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FLAUBERT: PORTRAITS D'UN IRONISTE

Author(s): Sherry A. Dranch


Source: Nineteenth-Century French Studies, Vol. 11, No. 1/2 (Fall—Winter 1982—83), pp.
106-116
Published by: University of Nebraska Press
Stable URL: https://www.jstor.org/stable/23536370
Accessed: 17-09-2018 21:55 UTC

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FLAUBERT: PORTRAITS D'UN IRONISTE

Sherry A. Dranch

Les tous premiers écrits de Flaubert indiquent la croissance d'un sens


de l'ironie accompagné d'un sens de l'humour incontestable. Flaubert se
faisait dès l'âge de dix ans une joie de commenter les bêtises de l'homme. A
l'âge de seize ans le sarcasme s'annonce: il déclare dans une lettre à son ami
Ernest Chevalier qu'il n'arrive pas à trouver le cœur de l'homme, puisque
ce cœur se cache "entre deux vastes pensées qui remplissent souvent la vie
d'un homme: faire sa fortune et vivre pour soi, c'est-à-dire rétrécir son
cœur entre sa boutique et sa digestion."1
C'est largement un portrait de l'ironiste, constitué par un lecteur averti
des perspectives culturelles propices, qui lui permet de reconnaître l'ir
onie flaubertienne.2 L'ironie de Flaubert ne peut pas se reconnaître uni
quement par les moyens de la rhétorique, ni uniquement par ceux de la
sémantique ni par l'étude sémiotique. Mais à partir des éléments du
champ sémiotique, des techniques narratives et syntaxiques, le lecteur,
rétroactivement, puise le matériel nécessaire à la constitution du portrait
de l'ironiste.
Certes, il y a des fragments moins compliqués que d'autres. Mais le
lecteur doit se servir de toutes ses connaissances, par exemple, pour
reconnaître un sens non-littéral dans le discours narratif contenant la
phrase: "Et l'enseigne, qui tient toute la largeur de la boutique, porte en
lettres d'or: Hoinais, pharmacien ."3 Du champ sémiotique s'impose le fait

1 Gustave Flaubert, Correspondance, éd. de la Pléiade (Paris: Gallimard,


1973), I, 25. Toute correspondance citée sera tirée de cette édition.
2 Cette façon de résoudre les problèmes de la référence et de l'intentionnalité
pour le lecteur qui fait l'analyse de l'ironie, a été suggérée pour la première fois en
1974 par Wayne Booth, dans A Rhetoric of Irony (U. of Chicago Press). Voir
surtout le chapitre intitulé "Intentions in Parody," pp. 123, passim.
3 Gustave Flaubert, Madame Bovary, dans Oeuvres, éd. de la Pléiade (Paris:
Gallimard, 1951), I, 357.

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Flaubert 107

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"Nul doute, ce sont ... ses camarades de collège ..."


famille, Paris: Gallimard, 1971, II, 1144.) Le commentaire
la possibilité que ce "Gustave" ait fait appel ici à ses obs
monde adulte, car selon le psychanalyste "ses" connaiss
ment se bornaient à la perspective familiale. Or, il existe un
véritable iritertexte juvenil, où le jeune auteur critique
telle qu'il la voit (voir le procès Braquehais, texte cité ci
Un autre problème dans la création d'un portrait de
l'inclusion de trop de textes associés au texte donné, et à
portrait le plus clair est censé se former. Si nous juxta
juvénil, et la phrase sur la boutique du pharmacien, les
1837 et de 1856) se rapprocheraient si vertigineusement
l'un de l'autre, que le lecteur serait ébloui par une visio
passage yonvilien, augmentée par toute la constellation j
mentaires sur les boutiques et les épiciers. Epiciers et bo
âge, même, surviendraient pour confondre sa perception
question, narrateur de Madame Bovary. Ceci ne l'avancer
recommande donc pas, à chaque étape constitutive de l'é
portrait, l'inclusion de toutes les autres. Au lieu de con
leaux-dans-le-tableau, ou des patterns-dans-le-pattern à
prit saisisse une nouvelle (quoiqu' associative) image, à ch
que je dois appeler, pour le moment, l'évolution ironiqu
Dans un post-scriptum à l'ami Chevalier en 1841, Flau
sarcasme sur sarcasme, ajoute en position finale de son te
admirablement comique:

Un grand malheur public: Le sieur Braquehais s'est tué; ca


envers le public qui comptait le voir, envers les gens vertueu
promettaient de l'insulter, envers Me Mesnard qui préparait u
envers trois journaux, quantité de dames de bonne société, et
qui l'aurait voituré de Rouen à Yvetot!!!!!
Le Procureur se reposera, et deux rosses resteront à l'écurie
(Corr. I, 81.)

Sympathies avec l'assassin (?) Braquehais, syllepse irrév


casmes antisociaux et sang-froid face à la mort — le jeune F
ici, en dimensions "hénaurmes." Nous connaissons les or
urgien, domicile à côté de l'hôpital) de ce sens du macabre si
ce sens du grotesque au moyen duquel le correspondant

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Flaubert 109

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qu'il avait trouvées quant au tragique. Ainsi il avait eu d'abord envie


avec les Saint-Simoniens, mais les Fouriéristes l'emportèrent, de m
Cousin lui semblait très drôle avant qu'il n'ait lu Pierre Leroux. Qu'est-
rire, en effet, quand tout est risible? il est vraiment pénible pour u
penser que, quelque bêtise qu'il fasse débiter à ses bouffons, les gen
diront toujours de plus fortes.5

Entre ce texte-ci et l'inquiétant commentaire épistolaire: "V


n'estime profondément que deux hommes: Rabelais et Byron
seuls qui aient écrit dans l'intention de nuire au genre humain et
à la face" (Corr. I, 28), vraiment il y a grande distance. Celui
laisse que spéculer en vain sur la "véracité" de l'opinion profér
simple pose cynique? sentiment profond? nous ne pourrons
savoir). Celui-là, quoique le problème de la superposition du na
le personnage se pose, fait créer par le lecteur un portrait de
Gravité narrative, équilibre conscient dans chaque propositi
tions binaires, syntaxe classique — admettons-le, ce proto-F
ressemble à un La Bruyère transporté au dix-neuvième siècl
sonnalisation, la généralisation du rieur s'accentue dans le dév
narratif du "je n'estime que" (du texte sur Rabelais et Byron) au "
pénible pour un auteur de penser que ..." (du texte de l'Éduca
en généralisant sur "un auteur, " ce narrateur a voulu faire voir
drame de sa prise de conscience artistique dans un monde p
Eloigné de l'insouciante moquerie (dramatique ou épistola
adolescence, sa relation ludique au littéraire selon toute éviden
l'auteur, forcé à prendre son rang parmi les bourgeois, a refait s
Ne prévoyant plus les épanchements de joie qu'il avait, enfan
de son avenir de "romancier," sachant trop bien que pour "les gen
(son père, son frère, hommes de science, hommes de jurisp
d'affaires, de politique) la littérature ne servirait qu' à dive
femmes (d'où le cynisme de l'Éducation de 1845: chez Mme R
dames ne disaient rien, ou causaient littérature, ce qui e
chose"), Flaubert se préparait sérieusement, en écrivain, à d
qu'il appelait "l'homme sérieux. " L'ironiste que le lecteur reco
ce genre de texte satirique sera pour la première fois un auteur.

5 Gustave Flaubert, L'Éducation sentimentale, version de 1845, da


complètes (Paris: éditions du Seuil, 1964), I, 359. Toutes les référenc
cette oeuvre seront indiquées dans le texte, et sont tirées de cette

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auteur sardóniq
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Or, l'emploi d
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chez Flaubert (
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ment à tort, m
"évolutionnaire
trouve dans la
cette fiction. S
synthétique. L
tiré des interr
facticité culture
il s'appellerait,
textes.

C'est à partir de Novembre que l'auteur commence à employer, avec


fréquence, le mot "ironie" lui-même. Les définitions du mot sont variables
selon les contextes. Le premier narrateur semble se rapprocher par néga
tion à l'un de nos portraits de l'ironiste, car il fait allusion aux jours lointains
de l'allégresse, où "ironie" voulait dire "moquerie "Elevé sans religion,
comme les hommes de mon âge, je n'avais pas le bonheur sec des athés, ni
l'insouciance ironique des sceptiques."6
Dans Novembre l'auteur raffine son portrait, en établit les nuances, et
se donne un air abstrait, classique, tout en multipliant les forces frénéti
quement romantiques du fond. C'est le processus ironique, impersonnel,
mais logé dans l'esprit, qui permet au "sujet" (au "je" du genre confession
nel) de se détacher du fond:

. . . mes pauvres années ont repassé devant moi, comme emportées par l'hiver
dans une tourmente lamentable; quelque chose de terrible les roulait dans mon
souvenir, avec plus de furie que la brise ne faisait courir les feuilles dans les sentiers

6 Gustave Flaubert, Novembre, fragments de style quelconque, dans Oeuvres


complètes (Paris: éd. du Seuil, 1964), I, 254. Toutes références seront tirées de
cette édition.

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paisibles; une ironie étrange les frôlait et les retournait pour mon
toutes s'envolaient ensemble et se perdaient dans un ciel morn
(Novembre, p. 248.)

Enrichie par l'animisme de la métaphore, la force parado


(personnelle/impersonnelle), qui fait chavirer tout, qui re
est étrange et même terrible, réussit à sauver d'une tem
"moi" déjà sombrant dans la platitude littéraire.
Mais le classicisme du sujet est encore suspect — miné, san
un romantisme débilitant:7

Ces passions que j'aurais voulu avoir, je les étudiais dans les livres. [. .,.] j'avais
ainsi peuplé mon infini d'une quantité de soleils d'or; les contes d'amour se
plaçaient dans ma tête à côté des belles révolutions ... je songeais à la fois aux
tombeaux et aux berceaux; murmure du flot dans les joncs . . . cliquetis des épées
contre les cuirasses, chevaux qui piaffent, or qui reluit, étincellement de la vie,
agonies des désespérés . . . Mais par-dessus cette vie si mouvante à la surface, si
résonnante de tant de cris différents, surgissait une immense amertume qui en
était la synthèse et l'ironie.
(Novembre, p. 257.)

Dans la définition ci-dessus de l'ironie, l'auteur transporté du domaine de


la mémoire au domaine des livres, fait un effort pour remplacer l'abstrac
tion pure, émotive et non-différenciée qui est le romantique, par les
considérations de la rhétorique, où l'ironie n'égale que la négation. Mais
l'emphase accordée à l'amertume bascule un peu la logique froide de la fin
du passage. Flaubert n'avait peut-être pas encore lu son Schlegel, dont le
portrait, celui d'un vrai classique détaché d'un fond romantique, s'était
déjà complété dans un Lyceumsfragment, et à partir d'un texte où l'ironie
était définie.8
Pour le lecteur de Novembre le portrait réconsidéré du proto-Flaubert
sera celui d'un auteur, dont l'amertume, visiblement présente dans le
courbe des lèvres, surgit de l'effort sans espoir qu'il associe à la création
littéraire. Les tons narratifs du confessionnel sonnent faux, en effet. L'au
teur se moque de lui-même en tant qu'arriviste au genre — il sape donc
tout son travail.

7 La ressemblance étrange entre le passage qui suit et la partie, "Lire, " de Les
mots de Jean-Paul Sartre, n'a jamais, que je sache, été remarquée.
8 Je pense surtout à ce "sentiment d'indissoluble antagonisme entre l'absolu et
le relatif" à la fois contenu et éveillé par l'ironie, selon Schlegel (fr. 108).

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Flaubert 113

Est-ce l'expérien
Disons simplem
l'obscurité tota
quelques coups
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l'accélération sy
le "point de vu

Voilà pourquoi il
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(Novem

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plant le poignard,
qui bientôt n'y p
(.L'Éducat

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des souffrances
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(appartenant à
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l'analyse du pr

Son grand regret


dans l'imaginatio
(Novem

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singulier de "s
"également."11
toute la rage d

9 Notez que la lo
où la nature du g
narration, ou bie
10 Gustave Fla
Pléiade (Paris: G
11 L'interprétat
c'est Gustave lui

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[Frédéric] fut saisi par un de ces frissons de l'âme où il vous s


transporté dans un monde supérieur ... il se demanda, sérieuse
un grand peintre ou un grand poète; — et il se décida pour la
exigences de ce métier le rapprocheraient de Mme Arnoux. I
vocation! Le but de son existence était clair maintenant, et l'av
(L'Éducation de 1869, p. 82.)

Par le mot clef "infaillible," et aussi, bien avant cet indi


communément employé chez Flaubert, par la relation c
entre (a) choix de carrière, et (b) la proximité d'une femme,
ironiste raillant le dilettantisme se forme. C'est un portr
reste bien des versions, qui ne s'égalent pas toutes. Une b
flaubertienne associera à ce portrait des versions provenant
de 1845, de la correspondance (jugements sévères sur
Lamartine, par exemple), et même du roman Sylvio, fil
(inachevé, bien sûr), par Frédéric Moreau. La version la p
peut-être la mieux réussie, demeure celle de la première
est suivie dans le texte par quelques échantillons d'une c
amoureuse. Quoique la pose du narrateur soit éminemen
passion ne se peint pas plus elle-même . . ."), la colère qu
fera de lui un histrion mal enchaîné:

Les amants ont la rage d'écrire; pour peu qu'ils soient gens de lettres, c'est un
déluge de style. ... un homme de goût ne peut faire grand cas de toutes ces
balivernes sentimentales . . . Je ne m'adresse pas ici. . . aux couturières qui lisent
George Sand . . . mais aux gens d'esprit qui en ont écrit eux-mêmes, qui en ont
reçu et qui ont beaucoup vu: la passion ne se peint pas plus elle-même qu'un visage
ne fait son portrait ni qu'un cheval n'apprend l'équitation. Quand Saint-Preux et
Don Juan venaient au monde et qu'ils naissaient lentement à cette vie idéale que
nous admirons, les pères qui les façonnaient ne songeaient pas aux yeux de leur
voisine, ni au soin facétieux d'en obtenir quelque chose; et vous croyez, mon beau
monsieur, parce que vous avez les joues en feu et le cerveau échauifé, parce que
vos prunelles brillent comme des charbons et que vous écrasez des becs de plumes
sur du papier blanc, vous vous croyez émouvant comme Jean-Jacques, et lyrique
comme Byron? Allons donc, bourgeois! Allons donc, bourgeoise! c'est insulter

peintre imaginant une composition, . . mais je n'ai aucun tableau en tête, juste
le vide voilé par l'image d'une image [emphase et égo sartriens] ..." (L'Idiot de la
famille, II, 1196). Ceci identifie sans raison l'auteur historique au personnage, et
maintient, en plus, sans preuves, que ce "vide" décrit par Sartre est une illustra
tion de l'imagination actuelle de Flaubert. Il existe pourtant une ou deux descrip
tions de tableaux imaginaires dans les romans de Flaubert: un des plus cyniques,
c'est le tableau du Christ sur une locomotive, de L'Education définitive.

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Flaubert 115

l'art, c'est gâter


paroles, mais de
place est ailleurs.
qu'on les jette par
les prisons en bo
(.L'Éduca

Quels ont été d


décrire? Un sar
spondant qui se
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d'un Byron-Fla
ment l'ironie d
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vie, qui domin
déclarait avec a
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lui-même" (L'É
"l'ironie" de l'au
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arts, parce que
Ce travail qu'il
laisse au lecteur
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cié de sa famille
nationale et d
matérialisme d

12 Charles Bau
Pléiade (Paris: G

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courir avec tant de verve la plume "ironique." Le proto-F


placera donc entre les forces destructrices de son siècle,
sans doute accompagné, dans un grand tableau historiq
Beuve dans la lutte contre le matérialisme, et par Baud
contre le philistinisme. Il s'y prépare déjà, lui qui déclar
dans la lettre célèbre de 1846: "O pauvre Olympe! ils sera
faire sur ton sommet un plant de pommes de terre!" L
phrase seront dans doute représentés, eux aussi, dans ce t
derrière le paragon Adolphe Thiers ("vieux melon diplom
sant sa bêtise sur le fumier de la bourgeoisie") et le proto
lera de colère en dirigeant vers lui son "ironie vorace, " sans
perdre la grâce du "bon vieux Boileau" horacien de la S

La Satire en leçons, en nouveautez fertile,


Sçait seule assaisoner le plaisant et l'utile,
Et d'un vers qu'elle épure aux rayons du bon sens,
Détrompe les Esprits des erreurs de leur temps.

Mais qui donc est l'ironiste Flaubert? Ce n'est qu'un f


nègre, dont l'existence est certes à supposer. En vérité,
n'est qu'un processus rétroactif de la lecture (ou parfois
mon approche critique est en faite une appréciation de la
action. Dans cette perspective, il ne pourrait y avoir d'ir
ou "instable" (catégorisations du rhétoriqueur moderne
puisque cet approche figerait l'aspect dynamique du pr

Provincetown, Massachusetts 02657

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