point M’, la dérivation par ε0 2 ε0 2 2
rapport aux coordonnées de M fournissant le résultat opposé [(706)]. 0
■ Si nous considérons maintenant un ensemble de charges, à en admettant que f e (T, D = 0) est nul. La forme la plus satisfaisante
de f e pour l’esprit est celle en D 2 puisque nous savons, de façon
condition que, pour toutes les charges, la distance M′ M i entre le
point d’observation M’ et une charge Q i soit grande devant les générale, que f e est une fonction de D .
dimensions d i de cette charge, nous pouvons généraliser les expres-
L’énergie e est alors [(109)] :
sions précédentes qui deviennent [d’après (119) et (123)] :
1
4π i
Qi Mi M ′
D M′ = ε 0 E M′ = ---------- ∑ ---------------------------
| Mi M ′ |
3
(125)
e = D2
--------- d
2 ε0
→ ∞, T = Cte
= E ⋅ D
------------------ d
2
→ ∞, T = Cte
1 Qi (132)
V M′ = --------------
4 π ε0 ∑ ----------------------- + Cte (126)
V ( r )ρ ( r )
i | M M′ |
i = ----------------------------- d
2
la constante étant nulle quand la convention V (∞) = 0 a été effectuée. → ∞, T = Cte
■ En cas de répartition continue de charge, ρ M d M étant la Le passage de la seconde à la troisième intégrale n’est possible
charge contenue dans le volume d M situé au point M, nous que si tous les points de la surface S ( ) qui limite le volume d’inté-
obtenons : gration sont très éloignés des endroits où ρ est non nul (ce qui
explique la notation → ∞ ).
D M′ = ε 0 E M′ L’application de l’expression générale (113) de e au cas du vide,
où les relations linéaires (128) entre le potentiel V et les charges
ρ M MM ′ σ M MM ′ (127)
1
= --------- -----------------------
1
- d M + --------- -----------------------
- dS M conduisent à V ( k, r ) = kV ( r ) , permet bien de retrouver (132).
4π 3 4π 3
MM ′ MM ′
S ()
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■ À titre d’exemple, l’énergie libre d’une particule seule dans ■ En généralisant à n particules pour lesquelles, quels que soient
l’espace, sphérique (de rayon r 0) et de densité de charge uniforme i et j (i ≠ j ), tous les points du volume i de la particule i centrée sur
3 le point M i sont suffisamment éloignés de tous les points de la
ρ 0 (la charge totale est donc Q 0 = 4π ρ 0 r 0 3 ), s’obtient en particule j centrée sur Mj , on obtient :
remarquant au préalable [(118) et (119)] que :
n n
— pour r r 0 : 1
4
e = ∑ e ii + -----
2 ∑ i i
- V′Q (138)
------ πr 3 ρ 0 rρ
i=1 i=1
3
- n s = --------0- n s
D ( r ) = ----------------------- (133)
4πr 2 3 où V i′ est le potentiel évalué au point Mi en tenant compte de toutes
— pour r r 0 : les charges sauf celle de la particule i elle-même, soit [(126)] :
4 3 Qj
------ π ρ 0 r 0 1
∑
3
3 r 0 ρ0 V i′ = -------------- --------------------
- (139)
D ( r ) = -------------------------
- n = -----------
-n (134) 4 π ε0 j≠i | Mi Mj |
s
4πr 2 3r 2 s
En utilisant la forme en D 2 /2 ε 0 de (132), on aboutit à : Quand, pour chaque particule i, la répartition ρ i ( r ) n’est pas
r0 ∞ influencée par la proximité des autres particules, les termes en e ii
2 6 2 de (138) sont constants et seule l’énergie d’interaction :
1 r 2 ρ0 1 r 0 ρ0
e = ---------- ------------ 4πr 2 dr + ---------- - 4πr 2 dr
-------------
2 ε0 9 2 ε0 9r 4 1
′e = ------ ∑ V i′ Q i (140)
0 r0
(135) 2 i
2 5 2
4π ρ 0 r0 5 3Q 0
= ------------- ----- + r 0 = ----------------------- varie avec la position des particules et permet donc de calculer les
18 ε 0 5 20 π ε 0 r 0 forces.
■ Si on idéalise un problème en considérant des charges ponc-
Le choix de la forme en D 2 /2 ε 0 , que nous avons effectué, nous
tuelles, les énergies propres e ii seront infinies, de même donc que
obligeait à considérer tout l’espace (0 < r < ∞) ; en revanche, la forme
l’énergie totale e , mais les forces (et leurs conséquences) peuvent
en V ( r ) ρ ( r ) /2 conduit à une intégration dans le seul volume néanmoins être atteintes puisque la seule énergie alors utile, l’éner-
gie ′e d’interaction, reste finie.
(0 < r < r 0 ) où ρ est non nul, mais exige le calcul préalable de V ( r ) .
L’expression (135) montre que l’énergie libre e relative à une 2.1.2.4 Forces
charge ponctuelle (de charge finie Q 0 ), seule dans l’espace, tend vers
l’infini puisque r 0 doit alors tendre vers zéro : les charges ponctuelles ■ Pour des charges ponctuelles, de charge constante par défini-
ne peuvent donc exister. Nous allons néanmoins montrer que, tion, l’expression (97), couplée avec (140), montre que, pour la par-
moyennant certaines précautions, il est possible d’utiliser cette ticule i :
notion pour obtenir certains résultats.
∑V ′ Q
1
■ Considérons, seules dans l’espace, deux particules distinctes 1 F i = – grad Mi ′e = – ----- grad Mi j j (141)
2
j
et 2 définies par les répartitions de charge ρ 1 ( r ) et ρ 2 ( r ) dans
où il faut bien prendre garde d’utiliser dans la sommation un indice
leurs volumes 1 et 2 centrés sur les points M1 et M2 . En dési-
j différent de i, relatif à la particule étudiée.
gnant par V 1 ( r ) et V 2 ( r ) les potentiels dus respectivement à Le terme en i de cette sommation fournit une composante de la
ρ 1 ( r ) et ρ 2 ( r ) , le calcul de e , d’après (132) : force égale à :
1 1
– ----- Q i grad Mi ( V i′ ) = ----- Q i E i′ (142)
2 2
1 1 où E i′ est le champ régnant au point Mi dû à toutes les charges
e = ------ ( V 1 + V 2 ) ( ρ 1 + ρ 2 ) d = ------ V 1 ρ 1 d autres que celle de la particule i elle-même, d’après la définition (139)
2 2
1 et 2 1 de V i′ .
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∂ 2 E2 ∂ ∂
F i = Q i E i′ (145)
∂x 2 ∂y
f x = ε 0 ------- E x – ------- + ------- ( E x E y ) + ------- ( E x E z )
∂z
D’après la façon dont nous présentons l’électromagnétisme, cette
∂E x ∂E ∂E z
expression était à démontrer ; il convient néanmoins de bien voir soit f x = ε 0 E x ---------- + ---------y- + ----------
∂x ∂y ∂z (153)
la signification de E i′ . Quand il n’existe que deux particules i et j,
∂E y ∂E x ∂E z ∂E x
on trouve immédiatement la loi de Coulomb sous un aspect
intrinsèque [(120)] : ∂x ∂y
+ ε 0 E y – ---------- + ---------- + ε 0 E z – ---------- + ----------
∂x ∂z
Qi Qj Mj Mi
F i = ----------------------------------------
- (146) couplé à (102) :
3
4 π ε0 | Mj Mi |
rot E = 0
■ Dans le cas où il existe dans l’espace, non pas des particules, mais conduit bien à [(707), (708), (709) et (5)] :
une répartition continue de densité de charge ρ ( r ) , l’adapta-
tion de (145) donne pour la densité volumique de force : f x = E x div D = ρ E x (154)
d F ( r -) = f ( r ) = ρ ( r ) E ( r )
------------------- (147) L’utilisation directe du tenseur de Maxwell est souvent pénible,
d aussi vaut-il mieux effectuer les calculs sous une autre forme, en
évaluant :
le champ E ′ ( r ) se confondant avec E ( r ) puisque les charges — d’abord T x :
ρ ( r ) d sont infiniment petites.
T x = i T xx + j T xy + k T x z
&
& 1
2.1.2.5 Tenseur électrostatique de Maxwell T = ε 0 E x ( i E x + j E y + k E z ) – ------ ε 0 E 2 i (155)
2
Cette notion est née de l’idée de chercher à évaluer la force élec- 1
= ε 0 E x E – ------ ε 0 E 2 i
2
trique F agissant sur l’ensemble des charges situées dans un
«→»
volume au moyen de l’intégrale d’une grandeur T étendue i , j , k étant les vecteurs unitaires dirigés respectivement suivant
à la surface limite S ( ) , soit :
les axes Ox , Oy et Oz ;
F =
?
f ( r ) d = S ()
«→»
T dS (148)
— puis le facteur qui intervient dans l’intégrale (150), soit :
1
T x ⋅ n s = ε 0 E x E ⋅ n s – ------ ε 0 E 2 i ⋅ n s (156)
L’adaptation directe de [(728)] : 2
— et, enfin, l’expression de F = i F x + j F y + k F z qui montre
div a d = a ⋅ n s dS (149) que [(148)] :
S ()
«→»
est impossible parce que, dans l’intégrale triple, figure un scalaire T = i ( T x ⋅ n s ) + j ( Ty ⋅ n s ) + k ( Tz ⋅ n s )
(157)
( div a ) et non un vecteur ( f ) . En revanche, nous pouvons écrire : 1
= ε 0 E ( E ⋅ n s ) – ------ ε 0 E 2 n s
2
Fx =
f x ( r ) d = S ( )
T x ⋅ n s dS (150)
puisque i ( i ⋅ n s ) + j ( j ⋅ n s ) + k ( k ⋅ n s ) (158)
à condition que [(707)] :
= i n sx + j n sy + k n sz = n s
∂T xx ∂T xy ∂T xz
f x = div T x = -------------
- + -------------- + -------------- (151)
∂x ∂y ∂z Dans ces conditions, la force cherchée peut s’obtenir au moyen de :
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conditions, les interactions des dipôles avec l’extérieur peuvent être ■ Si la somme des charges Qi est non nulle, on a :
obtenues en assimilant chaque dipôle à deux charges ponctuelles
(§ 2.1.2.3). ΣQ i
V M′ = -----------------------------------
- (167)
Considérons donc (figure 6) deux charges ponctuelles : + |Q | au 4 π ε 0 MM ′
point M+ , – |Q | au point M– et définissons le vecteur a et le point
M par : le potentiel variant en r –1.
■ Si la somme des charges est nulle (Σ Qi = 0), la formule précé-
M – M = MM + = a dente ne peut s’appliquer ; il faut alors définir, par rapport au point
(160) M:
soit 2 a = M– M +
— le centre de gravité M+ des charges positives (indice i+) :
Au point d’observation M’ (avec MM ′ = r ), le potentiel relatif
au dipôle [avec la convention V (∞) = 0] est [(123)] : ΣQ i+ MM i+ ΣQ i+ r i+
r + = -------------------------------- = ---------------------- (168)
ΣQ i+ ΣQ i+
1 + Q – Q
V M′ = --------------- ---------------------- + ----------------------
4 π ε0 — le centre de gravité M– des charges négatives (indice i–) :
M+ M ′ M– M ′
(161)
ΣQ i – MM i – ΣQ i – r i – ΣQ i – r i –
Q 1 1
= --------------- -------------------- – ---------------------
4 π ε0 r – r +a
r – = ---------------------------------
ΣQ i – ΣQ i –
- = – -----------------------
- = ------------------------
ΣQ i+
(169)
a
Avec la condition que l’on vient de donner ( r a ) , nous — le moment dipolaire correspondant à l’ensemble des charges :
obtenons :
2 p = ΣQ i r i = ΣQ i+ r i + + ΣQ i – r i – = ( ΣQ i+ ) ( r + – r – ) (170)
r – a = (r – a )⋅(r – a ) = r2–2 a ⋅ r +a2
Ce moment est une grandeur intrinsèque, indépendante de M ;
2a ⋅ r (162)
-+…
= r 2 1 – -------------------
r2
si ce point est remplacé par M0 , on a alors :
p0 = ΣQ i M 0 M i = ΣQ i M 0 M + ΣQ i MM i
Q 1 a ⋅ r 1 a ⋅ r
d’où
V M′ = ---------------- ----- 1 + --------------
4 π ε0 r r2 r r2
- + … – ----- 1 – --------------
-+… (163)
(171)
= M 0 M ΣQ i + ΣQ i r i
et, en définitive, θ étant l’angle défini par M – M + et MM ′ = r ,
qui redonne bien en effet p puisque Σ Qi = 0.
2 Q a ⋅ r 2 Q a cos θ Le potentiel correspondant :
V M′ = ------------------------------
- = --------------------------------
- (164)
4 π ε0 r 3 4 π ε0 r 2
p ⋅ MM ′
Ainsi, à grande distance, le dipôle situé au point M n’intervient V M′ = --------------------------------------3- (172)
que par son moment dipolaire : 4 π ε 0 MM ′
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Les diélectriques font l’objet, dans ce traité, de l’article [D 213] La polarisation P traduit l’existence des dipôles. Cette grandeur,
Diélectriques. Bases théoriques ; aussi ne donnerons-nous ici que pour un élément de volume macroscopique d (§ 1.1.4), est
la description des phénomènes de base.
obtenue en effectuant le rapport entre, d’une part, dp ( d ) somme
des moments dipolaires des dipôles contenus dans d et, d’autre
2.1.3.1 Généralités
part, l’étendue de d :
La distinction entre conducteurs et diélectriques peut s’effectuer
en comparant l’action permanente d’un champ électrique continu d p ( d )
sur ces substances : P = ----------------------- (173)
d
— dans un conducteur, il circule des charges et on observe un
courant ; Cette définition, tout à fait générale, est valable en chaque point
— dans un diélectrique, les charges ne se sont déplacées qu’à très
petite échelle en restant pratiquement sur place, créant ainsi des du diélectrique ; en revanche P dépend a priori du point M qui
dipôles et non pas des courants ; de ce dernier point de vue, un repère le volume dM , de sorte que la notation complète est :
diélectrique apparaît donc comme isolant.
Trois modèles sont classiquement considérés pour expliquer d p M = P M dM (174)
l’existence de ces dipôles.
Pour les diélectriques idéaux isotropes, P et E sont coli-
■ Dans un atome, lorsqu’aucun champ électrique n’est appliqué, le néaires et on pose :
centre gravité des charges négatives (les électrons) est confondu
avec le centre de gravité de l’ion positif correspondant. Sous l’action P = ε0 χe E (175)
d’un champ E , les centres de gravité se séparent et il apparaît un en définissant ainsi la susceptibilité électrique χe ; les dimensions
dipôle.
de P et D sont les mêmes ([Q] [L] –2) et par conséquent χe est sans
■ Dans un composé ionique solide (exemple NaCl), les ions positifs
dimensions.
(Na+) et négatifs (Cl– ) sont régulièrement disposés. L’application
d’un champ électrique déplace très légèrement en sens contraire les Pour les diélectriques idéaux anisotropes, il existe des rela-
deux types d’ions, ce qui correspond à la création de dipôles.
tions linéaires entre les composantes de P et celles de E du type :
■ Dans un fluide de molécules dipolaires (du type A– B+), la répar-
P i = ε 0 ∑ χe , ij E j (176)
tition des orientations de celles-ci est isotrope quand E = 0 . En j
revanche, l’existence d’un champ non nul entraîne un effet moyen
Un diélectrique quelconque est régi par une loi P = P ( E ,… )
d’orientation et l’apparition d’un moment dipolaire global. L’exemple
qui peut être compliquée et même traduire des phénomènes
le plus courant est l’eau dont la structure de la molécule (H2O) est
d’hystérésis (corps ferroélectriques).
évoquée sur la figure 9.
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1
V M′ = ----------------
4 π ε0
P M ⋅ MM ′
-----------------------------
d
MM ′
3
- d M (177)
MM ′
= – grad ------------------
1 1
---------------------- = grad M ------------------- M′
- (178)
3
MM ′ MM ′ MM ′
Nota : nous avons donné les deux équivalences pour montrer une fois de plus que Figure 10 – Étude d’un cylindre diélectrique
grad = [ f ( | MM ′ | ) ] ne signifie rien tant que le point dont on utilise les coordonnées pour dont la polarisation P est parallèle à l’axe du cylindre
effectuer la dérivation n’est pas indiqué.
Cette intégration (177) avec (178), conduit à [(730)] :
montre que tout se passe comme si les charges ± P dS étaient dis-
posées sur les deux faces situées aux extrémités de la cylindrette, la
1 – div M ( P M ) charge positive correspondant à la face dont la coordonnée z est la
V M′ = ---------------- --------------------------------- dM plus grande.
4 π ε0
MM ′
d (179) En considérant maintenant l’ensemble des cylindrettes qui occupe
P M ⋅ ns complètement le cylindret, nous voyons que la charge + PdS d’une
1 cylindrette est compensée par la charge – P dS de la cylindrette
+ ---------------- ------------------------
- dS M
4 π ε0
S ( d ) MM
′ immédiatement supérieure (dans le sens Oz ) ; il n’apparaît ainsi
aucune charge en volume, ce qui correspond bien à l’expression
générale de :
En comparant cette expression à (128) qui correspond à une dis-
tribution quelconque de charges dans le vide, nous voyons que tout
ρ P = – divP = 0 quand P est uniforme
se passe comme si nous avions une densité volumique de charge
électrique fictive : Les seules charges qui subsistent sont celles situées aux extré-
ρ P = – div P (180) mités du cylindret avec :
— pour la face 1, σ = + P, ce qui correspond bien à :
et une densité superficielle de charge fictive :
σ P 1 = P ⋅ n s1 = P k ⋅ k = P
σP = P ⋅ n s (181)
— pour la face 2, σ = – P, lié à :
située sur les surfaces limitant le diélectrique ; comme toujours, n s
est la normale sortante du volume considéré, donc, ici, du σ P 2 = P ⋅ n s2 = P k ⋅ ( – k ) = – P
diélectrique.
L’ensemble des charges fictives a une charge nulle puisque ■ Dans le cas où P est de la forme P = P ( z ) k , la somme des
[(728)] : charges apportées à leur face commune par deux cylindrettes
voisines du même cylindret est :
d
ρP d = – d
divP d
dP
P ( z ) dS – P ( z + d )dS = – -------- d S d
dz
(184)
(182)
quand ces cylindrettes sont respectivement centrées sur z et
= – P ⋅ n s dS = – σ P dS z + d ; il apparaît ainsi l’équivalent d’une densité volumique de
S ( d ) S ( d ) charge égale à celle prévue, dans le cas considéré, par (180) :
dp = P dS d = ( P dS ) k d = dQ M – M + (183) 1
V Q = ---------------
4 π ε0
0
ρ d 1
------------- + ---------------
r 4 π ε0 σ dS
-------------
ΣS 0i
r
(185)
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et conducteurs uniformes
ρ+ρ σ+σ Nous supposons que les conducteurs considérés sont uniformes
1 1
V Q + d = --------------- ----------------P- d + --------------- ---------------P- dS (187) et isotropes (§ 1.3.2.1) et régis par la loi d’Ohm :
4 π ε0 r 4 π ε0 r
0 + Σ dj ΣS 0i + ΣS dj
J = γE
où l’intégrale de volume est étendue aux volumes dj des différents
Cette définition peut s’appliquer aux conducteurs métalliques,
diélectriques et au volume extérieur 0 , le même type de consi- ainsi qu’à des semiconducteurs de type bien déterminé (mais pas
dération étant valable pour les intégrales de surface. à des jonctions P – N) quand les champs électriques ne sont pas
trop élevés.
L’analogie entre les expressions (185) et (187) montre que, en pré-
sence de diélectriques, le calcul de : Nous admettons également que :
ρ+ρ D = εc E (195)
divE = div ( – grad V Q + d ) = ---------------P (188)
ε0
avec εc = ε0 pour les métaux et εc ≠ ε0 pour les semiconducteurs.
fournit le coefficient de ( d/4 π r ) dans l’intégrale de volume Nous sommes dans le domaine de l’électrostatique où les charges
de (187). sont immobiles et, donc, les courants nuls ; par conséquent, en
L’expression (188) est très importante parce qu’elle montre que chaque point des conducteurs, on a [(66), (195), et (5)] :
E dépend de (ρ + ρP ).
Ec ( r ) = 0
Une relation de passage entre deux milieux sera donc [(36)] : (196)
soit ρ( r ) = 0
σ+σ
( E 1 – E 2 ) ⋅ n 21 = ---------------P- (189) ce qui montre que le potentiel de chaque conducteur i est uniforme :
ε0
D = ε0 E + P (191) pour tous les points des diélectriques en contact avec les surfaces
S ( i ), où S ( i ) désigne la ou les surfaces qui limitent le
Nota : le puriste, remarquant que la divergence d’un rotationnel est nulle, aurait pu conducteur i dont le volume est i .
poser :
D = ε 0 E + P + rot (X) La condition (36) ( D 1 – D 2 ) ⋅ n 21 = σ , où, par exemple, les
puis, ensuite, lors de l’élaboration de l’électromagnétisme, noter qu’il n’a jamais eu besoin repères 1 et 2 sont respectivement attribués au diélectrique et au
conducteur, entraîne donc, pour les points du diélectrique en contact
du terme rot (X) pour satisfaire une relation et arriver ainsi à la conclusion que ce terme
avec un conducteur :
est nul en général (il était déjà nul dans le cas du vide où D = ε 0 E ).
L’expression de l’induction électrique D peut prendre ainsi σ ( r ) = D d ( r ) ⋅ n sc = ε d E d ( r ) ⋅ n sc (199)
plusieurs formes suivant que l’on considère :
— des diélectriques idéaux isotropes [(175)] : avec n sc normale unitaire sortante du conducteur,
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q
1
J ( r ) = γ ( r ) E ( r ) + ------ grad µ ch ( r ) des problèmes que l’on peut résoudre (cf., dans ce traité, article
[D 3 020] Calcul des champs électromagnétiques ).
Dans des cas simples (§ 2.1.4.4), il est possible de déterminer le
à un tel alliage métallique (avec εc = ε0 ) montre que, même dans le
cadre général des relations entre les charges Qi et les potentiels Vj
domaine de l’électrostatique (où J = 0 ), le champ E n’est jamais des différents conducteurs (i, j ...).
nul a priori dans cet alliage et, en conséquence, le potentiel V jamais
constant. 2.1.4.4 Coefficients d’influence, condensateurs et capacités
Les relations de passage fournissent alors : ■ Coefficients d’influence Cij
1 Nous ne considérons que les cas où, d’une part, tous les conduc-
E td ( r ) = E tc ( r ) = – ------- [ grad µ ch ( r ) ] t teurs sont uniformes et, d’autre part, tous les corps (diélectriques
q
(203) et conducteurs) sont idéaux avec D = ε E . Dans ces conditions,
1
= – ------ [ grad µ ch – ( n sc ⋅ grad µ ch ) n sc ]
q toutes les relations entre les potentiels, les champs, les dépla-
cements, les densités superficielles de charge et les charges des
différents conducteurs sont linéaires. Quand la convention V (∞) = 0
σ ( r ) = [ D d ( r ) – D c ( r ) ] ⋅ n sc
a été effectuée, la charge Qi du conducteur i est alors :
ε0 (204)
= D d ( r ) ⋅ n sc + ------- grad [ µ ch ( r ) ] ⋅ n sc
q Qi = ∑ Cij Vj = C ii V i + ∑ Cij Vj (208)
j jvi
L’intégration de (204) sur la surface S ( i ) du conducteur i, soit : Vj désignant le potentiel du conducteur j .
En effet, dans le cas où seul Vj est non nul (nous symbolisons ce
cas par *j ), les charges sont proportionnelles à Vj et en particulier
ε0
σ dS = D d ⋅ n sc dS + - grad µ ch ⋅ n sc dS (205)
------ Qi (*j ) = Cij Vj . L’examen de l’ensemble des autres cas semblables
q
S ( i ) S ( i ) S ( i ) (*k ), ( * ) ... et l’application du principe de superposition – valable
dans le cas de relations linéaires – permettent d’aboutir à (208).
montre que la charge superficielle Qi,s (intégrale de σ ) est égale à
En considérant le cas (*j ) particulier où Vj est positif, le champ
la charge totale Qi (intégrale de D d ⋅ n sc ) moins la charge intérieure
E est dirigé suivant la normale sortante du conducteur j et suivant
Qi, int puisque [(71) et (728)] :
la normale entrante de tous les autres conducteurs ; on en
déduit (200) que Cjj est positif et que tous les Cij (j ≠ i ) sont négatifs.
Q i, int = i
ε0
div – ------- grad µ ch d
q
On peut encore montrer, par l’intermédiaire de la thermodyna-
mique, que les coefficients d’influence Cij (avec j ≠ i ) tels que Cij = Cji .
(206)
= ε0
S( )
q
– ------- grad µ ch ⋅ n sc dS
L’expression de l’énergie e (207) devient alors, grâce à (208) :
1 1
e = ------ ∑ C ii V i + ------ ∑ ∑ C ij V i V j
i 2
2 i 2 i jvi
2.1.4.3 Ensemble de diélectriques 1 (209)
= ------ ∑ C ii V i + ∑ ∑ C ij V i V j
2
et de conducteurs en équilibre
2 i i j>i
Nous considérons uniquement le cas simple où des conducteurs
uniformes, portés à différents potentiels, sont placés dans le vide
dans lequel il n’existe aucune charge (ρ v = 0). soit, pour un ensemble de deux conducteurs :
Dans l’évaluation de l’énergie libre [(132)], les seules charges qui 1 2 1 2
interviennent sont alors uniquement les charges superficielles des e = ------ C 11 V 1 + ------ C 22 V 2 + C 12 V 1 V 2
2 2
différents conducteurs, les charges du conducteur i (dont la somme
est Qi ) étant portées au même potentiel Vi ; dans ces conditions, nous ■ Condensateurs
avons [(140)] : Un condensateur est un ensemble de deux conducteurs ; les
1
e = ------ ∑ V i Q i (207) remarques précédentes justifient les relations :
2 i
Q 1 = C 11 V 1 + C 12 V 2 = C 11 V 1 – C 12 V 2
Quand les potentiels Vi sont imposés, les valeurs des charges Qi (210)
peuvent être obtenues après avoir résolu, dans l’espace vide, l’équa-
Q 2 = C 21 V 1 + C 22 V 2 = – C 12 V 1 + C 22 V 2
tion ∆V = 0, les conditions aux limites correspondant aux différents
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On peut encore, en posant : De façon générale, les termes en (Cii – C ) sont dus à des effets
de bord du condensateur (figures 11 et 12). L’idéalisation du
– C12 = |C12| = C (211)
condensateur représenté sur la figure 12a avec la partie définie par
les mettre sous la forme : – (b /2) < y < (b /2) et – (c /2) < z < (c /2) du condensateur plan infini
(dans les directions relatives aux variables y et z ) de la figure 12b
Q 1 = C ( V 1 – V 2 ) + ( C 11 – C )V 1 fait, en effet, disparaître ces termes. Dans cette dernière figure, la
(212) seule variable géométrique significative est x, ce qui montre que,
Q 2 = C ( V 2 – V 1 ) + ( C 22 – C )V 2 dans le diélectrique où ρ = 0, on peut écrire :
Qi
C = ----------------
Si
ε d E d ⋅ n s ci dS
= --------------------------------------------------------
- (216)
Vi – Vj j
E ⋅ d
i
1 2 1 2
e = ----- C 11 V 1 – C V 1 V 2 + ----- C 22 V 2
2 2
(217)
1 1 2 1 2
= ----- C ( V 1 – V 2 ) 2 + ----- ( C 11 – C )V 1 + ----- ( C 22 – C )V 2
2 2 2
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2.2 Magnétostatique Les conventions sur div A peuvent être différentes suivant le type
de problème considéré mais, pour chaque problème, la convention
La magnétostatique a pour but principal d’étudier les grandeurs est unique quel que soit le milieu ; on en déduit que div A est
continu quand on passe d’un milieu à l’autre.
magnétiques H et B quand les courants électriques macrosco-
piques sont invariables en fonction du temps. Les relations de base À la surface de séparation de deux milieux 1 et 2, la relation de
de la magnétostatique sont donc : passage (42) (B n1 = B n2 ) est satisfaite quand la composante tangen-
2.2.1.1 Théorème d’Ampère puisque [(219)] div J = 0 ; le flux latéral étant obligatoirement nul
Ce théorème (30) est pleinement valable puisque les phéno- ( J ⋅ n s = 0 ) , on en déduit que les flux de J au travers de S1 et
mènes ne dépendent pas du temps (§ 1.2.2.4).
S2 sont égaux quand on choisit le même sens arbitraire ( 12 ou 21 )
2.2.1.2 Potentiel vecteur A pour les évaluer.
La divergence d’un rotationnel étant nulle [(724)], la relation L’intensité du courant qui traverse, dans une direction précisée
portée sur les lignes de courant ( ici 12 ) , une section Si quelconque
div B = 0 montre qu’il est possible de poser :
du tube :
B = rot A
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IC en utilisant une expression du type (223). On rappelle que B
( δ m ) → ∞ ,T = Cte = H ⋅ δ B d = J ⋅ δ A d (228)
désigne un vecteur axial et ( C ) un contour orienté. → ∞ ,T = Cte → ∞ ,T = Cte
Un élément de courant est un terme du type J d que l’on
peut mettre sous la forme : plus intéressante que la première, parce qu’elle permet de faire
intervenir l’ensemble des tubes élémentaires de courant.
J d = dI c d c (224) Quand ( c f ) désigne le contour moyen orienté du tube f, ce qui
fixe, d’une part, le signe de l’intensité de courant dIcf (notée doré-
la deuxième forme est obtenue en considérant le tube élémentaire
de courant dont fait partie l’élément d considéré, tube à l’intérieur navant dIf pour simplifier) et, d’autre part, le sens de l’élément d cf ,
on peut alors écrire [(244)] :
duquel on choisit un contour moyen ( c ) orienté de façon arbitraire ;
l’élément d’intensité de courant a pour valeur :
( δm ) T = Cte = dI f δA ⋅ dcf = d I f δ Φ f (229)
dI c = J ⋅ n c dS tous les tubes f ( cf ) f
quand dS désigne l’aire de la section droite du tube élémentaire au la variation δ Φcf (δ Φf pour simplifier) du flux d’induction étant définie
par [(729)] :
point considéré, tandis que l’expression du vecteur d c est :
d c = n c dc
δA ⋅ d cf
( cf )
=
δB ⋅ dS = δ Φ f
S ( cf )
(230)
moyen orienté ( C K ) , nous définirons avec la même orientation tous
les contours ( c fK ) des différents tubes élémentaires fK du circuit K ;
( δ m ) → ∞ ,T = Cte = –
B ⋅ δH d
→ ∞ ,T = Cte
(232)
ce choix entraîne :
= – δ J ⋅ A d = – δ dI f Φ f
d’énergie [(220)] :
1
soit J ( r ) ⋅ A ( k, r )d δk (234)
m =
( δ m ) T = Cte =
H ⋅ δ B d =
,T = Cte
H ⋅ rot δ A d
,T = Cte
(227)
k=0 → ∞, T = Cte
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2.2.1.5 Potentiel scalaire magnétique m obtenues au moyen d’intégration relative aux coordonnées de P ;
dans ces conditions, on a [(721) et (716)] :
Cette notion n’est valable que dans les régions où J est nul ; dans
B P′ = µ 0 H P′
ce cas, la relation (219) devient rot H = 0 , ce qui montre qu’il est
possible de poser [(725)] :
µ0 ( ) µ ( )
J r J r
0 s P
rot P′ ----------------------- dS P
P
= -------- rot P′ -------------------
- dP + -------
H = – grad m (235) 4π
PP ′
4π
PP ′
S() (242)
en introduisant le potentiel scalaire magnétique m . Cette grandeur
est un pseudo-scalaire, c’est-à-dire une quantité dont le signe change µ0 PP ′ µ0 PP ′
= -------- J ( r P ) ∧ -----------------3 dP + -------- J s ( r P ) ∧ -----------------dS
3 P
quand on passe d’un système d’axes à droite à un système d’axes 4π 4π
PP ′ PP ′
à gauche. S()
2.2.2 Magnétostatique du vide Chaque élément de courant J d donne ainsi lieu à un élément
dB et dH (perpendiculaires au plan défini par PP ′ et J ) dont le
2.2.2.1 Équation de base sens axial est celui dans lequel on voit passer le courant depuis le
En axes orthogonaux, la relation (60) : point d’observation P’ (figure 14).
En introduisant les tubes élémentaires (c’est-à-dire en rempla-
B = µ0 H
çant [(224)] les éléments J d par dId ), les expressions (241)
permet de combiner (219) et (220) en une seule relation : et (242) deviennent :
rot ( rotA ) = grad ( divA ) – ∆A = µ 0 J
En imposant (§ 2.2.1.2) :
(237)
et
µ0
B P′ = µ 0 H P′ = ---------
4π dI f
tous les tubes f
PP ′
d P ∧ -----------------
( cf ) PP ′
3
(244)
divA = 0 (238) Pour un tube élémentaire infini repéré par le vecteur unitaire k ,
on trouve ainsi, P0 étant le point du tube le plus proche de P’ :
on obtient :
∆A + µ 0 J = 0 µ 0 dI k k ∧ P0P ′
(239) dB P′ = µ 0 dH P′ = ----------------- --------------------------
2 (245)
2π
P0P ′
qui correspond, pour des axes triorthogonaux et rectilignes, à trois
équations du type (avec i = x, y, z ) : résultat qui, dans cette géométrie idéalisée, s’obtient grâce au
∆A i + µ 0 J i = 0 (240) théorème d’Ampère :
d’obtenir l’expression de A relative au point P’ sous la forme (128) :
µ 0 dI c d P
d A P′ = ----------------- ---------------
- (246)
4π PP ′
µ0 J ( r P )dP µ 0 J s ( r P ) dS P (c)
A P′ = ------- -------------------------------- + --------- -------------------------------- (241)
4π 4π
PP ′ S ( ) PP ′
peut par transformation mathématique se mettre sous la
forme [(734)] :
en faisant intervenir, le cas échéant, des densités superficielles de
courant Js . µ 0 dI c
--------------
PP ′
1
d A P′ = ----------------- dS ∧ grad P - (247)
4π
Pour calculer [(220)] B P′ = rot P′ ( A P′ ) il faut dériver par rapport S (c)
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µ 1
≈ --------
--------------
PP′
0
d A P′ - dI c S ( c ) ∧ grad P - (248)
4π
P pouvant désigner un point quelconque de S ( c ) .
Dans ces conditions (à grande distance ), la boucle élémentaire
de courant n’intervient plus que par l’intermédiaire de son moment
magnétique :
Figure 14 – Détermination du caractère axial de dH
d P = dI c S ( c ) (249)
cette quantité est bien intrinsèque puisque le changement du sens
de repère sur le contour ( c ) change le signe de dIc et de S ( c ) . On
peut montrer que l’induction correspondante calculée à partir de :
µ0
1
d A P ′ = -------- d P ∧ grad P ---------------
4π
PP ′
µ0 (250)
1
= -------- grad P ′ --------------- ∧ d P
4π
PP ′
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La figure 17 donne la représentation axiale intrinsèque avec les deux Historiquement, Maxwell a développé les analogies entre
représentations (d et g) dipolaires. La figure 18 met en évidence une
E = – grad V et H = – grad m (d’où les appellations communes
autre critique, seul le produit m* P – P + étant défini. de champs). On sait maintenant que ces analogies ne sont pas jus-
tifiées puisque les doctrines relativistes – exigeant l’utilisation de
quatre dimensions – montrent qu’il faut considérer deux tenseurs
( B, E ) et ( H, D ) dont nous avons indiqué les composantes,
B et E , H et D , relatives à l’espace à trois dimensions. Maxwell
faisait ainsi correspondre aux charges électriques Q les masses
magnétiques m* avec un potentiel magnétique du type (128) :
4π
1
( m ) P′ = --------- ( ρ* m )P
--------------
PP ′
1
- dP + ---------
4π ( σ* m )P
---------------
PP ′
dS P (256)
où ρ m
* et σ m
* désignent respectivement les densités volumique et
superficielle de masses magnétiques.
On passe ainsi de l’expression du potentiel électrostatique valable
dans un milieu vide à la relation (256) en remplaçant V par m , ρ /ε0
par ρ m* et σ / ε 0 par σ m
*.
Les correspondances suivantes sont alors immédiates :
ρ
(115) ∆V + ------- = 0 → ∆ m + ρ *
m = 0 (257)
Figure 16 – Tubes et boucles élémentaires de courant ε0
ρ
(103) et (114) div E = ------- → div H = ρ * (258)
ε0 m
σ
(59) et (36) E1 – E 2 ⋅ n 21 = ------- → ( H 1 – H 2 ) ⋅ n 21 = σ m
* (259)
ε0
Nota : les critiques que nous avons effectuées au sujet de la réalité physique des masses
magnétiques ne doivent pas empêcher l’usage des expressions (256), (257), (258), et (259)
quand elles conduisent [cas des systèmes d’aimants permanents par exemple (cf. article
[D 2 090] Aimants permanents. Principes et circuits magnétiques)] à des calculs plus simples
que ceux relatifs à l’utilisation du potentiel vecteur A .
2.2.2.4 Énergies
Figure 17 – Comparaison entre la représentation axiale intrinsèque Dans le cas du vide, à température constante, la variation de la
densité d’énergie libre due aux phénomènes purement magnétiques
d’un moment magnétique et sa traduction en utilisant soit [(226) et (60)] :
un système d’axes à droite (d), soit un système d’axes à gauche (g)
B
( δf m ) T = Cte = H ⋅ δB = ------- ⋅ δB (260)
µ0
B
1 B2 B⋅H µ0 H 2
f m ( T, B ) = ------- B′ ⋅ δB′ = ----------- = ------------ = --------------- (261)
µ0 2 µ0 2 2
0
m =
B2
-----------d =
2 µ0
→ ∞, T = Cte
J ⋅A 1
------------------ d = ------
2
→ ∞, T = Cte
2
dI f Φ f
tous les tubes f
(262)
Φf =
( cf )
A ⋅ d = B
S ( cf )
⋅ dS (263)
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En introduisant, dans (262), l’expression (241) de A , l’énergie libre où δ m est la variation de l’énergie de Gibbs du système lors du
peut se mettre sous la forme plus symétrique : passage de l’état α à l’état β, soit [(232)] :
1
m = -----
2 P′
J P′ ⋅ A P ′ d P ′
µ
8π
= ------0-
P P′
J P ⋅ J P′
- dP dP′ (264)
---------------------
PP′
δ m = m β – m α = –
Les variations δJ
A ⋅ δJ d
soit, encore, en faisant intervenir les tubes élémentaires de PP’S’S, les valeurs de A ( r ) nécessaires pour le calcul de δ m sont
courant [(224)] :
pratiquement constantes dans chaque état : A ( r , α ) ≈A ( P, α ) et
A ( r , β ) ≈ A ( P, β ) . Le potentiel vecteur A est dû à l’ensemble des
µ0 d P ⋅ dP′ courants ; la contribution du tube élémentaire considéré (liée à dIc)
m = --------- dI f dI g ---------------------------- (265)
est donc aussi faible que l’on désire, ce qui montre que
8π
PP′
tous les tubes f tous les tubes g ( c f ),P ( c g ), P′
A ( P, α ) ≈ A ( P, β ) ≈ A ( P ) .
L’énergie libre d’interaction entre les tubes élémentaires f et g est Il est donc possible d’écrire, en sortant A ( P ) de l’intégrale :
donc :
1
----- dI f dI g m fg
2
(266) δ m = – A ⋅ δ J d = – A dI c ⋅ [ PP′ + P′S′ + S′S – PS ] (272)
en faisant intervenir l’inductance mutuelle : où la dernière forme est obtenue en remarquant que le passage de
α β
à s’effectue en supprimant dI c PS et en ajoutant
= – ( d Ic d c ∧ B ) ⋅ δ P
1 µ0 J P ⋅ J P′
m = ----- dI f Φ f = ------- ---------------------
- dP dP′
2 8π permet de faire intervenir le flux de B au travers de la surface
PP ′
tous les tubes P P′
(268) δdS limitée par le contour PP’S’SP (figure 19) parcouru dans le
1 sens PP′S′SP :
= ----- m fg dI f dI g
2
f g δdS = PP′ ∧ PS = δP ∧ d c (274)
D’après (270) et (273), la force (dénommée force de Laplace) est
Nous rappelons que, pour chaque tube, dI et d sont mesurés par ainsi :
rapport au sens de parcours arbitraire choisi sur le contour moyen
dF P = dIc dc ∧ B (275)
correspondant ( c ) .
L’énergie de Gibbs magnétique s’obtient, dans les mêmes condi- Le travail de cette force :
tions, par :
m = – m (269) d 2δt = dF P ⋅ δP = – δ m = dI c B ⋅ ( δP ∧ d c ) = dI c d Φc(276)
2.2.2.5 Forces montre le rôle du flux dΦc de B au travers de la surface δP ∧ d c ;
Dans un espace vide où circulent des courants qui sont maintenus si on se borne à indiquer qu’il s’agit du flux coupé, aucun rensei-
gnement sur le signe n’est fourni.
constants, nous cherchons à évaluer la force dF P qui s’exerce sur
dF P ⋅ δP + δ m = 0 (270)
Figure 19 – Évaluation de la force s’exerçant sur un élément de courant
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L’adaptation de l’expression (275) montre, avec (224), que la Pour que cette égalité soit satisfaite, il faut que [(707)] :
densité volumique de force est :
∂T xx ∂T xy ∂T xz
f x = J y B z – J z B y = div T x = ------------
- + -------------- + -------------- (282)
dF P ∂x ∂y ∂z
f P - = J ∧B
= ----------- (277)
d On aboutit finalement à :
Pour une particule de charge q k et de vitesse v k (ce qui corres- 1
T ij = µ 0 H i H j – ----- δ ij H 2 (283)
2
pond à un élément de courant q k v k ), la force magnétique est donc :
forme très proche de celle qui a été obtenue en électrostatique
[(152)]. De même, la force qui agit sur un volume est [(159)] :
Fk = qk v k ∧ B (278)
Fx =
f x d = S()
T x ⋅ n s dS (281)
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IK = dI fK
tous les tubes fK
(285)
1
mK = -----
µ0
dI fK Φ fK = ---------
J P ⋅ J P′
- d P d P′
---------------------
2 8π
PP ′
C’est toujours le même sens qui introduira les flux Φ fK relatifs aux tubes fK K ( P ) ∞ ( P′ )
(289)
( c fK ) ainsi que le flux Φ K correspondant au circuit K .
1
= ----- m fK, g dI fK dI g
2
2.2.3.1 Expression simplifiée du potentiel vecteur tubes fK tous les tubes g
Dans l’expression du potentiel vecteur relatif à un circuit K ,
donné, d’après (243), par : Les flux ΦfK dépendent du tube élémentaire fK considéré ; le flux
Φ K relatif au circuit électrique K ne peut donc être défini que par
une moyenne. En adoptant [(285)] :
µ0 ( d R ) fK
( A P′ ) K = ---------
dI fK --------------------- (286)
4π
tous les tubes fK
( cf ) PP ′ dI fK Φ fK dI fK Φ fK
fK fK
Φ K = ------------------------------------- = ------------------------------------- (290)
la contribution du tronçon d R peut se simplifier, si, pour le point
d’observation P′1 , les différentes distances correspondant à ce fK
dI fK IK
tronçon P f P ′1 , P g P ′1 , relatives aux différents tubes élémentaires la première intégrale de (289) conduit à :
f K, gK ..., sont pratiquement les mêmes. Nous pouvons alors écrire
1
pour ce tronçon : mK = ----- I K Φ K (291)
2
f˙K
( d R ) fK
dI fK -----------------------
P f P ′1
PP ′1
-
f˙K
d R
d R
≈ -----------------
PP ′1
dI fK = -----------------I K (287)
Les flux Φ fK sont dus aux courants circulant soit dans le circuit
électrique K lui-même, soit dans les autres circuits ( J par
exemple).
et faire apparaître ainsi l’intensité IK [évaluée selon ( C K ) ] du courant Dans mK (289), la contribution relative à K :
relatif au circuit K .
Si tous les tronçons du circuit ont la même propriété (dimensions
transversales faibles devant la distance entre ce tronçon et le point
d’observation), le potentiel vecteur devient ainsi :
µ0
--------
8π
-
J P ⋅ J P′
---------------------
PP ′
- dP dP ′
K ( P) ( P ′)
K
(292)
µ0 IK d R
(A P ′ ) K = -------------
4π
- -----------------
- (288) 1 1 1 2
1
(C )
PP ′1 = ----- m fK, gK dI fK dI gK = ----- I K Φ KK = ----- L K I K
K 2 2 2
tubes fK tubes gK
et tout se passe comme si le courant circulait sur le contour moyen
K . Pour le point P′2 , cette simplification n’est pas valable et à plus permet de définir le flux propre Φ KK et l’inductance propre L K par
forte raison pour un point P′3 situé à l’intérieur du circuit K Φ KK = L KIK , les grandeurs Φ KK et IK étant évaluées à partir du même
lui-même. sens repéré ( C K ) . La partie de mK concernant le circuit J , soit :
2.2.3.2 FLux d’induction au travers d’un circuit.
Inductances propre et mutuelles µ0 J P ⋅ J P′
--------
- ---------------------
- dP dP ′
Le flux de l’induction magnétique au travers d’un circuit électrique 8π
est une notion importante. Sa définition précise est délicate parce K ( P) ( P ′)
PP ′
J
que, d’une part, un circuit électrique réel possède toujours des
dimensions transversales et que, d’autre part, on ne sait définir (293)
facilement que le flux au travers d’un contour fermé filiforme sans 1
= ----- m fK, gJ dI fK dI gJ
épaisseur [(25)]. Sans précaution, si on assimile le circuit à son 2
tubes fK tubes gJ
contour moyen on obtient, selon les circonstances, des résultats
corrects ou complètement aberrants (298). 1 1
= ----- I K Φ KJ = ----- M KJ I K IJ
2 2
introduit l’inductance mutuelle M KJ [la structure mathématique
de (293) montre que M KJ = MJK] ainsi que l’élément Φ KJ = M KJ IJ
du flux extérieur ΦK ext, défini par l’intermédiaire de :
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Pour le calcul des inductances mutuelles, une simplification inter- 2.2.3.3 Énergies
vient quand, à l’échelle des dimensions transversales des circuits,
D’après les bonnes définitions (292) et (293) des inductances
tous les points du circuit K sont très éloignés de tous les points du
propres et mutuelles, l’énergie libre magnétique (268) est égale
circuit J. Pour un tronçon dP du premier et un tronçon dS du à [(289)] :
deuxième, la contribution correspondante de m fK, gJ ne varie alors
1
∑ mK ∑ ----2- LK I K + ∑
2
pratiquement pas quels que soient les tubes élémentaires fK et gJ m = = M KJ I K IJ
≈
JvK
considérés ( P f Sg PS ) ; les intensités de courant I K et I J
K K
(300)
1
= ----- ∑ L K I K + ∑ ′ MKJ IK IJ
2
peuvent donc se mettre en facteur. D’après l’hypothèse effectuée, 2
cela peut être fait pour tous les couples de tronçons et, par K JvK
conséquent :
MKJ IK IJ = IK IJ m K,J (295) Dans la dernière expression, le facteur 1/2 du terme concernant
les mutuelles a disparu par l’intermédiaire de deux procédés : d’une
où m K, J n’a ni indice f, ni indice g ; cela donne [(267)] : part, nous savons que M KJ = MJK et, d’autre part, l’indice prime à
côté du symbole de sommation indique qu’un couple JK bien déter-
miné ne doit être considéré qu’une fois.
µ0 d P ⋅ d S
M KJ = -------- ----------------------------- (296) À titre d’exemple, l’énergie libre pour deux circuits est :
4π
( C K ), P ( C ), S
PS
J 1 2 1 2
m = ----- L 1 I 1 + ----- L 2 I 2 + M 12 I 1 I 2 (301)
2 2
où il n’intervient plus que les contours moyens ( C K ) et ( C J ) des
L’énergie de Gibbs magnétique s’obtient par :
circuits K et J . Dans la littérature, on trouve toujours cette expres-
sion, mais il importe de bien remarquer ses conditions de validité. m = – m (302)
L ≈ µ 0 R ln --------
8R
-
7
– ----- (297) concernant le déplacement δP d’un tronçon d d’un tube
r 4 élémentaire. La difficulté est liée à la nécessité de bien distinguer
quand on suppose que la densité de courant est uniforme dans
dans B ce qui est lié au circuit K lui-même et ce qui est dû aux
chaque plan axial et que R r .
autres circuits. La considération des inductances mutuelles m fK, gJ
Une façon erronée de définir le flux relatif à un circuit électrique, entre les différents tubes élémentaires permet d’aboutir à :
K par exemple, est de considérer son contour moyen et
d’écrire [(25)] : 1
dδt K = ----- I K dδ K Φ KK + I K dδ K Φ Kext (303)
2
!
ΦK =
B ⋅ dS =
A P ⋅ d P (298) Dans cette expression le symbole d est relatif au tronçon considéré
S ( CK ) ( CK )
d du circuit K tandis que δ concerne le déplacement de ce tronçon ;
et de poursuivre en supposant que les expressions simplifiées de
l’expression dδ K Φ signifie qu’il ne faut considérer que la variation
A sont toujours valables, d’où :
de Φ due à la déformation [déplacement du tronçon d de δP
(§ 2.2.2.5 et figure 19)] du circuit K en excluant ce qui concerne soit
! µ0 d P ⋅ d P′ !
- = Φ KK + ∑ Φ KJ
Φ K = --------
4π ∑ IJ
---------------------------- (299) les déformations des autres circuits, soit les variations des différents
courants. La force et le couple mis en jeu s’obtiennent à partir du
J PP′ JvK
( C K ), P ( C J ), P ′
gradient convenable de dδt .
On retrouve ainsi, pour Φ KJ (avec JvK ), l’expression de M KJ (que Le travail de la force agissant sur l’ensemble du circuit K, quand
nous savons valable seulement dans certaines conditions) tandis que les différents courants sont maintenus constants :
pour Φ KK , l’expression diverge comme nous l’avons déjà indiqué ;
l’expression (298) n’est donc pas correcte puisqu’elle conduit à des 1 2
δt K = ----- I K δL K + ∑ I K I J δ KM KJ (304)
absurdités. Si son usage est restreint au flux extérieur, elle peut 2 JvK
donner des résultats corrects [(296)] pour des circuits dont toutes
les distances relatives sont très grandes devant leurs dimensions est obtenu directement à partir de (303). Par ailleurs, nous savons
transversales. [(101)] que, dans ce cas :
δt K + δ K m = 0 (305)
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où δ K m est la variation de l’énergie de Gibbs magnétique corres- La présence de la constante de Planck h montre qu’il est illusoire
de donner une explication non quantique du spin. En simplifiant,
pondant au déplacement et à la déformation du circuit K. La
les spins des électrons correspondant à un atome ne peuvent
relation (302) fournit alors :
prendre que deux directions opposées ; dans la plupart des maté-
δt K = + δ K m (306) riaux (cuivre, aluminium, etc), il y a équipartition pour chaque atome
des deux types de population d’électrons (ceux avec un spin dans
ce qui redonne (303) via (300). une direction et ceux avec un spin dans la direction opposée) et
aucun effet n’apparaît à l’échelle atomique ; pour quelques solides
particuliers (fer, cobalt, nickel, certaines terres rares), on montre qu’il
2.2.4 Matériaux magnétiques existe une différence entre ces deux populations, ce qui entraîne
l’existence d’un moment magnétique par atome µ at non nul.
Les matériaux magnétiques (dans lesquels la relation B = µ 0 H Dans le cas du fer, par exemple, et à la température de 0 K, tout se
n’est pas valable) font l’objet de plusieurs articles dans les Tech- passe comme si µat = 2,22 µB ; à cette température, la minimisation de
niques de l’Ingénieur, soit sur des phénomènes de base [4] [5] soit
sur les différents types de substances [6] [7], soit sur les différentes l’énergie montre que, dans une petite région, tous les µ at ont la même
utilisations [8] [9].
direction repérée par un vecteur unitaire k . La figure 22a donne une
Nous ne donnerons donc que la description des phénomènes de image (à deux dimensions) de cette disposition.
base en nous consacrant toutefois essentiellement aux corps ferro- Quand on élève la température de l’échantillon, la figure d’équilibre
(figure 22b ) n’est plus la même, certains moments ayant changé de
magnétiques dans lesquels le rapport B µ 0 H peut atteindre 104,
105... ce qui montre leur intérêt en électrotechnique. direction ( µ at k → – µ at k ) . Ce phénomène se poursuit (figure 22c
et d ) jusqu’à la température de Curie TC où les µ at k et – µ at k sont
2.2.4.1 Aimantation macroscopique M
et aimantation à saturation Ms (T ) équirépartis.
Ces deux grandeurs sont très souvent désignées par L’aimantation à saturation Ms(T ) [(313)] est définie en faisant
« aimantation » sans précisions, ce qui facilite de dangereuses intervenir la concentration Nat des atomes et la valeur moyenne
confusions. Leur distinction exige une analyse un peu détaillée des spatiale < µ > ( T ) des moments magnétiques atomiques :
r
phénomènes.
Ms ( T )k = [ < µ > ( T ) ]N at (310)
L’aimantation macroscopique M , la seule qui intéresse en r
définitive l’ingénieur, est classiquement définie (dans le système
légal et avec les normes internationales) par :
B = µ0 ( H + M ) (307)
Cette définition est toujours valable même si M est une fonction
compliquée de H et de l’histoire de l’échantillon ; néanmoins, pour
les matériaux utilisés en électrotechnique, il vaudrait mieux
remplacer la notation M par la moyenne spatiale <M> [(311)], pour
obliger le lecteur à penser à la véritable nature des phénomènes
physiques.
Une autre définition – sujette à caution (§ 2.2.4.2) – consiste à
dire que M est la densité volumique de moment magnétique :
M = d / d (308)
où nous rappelons que le moment magnétique d’une boucle de
courant est défini par (249) d = dI S et peut donc se mesurer en
A · m2.
Pour bien comprendre ce qui se cache derrière l’aimantation
macroscopique, il est nécessaire de considérer la matière à diffé-
rentes échelles et suivant plusieurs points de vue.
Les propriétés magnétiques des corps utiles en électrotechnique
sont dues aux moments magnétiques liés au spin des électrons. La
moins mauvaise image non quantique que l’on puisse évoquer à
ce sujet consiste à dire que le spin d’un électron correspond à la
rotation de celui-ci sur lui-même, ce qui entraîne la création d’un
moment magnétique puisque l’électron possède une charge
[§ 2.2.2.2 et (252)]. On montre que ce moment magnétique a un Figure 22 – Réseau carré plan donnant une image,
module (magnéton de Bohr ) égal à : dans un espace à deux dimensions, du réseau cubique du fer
hq
µ B = ----------------- = 0,927 ⋅ 10 – 23 A ⋅ m 2 (309)
4πm e
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Il n’existe pas de lien entre le champ magnétique H et la rela-
tion Ms (T ) définissant l’aimantation à saturation ; la distinction Figure 23 – Variation, en coordonnées réduites, de l’aimantation
entre cette aimantation Ms (T ) et l’aimantation macroscopique à saturation Ms (T ) du fer en fonction de la température
M est donc essentielle, puisque M dépend de façon plus ou
moins compliquée de H et de l’histoire de son application.
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■ L’aimantation moyenne spatiale < M > d’un volume de L’aimantation macroscopique, définie par (308) :
matière dans lequel se trouve n domaines est :
M = d /d
∑ i k i ne peut avoir de sens que si l’élément de volume d contient un
n
<M> = M s ( T ) ------------------- (311)
∑ i grand nombre de domaines. À titre d’exemple, dans les tôles de fer-
silicium, les dimensions des domaines sont de l’ordre de 0,3 mm,
n
la plage couverte s’étendant, sauf cas exceptionnel, de 0,1 à 1 mm ;
quand, à la température T considérée, le domaine i (par exemple) chaque domaine est en général étendu sur toute l’épaisseur de la
tôle. La description de la matière aimantée par une aimantation (il
est caractérisé par son volume i , son vecteur unitaire k i et donc
faudrait dire aimantation macroscopique ) M ( r ) définie en tout
son aimantation M s ( T )k i . point est donc conventionnelle et assez souvent arbitraire ; il en est
■ La figure 25b fournit les courbes d’aimantation macro- donc de même pour la relation classique (307) :
scopique :
B ( r ) = µ0 [ H ( r ) + M ( r ) ]
H
<M> ( H ) = [ <M> ( H ) ] ⋅ ------ (312)
H qui donne une idée faussement précise sur les variations spatiales
(avec H = H ) d’un monocristal de fer où H est orienté (figure 25a ) de B .
soit dans la meilleure direction (H= ), soit dans la pire (H– – ).
■ À titre d’exemple, nous avons représenté sur la figure 26, pour 2.2.4.3 Courbes d’aimantation et cycles d’hystérésis
un champ magnétique nul (H = 0), la coupe par un plan z = Cte L’application d’un champ magnétique à un corps ferromagnétique
(aucune propriété ne variant en fonction de z ) d’un monocristal de provoque soit des variations de l’étendue des domaines de Weiss,
fer à T < TC pour lequel < M > est nul ; dans chaque domaine i, une soit le brusque changement de sens du vecteur caractéristique k
de certains domaines.
flèche donne la représentation en axes à droite de k i .
Sur la figure 27, nous avons représenté, extrêmement schéma-
Les formes des domaines, d’abord établies théoriquement tiquement (la figure 26 fournissant une représentation plus réaliste),
[B n1 = B n2 entraîne M n1 = M n2 , ce qui s’observe à chaque paroi, tan- la situation relative à un monocristal de fer (ne comprenant que
dis que Mn = 0 sur les faces libres entraîne B n = 0, ce qui correspond deux domaines) soumis à plusieurs conditions :
à l’absence de lignes de flux à l’extérieur et à la minimisation de
l’énergie] ont été ensuite justifiées (1933) par les techniques
a ) le champ appliqué H est nul et <M> = 0 ;
expérimentales permettant de mettre en évidence les limites des
domaines. b ) le champ appliqué H = H 1 k (avec H1 > 0) favorise le
■ Conclusion : l’expression (311) montre que, à la température T : domaine où M = +M s k (il y a ainsi diminution de l’énergie), d’où
<M> M s ( T ) (313) <M> = M 1 k avec 0 < M 1 M s ; les détails indiqués sur la figure
montrent que [(311)] :
l’égalité n’étant atteinte que dans le cas où le morceau de matière
considéré ne comporte qu’un seul domaine ; c’est la relation (313) M 1 = M s [ ( 3/2 ) – ( /2 ) ]/2 = M s /2
qui justifie l’expression d’aimantation à saturation pour Ms (T ).
c ) le champ appliqué H = H 2 k (avec H 2 < 0) favorise le domaine
o ù M = – M s k , d′où <M> = M 2 k avec – M s M 2 < 0 ; p o u r l a
figure M2 = – Ms /3.
Nous voyons ainsi comment les variations de l’étendue des
domaines (on parle plutôt du déplacement de leurs parois )
entraînent des variations de l’aimantation <M> (et de l’aimantation
macroscopique M si les éléments d ne sont pas trop petits).
On conçoit aussi que le brusque changement de sens de l’aiman-
tation caractéristique de l’ensemble d’un domaine (passage de M s k i
à – M s k i sans déplacement de paroi ) conduit à une brusque varia-
tion de <M> ; ce dernier processus est plus difficile à mettre en
œuvre que celui lié aux déplacements de paroi (parce que les éner-
gies nécessaires sont plus élevées) et n’apparaît donc que pour les
champs H assez intenses.
La théorie et l’expérience montrent que la transition entre les orien-
tations moyennes k α et k β des moments atomiques de deux
domaines voisins α et β ne peut s’effectuer qu’en une tranche d’une
certaine épaisseur : pour, par exemple, les domaines 1 et 2 de la
figure 26, le passage de k 1 à k 2 = – k 1 nécessite une épaisseur ∆y.
Figure 26 – Représentation schématique des domaines de Weiss C’est pour cette raison que l’on a introduit la notion de paroi : ces
dans un monocristal de fer parois de Bloch séparent les domaines de Weiss. L’épaisseur des
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Figure 27 – Évolution de l’aimantation moyenne <M >
par variation de l’étendue de chaque domaine
sous l’influence du champ H appliqué
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∆f m =
H ⋅ dB
cycle
(314)
jouer un rôle important [6].
■ Les matériaux destinés aux aimants permanents (les matériaux
durs) doivent au contraire comporter des hétérogénéités (précipités,
positive [figure 30b] liée à l’aire du cycle. présence de deux phases métallurgiques, etc.) ou bien être
Pour chaque cycle, le milieu extérieur doit donc fournir une énergie constitués par frittage d’une poudre, chaque grain de cette poudre
égale au produit de ∆fm par le volume de la substance intéressée. étant assez petit pour que l’énergie globale soit minimale quand
Les deux présentations de la figure 30 conduisent au même chaque grain est monodomaine [8], la seule possibilité d’évolution
résultat puisque [(307)] : de <M > n’étant alors que les difficiles retournements des vecteurs
k caractérisant chaque domaine.
∆f m =
cycle
H ⋅ dB = cycle
H ⋅ µ 0 ( d<M> + dH )
(315)
= µ0 H ⋅ d<M>
cycle
en remarquant que :
µ0
cycle
H ⋅ dH = µ 0 cycle
H2
d -------- = 0
2
(316)
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Les intensités de courant dIα et dIβ dues à deux prismes voisins
µ0 1 α et β sont identiques (M0 est uniforme) et les courants corres-
A P′ = --------
4π
-
a PP′
M P ∧ grad P -------------- dP
(317) pondants circulent en sens opposé sur la branche commune repé-
rée par PQ ; cette compensation montre qu’il n’y a pas de courant
qu’une intégration par parties met sous la forme [(736)] : en volume ( J a = rot M 0 = 0 ) tandis que, sur la surface latérale
extérieure du cylindre, où cette compensation ne peut avoir lieu, il
subsiste un courant lié au sens axial de M 0 , ce que l’on retrouve
µ0 rot P ( M P ) µ0 MP ∧ n s
A P′ = --------
- --------------------------
- dP + --------
- - d S P (318)
----------------------
4π 4π au moyen de J sa = M 0 ∧ n s . Quand M n’est pas uniforme, dIα
PP′ S ( )
PP′
a a et dIβ sont légèrement différents et donnent alors lieu à des cou-
La comparaison de ce résultat avec l’expression (241) de A relatif rants en volume [(319)].
au vide montre que tout se passe comme si nous avions une densité Avec des notations simplifiées, le potentiel vecteur créé par
volumique de courant fictif définie par : des courants (indice c) (en volume ou superficiel) en l’absence de
toute matière aimantée est de la forme [(241)] :
J a = rot M (319)
et, sur les surfaces libres de la matière aimantée, une densité super- µ0 J d µ 0 J s dS
A c = --------- -------------- + --------- ----------------
- (323)
ficielle fictive de courant fournie par : 4π r 4π r
S
J sa = M ∧ n s (320) il est important de remarquer que [(236)] :
a
J a d = a
rot M d
(321)
µ0
A = ---------
4π
J + Ja µ0
------------------- d + --------
r 4π
- J s + J sa
------------------------
r
dS (325)
= – S ( a )
( M ∧ n s ) dS = –
J sa dS
S ( a )
conduit donc à
rot B = µ 0 ( J + J a ) (326)
Figure 32 – Étude d’un cylindre d’une substance magnétique dont l’aimantation M0 est parallèle à l’axe du cylindre
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Par ailleurs, la grandeur qui dépend de J s’obtient en remar- L’ensemble des masses magnétiques fictives est nul puisque (728) :
quant que [(326) et (319)] :
1
µ0
B
J = ------- rot B – J a = rot ------- – M
µ0 (328)
a
ρ*
m d = – a
div M d
(336)
ce qui montre l’intérêt de poser H = [ ( B/ µ 0 ) – M ] , retrouvant ainsi
la relation (307).
= –
M ⋅ n s dS = –
S ( a )
σ m dS
*
S ( a )
Quand on a admis la représentation continue de l’aimantation Si nous considérons de nouveau un cylindre droit présentant
macroscopique M ( r ) [(308)], la relation (307) est générale et ne une intensité d’aimantation uniforme M 0 dirigée suivant son axe
(figure 33), l’application de la relation (334) montre qu’il n’y a pas
dépend donc pas de la nature des variations de M en fonction de H . de masses magnétiques en volume tandis que les deux faces
Dans le cas (excluant pratiquement les corps ferromagnétiques) extrêmes du cylindre sont recouvertes d’une densité uniforme
(valeur + |M 0| et – |M0|) de masses magnétiques. La figure 33b1
où il existe une relation linéaire entre M et H , on pose :
donne le résultat relatif à l’utilisation d’axes à droite. En intro-
M = χm H (329) duisant les relations entre M 0 d et sa représentation dipolaire
(255), on retrouve ces résultats.
χm étant la susceptibilité magnétique ; on peut définir la perméabi- Dans le cas où il existe des matières aimantées et des courants,
lité correspondante par : le champ magnétique peut s’obtenir en ajoutant la contribution des
µ = µ0 (1 + χm)
matières aimantées H a = – grad ma à celle relative aux courants ;
et on a B = µ 0 ( 1 + χ m )H = µ H (330)
pour cette dernière, l’introduction de doubles couches ( ± σ * mc ) de
certains auteurs introduisent également, dans ce cas, la perméabi- densités superficielles de masses magnétiques pour représenter
lité relative µ r (par µ = µ0 µ r ). des tubes élémentaires de courant paraît vraiment artificielle ;
aussi vaut-il mieux écrire :
2.2.4.6 Représentation par les masses magnétiques fictives
B
En adoptant la représentation conventionnelle de l’aimantation H = – grad ma + H c = – grad ma + -----c-
µ0
macroscopique M , on peut imaginer qu’un élément de volume (337)
d correspond à un moment magnétique d = M d et donne où µ 0 H c = B c est obtenu à partir du potentiel vecteur A c lié aux
donc lieu à un élément de potentiel scalaire magnétique [(253)] : courants. La condition de passage correspondant à (337) est [(258),
(5), (36), d’une part, et (42), d’autre part] :
1 1 1
( d m ) P ′ = – --------- M P dP ⋅ grad P ′ --------------
4π
PP′
(331)
( H 1 – H 2 ) ⋅ n 21 = ( H 1a – H 2a ) ⋅ n 21 + ------- ( B 1c – B 2c ) ⋅ n 21 = σ *ma (338)
µ0
d’où, pour l’ensemble du volume a de la matière aimantée : puisque Bn1c = Bn2c . On peut vérifier par ailleurs que le rotationnel
de la somme (337) est bien :
+ 1 1
( m ) P ′ = ---------
4π
PP ′
M P ⋅ grad P -------------- d P
(332) rot H = – rot ( grad ma ) + J = J (339)
a
tandis que sa divergence [(257), (334) et (7)] :
Dans la relation (332), nous avons introduit le gradient par rapport
1
aux coordonnées de P (et non de P’), ce qui change le signe et permet, divH = – ∆ ma + divH c = – divM + -------divB c = – divM (340)
grâce à (730), d’obtenir immédiatement : µ0
montre que div ( H + M ) = 0 .
4π
1
( m ) P ′ = ---------
( – div P M P )
a
PP ′
4π
1
------------------------------ d P + ---------
MP ⋅ n s
--------------------- dS
S ( a )
PP ′
(333)
Pour trouver une grandeur telle que div B = 0 [avec dans le cas
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2.3.1 Introduction
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L’adoption des notations de la Commission Électronique Inter- — l’induction magnétique est définie par (220) : B = rot A ;
nationale (en particulier, lettres minuscules pour les grandeurs
— le potentiel vecteur A [avec (238) : div A = 0 ] a toujours la
dépendant du temps) ne pose aucun problème pour un article
même expression (241) ;
consacré uniquement à de telles grandeurs, mais, dans un
— dans les conditions déjà signalées (§ 2.2.4.1 et 2.2.4.2), on
exposé d’ensemble de l’électromagnétisme, il nous paraît
mauvais de changer de notations en passant des phénomènes
a (307) B = µ 0 ( H + M ) .
invariables en fonction du temps au cas général. Quelles que
soient les circonstances, les grandeurs électromagnétiques sont La relation (6) ne permet pas de conserver, comme en électro-
toujours régies par les mêmes équations de Maxwell ; il est donc
préférable de les écrire avec les mêmes notations. Par ailleurs, il statique (103) E = – grad V qui implique rot ( E ) = 0 ; la rela-
tion (6), couplée avec (220), montre au contraire que :
y aurait risque de confusion entre, d’une part, E et H qui, pour
les phénomènes constants en fonction du temps, doivent satis- ∂ ∂A
rot E = – ----- ( rot A ) = rot – --------- (344)
faire à certaines équations et, d’autre part, E et H qui, pour des ∂t ∂t
phénomènes dépendant sinusoïdalement du temps, désignent
alors des valeurs efficaces qui ne satisfont évidemment pas aux c’est-à-dire que E et – ∂ A / ∂ t ont le même rotationnel et ne
équations précédentes. peuvent donc différer que d’un gradient. Dans ces conditions, nous
pouvons poser :
Il faut remarquer que l’ensemble de ces équations est illogique : ∂A
E = – grad V – ---------- (345)
∂t
— a priori, le champ E dépend du temps (on ne pose plus comme
Le potentiel V ainsi introduit est toujours défini par (187) ; nous
en électrostatique, rot E = 0 ) et, par conséquent, ∂ D /∂t n’est pas obtenons, en effet, à partir de (345) et avec (238), la relation :
nul ;
∂A ρ + ρP
— on écrit cependant rot H = J en négligeant le terme en div E = div – grad V – ---------- = div ( – grad V ) = --------------- (346)
∂t ε0
∂ D /∂t .
C’est ce caractère hybride qui correspond au qualificatif quasi identique à (188), et donc compatible avec (191) D = ε 0 E + P
stationnaire ; la rapidité des variations des phénomènes en fonction
puisque (180) ρP = – div P .
du temps est telle qu’il est, d’une part, nécessaire de considérer (6)
sous sa forme complète et, d’autre part, possible de ne prendre en
compte qu’une forme approchée (219) de (4). Cette simplification ne
peut se justifier que par des considérations d’ordre de grandeur. 2.3.4 Loi de Faraday
Les calculs correspondants ne sont simples que si les matériaux
considérés sont uniformes, soumis à des phénomènes variant En électrostatique, la relation (103) montre que la circulation de E
sinusoïdalement en fonction du temps, régis par D = ε E et la loi le long d’un contour fermé Γ est nulle ; dans le cas étudié dans ce
paragraphe 2.3, cette circulation est régie par la loi de Faraday (27) :
d’Ohm J = γ E . Dans ce cas, en effet, avec E = E 0 sin ω t ,
l’expression : [
(Γ)
d
E ( P, t ) ] u0 ( P, t ) ⋅ ( dP ) Γ = – --------
dt
S (Γ)
B 0 ⋅ n Γ dS
∂D
J + ---------- = E 0 [ γ sin ω t + εω cos ω t ] (343)
∂t bien connue, bien qu’elle soit souvent énoncée sans précision, ce
qui peut conduire (et conduit) à des erreurs. Nous allons décrire les
montre que l’approximation quasi stationnaire est correcte à, par précautions nécessaires et préciser ainsi les notations de (27).
exemple, environ 1 % près si ε ω < γ /100 ; cela correspond, pour le
cuivre, aux températures usuelles (T ≈ 300 K), avec ■ Pour que le signe moins reliant les deux membres ait une signifi-
γ = 0,6 · 108 Ω–1 · m–1 et ε = ε0 = (1/36 π) 10–9 F · m–1, à une fréquence cation, il faut d’abord choisir un sens arbitraire ( Γ ) sur le contour
f < 1016 Hz ! Il ne faut évidemment pas en déduire que ce n’est que fermé [ ( Γ ) définit ainsi les ( d P ) Γ et donc la circulation de E ] ;
dans les cas considérés (caractère uniforme, D = ε E , J = γ E , le flux de B à travers une surface quelconque S ( Γ ) (qui s’appuie
sur et est limitée par Γ ) doit être ensuite calculé en utilisant des vec-
E = E 0 sin ω t ) que l’approximation des états quasi stationnaires est
valable ! teurs unitaires n Γ , normaux en tout point à S ( Γ ) et dont le sens
Dans le domaine de l’électrotechnique, la formulation des états axial est celui déterminé par ( Γ ) . Pour les réfractaires aux vecteurs
quasi stationnaires s’applique donc à tous les conducteurs, même
mauvais. En revanche, il faut revenir aux équations complètes de axiaux et à la réalité physique, le produit B 0 ⋅
n Γ devient B 0 ⋅ n Γ où,
Maxwell si on veut étudier en détail les phénomènes dans les iso- en axes à droite, n Γ et ( Γ ) se correspondent par la règle du
lants, y compris l’air environnant. tire-bouchon.
■ Il faut également ne pas confondre la simple intégration d’une
2.3.3 Relations générales relation de Maxwell (26) :
Les relations (7) et (219) sont identiques à celles de la magnéto-
∂B
statique (§ 2.2.1), nous en tirons donc les mêmes conséquences : ( rot E ) ⋅ n Γ dS = E ⋅ d Γ = – ------- ⋅ n Γ dS
S(Γ ) (Γ ) S(Γ ) ∂t
— le théorème d’Ampère (30) est valable ;
— il existe des tubes de courant, puisque div J = 0 ; qui fait intervenir le flux de la dérivée partielle ∂B/∂t , avec la loi de
Faraday qui considère la dérivée totale dΦ /dt du flux Φ de B .
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■ Dans les cas utiles d’application de la loi de Faraday, le contour La démonstration (non reproduite) fournit ainsi :
fermé Γ est une partie d’un circuit électrique ; ce circuit peut se dépla-
cer et se déformer, aussi convient-il de bien préciser le système
d’axes choisi. Nous considérons un système d’axes quelconque R 0 ;
[Γ(t )]
[
E 0 ( P, t ) + u 0 ( P, t ) ∧ B 0 ( P, t ) ] ⋅ ( d P ) Γ
(351)
une grandeur évaluée dans ce système, une dérivée effectuée par
d
rapport aux coordonnées correspondantes sont alors indiquées par = – -------- B 0 ( r , t ) ⋅ n Γ dS
dt S [Γ(t )]
un indice zéro (par exemple (6) : rot 0 E0 = – ∂B 0 / ∂t ). Une charge Q
où, dans le premier membre, les deux termes correspondent, dans
se déplaçant (par rapport à R 0 ) à la vitesse u 0 ( t ) subira une force l’ordre, aux deux termes signalés dans l’évaluation de la dérivée
(évaluée dans R 0 ) dont l’expression à un instant quelconque t1 du flux. Pour le point P de Γ et au temps t, d’après (350) :
s’obtient en ajoutant les forces électrique (145) et magnétique (278) :
E 0 ( P, t ) + u 0 ( P, t ) ∧ B 0 ( P, t ) = [ E ( P, t ) ] u 0 ( P, t ) (352)
F 0 ( t1 ) = Q [ E 0 ( t1 ) + u0 ( t1 ) ∧ B0 ( t1 ) ] (347)
est l’expression du champ électrique dans un système en translation
Considérons maintenant un système R animé d’une vitesse à une vitesse constante au cours du temps (cette vitesse étant celle
du point P à l’instant t ) par rapport au système R 0 .
constante U 01 (quel que soit le temps) par rapport au système R 0 ;
■ Nous avons ainsi complètement explicité l’expression (27) de la
les grandeurs relatives au système R sont indiquées par l’indice « R »
loi de Faraday. Le système R 0 est absolument quelconque (son
(par exemple, avec les dérivées correspondantes,
changement entraînant des modifications concomitantes de
rot R E R = – ∂ B R / ∂ t ). En choisissant pour la vitesse constante U 01
E 0 , u 0 et B 0 ) et peut donc être choisi par simple convenance.
la valeur particulière u 0 ( t 1 ) , la charge Q sera immobile par rapport
■ Deux cas particuliers très simples permettent d’isoler chacun
à R à cet instant t 1 et, par conséquent :
des deux termes de [ E ( P, t ) ] u 0 ( P, t ) .
FR ( t 1 ) = Q E R ( t 1 ) (348) ● Le contour Γ est indéformable. En choisissant un repère R 0 fixe
Les deux systèmes R 0 et R étant animés l’un par rapport à l’autre par rapport à Γ, les vitesses u 0 sont nulles. Il ne reste alors que le
d’une vitesse constante, les forces F y sont identiques, ce qui montre terme en E 0 que l’on peut retrouver par ailleurs en considérant (26)
que :
puisque la dérivée totale du flux de B se réduit alors au flux de
E R ( t1 ) = E 0 ( t1 ) + u0 ( t1 ) ∧ B0 ( t1 ) (349) ∂B/∂t .
cette relation ne dépend pas du temps (t1 est quelconque), et nous ● Les différentes sources (aimant, courant) de B 0 ( r , t ) sont
pouvons écrire, de façon plus générale et à chaque instant :
∂B
stationnaires dans un repère R 0 ; les dérivées partielles --------- ( r , t )
∂t
E R = E R0 + u R/R0 ∧ B R0 (350)
sont donc nulles (d’où rot ) et la circulation de E 0 sur Γ est
0 E0 = 0
où u R/R0 indique la vitesse de translation du système R par rapport nulle ; il ne reste donc que le terme en u 0 ∧ B 0 que l’on met classi-
au système R 0 ; les électrotechniciens désignent par champ élec- quement en évidence par une expérience où le contour Γ possède
une partie fixe (en forme de U) et une partie mobile (barre glissant
tromoteur d’induction le terme u ∧ B .
sur la partie fixe). La figure 34 représente un tel dispositif où le
Nota : l’expression (350) n’est valable que lorsque la vitesse u est très faible par
rapport à la vitesse de la lumière, ce qui suffit évidemment pour les besoins de l’électro-
contour Γ est dans le plan de la figure, tandis que la direction du sup-
technique. Seules des considérations relativistes (qui distinguent les temps mesurés dans
les systèmes R et R 0 ) permettent d’obtenir une formulation exacte. port de B est perpendiculaire à ce plan. Pour les sens définis de
■ La démonstration générale de la loi de Faraday doit donc s’entou- B et u , l’orientation ( Γ α ) du contour Γ correspond à des valeurs
rer des précisions suivantes :
positives du flux Φ ( Γ α ) et de sa dérivée dΦ ( Γ α ) /dt d’où :
— on définit sur le contour Γ, en ses différents points P et dans
N
le sens choisi ( Γ ) , des éléments ( d P ) Γ ;
E ⋅ dα = E ⋅ dα < 0 (353)
— on choisit un système d’axes quelconque R 0 dans lequel sont ( Γα ) M
évalués B 0 ( r , t ) et les positions successives des différents points P
ce qui fixe le sens de E (défini intrinsèquement par E = u ∧ B ) ;
du contour, ce qui permet d’en définir les vitesses de déplacement
pour l’orientation ( Γ β ) de Γ, Φ ( Γ β ) et d Φ ( Γ β )/dt sont négatifs et
u 0 ( P, t ) .
par conséquent :
■ L’évaluation de la dérivée totale du flux Φ fait apparaître deux
M
termes : E ⋅ d β = E ⋅ d β > 0 (354)
( Γβ ) N
— l’un, correspondant au flux de ∂B 0 /∂t ;
— l’autre, lié aux déformations du contour et donc aux vitesses le champ E n’étant pas modifié.
u ( , t ) .
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∂D
(4) rot H = J + ----------- (5) div D = ρ
∂t
∂B
(6) rot E = – --------- (7) divB = 0
∂t
les deux dernières équations permettent de poser :
La force électromotrice d’induction est la circulation du champ 2.4.1 Équations relatives à une seule grandeur
E définie par le premier membre de (27) ; son signe dépend de Au moyen de différentes combinaisons entre ces relations, il est
l’orientation ( Γ ) choisie sur le contour Γ [(353) et (354)] mais, quel possible d’obtenir des équations où il n’apparaît principalement
que soit ce choix, on a toujours :
que E , H, A et V .
(Γ) dt
d
E ⋅ d Γ = – --------- Φ ( Γ ) (355)
À titre d’exemple [(726)] :
∂
rot ( rot E ) = grad ( div E ) – ∆ E = – -------- ( rot B ) (357)
∂t
quand le même sens ( Γ ) est adopté pour calculer la circulation de E
devient, pour une substance uniforme isotrope idéale (ε, µ ) :
et le flux de B .
La loi de Lenz indique que les variations temporelles du flux Φ 1 ∂J ∂2 E
∆ E – ----- grad ρ – µ ---------- – µε -------------
- = 0 (358)
d’induction produisent toujours des effets qui tendent à s’opposer ε ∂t ∂t 2
aux variations initiales. À titre d’exemple, dans le cas où l’ensemble
du contour Γ (figure 34) est matérialisé par des conducteurs, quand
Pour abréger le texte, l’indication ( ε , µ ) signifie que
la surface offerte à l’induction augmente, le champ E créé fait
D = ε E et B = µ H quels que soient les champs E et H ; la
circuler un courant produisant une composante de B dont le sens
présence de (ε, µ, γ ) montre que le matériau est en outre régi par
axial est l’opposé de celui de l’induction initiale.
Dans la littérature, on voit très souvent que la loi de Lenz justifie la loi d’Ohm (66) J = γ E (quel que soit E ).
le signe moins d’une relation du type :
Dans le cas où ρ = 0 et J = γ E , une forme plus simple apparaît
! d (ε, µ, γ ) :
E ⋅ d = – --------- Φ (356)
dt
∂E ∂2 E
en oubliant de signaler les liens indiqués dans (355) par la présence ∆ E – µγ ----------- – µε -------------
- = 0 (359)
∂t ∂t 2
de ( Γ ) dans chaque membre. La relation (355) est correcte tandis
que (356) peut aussi bien comporter le signe moins que le signe plus. De façon analogue et dans les mêmes conditions (ε, µ, γ, ρ = 0),
il vient :
∂H ∂2 H
∆H – µγ -------- – µε ----------
- = 0 (360)
∂t ∂t 2
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c 2 ε0 µ 0 = 1 (372)
2.4.2 Phénomènes de propagation
Dans le cas d’un milieu isotrope idéal (ε, µ ) et isolant (γ = 0) la 2.4.3 Potentiels retardés
relation (359) devient :
∂2 E Il est possible de montrer que les solutions de (364) et (365) sont
∆ E = µε -------------
- (366) fournies par des expressions désignées sous le nom de potentiels
∂t 2
retardés :
L’essai d’une solution définie au moyen d’une fonction quel- r′ – r
conque F (s ) par : J r , t ′ – ----------------------- -
µ u
A ( r ′ , t ′ ) = --------- ---------------------------------------------------------- d r (373)
4π r′ – r
E = E 0 F(s )
(367)
avec
x
s = t + ------
1
r′ – r
ρ r , t ′ – -----------------------
u
-
u V ( r ′ , t ′ ) = ------------ ------------------------------------------------------- d r (374)
4π ε r′ – r
[où u (qui possède la dimension d’une vitesse) et E 0 sont des
constantes] conduit à [(714) et (713)] : où la vitesse u est encore définie par (369).
puisque seul u 2 est imposé. Pour la première forme E + , à l’instant le point r considéré et le point r ′ où A est évalué.
t1 et pour tous les points du plan défini par x = x α , le champ présente Dans le cas du vide, les potentiels retardés font intervenir la
vitesse de la lumière c (372).
la même valeur repérée par s 1α = t 1 – x α εµ ; cette même valeur
sera observée à l’instant t1 + dt sur le plan relatif à x α + dx, à
condition que :
dx 1
dt – dx εµ = 0 ⇒ -------- = ----------- (371)
dt εµ
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quand l’espace est rapporté à un trièdre trirectangle de vecteurs les expressions intéressantes seront alors du style f ( r / λ , ω t ) .
E 0 exp j ω t – x εµ
E = Re _
rot E = – j ωµ H (383) (390)
= Re E 0 exp [ j ( ω t – kx ) ]
_
div H = 0 (384)
avec une valeur constante de E
_0 (valeur de E pour x = 0) et :
L’équation (357) devient alors :
k = ω εµ (391)
rot ( rot E ) = grad ( div E ) – ∆ E = – j ωµ ( γ + j ωε ) E (385)
La relation div E = 0 fournit – j kE 0 x = 0 , ce qui montre que _
E0
soit ∆ E – j ωµγ E + ω 2 εµ E = 0 (386) a un caractère transversal, c’est-à-dire qu’il est orthogonal à la direc-
cette relation aurait pu être obtenue à partir de (359) grâce à (378). tion de propagation Ox ; sans nuire à la généralité de l’exposé nous
On a de même : pouvons donc choisir, pour la direction de Oy , axe perpendiculaire
∆ H – j ωµγ H + ω 2 εµ H = 0 (387) à Ox , la direction du vecteur constant _
E 0 . Nous n’avons donc
qu’une composante de E :
E y ( x, t ) = Re E 0y exp [ j ( ω t – kx ) ] (392)
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_ 0 + exp [ j ( ω t – α x ) ] }
E + = exp ( – β x ) Re { E (403)
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qui se coupent au point défini par : En revanche, pour les matériaux diélectriques, ω c = γ /2 ε est très
petit et des relations du type :
µγ ω
2
γ 2
4π 2
------c-
2 2 2
ω = ω c = ------- et α c = β c = ----------- = εµω c = --------- (412)
2ε 4ε λ2 ω 2π
E y ( x, t ) = exp ( – εµ ω c x ) Re E 0 y exp j ω t – ------- x (419)
λ
puisque
1+ 5 2 2
α 2 ( ω c ) = ----------------- α c = 1,62 α c
2
α – jβ ε ωc
(413) H 0z
d = ----------------- E 0y = ----- 1 – j ------- E 0y (420)
et
– 1+ 5 2 2
β 2( ω c ) = ---------------------- β c = 0,62 β c ωµ µ ω
2
[ H0 z ( x, t ) ] d = (421)
Sauf éventuellement pour une petite gamme de fréquences,
nous n’avons pratiquement qu’à considérer deux cas, suivant la
ε ωc 2 1/2
2π ω
valeur de la pulsation ω par rapport à la pulsation critique ω c : exp – εµω c x ----- 1 + ------ Re E 0 y exp j ω t – ------ x – arctan -----c-
µ ω λ ω
γ ωµγ 1–j
1er cas : ω < ω c = ------- k = ± ( 1 – j ) ------------- = ± ----------- (414)
2ε 2 δ sont presque toujours valables.
γ γ µ
2e cas : ω > ω c = ------- k = ± ω εµ – j ----- ----- (415) 2.4.4.7 Retour sur l’approximation des états
2ε 2 ε quasi stationnaires
ω c 2π
= ± 1 – j -------- ---------
ω λ ∂D
Cette approximation néglige l’effet du terme en ----------- dans l’expres-
∂t
Pour le cuivre la fréquence critique est fc = ω c /2π = 5 · Hz, ce 1017
qui montre que, dans le domaine de l’électrotechnique, tous les sion de rot H [(4) et (219)].
conducteurs métalliques, même médiocres, correspondent au pre- Pour des corps uniformes idéaux (ε, µ, γ ) cela revient à supprimer
mier cas. La propagation par onde plane se traduit alors par des tous les termes en εµ des différentes relations par l’assimilation
expressions du type : suivante :
x 2j
– j ω µ (γ + j ω ε ) = ω 2 ε µ – j ω µγ ≈ – j ω µγ = – ------2
E y ( x, t ) = exp – ----- Re E 0 y exp j ω t – -----
x (422)
(416)
δ
δ δ
Les relations de base deviennent ainsi :
γ π
--------- E 0y exp – j -----
1–j
H 0z
d = ------------- E 0y =
(417)
ωµδ ωµ 4 (364) ⇒ ∆ A + µJ = 0 (423)
ρ
H z ( x, t )
d δ ωµ
γ
δ
x π
= exp – ----- --------- Re E 0 y exp j ω t – ----- – ----- (418)
x
4
(365) ⇒ ∆V + ----- = 0
ε
(424)
(la relation D = ε E étant conservée)
les grandeurs électromagnétiques ne peuvent donc avoir des valeurs
significatives que dans une épaisseur égale à quelques δ qui se (386) ⇒
2j
∆ E – j ωµγ E = ∆ E – ------2 E = 0 (425)
confond (§ 3.4) avec l’écorce des conducteurs. δ
2j
(387) ⇒ ∆H – j ωµγ H = ∆H – ------2 H = 0 (426)
δ
de même :
ωµγ 1
(401) et (402) ⇒ α 2 = β 2 = ------------- = ------2 (427)
2 δ
Ces relations montrent que, dans l’approximation considérée, il
n’existe plus qu’une seule longueur typique, l’épaisseur de peau δ,
et que les champs, dans le cas de propagation par ondes planes,
sont régis par les expressions (416), (417) et (418).
On peut retrouver formellement ces résultats en remarquant que
l’approximation (422) revient à considérer que ε est nul, ce qui
entraîne mathématiquement que ωc = γ /2 ε tend vers l’infini et que,
par conséquent, seul le premier cas (ω < ωc ) [(414)] est à prendre en
compte. Corrélativement il n’y aurait plus de phénomènes de pro-
pagation, ou, plutôt, cette propagation serait instantanée, εµu 2 = 1
conduisant à une vitesse u tendant vers l’infini quand ε tend vers
zéro. Au paragraphe 3.6.3.1 nous établirons que l’application stricte
de l’approximation des états quasi stationnaires montre que les phé-
Figure 35 – Les demi-droites correspondent aux asymptotes
nomènes de propagation sont instantanés et sans affaiblissement.
des courbes lg 2 [(401)] et lg 2 [(402)] en fonction de lg ( / c ) Pour un problème comportant des conducteurs situés dans le vide
[(412)] ; les points indiquent quelques valeurs exactes (ou plutôt dans l’air), il existe alors un conflit si l’on pense (comme
le devoir nous l’impose) à considérer les conditions de continuité
entre les deux types de milieux puisque la propagation des
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phénomènes électromagnétiques serait instantanée dans les ■ Il faut remarquer que la relation (76) est générale : elle fournit la
conducteurs, tandis qu’elle s’effectuerait, dans l’air, à la vitesse de puissance apportée sous forme électromagnétique sans qu’aucune
la lumière, la longueur d’onde λ correspondante étant égale à hypothèse sur l’état ou la nature de la matière, sur le processus de
λ = 2 π c /ω. On pourrait penser que cette difficulté disparaît quand on création ou de dissipation (effet Joule, hystérésis, etc.) de l’énergie,
ne considère que des conducteurs dont la longueur est faible devant n’ait besoin d’être effectuée. Nous avons toujours mis en italique
λ (λ = 6 · 106 m pour une fréquence de 50 Hz, λ = 3 · 105 m pour « sous forme électromagnétique » pour mettre le lecteur en garde
f = 1 kHz), les champs dans l’air n’ayant alors pas assez d’espace pour contre une fausse interprétation que nous pouvons combattre au
varier sensiblement. L’étude effectuée dans le paragraphe 3.6.3 moyen d’un exemple très simple. Imaginons qu’un fil, parcouru par
montre que ce point de vue est inexact, mais que, néanmoins, dans un courant (et donc siège de pertes par effet Joule), soit idéalement
la plupart des cas concernant l’électrotechnique (conducteurs de refroidi par le milieu ambiant, la température du fil étant ainsi main-
section pas trop faible, fréquences pas trop élevées), l’approximation tenue à la valeur initiale qu’elle présentait avant le passage du cou-
des états quasi stationnaires fournit des prévisions numériques rant. La puissance électromagnétique em apportée au fil (f ), et dont
convenables. rend compte le vecteur de Poynting, serait alors pratiquement égale
à la puissance cédée sous forme de chaleur par le fil (f ) au milieu
ambiant (a) :
Q ( f → a ) = em (429)
3. Applications
soit, pour la puissance formellement apportée au fil sous forme de
à l’électrotechnique chaleur :
Q ( a → f ) = – Q ( f → a ) (430)
3.1 Le vecteur de Poynting ce qui conduirait à une valeur nulle de la puissance totale apportée
et les transferts d’énergie au fil :
tot ( a → f ) = em + Q ( a → f ) = 0 (431)
Nous avons indiqué (§ 1.4.1) que la puissance apportée sous
forme électromagnétique em dans un volume pouvait s’obtenir Il convient donc de bien distinguer les puissances :
en considérant le flux du vecteur de Poynting (75) : • em apportée au fil sous forme électromagnétique ; dans notre
cas, em est positif ;
SP = E ∧ H • Q ( a → f ) apportée au fil sous forme de chaleur par suite de
processus électromagnétique ; dans notre cas Q ( a → f ) = – em
au travers de la surface S ( ) qui limite le volume , ce flux étant est négatif puisque le fil cède de la chaleur au milieu ambiant ;
• tot ( a → f ) , puissance totale apportée ; dans notre exemple
évalué par rapport à la normale unitaire entrante n e relative à ce schématique, elle est nulle [relation (431)].
volume.
Des exemples d’utilisation du vecteur de Poynting seront donnés
■ Au sujet de la formulation mathématique de la loi (76) : dans les paragraphes 3.4 et 3.5.
em ( ) = S ()
( E ∧ H ) ⋅ n e dS
3.2 Éléments typiques
il faut noter les points suivants. des circuits électriques
1o) Le signe de em est très important :
Ces éléments (résistance R, capacité C, inductance propre L ) sont
— si em est positif, le volume absorbe de l’énergie qui sera
caractérisés soit par des considérations énergétiques (§ 3.2.1), soit
stockée ou dissipée ;
par des relations U = F (I ) entre la différence de potentiel U et l’inten-
— si em est négatif, le volume fournit de l’énergie à
sité I du courant qui leur correspondent (§ 3.2.2).
l’extérieur.
Il est donc nécessaire de bien préciser l’orientation de la normale
( n e et non pas n s ou n sans indication). 3.2.1 Relations énergétiques
Dans un premier temps, nous ne considérons que des éléments
2o) En revanche, il est inutile d’indiquer si l’évaluation de E et H
purs ou idéaux caractérisés par une relation linéaire entre U (t ) et
sur la surface S ( ) doit être effectuée pour des points intérieurs soit l’intensité I (t ) du courant, soit l’intégrale temporelle de I (t ), soit
ou extérieurs au volume . Pour démontrer cette propriété, il suffit la dérivée dI/dt. Le cas général sera évoqué au paragraphe 3.2.1.4.
de considérer, en un point M de cette surface, un trièdre d’axes ortho- Les éléments R, C, L sont alors respectivement liés à la puissance
gonaux à droite M x y z en choisissant pour le sens de Mx celui dissipée, à l’énergie stockée sous forme électrique et à l’énergie
stockée sous forme magnétique ; ils correspondent ainsi, chacun à
de la normale entrante n e ; dans ces conditions et en ce point M, chacun, aux trois termes de la variation temporelle (à température
la relation : constante) de la densité volumique d’énergie électro-
magnétique [(86)] :
SP ⋅ n e = E ∧ H x ⋅ 1 = E y H d , z – E z H d , y (428)
∂f em ∂D ∂B
------------ = E ⋅ J + E ⋅ ---------- + H ⋅ ------- (432)
∂t ∂t ∂t
ne fait intervenir que les composantes tangentielles de E et H d et
nous savons que, même si S ( ) coïncide avec la frontière de deux
3.2.1.1 Résistances
milieux, ces composantes sont respectivement égales pour les
La résistance d’un élément de circuit est le paramètre qui permet
points M ± η n e ( 0 < η 1 ) . La continuité de S P ⋅ n e au travers de de déterminer la puissance dissipée dans cet élément quand on
la surface est d’ailleurs obligatoire : sans cela il y aurait absorption connaît l’intensité I (t ) du courant qui le traverse [(445)].
ou création finie d’énergie dans une épaisseur infiniment faible !
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~
■ Nous considérons d’abord le cas simple d’un conducteur cylin- en définissant l’intensité efficace I du courant au moyen de :
drique (axe Oy ), infini, uniforme, régi par la loi d’Ohm, de section T
~
1
constante S (définie dans un plan Oxz orthogonal à Oy ), parcouru I 2 = ----- I 2 ( t ) dt = I 2 (443)
T 0
par un courant invariable en fonction du temps ; l’intensité Iy corres-
Dans le cas où les variations du courant sont sinusoïdales, avec
pondante est repérée dans le direction Oy (de vecteur unitaire n y ). I = Imax cos (ωt + ϕ ), l’intensité efficace du courant est simplement :
mêmes propriétés. Ce champ E ( x, z ) détermine : ■ L’expression classique (441) de la résistance est liée à l’uniformité
— d’une part, l’intensité du courant [(66)] : de la densité de courant. Une telle répartition ne peut s’observer que
si deux critères sont satisfaits.
Iy = S
J ⋅ n y dx dz = γ S
E y ( x, z ) dx dz (433)
— Le conducteur doit être rectiligne et avoir une section
constante. Dans les situations opposées (tore des figures 47 et 48,
configuration de la figure 51), les corrections à apporter sont faibles
— d’autre part, la densité linéaire de puissance dissipée : soit quand le diamètre du conducteur est assez petit devant le rayon
de courbure de l’ensemble [l’expression (497) dans le cas d’un tore
d
-------- =
dy
S
J ⋅ E dx dz
à section circulaire], soit quand les sections ne sont trop différentes
[(508)]. En général, pour les conducteurs, ces effets peuvent être
(434)
γ
négligés ; en revanche, dans le cas des circuits magnétiques, les
2 2 2
= [ E x ( x, z ) + E y ( x, z ) + E z ( x, z ) ]dx dz effets correspondants sont susceptibles d’être importants et c’est
S
pour cette raison que les détails des discussions sont donnés aux
Pour un conducteur déterminé (S, γ ) et une intensité Iy de courant paragraphes 3.3.4 et 3.3.6.
imposée, la puissance dissipée doit être minimale, ce qui implique : — Les phénomènes ne doivent pas varier en fonction du temps
ou plutôt, en étant réaliste, les variations temporelles ne doivent
Ex = – ∂ V / ∂ x = 0 pas être trop rapides (cf. détails ci-après).
(435)
Ez = – ∂ V / ∂ z = 0 ■ Pour un conducteur quelconque, l’utilisation de l’expression
traditionnelle (442) de la puissance moyenne dissipée, même avec
L’expression de la densité de charge ρ devient donc [(5) et (195)] : l’introduction d’une résistance apparente R app :
∂ [ ε E y ( x, z ) ] ∂E y ( x, z ) ~
ρ = ------------------------------------ = ε --------------------------- (436) ( ω ) = R app ( ω ) I 2 (445)
∂y ∂y
ce qui entraîne ρ = 0. exige plusieurs précautions.
La relation générale (365) se réduit à [(713)] : ● Pour un courant continu, cette expression est exacte avec
R app (ω = 0) = R 0 [(441) par exemple].
∂2 V ∂2 V ∂2 V ∂2 V ● Pour un courant sinusoïdal, R app (ω ) augmente régulièrement
----------2- + ----------2- + ----------2- = ----------2- = 0 (437)
∂x ∂y ∂z ∂y avec la fréquence pour atteindre un comportement asymptotique en
et montre que V (x, y, z ) = V (y ) = (a – b y ) où a et b sont de véritables ω quand ω → ∞.
constantes indépendantes de x et z [(435)]. Pour un conducteur déterminé, R app (ω ) ne dépend alors que de
La seule composante de E est donc b = Ey avec [(433)] : la fréquence et peut donc être noté R (ω ). Pour, par exemple, un fil
métallique, de section circulaire de rayon r 0 , constitué d’un matériau
Iy I
E y = ---------- = ---------- (438) caractérisé par γ, µ et l’épaisseur de peau δ [(388)], le
γS γS développement :
Le champ E étant uniforme, la puissance dissipée par effet Joule 4
dans un tronçon de longueur du conducteur étudié est [(434)] : 1 r
- 1 + ------ -----04- + …
R app ( ω ) = R ( ω ) = --------------
γ πr 0
2 48 δ
= = S γS
I 2
γS
γ E y d = γ ---------- S = ---------- I 2
2
(439)
- 1 + ---------- ω 2 µ 2 γ 2 r 0 + …
= --------------
1 4
(446)
2
γ πr 0 192
En posant :
= RI 2 (440) donne des résultats exacts à 5 % près jusqu’à ω < ( 8/r 0 µ γ ) [soit
2
on définit ainsi, dans le cas étudié, la résistance R par : pour un fil de cuivre avec r 0 = 1 cm, f < 170 Hz] ; aux fréquences
R = /γ S (441) élevées, R ( ω ) ≈ /2πr 0 δ = ω ( µγ /2π 2 r 0 ) [cf. détails § 3.4.5].
Remarquons, de plus, que l’expression (446) montre que l’assimi-
Toujours pour le même tronçon de conducteur, mais avec des
lation de R (ω ) à R 0 [(441)] est valable à 5 % près quand la condition
courants périodiques (période T ), de fréquence pas trop élevée
2
[(446)], on peut admettre que la répartition spatialement uniforme ω < ( 3/r 0 µ γ ) est satisfaite.
de la densité de courant subsiste ; la moyenne temporelle de la
puissance dissipée est alors : ● Dans le cas d’une intensité de courant périodique quelconque
I (ωt ), R app dépend non seulement de ω mais également de la forme
~ de I (ωt ), cette influence étant d’autant plus sensible que la fréquence
= γ E 2 S = ---------- I 2 = R I 2 (442) est plus élevée (§ 3.4.7) ; en revanche, quand ω → 0, R app → R 0 .
γS
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r1 (452)
■ Pour un fil conducteur parcouru par un courant, on observe à la
fois une dissipation de puissance et une énergie stockée sous forme = – E ⋅ d r = E ⋅ ( r2 – r 1 ) = E ⋅ n 12
r2
magnétique ; il faut donc associer les effets d’une résistance et
d’une inductance propre pour traduire l’ensemble des phénomènes. où désigne la distance (toujours positive) entre les sections
considérées.
■ Pour représenter une bobine constituée par un conducteur
enroulé autour d’un noyau magnétique, il faut combiner les actions Grâce aux relations (450) et (451), nous obtenons alors :
de trois éléments :
— une résistance qui traduit les pertes par effet Joule dans le V 1 – V 2 = ---------- I 12 = R I 12 (453)
Sγ
conducteur et les pertes dans le noyau, par hystérésis et par courants
de Foucault (§ 3.5.6) ;
V 1 – V 2 = – ---------- I 21 = – R I 21 (454)
— une inductance propre liée à l’énergie magnétique stockée dans Sγ
le noyau et (pour une part extrêmement faible) dans le conducteur ;
— une capacité pour tenir compte de l’énergie électrostatique où R est la résistance correspondant au tronçon de conducteur
due aux très faibles différences de potentiel qui existent entre les étudié.
parties en regard de spires voisines.
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U = VA – VB (455)
où ce qui concerne le point A s’obtient en partant de B et en ajou-
tant ce qui correspond à la flèche U :
VA = VB + ( U ) = VB + ( VA – VB )
cette convention est du même type que celle utilisée en géométrie
où la composante sur l’axe Oi du vecteur BA est [(455)]
( BA ) i = x A i – x B i . Dans certains ouvrages helvétiques [9], la
convention opposée est utilisée, ce qui correspond, pour la figure 38, Figure 40 – Conventions nécessaires pour écrire la loi d’Ohm
à U = VB – VA .
La notation de la figure 39 est stupide, U ne pouvant avoir aucun
signe : un voltmètre [(VA – VB) = – (VB – VA)] ne peut donner des
indications du type de celles fournies par un pied à coulisse (dis-
tance de A à B = distance de B à A) !
■ Combinaison des conventions
Sur la figure 40, où U = V1 – V2 , les parties a et b montrent, à partir
de la figure 36 et des équations (453) et (454), que :
U = + R I12 = + R Iα (456)
et U = – R I21 = – R Iβ (457) Figure 41 – Relations entre intensité de courant et charge
dans un condensateur
cela peut se résumer en disant que la loi d’Ohm est du style U = + R I
quand les flèches qui définissent U et I sont de sens opposés, tandis
que U = – R I correspond aux cas où les flèches sont de même sens. Le lecteur doit maintenant vérifier que, pour la figure 41b, avec
Ces notations (U = ± R I ) sont uniquement liées aux sens repère Iβ = – Iα , on observe :
définis pour U et I et n’ont évidemment rien à voir avec les signes Iβ = – dQ1 /dt (459)
réels de U et I ; pour la figure 40a par exemple, on peut aussi bien La figure 42 correspond à l’ensemble d’un condensateur avec,
avoir U et Iα positifs que U et Iα négatifs. comme notations,
Les précautions qui viennent d’être indiquées sont très utiles pour
la bonne application du théorème de Thévenin (cf., dans ce traité,
I α = I 12
(460)
articles Réseaux électriques linéaires [D 60]), qui nécessite la défi- I β = I 21
nition du sens dans lequel est repérée la force électromotrice E déli-
vrée par le générateur idéal. dans ces conditions, on a :
3.2.2.2 Capacités dQ 1
----------- = I 12 = – I 21
dt
■ Relations entre la charge d’une électrode et l’intensité de courant
Pour l’intensité de courant repérée sur la figure 41a, la relation dQ 2
entre Iα et la charge Q1 est [(34)] :
----------- = I 21 = – I 12
dt (461)
Iα = + dQ 1 /dt (458) d Qi
soit ---------- = I ij = – I ji
dt
Pour s’en convaincre simplement, sans utiliser la relation de
continuité (32), il suffit de supposer que Iα est positif, ce qui entraîne
une augmentation des charges de l’électrode 1 en admettant que
le condensateur est idéal et qu’aucune charge ne peut franchir le
plan P ; si Iα était négatif, la charge Q 1 diminuerait et (458) serait
encore valable.
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Nous avons tenu à détailler ces relations très simples parce que
nous avons remarqué que certaines contrevérités du style
« I = + dQ /dt quand le condensateur se charge et I = – dQ /dt quand
il se décharge » sont encore répandues : les relations (461)
dépendent uniquement des conventions de sens effectuées et sont
indépendantes de l’évolution du condensateur. Figure 43 – Étude d’une bobine
Si (V1 – V2) est positif, le champ E (avec E = – grad V ) est 2 2
dirigé de 1 vers 2, ce qui correspond à des charges positives sur 1
l’électrode 1 et négatives sur l’électrode 2 ; dans le cas contraire i = E ⋅ d 12 = -----
- J ⋅ d 12 = R I 12 (466)
γ
[(V1 – V2) < 0], la relation Q1 = C (V1 – V2), avec Q1 négatif, est encore 1 ( m1 1 2 m2 2 ) 1
valable.
fait apparaître l’intensité I12 du courant ainsi que la résistance
■ Relation entre l’intensité du courant et la différence de potentiel R = 1 2 / γ S de l’ensemble de la bobine et de ses connexions.
La combinaison de (461), (462) et (463) fournit, avec U = V1 – V2 La prise en compte du deuxième membre de (345) introduit deux
(figure 42) : intégrales i V et i A :
dQ d — l’évaluation de la première :
I ij = ----------i- = C ------- ( V i – V j )
dt dt
d dU
soit I 12 = C ------- ( V 1 – V 2 ) = C --------- (464) 2
dt dt
dU iV = – grad V ⋅ d 12 = V 1 – V 2 (467)
et I 21 = – C --------- (465)
dt 1 ( m1 1 2 m2 2 )
Nous retrouvons une loi identique à celle notée pour l’application est très facile ;
de U = ± R I : quand les flèches qui définissent U et I sont de sens — la seconde intégrale :
opposés, I = + C dU /dt, tandis que I = – C dU /dt correspond aux cas
où les flèches sont de même sens. 2 m2
∂A ∂A
3.2.2.3 Inductances propres iA = – ---------- ⋅ d 12 = – ---------- ⋅ d 12
∂t ∂t
Considérons (figure 43a ) une bobine 1 2 et ses connexions 1 ( m1 1 2 m2 2 ) m1 ( 1 2 m2 )
(468)
1 1 et 2 2 dont les parties m 1 1 et m 2 2 sont pratiquement
∂A
confondues. Pour simplifier, nous supposons que l’ensemble 1 2 = – ---------- ⋅ d Γ
∂t
est formé d’un fil, d’un matériau uniforme, de section constante S (Γ)
et de conductivité γ . Nous supposons également que la bobine est
indéformable et fixe par rapport au système d’axes utilisé.
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d
i A = – -------
dt
A
(Γ) dt
d
⋅ d Γ = – -------
rot
S (Γ)
A ⋅ dS Γ
Figure 44 – Étude d’un circuit composite : schéma équivalent
(469)
d
= – -------
dt
d
B ⋅ dS Γ = – ------- Φ ( Γ )
S (Γ) dt
3.2.2.5 Considérations énergétiques
■ Pour l’ensemble de trois éléments idéaux, représenté sur la
figure 44, nous avons [(472)] :
où Φ ( Γ ) , qu’il faut évaluer en utilisant la relation (290), est le flux
d’induction relatif à l’ensemble de la bobine et de ses connexions U I = UR I + UC I + UL I
(un flux ne pouvant être défini qu’au travers d’une surface limitée
par un contour fermé ). d UC
= ( RI ) I + U C C ------------- + L ------- I
dI
De la relation i = i A + i V [(345)], nous tirons : dt dt (475)
1 d 2 1 d
d = R I 2 + ----- C ------- U C + ----- L ------- I 2
V 1 – V 2 = R I 12 + ------- Φ ( Γ ) (470) 2 dt 2 dt
dt
en remarquant l’identité des intensités de courant I12 et IΓ . L’expres- Le produit U I est donc la puissance fournie par le réseau
sion (294) est donc valable et fournit, quand les inductances
mutuelles n’interviennent pas : puisqu’elle correspond, d’une part, à la puissance dissipée R I 2 et,
d’autre part, aux variations temporelles des énergies stockables
dI 12 (1/2) CU 2 et (1/2) L I 2.
U = V 1 – V 2 = R I 12 + L ----------- (471)
dt ■ Pour des phénomènes périodiques (période T ), et les éléments
Le schéma correspondant est indiqué sur la figure 43b. idéaux considérés, la puissance moyenne dissipée est donnée par :
fournissent respectivement les impédances Z = U / I soit : Quand la réluctance est bien déterminée (c’est-à-dire indépen-
dante de l’intensité I du courant), elle joue un rôle très utile
puisqu’elle permet d’obtenir la grandeur intéressante (le flux Φ ) à
ZR = R partir de la force magnétomotrice imposée.
1
ZC = --------------- (474) Pour assurer l’indépendance de la réluctance vis-à-vis de
jωC
l’intensité I du courant, il faut que deux critères, au moins, soient
ZL = j ω L satisfaits :
1 o ) le théorème d’Ampère (30) doit être valable et, par
conséquent, le courant doit être invariable en fonction du temps ou
satisfaisant aux conditions des états quasi stationnaires (§ 2.3) ;
2o) tous les matériaux constituant le circuit doivent être idéaux
( B = µ i H pour le matériau i ).
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Les relations linéaires entre I et H ( r ) ( 1o ), H ( r ) et B ( r ) (2o), et
donc entre I et Φ, assurent ainsi une définition de sans ambiguïté.
Dans le cas où seul le premier critère est respecté, la relation entre
Φ et N I ne peut être déterminée que par un calcul complet (par la
méthode des éléments finis par exemple) et la relation (477), même
avec une valeur bien choisie de , ne peut fournir que des valeurs
approchées de Φ en fonction de N I.
Dans le cas où non seulement les deux critères que nous venons
d’énoncer sont satisfaits, mais encore les conditions suivantes sont
vérifiées :
— le circuit est constitué d’un seul matériau uniforme défini par
B = µH ;
— la section S du circuit est constante ;
on peut obtenir une expression approchée de la réluctance sous la
forme :
Figure 45 – Représentation d’un circuit magnétique
= -------- (478)
µS
désignant la longueur du contour moyen du circuit magnétique.
L’analogie formelle entre cette expression (478) et celle (441)
concernant la résistance, définie sous des conditions du même type
[ ( J = γ E ) et ( S = Cte )], peut conduire, sans justification
directe [(503)], à proposer, pour la réluctance d’un circuit magnétique
composé d’éléments i (caractérisés par i , µi et Si ) en série, l’expres-
sion traditionnelle suivante :
i
= ∑ -------------
µi Si
- (479)
i
3.3.2 Les tubes de flux tube élémentaire et correspond alors à un flux ∆Φ (∆Φ f pour le
tube élémentaire f ).
La relation (7) divB = 0 montre que les lignes de flux (cf. par Les signes ne peuvent être définis que lorsque chaque grandeur
exemple repère c f de la figure 46) ne peuvent former que des est bien repérée : sur la figure 46 nous indiquons l’orientation
contours fermés. Un tube de flux est la partie de l’espace située à
l’intérieur de l’ensemble des lignes de flux qui s’appuient sur une commune C de tous les contours moyens c f des tubes élémen-
courbe fermée (repère Γ ). taires ainsi que le sens repère de l’intensité I du courant sur la partie
À titre d’exemple, la figure 46 schématise une bobine comprenant supérieure (en trait plein et la seule visible) des spires de la bobine.
N spires et le tube A de flux (qui ne correspond qu’à une partie du Avant d’appliquer le théorème d’Ampère (30), nous remarquons
flux Φ relatif à la bobine). que, avec les conventions choisies sur la figure, sur chaque ligne
de flux, on a (en axes à droite) H ⋅ d c = H d d c de même
L’étude effectuée (§ 2.2.1.3) à partir de div J = 0 et relative aux
tubes de courant a montré que le flux de J (223) est constant quelle B ⋅ dS = B d dS quand dS est l’aire de la section droite du tube,
que soit la section considérée de ce tube de courant ; à partir de
tandis que la valeur de l’intégrale en J ⋅ dS est simplement + I pour
divB = 0 , la même technique mathématique appliquée au tube A une spire et donc N I pour l’ensemble de la bobine. Pour simplifier
de flux indique que le flux :
la suite de l’exposé, nous supprimerons les indices « d » à H et B .
ΦA =
S ( Γi )
B ⋅ dS (480)
Dans ces conditions, la relation (30), quel que soit le tube élémentaire
f considéré, fournit toujours par intégration le long du contour moyen
c f de ce tube :
est constant quelle que soit la section Si considérée du tube A, que
celle-ci soit droite (c’est-à-dire orthogonale aux lignes de flux) θ = 2π
d f
comme S 1 = S ( Γ 1 ) ou quelconque comme S 2 = S ( Γ 2 ) ; à l’inté- H f ( θ ) --------- d θ = NI (481)
dθ
rieur du tube, nous considérons des tubes élémentaires (repère f) θ = 0 ( cf )
de section ∆S très petite, les parois de ces tubes étant uniquement
constituées de lignes de flux ; la relation (480) s’applique à chaque
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la variable θ, qui, dans le cas général, n’est pas un angle, sert à repérer Pour un tube g, l’expression (482) s’écrit :
les différents points du contour cf , les surfaces θ = Cte étant ortho-
gonales aux lignes de flux de l’ensemble du tube (et non pas seu- θ = 2π
lement d’un tube élémentaire). Si les conditions sont telles (§ 2.2.1.5) Φ dg
1
------ --------------------------------------------- ----------- d θ = NI (486)
que l’on puisse utiliser H = – grad U m , les surfaces θ = Cte sont G µ ( g, θ ) ∆S g ( θ ) d θ
θ = 0 ( cg )
les surfaces U m = Cte. La surface S ( Γ 1 ) qui est orthogonale aux
lignes de flux correspond ainsi à θ = θ1 et à U m = U m1 . La notation On en tire, d’après (477) :
θ ne doit pas faire croire que les systèmes examinés ont nécessai- θ = 2π
rement une symétrie de révolution ; la figure 45 fournit un exemple 1 dg
à ce sujet. = - dθ
-------------------------------------------------- ---------- (487)
µ ( g, θ ) G∆S g ( θ ) d θ
θ = 0 ( cg )
3.3.3 Les deux expressions exactes de la réluctance cette expression est valable quel que soit le tube g considéré, ce
résultat étant dû à la définition particulière de ces tubes.
Ces expressions s’obtiennent en décomposant le système étudié La réluctance (487) correspond aux différents éléments mis en
en un très grand nombre de tubes élémentaires de flux, ces tubes série dans le tube élémentaire g considéré [(479)] ; de façon analogue
étant en parallèle les uns avec les autres. L’ensemble des flux élé-
mentaires ∆Φ doit fournir le flux total Φ. la résistance R d’éléments (Ri ) mis en série est R = ∑ Ri .
i
■ Pour obtenir la première expression de , nous considérons
des tubes élémentaires f quelconques. Dans la section droite ■ Dans le paragraphe 3.3.4 nous donnons un exemple d’application
(repérée par θ ) du tube f, on a [(480)] ∆Φ f = B f (θ ) ∆S f (θ ). des deux expressions de .
En introduisant la valeur µ (f, θ ) de la perméabilité au point
considéré, la relation (481) devient :
3.3.4 Circuit magnétique à section constante
2π composé d’un milieu uniforme
∆ Φf
----------------------------------------- d
- ---------f d θ = NI
µ ( f, θ ) ∆S f ( θ ) d θ (482)
Même dans ce cas, le plus simple, la formule traditionnelle (478)
0 ( cf )
n’est valable qu’en introduisant une longueur équivalente eq telle
et définit ainsi la réluctance ∆ f [par analogie avec la relation (477)] : que :
= eq / µ S (488)
2π
NI 1 d cette longueur équivalente étant différente (assez peu en général)
∆ f = ---------- = ------------------------------------------ ---------f d θ (483)
∆ Φf µ ( f, θ ) ∆S f ( θ ) d θ de la longueur du contour moyen du circuit, longueur qu’un obser-
0 ( cf ) vateur non averti pourrait croire être la bonne.
correspondant au tube f. ■ À titre d’exemple, considérons (figure 47) un tore, de rayon
Pour l’ensemble des F tubes élémentaires (en parallèle) du moyen r moy , d’axe Oz et de section droite rectangulaire (d’aire
système, il vient :
4ab ) sur lequel N spires jointives (et donc régulièrement espacées)
F F
1 ont été bobinées. Le matériau constituant le tore est uniforme (B = µH
Φ = ∑ ∆ Φf = NI ∑ ----------
∆ f
(484) avec µ > µ0 ) et compris entre les rayons (r moy – a ) et (r moy + a )
f=1 f=1
et z = ± b.
ce qui montre que [(477)] : Ce tore peut être ainsi identifié à bon droit avec le tube de flux
F
qui correspond au flux total Φ ; les surfaces orthogonales aux
1 1 lignes de flux sont repérées par θ = Cte où θ possède ici sa signifi-
------ =
∑ -----------
∆ f
(485)
f=1 cation habituelle d’angle [(481)] autour de l’axe Oz .
Cette expression est à rapprocher de celle concernant la résistance
R d’éléments (R f ) mis en parallèle, soit 1/R = ∑ ( 1/Rf ) .
f
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r moy + a
dr f µb r moy + a
1 µb --------- = --------- ln ----------------------
------ = ------- rf π r moy – a
π r moy – a (490)
µ ⋅ 4ab r moy r moy + a
= ----------------------- ------------ ln ----------------------
2π r moy 2a r moy – a
2a
eq = 2π r moy --------------------------------------------------
r moy + a
r moy ln ----------------------
r moy – a
Figure 48 – Longueur équivalente d’un tore
(491) du type représenté sur la figure 47.
2 s
= 2π r moy -------------------- = 2 π r moy m ( s )
1+s
ln -------------
1–s
-
Pour les tores à section quelconque, en désignant par S (r ) dr
la surface de la section droite qui est située à une distance comprise
où m (s ) tend évidemment vers l’unité quand s tend vers zéro
(figure 48a ). La longueur équivalente, définie par : entre r et r + dr de l’axe Oz (les valeurs extrémales de r sont notées
r inf et r sup), on a [(485)] :
r moy + a
r
1 1 dr sup
(492) S ( r ) dr
-------- = -------- ---------------
eq 2πr -----------------------
2a r sup
rinf 2 π r
r sup
r moy – a 1 S ( r )dr
------ = µ ---------------------- = µ S ( r )dr --------------------------------------
-
2πr
r sup
(496)
est plus petite que la longueur simpliste = 2 π r moy , puisque les r inf
r inf
faibles longueurs 2 π r des lignes de flux sont privilégiées dans (492). S ( r )dr
rinf
À titre d’exemple, nous avons représenté sur la figure 48b la coupe
perpendiculaire à l’axe Oz d’un tore qui correspond à s = 0,5 ; dans ce où, dans le dernier membre, le second facteur est l’aire de la section
cas, la longueur simpliste 2 π r moy conduit à une erreur de 9 %. droite tandis que le troisième est égal à l’inverse de la longueur
équivalente. On trouve ainsi, par exemple, pour un tore de section
Pour utiliser la deuxième expression (487), nous calculons d’abord 2
circulaire π r 0 avec r moy – r 0 < r < r moy + r 0 et s = r 0 /r moy :
le flux :
r moy + a eq s2 s2 s2
µNI µb r moy + a ----------------------- = --------------------------------------- = p ( s ) = 1 – ------- – ------- – … (497)
Φ = -------------- 2 b dr = N I ---------- ln ---------------------- (493) 2 π r moy
2 1 – 1 – s 2
4 16
2πr π r moy – a
r moy – a
En revenant au paragraphe 3.2.1.1, la résistance d’un tore de
puis la largeur ∆r g qu’il faut attribuer au tube élémentaire g (défini 2
même géométrie [ π r 0 ; r moy ; s = r 0 /r moy] est égale à
par r g < r < r g + ∆r g ) en nous servant de la relation (486) dont l’inté-
2
gration fournit : p (s ) (2 π r moy / γ π r 0 ).
µb r moy + a 2 π rg
------- N I ---------- ln ---------------------- --------------------------- = N I
1
(494)
G π r moy – a µ 2 b ∆ r g 3.3.5 Circuit magnétique
composé d’une suite de milieux uniformes
ce qui, par l’intermédiaire de (487), conduit au résultat déjà
obtenu (490) :
En introduisant la perméabilité µi de chaque milieu i, l’expression
2 π rg (487) relative à un tube élémentaire g (avec ∆Φ = Φ /G) devient :
π
= ------------------------------------- = ------------------------------------------------ (495)
µ G ( 2 b ∆ rg ) r moy + a θ g, i max
µ b ln ---------------------- d g
r moy – a 1 1
µ i S g, i
1
= ∑ ------
µ i
- dθ =
------------------------------ -----------
G ∆S g ( θ ) d θ ∑ ------ ------ (498)
i i
et ce, quel que soit le tube considéré de la famille g. θ g, i min ( cg )
Nota : on pourrait critiquer ce type de calcul en indiquant qu’il ne sert à rien puisque
l’évaluation, obligatoirement préalable, de Φ fournit la réluctance [(493) et (477)]. L’intérêt
sera explicité au paragraphe 3.3.5.
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où θg, i min et θg, i max sont respectivement la plus petite et la plus L’élément 12 correspondant de la réluctance :
grande valeur de θ observée dans le milieu i le long du tube g ; c’est
1 U (θ ) – U (θ )
12, α = -----µ- -----S 12, β = ---------------------------------------------
1
l’intégrale en θ relative au milieu i qui définit le paramètre ( /S ) g, i . 12 = -------- ------ m 1 m 2
- (501)
µ0 S Φ
Nous savions déjà que la valeur est toujours la même quel que
soit le tube considéré ; nous venons de montrer que l’expression peut ainsi s’exprimer en faisant intervenir des perméabilités diffé-
de prend bien la forme traditionnelle = ∑ i pour des élé- rentes ; pour le tube γ , situé entre α et β et indiqué seulement par
ments en série, mais l’insatisfaction s’instaure quand on remarque sa fibre moyenne cγ , nous avons même :
que ( /S ) g, i dépend du tube g considéré. 1
13, γ + -------
µ 0 S 32, γ
1
12 = ----- ------ - ------ (502)
Pour mettre cette propriété en évidence, considérons un circuit µ S
magnétique comportant un entrefer (figure 45), en s’intéressant plus
particulièrement à la région voisine de celui-ci (figure 49) et aux Cet exemple, concernant l’élément 12 de la réluctance du cir-
tubes élémentaires α et β qui correspondent au même flux Φ /G. cuit examiné, montre que, de façon générale, dans les différentes
formulations de relatives aux différents tubes élémentaires, le
Pour les tronçons de ces tubes compris entre les surfaces défi- facteur de (1/µi ) relatif au matériau i dépend du tube g considéré,
nies par
1 et
2 , l’utilisation de H = – grad U m fournit, en les différentes formulations de conduisant malgré tout à la
remarquant que le tronçon relatif au tube α est dans l’air tandis même valeur numérique.
que le tronçon correspondant au tube β est dans un matériau de On ne peut donc s’affranchir du rôle d’un tube g particulier que
perméabilité µ : par une formulation portant sur tous les tubes, chacun de ces tubes
jouant le même rôle puisqu’ils correspondent au même flux Φ /G.
θ2 θ2 L’expression ainsi obtenue [(498)] :
dα d β
H α ( θ ) ----------- d θ = H β (θ ) ---------- d θ = U m ( θ 1 ) – U m ( θ 2 ) (499) G G
dθ dθ 1
µ i ∑ S g, i rat
1 1
θ1 ( cα ) θ1 ( cβ ) = ------
G ∑ ------ ------ = ∑ ------ ------i-
µi Si
(503)
i g=1 g=1
soit encore :
justifie la formule traditionnelle en donnant l’expression rationnelle
θ2 (indice rat), mais compliquée !, de ( i /S i ) rat :
1 1 d α
Φ -------- - dθ
--------------------------- ----------
µ0 G ∆S α ( θ ) d θ G
------
S i rat
= ------ ∑ ------
θ1 ( cα ) i 1
- (504)
θ2
(500) G S g, i
d g=1
--------------------------- ---------- d θ = U m ( θ 1 ) – U m ( θ 2 )
1 1 β
= Φ -----
µ G ∆S β ( θ ) d θ
θ (c ) 3.3.6 Détermination pratique de la réluctance
1 β
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Qi Si
ε 0 E ⋅ n si dS
C = ---------------- = -----------------------------------------------
- (505)
Vi – Vj j
E ⋅ d
i
j
U mi – U mj H ⋅ d c) L’effet d’un changement de section dans un matériau est très
i
= --------------------------- = ------------------------------------------------ difficile à évaluer. Quand la perméabilité µ de ce matériau est très
Φi (506)
grande devant celle de l’air, la quasi totalité des lignes de champ
µ 0 H ⋅ n si dS se trouvent dans le matériau, de sorte que l’adaptation des expres-
Si
sions relatives aux résistances de la même forme que celle de la
Les expressions (505) et (506) montrent que, si les mêmes partie de circuit magnétique étudié fournit une bonne estimation.
formes extérieures sont adoptées, la mesure de C peut donner une À titre d’exemple (figure 51), le passage d’un barreau cylindrique
valeur approchée de : circulaire (section πa 2, longueur A ) à un barreau de même type et
ε0
= -------------
- (507) de même axe (section πb 2, longueur B , b < a ) correspond à la réluc-
µ0 C tance supplémentaire :
puisque E et H sont régis par le même type d’équation
( ∆ E = 0 , ∆H = 0 ) , satisfaisant les mêmes conditions aux limites.
1
b
S = --------- 0,250 0 – 0,354 0 -----
µb a
(508)
Il faut remarquer que, pour évaluer l’influence d’un matériau i,
une expression du type (507) obtenue en remplaçant µ0 par µi ,
b
+ 0,015 8 -----
a
2
b
+ 0,038 2 -----
a
3
b
+ 0,050 0 -----
a
4
n’est pas générale ; la validité n’est assurée que dans le cas où les
lignes de champ sont orthogonales aux surfaces de séparation qui s’obtient en remplaçant 1/ γ par 1/µ dans l’expression de la résis-
entre ce matériau i et les matériaux adjacents du circuit. tance supplémentaire [10] liée à cette géométrie.
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La réluctance totale relative aux deux barreaux est alors : La condition 1 est satisfaite pour la plupart des matériaux conduc-
teurs utilisés en électrotechnique, à l’exception notable des corps
A B ferromagnétiques. La condition 2 dépend du système examiné ;
- + S + -----------------
= ---------------- - (509)
µπa2 µπb2 cependant, nous donnons dans le paragraphe 3.4.7 des indications
relatives aux cas où les grandeurs subissent des variations pério-
en négligeant les effets d’extrémités en A et B. La réluctance sup- diques, mais non sinusoïdales, du type f (ω t ). La condition 3 est
plémentaire varie depuis (1/4µb ) pour b /a tendant vers zéro jusqu’à toujours satisfaite dans le seul cas utile des conducteurs, quand on
évidemment zéro pour b = a . néglige les interactions entre ces conducteurs et le milieu extérieur.
d) Le calcul de l’effet d’un changement de la direction moyenne
Les conditions précédentes montrent que les champs E et H
du champ est très difficile à effectuer. On peut seulement espérer sont régis par les relations (425) et (426), qui mettent en évidence
obtenir le résultat relatif à un coude (figure 52) dans un seul matériau le rôle de l’épaisseur de peau δ .
quand l’épaisseur du circuit (selon la direction Oz ) est constante et
Nous allons étudier l’effet de peau (et la puissance dissipée) dans
très grande devant a et b .
le cas de plusieurs dispositions géométriques, où nous supposons
e) La courbure des lignes de champ et, de façon plus générale, toujours que les différents conducteurs sont seuls et placés dans l’air
la non-uniformité de la longueur totale relative à chaque tube que nous assimilerons au vide.
élémentaire sont toujours présentes. L’étude effectuée au para-
graphe 3.3.4 montre que cet effet peut être négligé quand l’épaisseur
du circuit (dont S donne une idée) est suffisamment petite [(492)] 3.4.3 Effet de peau au voisinage d’une surface
devant l’étendue générale du circuit. plane d’un conducteur de grande épaisseur
γ
Nous supposons que toutes les conditions suivantes sont ∞
réalisées. Js ( t ) = E y ( x, t ) dx (511)
0
1o ) Le matériau considéré est idéal, uniforme et donc régi par
conduit à :
B = µ H , D = ε E et J = γ E , µ, ε et γ étant des constantes.
∞
2o ) La grandeur électromagnétique imposée par les conditions
extérieures varie sinusoïdalement en fonction du temps, ce qui J s max exp ( j ω t ) = γ E Oy
0
x
x
exp – ----- exp j ω t – -----
δ δ
dx (512)
entraîne, via des relations linéaires (1o ), le même type de compor-
tement pour toutes les autres grandeurs. ce qui montre que :
3o ) Il est possible d’utiliser les lois des états quasi stationnaires 1+j 2 π
(§ 2.3), en négligeant le rôle de ∂ D /∂t devant celui de J dans
E Oy = ------------ J s max = --------- J s max exp j -----
γδ γδ 4 (513)
l’expression de rot H [relation (219)] ; la permittivité ε n’apparaît d’où [(406) et (427)] :
donc pas dans nos expressions.
=J
1–j 1+j
H Oz = ----------------- ------------ J s max (514)
ωµδ γδ s max
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Les valeurs observables sont donc : Ce résultat peut être obtenu beaucoup plus rapidement en
considérant le flux du vecteur de Poynting sur la surface extérieure
ωµ x x π (x = 0) [(76)] :
E y ( x,t ) = J s max
γ δ
---------- exp – ----- cos ω t – ----- + -----
δ 4 (515)
------------- = E ∧ H ⋅ n e = E ∧ H d x (1)
d
dS yz (521)
x x
H z ( x,t ) = J s max
δ
exp – ----- cos ω t – -----
δ (516)
= E y (x = 0, t ) H z (x = 0, t )
d’où, pour la moyenne temporelle [(513) et (514)] :
2 J s max x π
x
J y ( x,t ) = -------------------------- exp – ----- cos ω t – ----- + -----
δ δ δ 4
2
x π
(517) d 1
--------------- = ----- Re E Oy H* = ----------------
J s max
-
ωµ
---------- (522)
δ 4
= J y max ( x ) cos ω t – ----- + -----
dS yz 2 Oz
2 2 γ
2
d 1 2 J s max J s max
∞ ∞ -------------- = ----- J y ( x, t ) = --------- ------------------ = ------------------
- (525)
2 dS yz γ 2γ 2γ
d ( x ) J s max
d 2x
-------------- = ------------------ dx = ----------------
- exp – --------- d x
dS yz d γ δ2 δ et correspond à la valeur exacte pour = δ .
0 0
(520)
2 2 L’expression (523) de R reçoit ainsi une interprétation simple, mais
J s max J s max ω µ il ne faut surtout pas en déduire que l’on peut confondre modèle
- = ----------------- ----------
= -----------------
2γ δ 2 2 γ
et réalité : la densité de courant Jy (x, t ) est régie par (517) et non
par (524).
Figure 53 – Orientations relatives symboliques de J , E et H
au voisinage de la surface (x = 0) d’un conducteur (x > 0)
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(531)
+a
x
= Re γ A 1 ch ( 1 + γ ) ----- exp ( j ω t ) dx
Nous considérons une plaque définie par – a < x < a . Nous choi- –a δ
sissons pour axe Oy la direction constante du courant imposé par
l’extérieur (figure 55), avec pour expression de la densité super- montre ensuite que A 1 est déterminé par :
ficielle de courant :
2 γ A1 δ
a
δ
a
trièdre trirectangle à droite). (533)
et
J s max
x
H z ( x ) = – ------------------------------------------- sh ( 1 + j ) -----
δ
3.4.4.2 Répartition des champs
2 sh ( 1 + j ) -----
a
δ
Les dérivées par rapport à y et z sont nulles et les différentes gran-
deurs ne peuvent dépendre que de x et de t. Dans le problème pré- La figure 55 donne symboliquement les orientations relatives de
cédent (§ 3.4.3.2), nous n’avons considéré qu’une solution du
E , J et H à un instant donné.
problème, celle correspondant à une propagation dans le sens Ox .
Dans notre problème, dont le domaine (– a < x < a ) est limité, il faut Pour comprendre l’évolution des phénomènes en fonction de la
au contraire considérer les sommes [(403), (404) et (427)] : fréquence, il est intéressant de considérer deux cas limites :
1o ) dans le premier cas [(a 2 /δ 2 ) = (ω µ γ a 2 /2) 1], les dévelop-
x
δ
x
E y ( x ) = E 0 + exp – ( 1 + j ) ----- + E 0 – exp ( 1 + j ) -----
δ
(527)
pements :
-
– exp – ( 1 + j ) --------------
(536)
exp – ( 1 + j ) a------------
La plaque étant seule dans l’espace, la répartition de la densité
J –x a+x
de courant Jy doit être symétrique par rapport au plan médian défini Hz ≈ – -----------------
s max
-
2 δ δ
par x = 0 ; l’égalité Jy (x ) = + Jy (– x ) montre alors que A 2 doit être
nul (pour le sceptique, indiquons que l’on peut établir que la puis- montrent que la densité de courant est pratiquement localisée (à 1 %
sance dissipée est minimale, à J s max constant, quand A 2 est nul). près) dans deux couches : (a – 5 δ ) < x < a pour l’exponentielle en
(a – x ) ; – a < x < (– a + 5 δ ) pour l’exponentielle en (a + x ), les varia-
tions significatives de H z ( x ) se produisant évidemment dans les
deux mêmes zones ; au voisinage de chaque surface libre (x = a
et x = – a ), nous observons ainsi ce que nous avons décrit dans le
paragraphe 3.4.3.2.
L’étude des deux cas limites [ ( a / δ ) 1 ; ( a / δ ) 1 ] permet de
prévoir l’évolution générale des phénomènes en fonction de la
fréquence ; la figure 56 n’en donne qu’une représentation symbo-
lique parce qu’il est impossible de traduire sur un seul diagramme
des variations des types Hz (x, t ) = H max (x ) cos [ω t + ϕ H (x )] et
Ey (x, t ) = E max (x ) cos [ω t + ϕ E (x )] ; on remarquera néanmoins que
Hz (a, t ) = – Hz (– a, t ) = – (J s max /2) cos ω t.
Figure 55 – Orientations relatives symboliques de J , E et H
dans une lame (– a < x < a ) parcourue par un courant
dans la direction Oy
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3.4.4.3 Puissance dissipée qui est égal à deux fois la puissance dissipée à la surface d’un
conducteur épais parcouru par un courant (Js max /2) cos ω t [(522)].
La moyenne temporelle de la puissance dissipée peut s’obtenir
par trois procédés :
— la moyenne de J 2/γ (qui conduit à des calculs très lourds) ;
— l’utilisation du vecteur de Poynting ;
— la détermination de l’impédance correspondante.
■ L’utilisation du vecteur de Poynting, en reprenant (521), nous
donne ici, en considérant les deux faces x = a et x = – a de la lame et
leur normale entrante :
d
-------------- = [ E y ( a, t )H z ( a, t ) ] ( – 1 ) + [ E y ( – a , t )H z ( – a , t ) ] ( + 1 )
dS yz (537)
= E y ( a , t ) J s max cos ω t
d 1
-------------- = ----- Re E y ( a, t ) J*
dS yz 2 s max
2
J s max a
= ------------------ Re ( 1 + j ) coth ( 1 + j ) ----- (538)
4γ δ δ
2 2
J s max 1 J s max
= ------------------ ------ f ( α ) = ------------------ f ( α )
4γ δ α 8γ a
2a
α = ---------- = a 2 ω µ γ
δ
sh α + sin α (539)
f ( α ) = α ---------------------------------
ch α – cos α
ce qui correspond à la puissance dissipée par une densité de courant Figure 57 – Fonction f ( )
uniforme J = (Js max /2 a ) cos ω t dans la totalité de l’épaisseur de la
plaque ;
— pour c , soit a ( ) , on obtient :
2 2
d J 1 2 ωµ J s max ω
-------------- ≈ ----------------
s max
4γ δ
- = -------------- J s max ---------- = ----------------- ------ (543)
dS yz 4 2 γ 4 γ a ωc
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■ Pour obtenir l’impédance relative au morceau de plaque défini 3.4.5 Effet de peau dans un fil de section circulaire
par [– a < x < a , 0 < y < b , 0 < z < c ], le courant d’intensité
c Js max cos ω t circulant dans la direction Oy, nous pouvons [les 2
mesures ne pouvant être effectuées que sur les surfaces (x = ± a ) de Nous considérons un fil conducteur d’axe Oz, de section πr 0 , par-
la plaque] considérer le rapport [(533)] : couru par un courant dont l’intensité est I = I 0 cos ω t . La symétrie
circulaire et la considération d’un morceau de fil suffisamment long
bE y ( x = a )
Z = -------------------------------
b a
= ------------------- ( 1 + j ) coth ( 1 + j ) ----- = R + j X (544) permettent de supposer qu’en coordonnées cylindriques r, θ, z le
c J s max 2cγ δ δ problème ne dépend plus que de r et t. Les expressions des champs
Ez (r, t ) et Hθ (r, t ) font intervenir [1] les fonctions de Bessel J 0 ( s )
La détermination de la puissance moyenne dissipée, au moyen
de R [avec (539)], soit : et J 1 ( s ) de la variable :
sh α + sin α 3π r
b b r
R ( α ) = ------------------- ------------------------------------ = ------------------ f ( α ) (545) s = s ( r ) = ( – 1 + j ) ----- = 2 exp j ------- -----
2 c γ δ ch α – cos α 4γ ca δ 4 δ
(549)
3π
conduit au résultat (538) :
4
= exp j ------- r ωµγ
expression classique relative au courant continu ; qui est l’expression classique relative au courant continu ;
— pour c , avec f ∞ (α ) : 2 2
— pour r 0 /4 δ 2 = ω µ γ r 0 /8 = / c 1 , à :
b 2a b a ω
R (α) ≈ R∞ ( α ) = ------------------ --------- = ----------------- = R ( 0 ) ----- = R ( 0 ) ------ (548)
4γ ca δ 2γ cδ δ ωc r
R ( ω → ∞ ) → R ∞ ( ω ) = -------------------2- ----0-
2πγ r0 δ
Les asymptotes de la courbe relative aux variations de (552)
lg [R (ω )/R (0)] = lg [f ( α )/2] en fonction de : 1 ω
= ----- --------------------- = R ( 0 ) --------
γ 2 π r0 δ ωc
lg (ω /ωc ) = lg (ω a 2 µ γ /2) = lg (a 2 /δ 2) = lg (α2 /4)
sont représentées sur la figure 58, les différents points correspon- où tout se passe comme si la section offerte au courant était
dant aux valeurs exactes. Ces asymptotes suffisent donc pour déter- 2 π r 0 δ ce que l’on retrouve au moyen de (523) avec c = 2 π r 0 .
miner pratiquement l’évolution de R (ω )/R (0) et de la puissance La valeur commune des deux formes asymptotiques correspond
dissipée. À titre d’exemple, pour ω = ωc [soit α = 2 et δ (ω c ) = a], on à r 0 = 2 δ (ω c ) = 2 δc et définit ainsi la pulsation typique :
obtient R c = 1,085 R (0).
8 2
ω c = --------------2- = ---------------2- (553)
µγ r0 µγ δc
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l’expression de R ∞ (ω ) étant basée sur l’étude effectuée au § 3.4.4.3. avec une résistance unique Rapp (ω ) traduisant l’ensemble des phé-
En définissant la pulsation typique ω c par S = P δ (ωc ), on obtient : nomènes, le calcul préalable de [(556) et (561)] :
1
∑ I n max
2
I 2 = ------ (563)
2P2 2
ω c = ----------------
-
S 2µ γ
(555) montre que :
ω
soit R ∞ ( ω ) = R ( 0 ) ------ ∞
ωc
∑
2
R ( n ω ) I n max
n=1
R app ( ω ) = ----------------------------------------------
∞
- (564)
Nota : en remarquant que l’expression générale (555) de ωc permet de retrouver les
∑
2
résultats particuliers relatifs soit à une plaque d’épaisseur 2 a (541), soit à un fil de section I n max
2
circulaire π r 0 (553), nous voyons que la figure 58 fournit, quelle que soit la section du n=1
conducteur étudié, les valeurs asymptotiques des variations de lg [R (ω )/R (0)] en fonction
de lg (ω /ω c ). La géométrie de la section n’intervient que pour les pulsations voisines de ω c Pour le morceau de plaque [– a < x < a, 0 < y < b, 0 < z < c]
[R (ω c ) = 1,085 R (0) pour la plaque et R (ω c ) = 1,26 R (0) pour le fil à section circulaire]. considéré au paragraphe 3.4.4.3, parcouru dans la direction Oy par
le courant défini par (556), nous trouvons ainsi [(545)] :
∞
3.4.7 Cas des courants périodiques non sinusoïdaux
∑
2
f ( α n ) I n max
b n=1
Ces courants intervenant de plus en plus en électrotechnique, nous R app ( ω ) = ----------------- -------------------------------------------------- (565)
4γ c a ∞
∑ I n max
considérons le problème général où un courant périodique, dont 2
l’intensité, du type : n=1
La décomposition de :
Un max cos ( n ω t+ ψ n )
π
= R n In max cos ( n ω t+ ϕ n ) + X n In max cos n ω t+ ϕ n + ------ (560)
2
1 ∞ 1 ∞
= ------ ∑ Rn I n max = ------ ∑ R ( n ω ) I n max
2 2
(561)
2 n=1 2 n=1
= R app ( ω ) I 2 ( t ) (562)
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n=1
∞
∑
2
a 2 ωµγ n I n max
b
R app ( ω → ∞ ) → R app∞ ( ω ) = ----------------- n--------------------------------------------------------------
=1
∞ -
4γ c a
∑ I n max
2
n=1
∞
∑
2
n I n max
ω n=1
soit R app∞ ( ω ) = R ( 0 ) -------- -------------------------------------
∞ (568)
ωc
∑ I n max
2
n=1
∞
■ Pour la forme A, on a :
∑
2
Le calcul de n I n max est plus délicat ; à partir de la fonction
IA (ω t ) = IA cos ω t (570) n=1
ζ (s) de Riemann, définie par :
nous retrouvons les asymptotes de la figure 58.
∞
1
■ Pour la forme B, I B (ω t) est défini : ζ(s) = ∑ ---------
ns
(574)
n=1
π π
— pour – ------ < ω t < ------ par I B ( ω t ) = I B > 0
2 2 on peut montrer [avec ζ (3/2) = 2,612] que :
π 3π (571)
— pour ------ < ω t < ------- par I B ( ω t ) = – I B ∞ 2
2 2 16 I B ∞ 1
∑ π 2 q∑
2
n I n max = -------------
- ----------------------------
-
= 1 ( 2q – 1 )
3/2
Les modules des harmoniques correspondants sont tels que : n=1
2
2 16 I B (575)
1 3
2 16 I B 2 = -------------
- 1 – ---------- ζ ------
I ( 2q – 1 ), max = -------------------------------
- et I 2q ,max = 0 (572) π2 23 / 2 2
( 2q – 1 ) 2 π 2
2
16 I B 2
= - ( 0,646 ) ( 2,612 )
------------- = 2,736 I B
π 2
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C’est pour ω 1 = ω c / 3 que l’expression (569) avec r = 1 a la Nous avons rappelé (figure 60) les formes A, B et C de I (ω t ) en
2
meilleure chance d’être une bonne approximation puisque prenant la précaution, pour assurer l’identité de I (ω t ) , de choisir
lg (ω1 /ω c ) = (1/ 2) [lg (ω c /ω c ) + lg (ω c3 /ω c )], est également éloigné
I B = ( 1/ 2 ) I A et I C = 3/2 I A .
des deux points critiques qui correspondent soit au seul terme en
2 2
I n max ( avec n = 1 ) , soit au premier terme en ω / ωc n I n max (avec
n = 3). En résumé, pour chaque forme de I (ω t ), il est possible, au
moyen des expressions (568) et (569), d’établir avec une bonne
Le numérateur de la fraction intervenant dans (569) est alors : approximation les variations de lg [R app (ω )/R (0)] en fonction de
lg (ω /ω c ), ces variations étant indépendantes du conducteur
16 I B
2
ω ∞ considéré à condition de bien définir dans chaque cas la pulsation
1
- 1 + -------1- ∑ -----------------------------
------------- typique ω c correspondante [(541), (553) et (555)].
π2 ω c q = 2 ( 2 q – 1 )3 / 2
(576)
2
16 I B
- 1 + ( 3 ) –1 / 4 ( 0,646 ) ⋅ ( 2,612 ) – 1 = 2,468 I B
2
= -------------
π2 3.5 Pertes par courants de Foucault
et montre que R app ( ω = ω c / 3 ) ≈ 1,234R ( 0 ) ; ce résultat est indiqué
par un point sur la figure 60. Par le même procédé nous avons 3.5.1 Présentation et définition des phénomènes
calculé des valeurs approchées de R app ( ω ) pour ω = ω c / ( 3 ) ( 5 )
Dans un morceau de matière placé dans une région où l’induction
[R app = 1,105 R (0)] et pour ω = ω c / ( 5 ) ( 7 ) [ R app = 1,068 R ( 0 ) ] ; les
magnétique B varie au cours du temps, la relation rot E = – ∂ B/ ∂t
points correspondants sont portés sur la figure 60. montre qu’il apparaît un champ électrique ce qui, dans un matériau
■ Pour la forme C, l’intensité I C (ω t ) est définie : conducteur, entraîne l’existence de courants et donc une dissipation
de puissance. Ce phénomène est désigné, lorsqu’il présente un
π π aspect nuisible, par pertes par courants de Foucault et, dans le cas
— pour – ------ < ω t < ------ par I C ( ω t ) = I C > 0
4 4 contraire, par chauffage par induction.
π 7π IC (577) Bien que cette puissance dissipée, relative aux pertes par courants
— pour ------ < ω t < ------- par I C ( ω t ) = – -----
4 4 3 de Foucault ou au chauffage par induction, soit due à l’effet Joule,
on utilise les termes :
Les harmoniques correspondants sont tels que : — pertes par effet Joule quand la cause primaire est le passage
d’un courant imposé dans le matériau considéré ;
2
2 32 I C — pertes par courants de Foucault ou chauffage par induction
I ( 2q – 1 ), max = -----------------------------------
- quand la cause primaire est liée aux variations temporelles de
9 π 2 ( 2q – 1 ) 2 l’induction magnétique, celles-ci étant dues au passage d’un courant
2 (578)
2 16 I C 2 imposé dans un autre matériau que celui considéré.
I ( 4s – 2 ), max = ----------------------------------
- ; I 4v, max = 0
9 π 2 ( 2s – 1 ) 2 C’est ainsi que, dans un transformateur, on distingue les pertes
par effet Joule dans les conducteurs en cuivre et les pertes par
Le calcul de : courants de Foucault dans les tôles du circuit magnétique.
Les équations de Maxwell ne peuvent pas distinguer si la grandeur
∞ ∞ 2 ∞
16 I C 1 1 imposée est J ou B : l’aspect formel des phénomènes est toujours
∑ - 2 ∑ ------------------------ + 1 ∑ -----------------------
2
I n max = -------------
9 π 2 ( 2q – 1 ) 2
s = 1 ( 2s – 1 )
2 le même, la seule différence étant liée à la détermination des
n=1 q=1
(579) constantes d’intégration (J max ou B max par exemple) du même
2 système d’équations différentielles. Les expressions de la puissance
16 I C 3 π2 2 2
- ⋅ 3 ⋅ ------ ------ = ------ I C
= ------------- dissipée que nous avons établies lors de l’étude de l’effet de
9 π2 4 6 3
peau (§ 3.4) seront ainsi très facilement adaptées pour la prévision
2 des pertes par courants de Foucault.
donne bien la valeur de 2 I C (ω t ) [(563)].
L’expression de : Il faut néanmoins signaler une différence très importante. Des
calculs simples (ceux que l’on peut voir dans au moins 99 % de la
∞ ∞2 ∞ littérature) ne peuvent être effectués qu’en supposant qu’il existe
16 I C 2q – 1 4s – 2
∑ - 2 ∑ ------------------------ + ∑ -----------------------
2
n I n max = -------------
9π une relation linéaire B = µ H (µ étant constant) entre B et H . Il en
q = 1 ( 2q – 1 ) s = 1 ( 2s – 1 )
2 2 2
n=1
(580) résulte que, par exemple, pour une plaque de cuivre parcourue par
16 I C
2 ∞ un courant, l’expression (538) de la puissance dissipée est très
1
- 2 + 2 ∑ ----------------------------- = 1,038 I C
2
= ------------- bonne tandis que son adaptation (facile) aux pertes par courants
9 π2 ( 2q – 1 ) 3/2
q=1 de Foucault dans une tôle magnétique fournit une mauvaise prévi-
sion de la réalité.
montre que, pour ω > ω c :
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Nous allons étudier les pertes par courants de Foucault dans le et montre alors que Hz (x, t ) doit avoir la même valeur en x = a et
cas de plusieurs dispositions géométriques comportant encore dif- en x = – a. Nous pouvons donc poser :
férents conducteurs, seuls, placés dans l’air que nous assimilerons
au vide. H z (a, t ) = H z (– a , t ) = Hz max cos (ω t ) = Re H z ( a ) exp ( j ω t ) (586)
x =+a
0 = J y ( x, t ) dx = H z (– a , t ) – H z (a , t ) (585)
x = –a
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En posant, avec (539) α = 2a/ δ = a 2ω µγ : ce qui indique le domaine de validité des formes asymptotiques de
la puissance dissipée [(596)] :
sh α – sin α — pour g :
g ( α ) = α ------------------------------------ (594)
ch α + cos α
--------
- ≈ ------------
2 2
on obtient : d d 0 H z max α 4 H z max
= ------------------ - a 2 γ ( ω µ) 2
- ------ = ------------------
d x d x 4γ a 2 6 6
d ωµ δ 2 δ 1 2
-------------- = ------------ H z max ---------- g ( α ) = ------------- H z max g ( α ) (595) (600)
dS yz 2 2a 2γa 2 z max ω
H
2
2
3 a 2 γ ωc
= ------ ------------------
- ---------
La moyenne (par rapport au temps et à l’espace) de la densité
volumique de la puissance dissipée est alors : — pour g :
--------
d
-
1 d 1 2
= ---------- -------------- = -------------2- H z max g ( α )
--------
- ≈ -------------
(596) 2 2
4γ a d H z max H z max
- ( a 2 γ ) –1 / 2 ( ω µ) 1 / 2
d x 2a dS yz d ∞
= ------------------
- α = ------------------
d x d x 4γ a 2 2 2
(601)
2
1 H z max ω 1 / 2
= ------ ------------------
2 a 2γ
- -------
ωc
-
Figure 63 – Fonction g ( )
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--------
- ----------------- ----------
2
d a γ 2 0 5/3
lg 2
(602)
d H x 1/3 3
z max
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schéma 66d ), qui doit être celui réalisé pour diminuer les pertes, L’analyse précédente (§ 3.5.4.2) montre que, pour une tôle quel-
l’intensité globale du courant relative à chaque tôle est nulle et tout conque du paquet (comprise dans l’intervalle – a < x < a, en choi-
se passe comme si chaque tôle était seule dans l’espace (§ 3.5.4) ; sissant convenablement l’origine O des coordonnées), il ne peut
la continuité de H z entre A et B est satisfaite (cf. détail sur le subsister dans la solution générale, décrite par les expressions (529)
schéma 66e ), tandis que la différence entre EyA et Ey B ne peut exis- et (530), que des termes en A 2 .
ter que s’il y a une couche isolante entre les deux tôles concernées. La valeur universelle (quelle que soit la tôle considérée) de A ′2
La figure 67 montre, à Φ p constant, l’évolution symbolique de – différent de A 2 du paragraphe 3.5.4 – peut être obtenue quand
Hz (x ), soit dans les cas (a ), (b ), (c ), de la figure 66, soit dans le on suppose que N est grand ; les effets d’extrémités (dans la direction
cas (d ). Ox ) sont alors négligeables et on peut admettre que chaque tôle
est soumise au même flux, d’où [(604) ; (480) et (530)] :
Φ
+a
κU
-------p- = -------------- =
N jωN –a
1–j
x
µ – -------------- A 2′ ch ( 1 + j ) ----- Y dx
ωµδ δ (605)
ce qui conduit à :
x
κ U sh ( 1 + j ) ----- δ
E y (x ) = – ---------------- -------------------------------------
2NY sh ( 1 + j ) ----- a
δ
(606)
x
( 1 – j ) κ U ch ( 1 + j ) ----- δ
et H z (x ) = --------------------------- -------------------------------------
2NY ωµδ sh ( 1 + j ) -----
a
δ
d
---------------- = Re – E y ( a )H *z ( a )
dS yz
κU (1 + j)κU*
a
= Re --------------- ----------------------------- coth ( 1 – j ) ----- (607)
2 NY 2 NY ωµδ δ
κ 2 | U |2
a
Figure 66 – Ensemble de plaques : pertes par courants de Foucault = ----------------------------------- Re ( 1 + j ) coth ( 1 – j ) -----
4 N 2Y 2 ωµδ δ
--------
d
d
-
x
1 κ 2 |U| 2
= ---------- -----------------------------------
2a 4N 2 Y 2 ωµδ
2a
F ( α ) -------
δ
κ 2 |U| 2 γ
= ----------------------
8N 2 Y 2
F ( α ) (609)
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Figure 68 – Fonction F ( )
d
〈 〉 x = XYZ ---------
d
x
1 Z
= ------ ----------- κ 2 |U | 2a 2γ F ( α )
2 XY
(613)
Figure 69 – Variations de la moyenne (spatiale et temporelle)
se présente sous deux formes asymptotiques : de la puissance totale dissipée par les courants de Foucault,
à tension par spire |U | imposée, dans un paquet de tôles (figure 65)
1 Z
— pour F , 〈 〉 x = ------ ----------- κ 2|U| 2a 2γ (614) dont les épaisseurs sont soit 2 a 0 , soit a 0
6 XY
— pour F :
■ La moyenne spatiale de la représentation complexe de l’induction
1 Z définie, à partir de [(604)] :
〈 〉 x = ------------ ----------- κ 2|U| 2( a 2 γ ) 1 / 2 ( ωµ ) –1 / 2
2 2 XY κU
(615) 〈 B 〉 x = ------------------- (617)
1 Z ω –1 / 2 j ω XY
= ------ ------------ κ 2|U| 2a 2γ --------
4 XY ωc et introduite dans la puissance totale (613) :
Sur la figure 69, nous avons représenté les asymptotes de : 1 Z
〈 〉 x = ------ ------------- ( ω XY ) 2 | 〈 B 〉 x | 2 a 2 γ F ( α )
2 XY
〈 〉 x XY (618)
lg 6 ------------------------------
2
- -------- (616) 1 XYZ
= ------ -------------------| 〈 B 〉 x |2 α4 F ( α )
κ |U| 2a 0 γ Z
2
8 a 2 γ µ2
en fonction de lg (ω /ω c0 ) pour des tôles, soit d’épaisseur 2 a 0 (avec correspond aux formes asymptotiques suivantes :
2 — pour F :
ω c0 = 2/a 0 µγ ), soit d’épaisseur a 0 (ω c = 4 ω c0 ), les valeurs corres-
pondantes de 〈 〉 x étant alors respectivement déterminées en 1 XYZ α4 2 XYZ ω 2
〈 〉 x = ------ ------------------- | 〈 B 〉x | 2 ------ = ------ ------------------- | 〈 B 〉x | 2 -------- (619)
8 a2 γ µ2 3 3 a 2 γ µ2 ωc
prenant soit a = a 0 , soit a = a 0 /2, dans les expressions (614) et (615).
Le facteur : — pour F :
2
6XY/ ( κ 2 |U | 2 a 0 γ Z )
1 XYZ XYZ ω 3/2
〈 〉 x = ------ ------------------- | 〈B 〉 x | 2 α 3 = ------------------- | 〈B 〉 x | 2 -------- (620)
8 a 2 γ µ2 a 2 γ µ2 ωc
de 〈 〉 x dans (616) a été choisi pour que le point de concours des
asymptotes relatives à une tôle d’épaisseur 2a 0 corresponde à un Sur la figure 70 nous avons représenté les asymptotes de :
logarithme nul. Les deux croix indiquent des valeurs exactes de (616)
2
8 〈 〉 x a 0 γ µ
obtenues à partir de (609). 2
lg ------ ----------------------------------
- (621)
27 | 〈B 〉 | 2 XYZ
x
3.5.5.4 Influence des critères de comparaison
■ La puissance dissipée par les courants de Foucault, dans un en fonction de lg(ω /ω c0) pour des tôles, soit d’épaisseur 2 a0 (avec
paquet de tôles, se présente de façon différente, suivant la grandeur 2
ω c0 = 2/a 0 µγ ), soit d’épaisseur a 0 (ω c = 4 ω c0 ), les valeurs corres-
de référence qui a été choisie. Nous allons successivement examiner
les cas où cette grandeur est : pondantes de 〈 〉 x étant alors respectivement déterminées en
— la moyenne spatiale de l’induction ; prenant soit a = a 0 , soit a = a 0 / 2, dans les expressions [(619)
— le champ magnétique à la surface des tôles ; et (620)].
— la tension par spire.
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Le facteur :
2
8a 0 γ µ 2 / ( 27| 〈B 〉 x | 2 XYZ )
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— pour ω → ∞ : — les pertes par hystérésis ne peuvent exister que si les relations
∞ entre B et H non seulement ne sont pas linéaires mais encore
1
〈 〉 x → ------------ XYZ ( a 2γ ) 1 / 2 ω 3 / 2 µ –1 / 2 ∑ B n2 n 3 / 2 (627) dépendent de l’histoire du matériau.
2 2 n =1
Comme l’expérience montre que la somme des pertes considérées
est inférieure aux pertes mesurées, on introduit quelquefois des
■ Quand le champ magnétique à la surface des tôles est de la forme :
pertes supplémentaires.
∞ En réalité, la puissance dissipée est liée de façon fondamentale
H ext (t ) = H z ( a, t ) = ∑ H n cos ( n ω t + ψ n ) (628) à l’existence des domaines de Weiss ; nous rappelons que, dans le
n=1
domaine i (de volume i ), l’aimantation est Ms (T ) k i où M s (T ) est
nous obtenons [(622)] pour la puissance dissipée et ses formes
asymptotiques : l’aimantation à saturation à la température T considérée et k i le
∞ vecteur unitaire caractérisant ce domaine i. L’enchaînement des
1 XYZ
4 a 2 γ n∑
2
〈 〉 x = ------ ------------ H n g(α n ) (629) phénomènes est le suivant.
=1
∞
■ Quand les conditions magnétiques extérieures varient, la géo-
1
— pour ω → 0, 〈 〉 x → ------ XYZ a 2 γ ( ωµ ) 2 ∑ H n2 n 2 (630) métrie des domaines se modifie. Si le champ H augmente, le volume
6 n =1
des domaines bien orientés (§ 2.2.4.3) augmente également ; au
— pour ω → ∞ : point de vue macroscopique la moyenne spatiale :
1 ∞
〈 〉 x → ------------ XYZ ( a 2 γ ) –1 / 2 ( ω µ) 1 / 2 ∑ H n2 n 1 / 2 (631)
〈M 〉
r
= M s (T ) ∑ k i i
i
∑i i
2 2 n =1
(qui est l’aimantation des cours élémentaires) croît tandis qu’au
■ Quand la tension par spire est de la forme : point de vue microscopique les parois séparant les domaines se
déplacent.
∞
u (t ) = ∑ U n cos ( n ω t + β n ) (632)
■ Au voisinage de ces parois, l’induction B est modifiée : au point
n=1
P, par exemple, pendant l’intervalle ∆t (figure 71), la variation totale
nous obtenons pour la puissance dissipée [(613)] et ses formes
asymptotiques : de B est à peu près de µ0 Ms (T ) ( k i – k j ) . La considération de la
largeur (≈ 0,1 µm) des parois et de la variation spatiale des grandeurs
∞ magnétiques au sein de ces parois montre que, pendant un certain
1 Z
∑ U nF (α
2
〈 〉 x = ------ ------------ κ 2a 2 γ n) (633)
2 XY n=1 temps, l’induction B de certains points subit des variations
temporelles ; il apparaît donc (théoriquement en tout point) un
— pour ω → 0 :
champ électrique E tant que les parois se déplacent.
∞
1 Z 1 Z
∑
2
〈 〉 x → ------ ------------ κ 2a 2γ Un = ------ ------------ κ 2a 2γ u 2( t ) (634) ■ Les courants ainsi créés donnent lieu à une dissipation de puis-
6 XY n=1
3 XY sance par effet Joule qu’une analyse tronquée et macroscopique
décompose en pertes par hystérésis, pertes par courants de Foucault
— pour ω → ∞ : et pertes supplémentaires.
∞ Pour prévoir néanmoins l’ensemble des pertes, on peut, sur des
1 Z
∑ U n n –1 / 2
2
〈 〉 x → ------------ ------------ κ 2( a 2γ ) 1 / 2 ( ωµ ) –1 / 2 (635) montages simples (où en principe tous les paramètres sont connus)
2 2 XY n=1 mesurer les puissances dissipées dans différentes conditions et
essayer de les justifier en modifiant au mieux les coefficients et les
il faut noter que, pour les basses fréquences, la puissance dissipée exposants des expressions théoriques de première génération. On
est liée au carré de la valeur efficace de u (t ) [(603)]. obtient ainsi des expressions hybrides (expérimentalo-théoriques !)
Nota : des études analogues à celles détaillées au § 3.4.7 peuvent être effectuées, que l’on utilise ensuite pour prévoir la puissance qui sera dissipée
entraînant la constitution de diagrammes analogues à ceux de la figure 60. Nous laissons dans un système complexe. Cette technique n’est évidemment
au lecteur intéressé le soin d’effectuer ce travail qui nous paraît néanmoins peu attractif
acceptable que si les conditions de fonctionnement du système sont
puisque basé sur une relation linéaire entre B et H . très proches de celles qui ont été réalisées lors de l’étude du montage
de base ; dans le cas contraire, de graves mécomptes sont à redouter.
3.5.6 Cas des tôles magnétiques
Pour évaluer la puissance dissipée dans un circuit magnétique 3.6 Lignes de transport ou de transmission
soumis à des phénomènes variables en fonction du temps, on effec-
tue souvent la somme : Une ligne de transport ou de transmission est un ensemble de
— des pertes (F) par courants de Foucault ; deux (éventuellement trois) conducteurs reliant, en suivant le même
— des pertes (H) par hystérésis. trajet, un générateur à un récepteur (ou à un ensemble de récep-
teurs).
Il faut remarquer que ce procédé est complètement illogique
puisque :
— le calcul traditionnel des pertes par courants de Foucault est
effectué en admettant qu’il existe une relation linéaire entre B et H :
( B = µ H , µ étant constant) ;
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I 1,α β (y ) = I 2, β α (y ) = I (y ) 2
d I 2
----------2- = K I
de même pour la section repérée par y + dy : dy
(636)
∂I (642)
I 1,α β (y + dy ) = I 2, β α (y + dy ) = I ( y ) + --------- dy d 2U
∂y 2
-----------2- = K U
dy
avec K 2 = ( r + j ω ) ( g + j ωγ C ) = ( rg – ω 2 γ C ) + j ( ω g + ωγ C r ) (643)
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Le coefficient du terme en j de K 2 est positif et, par conséquent : tend bien ainsi vers zéro. Cette répartition particulière des courants
(liée à r = 0) permet d’atteindre assez facilement les expressions cor-
K = ( β + jα ) (644) respondantes de l’inductance propre linéique et de la vitesse de
propagation v.
où α et β sont positifs.
À titre d’exemple de ligne de transport, considérons un câble coaxial
■ En définissant l’impédance caractéristique Z c par : constitué d’un cylindre, d’axe Oy, de rayon R1 et d’un tube de même
axe, de rayon intérieur R 2 (R 2 > R1). Si le milieu intérieur (R1 < R < R 2)
r + jω r + jω
Z c = -----------------
- = ------------------------- (645) est l’air, assimilable au vide (ε0 , µ0 ), on obtient :
K g + jω γ C
2π ε 0
la solution générale de (642) est de la forme : γ C = -------------------------
-
ln ( R 2 /R 1 )
U ( y ) = exp ( K y ) + exp ( – K y )
et, dans le cas idéal où on admet que r = 0 :
1 (646)
I ( y ) = ------ – exp ( K y ) + exp ( – K y ) µ0
Zc = ---------- ln ( R 2 /R 1 )
2π
En posant : la vitesse de propagation :
= ||exp ( j ϕ A ), = ||exp ( j ϕ B )
ln ( R 2 /R 1 ) 1/2
1 2π 1 1/2
v = ----------- = ---------------------------------- -------------------------
- = ------------- = c (652)
tan ( 2 ψ 1 ) = ωγ C /g, tan ( 2 ψ 2 ) = ω /r γ µ 0 ln ( R 2 /R 1 ) 2π ε 0 µ0 ε0
on peut expliciter cette solution et aboutir à : est alors celle [(372)] qui correspond au milieu considéré, soit ici, la
vitesse de la lumière dans le vide.
U (y, t ) = exp ( βy ) cos ( ω t + αy + ϕ A ) Pour les guides d’ondes (dont le câble coaxial étudié constitue un
+ exp ( – β y ) cos ( ω t – α y + ϕ B ) (647) cas particulier) idéaux (c’est-à-dire sans dissipation d’énergie) et
pour le type de solutions qui correspond aux relations (650) et (651)
I(y, t ) [solution TEM (transverse électrique magnétique ) dans la termi-
2 1/4 nologie des guides d’ondes], la vitesse de propagation est toujours
g2 + ω 2 γ C
= ---------------------------
r 2 + ω 2 2
- – | |exp ( β y ) cos ( ω t + α y + ϕ A + ψ 1 – ψ 2 ) (648) égale à celle qui correspond au milieu ambiant considéré
séparément.
+ | |exp ( – β y ) cos ( ω t – α y + ϕ B + ψ 1 – ψ 2 )
Quel que soit le cas considéré, les constantes et de la solution
Les termes en || correspondent à une propagation dans la direc- générale (646) sont toujours déterminées par les grandeurs impo-
tion « – y » (avec une vitesse vyA = – ω /α), leur module décroissant sées aux extrémités de la ligne.
dans cette même direction, tandis qu’au contraire, pour les termes
en || , la direction « + y » concerne la propagation (vy B = + ω /α) et ■ Pour une ligne infinie ( y 0 ) , la constante doit être nulle et,
le sens de la décroissance des modules. si U (y = 0, t ) = U0 cos ω t est imposé, on obtient [(647) et (648)] :
■ Dans le cas idéal où il n’existerait aucune dissipation d’énergie U (y, t ) = U0 exp (– β y ) cos (ω t – α y ) (653)
(ce qui correspondrait à r = 0 et g = 0), le paramètre K serait pure-
1/4
ment imaginaire : g 2 + ω 2 γ C2
I ( y, t ) =
U 0 ---------------------------
r 2 + ω 2 2
- exp ( – β y ) cos ( ω t – α y + ψ 1 – ψ 2 ) (654)
K 2 = – ω 2γ C
, ■ Pour une ligne finie ( 0 < y < ) fermée sur une impédance Z ,
d où β = 0 (649)
et α = ω γ C d’où :
U ( ) = Z I ( ) (655)
ce qui conduirait à : il est préférable de considérer la solution générale (646) sous la
forme :
U ( y, t ) = ||cos ω t+y γ C + ϕ A
U (y ) = ′ ch ( Ky ) + ′ sh ( Ky )
(650)
+||cos ω t – y γ C + ϕ B 1 (656)
I (y ) = – ------ ′ sh ( Ky ) + ′ ch ( Ky )
Zc
γ C 1/2
I ( y, t ) = ------ – | | cos ω t + y γ C + ϕ A pour obtenir, après avoir posé Z = Z c th ϕ :
(651)
+ | | cos ω t – y γ C + ϕ B
sh [ K ( – y ) + ϕ ]
U (y ) = U ( 0 ) ---------------------------------------------
sh ( K + ϕ )
avec une vitesse de propagation v = v yB = – v y A = 1/ γ C (657)
U ( 0 ) ch [ K ( – y ) + ϕ ]
Pour le cas idéal considéré la condition r = 0 montre que la conduc- I (y ) = ------------- ---------------------------------------------
tivité γ des conducteurs doit tendre vers l’infini. L’épaisseur de peau Zc sh ( K + ϕ )
δ tend alors vers zéro (δ 2 = 2/ω µ γ ) et les courants sont donc uni-
l’impédance vue à l’entrée de la ligne est ainsi :
2
quement superficiels ; pour un fil de section circulaire πr 0 [(552)],
U(0)
la résistance linéique : Z ( 0 ) = ------------- = Z c th ( K + ϕ ) (658)
I (0)
1 1 ωµ
r = ----------------------- = --------------------- ---------
γ 2πr 0 δ 2 2 πr 0 γ
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3.6.2.3 Comparaison entre les solutions « genre circuit » 3.6.3 Validité et critique de l’utilisation stricte
et « genre ligne » de l’approximation des états quasi stationnaires
L’électrotechnicien classique, qui admet que bien évidemment, à
l’instant t et en tout point d’un circuit électrique sans ramification, 3.6.3.1 Présentation du problème
l’intensité I (t ) du courant est toujours la même (§ 3.6.1), déduirait
pour le cas qui vient d’être examiné que : Au paragraphe 2.3.2 nous avons indiqué que dans les conduc-
teurs, même mauvais, l’approximation des états quasi stationnaires
Z ( 0 ) = Z + Z ligne (659) était valable. Dans ces conditions, en cas de phénomènes variant
sinusoïdalement en fonction du temps, l’étude (§ 3.4.4) d’une plaque
la deuxième impédance du second membre étant uniquement due définie par – a < x < a, où la direction imposée au courant est Oy,
à la présence de la ligne. Le calcul [(658)] : conduit à [(533)] :
( 1 + j )J s max
Z c2– Z 2
Z ligne = Z c th ( K + ϕ ) – Z = ----------------------------------------------
- (660)
2 δ sh ( 1 + j ) -----
a
x
δ
J y ( x, t ) = Re ---------------------------------------------- ch ( 1 + j ) ----- exp j ( ω t ) (664)
Z + Z c coth ( K )
δ
montre qu’il n’en est rien puisque cette impédance dépend de Z . ce qui montre, d’une part, une répartition transversale du champ (sta-
Un tel résultat était à attendre puisque les relations (647) et (648) tionnaire, sans phénomène de propagation) en f (x /δ ) et, d’autre part,
mettent en évidence des phénomènes de propagation [I (y, t ) ≠ I (t )]. dans le sens longitudinal Oy , une transmission sans affaiblisse-
En considérant le cas de la ligne infinie ( y 0 ) dont le compor- ment [aucun facteur du type exp (– β y ) n’est présent] et instantanée:
tement est décrit par les expressions (653) et (654), nous voyons que le facteur exp j (ω t – α y ) conduirait à une vitesse de propagation
les phénomènes de propagation peuvent, en étant réaliste, être négli- égale à ω/α et la présence de seulement exp (j ω t ), avec α = 0,
gés si deux conditions sont satisfaites à la fois : correspond donc à une vitesse infinie.
y Cette absence d’affaiblissement et cette vitesse infinie sont inti-
a) βy = ------- 1 (661)
e mement liées à l’utilisation stricte de l’approximation des états quasi
stationnaires où la considération de l’équation de Maxwell tronquée
où e = 1/β est la longueur qui correspond à un affaiblissement
(219) ( rot H = J + rien ) conduit [cf. cas général (32)] à la relation
de 1/e (e étant la base des logarithmes népériens) de l’amplitude
U0 exp (– β y ) de la différence de potentiel et de l’amplitude : div J = 0 . En effet, l’application de cette relation à une expression
2 1/4 générale du type (avec k = α – j β ) :
g 2 + ω 2γ C
U 0 ---------------------------
r 2 + ω 2 2
- exp ( – β y )
J ( x , y , z , t ) = Re J 0 ( x , y , z ) exp j ( ω t – k ⋅ r ) (665)
de l’intensité du courant :
entraîne :
2πv
b) αy 2π soit y ---------- = Tv (662)
ω
en faisant intervenir la vitesse v = ω / α, T étant la période des phéno-
divJ 0 exp j ( ω t – k ⋅ r ) – j ( J 0 ⋅ k ) exp j ( ω t – k ⋅ r ) = 0 (666)
mènes sinusoïdaux considérés. et, par conséquent :
Sans faire une étude complète de α et β [(643) et (644)],
divJ 0 = 0 (667)
l’expression :
et J0 ⋅ k = 0 (668)
2β 2 = rg – ω 2 γ C + ( r 2 + ω 2 2 ) ( g 2 + ω 2 γ C2 ) (663)
montre que β augmente avec r et que, par conséquent, la condition La relation (668) montre alors que k ne peut avoir aucune compo-
(661) correspond à des distances limites y lim de plus en plus faibles
quand on considère des lignes de plus en plus résistantes. sante (réelle ou imaginaire) dans la direction de J ; dans notre
Par ailleurs, dans le cas d’une ligne idéale (c’est-à-dire sans exemple (664), k y = α y – j β y = 0 correspond bien à une propaga-
dissipation de puissance), la condition (661) est toujours satisfaite tion sans affaiblissement et à une vitesse infinie.
puisque β = 0 (649) montre que e est infini. Nous avons également
vu [(652)] que v = c et la condition (662) fournit alors y λ où λ cor- Dans le cas où J est unidirectionnel, la relation (667) indique que
respond à la longueur d’onde relative à l’air. Il convient de remarquer
que cette condition y λ , souvent annoncée intuitivement, n’est J 0 ne peut varier qu’en fonction des variables transversales soit x
valable qu’en absence de phénomènes de dissipation de puissance
et que les conditions générales (661) et (662) sont plus restrictives. et z si, par exemple, J se réduit à Jy . Dans ce dernier cas, la forme
Notre exposé sur les lignes ne doit pas faire croire que des consi- générale de Jy ne peut être que la suivante [(664)] :
dérations « genre circuit » à l’échelle locale, permettent d’obtenir
l’ensemble des phénomènes qui peuvent être prévus à partir des
J y ( x, z, t ) = Re J 0y ( x, z ) exp j ( ω t – k x x – k z z )
équations générales de Maxwell. Dans le cas, par exemple, des
(669)
guides d’ondes, ces équations mettent en évidence la possibilité de
= Re ( x, z ) exp ( j ω t )
trois types de phénomènes de propagation tandis que l’analyse que
nous avons effectuée n’en prévoit qu’un seul (la solution TEM
citée § 3.6.2.2). Dans le problème des lignes, que nous venons de traiter au
paragraphe 3.6.2.2, il apparaît une vitesse de propagation dans le
sens longitudinal y : l’expression (654) de l’intensité du courant
comporte en effet un cosinus où intervient le groupement (ω t – α y ) ;
le champ électrique dans les conducteurs [Jy (x, t ) = γ · Ey (x, t )]
devrait donc présenter un facteur analogue, ce qui semble
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e
z
v
z
I ( z, t ) = I 0 exp – ------- cos ω t – ------ (670)
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À titre d’exemple, l’évaluation du travail d’une force constante 4.1.5 Définition d’un tenseur et vocabulaire
F dont le point d’application se déplace de OM :
Après avoir défini de nouveaux vecteurs de base (type B) à partir
des anciens (type A) au moyen d’une pondération élémentaire (672),
= F ⋅ OM = ∑ Fi xi (675) une grandeur peut être considérée comme un tenseur si ses nou-
i velles composantes sont des pondérations linéaires des anciennes
composantes, chacune de ces nouvelles composantes étant régie
montre que F est covariant puisque ∑ Fi xi est invariant comme par le même type de pondération ; c’est le type de ces pondérations
(qui doivent ne faire intervenir que des facteurs αji et le déterminant
∑ ui xi quand on modifie les vecteurs de base de l’espace [type correspondant |α|) qui définit alors l’ordre, la variance et le caractère
A → type B] : densité, capacité ou « tenseur » de la grandeur étudiée ; par exemple,
pour une densité scalaire (comme la densité volumique de charge) :
∑ FiA xiA = ∑ FjB xjB comme ∑ u iA xiA = ∑ u jB xjB ρ B = | α | ρA (676)
et pour un « tenseur » du 2e ordre deux fois covariant (comme
Le lecteur qui consultera un exposé complet sur les tenseurs l’induction magnétique) :
observera une distinction entre les indices de contravariance
(placés en haut) et ceux de covariance (en bas) ; c’est pour ( t jp ) B = ∑ αji αpq ( tiq )A (677)
simplifier que nous ne respectons pas ces normes et notons, par iq
i
exemple, α j par αji . Toutes les bonnes grandeurs physiques sont des tenseurs (§ 4.1.6)
et le plus important est la détermination de leur nature tensorielle.
Remarquons que la valeur numérique zéro permet de constituer des
tenseurs de n’importe quelle nature : une densité scalaire parce que
4.1.3 Tenseurs et grandeurs tensorielles 0 = | α | 0 [(676)], un tenseur deux fois covariant parce que
La vitesse v du point M est donc contravariante, les composantes Une très grande partie de la physique peut être traitée en utilisant
vi = dxi /dt variant comme les xi , puisque nous n’utilisons que trois
des quantités scalaires, des tenseurs du 1 er ordre ( T ) et des
vecteurs de base [§ 4.1.1 et (671)]. &
&
tenseurs du 2e ordre ( T ) .
Une densité de courant, du type J = ∑ ρk < v k > (où l’indice
■ À l’intérieur des scalaires (qu’un désir forcené de classement
k
k repère les différentes espèces de particules) a également un carac- permet de considérer comme des tenseurs d’ordre zéro à une
composante), on peut distinguer les densités scalaires (comme une
tère contravariant (dû aux v k ), mais la présence des densités volu- densité volumique de charge ρ ou une densité volumique de puis-
sance d/d ), les capacités scalaires (exemple un volume) et les
miques ρk montre que J varie également comme l’inverse du « scalaires » au sens strict (exemple une charge électrique Q, une
volume de base défini à partir des vecteurs de base (on peut montrer puissance P, une énergie , un potentiel électrique V ).
que le volume de base est lié à l’inverse |α| –1 du déterminant | α |
■ Les tenseurs du 1er ordre sont des vecteurs et c’est toujours
formé par les αji ). Les grandeurs v et J sont donc contravariantes,
mais de type différent. cette appellation qui est utilisée ; à titre d’exemple, F est un
Pour pouvoir effectuer les distinctions nécessaires, le vocabu- « vecteur » covariant de même que E (puisque F = Q E , Q étant
laire suivant est utilisé : les grandeurs tensorielles variant soit
comme l’inverse du volume de base, soit comme ce volume de base un « scalaire » strict), J est une densité vectorielle contravariante.
ou bien insensibles à cette action sont respectivement désignées par
■ Dans une très grande partie de la physique, tenseur signifie donc
densité tensorielle (exemple J ), capacité tensorielle (exemple un pratiquement tenseur du 2e ordre. Pour l’espace à trois dimen-
sions et si les coordonnées x, y, z sont utilisées, les composantes tij
volume) et « tenseur » au sens strict du terme (une vitesse v par d’un tel tenseur peuvent se grouper dans le tableau :
exemple). Dans la suite de l’exposé, nous distinguerons les tenseurs
au sens large du terme (qui regroupent les trois catégories précé- t xx t xy t xz
dentes) des « tenseurs » au sens strict du terme. &
&
t = t yx t yy t yz (678)
t zx t zy t zz
4.1.4 Ordre d’un tenseur
(qu’il ne faut évidemment confondre ni avec une matrice ni avec un
Une définition très extérieure (elle ne concerne que le cadre obli- déterminant !).
gatoire) de l’ordre d’un tenseur consiste à indiquer le nombre de Deux cas particuliers importants sont à distinguer :
composantes qu’il comprend : 1) Les tenseurs symétriques sont définis par les relations
— dans l’espace à trois dimensions, un tenseur du 1er ordre a trois tij = + tji ; le tableau des composantes (678) prend alors la forme :
composantes du type ti , un tenseur du 2e ordre, 9 composante du
type tij ; t xx t xy t zx
— pour l’espace à quatre dimensions, les tenseurs du 1er ordre &
& t xy t yy t yz
t = (679)
et du 2e ordre ont respectivement 41 = 4 et 42 = 16 composantes.
t zx t yz t zz
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Un bon exemple de tenseur symétrique du 2e ordre est fourni ■ Pour définir [(677)] les nouvelles composantes (t jp ) B et les
par le tenseur de Maxwell [(152) et (283)]. anciennes (tiq )A , on ne considère à chaque fois qu’un seul repère (A
2) Les tenseurs antisymétriques sont définis par tij = – tji , ce qui ou B). En revanche, les αji sont liés aux deux systèmes : il n’y a ni
entraîne tii = 0 ; le tableau (678) devient alors (la deuxième forme d’anciens α ji , ni de nouveaux α ji . Les α ji ne sont donc pas les
sera explicitée ci-après à propos du champ magnétique) : composantes d’un tenseur.
0 t xy – t zx 0 ( td )z ( tg )y
& En conclusion, il faut prendre garde à ne pas confondre :
&
t = – t xy 0 t yz = ( tg )z 0 ( t )
g x (680) — la matrice (α ) des αji qui définit les ujB à partir des
t zx – t yz 0 ( td )y ( tg )x 0
uiA (672) ;
&
& — le déterminant |α |, formé par les mêmes αji , dont l’inverse
Le champ magnétique H est un tenseur antisymétrique du
fournit le rapport des volumes de base des deux systèmes ;
2e ordre (plus exactement, une densité tensorielle antisymétrique
— un tenseur du 2e ordre, par exemple le tenseur de
du 2e ordre deux fois contravariante) dont les composantes sont &
&
notées Hjk au moyen de 2 indices. Si on utilise des axes à droite, Maxwell T relatif à l’électrostatique [(152)] :
1
les composantes du vecteur H d correspondant sont définies par T jp = ε 0 E j E p – ------ δ jp E 2 (684)
(Hd)i = Hjk où ijk est une permutation paire de x y z, tandis que, 2
dans le cas d’axes à gauche, pour H g , on considère ces trois entités se présentant extérieurement de la même façon,
au moyen d’un tableau carré 3 × 3 pour un espace à trois
(Hg)i = Hkj = – Hjk où ikj est une permutation paire de x z y [cf. le
dimensions.
dernier membre de (680)].
Un autre exemple de « tenseur » antisymétrique du 2e ordre est
fourni par le rotationnel du champ électrique qui comprend six
composantes : 4.2 Nature tensorielle des grandeurs
∂ ∂ et lois physiques
t ij = ----------- E j – ----------- E i (681)
∂x i ∂x j
non nulles a priori ; les composantes en axes à droite du vecteur Pour les tenseurs et les grandeurs tensorielles, le lecteur pourra
[ rot ( E ) ] d sont toujours déterminées par : utilement se reporter aux articles du traité Sciences fondamentales :
— Calcul tensoriel [A 125] ;
[ rot ( E ) ]d i = t jk (682) — Les tenseurs et leurs applications [A 1 210] ;
— Problèmes en élasticité semi-classique. Modélisation et réso-
ijk étant une permutation paire de xyz. lution [A 1 212].
La nature dimensionnelle et la nature tensorielle d’une grandeur Pour qu’une relation d’égalité entre deux grandeurs soit une
sont ses paramètres essentiels puisqu’ils sont les seuls qui per- relation physique intrinsèque, c’est-à-dire indépendante de toute
mettent de savoir dans quel type de relations (§ 4.2.1) cette grandeur convention, il faut que non seulement ces grandeurs soient de même
peut être impliquée. Néanmoins, certaines personnes posent la dimension (ce qui est bien connu), mais aussi qu’elles aient le même
question « qu’est-ce qu’un tenseur ? » bien qu’elles ne pensent pas nature tensorielle ; sans cela, un changement des vecteurs de base
à la question quasi analogue « qu’est-ce qu’une dimension ? ». Pour modifierait de façon différente les composantes des deux grandeurs,
leur répondre et donner des précisions supplémentaires, il suffit de la relation de soi-disant égalité cesserait d’être valable en montrant
répéter qu’une grandeur T est un tenseur si, lors d’un changement ainsi son caractère fortuit.
quelconque des vecteurs de base de l’espace [(672)] toutes les nou- Les relations entre tenseurs n’utilisent que deux procédés :
velles composantes de T s’obtiennent, en chaque point, à partir d’une
— la multiplication tensorielle (ordinaire, scalaire...), la nature
pondération linéaire (d’un type unique pour la grandeur considérée)
tensorielle du produit étant déterminée par des règles simples : le
des anciennes composantes en ne faisant intervenir que les αji et
leur déterminant |α| ; les relations (676) et (677) fournissent deux produit Q E de la charge Q (« scalaire » strict) par le champ E
exemples à ce sujet.
Pour qu’une grandeur puisse constituer un tenseur, il faut donc (« vecteur » covariant) fournit la force F (« vecteur » covariant) ; le
qu’elle ne fasse intervenir que les coordonnées d’un seul point expri- produit scalaire F ⋅ OM (de « vecteurs » de composantes respec-
mées au moyen d’un seul système à la fois (ce système pouvant tivement covariantes et contravariantes) exprime un travail
être quelconque). Reprenons ces deux critères en donnant des (« scalaire » strict) ; une multiplication tensorielle plus évoluée sera
contre-exemples. fournie par la relation (686) ;
■ Les αji peuvent dépendre du point considéré (passage d’axes — l’application d’un opérateur différentiel aux composantes d’un
rectilignes à des coordonnées sphériques par exemple) ; si une gran- tenseur T1 fournit un nouveau tenseur T 2 si la configuration de l’opé-
deur dépend de deux points, on ne peut donc définir les αji à utiliser rateur et la nature N1 du tenseur T1 sont bien choisies.
et une relation du type (677), par exemple, ne peut être envisagée. Comme plusieurs grandeurs physiques sont notoirement des
Les dérivées des composantes d’un tenseur (qui font intervenir for- tenseurs (exemple la force), on en déduit que toutes les bonnes gran-
mellement deux points) ne peuvent donc a priori former un tenseur ; deurs physiques sont obligatoirement des tenseurs : sans cela les
la seule exception est le gradient d’un scalaire puisque : relations dans lesquelles elles sont impliquées ne pourraient être que
fortuites.
grad (V ) ⋅ dM = V ( M + dM ) – V ( M ) (683)
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À titre d’exemple, nous allons montrer que l’expression de la Avant de rassurer les personnes qui ont déjà utilisé (et utiliseront
densité volumique de puissance fournie sous forme électro-
magnétique [(78)] : encore) D = ε 0 E dans le cas du vide, considérons d’abord, à titre
d’exemple, la relation bien connue [l’âge du capitaine = la longueur
&
& du navire (exemple 50 ans et 50 mètres)] et osons prétendre que
d em ∂D & & ∂B
cette relation est bonne parce qu’elle subsiste quand on modifie
- = E ⋅ --------- + H ⋅ ------- + E ⋅ J
p em = -------------- (685)
d ∂t ∂t l’unité de masse. Nous voyons ainsi que pour condamner cette pro-
position fallacieuse, il faut mettre la relation incriminée à l’épreuve
permet d’obtenir plusieurs résultats intéressants après avoir d’une modification de toutes les unités de base (longueur, masse,
d em temps) ; sans cette précaution, une relation dimensionnellement
remarqué que --------------- est une densité scalaire :
d fausse pourrait paraître correcte. Pour les natures tensorielles, il en
est de même ; il faut modifier les vecteurs de base de la façon la
— le terme E ⋅ J où E est un « vecteur » covariant et J une den- plus générale possible pour éprouver une relation.
sité vectorielle contravariante donne bien une densité scalaire [cf. À titre d’exemple, pour un système d’axes rectilignes
( F ⋅ OM ) qui fournit un scalaire strict] ; Ox ,Oy ,Oz , l′axe Oz étant perpendiculaire au plan Oxy dans
— il faut donc [cf. terme ( E ⋅ ∂D / ∂t ) ] et ∂ D /∂t et D (§ 4.1.2) lequel l’axe Ox est amené sur l’axe Oy par une rotation d’un angle
soient des densités vectorielles contravariantes ;
&
& &
& θ autour de Oz dans le sens positif, on peut démontrer que les
— on peut montrer, connaissant la nature de H , que B est un &
e
« tenseur » du 2 ordre antisymétrique deux fois covariant. composantes εij de &
ε 0 (avec i et j = x, y, z ) forment le tableau :
ε0 ε 0 cos θ
En résumé, nous avons démontré ou indiqué que : -------------- – ---------------------- 0
sin θ sin θ
• ρ est une densité scalaire ; &
ε&
0 (θ) = ε 0 cos θ ε0 (687)
• E est un « vecteur » covariant ; – ---------------------- ---------------
- 0
sin θ sin θ
• J et D sont des densités vectorielles contravariantes ; 0 0 ε 0 sin θ
&
&
• H est une densité tensorielle deux fois contravariante Les relations (686) deviennent alors :
antisymétrique ;
&
& ε0 ε 0 cos θ
• B est un « tenseur » deux fois covariant antisymétrique. D x = --------------- E x – ---------------------- E y
sin θ sin θ
ε 0 cos θ ε0
D y = – ---------------------- E x + -------------- E y (688)
4.2.2 Relation entre D et E sin θ sin θ
D z = ε 0 sin θ E z
Nous venons de voir que E et D ont des natures tensorielles
différentes. Il en résulte que même dans le vide, et pour un choix et condamnent ainsi, dans le cas où θ est quelconque, toute relation
E puisque leurs composantes respectives se modifient de façon En revanche, dans le cas d’axes orthogonaux (θ = π /2), le tableau
&
différente quand on modifie les vecteurs de base. Même si, avec (687) de &
ε devient :
0
certaines conventions (différentes de celles du système MKSA), on
peut arriver à mesurer les composantes de D et E avec la même ε0 0 0
& π
unité, on ne peut pas confondre sur le plan des principes E et D . 0 θ = -----
ε&
2
- = 0 ε0 0 (689)
Plus précisément, si on cherche la nature de la grandeur ε qui relie 0 0 ε0
D et E , on peut faire les remarques suivantes :
les seules composantes non nulles (toutes égales entre elles) étant
— si ε était un scalaire, ε E serait covariant ; celles de la diagonale principale. Les relations (686) donnent alors
— si ε correspondait à un vecteur contravariant, il ne permettrait Di = ε 0 Ei , ce qui se traduit par D = ε 0 E . On peut montrer que cette
de former avec E qu’une grandeur scalaire [du type = F ⋅ OM ] ; relation D = ε 0 E subsiste tant que les axes restent orthogonaux
— on conçoit donc (ce n’est pas une démonstration !) que si ε est (l’utilisation de coordonnées cylindriques ou sphériques est
une densité tensorielle deux fois contravariante (de composante εij ) possible), de la même façon que « l’âge du capitaine = la longueur
on puisse obtenir les composantes de la densité vectorielle contra- du navire » peut subsister tant que les unités de temps et de longueur
restent respectivement les mêmes.
variante D au moyen de relations du type :
En conclusion, les grandeurs D et E , fondamentalement
Di = ∑ εij Ej (686)
différentes puisqu’elles n’ont pas la même nature tensorielle, ne
j
peuvent, même dans le vide, être proportionnelles ; le choix d’axes
mettant en jeu les composantes du « vecteur » covariant E . orthogonaux cache cependant cette différence et permet d’utiliser,
dans le vide, la relation D = ε 0 E .
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&
& &
&
4.2.3 Relation entre B et H ■ On peut également montrer que la combinaison :
∂a
&
&
Nous avons déjà indiqué que B (« tenseur » deux fois covariant
∑ ----------i- = div a
∂x i
(692)
i
&
&
antisymétrique) et H (densité tensorielle deux fois contravariante relative aux composantes d’une densité vectorielle contravariante
antisymétrique) sont de nature différente. Avec un choix de vecteurs
& (de même nature N1 que D ) est une densité scalaire (de même
&
de base quelconque, et même dans le vide, B ne peut donc être nature N2 que ρ ) ; le physicien prérelativiste peut donc hésiter entre :
&
&
proportionnel à H . Si on se restreint à l’utilisation d’axes ortho- ? ? ∂ρ
gonaux, la différence de nature est cachée et on peut alors écrire div D = κ 1 ρ div D = κ 2 -------- etc. (693)
∂t
&
& &
&
pour le vide B = µ 0 H . ■ Les composantes de l’opérateur désigné par « Divergence avec
un grand D » définies par :
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relation entre div D et div E que dans le cas où θ = π/2]. exprime la relation de continuité.
Nous venons ainsi de voir comment la combinaison des doctrines
relativistes et des relations autorisées entre grandeurs de nature
4.2.5 Conséquences relativistes tensorielle différente permet de quasi démontrer les équations de
Maxwell ou plutôt de montrer qu’elles sont les premières à
essayer [1]. Signalons que, dans notre exposé, nous avons toujours
Nous venons de voir les liens entre les relations (691), (693), (697)
introduit les constantes qui permettent de trouver les équations de
et certaines équations de Maxwell, sans pouvoir néanmoins déter-
Maxwell sous leur forme légale. Nous avons ainsi respecté deux
miner l’influence du temps. Les doctrines relativistes exigent l’uti-
idées :
lisation de 4 coordonnées groupées (x, y, z, jct ) ; [pour des raisons
d’homogénéité, il est nécessaire de multiplier le temps t par une — la simplicité ;
vitesse universelle (donc c ) ; la justification du facteur j sort du cadre — le désir de ne pas montrer, en posant par exemple :
de notre exposé]. &
& Ei
Ces doctrines montrent alors que, pour obtenir les lois universelles Div = α , jct,i = jc γ ′Di , jct,i = j γ ″ -----
c
régissant l’électromagnétisme ; il suffit de considérer une densité
tensorielle antisymétrique deux fois contravariante : au lieu de (700), (698) et (699), que l’on peut inventer un très grand
nombre de systèmes, il y en a déjà trop dans la littérature !
0 H xy H xz – j cD x
&
& H yx 0 H yz – j cD y
= (698)
H zx H zy 0 – j cD z 5. Annexe B : opérateurs
j cD x j cD y j cD z 0
différentiels
un « tenseur » antisymétrique deux foix covariant :
Les différentes sections de ce paragraphe sont consacrées à :
Ex
0 B xy B xz – j ------ — la définition des opérateurs différentiels ;
c — l’application des opérateurs différentiels à des produits ou à
Ey des fonctions ;
&
& B yx 0 B yz – j ------ — les combinaisons d’opérateurs différentiels ;
= c
(699) — l’intégration d’opérateurs différentiels.
Ez
B zx B zy 0 – j ----- Pour simplifier, nous avons surtout cherché à donner des résultats
c
(en mettant en évidence les points délicats) plutôt qu’à en apporter
Ex Ey Ez les démonstrations ; de même, nous n’avons considéré que le cas
j ------ j ------ j ----- 0
c c c où l’espace est rapporté à un trièdre trirectangle d’axes à droite
les sources étant réunies dans les composantes (Jx , Jy , Jz , jc ρ ) de Ox , Oy , Oz de vecteurs unitaires i , j , k .
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(où il faut remarquer la dérivation par rapport à x M), ce qui montre — soit en axes à gauche :
que :
∂ ( Hg ) ∂ ( Hg )
∂V a x = -----------------y- – -----------------z
( grad MV ) ⋅ dM = ∑ -----------
∂x M
- ⋅ ( dM ) x
∂z ∂y
(711)
x,y,z (702)
on aboutit au même résultat puisque :
= V ( M + dM ) – V ( M )
( H g ) i = – ( H d )i (712)
À titre d’exemple, en introduisant la distance :
■ Laplacien
MP = ( xM – xP ) 2 + ( yM – yP ) 2 + ( zM – zP ) 2 (703) Le laplacien d’un scalaire V est le scalaire défini par :
∂2 V ∂2 V ∂2 V
on obtient : ∆V = ---------2- + ---------2- + ---------2- (713)
∂x ∂y ∂z
1 2 ( xM – xP ) ∂ ( xM – xP )
grad M MP
x
= ------ ---------------------------- ----------------------------
2 ∂x M Le laplacien d’un vecteur a est le vecteur défini par :
MP
(704)
xM – xP ( PM )
∆a = ∑ i ∆ ( a )i (714)
- = ------------------x-
= ------------------- i , j ,k
MP MP
1 2 ( xM – xP ) ∂ ( xM – xP )
grad P MP = -----
x 2
- ---------------------------- ----------------------------
∂ xP 5.2 Application des opérateurs différentiels
MP à des produits ou à des fonctions
(705)
xM – xP ( MP )
= – -------------------- = ------------------x-
MP df ( MP )
MP ■ grad M f ( MP ) = --------------------------- grad M MP (715)
d MP
La généralisation de ce calcul montre que lorsque la quantité
scalaire f (dont on considère le gradient) ne dépend que de la distance 1 1 PM MP
■ grad M -------------- = – ----------------2- ⋅ -------------- = ----------------3-
MP : MP
MP MP MP
(716)
grad M f ( MP ) = – grad P f ( MP )
(706) ■ grad ( a ⋅ b ) = a ∧ rot b + b ∧ rot a
∂a ∂b (717)
Quand aucune ambiguïté n’existe sur le point où est évalué le + ∑ b i --------- + ∑ a i ---------
∂x i x,y,z ∂x i
gradient, on peut se contenter d’une notation abrégée (exemple : x,y,z
∂a ∂a y ∂a y ∂a y
« grad V ») en restant toutefois attentif à toute utilisation ultérieure
de cet opérateur.
avec x,y,z ∂x i y
∑ bi --------
- = b x ------------ + b y --------- + b z ---------
∂x x ∂y ∂z (718)
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■ div a d = S ( )
a ⋅ ns dS (728)
(Γ)
f c 0 ⋅ d = S(Γ)
rot
( fc 0 ) ⋅ n Γ dS
(733)
= ( grad f ∧ c 0 ) ⋅ n Γ dS = ( n Γ ∧ gradf ) ⋅ c dS
S(Γ) S(Γ) 0
où n s est la normale unitaire sortante du volume .
d’où (734)
f d = (n Γ ∧ gradf ) dS
(Γ) S(Γ)
■ ( rot a ) ⋅ n Γ dS = a ⋅ d
S(Γ) (Γ)
(729)
et ( rot
b ) ⋅ n Γ dS = b
⋅ d
■ À partir de (731) avec a = a 0 = Cte et b = f c :
S(Γ) (Γ)
– a 0 ⋅ grad f ∧
c + f rot c d
où n Γ dS = dS est un élément de surface dont le caractère axial est
(735)
déterminé par le sens de parcours choisi ( Γ ) sur le contour Γ. = S()
( a 0 ∧ f c ) ⋅ ns dS = S()
( f c ∧ n s) ⋅ a 0 dS
(736)
=
a div b d +
b ⋅ grad a d
(730)
=
f rot c d + S()
f
c ∧ ns dS
= S˙( )
ab ⋅ n s dS
■ À partir de (731) avec a = a 0 = Cte :
■
div ( a ∧ b )d
–
a 0 ⋅ rot b d = S()
( a 0 ∧ b ) ⋅ ns dS
=
b ⋅ rot a d –
a ⋅ rot b d
(731)
= S()
( b ∧ n s ) ⋅ a 0 dS
(737)
= S()
( a ∧ b ) ⋅ n sdS
d’où –
rot b d = S ()
b ∧ n s dS (738)
Références bibliographiques
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[2] DURAND (E.). – Électrostatique. Tome I l’Ingénieur (1998). traité Génie électrique, Techniques de l’Ingé-
(1964) ; Tomes II et III, Masson (1966). [6] BAVAY (J.-C.) et VERDUN (J.). – Alliages nieur (1990).
[3] DURAND (E.). – Magnétostatique. Masson, fer-silicium. D 2 110, traité Génie électrique, [9] JUFFER (M.). – Transducteurs électro-
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[7] COUDERCHON (G.). – Alliages fer-nickel et figure 1.2. Traité d’électricité de l’école Poly-
[4] PAUTHENET (R.). – Théorie du magnétisme.
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p. 21 (1988).
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