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AVICENNA LATINUS

LIBER DE ANIMA
SEU

SEXTUS DE NATURALIBUS

ÉDITION CRITIQUE DE LA TRADUCTION LATINE MÉDIÉVALE

PAR

S. VAN RIET

INTRODUCTION SUR LA DOCTRINE PSYCHOLOGIQUE D' AVICENNE

PAR

G. VERBEKE

Ouvrage publié avec le concours de la Fondation Universitaire de Belgique

LOUVAIN LEIDEN
ÉDITIONS ORIENTALISTES E. J . BRILL

1968

Parmi les traductions arabo-latines exécutées à Tolède au douzième


e. siècle, l 'une des plus célèbres est celle du De Anima d' Avicenne ou
Liber sextus de naturalibus.
Écrit environ cent cinquante ans avant de pénétrer en Occident,
ce traité connut bientôt, sous sa forme latine, une rapide diffusion et
conquit une large notoriété . C' est de ce texte latin que nous avons
d entrepris l'édition critique.
Le De Anima d' Avicenne comprend cinq parties . L'édition de l'en-
semble de la traduction médiévale comportera deux volumes : le volume
r consacré aux trois premières parties est en préparation ; le présent
volume contient les quatrième et cinquième parties, dans lesquelles se
concentrent plusieurs des doctrines caractéristiques de la psychologie
w avicennienne.
Héritier du Traité de l'âme d'Aristote et des commentateurs
d'Alexandrie et d 'Athènes grâce à l 'activité des traducteurs de Bagdad,
introduit en Occident par le labeur des traducteurs de Tolède, le De
Anima d'Avicenne se situe aux confins de l 'hellénisme, du christia-
nisme et de l 'Islam, au carrefour des cultures grecque, arabe et latine,
et constitue une pièce maîtresse dans l'histoire de la pensée.
M. G . VERBEBE, Professeur à l 'Université de Louvain, a été le pro-
moteur de ce travail. Directeur du Corpus Latinum Commentariorum
in Aristotelem Graecorum, il y a publié, dans le cadre des Recherches
en Philosophie ancienne et médiévale du Centre De Wulf-Mansion,
l'édition critique de deux traductions médiévales faites par Guillaume
de Moerbeke et qui s 'inscrivent toutes deux dans l 'histoire du Traité
En préparation : de l' âme d'Aristote : celle du commentaire de Thémistius et celle du
commentaire de Jean Philopon . Mesurant ainsi, mieux que quiconque,
AVICENNA LATINUS . Liber De Anima seu Sextus De Naturalibus quel vide laissait, dans l'histoire de l'aristotélisme comme dans celle
(I - II - II) . Édition critique de la traduction latine médiévale par de la psychologie médiévale, l'absence d ' une édition critique du De
S . VAN RiET . Introduction sur la doctrine psychologique d 'Avicenne Anima d' Avicenne en sa traduction latine, c 'est lui qui nous suggéra
par G . VERBEBE . d' entreprendre cette édition et d ' assumer les recherches philologiques
qu ' elle suppose. Il n'a cessé d 'encourager ce projet de la manière
la plus efficace, sans ménager ni son temps ni son aide . Nous lui
devons une très grande reconnaissance .

VI AVANT-PROPOS AVANT-PROPOS VII

M . Verbeke a bien voulu, à notre demande, prendre en charge l'in- Plusieurs amis nous ont apporté leur précieux concours : Mme
troduction doctrinale des deux volumes que comportera notre édition; M.C. LAMBRECHTS-BAETS, assistante à l ' Université de Louvain, qui
par cette introduction, le De Anima d 'Avicenne se trouve situé, selon nous a secondée sans relâche depuis un an, M . A . MEKHITARIAN,
d ' amples perspectives, au coeur même de la problématique issue du attaché aux Musées Royaux d 'Art et d ' Histoire à Bruxelles, ainsi
traité aristotélicien et dont les lignes dominantes sillonnent toute que M. A . SÉBAï, de Tunis, et M. A. SUBEI, de Damas.
l' histoire de la philosophie ancienne et médiévale. Que tous ceux qui ont rendu possible la publication du présent
Melle M .-Th. D ' ALVERNY nous a accueillie dans le secteur de recher- volume soient remerciés de leur aide et veuillent bien nous l'assurer
ches dont elle est la spécialiste internationalement réputée ; elle a encore jusqu'à l'achèvement de, notre édition .
suivi notre travail en ses étapes principales . Successivement Conser-
vateur des Manuscrits à la Bibliothèque Nationale de Paris, puis Simone VAN RIET
Directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scienti- Louvain, le 21 juin 1968 .
fique, elle a accompli elle-même, par la prospection et la description
des manuscrits avicenniens, une oeuvre immense qui rend possible,
désormais, l ' édition de la plupart des textes philosophiques de l' Avi-
cenne latin, mais dont l ' édition du De Anima aura été la première à
bénéficier. Melle d'Alverny nous permettra de lui exprimer ici notre
vive gratitude et de souligner que, sans ses propres publications de
l' Avicenna latines, le présent volume n ' existerait pas.
Nous tenons aussi à remercier de tout coeur M . A . ABEL, Professeur
aux Universités de Bruxelles et de Gand, de l ' intérêt qu ' il a toujours
témoigné pour nos recherches . Directeur du Centre pour l' Étude des
Problèmes du Monde musulman contemporain, auquel nous avons
collaboré pendant plusieurs années, il a mis à notre disposition, avec
la plus grande bienveillance, les ressources de sa bibliothèque person-
nelle et de son érudition.
Nous devons à l'attention amicale et diligente de Melle S . MANSION,
Professeur à l'Université de Louvain, d'avoir pu trouver, réunis par
ses soins à la filmothèque du Centre De Wulf-Mansion (1), les micro-
films des cinquante manuscrits connus du De Anima d'Avicenne.
Le R .P . A . RAEs, Préfet de la Bibliothèque Vaticane, M. M . BozzA
MARIANI, Directeur de la Bibliothèque Casanatense, M . J . VAN DAMME,
Bibliothécaire de la Bibliothèque de la Ville de Bruges, nous ont ré-
servé le meilleur accueil.

( 1 ) Le e Centre de Wulf-Mansion . Recherches de Philosophie ancienne et médiévale e


est établi à l'Institut Supérieur de Philosophie de l'Université de Louvain . Le conseil
de direction est formé des titulaires des chaires de philosophie ancienne et médiévale
de l'Institut : F . Van Steenberghen, G . Verbeke, H.L. Van Breda, S . Mansion,
S. Van Riet, C. Wenin. — Administrateur-Directeur : S. Mansion.
LE «DE ANIMA» D'AVICENNE
UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME

A partir du douzième siècle, le De Anima d 'Avicenne a été mis à la


portée des philosophes et des théologiens d ' Occident : ce traité a été
traduit à Tolède, sans doute après 1150, par l ' archidiacre Dominique
Gundisalvi ou Gundissalinus, avec la collaboration d'un savant juif,
appelé Ibn Dawud ( 1 ) . Il a été lu et étudié par les penseurs médiévaux
qui n' hésitent pas à faire appel à l 'autorité du célèbre médecin et
philosophe d ' Orient pour étayer les grandes thèses de leur conception
sur l ' homme . On sait d ' autre part que, depuis le début du treizième
siècle, certaines doctrines hétérodoxes ont été dénoncées dans l ' œuvre
d'Avicenne et combattues avec énergie : ainsi, Guillaume d'Auvergne
dénonce chez Avicenne la thèse de l'éternité du monde, la néces-
sité de la création, l ' influence des astres sur le comportement humain,
la doctrine de l'intellect agent séparé, considéré comme la cause
efficiente et finale des âmes humaines ; il croit même qu ' Avicenne
est adversaire de l ' immortalité personnelle ( 2) . De tous les penseurs
du treizième siècle, c ' est Roger Bacon qui semble être le mieux ren-
seigné sur la vie et les oeuvres d ' Avicenne ( 3 ) . L 'influence de l ' avicen-
nisme a été tellement profonde que les grandes thèses de ce courant doc-
trinal ont été visées par les décrets de 1210 et 1215 ( 4 ) . Même les plus
grands représentants de la pensée du treizième siècle, Albert le Grand
et Thomas d' Aquin, se réfèrent à l ' œuvre d ' Avicenne dans l' exposé
de leur propre doctrine, que ce soit pour la combattre ou pour y

(1) Cfr M. Th. D'ALvERNY, Avicenna Latinus I, dans Archives d' Histoire littéraire et
doctrinale du Moyen Age, XXVIII, 1961, p. 285.
(2) R. DE VAux, Notes et textes sur l'Avicennisme latin aux confins des XIl e -%Ill e
siècles . Paris, 1934, p . 30. Un autre témoin de l'influence exercée par le De Anima d' Avi-
cenne au début du XIIIe siècle, est le Traité de Mme de John Blund, qui a enseigné à
Oxford et à Paris . Cfr D . A . CALLus, TheTreatise of John Blundon the Soul, dans Autour
d'Ari8tote, Recueil d 'études de Philosophie ancienne et médiévale offert à Mgr A. Mansion,
Louvain, 1955, pp. 479-495.
(3) R. DE VAux, o .c., p. 57 . Cfr A . BIRHENMAJER, Avicenna und Roger Bacon, dans
Revue Néo-Scola8tique de Philosophie, 1934 (36), pp . 308-430 (Mélanges De Wulf).
(4) R . DE VAux, o.c., p . 45 sqq .

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UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 3*


2* LE «DE ANIMA* D'AVICENNE

chercher des arguments à l'appui de leurs thèses (b ) . Plus tard, vers la Les livres IV et V du De Anima d'Avicenne contiennent les textes
fin du moyen âge, un exposé de la doctrine psychologique d ' Avicenne fondamentaux qui, dans ce traité, concernent la psychologie humaine :
a été élaboré par le célèbre médecin et philosophe Hugues de Sienne portrait de l'homme, doctrine de la vie cognitive, activité des sens
(1370-1439) (6 ) . internes, activité de la pensée . L' introduction des livres I, II et III
La traduction latine des œuvres d'Avicenne, spécialement celle du concernera plus spécialement la définition de l'âme, l'activité des sens
De Anima, a donc exercé une influence profonde sur la pensée médié- externes, le rôle du pneuma ou souffle vital avec, à l'arrière-plan, la
vale de l' Occident. Rien d 'étonnant : l ' arrivée du De Anima n 'est-elle psychocosmologie avicennienne, corollaire d ' une métaphysique émana-
pas contemporaine du premier contact des Latins avec le Traité tiste.
de l'âme d'Aristote et avec les Libri Naturales ou vraisemblablement
même antérieure à celui-ci? C ' est en tout cas le premier écrit latin qui, 1. Traité « de l 'âme », traité «de l ' homme» ?
en dehors du De Anima du Stagirite même, reproduit la trame d'un
traité de structure aristotélicienne : il a d' ailleurs été repris, au cours On possède, à l ' heure actuelle, une liste impressionnante d'ouvrages,
de la même génération, par la compilation de Gundissalinus ( 7) . Le écrits au cours du Moyen Age, et portant toujours le même titre : De
texte de ce traité est difficile à comprendre, surtout pour un lecteur Anima . Beaucoup d 'entre eux sont des commentaires sur le Traité de
moderne . Le but de notre introduction est de rendre la traduction l'âme d'Aristote, d'autres sont des exposés systématiques . Comme
latine du De Anima intelligible à un lecteur contemporain qui s'inté- il y a des centaines de traités du même genre, cet intitulé n ' étonne
resse à l ' évolution et aux multiples aspects de la pensée médiévale . plus guère et semble aller de soi. Pourtant, le De Anima d'Aristote et
Notre intention n ' est donc pas d ' identifier toutes les sources de la les ouvrages postérieurs portant le même titre, traitent de l ' homme,
pensée avicennienne ; elle n ' est pas non plus de décrire l 'influence que de son principe de vie, de ses puissances sensibles et intellectuelles :
cette pensée a exercée sur les théologiens et les philosophes d ' Occident . pourquoi, dès lors, ne pas parler d ' un traité de «l ' homme», plutôt
Notre but est bien plus modeste : il s 'agit de mettre en évidence et de que d'un traité «de l'âme», ainsi que l ' a fait Némésius d ' Émèse en
chercher à comprendre les grandes thèses du spiritualisme avicennien ; choisissant pour son traité (célèbre au Moyen Age et attribué à Gré-
nous ne cesserons de faire appel à des termes de comparaison, afin de goire de Nysse) le titre De natura hominis ? Faudrait-il en conclure
montrer en quoi la psychologie d 'Avicenne correspond aux conceptions que tous ces auteurs identifient purement et simplement l ' homme et
d'autres penseurs, anciens ou médiévaux, ou en diffère . Nous espérons l'âme et que le corps ne compte pas? Par ailleurs si, entre l'homme et
ainsi offrir au lecteur une synthèse doctrinale qui lui permette d'aborder l'âme il y a coïncidence totale, quelle est la signification précise du
l' étude de ce texte difficile et d ' en saisir toute la richesse philosophique . terme « âme» ?
Cette introduction se rapporte avant tout au contenu des livres IV et V
du De Anima ; il va sans dire cependant qu 'on sera amené à recourir à Le De Anima d'Avicenne se situe dans la perspective de la psycho-
d'autres passages du même traité ou à d'autres écrits avicenniens ( 8) . logie aristotélicienne ; sans être un commentaire sur le Traité de l'âme
du Stagirite et sans adopter toujours les solutions proposées par le
( 5 ) B . HANEBERO, Zur Erkenntnislelare von Ibn Si-na und Albertus Magnus, dans
Abhandlungen der philosophisek-philologischen Classe der KSniglichBayerischenAkademie logique du Kitâb al-Najàt ou Livre du Salut (efr F . RAHMAN, Avicenna's Psychology. An
der Wissenschaften, T. 11, Munich, 1866. — C . VAN STEENRISTE, Avicenna-citaten bij English translation of Kitâb al-Najât, Book II, Chapter VI, with historieo-philosophieal
S. Thomas, dans Tijdschrift voor Philosophie, 1953 (15), pp . 457-507 . notes and textual improvements on the Cairo edition . Oxford, 1952) ; à la partie psycho-
(6) G . QuADRI, La philosophie arabe dans l' Europe médiévale, Paris, 1947, pp . 172-197, logique du Livre des Directives et Remarques, traduction avec introduction et notes par
(7) H. DuLuDE, La tradition latine des traités de d 'âme d'Aristote et d'Avicenne . Thèse A. M . GoieaoN, Paris, 1951.
dactylographiée . Montréal, 1958, p . 14 : « La faleafa musulmane constitue le médium de % Lee textes du Shifia', autres que ceux du De Anima et cités en latin, sont empruntés
transmission d'Aristote en Occident » . à AvieExxA, Opera Philasophica, Venise, 1508, réimpression, Louvain, 1961.
( s ) On aura recours principalement à l'Épître sur l' âme qui passe pour le premier écrit Les textes du De Anima sont cités, pour les livres IV et V, d'après la présente édition,
psychologique d'Avicenne (cfr S . LANDAUER, Die Psychologie des Ibn Sind, dans Zeit. pour les livres I, II, III, d'après le manuscrit de base de la présente édition (Casanatensis
schrift der Deudschen Morgenlandesgesellschaft, 1876 (29), pp. 335 à 418) ; à la partie psycho . 957) avec mention de la référence correspondante dans l 'édition de Venise 1508 .

4* LE e DE ANIMA h D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 5*

maître grec, il se place dans la même optique, aborde les mêmes Socrate et sous l'influence de sa réflexion philosophique, le terme
problèmes et, par delà le Stagirite, plonge certaines de ses racines dans ~vX~ a déjà subi une transformation sémantique radicale . N'est-ce
le même passé (9). pas là d'ailleurs un processus normal, qui se produit régulièrement
dans l'évolution du vocabulaire philosophique à partir du langage
Dans la poésie homérique, le terme «âme» désigne la force qui assure préphilosophique ? Les termes philosophiques sont souvent repris
la vie de l'homme ; si l'homme est un être vivant, c'est grâce à la pré- au langage courant, mais ils sont progressivement « spiritualisés »
sence et à l'action de la psyché. L 'âme ne désigne donc pas le principe et «intériorisés» grâce à une réflexion de plus en plus poussée.
de la pensée ni de la vie affective, mais une sorte de souffle vital, que Pour Socrate, le terme OvX71 ne désigne plus un souffle matériel,
l'homme exhale au moment de la mort, soit par la bouche, soit par qui quitte l'homme au moment de la mort, mais le centre de la per-
une blessure . L'âme continue-t-elle à survivre après la mort? Selon sonne humaine, le principe de la connaissance et de la vie morale :
les anciennes croyances grecques, elle descend aux Enfers où elle cette âme continue à vivre après la mort, non pas comme une ombre,
mène une existence diminuée : dans ce monde souterrain, elle con- mais comme un principe responsable des actions bonnes et mauvaises
tinue d' exister comme une ombre, presque sans vitalité et pénétrée accomplies durant la vie terrestre . Socrate, se trouvant en présence
d'oubli . A côté de l'âme, 0VXI', la poésie homérique distingue l'in- de ses juges et décrivant sa mission, la présente comme une exhor-
tellect, vdo g, désignant l'esprit en tant qu ' il atteint un savoir clair, et le tation continuelle, adressée à tous, jeunes et vieux, à se préoccuper
Bvfcôg, principe de mouvement et de vie émotive. de leur âme plus que du corps et de la fortune . Pareille exhortation
Ces trois éléments ne sont pas conçus comme les parties d 'un tout, ils serait dénuée de sens si elle avait pour but d'amener les hommes
sont juxtaposés avec leur fonction propre, sans aucun lien organique à s' occuper du souffle matériel qui est à l 'origine des opérations vitales.
qui les unifie . On ne peut les concevoir non plus comme des facultés de Et quand Socrate s'entretient avec Alcibiade de l'amitié et qu'il
l'âme, comme des puissances actives émanant d ' un principe vital arrive à la conclusion que son interlocuteur n'a eu, durant toute sa
unique . Il en est un peu de ces principes supérieurs comme des organes vie, qu'un seul ami, à savoir Socrate, parce que lui seul a été l'ami
du corps : le corps non plus n' est pas conçu comme une unité, mais de son âme et pas seulement de son corps, on y retrouve une nouvelle
comme un ensemble de membres dont on n 'aperçoit pas la structure fois la notion de psyché dans sa signification la plus dense : le corps
organique ( 10). Le titre Traité de l' âme ne pourrait guère se comprendre est considéré comme l'instrument de l'âme ; l'admiration de la beauté
si l'on donnait au terme ~vXI] le sens qu'il revêt dans la poésie homé- corporelle ne conduit donc pas à l ' intimité avec une autre personne ;
rique . Si donc le Stagirite et les auteurs postérieurs ont choisi ce titre celui qui admire le corps, s'attache à quelque chose qui appartient à
pour désigner leur traité sur l ' homme, c 'est que le terme «âme» a subi l'homme, mais il n ' entre pas pour autant en contact avec le cœur de la
une évolution sémantique importante . Sans retracer ici toutes les personne humaine . Dans l'optique platonicienne, le regard du philosophe
étapes de cette évolution passant par le Shamanisme, l'Orphisme, le a ne s'arrête pas à la réalité corporelle qui est perpétuellement en devenir ;
Pythagorisme, Héraclite et Empédocle, on peut dire que, du temps de la mort de Socrate est devenue le symbole de la philosophie véritable
le philosophe apprend à mourir, à se détacher du monde sensible,
(9) Le De Anima d'Aristote a été traduit en arabe par Ishaq ibn Hunain au IX e -X e
siècle . Sur les antécédents de cette traduction (traduction du grec en syriaque), les
pour avoir accès à la réalité authentique, le monde des Idées . Il agit
révisions qui en furent faites, et la traduction arabe d 'Abu Isa Ibn Zur`a, cfr L . Mixlo- de même dans le contact avec autrui : il transcende les apparences
PALuELLo, Le texte du a De Anima d'Aristote . La tradition latine avant 1500, dans Autour
H corporelles pour réaliser une rencontre au niveau de l 'âme, c'est-à-dire
d' Aristote, pp. 217-218 ; S . VAS RIET, De Latijnse Pertaling van Avicenna 's Kitâb al-nerfs, au niveau du moi d'une autre personne . N'est-ce pas dans l' âme
dans Orientalia Gandensia I, 1964, p . 207.
qu'on trouve le trésor de toutes les connaissances humaines qui vont
(10) J. BURNET, The Socratie Doctrine of the Soul. The Hertz Lecture, 1916, dans
Proceedings Brit . Arad ., VII . — B . SxELL, The Discovery of the 1Hind, Oxford, 1953, se développer au cours de l'existence? N 'est-ce pas dans l'âme aussi
Chapter I : Homer's View of Man. — E. R. DODns, The Greeks and the Irrational. Ber- que se situent les grandes options au sujet de l ' orientation de la vie
keley-Los Angeles, 1951, surtout le chap . 5, p . 135 sqq. : The Greek Shamans and the humaine? Chaque homme porte en lui une possibilité d 'équilibre et
Origin of Puritanism.
d'harmonie, mais aussi la . menace d ' un déséquilibre et d' un conflit
F_

6* LE *DE ANIMA* D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 7*

constant . C'est à la lumière de son savoir immanent, plus ou moins même l'organisation du corps, prend son origine dans l'entéléchie
développé, que l'homme décide de l'orientation de sa vie vers le bien première qu 'est l 'âme. Il en résulte que l 'étude de l 'âme sera en même
véritable ou vers des valeurs apparentes. temps l'étude du corps et de toutes les activités vitales, depuis la vie
Quand Aristote, en plein quatrième siècle, écrit son Traité de l'âme, il a végétative jusqu'à la pensée . Par ailleurs, l'homme n'est pas le seul
derrière lui tout le passé de la tradition philosophique : ses lecteurs, être vivant dans le monde : il n'est donc pas le seul à posséder en lui un
qui connaissent la pensée de Socrate et de Platon, sont en état de principe de vie, une âme : en étudiant la forme substantielle de l'être
comprendre la signification du titre 7repi' OvX~g, désignant un des humain, Aristote replace l'homme dans l'ensemble du monde biolo-
traités les plus étudiés de l'œuvre aristotélicienne . On comprend gique et examine à la fois ce qu'il a de propre et ce qu'il a de commun
aisément pourquoi le traité n'est pas intitulé irepc acûµaros . Bien avec les autres vivants.
qu'Aristote n'accepte pas le dualisme psychologique de Platon, il Il est d' ailleurs intéressant de remarquer comment les questions
n'en reste pas moins vrai que l 'unité de l'homme n 'est pas aussi poussée abordées par le maître grec dans son Traité de l'âme, ont été reprises
chez lui que dans la phénoménologie contemporaine . Dans ses oeuvres invariablement au cours de l'histoire et sont devenues la trame tradi-
de jeunesse et aussi dans l' Éthique â Nicomaque, Aristote n 'hésite tionnelle d'un exposé philosophique sur l'homme : on les retrouve
pas à dire que l'homme est avant tout et principalement l'esprit, chez Avicenne, comme on les rencontre presque jusqu'à nos jours
bien qu'il admette par ailleurs que l'âme soit l'acte premier d'un dans tous les traités de psychologie . On peut dire que le Stagirite
corps physique et organique possédant la vie en puissance ( 11). D'ail- a fixé pour des siècles le contenu du traité de l 'homme.
leurs, même si l' on ne conçoit pas le corps comme un instrument anonyme Quelles sont ces questions ? Nous les aborderons dans notre exposé sur
mis à la disposition du moi, il ne s'ensuit pas encore que le corps con- le spiritualisme d'Avicenne. Il s 'agit d ' abord de savoir si l 'homme est,
stitue le tout de l'homme : en dehors d'une conception purement sans plus, une partie du .monde physique : il est certain que l'homme
matérialiste, on admettra toujours dans l 'homme une dimension qui s'insère dans la réalité matérielle, comme les êtres inanimés, les plantes
transcende l'organisme corporel . D 'autre part, on comprend aussi que et les animaux . Tout le problème est de savoir si son être appartient
le Stagirite n 'ait pas choisi comme titre : «De l'intellect», 7repi voe. intégralement au monde physique . N 'y a-t-il pas dans l'homme des
Il est vrai que la pensée constitue le caractère propre de l 'homme, activités qui transcendent la réalité physique, à tel point que l'être
celui qui le distingue des autres vivants et le maître grec ne manquera humain se situerait à la limite de deux mondes, le monde matériel
pas de le mettre en relief : plusieurs chapitres de son Traité de l'âme et les réalités immatérielles? Et si certaines activités humaines dépas-
sont consacrés à l'étude de la pensée et, si l'on se réfère à la morale du sent le monde physique, ne faut-il pas en dire autant du principe de
Stagirite et à l'idéal de la contemplation comme constitutif de l'eudé- ces activités? D'où la question de savoir si l 'âme humaine est maté-
monie, on se rend compte de l'importance accordée par Aristote à la rielle ou immatérielle : cette question a été posée et reposée au cours de
dimension intellectuelle de l'être humain. Pourtant la pensée n' est pas l'histoire et très souvent dans les mêmes termes que ceux du Traité de
le tout de l'homme, surtout si l'on tient compte du fait que la vie intel- l ' âme d' Aristote. On s'est demandé notamment si, parmi les activités
lectuelle plonge ses racines dans l 'expérience sensible à tel point que humaines, il n'y en aurait aucune qui soit entièrement indépendante de
la pensée ne peut s 'exercer à aucun moment sans une image sensible (12) . l'organisme corporel (13). La question est importante, car la solution
Dans l'optique aristotélicienne, le Traité de l ' âme est donc une étude qu'on donnera au problème de l'immortalité en dépendra : si l'âme
de l' homme, ou plus particulièrement une étude de la forme sub- est matérielle, elle périra avec le corps ; par contre, si elle est imma-
stantielle de l'être humain : tout ce qu'il y a de formel dans l'homme, térielle, elle pourra continuer de subsister après la mort, car elle pourra
toujours exercer les activités qui ne requièrent pas l 'intervention
d'un organe corporel.
(11) G. VasszKB, Thèmes de la morale arie6otélicimne, dans Revue philosophique de
Louvain, 1963 (61~ pp. 190 sqq.
( 13) De Anima, III, 431 a 16 : M oMdw& e voeî"Oaavrdoµaror r) Our ( 13) De Anima, I, 1, 403 a 3 sqq

UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME q*


8* LE t DE ANIMA» D'AVICENNE

Toutes ces questions tournent autour du problème central de la Certains auteurs chrétiens, Némésius notamment, avaient incorporé
psychologie aristotélicienne, à savoir le rapport entre l ' âme et le corps : dans le traité de l ' homme les pages remarquables consacrées par
l'homme est-il composé de deux éléments qui se présentent comme Aristote au libre arbitre dans son Éthique â Nicomaque. Avicenne ne le
fait pas, sans doute parce que la question de la liberté et de la respon-
deux substances pouvant exister séparément, ou bien l 'union entre
l'âme et le corps est-elle si intime que les deux composants ne puissent sabilité personnelle se posait autrement dans le cadre de sa métaphy-
subsister en dehors d'elle? Quelle est la fonction du corps vis-à-vis de sique émanatiste, et que, d ' autre part, le De Anima est loin d ' être le
l' âme humaine? Le corps est-il indispensable à l ' existence de notre seul exposé de sa psychologie.
principe vital? Et, d ' autre part, quel est le rôle de l' âme vis-à-vis du
corps? L 'âme apporte-t-elle la vie à un organisme déjà constitué ou 2 . Psychologie et philosophie de la nature
bien sa causalité vis-à-vis du corps est-elle plus profonde?
Afin de résoudre ce problème central, il n 'y a pas d' autre moyen que Dans l' encyclopédie philosophique d 'Avicenne appelée %itā b
d' examiner les différents niveaux des activités humaines ; c ' est pour- al-Shifā' ou Livre de la Guérison, le De Anima est incorporé à la philo-
quoi l ' on trouve généralement, dans les traités de l 'âme, des exposés sur sophie de la nature (scientia naturalis) : celle-ci comprend huit traités ;
chacun des sens externes, sur la fonction des sens internes, sens com- le De Anima en est le sixième ; d ' où son nom de Liber sextus de naturali-
mun, imagination et mémoire ; suit alors l 'étude de la pensée et de bus. Au début de la série, se situe le traité de physique proprement
l'appétit . Dans l ' examen de ces différentes activités psychiques, le dite qui étudie surtout le mouvement, le temps et d ' autres questions
problème de l'intellection, et plus particulièrement la question de qui concernent le monde matériel en général . Vient alors le De Caelo
savoir comment se conçoit le principe actif de l ' intellection, appelé et Mundo, qui comprend l ' étude des corps célestes, suivi du De Genera-
par Aristote le 7TOLrgTLKÔV, prendra de plus en plus d 'importance : tione et Corruptione. Le quatrième traité se rapporte aux éléments :
les renseignements donnés par Aristote sur ce point sont brefs et De Actionibus et Passionibus universalibus quae fiant ex qualitatibus
obscurs, d' où les interprétations divergentes qui en ont été proposées elementorum . Le cinquième concerne les minéraux : De Mineralibus.
au cours de l 'histoire. D ' ailleurs, l' herméneutique de la pensée humaine Après l' étude de l ' âme, Avicenne aborde celle des plantes, De Vege-
présente plus qu'un intérêt académique ; la consistance de la personne tabilibus, et des animaux, De Animalibus . L'étude de la vie, on le voit,
humaine dépend directement de l 'interprétation donnée au problème commence au sixième traité ; on pourrait se demander pourquoi
de l'intellection : on l'a bien vu lors de la lutte autour de l'Averroïsme, Avicenne examine d'abord l'homme, puis les plantes et enfin les
car ce que plusieurs auteurs médiévaux ont reproché à Averroès, animaux : c'est que le De Anima déborde largement le problème de
c ' est de supprimer l'individualité de la personne humaine et sa res- l' homme et aborde diverses questions qui concernent l ' étude de la vie
ponsabilité propre ( 14) . en général (15 ) ;ce traité introduit donc l 'étude du monde biologique,
comme la Physique introduit celle du monde matériel.
Inscrit dans le sillage du Traité de l'âme d'Aristote, le De Anima
d'Avicenne présente en somme les mêmes contributions positives et (15) Cfr D . Salsas, Étude sur la métaphysique d ' Avicenne . Paris, 1926, p .171 : <i D'où il
les mêmes lacunes que lui . Certaines questions, pourtant, y sont plus suit que l'âme est un nom commun à l'homme, à l'animal, au végétal d'une part ; aux
développées, telles l ' étude de la vue à laquelle est consacré tout le hommes et aux anges célestes de l'autre ».
troisième livre, l ' étude des sens internes, surtout celle de l 'imagination, Dans le prologue de son De Anima, Avicenne explique pourquoi il ne traite pas d'abord

de la mémoire, de la cogitative et de 1 > estimative . D> autre part, la de l' âme végétative, ensuite de l 'âme animale et finalement de l'âme humaine . A ses
, yeux, pareil exposé aurait manqué de cohérence ; ce qu'il a en vue, ce n'est pas tellement
principale lacune du traité aristotélicien n a pas été comblée : On n y ce qui différencie les trois niveaux de vie, mais ce qui est commun aux trois, sans négliger
trouve pas d' étude approfondie de la volonté ou du libre arbitre . pour autant ce qui est propre à chacun . C'est pourquoi il commence par une étude de
l'âme en général en y rattachant l'examen des activités propres à l'homme ; il passera
(14) G. VimBax>», L'Unité de l' homme : saint Thmnas contre Averroës, dans Revue ensuite à l'étude du végétal et de l'animal (Psychologie d'Ibn Sinâ [Avicenne] d'après
philosophique de Louvain, 1960 (68), pp . 220-249 . son œuvre Abi/à . Éditée et traduite en français par J. Bakoë, Prague, 1966, pp. 3-4).

Io* LE ♦ DE ANIMA» D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME Il*

Quelle est la place occupée par la scientia naturalis dans l'ensemble Peut-on dire qu'aux yeux d'Avicenne, l'étude de l'homme relève
de l' encyclopédie avicennienne qu ' est le Shifā' ? S 'insérant dans la entièrement de la physique? Nullement ; ce qui fait partie de la phy-
partie spéculative de la philosophie, elle se situe après la logique sique, c'est l'étude de l'âme dans sa relation au corps (20) . Qu'on se
(trivium) et avant les branches du quadrivium (De disciplinalibus), rappelle la définition aristotélicienne de l'âme : elle est la première
à savoir, l'arithmétique, la géométrie, la musique et l'astrologie. entéléchie du corps ; Avicenne reste fidèle à cette optique : pour lui,
La dernière partie de la philosophie spéculative est constituée par la le corps fait partie de la définition de l'âme comme l'oeuvre fait partie
métaphysique : Liber de causa causarum (16 ) . Avicenne estime que de la définition de l'artisan . Mais, pour connaître l'essence de l'âme,
la question de savoir si la logique fait partie de la philosophie ou si pour savoir ce qu'elle est en elle-même, Avicenne estime qu'une autre
elle en est seulement l ' instrument, ne présente aucun intérêt : la recherche est nécessaire (21) : ceci ne s'inscrit plus dans l'optique
réponse qu ' on donnera à cette question dépendra évidemment de la aristotélicienne, mais dépend d'une psychologie dualiste d'origine
définition qu ' on présentera de la philosophie ( 17) . Pour Avicenne, néoplatonicienne . Si l'on peut étudier l'essence de l'âme sans tenir
remarquons-le, la philosophie de la nature se situe avant l'étude compte de sa relation au corps, c'est que l'âme subsiste en elle-même
des mathématiques : c'est là une conception platonicienne ; l'étude en dehors de sa relation au corps et ne se sert de l'organisme corporel
de la philosophie commence par l'étude du monde sensible, se poursuit que comme d'un instrument (22).
par l'étude des mathématiques, puis par celle du monde suprasen- Que le De Anima d' Aristote puisse se prêter à des interprétations
sible ( 18 ) . Saint Thomas, à la suite d'Aristote, situe le quadrivium relevant d'une psychologie dualiste, bien des commentaires anciens
avant la philosophie de la nature, parce que celle-ci s'appuie davantage et médiévaux en sont la preuve. Ainsi, à la fin du Moyen Age, Cajetan
sur l'expérience ; quant à l'éthique, elle est placée pour le même motif aborde lui aussi, dans son commentaire sur le De Anima d'Aristote, la
après la philosophie de la nature . Avicenne, de son côté, situe la philo- question de savoir si l ' étude de l ' âme relève de la physique, et essaie
sophie pratique à côté de la partie spéculative, en y introduisant les de saisir la pensée authentique du Stagirite . Il distingue deux positions
distinctions aristotéliciennes : la politique (scientia civilis), l'écono- extrêmes, auxquelles il refuse de se rallier : certains prétendent, dit-il,
mique (ordinatio domesticalis) et la morale (scientia moralis) ( 19 ). que l'étude de l'âme relève essentiellement (absolute) du métaphysicien
et secondairement (secundum quid) du physicien ; d' autres disent que
cette recherche appartient totalement au domaine de la physique et
(16) Les quatre grandes parties ou t Sommes» du Shild' (Logique, Physique, Mathé- que l 'âme humaine serait, elle aussi, un être physique (de numero
matiques, Métaphysique) se trouvent décrites dans l' Avicenna Latinua 1, pp . 282-283
(cfr M . T . D'ALVERNY, O.C .).
(17) Logica, Venise, f. 2 va : Et inde deceptiones quae sunt de huiusmodi quaestione
frustra et superfluae sunt : frustra quia non est oppositio in his dictionibus - unusquisque (20) De Anima, I, 1 (Cas . 957 L 2 rb, Venise, f. 1 vb) : Et ideo tractatus de anima fuit
enim eorum intelligit de philosophia ahud quam anus ; superfluae vero quia sollicitudo de scientia naturah, quia tractare de anima secundum hoc quod est anima, est tractare
de huiusmodi non prodest. de es secundum quod habet comparationem ad materiam et ad motum . Il n'est pas
(18) Cfr AvicENNE, Le Livre de Science . Traduction M. Achena et H . Massé, Paris, 1955, exact de dire sans nuances : # Aristote et Avicenne considèrent tous deux que l'étude
I, p . 90 : la science spéculative se divise en trois ordres : « La science qu'on dénomme de l'âme et des phénomènes psychologiques fait partie de la physique » . Cfr M. AmiD,
supérieure, science primordiale, science de tout ce qui est au delà de la nature ; la science Essai sur la p8ychologie d 'Avicenne, Genève, 1940, p . 67.
intermédiaire qu'on dénomme science des mathématiques ; celle qu' on dénomme science ( 81) De Anima, I, 1 (Cas. 957, f. 2 rb ; Venise, L 1 vb) : unde oportet ad sciendum
inférieure, science de la nature ». eseentiam animae facere alium tractatum per se solum . Cfr F. RAnmAN, Avicenna's
(19) Logica, Venise, L 2 rb : Philosophia vero practica spectat vel ad scientiam senten- Psyehology, p. 9 : e In fact to describe the soul as entelechy is not to say anything about
tiarum per quas ordinatur consortium humanum commune et vocatur gubernatio the nature of the soul taken in itself».
civitatis et est scientia civilis ; aut per quas ordinatur consortium humanum familiare ( 22) Aux yeux d' Avicenne, l'étude de l'âme vient avant celle du corps - il est plus utile
et vocatur ordinatio domesticalis ; aut per quas ordinatur modus unius hominis secundum de connaître l' âme en vue de saisir les propriétés du corps que de comprendre le corps
honestatem animae ipsius et vocatur scientia moralis . — Il est à remarquer que pour en vue de pénétrer l' essence de l' âme. Cfr De Anima, I,1(Ca8 . 957 f. 1 rb ; Venise, f. 1 ra) :
Avicenne la perfection morale appartient à proprement parler au domaine de l ' âme : scientia enim de anima mains adminieulum est ad cognoscendas dispositions corporales,
l'homme n'est pas tellement le composé d ' âme et de corps, mais l 'âme . quam adminiculum corporis ad cognoscendum dispositions animales .

12* LE eDE ANIMA» D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 13*

entium naturalium), sinon le Stagirite en aurait traité dans sa méta- auxquelles on se heurte quand on essaie d'intégrer les activités supé-
physique, ce qu ' il n' a pas fait ( 23) . Cajetan s ' oppose à ces deux positions : rieures de l 'homme au domaine de la physique . Bien que toute pensée
à ses yeux, l ' étude de l' âme relève essentiellement du physicien et se fasse à l' aide d ' images sensibles, il n ' en reste pas moins vrai que les
secondairement du métaphysicien : c' est que la nature de l' âme humaine activités supérieures de l 'homme ne s' inscrivent pas dans le devenir
est ambiguë, elle est à la limite du temps et de l'éternité, de l'ordre du monde physique ( 28) . Comme bien d ' autres commentateurs, Avi-
sensible et de l'ordre intellectuel ( 24 ) . L 'exercice normal de la pensée cenne et Cajetan dépassent la conception authentique du maître grec,
requiert l ' aide d'images sensibles, c ' est pourquoi l'étude de l ' âme mais ils y ont été amenés par certaines déclarations du Stagirite
relève essentiellement du physicien ; mais il n ' est pas exclu que l ' âme lui-même.
humaine, par une certaine participation aux substances séparées,
puisse se passer d' images sensibles dans l 'exercice de la pensée (25) . Au début du cinquième livre de son De Anima, Avicenne esquisse
Aussi bien Avicenne que Cajetan interprètent le De Anima d ' Aristote une sorte de portrait de l 'homme ; il y décrit les caractères qui lui sont
dans le sens d 'une psychologie dualiste ; il est indéniable, cependant, propres, qui le distinguent des animaux et le situent à un autre niveau
que l'interprétation de Cajetan est plus proche de la pensée authentique dans l'échelle des perfections (29) . Il est intéressant de noter que la
du maître grec . Celui-ci ne dit pas que l ' homme peut penser sans source de ce tableau n ' est pas le Traité de l 'âme du Stagirite, mais le
images sensibles, il affirme même expressément le contraire ; mais, début de sa Politique (30) .
d ' autre part, il se rend compte du fait que l ' âme humaine ne peut être Le premier caractère propre à l 'homme, est qu ' il est orienté vers la
considérée purement et simplement comme une réalité physique ; vie en société, qu ' il est un être social, un ~Cvov 7roacTtKÔV (31 ) : l 'homme
toute âme n'est pas une nature, comme il l'affirme dans le De Partibus isolé ne peut atteindre son achèvement, il a besoin des autres . Les
animalium (2 6) . Au livre VII de la Physique, Aristote essaie de traduire animaux se suffisent à eux-mêmes, ils se contentent de leur équipement
en termes physiques l'activité de la pensée et de la vie morale, mais il naturel : seul, l'homme a besoin d'autrui pour vivre sa vie et ce besoin
n'y parvient pas ; ni l ' exercice de la pensée ni l' acquisition des vertus ne constitue pas une imperfection ; au contraire, et Avicenne y insiste,
morales ne peuvent se concevoir comme une altération ; par l' accom- il exprime la noblesse de la nature humaine (32 ) . Dans son traité de
plissement de ces activités, l'homme ne devient pas autre, il devient
davantage ce qu'il est ( 27) . Aristote est donc conscient des difficultés ipsum propellitur. Qui scientiam tenet, si contemplando exercet, non mutatur, sed ad
suum finem pervenit ».
(28) De Anima, III, 8, 432 a 7.
(23) Commentaria in De Anima Aristotelis, Vol . I, Rome, 1938, p. 55. (29) Déjà au livre I, 4, de son De Anima (Cas. 957, £ 11 ra ; Venise, L 4 va), Avicenne
(24) Commentaria in De Anima Aristotelis, Vol . I, p. 57 : Consonatque hoc his quae indique de façon succincte les activités propres à l ' homme : Actions quae propriae sunt
de anima intellectiva dicuntur quod scilicet est vinculum intellectualis et sensibilis = hominum, sicut est percipere intelligibilia et adinvenire artes et meditari de creaturis et
ordinis, et quod est in horizonte aeternitatis, et similibus. discernere inter pulchrum et feedum. — L'inspiration aristotélicienne de ce passage
(25) Commentaria in De Anima Aristotelis, Vol I, p . 57 : différentia constitutiva animae n'est guère discutable : d'après le Stagirite, les hommes après avoir satisfait aux besoins
nostrae simpliciter spectat ad naturalem, secundum quid vero ad metaphysicum : ac per les plus urgents ont inventé les arts ; ensuite ils se sont appliqués à l' organisation de la
hoc substantia animae quidditative sumpta physicae est considerationis . Et hoc procul société politique et morale, ils se sont consacrés ensuite à l' étude du monde matériel
dubio secundum doctrinam sancti Thomae sentiendum est, consentaneumque est doc- pour s ' adonner enfin à la contemplation du suprasensible (efr De Philosophia, fr. 8, éd.
trinae Averrois. Ross).
(26) I, 1, 641 b 9 : ov8È yâp aâaa OvXti vais. .. (30 ) La Politique d'Aristote a-t-elle été traduite en arabe? Il semble que non ; toujours
J . M. Le Blond (Aristote, philosophe de la vie . Le livre premier du traité sur les Parties est-il qu'on ne possède aucune trace de pareille version . Les arabes ne semblent donc pas
des animaux. Paris, s .d ., p . 158) note au sujet de ce texte : e L'âme qui n'est pas nature, avoir eu une connaissance directe du traité en question, ce qui n 'exclut pas pour autant
est évidemment l'âme noétique, mise en dehors des prises du naturaliste, précisément un contact indirect, par l'intermédiaire d'autres ouvrages . Cfr R . WALZER, Aspects of
parce que, ainsi qu'Aristote le déclarait plus haut, elle n'est pas principe de mouvement ». Islamic Political Thought : Al-Fāràbi and Ibn Xaldūn, dans Oriens, XVI, 1963, p. 42.
(27) Phys., VII, 3, 246 a 12 : ovK ÉaTL SÉ o11Te j àperi o&e j KaK{a à»OIWŒ&9, &e j J£b (31) Pol. I, 2, 1253 a 3.
âpe7j TeÀeûoois Tts. Cfr De Anima, LI, 5, 417 b 5 . Cfr Aristotelis De Anima, éd . F . A. (82) De Anima, V, 1, p . 70, 14 : Hoc autem est propter nobilitatem eius et ignobilitatem
Trendelenburg, Berlin, 1877, p. 299 : • Ita sensus, si patitur, non alienatur, sed ad se aliorum animalium, aient postea scies alias .

14* LE c DE ANIMA» D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 15*

Politique, Aristote affirme que seuls les êtres supra-humains ou infra- humaine est donc le résultat d'une sorte d'invention créatrice par
humains peuvent se passer de société : les dieux se suffisent à eux- laquelle l'homme essaie de transformer le monde de la nature en
mêmes, ils sont pleinement auto-suffisants parce qu'ils sont parfaits ; fonction de son achèvement individuel. Ce dernier point est important
les animaux se suffisent eux aussi mais en raison de leur imperfection : lui aussi : l 'homme est un moi, possédant le privilège d ' une destinée
ils n' ont pas d ' aspirations qui dépassent les limites de leur équipement immortelle ; il n'est pas simplement un élément au service de l'espèce,
naturel (33). Pourquoi l ' homme a-t-il besoin de la société? Avicenne il représente, aux yeux d'Avicenne, une valeur en soi.
répond de façon générale que l ' homme a des aspirations tellement L'homme est un être qui communique avec les autres grâce à la
vastes qu 'il ne peut se contenter de ce que la nature met à sa disposi- parole . Ici encore, la différence entre l'homme et les animaux est très
tion (34) ; en d ' autres termes, ce n ' est que par la collaboration avec nette : il est vrai que les animaux eux aussi profèrent des sons ; ce
d' autres dans une société organisée qu ' il parviendra à satisfaire ses «langage» des animaux est-il comparable à celui de l'homme? En
multiples besoins . Trouve-t-on déjà chez Avicenne l'idée, chère à aucune façon. Il s'agit encore une fois, chez les animaux, d'un équipe-
certains penseurs contemporains : «esse homini est co-esse» ? Elle y ment naturel ; la signification des sons proférés est naturelle et con-
est en germe . Mais Avicenne semble viser avant tout la satisfaction fuse (37), en d' autres termes, l ' animal n 'invente rien, il ne choisit pas
des besoins matériels, sans pour autant négliger les autres aspects certains signes afin de leur donner un contenu déterminé ; tout ce
de la vie en société ; les philosophes s ' intéressent plutôt, aujourd 'hui, qu'il fait, c'est de mettre en oeuvre un équipement qu'il ne transcende
à la dimension intersubjective comme élément constitutif de la per- pas . Par contre, le langage créé par l ' homme est un dépassement de la
sonne humaine. nature : il est conventionnel (ad placitum), il est inventé par l'homme
Un autre caractère de l'homme, selon Avicenne, c'est qu'il est qui choisit lui-même les signes qu'il veut et les revêt d'un sens déter-
créateur de culture, ou, suivant une expression plus proche du De miné. C'est dire que le langage n'est pas pour l'homme un don qui lui
Anima, qu ' il invente les arts, comme l ' agriculture, le tissage, l ' art est accordé de l'extérieur ; l'homme est lui-même l'auteur de ses moyens
culinaire et tous les autres arts. Ainsi l ' homme s ' installe dans un d 'expression. Avicenne fait remarquer par ailleurs que la parole
monde « artificiel », c 'est-à-dire dans un monde qui a été transformé comporte des possibilités d'expression illimitées ; elle se compose
par le travail . Le sens de cette transformation est suffisamment clair : d'éléments distincts qui se prêtent à un grand nombre de combinai-
puisque le monde de la nature, tel qu'il est donné à l' homme, ne sons (38) . Pourquoi ce large éventail de sons diversifiés? Avicenne
suffit pas à satisfaire ses besoins, l'homme ne cesse de le transformer par répond que les aspirations humaines sont pour ainsi dire infinies :
son travail en vue de l ' adapter à ses aspirations. Les animaux se con- l'homme s'est créé un moyen d'expression qui correspond à la richesse
struisent, eux aussi, des nids et des repaires : cette activité est-elle de de ses mouvements intérieurs, de ses tendances et des objectifs qu'il
même niveau que le travail de l'homme en vue de transformer le poursuit (39) . A ses yeux, la supériorité de la parole sur le geste ne
monde ? Avicenne ne l ' admet pas : l ' activité des animaux est une peut être mise en doute : pour être compris, le geste a besoin d'un
activité spontanée, issue d'un instinct invariable ; elle n 'est pas, intermédiaire, à savoir les mouvements que doit faire l ' interlocuteur
comme chez l ' homme, le résultat d ' une invention ou d ' une réflexion (35) . pour l'observer, tandis que la parole est saisie directement, elle se suffit
Ici encore l'animal agit suivant son équipement naturel, il ne le dépasse
pas . De plus, l ' homme travaille en vue de sa perfection individuelle,
ce qui n ' est pas le cas de l ' animal (36). Le monde de la culture — D' après Avicenne l ' animal se comporte comme un membre de l'espèce, travaillant
en vue du bien de l' espèce et non en vue de sa perfection individuelle.
(33) Pol, ., I, 2,1253 a 3. (87) De Anima, V,1, p . 72,44 : Ipsi autem soni non significant niai naturaliter et confuse
(34) De Anima, V, 1, p . 70, 16 : Homini autem necessarium est quaedam addere naturae. quod appetitur aut quod respuitur indiscrete.
(35) De Anima, V, 1, p . 73,54 : Sed hoc non fit adinveniendo nec meditando, sed (3e) De Anima, V, 1, p. 71, 30 : Ad hoc autem commodior fuit vox quae dividitur in
instinctu insito, unde non variatur nec differt. elementa, ex quibus fiunt multae compositions sine labore corporis et sunt tales quae
(36) De Anima, V, 1, p. 73, 58 : In eis auteur quae faciunt homines plura fiunt propter non permanent, et secretae ei qui non debet cas percipere.
necessitatem singularem et plura ad meliorandum dispositionem suant ipsius singularis . (39) De Anima, V, 1, p. 72, 47 : humani appetitus quasi infiniti sunt .

16* LE « DE ANIMA» D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 17*

à elle-même (40) . Suivant un vocabulaire plus moderne, on dirait que même des animaux? Nullement. Les animaux, il est vrai, éviteront
la parole «se substitue» à ce qu' elle désigne, ce qui n'est pas le cas eux aussi de commettre certains actes, mais ils le font par instinct.
pour le geste . En inventant le langage, l 'homme s' est donc créé un Un lion ne dévorera pas ses petits et, s'il est dompté, il ne s'attaquera
moyen d'expression dont il est lui-même l'initiateur et qui correspond pas à son maître . Mais il s'agit là d'un comportement dicté par l ' in-
à la densité de sa vie intérieure (41) . stinct ( 45) ; ici non plus, l 'animal ne transcende pas son équipement natu-
L'homme se distingue encore des animaux en ce qu'il possède le sens rel . Il est à remarquer que tout ce passage d 'Avicenne s 'inspire du
des valeurs morales : dans ce domaine, Avicenne mentionne spéciale- mythe du Protagoras et de la Politique d' Aristote ( 46) : en vue de rendre
ment le sentiment de la pudeur comme une attitude proprement hu- la vie sociale possible, les dieux ont accordé à l ' homme deux qualités
maine ; l'homme éprouve de la honte (verecundia) quand il prend con- dont il n'était pas doué originairement : le sens de la justice (SiKI7)
science de ce que d'autres personnes se sont aperçues qu 'il a commis un et le respect de soi et d'autrui (aiSws) . Ce dernier terme a été repris
acte illicite (42). Depuis son enfance, l'homme apprend à connaître et à par Avicenne et est rendu dans la traduction latine par verecundia.
distinguer le bien et le mal, ce qui est honnête et ce qui est mauvais ; on L'homme est un être moral : il ne reçoit pas simplement une sorte
enseigne à l'enfant que certains actes ne sont pas permis . Progres- d' équipement éthique, il est dans une certaine mesure l'auteur de ses
sivement et sous l'influence de l'éducation, se constitue dans l'esprit valeurs morales.
de l'enfant un savoir quasi naturel du bien et du mal (conceptio . .. L'homme prévoit l'avenir : en langage contemporain, on dirait qu'il
quasi naturalis) ( 43) . La formule est significative : la connaissance des est un projet d'avenir. Son attention ne se limite pas au moment
valeurs morales n'est pas purement naturelle et innée, elle est partielle- présent : il délibère sur ce qu 'il y a à faire et sur le moment où il faut
ment acquise grâce à l'éducation . Il ne s 'agit donc pas d 'un instinct, le faire . N'est-ce pas là aussi une forme de transcendance ? Les moments
mais d'un savoir dont les germes sont présents à l'esprit et qui se du temps se suivent de telle façon que le glissement d 'un instant dans
développe à l 'aide d'une formation bien conduite ( 44). En est-il de le passé est la condition inévitable de l 'apparition du moment suivant.
Et pourtant, l'homme ne se contente pas de vivre les moments de
(40) De Anima, V, 1, p . 72,38-39
son existence dans leur apparition successive, attendant que l 'avenir
(41) Dans sa Politique (I, 2, 1253 a 9), Aristote fait remarquer que l 'homme est seul à
posséder la parole et que la nature ne fait rien en vain : tout ce que la nature produit,
devienne présent avant de s 'intéresser à lui . Ce qui n' est pas encore
est orienté vers une fin . La parole humaine montre que l ' homme est appelé à vivre en présent est déjà l 'objet de la préoccupation humaine : c'est en fonction
société . Quant aux animaux, ils profèrent des sons et signalent les uns aux autres ce de l'avenir que l'homme délibère sur son activité présente (47) . Sous
qui est agréable ou désagréable . Est-ce la même chose que la parole humaine? Nulle- ce rapport, dit Avicenne, la différence entre le comportement de
ment, car celle-ci permet d ' exprimer ce qui est utile ou nuisible, ce qui est juste ou
l'homme et celui des animaux est indéniable : l'animal est rivé au
injuste . Ce que les cris des animaux signalent, la parole humaine l'exprime ; de plus,
la parole est capable d'exprimer des objets qui dépassent ia connaissance des animaux, présent, il ne saisit que le moment actuellement vécu ou, tout au plus,
à savoir les valeurs morales.
(42) De Anima, V, 1, p . 75, 85.
(43) De Anima, V, 1, p . 74,65-70.
(44) D'après Avicenne, l'homme est appelé à vivre en société et c'est en vue du bien 1949, p . 67) . La connaissance du bien et du mal moral est donc considérée comme un
de la société que certaines actions ne sont pas permises . Le bien et le mal prennent donc savoir initial, commun à tous les hommes, sans que pour cela elle soit purement innée.
leur origine dans la nature de l'homme ; le rôle de l'éducation est alors de promouvoir (45) De Anima, V, 1, p. 74, 73 : Causa huius non est conceptio quae sit in anima nec
cette orientation naturelle de l'homme à travailler pour le bien de la société . — Le point sententia, sed est alia affectio animalis, scilicet quia omne animal amat naturaliter esse
de vue d'al-Fâràbi dans ce domaine est comparable à celui d'Avicenne : parmi les premiers id quod delectat et eius permanentiam.
intelligibles, communs à tous les hommes, il distingue trois catégories : « Les principes (46) Protagoras, 320 c . —Pol., I, 2, 1253 a 15 : roîrro yâp irpos râ iWa tîwa roîs âv0pcS7ro&s
premiers de la géométrie théorique ; les principes par lesquels on connaît le bien et le laid iSLOV, rÔ'bÔVOV Q,y0
.807! K0
.1 K¢KOTr K¢f flK0
.lOL K0
.L dSLKOL K0.1 TWV üÂÂWV ¢60Bt]atV E E6V.

dans l'agir humain ; les principes qui sont utilisés dans la connaissance des états des (47) De Anima, V, 1, p. 76, 99 : Ad hoc etiam adiicitur illud quod habet homo, scilicet
êtres qu'il n'appartient pas à l'homme de faire, leurs origines, leur hiérarchie, tels les providere futura, quae debet facere et quae non debet facere, et quae debet facere
cieux, la Cause première ainsi que les autres principes et ce qui en découle 0 (Idées des aliquibus horis et non aliis .
habitants de la cité vertueuse, trad . R.P. Janssen, Youssef Karam et J . Chlala . Le Caire,

18* LE «DE ANIMA» D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 19*

l'instant qui est immédiatement en relation avec le moment présent (98). dans le concret le bien et le mal, ce qui est honnête et malhonnête,
Son horizon temporel est donc extrêmement limité. Avicenne n 'ignore ce qui doit se faire et ce qui ne doit pas se faire . A la base de ce savoir
pas que le comportement de certains animaux pourrait faire croire pratique, il n'y a plus des principes évidents de soi, mais plutôt des
qu'ils se soucient de l'avenir, eux aussi : une fourmi qui se hâte d'amener opinions probables, des sentences prononcées par des sages et des
sa nourriture en sécurité, ne prévoit-elle pas qu'il pleuvra ? N'en croyances largement répandues parmi les hommes ( 53) . Rien de tout
est-il pas de même d'un animal qui prend la fuite devant un autre, cela ne se rencontre chez les animaux.
prévoyant que celui-ci lui fera du tort? Aux yeux d'Avicenne, tout ce L'âme humaine est donc un véritable moi, un «ego» ou une «sub-
comportement est dicté par un instinct naturel et n'indique pas un stantia solitaria» (54) : pour l'exercice de certaines activités, elle a besoin
véritable sens de l'avenir (49) . d'instruments, tandis que, pour d ' autres, elle peut s ' en passer. Ainsi,
Enfin, l ' homme est un être qui ne saisit pas seulement le particulier, elle est capable d 'atteindre un mode de perfection tel que plus rien
mais qui connaît aussi l 'universel : celui-ci est, aux yeux d ' Avicenne, ne lui est nécessaire en dehors d'elle-même(55) : elle est capable aussi
le domaine du nécessaire, du possible et de l'impossible . Grâce à la de maîtriser son corps et d ' éviter les entraves qui peuvent lui survenir
connaissance de l'universel, un progrès véritable peut se réaliser dans par suite de sa symbiose avec lui.
le savoir humain : en partant d ' intelligibles connus, l ' homme peut Cette tâche importante incombe non à l ' intellect contemplatif,
progresser vers la découverte d'autres intelligibles (50) . Ainsi, la mais à l ' intellect actif ou pratique qui est la puissance principale
science n' est pas donnée une fois pour toutes, elle reste toujours à faire, de l' âme dans son comportement vis-à-vis du corps . Notons que
bien que le fondement dernier du savoir spéculatif soit constitué par l'homme est doué d 'un intellect qui se réalise par étapes : les deux
des principes de soi évidents . Le progrès de la connaissance ne se intellects, le contemplatif et l 'actif, présentent les trois degrés de
réalise donc pas par une sorte d ' addition à un savoir précédent : toute potentialité distingués par Avicenne (56) : l' intellect matériel représente
connaissance se développe à l 'intérieur des principes premiers qui l ' état de pure puissance, comparable à celui de la matière première(57) ;
embrassent tout le patrimoine du savoir humain (51) . Par ailleurs, l 'intellect in effectu est déjà en possession de certains principes fonda-
l 'homme ne connaît pas seulement l ' universel, il saisit aussi le parti- mentaux : ceux de l'intellect contemplatif sont immédiatement évidents,
culier : comment pourrait-il jamais passer à l 'action s ' il n ' avait pas le alors que ceux de l ' intellect pratique sont des opinions probables et
sens du concret ? En s' appuyant sur la saisie de l ' universel et en autres propositions de ce genre (58) . Vient en troisième lieu l'intellect in
élaborant un syllogisme pratique ( 52 ), il est donc à même de connaître potentia perfectiva qui, lui, est en possession d ' autres intelligibles : s 'il

(53) De Anima, V, 1, p . 78, 41 : Principia vero activi sunt ex probabilibus et ex auctori-


(43) De Anima, V, 1, p . 75, 89 : Cetera vero animalia non habent hoc nisi in momento
tatibus et ex famosis.
plerumque, vel continuo post momentum. (54) De Anima, V. 1, p . 80, 58 : Nihil auteur horum est anima humana, sed anima est
(49) De Anima, V, 1, p . 75, 95 : hoc fit instinctu naturae. id quod habet bas virtutes et est, aient postes, declarabimus, substantia solitaria, id est
(50) De Anima, V, 1, p. 76, 5 : formare intentiones universales intelligibiles omnino perse . — L'âme ne s' identifie donc pas à ses puissances.
abstractas a materia, sicut iam declaravimus et procedere ad sciendum incognita ex (55) De Anima, V, 1, p . 80, 65 : Sed substantia humanae animae ex seipsa apta est
cognitis intelligibilibus, credendo et formando . — Au niveau de l'intellection, Avicenne perfici aliquo modo perfections, ita ut non sit ei aliquid necessarium extra ipsam.
distingue par conséquent une double activité : former des intentions universelles (f ormando) (56) De Anima, V, 1, p. 81, 76 : Unaquaeque autem harum duarum virtutum habet
et leur accorder un assentiment (credendo) . Ce dernier terme correspond à la avyKarâBeots aptitudinem et perfectionem.
des Stoiciens. (57) De Anima, I, 5 (Cas . 957, f. 13 vb ; Venise, £ 5 vb) : Et haec potentia vocatur
(51) De Anima, V, 1, p. 78,40 : Principia auteur contemplativi sunt ex propositionbus intellectus materialis ad simili tudinem aptitudinis materiae primae quae ex se non habet
per se notis. aliquam formarum, sed est subiectum omnium formarum . — Avicenne a-t-il identifié
(52) De Anima, V, 1, p . 78, 31 : Et haec virtus transsumit ex virtute iudicante de l' intellect matériel et l'imagination Y F . Rahman le prétend (Avieenna's Psychology, p . 19).
universalibus. Inde enim transsumit maximal propositiones ad id quod cogitat et con- (58) De Anima, V, 1, p . 81, 80 : sed intellectui contemplativo per se nota et cetera
cludit de particularibus .
huiusmodi et activo propositiones probabiles et aliae affections . — Dans son Livre des,
Directives et Remarques (trad. Goichon, p. 324), Avicenne spécifie que l'intellect pratique

20* LE « DE ANIMA» D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 21*

n'y fait pas actuellement attention, il est in habita (59) ; par contre, s ' il en somme, qu'elle ne peut exister sinon en union avec la matière ( 81) . Il
les prend actuellement en considération, il est intellectus adeptes (80). est intéressant de remarquer par quelle voie le Stagirite aborde le
En admettant le parallélisme entre l 'intellect contemplatif et problème posé : en vue de déceler la nature de notre principe vital,
l'intellect pratique, Avicenne s'accorde avec la doctrine de plusieurs le maître grec examine les caractères de notre activité ; le présupposé
penseurs médiévaux : ceux-ci, cependant, iront plus loin que lui, puis- implicite de cette méthode, c'est que l'activité révèle la nature du
qu ' ils admettent que les premiers principes de la raison pratique sont principe qui en est l'origine. On ne peut aborder directement l'étude
immédiatement évidents comme ceux de la raison théorique . C ' est la de l'âme, par une sorte d ' intuition immédiate : elle ne se manifeste
doctrine de la syndérèse, qui est conçue par plusieurs auteurs comme à nous que par l'intermédiaire de l'activité qu'elle déploie . La consé-
un savoir plus ou moins inné des premiers principes de la raison pratique. quence en est que l'étude de l'âme est toujours indirecte.
En un mot, l ' homme se distingue avant tout des animaux par sa Notons que certains auteurs, tout en adoptant la manière aristoté-
puissance de dépassement ou de transcendance. On comprend dès licienne de poser le problème, lui ont donné une réponse dans le sens
lors que l ' étude de l' homme« dépasse» les cadres de la physique au sens du matérialisme : c' est le cas d 'Alexandre d ' Aphrodise et, à l 'époque
aristotélicien. de la Renaissance, de Pierre Pomponazzi (62).
Alexandre d'Aphrodise prend comme point de départ l ' entéléchisme
3 . L'âme humaine est-elle spirituelle? d'Aristote, mais il en donne une interprétation totalement matérialiste.
D ' après lui, l ' âme naît du mélange des éléments, elle est le résultat d ' une
La question est ancienne et les réponses qu ' on y a données sont Kpâvis : ceci ne veut pas dire qu ' elle soit simplement la proportion
divergentes . Au début de son Traité de l'âme, Aristote se demande si ou l'harmonie du mélange . Elle est la force, la 8vvaµis, issue d' un
toutes les activités de l ' âme sont dépendantes du corps ; il s 'agit de
savoir s ' il n ' y a pas une seule activité qui s 'exerce indépendamment (81) Le passage le plus important de ce chapitre est le suivant : µâdtaTa 8 ' eo&KEV tâtoV
VOE6Y ' El W0171 Kat' ~avraala TLS j 1611 &Yev (av-raalaS, ovK ÉYSÉXotr 'âv ov8è roeT' üVEv
de l' organisme corporel . Si toute activité de l 'âme s' exerce en dépen- TÔ TOVTo

acôµaTos Etvaa (De Anima, I, 1, 403 a 7-10).


dance du corps, cela signifie, aux yeux d ' Aristote, que cette âme est (62) D'après Pierre Pomponazzi l'âme humaine est essentiellement matérielle (aimpli-
essentiellement dépendante de la matière ; en dehors de son union citer materialis), tout en étant d'une certaine façon immatérielle (secundum quid immate-
avec le corps, elle ne peut exercer aucune activité, ce qui veut dire, rialis) (PETnus PomPoNATius, Tractatus de immortalitate animae, ed. Gianfraneo Morra,
Bologna, 1954, cap. 9, p . 112) . L'auteur distingue trois modes de connaissance : en
premier lieu, la connaissance tout à fait immatérielle ; le corps n'intervient d'aucune
façon dans l'exercice de l'activité cognitive . Tel est le mode de connaissance qu ' on
trouve dans les substances séparées : c' est un savoir qui ne comporte ni discursus, ni

a pour objet les choses humaines qui doivent être faites pour arriver aux fins choisies. composition, ni changement (POMPONATiUS, o.c ., p . 106) . En second lieu, il y a la con-
naissance qui se fait en collaboration avec des organes corporels : c'est le cas de la con-
En vue d'orienter l' activité humaine, il se basera sur des principes premiers, sur des
naissance sensible ; l' activité s'exerce à l'aide d'un organe corporel et l ' objet est fourni
opinions courantes et sur le fruit de l'expérience . Cette optique correspond à la conception
aristotélicienne de l ' éthique. par le contact avec le monde matériel (PompoNATius, o.c ., p . 106).
(59) De Anima, I, 5 (Cas . 957, f. 13 vb ; Venise, f. 5 vb) : Aliquando est sieut com- } Entre ces deux modes de connaissance, il y en a un qui est intermédiaire, et qui est
paratio eius quod est in potentia perfectiva, hoc est cum inceperint in es, existere formae précisément le mode de connaître propre à l'intellect humain : l'activité intellectuelle
ne s'exerce pas à l'aide d' un organe corporel et cependant l'objet connu est emprunté au
intelligibiles adeptae post per se nota sive intelligibilia prima, sed non considerat illa
contact avec le monde sensible (POMPONATiUS, o .c., p . 106 : relinquitur ut tale inter-
nec convertitur ad illa in effectu . — Dans son Livre des Directives et Remarques (trad.
Goichon, p . 324-325) Avicenne distingue toujours quatre étapes dans l' intellection : medium non indigeat corpore tanquam subiecto, verum tanquam obiecto).
d'abord Pintellect matériel, ensuite l'intellect déjà en possession des premiers principes, Ce mode de penser à l'aide de données sensibles n'est pas accidentel à l 'homme, c'est
en troisième lieu l'intellect tin habitu, qui est détenteur d'autres connaissances, et enfin au contraire son mode de penser normal et essentiel, on ne pourrait d'ailleurs savoir par
l'intelligence acquise qui est constituée par les intelligibles présents en acte devant le aucun signe naturel que l'intellect humain possède un autre mode de penser . Il est donc
regard de l'esprit. essentiellement matériel (PomToNATius, o .c ., p . 110). L'interprétation de Pomponazzi

(80) Cfr É. Gu soN, Les Sources gréco-arabes de l'augustinisme avieennisant, dans ne manque pas de logique : si on adopte sans nuances le point de départ d'Aristote, on
Archives d'Histoire doctrinale et littéraire du moyen dge, IV, 1929-1930, p . 61 . est conduit inévitablement à une conclusion matérialiste .

22* LE a DE ANIMA a D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 23*

mélange qui a été fait dans des proportions déterminées . Dans cette Plus considérable est le nombre de distinctions introduites par
optique, le vivant provient entièrement du non-vivant ; même dans Simplicius dans la question qui nous occupe : l'auteur fait remarquer
son élément formel, la matière se donne à elle-même un principe vital, tout d'abord qu'il ne suffit pas de parler en général d'une dépendance
elle s'actualise elle-même (fi3) . Si l'âme naît du mélange des éléments, vis-à-vis du corps, sans spécifier de quel corps il s ' agit : car il n' y a pas
peut-on encore dire qu ' elle est la cause formelle du corps? Aux yeux seulement le corps terrestre et mortel, il y a aussi le véhicule de l'âme
d'Alexandre, l'âme est vraiment forme du corps, parce qu'elle lui qui est de la même nature que l'éther et qui est le siège de la vie sensi-
donne son être (Elvat) et sa définition (AéyeuOat) : elle est cause de tive et imaginative (87) . Ensuite, la dépendance vis-à-vis du corps peut
l ' organisation du corps vivant et principe des différentes activités du se concevoir comme une collaboration et une participation de l 'orga-
composé ( 84 ) . Comme l' a fait remarquer P. Moraux, Alexandre combine nisme corporel à l'activité de l'âme, ou bien comme une influence de
des doctrines relevant d ' une psychologie grossièrement matérialiste et l' activité psychique sur l 'organisme corporel ( 88 ). Par ailleurs, la
la théorie hylémorphique d'Aristote (65) . collaboration entre l'âme et le corps peut s'interpréter de deux manières:
Plusieurs auteurs, tout en se basant sur la manière dont Aristote l' âme peut se servir des organes corporels, elle peut également donner
aborde la question, s 'opposent à toute interprétation matérialiste. Ils aux organes corporels leur forme et leur structure (89) . Enfin, il est
y arrivent généralement en introduisant des nuances et des distinctions possible d 'introduire une distinction entre les gens éduqués et les
dans la question telle qu ' elle a été posée par le maître grec au début personnes sans éducation : dans le cas de gens non éduqués, les réac-
de son Traité de l' âme . Thomas d ' Aquin se rend parfaitement compte tions dépendent simplement de la composition du corps, tandis que
de la difficulté : l'acte de penser est-il entièrement propre à l'âme chez les personnes éduquées, le principe du comportement se trouve
de telle manière que le corps n'y intervient en aucune façon? La dans l' âme ( 70) . Après toutes ces distinctions, Simplicius défend un
question n ' est pas simple . Saint Thomas répond que la pensée est, point de vue nettement spiritualiste ; il admet que l ' âme est l 'entéléchie
d 'une certaine façon, propre à l ' âme (quodammodo est proprium animae) du corps, mais cela signifie pour lui qu ' elle donne au corps son orga-
et que, d' une certaine façon, elle appartient au composé (quodammodo nisation et sa structure et qu ' elle s 'en sert comme d' un instrument
est conjuneti) : l' exercice de la pensée ne requiert pas l' intervention l'âme se comporte vis-à-vis du corps comme le pilote qui dirige son
d ' un organe corporel bien que le contenu de la pensée trouve son navire (71) . Notre auteur n'admet pas cependant que toutes les facultés
origine dans l ' expérience sensible ( 66) . Grâce à cette distinction, saint de l'âme sont l'entéléchie du corps. L'intellect n'assure pas la cohésion
Thomas peut affirmer que l ' âme humaine est immatérielle et immor- du corps et il ne s'en sert pas comme d'un instrument.
telle . La différence entre Pomponazzi, qui admet que l ' âme humaine Essayons de comprendre maintenant le point de vue d'Avicenne
est essentiellement matérielle, et saint Thomas se résume en ce que les à la lumière de la question posée par Aristote et de certaines réponses
exigences requises en vue d ' admettre le caractère spirituel de l ' âme caractéristiques qui y ont été données . Disons d ' emblée que la position
sont plus strictes du côté de Pomponazzi ; d' après lui, l ' âme ne peut d' Avicenne est nettement spiritualiste : l ' âme humaine est un principe
être dite immatérielle que si elle a une activité qui est entièrement immatériel, uni à l'organisme corporel et se servant de lui . Un des
indépendante du corps.
(67) De Anima, éd . M. Hayduck, p . 17, 16 ataBgraKÔV yâp Kat ~avTaartKÔV Kat Tô
(63) De Anima, éd . I . Bruns, p . 24, 3-4 ; 24, 21 : oû yâp j TotdSE Tîuv awµâTwV atBEpîuSES r"s +iEcET€pas OOX~s ôXgµa. Le terme ôXgµa se rencontre déjà dans le Timée
KpC6aLS g OtrXg, t17rEp jV ~ üp(zovta QÂÂ' 11 É7rt 7- fi TOLQSE KpQOEa tSWa jzas yévvwµ évg, dvâAoyoV de Platon (44 E, 69 E) ; il a été employé souvent par des auteurs néoplatoniciens pour
ÉXoUaa Taîs SUVQtzEaa TCUV tarpaKWV ~apµâKwV TQLS aBpoLZofzEVQLs ÉK tztŸEO)S ?rÂELÔVCUV. désigner une sorte d 'intermédiaire entre l'âme et le corps.
Cfr Mantiaaa, p. 104, 28-34. (68) De Anima, p. 18, 20 sqq.
(64) Aporiaz, lI, 24, p. 75,26-32. (69) De Anima, p. 18, 28 sqq.
(65) Alexandre d'ApJarodise, exégète de la noétique d'Ariatote. Liège-Paris, 1942, p . 48. (70) De Anima, p . 19, 4 sqq.
(66) In De Anima, I, 1. 2, n . 19 éd. Pirotta : Aliqua autem operatio est, quae indiget (71) De Anima, p . 87, 18 . D'après Simplicius, l' âme diffère des autres formes physiques
corpore, non tamen aient inatrumento, sed aient objecto tantum. Intelligere enim non en ce qu'elle est deux fois l 'entéléchie du corps-instrument, car elle lui donne sa structure
est per organum corporale, sed indiget objecto oorporali . spécifique (optaraKîos) et elle le meut (KtvgTaxws Tov opyavov) .

24* LE e DE ANIMA» D'AVICENNE


UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 25*
arguments qu'Avicenne énonce à l'appui de sa thèse était bien connu cenne est persuadé qu' une faculté opérant à l ' aide d'un organe corporel
de Thomas d'Aquin et a été repris par lui . Il s'agit de l'argument basé n 'est pas capable de se connaître : pour lui, la connaissance de soi est
sur la connaissance de soi : si l'intelligence exerçait son activité à l 'acte d' un principe spirituel ; comme on le verra plus loin, il va même
l ' aide d'un instrument, elle ne pourrait se connaître, ni avoir con- jusqu ' à prétendre que l 'intelligence humaine est capable de se con-
naissance de son instrument ou de son acte (72) ; car entre l'intelligence naître en dehors de toute expérience sensible (79).
et son essence il n'y a pas d'instrument, comme il n'y en a pas entre En vue de mettre en relief la supériorité de l 'intellect sur les puis-
l'intelligence et son acte ou l'instrument qui lui est attribué. Or l'intel- sances sensitives, Avicenne signale que le nombre d'intelligibles que
ligence se saisit soi-même, comme elle saisit son acte et l'instrument la raison peut penser est infini en puissance : il en conclut que cette
qui lui est attribué . Sous ce rapport, il y a une différence très nette faculté ne peut être un corps ni exister dans un corps ( 80 ) . Notre
entre l'intelligence et la faculté sensitive, qui, elle, ne se perçoit pas intellect n'est d'ailleurs pas purement réceptif comme la matière
elle-même, pas plus qu'elle n' est consciente de son acte ou de son première : les intelligibles qu'il atteint sont le fruit d ' une recherche
instrument ( 73 ) . C ' est le cas aussi de l ' imagination qui, si elle se repré- active. L 'intellect se présente donc comme une puissance active en
sente un organe, ne le saisit pas comme sien (74) . Pourquoi l'intellect, quelque sorte infinie (81) . N ' en va-t-il pas de même de l'imagination?
connaissant à l'aide d'un instrument, ne pourrait-il se connaître? Avicenne croit que non : celle-ci ne peut se représenter, à n ' importe
Avicenne envisage trois hypothèses qui aboutissent toutes trois à une quel moment, un objet quelconque choisi parmi un nombre illimité
impasse . Si l'intellect connaît son instrument grâce à la forme de cet d' objets possibles, si ce n ' est sur l' ordre de la raison ( 82 ) . Ne retrouve-
instrument lui-même, il faudra en conclure que l'intellect connaîtra t-on pas ici le trait fondamental du portrait de l 'homme tel qu ' il est
toujours son instrument, car la forme de l' instrument est toujours présenté au début du cinquième livre du De Anima? L ' homme est un
présente en lui et l'instrument lui-même est toujours uni à l'intellect (75) . être qui sans cesse se transcende, qui dépasse toujours davantage ses
Par ailleurs, on ne pourrait supposer que l 'intellect saisisse son instru- propres limites, ses réalisations et ses acquisitions ; il est le principe
ment par une forme numériquement différente de lui, car cette altérité d'une évolution illimitée.
devient inconcevable (7 6) . Pour comprendre et connaître cet instrument, En outre, il suffit d'examiner la nature même des intelligibles pour
il faut saisir la forme qui lui est propre (77) . Il est donc exclu tout aussi se rendre compte que la faculté qui les pense ne peut être matérielle :
bien que l'intellect puisse connaître son instrument par une forme car ils sont dégagés de la quantité particulière, du lieu et de tous les
qui soit spécifiquement différente de celle de l ' instrument ( 78 ) . Avi- autres caractères qui individualisent ; en d'autres mots, ils sont uni-
(72) De Anima, V, 2, p. 93, 60 . Dicemus igitur quod virtus intellectiva, si intelligeret
instrumento corporali, oporteret ut non intelligeret seipsam, nec intelligeret instrumentum
suum, nec intelligeret se intelligere. — Dans son premier traité sur la psychologie, publié (79) Cfr Livre des Directives et Remarques (trad . Goiehon, p . 439) : n Et c'
est pourquoi
par S . Landauer, Avicenne écrit que l'âme est une substance et qu'elle peut exister sans les facultés sensibles, d'une certaine manière ne perçoivent pas leurs organes et d ' une
le corps . Pourtant, dans ce traité antérieur au Shild', il ne fait pas encore appel à l'argu- certaine manière ne saisissent pas leurs perceptions, parce qu 'elles n' ont pas d'organes
ment de la connaissance de soi (S. LANDAUER, Die Psychologie des Ibn Sind, pp . 411-415). pour saisir leurs organes et leurs perceptions ; et elles n' ont d' action que par leurs
(73) De Anima, V, 2, p . 96, 3 : Item sensus non sentit nisi aliquid extrinsecum nec organes . Mais les facultés intellectuelles ne sont pas ainsi ; en effet, elles connaissent
sentit seipsum, nec instrumentum suum, nec quod sentiat. toute chose a . Notons que pour Jean Philopon, lui aussi, la connaissance de soi constitue
(74) De Anima, V, 2, p. 96, 5 : Similiter imaginatio non imaginat seipsam, nec actionem le principal argument en vue de prouver le caractère incorporel de l ' âme rationnelle.
suam ullo modo. La caractéristique propre d ' un être immatériel, c'est l ' immanence ou l'
identité avec
(75) De Anima, V, 2, p . 94, 72 sqq. soi-même. Cfr JEAN PmLo pox, Commentaire sur le De Anima d'Aristote,
éd . G. Verbeke.
(76) De Anima, V, 2, p . 94, 77 : Alteritas etenim non cadit inter singula rerum nisi Louvain-Paris, 1966, p . xxiu.
aut ex diversitate materiarum aut accidentium et dispositionum aut ex diversitate quae (80) De Anima, V, 2, p . 92, 42 : Iam etiam probatum est quod id quod praevalet rebus
est inter universale et particulare aut abstractum a materia et acceptum in materia . —
infinitis in potentia, impossibile est esse corpus aut virtutem quae est in corpore.
Avicenne ne s'arrête guère à ces différentes hypothèses, mais il les écarte immédiatement. (81) De Anima, V, 2, p. 93, 54 : Nos ergo dicimus id quod postea scies, seilicet quia
(77) De Anima, V, 2, p. 95, 93. hoc quod anima rationalis recipit multa ex rebus infinitis, fit post inquisitionem activam.
(76) De Anima, V, 2, p . 95, 91 .
(82) De Anima, V, 2, p. 92, 48.

26* LE e DE ANIMA 9 D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 27*

versels (83). Il est bien clair que la forme intelligible et abstraite n'existe indivisibles(" , ). L'intelligible peut-il résider dans une partie divisible
pas comme telle dans le monde sensible, elle n'est séparée du lieu que d'un corps? Deux hypothèses sont à considérer : si les parties sont
pour autant qu'elle est présente dans l'intellect : car ce qui existe dans semblables, ne différant du tout qu'en figure ou en nombre, il est
la pensée n'a pas de lieu, ne peut être désigné séparément et ne se impossible que l'intelligible y soit fixé, puisqu'il n'a ni figure ni nom-
laisse pas diviser . Pareil objet ne peut donc exister dans un corps (114) , bre (S7) . Si, par contre, les parties sont dissemblables, il n'est pas pos-
D'ailleurs, si l'intelligible existait dans une réalité corporelle, ou bien sible non plus que l'intelligible y réside : il est vrai que certains intelli-
toutes les parties du corps seraient en relation avec lui, ou bien cer- gibles se laissent diviser en une notion générique et une notion spéci-
taines parties ou bien aucune (85) . Si aucune partie du corps n'est en fique ; mais les corps sont divisibles à l'infini . D'ailleurs, si à chaque
relation avec la forme intelligible, alors le tout ne le sera pas non plus. division du corps correspondait une division de l' intelligible qui y est
Si certaines parties seulement sont en rapport avec l'intelligible et établi, le sectionnement du corps conduirait à la division et au déplace-
d'autres pas, ces dernières n'ont aucun rapport avec cet objet et n'en ment du genre et de la différence spécifique . Enfin, tout intelligible
sont pas le sujet . Si toutes les parties du corps sont en relation avec ne se laisse pas diviser en intelligibles plus simples (88). Le sujet des
l'intelligible et si cette relation est la même, il s'ensuit que ces parties du intelligibles ne peut donc être qu 'une substance incorporelle (89) .
corps ne peuvent être des parties de l'objet intelligible . Par contre, Si l'on veut comprendre le fondement de cette doctrine, il importe de
si la relation n'est pas la même, l'essence intelligible sera divisible, tenir compte des différents degrés d'abstraction distingués par Avi-
ce qui est impossible . L'essentiel de cet argument, c'est que l'objet cerne (90) : le niveau le plus bas est celui de la sensation extérieure.
intelligible présente des caractères qui se distinguent nettement de Déjà, dans le cas de la vue d'un objet, on trouve une certaine abstraction,
ceux de la réalité corporelle ; étant universel, il transcende les êtres bien qu'il ne s'agisse pas d'une abstraction véritable : ce qui est présent
particuliers du monde sensible auxquels il se rapporte sans se con- dans le sujet connaissant, ce n'est pas la réalité de l 'objet, mais son
fondre avec eux. image ( 91). L'imagination, elle, réalise une véritable abstraction de la
Avicenne y insiste : si le sujet des intelligibles était corporel, ces matière, mais non des accidents matériels : la présence de l'objet n'est
intelligibles devraient avoir comme sujet d ' inhérence ou bien un plus requise pour que l'imagination reproduise son image (92). Quant à
élément indivisible du corps, ou bien une partie divisible . Aucune des l'estimative, elle réalise un degré d'abstraction plus élevé que dans
deux hypothèses n'est possible : quel serait, en effet, cet élément les cas précédents, car elle saisit des intentions immatérielles, sans
indivisible? Il ne pourrait être que le point qui constitue l'extrémité
de la ligne : mais ce point ne peut exister séparé de la ligne, de telle
façon que quelque chose d'autre puisse exister en lui, car ce qui existe
dans le point résidera nécessairement dans la ligne dont le point est (88) De Anima, V, 2, p . 84,19 : Declaratum est enfin ex coniunctione punetorum corpus
la limite . Par contre, si l'on donne au point une existence propre, séparée non posse eomponi. — Cfr D . SALIBA, Étude sur la métaphysique d ' Avicenne, p. 183.
de la ligne, de telle manière que quelque chose puisse exister en lui sans (87) De Anima, V, 2, p. 85, 40 sqq.
(88) De Anima, V, 2, p . 86, 51 sqq.
résider dans la ligne, on tombe dans l'erreur de ceux qui admettent
(89) De Anima, V, 2, p . 89, 94 : Sed receptibile formarum intelligibilium aliqua sub-
les atomes et définissent la quantité comme l'addition de parcelles stantia est ex nobis non corporalis . — Cfr Naidt, trad. Rahman, p . 50 : e It is quite
impossible, then, that the entity which receives intelligibles should be inherent in a body,
or that its action should be in a body or through a body 9.
(e0) De Anima, II, 2 (Cas. 957, f. 9 rb ; Venise, f. 6 vb) : Species autem abstractionis
(82) De Anima, V, 2, p . 89, 96 : Quod possumus etiam probare alia demonstratione,
dicentes quod virtus intellectiva abstrahit intelligibilia a quantitate designata et ab ubi diversae sunt et gradua earum multum distantes.
et a situ et a eeteris omnibus quae praediaimus. — Cfr Livre des Directives et Remarques (91) De Anima, II, 2 (Cas. 957, L 9 rb ; Venise, f. 6 vb) : Visus autem indiget his
(trad. Goichon, p. 330) :t La substance qui reçoit l 'impression des intelligibles, comme nous accidentibus eum apprehendit formam eo quod non abstrahit formam a materia abstrac-
allons le démontrer, est incorporelle et indivisible*. tione vera.
(84) De Anima, V, 2, p. 89, 4-8. (92) De Anima, II, 2 (Cas. 957, f. 9 rb ; Venise, L 6 vb) : materia, cive sit absens, cive
(85) De Anima, V. 2, p. 90, 9 sqq. destructa, esse tamen formae stabile erit in imaginatione .

28* LE *DE ANIMA» D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 29*

les dépouiller pourtant des accidents matériels des objets connus (93) . naissait avant (99) . Si l'exercice de la pensée requérait l'aide d'un
Il n ' y a que le jugement intellectuel qui atteigne le niveau de l ' abstrac- instrument corporel, l'intellect devrait, après la guérison, réapprendre
tion totale, abstraction de la matière et des accidents matériels : car ce qu'il connaissait autrefois . Aux yeux d'Avicenne, l'intellect, tout en
les intelligibles sont universels et présentent donc des caractères étant spirituel, est uni au corps et s'occupe de lui ; car on peut distinguer
opposés à ceux des réalités matérielles (94). dans l'âme humaine deux activités : la première est pratique et se
Passons à un dernier argument qui, lui, se rapporte au phénomène rapporte au corps, la seconde est théorique et se rapporte à l ' intellect
de la fatigue : les puissances qui saisissent leur objet à l 'aide d' un et à ses principes (100). Ces deux activités s 'entravent réciproquement :
organe corporel sont sujettes à la fatigue produite par le mouvement Avicenne estime qu ' il est bien difficile de développer les deux activités
continuel des instruments mis en oeuvre (95). Il arrive même que des en même temps, car l ' âme se concentre totalement sur l ' objet de son
stimulants trop forts détruisent la faculté perceptive ; souvent aussi, activité (101) . On comprend, de ce fait, que le corps ne soit pas sans
après avoir saisi un excitant très fort, on n ' arrive pas à percevoir, influence sur l' activité de l ' âme.
immédiatement après, des excitants moins forts . Dans le domaine de La conclusion de cette étude est bien nette : l'âme humaine n'est pas
l'intelligible, c ' est le contraire qui se produit : la saisie d' un objet imprimée dans le corps comme une forme dans la matière et elle n ' existe
très intelligible nous rend non pas moins capables, mais plus capables pas par le corps ou, en d'autres termes, son existence ne dépend pas de
de saisir d 'autres intelligibles ( 98). Par ailleurs, les puissances liées au son union au corps ; elle est donc spirituelle (102) . Avicenne ne fait pas
corps s'affaiblissent vers l'âge de quarante ans : l'intelligence, au de distinction entre dépendance subjective vis-à-vis du corps et
contraire, ne cesse de se développer, ce qui montre bien qu'elle n'est dépendance objective (cfr Thomas d ' Aquin) ; pareille distinction
pas une puissance corporelle ( 87). est sans importance pour lui, puisque, selon lui, toute activité in-
Il y a cependant des difficultés auxquelles il importe de trouver une tellectuelle n ' est pas dépendante de l ' expérience sensible : la con-
solution . Pourquoi l'intellect oublie-t-il ses intelligibles si son activité naissance de soi est possible en dehors de toute expérience sensible.
s' exerce sans l ' aide d' un instrument corporel? D ' autre part, comment Sur ce point capital, Avicenne s'écarte de la pensée authentique du
expliquer que l'intellect soit entravé dans son activité par les infir- Stagirite.
mités du corps ( 98 ) ? Avicenne répond qu 'il n ' est pas contradictoire
d ' admettre que l' intellect ait son activité propre et que, par ailleurs,
cette activité puisse être entravée par des facteurs corporels . Dans le
cas de la maladie, l'intellect est capable de reprendre son activité une (99) De Anima, V, 2, p . 100, 74 sqq.
fois la maladie terminée et il connaît toujours les objets qu ' il con- (100)De Anima, V, 2, p . 99, 55 sqq.
(101) De Anima, V, 2, p. 99, 59 : unde cum occupata fuerit cires, unam, retrahetur ab
a&a ; difficile est enim convenire utraque simul . Cfr Naiât, trad . Rahman, p . 54.
(102)De Anima, I, 3 (Cu . f. 4 vb ; Venise, f. 3 va) : Ergo anima est substantia quia est
forma quae non est in subiecto . Cfr Naiât, trad. Rahman, p . 46, 1-4 : e . . . the substance
which is the substratum of the intelligibles is neither itself a body nor does it subsist
(93) De Anima, II, 2 (Cas . 957, f. 9 rb ; Venise, f. 6 vb) : Bonitas vero et malitia et in a body in such a way as to be in any senne a faculty residing in, or a form of, the body ».
conveniens et inconveniens et his similis, sunt in se res non materiales, quibus tamen — Le spiritualisme de la psychologie d 'Avicenne ne peut être mis en question, et pourtant
accidit esse materiales. il l'a été dans un ouvrage de M . Ernst BLOCH, Avicenna und die Aristotelische Linke
(94) De Anima, II, 2 (Cas . 957, f. 9 va ; Venise, f. 7 ra) : Nisi enim denudaretur ab hoc (Berlin, 1952) . L'auteur prétend qu' Avicenne se range parmi les représentants d'un
(sc . ab accidentibus materialibus), non esset aptum dici de omnibus. aristotélisme W de gauche », alors que Thomas d'Aquin et Albert le Grand sont les partisans
(95) De Anima, V, 2, p. 97, 14 : instrumenta enim fatigantur ex iugi motu et destruitur les plus connus de l'aristotélisme e de droite» ; Avicenne aurait élaboré une philosophie
eorum complexio quae est ois substantialis et naturalis. matérialiste et aurait préparé la voie à Giordano Bruno.
(96) De Anima, V, 2, p. 97, 15 sqq . Cfr AsisT ., De Anima, III, 4, 429 a 29 - 429 b 5. a Es gibt eine Linie, die von Aristoteles nicht zu Thomas führt und zum Geist des
(97) De Anima, V, 2, p . 98, 32 : Item omnium partium corporis debilitantur virtutes Jenseits, sondera zu Giordano Bruno und der blüliendenAllmaterie . EbenAvicenna ist
in fine aetatis iuvenilis, quod fit circiter quadraginta annos. in dieser Linie einer der ersten und wichtigsten Merkpunkte, zusammen mit Averroës»
(98) De Anima, V, 2, p. 98, 46 sqq. (o .c., p . 12). L'ouvrage de M . Bloch ne présente, à nos yeux, aucune valeur scientifique.

30* LE a DE ANIMA» D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 31 *

tude de chrétiens comme Némésius d'Émèse, qui ont admis la pré-


4. Une immortalité sans préexistence existence de l'âme humaine afin de sauver son immortalité.
Sous ce rapport, la position d'Avicenne est particulièrement inté-
Y a-t-il un rapport entre la préexistence de l ' âme et sa survie après ressante : il s'oppose catégoriquement à la préexistence de l'âme et
la mort? Si on se place dans l'optique de Platon et d'Aristote, ce malgré cela il admet son immortalité : il rompt par conséquent avec
rapport est indiscutable . Au début du livre VIII de la Physique, le la croyance, largement répandue chez les Grecs, que ce qui a commencé
Stagirite se demande si le mouvement est éternel ou non et il envisage d'exister ne peut continuer indéfiniment (104) . Quels sont les arguments
deux hypothèses (au lieu des quatre qui sont logiquement possibles). sur lesquels il se base? Supposons qu'avant leur union au corps il
Les hypothèses envisagées sont les suivantes : ou bien le mouvement existe une multiplicité d ' âmes humaines : comment pourraient-elles
n 'a pas commencé et il continuera d 'exister toujours à l' avenir, ou se distinguer les unes des autres? Toutes ces âmes appartiennent à la
bien le mouvement a commencé et, dans ce cas, il cessera un jour. même espèce : elles ont la même essence, qui s'exprime par la même
Deux autres hypothèses ne sont pas prises en considération, à savoir définition. La distinction entre les âmes ne peut donc se comprendre,
que le mouvement aurait commencé mais ne finirait jamais, ou bien si elles ne sont pas rattachées à un corps, car elles se différencient
que le mouvement n ' aurait pas commencé mais se terminerait un selon leur principe réceptif qui est le corps ; une fois unies à un corps,
jour. Si ces deux dernières hypothèses ne sont pas formulées, c ' est les âmes se distingueront entre elles par les circonstances de lieu et de
qu' elles étaient à priori impossibles dans la perspective du Stagirite : temps, puisque tout corps est situé à un endroit déterminé et s ' insère
ce qui a commencé d ' exister possède en soi la puissance de n ' être pas; aussi dans le devenir temporel . D'après Avicenne, si les âmes pré-
la présence de cette puissance fera qu'un jour il cessera d ' être, car une existaient à leur union avec le corps, elles ne pourraient se distinguer
puissance qui ne se réalise jamais est inconcevable ; pour saisir pleine- les unes des autres (105) .
ment le sens de ces positions aristotéliciennes, il importe de rappeler Peut-on admettre qu'il n'y ait qu'une seule âme, que celle-ci
que sa vision du monde ne comporte ni transcendance, ni liberté existe depuis toute éternité et se répartisse entre les différents corps ?
créatrice (103) . Cette hypothèse s ' avère impossible, elle aussi : car si cette âme unique
Appliquons cette doctrine au cas de l ' âme humaine : Platon admet est immatérielle, elle ne peut se diviser ; d'autre part, la même âme
qu' elle préexiste à son union avec le corps, vivant en contact immédiat ne peut être présente dans deux corps différents (los) .
avec les Idées, et qu ' elle continue d ' exister après la dissolution du
corps . Aristote, par contre, refuse d'admettre la préexistence de l'âme
et la théorie de l'anamnèse qui s'y rattache ; il ne pourra donc intégrer
dans sa philosophie la survie de l'âme . C'est ce qu'a fait remarquer (104)De Anima, V, 3, p . 105, 40 : Dicemus auteur quod anima humana non fuit prius
Duns Scot en parlant de la théorie d'Aristote sur l'immortalité de existens per se et deinde venerit in corpus . — Dans un petit poème sur l' âme, édité et
l ' âme humaine : il signale qu 'il est bien difficile de saisir à ce sujet la traduit par Carra de Vaux (La Kaçidah d'Avicenne sur lame, dans Journal asiatique, 1899,
t . II, p . 157), Avicenne semble admettre la préexistence de l ' âme. M. Amid note à ce sujet :
véritable pensée du maître grec ; à son avis, sur la question de la
• Cette conception platonicienne de l'origine de l'âme, telle qu' elle est exprimée dans ce
survie de l ' âme après la mort, le Stagirite ne propose que des arguments Poème, est due, nous semble-t-il, à l 'imagination poétique d'Avicenne et à l ' influence
probables et, du fait de son attitude négative concernant la pré- de sa philosophie mystique» (Essai sur la psychologie d'Avicenne, p . 136).
existence de l'âme, il se trouve devant un obstacle insurmontable (105)De Anima, V. 3, p . 106, 52 : Si auteur anima esset tantum abaque corpore, una
en ce qui concerne l'immortalité . La même difficulté explique l ' atti- anima non posset esse alia ab alia numero. Cfr Naiat, trad . Rahman, pp. 56-57.
(les) De Anima, V, 3, p . 107, 63-69. Avicenne estime qu ' on ne peut en aucune façon
admettre la préexistence d' une âme unique, dont les âmes individuelles seraient des
parties. Car, dans ce eu, cette âme unique serait en puissance vis-à-vis de ses parties,
(103) Phys ., III, 4, 203 b 8 : De Caelo, I, 10, 279 b 17. PLSTO, Politeia, VIII, 546 a 2. ce qui est impossible ; de plus, ce qu'une âme individuelle connaît, devrait être connu
G. VEiaBi Kz, La structure logique de la preuve du Premier Moteur chez Aristote, dans tout aussi bien par les autres, ce qui se ramène à supprimer le caractère individuel des
Revue philosophique de Louvain, 1948 (46); pp. 137-160. âmes (efr M. Amm, Essai sur la psychologie d ' Avicenne, pp. 137-138) .

32* LE « DE ANIMA e D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 33*

D'après Avicenne, le caractère individuel des âmes leur est acci- puissance, un accident spirituel ou un composé de tout cela (111) .
dentel : elles commencent à exister quand la matière corporelle est Durant son existence terrestre, l'âme se sera revêtue de certains
apte à se mettre à leur service, car le corps est «le royaume et l ' instru- caractères accidentels provenant de sa symbiose avec le corps, et
ment» de l ' âme (regnum eius et instrumentum) (107) . L' âme a donc une elle ne les perdra plus après s' être séparée de lui (112) .
tendance naturelle à s 'unir au corps et à en prendre soin : elle s 'attache Reste à examiner pourquoi l ' âme ne périt pas lors de la dissolution
de la sorte à un corps déterminé (los) . du corps . On pourrait répondre de façon générale en disant que le
Peut-elle continuer à exister après la dissolution du corps et garder corps n 'est pas la cause de l ' existence de l 'âme ; si le corps périt,
son individualité? Avicenne l ' affirme : après la mort, chaque âme l'existence de l'âme ne sera pas atteinte . Regardons de plus près cet
demeure une essence singulière et ne perd donc pas l 'individualité argument : le rapport entre l ' âme et le corps est ou bien un rapport de
qu' elle avait acquise grâce à son union avec le corps ( 109) . Comment coexistence simultanée, ou bien un rapport de postériorité, ou bien
l ' individualité des âmes est-elle possible après la mort, alors qu 'elle ne un rapport de priorité ( 118 ) . Si l'âme et le corps coexistent, de telle
l'était pas avant la naissance ? C'est que, pour Avicenne, l'indivi- façon que cette coexistence leur soit essentielle, aucun des deux
dualité une fois acquise ne peut plus se perdre : après la mort, les éléments ne sera une substance ; si par contre, la coexistence simul-
âmes restent distinctes les unes des autres, parce qu'elles ont été tanée ne leur est pas essentielle, la dissolution de l 'un ne mettra pas
affectées à des corps différents, qu ' elles ont commencé à exister à des en cause l'existence de l'autre (114) . Si l'âme est antérieure au corps,
moments différents et qu ' elles ont acquis des qualités accidentelles qu ' il s ' agisse d'une priorité dans le temps ou d ' une priorité de nature,
différentes en raison de la diversité de leurs corps (110) . Sous ce rapport, on ne pourra admettre en aucun cas que la destruction du corps, qui est
la situation d ' une âme qui a été unie à un corps n 'est pas la même postérieur, cause la disparition de ce qui lui est antérieur, l'âme . Si, par
que celle d ' une âme qui n ' a jamais été attachée à une réalité corporelle. nature, l ' âme est antérieure au corps, celui-ci ne pourrait périr que si
Malgré cela, le problème reste délicat et Avicenne en est conscient : l' âme périssait. Or tout le monde sait que le corps périt sous l ' action
à ses yeux, l'individualité de l ' âme après la mort provient d ' un carac- de certaines causes qui lui sont propres . Il n ' y a, entre l' âme et le corps,
tère accidentel, qui est décrit comme une sorte de propriété, une aucune dépendance essentielle (115) . L' hypothèse la plus difficile est
que le corps soit antérieur à l ' âme, car ici se pose inévitablement la
(197) De Anima, V . 3, p . 107, 77 : Ergo iam manifestum est animas incipere esse cum question de savoir si le corps n ' est pas la cause de l 'existence de l ' âme,
incipit materia corporalis apta ad serviendum eis .—Ibid ., p . 115, 80 : Cum enim creatur ce qui entraînerait que la dissolution du corps causerait la destruction
materia corporis quod sit dignum fieri instrumentum animae et eius regnum, tune causse
separatae quae solent dare unamquamque animam, creant animam. (111) De Anima, V, 3, p . 111, 20 sqq.
(los) Avicenne reconnaît que le rapport entre l'âme et le corps est difficile à comprendre : (112)D' après Avicenne, il y a plusieurs facteurs qui interviennent durant la vie ter-
d'après lui, l' âme individuelle commence à exister quand la matière corporelle est apte restre pour donner à l'âme son caractère individuel : il y a d'abord tout le domaine de la
à l ' accueillir. L'âme est individualisée grâce à son union avec le corps : elle porte en elle vie intellectuelle ; les pensées d'un homme ne sont pas celles d'un autre et le niveau
une inclination naturelle à s' occuper de tel corps déterminé et à se désintéresser des de la vie intellectuelle n'est pas le même chez tous . Il y a ensuite la connaissance de
autres (alienatur ab alüs omnibus corporibus cires . illud tantum . De Anima, V, 3, p . 108, soi-même : si l'homme est capable de se saisir comme un moi subsistant, il est clair qu 'il se
84). Quant au corps, il est individualisé par ses caractères propres . Ce qui constitue connaît comme une existence individuelle . Puis il y a le secteur de la vie morale et de
évidemment une difficulté, c'est que l'âme, qui est une substance, a besoin du corps façon générale la symbiose avec le corps qui contribueront à donner aux âmes leur
pour être individualisée. physionomie propre . Finalement il est possible que l ' âme, lors de son union avec le corps,
(109) De Anima, V, 4, p. 118, 5 : Et quando quidem anima habet esse ab illa, et non acquière d'autres caractères individuels que nous ne connaissons même pas . Le contexte
habet ex corpore niai debitum horse qua debet esse tantum, tune non pendet eius esse de la vie sur terre, en union permanente avec le corps, est donc à l'origine d'une existence
ex corpore tantum, nec est corpus causa niai accidentalis. qui devient de plus en plus individuelle au fur et à mesure que la vie se poursuit (De
(110) De Anima, V, 3, p . 109, 91 sqq . Cfr Nai di, trad. Rahman, p. 58, 10-15 : «But after Anima, V, 3, p. 111, 28-43).
their separation from their bodies, the souls remain individual owing to the different (113) De Anima, V, 4, p . 114, 48-50.
matters in which they had been and owing to the times of their birth and their different (114) De Anima, V, 4, p . 114, 50-56.
dispositions due to their bodies which necessarily differ because of their peculiar con- (115) De Anima, V, 4, p. 118, 11 sqq . Cfr É. Gusox, Les sources gréco-arabes del'Augua-
ditions A . tinisme avicennisant, p. 51 . — D . SALIBA, Essai sur la métaphysique d'Avicenne, p . 188 .

34* LE «DE ANIMA» D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 35*

de l'âme . D'après Avicenne, le corps n'est en aucune façon la cause corps ou inversement : la réponse d'Avicenne est négative : comme on l'a
efficiente de l'âme. Le corps, en tant que tel, ne réalise rien, il ne peut déjà dit ci-dessus, l'âme n'est créée que quand l'organisme corporel
avoir une action quelconque que par une de ses puissances (per vir- est apte à lui rendre service ; et pourtant, on ne pourrait en conclure,
tutem) ; si par lui-même il exerçait une activité déterminée, toute d'après Avicenne, que la destruction de l'un provoquerait la destruction
réalité corporelle développerait la même activité (116) . D'autre part, de l'autre, car ce qui commence à exister avec le corps, est impéris-
les puissances corporelles sont toujours accidentelles et matérielles : sable par nature (126) . L ' âme humaine est tout à fait simple : n ' étant
Avicenne se demande comment des accidents et des formes matérielles pas composée de matière et de forme, on ne trouve pas conjointement
pourraient donner l ' être à une substance spirituelle telle que l'âme (117) . en elle l'acte d'exister et la possibilité de ne pas être (121) . Ce qui existe,
Cette position s 'oppose diamétralement à celle d ' Alexandre d ' Aphrodise tout en ayant la possibilité de ne pas être, ne peut être simple, mais
qui prétend que l ' âme est produite par le mélange d ' éléments matériels. doit être composé . Ne faut-il pas admettre que tout ce qui est engendré
La réponse d 'Avicenne revient à ceci : le corps ne peut être à l 'origine périra un jour? Avicenne répond que c'est le cas de tout ce qui est
de l'âme parce que, de lui-même et en tant que tel, il n'est pas actif engendré à partir d 'un principe matériel et d 'un principe formel . Mais
et ne peut certainement pas produire une réalité supérieure à lui-même. comme l' âme humaine ne présente pas la composition en question,
Le corps peut-il être considéré comme la cause réceptive de l' âme il en résulte que cet axiome ne lui est pas applicable.
en ce sens que l ' âme serait imprimée dans la réalité corporelle comme Que faut-il penser, enfin, de la métempsycose? Avicenne ne s ' y
une forme dans la matière? Pas davantage . Il y a deux manières arrête guère et refuse de l'admettre : une fois que le corps est apte au
d 'être cause réceptive, par voie de composition et de façon simple : service de l'âme, celle-ci est créée en vue de ce corps déterminé ; si en
les éléments sont la cause réceptive d ' un corps déterminé, parce que même temps les âmes passaient d 'un corps à l'autre, il pourrait y avoir
le corps est composé des éléments en question ; ces éléments entrent deux âmes dans le même corps (122). Or l 'homme se rend compte qu ' il
dans la composition du corps ; le cas d ' une statue d' airain est différent : n ' a qu' une seule âme, qui régit son corps et prend soin de lui . D 'ailleurs,
l'airain est, lui aussi, cause réceptive, mais il l ' est de façon simple, quelle serait la situation de cette deuxième âme ? Si elle ne s'occupe pas
parce qu'il n' y a pas d ' autres matériaux qui entrent en ligne de compte. du corps, elle n'aura aucun rapport avec lui et sera donc établie dans
Le corps ne peut être la cause réceptive de l ' âme ni par voie de composi- un corps qui lui est étranger, ce qui est inadmissible (123) .
tion ni de façon simple ; la raison en est claire, c ' est que l ' âme, étant La conclusion est bien nette : l'âme humaine est immortelle, sans
spirituelle, n'est pas une forme imprimée dans la matière (116) . préexister à son union avec le corps (124) .
Après ce qu'on vient de dire, il va de soi que le corps ne peut être non
plus la cause formelle ni la cause perfective de l'âme (119) . A aucun
point de vue, le corps n'est la cause de l'existence de l'âme ; la disso-
lution du corps n'entraînera donc pas la destruction de l'âme . On (120) De Anima, V, 4, p. 117,98 : Sed quia creato uno creatur et aliud, non ideo oportet
pourrait se demander, cependant, si l ' âme pourrait être créée sans le ut une destructo destruatur alterum.
(121) De Anima, V, 4, p. 122, 71 : Manifestum est igitur quod in eo quod est simplex non
compositum aut radia compositi, non conveniunt effectua permanendi et potentia
(116) De Anima, V, 4, p . 115, 63 . corpus enim ex hoc quod est corpus, non agit aliquid; destruendi comparatione suas essentiae . Cfr M. D . Ror,AND•GossEraN, Sur les relations
non enim facit niai per virtutem : si enim ageret per seipsum et non per virtutes suas, de l'dme et du corps, dans Mélanges P. Mandonnet, Paris, 1930, t . II, p . 53.
tune omne corpus ageret illam actionem. (122) De Anima, V, 4, p. 125, 14 : Si autem posuerimus quod uns, anima transfertur
(117) De Anima, V, 4, p . 115, 65 sqq. ad multa corpora, unicuique autem corpori per se debet anima creari quae pendeat
(118) De Anima, V, 4, p. 115, 70 : iam enim probavimus et ostendimus quod anima ex ipso, tune unum corpus habebit dual animas simul.
non est impressa in corp ore aliquo modo. (123) De Anima, V, 4, p . 125, 21 : si auteur est ibi alia anima quam non percipit animal,
(119) De Anima, V, 4, p . 115, 75 : Impossibile est etiam corpus esse causam formalem nec quae occupatur cires, suum corpus, tune non pendet ex iuo corpore.
animae sut perfectivam. — Avicenne n'en donne pas de preuve à cet endroit : la chose (124) Ce qu'Avicenne dit sur l'immortalité de l'âme humaine ne vaut pas pour les âmes
est trop claire, puisque l'âme est une substance spirituelle qui se sert du corps comme végétatives et animales : celles-ci sont périssables, puisqu'elles sont imprimées dans la
instrument . matière et inséparables d'elle (cfr M . An®, Essai sur la psychologie d' Avicenne, p. 146) .

36* LE t DE ANIMA» D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 37*

image sensible, l'homme qui n'a aucun contact sensitif avec le monde
5 . L'union de l'âme et du corps ne peut rien connaître . La réponse d ' Avicenne s 'écarte de la perspec-
tive aristotélicienne et s'oriente nettement dans le sens du dualisme
L' homme est un être présent à lui-même ; cette présence n ' est pas psychologique : d' après notre philosophe, l 'homme ainsi suspendu
indirecte, mais immédiate : l 'homme ne se découvre pas grâce à l'expé- saurait qu'il existe (tamen sciret se esse) et cela sans avoir conscience
rience sensible ; même en dehors de toute expérience, il est capable de de ses membres corporels . A y regarder de près, la réponse d'Avicenne
se replier sur soi et de se découvrir . Avicenne illustre sa pensée par signifie deux choses : d' abord que toute connaissance intellectuelle ne
le célèbre argument de l ' homme volant (125) . Supposons qu ' un homme s ' appuie pas sur l ' expérience sensible ; d' après lui, il y aurait en l ' homme
soit créé brusquement à l ' état d 'adulte sans avoir parcouru tous les un savoir purement intellectuel, ne dépendant en rien de la sensation;
stades de la croissance et que cet homme se trouve dans un espace d'autre part, que les membres corporels ne sont pas des éléments
totalement vide, de telle façon qu ' aucune réalité n 'agisse sur lui, si bien constitutifs de la personne humaine ; ils sont comme des vêtements,
qu 'il ne subit aucune impression sensible, ni visuelle, ni auditive, ni dont le moi est revêtu, avec cette différence toutefois que les vêtements
tactile, ni aucune autre : cet homme suspendu dans le vide pourrait-il sont régulièrement enlevés et ne risquent donc pas d ' être confondus
connaître quelque chose? Il ne connaîtrait évidemment aucun de ses avec la personne, tandis que les membres risquent toujours d' être
membres corporels : Avicenne suppose qu 'il a les bras et les jambes confondus avec le moi à cause de la continuité de leur adhérence (126) .
étendus, de telle sorte qu 'aucune impression sensible ne soit produite Le moi est donc conçu comme le centre spirituel de la personne humaine
par le contact mutuel de ses membres . Si l ' on se place dans l ' optique qui est immédiatement présente à elle-même (127)
aristotélicienne, il faudrait conclure que l ' homme en question ne peut
rien connaître : si l ' on admet que la pensée est sans cesse nourrie par (126)De Anima, V, 7, p. 163,61 : cuius rei causa est diuturnitas adhaerentiae ; consuevi-
l'expérience sensible, à tel point que l'intellection soit impossible sans mus autem exuere vestes et proücere, quod omnino non consuevimus in membris :
unde opinio quod membra sunt partes nostri, firmior est in nobis quam opinio quod
vestes sint partes nostri. — C'est à juste titre que F . Rahman renvoie à Plotin, Enn .,
On peut se demander ce que devient, dans l'optique d'Avicenne, le dogme musulman IV, 8, 1, pour montrer Porigine de cet argument (Avicenna's Psychology, p . 10, n . 1).
sur la résurrection des corps et le bonheur de l'au-delà . Il est bien clair que la doctrine (127) D ' après É . Gilson, l'argument de «l'homme volant» se retrouve chez plusieurs
de notre philosophe sur l 'immortalité de l' âme rend inutile la résurrection des corps et auteurs médiévaux : on le rencontre dans le De Trinitate de saint Augustin, chez Guil-
qu'elle donne à la béatitude de l 'au-delà une autre physionomie, un caractère plus laume d'Auvergne, Jean de la Rochelle, Matthieu d 'Aquasparta et Vital du Four (Les
spiritualiste et plus intellectualiste. Pour certaines catégories d'âmes toutefois, à savoir Sources gréeo-arabes de l' Augustinisme avicennisant, p. 41). — Il n'est guère probable
les âmes en voie de purification et les âmes coupables, Avicenne admet qu 'après la mort que cet argument de t l'homme volant» ait été emprunté à saint Augustin (De Trinitate,
.t
elles restent unies à un corps céleste ; les autres mènent une vie comparable à celle des X, cap . 10, 13-16) comme le suggère M . Amid (Essai sur la psychologie d'Avicenne, p . 85).
Intelligences séparées (cfr L . GARDET, La pensée religieuse d 'Avicenne, Paris, 1951, Il y a cependant, il faut le reconnaître, certaines ressemblances entre la psychologie
pp . 98-105). de saint Augustin et celle d 'Avicenne : celles-ci s ' expliquent sans difficulté par les
(125) L ' exemple en question se rencontre deux fois dans le De Anima d'Avicenne sources néoplatoniciennes dont les deux doctrines s'inspirent. A titre d'exemple, on
une première fois à la fin du chapitre I, 1 ; une seconde fois, au livre V, chapitre 7 ; voir pourrait citer une phrase quise lit dans le premier traité d 'Avicenne sur la psychologie :
aussi Livre des Directives et Remarques, trad . Goichon, p. 303. t Wer seine Seele nicht zu erkennen vermag, der ist auch nicht im Stande, seinen Schôpfer
Ce qui est caractéristique de la doctrine d'Avicenne sur la connaissance de soi, c'est zu erkennen» (S. LANDAŪER, Die Psychologie des Ibn Sind, p . 374) . En lisant ce texte,
que l'âme humaine est capable de se saisir en dehors de toute perception sensible . La on ne peut manquer de se souvenir de la sentence de saint Augustin : t Noverim me,
même conception se rencontre chez Simplicius : il affirme tout d'abord que la conscience noverim Te» (cfr G. VERBE%E, Connaissance de soi et connaissance de Dieu chez saint
de soi est propre à l'homme, puisqu'elle est une fonction de la raison : rô S'aia0dveu0at ôTt Augustin, dans Augustiniana, IV, 1954, pp. 495-515).
ata6ay4,ue0a àvept6 fou eot a4vov t8tov el—4 SOKEî - ÂOYLKî9 ydp icwî]s i ov TÔ apo 'avrip+ L'idée du moi, toujours et immédiatement présent à lui-même, est une doctrine
eirtarpe7rr&K6 v (In DeAnima, III, 2, p . 187, 27). Simplicius n' est pas d' accord avec Alex- à laquelle Avicenne est resté fidèle jusqu'à la fin de sa vie . On lit dans le Livre des Direc-
andre : la connaissance de soi n'est pas une sorte de savoir concomitant ou latéral qui tives et Remarques (trad . Goichon, pp . 303-304) : t Même chez le dormeur dans son Som-
accompagne la saisie d'un objet ; d'après lui, il n'est pas nécessaire de saisir un objet meil et l'ivrogne dans son ivresse, le fond de lui-même ne s' éloigne pas de lui-même,
pour se connaître soi-même ; &rat SÉ TeAetwOels arrrôg Éavrôv Kai Td à a$Tiu et8n voeî bien que sa représentation ne lui soit pas constamment présente à la mémoire ».
daa(aîus Ka-r' bépyetav reletav (In De Anima, III, 4, p . 230, 26) . Remarquons que, malgré l'affirmation que l'homme est capable de se saisir directement

38* LE *DE ANIMA» D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 39*

Quel rapport y a-t-il entre le moi et l'âme humaine ? Avicenne répond sonne humaine est un moi substantiel : l'âme humaine est une sub-
comme Platon et Plotin : le moi, c'est l'âme . Bien entendu, pour stance, car elle peut exister par soi (132) . On ne peut pas en dire autant
savoir que le moi s'identifie avec l'âme il est nécessaire de connaître de l'âme des plantes ni de celle des animaux : l'âme végétative et l'âme
celle-ci : dès qu'on se rend compte que l'âme est pour l'homme le sensitive n'ont d'autre fonction que de donner à la matière une struc-
principe et la fin de ses connaissances et de ses mouvements, on prend ture adaptée, ces âmes ne peuvent être appelées « substance» que
conscience aussitôt du fait que le moi n'est rien d'autre que l'âme (128) , dans la mesure où elles ne sont pas un simple accident attaché à un
En effet, que désigne-t-on exactement par le moi? C'est avant tout le substrat, et non au sens où l'on peut dire de l'âme humaine qu'elle est
centre d'unité qui relie entre elles les différentes activités exercées par une substance, à savoir un principe qui a la capacité d'exister par
la personne humaine : quand je dis « je perçois, je connais, je fais», soi (133) ,
ces activités se rapportent chaque fois au même terme de référence, Avicenne est un défenseur décidé de l'unité de l'âme humaine : il n'y
le sujet, le moi, l'âme : car c'est bien l'âme qui est à l'origine de toutes a pas dans l'homme trois âmes distinctes, une âme végétative, une âme
ces activités (129) Le «je» dans l 'expression «je perçois» ne désigne sensitive et une âme rationnelle, il n ' y en a qu' une seule . Car la vie
donc rien d 'autre que l ' âme humaine. On pourrait comparer le moi au végétative de l'homme n 'est pas la même que celle des plantes ou celle
sens commun : celui-ci est aussi une sorte de lien qui unifie toutes les des animaux (134) . Sans doute, l'âme végétative peut exister séparément,
facultés sensitives ; c' est pourquoi il est capable de comparer et de de même que l' âme sensitive peut se rencontrer sans l ' âme rationnelle,
distinguer les objets de ces différentes facultés (130) ; il en est de même mais dans l 'homme, l ' âme supérieure est le principe d ' où émanent les
du moi : il unifie toutes les puissances de l ' homme, non seulement les âmes inférieures (135) . Supposons un feu et un objet sphérique ; l ' action
puissances cognitives, mais aussi les puissances appétitives ; le désir exercée par le feu sur l'objet en question peut être triple d'après la
et la connaissance sont reliés entre eux, car on ne peut désirer que ce distance qui les sépare : le feu peut réchauffer l ' objet, il peut l 'illuminer
qu'on connaît (131) . Ce moi qui constitue le centre d'unité de la per- et il peut éventuellement le faire brûler . Ainsi le même principe est
capable de produire des effets bien différents dans le même objet,
d'après la distance qui le sépare de lui . C ' est de cette comparaison
comme e ego» en dehors et sans l ' expérience sensible, cette intuition reste cependant ,
instantanée, et que la doctrine d'Avicenne ne montre pas comment relier ces différentes qu Avicenne se sert pour montrer que l'âme supérieure peut être
saisies instantanées en un e moi continu» : cette instantanéité est typique d'un certain à l'origine des activités vitales inférieures : car si l'objet est à la fois
atomisme de la pensée musulmane, d' une part, et d'autre part, est reprise par Descartes réchauffé et éclairé, la lumière lui vient non plus seulement des rayons
et provoque les critiques de Leibniz . Sur le rapport entre l'argument de l'homme volant
et le Cogito de Descartes, voir F . RAnmAN, Ibn Sina, dans A History ot tlluuslim Philo-
sophy, edited and introduced by M. M. Sharif, Wiesbaden, 1963, pp . 487-492, e The Body-
Mind Relationship» ; G. FURLAM, Avicenna e il e Cogito ergo sum» di Carteeio, dans ( 132) De Anima, I, 3 (Cas . 957, f. 4 va ; Venise, f . 3 va) : Si autem constiterit quod
Islamica, 1922 (3), pp. 53-71 . aliquam animam possibile est per se ipsam solam existera, non dubitabis eam esse
(128) De Anima, V, 7, p. 164, 85 : nescio quod illud ego sit anima dum nescio quid ait substantiam . Hoc auteur non declarabitur tibi niai in aliquo eius quod dicitur anima. Cfr
anima . . . cura enim intelligo quod ipsa anima est principium motuum et apprehensionum É . GZLsoN, Les Sources gréco-arabes de l ' Augustinisme avicenniaant, p . 43.
quas habeo et finis earum ex his omnibus, cognoseo quod aut ipsa verissime est ego, aut (133) De Anima, I, 3 (Cas . 957, £ 4 vb ; Venise, L 3 va) : . . . et non erit servata essentia
quod ipsa est ego regens hoc corpus . materiae. post separationem animae, et quae erat subieetum animae, fit nunc subiectum
(129) De Anima, V, 7, p. 164, 77 sqq . alterius ab illa. Ergo animam esse in corpore non est idem quod accidens in subiecto
(130) De Anima, V, 7, p. 158, 94 sqq . esse. F . Rahman (Avicenna's Psych000gy, pp . 11-12) estime que, d'après Avicenne, toute
(131) De Anima, V, 7, p. 159,15 sqq . Différentes puissances sont reliées entre elles par un âme est une substance, alors que le philosophe prétend que seule l'âme humaine est une
x vinculum aliquodà (p . 158, 95), Avicenne se refuse d'admettre qu'une faculté déterminée substance. La critique n'est paa justifiée, car elle ne tient pas compte des différentes
puisse subir l'action de l'objet d'une autre faculté ; la puissance appétitive ne peut significations du terme e substance ».
percevoir un objet sensible, c'est la fonction des sens externes . Il faut donc admettre (134) De Anima, V, 7, p . 171, 83 sqq. Cfr M. D . ROLAND-GossEmN, Sur les relations de
dans l'homme un centre unique qui relie entre elles toutes les puissances (p. 159, 15) . l'âme et du corps d'après Avicenne, p . 49.
Cfr M . Amm, Essai sur la psychologie d'Avicenne, pp . 130-131 . — D . SALIBA, Essai sur (135) De Anima, V, 7, p. 173, 30 : Oum auteur omnia simul concurrunt, tune id quod
la métaphysique d Avicenne, p . 173. fuerat posterius fiet principium etiam prioris et emanat ab eo id quod erat prius .

40* LE «DE ANIMA» D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 41 *

du soleil, mais de la chaleur qui lui est devenue immanente ; et s'il est l'un est impossible sans la création de l'autre (141) : l'âme est, de par sa
à la fois incandescent, chaud et lumineux, il ne doit plus seulement nature, orientée vers la direction du corps et le corps est fait pour être
chaleur et lumière aux rayons du soleil, mais au feu qui lui est devenu au service de l'âme.
immanent (136) . On pourrait se demander ce qui rend la matière apte à recevoir un
Quel est maintenant le rôle du corps vis-à-vis de l'âme, quelle est la principe de vie . La réponse d'Avicenne est nette : dans la mesure où
fonction exacte du « vêtement» dont le moi est revêtu? On l'a vu déjà le mélange des éléments réalise un degré d'harmonie plus élevé, la
dans ce qui précède, le corps n ' est pas la cause de l ' existence de l 'âme, matière devient capable de recevoir en elle des principes de vie plus
ni la cause efficiente, ni la cause réceptive, ni la cause formelle ou parfaits . Quand le mélange des éléments est suffisamment équilibré,
effective. D 'où vient l'âme? Elle est créée par une ou des substances la matière reçoit, grâce à l 'intervention des corps célestes, un principe
immatérielles, elle ne préexiste donc pas depuis toute éternité, son de vie végétative . Quand le degré d'harmonie est plus élevé, elle
existence a un commencement (131) . Le corps n' intervient-il en aucune parvient au niveau de la vie animale . Si l'équilibre des éléments est
manière dans ce début d'existence ? Il y intervient certainement : encore plus parfait, la matière devient apte à recevoir une faculté
aux yeux d'Avicenne, l'âme est créée au moment où l'organisme psychique plus noble, à savoir l'intelligence qui est semblable aux
corporel est apte à être à son service (138) . Qu ' en résulte-t-il? Le corps substances suprasensibles . L ' aptitude du corps à recevoir l'âme n' est
est la cause accidentelle de l'existence de l'âme (139) ; le corps n'inter- donc rien d'autre que le degré d'équilibre des éléments qui le com-
vient par son organisation adaptée que pour déterminer le moment posent (142) .
auquel l'âme sera créée . Peut-on dire que l 'âme existe par une sorte Mais il y a plus : l ' âme porte en elle une inclination naturelle vers tel
de hasard ou de destin, en ce sens que l'âme aurait été créée parce corps déterminé : car, on l ' a dit plus haut, le moment de son existence
qu ' il y avait, par hasard, un corps à régir? Telle n ' est pas la pensée dépend de l ' aptitude d ' un corps déterminé à se mettre à son service (143) .
d 'Avicenne : l ' âme est créée par des causes séparées ; c 'est l ' existence L ' âme n 'est donc pas orientée à prendre soin d ' un corps quelconque,
du corps qui est accidentellement concomitante (149) . Le corps serait-il mais d' un corps déterminé : l' âme deviendra le principe vital de ce
jamais un corps humain s 'il n ' y avait pas d' âme pour le régir? C 'est corps-ci ; son existence individuelle commence avec le corps, et on
par la présence de l ' âme et en se mettant à son service, que le corps peut dire que l 'âme est individualisée par sa relation à un corps déter-
devient un corps humain : car c'est le corps qui est l'instrument et le miné ; elle possède donc en elle une disposition accidentelle qui la
royaume de l ' âme et non l'inverse . Toujours est-il que la création de relie à son propre corps (144) . Notons que dans l' optique d 'Avicenne,
cette disposition est vraiment accidentelle : comment pourrait-il en

(136)De Anima, V, 7, p. 172, 10 sqq. Cfr M . AmiD, Essai sur la psychologie d'Avicenne, (141)De Anima, V, 4, p. 116, 83 : creatio unius et non alterius, est impossibile . —Ibid.,
pp . 128-130. p. 116, 88 : si possibile esset unamquamque animam creari et non crearetur id in quo per-

Au sujet de l' unicité de l ' âme humaine, notons cette phrase particulièrement dense du ficitur et operatur, otiosum esset eius esse.
Livre des Directives et Remarques (trad . Goichon, p . 311) : «Cette substance est unique Notons que la matière, telle qu 'elle est conçue par Avicenne, ne correspond pas à la
en toi ; plutôt elle est toi, on le vérifie a. matière première d 'Aristote : lui aussi connaît un principe matériel entièrement indéter-

(137)De Anima, V, 4, p. 118, 3 : Attribuens autem esse animae non est corpus, nec miné ; il l' appelle matière première, ou matière universelle, ou matière première commune.
virtus corporis, sed est sine dubio essentia existons nuda a materiis et mensuris. Mais il admet un intermédiaire entre la matière première indéterminée et les quatre
(138)De Anima, V, 4, p . 124, 96 . . . animae non fuerunt creatae et multiplicatae niai éléments, à savoir le corps absolu ou le corps universel . Celui-ci sert de substrat commun
cum aptitudine corporum. à tous les êtres sensibles : il possède la forme corporelle sans spécification ultérieure.
(139)De Anima, V, 4, p. 118, 6 : quandoquidem anima . . . non habet ex corpore nisi D'après M. Amid, cette doctrine est empruntée à Simplicius (Essai sur la psychologie
debitum horae qua debet esse tantum, tune non pendet eius esse ex corpore tantum, nec d'Avicenne, pp. 107-115).
est corpus causa niai accidentalis . — Ibid., p . 115, 77. (142) De Anima, V, 7, p . 172, 98 sqq. — Cfr Naj¢t, trad . Rahman, pp . 24-25 . — De
(149) De Anima, V, 4, p . 124, 99 sqq . : . . . hoc non fit casu vel fato, ita ut anima creata medicinis cordialibue, p. 190, 32 sqq.
non fuerit creata nisi quia propter complexionem debebat creari anima quae eam regeret (148 ) De Anima, V, 4, p . 117, 92.
sed anima habuit esse, et casu accidit ut corpus haberet esse cum illa a quo pendèret . (144) De Anima, V, 3, p . 108, 80 ; p . 101, 89.

42* LE « DE ANIMA e D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 43*

être autrement? L'âme est une substance, capable d'exister par soi que le contenu des formes intelligibles soit emprunté aux données
et créée par un être supérieur immatériel : bien qu'elle soit orientée sensibles, mais que le contact sensitif avec le monde joue un rôle
naturellement vers la direction d'un corps déterminé, il n'en reste positif au stade initial du processus intellectif. Car il s'agit bien du
pas moins vrai que pareille relation ne peut être qu'accidentelle. stade initial : une fois que l'âme s'est acquis ces principes de l'assenti-
Si l'âme n'est créée qu'au moment où le corps est apte à lui rendre ment et de la conception, elle n'a plus besoin du corps pour ses actions
service, c'est que le corps contribue à la perfection de l'âme : telle est propres, c'est-à-dire pour ses opérations intellectuelles (151) . C'est
bien l'opinion d'Avicenne . L'âme atteindra sa perfection avec l'aide pourquoi elle fait retour sur elle-même, se replie sur soi et développe
et la collaboration du corps (145) . En quoi le corps rend-il service à son activité par elle-même . Le progrès consiste d'ailleurs pour l'âme
l'âme? Avicenne distingue quatre manières selon lesquelles les facultés dans cette capacité de plus en plus développée d'agir par elle-même :
inférieures contribuent au développement de la raison : il y a d'abord au fur et à mesure que l'âme progresse et se fortifie, elle devient de
la saisie des universaux dans les réalités singulières ; en comparant plus en plus capable d'agir par elle-même, sans l'intervention du corps.
entre eux les êtres singuliers, en examinant ce qu'ils ont de commun Car le corps est ambivalent : il est au service de l'âme, mais il peut
et de propre, en distinguant l'essentiel de l'accidentel, on arrive à la devenir aussi un obstacle pour l'âme capable d'opérer par elle-même
connaissance des notions universelles (148) . De plus, on peut comparer ses actions propres . Le voyageur qui veut se rendre à un endroit
ces notions universelles et établir entre elles des relations négatives éloigné peut avoir besoin d'une jument et de son équipement ; celle-ci
ou affirmatives : si ces relations sont immédiatement évidentes, l'amènera éventuellement au but, mais peut être aussi la cause qu'il
il n'y a pas de problème ; si elles ne le sont pas, il faudra trouver un n'y arrive pas . De toute façon, une fois que le but est atteint, il pourra
moyen terme qui permette de connaître le rapport en question (147) , se passer de la jument (152) .
En troisième lieu, il y a l'acquisition de prémisses empiriques : grâce La position d'Avicenne est comparable à celle de Platon : pour ce
à l'expérience sensible, on saura que tel prédicat doit être attribué à tel dernier aussi, le corps est à la fois une aide indispensable et un obstacle
sujet, que tel conséquent se rattache à tel antécédent, non par hasard, en vue de l'activité de l'âme . L'homme ne peut arriver à développer
mais par un lien essentiel (148) . Finalement, il y a les opinions pro- le patrimoine de connaissance qu'il porte en lui que par le contact
bables transmises par une tradition ancienne, auxquelles l'âme donnera avec le monde sensible ; mais d'autre part, la saisie de la réalité véritable
son assentiment (149) . Que signifie pareille expression? Le terme exige de lui qu'il meure au sensible : c'est pourquoi la philosophie est
«assentiment» est emprunté probablement au vocabulaire stoïcien, l'apprentissage de la mort . Ainsi, pour Avicenne, le corps est ambi-
où il désigne l'adhésion ferme de la connaissance kataleptique . D'après valent : au stade initial, il est indispensable, mais au fur et à mesure que
Avicenne, les « principes» de nos connaissances intellectuelles sont l'homme progresse, il devient de plus en plus un obstacle au libre
fournis par l'expérience sensible (158) : ceci ne signifie pas toutefois déploiement de l'activité psychique (153) .

(145)De Anima, V, 3, p. 109, 89 : Anima . . . habet principia perfections suae mediante (151)De Anima, V, 3, p . 104, 26 : si vero impedita non fuerit, non egebit eo (Sc. corpore)
corpore .œ Najāt, trad . Rahman, p . 58 : «The soul achieves its first entelechy through postes, in suis propriis actionbus, niai in aliquibus tantum in gnbus opus est redire
the body ; its subsequent development, however, does not depend on the body, but on virtutes imaginatioas et oonsiderare es, iterum ad hoc ut percipiat principium aliud ab
its own nature « . Il importe de remarquer que la définition aristotélicienne de l 'âme eo quod habuerat, et adiuvent repraesentare id quod appetitur in imagination, et
comme première entéléchie du corps est interprétée dans un sens temporel :l' âme aurait repraesentatio eius in imaginations firmetur auxilio intellectus . Hoc autem contingit
besoin du corps pour son premier développement, mais pourrait s'en passer dans son in principio tantum et non postea, nisi parum. — Ibid., p. 105, 33.
évolution ultérieure. (152) De Anima, V, 3, p. 105, 34 : Virtutes auteur sensibiles et imaginativae et ceterae
(146)De Anima, V, 3, p, 102, 00 sqq. virtutes corporales retrahunt eam (ac . animam) a sua action, verbi gratia, dent homo
(147)De Anima, V, 3, p. 102, 6 sqq. qui aliquando indiget iumento et eius apparatu quo pervenat eo quo propont ; quo
(148)De Anima, V, 3, p. 103, 10 sqq. cum aocesserit sed es, illis causis acciderit non pervenire, causa quae fuit perveniendi
(149)De Anima, V, 3, p. 104, 20 sqq. Ob Naidt, chap. XI. eadem est prohibendi.
(150)De Anima, V, 3, p. 104, 22 Anima . . . humana iuvatur oorpore ad acquirendum (153) De Anima, V, 6, p. 150, 71 sqq. — On ne peut souscrire à Pinterprétation de M.
principia illa consentiendi et intelligendi ; demde cum acquWerit, redibit ad seipsam . Amid, quand il écrit : • On ne trouve donc pas, chez Avicenne, cette dualité entre l'âme

44* LE « DE ANIMA» D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 45*

Cette conception est d'ailleurs en rapport immédiat avec la doc- que le mensonge et le pouvoir tyrannique sont mauvais (157) . Ce sont
trine avicennienne sur les deux faces de l'âme : l'âme a deux faces, là des opinions qui ne sont pas déduites d 'un savoir théorique ; ce qui
l'une est tournée vers le haut, vers les principes supérieurs, l'autre est est important aux yeux d'Avicenne, c'est qu'il n'y ait pas de désaccord
orientée vers le bas, vers le contrôle et la direction du corps (154) . entre les lois du savoir théorique et la direction de la raison pratique.
N'est-ce pas par là'que s'explique l'oubli ? Celui-ci n'est pas dû seulement Si celle-ci gouverne vraiment les facultés corporelles, le comportement
à l'infirmité du corps ou à la vieillesse : la seule explication qui s'impose, de l'homme sera moralement bon ; par contre, si la raison pratique ne
c'est que l 'âme a deux activités et que l'une entrave l 'autre . L 'homme gouverne pas, il en résultera des moeurs perverties. Quant à la sagesse,
qui se tourne vers le corps et prend très activement soin de lui est elle est orientée vers le monde intelligible, vers des objets immatériels
distrait par là de son activité contemplative . Par contre, celui qui ou dépouillés de leurs caractères matériels . Sous ce rapport, on ne
porte toute son attention sur le savoir théorique sera détourné par le peut mettre sur le même plan la faculté imaginative et la faculté
fait même de la direction du corps et de tout engagement pratique (155) . contemplative : la première ne réalise pas encore pleinement le pro-
Il y a donc dans l'âme humaine deux actions qui s'entravent mutuelle- cessus d'abstraction, elle ne dégage pas les formes connues des carac-
ment bien que les deux soient nécessaires . Si l'âme cesse de régir son tères matériels (158). Où réside donc la perfection suprême de l'homme?
corps, que deviendra-t-il? Il sera dissous par toutes sortes d 'influences Avicenne répond qu 'elle se réalisera dans la mesure où l 'âme s'unit
agissant sur lui de l'extérieur : dans ce cas, il ne sera plus au service de et devient semblable aux premiers principes de tout ce qui est . Dans
l'âme, il ne jouera plus son rôle d 'instrument pouvant être utilisé par la mesure où l'homme progresse, l'âme rationnelle deviendra de
elle (156) . En se tournant vers le corps et en prenant soin de lui, l'âme plus en plus capable d'exercer seule son activité propre, à savoir la
agira « moralement» : elle s'engagera dans la vie pratique et sera la contemplation de l'intelligible : alors l' âme se suffira à elle-même et
source de vertus morales. n'aura besoin de rien d 'autre qu'elle-même (159) .
L'âme a cependant une activité supérieure, à savoir la sagesse. Au-dessous de cet idéal suprême, il y a une perfection, plutôt négative
Qu'on ne s'y méprenne pas : la faculté pratique n 'est pas vraiment et relative, qui consiste pour l'âme à se protéger contre les obstacles
soumise à la faculté théorique ; elle se forme des opinions communé- provenant de l' union avec le corps ; c'est la tâche de l'intellect actif
ment admises au sujet de l'agir humain, telle par exemple, l'opinion de réaliser cet idéal pratique et d'écarter de l'âme rationnelle tout
ce qui est de nature à freiner son développement (160) .
et le corps, comme nous la trouvons chez Platon et Descartes» (Essai sur la psychologie Il est clair que cette conception dynamique de l 'âme est d'inspiration
d'Avicenne, p. 121) . — Dans le premier traité d'Avicenne sur la psychologie, publié néoplatonicienne : l'homme se trouve perpétuellement à la limite de
par S. Landauer, on lit : « Die Seele ist in dem Kôrper» et l'éditeur fait remarquer que
c ' est la conception de Plotin (Die Psychologie des Ibn Sind, p . 379). Cette remarque n ' est
deux mondes, l'intelligible et le sensible ; il peut se porter vers l'un
pas fondée, car d 'après Plotin, au lieu de dire que l 'âme est dans le corps, il faut dire ou vers l' autre, vers le haut ou vers le bas . L 'attitude d'Avicenne
plutôt que le corps est dans l 'âme. vis-à-vis des valeurs corporelles est loin d'être négative : c'est la
(154)De Anima, I, 5 (Cas. L 7 va ; Venise, f. 5 va) : . . . tamquam anima nostra habeat tâche de la raison pratique de diriger les facultés corporelles . Il n'en
duas facies, faciem scilicet deorsum ad corpus, quam oportet nullatenus recipere aliquam reste pas moins vrai que la direction du monde corporel ne réalise pas
affectionem generis debiti naturae eorporis, et aliam faciem sursum versus principia
altissima, quam oportet semper recipere aliquid ab eo quod est illie et affici ab illo.
l'idéal suprême de l'âme rationnelle ; celle-ci doit devenir de plus
Cfr Najāt, trad. Rahman, p . 33, 4-6 ; 33, 11-17 ; M . D . RoLexD-GosSELIN, Sur les relations en plus ce qu 'elle est, «substance solitaire», capable d' exercer par
de lame et du corps, p. 50.
(155)De Anima, V . 2, p. 99, 55 sqq. Guillaume d'Auvergne s'oppose énergiquement
à la doctrine d'Avicenne sur les deux faces de l'âme : pour lui l 'âme est indéniablement (157)De Anima, I, 5 (Cas . 957, f. 7 rb ; Venise, f. 5 va) . Cfr Naidt, trad. Rahman, p . 32.
une, il n'y a que des «imbéciles» qui admettent pareille dualité . Pourtant cette thèse (158)De Anima, I, 4 (Cas. L 5 vb ; Venise, L 4 rb) : Vis etiam imaginative imprimit sibi
avait été reprise par Gundissalinus (De immortalitate animae, ed. Bülow, p. 19) et par formas remm materialium secundum quod sunt materiales sed nudas a materia aliquo
Guillaume d'Auxerre (De immorWitate animae, t . I, p . 334) (cfr R. Dia VAUX, Notes et modo abstractions non perfectae. — Ibid., I, 5.
textes sur l'avicennisme latin aux confina des %II e-%Ille siècles, pp . 39-40). X159 ) De Anima, V, 1, p . 80, 65.
(156)De Anima, I, 3 (Caa. 957, L 4 va ; Venise, L 3 va). (160) De Anima, V, 1, p . 80, 68 sqq.

46* LE t DE ANIbIA t D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 47*

elle-même l'action qui lui est propre : la contemplation des premiers Elle s'en dégagera plus tard quand elle sera devenue vigoureuse et
principes de tout ce qui est. qu'elle se sera préparée à recevoir les intelligibles . Dans ce contexte,
il est facile de comprendre ce qu'Avicenne dit sur la nécessité des sens
6 . Les sens internes internes : ce qu'on perçoit par les sens externes est essentiellement
instable non seulement parce que l'objet perçu est inséré dans le
Avicenne, on l'a vu, estime que les images sensibles ne sont pas devenir du monde, mais aussi parce que le sujet passe d'un objet à
toujours requises en vue du savoir intellectuel ; il admet cependant l'autre . Les sens internes ont pour fonction d'assurer aux objets perçus
que le développement du savoir se base en général sur les données de une certaine stabilité et d'être au service du sujet quand il le vou-
l'expérience. Quel est, d'après lui, pour l'âme rationnelle, l'apport dra (162) . Il y a donc, grâce aux sens internes, un rapport entre ce qui
positif de la connaissance sensible? En premier lieu, les données est absent, ce qui n'est pas actuellement perçu, et l'âme humaine :
singulières constituent le point de départ du processus d'abstraction; bien entendu, si celle-ci est occupée d'autre chose, que ce soit d'un objet
n'est-ce pas en comparant entre elles des données concrètes qu'on perçu ou d'une forme intelligible, elle ne portera pas le regard sur un
parviendra à distinguer l'essentiel et l'accidentel? Qu'on ne s'y trompe objet absent ; mais, dès qu' elle se sera libérée de toute autre occupation,
pas cependant : dans l'optique d'Avicenne, ce processus d'abstraction elle pourra faire revenir aussitôt sous son regard l'image sensible grâce
ne présente pas la même valeur que dans la tradition aristotélicienne; au rapport qui s'est établi entre elle et cet objet absent (183) . Ainsi
l'intelligible n 'est pas saisi dans le sensible ; grâce à l ' illumination de la connaissance des sens internes fixe d'une certaine façon le flux des
l'intellect agent, illumination projetée à la fois sur l'intellect humain images sensibles et contribue à préparer efficacement le savoir intel-
et sur les objets sensibles, une trace, distincte de l 'image sensible, lectuel en mettant à la disposition de la raison un patrimoine stable de
s'imprime dans l ' âme humaine et la prépare à recevoir les formes données concrètes.
intelligibles du principe supérieur (161) . Le savoir intellectuel ne se Dans la hiérarchie des puissances humaines, Avicenne distingue
nourrit donc pas de l'expérience sensible : l'étude du monde sensible trois niveaux : la vie végétative, la vie sensitive et la vie rationnelle.
ne dépasse jamais la signification d'une étape propédeutique . La La première comprend trois puissances qui sont respectivement à
connaissance humaine procède par jugements, elle se traduit par des l'origine de la nutrition, de la croissance et de la procréation . Au
affirmations et des négations ; dans certains cas, le rapport entre les niveau de la vie sensitive, il y a lieu de distinguer, d'une part, les
termes du jugement est immédiatement évident ; il suffit de saisir puissances motrices et, d'autre part, les facultés cognitives . Parmi les
le sens des termes pour connaître immédiatement le rapport qui les puissances motrices, une distinction ultérieure peut être faite entre
unit. Dans d'autres cas, la raison se basera sur l'expérience pour celles qui commandent le mouvement, à savoir les facultés concu-
attribuer tel prédicat à un sujet ou pour le nier, de même qu'on peut piscible et irascible, et celles qui l'exécutent (184) . Au niveau des
faire appel aux données sensibles pour établir un lien entre un antécé-
dent et un conséquent . Enfin, la raison peut tirer, de l'expérience, des (162)De Anima, IV, 2, p . 27, 65 : Animae auteur necessariae sunt virtutes interiores
ad recipiendum origines absentium duobus modis : une, ut imaginetur in illis intentio
arguments probables : constatant ce qui se passe habituellement, elle
visa stabiliter, alio, ut oint iuvantes et deservientes ci ad libitum oins, non impedientes
en dégagera, en ce qui concerne la connaissance de l'avenir, non pas un eam nec trahentes eam post Be.
argument démonstratif, mais une certaine probabilité. (163)De Anima, r V, 2, p . 14, 87 : Ipsa (ac. anima) enim cum intente considerat sensibilia
L'âme rationnelle a donc besoin de la connaissance sensible, au moins exterius, es hora qua de his tractai debilitatur eius imaginatio et memoria ; cum vero
quand elle se trouve au stade initial de son développement cognitif. oboedit actionibus virtutis concupiscibilis, debilitantur actiones virtutis irascibilis;
sed cum oboedierit actionibus virtutis irascibilis, debilitantur actiones virtutis concu-
(161) De Anima, V, 5, p . 128, 5s : immo sicut operatio quae apparat ex formis sensibilibus, piscibilis.
mediante lute, non est ipsae formas sed aliud quod habet comparationem ad illas, quod (164)Dans le premier traité d ' Avicenne sur la psychologie, on ne trouve pas encore
fit mediante Luce in receptibili recto opposito, sic anima rationalis cum coniungitur ces distinctions . Au sujet de la faculté motrice, S . Landauer écrit : t Die bewegende
formas aliquo modo coniunctionis, aptatur ut contingant in es, ex luce intelligentiae Kraft ist das Begehrende (opeKTnK&). Dieses bewegt um etwas dem lebenden Wesen
agentis ipsae formae nudae ab omni permiatione. Erwünschtes zu erstreben(&B FgT&Ko'v)oder um etwas ihm Unangenehmes zurück-

48* LE « DE ANIMA» D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 49*

facultés cognitives, on distingue surtout les sens externes qui, d'après parmi les sens internes remonte à al-Fârâbi ; celui-ci en arrive à distin-
Avicenne, sont au nombre de cinq ou de huit (on arrive à huit sens guer quatre facultés : l'imagination, qui retient les images des objets
externes si l'on fait du toucher quatre sens différents d'après la nature sensibles ; l'estimative ; la mémoire, qui garde les intentions de l'estima-
de l'objet) et les sens internes . Ceux-ci saisissent soit une forme, tive, et l 'imaginative qui, soit au niveau de l ' homme, soit au niveau de
et c'est le cas lorsque le sens externe et le sens interne opèrent ensemble, l'animal, combine entre elles les données sensibles. Comme on peut
soit une intention lorsque le sens interne agit seul (165) . Par ailleurs, cer- subdiviser la dernière faculté en deux puissances distinctes, on arrivera,
tains sens internes saisissent leur objet en agissant sur lui par composi- suivant le point de vue adopté, à un groupe de quatre ou de cinq sens
tion et par division, tandis que d ' autres conservent et thésaurisent (166) . internes ; une fluctuation analogue se constate en ce qui concerne
Enfin, on peut distinguer des opérations orientées de soi vers la saisie l' imagination comme puissance qui retient les images sensibles et
d ' une forme et d ' autres où l ' acquisition de la forme ne se fait pas comme faculté qui les combine ou les divise (169).
directement, mais par l 'intermédiaire d ' un autre objet (167) . Les sens internes sont généralement au nombre de cinq ( 170 ) : d ' abord
Dans la psychologie d ' Aristote, il n' y a pas de groupe bien défini le sens commun, établi dans la première cavité du cerveau et introduit
de puissances cognitives qu ' on puisse appeler «les sens internes» : pour la première fois par Avicenne dans le groupe des sens internes (171) :
au cours du livre II de son De Anima, Aristote aborde successivement il a pour fonction de centraliser les données des différentes sensations,
l' étude des cinq sens externes, la vue, l ' ouïe, l' odorat, le goût et le de façon à pouvoir les comparer et les distinguer. S'il nous est possible
toucher et, au début du livre III (chapitres 1-3), il examine d ' abord de distinguer une couleur et une odeur, ce n'est pas grâce à la vue ou à
les différentes fonctions du sens commun pour exposer ensuite la l'odorat, mais grâce à une faculté capable de saisir simultanément les
nature de l'imagination et ce qui la distingue de l'intellect, la pru- objets des différentes puissances sensitives (172) . Le sens commun est
dence et l ' opinion. A partir du livre III, chapitre 4, le Stagirite entame (169) H. A . WOLFSON, art. Cit ., p. 93-95.
l'étude de la connaissance intellectuelle. (170) Cfr H . A . WOLFSON, art . Cit., p . 99 : Dans le Canon, on peut distinguer deux
C' est dans la littérature philosophique arabe et hébraïque qu 'on classifications des sens internes, une en trois facultés et une autre en quatre ; la première
rencontre l ' expression «sens internes» dans une signification géné- mentionne (a) le sens commun et l'imagination, (b) l'imaginative au niveau de l ' homme et
de l'animal, et (c) la mémoire avec le souvenir . La seconde arrive à quatre facultés en
rique, désignant un groupe de facultés cognitives distinctes des sens distinguant sens commun et imagination . Dans le Shifā' et la Najât, on compte cinq
externes, d' une part, et des puissances intellectuelles, d' autre part. sens internes qui peuvent monter à sept suivant les distinctions qu ' on y introduit :
Sous sa forme la plus simple, le groupe des sens internes ne comprend (a) le sens commun, (b) l ' imagination qui retient les images sensibles, (c) la puissance qui
que trois facultés : l ' imagination (~avraartKÔv), la cogitative (8tavo-9 compose les données sensibles avec ou sans le contrôle de la raison, (d) l ' estimative et

et la mémoire (F,tnl£ovEUTIKÔv) ; la distinction de ces trois-TGKÔV) (e) la mémoire avec le souvenir. Dans la Risâlah fi al-nafs on retrouve de nouveau cinq
puissances sans que l'accord avec la classification précédente soit parfait : (a) le sens
facultés peut s ' appuyer sur des passages du De Anima d 'Aristote et de
commun et l'imagination, (b) l'imaginative au niveau de l'animal, (c) l 'estimative,
son De Memoria et Reminiscentia (168) . L' introduction de l ' estimative (d) la mémoire et le souvenir, (e) l' imaginative au niveau de l ' homme. Les classifications
des sens internes, présentées par Avicenne, ne sont donc pas toujours les mêmes, mais
en somme les mêmes puissances se retrouvent dans des arrangements différents.
zuweisen » . Et plus loin : « Die bewegende Kraft bewegt nur dans, wenn die urtheilende (171) H. A. WoLFsox, art . cit ., p. 95 : «The first to specifically include common senne
durch Unterwerfung der Einbildungskraft einen deutlichen Wink gibt» (S . LANDAIIEB, in his classification of the internal senses is Avicenna » . D'après A . M . GoicHON, Livre
Die Psychologie des Ibn Sinā , p . 390). de8 Directives et, Remarques, p . 318, ce serait non pas Avicenne, mais al-Fârâbi.
(165)De Anima, I, 5 (Cas. 957, f. 6 vb ; Venise, f. 5 ra) : Sed sensus exterior primo (172) D 'après Avicenne, le sens commun n' a pas pour objet «les sensibles communs »,
apprehendit eam et postea reddit eam sensui interiori, aient cum ovin apprehendit tels la dimension, le nombre, l'emplacement, le mouvement, le repos, la proximité,
formam lupi, seilicet figuram eius et affeetionem et colorem ; sed sensus exterior ovis l'éloignement, le contact et autres objets du même genre . Ces sensibles communs, qu'on
primo apprehendit eam et deinde sensus interior. ne peut confondre avec les sensibles per accidem, sont saisis par l'intermédiaire d' autre
(166)De Anima, I, 5 (Cas . 957, f. 7 ra ; Venise, f. 5 ra). chose : ainsi la vue saisit la grandeur, le nombre, la figure, l'emplacement, le mouvement
(167)De Anima, I, 5 (Cas. 957, f. 7 ra ; Venise, f. 5 rb). et le repos à l'aide de la couleur . Les sensibles communs ne sont pas l'objet d'un sens
(168) H. A . WoLnoN, The Internal Semer in Latin, Arabie and Hebrew Philosophie particulier : Avicenne s'oppose catégoriquement à ceux qui le prétendent ; efr De Anima,
Tema, dans Harvard Theological Review, XXVIII, 1935, pp. 69-73 . III, 8 (Cas. 957, f. 24 va-b ; Venise, f. 17 ra).

50* LE t DE ANIMA» D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 51 *

considéré comme la source ou la racine d'où émanent les facultés actuelle . Connaître l'étendue dans le sens d'une ligne droite ou d'une
sensitives (173) . Vient ensuite la faculté imaginative, appelée aussi figure circulaire requiert, par conséquent, l'intervention des sens
formative, localisée à l'extrémité du ventricule antérieur du cerveau - internes (175) .
son rôle est de retenir et de conserver ce que le sens commun a reçu, Le troisième sens interne est appelé cogitative, du moins quand il
alors même que la réalité sensible n'est plus présente . Avicenne est s'agit de l'âme humaine, où cette faculté est placée sous la direction
persuadé que ces deux facultés ne peuvent être ramenées à une seule : de la raison ; dans le cas des animaux, elle est appelée imaginative.
autre chose est de recevoir une impression sensible, autre chose est de Elle est fixée dans la cavité centrale du cerveau et a comme fonction
la retenir(174) ;en effet, si l'eau, par exemple, est capable de recevoir de combiner ou de séparer les images présentes dans l'imagination (176) .
en elle des formes et des figures, elle est incapable de les retenir. Il est Au niveau des facultés humaines, la cogitative prépare l ' activité
donc justifié d'admettre l'existence de deux sens internes distincts, judicative de la raison : celle-ci forme des jugements affirmatifs ou
l'un qui reçoit les impressions de tous les sens externes, l'autre qui les négatifs, elle compose et elle divise des concepts, alors que la cogi-
retient . Par ailleurs, le sens commun et l 'imaginative sont à distinguer tative compose et divise des images.
des sens externes : Avicenne donne l'exemple de la saisie d'une ligne Vient ensuite l'estimative, qui, d'après Avicenne, est localisée à
droite et d'une ligne circulaire . Une goutte de pluie qui tombe est l ' extrémité de la cavité centrale du cerveau et qui a pour objet les
saisie comme décrivant une ligne droite ; si l'on prend une ligne droite intentions non perçues par les sens externes (177) . Ainsi la brebis,
et qu ' on en meuve l ' extrémité autour d 'un centre immobile, on saisira voyant arriver un loup, estime qu'il faut prendre la fuite et, quand
une figure circulaire . Or les sens externes ne peuvent nous fournir ni la elle se trouve devant un agneau, elle croit qu ' il faut en prendre pitié (178) .
connaissance d ' une ligne droite ni celle d ' un cercle, car ils saisissent Il est intéressant de remarquer que l'estimative ne s'arrête pas à ce
toujours ce qui est donné à un moment déterminé et rien d'autre . La qui est perçu au sens propre : ce qui est perçu dans l 'exemple donné,
goutte de pluie étant saisie à chaque instant selon la position qu'elle c'est un loup ou un agneau . Les «jugements» que l'un est à fuir et
occupe à ce moment-là, le sens externe ne peut saisir la continuité l'autre à prendre en pitié dépassent les données de la perception.
entre telle position et les positions antérieures : pour pouvoir saisir Au niveau de l'estimative, comme à celui de la cogitative, il y a une
l'itinéraire de la goutte comme une ligne droite, il est nécessaire de sorte de composition et de division (178) : dans l'exemple donné, on
retenir les positions antérieures au moment où l'on perçoit la position associe «loup» et «à fuir e, «agneau» et «à prendre en pitié» ; on
se trouve chaque fois devant une espèce de jugement inchoatif.
(173)De Anima, III, 8 (Cas . 957, f. 23 va ; Venise, f. 16 rb) : Virtus auteur visibilis
est extra sensum communem, quamvis amant ab eo . — V, 8, p . 67 : Similiter est dis-
positio sensus communia ex quo est principium cuiuslibet virtutis sensibilis et ad quem
postes redit cum lueur. (175)De Anima, I, 5 (Cas. 957, L 7 ra ; Venise, f. 5 rb) . Cfr Livre des Directives et
(174) De Anima, I, 5 (Cas . 957, f. 7 ra ; Venise, f. 5 rb) : Debes autem scie quod Remarques, trad . Goichon, p . 316 ; É . GiLsox, Les sources gréco-arabes de l'Augustinisme
recipere est ab una vi, quae est alia ab es, ex qua est retinere — III, 8 (Cas . 957, L 45 va; avieennisant, p . 56.
Venise, L 16 rb) . Le spiritus du sens commun reçoit les images sans les retenir alors que (176)De Anima, I, 5 (Cas. 957, f. 7 ra ; Venise, L 5 rb) : . . . quae est vis ordinatae in
le Spiritus de l'imaginative les retient et les transmet au spiritus de l'estimative. F. media concavitate cerebri, ubi est vermis et solet componere aliquid de eo quod est in
Rahman fait remarquer à juste titre que dans le Shilà' et la Najàt, le sens commun et la imagination cum alio, et dividere aliud ab alio secundum voluntatem.
mémoire sont nettement distingués l'un de l'autre, alors qu'il n'en est pas ainsi dans (177)Dans son Livre des Directives et Remarques, Avicenne écrit que l'estimative est
le premier traité d'Avicenne sur la psychologie, traité qui a été publié par S . Landauer située dans le cerveau tout entier, mais surtout dans la partie médiane (trad . Goichon,
et qui date de l'année 996-997 (Avicenna's Psychology, Oxford-London, 1952, p . 3) . Dans p . 322) . Cfr É . Gmsox, Les sources gréco-arabes de l'Augustinisme avicennisant, p . 54.
ce traité antérieur, le philosophe arabe ne compte que quatre sens internes : le sens D' après F. Rahman, dans le chapitre qu'il consacre à Avicenne (cfr A History of Muslim
commun (ventricule antérieur), l'imaginative qui compose et divise les formes se trou- Philosophy, chapitre %XV, p . 494), la doctrine avicennienne sur l'estimative est l'élément
vant dans le sens commun (ventricule du milieu), l'estimative qui prononce des juge- le plus original de sa psychologie.
ments de valeur sur les objets (ventricule postérieur) et qui devient cogitative quand elle (178)De Anima, I, 5 (Cas. 957, f. 7 rb ; Venise, f. 5 rb).
est au service de la raison et finalement la puinsanoe qui retient les intentions de l ' estima. (179)De Anima, I, 5 (Cas . 957, L 7 rb ; Venise, f. 5 rb) : Videtur etiam haec vis operari
tive (tout le cerveau) (cfr S. L"DAuz% Die Psychologie de8 Ibn Sind, p . 399) . in imaginatis compositionem et divisionem .

52* LE «DE ANIMA» D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 53*

Enfin, il y a la mémoire, qui est établie dans la cavité postérieure soit perçue ; celui qui se représente un objet déterminé fait donc
du cerveau et qui remplit, à l'égard de l'estimative, la fonction as- abstraction de la matière, sans faire abstraction, pour autant, des
sumée par l'imaginative vis-à-vis du sens commun. De même que caractères matériels de l'objet représenté (185) . Quant à l'abstraction
celle-ci retient et conserve les images présentes dans le sens commun, réalisée par l' estimative, elle est plus pure et plus simple que dans les
ainsi la mémoire retient et conserve les intentions de l'estimative (180) . cas précédents : car ici l'intention en question n'est pas perçue, elle
Aux yeux d'Avicenne, toute connaissance sensible, y compris celle est immatérielle, tout en étant saisie par rapport à un objet parti-
des sens internes, se fait à l'aide d'un instrument corporel . Qu'il en soit culier (186) . C'est pourquoi Avicenne croit que l'abstraction réalisée
ainsi de l'activité des sens externes ne peut être mis en question : car par l' estimative ne dépasse que de peu celle de l 'imagination . Ni dans
ceux-ci ne perçoivent leurs objets corporels que là où ils restent pré- le cas des sens externes, ni dans celui des sens internes, on ne réalise
sents ; or une réalité corporelle ne peut être présente qu 'à une autre donc une abstraction parfaite, à savoir une abstraction et de la matière
réalité corporelle (181) . Parler de la présence ou de l'absence d'un corps et des caractéristiques matérielles . Il en résulte que l'activité des sens
vis-à-vis d 'une réalité incorporelle n 'a pas de sens . Si les réalités internes n'est possible que par l'intervention d'un instrument cor-
corporelles sont perçues aussi longtemps qu ' elles restent présentes à porel.
la faculté sensitive, c 'est que celle-ci opère à l 'aide d ' un instrument Est-il possible de saisir en même temps le noir et le blanc ? Au niveau
corporel ( 188) . En est-il de même des sens internes? Rappelons que, de l'intellect, il n'y a aucune difficulté à le faire : l'intellect conçoit
sous ce rapport, Avicenne estime qu'il y a une différence de niveau en même temps la notion du noir et du blanc, tout en niant que leur
entre les sens externes et les sens internes : les premiers ne réalisent sujet soit le même (187) . Il n'en est pas de même dans le cas de l'ima-
qu ' une abstraction imparfaite de la matière et ne négligent en aucune gination, car il n'est pas possible de se représenter le noir et le blanc
façon les accidents matériels, alors que les sens internes opèrent dans la même image sensible, de telle façon que cette image soit en
une abstraction parfaite de la matière tout en ne faisant pas abstrac- même temps noire et blanche (188) ; il en est de même pour l'estimative
tion, eux non plus, des accidents matériels (188) . Prenons d'abord le qui, elle aussi, saisit toujours ses intentions dans des réalités parti-
cas de la perception visuelle : il n'y a là qu'une abstraction imparfaite, culières ( 169).
car il est nécessaire que l' objet matériel soit présent pour que sa forme Il suffit d'ailleurs d'examiner les caractéristiques d 'une représenta-
soit saisie (184) . Au niveau de l'imagination, l'abstraction est déjà plus tion dans l'imagination pour se rendre compte que celle-ci ne peut se
parfaite : l' objet matériel ne doit plus être présent pour que sa forme faire sans instrument corporel. Prenons comme exemple l 'image de
Socrate. Celle-ci doit correspondre à la personne réelle de Socrate, telle
(180)De Anima, I, 5 (Cas . 957, f. 7 rb ; Venise, L 5 rb) : Deinde est vis memorialis et
qu'elle se présente dans la réalité, avec la disposition de ses différents
reminiscibilis quae est vis ordinata in posteriori concavitate cerebri, retinens quod
a.pprehendit vis aestimationis de intentionibus non sensatis singulorum sensibilium . — membres, ses dimensions spatiales et sa localisation à un endroit déter-
La doctrine d'Avicenne sur les sens internes est restée ,fondamentalement la même dans le
Livre des Directives et Remarques (trad . Goichon, pp . 316-323). (185) De Anima, II, 2 (Cas. 957, L 9 rb ; Venise, f. 6 vb) : sed imaginatio denudat eam
(181)De Anima, IV, 3, p . 44, 26 : . . . id quod est apprehendens formas singulares (sc . formam) a materia denudatione vera, sed non denudat eam ullo modo ab acci-
exteriores secundum affectionem imperfectae abstractions et separationis a materia, dentibus materiae.
nec abstractae aliquo modo ab appendiciis materiae sicut apprehendunt sensus exteriores, (188)De Anima, II, 2 (Cas . 957, f. 9 rb ; Venise, f. 7 ra) : ergo aestimatio apprehendit
quod egeat instrumentis corporalibus manfestum est. res materiales et abstrahit eas a materia, sicut apprehendit etiam intentiones non sensi-
(182) Qu ' on prenne l'exemple de la vue : quel en est le principe réceptif? Avicenne biles, quamvis sint materiae ; ergo haec abstractio purior et vicinior est simplicitati quam
répond que c' est l'humeur cristalline et le pneuma qui l'entoure ; «est cristallinus humer duae primae.
et qui ambit illum spiritus ». Cfr De Anima, II, 3 (Cas. 957, f. 21 ra ; Venise, f. 8 rb). (187) De Anima, IV, 3, p . 53, 69 : . . . intellectus apprehendit albedinem et ngredinem
(lai) De Anima, IV, 3, p. 45, 41. simul uno tempore ad modum credendi et negat subiectum earum esse unum.
(184) De Anima, II, 2 (Cas. 957, f. 9 rb ; Venise, L 6 vb) : virus auteur indiget hie (laa) De Anima, IV, 3, p. 54, 71.
accidentibus cum apprehendit formam, eo quod non abstrahit formam aliquo modo (189)De Anima, IV, 3, p. 54, 75 : Cum autem cognoveris hoc in imaginatione, iam
abstraction vera, sed est necessarium materiam adesse ad hoc ut haee forma apprehen . cognovisti hoc in aeetimatione quae, quicquid apprehendit, non apprehendit illud niai in
datur in Ma . forma singulari imaginabili, sicut ostendimus .

54* LE e DE ANIMA 9 D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 55*

miné . En d'autres termes, il faut qu'il y ait correspondance entre les C'est que, d'après lui, le centre du «spiritus» se trouve dans le coeur :
caractéristiques corporelles de la personne de Socrate et celles de son c'est là que le souffle vital est engendré. De là, il est conduit au cerveau,
image : l'image de Socrate est donc une reproduction # corporelle» de la où sa composition harmonieuse se perfectionne à tel point qu'il devient
personne en question. apte à servir d'instrument et de véhicule aux facultés sensitives et
Quel est cet instrument corporel dont se servent les sens internes? motrices (193) . Avicenne croit qu'il a été prouvé par des expériences
Celui-ci n'est autre que le souffle vital qui, ayant son centre dans le médicales que le véhicule des puissances sensitives et motrices est un
coeur, remplit les ventricules du cerveau et se répand à travers tout corps subtil, le souffle vital qui est répandu dans les cavités de l'orga-
l'organisme corporel (190) . Prenons l'exemple d'un homme qui tourne nisme corporel, car, en cas d'obstruction des conduites du « Spiritus », la
rapidement sur lui-même ; quand il s'arrêtera, il aura l'impression sensation et le mouvement des parties correspondantes du corps sont
que tout tourne autour de lui . D'où vient cette impression? Avicenne arrêtés (194) . Cette conception du «spiritus» se situe dans la ligne de
répond qu'elle est provoquée par le fait que le souffle vital situé à l'inté- l'aristotélisme et du néoplatonisme : le pneuma n'est pas la substance
rieur du cerveau est en mouvement circulaire (191) . C'est encore au de l'âme comme chez les Stoiciens, il est un intermédiaire entre l'âme
souffle vital qu'Avicenne fait appel pour expliquer la différence entre et le corps, un instrument subtil dont l'âme se sert en vue d'agir sur
l'état de veille et le sommeil : d'après lui, le sommeil s'explique par l'af- le corps . Thomas d'Aquin lui-même a gardé des traces de cette doc-
faiblissement du souffle vital qui se retire à l'intérieur de l'organisme; trine : il s'oppose catégoriquement à tout intermédiaire entre l 'âme et le
quant à l'état de veille, il est conditionné par le fait que le souffle corps, sauf dans le cas du mouvement corporel dont l'âme spirituelle est
vital est harmonieusement répandu à travers tout l'organisme (192) . le principe : dans ce cas, il admet que le souffle vital joue le rôle d'inter-
(190)Le pneuma est considéré par Avicenne comme l 'instrument premier de l' âme;
médiaire (195) .
de même que l 'âme est unique, ainsi l ' instrument premier dont elle se sert pour assurer Peut-on dire que les sens internes de l'homme et ceux des animaux
le développement du corps, doit être unique lui aussi ; c'est le pneuma dont le centre se situent au même niveau? Ou bien y a-t-il, entre eux, une différence
est le coeur et qui est engendré avant tout autre membre (De Anima, V, 8, p. 179,14 sqq .). réelle provenant de la présence ou de l'absence de la raison? Qu'on se
D'après Avicenne le sens commun et l'imagination sont situés dans la partie antérieure rappelle ce qui a été dit de la cogitative : son opération suppose le
du cerveau, parce que de là dérivent la plupart des sens (plures non derivantur niai ex
priore parte eerebri, De Anima, V, 8, p . 182, 85) . La cogitative et la mémoire sont situées
contrôle et la direction de la raison ; elle ne peut donc se trouver que
dans les deux autres ventricules du cerveau, la cogitative au milieu, et la mémoire dans dans l'homme ; dans les animaux, la faculté correspondante s'appelle
le ventricule postérieur. Avicenne fait remarquer que le pneuma de la cogitative est au l'imaginative . Une distinction analogue apparaît au niveau de la
milieu et à égale distance du dépôt des images et du dépôt des intentions . Quant à mémoire : celle-ci se rencontre chez les animaux ; eux aussi conservent,
l'estimative elle domine tout le cerveau (De Anima, V, 8, p. 182, 86 sqq .). C'est évidemment
d'une certaine façon, des images qui ont fait l'objet d'une connaissance
un malentendu de croire que le spiritus dont parle Avicenne correspond au voD"s des Grecs
(cfr M. Anus, Essai sur la psychologie d'Avicenne, p . 32). antérieure ; mais il n'en va pas de même quand il s'agit du souvenir
(191)De Anima, IV, 1, p . 3, 28. Notons que, pour Avicenne, l ' existence d'un organe proprement dit : la recordatio, c'est-à-dire le rappel de ce qui était
spécial (le pneuma), distinct des organes des sens externes prouve que le sens commun oublié, ne se rencontre que dans l'homme (196) . La raison seule peut
est distinct des sens externes . Qu' il y a vraiment un instrument spécial de ce genre, savoir qu'un objet a été dans la conscience, mais a disparu par la
se manifeste dans le phénomène du vertige, dans la perception d'un mouvement recti-
ligne ou circulaire et dans la saisie d'images fausses chez quelqu'un qui a l ' organe sensoriel (192) De Anima, V, 8, p . 179, 30 sqq.
blessé ou qui a les yeux fermés. (194)De Anima, V, 8, p. 175, 49 sqq.
(192)De Anima, IV, 2, p . 34, 81 sqq . ; en parlant de l'état de veille, Avicenne emploie (195)G. VERBE$E, L'Évolution de la doctrine du pneuma du Stoïcisme h S . Augustin,
l'expression « diffusio spiritus •, qui signifie que le pneuma, premier instrument de l ' âme, Paris-Louvain, 1945 . — S . TuomAs, Summa Theologiae, I, q. 76, a. 7, ad 2.
est répandu harmonieusement à travers tout l'organisme . Notons que, d'après Avicenne, (196)De Anima, IV, 3, p . 40, 61 : Memoria autem est etiam in aliis animalibus . Sed
le sommeil a trois causes : d'abord la fatigue (le pneuma eet affaibli, n'a pas la force de se recordatio quae est ingenium revocandi quod oblitum est, non invenitur, ut puto, niai
déployer et se perd à l'intérieur), ensuite le fait que le pneuma est accaparé par exemple in solo homine. F. Rahman fait remarquer que, dans son premier traité de psychologie
par la digestion de la nourriture et enfin la désobéissance des organes (p .ex . quand les (publié par S . Landauer) Avicenne avait concédé la capacité de se souvenir à tous les
nerfs sont obstrués par des exhalaisons et des aliments) . En un mot il y a sommeil quand animaux sans distinction ; puis il a changé d'avis : le souvenir est réservé à l'homme, les
le pneuma ne peut as déployer vers les sens externes et se retire à l'intérieur (De Anima, autres animaux n'ont que la mémoire sans le souvenir (Avicennde Peychology, p. 3) .
IV, 2, p . 12, 58 sqq .) .

56* LE t DE ANIMA» D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 57*

suite ; aussi, le désir de se souvenir et l'effort qui s'ensuit sont-ils Avicenne croit que la valeur de certains rêves s 'explique par la
propres à l'homme (197) . parenté qui existe entre l 'âme humaine et les anges (202) . Toute l 'his-
Le contrôle de la raison est indispensable également à l 'imaginative et toire du monde, le passé, le présent et l 'avenir, est contenue dans
à l'estimative. Quand la direction et le contrôle de la raison s'affaiblis- la sagesse du créateur, elle est présente aussi, dans une certaine mesure,
sent, les facultés sensitives deviennent plus puissantes, à tel point dans le savoir des anges intellectuels et des âmes des corps célestes.
que des formes imaginées se présentent comme des réalités perçues ; Pour autant que l'âme humaine est apparentée à ces êtres supérieurs,
ainsi l'homme voit des figures et entend des sons auxquels rien ne elle pourra participer à leur savoir, du moins si rien n ' y fait obstacle :
correspond dans la réalité (198) . C'est dire que pour Avicenne le contrôle en effet, sa participation à cette connaissance supérieure peut être
de la faculté rationnelle est toujours nécessaire ; sans lui, toute opé- entravée par l 'influence du corps ou par quelque souillure qui porte
ration des sens internes est aussitôt perturbée. atteinte à sa noblesse (203) . C'est pourquoi il ne faut attribuer aucune
Si, dans certains cas, des images fausses s ' imposent à l 'homme avec valeur aux rêves des menteurs, des méchants, des poètes, des buveurs,
un caractère de réalité particulièrement prononcé, ce phénomène peut des malades et des mélancoliques, car tous ces hommes manifestent
provenir d'une maladie mentale, d'un affaiblissement physique, d'un un déséquilibre de l'organisme corporel (204) . Avicenne considère les
état d'engourdissement ou de frayeur (199) . Mais il y a aussi des hommes rêves du matin comme les plus véridiques parce qu 'alors l'âme est
chez qui l'imagination est tellement forte qu'elle est douée d'un particulièrement tranquille : pas de réflexions, pas de troubles de la
véritable pouvoir prophétique . Jouissant d 'une puissance psychique part des humeurs . Si, à ce moment, l 'imaginative n 'est pas entravée par
exceptionnelle, ils sont capables de contempler l'Intelligence et même ce le corps et qu 'elle ne s 'isole pas des autres sens internes, elle pourra
qui est avant l'Intelligence : ces hommes entrent donc en contact avec rendre à l' âme les meilleurs services (205). L'âme humaine est donc
le monde supérieur et, tout en étant à l 'état de veille, ils s ' abstraient capable de se dépasser et de participer, à des moments privilégiés,
des réalités sensibles au milieu desquelles ils se trouvent (200) . En somme, au savoir des êtres supérieurs.
ils éprouvent, à l 'état de veille, ce que d 'autres connaissent pendant le Quant à l'estimative, elle aussi doit être soumise au contrôle et à la
sommeil : ils voient des images et entendent des paroles comme s'ils direction de la raison . Comment est-il possible de connaître la valeur
entraient en contact avec des personnes vivantes . Ce don prophétique, des objets perçus? L'estimative, dit Avicenne, y parvient de trois
tout en étant exceptionnel, ne présente, aux yeux d 'Avicenne, rien façons différentes : d' abord par des réactions instinctives (cautelae),
qui dépasse les possibilités de la nature humaine : il se réduit au fait don de la bonté du Créateur (206)_ Les exemples en sont multiples :
que certains hommes ont une faculté imaginative plus puissante que l'enfant, à peine né, prend instinctivement le sein de sa mère ; apprend-il
d'autres . Que penser alors des rêves ? Sont-ils capables de nous apporter à marcher et est-il sur le point de tomber, il cherchera instinctivement
des informations sur l'avenir? Avicenne estime que dans certains cas un appui ; si on veut le soigner parce qu 'il a une inflammation aux
les rêves ont une valeur très positive : il y a des hommes dont les rêves yeux, que fera-t-il ? Instinctivement, il les fermera . L'enfant se montre
sont marqués de vérité ; ce sont des gens qui, à l'état de veille, ont le souci donc capable de certaines réactions, adaptées à des situations données,
de poursuivre la vérité et d 'écarter l'erreur ; ils vont même jusqu 'à
saisir le sens de leurs rêves au cours du sommeil, comme ce fut le cas de
(202)De Anima, IV, 2, p . 28, 86 : Postea auteur declarabuntur isti duo modi alias
l'empereur Héraclius (201) . Comment peut-on expliquer ce phénomène?
et demonstrabitur tibi quod animae humanae maiorem habent comparationem Oum
substantiis angelicis quam Oum corporibus sensibilibus, et non est illic occultatio aliqua
(197)De Anima, IV, 3, p . 40, 63 sqq. nec avaritia.
(198) De Anima, IV, 2, p . 18, 34 : . . . et actio formalis fit manfeetior et formae quae (203) De Anima, IV, 2, p . 29, 89 : sed occultatio est secundum receptibilia, aut quia
sunt in formali praesentantur in sensu commun et videntur quasi habeaut esse extrin. sunt infusa corporibus, aut quia sunt inquinata ab his quibus deprimuntur deorsum.
scons. (204) De Anima, IV, 2, p . 32, 36.
(199) De Anima, IV, 2, p. 18, 40. (205)De Anima, IV, 2, p. 32, 39 sqq.
(los) De Anima, IV, 2, p. 18, 46 sqq. (206)De Anima, IV, 3, p. 37, 19 : Dicemus igitur quod ipsa aestimatio fit multis modis.
(211) De Anima, IV, 2, p. 25, 44 sqq.
Unus ex illis est cautela provenens in omne quod est a divina clementia .

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avant d'avoir appris quoi que ce soit par des exercices : il s'agit donc sans plus, par les mouvements du désir . Relève aussi de la faculté
bien de réactions instinctives, d'un comportement dicté par l'esti- motrice le pouvoir extraordinaire dont certains hommes sont doués :
mative sur la base d'une connaissance innée . A côté de ces réactions ils guérissent toutes sortes de maladies et transforment les éléments
instinctives, une conduite donnée peut résulter de l'expérience (207) . naturels . Avicenne ne s'en étonne pas : l'âme humaine peut devenir
Pourquoi, par exemple, le chien a-t-il peur d'une pierre ou d'un bâton ? tellement vigoureuse et puissante que la matière lui soit soumise et lui
C'est que, souvent, une impression de douleur ou de plaisir, d'utilité obéisse totalement (211) . Il ne s 'agit donc pas là d 'une intervention
ou de nuisance, accompagne la saisie d'un objet sensible ; l'intention spéciale de la Divinité dans le cours de l'histoire, mais d'un pouvoir que
relative à la valeur de cet objet se conservera dans la mémoire . Qu'en l'âme s'est acquis par son propre développement.
résultera-t-il ? Lorsque, plus tard, on saisira le même objet, on se souvien-
dra de l'intention d'utilité ou de nuisance qui lui est attachée : le
comportement du sujet sera donc déterminé par l'expérience anté- 7. La transcendance de l'intellect agent
rieure . Enfin, la similitude peut être à l'origine d'un comportement
déterminé (208) : si la saisie de tel objet concret est liée à une intention La pensée humaine n'est pas seulement pensée d'objet, elle est en
déterminée concernant sa valeur, un objet semblable suscitera la même temps conscience d'acte et conscience de sujet (212) : d'après
même intention et provoquera, de la sorte, une réaction analogue. Thomas d'Aquin, ces trois éléments sont constitutifs de tout acte de
Bien entendu, dans le cas de l'homme, le jugement de l'estimative pensée, de telle manière que c 'est par le même acte, et non par trois
doit toujours être soumis au contrôle de la raison. actes différents, qu'on prend connaissance de l'objet, du sujet et de
Pour ce qui est des facultés motrices, Avicenne y insiste, elles ne se l'acte cognitif. Il en résulte que l 'homme, tout en pensant, s'interroge
trouvent dans l' homme que pour autant que l 'âme est liée au corps (209) , sur l 'activité qu 'il exerce ; depuis des siècles, les philosophes se sont
Ne se trouve-t-on pas ici devant un cas particulièrement typique posé la question : qu'est-ce que penser? Pareille question est fonda-
où l' on voit la matière mise au service de l'âme? L 'action motrice se mentale, puisqu'elle est à la base de tout l'édifice du savoir humain.
déroule en trois étapes . Il y a d'abord le désir qui se manifeste sous Le point névralgique, c 'est que la pensée semble être un acte de tel
deux formes, comme appétit irascible ou comme appétit concupiscible. homme particulier, vivant à une époque déterminée et se trouvant
Vient ensuite une étape appelée en latin desiderium ou voluntas, mais à tel endroit, en d'autres mots, c'est l 'acte d'un homme dont l'existence
qui, si l'on tient compte du sens qu'a le mot arabe ainsi traduit (ijmāe ), est insérée dans un contexte qui lui est propre et unique dans l'évolution
désignerait un « concours unanime», une «concentration de forces». de l' histoire : l'acte de penser semble s 'inscrire totalement dans la
Finalement, il y a l'exécution du mouvement par les muscles (210) . Il est trame de cette existence individuelle dont il constitue un moment
intéressant de remarquer qu'il y a une étape intermédiaire entre le passager parmi d ' autres. Et pourtant, l 'acte de penser tend à dépasser
désir et l'exécution du mouvement : est-ce une amorce de la liberté? les frontières étroites de ce contexte individuel et historique, il porte
Sans doute ; toujours est-il que l'homme ne se laisse pas emporter, bien au delà de l'existence de ce seul individu dont la vie se situe à
une époque déterminée : l'homme qui pense ne le fait pas pour lui
(207) De Anima, IV, 3, p . 39,38 sqq.
tout seul ; ce à quoi il vise c'est à une vérité qui vaut pour tous les
(los) De Anima, IV, 3, p . 40,53 sqq. hommes de tous les temps . La pensée, il est vrai, est une activité im-
(209)De Anima, IV, 4, p. 59, 49 : Dicemus nunc quod actions istae et accidentia ista
sunt ex accidentibus quae accidunt animae, sed dum est in corpore, quae non accidunt (211)De Anima, IV, 4, p . 65, 43 sqq. Cfr S . VAN RIFT, art. cit., p. 72 : A La notion
ei niai propter consortium corporis, et ideo trahunt secum complexions corporum. d' idjmâ ` , telle qu' elle apparaît dans les textes sur les facultés motrices, tant de la Méta-
(210)De Anima, IV, 4, p . 55,96 sqq. ; p. 59,46 : cupiditas auteur et ira habent dominium phyaique que du Canon de médecine, ne peut-elle s' inscrire dans la ligne de cette sympathie
inter virtutes moventes, quas sequuntur virtutes desiderativae et deinde virtutes motivas universelle, et désigner le 'concours unanime' de tous les facteurs de causalité, tant
quae sunt in musculis. Cfr S . VAN R-T, Recherches concernant la traduction arabo-latine terrestres que célestes, dont dépend, en définitive, tout mouvement 'volontaire' Y 9.
du Sitâb al-Naja d'Ibn Sina . La notion d' idjmà` -volunim, dans Actes du Ille Congrèa (212)De Anima, V, 6, p. 134,45 : Anima auteur intelligit seipsam, et hoc quod intelligit
d'Études arabes et islamiques (Ravello, 1966), Naples, 1967, p . 643. seipsam, facit eam intelligere se esse et intelligentem et intellectam et intellectum .

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manente, comme toute activité biologique : elle actualise progressive- et toujours en acte de par son essence . Plusieurs commentateurs ont
ment des possibilités présentes dans la personne humaine et constitue, estimé que, dans l 'optique du Stagirite, ces attributs ne pouvaient
de la sorte, un achèvement incessant d 'une existence qui par elle- convenir à un principe entièrement immanent à la personne humaine et
même est ouverture sur des perfectionnements ultérieurs . Cepen- ils en ont fait un intellect transcendant : parmi eux se trouve Avicenne.
dant, la pensée est aussi transcendante, non seulement en ce qu 'elle Examinons maintenant comment cette conception s'explique, d'abord
est visée du monde, mais parce qu ' elle fait éclater les limites étroites dans le cadre de l'histoire, ensuite dans le contexte du système philo-
de son exercice présent et les frontières de l'existence individuelle sophique d'Avicenne.
dans laquelle elle s 'inscrit . La pensée se présente ainsi comme un Théophraste, le successeur d 'Aristote à la direction du Lycée, admet
acte immanent et transcendant à la fois, appartenant à l' histoire indi- en même temps l ' immanence et la transcendance de l 'intellect agent.
viduelle d'une personne déterminée et visant à une vérité intersub- L'auteur estime que cet intellect est transcendant parce que, selon
jective et supratemporelle, une vérité absolue. les déclarations formelles du Stagirite, il vient de l ' extérieur, ce qui
Au cours de l'histoire, les penseurs se sont rendu compte de cette veut dire que l 'intellect a une existence autonome, antérieure à sa
singulière ambiguïté : on s' est demandé dans quelle mesure l 'acte de pénétration dans l'homme . Par ailleurs, l'intellect agent est immanent :
penser appartient à l 'individu qui l'exerce ; celui qui se promène, peut s'il pénètre de l'extérieur, c'est qu 'il devient présent dans l'homme (213) .
parler à juste titre de <( sa» promenade : cet acte lui appartient ; celui D' après Théophraste, les deux intellects sont mélangés, ce qui suppose
qui pense peut-il en dire autant? Son acte de penser lui appartient-il l'immanence du principe actif : celui-ci se communique, dès l'origine
réellement ou bien doit-il en partager la propriété avec un principe de la vie, d ' une manière stable et sans se diviser, à la multitude illimitée
supérieur? Déjà Aristote s ' est trouvé devant ce problème et la solution des individus humains (214) . Dans cette optique, l ' acte de penser est
qu'il y a donnée n'a pas manqué de stimuler la réflexion ultérieure, à la fois immanent et transcendant, appartenant à l'individualité de la
dont celle d'Avicenne. personne humaine et relevant en même temps d'un principe supérieur
Quel était en somme le problème à résoudre? Il était double : com- indivisible.
ment le monde matériel peut-il agir sur nous et produire en nous une Alexandre d' Aphrodise, bien plus que Théophraste, a insisté sur la
connaissance intellectuelle? En d 'autres termes, comment la réalité transcendance de l'intellect agent : il l'a identifié, sans plus, à la Cause
sensible peut-elle être à l'origine d'une activité qui est d'un ordre première, au Premier Moteur (215). Sans intervenir directement dans le
supérieur, d 'une activité d' ordre spirituel? D 'autre part, comment processus abstractif, il est considéré comme le suprême intelligible,
est-il possible de dépasser la connaissance de l'individuel et de saisir conférant l'intelligibilité aux objets qui ne sont pas intelligibles par
des structures universelles ? Si toute connaissance intellectuelle prend nature . On sait qu'Alexandre préconise une interprétation matérialiste
son origine dans l'expérience du monde sensible, comment peut-on de l'entéléchisme aristotélicien : pour lui, l'homme est vraiment une
transcender le caractère particulier de ce contact et saisir l 'universel partie du monde, car l 'âme naît du mélange des éléments, ce qui ne
dans des données singulières? Aristote répond que le passage du veut pas dire qu ' elle soit corporelle . L 'âme humaine peut-elle être
sensible à l'intelligible, de l 'individuel à l'universel se fait grâce à immortelle? Certainement pas, puisqu'elle a commencé à exister
l'intervention d 'un principe actif qu 'il appelle Trot q r&KÔV (factivum). i elle porte donc dans sa nature la puissance de ne pas être . Alexandre
Le texte du De Anima (III, 5) où le Stagirite parle de ce principe est admet cependant qu 'une certaine immortalité est possible par l 'union
particulièrement laconique : les commentateurs de tous les temps mystique à la divinité : l'Idée de Dieu est immortelle (216), Dans la
se sont demandé si, d'après le maître grec, il s 'agit d 'un principe trans-
cendant et unique pour tous les hommes, ou d 'un principe qui appar- (213)Simplicius, In Physicam, 964, 31 - 965, 6 . Cfr E . BARBOTIN, La théorie ariato-
tient à l'équipement individuel de chaque personne . Aristote dit que ce télicienne de l'intellect d' a?rèa Théophraste . Louvain-Paris, 1954, p . 272.
principe est présent dans l'âme humaine, mais, par ailleurs, les attributs (214)THÉmisT1ū s, In De Anima, 108, 22-28 ; 102, 26-29 . Cfr BARBOTIN, o. c., p . 270.
qui lui sont conférés font plutôt penser à un intellect transcendant : (215)P . MORAUX, Alexandre d'Aphrodise, Exégète de la Noétique d'Aristote. Liège-Paris
1942, pp . 93 sqq.
il est décrit comme étant séparable, impassible, pur de tout mélange (216) P. MORAUX, o, c ., p. 98.

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mesure où notre faculté mortelle s'assimile l'Idée de Dieu et s'iden- une intelligence séparée, inférieure à Dieu mais supérieure à l'homme ;
tifie avec elle dans l'acte cognitif, elle participe à l'immortalité de celle de Plotin, qui distingue dans l'âme humaine deux intellects :
l'objet connu. un intellect en puissance qui y est toujours présent et un intellect en
Thémistius s'oppose à la conception d'Alexandre d'Aphrodise con- acte qui s' introduit du dehors dans l ' âme humaine chaque fois qu ' il
cernant l'intellect agent . Celui-ci, dit Thémistius, n'est pas la Divinité actualise l 'intellect en puissance ; enfin celle de Plutarque, pour qui
suprême ; l' intellect réceptif et l ' intellect agent se trouvent tous les il n ' y a dans l ' homme qu 'un seul intellect tantôt en puissance et tantôt
deux dans l'âme humaine . Aristote dit de l'intellect agent que lui seul en acte . Cette dernière interprétation est acceptée par Philopon.
est immortel. Pareille affirmation ne peut se comprendre que si l'in- Comment, dans l ' intellection, se fait le passage de puissance à acte?
tellect agent est présent dans l ' âme humaine : Thémistius va même Le commentateur répond que ce passage se fait par l ' enseignement;
plus loin et admet que l 'intellect agent est constitutif du moi (217) . celui qui enseigne et celui qui reçoit l ' enseignement sont deux personnes
Y a-t-il donc une multiplicité d'intellects agents? Ici l'on se heurte distinctes. La tâche de l'enseignant n'est d'ailleurs pas de commu-
à une difficulté majeure : comment distinguer les uns des autres ces in- niquer à l'élève un savoir que celui-ci ne posséderait pas, mais de faire
tellects agents, alors qu'ils sont immatériels? Ils auront tous la même disparaître ce qui fait obstacle à l ' exercice d ' une connaissance déjà
essence et, de plus, leur activité sera identique, elle aussi, puisqu 'elle présente. Cet obstacle est une sorte de sommeil provenant de l'union de
coincide avec l ' essence . C' est pourquoi Thémistius adopte une posi- l' intellect avec le corps . Ce processus se fait aussi sous l ' influence de
tion intermédiaire, qui se situe dans le sens de celle de Théophraste. l'intellect divin qui est toujours en acte : celui-ci, comme le soleil, est
Il y a un intellect agent premier et unique : grâce à lui, on peut ex- source de toute lumière . Par ailleurs, Philipon estime que l 'intellect
pliquer les conceptions communes, universellement répandues parmi agent est toujours en acte, parce que, pour l ' ensemble de l ' espèce
les hommes, le savoir immédiat des premiers principes et la com- humaine, il est vrai de dire que l ' on pense toujours (220) ,
munication entre les hommes, se manifestant entre autres par la
possibilité de l ' enseignement ( 218) . D 'autre part, Thémistius admet une r,
Si l ' on se tourne vers le monde arabe (221), et en particulier vers
multiplicité d 'intellects éclairés et éclairants ; c ' est le cas de l'intellect al-Fârâbi, le prédécesseur immédiat d ' Avicenne, on trouve formulée
agent présent dans l ' homme ; sa nature est ambiguë : il est éclairant,
comme l ' intellect agent premier, mais en dépendance de lui . Ainsi donc (220) PEMOPONŪS, In tertium De Anima, 5 ; efr Jean Philopon. Commentaire sur le
Thémistius peut dire que, dès le premier moment de notre naissance, ? De Anima d'Aristote. Édition critique avec une introduction sur la psychologie de Philo-

les deux intellects sont présents en nous, que les deux sont connaturels, pon, par G . Verbeke. Louvain-Paris, 1966, pp. 44-45 et chap 2 . Psychologie et Noétique,
pp . xx-Lxx . Précisons que les quatre interprétations en question sont mentionnées
mais que l 'intellect réceptif est plus connaturel que l ' intellect agent.
par Philopon sans être attribuées à des auteurs déterminés ; les noms de ces auteurs se
Celui-ci est en même temps immanent et transcendant, un et mul- rencontrent au livre III du commentaire grec sur le De Anima, contenu dans le volume
tiple (219) . XV des Commentaiia tin Aristotelem Graeca, pp. 535-539, mais ce livre III n'est pas
Jean Philopon, commentateur chrétien du sixième siècle, mentionne attribué à Philopon.

quatre interprétations différentes au sujet du 7roL7)7'6Ko' v d'Aristote : (221) Les traductions latines médiévales permettent de connaître aussi partiellement
quelle était, près d' un siècle avant al-Fârâbi, la position d'al-Kindi en la matière.
celle d 'Alexandre d ' Aphrodise, disant que l ' intellect actif est universel Cfr É . GusoN, Les sources gréco-arabes de l'Augustinisme avicennisant, pp. 23-27,
puisqu ' il est Dieu ; celle de Marinus, pour qui l 'intellect agent serait qui se base surtout sur le De Intellectu (édition d ' Albino Nagy, Münster, 1897) . Dans
son Liber De Intellectu, al-Kindi oppose l'intellect agent à l'intellect en puissance qui,
(217)THÉMIsTius, De Anima, VI, p . 229,85 : a solo igitur factivo est mihi esse ; 229,91: lui, est présent dans l'âme humaine : comment cet intellect en puissance peut-il devenir
Nos igitur sumus activus intellectus ; 234, 89 : putat aut nostri aliquid esse activum en acte? Ce passage ne s' explique que sous l' influence d' un principe distinct qui est
intellectum aut nos. Cfr TH$i%nsTws, Commentaire sur le Traité de l'dme d'Aristote. en acte, à savoir l' intelligence première . Il suffit que l'âme porte le regard sur cette
Traduction de Guillaume de Moerbeke. Édition critique et étude sur l 'utilisation du com . intelligence première pour qu'elle passe de puissance à acte . Que l'intellect agent est
mentaire dans l'ceuvre de saint Thomas, par G . Verbeke. Louvain-Paris, 1957. bien un principe actif distinct de l'âme humaine, al-Kindi n'hésite pas à l'affirmer nette-
(218)TakffisTrus, De Anima, VI, p . 235. ment. Dans l'acte d'intellection, l'âme s'identifie avec la forme intelligible -. il n'en va
(219)THÉMusTws, De Anima, VI, p . 239. pas de même de l'intellect agent : celui-ci ne coincide pas avec la forme intelligible

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chez lui la distinction entre quatre formes d 'intellect . D ' abord, l ' in- Passons maintenant à la position d ' Avicenne : elle se caractérise par
tellect en puissance, qui reçoit les formes matérielles une fois qu ' elles l'affirmation bien nette de la transcendance de l'intellect agent . Si
ont été abstraites de la matière et en fait ses formes propres (222) . l' intellection doit être conçue comme un passage de puissance à acte,
L ' intellect en acte n ' est rien d 'autre que l' actualisation de l ' intellect il faut nécessairement une cause afin de réaliser l'actualisation en
en puissance, actualisation qui se fait par la réception des formes question (1211) ; cette cause est l'intelligence en acte, qui possède en elle
intelligibles (223) . Vient ensuite l ' intellect acquis qui est constitué par les principes des formes intelligibles abstraites et dont on peut dire,
les formes intelligibles : celles-ci ont été acquises ou reçues d' un prin- à juste titre, qu'elle est le soleil de nos âmes (229) . Quel est exactement
cipe supérieur, qui est l ' intellect agent ( 22 4) . L 'intellect agent est une le rôle de cet intellect agent dans le processus de la pensée? Avicenne
forme séparée qui jamais par le passé n'a été unie à la matière et qui affirme à plusieurs reprises que les formes intelligibles émanent de
ne le sera jamais à l ' avenir : il s ' agit d ' une substance incorporelle qui l 'intellect agent dans l' âme humaine (230) . Les termes employés ne
est toujours en acte (225). On y retrouve la comparaison traditionnelle : laissent subsister aucun doute concernant la pensée d ' Avicenne :
l' intellect agent est comparable au soleil, qui fait passer la faculté de la le mot « émanation» signifie pour lui que ce qui émane se sépare de la
vue de puissance à acte et rend visibles en acte les objets matériels source ou du principe d ' où il provient(231) ;il en résulte que l' intellect
qui par eux-mêmes ne sont visibles qu 'en puissance (226) . S ' opposant agent «donne» les formes intelligibles à notre âme, il est causa dandi
à l ' interprétation d' Alexandre d' Aphrodise, al-Fārā bi refuse d 'iden- formam intelligibilem ; quant à l ' âme humaine, elle est réceptive, elle
tifier l ' intellect agent avec le principe premier de toutes choses, car reçoit les intelligibles d ' une source supérieure, ce qui ne veut pas dire
son action peut être entravée soit par l' absence de sujet apte à la subir, qu ' elle soit purement passive . Cette réception se fait à la suite d ' une
soit parce que l ' activité même du sujet rencontre un obstacle . D ' après recherche active de la part de l'âme (232) ;il faut que l ' âme se rende
al-Fārābi, l' intellect agent n' est donc pas Dieu ( 227). apte à recevoir les intelligibles, sinon elle ne pourra pas actualiser
saisie par l'âme humaine, il ne coïncide donc pas non plus avec l'âme elle-même . Il la puissance présente.
s'agit bien, aux yeux d 'al-Kindi, d ' un principe distinct et transcendant (cfr Liber de L 'aptitude dont il s ' agit n ' est rien d ' autre que la capacité de rejoindre
Intellectu, éd. Nagy, p . 7 : Nihil igitur quod est in potentia exit ad effectum, niai per aisément l ' intellect agent et de recevoir de lui les formes intelligi-
aliud quod est in effectu ; . . . anima igitur est intelligibilis in potentia, sed exit ad effectum bles (238) . Aux yeux d' Avicenne, il importe de distinguer deux intellec-
per intelligentiam primam, ad quam cura ipsa respexit, fit intelligens in effectu ; . . . intel-
lectum igitur in anima et intellectus primus ex parte intelligentiae primae non sunt res
una ; ex parte vero animae intellectus et intellectum sunt res una) . Une série de traités (228)De Anima, V, 5, p . 126, 29-33.
arabes d ' al-Kindi, connus depuis une trentaine d'années seulement, fournissent aujour- (229)De Anima, V, 5, p. 127, 36 sqq . Déjà dans son premier traité de psychologie,
Avicenne parlant de l'Intellect universel, le compare à la lumière dans le cas de la vue,
d'hui des données complémentaires pour l 'étude de cet auteur : efr R. WALZER, New
Studies on al-Kindi, dans Oriens, X, 2, 1957 (Greek into Arabie, pp . 175-205) ; A . F. il y a cependant une distinction à faire : t . . . nur dass das Licht dem Gesicht die blesse

EL-ExwANY, « Al-Kindi », dans A History o/ Muslim Philosophy, chapitre XXI, pp . 421 Wahrnehmungsfâhigkeit, nicht die wahrnehmenden Formen liefert, wâhrend disse
434 . Substanz durch ihr blesses Wesen der denkenden Seele das Wahrnehmungsverm5gen
(222)É . GILSON, Les Sources gréco-arabes de l 'Augustinisme avicennisant, p . 30 sqq. ; verleiht, zugleich aber auch, wie wir gezeigt, die wahrzunehmenden Formen in ihr

ibidem, Liber Alpharabii de intellectu et intellecto, éd . Gilson, p . 117, 83. zum Vorschein bringt e (S. LANDAUER, Die Psychologie des Ibn Sind, p . 417).
(230)De Anima, V, 5, p. 126, 33 : Sed causa dandi formam intelligibilem non est nisi
(223)De intellectu et Intellecto, éd . Gilson, p . 120, 179.
(224)O.c., p . 121, 207 : Sed intellectus adeptus est quasi subjectum illis et intellectus intelligentia in effectu penes quam sunt principia formarum intelligibilium abstractarum ;
ibid ., p . 127, 45 : . . . sed quia ex consideratione eorum aptatur anima ut emanet in eam ab
adeptus est quasi forma intellectui in effectu.
intelligentia agente abstractio ; V, 6, p . 143, 58 : ipse enim (sc . intellectus purus) est
(225)O .c ., p. 124, 335.
(226)O.c ., p. 122, 261 ; cfr AL-F ĀR ĀBi, Idées des habitants de la cité vertueuse, trad. principium omnis formae emanantis ab eo in animam.

R.P. Janssen, Youssef Karam et J. Chlala . Le Caire, 1949, p . 66 : « L'action de cette (231)De Anima, V, 7, p . 161, 42 . Cfr L . GARDET, La pensée religieuse d'Avicenne, p .150.
intelligence séparée dans l'intellect hylique est semblable à l'action du soleil dans la vue. (232)De Anima, V, 2, p . 92, 50 sqq. : Nos ergo dicimus id quod postea scies, scilicet
Pour cela elle a été appelée l'intellect agent . Son rang, parmi les substances séparées quia hoc quod anima rationalis recipit multa ex rebus infinitis, fit post inquisitionem
qui ont été mentionnées au-dessous de la Cause première, est la dixième ». activam.
(227)De Intellectu et Intellecto, éd . Gilson, p. 124, 344 : et ex hoc manifestatur quod (233)De Anima, V . 6, p. 150, 62 : Hic enim modus intelligendi in potentia est virtus
in illa non est sufficientia ad hoc ut ipsa ait primum principium omnium eorum quae quae acquirit animae intelligere cum voluerit ; quia, cum voluerit, coniungetur intelligen-
sunt, eo quod eget ut detur Bibi materia apta in quam agat et ut removeatur suum

66* LE eDE ANIMA» D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 67*

Lions en acte, celle d'une substance réceptive comme l'âme humaine, le regard fi gé sur la perfection qui les précède immédiatement). Si
et celle d'une substance-principe comme l'intellect agent, qui est à l'information se fait par les âmes des corps célestes, elle a comme sujet
l ' origine des formes intelligibles: récepteur la faculté imaginative, ce qui n'est donc pas le privilège des
Comment l'âme humaine peut-elle se rendre apte à recevoir en elle les prophètes (231) .
principes de son savoir? Avicenne répond que l 'aptitude en question Examinons de plus près comment se réalise cette préparation
s' acquiert par la considération des données sensibles (234) . Cette réponse d ' après Avicenne, l ' intellect agent éclaire les images sensibles qui
est particulièrement significative : les intelligibles ne proviennent sont intelligibles en puissance, comme la lumière éclaire les objets
donc pas des données sensibles ; ce n'est pas en se basant sur les données colorés et les rend visibles (239), (duel sera le résultat de cette illumina-
de l' expérience que l 'intellect humain parviendra par lui-même à tion? L'intellect agent fera apparaître dans les images sensibles une
élaborer l 'intelligible (235) . N' est-ce pas logique dans l ' optique avicen- «trace» distincte des images elles-mêmes (240) ; celle-ci s'imprime dans
nienne sur l 'union de l' âme et du corps? L ' organisme corporel est l 'âme rationnelle et y joue le rôle de «préparation» à l ' émanation de
l ' instrument et le royaume de l ' âme ; celle-ci n ' est pas vraiment l 'intelligible correspondant, à la manière des moyens termes qui
l ' entéléchie du corps au sens aristotélicien du terme . Le sensible ne préparent et amènent la conclusion (241) . N' est-ce pas le processus
sera donc pas la source de l'intelligible, l'étude des données de l'expé- d ' abstraction tel qu 'on le trouve dans la tradition aristotélicienne?
rience sera simplement une sorte de préparation par laquelle l ' âme se Oui et non ; il y a en tout cas une différence essentielle entre les deux
rendra apte à recevoir l 'intelligible d 'une source supérieure (236) . Il est conceptions : aux yeux d' Avicenne, l'intellect humain ne découvre
d ' ailleurs à remarquer que, d 'après Avicenne, l ' intellect humain peut pas l'intelligible dans les images sensibles ; tout le processus d'abstrac-
recevoir les intelligibles par l'intermédiaire des sensibles ; mais il peut tion, tel qu'il est décrit ci-dessus, ne mène pas à la saisie de l ' intelligible,
les recevoir aussi directement sans cet intermédiaire : dans ce dernier il n' est toujours qu 'un stade préparatoire, conduisant à la réception,
cas, l' Intellect agent intervient de façon immédiate pour informer de la part d' un principe supérieur, de la forme intelligible correspon-
l ' intellect humain et lui communiquer les intelligibles ( 237 ) . Avicenne dante (242) . L ' intellect humain reste toujours «réceptif» : alors que les
admet d ' ailleurs que l ' information venant de l 'intellect agent peut se substances séparées créent les formes intelligibles, l'intellect humain
faire aussi par l 'intermédiaire des âmes des corps célestes (celles-ci ne peut aller plus loin que de se préparer à leur émanation . Une fois
émanent, comme on le sait, des Intelligences pour autant qu'elles ont que l' âme sera dégagée du corps et des propriétés corporelles, elle
pourra rejoindre l ' intellect agent, découvrir en lui la beauté intelligible
tige a qua emanat in eam forma intellects . — Le De medicinis cordialibus n ' identifie
et jouir d'un bonheur sans fin (243) ,
pas l' aptitude et la puissance : alors que celle-ci est également ouverte à des actes con-
traires, l ' aptitude comporte une orientation vers des actes déterminés (p . 191, 53) . Par
Aux yeux d'Avicenne, l'âme est donc vraiment «le réceptacle» des
ailleurs, Avicenne précise que la jonction de l ' âme avec l ' intellect agent ne signifie pas
que l'âme devient cet intellect, comme certains le prétendent (Livre des Directives et
Remarques, p . 447) . Cfr É . GmsoN, Les sources gréco-arabes de l' Agustinisme avicennisant, (231) L . GARDET, O .C., p . 120.
p. 65 . (239)De Anima, V, 5, p.128, 54 : . . . sicut cum lux cadit super colorata, et fit in visu ex illa
(234)De Anima, V, 5, p . 128, 61 : . . . anima rationalis cum coniungitur formis aliquo operatio quae non est similis ei ex omni parte. — Ibid ., p . 128, 58 : . . . sicut operatio
modo coniunetionis, aptatur ut contingant in ea ex Luce intelligentiae agentis ipsae quae apparet ex formis sensibilibus, mediante lute, non est ipsae formae sed aliud quod
formae nudae ab omni permixtione. habet comparationem ad illas, quod fit mediante Luce in receptibili recte opposito.
(235)De Anima, V, 5, p . 128, 51 : Cum autem accidit animae rationali comparari ad hanc (240)De Anima, V, 5, p . 128, 54-59.
formam nudam mediante lute intelligentiae agentis, contingit in anima ex forma quiddam (241)De Anima, V, 5, p. 127, 40-49 ; p . 128, 58-62.
quod secundum aliquid est sui generis, et secundum aliud non est sui generis.
(242)De Anima, V, 5, p . 126, 33-35 . Cfr D . SALIRA, Étude sur la métaphysique d'Avicenne,
(238) Cfr S . TRom.&s, Quaestio De Anima, a. 15, c . : Alia auteur positio est, . quod sensus p. 194 : e C'est dans ce sens qu'on peut dire que les intelligibles ne sont que des images
prosunt animae humanae ad intelligendum non per accidens, sicut praedicta opinio
transformées, mais que cette transformation est totale ®.
ponit, sed per se : non quidem ut a sensibilibus accipiamus scientiam, sed quia sensus
(243)De Anima, V, 6, p . 150, 71 : Cum auteur anima liberabitur a corpore et ab acciden-
disponit animam ad acquirendum scientiam aliunde.
tibus corporis, tune poterit coniungi intelligentiae agenti, et tune inveniet in ea pulchritu-
(237) L . GARDET, La pensée religieuse d'Avicenne, p . 116 .
dinem intelligibilem et delectationem perennem .

68* LE «DE ANIMA» D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 69*

intelligibles (244) : il n ' y a pas de «trésor» des formes intelligibles pour acquérir cette aptitude ; ils ont une subtilité pour ainsi dire
parfaitement en acte ; même la substance de l'âme ne peut être con- congénitale qui leur permet, presque sans étude, de connaître n 'im-
sidérée comme le «thesaurus intelligibilium» ; ce trésor n'est rien porte quoi par eux-mêmes, alors que, chez d ' autres, cette même
d'autre que la forme intelligible qui existe en elle et qui est connue par prédisposition naturelle n ' existe pas au même degré (251) .
nous (245). Il n'est pas vrai non plus que ces formes subsistent par elles- Le résultat de la préparation que constitue l 'étude est appelé par
mêmes et que l ' âme tantôt les contemple et tantôt s ' en détour- Avicenne l 'intellect acquis (intellectus adeptus) . En quoi consiste-t-il ? Il
ne (246). D ' autre part, il ne serait pas fondé de croire que les formes est tout d ' abord la capacité de s ' unir à l'intellect agent chaque fois
intelligibles émanent du principe actif, une à une, selon la quête qu ' on le veut et d ' en recevoir les formes intelligibles (252) :celui qui
de l'âme, et que l 'émanation cesserait quand l ' âme s ' en détour- possède l'intellect acquis d'une science déterminée est donc en état de
ne (247). S' il en est ainsi, comment faut-il interpréter l ' action d 'ap- porter le regard de son esprit sur les intelligibles en question comme il
prendre ? Avicenne répond que cette action peut se comparer à la guérison le voudra. Au premier sens, l'intellect acquis est donc une aptitude :
de l' œil ; quand il a recouvré la santé, il est en état de porter le regard cependant, l 'intellect acquis, au sens le plus vrai du terme, ce sont
sur quelque chose d ' où il peut tirer une certaine forme et, quand il les formes intelligibles elles-mêmes, à savoir celles qui peuvent, à
détourne le regard, il est malgré tout en puissance prochaine de notre gré, devenir l' objet de notre attention (253) . Aux yeux d ' Avicenne,
l ' acte (246) . Apprendre, c ' est donc rechercher l' aptitude parfaite de quelqu ' un peut être sûr de posséder l' intellect acquis de tel ou tel
s ' unir à l ' intellect agent, source des intelligibles ( 2 49) . L ' aptitude ne intelligible, sans porter sur lui le regard de l ' esprit au moment pré-
s ' identifie pas à la simple puissance qui, elle, se rapporte de façon sent, mais avec la certitude de pouvoir le faire quand il le voudra.
égale à deux termes contraires : aussi longtemps qu ' on n'a pas appris, Qu ' on ne s' y méprenne pas : tout ce qu ' on vient d ' exposer, ne signifie
l'aptitude reste imparfaite ; elle ne devient parfaite que grâce à l ' action toujours pas qu ' il y aurait dans l ' âme humaine un patrimoine de
d ' apprendre (250) ; elle est donc l ' achèvement ou le perfectionnement
de la simple puissance, perfectionnement qui se réalise par la répétition (251)De Anima, V, 6, p. 151, 75 sqq.
des mêmes actions, comme il est dit dans le De Medicinis cordialibus. (252)De Anima, V, 6, p. 149,57 sqq.
(253)De Anima, V, 6, p . 141, 29 sqq.
Il y a d ' ailleurs des degrés différents dans l ' aptitude de s ' unir à l ' intel-
L'intellectus adeptes n'est donc pas une faculté ou une puissance de l ' âme : il est la
lect actif : certains hommes n ' ont pas besoin de beaucoup d 'exercices forme intelligible elle-même que l 'âme reçoit de l'intellect agent . Il est vraiment ce que
l'âme «acquiert» au moment de l'intellection et qui est à l'origine de l ' acte intellectif
(244) De Anima, V, 2, p. 82, 91 : Substantia quae est subiectum intelligibilium non est (efr É. GlLsoN, Les sources gréco-arabes de l'Augustinisme avicennisant, p . 73 ; L . GABDrT,
corpus, nec habens esse propter corpus ullo modo eo quod est virtus in eo aut forma eius ; La pensée religieuse d' Avicenne, p . 114) . Dans le domaine de l'intellect acquis, il y a
ibid ., p. 88, 93. une distinction à faire entre Avicenne et Alfarabi : d'après ce dernier, l'âme devient
(245)De Anima, V, 6, p. 147, 21 : hoc enim quod est thesaurus eius nihil aliud est nisi l'intellect acquis, alors qu'il n'en est pas de même pour Avicenne : les formes intelli-
quia forma intellecta existit in ea. gibles, qu'elles soient abstraites du sensible ou intelligibles purs, sont bien l'intellect
Avicenne n' admet pas de mémoire intellectuelle : « But there is no place which can acquis . Mais dans l'acte de connaissance, l'âme ne devient pas l'intellect acquis : Avicenne
serve as the storehouse of the intelligibles» (F . RAmm1Ax, Avicenna's Psychology, p. 118). l'affirme clairement dans le Shifā' et dans le Livre des Directives et Remarques . Si certains
Cfr D. SALIBA, Essai sur la métaphysique d'Avicenne, p . 180. S . THomAS, Summa passages de la Naiā t semblent dire le contraire, L . Gardet croit qu'il s' agit là de schèmes
contra Centiles, II, 74 : Praedictis vero rationibus obviare videntur quae Avicenna ponit. aristotéliciens insuffisamment compris (La Pensée religieuse d'Avicenne, Paris, 1951,
Dicit enim in suo libro De Anima quod in intellectu possibili non remanent species p . 153).
intelligibiles nisi quandiu actu intelliguntur. Citons un passage du Livre des Directives et Remarques (trad . Goiehon, p . 443) : « Chez
(246)De Anima, V, 6, p . 146, 6-12. certains mutasaddirûn (ou philosophes qui avancent des choses non prouvées), on admet
(247) De Anima, V, 6, p . 147, 12-15. que la substance intelligente, lorsqu'elle connaît une forme intellectuelle, devient cette
(246) De Anima, V, 6, p . 149, 52. forme ». Ici encore Avicenne rejette cette doctrine, qu'on rencontre chez al-Kindi ; efr
(249) De Anima, V, 6, p. 148, 40 . Notons que, pour Avicenne, la cause prochaine de la É . GILsoN, Les sources gréco-arabes de l'Augustinisme avicennisant, p . 24 : « Et eum
jonction à l'intellect agent, c'est l'intelligence en acte (Livre des Directives et Remarques, unitur ei forma intelligibilis, non est ipsa et forma intelligibilis alia et alia, quoniam non
trad. Goichon, p. 332). est divisibilis ut alteretur . Sed cum unitur cum ea forma intelligibllis, tune ipsa et intel-
(250)De Anima, V, 6, p. 149, 44 . lectus sunt res una, scilicet intelligens et intellecta» (éd . Nagy, p. 7).

70* LE # DE ANIMA» D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 71*

formes intelligibles . Pareille conception est inadmissible : c'est au vision de l'intellect saint déborde sur la faculté imaginative, à tel point
niveau de la mémoire et de l'imagination et non au niveau de l'intellect, que le prophète voie devant lui des images et entende des paroles
que les formes s 'impriment dans un sujet matériel qui est le souffle comme s'il était en contact avec une réalité vécue (260) .
vital (spirites) ; celui-ci est l'instrument de la connaissance sensible Avicenne croit devoir distinguer trois niveaux dans le savoir humain
et il est capable de retenir les formes saisies, de telle façon qu'on puisse le premier se réalise quand une forme intelligible est reçue dans l'âme
se les rappeler quand on le veut . La conservation des formes connues de façon distincte et ordonnée (261) . De quoi s'agit-il? Il ne suffit pas
est donc rendue possible grâce à l'instrument matériel dont se servent qu'un intelligible soit effectivement reçu dans l'âme pour que le savoir
les facultés sensitives (254) . soit parfait : encore faut-il qu'il soit intégré dans l'ensemble des
Le degré le plus élevé de l ' aptitude à s' unir à l'intellect agent, intelligibles, de telle manière qu ' on le distingue des autres et qu ' il
Avicenne l'appelle la faculté sainte ou l'intellect saint (intellectus s'insère à la place qui lui convient . Le savoir humain n'est pas con-
sanctus) . Notons tout d' abord que ce degré est tellement élevé que peu stitué d'une poussière d'objets connus : ceux-ci ne sont vraiment
d'hommes y parviennent : il est atteint seulement par une élite, les saisis que dans la mesure où ils s'inscrivent à leur rang dans une unité
prophètes et les gnostiques (255) . L 'intellect saint est conçu comme ordonnée . Le deuxième niveau, moins parfait que le premier, se
une disposition de l'intellect matériel, qui n'est rien d'autre que la présente quand l'âme a déjà acquis antérieurement une certaine con-
capacité, toujours présente, de s 'unir à l' intellect agent (256) : on pour- naissance sans y porter son attention au moment présent (262) . Étant
rait dire en un sens que l ' intellect matériel est anéanti au moment où inséré dans le devenir, l ' homme ne garde pas toujours devant l ' esprit
se produit l'union avec l'intellect agent : il est vrai qu'à ce moment le même objet ; il passe d 'un intelligible à l 'autre, ce qui ne veut pas
l'intellect n'est plus matériel, en ce sens qu'il n'est plus en puissance (257). dire que le savoir antérieur d'une forme intelligible s'anéantit sans plus
Cependant, il est exact de dire que l ' intellect matériel est toujours au moment où le regard se porte sur une autre forme. Le troisième
présent, parce qu' il ne disparaît pas au moment où l ' union avec niveau se caractérise par la certitude de posséder un savoir bien que
l'intellect agent ne se réalise pas . Chez les prophètes, l 'intellect saint celui-ci ne soit pas élaboré : on cherche la réponse à une question, on
se présente comme la capacité de saisir, de façon stable et instantanée est sûr de connaître cette réponse, mais on hésite à répondre sur-le-
ou presque instantanée, n 'importe quel intelligible (258) ; cette capacité
est la plus éminente des capacités humaines, elle constitue le don de qu' elles forment par essence : il vit en union avec 6 l'intellect universel » . Cette expression
prophétie le plus noble (259) . D ' après Avicenne, il est possible que la peut avoir plusieurs sens ; elle peut désigner le premier Intellect émané de l'Être néces-
saire, ou bien l' ensemble des Intelligences agentes ou bien le monde intelligible tout
(254) De Anima, V, 6, p . 148, 35 sqq. : Hoc auteur potest intelligi in memoriali et entier, c'est-à-dire les essences entièrement pures de la matière (L . GARDET, La pensée
formali, non in anima . Formam enim intellectam esse in anima hoc est quod apprehendi religieuse d' Avicenne, p. 116).
eam . (260) De Anima,V, 6, p . 151,86 sqq. Il est intéressant de noter ici les conditions requises
(255) De Anima, V, 6, p . 151, 85 : Sed hic est supremus in quo non omnes homines pour être prophète : la clarté et la lucidité de l ' intelligence, la perfection de la vertu
conveniunt . D ' après le Livre des Directives et Remarques (trad . Goichon, p . 327) la faculté imaginative et le pouvoir de se faire obéir par la matière extérieure (cfr L . GAxDET,
sainte est une intelligence tellement pénétrante que, dans la plupart des cas, on n ' a pas La pensée religieuse d' Avicenne, p . 121) . Y a-t-il une distinction à faire entre les pro-
besoin d' enseignement ni de réflexion pour atteindre la vérité . Cfr L. GARDET, La pensée phètes d'une part, les saints et les sages d 'autre part? D'après Avicenne, les prophètes
religieuse d' Avicenne, p . 115 : k C' est l'intellect humain qui, tout illuminé par l'intellect sont orientés par nature vers l' intelligible, alors que les saints et les sages y arrivent par
agent séparé, devient miroir parfait des formes intelligibles, et tel qu'il se trouve actualisé leur aspiration propre et leurs efforts ascétiques : e La perfection du prophète est plus
à un degré éminent chez les prophètes, et, par participation, chez les gnostiques ». complète et plus stable que celle du saint» (L . GARDET, O.C ., p . 125) . Y a-t-il une diffé-
(256) De Anima, V, 6, p . 151, 83. rence quant au mode de connaissance entre le prophète et les hommes ordinaires? Avi-
(257) De Anima, V, 6, p . 138, 88. cenne ne le croit pas : les hommes ordinaires sont immergés dans le sensible, alors que
(258) De Anima, V, 6, p . 153, 10 sqq. le prophète ale regard fixé sur le monde intelligible ; et pourtant h le mode de la connaissance
(259) De Anima, V, 6, p. 153,15 : Et hic est unus modus prophetiae qui omnibus virtuti. mystique est en parfaite continuité avec celui de la connaissance intellectuelle ordinaire»
bus prophetiae altior est. Unde congrue vocatur virtus sancta, quia, est altior gradus (L . GARDET, O.C ., p. 160).
inter omnes virtutes humanas. — Il est à remarquer d'ailleurs que l'intellect saint -(261) De Anima, V, 6, p . 138, 90.
reçoit ses lumières de l 'ensemble des intelligences agentes supérieures et du tout indivisé (262) De Anima, V, 6, p . 139, 6 sqq . ; p. 140, 19 .

72* LE a DE ANIMA a D'AVICENNE UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE DE L'HOMME 73*

champ, tout en étant certain qu'on pourra le faire plus tard ; la réponse à l'âme spirituelle, au moi substantiel. En résulte-t-il qu'il met en
n'est pas encore élaborée de façon claire et ordonnée : l'élaboration évidence la densité de la personne, la consistance propre de l'homme?
en est encore au stade inchoatif (263) . En aucune façon, et c'est la grave lacune de la psychologie avicen-
Avicenne distingue, d'autre part, ce qu 'il appelle le savoir simple nienne, si l'on s'en tient au cadre du De Anima : on y cherche en vain
(scientia simplex) et le savoir composé (scientia cogitabilis) . Tout le un exposé de la vie volitive et de la liberté ; l'homme n'y apparaît pas
savoir humain découle d'une source unique, l'intellect agent, qui n 'est comme le principe d 'initiatives créatrices autonomes . Même l'acte
pas un ensemble de formes intelligibles, mais qui réalise de façon de pensée n 'est pas exclusivement une initiative humaine, il s 'explique
simple ce qui dans l'homme est marqué de multiplicité (264) ; dans la toujours par l ' intervention d 'un principe transcendant à l 'homme.
connaissance humaine les formes intelligibles sont saisies les unes après Avicenne semble avoir pris conscience beaucoup plus nettement
les autres ; c'est pourquoi la distinction de chacune d 'elles et leur ordon- de la dépendance de l'homme, de son insertion dans une sorte de
nance dans l'ensemble sont de toute première importance . Ce savoir déterminisme universel, que de son autonomie et de sa consistance
n'est donc parfait que dans la mesure où il est ordonné (265) . Il n 'en va personnelle . L 'homme est grand par son moi spirituel, mais ce «moi »
pas de même du savoir simple qui se réalise au niveau de l 'intellect ne lui appartient pas vraiment .
agent et au niveau de l'âme humaine dans la mesure où elle s 'unit à ce
principe supérieur : ici l'ordre et la distinction perdent leur intérêt,
toute multiplicité disparaît ; on saisit tout l ' intelligible dans une unité
simple. Qu' on se rappelle ce qui a été dit de la destinée ultime de
l'homme : libéré du corps et des multiples entraves qui en résultent,
l' homme s 'unira, de façon stable, à l ' intellect agent et jouira d 'un
bonheur sans fin dans une contemplation qui dépasse la multiplicité
du savoir temporel (266) .

Au terme de cet exposé, il importe de s'interroger sur le u portrait de


l'homme» tel qu ' il a été tracé par Avicenne . Il est indéniable que
l'inspiration fondamentale de cette psychologie est d 'origine néo-
platonicienne, bien que le cadre de l ' exposé et le langage philosophique
soient le plus souvent empruntés à Aristote . Sous ce rapport, Avicenne
fait suite aux commentateurs grecs d'Aristote, qui ont défendu le
concordisme de Platon et du Stagirite . Quoi qu 'on en dise, la psycho-
logie d' Avicenne est dualiste : il insiste beaucoup sur l'unité de l 'âme
humaine, mais non sur l'unité de l 'homme . Pour lui, l 'homme se réduit

(263) De Anima, V, 6, p . 140, 10 sqq. ; p . 140, 20 sqq.


(264) De Anima, V, 6, p . 142, 42 ; p . 142, 46 sqq.
(265) De Anima, V, 6, p . 142,45 : Unus autem istorum modorum est scientia cogitabilis,
cuius ultima perfectio non completur niai cum ordo eius componitur ; p . 143, 62 ; p . 149,
42 ; p . 149, 48.
(266) Déjà dans le premier traité d'Avicenne sur la psychologie on lit : N Die Seele
bleibt also nach dem Tode fortwëhrend, ohne zu weichen, mit dieser edlen Substanz
verbunden, die man den universellen Verstand nennt, wëhrend er bei den Religions .
stiftern gôttliches Wissen heisst e (S . Laxnaujm, Die Psychologie des Ibn Sinà, p . 41:7).
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Ci-contre, le premier folio du De Anima dans le manuscrit de Bruges, Bibliothèque {
de la Ville 610 . On peut y lire la lettre de déleaee (voir p . 79' et p.185, note 33) et la
diviaio operis (voir p . 185, note 33) . ~-r~ -
ÉTUDE DES MANUSCRITS
ET
PRINCIPES D'ÉDITION

La traduction latine médiévale du De Anima d'Avicenne n'avait pas,


jusqu 'à ce jour, trouvé son éditeur . L 'édition critique qui en est pro-
posée ici est la première en date . Sur un terrain encore en friche, elle
établit le point de départ d'études ultérieures concernant l'histoire
littéraire et doctrinale de l'avicennisme latin.
Médiévistes et philosophes citent habituellement le De Anima
d' Avicenne d'après l'édition de Venise 1508, parfois aussi d 'après
l'incunable de Pavie datant de 1485 environ.
Le recours traditionnel à des textes non critiques de la Renaissance
se serait peut-être encore prolongé pendant des années, si deux faits
nouveaux n'avaient rendu possible le travail dont le présent volume
constitue un premier aboutissement . Ces deux faits nouveaux sont la
publication de l' Avicenna latinus et celle du texte arabe du De Anima
en édition critique.
Commencée en 1961, la publication de l'Avicenna latinus est le
résultat d ' une vaste enquête menée dans les bibliothèques d 'Europe
par Melle M.-Th. d'Alverny pour y étudier les manuscrits des traduc-
tions latines d 'Avicenne. En sept livraisons consécutives parues dans les
Archives d'Histoire doctrinale et littéraire du Moyen Age, années 1961-
1967, des dizaines de manuscrits philosophiques de l 'Avicenne latin se
trouvent décrits et datés selon les normes suivies dans les deux volumes
préliminaires de l' Aristoteles latines (1).
La publication de l' Avicenna latines ouvre la voie à l ' édition de
toutes les traductions latines des textes philosophiques d'Avicenne, et
en particulier à celle du De Anima : l' étape préliminaire souvent
longue et ardue que représente pour tout éditeur le soin de découvrir
les manuscrits, puis la tâche délicate de les décrire et de les dater,
sont déjà exécutées par avance et ce, avec un degré d'érudition et de
compétence qui assure à toutes les éditions avicenniennes encore à

(1) Voir dans Archives d'Histoire doctrinale et littéraire du Moyen Age : Avicenna
Latinus I, t . XXVIII (1961), pp. 281-316 ; Aviunna latinus II, t . XXIX (1962), pp . 217-
233 ; Avicenna Latinus III, t. XXX (1963), pp . 221-272 ; Avicenna latines IV, t. XXXI
(1964), pp. 271-286 ; Avicenna latinua V, t . XXXII (1965), pp . 257-302 ; Avicenna Latinus
VI, t. XXXIII (1966), pp . 305-327 ; Avicenna latinus VII, t. XXXIV (1967), pp. 315-343.

76* LE e DE ANIMA y D'AVICENNE LES MANUSCRITS 77*

naître, la plus solide des assises . Pour le De Anima, une cinquantaine de tinue régulièrement entrecoupée de deux lignes brisées se dirigeant
manuscrits sont aujourd 'hui repérés ; les sept livraisons de l ' Avicenna l' une à gauche, l'autre à droite ; les leçons doubles insérées dans la
latines comportent la description de plus de quarante d 'entre eux ; la trame d'un contexte identique déterminent, dans les divers manuscrits,
description des derniers manuscrits paraîtra sous peu. des bifurcations successives, avant et après lesquelles tous se ramènent
Le deuxième fait nouveau est la publication de deux éditions cri- à un texte commun et ne diffèrent entre eux que par des variantes.
tiques du texte arabe du De Anima. En 1956 paraissait à Prague une En voici, comme exemple, un court passage du Livre I qui concerne
édition réalisée par Jan Bakos, édition accompagnée d 'une traduction la faculté active, vis activa, et se lit dans un des manuscrits, le Casana-
française et de notes ; en 1959, une autre édition, indépendante de la tensis 957, sous la forme suivante :
première, était publiée à Oxford par F . Rahman . Pas plus que la tra-
duction latine médiévale, le texte arabe du Kitā b al-nafs ou De Anima «Vis autem activa est vis quae est principium movens corpus
n'avait fait l'objet, jusqu'en ces dernières années, d 'une édition critique. hominis ad actions singulas quae sunt propriae cogitations
secundum quod intentionibus convent ad placitum quae appro-
Le seul instrument de travail accessible aux arabisants était l'édition priantur ei, et habet respectum in comparatione virtutis vitalis . »
lithographiée de Téhéran, 1303 A .H./1886, ne comportant d'ailleurs du
Shifā', que la Physique et la Métaphysique, soit la deuxième et la Mais le même passage se lit dans un autre manuscrit, celui de
quatrième des quatre Sommes formant l ' Encyclopédie philosophique Paris, Bibl. Nat. Lat. 8802, sous une forme partiellement identique et
d'Avicenne . L'édition complète du Shifā' arabe fut entreprise au Caire partiellement différente, comme le montrent les deux textes mis en
en 1951 à l'occasion du millénaire de la naissance d'Avicenne (millé- parallèle ci-dessous :
naire selon le comput lunaire), et confiée à un Comité d ' Avicenne
Paris, Bibl. Nat . 8802 Rome, Bibl. Casanatense 957
établi par le Ministère égyptien de l ' Éducation Nationale . Diverses Vis autem activa est vis quae est prin- Vis auteur activa est vis quae est prin-
parties du Shifā ' ont été éditées depuis lors ( 2) . Les deux éditions cipium moyens corpus hominis ad cipium moyens corpus hominis ad
critiques du Kitā b al-nafs ne s'inscrivent pas parmi les réalisations du actions singulas quas praecipue sibi actions singulas quae sunt propriae
Comité d ' Avicenne du Caire, mais résultent toutefois de l 'impulsion elegit secundum quod interdit et ha« cogitationis secundum quod intentimtibus
consideratur in comparatione virtutis convent ad placitum quae appropriantur
donnée aux études avicenniennes en divers pays d ' Orient et d'Occident
vitalis . ei et habet respectum in comparatione
par les fêtes du millénaire. virtutis vitalis.

I. Texte commun et leçons doubles On pourrait tout aussi bien souligner le même contraste entre les deux
textes sous la forme suivante qui évoque l'image d 'une ligne continue
Ces deux faits nouveaux nous ont permis d'entreprendre l'édition entrecoupée de lignes brisées :
critique du De Anima . Une première étude des cinquante manuscrits vis auteur activa est vis quae est
connus, portant sur le Livre I ( 3), a révélé l'existence, dans la trame principium moyens corpus hominis
d'une traduction latine unique, de leçons doubles, c'est-à-dire de ad actions singulas
quas praecipue sibi elegit secundum quod quae sunt propriae cogitationis secundum
phrases, de membres de phrases ou même de mots isolés, pour lesquels
interdit quod intentionibus convent ad placitum
l'ensemble des manuscrits proposent deux traductions différentes et quae appropriantur ei
deux seulement, chacune des deux étant par ailleurs inassimilable à une et
simple variante de l'autre. On pourrait comparer le texte que proposent haec consideratur habet respectum
les manuscrits du De Anima, observés globalement, à une ligne con- in comparatione virtutis vitalis.
(2) Cfr G.-C. AxewATi, Chronique avicennienne 1951-1960, dans Revue Thomiste, 1959
(LIX), p . 617. Parties identiques (ou «texte commun») et parties différentes (ou
(3) S . VAN RIFT, La traduction latine du *De Animai d 'Avicenne. Préliminaires d une «leçons doubles») soit de gauche, soit de droite, sont soudées les unes
édition critique, dans Revue Philosophique de Louvain, 1963 (61), pp. 583-626 . aux autres en un agglomérat qu'il est impossible de fractionner . Or, et

78* LE « DE ANIMA» D'AVICENNE LES MANUSCRITS 79*

c'est l'un des résultats les plus intéressants de notre enquête, le con- thétique des faits, nous réserverons l'appellation de «leçons doubles»
traste observé entre les deux manuscrits opposés plus haut affecte l'en- à deux traductions parallèles, de façon à les distinguer des «variantes»
semble de la tradition manuscrite ; tous les manuscrits, à la suite des ou accidents liés normalement à la transmission du texte . Nous étu-
mêmes mots du texte commun, bifurquent soit à droite, soit à gauche, et dierons les circonstances qui entourent l'élaboration de la traduction
soudent donc à un membre de phrase, identique dans tous les manu- latine dans l 'Introduction des Livres I-II-III ; la lettre de dédicace
scrits à quelques variantes près, l'une des deux leçons doubles, et l'une qui accompagne la traduction du De Anima contient, en effet, des
de ces deux seulement . Dix-huit manuscrits sur cinquante (voir plus indications explicites sur la méthode de traduction et les noms des
loin, liste A, nos 1 à 18) reproduisent, soudée à un texte commun, la traducteurs. Il ne s'agit ici que de décrire un ensemble de faits qui,
«leçon double» de gauche (les lignes soulignées dans le texte du ma- s'ajoutant à la complexité inhérente au grand nombre des manu-
nuscrit de Paris, Bibl. Nat. 8802) avec certaines variantes, qui d'ailleurs scrits, allaient rendre singulièrement difficile la structure de l'édition
n' ont de sens que par rapport à cette leçon et ne renvoient à aucun mot du De Anima.
de la «leçon double» de droite ( 4). Trente et un manuscrits sur cin- Il fallait en effet, d'une part, bâtir cette édition comme si tous les
quante (voir plus loin, liste B, nos 20 à 50) reproduisent, soudée à un manuscrits remontaient à un archétype unique, puisqu 'ils contiennent
texte commun, la «leçon double» de droite (les lignes soulignées dans le une traduction qui, dans sa majeure partie, est commune à tous;
texte du manuscrit de Rome, Bibl . Casanatense 957), avec quelques d' autre part, pour établir le texte critique des courts fragments con-
variantes qui ne peuvent se rapporter à aucun mot de la e leçon double» stituant les leçons doubles, il fallâit poser non plus un archétype,
de gauche ( 5 ) . Enfin un manuscrit, celui de Leiden, Bibl . Univ. 336, mais deux, et considérer la tradition manuscrite comme une tradition
entremêle les deux leçons (manuscrit n o 19, voir plus loin, p . 81*). divisée ; et enfin, par delà les exigences contradictoires découlant d'une
tradition manuscrite, tantôt une et tantôt divisée, il fallait tenter de
Quelle interprétation des faits pourrait expliquer un tel état de la bâtir, pour les cinq livres du De Anima, une édition de structure
tradition manuscrite? Tout se passe comme si une première traduction, homogène, basée si possible sur les mêmes manuscrits.
ou une sorte de brouillon de traduction, avait été exécutée et notée; La plupart des cas de leçons doubles ont été examinés ensuite dans
puis que, en surcharge, courant par-dessus les lignes de cette première l'ensemble des manuscrits, à travers tout le Livre I . Il s 'agissait
traduction, une révision partielle avait été consignée, n ' affectant que de s'assurer que les leçons dites «doubles» restaient bien telles et
certains membres de phrases, parfois certains mots isolés, et sans qu 'on qu'il n'y avait pas, en d'autres endroits du Livre I, au lieu de deux
ait annulé de façon décisive les parties de texte revues . Les premières leçons parallèles, trois formules concurrentes ou plus encore, au point
copies auraient alors reproduit cet archétype de manière diverse : aux que le dessin relativement ferme d'une division des cinquante manu-
phrases et aux membres de phrases non revus et donc dépourvus de scrits en deux groupes se serait estompé et que chaque groupe aurait
surcharges aurait été soudé, tantôt le texte initial des phrases ou mots perdu sa consistance ou sa raison d'être. Il fallait savoir, de plus, si,
corrigés mais insuffisamment annulés, tantôt le texte de la révision en cas de leçons doubles, certains manuscrits optaient régulièrement
écrit en surcharge . Les parties de texte non revues et non surchargées pour l 'une des deux ou si, au contraire, aucune régularité n'apparais-
correspondraient au «texte commun» ; les parties de texte revues au- sait dans ces options successives ; il était possible que, pour une série
raient donné lieu aux « leçons doubles » . Selon cette interprétation hypo- de bifurcations observées dans les cinquante manuscrits, deux groupes
se dessinent en effet, mais formés de manuscrits qui, presque à chaque
(4) Les seules variantes sont : dans un manuscrit, elegerit pour elegit ; dans un autre, coup, seraient différents ; et finalement il importait de savoir quels
l'inversion de praecipue sibi ; dans un troisième, le mot intendit est biffé. Cfr S . VAN BLET, manuscrits combinaient l 'une et l'autre leçon — comme le manuscrit
O .C., p. 586. de Leiden, Bibl. Univ . 336, le fait pour l'exemple analysé plus haut.
(5) Les seules variantes sont : dans un manuscrit, cognition«9 pour cogitations ; dans Cette nouvelle étape du travail a permis de constater, à travers
deux autres, l'addition, après quod, respectivement de scaica et de de ; la faute planctum
pour pW*um dans un quatrième manuscrit ; la variante approbantur pour appropriantur, tout le Livre I, la présence de «leçons doubles», pouvant à bon droit
dans un cinquième ; l'omission de ei dans un sixième. Cfr S . VAN RI&T, o.c., p . 586 . se nommer ainsi, et ne comportant donc que deux formules diver-

80* LE # DE ANIMA A D'AVICENNE LES MANUSCRITS 81 •

gentes soudées à un texte commun ou une combinaison de celles-ci. no 6 Napoli, Bibl . Naz . VIII.E .19
Une série de manuscrits reproduisent régulièrement et avec les mêmes no 7 Paris, Bibl . Maz . 629
no 8 Paris, Bibl . Nat. Lat . 6932
partenaires le texte de l'une des leçons, disons la «leçon A» ; les no 9 Paris, Bibl . Nat. Lat . 8802
manuscrits de ce groupe ne se différencient que par des variantes : no 10 Paris, Bibl . Univ. 584
variantes du texte commun, variantes de la leçon A . D'autres manu- no 11 Roma, Vat . Lat. 2419
scrits optent régulièrement et avec les mêmes partenaires pour la no 12 Roma, Vat . Lat. 4428
no 13 Roma, Vat . Pal. Lat . 1122
seconde des leçons doubles, disons la «leçon B» ; ces manuscrits,
no 14 Roma, Vat . Urb. Lat . 187
à leur tour, ne diffèrent que par des variantes : variantes du texte no 15 Todi, Bibl . Com. 90
commun, variantes de la leçon B. no 16 Venezia, Bibl. S. Marco 2665 (Cl . X, 171 ; L. VI, 55)
Plusieurs manuscrits, enfin, soudent au texte commun une formule no 17 Venezia, Bibl. S. Marco 2822 (Cl . X, 172 ; L. VI, 57)
qui ne reproduit distinctement aucune des leçons A ou B, mais com- no 18 Worcester, Chapter Lib . Q. 81
bine des éléments de chacune d 'elles ( 6), ce qui suppose d ' ailleurs la [no 19 Leiden, Bibl. Univ. 336]

connaissance de toutes les deux, soit que tel copiste ait sous les yeux Manuscrits proposant des leçons B
des manuscrits de groupes différents, soit qu ' il transcrive un manu-
no 20 Angers, Bibl. Munie. 435 (450)
scrit dans lequel les deux leçons sont attestées simultanément ou no 21 Basel, Univ. Bibl. D . III. 7
même déjà combinées . Toutefois ces manuscrits qui, pour les passages na 22 Brugge, Stadsbibl. 510
limités où apparaissent des leçons doubles, proposent parfois un texte k ne 23 Brugge, Stadsbibl. 516
contaminé, reproduisent ailleurs, sans contamination, le texte de l ' une no 24 Brugge, Groot Sem. 99/112
des deux leçons et se rattachent alors à l ' un des deux groupes précé- no 25 Cambridge, Conv . and Caius Coll . 497 (996)
ne 26 Cesena, Bibl. Malat . Plut. XXIII Dextr. 6
dents. On peut les appeler «contaminés A» ou « contaminés B », selon
no 27 Dubrovnik, Bibl. Dom . 20 (36 - V - 5)
que, pour celles des leçons doubles qu ' ils reproduisent sans contamina- no 28 Erfurt, Stadtbibl. Ampl . Q . 296
tion, ils se rallient le plus souvent aux manuscrits porteurs de leçons A no 29 Erfurt, Stadtbibl. Ampl . F. 335
ou au contraire aux manuscrits porteurs de leçons B . Les manuscrits no 30 Escorial, F116
no 31 Firenze, Bibl. Laur. Plut . LXXXIV cod. 17
contaminés A renferment occasionnellement des éléments de leçons B ;
ne 32 Nürnberg, Stadtbibl. Cent . V 21
de leur côté, les manuscrits contaminés B renferment occasionnelle- na 33 Nürnberg, Stadtbibl. Cent . V 67
ment des éléments de leçons A. no 34 Oxford, Bibl. Bodl . 463
Les deux groupes de manuscrits, y compris les manuscrits con- ne 35 Oxford, Bibl. Bodl . Digby 217
taminés A et B, forment les deux listes suivantes : no 36 Oxford, Merton Coll. 282
ne 37 Padova, Bibl. Univ. 1438
Manuscrits proposant des leçons A no 38 Paris, Bibl. Ars. 703
ne 39 Paris, Bibl. Nat . Lat. 14854
ne 1 Cambridge, Peterhouse 157 no 40 Paris, Bibl. Nat . Lat . 16133
ne 2 GSteborg, Stadsbibl .8 no 41 Paris, Bibl. Nat . Lat . 16603
no 3 Kues, Hospitalbibl .205 S no 42 Paris, Bibl. Univ . 1032
no 4 Laon, Bibl . Munie. 412 n o 43 Roma, Bibl. Casanatense 957 (B .IV.22)
no 5 Milano, Bibl . Ambr . H . 43 inf. n o 44 Roma, Vat. Lat . 2089
n o 45 Roma, Vat. Lat . 2420
n e 46 Roma, Vat. Reg. Lat. 1958
(6 ) Ainsi pour bref un membre de phrase du Livre I, qui, selon la leçon A, est : via n o 47 Salamanca, Bibl. Univ.
compendioaior (ad diseendum) et, selon la leçon B : via liberior et notior, on lit dans un
n e 48 Vendôme, Bibl. Munie . 111
manuscrit (Vendôme, Bibl. Munie. 111, efr plue loin, liste B, n o 48) : via liberior et notior
n o 49 Venezia, Bibl . S . Marco Lat . 1960 (CI. XIV, 20 ; Z .L. 318)
eompendioaior . Pour le conteite de ce membre de phrase, voir le manuscrit Caaanatenaia
[n o 50 Paris, Bibl. Nat. Lat . 6443]
957, f. 1 rb et l'édition de Venise 1508, folio 1 ra.

82* LE e DE ANIMA» D'AVICENNE LES MANUSCRITS 83*

Ces listes ont été établies expérimentalement d'après des cas de II. Structure de l'édition des Livres IV et V
leçons doubles provoquant un regroupement maximum des manu-
scrits A et des manuscrits B, grâce à l'absence presque totale de for- Les deux listes de manuscrits qui précèdent ont été dressées après
mules contaminées ; ainsi, dans l'exemple cité plus haut, un seul l'étude d'une série de passages du Livre I . Les autres livres du De
manuscrit (Leiden, Bibl . Univ. 336) propose une formule contaminée, Anima ont fait l'objet d'enquêtes analogues ; celles-ci ont mis en lumière
et dès lors deux groupes massifs se dessinent autour de chacune des certaines déficiences de la tradition manuscrite aux Livres IV et V et
deux leçons en présence. Les dix-huit manuscrits proposant la leçon A ces déficiences, à leur tour, ont déterminé en grande partie la structure
(texte de gauche dans notre exemple) portent les nos 1 à 18 et sont cités de l'édition des Livres IV et V. On a cherché ensuite s'il était possible
par ordre alphabétique ; il en va de même pour les manuscrits qui d'envisager, pour l'édition des cinq livres, une structure homogène et
proposent la leçon B (texte de droite dans notre exemple) et portent l' appui des mêmes manuscrits . La recherche d 'une solution, avec ce
les n os 20 à 49 . Le no 19 est assigné au seul manuscrit qui, pour cet qu'elle entraînait comme sondages et examens détaillés de tous les
exemple, propose une formule contaminée, mais se rallie aux manuscrits manuscrits, a eu pour conséquence que l 'édition des Livres IV et V s 'est
de la liste A en d 'autres cas ; le no 50, au manuscrit de Paris, Bibl. trouvée prête avant celle des trois autres livres . La difficulté particu-
Nat . Lat . 6443, qui ne contient qu 'un texte abrégé du De Anima ( 7 ), lière à l 'édition des Livres IV et V est la suivante : ces livres contiennent
mais se rallie ici aux manuscrits de la liste B . Chaque manuscrit sera des leçons doubles, mais aucun manuscrit de la liste A ne s'offre qui
désigné dans les pages suivantes par le même numéro d 'ordre : le seul puisse servir d'appui valable au texte commun et reproduise en même
fait qu 'un manuscrit porte l'un des numéros de 1 à 18 indique donc temps, de façon régulière et sans contamination, le texte des leçons A
d'emblée que, en ses premières options du Livre I, il propose une leçon avec les différences souvent ténues qui les opposent aux leçons B.
A : de même, le fait qu'un manuscrit porte l'un des numéros de 20 à 50 Avant tout jugement de valeur porté respectivement sur les leçons
indique que, en ses premières options du Livre I, il propose une leçon B. A et B, le choix du manuscrit de base s 'est trouvé limité, pour les
A chaque analyse successive de leçons doubles on peut ainsi repérer livres IV et V, aux manuscrits de la liste B.
facilement les manuscrits qui changent de groupe : un manuscrit
désigné par l'un des numéros d 'ordre de 1 à 18 et attestant une leçon B Aux Livres IV et V, les leçons doubles, — tout en étant moins
se trouve par là, tel un transfuge, associé d 'une façon qui lui est inhabi- faciles à déceler qu 'au Livre I, parce qu 'elles comportent moins de
tuelle aux manuscrits nos 20 à 50 ; inversement, un manuscrit portant phrases parallèles formant un contraste évident et se réduisent plu-
l'un des numéros de 20 à 50 et attestant une leçon A se trouve associé sieurs fois à des mots isolés que l'on pourrait confondre avec de simples
à des partenaires qui ne sont pas ceux de ses premières options. variantes, — ne disparaissent pas et affectent environ les mêmes
Au cours de l'étude du Livre I, nous avons pu relever dans les manuscrits.
manuscrits suivants, et à des degrés très divers, des cas de contamina- En voici un exemple pris au Livre V (voir plus bas, p . 107, 69) . Imbri-
tion entre leçons A et leçons B ou des options entraînant un changement quée dans un texte commun à tous les manuscrits, une phrase sans
de groupe : dans la liste A : les mss nos 3, 6, 7, 8, 11, 19 ; dans la liste B : portée doctrinale : «hoc etiam per se patet falsum esse», s'oppose à la
les mss nos 20, 22, 23, 24, 25, 26, 28, 32, 33, 34, 36, 37, 38, 39, 40, 41, leçon parallèle : «hoc autem non eget multo studio etiam ad falsifican-
42, 44, 48. dum », et fait l'objet, dans tous les manuscrits, d 'une option semblable
En opposition avec ces manuscrits, les manuscrits restants peuvent à celles qui sont décrites pour le Livre I . On peut lire ci-dessous quels
être dits « non contaminés », sans que cette appellation implique au manuscrits proposent le texte de chacune des deux leçons :
préalable le moindre jugement de valeur. Ce sont : dans la liste A : les
mss nos 1, 2, 4, 5, 9, 10, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18 ; dans la liste B : leçon -4 leçon B
les mss nos 21, 27, 29, 30, 31, 35, 43, 45, 46, 47, 49, 50. hoc autem non eget multo studio etiam hoc etiam per se patet faleum esse
ad falsificandum
( 7) Cfr Avicenna latinua I, p. 310 .

84* LE « DE ANIMA» D'AVICENNE LES MANUSCRITS 85*

Ont la leçon A : les mss A nos 1, 2, 3, Ont la leçon B : les mas B n os 21, 22,
4, 5, 8, 10, 11, 12, 15, 16, 17, 18, 19 (le 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, cas de contamination ( 10 ) . Parmi les manuscrits contaminés de la liste A
ms . no 9, n'ayant pas le livre V, n'entre 35, 36, 37, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, se situe un très bon manuscrit, celui de Paris, Bibl. Nat . Lat. 6932
pas en compte) ; les mss contaminés B, 47, 48, 49, 50 ; les nias contaminés A,
nOs 20, 34 ; le ms. no 38 . n os 6, 7 ; les mss A, nOs 13, 14. (no 8) ; ses qualités textuelles en font un excellent appui du texte
commun ( 11 ), mais, puisqu ' il choisit parfois des leçons B, il ne pourrait
On remarque que le choix de l'une des deux leçons regroupe, à servir de témoin irrécusable lorsqu 'il s ' agit de délimiter les leçons A
gauche, quatorze des manuscrits classés dans la liste A (y compris le et d'en établir le texte critique.
ms. no 19) ; deux des manuscrits «transfuges », (nos 6 et 7) se rangent L' absence des Livres IV et V dans le manuscrit de Paris, Bibl . Nat.
déjà au Livre I parmi les contaminés ; le choix de la seconde leçon Lat. 8802 et l ' impossibilité de remplacer celui-ci par un manuscrit de
regroupe, à droite, vingt-huit des manuscrits classés dans la liste B même valeur ont ainsi limité notre choix du manuscrit de base aux ma-
(y compris le ms. no 50) ; deux des manuscrits « transfuges» (n os 20 et 34) nuscrits de la liste B . On a vu, en effet, jusqu ' à quel point les leçons
figurent déjà au Livre 1 parmi les contaminés ; les manuscrits nos 13, doubles étaient soudées de façon inextricable au texte commun : si donc
14, 38, ici, changent de groupe. les leçons A n'étaient pas imbriquées dans le texte commun d ' un bon
Les autres leçons doubles suffisamment marquantes pour ne pas manuscrit (ne présentant comparativement qu ' un petit nombre de
pouvoir être confondues avec des variantes sont étudiées plus loin fautes évidentes et d ' omissions), choisir le manuscrit de base parmi les
(voir p . 123*). manuscrits non contaminés de la liste A aurait entraîné, pour le texte
commun, l ' obligation de corriger sans cesse ce manuscrit A par l ' un
Il fallait donc tenir compte, aux Livres IV et V, des mêmes exigences
complexes qu'au Livre I, mais, — et c'est ici que se situe la difficulté
particulière à ces deux livres, — le manuscrit qui, au cours des Livres renvoient, dans le manuscrit no 1, à «onde (cura imperat) » . Si l'on se réfère à l ' apparat
latin correspondant à la page 5, ligne 54, on remarque que parmi les variantes de « per
I, II et III, propose régulièrement le texte caractéristique des leçons A quod (cum) » figure la leçon du manuscrit no 8, sigle P, unde (cum), identique au texte
avec le moins de fautes évidentes et le moins de risques de contamina- du manuscrit no 1 . Or les mots unde cum, notés de manière abrégée, ont eux-mêmes pour
tion, ne comporte pas les livres IV et V . Il s ' agit du manuscrit de Paris, variante le texte du manuscrit no 12, sigle V, qui explicite une abréviation, vraisemblable-
Bibl. Nat . Lat. 8802 (no 9) . Ce manuscrit finit ex abrupto, vers la fin ment identique à celle qui peut se lire unde cum, sous la forme verum tamen . Il y a donc,
du Livre III, chapitre 7. en dépit des apparences, regroupement des sigles P et V, désignant les manuscrits de la
liste A, autour d'une leçon A s' opposant à per quod, leçon B . L'annotation marginale
Parmi les autres manuscrits de la liste A, nous n ' avons trouvé aucun du manuscrit no 1 confirme la valeur de «leçon double» qu'a per qued par rapport à
témoin des leçons A ayant la valeur du manuscrit n o 9 et pouvant unde, mais n' apporte aucun élément nouveau que l'on ne connaisse déjà, soit par un bon
jouer comme lui le rôle de catalyseur des éléments A à déceler en face manuscrit de liste B, soit par les deux manuscrite A.
des éléments B, dans un contexte général commun où rien ne les Le manuscrit ne 17, lui aussi, porte de nombreuses notes marginales renvoyant aux
leçons B, mais ces notes sont le plus souvent de première main . Ainsi, dans le ms. no 17,
dénonce à priori. Certains manuscrits non contaminés de la liste A
le texte qui correspond à la page 56, lignes 97-99, de notre édition : « voluntas autem
ont un grand nombre de fautes évidentes, en particulier les manuscrits non est desiderium ; quia aliquando roboratur voluntas sed desiderium non advenit
nos 2, 4, 10, 15, 18, et ces fautes retombent autant sur le texte commun motui aliquo modo », se trouve en note marginale précédée de « in alio » . Le texte courant
que sur les éléments caractéristiques A qu ' il faudrait identifier ( 8 ). du manuscrit no 17, par contre, reproduit la leçon A que l'on peut lire à l'apparat latin
D'autres manuscrits de la liste A, en particulier les manuscrits n os 1, 5, à propos des mêmes lignes, sous le sigle des manuscrits A, à savoir P et V . Le manuscrit
no 16, de même, porte des notes marginales renvoyant aux leçons B, mais surtout aux
16, 17, qui proposent une série de variantes communes, comportent
Livres I et II.
moins de fautes : mais les mss nos 1,16 et 17 renvoient fréquemment aux
(10) Voir Specimina codicum, p . 127 *, les leçons du ms. no 5 correspondant à ex duabus
leçons concurrentes B ( 9 ) et le manuscrit no 5 présente, au Livre V, deux causis divereis, ligne 42, et à affirmai, p . 134*, ligne 89 . On peut observer dans le même
( 8 ) Voir plus bas, Specimina codicum, pp. 126*439*. apparat les variantes communes que présentent, à plusieurs reprises, les mss nos 1, 5, 16,
(») Le manuscrit no 1 porte, par exemple, en face du texte qui correspond à la page 5, 17.
ligne 54, de notre édition, une annotation de seconde main : « in alio per quod » . Ces mots (11) Voir plus bas, p . 102*, p . 110*, p . 119*.

86* LE # DE ANIMA # D'AVICENNE LES MANUSCRITS 87*

des manuscrits de la liste B, au risque d'opérer nombre de contamina- variantes du texte commun, le profil des leçons doubles impliquant
tions qui dateraient, cette fois, du vingtième siècle. double traduction . Le manuscrit de Paris (no 8), contaminé A, troi-
Mais une deuxième conséquence s'est imposée comme corollaire sième appui du texte commun, confirme en de nombreux cas les
de la première : il a été impossible de constituer deux apparats cri- éléments caractéristiques des leçons A. Celles-ci peuvent être iden-
tiques séparés dont l'un aurait été réservé à des manuscrits de la tifiées enfin par le témoignage complémentaire d'un dernier manuscrit,
liste A et l'autre à des manuscrits de la liste B . Vu la faible proportion Bruges, Stadsbibl . 510 (nO 22), qui, en tant que contaminé B, est indé-
de texte à laquelle se ramènent, aux Livres IV et V, les phrases ou pendant des deux manuscrits A no 12 et no 8, et contient d'autre part
membres de phrases constituant, de façon évidente, des leçons doubles, de nombreuses leçons A.
l'apparat réservé aux manuscrits A aurait entassé inutilement les Pour garantir le texte critique des principales leçons doubles,
fautes affectant le texte commun et n'aurait pas fait ressortir avec c'est-à-dire de celles qui comportent des phrases ou des membres de
clarté les éléments caractéristiques des leçons A. phrases et qui, on l'a dit, sont peu nombreuses aux Livres IV et V,
Au terme de l'examen des manuscrits pour les Livres IV et V, le une étude présentée en annexe (voir p . 123*) regroupe à leur propos les
choix du manuscrit de base se limitait donc aux manuscrits de la liste B données de tous les manuscrits. On peut ainsi se rendre compte dans
et il s 'avérait impossible de constituer deux apparats autonomes qui quelle mesure les éléments A que fait affleurer le manuscrit de Rome,
auraient dessiné de façon continue le contraste existant entre leçons Vat. Lat. 4428 (no 12), avec le soutien occasionnel d 'autres témoins
A et leçons B . Un apparat unique devait dès lors appuyer simultané- contaminés, sont vraiment l'indice d 'une double traduction confirmée
ment le texte commun et chaque type de leçons doubles là où elles par l'ensemble des manuscrits.
apparaissent : le nombre de témoins représentant chacune des ten-
dances opposées de la tradition manuscrite serait donc nécessairement La structure choisie pour l'édition des Livres IV et V du De Anima
limité si l'on ne voulait pas étouffer le texte lui-même sous le poids des tient compte, croyons-nous, de la nécessité d'établir, soudés l'un à
annotations critiques. l' autre, le texte critique de la partie commune et celui d 'un des types
de leçons doubles qui s'y trouve imbriqué, en l'occurrence, des leçons B.
Comment la structure de l'édition des Livres IV et V reflète-t-elle Elle n'introduit a priori aucune distinction entre texte commun et
ces tendances opposées? leçons doubles puisqu'aucune distinction préalable ne permet, dans les
Six manuscrits ont été retenus. Leur choix particulier sera justifié manuscrits, d'en délimiter les contours respectifs : les données résultant
plus loin (voir p . 100*) . Le manuscrit de base choisi parmi les manu- de la collation complète des six manuscrits sont introduites sur pied
scrits non contaminés de la liste B est le manuscrit de Rome, Bibl. d'égalité dans un apparat critique unique . Elle tient compte cependant
Casanatense 957 (nO 43) ; il est appuyé à l'apparat critique par un de la nécessité de faire apparaître les leçons A et rend possible, a
deuxième manuscrit non contaminé de la même liste, le manuscrit de posteriori, la distinction entre simples variantes dues à des accidents de
Bâle, Univ. Bibl. D . III . 7 (no 21) ; sur ces deux premiers manuscrits z transmission du texte et leçons doubles résultant des circonstances
s'appuient à la fois le texte critique de la partie commune et celui des - qui entourent l'élaboration même de la traduction latine . Le texte
leçons B . Deux autres appuis du texte dit « commun », précisément critique des leçons doubles constituées de phrases ou de membres de
pour faire apparaître qu'il est commun, ont été choisis parmi les phrase est garanti par le recours à l'ensemble des manuscrits.
manuscrits contaminés de groupes différents : un manuscrit contaminé
A, le manuscrit de Paris, Bibl . Nat. Lat. 6932 (nO 8), et un manuscrit
contaminé B, le manuscrit de Bruges, Sém . 99/112 (nO 24) . En face des III. Particularités de la tradition manuscrite des Livres IV et V
leçons B serties dans le texte commun, les principales leçons A peuvent
être identifiées comme telles grâce au manuscrit de Rome, Vat . Lat. 1 . Manuscrits incomplets.
4428 (no 12); ce manuscrit, qui se range parmi les manuscrits A non Plusieurs manuscrits présentent, pour le texte des Livres IV et V,
contaminés, a pour rôle d'introduire dans l'apparat, à côté des simples d'importantes lacunes ; presque toutes sont indiquées dans les descrip-

88* LE eDE ANIMA» D'AVICENNE LES MANUSCRITS 89*

tions de manuscrits déjà publiées par l'Avicenna latines . Nous regrou- chapitre 4, ainsi que le texte de l ' Appendix, pp . 187 à 207, 27 (propter
pons ici ces indications. firmam . . .) (17) .

Le manuscrit de Paris, Bibl . Nat. Lat. 8802 (no 9), on l'a vu, finit
brusquement vers la fin du Livre III ( 12 ) . C 'est le seul des cinquante 2 . Espaces blancs.
manuscrits où font défaut, en bloc, les Livres IV et V.
Dans le manuscrit de GSteborg, Stadsbibl . 8 (no 2) font défaut tout Le manuscrit de base, Rome, Bibl. Casanatense 957 (no 43), présente
le Livre IV et le chapitre 8 du Livre V. à trois reprises des espaces blancs : au Livre IV, p . 27, 73 et p . 63, 11;
Dans le manuscrit de Milan, Bibl . Ambr. H 43 inf. (no 5) presque au Livre V, p . 132, 14 . Il n' en présente pas dans les autres livres du
tout le premier chapitre du Livre IV manque par suite d ' une lacune De Anima . Dans les trois cas, des mots arabes non traduits manquent
englobant le dernier chapitre du Livre III et le début du Livre IV ; effectivement en latin . Parmi les six manuscrits retenus pour notre
cette lacune s ' étend jusqu ' à la page 10 de notre édition, ligne 36, revoca- édition, le ms. no 43 est le seul à maintenir l ' un de ces blancs, celui de la
bitur. p. 63, 11 ; un deuxième blanc, celui de la p. 27, 73, est commun au
Le manuscrit de Paris, Bibl . Univ . 584 (n o 10), finit au mot dixerunt, manuscrit no 43 et au manuscrit de Bâle, Bibl . Univ. D. III. 7 (no 21).
p. 155, 42 de notre édition ; il y manque donc la presque totalité du Un troisième blanc est commun à la fois aux deux manuscrits précé-
chapitre 7 et tout le chapitre 8 du Livre V (13) . dents (n os 43 et 21) et au manuscrit de Paris, Bibl . Nat. Lat. 6932
Le manuscrit de Worcester, Chapter Lib . Q 81 (no 18), se termine, (no 8), celui de la p . 132, 14.
comme le manuscrit no 2, après le chapitre 7 du Livre V ; le chapitre 8 Ces trois espaces blancs sont-ils conservés, supprimés ou artifi-
fait complètement défaut ; manque également une partie de l 'Appen- ciellement comblés dans les autres manuscrits?
dix (14). L' espace blanc de la p. 63, 11, que le manuscrit no 43 maintient,
Parmi les manuscrits de la liste B, le manuscrit de Paris, Bibl. seul parmi les six manuscrits de notre édition, n ' apparaît dans aucun
Nat. Lat. 6443 (no 50) ne comporte qu ' un texte abrégé (l à) ; deux autres manuscrit de la liste A . Le manuscrit n e 43 porte : « . . . speciem natu-
manuscrits, Paris, Bibl. Nat . Lat. 16133 (n e 40) et Venise, Bibl. S.M. ralem < > non est longe quia investiant . .. ». Les manuscrits
Lat. 1960 (no 49) présentent de nombreuses lacunes qui les assimilent, de la liste A rapprochent ces mots ; plusieurs d ' entre eux ( 18 ), selon le
de fait, à un texte abrégé ( 18 ). jeu des leçons doubles, ont dû reproduire un texte initial où, avec ou
sans espace blanc, s 'intercalait le mot tune ; on y lit donc, une fois
Dans le manuscrit de Cesena, Bibl. Malat . Plut . XXIII Dextr . 6
les mots rapprochés : « speciem naturalem tune non est longe . . . »;
(no 26) font défaut la fin du Livre IV, de la p . 48, 83 (habeat) de notre
d 'autres manuscrits de la même liste A, tous rangés aux Livres IV et V
édition à la fin de la p. 67, soit une partie du chapitre 3 et tout le
parmi les contaminés ( 19 ), ne présentent pas le mot tune et portent :
« speciem naturalem non est longe » . Parmi les manuscrits de la liste B,
(12) Cfr Avicenna latinu8 I, p . 315. Dans ce manuscrit, le texte fragmentaire du De deux seulement, en dehors du n o 43, à savoir les manuscrits d ' Erfurt,
Anima d' Avicenne est suivi d'une partie du De Anima de Gundissalinus (chapitres
9 et 10) copiée par une autre main . La collation du manuscrit de Paris, Bibl. Nat . Lat. Stadtbibl . Ampl. F. 335 (no 29) et de Paris, Bibl . Nat . Lat. 16603 (n o 41)
8802, pour les deux chapitres du De Anima de Gundissalinus, peut se lire dans l'apparat maintiennent l ' espace blanc ; tous les autres manuscrits (à l ' exception
de l'édition de J . T. MucyLE, Mediaeval Studies, volume II, 1940, pp . [71] à [103], sous de quatre manuscrits contaminés) rapprochent sans variante les mots
le sigle N. entourant l ' espace blanc speciem naturalem non est longe» ; quatre
(13) Cfr Avicenna latinus II, p . 221 . Dans le manuscrit de Todi, Bibl . Com. 90 (no 15),
exactement après le mot dixerunt par lequel finit ex abrupto le texte du manuscrit no 10,
le chapitre 7 du Livre V prend fin et est suivi immédiatement du chapitre 8 . Mais le
copiste avertit le lecteur que la fin du chapitre 7 a été transcrite ailleurs ; on la trouve
en effet à la fin du chapitre 3 du même Livre V. (17) Cfr Avicenna latines III, p . 228.
(14) Cfr Avicenna latinua V, p . 298. (18) Mss n- 1, 3, 4, 5, 7, 8, 10, 12, 15, 16, 17, 18 ; les mss nO8 2 et 9 n'entrent pas en
(15) Voir plus haut, p . 82*, note 7. compte (voir plus haut p . 88*).
(le) Cfr Avicenna latinu8 II, p. 225 et Avicenna latinua IV, p. 274 . " (19) Mss nOS 6, 11, 13, 14, 19.

90* LE e DE ANIMA n D'AVICENNE LES MANUSCRITS 91*

manuscrits contaminés (20) portent, comme les manuscrits de la liste A : complexité particulière, le voici . L'intellect ne peut concevoir cer-
« speciem naturalem tune non est longe . .. ». taines choses atteignant un degré élevé d ' abstraction ; cette incapacité
L' espace blanc de la page 27, 73, commun aux manuscrits n os 43 et est comparable à celle de l'oeil qui ne peut fixer le soleil : «l'incapacité
21, n'apparaît, lui non plus, dans aucun manuscrit de la liste A . Les de l'œil ne résulte pas d'un obstacle qui viendrait du soleil, ni du fait
mots qui dans notre édition entourent l'espace blanc : «speculo illo que le soleil ne brille pas, mais (sed) lorsque, au contraire (cum
< > peribit», sont simplement rapprochés . Parmi les manu- autem) notre âme est débarrassée de ce poids et de cet obstacle». . . (21) .
scrits de la liste B, outre les deux manuscrits n os 43 et 21, quatre autres Les mots s'intercalant en arabe entre sed et cum auteur se traduisent
manuscrits conservent l'espace blanc, Erfurt, Stadtbibl . Ampl . Q. 296 littéralement comme suit : « à cause de quelque chose qui se trouve
(no 29), Oxford, Bodl . Digby 217 (no 35), Paris, Bibl. Nat. Lat. 16603 dans la nature du corps auquel appartient l'œil ».
(no 41), Rome, Vat . Lat. 2089 (no 44) ; deux de ces manuscrits, les La disparité des matériaux fournis à cet endroit par l'ensemble des
nos 29 et 41, ont aussi conservé, comme le manuscrit n o 43, le premier manuscrits est évoquée dans le tableau suivant :
espace blanc . Tous les autres manuscrits rapprochent les mots : « speculo
illo peribit », et présentent ainsi le même texte que les manuscrits espace blanc : mas B, nos 21 et 43 ; ms . A, no S.
de la liste A. sed cum autem, rapprochement pur et
L ' espace blanc de la page 132, 14, est commun à trois des six manu- simple : mes A, nos 13 et 19;
scrits de notre édition : aux manuscrits nos 43 et 21 s'ajoute ici le ms. B, no 27 (première main).
manuscrit no 8. Les mots entourant l ' espace blanc sont singulièrement
sed ex infirmitate oculi cum autem :
inexpressifs : « sed < > cum autem » . Aucun espace blanc n ' appa- msa A, nos 1, 2, 4, 5, 10, 11, 12, 14, 15,
raît dans les manuscrits de la liste A, à l ' exception du manuscrit n o 8. 16, 17, 18;
Parmi les manuscrits de la liste B, trois manuscrits qui, comme le msa B, nos 22, 24, 26, 28, 32, 34, 37, 39,
manuscrit 43, conservent soit le premier, soit les deux premiers espaces 40, 42, 44, 50;
no 21 (deuxième main).
blancs, présentent aussi le troisième : il s'agit des manuscrits n os 29,
sed ex impedimento instrumenti cum
35, 41 ; dans sept autres (nos 20, 27, 31, 36, 45, 47, 49), l'espace blanc autem : mas B, nos 27 (deuxième main, en
a disparu. Toutefois, cette disparition rendait précaire le rapprochement marge) et 30;
pur et simple des mots sed cum autem, et les manuscrits qui conservent ms. A, no 6 (qui ajoute en note margi-
intacts ces mots dont la juxtaposition est dénuée de sens, font preuve, nale : vel ex infirmitate oculi).
pour ce cas précis, d'une rare fidélité. sed ex hoc quod est infirmus in pupilla
cum autem : mss B, nos 33 et 46.
Mais, on l'a dit, sauf dans le manuscrit n o 8, il n'y a pas d'espace
sed ex hoc quod Spiritus visibilis est in
blanc dans les manuscrits de la liste A ; il n'y en a pas non plus dans oculo impeditus et ad eius impedi-
une série de manuscrits B . Or plusieurs manuscrits A et B n 'ayant pas mentum sequitur virtutis visibilis ita
de blanc ne présentent pas non plus le simple rapprochement sed cum est in intellectu cum auteur : mas A, nos 3, 7 ; ms . B, no 25.
auteur où l'on sent encore une lacune, même si l ' espace blanc a disparu. sed sit dubium cum autem : ms. B, no 48.
Du coup, la question rebondit. S 'agit-il vraiment d ' un espace blanc
correspondant à des mots arabes non traduits? Ou, au contraire, 3
s'agit-il d ' un blanc laissé par un copiste qui ne pouvait déchiffrer
(21) De Anima, V, 5, p . 131, 13-17 : Hoc enim quod oculus non potest intueri solem
certains mots latins? Le contexte dont il s ' agit ne présente pas de
non habet ex aliquo quod sit in sole, nec hoc quod sol non appareat sed < >. Cum
autem aufertur de nostra anima ipsa aggravatio et impedimentum, tune intelligentia
( 20) Mss nos 25, 33, 34, 38 . Pour les livres IV et V, le manuscrit no 38 est très proche animae de his est melior quant habet anima . Les mots sed . . . cum autem sont évidemment,
du manuscrit de Rome, Vat . Lat. 4428 (no 12) ; le me. no 38 se range d'ailleurs plus haut, eux aussi, l' objet de variantes : auteur est écrit anima dans le ms . no 18 ; autem est omis
p . 84*, du côté des mu de la liste A. dans le ms. no 31 ; sed est omis dans le me . no 29.

92* LE e DE ANIMA u D'AVICENNE LES MANUSCRITS 93*

Comment juger les matériaux disparates ainsi rassemblés? Selon un accident caractéristique affectant un groupe de manuscrits B et par
le tableau ci-dessus, les mots ex infirmitate oculi, traduction globale ricochet un manuscrit contaminé A, et d ' autre part une glose affectant
des mots reliant, en arabe, sed . . . cum autem, appartiennent, du côté A, un groupe de manuscrits A ainsi que des manuscrits contaminés B ;
à plusieurs manuscrits non contaminés, et du côté B, à des manuscrits cette glose est la seule addition d'une certaine importance que la
qui se rangent tous parmi les contaminés ; d ' autre part, c ' est dans traduction latine présente par rapport au texte arabe.
plusieurs manuscrits B non contaminés, et dans deux manuscrits A
contaminés que l ' espace blanc est conservé, ou supprimé mais sans Une série de manuscrits de la liste B sont marqués, à des degrés
être comblé par d ' autres mots . Il en ressort que les mots ex infirmitate divers, par l ' accident suivant qui comporte deux phases complémen-
oculi pourraient être une leçon A ; la leçon B, elle, serait alors soit taires : une lacune commençant après les mots nudam aliquando,
des mots latins que n ' a pu déchiffrer un copiste, soit un espace blanc p. 129, 88, s ' étend, selon les manuscrits, jusqu ' à la p . 133, ligne 33 ou 35;
correspondant aux mots ex infirmitate oculi jugés inadéquats au texte le chapitre 5 du Livre V se trouve donc écourté d ' une cinquantaine
arabe à traduire, annulés et non remplacés . Dans les deux cas, accident de lignes ; mais le texte ainsi omis n ' a pas disparu dans tous les manu-
lié à la transmission du texte des manuscrits B ou trace de révision scrits présentant une lacune, p. 129, 88 ; il réapparaît, imbriqué dans la
de la traduction, c ' est l' espace blanc (et donc aussi le rapprochement trame du chapitre 6, entre les mots seconda aliud et primum verissime,
pur et simple des mots sed cum autem) qui, en raison de la valeur de la p . 135, ligne 54. Lacune et imbrication sont à leur tour l ' occasion
respective des témoins, est l ' élément caractéristique B s ' opposant à la d ' épiphénomènes qu 'il est vain de décrire longuement, mais qui
leçon A(22) . Les autres matériaux (tel «ex impedimento instrumenti ») révèlent l ' interdépendance de certains manuscrits. Le tableau suivant
sont clairement suggérés par le contexte pour combler artificiellement rend compte des diverses variations issues du même accident et indique
l ' espace blanc, ou tournent à la fantaisie, ou confirment l ' hésitation dans quels manuscrits elles apparaissent.
du copiste (cfr u sit dubium », n o 48).
Les données retenues dans notre édition (23), à propos du fatras de a. Lacune :
matériaux que l' on vient de passer en revue, se ramènent aux deux dans les mss B nos 23, 41, 45, 46, 47, et dans le ms . A no 13, lacune allant de
nudam aliquando (p . 129, 88) à illa in potentia (p. 133, 35);
options les meilleures et les seules dont il soit sérieusement possible dans les mss B nos 31 et 44, même lacune amorcée : les mots nudam aliquando
de tenir compte : soit l' espace blanc (trois manuscrits n os 43, 21, 8) ; sont suivis des mots et iller in potentia et du texte qui, après ces derniers mots,
soit les mots ex infirmitate oculi (trois manuscrits, n os 12, 22, 24). achève le chapitre 5 du Livre V ; puis toute cette fin de chapitre est annulée, et le
texte est repris normalement sans lacune à partir de nudam aliquando ;
dans le ms. B no 39, lacune commençant aux mêmes mots nudam aliquando, mais
3 . Accidents communs.
ne s'étendant que jusqu'à la p . 133, 33, si apprehendit intellectus.
Au contraire des espaces blancs qui, fidèlement conservés ou non
comblés artificiellement, recommandent certains manuscrits, des acci- b. Imbrication :
entre seconda aliud et primum verissime, p. 135, 54, se trouve imbriqué dans
dents communs marquent certains autres et incitent à s ' en défier. A
plusieurs manuscrits le texte omis par ces manuscrits p . 129, 88, après nudam ali-
titre d' exemple et sous forme de diptyque, on décrira brièvement ici quando ; une partie du chapitre 5 est inséré ainsi dans le chapitre 6 . Ces imbrications
ne sont toutefois pas identiques :
(22) Notons toutefois que les mots ex infirmitate oculi se lisent dans le De Anima dans le ms. B no 39 se trouve imbriqué, au chapitre 6, exactement le texte omis
de Gundissalinus exactement là où plusieurs manuscrits A les proposent, insérés entre au chapitre 5;
sed . . . cum autem, et dans le même contexte que celui du De Anima d'Avicenne (cfr dans le ms. B no 41 se trouve imbriqué, au chapitre 6, un texte équivalent à celui
édition Muckle, p. [911). Ceci signifie ou bien qu'un espace blanc commun à la tradition que le ms . no 39 omet au chapitre 5;
manuscrite du traité avicennien a été comblé très tôt par des mots empruntés au traité dans les mss nos 13, 45, 46, 47, se trouve imbriqué, au chapitre 6, le texte omis
de Gundissahnus qui cite largement les textes d'Avicenne, ou bien que les mots ex au chapitre 5, mais prolongé jusqu'à la fin de ce chapitre 5 (donc de nudam aliquando,
infirmitate oculi appartenaient au texte du traité avicennien tel que Gundissalinus le p. 129, 88 à malum absolute, p. 133, 38).
connaît et le cite dans son propre De Anima.
(28) Cfr apparat latin et apparat latino-arabe, p. 132, 14.

94* LE *DE ANIMA 4 D'AVICENNE LES MANUSCRITS 95*

c. Epiphénoménes scrit de Cambridge, Peterhouse 157 (n o 1) ; de première main, en marge,


dans les mas nos 45, 46, 47, qui insèrent dans le chapitre 6 toute la fin du cha- dans le manuscrit n o 17 qui vient d ' être cité ; incorporée dans le texte,
pitre 5 jusqu'à malum absolute, p . 133, 38, se trouve également reproduit, à la suite mais annulée par va-cat dans le manuscrit de Paris, Bibl . Maz . 629
de l'imbrication du chapitre 5 dans le chapitre 6, le début du chapitre 6 jusqu'à
secunda aliud, (donc pp . 134-135, 41-54) ; ce deuxième début de chapitre 6 est annulé (no 7) ; incorporée mais non annulée dans le texte des mss A nos 3, 4,
par vacat dans le ms . n o 45 ; il ne l'est pas dans les mas nos 46 et 47. 10, 11, 15, 18 et du ms. contaminé B no 34.
L'intérêt de cette glose est double . D'une part, le contenu en est
d. Lacune sans imbrication : tiré partiellement d'un autre texte du De Anima (24) : « dubitatio
dans le ma. no 23, le texte omis après nudam aliquando au chapitre 5, p. 129, 88, differt a sententia in hoc quod dubitatio est privatio comprehensionis
reste omis.
alterius contradictoriarum ; sententia vero est certa comprehensio
unius contradictoriarum » . Une partie du texte de la glose se recom-
L' accident commun atteint donc neuf manuscrits, nos 13, 23, 31,
mande donc d 'Avicenne lui-même . Mais l' autre motif qui suscite
39, 41, 44, 45, 46, 47 ; il va de la simple amorce du faux pas jusqu ' à
l' intérêt est que le texte de la glose apparaît dans le De Anima de
la mosaique d 'un chapitre 5 qui se termine deux fois et d 'un chapitre Gundissalinus, littéralement semblable, à un détail près mais qui
6 qui commence deux fois . De tels accidents attirent l' attention sur
éclaire peut-être son origine : en effet, telle qu ' elle se lit dans dix
la parenté existant entre certains manuscrits et n ' ont rien de parti-
manuscrits du De Anima d' Avicenne (25) la glose porte vers le milieu;
culier au De Anima ; mais ici, ils conjuguent leurs effets avec ceux des
« sed opinio est conceptio et cetera* . Or le De Anima de Gundissalinus
leçons doubles et il a fallu tenir compte simultanément des uns et des
permet de constater que la glose rapportée dans le De Anima d ' Avi-
autres dans le choix des six manuscrits retenus pour l ' édition. cenne se compose effectivement de deux parties, dont l'une se rapporte
à la distinction entre sententia et opinio (p . 79, 45), mais dont la deu-
Un accident commun d'une autre forme atteint quinze manuscrits :
xième se rapporte à la distinction entre putavit, concepit, consensit
les mss A n os 1, 3, 4, 7, 10, 11, 15, 17, 18 ; les mss B n os 22, 32, 33,
(p. 79, 48-49) . Les deux parties de la glose sont marquées par et cetera;
34, 39, 40 . Il s' agit d' une addition qui correspondrait à sept ou huit
entre ces deux parties, on suppose que le lecteur reprenne le texte du
lignes de notre édition ; cette glose n ' apparaît dans aucun des trente-
De Anima d' Avicenne et lise les lignes 45 à 49, p . 79 : «Opinio vero . ..
quatre autres manuscrits et n ' apparaît pas davantage dans le texte
consensit ». Or, dans le De Anima de Gundissalinus, ces lignes 45 à 49
arabe . Au chapitre 1 du Livre V, p . 79, 45, après la définition de
sont, non pas évoquées par et cetera, mais explicitement citées et
sententia (sententia autem est conceptio definita vel certissima),
insérées entre les deux parties de la glose . La glose figurant dans le
et immédiatement avant celle de opinio (opinio vero est . . .), neuf
De Anima d ' Avicenne ne serait, en ce cas, rien d ' autre qu ' une con-
manuscrits de la liste A et un manuscrit B contaminé ajoutent le
frontation des deux De Anima, le glossateur du De Anima d'Avicenne
texte suivant reproduit selon le manuscrit de Venise, Bibl. S. Marc
s' abstenant de citer in extenso les lignes que l 'on a sous les yeux à
2822 (no 17) : l'endroit où il note et cetera ; le De Anima de Gundissalinus au con-
« Cum enim intellectus non quiescit in eo quod apprehendit sed traire, puisque le lecteur est censé n ' avoir pas sous les yeux le De
adhuc haesitat ignorans quid potius tenere debeat, ille intellectus Anima d 'Avicenne, cite explicitement celui-ci et intègre ces lignes
vocabitur dubitatio sive opinio ; dubitatio enim est privatio dans son propre commentaire.
comprehensionis alterius contradictoriarum, sed opinio est con-
ceptio et cetera ; cum autem in eo quod comprehendit, consentit Peut-on aller plus loin, et se demander si ce glossateur du De Anima
et quiescit, quod quidem fit cum per inventionem medii termini d 'Avicenne ne serait pas Gundissalinus lui-même, commentant le texte
altera contradictoriarum certissima fit, tune vocatur sententia ; qu'il traduit et intégrant ensuite ses commentaires dans son propre
est enim sententia certa comprehensio alterius contradictoriarum.
(24) De Anima I, 4 (CaBanatemis 957 f. 5 rb ; Venise, £ 4 ra).
Cette glose est intégrée à des degrés divers dans le texte de dix (25) Sur les quinze manuscrits où apparaît une addition après la définition de sententia,
manuscrits : elle est ajoutée de seconde main, en marge, dans le manu- p . 79, 45, dix suivent de près le texte de la glose reproduit plus haut p . 94 ce sont les
mes A nos 1, 3, 4, 7, 10, 11, 15, 17, 18 et le ms . contaminé B no 34.

i~►t~^~ ..~1t~~.+ ~n~► i,>~.~~r


~~~r>~,r~' .:~o~{~~•s~~-
96 r
LE aDE ANIMA» D'AVICENNE
f` ~ >~rF1~u u T~T~
~411pNt~~#}~

De Anima? Rien n'empêche de le croire . Mais il faudrait alors con- ~~ ,~~~►i.~► ~ a+~.► le ";+t`$`."r . o nii+e :Mn .
sidérer les manuscrits porteurs de la glose comme les plus anciens M;4,~
ë ~rr~d ~~•~brG.a~
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* $ ne ânMer *" ~frF wa 4rwû .r~i.
témoins de la traduction latine du De Anima d'Avicenne et attribuer ; - .° ~.an►? ~' u~ ~~~~+f ~ . h*F ,ucwadi`àj . f +s~tw~ .t~a► ~F
l absence de la glose à l effet d un révision ou d une nouvelle con-
' ' ' '
a>S~ fpilns .#ka+~i i~ .qd~~',~eF
frontation entre le texte latin et le texte arabe . En tout cas, telle
;~~~»~+~•â ~. ~ ïw 3q0m

qu elle se présente dans le De Anima d Avicenne, formant un tout,


' '

articulée en son milieu par et cetera, la glose nous paraît résumer un ~ ~~Gr~iC~an Tw~,~
texte plus explicite, et donc se référer au seul texte explicite qui â ni aaÂoaoitey►n, arF, ~ eî 0 .%;ee,
puisse lui être comparé, à savoir celui du De Anima de Gundissalinus, »~~rt ~i~~ ~bn•~t~~~ +!~ ~ t"%w4w. nu=mr ""$me *i, rO &-
plutôt que d être elle-même la source du passage parallèle dans le
'
~ s~rl:{~ÇtawMM~ ~t,li ta#Titi~~ ~P~
traité de Gundissalinus.
La présence des mots et cetera, divisant la glose en deux parties,
a eu pour résultat que celle-ci s est transmise sous une forme abrégée
'
:4c~-n- %[.M ur. vmd-r eh£ . G: ia oàfi+a s ' Aae 1' ami .urAe &*1mi e f%
pme z~m

dans cinq manuscrits contaminés B, n 22, 32, 33, 39, 40 ; le copiste


os
-fiUrlaw9enM%aâU*dwef~>
du manuscrit n 22, qui est le meilleur témoin de ce groupe de manu-
e nôaar°s~tt~ . .~ F-j.
scrits et a été retenu pour notre édition, distingue nettement le texte ~~ n.~ Rw.ai .Ttdaw.z~••c~~n~ad+!►
de la glose de l ensemble du manuscrit qu il copie et l introduit par
' ' '
aA,•i ~~~~~~~~'~~
«in alio ».
~~rn~ .~► s~nû.p~ idl i~ ~û . f ~r
~ a~Glt • ~F,~a~~ ~ ~ r .J~é Z~r
4. Dessin géométrique.
Au Livre IV, chapitre 3, p . 46, environ à la hauteur de la ligne ~
58 et des mots hoc modo, plusieurs manuscrits reproduisent un dessin 4
C~int•,au aui%
de la «figure ailée» (alata figura, p. 46, 58) dont traite le texte avi- a'+~ taane~an~.iwar~
cennien. Plusieurs des manuscrits arabes proposent ici un dessin ; les
deux éditions du texte arabe le reproduisent, l édition Rahman sans '

indiquer de source manuscrite, l édition Bakos en se référant à trois e


'
~ .~ t*aâ ~r.
manuscrits.
%tsae n »*.>Re eîaii
Les mots latins hoc modo n ont de sens que s ils renvoient le lec-
' '
url: r+irn .l~r ms~t~ }~os .a~~rr ,~,~~r~~~•~~~~,~~~
teur à un dessin illustrant la démonstration en cours ; ils sont attestés
par tous les manuscrits, à deux exceptions près (les mss n 33 et 37), os
eakf ~ar+a~r q~ P,I~iii +â+' ~~ ~rugf.,wr ~
et réduits au seul mot modo dans le ms, n 29 ; ils relèvent donc bien
e ~ aa "spmu~ ~►c~~ air~+~ tsw?+E . a+~~li~ 0~~~ .a>~~~,

du texte commun. Ils semblent pourtant être une addition de la


traduction latine et ne se trouvent pas dans les manuscrits arabes ~► F~~rt.~ .~~~ .i~•~
collationnés par les deux éditions, bien que plusieurs de ceux-ci,
on l a dit, comportent le dessin ; mais le dessin ne requiert pas néces-
e evw.
A.,,,n4fwraz M rurâ~~
";F

~ a.~i i,ra,.~► n~ it it ~ ' 4


'
. -de. d► ~+~iP. .~>~.~PMU gg vak#
sairement un rappel explicite dans le texte, tandis que l inverse n est ' '
,u rs7 ~iF~wt :+Gt w~ JGd+,riwR
pas vrai ; les mots hoc modo sans dessin n ont pas de sens . Le dessin,
' ~ yrin .a~âf .aur~`~ ► Tap ~~!•
lui, n'apparaît que dans une vingtaine de manuscrits ( as ). ~ ,pC1+â~r r+s~ fat &%M , aii~ at+w~r •~,,,,, ;
~ ~& ; .nr~ra~nw~ï ;~+~►
( 26 ) Ont le dessin, les mas A n0s 7, S, 11,12,17,19 ; les mes B nos 20, 21, 22, 23, 25,
4eon -e~ MW * ffl4mmr.#->.
~~~~~~~~•~~#

LES MANUSCRITS 97*

La fidélité aux lettres arabes par lesquelles sont désignés les dif-
férents angles de la «figure ailée» est remarquable, si l ' on songe aux
avatars que même des mots expressifs subissent sous l ' effet des copies
successives. Dans le dessin que reproduisent les éditions arabes,
les deux petits carrés formant les «ailes» de la figure géométrique,
sont désignés en effet par les lettres bd' (ā' hā ' y ā ' correspondant à
b t h i, et pâr les lettres alif h ā ' rd' wāw correspondant à a (h)e r u.
Le premier des deux carrés se trouve à gauche dans la figure repro-
duite par les éditions arabes, le second à droite . Les manuscrits latins
reproduisant le dessin ont tous, — comme il se doit d ' après les graphies
inverses du latin et de l ' arabe, — interverti la place des deux petits
carrés : a e r u qui se trouve à droite en arabe, se trouve à gauche
dans le dessin des manuscrits latins ; b t h i, qui se trouve à gauche
en arabe, se trouve à droite dans les manuscrits latins . Certains copistes
sont conscients de l 'inversion ; ainsi, le ms . no 11 porte dans chacun
des petits carrés l 'indication sinistra et dextra, en ordre inverse de
l ' appellation employée : sinistra se trouve dans le petit carré de droite,
dextra dans le petit carré de gauche . Les seules divergences dans le
choix des lettres désignant les deux «ailes» de la figure concernent
la lettre r, remplacée dans plusieurs manuscrits soit par z, soit par x,
soit par t ; les autres lettres sont pour la plupart fidèlement repro-
duites (sauf dans les deux mss, n os 30 et 36, qui omettent les lettres
de certains angles, et dans deux autres, n os 45 et 47, qui, et ce sont les
seuls à introduire une faute à ces angles-là, écrivent b c h a pour b t h i).
Enfin les angles formant la base du grand carré sont, à une exception
près (le ms . ne 36 qui omet ces lettres), désignés partout par les lettres
c d ; c à gauche et d à droite, correspondant aux lettres arabes jim
et dal.
Il faut conclure de ceci que la figure géométrique commentée à la
page 46 a dû se trouver dans le ou les manuscrits arabes servant aux
traducteurs latins : les lettres désignant les différents angles de la
figure et fidèlement maintenues dans la trame du commentaire ne

27, 29, 30, 31, 33, 36, 40, 41, 43, 44, 45, 46, 47, 48 . Rappelons que les mss nos 2 et 9 où
le livre IV fait défaut, n'entrent pas en compte ; il en va de même des mss nos 49 et 50
où manque tout le texte commentant le dessin.
Le dessin se trouve soit dans le texte courant, soit en marge ; dans ce dernier cas, il a
pu être omis par plusieurs manuscrits parce qu'il devait être exécuté après coup, comme
manquent certaines lettrines et certains titres de chapitres ; il faut donc s'abstenir de
considérer que la présence du dessin caractérise un des groupes de manuscrits plutôt
que l'autre .

98* LE •DE ANIMA» D'AVICENNE LES MANUSCRITS 99*

peuvent correspondre par hasard aux lettres désignant les deux petits cordialibus insérés dans la traduction du De Anima d'Avicenne sont
carrés dans les dessins des manuscrits arabes repris par les éditions en tout cas la traduction partielle la plus ancienne que l'on connaisse
Rahman et Bakos. C'est donc la présence et non l'absence du dessin de ce traité ; bien qu'elle soit fragmentaire, elle est antérieure de plus
qui marque la fidélité la plus grande à l'original arabe traduit. d'un siècle à celle d'Arnaud de Villeneuve . Sauf indication contraire
fournie par la critique interne, — telles, par exemple, des différences
5. L'Appendix. notoires entre les procédés de traduction apparaissant dans ces cha-
Tous les manuscrits latins du De Anima annexent, à la fin du Livre pitres et dans le reste du De Anima, — il faut attribuer aux traduc-
IV, après le chapitre sur les facultés motrices, quelques chapitres d 'un teurs du De Anima la traduction arabo-latine de ce « corps étranger»
traité de médecine d'Avicenne, Al-adwiya al-galbiyya, connu sous le que la tradition manuscrite unanime y a intégré . On se demande
titre soit de De Viribus tordis, soit de De Medicinis cordialibus — dès lors s'il est vraisemblable que Gérard de Crémone ait traduit
ce dernier traduisant littéralement le titre arabe. Le petit traité de son côté le De Medicinis cordialibus : deux traductions auraient
d'Avicenne compte parmi ses couvres médicales les plus célèbres en alors été élaborées approximativement à la même époque et toutes
Occident, aux côtés du Canon et du Poème de la Médecine ou Cantica. deux à Tolède, l'une portant sur quelques chapitres, l 'autre, sur
Traduit en latin par Arnaud de Villeneuve à Barcelone en 1306 ( 27), il l'ensemble du même traité.
fut englobé dans la révision que, à la Renaissance, André Alpago fit En tout cas, plusieurs manuscrits arabes insèrent ces chapitres
de la traduction des trois traités. là où les situe la tradition manuscrite latine . Celle-ci doit donc avoir eu
Y eut-il, avant la traduction latine d'Arnaud de Villeneuve, une comme modèle un ou des manuscrits arabes comportant l 'insertion.
traduction du De Medicinis cordialibus faite à Tolède par Gérard Le texte arabe n'en a pourtant pas été repris par les éditions critiques
de Crémone? Les éditeurs du Poème de la Médecine l' affirment en se du De Anima de F . Rahman et J . Bakos . Il nous a semblé au con-
référant, entre autres, au titre de l 'édition de Bâle 1556 où se trouve traire que les chapitres du De Medicinis cordialibus devaient être
publiée la révision d'André Alpago (28) . Les chapitres du De Medicinis édités en même temps que le De Anima et d'après les mêmes manu-
scrits, puisque les mêmes copistes transcrivent le De Anima, Livre IV,
(27) Cfr Avicenna latinus I, p . 287 . La traduction d'Arnaud de Villeneuve semble indé- chapitre 4, puis l 'extrait du De Medicinis cordialibus, et à la suite de
pendante de celle de l ' extrait du De Medicinis cordialibus insérée dans le De Anima; celui-ci, le début du Livre V du De Anima . Entre l 'extirpation pure et
on peut s'en rendre compte à la lecture des mes latins contenant la traduction d 'Arnaud; simple du « corps étranger» pratiquée par les deux éditions critiques
voir, notamment, le ms. latin no 15362 de la Bibliothèque Nationale de Paris, folios 191 r
du texte arabe, et l'insertion des chapitres du traité de médecine
à 200 v . Par contre, la traduction d 'Arnaud semble bien avoir fourni à André Alpage la
base de sa propre traduction.
venant couper le texte du De Anima, comme le font les manuscrits
(28) H. JAHIER et A . NOUREDDINE, Avicenne. Le Poème de la Médecine, Paris, 1956, latins, nous avons choisi de l'éditer en annexe (voir Appendix, p. 187).
p . 101 . Le titre de l'édition de Bâle, 1556, mentionne explicitement le nom de Gérard Les problèmes que ce texte suscite quant à sa traduction et à la
de Crémone comme premier traducteur, non seulement du Canon de médecine, mais constitution d'un apparat comparatif latino-arabe sont traités plus
aussi du De Medicinis cordialibus et du Poème : a Avicennae medicorum Arabum prin- loin, p . 116 * . Il importe de signaler ici, puisqu'il est question des manu-
cipis, Liber Canonis, De Medicinis Cordialibus et Cantica, iam olim a Gerardo Carmonensi
ex Arabico Sermone in Latinum conversa, postea vero ab Andrea Alpage Bellunensi,
scrits latins, que, sauf pour un cas (voir p . 188, 13-14), on ne peut ob-
philosophe et medico egregio, infinitis pene correctionibus ad veterum exemplarium server, dans le texte de l ' Appendix, aucune trace certaine de révision de
Arabicorum fidem in margine factis . . . decorata ». Or il n'y a, on le sait, aucune mention la traduction latine comme on peut le faire dans le De Anima . La
du petit traité De Medicinis cordialibus parmi les traductions arabo-latines de Gérard question des leçons doubles ne concerne donc pas l ' Appendix en sa
de Crémone dans les listes qu'on en connaît : voir B . BONcompAGNI, Della Vita et delle
majeure partie . Il n 'y avait pas lieu cependant, en raison de la brièveté
Opere di Geraardo Cremonese, dans Atti dell'Aeademia dei Lincei IV, Rome, 1851 ; M.
STEarscaNEmER, Die Europdische Überaetzungen aue dem Arabiachen bis Mitte des
de l' extrait du De Medicinis cordialibus et de son insertion tradition-
17. Jahrhunderta, dans Sitzungaber . der kaia. Akademie der Wissenschaften, t . 149, 4, nelle dans le texte du De Anima, de poser autrement à son sujet le
1904, p . 21, no 46. Le fait que Gérard de Crémone ait traduit le Canon suffirait à expliquer problème du choix des manuscrits .
qu'on lui ait attribué aussi la traduction d'autres oeuvres médicales d 'Avicenne. -

100* LE e DE ANIMA» D'AVICENNE LES MANUSCRITS 101 *


~

entraient en concurrence avec les manuscrits n os 43 et 21 que nous


IV. Les six manuscrits choisis. avons retenus : les manuscrits de Dubrovnik, Dom . 20 (no 27), d 'Erfurt,
Stadtbibl . Ampl. F. 335 (no 29), de l'Escorial, F II 6 (n o 30), d'Oxford,
Le choix du manuscrit de base, on l'a vu, a été limité aux manu- Bodl . Digby 217 (no 35). En effet, aux manuscrits non contaminés l 'ap-
scrits proposant des leçons B, et celles-ci à leur tour devaient être parat critique associe des manuscrits contaminés : pour que les premiers
établies d ' après un manuscrit non contaminé qui puisse garantir à la soient choisis indépendamment des seconds, on a écarté d ' emblée
fois le texte commun et le texte B des leçons doubles : leçons doubles les manuscrits non contaminés n os 31, 45, 46, 47, atteints à des degrés
et texte commun sont inextricablement soudés . D ' autre part, il a fallu divers par le même accident que plusieurs manuscrits contaminés
renoncer au projet de constituer deux apparats autonomes pour les (voir plus haut p. 93*). Parmi les six manuscrits non contaminés res-
manuscrits A et B ; il fallait n' en constituer qu ' un seul et donc limiter tants (nos 21, 27, 29, 30, 35, 43) ont été éliminés les manuscrits nos 30,
le nombre des témoins représentant les diverses tendances de la tra- puis 35, accusant successivement le plus grand nombre de fautes
dition manuscrite. évidentes et d ' omissions portant atteinte au sens d' une phrase ( 29 ).
Des deux manuscrits, Rome, Bibl . Casanatense 957 (n o 43) et Dubrovnik,
Le texte des Livres I-II-III sera établi d ' après sept manuscrits : les
Dom. 20 (no 27), que la facture et l ' écriture semblent rattacher au
six manuscrits utilisés pour les Livres IV et V et, de plus, le manuscrit
même scriptorium, on a choisi le plus ancien, le manuscrit no 43,
de Paris, Bibl. Nat. Lat. 8802 (n o 9), dans lequel ces deux livres font dé-
qui date de la première moitié du XIII e siècle ( 20) . Enfin, des deux
faut. L ' édition des cinq livres sera donc homogène, avec cette différence
que, aux Livres I-II-III, les manuscrits de la liste A seront représentés
par ce manuscrit n e 9 : celui-ci en est l ' un des représentants les meilleurs
(29) La collation des manuscrits nos 30, 29 et 35, pour un texte d'environ cent soixante
et les plus anciens . Pour les mêmes Livres I-II-III, le manuscrit qui
lignes de notre édition (p. 113, 46, à p .124, 95), permet d'observer une quinzaine de fautes
a été retenu aux Livres IV et V comme témoin des leçons A, c ' est-à-dire évidentes et d'omissions portant atteinte au sens dans les manuscrits nos 30 et 29,
Ï le manuscrit de Rome, Vatican Lat . 4428 (n o 12), sera associé au une dizaine dans le manuscrit no 35 ; pour le même passage, on ne relève aucune faute
4 manuscrit de Paris, Bibl. Nat . Lat. 8802 (no 9), de façon à confronter ni omission dans le manuscrit no 43, choisi comme manuscrit de base.
tout au long des trois premiers livres la valeur respective de ces deux Ms, ne 30:
P . 114, 47, destruitur] destraitur ; 55, destructo] destracto ; 60, eius . . . compositions]
manuscrits A, tant pour les leçons A que pour le texte commun . On ne
om. ; 72, formatum] formarum ; 85, animas] om . ; 93, comitatur] communicatur ; 93-94,
~j ll ll justifiera donc pas davantage ici le recours au manuscrit n o 12 sinon causis separatis] actions separantis ; 97, illis] ignis ; p. 118, 3, fuerit] format ; 21,
en rappelant qu ' il n' est pas atteint par la glose décrite p . 94* : le rôle posterioris] prioris ; 39, effectus] affectus ; 43, et] ex ; 52, permanendi 1] destruendi ; 91, et
de ce manuscrit se limite à faire affleurer les leçons A, quel que soit, par forma] om. ; 93, didicisti] didici.
ailleurs, le nombre élevé de ses omissions et de ses fautes évidentes. Ms. ne 29.
P. 114, 55, destructo] destructio ; 62, ut corpus] om . ; 66, corporales] om . ; 72, rationalis]
materialis ; 82, creent] essent ; 93, creari] crearis ; p . 118, 10, causalitatis] om . ; 51,
Quelles ont été les raisons du choix des cinq autres manuscrits, potentiae] potentitiae ; 60, habenti] habent ; 66, dicentes] dicentens ; 85, ex qua] ex equa;
qui serviront de base à l ' édition des Livres IV et V comme à celle des 85, destrui] destruit ; 92, ex] om. ; 95, nutu] tutu.
Livres I-II-III? Ms. no 35:
P. 114, 49, posterius . . . eo 2] om. ; 78, essentiali] essentia ; 96, praeponderat] praepen-
Le manuscrit de Rome, Bibl . Casanatense 957 (no 43) et son appui
derat ; p. 118, 6, esse] om. ; 8, nisi] om ; 22, positio] posito ; 31, pendendi] ponendi ;
principal, le manuscrit de Bâle, Univ. Bibl. D . III 7 (no 21), ont été
$2, pendendi] ponendi ; 53-55, sine dubio . ., illius] om. hom . ; 77, corruptibilium] corrup-
choisis parmi ceux des manuscrits de la liste B dans lesquels n'a été tilium.
relevée aucune trace de contamination entre leçons A et leçons B, (80) Cfr Avicenna kdinus III, p. 247 ; dans les milieux de la Bibliothèque Casanatense,
ni aucune irrégularité dans les options successives en faveur des leçons $ Rome, on est même porté à préciser encore davantage cette date et à proposer le début
B, et ce, au cours des cinq livres. du XIIIe siècle ; on attache aussi une importance extrême à deux folios écrits en
eelni-onciales et bien antérieurs au XIIIe siècle que contient le Cmanatenaia 957 ; efr
Les conditions du choix ainsi posées, quatre manuscrits seulement
Aviœuna latinua III, p. 248 : i Ad custod. codicis sex ff. invenies, quorum. . . duo autem

102* LE e DE ANIMA» D'AVICENNE LES MANUSCRITS 103 *

manuscrits retenus pour l ' édition, les nos 43 et 21, le manuscrit no 43 pas plus d' omissions que le manuscrit n o 21 ; soigneusement corrigé,
a été préféré au manuscrit n o 21 comme manuscrit de base : en effet, soit par le copiste lui-même, soit par d 'autres mains mais à une époque
à travers les cinq livres, le manuscrit de Rome, Casanatense 957 environ contemporaine de la première main, il présente moins de
(no 43) l' emporte sur le manuscrit de Bâle, Univ . Bibl. D.III.7 (no 21) fautes évidentes que les manuscrits nos 21 et 8. Nous l'avons choisi
qui date du milieu du XIII e siècle environ (31), par un plus petit nombre parce qu ' il représente le mieux un groupe de cinq manuscrits . Con-
d ' omissions et de fautes évidentes. trairement aux manuscrits contaminés de la liste A, l'ensemble des
Après le choix du manuscrit de base et de son premier appui, les manuscrits contaminés B se désagrège, en effet, en une série de témoins
trois autres manuscrits ont été, eux aussi, choisis parmi leurs « pairs », qui représentent chacun des modes particuliers de contamination.
c'est-à-dire à l'intérieur d'un groupe de manuscrits de même tendance. Autour du manuscrit de Bruges, Sém . 99/112 (n o 24), par contre,
D ' après la structure adoptée pour l ' édition et justifiée plus haut p . 86*, se situent quatre autres manuscrits présentant à plusieurs reprises
deux manuscrits contaminés A et B ont été introduits à l ' apparat les mêmes formes de contamination (35) ; outre ses qualités textuelles
critique : en raison de leur contamination même et du sens opposé de en ce qui concerne le texte commun, le manuscrit n o 24 maintient
celle-ci, ces deux manuscrits seraient pour le texte commun des témoins dissociées les leçons doubles, lorsqu'il les connaît et les transcrit
indépendants des deux premiers manuscrits et indépendants entre eux. toutes deux, et les rend par là d ' autant mieux apparentes (36 ).
Le manuscrit contaminé A, Paris, Bibl . Nat . Lat. 6932 (no 8) a été Un cinquième manuscrit, Bruges, Stadsbibl. 510 (no 22), datant de la
préféré d ' abord aux manuscrits contaminés A nos 3, 7, 11, dont l ' inter- seconde moitié du XIII e siècle (3 7), permet d ' améliorer sur plus d 'un
dépendance se manifeste, entre autres, par la présence commune point le texte commun ( 36) . Il propose plus de leçons A que le manu-
de la glose décrite plus haut p . 94* ( 32) . Il a été préféré aussi aux manu- scrit de Bruges, Sém. 99112 ; lui aussi a été choisi parce qu ' il représente
scrits nos 6, 13, 14, 19, qui se classent du côté B pour la plupart des cas plusieurs autres manuscrits B contaminés ( 39) . Par le choix des deux
de leçons doubles examinés aux Livres IV et V ; choisir l'un de ces derniers manuscrits, n os 24 et 22, les deux seuls groupes consistants
manuscrits rendait illusoire, pour ces livres, le recours à un témoin de manuscrits contaminés B sont représentés à l ' apparat : les manu-
devant représenter précisément la liste A . Le manuscrit no 8 est,
pour le texte commun, un appui précieux (33) : datant du milieu du
(35) Il s'agit des nos 26, 28, 36, 42 : cfr S . VAN RIFT, La traduction latine du e De Anima»
XIIIe siècle environ, il ne présente guère d ' omissions et le nombre de ses d' Avicenne, p . 589.
fautes évidentes est inférieur à celles du deuxième manuscrit choisi (36) Ainsi, au livre I, deux leçons s'opposent pour la traduction arabo-latine de la
pour notre édition, le no 21. définition de l'âme rappelant la définition aristotélicienne : e anima. . . est perfectio
Le manuscrit contaminé B, Bruges, Sém. 99112 (no 24), quatrième prima corporis naturalis instrumentalis habentis potentia vitam» (leçon A), et e anima . ..
habentis opera vitae» (leçon B) ; efr Ca8anaten8i8 957 L 3 rb, et Venise, f. 2 ra. Le manu-
appui du texte commun, date de la fin du XIII e siècle (34 ) . Il n ' a scrit no 24 connaît les deux leçons et les maintient dissociées : la leçon A est intégrée
dans le texte, la leçon B est écrite, de la même main, au dessus de la ligne . Ces deux
leçons sont au contraire incorporées toutes deux au texte courant dans les ruse n os 26,
fragmenta sunt cuiusdam antiqui codicis membran . in Italia centrali saec . XI exarati . . . ». 28 et 42 : e corporis . . . instrumentalis opera vitae habentis potentia vitam * (nos 26 et 42) ;
— Le manuscrit de Dubrovnik, Dom. 20 (no 27) date de la seconde moitié du XIIIe siècle; e corporis . . . instrumentalis habentis opera vitae potentia vitam * (no 28) ; le manuscrit
cfr Avicenna latinus VI, p . 326. contaminé B no 36 ne retient plus, ici, que la leçon A : t . . .corporis . . . habentis potentia
(31) Cfr Avicenna latinus VI, p . 323. vitam ».
(32) Les manuscrits de Bues, Hospitalbibl. 205 (no 3) et de Paris, Bibl. Maz. 629 (no 7) ÿ (37) Cfr Avicenna latinus V, p . 260.
manifestent d'ailleurs leur parenté par le texte qu'ils proposent tous deux entre les (36) Voir, notamment, les leçons materiam (p . 132, 23), somnio (p. 12, 53), tristitia (p. 198,
mots sed < > cum autem, p. 132, 14 (voir plus haut, p. 91 *) ; d'autre part, dans ces 82) appuyées sur le seul manuscrit de Bruges, Stadsbibl . 510 (n o 22), en opposition avec
deux manuscrits, à la suite du De Anima d'Avicenne est transcrit le petit Traité des cinq la leçon des cinq autres manuscrits.
puissances de l'âme, édité par M .-Th . d'Alverny en annexe des textes inédite d'Alain (39) Les mes n« 32, 33, 39, 40, dont la parenté avec le ms. no 22 apparaît, par exemple,
de Lille : cfr Alain de Lille, Paris, 1965, pp. 181-183 et 313-317. par la présence soue forme abrégée de la glose décrite plus haut, p . 94* ; le me . no 40
(33) Cfr Avicenna latinus 1, p. 314 : e . . .iste codex maximi momenti cet r. doit être éliminé pour ses nombreuses lacunes ; d'autres accidents commune observée
(84) Cfr Avicenna latinui V, p . 263 . au livre I permettent de rattacher à ces quatre mes, le me . no 37 .

104 * LE e DE ANIMA» D'AVICENNE LES MANUSCRITS 105 *

scrits contaminés B non représentés sont les manuscrits n os 25 et 34 n o 2, qui ne comporte ni le Livre IV, ni le chapitre 8 du Livre V, ni l'Appendix;
nos 1 et 17, qui entremêlent leçons A et leçons B par des corrections et par des notes
impliqués isolément dans des accidents communs qui les rattachent
marginales et comportent la glose commune aux mss nos 3, 7, 11 et nos 4, 10,
à des manuscrits A ( 40), le manuscrit (i transfuge» n o 38 qui suit entière- 15, 18;
ment le texte des leçons A aux Livres IV et V (41), les manuscrits nos 5 et 16, qui présentent de nombreuses variantes communes les rapprochant des
nos 23, 41, 44 que des accidents communs rattachent à des manuscrits mss nos 1 et 17;
B non contaminés (42), enfin les manuscrits nos 20 et 48 qui présentent nos 6, 13, 14, 19, contaminés, qui présentent, aux Livres IV et V, une majorité de
leçons B.
des formules particulièrement incohérentes (43).
Le choix des six manuscrits retenus pour l 'édition des Livres IV et V
correspond, schématiquement, aux données consignées dans le tableau Les sigles suivants désignent à l 'apparat critique, les six manuscrits
ci-dessous : choisis :
C, manuscrit no 43 de la liste B, Rome, Bibl . Casanatense 957;
Ont été retenus les mss B : I, manuscrit no 21 de la liste B, Bâle, Univ . Bibl. D 1117;
n os 43 et 21, non contaminés, préférés aux n os 27, 29, 30, 35; S, manuscrit no 24 de la liste B, Bruges, Bibl. Sém. 99/112;
n o 24, contaminé, préféré aux n os 26, 28, 36, 42;
n o 22, contaminé, préféré aux nos 32, 33, 37, 39, 40.
T, manuscrit no 22 de la liste B, Bruges, Stadsbibl . 510;
P, manuscrit no 8 de la liste A, Paris, Bibl . Nat. Lat. 6932;
Ont été éliminés les mss B : V, manuscrit no 12 de la liste A, Rome, Bibl . Vat . Lat. 4428.
no 50, qui contient un texte abrégé ;
nos 40 et 49, qui présentent de nombreuses lacunes;
nos 23, 31, 39, 41, 44, 45, 46, 47, atteints, entre autres, par l'accident commun 1 . Étude du manuscrit de base.
décrit p . 93*; Le manuscrit de base, Rome, Bibl. Casanatense 957 (no 43) sigle C,
no 38, qui suit, pour les Livres IV et V, des manuscrits de la liste A;
nos 20 et 48, contaminés, qui présentent des formules incohérentes ;
s'oppose aux cinq autres manuscrits en certains points qui sont, soit
nos 25 et 34, contaminés, atteints isolément par des accidents communs affectant des déficiences, soit des qualités : son témoignage a été rejeté dans le
des manuscrits A. premier cas, préféré, bien qu 'il soit seul, dans le second cas.
Les déficiences du manuscrit de base ont été inventoriées avec
Ont été retenus les mss A : rigueur, celles des cinq autres manuscrits, au contraire, en leur accor-
no 8, contaminé, préféré aux nos 3, 7, 11
no 12, non contaminé, préféré aux n os 4, 10, 15, 18.
dant le maximum de crédit, de façon à n 'introduire aucune pétition
de principe dans le jugement à porter sur la valeur du manuscrit
Ont été éliminés les mss A - de base . Les déficiences de C sont consignées dans le tableau suivant :
no 9, qui ne comporte pas les Livres IV et V ;
Trois omissions de plus de deux mots, dont deux par homoioteleuton :
(40) Le ms . n o '22 5 est le seul manuscrit B qui propose le même texte que les mss n os 3 p . 23, 9-10 : si autem fuerit in vigilante non erit opus recordari] om . hom. C
et 7 entre sed et cum auteur : voir plus haut, p . 91 *, l'étude de l'espace blanc laissé par le p . 195, 35-37 .- quam operatio causarum utilium futurarum similiter operatio eius
manuscrit de base dans le texte du livre V, p . 132, 14 ; le ms. no 34 est le seul manuscrit ex causis utilibus ad delectandum est efficacior] om . hom. C
qui insère sous sa forme longue, comme neuf manuscrits A, la glose décrite plus haut p . 25, 28 : aliud autem illusio est] om. C
p . 94*.
(41) Ainsi, le ms. no 38, voir plus haut p . 90 *, note 20. Une omission de deux mots :
(42) Le ms. no 39 qui a d'autre part des affinités avec le ms . ne 22 (voir note 39) est, p . 90, 15 : habeant eam] om . C
par ce biais, le seul des neuf manuscrits atteints par l'accident commun décrit p. 93
qui soit indirectement représenté à l'apparat critique. Cinq omissions d'un mot :
(43) Pour le ms. no 48, voir plus haut, p. 92 * et p. 80*, note 6 ; à propos des deux brèves p. 12, 63 : formam] om . C
leçons A et B citées dans la même note 6, le ms . d'Angers, Bibl. Munie . 435 (450), no 20, p. 34, 91 : actions] om . C
propose le texte suivant : a (via) est liberior vel venerabilior et nobilior et noctior et p. 51, 30 : hoc] om . C
notior » . p. 53, 56 : ipsarum] om. C

106* LE eDE ANIMA» D'AVICENNE LES MANUSCRITS 107 *

p. 87, 72 : ut] om. C Le témoignage de C, s 'opposant à celui des cinq autres manuscrits,
De ces cinq omissions deux seulement nuisent au sens de la phrase : formam, a été maintenu aussi, soit parce qu'il s'agit d'une différence de temps
unique omission évidente dans le texte courant, et actions ; ce dernier mot est omis
ou de mode dans la conjugaison d 'un verbe et qu'en arabe le mot
dans un titre.
n'est pas vocalisé ; soit parce qu'il s'agit de deux traductions égale-
Deux additions d'un mot : ment acceptables d 'un même mot arabe et qu 'elles sont, en latin,
p. 66, 50 : ita ut] et ita ut C paléographiquement proches ; soit parce qu'il s 'agit d 'une traduction
p. 122, 80 : sed] sed est C latine aussi inadéquate dans C que dans les autres manuscrits ; soit
parce qu'il s'agit d 'un élément rédactionnel latin sans équivalent
Cinq fautes évidentes :
p. 112, 35 : quae est eius proprid, entraînant la lecture : quae est eius propriam; précis arabe . C'est le cas, notamment, pour les leçons suivantes de C :
p. 159, 8 : inensatum, pour est sensatum;
p. 179, 24 : a cor, pour ad cor; p . 14, 87 : praetermittet C] praetermittit I S T P V
p. 198, 86 terrores futurores; p . 191, 64 : subiicitur C] subiiciatur 1 S T P V
p. 203, 59 : comitatur, sans abréviation, pour comitantur; p . 27, 64 : accipere C] recipere I S T P V
p . 73, 51 : recipiendum C] accipiendum I S T P V
Quatre variantes inacceptables pour le sens : p . 155, 33 : agentis C] regentis I S T P V (arabe : hassdaa ; sentientis)
p. 193, 7 : dilatatur] delectatur C p . 34, 88 : cum loquamur C] cum loquemur I S T P V (verbe arabe non explicité).
p. 195, 38 : honestati] inhonestati C
p. 206, 8 : maioris] minoris C Certaines variantes proposées par C, mais aussi par d 'autres manu-
p. 207, 36 : revolvendi] resolvendi C
Ces seules variantes particulières à C et qu'il a fallu rejeter pour le sens se trouvent
scrits, ont été rejetées, notamment :
toutes les quatre dans le texte de l'Appendix.
parce qu'il s'agit d'explicitations défectueuses d'abréviations :
p . 88, 81 : compositions] complexions C I
En dehors des déficiences de C qui viennent d 'être rappelées, son p . 113, 45 : transfertur] transformatur C I S
témoignage a été préféré de façon habituelle même lorsqu'il s'oppose p . 132, 23 : materiam] naturam C I S P V
à celui des cinq autres manuscrits ; les cas suivants montrent que le p . 208, 51 : animabus] anmalibus C S
témoignage isolé de C retenu en raison de la valeur du témoin, recoupe
parce qu'il s'agit d'un mot de genre commun :
par ailleurs le texte arabe.
p . 7, 83 . eam] eum C I (pronom représentant ovis)

p . 63, 11 : seul le manuscrit C maintient un espace blanc entre des mots latins qui, parce qu'il y a confusion entre deux mots paléographiquement proches en latin,
en arabe, sont effectivement séparés par un membre de phrase non mais de sens différent, et que l'original arabe distingue nettement
traduit (voir plus haut p. 89*) ; p . 12, 53 : somnio] somno C I S P V
p . 17, 27 : seul le manuscrit C porte a ex uno modo », en accord avec la préposition p . 128, 58 : operatio] comparatio C I
arabe min; p . 206,14 : motus] modus C I S T P
p . 45, 39 : la traduction latine nisi traduit adéquatement l'arabe illā an, et ne
réclame pas l'adjonction de cum présentée par les cinq autres manuscrits parce que l'original arabe confirme sans équivoque Pun des deux termes :
(voir d'autres cas parallèles de traduction de illd an par nisi seul, pp . 20, p . 198, 82 : tristitia] laetitia C I S P V.
73 ; 85, 42 ; 99, 63);
p . 95, 88 : l'adjonction nobis après debet obiici, que présentent les cinq autres manu-
scrits et que ne présente pas C, manque en arabe; 4 . Valeur comparative des six manuscrits.
p . 153,14 : la conjonction autem, que présentent les cinq autres manuscrits et qui I.es autres manuscrits retenus pour l 'édition peuvent être comparés
manqué dans C, rend inadéquatement l'arabe fa-inna, habituellement
traduit par enim ; l'argumentation reçoit ici une forme plus correcte par
à C, mais cette comparaison n'offre de résultats valables que pour les
l'absence de particule et par une simple ponctuation, que par le mot données qui ont quelque chance d 'échapper au jeu des leçons doubles,
autem. par exemple, les omissions de plus de deux mots, dues ou non à un

108 * LE *DE ANIMA s D'AVICENNE LES MANUSCRITS 109

homoioteleuton, et les fautes évidentes ; les autres omissions d ' un Fautes évidentes (46) :
mot, par exemple l'omission de certaines particules ou celle du verbe De Anima IV-V 23 7 15 13 47

esse, pourraient résulter non pas d ' une négligence, mais de l ' opposition Appendis 2 1 4 1 10

due à la double traduction, opposition qui affecte tantôt des membres


de phrases, mais tantôt aussi des mots isolés. En se limitant aux ( 46 ) Les fautes évidentes dont on a tenu compte et dont la liste n ' est pas exhaustive,
données qu'il est possible de comparer, et en exprimant sous forme sauf pour le manuscrit de base C (voir plus haut, p . 106*), sont les suivantes :
mathématique les résultats de cette comparaison, on obtient le tableau I : 12, 61 cogitativa] cogatitativa I ; 14, 86, curare] creare I ; 27, 67, deservientes]
deserviantes I ; 40, 56, visa] causa I ; 41, 70, imitatur l - 2] in mitatur I ; 42, 90,
suivant, qui ne consigne que des accidents ou des fautes particulières
materia] motiva I ; 45, 38, ad id] aliquid I ; 64, 18, bis] haberi in I ; 64, 30,
à un seul manuscrit ; aucune des omissions ni des fautes dont on a tenu erigendum] erigandum I ; 67, 73 benignitatem] begnitatem I ; 69, 6, dicemus]
compte ne se retrouve donc dans plus d 'un des six manuscrits . Ajoutons diemus I ; 73, 55, instinctu] instintu I ; 76, 1, horis] hominibus I ; 80, 68,
d ' ailleurs que, outre les données consignées dans ce tableau, une seule conservandum] conservendum I ; 90, 24, et passim, eandem] eadam I ; 92, 46, et
omission de plus de deux mots est commune à deux manuscrits, et passim, existens] existans I ; 109, 93, desinant] designant I ; 128, 59, mediante]
mediente I ; 168, 42, ab essentia] absentia l ; 181, 62, dantibus] dentibus I ; 182, 73,
il s 'agit d'un homoioteleuton (cfr p . 119, 16-17, sigles I S) ; en dehors
ex plerisque] expletis I ; 182, 75, ligamentis generantur] ligenerantur I ; 184, 20,
de cette seule omission, aucune autre omission de plus de deux mots inquirendum] inquirandum I ; 190, 31, debilitat] debilitatem I ; 191, 79, tangens]
n'est commune à deux ou plusieurs des six manuscrits. tengens I.
Manuscrits : S : 2, 21, mimus] minus S ; 31, 27, diurne] divinae S ; 70, 23, artibus] actibus S ;

C I S T P V 156, 61, in se scientiam] inscientiam S ; 159, 17, essentia] sententia S ; 166, 3, erro]
Omissions par ero S ; 180, 33, iuvet] vivet S ; 201, 28, sumptum] scriptum S.
homoioteleuton (44) : T : 16, 12, action] comparatione T ; 26, 54, mundo] medio T ; 28, 76, removebitur]
De Anima IV-V 1 3 3 6 0 26 renovabitur T ; 34, 89, habentis] habentibus T ; 40, 66, memorant2] memoratum T ;
Appendis 1 1 0 2 0 1 42, 88, memoriter] memorater T ; 43, 10, agiles] agilos T ; 50, 17, apparebit] appe-
rebit T ; 103, 11, comitatur] comittatur T ; 112, 40, singularia] singulariarum
Autres omissions de T ; 122, 75, eo] esse T ; 149, 46, intellecto inquisito] intellectu acquisito T ; 173, 21,
plus de deux mots (45): calefiet] talis fiet T ; 180, 41, eorum] cordis T ; 182, 84, replente] repellente T;

De Anima IV-V 1 1 0 3 0 9 193, 84, calore] dolore T ; 198, 80, suis] sus T ; 198, 80, durat] datur T ; 206, 5,
Appendix 0 0 1 2 0 2 pertinacia] pertinencia T.
P : 10, 24, retentione] intentione P ; 17, 29, in terrore] interiore P ; 42, 98, iuvat]
(44) Omissions par homoioteleuton : veniat P ; 62, 96, non] nam P ; 64, 30, erigendum] exigendum P ; 71, 35, nisi]
I : 91, 27-28 ; 133, 36-37 ; 141, 33-34 ; 200, 4-5 ; 4 natura P ; 75,89,nociturum]noeiturP ; 81, 86, materiali] naturali P ; 100, 73,
S .- 93,63-64 ; 159,5 ; 168,32; iterum] rationis P ; 103, 10, propositiones] probations P ; 129, 72, dimensionibus]
T : 27,70-71 ; 51,23 ; 59,46-47 ; 60,52-53 ; 121,54-55 ; 129,84-86 ; 205,93-94 ; 209,57-58; dimersionibus P ; 140, 13, praeordinare] praeordinate P ; 169, 47, ab] ad P ; 209, 62,
V : 2,25 ; 3,35-37 ; 36,9-10 ; 38,31 ; 46,63-64 ; 51,31-32 ; 53,52-53 ; 54,73-74 ; 61,66-68; apparet] appetit P.
73, 62-63 ; 76, 00-1 ; 86, 57-59 ; 88, 87-88 ; 90, 21-22 ; 127, 37-38, 128, 56-57 ; 150, V : 2, 22, iocularitas] claritas V ; 2, 70, acidum] accidit V ; 11, 42, continuitatem]
65-66 ; 157, 87-88 ; 160, 24 ; 165, 88 ; 169, 45-48 ; 173, 28-29 ; 176, 77-78 ; 178, 5-6; intentionem V ; 14, 82, crede] cum de V ; 15, 5, sicut] spiritus V ; 20, 69, a divina-
178, 10-11 ; 179, 20-21 ; 189, 17-18. tionibus] admirationibus V ; 20, 76, semper rimari] opinari V ; 26, 51, Hercules]
Pour C, voir plus haut, p . 105*. Herodes V ; 28, 76, removebitur] remanebat V ; 31, 19, desideratae] desiderare V ;
(45) Omissions de plus de deux mots : 32, 51, agilis] angelus V ; 33, 70, motibus] moribus V ; 34, 81, causis] curis V ;
I . 159, 17; 39, 36, leonem] lentem V ; 59, 48, procedet] prodest V ; 42, 94, nutuum] nimium V ;
S : 199, 88; 43, 99, deleatur] decleatur V ; 59, 38, eius vis] cibus vis V ; 59, 40, volitum]
T : 90, 21-22 ; 95, 84-86 ; 164, 78 ; 187, 2-3 ; 204, 64-65; volunt V ; 65, 44, natura] corporis V ; 65, 46, demersa] detenta V ; 70, 18,
P : présente plusieurs omissions de deux mots, mais aucune de plus de deux mots; esse naturaliter] essentialiter V ; 73, 52, conventus] convintus V ; 76, 5, univer-
V : 8, 00 ; 31, 19 ; 39, 38 ; 62, 87 ; 80, 56 ; 102, 94-95 ; 126, 28 ; 149, 58-59 ; 157, 74 ; 187, 4; sales] naturales V ; 81, 78, materialis] naturalis V ; 87, 71, mutaremus] imitaremur
195, 45. V ; 88, 76, commutarent] communicarent V ; 95, 86, materiae] modo V ; 98, 47,
Pour C, voir plus haut p . 105*. infirmante] influente V ; 99, 64, converterint] contererint V ; 105, 36, iumento]
indumento V ; ' 128, 65, accidentale] intellectuale V ; 129, 70, adunandi] adiuvandi V ;

110* LE e DE ANIMA» D'AVICENNE TRADUCTION LATINE ET TEXTE ARABE 111*

Malgré les données limitées dont il est tenu compte, le tableau fait Tel mot, déclaré sans variante dans l'une des deux éditions, en a dans
ressortir la valeur de C ; il montre d ' autre part que, bien que choisis l ' autre ; telle variante notée ici d ' une certaine manière selon un manu-
dans des groupes différents, les manuscrits P (contaminé A) et S scrit, l ' est d ' une autre manière, là, selon le même manuscrit ( 49 ) . Prendre
(contaminé B) sont de précieux appuis pour le manuscrit de base C ; parti pour l ' un des deux éditeurs implique que l ' on puisse mettre en
on remarquera aussi que, si des leçons A sont occasionnellement pré- doute la lecture ou l ' exactitude de l' autre ; or il ne nous appartient pas
sentées par P et T, elles sont présentées là dans un texte commun de de les départager . Une confrontation systématique des deux éditions
meilleure qualité que dans le manuscrit non contaminé de liste A, supposerait une nouvelle collation des manuscrits arabes qui leur
sigle V . sont communs ; ce travail dépasse le cadre de l ' édition latine. De plus,
J . Bakos, par fidélité à certains manuscrits, reproduit diverses variantes
IV . Traduction latine et éditions du texte arabe. comme il les voit vraiment, c'est-à-dire sans les points diacritiques
permettant de distinguer les consonnes ; pour comparer à une traduc-
Le texte original arabe du De Anima est accessible dans deux tion latine précise de telles variantes, où font défaut non seulement
éditions, celle de Jan Bako g ( 47), celle de F. Rahman ( 48) . Ce dernier les voyelles brèves, ce qui est normal en arabe, mais encore les points
déclare lui-même que son édition était sous presse avant la publication diacritiques qui différencient les consonnes, il faudrait procéder à
de celle de Bakos ; les deux travaux sont donc indépendants. l ' examen des interprétations successives d ' une même graphie, examen
La tradition manuscrite du texte arabe est encore mal connue. qui dépasse également le cadre de l' édition latine.
Plus de trente manuscrits sont actuellement inventoriés . Les deux L ' unique moyen d ' éviter la confusion était de se référer à une seule
éditions réunies n ' en font guère connaître plus d ' une dizaine : Jan des deux éditions, et le choix de celle de Rahman s ' indiquait.
Bako g n' a pu, dit-il, se servir des manuscrits qui se trouvent hors L ' apparat de cette édition, en effet, note les principales différences
d' Europe ; sur les huit manuscrits de l ' édition Rahman, trois seulement entre la traduction latine médiévale et l ' original arabe . F. Rahman
appartiennent à des bibliothèques d' Orient . a utilisé dans ce but l ' édition de Venise 1508 et un manuscrit latin,
Des deux éditions, celle de F . Rahman seule a pu être utilisée pour le manuscrit de Bâle, Univ. Bibl . D. III . 7. La confrontation déjà
la comparaison de la traduction latine avec le texte original . Plusieurs réalisée ainsi entre le texte arabe et deux témoins de la traduction
sondages faits dans les deux éditions permettent de constater que, latine a orienté de façon décisive notre propre travail. La chance
même là où les deux éditeurs se réfèrent aux mêmes manuscrits, a voulu que F . Rahman, sans autre motif que de recourir à un manu-
les annotations de leurs apparats respectifs ne se recoupent pas . scrit ancien («one of the earliest latin manuscripts») permettant de
contrôler l' édition de Venise dont l ' utilisation s'imposait, a de fait
comparé le texte arabe à des témoins représentant nos deux listes de
133, 35, cui nihil] est nomen V ; 140, 14, respondendo] respondebo V ; 141, 28,
certitudinem] rectitudinem V ; 151, 81, exercitio] existentia V ; 152, 7, in ultimo]
manuscrits : le manuscrit de Bâle se situe parmi les manuscrits non
multitudo V ; 168, 33, substantia 2] sapientia V ; 168, 37, vacuitatem] materiam V ;
170, 63, coniungit] contingat V ; 172, 9, coniungitur] contingentur V ; 176, 66 aug- ( 49) On peut lire ainsi pour un même passage, dans le texte des deux éditions, le
mentet] augmento V ; 179, 18, sibi nervi] sensus nunc V ; 180, 45, nervorum] nume- pluriel du mot arabe signifiant « la forme» : suwar ; mais alors que, d'après le manus-
3
rorum V ; 183, 92, montis] moventis V ; 184, 17, humidius] hoc vidius V ; 189, 15, crit A (Bodl . Pococke 125), l'édition Rahman (p . 163, note 15) mentionne la variante
exceptis] existentis V ; 190, 31, complexatio] comparatio V ; 190, 41, vultus] qūra, singulier du mot suwar, l'édition Bakoé qui utilise ce manuscrit sous un sigle
cultus V ; 192, 79, tactibilia] tractabilia V ; 195, 45, obtemperant] obtemperatum V ; différent n'indique aucune variante. L'édition Rahman (p. 163) retient, pour le texte,
197, 70, obtinere cupitum] optime cupiunt V ; 197, 71, desiderati] desideranti V ; s_ bayna-hā (latin : inter illa) et écarte une variante du manuscrit A (Bodl . Pococke 125)
198, 73, auditorum] adiutorem V ; 209, 56, facilitatem] facultatem V ; 209, 62, bayna-humâ (latin : inter utra4ue) qui est notée à l'apparat ; le texte de l'édition Bakoâ
deletur] debetur V- retient au contraire, pour le texte, bayna-humd, mais aucune variante n'est mentionnée
(47) J . BAKoé, Psychologie d'Ibn Sind (Avicenne) d'après son œuvre Ai-9itd' , I, Texte à l'apparat, alors que le mot choisi pour le texte de l'édition Rahman s'appuie lui aussi
arabe, II, Traduction et notes, Prague, 1956 . sur un manuscrit commun aux deux éditions (Bodl . Pococke 116) . On pourrait mul-
(4e) F . RAEm&N, Avicenna's De Anima . (Arabie Text .) Being the Psychological Part tiplier les exemples de l'absence de concordance entre les deux éditions là où, pourtant,
of Kitâb al-Shifa', Oxford, 1959 . sont en cause des manuscrits qui leur sont communs .

112 * LE N DE ANIMA» D'AVICENNE TRADUCTION LATINE ET TEXTE ARABE 113*

contaminés de la liste B, no 21, et a été intégré à ce titre dans notre qui doit fournir la norme principale pour juger de la fidélité de la
apparat latin sous le sigle I (50) ; l'édition de Venise se situerait le mieux traduction dans ses divers détails? Si l'équivalence entre ista`mala
parmi les manuscrits contaminés A . L' apparat de l 'édition Rahman fait et iniungere n'est pas insolite, il n'y a pas lieu d'attirer ici l'attention
ainsi affleurer, par hasard et sans avoir à expliquer leur contraste, cer- sur un accident ou une déficience de la traduction ; celle-ci reste
taines leçons doubles ; celles-ci font l' objet d'un jugement sommaire homogène . Mais on entrevoit alors que cette homogénéité même
mais fondé : «différences between the two latin sources — the ma- réclame un moyen de contrôle et une possibilité d 'inventaire ; c'est
nuscript and the Venise edition — have also been frequently recor- à la lumière d 'une série de traductions d'un même mot arabe par un
ded» (51). même mot latin qu'un cas particulier peut être jugé, et le lexique
dont il faut disposer pour porter de tels jugements ne peut se limiter
1 . Apparat latino-arabe. aux termes doctrinaux . D 'autre part, si, pour rendre accessible au
L'édition Rahman nous a suggéré aussi la rédaction d ' un apparat lecteur non arabisant le contraste qu 'impliquent éventuellement
comparatif latin-arabe qui ne serait pas seulement l 'exécution inversée ista` mala et iniungere, on veut pourvoir le mot arabe d 'un mot
de celui qu' on peut trouver dans cette édition, mais qui en achèverait latin qui rende ce contraste explicite (comme plus haut le mot intentio
la démarche . Lorsque par exemple l 'apparat de l 'édition Rahman (52) permet de mesurer la différence qu 'il y a entre al-ma`nā et materia),
oppose à l'arabe .,~ 1 (en transcription al-ma `nā), la traduction latine le même problème de lexique réapparaît : c'est parmi les équivalences
materia, la seule conclusion que puisse tirer un lecteur non arabisant régulièrement attestées entre mots arabes et mots latins dans la
est qu' une différence sépare le mot latin d 'un certain mot arabe langue du traducteur, qu'il faut chercher le «moyen terme» éclairant
qu'il ne peut ni lire (l'apparat ne comporte pas de transcription des le sens de tel mot arabe que l 'on juge différent de telle traduction
mots arabes) ni traduire . Mais quelle différence? Or, il suffit de trans- latine.
former l ' annotation précédente comme suit pour la rendre totalement La comparaison arabo-latine, dont l ' édition Rahman réalise déjà
explicite : al-ma`nā (intentio)] materia. La différence sur laquelle l 'atten- une étape, ne peut donc prendre son véritable sens que si elle repose
tion est attirée devient ainsi perceptible : ce n ' est plus un mot illisible sur un répertoire exhaustif du vocabulaire arabo-latin livrant la clé
et de sens inconnu qui s 'oppose à un mot latin connu avec la seule des équivalences de détail qui relient le texte original du De Anima
conclusion possible qu 'il faut se défier, sans savoir de quoi ; ce sont et sa traduction médiévale . L'étape ultérieure que notre édition a
deux mots entre lesquels la traduction latine intentio, suppléée, établit voulu réaliser (à savoir, proposer pour chaque terme arabe dont la
comme un moyen terme. traduction latine serait jugée inadéquate une (4 retraduction» latine
Mais un nouveau problème surgit aussitôt . Pour marquer une inadé- servant de moyen terme entre les deux éléments à comparer) suppose
à fortiori que l'on puisse recourir à un tel répertoire.
quation entre un mot arabe et sa traduction latine, il faut savoir
L'index qu'a élaboré l'édition Rahman, on le comprend aisément,
selon quelle norme une traduction peut être acceptée précisément
n' a pas été conçu avec cette finalité précise : il ne comporte que cent
comme « normale» . Ainsi l'édition Rahman (p . 175, note 13) souligne
une opposition entre un verbe que nous transcrivons, ista`mala, et cinquante mots environ, choisis parmi les termes doctrinaux les plus
le latin iniungere ; or à diverses reprises, une traduction latine parallèle intéressants ; les mots arabes sont suivis d 'une traduction latine.
est proposée pour ce même verbe arabe . Faut-il confronter avec Mais plusieurs des mots latins proposés ne résultent pas d 'une con-
iniungere les autres nuances de traduction que ce verbe arabe peut frontation systématique avec la traduction latine médiévale ; ainsi,
avoir en dehors du De Anima et condamner la traduction iniungere l'index de l' édition Rahman indique pour i`tigād les équivalents
comme inadéquate, ou accepter que c 'est la langue même du traducteur latins comprehensio, credulitas, sensus ; or, aux Livres IV et V du
De Anima sur lesquels a porté notre contrôle du sens de ce mot, les
(50) Nous avons gardé pour ce manuscrit le sigle qui le désigne dans l ' édition Rahman. dix emplois de i`tig ād correspondent à une même traduction fermement
(51) F. RAExAx, Avieenna'a De Anima, p. %. répétée, et c 'est conceptio . Pour l'exemple proposé et en ce qui con-
(52) P. 187, note 4 ; voir plus bas, p. 43, 5 . cerne les Livres IV et V, l'index de l' édition Rahman établit donc des

Fr,

114* LE «DE ANIMA» D'AVICENNE TRADUCTION LATINE ET TEXTE ARABE 115*

équivalences démenties par les faits et celles qu'il propose ne peuvent 2. Leçons doubles et texte arabe.
être utilisées : ni credulitas, ni comprehensio, n' apparaissent dans le texte
Une étude générale des procédés de traduction, basée sur l'apparat
latin des Livres IV et V, alors que i`tigād figure une dizaine de fois comparatif latin-arabe et sur le lexique complet du De Anima, appar-
dans le texte arabe des mêmes livres ; quant à sensus dont les emplois tient à l'Introduction des Livres I-II-III . De quelles indications dispose-
sont multiples dans les Livres IV et V, il n 'y correspond aucune fois à
t-on pour juger, dès maintenant, la fidélité respective des leçons
i`tigād. doubles par rapport au texte arabe?
Une seule solution radicale s 'imposait, c 'était de constituer non
Dans une étude antérieure (53), nous avons confronté avec l 'original
pas après, mais avant la comparaison entre le texte latin et le texte
arabe plusieurs leçons doubles apparaissant au Livre 1 . Il résulte
arabe, un lexique latin-arabe complet relevant non seulement les de cette confrontation que chaque type de leçons doubles, aussi bien
termes doctrinaux, mais tout le vocabulaire, y compris les mots- les leçons B que les leçons A, comporte des éléments qui impliquent le
outils et en particulier les adverbes et les conjonctions . Nous avons
contact avec le texte arabe . L'examen des leçons doubles dans les
constitué un tel lexique ; il comporte pour les Livres IV et V quelque
Livres IV et V conduit au même résultat.
mille cinq cents mots latins différents, dotés chacun de leur équivalent
Ainsi, au Livre V, p . 123, 89-90, la traduction facere necessarium,
arabe ou des divers équivalents relevés . Un lexique arabo-latin, classé
proposée par la leçon A, est parallèle à affirmare, leçon B . Les deux
par racines arabes, permet le contrôle inverse et indique la ou les tra- I
traductions sont correctes pour le même verbe arabe awjaba ; c'est
ductions latines d'un même mot arabe. le recours à ce verbe arabe d'ailleurs qui, seul, permet de saisir le
C'est sur la base de ce travail lexicographique que repose l ' apparat lien existant entre les deux formules latines concurrentes, A et B,
comparatif latin-arabe, deuxième apparat de notre édition . Le texte
car on aperçoit d'emblée qu'il ne s'agit pas ici d'une correction d ' ordre
arabe de l'édition Rahman y joue le rôle que jouent, dans le premier
rédactionnel. La traduction affirmare pourtant convient mieux au
apparat, les manuscrits latins. Est traité comme variante d'un mot
1 contexte où il est question de la valeur logique d 'une argumentation,
latin, un mot arabe de l 'édition Rahman impliquant d 'autres con-
ce qui implique chez l 'auteur de la révision la connaissance des diverses
sonnes ou d'autres voyelles longues que le mot arabe dont la traduction
nuances du verbe awjaba.
correspond habituellement, d'après le lexique latino-arabe, à tel mot
Au livre IV, pp . 54-56, là où sont proposées les traductions latines
latin : par exemple, ma `nā en face de materia . Le mot arabe noté
parallèles de desiderium et de voluntas pour le même terme arabe
comme variante du mot latin est, à son tour, retraduit en latin, par
shawq, c'est du côté A que se situe la traduction la plus régulièrement
exemple : materia] _~ 1 (intentio), mais il l 'est par nous, et d'après les
attestée de shawq, à savoir, desiderium . Un cas inverse se produit
ressources du lexique arabo-latin . Les parenthèses indiquent la
p. 5, 61-64 : fantasia et imaginativa s ' opposent là comme traductions
valeur toute relative de cette «retraduction» : elle n 'est rien d 'autre concurrentes du même terme arabe mutakhayyila ; c'est imaginativa,
qu'un moyen d'approche destiné à éliminer du deuxième apparat leçon B, qui est la traduction adéquate.
tous les matériaux énigmatiques qui proposeraient aux médiévistes
une manière de devinette . La comparaison instituée ainsi mot pour mot En de nombreux cas, par contre, la différence entre deux leçons est
entre la traduction latine et l 'original arabe, puis le choix des mots d'ordre rédactionnel, et c'est la leçon A qui, par sa gaucherie même, se
latins suppléés comme «moyens termes» multiplient, pour qui entre- révèle la plus proche du texte arabe . On en trouve un exemple dans les
prend ce travail, les risques d 'erreur . L'enjeu semblait valoir le risque : deux phrases mises en parallèle, plus haut, p . 83* : l'une des deux, la
une méthode se trouve créée, qui permet non seulement la compa-
leçon B, figure dans notre édition, p. 107, 69 ; la traduction arabe
raison systématique des traductions arabo-latines avec l 'original
recoupe littéralement la leçon A : «il n'est pas nécessaire non plus
traduit, mais la communication et le contrôle des résultats de cette
de se donner beaucoup de peine pour réfuter cela», «hoc autem non
comparaison .
eget multo studio etiam ad falsificandum ».
3
(59) S. VAN RIFT, La traduction lutine du «De Anima» d'Avicenne, pp. 605-616 .

116* LE e DE ANIMA» D'AVICENNE TRADUCTION LATINE ET TEXTE ARABE 117*

Que conclure de ces allées et venues entre leçons A et leçons B là ni à l'adverbe jiddan ni à quelque autre mot invariable ; ipse, couram-
tour à tour plus adéquates ou plus proches du texte arabe? Ceci : ment employé comme simple adjectif démonstratif équivalent à ille
on ne peut considérer en bloc l'ensemble des leçons d'un même type dans les Livres IV et V, ce qui entraîne certaines confusions, n ' apparaît
comme proposant des fragments de traduction régulièrement plus pas en ce sens dans l'Appendix (54) ;on n'y remarque pas, comme dans
proches du texte arabe que l' autre. L ' un des types de leçons doubles le De Anima, l' emploi du pronom se et de l ' adjectif possessif sous
a pu jouer par rapport à l' autre le rôle de brouillon et consigner pour le pronom et l ' adjectif non réfléchis (55) ;on n' observe pas de mala-
certains tours de phrase rappelant plus immédiatement la tournure dresse dans la traduction, que la syntaxe arabe rend délicate, du pro-
arabe . Mais l ' autre type de leçons doubles a pu, par la révision de nom de rappel employé dans la proposition relative (b6). En ce qui con-
ce brouillon, constituer une traduction plus adéquate. Il faut d ' ail- cerne le De Anima, ces observations de détail appartiennent à l ' Intro-
leurs tenir sans cesse présentes à l ' esprit les circonstances entourant duction générale des Livres I-II-III . En ce qui concerne l' Appendix, il
l' élaboration de la traduction latine : l ' arabe n' a été traduit en latin fallait attirer ici l'attention sur un certain contraste existant entre cette
que par le truchement d' une étape intermédiaire en langue vulgaire. traduction et celle des Livres IV et V du De Anima . Ce contraste
En ce cas, pour un mot ou une phrase donnés, une traduction latine pourrait susciter d'autant plus d'intérêt, que l'existence d'une traduc-
revue peut être plus correcte et plus fidèle au texte arabe qu ' une tion autonome du De Medicinis cordialibus qui serait contempo-
traduction latine primitive, plus littérale et plus gauche. raine d ' une deuxième traduction de quelques chapitres du même
Si donc il y a contact avec le texte arabe, tour à tour du côté des traité exécutée par les traducteurs du De Anima, fait, elle aussi,
leçons A et des leçons B, la conséquence qui en découle pour l ' édition problème (voir plus haut p. 98*).
est qu ' on ne peut faire silence ni sur les unes ni sur les autres et qu ' il Comme les deux éditions critiques du texte arabe du De Anima
faut rendre sans cesse possible leur confrontation. n ' ont pas repris les chapitres du petit traité de médecine, nous avons
poursuivi la comparaison latino-arabe constituant le deuxième apparat
3 . La traduction latine de l ' Appendix. à l ' aide du principal manuscrit arabe qui sert de base à l ' édition
Les chapitres du De Medicinis cordialibus, introduits dans le De Rahman, Oxford Bodl . Pococke 125, manuscrit où le texte des cha-
Anima entre la fin du Livre IV et le début du Livre V, présentent une pitres du De Medicinis cordialibus se trouve inséré entre les Livres IV
traduction latine de lecture plus aisée que celle du De Anima. La raison et V comme il l'est dans la traduction latine. On sait en effet que
en est peut être la nature du texte à traduire : texte médical, d'allure cette insertion a pour auteur l ' un des fidèles disciples d' Avicenne,
plus descriptive, dépourvu d ' amples argumentations, favorisant moins Abù `Ubaid al-Jūzj āni.
l ' équivoque dans l' emploi des pronoms, ce texte pouvait, de soi, réserver La traduction latine que propose le De Anima est très proche de
au traducteur moins de pièges . D 'autre part, les quelques chapitres
traduits ne permettent pas de comparaison valable avec le texte du (54) Voir par exemple p. 13, 67, où ipsa forma répète l'expression haec forma, citée deux
lignes plus haut, p. 12, 65, et reprise p . 13, 67 : le texte arabe porte uniformément, les
De Anima, Livres IV et V, qui est sept fois plus long : pour juger si tel
trois fois, hàdhihi-l-sūra . Dans l'Appendix au contraire, n'apparaît qu 'un seul emploi
mot, telle forme syntaxique, révèle un procédé de traduction différent de ipse employé comme adjectif démonstratif correspondant à ille ou à hic : c'est a ipsis
de celui d'un autre texte, il faudrait disposer de textes qui soient sen- causis quae », p. 200, 5, arabe tilka-l-mbàb allati, mais la présence du relatif tant en
siblement de même longueur et de même contenu et posent au traduc- latin qu ' en arabe enlève toute équivoque à la traduction de ipse ; un autre emploi de
teur un ensemble de problèmes de complexité égale. ipse employé comme adjectif est ipsa lux p . 190, 45, mais là il s'agit d'une explicitation
latine du texte arabe qui porte simplement dhàlika, « cela ». Voir encore dans le De Anima,
On peut faire observer toutefois certaines particularités de la tra-
ipsi Boni p. 72, 44, pour le simple démonstratif arabe tilka-l-aswàt, ipsa aggravatio pour
duction de l'Appendix : l'adverbe jiddan (cfr en anglais, very, much) hâdhā -l-ghumūr p. 132, 15, etc.
y est traduit à plusieurs reprises par nimis ; or ce mot latin n ' apparaît (55) Voir par exemple p . 3, 29, ae employé pour le non-réfléchi ; sui employé pour eius
que deux fois dans les Livres IV et V et ce, pour nuancer les verbes p . 11, 48.
terruerat (voir p . 26, 51) et penetravit (voir p . 97, 18), sans correspondre (56) Voir par exemple p . 8, 93, la phrase : c est iudicium quod iudicat quod fortassis
est in eo . . . » qui doit se lire : • est iudicium quod iudicat, in quo fortassis est . . . » .

118* LE « DE ANIMA» D'AVICENNE PRINCIPES D'ÉDITION 119*

ce manuscrit ; on peut le remarquer lorsque, du manuscrit arabe au texte arabe ne sont cependant signalées que dans l 'apparat latino-
d'Oxford, on passe à l'édition du texte arabe du De Medicinis cordiali- arabe ou dans les notes.
bus, élaborée par un savant turc, Rifat Bilge Kilisli, et incorporée dans Dans les marges intérieures du texte sont indiquées les références
le Livre du IXe centenaire de la mort d'Avicenne qui a été publié à aux folios du manuscrit de base ; dans les marges extérieures, les
Istanbul en 1937 . Cette édition fait apparaître que plusieurs omissions références aux folios de l 'édition de Venise 1508 et, précédées du
et variantes sont communes à la traduction latine des chapitres du sigle R, les références aux pages de l'édition du texte arabe de F. Rah-
traité de médecine insérés dans le De Anima et au manuscrit arabe man ; dans l'Appendix, les références au manuscrit arabe du De Anima,
d'Oxford. Par contre si, comme troisième point de comparaison, on Oxford Bodl. Pococke 125, accompagnent le sigle A attribué à ce
passe de l 'édition arabe de 1937 à la traduction latine du De Medicinis manuscrit dans l 'édition Rahman.
cordialibus revue par André Alpago (voir plus haut, p . 98*), les affinités
de ces deux derniers textes font contraste avec les affinités des deux 2. L'apparat critique latin.
premiers.
Les variantes du manuscrit arabe d'Oxford et celles de l'édition a. Texte commun:
Kilisli ont été intégrées à l'apparat comparatif latino-arabe . Quelques Dans la succession C I S T P V des sigles figurant à l'apparat latin,
données empruntées à la traduction latine revue à la Renaissance par on reconnaît d'abord quatre manuscrits de la liste B, dont deux
André Alpago sont ajoutées en note. manuscrits non contaminés (C I) et deux contaminés (S T), puis deux
manuscrits de la liste A, le manuscrit contaminé P et le manuscrit
non contaminé V . En ce qui concerne le manuscrit P, Paris, Bibl. Nat.
V . Principes d'édition. Lat. 6932, no 8 de la liste A, cette succession pourrait donner l 'impres-
sion que ce manuscrit occupe le cinquième rang dans le classement
1 . Le texte. des six manuscrits ; il occupe au contraire le premier rang parmi les
En dehors des omissions, des fautes évidentes et des variantes inac- manuscrits représentant la liste A et est, en bien des cas, le meilleur
ceptables pour le sens (voir plus haut, pp . 105 *-106 *), le manuscrit de témoin du texte commun après C.
base, sigle C (Rome, Bibl. Casanatense 957, no 43 de la liste B), a été
préféré de façon habituelle aux cinq autres manuscrits. b. Leçons doubles:
Plusieurs corrections apportées au texte unanime des six manuscrits Les leçons B sont insérées dans le texte commun telles qu'elles se
résultent du sens et sont paléographiquement justifiables : notamment, présentent dans le manuscrit de base. Comme aucun signe ne permet
p. 26, 47, et p . 31, 28, somniis pour somnis ; p . 16, 10, sensibus pour suis ; de les repérer à simple lecture, aucun signe typographique non plus
p. 44, 30, egent pour egeant ou egent ; pp . 90-91, passim, le sens réclame ne sert à les souligner.
divisibilis et indivisibilis là où les manuscrits portent visibilis et in- Le texte des leçons B est appuyé par I, manuscrit de Bâle, Univ.
visibilis. Bibl. D. III . 7 (no 21) ; il est confirmé habituellement par S, manuscrit
D'autres corrections résultent de la comparaison avec le texte arabe ; contaminé de la même liste, Bruges, Sém . 99/112 (nO 24).
notamment, la correction de cognitae en incognitae, p. 20, 71, de aves en Le regroupement des sigles T P V, P V ou T V, quand il ne s 'agit,
apes, p. 73, 54 ; ont été suppléés le mot non, p. 6, 74, et p . 121, 58, le ni d'omissions, ni de fautes évidentes, permet de considérer comme
mot error, p. 8, 93 ; ont été exclus le mot non, p. 4, 43, le mot quod, p. probable que le ou les mots accompagnés de ces sigles ne sont pas de
81, 79, le mot et, p. 103, 15. simples variantes résultant de la transmission du texte, mais des
Diverses lacunes ont été signalées : voir p. 49, 94, p . 63, 17, p. 139, 3, traces de double traduction, autrement dit, des leçons A.
p. 150, 66 ; souvent la syntaxe de la phrase latine elle-même accuse un Les sigles T P V, rappelons-le, désignent les manuscrits suivants :
hiatus ; la plupart des omissions de la traduction latine par rapport Bruges, Stadsbibl . 510 (no 22), sigle T ; Paris, Bibl. Nat. Lat. 6932
(nO 8), sigle P ; Rome, Vat . Lat. 4428 (no 12), sigle V.

120* LE e DE ANIMA» D'AVICENNE PRINCIPES D'ÉDITION 121 *

Le regroupement de ces trois manuscrits ou de deux d 'entre eux, ex hac = R] A.;,, (ex hoc se. iudicio) codd. ; p. 18, 38, in formali =
soit T V, soit P V, s'opposant aux autres manuscrits, correspond géné- codd.] (in eo se. sensu commun) eorr. R.
ralement à une bifurcation provoquée dans l 'ensemble des manuscrits Les mots latins placés entre parenthèses et précédés d 'un mot écrit
par des leçons doubles . Ceci peut être vérifié à l'aide des passages du en lettres arabes sont des «retraductions» latines que nous suppléons
Livre IV (p . 54, 82 à p. 56, 5) et du Livre V (p . 120, 35 à p . 124, 95) où sur la base du Lexique arabo-latin pour éclairer le sens du mot écrit
les leçons doubles sont dotées d'un apparat critique intégrant les en lettres arabes : par exemple, p . 43, 5 : materia] 1 (intentio) R.
données de tous les manuscrits (voir Specimina codicum, p. 123*). Lorsqu'un mot arabe a plusieurs traductions latines attestées par
Le manuscrit V, isolé, peut faire affleurer des leçons A, mais seul le le Lexique arabo-latin, il arrive que le recours à l'un des équivalents
témoignage convergent des autres manuscrits non contaminés A et la latins non retenus par les traducteurs médiévaux du De Anima pourrait
contre-épreuve faite parmi les manuscrits non contaminés B, pourraient éclairer le contexte ou dissiper certaines équivoques . Cet autre équi-
apporter sur ce point une certitude. valent latin que nous proposons n 'est alors accompagné ni de paren-
thèses, ni du sigle R : par exemple, p. 1, 2 : commune] universale. Il
c . En raison de l ' incidence possible du jeu des leçons doubles sur en va de même pour les mots latins qui résultent d'une construction
les inversions, celles-ci ont été signalées pour cinq manuscrits tout soit défectueuse soit trop libre de la phrase arabe (exemple, p . 37,
au long de l'édition . Pour le manuscrit V, toutes les inversions du 14-15), mais n 'impliquent pas nécessairement d'autres mots.
Livre IV et de l'Appendix sont indiquées ; au Livre V ne sont indi- Les pronoms personnels affixes, -Au, -hā etc., sont simplement
quées que les inversions communes à V et à un autre manuscrit. traduits d'après le genre, le nombre et la fonction que réclame le con-
Les variantes orthographiques concernant des termes techniques texte latin et suivis du sigle R ; la graphie arabe de ces pronoms entraî-
(par exemple, hectica, hucha, crystalleidus etc .) n'ont pas été notées. nerait inutilement la répétition des mots auxquels ils se rattachent :
par exemple, p. 6, 81 : sentimus] eas add. R.
3 . L ' apparat latino-arabe : Lorsque la « retraduction » d ' une variante arabe modifie la syntaxe
de la phrase latine (singulier pour pluriel, indicatif pour subjonctif
Le sigle R, accompagnant un mot écrit en lettres arabes, renvoie
etc. . .) tous les mots latins affectés par cette modification sont notés en
au texte de l 'édition Rahman . Le sigle R accompagné d'une des lettres italiques dans la même unité critique : par exemple, p . 66, 63 : ex
minuscules a, b, c, d, e, f, g, k, désigne l 'un des manuscrits arabes virtute] eSÿ~ J (ex virtutibus sensibilibus motivis desiderativis) R.
A, B, C, D, E, F, G, S (voir édition Rahman, p . xii, liste des sigles) ; L'ordre des mots de la phrase arabe n 'est pas indiqué sauf lorsque
il en va de même de la lettre minuscule h qui correspond au sigle H, cette indication éclaire le sens de la traduction ; les déplacements
assigné dans l 'édition Rahman à l 'édition lithographiée de Téhéran. de mots sont alors signalés par ante ou post : par exemple, p . 31, 30:
Lorsque le texte latin équivaut au texte arabe de l 'édition Rahman, in imagination] post animarum ipsorum R.
les variantes de cette édition ne sont pas mentionnées. Pour les mots arabes omis en latin et pour les variantes ne recoupant
Lorsque le texte latin n 'équivaut pas au texte arabe de l'édition pas la traduction latine, le Lexique arabo-latin ne fournit pas les maté-
Rahman, mais qu 'une variante écartée par l'éditeur recoupe la traduc- riaux permettant de suppléer les mots latins servant de « moyens
tion latine, le manuscrit portant cette variante est mentionné à la termes» ; la «retraduction» latine que nous proposons en ce cas est
suite du signe = après le mot latin en cause : par exemple, p . 14, 92 : imprimée en italiques : par exemple, p . 133, 26 : debilis] Ji,, (maxime)
disposition = Ref] J (perfections) R ; les variantes quine re- add . R.
coupent pas la traduction latine ne sont pas mentionnées. Les mêmes principes valent pour l'Appendix, mais le sigle R y est
Lorsque le texte latin équivaut au texte arabe de l ' édition Rahman, remplacé par A, sigle du manuscrit arabe qui a été collationné pour
mais grâce à une correction d'éditeur, le sigle R est placé à la suite
l ' Appendix, Oxford, Bodl. Pococke 125, et principal manuscrit de
du signe = après le mot latin en cause et opposé à la leçon commune
l' édition Rahman ; le sigle B désigne l 'édition Kilisli (voir plus haut,
des manuscrits arabes ou inversement : par exemple, p . 8, 00-1 :
P. 118*).

122 * LE *DE ANIMA» D'AVICENNE

4. Les notes.
Les notes sont des notes d'éditeur, non des notes d'exégète ou de
commentateur. Elles rendent compte des silences de l'apparat compa-
ratif latino-arabe, là où la traduction latine médiévale, soit sommaire,
soit trop libre, ne se prête pas à une confrontation portant sur le mot à
ANNEXE
mot ; ou encore, là où le Lexique arabo-latin ne permet pas d'éclairer
au moyen d'une «retraduction» latine les mots arabes nécessaires aux Specimina codicum
formules rigoureuses de l'apparat.
Les notes justifient aussi certains écarts insolites existant entre
la traduction latine et le texte arabe et qui résultent de la lecture de
racines arabes différentes de celles qu ' atteste l ' édition Rahman. Un passage du Livre V, chapitre 4, p. 120, 35, à p . 124, 95, fournit un
Elles signalent les notions doctrinales importantes que la traduction test particulièrement révélateur permettant de jauger les divers
latine ne permet pas toujours de reconnaître. manuscrits et de les situer par rapport aux «leçons doubles» existant
L'indication des références aux sources grecques relève déjà du dans la trame d'une traduction latine unique . Ce passage est, en effet,
commentaire, non de l' édition, sauf si Avicenne les cite explicitement, le seul des Livres IV et V, où, tels les maillons d ' une même chaîne,
ce qui n' est pas le cas . On peut trouver nombre de ces références dans des traces de double traduction apparaissent presque à chaque ligne.
les notes jointes à la traduction française du De Anima faite par Jan Les soixante lignes du texte reproduit plus loin ont été examinées
Bakos. Par contre, on a essayé ici d'identifier certaines allusions faites dans tous les manuscrits, c ' est-à-dire dans les six manuscrits retenus
par Avicenne lui-même à d ' autres passages de ses propres œuvres. pour l ' édition et dans les quarante-trois autres ; le manuscrit de Paris,
La traduction anglaise élaborée pour la partie psychologique de Bibl. Nat. Lat. 8802 (no 9), on l' a dit, ne contient pas le Livre V.
la Najàt par F. Rahman et publiée dans son ouvrage Avicenna' s L' apparat qui accompagne les soixante lignes de texte (numérotées
Psychology a été abondamment citée (voir p . 44, note 26) . Par le de 35 à 95) permet de confronter les six manuscrits choisis et les qua-
biais de cette traduction, la traduction latine peut être comparée rante-trois autres ( 57 ) . Les annotations concernant ces derniers portent
utilement à ce résumé du De Anima fait par Avicenne lui-même. le numéro d'ordre qui leur est assigné dans les deux listes des pages 80*
Les références des textes du De Anima de Gundissalinus reproduisant et 81* . Toutes les annotations concernant les six manuscrits C, I, S, T, P,
littéralement certains passages du De Anima d ' Avicenne sont données V, et figurant à l ' apparat critique latin, pp. 120-124, ont été reportées ici,
d'après J.T. MuCKLE, The Treatise De Anima of Dominieus Gundissa- munies de leur sigle respectif (58). L 'apparat consigne donc les résultats
linus, dans Mediaeval Studies, Volume II, 1940, pp . [23] à [103]. de la collation de quarante-neuf manuscrits par rapport à une même
Les lexiques arabo-latins cités sont ceux de A .M. GoicaoN, Lexique norme : le texte de notre édition . La lecture de l' apparat permet de
de la langue philosophique d ' Ibn Sīnā (Avicenne), Paris, 1938 ; G.W. faire les constatations suivantes.
FREYTAG, Lexicon Arabico-Latinum, Halle, 1830 ; M. EL-KHODEIRI, 1. Une série presque invariable de manuscrits A vient appuyer
Lexique arabo-latin de la Métaphysique du Shifà ' , dans Mélanges de certaines leçons qui diffèrent du texte des soixante lignes, soit par le
l ' Institut Dominicain d 'Études Orientales du Caire (MIDEO), Tome 6, sens, soit le plus souvent par la rédaction . On trouve dans cette série
1959-1961, pp . 309-324 .
(57) M. J . De Raedemaeker, assistant scientifique au e Centre De Wulf-Mansion . Re-
cherches de Philosophie ancienne et médiévale r à Louvain, a bien voulu effectuer à notre
demande la collation des quarante-trois manuscrits non retenus pour notre édition . Nous
le remercions vivement de ce travail dont nous avons pu, en de nombreux cas, vérifier
l'exactitude et le soin.
(58) Le sigle C, rappelons-le, correspond au manuscrit n* 43, I à 21, S à 24, T à 22,
P à 8, V à 12 : les nOs 43, 21, 24, 22, 8 et 12 sont donc par avance absents.

124 * LE t DE ANIMA» D'AVICENNE SPECIMINA CODICUM 125*

les manuscrits nos 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 15, 16, 17, 18, ainsi que le manu- appuient simultanément avec les manuscrits A n 'ont pas été retenues
scrit no 7 (si l 'on tient compte du texte initial qui y est transcrit comme constituant des traces de double traduction (62), mais ont été
et qui est transformé ultérieurement à coup de ratures, exponctuations, considérées comme de simples variantes.
surcharges et notes marginales, en un texte qui rejoint celui de notre 4. Regroupement des manuscrits A autour d'une leçon donnée, et
édition) . Les manuscrits A contaminés ou «transfuges», n os 6, 13, 14, absence de regroupement des manuscrits B autour d 'une leçon autre
19, n 'apparaissent dans cette série que d 'une manière exceptionnelle que celle de notre édition, permettent de délimiter les contours res-
ou irrégulière. Le regroupement, autour d 'une même leçon, des manu- pectifs des leçons A et des leçons B . Comme ces dernières sont imbri-
scrits P (= no 8 ), V (= no 12), et des douze manuscrits nos 1, 2, 3, 4, 5, 7 quées dans le manuscrit de base de notre édition, puisqu 'il s'agit
(texte initial), 10, 11, 15, 16, 17, 18, est donc le regroupement le plus d'un manuscrit de la liste B (no 43, sigle C), elles ont été soulignées
significatif que l 'on puisse obtenir parmi les manuscrits A . En principe, par avance dans le texte des soixante lignes ; ceci rend plus apparent le
nous n'avons retenu comme « leçons A », c'est-à-dire comme traces contraste successif entre chaque leçon A et chaque leçon B et le pro-
d'une traduction doublant celle de notre édition, que les leçons appuyées blème qui en résulte pour la structure de l 'édition.
par ce regroupement, le plus significatif possible, des quatorze manu- 5. Le texte respectif des leçons A et des leçons B est, dans les divers
scrits A sur les dix-huit qui entrent en compte (le manuscrit no 9, cité manuscrits, l 'occasion de variantes et de fautes : la confrontation des
plus haut, n 'a pas le Livre V) ; en pratique, nous avons pris comme premières et l 'élimination des secondes permettent de dégager de
marge l'absence d 'un seul témoin sur quatorze, et tenu compte de la l'ensemble des manuscrits le texte critique de ces leçons, si brèves
diversité qu'entraînent nécessairement les fautes et les variantes, qu'elles soient. Ce texte critique est proposé dans le tableau qui suit
ainsi que des omissions qui rendent impossibles à priori certains l'apparat : les leçons A sont soulignées à gauche, et les leçons B à droite ;
regroupements (59). comme ces leçons n'ont de sens que dans le texte commun qui leur
2. Une autre série de manuscrits, de loin la plus nombreuse, suit le sert de trame, quelques mots non soulignés, repris au texte com-
texte de notre édition : ceci ressort de l'absence d'annotations con- mun de notre édition, entourent de part et d 'autre les leçons A et B.
cernant de nombreux manuscrits B, là-même où se regroupent 6. Le témoignage convergent des manuscrits P, V ou T, V ou T, P, V
les manuscrits A . L 'absence d'annotations à l'apparat sert de contre- appuie, dans la majorité des cas, les mêmes leçons que le regroupe-
épreuve au regroupement des manuscrits A : elle signifie qu 'aucune ment des manuscrits A n os 1, 2, 3, 4, 5, 7 (texte initial), 10, 11, 15,
autre leçon, différente de celle de notre édition et concurrente de la 16, 17, 18 . Dans deux cas seulement (apparat : profecto, ligne 63, et habet
leçon A, ne produit, de façon régulière, un regroupement des manu- permanendi, ligne 49), un regroupement des manuscrits A cor-
scrits B. respond au seul témoignage du manuscrit V : mais il s 'agit, soit
3. Certains manuscrits B attestent de façon habituelle des leçons A : d'un mot isolé, soit d 'une simple inversion. On voit ainsi que, dans
ce sont les manuscrits nos 34 et 38, déjà rangés antérieurement parmi les l' apparat de notre édition, certaines variantes suivies du seul sigle
manuscrits B contaminés ou «transfuges» (60), et un ou plusieurs des V pourraient, après consultation de l 'ensemble des manuscrits, être
manuscrits apparentés au manuscrit T (= n o 22), à savoir les manu- identifiées comme traces d'une double traduction (63) ; mais d'autre
scrits n0" 32, 33, 37, 39, 40 (61). Les leçons que d' autres manuscrits B
(62) Voir à l'apparat, les mots destruendi, lignes 79 et 85, et eam, ligne 86.
(63) Nous n'avons relevé dans les soixante lignes du texte étudié ici qu'un seul cas
(59) Ainsi, à la ligne 85, materiae est proposé comme leçon A : or ce mot est attesté où le regroupement de treize au moins parmi les quatorze manuscrits appuyant habi-
par les manuscrits PV, et par les n os 1, 5, 16, 17, 37, 38 ; mais on constate qu'une omission tuellement les leçons A se produit, sans coïncider ni avec le témoignage convergent des
de deux lignes (potentia 2.. . eorum, lignes 86-88) atteint les manuscrits n os 2, 4, 10, 11, manuscrits PV, TV ou TPV, ni avec le seul témoignage du manuscrit V : voir à l'apparat,
15, 18, 34, et que le texte omis a été ultérieurement ajouté en marge dans les mss n os 3 le mot aut, ligne 83. On aperçoit d'emblée que la succession, dans le texte courant,
et 7 . Le mot materiae est donc appuyé par tous les témoins A dont il est possible d'obtenir lignes 82-83, des mots autem aut, correspondant à des abréviations souvent confondues,
l'avis convergent. a provoqué l'oubli presque inévitable de l'un des deux mots, sans qu'on puisse avec
(60) Voir plus haut, p . 104* et notes 40-41. certitude déterminer lequel ; le regroupement des manuscrits A autour de l'omission de
(81) Voir plus haut, p . 103* et note 39 . aut est donc, ici, sujet à caution ; de plus on remarque que des manuscrits B rangés

126 * LE a DE ANIMA» D'AVICENNE SPECIMINA CODICUM 127*

part, là où cette double traduction affecte non pas des mots isolés, aptitudo autem eius ad destructionem non est ex suo effectu perma-
mais des membres de phrases, elle ne risque guère de passer inaperçue nendi : intentio enim potentiae alia est ab intention effectus, et
et de ne pas provoquer le regroupement des manuscrits P, V, ou T, V, 4o relatio huius potentiae alia est a relatione huius effectus ; relatio
ou T, P, V. enim huius potentiae est ad destruendum, et relatio huius effectus
7. En ce qui concerne le texte commun, ce sont certains manuscrits A ad permanendum : ergo ex dztabus causis diversis sunt in re hae
appartenant à la série des quatorze manuscrits dont le regroupement duae intentions . Dicemus igitur quod in omnibus compositis et
fait apparaître les leçons A, qui présentent le plus de fautes évidentes : simplicibus existentibus in compositis possunt coniungi effectus
les manuscrits n os 3, 10, 15, en ont de dix à quinze, les manuscrits
nos 4 et 11, au moins cinq ; parmi les manuscrits appuyant les leçons B,
au contraire, ceux qui ont le plus de fautes évidentes en ont cinq ou six
(nos 30 et 29), et tous les autres en ont moins.
8. La collation de tous les manuscrits pour un même texte de soixante 38 aptitudo . . . permanendi] i . m. C i. m. 27 om. hom . 15, 19, 20, 39 38 autem]
om. 26, 42 38 eius] om. 50 38 destructionem] eius add. 10, add . sed exp . 17
lignes rend déjà manifeste la parenté de certains d ' entre eux (tels,
38 est] sup . lin . al . man. 33 esse sed videtur expunxisse 41 38 suc] om. 28 defectu
les mss nos 3 et 7, les mss n os 1, 5, 16, 17,) mais le classement des add . sed exp . 44 38 effectu] affectu 36 39-52 intentio . . . permanendi 2] om . 23
cinquante manuscrits sera discuté dans l ' Introduction générale des 39 enim] autem 19, 38 39 potentiae] positione (dub .) 34 39 alia] aliqua 15,
Livres I-II-III ; il n'y a donc pas lieu d'en amorcer l'étude ici. 50 39 intentione] huius add. sed exp . 33 39-40 intentione . ., alia est a] om.
hom . 48 39 effectus] vel effectu 16 affectus 30 actus 37 39 et] etiam 2 om . 32
39-40 et relatio . . . huius effectus] om. hom. 33 40 relatio 1] resolutio scrib. sed i.
De Anima, Livre V, 5, p . 120, 35 à p. 124, 95:
m . relatio add . 6 non 15 40 huius potentiae] inv. 15 40 potentiae] potentia
3, 30 potentiae sed in position corr. 34 40 alia] aliqua 50 40 alia est] inv . 15
35 Dicemus igitur quod nulla causa destruit animam aliquo modo. 40 est] om. 11 40 a relation] ab intentione 37 40 huius 2 ] om. 49 40
Quicquid enim Bolet destrui ex aliqua causa, in illo est potentia effectus] affectus (dub .) 4 40 relatio 2 ] ratio 3, 10 ratio scrib. sed in relatio corr.
al . man. 7 40-41 relatio 2. . . effectus] om. 26, 36, 42, 48 41 enim] i. m. 6
destruendi in quo est ante destructionem effectus permanendi ;
41 huius 1 ] om . 16, 40 41 potentiae] positione 34 41-42 et relatio . . . perma-
nndum] om . 11, 18 41 effectus] est add . V est add. 3, 4, 10, 14, 20, 32, 33, 34,
37, 39, 46, 50 est add. sed exp. 7 om . 2, 15 42 ergol non ergo 14 42 ex duabus
35 dicemus] dieetur 15, dicimus 26, 42 35 igitur] sic sed insuper add . i. m . al. causis diversis] ad duas res diversas PV ad (a, 2) duas res diversas 1, 2, 4, 10, 11,
man . T insuper V insuper 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 15, 16, 17, 18, 34, 38 insuper scrib. 16, 17, 18, 34, 37, 38 ad duas diversas 3 ad duas res diversa 15 ad duas res diversas
sed exp. al . man . et i . m . igitur add . 7 ergo 14, 28, 31, 37, 40, 50 35 quod] quia ex duabus causis diversis 5 ad duas res diversas acrib. sed del. et i. m. ex duabus
27,32 35 nulla] dub . 39 35 causa] om. 16 et add. 30 35 destruit] causis diversis add. 7 42 duabus] om . 50 42 duabus causis] inv. 39, 41
destruat 3 35 animam] aliam 4, 10, 34, 40 35 aliquo] ullo V ullo 3, 4, 42 diversis] diversi 28 om . 33 42 sunt] inveniuntur PV inveniuntur 1, 2, 3, 4,
5, 10, 15, 16, 38 ullo scrib . sed exp . al . man . et in aliquo torr . 7 nullo 1, 2, 11, 17 5, 10, 11, 15, 16, 17, 18, 34, 37, 38 inveniuntur scrib. sed del . et i . m . sunt add. 7
alio 20, 39, 41, 47 36 enim] om . 29, 36 i. m . al. man . 46 36 destrui] om. 37 fiunt 30 42 re] una re TPV mare 1, 2, una re 3, 4, 10, 11, 17, 18, 34, 38, 40 uns,
36 aliqua] alia 20, 38 36 aliqua causa] inv. 11 ' 36 causa] quae sit in eo add. re scrib. aed una exp . 7 uns re post intentiones 15 re uns aed uns, exp . 16 uns, add.
TPV quae ait in eo add. 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 14, 15, 16, 17, 18, 34, 37, 38, 40 quae aup. lin . al. man. 33 naturas (dub.) 37 et add . 13 id 30 omne quid 39 42 sunt in
sit in eo add. sed postes exp . 7 quae sit in eo add . al . man. sup. lin. 33 36 in illo re] in re sunt 26, 42, 46 sunt natae 50 42 hae] istae 4, 34, 50 42 hae duae]
est] quae ait ex 39 36 illo] illa 40 ipso 50 36 est] erit sed in est torr. 19 om. om. 37 43 duae] om. 2 43 intentions] intentione 15 sunt add. sed exp. 20
49 37 ante] autem scrib. sed al . man. in ante torr. 1 om . 3 i. m . 7 auteur ante 43 dicemus] dicimus 26, 42 43 igitur] ergo 10, 19, 44 etiam (dub .) 4, 34 43
est 18 auteur 11 aut 37 37 destructionem] destruction 2 deetructio in 10 ~' . quod] licet add. PV licet add . 1, 2, 3, 4, 5, 10, 16, 17, 18, 34,38 licet add. sed exp.7
destructio est 11, 15, 18 destructio 13 37 permanendi] permutandi 20 hoc add. 11, 15 43 in] om. 14 43 in omnibus] iter . 38 43 compositis]
compositions et in altero compositis add. i. m . P oppositis 3, 10 43 et] in 26 ex
30,32 43-44 et simplicibus . . . compositis] om. hom . 28, 36 44 existentibus]
habituellement parmi les manuscrits non contaminés (par exemple les mss nos 30 et 45) om. 16 consentibus (dub .) 19 existentis 25 44 in] om. V om . 1, 38 44 compo-
appuient eux aussi l'omission de aut. Nous avons donc négligé ce cas comme non signi- sitis] compositum 15 componentibus 26 compositibus 42 44 possunt] possint V
ficatif. â ` possint 1, 2, 15, 16, 17, 18, 38 44 posaunt conungi] inv . 45

128 * LE a DE ANIMA * D'AVICENNE SPECIMINA CODICUM 129 *

45 permanendi et potentia destruendi ; in rebus autem simplicibus in substantia eius potentia permanendi et effectus permanendi;
separatis per se, impossibile est haec duo coniungi . Et absolute iam autem constiterat quod effectus permanentiae illius sine dubio
dicimus quod impossibile est coniungi in aliquo unius essentiae has non est potentia permanentiae illius, et hoc constat . Ergo effectus
duas intentiones. Quicquid autem permanet et habet posse destrui, 55 permanentiae illius est aliquid quod accidit habenti potentiam perma-
permanendi habet posse ; permanentia autem eius non est omnino nendi ; ipsam autem potentiam non habet essentia quae est in effectu,
5o necessaria, et quia necessaria non est, est possibilis ; possibilitas sed habet eam id cui accidit in sua essentia permanere in effectu,
autem quae duo habet extrema est natura potentiae : ergo est
52 in] om . 25 potentia add . 39 52 eius] om . 3, 7 est 10 52 potentia] poten-
tiae 4 52 permanendi 1] destruendi 30 52 et] vol 20 52 et effectus
permanendi] om, hom. 11, 15, 17, 28 52 effectus] affectus 14 (dub.)
45 permanendi] permanendo 15 45 et] in 3 in 8cr. sed exp. et sup . lin . et add . 7 28 52-53 permanendi 2 . . . effectus] i . m. I 53-58 iam autem . . . suae essentiae]
in scr, sed exp . et et add . 26 45 in] omnibus add. 4 45 autem] tamen PV om . 50 53 autem] enim I 53 constiterat] constat 40 53 quod] ont. 30
1 tamen 1, 2, 4, 5, 11, 15, 16, 17, 18, 34, 38 tamen ante in rebus 3 tamen ante in 53 permanentiae] permanente 15 permanendi 39, 48 53 illius] aliquid quod
rebus sed postea exp . 7 tantum auteur 10 45 simplicibus] pluribus 10 om . 50 et accidit roi add . sed videtur expunxisse 10 est add . 25 ipsius 28 53-54 sine dubio
add. 20, 37 46 separatis] iter. 20 46 per] a 30 46 impossibile est] inv. T non est] non est sine dubio 16 53-54 sine dubio . . . illius] i. m. al. man. 6, 31, 33
inv . 26, 40 46 est] autem add . 3, 10 autem add. sed exp. 7 46 haec] om. 16, om. hom . 30, 32 om . sed non est potentia permanentiae illius i. m. add. al . man . 40
25 46-47 haec duo . . . impossibile est] om . hom. 17 46 coniungi] iungi 30 53-55 sine dubio . . . effectus permanentiae illius] ont. hom. 35 54 est] permanentia
46 et] quia 5, 11, 16 ergo add. 14 om . 26 46-47 et absolute . . . est coniungi] om. add. 15 ont. 20 54 permanentiae] permanente 10, 15, 48 54 permanentiae
hom . 2 47 dicimus] dito 3 dicendus 6 diximus 10, 48 dicemus 39 47 quod] illius] om. V om . 1, 5, 16, 17, 38 54-55 et hoc constat . . . illius] om . hom . T
~I

quia 6 47 est] om. 16, 20 haec duo add . sed exp . 14 haec add. 32 47 coniungi] 54-55 illius et hoc . . . potentiam permanendi] om . 19 54 et] om . 40 54 hoc]
om . 3, 4, 34 i . m . 7 47 aliquo] alio 2, 20, 39 aliqua 4, 34 47 uuius] (dub .) 40 quod add . 2 54 ergol erit ergo P ergo erit V erit orgo 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 15, 17,
48 dual] iter . 20 48 intentiones] et hoc est ipsum add. P et hoc est quia add . V 18, 34, 37 erit ergo sed postea exp . erit 7 ergo erit 38 erit igitur 14, 16 55 illius]
et hoc est quia (quod 2) add. 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 15, 16, 17, 18, 34, 38 et hoc quia eius sed in illius corr . 14 alius sed in illius corr . 26 ipsius 33, 37, 38 55 est] om.
III add, sed exp . 7 48 auteur] enim T om . PV ont . 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 15, 16, 17, PV om . 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 14, 15, 16, 17, 18, U. 37, 38 sup . lin . 7 55 aliquid
18, 34, 38 auteur sup. lin. 7 vel enim add . 33 enim 40 48 et] om . V 48 destrui] quod accidit] om. 2 55 accidit habenti] habet 37 55 accidit habenti poten-
et add . 14, 16 om. 36 49 permanendi] permanentia 36 49 permanendi habet] tialn] videtur rescripsisse supra rasuram 33 55 habenti potentiam] rei oui inest
inv. V inv . 1, 2, 3, 4, 5, 7, 10, 14, 15, 16, 17, 18, 34, 38 49 permanendi habet potentia PV roi (ci 17 om . 2) oui inest potentia 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 15, 16, 17, 18,
posse] habet posse permanendi 11 49 posse] esse 5, 18 49 permanentia] per 34, 38 roi oui inest potentia sed del . et potentia in potentiam corr . atque habenti i.
materiam 15 permanens 28 49 autem eius] inv . 39 49 autem] vero PV vero m. add. 7 55 potentiam permanendi] om. 28 55 permanendi] ante potentiam
1, 2, 4, 5, 7, 11, 15, 16, 17, 18, 34, 38 vero post eius 3 enim 10 om . 40 49 eius] 2 56 ipsam] iam 39, 41 56 ipsam . . . essentia] ipsa autem potentia non habet
om. 1, 5, 16, 30 i. m. 17 huius 31, 37 49 non est omnino] omnino non est 40 essentiam T ipsa autem (om . 33 habet add . et exp . 40) potentia (et add 30 sed add.
49 est] sup . lin. 6, om. 30 49 est omnino] inv. 48 49 omnino] om . 28, 37 et exp . 33) non habet essentiam (esse id 36) 6, 30, 33, 36,40 sed non habet essentiam
50 et] om . 16, 20 ut 28 50 et quia necessaria] om . hom . 32 50 quia] omnino 37 56 ipsam auteur . . . essentia quae est] ipsa ergo potentia non est (erit P)
add . V omnino add. 1, 16, 17, 38 quod 2 50 necessaria non est] non est omnino essentia aliqua animae (aliqua animae inv . P) PV ipsa (impossibilis 15) ergo (vero
necessaria 5 non est necessaria 1, 13, 16, 17, 38 50 necessaria non] inv. 37 10) potentia non est (in add . 11) essentia (existentia natura 3) aliqua (qua sed corr.
50 necessaria 2] om . 2, 11, 15, 18 necessarium 26 non possibile add. i . m . al . man. al . man. in aliqua 1 om . 3) animae (om . 2) 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 15, 16, 17, 18, 34, 38
33 50 est 2 ] om . S om . 2, 11, 15, 18, 20, 25, 28, 33, 36, 37, 40 i .m . 7 et 30 50 ipsa ergo potentia non est est existentia aliqua animae scrib. sed exp . et aup . lin.
est possibilis] inv. 26, 42, est impossibilis 14, 45, 47 impossibilis 48 50 possibi- t add . habet atque i. m. essentiam quae est add. 7 56 potentiam] potententiam 29
litas] quae add. sed exp . 16 potestas 30 51 autem] i. m. 7 om. 26, 33, 36, 42 56 non habet] iter . 13 56 essentia] essentiam 35 56 quae] quod 36 56 in]
enim post quae 3 enim 10 eius add. 28 51 quae] om. 13 non add. 15 51 duo om . P om . 3 quae est forma in unaquaque re et ex aliquo alio habenti hune effec-
habet] recipit duo PV recipit duo 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 15, 16, 17, 18, 34, 37, 38 tum add . sed del. 40 56 effectu] effectum 30 57 sed] se 37 57 sed habet . ..
recipit duo sed exp. recipit et habet sup . lin. add. 7 inv . IST inv. 6, 13, 14, 19, 20, permanere] immo roi cuius essentiae accidit permanere PV immo (est essentia add.
25, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 35, 36, 39, 41, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50 51 natura] 1, 15, 16, 17) roi (om . 1) cuius (eius 2) essentiae (existentiae 3) accidit permanere
ergo add. 15 51 potentiae] potentiae 29 positions scrib. sed exp. et potentiae add. (permanens 3) 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 15, 16, 17, 18, 34, 38 immo roi cuius essentiae
t
i. m. al . man. 40 51 ergo est] est igitur PV est igitur 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 16, accidit scrib . sed exp. et i. m. sed habet eam id oui accidit in suaessentiapermanere
17, 18, 34, 38 est igitur scrib. sed exp. et ergo est sine dubio add . i . m . 7 igitur 15 add . 7 57 eam] esse 36 57 id oui] ration id enim 30 57 in 1] ont. 33
iter. 48 57 in effectu] effectum 3

~
i.

130* LE «DE ANIMA* D'AVICENNE 1 SPECIMINA CODICUM 131 *

quae <non> est veritas suae essentiae : sequitur ergo ex hoc ut eius materiam ; sed si est composita, dimittamus nunc compositionem et
essentia sit composita ex aliquo quod, cum habuerit essentia eius, 6,5 consideremus substantiam quae est materia et convertamus verbum
60 sit in effectu, quae est forma in unaquaque re, et ex aliquo habenti ad ipsam eius materiam et loquamur de ea dicentes quod ipsa materia,
Aune effectum quod habebat in natura sua potentiam eius, quod est aut dividitur sic semper si volueris loqui semper, quod est impossibile
materia eius . aut non destruetur id quod est substantia et radix : nostra autem
Ergo si anima est simplex absolute, non dividitur in formam et locutio est de hoc quod est substantia et radix, quod vocamus ani-
58 quae] quae accidit essentiae eius et P et V et 2, 3, 4, 10, 11, 15, 18, 34, 38 et
sed quae add. sup . lin. al. man. 1 quae quod 5, 16, 17 rescripait supra rasuram 7
qui 20 58 non] suppl. ex arabico 58 veritas] unitas 35, 37, 48 unitas scrib . in add . 1, 5, 17, 38, 40 64 sed] om . 16 64 est] esset 17 om. 25 64 dimit-
sed vel veritas add. sup. lin. al. man . 33 58 suae esaentiae] essentiae eius PV tamus] dimittimus 14, 45, 47, 49 64 nunc] tune V tune 30, 38 materia add . 3
essentiae eius 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 16, 17, 18, 34, 38 essentia eius 15 essentia eius materia add, aed exp . 7 et materia 4 ex materia 34 64 compositionem] com-
8crib. sed exp. et suae sup. lin . add. 7 58 essentiae] aliter (dub.) aliquid quod positum PV compositum 1, 2, 3, 4, 11, 16, 17, 18, 34, 38, 39 componitum 15 com-
accidit ci inest potentia permanendi itam ( ?) ergo potentia non est essentia aliqua positum scrib . aed in compositionem corr. 7 compositam 5, 10 composition (dub .)
animae in effectu immo est essentia roi oui accidit permanere in effectu quod est I ' 35 65 consideremus] consideramus (dub .) 4, 14, 34, 49 conderemus 7 65 quae]
veritas essentiae add . 37 58 ergo] om . 6, 15, 27, 30, igitur 29 ut hoc quod est om . 35 65 est] in add . 20, 27, 50 65 materia] eius add . TPV eius add . 1, 2, 3,
essentia add. sed ut hoc quod est exp . 37 58 ex hoc] om . 3, 34, 37, 39, 41, 50 4, 5, 7, 10, 11, 15, 16, 17, 18, 32, 34, 37, 38, 39, 40 eius add . sup . lin. al . man. 33
i, m. 7 58 ut] quod 1, 5, 13, 16, 17 58 eius] sua 20 58 eius essentia] inv . materiam 19 65-70 et convertamus . . . ipsa et alio] om. 50 65 convertamus] in
11,17 58-59 eius essentia . . . habuerit] om . hom. 36 59 ex] ab 28 59 aliquo] add. 2 cum vertamus 36 ad udd, aed exp . 45 65 verbum] am . 10, 29 66 ad]
alio 2, 4, 20, 34, 50 alia 39 59 quod] om. 25 59 quod cum habuerit] per iter. 40 66 ad ipsam eius materiam] ab ipsa eius materia 30 66 ipsam]
quod PV per quod 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 15, 16, 17, 18, 34, 38 vel per quod add. 37 om . 4, 34 66 ipsam eius] inv. 7 66 eius] am . 13 66 eius materiam] inv. 4,
59 quod cum habuerit essentia] per quod existentia scrib . aed cum habuerit essentia 34,39 66 et] om. 37 66-67 et loquamur. . . dividitur sic] om . 3 i m . 7
eius sit in effectu i . m. add. et postea essentia eius sit in effectu del. 7 59 essentia] 66 loquamur] sequamur 48 66 es] eo 37 66 dicentes] dicentens 29 66 ipsa]
esse natura 14 iter . 23 essentiam 26 59 eius] om. V scrib . sed exp . et in huius ea 29 66 ipsa materia] inv. 4, 34 67 aut] ibi 2 om. 15, 40 67 dividitur]
corr . 37 60 sit] fit I est 4, 34, om . 13, 39 60 quae] quod PV quod 1, 2, 3, 4, scilicet in materiam et formam et add. V scilicet in materiam et formam et add . 38
5, 7, 11, 15, 16, 17, 18, 34, 38 quid 10 60 in] et in 10 sup . lin. (dub .) 26 et 67 sic] om . 1, 5, 16, 17, 20 67 semper] semper scilicet in materiam et formam T
scrib . sed in in corr . 32 om . 42 60 re] rei 15 60 et] om . 13 60 aliquo] alio semper sc ilicet in materiam (naturam 2, materia 6) et formam (forma 6) 2 i. m. 6,
4, 18, 34, 40, 44, 50 quo 13, 15, 39, 41 am. 23 60 habenti] habente 14 habent 29 11, 15, 18 i . m . al. man. 33, 40 semper in materiam et formam 39 scilicet in mate-
60-61 habenti hune effectum] oui advenit iste effectue PV oui advent (accidit 4, riam et formam 1, 5, 14, 17, 32 scilicet in formam et materiam 16 scilicet in mate-
34 event 10 convent 15) iste (ille 1, 3, 4 sic 2) effectue (effectue 15) 1, 2, 3, 4, 5, riam et formam semper 4, 34 formam semper 3 scilicet per (sequitur lacuna sexlitt.)
10, 11, 15, 16, 17, 18, 34, 38 oui advent iste effectue scrib. sed exp . oui advent iste in materia et forma 10 67 si] et si PV et si 2, 3, 4, 10, 11, 15, 18, 34, 38 et si
et sup. lin. habenti hune add, atque effectue in effectum corr. 7 61 hune] habet acrib . sed et exp. 7 et sic 1, 5, 16, 17 sed 39 67 volueris loqui] om.. 1, 5, 16,
30, 37 unum 50 61 quod 1] qui 14, 45, 46, 47 quem 37 et 39 61 quod habe- 17 inv. 10, 18 solveris loqui 3, 4, 34 volueritis loqui 14 voluerimus loqui 37 67
bat . . . quod est] in natura cuius est potentia quae est PV in (a 11) natura cuius loqui] sic add. ante loqui ISV sic add. TP sic add. 2, 3, 10, 14, 15, 18, 23, 33 add.
(eius 2, 10, 11, 15, 18 rarua 38) est (ineat 10) potentia (in potentia 4, 34, 38) quae Fr sed exp . 7 sic ante loqui add. 4, 26, 28, 34, 37, 38, 40, 42, 44, 48 67 semper] sic
est 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 15, 16, 17, 18, 34, 38 in natura cuius est Potentia oins quae semper ante loqui 11 67 quod] om . TPV om . 1, 2, 3, 4, 10, 11, 15, 18, 34, 38
est scrib . sed cuius est exp . et quod habebat add. sup . lin. 7 61 potentiam] po- aup . lin . 5 aup . lin . 7 acrib . sed exp . 33 67 impossibile] inconvenens PV incon-
tentia C potentia 13, 19, 20, 23, 29, 33, 35, 36, 37, 40, 61 eius] et add. 30 venens 1, 2, 3, 5, 10, 11, 15, 16, 17, 18, 38 convenens 4, 34 inconveniens sed del.
om . 32, 40 61 quod ] quae 29, 40 61-62 quod est . . . eius] i, m . I 61 est] ~.` et sup . lin. impossibile add. 7 possibile 32 67-68 impossibile aut . . . quod est] om.
om. 13, 23 sup. lin . 17 in add. 14, 45, 47, 48, 50 62 materia] in natura T in na- hom. 48 68 aut] autem 3, 5, 10 68 non] om . 49 68 destruetur] destruitur
tura 40 62 materia eius] inv . 49 62 eius] om. 14, 45, 47 ci 33 aliter (dub .) et 6, 32, 33 68 id] illud 17 68 quod] autem add. aed exp. 33 68 et] om. 2
ex aliquo oui advenit iste effectue in natura cuius est potentia quae est materia aut 37 68 radix] scilicet materia add. T soilicet materia add. 2, 10, 11, 14, 15, 18
eiva add. 37 63 ergo ai anima est] i . m . 40 63 anima] a 26 63 est sim- < et est simile illi animae .add . sed postea del . 7 68-69 nostra . . . radix] i. m . 6 am . 13,
plex] est add. 4 in substantiam 10 inv. 34,49 63 absolute] profecto add . V 23, 29 . 39, 46 68-69 nostra . . . anmam] i . m. al. man . 1 i .m . 7 68 autem] etiam
profecto add. 1, 3, 4, 5, 15, 16, 17, 18, 34, 38 perfecto add . 2, 11 profecto add. sed 28 69 locutio] locutione 36 69 est 1] om. 6 post hoc 15 69 de] sup . lin . al. man.
exp . 7 profeto add . 10 63 non] ut 10 63 dividitur] scrib. sed videtur corr, in ~ 40 69 hoc] eo 6, 19, 32, 49 secundum add . 18 69 substantia et radix] inv . 20
dividetur 33 quod add. 37 63-64 in formam et materiam] in forma et materia 69 et] est sup. lin. add. 18 69 quod] quam 30 69 quod vocamus anmam] et
10, 18 in materiam et (in add. 20) formam 13, 20 materia in formam 23 '.
63 et]

132* LE « DE ANIMA n D'AVICENNE f SPECIb1INA CODICUM 133 *

70 main ; non est enim locutio nostra de re composita ex ipsa et alio. animae non est potentia corrumpendi . Sed generatorum corrup-
Manifestum est igitur quod in eo quod est simplex non compositum tibilium, corrumpitur quod est compositum et coniunctum ; potentia
aut radis compositi, non conveniunt effectus permanendi et potentia vero destrui non est in intention secundum quam compositum
destruendi comparatione suae essentiae : si enim fuerit in eo potentia 8o est unum, sed in materia quae est in potentia receptibilis utro-
destructions, impossibile est esse in eo effectum permanendi : si rumque contrariorum : ergo in destructo composito non est potentia
75 autem fuerit in eo effectus permanendi et habuerit esse, tune non permanendi vel destruendi nec conunguntur in eo . Materia autem
est in eo potentia destruendi : ergo manifestum est quod in substantia aut est permanens non propter potentiam ex qua apta est ad perma-
77 animae] autem 3 77 est] secundum 10 ei add. sed exp. 4 substantia add . 35
om . 49 77 est potentia] inv. 31 77 potentia] potentiam 10 77 generato-
rum] et add. 2, 10, 11, 14, 15, 18, 36 generatio 3 generatarum 15 77 corruptibi-
lium] corruptorum 10 cum (dub .) add . 15 corruptilium 35 corrumptibilium 48
78 corrumpitur] enim add. V enim add . 1, 5, 10, 11, 14, 15, 16, 17, 18, 37, 38, 40,
enim add . sup . lin . al. man. 33 corrupitur autem 4, 34 autem add . sed exp . 7 cor-
est simile animae PV et (sup . lin . 18) est simile (illi add. 3) animae 2, 3, 4, 10, 11, rumpit 36 corrumpere (dub .) 45 78 quod] non add . 11, 18 78 quod est] om.
15, 18, 34, 38 et est simile animae scrib. ante nostra autem locutio sed del . 1 70 V 78 et] in 3, 4, 34 in sed exp . et sup . lin . et add . 7 om. 33 78 coniunctum]
non] nota sed torr . in non 7 ana . 16 70 est] om . 10, 11, 31 70 est enim] inv. et add. 34 79 vero] enim 37 79 destrui] destruendi TPV destruendi 1, 2, 3,
T inv . 4, 14, 15, 17, 20, 34, 40, 45, 47, 49 70 enim] ci (dub .) 23 om. 32 sup . lin. 4, 5, 6, 10, 11, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 30, 32, 33, 34, 37, 38, 40, 50 destruendi sed tin
37 70 locutio nostra] inv. 32, 33, 37, 48 70 nostra] om . T om . 40 70 de destrui torr. 7 est add. sed exp. 29 diffinita 39 destructibilium 49 79 non est]
re] dicere sed in de re torr . sup . lin . al . man. 33 om . 48 70 ex] et 10 70 ipsa] om. 26, 42 79 in] om . 1, 10, 39, 48 79 secundum] scilicet 3 sed et i. m . in
scilicet materia add. 2, 11, 14, 15, 18 materia add. 10 illa 16 ipso 26 alia 37 70 secundum torr . 7 79 quam] quod 2, (dub .) 3, 4, 15, 34 quod est 10, 11, 18
alio] alia 2, 4, 10, 15, 33, 34 alia sed torr. in alio 40 scilicet (dub .) add. 15 71 79 compositum] om. 13 et coniunctum potentia vero destruendi non est in inten-
manifestum] et manifestum 4 71 est 11 om . 5, 33 71 igitur] ergo 3, 7, 14 tion add . sed del. 15 positum 26 80 est 1] om. 7 80 est unum] om. 15 inv. 17
om . 45 71 in] omni add. PV omni add. 1, 2, 3, 4, 5, 7, 10, 14, 15, 16, 17, 18, 34, 80 unum] om . 36, 49 80 sed] est add. C est add. 3, 7, 35, 50 si 2 scilicet 13, 23
38 71 simple$] et add . 48 71 non] est add. 2, 4, 10, 11, 15, 18, 34, 36 72 80 in 1 ] om . 14, 33 potentia add . sed exp . 46 80 quae] quod 26, 42 quod sed exp.
aut radis compositi] om . 13 72 aut] vel est PV vel est 1, 3, 4, 5, 10, 11, 15, 16, et quae sup. lin. add. 7 80 quae est in potentia] potentiae quae est 32 80 in 2]
17, 18, 34, 38 vol est sed in aut sup. lin. torr. 7 et est 2 aut est 14 72 radia] et om. T om . 3, 36, 40 80 in potentia] impotentia 23 80 receptibilis] rationalis
est simile illi animae add. sed exp . et i. 'm. compositi add. sed hoc verbum exp. 7 3 rationalis sed exp . et . i . m . receptibilis add . 7 receptibili 13, 23, 49 receptibili ante
72 compositi] compositum 2 composita 15, 19, 20 et add, sed exp . 7 72 conve- potentia 30 recipitur 39 80 utrorumque] utrorum 2, 33, 41 utroque sed in utro-
niunt] convent 13 conmovent (?) 16 72 et] sup . lin . 46 72-73 et potentia rumque torr . 17 utrumque 3, 4, 39 utriuque 34 81 contrariorum] om. 15
destruendi] om . 16 73 destruendi] distribuendi 41 73 comparatione] compo- 81-86 ergo . . . in eam] om . 50 81 ergo] om . 4, 34, 39 81 in] om. V sup . lin, al.
sition (dub .) 15, 16, 32 comparationem 50 73 suae essentiae] inv. 7 73 es- man . 1 om . 23, 38 etiam 32 81 composito] om. 10 81 est] om . 30 81
sentiae] quod add . 23 73 fuerit] positum vel radia compositi add. 3 positum vel potentia] potestas sed in potentia torr. 7 post destruendi 11 81-82 potentia
tibi (?) radia compositi add. sed del . 7 fuerint 15 73 fuerit in eo] in eo fuerit 26, permanendi] inv . 44 82 permanendi] componendi 13, 23 82 vel] et T nec 10
37,42 73 eo] ea TV se (dub .) 10 om . 25 73-75 potentia . . . in eo] om. hom. 40 vel sed exp . et sup . lin. al. man . et add . 33 et 40 82 nec] materiae 39 non 41
73 potentia] suae add. 50 74 impossibile] etiam impossibile 2 etiam possibile 10, 82 conunguntur] conungetur 3 conungitur 11, 13, 30 conungimur 33 conungunt
15, 18 et possibile Il possibile 26, 42 74 esse in eo] in eo esse IV in eo esse 1, 4, 37 82 eo] esse 10 ea 14, 45, 46, 47 82-83 autem aut est] est autem 3
5, 10, 15, 16, 17, 20, 34, 37, 38, 49, 50 74 esse] om. 28 74 in eo] om . 39 83 aut] om . 1, 3, 4, 5, 10, 11, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 30, 33, 34, 37, 39, 41, 45 8up.
74 effectum] potentiam sed i . m . effectum add. 19 effectus 30 74 permanendi] lin. 7 nec 19 non 20 83 est 1] om. 2, 37 sup . lin. 17 83 est permanens] inv.
permutandi 11 74 si] om. 2 74-75 si auteur . . . permanendi] i. m. S om . hom. 4,34 83 permanens] aut i. m . add . 6 83 non] sup. lin. al. man . 1 nec 10 exp.
32, 36 i. m . al . man. 33 in eo 37 75 autem] enim 16 75 eo] esse T om. 39 31 i. m. 33 83 propter potentiam] potentia 16 83 potentiam] impotentiam
75 habuerit] habendi TPV habendi 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 16, 17, 18, 33, 34, 37, 38, 11 83 ex qua apta est] qua praeparant eam PV qua (quae 4, 34 quam sed m
40 habendi sed torr . in habuerit 7 potentia habendi 15 75 esse] in esse 19 exp . 17) praeparant (praeparat 4, 34 praeparavit 3) eam 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 15,
75 tune] vel add. 10 75-76 tune non est in eo] non est in eo tune 1 76 est 1 ] 16, 17, 18, 34, 37, 38 qua praeparavit eam sed exp . et i. m . ex qua apta est add . 7
om. 10 76 in eo potentia] in potentia in eo 49 76 eo] ea 26, 42 76 ergo] ad quam est apta 20 83 apta est] inv. 39 83-85 apte est . . . potentiam] om.
igitur 30 76 est 2] om . 23, 33 76 in 2] om. 10 76 in substantia] ille 3 36 83-85 apta est. . . ex qua] om. hom . 25 83 ad permanendum] om . 2 ad per-
76-77 in substantia animae] i. m . 7 76 substantia] essentia 4, 34 manendam 10, 11, 18 ad percipiendum 15

134* LE a DE ANIMA* D'AVICENNE I SPECIMINA CODICIIM 135 *

nendum, sicut quidam putaverunt, aut est permanens propter 90 finitur virtus permanendi et corrumpitur, illa affirmat illud idem de
s5 potentiam ex qua permanet ; in ea autem non est potentia destrui : eo quod est generatum ex materia et forma, in cuius materia est
nam potentia destruendi habet aliud quod contingit in eam. Potentia virtus permanendi ipsam formam et virtus corrumpendi ; ex quibus
vero destructions simplicium quae sunt in materia est in substantia duobus constat simul, sicut iam didicisti, ergo ostensum est huma-
quam habet materia, non in substantia eorum . Probatio autem quae nain animam non corrumpi ullo modo, et ad hoc perduximus nos-
affirmat omne generatum esse corruptibile secundum hoc quod 95 trum verbum nutu divino.
84 aut] sed 14 auteur 30 84 est permanens] inv. 48 84 est] om. 13 84 per- 90 finitur virtus permanendi] virtus permanendi finitur 25 90 virtus] potentia
manens] am . 2, 10, 11, 15, 18 permanendum sed in permanens torr . 23 84 per- TPV potentia 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 15, 16, 17, 18, 34, 38, 40 potentia sed exp . et i.
manens propter potentiam] propter potentiam permanens 6, 27, 30, 32 85 m . virtus add . 7 vol potentia add . sup . lin . al . man. 33 90 et] om . 14 90-92
potentiam] potententiam 29 85 ex qua] per quam PV per quam 1, 2, 3, 4, 5,
et corrumpitur . . . permanendi] om . hom . 10 90-91 corrumpitur . . . est generatum]
10, 11, 14, 15, 16, 17, 18, 34, 38 per quam sed in ex qua torr. 7 ex equa 29 aut est
ob hoc (ob hoc om. P) corruptio fit ci necessaria per hoc quod est compositum vel
permanens ex qua 32 apta est ad permanendum add. sed exp . 48 85 permanet] generatum (generatum compositum vel P) PV ob (ab 3) hoc (quod add. 2,14 eorum
manet 15 85 in ea autem] quae TPV quae 1, 2, 3, 4, 5, 11, 14, 15, 16, 17, 18,
add . 4, 34) corruptio (corpore 3) fit (ait 2, 4) ei (ei ante fit 1, 5, 16, 17) necessaria
34, 37, 38, 40 quae aed exp. et sup . lin . in ea add. 7 qui 10 sic sed videtur al . man.
per hoc quod est compositum vel (et 4, 34) generatum 1, 2, 3, 4, 5, 11, 14, 15, 16,
exp. et sup . lin . quae add . 33 85 es] eo 30, 39 85 est] om . 20, 35, 38
17, 18, 34, 37, 38 ab hoc corpore fit ei necessaria per hoc quod est compositum vol
85 destrui] destruendi TPV destruendi 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 14, 15, 16, 17, 18, 23,
generatum sed del. et i . m. corrumpitur illa affirmat illud idem de eo quod est
32, 33, 34, 37, 38, 39, 40, 49 destruendi aed in destrui corn. 7 permanendi 13 destruit
generatum add. 7 90 illa] om . T illo 39, 41 om . 40 90 affirmat] autem add.
29 om . hom. 2 i. m . 17 86 potentia 1] potentiam I potentiam 6, 25, 27, 30, 32,
T quod add. 40 90 idem] sup . lin al. man . 40 91 eo] quo 36 91 materia 1]
36, 41, 45, 46, 47, 48,49 86 habet aliud] aliud est TPV aliud est 1, 2, 4, 5, 11,
hiis 4, 11, 18, 34 91 et] vel sed exp. et sup . lin . et add . 7 91 forma in] om . 30
15, 16, 17, 18, 34, 38, 40 aliud est aed est exp . et sup. lin. habuit add. 3, 7 alia est
91 in] et 6, 26 om . 4 91 in cuius] om. 48 91 cuius] secus 4 eius 14,15 92
10 est aliquid 14 habet aliud sed habet exp . et post aliud al. man. est add. 33 adest
virtus 1] potentia PV potentia 1, 2, 3, 4, 5, 11, 15, 16, 17, 18, 34, 38 potentia sed
(dub .) 37 86 aliud] aliquid 29 id 30 86 contingit] contiegit ( ?) 17 contingat exp . et sup. lin. virtus add . 7 92 ipsam formam] ipsa forma 13, 23 92 et]
25 est 49 86 in] om . 48 86 eam] ea TPV ea 1, 2, 3, 4, 5, 7, 10, 11, 14, 15,
om . P vel V 92 et virtus 21 om. 25 92 virtus 2] potentia i.m. P potentia V
16, 17, 18, 30, 34, 37, 38, 40, 49 86-88 potentia 2 vero . . . eorum] om. 2, 4, 10,
potentia 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 15, 16, 17, 18, 34, 38 potentia sed exp. et sup. lin.
11, 15, 18, 34 i. m. 3, 7 87 vero] auteur 3 i . m. 6 om . 19 87 quae] quia 39 virtus add . 7 permanendi add . 40 92 corrumpendi] corrigendi 15 92 ex] om.
87 in 1] quae 48 87 materia] non add. sed exp . 3 87 est] om. 25 87-88 est 29 92-93 quibus duobus] inv. 36 93 duobus] om . 2, 10, 39 sup . lin . 3, 7
in. . . materia] om. hom . 20 87 in 2] etiam 17 om. 30 sup. lin. 44 88 quam 93 simul] om. 14, 45, 47, 49 93 sicut iam didicisti] om. 50 93 didicisti]
habet materia] materiae PV materiae 1, 5, 16, 17, 37, 38 88 habet] in add. 33 didiscisti 18, 20, 40 didiscisti sed in didicisti torr. 31 didici 30 didicistis 34, 45, 47
88 non in substantia] iter. 5 88 non] est add. sed exp. 48 88 in] om . T exp. 33 93 ergo] iam add . 3, 7 om . 40 93 ostensum] om. 2 93 est] iam add. 40 semper
88 substantia] substantia 13 88 eorum] earum V om . 19 earum 38 88 probatio]
add. 49 93-94 humanam animam] inv . TV inv. 1, 2, 3, 4, 5, 7, 10, 11, 15, 16,
potentia 10 potentia sed probatio sup . lin . add . al. man. 33 88-91 probatio . . . ex 17, 18, 34, 35, 36, 38, 40 93 humanam] humanum 32 94 non] om. 11 94
materia 1] aliter probatio auteur quae affirmat omne generatum esse corruptibile
ullo] nullo 1 94 et] est 25 94 et ad] sup. lin. 33 94 ad] a 13 94 hoc
secundum hoc quod virtus permanendi finitur et corrumpitur illa affirmat illud add. aed exp. 7 94 perduximus] produximus V praediximus aed in perdiximus
idem de eo quod est generatum vel compositum ex materia et cetera add.. i. m . 3
torr. 2 perdiximus sed in perduximus torr . 3, 7 praediximus 10 quod duximus 25
88 autem] dub. 1 eorum add. 33 88 quae] quod V quod 2, 16, 40 est add. sed produximus 26 94 nostrum] om . 36 95 nostrum verbum] inv. 3, 4, 10, 15,
exp . 17 eorumque 37 89 affirmai] hoc est add. T hoc est quod add . i . m. 6 add. 18, 20, 29, 34, 46 inv. sed exp. verbum et ut librum sup . lin. add. 7 95 nutu]
32,40 89 affirmat] hoc facit necessarium est PV facit (om . 37 affirmat i . m. al.
intuitu 1, 5, 16, 17 mutu (?) 15 om . et aequitur lacuna quatuor litt .23 tuitu 29, (dub.)
man . 1, 5, 16, 17) hoc (om . 15 ante facit 38) necessarium (necessaria 11) est 1, 2, 3,
34 divin nutu vel intuitu 37 mitti (dub .) 48
4, 5, 10, 11, 15, 16, 17, 18, 34, 37, 38 facit hoc necessarium est acrib, sed del. et sup.
lin . affirmat add. 7 89 omne] quod omne TPV quod omne 1, 2, 10, 11, 15, 18,
38 et omne 3, 7 omne quod 5, 16, 17 quod omne quod 4, 34, 37 esse 13 esse aed
exp. et in omne torr. 50 89 omne generatum] inv . 26, 42 generatuita (?) 3 i . m.
7 est add . 5, 16, 37 89 esse] est TPV est 1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 15, 16, 17, 18, 30,
34, 37 38, 40 est sed exp . et aup, lin. esse add. 7 om . 32 89 esse corruptibile] inv.
33 89 corruptibile] corporale 4, 15 corporalis (dub.) corruptibile 40 89 secun-
dum] sed 40 89 hoc] om. 5, 19, 26, 42

136* LE a DE ANIMA # D'AVICENNE SPECIMINA CODICUM 137 *

Tableau des leçons doubles : p . 120, 35 à p . 124, 95 . est compositum vel generatum ex mate- est generatum ex materia et forma . ..
ria et forma . . . . ..
Leçons A 92 potentia permanendi . . . potentia cor- 92 virtus permanendi . . . virtu8 corrum-
Leçons B
rumpendi pendi
35 Dicemus insuper quod . .. 35 Dicemus igitur quod . .. 93 animam humanam non corrumpi . . . 93 humanam animam non corrumpi . ..
36 ex aliqua causa quae sit in eo . .. 36 ex aliqua causa . ..
42 Ergo ad duas res diversas inveniuntur 42 Ergo ex duabus eausis diversis sunt in
in una re . .. re. ..
43 quod licet in omnibus compositis . .. 43 quod in omnibus compositis. ..
45 in rebus tamen simplicibus . .. 45 in rebus autem simplicibus . ..
48 intentiones et hoc est quia quicquid . .. 48 intentiones quicquid autem. .. II
49 habet permanendi posse . .. 49 permanendi habet posse . ..
permanentia vero . .. permanentia autem. .. Un passage du Livre IV, p . 54, 82, à p. 56, 00, a fait l' objet d'une
51 quae recipit duo extrema . .. 51 quae duo habet extrema. .. enquête analogue à la précédente . Nous n'en reproduisons ici que
est igitur in substantia . .. ergo est in substantia . ..
l'étape finale, à savoir l'identification des leçons doubles et l ' indication
54 Erit ergo effectus permanentiae illius 54 Ergo effectus permanentiae illius est
aliquid quod aecidit rei cui inest poten- aliquid quod accidit habenti potentiam des manuscrits qui proposent soit les unes, soit les autres, comme si les
tia permanendi ; ipsa ergo potentia non permanendi ; ipsam autem potentiam leçons A et les leçons B formaient respectivement les maillons d'une
est essentia aliqua animae in effectu non habet essentia quae est in effectu même chaîne.
immo rei cuius easentiae accidit perma- sed habet eam id cui accidit in sua essen- Ont été identifiés comme leçons A les mots isolés oû les membres de
nere in effectu et est veritas essentiae tia permanere in effectu quae est veritas
eius. suae essentiae.
phrase (voir lignes 96-98) autour desquels se produit le regroupement
59 ex aliquo per quod . .. 59 ex aliquo quod cum habuerit . .. des manuscrits A, avec comme contre-épreuve le regroupement des
60 quod est forma. .. 60 quae est forma . .. manuscrits B autour d 'une formule concurrente ; le procédé inverse
et ex aliquo cui advenit iste effectus in et ex aliquo habenti hune ef fectum quod permet d 'identifier les leçons B.
natura cuius est potentia quae est mate- habebat in natura sua potentiam eius Les leçons A sont soulignées, à gauche, dans le texte commun ; les
ria eius. quod est materia eius.
63 simplex absolute profecto non . ..
leçons B le sont également, à droite . Le texte commun est celui de
63 simplex absolute non . ..
64 compositum et consideremus . .. 64 compositionem et consideremus . .. notre édition.
quae est materia eius. quae est materia. Leçons A et leçons B sont l'objet de variantes qui sont indiquées
66 sic semper scilicet in materiam et for- 66 sic semper si volueris respectivement à gauche et à droite . Les variantes ainsi indiquées con-
mam et si volueris loqui sic loqui semper quod est signent les données de tous les manuscrits, soit quarante-six manu-
67 semper est inconveniens . .. 67 impossibile . .. scrits : le Livre IV, on l' a vu, fait défaut dans les manuscrits nos 2 et
69 et radix et est eimile ani7nae 69 et radix quod vocamus animam
71 quod in omni eo quod . .. 71 quod in eo quod . . . . ..
9 ; le chapitre 4 du même livre fait défaut dans les mss n os 26 et 49.
72 vel est radix compositi 72 aut radix compositi . .. Les manuscrits P (no 8) et V (n e 12) permettent à eux seuls d 'identi-
75 permanendi et habendi esse . .. 75 permanendi et habuerit esse . .. fier les leçons A aussi bien que le regroupement des autres manuscrits A
83 potentiam qua praeparant eam. .. 83 potentiam ex qua apta est . .. (à l'exclusion des mss n os 6, 11, 13, 14, 19) ; les manuscrits C I S per-
85 potentiam per quam permanet quae . .. 85 potentiam ex qua permanet in ea
autem. .. mettent de garantir les leçons B aussi bien que le regroupement des
86 destruendi est aliud quod. .. 86 destruendi habet aliud quod . .. autres manuscrits B (à l' exclusion des mss n os 33, 34, 38) . Le manuscrit
87 in substantia materiae . .. 87 in substantia quam habet materia . .. contaminé T se rallie occasionnellement aux manuscrits P et V dans
88 Probatio auteur quae facit hoc neces- 80 Probatio autem quae af firmat omne le choix d ' une leçon A (voir aliquando, ligne 93) .
sarium est quod omne generatum est generatum esse corruptibile . ..
corruptibile . ..
90 finitur potentia permanendi et ob hoc 90 finitur virtus permanendi et corrum-
corruptio fit ei necesaaria per hoc quod pitur illa affirmat illud idem de eo quod

138* LE r DE ANIMA r D'AVICENNE SPECIMINA CODICUM 139*

92 hora famis, sed non desiderat illum in 92 hors famis, sed non volt ilium in
De Anima, IV, 4, p . 54, 82 à p. 56, 00 : hora satietatis ; item qui est bouc- hora satietatis ; item qui est bouc-
93 rum morum aliquando imaginat con . 93 rum morum imaginat concupiscen-
Leçons A Leçons B cupiscentias turpes, non tamen vult tias turpes, non tamen vult illas,
82 Dicemus igitur quod animal, cum 82 Dicemus igitur quod animal, cum illas,
desiderat aliquid, percipit se deside- vult aliquid, percipit se velle 94 alius autem vult. Et hae duae dispo- 94 alius auteur vult. Et hae duae dispo-
rare sitiones non sunt solius hominis, sitiones non sunt solius hominis,
83 aut imaginatur : si enim non percipe- 83 aut imaginatur ei ; si enim non perci- 95 sed etiam omnium animalium. 95 sed etiam omnium animalium.
ret, non intenderet illud peret, non intenderet illud 96 Differt auteur desiderium : quia quod- 96 Differt autem voluntas : quia quae-
84 quaerere per motum. Non autem ha- 84 quaerere per motum . Non autem ha- dam est adhuc debile, quod- dam est adhuc debilis, quae-
bet hoc desiderare ex aliqua virtutum bet hoc velle ex aliqua virtutum 97 dam autem in tantum roboratum quod 97 dam auteur iam ita roborata quod
85 apprehendentium ; virtutes enim ap- 85 apprehendentium ; virtutes enim ap- non deest ei nisi effectue et tune non deest ei niai effectue. Voluntas
prehendentes nihil aliud faciunt prehendentes nihil aliud faciunt 98 non est desiderium ; quia 98 auteur non est desiderium ; quia ali-
86 nisi iudicare et apprehendere ; cum 86 nisi iudicare et apprehendere ; cum cum roboratur quando roboratur voluntm sed
autem iudicant vel apprehendunt autem iudicant vei apprehendunt 99 desiderium non advenit motui aliquo 99 desiderium non advenit motui aliquo
87 sensu vel aestimatione, non necesse 87 sensu aut aestimatione, non necesse modo, sicut imaginatio cum firma est modo, aient imaginatio firma est
est ex hoc illud desiderare. Hominee est ex hoc illud velle. Homines 00 nec optai quod imaginat. 00 nec tamen optatur quod imaginatur.
88 enim conveniunt in apprehendendo 88 enim conveniunt in apprehendendo
quod sentiunt et imaginant quod sentiunt et imaginant,
ligne 96 desiderium] voluntas vel add. ligne 93 imaginat] aliquando add . T
89 secundum quod sentiunt illud et 89 secundum hoc quod sentiunt illud et
ante desiderium 7 add . 40
imaginant, sed differunt in imaginant, sed differunt in
quoddaml] quiddam P quiddam ligne 96 voluntas] om . 25 scrib. sed desi-
90 desiderando illud quod sentiunt et 90 velle illud quod sentiunt et imagi-
1, 3, 4, 5, 16, 17 derium add . sup . lin. 33
imaginant ; et dispositio unius nant ; dispositio autem unius
quoddaml] quiddam P quiddam ligne 97 iam] om. 29, 46, 19
91 et eiusdem hominis etiam differt in 91 hominis etiam differt in hoc ; ima-
1, 3, 4, 5, 7, 15, 16 ita] om . 25, 29, 13
hoc ; imaginat enim cibum et desiderat ginat enim cibum et vult illum in
ligne 97 in] iam in 10, 15 ligne 98 autem] enim 50
illum in
in tantum roboratum] iam ita ligne 98 quia aliquando . . . voluntas] om.
roboratum 38 36
Ont les leçons A : Ont les leçons B : lignes 98-00 quia . . . imaginat] om. 15 sed] om . 36, 13
les mes A : sigles P (no 8) V (no 12); les mes B : sigles C (no 43) I (no 21) S ligne 00 nec] non 3, 7 ligne 00 nec tamen] nec in 29
nos 1, 3, 4, 5, 7, 10, 15, 16, 17, (no 24) T (n o 22) ;
18; nos 20, 23, 25, 27, 28, 29, 30,
les mes B contaminés : nos 34, 38 . 31, 32, 35, 36, 37, 39, 40, 41,
42, 44, 45, 46, 47, 48, 50;
le me. B contaminé : no 33;
les mes A contaminés : nos 6, 11, 13, 14,19 .

Variantes des leçons A : Variantes des leçons B :


ligne 82 desiderat] considerat V deside- ligne 82 vult] scrib . sed desiderat add.
rat scrib . sed exp. et vult sup. sup. lin. 33
lin . add. 3 lignes 82-84-87 velle] scrib . sed deside-
desiderare] vel velle add . sup. rare add. sup. lin. 33
lin. 3 ligne 83 ei] illud C om . 20, 40 id 32, 36
ligne 91 et eiusdem] om. P et eius 16 ligne 90 velle] om. 20, 28, . 30 scrib. sed
desiderare add. sup . lin . 33
autem] enim 20 om. 32 etiam 19
lignes 91-92 vult] scrib. sed desiderat
add. amp. lin. 33

TRANSCRIPTION DES LETTRES ARABES ABRÉVIATIONS

c ' c~ d add. addidit


b b t al . man. alia maous
t ~ z ar. texte arabe du De Anima (selon l'édition Rahman) ou
c de l ' Appendix (selon le manuscrit A, voir p . 142*) rendu
th ~
d' après notre traduction française
gh cfr confer
f codd. codices
~ kh ~ q corr . correxi, correxit
~ d sJ k del. delevi, delevit
~ 1 dub . dubito
dh J
exp. expunxit
~ r ~ m
hom. homoioteleuton
~ z ~j n i.m. in margine
~ s o h inv . inverti, invertit
v"' sh 9 w iter. iteravit
s litt. littera, litterae
v° 5 y
O.C . opus citatum
Les voyelles longues q et 1 sont rendues par ā, 9 par ū, S par Î. scrib. scribitur
S .V. sub verbo
Le hamza (`) initial n'est pas transcrit. sup. lin . supra lineam
< > supplevi
Le n'est pas transcrit, sauf quand il termine un mot en état [ ] delevi
d'annexion ; il est alors rendu par t. Après ā, est rendu par h.

Nous n ' avons pas modifié la transcription des mots arabes qui
interviennent dans des citations.

QUARTA PARS SEXTI LIBRI DE NATURALIBUS


SIGLES
I
De Anima
CAPITULUM IN QUO EST VERBUM COMMUNE DE SENSIBUS
C Rome, Bibliothèque Casanatense 957 INTERIORIBUS QUOS HABENT ANIMALIA
I Bâle, Bibliothèque de l'Université D .III.7
S Bruges, Bibliothèque du Grand Séminaire 99-112 Sensus autem qui est communis alius est ab eo quem tenent illi 17 rb
T Bruges, Bibliothèque de la Ville 510 qui putaverunt quod sensibilia communia haberent sensum commu-
5
P Paris, Bibliothèque Nationale, Lat. 6932 nem : nam sensus commuais est virtus cui redduntur omnia sensata. P. 163
V Rome, Bibliothèque Vaticane, Lat . 4428 Si enim non esset hic virtus quae apprehenderet coloratum et tactum,
R Avicenna' s De Anima, (Arabie Text), being the Psychological nos non possemus discernera inter illa nec dicere quod hoc non est
Part of Kitāb al-Shifā', edited by F. RAHMAN, Oxford, 1959. illud . Dicamus autem quod haec distinctio, si fiat ab intellectu,
10 tamen oportet procul dubio ut intellectus inveniat ea simul quous-
Appendix
que discernat ea inter se : secundum enim quod sunt sensata et secun-
A : Oxford, Bibliothèque Bodl . Pococke 125 dum hoc quod redduntur a sensatis, non apprehendit ea intellectus,
sicut postea declarabimus ; aliquando auteur nos discernimus inter illa.
K : édition du texte arabe du De Medicinis cordialibus : Edviyei
Kalbiye par Rifat Bilge KILISLI, Istanbul, 1937 .
1 quarta] incipit quarta CITPV om . S 1 pars] om . ST 1 sexti libri de
naturalibus] om. STV 1 naturalibus] occultis add. P 2 capitulum]
primum add . i .m . I add . STPV 2 in quo . . . commune] om . V 2 in quo]
scilicet T 3 quos habent animalia] animalium T animalium convenienter V
6 virtus] vis T sensus communis P om. V 7 enim] autem S autem acrib . sed
exp. et enim sup . lin. add. P 7 esset] om. V 7 apprehenderet] apprehendet et V
8 nos] om. T 9 distinctio] est destructio V 9-13 si fiat . . . aliquando
autem] om. V 9 si] etsi ISTP 9 si] non add. CISV 10 tamen] et non P
10 inveniat ea] inv. T 13 nos] et nos V 13 discernimus] discrevimus V

1 senti . . . naturalibus] om . R 2 commune] universale 4 qui est = Rhk]


om. R 4 commuais] Âitî~_4 (vere) add. R 6 nam] (immo) R 7 hic]
om. R 7 virtus] (nna) add . R 10 quousquo] ita ut

6-37 nam sensus communie . . . velociter circumvolvi : cfr GuxDissALrNus, éd. Muckle,
p. [72], 1 à 29.
9-10 Dicamus . . . tamen oportet : ar. suppose (hab) que cette distinction appartienne
N

à l' intellect ; il faudrait alors . . . a.


11-12 secundum hoc . . . sensatis : ar . e selon la manière dont est rendu ce qui est sen-
sible. . . ►.
13 sicut . . . declarabimus : voir Livre V, chapitre 2, pp. 89 sqq .

2 QUARTA PARS CAPITULUM PRIMUM 3

Oportet ergo ut coniuncta Sint apud discernentem aut in sua essentia mae istae habeant unum aliquid in quo coniungantur intrinsecus.
15 aut extra eam ; impossibile est autem hoc fieri in intellectu, sicut Iam autem ostendit nobis esse huius virtutis respectus rerum
postea scies ; oportet ergo ut sit hoc in alia virtute . Si enim non coniun- quae ostendunt se habere instrumentum praeter sensus exteriores,
gerentur in imaginations animalium quae Garent intellectu, cum 3o sicut videmus quod ei qui in circuitu volvitur videtur quicquid
inclinarentur desiderio proprio ad dulcedinem, scilicet quod res quae est in circuitu moveri : quod aut est accidens quod accidit visi-
est huiusmodi formae est dulcis, cum viderent eam, non appeterent bilibus, aut est accidens quod accidit instrumento quo perficitur
20 ad comedendum ; et praeter hoc, si non esset apud nos virtus quod visus ; sed postquam non est in visibilibus, procul dubio in alio est :
17 va hic homo albus est iste mimus, eo quod audivimus eum canentem vertigo autem non est nisi causa motus vaporis qui est in cerebro
non probaretur nobis eius iocularitas ex sua albedine et e converso. 35 et in spiritu qui ibi est, cum accidit spiritui circumvolvi ; ergo virtuti
Si autem non esset in animalibus virtus in qua coniungerentur formae quae ibi est, accidit id quod iam expedivimus . Similiter contingit
R 164 sensatorum, difficilis esset eis vita, si olfactus non ostenderet saporem hominem inspicere aliquid velociter circumvolvi, sicut praediximus ;
25 et si Bonus non ostenderet saporem, et si forma baculi non rememoraret hoc autem non fit propter aliquid quod sit in aliqua parte oculi nec
formam doloris ita quod fugiatur ab eo . Oportet ergo sine dubio ut for- 25 rb in spiritu ibi expanso, cuiusmodi est similitudo velocitatis mobilis
4o punctalis quae videtur directa vel circularis, sicut iam praedictum
14 in] om . S 14 essentia] esse V 15 est autem] inv. S 16 sit] fit S
16 sit hoc] post virtute T 18 desiderio proprio] inv. PV 18 quod] est add . V est.
19 huiusmodi] huius V 19 non] autem add. V 19 appeterent] eam add. PV
21 est] sit V 21 iste] sequitur lacunes circa quatuor litt . T 21 mimus] minus 27 unum] om . V 28 esse huius] inv. I 28 re spectus] consideratio
S om. T 21 eum] ipsum T 21 canentem] ementem T cantantem PV respectus TPV 29 ostendunt se] inv. T 31 aut] autem V 32 accidens]
22 iocularitas] claritas V 22 probaretur] probaret P 23 si auteur] om. T 33 visus] sup . lin . al. man . S 35 ibi est] inv . I 35 cum
item si V 24 vita] vivere PV 24 si] scilicet add . sup . lin . T scilicet si PV accidit] om . V 35 accidit] acciderit TP 35 spiritui] spiritum IV 35-37
25 et si sonus . . . saporem] ont . hom. V 25 sil] om . T 26 ita quod] ita ut PV ergo. . . circumvolvi] om. hom . V 36 ibi est] inv . T 40 vel] et T
26-27 formae istae] inv . PV
29 se] eam 30quod ei . . . videtur = Rad] L j9 -d I J^s ~,,o (ex imaginations
15 extra eam] o~. t (in alio) R 16 non] aÿ (iam) add . R 18 scilicet] vertiginis) R 31accidit] (in) add. P. 32 accidit] (in) add. R 34 causa]
C99 C99 l99
~ e (exempli gratia) R 20 et praeter hoc] d.i I ~'(sicut) R 20 virtus] om. R (secundum motum) R 34 qui est] om. R 35 ibi] 4„9 (in eo) R 35 accidit]
22 eius iocularitas] d , ~ µ ] I 4u _ç (ipsius singularitas) R 22 ex sua albedine] ~J (huic) add . R 36 quae ibi est] U . . .~ï Ii C t J L:,a d,,.~ I (quae ibi
om . R 23 virtus in qua] 4„ g . . . La (aliquid in quo) R 24 si] .9 (et) R ordinata est ipsa est cui) R 37 hominem inspicere]
24 ostenderet] eis add. R 25 et si 1—2] 9 (et) P. 25 ostenderet] eis add. R (homini vertigo cum inspicit) R 39 ibi] 4.9 (in ea) R 39 cuiusmodi . . . simili tudo]

15-16 sicut . . . scies . voir lignes 16-20. cJ~


_%z'à a JJ9 (et propter hoc imaginamur velocitatem) R 40 quae . . . circularis]
ut directam vel circularem cfr velocitatem 3, 39
21 eo quod audivimus : d'après la structure même de la phrase arabe (la-mâ kunnâ idhâ
samicnā . . . athbatna : non probaretur nobis cum audivimus), ce membre de phrase ne
peut se rattacher qu ' à probaretur. 28-29 ostendit . . . instrumentum : ar. a ce qui nous indique l'existence de cette faculté,
21 eum canentem : ar. e son chant individuel ». c'est la considération de certains indices prouvant qu'elle possède un organe (autre que
22 iocularitas : ce mot latin, attesté aussi dans l 'édition du De Anima de Gundissalinus, les sens externes) ».
correspond pour le sens à mimus et à canentem. L'équivalent arabe de ces deux derniers 36 id quod iam expedivimus : ar. e ce dont nous avons achevé l'étude », voir Livre III,
termes se rattache à la racine gh n y ; le mot arabe correspondant à iocularitas est, dans chapitre S.
les deux éditions Rahman et Bakoé, cayna-hu (e lui-même, son identité ») et se rattache 37 sicut praediximus : voir Livre I, chapitre 5.
à la racine e y n. 40 sieut iam praedictum est : voir Livre I, chapitre 5 ; voir aussi IBN SiNĀ , Livre des
Les racines gh n y et c y n prêtent facilement à confusion, la graphie des deux premières Directives et Remarques (trad . A . M . Goiehon), Paris, 1951, pp . 316-317 : e N'as-tu pas déjà
consonnes ne différant que par un point diacritique . Cette confusion a entraîné, dans observé la goutte d'eau qui tombe en dessinant une ligne droite, et le point qui tourne
les manuscrits arabes, la présence de variantes — d'ailleurs attestées par les deux éditions avec rapidité traçant une ligne: courbe, tout cela par manière d'intuition sensible, non
— appartenant à la racine gh n y ; la traduction latine iocularitas dépendrait de l'une d'imagination ni de souvenir . Et toi, tu sais que dans la vue s'imprime seulement la forme
d' entre elles et n'est donc pas aberrante. de ce qui est en face d'elle, et ce qui, en face d'elle, tombe ou est circulaire, est comme un

4 QUARTA PARS CAPITULUM PRIMUM 5

Et propter hoc, assimilatio falsarum imaginum et auditus sonorum Impossibile est autem hoc fieri nisi in principio sensuum exteriorum
falsorum aliquando accidit eis in quibus [non] est laesum instrumentum per quod, cum imperat virtus aestimativa et vult propalare quod est
sentiendi aut ei qui quasi clausos habet oculos : causa autem huius 5,5 in thesauro, ostendit, licet fiat etiam hoc in vigilante ; in quo, cum
45 non est nisi quia apparent in hoc principio . Imagines autem quae firmiter fuerint stabilita, sensata erunt quasi praesentata . Et haec
videntur in somnis, aut fiunt ex description formae in thesauro virtus est quae vocatur sensus commuais, quae est centrum omnium
retinente formas (sed si ita esset, oporteret quod quicquid ibi custo- sensuum et a qua derivantur rami et oui reddunt sensus, et ipsa est
ditur esset praesens animae, non pars eius tantum, ita ut quasi pars vere quae sentit.
R 165 illa sola sit visa vel audita), aut contingunt ex alia virtute, quae est aut 6o Sed retinere ea quae haec apprehendit est illius virtutis quae
5o sensus exterior aut interior : sed sensus exterior non prodest in vocatur imaginatio et vocatur formalis et vocatur imaginativa ; et
somma, quia aliquando qui imaginat colores est privatus oculis . Restat fortassis distinguunt inter imaginationem et imaginativam ad placi-
ergo ut hoc fiat in sensu interiore. tum : et nos sumus de his qui hoc faciunt . Formae autem quae sunt
in sensu commun et sensus communia et imaginatio sunt quasi una
42 imaginum] imaginationum V 42-43 sonorum falsorum] inv . V 43 non] 65 virtus et quasi non diversificantur in subiecto sed in forma : hoc
del. ex arabico 45 imagines] imaginationes V 46 ex description] secundum
discretionem T 46 formae] om. V 47 sed] et PV 47 oportere t] 53 est autem] inv. S 53 in] om . T 53 exteriorum] interiorum TPV
tune oporteret ut PV 47 quod] om . . S 48 ita] sic PV 49 contingunt] 54 per] propter T unde P verum tamen V 54 quodl] om. PV 54 cum]
contingit V 49 aut2] vel PV 50 aut] vel PV 50 exterior aut om . V 54 propalare] in alio probare add . i. m . al . man . S 55 licet] hoc
interior] inv. TV 50 sed] si P 51 est] om . T 51 oculis] oculus V add. T 55 etiam hoc] post vigilante ISPV om . T 55 vigilante] etiam
52 in] om. PV 52 interiore] interiori T add. T 56 firmiter fuerint] inv. V 56 praesentata] praesensata I
57 sensus] virtus V 58 reddunt] redduntur PV 61 imaginativa]
42 et propter hoc] tjyy (et quia) R 44 quasi] D~,(exempli gracia) R fantasia TPV 62 imaginationem et imaginativam] fantasiam et imaginationem
47 ibi] 64 et 2 ] sup . lin . P
T imaginationem et fantasiam PV 63 his] illis T
1&„9 (in eo) R 51 quia] .3 (et) R 51 colores] [ .,, U 1~ fg(colores aliquos) R 64 imaginatio] fantasia et imaginatio TPV 65 diversificantur] diversificatur S
52 ut hoc . . . interiore]~ (ut sit sensus interior) P. 65 subiecto] scilicet prima concavitate cerebri add . V

point, non comme une ligne . Il est donc resté dans quelqu ' une de tes facultés, l'aspect de 53 hoc fieri LUI y e1 à>5~j à i (hoc esse nisi principium) R 55 os-
. . . principio]
ce qui s'est d' abord imprimé en elle et il s'y est joint l 'aspect de la vision présente . Il y a tendit] propalat illud 55 fiat etiam hoc] om . R 56 sensata] om . P. 57 om-
donc chez toi, antérieurement à la vue, une faculté à laquelle la vue fait parvenir quelque
chose d ' analogue à l'intuition sensible, et en elle se réunissent les données des sens, puis nium] om . R 63-64 formas . . . commun = Radeghk] om . R
elle les saisit . Et il y a aussi chez toi une faculté qui conserve les images des choses sen-
sibles après la disparition de celles-ci, groupées en elle . Et par ces deux facultés, tu peux 55 licet in vigilante : ar . a même pendant la veille e.
juger que cette couleur est autre chose que cette saveur, et qu'à celui qui possède cette 55-56 erunt . . . praesentata : la phrase arabe se rapporte non à sensata, mot qui ne
couleur appartient aussi cette saveur . Or celui qui porte ces deux jugements a besoin que figure pas dans le texte arabe, mais à virtu8 autimativa qui est, iei, e comme la vision
lui soient présentes ensemble ces deux choses jugées*. directe », ka-l-mushâhada ; voir plus bas, p. 9, 17, qua8i . . . videat.
42 Et propter hoc : ar. # et parce que», introduit le deuxième argument prouvant l 'exis- 60-66 Sed retinere . . . quod retinet : ce passage est repris en paraphrase par Gundissali-
tence du sens commun ; pour le premier, voir p. 3, 28. nus, éd . Muekle, p . [73], 6-14 ; on y trouve la glose scilicet prima eoneavitate cerebri que
42-49 assimilatio . . . contingent : la Ve forme de la racine m th 1, signifiant e apparaître, certains manuscrits latins portent après subiecto, voir apparat latin, ligne 65.
être représenté», est rendue successivement par amimilatio, ligne 42, quia apparent, 61-67 et vocatur imaginativa . . . imaginatio : certains manuscrits latins proposent, à la
ligne 45, esset praesens, ligne 48 ; elle est contenue, de façon implicite seulement, dans la place de imaginativa, le terme fantasia et intercalent ce même terme entre formalis et
traduction latine contingent, ligne 49. imaginatio, ligne 67. Dans le De Anima d' Avicenne, Livre I, chapitre 4, fantasia est
45-59 Imagines autem . . . quae sentit : efr GuxnrssALINUS, éd. Muckle, p. [72], 30 à synonyme de sensus coommunis ; il y apparaît sous la forme banfâaiā, transcription du
p. [73], 6. grec Javravla ; voir édition Rahman, p. 44, 4 : e la faculté de banfi8id, c'est-à-dire le sens
49 contingent . . . virtute : ar. e ou bien la représentation (tamaththul, efr assimilatio, commun ». Le terme imaginative, au contraire, est fidèlement calqué sur l'arabe muta-
ligne 42) survient à l'âme dans une autre faculté » . khayyila et, pris au sens technique (ad placitum), désigne une faculté différente de ima-

6 QUARTA PARS t CAPITULUM PRIMUM 7

est quia quod recipit non est id quod retinet . Formam enim sensibilem iudicii . Sed quae non sunt sensibiles ex natura sua, sunt sicut inimi-
retinet illa quae vocatur formalis et imaginatio, et non discernit illam 25 va citiae et malitia et quae a se diffugiunt quam apprehendit ovis de
ullo modo, nisi quia tantummodo retinet . Sensus vero communis et forma lupi et omnino intentio quae facit eam fugere ab illo, et concordia
sensus exteriores discernunt aliquo modo et diiudicant : dicunt enim 85 quam apprehendit de sua socia et omnino intentio qua gratulatur cum
70 hoc mobile esse nigrum et hoc rubicundum esse acidum . Per hanc illa : sunt res quas apprehendit anima sensibilis ita quod sensus non
autem retinentem nihil discernitur de omni quod eat, nisi tantum doceat eam aliquid de his ; ergo virtus qua haec apprehenduntur est
de eo quod est in ipsa, scilicet quod habet hanc vel illam formam. alia virtus et vocatur aestimativa . Aut sunt sensibiles sicut, exempli
Iam autem scimus verissime in natura nostra esse, ut componamus gratia, cum videmus aliquid ceruleum, iudicamus esse mel et dulce :
R 166 sensibilia inter se et dividamus ea inter se <non> secundum formam so hoc enim non reddit nobis sensus in ipsa hora cum ipsum sit de genere 17 vb
75 quam vidimus extra, quamvis non credamus ea esse vel non esse . Oportet sensatorum — quamvis iudicium eius non sentiatur ullo modo et quam-
ergo ut in nobis ait virtus quae hoc operetur, et haec est virtus quae, vis partes eius sint de genere sensati, — non tamen apprehendit in prae-
cum intellectus ei imperat, vocatur cogitans, sed cum virtus animalis
illi imperat, vocatur imaginativa.
Deinde aliquando diiudicamus de senaibilibus per intentiones quas 82 quae] quia V 82 eg] in I 83 ovis] post lupi T 84 et omnino
so non sentimus, aut ideo quod in natura sua non sunt sensibiles . . . ab illo] om. TV 84 eam] eum Cl illam P 84 illo] eo P 85 appre-
hendit] habet T 85 de] cum T 85 intentio] quae facit eam fugere
ullo modo, aut quia sunt sensibiles sed nos non sentimus in hora ab illo et concordia quam apprehendit de socia aua et omnino intentio add. T
87 doecat] docet V 87 eam] om. I 87 hiis] eia lV 88 aut] autem I
89 videmus] viderimua IST 89 iudicamus] et iudicamus PV 90 reddit]
66 id] om. I 66-68 formam . . . retinet] i .m . I 66 senaibilem] aensibilis I redit V 90 ipaa] illa T 91 sensatorum] et add . I 92 eiva] om . V
67 formalis et] formatio vel V fantasia et add . P 68 tantummodo] om . V
70 nigrum] hoc nigrum V 70 acidum] aic sed exp. T accidit V 72 quod 2 ] quia
T 72 habet hanc] hanc habeat V 74 ea inter se] inter se ea T 74 non] auppl. 82 eg] y (in) R 82 inimicitiae] ~9 J,W I (inimicitia) R 86 sunt] o~n9
ex arabieo 77 virtus animalis] inv. T 78 illi] ei TV 79 diiudieamus] u
(et haec sunt) R 86 ita quod] 9 (cum) R 88 aestimativa] ~(aestimatio) R
iudicamus V 79 quas] nos add . P 80 quod] quia TV 81 sed nos] et T
88 aut . . .sicut] aed quae sunt sensibiles sunt sicut 90 1 nobis] d,I I (ei sc.
aestimationi) R 91 iudicium eius] d,.,.n„i r..~j (iudicium ipaum) R
67 illa] ~(virtus) R 67 discernit illam] *~ L6,j I (habet iudicium) R 92 apprehenditj hoc add. R
68 niai quia tantummodo] C~' (sed) R 69 et diiudicant] (,,, ~ y ~(aut aliquo
iudicio) R 73 iam autem] ay ~(deinde aliquando) R 75 quam vidimus] 83 quae a se diffugiunt : ar . a 1'aversion », al-mun āfara ; la traduction latine ne suppoae
aecundum quam vidimus ea 75 quamvis non credamus] j4,X,,=Y C , y9 (nec pas nē cessairement la graphie d'un autre mot arabe ; al-mun āfara, lu comme participe
eredendo) R 76 quae hoc operetur] qua hoc operemur 78 vocatur = Rh] pasaif, a pu se traduire par a les choses que 1'on ēcarte de aoi x ; voir plus bas, p. 72, 45,
om. R 81 sentimus] eas add. R quod respuitur.
83 quam : efr malitia.
86-88 res quaa . . . aestimativa : efr Guxnissaraxus, ēd. Muckle, p . [73], 34-36 ; ce pas-
ginatio ou khayāl . L' opēration propre de 1'imaginatio est, en effet : retinere formam sage, chez Gundissalinus, eat dēplacē aprēs de genere sensatorum (ici, ligne 90) et aubstituē
senaibilem, voir lignes 66-67 ; celle de 1' imaginativa eat dē crite fignes 73-75 e ut compona- aus lignea 91-94 de notre te g te.
mus et dividamus aenaibilia inter se <non> secundum formam quam vidimus eatra 86 sensibilis : ar . hayawā niyya, cfr animalia, ligne 77.
nec credendo (cfr apparat latino-arabe) ea esse vel non esae . Il n'y a pas de mot 88-89 Aut sunt . . . et dulce : cfr Guxnissar.iNus, ēd . Muckle, p. [73], 32-34.
arabe baniāsi ā dans le pasaage du Livre IV, chapitre 1, dont il est question ici. Sur la 89 ceruleum : ar . quelque chose de jaune, asfar ; la traduction latine a rendu 1'id6e de
t

confusion qu'a peut- ētre entrainē e pour S . Thomas la prēsence indue du terme fant¢sia * couleur jaune u, par e quelque chose qui a la couleur de la eire r, cfr latin cerula.
comme substitut de imaginativa, voir la longue note de A . M. Goicaox, Livre des Direc- 90 sensus : le teate arabe de 1' 6dition Rahman porte ici, aans variante, al-h āsa, c' est-
tivea et Remarques, pp. 318-321. ā-dire sentiens, et non al-h.ias, sensus.
66-85 Formam enim . ., aua sooia : cfr GuxnZSSer,utus, ē d. Muckle, p . [73], 14-31. 91-92 quamvisl . . . sensati : ar. r vu que le jugement lui-mēme n'est perqu en aucune
72 in ipsa : ar. dans eon essence ►, ā savoir dans celle de 1'objet egistant .
41 mani8ra, mēme si sea partiee appariiennent au genre du aensible r.

8 QUARTA PARS CAPITULUM PRIMUM 9

senti ; sed est iudicium quod iudicat quod fortassis est in eo <error>, unde cum contingit in ea infirmitas, corrumpitur hic modus formalis,
et ipsum etiam fit ex illa virtute. aut ex imaginatione formarum quae non sunt, aut quia difficile est
95 Aestimatio autem operatur in homine iudicia propria, ex quibus 25 vb ei stabilire id quod est in illa . Thesaurus vero apprehendentis inten-
est illud cum anima pertinaciter negat esse res quae non imaginantur tionem est virtus custoditiva, cuius locus est posterior pars cerebri
RR 167 nec describuntur in ea et omnino non vult credere eas esse . Et haec 10 et ideo, cum contingit ibi infirmitas, corrumpitur id cuius pro-
virtus sine dubio consistit in nobis ; quae est domina, iudicana in animali prium est cuatodire has intentiones . Quae virtus vocatur etiam memo-
iudicium non definitum sicut iudicium intellectuale, immo iudicium rialis, sed est retinens ob hoc quod id quod est in ea haeret firmiter,
oo imaginabile coniunctum cum singularitate et forma senaibili, et ex et est memorialis propter velocitatem suae aptitudinis ad recordandum
hac emanant quamplures actiones animalium. per quod formatur cum rememorat post oblivionem, quod fit cum
Usus autem est ut id quod apprehendit sensus, vocetur forma et 15 aestimatio convertitur ad suam virtutem imaginativam et reprae-
quod apprehentlit aestimatio, vocetur intentio . Sed unaquaeque istarum sentat unamquamque formarum quae sunt in imaginatione, ita ut
habet thesaurum suum . Thesaurus autem eius quod apprehendit quasi modo videat quod ipsae sunt formae eius . Cum vero ostensa
5 sensus est virtus imaginativa, cuius locus est anterior pars cerebri : fuerit forma qua apprehendit intentionem quae deleta erat, apparebit
ei intentio sicut apparuerat extra et stabiliet eam virtus memorialis
93 iudicat] dicat S 93 fortassia] forte T 93 error] auppl. ex arabico 93 ipsum]
ipse V 94 fit] sit PV 94 illa] alia V 96 illud] quod add. S 96 non] 6 modus] motus V 7 ex] sup. lin. P 8 ei] post atabilire V 8 vero]
om. V 97 nec] vel T 97 eta] quia acrib. sed add. et aup. lin . al . man . S autem I 9 cuius] eiva I 9 e8t2] om. I 10 et] om . V 10 ideo]
99 sicut] eat adcl . TPV 99-00 immo . . . imaginabile] i.m. I 00 cum] eat I inde T 10 contingit] convenit V 10 ibi] sup . din. I in ea S 10-11 pmprium
00 et forma sensibili] om. V 1 actiones animalium] inv . T 2 id] om . IS eat] inv. V 11 vocatur etiam] inv. I ante virtus T 11 memorialis]
2 vocetur] vocatur P 3 vocetur] vocatur P 3 intentio] situm P memoriabilis T 12 quod1 ] quia PV 12 eata] post in ea T 13 memorialis]
5 sensus] aeatimatio scrib . sed senaue add . aup . lin. al. man. C aestimatio ISP ~ memoriabilis T 13 suae] om . T 14 formatur] reformatur S 14 rememorat]
5 locus eat] inv. I memorat T memoret P 15 aestimatio] aestimativa V 18 qua] om. PV
18 erat] et add. V 19 apparuerat] apparebat V 19 atabiliet]
93 aed est iudicium . . . error] d y J.0 ~~.j ~(non est niai stabilit T
iudicium quo iudicatur et in quo fortassis eat error) R 94 fit ex illa virtute]
habet illa virtus 95 operatur] habet 96 cum anima] Vt ja te~ I Aj,,,, 6 in ea] (ibi) R S ei] om . R 8 apprehendentis intentionem = Racdefh]
A (;,,n
(quod aestimatio ducit animam ut . . . neget . . .velit) R 96 pertinaciter] om . R 0 1 Jj .a„,(eius quod apprehendit aestimatio) R 9 virtus] Ls"z Lij I
97 omnino] om. R 99 immo] ~J9 (sed tamen) R 00-1 ex hac = R] d, t(ex (quae vocatur) add . R 13 recordandum] illud add. R 14 rememorat] illud
hoc sc . iudicio) eodd. 2 autem] ayy (iam autem ante usus) R arld. R 15 ad suam virtutem] eV~ (cum aua virtute imctginativa) R 16 ita
3 vocetur]
om. R 4 suum] om . R 5 sensus = R] i~~ I (aestimatio) Ra ut] ideo ut 17 modo] om. R 17 quod ipsae aunt formae eius] res quarum
ipsae aunt formae 18 fuerit] Aj (ei) ad,d. R 18 qua] L+,, . . .~I~
93 quod fortassis . . . in eo : devrait se lire en latin : a in quo fortassia. . . x ; la phrase arabe (cum qua) R 19 intentio] aj;,.,> (tunc) add. R
comporte en effet, dans la proposition relative, un pronom dit e de rappel *, reprēsentant
1 ' ant6c4dent ā 1'int6rieur de la relative ; le latin eat calquē sur la phrase arabe et garde ce 14 per quod formatur : le texte arabe correapondant pourrait se rendre par et ad forman-
pronom de rappel qui eat ici in eo ; cette difficultē a pu entrainer 1' omiesion du mot dum, wa-l-tasawuwur, ce qui se rattacherait aiaē ment ā et ad recordandum. Maia un pronom
error, puisque, dane quod est in eo, le aujet, apparemment, ne manque pas ; les deux mots arabe accompagnant ces mota fait difficult ē : toua lea manuecrits de 1'6dition Rahman
eo et error, trba reasemblants, ont pu, dē s lors, apparaYtre comme une diplographie. portent, aprēs 1'ēquivalent de formatur : bi-hā (a 1'aptitude ā se reprēsenter par elles r, ā
95 ā p . 11, 50 Aestimatio . . . hominie o cfr Guxnrssemxus, ēd. Muakle, p . [73], 36 ā savoir, par lee intentiones, cfr ligne 11) ;1'ēditeur au contraire propose, pour bi-hic, la cor-
p . [75], 13. rection bi-ki, (a 1' aptitude ā se reprē senter Par cela r, A. savoir par ce qui est fixē dans cette
96 pertinaciter : ne traduit aucun mot arabe sēparē , mais sert ā nuancer la traduction facultē, cfr ligne 12, id quod eat in ea).
du verbe arabe correspondant ā nepat ; il en va de, m ēme pour omnino, qui sert ā com- 17 quod . . . eius : le pronom eius rend le pronom de rappel (voir plus haut, ligne 93) de
plēter la traduction du verbe arabe rendu par non vuZt. 1 ' ant6c6dent dans la proposition relative : t(comme si 1'estimative voyait) lea choses
5 imaginativa : ofr imaginatio p . 6, 67 . auxquelles appartiennent ees formea i.

10 QUARTA PARS CAPITULUM PRIMUM 11

20 in se sicut stabilierat prius, et fiet memoria . Et aliquando perveniet formam et intentionem et inter intentionem et intentionem, est
R lss ab intentione ad formam, et memoria habita non habebit comparationem 4o quasi virtus aestimativa propter locum, non propter quod iudicat,
ad id quod est in thesauro retinendi, sed ad id quod est in thesauro immo quia facit pervenire ad iudicium . Iam autem posuerunt locum
imaginandi ; et erit eius conversio, aut ex hoc quod convertitur ad eius in medietate cerebri, ideo ut habeat continuitatem cum intentione
intentiones quae sunt in retentione, ita ut intentio faciat formam et cum forma.
25 necessario apparere et convertetur iterum comparatio ad id quod Videtur autem quod virtus aestimativa sit virtus cogitativa et
est in imaginatione, aut propter conversionem ad sensum. 45 imaginativa et memorialis, et quod ipsa est diiudicans : sed per seipsam
Exemplum autem primi est quod, cum oblitus fueris compara- est dnudicans
' ; per motus vero suos et actiones auas est imaginativa et P. 169
tionis tuae ad aliquam formam quam iam tu scieras, considerabis 26 ra memorialis : sed est imaginativa per id quod operatur in formis, et
actionem quae appetebatur per illam et, cum scieris actionem et memorialis per id quod est eius ultima actio, sed retentiva est virtus sui
30inveneris eam, scies quem saporem aut quam figuram aut quem thesauri . Et videtur quod formalis et cogitativa huius sit memoria, quae
colorem debebat habere, et revocabitur comparatio ; et cum posueris 5o provenit ex intentione ipsa quae intelligitur hominis .
hoc, acquiretur comparatio ad formam quae est in imaginatione et
restitues comparationem in memoriam. Thesaurus enim intellectus
memoria est, quae retinet intentionem. 40 aestimativa] et hoc add . V 40 quod] hoc quod STY 41 iam] ideo V
42 ideo] om. V 42 continuitatem] intentionem V 46-47 et memorialis. ..
35 Si autem implicitum fuerit tibi hoc ex hac parte ut non facile imaginativa] i . m . P 48 eat eius] inv . T
intelligatur, et sensus reddiderit tibi formam rei, revocabitur et residebit
in imaginatione et redibit comparatio ad illum et residebit in memoria.
Et haec virtus, quae componit inter formam et formam et inter 40 propter locum] (proptersubiectum) R 42-43 cum intentione . ..
forma] 13 0 ~ (cum duobus thesauris intentionis et formae) R
20 stabilierat] virtus add . I 21 habita] tunc habita V 22 est inl] ineat 44 virtus 2] t$;,,,~ (ipsa) R 47 formis] (et intentionibus) add. R
in T 23 et] et tunc V 23 hoc] om . I 24 retentione] intentione P 48-49 sui thesauri] thesauri eius 49 formalis . . . huius sit = Ra] om . R 50 ho-
24 faciat] sibi add. V 25 necessario] om . T 27 fueris] om. P 28 iam] minis] (solius) add . R
tu iam V 28 considerabis] considerandi V 29 scieris] acies scrib.
et vel sciveris add . snp . lin . al . man. T 31 debebat] debeat ISTPV 31 com-
paratio] tui ad formam add. TV 32 hoc] hic IT 32 est] post imaginatione 49 formalis . . . huiva sit : ces mota, omis dana le texte de 1' 6dition Rahman, appar-
T 34 retinet intentionem] inv. I 35 fuerit tibi] inv. PV 35 hac] om. tiennent peut- ē tre ā 1'addition que le texte arabe comporte par rapport au texte latin
PV 37 comparatio] tui add . TV 37 illum] illam V 37 memoria] memoriam S aprbs hominis : voir ligne 50.
49-50 memoria . . . hominia : ar . a chercher dē libērē ment ā se souvenir n'a de aens que
20 prius] a;;, (tunc) R 21 habita] (quaesita) R 22 sed] d,,.,,,i pour 1'homme a ; voir plus baa, p. 40, 61-63 . La traduction latine s'est heurtēe ā deux
(comparationem) add. R 27 autem] om. R 28 tuae] onz. R 28 quam] termea arabea pouvant ētre rendus par intentio : le premier, bi-l-qasd, a dēlib ērēment >,
a ētē rendu par ex intentione ; le second, maenā, idē e, aens », correapond ici ā la traduction
t

d, w J I cj~Y (et illam comparationem) R 28 iam] om . R 30 scies] 9 (et ēnigmatique ipsa qnae tintelligitur, au lieu d' ētre rendu par intentio.
scieris) add. R non add . Rgk 31 et revocabitur comparatio] d~ (y 50 hominis : 1' 6dition Rahman comporte ici une addition qui ne figure pas dana lea ma-
(tunc recordaberis comparationem per eam sc . actionem) R 33 intellectua] nuacrits latins et que 1' 6diteur lui-m ēme juge (p . 169, note 3) e a hopeleasly corrupted
J,,c;J I (actionis) R 35 parte] L,~w ((etiam) add. R 35 ut non facile text e. De son cōtē 1' ēdition Bakob (p . 226, note 592) juge cette addition inauthentique.
intelligatur] c~," j,y (neo manifestum erit) R 36 et seneus reddiderit] tunc Nous n'en avons donc pas insē rē le texte arabe dans 1'apparat latino-arabe. En voici
notre traduction : a(il semble que . . .) et que le dēpōt des formes est la facult ē formatrice
sensus reddet 361 revoeabitur] redibit cfr 10, 37 37 ad illum] AJ )(ad illam et 1 ' imagination, et que le dēpōt dea idēea est la facult ē qui conaerve . Et il n'est pas exclu
ao. rem) R que 1'estimative, par aon essence, soit judicative et que, par sea mouvements, elle soit
imaginative et facult ē du souvenir». Lea mots formalis et eogitativa huiu8, ligne 49, qui
20 perveniet : ar . le processue ae fait a, kana-l-masBr.
M
sont omia dans le texte de 1'6dition Rahman, mais non dans tous lea manuscrits arabea
31-32 cum posueris hoc : ar. tu te familiariserae avec cela g alifta dhālika ; le latin, lu
41
de cette ēdition, pourraient correspondre ā des mots arabes de oe texte corrompu r,t
compoaueris, pourrait correspondre ā la II e forme du mēme verbe, allafta. introduita par erreur dana la phrase et vidatur quod. . . r, ligne 49.
N

CAPITULUM SECUNDUM 13

adveniens ab intus Vel deforis, sed est thesaurus eius ideo quod ipsa
est ipsa forma abstracta hoc modo abstractionis. Si autem haec forma
II eo modo quo eat compositionis vel divisionis adveniret deforis, haec
virtus retineret eam ; praeter hoc etiam si appareret huic virtuti ex
CAPITULUM DE ACTIONIBUS 7o alia causa . Cum autem contigerit ex aliqua causa, aut ex imagina-
HORUM SENSUUM INTERIORUM FORMALIS SCILICET ET COGITATIVAE tione aut ex cogitatione, aut ex aliqua figurarum caelestium, ut appa-
IN QUO TRACTATUR DE SOMNO ET VIGILIIS ET DE SOMNIO FALLACI reat in formali aliqua forma, et intellectus fuerit absens aut cessans
ET VERO ET ALIQUANTULUM DE PROPRIETATE PROPHETANDI ab inspiciendo, possibile est tunc describi in ipso sensu communi
quem ostendimus, ut audiat et videat colores et sonos qui non habent
55 Agemus prius de virtute formali dicentes quod virtus formalis,
75 esse extra nec aliquid de illis est extra . Et saepius contingit hoc
quae est imaginatio, ipsa eat ultima in qua resident formae sensibilium,
et facies eius quam habet ad sensibilia est sensus communis : sensus cum negligens est virtus intelligibilis quia, cum anima rationalis occu-
ls ra

enim communis reddit virtuti formali quasi ad reponendum quicquid patur aliis et non custodit aestimationem et imaginationem, tunc
confortantur imaginativa et formativa in suis propriis actionibus,
reddunt ei sensus et ipsa reponit . Aliquando autem virtus formalis
so reponit quaedam quae non sunt apprehensa sensu : virtus vero
ita ut formae quae imaginantur ei videantur ei quasi sensatae.
80 Ad maiorem autem huius declarationem dicimus nos in sequentibus
cogitativa convertitur ad formas quae sunt in hac virtute formali
ad componendum eas et resolvendum quoniam sunt subiecta ipsius; demonstraturos quod omnes hae virtutes virtutes sunt unius animae
R 17o
et cum ex eis composuerit formam aut diviserit, possibile est ut
66 ab] om. V 66 ideo] adeo S eo PV 67 ipsa] om. IP 69 huic
reponat in illa . Illa enim non est thesaurus huius formae secundum virtuti] inv. T 70 cum autem . . . causa 2] S 71 exl] om. IS 73 desaribi]
i .
M.

65 quod haec forma comparatur ad aliquid aut secundum quod est


aliquid add . TV 74 audiat] audeat V 74 sonos] ante et videat T 74 habent]
habuerint I 75 esae e gtra] inv. T 76 cum s ] tamen V 79 quae] om . I
79 eii] om . T 80 sequentibus] et add. I subaequentibus T 81 virtutes ] om . IV 2
51 capitulum] secundum add .i . m . I add. SV secundum quartae partis add . T
51-54 de actionibus . . . prophetandi] do imaginatione et cogitatione et somno
et vigilia et vero somno et fallaci et prophetia V 52 horum] om. T 52 scilicet] 66 aed] ~ Is (non est th,esaurus eius nisi) add. R . 67 ipsa forma] haec forma
add. sup, lin . C om . IS ante formalis T 53 somnio] somno CISPV 53 vigiliis] cfr 12, 65 67 abstracta] om. R 67 si autem] _4.0 (si enim) R 71 aut
vigilia T 54 et ] om . P
2 54 proprietate] om. T 54 prophetandi] ex 1] y(et) R 73 tunc] om . R 73 describi] `(J j(illud) add . R 74 quem
prophetisandi I prophetia T 56 resident] residunt T 57 habet] post ostendimus] - ja (taliter) R 75 nec aliquid de illis est eatra] l V [,,j '1y
sensibilia T 59 reponit] reponet P 63 formam] om. C 64 illa i ] ea V
65 haec] om. T ~,(nec causas suas egtra) R 76 cum negligens eat virtus intelligibilis]
y L5~0 I ~~ .a;.c (cum quiescunt virtutes intelfigibiles
aut negligena eat aeatimatio) R 76 quia cum] .a;c.9 (et cum) R 77 aliis et
52 scilicet] om . R 54 et aliquantulum . . . prophetandi] 1 vo
~4--j
non] &c, (ita ut non cusAodiat) R 79 ei om. R
1-2] 81 virtutes s ] om . R
(et de modo proprietatum prophetiae) R 56 formae = R] ~j~+ jaJ I (forma) codd. 81 animae] l 6.; ty (et quod sunt) add. R
57 et] (et quod) R 57 quam habet] om. R 58 enim] ~)jy (et quod
ante sensus) R 59 ei] d.j ((ei sc. sen.s-ui cammuni) RLg-) I (ei ac. virtuti formali) 66 quod ipsa : ar . li-anna-hā , parce qu'elle », ā savoir la forme dēj ā mentionnēe ā la
M

Rabcdefg 59 reponit] illud add . R 59 formalis] (etiam) add. R non mēme ligne par eiva (thesaurus eiva).
add. Rh 60 vem] ~)Ly (enim) R 61 cogitativa] ,1,y" (aliquando) aaTd. R 61 hac] 67 ipsa forma : le teste arabe porte ici exactement les mēmes mots que ceux qui cor-
om. R 62 eas] om. R 63 diviserit] eam acld . R 64 reponat] eam adad. R respondent ā haee forma, lignes 65 et 67 . Voir Introduction, p . 117", note 54.
65 aut] 9 (et) R 79 ita ut . . . sensa.tae : .ar. i au point que les formes qu' elles fournissent apparaissent
comme si elles ētaient perpues *.
80-81 nos . . . demonstraturos : voir Livre V, chapitre 7, pp. 158-167.
55-79 virtus formalis . . . sensatae : cfr Guxntssei.utvs, ē d. Muckle p. [75], 14-36. 81-00 omnes hae virtutes . . . naturaliter : cfr GvxntssaLnvus, ē d . Muekle, p . [75], 37 ā
62 ipsius : cfr virtus cogitativa. p. [76], 14 .
64 illal-e : ofr virtae formalis .

14 QUARTA PARS CAPITULUM SECUNDUM 15

deservientes ei . Crede hoc nunc sic positum et scias quod occupatio fuerit una virtute, et ob hoc praetermiserit compescere aliam virtutem,
animae circa aliquam istarum retinet eam ne adiuvet alias et ne quae non retrahitur a suis actionibus superfluis nisi per custodiam
conservet eas ab errore ipsarum et ducat eas ad viam rectitudinis. animae et aestimationis circa se, tunc confortabitur illa virtus et dis-
85 Anima etenim cum occupata fuerit circa interiora, non solet oo curret per actiones suas quas habet naturaliter, sicut illud vulgi :
R 171 curare de exterioribus quantum deberet ; et cum occupata fuerit «iam vacuus est aer» (subaudis : ab accipitre, egredere columba
circa exteriora, praetermittet gubernare virtutes interiores . Ipsa et discurre) . Hoc autem quod animae accidit, non occupari actione
enim cum intente considerat sensibilia exterius, ea hora qua de hls 26 rb alicuius virtutis, aliquando fit e g infirmitate aut debilitate quae
tractat, debilitatur eius imaginatio et memoria ; cum vero oboedit impedit et retrahit a perfectione, sicut fit in languoribus et in terrori-
90 actionibus virtutis concupiscibilis, debilitantur actiones virtutis 5 bus, aliquando in quiete sicut in dormitione, et tunc id de quo
irascibilis ; sed cum oboedierit actionibus virtutis irascibilis, debili-
tantur actiones virtutis concupiscibilis ; et omnino cum oboedierit dis- 99 discurret] decurrat V 1 subaudis . . . discurre] i. .m . CIP 1 egredere]
egreditur V 2 discurre] decurrit V 3 ex] ab T in PV 4 in 2] om.
positioni actionum motivarum, debilitabuntur actiones apprehensivae
TPV 5 sicut] spiritus V 5 dormitione] dormitatione S
et e converso . Cum vero anima non fuerit occupata actionibus huius
95 vel illius, sed fuerit tranquilla veluti esset separata, accidet fortiori 97 virtute] („, L y~) (r9 (et uno accidente) add . R 99 et 1 1 y t (aut) R 00 sicut
inter virtutes et operosiori ut operetur et superet . Cum vero occupata illud vulgil om. R 1 vacuus est] ei add . R 1-2 subaudis . . . diacurre]
om. R 3 virtutis] 9 1 (aut virtutum) add. R 4 perfectione = R] J~,;,,,j
82 crede] cum de V 82 nune] non ISV 82 sic positum] suppositum T (dispoaitione cfr 14, 92) Re 4 fit] om. R 4 et 2] ~Y(aicut) add. R 5 ali-
83 adiuvet] ad add. I
creare I ante non aolet T
83 nes] om . V 85 etenim] enim V
86 quantum] etiam add. T
86 curare]
87 praetermittet]
quando] ~ jA V I (,,, ~y (aut fit) R 5 in quiete] ~(ex quiete) R
5 et tunc] (aut fit quia) R
praetermittit ISTPV 87 virtutes interiores] inv . IS 88 enim cum] sequitur
lacuna circa quatuor litt. T 88 intente] om . T 89 imaginatio et memoria]
97 una virtute : ar . a une facultē quelconque et un accident quelconque n.
memoria et imaginatio T 92 oboedierit] virtuti add. sup. lin. al . man. T
97 et ob hoc praetermiserit : ces mots latins rendent la prēposition arabe can, aen se
93 debilitabuntur] debilitantur ITV 94 anima non fuerit] fuerit anima non
dētournant de H . Le verbe isktaghala (occupari), employ ē ā diverses reprises dans ce cha-
PV 94 non] sup. lin. al . man . I 94 fuerit] ante anima P 94-95 huius
pitre, eat accompagnē simultanēment en arabe de deux prē positions exprimant Pune,
vel] iatius et T
(bi-), ce dont 1' ā me s' occupe, — ici, e une facultē et un accident quelconques », -1 'autre,
(c an), ce dont elle se dē tourne pour ae livrer ā telle ou telle occupation, — ici, compescere
82 nune sic] om. R 83 adiuvet] C5~0 I (virtutes) add. R 83 alias] LgW aliam virtutem. Pour lier ā occupari ce deuxi6me compl ēment et rendre la prēpoaition
(ad actionem earum) add. R non add. Rc 83 et] y 1 (aut) R 84 et] bc. 9 1 (aut can, le latin a eu recours ā la pēriphrase et ob iwc praetermiserit. Le latin distingue parfois
ne) R 86 de exterioribus] c:,L4_~l•~ xy d,, .j (~_l
F
lea deux constructions du verbe ishtaghala et rend ish.iiaghala bi- par occupari circa (cfr
~br. p . 14, 86), et ishtagh,ala can par impediri ab (cfr p .16,12) . Mais ces deux traduetiona latines
(ut retineat exteriora ergo non retinet sensibilia) R 88 exterius] 4--: .~ u~ I ā leur tour sont parfois confondues, et c ' est impedire qui rend ishtagh,ala bi- . C'est une
(exteriora) R 92 dispositioni = Ref] J~:,, ~(perfectioni) R 96 operetur confueion de cette sorte qui permet de comprendre plus loin, p .16, 14, e ad impediendum
et] om. R aensus exteriores ».
1-2 aubaudis . . . discurre : cette addition des manuscrits latins correapond bien au sens
85-94 Anima etenim . . . et e converso : voir Livre V, chapitre 2, pp . 99-101 ; voir aussi de 1'h6mistiche kTualā laki ' l-jaww : a 1' air tout entier t ' appartient, (alouette)» ; cet h ē mis-
Lēvre des Directives et Remarques (trad. Goichon) p . 509 : a Les facultēa de 1'āme tiraillent tiche, souvent citē eomme proverbe (cfr sicut illud vulgi, ligne 00), appartient ā un tercet
en sens contraire et tendent ā s'exclure . Quand la colbre eat exeit ēe, elle dētourne 1' ā me attribuē ā I'un des po ē tes de la p ēriode ant ēialamique, Tarafa ibn al- cAbd (cfr Hanna,
de la concupiacence et inversement . Quand le sena int ē rieur s'abstrait dans aon ceuvre, il Ar.-FĀgavRi, Ta'rikTe al-adab al- carab ī , Beyrouth, 1951, p . 93 ; noue devona cette rē fē-
est dē tourn ē du sena extērieur ; c'est A. peine s'il entend et a'il voit, et inversement a. rence ā 1'obligeance de M. A. Sebai).
90 et 91 debifitantur : traduit un autre verbe arabe que debilitabuntiur, ligne 93 ; ce 2-13 Hoc autem . . . imaginativae : cfr GuxnissArarrus, ē d. Muckle, p. [76], 15-25.
dernier rend littēralement le verbe dacu f at ; aux lignea 90 et 91, il a'agit du verbe inkasara, 4 et retrahit a : traduit la prēposition can aprēa le participe slulg)til, voir plua haut,
a ētre brisē, dēviē a. ligne 97.
94-95 actionibus huius vel illius : ar. t par lea actes de certaines facult ēa dētournant 5-6 et tune . . . curat : ar . 4t ou parce que sa prēoccupation eat tournēe A. 1'exc6s vers la
( can) dea actes d'une facultē quelconque ►. miae en eeuvre (ilā isticmāl, efr di8po8itio,14, 92) de la facult ē vera laquelle el e dēvie

16 QUARTA PARS Ī CAPITULUM SECUNDUM 17

curiosior est, nihil aliud est nisi imperare virtuti de qua magis curat . communem cum ea ad componendum formas aliquas et disiungendum
Deinde virtus imaginativa est virtus quam aliquando retrahit secundum quod appetit anima vehementer ; unde non licet imagina-
anima a sua actione propria duobus modis : uno, cum occupatur 20 tivae agere quod debebat agere naturaliter, sed trahitur ad partem
anima sensibus exterioribus et convertit virtutem formalem ad ope- ad quam trahit eam anima rationalis ; alio, cum revocat eam ab imagi- ls rb
lo randum in sensibus exterioribus et movet eam per id quod reddit nationibus quae non assimilantur rebus extrinsecis et retrahit eam
ei de illis, ita quod non permittit imaginativam cogitare, sed utimagina- ab his falsificando eas ; unde non multum licet ei effigiare eas et reprae-
R 172 tiva impediatur a sua propria actione, et formalis etiam impediatur sentare.
ne possit coniungi imaginativae, et id quo utraque eget de sensu com- 25 Si autem imaginativa impedita fuerit utroque modo, debilitabitur
muni est pertinax ad impediendum sensus exteriores ; et hic est unus eius actio . Sed remoto utroque impedimento sicut fit in hora dormiendi,
15 modus . Aliquando autem anima praevalet super eam in suis actio- aut eg uno modo — sicut in infirmitatibus quae debilitant corpus et
nibus quae continuantur ei de cognitione et cogitatione, et hoc duobus 26 va impediunt animam ne habeat inteIlectum et cognitionem, et sicut fit
modis : uno, cum dominatur imaginativae et subiicit eam sibi et sensum in terrore cum debilitatur anima et quasi dissolvitur propter id quod
30 timetur et retrahitur omnino ab intellectu propter suam debili-
tatem et quia timet ne accidant res corporalea, et sic quasi discedit
8 a] onz . P 10 sensibus] corr . auis codd . 10 et] sup . lin . P 11 imaginativam] ab intellectu et ab eius dominio, — tune imaginatio potest niti et
vel - tionem add . sup . lin. al. man . T 12 actione] comparatione T 13 utraque]
om . V 14 et] quia l 15 anima] ipsa add . I 15 suis actionibus] inv . T ~ 18 componendum] componendas V 19 anima] om . T 19 unde] tunc add.
TV 20 debebat] debeat T debet V 20 partem] aliquam add. TPV
5 23 ab his] adhue scrib . et ab his add. sup. lin . al. man . S 23 non] sequitur
8 uno] (sicut quod fit) add . R 9-10 ad operandum . . . exterioribus] Zcmuna cirea tres litt . T 23 multum] om . T 25 debilitabitur] debilitatur
~_, Wj I L)..1_9-L I L; I (ad sensus exteriores) R 13 de] &„, (ex) R 14 pertinax TV 26 eius] om . S 27 ex] om . ISTPV 27 quas] et quae T 28 ne] ut
= Ra] [,jjy (et adveniena) add. R 14 ad impediendum] ad occupandum = non T 28 habeat] habeant IS 28 cognitionem] cogitationem sed cognitionem
i . m . add . al. man . S 28 et 2] om . I 29 in terrore] interiore P 30 intellectu]
15 autem] .a;.e (cum cfr 16, 8) add. R 17 modis] LZw I (etiam) add. R ~
f! vel add. V 30 propter suam debilitatem] om . T 31 etl] vel TV 31 discedit]
decedit V

en se d ētournant (can) d' une autre ». La traduction latine s' expliquerait par la lecture
tillā (nisi) pour ild (vers) ; la traduction imperare pour isti cmāl (cfr dispositio, p . 14, 92) 18 diaiungendum] eas add. R 23 repraeaentare] eas add. R 25 modo] L, ,
et ista`mala, apparait aux livres 1V et V, parmi d'autres traductions du mēme terme, (simul) add. R 26 remoto] [ &;y (ab ea) add . R 27 aicut] ~)A (fit) add . R
tellea regere, gubernare, iniungere operari .
28 fit] om. R 29 oum =~> RcfJ j,> (ita ut debilitetur ete.) R
10 sensibus : la legon des mes latine, suis, est aussi le texte de Gundissalinus, ēd. Muckle ~
p. [76], 22.
11 cogitare : ar . al-mufakkira ; ce terme arabe eat traduit en latin non seulement par ~ 18 formaa aliquas : ar . e lea formes avec leurs ēlēments concreta n, bi-acyānihā. D'aprbs
(virtus) cogitativa, mais par cogitatio : voir p . 25, 32, et p . 182, 88 ; en donnant ā al-mufak- le Lexique arabo-latin de la Mētaphysique du Shifā ' , le terme acyān est rendu dans la
kira ce dernier sena, la traduction latine nous parait rendre de faqon satiafaisante le texte traduction latine mē diēvale de la Mētaphysique par singularia : efr Mēlanges de l'Institut
arabe . L' ēdition Rahman au contraire Prē sente (P• 174, n . 14) tout le membre de Phrase Dominicain d' Ētudes Orienialea du Caire (MIDEO), Tome 6, 1959-1961, P• 319.
ita quod . . . cogitare comme une traduction inadē quate. ~ 19 aecundum quod . . . vehementer : 1'āme met en oeuvre la facultē imaginative en vue
12 impediatur a : ar. e est dē tourn ēe de a(maslcgh ūla can) . d'un but ( gharad) fermement entrevu (qahih) ; Ia mē me idēe est eaprimē e plua loin, p . 22,
13 ne posait : prēposition arabe can, voir p . 15, n . 97. 99-00 : a Cum enim iniungit ei aliquam formam per quam tendit ad aliquod propositum
13 coniungi : ar . infirdd bi-, c'est- ā -dire g s'isoler avec la facult6 imaginative en ne (gkarad) . . . u.
faisant qu'un aveo elle N. ~. , 20-21 trahitur . . . rationalis : ar. R elle eat v ēritablement entrain ēe sous la direction de
13-14 id quo . . . exteriorea : ar, a ce dont ces deua facultēs (cfr jormalis, ligne 12, et ima- ~ 1' ā me rationnelle i,.
ginativae, ligne 13) ont besoin et qui vient du sene commun, est stable et eat entrainē ā 28 ne habeat : prēposition arabe can.
s'occuper des sens eaternes r. Sur le sens de ad im,pediendum, voir p . 15, n. 97 . 29-30 quasi dissolvitur . . . timetur : ar. e Pāme eat sur le point d'accepter pour vrai,
14-51 et hic eat . . . in somnis : cfr GuNnrsser.rxos, 6d . Muckle, p . [76], 25 ā p . [77], 17 . tujawurizu, ce qui ne peu t1'btre x .

18 QUARTA PARS CAPITULUM SECUNDUM 19

converti ad formalem et iniungere ei operari, et earum adunatio confor- accidunt talia in vigiliis . Saepe enim inter utrumque istorum contingit
tatur simul, et actio formalis fit manifestior, et formae quae sunt in 55 eos in ultimo absentari a sensibilibus et accidit eis quasi dormi-
R 173 35 formali praesentantur in sensu communi et videntur quasi habeant tatio ; et multotiens non accidit, et multotiens vident rem sicuti est, et
esse e gtrinaecus : operatio etenim apprehensa e g eo quod venit ab multotiens apparet eius imago propter causam enim qua imaginatur
exterioribus et ex eo quod venit ab interioribus est id quod praesen- in dormiente imago rei quae videtur, sicut postea declarabimus;
tatur in formali, et non differunt nisi comparatione . Sed cum aensatum multotiens apparet similitudo et videtur eis quod id quod apprehen-
vere est id quod apparet in ea, tunc id quod apparet in ea intus est so dunt sit locutio illius imaginis veluti verba audita quae tenent
40 tale quale est quod apparet foris ; et propter hoc videt epilepticus ; et legunt. Et haec est propria prophetia virtutis imaginativae ; sunt
et perterritus et dissolutus et soporatus imaginationes e gistentes ~ autem hic aliae prophetiae quae declarabuntur . R 174
qualiter vere videt in tempore salutis et etiam audit sonos . Si autem Nullus autem hominum est qui non habeat portionem in somniis et
cognitio et intellectus subvenerint ei in aliquo iatorum et revocaverint in apprehensionibus quae fiunt in vigilantibus : inspirationum etenim
ad se virtutem imaginativam excitando eam, delebuntur formae 65 quae subito in animam cadunt, non est causa nisi aliquae conti-
45 illae et imaginationes. ~ nuitates quae non percipiuntur nec id cui continuantur nec ante illas
Contingit autem aliquibus hominibus quod haec virtus imaginativa ; 26 vb nec post illas, et movetur anima ab illis ad aliud ab eo in quo fuerat.
sit creata in iIlis fortissima et praevalens, ita ut non dominentur ei 4 Et hoc aliquando est omnis generis, quoniam aliquando est ab intellec-
i :
sensus nec formalis resistat ei, et quod anima eorum sit fortissima,
ita quod propter hoc quod contemplatur intellectum et id quod est 54 istorum] idest vigiliae et somni add . sup . lin . al . man . S add .i .m . P 55 absentari]
50 supra intellectum, non destruatur eius condescensio ad sensus. obacurari scrib . sed absentari add . i .m . al. man. S 55 eis] om. T 55 dormitatio]
Isti habent in vigiliis quod alii in somnis, sicut postea dicemus : haec dormitio V 56 vident] videt IS 59 similitudo] sup . lin. al . man . S 59 ap-
prehendunt] apprehenderit P apprehendit V 60 locutio] omnino V 62 quae
enim est dispositio dormientis dum apprehendit visiones, ut certifi-
declarabuntur] quas declarabimus V 63 somniis] somnis scrib . sed i add. sup.
centur ei aut ita ut sunt, aut per imagines quas habent ; istis quoque } lin . I 64 ini] om. V 65 animam] anima P 66 nec id] nisi ei V
66 continuantur] contaminantur scrib . sed continuantur add . i .m . al . man. S
33 ei] i . m . al. man . T 34 fit] sit S 35 in sensu] senaui V 36 venit] : 67 ab eo] quam id quam P quam id V 68 aliquando i] quandoque V 68-69 om-
advenit IS 37 ex] ab S 38 in formali] formali V 39 vere est] inv . V nis generie . . . esti] i.m . C
39 intus] om . V 40 est] om . S 40 videt epilepticus] inv . V 42 qualiter]
quales V 43 aliquo] alio S
sequitur rasura eirea deeem litt . S
46 aliquibus hominibus] inv . TV 47 fortiasima]
49 quodi] ut ISPV
54 enim] 9 (autem) R 57 apparet] 4(eis) add . R 57 enim] om. R 58 in
49 propter] ex P
49 contemplatur] complectentur IS 50 destruatur] differatur P 50 destruatur dormiente] dormienti 58 declarabimus] y(et) add . R 59 apparet] 4
(eis) add. R
eius condescensio] desinit descensio eius T 50 ad sensus] i .m. al, man . S 60 veluti verba] (cum verbis auditis) R 60-61 tenent et legunt] tenentur et
51 somnis] somniis V 52 enim est] est igitur T 52 dum] cum T leguntur 64 apprehenaionibus] ,~:,~'lj .~y I J ,, (dispositione apprehensionum) R
52 certificentur] certificetur V 53 imagines] imaginationes IT 53 quoque] enim V
;
66 nec id cui] nec percipitur id cui 68 aliquando z] om . R 68 intellectibus]
( (intelligibilibus) R
38 in formali = eodd .] d„y (in co sc . sensu eommuni) corr . R 39 in ea 1] om. R
39 in ea 2 intus] om . R 40 quod apparet foris] L: . ~, ~J, L,, (quod venit 54 inter utrumque istorum : le De Anima de Gundissalinus ajoute : scilicet dormi-
deforis) R 40 videt] tj L,Jy I (homo) add . R 41 imaginationea] tionis et vigiliae ; certains manuscrits latins portent ici une glose de m ēme contenu : idest
(imagines) R 43 et 1] aut R 43 ei] om. R 44 eam] om. R 46 autem] ,ay9 vigifiae et somni.
(aliquando autem ante contingit) R 46 haec] om . R 48 eorum] L,~w f (etiam) R 58 sicut postea declarabimus : voir plus bas, pp . 28-31.
59-62 multotiens . . . prophetiae : cfr GuxnissnLirrus, ēd . Muckle, p. [77], 24-27.
50 supra] ante cfr 19, 66 51 quod = Rd] q 1(-J—1 VA (,. (diapositionem
62 quae declarabuntur ; pour la forme de capacit ē proph ētique dē pendant des facultēs
quam habent) R 53 habent] ~)(y (na.m) add . R 53 quoque] ~,g (aliquando) R motrices, voir Livre IV, chapitre 4, pp . 65-66 ; pour 1'intellect saint, voir Livre V,
chapitre 6, p . 163, 10-18. Sur la perfection de la facultē imaginative, requise pour qu'un
51 sicut poetea dicemus : voir plua bas, pp . 24-26. homme puisse ētre prophē te, voir L. Ge$nux, La Pensēe religieuse d'Avicenne, Paris,
51-58 haec enim . . . videtur : cfr GuxntsseLixus, ēd . Muckle, p . [77], 17-24 . 1961, pp . 121-122 ; Livre de8 Directives et F.emarques (trad. Goichon), pp. 541-515 .

20 QUARTA PARS CAPITULUM SECUNDUM 21

tibus et aliquando est a divinationibus et aliquando est e g versibus, eius, fit e g rebus singularibus quae non numerantur . Omnino autem
70 et fit hoc secundum aptitudinem et usum et mores . Illae autem in- oportet ut origo rei in hoc sit hoc, scilicet quia anima, cum considerat
spirationes sunt ex causis quae adiuvant animam plerumque incognitae simul intentiones et formas, mutatur ab intentione ad formam quae
et plerumque sunt sicuti apparitiones subitae, quae non sunt resi- 85 est propior, aut absolute, aut quia contingit quod paulo ante
dentes ita ut rememorari queant nisi eis succurrerit anima cum reten- viderat coniunctionem illius formae et illius intentionis vel sensu vel RR 175
tione appetita quia, quod potius agit anima, hoc est scilicet retinere aestimatione, et mutatur ideo a forma ad intentionem.
75 imaginationem circa genus dissimile ab eo in quo erat. Sed prima causa quae appropriat unam formam et non aliam, et
Haec autem virtus imaginativa solet semper rimari duos thesauros unam intentionem et non aliam, est aliquid aut adveniens a sensu
formalis et memorialis et semper repraesentare formas ; incipiens a 90 quod appropriat eam, aut ab intellectu vel aestimatione quod 18 va
forma sensata aut memorata procedit ab ea ad contrariam vel ad appropriat eam, aut ab aliquo caelesti ; et quia appropriata est huic,
consimilem vel ad aliquid inter quod et illam sit aliqua comparatio, ~. eius progressio et eius motus fit appropriatus proprietate propioris
so et haec est natura eius. Sed proprietas motus eius de uno ad con- et dispositionibus quae coniunguntur ex usu et paulo ante aliquibus
~
trarium eius et non ad consimile, vel ad consimile et non ad contrarium ,~.~~;
,;_ formis et intentionibus ; aliquando etiam illae dispositiones sunt
„, .

69 a divinationibus] admirationibus V 69 versibus] usibus TV 70 et 83 in hoc sit hoc] sit in hoc T in hoc sit V 83 quia] quod TP 83 anima
uaum] in usu I 71 inspirationes] quae add . T 71 animam] sunt add . T cum] inv. TV 84 simul intentiones] inv . V 84 muiatur] mittatur S
71 incognitaeJ corr. ex arabiao cognitae codd . 72 aicuti] sicut TV 73 anima] simul add. V 85 propior] prior V 86 viderat] videat ST 89 aut]
animae V 74 appetita] appetitiva TV 75 circa] cuius V 75 genus] ut V 90 ab] om . V 90 vel] et T 91 ab] om. I 92 propioris] prioris V
sup. lin . al . man. S 75 quo] qua PV 76 aeinper rimari] opinari V 77 formas]
et add. IST 77-78 a forma] om . I 79 ad] om. P 80 natura] hic scrib . sed
exp . et natura sup . lin. add . P 80 de] ab T 81 consimilel ] consimilem PV 82 rebus] y(,,,,,,j (cauaia) R 83 rei] (causae) R 83 acilicet] om, . R
81 conaimile 2] conaimilem V 85 propior] d~,)I (ei ac. intentioni) add . R 86 vel l ] j yI (vel in) Radgk ~y
(in) R 86 vel a] ~ y I(vel in) R 87 ideo] U .JS(similiter) R 89 aliquid
aut adveniena] d„)t ~j9 ,4 Jr,i (aliquid quod iam advenit ei) R 91 aut ab
69 aliquando eat 1] om . R 69 aliquando z ] om.. R 69 e5t ex versibus]
aliquo] > a~ 31 (aut propter aliquid eaeleste) R 91 et quia] P (et eum) R
1'e- (eat veraus) R 70 hoc] cL() j_e,c- (praeter hoc) R 72 plerumque]
92 pmpioris] ~y~~ j~ (duorum princiqiorum) R 93 ex = Rcefh] j (in) R
om. R 74 appetita = Raef] _PW I (perfeeta) R 74 qnia] 9 (et) R
93 paulo ante] ex proximitate temporis 94-95 etiam . . . caeleates] V~v
74 anima] om . R 74 scilicet] om. R 78 ad 2] om . R 79 ad] om . R
;L9 ~_ L,~ ., fi i I,, ya ~ (etiam fit hoc ex dispositionibus caeleatibus) R
71 adiuvant : la traduction latine correspondrait ā a cāna, a aider» ; le texte de 1'6dition 83 origo rei : ar . a la cause fondamentale n, litt ēralement : a le principe de la cauae a.
Rahman porte, sans variante, le verbe canna, a se prē senter, apparaitre, surgir a. 85 quia contingit . . . aeetimatione : a soit parce que I'intentio est vue, fortuitement, peu
71 incognitae : ar. musāriqatan, a subrepticement >, c ā la d ērob ēe x ; le latin incognitae, de temps aprba 1'union dea deux (forme et intentio) dans le sens ou dans I'estimative ».
plut ō t que eognitae, correspond ā ce mot arabe. 90 appropriat : rend exactement 1'arabe yukkassisu ; sur la notion de takhsis, appro-
79 ad aliquid . . . comparatio : ar . a ā quelque chose qui s'y rattache N.
priation, apēcification, individuation ou particularisation, voir A . M . Goicxox, Lexique,
80-82 Sed proprietas . . . non numerantur : voir Livre des Directives et Remarques (trad. p . 106, no 213. La question soulevēe ici eat de savoir comment telle forme et telle notion
Goichon), p. 515 : a Certea la facultē imaginative fut crēēe pour reproduire tout ce qui ont ētē associē es originellement ou pour la premi ē re fois.
1'avoiaine, ē tant dispoaē e ā saisir ou ā mē langer, prompte ā passer de la chose m ē me ā sa 91 aut ab aliquo caeleati : la eonstruction de la phrase arabe correapondrait en latin ā :
reasemblance ou ā son contraire . . . A son individualisation [il y a] des causes particu- a Sed prima causa . . . eat aliquid adveniens . . . aut eat propter aliquid caeleete *.
libres, sana aucun doute, mēme si nous ne les diatingnona paa, nous, conergtement a. Sur 91 huic : ar. bti-dkiilika, a par cela ā savoir par aliquid adveniena . . . ou aliquid caeleate.
A,
1'int6r6t de la doctrine avicennianne concernant 1'association entre imagea senaibles et 92 propioris : ar. al-mabda'ayn, a les deua pointa de dē part >, ā savoir telle forme et
notione immatērielles (mae¢ni, intentiones) conservēes dans la mēmoire, voir F. Raaarex, telle tintentio.
Ibn Sina, dans A History ol Muslim Pkilosophy (edited by M . M . Sharif), Wiesbaden, 93-94 et paulo . . . intentionibus : ar . a et parce que certainee formes et certaines inten-
1963, p. 494 . tions eont encore fraYchee *.

22 QUARTA PARS I CAPITULUM SECUNDUM 23

95 caelestes, aliquando sunt ex provisione intellectus et sensus quae 5 ut in hora somni coniungatur caelestibus taliter sicut postea dice-
coniunguntur ei post primam proprietatem. mus, tunc si haec virtus permiaerit eam, aut quia est quieta, aut quia
Debes autem scire quod cogitatio rationabilis est propter hanc non retrahit eam a contemplando nec vincit eam nec abbreviat ei
virtutem in maximo cruciatu, et propter naturam huius virtutis est in tempus contemplandi propter repraesentationem suarum imaginum
occupatione laboriosa . Cum enim iniungit ei aliquam formam per 27 ra illi, defigetur illa forma in memoria tenaciter sicuti est . Si autem fuerit R 176
oo quam tendit ad aliquod propositum, ipsa movetur cito ad aliud 10 in vigilante non erit opus recordari et ai fuerit in somnis non erit
illi dissimile et ex illo ad aliud tertium, et obliviscitur primum a quo significatione opus ; si vero fuerit divinatio non erit opus interpreta-
inceperat ita ut necessario cogatur anima recordari et confugere ad tione : significatio enim et interpretatio est hic quod illic recordari.
resolutionem et conversionem quousque redit ad principium . Cum Si autem id quod videtur de illo non firmiter imprimit anima in
autem contingit in hora vigilandi ut anima apprehendat aliquid, aut
5 ut] om . T 5 somni] somnii V 5 postea] posae V 6 permiserit]
permiserat V 7 retrahit] extrahit T 7 nec 2] et nec IS 9 defige-
95 provisione] promissione IV diapositione scrib . sed in alio provisione add. i . m . al.
manu T tur] designetur V 9 sicuti] sicut T 9-10 si autem fuerit . . . recordari]
95 et sensus] om . V 95 quae] qui T 97 rationabilis] rationalis
P 98 in 2] cum T 99 enim] i . m. S om . hom. C 9 fuerit] erit V 10 recordari] recordandi T 11 interpretatione]
99 aliquam] aliam V 99 per]
repraesentatione V 12 enim et] etenim et IS 12 quod] sup . lin . P
propter T 00 aliud] aliam V 1 dissimile] disaimilem V 2 anima]
om . T 3 redit] vel reddit add. i .m. al . man . S reddit T 4 contingit] contigerit V
6 permiserit eam] cj l4, ;-~ (permiserit ut firmiter imprimat
cfr 23, 13) R 6 eam = R] hoc codd . 6 aut 11 om. R 6-7 quia . . . retrahit
95 aliquando sunt] VA „~yy (aliquando autem fit) R 96 poat primam
eam] Ln~ Lg.!i ~(quia est victa) R 7 a eontemplando] om. R sed cfr ut firmiter
proprietatem] ante quae coniunguntur R 1 aliud] om. R 1 obliviscitur]
imprimat 23, 6 8 contemplandi] firmiter imprimendi cfr 23, 13 10 non
~( facit ut anima obliviscatur) R 3 conversionem] (e converso) R
erit s] om . R 11 opus 1 ] om . R 11 non erit opus] om . R

95 ex provisione : ar . li-tawālic , en raison d'illuminations subites » . Le latin provisio


N
5 sicut postea dicemus : voir plus bas pp. 23-25 et pp. 28-30.
est attestē par plusieurs mannscrita, mais nous n' avons relevē de ce mot qu' un seul 6-8 si haec virtus Z~contemplandi : ar. a si cette facultē, par son repos ou par sa sou-
emploi ; le mot praevisio conviendrait peut-6tre ici, mais ailleurs il traduit indTaār, prē -
K
mission, permet ā 1' ā me de bien fixer (une forme) et si elle ne la vainc pas en abr ēgeant
diction, divination ». Dans la phrase latine, le pluriel quae coniunguntur eemble Be rap- pour elle le temps de la fixation . . . s.
porter ā dispositiones, ligne 94 ; en arabe, quae coniunguntur Be rapporte h tawālic. 10-12 in vigilante . . . recordari : deux a ēries de trois termes s'opposent ici : in vigidante,
98 naturam : 1 ' ēdition Rahman (p . 175, note 12) propose de substituer A . la leqon natu- in somnis, divinatio, et recordari, signi/icatione, interpretatione . Lorsque P ā me eat unie au
ram, ghariza, attest ēe pourtant par plusieurs manuacrits, un mot Be rattaehant ā la racine monde invisible (cfx figne 5) elle en subit 1' influence dana 1 ' 6tat de veille et en conaerve
gharra e aveugler, induire en erreur > ; 1 ' 6diteur reconnait cependant que les termea qui le souvenir (tadhakkur), ou pendant le sommeil soua forme d ' un songe qui nēcesaite
conviendraient ici (ghirra ou gkur ūr), ne correspondent pas ā la graphie des legons pro- une interpr ētation (tacbir, eigniJicatio), ou par rēvēlation entendue (wahy, divinatio) qui
pos ēes par les manuscrits. nē cesaite une exēgēse (ta'wil, interpretatio) . Voir Livre des Directives et Remarques (trad.
Sur le aens de gkariza (inetinct) et de gharizi (innē) dans le vocabulaire avicennien voir Goichon), p . 517 : s Cette sorte d'influence ētant solidement maintenue dana le souvenir
A. M . Goiexox, Introduction d Avicenne. Son ēpitre des dēfinitions, traduction avec (dhikr) . . . n'a pas besoin de glose (ta'wil) ni d' interprētation (tacbir) . . . La r ēvēlation
notes, Paris, 1933, p . 93, et Lexique, pp . 263-264, n os 479-480. ~ (wa4y) a besoin d'exē g ēse (ta'wil) et le songe d' interprētation (tae bir) a. L ' interprētation
99 iniungit : voir plus haut, p . 18, 33, iniungere operari. et 1'ex6g6se sont ainsi rapproch ēes du souvenir, cfr ligne 12 : significatio et interpretatio
1-3 obliviacitur . . . conversionem : voir Livre des Directives et Remarques (trad . Goichon), eat hic quod illic recordari.
p . 516 : x Or parfois ta pens ēe est fortement maintenue dana ta mēmoire, et d'autres 13-43 Si autem . . . comprehenduntur : le Livre des Directives et Remarques (trad . Goi-
fois tu t'en ēloignes pour des chosea imaginē es qui te font oublier ta prēoccupation. Alors chon), p . 516, distingue, comme le De Anima, diffērenta degrēa dans 1'intensit6 de e 1'in-
tu as besoin d'analyser (taTiallul avec variante taklil) en sens inverse et tu vas de 1'id6e fluence epirituelle qui se. prēaente ā 1 ' āmea ; selon cette diffērence d'intensitē, c'eat
fermement saisie qui Be prē sente ā 1'esprit, ā celle qui Be prēsente avoisinant la premibre, 1'exercice de sens internes diffērents qui est solficitē. L'impression la plus forte Be produit
tu passes de 1'une ā Pautre, et ainai de suite ». ā I'8tat de veille et s'imprime ā la fois dans la mē moire et 1'imagination (cfr lignes 19-20 :
3 resolutionem : reaolvere, resolutio (tahlil) s'oppose ā camponere, compositio (tarkib); retentio formalia et memorialis, et plue bas, lignes 59-60 : propter fortitudinem suae ima-
voir plus haut p . 12, 62-63 . ginationis et memoriae) ; une impression moins forte se produit pendant le sommeil,

24 QUARTA PARS CAPITULUM SECUNDUM 25

virtute memoriae sicut debet, sed virtus imaginativa opponit singulis in quo parva interpretatio necessaria est : aliud autem illusio est. Illud
15 eorum quae videntur in somnis imaginem simplicem aut compo- vero somnium quod est illius generis in quo praevalet imaginatio,
sitam, aut opponit composito quod videtur in somnis imaginem simpli- 3o necessario eget interpretatione.
cem aut compositam, nec cessat opponere omni ei quod videtur illic Saepe autem videt homo interpretationem sui somnii in somnio suo,
conformationem compoaitam e g forma et intentionibus, erit tunc et est illud vere recordatio : quia virtus cogitationis sicut mota est
retentio animae in se de eo quod vidit debilior quam retentio formalis primum ab ipsa re ad conformationem propter comparationem quae
2o et memorialis de eo quod reddidit imaginatio, et ideo non stabilitur est inter illas, similiter non est longe ut moveatur a conformatione
in memoria id quod visum fuit de caelestibus sed stabilitur quod 35 ad ipsam rem. Saepe autem contingit ut ipsa eius actio imaginetur ei
conformatum est illi. iterum et videatur ei quasi aliquis loquatur ei per illam . Et aliquando R 177
Saepe etiam contingit quod illud quod videtur de caelestibus fit ve- non est ita, sed quasi videtur res firmiter absque coniunctione animae
luti caput et principium, sed postea praevalet imaginatio super ani- cum caelestibus ; imaginativa vero repraesentat conformationem suam
25 mam sic quod retrahet eam ab e gsequendo quod vidit et movetur et redit ad veritatem rei ; et hic modus veri somnii aliquando contingit ex
post, motu post motum, qui motus in nullo assimilantur ei quod videtur 40 imaginativa sine ope alterius virtutis, quamvis veritas rei fuerit illud,
de caelestibus : illud enim iam abiit . Et hoc genus est maneria somnii et redit ad illam . Et aliquando repraesentat hanc conformationem
per aliam conformationem, et est iterum opus interpretatione inter-
16 composito] opposito i .m. S 16-17 quod videtur . . . opponere] iter . T 19 vidit] pretis. Sed hae sunt res et dispositiones quae non comprehenduntur.
videt TV 20 imaginatio] imago V 20 ideo] ratio V 21 fuit] fuerit T 23 illud] Hominum autem quidam sunt verorum somniorum : quod fit cum
id SV 23 videtur] post caelestibus T 24 auper] eam add . V 25 aic] sicut V
26 post1] om. STPV 26 motu] motui S 27 illnd] istud T 27 somnii] somni 45 anima eius consuevit dicere verum et vincere fallacem imagina-
PV tionem . Pluribus autem contingit percipere et allegorizare somnium

14 singulis] unicuique aimplici 18 forma = Rk]~~ (formis) R 24 prin- 28 aliud] illud V 28 aliud autem illusio eat] om. C 29 vero] autem V
cipium] 15' (veluti principium) R 24 postea] om . R sed cfr 24, 26 29 quoJ quod V 29 imaginatio] imago V 31 somnio] somno S 31 somnio
26 postl] o.a,q (poatsa) R 27 genus] om . R ~ suo] inv . T 35 rem] om . T 35 autem] enim V 36 quasi] (dub .) V
39 redit] reddit I 39 modus] eat add . T 41 redit] reddit IS 41 conforma-
meut 1'imagination, et rend indiapensable 1' interpr6tation (cfr lignea 29-30) ; enfin, 1'im- tionem] et add. S 43 comprehenduntur] apprehenduntur STV 45 con-
pression la moina forte eat celle qui atteint 1 ' imagination, lorsque celle-ci est perpētuelle- suevit] conaueverit S 46 fallacem] falsam I 45 fallacem imaginationem]
ment en branle (cfr ligne 25 : retrahet eam . . . et movetur post, motu post motum) ; il ne fallaciones V 46 pluribus] in pluribus V
reate alors de 1'impression reque que des songes incoh ērente n' offrant que peu ou pas de
prise ā 1'interpr6tation (cfr ligne 28 : in quo parva interpretatio necessaria est, aliud 32 cogitationis] ~_,,Qj (cogitativa) R 32 sicut] A (iam) a{ld . R 35 ei] ante
autem illusio eat). M . Toufic Fexn, dans son livre La divination arabe. Etude<s religieu.ses, ut ipsa R 37 aed] ~)~' (eat) add . R non add. Ragk 40 imaginativa] J„x;;J I
sociologiques et folkloriques sur le milieu natif de l 'Islam, Leiden, 1966, r ēunit une biblio- (imaginatione) R 41 ad illam] om. R 42 per aliam conformationem = Ra]
graphie abondante sur la question : les pagea 51 ā 54 qui traitent d'Ibn Sinā , renvoient
aug travaug antē rieurs de A. F . MaHSax et aurtout de A . M . Goicxox, mais sans pro- Sy, t ~(alia conformatio) R 44 cum] .1G (iam) add. R 45 eius]
poser une analyse syat ēmatique des teatea avicenniena concernant les songes ; pp. 330 ā eorum
363, dana son ♦ Inventaire de la litt ērature onirocritique arabe r, sous le nom d'Ibn
Sinā, M . Toufic Fand mentionne uniquement deua trait ē s in ēdits sur la question dea son- 28 in quo . . . illuaio est : ar. a la signification que 1 ' on en tire n' eat que peu importante
ges et de leur interprētation, mais non les passages qui s'y rapportent dans les aeuvres et le reste n'est que rēves incohērents r ; 1'oppoaition entre ru'yic, vrai rē ve proph ētique,
avicenniennes de caractēre encyclopēdique. et ahldm, songes incoh ērents et confus, eat ē tudi ēe par Toufic Fexn, * Terminologie du
26 qui motus . . . videtur : ar . f sans que, par cea mouvements, (1' imagination) repro- r ēve et de la viaion prophētique r, dans La divination arabe, pp . 269-274 ; cette oppoaition
duise rien de oe qu'elle voit. . . r. n'est pas rigoureuaement valable ici : en effet, ahlām dēaigne les aonges vrais (efr ligne 44,
27 abiit : ar. inqajava, r 6tre brisē r, o 6tre interrompu r. verorum somniorum) non moina que les songes ineohērente.
27 genus est maneria : dane la phraee latine, genua et maneria eemblent @tre des dou- 43 quae non comprehenduntnr : ar . tque 1'on ne peut d6orire avec pr ēoision ►.
blete ; cee mota oorreepondent an eeul mot srabe darb, e mani8re, sorte, mode r . 46 percipere et allegorizare : ar. 4 interpr6ter r, cabbara.

26 QUARTA PARS CAPITULUM SECUNDUM 27

suum in somniis, illis scilicet quorum anima sollicita fuit circa id quod est a sua ratione. Sed cum hoc imaginatio est fortis, et est potens
vidit et cum dormiunt, remanet illa sollicitudo in ea sicut erat et accipere absentia dum vigilat.
virtus imaginativa incipit repraesentare e contrario eius quod reprae- 65 Animae autem necessariae sunt virtutes interiores ad recipiendum
50 sentaverat antea. origines absentium duobus modis : uno, ut imaginetur in illis intentio
Iam autem dicitur re g Hercules vidisse somnium quod nimis terruerat visa stabiliter, alio, ut sint iuvantes et deservientes ei ad libitum eius, R 178
eum et non inveniebat apud interpretes qui solveret illud ; qui cum 27 rb non impedientes eam nec trahentes eam post se . Est igitur necesse
postea obdormivit, interpretatum est ei suum somnium in somnis : in comparationem esse inter absentiam et inter animam et inter virtutem
quo continebantur quaedam quae futura erant in mundo et praecipue 70 interiorem imaginativam. Si vero sensus impedierit eam aut
55 in eius civitate et regno ; deinde cum scripsissent ea quae praedicta intellectus impedierit ad modum intelligibilem quem praediximus,
fuerant, impleta sunt omnia sicut interpretatum illi fuerat in somnis. non vacabit aliis, sicut speculum cum occupatum fuerit e g una parte,
Iam etiam hoc e gperti sumus in aliis. multae formarum quae solebant describi in speculo illo, G .. . > peribit
ls vb Eorum autem qui haec vident vigilantes, quidam vident sic propter comparatio quae erat inter illa et non describentur ; et idem est hanc
nobilitatem suae animae et quia eius anima fortis est et propter forti-
6o tudinem suae imaginationis et memoriae, quam non impediunt 63 hoc] haec TV 63 eat potens] inv . V 64 accipere] recipere ISTPV
r 64 dum] de T 69 inter2] om. PV 70 interiorem] et add . I 70 impedierit]
sensibilia a suis propriis actionibus . Quidam vero vident propter impediant V 70-71 eam . . . impedierit] om. hom . T 73 multae] rescripsit
absentationem suae discretionis et quia anima quam habent alienata supra rasuram P 73 solebant] solent T 73 apeculo illo] inv . T 73 illo]
sequitur lacuna circa decem litt. C lacuna circa sex litt. I 73 peribit] pertrahit
47 suum] scilicet add. V 47 somniis] carr. somnis codd. 47 illis scilicet] (dub .) C 74 describentur] describuntur T 74 hanc] habere hanc S
illorum V 47 sollicita fiiit] inv . T 48 vidit] videt T 48 dormiunt]
dormierit SV 50 antea] anima IT aia scrib. sed exp. et antea add . i .m . al. man . S 63 aua] om. R 63 cum hoc] a,j,,J (propter hoc) R 63 imaginatio] eorum
51 dicitur] om. V 51 hercules] herodes V 51 terruerat] timuerat scrib . sed add . R 63 est potens] possunt 64 vigilat] vigilant 65 autem] ~ j U (enim) R
terruerat add. sup. lin. al. man. T 52 inveniebat apud interpretea] invenieba- 66 origines] A,.9 (emanationem) R 66 absentium] absentiae cfr 27, 69
tur apud eum interprea T 52 apud] om . V 52 solveret] solverent V 53 est] 67 visa] ~~~ (particularis) R 69 inter 2 ] om . R 70 imaginativam]
om. S 53 auum somnium] inv. V 54 mundo] medio T 55 cum] dum T ..
55 scripaissent] scripserat acrib . aed scripaisaent add. i.m. al . man. S acripeisaet T d~ I d,:~(..~) ..o~ Iy ' I Vv d..~y (et comparationem inter animam et
acripserit P 56 illi fuerat] ei fuerat ST fuit ei V 56 somnis] somniis T 57 hoc] virtutem interioremimaginativam)add .R 72 parte] d$.o, Ys (etmovetur
om. P post sumus V 59 auae animae] inv . T 59 eius anima] inv. I ad aliam partem) add . R 73 formarum] jg,I ~.,, (reram) R 73-74 peribit
59 fortis eat] inv. T 61 vident] om. T comparatio] („ (propter aliquam comparationem) R 74 et i] om . R

47 acilicet] om . R 47 anima] qA (meditatio) R 48 vidit] viderimt 64 absentia :(cfr plus loin, absentium, absentiam, Hgnes 66, 69) rend le terme arabe
48 illa] om. R 48 in ea] q~ (eirca illud) R ghayb u le monde invisible, le monde cach ē )>. Le Lexique arabo-latin de la Mētaphysique
49 repraesentare] illud add . R
du Shifā ' atteste la mēme ēquivalence (cfr EL-KHOnruia, p. 319) . Sur ghayb synonyme de
53 suum somnium in somnis] hoc somnium in somnis suis 56 omnia] om . R malakūt (eaelestia), efr plus bas, p . 29, 2.
56 in somnis] suis add. R 58 sic] d_U j(illud)R 59 et quia eius anima fortis 66 origines : ar. fayd, emanatio ; sur la capacitē que, d'apres Avicenne, 1'āmehumaine a
eat] et fortitudinem eius 59 propter] om . R 60 imaginationis et memoriae] de capter lea forces iasuea du fayd ou a flux divin a, voir Toufic Fa$n, La divination
imaginativae et memorialis 61 vident] 4!_U,j (illud) add. R arabe, pp . 51-52.
70 impedierit : ar. a(si le sens ou 1' intellect) dispoae d' elle a ; ce verbe, ici et ā la ligne 71,
48 vidit : eat au singulier comme le verbe arabe mis au aingulier dans la relative intro- correapond au m ēme verbe arabe que celui qui eat traduit ailleurs par regere, gubernttre,
duite par man (u tous ceux qui . . . N) ; vidit et dormiunt ont le mēme sujet (illis quorum . . .). iniungere, iniungere operari ; voir plus haut, p . 15, n. 5-6.
51 rex Herculea : sur un songe cē lē bre attribuē ā 1'empereur Hēraclius et. rapportē par 73-74 multae . . . describentur : ar. e beaucoup d'objets pouvant se refl ēter dans ce
TanASi, Annales, ē dition de Goeje, Leyde, 1879-1901, I, 1561 sqq ., voir Toufic Faan, miroir de fagon inopinē e et soudaine (mugh āfasatan wa-mubāghatatan) en raison d'un rap-
La divination arabe, pp . 274-275. Nous remercions ici Al. Toufic Fand qui nous a eignalB port exiatant entre eux (objets et miroir), ne s'y reflbtent pas )) . Les mots arabea soufignēa
ce rapprochement possible entro le texte de Tabari et celui d 'Avicenne. sont omis en latin . L'espace blanc que prēaentent certains manuscrits latins l ā o ū auraient
57 experti sumus . . . aliia : ar . o d' antrea que lui en ont fait I'e%p ērience a . dū s'insērer lea mots arabes omia, a ē t ē ātudiē dana I'Introduction, p. 90# . Peut- ētre eat-ce

28 QUARTA PARS CAPITULUM SECUNDUM 29

75 occupationem fieri sensu an retentione intellectus . Cum vero bilibus, et non est illic occultatio aliqua nec avaritia, sed occultatio
aliquid eorum removebitur, cito aderit comparatio quae est necessaria 90 est secundum receptibilia, aut quia sunt infusa corporibus, aut
inter absentiam et animam et inter virtutem imaginativam, et vide- quia sunt inquinata ab his qnibus deprimuntur deorsum. Cum autem
bitur subito visum. 27 va otiantur ab his actionibus merentur videre quod est illic ; primum autem
Sed quia de verbo imaginationis iam pervenimus ad somnia, bonum quod videtur est id quod pertinet ad illum hominem vel ad suos vel R 179
80 est ut oatendamus parum principium ex quo provenit aliquid ad suam terram vel ad suam civitatem vel ad suum clima, et ideo
praevidere in somnis eg his quae ponemus ; non enim firmiter monstra- 95 pleraque somniorum praedictorum propria sunt homini somnianti vel
buntur nisi in philosophia prima. pertinenti ad ipsum, quia ei cuius meditatio fuerit de intelligibilibus,
Dicemus ergo quod omnia quae in mundo sunt praeterita, praesentia apparebunt, et ille cuius meditatio fuerit de gubernatione mundi
et futura, habent esse in sapientia creatoris et angelorum intellectua- $ videbit eam et instruetur ducatu eius, et similiter omnia ad hunc
s5lium secundum aliquid, et habent esse in animabus quae sunt angeli modum.
caelorum secundum aliud . Postea autem declarabuntur isti duo modi oo Non sunt autem omnia somnia vera neque aunt huiusmodi quod
alias et demonstrabitur tibi quod animae humanae maiorem habent multum sit curandum de eis . Virtus enim imaginativa non semper
comparationem cum substantiis angelicis quam cum corporibus sensi- repraesentat quod emanat a caelestibus, sed tamen hoc tunc saepius

75 an] aut ST 76 eoram] horum T 76 removebitur] renovabitur T


remanebat V 77 absentiam et aninam] inv. V 77 virtutem] et add. I 89 et] quia add. IS 89 occultatio aliqua] inv. T 90 sunt infusa] inv. V
77 et videbitur] videbit V 78 viaum] visu I 80 quo] i.. m. al. man. I 91 sunt inquinata] inv. V 95 pleraque] plerumque P 95 somnianti]
80 provenit] provenerit T 81 somnis] somniis T 82 nisi] om . V 82 phi- somniata V 95 vel] om. T. 96 ad ipaum] om. V 96 intelligibi-
losophia prima] inv. T 83 praeterita praesentia] inv . S 85 habent esae] libus] intellectibua TV 00 autem] sup. lin. P 2 tamen hoc tunc] sic sed
post aecundum aliud T 87 habent] i.m . al. man. I 88 comparationem] exp. et add, i.m . cum hoc al. man . I 2 tunc] om . V
operationem V

76 aliquid eorum] ~a Jj (aliquis eorum sc . sensus et intellectus) R 77 et ani- 90 est] ~ ~(non est nisi) R 92-93 primum . . . videtur] dz4,,;i (,,, j 9 j (quod
mam . . . ima~ ' ativam] ~ autem melius retinent sc. animae) R 93-94 vel ad auam terram] om. R 95 som-
(et animam et virtutem imaginativam et inter animam et virtutem imagi- nianti] (gj (ea) add. R 96 quia]y (et) R 98 omnia] om . R 1 multum] om. R
nativam) R 77 videbitur] l+j (in ea) add . R 80-81 aliquid praevidere] 2 emanat] Le'a;j I jc (in animam) add . R 2 sed tamen] ~(immo) R
(proveniunt divinationea) R 82 in] ,a 4s lL,,J I (doctrina
quae eat) add. R 83 omuia] ~~,'~ (intentiones omnium) R 89-90 occultatio i . . . receptibilia : voir Appendix, p. 188, 9-11.
85 in animabus quae aunt angeli] (in animabus angelorum) R 91-92 Cum . . . illic : ar . Ooraque ae produit pour ellea (cfr animae, ligne 87) le moindre
86 isfi] LU (tibi) R 87 et demonstrabitur tibi quod] om . R 87 animae] rēpit de la part de cea actions, la d ēcouverte de ce qui eat l ā-bas leur eat acquise #.
y ~ V y (animae autem) R 88 cumi] 4W - (cum his) R 94 clima : ar. x rēgion a . Le terme arabe employē ici tranacrit le grec Kdfµa, voir Ency-
Lex A clopēdie de l'Islam, article Iklim ; voir ausai A . M . Goioaox, Le r ēcit de Hayy Ibn Yaqz ān,
Paria, 1959, p . 39, note 1 . II n'eat pas impoasible que lea mots vel ad auam terram, omis
cette lacune qui a entrain6, au lieu de e propter comparationem» qui e ūt ētē la traduction en arabe, lignes 93-94, aoient une glose latine deatinēe ā expliquer clima, et ina ērē e dana
latine littērale des mote arabes situē s immēdiatement aprō a lea deux mota omis, un essai le texte.
de correction : peribit comparatio a . Lea deux ēditions Rahman et Bako ē ont un texte
K
97 gubernatione mundi : ar. maqāliie al-nāa, tle bien public a.
identique sana aucune variante que puieae recouper la traduction latine peribit com-
N
2 caeleatibus : ar, p royaume », malak ūt . Ce mot trē s riche de aignification appartient
paratio ». au lexique dea termes techniquea de la mystique et de la gnoae . I1 eat traduit par e monde
77-78 videbitur subito vieum : ar. t ce qui appara4t, apparaft en elle aelon le mode de la domination • en opposition avec lee mondea plus ē levēa de la Toute-Puissance
de ce qui apparait e. divine (jabarfit), voir L. Gexnsx, La Penaēe reltigieuee d'Avicenne, p . 137 ; idem, artiele
81-82 monatrabuntur . . . prima : voir Mētaphysique, Livre I%; chapitrea 2 ā 5. cālam, • monde r, dane 1'Encyclopēdie de l' lalam, nouvelle ēdition : cālam al-malak ūt
87 aliae : voir Mētaphysique, Livre Ig, chapitrea 2 ā 5. y est pr6sent6 comme eynonyme de eākxm al-ghayb et traduit par r monde de la Souve-

30 QUARTA PARS
CAPITULUM SECUNDUbI 31

agit cum ipsa virtus cessat repraesentare ea quae sunt sibi propin- formae desideratae propter aliquam causarum et movetur natura ad
quiora . Eorum autem quae sunt illi propinquiora, quaedam sunt 20 coniungendum sperma et praecipere spiritum qui solet e gtendere
5 naturalia, quaedam vero voluntaria. instrumentum coeundi, et aliquando emittet sperma, et aliquando
Naturalia autem sunt quae veniunt e g temperantia virtutum contingit hoc in somnis, aliquando in vigilia, quamvis non fuerit R Iso
humorum cum spiritu gerente virtutem formalem et imaginativam : curiosus de hoc.
primum etenim non repraesentat nec occupatur nisi per hoc, et Voluntaria autem sunt cum cogitatio animae fuerit conversa in
aliquando etiam repraesentat id quod est in corpore et quod est illi 25 vigilia ad considerandum aliquid et gubernandum illud ; cum vero
10 accidens, sicut cum virtus e gpulsiva spermatis movetur ad e gpel- dormit, imaginativa repraesentat ei illud aut quod est de genere illius
lendum, virtus vero imaginativa repraesentat tunc formam quam rei ; et hae sunt reliquiae cogitationis diurnae . Sed haec omnia sunt 19 ra
anima solet diligere et commisceri cum ea ; habenti vero famem, illusiones in somniis.
repraesentat fercula, et cui fuerit necesse e gpellere superfluitatem, Aliquando vero fiunt ex operationibus caelestium corporum, quae
repraesentat locum ipsius, et cui acciderit quod aliquod membrum 3o aliquando operantur formam in imaginatione secundum compara-
15 eius calescat aut infrigidetur calore aut frigiditate, repraesentat tionem eorum et comparationem animarum ipsorum et secundum
ei quod illud membrum mittitur in ignem aut in aquam frigidam. aptitudinem ; non sunt autem illae formae similitudo alicuius rei
Mirum est autem quod sicut accidit e g motu naturae ad e gpellendum quae est in saeculo absentationis nec fiunt ex praevisione.
sperma imaginatio aliqua, sic aliquando accidet imaginatio aliqua
19 desideratae] desiderare V 19 et movetur natura ad] om . V 20 praecipere]
4 eorum] horum T 4 sunt illi] inv . T 4 illi] sibi V 5 naturalia] et praecipue PV 20 spiritum] spiritui TP 21 inatrumentum] membrum T
add . S 5 vero] sunt add. S 6 autem] om . PV 6 autem sunt] inv . T 21 emittet] emittit SV 22 hoc] illud T 22 sommis] et add . S 22 in2]
om . I 24 voluntaria] voluntarie CIS 24 cogitatio animae] inv . T 26 ei illud]
7 imaginativam] imaginatam P 8 etenim] enim I 8 non] om . V 8 per]
propter T 8-10 et aliquando . . . accidens] i.m . I 9 repraesentat] om. V inv. V 26 aut] vel T 27 hae sunt] inv . T 27 dinrnae] divinae S
11 vero] tunc V 11 tune] om . V 13 fuerit necesse] inv. T 14 cui] 28 somniis] corr, somnis codd . 29 fiunt] fuerit I 29 operationibus]
quod V 14 acciderit] accidit T 14 membrum] membrorum ITPV 15 calescat] comparationibus T 30 imaginatione] imaginationem P 30 comparationem]
calefiat T 15 aut l] cui add . I 16 ei] illi V 17 eg] sup . lin . P 18 aliqual - 2 ] operationem P 31 et l] secundum add . T 31 ipsorum] ipsarum TV
autem V 18 accidet] accidit V 32 non] haec V 32 sunt autem] inv . V

22 aliquando in vigilia] (.P,,,,,,, ~I 1y (et vigilia simul) R 22 fuerit] (,~., ~


3 virtus] Xj (iam) add. R 9 id quod est] 1 )A i,yT(dolores quae sunt) R (etiam) add. R non add. Ra 25 gubernandum illud] o_,j Z (meditandum illud) R
10 sicut cum] J, ;,, (sicut quod fit cum) R 11 formam] Ij~ 26 imaginativa] c~,;_j (incipit repraesentare) add. R 26 ei] om. R 26 aut]
(f'ormas cum quibus) R 12 et] om. R 16 membrum] d,;., (eiva) add. R y(et) R 29 fiunt] L.~u f (etiam) add . R 30 formam] Ij.4,o (formas) R
30 in imaginatione] post animarum ipaorum R 31-32 et secundum aptitudinem]
in imaginatione secundum aptitudinem cfr 31, 30 32 non sunt . . . similitudo]
rainetē > ; c' est x le monde dea rēalitēs spirituelles immuables, done des exiatences ang ē-
liquea » . Le monde invisible, al-ghayb, souvent synonyme de malakiut, eat rendu dana le J~Z v,e :~ (quae non sunt a aimilitudine) R 33 quae est in]
De Anima par absentia, voir plus haut, p. 27, 69. (ex) R 33 fiunt] om. R
2-3 hoc tunc . . . cum : ar . x la plus grande partie de ce qui en (cfr caelestibus, malakūt)
est isau, n'egiate que lorsque a . .. 20 praecipere : ar. irsā l x ēmettre, envoyer > ; d ' aprē s la construction de la phrase arabe,
8 primum . . . hoc : ar. x au d ēbut, la facultē formative et la facultē imaginative ne reprē - praeeiPere devrait ē tre coordonnē ā ad coniungendum.
sentent que cea choses (les naturalia) et ne s'occupent que d'elles a. 23 curiosus de hoc : ar, x(bien qu'il n'y ait lā non plus) ni ētat d'eacitation, h,ayajān, ni
11-12 quam . . . cum ea : ar. x(des formes) auxquelles 1'āme eat port ēe ā s' unir ». La pro- lubricitē, sleabaq ».
position relative quam . . . cum ea a conservē la tournure arabe comportant un pronom 28 illusiones in somniis : ar . x des songea incohē renta >, voir p . 25, 28.
de rappel (cum ea) de 1'ant6c6dent et devrait se lire, mē me au singulier, cum qua au lieu 33 aaeeulo absentationis : ar, x le monde invisible ālam al-ghccyb, efr caelestibus, p . 29,
N, c
de quam . . . eum ea . 2, et absentia, p. 27, 69 .

32 QUARTA PARS CAPITULUM SECUNDUM 33

Sed quae egent interpretatione sunt ea quae non habent aliquam 27 vb cogitationibus facit imaginationem malorum motuum et inoboedientem
35 comparationem ad illa omnia ; et scitur quia contingunt ex causa 55 correctioni virtutis rationalis, et eius dispositio est sicut dispositio
eg trinseca quae habent aliquam significationem, et idcirco non sunt imaginationis eius cuius complexio corrupta est et conversa est in
vera plerumque somnia versificantis et mendacis et malitiosi et ebrii agilem.
et infirmi et tristis et in quo praevalet mala complexio aut sollicitudo. Sed quia pendet hoc ex somno et vigiliis, debemus hic ostendere com-
Praeter hoc etiam non sunt vera somnia plerumque nisi quae videntur pendiose quid sit somnus et vigilia . Dicemus ergo quod vigilia est dis-
40in mane : omnes enim cogitationes hac hora quiescunt et motus 6o positio in qua anima imperat sensibus et virtutibus moventibus
humorum sunt finiti ; cum vero virtus imaginativa fuerit in tali hora egterius voluntate cui non est necesaitas . Somnus vero est privatio
qua non impeditur propter corpus nec est aeparata a memoriali nec huius dispositionis : in quo anima ab exterioribus convertitur ad
a formali, sed est compos illarum, tunc servitium imaginativae quo r. interiora . Sed hoc quod convertitur, necease est fieri aliquo istorum
servit animae est quale melius esse potest : necesse est enim sine dubio modorum, scilicet aut propter lassitudinem quae contingit ab exte-
45 ut forma quae advenit illi, describatur in istis virtutibus firmiter, 65 rioribus, aut propter soIlicitudinem quae venit ex illis, aut quia
aut ita ut est aut per conformationem. ~ ;.:.,. ipsa instrumenta non sunt illi oboedientia . Qui vero est ex lassitudine,
Illi autem sunt homines verorum somniorum qui sunt magis tempe- ~;?> est propter hoc quia id quod vocatur apiritus, de quo postea scies suo
.- ~.
ratae complexionis ; qui enim est siccae complexionis, quamvis bene ~ loco, dissolutus et debilitatus est, et refugit ad interiora et sequuntur
retineat, non tamen bene recipit ; qui vero est humidae complexi- eum virtutea animales . Et haec lassitudo aliquando contingit ex
50 onis, quamvis cito recipiat, tamen cito amittit et fit ei tamquam 70 motibus corporalibus, aliquando ex curis, aliquando ex pavore;
R 181 non recepisset ; qui vero est calidae complexionis est agilis in suis ex pavore etenim aliquando accidit somnus et etiam mors . Aliquando
motibus, et qui est frigidae comple gionis est piger . Ex illis autem ille vero curae faciunt somnum non eo modo, sed quia calefaciunt cerebrum,
est verior qui consuevit dicere verum : usus enim mentiendi in malis
~~.
54 motuum] sup. lin . al. man. S 56 complexio] post corrupta est I 58 hic]
35 illa omnia] inv. T 35 scitur quia] quia acitur quod V 37 plerumque] om . I post ostendere V 58 compendiose] om. V 59 quid] qui I 59 ergo]
pleraque STV 37 versificantis] verificantis SV 38 mala] om . V igitur T 60 anima imperat] inv. T 61 voluntate] voluntatem I 62 animaJ
43 tunc] cum V 44 servit] fuit scrib . sed add. i .m . servit al . man. S post exterioribus T 65 sollicitudinem] lassitudinem V 66 est] om . T
44 quale] tale quale T 46 per] sic sed exp . et pmpter sup . lin. add. al. man . T 67 quia] quod V 67 hoc] id T 67-68 suo loco] inv. TV 70 motibus]
47 sunt homines] sic sed corr. in inter homines sunt al. man. I inv . S 48 enim moribus V 71 etenim] enim V 71 aliquandoi] quandoque V 72 eo] eodem T
est] inv . T 48 eat] om . V 49 est] om. V 51 est calidae] inv. T
51 agilis] angelua V 52 et] om. V 52 ille] om. T 52-53 ille eat] inv. I
53 dicere verum] inv. S 53 uaus] visus I 53 mentiendi] sentiendi V 55 et] ~(immo) R 60 et] yt (aut) R 62 in quo] ay" (iam) add. R
64 scilicet] om . R 64 contingit] LI (ei) add . R 64 ab exterioribue] v,,,
35 quia] ay (aliquando) add . R 36 quae] et quia 39 praeter hoc = Rcefh] (ex hac parte) R 65 venit] U (ei) add . R 65 ex illis]
c~-U .j,,j (propter hoc) R 41 humorum] ~(imaginum) R 41 aunt] ,ay (in illa parte) R 68 loco] A (iam) add . R 68 debilitatua est]
(iam) add. R 41 fuerit] P .J I j (in somno) add. R 42 qua non impeditur]
d,& LI dV
L?
17~y LIt j A;~ xq (nec potest dilatari) add. R 70 aliquando 1-2]
non occupata 42 nec est separata] nec separata a
45 illi] j ~ .(de hoc)
~

1y 9 (et aliquando contingit) R


add. R 46 conformationem] ~ jt ~~ vt ~s j (oportet autem scire quod) add.
R non add. Ragk 47 autem] om . R 50 ei] om . R 51 recepisaet] Lis '11y " 56-57 in agilem : ar. e en un dēaordre a, tashwisk., cfr agilis, ligne 51.
(nec bene retinet) add. R non add. Ra 53-54 in malis cogitationibus] 67-68 de quo . . . loco : voir Livre V, chapitre 8, p. 175, SO sqq.
~15~jy Iy(et cogitationum corruptarum) R 68 debilitatua est : 1'arabe ajoute e et ne peut se dilater e(inbisāt) ; la traduction
dilatari a ētē supplēēe ā 1'apparat latino-arabe d'aprbs le contexte et en prenant pour
34 interpretatione : 1'arabe ajoute et d'ex6g6se e,
4t wa-an yata'awwala ; voir plus haut, rēfērence la mēme traduction attestēe pour inbisāf ā 1'Appendix : voir plus bas,
ta'wil, p. 23, 10-12. p. 193, 7, 8, et p . 194, 22, 23.
51 agilis : ar. # dēsordonnē s, mutashawwish . 69 animales : ar . nafsdniyya, de 11me ~.
41

34 QUARTA PARS CAPITULUM TERTIUbi 35

et humores attrahuntur ad illud et cum impletur cerebrum fit dor- 28 ra tivae et formalis, debemus nunc loqui de dispositione memorialis,
mitatio propter humorem . Qui autem est ex curis, fit propter hoc 95 ei quid intersit inter ipsam et cogitativam in hora aestimandi . 19 rb
75 quod cibaria et humores cum coniunguntur intus, indigent ut adveniat Dicemus ergo quia aestimatio excellentior iudex est in animalibus,
eis spiritus cum toto calore naturali ad hoc ut possit calor efficere quae iudicat ad modum adinventae imaginationis cum non est certa,
digestionem perfectam et relinquat exteriora . Sed qui est ex inoboe- et hoc est sicut id quod accidit homini cum putat mel sordidum quia
R 182 dientia instrumentorum, fit cum nervi imbibuntur et oppilantur ex simile est stercori : aestimatio enim iudicat ita esse et anima sequi-
vaporibus et cibis qui diffunduntur in eis ita ut digerantur, et spiritus op tur ipsam aestimationem, quamvis intellectus improbet. Animalia RR 183
so refugit movere propter multam humiditatem. autem et qui assimilantur eis homines non sequuntur in suis actionibus
Vigilia vero fit ex causis oppositis istis sicut ex caliditate et siccitate ; nisi hoc iudicium aestimationis, quod non habet discretionem ratio-
et de his causis est recreatio et quies habita ; et ex his est perfectio nalem sed est ad modum adinventionis quae est in eius animo tantum,
digestionis et diffusio spiritus ; et ex his est dispositio mala quae impedit
animam et non permittit eam intus sed evocat eam ad exteriora,
85 sicut ira aut pavor ex re propinqua, aut cruciatus ex veneno 95 cogitativam] cogitationem T 96 quia] quod IV 99 simile estl inv. T
generante dolorem. 99 ita] om . I 2 discretionem rationalem] iudicium rationale V
Hoc autem nunc adiectum est accidentaliter ei in quo eramus,
quamvis oporteat loqui de somno et vigilia cum loquamur de accidenti-
bus habentis sensum. 94 nunc] om . R 95 in hora aestimandi] I,¢~~ 1 J(,,. jy (et de diapositione
aestimationis) R 00 improbet] eam add. R 3 quae eat in eius animo] om. R
III

90 CAPITULUM DE ACTIONIBUS VIRTUTIS MEMORIALIS 95-12 quid intersit . . . cetera huivamodi : cfr Guxvissaiaxus, ēd . i4luckle, p . [77], 29 ā
ET AESTIMATIVAE ET QUOD ACTIONES HARUM OMNIUM VIRTUTUM p. [78], 7.
FIUNT INSTRUMENTIS CORPORALIBUS
97 adinventae . . . certa : ar. a une impulsion (inbicā th) qui rel ēve de I' imagination aana
que ce jugement soit vērifi ē s . Le terme inbieāth est rendu, dans lea Livres IV et V du
Postquam iam perscrutati sumus dictionem de dispositione imagina- De Anima, soit par adinventio (efr ligne 3), soit par affectus ; le verbe correapondant,
inba catha eat traduit par nasci, intendere, /luere, derivari . On remarque que lea traduc-
73 illud] illum CTV 73 dormitatio] dormitio STP 75 quod] quia T tiona inventio, ligne 3, et adinventae, ligne 97, ne sont proches d'aucun des autrea sens
75 cum] sup . lin . P 75 adveniat] adveniant IS 76 eis] ei CIS 76 ut] attestēa pour inbieā th ou inba catha, et pourraient impliquer d'autres mots arabes que
quod T 77 relinquat] relinquit PV 79 in] scilicet T 81 vero] om. V ceux qui figurent dans le texte des ēditions Rahman et Bakob, ici identiquea et sana
81 cauais] curis V 81 istis] om . V 82 de] ex S 87 accidentaliter] nunc add . S variante.
88 loquamnr] loquemur ISTPV 89 habentis] habentibus T 90 capitulum] 98-99 et hoc eat . . . atercori : cfr Appendix, p. 209, 63-69.
tertium add. i.m. I add . SV tertium quartae partis add. T 90 actionibus] 99 stercori : ar. a la bile », marāra.
accidentibus TP 91 aestimativae] aestisnationis V 91 actiones] om . C 3 ad modum adinventionis . . . tantum : ar. a aelon le mode d'une simple impulsiom,
91 harum omnium] inv. TV 92 fiunt] cum add. S 92 corporalibus] inbieā th, voir plus haut, ligne 97 . Entre adinventio et tantum, le texte latin comporte
incorporeis V 93 iam] autem T quelques mots sans ē quivalent arabe et dont on n ' aperpoit gu ēre le aena : quae est in eius
animo. Peut- ētre faut-il chercher du cōtē de la pal ēographie la solution de cette difficult ē
74 curis] &,[„J I j (in interioribus) add. R 75 cum] ~j (iam) add. R 77 et et s'agit-il d'un accident particulier ā un manuacrit arabe . En effet, ā la ligne 4, le latin
L ''
relinquat] (et otientur) R 77 ex inoboedientia] 44, ~.,, (ex parte) R omet cette fois un mot bien atteatē dans les deux ēditiona arabes Rahman et Bakoē
78 nervi] 1,9 (iam) add . R 79 et2 = Re]yt (aut cum) R 81 ex caliditate et et complē ment de accidat : ar . li-hawāsai-hi, sensibus etius ; ce mot arabe a pu, s'il eat
siccitate] caliditas et siccitas 85 ex veneno] (ex materia) R tracē nēgligemment et dēpourvu de points diacritiquea, donner lieu ā la variante li-nafsihi,
animae eius . Un simple dē placement de cette variante expliquerait la prēsence des
80 refugit : ar. a est trop lourd pour », thaqula.t can. mota animo etiva lā o ū ila font diffieultē et 1'omission de eensibus eius . Quant ā 1'emploi
81 istis : 1'arabe ajoute : a et parmi elles, il y a des eauses qui d6sa6chent a, tujaf fifu. de animus pour anima, nous n'en avons rencontrē qu'un seul autre exemple, p . 64, 27,
83 diffusio apiritus : ar. a le pneuma se dilate ā nouveauA. et il s'agit lā en arabe de nafs, anima.

36 QUARTA PARS CAPITULUM TERTIUM 37

quamvis virtutibus hominis propter consortium rationis accidat aliquid 28 rb inquirere rationes considerandi aestimationem in quibus non communi-
5 propter quod virtutes eius interiores differunt a virtutibus ani- 15 cet intellectus in hora aestimandi, scilicet qualiter apprehendat inten-
malium . Unde ex utilitatibus sonorum compositorum et colorum et tiones quae sunt in sensibilibus statim ut sensus apprehendit formas,
odorum et saporum compositorum et spei et desiderii habet quaedam ita ut aliquid de illis intentionibus non sentiatur et ita ut plures ex
quae non habent cetera animalia . Et eius virtus imaginativa interior illis nec prosint nec obsint in ipsa hora.
eiusmodi est quod valet ad scientias ; et praecipue virtus suae memoriae Dicemus igitur quod ipsa aestimatio fit multis modis . Unus ex illis
lo valet multum ad scientias, eo quod confert nobis experimenta 20 est cautela proveniens in omne quod est a divina clementia, sicut
quae retinet memoria et considerationes singulorum et cetera huius-
modi.
14 communicet] convincet V 16 apprehendit] apprehendat T apprehenderit V
Redeamus autem ad agendum de aestimatione dicentes quia oportet 18 ipsa]
18 nec l] non V 18 prosint nec obsint] prosunt nec obaunt V
illa V
4 propter] per T 4 accidat] accidit scrib aed accidat add. i.m, al . man. S accidit T
5 virtutes eius] inv. V 6 compositorum] oppositorum I 6-7 et colorum . .. 14-15 inquirere rātiones . . . qualiter apprehendat] inquirere et considerare qualiter
compositorum] i.m . P 8 et] est add. T 8 eius] poat imaginativa T
9 eivamodi est] inv . V 9 eat] om . T 9 quod] quia T 9 et] quia aestimatio in qua non communicet intellectus in hora aestimationis suae apprehendat
scrib ged et add. sup . lin al . man. S 9-10 et praecipue . . . ad scientias] om. 15 scilicet] om . R 16 formas] 1gS_) 4,p (formam eorum) R 19 ipsa aeatimatio fit]
hom . V 11 retinet] retinent P 13 agendum] dicendum V 13 oportet] e_o e_U j(aestimatio habet hoc) R 20 cautela] Ci [,, Ljy I (cautelae provenienies) R
nos add. V
14-35 in quibus . . . illum : cfr GuxDlssaLrrrus, ē d . Muckle, p . [78], 8-26.
4 hominis] AJ_*~_ (eE sensibus eius) add . R 4 rationis] )y (aliquando) add . R 19-57 multis modia . . . intentio : F . Rahman conaidere cette doctrine du De Anima
5 interiorea] d„nizi (rationalea) add . R 5 a virtutibus animalium] ~(,~,,,(j (ab comme capitale dans la psychologie d'Avicenne ; cfr Ibn Sinā, dans A Histary ot
animalibus) R 6 colorum] d~tJ ; ~(compositorum) add. R 7 et apei et desiderii] Muslim Philosophy, p . 494 : x The doctrine of wakm, is the most original element in
Ibn Sinā 's psychological teaching and comea very cloae to what some modern paycho-
L5~~ (et ex ape et desiderio) R 8 animalia]
logiats have deacribed as the `nervous responae' of the subject to a given object . . . This
V( i ~kJ C$JJ (L,cq t J_-,e;J ) I .AAy vC-21 oJ AJs C .~i (.w Lra- J[9 d..i l~ `nervous response' operates at different levels. At one level it is purely instinctive . . . as
di ~L5 > the mother feels love for her baby . This occurs without previous experience and hence
v y d~ ~ (quia lumen rationis quasi emanat et fluiE in haa through some kind of `natural inapiration' ingrained in the conatitution of the organism.
Secondly, it also operatea at a ` quaai-empirical' level. . . A dog which has suffered pain in
virtutea et haec unaginatio etiam quam habet homo iam facta eat subiectum rationis the past from being beaten by a atick or a stone, associatea the image of the object and
postquam facta est subiectum aeatimationis in animalibus ita ut prosit ei sc . homini the `intention' of pain and, when it aees the object again, at once runa away . This phe-
ad scientias) add . R 8-9 et eius virtua . . . scientias] om. R non om . Ra 9-10 et nomen of direct association can also become indirect and irrational . . . Some pecple who
praecipue . . . experimenta = Ra (sed om . nobis)] j l.,cy U L,y t o~j J (,,-9 have irrationally asaociated the yellow colour of honey with both the colour and the
u) L:e:) ~5' P ~ I (et memoria eius etiam faeta est utilis in scientiis sicut experimenta) bitter taste of gall — cfr p. 35, 98-99 — do not eat honey and in fact at its sight exhibit
symptoms of gall like taste a.
R 11 quae retinet] JaLf" L,7J I (quae retinentur) Ra LJ,,,_-sE L5;.) I (quae acquirun- 20 cautela : ar. ilhām, voir plus bas, p. 73, 55, instinctu inaito . Ce terme est traduit
tur) R 11 conaiderationes singulorum] considerationea singulares en latin par inepiraEio dans des textea avicenniena de la Mitaphysique (celle du Shijā'
et eelle de la Najāt) : cfr A . M . Golexox, Lexique de la langue philosophique d 'Ibn Sinā,
4 consortium : ar. mujāwara, a proximitē , voieinage o. Paris, 1938, p. 374, nc 656 ; EL-KaODErR,I, Lexique arabo-latin de la Mētaphysique du
4-5 aliquid . . . animalium : ar . x quelque chose qui rend les facultē s internea de 1'homme Shi fā' , p . 322 . Ilhām dē signe 1'a inspiration a, la f rēvēlation intērieure >, opposē e ā la
preaque rationnelles, diffērentea de cellea des animaux ►. La prē cision que fournit le rēvēlation extērieure perque par 1'ouie, ou wahy : cfr A. M . Golexox, Lexique, p . 431,
texte arabe est importante : elle aert de fondement, par exemple, ā la distinction entre no 768 ; L. GexDET, La .penaēe religieuse d'Avicenne, pp. 119 et 121 . Dans aucune de ces
recordatio et memoria ; la recordattio n'appartient qu'ā 1 ' homme, elle se rattache ā 1'esti- analyses ou de oes traductiona d'ilbām, il ne s'agit d'inclinationa naturellea et instinctives
mative r ornē e de rationalitē ►, voir p. 40, 65 : aesiimationis . . . quae decoratur rationalitate. comme c'eat le cas ici. L'expreesion ilhdm tilālci, h inapiration divine r, instinct donn ē par
8 A 1'apparat latino-arabe, la traduction latine fluiE, sā'ih, est eupplēēe d'aprga le Lexi- Dieu ā I' āme, apparait encore dans le teate arabe eorrespondant ā la ligne 23 : elle eat
con arabico-latinum de G . FsEYxaa, Halle, 1830 . omise en latin .

38 QUARTA PARS CAPITULUM TERTIUM 39

dispositio infantis qui cum nascitur mox pendet ab uberibus, et sicut pertulerit ab illo ; leonem quoque multa animalia pavent ; sed et
R 184 dispositio infantis qui, cum elevatur ad standum et vult cadere, statim accipitrea pavent aliae aves et conveniunt cum aliis absque discretione.
currit ad adhaerendum alicui vel ad custodiendum se per aliquid ; Hic est unus modus.
et cum oculum eius volunt purgare a lippitudine, ipse statim claudit Alius autem modus est sicut hoc quod fit per e gperientiam . Animal
25 antequam intelligat quid sibi accidat ex illo et quid debeat facere 40 etenim cum habuerit dolorem aut delicias, aut pervenerit ad illud
secundum illud, quasi hoc sit natura animae eius et non habeat hoc utilitas sensibilis aut nocumentum sensibile adiunctum cum forma
per electionem. sensibili, et descripta fuerit in formali forma huius rei et forma eius
Praeter hoc etiam animalia habent cautelas natura,les . Cuius rei quod adiunctum est illi, et descripta fuerit in memoria intentio compa-
causa sunt comparationes quae habent esse inter has animas et earum rationis quae est inter illas et iudicium de illa, scilicet quod memoria
30principia quae sunt duces incessantes, praeter comparationes quas 45 per seipsam naturaliter apprehendit hoc, et deinde apparuerit
contingit aliquando esse et aliquando non esse, sicut considerare cum extra imaginativam forma ipsa, tunc movebitur per formam et
intellectu et quod subito in mentem venit : omnia etenim illinc veniunt. movebitur cum illa id quod adiunctum fuerat illi de intentionibus
Et per istas cautelas apprehendit aestimatio intentiones quae sunt utilibus aut nocivis, et omnino procedet memoria ad modum motus R 185
commixtae cum sensibilibus de eo quod obest vel prodest ; unde omnis et perquisitionis quae est in natura virtutis imaginativae ; sed aestima-
35 ovis pavet lupum, etsi numquam viderit illum nec aliquid mali 5o tio hoc totum sentiet simul et videbit intentionem per formam illam,
et hic est modus qui accidit per experientiam ; unde canes terrentur
lapidibus et fustibus et similia.
23 currit] occurrit V 23 ad lJ om . ISPV 23 vel] et T 23 se per 36 sed] sup. lin. al . man . S 36 et] om . T 38 hic . . . modus] om . V 39 est]
aliquid] om . V 24 volunt] voluerit ST 25 quid z] quod T 26
quasi] quod V om . PV 40 etenim] enim IV 40 dolorem] om . I 40 autl] vel T
26 ait] fit S 26 eius] sup . lin. al . man . S 26 et] et
quod V 40 delicias] delectationem vel delicias I 43 illi] ei V 44 quae] cum quae V
31 aliquando esse] inv . T 31 esse et aliquando] onz . hom. V
44 memoria] intentio V 46 imaginativam] imaginata V 48 omrtino]
32 etenim] enim V 32 illinc] illic ITV 34 vel] et IST 35 pavet] ideo IS 48 procedet] procedere P prodeat V 50 sentiet] sentit T
pavit scrib sed in pavet corr . al . m.an. T 35 viderit] vidit T 51 terrentur] a add . T 52 similia] similibua ST huius V

37 et] j (,,~J I ~ I (avea debilea) add . R 37 diacretione] d~>S (experientia) R


23 vel ad custodiendum se per aliquid] om . R non om . Ragk 23 aliquid] 42 et 1] tunc describetur . . . et describetur 45 et deinde] I j[s (et cum) R 45 ap-
~g ly ~ P~y ~ dj (propter naturam quae est in paruerit extra imaginativam] extra apparuerit imaginativae f 46 tunc movebitur
anima et quam posuit in eo instinetus divinus) add. R 24 claudit] A ;,ri,,, per formam ] ~jj"=l I j (et movebitur sc . haec forma in formali) R`~
(palpebram suam) add. R non add . Ra 25 ex illo] om . R 27 per] om . R ~j_4,a,J I j (et movebitur in forma) Rch 48 procedet memoria] j S.j,J I Ls~,cjI
30 duces] q,,J 1 .~ (semper) R 31-32 sicut considerare = Rcfh] jW I -~,j;J I (intentio quae est in memoria) R 50 per] j,, (cum forma illa) R 51 et
(sicut perfectio intellectus) R 32 et quod subito in mentem venit] 1~ 61-6 hic est modua qui accidit per experientiam] ZI yj [~ ~ Ljc
(et sicut cogitatio reetitudinis) R 34 vel] y(et) R (et hoc fit secundum modum qui est propinquus experientiae) R

36 ā p . 44, 23 et accipitres . . . aestimationis : cfr GuxnissaLixus, ēd . Muckle, p. [78],


24 cum . . . lippitudine : ar . s lorsque sa pupille ttisque d'ē tre incommod ēe par une 16 ā p. [80], 22.
poussibre . . . x. 37 et conveniunt . . . diacretione : ar. e et, sans aucune expērience, les oiseaux faibles lea
24 statim claudit : ar. ce il abaisse aussit8t sa paupigrew, jafn ; cfr palpebra, De Anima, ont en horreur w (yash,nucu).
Livre III, 4, ēd. de Venise, i 13 rb. 49 sed aestimatio : serait, d'aprbs 1'arabe, 1'apodose de et cum (voir et deinde, ligne 45).
30 duces : confusion probable entre qd'ida (ducea) et dā'ima (semper). 51 qui accidit per : ar . # qui est proche de b, yuqāribu. Les autres mots de mē me racine
32 illinc : ar . e de lā -bae a, du monde des prineipia ou substances c ē lestes, voir p. 62, sont traduits par propinquus, proximus, similis, ce qui fait penser ici au latin accedit
3 eqq. plutōt que accidit.

40 QUARTA PARS CAPITULUM TERTIUM 41

Aliquando autem ab aestimatione adveniunt alia iudicia ad modum vero non memorant, memorare non desiderant nec cogitant inde ;
similitudinis : cum enim res habuerit aliquam formam coniunctam immo hoc desiderium et hic appetitus solius hominis est.
55 cum intentione aestimationis in aliquo sensibilium quae < non > Recordatio vero est relatio ad aliquid quod habuit esse in anima in
coniuncta est semper cum omnibus illis, cum visa fuerit forma, videbi- 70 praeterito, et imitatur discere secundum aliquid, et non imitatur
tur eius intentio. aecundum aliud . Reeordatio etenim est motus a rebus apprehensis R lss
Aliquando autem animalia differunt in iudice qui eget in suis actioni- 28 va e gterioribus vel interioribus ad alias ; similiter discere est motus a
bus ut istae virtutes oboediant. Id autem quo magis eget est memoria cognitis ad incognita ad hoc ut sciantur. Recordatio vero est inquisitio
so et sensus, sed forma opus est propter memoriam et recordationem. ut habeatur in futuro quale habebatur in praeterito ; discere vero non
Memoria autem est etiam in aliis animalibus . Sed recordatio quae est 75 est nisi ut habeatur aliquid in futuro . Item in recordatione non
ingenium revocandi quod oblitum est, non invenitur, ut puto, nisi in itur ad id quod intenditur per aliqua quae sequatur acquisitio inten-
solo homine. Cognoscere etenim aliquid ibi fuisse quod postea deletum tionis necessario, aed ad modum signorum : cum enim iam habetur
est, non est nisi virtutis rationalis ; si autem fuerit alterius praeter id quod est propinquius intentioni, movetur anima ad intentionem
19 va 65 rationalem, poterit esse aestimationis, sed quae decoratur rationa- tali diapositione qualia ipsa erat . Si autem dispositio fuerit diversa,
litate. Reliqua enim animalia si memorant, memorant tantum ; si so quamvis subeat mentem forma propinqua aut eius intentio, non
tamen oportebit propter hoc moveri : sicut ille cuius mentem subit
liber aliquis per quem recordatur magistri qui se docuit eum, non
53 autem] om . T 55 aliquo] aliqua T 55 non] suppl . ex arabieo 56 visa] tamen est necesse ut oum recordatur libri et intentionis eius, recordetur
causa I 63 etenim] enim TV 63 postea] om. PV 64 virtutis] virtus etiam magistri sui omnis homo. Via autem quae ducit ad discere,
V 64-65 praeter rationalem] quam rationalis V 66 memorant s ] memoratum T 85 necessario ducit nos, et haec est syllogismus et definitio.

jy (nec in) R 56-57 videbitur eius intentio] 6 L;x,,,


sc . aestimatio intentionem eius) R
j I ., . : ,~;g
53 ab aeatimatione] ~O (aestimationi) R 55 aestimationis] aestimativa 56 cum]
(respiciet
58 aliquando autem] As (non respiciet
67 cogitant] cogitare T
i . m . al. man .P
69 habuit] habuerit IT habent scrib . sed habuit add.
72 vel] et V 72 a] de i.m. P
incognita] ab (i. m . al . man .) incognitis ad cognita T
72-73 a cognitis ad
76 itur] tenditur P
76 acquisitio intentionis] inv . T 77 cum enim] sup. lin . al . man . S 78 anima]
sc . aestimatio intentionem) add. R~J, ~(differt) add. Rch 58 animalia differunt in sup. lin . P 79 dispositio fuerit] inv. T 81 propter hoc] sup. lin. al.
iudice] V I , L. P~ J(y (aestimatio ergo eat in animali iudea) R 59 man. T 81 cuius] sup . lin. al . man . S 81 subit] subiit I 82 liber
obcediant] Aj (aibi) add . R f 60 forma] I (formali) R 61 etiam] .4 aliquis] inv . T 82 recordatur magistri] inv . IS 82 se] saepe V 82 docuit]
docuerit P docuerat V 82 non] nee V 83 libri] liber T 84 autem]
(aliquando) R 63 solo] om . R 65 sed] om. R 66 tantum] om. R enim S 84 discere] diacendum V 85 haec] hic T

57 intentio : le texte arabe ajoute : ot parfois elle (1'estimative) s ' en dē tourne u,


h
67 inde] ~–jJ j(illud) R 68 appetitus] .~ ((h.aec inquisitio) R 68 solius] om.
voir p . 146, 94 . Cette addition du texte arabe correspond aux mots que la traduction R 69 in s] ~(tempore) add. R 71 recordatio etenim] A.Z8' (," Lj
latine a imbriquēa dana la structure de la phrase suivante : aliquando autem I~(sed recordatio imitatur diacere quia) R 72 discere] (,c, t
d.if jerunt. (etiam) add. R 75 aliquid] _,:LT(aliud) add. R nan add. Ra 80 forma propinqua]
58 differunt : ce verbe peut correspondre ā la variante yakhtali fu (cfr apparat latino-
(forma eius quod eat propinquius) R 81 pmpter hoc] om. R
arabe, ]igne 58, legon Rch) ; la traduction de yakhlu/u (texte de 1'6dition Rahman) par
non re8piciet (cfr apparat latino-arabe, ligne 58) a ē tB supplēēe d'aprēs le contexte arabe. 82 aliquis] d;,,au (ipae) R 82 eum] l; ;Q j(illum librum) R 83 libri]
Sur eet accident de ]a traduction latine, voir Rahman p . 185, note 7 : e I J — (sigles dē- ō_)y,o (formae illius libri) R 83 et] ) Uy, (y (et cum recordatur) R
eignant la traduction latine) — confuae these words with the following aentence : ali- 84 etiam magistri sui] ,Wl e„() j(illius magistri) R
quando . . . in iudice . . . a.
58 in iudice : ar. «(dane 1'animal), 1'estimative eet un juge . . . a. 76 intentionis : ar. o le but propoaē r gluarad ; efr id quod intenditur, ligne 76, intentioni
63 Cognoscere : ar. i s'informer, chercher ā conna4tre e, istidlāl ; dalla eat traduit par et sntentionem, ligne 78 ; ā la ligne 80 au contraire 1'opposition /orma-intentio indique
osiendere, significa.re ; en oe qui concerne lea Livrea IV et V du De Anima, la Xe forme de qu'il a'agit de ma.cnā, id6e, sena #.
R

cette racine n'est employē e qu' ici. 82 qui . . . eum : ar . eoua la direotion duquel il a 6tndi6 ce livre i .
41

-iK-

42 QUARTA PARS
CAPITULUM TERTIUM 43

Sunt autem plerique homines quibus facilius est discere quam recor- vero necessaria est materia a qua difficulter deleatur quod impressum
dari : iste enim naturaliter habet cognoscere necessaria motus ; quibus- oo est in illa, et ad hoc opus est sicca materia, et ideo difficile est
dam vero fit e contrario . Quidam enim ex illis est fortis in memoriter haberi illa duo simul . Illi vero sunt memoriores quorum animae non
retinendo sed debilis in recordando, eo quod est siccae complexionis habent multos motus nec disperguntur oogitationes eorum : ille
90 quae retinet quod apprehendit, sed materia cum movetur anima etenim cuius anima habet multos motus et multiplices cogitatus,
non est oboediens actionibus imaginationis et eius repraesentationibus ; non bene memorat ; ergo memoria, etiam cum sicca materia, eget ut
alius vero est contrarius isti ; qui enim citius recordantur sunt hi qui ~ 5 anima sit velox ad formam et ad materiam studio, et ut habens
magis percipiunt nutus : nutus etenim operantur motum sensibilium illam non occupetur circa aliam . Unde pueri quamvis sint humidi,
ad alias intentiones et qui fuerit perceptibilior nutuum erit citius 28 vb tamen firmiter retinent : animae enim eorum non occupantur circa
95 recordans . Alius vero fortis est in discendo sed debilis in memo- quae occupantur animae magnorum, nec moventur ab eo in quo stant
rando, quasi enim inter discere et memorare contrarietas est : ad ~ ad aliud ; iuvenum autem propter calorem suum et propter motus
discendum etenim necesse est ut materia formae interioris sit multum I~ 10 suos agiles, quamvis complexio sit sicca, tamen memoria eorum non
R 187 facilis ad imprimendum ei, ad quod non iuvat nisi humor ; memoriae est sicut memoria infantium et puerorum ; senibus vero accidit propter
humorem qui praevalet in eis non memorare ea quae vident.
87 enim] acilicet quidam add . V 87 habet] om. V 87 necesaaria] necessario Sed aliquando ex dolore aut ira aut ceteris huiusmodi accidit cum
V 88 illis] istis T 89 recordando] discendo add . sup . lin . al . man . S memoria aliquid simile dispositioni rei qualiter acciderit : causa vero
90 materia] motiva I 91 eius] om. V 93 percipiunt] recipiunt scrib . aed 15 doloris et irae et tristitiae non est nisi quia eorum quae praeterie-
in percipiunt corr. al. man . S 94 alias] aliquas T illas V 94 nutuum] runt forma impressa est sensibus interioribus ; quae cum redit, facit
nimium V 94 citius] cito V 96 memorare] recordari vel memorare S
memorari V 97 sit] fit T 98 ei] om . V 98 iuvat] veniat P
99 vero] enim V 00 difficile est] inv . ISTP 1 memoriores] - rabiliores
memores V
add . sup . lin . al . man. T 3 etenim] autem S 4 eget] indiget
88 enim] y(autem) R 89 aed] om . R 93 sensibilium] a sensibilibus 95 diacendo] ST 7 tamen] om . S 8 magnorum] maiorum T magistrorum V 9 iuvenum]
iuvenis V 12 ea] de his T 13 auti ] et P 14 qualiter] qualis V
r,& ;j I (intelligendo) R 96 discere] ~ I (intelligere) R 96-97 ad discendum] 15 quae] qui P 16 forma] formarumV 16 redit] reddit I
„,plI (ad intelligendum) R 97 formae] j~ (formarum interiorum) R
19-8” ei] om. R 3 etenim]y (autem) R 3 cuius anima] qui 4 sicca materia] q_Wj ~ .~Ljj
(materia comparata) R 5 sit velox ad] jx. qJr ~, ~j~ (convertatur ad) R
87 iste : reprend au singulier le pronom man rendu d' abord par le pluriel quibus. 5 materiam] .L41 (intentionem) R 8 in quo stant] ad quod convertuntur
87 cognoscere : sans avoir en arabe d' ē quivalent litt ēral, ce mot ē claire le sens de la 11 vero] L,~w t (etiam) acld . R 12 in eis] om. R 13 aut ira aut]
phrase : il s'agit de ceux qui sont naturellement dou ēg pour la connaisaance des necessa-
9 jy (et ira et tristitia et) R 14 causa vero] hoc est quia causa 15 non . ..
ria motus, c'eat- ā -dire des nē cesaitē a (cfr necessario, lignea 77 et 85) logiques qui r ēgissent
le mouvement de la pens ēe (motus, naql) du connu vers 1'inconnu . Sur 1'emploi du mot nisi quia] post praeterierunt R 15 non est] ~ j(non fuit) R 16 forma]
naql pour dēsigner la a translation a, le e transfert a du principe ā la consē quence, que ōj-"e.J I oJA (haec forma) R I
eomporte la dē duetion, voir A. M . GoicHox, La distinction de l'essence et de l'existence
d'aprēs Zbn Sinā, Paris, 1937, p . 271. 99-00 impresaum est : ar. ce qui est reprēsentē et apparait ».
M

90 sed materia . . . est oboediens : ar. o mais il n'a pas 1'āme mobile (harik) ni la matibre 4 etiam cum sicca materia : ar. e outre une matiēre adē quate » . La traduction latine
docile (aux actes de 1'imagination) ~>. correapondrait ā yābisa (cfr sicca ligne 00) ; 1'6dition Rahman porte, sans variante,
97 materia : ar . cunsur, ēlē ment a. Le mē me terme latin aert ā traduire tant8t mā dda,
M munāsiba : comparata, kabente comparationem.
tantSt cun¢ur, tantōt kayū lā. Sur la diffērence entre cea trois notions avicenniennea, 4-6 ut anima ait velox . ., circa aliam : ar. que 1'ā me aoit tournēe vers la forme et 1'id6e
K

voir A . M. GoicHox, Introduction ā Avicenne. Son ēpCtre des d ēfinitions, Paris, 1933 : qu'elle cherche ā fixer, de faqon excluaive sans ētre dētournēe de 1'une et 1'autre par
p . 74, Dēfinition de la mati8re premibre, lucyūlā ; p. 81, De la matiēre seconde, mādda; d'autrea occupations *.
p . 82, De 1'616ment, Ganaur. Dans la Mētmph.ysique du Shifā', 6unaur est rendu tour ā tour . 9-10 motus . . . agilea : ar. w 1'agitation de leurs mouvements ~.
par materia, origo, princtipium materiale, .et par elementum . Cfr EL-KaoDEMs, p; 319. 16 senaibus interioribus : ar. au plus profond des sens m.
4

44 QUARTA PARS CAPITULUM TERTIUM 45

illud aut simile illius. Desiderium quoque et spes faciunt etiam hoc; manserint et exstiterint praesentes . Corpus vero praesens non est
spes autem aliud est quam desiderium ; spes enim est imaginatio existens praesens nisi apud aliud corpus : non enim est praesens ali-
alicuius rei cum affirmatione aut opinione quia erit ; desiderium vero 29 ra quando et absens aliquando apud non corpus nec habet comparationem
20 est imaginatio rei et concupiscentia eius, et iudicare quod delecta- 35 ad virtutem simplicem secundum praesentiam et absentiam. Ei
bitur in illa si affuerit. Timor autem est oppositus spei ad modum enim quod non est in loco res localis non comparatur secundum prae-
contrarietatis, sed diffidentia vel desperatio est eius privatio . Et haec sentiam illi vel absentiam ab illo, quia praesentia non cadit in situ
R 188 omnia iudicia sunt aestimationis. et spatio praesentis, nisi ad id cui praesentatur ; hoc autem impossibile
Indicemus ergo nunc de his quae diximus de virtutibus apprehenden- est, nisi praesente corpore id cui praesentatur fuerit corpus vel in
25 tibus animalibus, et ostendamus quod omnes agunt actiones suas 40 corpore.
cum instrumentis, dicentes quod ex omnibus virtutibus id quod est Sed apprehendenti formas singulas secundum abstractionem perfec-
apprehendens formas singulares exteriores secundum affectionem tam a materia et secundum privationem abstractionis ullo modo ab
imperfectae abstractionis et separationis a materia, nec abstractae appendiciis materialibus, sicut est imaginatio, necessarium est etiam
aliquo modo ab appendiciis materiae sicut apprehendunt sensus instrumentum corporale . Imaginatio etenim non potest imaginari
30 exteriores, quod egeat instrumentis corporalibus, manifestum est. 45 nisi forma imaginabilis descripta fuerit in ea in corpore, descrip-
19 vb Haec enim forma non apprehenditur nisi quamdiu materiae per- tione quae sit communis virtuti et corpori : forma enim Socratis,
quae describitur in imaginatione secundum eius figuram et eius linea-
17 illud] orn . V 17 etiam hoc] inv. ISTPV 18 autem] etiam V menta et secundum situm suorum membrorum aliorum circa alia,
20 delectabitur] delectatur V 24 ergo] igitur V 24 dig imus] digit T
30 quod] quia acrib. et quod add. sup . lin. al . man. S 30 egeat] corr . egeant 32 est] om . V 33 enim est] inv . T 33 est] om . V 34 non] nos I
CIST egent PV 31 enim] vero T 35 secundum praesentiam] om . P 35 et] vel T 35-36 et absentiam . . . non
comparatur] i.m . P 35-36 ei enim] etenim T 36-37 secundum praeaentiam]
post illi V 37 illo] illa T 38 ad id] aliquid I 38 cui] ei I cum
17 desiderium] desideria 19 affirmatione] (iudicio) R 19 quia] ,:;Stf j scrib. sed in alio cui add. i.m. al. man . P 39 nisi] cum add. ISTPV 39 cui]
(plerumque) add. R 22 diffidentia vel] om. R 26 omnibus] om . R quod V 39 fuerit corpus] inv . S 45 corpore] ideat in cerebro add . sup, lin.
28 imperfectae] imperfectam 28 abatractae] abatractam 29 sicut apprehen- CP add . S et in cerebm add. T 46 enim] etenim scrib. sed et exp. P etenim V
47 quae] om . T 47 figuram] formam P 48 secundum] om. I etiam T
dunt = R] dS ,1ū ~'(sicut est id quod apprehendunt) codd . 31 haec . . . forma 48 suorum membrorum aliorum] aliorum membmrum suorum T 48 membrorum]
= Refgh] j_4,=J l (hae formae . . . non appreltenduntnr) R
a.,A sup . lin . al. man . S

26 ā p. 54, 77 ea omnibua virtutibus . . . aicut ostendimua : ce teate a ē t ē repris par 32 praesena] (existens) add. R 33 aliud] om . R 33 non enim] ~ly
Avicenne lui-mēme dans la partie de la Najāt concernant la pyschologie . On peut en lire (nec) R 34 nec] y4 (y (non enim) R 37 quia] J,,, (immo) R 38 nisi]
une bonne traduction dans F . Raansax, Avicenna's Psyc7aology . An Engliah translation ante in situ R 39 nisi praesente corpore] si praesens fuerit corpus nisi 42
of %itāb al-Najāt, Book II, Chapter VI with historico-philosophical notea and teatual secundum] om . R 46 virtuti = Rag] d-;~ (ei sc. imaginationi) R 46 Socratis]
improvements on the Cairo edition . Oaford, 1952, pp . 41-45 . Cette traduction prē sente
1 ' int6rē t d'avoir ētē ē laborē e par 1'6diteur mēme du teate arabe du De Anima et ce, om. R 47 in imaginatione] ,1~j U.c~ ~j_4,o a,
(eg forma singularis Zayd)
pendant qu'il prēparait cette ēdition ; elle s'ajuate litt ēralement au teate du De Anima add. R 48 secundum] om . R
ā part quelques tournurea, plus brbves dans la Najāt que dana le De Anima. : d'aprēa 1'in-
tention mēme d'Avicenne, la Naiāt aert ā rēaumer les paesages importants du Shifā' . 41-43 abetractionem . . . materialibus : il s'agit ici du deuaibme degr ē d'abstraction,
27-29 aecundum affectionem . . . materiae : cfr Avdcenna's Psychology, p . 41, 6-8 : in K celui qu ' opbre 1'imagination, le degrē le plua bas ētant celui qu'op6rent les aens : voir
a way not completely divested of or abstracted firom matter and not at all divorced from De Anima, Livre II, ehapitre 2 et Avicenna's Psyehology, pp . 38-39.
material attachments . . . r. 47 in imaginatione : 1'arabe ajoute ici venant de 1'individu Zayd r . Le nom arabe
4

30 egeat : le aujet de ceverbe est, d'aprga 1'arabe, id quod est aPprekendens, lignes 26-27; choiai, Zayd, qui n'a pae plus d'importance dane le coateate que lorsqu'on parle de
d'od la correction apportēe au tezte des manuecrits latins proposant ici un verbe au Fierre ou Paul, a ētē remplacē, lignea 46 et 53, par celui de Socrate ; de mēme plus loin,
pluriel, qui doit donc avoir pour sujet aexaua, ligne 29 . pp. 129-130, 89-95, Platon eat aubetituē au nom arabe cAmr.

46 QUARTA PARS
CAPITULUM TERTIUM 47

R 189 quae apparent in imaginatione sic quasi videantur, impossibile est Impossibile est etiam hoc esse ex accidente quod sit eius proprium ;
5o imaginari sicut est, nisi illae partes et dimensiones suorum mem- primo, quia ad imaginandum illud dextrorsum non est necesse cadere
brorum fuerint descriptae in corpore ita ut dimensiones illius formae 7o aliquod accidens in ea, quia non fit hoc nisi propter partes materiae ;
sint in dimensionibus illius corporis et partes eius in partibus illius. secundo, quia ipsum accidens aut esset aliquid in ipsa essentialiter, R 190
Removeamus autem formam Socratis, et ponamus formam qua- aut esset aliquid quod haberet ex comparatione sui ad illud cuius
drati abcd quae habeat dimensionem finitam et locum et qualitatem figura esset veluti figura abstracta ab aliquo habente huiusmodi
55 et diversitatem angulorum numero ; et cum angulis eius qui sunt imaginationem, aut esset aliquid quod haberet ex comparatione
ab coniungantur duo quadrata inter se aequalia, quorum unumquod- 75 receptae materiae.
que habeat locum designatum, sed sint similia in forma ; et ex tota
coniunctione quadratorum describatur quasi alata figura hoc modo, 68 etiam] autem V 68 accidente accidenti CISTP 68 eius] ei T 70 ea]
singularis una numero existens in imaginatione . Dicemus ergo quod eo S eam PV 70 partes] loca add. sup. lin . C partem T idest loco add.
sup . lin. P 72 haberet] esae add . V 72 illud] aliud T 72 cuius]
so quadratum aeru est aliud numero a quadrato bthi et cecidit
sicut V 73 figural] corpus scrib . sed figura add. i . m . S in alio forma add.
in imaginatione ad dextram partem eius, separatum ab eo situ imagina- i.m . al. man . T forma PV 73 figura2] forma PV
tionis aliquo in imaginatione . Necesse est autem ut haec separatio
ipsorum sit aut propter formam quadraturae, aut propter accidens 69 cadere] y~ ~(ponere) R 70 in ea quia non fit hoc nisi propter partes] d,,g
quadraturae quod est proprium illi praeter formam quadraturae,
(in eo quod non ait in illo praeter partes) R 71 ipsa]
65 aut propter materiam cui imprimitur.
eo ipao 72 sui] om . R 73 esset] _~.I I j (de rebus haben-
Impossibile est autem alteritatem eorum esse secundum formam
tibus esse ita ut esset) add . R 73-74 ab aliquo habente . . . imaginationem] &e
quadraturae ; iam enim posuimus ea similia et aequalia et conformia.
J (~) Ulyt, ~~-9., (figura abstracta ab aliquo habente esse quam habet haec

51 in corpore] post ita V imaginatio) R 75 receptae materiae] q)L .J,-j ~ .A,jj(materiae sustinentis) R
52 corporis] idest cerebri add. sup, lin . CP add. S
53 formam2] i.m. al . man. S 54 qualitatem] et dimenaionem add. T 55 cum
angulis] anguli V 55 qui] quod S 56 coniungantur] coniunguntur TV 71 secundo : 1'argumentation introduite par secundo s ' articule en trois points qui sont
59 una] uno V 60 a e r u] a e r b V 60 est aliud] inv. T 60 b t h i] dē velopp ēs successivement : le premier, a aut esset (ipsum accidens) aliquid in ipsa essen-
uthiV 62 aliquo] aliqua T 63 sit] c d add . S 63 quadraturae] tialiter e est dēveloppē lignes 76 ā 23, en trois ē tapes, inseparabile (ligne 78), sepa-
quadratam ST 63-64 aut propter2 . . . quadraturae z ] om . hom . V 66 aecundum] rabile (ligne 85), positum (ligne 91) ; le deuxiēme, a aut esset aHquid quod haberet ex
propter T 66 formam] quantitatem V 67 enim] autem V comparatione sui ad illud cuius figura esaet . . . », eat d ēveloppē p. 51, Hgnea 24 ā 37;
le troisi ēme, a aut esset aliquid quod haberet ex comparatione receptae materiae >, est
49 apparent] j~ (separantur) R 50 membrorum] V ~ r(necessario) add. dē velopp ē p . 52, lignes 38 ā 67. Le texte arabe de la 1Vajāt, fidēlement rendu par la tra-
R 54-55 quae habeat . . . et diveraitatem] quod definitum est dimensione duction Rahman, aubdivise le troisiēme point, ēvoqu ē lignes 74-75 par a ex comparatione
receptae (arabe al-hāmila, sustinentis) materiae », en deux : a either to the receptive
et loco et qualitate et diversitate 58 quadratorum] om . R 58 hoc modo] faculty or to its material subatratum» (cfr Avicenna's Psychology, p . 42, 21-22). On peut
om. R 59 existens] j_,,, (subsistens) R 61-62 situ imaginationis aliquo] obaerver, dans le De Anima, que le d ēveloppement du troiai6me point comporte la m ē me
d~tJ ~ j ( ; ; ~ ~ j---;– (,,~ (situ imaginativo quem innuimus) R 62-63 haee subdivision : voir p. 52, lignes 39-40 : a in virtute recipiente, in instrumento », alora que
1'6nonc6 de ce troiaiēme point, lignea 74-75, ne comporte pas cette subdivision, ni dans
separatio ipaorum] om . R 63 quadraturae] (g.;i 1,jj (per seipsam) add. R nvn
le texte arabe des ē ditions Rahman et Bako ē , ni en latin.
add . Rah 64 quadraturae i] om R 64 illi] ~(in quadratura) 73-74 figura abstracta . . . imaginationem : dans la traduction Rahman, Avicenna's
add . R 65 aut] ~~ (sit) add. R 67 iam] om. R Psychology, citēe ci-desaus, ce membre de phrase est rendu par : a a figure abstracted
from an external existent which ia in this condition n ; les derniera mote de cette traduc-
52 sint in : voir Avicenna' s Paychology, p . 41, 33 : a(muat) fit into a, ar . ikhtalafa . ., fi. tion (a which is in this condition ») traduisent bi-hādhā-l-h ā l, et ae rapportent alora ā a an
58 hoc modo : pluaieurs .manuscrits latins reproduisent ici ]a figure g ēomētrique pro- external existenta, aliqno habente <esse> ; cea mots arabes constituent une variante du
posēe par certains manuserita arabes. Voir Introduettion, pp . 96 *-97 *. texte du De Anima, li-7wdluZ-l-khayāl (efr Rahman p . 190; note 1) a qui appartient ā cette
61-62 situ . . . imaginatione : ar. a la place imaginaire qui lui est assign ēe dana 1'imagi- imaginationx, et il s'agit alors de aa figure abstracted . . .w, figura abstracta . . . ; efr apparat
nation P . latino-arabe : quam habet haze imaginatio.

48 QUARTA PARS CAPITULUM TERTIUM 49

Impossibile est autem aliquid eius esse in seipsa e g accidentibus 29 rb fiat sicut primum, sed quamdiu fuerit in illo erit sic, et imaginatio
quae sunt ei propria : nam illud esset aut inseparabile aut separabile. videbit illud sic ita ut non attendat ad aliud quod adiungatur illi.
Impossibile est autem esse inseparabile essentialiter, nisi fuerit Impossibile est autem ut < ... > quale hoc dicatur de intellecto,
inseparabile ab omni eo quod communicat cum eo in specie ; duo 95 sed hoc verbum differetur usque ad eius dispositionem. Dicitur R 191
so autem quadrata posuimus aequalia in specie ; ergo nullum eorum ergo : quid est quod fecit dispositiones, quia appropriavit illud hac
habet accidens inseparabile quod non habeat alterum . Item impossibile dispositione, scilicet ponendo separatum ab alio ? Sed universali
est ut in virtute indivisa, sicut est divisio virtutum corporalium, aliquid est quod adiungit intellectus, quod est definitio dextri vel
accidat accidens alicui quod non habeat aliud quod est illi conforme, sinistri, quia, cum coniun gerit quadrato definitionem degtrorsum,
cum eorum subiectum sit unum indivisum quod est virtus. oo fiet postea dextrum ; non habet autem hanc definitionem nisi res 20ra
85 Impossibile est etiam esse separabile : oporteret enim ut, cum intelligibilis universalis, et in huiusmodi est possibile : est enim res
removeretur illud separabile, mutaretur eius forma in imaginatione posita quae sequitur positionem in informando . Sed huius singularis
et imaginatio non imaginaret ipsum ut est, nisi cum ei coniungeretur quod non est ex positione nec informatur in imaginatione nisi forma
illud ; cum vero removeretur, mutaretur ; imaginatio autem non sic
imaginat illud causa alicuius quod adiungatur illi, sed imaginat illud 94 ut] lacunam eoni. ex arabieo 95 verbum differetur] tinv . T 95 dieitur]
90 sic quomodocumque fuerit eius dispositio. dicatur V 96 dispositiones] acilicet add . T 97 universali] unum V
Imaginatio quoque non potest ponere ipsum accidens in altero ut 98 vel] et T 99 coniungerit] coniungit T 00 autem hanc] inv. V
1-2 res poaita] interposita I res postea P 2 in] om . I 3 informatur] formatur V
78-79 nisi . . .inseparabile] i.m . al . man . S 78 fuerit] aumat S 80 nullum]
hoc ut V 81 alterum] reliquum T 82 divisio] om . V 83 non] om . V
94 autem] 1 .~J9 (et propter hoc ante impossibile) R 94 ut quale] ~j I JL~ tj J
83 aliud] illud V 84 aubiectum] situm P 84 unum indivisum] inv. V
J(~.J o4 Aj_~ W I ~~ (ut dicatur positio ponentis attribuere
87 et] quia S 87 imaginaret] imaginaretur PV 87 ipsum] modo P
87 cum ei] om . V 87 coniungeretur] adiungeretur I 88 illud] illi illud V ei hanc dispositionem sicut possibile est ut) R 94 de intellecto] ~y Al;, ,j
88 removeretur] removetur I 88 autem non] inv. V 89 imaginati- 2 ] JyZcjl (de huiusmodi in intellecto cfr 49, 1) R 96 dispositionea] _~) ~ ~(ponens)
imaginatur V 89 adiungatur] adiungitur ISTPV 89 illud 2] om. V 90 R 96 quia appmpriavit] ita ut appropriaret 97 acilicet] om. R 98 vel] ~,,,,
quomodocumque] quandocumque S quocumque modo V 91 altero] aliud T (definitio) add. R 99 deatmraum] degtri 3 nec] L ,,: (immo euiu.s non) R

76 seipsa] aeipso 79 omni] om . R 82 ut] _+z V~ V I (si fuerit) add. R 82 in


tutif d'un ētre, joint ā sa quidditē et dēterminant son individualit ē » ; cfr A . M. Goicaox,
virtute indivisa sicut eat divisio] in virtute quae non dividitur divisione 83 alicui]
Lexique, pp . 363-364, nos 644-645 . Sur la notion de lāzim proche de celle de lāhiq, mais
d) (illi) R 84 virtua] d4 Gyj I (recipiens) acld. R 88 non] ~ ~(non nisi) 89 causa]
distincte d'elle, voir plua haut, p . 48, 77.
y(non causa) R 90 eiue diapositio] om. R 93 ita ut non attendat ad : ar. a sans considērer . . . D.
95 sed . . . dispositionem : ar . a et cela, parce que le dēbat reste au mēme point » . Le
77 inaeparabile : ar. kczim, ce qui eat a concomitant et ausai cons ēquent, caractire qui teate arabe de la Najāt, l ēgērement diffērent ici du De Anima, rend la m ēme idēe;
accompagne parce qu' il eat entrainē nēcessairement par 1'esaence ou requis par 1'exis- efr Avicenna' s Paychology, p . 43, 22 : a This is because the same diffieulty will remain ».
tence» : voir A. M . Goicaox, Lexique, pp . 364-369, n og 646 ā 653 . Le verbe lazima, a ētre 96 dispositionea : cette legon fautive dea manuacrits latina pour ponena s'explique aisē-
attach ē nēcessairement, faire suite », a un aens voiain de lahiqa, maia avec une insistance ment par 1'emploi r ēp ētē, dans ce conteste, du mot diapoaitio (Taāl) et de ponere, poaitio,
particulibre sur la concomitance tandis que lahiqa insiste sur la con86quence : ibidem, poaitum (faraala, aupposer) . Le teate arabe porte ici al-fārid ; la traduction anglaise du
p. 364, n o 646. Lāxim eat traduit soit par inaeparabile — avec son contraire aeparabile —, m ē me mot d'aprba la Najāt eat : a the supposer ►.
ou par comitans, quod eomitatur (voir aussi EL-Kaonsmi, concomitana, p . 321) . Pour la 97 universali : ar. a dans 1 ' universel », cfrAvieenna'a Payc.hology, p. 43, 28 : a in the case
notion de lāhiq, voir plus bas, p. 48, 91 et p. 50, 11-15. of the universal . . . a.
91 ponere ipaum accidens : ar. a(il ne dē pend pas de Pimagination) que cet aecident se 2 informando : ar. tla reprēsentation ► , tasaunvur (informando, ligne 2 ; informatur,
joigne ā », lalaiqa. La notion de lāhiq dissimulēe ici sous le terme ponere, apparait claire- ligne 3). F. Rahman (p. 191, note 4), conaidēre le teate arabe correspondant ā est enim . ..
ment dans la suite du eonteate : voir p . 60, 11, advenerit, 12, adveniunt, 16, aceidat, ad in f ormando comme une glose ; il en va de mēme, ā son avis, du tegte parallēle de la Nayāt ;
acciderulum . Lāhiq, 4 a.djoint, consē quent, dērivē, se dit de tout caraet8re non cōnsti- cfr Avieenna'a Paychology, p. 123, chapitre VIII, note 10.

~
50 QUARTA PARS CAPITULUM TERTIUM 51
E
apprehensa ex sensato aut ex diversitate situs, — et defigitur visa 2o natione habuerit situm terminatum aliquem, non describetur in ea
5 imaginata illa eadem — impossibile est dici esse hanc definitionem et nec poterit ei poni terminus.
non alterius et non potius propter aliquid propter quod oportet habere Ergo iam destructum est hanc separationem esse propter accidens
additionem huius definitionis sine altero . Nec imaginatio ponit inseparabile per seipsum aut separabile per seipsum aut positum.
eam sic propter hoc, sed imaginat sic subito eo quod ita est in se, non Dicemus etiam quod impossibile est hoc esse ex comparatione
propter positionem eius, et imaginat hoc quadratum a dextro et 25 sui ad aliquid cuius haec sit imaginatio : multotiens enim imaginamur
lo illud a sinistro, non propter aliquid quod sit adiunctum isti vel quod non est ; item si unum quadratorum imaginatorum habuerit
illi quod, postquam advenerit eis, fiat hoc sinistrum et illud de gtrum. comparationem ad aliquod corpus, et alterum quadratum ad aliud,
Sed in actione intellectus, definitio sinistri et definitio de g tri adveniunt impossibile est eorum subiectum esse indivisibile : unum enim qua-
quadrato, cum ipsum est iam quadratum cui non accidit aliud, sicut ~ ; : . dratorum imaginatorum non plus debet habere comparationem
unum universale alii : possibile est enim ut stabiliatur in intellectu 3o ad aliquod quadratorum forinsecorum quam aliud, nisi hoc contigerit
15 absque aliquo quod acoidat illi, et ut sit aptum ad accidendum sibi trti. : ex comparatione corporis quod est subiectum illius et sustinentis
aliud. In imaginatione , :.
llud, in qua non
i oadit vero,aliud,
nisi intentio fuerit et singularis
tunc cum eo subiectum
i~ illius erit praeter
per quod fit singularis, non apparebit imaginationi ; et propter 29 va ` .~ subiectum istius . Ergo virtus erit divisa, quae non dividitur in
R 192 hoc possibile est potentiae intellectus coniungere unam intentionem izA' seipsa nisi propter divisionem eius in quo est : erit ergo corporalis
cum alia ad modum ponendi ; sed nisi primum quod apparet in imagi- 35 et forma erit descripta in corpore . Ergo impossibile est duo quadrata
separari in imaginatione propter separationem duum quadratorum
quae sunt et propter comparationem eorum.
4 defigitur] designatur V 5 eadem] esse add . V 6 pmpterz] om. V
7 altero] altera V 8 imaginat] imaginatur V 8 ita] sup . lin. post in
V 8 est in] inest V 9 imaginat] imaginatur V 9 et 2] om . T 20 terminatum aliquem] inv . V 20 describetur] describitur T describeretur V
10 illud] aliud T om. V 10 vel] et V 11 quod] quia V 11 advenerit] 21 nec] nisi P 22 est] om. V 22 propter] per T 23 autl . ..
advenit PV 11 fiat] fuit PV 11 et] om . I 11 illud] id T 12 intellectus] seipaum] i.m . I om . hom. T i .m .P 25 haec] non S 25 imaginamur]
fuit haec add. V 13 iam quadratum] inv . V 13 accidit] accidat V imaginamus P 26 imaginatorum] sup . lin . al. man. S 26-27 habuerit
13 aliud] niai add . S 15 aliquo] alio S 17 per] sup . lin . al . man. T propter V comparationem] inv. T 27 aliquod] aliud PV 28 subiectum] situm P
28 indivisibile] divisibile S 30 ad aliquodJ alio V 30 aliudJ om . S
30 hoc] om. C 30 contigerit] contingit PV 31 subiectum] situm P
4 aut ex diversitate = Rak] `g:~ ;;;, I_7 (sine diversitate) R
k,4*~ ~,,, 4 situs] 31-32 et sustinentis . . . subiectum illius] om . hom . V 31 sustinentis] sustinens
sed suatinentis add. i .m . al . man . S 32 subiectum] sup . lin . I situm P 32 erit]
om. R 5 eadem] ($ ;w, j (ipsa) R 5 dici = Rak] om. R 5 esse] Ll
est S 33 subiectum] situm P 33 quae] quo V 34 ergo] igitur PV
(eius sc. formae) add. R AJ (eius sc . singularis) add . codd . 6 et non potius] ~ {
(nisi) R 8 propter hoc] L,&~ ' (propter aliquid quod adiungit ei) R
4 20 aliquem] (particularem) R 21 terminus] positio 25 sui] om. R
8 imaginat] eam add. R 10 vel] 9 (et) R 11 eis] om. R 11 fiat] ponatur
25 aliquid] (habens esse) add. R 26 imaginatorum] om . R 27 ad
13 iam] om. R 14 intellectu] LX(universale) add . R 16 aingularis] d .9
aliud] S y, ~ d,,,,,~ (aliam comparationem) R 28 impossibile est] y~"p"
(in ea) add . R 18 potentiae] ~(ut sit in dominio) R
(ut aecidat sc. haec comparatio cum . . . sit) add . R 30 nisi hoc oontigerit]
P~ ~ <
2 k . (nisi iam ceciderit hoc in
5-7 imposaibile . . . altero : cfr Avicenna's Psycicology, p. 43, 32-34 : a(But in the case of comparatione ad unum forinseoorum) R 31 ex eomparatione corporia]
thia individual figure) this conoept cannot be found to the eaclusion of the other, escept r,—:~J (ea corpore) R 33 ergo] y(et) R 34 nisi] J,, (sed) R 34 eius in
on the strength of some factor by which the addition of this particular concept rather
than the other is justified a. quo est = R] lgj L, (eius quod eat in ea) codd.
11-12 advenerit, adveniunt : voir plus haut, p . 48, 91.
12 actione : ar. r le domaine, la sphēre m, suq c. 21 nec . . . terminus : ar . x et on ne peut faire de eupposition ā aon aujet a . Le mot latin
15 accidat, ad accidendum : voir plus haut p. 48, 91 . terminus correapondrait non A. fard (aupposition), maia ā gTiarad, but, fin ».
4t

52 QUARTA PARS CAPITULUM TERTIUM 53

Restat ergo ut sit hoc aut causa separationis duarum partium marum . Impossibile est autem esse ex comparatione eius per quod
quae sunt in virtute recipiente, aut duarum partium quae sunt in apprehenditur forma : multae enim ex formis imaginabilibus sunt
4o instrumento quo operatur virtus . Sed quomodocumque sit, quod non apprehensae per aliquid ullo modo ; aliquando autem maius et
de hoc intelligimus hoc est scilicet quia hic modus apprehendendi 55 minus est forma unius singularis . Impossibile est autem esse propter
non perficitur nisi virtute quae pendet ex materia corporali. causam ipsarum duarum formarum : conveniunt enim in definitione
Ergo ostensum est quod apprehensio imaginabilis non nisi corpore et essentia, sed differunt in minoritate et maioritate ; ergo non est
R 193 perficitur. illud ex ipsis. Restat ergo ut sit ex comparatione recipientis : nam
45 Hoc etiam fiet manifestius per hoc quia nos imaginamur formam forma aliquando describitur in parte eius maiore et aliquando descri-
imaginabilem, exempli gratia formam hominis maiorem aut mino- 29 vb 60 bitur in parte eius minore.
rem, quasi inspiceremus, et sine dubio maior describitur in aliquo, Item impossibile est nobis imaginari albedinem et nigredinem
et minor in alio quod non est illi simile : si enim describeretur in in una forma imaginabili ita ut utraque illarum sit infusa in ea simul,
eo quod est illi simile, tunc dissimilitudo in minoritate et maioritate sed est possibile in duabus partibus eius quas apprehendit imagi-
5o aut esset ex comparatione eius quo forma apprehenditur, aut ex natio discretas ; si autem duae partes non separarentur loco, sed
comparatione apprehendentis, aut ex comparatione duarum for- 65 duae imaginationes describerentur in aliquo indivisibili, tunc non
differrent in impossibili et possibili ; ergo duae partes differunt situ,
38 duarum partium] locoram add . sup . lin. C duorum locorum partium T ideat aut imaginatio imaginat eas cum sint discretae in duabus partibus. Si 20 rb
locorum add . sup . lin . SP 39 suntl] om. V 40 quo] per quod T vero aliquis dixerit hoc : H et praeter hoc etiam intellectus)), respon-
41 quomodocumque] quocum modo I quocumque modo STV 41 scilicet] debimus dicentes quod intellectus apprehendit albedinem et nigre-
sed T 41 hic] huius V 45 hoc lJ aut V 45 fiet] fieret I 46 exempli]
verbi V 46 aut] ad P 47 aliquoJ alio S 48 minor] describitur 7o dinem simul uno tempore ad modum credendi et negat subiectum
adal. T 49 eo] aliquo T 49 illi] non T 49 disaimilitudo] similitudo V
50 quo] qua V 50 forma apprehenditur] inv . T 51 apprehendentis . ..
comparatione] i .m . S 51 apprehendentis] aut ex comparatione comprehen- 52-53 impossibile . . . forma] om . hom . V 52 per] sup . lin. I 53 aunt]
dentis add. P 51 ex] om . V quod (dub.) P 55 eati] enim add. V 55 propter] per T 56 ipsarum]
om . C 57 et1J in add . ITP 57 minoritate et maioritate] inv. T 57 et z]
in add. P 58 sit] om. IS 58 recipientis] formam add. T 59 aliquandoz
39-40 quae sunt in inatrumento] instrumenti 40-41 quod . . . inteIligimus] J.,o(--Ll describitur] om . hmn. V 61 eat nobis] inv . V 63 poasibile] imposaibile V
(quod acquiritur) R 41 de hoc = Ra] om. R 41 scilieet] om . R 43 ergo] 63 eina] sap . lin. al . man. S om. V 64 partea] quae add. T 64 separarentur]
.Xj (ergo iam) R 43 imaginabilis] (,,;w f (etiam) adcl. R 46 formam] ~ aeparantur I separentur TV 65 describerentur] describentur l deacribuntur T
(sicut formam) R 46 hominis] hominum 47 inspiceremus] ~+Jj (utramque) 65 aliquo] aliqua V 66 differrent] differunt T 66 in] om . T 66 et] in add . V
67 imaginatio imaginat eae] imaginatur eaa imaginatio V 67 partibus] om.
add. R 48 minor] ,—YJ ; (deacribitur) add. R 48 in alio] om . R 51 ex V 69 albedinem et nigredinem] -inv. ISPV 70 aimul] in add. V
comparatione duarum formarum] CNj ,~j I Lt,~jj (propter ipsas duas formas) R

Sed quomodocumque . . . perficitur : la 1Vajāt comporte ici, apr6s matEria corPoralii, 52 per quod] d ;.t (quo cfr 52, 50) R 54 per aliquid] ;, &t (ab a.liqua re) R
40-44
ligne 42, une brēve argumentation qui n'est pas reprise dana le texte arabe du De Anima;
voir Avieenna's Psychology, p . 45, 4-10 : a(In either case the result remains that this form
58 restat ergo ut sit] a j V j l9 (ergo hoc est) R
a~s
63 sed] a
j(hoc) add. R
67 aut=Radk] y(et) R 70 tempore] (ad modum formandi)
of perception takes place through the bodily matter) . If it appertains to the receptive add. R 70 ad modum eredendi et negat]
faculty, that faculty ia diviaible only through the divisibility of its mattera ; and if it ap- (sed ad modum credendi imposaibile eat) R C
pertains to the bodily instrument, then this is the very point we want to prove. Thus it
has been shown that the imaginative percaption also takes place through the body ».
47-48 maior . . . alio : ar . o elle a'inacrit comme plus grande ou comme plua petite dane 52-63 per quod apprehenditur forma : cfr ligne 50.
une certaine ohoee ►. 54 non apprehensae per aliquid : ar. a ne sont tirēes d'aucune chose ».
48 quod . . . simile : ar . * non dans la mē me (partie) de cette chose x. 67-74 si vero aliquis . . . aliter : F. Rahman (p. 193, note 11) considijre ce pasaage comme
50 quo forma apprehenditur : ar. t ce dont eat tirē e la forme s . une glose ; voir ausai Avieenna's Peyehology, p . 124, note 15.

54 QUARTA PARS CAPITULUM QUARTUM 55

earum esse unum. Imaginatio vero non imaginat eas simul nec quaerere per motum . Non autem habet hoc velle ex aliqua virtutum
ad modum formandi nec ad modum credendi, quamvis actio imagi- 85 apprehendentium ; virtutes enim apprehendentes nihil aliud faciunt
nationis non est nisi ad modum formandi et non aliter, quia non nisi iudicare et apprehendere ; cum autem iudicant vel apprehendunt
R 194 habet actionem aliter. sensu aut aestimatione, non necesse est ex hoc illud velle . Homines
75 Cum autem cognoveris hoc in imaginatione, iam cognovisti hoc enim conveniunt in apprehendendo quod sentiunt et imaginant,
in aestimatione quae, quicquid apprehendit, non apprehendit illud secundum hoc quod sentiunt illud et imaginant, sed differunt in
nisi in forma singulari imaginabili, sicut ostendimus. 90 velle illud quod sentiunt et imaginant ; dispositio autem unius
hominis etiam differt in hoc : imaginat enim cibum et vult illum in
hora famis, sed non vult illum in hora satietatis ; item qui est bono-
IV rum morum imaginat concupiscentias turpes, non tamen vult illas,
aliva autem vult. Et hae duae dispositiones non sunt solius hominis,
CAPITULUM DE DISPOSITIONIBUS VIRTUTUM MOTIVARUM 95 sed etiam omnium animalium. R 195
ET DE PROPHETIA QUAE FIT VIRTUTIBUS SENSIBILIBUS Differt autem voluntas : quia quaedam est adhuc debilis, quae-
dam autem iam ita roborata quod non deest ei nisi effectus . Voluntas
so Postquam iam locuti sumus de virtutibus apprehendentibus
animae sensibilis, oportet loqui de virtute eius motiva.
84 autem habet] inv. S 84 hoc velle] ante habet T hoc desiderare PV
Dicemus igitur quod animal, cum vult aliquid, percipit se velle 86 autem] om . V 86 vel] et T 87 aut] vel PV 87 illud] ante ex hoc T
aut imaginatur ei : si enim non perciperet, non intenderet illud 87 velle] desiderare PV 88 enim conveniunt] inv. V 88 quod] et V
88 imaginant] imaginantur V 90 velle] desiderando PV 90 illud] om.

73-74 quia . . . aliter] om. lamn. V T 90 dispositio autem] et dispoaitio PV 90-91 autem unius hominis etiam]
75 cognoveris] imaginaveris I 75 in] om. P
etiam hominis univa T 90 unius] illius et eiusdem V 91 vult] desiderat
75 hoc 2] iam sed haec add. sup. lin . al. man. S 76 quae] quod V 78 capi-
PV 91 illum] illud T 92 vultJ desiderat PV 92 illum] illud T
tulum] quartum add. i.m . I adcl . SV quartum quartae partis add . T 78 dispo-
93 imaginat] aliquando add . TPV 93 non] nec V 94 et] sed T
sitionibusJ modis V 78 motivarum] ductivarum sed motivarum add. sup.
95 omnium animalium] inv . V 96 voluntas] desiderium PV 96 quaedam]
lin. al. man . S 81 virtute eius] inv. T 82 quod] om . T 82 vult] quiddam P quoddam V 96 debilis] debile PV 96-97 quaedam autem . ..
desiderat P considerat V 82 se] illud add. I 82 velle] desi-
roborata] quiddam (quoddam V) vero in tantum mboratum PV 97 autem]
derare PV 83 aut imaginatur ei] om . T 83 ei] illud C om. PV
vero IST 97 deest] deficit T 97 deest ei] in esset rei V 97-99 voluntas
autem . . . advenit] et tunc non eat desiderium quia cum roboratur desiderium
73 quia] '~9 (nec) R 74 aliter]_7a*
,r- J (in alio) R 75 hoc a ] om . R 77 in non advenit PV
forma] ~jj.~ U-, (pendena ex forma) R 79 de prophetia . . . sensibilibus] de
modo prophetiae quae pendet ex eis 80 iam] om . R non om . Rf 80 appre- 87 ex hoc] om . R 89 illud] om . R 89-90 in velle illud] in co quod volunt de illo
hendentibus] S~ V,„, (ex virtutibus) add . R 81 virtute = Rgk] vc~ I (vir- 91 etiam] ,,9 (aliquando) R 93 morum] ~ j ~(eum) add. R 93 tamen] om. R
F
tutibus . . . motivis) R 81 eius] ( 4;.,., (ex illis cfr 54, 80) R 82-83 cum . . . in- 95 etiam] om . R 96 differt autem] G (aliquando) add. R 97 iam] om. R
tenderet] Ī 4L;E g IAS L, ~. , li ~ t t uJ I l91.; : * I jZ4 ~ 1,
d~ (nisi vult firmiter aliquid quod percipit se velle aut quod imagiaa-
chaque fois par velle dans une s ērie de manuscrits latins de la liate B, par desiderare dans
une aē rie de manuscrits de la liate A, sauf aux lignes 93-94 oil lea manuscrits des deux
tur ei aut quod non percipit non intendit) R
lietes portent vult : voir Introduction pp. 137* ā 139* . Le De Anima de Gundissalinua
porte partout desiderare, mē me aux lignes 93-94 . Lea e retraductions n latines que, pour
82-96 animal . . . debilis : cfr Guxnzssaraxus, ēd. Muckle, p . [80], 25-35. ce pasaage, nous proposons entre parenthēses ā 1'apparat latino-arabe, rendent ishtāqa
82-53 cum vult . . . intenderet : le teste arabe eat ici moins clair que la traduction latine ; gar vult oomme c'eat le cas dans le manuscrit de base (Casanatensis 957).
il comporte plueieurs propoaitiona relatives se rapportant ā un antē cēdent indēterminē 97 quod . . . effeetus : ar. ~ au point qu'il (le dēsir, shawq) entraine nē ceasairement
(aliquid, ahay') et construitea dēa lora par aimple ju$tapoaition ; par ailleure il inaiste 1'ijmāc n . Ce dernier terme eat rendu en latin, dans tous lea manuacrits, ligne 97, par
sur la fermetē du dē sir, nuance qui disparait dans la traduction latine. ejfectus, mais aus lignes 97-99,ijmāc eat rendu par deaiderium dans les manuacrits de la
82-94 vult . . . autem vult : Dans ce paseage ]e verbe arabe e dēsirer n, ishtāqa, est rē ndu liste B et par voluntas dans lea manuscrits de la liate A . La distinction que le teate arabe

56 QUARTA PARS 111" CAPITULUM QUARTUM 57

autem non est desiderium ; quia aliquando roboratur voluntas sed virtus concupiscibilis : illa autem quae vult delectabile et quod
desiderium non advenit motui aliquo modo, sicut imaginatio firma est, putatur utile ad conquirendum, est concupiscibilis ; quae vero vult
00 nec tamen optatur quod imaginatur ; cum autem firmatur desiderium, vincere et id quod putatur nocivum repellere, est irascibilis.
oboediunt ei virtutes motivae quae non faciunt aliud nisi contrahere 30 ra lo Aliquando autem invenimus in animalibus affectus non ad con-
musculos et extendere ; non est autem hoc ipsa voluntas nec ipsum cupiscentias suas, sed sicut affectus eius quae peperit circa filium
desiderium : non enim quicquid prohibetur a motu, prohibetur a suum et uxoris circa virum suum ; similiter est, id quod affeetatur
vehementia voluntatis vel a desiderio, nec tamen habet oboedientiam exire a caveis vel a compedibus . Haec enim, quamvis non est cupi-
5 aliarum virtutum quae tantum movere solent, quae sunt in musculis. ditas virtutis concupiscibilis, est tamen aliquis affectus concupiscentiae
Huius autem virtutis voluntatis rami sunt virtus irascibilis et 15 virtutis imaginativae ; virtuti enim apprehendenti appropriatur, in
eo quod apprehendit et quod agitat de eis quae semper renovantur
aut de formis, delectamentum proprium ; cum autem dolet quia
99-00 imaginatio. . . imaginatur] imaginatio cum firma est nec optat quod ima-
amisit illud, cupit illud naturaliter : desiderat enim virtus desiderativa
ginat PV 4 oboedientiam] posE virtutum T 6 virtutis] scilicet add . TV
movere ad illud instrumenta, sicut desiderat ex concupiscentia et

98 voluntas] a,~
4 vel] y (et) R
I J1 (rei) add. R 1 ei] om, . R 2 extendere] eos add. R 7 virtus] om. S 7-8 illa autem . . . concupiacibilis] post quae vem . . . irascibilis S
11 sed] i . m . S 11 sicut] sunt V 11 quae]
8 putatur] computatur T
qua I 12 affectatur] affectat TPV 13 vel] et T 13 compedibus] exire
add. T 13 haec] hoc T 13 est] sit T 14 virtutia concupiscibilis] inv. V
ētablit entre lea deux notions de shau7q et de iymāe eat donc rendue en latin par lea deux
14 affectus] effectus T 15 enim] autem T 16 quod$] in eo quod V
termea volunta8 et desiderium, maia 1'6quivalent arabe de chacun d'eux eat invera ē si I'on
16 eis] his IS 17 quia] quod V
passe des mss de la liste A ā ceux de la liste B ; c' eat parmi ceux-ci que ae aitue le
manuscrit de base (Caaanatensis 957) : voir Introduction, pp . 137*-139*.
Le terme ijmāe eat traduit par impulsion dans les pagea que F. Rahman conaacre ā
16 quod apprehendit et quod agitat] quod apprehendunt et quod agitant sc . ani-
Avicenne : (z Ibn Sina has sp]it up the aecond (la deuxi ē me ētape du mouvement selon la
malia cfr 57, 10 17 formis] *Y ; ,(exempli gratia) add . R 17 proprium]
doctrine d ' Aristote) into desire and impulsion, ijmāc , for, he says, not every desire can
move to action but only when it is impulsive, whether conaciously or inconsciously n ; cfr Lg,,Q,;E (proprium eis sc. animalibus) R 17-18 dolet quia amiait cupit illud]
Ibn Sina dans A Zlistory of Muslim Philosophy, p . 491 . Les traducteura modernes de la dolent sc . animadia quia amiserunt illud eupiunt illud
Mētaphysique du Shifā' rendent le terme ijmāc, lu dans le mēme contexte que celui du
De Anima, par a concours unanime n ou a concentration de forces N ; toujoura pour le mēme
contexte, ]a traduction latine du Canon de m ēdecine d'Avicenne, exē cutēe ā Tolē de par 7 et 8 vult : ar . a subit une impuleion (tanbacithu) de d ēsira. Pour lea diverses traductions
Gērard de Crēmone, rend ijmāe par cansensua communis : voir S . Vax RiET, Recherches latines du verbe inbacatha, voir plua haut, p . 35, 97.
concernant la traduction arabo-latine du %it ā b al-nafs d'Ibn Sina . La notion d'ijmaO- 10et 11 af fectus : les deux termea affectus employēs succeasivement ici correapondent ā
voluntas, dans Atti del Terzo Congresso di Studi Arabi e Islamici, Naples, 1967, pp. 641- deux termes arabea diffērents et le contexte, tant en latin qu'en arabe, lea distingue
648, et La traduetion latine du De Anima d ' Avicenne dana Revue philosophique de Louvain, clairement . Le premier, ligne 10 (arabe inbieā th, efr p . 13, 97), dē signe une impulsion de
tome 61, 1963, pp . 609-613. la facultē concupiacible ; le second, ligne 11, (arabe ntizāc, cfr inelinattio, vis) se rattache ā
00-23 cum autem . . . desiderium : efr Guxnissaraxus, Sd. Muckle, p. [80], 39 ā p . [81], 1'imagination : aont appelēa nizāc, l 'attirance de la m ēre pour 1'enfant, de 1'ami pour eon
20. ami — en latin a affectus uxoris circa virum suum a, — le d ē sir de libertē (lignea 11-13)
3-4 non enim . . . deaiderio : une entrave ā 1'ex6cution du mouvement ne signifie pas et 1'attrait de la beautē intelligible (ligne 20) . A cōtē des impulsions de dēsir isauea de la
pour autant qu'il y ait entrave aux deux 6tapes prēeē dant cette oxēeution : vehementia colēre et de la concupiscence (tinbicāth) se aituent donc d ' autres impulsions motrices aans
voluntatis ou dē sir (shauxl) devenu intense, et desiderium ou ijmā o . col6re ni convoitise, rattach ēes directement ā 1'imagination (nizāc).
6 virtutis voluntatis : ar . quurua ahau qiyya . Les manuscrits latins, qui se divisent plus 14 affectus : ar . ishttiyāq, a d6sir a.
haut (lignes 82-00) aur la maniēre de rendre lea notions de shawq et de tijmāe, se regroupent 18 virtus desiderativa : ar . quu!ava ijmāciyya, la facult6 qui rēaliae le consenaua. Le De
ici et suivent le teate du manuscrit de base, Casanatensis 957. Le De Anima de Gundie- Anima de Gundiasalinus porte, ā la ligne 18, desiderare, desiderativa, pour rendre des mote
salinus au eontraire eontinue ā rendre ahawq par desiderare, desiderium, et porte ici : se rattachant ā ijmāc, alors que, ā la ligne 6, desideriti traduit shawq : le contraste entre les
virtuttie desideriti . deux notione y a donc diaparu.

58 QUARTA PARS CAPITULUM QUARTUM 59

20 ira ad id quod est pulchrum inter intelligibilia . Habetur ergo ex con- appetere et concupiscere coitum et his similia sunt ex virtute bestiali
cupiscentia intensio voluntatis ad delectamentum et ex virtute concupiscibili . Solatium autem et gaudium sunt de accidentibus vir-
affectandi desiderium ; et ex ira habetur intensio voluntatis ad vic- 35 tutum apprehendentium : virtutibus autem humanis accidunt dis-
toriam et ex virtute affectante habetur desiderium ; similiter etiam positiones quae sunt eis propriae, de quibus postea loquemur . 20 va
ex imaginatione quod proprium est ei et ex virtute affectante Virtus autem desiderativa sequitur has virtutes praedictas :
R 196 25 desiderium. cum enim intenditur eius vis, desiderat . Hae autem omnes
Timor autem et dolor et tristitia sunt de accidentibus irascibilis sequuntur virtutes aestimativas : non enim appetunt aliquo
propter communionem quam habent virtutes apprehendentes : 40 modo nisi postquam aestimaverint volitum ; aliquando autem
cum enim moventur sequentes formationem intelligibilem aut est aestimatio, sed non est ibi voluntas . Et contingit ali-
imaginabilem, fit timor ; cum vero non timet, confortatur et accidit quando ex rebus corporalibus ad quae repellenda movetur natura,
3o ei inde dolor ; unde venit ira cum non potest repellere illud, ut illos motus sequatur aestimatio et ut illae virtutes sint priores
aut cum timet adventum eius . Gaudium autem quod est ex modo 30 rb aestimatione in actione sua, sicut plerumque aestimatio ducit virtutes
separationis est finis huius virtutis . Sed pecuniam cupere et cibos 45 ad aestimationem . Aestimatio enim habet dominium inter virtutes
apprehendentes in animalibus ; cupiditas autem et ira habent
21 intensio] intentio CITV 21 voluntatis] voluptatis V 21 et] om . V 22 inten- dominium inter virtutes moventes, quas sequuntur virtutes deside- RR 197
sio] intentio CITV 23 et] sed ISTPV 23 etiam] est T autem V 26 de] rativae et deinde virtutes motivae quae sunt in musculis.
ex I 27 communionem] coniunctionem V 29-30 accidit ei inde] inde Dicemus nunc quod actiones istae et accidentia ista sunt ex
accidit ei PV 31 aut] om . V 31 adventum eius] adventum eat add. S
5o accidentibus quae accidunt animae sed dum est in corpore, quae

20 ad id] L,~,, t . . . J, yy (et ex eo etiam) R 26 accidentibus] ~I (virtutis) add . R


27 communionem . . . apprehendentes] consortium virtutum apprehendentium 37 virtutes] quatuor add . V 38 eius vis] inv . S cibus vis V 38 vis]
28 moventur] (movetur sc . virtu.s iraacibilis) Redeh Cj_~~j (se separavit sc. virtus T 40 voHtum] volunt V 41 ibi] om . T . 44 plerumque aestimatio]
virtus irascibilis) R 28 sequentea] Lj:. [j I (sequendo) R 30 ei inde] (,b (ei) inv. T 46-47 apprehendentes . . . virtutes l ] om . Tiom. T 46-47 apprehen-
R 1.~j (inde) Rdfk 32 separationis] q„J,;j I (victoriae) R 32 virtutis] L'~ " ~ dentes. . . moventea] i.m I 49 eg ] de T 50 dum] scilicet anima add. sup.
lin . al. man . S de scrib . sed exp, et dum acld . sup. lin. T 50 quae ti ] scilicet
(etiam) R
accidentia add. sup . lin . al . man . S

20 ad id quod : 1' arabe coordonne cea mots ā a ex concupiscentia et ira a et correspond


done ā : a et ex eo quod. . . ».
20-25 Habetur . ., desiderium : on peut dēgager de ce texte trois ētapea dana la deacrip- 39 sequuntur] L,,~j I (etiam) add . R 41 ibi] om . R 41 et] d;.Q (tamen) R
tion dea facult ēa motrices : d'abord, le fait qu'un dēair (voluntatia — shawq) n ē de la con- 42 ex rebus] P yy (ex doloribus) R 43 motus = Raegk] 4S~.1 (illum motum) R
voitiae (ex concupiscentia), de la colbre (ex ira) ou directement de 1'imagination (ex imagi- 43 aestimatio] k:~j~ ~(affectus aestimationis) add. R 43 priores = Rch] qf L
natione) et donnant lieu ā des impulsions motricea (virtus affectandi ou affectans, quwwa (duces aestimationis) R 44 in actione sua] [p [Q;;Q., ~ ~(ad id quod egpetunt) R
nuz ū ciyya), devient intense (intensio) ; ensuite 1'unification de toutes les dispoaitions
45 aestimationem = Rh] ~+~j) (id quod aestimatur) R f 47 virtutes = Ragk]
particuliēres dea facultēs motricea d'exēcution par la quwwa ijmāciyya (virtus desiderativa)
opē rant un consensus communis ou ijm āe (desiderium) ; enfin 1'ex6cution du mouvement ō~ ~(sequitur virtus desidierativa) R 48 virtutes] ~~ ā J ~(virtus motiva) R
par lea facultēs de contraction et d'extension ae trouvant dans lea muscles (voir plus haut,
lignes 1-2) . Cea trois ētapes se retrouvent encore plus bas, lignes 46-48 : a cupiditae et
ira . . . virtutea desiderativae (au aingulier en arabe), virtutes motivae (au singulier en 36 de quibus . . . loquemur : voir Livre V, chapitre 1, pp . 73-75.
arabe) a. 36 ā p . 62, 2 Virtus autam . . . qualitatem : efr Guxnisserarrus, ēd . Muckle, p. [81], 29
26-35 Timor . . . apprehendentium : efr Guxnisser.urus, ēd. Muckle, p . [81], 21-29. ā p. [83], 4.
28 moventur : la lef,on ehoisie par 1'6dition Rahman est inkhazakaE : a(lorsque la facult ē 38 vis : ar. niz āO, voir plus haut ligne 11.
irascible) s'eat isolēe w . La traduction latine de ce verbe a Btē aupplēēe $ 1'apparat latino- 39 non . . . appetunt : ar. a il n'y a pas de dēsir u, shawq.
arabe d'aprēs Fa,uYTaa. 41 voluntas : ar. a le dē sir e, sh,awq.

60 QUARTA PARS CAPITULUM QUARTUM 61

non accidunt ei nisi propter consortium corporis, et ideo trahunt est habens corpus, et sunt corporis ex hoc quod principaliter sunt
secum complexiones corporum . Accidunt etiam ipsa cum accidunt animae ipsius corporis, quamvis sint animae ex hoc quod est habens
complexiones in corporibus : quasdam enim complexiones sequitur corpus, non dieo ex corpore ; similiter soIlicitudo, dolor et tristitia
aptitudo irascendi, et quasdam aptitudo concupiscendi, et quasdam et memoria, horum nullum est accidens corpori ex hoc quod est
55 pavor et timor : quorumdam enim hominum facies est facies irasci- 70 corpus, sed sunt dispositiones rei coniunctae cum corpore, nec sunt R 198
bilis qui contestatur faciei suae quia cito irascitur ; quidam autem nisi cum est coniunctio cum corpore ; habet ergo ea corpus sed
videtur timidus et formidolosus qui formidat et cito terretur. propter animam : anima enim habet ea principaliter, quamvis
Haec igitur omnes dispositiones non sunt nisi ex consortio corporis, habeat illa ex hoc quod est habens corpus, non dico autem quod
sed diversis modis : quasdam enim principaliter habet corpus sed habeat illa ex corpore . Sed dolorem habet propter verbera et propter
so ex hoc quod est habens animam ; quasdam vero principaliter habet 75 permutationem complexionis, et hoc accidens habet esse in corpore :
anima sed ex hoc quod est in corpore ; quasdam vero habent aequa- solutio enim continuitatis et complexio sunt dispositiones corporis
liter. Somnus en .im et vigilia et aegritudo et sanitas sunt disposi- ex hoc quod est corpus, et etiam hic dolor habet esse in sensu sen-
tiones corporis quorum principia in ipso sunt, sed non habet ea tientis secundum quod est sentiens, sed causa corporis ; videtur
corpus nisi eg hoc quod est habens animam. Imaginatio vero et autem fames et cupiditas esse huius maneriae.
65 eoncupiscentia et ira et huiusmodi sunt animae sed ex hoc quod so Sed ex imaginatione et timore et dolore et ira principaliter accidit
passio animae : non enim ira vel dolor, secundum quod est ira vel
51 ei] seilicet animae add. sup. lin. al. man . S 51 nisi] om . V 51 trahunt] dolor, est passio aliqua ex passionibus quae dolorem inferunt corpori,
trahit TV 52 secum] semen V 52-53 accidunt 1 . . . corporibus] om. hom . T quamvis sequatur eas passio corporalis dolorem inferens corpori,
54 aptitudo2] aptitudines T 55 quorumdam . . . irascibilis] i.m. C 55 faciesi] sicut accensio caloris aut exstinctio eius et cetera huiusmodi ; hoc
om . TV 56 qui] quae TV 56 quia] eg hoc quod V 57 timidus] 85 enim non est ipsa ira vel dolor, sed quiddam quod sequitur iram et
invidus T 58 igitur] enim T ergo V 60 vero principaliter habetJ
om . T 63 ipeo] ipsa PV
66-68 et sunt corporia . . . habens corpus] om. k.om . V 68 aollicitudo] et add.
51-52 trahunt secum] Lg,, (permutantur cum eis) R 54 quasdam 1-21 IST 68 et] om . V 69 etJ om . V 69 horum] eorum S 71 coniunctio]
j,y I (complexiones aequitur) add. R 55 facies 1 2] - (indoles) R
dacw coniuneta TV 73 habeat] sit scrib. sed exp. et habeat add. sup . lin . al. man . S
56 contestatur faciei suae quia] om . R non om. Ra 59 sed l] ~1 I J I, y I 75 permutationem] mutationem T 76 enim] autem T 78 sentiens]
sentientis V 79 huius] huiusmodi I 79 maneriae] in manerie I maneriei TV
~(dispositiones quas habet anima ex consortio corporie 81 ira] vel ira V 84 hoc] haec S hic T 85 aequitur] consequitur ISPV
sunt) add. R 63 sunt] yyf dJ _,$ y (habet enim ea principaliter) add. R 85 et] vel TV

55 faciesi 2 : ar . e diaposition naturelle», a temp ē rament a, sajiyya . Le pluriel du mē me


-

mot, dēsigne les traits, lea caract ēristiques », ce qui eapliquerait la traduction latine
K 67 ipsius] om . R 68 ex corpore] V a l ~ J, y" v, (propter corpus cfr 61,
facties. 72) R 68 sollicitudo] 9 (et) add . R 69 memoria] c~-(j j q,,,Lf L„y (et
56 qui : pronom singulier comme dans la relative arabe commengant par man, voir huiusmodi) add. R 73 e% hoc] jj &, (propter hoc) R 73-74 autem . ..
plua haut, p . 26, 48.
56 contestatur faciei suae quia : ces mots latins sana ēquivalent arabe dans 1'6dition corpore] V .a„J 1 j„"y (pmpter corpus) R 74 aed dolorem habet]
Rahman, ont pourtant un ēquivalent dana un des manuscrita de cette ēdition (voir (sed dolor) R 75 et hoc accidens] d9 ~~ l,cJ~ y (quod in eo sc. dolore
~jl
apparat latino-arabe, eigle Ra) ; la traduction littērale du teste arabe de ce manuscrit accidit) R 76 complezio] compleaionfs 77 hic dolor] om . R 80-81 sed . ..
eat et celui-lā prouve, de fait, par aon tempērament (qu'il eat prompt ā la colbre) >.
:4

La ayntase de ces mots arabes peut eapliquer le datif faetiei auae qui fait difficultē en animae] sed pasaio quae accidit eg timore et dolore et ira principaliter aecidit
latin. animae 80 imaginatione et] om. R 85 vel] y(et) R
59 principaliter habet eorpua : voir lignes 62-64.
60-61 principallter habet anima : voir lignes 64-74.
61-62 habent aequaliter : voir lignea 74-79. 76 solutio . . . complegio : voir Appendsx, p. 194, 16 .

r, (

62 QUARTA PARS CAPITULUM QUARTUM 63

dolorem. Nos autem non negamus esse melius ut habeat aliquid quam ad aliam, et hoc fit cum perficitur earum aptitudo ; sed
anima ex hoc quod est in corpore, quod postea sequantur passio- quod plus habent aptitudinis non fit nisi ex permutatione
nes in corpore quae sunt propriae corporis : imaginatio enim qualitatis, sicut praediximus ; pleraque autem non permutantur
etiam, ex hoc quod est apprehensio, non est de passionibus quas 30 va nisi per contraria quae subsistunt in eis. Et quandoquidem haec
90 habet corpus principaliter ; quamvis postea ex imaginatione i, 10 principia vestiunt materiam forma constituente speciem natu-
accidat ut tendatur aliquod membrum ; hoc enim non habet ralem < . . . >, non est longe quin investiant eas qualitatibus,
ex causa naturali, propter quam debeat complexio permutari vel calor ita ut ad hoc non sit ibi necessarius tactus, nec actio, nec passio
augeri vel vapor generari qui diffundatur in membrum ita ut exten- corporalis quae proveniant ex contrarietate . Unde forma 20 vb
datur ; sed quia forma habetur in aestimatione, secuta est permutatio quae est in anima, principium est eius quod contingit in
95 in complexione et calor et humiditas et spiritus ; et nisi esset illa 15 materia, sicut forma sanitatis quae est in anima medici principium
R 199 forma, non haberet natura quid moveret eam. est sanitatis quae accidit, et praeter hoc forma scamni in anima car-
Nos autem dicimus ad summam quod ex anima solet contingere pentarii, sed hoc G . .. > non adducunt ad id quod provenit ex illis
in materia corporali permutatio complexionis quae acquiritur sine
actione et passione corporali, ita quod calor accidat non ex calido
6 aliam] aliquam T 6 hoc fit] inv . T 7 quod] quia V 9 quan-
00 et frigiditas non ex frigido : cum enim imaginat anima aliquam doquidem] quoniam V 10 veatiunt . . . constituente] materiam formis ves-
imaginationem et corroboratur in ea, statim materia corporalis tiunt conatituentem T 10 naturalem] sequitur lacuna cirea triginta litt. C
recipit formam habentem comparationem ad illam aut qualitatem. 11 non] tunc non PV 11 investiant] vestiant T 11 eas] eam IST
Quod fit ob hoc quod anima, aut est ex substantia alicuius princi- 12 sit] fit IT 14 anima] ea anima I 14 principium eat] inv. T 16 est]
piorum quae vestiunt materias formis quae sunt in eis dominantium om. TV 16 hoc] sicut add . TPV 17 hoe] haec P lacunam coni . ex
arabico 17 hoc non] inv. T
5 ipsis ; aut habet propriorem comparationem ad ipsam substantiam

87 quod est in corpore] om . V 87 sequantur] sequuntur IV 88 enim] 6 earum aptitudo] Ll Lz ~ I .A~ I (aptitudo earum se . materiarum ad eas sc.
etenim S 89 etiam] om. TV 91 ut tendatur] extendi PV 92 comple gio formas) R 7 quod . . . aptitudinis = Radeghk] L6~ I (pleraeque
L~ I,L.;,,.,, I _;~~

permutari] permutari complexio naturalis V 92 vel] et T 94 aestima- 7 permutatione] C.:j lx;,,,,l (permuta-
aptitudinum earum non fiunt) corr. R ~
tione] imaginatione V 96 non] nam P 96 quid] quod T 96 eam]
om . I 99 quod] ut ST 99 accidat] accidit I 1 statim] om . V tionibus) R 9 quae subsistunt in eis] L&Lo-a (quae permutant eas) R 10 veatiunt]
~. » ..
3 ob] ab T 4 materias] materiam T ~(iam veatierunt) R 10 naturalem]
(propter comparationem quae subsistit inter eas) add. R 11 longe] L,~w t (etiam)
86 aliquid] hoc 90 imaginatione] G (aliquando) add. R 92 complexio] ay add. R 13 unde] Ljj (immo) R 17 sed hoc] L~J I S .L1 I V, . (eat aliquod
ex principiis quae) add. R 17 adducant] adducuntur 17 ad] j U,,o ! JI(ut
(iam) add . R 92 vel] 9 (et) R 93 vel] y(et) R 94 quia] Lj (cum) R
einanet) R
98 acquiritur = Rahk] ~.LZ (contingit) R 00 cum enim] < jj (immo
cum) R 3 autl om . R 4-5 formis . . . ipais] Lj d,gi.j I j 4,a1 ILg -
(formis quae sunt in eis sc . principiis constituentea eas sc . materias) R 5 aut] 6 aptitudo : la diffērence entre potentia et aptitudo est prē cis ēe plus loin, Appendix,
j ~(quia) R 5 propriorem] ~Jy ~(propiorem) R p. 191, 53-66 . Rappelons que le traitē De Medieinis cordialibus dont est tirē 1'extrait
qui conatitue 1'Appendix a ē t ē composē par Avicenne avant le De Anima : voir plus bas,
p . 67, 70-75.
91-96 hoc enim . . . eam : voir plus haut, pp . 30-31, 18-21. 9 subaistunt : la traduction latine correapond ā tahullu, subsistere, (cfr mahall, subiectum)
98 et 1 materia : ar. a ēlē ment a, Gunsur, voir plus haut, p. 42, 97. et non ā tuhilu, permutare ; cffr permutari elementa p . 66, 49.
99-00 ita quod . . . frigido : voir IBx Sārē , Livre des Directives et Remarques (trad. 10 materiam : ar . h ēlē ment », cunsur, voir plus haut, p. 42, 97 et p . 62, 98 et l ; voir aussi
Goichon) p . 521 : e Tu sais dē jā que tout ce qui engendre la chaleur n'est pas chaud, et que plus loin lignea 15, 22, 39, 44, 55.
tout ce qui engendre le froid n'eat pas froid a. 13-15 forma . . . media : efr GuxnissaLSrus, ē d. Muckle, p . [83], 4-8.
5 ipaam : ar . dhā lika, latin illam. Voir Introduction, p . 117*, note 54. 16 aanitatie : ar . a la convalescence », bur'.

64 QUARTA PARS CAPITULUM QUARTUM 65

nisi per instrumenta et media, quae non egent his instrumentis 35 operatio sit ad naturam totius ; si vero fuerit in anima particulari,
nisi propter debilitatem et propter otiositatem. poterit operari in natura particulari . Multotiens autem anima opera-
2o Attende dispositionem infirmi cum credit se convalescere, aut tur in corpore alieno sicut in proprio, quemadmodum est opus oculi
sani cum credit se aegrotare : multotiens enim contingit ex hoc ut fascinantis et aestimationis operantis ; immo cum anima fuerit con-
cum corroboratur forma in anima eius, patiatur ex ea ipsius materia stans, nobilis, similis principiis, oboediet ei materia quae est in
R 200 et proveniat ex hoc sanitas aut infirmitas, et est haec actio effi- 40mundo et patietur ex ea, et invenietur in materia quicquid forma-
cacior quam id quod agit medicus instrumentis suis et mediis. bitur in illa . Quod fit propter hoc quod an .ima humana, sicut postea
25 Et propter hoc potest homo ambulare super trabem quae est in ostendemus, non est impressa in materia sua, sed est providens ei.
media via, sed si posita fuerit pons super aquam profundam, non Et quandoquidem propter hunc modum colligationis potest ipsa
audebit ambulare super eam eo quod imaginatur in animo eius permutare materiam corporalem ab eo quod expetebat natura
forma cadendi vehementer impressa, cui oboedit natu .ra eius et 45 eius, tunc non est mirum si anima nobilis et fortissima transcendat
virtus membrorum eius et non oboediunt eius contrario, scilicet operationem suam in corpore proprio ut, cum non fuerit demersa
3o ad erigendum et ad ambulandum. in affectum illius corporis vehementer et praeter hoc fuerit naturae
Ergo cum esse formarum impressum fuerit in anima et constiterit praevalentis constantis in habitu suo, sanet infirmos et debilitet
animae quod habent esse, continget saepe materiam pati ex eis 30 vb
quae solet pati ex eis, et ut habeant esse . Si autem fuerit hoc in 36 autem] sup. lin. C vero V 37 in2] om . C 37 est] om. V 38 fasci-
nantis] fantasmatia V 38-39 conatans nobilis] inv . T 39 in] om. I
anima communi quae est caeli et mundi, possibile est tunc ut eius
42 oatendemus] i . m. S 43 quandoquidem] quandoque T 44 expetebat]
exspectabat V 44 natura] corporis V 46 ut] ita ut TP 46 demersa]
detenta V 47 hoc] etiam add . PV 47 fuerit] fiunt S 47-48 naturae
18 his] haberi in I huiusmodi S 19 propter2] om . T 21 enim] om. I
praevalentis conatantis] praevalens constans T
22 cormboratur] roboratur TV 23 est haec] inv . IS eat T 26 fuerit] fuit V
26 super] aliquam add V. 27 audebit] audet T 27 animo] anima T
28 forma] formam V 30 erigendum] exigendum P 30 adz ] om . PV .,U
37 opus] ' (operatio) R 45-46 transcendat . . . pmprio] transcendat opera-
31 impressum fuerit] inv . I 32 habent] habenti V 32 continget] tione sua corpus quod appropriatur ei 46 ut] om. R 47 naturae =
om. V Rc] ~,ā ~, (ordinis) R 48 auo] L'~ I o .~m ij~ (tunc haec anima) add . R

20 ae] ,0 (iam) a,dd . R 20 aut] y(et) R 22 eius] d,o,my (et in aestimatione


37-38 opus oculi faseinantis : ar . a 1'influenoe du mauvais oeil». Voir Livre des Directives
jy et Remarques (trad . Goichon), p . 523 : a Directive sur 1 ' influence du mauvaia eeil », oiY
eius) add . R 23 ex hoc] om. R 23 haec actio] a 3 (illud . . . eff'xcacius) R a atteindre avec le mauvaia eeil» est dēfini comme ētant une a disposition de I ' āme qui
24 suis] om . R 25 homo] ; ,(exempli gratia) add. R 26 pons] ut pons 27 ani- exerce une influence destructrice» sur 1'objet atteint . Il s'agit de la dēviation, au profit
mo] anima 29 scilioet] om. R 32 quod habent esae] ~(quod de la magie noire, de 1 'influence que certaines ā mes exercent sur d'autres corps que le leur
debent habere esse) R 34 communi] universali 34 tunc] om. R et sur les facult ēs d'autres ā mea.
38 aestimationis operantis : F . Rahman donne aux mota arabes correepondants (al-wahm
ccl- cā mil) le sena de a hypnosis and suggestion» ; voir Ibn Sina dana A History of Muslim
19 otiositatem : ar. a incapacit ē », a d6ficience », cajz. P3eilosopiey, p. 492.
20-24 Attende . . . mediis : 1'ē dition de Veniae 1508, folio 20 vb, porte en marge de ce 41-42 sicut . . . oatendemus : voir Livre V, chapitre 2, p . 101, 87-93.
texte 1'indication de plusieura rē fē rences au Canon de mēdecine, entre autres : a primo 47-51 fuerit . . . eius : lea pronoms et les verbea qui, dans ces lignes, se rapportent ā 1'āme,
canonis, fen 5, col . 3 circa medium ». sont au masculin dans plusieura manuscrits arabea, et peuvent d ēsigner le sujet anim ē ;
20-33 infirmi . . . ex eis : cfr GuxnissALarus, ēd Muokle, p. [83], 8-19. 1'ē dition Rahman corrige le maeculin en fēminin, aelon le genre habituel de nafs, et
27 eam : 1'arabe ajoute : a en rampant (dabiban) ainon lentement (illā bi-l-lcuwaynā) ». recoupe ainsi la traduction latine.
L'exemple d ēveloppē lignes 25-30, se retrouve dans le Livre des Directiona ei Remarques 47 naturae : ar., d'aprēa 1'ēdition Rahman, a(de haut) rang, ¢abaqa ». Ordinis a ētē
(trad. Goichon), pp . 520-521 : e ... 1'imagination d'un homme marchant aur une poutre supplēē ā 1'apparat latino-arabe d'aprba FsnYxeo.
en travers d'un eapace vide agit pour le faire glisaer, ce que ne fait paa I ' imagination de 48-52 sanet . . . mortalitas : voir Livre des Direetives et Remarques (trad. Goichon) pp . 519-
quelqu'un qui marche la poutre ētant aur la terre ferme » . 520 : a Le Oārif (ou initiē , gnostique) demande de la pluie pour lea hommes et ils la re-

66 QUARTA PARS CAPITULUM QUARTUM 67

R 201 pravos et contingat privari naturas et permutari sibi elementa, sibiles non habere actionem nisi propter corpus, et esse virtutum
50 ita ut quod non est ignis fiat ei ignis, et quod non est terra fiat ei est eas sic esse ut operentur, tunc virtutes sensibiles non sunt sic
terra, et pro voluntate eius contingant pluviae et fertilitas sicut ut operentur nisi dum sunt corporales ; ergo esse earum est esse
contingit absorbitio a terra et mortalitas, et hoc totum proveniat corporales ; igitur non remanent post corpus.
secundum necessitatem intelligibilem . Omnino enim possibile est 70 Iam autem locuti sumus in nostris libris physicis de causa aptitu-
ut comitetur eius velle esse id quod pendet ex permutatione mate- dinum singularium quorum diversae sunt imaginationes, et secundum
55 riae in contraria : nam materia oboedit ei naturaliter et fit ex ea diversitatem suarum dispositionum ad gaudium et dolorem et iram
secundum quod videtur eius voluntati ; materia etenim omnino est et tranquilliiatem et odium et benignitatem et cetera huiusmodi,
oboediens animae et multo amplius oboedit animae quam contrariis verbum cui non invenietur apud antiquos consimile in distinctione
agentibus in se. 75 et declaratione et sumatur inde.
Et haec etiam est una de proprietatibus virtutum prophetalium :
so ante hoc autem iam diximus proprietatem quae pendet ex virtutibus 68 dum sunt] desunt T aint V 68 earum] eorum CISTV eorum sed corr . in
eius imaginabilibus, quae est proprietas prophetalis pendens ex earum P 69 corporales] corporale S 69 igitur] ergo T 70 nostris
virtutibus sensibilibus apprehendentibus ; haeo autem est proprietas libris] inv. TV 70 physicis] philosophicis I 71 diversae sunt] diversunt I
71 et] om. T 72 suarum diapositionum] inv. T 74 invenietur] inveni-
pendens ex virtute sensibili motiva desiderativa, quae provenit ex
tur ST 75 etl] cum add. S
anima prophetae dignioris prophetiae.
65 Dicemus autem quod, postquam ostendimus omnes virtutes sen-
71 quorum . . . imaginationes] (, ;,j~ ~(qui differunt natura sua) R

71 singularium : ar . K des individus b.


49 sibi] om. V 50 ita] et ita C 50 est 1] ei add. I 54 comitetur] 75 inde : cfr Appendix, p . 187. Le texte qui, d'aprēa Avicenne lui-mēme, doit se lire
comutetur TS 56 etenim] et haec V 56 omnino] om . I 57 am-
dans un autre traitē et qu'il n'y a pas lieu, dit-il, de rēp ēter ā cet endroit du De Anima,
plius] plus T 59 etiam est] inv . V 61 prophetalis] om. V 64 pro- a ē tē introduit dans 1'original arabe par le diaciple d 'Avicenne, cUbaid al-Jnzj ā ni ; lea
phetae] prophetiae I
manuscrits latins I'ont reproduit l ā o ū 1'ont trouv ē les traducteurs, c ' est-ā -dire apr ēs
le chapitre IV du Livre IV . Les ēditions arabes du Kit āb al-nafs n'ont pas repris ce texte;
ni 1'ē dition Rahman ni 1'ēdition Bako ē ne le proposent . Nous le publions en annexe ā la
suite du Livre V . Voir Introdwction, pp . 98*-99* et pp . 116*-118* .
49 privari] destrui 49 naturas] 1y (et confirmari naturas) acld . R
50 eii- 2 ] om . R 52 et2 om. proveniat] om. R ex ea] d.,~ (in ea
ac. materia) R 56 eiva voluntati] d~ ~ ~~ ~ ~g (in eiva voluntate) R N 63 ex
virtute] s~) 6 (ex virtutibus sensibilibus motivis desiderativis) R 63 quae
provenit] om. R

~oivent ; il demande leur g]uērisonR et ils 52sont gu ēris; il invo que Di 55


eu contre eux et ils
sont engloutis par les tremblementa de terre ou p ērissent d'une autre mani6re ; ou bien
il prie pour eux et 1'6pid6mie, 1'6pizootie s' ēloignent, ou 1'ineandie, ou I 'inondation [leur
sont ēpargnēs] . . . >.
60-64 ante hoc . . . prophetiae : voir Livre IV, chapitre 2, p . 19, 62. Le pouvoir de 1'āme
sur la mati6re extē rieure est ē tudiē parmi r Les qualitē a pmphē tiques et leurs mani-
festations », par L . Gax,nET, La Pensēe religieuse d'Avicenne, pp . 119-123.
63 desiderativa : ar. ijmāciyya, voir pp . 57-58, I8-25.
65-69 sensibiles . . . corpus : cfr GuxnraseLu~rvs, ēd . Muckle, p . [83], 26-29 .

PARS QUINTA SEXTI LIBRI DE NATURALIBUS

CAPITULUM DE PROPRIETATIBUS ACTIONUM


ET PASSIONUM HOMINIS
ET DE ASSIGNATIONE CONTEMPLATIONIS ET ACTIONIS
R 202
33 ra 5 Quoniam iam explevimus tractatum de virtutibus sensibilibus, 22 rb
debemus nunc loqui de virtutibus humanis . Dicemus ergo quod
homo habet proprietates actionum procedentium ab anima eius
quae non inveniuntur in aliis animalibus.
Quarum prima est quod esse hominis in quo creatus est non posset
10 permanere in sua vita sine societate ; non enim est sicut cetera

1 pars quinta] completa est quarta pars sexti libri de naturalibus auxilio dei incipit
pars quinta CSP incipit pars quinta (quinta pars TV) ITV 1 sexti libri de natu-
ralibusJ om. TV 2 capitulum] primum acld . i.m . I add. S in cuius primo capi-
tulo agitur T primum oapitulum V 3 hominis] hominum P 4 et de . ..
actionis] et actione et contemplatione T 4 assignatione . . . actionis] con-
templatione V 5 quoniam] autem add. V 9 in quo creatus est] in creaturis V
10 est] homo add. S

3 hominis] ~)L—jxJ L~j I (quas habet homo) R 4 assignatione] declaratione


4 contemplationi ē et actionis] d.,i i.K,iI o j_W J.o~ Iy (virtutum
contemplationis et actionis animae humanae) R 5 sensibilibus] L,~w t (etiam)
add . R 10 enim] y(et) R

9-27 Quarum . . . in proximo : le mēme thbme est dē veloppē par Avicenne dans le Livre
des Direetives et Remarques (trad. Goiehon), pp. 487-488 : e L'homme n'ayant pas ētē
isolē , de manibre ā ētre indēpendant en ses besoina pereonnels [ne peut y pourvoir] qu'en
s ' asaociant avec un autre des fils de sa race. Par 1'6change, 1'6mulation, qui a' ē tablissent
entre eux, chacun dēbarrasse son compagnon de quelque prē occupation, [ta.ndis] que si
celui-ci s'en ētait lui-mēme chargē , beaucoup de chosea s'amasseraient sur un seul, ou
mē me seraient difficilement poasibles > . Voir aussi Mētaphysique du Shifā ' , x, 2, et
aL-F ēaAai, Idēea dea habitan.Es de la ctitē vertueu8e (trad. franpaise), chapitre %XVI, p . 76 :
e Du besoin d'association .et d'entr'aide chez 1'homme ►.
9 Quarum prima : ar. r le point de d ēpart» (du fait que 1'homme possbde en propre
certaines opē rationa dont les animaux sont dē pourws).
9-10 esae . . . societate : ar . t dans 1'eaistenoe qui lui a ētē assignēe, l'homme doit nēces-
sairement, pour survivre, s'aseocier des partenaires a .

70 QUINTA PARS CAPITULUlVI PRIMUM 71

animalia quorum unumquodque sufficit sibi in ordine vitae suae Ex his ergo causis et aliis minus evidentibus sed pluribus numero,
et ea quae sunt in natura eius ; unus autem homo, si in esse non necessarium fuit homini habere naturaliter potentiam docendi alium
esset nisi ipse solus et ea quae sunt eius naturaliter, moreretur, aut 30 sibi socium quod est in anima eius signo aut opere . Ad hoc autem
vita eius esset mala et peior quam esse posset ; hoc autem est propter 33 rb commodior fuit vox quae dividitur in elementa eg quibus fiunt
15 nobilitatem eius et ignobilitatem aliorum animalium, sicut postea multae compositiones sine labore corporis, et sunt tales quae non
scies alias . Homini autem necessarium est quaedam addere naturae, permanent et secretae ei qui non debet eas percipere . Post vocem
sicut nutrimentum paratum et veates paratas ; nutrimenta autem autem est nutus qui est eiusmodi, sed vox magis indicat quam nutus :
quae habent esse naturaliter et non artificio, non congruunt ei nec 35 nutus enim non indicat nisi secundum hoc quod subiacet visui,
ex illis est vita eius bona : unde ea quae habent esse naturaliter quod fit ex quadam proprietate eius, quia cum quis voluerit aliquid
2o quibus indui potest, necessarium est taliter praeparare ut fiant
apta ad induendum ; ceterorum vero animalium vestimentum cum 28 sed] et V 29-30 alium sibi] inv. C 30 sibi socium] inv. T 30 quod]
illis est naturaliter . Unde primum eget homo agricultura sicut et illud quod S 31-32 fiunt multae] inv. T 34 qui] quod IS 35 niai]
R 203 reliquis artibus ; unus autem solus homo non potest per se acquirere natura P 36 quia] quod P 36 cum] om . V 36 voluerit] voluit P

quioquid est sibi necessarium de his, sed ex consortio, ita ut hic


25 panem praeparet illi et ille texat isti et iste afferat illi aliquid 28 et] (eg causis) add . R 28 sed pluribns numero] a,j e~u J~ ~9
mercimonii de peregrinis regionibus et iste pro illo det sibi aliquid (et firmioribus) R 30 aut opere] d, ..m,,cy (posito) R 31 quae] d.i '~j (quia) R
in proximo. 32 corporis] ~)41 L~~ (qui accidit corpori) R 32 et sunt tales . . . perma-
nent] ~~y ~,;a y l~~~ ~j~v_y (et vox eat aliquid quod non stabilitur nec
permanet) R 36 ex~quadam pmprietate] 4,,~~ (ex partepropria)R
12 eius] fieri add. S 13 sunt eius] inv . T etiam eius P 14 et] aut S 14 est]
36 eius] om . R
om. T 15 eius] om. P 16 quaedam addere] inv. T 17 autem] enim ISPV
etenim T 18 non l] om . V 18-19 et non artificio . . . naturaliter] i.m. C
18 congruunt] competunt T 18 ei] illi V 20 est] ei add. ISTPV 28 pluribua numero : ar. « et plus sūrs w ; la traduction latine r ēsulterait de akthar,
22 est aup. lin. al. man. S 24 de his] om. V 24-25 hic panem] inv . T ē latif de kathir <i nombreux w, confondu avec 1 ' 6latif de akid e certain w, ou lu comme
25 praeparet] praepararet P 25 illi et ille] ille autem V 25 texat] corr. variante de ce dernier ; voir F. Rahman, p. 203, note 6.
texeat CSTV tereat I deceat P 25 iste] ille V 26 iste] ille V 29-30 alium sibi socium : ar . a 1'autre qui est son partenaire w.
30 signo aut opere : ar. e par un signe conventionnel w wadOiyya, adjectif formē de la
racine wadac a, ponere, d' o ū u poaitif, conventionnel a.
12 et ea] et sufficiunt ei ea 13 et] y ~(nisi) add. R 13 eius] om . R non om. Rh
32-33 et sunt tales . . . percipere : ar. a(la voix) eat quelque ehose qui ne se fixe pas et ne
16 autem] . (immo ante homini) R s 18 et non] J(,(et quae non demeure pas, et on est sūr de la comprendre sans 6tre oblig ē d' y faire attention w . La
disposuit) R 18 artificio = Rgk] c:j L~,~ I (artibus) R
L.Q I 19 ex illis] (+x, traduction latine rattache tales ā compositiones, ligne 32 ; en arabe, il s' agit de vox,
(cum illis) R 19 unde] 9 (et) R 20 poteat] k;~ Ll~w t (etiam aliquando) la voix s'oppose au signe (nutua) ; celui-ci requiert, de la part de celui ā qui il est destinē ,
add . R 21 veatimentum] ~(univacuivaque cum illo) add. R 26 mer- une attention pr ēalable que la voix ne requiert pas, voir lignes 36-38.
33 secretae : cette traduction semble rē sulter d'une confusion entre manaca ( interdire,
cimonii] om . R 26 iste = codd .] 4~_U j(ille) eorr . R 26 sibi] ei 27 in
dēfendre, protēger )), et ammana, assurer, garantir w.
K
pro gimo] ",j ,_ ~j a, (de proximo) R 36-39 ex quadam proprietate, ad partem propriam, ea aliqua proprietate : proprietas
et pars correspondent au mē me mot arabe jiha < cōtē, direction w, traduit ailleura par mo-
16 seies alias : voir N ētaphysique, X, 1. dus, dimensio.
16 quaedam addere naturae : ar. e(1'homme a besoin) de chosea plus riches que celles 36-38 quia cum . . . intelligatur : ar. r et cela exige que celui qu'on veut renseigner se
qui sont dana la nature w. donne la peine (an yukallafa) de mouvoir aa pupille dans une direction dēterminēe par
18 et non : ar . s(lea choses) qu'il n'a pas dispos ēes . . . w . Le verbe arabe dabbara, employē des mouvements nombreux par lesquels il cherche ā observer le signe w . Noua proposons,
ici, est traduit ailleurs par regere, gubernare, dominari ; ces diverses traductions ne con- pour yukall.afa, la vocalisation de la IIe forme de k l f c prendre sur soi, se charger dew,
viennent pas au contexte dont il s'agit ; la traduction disponere a ētē supplēēe ā 1 ' apparat mais au paesif; la Ve forme du mēme verbe correspond, p . 184, 21, ā la traduction
latino-arabe d'aprēa FxExmAa. curare de.

72 QUINTA PARS CAPITULUM PRIMUM 73

indicare alii, necesse est movere oculum ad partem propriam multis Eg proprietatibus ergo hominis est ipsa necessitas quae eum in-
motibus quibus nutus intelligatur ; vog autem sibi sufficit nec est 5o dug it ad discendum et docendum et alia necessitas quae eum in-
ei necesse ex aliqua proprietate sua indicare motibus ; praeter hoc dug it ad dandum et recipiendum secundum mensuram iustitiae
40 etiam non eget medio ad hoc ut apprehendatur, sicut non eget eo et deinde aliae necessitates, veluti facere conventus et adinvenire
color, quod necessarium est nutibus ; ergo natura fecit ut anima e g artes . Cetera vero animalia, et praecipue aves, habent artes : con-
sonis componeret aliquid per quod posset docere alium . Reliqua struunt enim casas vel nidos et praecipue apea, sed hoo non fit
quoque animalia habent sonos, qnibus sciunt alia dispositionem 55 adinveniendo nec meditando, sed instinctu insito, unde non variatur
R 204 eius quod est in cordibus eorum ; ipsi autem soni non significant nec differt ; plura autem ex his fiunt ad meliorandum dispositiones
45 nisi naturaliter et confuse quod appetitur aut quod respuitur indis- suas aut propter necessitatem apecialem, non propter necessitatem
crete ; quod autem habet homo de hoc est ad placitum, eo quod 33 va singularem ; in eis autem quae faciunt homines, plura fiunt propter
humani appetitus quasi infiniti sunt ; unde non potuit homo natura- necessitatem singularem et plura ad meliorandum dispositionem
liter habere sonos sine fine. 60 suam ipsius singularis.
De proprietatibus autem hominis est ut, cum apprehenderit ali-
37 ad] aut I 40 eo] quod eat add . T 41 fecit ut] facit quod V quid quod rarissimum est, sequitur passio quae vocatur admiratio,
43 quoque] vero PV 45 nisi] om . V 46 homo] om. V 47 aunt] ante
quasi T 47 homo] om . T 47 naturaliter] post sine fine T 48 habere] om. V
49 indu%it] induoit P 50 necesaitas] in alia necessitate add. T 50 induait2]
37 necease est] ~~ V f (ut curet de movendo oeulum) add. R du git T inducit P 51 recipiendum] accipiendum ISTPV 52 facere] sup.
38 intelligatur]
lin. al. man. T 52 et2] om. T 53 conatruunt] construerunt P con-
Ur. 1>, (consideret nutum) R 38 autem] .)jj . . . LJy (autem aliquando) R
atrugerint V 54 casaa vel nidos] vel nidos sup . lin. C casas et nidos ST nidos
38 sibi sufficit] om . R 38 nec] non 39 necesse] d ? dj tr_-_y I (ad casas V 54 apes] corr. ex arabico avea codd . 55 adinveniendo] adveniendo I
hoc ut iuvemur ea) add . R 39 eg aliqua pmprietate . . . motibus] 55 non] om. I 56 ex his fiunt] fiunt ea hia T 58 fiunt] faciunt V
g
Lst ~~ V I &a 11eu I `S.;.a9 A~oy,c.k Ag> v,
(ut veniat eg parte pro- 59-60 diapositionem suam] inv. T 61 autem] etiam T 61 apprehenderit]
pria nec eat ei necease etiam ut consideretur motibus) R 41 quod necessarium apprehendit T 62-63 quod rarissimum . . . aliquid] om, h.o?n . V 62 sequitur]
sequatur IS 62 admiratio] adminicio et forte admiratio add. i .m . al . man . P
eat] y(non sicut quod neceasarium eat) R 44 in cordibus eorum] in ipsis
44 autem] &Q (tamen ante ipsi) R 46 de hoc] om . R

50 et alia necessitas] J(propter necessitatem) R 52 et deinde aliae


40-41 non eget . . . nutibus : la voix comme la couleur peut ētre perque sans intermē -
necesaitates] vcy,t c :jl,yc.ly (et propter alias necessitatea) R 52 veluti] `
diaire, lea signes pas.
42-43 Reliqua . . . sonos : cfr De Animalibu8, Veniae 1508, f. 33 rv. (deinde) R 53 artea] 1'~,: ~(etiam) add . R 54 vel] 9 (et) R 57 aut]9 (et) R
45 indiacrete : reprend, de fagon n ēgative, confuae ; en arabe, naturaliter eat repris, 58 in eis = Rf] d:,,u (e g eis) R 58 faciunt homines] aunt hominis 60 suam]
ēgalement de fapon n ēgative, par ghayr muhassala, ed'une maniēre inachevēea, mais ces om. R
mots sont omia ici en latin. Voir Livre I, chapitre 1, (Cas. 957, i 1 va, Venise 1508,
£ 1 ra) oit muhassal dēsigne 1' eap6ce concrē tement rēalis ēe (nau c muhaaaal) :41 anima . ..
potest dici perfectio hac comparatione scilicet quod perficitur genus per illam et habet 50 alia necessitas : ar. e en raison de la nēcesaitē (qui pousse I'homme ā donner et ā
ease species per illam d. Sur les notions de tahsil (e rēaliser, mettre en acte s) et muhaasal recevoir) a ; d'aprbs le texte arabe, la nēcessitē d'avoir ā informer et ā s'informer eat
(h ce qui eat parvenu ā 1'acte, ce dont 1'8tre est parfait, achev ē n), voir A. M . Goieaox, mise en rapport avec celle qui pousse 1 ' homme ā de justea ē changes (h donner et ā rece-
Lexique, p . 77, n o 160, et p . 78, nO 164. voir) ; le texte arabe ajoute d'ailleurs e et en ratison d'autres nēceasit ēs a, (latin : et deinde
46 ad placitum : ar. e par convention r, bi-l-wadc ; voir p. 71, note 30, I'adjectif arabe aliae necessitates).
u adci, e conventionnel u. 52 veluti facere conventua : en arabe, veluti n' a pas d' ē quivalent ; jacere oonventu8 ae
47 appetitus : ar. t les buts, lea objectifa ► aghrād, voir plua haut, p . 41, 76. rattache ā ipaa necesaitas, ligne 49 :e c' est le propre de 1'homme que de chercher ā infor-
47-48 non potuit . . . sonoa : ar. ♦ il ne fut pas poasible d'imprimer dans des aons (ces mer, . . . et en outre de tenir des assemblēes . . . n.
objectife humains en nombre presque illimitk) ►. La traduction naturaliter habere rend 65 instinotu insito : ar. ilhām, cfr cautelaa, p. 37, 20 ; 1'arabe ajoute : e et par une con-
1'un des sens du verbe faba0a, au lieu de celui dei imprimerr, premier sena du mēme veibe. trainte ► u a-taakhir.

74 QUINTA PARS CAPITULUM PRIMUM 75

quam sequitur risus, sed cum apprehenderit aliquid quod est noxium, et aliud accidens animale ; aliquando autem contingit hoc acci-
sequitur passio quae vocatur anxietas, quam sequitur luctus. so dens in natura instinctu insito, sicut amor omnis animalis circa
65 Et propter utilitatem societatis est ei proprium ut, ex omnibus filium suum non ex conceptione aliquo modo, sed ad modum
actionibus quas solet agere, sint quaedam actiones quas non liceat imaginationis : imaginatur etiam alicui hominum res utilis aut delec-
22 va agere : quod docetur dum est puer et coalescit in eo, et a pueritia tans, quam tamen refugit cum fuerit secundum formam eius quod
consuescit audire quod has actiones non licet agere, ita quod refugitur.
conceptio horum fit ei quasi naturalis ; et sunt aliae actiones diversae 85 Hoc autem quod homo percipit alium percipere se fecisse aliquid
7o ab his, sed primas appellant turpes et has honestas . Cetera vero ani- ex his quae illicitum est facere, sequitur passio animalis quae vocatur
R 205 malia non habent hoc ; quamvis aliquando praetermittant agere verecundia, et hoc etiam est de humanis proprietatibus.
actiones suas, sicut leo domitus qui non comedit dominum suum Aliquando etiam accidit homini passio animalis ex hoc quod
nec filium suum : causa huius non est conceptio quae sit in anima putat aliquid futurum sibi nociturum, et hoc vocatur timor. Cetera
nec sententia, sed est alia affectio animalis, scilicet quia omne animal 90 vero animalia non habent hoc nisi in momento plerumque, vel
75 amat naturaliter esse id quod delectat et eius permanentiam, sed continuo post momentum . Homo autem habet in oppositum timori
qui eum nutrit et pascit delectans efficitur, eo quod omne utile spem, quam non habent cetera animalia nisi tantum in momento,
delectat naturaliter quantum ad eum cui prodest, et utilitates sunt nec sperant tempus quod remotum est ab ipso momento : sed hoc
propter aliquid non propter conceptionem sed propter affectionem quod sibi provident, non habent ex hoc quod percipiant tempus
95 vel quod futurum est in eo, sed hoc fit instinctu naturae ; hoc enim P. 206
63 sequitur] sequetur S 63 apprehenderit] apprehendit T 64 sequitur 1 ]
sequetur S sequatur V 64 sequitur z] sequetur S 66 sint] etiam add. PV 79 accidens 2] non add . I 82 etiam] enim T om . V 82 hominum] homini S
67 pueritia] aua add. ISTPV • 68 consueacit] consuevit T 69 fit] sit IST 83 cum fuerit] om. PV 86 sequitur] sequetur S 86-87 vocatur vere-
71 praetermittant] praetermittunt T 72 qui] quod S 73 sit] fit SV 73 in] om . P cundia] inv. T 87 etiam] om. T 87 de] in T 88 homini ] quae
74 sententia] scientia S 75 esae] omne T 76 eum nutrit] inv . T 76 omne] add. T 88 eg] et P 89 putat] credit T 89 nociturum] nocitur P
esse IS 77 delectat naturaliter] inv. T 78-79 sed propter] om. T et propter V 90 niai] om . V 91 in oppositum] oppositam ISPV oppositam ante habet T
93 nec sperant] sed separant V 94 hoc] om. P eo V 94 percipiant]
63 sed]y (et) R 65 propter utilitatem societatis] 4~, L~jj 9 (in societate) R participant V 95 fit] eg add. P 95 naturae] om. V
L5
65 ut] J_+.aZ ZftL,,=j I (utilitas inducat) add . R 68 consuescit] ~~ Ay tj ~- 80 natura &49 (et ex) add . R 80 instinctu inaito] ~J y ~(divino) add. R
(iam consuevit) R 69 conceptio horum] haec conceptio 71 quamvis] 81-82 ad modum . . . delectans] ad modum imaginationia alicuius hominis cum ima-
~$y.~ ~ uli Iy~ 1 I ul9 (si enim cetera animalia) R 73 quae sit] om . R 75 sed] ginat rem utilem aut delectantem 83 secundum] (informa) R 86 facere] .6
V~y (et quia) R 76 efficitur] d] j (,,o ,„4 (ei iam effectus eat) R 77-78 et J
(aliquando) add. R 90 in momento] secundum momentum 92 in momento]
utilitates . . . affectionem] "q~,,,a jj y(et continuo post momentum 93 nec aperant] 4;'-(j,j . . . ~ y9 (nec fit hoc) R
quod pmhibet diripere eum sc. dominum non est conceptio sed affectio) R 93 tempus] V U_~ 1 I ~J , . . . L,, j (in tempore) R 93 ipao] om . R 95 fit]
LjLj I (etiam) add. R
63 risus : voir Livre I, chapitre 5, a affectiones (hay'āt) quae appropriantur homini . ..
sicut confusio et erubeseentia et risua aut huiusmodia (Cas. 957 i 7 rb ; Venise 1508, latin propter aliquid compl ēte maladroitement le mot utilitates, lui-mē me dēj ā aberrant ; le
f. 5 va) ; pour confusio, khajal, voir lignea 85-87, verecundia. teate arabe dit : a(ce qui empē che le lion) de d ēvorer son maitre, can f arsi-hi . . . » . Pour
65-70 Voir Livre I, chapitres 4 et 5. les mots utilitates sunt propter aliquid, aucun manuscrit latin ne propose le moindre essai
74 affectio animalis : ar. Izay'a nafsāniyya, a une dispoaition de 1' āme u . Les diVera sens de correction.
de ce terme : figure, ētat, forme, qualitē , disposition, habitus, sont analys ēs par R. 79 animale : ar . nafsāni, a de 1' āme u.
Axxer.nEz, artiele Hay'a dans Encyciopēdie de l'Islam, nouvelle ēdition, Tome III, 86 quae illicitum est : ar. a ce qu'on a ē tē d'accord (ujmica) pour reconnaitre illicite a.
1966, pp . 310-311. 86 animalis : ar. nafsāni, a de 1'āme ».
77-78 utilitates . . . aliquid : la traduction latine utiliiates correspondrait ā 1'arabe man āfic 87 verecundia : voir plus haut, ligne 63.
et non ā mānic , lef,on proposēe sans variante par lea deux ēditions Rahman et Bako ē et 95 instinctu naturae : ar . tilhā m, cfr inatinctu insito, p . 73, 55 et p. 75, 80 ; efroautela,
signifiant a ce qui emp ēche a(voir apparat latino-arabe, quod prohibet) . D'autre pā.rt le p. 37, 20.

76 QUINTA PARS
CAPITULUM PRIMUM 77

quod dum formica citissime trahit cibum ad caveam praedicit et de rebus universalibus . Universalia autem non sunt nisi concep-
pluviam, fit quia imaginat hoc futurum in ipsa hora, sicut fugit tiones tantum, quamvis sint de actione : qui enim tenet communem
animal contrarium suum cum imaginat ipsum sibi nociturum in 15 conceptionem qualiter debet aedificari domus, ex hac tantum
eadem hora. Ad hoc etiam adiicitur illud quod habet homo, scilicet conceptione non proveniet aliquam domum esse in actu principaliter . R 207
oo praevidere futura, quae debet facere et quae non debet facere, et 33 vb Actiones enim egent rebus particularibus et proveniunt ex inten-
quae debet facere aliquibus horis et non aliis ; cetera vero animalia tionibus particularibus ; quod fit ex hoc quia totum ex hoc quod est
nihil habent de huiusmodi providentiis in futurum, nisi unum modum totum, non appropriatur huic et non isti ; differamus autem hoc ex-
qui naturaliter inest eis, sive sit eius finis bonus sive non sit. 20 ponere usque ad doctrinam sapientiae in fine librorum.
Quae autem est magis propria ex proprietatibus hominis, haec Homo ergo habet virtutem quae propria est conceptionum uni-
5 est scilicet formare intentiones universales intelligibiles omnino versalium et aliam quae propria est ad cogitandum de rebus singu-
abstractas a materia, sicut iam declaravimus, et procedere ad laribus, de eo quod debet fieri et dimitti et quod prodest et obest
sciendum incognita ex cognitis intelligibilibus credendo et formando. et quod est honestum et inhonestum et quod est bonum et malum.
Hae autem actiones et dispositiones praedictae sunt ex his quae 25 Et hoc fit ad modum syllogismi aut considerationis verae aut falsae,
sunt hominis, sed plures ex illis sunt propriae hominis ; quamvis cuius finis est dare sententiam de re particulari futura ex rebus
10 illarum quaedam sint corporales, sed habent esse in corpore hominis possibilibus : de necessariis etenim et impossibilibus non cogitant an
causa animae humanae, quam non habent cetera animalia. habeant esse an non ; de praeterito etiam non cogitant an habeat
Dicemus autem quod homo habet agere de rebus particularibus
14 qui] ai V 15-16 qualiter debet . . . conceptione] i..m . I 15 aedificari
96 dum] om . V 97 fit] scit T 97 imaginat] imaginet I 97 hoc] hoc tempus I domus] aedificare domum T 16 proveniet] proveniret S 16 in] om. I
99 adiicitur] additur I adhicitur sed corr. in additur al. man. P additur V 16 principafiter] vel singulariter add. V 18 quia] quod TV 18 ea hoca
99 habet homo] inv. T potest homo V 99 scilicet] sup . lin . T om. V quod est totum] sic sed exp . I om. T i .m . P om. V 21 ergo] i .m . P
00-1 et2 . . . facere] om . hom. V 2 huiusmodi] om. T his V 2 in futurum] 21 propria est] contemplativa add . i.m . CP 22 propria est] activa add. i .m. CP
futurorum T 4 quae] quod V 4 propria om . T 4 haec] hoe PV 24 quodl] id quod PV 24 eat honestum] inv . T 24 et inhonestum]
5 scilicet] om. T sed et acilicet add. i.m. al. man . P 5 universales intelligibilea] om . I 24 est bonum] inv . T 27 de necessariis . . . impossibilibus] i .m . al.
naturales intellectuales V 6 abstractas] e gtractas T 9 phuea] plura T man . S 27 etenim] enim S 27 cogitant] cogitat TP 28 anl-2] aut I
28 cogitant] cogitat PV
96 citisaime] om. R non om. Rah 99 eadem] om. R 99 hoc] ~,;,W (genus)
add . R 99 acilicet] om . R 00 et 1] y t (aut) R 00 facere 2 ] om . R 5 acilicet] 13 universalia . . . conceptiones] L+„9 Cj~ q J~~J I -t-, y I9 (de rebus

om. R 10 sed] tamen 11 humanae] quam habet homo 12 autem] C~' universalibus autem non est nisi conceptio) R 14 sint] L,~w I (etiam) add. R
(immo ante dicemus) R 14 communem] universalem 16 aliquam domum esse] Voj,{~ µ (domue
aingularis) R 17 egent] Jy (;rL* (agunt de) R 17 intentionibusJ sen-
00-1 et2 quae debet . . . aliis : la traduction latine rē sume ici le contenu du texte arabe tentiia 18 totum] univeraale 19 totum] universale 21 conceptionum]
qui e%plicite d ' une mani ēre particulibrement analytique ce qu 'eat la rawiyya ou cogitatio.
En voici la traduction littērale : w ainei 1'homme fait ce que sa r ēflegion (rawiyyatu-hu) sententiarum 22 et] ~9g" (virtutem) add. R 23 et 2 quod] ~ (ex eo quod) R
peut e giger (yasihhu an tūjiba) qu'il ne fasse pas ā un autre momenti, ou qu'il faase en ce 24 et quod I] ~y (et eg eo quod) R 24 quod eat 2] om. R 25 verae aut
moment contrairement ā ce qu'il avait pensē (badala mā rawā ) ; et il ne fait pas ce que sa falsae] verum aut falaum cfr modum 27 an] ut 28 ani] aut 28 an2] ut
rēflexion (rawiyyatu-hu) peut eaiger (yasihhu an tūjiba) qu'il fasse ā un autre moment,
ou qu'il <ne> fasse <pas> en ce moment contrairement ā ce qu'il avait pensē (badala 16 esse in actu : ar . e la rēalisation (d 'une maison particuli gre) a.
mā rawā ) a. 17 egent : ar. tanāwala, e ont pour objet, ont priae aur a.
5 formare : ar . tasaunvur, r coneevoir a. 20 uaque ad : ar. e en comptant aur (mucawwilina) ce qui sera dit dans . . . a . Voir Mēta-
B declaravimus : voir Livre I, chapitre 5. physique, V, 2.
12-18 homo . . . particularibus : efr Gurrnlssezlxvs, ēd . Muckle, p. [84], 4-9. 21-30 Homo . . . desiderativarum : cfr GIIrrnIasAmNIIa, ēd . Muckle, p . [84], 9-30.
12 agere : a.r. tasarruf, a un mode d'agir comportant un choia a . Voir A. M. Golosox, 22 ad cogitandum : ar. rawiyya, et plus loin, lignes 27-33, cogitare (rawa) : voir p. 76,
Lexique, p . 180, n o 363 ; le m ēme mot arabe est rēpētē aprga et, ligne 13. 00-1 ;

78 QUINTA PARS I
CAPITULUM PRIMUM 79

esse quia est praeteritum . Et cum haec virtus iudicaverit, sequetur et ex famosis ; experimenta autem debilia quae sunt ex opinionibus
3o eius iudioium motus virtutum desiderativarum ad movendum corpus, sunt aliud ab experimentis certis.
sicut sequeretur illud iudicia aliarum virtutum in animalibus, et 34 ra Unaquaeque autem harum virtutum habet sententiam et opinionem.
haec virtus transsumit ex virtute iudicante de universalibus : inde 45 Sententia autem est conceptio definita vel certissima, opinio vero est R 203
enim transaumit maximas propositiones ad id quod cogitat et con- conceptio ad quam acceditur cum formidine alterius partis ; non au-
cludit de particularibus. tem omnis qui putat iam concepit, sicut non omnis qui sensit iam
35 Ergo prima virtus humanae animae est virtus quae comparatur intellexit, aut qui imaginavit iam putavit aut concepit aut consensit.
contemplationi et vocatur intellectus contemplativus, qui est iudex Ergo est in homine iudicans sensibilis et iudicans imaginativa et
veri et falsi de universalibus ; haec autem virtus activa est de bono 5o iudicans aestimativa et iudicans contemplativa et iudicans activa.

22 vb et malo in particularibus ; ille est iudex de necessario et possibili Principia autem quae imperant virtuti desiderativae ad movendum
et impossibili ; haec autem activa de honesto et inhonesto et membra sunt aestimatio imaginativa et aestimatio activa et
40 licito . Principia autem contemplativi sunt ex propositionibus per se
42 ex t] om. T 42 quae] om . T 43 aliud] alia V 44 autem harum] inv. I harum T
notis ; principia vero activi sunt ex probabilibus et ex auctoritatibus
45 certisaima] in alio cum enim intellectus non quiescit in eo quod comprehendit
sed adhuc haesitat ignorans quid potius tenere debeat ille intellectus vocatur
29 virtus] scilicet activa add. sup. lin . C add. sup. lin . al. man. S add . PV dubitatio sive opinio dubitatio enim est privatio comprehensionis alterius contra-
30 eius] ei V 30 iudicium] et add. I 31 illud] illa V 32 inde] idem T dictoriarum add. T 45 opinio vero] sed opinio T 47 non] nec V
33 cogitat et concludit] cogitas et concludis (dub.) I 35 comparatur] opera- 47 sensit] sentit V 48 imaginavit] imaginatus est V 49 sensibilis]
37 est] om. P 38 malo]
tur scrib . sed comparatur add . sup . lin. al . man . S sensibile V 50 activa] om . V 52 membra] membrum V 52 aestimatio
etiam add. V 38 ille] autem add . STV 38 eat] om . TV 40 sunt] om . T imaginativa] imaginatio aestimativa V 52 aestimatio activa] aestimativa
41 vero] autem V 41 probabilibus] probabili P activa IS aeatimativa actio V

42-43 experimenta autem certis] et experimentis debilibus quae sunt ex pro-


30 virtutum = Ragk] ~~ I (virtutis desiderativae) R 31 illud] om . R 32 iudi-
babilibus praeter experimenta certa 45 vel certissima] om. R 46 formidine]
cante] quae eat 36 contemplativus] J j I~ [;.1 I oJAy
(possibilitate) R 49-50 iudicans 2 . . . aestimativa] J,, - ;J
J_,F j1r. JU~ (et haec secunda est virtus quae comparatur ad actionem et
(iudicans aestimativa modo imaginativo) R 51 virtuti] eius sc . hominis add. R
vocatur intellectus activus) add . R 36-37 qui est . . . falsi] illa autem eat de vero et
52 aestimatio activa = Raegk]
falso 37 de universabilibus] om . R 37 virtus activa] om . R 38 ille est J IFsIr- (intellectus activus) R

40 contemplativi] illius 41 activi] 42-43 esperimenta . . . certis : 1'arabe permet ici une vocalisation qui enchaine sans
iudex de] et illa est de 39 activa] om . R
hiatus ce membre de phrase A. ce qui prē cē de (voir apparat latino-arabe) . Sur les prē -
huius 41 ex 2] om . R misses tirē es de I' espērience, voir plua bas, Livre V, chapitre 3, p. 103, 10.
42 opinionibus : ar. maznūndt, voir probabilia, ligne 41.
31 sequeretur illud : ar. <(comme cette facult ē ) a suivi . . . ». 44-48 habet . . . consenait : cft• GuxntssAr.txus, ēd . Muckle, p . [85], 8-19.
32-34 ex virtute . . . particularibus : cfr Guxntssar .txus, ēd . Muckle, p . [84], 18-19. 45 Sententia . . . opinio : la glose qu' une quinzaine de manuscrits latins reproduisent
36-40 intellectus . . . licito : cfr Guxntssnraxus, ēd. Muckle, p . [85], 5-8. aprē s certissima, est ē tudiē e dansl 'Introduction, pp . 94*-96* . Au Livre I, chapitre 4, opinio
40-42 Principia . . . famosis : cfr Guxntssataxus, ē d. Muckle, p. [85], 20-22. (zann) s ' oppose ā certitudo (yaqin) et sententia (ra'y) s' oppose ā dubitatio (shakk) . Voir
41-42 ex probabilibus . . . famosis : les probabilia ou e choses prē sumēesu (maznfcnāt) sont aussi A . Al . GoteHOx, Lexique, p . 141, n o 269 (ra'y) ; p . 209, no 405 (zann).
u des opiniona auxquelles 1'assentiment n'est pas donn ē d'une manigre ferme, maia la 45 definita vel certissima : la traduction latine propose denx essais de traduction de
possibilitē du contraire vient ā 1'id6e et cependant 1'esprit incline davantage vers elles >, 1'arabe al-majzzem bihi, e ce par quoi on tranche s, voir A . M . Gotctiox, Lexique, p. 44,
voir A . M . Gotcaox, Lexique, p. 209, ne 406 ; les auctoritates ou a opiniona reques» (maqbū- no 97.
lā t) sont s des opinions auxquelles 1'adh6sion est provoqu ē e par la parole de quelqu ' un 46 formidine : le latin correspondrait ā un mot de la racine kh w f ; 1 ' arabe tajwiz se
que 1'on croit ētre vēridique en ce qu' il dit . . . o, voir A . M. Gotoaox, Lexique, p . 296, rattache ā la racine y w z, possibile est.
no 558 ; les /amoaa ou e chosea communēment admises a(mashhūrdt) c'est x ce qui est large- 49-63 Ergo . . . instrumenta : cfr GuxntssAr,txus, ēd . Muckle, p. [85], 23-33.
ment rēpandu et connu de notori ētē publique, venant, non pas de la conatitution mēme 49-50 iudicana sensibilis . . . aeatimativa : 1'arabe ē numēre quatre a juges ~) et non cinq;
de 1'esprit, mais de causes accidentelles, offrant dea principea conventionnels de con- 1'eatimatif et Pimaginatif n'en font qu'un : voir aestimatio imaginativa, ligne 52.
duite », voir A. M. Goreaox, Livre des Directives et Remarques, p. 174, note 3 . 52 aestimatio activa : cea mote latins correapondent au te gte de certains manuscrita
arabes mais non ā celui de 1'bdi4.;,,,, ,.•- . .
l3'E-

$Q QUINTA PARS CAPITULUM SECUNDUM 81

cupiditas et ira ; cetera vero animalia habent virtutem desidera- principalis inter alias virtutes quas habet circa corpus . Infra hunc
tivam ex tribus istarum . Intellectus vero activus eget corpore et autem sunt virtutes fluentes ab ipso, eo quod corpus aptum est
55 virtutibus corporafibus ad omnes actiones suas ; contemplativus recipere illas et proficere per illas. Mores quoque habet anima ex
autem intellectus eget corpore et virtutibus eius sed nec semper 75 hac virtute, scilicet intellectu activo, sicut innuimus in praemissis.

nec omni modo ; sufficit enim ipse sibi per seipsum . Unaquaeque autem harum duarum virtutum habet aptitudinem
Nihil autem horum est anima humana, sed anima est id quod et perfectionem, sed aptitudo pura uniuscuiusque illarum vocatur
habet has virtutes et est, sicut postea declarabimus, substantia intellectus materialis sive sit activi sive contemplativi ; deinde ex
so solitaria, idest per se, quae habet aptitudinem ad actiones, quarum
hoc [quod] accidit unicuique illorum habere principia quibus perfi-
quaedam sunt quae non perficiuntur nisi per instrumenta et per so ciuntur eorum actiones, sed intellectui contemplativo per se nota

usum eorum ullo modo, quaedam vero sunt quibus non sunt neces- et cetera huiusmodi, et activo propositiones probabiles et aliae
saria instrumenta aliquo modo . Hoc autem totum declarabimus affectiones ; tunc unusquisque eorum fit intellectus in habitu;
postea. deinde acquiritur unicuique istorum perfectio adepta.
65 Sed substantia humanae animae ex seipsa apta est perfici aliquo Hoc autem iam exposueramus antea ; oportet autem ante omnia
modo perfectionis, ita ut non sit ei aliquid necessarium extra ipsam : 85 declarare quod haec anima quae est apta recipere intelligibilia ex
hanc autem aptitudinem habet ab illo qui vocatur intellectus 34 rb intellectu materiali, non est corpus nec forma existens in corpore.
contemplativus . Et iterum est apta ad conservandum se ab impedi-
mentis sibi accidentibus ex consortio, sicut postea suo loco declara- II
R 209 7o bimus, et ut in consortio sic se agat prout melius poterit : hanc CAPITULUM DE AFFIRMANDA EXISTENTIA ANIMAE RATIONALIS
autem aptitudinem habet ex intellectu qUl vocatur activus, qUl eSt "
NON IMPRESSA IN MATERIA CORPORALI

" Id de quo nulla est dubitatio hoc est : quod in homine est aliqua
54 ex tribus istarum] post virtutibus corporalibua P 54 iatarum] istorum P i 90 substantia quae apprehendit intelligibilia recipiendo . Dicemus ergo
56 eget] non eget T 56 corpore . . . eius] om. V .
54 vero] autem PV
58 est anima] inv. T 60 idest] om . I 62 eorum] illorum TV 62 vero] om. ? 73 aunt] om. I ei add. T 74 illas i] eas V 74 proficere] perficere V
T 63 totum] om. T 65 apta est] inv . T 66 ita] vel V 69 suo 74 quoque] autem V 76 harum] om . S 76 virtutum] acilicet contem-
loco] inv . T 70 sic] om . T 71 autem] om . I plativi et activi intellectus add . i.m. CP add. i.m. al . man. S acld . TV 78 ma-
terialis] naturalis V 79 quod] del . 79 habere] habet TP 81 et 2]
ex T 81 pmbabiles] notabiles I 84 eaposueramus] exposuimus I
53 virtutem desiderativam] om . R 54 ex tribus] ~i (tria) R 57 enim] ag 84 omnia] om. V 85 quod] quia T 85 eat] om . I 86 materiali] naturali P
(aliquando) add . R 60 ideat per se] om . R 62 eorum . . . modo] d,.lSJ
- L ~ 87 capitulum] secundum add . i .m . I add. SV aecundum quintae partis add. T
~ (~. ~,,,~9 (totaliter et quaedam sunt quibus 87 de affirmanda egistentia] quod esaentia V 87 affirmanda] post rationalis S
L 65-66 perfici . . . modo] perficere 87 rationalis] de quo nulla est dubitatio hoc est quod in homine est aliqua sub-
sunt necessaria aliquo modo) add. R
atantia add. P 88 non] eat add. V 89-90 id de quo . . . substantia] om . P
aliquem modum 66 ita ut . . . egtra ipsam] J Al d__9 ( ;s y d5~ _9 z ~ r9 89 est dubitatio] inv . I 89 hoc eat quod) om. V
(illi autem quod est supra eam non est necessari~um illud quod est infra
eam) R 72 alias] om . R 75 scilicet intellectu activo] om. R 79 accidit]
(non accidit nisi) R 81 pmbabilea] (famosae) R 86 formaexiatens]
~
egistens ut forma 88 impressa] impreasae 89-90 aliqua substantia] , '
m ē me de la traduction latine confirme la legon choisie par 1 '6diteur Rahman : 1 ' 6num6- Ur_
(aliquid et subatantia aliqua) R
ration des lignes 52-53 doit comporter un terme qui ne a'applique pas aux animaux :
cfr ex tribus istarum, ligne 54. 75 aicut innuimus in praemisais : voir Livre I, chapitre 5, Cas. £ 7 rb et va ; Veniae
59 et 63 declarabimua : voir Livre V, chapitre 2, pp. 93-99 ; 1'ēdition Rahman porte : 1508, i 5 va.
e comme nous 1'avons exposē ». 81 probabiles : ar. maah.hū ra, cfr famosa p . 78, 41.
69 declarabimus : voir Mētaplaysique, g, chapitres 1 et 3 . 84 expoaueramua antea : voir Livre I, chapitre 5.
89-96 Id de quo . . . punctalis : cfr Guxnisaer.arus, ē d. Muckle, p . [37], 33 ā p . [38], 5.

82 QUINTA PARS CAPITULUM SECUNDUM 83

R 210 quod substantia quae est subiectum intelligibilium non est corpus, subsistat, ita ut nihil subsistat in aliquo iIlius mensurae . Sed sicut
nec habens esse propter corpus ullo modo eo quod est virtus in eo punctus non potest esse per se solum, nec est nisi terminus essentialis
aut forma eius : si enim subiectum intelligibilium esset corpus aut eius quod essentialiter est mensura, similiter non est possibile dici
aliqua eg mensuris, necesse esset ut aut forma intellecta subsisteret 5 ullo modo quod subsistat in eo nisi terminus rei quae subsistit in
95 per se sola in aliquo illius indivisibili aut in aliquo eius divisibili ; mensura cuius terminus punctus est . Illud autem quod subsistit in ea
illud autem corporis quod non dividitur est extremitas punctalis est mensuratum illa mensura accidentaliter ; et sicut mensuratur 23 ra
sine dubio . per illam accidentaliter, similiter terminatur puncto accidentaliter :
Probemus autem prius si est possibile illud subiectum esse e g tremita- ergo finis qui est accidentaliter est cum fine qui est essentialiter,
tem indivisibilem. Dicemus ergo hoc esse impossibile . Punctus enim est 10 sicut mensura accidentalis est cum mensura essentiali . Si autem
oo aliquis finis qui non separatur a linea in situ nec a mensura definita in punctus esset per se separatus qui reciperet aliquid rerum, cognosce-
illa tali separatione propter quam punctus sit aliquid in quo aliud retur habere ease, et punctus esset habens duas partes, unam versus
lineam a qua separatus est et aliam diversam ab ea et oppositam ei,
91 aubiectum] situs et vel subiectum add . i .m . P 92 propter] per ISTV et tunc punetus esset separatus a hnea per seipsum, et hnea a qua
95 eius divisibili] indivisibili eius I 96 corporis] corpus scrib . 8ed exp. et corporis
add . sup . lin . al. man. S corpus V 98 snbiectum] non add . PV 00 a linea] 15 separaretur sine dubio haberet alium finem versus punctum, et
alia scrib. et id est linea add. i .m . P 00 inz] om. PV 1 punctus] om. T lste alius punctus esset finis lineae et non ille . Dictio autem de hoc
1 sit] fit IT 1-2 aliud subsiatat] subsistat illud V

92 propter corpua = Rah] 2 ita ut] ita quod T 3 solum] solua V 6 punctus est] inv . T
(in corpore) R 92 ullo modoJ post forma
9 cum] in I 11 cognoaceretur] cognosceret I recognosceretur S 13 di-
eius R 95 per se aola in aliquo] (in aliquo uno) R 95 aut]
versam] divisam V 13 ea] eo V 13 oppositam] oppositnm S 16 iste]
j--,:~ (non subsisteret nisi) add . R 98 illud subiectum] dj--- (subiectum ille V 16 hocJ puncto add . V
eius sc. substantiae) codd. L&Jg– (subiectum eius se . formae) corr. R 'r
91 ā p . 92, 47 substantia quae est . . . vel ex corpore : ce texte est repris par Avicenne
51 2 nihil subsistat] non sit 5 ullo modo] U ~(nisi aliquo modo) R
dans la Najāt II, 6 ; voir F . Rahman, Avieenna's Psychology, p. 46, 2 ā p. 50, 29 .
92 eo quod est : ar. e au aens o ū (cette substance) serait . . . a ; voir p . 88, 92 :« quae 5 nisi] om . R 6 quod subsistit in ea] om. R 8 puncto] 412itj I , (cum puneto) R
C
sit a ; voir aussi Avicenna's Psyciwlogy, p. 46, 5 : e in such a way as to be . . . 11-12 cognosceretur . . . esse] poneretur ei essentia separata 12 esae] `:~ j(es-
95 per se . . . aHquol : ar. u dana quelque chose qui forme une unit ē )), wandāni ; voir f sentia) R 12 et] V,j 1 (ergo) R 13 ei] om. R 16 alius] om . R
A . M . Goieaorr, La distinetion de l'essence et de l 'existence d ' aprēs Ibn Sin ā, Paris, 1937,
p . 447 : e en quelque point unique (du corps) a.
98 Probemus autem prius . . . : A. M. Gorcaox, o. c ., pp . 447-449, rē aume le prē sent 10-21 Si autem . . . proprium : cfr Guxnissnraxus, ēd . ]Vluc.kle, p. [38], 7-15.
chapitre et en ēclaire le contenu par des r ēfērences ā la Najāt, au Livre des Directives et 11-12 cognosceretur . . . esse : cognitio est J'une des traductions r6guli6rea de la
Remarques et ā des travaux contemporains . Le plan du chapitre se dessine comme suit . II e forme de la racine m y z(cfr Lexique) ; la V e forme de la mē me racine, tamayyaza, est
1 . Le rē ceptacle des intelligibles ne peut ē tre un corps, ni indivisible (lignea 98-34), ni rendue par le passif de eognoscere . Le contexte requiert toutefois ici une autre
divisible (lignes 35-95), ce qui entrainerait la division de la forme intelligible en parties traduction de tamayyaza, attest ēe p . 49, 97, et correspondant ā la tournure hypothē tique
ēgales (lignes 40-45) ou in ēgales, ā aavoir le genre et la diffērence sp ēcifique (lignea 51-85) . de la phrase : ponere separatum . D'autre part, au lieu de esse, la traduction latine devrait
2 . L'intelligible est abstrait des conditiona de lieu et de position, et ceci postule qu'il est porter esseniia, dlūat . Nous proposons donc comme « retraduction a du texte arabe :
requ dans une aubstance immat ē rielle (p. 89, 96 ā p. 91,40) . 3 . L'infinitē num ērique des poneretur ei essentia separata, eans introduire dana la traduction latine aucun ē l ē ment
intelligibles que 11me peut connaitre exclutunerelationavecunpointquelconqued'une h ē t ērogēne. F. Rahman traduit le texte arabe identique de la Najā t par : «it would be
substanee connaissante matērielle : 1'intellection n'a pas d'organe corporel (p . 92, 41 ā an independent self-subsisting entity a ; voir Avicenna's Psychology, p . 46, 22 . — Snr lea
p . 98, 39) . 4 . Lea deux activit ēs de 1'ā me (p . 98, 46 ā p . 101, 85) . Voir auasi le rēsumeS du diffērents sens de mayyaza et de tamayyazta, voir A. M. Goicaox, Lexique, pp. 387-388,
chapitre parallē le de la Najāt par F . Rahman, Avicenna's Psyckology, pp. 99-102 . n Oe 680-681.
99 Punetus : lea manuscrita latins ēcrivent tantōt punotus, tant ōt punetum . On a gardē 15 alium finem versus punetum : voir Avicenna's Psychology, p. 46, 26 : t a limit other
ici tantōt le masculin, tantōt le neutre, selon les variationa mēmes du genre de ce mot than the point touching it (talā qīhā, latin versus) a.
dans le manuscrit de base, Caa. 957 . 16-17 Dictio . . . eadem eat : voir Avicenna's Ysychology, p . 46, 27 : e we ahould have the
99-2 Punctua . . . subsiatatl : cfr GvxnissaLrrrus, ēd . Muckle, p. [38], 5-7 . same problem repeated ad infinitum a.

84 QUINTA PARS CAPITULUM SECUNDUM '85

R 211 et de illo puncto eadem est, et proveniret ex hoc puncta ordinari ab eo ; ergo punctus divisus est in situ ab illo alio . Iam autem posue-
ad faciendam lineam : hoc autem est cuius impossibilitas iam decla- ramus omnes punctos participantes situ ; tune est illud impossibile.
rata est alias ; declaratum est enim e g coniunctione punctorum Ergo iam destructum est subiectum intelligibilium esse aliquid
20 corpus non posse componi ; ostensum est etiam quod punctus non corporis indivisibile.
cognoscitur habere situm proprium . Non gravat autem innuere 35 Restat ergo ut eorum subiectum sit aliquid corporis divisibile,
aliquid summatim de illo, dicentes quod duae lineae, cum fuerint si subiectum eorum est corpus . Ponamus ergo formam intellectam
collaterales uni lineae, necesse est ut aut media dividat inter illas, in aliquo divisibili ; cum autem posuerimus eam in aliquo quod
ita ut se non contingant, et tune oportebit ut dividatur media dividitur in partes, accidet tune formae ut dividatur et erit necesse
25 secundum principia quae iam nosti, quod est impossibile ; aut ut ut duae partes eius aut sint similes aut dissimiles.
media non dividat laterales quin se contingant, et tune forma intel- 40 Si autem fuerint similes, quomodo coniungetur e g eis aliquid quod
lecta de linea erit subsistens in omnibus punctis, et omnia puncta non est illae (omne autem totum, e g hoc quod est totum, non est R 212
erunt quasi unum punctum . Iam autem posueramus hoc unum pars), nisi totum fuerit aliquid proveniens ex iIlis secundum augmen-
punctum separatum a linea : ergo secundum quod separatus est ab ; tum in mensura vel in numero, non secundum formam ? Tunc ergo
3o ea, linea habet aliam extremitatem praeter eum per quam separatur 34 va forma intellecta erit aliqua figura aut aliquis numerus ; non est au-
17 puncto] om . V 17 eadem est] inv. T 18 faciendam] faciendum V ; 45 tem omnis forma intellecta figura aut numerus : ergo forma erit
18 iam] om . T 19 punctorum] puneti V 20 etiam] enim T 21 gra- imaginabilis, non inteIligibilis . Tu enim nosti quod impoasibile est
vat] aggravat V 23 aut] a P 23 media] duo media lS 23 dividat] dici ut unaquaelibet partium sit suum totum, cum altera conti-
dividant S 23 illas] illa IS 24 dividatur] dividantur IST 26 dividat]
dividant S 27 in] om . I 29-30 ab ea linea] a linea ab ea linea S
30 eum] eam STV 30 quam] quem I 30 separatur] separetur I 31 alio] om . V 33 intelligibilium esse] inv. T 36 si] sed I 37 aliquol]
alio SV 38 aecidet] accidit V 41-42 omne . . . para] suppl. ex arabico sed
18 lineam]~m 1;;;.,, ,.~ [-,1 9 L,a lw;., U(< (sive sint finita sive infinita) add . R cfr 85, 46 43 in2] om . S 44 aut aliquis] vel T 45 forma2 ] tune
20 punctus = Rcdefh] , 2.~;,f I (puncta cognoacuntur) R sed cfr 21 21 cognoscitur add . V 45 erit] esset V 46 intelligibilisJ omne autem totum ex hoc
habere situm propriumJ non ponitur eis separatim situs proprius 22 duae lineae] quod est totum non est para add . codd . aed cfr 85, 41 46 enim] om . V 47 ut]
quod T
~(duo puncta) R 23 lineas] 412-~; (puncto) 23 est] a;,;,,,> (tunc)
add. R 23 media] ~(punctum medium) R 23 inter
illas] inter illa 24 media] 46„~~) ~(medium sc . punctum) R 25 iam] om . R 31 punctua] qf2 A-j 1 4143 (ille punctus) R 31 alio] om . R 36 corpus] -~ i V..,
(corporis) codd . ,~) j (in corpore) eorr . R 37 eam] om . R 38 in] om . R
26 media] ~,,,~ I (medium sc . punetum) R 27 de linea] om . R 29-30 sepa-
ratus est ab ea] separata est ab eo 38 et] atz,?9 (et tunc) R 42 totum2] ~ J (illud totum) R 43 vel]
~~ b> J ~(augmentum) add . R 45 ergo forma erit ] ~~~ J ~ ,1 ;: ,> ,• ,c 9
17-18 proveniret . . . lineam : voir Avicenna's PsycTeology, p . 46, 28-30 : a It would follow
from this that the finite or infinite repetition of points producea a line . . . ».
(et formafiet tunc) R 47 suum] A.L.~ (ipsa) R 47 totum] .4
(quomodo

18-19 iam declarata eat aliaa : F . Rahman, Avicer+,na's Psychology, p . 99, propose, sana esset) add. R~,W9 (et quomodo esset) add. Rcdefh non adrl . Rk
autre prē ciaion, comme rēfērence h, la phrase parallble de la Najāt : R in the Physics,
while refuting the atomiam of the Kal ām », et renvoie ā Arietote, PFcysique, IV, 8, 215b 18 33-34 subiectum . . . indivisibile : efr GuxnrssAraxus, ē d. Muckle, p. [38], 16.
et VI, 1. 231a 24 . Voir Livre des Directives et Remarques (trad . Goichon), pp. 248 sqq. 36-42 formam intellectam . ., para : cfr Gurrnissnraxus, ē d. Muckle, p. [38], 18-21.
21 cognoscitur habere : voir Avicenna's Psyckology, p . 47, 32 : a . . . the point haa no 43-46 Tunc . . . intelligibilie : cfr GuxnissaLLUVUS, ēd, Muckle, p. [38], 23-25.
particular and distinct position a. 47-48 ut unaquaelibet . . . ipsius : efr GuxnisseLrrrus, ēd. Muckle, p . [38], 21-23.
21-22 Non gravat . . . summatim : voir Avieenna's Psyehology, p . 46, 33-34 : a we might, 47-50 ut unaquaelibet . ., totius : lea textea de la Najdi et du De Anima sont ici com-
however, allude to a part of the argumenta already given ». plē mentaires ; voir Avieenna's Psychology, p. 47, 34 ā 48, 3 : e(it is not poasible to say)
22-27 Partout oil le latin porte linea ou renvoie ā ce mot par des adjectifs, des participea that the oonoept of each of the two parts is egactly the same as that of the whole, for, if
et dea pronoma, il s'agit en arabe de punotum ; le fait que punctum correspond ā nuqta, the second part does not enter into tAe concept of tke wlwle, it ia necessary th,at at the outset
aubstantif fē minin, tandia que kkaFi, linea, est masculin, aura favoris ē cette confusion. we should re8erve the coneept of the wieole for tke first part only and not for both. But if it
L'apparat latino-arabe permet d'en auivre le d8tail . entere into the concept of the whole < . . .>, it is obvious that either of these two parts

86 QUINTA PARS CAPITULUM SECUNDUM 87

neatur in toto, et fit praeter intentionem ipsius . Ergo clarum est esse genus et differentia ; id autem de quo non dubitamus hoc est :
quod unaquaeque illarum una est, et non significat intellectum quod, cum fuerit ibi genus et ; differentia quae debent separari in
50 totius. subiecto, ipsa separatio eorum non minus erit sine nostra aestimatione
Si autem fuerint dissimiles, attendamus nunc quomodo hoc potest divisionis . Oportet ergo ut genus et differentiae sint in effectu infi- R 213
esse ut forma intellecta habeat partes dissimiles . Non enim partes 65 nita ; iam autem probatum est genera et differentias et partes defini-
dissimiles possunt esse, nisi partes definitionis quae sunt genus tionis unius rei finita esse ex omni parte. Item si possibile esset genus
aut differentiae . Ex hoc autem quod genus et differentiae sint in et differentias infinita esse in effectu, impossibile esset tamen coniun-
55 subiecto corporali, proveniunt multa impossibilia, ex quibus est gi in corpore hoc modo : sequeretur enim ex hoc quod unum corpus
hoc quod omnis pars corporis recipit etiam divisionem in infinitum iam divisum esset in partes infinitas in effectu . Item dicamus divi-
in potentia . Oportebit ergo ut genus et differentiae sint infinita ° 70 sionem contigisse ex hoc quod posuimus genus in una parte et diffe-
in potentia, quod est impossibile : probatum est enim genera et rentiam in alia parte. Si autem mutaremus divisionem, necesse esset
differentias substantiales unius rei non esse infinita in potentia ; ut in unaquaque parte eius caderet dimidium genus et dimidia diffe-
6o sed impossibile est ut propter aestimationem divisionis habeant ~ rentia, aut commutarentur genus et differentia ab utraque parte
34 vb et unumquodque illorum, scilicet genus et differentia, accederent
48 fit] sit ISTP 51 hoc] post potest esse S 52 partes 2 ] in forma intellecta 75 ad aliquam partem subiecti, et nostra positio aestimativa et nostra
add . V 54 et] aut V 54 sint] sunt V 55 subiecto] isto V
56 in infinitum] in infinitam T 57-59 oportebit. . . potentia] om. h,om. V 61 differentia] differentiae V 61 hoc] hic V 63 minus] nimis T 64 aint]
57 ergo] igitur S 60 propter] per I sunt V 70 differentiam] differentias V 71 mutaremus] imitaremur V
72 ut] om . C 73 commutarentur] commutaretur IS 73 utraque parte]
48 in toto] p I ~_~ j (in intentione totius) R 48 et fit praeter inten- unaquaque V 74 illorum] illarum P 74 scilicet] idest V 74 acce-
derent] accederet V 75 subiecti] subiecta P
tionem ipsius] &y L~,9 (et non contineatur in intentione
alterius partis) R 49 una eat et] per se sola 49 intellectum] , 0"' 63 eorum] om . R 64 genus] Lr.);,~j (genera) R 64 differentiae] L,~w f
(intentionem ipsam) R 52 ut forma . . . habeat] ~~~ ~~► V~ ~j I &5a 9 (etiam) add. R 66 item] y(et) R 66 genus] Lr-(;-~J (genera) R 68 hoc
;P~j (et quomodo forma intellecta poteat habere) R 53 genus] ~1;,,..'jl) modo = Rcef] ~_ )_4,,aJ I olt L~y (aecundum hanc formam) R 69 iam] om. R
(genera) R 54 aut] y(et) R 54-55 quod genus . . . eorporali] om . R 55 multa] 69 divisionem] ay (iam) add . R 70 ea hoc] 44 > &, ., (aliquo modo) add. R
om . R 57 genus] L,).„(;j (genera) R 58 enim] X~j (iam enim ante probatum) 70 quod posuimus] ita ut poneretur 71 necesse easet] ~(aut) add. R 73 aut]
R 60 sed] Q yy (et quia) R (oporteret ut) add. R 74 scilicet] om . R 75 subiecti] d,,,,K,izJ 1 (divi-
alone cannot indicate exactly the concept of the complete whole > . Les mots soulignēs et sionis) R 75 et 2 ] y I (aut) R
qui traduisent correctement le texte arabe de la Najāt, rē tablissent une partie de 1 'argu-
mentation qui fait dēfaut dana 1' ēdition du De Anima et dans la traduction latine; 63-64 non minus . . . divisionis : voir Avicenna's Psychology, p . 48,16-17 : a the division
d'autre part un membre de phrase du De Anima s'interealerait utilement dans le te%te would certainly not depend on suppoaition )) . Aestimatio rend, de fagon inadēquate,
de la Najdt, lā o ū se situe le signe < . . .> : voir le texte arabe de ce membre de phrase ā tawahhum, comme plus haut, ligne 60.
1'apparat latino-arabe, p . 86, 48, avec notre traduction : e et non contineatur in inten- 70 poauimus : le latin traduit par panere (mais complē t ē par in una parte . . . in alia
tione alterius partis ». parte) le verbe afraza qui marque 1'action de sēparer, de mettre ā part . L' ē diteur Rahman
52-59 partes2 . . . in potentia : cfr GuxnissaLirros, ēd . Muckle, p . [38], 27-33. croit devoir attribuer cette traduction latine ā un mot arabe confondu avec afraza, par
60 aestimationem : il s'agit ici non pas de la facult ē estimative (waltm), mais de tawah- exemple farada, supposer », rendu habituellement par ponere, lui aussi . Cette opinion
W

hum, action de prēsumer, de supposer ; voir Avicenna'8 Psychology, p . 48, 13 : the sup-
N
aerait fondēe ai 1'on isolait posuimus du contexte ; mais dans le conteate il a bien le sens
position (of division) a. de e dissocier, sē parer a . Dans sa traduction de la Najdt, (Avicenna's Psyc3wlogy, p. 48,
60-61 habeant esse : le sens est s ce n'eat pas la simple supposition de la diviaion qui peut 24-25), F. Rahman a d'ailleurs optē pour la mē me tournure que la traduction latine du
entrainer la diatinction entre genre et diffērence sp ēcifique . Pour rendre le verbe afraza, De Anima : a let ua suppose that the division takes place in a certain way and has placed
a sēparer, dietinguer e, auquel correspond habeant esse, la traduction latine devrait ētre, genus on one side and .differentia on the other» ; or il s'agit en arabe, dans la Najāt
soit complētē e par aeparatim, soit ēclairē e par une autre traduction du mē me verbe comme dans le De Anima, du mē me verbe afraza.
arabe, ligne 70 :< ponere genua in una parte et differentiam in alia parte # . 75 aeatimativa : voir aestimatio, lignes 60 et 63.

$S QUINTA PARS CAPITULUM SECUNDUM 89

divisio accidentalis commutarent loca generis et differentiae, et hoc querentur cetera impossibilia ; sed receptibile formarum intelligibilium
quod unumquodque eorum esset in aliqua parte, esset secundum 95 aliqua substantia est e g nobis non corporalis.
velle alicuius ponentis extrinseci, quamvis hoc non prodesset. Quod possumus etiam probare alia demonstratione, dicentes quod
23 rb Possibile est enim partem dividi in partem. Item non omne intellec- virtus intellectiva abatrahit inteIligibilia a quantitate designata
80 tum potest dividi in intelligibilia simpliciora : inter ea enim quae et ab ubi et a situ et a ceteris omnibus quae praedi gimus . Debemus
sunt, sunt intelligibilia quae sunt principia compositionis aliorum in- autem considerare essentiam huius formae denudatae a situ, quo-
telligibilium, quae non habent genus nec differentias nec sunt divi- oo modo est nuda ab eo, scilicet si hoc ait comparatione rei a qua sumpta

sibilia in quantitate nec in intellectu. Ergo impossibile est ut partes est, aut comparatione eius rei quae assumpsit, videlicet, esse huius
positae sint similes, quarum unaquaeque contineatur in toto, quod formae intellectae denudatae a situ, si est ita in esse e gtrinseco aut
85 totum non habet esse nisi e g earum coniunctione ; impossibile est est ita in esse formantis in substantia agenti . Impossibile est autem
etiam ut sint dissimilea. dici quod habeat esse sic in esse e gtrinseco : restat ergo dici non
R 214 Ergo impossibile est dividi formam intellectam. Quandoquidem 5 esse separatam a situ et ubi, nisi cum habet esse in intellectu;
autem impossibile est dividi formam intellectam, et impossibile est et quod, cum habet esse in intellectu, non est habens situm nec
ut subiectum eius sit terminus mensurarum indivisibilis, cum ipsa potest innui nec separatim ostendi nec dividitur nec habet aliquid
90 necessario egeat receptibili, tunc omnino necesse est iudicare quod eorum quae sunt huiusmodi : ergo impossibile est eam esse in corpore.
subiectum intelligibilium substantia est quae non eat corpus, nec est
etiam divisibilis, nec est virtus quae sit in corpore : consequeretur 95 aliqua] alia S 95 substantia eat] inv . I 95 ex nobis] om. V
enim eam quod consequitur corpus ex divisione, et deinde conse- 98 praediximus] diximus I 99 autem] etiam V 00 comparatione] vel
respectu rei quae abstrahit vel respectu rei quae abatrahitur comparatione V
2 est ita] inv . T 2-3 extrinseco . . . in ease] i .m . al. man . S 3 eat ita] inv . T
76 divisio] dimissio sed divisio add . sup. lin. al . man . S 76 commutarent loca] 4 aic] sicut ISV 5 et ubi] om . V 5 habet] habeat V 5 in] om . V
communicarent loco V 76 hoc] sup. lin. al . man. S 77 aliqua] una 6 quod] om . T 8 eam] om. T
scrib . sed exp . et alia add. sup . lin. al. man. S 79 eat] esset S post enim T 80 ea
enim] inv . T 81 sunt2J om. TV 81 compositionis] complexionis CI
81 aliorum] quorum S 83 inz] om . P 84 quod] quia T - 85 habet] 95 ex nobia] ante aliqua 98 ab] om . R 98 aI-2] om . R 00 acilicet] om. R
habeat I 87-88 quandoquidem . . . intellectam] om . kom . V 89 cum ipsa] 3 formantis] I (formato) R 3 agenti] (Ji [,e,J I (intelligenti) R 6 quod] om. R
cum eat ipsa ergo V 90 necesse est] inv. T 91 subatantia eat] inv. IT 7 nec I = Raegk] om . R 7 habet] om . R 8 huiusmodi] &,,11 (intentionis)
add. R
76 accidentalis = Ra] d,,o,,yJ I (posita) R 78 hoc] L,~w I add . R non add.
Rcdefh 80-81 quae aunt aunt] (aunt 97-8 virtus intellectiva . . . corpore : cfr GuxDlssaLlxus, ēd. Muckle, p . [39], 6-14.
intelligibilia quae maxime simplicia sunt) R 82 genus] .'~.L;J (genera) R 2 formae : ar. lucqiqa, a(cette) quidditē N ; voir A. M . Goleaox, Lexique, pp. 82-84, ne 171.
83 nec] _,m (aunt divisibilia) add . R 84 in toto] ~I I L ;,— j (in 6-8 et quod cum . . . huivamodi : voir Avicenna's Psychology, p . 49, 21-24 : x Thus,
intentione totius) R 85 earum] om . R . 85 coniunctione] .12 :cy (tantum) add . R when the intelligible form comes to eaist in the intellect, it does not posaess a position
whereby it might be indicated and so divided or aubjected to similar procesaea ; there-
90 egeat] L;,y (in nobis) ad,d . R 90 omnino] om . R 92 divisibilia nec est]
fore it cannot be in a body v . Le teate de la Najāt, ainsi traduit, prēaente deua diffē -
(receptibile eorum ex nobis cfr 89, 94-95) R rences synta%iquea avec le teate arabe du De Anima . Dana la Najā t, la phraae arabe com-
porte explicitement les mota qui correapondent ā a et puisque, lorsque a : fa-idhā idieā, et
76 accidentalis : 1'6dition Rahman a la lepon fardiyya, K(la division) supposēe d, voir quod cum ; 1'6dition du De Anima ne porte plua que fa-idhd (et eum) et dēa lors non est
partes positae, lignes 83-84. habens aitum devient une propoaition principale, ce qui eat contraire au sena et ā la
79-87 Item . . . lntellectam : efr GuxDISadLZrrIIS, ēd . Muckle, p. [38], 34-40. structure de la phrase arabe ; pour ce premier point, la traduction latine recoupe eaacte-
83 intellectu : ar. maenā, latin intentio ; voir Avieenna's Psyckology, p . 48, 37 : a(nor ment le teate arabe non du De Anima, mais de la Najāt . La deuaiēme diffērence eat que
are they diviaible in quantity or) concept r. la Najā t relie directement ā situm tout le membre de phrase r nec potest . . . huiusmodi ►.
92 et 93 conaequeretur, consequitur : ar. lāhiq, p . 48, note 91. D'oil la traduetion anglaise : t a position evhereby . . . a(voir Avieenna's Psychology, Teatual
93 eam: ne peut ea rapporter d'aprba 1'arabe qu'ā virdu8, non ā substantia . Notes, p . 124, 9) . Le teate arabe du De Antima au contraire, eomme le fait la traduetion

90 QUINTA PARS CAPITULUM SECUNDUM 91

Item forma uniens indivisibilis quam habent ea quae sunt indivi- 25 quam habet alia, tunc partes non sunt partes intentionis intellectae,
10 sibilia in intellectu, cum imprimitur in materia divisibili habenti sed unaquaeque earum est intellecta per se separatim . Si autem
R 215 dimensiones, necesse est ut aut nulla suarum partium quae in ea unaquaeque earum habuerit comparationem ad essentiam diversam
assignantur secundum aliquam dimensionum suarum habeat compa- ab alia, tunc constat quia essentia est divisibilis in intellecto ; iam
rationem ad rem intellectam quae est unius essentiae indiviaibilis autem posueramus eam indivisibilem : ergo hoc est impossibile.
abstractae a materia, aut ut omnes partes eius quae assignantur 3o Si vero una illarum habuerit com parationem ad ahqtud essentlae,
15 in ea habeant eam, aut ut aliquae habeant et aliquae non . Si autem et alia ad aliud essentiae habuerit comparationem, tunc divisio
nulla illarum habuerit eam, nec ipsa tota habebit eam : a quo- essentiae erit manifestior . Constat igitur quod forma impressa in
cumque enim separantur ea ex quibus aliquid componitur, et ipsum k materia corporali non est nisi aliquid subsistens in rebus singularibus
totum separatur ab eo . Si autem quaedam habuerint et quaedam divisibilibus, et quod unaquaeque pars earum habet comparationem
non, illae quae non habent ipsam comparationem, nihil habent de 35 in effectu aut in potentia ad unamquamque partium formae.
20 intellectu eius. Si vero unaquaeque partium quae ponuntur in ea 35 ra Item id quod est multiplex in partibus definitionis, secundum perfec-
habuerit aliquam comparationem, aut unaquaeque partium quae tionem habet aliquam unitatem in qua non dividitur . Oportet
ponuntur in ea habet eandem comparationem ad essentiam quam autem considerare esse huius unientis secundum hoc quod est unum, RR 216
habet alia ad essentiam, aut non . Si autem unaquaeque partium quomodo describatur in divisibili et verbum de eo et de illo quod
quae ponuntur in ea habuerit eandem comparationem ad essentiam 4o non dividitur definitione sit unum.
26 earum] illarum T 26-27 autem unaquaeque earum] unaquaeque illarum
9 uniens] vivens S 9 indivisibilis] corr. invisibilis CISTP singularis V 9 in- autem T 27 ad essentiam diversam] diversam ad essentiam S
diviaibilia] corr . invisibilia codd . 10 divisibili] corr. visibili codd. 12 di- 27-28 diver-
sam. . . quia essentia] om. kom. I 28 quia] quod T 28 divisibilis] corr.
mensionum suarum] inv . S dimensionem suorum P 13 indivisibilis] eorr. visibilis codd . 29 indivisibilem] corr . invisibilem codd. 29 ergo . ..
invisibilis codd . 15 habeantl eam] om. C 15 aliquae i ] aliquam T impossibile] i. m . al. man. S 30 una] om . I 32 igitur] ergo ST 33 nisi
16 illarum] earum V 16 habuerit] habuerint CI 16 eami] illam V aliquid] inv . I 34 divieibilibus] corr. visibilibus codd. 34 habet] habeat T
18 separatur ab eo] ab eo separatur T 18 eo] ea IS 18 et] vel T 38 autem] ergo V 38 huius unientis] unientis huiusmodi T 38 unientis]
19 habent] habuerit V 20 ponuntur] componuntur I 20 in ea] ti.m. T unitatis I viventis SP 38 hoc] om. ST 39 in divisibili] corr. in invisibili
21-22 habuerit . . . in ea] om . hom . V 21-22 quae ponuntur in ea] om. T codd. 40 sit] fit I
24 ponuntur] ponatur V
25 quam . . . alia] .,z L,,5(sicut ipsa sc . essentia est) R 25 intellectae] intellecti
10 intellectu] .~j (intentione) R 12 aliquam . . . suarum] dimensiones suas 27 earum] om . R 27-28 diversam ab alia] diversam a comparatione quam habet
19 ipsam] om . R 19 comparationem] d,J (ad eam) add. R 22 eandem] om. R alia para 29 ergo] om. R 30 una illarum] ,I, ,,, 19 J~ (unaquaeque) R 32 forma]
22-23 quam . . . essentiam] ~ (,,Y(sicut ipsa sc. essentia eat) R 23 aut non] j9 ~ I (formae impressae . . . non sunt) R 33 afiquid subsistens in] L, L, .;,j (imagines
F

sJ~ l) ~~, c j~ ~ ~ 9 ~ (aut ad partem essentiae) R 24 in ea] om . R rerum singularium divisibilium) R 35 unamquamque partium] aliquam partem
24 eandem] mn . R 39 de eo = R] L+j (de ea sc . unitate) codd.

latine, sē pare par wa (et) le mot situm du reste de la phrase, et coordonne ā non habens 35 formae : le texte arabe porte ici un pronom fēminin -hā qui, hors du contexte, peut
situm plusieurs autres membres de phrase parall ēles : d'o>Y la structure de la phrase ētre lu comme singulier ou comme pluriel . Lu comme aingulier (eius), il recoupe le mot latin
latine . Comme 1'a lue et comprise le traducteur latin, celle-ci aignifie donc : t et puisque, formae ; mais le contexte, dans 1 '6dition Rahman, oblige ā le lire comme un pluriel et A.
lorsqu'elle existe dana 1'intellect, la forme intelligible n'a pas de position spatiale, qu' elle le rapporter soit ā formae impressae (voir apparat latino-arabe, ligne 32), ou ā imagines
ne peut ētre, ni dēsignēe par un geste, ni montrē e sēparēment, ni divisē e, ni ētre affeetē e (ligne 33) . Ce pronom f ēminin -hā, toutefois, n'est pas le texte des manuscrits : ceua-ci
par rien de tel, il est donc imposeible qu'elle aoit dane un corps r. portent un pronom masculin singulier -hu, eius, mais on ne voit pas ce qu'il remplace;
16-18 a quocumque . . . ab eo : la traduction latine interprē te de faqon justifiēe le texte d'oū la correction de 1'6diteur.
arabe plus concis : t ce qui se compose d'ē lēments diatincts (al-mub āyanāt) est diatinct 38 esse huiva unientis : ar. t cette unitē concrēte H.
(mub āyan) a. 39 in divisibili : voir Avicenna's Psychology, p . 50, 18 : t . . . how can thia unity, as such,
20 intelleotu : ar. macn ā, latin intentio, t idēe, concept a . be imprinted on something divisible Y r.

92 QUINTA PARS CAPITULUM SECUNDUM 93

Item iam probatum est quod intelligibilia posita, quae virtus sicut est hyle » . Nos ergo dicimus id quod postea scies, scilicet quia
rationalis solet intelligere sigillatim, sunt infinita in potentia . Iam 55 hoc quod anima rationalis recipit multa e g rebus infinitis, fit post
etiam probatum est quod id quod praevalet rebus infinitis in poten- inquisitionem activam . Ostendemus autem hoc verbis quibus consi-
tia, impossibile est esse corpus aut virtutem quae est in corpore. deratur substantia animae rationalis et proprietatibus suarum
23 va 45 Iam enim probavimus hoc in praecedentibus libris . Impossibile actionum eg assignationibus aliarum actionum, quae habent compa-
est igitur ut essentia quae format intelligibilia sit existens in corpore rationem ad id quod praenominavimus.
aliquo modo, vel eius actio sit in corpore vel ex corpore . Nemo so Dicemus igitur quod virtus intellectiva, si intelligeret instrumen-
autem dicere potest ita esse imaginabilia : hoc enim error est ; virtus to corporali, oporteret ut non intelligeret seipsam, nec intelligeret R 217
enim animalis non potest imaginari quodlibet infinitorum quali- instrumentum suum, nec intelligeret se intelligere : inter ipsam
5o cumque hora, nisi cum imperat ei virtus rationalis . Nec potest etenim et essentiam suam non est instrumentum, nec inter ipsam
aliquis dicere :«hanc virtutem esse recipientem, non agentem ; vos 35 rb et instrumentum eius est instrumentum, nec inter ipsam et id quod
autem digistis virtutem agentem actiones infinitas esse infinitam ; 65 intelligit est instrumentum ; sed intelligit seipsam, et ipsum instru-
homines autem non dubitant esse virtutem receptibilem infinitam
54 quia] quod V 55 fit] sit IPVC 58 asaignationibus] assignatione V
58 quae] non add. T 59 praenominavimus] nominavimus I 60 igitur]
44 eat z ] sit ITPV est scrib . sed exp . et sit add . lin . al. man. S
8up. 46 eais- ergo V 61 oportoret] oportet T 63 etenim] enim IT 63 easen-
tens] eg iatans I om . T 48 ita esse] post imaginabilia T 52 esse infinitam] i.m . P tiam suam] inv. S 63-64 nec inter. . . instrumentum2] om. hom . S
53 dubitant] in homine add . i.m. al. man. I 53 receptibilem] recipientem T 65 ipsum] om. T

41 pmbatum est] (;,) (nobis) add . R 42 intelligere] J,,U ~ (in effectu) add. R 54 aicut est hyle] .&M ~'(sicut habet hyle) R 56 autem) L'~u- f (etiam) add. R
J_~-

43 probatum est] lJ (nobis) add. R 44 quae est] om . R 45 enim] om . R 57 proprietatibus] magis propria 58 assignationibus] J 1~~ I &, (diapositionum)
50 imperat ei] (,&x, (coniungitur ei imperium) R 51 virtutem] add . R _58 actionum] qJ (eius sc . subatantiae) add. R 61 corporali]
q„~l(scilicet intellectivam) add. R non add. Ra 52 digiatis . . . infinitam] L,:.o. (ita
~ L~A ( ;,Y I (non probastis esse finitam nisi virtutem ut actio eius pmpria non perficeretur nisi e gercitio illius instrumenti corporalis)
(-~ "I
agentem) R 53 esse] (posae esse) R add. R 62 suum] om. R 63 est] (6J (ei) add . R 64 eat] (g, J (ei) add. R
65 est] C$,J (ei) add. R

41-44 intelligibilia . . . corpore : efr GuxnzssAraxus, ē d. Muckle, p . [39], 17-19.


45 in praecedentibus libris : la Najdt ajoute ici e gplicitement : a cela a ētē dē montrē 54 hyle : ar . hay ūld, tranacription de vd77, matiere pure, matiere premiere ; voir A. M.
dana al-sam ā e al;tabī ci a, c'eat-ā -dire dans la Physique proprement dite (le titre arabe Goicaox, Lexique, p . 413, no 736, et Introduction ā Avicenne. Son ēpitre des dēfinitions,
traduit littēralement ¢votKi ā xpō avcs ou De naturali auditu) . Le Livre des Directives et p. 74.
Remarques (trad . Goichon), p . 414, traite de la mēme doctrine : en aucun corpa ne se
k 54 id quod postea acies scilicet : ar . a tu vas savoir ā 1'inatant que ».
trouve une force naturelle infinie g . 55 hoc . . . recipit : ar . le mode de r ē ception ».
M

50 niai . . . rationalis : ar. w ainon loraque s'y joint le fait que la facultB rationnelle la 56 inquisitionem : ar. tasarruf, e un mode d'agir comportant un choia N, voir A . M.
met en branle r(tasrif ). La traduction de taarit, II e forme de la racine s r f, par timperare, Goioxox, Lexique, p. 180, no 363 ; ce terme eat traduit ailleurs par agere, voir plus haut,
rēapparaft plus loin, p. 125, 20. p . 76, ligne 12.
52 di gistis . . . infinitam : ar . e or vous n'avez ētabli la finitude que de la facultē effi- 60-11 Dicemus . . . illud : voir Avieenna'a PsycTiology, p . 50, 31 ā p. 52, 12.
ciente N(au cas o ū elle ētait corporelle, et cela en effet contredirait le principe ē noncē 61 corporali : I' arabe ajoute (voir Avioenna's Psychology, p. 50, 33-34) : so that its
R

p. 92, 43) ; ce membre de phrase constitue la mineure de 1'objection formul ēe par 1'adver- paculiar activity would be incomplete except by the uae of that phyaical organ . . . u;
aaire hypothē tique, ce qui n'apparaft paa dans la traduction latine (en raison de 1'addi- voir aussi apparat latino-arabe.
tion aciiones infinitas et de la faute infinitam pour finitam) ; mais, continue 1'adversaire, .63 non est : ar. s (la facultē intellective) n'a pas. . . r ; il en va de mēme pour nec . . . est,
il s'agit ici d'une facultē rē ceptive : il faut donc dēmontrer que, mēme en tant que rēcep- lignes 64 et 65.
tive, la facult ē intellective opbre sans instrument corporeL 64-65 id quod intelligit : ar. * son intellection a, efr ae intelligere, ligne 66 .

94 QUINTA PARS CAPITULUM SECUNDUM 95

mentum quod adscribitur ei, et intelligit se intelligere : ergo intel- in materia . Non est autem hic diversitas ex materiis nec ex acci-
ligit per seipsam, non per instrumentum. dentibus : materia enim una est et accidentia quae sunt in ea, eadem
Sed probabimus hoc dicentes quia hoc quod intelligit instrumen- sunt ; nec est hic diversitas abstrahendi vel existendi in materia, nec
tum suum, necesse est ut habeat aut ex essentia formae instrumenti est hic diversitas universalitatis et singularitatis : unaquaeque enim
70 sui, aut ex esse alterius formae quae est diversa ab illa numero (et 85 earum si habuerit particularitatem, non habebit eam nisi causa
est etiam in illa et in instrumento eius), aut ex esse alterius formae materiae particularis aut causa eorum quae pendent ex ea propter
praeter formam ipsius instrumenti, diversae ab illa in specie . Si autem materiam in qua est ; haec autem omnia non magis sunt propria
habet hoc ex forma instrumenti sui, forma autem sui instrumenti unius quam alterius . Nihil autem horum debet obiici ad hoc ut
in instrumento est semper et in illa ex consortio, tunc deberet semper anima apprehendat seipsam : anima enim apprehendit essentiam
75 intelligere instrumentum suum si intelligit illud per hoc quod forma 90suam semper, quamvis plerumque apprehendit eam separatam a
eius coniungitur illi . Si autem est hoc ex esse formae quam habet in- corporibus cum quibus est ipsa, sicut iam ostendimus . Tu scis autem R 218
strumentum suum aliam ab illa numero, hoc falsum est . Alteritas esse impossibile quod habeat illud ex esse formae alterius a forma
etenim non cadit inter singula rerum nisi aut ex diversitate materia- instrumenti sui . Hoc enim impossibilius est : forma autem intellecta,
rum aut accidentium et dispositionum aut ex diversitate quae est cum subsistit in substantia intelligente, facit intelligi illud cuius
80 inter universale et particulare aut abstractum a materia et acceptum 95 haec forma est forma et cui proprie confertur haec forma ; ergo

68 quia hoc] qui ad hoc I 68 quia] quod TV 68 quod] om. I 70 et] 81 hic] haec V 84 hic] haec CIPV 84 singularitatis] particularitatis V
om. S 71 in2 ] sup. lin. C om. IT 72 ipaius instrumenti] inv . T 84-86 unaquaeque . . . materiae particularie] om . T 85 si habuerit] om . V
72 diversae] diversa T 74 est] ante in iiLstrumento I 74 deberet] debeat 87 magia sunt] inv. T 88 debet] nobis add. ISTPV 90 apprehendit]
apprehendat T 91 scis autem] inv . T 92 essel] om. I 93 impos-
sed deberet add. i.m . P debet V 75 si] et T 76 est hoc] inv. T
sibilius] impossibile T 93 autem] enim S sup . lin . T 94 cuius] cum V
77 illa] alia l illo P 77 alteritas] alterum P 78 etenim] enim V
79 et] aut T 80 aut] inter add. ISTPV 80 et2] aut SV 95 forma2] om. I

82 in ea] om . R 83 materia] ~ .~ (,[I (utraque enim est in materia)


68 sed] ay (aliquando) add. R 69
ex easentia formae] ~i . . . c~4,0 c,I> >9~~
add . R 86 aut] 9 (et) R 86 causa] om . R 87 haec . . . omnia] .L~
(ex esse essentiae illius formae) R 72 diversae . . . illa] om . R 72 specie]
(haec intentio non magis est) R 88 nihil . . . obiici] 1 .,~n P_-.L '~y (nec comitatur
1$^] l J 9 ($-9 ~p9 (et est in illa et in instrumento eius cfr 94, 71) add. R
illud) R 90 apprehendit] L&~j Z ,G `„3 ~(iam apprehenderit eam) R
73 ex forma] ~ (ea esse formae) R 74 in instrumento . . . consortio] 90 separatam = Rak] :Uj U,,, (coniunctam cum) R 91 iam] om . R 93 forma
est in instrumento et in illa ex consortio semper 75 si] ~ ~(non intelligit illud autem] ~J .,.i ~ V~ (quia forma) R 94 facit intelligi] ~kjLy A;:L~ (facit
nisi) add. R 76 coniungitur illi] pervenit ad eam 76 eius] om. R 77 est] yy I eam intelligere) R 95 et]y1 (aut) R
(primo) add . R 78 non cadit . . . nisi aut] (., 19 ~1,
(inter res quae continentur in una definitione est aut) R 79 aut 11y(et) R 83 materia : I'arabe ajoute (voir Avicenna's Psyciwlogy, p. 51, 22) : K for both are preaent
80 aut] y(et) R 80 acceptum] existens in matterN ; voir aussi apparat latino-arabe.
86 eorum quae pendent ex ea : ar . lāhiq, voir p . 48, 91 ; voir aussi Avicennd's Psyeho-
logy, p . 51, 25 : e the accidenta to which it is subject ».
68-00 Sed probabimus . . . ullo modo : une w dēmonstration par 1'absurde y de la m ēme 88 Nihil autem : deuxiPme argument annonc ē par ltoc falsum est, ligne 77 ; le premier,
thē se figure dans le Livre des Direetives et Remarques (trad. Goiehon), pp . 439-440. Alteritus etenim, ligne 77, est explicitement prēsentē comme tel en arabe et pr ēc ēd ē dea
69-72 necesse est . . . specie : les troia hypothēses ēnoncē ea sont r ēfutēes succeasivement : mots a et d'abord ».
la premiēre, lignes 72-76 (Si autem . . . coniungitur illi) ; la deuxi ēme, lignes 76-91 (Si 88 debet obiici : ar. lazima, voir plus haut, p . 48, 77.
autem . . . iam ostendimus) ; la troiaiēme, lignea 91-00 (Tu scis autem . . . ullo modo). 90 separatam : voir ā I'apparat latino-arabe, eoniunetam cum ; c'est bien ce mot que
72 praeter : e autre que e, cfr aliam, ligne 77. rē clame le contexte auquel Avicenne renvoie par iam ostendimus, ligne 91.
77-78 Alteritas . . . nisi aut, ex : voir Avicenna'a Psyclwlogy, p . 51, 15-16 :* the diffe- 91 sicut iam ostendimus : voir Livre I, chapitre 1, et Livre V, chapitre 7, 1'all6gorie
rence between things which share a common definition is either due to . . . u . de 1'homme volant, p . 165, 91-93 .

96 QUINTA PARS CAPITULUM SECUNDUM 97

forma relativi continebitur in hac forma ; haec autem forma intellecta bile, et tunc non repraesentabit nisi imaginationem sumptam a
non est forma alicuius ad quod referatur haec forma per seipsam : 10 sensu, non comparatam ab illo ad aliud ; si vero hoc non fuerit eius
essentia autem huius instrumenti est substantia et nos non inveni- instrumentum, non imaginabit illud.
mus nec consideramus nisi formam suae essentiae ; substantia autem Item quod hoc probat sufficienter, hoc est quod virtutibus appre-
oo ex seipsa non refertur ad aliquid ullo modo.
hendentibus per instrumenta accidit e g perseverantia operis fatigari :
Haec autem probatio manifesta est : impossibile est autem ut instrumenta enim fatigantur ex iugi motu et destruitur eorum com- 23 vb
quicquid apprehendit per instrumentum, apprehendat instrumentum 15 plegio quae est eis substantialis et naturalis . Ea autem quae fortia
suum quo apprehendit . Item sensus non sentit nisi aliquid extrin- et difficilia sunt apprehendi, debilitant instrumenta et aliquando
secum nec sentit seipsum nec instrumentum suum nec quod sentiat. destruunt, ita ut postea non apprehendant debiliora ipsis, eo quod
5 Similiter imaginatio non imaginat seipsam nec actionem suam ullo nimis penetraverit illa passio a difficili ; sicut est dispositio sensus,
modo ; si enim imaginaverit instrumentum suum, imaginabit non quem sensibilia difficilia et assidua debilitant et aliquando destruunt,
ad modum quo est eius proprium et sine dubio eius et non alterius, 35 va 20 sicut Splendor visum et tonitruum ma%imum auditum, ita ut sensus R 219
sed quia sensus reddidit ei formam sui instrumenti, si hoc sit possi- postquam apprehenderit difficile, nequeat apprehendere debile : qui
enim intuetur nimium splendorem, non videt cum iIlo, nec mo g post
2 apprehendat] i.m. P 2 instrumentum 2] om . P 7 est eius] inv . T ipsum, debiliorem lucem ; et qui audit sonitum maximum, non audit
7 et 2] sed V 8 quia senaus] sensus qui T 8 reddidit] reddit T cum illo nec illico post illum sonum debilem ; et qui degustat ni-
25 miam dulcedinem, non sentit post illam debilem.
97 formalJ ~)_4,o LLj I yy ~Jy I a,Im (huius instrumenti nec etiam forma) add . R In re autem intelligibili e contrario fit . Assiduitas enim suae
97 ad quod . . . aeipsam] quod referatur ad illud sc . instrumentum easentialiter actionis et formandi ea quae sunt difficilia, acquirit ei virtutem
98 essentia autem] c:j~ (quia essentia) R 98 invenimus = Rh] J_~ (de- facilius apprehendendi id quod est post illa debilius illis ; quamvis
finimus) Racdefg ,j,;,, ; (sumimus) R 3 quo apprehendit] ;J 1J ~y 1 J (dum appre- accidat ei aliquando mutabilitas et defectus, quod habet e g hoc
hendit) R 3 itemJ (et ideo) R 6 si enim] V ~ Ji (immo si) R 6 ima- 30 quod intellectus iuvatur imaginatione operante instrumento defi-
ginabit] illud add . R 7 et] ( g,; 19 (et quia ac . instrumentum est) corr. R q; ~y 9 imaginationem] imaginem V 10 illo] alio T 12 quod hoc] per hoc V
(et quia hoc eat) codd. 8 sed quia] niai 13 instrumenta] instrumentum T 15 est] sup . lin. C in add. T 15 eis] ei I
15 fortia] sunt add . T 16 aunt] ante et difficilia T 17 ut] quod S
18 penetraverit] penetravit TV 18 a] ad P 19 et l] om. S 20-21 senaus post-
96-00 haec autem . . . ullo modo : voir Avicenna's Psyclwlogy, p . 51, 35 ā 39 : e But this quam] inv. T 21 apprehenderit] apprehendit SV 21 nequeat] non
intelligible form is not the form oj this organ, nor even the form of something essenti.ally queat T 23 ipsum] illum T 23 sonitum] sonum V 24 illico]
related to it, for the essence of the organ is a subatance, while we only abatract and con- statim T 24 degustat nimiam] gustat masimam T 26-27 suae actionis]
sider the form of its easence and the substance in itself cannot be related to it > . Les inv . T 29 quod] quid S 30 quod] quia T
mots soulignē e sont, soit omis (par homoioteleuton vraisemblablement) aprē s le mot
formal, ligne 97, soit mal rendus ā la suite de cette omisaion m ēme. 10 si vero]gl (ita ut si) R 26 in re autem intelligibili] ~O I j >~ 19
1 manifesta est . . . autem : ar. e cette d ēmonstration prouve ā Pē vidence qu'il est im- d„U_.] I (in virtute autem inteIligibili res) R 26 suae] eius se. virtutis intelligi-
possible que . . . N ; voir Avicenna's Psychology, p. 51, 39 ā p . 52, 1 :4 This is an important bilia 27 actionis = Ra] JLLU (intelligendi) R 28 facilius] dl~ y (et
argument to prove that it is imposeible . . . ». facilitatem) R 28 apprehendendi] recipiendi 28 quamvis] et si 29 quod
3-4 Item . . . sentiat : voir Livre dea Direetives et Remarques (trad . Goiehon), p. 439.
7 eius l - z : dēaigne Pimagination ; il en eet de m ēme pour altertina . Lea lignes 7 ā 11 sont habet] habet hoc
rendues de manigre assez libre par F. Rahman dans aa traduction de la Najāt (voir
Avieenna's Psychology, p . 52, 6-12) : e(Even if it imagines its organ) it is quite free to do 12-91 Item quod . . . corporis : voir Avicenna's Psych-ology, p. 52, 13 ā p . 54, 32.
so in any way it likes, so that the image will not be related to a unique original, unless 13-32 per instrumenta . . . plerumque : cfr Guxnisserarrus, ēd. Muckle, p. [39], 24-37.
aensation bringa to it the form of ita organ — if that be posaible . In that oase it would 27 actionis et formandi : voir Avtieenna'a Psycltology, p . 52, 34-35, *(its continuous)
only imagine a representational form taken from a unique sensible object and no other, thinking and forming (of strong conceptions) n.
so that if ita organ were not this particular one, it would not be able to imagine it at ii11 » . 29 mutabilitae : ar. malū l, a une lassitude ;) .

~-

98 QUINTA PARS
CAPITULUM SECUNDUM 99

cienti et non deservit intellectui . Si autem hoc non esset, aut semper duo coniungi : et ut habeat actionem e g seipsa interim dum nihil
accideret aut plerumque : e contrario autem fit. Item omnium par- 5o impedit vel obsistit ei, et quod postponat suam actionem propriam
tium corporis debilitantur virtutes in fine aetatis iuvenilis, quod fit cum aliqua dispositio contingit in corpore et tunc non exerceat
circiter quadraginta annos . Haec autem virtus apprehendens intelli- actionem suam, sed declinet ab illa ; et tunc erunt simul verae
35 gibilia plerumque non corroboratur nisi ultra hanc aetatem . Unde, duae dictiones, et altera non removebit alteram . Cum autem ita
si esset de virtutibus corporalibus, deberet tunc debilitari . Sed tunc fuerit, non oportebit attendi illa contradictio.
non debilitatur nisi propter dispositiones et eventum prohibentium, 55 Dicemus ergo quod substantia animae habet duas actiones :
non autem propter omnes dispositiones . Ergo non est de virtutibus unam actionem comparatione corporis quae vocatur practica, et
corporalibus. aliam actionem comparatione sui et principiorum suorum quae est
4o E g his etiam manifestum est quod omnis virtus apprehendens per ii apprehensio per intellectum ; et utraeque sunt dissidentes et impe-
instrumentum non apprehendit essentiam suam, nec instrumentum dientes se, unde cum occupata fuerit circa unam retrahetur ab alia ;
suum, nec quia apprehendit ; quam debilitat exercitium, nec appre- f so difficile est enim convenire utraque simul . Occupationes autem

hendit debile post forte, quia forte enervat eam et debilitat eius eius circa corpus sunt sentire et imaginari et concupiscere et irasci
operationem : instrumenta enim suae actionis debilitat . Virtus autem et timere et tristari et dolere . Tu autem scis quod, cum cogitaveris
45 intelligibilis est contraria huic. de intellecto, postpones haec omnia, nisi fuerint haec praevalentia
Quod autem facit nos dubitare de hoc quod anima obliviscitur super animam et subegerint eam et converterint eam ad partem
suorum intellectorum et non exercet operationes suas infirmante 65 suam. Tu scis etiam quod sensus retrahit ab intellectu : anima enim
R 220 corpore, est opinio nec necessaria nec vera . Possibile est enim haec 35 vb Y~ cum intenta fuerit sensibilibus, retrahetur ab intellectu, quamvis
32 contrario] converso TP 34 circiter] citra T 34 intelligibilia] ipsi instrumento intelligendi non accidat infirmitas ullo modo.
intelligibilis T 37 propter] per T 40 etiam] autem S 41 apprehendit]
per add . V 41 suam] om . I 42 quam] quod V 44 actionis debilitat] ~ 49 interim] iterum V 50 obsiatit ei et quod] quod obsistit ei et V
operationis debilitantur V 50 suam] om . T 52 declinet] declinat T 57 actionem] om . V 57 suorum]
sui P 58 dissidentes et impedientes] inv . T 59 alia] altera V
31 et non deservit] ita ut non deserviat 35 unde] 9 (et) R 36 deberet] J .) 61 eius] animae eius V 62 autem] om. V 62 quod] om. V
J[,, J~ j (semper in omni dispositione) add. R 36 tunc 2 ] om . R 37 non] 63 intellecto] intellectu T 63 postpones] postponas V 63 haec2] om . IV
,_--a (debet debilitari) add. R non acld. Rh 43 quia] 9 (et) R 43-44 debilitat 64 animam] illam V 64 eamx] illam V 64 eam z] om. T 65 retrahit]
. . . debilitat] debilitatur eius operatio cum debilitantur instrumenta actionis eius e gtrahit P 66 intenta fuerit] est intenta T 66 ab intellectu] ad intellectum V
46 facit . . . de hoc] ~(putatur) R 46 anima] ~ j)(cum) add. R 48 corpore] 67 ipsi] ab adcl. S
r °
ll d.U .1,s 4- .I J,:.cy (et in senec-
tute habet hoc quia actio eius non perficitur nisi corpore) add . R 48 vera] ay 49 habeat] Le!J I (anima) add. R 50 quod] ~j L,~u f (etiam aliquando) add . R
(aliquando) add . R 55 ergo] &Qy (sed ante dicemus) R 56 quae vocatur practica] :L LJ I t,y
J
(quae eat gubernatio) R 60 difficile est] AI.t (ei) add. R 65 retrahit]
33-35 virtutes . . . aetatem : cfr Guxnissar.xxxTS, ēd . Muckle, p . [39], 20-22. (animam) add. R 0~ I
66 intellectu] J_441 (intellecto) R 67 ipsi] 9 t (aut) add. R
33-34 in fine . . . annos : la tournure latine abrbge la phrase arabe aans en modifier le
contenu ; voir Avicenna's Psycltology, p . 53, 4-5 : x after maturity, after the completion
of the proceas of natural, physical growth, which takes place near forty or at forty . . . a. 53 et altera . . . alteram : voir Avicenna's Psyc%ology, p . 53, 24 : x without any xnutual
37-38 nisi propter . . . diapositiones : voir Avicenna's Psycīcology, p . 53, 11-12 : x egcept contradiction >.
in certain cases when it encounters certain special obatacles ; in most casea it doea not 65 intellectu : ar . ta 6aqqul, x acte d'intellection» ; voir Avicenna's Psychology, p . 54, 2:
happen >. x(sensation prevents the soul from) intellectual activity» ; pour les traductions latines de
48 corpore : un membre de phrase eat omis ici par homoioteleuton ; voir Avicenna's tacaqqul (intelligere, intelligibilita8), voir A. M . Gotexox, Lexique, p . 233, no 440.
Psychology, p . 53, 14-18 : x(the auppoaition that the soul forgeta its intelligibles and ita 67 ipsi . . . intelligendi : 1'omission en latin de aut (aw), confond en une expresaion deux
activity ceasea both with the iliness of the body) and with old age, and that this is because ē]ē ments de la phrase ; voir Avicenna'a Psychology, p. 54, 4 x the intellect itaelf or the in-
its activity ia incomplete without the help of the body —(this supposition is unnecesa ā,ry tellectual organ . . . ».
and untrue) o .

100 QUINTA PARS CAPITULUM SECUNDUM 101

Tu etiam scis quod causa huius est quod anima retrahitur ab una ab alio, non possit agere actiones suas dum illud quod impedit
actione propter aliam, sicut est dispositio et causa cum contingit 85 habuerit esae.
7o quod actiones sensuum non postponuntur propter infirmitatem, Possemus autem hoc latius exponere, nisi quia, postquam hoc
sed propter occupationem corporis . Sed si habitus intellectivus sufficit, videremur superflui . Patet ergo ex praedictis, quod anima
adeptus destrueretur causa instrumenti, tunc cum instrumentum non est impressa in corpore nec habet esse per corpus, et quia oportet
rediret in suam dispositionem, esset necesse iterum acquirere. quod proprietas animae in corpore sit quasi affectio quaedam in ea,
Sed non est ita ; aliquando enim redit anima in habitum suum et so occupans illam circa gubernationem sui corporis et curam ipsius,
75 affectionem suam, intelligens quicquid prius intelligebat cum corpus quae est in ea propter debitum corporis : cuius curae anima est
reeuperat salutem suam ; ergo quicquid acquisierat, habebat esse 36 ra causa, quae non habet esse, nisi cum habet esse eius corpus proprium
R 221 in illa aliquo modo, sed erat impedita in eo . Retractio autem animae cum officio suo et complexione.
24 ra ab actionibus suis non provenit ex diversitate utrarumque partium
84 suas] om . V 86 autem] etiam V 87 videremur] videremus I
actionum animae tantum, sed ex multitudine actionum suarum ad
videremus scrib . aed in videremur corr. al. man . S videmur V 87 praedictis]
so unam partem : timor enim retrahit a dolore, et concupiscentia ab his acrib . sed nunc praedictis i. m. add. al . man . S 89 animae] i .m . S
ira, et ira a timore . Causa autem huius totius una est, scilicet quia 89 ea] illa V 90 illam] eam V 92 non] i.m . P 92 esae eius eorpus] eius
anima totam se convertit ad unum quodlibet . Manifestum est igitur corpus ease T
quod, cum aliquid non exercuerit actionem suam eo quod impeditur 84 alio] add. R
~(non oportet ut) 84 auas] y ~(nisi) add . R
68 etiam] om. V 69 propter] per I 73 iterum] rationis P 77 ali- 87 ergo] A (iam) add . R 87 ex praedictis] Uj U;J I ( I_9„pl V,,, (ex principiis
quo] alio T 77 retractio] retentio S 79 actionuml] actionis V nostris quae praediximus) R 88 et quia] ergo 89 quasi]
82 totam] tota T 83 quod 2] non add. V (secundum modum quem expetit) R 89 quaedam] d i1„ (particularis) R 90 oc-
cupana illam] JL;-; ~;,y I j! ;U s L.. (attrahena ut occuparet se) R 90 sui cor-
70 quod . . . postponuntur] JW I j WI jl.Z V I(quod postponuntur actionea
poris] L;.~~ l ~j,U (corporis particularis) R 90 et curam ipaius] ;L L~xj
intellectus) R 71 aed . . . corporis] om. R 72 adeptus] ay (iam) add. R
j(propter curam essentialem) R 91 quae . . . corporis] d~ d,o.;_k (appro-
72 destruerctur] C:j —,yy (et corrumperetur) add, R
i 76 habebat] ag" (iam) add . R
corpori) R
priatam ei sc . 91-92 cuius . . .causa = Raf] L&,.~ Lo
77 in eo] d;s (ab eo) R 77-78 retractio . . . suis] ~~;J I Ll 1.,c5j j (quod actiones
(aecundum quam sc. affectionem anima facta eat) R
eius impediunt se) R 80 partem] d;,, .,~ ja U (aliquando provenit
92 quae non . . . cum habet

hoc ipsum) add. R 81 ira 21 J~. (avertit) add . R 82 igitur] 1,j,m


esse]
(cum affectione aua) R
~'(sicut eat cum est) R
93 complexione] sua add . R
93 cum officio suo]d
° ~

(es hoc) add. R


pation with something elae . . . * . Voir plus haut, p . 15, n . 97, la traduction de ishtaghala
70 sensuum : ar. x de 1' intellect a . Cette traduction latine fautive a peut- ētre entrainē bi- pa•r occupari circa et par impediri.
un essai de correction (non postponuntur) et 1'addition des mota sed propter oceupationem 84 non . . . dum : ar. e il ne s ' ensuit pas n ēcessairement qu'elle (la premi ēre dea deux
corporis, ligne 71, qui n ' ont pas d'ē quivalent en arabe. chosea, aliquid, ligne 83) suspende son opē ration propre uniquement loraque . . . ».
77-80 Retractio . . . partem : aucun ēlēment de la phrase arabe ne fait d ē faut dans la 86-87 niai quia . . . superflui : correspond globalement A. I ' arabe : toutefois, explorer
W

traduction latine, mais la tournure syntaxique en a ētē inversēe ; voir Avicenna' s Psycho- trop minutieuaement (imcān) 1 ' objet de la recherche une fois 1' esaentiel atteint, pourrait
logy, p . 54, 15-18 : It is not only this oppoaition of the two sides of the activity of the
K
6tre taxē d'effort exagērē (takalluf ) pour un sujet qui n'en vaut pas la peine ».
soul which produces impediments in its functions, but even the multiplicity of the 88-91 Et quia . . . corporis : voir Avicenna'a Psyckology, p . 54, 28-32 : The way of its
H

actions of the one aide may cauae the same thing » . Retractio animae traduit de fagon attachment (latin proprietas animae) to the body, then, must be the way required by ita
inad ē quate tamānuc, e 1'emp6chement rēciproque u existant entre les deux e ēries d'actea partieular diaposition (huy'a . . .juz'iyya : affectio quaedam pour affectio particularis)
de 1' āme, cfr impedientes se, p. 99, 58-59. wich attracts it to govern and control thia particular body, because the soul has an in-
80 concupiseentia : au lieu de reprendre ici et apr ēs iraz, ligne 81, le mēme verbe re- herent inclination towards it *.
trahit, le texte arabe a recours ā deux synonymes de oe verbe : ici tasuddu, entrave u, et
N
91-92 cuius . . . habet esse : la traduction latine rēsulte de la lecture cilla (causa), pour
aprē s ira2, ya$ri fu, a d6tourne r. calay-hā (secundum quam) ; d'aprēs le texte de 1'6dition Rahman, le sena eat : conform ē -
t

83-84 eo quod . . . alio : ar. , cirwla islctighā lihi bi-skay'in, voir Avicenna's Psychology, ment ā cette diaposition (voir ci-dessus, lignes 88-91, af fectio particularis), 1' āme eat de-
p . 54, 21-23 :# . . . (if a thing doea not exereise its proper activity) due to its preoccu- venue ce qu'elle eat, existant avec le corps qui est le sien, tel qu'il est (bi-kay'atihi, latin
eum of fieio suo pour cum afjeetione aua) avee ea oompleaion propre n.

102 QUINTA PARS CAPITULUIVI TERTIUbi 103

III 10 Tertium est acquirere propositiones experimentis, scilicet ut in-


veniat per sensum quod aliquis praedicatus comitatur aliquod
CAPITULUM IN QUO CONTINENTUR DUAE QUAESTIONES subiectum affirmando vel negando, consequendo vel affirmando
95 QUARUM UNA EST QUALITER PROSINT SENSUS ANIMAE HUMANAE coniunctionem et negando contradictoriae, et non fit hoc in quibus-
ET ALTERA AFFIRMARE QUOD CEPIT ESSE dam horis et non aliis nec indifferenter sed semper sic, quousque
Virtutes animales adiuvant animam rationalem in multis, ex 15 quiescat [et] quod inter naturam huius praedicati et huius subiecti

quibus eat hoc quod sensus reddit ei singularia ; ex quibus singularibus est haec habitudo aut natura huius consequentis comitatur naturam
acquiruntur ei quatuor. huius antecedentis, aut removetur essentialiter, non casu . Et tunc
oo Unum est quod ratio separat nnumquidque universalium a haec conceptio erit adepta ex sensu et syllogismo, sicut iam declara-
R 222 singularibus abstrahendo intentiones eorum a materia et ab appen- vimus in libris logicis.
diciis materiae et a consequentibus eam, et considerat in quo conve-
IO propositiones] probationea P 10 scilicet] idest V 11 quod] ut S
niunt et in quo differunt, et cuius esse est essentiale et cuius acci- 11 aliquis praedicatus] aliquid praedicatum V 12 veli] om . V 13 con-
dentale . Ex quo accidit animae habere principia intelligendi auxilio iunctionem] conclusionem sup. lin. add. T 13 fit] sit ISTP 14 non] in
5 secum agentium imaginationis et aestimationis. add . ISTPV 14 sic] fit T 15 eti] del. 15 quod] om. V 15 huius
Secundum est quia anima ponit habitudines inter quaeque uni- praedicati] post subiecti T 16 est haec] inv. T 17 antecedentis]
accidentis scrib . sed exp. et antecedentis add . sup, lin . al. man . S
versalia secundum affirmationem et negationem, et id de quo affir-
matio vel negatio fuerit per se nota, percipiet ; quod autem non t
12 subiectum] d,o,w j~' (sive fit iudicium eius) add . R 12-13 consequendo . ..
fuerit ita, dimittit quousque inveniat medium terminum. negando] aut consequendo affirmationem coniunctionis vel negationem eius
13 contradictoriae] d,~, ., 9
t ~ (;,cJ I ~•, y 1(aut eonsequendo affirmationem
94 capitulum] tertium add. i .m . I add . SV tertium quintae partis add . T
94-95 in quo . . . una est] om . V 95 prosint] prosunt ISPT prosit V 95 hu-
contradictoriae vel negationem eius) R 15 quiescat (et) quod] J j: 1Le ~
~I
v J (quiescat anima in eo quod) R 16 aut] V Jy (et quod) R 16 naturam 2]
manae] om. T rationali V 96 altera affirmare] om. V 96 cepit] incepit V
00 est] om. T 1 ab] om . V 3-4 essentiale et cuiva accidentale] essen- om. R 17 huius antecedentis] hoc antecedens 17 removetur] ab eo add . R
tiale et cuius esaentiale I accidentale et cuius essentiale T 5 imaginationis] 17 tunc] om . R 18 haec conceptio crit] hoc erit conceptio 18 iamJ om. R
inter quae et add. T 6 quia] quod T 6 quaeque] quae libet V 8 vel] et V
10 experimentis : 1'arabe emploie ici 1'adjectif tajribiyya, et non le substantif tajriba;
9 dimittit] dimittet TV
voir Avicenna's Psychology, p . 55, 12 : u empirieal premisaes ».
15 quiescat [et] quod : le latin omet ici le sujet de quiescat, anima ; le teste des manu-
98 ei] LA~LL,> (eg omnibus) add. R 00 unumquidque universalium] scrits latins « et quod» rompt d'autre part le lien qui rattache ā quiescat le reste de la
c:j L1 .5j I (universalia simplicia) R 2 et considerat] considerando cfr phrase ; voir Avicenna's Psychology, p. 55, 22-23 : e . . . so that the soul acquiesces in the
abstrahendo 102, 1 5 secum = R] om . Rcdefh 6 quaeque universalia] fact that (it is of the nature of this predicate to have such-and-auch relation to this
haec universalia simplicia cfr 102, 00 7 et id de quo = R] (&„9 V~ ~(et cum aubject) or that . . . a.
18 syllogismo : le texte de la Najict ajoute ici : e(this would be a belief obtained from
de illis sc . universalibus) codd . 7-8 affirmatio vel negatio]y 1~~ . ..
sense-experience and from reasoning aa well) ; from sense-experience, because it is ob-
Y L~~l (compositio per negationem vel affirmationem) R 8 per se nota] aerved ; from reasoning, because if it were by chance it would not be found always or
d__L~j (et manifesta per seipsa) add. R non add. Rc even in most cases . It is just as we judge that scammony ia, by its nature, a laxative for
bile, for we have esperienced this often and then reasoned that if it were not owing to
97-39 Virtutes animales . . . prohibendi : voir Avicenna's Psychology, p. 54, 33 ā p. 56, 24. the nature of acammony but only by chance, this would happen only on certain occa-
00 unumquidque universalium : la traduction latine unumquidque et, ligne 6, quaeque, sionse ; voir Avicenna.'s Psychology, p. 55, 28-35. Voir ausai Livre des Directives et Re-
dissimule le terme arabe mufrad ; celui-ci est rendu ailleurs (voir p . 45, 35) par simplex. marques (trad. Goichon), pp . 174,181, 188.
A . M. Goieaox, Lexique, p . 270, no 498, cite divera emplois de mufrad par Avicenne avec 19 in libris logicis : la plus grande partie de la Logique du Shifā', on le sait, n'a pas
le sens de : e simple, incomplexe ». ē t ē traduite en latin au Moyen Age ; pour y supplēer ici, voir LaLogiquedu fils de Stina,
,
7-8 affirmatio vel negatio : voir Avicenna's Psycholo qy, p . 55, 8-9 : n this eombination ' traduetion franqaise par P. Vamxrrvn, Paris, 1658, pp . 175-176 ; Livre dea Directives
by negation and affirmation ~. et Remarques (trad. Goichon), p. 191 .

104 QUINTA PARS CAPITULUM TERTIUM 105

20 Quartum vero est verba quibus facile creduntur eo quod proba- in quibus opus est redire virtutes imaginativas et considerare ea
bilia sunt. iterum ad hoc ut percipiat principium aliud ab eo quod habuerat, et
Anima autem humana iuvatur corpore ad acquirendum principia 3o adiuvent repraesentare id quod appetitur in imaginatione, et reprae-
illa consentiendi et intelligendi ; deinde cum acquisierit, redibit sentatio eius in imaginatione firmetur augilio intellectus . Hoc
ad seipsam . Si autem obstiterint aliquae virtutum quae sunt infra autem contingit in principio tantum et non postea, nisi parum.
25 eam et impedierint eam aliquibus dispositionibus coram positis, Cum autem proficit anima et roboratur, sola per se operatur
R 223 retrahent eam a sua actione ; si vero impedita non fuerit, non egebit actiones suas absolute . Virtutes autem sensibiles et imaginativae
eo postea in suis propriis actionibus, nisi in aliquibus tantum 35 et ceterae virtutea corporales retrahunt eam a sua actione, verbi
gratia, sicut homo qui aliquando indiget iumento et eius apparatu
20 creduntur] asaentit sup . lin . add . C credunt STV credunt et vel assentiunt add. 36rb quo perveniat eo quo proponit ; quo cum accesserit, sed e g illis
i.m. P 23 conaentiendi] sentiendi T 23 et] vel T 25 et] vel T causis acciderit non pervenire, causa quae fuit perveniendi, eadem
26 retrahent] retrahunt TV 27 eo poatea] inv. T 27 propriia actionibus] inv . T- est prohibendi.
4o Dicemus autem quod anima humana non fuit prius existens per se
20 facile] om. R 23 acquisierit] ea add. R 24 aliquae] aliqua 24 ob- et deinde venerit in corpus : animae enim humanae unum sunt
atiterint] ei add. R 26 actione] l&W Vs ~> p~y (avertit se a sua actione) in specie et definitione ; si autem posuerimus quod prius habuerunt
add . R 27 eo] eie sc. virtutibus efr 104, 24 R 27 tantum] om . R esse per se et non inceperunt cum corporibus, impossibile est tunc 24 rb
ut animae in ipso esse habeant multitudinem. Multitudo enim rerum
20-21 verba . . . probabilia sunt : il s'agit ici de la notion bien connue de kh,abar (cfr verba) 28 opus] sup. lin . T 28 redire] animam acld. sup. lin. a,l. man. C 29 habue-
mutawātir (efr probabilia) . A. M. Goicaox, Lexique, p. 415, no 740 dē finit les mutawātirāt, rat] habuerit V 29 et] sup . lin . I 33 profieit] perficitur V 33 proficit anima]
a les connaisaances ēchangēes par transmisaion, lea nouvellea transmises par plusieurs inv . T 34 suas] per se a,dd . S 36 aliquando] post iumento T 37 eo] illuc
personnes successivement et devenuea de notori ētē publique» ; un texte du Livre des PV 37 accesserit] acceasit V 38 perveniendi] proveniendi V 41 enim] autem V
Directives et Remarques (trad. Goiehon), p . 178, eitē dana le m ēme Lexique, n o 739, sou- 42 posuerimus] posuimus T 42 habuerunt] habuerint IV 43 inceperunt]
ligne qu'il s'agit d'une certitude rē sultant de la convergence des tē moignagea : a les pro- inceperint IV 44 habeant] habuerint PV
positions ēnonqant les connaisaances transmises (al-tauxituriyya) . . . sont celles aur lea-
quellea Pāme se repoae pleinement, tout doute ayant cess ē grāce ā la multiplicitē des 28 in quibus] doL_; (praecipue) add. R 28 et considerare ea] om . R . 29 et] 9 f
tē moignages, jointe ā la possibilit ē du fait ; ā tel point que toute incertitude abandonne (aut ut) R 31 in imaginatione . . . intellectus] jW I j 4:~~ (firmetur auxilio
cea tēmoignages portē s d'une maniēre concordante . C' est comme notre croyance ā 1'exis- eius sc . imaginationis in intellectu) R 32 tantum] om . R 32 non] ~(con-
tence de la Mekke, ā 1'exietence de Galien, d' Euclide, etc. ► Les termee arabes en queation tingit) add. R 35 verbi gratia] om. R 36 eius apparatu] C :J '~T (instrumentis) R
sont rendus dans la traduction de la Najāt par : a the reporta (to which the soul gives 38 non pervenire] La zi ~ U,,, &y 4y~ 1,,, (aliquid quod prohibeat eum aeparari
assent) on account of unbroken aud overwhelming tradition a ; voir Avicenna's Psycho-
logy, p . 55, 35-37. ab eis sc . instrumentis) R 38 eadem] ipsa 40 anima = Rc] ~ y ~(animae
20 quibus facile creduntur : e(les connaissances) pour leaquelles se produit 1'asaenti- b,umanae . . . fuerunt existentes) R 40 prius] om. R 40 se] V 1 .,1, ~ qg"j Gi..a
ment >, ar. taadiq ; sur la notion d'assentiment, voir Livre des Directives et Remarques (separatae a corporibus cfr animae) add . R 41 venerit] ~:~~ (habuerunt ease
(trad . Goichon), pp . 173-189 ; voir ausei I'article (citē ibidem p. 81, note 2) de H . A. cfr animae) R 41 oorpus = Rcdehk] ~(corpora) R 42 de-
WOLFSON, T1ae terms of tasawwur and tasdiq in Arabic philosoph .y and thetir (qreek, Latin
finitione] L5Lall (intentione) R 42 prius] om. R 43 esse . . . aorporibus] ease
and blebrew equivalents, dans The Moslem World, avril 1943, pp . 114-128.
23 consentiendi : ar . iasdiq, a 1'asaentiment + ; voir ci-dessus, ligne 20. quod non incepit cum inceperunt corpora aed quod eat esse per se 43 tunc]
23 intelligendi : ar . tasauruwur, a la conception a, voir 1'article de H. A . Wolfson citē om. R.
ci-dessus, ligne 20. 29 ut percipiat . . . habuerat : voir Avticenna's Psychology, p . 56, 6-7 : t for finding
25-26 impedierint . . . actione : ar. x(si 1'une des facultēs . . .) occupe 1' ā me. . . et ainsi la a new principle in addition to what had already been obtained ».
(li-iqtinās)
dē tourne de son opēration, l'dme abandonne celle-ei ► . Lea mots soulign ēs, omis en latin, 30 id quod appetitur : ar. gkarad, e le but, ce qui est recherch6 ►.
constituent, d'aprēs 1'6dition Rahman, la proposition principale ; pour la a retraduction r 41-1 animae . . .. habebant : voir Avicenna's Paychology, p . 56, 28, ā p . 68, 14.
de adraba par se avertere, vOir FssYTAa . D'aprbs la Najāt, le verbe principal correspond 41-42 animae . . . definitione : efr. GIINDISaALINIIS, ē d. Muckle, p. [47], 24-25 ; p . [48,]
ā retrakent et les mots omis an latin sont coordonn ēs ā ce dernier . 15-16.
42-53 si autem . . . numero : ofr. GuNDZssezsxus, ēd, Muckle, p . [48], 8-18.

106 QUINTA PARS CAPITULUM TERTIUM 107

45 aut est ex essentia et forma, aut est ex comparatione quae est ad Dicemus etiam esse impossibile ut essentia eius sit una numero :
materiam et originem multiplicatam ex locis quae circumdant cum enim fuerint duo corpora, acquirentur eis duae animae, quae
unamquamque materiam secundum aliquid aut ex temporibus 65 duae aut erunt partes illius unius animae, et tunc aliquid quod non
propriis uniuscuiusque illarum quae accidunt illis accidentibus, habet magnitudinem nec molem erit divisibile in potentia (huius
aut ex causis dividentibus illam . Inter animas autem non est alteritas autem destructio manifesta est ex principiis praepositis in naturalibus
R 224 50 in essentia et forma : forma enim earum una est . Ergo non est alteri- et in aliis), aut illa anima una numero erit in duobus corporibus,
tas nisi secundum receptibile suae essentiae cui comparatur essentia hoc etiam per se patet falsum esse.
eius proprie, et hoc est corpus . Si autem anima esset tantum absque 7o Dicemus etiam aliter quod quaelibet anima non fit aingularis ex
corpore, una anima non posset esse alia ab alia numero . Et hoc tota collectione speciei, nisi ex dispositionibus accidentibus ei quae
generaliter est in omnibus ; ea enim quorum essentiae sunt non comitantur eam ex hoc quod est anima, alioquin convenirent
55 intentiones tantum et sunt multa, quorum multiplicatae sunt in eis omnes animae ; accidentia vero consequentia accidunt sine
species in suis singularibus, non est eorum multitudo nisi ex sustinen- dubio in principio temporali, et consequuntur causam quae accidit
tibus tantum et receptibilibus et patientibus ex eis, aut ex aliqua 75 quibusdam et non aliis ; singularitas ergo animarum est aliquid quod
comparatione ad illa aut ad tempora eorum . Cum enim nudae esse incipit, et non est aeternum quod semper fuerit, sed incepit esse
fuerint omnino, non different per id quod diximus ; ergo impossibile cum corpore tantum . Ergo iam manifestum est animas incipere R 225
60 est inter illas esse alteritatem et multitudinem . Ergo destructum
est iam animas priusquam ingrederentur corpora fuisse multas 63 etiam] autem V 63 esse imposaibile] inv. T 65 unius] om . V
essentialiter. 66 magnitudinem] multitudinem T 66 nec] etiam add . S 66 divisibile]
visibile scrib. sed di add, sup . lin. al. man . C visibile IS 67 praepositis] consti-
46 quae] qui T 46 quae circumdant] circumscribentibus PV tutis PV 69 hoc etiam . . . falsum esse] hoc autem non eget multo studio
47 ma-
teriam] om. T 48 propriis] om. I 48 illarum] illorum T 50 in etiam ad falsificandum PV 69 falsum ease] inv. T 70 quaelibet]
essentia et forma] vel in essentia vel in forma PV 50 earum] illarum V haec PV 70 fit] sit PV 71 accidentibus] accidentalibus T 71 quae] qui
50 est z] om . I 51 comparatur] confertur PV 53 ab] absque V acrib. aed vel quae add. i.m. al . man . S 72 comitantur] comitatur I 74 con-
55 intentiones] sunt add. V 57 receptibilibus] recipientibus V 58 com- sequuntur] conaequentur V 74 quae accidit] om . V 76 incipit] incepit S
paratione] (dub .) P 58 enim autem V 59 different] differunt IT incepit scrib. sed in incipit corr. P 76 et] quod V 76 fuerit] fuit S
60 inter illas esse] esse inter illas I 61 iam] om. I 76 incepit] incipit T 77 cum] in V

45 quae est] om . R 46 materiam et originem] elementum et materiam 47 se- 63 ut . . . eius] ut sint easentia64 eis] duobus corporibus 65 aliquid]
cundum aliquid] aliquo modo 47 aut] y(et) R 48 quae . . . accidentibus] ,Ao. 1~I ~(aliquid unum) R 70 quaelibet anima] ~ y I o j~(hae ani-
d~yJ.o, j (cum sc . unaquaeque incipit esse) R 49 aut]y (et) R 49 inter mae) R~ ~ o jA (haec anima) Rcf 71 speciei] suae add . R 74 in] L:ya (a) R
anixnas] om. R 51 suae] om. R 51 essentiae] 9 I (aut) add . R 51-52 cui . .. 74 et] ~ y(quia) R 75 eat] (,~ I(etiam) add. R non add . Rcd 77 tantum]om. R
proprie] aut secundum illud cui comparatur essentia proprie 52 esset] posset esse
52 tantum] om . R non om. Rad 55 et sunt multa] om. R non om. Ra 62 ea-
64-66 quae . . . potentia : cfr Guxnissai.ixus, ē d. Muckle, p. [48], 25-27.
sentialiter] ),W L (numero) add . R 69 hoc . . . falsum esse : I ' apparat latin (ligne 69, sigles P et V) reproduit la traduction
littērale du texte arabe : ehoc autem non eget multo studio (takalluf) etiam ad falsifi-
46 originem : traduit ici cunsur, ēl ēment *, voir plus haut p . 42, 97 ; en arabe, ce mot
t candum r ; voir Introduction, pp. 83 *-84 *.
prēcēde materiam, et mulbiplicatam ne porte que sur materiam. 71-72 accidentibus . . . comitantur : lea deux notions compl ē mentairea de lāh.iq, x ce qui
54-58 ea enim . . . eorum : voir la traduction plus ramass ēe de la Najāt, Avicenna 's est adjoint, consēquent », et lāzim, ce qui est nēceasairement concomitant a, sont intro-
N

Paycholoyy, p. 57, 10-13 : for the multiplicity of the species of those things whose es-
N duitea ici dans 1' argumentation, comme plus haut p. 48, 77 et 91 . Les termes latins
sences are pure concepts is only due to the substrata which receive them and to what is aacidentibua (ligne 71) et conseqnenttia (ligne 73) correapondent ā lūkiq ; comitantur (ligne 72)
affected by them or due only to their times ~. correspond ā liizim.
59 quod diaimus : voir Hgnes 44-49 . 76 et . . . fuerit : d' aprgs 1'arabe, ce membre de phrase se rapporte ā animarum.

10s QUINTA PARS CAPITULUM TERTIUM 109

esse cum incipit materia corporalis apta ad serviendum eis, et affectiones illa anima fit propria illius corporis, quae sunt habitu-
corpus creatum est regnum eius et instrumentum. dines quibus unum fit dignum altero, quamvis non facile intelligatur
So Sed in substantia animae quae incipit esse cum aliquo corpore a nobis illa affectio et illa comparatio . Anima autem habet principia
propter quod debuit creari ex primis principiis, inest affectio inclina- 36 va 90 perfectionis suae mediante corpore.
tionis naturalis ad occupandum se circa illud et ad regendum illud Potest autem aliquis dicere quod :«haec oppositio remanet post
et providendum ei in omnibus et adhaerendum ei ; et per haeo omnia discessum animarum a corporibus : necesse est enim ut aut esse
fit eius propria et alienatur ab aliis omnibus corporibus circa illud desinant (hoc autem non tenetis), aut ut fiant una (sed hoc est
85 tantum . Corpori autem singulari principium singularitatis suae etiam quod negastis), aut remaneant multiplicatae, vos autem tenetis
accidit ex affectionibus quibus egprimitur singulare ; propter quas 95 eas iam esse separatas a materiis, ergo quomodo erunt multiplicatae ? a
Dicemus ergo quod postea animae sine dubio sunt separatae a
79 regnum] regimen V 80 incipit] incepit V 80 cum] in V 80 aliquo] corporibus ; prius autem unaquaeque habuerat esse et essentiam
alio S 81 e g primis principiia inest] inverti ex arabi,eo inest eg primis princi-
piis codd. 82 illuds] om. V 83 et 1] ad add . S 83 per] propter T 87 fit] (dub .) C 89 illa 2] om . T 91 haee oppositio] inv. T 91 op-
84 eius] om . S 84 aliis] om . V positio] quaestio P 92 corporibus] solutio add. P huius add. V 92 enim]
83 haec omnia] hoc anima V
84 omnibus] om . T 84 corporibus] i .m . S om . PV 93 ut] om . T 93 eat] sup. lin. C om . V 94 negastis]
negatis TPV 94 autem] non T 95 ease] om. ISTPV 96 animae] om . V
97 unaquaeque. . . ease] habuerit ease a corporibus unaquaeque V 97 esaen-
79 instrumentum] eius add. R 80 sed] y(et) R 80 corpore] tj.a.,) 1 a~ tiam] easentia P
(hoc corpore) add . R 83 ei in omnibus] d] ~(in dispoaitionibus auis) R
83 et per haec omnia] qua 84-85 circa illud tantum] praeter illud 85 corpori 87-88 habitudines quibus] comparatae ut . . . fiat 89 illa affectio] dJl~-1 c4Y
(illa dispoaitio) R 90 corpore] L&; .~ j A V~y (et hoc eat corpus eius)
autem] Lg,i t~U xs (necesae est autem ut . . . aceidat) R 85 singulari]
adcl. R 91 remanet] vobis add. R 93-94 hoc est etiam] (,, CX,s. _9,z (hoc
(eum invenitur singularis) R 86 accidit] ei add. R
ipaum eat) R 95 iam] om . R 96 sine dubio] post corpora sua cfr 110, 00
97 et easentiam] ut essentiam
79 eius : ici et apres instrumentum le texte de 1'6dition Rahman porte -hā, pronom qui
recoupe eius, mais repr ēsente soit animae soit animarum ; pluaieurs manuscrits arabes 87 habitudines : la traduction latine, ici et ligne 89 (cfr comparatio), impliquela lecture,
portent -hu (eiu8 masculin) et ce pronom ae rapporterait ā corpus, ce qui n'a pas de aens. munāsaba ; voir ei-dessus la traduction anglaise e relationship a ; la structure de la phrase
81 ex primis principiis : d ēpend, en arabe, de creari. arabe impoae ici la lecture munāsiba e qui eat adaptē ā a, et juatifie par contre, ligne 89,
81, 86 et 87 affectio : ar. hay'a, a diapoaition a ; voir p. 74, note 74. la lecture mun ā saba.
85 Corpori : la traduction latine correspond ā la lecture fa-li-abdāni-hā (corporibus 89-90 Anima . . . corpore : ar. s la perfection, dane ses dē buts, est destinē e ā ē tre rēalisē e
eius), au lieu de fa-lā budda anna-hā (necesse est), corrig ēe ensuite en un singulier par 11me (mutawaqqi can la-hā ) grā ce ā la mē diation du corpsa ; voir Avicenna's Psycho-
corpori ; voir ēdition Rahman p. 225, note 7. Aucun des manuacrits latins ne propose logy, p . 58, 7 : a The soul achieves its firat entelechy through the body a . Cette traduction
d'autre texte que corpori et ne permet d'apporter ā la phraae latine ainsi gauchie, la de la Najāt correapond ā la variante mutahaqqiqan (cfr x achieves a) choieie par F. Rahman
moindre correction. Ce gauchissement a eu pour conaē quence de rattacher ā eorpori, qui ēcarte, pour sa traduction, lea leqona de certains manuscrits de la Najāt, mutawaqqi can
le mot singularis, qui en arabe se rapporte ā 1'āme. et mutawaqqi catan (voir Avicenna'a Psychology, Textual Notes, p. 125, XII, 3) . La leqon
85-86 Corpori . . . aingulare : ar . e il faut donc nē cessairement (traduction latine aber- retenue dans le texte arabe du De Anima, mutawaqqi can, est prē cisēment 1'une de cellea
rante, corpori), puisque 1' āme eat devenue individuelle (latin singulari), que le principe qui ont ēt ē ēcartkes pour la traduction de la Najāt.
qui la rend individuelle lui adjoigne (latin accidit) une dispoaition par laquelle (litt ērale- 90 corpore : aprēa ce mot, le texte arabe du De Anima ajoute K et il s'agit de son corpa a;
ment : e parmi lea dispositiona, quelque choae par quoi a, d' o ū le latin ex af fectionibus la Najāt ajoute ici — mais d'aprēa un seul des manuscrits eollationn ē s par F . Rahman
quibus) elle se dē termine comme individu a. pour ea traduction — : a its aubsequent development, however, does not depend on the
86-89 propter quas . . . comparatio : voir Avicennu's Psychology, p . 58, 3-6 : a Theee dis- body but on its own nature a(voir Avicenna's Psychology, p . 58, 7-9).
poaitiona (hay'āt) determine (muqtadiya) its attaohment to that particular body and 91 oppositio : ar. i le doute, 1'6quivoque a, shubha.
form the relationehip of their mutual auitability, although this relationship and its con- 96-98 Dicemus . . . per se : ar. t. noua disons donc, quant ā (ammā) <ce qu'il en eat>
dition may be obseure to us a . Voir aussi A. M . Goioaox, La disti.nction de l'essence et de aprē a la sēparation dee ā mes d'avec lea corps, voici ( fa) : lea ā mes eaiataient dējā antē -
l'existenee d'aprēs Ibn Bsn ā, p . 478. rieurement, chacune, comme une essence aubsistant isolē ment ►.

110 QUINTA PARS CAPITULUM TERTIUM 111

per se, propter diversitatem materiarum quas habebant et propter ipse sit iuvenis, non est iuvenis nisi secundum omnes illos ; iuven-
diversitatem temporis suae creationis et propter diversitatem affec- 15 tutem enim habet in seipso, et continetur in unaquaque relatione;
oo tionum suarum quas habebant secundum diversa corpora sua quae similiter prudentia et stultitia et opinio et alia his similia, non sunt
habebant. Nos enim vere scimus quod, qui facit esse in illa inten- nisi in essentia animae et continentur cum anima in unaquaque
tionem universalem ex qua fit singularis tantum, impossibile est relatione.
ut faciat esse singularem nisi addiderit supra speeialitatem eius, Ergo anima non est una, sed est multae numero, et eius species
24 va
R 226
intentionem (eg qua fiat singularis) aliquam de intentionibus quae 20 una est, et est creata sicut postea declarabimus . Sed sine dubio

5 consequuntur in creatione et comitantur, sive nos sciamus eas sive aliquid est propter quod singularis effecta est ; illud autem non est
non. impressio animae in materia (iam enim destruximus hoc) ; immo
Nos scimus etiam quod anima non est una in omnibus corporibus. illud est aliqua de affectionibus et aliqua de virtutibus et aliquid
Si enim esset una in omnibus illis et esset multae propter relationem, ex accidentibus spiritualibus, aut compositum ex illis, propter quod
tunc aut esset sapiens in omnibus illis, aut insipiens in omnibus 25 singularis fit anima, quamvis illud nesciamus . Postquam autem

10 illis, et non lateret unum quicquid esset in anima alterius : unum singularis fit per se, impossibile est ut sit anima alia numero et ut
36 vb
enim quod ad multa refertur, possibile est differre secundum rela- sint una essentia : iam autem multa diximus alias ad negandum hoc.
tionem ; sed non differt in eis nec propter illa quae habent esse in es- Sed demonstrabimus quod anima, cum creatur cum creatione
sentia eius : cum enim unus fuerit pater multorum filiorum, cum alicuius complexionis, possibile esse ut creetur post illam aliqua
14 omnea illos] inv . S 17 niai] om. T 17 cum] in V 17 in a] cum V
20 declarabimus] narrabimus S 22 enim] autem V 23 virtutibus] et
00 sua] sup . lin . al. man. S 1 enim] autem S aliquod de accidentibus add. S 23 aliquid] aliquod T 26 singularis fit]
99 suae] om. T
1-2 intentionem universalem] intentione universali V 3 ease singularem] inv . ISTPV 26 anima alia] inv. T 26 numero] i.m. S 27 alias]
4 fiat] fit TV 4 aliquam] aliqua CIPV a materia V i.m. S 29 esse] est STV
esse suum singulare V
5 comitantur] committantur P comitatur V 5 eas] causas scrib, sed eas
add . sup . lin. al . man . S 7 scimus etiam] inv . T autem acimus V 8 esset2] 20 sicut postea declarabimus] o(t~ V(sicut declaravimus) R 21-22 non est
esaent V 8 multae] post relationem T 9-10 aut insipiens . . . illis] i. m . al. impressio animae] ~_jA Lt.,) q~ L,; ')1 I L'~ I j (in anima humana
man . S 11 seeundum] propter scrib . sed exp. et secundum add. i . m . al. man. S non est impreasio)R 23 est] ei add . R non add. Rfh 24 propter quod]
12 in eis] ante non T 12 nec propter illa] per illa I nec per illa post essentia eius
13 fuerit pater] inv. TV
Lg.s. ~, ~ (propter quorum coniunetionem) R 26-27 ut sit . . . essentia] ut ipsa sc.
T nec per illa PV 13 unus fuerit] inv . S
anima et anima alia numero sint una essentia 27 iam autem] ~(iam enim) R
28 demonstrabimus] &y, ;,] (certi sumus) R

20 declarabimus : d'aprba la traduction latine, le texte comporte ici une r ēfērence ā un


00-1 quae habebant] om . R 1 in illa] om . R 2 ex qua . . . tantum] 1) " l,we,:, d ēveloppement ult ērieur (voir Livre V, chapitre 6, p . 152, 1-18) ; d' aprē s la leqon retenue
d,-J 1 (ut singulare quod poteat innui cfr 89, 7) R 3 faciat esse] eam sc. inten- par 1' ēdition Rahman, il s ' agit d'une dē monstration dēj ā terminēe (ar . bayyannā, «nous
tionem add. R 5 consequuntur] eam sc . tintentionem add .R 6 creatione) aua avons montrē »), sana doute en ce chapitre mē me.
add . R 5 comitantur] eam sc. i.ntentionem add. R 8 in omnibus illis] ona. R 22 destruximus hoc : voir Livre V, chapitre 2.
12 propter illa = Ra] om. R 23 affectionibus : voir plus haut, lignes 81, 87, 89.
9-10 in omnibus z illis] om. R 12 nec] om. R
26-27 impoasibile . . . essentia : ar . a il est impossible qu 'elle-mēme et 1' āme qui diffēre
d'elle num ēriquement soient une m ēme essence g, .voir pp . 94-95, 77-88.
28 demonstrabimus : ar. o nous aommea certains que ».
4-5 aliquam . . . comitantur : se rattache d'aprbs 1'arabe ā intentionem ; litt6ralement : 28 cum creatione : ar . a en mēme temps que commence ā exister une certaine com-
t une intentio prise parmi les intentiones nē cessairement concomitantes et consēquentes ». plexion a, celle du corps.
5 consequuntur . . . comitantur : cfr lāhiq et lāzim, p. 48, 77 et 91, et p. 108, 71-73. 29 possibile esse : compl6te demonstrabimus ; ā la ligne 28, quod animaresteenauspens;
7-15 una . . . relatione : cfr Guxnrssar.mus, ēd . Muckle, p. [47], 11-20. il en est de mēme dana la phrase arabe.
10 unum . . . alterius : ar . t Zayd et cAmr n ; voir plus haut p. 45, 47 . 29 post illam : ac . creationem.

t

112 QUINTA PARS CAPITULUM QUARTUM 113

3o affectio in actionibus rationabilibus et in passionibus rationabilibus differunt ; et ut animae sint ita, sed differunt suis proprietatibus
propter collectionem quarum differat ab actione quae est ei similis ~ propter quas corpora creata fuerunt aut non, sive sciamus illas
R 227 in alia ; et ut affectio acquisita quae vocatur intellectus in effectu ' dispositiones sive rion, aut aliquas illarum.
sit in una talis definitionis ut per eam differat ab alia anima ; et quia
accidit ei percipere essentiam suam singularem, quod habet e g eo
35 quod percipit aliquam affectionem quae est eius propria et non Iy
alterius ; possibile est etiam contingere in ea ex virtutibus corpora- I,
libus affectionem propriam quae pendeat ex affectionibus moralibus, CAPITULUM QUOD ANIMA HUMANA NON DESINIT ESSE
aut sint ipsae eaedem, aut ut sint ibi etiam aliae proprietates 45 NEC TRANSFERTUR IN ALL4 CORPORA
nobis occultae quae consequuntur animas cum creantur et postquam
creantur, qualia sequuntur singularia specierum corporalium, quibus Quod anima non moriatur in morte corporis ratio haec est :
4o

41 et] om. I 41 sed] si CISP 44 capitulum] quartum add . i.m. I add. SV quartum
31 quarum] eorr. quorum codd. 31 differat] differentia est V 32 in l ] cum TV quintae partis add . T 45 tranafertur in] transformatur in CIS transit ad V
33 sit] fit TP 33 definitionis] distinetionia secl definitionis add. i.m, al, man. S
33 quia] quod I 35 propria] propriam C 37 pendeat] pendet T 38 sint l]
sicut S 38 ut] sup. lin. P 38 etiam] om . I 40 creantur] om . V 41 differunt 1] ::~ A(dum permanent ac . singularia) add . R 41 et ut . . . differuntz]
(-,,

40 qualia] autem add . V et ut animae similiter differant 42 propter quas . . . aut non] yf ~) u, ~ I `z ~-
~jI .A, I &5~i ~(aive sint corpora aive non) R 43 aut] ( ;9_,c (sciamus) add. R
44 anima = Rgk] „y'~ ~(animae humanae . . . non desinunt . . . transferuntur)
32 alia] ( 05 L R
31 ab actione] '~A!,.11 &c (ab affectione) R
(sicut differunt duo complexionea in duobus corporibus) add. R 32 effectu] LL.~ I
41-42 et ut . . . non : ar. il est poasible enfin (voir ligne 29) e que lea āmes en elles-mē mes
(etiam) add . R 33 in una] om. R 34-35 quod habet . . . affectionem] a ~y
ae diatinguent par leurs propri ētē a, qu'il y ait ou non dea corps ».
L,~y I (g,j L, ,, ~( et haec perceptio etiam eat in ea aliqua affectio) R 45 nec tranafertur ; la rēfutation de la m ētempaycose ne commence que p . 124, 96, apr
ēs
38 ibi] om. R lea deux argumenta proqvant I ' immortalitē de 1' ā me (voir ci-desaous, ligne 46).
45 in alia corpora : cea mota, non exprim ē s en arabe, aont implicitement contenus dans
le verbe tanāsakha, traduit par transfertur ; il en va de mēme pour ad aliud corpus, p
.125,
31 collectionem : ar . a 1'enaemble », jumla ; 1'enaemble des actions et pasaions pro- 24. Le terme arabe dē aignant la migration d'un corps ā 1' autre, al-tanāsukh, apparait en
pres ā telle ā me humaine forme une mani6re d' ē tre (hay'a) qui se distingue d' une transcription dana la traduction latine du petit trait ē avicennien aur 1'4tat de 1 ' āme aprbs
antre, exactement comme diffē rent 1'une de 1' autre lea complexions des corpa : ces der- la mort, trait ē intitulē en arabe al ma eād. Le traducteur de ce trait ē, Andr
ē Alpago, en
niers mota aont omis en latin, voir apparat latino-arabe. a gard ē le titre qu'il a ' est contentē de tranacrire en latin : a Libellus Avicennae de al-
31 quarum : ne correspond ā aucun mot arabe, mais doit s'accorder, selon le eens, avec mahad a . On y lit, p . 41 v. : a Quidam enim dicunt necessariam esse Altenasach, ideat
actionibus et passionibus, ligne 30. permutationem de corpore in corpus . . . » . La traduction latine de ce trait ē fut ē ditēe ā
33 definitionis : le terme arabe hadd est rendu ici d'aprē s 1'une de ses acceptiona bien Veniae en 1546, environ 25 ans aprisa la mort d ' Andrē Alpago ; voir F . LuccaETTA, II
connues ; maie le contexte requiert un autre aena de luadd, ā savoir celui de e limite », (voir medico e fil.osofo Bellunese Andrea Aipago (t 1522) traduttore di Avicenna,
Padoue, 1964,
A. M. Goicaorr, Lexique, p. 57, no 126), do niveau ou de degr ē atteint, qui apparait par pp . 64-65.
exemple p . 152, 5, dans le verbe terminari . Le degrē d'actualisation de 1 ' intellect est le 46 Quod anima . . . haec eat : dana la Najāt, le titre et la premicre phrase de ce chapitre
deuxiēme ēlēment qui fait do 11me humaine une r ēalitē aingulibre. attirent 1 ' attention sur lea deux argumenta qui seront d ē velopp ēa pour prouver 1 '
immor-
33-36 et quia . . . alterius : le troisiēme ēlēment par lequel telle āme humaine diffbre talit6 de 1'ā me ; voir Avieenna's Psychology, p. 58, 15-18, titre du chapitre XIII : a The
d'une autre eat sa maniēre particuliēre de percevoir ea propre essence. Soul does not Die with the Death of the Body ; it is Incorruptible », et premi6re pbrase :
36-38 possibile eat . . . eaedem : quatriēme ēlēment de diffērenciation, le comportement e We eay that the soul doea not die with the death of the body and is abeolutely incoi-
moral. ruptible g. Dans le De Antima comme dans la Najāt, le premier argument sera tir
ē do
39-40 conaequuntur, sequuntur : ar. accompagnent nē ceesairement », voir lāzim,
M 1'examen dea relationa existant entre 1' āme et le corps (ligne 46 ā p . 120, 34) ; la phrase :
p . 48, 77. t quod anima . . . haec est r introduit done non pas le contenu de tout le chapitre, maie
40 aingularia : ar. lea individus (dee espāces corporelles) r .
41
eeulement ce premier argument (voir texte arabe de la Najā t : e et quant ā ce que ]'āme

114 QUINTA PARS


CAPITULUM QUARTUM
115
quia quicquid destruitur ad destructionem alterius, pendet ex eo
aliquo modo . Sed quicquid pendet e g aliquo, necesse est ut aut sit ergo aut erit causa efficiens animae et dans ei esse, aut erit causa
so receptibilis eius ad modum co
eo posterius aut sit eo prius essentia non tempore, aut habeat corpora, aut ad modum si mpositionis sicut elementa recipiunt
5o cum eo esse simul . Si autem anima sic pendet e g corpore sicut ex mplicitatis ut aes imaginis, aut erit causa
formalis, aut causa perfectiva
eo cum quo habet simul esse, et hoc fuerit ei essentiale, non acci- causa effici ens : . Impossibile est autem ut corpus sit
dentale, tunc uniuscuiusque eorum essentia relativa est ad alterum, corpus enim ex hoc quod est corpus non agit aliqid;
non enim facit nisi per virtutem u
et sic nec corpus nec anima est substantia ; sed eat utrumque sub- 65 : si enim ageret per seipsum et non
per virtutes suas, tunc omne corpus ageret illam actionem
R 228 stantia . Si autem hoc est eis accidentale, non substantiale, tunc ; deinde
omnes virtutes corporales aut sunt accidentes aut sunt formae
55 destructo uno illorum, destruetur relatio quae accidit alteri et non materiales ; i
destruetur ad destructionem alterius, quamvis sic pendeat e g eo. mpossibile est autem ut accidentia et formae existentes
in materiis tribuant esse substantiae existentis per se non in materia,
Si autem anima sic pendet e g corpore veluti eo posterius, tunc et esse substantiae absolutae
corpus causa est esse animae . Causae autem quatuor sunt : corpus 70 causam recipientem . Impossibile est etiam corpus esse
37 ra : iam enim probavimus et ostendimus quod
anima non est impressa in corpore aliquo modo
; ergo corpus non est 24 vb
formatum forma animae rationalis, nec ad modum
47 quia] om. V 49 eo prius] inv . IS 51 aimul esse] inv. T 52 eorum] nec ad modum si compositionis,
om. V 53 substantia 2] om . I 54 eis] ei T 54 tunc] om . T mplicitatis
natur et oomplexionetur aliqua ad hoc ut aliqua pars corporis compo-
55 illorum] eorum V 56 destruetur] destruitur T 57 pendet] pendeat V compositione vel aliqua complexione
75 in qua imprimatur anima
58 causa est] inv. T . Impossibile est etiam corpus esse causam
formalem animae aut perfectivam
verso : melius est enim hoc esse e con-
. Ergo non pendet anima ex corpore ut causatum a sua causa
49 posterius] ~J„~J ~~9 (in esse) add . R 49 prius] J,,A, S,~ ~~~_~ I 9 essentiali, quamvis complexio et corpus causae sint animae acciden-
U tales.
d),,y (in esse quod est ante illud) add . R 53 sic] om. R 54 substantiale]
so
essentiale 55 relatio . . . alteri] d9 Lpy I v a y. ~I I~~ W I(alterum acciden- Cum enim creatur materia corporis quod sit dignum fieri instru-
tale relationis) R 56 destruetur] u) J) ~(essentia) add. R 56 quamvis] V,
v, (ex eo quod) R 57 posterius] ~~_~ I j (in ease) add. R 59 ergo ] igitnr V
66 corporales] i.m, p 66 a ccidentes] accidentales T
68 existentis] existantis I existenti TPV
74 aliqua2] om . I post 70 pI °bavimus] probamus IV
complexione PV
formalem] inv. ISTPV 75 etiam] om . T 75-76 causam
ne meurt pae ā la mort du corpa, c ' est parce que . . . a) . Le deuxiā me argument ētudie ce satum] creatum et causatum addl om 77 cau-
qu'est la notion de destruction et prouve qu ' elle n'est pas applicable ā 11me humaine sup, lineal. mane S creatum T] T 77 a] ex T
(p . 120, 35 ā p. 124, 95).
47 ā p . 124, 94 quia quicquid . . . ullo modo : voir Avicenna's Psychdogy, p . 58, 18 ā 62 corpus] om, R
p. 63, 18. 65 per virtutes suas ,_- Rfghk] ~~
cidentes] accidentia . (per virtutem) R 66 ac-
47-78 quicquid . . . accidentalea : cfr. GuxnissALrxus, ē d. Muckle, p. [61], 5-33. 68 substa.ntias] essentiae
tionalis] om. R 72 nec . ., 69 corpus] om . R
48-49 Sed quicquid . . . tempore : ar. K en effet, sa dēpendance par rapport ā 1'autre compositionis] post ai 72 ra-
aerait ou la dēpendance de ce qui lui est post ērieur dans 1 ' 6tre, ou la dēpendance de ce qui partes ,componantur etc. mplicitatis R 73 aliqua pars]
74 vel] y(et) R
lui eat antērieur dans 1'6tre, ētant avant lui par 1'easence, non par le tempa ». 80 quod sit dignum] qnae sit digna
49 posterius . . . prius : aur les notions de post ērioritē et de prioritē selon 1'easence, voir ---~
Livre des Directives et Remarques (trad> Goichon), pp . 381-383 ; voir aussi la Mētaphysique 62-63 Impoasibile . . . aliquid : voir
du Shifā' , Livre IV, chapitre 1. pp . 425-426. Livre des Directives et Remarques (trad
. Goichon),
55-56 destruetur . . . alterius : voir Avzeenna's Psyckology, p . 58, 30 : e only the aceidental 70 probavimus et ostendimus : voir Livre V, chapitre 2.
relationship of the other term will be annulled but its being will not be corrupted with it•s 76-77 melius . . . converao : voir
corruption ►. Avicenna's Psyohodogy, p 59, 21-22 : e
is the more plauaible case ». for the reverae
56 quamvis ., . eo : ar. e du fait de cette d ēpendance a. 80-83 materia . . . corporibus : cfr Gv
xnrasaLrxus, gd, Muckle, p . [49], 1-3 .

lls QUINTA PARS CAPITULUM QUARTUM 117

mentum animae et eius regnum, tunc causae separatae quae solent animam creari et non crearetur id in quo perficitur et operatur,
R 229 dare unamquamque animam, creant animam . Ergo ut animas creent 90 otiosum esset eius esse (nihil autem otiosum vel sup ērfluum est in
sine corporibus quibus propria sit, creatio unius et non alterius, est natura) ; quandoquidem ergo hoc est impossibile, tunc in eis quae
impossibile ; et praeter hoc etiam iam negavimus in praemissis sunt non est possibilitas huius ; sed cum fit aptitudo recipiendi
85 animas ante corpora esse multas numero ; et propter hoc etiam quod animam et aptitudo instrumentorum, comitatur tunc creari a causis
necease est ut quicquid incipit esse, praecedat illud materia quae separatis illud quod est anima . Hoc autem non contingit in anima
sit apta recipere illud aut apta comparari ad illud, sicut ostendimus 95 tantum, sed in omnibus formis habentibus initium quarum esse non
alias ; et propter hoc etiam quod si possibile esset unamquamque praeponderat supra earum non esse, nisi quia materia aptior est
quantum ad illas et dignior illis.
81 regnum] regimen S ease adcl . T 82 animam a] eam V 82 animas] animam P Sed quia creato uno creatur et aliud, non ideo oportet ut uno des-
82 creent] i.m. S 84 praeter] pmpter T 84 etiam] om. T tructo destruatur alterum . Non enim hoc contingit nisi cum esse
84 iam] sup . lin. al . man . S 85 quod] sup . lin . T 86 praecedat] praecedet T oo unius fuerit propter esse alterius aut in altero : saepe enim contin-
88 propter] praeter P 88 quod] om . I quia et quod add . sup . lin. al. man . S
gunt aliqua propter alia quibus destructis remanent illa, quia esse
81-82 quae . . . dare] orm . R 82 unamquamque . . . creant] creant animam parti-
illorum non habuit esse ex illis, et praecipue cum id quod dat eis
cularem 82 animam 2 ] om . R 82-83 ergo . . . propria sit] 4~t C;āJa, 9~
89 id] illud SV 89 operatur] operetur V 90 vel] et T 90 est] om.
oa,,=k{ -7- ')kj ~ ~3U e-Uj S(aut incepit esae ab eis similiter , quia
ISV ante vel auperfluum P 91 quandoquidem ergo] quandoqne autem V
creatio animarum sine causa appropriante) R 84 iam] om . R 84 negavi- 92 huius] huivamodi T 92 fit] sit ISV 96 praeponderat] praepon-
mus]fr (pmhibetur) R 84 in praemisais] om . R sed cfr 116, 85 85 ante derent V 96 supra] super T 96 niai] om . IV 96 aptior est] inv. T
corpora] om. R 85 numero] al,;~ .J9 ll (propter id quod iam ostendimus) 98 non ideo] tunc I 98 uno destructo] inv. S 99 destruatur] et add. I
add. R 88 alias] (in aliis scientiis) R 88 unamquamque] 99 enim] in P 2 illorum] eorum V 2 habuit] habuerit TP 2-3 eis
esse] eisdem S
particularem post animam

89 crearetur] ei add . R 89 id] instrumentum 90 vel superfluum] om. R


81-82 causae . . . animam2 : voir Avieenna's Psych,ology, p . 59, 28-29 : a the aeparate cauaes
bring into being the individual soul a . Les mots quae solent dare n'ont pas d' ē quivalent 91 in eis quae aunt] om. R 92-93 recipiendi animam] q„-W (ad eomparationem)
en arabe ; leur prēsence a pu entrainer la rēpētition de animam, ligne 82. R 93 instrumentorum] instrumenti 97 et] fit ) add . R
82-84 Ergo . . . impossibile : le texte de la Najā E et le texte arabe du De Anima diffērent 99-00 ease] essentia 00 saepe enim] 1,sy (aliquando autem) R 1-2 quia ease
ici par des variantea ; I'apparat latino-arabe propose une x retradu .ction de ce dernier;
0
eg illis] (g 9 d l9 ,• ~ lg ~ ~~ ~ i~ ~~ ~ (cum easentia illorum non fuerit
aj
celui de la Najā t, est traduit comme suit dans Avicenna' s Psychology, p. 59, 29-31 :
exiatens in illis aliis) R
e . . . and that ie how the soul originates from them . This is becauae it is impoasible to bring
arbitrarily into being different soula without any apecific cauae a . La diffē rence entre lea
deux textes arabes se situe dana le d ēbut de la phrase citē e : la Najāt porte litt ēralement : 92-93 aptitudo . . . creari : voir Avicenna's Psyehology, p . 59, 39 ā p . 60, 3 : e(when) the
w et cela r ēsulte d'elles (les eauaes sēparēes)» ; le texte arabe du De Anima porte : a ou c' eat suitability and preparation for auch a relationship exist in the instrument, it becomes
do cette manibre qu'elle (11me particuliēre) nait d'elles (arabe can-hie, lea causes aē parē es) w. necesaary that euch a thing as a aoul should originate from the separate causes a . On re-
La traduction latine a omis ce membre de phrase ou 1'a d ēplacē et interprē tē lignea 81- marque que, dana la Najāt, lea mots aptitudo recipiendi animam n'ont pas d' ēquivalent
82, oū font difficultē lea mots : quae solent dare . . . animam ; de plus la traduction latine, littēral ; la Naj āt comme 1 ' ē dition arabe du De Anima reprennent exactement les mots
ligne 83, porte corporibus pour causa, peut-ētre par suite d'une glose .. traduits, ligne 87, par apta eomparari (efr x the suitability . . . for such a relationship a) ;
83 unius . . . alterius : d'aprēs le texte de I'ē dition Rahman ces deux mots, ētant au le latin au contraire correapondrait aux mots arabea traduite, ligne 87, par apta recipere.
fē minin, peuvent se rapporter tous deux soit ā anima, ligne 82, soit ā maieria (corporis), 92-94 aptitudo . . . anima : efr Guxnrsser.INus, ēd . Muckle, p. [61], 33-34.
ligne 80 ; d'aprēa la plupart dea manuacrits de cette ē dition, unius se rapporte ā eorpus 95 formia . . . initium :, ar. s les formes qui commencent ā ētre aprbs n'avoir pas ētē a;
et alterius, soit ā anima, soit ā matertia (eorporis). voir Livre des Directives et Remarques (trad . Goichon), pp . 350-381.
54-85 iam negavimus . . . numero : voir Avicenna's Psyclwlogy, p . 59, 31-32 the soul 41 98 - p. 124, 94 : Sed quia . . . ullo modo : cfr. Guxnrsser.urus, p . [61], 5 ā p . [63], 41.
does not admit of numerical multiplicity, aa we have shown a. 2-3 et praecipue . . . eimul ease : voir Avicenna's Psychology, p . 60, 7-11 : o(Many thinge
88-91 ai possibile . . . natura : efr Guxnraseraxus, ēd. Muckle, p. [48], 21-23 . originating from other things survive the latter'a corruption, when their being does not

118 QUINTA PARS CAPITULUM QUARTUM 119

esse fuerit aliud ab illo, ex quo utraque habent simul esse . Attri- fuerit, comitetur eam esse id quod est posterius ; et tunc hoc prius
buens autem esse animae non est corpus, nec virtus corporis, sed non habet esse cum ponitur destrui id quod est posterius, non ut,
5 est sine dnbio essentia existens nuda a materiis et mensuris ; et quia posterius posuimus destructum, ideo oporteat destrui id quod
quandoquidem anima habet esse ab illa, et non habet ex corpore 37 rb est prius, sed ob hoc quod posterius non potest destrui, nisi quia
R 230 nisi debitum horae qua debet esse tantum, tunc non pendet eius 20prius accidit priori aliquid in natura sua quod destru git illud, et
esse ex corpore tantum, nec est corpus causa nisi accidentalis : tunc posterius destruitur ; ergo ex positione destructionis posterioris
ergo non conceditur dici quod sic pendeat anima ex corpore ut non provenit destructio prioris, sed positio destructionis ipsius
lo corpus debeat esse prius anima prioritate causalitatis. prioris ponit posterius destrui postquam accidit priori destrui in se.
Sed pars tertia et quod diximus in principio hoc est : quod anima Et quandoquidem ita est, oportet ut causa destructiva contingat
pendet ex corpore sicut id quod est prius . Sed haec prioritas, si 25 in substantia animae propter quam destruatur corpus, et ut corpus
fuerit temporalis, impossibile est ut esse animae pendeat ex corpore, nullo modo destruatur propter causam quae est eius propria.
postquam prius est eo in tempore . Si eius prioritas fuerit in esse Sed corpus destruitur ex causis quae sunt eius propriae ex permu-
15 non in t®mpore, qui modus prioritatis est ut, cum essentia prioris tatione complexionis et compositionis : ergo impossibile est ut
anima pendeat ex corpore sicut prius natura et postea deatruatur

3 esse 1] si add . V 3 simul esae] inv. IS 4 corporis] corporalis T 16 esse] om. T 16 id] idem S 16 et] om. TV 16-17 et tune . . . est
5 essentia] esse V 5 et i] a add. V 6 quandoquidem] quandoque V posterius] om. Itom . IS 17 ponitur] potest V 17 id] om. T 18 ideo]
6 anima habet] inv. T 8 accidentalis] accidentalitatis PV 10 prius anima] unde add. P 20 aliquid] i.m . S 20 deatrugit] destruit V 21 poaterius
post animam P 10 causalitatis] casualitatis P 11 eat] acilicet add. T deatraitur] inv. ISTPV 21 ergo] et tunc V 21 destructionis] destruc-
12 id] illud T 13 temporalis] tunc add . PV 14 si] vero add. TPV tionem V 22 prioris] om . V 24 causa] eam sed causa add . i . m. a.l. man . S
14 fuerit] non fuerit V 15 qui modus] quo modo et in adio qui modus add . i .m . T 25 substantia] substantiam P 27 destruitur] destruatur CISP 27 pro-
quo modus V priae] et a,dd . I proximae (dub .) V 29 postea destruatur] inv . S

16 eam ease] . . . c;, Jj L+,,c. Aa; " V t (acquiri ab ea essentiam eius) R


16 poaterius] j (in esse) add. R 16 hoc prius]
3 ex quo utraque habent simul esse] o~y9 ~` L& ~~?9 Lj~w ~

4 corporis] ~ K > ~(in (etiam hoc prius in esae) R 17 ponitur] Ay (iam) add. R 22 po-
(cum quo non fit nisi aptitudo attribuendi eis ease) R
sitio] ex positione 23 ponit . . . postquam] V f,W ~' , y,
corpore) R 5 et i ] Vy (a) a,dd . R non a,dd. Rf 6 non] om . R 7 nisi] om . R
Rk 11 et] ~ (eg eo) R 12 priusJ (quia non ponitur poaterius deatrui nisi postquam) R 25 propter quam] A
8 tantum] om . R 8 causa] ei add. R non a,dd.
(in esse) add. R 12 si] a (praeter
14 in esse] c:j(in essentia) R
hoc) add . R 14 post- (cum qua sc . causa) R 28 et] yt (aut) R 29 natura] "~ (esaentia) R
quam] lāy (iam enim) R 16 comitetur : ar . yalzamu ; voir lāxim, p . 48, 77.
16 comitetur eam esse . . . posterius : ar. a il s'ensuit nē cessairement que, de cette esaence
antērieure, ce qui eat post ērieur dans 1'6tre reqoive 1 ' essencea ; la notion de istifāda,
subaist in them) and eapecially when they owe their eaistence to something other than a acquisition, rē ception a, avec un sena nettement passif s 'opposant au sens actif de
what was merely preparatory for the emanation of their being a. Lea mots latins ex quo ifāda (voir ci-deasus, lignes 3-4, attri,buens esse) n'apparait plus en latin. A I'apparat
utraque lucbent simul esse ne correspondent pas au texte arabe du De Anima ni ā celui, latino-arabe, la a retraduction a aoquiri a ētē auppl ēē e d' apres le Lexique d'A. M. Goicaox,
identique, de la Najā t. Il y manque, en particulier, la traduction de tahayya'a ifāda (voir pp. 287-288, n Oe 538 et 540. Le sens de tistifāda eat confirmē d' ailleurs par le participe
Najāt : (i what was merely preparatory for the emanation a) . I fāda eat iei I'action de donner mustafād, servant ā dēsigner 1'intellect acquis (aequisitus ou adeptus).
1'8tre, attribuere esse (cfr attribuens esse, lignes 3-4) ; voir A . M. Goreaox, Lexique, p . 288, 21-23 ergo . . . destrui in se : voir Avicenna's Psychology, p . 60, 37 ā p. 61, 2 : a Thus it
n o 539 . F. Rahman traduit ce mot par a emanation a, mais cette traduction risque d' en- is not the suppoaition of the non-exiatence of the posterior entity which necessitates the
trainer une confuaion avec la racine f y d(fayd, emanatio) . Tahayya'a aignifie a ētre prē- non-existence of the prior, but tke supposition of the non-exietence of the prior itself, for
parē a, a ētre rendu apte a . L'apparat latino-arabe propose une a retraduction a du texte t3ee posterior can be swpposed to be nan-existent only after the prior itaelf hae ceased to
arabe du De Anima. e gista. La fonction pr ēcise des mots eoulignē s n'apparait plus en latin ; voir apparat
9 sic . . . corpore : ar. 4 les relationa entre les deua sont telles a . latino-arabe.

120 QUINTA PARS CAPITULUM QUARTUM 121

3o corpus aliquo modo causa sui ipsius . Ergo non est inter illa hic duas intentiones ; qnicquid autem permanet et habet posse destrui,
modus pendendi . Et quandoquidem ita est in re, tunc omnes modi permanendi habet posse ; permanentia autem eius non est omnino
R 231 pendendi destructi sunt : restat ergo ut nullius eorum esse pendeat 5o necessaria, et quia necessaria non est, est possibilis
; possibilitas
ex altero ; esse autem animae pendet a principiis aliis quae non autem quae duo habet extrema est natura potentiae : ergo est
permutantur nec destruuntur. in substantia eius potentia permanendi et effectus permanendi ;
35 Dicemus igitur quod nulla causa destruit animam aliquo modo. iam autem constiterat quod effectus permanentiae illius sine dubio
Quicquid enim solet destrui ex aliqua causa, in illo est potentia non est potentia permanentiae illius, et hoc constat . Ergo effectus
destruendi in quo est ante destructionem effectus permanendi ; 55 permanentiae illius est aliquid quod accidit habenti potentiam perma-
aptitudo autem eius ad destructionem non est ex suo effectu perma- nendi ; ipsam autem potentiam non habet essentia quae est in effectu,
nendi : intentio enim potentiae alia est ab intentione effectus, et sed habet eam id cui accidit in sua essentia permanere in effectu,
40 relatio huius potentiae alia est a relatione huius effectus ; relatio quae <non> est veritas suae essentiae : sequitur ergo ex hoc ut eius
25 ra enim huius potentiae est ad destruendum, et relatio huius effectus essentia sit composita ex aliquo quod, cum habuerit, essentia eius R 232
ad permanendum : ergo ex duabus causis diversis sunt in re hae so sit in effectu, quae est forma in unaquaque re, et ex aliquo habenti
duae intentiones . Dicemus igitur quod in omnibus compositis et hunc effectum quod habebat in natura sua potentiam eius, quod est
simplicibus existentibus in compositis possunt coniungi effectus materia eius.
45 permanendi et potentia destruendi ; in rebus autem simplicibus Ergo si anima est simplex absolute, non dividitur in formam et
separatis per se impossibile est haec duo coniungi . Et absolute materiam ; sed si est composita, dimittamus nunc compositionem et
dicimus quod impossibile est coniungi in aliquo unius essentiae has 65 conaideremus substantiam quae est materia et convertamus verbum

48 intentiones] et hoe eat ipaum add . P et hoc eat quia add . V 48 autem] enim T
om. PV 48 et] om . V 49 permanendi habet] inv. V
32 nullius] om . T 35 igitur] sic sed inauper add. i. m. al . man . T insuper V 49 autem] vero PV
50 quia] omnino add. V 50 e8t2 ] om . S 51 duo habet] inv . IST
35 aliquo] ullo V 36 causa] quae ait in eo add. TPV 38-39 aptitu- recipit duo PV
51 ergo est] eat igitur PV 52-53 permanendi2 . . . effectus] i .m . I 54 permanentiae
do . . . permanendi] i.m. C 41 effectus] eat add. V 42 ex duabua . . . sunt]
42 re] una re TPV 43 quod] licet illius] om. V 54-55 et hoc eonstat . . . iIlius] om, kvra. T 54 ergo] erit ergo P
ad duas res diversas inveniuntur PV
ergo erit V 55 est] om. PV 55-57 habenti . . . sua essentia] rei cui inest
add. PV 43 compositis] compositionis et in altero eompositis add . i .m . P
44 in] om. V 44 possunt] possint V 45 autem] tamen PV potentia permanendi ipsa ergo potentia non eat (erit P) essentia aliqua animae in
(om. P) effectu immo rei cuiva essentiae accidit PV
46 imposaibile est] inv . T 56 ipsam . . . essentia]
ipsa autem potentia non habet essentiam T 58 quae eat . . . essentiae] quae
accidit essentiae eiva et eat veritas essentiae eiva P et eat veritaa essentiae eiva V
32 ergo] y(autem) R 32-33 ut . . . altero] ut anima non pendeat ex corpore in 58 non] suppl. ex arabieo 59 quod cum habuerit] per quod PV 59
eius] om . V 60 ait] fit I 60 quae] quod PV
esse 33 autem] ~(immo ante esse) R 35 dicemus igitur] L'~' Jy9Ij (et 60-61 habenti . ., potentiam
ay
I

j(illius) R eius quod eat] cui advenit iate effectus in natura cuius eat potentia quae est PV
dico etiam) R 35 eausa] _,, . ~(alia) add. R 41 huius potentiae] 61 potentiam] potentia C 61-62 quod est . . . eius] i.m . I
43 et] a(, 62 materia]
41 effectus] om . R 43 omnibus] ~(rebus) R I(in rebus) in natura T 63 absolute] profecto add. V 64 nunc] tunc V 64 composi-
add. R 47 dicimus] Jjjt (dioo) R tionem] compositum PV 65 materia] eius add. TPV

48 autem] 4!-U j9 (hoc est quia ante quicquid) R 49 habetJ L'~U t (etiam)
35-95 Dicemus . . . divino : voir Introduction, pp . 123*-136*. add. R 49 autem] tjy (enim) R ~'U (rei) add. R
55 accidit]L.f 59 ha-
36 Quicquid enim : la Najāt introduit de fapon plus explicite que le De Anima cette buerit] habuerit ease 65 materia] eius add . R
nouvelle Btape de 1'argumentation :« As for the propoaition that the soul does not admit
of corruption at all, I sa .y that there is another concluaive reason for the immortality of 53 iam autem constiterat : voir lignea 39-42.
the aoul ► (voir Avicennaa's Psychodogy, p . 61, 18-20). 58 quae . . . veritas suae essentiae : ar . o qui n 'eat pas aon esaence v
ēritable e ; voir
36-37 potentia destruendi : le conteate indique ā 1'6vidence que destruencli, ici et plus Avicenna's Psychology, p. 62, 9-10 : N . . . (but to something of which actual exiatence is
loin, doit s'entendre au paesif : voir Avieenna'a Paychology, p . 61, 21-22 : i the potentiality only an accident) and does not conetitute ita real essence r . Pour la notion de
huqsqa-veri-
of corruption r. La mē me remarque vaut pour corrumpendi, p . 122, 77, p. 124, 92. taa, voir A . M. (loioaox, Lexique, PP . 82-84, no 171 .

122 QUINTA PARS


CAPITULUM QUARTUM
123
ad ipsam eius materiam et loquamur de ea dicentes quod ipsa materia, 37 va aut est pe
aut dividitur sic semper (si volueris loqui semper), quod est impossibile, rmanens non propter potentiam e
nendum, sicut uidam p g qua aptaest ad perma-
aut non destruetur id quod est substantia et radix : nostra autem s5 potentiam eg quaq ut
permanet averunt-, aut est permanens propter
locutio est de hoc quod est substantia et radix, quod vocamus ani- nam potentia d ; in ea autem non est
estruendi habet aliud Potentia destrui:
70 mam ; non est enim locutio nostra de re composita ex ipsa et alio. vero des tructionis sim licium quod contingit in eam . Potentia
Manifestum est igitur quod in eo quod est simplex non compositum P
quam habet materia, non in s quae sunt in materia est in s ubstantia
aut radix compositi, non conveniunt effectus permanendi et potentia ubstantia eorum, p
affirmat omne generatum esse corruptibile robatio autem quae R 233
destruendi comparatione suae essentiae : si enim fuerit in eo potentia so finitur virtus pe
rmanendi et corr s ecundum hoc
destructionis, impossibile est esse in eo effectum permanendi ; si umpitur, illa affirmat illud idemu
de
75 autem fuerit in eo effectus permanendi et habuerit esse, tunc non
est in eo potentia destruendi : ergo manifestum est quod in substantia 83 ex qua apta eat] qua pr
aeparant eam PV
animae non est potentia corrumpendi . Sed generatorum corrup- 85 in ea autem. . . d
tial] po~ntiam I eatrui] quae non est potentia d estruendi Tpp per quam PV
tibilium corrumpitur quod est compositum et coniunetum ; potentia 86 habet aliud] aliud eat TPV 86 p° te°-
vero destrui non est in intentione secundum quam compositum 88 quam habet materia] materiae Py 86 eam] ea TPV
88 quae] quod V 89 af 88 eorum] earum V
so est unum, sed in materia quae est in potentia receptibilis utro- est quod Py firmat] hoc est muo d T hoc facit
ob hoc add, y 89 esse] eat TPV q ne cessarium
rumque contrariorum : ergo in destructo composito non est potentia 90-91 corrumpitur illa~1 vll'tus] potentia TPV
fit ei necess ā affirmat 90 et]
permanendi vel destruendi nec coniunguntur in eo . Materia autem iia per hoc quod eat compositum vel . . . gumratum ex]~ptio co
situm vel P) e8 py gener
90 illa] ont . T 90 aff'n'mat] autem(generatum compo-
-----_ add. T
67 dividitur] scilicet in materiam et formam et add. V 67 semper] semper
acilicet in materiam et formam T 67 si] et si PV 67 volueris] sic add . ISV 86 nam] (immo R
67 quod] om . TPV 67 impossibile] 86 habet]
67 loqui] aic add . TP ~~s" (fin~ tur duae v~u~ (est aliquid) R
68 radis] scilicet materia add . T 69 quod vocamus 90 virtus — Rh]
inconveniens PV illud ) R 90 corrampitur] corrumpendi
] ~i animam] ~(non 70 est enim] inv . T 70 nostra] om . T affirrrtat illud nisi) add. R 90 illa - . ..
et eat simile animae PV
73 eo] ea TV 74 es,se 90 idem] om. R "
71 in] omni add . PV 72 aut] vel est PV ---~_
in eo] in eo esse IV 74-75 si autem . . . permanendi] i.m. S 75 eo]
esse T 75 habuerit] habendi TPV 78 quod est] enim V 79 destrai] 89 et 90 affirmat : deux tr
81 in] et aductions sont p roposēes ici par les
destruendi TPV 80 sed] est add . C 80 in 2 ] om. T om . V facit neeessarium .
Le m6me verbe awjaba a manuscrits latins
82 vel] et T p . 415, n° 741 : awjaba, e il cea deux sens : voll. A M GoicaoN, : a f firmat
ēnonqa une proposition rendit n ē cessaire, il n ēcessita u, Lexique,
affirmative n et, en lo i ue, u il a ir
rence, rē . I es tra 3uctions latines qui, icig ff '~'
11
67 si19 (et) R 66-67 volueris loqui] ylQ I P (permanet 1 ' une n sultent manifestement,
'est pas une retouche toutes deux, d'un contact , entrent en concur-
66 ipsa] om . R rē dactionnelle de 1'
locutio) R 69 subatantia et radix] J.,oy Iy Z~Lj I (radix et principium) R arabe peut ē autre, et seulee la rēfērencex
72 aut Introduction, clairer le rapport existant entre lea deux traductions p au vere
69 quod 2] vC J~ ~_,4,ty (et hoc est quod) R 70 et] &,, (ex) add. R pp. 115set 135*) r oposē es (voir
Be rapporte ā burleān ]a . Toutefois, le fait que, dans le co
radix compoaiti] dx wy ~j.• J-,ol -$A y~ (aut quod est principium et radix qui Prēvaut ici, et dcs lorspreuve,
( probatio) indique que c ' ntexte, le verbe aurjaba
79 destrui] .~ y I J, .,,, iu 'j I c 'est la tr est le sena logique de awjaba
compositi) R 75 habuerit ease] habendi ease voir Avicenna's psycholoqy, P. aduction af firmat
cenne (p . 120, 35 ā 124, 95) ē 63, 11 : e The argument which P roves . .. »• la plus exacte;
81 destructo composito] corruptibili composito qui nous parait
(deatruendi aut permanendi) R
82 vel] ōys yy (nec potentia) R salmus dans son De Anima,tudi ē dans ]'Introdnction' PP' 123*et svtes, est cit Le texte d'Avi-
la liste A. pom. la p~,~e selon les leqone ē par Gundis-
qui caractēriaent les ma
GundissalinusPo~e : e oh s oPPo"ent af firmat et facit nuscrits latins de
Demonstratio autem quae necessarium,
le De Anima de
67 si voluerie . . . semper : ar. e et le dēbat reste ouvert r ; le teste arabe (ni dana generatum est corrnptibile necessarium
a ecundum quod
la Najāt, ni dana les ēditiona Rahman et Bako ā) ne porte ni le mot si, ni le verbe velle; finitui potentia permanendi, et est
fQC2t ~ OC o
~t ~"nm* q~ ~t compositum ~ o~ae
ob q~
F . Rahman interpr8te les mota qui nous occupent par :4 and we shall then have a regress manendi ipsam formam et potentia ex materia et forma in cufus neC ~
ad tinfinitum r ; voir Avicenna 's Psychology, P . 62, 22 . ° orrespondent ā la colo corrumpendi r ; les mots ma~~a est
souli~te'~ia Per-
nne de gauche du tableau figurant dans ~6e sont ceus qui
1 'Intrody,di,,,,_ „ IoQn

124 QUINTA PARS


CAPITULUM QUARTUM
125
eo quod est generatum e g materia et forma, in cuius materia est a cci dentalis
virtus permanendi ipsam formam et virtus corrumpendi ; eg quibus 5 prius creari; et,
iam autem docuimus quod causae essentiales
post illas, debent
ac cidentales
duobus constat simul, sicut iam didicisti . Ergo ostensum est huma- tunc cor:poris cum . Et quandoquidem ita est,
nam animam non corrumpi ullo modo, et ad hoc perdu gimus nos- creata fuerit complegio suae materi
oportet creari animam ae,
95 trum verbum nutu divino. et nonoimnnisalio ; hoc autem non oportet in uno corpore tantum
Iam etiam ostendzmus quod animae non fuernnt creatae et multi- quibus constituuntur singularia enim specierum non differunt in eis ex
plicatae nisi cum aptitudine corporum, eo quod secundum aptitu- 37 vb lo ; nec est possibile ut unum corpus humanum
dinem corporum oportet attribui esse animae a causis separatis. debeat
compleg habere animam qua perficiatur, et aliud corpus eiusdem
Et patuit etiam quod hoc non fit casu vel fato, ita ut anima creata ionis in specie non debeat hoc idem, sed si casu accideret
esset hoc, si vero non accideret non esset
25 rb oo non fuerit creata nisi quia propter comple g ionem debebat creari illius speciei cuius illud. ; hoc enim tunc non esset R 234
anima quae eam regeret : sed anima habuit esse, et casu accidit
ut corpus haberet esse cum illa a quo penderet . Hoc enim non est 15 Si autem posuerimus quod una anima transfertur ad multa corpora,
causa essentialis multiplicitatis ullo modo, sed fortassis est causa unicuique autem corpori per se debet anima creari quae
eg ipso, tunc unum corpus habebit duas animas simul, pendeat
Deinde non sic anima pendet e g
92 virtusl ] potentia PV 92 et virtus 2] potentia i..m . P vel potentia V sicut iam saepe os corpore quasi impressa in eo,
93-94 humanam animam] i,nv. TV 94 perduaimua] pmduximus V 96 ani- o tendimus, sed sic pendet eg eo sicut circa quod
ccupatur et cognoscit et quod patitur e g
mae] om. V 99 fit] sit T 00 debebat] debuit S debeat TV 1 et] sed et 20 illa . Omne autem animal
sup . lin. et add . al. man . S 2 quo] qua T 2 eat] om. T 3 multipli- cognoscit et percipit animam suam unam esse quae est imperans
citatis] multiplicantis T multiplicatis P multiplicans V et regens suum corpus quod habet
; si autem est ibi alia anima quam
non percipit animal, nec quae occupatur circa suum corpus, tunc
non pendet eg illo corpore
91-92 in cuius . . . corrumpendi] in cuius materia aunt simul virtus ut in ea perma- hoc modo : non enim pendet anima e g corpore nisi
neret illa forma et virtus ut illa corrumperetur 98 attribui] _" .. - V i . Ergo nullo modo transfertur anima ad aliud corpus,
(emanare) R 98 animae] LI (eis sc . corporibus) add. R 99 etiam] a ~ ~,,
6 cum] om, y 7 uno] onz, py
(eg hoc) R 99 vel] y(et) R 99 ita ut] (esae animae creatae) 13 cuius] est add. S 8 alio] alia l
15 debet] debeat V 10 eivadem] eiva T
add . R 00 creata nisi] om. R 00 compleg ionem] IJxm (hanc complegio- 18 saepe ostendimus] inv. I P 16 animas om V
24 modo] om . T 19 cognoacit] a oscit
nem) R 1 sed] Ay (iam) add . R 2 a quo] l&~ (a qua) R 3 causa s ] om . R ~ 19 et2] orrc, I

4 d ocuimus] acimua 5 creari]


93 didicisti : voir lignes 58-62. V
95 nutu divino : ar. a et c'est ā Dieu qu ' il faut demander asaietance a. (deinde aliquando sequuntur eas)V,K
R
t(ease) R 5 ost illas
p
7 creari] ei ac . corpori ]~
96-26 Iam etiam . . . e%poni : cette section forme un chapitre autonome de la Najāt om . R 13 cuius illud] om. R
add. R 7 tantum
(Livre II, 6, 14) ; voir Avicenna's Psyc7aology, p . 63, 20 ā p . 64, 20. 18 iam] 14 una] orn. R
om . R 19 et cognoscit . . . illa] ~j,,~J 1 s 14 multa] om. R
98 attribui : ar . e(il faut que 1'6tre de 1' āme) ē mane H, an yafida . Le verbe attribuere
correspond ā afdda, IVe forme de la racine f y d, voir plus haut p . 118, 3-4 ; or le teate cr~ ~~' ~ v .a;. l I
corpus ab illa anima) R
.~.tt.~
2~(ita ut anima percipiat illud corpus et patiatur
arabe, tant celui du De Anima que celui de la Najāt, porte ici un verbe appartenant non ] om . R 23 illo] om. R
pas ā la racine f y d, mais ā f y d( fāda, emanare) ; voir Avicenna'a Psychology, p. 63, 24 : ------
s the emanation (of their soul) *. 18 ostendimus
: voir Livre V, chapitre 2.
99-1 ita ut . . . regeret : voir Avicenna'a Psyclwlogy, p . 63, 27-32 : a ao that the esistence 18-19 sic . . . occupatur : ar . e
of the soul which comea into being may not be due to the fact that this . parti.cular tem- la sollicitude de 1 'āme ā 1' le lien qui eaiste entre les deua ( ā
me et corps) est celui de
perament of elements requires that a soul should come into eaistence and govern it a. 20 o ognoscit et percipit c69ard du corps n.
ar. istask, cara, e chercher ā
2-4 Hoc enim . . . accidentalie : voir Aviuenna'a Paycleology, p . 63, 32-34, traduisant un 1--i4ue, p. 161, n o 323 . percevoirM ; voir A . M. Gorcaox,
'
teate arabe parallē le mais non identique :« For if it were ao, then there would ba no esaen- 2 2 animal r la traduction latine omet ici
tial oause for multiplicity but only an accidental one ►. 1 ' 6dition Rahman o t et qni (sc. 1 '
āme) ne leun(ac.membre de phrase dont le sens est, selon
1'animal) perpoit paa r ; ce tea}e r&,,I+

126 QUINTA PARS a CAPITULUM QUINTUM 127

25 et hoc sufficiat ei qui huius rei summam quaerit ; debes autem scire 35 penes quam sunt principia formarum intelligibilium abstractarum.
hoc multis verbis posse exponi . Cuius comparatio ad nostras animas est sicut comparatio solis
ad visus nostros, quia sicut sol videtur per se in effectu, et videtur R 235
luce ipsius in effectu quod non videbatur in effectu, sic est dispositio
V huius intelligentiae quantum ad nostras animas. Virtus enim ratio-
40 nalis cum considerat singula quae sunt in imaginatione et illuminatur
CAPITULUM DE INTELLIGENTIA AGENTE IN NOSTRIS ANIMABUS luce intelligentiae agentis in nos quam praediximus, fiunt nuda a
ET DE PATIENTE EX NOSTRIS ANYMABUS materia et ab eius appendiciis et imprimuntur in anima rationali,
non quasi ipsa mutentur de imaginatione ad intellectum nostrum,
Dicemus quod anima humana prius est intelligens in potentia,
nec quia intentio pendens e g multis (cum ipsa in se sit nuda consi-
so deinde fit intelligens in effectu . Omne autem quod exit de potentia
45 derata per se), faciat similem sibi, sed quia e g consideratione
ad effectum, non exit nisi per causam quae habet illud in effectu
eorum aptatur anima ut emanet in eam ab intelligentia agente ab-
et e gtrahit ad illum . Ergo est hic causa per quam animae nostrae stractio.
in rebus intelligibilibus exeunt de potentia ad effectum . Sed causa
Cogitationes enim et considerationes motus sunt aptantes animam
dandi formam intelligibilem non est nisi intelligentia in effectu,
ad recipiendum emanationem, sicut termini medii praeparant ad
5o recipiendum conclusionem necessario, quamvis illud fiat uno modo
25 qui huius] quibus T 27 capitulum] quintum add. i .m . I add. SV quintum
quintae partis add . T 28 ex] in T 28 et de . . . animabus] om. V
37-38 et videtur luce . . . effectu2] om . Twm . V 38 ipaius] eius T 38 sic]
31 ad] in S 32 illum] illud T 32 hic] haec TV 32 per] propter T
sicut V 40 illuminatur] sic sed in illuminantur corr. al . man . T 45 faciat]
faciunt P 45 similem] simile T 49 praeparant] sup . lin . al . man. T
50 illudJ hoc V
25 debea autem acire] om. R 26 hoc . . . exponi] -~j 4 .~ 1,~Aj d : 5 v~ .uc
(poatquam hoc e%poauimus multis verbis) R 28 de] intelligentia add. R 29 prius]
,6 (aliquando) R 31 quae habet illud] om. R 32 et extrahit ad illum] 37 videtur2] facit videri 42 ab] om . R 43 quasi] quia 44 pendens ex

quae extrahit illud 33 sed]_~A j~ (quia est) add. R 34 formam] j ". I I multis = Rch] ~`JW I j )j ,-U ) (aggravata appendiciis) R 44-45 in se

(formas intelligi,bi.les) R 34 non est] ~(tunc non est cfr quia est 126, 33) R . . . per se] in se et considerata per se sit nuda

35 abatractarum : le mot arabe traduit ici, mujarrad, tout en aignifiant parfois e ab-
toutefois d'une correction de 1'6diteur ; les manuscrits portent ā 1'unanimit6 : s et qui atrait a, signifie aussi a sē parē , libre de toute matiē re a ; voir A. M. Gozoaox, Lexique,
(sc . 1'animal) ne se perpoit pas a . Le texto de la Naj¢t diffēre, et du texte arabe du De p. 38, n o 89 ; de plus ce mot, en arabe, eat dēpourvu d'article alora que les mots traduits
Anima tel qu'il est corrig ē par 1'6diteur, et des manuscrits collationn ēs par 1'6dition par /ormarum intelligibilium en ont un ; il peut d6a lors se rapporter, tel un adverbe
Rahman, et porte : e et qui (sc . 1' āme) ne se perqoit pas elle-mē me a ; c'est cette derniē re de maniēre, h prinoipia.
forme du membre de phrase omis en latin qui nous parait convenir le mieux au contexte. 36-37 Cuius . . . noatros : cfr Guxnissar.nvus, ē d. Muekle, p . [88], 12-13.
Voir Avicenna's Psyclwlogy, p . 64, 15-16 : e(so that if there be another soul of which 38 quod : ar. e tout ce qui a, sana ant ēcēdent exprimē .
the living being is not conacious), neither is it conecious of iteelf a. 39-45 Virtus . . . quia : cfr GuxnissAr.rrrus, ēd . Muckle, p . [88], 27-32.
28 de patiente : 1'expression R intellect patienta n'apparait, ā 1'exception de ce titre, ni 40 illuminatur : le texte arabe permet de prendre comme sujet de ce verbe soit virtus
dans le prēsent chapitre ni dans les autres chapitres des Livrea , IV et V du De Anima, rationalis, soit singula quae sunt in imaginatione. Voir L . GnanET, La Pensēe reiigieuse
et paa plus en arabe qu'en latin ; on trouve soit anima h,umana, ligne 29, soit intellectus d'Avicenne, p . 151, qui parle du a double ēclairement» (ishrāq) de 1'Intellect agent, illu-
ltumanus (lignea 64 et 76) ; 1' ā me humaine, tant qu'elle rēside dans le corps eat toujours minant d'une part 1' āme elle-mē me, d'autre part les formes intelligiblea enrob ēes de
un intellact en puissance (voir chapitre VI, p . 134, apparat latino-arabe, 47-49); matibre.
Avicenne, sur ce point, rejoint la doctrine de Jean Philopon : voir G . Vnaswg E, Jean 46 abatractio : ar . mujarrad, a ce qui eat sē parē de toute matiCre a ; cfr ligne 35, abstrac-
Philopon, Commen&cire sur le De Anima d'Aristote, Louvain, 1966, p . 1, note 8. iarum.
30-35 Omne autem . . . abstractarnm : ce passage eat paraphrasē dana la Najāt, voir 48 Cogitationes . . . sunt : efr GurrnrssaLrnrus, 6d. Muckle, p . [88], 17-18.
Avicenna's Psyckology, p. 63, 22-30. 50 necessario : ar. a de la mani6re la plus ferme a .

128 QUINTA PARS CAPITULUM QUINTUM 129

et hoc alio, sicut postea scies . Cum autem accidit animae rationali similes imaginationes illae et differunt : sed intentiones quibus non
comparari ad hanc formam nudam mediante luce intelligentiae differunt ipsae formae fiunt una intentio in essentia intellectus
agentis, contingit in anima e g forma quiddam quod secundum aliquid comparatione similitudinis ; sed comparatione eius in quo differunt
est sui generis, et secundum aliud non est sui generis, sicut cum lux fiunt multae . Ergo intellectus habet potestatem multiplicandi de in-
55 cadit super colorata, et fit in visu e g illa operatio quae non est 38 ra ; 70 tentionibus quae sunt una, et adunandi quae sunt multae . Sed adu-
similis ei eg omni parte . Imaginabilia vero sunt intelligibilia in ~ natio multorum fit duobus modis : uno, ut intentiones quae sunt
potentia et fiunt intelligibilia in effectu, non ipsa eadem sed quae : multae et differentes dimensionibus in imaginationibus fiant una
eg cipiuntur eg iIlis ; immo sicut operatio quae apparet eg formis € intentio, cum non differunt in definitione ; alio, ut de intentionibus
sensibilibus, mediante luce, non est ipsae formae sed aliud quod generum et differentiarum componatur intentio una in definitione ;
so habet comparationem ad illas, quod fit mediante luce in receptibili 75 modi autem multiplicandi fiunt e converso istorum.
25 va recte opposito, sic anima rationalis cum coniungitur formis aliquo Isti autem modi sunt de proprietatibus humani intellectus, quos
R 236 modo coniunctionis, aptatur ut contingant in ea ex luce intel]igentiae non habet alia virtus : aliae enim virtutes apprehendunt quod est
agentis ipsae formae nudae ab omni permi gtione. multum, multum sicut est, et quod est unum, unum sicut est ; cum
Primum autem quod percipit de eis humanus intellectus est id autem apprehendunt unum quod est coniunctum compositum ex
65 quod de eis est essentiale et accidentale, et id cuius causa sunt so aliquibus et eg eorum accidentibus, non possunt separare accidentalia
eorum ab essentialibus eorum.
51 accidit] accidat V 53 contingit] contingat V 53 quiddam] aliquid add. V Cum autem aliquam formam repraesentat sensus imaginationi et
54 aliud] aliquid STPV 55 operatio] comparatio T 56 imaginabilia] imaginatio intellectui, et intellectus eg cipit ex illa intentionem, si
imaginalia S 56-57 in potentia. . . intelligibilia] om . hom. V 57 non] in P
58 operatio] comparatio CI 62 ut] ad hoc veluti V postea repraesentaverit ei aliam formam eiusdem speciei quae non
85 est alia nisi numero, iam non e g cipiet intellectus ex ea aliam
52 nudam] om. R 55 et] om . R 56 vero] ~ I (quae) add. R 57 et] om. R formam praeter quam acceperat ullo modo, nisi secundum
61 cum . . . formis] L, ~ 19 ~J l~I ~~ 1 I ~; ~:~J l~ I~ I accidens quod est illius proprium ex hoc quod est illud accidens,
JL, ;J I L ,,j I (cum respicit illas formas imaginabiles et coniungitur eis lug
ita ut aliquando aceipiat illam nudam, aliquando cum illo
intelligentiae agentis) R 64 de eis] orrc. R accidente . Et propter hoc dicitur quod Socrates et Plato sunt una R 237

51 sicut postea acies : voir p. 131, 3-6 .


67 una intentioJ inv . T 68 aimilitudinis sed comparatione] i .m . al. man. S
52 luce : ar. islerāq, 4 1' illumination, la clartē (que projette) . . . » ; ce mot indique non
69 fiunt] fuerunt S 71 multorum] om . V 73 differunt] differant T
le rēsultat de 1'action mais le fait que c 'est 1'intellect agent qui en prend 1'initiative ;
73 intentionibus] intentione PV 76 sunt] om . V 78 et] om . I 80 eg ]
voir L . GaxnEx, o . c ., p . 165 : e 1'ishrāq, ēclairement venu du donateur des formes » .
52-63 formam . . . permigtione : cfr GuxnissaLixus, ē d. Muckle, p. [88], 33 ā p. [89], 4. om• TV 84-86 eiusdem speciei. . . formamJ om . Ttom . T 86 ullo] illo V
55 operatio : ar . athar, a trace, marque, impression» ; voir A. M . Gotcaox, Lexique,
66 et] qq [,,, (id cuiva causa) add. R 67 ipsae formae] ~,V s (illae sc. imagina-
p. 2, no 4-5. La mēme traduction latine operatio rend, tantōt le terme arabe ta' tIG2r, pro-
duction de 1 'effet, de 1'impression, de 1'influence, tantōt, comme c'est le cas ici et ligne 58, tiones) R 68 sed] L&, g(in ea sc. essentia) add. R d„9 (in eo intelleetu) add. codd.
sc.
cet effet ou cette impression m ēme (athar). 69 multae] ,(intentionea) add . R 72 dimensionibus] ~„W 6 (numero) R
59 ipsae formae : ar. e ces formea (sensibles) elles-m ēmes ». 78-79 cum autem . . . quod eat] x,. Ig) I
64-96 Primum . . . Soeratis : cfr Guxnissar.nrvs, ē d. Muckle, p. [89], 27 ā unum
p . [90], 18. J, -k-J I J) . i V I ~ yy
o(nec posaunt apprehendere simplex
.9 A aed unum e g hoc quod est)
64 quod pereipit : ar. «la remiē re distinction ā atama azu) s'o~re dana
p (m y yy (qm R 80 non] '~ 9(nec) R 81 eorum ab] &4 [.gs j::iy (et abstrahere ea ab) R
1'intellect humain) ». Ici e'ouvre 1'6num6ration des diffē rents a mouvementa» de 1'61abo-
ration conceptuelle (voir ligne 48) qui pr ē parent 1' ā me humaine ā recevoir la forme intel- 81 eorum a] om. R 83 et = Radefgh] om. R 83 si] V U (tunc si) R 85 iam]
Hgible 6man6e de 1'Intellect agent : la distinction entre 1'essentiel et 1'accidentel (lignes 64- om. R 86 ullo modo] ante aliam formam R
69), la dē finition avec le travail d'analyse et de synthē se qu'elle comporte (lignes 69-3)
et qui s'effectue dana le temps (lignes 3-6) . Le chapitre 5 traitera ensuite des limites de 88 illam : sc . intentionem.
cette ēlaboration conceptuelle (lignes 7-35). 89,95 Socrates et Plato : ar . ((Zayd et cAmr» ; voir plus haut p . 45, note 47.

130 QUINTA PARS I CAPITULUM QUINTUM 131

so intentio in humanitate, non quod humanitas quae est coniuncta 38 rb formam humanam ; secunda vero nihil prodest ; intentio enim
proprietatibus Socratis ipsa eadem sit iuncta proprietatibus Pla- oo impressa animae una est, quae non est nisi imaginatio prima, et
tonis, quasi ambo haberent unam essentiam, sicut fit in amicitia imaginatio secunda nihil operatur ; potuit autem unaquaeque prae-
et in aliis relationibus, sed quia humanitas multiplicata est in esse : cedere et operari illud idem in anima, non sicut hic homo singularis
humanitas enim una non est in qua conveniant quae repraesentet et hic equus. Intellectus autem cum apprehendit aliqua inter quae
95 esse extrinsecum, ita ut ipsa eadem sit humanitas Platonis et eat prius et posterius solet cum illis intelligere tempus necessario,
Socratis (hoc autem declarabitur tibi in doctrina sapientiae). 5 nec in tempore sed in momento . Intellectus enim intelligit tempus
Quod autem de hoc intelligitur hoc est : quod prima forma humana in conclusione et in terminis, et hoc subito.
quae praecedit, ipsa prodest tantum animae ad cognoscendum Quod autem intellectus non potest formare ea quae sunt in ultimo
inteIligibilitatis et abstractionis a materia, hoc non habet e g aliquo
quod sit in essentia illarum rerum nec e g aliquo quod sit in natura
90 coniuncta] iuneta T 93 multiplicata est] inv. T 94 conveniant] 10 intellectus, sed e g hoc quod anima impedita est in corpore et ex
conveniunt V 95 ut ipsa] quae repraesentet . . . ut ipsa add . sed exp . P corpore, et quod in multis eget corpore, sed corpus elongat eam a
95 eadem] ut ipsa eadem sed ut exp. P 98 ipsa] ipsi T 98 tantum
dignioribus suis perfectionibus ; hoc enim quod oculus non potest
animae] inv. PV
intueri solem non habet ex aliquo quod sit in sole, nec hoc quod sol R 238

91 ait iuncta] Vj W ~.;J I d i(.«,i~ I (sit humanitas quae eat coniuneta) R


92 amicitia] a~ y1 (aut in dominio) add. R 93 et]yf (aut) R 93 rela- 00 et] quia S 1 autem] enim V 1 unaquaeque] unamquamque T 3 autem]
tionibus] similibus 94 humanitas . . . eat] non enim e gistit humanitas una enim T 3 cum] sup . lin . al. man. I 9 aliquo] alio S 13 intueri] videre V
97 humana] om . R 13 hoc] ex hoc TPV
94 quae repraesentet] om. R 95 ease] in ease extrinseoo
98 tantum] om. R

99 humanam] humanitatis 99 prodest] q;,j f (ullo modo) add. R non add . Rk


99 enim] ~(sed) R 00 impressa] (ab eis sc. duabus formis) add . R
92 amicitia : 1' arabe ajoute comme deuxiēme eaemple, a la propriēt ē a, mulk ; voir
FREYTAq, dominium rei. 00 non est nisi] f j t, (eat ab isnayinatione prima) R 2 illud] ~y) I,j,m
94 quae repraesentet : ces mots, bien attestēa par les manuacrita latins ne correapondent (hanc operationem) R 2 idem] ipsam cfr operationem 5 nec] yc–' U jy (et
ā aucun mot de la phrase arabe ; lea deug ē ditiona Rahman et Bako "s ont un teate iden- hoc non) R 5 tempus] ~j Lst y tj~ ~y Jj-I9 U;
e)
tique et ne signalent aucune variante que puisse recouper la traduction latine . Dans la (in momento sed eum componit se. intellectus syllogismum et definitionem
compilation de Gundissalinue, ces mota ne sont pas repris non plus : la phrase qui nous
hoc fit sine dubio in tempore) add. R 6 in concluaione . . . aubito]
occupe y est citē e sous la forme suivante : a Humanitas enim non est una in qua conve-
niunt secundum ease extrinaecum y. d~5~ V~u ~9 ~eLly ~c~ ]I (quamvis cum intelligit conclusionem et definitum
96 in doctrina sapientiae : voir Mētaphysique du Shifā' , Livre V, chapitres 1 et 2. hoc fiat subito) R 10-11 impedita . . . ex corpore] dum eat in corpore occupatur
Pour ēclairer le teate correspondant au g lignes 64 ā 96 qu'il reproduit dana son De circa eorpus 12 hoc enim quod oculus] oculus autem 13 non] ~ ~(non
~
Anima. Gundissalinus le fait suivre imm ēdiatement d' un autre emprunt au trait ē avicen- tantum) R 13 habet] om. R
nien, Livre II, 2(Venise 1508, f 6 vb) ; voir auasi Logyea, Venise 1508, f. 3 va.
97 Quod autem . . . hoc eat : ar. u toutefois, cela aignifie (que) . . . e.
97-00 prima forma . . . imaginatio prima : ar . a si ce qui, de ces deux formes (voir p . 129,
82-84), se pr ēaente en premier lieu (cfr quae praecedit, ligne 98) informe (latin prodest, 6 in terminis : la traduction latine correapond ā hudūd et non au mot arabe propoaē
ligne 99) 1'āme de la forme d'humanitē , alors ce qui se prēsente en aecond lieu ne lui sana variante dans 1' ēdition Rahman, al-maTulū d, a ce qui eat dēfini >.
apprend absolument plus rien, ou mieu g (arabe bal, latin enim), 1'intention qui ā partir 12 dignioribus : ar . a la plus eacellente a ; le comparatif dignior, ainsi que lea comparatifs
(arabe ran, omis en latin) des deug formea s'imprime dans 1'āme d'une manibre unique, melior, purior, delectabilior, ligne 16, devraient ē tre des auperlatifs ; ils correspondent
est celle qui rēsulte du premier phantasme q. litt ēralement ā I'ēlatif arabe (ce qui, de fait, peut juatifier le comparatif latin), mais la
97-16 prima . . . delectabilior : cfr GmvnrssAraxus, ē d. Muckle, p. [90], 36 ā p. [91], 13 . maniēre dont, en arabe, ces mots sont construits leur donne ici valeur de auperlatif.

132 QUINTA PARS CAPITULUM QUINTUM 133

non appareat sed < .. . > ; cum autem aufertur de nostra anima apprehendere, quia excedunt eum ; quae vero sunt debilis esse,
15 ipsa aggravatio et impedimentum, tunc intelligentia animae de his ut motus et tempus et materia, aliquando difficile est intelligi eo
est melior quam habet anima et quae est purior et delectabilior. quod sunt debilis esse.
Sed quia noster sermo hic non est de anima nisi secundum quod Privationes quoque non apprehendit intellectus in effectu ab-
est anima, scilicet secundum quod est iuncta huic materiae, tunc 3o solute ; privationem enim apprehendit per hoc quod non appre-
non debemus loqui quid erit de anima post mortem cum loquamur hendit habitum eius, sed intellectus apprehendit privationem ex
2o de natura, donec perveniamus ad doctrinam sapientiae et speculemur hoc quod ipse fuit habens privationem, malum vero e g hoc quod
res aeparatas, quia doctrinae naturalis non est proprium speculari est malum et in potentia et est privatio privationis : ai apprehendit
nisi quod est rerum naturalium et quae habent comparationem intellectus, non apprehendit nisi ex hoc quod est similitudo inter
ad materiam et motum. 35 hunc et iIla in potentia . Intelligentia enim cui nihil potentiae

25 vb Sed dicemus quod formatio intellectus differt secundum esse admixtum est, non intelligit privationem nec malum secundum
25 rerum . Res enim subtilissimas aliquando non potest intellectus quod est privatio et malum, nec formantur in ea, quia in eis quae
sunt non est aliquod malum absolute.
14 aēd] sequitur dacuna circatriginta litt. CIP ex infirmitate oculi add. al. man . I
add . STV 14 autem] effectu add. P 14 noatra anima] inv. T 15 ipsa] om . V
17-18 nisi secundum . . . anima] aecundum quod eat i.m. ad . man . S 21 doc- 26 quia escedunt] quod excedant V 26 eum] ipsum T 27 etl - 2 ] om. V
trinae naturalis] huic doctrinae T 23 materiam] naturam CISPV 29 abaolute] eorr. ex arabieo absoluto codd . 30 hoc] id T 30 non] scrib.
aed videtur ezp . I 30 apprehenditl] intellectus intellectu absoluto aald. P
32 vero] ergo T 33 et i] eat T 33 privationis] om . T 33 si] et V
14 aed] 1, (eg aliquo quod ait in natura corporis eius) add. R
4; 34 est] aup . lin. S 35 illa in potentia] illam in potentiam P 35 intel-
16 et] 1,j„n (hoc) add . R 20 speculemur] L6 ,y (in ea) add . R 21 quia] J9 ligentia] intellectus scrib . aed exp. et intelligentiae sup . lin . add . al. man . T 36 ad-
(sed) R 21 non] om. R 22 nisi] om. R 22 et quae] L$~j 1 1 L ~ny mixtum est] mixtum est I inv . T 36-37 aecundum . . . et malum] om . hom. I
(et hae sunt res quae) R

14 sed . . . cum autem : la leqon de certains manuscrits latins : u sed ex infirmitate oculi 26 debilis esse] 1.~, ~(maxime debilia ease) R 29 intellectus]
cum autem *, nous parait contredire le contexte . En effet, dane la comparaison dont il 9,t,y (cum ipse eat) add. R 30-31 privationem . . . habitum eius] quia privatio
s ' agit et ott 1' aeil reprēaente 1'intellect, il eat exclu qu'il puisse y avoir dans 1'eeil» un
M
apprehenditur ex hoc quod non apprehenditur habitus 31-32 sed . . . privatio-
obataele quelconque ā 1'intellection (nec ex aliquo quod sit in natura intellectus, ligne 9) ;
nem] om . R 32-33 malum . . . in potentia] id enim quod apprehendit privatoinem
cet obatacle se trouve dans le corps ; le texte arabe continue donc en affirmant que c 'est
dans la nature du eorps auquel a 1'oeil a appartient que se trouve 1'obstacle ā ]'intellec- secundum quod eat privatio et malum secundum quod est malum eat aliquid quod
tion . L'espace blanc qui apparait ici dana le manuscrit de base, Casanatensia 957, et dans eat in potentia 33 est privatio privationis] J~Y P ~ L(non habens perfectio-
deux autrea manuscrits latina choisis pour notre ē dition (voir ā 1' apparat latin lea anno- nem) R 33 si apprehendit] AS9~~~ V[y (ai ergo apprehendit hoc) R 35 in-
tations accompagnēes des aigles P et I), eat ē tudi ē dans 1'Introduction, pp . 90*-92*. telligentia enim] J_+W (y (intelligentiae enim quibus . . . intelligunt . . . in etis) R
Une a retraduction x des mots arabes omis en latin est propoaēe ā 1'apparat latino-arabe.
15 ipea : ar . hādhā , latin haec.
15-16 intelligentia . . . anima : ar . 1'intellection (tacaqqul, voir p. 99, note 65) de cea
t

choses par I' āme serait la meilleure des intellections de 1' āme . . . a. 29-38 Privationes . . . absolute : la traduction latine prēsente ici pluaieurs difficultēs
19 de anima post mortem : ar. e sur la question du retour (maedd) de 1'āme a. Le terme dont le dētail apparait ā la lecture de 1'apparat latino-arabe . Les aceidents qui, dans
al-maeād est transcrit en latin (almahacl) par Andrē Alpago dans sa traduction du plusieurs manuscrita latins, affectent le texte latin en cette fin de chapitre sont dē crits
trait6 avicennien dējā cit6 (voir plus haut, p. 113, 45). dans I'Introduetion, pp . 93*-94*.
20 ad doctrinam sapientiae : la question du retour de I' āme, c' eat- ā-dire de sa vie 29 apprehendit : ar. e congoit M, taqawwara.
future, fait 1'objet du chapitre 7 de la Mētaphysique du Shifā', Livre I%. 30 privationem : sur la notion de cadam, s privation a et aussi e non- ētre ► , voir A. M-
24 formatio : ar. ta$awwur, la capacitē de concevoir a ; voir p. 138, 90.
41 Goreaox, Leaique, pp . 213-216, no 415.
24-32 formatio . . . privationem : cfr GmrnisaeLixva, ēd . Muckle, p. [91], 14-19. 36 illa : ac. malum et privatio .

134 QUINTA PARS I


CAPITULUM SEXTUM 135

VI impossibile est secundum me ; hoc enim non intelligo quod dicitur


quod una res fiat alia, nec intelligo qualiter hoc esse possit : quicquid
CAPITULUM DE GRADIBUS ACTIONUM INTELLECTUS enim deponit unam formam et induit aliam, ipsum est cum prima
40 ET DE ALTIORE GRADU EIUS QUI EST SANCTUS INTELLECTUS forma aliquid et cum secunda aliud ; primum verissime non fit
R 239 Dicemus quod anima intelligit eo quod apprehendit in seipsa 55 secundum, nisi primum destruatur et non remansit nisi subiectum
formam intellectorum nudorum a materia . Sed hoc quod forma est eius vel aliqua pars eius . Si autem non sit ita, inquiramus qualiter sit.
nuda, aut ideo est quia intellectus eam denudat, aut quia forma in Dicemus igitur quod, cum aliquid fit aliud, illud primum aut
seipsa nuda est a materia et non est opus animae nudare eam . 38 va habet esse, aut non, et secundum aut habet esse aut non . Si autem
45 Anima autem intelligit seipsam, et hoc quod intelligit seipsam, facit habuerit esse, tunc duo essentia sunt, non unum ; si autem primum
eam intelligere se esse et intelligentem et intellectam et intellectum; so non habuerit esse, tunc hoc quod erat aliquid fit nihil, et quod erat R 240

in eo vero quod intelligit ceteras formas non ita facit : ipsae enim
per se in corpore sunt semper et in potentia in intellectu, quamvis
in aliquibus rebus eg eant ad effectum. 56 aitl- 2 ] fit CISTP 57 igitur] ergo T 57 fit] fuerit I fit sed exp . et fuerit
5o Illud autem quod dicitur quod ipsa anima fit ipsae res intellectae acld. i.m. al . man . S sit V 58 et secundum . . . aut non] i.m . al . man . I 59 ha-
buerit] habuerint ISTP habent V 59 esaentia] in alio entia add. i.m. P
39 capitulum] aextum add. ti.m . I add. SV sextum quintae partis add . T 40 gradu entia V 59 primum] principium V
eius] graduum suorum T 40 sanctus intellectus] inv. T secum intellectus
P intellectus V 41 seipsa] seipsam PV 42 eat] sup . lin . P 44 et] om . I
44 nudare] denudare T 45 autem] enim V 46 et i] sup . lin . I
om . T 46 intellectam] rem intellectam T 48 semper] sup . lin . al. man . S 52-53 quiquid enim] si enim hoc eat quia 53 unam) om. R 53 ipsum est] et
48 in a ] et T 49 rebus] de potentia add. V 50 ipsa] om. I 50 fit] sit CISTV quia ipaum est 54 primum] tunc primum 55 nisi . . . destruatur] ~,.~Jl J>
ay ~(aed primum iam destructum est) R 57 primum] 9 ,n j ~
40 gradu eius] (gradu earum sc. actionum) 42 nudorum] quae est nuda j(quia iam factum est illud sc . secundum) add . R 58 et] v~ v(9
(et 43 quia
si 2] dV (illa) add. R 44 non] ,a9 (iam) add . R 46 intelligere se. primum habuerit ease) R 58 aecundum] tunc aecundum
se ease et] om . R 47 ceteras] o.j,m (has) R 47-49 ipsae . . . exeant] ipsa 58 ease 2] Lj~w f (etiam) add . R 59 duo easentia sunt] (Li 9 ,~y (tunc
enim sc. anima quantum ad substantiam suam in corpore est semper intellectus duo habent esae) R 59 primum] om. R 60 tunc . . . fit nihil] tunc hoc sc.
in potentia quamvia in aliquibus rebus exeat sc . intellectus 48 et] om R 48 in- primum habens ease iam factum eat aliquid quod non habet ease 60-61 et
tellectu] JIy (intellectus) R 50 intellectae] 4,,> V,_+4,5 (hoc est omnino) add. R quod . . . aliquid] j~,,, _,;. T L" 'J' (et non aliquid aliud habens ease) R

41-49 anima . . . effectum : cfr GvxDrssaLUtus, ēd . Muckle, p . [89], 5-14 ; apr6s nuda a
materia (ligne 44), la compilation de Gundissalinus ajoute : ut angeliea essentia.
45-46 Anima . . . intellectum : ce texte du De Anima est commentē par L . GaaDET, 57-63 Dicemus . . . alii rei : le m ēme argument eat dē velopp ē dana le Livre des Directives
La Pensēe religieuse d'_4vicenne, pp . 163-165 : t L'āme humaine et son auto-intellection N. et Remarques (trad . Goichon), p . 449, et le paasage qui nous occupe y eat traduit, p . 444,
47 ipsae : le sujet de la phrase arabe (-hā) juatifierait la traduction ipsae, et permet- note 1 . En tenant compte des annotations de 1 'apparat latino-arabe, la traduction latine
trait donc de comprendre qu'il s ' agit ici non de 1' āme, mais des formes jfarmas, ligne suivante s'ajuaterait exactement au texte arabe :
t Dicemus igitur quod, cum aliquid fit aliud, illud primum (quia iam factum est
47) ; toutefois, d'aprēs la suite de la mē me phrase arabe, ce sujet doit ētre anima ; tant
qu'elle eat dans le corps, 11me eat un intellect toujoura en puissance qui parfoia passe illud secundum) habet ease, aut non.
de puissance ā acte : or eeci ne peut plus s'appliquer aux t formes w. Si enim primum habuerit esse, tunc secundum aut habet ease etiam aut non ; si autem
50-51 Illud . . . secundum me : cette affirmation d'Avicenne a suscit ē d'abondants com- secundum habuerit esse, tunc duo habent esse, non unum ; et si aecundum non habuerit
mentaires tant anciena que modernes qui la confrontent, soit avec d'autrea doctrinea ease, tunc hoc primum habena ease iam factum eat aliquid quod non habet esse, et non
d'Avicenne contredisant celle-ci, soit avec la no ētique d'Aristote ou avec eelle de Plotin, factum est aliquid aliud habena ease ; hoc enim non est intelligibile.
soit avec celle d'al-Fārābi : voir Tiivre des Directives et Remarque8 (trad . Goichon), pp . 443- Si autem primum iam non habuerit ease (cfr destruiturl, ligne 62), tune non fit aliquid
447, et L. GexnET, La Pensēe reliyieuae d'Avieenne, pp . 153-157 . aliud, sed ipaum destructum est et attribuitur ease alii rei r .

136 QUINTA PARS


CAPITULUM SE%TUM 137

nihil fit aliquid ; hoc autem non est intelligibile . Primum enim et 70 Concedo autem formas rerum subsistere in anima, decorantes
si destruitur, non tamen fit aliud nisi quia cum destruitur ipsum, et nobilitantes eam, quarum quasi locus est anima mediante intel-
attribuitur esse alii rei . Anima ergo quomodo fit forma aliarum lectu materiali . Si autem anima fit forma aliquarum rerum quae
rerum ? sunt in effectu, forma autem est effectus, immo ipsa est effectus ;
65 Qui autem magis decepit homines in hoc est ille qui composuit in essentia vero formae non est virtus recipiendi aliquid, nec vistns
librum Isagogarum, qui amabat loqui verisimilia et probabilia, 75 recipiendi est nisi in receptibili rei, tunc oportet ut in anima non sit
satisfaciens sibi et aliis verisimilitudine ; quod possunt perpendere virtus recipiendi aliam formam vel aliquid aliud . Sed nos videmus
docti homines ex libris eius qui intitulantur De Intellectu et Intellectis, eam recipere aliam formam praeter illam ; unde si illa praeter quam
et De Anima. non fuerit diversa ab hac, erit mirum quia recipiens et non recipiens
erunt unum ; si autem fuerit diversa ab ea, tunc anima sine dubio
61 fit] sup. lin . al . rrtan . I 61 enim et] etenim T 62 destruiturl] so fiet alia a seipsa, si ipsa est forma intellecta ; hoc autem totum
deatruatur V 62 quia] om . V 65 decepit] decipit IS 67 quod] nihil est . Anima enim est intelligens ; intellectus vero aut vocabitur
quia T 68 et] de add . TV
virtus eius qua intelligit, aut vocabitur ipsa sua forma horum intel-
61 enim et] 9 (autem) R 62 si] ~,y" (iam) add. R 62 nisi quia] ~(sed) R
63 forma] j_+,o (formae) R 63 aliarum] om . R 65 compoauit] 4 (illis) add . R 72 fit] ait ITV 72 aliquarum] afiarum S 74 vero] autem V 74 non] rerum
V 75 est] aliquid V 77 praeter quam] postquam V 81 enim]
66 probabilia] :(„~ ;L_," (poetiea et mystica) R 68 qui intitulantur] om. R
autem V 81 aut] eius T 82 qua] quare T
69 et] d,,;S(ex libris eius) add. R

65-66 Qui autem . . . Isagogarum : une eritique de Porphyre apparait ausai dans le 72 si . . . fit] cL, ) Lo (.~ I`;; ~9 J y(si autem anima facta esset . . . tunc oporteret ut
Livre des Directives et Remarques (trad. Goiehon), p . 448, incorporēe au mē me eontexte . . . non esset) R 73 immo] y(et) R 73 ipsa] L&.i I.L (in essentia sua) add. R
que celui du De Anima, mais plus acerbe : a Ils avaient un homme nommē Porphyre
76 vel] y(et) R 76 sed] ~i (aliquando) add . R 77 illam] ;) ,) I (formam)
qui fit sur 1'intelligence et lea intelligiblea un livre lou ē par les Pēripat ēticiena ; c' ē tait
add . R 77 illa praeter quam] [,~, ~ _ ;.-,.J I
4U ,j (illa alia etiam) R 78 reci-
un petit esprit, un rebut. Et ils savaient d'eux-mē mes qu' ils ne comprenaient pas son
livre, pas plua que Porphyre ne le comprenait lui-m ēme u . Ce texte ne cite cependant pas piens et non recipiensJ J,„y xJ ~y J9 -J I (recipere et non recipere) R 81 enim]
I'Isagoge, comme le fait le De Anima. jj (immo) R 82 sua] om . R 82 forma = Rc] )~ (ipaae . . . formae) R
66 probabilia : ar. aqwdl 83ei,c riyya : littēralement a dea paroles po ētiques ► ; la mē me
expression apparait dans le Livre des Directives et Remarquea, texte arabe de J. FosaaT,
Leyde,1892, p.180, et ā propos du mē me contexte que celui du De Anima ; A. M. Goieaox 70-71 Concedo . . . quasi locua : la brē ve allusion qui eat faite ici sous la forme nuanc ēe
la traduit (p . 449) par a parole po ētique w et prēcise en note (ibidem, note 3) que, d'apr6s d ' une tournure restrictive (concedo et quasi), ā la doctrine platonicienne consid ērant
le commentaire de Na~ir al-Din al-Tūsi (mort en 1274) sur le Livre des Directives et Re- 1'ā me comme -r ōaos elSmv et reprise dans le De Anima d'Aristote (429a 27-29), est
marques, 1'expression avicennienne qawl shiGri aignifie e mētaphore, fruit de 1'imagina- insērēe dans la rē futation de la th6se : a quod anima fit ipsae res intellectae a, ligne 50.
tion a . D ' autre part, aprLs probabilia (shi criyya), le latin omet la traduction du terme L'āme n'a pas de a trē sor s des formes intelligibles en acte (voir p . 147, 16-37).
arabe sic f iyya, a propre au soufi u c'eat-ā -dire au myatique (muaulman) ; dans sa 70-72 deeorantes . . . materiali : cfr Guxniss.uaxus, ēd. Muckle, p . [89], 4-5.
traduction de ee passage du De Anima (Livre des Directive8 et Remarques, p . 444, note 1), 72-76 Si autem fit . . . aliud : la syntaxe de la phrase arabe est celle de 1 'irr6el et souligne
A . M . Goichon rend ce mot arabe selon son sens technique (x des paroles . . . soufies a). qu'il a'agit d' un raisonnement par 1'abaurde :asil'āme ētait devenue 1' une quelconque des
69 De Anima : Un fragment du traitē de 1' āme attribuē ā Porphyre a ētē publiē et choses qui existent en acte, il faudrait qu'il n'y ait plus en elle la facultē de recevoir une
traduit en allemand par W . Kmrsca, Ein arabischzs Bruchstueck aus Porpkyrios ( Y) l7epi autre forme ; or nous voyons en r ēalitē que . . . r.
0Xilr und die Fraye des Verfassers der Tbeologie des Aristoteles, dans 3lēlaanges de 77 illa praeter quam : e cette autre forme x ; le latin rend litt ē ralement la tournure
l'Universitē St . Joseph, xxāI (1954), 165 sqq. Voir R . Wei.zra, article Furfū.riyūa dans arabe dhālika al-gTiayr.
Encyclopēdie de l'Islam, nouvelle ēdition, Tome II, 1965, p. 971 ; 1'auteur note (ea eitant 78 erit mirum : ar. a il serait ē trange a.
le passage du De Anima V, 6, et celui dn Ltivre des Diredives . . .) : a On a 1'impression 81-84 Anima . . . animabus : efr GuxnrsseLrxus, ē d. Muckle, p. [89], 15-18.
qu'Ibn Sinā, . . . avait prē aent ā 1'esprit aoit ce traitē , soit lea ' A~opµni rrpds rā va7rā 81-83 intellectus . . . ergo : ar. a et, qu'on entende par intellect, soit la facult ē de 1'āme
(qu'il semble indiquer comme dtant le Fi l- cakl ma-d-macW dans les Isluirāl) lorsqu'il par laquelle celle-ci intellige, soit lea formes de ces intelligibles m ēmes (fi nafsi-h ā ) qui
ezprime son dēaaocord aveo 1' opinion de Porphyre sur 1'unio mystioas e. sont intelligēs parce que leurs formes sont dans 1'āme, en tout oas . . . r.

jg$ QUINTA PARS


CAPITULUM SEXTUM
139
lectorum quae, quia sunt in anima, sunt intellecta : ergo intellectus autem commutaveris hoc et
et intelligens et intellectum non sunt unum in nostris animabus ; ordinaveris aliter intentiones
00 sicut cum dicis quod « animal praedicatur de omni homine formatas,
85 concedo autem hoc posse esse in alio, sicut significabitur suo loco. », non
dubitabis hunc ordinem secundum quod est ordo
R 241 Similiter intellectum materialem si volunt appellare aptitudinem i ntentionum uni-
animae abaolutam, in nobis semper est permanens dum sumus in 3$ vb versalium, non esse ordinatum nisi in
substantia non corporea,
quamvis alius sit hic ordo quam primus <
26 ra hoc corpore ; si autem volunt appellare secundum unamquamque dum auditum, . . . ], sed hoc fit secun-
rem, aptitudo destruitur cum habet esse effectus. non secundum i
5 sunt diversi, sed i ntellectum, quasi enim duo ordines
90 Postquam igitur hoc iam comprehendisti, dicemus quod formari ntellectus purus idem est.
S ecundo, cum i
intelligibilia fit tribus modis. ntellectus rei iam acqnisitus est et com
parationes,
Uno, cum aliquid formatur in anima in effectu distinete et ordi- sed anima avertitur ab eis et non respicit ad id quod iam intellegit,
nate. Sed aliquando illa distinctio et ordinatio non est necessaria, sed est mutata ab illo intellecto ad aliud
: non est enim in potentia
sed commutabilis, eg empli gratia, cum ordinaveris in anima inten- animarum nostrarum ut omnia intelligant simul subito.
95 tiones verborum significantium hoc quod dicitur quod « omnis
homo est animal », invenies intellectum uniuscuiusque horum univer- 99 hoc] om . T 00 dicis] dices
T 3 hic ordo] inv. T
conieci ex arabico 3
salem, qui non formatur nisi in substantia non corporea ; ad hoc 6 rei] om . IS
7 intelle$it] intellegerit V 7 avertitur] a vertatur P primus] lacuruarrc
autem ut formentur in ea, necessario est ibi prius et posterius . Si 8 est l] om . V 7 id] om . I
---~_ g estz enim] inv. T
86 volunt] voluerit sed volunt add . i.m . al. man. S 87 semper eat] inv. S 99-00 et ordinaveris
90 hoo iam comprehendisti] com- .. . dicis quod] ita ut ordo intentionum quae
88 volunt appellare] appellare voluerit S oppositus dictioni tuae formantur sit ordo
prehendisti hoc T 92 distincte et ordinate] vel distincte vel ordinate T 3
97 non 2] snp . lin . P (etiam ordinetnr aliquo modo quamvis]
in imaginatione
94 eg empli] verbi V 94 ordinaveris] ordines V J(„-4-1 j ~~ l'`''-'' V ~
) 98 formentur] formetur TV 98 ibi] om. V 4 quasi enim] et quamvia 5 p~s a~. R 3 alius . . . primus] om . R
43 ., (eius sc. rei) add. codd. 7Li,, (eoram sc, duorum o7.
6 et comparationes dinum) add . RR
85 in alio] (in aliquo alio) R 88 hoc] om . R 90 comprehen- 7 ab
;~~ ~(cum diatinxeris) R (ab eo) R 7 iam] om . P. 8 sed]
diati] ) 1¢;i (praepositum est) R 94 cum ordinaveris] c (e$ p gratia) add. P. ~(l~~add ( R~ gtintellecto
95 significantium . . . quod2] quas significat dictio tua ]
94 anima] tua add . R
96 intellectum] intentionem . . . quae 98 necessario est ibi] C:j .,h9 (invenies) R 99 commutaveris
: sur la conversion des propositions, voir
marques (trad. Goichon), pp , 164 et svtea.
85 in alio . . . auo loco : il s'agit de 1'Ētre nē cessaire, wā jib al-wujū d ; voir Mētaphysique Livre des Directives et Re-
3-5 quamvis . . . idem est
du S3cifā' , Livre VIII, chapitre 6(traduction M . M. Anawati, Montr ēal, 1952) p . 20 : Le W

a et si : dans ce passage, pluaieurs mots, soulignē


n ēcessairement exiatant est intelHgence pure parce qu'Il est une easence s ēpar ēe de la cet ordre de succession se situe encore dans une certaine mesure danss ici, sont omis :
c'
matig re de toute manibre . . . Parce qu' il est intellect par aoi, il est ēgalement intelligible est du point de vue de ce qui est entendu, non de ce qui est eompris l'imagination
quasi enim, lā oil le sens rē clamerait
par soi . Il est donc intelligible pour lui-m ēme. Son essence est donc intellect, intelligent rēaulte comme contenu purement et quamvis) ces deug ordres soient diffērents, que ; et bien (latin
et intelligē n. i ntelligible est unique )>. ce qui en
3 ali va . ., primus
89 aptitudo . . . effectua : voir p . 136, 61-63 : r Primum enim . . . alii rei n. : ces mots, sans
une glose de duo ordines sunt diversi,ēquivalent dans le texte arabe, pourraient ē tre soit
90 ā p. 153, 18 formari intelligibilia . . . humanas : ce teg te est repris en bloc dana le
De Anima de Gundissalinus ā part quelques omissions aans importance et certainea dif- dont la traduction litt ē rale fait dē figne 4, soit ce qui reste d 'un membre de phrase
apres intentiones formatas ; faut mais dont le sens global est correct, ligne 99,
fērences de vocabulaire (on y observe par egemple 1'emploi de fluere pour emanare, p . 147, voir ā papparat lati no-arabe, lignes 99-00, la e
12, et de f luxus f ormarum pour emanatio, p . 147,14) ; voir GUxnisaetmus, ē dition Muckle, ordo oppositus dictioni tuae. retraduction» :
6 intellectus : ar . tasawwur ; p
p . [91], 20 ā p . [96], 14. le concept ».
6 et comparationes
90 formari : formare et formatio traduisent rēguliē rement 1'arabe iasawwur, e connais- : cette traduction latine a berrante, lā oū
ē ditions Rahman et Bako le tegte arabe des deux
sance diacursive, ooncept r. ē porte, eans variante, un synonyme doublant
rendu par acquisitus est, pouTT le verbe arabe
98 necessario est ibi : le tegte arabe rēpbte ici le mot wajadta correctement traduit par .ait rēsulter de la graphie de
invenies, ligne 96 ; le latin aemble rēsulter iei non du verbe wajada (invenire), maia de tion de Venise 1508 (f. 26 ra) porte : secundum al-nisba, pour iktasaba. L'ēdi.
wajaba (oportet, necesse est). easai de correction . Du mot eomparationes rg operationes, ce qui est manifestement un
tellectu). sul}e, g la ligne 7, ab eis, pour
ab eo (ac. in-

140 QUINTA PARS CAPITULUM SEXTUM 141

R 242 10 Tertio, cum aliquid dubium a te quaeritur de his quae iam scisti, ~ secunda quia non est quod non respiciatur, sed respicitur aliquo modo
vel quae scire potes, sed tu haesitas respondere in ipsa hora, securus considerandi in actu verissime, cui propria est comparatio ad aliquid
tamen verissime te posse respondere postea, quamvis non sit adhuc ~ 25 quod est quasi repositum.
apud te ordinata responsio aliquo modo, nec incipis praeordinare Si qnis autem dixerit quod hoc scientia est in potentia sed po-
in tua anima nisi respondendo responsum quod provenit ex illa tentia propinqua effectui, hoc falsum est . Habens enim hoc, habet
15 certitudine sciendi illud quam habes ante distinctionem et ordina- certitudinem in effectu acquisitam quam non est necesse acquirere,
tionem eius. nec per potentiam remotam nec per propinquam . Ipsa autem certi-
Differentia autem inter primam formationem et secundam, 30 tudo, certitudo est habendi hoc apud se et ut, cum voluerit illud
manifesta est . Prima enim est sicut id quod de thesauro educis et scire, sciet ; et sic certitudo eius in effectu est quod hoc iam acquisitum
agis aliquid de eo . Secunda vero, sicut id quod habes in thesauro et est, quae vocatur in effectu (acquisitio enim alicuius acquisitio est) :
2o non agis aliquid de eo . Tertia vero differt a prima in hoc quod non- hoc igitur quod innuimus est acquisitum in effectu ; sed impossibile
dum est aliquid ordinatum in cogitatione aliquo modo, sed est ; 39 ra est certum fieri quod id quod nescit, sit ei cognitum in effectu et re-
sicut inchoatio ordinis cum adiunctione certitudinis ; et differt a I
i
35 positum apud se ; quomodo autem certificabitur de dispositione ali-
cuius nisi quia, secundum hoc quod fit certum, est ei cognitum ? R 243
Id igitur quod innuimus, duo continet in se, scilicet cognitum in
10 aliquid] aliquod S 11 vel quae] et T 11 haesitas] dubitas scrib. et haesitas
add . sup . lin. al. man . S 11 ipsa hora] inv . T 12 non sit] om. V 13 praeordinare]
18 id] 23 non a] sup . lin . S om. T 23 sed respicitur] om. Teom. I 25 quasi] om . I
om. V 15 aciendi] om. V 15 quam] quod T 18 enim est] inv. T
26 quis autem] inv. T 26 hoc] haec V 26 potentia2] est add . T
om . V 19 vero] om . V 20 vero] autem V 22 ordinis] ordinationis V
30 certitudo] om. TV 30 hoc] snp. lin. I 31 sciet] aciat T 31 iam]
, om . T 33 igitur] ergo TV 33 est acquisitum] inv. ST 33-35 aed impos-
~ sibile. . . repositum apud se] om . Īwm. I 34 certum fieri] inv. T 34 quodl]
10 tertio] jj ,c:,J 1 V„, 1;, I(alius autem modus formandi) R 10 cum] c~ ut V 35 certificabitur] certificatur V 36 fit] ei add. V 37 igitur] ergo T
JX,C. tj~'?, L „ -., _+my (eat sicut quod fit apud te cum) R 11 sed tu
. c
haesitas reapondere] L&~ I4~J>,,c>r9 (ita ut reaponsio ait tibi praesena) R 12 ta- 23 sed] sed quod 26 est] L,~w f (etiam) add. R 29 nec i] om. R 29 nec a]
men veriasime] om . R 12 postea] (ea eo quod scis) R 12-13 adhuc (aut) R 31 eat] om . R
yt 32 quae vocatur] d, (,;R„ (est certitudo de hoc
. . . reaponsio] j-,=i ū J i sn (ibi distinctio) R 13 incipis] y~c .ā ~ ~(distin- sc, de re acquisita) R 33 aed] ;G ~ (quia) R 34-35 quod 2 . . . apud ae] quod
guere et) add . R 18 educis] iam eduxisti 19-20 et non . . . eo] L;44 L5;, 4 nescitur in effectu sit cognitum apud eum ut repositum 35 quomodo autem]
d;J.,~.:wI (et quod cum volueris agea) R 22 adiunctione] eius sc. ordinis quomodo enim 37 igitur] I j 1y (cum autem ante id) R 37 duo] om . R
certitudini add . R 37 acilicet] om . R

30-31 certitudo . . . eius : ar. e pniaque, si quelqu'un est s ūr que telle chose lui est
10-16 Tertio . . . ordinationem eius : ce texte est commentē par F . Rahman, Ibn Sina, acquiae et que, quand il le voudra, il la saura, sa certitude en acte que telle choae lui est
dans A History of Muslim Philosophy (edited by M . M. Sharif), p. 497. acquise eat une certitude en acte de cette choae a . La construction de la phrase latine
11-13 haesitas . . . responsio : le teg te arabe dea deux ē ditiona Rahman et Bakoā porte, correapond ā la structure de la phrase arabe oa ipsa . . . certitudo l , laissē en suspens, est
sana variante : a la rēponse ā cette question t'est donc prēsente ā 1 ' esprit+, fa-hada.ra-ka; suivi, sans variante, de ammā li-annahu (# mais puiaque ») dana les manuscrita des
la rē daction de la phrase latine semble influenc ēe par 1'insertion indue d'une idēe d'hēei- deug ē ditions Rahman et Bako ē, et corrig ē en li-anna-hu (puisque) dana 1'6dition
tation, sana rapport avec le teste arabe : tamen, postea, adh.uc, ne corresgondent de fagon Rahman.
littērale ā aucun mot arabe ; quant ā verisaime il pourrait ē tre egpliquē par la traduotion 33-35 sed impossibile . . . apud se : ar . e parce qu'il est impoasible que ce qui est pour
de mutayaqqin : a tu es vraiment certain que », mais il faut lire alora securzcs verissime; quelqu'un inconnu en acte, lui soit connu comme ētant en dē pōt en lui a.
enfin ordinata responeio correspond ā tafsil, traduit par distinctio, ligne 15. 37-40 Id igitur . . . aliter : ar. e et puisque la d ēsignation (ac . de ce qui eat acquia en acte)
18-20 et agis . . . de eo : la tournure de la phrase arabe impliquerait en latin, lignea 18 et 19 implique le connu en acte de la part de celui qui est certain en acte qu'il posa8de telle
apr8s et, un pronom relatif :•(qnelque chose) . . . et que tu emploiea ». chose en d6p8t, c'eat donc que, de cette mani gre simple, cette chose lui est connue,
22 inohoatio : ar. i (comme) le principe a, cfr princtipium, ligne 50 . puis qu'il cherche ā en faire un connu par une autre manigre ►.

142 QUINTA PARS CAPITULUM SEXTUM 143

effectu et certitudinem in effectu habendi penes se hoc repositum. 55 quod principium habet scientiam praeter sapientiam animae, hoe
Sed illud simpliciter est cognitum apud eum, hoc autem quod vult est considerandum, hoe autem debes intelligere ex tua anima.
4o facere cognitum aliter . Mirum est autem quod hic respondens ordinet Debes etiam scire quod in nostro puro intellectu non est multi- 26 rb
quod in eius anima subito venit qui, dum docet alium, incipit ipse tudo ullo modo nec ordo formarum ; ipse enim est principium omnis
discere doctrinam quae est secundi modi, in quo ordinatur ipsa formae emanantis ab eo in animam . Debes etiam tenere similiter R 244
forma secundum ordinem quo ordinatur penes illum qui ab eo so esse dispositionem separatorum pure in hoe quod intelligunt aliqua :

recipit. intellectus enim noster est intellectus efficiens formas et creans illas,
45 Unus autem istorum modorum est scientia cogitabilis, cuius ultima non cuius est formare aut qui est in forma animae ; formare enim
perfectio non completur nisi cum ordo eius componitur . Alius autem
est scientia simplex, in qua non solet generari forma post formam, 55 quod] et quod S 56 autem] om . I 57 puro intellectu] inv. I
sed est una ex qua proveniunt formae in receptibili earum, et haec 58 ullo modo] ulla V 58 nec] est add. V 58 est] om . V 59 animam]
est scientia efficiens id quod vocamus scientiam cogitabilem et est ? anima V 59 etiam] et S 59-60 similiter esse] inv. T 60 intelligunt]
intelligit V 61 enim noster] inv . I 62 non] nisi T 62 qui] quia V
5o principium eius . Et ipsa est virtus animae intellectiva absoluta, quae
62 in] om . S 62 animae] om. T 62 enim] est add. V
est similis intelligentiis agentibus ; ordinare autem non habet
anima nisi ex hoc quod est anima, quod si non haberet, non haberet
scientiam animalem. 55 principium] om. R 57 etiam] y(autem) R 57 nostm] om . R 57 in-
Anima autem rationalis quomodo habeat principium ex anima tellectu] 1,,,g,,,, (ex illis duabus se. scientiis) add. R
58 enim] jj (sed ante ipse) R
I' 60 pure] purorum 61 noster] eorum R 62 non cuius est formare] s.jj

j_-'e,l) ~ (non quem habent formae) eorr. R jS ,,,,J,f V~ U;,J I 'I (non quas
39 illud] hoe T 41 dum] cum S 41 alium] aliquando V 42 doctrinam] habent formae) codd. 62 qui est] om. R 62 forma] p(formis) R
doctrina S 43 illum] illud T 46 ordo eius] inv. S 46-47 autem eat]
inv. I 48 est] cum add . I 49 id] idem I 50 intellectiva] intellecta P
54 habeat] habet T 55-56 hoe est . . . anima : ar . c'est 1' objet d'un examen qu'il faut que tu entreprennea
H

par toi-mēme > ; la proposition relative que comporte la phrase arabe a ētē rendue comme
un deuxi ē me membre de phrase ind ēpendant du premier.
38 et certitudinem] ~~ v,
(ex eo qui est certus habere) R 39 sed] enim 57 nostro : la traduction latine rēaulterait d'une lecture min-nā, <i de nous », pour

39 hoc autem quod vult] quod deinde vult 40-42 ordinet . . . in quo] dum incipit min-7cumā, e d ' elles deux», ā savoir les deux sciences ; dans le cadre de la psychologie
avicennienne, d'ailleurs, 1' intellect humain ne peut ētre appelē purus ; la confusion que
docere alium distinctionem aliquam in eiva anima aubito venit ut dum docet illam
noster introduit ici est prē parē e par ex, ligne 54, (pour praeter animam), et eontinuēe par
ipse discat scientiam quae est aecundi modi in quo 43-44 quo ordinatur . ..
noster, ligne 61, (pour intellectus eorum).
recipit] d .~Wj c_Y1; (quo ordinantur verba eius) R 45 modorum] om . R 58 formarum : ar . e d' une forme aprēs 1 ' autre ».

46 cum ordo eius componitur] cum ordinatur et componitur 50 est virtus = 59-61 Debes . . . noster : ar. e et il faut que tu croies que telle est la manibre dont les
habet virtus) R 51 ordinare] L) e-L-J (distinguere) R intelligencea sēparē es, pures, intelligent les choaes ; en effet leur intellect . . .
Rcdefh] ~~ (ipsam I Y>.

62 cuiva est formare i aut qui : e il ne s ' agit pas de 1' intellect auquel appartient 1'61abo-
51-52 non . . . nisi] habet anima 54 ex anima] L,,~ I ,.,c (praeter animam) R
ration conceptuelle ou qui . . . » . Pour lea deux pronoms relatifs, cuius et qui, compris
comme dēaignant 1'intellect, 1' ē dition Rahman recoupe la traduction latine, mais grāce
ā une correction de I ' ē diteur ; cette correction s'oppose ā la leqon des manuscrits;
40-42 Mirum . . . doctrinam : F. Rahman, rappelle et commente ces lignes dana I bn
ceux-ci (et, en accord avec eug, 1' ēdition Bakoā) ont, sana variante, un relatif fēminin
Sina (A History of D~Iuslim Ph,ilosophy, edited by M . M. Sharif, p . 497) : The strange
H

(allaii) qui dēsigne alors les formes, lā o<1 le latin a cuius, et le sens eat en ce cas :< ce
thing is, that when this man begins to teach the queationer the answer to his question,
he ia aimultaneously teaching himself as well the detailed and elaborated form of know- ne sont pas les formea telles que les crē e 1'intellect agent qui appartiennent aux formes
(1'arabe porte suwar, formes r, lā oū le latin propoae formare, u concevoir ») de 1'āme ou
t
ledge even though he previoualy possessed thia knowledge in a simple manner . This
aimple, total insight is the creator of that detailed, discursive knowledge which ensues ». sont en ellea » . La confrontation de la traduction latine et du texte arabe (en ses deux
interpr ētations des pronoms relatifs, soit selon la correction de 1'6dition Rahman, soit
48 pmveniunt : ar. tafīdu, ® ēmanent r.
selon la leqon dea manuacrits suivie par 1 ' 6dition Bako g, mais avec la difficult ē que aua-
53 animalem : ar. nafsāni, 4de 1'āme r.

144 QUINTA PARS CAPITULUM SEXTUM 145

animae sapientis hominis secundum hoc quod est anima, non est 75 anima hoc est quod dicemus, scilicet quod imaginata et quaecumque
nisi formare ordinatim et distincte ; unde ipsa non est simplex om- adhaerent eis, cum anima avertitur ab eis, sunt reposita in virtutibus
65 mno. conservativis eorum, quae vere non sunt apprehendentes (si enim
Omnis autem apprehensio intelligibilis est similitudo aliqua ad hoc esset, essent apprehendentes et conservantes simul), sed sunt
formam separatam a materia et ab eius accidentibus materialibus, thesaurus ad quem cum converterit se virtus apprehendens et
sicut praediximus . Sed anima habet hoc ex hoc quod est substantia so iudicans, immo aestimatio, aut anima, aut intellectus, inveniet ea iam

recipiens impressa ab eo ; intelligentia vero habet hoc ex hoc quod est haberi ; si autem non invenerit ea, necesse habebit redire ad perqui-
70 substantia principium agens et creans . Quod autem proprium est 39 rb rendum et reminiscendum . Quod si non fieret, necesse esset nobis
eius ex principalitate eius ad animam, est eius intellectibilitas in dubitare de omni anima occupata ab aliqua forma, an ipsa forma
effectu ; quod vero proprium est animae ex hoc quod informatur ex haberet esse, an non haberet nisi in potentia ; et dubitaremus quo-
ea et recipit ab ea, est eius intellectibilitas in effectu. 85 modo rememoraretur ; et cum non fuit apud animam, in quo fuit ? et
Quod autem debes scire de dispositione formarum quae sunt in anima cui adhaesit quousque wrevocaretur haec forma ? R 245
Animalis autem animae discretae sunt virtutes et unicuique
virtuti per se separatim attributa sunt instrumenta ; et formis
63 hoc] om. T 64 nisi] sup. lin . I 66 eat] om . V 67 aeparatam a
assignatus est thesaurus, quas aliquando non oontemplatur aestimatio,
materia] a materia separatam T 68 eat] sup. lin. ante quod I 69 vero]
70 substantia] et add. V 71 eiusl] 90 et assignatus est intentionibus thesaurus, quas aliquando non consi-
autem T 69 quod] quia V
om. V 71 intellectibilitas] intelligibilitas I intellectus scrib . sed in alio intel-
ligibilitas add. i m . al . man. T 72 vero] autem V 72 ex a] ab T
73 intellectibilitas] intelligibilitas TV 75 scilicet] om . V 76 adhaerent] contrahent serib . sed adhaerent sup . lin . add . al.
man . S 76 avertitur] advertitur I 77 vere] sup. lin . T vero V 79 converterit]
~ convertit V 79 et] om. ISTPV 80 aut i] una sup . lin. al . man . S
63 sapientis hominis] ~ L,c,(( Lij I (quae mundo est) R 63-64 non est niai] eat 80 inveniet] invenit V 82 et reminiscendum] sup . lin . al . man . S 83 an]
~ aut ab V 84 haberet 1] in se add. T 84 an non] aut non S aut V
71 eius 1] CI j(essentiae eius) R 72 informatur] format
84 haberetz] esse add . ISTV 86 cui] cum V 87 autem] habet scrib . sed
exp . et autem sup. lin . add. al. man . S scilicet V 87 animae] et add. V 88 per
cite 1'arabe suwar, formae, pour formarel) nous incite ā donner raison en tous points, pour ~ se separatim] separatim per ae T 89 assignatus eat] inv . T 90 est] om . T
le sens, ā la traduction latine : il s'agit bien, ligne 62, de 1 ' intellect, et non des formes, ce ~ 90 aliquando] post considerat T
qui juatifie le pronom relatif masculin cuius (dont qui n'est que 1'explicitation, celle-ci
n ' ētant pas requise dans la phrase arabe) ; mais il s'agit auasi de f ormare, tasawwur, et non
de formae comme le montre formare2 : formare enim . . . Peut-ētre faudrait-il donc suggē rer 75 dicemus] dico 77 ee rum] om . R 77-78 si enim hoc esaet] alioquin
ici une correction du texte arabe guwar ®n tasawwur : 1'intellect qui cr ē e les formea n' est 80 immo] zy (quae est) R 80 iam] om. R 81 ad perquirendum = Rdh]
pas celui du savoir diacuraif. (ad sentiendum) R 82 et]yf (aut ad) R 82 nobis] om. R 83 oc-
63 sapientis hominia : la graphie du mot arabe ne contredit pas la traduction latine, cupata ab] quae avertitur ab 87 autem] tamen 87 animae] ,ag (iam)
mais la vocalisation not ēe explicitement dans 1'ēdition Rahman et indiqu ē e auasi dana la
add. R 88 per se] om. R 88 inatrumenta] qJ j (attributum est instrumen-
traduction Bakoā (p . 173) ne permet qu'une seule interpr ētation, 4 (1' ā me appartenant au)
monde sublunaire a, cālam. tum) R
66 similitudo : ar. nisba, e un rapport ».
68 praediximus : voir Livre V, chapitre 5.
sont conservēes les formea imaginativea et les 4 intentions» de la facult ē estimative. La
69 ab eo : sc. intellectus efficiens . . . et creans, cfr ligne 61.
queation du trēaor dee formes intelligiblea est donc ā la fois amorc ēe (hoc est quod dicemus ;
69 intelligentia : ar . caql, e intellect ».
arabe aqūlu, r c'est ce que je vais dire ā 1' instant))) et diffē rēe (acilicet quod imaginata;
72 informatur : ar. r par ce que 1'āme conqoit par elle ».
arabe ammā al-mutakhayyilāi, * quant aux formes imaginatives . . . ))).
73 eal- $ : ac. intellectibilitas intellectus agentie et creantis . !
74 de dispositione formarum : la question posē e ici ne sera formulēe avec prēcision qu8 79 et : 1'omission de et (voir manuscrita latina 18 T P V) est litt ē ralement conforme ā
plus loin, lignes 95-00 : y a-t-il, ou non, dans 1'āme humaine, un trēsor dea formes intel- la phrase arabe, mEtis eon explicitation est requise par le aens.
82 Quod . . . fieret : ar, e s'il n'y avait paa cette eaplication », Iūtdhā al-eudhr.
ligibles Y Pour que la queetion ait un sens il faut rappeler d'abord (lignea 75-95) comment

146 QUINTA PARS CAPITULUM SEXTUM 147

derat aestimatio ; non est enim aestimatio locus in quo stabiliantur 10 vero quasi res extrinsecae quae aliquando apparent in ea et aliquando
ista, sed est iudicans ; et propter hoc dicimus quod aestimatio ali- non apparent . Et hoc fiat secundum comparationes quae sunt inter
quando respicit formas et intentiones repositas in his duabus virtu- eas et animam ; aut ex principio agente emanet in animam forma post
tibus, et aliquando avertitur ab eis. formam secundum petitionem animae, a quo principio postea cum
95 Dicemus nunc de humanis animabus : an ipsa intelligibilia quae avertitur, cesset emanatio ; quod si ita esset, esset necesse omnibus R 246
apprehendunt et deinde convertuntur ab illis ad alia, non sint in 15 horis addiscere sicut primitus.
illis perfecte in effectu et ideo ipsae non intelligant ea perfecte Dicemus ergo ultimam partem huius divisionis esse veram . Impos-
in effectu, an habeant thesaurum in quo reponunt ? Sed hic sibile est enim dici hanc formam esse in anima in effectu perfecte,
thesaurus aut est essentia earum, aut corpus earum, aut aliquid et non inteIligi ab ea in effectu perfecte ; sensus enim de hoc quod
o0 corporale ipsarum. eam intelligit non est nisi quia forma e gistit in ea ; unde impoasibile 26 va
Iam autem diximus quod corpus earum et quod pendet ex corpore 2o est corpus esse thesaurum eius. Et impossibile est etiam essentiam
earum non est dignum ad hoc, nec est dignum ut sit subiectum intelli- animae esse thesaurum eius : hoc enim quod est thesaurus eius nihil
gibilium, quia non est dignum ut formae intellectae sint habentes aliud est niai quia forma intellecta existit in ea et nos sic intelligi-
situm, sed coniunctio earum cum corpore faciet eas habere situm ; Si mus . Non est autem sic apprehensio formae ; apprehendere etenim
5 autem essent in corpore habentes situm, non essent intelligibiles. formam non est thesauri sed tantum retinere : alterius etenim virtutis
Aut dicemus quod ipsae formae intelligibiles sunt res per se exis- 25 est apprehendere . Formas autem memoratas et formatas esse in
tentes, quarum unaquaeque est species et res per se existens, sed aliquo non est ipsas apprehendere, sicut formas sensibiles esse in
intellectus aliquando aspicit illas et aliquando avertitur ab illis, 39 va aliquo non est sensus : unde corpora in quibus sunt formae sensibilium
et postea convertitur ad illas ; et est anima quasi speculum, ipsae
10 aliquandoi] om. V 11 non] i .m . al . man. I 12 eas] illas T 14 aver-
91 est enim] inv. T 91 stabiliantur] stabiliuntur S 93 repositas] om. V
96 convortuntur] avertuntur T 96 illis] eis T titur] advertitur T 14 ceaset] cessat V 14 esset z] om. V 15 horis] sup . lin . I
96 sint] sunt STV
ante omnibus T 15 primitus] prius S 16 ergo] igitur ST 17 enim] om. V
97 intelligant] intelligunt TPV 98 an] aut V 99 est] ex add. T
18 non] ideo V 19 quia] sup .lin . I 21 thesaurus eius] inv. T 22 quia]
00 ipsarum] earum V 1 et] aut V 1 ex corpore] om. V 3 quia]
6 per se] om . P sup . lin . I 23 autem sic] sicut V 24 thesauri] thesaurisare V
quod V
25 memoratas] memoriatas T 27 aliquo] alio I
95 dicemus] J_~Z I ,j~ (quid ergo dicemus) R 95 ipsa] om . R 96 non]
om . R 97 non] dJ lg_ y(sine dubio) R 2 nec] quia non 3 quia non] nec 13 postea] om . R 14 esaet necesse] L (~ ~ , (cur non esset necease) R
5 non easent] V~v V~ jj= (destructum est eas esse) R 7 unaquaeque]
.~
15 sicut] om. R 16 huius divisionis] om. R 19 unde] y(et) R 20 etiam] om . R
(forma) add. R 7 species et res], j~9 i(species rei . . . existentis) R 9 et postea 22 quia] d43 (illa) add. R 22 et nos sic intelligimus] L41ZZ 14y (et ex hoc
convertitur ad illas]
n
1y d. 9 L&Al ,y I~U(cum intelligit eam) R 23 sic] ~j 4.,,2.,a] 1y .A
I (memoria et formalis) add . R 23 ap-
enim aspiciet illas apparebunt in eo et cum avertetur ab illis non apparebunt) R prehenaio formae] om. R 24 formam] ~_)_,=J I o,j,p (hanc formam) R 24 the-
sauri] U (eius sc. formali.s cfr 147, 23) R 24 retinere] eam add . R 25 est] W
96 apprehendunt : ar . e(les intelligibles) que les ā mes acquiērent a, taktasibu.
(non eat nisi) R 25 apprehendere] eam add. R 26 ipsas apprehendere] aps
96 ab illis : traduit le pronom de rappel dana la proposition relative, et correapond
donc ā : e et a quibus convertuntur )> ; voir plus haut, p . 8, 93. prehensio
97 non : le texte arabe porte ici u sans aucun doute a, ld mahā la ; le latin non traduirait-il
la nēgation que comporte en arabe cet adverbe (lā), en omettant la deuxibme partie de 23 apprehenaio formae : ces mots doublent inutilement apprehendere enim formam;
1'expresaion Y Le mot non, omis en arabe ligne 96, aerait en ce cas, dans la traduction mais, d'autre part, lea mota memoria et formalis manquent en latin . Ainai est fausa ēe la
latine, un essai de correction. comparaison entre 1'intellection (avec 1'6ventuel x trēsor» des formes intelligibles
1 digimus : voir Livre V, chapitre 2. qu'elle supposerait) et le (4 trēsor )) dea formes aenaibles, ā aavoir 1'imagination et la m ē -
9 et postea . . . ad illas : voir ā 1'apparat latino-arabe, la e retraduction» du teate arabel moire ; ce sont ces deux termes, omia en latin, qui aeuls donnent du sens ā x apprehendere
dont n'apparait en latin que ce bref inembre de phrase ; postea n'a pas d'ēquivalent en etenim non est . . . b, ligne 23, ainsi qu'ā toute la comparaison qui se poursuit jusqu' ā
arabe ; convertitur ad illae correspond aug m ēmes mots arabes que aspticit illas, ligne 8 . la ligne 36.

148 QUINTA PARS CAPITULUM SEXTUM 149

non sunt apprehendentia ; apprehensionem vero secundum quod quousque fiat ex ea intellectus qui est simplex, a quo emanent formae
est virtutis apprehendentis, necesse est fieri ab eo in quo solet imprimi ordinatae in anima mediante cogitatione.
so ipsa forma aliquo modo impressionis . In memoriali autem et formali Aptitudo autem quae . praecedit discere est imperfecta ; postquam
non imprimuntur formae nisi secundum quod sunt instrumenta, 45 vero discitur est integra . Cum enim transit in mentem eius qui
et habent corpus retinens ipsas formas propinquum gerenti virtutem discit id quod cohaeret cum intellecto inquisito et convertit se
apprehendentem, quae est imaginatio et aestimatio, ita ut consideret anima ad inspiciendum (ipsa autem inspectio est conversio animae
eas cum vult, sicut retinent formam sensatam circa sensum, ad hoc ad principium dans intellectum), solet anima coniungi intelligentiae
35 ut acquirat eam sensus cum voluerit . Hoc autem potest intelligi et emanat ab ea virtus intellectus simplicis, quem sequitur emanatio
in memoriali et formali, non in anima : formam enim intellectam 5o ordinandi. Si vero avertitur a primo, fiunt ipsae formae in potentia,
esse in anima hoc est quod apprehendi eam ; item adhuc postea sed potentia proxima. Ergo primum discere est sicut curatio oculi
declarabimus in sapientia prima quod haec forma non est per se qui, factus sanus, cum vult, aspicit aliquid unde sumat aliquam
existens. formam ; cum vero avertitur ab illo, fit illud sibi in potentia
4o Restat ergo ut ultima pars sit vera, et ut discere non sit nisi progima effectui . Dum anima humana generaliter est in corpore,
R 247 inquirere perfectam aptitudinem coniungendi se intelligentiae agenti, 55 non potest recipere intelligentiam agentem subito, sed eius dispositio
est sicut diximus.
29 imprimi] post ipsa forma I 30 aliquo modo] inv. T 30 autem] Cum enim dicitur Plato esse sciens intelligibilia, hic sensus est
vero TV 33 est] sicut add. TV 33 conaideret] considerat I ut, cum voluerit, revocet formas ad mentem suam ; cuius etiam
35 voluerit] voluerint V 36 formali] et add. V 37 apprehendi] appre-
hendit S apprehendot V 38-39 per se existens] existens per ae S ~ 42 qui est] om . V 42 emanent] emanant T 45 vero] autem V 45 dis-
41 aptitudinem] habitudinem S citur est] i.m. S 45 est] fit PV 46 intellecto] intellectu IT 46 inquisito]
acquisito T 47 autem] om . PV 48 intellectum] intellectui V
48 solet . . . coniungi] cum enim anima (om . V) coniungitur PV 49 et] om . PV
28 vero] (immo ante apprehensionem) R 28-29 secundum . . . apprehendentis] 50 vero] autem V 52 qui] quia T 52 aspicit] aspiciat P 52 unde]
om. R 30 forma] j 4 .,aj 1 (solent . . . ipsae formae) R 30 impresaionis] ,,o
J unum V 54 dum] autem add. TPV 56 diximus] dicimus P 57 esae] eat
(secundum quod est virtus apprehendena cfr 148, 28) add. R 31 in- et vel esse add . i.m. S 58 ut] sup. lin . I 58-59 cuius . . . sensua est] om . V
58 etiam] om . T
strumenta] ;U I (instrumentum) R 32 propinquum] propinque 33 imaginatio
et] om. R 34 formam],ajI (formas sensatas . . . eas) R 35 ut aequirat] dl
43 formae ordinatae] ~yc I ~(formae distincte) R
~Cai: ~ 45 discitur]
(ut consideret) R 37 quod apprehendi eam] ILI VIi
-~ I yX (ipsa
(aptitudo) add.BR 45 cum enim] (postquam enim didicerit
apprehensio eius sc . fornute ab ea sc. anima) R 40 non sit nisi] sit cum) R 45-46 qui discit] om . R 48 anima] om . R 48 intelligentiae] dy
(ei sc. prineipio) R 49 ab ea] d,;,., (ab eo se . prineipio) R 50 ordinandi]
28-29 secundum . . . apprehendentis : cee mots sont (sous la forme seeundum quod est J~ I (distinctionis) R 50 a primo = Rafg] d:y (ab eo sc . principio) R~
virtus apprebendena) rattachēs, en arabe, ā ab eo . . . impressionis, lignes 29-30. 50fiunt] C~,j L,,aj C.:j.~ (.c (redit sa .virtua intelleotus simplicis et fit) R 50 formae]
32 corpus retinens : il s'agit du pneuma qui sert d'instrument aux sens internea, voir ~jj,,~ ) (ipsa forma) R 51 proxima] JjL~J) &,, 1 .1, ē,,:j (maxime pmxima
Livre V, chapitre 8 ; ā la ligne 34, c' eet encore ce pneuma, corpus, qui, d ' aprēs Yarabe,
effectui) R 53 sibi] om . R 57 hic senaus] sensus eius 58 formas] AY_)_4,,-
est sujet de retine(n)t.
(formam eius) R
35-36 Hoc . . . intelligi in : ar . a cette interprētation (ta'wil) peut ētre admise en ce qui
concerne. . . )>. 49 simplicis : ar. oipur de toute matiēre a, mujarrad.
36-37 formam . . . eam : ar. 1'existence de la forme intelligible dana 11me est 1'appr6-
41
54 generaliter : ar. a(I' ā me) commune a, celle des hommea moyens n'atteignant pas le
hension mēme de cette forme par 11me ~. niveau qui n'est acceasible qu' ā une ēlite et qui sera dēcrit pp . 152-153, 00-18.
38 declarabimus : voir Mgtaphysique du Shifā ', Livre VII, chapitre 2(traduction M . M. 57 Plato : ar . fulān, un tel a.
h

Anawati, Montrēal, 1952, pp. 96-97) . N 58 formas : 1 ' 6dition Rahman suit la legon des manuscrita, A. savoir 1'6quivalent arabe
41 intelligentiae agenti : la traduetion latine explicite ici le texte arabe qui ne porte - de formam eius, mais une note de 1'6diteur signale qu'il ne voit pas quel sens donner ā
qu'un pronom (bi-hi), cfr prinetipium agene, p . 147, 12. eius ; la traduction latine ēvite la difficultē en omettant ce pronom, mais le conteate sug-
~ gbre qu'il s'agit de tipsum intelleetum, ligne 60 .

150 QUINTA PARS CAPITULUM SE%TUM 151

sensus est ut, cum voluerit, possit coniungi inteIligentiae agenti ita 7s Debes autem scire quod sapientia sive habeatur ex doctrina sive
so ut ab ea in ipsum formetur ipsum intellectum, non quod intellectum non, non aequaliter habetur . Sunt etenim quidam discentium qui
sit praesens suae menti et formatum in suo intellectu in effectu sunt aptiores ad intelligendum, quorum aptitudo, quae est prior
semper, nec sicut erat priusquam disceret . Hic enim modus intelli- ea aptitudine quam praedi gimus, est fortior . Cum vero homo habet
gendi in potentia est virtus quae acquirit animae intelligere cum hoc in seipso non aliunde, vocatur haec aptitudo subtilitas ; quae
R 248 voluerit ; quia, cum voluerit, coniungetur intelligentiae a qua emanat so aptitudo aliquando in aliquibus hominibus ita praevalet quod ad
65 in eam forma intellecta . Quae forma est intellectus adeptus veris- coniungendum se intelligentiae non indiget multis, nec e g ercitio,
sime et haec virtus est intellectus in effectu < .. .> secundum quod nec disciplina, quia est in eo aptitudo secunda ; immo, quia quicquid
est perfectio. est, per se scit : qui gradus est altior omnibus gradibus aptitudinis.
Sed formatio imaginabilium est respectio animae ad thesauros Haec autem dispositio intellectus materialis debet vocari intellectus
sensibilium : sed primum est inspicere quod est superius, hoc autem 85 sanctus qui est illius generis cuius est intellectus in habitu, sed hic
7o est inspicere quod est inferius. est supremus in quo non omnes homines conveniunt . Non est autem
Cum autem anima liberabitur a corpore et ab accidentibus cor- longe ut, ab his actionibus comparatis ad intellectum sanctum potes- R 249
poris, tune poterit coniungi intelligentiae agenti, et tunc inveniet tate earum et virtute, emanet aliquid ad imaginativam quod imagi-
in ea pulchritudinem intelligibilem et delectationem perennem, 39 vb
sicut dicemus suo loco. 77 quae] om . V 78 est] et V 78-79 habet hoc] inv. T 80 ali-
quando] om. V 80 quod] om . V 82 secunda] om. V 83 aptitu-
60 ipsum 1] ipsa I 60 formetur] informetur S 62 diaceret] discet V dinis] altitudinis I 84 autem] habet T 84 materialis] naturalis P
62 hic enim] nam P hic autem V 64 quia . . . voluerit] i.m . al . man . S 87 ut] om . V 88 ad] om . S in V
65 formaz] om. V 65-66 adeptus . . . intellectus] om. ieom . V 66 ef-
feetu] laeunan conieei ex arabico 68 sed formatio] formatio vero PV 79 aptitudo] C5Sy) I (fortis) add. R 79 subtilitas] (,,,, 1-- (ingenium) R
69 inspicere] respicere T 70 inspicere] respicere T inspectio V 74 dice-
81 intelligentiae] JL.y J I (agenti) add. R 82 quia est] ,4 a,, ,tj
mus] diaimus in V A LP
~jt~ a .l) ) IJ,.;w~ I (sed aptitudo eius ad hoc est fortis quasi easet) R 82 im-

mo quia 2] dj~' Lp (immo quasi . . . sciret) R 83 gradibus] 1 .jun (huius) add. R


62 diaceret] J,,uij U J-~,c) ' &.o u_r,c 1 I 1 .lA J—,e.Sj (et acquireret hunc 85 qui eati] sUr L,, n9 (quae sc. dispositio est aliquid) R
modum intelligendi in effectu) add. R 62 enim] y(autem) R 62-63 modus . .. 85 illius generis cuiva
63 cum] L,, (quod) R 64 intelligentiae a qua] om . R est] generis 85 sed] G ~ y ~(nisi quia) R 87 intellectum] ~(apiritum) R
in potentia] om . R
88 virtute] 6(altitudine earum) R
64 emanat] et emanabit 66 effectu] l, ~9 J~,ci
J,,-j ~ LYWI .4y ~ L ;,,K„ll JWJ (in nobis secundum quod poasumus intel-
71 anima] om . R 75 ā p . 153, 18 Debes . . . humanas : voir Avicenna's Psychology, p . 35, 23 ā 37, 5;
ligere sed intellectus adeptus est intellectus in effectu) add . R
F. Rahman commente cette partie du prē aent chapitre, d' une part, aprēs sa traduction
72 agenti] J(,c (perfecte) add . R 72 tunc2J om . R 73 in ea] J(;,e mē me de la Najdt (Avicenna's Psychology, pp . 93-95), d'autre part, dans aa monographie
(ibi) R Ibn Sina (voir A History of Muslim Pkilosophy, edited by M. M. Sharif, pp . 498-501),
sous le titre s Doctrine of Prophecy a renvoyant ā Proph.ecy in Islam, Londres, 1955.
60 ipsum2 : ar . ( cet (intelligible) )>, dh ālika ; le mē me dē monstratif eet r ēp ētē devant 75-76 sive . . . eg doctrina sive non : ar. a soit sans ētude soit par 1'6tude m ēme ».
intellectum2 . + 77 aptitudo : la capacitē naturelle, ant ērieure ā celle qui rēsulte de 1 ' 6tude (lignea 44-67).
62 diaceret : I'arabe ajoute ici un membre de phrase qui se trouve confondu avec le 79 subtilitas : ar. hade, c ēclair d'intuition intellectuelle u ; la suite du texte latin indique
dē but de la phrase suivante : a et avant 1'acquisitioa de cette sorte d 'intellect (cfr kic que 1' 6quivalent de hads est ingenium (voir lignea 95-96) ; sur la notion de kads,
modus intelligendi) en acte (efr in potentia Y) ; celui-ci est la facult ē par laquelle I' āme poa- voir A. M . Goieaox, Lexique, p. 65, ne 140 ; L. GAaDET, La Pensēe religieuse d'Avicenne,
sēde la capacitē de concevoir ce qu'elle veut u. p . 78 et p. 115 . F . Rahman, Avicenna's Psyc7aology, p. 94, rapproche cette notion avicen-
65 intellectua adeptus : sur le problē me de 1'intellect acquis dans la psychologie d'Avi- nienne de oelle d'āryXlvota, t the faculty of quickly discovering middle terma w, ce qui
cenne, voir L. GaxDET, La Pens ēe religieuse d'Avicenne, pp. 153-154 . ~ correspond ā la dē finition avicennienne qui est donnēe ici, fignes 95-96.
69 primum : sc. formatio intelligibilium. 83 altior : ar. e le plus haut degr6 r ; sur la traduction du superlatif, voir plus haut,
74 suo loco : voir Mgtaphysique du Sk.ifā ', Livre I%, chapitre 7 . pp. 131-132, lignea 12 et 16 .

152 QUINTA PARS CAPITULUM SE%TUM 153

nativa repraesentet etiam secundum exempla visa vel audita verba, omnium quaestionum aut plurium eg his, aut qui habet velocius
90 eo modo quo praedi gimus. ingenium.
Per quod autem hoc fit certius, hoc est quoniam manifestum est lo Possibile est ergo ut alicuius hominis anima eo quod est clara
quod intelligibilia quae studet homo acquirere, non acquirit nisi et cohaerens principiis intellectibilibus, ita sit inspirata ut accen-
26 vb cum habuerit terminum medium in syllogismo . Hic autem medius datur ingenio ad recipiendum omnes quaestiones ab intelligentia
terminus invenitur duobus modis : aliquando enim invenitur proprio agente, aut subito, aut paene subito, firmiter impressas, non pro- R 250
95 ingenio (ingenium autem est actus rationis, cuius propria vi invenitur babiliter, sed cum ordine qui comprehendit medios terminos (pro-
medius terminus ; subtilitas autem est supra ingenium), aliquando 15 bata quae sciuntur eg suis causis non sunt intelligibilia) . Et hic est
autem habetur eg doctrina. Principium autem doctrinae est inge- unus modus prophetiae qui omnibus virtutibus prophetiae altior
nium : res autem terminantur sine dubio apud ingenia quas adin- est. Unde congrue vocatur virtus sancta, quia est altior gradus inter
venerunt homines ingeniosi, deinde tradiderunt eas discipulis. omnea virtutes humanas .
oo Possibile est ergo ut homo in seipso habeat ingenium et ex ratione
sua, sine doctrina, faciat syllogismum . Sed differunt homines in hoc 11 intellectibilibua] inteIligibilibus V 11 ita] ut add. IS 13 aut l -a] vel PV
in quantitate et qualitate : in quantitate, eo quod aliqui hominum 14 comprehendit] apprehendit TV 14 probata] autem add. ISTPV
habent ingenia adinveniendi medios terminos plures numero ; in 15 causis] cernis sed causis add. sup . lin. al. man . S 17 vocatur] haec add . T
17 quia] qui TV 18 omnes] om. IS post humanas T
qualitate, eo quod aliquis hominum est velocioris ingenii ; et quia
5 haec inaequa]itas non potest terminari, sed aemper recipit magis et
minus, tunc debet finiri in ultimo defectus penes eum qui nullius 10 e8t2] ~ ~,,,:;, (multum) add. R 12 ingenio] ~ t ~(acilicet) add. R 12 omnes
est ingenii, aut in ultimo augmenti penes eum qui habet ingenium quaestiones] s~ ;, X~y ... U (ea sc . prineipia in omnibus rebus) R 13 agente]
J lu~.) I J:~J ~~ L j,) I jy,,e,1 I d~,9 P,,,,,;i,,y
(et ut imprimantur in eo formae quae

89 etiam] om. S 90 praediximus] diximus I 91 hoc eat quoniam] hoe sunt in intelligentia agente) add. R 14 terminos] (nam) add. R 15 quae
est quod T quod V 92 intelligibilia quae] intelligentia qua V 93-94 me- sciuntur] I LiJ I jg,, y I j (de rebus quae non sciuntur nisi) R 16 qui]
dius terminus] inv. T 95 autem] enim T 95 propria vi] om . et sequitur ~(immo virtus quae) R 17 unde] y(et) R 17 vocatur] a(haec
laaana cirea quatuor litt. T propria V 96 mediva terminus] inv. TV 96 autem] virtus) add . R
vero PV 97 auteml om . PV 98 autem] vero PV 98 terminantur]
terminatur T 98 adinvenerunt] invenerunt IT inveniunt V 00 homo]
ipae add . PV 00 in] ex T 00 et] om. V 1 sine doctrina] om . T 13 non probabiliter : ar. lii taqlidiyya ; voir Avicenna's PsycTeology, p . 36, 12-13 : a not
that he accepts them merely on authority La notion de taqlid, imitation servile, sou-
hoc add. V 1 sed] sicut V 2 inl] om. PV 3 adinveniendi] ad inve- N.

4 velocioria] vehementioria V miasion aveugle ā 1'enseignement requ, est 1'objet des critiques violentes d'al-Ghazali
niendum V 4 eo quod] etiam quia l
6-7 nulliva . . . eum qui] i.m. I 7 aut] vel TPV (efr F . JasxE, La notion de oertitude selon (3hazali dans sea origines psycholoyiques et
6 tunc] item P
historiques, Paria, 1958, Index lexicographique, p . 469).
14-15 probata . . . intelligibilia : le latin probata rend inadē quatement le terme al-
89 exempla . . . verba] P 7~~l (imaginea verborum taqlidiyydt ou croyancas aveuglē ment acceptēes par aoumission envers 1' autorit6 en-
sensatas et auditas) R 94 terminus] ~j (aHquando) add . R non add . Rh seignante, intelligibilia rend mal yaqiniyya caqliyya ou certitude rationnelle . Voir Avi-
94 proprio] om . R 96 eupra] ~~ (virtus ingenii) R 97 principium] S .~ (,,,o oenna's Peyc3eology, p. 37, 1-3 : u For beliefa accepted on authority (cfr probata) concerning
98 autem] (enim) R 98 quas] quae ac. ingenia 99 eas] those things which are lmown only through their causea possess no rational certainty
(principia sunt) R
(cfr intelligibilia) ».
ea 1 doctrina] magistm 3 plurea] plura sc . ingenia 6 tunc debet finiri] L
17 virtus sancta : ce degrē ēminent d'actualisation de 1'intellect humain ou a intellect
(et finitur) R 7 aut] L,~w T
L,4;La (tunc debet finiri etiam cfr saint # est 1' une des doctrines lee plus c ēlēbres du De Anima d'Avicenne. L' intellect eaint,
152, 6) R Oaql qudsi, est la troisi8me dea conditiona qui, d'aprēa le De Anima, sont requises d'un
homme pour qu'il soit prophgte (la premiēre eat la perfection de la facultē imaginative,
90 praediaimus : voir Livre IV, chapitre 2, pp. 18-19, 46-62 . ~ voir Livre I, chapitre 2, p . 19, 61 ; la deuaiē me, celle dea facultēs motrices, voir Livre I,
96 supra : ar. la facultē r ; le latin correspond ā fawqa, supra, non ā quwwa, virtus.
M chapitre 4, p . 66, 59-64) ; sur ces diffērentes conditione requiaes ā 1'eaercice de la pro-
98 terminantur : ar . remontent ā , ont ētē ē tablies par e .
41 phētie, voir L. GasnxT, La Pensēe religieuse d'Avicenne, pp . 115 ā 125.

154 QUINTA PARS CAPITULUM SEPTIMUM 155

VII rum, scilicet animae agentis et apprehendentis et animae irascibilis


et animae concupiscibilis . Ex istis etiam est ille qui tenuit quod
CAPITULUM IN QUO ENUMERANTUR 35 anima concupiscibilis est nutritiva et digit locum eius esse cor, cui
20 SENTENTIAE ANTIQUORUM PROBABILES DE ANIMA attribuit concupiscentiam nutriendi et generandi simul . E g his
ET EIUS ACTIONIBUS ET AN SIT UNA AUT MULTAE etiam est ille qui tenuit quod generare est e g quadam virtute cuius-
ET CERTIFICARE ET STABILIRE VERITATEM REI IN HOC dam partis animae emanante in testiculos maris et feminae . Eg his R 251
etiam est ille qui tenuit quod anima est una essentia e g qua emanant
Sententiae de essentia animae et eius actionibus sunt diversae . 40 ra
40 istae virtutes, quarum unaquaeque habet propriam actionem,
Quaedam enim ex illis est dictio illius qui putavit quod anima est et quod ipsa nihil facit nisi mediantibus his virtutibus.
25 una essentia quae facit omnes actiones suas per se diversitate in-
Qui autem digerunt animam esse unam et agentem per seipsam,
strumentorum . E g his est etiam ille qui putavit quod anima sapiena conati sunt hoc adstruere per id quod adstruitur sententia ultima,
est per seipsam et scit omnia, sed non agit sensibus et instrumentis quod poatea assignabimus . Dixerunt enim quod, postquam una est
attrahentibus apprehensa ab ipsa, nisi ad hoc ut ipsa e gcitetur per 45 et non corpus, impossibile est eam dividi per instrumenta et multi-
illa ad id quod habet in seipsa . Alii vero dig erunt quod hoc fiat plicari : fieret enim tunc forma materialis ; constat autem apud eos
30 quasi reminiscendo, quia aliquando accidit ei oblivisci. ~ quod anima substantia est separata, ex syllogismis quos non est
Et de prima secta fuit qui dixit quod anima non est una sed ~ opus hic inducere . Digerunt ergo quod ipsa per seipsam facit quic-
multae, et quod anima quae est in uno oorpore est collectio anima- ~ quid facit instrumentis diversis.
~ 5o Qui autem e g his di gerunt quod anima sapiens est per seipsam,
19 capitulum] septimum add. i.m. I add. SV septimum quintae partis add . T ( conati sunt hoe adstruere dicentes, quod si esset insipiens privata
19-20 in quo . . . probabiles] de aententiis antiquorum TV 20 antiquorum pro- 4 scientiis, aut haberet hoc ex sua ' essentia, aut e g accidente . Si autem
babilea] inv. ISP 21 etl] de add. S 21 et2] om. S 21 an] quae P
21 aut] an IS 22 certificare . . . hoc] certificatione horum V 24 enim] ~ haberet hoc ex sua essentia, non posset ipsa scire aliquid ullo modo.
om. V 24 e8t2] esset I 25 una esaentia] inv. T una V 26 est
etiam] est IP inv . TV 28 ipsai] ea TV 28 per] ad scrib . sed exp. et
33 agentis] regentis ISTPV 34 animae concupiacibilis] tinv . T concupiscibilis V
per adcl. sup. lin. al. man . S 29 ad id] sup. lin. al. man . S 34 isti .s] illis S 34 tenuit] putavit S 36 nutriendi et generandi] inv. T
38 partis] virtutis et vel partis add . sup . lin . al . man . S 38 et] om . V 38 femi-
22 et stabilire] om. R 22 in hoc] Lqg (de eis sc . sententi.is) R 23 et] nae] mulieris T 38 his] illis T 41 ipsa] anima T 44 quod] om. T
j 45 eam] om . V 47 syllogismis quos] substantiis quas T 50 seipsam] ipsam T
(de) add. R 25 suas] om . R 27 sed] y(et) R 29 fiat] Ll (ei) add . R
52 hoc]om . T 52 ex z] ex hoc scrib . sed exp . I
30 quia . . . oblivisci] :~_,, ; V t o .a; yLl~ flt L"~b::~ (quia secundum eos
accidit ei quasi obfivisci) R
33 acilicet] om . R 33 agentis] ~_" (sentientis) R 34 etiam] &g (ex . ..
20 sententiae . . . probabiles : ar . 41es doctrines hērit ēea (maurrūtha) dea anciens w; enim) R 35 est] ~(anima) add. R 37 cuiusdam] 1 .~A (illius) R
d'apr6s F . Rahman, probabiles correspondrait ā une legon mashhicra (voir ē dition Rahman, 38 partis] .Iy, j ~,, (inter partes) add . R 41 facit) )9,,,,'~ ~~, (de
p . 250, note 8) ; mais la traduction de maahhūr, atteatē e ailleura, eat famosus et non I
rebus praedictis) add. R 43 adstruitur] adstruent auctores sententiae ultimae
probabilis : voir p . 79, 42, et p. 157, 83.
44 postea] om . R 46 autem] agy (iam autem) R 48 opus] L;J (nobis) add . R
28 attrahentibus . . . ab ipsa : ar. a qui rapprochent de 11me lea objets pergus w ; lea
manuacrite ici comme en d'autres passages portent pour d ē signer 11me, nafs, un pronom 52 ex aua essentia] (ex sua substantia) R 53 esaentia] aubstantia
maaculin ; 1'6dition Rahman toutefois eorrige ce pronom (min-hu) en un pronom fē minin
(min-hā) . La traduction latine rattache ā apprehensa la prēpoaition ab . (min) qui, en
arabe, ae rapporte ā attrahentibus (muqarriba min, les instruments qui rapprochent de 33 agentia : la lepon de certains manuacrits latins, regeniia, ne correapond pas plus que
1' āme). e agentis ā 1'arabe hassdsa, sentiena, voir p . 175, 53 . Peut-ē tre pourrait-on rapprocher
31 prima eecta : ar. r le premier groupe r ; voir ligne 24, qui putavit, oil le latin rend par regens de siyā8iyya, variante signal ēe iei par 1 ' 6dition Bakoē (p . 247, note 6).
le singulier le mot man : w csua qui (pr8tendirent) w . 44 postea asaignabimus : voir p . 157, lignes 83 et svtes .

156 QUINTA PARS CAPITULIIM SEPTIMUM 157

Si vero haberet hoc ex accidente (sed accidens non accidit nisi quomodo possumus dicere omnes animas esse unam animam, cum
55 rei quae est), tunc anima habet essentiam cognoscendi res, sed inveniamus vegetabilia habere animam concupiscibilem, scilicet quam
contingit eam fieri insipientem ex aliqua causa ; ergo causa illa praedi gimus in hoc capitulo, nec habere animam apprehendentem
non est oausa sapientiae sed insipientiae . Sed remotis causis acciden- vel sentientem vel cognoscentem ? Ergo haec anima essentialiter
talibus, remanet id quod est essentiale ; postquam igitur essentiale 75 est aliud ab illa ; item invenimus animal habere hanc animam sensi-
27 ra est ei scire, quomodo potest ei accidere ex aliqua causa ut fiat bilem et irascibilem nec habet animam rationalem ullo modo ;
so nesciens, cum ipsa sit simplex spiritualis impassibilis ? Potest autem haec ergo anima bestialis alia anima est per se . Sed quia hae omnes
habere in se scientiam et averti ab ea et impediri, sed cum evigilat, coniunguntur cum homine, scimus in eo esse coniunctas animas a
cognoscit : sensus vero « evigilandi » est ipsam ad seipsam revocari seipsis alias et diversarum essentiarum, quarum unaquaeque differt
et ad dispositionem naturae suae, et tunc invenit se scientem quic- 40 rb so ab alia, et ideo unaquaeque habet locum proprium, quia rationalis

quid eat. habet cerebrum et irascibilis animalis habet cor et concupiscibilis


65 Sed auctores sententiae de reminiscendo ratiocinantur dieentes habet epar.
quod, si anima non scisset aliquando quod modo nescit et inquirit Hae sunt famosae sententiae de anima . Nulla autem harum vera
R 262 cognoscere, cnm assequeretur, non cognosceret illud esse quod quae- est nisi ultima earum quas praedi gimus ; unde ostendemus prius
sierat, sicut qui quaerit captivum qui fugit . Hoc autem iam destru- 85 eius firmitudinem et deinde redibimus ad solvendas quaestiunculas
ximus alias. quas indugerunt.
70 Qui autem digerunt animas esse multas ratiocinati sunt dicentes : Dicemus igitur ex praemissis manifestum esse actiones diversas
54 vero] autem V 54-55 nisi rei] inv. PV 55 tunc] cum add. I ex diversis virtutibus esse, et quod omnis virtus ex hoc quod est
55 habet] non haberet V 56 eg] om. T 58 poatquam igitur essentiale] virtus, non est sic nisi ob hoc quod ex ea provenit actio quam princi-
i.m. al. mctn. S 59 eil] oportet V 59 poteat] est sed potest add. sup.
din. S 59 ei accidere] inv. P accidere V 59 ut] ipsa add. T 59 fiat] sup. lin. 71 omnes] sup . lin. al. man . S 71 esse unam] inv. S 72 habere] unam
al. man . S 60 impassibilis] impossibilia serib . sed exp. et et impassibilis add. i .m. al. add. V 72 scilicet] om . V 74 vell?] et T 74 veli . . . cognoscentem]
mttn . I 61 in se acientiam] inacientiam S 62 evigilandi] vigilandi I om . V 74 haec anima] i.nv. IS 77 alia anima] tinv . S 78 cum]
65 sententiae] scientiae S 66 non sciaset] non scivisaet I neacisaet T in TPV 78 eoniunetas] iunetas T 80 quia] et scrib . sed exp . et quia sup.
66 quod 2] quo I 66 nescit] scit T 67 cum . . . cognosceret] i .m . P lin . add. I 83-84 vera estJ inv. T nota est V 84 ostendemus] ostendimus V
67 quod] om . T 68 quil ] om. I 68 quaerit] quaesierat T 68 iam] 84 prius] om . IS 85 et] om. T 85 solvendas] solvendum T
om. PV 70 animas] animam ISPV 70 multas] i.m. al. man . S 86 indugerunt] indu gerint V 87-88 actiones diversas . . . ease] om, bom. V
54 non accidit nisi] accidit 58 remanet] U (ei) add. R 60 autem] ji (immo
anEe poteat) R 65 sententiae de reminiscendo] reminiacentiae 74 vel 1-2] om . R 74 anima] dJLw, y(sine dubio) add . R 75 est]
,U.., ;, (aliquid per se) add . R 75 illa] ~ I (anima) add. R 75 item]
60 spiritualis : ar. rū hāniyya ; d'aprēs A. M. Goioaox, Lexique, p . 145, no 281, ce mot (11"
(deinde) R 76 habet] J" Z~~ (est ibi anima rattionalis) R 77 omnes]
peut s'appliquer aux aubstances ang ēliquea, et ricTe, R esprit u, s'emploie chez Avicenne
pour caql, intelligence ; notons toutefoia que, au chapitre 8 du Livre V, le mēme adjectif jj,.,,yI (res) add . R 78 cum] in 78 esse] a
(iam) add . R 79 unaquaeque]
rūhāni, traduit lā ausai par spirituale, dēaigne le corpas eubtile qu'est le pneuma (voir (&," (alia) R 79 differt] jj ( ;y a
(aliquando separatur) R 80 quia
p . 175, 50). rationalis] rationalis enim 84 praedig imus] ~,.c (enumeravimus ) R 84 prius]
61-62 evigilat, evigilandi : ces mota traduisent respectivement le verbe nabbaha et le anEe unde R 85 quaeatiunculas] d, 'j I (oppositiones) R 87 praemisais] ,ay"
aubatantif tanbih ; le sena de ce dernier terme : t ēveiller 1'attention s, est eaplicitement (iam) add. R
fourni par le eonteate, ligne 62 :1 sensus evigilandi eat ipsam (sc. animam) ad seipsam
revocari m.
66 modo : a r6guli8rement le sens de a maintenant r, al-an. 75 est : 1' arabe ajoute : r quelque chose qui subaiste isol ēment o,, (apparat latino-arabe :
68-69 destrusimua alias : ar. tnous avona achevē de mentionner et de rē futer e, voir adiquid per se), voir essentiam per se, p. 109, 97.
livre I, chapitre 2 ; d'aprēs la rēfērence suggērēe plua loin, p .169, 52, sur la m ēme queation, 85 quaestinnculae : ar. i les doutea w, cfr p. 161, 39.
Avioenne songe eependant non au De Antimaa, mais b la Logtique . 87 ex praemissis : voir Livre I, chapitre 4.

158 QUINTA PARS CAPITULUM SEPTIMTJM 159

90 palem habet : et quod virtus irascibilis non patitur eg deliciis, nec 5 non esset commune, nec subiectum commune, nec aliquid aliud in quo
concupiscibilis eg nocumentis, nec in virtute apprehendente fit coniungerentur esset commune . Quomodo enim hoc esset, cum nos
R 253 quod fit in illis duabus, nec aliqua illarum duarum, e g hoc quod videamus quod sensus aliquando dilatet cupiditatem et virtus
est id quod est, recipit formam apprehensam et intelligit eam. concupiscibilis non patiatur eg sensato secundum quod est sensatum ?
His ergo propositis, dicemus oportere ut omnes hae virtutes Si autem patitur non e g hoc quod est aensatum, tunc ipsa passio
95 habeant vinculum aliquod in quo coniungantu .r omnes, cuius compa- 10 non est e g concupiscentia illius sensati : oportet ergo sine dubio
ratio ad omnes has virtutes sit sicut comparatio sensus communis ut concupiscibilis sit quae sentit ; impossibile est autem duas virtutes
ad sensus attrahentes. 40 oa esse unam . Manifestum est igitur quod aliquid unum est habens
Verissime enim scimus quod harum virtutum altera impedit duas virtutes.
alteram et altera imperat alteri, quod constat e g praedictis. Unde verum est dici quod « quia sensimus, concupivimus » et ((quia
oo Si autem non haberent vinculum in quo coniungerentur et quod 15 vidimus hoc et hoc, offensi sumus )) . Illud autem unum in quo coniun-
eis dominaretur et quod propter alias impediretur regere alias et guntur hae virtutes est id per quod cognoscit unusquisque quae sit
dominari aliis, aliae non retraherent alias a propria actione : quaelibet sua essentia, ita ut sit verum dicere quod s< quia sensimus, concupivi- R 254
enim virtus, si non haberet aliquid in quo coniungeretur alii, non mus ».
prohiberet aliam virtutem a sua actione, scilicet si instrumentum Hoc autem impossibile est esse corpus . Corpus enim ex hoc quod
2o est corpus non oportet esse id in qno coniungantur hae virtutes
92 quod fit] om, hom. S 93 est2] om . V 94 ergo] om . T 94 virtutea]
eiva add . T 95 coniungantur] coniunguntur ST 96 omnes] nostras T
98 impedit] praecedit et vel incedit add. 5 nec subiectum commune] om . iwm. S 7 dilatet] dilatat T vel augmentaretur
96 has] sup . lin. I post virtutes S
1 aliasi ] add. V 8 patiatur] patitur T 9 patitur nonJ inv. T patiatur non V 10 sine]
sup. lin. al. man. T 00-5 et quod eis . . . non] i .m . S
3 quo] non add. V 4 actione] in add. S 10 sine dubio] om. V 11 sit] om. V 12 unam] virtutem
aliquid V 2 aliis] profecto add. PV
add. T 14 concupivimus] concupiscimus I concupimus V 15 vidimus]
om . V
videmus V 15 autem unum] inv. T 17 essentia] sententia SP substantia V
91-92 in virtute . . . duabus] nec virtus apprehendena patitur ex eo e g quopatiuntur 17 ita ut . . . dicere] om. I 17 sit] om . T 17 quia] om. V 17 concupivi-
mus] concupimus T 19 esae] om. V 19 enim] om . IS 20 oportet]
illae duae 95 aliquod . . . omnea] A,.1 I~~~ oS (quod coniungat
poteat TV 20 coniungantur] coniunguntur TV
omnes et in quo coniungantur) R 96 omnea] om. R 99 et altera . . . alteri] om. R
non om . Rah 99 quod] ~ā (iam) add . R 00 in quo coniungerentur et] om. R
7 aliquando] om. R 9 si autem] ~) (g (ai enim) R 16 per] om . R 16 unus-
1 propter alias impediretur] Lj.ic;w;:.;;e (occuparetur circa alias
quisque] ( ;,.,, (noatrum) add . R 16-17 quae sit sua easentia = Rcdefh] C I j(suam
et ab aliia impediretur) R 1-2 regere . . . alias] ita ut non dominaretur illis aliis 0
essentiam) R 19 corpua enim] ,~) V 5ky yyt Ut (primo quia eorpus) R
nee regeret eas 2 actione] d,;t Ij, .,c.a y9 0~ .~ I~~y ;+ (aliquo modo
nec averterentur ab ea) add. R 3 coniungeretur] ~~L (virtuti) add . R
n' a pas d'ē quivalent arabe et la traduction latine nous parait r ē sulter ici d'un contre-
4 scilicet] om . R sens, favorisē par la rēpē tition du mot idh,c"z dans la phrase arabe, une premibre fois avec
le sens de e au cas o ū », e puisque », et une deuxiPme fois avec le aena de «si > . L'argument
94 ā p . 167, 11 His ergo . . . comprehendendum : une ēdition de ce paesage a ē t ē publiēe
est le suivant : au cas o ū deux facultē a diatinetes n'ont ni m ēme instrument ni m ē me
par M .-Th . n ' ALVERxY dana aon ētude Anniyya-Anitaa (Mē langes Ē . Gilson, Paris, 1959,
rēceptacle (lignea 4-5), si par ailleurs rien ne les unissait (ligne 3), comment expliquer
pp. 83-85), d'aprēs deug manuacrits de la Biblioth6que Nationale de Paria : le ma . lat.
qu'ellea s'entravent mutuellement (ligne 4) ?
6932 (sigle P de notre ēdition) et le ms. lat . 16603 (no 41 de la liate des msa du De Anima,
6-15 Quomodo . . . offensi sumus : le mēme problbme est trait ē dana la Najāt, mais de
voir Iniroduetion, p . 81 *).
fagon plus approfondie et eans recouper le texte m ēme du De Anima ; voir Avicenna's
97 attrahentes : ar. al-rawādi c : ce mot arabe ēvoque 1'image de nourrissona qui t@tent.
98-27 Verissime . . . corpore : cfr Guxnissararrus, ēd . Muckle, p . [65], 24 ā p . [66], 6. Psyclwlogy, PP• 64-66.
t 7 et : correapond bien ā wa, mais la conatruction de la phrase arabe donne ici ā wa le
99 constat e g praedictis : voir Livre V, chapitre 3, pp . 99-101, 55-85 .
aens restrictif de a alors que A.
1 impediretur : aur le double sens du verbe ishtagh,ala, s'occuper de(bi-) en se d ētournant
9 ipsa pasaio : ar. e la passion qui ae produit a.
de (can), voir plus haut, p . 15, 97.
4 scilicet ai : le mot acilicet prēsente cette partie de phrase, dans la traduction latine, 10 oportet : rēfutation par 1'absurde : e il faudrait alors que . . . r.
oomme une eaplieitation de ati nom haberet aliquid in quo coniungeretzcr ali% ; le mot actilicet

160 QUINTA PARS CAPITULUM SEPTIMUM 161

(alioquin omne corpus haberet has virtutea), sed ex aliquo propter pio quod coniungit eas in instrumento, quod principium procedit
quod fit aptum ad hoc : quod primo est coniungens et est perfectio ab anima in instrumentum, sicut postea declarabimus eius dispositio-
corporis secundum hoc quod est coniungens, et est aliud a corpore ; nem in solvendo quaestiunculam.
ergo coniungens est aliquid aliud a corpore. 40 Impossibile est autem emanare omnes has virtutes ex corpore :
25 Secundo, quia iam manifestum est aliquam istarum virtutum comparationes enim virtutum ad corpus non sunt ad modum ema-
esse quam non est possibile esse corpoream vel subsistentem in nandi sed recipiendi ; emanatio autem potest esse separatio ema-
27 rb corpore . Si quis autem dubitaverit dicens quod « si possibile eat nantis ab eo a quo emanat ; receptio autem non potest esse separatio
aliquid unum habere has virtutes, quamvis non coniungantur in eo talis, nec potest fieri eo modo . R 255
simul, quarum quaedam sunt non subsistentes in corporibus, quae- 45 Tertio, quod hoc corpus aut esset totum corpus — et tunc cum
30dam vero subsistentes et, quamvis sint separatae, comparantur aliquid illius deesset, non esset hoc quod percipimus nos esse : non est
tamen ad unum quiddam cum non sint unius modi — tunc cur autem ita, sicut alias ostendimus . Ego enim sum ego ipse, quamvis
modo non sunt sic ut omnes sint comparatae corpori aut corporales ?» nesciam me habere manum vel pedem vel aliquid aliorum mem-
dicemus quia hoc quod est non corpus potest esse id in quo coniun- brorum . Puto autem quod haec membra teneo, quod haec membra
gantur virtutes, ex quo quaedam emanent ad instrumenta et quae-
37 quod] quia V 37 in] om. V 38 in] om. SV 40 ex] a T
35 dam sint propriae essentiae ipsius et cui omnes reddant aliquo 43 ab eo] om . T 43 a quo] quod V 43 separatio] separabilis V
modo ; quae autem exercentur instrumento, coniunguntur in princi- 44 eo] eodem T 45 oorpus2] om . I 46 quod] om. V 48 me] sup.
lin . P 48 aliquid] aliquod ITPV 49 quod2] et quod T
21 has] duas sed exp. et has add. sup . lin. al. man . S 22 fit] sit S 22 primo] 37 quodl] f j~,,,J j aj(illud principium) R 37 quod 2 principium] cum ipsum
prima I 24 ergo . . . corpore] om. kom. V 29 corporibus] corpore V 41 comparationes] q_j (comparatio . . . non est) R 42 sed] J ~~~(ad modum)
31 cur] cum T 33 coniungantur] coniunguntur S 34 emanent] emanant TV add. R 42 separatio] q9")
36 quae autem] quaedam V 36 exercentur] aliquo modo add. S exerceantur V LIs (ad modum separationis) R 43-44 ease
. . . nec potest] om . R 47 sicut . . . oatendimus] om . R non om . Rg 47 ipse] om . R
48 aliorum] o,~z (illorum) R 48 membrorum] sicut alias ostendimus add. R sed
21 has virtutes] a
j(illud) R 22 quodz . . . coniungena] quod eat primum cfr 161, 47
~W~ Lj
49 autem] ~(immo ante puto) R 49-50 teneo . . . exerceo]
~L&;t Q;Lr~jy (et teneo quod ea aunt mihi instrumenta quae
coniungens 24 corpore] .,~ _9 my (et hoc eat anima) add. R
I 26 vel] om. R
30 aubaiatentes] in ea add. R 33 id in quo coniungantur virtutea] exerceo) R
(fona virtutum) R 34 ad instrumenta] d,f (in instrumento) R 36 exer- 38 ab anima : lea deux ē ditions Rahman et Bako ē ne prēaentent ici aucun mot qui
oentur] j Z~~ (aunt in) R puisse correapondre ā ab anima, maia portent : can al-ghinā can : le principe des facultēs
qui sont localisē es dans 1' organe ē mane a du fait qu' il peut se passer de > 1 ' organe . La
traduction latine ab anima eomporterait d'ailleurs une prē cision prēmaturē e que le
21-22 sed ex aliquo . . . ad hoc : ar . (ce n' est pas en tant que corps que le corps pourrait contexte contredit, puiaque celui-ci traite encore du problcme de aavoir si a ce» dont
ētre le lien entre les diverses facultēs) a mais en raison do quelque ehose par quoi il de- toutes lea facultē s ēmanent pourrait ētre le corpa (voir lignes 45 et auivantes).
viendrait tel a. 38 declarabimus : voir p . 167, 15-21.
24 corpore : la traduction latine omet la deuxibme partie de la conclusion : a et c'est 45 aut esaet totum corpus : le deuxibme membre de 1 ' alternative eat introduit ligne 66,
Pāme p. aliquod membrum proprium.
25 manifestum est : ar, a il a ē t ē rendu clair », voir Livre V, chapitre 2. 47 sicut alias oatendimus : voir Livre I, fin du chapitre 1 ; ces mots, situē s ici par les
32 modo : a maintenant », voir p. 156, 66. manuscrits latins et par certains manuscrite arabes, se situent, d'aprbs d'autrea manus-
33-34 id . . . virtutes : ar . a la source des facultē a e, manbae ; ce passage est le seul des crits arabes et d'aprbs lea ēditions Rahman et Bakoā , aprba membrorum, ligne 48 ; c'eat
Livres IV et V od ce mot appa•raisse ; la traduction latine correspondrait ā . l'un des nom- lā en effet que la rē fē rence au Livre I, 1, a le plus de aens.
breux mots de la racine j m c (coniungere) qui figurent dans ce ehapitre. 49-50 haec membral . . . exerceo : la etructure de la phrase latine ne s 'ajuste pas ā celle
34-35 et . . . ipsius : la structure de la phrase arabe aasigne ā ce membre de phrase 1t de la phrase arabe ; divers ēlēments y font dēfaut : d'abord, aprbs membrai, ligne 49, le
mēme place qu' ā celui qui le pr ēcbde et b. celui qui le suit ; il faut donc comprendre : mot Eawā btici (ces membrea m'appartiennent personnellement, sont sous ma dēpendance);
(ex quo . . .) et cuiu8 esaentiae. . . ( et eui) . . . ensuite la eonjonction wa (et) devant teneo ; modo semble rēsulter d'une leqon al-ān

162 QUINTA PARS I CAPITULUM SEPTIMUM 163

5o modo exerceo in usibus meis qui si non essent, non essent necessaria, cuius rei causa est diuturnitas adhaerentiae ; consuevimus autem
et ego essem ego, quamvis non essent illa . Repetamus autem id quod exuere vestes et proiicer®, quod omnino non consuevimus in mem-
praediximus, scilicet quod si subito crearetur homo, expansis eius bris : unde opinio quod membra sunt partes nostri, firmior est in
manibus et pedibus, quae ipse nec videret nec contingeret nec ipsa nobis quam opinio quod vestes sint partes nostri.
se contingerent nec audiret sonum, nesciret quidem esse aliquid mem- 65 Si autem totum corpus non fuerit id in quo coniunguntur, sed
55 brorum suorum et tamen sciret se esse, et quia unum aliquid est, aliquod membrum proprium, tunc aut illud membrum erit id quod
quamvis non sciret illa omnia (quod autem nescitur non est ipsum teneo quia essentialiter est ego, aut intentio eius de quo teneo R 256
quod scitur) . Haec autem membra non sunt vere nisi sicut vestes ; quae, quod essentialiter sit ego non est ipsum membrum, quamvis ipsum
quia diu est quod adhaeserunt nobis, putavimus nos esse illa aut sit ei necessarium . Si autem ipsum membrum, scilicet aut cerebrum
quod sunt sicut partes nostri ; cum enim imaginamur nostras animas, 70 aut cor aut aliquid aliud aut multa simul membra huiusmodi sint
so non imaaginamur eas nudas, sed imaginamur eas indutas corporibus, 40 ob idem, aut eorum coniunctio sit idem ipsum de quo percipio quod
sit ego, tunc oportet ut perceptio qua ipsum ego percipio, sit perceptio
50 modo] om . TPV 50 qui] quae P 50 essenti ] essem T 53 necl] om . I illius rei (unum enim non potest percipi et non percipi secundum ean-
non V 53 ipsa] ipse I 54 nesciret quidem esse] nec sciret quod esset T dem partem) . Non est autem ita in re : nescio enim me habere cere-
54 'aliquid] aliquod STPV 56 non aciret] nesciret T 56 illa omnia] inv . S 75 brum vel cor nisi sensu et auditu et experimento, non quod cognoscam.
58 est quod] om. V 58 putavimus] putamus V 58 ease illa] inv. S
59 quod] quia T 59 aunt aicut] sint V 59 enim] om . V 60 easa] om. I
64 sint] sunt I 64 nostri] nostrae V 67-68 de quo teneo quod] quod
50 neceasaria] ~(mihi) add. R non add . Rhk 51 esaem] L,~w I (etiam) add . R teneo quia TV 68 sit] fit I 68-69 ipsum sit] inv . IS 70 aliquid]
52 homo] (et crearetur) add. R 53 nec contingeret nec] V I jz Iy aliquod TP 70 huivamodi] i .m . al. man . T 72 ut] quod T 72 qua ipsum]
quam ipse V 73 et non percipi] i. m . al . man . S om . hom. V 74-75 cerebrum vel
L&—x(et casu fieret ut nec contingeret ea nec ipsa) R 54 quidem] om . R
corJ inv . T 75 vel] aut V 75 etl] vel V
54 aliquid] .,.a (omnia membra sua) R 55 et 2 quia . . . est] ut unum aliquid
C
57 sunt] I ;.) (nobis) add. R 58 nos . . . aut] om . R 59 enim] y(autem) R
62 omnino] om. R 63 opinio] nostra add. R 65 id . . . coniunguntur] !„U j
(maintenant) pour ā lāt (instrumenta) ; imm ē diatement aprbs modo manquent d'une part (illud) R 65 sed] VJ~' (fuerit) add. R 66 aut] om. R 67 aut] ~)A
(erit)
la traduction latine de li (ces membres sont des instruments pour moi) et d'autre part, add. R . 68 essentialiter] om . R 68 est] om. R sed cfr 163, 67 69 ipsum
devant exerceo, un pronom relatif dont la prēsence s'impose en latin ā cause du pronom
membrum] j,"l Uj (essentia illius membri) R 69 scilicet aut]
de rappel a astacmilu-hā » (instrumenta qnae eaerceo).
51-52 id quod praediximus : 1'all6gorie de K 1'homme volant» eat proposē e une pre- q~~ _jAy (sive sit) R 70 simul] om . R 75 experimento] yj (~I ~(experi-
mi ēre fois ā la fin du premier chapitre du Livre I . Lea autres textes d'Avicenne reprenant mentis) R
le mēme thbme et les articlea contemporaina qui le commentent, aont indiqu ē s par A. M.
Goicxox, Livre des Directives et Remarques, p . 303 ; dans ce dernier traitē , le thēme de
n 1'homme volant» est ēvoquē une nouvelle fois : e Et si tu imaginais que ta personne a ētē 61 autem : traduit illā annd, e aauf que (nous) », a avec cette diffē rence que (nous) . . . ».
crēēe dē a le dē but avec une intelligence et une disposition aaines, et qu'on la auppose 66 aliquod membrum proprium : aecond membre de 1'alternative introduite ligne 45.
dana un ensemble de situation et de disposition tel que sea parties ne soient pae vues et 71 idem i -2 : ar. e I'ipaē itē », huwiyya e 1'6tre concret pris universellement» ; ce terme
que ses membree ne se touchent pas, mais soient s ē parē s et suependus un instant dans s'oppose ā 1'haeccēit ē ou anniyya, voir ligne 55 : voir A . M. Goioxox, Livre des Directives
1'air libre, tu la trouverais n ē gligeant toutes choses hormis la certitude de son ē tre x. ei Remarques, p. 48, et Lexique, p. 411, n o 735. F. Rahman cite toute la phra.se : Si autem
55 se esse : ar. wujicd anniyyati-hi, K 1'existence de son essence indiv',duelle» ; Andrē . . . eandem partem, 69-74, dans sa monographie Ibn Sina (A Sistory o/ 1Yluslim Philosophy,
Alpago transcrit al-anniyya sous la forme alanie au chapitre IV, pp . 64-65, de sa tra- p. 488) et y rend huwiyya par being : e If my self were identical with any bodily membera
duction du traitē d'Avicenne al-maedd (voir plus haut, p. 132, 19) ; le mot al¢nie signifie, aay, the heart or the brain or a collection of auch members and if it were their separate or
dit-il :4 talis res . . . per quam homo aubstant'saliter dicitur homo » . L'interprētation et total being of which I were conscious as being my aelf, then it would be neceasary that
la traduction du mot anniyya soulbve plusieura problgmes : efr M.-Th . n'ALVERNY' my consciousneas of my self should be my very consciousness of these members, for it is
Anniyya-Anitas (voir plue haut p. 158, note 94) et S . vAx nEx BEROx, article Ann%yya not poseible that the same thing should be both cognized and uncognized in the same
dana Encyclopēdie de d'Islam, nouvelle ē dition, Tome I, 1960, p . 529 . aense » .

164 QUINTA PARS ~ CAPITULUM SEPTIMUM 165

ipsum esse ego ; unde ipsum membrum essentialiter non est id quod ego sit anima, dum nesciero quid sit anima . Non est autem sic
percipio esse ego essentialiter, sed accidentaliter ; intentio autem de eo dispositio cordis aut cerebri . Intelligo enim quid sit cor vel cerebrum,
quod cognosco quod sit ego est id quod designo mea dictione cum sed non intelligo quod ipsum sit ego ; cum enim intelligo quod
dico (( sensi n, « cognovi n, feci» : quae proprietates coniunctae sunt
(4 ipsa anima est principium motuum et apprehensionum quas habeo
80 in uno quod est ego. 90 et finis earum ex his omnibus, cognosco quod aut ipsa verissime est
Si quis autem digerit : cc nescis quia hoc anima est )), dicam me ego, aut quod ipsa est ego regens hoc corpus ; fortassis autem non
semper scire, et quia haec est intentio quam voco animam, sed for- possum modo percipere ego per se separatim, sine permi gtione
tassia nescio illam appellari animam ; cum autem intellexero illud perceptionis quod est regens corpus et coniunctum corpori . R 257
vocari animam, intelligam illud esse hoc, et quia ipsum est regens Sed a.n sit corpus aut non, si quaeritur, secundum me non oportet esse
85 instrumenta moventia et apprehendentia : unde nescio quod illud 95 corpus nec imaginatur mihi quod sit aliquid corporum ; sed imagi- 27 va
natur mihi eius esse tantum, sine corporeitate eius : ergo iam intellexi
77 esse] ipaum esse T 77 aed accidentaliter] i.m . al . man. S 78 est id ex aliqua parte quod non est corpus eo quod non intellexi ei corpore-
quod] om . T 78 mea] in ea S in mea T 79 coniunctae] coniunctivae scrib. itatem cum intellexi illud . Deinde considero quod e g hoc quod ego
eed vel coniunctae add. sup. lin. al. man . S 81 hoc] haec ST 81 anima eat] ponam corporeitatem huic rei quae est principium istarum actionum,
inv. T animatum est P 85 instrumenta] et add. V
86 dum . . . animas ] i.m . I 88 quod ipsum . . . intelligoz] om . kom. V 88 intel-
77 aed accidentaliter] sed est accidentaliter ego 78 designo] j (in) add. R ligo a] cum ipaum sit ego cum enim intelligo add. S 89 est] ait T 89-90 ha-
beo . . . aut ipsa] i. .m . I 91 quod] quia T
80 in uno . . . ego] Ut d,,J vc~j I ~a y. T ( ;(aliquid aliud et hoc eat
F
94 aut] an TV 94 quaeritur]
quaeratur V 95-96 quod sit. . . mihi] -i.m. I 95 aliquid corporum] ali-
quod ego) R 81 neacis] ~y (etiam) add. R
~ 82 acire et quia haec
v000
quod corporum ISP aliquod corpus T 96 eius ease] inv . T 97 aliqua
est intentio] CS L-I I L d9-,Q) (scire illud aecundum intentionem) R 53-84 illud
~A
alia lSV 97 est] om . I 97 corpus] om. V
. . . animam] L ;s I (quid vocem animam) R 85 unde] 9 (et) R
85 neseio] jJy I y W FI(neacio tantum) R 85-86 quod . . . anima i] om . R 86 dum nesciero] ,8,yt y L. (dum non intelleg em) R 88 quod i . ..
ego] !X j(illud) R 89 est] L;,j,j I F I (illud quod eat) add. R 90 ea] ~y
76 essentialiter : ar. e(ce membre), par lui-m ēme a. (in) R 91-92 fortassis . . . posaum] q~uasi
'~ non possim 94 si quaeritur] om . R
77 intentio . . . de : ar. al maqs ūd : a ce qui est aignifiē par n. 95 corporum] :LJ I (ullo modo) add . R 96 eius 2] orrt. R 98 eg hoc quod] ~
79-80 quae . . . in uno : 1'ēdition Rahman propose ici une ponetuation qui influence la (quandocumque) R 99 ponam = Refh] :~~ (repraesento) R
vocalisation de certaina mots arabes : les guillemets ouverts avant a7esa8tu (sensi) ne sont
refermēs qu ' aprba les mots arabes correspondant ā quae proprietates eoniunctae sunt ;
F. Rahman reproduit toute la phrase latine intentio . . . ego (lignes 77-80) dana 1 'apparat 88 sed non . . . ego : ar. alors que j 'ignore cela n.
M

critique de son ēdition (p. 256, n . 6), comme si elle diff ērait du teate arabe . Le sena que 92 modo : ar. a maintenant r, al-ān.
cette ponetuation donne ā la phrase intentio . . . ego apparait dana la traduction que 92-93 sine . . . quod : ar. e sans percevoir en mēme temps que . . . n.
S . Pines propose pour une partie du pr ēsent chapitre L' objet de ce savoir que j'ai
:4 98 Deinde considero quod : ar. e ensuite, loraque j ' approfondia, haqqaqtu, voici <ce que
de moi [en vertu duquel je sais que] c'est moi qui me euis bien comport ē (ahsantu pour je trouve> . . . n : ces mots annoncent une argumentation qui compl ētera la premiēre
ahsastu, sensi), qui ai fait acte d'intelligence, agi, rēuni telles qualitēs—est donc une autre approche de la question (iam tintelle.zi ex aliqua parte, lignes 96-97).
ehose ; [et c'est cela] que j'appelle le moin . Voir S . Pixns, La eonaeption de la eonacience 98-00 ea hoc . . . corpus : F . Rahman rend le sens de oe passage comme suit : a Whenever
de aoi chez Avioenne et chez Abu' l-Barakat Al-Bagluladi dana Arcbtives d'Histoire doc- I present bodily attributes to this something which ie the source of my mental functiona,
trinale et littēraire du Moyem Age, t. %%I (1954), pp. 27-30. Au eontraire, A . M. GoieHox I find that it cannot accept this attributes n . Pour ē clairer ce point de 1'argumentation,
traduit ce passage dane son Lexique, p. 432, no 772 : i Le sens de ceci : je sais de moi Rahman ajoute : o Here we clearly see that the argument has taken a new turn and the
que je suis moi, c'est ce que j'entends en disant : `je sens, je comprenda, j 'agis' ; ces qualitēs phenomenon of direct consciouaness ia being supplemented by a further consideration to
se gronpent en une autre ch®se qui eat ce que j'appelle moi r, oe qui correspond ā la the effect that the disparateness between the mental and physical qualities is such that
traduction latine . ~ both cannot belong to one substance. And thia is the perennial argument for the two-
81 quis : ar . celui qui parle r, voir p . 160, 27.
41
aubstance theory, viz ., that the mental and the physical attributes are qualitatively
83-84 illud . . . animam :# ce que j 'entenda par `āme' n. diaparate genrē n . Voir Ibn Sina, dans A Htietory o/ MuBlim Ph .ilosopk.y, p . 458.

166 QUINTA PARS I CAPITULUM SEPTIMUM 167

oo non est necesse illud esse corpus, praecipue cum videatur mihi lo ingenium non animadvertit illud, et postea fit ei difficilius ad intelli-
illud esse diversum ab his sensibilibus, quamvis me fallat coniunctio gendum et remotius ad comprehendendum . Manifestum est ergo quod
eius cum instrumentis ; et quia video illa et video actiones emanare hae virtutes habent in quo coniunguntur, cui omnes reddunt, et quod
ab illis, puto illa esse quasi partes mei, sed hoc quod ego erro in aliquo est non corpus, sive sit comes corporis sive non.
non debet esse iudicium sicut iudicium de eo quod debet fieri. Postquam autem iam monstravimus certitudinem huius, debemus
5 Et quia inquiro eius esse, et an sit non corpus, non ideo sum ignarus 41 ra 15 solvere quaestiones praedictas, dicentes quod quia anima una est R 258
eius ignorantia absoluta, quamvis negligam illud : plerumque enim essentialiter, non ideo debet non emanare aliquid ab ea in membra
cognitio rei in proximo est, sed quia negligitur, fit ignota et postea diversa, sed potest esse ut primum quod emanat ab ea in sperma
requiritur ex locis remotioribus ; aliquando autem ad cognoscendum et semen sit virtus generationis, quae generat membra secundum
rem sufficit excitari, sed quia est facile, homo negligit illud et eius unamquamque virtutem congrua actioni illius virtutis ; et unum-
2o quodque membrum fit aptum ad recipiendum propriam virtutem
00 non] om . V 2 quia] qui scrib. sed exp. et quia add. i. m . al . man . S 2 et2] quae apparet in eo ; quod nisi ita esset generatio corporis esset
quia V 3 illa] illas IS 3 erro] ero S in alio haereo add . i .m . al . man. T otiosa.
5 eius esse] inv. IT 6 enim] sup. lin. I 7 fit] sit V 7 et postea] Sed ratio eius qui posuit animam scientem ex seipsa nulla est . Non
i.m. al . man. S 8 autem] om. V 9 rem] om . IS enim necesse est ut, cum substantia animae fuerit essentialiter
25 vacua a scientia, impossibile sit esse scientiam in ea . Multum enim
00 non eat necesse = Rabgk] ~ j, (non eat poasibile) R 3 puto] ~~q (ergo
3 ego puto)erro] 3 hoc quod] ~ j ~(cum) I JzU (est error) R 4 fieri] 10 animadvertit] advertit V 11 ergo] igitur S 14 autem] om. S 14 iam] om . V
R
14 monstravimus] demonatravimus V 15 una est] inv. ISTPV 16 non2] om . V
(intelligi) R ~ 6 quamvis negligam] x9~ ---Y J~ (sed sum negli- 17 ut] om . V 17 emanat] emanet V 19 congrua] congruam V 20 fit] sit V
gens) R 7 postea] om . R 8 ad cognoscendum . . . excitari] cognitio proxima 25 vacua a acientia] a scientia vacua T 25 esae scientiam] i.nv. T
poteat excitare 9 homo negligit illud] d ;,t J9,,ba,,] ' fit aicut id quod ~~)~ (

10 et poatea . . . intelligendum] ,4_~j 1 (debilitate inteliectus) R 14 huius]


negligitur) Rd d;.L y,,a, (fit sicut id quod non reapicitur) R
~~rl ~(aententiae) add . R non add . Rabg 16 ideo] om . R 16 aliquid] vc~s"
00-1 praecipue . . . quamvis : ar . e a fortiori sa premibre reprē sentation en moi doit ētre ~(debeni . . . virtutes diversae) R 18-19 secundum . . . virtutem] om . R
qu'elle eat une chose diffē rente de ces choses ext ērieurea et que ce qui m'induit en erreur, 19 actioni] JW1 (actionibus) R 21 quae apparet] L4;.r. * l(ut ac . propri,a
c'est . . .,> . La traduction latine fausse ici le sens de la phrase arabe, mais, A . part 1'omisaion virtus emanet) R 21 in eo] L&;,t (ab ea sc . anima) eorr. R q;y (ab eo sc . primum
du mot awwal (e sa premiēre reprē sentation )), il n ' est pas poesible de eirconacrire en cfr 17) codd . 21 esaet2] Ll (ei sc . animae) R 23 qui] r:~ (dubitavit et
dē tail chaque dēviation. add . R
2 et quia video illa : ar. a 1'intuition sensible que j'en ai» (sc. de ces organes), mus3e āha-
datu-hā ; ce terme arabe est coordonn ē ā coniunctio. K celui qui fait attention (al-mutanabbih, latin expergefactus) a un moyen de prendre
2 et2 video . . . emanare : ar . e et le fait que des actes proc ēdent (de ces instruments) ». conscience (an yatanabbaha, latin hubet viam evigilandi ad sciendum) de 1'existence de
3-4 sed . . . fieri : ar . a mais loraqu'il y a erreur en quelque choee, c'est que le jugement 1'āme comme ētant autre chose que le corps, ou mieux, comme ētant autre choae que
ne s'impose pas ; le jugement concerne ce qui ne peut ētre pena ē autrement >. tout corps a . Sur le aens du mot tanbi% dans le traitē d'Avicenne qui en porte le titre, ā
7 fit ignota : ar . e(la connaiesance de la chose) est classē e parmi (fi hadd) ce qui eat savoir le Livre des Directives et Remarques (wa-l-tanbih ā t), voir A . M. Goieaox, o . c., p . 69.
inconnu >. 11 remotius . . . comprehendendum : ar, a il est nē cessaire alors de remonter ā un point
8-10 aliquando . . . illud : la traduction latine rend le contenu du texte arabe. Celui-ci dit de dēpart ēloignē H.

littēralement : e Il arrive que ce qu'il eat facile de savoir (al- cillm al-qarib, la science 15 quaestiones : ar. e les doutea lea difficult6s u, voir p . 157, 85 ; la phrase arabe con-
N, K

proche) soit en meaure de aolliciter 1 'attention (tanbih, latin excitari), mais, parce que tinue en reprenant au singulier le mēme terme : quant ā la premibre difficult ē, nous
M

cette connaissance eat trop aia ēe, elie nous ē chappe (elle devient comme ce ā quoi on n'a disons que . . . » . Lea rē futations succeasives correspondent aux th ē aea ēnoncēes pp. 154-167.
pas pris garde) b. La premiēre rēfutation (p. 167, 14-22) correspond ā la thbse : si 1'āme eat une, elle ne peut
9 excitari : ar. tanbik ; ce terme est dēfini plus haut, p . 156, 62. L'appel ā I'attention ētre dotēe d'organes multiples (p . 155, 44-46) ; la deuxiēme rē futation (p. 167, 23-50) cor-
rend 1' ā me ā elle-mēme et fait qu'elle prend conscience de ce qu'elle sait . Avicenne exj reapond ā la thē ae : anima sapiens est per seiPsam (p. 155, 50-64) ; la troisibme rēfutation
ēme ierme dans Pargument de 1'homme volant mentionnē d ēj ā au Livre I,-ploiem (p. 169, 51) n'est plus dēveloppēe et renvoie ā un autre trait ē ; elle correspond ā la th8se
chapitre 1( ēdition Rahman, p . 16, traduction latine Cas . 957, i 3ra, Venise 1508, f. 2rb) : ēnonc ē e sommairement p. 156, 65-70, eur la r ē miniscence.

168 QUINTA PARS CAPITULUM SEPTIMUM 169

interest an dicatur quod substantia rei respectu suae essentiae dicitur eo quod aliquando absentetur ab actionibus quae sunt
non debet scire, et an dicatur quod eius substantia eodem respectu propriae ipsius, et quae perficiuntur ab ipsa sola : unde hoc non
debet non scire ; comitantia enim non sciendi cum utraque dictione 45 dlCltur large nisi quia actiones non sunt ullo modo . Sed eius essentia
est diversa : per hoc enim quod concedimus animam ex sua essentia quomodo non esset in seipsa ? Sed certe de eius actionibus non deberet
30 esse nesciam, non intelligimus nisi quia eius substantia cum per se dici quod absententur ab illa : absens enim est in se, sed non est
sola fuerit, nihilo e gtrinseco sibi adiuncto, comitabitur eam igno- apud aliquid ; hae autem actiones non sunt ullo modo nisi ea hora
rantia et hoc quia est sola et substantia, non quia est sola substantia. qua dat eis esse ; non sunt ergo absentes ab ea . Essentia autem ali-
Non enim intelligo e g hoc quod eius substantia sit substantia quod 5o cuius non absentatur ab eo nec redit ad illud.
numquam separetur ab ignorantia . Si autem concesserimus quod 41 rb Auctorum vero de reminiscendo iam deatru gimus rationes in
35 hoc non habet eg substantia, sed e g aliquo quod accidit illi, tunc divina doctrina.
non oportet hoc accidens accidere rei naturali : cum enim dixerimus Ratio autem eorum qui dividunt animam assumpsit ad hoc
u materiam esse vacuam a forma lecti », ipsam vaeuitatem non habet propositiones falsas . Dicunt enim quod anima vegetabilis invenitur
eg substantia sed est quiddam quod accidit illi et in pro gimo remo- 55 separata a sensibili, et quia oportet esse in homine quiddam aliud
vetur ab ea, haeo enim dictio est quasi diceremus iam fuisse in ea ab illis ; sed haec propositio sophistica est : separatio enim multis
R 259 40 formam lecti quae destructa eat. modis fieri putatur, sed qui hic necessarii sunt, duo sunt : unus est
Impossibile est etiam illud quod dicitur quod aliquid redeat ad quod aliquando est separatio ut coloris ab albedine et animalis
suam essentiam ; nihil enim absentatur ab essentia sua, sed fortassis ab homine : invenitur enim haec natura in non albedine, et illa
so in non homine, ut differat ab omni alio differenti ; aliquando

27 scire] aciri V 28 enim] etenim S 28 sciendi] sentiendi I 30 aub- 43 dicitur] dicetur de V 43 absentetur] absentatur T 44 ipsius] illiva V
stantia] sapientia V 30 cum per se] est pars cum I eius tunc para sed exp. 44 quae] om . V 45-45 sed eius essentia . . . ullo modo] om . iwm. V 47 ab]
eius tune S 31 fuerit] eg add . I 31 ignorantia] om. V 32 et aub- ad P 48 apud] sup. lin . P 50 eo] ea V 50 redit] reddit I
stantia . . . est sola2] om. hom. S 32 substantiai -2] sapientia V 33 ait] 60 illud] aliquid V 51 vero] autem V 53 ratio] reaponsio V
fit TS 33 substantiaE] sapientia V 34 separetur] separaretur V 35 ea l] 56 est] sup. li,n . al . man. S 57 fieri] om. IV 59 enim] i . m . P
sua add . I 35 illi] ei V 36 rei] illi rei S 36 naturali] naturaliter V
36 di gerimus] diaimus P 37 vacuitatem] materiam V 38 quiddam]
quoddam T 38 illi] ei V 39 ea l] eo STV 39 diceremus] digerimus V
39 eaE] eam IS eo T 40 quae] aut V 41 dicitur] diait I 42 ab easentia] absentia l 43 eo] om. R 43 quae] G (aliquando) add. R 44 ipsius] essentiae eius
44 ab ipsa] ab esaentia eius 44-45 hoc non dicitur large nisi] hoc non nisi large
dicitur 45 non sunt ullo modo] 6A y .P ji ~
29 eg sua easentia] (,D1m~S (ea aua subatantia) R 32 et hoc] om. R 32 et a] VA NJ
(non habent ease ei immo non habent esae ullo modo) R 49-50 es-
bt , C , (et quia eat) R 32 sola a aubstantiaJ substantia solum 33 intelligo] sentia . . . illud] ab essentia autem sua aliquid non absentatur nec redit ad illam
(intelligimus) R 33 quod 2] quae 34 numquam] y(non) R 34-35 si 52 divina = Rab] q„] y 1 (logica) R 58 eat] Ll ;,,~ (putatur) R 60 ut] ~
autem . . . eg aliquo]~,~ jj ~ J, ~jj 9 (si autem non concesaeri- (unumquidque) add. R 60 differat = Re] ~ j, ~((t~~ comungatur cum) R
mua sed dicemus quod illud eat aliquid) R 36 h loc accidena]
(accidens huiusmodi) R 37 lecti] y(etiamai . . . non haberet . . . sed esset) 52 divina doctrina : la traduction latine correapond ā la leqon ilāhiyya (divina), lepon
add . R 39 enim] om . R 39 diceremus] J~ (dicerea attestēe dans deu g manuacrits de 1' ē dition Rahman ; il a'agirait alors de la Mētaphysique,
oportere) R 40 quae] ~i (deinde) add. R 41 quod dieitur] or celle-ci, dans le plan du Shi fā' , ae aitue non avant maia apr6s le De Anima. L'ē dition
(quod diait ille qui dubitat) R 42 absentatur] q ;:j I (ullo modo) add. R Rahman prēfbre avec raison la leqon āliyya (correapondant ā ōpyanh-,j) ; il s'agit
alors ici, de la I.ogtique. A dēfaut de la Logique du Shifā', voir De Antima, Livre I,
chapitre 2.
31 nihilo : ar. ♦ auoune cause (eatrinsaque) r. 56 sophistica : ar. aflfiatā'iyya, tranacription du greo o4tvnrc4 ; voir A. M. (loicaox,
38 et . . . removetur : ar. 4 et dont on peut concevoir qu'il cesse w. Lexique, p. 154, no 303.

170 QUINTA PARS CAPITULUM SEPTIMUM 171

autem est separatio ut dulcedinis coniunctae cum albedine in aliquo in homine, nec propter hoc oportet ut natura vegetabilis quae est
corpore, quae aliquando invenitur separata ab ea, sed dulcedo et in animali non praedicetur de anima animali quam habet, ita ut
27 vb albedo sunt duae qualitates separatae, cum eas nihil unum coniungit. ipsa anima animalis quam habet sit ipsa virtus, sicut homo non est
Separatio autem quae magis videtur esse inter animam vegeta- nisi sua pars generis animalitatis, nedum aliud ; hoc autem iam cer-
so tificavimus in logica . Ex quo non oportet ut anima vegetabilis quae
65 bilem et sensibilem est prima pars : anima enim vegetabilis non
R 26o est coniuncta cum anima humana aliquo modo, nec virtus vegetabilis est in homine sit praeter animam animalem quae est in eo, nedum
quae est in animali est verum ut coniungatur cum anima quae est sint virtutes unius animae . Anima ergo vegetabilis quae est in
in eo, sed coniunguntur in una intentione, scilicet quia unaquaeque homine non invenitur ullo modo cum specialitate sua separata ab
earum nutrit et augmentat et generat, quamvis postea differant homine . Unde rationes illorum nihil prosunt : virtus enim non
70 differentia specifica et constitutiva, non accidente tantum ; intentio 85 separatur cum specialitate sua, sed generalitate sua, quae sunt
autem quae est in illis utrisque est genus virtutis vegetabilis quae diversae.
est in homine, sed differt ab eo, eo modo quo differt ab eo intentio Praeter hoc etiam ponamus quod virtus vegetabilis quae est in
generalis. animali diversa est a virtute animali quae est in eo, utpote quarum
Nos autem non negamus genus harum virtutum inveniri in aliis, unaquaeque est species per se separatim et unaquaeque non est
75 e g quo non habetur nos negare quod una anima habeat has virtutes 90 altera nec praedicatur de altera . Quid est ergo hic quod prohibeat R 261
in animali utrasque virtutes haberi ab anima animali? Sicut cum
61 coniunctae] iunctae T 62 quae] quod S 62-63 dulcedo et albedo] albedo invenimus humorem e gtra aerem non separatum a calore, non est
et dulcedo T 63 eas] eis V 63 coniungit] contingat V 64 ani-
mam] sup. lin . al. man. T 67 cum anima] om . I 69 etl] om . V 69 dif- 80 ut] quod T 82 unius animae] inv . I 82 ergo] igitur V 83 ullo]
ferant] differunt V 72 e02 ] om . S 75 habeat] habet T in illo S 84 enim] autem scrib, sed exp . et enim sup . li,n . add . P 84 non] i . m . P
86 diversae] diversa V 87 praeter] propter V 87 hoc] i . m . P 87 pona-
63 qualitates separatae] CNi93 (virtntes mus] ponimus V 90 est] sup . lin . P 90 hic] hoc V 91 animali2]
61 eat] ~~ (putatur) R om. V 92 invenimus] invenerimua T 92 nonl] om. T
65 et]
diversae) R 63 unum] om . R non om. Rhk 0-~ (et animam) R
65 vegetabilis] dl;e ~ I j ō .~(quae est in palma) add. R 66 cum anima 76 nec] V, J jj (immo non) R 78 ipsa i . . . habet] d.,i (eiva anima
humana] );.1 1 ō~ āa 1 (cum virtute vegetabili quae eat animalis) R 78 sit ipsa] ipsa sit illa 79 nedum aliud] om . R 81 sit praeter
~ ~S t
in homine) R 66 modo] V y~ animalem] ait alia ab anima animali 81 quae est in eo] om . R 82 virtutes]
v(in specie haec enim virtus non est apta ut coniun- ,_~ (utraeque virtutes cfr 171, 91) R 84 unde] 9(et) R 85 sed] sed cum
gatur cum anima animali ullo modo) add. R 67 est verum] ~(est apta) R 87 quae est] om. R 88 quae est] om . R 91 virtutes] (simul) add . R
67 anima] d,.~ 1 L~~ I (anima palmifica) R 67 quae est in eo] om. R 92 separatum a calore = Rcd] q ;j U, (coniunctum cum calore) R
non om. Rg 71 utrisque] (,r (simul) add . R 72 ab eo 1-2] om . R 75 noa dēfinition de 1' ā me est prē c ē dēe de 1'affirmation suivante : a L ' āme est comme un genre
negare quod] V j (oportere ut . . . non Iucbeat) R unique divis ē par une sorte de classement en trois parties », 1' āme vēgētative, 1' āme
aensitive, 11me humaine ; voir aussi Avicenna's Paychology, p . 25, 8-9.
65 prlma pare : le premier des deua modes de s ēparation, voir ligne 55. 76-77 natura . . . animali2 : d'aprba le De Anima, Livre I, chapitre 3, anima vegetabilis
65 vegetabilis : apr ēs ce mot, la traduction latine omet : quae est tin p¢lma ; ces mots se a peut s' entendre soit comme 1'6,me ap ēcifique propre ā la plante exclusivement, non ā
retrouvent en latin dans le m ēme conteste, au Livre II, chapitre 1(Cas. 957, f. 8vb, 1'animal, soit en un sens plus gēnēral incluant 11me vēgē tative et 1'āme animale aous
Veniae 1508, £ 6va) et y correspondent au g mēmea mota arabes qu'ici (voir ēdition 1'aspect de ce qui se nourrit, engendre et croit» : voir A . M . Goicaox, Ladistinction de
Rahman, p . 56) ; c ' est dans le mē me passage du Livre II que ee retrouvent ausai lea mots l'easence et de l'existence d'apr ēs Ibn Sinā, pp. 443-446.
anima palmitica (voir apparat latino-arabe, ligne 67). 78 ipsaa : ar. tilka, latin illa.
75 una anima : eommentant un pasaage du Livre dea Directives et Remarques paral- 80 in logica : ā dēfaut de la Logique du Shifā', voir De Anima, Livre I, chapitre 3,
lēle ā celui-ci, A . M . Goichon (o. c., p. 342, note l) rappelle qu' Avicenne a n' a jamais vā.riē Casaruciensis 957, £ 4vb, ē dition de Venise 1508, f. 3ra.
sur la question de 1'unicitē de 1'ā me . . . 1' āme aupērieure uniasant les facultēs de 1'āme 89 species : la traduction latine omet, aprēa ce mot, de rendre 1'arabe muhaasal, a ce
infērieure ā celles qui lui eont pmpres r ; Pauteur rappelle auesi que, dana la Najdt, la qui eat parvenu ā 1'aote r ; voir p . 72, note 45.
90-94 praedicatur . . . materia : cfr GuxnzsseLrrtus, ē d. Muckle, p. [45], 22-26.

17 2 QUINTA PARS CAPITULUM SEPTIMUM 173

necesse ideo ut humorem et calorem, qui sunt in aere, non habeat ipsum illuminari ab illo, et loco animae humanae sit in eo ignem
una forma aut una materia ; cum autem invenitur calor qui non 15 accendi . Dicemus ergo quod hoc corpus sphaericum patiens, si lgnis R 262
95 provenit ex motu sed ex alio calore, non ideo oportet ut calor in agentis in illud non fuerit situs talis ut paulatim recipiat in se
alio loco non sequatur motum . Dicemus ergo nos non negare has ignem accendi nec lucem eius et lumen, aed situs talis ut recipiat
virtutes diversas esse specie et comparari uni essentiae in qua sunt. ab eo calorem, non recipiet amplius . Si vero fuerit eius situs talis
Modus autem intelligendi hoc est quod ultimitas contrarietatis 41 va ut recipiat calorem ab ipso, et praeter hoc fuerit ei prope positum, aut
prohibet corpora elementaria reoipere vitam . Sed quo minor fuerit 20 pervium, aut aliquo alio modo illuminetur ab eo fortiter, tunc simul
00 contrarietas et magis accesserint ad temperantiam quae non habet calefiet et illuminabitur, et lu g cadens in illud ex ipso erit principium
contrarium, incipient assimilari caelestibus corporibus, propter cum separato oalefaciendi illud : sol enim non calefacit nisi radio.
quod debent recipere virtutem vivificantem a substantia separata Deinde si aptitudo fuerit maior, et fuerit ibi aliquid quod solet
regenti . Quod ergo fuerit propinquius temperantiae fiet receptibilius accendi ab agente, quod solet urere sua virtute aut radio, accendetur
vitae, donec perveniatur ad finem quo nihil potest esse propinquius 25 et fiet flamma, scilicet corpus simile separato aliquo modo ; quae
5 temperantiae, nec remotius ab utrisque extremis contrariis ; et tunc flamma etiam erit cum separato causa calefaciendi et illuminandi
recipit substantiam quae est simillima substantiae separatae aliquo simul ita ut, quamvis sola esset, tamen perficeretur calefactio et
modo, sicut substantiae oaelestes ; et tune id quod accidebat in illuminatio ; et praeter hoc poterat calefactio inveniri per se sola
aliud praeter illud a separato, accidet in illud ex ipsa hac substantia aut calefactio et illuminatio per se sola, quorum posterius non esset
recepta, cum qua coniungitur substantia separata. 3o principium a quo emanaret prius . Cum autem omnia simul concur-
10 Cuius rei ponamus e g emplum in naturalibus : loco substantiae
separatae, cogitemus ignem aut solem, et loco corporis, aliquod
corpus quod patiatur ex igne et sit sphaericum ; loco autem animae 14 ipsum] proprium V 17 nec] et V 18 calorem] et add. V 18 talis]
om. T 19 prope] pmprie S 19 positum] proposito aed exp. eE poai-
vegetabilis sit ipsum calefieri ex igne et loco animae animalis sit
tum add. i .m . al. man . I 20 pervium] i.m . S 20 aliquo] om . I
20 alio] ante aliquo T post modo V 20 simul] cum eo add. V 21 ca-
93 ideo] eam V 95 ex alio calore] om. V 95 ideo] om. V 96 alio] lefiet] talis fiet T 21 et lug] om. V 21 eg] in V 26 aeparato] se-
illo S aliquo V 97 diversas esse] inv. ISTPV 97 specie] in specie T parata S 26 causa] a causa I 27 calefactio] sua calefaetio I
98 hoc] hic T 98 quod] ut S 99 sed quo] si vero V 1 incipient] 27-25 calefactio et illuminatio] inv . T 27-28 et illuminatio . . . poterat calefactio]
incipiant T 1 caelestibus corporibus] inv. T 2 debent] deberet T i.m. P 28-29 et praeter hoc . . . illuminatio] om. Temn . V 28 hocJ etiam
3 ergo] autem T igitur V 4 nihil] i .m . ad . man . I 10 in naturalibus] add. T 28 poterat] poterit T 29 aut calefactio] om. T 30 simul]
om . V 12 e%] ab T 13 ipaum] potentia V 13 eg ] ab T sxp. lin. al. man . T

93 qui sunt] om . R 96 ergo] y(autem) R 96 nos] om. R 96 negare


15-16 si ignis . . . in illud] ai situa eius quantum ad hoc agens in eo 16 paulatim]
= Rc] .=r (esse impossibile) R 97 apecie] LL.) I (etiam) add. R 97 in
om. R 16 in se] d ;,,,, (ab eo sc . agente) R 17 lumen] eius add. R 20 aliquo
qua sunt] quae est in eis 7 sicut substantiae caelestes] sicut subatantiis
. . . modo] j—j I d,,,,j Jx. (secundum aliquam comparationem ad illud sc. agens) R
caelestibua 1—9 separata] om . R
21 calefiet] q;.jc (ab eo) add . R 21 principium] L,~4 1 (etiam) add. R 22 cum]
dM ~ (illo) add. R 25 scilicet] om. R 28 hoc] W (aliquando) add. R
98-33 Modus . . . animalium : voir Avieenna's Psychology, p . 67, 1 b p . 68, 14. Le teate
de la Najāt ajoute ici en guise de conclusion : tFrom this it aleo appeara that the soul
exiete with the body and ihat it does not originate from a body but from a subatance 17-33 aitus . . . diapositio : efr GuxntssAr.rxus, ēd . Muckle, p . [46], 22-33.
which is a form without body r(ibidem, p . 68, 14-17). 20 pervium : t ce qui eat d ē couvert e, ar. makakūf ; voir au Livre III, chapitre 7,1'6tude
99-00 Sed . . . contrarietas : ar . t mais ehaque fois que (oes corps) tendent ā (amcaAt) de la notion de peruieta8 (ikshāf) ; le terme makakicf est doubl ē par celui de t tranaparent r,
ēliminer ( f i-Turdm) un des deua contrairea r. mustashaf,f, latin prape poaitum ; le latin rend ailleurs par translucene les partieipes de la
5 remotiue ab : ar. andam, t plus apte ā ēliminer r. racine ahaffa (voir Livre III, titre du chapitre 7) .

174 QUINTA PARS R CAPITULUM OCTAVUM 175

runt, tunc id quod fuerat posterius fiet prinoipium etiam prioris a philosophis tenentibus multitudinem partium animae et consensit
et emanat ab eo id quod erat prius. 45 tenentibus eam esse unam, nescivit quia ex hoc sequitur ponere
Sic debet intelligi dispositio virtutum animalium ; postea autem unum membrum primum, ex quo principaliter pendeat . Qui autem
in libris posterioribus sequetur per quod istud clarius fiet, cum loque- multiplicaverunt partes animae, non curaverunt ponere unicuique
28 ra 35 mur de generatione animalium . parti eius locum proprium et sedem per se.
Primo igitur dicemus quod virtutum animalium corporalium
VIII 5o vehiculum est corpus subtile, spirituale, diffusum in concavitatibus,
quod est spiritus . Si enim virtutes animae pendentes ex corpore
CAPITULUM DE OSTENSIONE INSTRUMENTORUM ANIMAE
diffunderentur non evectae corpore, oppilatio viarum non prohiberet
Congruum est loqui de instrumentis quae habet anima . Sed dice- diffundi virtutes motivas et sentientes et etiam imaginabiles :
mus quod multum praesumpserunt quidam de membris ex quibus sed prohibet manifeste secundum eum qui cognovit experimenta
R 263 pendent principales virtutes animae praesumptione duplicis per- 55 physica.

40 fidiae, sequentes arrogantiam maiorum auctorum : in hoc enim lapsa Comparatio autem huius corporis ad subtilitatem humorum et
est utraque duarum sectarum, ita quod excesserunt modum . 41 vb evaporationem est sicut comparatio membrorum ad spissitudinem
Ille autem potius erravit qui posuit animam unam essentiam et humorum . Habet autem complexionem propriam, quae mutatur
per hoc iudicavit membra principalia esse multa . Cum enim dissensit etiam prout necesse est in ea esse diversitatem propter quam fit
6o vehens virtutes diversas : complexio enim qua concupiscitur non
31 id] om. T 31 fiet] fit ISTPV 33 sic] sed S 33 autem] om. T
34 illud] illi V 36 capitulum] octavum add . i.m. I add . SV octavum
quintae partis add . T 40 maiorum] malorum V 40 maiorum auctorum] 44 partium] om. V 45 tenentibus] ratiocinantibus I 47 multiplicave-
inv . T 41 modum] om. V 43 iudicavit] iudicantur I runt] multiplicaverint scrib. et -runt add. sup . lin. al . man. S 50 diffusum]
est add. I 52 evectae] om . et sequitur laeuna quatuor liit . T 52 corpore]
31 id quod fuerat] 01~_~ (,., Lj~ (quicquid positum erat) R 34 in] et add. PV 53 etiam] om . ISV 54 prohibet] prohiberet V 54 eum]
36 animae] Le Lo L57J I (quae habet anima) R illum T 58 quae] in alio qua add . i .m . al. mccn. P 59 necesse est]
,a„u (aliquibus) add. R
inv . T 59 ea] eo ISTPV 59 fit] sit CIST
37 loqui] t jy ~(nunc) add . R 37 sed] y(et) R 38 quod] ~y (iam) add . R

43 per hoc] cU j ,,, (praeter hoc) R


46 unum membrum primum] membrum principale esse unum 46 ex quo] et hoc
31-32 id quod . . . ab eo : ar. K tout ce qui, par hypothēse, est ant ērieur, devient prin-
cipe . . . et est ce dont ēmane . . . ». est ex quo 46 pendeat] ~ ~(anima) add . R 50 vehiculum] ~y y I (pri-
33 animalium : ar. e de 1' ā me », nafs āniyya. mum) add . R 51 quod] (et quod hoc corpus) R 52 cor-
34-35 in libris posterioribus . . . animalium : voir De Animalibus, Livre XVIII : a De modo pore] j (in corpore) R 54 cognovit] fecit 58 quae] a, j,,,,y (et
generationis animalium a, Venise 1508, i 63 r.
complexio eius) R 60 concupiscitur] (irascitur) R
37-41 Sed . . . modum : le ton vēhēment de ce passage n'est pas rendu dans la traduction
latine qui ne propose ici qu'une traduction globale.
38-39 praeaumpserunt, praesumptione : ar . x(certains) ont fortement exag ērē » ; la tra-
duction latine, suivant fidēlement le texte arabe, compl ē te le verbe praesumpserunt 49 animalium : ar. e de 1'ame », nafsāniyya.
(afraj,a) par praesumptione (ifrā¢an, complē ment absolu marquant 1'intensit6 de 1'action 51 spiritus : ar. rēuh ; sur le pneuma x porteur» (vehicutum, ōx,lµa) des facultē s psychi-
exprim ēe par praesumpserunt). ques corporellea et qui ae diveraifie selon les eomplexions appropri ē es ā chacune d' elles,
39 duplicis perfidiae : ar . u dans lea deux aens de 1'obstination », lajāj. voir 1'6tude s Note liminaire sur les pneumas» que J. Bakos, lui-m ē me traducteur du
40-41 aequentea . . . modum : ar . e et ils ont eu recours (rakanū tilā ) ā une grande obati- De Animca d'Avicenne, a inaērēe dans son ouvrage Psychologie de Grzgoire Aboulfaradj
nation (taeassuf) et ā un violent fanatisme (ta cassub) pour leaquels chacun dea deux avait dit Barlcebraeus, Leiden, 1948, pp. xxxv-xr..
du penchant (latin in hoc . . . sectarum), si bien qu'ila ont quittē le droit chemin (latin) 55 physica : au sens de : R(exp6riences) mē dicales », tibbiyya.
tita quod . . . modum) ». 57 evaporationem : ar. e leur caractbre vaporeux ».
43 per hoc : ar . 4 malgrē cela ». 59 fit : c'est la leqon des manuscrits latina P et V qui correspond ici ā 1'arabe li-yasira.

176 QUINTA PARS CAPITULUM OCTAVUM 177

eat apta ut per eam sentiatur, nec complexio quae est apta visibili autem prius debet emanare ab eo a quo principaliter pendet . In
spiritui est apta spiritui moventi ; si autem complexio una esset, cerebro autem perficitur complexio spiritus qui est aptus ad
virtutes quae sunt in spiritu essent una, et actiones earum una. ao vehendum virtutes sensus et motus ad corpora, ad hoo ut fiant
Unde si anima una eat, oportet esse membrum unum propter apta ad exercendum suas actiones . Sic etiam est dispositio epatis
65 quod principaliter pendeat ex corpore et ex quo regat corpus et comparatione virtutis nutritivae, quamvis cor sit primum prin-
R 264 augmentet, et hoc fiat mediante hoc spiritu ; et ut prima actio cipium ex quo principaliter pendet et a quo diffunditur ad alia et
quam facit anima sit ipsum membrum quo mediante diffunduntur fiunt actiones in reliquis membris ; sicut principium sensus, secun-
eius virtutes in alia membra ; et ut ipsum membrum sit generatum 85 dum eos qui dissentiunt ab hac dictione, non est nisi cerebrum,
ante omnia membra, et sit primus locus ubi generatur spiritus : sed actiones sensus non sunt ex eo, nec in eo, sed ex aliis membris,
7o hoc autem est cor, sicut nobis ostendit qui certificavit hoc chirurgia 42 ra sicut ex cute et oculo et aure, nec propter hoc necesse est cerebrum
vera ; postea autem hoc clarius faciemus in libro qui est De Anima- non esse principium : similiter cor potest esse principium virtutum
libus . Oportet ergo ut anima principaliter pendeat ex corde ; impos- nutritivarum, quarum actiones sunt in epate, et virtutum imagina-
sibile est autem prius eam pendere a corde et postea a cerebro : 90 tionis et memorialis et formalis, quarum actiones sunt in cerebro.
cum enim pendet a primo membro fit corpus animal ; in secundo Immo oportet ut principium diversarum virtutum non sit aptum
75 autem non operatur nisi mediante primo. ad hoc ut emanent ex loco eius omnes actiones earum, sed oportet
Anima autem vivificat animal ex corde ; possunt autem virtutes ut deriventur per diversa instrumenta quae creantur post illud
aliarum actionum emanare a corde ad reliqua membra : emanatio membrum, ex quo emanet ad illa virtus digna complexione illius
95 membri et aptitudine eius, sicut postea scies in libro De Animalibus, R 265
ita ut membrum quod est principium non gravetur .
61 ut per eam . . . apta z] i .m . S 61 est apta 2] inv . T 61-62 visibili spiritui]
inv. T 63 esaent] ante quae sunt T 63 easent una] inv. V 64 est] om . T
64 esse membrum] inv. I 64 membrum unum] unum membrum unum T
79 complexio] om . V 83 ex] a V 84-85 secundum eos] om. V
64 pmpter] per T 66 hoci] quod add. V 66 et z] hoc add. T 67 facit]
85 dictione] intentione T 85 non] nisi I 86 ex eo nec in eo] in eo nec ex
(dub.) C 67 membrum] om . I 68 eius virtutes] inv . T ei virtutes V
eo T ex eo V 86 nec] sup . lin . I 90 et formalis] om. I 91 sit]
68 in] ad I 69 ante] om. V 69 sit] fit V 69 generatur] generantur S
fit T 94-2 membrum ex quo . . . motus a corde] non om. sed iter . i .m.
70 hoc 2] illud T 72 ut] quod V 72 principaliter pendeat] pendeat primo
folio 121 v P
et principaliter I 73 prius eam] inv . T 73 a 1 ] ex S 74 animal]
animal scrib. sed exp. et animalis add . i . m. al. man. I animalis T 77 a] ex S
77-78 a corde . . . emanare] om . hom . V
78 autem] (quia ante emanatio) R 78 prius] om. R 78-79 in cerebm autem]
d-5 ...SJJ I ga, ~UJ~J I ~j~s (est enim cerebrum illud in quo) R 80 cor-
61 eam] yI ~;a (concupiacatur aut) add . R 62 est] d;,2sq _yeo (ipsa est quae pora] ~~ 'Vj(membra) R 82 virtutis] L!;~;(virtutum nutritivarum) R 83 alia]
eat) R 64-65 ease membrum . . . quodJ Ll ~)A ~)t (eam habere aliquicl quo) R aliud 84 fiunt aetiones] Lj-w-Vj 4j~ (fit aetio) R 85 nisi] (in cerebro) add. R
66 et hoc] et hoc ut 67 ipsum] om . R 68 membra] j
86 ex 2] j (in) R 87 ex 2] om . R 88 potest] LLj I(etiam) add . R non add . Rh
(mediante hoc spiritu) add. R 69 ante omnia] Jyf (primum inier) R 70 qui 89 quarum actiones] Ll Wt JQy (quarum tamen actiones) R 93 per] j (in) R
certificavit hoc] 4,ū,, . L. (hoc quod certificavit) R 71 hoc = Rh] L5~.'11 I .Jua 95 membri] ~(rami) R
(hanc intentionem) R 73 prius] om . R 75 operaturJ ~j L{ y(sine dubio) add. R
75 primo] Jy y I I .~m (hoc primo) R 76 anima autem] Lr LJ (9 (anima ergo) R
76 autem s] ~,Q (tamen) R 81 ad . . . actionea : littēralement : e ā ce que, de ces facultē s, procēdent (an yaadura)
leurs op6rations ► , cfr em,anent, ligne 92.
! 94 illa : sc . inetrumenta.
71 in fibm . . . De Animalibus : voir De Animalibus, Livre XII, chapitre 2,4 De comple- 95 in libro De Animalibus : voir De Animalibue, Livre XII, chapitre 8, g De anathomia
aione cordia et epirituum>, Venise 1508, £ 45 rb . nervorum *, ēdition de Venise 1508, ff. 47v-48 r.

178 QUINTA PARS CAPITULUM OCTAVUM 179

Quapropter creati sunt nervi in cerebro et venae in epate, sive ita ut de cerebro id quod primum creatur non sit principium sensus
28 rb cerebrum et epar sint duo prima principia sentiendi et movendi 15 et motus in effectu, sed sit aptum fieri aliquod principium mem-
et nutriendi, sive sint duo principia secundaria . Cum autem emana- brorum quae sunt post illud, cum transsumpserit ab alio et postquam
oo verit a corde virtus creandi et generandi ad cerebrum, non erit
generatum fuerit ei instrumentum transsumendi ab alio.
magnum si cerebrum transmittat e g se instrumentum per quod Unde cum creati sunt sibi nervi pertingentes ad cor, transsumpsit
transsumatur sensus et motus a corde, aut ut cor transmittat ei sensum et motum ab illo ; potuit autem cum ipso cerebro generari
instrumentum quo mediante diffundatur ad eum sensus et motus ; 2o hoc pertingens ad cor sine posterioritate : ergo de eo quod a cerebro
non debet autem nos hoc constringere de generatione nervorum pertingit ad cor, nec est ratio nec videtur esse . Cum enim creatur
5 an sit eorum principium a corde vel a cerebro, sed concedimus eos cerebrum, creatur cum eo ex materia eius aliquid pertingens ad
esse a cerebro et quod transsumant a corde, sicut epar quod trans- cor, alienum quidem a corde, per quod transsumatur sensus et motus, R 266
mittit ad stomachum per quod sugat ab illo et habet etiam venas quamvis ortus eorum a cerebro et perventio eorum ad cor non sit
attribuentes alii. 25 adeo manifesta ut putavit iIle qui praesumpsit dicere quod ortus
Ergo non oportet ut in membro quod est principium alicuius nervorum, qui sunt inter cerebrum et cor, sunt a cerebro ad cor,
10 virtutis, sint principales actiones ipsius virtutis, et ut sit instrumen- non a corde ad cerebrum, sicut suo loco ostendemus cum loquemur
tum actionum ipsius virtutis. de naturis animalium, ubi proli gius faciemus verbum quod possit
Possibile est autem ut instrumentum sit creatum ad transsumen- sufficere.
dum e g alio, et quod non transsumit nisi postquam est generatum, 3o Redibimus autem ad aliud dicentes non esse impossibile ut

14 primum] primo T 16 post illud] primo T 18 sibi . . . pertingentea] sensus


98 sint] aunt T 99 sint] sunt T 99 cum] si sed exp. et cum add. sup. nnnc pertinentes V 18 cor] et add. I 20-21 sine posterioritate . . . ad
lin . al . man . S 1 transmittat] transmutat IV 2 transsumatur] trans- cor] om . hom . V 20 a] de T 21 necl ] non T 21 enim] autem T
mutatur I transmittatur TV 2 transmittat] transmutat I 2 ut] om. P 22 creatur] i.m. al . man. S 23 quidem] quod sed exp . et quidem add . i .m . al.
3 quo] quod V 3 et motus] i.m . S 4 hoc] om . TV 5-6 sed conce- man. S 23 transsumatur] transmittatur V 24 ad] a C 24 sit] sint T
dimus . . . cerebro] om. hom. V 5 concedimus] concedamus ST 6 trana- 25 qui] i .m . al. man. I 27 non] et non T 30 autem] nunc add. V
sumant] tranamittat V 6 transmittit] transsumit P 9 est] om. I
10-11 et ut sit. . . virtutis] om. hom. V 13 transaumit] transinittet T trans- 14 de cerebro id] L(,,,A) 1 (cerebrum) R 18 sibi] d" (ea eo sc . cerebro) R
mittat V 13 postquam] priusquam P 13 est] sit T 19 illo] a,; ;,,,,, (tunc) add. R 19 autem] ~(hoc fieri) add . R 19 cum
ipao cerebro] om . R 19 generari] (cum generatur) R 21 ad cor]
97 in cerebro] y(,J,,lf (cerebro) R 97 in epate] (epati) R 00 cerebrum] om . R 21 nec videtur esse] nec similitudo rationis 21 cum enim] ~ J~ (immo
v~yt (~et generatum erit cerebrum) add . R non add . Rgk 1 magnum] cum) R 23 quidem] om . R 23 per quod] d ;,,,, (a quo) R 24 eorum 1]
J,~ (malum) add. R 2 transmittat] aj.:4 (diffundat ad illud sc . cerebrum) R
"—,Q,,J I (nervorum) add . R 24 eorum 2 ] d;,,, (ab eo sc . cerebro) add. R 30 au-
6 quod 2 ] om . R 7 per quod sugat] quod transsumatur 10 virtutis] d,y tem] ±J,J j 1, (cum hoc) R
(,Zy t (etiam in eo) add. R 10 principales actiones] J(,c y I Jy I(sit prima actio) R
12 autem] L.~ (immo ante possibile) R 13 generatum] illud sc . instrumentum 14 quod . . . creatur : la conatruction de la phrase arabe implique ici une nuance con-
cessive : mēme si le cerveau est crēē le premier n.
add. R N

20 hoc pertingens : sc . nervi, cfr ligne 18.


20-21 de eo . . . cor : ar . a quant au fait que ces nerfs a'ē tendent (fi nuficdhi-hi) du
00-1 non erit magnum : ar. a il n'y aura pas grand mal ā ce que a. cerveau vera le ceeur, (il n'y a ni preuve ni semblant de preuve ā en tirer) ».
3 eum : ce pronom masculin, bien atteatē dans les manuscrita latins, ae rapporte 27 suo loco : voir De Animalibus, Livre III, chapitre 1, a De ortu venarum », Venise 1508,
d'aprē s 1'arabe ā cerebrum . ! f. 31 ra, oū Avicenne examine quel est le principe des veinea et des nerfs ; il y rapporte
4 non debet . . . de : ar. a il n'eat pae nē cessaire de traiter trop ā fond ». 1'avis d'Ariatote : a dicens quod principium illorum est cor a, et celui des medici : e ipsi
8 attribuentes alii : ar . (t (les veines par lesquelles le foie) alimente (tamuddu) d'autres vident quod principium illorum eat cerebrum ».
organes que 1'estomac a . 30 aliud : ar. a une autre manibre de traiter (mueāmala) le sujet n .

QUINTA PARS CAPITULUM OCTAVUM 181


180

principium essendi aliquam virtutem sit in uno membro, a quo eat tatum cordarum maior est potentia ad contrahendum quam potentia
ad aliud in quo illa virtus perficiatur, et deinde redeat ad primum 45 suorum principiorum quae sunt versus partem nervorum.
membrum et iuvet illud . Nutrimentum enim non pervenit ad epar Ergo cor est principium primum et ab ipso emanant virtutes ad
nisi a stomacho, et deinde cum fit ibi alicuius modi, redit et nutrit 42 rb cerebrum, quarum quaedam suas actiones perficiunt in cerebro R 267
35 stomachum ; similiter potest nutrire cor per venas quae quasi nas- et in partibus eius, sicut imaginatio et formalis et ceterae, quaedam
cuntur ex corde, sed quia virtus non perficitur in corde, non nutrit vero emanant a cerebro ad alia membra quae sunt extra illud,
cor nisi postquam perficitur in alio membro . Similiter est dispositio 5o sicut ad pupillam et ad musculos moventes . Et a corde emanat
aensus communis ex quo est principium cuiuslibet virtutis sensibilis, ad epar virtus nutriendi, deinde emanat ab epate ad totum
et ad quem postea redit cum lucro : sensus autem ipsius cordis, et corpus mediantibus venis, et nutrit etiam cor : virtutis enim
40 praecipue tactus, maior est quam sensus ipaius cerebri (unde intolera- principium est a corde, sed materiae principium est ab
biles sunt dolores eorum), sed quamvis non sit illicitum virtutes epate.
fieri fortiores et validiores extra principia sua, eo quod sortiuntur 55 De virtutibus autem cerebri, viaus perficitur humore crystalleido
materias per quas fiunt huiusmodi, videtur tamen quod e gtremi- qui est sicut aqua limpida, qui recipit formas visibilium et reddit
eas spiritui visibili, et fit perfectio videndi in contactu nervorum
31 aliquam] quam sed corr . in aliquam al . man . S 32 in] et in T 32 quo] concavorum, sicut cognitum est ex eius chirurgia et ostensione
quod V 32 illa virtus] virtus eius V 33 enim] etenim T 34 a] dispositionis suae . Olfactus autem fit a duabus carunculis, quae
eg TV 34 fit] sit STV 34 modi] dub . T 34 redit] et redit IS so sunt in prima parte cerebri, similibus mamillarum capitibus . Gustus 28 va
35 nascuntur] nascantur T 36 non2 ] nec V 39 quem] quam T
42 principia aua] inv. T 43 eg- vero fit a nervis cerebri pertingentibus ad linguam et palatum,
40 ipaius] om. V 41 eorum] cordis T
tremitatum] eg iremitatis P et dantibus eis virtutem sensus et motus . Auditus etiam fit a nervis
cerebri qui pertingunt ad cartilaginem et expanduntur in superficie
31 uno] aliquo 32 aliud]'_~c.t (membrum) add. R 32 in quo] ~ l~zy (ubi) R eius. Tactus quoque fit a nervis cerebri et nuchalibus diffusis per
2] sn (hoc) 35 similiter . . . cor] om. R 35 quasi] om . R 65 totum corpus.
32 ad ~ J adcl. R
35 nascuntur] VA V I y,ō x9 19 J~ Plures autem nervi sentiendi nascuntur ex prima parte cerebri :
(e g splene et vena ooncava et disperquntur in stomaeho nibil anterior enim pars cerebri mollior est, et mollities utilior est ad
enim impedit quin principium virtutis nascatur) add . R 36 corde i ] ~(eg em- sentiendum ; pars vero cerebri quo fuerit posterior et vicinior spinae,
pli gratia) add. R 36 non a] (deinde) R 37 nisi] om . R 38 cuiuslibet]
P. ' (dolores eius 45 partem] partium P 47 quarum] al. man. T 48 sicut] et arld . T 50 ad2 ] om . I
A.,j_,~j (particularis posi sensibilis) R 41 dolores eorum] d,y~y1
41 illicitum] impossibile 51 emanat ab epate] ab epate emanat ISTPV 52 mediantibus venis] venis
sc. cordis) R 41 sed quamvis] A~~~cy (et quia) R
scilicet mediantibus S 55 perficitur] percipitur PV 56 qui 2] quae V 57 fit]
43 videtur tamen] et quia videtur sit V 58 eat] om . V 59 autem] vero V 61 vero] autem V 62 etiam
fit] vero T 64 quoque] vero V 67 e8t 2] om . I 68 vero] autem V
35 nascuntur : une partie de phraae est omise apr ē s ce mot dans la traduction latine; 68 quo] quae ISTV 68 fuerit] fuit ISTV
dans la a retraduction r que 1'apparat latino-arabe en propose, lea mots soulign ēs splen
et vena concava (cfr concavorum, p. 181, 58) ont ētē supplēē s d'apri`s le De Antimalibus, 48 formalis] formatio 49 alia] orrc. R 50 sicut] ` r * ~ (emanant) adcl . R
Livre XIII, chapitre 7, a De anathomia epatis et venarum non pulsatilium a, Venise 1508, 59 suae] eius 62 virtutem sensus = Rdefgk] v„~) (sensum et motum) R
f. 52 vb ; les autrea mots soulign ē s, d' aprPa le aens requia par le conteate.
38 e g quo : 1'6dition Rahman reeoupe, par suite d' une correction (min-h,u), le texte de 64 eius] A~ 1,n7Z I (quae circumdat ei) R
la traduction latine ; lea manuacrita portent min-hā pouvant se rapporter ā un mot
quxowa (virtus) soua-entendu devant sensus oommunis. 45 quae aunt versus partem : ar. a qui sont contigus ā ».
39-43 autem . . . tamen : 1'6quivalent arabe de autem (ligne 39), de quanmvis (ligne 41) et 55 De virtutibus autem : le latin rend ainsi la mise en ēvidence d ' un terme donnē
par egtension de tamen (arabe wa, eE), est calā annra qui a le plus souvent le aens reatriclif qu'implique la tournure arabe ammā . . . fa : a quant A . . . w.
de 4 bien que e, mais que le De Anima emploie plusieurs fois avec le aens de eo quod ou quia ;; 68 pare . . . spinae : ar. t ā meaure qu ' elle parvient ā 1'arri6re et ā la moelle ēpiniēre,
le sena causal seul nous para4t convenir ici : il s'agit de juatifier cum lucro (ligne 39) . la partie antērieure du cerveau . . . » .

182 QUINTA PARS CAPITULUM OCTAVUM 183

fit durior ut paulatim durities accedat ad spinam, cuius tenuitas thesaurum intentionum et spatium quod est inter utrumque est
70debet iuvari duritie. 90 aequale, et ut illae et aestimatio dominentur in toto cerebro.
Plures autem nervi motus qui sunt ex cerebro non nascuntur Potest hic autem aliquis opponere dicens :« quomodo forma unius
nisi a posteriore parte cerebri quae est durior, et durities est utilior montis, immo forma totius mundi, potest describi in instrumento
motui et plus conferens ad hoc . Ex plerisque autem nervis motus parvissimo portante virtutem formativam ?)) Contra quem dicimus :
generantur musculi ; sed cum pertranseunt musculos, ex iIlis et scientia quod corpora possunt dividi in infinitum excusat nos ab hoc
751igamentis generantur cordae ; extremitates autem eorum plurea 951abore ; sicut mundus describitur in parvo speculo et in pupilla, et
continuantur cum ossibus, et aliquando continuantur alicubi non dividitur quod ibi describitur secundum divisiones illius : corpus 28 vb
cum ossibus ; et aliquando continuatur musculus cum membro enim parvissimum sic dividitur sicut dividitur et maximum in
R 268 moto, nulla mediante corda. numero et figura, quamvis divisio unius differat a divisione alterius
Nucha autem est sicut pars cerebri penetrans foramina spondilium 42 va in mensura ; similiter est dispositio formae imaginabilis in suis materiis.
so ad ut id quod fit ex nervis non elongetur a membris, sed ex
hoc
ooSic enim est comparatio eius in quo desoribitur forma imaginabilis
nucha generantur nervi et transmittuntur ad propinqua loca quae unius ad alium, quantum ad magnitudinem eius quod describitur,
debent moveri per illos. sicut comparatio duum extrinsecorum in sua magnitudine et par-
Virtus vero formalis et sensus communis fiunt in prima parte vitate, servata similitudine in apatio.
cerebri spiritu replente ipsum ventriculum ; quae omnia non fuerunt Virtus autem irascibilis, et quod pendet ex ea, non eguit membro
s5 ita, nisi ut despiciant super sensus, quorum plures non derivantur
nisi ex priore parte cerebri . Cogitatio vero et memoria fiunt in aliis 89 intentionum] intentionis I 89 eat2] om. I 90 illae] illa V 91 hic
duobus ventriculis, sed memoriae locus est posterior ideo ut spiritus autem] inv. ISTP post aliquis V 91 opponere] exponere T 92 montis]
cogitationis sit in medio, scilicet inter thesaurum formarum et moventis V 92 in] sup . lin . I 93 virtutem formativam] inv. T
93 formativam] qualiter forma recepta instrumento apprehendendi redeat rei
quae apprehenditur add . T 93 contra quem] quam quidem V 94 scien-
tia] acientiam V 95 inl] sup . lin . T 96 divisiones] diviaionem T
69 fit] sit V 72 posteriore] posteriori TV 74 ex illis] om. V 75 ligamen- 97 sicut dividitur] i. m . . P 97 sicut dividitur et] et sicut dividitur T sicut et
tis] om. I 77 continuatur musculus] continuantur musculi T 78 mediante dividitur V 99 est] sup . lin, al . man . S 00 eius] enim T 4 virtus
corda] inv . T 83 in] ex I 84 replente] repellente T 84 fuerunt] autem] sup. lin. I
fiunt V 85 plures] sup . lin . I 86 priore] priori ISTV 86 vero]
autem V 86-87 aliis duobus] inv . T 87 posterior] postremo V
87 ut] sup . lin . P 88 cogitationis] cognitionis T 88 ait] sint T 89 intentionum] .L,.Il (intentionie) R 89 et] et ut 89 spatium] eius ac.
eogiiationis add . R 89 est 2] sit 90 et ut illae] om . R 90 dominentur]
J_+~,,(dominatur) R 90 cerebro] (z,,.~ I j A~ LLj (et dominium eius est

69 durities] om . R 72 quae] d ; y(quia) R 73 ad hoc] (g. )t (ad eum) R in medio) add . R 91 hic] om. R 92 totius] om . R 95 sicut] ~, ;G (y
77 musculus] (,+_,i (ipse) add . R 80-81 ex nucha] (,&;,, (ex eis sc. foraminibus) R (aicut enim) R 95 et 2 tj~ (quia) R
1 96 ibi] & 9(in ea) R
L 97 et] om. R
83 in] &.,, (ex) R 84 cerebri] ~(in) add . R 84 omnia] utraque 85 ita] 99 dispositio] ~(descriptionis) add. R 99 formae = Rah] j_+.,aJ (forma-
I

~j L;m (ibi) R 86 fiunt] ~(permanent) R 87 est] "


,a5 (iam) add. R rum imaginabilium) R 1 eius quod] eiva in quo 1 deacribitur]
87 ut] tj~ (locus) aa'd. R 88 scilicet] om . R d„y (et parvitatem eius in quo deacribitur) add . R

90 dominentur : en arabe, ce verbe a pour aeul aujet aestimatio (ut illae n'y a pas d'ēqui-
75-76 plures continuantur : ar . a sont en conneaion le plus souvent avec .. . ». valent) et ne dēpend plus de ideo ut, ligne 87.
76-77 non cum ossibus : ar. a avec autre choae que dea os » . + 91 Poteat . .. dicens : la tournure de 1'arabe est : e et il est naturel que celui qui a des
81-82 quae ... illos : ar . ā 1'endroit o ū eat requise leur exiatence n.
N
doutes dise.. . a.
85 deapiciant super : ar. x pour surveiller n li-yulillā c alā. 94-95 hoc labore : ar. t du poida de ce doute a.

184 QUINTA PARS CAPITULUM OCTAVUM 185

25 instrumentis, quorum quaedam attrahunt materiam et quaedam


5 praeter principium : actio enim eius una est et . congruit complexioni
R 269 calidissimae et eget ea . Non est autem operatio eius quod aliquando expellunt, sicut postea scies cum loquemur de animalibus.
operatur, sicut operatio eius quod assidue operatur, ita quod timetur
ne multum accendatur ; ira autem non accidit nisi aliquando ; quae
autem assidue operantur sunt comitantia nos, sicut intellectus Completus est liber De Anima qui est sextus liber collectionis
10 et cogitatio et similia, quae necesse est in nobis permanere vel secundae de naturalibus . Et ei qni dedit intelligere sint gratiae
recipere ; unde membrum aptum recipere ista debuit esse humidius infinitae . Post hunc sequitur septimus de vegetabilibus et octavus
et frigidius, et hoc est cerebrum, quod non multum accenditur calore 3o de animalibus qui est finis scientiae naturalis . Post ipsum autem
naturali, sed resistit accensioni quae venit ex motu. sequitur collectio tertia de disciplinalibus in quatuor libris, scilicet
Nutricatio autem necessario debuit fieri corpore non sensibili, arithmetica, geometria, musica, astrologia, et post hunc sequitur
15 ideo ut, cum impleretur nutrimento et evacuaretur, nec doleret, liber de causa causarum.
nec noceret ei quod penetraret in ipsum et ab ipso et ad ipsum ;
unde fuit necesse esse multo humidius ad hoc ut conservaret calorem 25 instrumentis] membris V 26 animalibus] explicit liber de anima Avicennae
add . I explicit sextus naturalium Avicennae deo gratias et nune et semper
fortem resistentia et aequalitate : et hoc membrum posuerunt epar.
amen qui acripsit hunc librum dominus benedicat illum finito libro ait laus
Virtutem autem generandi posuerunt in alio membro multum et gloria christo add. V 27-28 completus est . . . naturalibus] om. T
20 sensibili, ut hoc iuvaret ad inquirendum coitum ardentissime ; 27-33 completus est . . . causa causarum] om . V 28 dedit] debet T 28 aint
quod nisi esset, non curaretur inde, et si non esset ibi delectatio, gratiae] inv. P 29 hunc] haec P 29 septimus] septimus liber I liber
non haberetur pro eo tantum an%ietatis et sollicitudinis, quia non 42 vb septimus STP 30 est finis] inv. T 30 ipsum] sup. lin. al . man . S hunc P
31 disciplinalibus] diaciplinabilibus T 32 arithmetica . . . astmlogia] arithmeticae
erat necessarium vitae singularis ; delectatio vero pendet e g membro
geometriae musicae astmnomiae T 32 hune] haec P 33 liber] libri P
sensibili, propter quod facti sunt testiculi qui iuvantur etiam aliis 33 causarum] finito libro referatur gratia Chriato iate liber sequitur rasura decem
titt. et eum scripait Cremon add. C explicit sextus naturalium Avicennae qui emp-
6 operatio] comparatio P 6 eius] sup. lin . al. man. S 7 operatio] compa- tus fuerat add . al. man. sequitur rasura P
ratio P 8 ne] quod V 8 autem] enim TV 8 quae] quod V
14 necessario] i .m . C 15 nec doleret] post noceret ei T 16 in ipsum] 27-33 completus . . . causarum] mn . R
i.m . S 16 etz] om. PV 16 ad] in V 17 fuit] fuerit T
18 aequalitate] aequalitatem V 18 epar] convenienter add . V 21 cura-
retur] crearetur V 23 singularis] om. V 24 quod] sup . lin. I 24 qui] quod I 26 postea . . . de animalibua : voir De Animalibus, Livre XV, chapitre 1 De qenera-
K

tione animalium y, ēdition de Veniae 1508, ff. 59r ā 60r.


33 causarum : aprēs le Livre V, le manuscrit Casanatensis 957 et plusieurs autrea
7 opera- manuscrita latins reproduisent la c ē lēbre lettre que le tradueteur Avendauth (Ibn Dawud)
5 eius] J~cy (actio) add . R 7 operatur 1] d;,., (ex ea se . ira) add. R
tur 2] dS~• (ex cogitatione et motu) add. R a
8 ira . . . nisi] jy
adresse ā 1'archev6que de Tol ēde pour lui dēdier aa traduction du De Anima. Cette
lettre-dēdicace qui, dans d' autrea manuscrits, pr ēcēde le te%te du Livre I, sera ētudiēe
A~y (et hoc eat quia illud sc . ira est de rebua quae accidunt) R dans 1'Introduction des Livrea I-II-III . Il en va de mē me de la divisio operis qui suit la
8-9 quae autem . . . operantur] 4~_U I ,jy (illa autem duo) R 9 nos] om . R lettre-dēdicace (voir M.-Th . n' ALvrsxY, Avicenna Lalinus I, p. 292) .
10 in nobis] om. R 10 vel] y(et) R 11 recipere 2 iata] dj (ad hoc) R
12 quod non] x„) (ne . . . aeaendatur . . . sed resistat) R 14 eorpore] _+," (membro)
R 16 noceret ei] J_e_-~(multum) add. R 17 unde] et 21 et] om . R 21 ibi] At
(in eo) R 22 non bsberetur . . . aollicitudinis] ~ A~ ~ y(nec ad eum ardor) R

9 comitantia : ar. s oomme ce qni est nāoessairement ooncomitant r ka-l-kizim, voir plus
hant p. 48, 77.
21 inde : ar. s de oela r.

< APPENDIX >

< DE MEDICINIS CORDIALIBUS >

< Fragmentum >

30 vb Invenimus autem in exemplari, unde transcripsimus, folia quae 20 vb


non sunt de exemplari, et transcripsimus inde sicut invenimus, et
haec sunt.
31 ra Dixit Auohaueth Iurgianus :«Hae sunt distinctiones extra hunc
5librum, quas ego transtuli in eum a libris physicis in quibus est quod A 188 v
praecipit auctor praecipuus ; et plures ex eis sunt ex epistola quam
fecit de speciebus cordium ad unum amicorum suorum introducendum,
dicens» :

1 transcripsimus] transcribimus PV 2-3 et haec sunt] om . T 4 dig it . ..


hae sunt] om . V 4-8 dixit. . . dicens] rubrica T 4 hae sunt distinctionea]
rationea T 4 hunc] om . T 6 praecipit] percipit V 8 dicena] dixit
Auohaueth Iurgiano V

1-8 invenimus . . . dicens] apud K videlicet non leguntur nec introductio (p .187,1-8)
nec titulus (p . 203, 54) nec conclusio (p. 210, 74-75) 1-3 invenimus . . . sunt] om . A
4 hae
~
. . . J+,,
diatinctiones] –9 0,~A (haec sunt capitula . . . quae) A 7 speciebus]
d~9 ~ y ~(medicinis) A 8 dicens] om . A

4 Auohaueth Iurgianus : la traduction latine nomme ici le disciple d' Avicenne, Abn
cUbaid al-Jūzj ā ni, qui a insērē quelques chapitres du trait ē Al-aduriya al-qalbiyya dans
le texte arabe du De Anima, voir I'ē dition de F . Rahman, p . 201, note 11 ; sur la place
de cea chapitres dans la traduction latine du De Anima, voir M.-Th . n'ALVEaNY, Avicenna
Latinus I, p. 292.
6 auctor praecipuus : ar . al-shaykh al-ra'is ; ce titre officiel, rē servē aua vizira ou minis-
tres — Avicenne fut vizir la majeure partie de sa vie, — pourrait se rendre appro gima-
tivement par t Excellence ► : .voir L. GeBDET, La Pensēe religieuse d'Aviaenne, p. 17, note 1 ; t
le mē me titre est rendu ailleurs par granclaevua princepa : voir A. Bm,gExnzasEx, Avicenna
und Roger Bacon, dans Revue nēoscolastique de philoaophie, Louvain, t. 36 (1934), p. 314,16
et p . 317, 4 . Le manuscrit arabe A ajoute ā ce titre celui de hujja-t-al-haqq, e preuve de
la vBritē r : voir Z . SeFa, Le livre du millēnaire d'Avicenne, Tēh ēran, 1953, p. 1 .

j$$ DE MEDICINIS CORDIALIBUS FRAGMENTUM jgg

Nec vita nec ulla perfectionum aut bonitatum est retenta apud 15 Corpora autem mundana iam receperunt vitam, exceptis paucis
10
primum principium in prima genitura, sed receptibilia quandoque numero et mensura : sed numero, quia corpora non viva sunt elementa
21 ra sunt carentia aptitudine recipiendi ea : non enim omne receptibile est quatuor et quod est eis propinquius in natura ; sed mensura, quia
receptibile omnis rei, et ideo impossibile est lanam recipere formam collectio quatuor elementorum quasi non habet quantum ad totum
ensis, ipsa existens lana, nec aquam veritatem humanitatis, ipsa mensuram sensibilem ; non est autem longe inter stellas fixas esse
existens aqua. 20 aliquid quod est maius eis, scilicet collectione quae est sub caelo.
Syllogismus autem affirmat quod haec collectio in comparatione
13 ipsa l existens] dum ipsa existit PV 13 veritatem] virtutem sed verita- circuli Saturni est quasi punetum in circulo ; quanto magis autem
tem a,dd. i.m. al. man . S virtutem add. sup .lin. al. man. P 13 humanitatis] in comparatione eius quod est supra circulum Saturni . Deinde de-
13-14 ipsa a existena] dum ipsa exiatit PV
humiditatis V monstratores tenent quod causa propter quam haec corpora non
25 recipiunt formam vitae, haec est scilicet quia diversa fuerunt ab
10 in prima genitura] om . K aliis corporibus simplicibus et compositis vivis, hoc est quia sunt
naturarum contrariarum ; natura enim uniuscuiusque illorum habet
9 ā p. 210, 73 Nec vita . . . contristat : le texte arabe correapondant ā cea lignes forme contrariam et ob hoc fuerunt remotissima a corporibus caelestibus.
huit chapitres du trait ē d'Avicenne Al-adwiya al-qalbiyya selon 1'6dition de Rifat Binge Corpora vero caelestia fuerunt apta nobiliori modo vitae corpora-
Kaasra,Edviyei kalbiye, Istanbul, 1937, pp. 3 ā 16( ēdition incorporē e au Livre du IX e cen- 30 lis ; haec autem elementa sunt nimis remota a vita.
tenaire de la mort d'Avicenne) ; dans 1' ēdition Kilisli, cea chapitres ne portent ni num ē ro
d'ordre, ni titre . Le manuscrit arabe d' Oxford, Bodl . Pococke 125 (sigle A), ne prē aente
aucune division en chapitrea. Dans la traduction latine de ce trait ē qu'Andrē Alpago 15 exceptis] existentis V 17-18 et quod. . . elementorum] om . hom . V 17 eis] ei
a exēcutēe (en s'inspirant de celle d'Arnaud de Villeneuve avec laquelle elle pr ēsente de CIP ei sed s add, al . man. S 18 quaei non habet] quae non habent V 19 autem]
nombreuses affinit ē s de vocabulaire), le texte correapondant ā 1'Appendix, forme enim TP 20 eis] elementis add. sup. lin. al. man . S 24 corpora] scilicet
lea chapitres 2 h 9 inclusivement : voir dana 1'6dition de B āle 1556, ā la suite de la elementa add. sup. lin. al. man . S 25 recipiunt] receperunt SPV 25 fiierunt]
traduction du Canon de 1Ylēdecine, le Libellus Avicennae de medicinis cordialibus . Trans- fuerint V 26 vivis] per a,dd . TPV 26 eat quia] quod PV 27 illorum]
latus ab Arnoldo de Villa nova Barehinone, cum castigationibus Andreae Bellunensis eorum I 29 vero] enim T
philosoph,i ac medici clarissimi, pp . 1040 F ā 1045 A . Cette ē dition sera citē e, dana les
notea qui suivent, par le seul rappel du nom d'Alpago . La rē partition en chapitres est
identique dans 1'ē dition arabe de Kiliali et dana la traduction latine d'Alpago ; dana cette
derni ēre, outre un num ēro d' ordre, les chapitrea portent des titres constituant une indi-
19 aenaibilem] I~ ,, 9Jk;,) I J~U I V,, ctp S &. _,~ I ~b9 (cum ipsa
cation sommaire du sujet traitē . L' ēdition de B ā le 1556 porte en notes marginales de aint multo minora omni circulo rotabilium sph .aerarum) add . K 20 acilicet
nombreusea rēfērences ā Aristote et ā Galien. . . . caelo] om. K 23-24 deinde . . . tenent] ~y~ I ~,,;~ (apud demonstratorea) AK
9 ā p. 190, 46 Nec vita . . . contraria : voir Alpago, chapitre 2 : a De definitione et natura 24 quod] om . A~ j ~ r La Iy (debes scire quod) K 28 a] (generibus
spiritus et eius utilitate », p. 1040 F.
oorporum caelestium) add. K •
9-11 Nec vita . . . ea : cfr GuxnissALaxus, ē d. Muekle, p . [46], 15-17 ; le De Anima de
Gundiasalinus ajoute, ligne 10, eans doute par suite d'une confusion entre Avicenne
et Aristote, rē sultant du titre auctor praecipuus (Avicenne) confondu avec auctor primus
(Aristote), N(in prima genitura) aicut Aristotelea dixit ». mais omettent ces mota dans le second cas (lignes 13-14) . Un regroupement masaif dea
9 eat retenta : ar. mabkhicl, a gardē avec avarice» ; la mēme idēe eat exprim ēedansle mas latina de la liste B se produit autour de la leqon B, ipsa exi8tensl- 2 ; s'y ajoutent
De Anima, p . 29, 89 : e non est illic occultatio aliqua neque avaritia» ; il n'y a, de la part lea mss A contaminē s nO8 6, 11, 13, 14, 19 et, de plus, le no 15. C'est le seul exemple
de 1'Etre premier, aucune limite & la communication de la vie. de e lepon double» qui apparaisse dans 1'Appendix.
13-14 ipsa existensl- Z : la prēaentation de ces mota sous une autre forme ayntaxique, 19 non . . . longe : ar. il n'est pas difficile de comprendre que» ; voirAlpago, p .1040 F:
41

dum ipsa existit, provoque un regroupement dee mss latina de la liste . A tel qu'il est ♦ nec elongatur ab intellectu quin . . . sit ► ; noua emprantons ā Alpago la retraduction ►
t

dē crit dans 1'Introduction, Speeimina codicam, p.123* : on trouve en effet, ā deux repriaea, de 1'apparat latino-arabe : rotabtilium sphaerarum. (tadāwar).
dum tipsa existit dans les mas P(no 8), V(no 12) et dans les mas n Oe 1, 3 9 b, 7,179 18 ainsi que 23 demonstratores : ar ., al-muhaqqiqicn, s ceux qui cherchent ā approfondir la v ērit ē r;
dans le ma. de la liste B, no 38 ; les mss nOe 4 et 10 ainsi que le ms . na 34 ae rallient aux mss voir Alpago : t comprehenaores veritatie ►.
A dane le premier des deua cas otL apparaiesent les mote dum tipsa existit (ligrie 13), 27-30 natura . . . oorporalis c ofr GuxnrsseLiNva, ēd. Muckle, p. [45], 33-36.

190 DE MEDICINIS CORDIALIBUS FRAGtfENTUM 191

In compositis vero complexatio frangit et debilitat veritatem et remissione nisi aptitudinem substantiae patientis aut eius debili-
contrarietatis, et operatur in eis formam complexionis . Compleg io tatem.
autem est medium inter contraria ; medium vero non habet contraria;
et ideo aptatur plus ad recipiendum vitam . Unde compleaio quo magis Sapientes autem distinxerunt inter potentiam et aptitudinem, quia
35 accesserit ad medium, complexionatum aptius fiet ad recipiendum potentia est super contraria aequaliter, aptitudo vero non est super
augmentum perfectionis vitae. 55 contraria aequaliter. Omnis enim homo potest gaudere et tristari,
Cum vero temperatissimum fuerit, ita ut contraria aequalia sint in eo sed eorum quidam sunt aptiores gaudio ant tristitiae ; similiter est
et operentur aequaliter, coaptabitur perfectioni vitae rationabilis, si- iudicium de ira et timore et aliis passionibus . Manifestum est igitur
milis vitae caelestis. quod hoc quod spiritus est gaudens aut dolens in potentia, aliud est
40 Haec autem aptitudo eat in spiritu humano . Spiritus vero humanus quam hoc quod est aptior ad unum eornm . Unde videtur aptitudo esse
omnino est quiddam quod generatur ex elementis, et effigiat vultus 60 perfectio eius quod est in potentia in comparatione unius opposito-
ad similitudinem caelestium corporum . Unde iudicant de eo dicentes rum. Conatat igitur e g hoc quod spiritus, quamvis ex hoc quod est
quod sit substantia lucida, et ideo spiritus visibilis vocatur radius spiritus in potentia, simul habet dolere et gaudere, non tamen est ei de
et lug . Unde et anima aggratulatur cum videt lucem et molestatur eo quad intelligitur de aptitudine nisi unum eorum . Deinde manifestum
45 in tenebris : ipsa enim lux est comparata eius vebiculo, et confortatur est quod potentia utriusque istorum comitatur animam cum sub-
propter eam vehiculum eius, quod est spiritus, cui tenebra est contraria. 65 iicitur et quod aptitudo signata ad unum eorum, non comitatur
Videtur autem quod sapientes et sequaces eorum eonsenserint in eam, sed accidit ei ex aliqua causa.
hoc quod gaudium et timor et dolor et ira sunt e g passionibus propriis 31 rb
spiritus qui est in eorde . Unde omnis passio quae intenditur aut
53-54 quia potentia est] om . V 54-55 aptitudo . . . aequaliter] i.m . I 56 aut]
50 remittitur non ex causa e gtrinaeca, non comitatur in sua intensione et alii V 57 passionibusJ et add . I 57 eat igitur] inv . V 58 quod l]
quia P 58 quod $] quia T 58 in] et S 59 videtur aptitudo] inv. T
61 igitur] ergo S 61-62 quamvis. . . spiritual i .m . P 61 est] om. PV
31 vero] autem T 31 complexatio] comparatio V 31 debilitat] debili-
62 dolere et gaudere] inv . T 62 non tamen] inv . T 64 istorum]
tatem I 31 veritatem] virtutem I virtutem sed veritatem add. i .m . al, man. eorum V 64 aubiicitur] subiciatur ISTPV 65 signata] aignificata S
S virtutem add . i,m . al . man. P 31-32 veritatem contrarietatis] inv . T
33 autem] om. I 33 est] om. V 34 quo] qua V 35 medium] eo add . V
35 complexionatum] complexionatus V 35 aptius] eo aptius P 38 operen-
tur] operantur I 39 caelestis] caelesti S supercaelestis (dub .) T 41 vultus] 51 aptitudinem] flj.,c— j flJw;;, j (intensionem aptitudinis) AK 51 aut] 9
cultus V 44 aggratulatur] gratulatur T 45 comparata] operata V (et) AK 53 distinxerunt] ~i„W t "y_,L (subtilitor) add. AK 53 aptitudinem]
47 consenserint] consenserunt TPV 48-49 propriis spiritual om . V 49 qui]
~ ~(veram) add. K 56 gaudio] J2;j (tantnm) add . K 56 aut]
quae V 49 aut] et V
9 p (et eorum quidam sunt aptiores) AK 57-58 manifestum . . . quod i]
om. K 59 eorum] 1;,yI V9 ~ (et non ad alterum) add . AK 60 eius quod
31 et debilitat] om . AK 38 coaptabitur] (complexionatum) add. AK est in potentia] ~~ (potentiae) AK 63 de] L~,,,Qi (ipsa) add. AK 64 ani-
40 humanua] om. AK 41 quiddam] _,a, y(subatantia corporalis) K mam] eum sc. spiritum AK 66 eam] eum sc . spiritum AK
41 ex] oI (complexatione elementoram) add.
AK 45 ipsa enim lux] 4;,ll j Vy
(quia illud est comparatum) AK 45-46 et confortatur . . . spiritual om . K
53-66 Sapientes . . . cauaa : voir Alpago, chapitre 3 : a De principalibus passionibus
AK 47 eorum] a(ex medicis) add. K
46 qnod eat spiritual om .
epiritus cordialis et primia oausis ipsorum : ecilicet patentia et dispasitione a, p . 1041 B. °► I
50 extrinseca] Jt Is.l l (agente) K 64-65 animam . . . subiicitur : il s'agit en arabe de rūh (spiritus) et non de nafa (anima);
le verbe subiicitur aorrespond A tajawhara, verbe pour lequel EL-Knonxmr, Lexique de
la Mētapbysique du Shijd, eignale comme traductioa latine, swbataniiari ; Alpago rend
41 affigiat vultus ad : ar. 4 qni reprē sents» ; voir Alpago : vergens in. aum subiictitur par ex generatione ipsiva.

192
DE MEDICINIS CORDIALIBUS FRAGMENTUM 193

Gaudium autem est delicia . Omnis autem delicia est apprehensio Et ideo habens hecticam, non dolet ex calore vehementi, qui vehe-
perfectae acquisitionis propriae virtuti apprehendenti, sicut sentire 85 mentior est calore febris acutae ; dolet autem habens febrem acutam
dulce et odorem bonum sensui, percipere vindictam virtuti irascibili, ex calore minore quam sit ille : calor enim hecticae infusus est membris
70et percipere spem virtuti cogitativae et aestimativae . Omnis autem quasi complexio illorum ; calor vero febris acutae extraneus est mem-
perfectio est res naturalis et e converso . Omnis autem perceptio rei bris et differt a complexione membrorum . Medici autem imponunt
quae est naturalis virtuti eat delicia, et e converso. nomen proprium ei quod est sicut hectica, complexionem malam
Fortassis accidit aliquibus virtutibus non delectari nisi cum discedi- go aequalem, et ei quod est sicut febris acuta, complexionem malam di-
tur a dispositione non naturali ; ex quo putatur quod delectatio sit versam.
75 egressus a dispositione non naturali, quasi permanentia in dispositione 31 va Manifestum est igitur quod causa non sentiendi id quod est quietum
naturali non possit esse delectabilis . Hic autem error non accidit nisi de perfectionibus sensibilibus, est privatio apprehendendi ; causa
propter acceptionem accidentalis pro substantiali . Apprehensorum vero delectationis in principio exitus ad dispositionem naturalem, est
enim quaedam sunt quae non apprehenduntur nisi ex permutatione, 95 habere apprehensionem . Sed quia habere apprehensionem fit in exitu a
A189r sicut tactibilia ; qualitas enim non sentitur nisi dum membrum tangens dispositione non naturali, ideo contingit esse delectationem in exitu ab
so fuerit contrarium illi qualitati ex qua patitur ; cum autem pertulerit illa. Et putatur haec esse eius causa, sed non est ita . Nam causa est
et quieverit passio, qualitas fiet complexio membri, et tunc non habere perfectionem et nihil aliud, et haec est causa delectatio-
21 rb sentietur : omnis enim sensus aliqua permutatione est, nihil autem nis. Sed causa aptitudinis ad illam, haec est ut deliciosus sit in sua
permutatur ex seipso. oo meliori dispositione in quanto et quali, et ut non sit in eius substantia
defectus nec dispositio non naturalis eius quod est in illo.
71 perfectio] perceptio PV Sed in quanto, hoc est, ut spiritus delectans sit multae quantitatis :
67 autem2] enim V 69 aenaui percipere] inv . S
71 converao] contrario T 71-72 omnis ... delicia et e converso] i .m . C propter hoc enim roboratur virtus eius ; ex augmento enim substan-
71 autem] enim V 72 estl] om. I res add. PV 72 converso] contrario T tiae in quantitate provenit augmentum virtutis in robore suo, sicut
73 fortasais] autem add. T 73 aliquibus] quibusdam V 74 non] sup. 5 declaratum est in principiis naturalium . Item propter hoc quod spiritus
lin . al. m2n . S 74-75 ea quo . . . non naturali] i.m . P 77 propter] est multus, magna pars eius stat in principio, et eius magna pars
per T 79 aicut] per add. P 79 tactibilia] tractabilia V 81 qualitas] om. V dilatatur, sicut fit in gaudio et deliciis ; paucum enim apiritum restrin-
82 sentietur] sentitur T 82 permutatione] permutatio ISTP 82 eat] om. V
git natura et retinet in principio et non permittit dilatari.

67 auteml] om . K 67 delicia] (,,, (quaedam) add. A 70 percipere],p,y 84 calore] dolore T 85 febrem] calorem V 86 infusus eat] effusua est
(aliquid exspectatum ideat) add . A j ,t,y ~I I " ~ exspectationem utilem 4*1~ideat) in V 87 illorumJ eorum T 87 egtraneus] extrinsecus V 89 quod
(
add . K 72 quae est] om . AK ~ 72~ irtuti] L, ~3~j (alicui virtuti) K est] om . S 90 sicut] om . V 90 malam] om . V 95 haberei] om . V
72 et e converao] om. K 77 aubatantiali] V j U ,6—. 9y~ u(;.S .J āy 95 eaitu] fit add. V 97 causa l] acilicet delectationis add. sup . lin . al . man. S
::,lkJ lxI l .u. j JJi (iam autem 98 perfectionem] perceptionem PV 99 aptitudinis] apta V 99 sit]
om. V 2 delectans] delectantia V 2 sit] fit C 3 ea augmento
cognitum est in libro de sophisticis eleneh,is quod hoc eat una fallaeiarum aed haec enim] et augmento V 4 virtutis] virtuti C 6 principio] scilicet in
eat declaratio huiva rei in hoc quod quaerimus) add. AK 81 et 2] om. AK corde add. sup . lin. al . man. S 6 eius 2] om . T 7 dilatatur] delectatur C
7 et] in add . T 7 enim] etenim S 8 et non] nec T
67-24 Gaudium . .. tristitiae : voir Alpago, chapitre 4 : * De cauais exterioribus delecta-
tionis et tristitiae et earum diversitate a, pp. 1041 B- 1042 D. 84 ideo] om. K
77 substantiali : la traduction d'Alpago comporte ici une addition (aomme 1'ēdition
Kilisli et le manuacrit arabe d'Ogford Pococke 125, voir eigles AK) : e in Elenchis enim. 84-90 hecticam .. . acuta : pour febris hectica (ou ethica selon 1'orthographe des mss
osteneum est quoniam hoc eat una fallaciarum . Delectatio (= declaratio Y) vem huius- latins) voir AvioExxa, Liber Canonia, Venise 1507, Reproduction anastatiqne, Hildes-
modi, quantum ad pmpositum spectat, est quoniam . .. e. Sur le sene de mughālalce, heim, 1964, p. 414 (Liber IV, fen I, tractatus III) ; pour febris acuta, voir ibidem, p. 403
# eophisme a(ioi f aldacia), voir A. M. Goieaox, Lexique, p. 264, no 483. (Liber IV, fen I, tractatus II) .

194 DE MEDICINIS CORDIALIBUS FRAGMENTUM 195

Sed in qualitate, hoc est, ut complexio eius sit optima et lux eius sicut sulfuris accensio quod incenditur quolibet igne, cum multo
10 sit maxima et sit simiIlima substantiae caeli . Hae sunt causae apti- maiore ligna non accendantur . Ergo cum anima fuerit habens spi-
tudinis ad gaudium et delicias. ritum aptum pati ex laetis, laetabitur qualibet causa . Unde cum
Contrariae autem harum sunt causae aptitudinis ad dolorem et laetificatur nimis potor vini, putatur laetari ex se, sed non est ita:
maestitiam, quae oum cognitae fuerint in delectatione quae est quasi 30impossibile est enim fieri in aliquo actionem sine agente ; sed vinum
genus, scientur etiam in gaudio, quod est ut species. cum bibitur mediocriter, generat spiritum multum et temperatae
15 Ergo spiritus qui est in corde, cum fuerit multus, et multa materia complexionis inter tenuitatem et grossitudinem, et multae lucis
ex qua fit, fuerit proxima continuitati et temperatae complexionis 31 vb resplendentis, et aptatur spiritus gaudio et gaudet ex qualibet cau-
in tenuitate et spissitudine, et lux eius fuerit resplendens, erit aptis- sarum utilium.
simus gaudio . Cum autem fuerit parvae quantitatis et materia 35 Sed operatio causarum utilium praesentium est efficacior quam
fuerit pauca, sicut in convalescentibus qui sunt graciles ex infirmita- operatio causarum utilium futurarum . Similiter operatio eius ex
20 tibus et in senibus, et non fuerit temperatae complexionis, sicut est causis utilibus ad delectandum eat efficacior quam eius operatio ex
in aegris, sed fuerit nimis grossus et apissus, sicut est in melancholicis causis utilibus honestati . Similiter eius operatio ex hoc quod est secun-
et senibus, non dilatabitur eo quod est grossus, aut fuerit tenuissimus, dum opinionem, est efficacior quam quod est secundum rationem.
sicut in macilentis, non erit in eo tantum quod possit dilatari, aut 40 Causa autem huius hoc est quod virtutes animales quae sunt in
fuerit obscurus, sicut in melancholicis, erit aptissimus tristitiae. cerebro, quae egent temperamento humoris ad hoc ut ipsae oboediant
motui cogitationis et imperio intellectus, sunt multi humoris et non
25 Ei autem quod aptum est ad aliquid, sufficit quaelibet causa, subduntur intellectui . Praeter hoc etiam habent motum multum
propter vapores ascendentes commotos qui admiscentur ei, et propter
9 sit] fit V 10 sit1- 2] fit V 10 et] quia l 10 sunt causae] autem 45 humorem suum llon obtemperant motui, nisi motui violento corporali,
causae aunt T 12 harum] hae V 13 maestitiam] tristitiam V 13 quael ]
14 etiam] et I 26 incenditur] accenditur V 27 maiore] maiora V 29 potor] potator S
scilicet causae add. sup. lin. al . man . S 13 cum] tibi V
14 ut] om . I 15 ergo spiritus] i.m. al. man . S 15 in] om . T 30 est enim . . . aliquo] enim est in aliquo fieri S 30 fieri . . . actionem] fieri
autem S
17 in] sunt V actionem in aliquo T in aliquo fieri actionem V 31 spiritum] subiectum S
15 fuerit] fuit P 16 temperatae] temperantiae V
22 et] in add . T 22 eo] in eo S 24 in] 32 tenuitatem et grossitudinem] inv. ISPT grosaitiem et tenuitatem V
21 grossus et spissus] inv. ISP
25 ei] ex hoc V 34 utilium] talium sed utilium add . i .m . aT„ man . S 35 operatio] comparatio V
om . T
35-37 quam . . . efficacior] om . hom . C 36 operatioi - 2] comparatio V
36 causarum] om. I 37 eat] et T 38 honestati] inhonestati C 38
9 optima] ')k~(y (+,,J . ~j9 (et constitutio eius sit optima) add . K 13 maesti-
eius operatio] inv . ST 40 hoc] haec SP 41 oboediant] oboedient
tiam] om . K 15 multus] j J .Ujj (quantitate) add . AK 17 in tenuitate et I ante ipsae V 42 humoris] humores TV 43 praeter] propter V
spissitudine] r ~~) ~jy (et constitutionis) AK 21 spisaus] P 1_01 (constitu- 45 obtemperant] obtemperatum V 45 nisi . . . violento] om . V
tione) add . K 22 tenuissimus] ~(eonstitutione) add . AK 23 macilentis]
32 inter tenuitatem et gmssitudinem] r 1_0 19 (et constitutionis) AK 34 utilium]
(et mulieribus) add. K
do.>,ājj(laetificantium) add. K 41 quae egent] Lg,,9j q>~~ (quarum epi-
ritus eget) K 42 inteIlectus] ~-V,.cy (et quae in hora ebrietatis) add. K
13-14 quae . . . gaudio : voir Alpago : R Cum enim scitur quod hae aunt causae delecta-
tionis in genere, consequenter procul dubio scitur quia eaedem sunt cauaae gaudii (quod 45 corporali] L,~LjI~
deleetationis est species) ». C-;~ -H ~j(,,,yf lI (et non subtili apirituali quia ex
17 in tenuitate et spisaitudine : 1'Appendix rend de eette mani ēre, ici et plus loin, agitatione sua non obtemperant etiam figurattioni apirituali aed figurationi corporali
1'arabe qiwām ; ce mēme terme correspond p . 202, 38, ā natura ; il eat aynonyme violentae) add. AK
de complexio. Alpago le traduit par substantia . Nous avons prē fērē rendre ce mot par
conatitutio pour ēviter toute confuaion avec nutura (tabi ca) et substantia (jawhar) ; voir 40 animales : ar . nafadniyya, x de 1'āme ».
EL-KIīODEIRI, Lexique. 44 ei : Be rapporte en arabe ā apiritus, omis aprgs cerebro, ligne 41, dans le texte de
25-00 Ei . . . tenebrosa : voir Alpago, chapitre 5 : e De causia eaterioribus delectationis 1'Appendix comme dans le ms . arabe A : voir apparat latino-arabe quarum spiritus eget.
et tristitiae et earum diversitate a, p . 1042 D a p . 1043 A. 45 corporali : aprAs ce mot, Alpago, p . 1042 E, rend comme suit le teate arabe attest ē

196 DE MEDICINIS CORDIALIBUS FRAGMENTUM 197

et tunc fit difficile cogitationi oboedire eis . Virtuti autem intelligibili so sentium . Et cuius multa fuerit aptitudo, sufficit ei parum ex causis,
accidunt ex eis accidentia secundum hoc quod exigit eorum dispositio, sicut puero.
ita quod temperatur eorum complegio, et quiescit commotio . Deinde Causarum autem gaudii et tristitiae quaedam est fortis, et quaedam
A189v virtus spiritualis quae est in corde in hora ebrietatis est aptissima debilis, et quaedam est cognita, quaedam vero incognita ; sed de
5o gaudio ; cui non redduntur laeta cogitabilia propter hoc quod di gimus, incognitis est illud quod adeo inolevit quod non percipitur . Causarum
sed redduntur ei laeta quae feruntur inter sensum et aestimationem, 65 autem laetitiae et tristitiae, eam quae est validissima non est necesse
quae sequitur eum et confortatur propter eum ; aut sensus et cogitatio nominare . Reliquae autem sunt ut evagatio sensus per mundum :
quae adiuvant illum ad oboediendum sibi virtutes animales, confortan- quod autem ostendit nobis hoc esse delectationem, est contrarium
tur per eum . Sensus enim plus praevalet super apiritum occultum, et eins, scilicet non delectans, quod est sedere in tenebris, sicut quod
55 plus potest movere eum quam intellectus . Intellectus autem cum ostendit nobis esse delectationem habere socium est tristitia ex soli-
restitit ei spiritus occultus, adiuvatur e g sensu et vincit eum, sicut 70 tudine, et sicut obtinere cupitum in eadem hora et esse compotem
fit in scientia geometrica et in aliis etiam . Et quoniam ita est, ideo desiderati sine impedimento est voluptas, et loqui de praeteritis, et
defecerunt operationes laetificantium futurorum honestorum intelligi- sperare de futuro, et adulari anzmae propter spes et verba et propter
21 va bilium, et praevaluerunt operationes laetorum delectantium prae-
60 multa fuerit] inv . TV 62 quaedam z] est add . ST et quaedam est V
48 quiescit] quieacat STV 49 eatl] om . I 50 laeta] et add. T 63 cognita] et add. V 63 vero] om. TV 64 illud] aliud V 65 autem]
56 restitit] restiterit IS 57 geometrica] geometria T 58 futurorum] vero V 65 eat,~] om . T 66 reliquae] reliqua V 67 oatendit nobis]
om . V 591aetorum] locorum I inv . V 67-68 contrarium eius] inv . T 69 ease] om . V 69 socium]
sonum V 69 solitudine] sollicitudine V 70 obtinere cupitum] optime
46 cogitationi] d.,Q. ā_J I (verae) add. K 46 oboedire eis] U~c~. j (imperare eis) cupiunt V 70 esse compotem] inv . PV 71 desiderati] deaideranti V
AK 49 spiritualis] (animalis) AK 50 cogitabilia] ~.4s 1 (pura) 72 sperare] separare V 72 apes] spem TV
add . K 52 aut] y(inter sensum et cogitationem) add . K 53 eonfor-
tantur] et confortantur K 56 apiritua] ~yr) ~dX j(ille apiritus) AK 58 ope- 61 puero] JLA l;,(( j9 JJ ~ ~(putatur enim sine causa
rationea] operatio 58 futurorum] (?) dIx-, 11 K 58 honestorum] laetari quod est impoasibile) add . K 62 fortis] y(et) add . AK 63 et] L,~u 1y
(et honestorum et) AK 58 intelligibilium] yj (.;';,) Le
I Z (in
~9 (item) AK 65 validissima] 1_,,& (~ ~_~j (fortis et manifesta) AK 68 ecilieet]
anima potoris) add . AK 59 delectantium] y(et) add . AL,o~,c>9 ~~ ' om . AK 68 sicut] y(et) AK 71 est] a jS9 (et similiter) AK 71 volup-
(et bonorum et praecipue) add . K tas] ~ 1~,,;J l (voluptates) A~ 1,,,~J j (voluntates) K 71 et i] yj (-,,y I (spes
et ) acld. AK
par A et K et omis dans le texte de 1 'Appendtix : u non in rebus aubtilibus spiritualibus :
et cum instabilitate aeu agitatione ipaius non obedit (sc . spiritus) etiam formationi rerum
apiritualium, sed formationi tantum corporalium rerum » . Formatio rend chez Alpago 60 parum ex causis : ar . t la plua petite cauee de joie », efr quaelibet cawsa p . 194, 25.
1'arabe tashkil, x configuration» : c' est 1'action de e donner aux corps une figure, une 66-69 Reliquae . . . solitudine : Alpago, p . 1043 F, rend ce paseage comme suit : a Aliae
forme extērieure », voir A. M. Goicxorr, Lexique, p. 163, n o 331 ; nous empruntons ā ce vero aunt sicut intuitus caeli inter laetificantes (ac . causas), cuius signum eat quia con-
lexique la Mretraduction» figuratio pour ēviter toute confusion avec formrrtio qui,dansle trarium tristitiam causat, scilicet in tenebria permanere . Aut sicut conversari cum con-
De Anima, correspond ā ta8awurur, a concept ». aimilibus, cuius signum est, quod solitudo attriatat a . Alpago rend, par intuitus caeli, ce
46 oboedire eie : ar . e il est difficile alors, pour la pens ēe vē ritable, de rēgir im tel que 1'Appendix rend de faqon plus littēralo par evaga6io sensus per mundum (ar . tasarruf
al-hiss fi '1-041am), c'est- ā -dire la joie de dē couvrir le monde par la vue, 1'ouie, etc . ..
pneuma a.
52 euml - 2 : sc . sensum. 72 adulari . . . spes : voir Alpago, p . 1042 F : u Et meditatio in rebus ambitiosis ».
52 aut . . . cogitatio : ces mots, dans 1' ē dition Kiliali, eorreapondent ā aut inter sensum 72 verba : Alpago paraphrase 1'arabe mulwdatha :« mutua confabulatio dilectorum ».
et eogitaiionem et aont parallPles ā quae feruntur inter sensum et ae8timationem, ligne 51. 72-73 admirationem . . . quoHbet : admiratio est reli ē ā tort ā propter et devrait Be
53 illum : sc. sensum. lire au nominatif, comme 1'un des termes de 1 '6num6ration des causes de joie ; l'Appendix
63 animalea : ar . nafa āniyya, e de 1'āme ». abrēge d'ailleurs la fin de cette ē numēration : lea lignea 73-75 rē sument, maia sans le
54 et 56 occultum, occultus : ar . bā tin, 4 interne» ; il s'agit du mēme mot que celui qui trahir, le texte arabe plua long de 1'ēdition Kiliali et , du manuscrit A . Voir Alpago,
dēsigne lea sens 4 internes » . p . 1042 F : * Et extraneitas rerum et admiratio et elevatio mentis . Et obviatio amicorum

198 DE MEDICINIS CORDIALIBUS FRAGMENTUM 199

admiratiouem, et invenire attentum auditorem et concordare et quae debet facere, de quo potius debet curare, et sicut solitudo
blandiri et praeva,lere in quolibet, et cetera quae nominavimus in rheto- et hoc quod non potest habere quod vult, et multa alia quae no n
75 ricis . Haec autem differunt secundum voluntates et usus, sine quibus 90 numerantur, sunt ex accidentibus quae adveniunt animae aptae ad
homo numquam est aliquo modo, nec etiam sine causis tristantibus tristandum et reddunt eam tristem.
quibus sunt in hominibus debilibus consimiles. Imaginatio vero, eo quod fortior est in melancholico, iuvat ad hoc,
Sed cum aptitudo magis fuerit propria ad unam partem, non pa- 32 ra quoniam reddit res repraesentantes quod contristat et molestat et
tietur ex causis alterius partis nisi fortissimae fuerint ; patietur tamen tabefacit . Imaginatio enim confortatur in melancholico ex siccitate
95 spiritus qui est subiectum imaginationis, et propter hoc fiunt leviores
so e g causis suis quamvis sint debiles . Gaudium autem ebrii durat ex
qualibet istarum causarum . Habentis autem complexionem melan- motus eius, eo quod intellectus non cogitat de virtutibus interioribus
cholicam qui est tenebrosi spiritus, durat tristitia propter id quod et exterioribus sensus et aestimationis propter vitium complexionis
est oppositum istis causis. De causis tristitiae et sollicitudinum sicut spiritus in quo sunt, et quia motus earum appropriantur ad id quod
est reminisci dolorum qui contigerunt et infirmitatum quae praeterie- 88 facere de quo] om. S 88 potius] poat V 88 debet 2] om. S 88 soli-
s5 runt et inimicitiarum et contumeliarum vel iniuriarum illatarum, et tudo] sollicitudo STV 89 non i] om . P 89 quod 2] quid S 90 sunt]
sicut aestimare terrores futuros, et praecipue discessionem ab hoc sint C 92 quod] om . V 92 est] om. T 93 reddit] scilicet imaginatio
add. sup . lin. al. man . S 93 repraesentantes] praesententea IS 93 quod]
saeculo, a qua avertitur meditatio sapientis ad aliquid aliud ex his
acilicet illud add. sup . lin, al . man. S et T 94 tabefacit] calefacit scrib. sed
corr. in tabefacit al, man. S 94 enim] vero I 96 qui] quod IS 98 spiritus]
73 auditorem] adiutorem V 73 concordare] concordari TV 74 nominavi- om . V 98 earum] eius T
mus] praenominavimus T nominamus V 75 secundum voluntates] sicut
voluptatea V 75 quibus] et add. S 76 numquam est] inv . V 78 magis] 88 facere] ~ ~y (et cogitatio) add. AK 88 solitudo] ~~ l~ ~ ~y (et co-
om . V 78 non] om . V 79 fortisaimae fuerint] inv. T 80 autom] gitatio de eo quod accidit) add . K 90 sunt] ~~,,,~9 o,j,$,y (haec et aimilia
post ebrii T 80 durat] datur T 81 autem] om . S 82 tristitia] laetitia CISPV sunt) AK 92 iuvat ad hoc] d„~;,,o,~„ ~.5 ~ . . . ,J,,R;a (impletur cogitationi-
83 tristitiae et sollicitudinum] inv . V 84 dolorum] dolorem V 84 conti-
bus contristantibua) K 94-95 et tabefacit] om. A J ~~ x,y q„y ~9 ~$' ~ V~9
gerunt] contingerint T contigerit V 84 quae] qui V 85 et z ] vel V 85 vel]
~~,;,y P,~. ~y (et fiunt sc . res qua$i iam essent et ideo non eessat ac. melancholicus
et IT 86 disceasionem] distenaionem V 87 avertitur] advertitnr I vertitur T
tristari et timere) K 94 enim] y(autem) A~ ~(non confortatur nisi) K
94-95 ex aiccitate apiritus] ~„~.J ~ v,, ~ ~ ~~ ~ o,~,y (.,9 qg (,~ (propter levi-
77 in . . . debilibus] ~ l~ ~~c,c ~(in debilitate operationis) AK 84 dolo-
tatem eius ac. spiritus et propter siccitatem quam addit ei melancholia) K 95 api-
rum] ~ l~, '~ ((periculorum)) AK 85 vel] 9 (et) A 86 praecipue] ~.,. ~~) ~
ritus] ~y~ I~I j.,, (eomplegionis apiritus) A 95 subieetum imaginationis] ~y
(necesse esae) add . AK
~~,,,,),) ~~-,, ~,,,,y y ~ ~y,J ~(in media concavitate cerebri) K 96 eo quod]

et amicabilium vicinorum . Et quandoque deluaio et defraudatio et victoria in minimis ~ jy9 (et quia) K 96 non cogitat de] d I~,,,, ,,y ~~~ ~~ j~
rebus ». (avertitur ab eo sc . spiritu nec imperat ei) K 96-97 virtutibus . . . aeatima-
74-75 in rhetoricis : ā dēfaut de la Rh ētorique du Shif ā' , Alpago renvoie ā la Rh ētorique tionis] om . K 97 et egterioribus] om . A 98 spiritus] 1~,,~y ~ ~,,, ~
d'Ariatote, Livre I, chapitre 2.
75 voluntatea : ar . ah-uXC', cfr Alpago : a.ffectus. ~,,,~,;1 ~~(;,~yJ,,;'•, ~~S. (aicut oatendimus in commentariis nostris de
75 quibus : sc . causis ; cfr haec. acientia animae) add. K 98-00 in quo sunt . . . tenebrosa] om. K 98-99 ad
77 quibus . . . debilibus : cette traduction latine, en omettant de rendre un mot arabe id . . . compleg io] ad id quod esigit illud ad quod aptat haec oomplesio
(ta'thir, operatio), aboutit ā un contreaens ; il s'agit ici non pas de homines debiles, mais de
cauaae quae suni debili operatione ; le sens eat donc : tt ā ces causea (de joie et de triatease) 88 solitudo : c'eat Alpago qui, ici, rend le texte arabe de fa~on plus littē rale que 1'Ap-
intensea ressemblent cellea qui n'ont qu'une faible intensitk » . Ceci rēpond bien au con- pendix : a distractio (inqi fā ~) ab occupatione placenti (ahughl) ►. La traduction d'Alpago
texte : causarum . . . quaedam est fortis, quaedam debilis» . . . (lignes 62-63), et a ex
K comporte, aprēa ces mots, une addition qui correspond ā celle de 1'ē dition Kilisli mais na
caustis . . . quamvis aint debiles» (ligne 80) . La traduction d'Alpago n'est ici d'aucun la rend pae littēralement : i et cogitatio distractionia ab ea ».
secours car sa lecture de du~f (e faiblease ») sous la forme di~f (« ce qui est double de ») 93-94 quoniam . . . tabefacit : la traduction d'Alpago auit un texte arabe para1181e ā
y introduit ē galement un contresens . celui de 1'8dition K.iliali : facit ei apparere quod iam ait in actu rea cuiue aimilitudo ani-
M

mae repraeaentatnr : et idoirco in continua peraeverat triatitia ► .



200 DE MEDICINIS CORDIALIBUS FRAGMENTUM 201

debet et ad quod aptae sunt, quod est co mple g io et qualitas mala et damus intellectum huius per inductionem, dicentes qnia cum corpus
oo tenebrosa. frequenter calescit, aptius fit ad cito calescendum ; similiter cum friges-
20 cit ; similiter cum dissolvitur ; similiter cum constringitur. Virtutes vero

Non autern omnes causae aptitudinis ad gaudium et tristitiam 32 rb interiores cum frequentaverint suas actiones, fit earum fortis habitus . A 190 r
sunt causae coniunctae substantiae spiritus in eius quantitate et qua- Mores etiam non acquiruntur nisi per hoc . Causa vero huius quasi haec
litate. Aliquando enim accidunt aliae causae animales quae praeparant est, quod passio aptans rem, cum acciderit, est consimilis substantiae
spiritum ad alterum duorum ; et videtur quod hoc quod praeparant eius ; consimile autem rei est repugnans eius contrario ; repugnans
5 spiritum ad hoc, sit e g coniunctione earum cum ipsis causis quae 25 autem contrario cum confortatur, minuitur aptitudo virtutis ad illud,

continentur in qualitate apiritus et eius quantitate, scilicet ut tempe- et augetur apti tudo contrarii eius quod est illi consimile . Et haec est
retur per illas complegio spiritus et eius grossitudo et tenuitas, et declaratio huius intentionis per inductionem et per syllogismum
augeatur mensura eius et splendeat eius natura et aptetur gaudio; sumptum eg authenticis . Sed verbum de probatione huius per demon-
aut ut accidat aliqua contrariarum causarum istis et aptetur tristitiae. strationem proligum est.
10 Sed illae causae egtrinsecae erunt principales causae . Hae autem 3o Quod autem magis convenit speculationi naturali considerare,
causae substantiales, scilicet quae accidunt substantiae spiritus, hoc est quod gaudio duo debentur : unum est confortatio virtutis
erunt causae secundariae et pro gimae ; hae autem causae aecidentales naturalis ; alterum est conservatio spiritus a dissolutione, eo quod
remotae, aut non comprehenduntur numero, aut difficile est eas cogit eum gaudium dilatari . Sed confortationem virtutum naturalium
numerare. sequuntur tria, scilicet temperantia comple g ionis spiritus, et largitas 21 vb
15 Sed omnes, sicut puto, comprehenduntur sub uno intellectu, sci-
19 calescit] calefit I calefacit T 19 ad cito] inv. V 19 similiter]
licet quia per omne quod frequentatur, virtus roboratur ; ex omni om. V 19 frigescit] et add. V 20 similiter 2] enim add. V 22 vero]
autem virtute quae roboratur fit aptitudo . Melius est autem ut osten- autem V 27 ayllogismum] consimilem V 28 aumptum] acriptum S
28 huius] eius V 32 alterum] aliud V 34 scilicet] om . TP
99 debet] debent T 99 aptae] apti T 1 omnes] sunt V 3 accidunt] animae
aād . S 4-5 ad alterum . . . spiritum] om . hom . I i.m . S 4 quod 2] quo V 18 quia] V(sicut) add. K 21 actiones] L,& ; y" Iy(et suas passionea) add. AK
4 praeparant] praeparat T 5 hoc] ut add. I 6 eius quantitate] inv . V 23 aptans] ~~ x,1 I (comitana) A 25 confortatur] 1_,, (multotiena) adal . K
6 temperetur] operetur V 8 splendeat] aplendoris acrib . sed corr . in splendeat 25 virtutis ad illud] Aj ji W I (recipientis illud) K 29 prolixum est] 1319
9 contrariarum causarum] inv . P
al . man . S 9 ut accidat] accidit T 419 JLci ~.) ~~' si hoc v~(
11 scilicet] post accidunt T 12 progimae] primae aed vel proximae add . i.m . S
16 quia] quod V ita est tunc frequentatio gaudii adaptat gaudio et frequentatio tristitiae adaptat
13 comprehenduntur] apprehenduntur T
triistitiae) add. hic sed non omisit 203, 50-51 K 32 conservatio . . . diasolutio-

3 enim]
(immo ante aliquando) K 5 ad hoc] a .l,S (similiter) K 5 sit]
nis] Ly>,J I J~ (rarefactio spiritua cfr 202, 37) A 33 virtutum] ~~ I (virtu-
J,
5 e ~ ~(etiam) add. AK g coniunctione . . . cum] 4~tj9,.1, tis naturalis) K 34 tria] L~ylI &t (quae sunt causae gaudii)
(mediante aliquo quod contingit ex) AK 7 eius grossitudo et tenuitas] .~,,,I-.+; add. K 34 scilicet] om. A

(constitutio eius )AK 8 splendeat] J,,~ (ait continua cfr 194, 16) K 10 eg- 28 e g authenticia : ar. can al-maskhicrāt. La traduction latine du De Anima rend ce
trinsecae] d>j Li.) I (laetificantes) K 13 aut l] ~ U~i (quasi) K 16 per terme par famosa, voir p. 79, 42 et p . 157, 83 : tles choses communē ment admiaeaa ; la
omne quod] J~ X (omnis actio cum) K 16 virtus] J'ail jt aj traduction d'Alpago : ex per se notis, rēsulte soit d'un autre terme arabe, soit d ' une im-
(ad eam actionem) add . K 16-17 eg omni . . . roboratur] om . K 17 fit] ~I%ja9 prēciaion du traducteur . Les t donnēes premiēres r correspondent, d'aprē s le lexique
ētabli pour le De Anima, ā ad-axvwaltiyy āt, non ā al-mashkicrāt.
(et ita fit) K
32 conservatio . .. dissolutione : ar . takhalkkul, a rarēfaction a et non tahaZlul, dissolutio ;
voir Alpago : rarejacitio. Le teate de la ligne 32 otL conaervalio a . . . n'a pas d'ēquivalent
1-53 Non autem . . . contraria huic : voir Alpago, chapitre 6 : t Quod unaquaeque passio
arabe entra4ne, pour la suite des id ēes, une oonfusion aveo la ligne 35 oū, par contre,
cordis disponitur ad generationem sui ipsius e, p . 1043 A-C.
la traduction latine de 1'Appendix rend litt ēralement I ' arabe.
3 animales : ar. nafsāntiyya, t de 1'āme'.
34-35 largitas reparandi : voir Alpago : t multiplicatio generationis r.
7 eiue groesitudo et tenuitas : ar. qiwām ; voir plue haut, p . 194, 17.
15 intellectu : ar. ma eW, t id6e, notion ► ; voir Alpago t(in una) intentione s .

202 DE MEDICINIS CORDIALIBUS FRA6}MENTUM 203

35 reparandi loco eius quod dissolutum est, et conservatio spiritus a vi 45 Sed cum tristitia frequentatur, praevalet super eam . Tristitiam
dissolutionis. autem duo sequuntur : debilitas virtutis naturalis, et spissitudo
Dissolutionem autem spiritus sequuntur duo : unum est aptitudo spiritus ex frigore, quod accidit eo quod incipit exstingui in eo calor
eius ad motum et dilatationem subtilis naturae ; aliud est attractio naturalis propter multam retractionem et constrictionem spiritus.
materiae nutrientis ad eum, motu suae dilatationis ad aliam partem, Sequitur autem hoc confortatio eorum quae di gimus . Manifestum est
4o ad quam non est motus nutrimenti . Omnem autem motum qui est eo igitur quod frequentatio gaudii adaptat spiritum gaudio, et frequenta-
huiusmodi solet sequi quod est post eum, e g cauais quas non est tio tristitiae adaptat spiritum tristitiae . Sed in eo qui hilaris est inter
necesse nominare : exempli gratia, aquae sequentes succedunt loco homines, non operantur nisi fortissima tristia et operantur in eo minima
praecedentium, similiter et venti et ventosae, et similiter aquae in laeta. Cui autem insita est tristitia, dispositio eius est contraria huic.
cantaplora.
Capitulum de additione Auohaueth
37 autem] om. T 38 naturae] substantiae V 38 est] om . T 38 at-
tractio] actio I 39 motu] motui I 39 dilatationis] existente add. T
55 Una ex dispositionibus quae sunt cordis hominis est debilitas et
39 aliam partem] inv. T 40 omnem] deinde V 41 quod eat] alia est ira et coangustatio pectoris ; inter quas est similitudo et dif-
om . V 43 eta] om. T 43 aquae] aqua SP ferentia . Et praeter hoc est ibi dispositio quae est vigor cordis, et alia
quae est amplitudo et dilatatio pectoris ; inter quas est differentia.
37 diaeolutionem] (rarefaetionem) K 38 subtilie = K] ~(propter Sed differentia est minus evidens, eo quod comitantur se tantum.
aubtilitatem) A 41 sequi] ~ 1 V (facere ut sequatur) AK 41 eum] ~, I(
45 eam] eum CITPV 47 eor ] ex eo T 48 retractionem] scrib, sed exp. et
(ad eum) add. AK 42 necesae] U (nobis) add . AK 42 exempli . ., auccedunt]
refractionem add, sap. lin . al. man. T 49 sequitur] aequetur S 49 hoc] haec V
~ā, : y(et sufficit nominare attractionem aquarum sequentium) AK 53 est contraria] inv. T 54 capitulum] quintum add. S quintum quartae partis
43 et a ventosae] rt,.lsl 1~ (et similiter cutea in ventosia) AK add . T 54 capitulum . . . Auohaueth] capitulum quintum de hoc quod adiecit V
55 ex] de PV 55 et] om . I 56 ira et] om. T 58 amplitudo] aptitudo T
37 Disaolutionem : ar. takhalkhul, rarejactio. amplificatio V 59 camiiantur] comitatnr C
38 naturae : ar . qiwdm, voir plus haut, p,194,17, constitutio. Pour les mots rendus dane
I'Appendix par subtilis naturae, la traduction d'Alpago (propter subtiliiatem substantiae 45 praevalet super eam]a–Ic ~~V V_ ; l (roboratur virtus ad eam) AK 46-46 tris-
eius) recoupe le texte arabe du manuacrit A, tandia que celle de 1'Appendix recoupe titiam autem] djy (quia tristitiam) AK 46 sequuntur] ~z ~(primum) add . K
1'6dition Kilieli. 46 et] j W I (secundum) add. K 49 confortatio] ) I 4p~ (sequuntur . . . eon-
39 eum : ac. spiritum. traria) AK 51-52 inter hominea] om. K 54 capitulum . . . Auohaueth] om . A
40 nutrimenti : Alpago ajoute ici une explication qui ne figure pas dans le texte arabe
et pourrait donc ētre une glose : a Ieta autem attractio eat inclinatio naturalis corporis
55 ex . . . cordis] dJ L~
(dispoaitio) K 55 hominie] om. AK 55 debilitas]
ad evitandum vacuum x. (cordia) add . K 58 est a] 9~) Lp (,~~ (est similitudo et) AK 59 tantum]
41 sequi : ar. ta,vtatbi cu, a il fait ae succ ēdera ; Alpago rend bien le sens de la phrase ~(plerumque) AK
arabe : a De natura enim eat talis motus, ut in ipso motu succedere faciat poeteriora 4" ~I
prioribus », la Langue framyaise, Parie, 1878, s .v . : a La chantepleure n'est autre choae que deux
41 eum : ce pronom, en arabe comme en latin, renvoie ā motum, ligne 40 : c'eet le mou- tuiaux d'esgale longueur et grosseur joints enaemble faieana deux branches de telle
vement mēme qui, aelon la ]ettre de la phrase arabe, tend ā attirer vere lui (ilay-hiy figure que cette lettre grecque da).
sans ēquivalent latin) ce qui vient aprē s lui. 45 praevalet auper eam : le texte arabe reprend litt ēralement ici les mota traduits plua
42 euccedunt : oe verbe rend ici le terme arabe traduit, ligne 38, par attracEtio ; voir haut (p . 200, 16) par : a virtua roboratur d(ac . ad hane actionem quae frequentatur).
apparat latino-arabe. Alpago omet Sed . ., eam, Hgne 45,
43 et ventosae : voir Alpago : a et cutis etiam a ventoaie a, (mak<ijim). 54 Capitulum . . . Auohaneth : la plupart des manuecrits latins portent ce titre ou une
44 cantaplora : ar. zarrdq¢t ; voir Alpago : a(in) fiatu]ie 1 . M. le Profeeseur A . Abel a eu variante de celui-ci ; dans plusieurs manuacrits, le texte qui auit est prisentē comme le
1'obligeance de nous rappeler le rapproohement qui s'impoae ici entre cantaplora et le chapitre 5 du Livre IV du 1}e Anima.
franpaia a chantepleure r avec eee diffē rentsr eens : entonnoir, arroaoir, robinet; siphon; 55-91 Una . . . complexionie : voir Alpago, chapitre 7 : a De differentia debilitatis cordie,
ce dernier sene noua parait eonvenir le mieuz an contexte (voir E . LrmraA, Dictionnatire de een pu®llanimitatie, et triatitiae et eorum contrariia a .

204 DE MEDICINIS CORDIALIBUS FRAGMENTUM 205

6o Duae autem principales putantur esse duae dispositiones passibiles, ibi passio eg motu, non sequitur hoc natura] .iter, sed fortassis eliget
et duae secundariae putantur esse dispositiones activae . Sed inter so illud alio appetitu, praeter desiderium elongationis, et tunc erit illud
duo extrema uniuscuiusque partis est manifesta differentia . Primo, desiderium voluntarium et non animale ; fortassis autem eliget resistere
quia non sunt comitantia : non enim omnis qui habet cor debile est 32 va et aggredi.
tristis, nec omnis tristis habet cor debile . Item non omnis qui habet Quarto, quod comitantia corporalia sunt diversa . Debilitatem enim
65 cor forte est laetus, nec omnis qui est laetus habet cor forte. cordis cum habetur nocumentum eius proprium, sequitur remissio
Secundo, quia definitiones eorum sunt diversae . Debilitas enim 85 caloris naturalis et dominium frigiditatis . Coangustationem vero
cordis est eg comparatione rei formidatae, secundum hoc quod tole- pectoris sequitur plerumque cum contingit proprium nocumentum,
rari non potest ; angustatio vero pectoris est ex comparatione rei tris- accensio caloris naturalis.
tantis secundum hoc quod non potest tolerari . Formidatum autem est Quinto, quod causae aptantes sunt diversae . Debilitas enim cordis
70 nocens corporaliter, contristans autem est nocens animaliter. sequitur sine dubio tenuitatem spiritus nimiam et frigiditatem suae
Tertio, quia ea quae comitantur has animales dispositiones sunt 90 complexionis . Coangustatio vero pectoris sequitur spissitudinem
diversa . Debilitas etenim cordis movet ad fugiendum ; tristitia et spiritus et calorem suae complexionis.
coangustatio pectoris movet ad resistendum et repellendum et facit
ut cor magis amet contrarium fugiendi . Debilitas etenim cum accidit Sanguis autem multus clarus, temperatus inter tenuitatem et grossi-
75 cordi, sequitur ut remittatur virtus motiva, et coangustatio pectoris tudinem, propter abundantiam spiritus splendentis puri temperatae
facit eam ebullire et moveri . In debilitate vero cordis est passio e g complegionis et inter tenuitatem et grossitudinem generati e g eo,
nocumento et alia passio e g desiderio motus elongandi ; et in coangus- 95 aptat animam gaudio . Sanguis vero clarus, diatemperatus in calore,
tatione pectoris est una passio quae est ex nocumento ; si autem fuerit

61 esse] est I duae add. T 62 primo] om. V 63 enim] sup . lin. P 79 ibi passio] inv. T 79 sequitur] sequetur S 79 eliget] arget (?) V 80 tunc
63 cor] om . I 64-65 item . . . forte] om. T 66 definitionea] distinctiones I erit] inv . T 81 animale] animalis T 83 quod] quia T 83 sunt diversa]
67 est] om. V 70 corporaliter] naturaliter PV 70 autem] vero PV inv. T 83 debilitatem] debilitas T 85 coangustationem] coangustatio T
71 comitantur] comittantur P 71 animales dispositionea] inv . V 71 dis- 87 accensio] id est intensio add. sup, lin . C incensa accensio P intensiva accensio V
poaitiones] eius add. S 72 etenim] enim T 73 coangustatio] angus- 88 quinto] idcirco V 88 aptantes] adaptantes T 89 sequitur] sequetur
tatio V 73 etl ] ad add . IS 75 sequitur] sequetur S 75 et] om . S S post dubio T 89 frigiditatem] om . T 90 aequitur] sequetur S
78 pectoris] om . T 78-79 fuerit ibi] tinv . V 93-94 propter . . . grossitudinem] om . Jamn . T 94 ex] ab V 95 vero] autem S

60 autem] ~jyy (et quia ante duae)AK 63 cor] JWJ (intellectumdebilem)K


67 est] d I L„ (dispositio eius sc. debilitatis est) K 73 pectoris] J,9 (aliquando)
add. AK 74 fugiendi] ~ I ~a, y(et hoc eat aggredi) add . K 74 de- 79 sequitur hoc] I a j d4 (sequitur illud hoc desiderium) AK
bilitas etenim] (et debilitaa) Atjl9 aZj
(et praeter hoc debili- 80 desiderium] j_4 ,~J I ,,Z (ipsum deaiderium) A 89 nimiam et frigiditatem]
tas) K 75 virtus] u~O I (remittaniur virtutea motivae) AK , 75 pectoris] jl.),~ (propter nimiam frigiditatem)K 92 autem] om. K 92 inter
(-,, (saepe) add. AK 76 eam] eas 78-79 si autem . . . ex motu] om . AK r
. . . grossitudinem] j_~:Jj (constitutione) AK 94 et inter . . . groasitudinem]
9 P 1_0 I (oonstitutionis et ante complexionis) AK 95 animam] om. AK

78-79 si autem . . . motu : cea mota de 1'Appendix, bien atteatē s par lea manuscrits latins,
n' ont d' ē quivalent ni dans le manuacrit arabe A, ni dana 1'6dition Silisli .(voir apparat
latino-arabe), ni dana les variantes figurant ā 1'apparat critique de celle-ci. Peut- ētre
a'agit-il en latin d'une rēpētition indue d'une partie de la ligne 77 . Toute la phrase t si 81 animale : ar. huyauxina, x de 1'animal a.
autem . . . naturaliter ► (78-79), correspond chez Alpago ā : ~nec naturaliter sequitur eam 92-26 Sanguie . . . iniuriarum : voir Alpago, chapitre 8 :4iQualiter aanguis secundum
affectus (ad fugam) ►. eui diversitatem causat differentea passionea cordis ► .

206 DE MEDICINIS CORDIALIBUS FRAGMENTUM 207

propter multam eius accensionem et velocitatem sui motus, aptat eam 20 timor eius non multus et erit stolidus in omnibus. Spiritus enim eius
iracundiae . Sanguis autem tenuis, aquosus, frigidus, clarus, aptat eam similis est sanguini eius.
22 ra debilitati cordis et formidini . Spiritus enim qui fit ex eo est gravis ad Habens autem sanguinem grossum, turbidum, distemperatum in
A 190 v movendum exterius, et est parvae accensionis, quia est frigidus, Ergo frigiditate erit tristis et solitarius et quietae irae nisi ex re magna, et
oo aptatio ad gaudium et ad iram est in pauco
; est etiam e g sua tenuitate ira eius erit permanens minus quam ira eius qui est calidae complexio-
facilis ad dissolvendum, et e g sua frigiditate fit parvus. 25 ma, qui est similis ei in omnibus aliis, et amplius quam ira illius qui
Sanguis autem grossus, turbidus, distemperatus in calore, aptat tris- habet spiritum tenuem . Et erit memor iniuriarum.
titiae et iracundiae pertinaci . Sed tristitia fit propter spiritum turbi- 32 vb
dum qui generatur ex eo. Ira vero propter velocitatem accenaionis Quod contingit propter firmam impressionem formae nocentis in
5 suae ex calore ; pertinacia autem irae fit ex hoc quod est spissus, aestimatione et propter firmam impressionem desiderii vindictae
quia spissum, cum calescit, non cito frigescit . Ira autem ex sanguine de eo ; quod fit quoniam aliquando erit eius ira non permanens :
flavo tenui citius accenditur et citius exstinguitur . Spiritus enim qui 30ira enim aliquando est perseverans, sed motus eius ad imaginationis
generatur ex sanguine illo, est maioris caloris, et praeter hoc est non vindictam non est nimius ; ira etenim, cum cito recedit, forma eius
spissus. non quiescit in imaginatione, sed deletur et non accidit ei memoria
lo Habens autem sanguinem grossum, non turbidum, cum fuerit multi iniuriae . Cum autem desiderium et motus ad vindictam fortis est,
caloris, quod fit rarissime, erit non contristabilis et audacissimus accidunt ex hoc duo prohibentia recordari multum iniuriarum.
et fortis ani5no et ira eius erit minor ; laetitia enim constringit iram, 35 Quorum unum est attractio totius animae ad partem motus inten-
tristitia vero adaptat irae . Ira enim est motus ad repellendum, lae- dentis ad vindictam et impedimentum imaginationis revolvendi
titia vero est comparata delectationi . Motus autem delectationis est
15 ad modum attrahendi et appetendi . Huius autem hominis ira non 21 similis est] inv. T 22 grossum] et add. T 23 irae] om. I 24 ira
fit nisi ex magnis rebus et est rigidus propter spissitudinem sui spiritus eius erit] erit ira eius T 24 erit] ex re add. V 25 illius] eius V 25 qui 2 ]
et propter hoc est parvi timoris. quod S 28 desiderii] om . V 29 non] om . V 30 est] non add. V
Habens autem sanguinem grossum, non turbidum, distemperatum in 31 nimius] nimis T minus ISV 34 ex hoc] et haec V 35 intendentis]
intendena PV 36 revolvendi] resolvendi C
frigiditate erit nec contristabilis nec laetus nec iracundus ; sed erit
27 quod] XLJ– I (memoria iniuriarum) AK 28impressionem] J(,,,> (imaginationis)
98 formidini] fortitudini P 98 enim] autem V 98 est gravis] inv. T add . AK 29 aliquando] om . K 29 non] om . AK 30 ira enim . . . per-
00 sua] sui V 1 facilis] facile T
98-99 ad movendum] admodum V severans] om. AK 30 imaginationis] om . 207, 28 31
AK sed cfr nimius] v~y
facilis est P 1 sua] ea I 2 turbidus] turbidat V 5 suae] om . T
6 quia spissum] om . hom . V 7 flavo] et add. V 8 maioris] minoris C ~y9 L Ls ~,,J ~(et ira
8 praeter] propter S 8 e8t2] om . T 12 ira eius] inv. T 14 vero est] non est fortis nimis nec debilis nimis et debes scire quod) add. K 33 est] (,Qw ~

inv. T 14 motus] modus CISTP 15 attrahendi] trahendi V 15 ira] om . V (etiam) add. A J .~, (nimis) add. K
16 rigidus] rigidum PV 18 sanguinem] poet distemperatum T 19 nec i]
om . S atque T non V 19 contristabilis] contriatatus T 27 Quod contingit : dans le texte arabe A et K et dans la traduction d ' Alpago, une
nouvelle phrase commence ici, coincidant, dans P ē dition Kilisli et la traduction d'Alpago,
97 eam] om.
AK 99 frigidus] d~,3 q.,1y (et humidus) add. K 3 pertinaei] avec le dēbut d'un chapitre.
~'j ~j,J I (quae non exatinguitur) add. AK 9 apissus] 1-9 27-73 Quod . . . contristat : voir Alpago, chapitre 9 : e De odio vel rancore ».
L v~ c.i 0 U L,,v (si autem praeter hoc erit sanguis eiva 29 quod : ar. dkālika, u cela H ; d ' aprē s le sens, ce pronom neutre reprend propter . . . et
propter ; la rancune s 'explique par la simultanēitē des deux facteura indiquē s lignes 27-28.
clarus et aplendidus erit laetificans) add. K 12 animo] corde 15 et ap-
36-38 impedimentum . ., memoriae : ar . a le fait que ce mouvement occupe 1'imagina-
petendi] om . K 15 non] om. A 15-16 non fit . . . rebus] j ~A-
... tion et 1'emp6che de ( can) tourner et retourner (al-tasarruf) 1'id6e du dommage subi, de
I (fit magna ex rebus) K 16 nisi] om . A 17 hoc] 44sq consid ērer les consē quences qui en rē sultent, et d'imprimer fermement cette id ē e dans la
(ipsum) add . A m ēmoire a. La eyntaxe de la phrase latine rompt le parall ēlisme qui devrait apparaitre

208 DE MEDICINIS CORDIALIBUS FRAGMENTUM 209

intentionem nocentis, et repraesentandi ea quae consecuta sunt et timor tantum, qui facit desiderare potius fugere quam invadere, et
imprimendo memoriae. Virtutes enim motivae solent retrahere ani- 55 tunc forma iniuriarum non defigitur in anima.
mam a virtutibus apprehendentibus et e converso, et exterior solet Sed de pueris et de debilibus propter facilitatem ulciscendi ab eis,
4o retrahere ab interiore et e converso. et paucitatem timendi eos, ita est vindicta quasi iam sumpta sit :
Alterum est quod, cum motus intenditur ad vindictam, et nihil quod enim facillimum est, apud imaginationem ita est quasi iam
obstat illi, eius impetus reputatur apud imaginationem quasi obti- esset ; quod autem est in imaginatione, non incedit sicut vere est
nuerit quod voluit . Formam etenim ad quam intenditur motus et so in re, sed sicut videtur ei ; unde, quia facile apud eam est quasi habi-
properat, imaginatio sic imaginat quasi iam sit . Cum enim describitur tum, ideo vindicta de debilibus reputatur quasi iam sit . Unde deside-
45 in imaginatione forma eius quod appetitur quasi forma eius quod est, rium de ea deletur primo et non apparet ubi non est.
et habet esse forma in imaginatione, sicut forma rei penes quam Quod autem indicat dispositionem imaginationis inniti conformatis
finitur motus, deletur tunc desiderium imaginationis et non apparet 33 ra et non veris, hoc est quod homo aliquando reputat sordidum quod est
in ea forma eius, nec requiescit in memoria, nec est ibi recordatio 65 mundum et delectabile, eo quod est simile abominabili, sicut saepe
iniuriarum. refugit habentia sapores bonos, cum colores corporum suorum et
5o Sed de nocente ma gimo quem anima formidat, sicut reges et similia, figurae fuerint aimiles coloribus et figuris corporum sordidorum,
desperatio et pavor prohibent figi formam desiderii vindictae in ani- quamvis non contingat hoc credere, et praeter hoc, cum id quod
mabus, nec permittunt eam ibi perseverare ; et tunc nec desiderium
nec forma nocentis apparet in aestimatione vel in imaginatione, nisi 55 iniuriarum] iniuriantis P 55 anima] animam P 56 de 2] om. T
56 propter facilitatem] ex facilitate P propter facultatem V 57 timendi]
movendi (dub .) V 57 ita est vindicta] ira cum vindicta est V 57 vindic-
37 intentionem] intentio T 38 imprimendo] ea add. S 44 properat] ta] om . T 57-58 iam . . . eat quasi] om . 7amn. T 57 iam] om . V 58 quod]
properant I praeparat T 44 sic] aicut T 45 quod appetitur . . . eius] i .m . S et P 62 deletur] debetur V 62 et non] nec T 62 apparet] appetit P
45 quasi] om . T 46 formai] post in imaginatione T 47 motus] et add. I 64 non] om. V 64 quodl] quia T 68 hoc cum] om . V
47 deletur] debet PV 47 iunc] om. T 48 ea] eo T 48 ibi] om . T
50 maximo] maxime V 50 quem] quod T 51 prohibent] probet scrib . sed
54 tantum] om . K 58 iam] om. AK 61 reputatur] eat 63 imaginationis]
prohibent add. sup . lin. al . man . S 51 animabus] animalibus CS 52 eam
ibi] inv . I eam T 53 in2] om . T ,! m_~J 1y 4 ,~ J I –, 6 j (in eo quod appetit et fugit) adcl . K 64 quod i . ..
aordidum] ~jl.,,;yI jjZ (averaio hominis) K 64 aliquando]om . AK
64-65 quod a . . . delectabile] J,,,,,,) I &r. (a melle) K 65 abominabili]
41 motus] j_~~ I (desiderium) AK 41 intenditur] I .), (nimis) add. AK
"d; ,a,, ē~X (evomitae bili) K 65-66 aicut . . . habentia] >i i,,,,, Vsy (et a
41 ad vindictam] om . AK 41-42 nihil . . . illi] j j _ ;, d;..,, ~~.9 (non frangit
44 properat] (nimis) add. AK 46 et] om. reliquia saporibus bonis) K 65 eaepe] om . AK 68 hoc2] L,~w t (etiam) add . AK
illud sc. desiderium timor) AK
68-69 id quod diaplicet] om . AK
AK 48 memoria] &a ~j I (mente) K 48 ibi] om. AK 50 maximo . ..
formidat] J~j (ai fuerit maximum et formidatum) AK
59-60 incedit . . . in re : voir Alpago : s imaginatio movet (= movetur?) non secundum
50 anima] (in anima cfr formidat2cm 208, 50) A om . K 50 sicut reges]
id quod in re ».
post maximo K 51 deaperatio] d;, .., P U~;y j &t ~(noaumentum
68 quamvis . . . credere : ar. a mēme si 1'assentiment (tasdiq) ne s'est pas rēaliaē ā ce
ex vindicta de eo obtinenda) K 51 in animabus] L~,~~ (in anima) AK sujet », c'eet- ā-dire, mē me ai 1'on eat convaincu que telle n'est pas la r ēalit ē ; voir Alpago :
52 nec 1 . . . peraeverare] om . K 52 ibi] om . A 52 deaiderium] ~_)_w u quamvis etiam talia non esse credantur e.
68-69 eum . . . placet : la phrase latine, telle qu'elle se prē sente, a du sena et pourrait se
j_~..~ I (forma desiderii) K 53 vel] y(et) A
rē sumer, d'aprbs le contenu des lignes 65-69, par tt et inveraement n . Mais aucun des deux
tegtea arabes ne justifie, dana le dē tail, cette traduction ; le teste du manuscrit A se tra-
entre revolvere, repraesentare et imprimere. Voir Alpago :4 diversio imaginationis a conai- duit : R lorsqu'une choae est esactement semblable (ā une autre) N ; celui de 1'ē dition
deratione intentionum . . . et conaideratione eorum quae sequuntur . . . et ab impressione Kilisli qui nous parait difficilement acceptable ae traduit : a et il en est de mē me (efr
seu firmatione ipeoram in memoria e . praeter koc) lorsque 1'on h ēsite » . D'autre part, la phrase arabe ne contient aucune

210 DE MEDICINIS CORDIALIBUS

displicet fuerit simile ei quod placet . Unde facilis est coniunctio eius
7o quod sit et habetur eo quod, e g vehementia motus desiderii, patitur
22 rb imaginatio, sicut pateretur ex iam habito et egistente . Manifestum
est igitur quod complexio ultima praedictarum comple gionum est
apta ad id quod nimis contristat.
Et hic finis est eius quod transtulit Auohaueth ex capitulis illius
751ibri ad hunc locum huius libri De Anima.

70 sit] fit ISTV 70 patitur] patiatur PV 72 complexionum] om . V


74 finis est] inv. ISTPV 75 htmc locum] inv. T 75 anima] completa
est quarta pars se gti libri de naturalibus add . CSP cfr p. 69, 1

69 ei quod placet]L > .I (aliquid) A 71 e gistente] ~,c,,, ~(et ideo


non fit memoria iniuriarum) add. K 73 apta . . . contristat]
(nimis apta ad memoriam iniuriarum) AK 74 transtulit Auohaueth] j! (trans-
latum est) A 75 libri 1] om. A 75 huius] om. A 75 de anima] dj WJ ::C
c;1;^,,.J2J I v,, Lj,-.~ 1 J I &ir.J I C~,, d,,j 1l.l I (completa est quarta pars sexti libri
de naturalibus) culd. A
LEXIQLTES

particule permettant de commencer, apr ēs cea mots, une nouvelle phrase. Alpago rat-
tache donc avec raison ce qui dana sa traduction ē quivaut ā ces mots, au verbe patitur,
ligne 70 : x quando quaedam aimilitudo . . . repraesentatur . . . y ; il s' agit, en ce cas, du
deuxiēme argument qui prouve que 1'imagination ne se conforme pas au rē el.
69-70 Unde . . . patitur : la traduction latine rēsulte ici, semble-t-il, d'une lecture wasl
(coniunctio) pour wusūl (arrivē e, action d'obtenir) ; cette difficult ē se double d'une in-
version : a unde facilis . . . habetur» devrait, d'aprē s le texte arabe de A et K, suivre ex
vehementia motus desiderii et se prē senter sous une forme parall6le ā ce premier complē -
ment de patitur. La traduction d'Alpago rend bien, et la structure, et le sens de la phrase
arabe : H sive propter vehementiam motus desiderii, sive propter levitatem acquirendi
desideratum, patitur (sc. imaginatio) ».

Le Lexique arabo-latin et le Lexique lattino-arabe sont complēmen-


taires.
Les mots arabes sont citēs d'aprēs 1'ēdition Rahman . Nous les avons
transcrits et vocalisēs selon notre interprētation peraonnelle du texte
arabe . Vocalisation, transcription et classement de mots propos ēs
ici n'impliquent en aucun cas une option quelconque en des probl ēmes
concernant 1'histoire, la sēmantique ou la grammaire de la langue
arabe . Le systē me de transcription utilisē est indiquē p. 140*.
Les mots latins sont citēs d'aprēs notre ēdition . Ils indiquent quelle
traduction latine correspond de fait ā chacun des mots arabes ; les
remarques qu'appellent les diverses traductions ont ētē formulēes
dans les annotationa accompagnant le texte de 1 'ēdition ; les plus impor-
tantes sont signalē es ici par 1'abr6viation n ., pr ēcēdant la mention
d'une ligne donnēe.
Toutes lea rēfērences renvoient aux pages et aux lignes de notre
ēdition. L'exposant un ou deux, accompagnant la mention de certaines
lignes, indique qu'une rēfērence donnēe concerne le premier ou le
second de deux mots identiques figurant ā une mēme ligne.

Dans le Lexique arabo-latin, lea mots arabes sont class ēs par racines
ou selon les lettres qui permettent de les retrouver dans les diction-
naires arabes.
Les racines se succēdent selon la place des lettres dans 1'alphabet
arabe . Ellea portent un numēro d'ordre, de 1 ā 709, indiqu ē dans
les marges.
Pour une mēme racine sont cit ēs successivement d'abord les verbes
et les noms de la farme u nue #, puis les verbes et les noms des formes
dērivēes, _
Parmi les a noms-outila» et les particules ont ētē relevēs les mots
arabes qui se rattachent ā la mēme racine que d'autres mots signifi-
catifs ; on trouvera sona un unique numēro, le no 710, la liste des
principaux mots arabea correspondant en latin ā des conjonctions
ou ā des adverbes et qui n'ont pas ētē mentionnēs dans les n 0e l h 709;
chacun d'eug est auivi de ses diffērentes traductions latines portant
un indice de frēquence .

214 LE a DE ANIMA a D'AVICENNE

N'ont pas ēt ē relevēs systēmatiquement les mots arabes traduits


en latin par des pronoms personnels ( ā 1'exception de anā-ego), dēmon-
stratifs, ind ēfinis ou relatifs ; les pr ēpositions usuelles ont ētē nēgligēes.

Le Lexique latino-arabe fournit les renseignements suivants. LEXIQUE ARABO-LATIN


Il permet de retrouver, pour chaque mot latin, les diff ērents mots
arabes auxquels il correspond . Chacun de cea diffērents mots arabes
est accompagn ē d'une sērie de rēfērences qui indiquent en quels abd 4 and a,l
passages il est traduit de fait par tel mot latin. abadan : semper 138, 87. aluzd : unus, passim..
A la suite des r ēfē rences accompagnant chaque mot arabe, un nombre ahadi : uniena 90, 9.
en italiques est indiqu ē entre parenthēses : ce nombre renvoie au a b q ~pp l
akhdh ~I
numēro d ' ordre correspondant, imprim ē dans les marges du Lexique ābiq : qui fugit 156, 68.
arabo-latin, et permet d' y retrouver le mot arabe avec ses divers akhadha : aceipere 129, 86, 88 ; appre-
a b w j ,I hendere, 42, 90 ; 52, 50 ; 53, 52 ;134, 41;
emplois et traductions.
excipere 129, 83, 85 ; percipere 102, 8;
L'ensemble dea rēfērences donn ēes ā propos d'un mēme mot latin ab : pater 110, 13. aumere 149, 52 ; assumere 169, 53 ; trans-
constitue, en principe, le rēpertoire des passages oū il apparait dans sumere 78, 33 ; incipere 26, 49 ; 140,
le texte latin. aby 13 ; 142, 41 ; invenire 96, 98.
Les rēfērences qui ne sont pas prēcēdēes d ' un mot arabe indiquent abā : non velle 8, 97. akhdh : ad recipiendum 73, 51.
ākhidh : apprehendens 52, 51 ; (rea) quae
qu' un mot latin n ' a pas d ' ēquivalent litt ēral en arabe.
aesumpsit 89, 1.
Lorsqu ' un mot latin unique est 1 ' 6quivalent d' une expression arabe ; at, y .~I
ma'khiudh : apprehensus 53, 54 ; sumptus
composē e de plusieurs mots, on mentionne les num ēros d ' ordre per- at ā : sequi 174, 34 ; pertingere 181, 61, 63. 89, 00 ; 97, 9.
mettant de situer chacun de ceux-ci dans le Lexi .que arabo-latin. at ā dhikr : scire 185, 26. ghayr ma'khudh : habens 43, 5.
ā tā : dare 181, 62.
Dans le Lexique latino-arabe, les mots latins n ' expriment plus les ma'khū dhā t : apprehensa 12, 60.
indications de caractēre analytique donnēes dans le Lexique arabo-
latin (distinction entre le singulier, le duel et le pluriel des noma arabes, athryl a kh r _,;, I lo

entre le sens actif et passif des verbes, etc .). athar : operatio 18, 36 ; 128, 55, 58. ā khar : alius, passim ; alienus 65, 37.
facala athar : operari 131, 2. ākhir : ultimua 12, 56 ; 19, 55.
Les conjonctions de coordination et les adverbes traduisant des
ithra : post 98, 43. akhir : ultimus 157, 84.
mots arabes mentionnēs au no 710 du Lexique arabo-latin sont accom- aththara : operari 65, 36. mu'akhkhar : posterior 182, 72.
pagn ēs de rēfērences ; on peut ainsi se rendre compte si, en tel passage, ta'thwr : operatio 31, 29 ; 65, 46 ; 184, 6, 7; ta' akhkhara : esse posterius 182, 87.
telle conjonction ou tel adverbe correspond, ou non, au sens dominant operari 131,1. ta' akhkhur : posterioritas 179, 20 ; posterius
de telle particule arabe . Les ēquivalences courantes, trop nombreuses mu'aththir : agens 66, 58 ; 173, 16, 24 ; 131, 4.
operatio 65, 35. muta'akhkhir : quod est posterius 114, 49,
pour ē tre recensēes, sont suivies de la seule indication passirrt ; celles
āthara : amare 74, 75. 57 ; 119, 16, 17, 18, 19 ; 173, 29 ; 174,
qui concernent et et non ont ētē nēgligēes. ta'aththara : pati 172, 12 ; fieri 158, 91. 31 ; posterior 174, 34.
muta'aththir : patiens 173, 15 ; quod fit
Les deux Lexiquea concernent uniquement les Livres IV et V du 158, 92 . a d y S .~I 11
De Anima ; ils ne concernent pas 1 'extrait du De Medictinis cordialibus.
addā : reddere 5, 58 ; 7, 90 ; 12, 58, 59 ;
Pour ce dernier, voir plus loin, p . 328. a j l J~.I 160, 35 ; 167, 12 ; 181, 56 ; provenire
li-ajl : cauaā 100, 72 ; ex 57, 19 ; 60, 60, 84, 17 ; tradere 152, 99.
61 ; 131, 10, 13 ; ad 58 n. 20. naxvcan min al-adā' :(reddere)aliquomodo
li-ajl an : enim 97, 14. 160, 35.

LEXIQUE ARABO-LATIN 217


216 LE k DE ANIMA # D'AVICENNE

ia'addā : reddi 1, 6 . mu'adla% c compoeitus 24, 18 ; 36, 7. 27 a n th ",i I mum 30, 8 ; 128, 64 ; 150, 69 ; 167, 17;
muta ' addin : quod redditur 1, 12 ; quod ta'adluj c coniunctio 21, 86, principaliter 62, 90 ; 175, 46 ; 176, 65,
unthā : femina 115, 38.
apparet 128, 67 .
72 ; 177, 83,
unthayā n : testiculi 155, 38 ; 184, 24.
aunvadan : primo 47, 69 ;175, 49 ; prius 12,
alm 11 21
55 ; 119, 20 ; 157, 84 ; principaliter 60,
12 adhn ~)~I 2s ans .,„i I
akcm : dolor 2, 26 ; 39, 40 ; 61, 74, 59, 60 ; 61, 66, 72, 80 ; antea 26, 50.
udhun : auris 177, 87. ā l dm : id quod est 30, n. 9 ; res 59, n. 42. nās : homines 32, 47 ; 35, 1 ; 55, 87 ;151, awwaliyyan : principa]iter 77, 16.
mu'dim : generane dalorem 34, 86 ; inferene 80, 86 ; 162, 2, 4 ; homo 52, 46 ;153,10; awwaliyya : per se nota 78, 40 ; SI, 80;
ls a dh y vc~l dolorem 61, 82, 83. quidam 174, 38. 102, 8.
ta'allama : dolere 57, 17 ; 184, 15. shakhe min al-nāa : allquis homo 153, 10. aw ā' il : principia 181, 45.
mu'dhin : noaius 74, 63 ; nocumentum
insān : homo 8, 95 ; 25, 31 ; 29, 93 ; 35, 98; ta'wil : interpretatio 23, 11, 12 ; hoc 148,
158,91.
al h 36, 4 ; 40, 63 ; 41, 68, 84 ; 55, 91, 94; n . 35.
dJ I 22
76, 9 ;131, 2 ;138, 96 ;157, 78 ;162, 52;
14 ard il ā hi : divinus 37, 20. 169, 55, 59, 60 ;170, 72 ;171, 76, 78, 81 awn ~)yl 32
ard : terra 66, 50. allāh : (nutus) divinus 124, 95. humanus 76, 11. ān : momentum 75, 90, 91, 92, 93 ; 131, 5.
ins ān% : humanus 59, 35 ; 65, 41 ; 69, 6;
al- ā n : nunc 44, 24 ; 59, 49 ; 89, 6 ; 146,
15 a z y Sjl amr r,l 23 78, 35 ; 80, 58, 65 ; 102, 95 ; 104, 22;
95 ; modo 156, 66 ; 160, 32.
105, 40 ; 113, 44 ; 124, 93 ; 125, 9;
bi•tizd' : pro 70, 26 ; in oppositum 75,91. amr : res 3, 28 ; 7, 86 ; 41, 71 ; 134, 49;
131, 99 ; 146, 95 ; 153, 18 ; 170, 66;
163, 74, et passim ; aliquid 21, 89, et ayd y1, l 33
173, 14.
a s d ~—I passim ; id quod 3, 36 ; 30, 3, 4 ; 156, mu' ayyad ; inepiratus 153, 11.
1s ins āniyya : humanitae 130, 90, 93, 95,
58 ; illud 48, 86, 88,
asad : leo 39, 36 ; 74, 72. ānasa : gratulari 7, 85.
fi amr : de 145 9 83, et Pa,ssdm.
isti'n ā s : solatium 59, 34. ayd U;, I 34
amrān : haec duo 98, 48 ; duae caueae
17 a s l J„P I 120, 42. aydan : etiam, passim ; quoque, 72, 43.
hddhihi ' I-umicr : haec 26, 58 ; hae omnee 29 ahl J,ml 2va-ay4an : item 41, 75 ; 48, 81 ; 51, 26;
asl : origo 21, 83 ; aubstantia 122, 68;
157, 77, and al-tamywz : docti homines 136, 68. 53, 61 ; 55, 92 ; 87, 69 ; 88, 79 ; 90, 9;
ipaa res 25, 33, 35 ; veritas rei 26, 39, 40.
umūr ukhrā : alia 27, 72. 91, 36 ; 92, 41 ; 97, 12 ; 98, 32 ; 148, 37.
aslan c ullo modo 157, 76 ; 169, 45, 48;
aliquo modo 44, 29 ; omnino 106, 59. kathir min al-umū r : multa 131,11 ; multae 30 a w f J9 I
usūl : principia 84, 25 ; 107, 67 ; praedicta formarum 27, 73. ayn 35
āja : infirmitas 9, 6 ; 15, 3 ; 99, 67.
lol, 87. ad•ayn : ubi 89, 98.
ājāt : impedimanta 80, 68.
aml J,) 24
ls akd &~l ta'ammala : considerare 10, 28 ; 31, 25 ; 37, 31 awl j9 1
b' s 3s
14 ; inepicere 3, 37 ; attendere 64, 20;
ākad : firmior 163, 63 ; plurea numero 71, ā la : instrumentum 3, 29, 32 ; 31, 21; lā ba's : bonum est 28, 79 ; non gravat
n, 28. acquirere 148, n. 35.
45, 44 ; 52, 40 ; 93, 60, 62, 64, 66 ; 94, 84, 21 ; non erit magnum (sc . mafum)
ta'kid : necessario 127, 50. ta'ammul : consideratio 77, 25.
67 ; 95, 93 ; 96, 98, 2, 4 ; 98, 41 ; 99, 67; 178, n . l .
ta'akkada ; corroborari 64, 22. ta'ammukit c coneiderationes 127, 48.
100, 72 ; 108, 79 ; 115, 80 ; 160, 36;
161, 37, 38 ; 178, 1 sqq. ; 183, 92;
a m n ~r ,l 25 b t t 4. ;a 37
ls akl cSI inetrumenta 117, 93 ; 145, 88 ; 148,31;
id in quo 117, 89 ; modo 162, n. 49-50. ad-batta : ullo modo 6, 68, 81 ; 7, 91 ; 45,
akala : comedere 2, 20 ; 74, 72. ammana nHIQ'ūf ; seeretnm (8G. e9ae) 71, n. 42 ; 96, 00, 5 ; 119, 26 ; 124, 94, 3 ; 129,
33 . ātā t : instrumenta 33, 66 ; 34, 78, 92;
ma'kūldt : fercula 30, 13. 86 ; 143, 58 ; 155, 53 ; 171, 83 ; aliquo
44, 28, 30 ; 57, 19 ; 64, 18, 24 ; 80, 61;
154, 25 ; 155, 49 ; 164, 85 ; 174, 38, 37;
modo 56, 99 ; 59, 39 ; 75, 81 ; 80, 63;
26 alf .ilI a n 61 26 177, 93 ; 185, 25 ; instrnmentum 4, 43;
92, 47 ; 120, 30, 35 ; 140, 13, 21 ;170, 66.
apparatue 105, 36.
alifa : ponere 10, n . 31-32. anntiyya : ee 162, n. 55.
b )t th
idf : vir 57, 12 ; uaor 57, 12. an ā : ego 161, 47 ; 183, 67, 68, 71 ; 184, uli : divinue 169, n . 52. 38
aldafa : companere 72, 42, 76, 78, 80 ; 185, 91 eqq. awwal : principalis 157, 89 ; 178, 10 ; pri- balwtha : inquirere 37, 14.

218 LE a DE ANIMA a D'AVICENNE LE%IQUE ARABO-LATIN 219

3s b kh t b d n ~) ., 4s 52 bshr I
L b e d w 57

bakht : fatum 124, 99. badan : corpus 17, 27 ; 30, 9 ; 32, 42 ; 59, bashari : humanua 28, 87 ; 149, 54. bae eda : elongari 182, 80 ; removeri 75, 93.
50 ; 60, 51 ; 61, 68, 70 ; 65, 37, 46 ; 67, lia yabGud an : non est longe ut 25, 34;
bkhr ts 66, 69 ; 78, 30 ; 80, 54, 56 ; 81, 73 ; 92, 63, 11 ; 151, 86.
40 53 bsr
44 aqq. ; 99, 51, 61 ;101, 88, 90 ;104,22; bacid : remotus 141, 29.
bukh ir : vapor 3, 34. 106, 52, 53, 61 ; 107, 64 sqq. ;108, 80; abcad : remotior 166, 8.
basar ; visus 71, 35 ; 97, 20 ; 128, 55 ; 181,
abkhira : vapores 34, 79 ; 62, 93. 109, 87 ; 114, 50, 53, 58 ; 115, 71, 78; caki bu cd : in spatio 45, 38 ;183, 3.
55.
bukhdriyya : evaporatio 175, 67. 118, 6, sqq . ; 119, 29 ; 125, 7, 16; bacdu : poetea 1,13 ;18, 51 ;19, 58 ; 28, 5;
absār : visus 127, 37.
146, 99, 1, 4, 5 ; 149, 54 ; 150, 71; b āsir : visibilis 181, 57. 59, 36 ; 109, 96 ; 161, 38 ; adhuc 55, 96;
41 bkhl J's 167, 21 ; 172,11 ;181, 62, 65, et pasetim. bassara : videri 127, n . 37. 148, 37 ; in aequentibus 13, 80.
abdān : carpora 105, 43 ; 109, 92, 97; mubassar : visibilis 181, 56 ; quad videtur ba cda dhnlik : postea 26, 53 ; 49, 00 ; 104,
bukhl : avaritia 29, 89.
110, 7 ; 113, 42 ; 115, 61. 127, 38, 27 ; 170, 69 ; ex hoc 81, 78 ; ultra hanc
badani : corporalis 59, 42 ; 67, 68, 69; absara : videre 97, 22 ; 127, 37 ; 162, 53. aetatem 98, 35,
42 b d d t, 76, 10 ; 80, 55 ; 98, 36, 39 ; 105, 35; bacdahu : postea 105, 32 ; post 24, 26.
ibsār : (perfectio) videndi 181, 67.
lā budd ; necesae est 88, 90 ; 116, 86; 112, 36 ; 146, 00. mubsir : qui intuetnr 97, 22. bacda : post, passim.
neceasarium eat 163, 69 ; necessario eget bacda an : poetquam, passim.
88, 90 ; corpori 108, n . 85. br 47 abeada : elongare 131, 11.
54 b t l Jk,
ai-b āri' : creator 28, 84.
43 b d' Ī ,, bur' : sanitae 63, 16. bataia : destrui 18, 50 ; 51, 22 ; 85, 33; b 9h y U;, 5s
bari' ; nudus 118, 5. 100, 72 ; 106, 60 ; 114, 55 ;117, 99 ;117, yanbagh% : debet 24, 14 ; 38, 25 ; 76, 00;
mabda' : principium 4, 45 ; 22, 3 ; 28, 80;
abra'a c sanare 65, 48. 1 ; 120, 32, 34 ; 122, 68 ; 135, 55 ; 138, 89; 77, 15, 23 ; 132, 19 ; 144, 74 ; illicitum
63, 14, 15 ; 105, 29 ;142, 50, 54 ;143, 58; deleri 9, 18 ; non esse 146, 5. est 75, 86 ; non licet 74, 66, 68 ; oportet
144, 70 ; 160, 36 ; 165, 89, 99 ; 173, 21;
butlām : destructio 107, 67 ; corrumpi 123, 177, 91 .
177, 82 eqq, ; 178, 5, 9 ; 179, 14, 15; 90.
180, 31, 38 ; 181, 46, 53 ; 184, 5 ; incho- barada : infrigidari 30, 15. maca buElānihi : uno destructo 117, 98.
atio 140, 22. bard c frigiditas 30, 15. c alima butlā n o destrug imus 111, 22. b Q y 59
mabda'ān : duo principia 178, 98, 99; burvida : frigiditas 62, 00. baqiya : permanere 71, 33 ; 120, 37, 38;
bā til : falsus 94, 77 ; 141, 27 ; 169, 54.
propioris 21, n . 92. bārid : frigidua 32, 52 ; 62, 00. 120, 45 ; 121, 48, 49, 52, 55, 57 ;122, 72,
ibtā l : esae falsum 107, 69 ; ad falsifican-
mabādi' : principia 38, 30 ; 80, 63 ; 62, 3; abrad ; frigidior 184, 12. dum 107, n . 69, 74, 75, 82 ;123, 85 ; 124, 92 ; permanen-
63, 10 ; 65, 39 ; 78, 40 ; 79, 51 ; 81, 79; tia 121, 53, 54 ; remanere 26, 48 ; 109,
istibtālan : falsifioanda 17, 23.
88, 81 ; 99, 57 ;104, 22 ;108, 81 ;109, 89; brhn &ey. 49 94 ; 117, 1 ; 135, 55 ; 156, 58 ; restare
120, 33 ; 127, 35 ; 153, 11 ; 180, 42; 4, 51 ; 52, 38 ; 89, 4 ; 120, 32 ; 148, 40;
principium 152, 97. barhana : probare 89, 96 ; 92, 45 ; 115, 70. 55 btin & 12, esae 173, 27 ; differre 49, 95 ; fieri 182,
mabda' iyya : principalitas 144, 71. burhān : probatio 96, 1 ; 123, 88 ; demon-
bātin : interior 1, 2 ; 4, 50, 52 ; 12, 52; 86.
atratio 89, 96.
ibtada' a : incipere 22, 2. baqā' : remanere 67, 69 ; ad permanendum
14, 85, 87 ; 27, 66 ; 27, 70 ; 28, 77 ; 36, 5;
ibtsdā' : prinoipinm 24, 24 ; 105, 32 ; 107, 120, 42 ; 123, 83, 90 ; permanentia 74,
42, 97 ; 43, 16.
74 ; 118, 11. b z r J_), 50
min bātin : intrinsecus 3, 27. 75 ; 121, 49 ; vita 69, 10 ; 184, 23.
mubtadi' : incipiena 20, 77. bizr : semen 167, 18. baqāyā o reliquiae 31, 27.
bāqin : permanens 123, 84 ; 138, 87.
bdr ) .A4 b s t IzHa 51 56 b e th ~ .,
44
basit : eimplex 120, 44, 45 ; 121, 63 ; 122, 5 With : quod imperat 79, 51. b k y J~j so
bādara : etatim (claudere) 38, 24.
71 ; 142, 47 ; 144, 64 ; 149, 42 ; 156, 60. t inbacatha : moveri 31, 19 ; intendere 54,
mubādara : etatim currere 38, 22. bukā ' : lnctua 74, 64.
bi-hādhā ' l-nau c al-basit : eimpliciter 142, 83 ; fluere 81, 73 ; diffundi 176, 67;
tabādara : succnrrere 20, 73.
39. naeci 180, 35 ; derivari 182, 85,
bas¢'it : eimplicia 123, 87. inbicāth : affectns 57, 10 ; (imaginatio) bld LJ., sl
45 bd c LJ? basāta : aimplicitas 115, 61, 73. adinventa 35, n . 97 ; adinventio 35, n. 3. balad : civitas 29, 94.
lā bide : non est mirum 65, 45 . abeat : aimplicior 88, 80. ? tanbacith mushsāqalan ; vult 67, 7,8. balid : piger 32, 52 . i1

220 LE a DE ANIMA» D'AVICENNE


LEXIQi7E AItABO-LATIN 221

62 b l gh 96 ; 148, 38 ; 161, 38 ; monstrare 167, istatamma : perfici 63, 6 ; 173, 27 . enim 155, 44 ; 183, 00 ; igitur 156, 58;
14 ; fieri manifestius 52, 45.
balagha : pervenire ad 172, 4. istitmām : exsequendo 24, 25 . ergo 172, 3.
mubayyan : declaravimus 103, 18.
b ā ligh : magnus 43, 8.
mubāyan : divisus 85, 31 ; (quod) separatur
ablagh : efficacior 64, 23. 76 twr th n ;, ; 82
90, 17, 18. y Ll
bulfcgh al-kifāya : sufficere 101, 87. tabayyana : manifeatum ease 98, 40 ; 160, tāratan : aliquando 16, 15 ; 53, 591-2 ; 147, al-thāni : alius 17, 21 ; 49, 97, et passim;
25 ; conatare 91, 32 ; monstrari 28, 81; 10 1 - 2 ; 152, 94, 96 ; uno modo 16, 8. alter 85, 47, et passim ; secundarius
63 bny demonstrare 13, 81 ; oatendere 116, 87. 178, 99.
banā : aedificare 77, 15. mutubāyin : expansus 162, 52. 7s th b t thāniyan : secundo 47, 71 ; 160, 25;
mutabāyina :(animae) a seipais aliae 157, iterum 10, 25.
thttbata : stabiliri 24, 20 ; 50, 14 ; defigi
bhm 78.
64 50, 4 ; constare 155, 46.
al-mutab ā yan bihi :(id) in quo differunt th w b
bah ā 'im : animalia 2, 17 ; 36, 5. thab ā t : permanere 184, 10 ; stabiliri 5, 56; 83
102, 3.
bahimi : beatialis 59, 33 ; 157, 77. 146, 91 ; ad erigendum 64, 30. thiyā b : veatea 162, 57 ; 163, 62, 64.
thā bit : pertinax 16, 14.
athbata : probare 2, 22 ; dicere 92, 52.
65 bwb tb c ~i 71 th w r )J.; 84
ithbāt : affirmare 81, 87 ; 102, 96.
bā b : modus 9, 6 ; 58, 31 ; locua 150, 74; tabica : sequi 33, 68 ; 35, 99, 1 ; 49, 2; istathbata : stabilire 9, 19 ; 10, 20 ; retinere ath āra : dilatare 159, 7.
hoc 101, 86. 59, 37, 39, 47 ; 60, 53 ; 61, 83, 85 ; 62, 13, 69 ; firmiter imprimere 23, 13 ; videre
87 ; 78, 29, 31 ; 149, 49 ; consequi 88, 29, 93 ; revocare 10, 31.
66 bwh 93 ; 107, 74 ; comitari 66, 54 ; contin- tistithbāt : etabilire 9, 8 ; retentio 24, 19; jbl J,. ,, 85
mubāh. : licitus 78, 40. gere 66, 49. ad recordandum 9, 13 ; contemplando
tā bic : sequitur 172, 96. 23, 7 ; (tempus) contemplandi 23, 8. jibiila : natura 75, 80.
ittib ā can : sequentes 58, 28. li-jibilla : naturaliter 39, 45 ; imaginationes
67 b w l JY 67, n . 71.
77 th d y (.,cX
bāl : mens 41, 80, 81 ; 149, 45. yabal : mons 183, 92.
t r k A J+ 72 thady : mamillae 181, 60 ; ubera 38, 21.

~::~ taraka : dimittere 102, 9 ; 121, 64 ; amit- jbn as


ss b yt tere 32, 50 ; praetermittere 74, 71; 78 th q b ", I-;:;
bayt : domus 77, 16. jubn : pavor 60, 55.
discedere 17, 31 ; poatponere 99, 50. thuqab : foramina 182, 79. jab ān : qui formidat 60, 57.
69 by d uzia t l w J-L 73 79 th q f ~
bayād : albedo 53, 61, 69 ; 169, 58, 59; j 4 r ~• 87
170, 61, 63. talā : legere 19, 61. tathqif : compescere 15, 97
jihara : cavea 76, 96.
abyad : albus 2, 21. tāliyan : consequendo 103, 12.
tāliyā n :(duae lineae) collaterales 84, 23. th q l J.A;'
so jdd sg
70 byn Cp thaqula can : refugere 34, 80.
bāna : ostendi 84, 20 ; 124, 93 ; constare tmm 74 thiql : gravari 177, 96. jiddan : multo (humidiva) 184, 17.
(.3
121, 53 ; manifestum ease 157, 87; tamma : perfici 3, 32 ; 52, 42, 44 ; 80, 61; tajadclada : renovari 57, 16.
declaratum esae 84, 18. 169, 44 ; 177, 79 ; 180, 32 ; 181, 55. 81 thmm
("I ','
bayān : oatensio 174, 36 ; declaratio 13, 80; tamām : perfectio 91, 36 ; 181, 67 ; totum thamma : illic 29, 92.
asaignatio 69, 4 ; exponere 101, 86. 86, 50. thumma : deinde 6, 79 ; 16, 7 ; 81, 78, 83 ; jadhaba : revocare 18, 43 ; attrahere 34, 73.
bayyin : manifeatum est 100, 82 ; 122, 71, tā mm : perfectus 45, 41 ; integer 149, 45 ; 88, 93 ; 104, 23 ; 115, 65 ; 125, 17 ; 126, jadhb : attrahere 185, 25 ; ad contrahen-
76 ; 159, 12 ; 167, 11 ; constat 121, 54 ; perfecte 146, 97 ; 147, 17, 18. 30 ; 152, 99 ; 165, 98 ; 173, 23 ; et deinde dum 181, 44.
clarum est 86, 48. ghayr tā mm : imperfectus 44, 28, 59, 48 ; 105, 41 ; 157, 85 ; 180, 32, 34; jādhib : trahene 27, 68 ; (id quod) deprimit
bayyana : ostendere 44, 25 ; 65, 42 ; 66, 65 ; tā mm (al-isghā') : intente (considerare) 14, postea 62, 87, 90 ; 110, 29 ; 125, 5; 29, 91.
95, 91 ; 115, 70 ; 125, 18 ; 157, 84; 88. 174, 73 ; 180, 39 ; item 157, 75 ; et 135, jādhib ilā 'l-ishtighāl : oocupans 101, 91.
declarare 80, 59 ; 81, 85 ; 111, 20 ; 130, atamma : perfioere 181, 47 . 53 ; autem 6, 73 ; 142, 39 ; sed 105, 37 ; injidhā b : ad adhaerendum 108, 83 .

222 LE a DE ANIMA a D'AVICENNE 11 LEXIQUE ARABO-LATIN 223

48, 82 ; 51, 34 ; 52, 42 ; 89, 95 ; 115, 66 ; majm ūc : collectio 154, 32 ; coniunctio 163,
90 j dh e ,. j z ' 1y. 97
L~ 160, 32 ; corporeus 160, 26. 71.
jidhc : trabs 64, 25. juz' o para 3, 38 ; 53, 59 ; 86, 56 ; 90, 20, 21, juamāniyya : corporeitas 165, 96, 97, 99. jimāc : coitus 184, 20 ; (instrumentum)
23 ; 135, 56 ; 155, 38 ; 175, 48. coeundi 31, 21.
j r r 1? juz' ā n : duae partes 52, 38, 39 ; 53, 63,
91 mujā maca : commisceri 30, 12.
64, 66 ; 85, 39, 47.
munjarr injirāran : trahitur 17, 20. ajmaca : desiderare 57, 18, 19 ; 59, 38.
ajzā' : partes 7, 92 ; 46, 50, 52 ; 86, 52 aqq.; ja cala : ponere 11, 41 ; 167, 23 ; 174, 42 ;
lā yujmac : desiderium non advenit 56,
88, 83 ; 90, 11, 14 ; 91, 25 ; 98, 32 ; 175, 45, 47 ; 184, 18, 19 ; facere 33, 54;
99.
92 j rb 115, 73 ; 162, 59 ; 163, 63 ; 166, 3 ; 175, 49, 92 ; 72, 41 ; 95, 94 ; 134, 45, 47 ;
tijm āe : desiderium 55, 97 ; 56, 00, 3, 4;
44, 47 ; 181, 48. 146, 4 ; 180, 43 ; 184, 24 ; praeparare
jarraba : egperiri 26, 57. 58, 22, 23, 25 ; voluntas 55, 97 ; effectus
juz' i : particularis 65, 35, 36 ; 76, 12 ; 77, 70, 20 ; attribuere 145, 88 ; 155, 36 ;
jarraba tajārib : cognoscere e gperimenta 55, 97.
17, 26 ; 94, 80 ; 95, 86 ; singularis 21, 82; repraesentare 9, 15 ; tenere 155, 34, 37,
175, 54. quwwa ijm ā ciyya : virtus deaiderativa 57,
44, 27 ; 46, 59 ; 49, 2 ; 54, 77 ; 77, 22 ; 39 ; dicere 155, 35 ; incipere 172, 1.
tajriba : eaperientia 39, 39, 51 ; diacretio 18 ; 59, 37, 47 ; 66, 63 ; 78, 30 ; 79, 51.
91, 33 ; auus 101, 90 ; singuli 36, 11; jac ala lahu an : posse 65, 43.
39, 37. mujmic : coniungens 160, 23, 24 ; (id) in
tajārib : eaperimenta 36, 10 ; 175, 54; 45, 41 ; quilibet 180, 38 ; aliquia 51, 20 ; quo coniunguntur 3, 27 ; 159, 20 ; 167,
experimentum 163, 75. unuaquisque 116, 82 ; visus 27, n . 67. 103 j l l J~. 12.
tajribi : experimenta 103, 10. juz' iyya : particularitas 95, 85 ; singulari-
yull : plurea 76, 9. ijtamaca : coniungi 2, 23 ; 34, 75 ; 85, 40;
tajribiyyāt : e%perimenta 79, 42, 43. tas 8, 00. 99, 49 ; 120, 44, 46 ; 120, 47 ; 122, 82 ;
juz' iyyāt : particularia 78, 34, 38 ; singu-
j 157, 78 ; 159, 15 ; 160, 28, 36 ; 161, 37 ;
laria 102, 98, 1 ; singula 127, 40. 104 l b ~,..J,,,
jr d ~y componi 90, 17 ; simul concurrere 173,
93 jaxxa'a : dividere 169, 53. jalaba : conquirere 57, S. 30 ; habere 175, 70.
jarrada : abatrahere 89, 97. tajazzu' : diviaio 48, 82 ; separatim 89, 7. ijtamaca ijtimā~an : coniungi hoc modo
tajrid : abstractio 13, 67 ; 45, 41, 42 ; 44, ghayr mutajazzi' : indivisua 48, 82, 84.
105 j l d ,a1,, 87, 67.
28 ; 131, 8 ; abstrahendo 95, 83 ; 102, 1; ijtim ā e : coniunctio 88, 85 ; adunatio 18,
nudare 134, 44 ; denudare 134, 43 ; egu- jzm jild : cutis 177, 87.
9s 33 ; coniungi 2, 14 ; simul haberi 43, 1.
ere 163, 62. jalidi : cryatalleidus 181, 52.
al-majzūm bihi : (conceptio) definita vel mujtamic : compositus 122, 70 ; con-
mujarrad : abatractus 44, 28 ; 90, 14 ; 94, veniunt 122, 72.
certissima 79, 45.
80 ; 127, 35 ; nudus 106, 58 ; 127, 41, 44 ; los jly j,,
128, 63 ; 129, 88 ; 134, 42, 43, 44 ;
denudatus 89, 99 ; simple% 149, 49; js d x, 99 ghayr jali : non apparere 132, 14.
abstractio 127, 46.
j ml Ja 109
jusdā ni : corporalis 17, 31 ; 93, 61.
mujarrad kull tajrid : omnino abstractus 107 ~mm jumla : collectio 112, 31 ; tota collectio
76, 6. 107, 71 ; coniunctio 46, 58 ; coniunctum
~s r 100 jamām : recreatio 34, 82.
mutajarrid : denudatus 89, 2. 129, 79 ; compoeitum 111, 24 ; omnia
jasara : audere 64, 27. 32, 35 ; 74, 65 ; 165, 90 ; 173, 30 ; totum
jiar : pons 64, 26. 108 jm c 161, 45 ; 163, 65.
94 j r h . e calā yumla : confuae 72, 45.
jamaca : coniungere 158, 95 ; 159, 6 ; 164,
jawārih : accipitrea 39, 37. ~sm P. .~ 101 79 ; 170, 63, 68 ; (coneiderare) simul 21, jumlutan : omnino 16, 30.
83. bi-l-jumla : omnino 7, 85 ; 14, 92 ; 21, 82;
jism : corpua 45, 32, 33, 34 ; 46, 51, 52;
95 j rm P~ 39, 48 ; 66, 53, 56 ; ad summam 62, 97.
51, 27, 31, 35 ; 52, 43 ; 81, 86 ; 82, 91, jamc : ad coniungendum 31, 20 ; eonvenire
jamil : pulehrum 58, 20 ; honestum 77, 24;
jirm : corpus 172, 12 ; 173, 15, 25. 93, 96 ; 85, 34, 35 ; 86, 56 ; 87, 68 ; 88, simul 99, 60.
jamiO : totum 34, 76 ; 39, 50 ; 100, 81; 78, 39.
ajrā m : corpora 31, 29. 91, 92 ; 89, 8 ; 115, 63, 65, 75 ; 118, 4, 10 ;
jamila : honestas 74, 70.
155, 45 ; 159, 19, 20 ; 160, 21, 23, 24 ; 181, 51 ; omnes 40, 56 ; 66, 65 ; 107,
73 ; 162, 56 ; 177, 92 ; aliquid 162, 54; jamāl : pulchritudo 150, 73.
161, 41, 45 ; 165, 94, 95 ; 166, 00, 5;
96 j r y Sy 167, 13 ; 170, 62 ; 183, 96. quicquid 100, 75.
jarā °alā : posae ponere 51, 21. aysām : corpora 29, 90 ; 95, 91 ; 108, 84; jamPan : simul 155, 36.
majāmi e : conventus 73, 52. j n n ~ 110
jarā mafrāhu : esse huiusmodi 60, 65; 147, 27 ; 162, 60 ; 172, 1.
ease consimile 67, 74 ; sufficere 166, 9 . jusmāni : corporalis 34, 92 ; 44, 30 ; 45, 44 ; jāmic : coniungena 160, 22. insān majnūn : epilepticus 18, 40.

224 LE K DE ANIMA» D'AVICENNE I LE%IQUE ARABO-LATIN 225

111 jnb jwr 118 123 hbb incipere esse 107, 76 ; habere initium
117, 96 ; habere esae 124, 1 ; acquiri 62,
al-janba-t-ai-sāfila : deorsum 29, 91. mujā wara : consortium 36, 4. hubb : amor 75, 80.
n. 98.
fi janbatayn : duplea 174, 39. hudūth : creatio 110, 99, 5 ; 111, 28 ; creari
jānib : pars 87, 70, 71, 72.
jw z 119
124 h b s ~ 108, 81 ; 112, 39 ; 117, 98 ; 125, 6, 7;
hā bis : prohibere 175, 52. accidere 60, 52 ; 106, 48 ; incipere esae
jāza : posse 65, 36 ; 119, 19 ; 120, 44 ; 131,
112 jnh ~~. 1 ; 150, 72 ; 156, 59, 60 ; 160, 33 ; 161,
hā bis zāhir al-habs : prohibere manifeste 107, 76 ; capere esse 102, 96.
175, 54. hadith : ad agendum de 36, 13.
mujannah : alatus 46, 58. 42, 43 ; 163, 73 ; 176, 76 ; 177, 8S ;
hādith : incipit 105, 43 ; quod incipit esse
possibile esae 50, 14, 18 ; 64, 34;
125 hjj ~,. 107, 75 ; 108, 80 ; creatus 108, 79 ;
66, 53 ; 83, 4 ; 87, 66 ; 110, 11 ; 111, 29 ;
113 ~ns 112, 36 ; 116, 88 ; 125, 9 ; 160, 26, 27 ;
111, 20 ; 124, 99, 00.
hujja : ratio 169, 53 ; 179, 21. andatha : creare 116, 82 1.
jina : genua 7, 90, 92 ; 19, 68 ; 20, 75 ; 178, 12. ihtajja : adstruere 155, 43 ; conari ad- i.hdā th : creatio 116, 83 ; crear® 116, 82 2 .
25, 29 ; 31, 26 ; 86, 53, 54, 57 ; 87, 61, lā yajūz : impossibile eat 46, 66 ; 47, 68 ; struere 155, 43, 51 ; ratiocinari 156,
62, 64, 66, 70, 72 ; 88, 76 ; 151, 85 ; 170, 48, 76 sqq . ; 51, 24, 2S ; 53, 52, 55; 65, 70.
87, 67 ; 92, 44, 45 ; 95, 92 ; 96, 1 ; 105, 43 ;
h ds 131
71, 74 ; 171, 79. ihtijāj : ratio 169, 51 ; 171, 84.
ajnās : genera 129, 74. 107, 63 ; 111, 26 ; 120, 46 ; 120, 47 ; 159, hads : ingenium 152, 95 sqq. ; 153, 9, 12 ;
jinsi : generalis 170, 73. 11, 19 ; 176, 72 ; non conceditur 118, 9; 12s hj b aubtilitas 151, n . 79.
jinsiyya : generalitas 171, 85. non est necesse 166, 00 ; non debet 169, arbāb al-hudūs : homines ingenioai 152, 99.
46. hijā b : occultatio 29, 89 2 .
j ā ' iz : possibilis 152, 00 ; in prosimo 168, ihtijā b : occultatio 29 . 89 1 .
j h l J.g,. hdq jA,. 132
114 38.
hadaqa : oculus 38, 24 ; 72, 37 ; pupilla
jahila : nescire 111, 25 ; 156, 66 ; 162, 54; min al-jā'iz an : poteat esae ut 167, 17. 127 hj z 181, 50 ; 183, 95.
fieri inaipiens 156, 56. jawwaza : dissolvi 17, 29. hajaza : dividere 84, 23, 26.
jahl : ignorantia 166, 6 ; 168, 31, 34; tajwiz : formido 79, n . 46.
jāwaza : tranacendere 65, 45 ; pertransire h dh r j „l> 133
insipientia 156, 57 ; stultitia 111, 16;
128 hj m ~ hadhira : pavere 38, 35 ; 39, 36, 37.
(comitantia) non aciendi 168, 28. 182, 74.
maca jahl : quamvis non sciret 162, 56. hajm : moles 107, 66.
jā hil : insipiens 110, 9 ; 155, 51 ; ignarus C 120
h dh w yJ,,, 134
j w
166, 5 ; neacius 168, 30. LY~ 129 h d d ,r,, hādhā : opponere 24, 17.
majhū l : incognitus 41, 73 ; ignotus 166, jawc : fames 30, 12 ; 55, 92 ; 61, 79. bi-hidhā' : secundum 183, 96.
hadd : definitio 49, 98, 99, 00 ; 50, 5, 7, 12;
7 ; quod neacitur 141, 34 ; 162, 56.
53, 56 ; 86, 53 ; 87, 65 ; 91, 36, 40 ; 112,
majhū lāt : incognita 76, 7.
jwf j~- 121 33 ; 129, 73, 74. hrr y 135
al-hadd al-awsat : medius terminus 127, 49 ; harr : calor 30, 15.
115 ~ w w j ,. tajwif : ventriculus 182, 84, 87. 152, 93, 94, 96, 3 ; 153, 14. ahadid al-harr : calidissimus 184, 6.
mujawwaf : concavus 181, 58.
jaww : aer 15, 1. laysa munTwsir fi hadd : non posse ter- harāra : calor 43, 9 ; 61, 84 ; 62, 92, 95;
minari 152, 5. 171, 92 ; caliditas 34, 81.
mandūd : terminatus 51, 20 ; designatus hārr : calidus 32, 51 ; 62, 99 ; calor 34, 76;
11s jw b jwhr 122
Y-~- 89, 97 ; terminus 131, 6. 184, 17 .
jawhar : aubstantia 62, 3, 5 ; 80, 65 ; 81,
jawā b : reapondere 140, 12, 14.
90 ; S2, 91 ; 88, 91 ; 89, 95, 3 ; 93, 57 ;
ajā ba : respondere 53, 68 ; oboedire 64, 130 h d th ",a, h rz 136
28, 29. 95, 94 ; 96, 98, 99 ; 99, 55 ; 108, 80 ;
taharraza : se conaervare 80, 68.
mujib : respondens 142, 40. 114, 53 ; 115, 69 ; 119, 25 ; 121, 52, 65, hadatha : contingere 9, 6 ; 62, 97 ; 63, 14 ;
122, 68, 76 ; 123, 87, 88 ; 138, 97; 66, 51, 52 ; 112, 36 ; 117, 1 ; 123, 86;
139,.2 ; 167, 24 ; 168 9 26 sqq. ; 172, 6, 9, 128, 53, 62 ; creari 111, 28, 29 ; 115, 80, hrs Vo~ 137
117 jwd 10 ; substantialis 97, 15 ; essentia 155, 116, 82 ; 117, S9, 93 ; 124, 96 ; 125, 15; haris : qui amat 136, 66.
jayyidan : bene 32, 48, 49 ; 43, 4 ; firmiter 52, 53 ; 168, 29 ; per se 134, 48. accidere 60, 52 ; 62, 99 ; 63, 16 ; 102, 4; htirf : studium 43, 5 ; pecuniam cupere
43, 7. jawāhir : aubatantiae 28, 88 ; 172, 7 . 172, 7, 8 ; fieri 173, 25 ; generari 182, 75 ; 58, 32.

226 LE a DE ANIMA n D'AVICENNE LEXIQUE ARABO-LATIN 227

h r f jy 103, 18 ; 129, 82 ; 147, 27 ; 148, 34 ; 177, 148 hs l J'. mahficzan : stabiliter 27, 67.
13s
80, 86 ; 178, 2, 3 ; 179, 14, 19, 23 ; 181, istahfaza : reponere 12, 64.
h.ur ūf : elementa 71, 31. hasala : haberi 34, 82 ; 41, 74, 75, 77 ; 62,
62, 66, et passim ; sensibilis 184, 20.
94 ; 151, 75 ; 152, 97 ; habere esse 88, 85;
cadim al-hisa : non sensibilis 184, 14. hqq ~ 152
h r q j_,,, inveniri 152, 94 ; esse 107, 64 ; attribui
139 hissi : sensibilia 8, 00 ; 39, 41 ; 105, 34.
ease 136, 63 ; venire 105, 41 ; provenire haqq : verus 98, 48 ; 147, 16 ; modus 174,
haraqa : urere 173, 24. haw ā ss : sensus 1, 2 ; 3, 29 ; 5, 58 ; 12, 59 ; 16,
85, 42 ; acquiri 10, 32 ; 81, 83 ; 102, 99 ; 41 ; quantum debet 14, 86 ; oportet
14 ; 18, 48, 50 ; 33, 60 ; 43, 16 ; 44, 29 ;
107, 64 ; 139, 6 ; mereri (videre) 29, 92; 34, 88.
102, 95 ; 154, 27 ; 158, 97 ; 182, 85.
140 h r k Jy. habere 81, 79 ; 105, 29 ; 118, 6 ; 121, 60; al-qawl al-haqq : veritas rei 154, 22.
hass ā s : sensibilis 157, 75 ;169, 55, 65 ; 180,
haraka : motus 3, 34 ; 30,17 ; 55, 84 ; 56, 99, retinere 36, n . 11. haqiqa : veritas 121, 58 ; forma 89, 2.
38 ; sentiens 175, 53 ; agens 155, n. 33. husūl : acquisitio 41, 76 ; 141, 32. bi-l-haqiqa : vere 5, 29 ; 18, 39, 42 ; 25, 32 ;
3 ; 78, 30 ; 97, 14 ; 132, 23 ; 133, 27 ; h ā ss : sentiens 157, 74 ; senaue 7, 90 ; 18, 35.
bi-husēcl : cum habuerit 152, 93. 145, 77 ; 162, 57 ; verisaime 135, 54 ;
172, 95, 96 ; 177, 80 ; 178, 2, 3 ; 179, mahsics : sensatus 1, 11 ; 7, 91, 92 ; 13, 79 ;
hasala darbayn min al-husicl : inveniri 150, 65 ; 165, 90 ; certe 169, 46.
15, 19, 23 ; 181, 62 ; 182, 73 ; 184, 13 ; 18, 38 ; 20, 78 ; 148, 34 ;159, 8, 9,10 ; sen-
motus 59, 43 ; movere 34, 80 ; (principia) duobus modis 152, 94. haqqaqa : probare 94, 68 ; considerare 165,
sibilis 6, 66, 80, 81 ; 7, 82, 88 ; 28, 88 ; 99,
movendi 178, 98. hāsil : quod habetur 41, 74 ; 141, 30; 98 ; certificare 176, 70 ; facere certius
66 ;128, 59 ; 147, 26, 27 ; visus 152, 89.
harak ā t : motus 11, 46 ; 32, 40, 52 ; 33, 145, 81 ; acquisitus 141, 31, 33 ; adeptus 152, 91.
mahsū s āi : sensibilia 6, 74, 79 ; 12, 56;
54, 70 ; 43, 2, 3, 9 ; 72, 38, 39 ; 127, 103, 18 ; quod est 151, 82 ; quod intel- muhaqqaq : certus 35, 97.
14, 88 ; 19, 55 ; 37, 16 ; 38, 34 ; 40, 55; ligimus 52, n . 41. tahaqqaqa : certifioari 18, 52 ; 171, 80.
48 ; 165, 89 ; actionea 15, 98. 42, 93 ; 97, 19 ; sensata 2, 24.
hassala : acquirere 104, 23 ; 141, 28 ; 150, istahaqqa : debere 87, 62 ; 108, 81 ; 125, 10,
haraki : motivus 14, 93. lccysa bi-mahsius : non sentiri 7, 91.
harik : cum movetur 42, n . 90. 63. 11, 15 ; 172, 2 ; oportere 50, 6 ; 125, 7.
ahassa : sentire 5, 59 ; 6, 80, 81 ; 37, 17 ;
hassala al-qawl : agere de 12, 55. istihqāq : debere 124, 00 ; debitum 118, 7.
harraka : movere 56, 5 ; 62, 96 ; 72, 37. 39, 50 ; 55, 88, 89, 90 ; 61, 77, 78 ; 79, 47;
tahrik : movere 16, 10 ; ad movendum tahsil : acquirere 70, 23 ; 103, 10 ; 104,
96, 3, 4 ; 97, 25 ; 159, 11,14, 17 ; 164, 79 ;
78, 30 ; 79, 51. 22 ; declaratio 67, 75. h q d xL, 153
176, 61.
muharrik : motivus 54, 78, 81 ; 56, 1; ihsās : aentire 96, 4 ; 99, 61 ; sensus 159, hiqd : odium 67, 73.
66, 63 ; 175, 53 ; movens 33, 60 ; 59, 47 ; 7 ; 163, 75. 149 h s y U,,>
176, 62. tahassus : ad perquirendum 145, n . 81. ahsā : numerare 21, 82. h k rrz 154
muharrak : motus 182, 78. r-<-
hakama : iudicare 7, 89 ; 8, 93 ; 11, 40 ;
taharraka : moveri 30, 10 ; 39, 46, 47; h S b ~, . ~..~ 144 150 h d r ~,,Q.> 35, 97, 99 ; 55, 86 ; 78, 29 ; 88, 90 ;
59, 42.
bi-hasab : secundum 20, 70 ; 31, 30, 31; hadara : ease praeaens 28, 83 ; haesitare diiudicare 6, 79 ; discernere 6, 69, 71.
mutaharrik : mobilis 3, 39 ; 6, 70.
38, 26 ; 66, 53 ; 67, 71 ; 88, 77 ; 90, 12 ; 140, n. 11-13. h,ukm : iudicium 7, 82, 91 ; 8, 93, 99 ; 11,
110, 00, 11 ; 111, 14 ; 138, 88 ; prout hudū r : praesentia 45, 35, 37. 41 ; 35, 99, 2 ; 39, 44 ; 78, 30 ; 166, 4;
141 h r y Sy
175, 59 ; ad 5, 62 ; ad modum 115, 72, h ādir : praesena 45, 32, 33, 38, 39 ; 150, 61. affirmatio 44, 19 ; iudicare 44, 20 ; 55,
bi-l-harī an :congruum est 174, 37 ; poteat 73 ; sic. . . sicut 183, 97 ; in 75, 90. mandūrc id cui praesentatur 45, 38, 39. 86 ; diiudicare 6, 69 ; discernere 6, 67.
32, 44 ; praecipue 166, 00. calā hasab : secundum 167, 18. andara : revocare 149, 58. ff hukm : idem 125, 10 ; ita 35, 99.
hari binā an : debemus 69, 6. ahkām : iudicia 8, 95 ; 40, 53 ; 44, 23 ;
h s n &--~ 145 151 h f z la,. 78, 31.
hikma : sapientia 148, 38.
142 hzn hasuna : ease bonum 70, 19 ; ease melius hafiza : retinere 6, 66, 67 ; 32, 49 ; 42, 90
hikmi :(doctrina) aapientiae 130, 96 ; 132,
huzn : tristitia 43, 15 ; 58, 26 ; 61, 68. 32, 44. 43, 7 ; 147, 24 ; 148, 32, 34 ; tenere 19, 60 ;
20.
hasan : bonus 55, 92 . conservare 184, 17.
hākim : iudicans 8, 98 ; 79, 49, 50 ; 145, 80;
allati tahfaz : memoria 10, 37.
143 h s s V ,,,,. 146 diiudicans 11, 45 ; iudex 35, 96 ; 40, 58.
hifz : retentio 10, 24 ; retinere 6, 68;
h SS ,-cs tistahkama : firmari 105, 31 ; imprimi 64, 31.
hass : ad sentiendum 4, 44 ; 178, 98 ; (thesaurus) retinendi 10, 22 ; custodire
hissa : pars 171, 79. 9, 11 ; memoria 10, 34.
181, 66, 67.
hāf iz : retinens 4, 47 ; 6, 71 ; 9, 12 ; memor JLky ~. 155
hiss : seneus 1, 5, 6 ; 10, 26, 36 ; 12, 60 ;
21, 86, 89 ; 22, 95 ; 27, 70 ; 28, 75 ; 34, hsr ~,c> 147 43, 1. hakā : repraesentare 30, 8 sqq. ; 31, 26;
89 ; 37, 16 ; 40, 60 ; 55, 87 ; 61, 77 ; munhasir fī hadd : potest terminari 152, al-hāfiza :(virtus) memorialis 9, 19 ; 32, 97, 9 ; dicere 26, 51.
96, 3, 8 ; 97, 10, 18, 20 ; 99, 65 ; 102, 98 ; 5. 42 ; custoditiva 9, 9 ; retentiva 11, 48 . hikāya : conformatio 25, 33, 34.

228 LE e DE ANIMA * D'AVICENNE I LEXIQUE ARABO-LATIN 229

hākā : repraesentare25, 38, 41 ; 26, 49, 50 ; 148, 32 ; sustinens 51, 31 ; receptus 47, 87 ; 174, 33 ; 177, 81 ; 180, 37 ; 181, 59 ; 28 ; 39, 36 ; 40, 61, 66 ; 55, 95 ; 57, 10;
30, 11 ; 152, 89 ; assimilare 24, 26 ; n . 75. 183, 99 ; hora 17, 26 ; 22, 4 ; 23, 5; 59, 46 ; 72, 43 ; 74, 71 ; 75, 90, 92 ; 76, 1;
conformare 24, 22. hawāmil : sustinentia 106, 56. 35, 95 ; 37, 15, 18 ; tempus 18, 42. 78, 31 ; 80, 53.
muhākāh : conformatio 24, 18 ; 25, 38, 41, mahm ūl : evectua 175, 52 ; praedicatus bi-hā lihi : sicut est 18, 53 ; 19, 56 ; 26, 48. hayawāni : animalis 6, 77 ; 8, 1 ; 44, 25 ;
42 ; 32, 46, repraesentare 29, 2 ; 30, 3. 103, 11, 15 ; quod praedicatur 139, 00. bi-tilka 'l-hāl : huiusmodi 180, 43. 92, 49 ; 102, 97 ; 145, 87 ; 171, 77 aqq.;
ihtamala : portare 183, 93 ; posae intelligi fi 'l-hāl : in praesenti 7, 92. 172, 13 ; sensibilis 7, 86 ; 54, 81 ; 66,
156 hll Cj, 148, 35. f i hāl : dum 27, 64. 62, 63, 65 ; 69, 5.
lā yuhtamal : intolerabile est 180, 40. kāna hāluhu ka-hāl : est tale quale 18, 40. hayawāniyya : animalitas 171, 79.
halla : aubaistere 82, 94 ; 83, 5 ; 95, 94 ; hālān : duae dispositiones 55, 94. ahy ā : vivificare 176, 76.
137, 70 ; 160, 29 ; subiectum ease 88, 89; ahwā l : dispoaitiones 21, 93, 94 ; 25, 43; muhyin : vivificans 172, 2.
solvere 167, 15. hwj 162 54, 78 ; 59, 35 ; 60, 58, 62 ; 61, 70, 76;
hall : ad solvendum 157, 85 ; solvendo hāja : necesse est 30, 13 ; 175, 59 ; necea- 67, 72 ; 73, 56 ; 76, 8 ; 98, 37, 38 ; 107,
161, 39. h yz 167
sarium est 63, 12 ; eget 80, 56. 71 ; 116, 43.
mahall : subiectum 48, 84 ; 51, 28, 32, 33;
lā hāya ilā : non est necessarium 72, 41; bi-ahwāl : in omnibus 108, 83. tahayyaza : esse (in aliqua parte) 88, 77.
82, 91, 93, 98 ; 85, 33, 35, 36 ; 87, 63 ; hāla : dispositio 18, 52 ; 33, 62 ; 151, 84;
184, 22 ; non est opus 155, 47. hayyiz : in 146, 93.
88, 91 ; 146, 2 ; 159, 5. fi hājāt : in usibus 162, 50. affectio 109, 89.
hāll : eubsistens 84, 27 ;(res) quae subsistit
ahwaja : neceesario cogi 22, 2 ; necesse esse lā mahā lca : sine dubio 2, 26 ; 8, 98 ; 32,
83, 5. hy n iss
100, 73. 44 ; 52, 47 ; 82, 97 ; 83, 15 ; 96, 7 ; 107,
tahlil : ad resolvendum 12, 62 ; ad disiun-
ihtāja : egere 16, 13 ; 25, 30 ; 32, 34 ; 40, 73 ; 118, 5 ; 121, 53 ; 137, 79 ; 152, 98 ; ahāyin : horae 103, 14.
gendum 17, 18. 58, 59 ; 43, 4 ; 64, 18 ; 70, 22 ; 72, 40 ; 159, 10 ; procul dubio 1, 10 ; 3, 33. ahyānan : aliquando 59, 42 ; 184, 6, 8.
tahallala : dissolvi 33, 68.
80, 54 ; 104, 26 ; 131, 11 ; 183, 4 ; 154, 6; ahāla : permutare 65, 44 ; aubsistere 63, hina : dum 142, 41.
necesse habere 145, 81 ; indigere 34, 75 ; n. 9. hina' idhin : tunc, 17, 32 ; 30, 11 ; 81, 82;
157 hlm ~ 105, 36 ; 151, 81 ; necesaarium esse 43, muh āl : impossibilis 2, 15 ; 82, 99 ; 84, 25; 83, 14 ; 84, 24, 26 ; 85, 42, 43 ; 97, 9;
halama : somniare 29, 95. 99 ; 45, 43 ; 70, 20, 24 ; 71, 29 ; 80, 63, 86, 58 ; 89, 3 ; 106, 59 ; 115, 62, 67, 75; 98, 36 ; 99, 51 ; 117, 93 ; 119, 16, 21;
ahlā m : somnia 25, 44 ; 29, 95, 00 ; 31, 28 ; 66 ; 162, 50 ; 169, 57 ; necesse esae 27, 68 ; 116, 84 ; 119, 28 ; 122, 67, 74 ; 141, 33; 125, 12 ; 137, 75 ; 150, 72 ; 155, 46 ; 172,
32, 47. 32, 44 ; 42, 97 ; 47, 69 ; 72, 37 ; 147, 14 ; 147, 16, 19, 20 ; 168, 41. 7 ; 174, 31 ; prius 10, 20.
adghāth ahlām : illusio 25, 28 ; illusiones 148, 29 ; 184, 10 ; opus esse 23, 10, muh ā lāt : imposaibilia 85, 32 ; 86, 55 ; 89,
in aomniis 31, 28. 11 ; 25, 42 ; 40, 60 ; 43, 00 ; 105, 28 ; 94.
hilm : benignitas 67, 73. debere 71, 33. ihtiyā l : ingenium 40, 62.
kh b r y~ 16s
halamatā n : (mamillarum) capita 181, 60. ihtiyāj : egere 44, 30. i,atahālu : permutari 62, 92 ; 63, 8 ; 66, 49 ;
muhtāj : necessarius 27, 65 ; 28, 76 ; 70, 120, 34 ; trahere 60, n . 51 ; fieri 127, 41; akhbā r : verba 104, 20.
16 ; quod debet 182, 82. impossibile esse 118, 13 ; 135, 51 ; 155, akhbār can al-umūr : quaedam 26, 54.
15s hlw
45 ; 167, 25 ; non posae 155, 53. akhbara : dicere 18, 51.
halāwa : dulcedo 2, 18 ; 97, 25 ; 170, 61. istihā kc : permutatio 62, 94, 98 ; 63, 7;
hulw : dulcis 2, 19 ; 7, 89. h n k a,;,, 163
66, 54 ; impoasibilitas 84, 18.
hallā : decorare 137, 70. hanak : palatum ashadd istihāla : impoasibilius 95, 93. kh b z 170
181, 61.
mustahil : imposaibilis 179, 30. khabaza : praeparare panem 70, 25.
159 h m r _,z.
hwt 164
ahmar : rubicundus 6, 70. kh j l 171
ihdia : scientia 183, 94. lss hyy ~.
hayāh : vita 2, 24 ; 54, 82 ; 172, 99, 4. khajal : verecundia 75, 87.
160 hmd ~ hayawān : animal 8, 98 ; 39, 39 ; 54, 82 ;
hwl 165
hāmid : acidus 6, 70. 74, 74 ; 75, 80 ; 125, 19 ; 138, 96 ; 139,
hāl : dispositio 33, 55, 59 ; 34, 93 ; 35, 94; 00 ; 157, 75 ; 169, 58 ; 170, 67 ; 171, 77, kh d m P u 172

38, 21, 22 ; 41, 79 ; 43, 14 ; 49, 95, 97 ; 88, 91 ; 176, 76 ; animalia 1, 3 ; 2, 23; khadama : deservire 98, 31.
161 h m l J~ 55, 90 ; 64, 20 ; 72, 43 ; 73, 56 ; 97, 18 ; 35, 96 ; 40, 58 ; 69, 8 ; 70, 15 ; 76, 11; khidma : servitium quo servit 32, 43.
haml : ducere 14, 84. 99, 51 ; 100, 69, 73 ; 127, 38 ; 141, 35; 176, 71 ; 177, 95 ; 185, 26. khawādim : deservientes 14, 82.
hā mil : vehene 175, 60 ; 177, 80 ; gerena 144, 74 ; 149, 55 ; 156, 63 ; 161, 38 ; 165, hayawānā t : animalia 35, 00 ; 36, S ; 38, istakhdama : subiicore 16, 17 .

230 LE x DE ANIMA» D'AVICENNE I LEXIQUE ARABO-LATIN 231

173 kh r j 119, 26, 27 ; 129, 87 ; 144, 70, 72 ; kh t ' . bi-khtilāf : contrarius 98, 45 ; diversus 74,
182
appropriari 57, 15. 1 Llb ~ 69.
kharaja : exire 126, 30, 31 ; 134, 49 ; ezce- khata' : error 92, 48.
khus ēq : aingularitas 95, 84. khālafa : differre 140, 20, 22 ; 183, 98;
dere 174, 41 ; imgleri 26, 56.
khu8 īcsan : praecipue 73, 53 ; 117, 2 ; 180, disaentire 174, 43 ; esae diveraum 137,
khārij : ezterior 14, 86, 87 ; 18, 37 ; 33, 62; 183 kh t b
40. 78 ; non imitari 41, 70.
34, 77, 84 ; exterius 14, 88 ; extrin- khusvsiyy ā t : proprietates 112, 38. khitā b : locutio 19, 60. mukhāli f : diversus 83, 13 ; 94, 70 ; 166, 1;
aecus 17, 22 ; 18, 36 ; 32, 35 ; 88, 78 ;
khawāss : proprietates 66, 59 ; 69, 2, 7; khā taba : loqui 25, 36. 171, 88'; qui disaentiunt 177, 85 ; quod
89, 2, 4 ; 96, 3 ; 147, 10 ; 168, 31 ; 183,
73, 61 ; 75, 87 ; 76, 4 ; 129, 76 ; 130, 91; mukhātib : aliquis (loquitur) 26, 36. differt 36, 5.
2 ; forinaecua 51, 30 ; quod est extra
proprietas 12, 54. mutakhālif : diversus 157, 87, 88.
181, 49 ; praeter 86, 48. kh ā ssiyya : proprietas 66, 60, 61, 62. ikhtalafa : differre 18, 33 ; 53, 57 ; 55, 89,
min kh ārij : extra 6, 75 ; 9, 19 ; 13, 75; 184 kh t r )h;.
akhass : magis propriva 76, 4. 91, 96 ; 110, 11, 12 ; 125, 8 ; 129, 66 aqq .;
37, 46 ; de foris 13, 66, 68. khatara bi-bāl : cogitare 41, 67 ; transire
akhass fN : proprietas actionum 93, 57. 132, 24 ; variari 73, 55 ; diversificari 5,
akhraja : educere 140, 18 ; extrahere 126, in mentem 149, 45.
khāss : proprius 13, 78 ; 16, S, 12 ; 19, 61; 65.
32.
26, 61 ; 62, 88 ; 99, 50 ; 101, 92 ; 104, 27 ; khātir : quod subito in mentem venit 38, ikhtala f a f i : esse in 46, 52.
takhrij : exercitium 151, n . 81.
112, 35 ; 167, 20. 32. ikhtilāf : diversitas 46, 55 ; 50, 4 ; 67, 72;
fi khicss : praecipue 26, 54. khawātir : inspirationea 19, 64 ; 20, 71; 94, 78, 79 ; 95, 81, 83, 84 ; 100, 78;
174 kh z l J3.;, makhs ūe : proprius 175, 48. cogitationes 32, 40. 110, 98, 99 ; 154, 25 ; 175, 59.
inkhazaltt : moveri 58, n . 28. jiha makhsicsa : proprietas 71, 36 ; 72, 39. akhtara bi-bāl : recordari 41, 83 ; subire mukhtali f : diversus 67, 11 ; 110, 00 ; 120,
khaasasa : appropriare 21, 88, 90, 91 ; 49, mentem 41, 80, 81. 42 ; 154, 23 ; 155, 49 ; 157, 79 ; 167, 17 ;
96. min ikhtār bi-b āl : cum recordatur 41, 83. 171, 86 ; 175, 60 ; 177, 91, 93 ; separatus
175 kh z n
takhsis : proprietas 21, 92 ; 22, 96. 170, 63 ; aliquid 167, 16.
khazana : reponere 12, 59, 60 ; 146, 98. mukhassis : proprius 116, 83. 185 kh f f ~.
quwā li-l-khazn : virtutes conservativae mukhassasāt : proprietates 113, 41.
maca khiffa-t-al-ma'ēcna : quia eat facile kh l q ~ lsl
145, 76. takhassasa : appropriari 21, 91 ; esse
khizāna : thesaurus 4, 46 ; 8, 4 ; 10, 22 ; 166, 9. khalaqa : creare 18, 47 ; 162, 52 ; 175,
proprium 141, 24.
11, 49 ; 12, 64 ; 13, 66 ; 140, 18 ; 145, 79, mutakha.ssis : appropriatua 21, 92. 97, 12.
89, 90 ; 146, 98 ; 147, 20, 21 ; 182, 88 ; ikhtassa : esse proprium 9, 10 ; 29, 95; 186 kh f y ;. khalq : generatio 167, 21.
lu
183, 89. khulq : mores 20, 70.
65, 46 ; 76, 9 ; 77, 21, 22 ; 95, 87 ; 106, khajiya : latere 110, 10 ; esse occultum 112,
khizānatān : duo thesauri 20, 76. akhlāq : mores 55, 93 ; 81, 74.
48 ; 132, 21 ; 155, 40 ; 157, 80 ; 1602 35 ; 39 ; non facile intelligi 109, 88.
khazā' in : thesauri 150, 68. 169, 44 ; habere proprium 155, 40 ; 157, khilqa : generatio 178, 4.
akhfā : minus evidens 71, 28.
quwā khazzāna : virtutes conservantes 145, khaliq : oportet 54, Sl ; poteat 183, 91;
80 ; appropriari 77, 19.
78. dignior 117, 97.
ikhtisās : proprietas 20, 80 ; 101, 89 ; fieri 187 kh l s UaL-L
makhzūn : repositus 141, 25, 34 ; 142, 38; akhlaq : melior 62, 86 ; commodior 71, 31.
proprium 109, 87.
145, 76 ; 146, 93 ; in thesauro 140, 19. khalasa : liberari 150, 71. khallāq : (intellectus) creans 143, 61.
bi-l-ikhtisās : proprie 106, 52.
ikhtazana : custodiri 4, 47. takhliq : (virtus) creandi 178, 00.
mukhtass : quod est 101, 91.
istakhzana : reponere 12, 58. 18s kh l t 12L, takhallaqa : creari 177, 93 ; 179, 14, 18,
21, 22 ; generari 179, 17.
kh s b 179 akhl āt : humores 30, 7 ; 175, 56, 58.
17s kh s f takhalluq : generari 178, 13 ; 179, 19.
Ichisb : fertilitas 66, 51. khā lata : admiaceri 133, 36.
khasf : absorbitio 66, 52. m.ukhālata : permixtio 165, 92.
mukhālit : commixtus 38, 33. kh l 2v-4
192
kh sr lso
177 kh sh b ,- .~ ~. khalā : vacuum esse 15, 1 ; necesae esae
ikhtisār : summa 126, 25.
khashab : fuatia 39, 52. 189 kh l c 33, 63 ; 46, 62 ; 85, 38 ; 87, 71 ; 94, 69.
bi-'khtisā r : compendiose 33, 58. -L-L L khulicw : vacuitas 168, 37.
khashaba : baculum 2, 25 ; materia 168, 37. khalaca : deponere 135, 53.
khālin : vacuus 167, 25 ; 168, 37.
kh t t .12 ;,, lsl

17s kh s s ua; khatt : linea 82, 00 ; 83, 13, 14, 16 ; 84, 18 190 kh l f „,”
kh m d J,.$ 193
khassa : ease proprium 48, 77 ; 57, 17; aqq. khalafa : differre 40, 58.
58, 24 ; 59, 36 ; 74, 65 ; 96, 7 ; 108, 84 ; takhfiJ : lineamenta 45, 47. khulf : quod eat impoesibile 91, 29 . khumild : eastinctio 61, 84.

232 LE a DE ANIMA h D'AVICENNE r LEXIQUE ARABO-LATIN 233

194 kh w f jq ;,. verisimilitudo 136, 67 ; forma impressa 202 drk s 1, .~ 176, 70 ; significare 72, 44 ; 86, 49 ;
64, 28 ; videri 3, n. 30. 138, 95 ; docere 7, 87.
khāfa : timere 58, 29 ; 184, 7 ; terrere 39, darrāk : apprehendens 58, 27 ; 59, 35, 46 ;
takhayyulāt : imaginationes 17, 21 ; ima- yadulluhum : possunt perpendere 136, 67.
51. 97, 12 ; 148, 33 ; 155, 33.
gines 4, 45 ; 23, 8. adall : magis indicat 71, 34.
khawf : timor 44, 21 ; 58, 26, 29 ; 60, 55 ; adraka : apprehendere 1, 7, 12 ; 5, 60 ; 7,
takhayyuli : imaginabilis 8, 00 ; imaginatio kā na dā ll : ostendere 2, 25.
61, 80 ; 75, 89, 91 ; 100, 80, 81 ; timere 83 sqq. ; 9, 18 ; 19, 59 ; 22, 4 ; 41, 71;
35, 97. dalā la : significatio 32, 36.
17, 31 ; 99, 62 ; terror 17, 29 ; terrores 44, 29, 31 ; 54, 76 ; 55, 86 ; 57, 16 ; 72,
mutakhayyil : imaginabilia 150, 68 ; ima- dalā 'il : assignationes 93, 58.
15, 4 ; pavor 33, 70, 71 ; 34, 85. 40 ; 95, 89, 90 ; 96, 2 ; 97, 17 ; 98, 40, 41,
ginatus 50, 5 ; quod putatur 67, 8, 9. istidlāl : eognoscere 40, 63.
khā'if : perterritus 18, 41. 42 ; 129, 77, 79 ; 131, 3 ; 133, 30, 31, 34.
mutakhayyila : (virtus) imaginativa 5, 61,
kāna makhūf : timere 58, 31. mudrik : apprehendens 44, 24, 27 ; 45, 41;
62 ; 6, 78 ; 9, 15 ; 11, 45, 46, 47 ; 13, 54, S0 ; 55, 85 ; 57, 15 ; 66, 62 ; 98, 34 ; d m gh . 207
78 ; 16, 7, 11, 13, 17 ; 17, 19, 25 ; 18, (12 ~
145, 77, 78 ; 148, 28, 29 ; 157, 73, 91; dimāgh : cerebrum 3, 34 ; 8, 5 ; 9, 9 ;11, 42 ;
195 kh y r ~,,,; 44, 46 ; 19, 61 ; 20, 76 ; 24, 14 ; 25, 38 ;
quod apprehendit 8, 2, 4 ; 96, 2 ;133, 31. 33, 72 ; 34, 73 ; 157, 81 ; 163, 69, 74 ;
khayr : bonum 77, 24 ; 78, 37 26, 49, 60 ; 29, 1 ; 30, 7, 11 ; 31, 26 ; 165, 87 ; 176, 73 ; 177, 79 sqq. ; 178,
muclrak : apprehensua 18, 36 ; 158, 93.
ikhtiyār : electio 38, 27. 32, 41 ; 34, 93 ; 39, 46, 49 ; 151, 8S ; mudrakāt : apprehensa 154, 28. 97 sqq. ; 179, 14, 20, 24 ; 180, 40 ; 181,
(virtutea) imaginabiles 66, 61 ; 175, 53. tidrāk : apprehendere 18, 52 ; 52, 41 ; 55, 47, 60 sqq . ; 182, 72 aqq . ; 183, 90 ; 184,
mutakhayyilāt : imaginationes 129, 72; 86, 88 ; 95, 89 ; 96, 3 ; 97, 21 ; 98, 42 ; 12.
lss kh y l L~,
imaginabilia 92, 48 ; imaginata 145, 133, 26 ; 147, 25, 26 ; 148, 37 ; appre- dimā ghiyya : (virtutes) eerebri 181, 55.
khayāl : imaginatio 2, 17 ; 5, 61, 62, 64; 75 . hensio 52, 43 ; 62, 89 ; 99, 58 ; 144, 66 ;
6, 67 ; 9, 16 ; 10, 26, 32, 37 ; 12, 56 ; 13,
147, 23. dns 208
77 ; 33, 54, 56 ; 45, 43, 44, 47 sqq. ; 47, 74 ;
idrākāt : apprehensionea 19, 64 ; 165, 89; tadannus : 29,
4S, 86, 87 aqq. ; 50, 7 ; 51, 36 ; 53, 63, dbb 197 inquinari 91.
apprehendere 73, 61 ; 74, 63.
65, 67 ; 62, 1 ; 96, 5 ; 97, 9, 30 ; 102, 5; dā bba : iumentum 105, 36. idrā kiyya : (actio) apprehensiva 14, 93.
105, 30 ; 127, 43 ; 129, 82, 83 ; 131, 00, 1. d w r j9 ,~ 209
tadāraka : subvenire 18, 43.
imago 24, 15, 16 ; (thesaurus) imaginandi dbr lss dāra : circumvolvi 3, 35, 37 ; in circuitu
10, 23. moveri 3, 31.
dabbara : regere 176, 65 ; dominari 158, 2. 203 d cw
khayā lān : duae imaginationea 53, 65. dawwā r : vertigo 3, 34.
tadbir : dominium 17, 32.
khayā lāt : imaginationes 18, 45 ; 129, 66; duciya : adscribi 94, 66. madū riyya : qui in circuitu volvitur 3, n.
mudabbir : regena 125, 21 ; 172, 3 ; quae
imaginabilia 128, 56. duc ā ' : ad inquirendum 184, 20. 30.
regit 124, 1.
khayāli : imaginabilis 45, 45 ; 52, 43, 46; tadabbur : ad gubernandum 31, n. 25. dācin : quae inducit 73, 49, 50. dawwara : commutare 88, 76.
53, 53, 62 ; 54, 77 ; 58, 29 ; 85, 46 ; 183, mudda"in : qui praesumit dicere 179, 25. mustadiir : circularia 3, 40.
99, 00 ; imaginativus 8, 5 ; 57, 15 ; 79, istadeā : evocare 34, 84.
52 ; 105, 28, 34 ; imaginatua 51, 29. d kh l J- ;, .~ 199
d w m P9p 210
mukhayyal : verisimilis 136, 66. dakhala : contineri 111, 15, 17 ; adiici 34, 204 d fc ~
takhayyala : imaginari (vel imaginare) 4, 87. e dā ma : permanere 44, 31.
mā dāma : dum 138, 87 ; 149, 54 ; 165, 86 ;
51 ; 8, 96 ; 19, 57 ; 25, 35 ; 45, 44 ; 46, 50 ; dukhicl : ingredi 106, 61. dafa ca : repellere 57, 9.
4S, 87, 89 ; 50, 8, 9 ; 51, 25 ; 52, 45 ; dā khil : continetur 85, 47 ; 96, 96 ; inte- dafe : expellere 30, 10, 13, 17 ; 155, 26; quamdiu 49, 92.

rior 33, 63. repellere 58, 30 ; 59, 42. li-dawām : quia diu eat 162, 58.
532 61, 67 ; 54, 71 ; 55, 88, sqq. ; 56, 00;
62, 00 ; 64, 27 ; 76, 97, 98 ; 79, 48 ; min dākhil : ab interioribus 18, 37 ; intus dāfica : (virtus) expulsiva 30, 10. dā'iman : semper 40, 56 ; 80, 56 ; 94, 74 ;
92, 49 ; 162, 59, 60 ; 165, 95 ; videri 34, 75 ; ab intus 13, 66. da f eatan : subito 19, 65 ; 50, S ; 131, 6; 95, 90 ; 98, 31 ; 103, 14 ; 122, 67 ; 134,
139, 9 ; 142, 41 ; 149, 55 ; 153, 13 ; 162, 48 ; 150, 62 ; 152, 5 ; 164, 82.
19, 59 ; apparere 19, 57 ; imaginatio 9, 7;
similitudo 3, 39. drj .~ 200 52. dā'imatan : semper 20, 76, 77 ; duces 38
takhayyul : imaginatio 13, 70 ; 14, 89; n . 30.
daraja : gradus 151, 83 1 . d qq j .~ tidā ma : perseverantia 97, 13 ; asaiduitas
17, 32 ; 20, 75 ; 24, 20, 24 ; 25, 29, 45 ; 205
darajāt : gradus 151, 83 2. 97, 26.
27, 63 ; 28, 79 ; 30, 18 ; 31, 30 ; 42, 91; diqqa : tenuitas 69.
tadarraja : paulatim accedere 182, 69. 182, idāma-t-al-huraka : iugis motua 97, 14.
44, 18, 20 ; 56, 99 ; 58, 24 ; 60, 64 ; 62,
88, 90 ; 75, 82 ; 177, 89 ; 181, 48 ; ima-
drs Uj .~ 201 206 d l l J .~ d w rt tjy .) 211
ginari 64, 83 ; 99, 61 ; ad imaginandum
47, 69 ; imaginativa 25, 40 ; 36, 8 ; 79, 49 ; tindarasa : oblitum esse 40, 62 . dalla : ostendere 3, 28, 23 ; 28, 80 ; 33, 58 ; daunvana : scribere 26, 55.

234 LE e DE ANIMA a D'AVICENNE I LEXIQUE ARABO-LATIN 235

dūna : infra 81, 72 ; 104, 24 ; extra 80, 220 dh w q j9 ~ rb


dhkw -~Si 215 0 ~,+~ 225
66 ; circiter 98, 34 ; sine 50, 7 ; alius ab
dhakā' : subtilitas 152, 96. dhāqa : deguatare 97, 24. murabbac : quadratu`m 46, 54 sqq . ; 48, 80;
157, 75 ; et non 20, 81 ; 21, 88 ; 50, 6;
dhawq : gustus 181, 60. 49, 99 ; 50, 9 aqq. ; 51, 26.
77, 19 ; 90, 15 ; 95, 87 ; 96, 7 ; 103, 14;
dh h b 21s murabbac iyya : quadratura 46, 63, 64, 67.
107, 75 ; 116, 83 ; non autem 98, 38 ; -,A L
non 48, 83 ; propter 100, 69. madhhab : sententia 155, 43.
madhāhib : sententiae 154, 20, 23 ; 157, 83. r's .rJIj
rtb ~~ 226
221
kāna ka-'l-madhhū b canhu : homo negligit marātib : gradus 134, 39, 40 ; 153, 17.
dh'b y Ī ~ ra's : caput 24, 24.
212 illud 166, n . 8-10. tart āb : ordo 139, 1 ; 143, 58 ; 153, 14;
min ra's : primitus 147, 15 ; iterum 100, ordinatio 140, 15 ; ordinare 139, 99 ;
dhi'b : lupus 7, 84.
73. praeordinare 140, 13.
dhhl J.m~ 217 ra'is : principalis 81, 72 ; 174, 39, 43;
r tartibān : duo ordinea 139, 4.
213 dh e _,Q~ primus 175, 46.
dhahila : moveri 43, 8 ; occupari 145, 83; murattab : ordinatua 140, 21 ; ordinatim
madhcūr : timidus 60, 57. converti 146, 96. ra'isa : domina 8, 98. 144, 64.
tarattaba : ordinari 139, 2 ; 142, 42 ; ordo
214 dhkr ,,% dh h rt &,6 142, 46.
21s 222 r ~ y c$ Ij
dhakara : praedicere 27, 71 ; 29, 95 ; 151, tarattub : ordo quo ordinatur 142, 43.
dhihn : ratio 102, 00 ; 152, 95, 00 ; mens ra'ā : videre 2, 19 ; 3, 301 ; 7, 89 ; 13, 74 ;
78 ; 157, 73 ; dicere 66, 60 ; praenomi- 149, 58 ; 150, 61 ; intellectus 13, 72. 18, 35, 40, 42 ; 19, 56, 58 ; 23, 13 ; 24,
nare 93, 59 ; asaignare 155, 44 ; memo- 17 aqq. ; 25, 31, 36 ; 26, 48, 51, 58, 61; rjh C:~j 227
rare 40, 66 ; 43, 4, 12. rajaha : praeponderare 117, 96.
dh w 9~ 219 29, 98 ; 38, 35 ; 39, 50 ; 159, 7 ; consen-
mimmā dhakarnā hu : ex praemissis 157, tire 79, 48 ; cognoacere 159, 16.
87. dh ū : habena 34, 89 ; 60, 60 ; 61, 66 ; 83, ra'y : sententia 74, 74 ; 77, 26 ; 79, 44, 45. rj e 228
dhikr : memoria 10, 20, 33 ; 23, 9 ; 24, 14, 12 ; 89, 6 ; 90, 11 ; 146, 3, 4, 5 ; auus (i-IIj
ā rā' : intentiones 77, 17 ; conceptiones 77, rayaca : redire 25, 39, 41 ; 36, 13 ; 104,
21 ; 36, 9, 11 ; 39, 43, 44, 48 ; 40, 59, 60, 29, 93. 21.
dh ā t : essentia 2, 14 ; 89, 99 ; 90, 13, 22, 23, 23 ; 169, 50 ; animadvertere 167, 10 ; se
61 sqq. ; 42, 98 ; 43, 4, 10, 11 ; 61, 69 ; ru'ya : visua 3, 32. convertere 145, 79.
182, 86, 87 ; memorialis 148, 30, 36; 24 ; 91, 27, 30, 32 ; 92, 46 ; 93, 63 ; 95, ru'yā : somnium 12, 53 ; 19, 63 ; 24, 27; rujū c : converaio 10, 26 ; 149, 47 ; respectio
memoriter retinendo 42, 88 ; memorare 89 ; 96, 98, 99 ; 98, 41 ; 107, 63 ; 109, 97 ; 25, 29, 31, 39, 46 ; 26, 47, 51, 53 ; 150, 68 ; redire 100, 73.
42, 95, 96 ; ostendere 161, 47 ; praedicere 110, 12 ; 111, 17, 27 ; 112, 34 ; 114, 49,
28, 79 ; 32, 37, 39. irtaja ca : rememorari 145, 85.
162, 52. 52 ; 118, 15 ; 121, 47, 56, 57 ; 122, 73; mir'āh : epeculum 27, 72, 73 ; 146, 9; istirjāe : redire 145, 81.
fi dhikr : in libro 177, 95. 130, 92 ; 131, 9 ; 137, 74 ; 146, 99 ;
183, 95.
at ā dhikr : acire 185, 26. 154, 23 ; 155, 39 ; 159, 17 ; 168, 42 ;
mar'i : visus 4, 49 ; quod videtur 24,
dhā kira : memorialis 20, 77. 169, 45, 49 ; 172, 97 ; 174, 42 ; aeipaum r j l J.,,~ 229
15, 16.
madhk ūr : praedictus 59, 37 ; 76, 8 ; 144, 11, 45 ; 39, 45 ; 51, 23, 34 ; 80, 57, 65 ; rijl : pes 161, 48.
mar'iyyāt : visibilia 3, 31, 33.
68 ; memoratus 20, 78 ; 147, 25. 93, 61, 65 ; 94, 67 ; 95, 89 ; 96, 97, 00, arā : videri 24, 21.
adhkara : rememorare 2, 25. 4, 5 ; 99, 49 ; 104, 24 ; 115, 64 ; 134, 41, rjw 230
tadhakkara : rememorari 20, 73 ; recor- 45 ; 137, 80 ;154, 27, 29 ;155, 50 ; 156, 62 ;
rbb rajā' : spea 36, 7 ; 44, 17, 18, 21 ; 75, 92.
dari 41, 82. 167, 23 ; substantia 115, 68 ; se 24, 19 ; i 223 Yj
tadhakkur : recordari 22, 2 ; 23, 10, 12; 83, 3 ; 125, 15 ; 127, 37 ; ipse 6, 72 ; arb ā b : hominea 152, 99. 231
rhm
42, 86, 89, 92, 95 ; recordatio 25, 32; 134, 50 ; 169, 44 ; esae 83, 12 ; 117, rubbamā : aliquando 4, 51 ; 10, 20 ; 25, 41;
i rahma : clementia 37, 20.
40, 60, 61 ; 41, 69 sqq. ; memoria 11, 99, 1, 2 ; 118, 14 ; 119, 16 ; natura 119, 30, 18 ; 31, 21 1 ; 33, 71 2 ; 53, 54 ; 75, 79;
49 ; 14, 89 ; 43, 14 ; ad reminiacendum 29 ; anima 63, 16 ; esaentialiter 47, 71; 97, 16, 19 ; 138, 93 ; 166, 8 ; fortassis
48, 78 ; 83, 4, 9 ; 103, 17 ; 106, 62 ; 157, r d ' 9~ ) 232
145, 82 ; reminiscendo 154, 30 ; 156, 65 ; k 5, 62 ; 8, 93 ; 164, 82 ; 168, 42 ; saepe
169, 51 ; memorialis 177, 90. 74 ; 163, 67 ; 164, 77 ; 167, 16 ; 167, 24 ; Ē 25, 31. radi' : malus 33, 54 ; 34, 83.
mutadhakkir : memoria 10, 21. essentialis 156, 58 ; propria vis 152, 95. radā' : malitia 7, 83.
mutadhakkira : (virtus) memorialis 9, 12, dhawāt : essentiae 106, 54 ; 157, 79.
dhāti c essentialis 83, 3 ; 102, 3 ; 114, 51; 224 rbt 4-) r d d ~j 233
13 ; 11, 45, 47, 48 ; 24, 20 ; 34, 90 ;
memoria 26, 60. 128, 65 ; substantialis 86, 59 ; 114, 54 . . ribāf : vinculum 158, 95, 00. radd : revocare 156, 62 ; magis accedere
dhakar : mas 155, 38. dhātiyyāt : esaentialia 129, 81 . ribāyāt : ligamenta 182, 74. 172, 00.

236 LE e DE ANIMA * D'AVICENNE


LEXIQUE ARABO-LATIN 237

rādd : convertit 99, 64. r e y Qs~-) 242 izdāda : ease


249 r w d ~9) (propinquius) 172, 3 ; fieri
irtidād : redire 168, 41.
rācā : intelligere 72, 38 ; indicare 72, 39. arāda : quaerere 126, 25.
(receptibilius) 172, 3.
murāeāh : conaiderare 21, 83 ; 102, 2; mā yurid an yakū n : futura 28, 84.
234 r s l J,. ,) custodire 13, 77 ; servare 183, 3 ; custo- irāda : voluntas 33, 61 ; 66, 51, 56 ;(ad) z y 9'h ~ j 256
arsala : transmittere 178, 1, 6. dia 15, 98. libitum 27, 67 ; velle 66, 54 ; 88, 78. zaygh. : error 14, 84.
irs ā l : praecipere 31, 20 ; eg tendere 56, 2. irādi : voluntarius 30, 5 ; 31, 24.
r f d JJ) 243 murid : ponens 88, 78. z y n lJ;, j 257
235 rsm P—j murā d : cum quia voluerit 71, n . 36-38.
rafaala : iuvare 180, 33. zayyana : nobilitare 137, 71.
irEasama : describi 8, 97 ; 13, 73 ; 27, 73, muzayyan : quae decoratur 40, 65.
74 ; 32, 45 ; 39, 42, 43 ; 45, 45 ; 46, 51, rf c e) 244 250 rwy CS9)
58 ; 51, 20 ; 52, 47, 48 ; 53, 59, 65 ; 91, rawā : cogitare 77, 27, 28 ; 78, 33 ; prae-
ra f aca : removere 156, 57.
39 ; 183, 92, 95, 96, 00, 1. videre 76, 00. s'r
irtasama irtisāman : firmiter imprimi 153, ra ji c : aupremua 151, 86. 268
rawiyya : ad cogitandum 77, 22.
13. sā'ir : alii 69, 8 ; 70, 15 ; 88, 81 ; ceteri 69,
irtis ā m : deacriptio 4, 46 ; 45, 45. r k b Ii-S) 245 10 ; 105, 35.
murtasim : deacriptus 51, 35 ; quod deacri- rakkaba : componere 6, 73 ; 12, 63 ; 84, 20;
bitur 45, 47. 129, 74 ; 142, 46.
tarkib : compositio 13, 68 ; 88, 81 ; 115,
251
za cama :
zc m
ej 26.
putare 154, 24,
S ' l J 1,,,, 259
sa' ala : quaerere 140, 10.
236 r s d J,o) 60, 72, 74 ; 119, 28 ; ad componendum mas'ala : aliquid dubium 140, 10.
12, 62 ; 17, 18. 252 z rrt n &,, j mas ' alatān : duae quaestionea 102, 94.
arsād : eonsiderationes 36, 11.
tarā kib : compoaitiones 71, 32.
zam ān : tempua 23, 8 ; 53, 70 ; 75, 93, 94;
murakkiba :(virtus) quae componit 10, 38.
237 rib murakkab : compositus 24, 15, 16 ; 120,
114, 49 ; 118, 14, 15 ; 131, 4, 5 ; 133, 27. s bb 260
azmina : tempora 106, 47, 58 ; tempus 110, sabab : causa 3, 34 ; 13, 70 ; 19, 57, 65 ; 21,
rutū ba : humor 42, 98 ; 43, 12 ; 171, 92; 43, 44 ; 121, 59 ; 122, 71 sqq . ; 129, 79;
99. 88; 31, 19 ; 32, 35 ; 3S, 29 ; 43, 14 ; 48,
172, 93 ; 181, 55 ; humiditas 62, 95 ; esse compositio 121, 64.
zamāni : temporalis 118, 12. 89; 52, 38 ; 53, 56 ; 61, 78 ; 62, 92 ; 67,
humidum 43, 6. tarakkaba : fieri (compositionem) 71, 31.
ruticbāt : bumores 34, 73, 75. tarakkaba tarkiban m ā : componi aliqua 70 ; 74, 73 ; 76, 11 ; 95, 85 ; 100, 68, 69,
ratb : humidus 32, 49. compositione 115, 73. 253 z w l J9j 81 ; 107, 74 ; 119, 26 ; 120, 30, 35, 36 ;
artab : humidior 184, 11, 17. zāla : removeri 17, 26 ; 48, 86 ; auferri 132, 126, 31, 32, 33 ; 156, 56, 59 ; 163, 61;
tartib : humor 34, 74. r k z -).~j 246 14 ; cessare 24, 17. res 21, 83 ; comparatio 20, 79 ; corpora
tarattub : humiditas 34, 80. mā z ā la : aemper esse 107, 76. 116, n . 83.
markaz : centrum 5, 57 ; sedes 175, 48.
zawāl : absentatio 26, 62. bi-sabab : propter 3, 38 ; 36, 4 ; 40, 60;
238 rdc ~
ti ' jā'iz al-zawā l : quod in proximo remove- 50, 10 ; 51, 22 ; 64, 25 ; ex 60, 64 ; 63, 7;
o) r k n &~-) 247
bitur 168, 38. 75, 88 ; ad hoc 154, 28.
rādic : attrahena 158, 97. rakana : sequi asbā b : causae 20, 71 ; 34, 81 ; 71, 28 ; 105,
174, 40. az āla : removere 48, 88.
xā'il : separabilis 48, 77, 85. 38 ; 153, 15 ; 156, 57 ; res 21, 82.
239 rc b .t)
rwh vj 24s lasabbaba : esae causam 156, 57.
ruc b : terreri 60, 57. rih : spiritus 31, 20 ; 62, 95.
254 z w y ($.9j
mar cūb : formidolosua 60, 57 rūh : spiritus 3, 35, 39 ; 30, 7 ; 33, 67 ; zāwiya : angulus 46, 55. s bq 261
34, 76, 79 ; 175, 51 ; 176, 62, sqq. ; sabaqa : praecedere 131, 1.
240 rcd .A G) 177, 79 ; 181, 57 ; 182, S4. 255 zyd a, j
aābiq : quod praecedit 130, 98.
racd : tonitruua 97, 20. rūk āni : apiritualia 111, 24 ; 156, 60 ; 175, zāda : 3 ; facere
addere 110, (clarius) 176,
so. 71. s b l cj,,,,,, 262
rāka : quies 34, 82. ziyāda : augmentum 85, 42 ; 152, 7 ; additio
241 rcrc sabid : via 41, 84 ; modus 35, 97 ; 39, 48, 51;
rawā'ih : odores 36, 7. 50, 7 ; magia 152, 5. 40, 53 ; 41, 77 ; 44, 21 ; 50, 19 ; 115, 60,
mutaracrac : infans 43, 11 . iatirāha : quiea 16, 5 . zā'idatān : duae oaruneulae 1,81, 59. 61 ; 127, 50 ; 161, 41, 44.

238 LE i DE ANIMA a D'AVICENNE LEXIQUE ARABO-LATIN 239

ralā sabil : quasi 12, 58 ; 125, 17 ; 154, 30. S 272 283 slm ~ sws Ly-,~- 292
bi-sabil al-carad : accidentaliter 34, 87 . salus 18, 42 ; 100, 76 ; tranquillitas
sa(h : superficies 181, 63. salāma : siyāsa : gubernatio 101, 90 ; practica 99,
cal ā sabil al-musāwā h : indifferenter 103, 67, 73. 56.
14. sallama : concedere 168, 29, 34 ; 178, 5 ; cre-
Sf 273
. dere 14, 82 ; permittere 16, 11 . S w c ~,
263 sophisticus 169, 56. 293
s3 w~c ~ sūfiatā 'i :
sāea : moa 38, 21 . ~
sajiyya : facies 60, n. 55 . 284 smc ~
Sf 274
samica : audire 2, 21 ; 13, 74 ; 18, 42 ; 97, swf 294
264 Sh r_^w al-janba-t-al-sāfila : deoraum 29, 91. 23 ; 162, 54.
asfal : inferior 150, 70. sam c : auditus 97, 20 ; 181, 62. masāfa : epatium 153, 89.
sahar : mane 32, 40 .
samā e : auditus 4, 42 ; 163, 75 ; audire 74,
ss. swq 295
265 s kh n v;m,,, s q t .hā.,, 275
sāmic : qui audit 97, 23.
saqafa : cadere 38, 22. sāqa : ducere 59, 44 ; perducere 124, 94.
sakhuna : calefieri 173, 21 ; calescere 30, 15. masmicc : auditus 4, 49 ; 139, 4. aā' iq : prior 59, 43.
sakhkhana : calefacere 33, 72 ; 173, 22 . suqū t :(forma) cadendi 64, 28.
insāqa : adduci 63, 17.
taskhin : (principium, causa) calefaciendi
173, 22, 26 ; calefactio 173, 27, 28, 29 ; sqm (,~.,, 276
285 sml ~„
masmul al-cayn : privatus oculis 4, 51 . sw y s~ 296
calefieri 172, 13 ; calor 173, 18 . saqim : falsus 77, 25.
sawā ' : idem 27, 24.
286 S m 2U
sawā 'an . . . aw : aive. . . sive 81, 78 ; 151, 75.
266 sdd k 277 samā' : caelum 64, 34. bi-l-sawiyya : aequaliter 60, 61.
sadd : oppilatio 175, 52 . sakrān : ebrius 32, 37. sam āwi : caeleatis 21, 91 ; 22, 95 ; 31, 29 ; calā sabil al-musāw ā h : indifferenter 103,
tasdid : correctio 33, 55 . 172, 1, 7 ; (angeli) caelorum 28, 86 . 14.
ansadda : oppilari 34, 78. 278 mutasā win : conformis 46, 67 ; aequalis 48,
287 smy 80.
s r r -,,,, sakana : quiescere 103, 15 ; cessare 30, 3. L541,,,,
267 Id siyyamā : praecipue 73, 54.
kā na aā kin : quiescere 32, 40 ; esse ces- samm ā : vocare 5, 57, 61 ; 6, 67 ; 33, 67 ;
sur ūr : gaudium 59, 34. 80, 71 ; 112, 32 ; 122, 69 ; 151, 79, 84;
sans 13, 72.
sarir : scamnum 63, 16 ; lectus 168, 37 ease quietum 23, 6. 153, 17 ; 164, 82. sh ' n tjU- 297
sukūn :
tasmtiya bi-ism : appellare 164, 83.
min sha ' nihti an : solet 14, 85 ; 20, 76 ; 27,
268 S rc j.w slb 279 73 ; 30,12 ; 62, 97 ; 64, 33 ; 74, 66 ; 92, 42 ;
L 288 s n kh
surca : velocitas 9, 13. salb : negatio 102, 7 ; negando 103, 12. 120, 36 ; 131, 4 ; 142, 47 ; 148, 29 ; 149,
bi-sur ca : citisaime 76, 96 ; cito 22, 00. maslicb : negando 103, 13. sinkh : radix 122, 68, 69, 72 . 48 ; 173, 23, 24.
saric : cito 60, 56 ; citius 42, 94. mustalib : subitus 20, 72.
sarican : cito 32, 50. 289 s h l J,.g.,, sh b b I- 298
asrac : citiva 42, 92. sltn J-L 280 suhicla : facilius 97, 28. shab āb : iuventus 111, 14.
musric : cito 60, 57. ashal : facilius 42, 86.
sulfān : dominium 59, 45, 47 ; potentia 50, shābb : iuvenis 111, 14.
18 ; praevalere 25, 29. _.:--- shubbān : iuvenes 43, 9.
269 s T. q 290 s w ' s~
musāriqatan : incognitus 20, n . 71. l f ~iL 281 sā'a : ease malum 70, 14.
S sh b h 299
sic' : malus 32, 38. ct- ,
m ā salafa : praedictum 3, 40 ; 63, 8 ; 158,
270 s r m d ,a .,,1.,, shabah : imago 19, 60 ; similitudo 19, 59;
99 ; praemiaaum 81, 75 ; praeteritum 28, ashadd sic' : peior quam ease posset 70, 14.
forma 53, 62.
earmaali : perennie 150, 73. 83 . ashbāh : imagines 4, 42 ; imaginationea 18,
291 swd 41 ; humores 32, n. 41 ; aliquid aubeistens
271 s r y St,,, s l k 4LL 282 sawād : nigredo 53, 61, 69. 91, n. 33.
sārin : infusus 53, 62 . masālik : viae 176, 52. aswad : niger 6, 70. taahbih : effigiare 17, 23.

240 LE e DE ANIbIA w D'AVICENNE LEXIQUE ARABO-LATIN 241

300 sh b e sh d d u 304 mushārtik : quod communicat 48, 79; shticghil : impediens 27, 68 ; (quod) impedit
shab c : satietae 55, 92, shtidda : multum 17, 23 ; 34, 80 ; vehemen- comee 167, 13. 15, 4 ;104, 25 ; laboriosus 22, 99.
tia 56, 4. roshtaraka : convenire 107, 72 ; 151, 86. shawāghil : occupationes 99, 60,
ahadid : fartie 18, 47 ; 42, 88 ; vehementer mushtarik : participans 85, 32. kāna mashgh-91 : impediri 16, 12 ; 32, 42;
301 sh b q ~ 65, 47 ; mnitum 42, 97 ; 184, 12, 19. mushtarak : cammunis 1, 4, 5 ; 5, 57, 64; 100, 77 ; 131, 10 ; 156, 61 ; occupari 43,
ashadd : maior 173, 23 ; 181, 44 ; validior 6, 68 ;13, 73 ; 16, 13 ; 17, 18 ; 18, 35 ; 46, 7, S ; sollicitum eese 26, 47.
shabaq : concupiscere coitum 59, 33 ; curio- 46 ; 158, 96, 4 ; 159, 5, 6 ; 180, 38 ; 182,
180, 42. ishtaghala : occupari 14, 85, 86, 96 ; 99, 59;
aus 31, n. 23 ; ansietaa et sollicitudo 184, 83 ; (id) in quo conveniunt 102, 2 ; 130, 125, 22 ; impediri 158,1 ; curare 29,1.
n . 22. shadid al-harr : calidiseimus 184, 6.
ishtadda : intendi 69, 38 ; praevalere 151, 94. ishtighā l : oocupari 13, 76 ;16, S ; 125,19;
bi-l-shabaq c ardentieeime 184, 20. ad occupandum ee 108, 82 ; impediri 100,
80 ; roborari 55, 97 ; 56, 98.
ishtidud : inteneio 58, 21, 22. 311 sh cc ~ 83 ; retrahi 100, 68 ; occupatio 14, 82.
jādhib ikc'l-iahtighāZ : ocoupana 101, 91.
302 sh b a d. L shucāc : radius 173, 22, 24.
mushtaghil : occupatus 14, 94 ;15, 2 ; quod
shrr ~- 305
shubha : oppositio 109, 91. impedit 101, 84.
shubah : quaestiuncula 161, 39 ; quaeatiun- sharr : malum 133, 32, 33, 37, 38. 312 sh c b
culae 157, 85 ; quaestiones 167,15.
shabah : videri 179, 21 ; assimilari
sharir : malitiosus 32, 37.
ashrār : pravi 66, 49.
shucab : rami 5, 58 ; 56, 6.
tashaeeaba : derivari 5, 58.
sh ff ujt 316
mustashajf : prope poaitus 173, n . 20.
172, 1. insha caba : dividi 71, 31.
muqārib al-shabah : eimillimus 172, 6. sh r h
ashbāh ; qui aasimilantur 35,1.
sharaha : declarare 80, 63 ; exponere 81,
306
313 sh e r _,,,,,", Sh c ~f 317
shabih : similia 65, 39 ;173, 25. taehājuc : coniunctio 84, 19.
84 ; facere clarius 174, 34. ~ shacara : percipere 19, 66 ; 54, 82, 83 ; 75,
tashbih : eimilitudo 40, 54. k ā namutashāiic : ordinari (ad faciendam
(xāda) sharhan : (facere) clarius 176, 71. 94 ; 125, 22 ; 161, 46 ; 163, 71 ; 164, 77;
mushābaha : esse simile 35, 99. lineam) 54,17.
tashrih : chirurgia 176, 70 ;181, 58. cognoacere 125, 19.
ashbaha : videri 11, 44, 49 ; 61, 75 ;180, 43;
esse aimile 59, 33 ; 111,16 ;154,10 ; esse kāna mashcār : percipi 163, 73.
shucūr : perceptio 163, 72 ; 165, 93 ; perci- sh f y ~ 318
huivamodi 89, 8. shrt ~,1 r 807
taah ebaha : ease aimiles 128, 65. pere 71, 33 ; 75, 85 ;112, 34, 35 ;165, 92. shajā : aolvere 26, 52 ; sufficere 179, 29.
bi-sharE : propter hoc 50, S ; quia 168,
tashicbuh : similitudo 129, 68 ;183, 3. istaBh cara c cognoacere et percipere 125, 20.
32 1 .2. shic r : veraus 20, 69.
mutashābih : aimilis 46, 57 ; 85, 39, 40; bi-sabab ahart : propter aGquid 50,10. sh q q 0— 319
88, 84 ; aoqualia 46, 67. shāQir : veraificans 32, 37.
shicriyya c probabilia 136, n. 66. shdqq : difficilis 97,16, 18,19.
ghayr mutashā bih : dissimiHs 86, 51, 52,
53 ; 88, 86. sh r f 306
sharaf : nobilitas 26, 59. 314 sh e l J~ sh k k s 320
sharif : nobilis 65, 39, 45. ahucla : flamma 173, 25. shakka : dubitare 92, 53 ; 139, 1 ; 145, 83.
303 sh kh s U a~ ishtacala : acoendi 153,11 ;173, 24 ;184, S, lā shakk ; nulla est dubitatio 81, 89 ; non

shakhs : singularis 53, 55 ; 73, 60 ; 108, sh r q j.,,~ 309 12. dubitamus 87, 61 ; eine dubio 111, 20.
86 ; 110, 2, 3, 4 ; 131, 2 ; 184, 23 ; aliquis ishtic
āl : accendi 173, 15, 17 ; aecensio 61, tashakkaka : dubitare 145, 84 ; 160, 27;
ashraqa c illuminare 127, 40. 84. opponere 183, 91.
153,10 ; qui 74, 76. ishrdg ; lux 128, 52.
ashkkos : aingulares 67, 71 ; 106, 56 ; 112,
40 ;125, 8. 315 sh gh l J,,;.<, sh k l L~—,- 321
ehakhsi : singalaris 73, 58, 59. sh r k AJ ,t;, 310
shaghala : impedire 17, 25, 28 ; 26, 60 ; 34, shakl : figura 10, 30 ; 45, 47 ; 46, 58 ; 47, 73;
ahakhaiyya : iocularitas 2, n . 22. shirka : consortium 94, 74. 83 ; 104, 26 ; 158, 98 ; occupare 27, 72; 85, 43, 44 ;183, 98.
tushakhkha8a : eingularem fieri 50,17 ;107, sharik : socius 71, 30. retinere 20, 74 ; retrahere 99, 66 ; 104, kQruc ashktal : esse implicitum 10, 35.
70 ; 111, 26 ; aingularem effici 111, 21; shicraka : esee coniunctum 170, 66. 26 ; nimis terrere 26, 51. ahitkala : imitari 41, 70 ; eese simile 43, 14.
singularem esee 50, 16. mushāraka : coneartinm 60, 51, 58 ; 70, 24; shughl : ad impediendum 16,14 ; occupatio mushdkil : similia 142, 51.
tashakhkhua : eingularitas 107, 75 ;108, 85; 60, 69, 70 ; societas 69,10 ; 74, 65 ; com- 22, 99 ; 28, 75 ; impedimentum 17, 26. Eaahakkulitt : figurae 13, 71.
singularem fieri 111, 25 . munio 58, 27 . ashghāl : occupari 43, s. n
mutaahākila : similes 46, 67.

242 LE s DE ANIMA» D'AVICENNE LEXIQUE ARABO-LATIN 243

322 sh rrt m ,,,;, sh w b us.~ 330 336 sh y kh s d .Ī j-~0 342


(
shamm : olfactus 2, 24 ; 181, 59 . shawā 'ib : permixtio 128, 63. mashd'ikh : sonea 43, 11. s ādafa : invenire 156, 63.
musādafa : invenire 102, 9 ; sortiri 180, 42.
323 sh m s ,,q ;;, s hw r J9 , ;, 331
shams : sol 127, 36, 37 ; 131, 13 ; 172, 11; 337 sbb sdq j,~,,0 343
aahāra : innuere 81, 75 ; 84, 21 ; 141, 33.
173, 22. masbūb : expansus 3, 39.
ishāra : innuere 89, 7 ; 141, 37 ; nutus 42, sadaqa : esae verum 159, 14, 17.
93; 71, 34, 35 ; 72, 38. insabba : oboedire 14, 89, 91, 92. sidq : verum 25, 45 ; 32, 53 ; 78, 37.
324 sh m l J,,.:;, salafat al-ishūra : praediximus 152, 90. insib ā b : condescensio 18, 50. sadāqa : amicitia 130, 92.
ishtamala : continere 102, 94 ; comprehen- ishārāt : nutus 42, 94 ; 72, 41. sādiq : verus 29, 00.
dere 153, 14 ; circumdare 106, 46. al-mushār ilayhi : aliquis 46, 62. 338 s b w ~ tasdiq : credere 6, 75 ; 8, 97 ; 53, 70 ; 54, 72 ;
kā na muahtamil : continere 26, 54. sibyā n : pueri 43, 6, 11. 76, 7 ; 104, 20 ; (principia) consentiendi
sh w sh ; 332 aibā : pueritia 74, 67. 104, 23.
0 ;,-~-
325 sh n j C- ~ -. ~;,
tashwish : agilis 33, n. 57.
tashannuj : contrahere 56, 1. mutashawwish : agilis 32, n . 51. 339 s h It ,~,~ s rf v~,o 344
l..
sahha : verum esse 32, 36157, 84 ; con- sarafa : convertere 121, 65.
326 sh n c ~ sh w q j_~~ valescere 64, 20 ; firmari 56, 00 ; possi- sarafa c an : retrahere 16, 7 ; 24, 25 ; revo-
333
bile esse 49, 1 ; manifestum esse 107, 77 ;
shanaca : convenire 39, n . 37 shawq : voluntas 55, 96, 97, 98, 2 ; 58, 21, cara 17, 21 ; retinere 14, 83 ; declinare
shannaca : negare 109, 94. probatum ease 86, 58 ; 87, 65 ; 92, 41, 43. 99, 52 ; obsistere 99, 50.
22 ; 59, 41 ; velle 55, 84 ; deaiderium 41, laysa yasihh : imposaibile eat 51, 35. sarf : convertere 16, 9.
68. yasihh an yughayyar : commutabilis 138,
327 sh h d 4,,t sirf : purua 81, 77 ; 139, 5.
kā na shawq : appetere 59, 39. 94. sirfiyya : ultimitas 172, 98.
shahida : probare 97, 12. shawqi : (virtus) voluntatis 56, 6. sihha : aanitas 60, 62 ; 64, 23 ; firmitudo sārif : retrahit 105, 35 ; nihil (sc . quod
shāhada : videre 9, 17 ; 21, 86 ; 43, 12. isht āqa : velle 54, 82 ; 55, 87, 90, 91, 92, 93, 157, 85 ; certitudo 167, 14. obaistit) 99, 49.
mushāhacla : videre 166, 2 ; esse praesen 94; desiderare 41, 67 ; optare 56, 00; sihhi : (forma) sanitatis 63, 15. sarrafa : trahere 17, 21.
tata 5, n . 55-56. cupere 57, 18. sahih : verus 25, 39 ; 77, 25 ; 148, 40 ; sanus tasrif : imperare 92, 50.
istashhada : ostendere 93, 56. ishtiyāq : velle 54, 82 ; affectari 57, 12 ; 64, 21 ; 149, 52 ; vehementer 17, 19. musarri f : imperans 125, 20.
affectua 57, 14. (mu ewyana) sahiha : (videre) firmiter 25, 37. tasarrafa : agere 17, 20 ; eonverti 12, 61;
328 sh h r ,4.,;, tanbacith mushtāqatan : vult 57, 7, 8. asahh : verus 25, 44 ; 32, 47 ; verior 32, 52. alienari 108, 84.
al-musht ā q iluyhi : volitum 59, 40.
mashhicr : famoaus 157, 83 ; probabilis 81, Gashih : certificare 154, 22. tasarruf : agere 17, 20 ; 76, 12 ; inquisitio
n. 81. 93, 56.
mashhūrā t : famosa 79, 42. sh w h o~ :w 334 shb
340 tasarrafa tasarrufan : sic se agere 80, 70.
shāh : ovis 7, 83 ; 38, 35. sahiba : communicare 37, 14. mutasarrif : deaerviena 27, 67 ; providens
329 sh h w j+L 65, 42.
s āhib : socia 7, 85 ; alter 50, 6, 7 ; 114, 52;
shahwa : concupiscentia 44, 20 ; 57, 14, 19; in,4arafa : converti 31, 24 ; retrahi 99, 59.
58, 20 ; 60, 65 ; 100, 80 ; 155, 36 ; 159, 10;
sh y ' L, 335 dominus 74, 72 ; habens 141, 27.
ash ā b : auctores 156, 65 ; 169, 51. insirāf : se convertere 100, 82.
(aptitudo) concupiscendi 60, 54 ; cupidi- shā'a : velle 141, 30 ; 148, 34, 35 ; 149, 52, kathra-t-insirā f al-himma : curiosior eat 16,
tas 57, 13 ; 59, 46 ; 61, 79 ; 80, 53 ; 159, 7; 58 ; 150, 59, 64. 6.
341 sdr j J,,o kāna munsarif : retrahi 17, 30 ; tractare
desiderium 2, 18. shay' : res 2, 18 ; 8, 96 ; 19, 56 ; 25, 37, 43 ;
shahawāt : eoncupiscentiae 57, 10 ; concu- 39, 42 ; 105, 44 ; 138, 89, et passim ; ali- sadara : provenire 63, 13 ; 77, 16, 17 ; 157, de 14, 89.
piscere 99, 61. quid 7, 87, 89 ; 12, 65 ; 18, 43 ; 20, 79 ; 22, 89 ; emanare 8, 1 ; 177, 92 ; pmcedere munsari f : alienatus 26, 62.
ahahwāni : concupiscibiHs 14, 90, 92 ; 57, 4 ; 41, 75 ; 70, 25 ; 162, 55 ; 163, 70 ; 169, 69, 7 ; fieri 73, 54 ; exercere 177, n . 81.
7, 8, 14 ; 59, 34 ; 155, 34, 35 ; 157, 72, 81 48, et passim ; aliud 22, 00 ; 128, sudūr : emanare 166, 2.
sc b 345
158, 91 ; 159, S. 59 ; 171, 79, et passim ; quiddam 12, 60; sud ūran awwaliyyan : (provenire) princi-
ishtand : concupiscere 159, 14, 17. 128, 53 ; 169, 55, et pa8sim ; unum 20, paliter 77, 16. saouba : difficile esse 9, 7 ; 43, 00 ; 99, 60;
mushta.hā : deaideratus 31, 19. 80, et paasim. sādir : quod provenit 140, 14 ; 172, 94 . 133, 27.

244 LE rDE ANIMAn D'AVICENNE LEXIQUE ARABO-LATIN 245

sinncdt : artes 70, 23 ; 73, 53 ; artificium 12, 52, 55, 68, 59, 61 ; 13, 72 ;16, 9,12;
346 s gh r djr ~ 363
70,18 . 18, 33, 34, 35, 48 ; 20, 77 ; 24,19 ; 30, 7;
sighar : minoritae 52, 49 ; 53, 57 ; parvitas 32, 43 ; 35, 94 ; 39, 42 ; 148, 30, 36 ; 182, dajar ; anxietas 74, 64.
183, 2. 83 ; forma 40, 60 ; formativa 183, 93.
S rt f -i :. .p 355
saghir : minus 53, 55 ; parviaeimus 183, 97. musawuxcr : formatus 147, 25. d h k 364
aaghiran : dum est puer 74, 67. sannaja : componere 136, 65. tasawwara : formare 65, 40 ; 133, 37 ; 138, dihk : riens 74, 63.
aaghar : minor 52, 46, 48 ; 53, 60. 97 ; 150, 80 ; informare 49, 3 ; imaginari
snm (,;.,0 356 27, 66 ; intelligare 134, 45 ; 174, 33 ; ap-
d d Ci J.,ō 365
347 6 gh w y;,P sanam : imago 115, 61, prehendere 133,29.
tasawumra wa-tamaththala : imprimi 43, 99. didd : cantrarius 20, 78, 80, 81 ; 64, 29 ; 76,
tāmm al-tiagh ā ' : intente considerare 14, 88.
tasawuncr : formare 9, 14 ; 54, 72, 73 ; 76, 98 ; 98, 32 ; 122, 81 ;172,1,
swb u y~o 357 addād : contraria 63, 9 ; 66, 55, 57.
5, 7 ; 97, 27 ;131, 7 ;138, 90, 92, 98 ;143,
348 3 fr ~p aaunb : rectitudo 14, 84. mudādda : contrarietas 63, 13.
61 ; 144, 64 ; formatio 58, 28 ; 132, 24;
aalar : ceruleus 7, 89. asiba : accidere 19, 55 ; habere 36, 7, 8; 140, 17 ; 150, 68 ; informare 49, 2 ; 144, tadmdd : contrarietae 42, 96 ; 44, 22 ; 172,
39, 40 ; perferre 39, 36. 72 ; intelligere 102, 4 ; 104, 23 ; 133, 27; 98, 00.
349 s f w -0,, 134, 45, 47 ; 172, 98 ; intellectus 139, 6; mutad ā dd : contrarius 172, 5.
ahidda-t-al-sajā' : clarue 153, 10. s w t u9,, 358 (modus) formalis 9, 6 ; (virtue) formalia
sāfin : limpidus 181, 56. 177, 90 ;181, 48. drr 366
sawt : vox 71, 31, 33, 34 ; 72, 38 ; sonus 2,
muta.sawwir : (quae) format 92, 46 ; intel-
25 ; 97, 24 ; 162, 54 ; aonitus 97, 23. darra : obesse 37,18 ; 38, 34 ; nocere 75, 89.
ligit 158, 93 ; (virtua) formativa 13, 78.
350 sqc asuxit : soni 4, 42 ;13, 74 ;18, 42 ; 36, 6 ; 72, dariura : neceseitae 33, 6 1 ; 73, 49 sqq,
& mutasawwar : formatus 115, 72 ; 139, 99; darCcratan : necessario 25, 30 ; 41, 77 ; 131,
42, 43, 44.
suqO : actio 50, 12. 150, 61 ; formane 89, n . 3.
4.
s w r j_A , 0 359 daricri : necesearius 41, 85 ; 98, 48 ;121, 50,
351 S Lb daricriyyāt : necessaria 42, 87.
360 S w n ~}a
aakiba : durities 182, 70, 72. szira : forma 2, 19, 25, 26 ; 4, 46 ; 5, 65 ; 6, dārr : nocivue 39, 48 ; nocumentum 39, 41.
aslab : durior 182, 69, 72. 72, 74 ; 7, 84 ; 8, 00, 2 ; 9,18 ;10, 21 eqq.; siyāna c firmiter haerere 9, 12.
udturra : facere necessario 10, 25.
11, 43 ;12, 63, 64, 65 ;13, 67, 72 ; 21, 84,
S Z h ~ 87, 88 ; 22, 99 ; 23, 9 ; 31,19 ; 32, 45 ; 39,
352 361 s y r yp drb u~ ō 367
42, 46, 50 ; 40, 54, 56 ; 43,16 ; 45, 45, 46;
salaha : ease dignum 115, 80 ; 146, 2,3; 46, 51, 53 sqq. ; 48, 86 ; 49, 3 ; 52, 46; stira : fieri 18, 34 ; 21, 92 ; 49, 00 ; 66, 50; daraba ild shabah : asaimilari 172, 1.
ease verum 170, 67 ; debere 10, 31 ; ease 62, 94, 96 aqq. ; 63, 10, 15 ; 64, 22 ; 75, 74, 69 ;110, 4 ;126, 30 ;128, 57 ;129, 69, darb : modue 25, 39 ; 65, 43 ; 76, 2 ; 77, 25;
aptum 176, 61 ;177, 79 ; fieri aptum 177, 83 ; 81, 86 ; 85, 38, 43, 44, 45 ; 86, 52; 72 ;135, 52, 54, 57, 60 ;136, 62, 63 ;137, 150, 62 ; maneria 24, 27 ; verbera 61, 74;
80. 89, 99 ; 94, 69, 70, 71, 72 eqq . ; 95, 92 72, 80 ; 149, 50, 53 ; 155, 46 ; 156, 59; aliqnantulam 12, 54.
aulvih : fieri dignum 109, 88. sqq . ;106, 45, 50 ;115, 72 ;121, 60 ;128, 160, 22 ; 174, 31 ;176, 74 ; 179,15 ; 180, darb ān : dno modi 152, 94.
salāh ; ad meliorandum 73, 56, 59. 52 ; 129, 82, 84, 86 ; 131, 99 ; 134, 43; 34, 42 ; 182, 69, et qxissim ; ease 85, 45; danb min al-aZTlcm :(fieri) inetinctn 75, 95.
maslaha : utilitaa 74, 65. 136, 63 ; 137, 73, 80, 82 ; 142, 43, 47; 105, 39 ;146, 5 ;162, 58, et pasaim ; per- idtirā b : (motus) agiles 43, 10.
masnlih al-nds : gubernatio mundi 29, 97. 144, 67 ;150, 65 ;172, 94 ; farmae 37,16; venire 180, 33 ; effici 74, 76 ; ire 41, 76.
aālih : aptus 108, 78 ; 177, 91. 149, 50, 58 ; quaei 46, 58 ; modus 87, 68. sayriira : (digniorem) ease 117, 97.
a clihan : firmiter 32, 45, masir c perventio 179, 24. d cf 368
auwar : formae 2, 23, 26 ; 4, 47 ; 9, 7,16,17;
bti-haaab al-i8til,5h : ad placitum 5, 62. 11, 47 ;12, 61 ;13, 79 ;17,18 ;18, 34, 44; kdna'd-masir : pervenire 10, 20. dacufa : debilitari 14, 89, 93 ; 17, 25, 29; /I
20, 77 ; 21, 84 ; 44, 27 ; 45, 41 ; 53, 53; 33, 68 ; 98, 36.
353 s m kh 57, 17 ; 62, 4 ; 64, 31 ; 117, 95 ; 128, 59, duej : debilitas 15, 3 ;17, 30 ; 64,19 ; debHi-
61 ; 134, 47 ; 142, 48 ; 143, 61 ; 144, 74; tari 98, 33 ; debilitare 98, n. 44.
atimākh : cartilago 181, 63. 362 d bt
146, 3 ; forma 24,18 ; 30,11 ; 31, 30 ; 44, dacif : debilie 42, 89, 95 ; 55, 96 ; 97, 21, 23,
31 ; 126, 33 ; 143, 62 ; 148, 30 ; formare dabaia : comprehendere 25, 43 ; retrahere 25 ; 98, 43 ;133, 26, 28 ; diesolutus 18, 41.
354 3 rt a 15, 98.
143, 62. adcaj : debilior 24,19 ; 97,17, 28.
stināca : doctrina 77, 20 ; 130, 96 ; 132, 21; ariri : formalis 115, 62, 76. dabt c retentio 20, 73 ; 28, 75 ; conaervare a40a/a : debilitare 17, 27 ; 97,19 ; 98, 42, 43.
189, 62. muqawwim : (virtna) formalie 5, 61 ; 6,'67 ; 14, 84 . tadite uf al-ji c l : eaercitium 98, 42 .

246 LE a DE ANIMA» D'AVICENNE LEXIQUE ARABO-LATIN 247

369 d gh th ~ al-tabi ciyy5l : naturalia 107, 67 ; 172, 10. 364 tl b ,J~ z,Ī r _,L 391
matb ūc : qui naturaliter inest 76, 3 ; qui zajira : asaequi 156, 67.
adghdth ahtrim : illusio 25, 28 ; illusiones in taiaba : quaerere 55, 85 ; requirere 166, 8;
naturaliter habet 42, 87.
aomniis 31, 28. inquirere 148, 41 ; inquirere cognoscere
tatabbaca tatabbucan mt : imprimi aliquo
156, 66. z n n & ; 392
mado impreasionia 148, 29.
370 dm h l 3_,~ talab : inquisitio 41, 73 ; petitio 147, 13; zanna : putare 40, 62 ; 79, 47, 48 ; 123, 84;
tintaba ca ; imprimi 46, 65 ; 90,10 ;115, 75;
tidmahalla : deleri 18, 44. appetitua 41, 68, 161, 49 ;166, 3 ;179, 25.
127, 42 ;148, 31,
intibāc : ad imprimendum 42, 98 ; imprimi tialib ; qui quaerit 156, 68. zann : opinio 44, 19 ; 79, 44, 45 ; 98, 48;
43, 16 ; 125, 17 ; impreaeio 111, 22. kāna tālib : inquirere 166, 5, 111,16 ;163, 63, 64 ; putare 75, 89.
371 4 w, sy~ matlū b : inquisitus 149, 46 ; quod quaeritur ma;nwnict : probabilia 78, 41,
4¢w' ; lus 128, 54, 59, 60, 62 ; 173, 21; muntabi c ; impressus 65, 42 ; 81, 88 ; 91,
156, 67.
splendar 97, 20, 22. 32 ; 101, 88 ; 115, 71 ; 131, 00 ; 144, 69.
zhr 393
id ā'a : lux 173, 17. Aj~
istadda : illuminari 173, 21. tbq jL 376 385 ti c ~ zahara : patere 101, 87 ; 124, 99.
zahara ' l-zuhi~r : adeo manifeatum esee
tabaqa ; natura 65, 47. tawālic : provisio 22, n . 95.
179, 24.
372 dyf atbaqa : claudere 38, 24. tdlac a : respicere 146, 93.
zāhir : exterior 3, 29 ; 4, 50 ; 5, 53 ; 6, 69;
adafa : coniungere 22, 96. tQbaqa : aasimilari 17, 22. mutā laca : consideratio 127, 45 ; videre 29,
16, 9, 10 ; 33, 61 ; 41, 72 ; 44, 27 ; mani-
idicfa : relatio 110, 8, 11, 15, 18 ; 114, 55; 92.
festue 107, 67 ; 140, 18 ;162,91 ;175,64.
120, 40, 41 ; similitudo 133, 34. trh 377 itladac a : considerare 127, 40.
L~, zaunhir : eensibilia 166, 1.
mudāf : quod refertur ad 96, 97, 00 ; 110,
tarh : proiicere 163, 62. azhar ; manifestior 18, 34 ; 91, 32.
11 ; relativus 96, 96 ; 114, 52 ; confertur
386 tl q 1, ietizhisr : providere 75, 94.
95, 95 ; comparatue 97,10 ; relatio 41, 69.
t r f j.)L 378 mutlaq : abeolutus 115, 69 ; 138, 87 ; 142,
373 dyQ ~ tara( : extremitas 82, 96, 98 ; 84, 30 ; ter- 50 ; 166, 6,
mutlaqan : abaolute 21, 85 ; 133, 29, 38; c b d ,l s 394
mud ayaqa : conatringere 178, n . 4. minus 83, 3, 5, 6 ; 88, 89 ; para 79, 46;
extremum 121, 51 ;172, 5 ; nitimum 152, generaliter 106, 54. cabd : captivus 156, 88.
6 ; summatim 84, 22. bi-wajh mutlaq ; abaolute 120, 46.
atmije extremitates 180, 43 ; 182, 75 ; ma- caki 'l-%tlāq : absolute 105, 34, c br ~ 395
374 t b b ~
nus et pedes 162, 53. cibāra : interpretatio 25, 28, 30.
tibb% : physicus 67, 70 ; 175, 55.
tabib : medicus 63,15 ; 64, 24. 387 t wc bi-cibdra ukhrd o aliter 107, 70.
t r q 379 L~, cabbara : interpretare 26, 53, 56 ; perci-
tawc : oboediens esse 66, 57.
tarroq : via 64, 26. pere et allegorizare 25, 46 ; interpretatio
375 tbc tic ca ; oboedire 40, 59 ; 66, 57 ; obcedientia
C~ 32, 34.
56, 4.
tabaca : naturaliter habere 72, 47. te m .L 380 tacbsr : interpretatio 25, 30, 42 ; signifioatio
mutā wic : oboediena 42, 91.
tabc : natura 119, 20. 23, 11, 12.
atcama : pascere 74, 76. ghayr mutduric : inoboediens 33, 54.
bi-tab c : naturaliter 15, 00 ; 57, 18 ; 71, 29; mu cabbir : interpres 25, 42 ; 26, 52.
tacm : sapor 2, 24, 25 ;10, 30 ; 36, 7, atdc a : oboedire 56,1 ; 65, 39 ; 66, 55 .
72, 45 ; 74, 75, 77. tic tabara : considerare 96, 99 ; videre 49, 93.
tibāc : naturaliter 17, 20 ; 70, 22. tacdm : oibus 55, 91. tic tibār : reapectua 3, 28 ;168, 26, 27 ; inspi-
tabi c¢ : natura 8, 73 ; 20, 80 ; 30,17 ; 31,19; 388 tw q ciendo 13, 73 ; considerare 127, 44,
39, 49 ; 59, 42 ; 62, 96 ; 64, 28 ; 65, 35, 36, tf f I–L 381
tāqa : posse 131,12 . il
44 ; 70,12, 16 ; 72, 41 ; 103, 15, 16 ; 117, ta fāf : parvue 25, 28, e j b ~,,xe 396
91 ; 121, 51 ; 132, 20 ; 156, 63 ; 169, 59; ā' ib : mirum eet 30, 17 ;137, 76;
389 twl J min al-caj
naturaliter 70, 13, 18, 19 ; naturalis 97, tf l ~ 382 _f J_ 142, 40.
15. tawwala ticlan : prolixius facere 179, 26 .
tifl ; infana 38, 21. tacajjub : admiratio 73, 82.
tabā 'i c : naturae 86, 49 ; 179, 28 ; natura
8, 80 ; 7, 82. 397
t l l ~, 383 390 tyr cjz~y
tabici : naturalie 30, 5, 6 ; 62, 92 ; 63, 10;
108, 82 ; 168, 36 . atalla : deepicere 182, 85. tayr : aves 39, 37 ; 73, 63. cajz : otioaitas 64, 19 .

248 LE r DE ANIlISA ~ D'AVICENNE LE%IQUE ARABO-LATIN 249

cj~ a cdama : destruere 119, 20 ;120, 35. acrada : averti 145, 76 ; 148, 94 ; 147, 14; c S b c~ ~ct
398 c ,% l 414
muedim : destructivus 119, 24, 149, 50, 53 ; converti 33, 62,
istticj il : velocitas 3, 39. ierād : converti 33, 63. casab (vel a ceicb) : nervi 34, 78 ;178, 97, 4;
mu Grid :(qui) avertitur 139, 7 ;158, 61, 179,18 ;181, 45, 61, 62, 64, 66 ; 182, 71,
c d rt V J,t 402 73, 81.
399 e d d Lc al-mu crad canhu : quod non respicitur 141,
macdin : locus 9, 9 ;175, 48 ;176, 69 ; 177, 23. casaba : nervi 181, 57,
cadda aunualan : praedicere 157, 84. 92 . tacarradu : obatare 104, 24.
cadd : enumerari 154, 19.
i ctirdd : contradictio 99, 54. c sm P cc 415
eadad : numeres 46, 55, 59, 60 ; 85, 43, 44;
cdw 9 .kc 403 istaFrada : oetendere 5, 55 ; propalare 5, 54. ic taaama : custodire se 38, 23.
94, 70, 77 ;106, 53 ;107, 63, 68 ;111,19, isti erdd : perqnisitio 39, 49.
26 ; 116, 85 ; 129, 85 ; 152, 3 ; 183, 98; cadā : ambulare 64, 25.
cad ā w¢ : inimicitiae 7, 82.
isEicrddit : repraesentationea 42, 91. L'~n.c
dimenaio 129, 72. csy 416
ridda : multi 154, 32.
406 rf casn : resistere 18, 48.
tak ūid : indncere 155, 48. c dtz r j ,lr 404 e l ,91 t
c isyān : (inatrumenta) non oboedientia 33,
acadda : aptare 127, 46. cudhr : quod (ei non fieret) 145, n . 85. e arafa cecire 10, 28, 29 ; 33, 67 ; 113, 42; 66.
ticdādmt : providentiae 76, 2. tacaa'hdhara : ease difficile 2, 24. 151, 83 ; 161, 48 ; 163, 74 ; 164, 81, 82,
muOidd : aptane 127, 48 ; (qui) praeparat muta eadhdhir : impossibilis 53, 66. 83, 85 ; cognoecere 163, 75 ;164, 78 ;165, c dw 9 ,pt 417
127, 49. 90 ; intelligere 143, 56 ; docere 125, 4;
kiana mucadd : aptum ease 50,15. conetare 158, 98. cudw : membram 30, 14, 16 ; 62, 93 ; 163,
c rd ~Jc 406
66, 68, 69 ; 164, 76 ; 167, 20 ; 175, 46;
tistacadda : aptari 128, 62 ; aptum esee 123, ma crif a : ad sciendum 76, 7.
83 ; aptum fieri 167, 20. c arada : accidere 3, 31, 32, 35, 36 ; 14, 95; tacrif : ostensio 181, 58. 176, 67, 68, 74 ;177, 94, 96 ;178, 9 ;180,
musta cidd ; aptus 80, 65, 68 ; 81, 85 ; 179, 15, 2 ;19, 54 ; 30,14,17 ; 33, 71 ; 35, 98; 31, 33, 37 ; 182, 77 ; 183, 4 ; 184,11,18,
15. 36, 4 ; 38, 25 ; 43,11, 13 ; 48, 83 ; 50,13; 19, 23 ; corpus 184, 14.
58, 29 ; 59, 35, 50 ; 60, 51 ; 61, 80 ; 62, 91; 407 c rq
isticdād : aptitudo 9,13 ; 20, 70 ; 31, 32 ; 60, a cdā' : membra 45, 48 ; 46, 50 ; 64, 29 ; 79,
54 ; 63, 6 ; 80, 60, 67, 71 ; 81, 76, 77 ;117, 75, 88 ; 80, 69 ; 81, 79 ; 85, 38 ; 97, 13, 29; curiq ; venae 178, 7 ;180, 35. 52 ;161, 48 ;162, 54, 57 ;163, 62, 63, 70;
93 ; 138, 86, 89 ; 148, 41 ; 149, 44 ; 151, 105, 38 ; 107, 74 : 119, 20, 23 ; 121, 55, 167, 16, 18 ; 174, 38, 43 ;175, 57 ;176, 68,
77, 78, 79, 82 ; 173, 23 ; 177, 95 ; aptum 57 ; 154, 30 ;156, 59 ;184, 8 ; contingere 408 e r y S rG 69, 77 ; 177, 84, 86 ; 179, 15 ; 181, 49;
esse 81, 73 ; 117, 96. 3, 36 ; 4, 49 ;13, 70 ; 25, 35 ; 33, 64, 69; 182, 80 ; corpora 177, 80.
64, 21, 32 ; 99, 51 ;100, 69 ;119, 24 ;156, cariya : eeparari 168, 34.
isticdicdāt : aptitudines 67, 70 ; aptitudo 63, bard al-ardn' : aliquod membrum 62, 91.
56 ; venire 33, 65 ; repraesentare 129, curāh : nudae (animae) 162, 60.
7.
82, 84 ; ponere 165, 99 ; ostendere 9, 17. c dl ~ 418
card : repraeaentare 20, 77. 409 C zl J-~a
400 c dl JJ,t carad : accidens 111, 23 ; 129, 87, 89 ; 170, ca;lala : musculus 182, 77.
70. muciazal : separatus 14, 95. Cadal : mueouli 56, 2, 5 ; 59, 48 ; 181, 50;
eadl : iustitia 73, 51. 1
acdal : magis tsmperatue 32, 47. bi-l- carad : accidentallter 83, 7, 8, 9 ; 164, 182, 74.
muc adala : aequalitas 184, 18. 77 ; accidentalis 116, 78 ; 118, 8. 410 c Er
bi-sabit al- earad : accidentaliter 34, 87. c tf 419
yacaur : difficniter 43, 99. I—i~
a erād : accidentia 59, 49 ; 94, 79 ; 95, 81,
401 cdm P , .lt incatafa : redire 180, 32.
82 ;107, 73 ;111, 24 ;129, 80 ; accidentes
c destrai 119, 17 ; 122, 73, 74, 76;
adima : 115, 66, 67 ; accidene 30, 10. 411 c sf j-,s
jia.G
136, 62 ; deatructio 122, 74. caradi : accidentalis 102, 3 ; 114, 54 ; 125, c il 420
ta cassuf : arrogantia 174, 40.
cadam : privatio 33, 61 ; 44, 22 ; 45, 42 ;133, 4, 5 ; 128, 65 ; 129, 80. mucattal : otiosus 117, 90 ; 167, 22 ; (quod)
30 eqq. ; destrui 119, 18. e crid : acoidens 3, 31, 32 ; 46, 63 ; 47, 68,
non pmdeet 4, 50.
aedā m : privatianes 133, 29. 412 c sl
70, 71 eqq . ; 48, 91 ; 51, 22 ; 61, 69, 75; taoattaln : poetponi 99, 63 ; 100, 70 ; relin-
cadsm al-htiss : non sensibilie 184, 14. 75, 79, 80 ; 155, 52 ; 158, 54 ; 168, 36; caal : me17, 89 ; 35, 98. qnere 34, 77.
Cndim : privatua 155, 51. quod accidit 114, 55 ; 168, 35, 38 ; acci-
maedūm : non habene esae 135, 58, 60; dentalis 114, 51 ;158, 57. 413 cs c tw ~zC 421
(ponit) deetrui 119, 23. Oaudrid : accidentia 34, 88 ; 48, 76 ; 58, 28; y Lf--111
aharf ma cdicm : m'hi1136, 60 . 59, 34, 50 ;150, 71 . casā an : potest 40, 65 ; fortaaeis 124, 3 . aqd : dare 70, 28.

250 LE N DE ANIMA a D'AVICENNE j LEXIQUE AIZABO-LATIN 251

ietā' :(cauaa) dandi 126, 34 ; ad dandum cuqū l : intelligentiae 142, 51 ; intelligentia 429 c l Q ils- ryLu callim : magister 41, 82, 84 ; doctrina
73, 51. 133, 35. 152, 1.
calāqa : pendere 125, 17, 18, 23.
mu~tin : dana 115, 59. caqli : intelligibilia 13, 76 ; 27, 71 ; 58, 28 ; calā'iq : appendicia 44, 29 ; 45, 43 ; 102, 1; mu callczm : domitus 74, 72.
66, 53 ; 76, 5 ; 97, 26 ; 98, 45 ; 126, 34 ; 127, 42 ; pendens ex multis 127, n . 44. iclām : docere 72, 42 ; 73, 50 ; indicare 72,
422 czm 144, 66 ; 146, 6 ; 153, 15 ; intellectus 146, ta callaqa : pendere 33, 58 ; 66, 54, 60, 61, 37.
3 ; intellectibilis 153, 11 ; intellectivua 63 ; 112, 37 ; 115, 7, 9 ; 119, 29 ; 124, 2; tac allum : discere 41, 70, 72, 74 ; 42, 86;
cizam : magnitudo 1017- , 66 ; 183, 1, 2. 89, 97 ; 93, 60 ; 100, 71 ; 142, 50 ; intel- 125, 15 ; 146, 1 ; 174, 39 ; 176, 73, 74 ; 148, 40 ; 149, 44, 45, 51 ; 150, 62 ; addis-
cazim : maximus 97, 23 ; dignior 66, 64 ; lectualis 8, 99 ; 28, 84 ; rationalis 127, 39. 183, 4 ; 184, 23 ; adhaerere 38, 23. cere 147, 15 ; sapientia 151, 75 ; doctrina
nimius 97, 22. caqliyya : intellectibilitas 144, 71, 73. ta calluq : pendere 38, 21 ; 114, 48, 50, 56, 151, 75.
a czam : maior 180, 40. cā qil : intelligena 100, 75 ; 126, 29, 30 ; 134, 57 ; 115, 77 ; 118, 9, 12 ; 120, 31, 32, 33 ; muta callim : discipulus 152, 99 ; discens
cizām : ossa 182, 76, 77.
46 ; 137, 81 ; 138, 84 ; 146, 97 ; intelligere colHgatio 65, 43. 151, 76.
95, 94 ; 146, 97. aunval tac alluq : principaliter pendere 175, isticlām : ad diacendum 73, 50.
423 c Q' b macq ūl : intelligibilis 49, 1 ; 85, 46 ; 89, 94 ; 46 ; 176, 65, 72 ; 177, 83.
136, 61 ; 146, 5 ; 152, 92 ; intellectus mutacalliq : pendena 175, 51 ; (quod) pendet
caqib : illico post 97, 24 ; mox post 97, 22; c lw j,s 431
82, 94 ; 84, 26 ; 85, 36, 44, 45 ; 86, 52 ; 52, 42 ; 114, 47 ; 177, 78 ; quae fit 54, 79.
postea 97, 17.
88, 79, 87, 88 ; 89, 2 ; 90, 13 ; 91, 26, 28 ; eālin : praevalena 65, 48.
cāqiba : finis 76, 3.
95, 93 ; 96, 26 ; 99, 63 ; 134, 46, 60 ; 137, aelā : altior 151, 83.
430 c l m ~s
80 ; 138, 83 ; 139, 4 ; 149, 46 ; 150, 65 ; istielā' : virtus 151, 88.
424 c Q' d U., intellectus 99, n . 66 ; id quod (anima) ealima : scire 2,16 ;14, 82 ; 22, 97 ; 32, 35 ; 41,
intellexit 139, 7. 73 ; 70, 16 ; 140, 10, 11 ; 143, 57 ; 151, 75;
ineaqada : facere (syllogiamum) 152, 1. c mm 432
ma cqūlāt : intelligibilia 26, 96 ; 58, 20 ; 81, 154, 27 ; 155, 53 ; 156, 59, 66 ; 157, 78 ; e
ictaqada : tenere 143, 59 ; 163, 67 ; conci-
85, 90 ; 82, 91, 93 ; 85, 33 ; 88, 80, 81, 91; 158, 98 ; 162, 55 ; 168, 28 ; cognoscere 54, %mūm : universalitas 95, 84.
pere 79, 47, 48.
89, 94, 97 ; 92, 41, 46 ; 98, 34 ; 128, 56, 75 ; 156, 62, 67 ; 181, 58 ; novisse 84, 25 ;
ictiqād : conceptio 74, 69, 73, 78 ; 75, 81
57 ; 146, 95 ; 149, 57 ; res intelligibiles 85, 46 ; didicisse 124, 93 ; intelligere 165,
77, 15, 16 ; 79, 45, 46 ; 103, 18 ; concep- c m l J..' F- 433
126, 33 ; intellecta 134, 42 ; 137, 82 ; 88.
tiones 77, 13 ; constare animae 64, 31.
intellectibus 19, n . 68. mā calima : neseire 156, 60 ; 175, 45. camila : facere 11, 41.
ictaqada ictiqādan : tenere conceptionem
macq ūliyya : intelligibilitas 131, 8. cilm : scientia 141, 26 ;142, 45 sqq . ;143, 55 ; camal : opus 97, 13 ; actio 69, 4.
77, 14.
tacaqqul : intalligere 94, 68 ; intellectus 99, 156, 61 ; sapientia 28, 84 ; 156, 57 ; pru- camali : activus 79, 50, 52 ; 80, 54, 71 ; 81,
65 ; intelligentia 132, 15. dentia 111, 16 ; doctrina 142, 42 ; cogni- 78.
425 cq l Lyns tio 166, 7 ; ad cognoscendum 166, 8; acmal : operoaior 14, 96.
caqala : intelligere 79, 48 ; 92, 42 ; 93, 60, acire 168, 27. eāmil : operans 65, 38.
61, 62, 65 ; 94, 66, 67, 75 ; 131, 5 ; 133, culūm : scientiae 36, 9, 10 ; 155, 52. muo ā mala : aliud 179, n . 30.
36 ; 134, 41 ; 137, 82 ; 139, 9 ; 147, 18, 19, bi-l-caks : e converso 2, 22 ; 14, 94 ; 115, 76; fi ' l- culūm al-ukhrā : alias 116, 88. istacma.la : agere 140, 19, 20 ; 154, 27 ; im-
22 ; appre hendere 53, 69 ; cognoscere 164, 129, 75 ; e contrario 26, 49 ; 42, 88 ; 97, eālam : mundus 26, 54 ; 28, 83 ; 64, 34 ; 65, perare 6, 77, 78 ; 158, 99 ; regere 158, 1;
79 ; fieri 166, n. 4. 26 ; contrarius 42, 92. 40 ; 183, 92, 95 ; saeculum 31, 33 ; sapiens exercere 162, 50 ; dominari 158, 1 ; iniun-
caql : intellectua 1, 9, 10, 12 ; 2, 15, 17 ; 6, 144, n . 63. gere operari 18, 33 ; iniungere 22, 99 ; im-
77 ; 17, 28, 30, 32 ; 18, 43, 49 ; 21, 90 ; 22, cal ā ma : signum 71, 30. pedire 27, 71.
c 11 J,L 427 calā māt : signa 41, 77. istic mā l : agere 102, 5 ; imperare 16, 6 ; ad
95 ; 27, 71 ; 35, 00 ; 37, 15 ; 38, 32 ; 49, 98 ;
50, 12, 14, 18 ; 53, 68 ; 79, 52 ; 80, 54, 67 ; cilla : causa 114, 58 ; 115, 59 sqq. ; 124, 3; eālim : sapiens 110, 9 ; 154, 26 ; sciens regendum 108, 82 ; gubernare 14, 87;
80, 71 ; 97, 30 ; 98, 31 ; 100, 70 ; 105, 31; 173, 26. 149, 57 ; 156, 63. considerare (cum intellectu) 38, n . 31;
112, 32 ; 127, 25 ; 128, 63 ; 129, 67, 69, cilczl : causae 106, 49 ; 114, 58 ; 116, 81 ; 117, callā m : sapiens 155, 50. praevalere 16, 15 ; ad serviendum 108,
83, 85 ; 131, 3, 5, 7 ; 132, 25 ; 134, 39, 46, 93 ; 124, 98 ; 125, 4. maclūm : cognitus 41, 73 ; 141, 34, 36, 37; 78 ; diapositio 14, n . 92 ; 15, n. 4.
48 ; 136, 68 ; 137, 81 ; 138, 83 ; 143, 61; cilliyya : causalitas 118, 10. 142, 39 ; quod scitur 162, 57 ; (quod) con- mustacmil : regens 164, 84 ; 165, 91, 93;
145, 80 ; 149, 42, 48, 65 ; 150, 66 ; 151, maclū l : causatus 115, 77. stat 91, 28. operans 97, 30 ; imperat 33, 60.
85 ; intelligentia 126, 27, 34 ; 127, 46; maclūmāt : cognita 76, 7.
128, 52 ; 144, 69 ; 149, 55 ; 150, 72 ; 151, callama : docere 71, 29 ; 74, 67. c yt ryt 434
81 ; 153, 12 ; intalligere 143, 60 ; actio 97, c l9 Z!~. 428 ta clim : docere 142, 41 ; doctrina 152, 97 ; &r.
n. 27 ; sensus 100, n. 70 . mucCdaja : curatio 149 ; bl . disciplina 151, 82 . c anna : adiuvare 20, n . 71 .

252 LE a DE ANIMA a D'AVICENNE LEXIQUE ARABO-LATIN 253

435 c nd maeād :(quid erit de anima) post mortem eā yana : videre 25, 37. 80, 53 ; 100, S l ; irasci 60, 54 ; 99, 61;
132, 19. Oāyana mu cāyana sahiha : videre firmiter
cin ād : contradictoria 103,13 (virtus) irascibilia 183, 4.
eāwada : redire 105, 28 ; revocare 145, 86. 25, 37.
mutacānid : diasidens 99, 58. aarīo al-ghadab : qui cito irascitur 60, 56.
aeāda : reatituere 10, 33 ; repetere 162, 51. tacayyana : exprimi 108, 86. ghadabī : irascibilia 14, 91 ; 56, 6 ; 57, 9 ; 58,
ieāda : conversio 10, 23. 26 ; 155, 33 ; 157, 76, 81 ; 158, 90.
436 cnsr ta cawwada : converti 10, 25 ; consuescere
mughdib : irascibilis 60, 55.
cunsur : materia 42, 97 ; 62, 98, 1 ; 63, 10, 74, 68.
ic tā da : consuevisse 25, 45 ; 32, 53 ; 163, 61, 444 gh dh w 9 ,~L
15 ; 64, 22 ; 65, 39, 40, 44 ; 66, 54, 55, 56 ; gh f l J-iL
62. ghadhā : nutrire 181, 52. 451
origo 106, 46.
isticā da : (ingenium) revocandi 40, 62. ghidhā' : nutrimentum 70, 17 ; 180, 33 ; ghafalu : negligere 166, 7 ; praetermittere
canāsir : elementa 66, 49 ; 115, 60.
mustacid : rememorat 9, 14. 184, 15 ; cibaria 34, 75 ; (concupiscentia) 14, 87 ; non curare 14, 86 ; non con-
cunsuri : elementarius 172, 99.
nutriendi 155, 36. aiderare 145, 90 ; non contemplari 145,
's aghdhiya : nutrimenta 70, 17, 18 ; cibi 34, 89 ; averti 146, 8.
437 c n y ~ c w q j 440
79. kāna ghāfil : negligere 166, 6.
canā : intelligere 165, 88 ; 168, 30 ; 168, 33 ; cāqa : impedire 99, 50. ghufūl : esae negligens 13, 76.
ghidhā'i : nutritivus 155, 35.
appellare 138, 86, 88 ; vocare 137, 81, 82 ; cawq : impedimentum 132, 15. ghaf fala : retrahere 100, 80.
ghadhdhā : nutrire 170, 69 ; 180, 34.
164, 84 ; designare 164, 78. cā'iq : (causa) prohibendi 105, 39 ; nihil taghdhiya : (principia) nutriendi 178, 99;
acnā : videlicet 89, 1 ; scilicet 157, 72. (sc . quod impedit) 99, 49.
(virtus) nutriendi 181, bl ; nutricatio gh l b ~ 452
cināya : cura 101, 90. cawā'iq : prohibentia 98, 37.
184, 14 ; (virtus) nutritiva 177, 82, 89. ghalaba : praevalere 32, 38 ; ease praeva-
mae nā : intentio 7, 85 ; 8, 3 ; 9, 18, 19 ; 10, lens 99, 63 ; superare 14, 96 ; vincere 23,
21, 24 ; 11, 39, 42 ; 21, 87, 89 ; 27, 66 ; 39, c 2v n 441 7.
445 gh r r lc
f43, 50 ; 40, 55 ; 41, 80, 83 ; 50, 16, 18 ; 86, acwan : plus conferene 182, 73. ghalaba : victoria 58, 22 ; vincere 57, 9;
48 ; 91, 25 ; 110, 2, 4 ; 120, 391- 2 ; 122, 79; gharira : natura 22, n. 98.
ma ciuna : auxilium 105, 31 ; (aine) ope 25, excedere 133, 26 ; separatio 58, 32.
129, 66 sqq. ; 163, 67 ; 164, 82 ; 170, 68, 40. ghā lib : praevalena 18, 47 ; quod praevalet
70, 72 ; definitio 105, 42 ; sensus 147, 18 ; mueā wana : adiuvare 105, 30 ; auxilium 446 gh r b u~ 43, 12.
149, 57, 58 ; 156, 62 ; intellectus 86, 49 ; 102, 4. fi ghālib al-amr : plerumque 75, 90.
gharib : alienus 179, 23 ; peregrinus 70, 26.
ū 88, 83 ; 90, 10, 20 ; 138, 96 ; quod intel- a cāna : iuvare 42, 98 ; 182, 70 ; 154, 20, 24; fi 'l-aghlab : plerumque 95, 90.
ligitur 11, 50 ; 130, 97 ; quid sit 165, 86; adiuvare 102, 97.
R.
omnia 95, n . 87 ; materia 43, n . 5. 447 gh r z ~l c
icāna : adiuvare 14, 83. gh l t !~C 453
macnayān : duae intentiones 120, 43 ; 121, ghariza : natura 22, n . 98 ; 38, 26 ; 131, 9.
mucīn : iuvana 27, 67.
48. gharizi : naturalie 34, 76 ; 38, 28 ; 74, 69 ; ghalita : errare 166, 3.
ista cāna : iuvari 104, 22.
macānin : intentiones 6, 79 ; 9, 11 ; 10, 24; 184, 13. akthar ghalatan : qui potius erravit 174, 42.
istieāna : iuvari 97, 30.
21, 84, 94 ; 24, 18 ; 37, 15, 17 ; 38, 33 ; 39, yughlituni : me fallit 166, 1.
47 ; 42, 94 ; 76, 5 ; 102, 1 ; 106, 55 ; 110, 4; 448 gh r d ~~
c y sh OL~c 442
129, 66, 69, 73 ; 138, 94 ; 139, 1 ; 145, 90; g7uarad : intentio 41, 76, 78 ; propoaitum gh m m 454
macisha : vita 70, 11, 14, 19. (-e-
146, 93. ghamm : dolor 43, 13, 15 ; 58, 26, 30 ; 61,
22, 00 ; quod intenditur 41, 76 ; quod
calā maenā an : quia 127, 45. 68, 80, 81 sqq. ; 67, 72 ; triatari 99, 62.
appetitur 17, 19 ; 105, 30.
c y n Cr,., 443 maghmicm : tristis 32, 38.
aghrā d : appetitus 72, 47.
43s chd ,a gs. cayn : oculus 3, 38 ; 4, 44, 51 ; 65, 37 ; 131,
paulo ante 21, 85, 93. 12 ; 177, 87. 44s gh m r ~,ac 456
qurb al- cand : gh sh y~; L
al- cayn al-āyina : oculus fascinans 65, 37. ghumūr : aggravatio 132, 16.
caynuhu : eius 2, n . 22. taghashahā : expandi 181, 63. al-maghmūr fī 'l-calā'iq : pendena ex multis
439 c wd ~~ bi-caynihi : ipse 11, 45 ; 73, 60 ; 162, 56, et 127, n. 44.
cāda : redire 10, 37 ; 22, 3 ; 43, 16 ; 100, 74 ; pasaim ; idem 50, 5 ; 105, 38 ; 130, 91, 95; 450 gh d b inghimār : infundi 29, 90.
179, 30 ; 180, 34, 39 ; revocari 10, 36. 131, 2, et passim ; aliquis 41, 82 ; suus 85, ghadiba : offendi 159, 15 ; concupiacere
cāda ild : recuperare 100, 75. 47. 175, n. 60. gh m s V ,,,oL 456
cawd : converti 10, 23. a Fyān : aliquae 17, n . 18. ghadab : ira 34, 85 ; 43, 13, 15 ; 58, 20, 22 ; tinghim ā s : nimis penetrare 97, 18 ; demergi
cā da : usus 8, 2 ; 20, 70 ; 21, 93 ; 32, 53 . mucayyan : designatus 46, 57 . 59, 46 ; 60, 65 ; 61, 80, 81 sqq . ; 67, 72 ; 65, 46 .

254 LE a DE ANIMA > D'AVICENNE LEXIQUE ARABO-LATIN 255


I

gh m d ghayyara : mutare 87, 71 ; commutare 139, f ard : positio 49, 2, 3 ; 50, 9, 19 ; 87, 75 ; f S kh
457 U ~~ ~ 474
99. 119, 21, 22 ; terminus 51, n . 21 ; (modus)
mughmid li- caynihi : qui habet clausos ocu- infasakha : destrui 168, 40.
yasihh an yughayyar : commutabilis 138, ponendi 50, 19.
los 4, 44. infisākh : deleri 43, 99.
94. fārid : dispositio 49, n. 96.
ghāyara : ease alium 106, 53. f ardi : positus 49, 2 ; accidentalis 88, n . 76.
45s gh m y mughāyara : alteritas 46, 66 ; 94, 77 ; 106, f s d ~-,,g 475
011~ mafrūd : positus 51, 23 ; 88, 84 ; 92, 41.
60. fasada : destrui 97, 14 ; 100, 72 ; 114, 47,
tighm ā' : dormitatio 19, 55.
mughāyir : alius 120, 39, 40. 55 ; 119, 25, 26, 29 ; 120, 36, 37, 45 ; 121,
469 fri
taghayyara : mutari 48, 86, 88 ; 175, 58. 48 ; 122, 79, 82 ; 123, 85, 86 ; corrumpi 9,
459 gh n y ~. .L afrata ifrātan : praesumere praesumptione
taghayyur : permutatio 61, 75 ; 119, 27. 6 ; 33, 56 ; 122, 77 ; 124, 92, 94 ; desinere
ghinā : anima 161, n . 38. 174, 38-39. ease 109, 92 ; 113, 44 ; laedi 4, 43.
taghā yara : alteritatem ease 106, 50.
ghinā' : canens 2, 21. mufrit : superfluus 15, 98. fasād : destructio 114, 47, 56 ; 120, 37 ; 123,
mutaghāyira : inter quas (sc. animas) est
mughannin : mimus 2, 21. mufritan : multum 184, 8. 87 ; destrui 119, 27 ; 120, 41 ; corrumpi
alteritas 106, 49 ; diversae (virtutea) 172,
yughni : non est necease 72, 38. 97 . 9, 10.
lā yughni : non prodest 88, 78. 470 fr e j9 fāsid : malus 32, 53 ; corruptibilie 123, 89;
istaghnā : sufficere sibi 80, 57. L corrumpitur 122, 78 ; deatructus 122,
far e : membrum 177, 94.
ghayr musiaghnin : non poteat 69, 9. 81 ; nullus 167, 23.
464 tafarraea : derivari 177, 93.
afsada : destruere 97, 17, 19.
f r h L)i
460 gh w r jj.c farah : gaudium 58, 31 ; 67, 72. 471 frgh
ghāra : refugere 33, 68. fsl J.,, '.i 476
taragha : explere 69, 5 ; expedire 3, 36;
ghu'ū r : intus 34, 84. frd 465 fasala : separare 129, 80 ; facere 5, 63.
vacare 27, 72 ; evacuare 184, 15 fasl : differentia 87, 61 sqq . ; 88, 76 ; 170,
tafrīd : separatio 44, 28. farā gh : otiari 29, 92 ; perfectio 34,
* 82. 70 ; definitum 8, 99 ; capitulum 12, 51.
461 ghyy ~ mu f rad : simplex 24, 15, 16 ; 45, 35 ; per se
faslan ā khar : differens 169, 60.
gh ā ya : finis 58, 32 ; 77, 26 ; 172, 4 ; ulti- 105, 43 ; 111, 26 ; 165, 92 ; 175, 48 ; sepa-
472 fr ,
q C 9>e fusū l : differentiae 86, 54, 57, 59 ; 87,
mum 131, 7. ratim 91, 26 ; 145, 88 ; singuli 24, n .24;
faraqa : discernere 145, 87. 64 sqq. ; 129, 74.
quisque 102, n . 6 ; unuaquisque 102,
f arq : differentia 140, 17 ; distinguere 5, 62 ; fassala : dividere 6, 74 ; 12, 63 ; ordinare
n. 00.
462 gh y b :.4 138, 94.
infarada : ease solum 105, 33 ; 168, 31. interease 168, 26.
ghāba : absentari 19, 55 ; 168, 42 ; 169, 43, firqa : aecta 154, 31 ; 174, 41. tafsil : diatinctio 67, 74 ; 138, 93 ; 140, 15;
infirād : esse solum 168, 32 ; coniungi 16,
47, 49, 50. fāraqa : differre 157, 79 ; 170, 72 ; separari divisio 13, 68 ; ordinata responsio 140,
n. 13.
ghayb : absentia 27, 69 ; 28, 77 ; 45, 35, 37; 171, 85 ; disceasus 109, 92. 13 ; ordinare 142, 40, 51 ; discretio 35, 2.
munfarid : per se separatus 83, 11 ; per se
absentatio 31, 33 ; (origines) abaentium solus 83, 3 ; solitarius 80, 60 ; per se 110, mujāraqa : separatio 161, 42, 43 ; 169, 56, mu/assal : ordinatus 149, 43 ; distincte 144,
27, 66. 58 ; 170, 61, 64. 64.
98 ; 148, 38 ; separatim 171, 89.
al-um ūr al-ghaybiyya : absentia 27, 64. mufāraq : separatus 89, 5 ; 109, 95, 96 ; 116, lā mufassala : indiacrete 72, 45.
ghā'ib : absens 13, 72 ; 45, 34 ; 169, 47, 49. 81 ; 117, 94 ; 120, 46 ; 124, 98 ; 132, infasala : aeparari 84, 29 ; dividi 87, 69;
frz j 466
mughayyab āt : visiones 18, 52. 21 ; 144, 67 ; 155, 47 ; 169, 55 ; 170, 62 ; differre 170, 69.
atraxa : habere ease 86, n . 60 ; ponere 87, 171, 83 ; 172, 2, 6, 8,11 ; 173, 22, 25, 26. munfasil :separatus 83, 14 ; 84,29 ; separa-
n . 70 . al-mufāraqā t : separata 143, 60. tur 83, 15.
463 gh y r _,~*
tafarruq : solutio 61, 76.
ghayr : alius 18, 51 ; 43, 9 ; 44, 18 ; 72, 42, frs .rj 467 i f taraqa : differre 53, 66 ; 106, 59 ; separari fdl J„~',g 477
43 ; 94, 77 ; 159, 5 ; 160, 23, 24 ; 177, 83,
faras : equus 131, 3. 51, 36. fadila : nobilitas 70, 15.
et passim ; alius praeter 172, 8 ; praeter i f tirāq : separatio 51, 36 ; 52, 38 ; separari fadlan can : nedum 171, 81.
38, 30 ; diversus 94, 72 ; alter 95, 92 ; si-
468 f r d ~ Jy 160, 30. fā dil : appetitua 20, n . 74.
milis 39, 52 ; ceteri 181, 48 ; extra 2, 15 ; muftariq : diecretus 53, 64. afdal : melior 132, 16 ; dignior 131, 12.
aliter 54, 73 ; in-, cfr inoboediens 33, 54, et f arada. ; ponere 46, 67 ; 50, 7 ; 51, 21 ; 85, 36,
passim ; dis-, efr diasimilis 86, 51, et pas- 37 ; 90, 20, 22, 24 ; 105, 42 ; 119, 17, 18 ;
sim ; non, cfr non poaae 58, 30, et passim. 125, 14 ; assignare 90, 12, 14 ; ease 174, 473 fz e Lj9 ft n ~ 478
ghayr dhā lik : amplius 173, 18 . n . 31 ; fieri 50, n . 11 . I fāztic : (qui) confugit 22, 2. fa,tin : perceptibilior 42, 94 .

256 LE x DE ANIMA a D'AVICENNE


I LEXIQUE ARABO-LATIN 257

fiFna : ingenium 167, 10. _u;


fQd 480 489 fhm ,0 qb h C~j* 494
aftan : qui magis percipit 42, 93.
faqada : oblivio 9, 14. jahima : intelligere 38, 25 ; 164, 83 ; 165, qabih : turpis 74, 70 ; inhonestus 78, 39.
479 f c l J.,j fiqd ān : amittere 57, 18. 87, 96, 97, 98.
f a~ala : facere 43, 16 ; 44, 17 ; 49, 96 ; 75, lā afham : nescio 165, 86.
Q b l J,g 495
85 ; 154, 25 ; 155, 41, 48 ; 164, 79 ; 176, f q r ,;i; 481 fahm : intelligere 167, 10 ; intellectus 184,
9 ; discere 42, 95, 96. qabil¢ : recipere 6, 66 ; 32, 49, 50, 51 ; 62, 2;
67 ; agere 20, 74 ; 44, 25 ; 64, 24 ; 74, 66,
f iqārā t : spondilia 182, 79. 83, 11 ; 137, 77 ; 149, 55 ; 152, 5 ; 172, 6;
67, 68, 71 ; operari 52, 40 ; 67, 67, 68;
173, 16, 17, 18, 19 ; 181, 56.
117, 89 ; 176, 75 ; exercere (actionem)
490 f w t C;~O qabila qabūlan : reciper® 86, 56.
99, 51 ; 100, 83 ; exercere (operationem) fQi J..n`9 482
fāta : deleri 40, 63 ; removeri 28, 76. qab ūl : recipere 81, 74, 85, 90 ; 93, 55 ; 116,
98, 47. faqat : tantum 35, 3 ; 56, 5 ; 77, 14 ; 100, 79;
tafāwata : differre 152, 1. 87 ; 127, 49, 50 ; 137, 74, 76 ; 144, 73;
fN : actio 10, 29 ; 15, 2 ; 16, 8, 12 ; 17, 26; 106, 52 ; 117, 95 ; 118, 7 ; 147, 24 ; 165,
tafāwut : dissimilitudo 52, 49 ; inaequalitas 153, 12 ; 161, 42 ; 167, 20 ; 172, 99, 2;
25, 35 ; 54, 72, 74 ; 62, 99 ; 63, 12 ; 67, 66 ; 96 ; 170, 70.
152, 5. 184, 11 ; receptio 161, 43 ; recipiens 137,
92, 47 ; 96, 5 ; 99, 49, 56, 57 ; 104, 26 ;
mutafā wit : non aequaliter habetur 151, 78 ;(virtus faciliva) apprehendendi 97, 28.
105, 35 ; 115, 65 ; 157, 89 ; 158, 2, 4 ; 184,
, f k r ,S~j 483 qabil : modus 52, 41 ; maneria 61, 79.
5 ; actus 77, 16 ; 141, 24 ; actiones 100, 76.
qabla : aupra 18, 50 ; ante 19, 66 ; 66, 60 ;
79 ; 177, 84 ; operatio 98, 44 ; effeetus fikr : cogitatio 13, 71 ; 22, 97 ; 31, 27 ; 140,
antequam 38, 25.
120, 41 ; 122, 75 ; 126, 31, 33 ; 137, 73 ; 21 ; 149, 43 ; 182, 86 ; sollicitudo 32, 38. 491 f w q j_~i min qablu : iam 3, 40 ; ex 61, 68, 74 ; prop-
141, 27. afkār : cogitationes 33, 54 ; 127, 48 ; curae
f awq : auperius 150, 69 ; eupra 152, n . 96. ter 61, 72.
bi-l-fi.el : in effectu 87, 64, 67, 69 ; 91, 35; 33, 70, 72.
qābil : receptibilis 88, 90 ; 92, 53 ; 106, 51;
112, 32 ; 121, 56, 60 ; 126, 30, 31, 34 ; 137, fikra : cogitatio 16, 16 ; 184, 10.
115, 60 ; 122, 80 ; 128, 60 ; 137, 75 ; 142,
73 ; 138, 92 ; 141, 28 sqq . ; 150, 61, 66 ; fikri : cogitabilis 142, 45, 49. 492 fy d J9 48 ; recipiens 52, 39 ; 53, 58 ; 92, 51;
179, 15, et passim. fakkara : cogitare 99, 62. fā'ida : lucrum 180, 39. 115, 70 ; 144, 69.
ficlān : duae actiones 99, 55. mufakkira : cogitativa (virtus) 11, 44 ; 12, fawā 'id : utilitates 36, 6. qawā bil : receptibilia 29, 90 ; 106, 57.
afcāl : actiones 11, 46 ; 12, 51 ; 13, 78 ; 14, 52, 61 ; 35, 95 ; cogitatio 25, 32 ; 182, 88; afāda : prodease 130, 98 ; 131, 99 ; nutrire maqb-icl : receptus 172, 8.
90, 91, 92 ; 15, 00 ; 16, 15 ; 29, 92 ; 34, cogitare 16, 11 ; cogitans 6, 77. 180, 36 ; tribuere 115, 68. al-maqbū lāt : auctoritatea 78, 41.
90, 9 1 ; 35, 1 ; 40, 58 ; 42, 9 1 ; 44, 25 ; 59, ifāda : habere esae 118, n. 3. qā bala : esse oppositum 44, 21.
49 ; 69, 2, 7 ; 74, 66, 68, 69 ; 76, 8 ; 77, 17 ; mufid : attribuens 118, 3 ; quod dat 117, 2.
f l t ~9 484 muqā bil : oppoaitus 34, 81 ; 83, 13 ; 128, 61.
80, 55, 60 ; 81, 80 ; 93, 58 ; 100, 79 ; 134,
istafāda : habere 95, 85. aqbala : converti 9, 15 ; 18, 33 ; se con-
39 ; 154, 21, 23, 25 ; 157, 87 ; 165, 99 ; inf ilāt : exire 57, 13.
mustafād : adeptus 150, 65. vertere 149, 46 ; redire 157, 85.
169, 43, 45, 48 ; 176, 63 ; 177, 89, 90 ;
iqbā l : usus 80, 62.
178, 10 ; 181, 47 ; actio 167, 19. fl%t Z~i 485 kāncc muqbil : esse velox ad 43, 5 ; stare
afāc il : actiones 105, 34. 493 f y d va 9
filāha : agricultura 70, 22. 43, 8.
fācil : agena 92, 51 ; 144, 70. fāda : emanare 29, 2 ; 127, 46 ; 143, 59 ; 149, muataqbal : futurus 41, 74, 75 ; 75, 89;
fācili : efficiens 115, 63. 42, 49 ; 150, 64 ; 151, 88 ; 155, 39 ; 160,
76, 00, 2 ; 77, 26.
faccā l : agens 126, 27 ; 127, 46 ; 128, 53; f l S f J.,,~ 486 34 ; 167, 16, 17 ; 173, 30 ; 176, 77 ; 177,
147, 12 ; 149, 55, 59 ; 150, 72 ; 153, 13 ; 78, 94 ; 178, 99 ; 151, 46, 49, 50, 51 ; pro-
tal.safa : philosophia 28, 82.
efficiens 143, 61. Q' d xi 496
falā aifa : philosophi 175, 44. venire 142, 48 ; apparere 167, 21 ; attri-
faccāla : (anima) agens 155, 42 ; (intelligen- buere 124, 98. qad (suivi d'un verbe ā 1' accompli) : iam 3,
tiae) agentea 142, 51. fayd : emanatio 127, 49 ; 147, 14 ; 176, 77; 28, 36 ; 11, 41 ; 15, 1 ; 24, 27 ; 26, 57 ;
i.nfacala : pati 64, 22, 32, 33 ; 65, 40 ; 125, fl n & ,y 487 emanans 161, 42 ; origines 27, 66. 28, 79 ; 34, 93 ; 51, 22 ; 54, 75 ; 66, 60 ;
19 ; 158, 90 ; 159, 8, 9. fudān : Plato 149, n. 57. f ayadān : emanatio 149, 49 ; emanare 161, 67, 70 ; 69, 5 ; 79, 47, 48 ; 81, 84 ; 84, 28 ;
lā yanfa cil : impassibilis est 156, 60. 41 ; aliquid (ac . quod emanat) 151, 88. 85, 31, 33 ; 87, 65 ; 91, 28 ; 92, 41, 42, 45 ;
i,nfi cāl : passio 161, 82 ; 62, 99 ; 63, 12 ; 73, fā'id : emanans 155, 38 ; emanat 161, 106, 60 ; 107, 77 ; 111, 22, 27 ; 115, 70;
f n n Vy 488
62 ; 74, 64 ; 75, 86, 88 ; 97, 18 ; 159, 9. 40 ; 174, 32 ; proveniens 37, 20 ; pro- 121, 53 ; 124, 96 ; 125, 4 ; 138, 90 ; 139,
infi cālāt : passiones 61, 82, 83 ; 62, 87, 89, f ann : liber 176, 71. cedit 161, 37. 6 ; 146, 1 ; 156, 68 ; 160, 25 ; 165, 96 ;
69, 3. funūn : libri 77, 20 ; 174, 34. afā da : emanare 147, 12. 167, 14 ; 168, 39 ; 169, 51 ; 171, 79.
munfacil : patiens 106, 57 ; 126, 28 . tufannana : dispergi 43, 2. mufxd : id a .quo emanat 161, 43. qad (suivi d'un verbe ā 1'inaceompli) :

258 LE «DE ANIMAr> D'AVICENNE 0 LEXIQUE ARABO-LATIN 259

aliquando 1, 13 ; 4, 43 ; 6, 79 ; 12, 59 ; q dh f j .~i muq ārana : coniunctio 61, 71 ; 166, 1; iqtaBara : aatisfacere sibi 136, 67 ; sufficere
501
15, 3 ; 16, 7 ; 19, 68 ; 21, 94 ; 22, 95; adiunctio 140, 22. 70, 11 ; indicare 44, 24.
qadhafa : emittere 31, 21.
25, 39 ; 30, 9 ; 31, 21 2, 29, 30 ; 33, 69, muqārin : coniunctus 61, 70 ; 130, 90 ; 165,
70 1 - 2, 71 1 ; 40, 53, 58 ; 43, 13 ; 56, 98; 93 ; adiunctus 39, 41 ; iunctus 132, 18; qsw j~.g 513
57, 10 ; 59, 40, 41 ; 75, 88 ; 100, 74 ;
q dh y cq,a9 502 separatus 95, n . 90 ; 171, n . 92.
tistaqsā : perscrutari 34, 93.
105, 36 ; 145, 89, 90 ; 146, 92, 94 ; 151, qadhā : lippitudo 38, n . 24.
80 ; 169, 43, 58, 60 ; 170, 62 ; 182, 76, 77 ; 508 q s r _,,.j
etiam 40, 61 ; 55, 91 ; quoque 18, 53 ; qrr ~s 503
qd y U Li 514
qasara : subigere 99, 64.
saepe 117, 00. qadā : iudicare 174, 43.
muqarrar : exiatens 46, 59.
yaqtadi : debet 168, 27, 28.
qsm (-,,,s
taqarrara : residere 20, 72. 509
497 q d r j JG muqtadin : propter 108, 86.
mutaqarrar : praepositus 107, 67 ; propo- qi8m : pars 87, 75 ; 88, 79 ; 118, 11 ; 147, muqtadā : quod expetit 65, 44 ; actio 59,
qadara : poase 165, 92. situs 158, 94.
16 ; 148, 40 ; 170, 65 ; divisio 183, 98 ; n. 44 .
qudra : possibilitas 117, 92 ; potestas 129, istaqarra : aubsistere 83, 2 ; residere 12, 56. modus 39, 38, 39.
69 ; potentia 71, 29. mustaqirr : subsistens 160, 26 ; (quod) qismā n : duae partes 107, 65.
miqdār : mensura 82, 00 ; 84, 4, 6, 7 ; 85, residet 10, 36, 37 ; (virtus) quae est in q t t L9 515
aqsā m : divisiones 183, 96 ; modi 60, 59.
43 ; 183, 99 ; locus 46, 54. 176, 63 .
qisma : divisio 86, 56, 60 ; 87, 69, 71 ; 88, qatt : numquam 38, 35.
maqādir : mensurae 82, 94 ; 88, 89 ; 118, 5.
76 ; dividi 183, 97 ; subiectum 87, 75.
qā dir : potens 27, 63. qr' I 504 qismatān : utraque pars 87, 73.
kāna ghayr maqdūr : non posse 58, 30. .,~ qtC 51s
qara'a : sumere 67, 75 ; docere 41, n . 82. qāsim : dividens 106, 49. C~i
taqaddara : mensurari 83, 7. maqtic e : separatus 32, 42.
inqasama : dividi 51, 33 ; 82, 96 ; 84, 24;
mutaqaddir : mensuratus 83, 7.
85, 38 ; 88, 80, 87, 88 ; 91, 37, 40 ; 121, inqatac a : ceasare 38, 30 ; 147, 14 ; abire
qrb y_~ 505
63 ; 122, 67 ; 155, 45 ; 153, 96, 97. 24, 27 .
498 qds (izdāda) qurban : (esse) propinquius 172, 3. inqisām : divisio 51, 34 ; 88, 93 ; 91, 31;
qudsi : sanctus 134, 40 ; 151, 85, 87 ; 153, bi-l-qurb : propinquus 182, 81. dividi 89, 7 ; posae dividi 183, 94. qfs ~ ..0 517
17. qurb al- cand : paulo ante 21, 85, 93. munqasim : divisibilis 82, 95 ; 85, 35, 37;
qarib : propinquus 34, 85 ; 141, 27, 29; aqfās : caveae 57, 13.
88, 82 ; 90, 10 ; 91, 28, 34, 39 ; 107, 66 ;
P .G 148, 32 ; proximus 70, 27 ; 149, 51, 54 ;
499 qdm divisus 51, 33 ; quod dividitur 85, 37.
similis 44, 17 ; quae (scire) potest 140, 11. ghayr munqasim : indiviaibilis 51, 28; q11 ji 518
qadim : aeternus 107, 76. qariban : paene 153, 13 ; in proximo 166, 7. 53, 65 ; 82, 95, 99 ; 85, 34 ; 88, 89 ; 90,
qudamā' : antiqui 154, 20. qalilan : parum 105, 32.
aqrab : propinquior 30, 3, 4 ; 41, 78 ; 172, 9, 13 ; 91, 29.
taqdim : prius 138, 98. aqalla : elevare 38, 22.
4 ; propinquus 41, 80 ; propior 21, 85;
muqaddam : antecedens 103, 17 ; prima proprior 62, 5 ; aptior 151, 77.
pars 181, 66 ; anterior pars 181, 67. 510 q s w _,.«y
muqarrib : attrahens 154, 28. qlb 51s
muqaddima : propositio 169, 56. muqās ā h : cruciatus 34, 85.
qāraba : aceidere 39, n . 51.
muqaddimāt : propositiones 78, 33, 40 ; 81, qalb : cor 157, 81 ; 163, 70, 75 ; 165, 87 ;
muqā rib al-shabah : simillimus 172, 6.
81 ; 103, 10 ; 169, 54. 176, 70, 76, 77 ; 177, 82, 88 ; 178, 00, 2;
511 q s d ,J,,,a.y
taqaddama : praecedere 116, 86 ; prius esse 179, 20, 23, 24 ; 180, 35, 36, 37, 39 ; 181,
qrc y 506 qasada : advenire 34, 75 ; appetere 10, 29. 46, 50, 53 ; (terrere) eum 26, 52.
118, 14. L
taqaddum : prioritas 118, 10, 12, 14, 15 ; qārica-t-al-tariq : media via 64, 26. bi-l-qasd : ex intentione 11, 50. iruqalccba : agitare 57, 16.
prius 131, 4. bi-l-qasd al-awwal : principaliter 62, 90.
mutaqaddim : prior 118, 15 ; quod eat qrn v~ 507
maqsid : eo quo proponit 105, 37.
maqsūd : intentio 164, 77 ; in quo creatus
qld kki 520
priva 114, 49 ; 118, 10, 12 ; 119, 16, 19,
qarana : coniungere 48, 87 ; 49, 99 ; 50, 18 ; taqlidiyyan : probabiliter 153, 13.
20 ; 173, 30 ; 174, 31, 32. eat 69, n . 9-10.
adiungere 48, 89 ; 49, 93, 98 ; 50, 10. taqlidiyyā t : probata 153, 14.
mutaqaddimūn : antiqui 67, 74. maqr ēun : . coniunctus 8, 00.
qārana : coniungi 21, 93 ; 40, 54, 56 ; 170, 512 q sr ~~
500 q dh r ) ,~i qasura : non poase 132, 25.
521
67 ; adiungi 39, 43, 47 ; iungi 130, 91; qlm r-Ij
istiqdhdr : putare sordidum 35, 98 . differre 169, n . 60. muqassir : quod abbreviat 23, 7 iqlim : clima 29, 94.

260 LE s DE ANIMA a D'AVICENNE I LEXIQUE ARABO-LATIN 261

522 qns 0,2;S quwwa : virtus 1, 6, 7 ; 2, 16 ; 3, 28, 35 ; 4, f i'l-akthar : plerumque 32, 37 ; 63, 8,
49 ; 5, 57, 60 ; 6, 76 ; 7, 87 ; 8, 94, 98 ; fi akthar al-amr : plerumque 20, 71 ; 32,
iqtinās : percipere 105, 29. qiyās : syllogismus 41, 85 ; 77, 25 ; 103,
9, 11 ; 10, 38 ; 11, 48 ; 13, 69 ; 15, 97, 29 ; 59, 44 ; 98, 32, 35 ; plerique 182, 73.
18 ; 152, 93,1 ; modus 29,98 ; 54, 72, 73 ;
99, 3 ; 16, 7 ; 22, 98 ; 23, 6 ; 25, 40 ; kathra-t-insirāf al-himma : curiosior eat 16,
523 qn c meditando 73, 55.
30, 3 ; 34, 90, 91 ; 45, 35 ; 48, 82 ; 51, 33 ; 6.
(:~ bi-l-qiyās : comparatione 47, 72, 74 ; 52,
qanic a : sufficere 179, 29 ;(probare) auf- 52, 39, 40, 42 ; 54, 81 ; 56, 6 ; 58, 32 ; takthir : (poteatas) multiplicandi 129, 69 ;
50, 51 ; 53, 52, 58 ; 89, 00, 1 ; 99, 56, 57 ;
ficienter 97, 12. 77, 21 ; 78, 29 aqq. ; 82, 92 ; Ss, 92 ; 92, 44, (modi) multiplicandi 129, 75.
122, 73 ; 129, 68 ; 177, 82 ; ex compara-
51 ; 97, 27 ; 98, 40 ; 115, 64 ; 122, 78 ; 145, m.ukaththir : qui multiplicat 175, 46.
tione 51, 24 ; proptsr comparationem
79 ; 147, 24 ; 155, 37 ; 157, 88, 89 aqq . ; akthara ' l-qawl : multa dicere 111, 27.
524 q hr _,.o 51, 37.
158, 3, 4 ; 167, 19 ; 171, 78 ; 172, 2; takaththara : multiplicari 106, 55 ; 124, 96;
qahara : vincere 25, 45. qiyāsāt : syllogismi 155, 47.
177, 94 ; 180, 31, 32, 36 ; 181, 52, et 155, 45 ; esae multa 43, 2.
inqihā r : retrahere 23, 7. pasaim ; virtutes 115, 65 ; (anima) fortis takaththur : multitudo 100, 79 ; 105, 44;
26, 59 ; potentia 121, 61 ; 133, 33, 35 ; 106, 56, 60 ; 143, 57 ; 175, 44 ; multi-
525 q w l Jy9 181, 441-2 ; potestas 151, 87 ; fortitudo 530 kbb ~S plicitas 124, 3.
qā la : dicere 12, 55 ; 69, 6 ; 146, 95 ; 154, 29; 26, 59 ; supra 152, n. 96. mutakaththir : multiplicatus 106, 46 ; 109,
akabba : intendi 99, 66.
155, 50 ; 168, 36, et pasaim ; tenere 109, bi-l-quwwa : in potentia 86, 57, 58 ; 91, 35; 94, 95 ; 130, 93 ; multiplex 91, 36 ; multi
ikbā b : rimari 20, 76.
93 ; scilicet 162, 52. 92, 42, 43 ; 122, 80 ; 133, 33, 35 ; 145, 84 ; 106, 61 ; (qui) habet multitudinem 105,
qawl : dictio 34, 93 ; 154, 24 ; 164, 78 ; propter potentiam 123, 83, 84. 44 .
531 kbd a,S
168, 39 ; verbum 1, 2 ; tractatus 69, 5; quwwa min al-quwā : aliqua de virtutibus
kabid : epar 157, 82 ; 177, 82, 89 ; 178, 97,
tractari 12, 53 ; dicere 169, 54. 111, 23 ; quaelibet virtus 158, 2. k th f ^S 535
,qhayruhu min al-quwā : alia virtua 129, 77. 98, 6 ; 180, 33 ; 181, 51, 54 ; 184, 18.
qawlān : utraque dictio 168, 28 ; duae kathāja : apissitudo 175, 57.
dictiones 99, 53. quwwat ā n : utraeque virtutes 171, 91;
qā'il : dicere 1, 8 ; quis (dicena) 164, 81. duae virtutes 146, 93 ; 159, 11, 13; 632 kbr --~
duae qualitatea 170, 63 ; virtutea 171, kubr : maioritas 52, 49 ; 53, 57. k dh b 536
maqicl : praedicatur 171, 77, 90.
82 ; virtus 123, 90. kabir : maior 53, 54 ; maximus 183, 97. kidhb : (usus) mentiendi 32, 53.
52s qwm r~ quwā : virtutes 13, 81 ; 14, 96 ; 32, 45 ; 36, akbar : maior 52, 46, 47 ; 53, 59 ; excel- kadhdhā b : mendax 32, 37.
4 ; 40, 59 ; 44, 24, 26 ; 48, 82 ; 54, 78 ; lentior 35, 96. kādhib : falsua 4, 42, 43 ; fallax 12, 53 ;
qāma : ease existsns 148, 38.
55, 85 ; 56, 5 sqq . ; 59, 43, 44, 45 aqq. ; 25, 45.
qiwā m : exiatentia 81, 87.
66, 59, 60, 62, 65 ; 67, 67 ; 80, 59 ; 81, ktb kadhdhaba : improbare 35, 00.
bi-qiwā mihi : per seipsum 83, 14. 533
72, 73, 76 ; 98, 33 ; 104, 24 ; 153, 18 ;
qā'im : existens 81, 86 ; 92, 46 ; 105, 40; kitā b : fiber 41, 82, 83.
155, 40 ; 157, 88 ; 158, 96 ; 159, 16 ; 160,
115, 67, 68 ; 118, 5 ; 120, 44 ; 146, 6, 7; kutub : libri 136, 68.
21, 25, 28 ; 161, 40 ; 167, 12 ; 170, 74,
habens esse 82, 92 ; (quod) habet esae mutakarrir : asaiduus 97, 19.
75 ; 172, 97 ; 174, 39 ; 175, 60 ; 176, 68,
101, 88 ; 117, 2. 77 ; 177, 91 ; 180, 41 ; 181, 46, et passim ; 534 k th r jS kull karra : omnibus horis 147, 14.
muqawwim : constituens 63, 10 ; conatitu- kathir : multi 27, 73 ; 53, 53 ; 93, 65 ; 111,
virtus, 66, 63 ; 78, 30.
tivus 170, 70 ; dominana 62, 4. 19 ; 129, 69, 72 ; 154, 21, et paaaim ; plu- krh o~ 53s
qawi : fortis 27, 63 ; 42, 95 ; 97, 15 ; 98,
qāwama : resistere 184, 13.
43 ; 184, 18 ; fortiasimua 18, 48 ; fortiter res 37, 17. muatakrah : turpia 55, 93.
muqāwama : resistentia 184, 18. 173, 20 ; constans 65, 38, 48 ; difficilis kathiran : saepe 24, 23 ; 64, 32 ; multum
aqāma :(elevatur) ad atandum 38, 22. 129, 78 ; velociter 3, 37.
97, 21.
taqawwama : constitui 125, 9. k r w 9'~' 539
qawi jiddan : fortiasimua 65, 45 ; subtilis- kathiran m ā : multotiens 19, 56, 57, 59 ;
mustaqim : directus 3, 40. simus 132, 25 ; vehementer 64, 28. 51, 25 ; 64, 21 ; 65, 36 ; aliquando 25, kura : sphaericum 172, 12 ; 173, 15.
aqwā : fortior 14, 95 ; 180, 42 ; difficilis 36 ; saepe 19, 54 ; 25, 35 ; plerumque
527 q w y CSj9 97, 27. 166, 6.
taqawwā : confortari 18, 33. akthar : plures 25, 46 ; 153, 8 ; 181, 66 ; ksb 540
qawiya : confortari 13, 78 ; 58, 29 ; robo-
rari 105, 33 ; corroborari 62, 1 ; 98, 35 ; 182, 71, 85 ; quamplures 8, 1 ; pleraque kaBaba : acquirere 97, 27 ; 100, 76.
esse firmum 56, 99 ; praevalere 92, 43 ; 29, 95 ; plus 63, 7. iktaeaba : acquirere 139, 6 ; 152, 92;
niti 17, 32 ; augeri 62, 93. qyd a„9" 528
akthar mā : saepius 13, 75 ; 29, 2 ; potiva apprehendere 146, 96.
lā yaqun : nequit 97, 21 . quyūd : compedes 57, 18 . 20, 74. , %ktisāb : acquirere 100, 73 ; 152, 92 .

262 LE e DE ANIMA n D'AVICENNE ' LEXIQUE ARABO-LATIN 263

muktasab : adeptus 81, 83 ; 100, 72 ; bi-l-kulliyya : totus 100, 82. 29 ; 32, 50 ;34, 74, 78 ; 42, 88 ; 177, 84 ; l h z L -4- 562
acquisitus 112, 32 . kulliyyā t : universalia 78, 32 ; 102, 00,6. 181, 57, et passirya ; contingere 19, 54;
31, 22 ; 117, 99 ; accidere 19, 56 ; creari laha;a : apprehendere 53, 63.
klb 113, 42 ; 125, 5 ; generari 142, 47 ; pro-
541 ksr 549
venire 64, 23 ; venire (ex) 30, 6 ; adease l h [j tj~ 563
inkasara : debilitari 14, 90, 91 . kilā b : canea 39, 51. 44, 21 ; videri 32, 39 ; agere 30, 3;
lahiqa : accidere 50, 15 ; 107, 71, 73 ; 108,
oportere 99, 54. 86 ; conaequi 88, 92, 93 ; 110, 5 ; ad-
542 k lf ~ 550 kāna lahu : habere, passim.
k s w _~_ y venire 50, 12.
kāna lahu an : posae 1, 8 ; 150, 59, et pasaim.
kas ā : veatire 63, 10 ; inveatire 63, 11. takallafa : curare 184, 21. luh ūq : advenire 50, 11 ; (advenire) sicut
kawn : esse 62, 89 ; 166, 5 ; moveri 182,
dhawā t ajsām kāsiya :(animae) indutae cor- takalluf : ease superfluum 101, n . 86-87; 50, 13.
n. 80-82 ; scilicet 163, 69.
poribus 162, 60. studium 107, n. 69. lāhiq : consequens 107, 73.
mak ā n : locus 11, 42 ; 45, 35 ; 137, 71;
lawāhiq : consequentia 102, 2 ; quae pen-
172, 11, 12, 13 ; 173, 14 ; loca 88, 76.
543 k sh f ~.L~5 klm 551 dent ex 95, 86.
amkina : loca 106, 46. alhaqa : ponere 48, 91.
makshicf : pervius 173, n . 20. kalā m : verbum 49, 95 ; 67, 74 ; 91, 39; mak āni : localia 45, 36.
ilh ā q : accidere 50, 15.
verba 126, 26 ; 152, 89 ; dictio 83, 16 ; kā'in : quod est 28, 83 ; 44, 19 ; 92, 47 ;
544 kf f _~ aermo 132, 17 ; locutio 122, 69 ; loqui quae venit (ex) 184, 13 ; quod incipit
179, 27. ease 116, 86 ; generatus 122, 77 ; 123, 89 ; l dh dh .iJ 564
kaffa : retrahere 17, 22. takallama : loqui 34, 88 ; 35, 94 ; 67, 70 ; 124, 91. ladhdha : delectatio 150, 73 ; 184, 21, 23 ;
69, 6 ; 122, 66 ; 174, 34, 37 ; 185, 26. takwin : (virtus) generandi 178, 00. delectamentum 57, 17 ; deliciae 39, 40.
545 kf ' l¢Y takawwana : generari 62, 93 ; habere ease ladhdhāt : deliciae 158, 90 ; concupiscentiae
mukāfi' : (qui) habet aimul (esae) cum kmm 552 64, 33. 55, 93.
r_~ generatua 68.
aliquo 114, 49, 51. mutakawwin : 176, delectans 74, 76 ; 75, 82 ;
ladhidh : delec-
kamm : quantitas 88, 83 ; 152, 2.
57, 7 ; delectat 74, 77 ;
tabilis delec-
546 k f y L i~ 557 k yf -.S tamentum 58, 21.
k rra l J_~ 553
kafā : excusare 183, 94. kayf : qualitas 63, 8. aladhdh : delectabilior 132, 16.
kamalcc : perfici 81, 79 ; 125, 10. aladhdha : delectare 74, 75.
kafāhu 'l-ma'ū na : non opus ease 134, 44. kayfiyya : qualitas 46, 54 ; 62, 2 ; modus
k āna kāmil : perfici 180, 36. iltidhādh : delectari 44, 20.
kifāya : sufficere 101, 87 ; 126, 25. 172, 98 ; qualiter 102, 95.
kamāl : perfectio 81, 77 ; 150, 67 ; 160, 22. kayfiyyāt : qualitates 63, 11.
kamālāt : perfectiones 132, 12.
k 111 JS kayfa : quomodo, passim ; quomodocum- lzm P,~J 565
547 kamāli : perfectivus 115, 62, 76. que 48, 90 ; 52, 40 ; qualiter 37, 15 ;
kalla : fatigari 97, 13, 14 ; deficere 97, 30. istakmala : perfici 80, 65 ; 117, 89 ; 180, lazima : comitari 103, 16 ; 110, 5 ; 117, 93 ;
135, 52, 56.
kalā l : laasitudo 33, 64, 66, 69 ; defectus 37 ; proficere 105, 33 ; compleri 142, 46; 119, 16 ; 168, 31 ; sequi 112, 40 ; 121, 58 ;
97, 29. firmiter (atabiliri) 5, 56. 175, 45 ; conaequi 112, 39 ; provenire
558 l'm
istikmāl : perfectio 15, 4 ; 80, 66 ; 109, 90; 86, 55 ; oportere 84, 24 ; 159, 20 ; debere
kl 12 142, 46 ; dispositio 14, n.92 ; conai- l ā ' ama : congruere 70, 18 ; 184, 5. 166, 4 ; debere obiici 95, 88 ; remanere
548 JS
derare 38, n . 31. mulā'im : dignus 177, 94. 109, 91.
al-kull : totum 65, 35 ; 77, 18, 19 ; 85, 41,
47 ; 86, 48, et passim ; omne quod est luzicm : comitantia 168, 28 ; adhaerere
37, 20. knf ~ 554 55 9 l b th :I~,,J 162, 58.
kull shay' : quicquid 114, 27, et passim; 84, 26. lam yalbath an : statim 62, 1. lāzim : comitans 184, 9 ; (quod) comitatur
muktanafān : laterales
quodlibet 92, 49, et passim. 103, 11 ; 107, 72 ; inseparabilie 48, 77,
kull : totus 66, 52 ; 80, 63 ; 90, 16 ; 181, 5 60 l b s O ,,,,J 78, 79, 81 ; 51, 23.
kwd 555
65, et passim ; omnis 110, 9 ; 147, 14; ghayr lāzim : separabilis 51, 23.
kāda : velle 38, 22. labisa : induere 70, 20 ; 135, 53.
154, 27, et paasim ; unusquisque 87, 74; mulāzama : adhaerentia 163, 61.
yakād : quasi 17, 29 ; 42, 96 ; 72, 47. albasa : vestire 62, 4.
109, 97 ; 145, 87 ; 159, 16, et passim.
kulli : universalis 49, 97, 1 ; 50, 14 ; 76, 566
kwn 556 5s1 ls n
5 ; 77, 13 ; 94, 80 ; 138, 96 ; 139, 1, et l .% .% C.
pasaim ; communis 1, 2 ; 64, 34. kāna : esse, passim ; fieri 3, 38 ; 4, 46 ; 31, • I lajāj : perfidia 174, 39. lisān : lingua 181, 61 .

264 LE a DE ANIMA a D'AVICENNE LEXIQUE ARABO-LATIN 265

mithāl : imago 19, 57, 58 ; exemplum 10, m d n ~a,,,


567 l t f ~ l w h —gj 576 587
27 ; 138, 94 ; 172, 10.
latūfa : subtilitas 175, 56. lāha : apparere 9, 18 ; 13, 69 ; 29, 97 ; 39, madina : civitas 26, 55.
amthilu : imagines 18, 53 ; exempla 152,
latif : subtilis 175, 50. 45 ; 147, 10 ; videri 28, 77 ; praesentari 89.
mrr1 J ,,,
18, 35. tamthil : repraesentare 17, 23 ; 105, 30. 588
568 lft mā yalūh : repraesentatio 23, 8. tamaththala : apparere 13, 71 ; 18, 39 ; 19, marratan : aliquando 38, 31 1 -2 ; 45, 33,
lawh : apparere 10, 25. 59 ; 50, 17 ; videri 13, 79 ; 66, 56 ;
iltafata : attendere 49, 93 ; respicere 139, 7; 34 ; 129, 88 1 -2 ; 146, 8 1 .
lā'ih : visus 28, 78. praeaentari 18, 37.
videre 40, 56. marratan ukhrā : iterum 25, 36, 42 ; 105, 29.
talwihāt : apparitiones 20, 72. tasawwara wa-tamaththala : imprimi 43, 99.
iltifāt : attendere 99, 54 ; contemplari, 18 mirāran : iam saepe 125, 18.
tamaththul : repraesentatio 105, 30 ; simi- ya8tamirr : (dictiones) erunt simul verae
49.
lwn t j~ 577 litudo 31, 32 ; asaimilatio 4, 42 ; apparere 99, 52.
4, 45 ; videri 166, 00. iatimrār : progresaio 21, 92 ; ad ambulan-
669 l f z J~1 lawn : color 72, 41 ; 169, 58.
mutamaththil : praeaens 4, 48 ; quod appa- dum 64, 90.
alwān : colores 4, 51 ; 13, 74 ; 36, 6.
alfā; : verba 19, 60. ret 50, 19.
mulawwan : coloratus 1, 7.
mulawwancit : colorata 128, 55. m r r a -r, 589
570 lq t J21J m h d ~s
583 marāra : stercua 35, 99.
iltaqata : excipere 128. 58. ly q j,J 578 mand : purus 143, 57 ; pure 143, 60.
lāqa : melius posse 80 ,70. mrd 590
571 lq y U~j lā'iq : quod est (rerum naturalium) 132, 22. mhn
584 &s marida : aegrotare 64, 21.
laqiya : invenire 150, 72. alyaq : quod magis videtur esae 170, 64. marad : infirmitas 64, 23 ; 100, 70 ; infir-
lā qā : veraus (ac. esse) 83, 15. imtahana : probare 82, 98.
mans (corpus) 98, 47 ; aegritudo 60, 62.
mulqā :(trabem) quae eat 64, 25. l y n cj'j amrād : infirmitates 17, 27 ; languores 15,
579
talaqqā : apprehendere 81, 90.
lin : mollitiea 181, 67. 585 mdd ~,, 4.
talaqqin : accipere 27, 64 ; ad recipiendum marid : infirmus 32, 38 ; 64, 20.
alyan : mollior 151, 67. madda ; attribuere 178, 8.
27, 65. mardā : infirmi 65, 48.
mutalaqqin : receptibilis 89, 94. mādcla : materia 42, 90 ; 43, 99, 00, 4;
amrada : debilitare 65, 48.
multayā : contactus 181, 57. 44, 28, 29 ; 45, 42 ; 46, 65 ; 47, 70, 75 ;
mā L„, 580 52, 42 ; 64, 32 ; 65, 42 ; 76, 6 ; 81, 88 ;
m ā hiyya : essentia 53, 57 ; 106, 45, 50, 51. 90, 10 ; 91, 33 ; 94, 80 aqq . ; 95, 81 sqq . ; mzj 591
572 lmh~
102, 1 ; 106, 46, 47 ; 108, 78 ; 111, 22 ; mizāj : complexio 32, 38, 48, 49, 51, 52'
lammaha : significare 138, 85. 115, 68, 80 ; 116, 86 ; 117, 96 ; 121, 62,
m ' n ~ jt,, . ssl 33, 56 ; 42, 89 ; 43, 10 ; 61, 75sqq. ; 97,
64, 65 ; 122, 66, 80, 82 ; 123, 87 ; 124, 91; 14 ; 101, 93 ; 111, 29 ; 115, 78 ; 119, 28;
ma' ūna : labor 71, 32 ; 153, 95 ; opus 134,
573 lms V,,,j 125, 6 ; 132, 23 ; 172, 94 ; 179, 22 ; 181, 124, 00 ; 125, 6 ; 175 9 58, 60 ; 176, 61,
44. 53 ; venenum 34, 85. 62 ; 177, 94.
lams : tactus 180, 40 ; 181, 64. ma ca khif fa-t-al-ma' ū na : quia est facile
mawādd : materiae 44, 31 ; 62, 4 ; 94, 78; amzija : complexionea 60, 52, 53.
malmūs : tactus 1, 7. 166, 9 . 109, 95 ; 110, 98 ; 180, 43 ; 183, 99. mumāzaja : temperantia 30, 6.
iltimās : ae contingere 84, 26. māddi : materialis 115, 67 ; 144, 67 ; 155, imtazaja : complexionari 115, 74.
m th l 582 46.
J4,, imtizāj : complexio 115, 74.
574 l hb ~~gJ mithl : talis 19, 54 ; 41, 79 ; conformis 48, imtidād : mensura 83, 10.
83 ; aimilis 52, 48, 49 ; 127, 45 ; aequalis istamadda : transaumere 178, 2, 8, 13 ; mss V ,,,,,, 592
tiltihicb : accensio 184, 13.
46, 56 ; huiusmodi 49, 1 ; qualis 112, 40. 179, 16, 18, 23 ; sugere 175, 7.
masaa : contingere 162, 53.
mithla : sicut 5, 82 ; 27, 72 ; 34, 81 ; 35, istimdād : transaumere 78, 32 ; 178, 12;
575 lh m mum āssa : tactus 63, 12.
4 98 ; 37, 20 ; 38, 21 ; 57, 11 ; 61, 84 ; 74, 179, 17.
tamāasa : se contingere 84, 24 ; 162, 54.
ilhām : instinctus insitus 73, 55 ; 75, 80; 72 ; 1$4, 9.
instinctus naturae 75, 95. mithla mā : sicut 30, 10 ; quale 41, 74. 686 m d r j ,L, ms k d" 593
ilhcimā t : cautelae 38, 28, 33 ; cautela 37, mathalccn : exempli gratia 7, 88, et paaatim ;
20 . acilicet 2, 18 ; quasi 4, 44. madar : lapides 39, 52 . imaā k : retinere 5, 60.

266 LE 4 DE ANIMA # D'AVICENNE ' LEXIQUE ARABO-LATIN 267

594 m sh y uf ;., m1 , yk,,, 602 sos mwh o3 ,, n b t Ja.i 614


mashā : ambulare 64, 27. mala'a : replere 182, 84. mā' : aqua 30, 16. istanbata : invenire 152, 95 ; adinvenire
imtala'a : impleri 34, 73 ; 184, 15 ; imbibi 152, 98.
595 mdy 34, 78 . isiinbāt : adinvenire 73, 52, 55.
609 m y r ,. ,
madā : praeterire 43, 15. m,ira : cibus 76, 96.
mādi : praeteritus 41, 70, 74 ; 77, 28. m l k g,.,, 603 rt b c 615
C-j
malik : rex 26, 51. slo myz manbac : id in quo coniunguntur 160, n . 33.
596 mir malā'ika : angeli 28, 84, 85. mayyaza : discernere 1, 8, 11, 13.
matar : pluvia 76, 97. malaki : angelicus 28, 88. mayyaza ' l-shucēcr : percipere separatim n b a d,,; sls
amt ā r : pluviae 66, 51. malaka : habitus 65, 48 ; 81, 82 ; 100, 71, 165, 92. nabbaha : evigilare 156, 61.
74 ; 133, 31 ; 151, 85. tamyiz : cognitio 16, 16 ; 17, 28 ; 18, 43 ; tanbih : excitare 18, 44 ; (aensus) evigilandi
malakū t : caelestia 23, 5 ; 24, 21, 23, 27; separatio 51, 22 ; 82, 1 ; discretio 26, 62 ;
597 mtw j." 156, 62.
25, 38 ; 29, 2. ratio 27, 63 ; distinctio 1, 9.
matiyya : vehiculum 175, 50. tanabbaha : excitari 154, 28 ; 166, 9.
mamlaka : regnum 26, 55 ; 108, 79 ; 116, 81. ahl al-tamyiz : docti homines 136, 68.
imtatā : gerere 30, 7.
mumayyiz : discernens 2, 14 ; cognoscens nbw _+„i 617
157, 74 ; rationalis 157, 80.
%n mnc 604
598 & tamayyaza : aeparari 53, 64 ; 82, 00 ; 83, 13 ; nabi : propheta 66, 64.
c (:+
macan : aimul 1, 10 ; 18, 34 ; 39, 50 ; 53, manae, a : prohibere 158, 4 ; 171, 90 ; 172, differre 53, 66 ; 112, 33 ; 113, 41 2 ; cog- nabawi : prophetalis 66, 59.
62, 70 ; 54, 71 ; 124, 93 ; 125, 16 ; 139, 99 ; negare 62, 86 ; 116, 84 ; 170, 74; nosci 83, 11 ; 84, 21 ; percipere 128, 63 ; nubuwwa : prophetia 19, 61 ; 54, 79 ; 66,
9 ; 145, 78 ; 169, 29 ; 173, 20, 27. retrahere 99, 65 ; 158, 2. apparere 46, 49. 64 ; 153, 16 ; (proprietas) prophetandi
mamn ūe : quod prohibetur 56, 3. tamayyuz : separari 87, 62 ; separatio 87, 12, 54.
tamānue : retractio 100, 77. 63. nubuwwāt : prophetiae 19, 62.
599 med x,c,,,,
mutamānicān : (utraeque) impedientes se mutamayyiz : separatua 46, 61 ; discretus
macida : stomachus 178, 7 ; 180, 34, 35. 99, 58. 53, 97 ; differt 112, 31. ntj 61s
imtanaca : negare 172, 96 ; 53, 70. mutamayyizan : ponendo separatum 49, 97.
600 mkn ~, nataja : concludere 78, 33.
imtināc : ad negandum 111, 27. tamāyaza : differre 113, 41 1 .
natija : conclusio 127, 50 ; 131, 6.
makkana : permittere 23, 6. mumtanic : illicitua 180, 41 ; impoasibilia
yumkin : potest 17, 32 ; 45, 44 ; 64, 25 ; 117, 91 ; non potest 149, 55. 611 m yl J,
86, 51, 53 ; 88, 80 ; 106, 53 ; 129, 80 ; mumtanieā t : imposaibilia 77, 27. njr ~ 619
mā la : diligere 30, 12 ; accedere 87, 74 ;
138, 85 ; 157, 71 ; 172, 4 ; 173, 28 ; 179, najjār : carpentarius 63, 16.
labi 174, 40.
19 ; poseibile est 12, 63 ; 13, 73 ; 53, m n w _j.L,,, 605 mayl : affectus 65, 47.
63 ; 88, 79 ; 96, 8 ; 98, 48 ; 153, 10.
minā : sperma 30, 10, 18 ; 31, 20, 21 ; 167, mā 'il : inclinatur 2, 18. nhs v ,s 620
lū yumkin : impossibile eat 45, 38 ; 46,
17. al-murreayyal ilayhi : (conceptio) ad quam
49 ; 50, 5 ; 53, 61 ; 85, 46 ; 86, 60 ; 88, nuhā s : aea 115, 61.
umniyya : desiderium 44, 18, 19. acceditur 79, 46.
83, 85, 87, 88 ; 89, 9 ; 110, 2 ; 161, 40.
imkān : posaibilitas 121, 50. amānin : desiderium 44, 17.
mamnicw : est in maximo cruciatu 22, 98. nhl jz4 621
mumkin : possibilis 53, 66 ; 77, 27 ; 78, 38 ;
tamannin : desiderium 36, 7. 612 n b'w nahl : apea 73, 54.
121, 50.
tamakkana : defigi 23, 9. anba'a : praedicere 3, 37.
tamakkunan : (defigi) tenaciter 23, 9. mwt u .~ 606
lā yatamakkan min : non licet 17, 19, 23; n b t ~
māta : mori 113, 46. 613 nahw : modus 13, 67, 68 ; 27, 71 ; 96, 7;
non potest 70, 23.
mawt : mora 33, 71 ; 113, 46. nabata : nasci 182, 71. 118, 15 ; 125, 24 ; 152, 90 ; 180, 34.
mutamakkin : compos 32, 43.
nabāt : . ortus 179, 24, 25 ; vegetabilia calā nah.w : secundum 1, 11 2 ; sicut 26, 56;
mwn ` 157, 72. sic 118, 9 ; subito 28, n . 78.
601 m l l J.,,, 607
nabāti : vegetabilis 169, 54 ; 170, 64, 65, anhā' : modi 120, 31.
malial : mutabilitas 97, 29 . māna : nutrire 74, 76 . 71 ; 171, 82, 87 ; 172, 13. nahwa : ad 22, 00 ; 80, 60 ; 127, 49.

268 LE s DE ANIMA a D'AVICENNE I LEXIQUE ARABO-LATIN 269

623 n kh c 's munāsabāt : comparationes 38, 29 ; com- mantiq : logica 171, 80.
C paratio 31, 30, 31 ; habitudines 102, 6. mantiqi : rationalis 35, 2.
nukhāc : spina 181, 68 ; 182, 69 ; nucha munāsib : quod habet comparationem 93, nafs : anima 13, 81 ; 14, 83, 85, 94 ; 15,
182, 79. 99, 2 ; 16, 8, 9 ; 17, 28 ; 18, 48 ; 19, 65;
58 ; 128, 60 ; habitudines 109, n . 87;
nukhāoi : nuchalis 181, 64. 637 n z r ~y 21, 83 ; 22, 2, 4 ; 23, 13 ; 24, 24 ; 25, 37,
siccus 43, n . 4.
ghayr munāsib : dissimilia 20, 75. nazara : conaiderare 89, 99 ; 91, 38 ; 121, 45 ; 26, 59, 62 ; 27, 69 ; 28, 77 ; 30, 12 ;
624 ndd x 65 ; 148, 33 ; aspicere 146, S ; 149, 52 ; 32, 44 ; 33, 60, 62 ; 34, 84 ; 35, 99 ; 3S, 26 ;
speculari 132, 21 ; inspicere 52, 47; 41, 69, 78 ; 42, 90 ; 43, 5 ; 54, 81 ; 59, 50 ;
nidd : consimilis 20, 79, 81. n s j ~.,,; 629
inquirere 135, 56 ; intueri 131, 13 ; 60, 64 ; 62, 00, 3 ; 63, 14, 15 ; 64, 22, 31,
nasaja : texere 70, 25 34 ; 66, 57 ; 69, 7 ; 71, 30 ; 72, 41;
attendere 86, 51.
625 ndr ) . .ki 74, 73 ; 80, 58 ; 81, 74, 85 ; 95, 89 ;
nazar : inspicere 149, 47 ; 150, 69, 70;
nddir : rarissimus 73, 62. n s kh 630 inspectio 149, 47 ; (modus) considerandi 98, 46 ; 99, 65 ; 100, 74 ; 101, 87 ; 102, 6;
141, 24 ; coneiderandum 143, 56 ; specu- 105, 339 44 ; 106, 61 ; 107, 64 sqq . ; 110,
tanāsakha : transferri 113, 45 ; 125, 14.
626 n dh r j .~j tanāsukh : tranaferri 125, 24. lari 132, 21 ; contemplatio 69, 4 ; 78, 36. 7, 10 ; 111, 17, 19, 28 ; 112, 33 ; 113, 46 ;
nazari : contemplativus 78, 36 ; 79, 50; 114, 53 ; 115, 76, 77 ; 116, 81 ; 117, 94 ;
indhār : praevisio 31, 33.
80, 55, 68 ; 81, 78, 80. 1209 35 ; 125, 14, 20, 21 ; 126, 29 ; 127,
indhārāt : divinationes 20, 69 ; quae prae- n s y U—,; 631 46 ; 131, 00 9 2 ; 132, 18 ; 134, 50 ; 136,
n ā zir : conaiderat 93, 56.
dicta sunt 26, 55 ; praevidere 28, 81. naaiya : oblivisci 10, 27 ; 98, 46 ; 154, 30. al-manz ūr ilayhi : respicitur 141, 23 ; 69 ; 137, 75 ; 138, 83, 94 ; 142, 41, 50,
mundhir : (quod) praedicit 76, 96. ansā : obliviaci 22, n. 1. videtur 46, 49. 52 ; 143, 56, 59 ; 144, 63, 68 ; 145, 80,
83, 85 ; 147, 17 ; 148, 36 ; 149, 47 ; 153,
627 nz c n sh ' Uw 632 nzm
10 ; 154, 20 sqq. ; 155, 33 aqq. ; 156, 70 ;
L~ 638 157, 71, 75, 77, 83 ; 164, S1, 83 ; 165, 89;
nizāc : affectus 57, 11 ; inclinatio 108, 81; nasha'a : coaleacere 74, 67. nizām : ordo 70, 11 ; ordinatio 138, 93. 167, 15, 23 ; 169, 53, 54 ; 1709 65, 67,
vis 59, 38. nush ū' : aetas iuvenilis 98, 33. munazximan : ordinate 138, 92. 75 ; 171, S1, 91 ; 172, 13 ; 1739 14;
nuzūciyya :(virtus) affectans 58, 23, 24; anaha'a : generare 167, 18. 174, 36 sqq., et passim ; animus 64, 27.
(virtus) affectandi 58, 22. inskā ' : generatio 167, 18. na f auhu : ipse 47, 71 ; 53, 56, 58 ; 56, 2;
manz ūc : abstractus 47, 73. 639 n c %n ( ,xi
61, 85 ; 119, 22 ; 127, 43 ; 128, 57 ; 172,
intizāc : separare 102, 00. n sh r ;,,; ni c ma : concedo 137, 70 ; 138, 85.
.r 633 8 ; ae 50, 8 ; 119, 23 ; 151, 83 ; 154, 25 ;
nashara : estendere 62, 93. 171, 89 ; 178, 1 ; seipsum 48, 76 ; 111, 15 ;
628 nsb nāshir : qui solet extendere 31, 20. 640 n f dh ,!, 134, 44 ; 151, 79 ; 152, 00 ; 1559 48 ; 169,
nusiba : comparari 78, 35 ; 172, 97 ; intashara : tendi 62, 91 ; diffundi 181, 64. 46 ; essentialiter 164, 76 ; in cordibua 72,
nafadha : diffundi 34, 79 ; 62, 93 ; 175, 52;
habere comparationem 32, 34 ; 51, 29. muntashir : diffusio 34, 83. n . 44 ; ut est 32, 46 ; eius 118, 7 ; pro-
177, 83 ; 178, 3 ; penetrare 182, 79 ; 184,
nisba : comparatio 10, 21, 25, 27, 32, 37; prius 65, 37.
16 ; diacurrere 15, 99 ; ire 180, 31.
nafs ān : duae animae 107, 64 ; 125, 16.
18, 38 ; 27, 69, 74 ; 39, 43 ; 45, 34 ; 51, nsb 634 nufūdh : diffundi 175, 53 ; pertingere 179,
27, 31 ; 90, 12, 19, 21, 24 ; 106, 45, 58 ; an f us c animae 28, 85 ; 38, 29 ; 106, 61;
nasī b : portio 19, 63. 20.
127, 36 ; 132, 22 ; 141, 24 ; 158, 95 ; 175, 107, 75, 77 ; 109, 96 ; 126, 27, 28, 29, 32 ;
n āfidh : diffusus 175, 50 ; pertingens 179,
56, 57 ; 183, 00, 2 ; modua 173, 20 ; 138, 84 ; 139, 9 ; 146, 95 ; 157, 71, 78 ;
22.
similitudo 144, 66 ; habitudo 103, 16 ; nsf vi.,o; 635 162, 59 ; anima 107, 70.
man āfidh : concavitates 175, 50.
comparari 45, 36 ; 116, 87 ; 128, 52; nufics : animae 31, 31 ; 43, 7, 8 ; 109, 92;
niaf : dimidium 87, 72. naf fadha : transmittere 178, 2.
comparationes 161, 41. 127, 39.
munaffidh : pertingens 179, 20.
nisab : comparationes 147, 11. na f sāni : animalis 33, 69 ; 74, 74 ; 75, 79,
ntq ~ 636 86, 88 ; 142, 53 ; 174, 33 ; 175, 49 ; 176,
mansūb : comparatus 151, 87 ; 160, 32;
comparatur 12, 65 ; 160, 30. nutq : ratio 36, 4 ; rationalitas 40, 65 ; 641 nfr ~; 74 .
al-mansūb ilayhi : id cui comparatur 106, (virtus) rationalia 33, 55. nafara : refugere 75, 84.
51. nutqi : . . rationalis 13, 76 ; 17, 21 ; 40, 64, nafra : refugere 75, 83.
lā yunāsib : est dissimile 22, 1. 65 ; 157, 76 ; rationabilis 22, 97 ; 112, 30. naf f ara : facere fugere 7, 84.
nfc e 643
mun ā saba : comparatio 25, 33 ; 28, 88; nātiq : rationalis 81, 87 ; 92, 42 ; 93, 55, 57 ; munāfara : quae a se diffugiunt 7, n . 83; nafa ca : pmdease 37, 18 ; 38, 34.
62, 2, 5 ; 109, 89 . 102, 97 ; 127, 42 ; 128, 51, 61 ; 142, 54. • quod reapuitur 72, 45. manfa ca : proficere 81, 74 .

270 LE a DE ANIMA» D'AVICENNE I LEXIQUE ARABO-LATIN 271

nāfi c : utilis 39, 48 ; 74, 76 ; 75, 82 ; utilitas specialitas 171, 83 ; modus 20, 81 ; 75, h d m ~
nkb ~„<s 649 663
39, 41. 81 ; 80, 65 ; 100, 77 ; 144, 48 ; 160, 36.
nakba : malum 38, 35. haclm : digeatio 34, 77, 83.
aāra nāf ie : valere multum ad 36, 10. bi-nawc ākhar : aliter 142, 40.
anwā c : species 112, 40 ; 125, 8. inhadama : digerari 34, 79
manfūe : cui prodeat 74, 77.
anfac : utilior 181, 67 ; 182, 72. nml je 650 naw0i : specialis 73, 57.
nawciyya : apecialitas 110, 3 ; 171, 85. h l k 4ro 6654
inta/aca : valere ad 36, 10. naml : formica 76, 96.
intifāc : prodease 102, 95. naw ciyyāt : speciea 106, 56. halaka : mori 70, 13.
munta fic : prodeat 171, 84. munawwac : specificus 170, 70.
nmy 651
Ue tanawwaca : differre 73, 56.
namā : augmentare 170, 69 ; 176, 66.
644 n f 2v _~Z nāmi : vegetabilia 170, 66 ; 171, 76, 80. hamma : appetere 2, 19.
656 n w l
J-~-; hamm : sollicitudo 61, 68.
nāfā : removere 103, 17. nāla : apprehendere 37, 15, 16 ; 39, 45.
munāfin : nocivus 57, 9. himma : meditatio 29, 96, 97 ; cogitatio 31,
nhm ,$,i 652 tanāwala : continere 141, 37 ; habere 121,
( 24 ; anima 26, n. 47.
51 ; egere 77, n . 17.
naham : cibos appetere 78, 32. kathra-t-insirāf al-himma : curiosior eat
645 nqs uaā.i
16, 6.
naqasa : deeaae 161, 46. 657 nwm muhimm : sollicitudo 33, 65 ; curae 34, 74;
nhy 653 P-O
nuqsān : minus 152, 6. U.6~ nāma : dormire 26, 48 ; 31, 26 ; obdormire cogitatus 43, 3.
fi taraf al-nuqs ā n : in ultimo defectus 152, nihāya : finia 82, 00 ; 83, 9, 15, 16. 26, 53. ihtimā m : providere 108, 83.
6. lā nihāya lahu : infinitum 92, 49 ; 93, 55. nawm : somnus 12, 53 ; 23, 5 ; 33, 58, 59,
naqisa : ignobilitas 70, 15. ghayr al-nihāya : infinitum 183, 94. 61, 71 ; 34, 88 ; 60, 62 ; somni 4, 46,
tanāhā : terminari 83, 8. hunā L;m 666
nāqis : imperfectua 149, 44. 51 ; 23, 10 ; 24, 15, 16 ; 31, 22 ; dormitio
m ā tanāhā : infinitum esse 72, 47. 15, 5 ; (hora) dormiendi 17, 26. hāhun ā : hic 19, 62 ; 23, 12 ; 33, 58 ; 95, 81,
tanāhin : finiri 123, 89 ; infinitum esse munām : somni 18, 51 ; 26, 53, 56 ; 28, 81. 83, 84 ; 126, 32 ; 155, 48 ; 169, 57.
646 nqd U.āāi 92, n . 52. n ā ' im : dormiens 18, 52 ; 19, 58 ; aoporatus hunā k : illic 24, 17 ; 29, 89 ; ibi 9, 10 ; 63,
naqada : destruere 169, 51. mutan ā hin : finitus 87, 66. 18, 41. 12 ; 87, 62 ; 125, 21 ; 173, 23 ; 180, 34 ;
naqd : destruere 156, 68. ghayr mutanāhin : infinitus 86, 56, 57, 59 ; nawwama : facere somnum 33, 72 ; facere tunc 13, 77 ; adhuc 140, 12 ; ita 182, 85;
min ghayr tan āqud : altera dictio non remo- 87, 64, 67, 69 ; 92, 42, 43, 53. dormitationem 34, 73. in ea 150, 73 ; in quo 180, 32.
vebit alteram 99, 53. intahā : terminari 152, 98 ; finiri 152, 6; mtin hunāk : illinc 38, 32 ; inde 67, 75;
ultimum esse 11, 48. 78, 32 .
muntahin : definitua 82, 00. 658 hjs 0 ,x,a
647 nqt ,2"c.i
muntah ā : finis 98, 33 ; 165, 90. h 2w -~z 667
nuqta : punctum (vel punctus) 82, 99, 1; ha.jasa : venire 142, 41.
83, 3, 6, 8 ; 84, 17, sqq. ; 85, 31, 32 ; huwiyya : idem ease 163, 70, 71.
nwr )_.g,; 654
linea 84, n . 22-27. 659 h d' Ī km
nuqti : punctalis 3, 40 ; 82, 96. nār : ignia 30, 16 ; 66, 50 ; 172, 11, 12, 13. hada'a : finiri 32, 41. hws 668
nūr : lug 97, 23 ; 127, 38, 41.
hawwasa : decipere 136, 65.
t¢nwir : illuminatio 173, 28, 29 ; (causa) h d m P ,kb
648 n q l J.Ā; sso
illuminandi 173, 26.
naqala : removere 46, 53 ; afferre 70, 25. ināra : illuminare 173, 14 ; lumen 173, 17. hadama : privare 66, 49. hw y L~ya, 669
naql : motus 42, 87, 93 ; trahere 76, 96; istanāra : illuminari 173, 20. andam : remotius 172, n . 5 . hawā ' : aer 171, 92 ; 172, 93.
ducere 41, 85. istināra gawiyya : (illuminari) fortiter 173, hāwiya : aqua profunda 64, 26.
i.ntaqala : moveri 19, 67 ; 22, 00 ; 24, 25 ; 20 . 661 h dy ( ,c,ia,
25, 32, 34 ; 41, 78, 81 ; mutari 21, 87 ;
hadā : indicare 71, 35. h y' ~ L5z 670
127, 43 ; 139, 8 ; pervenire 28, 79 ; 132,
n w c 655 ihtaūā : instrui ducatu 29, 98.
20. hccy'a : affectio 44, 27 ; 74, 74,75 ;100,75;
intiqāl : motus 20, 80 ; 21, 92 ; 24, 26 ; 39, nawc : speciea 48, 79, 80 ; 63, 10 ; 94, 72; 101, 89 ; 108, 81 ; 111, 23 ; 112, 30, 32,
662 hrb Yyz 35, 37 ; officium 101, n . 93 ; actio 112,
48 ; 41, 71, 72 ; commutari 87, 73. 105, 42 ; 107, 71 ; 111, 19 ; 125, 11, 13;
muntaqil : (quod) procedit 20, 78 . 129, 84 ; 146, 7 ; 171, 89 ; 172, 97 ; I haraba : fugere 2, 26 ; 76, 97. n . 31.

272 LE W DE ANIMA ro D'AVICENNE [ LEXIQUE ARABO-LATIN 273

cald 3cay ' atihi : quem ostendimus 13, n . 74. yiajib : sequitur 41, 76 ; 59, 43 ; 62, 94; mawjicdā t : res quae sunt 137, 72 ; res 17, wujū h : modi 33, 64 ; 37, 19 ; 138, 91;
bi-hay'a wa-sifa : taliter 70, 20. 87, 68 ; oportet 119, 18 ; 124, 98 ; 171, 22. 169, 57.
3cay'āt : affectiones 81, 82 ; 108, 86 ; 109, 80 ; provenit 100, 78 ; 119, 22 ; venit awjada : facere esse 110, 3 ; dare esse 169, muwajjah : per quod tendit 22, 99.
87 ; 110, 99 ; 111, 23 ; 112, 37. 58, 30 ; non deeat nisi 55, n . 97. 49 ; habere esse 77, 27.
tahayyu ' c aptitudo 117, 92 ; 120, 38 ; 124, ijā b : affirmatio 102, 7 ; affirmando 103, ijād : habere esse 77, 28.
mūjid : qui facit ease 110, 1. w h d j,,.9 679
97 ; aptum ease 116, 87. 12 1 .
micjib : quod provenit 63, 17. cald hida : per se 157, 77.
671 mūjab : affirmando 103, 122 . wandahu : solus 4, 49 ; 169, 44 per se
hywl J--~--A 677 w jc 9
C~ solus 173, 27, 28, 29 ; unus 86, 49.
hayū lā : hyle 93, 54 ; materia 133, 28. waji ca : dolere 99, 62 ; 184, 15. wanda : unitas 91, 37.
Tuayiclāni : materialis 81, 78, 86 ; 137, 72 ; wjd 676 wajac : dolor 100, 80. wandāni : uniens 82, n. 95 ; 91, 38.
138, 86 ; 151, 84. wajada : invenire 1, 10 ; 10, 30 ; 26, 52; awyaca : nocere 184, 16. wandā niyya :(animam) ease unam 175, 45.
57, 10 ; 103, 10 ; 138, 96 ; 145, 80, 81; wā hicl : unus 5, 64 ; 46, 59 ; 110, 8, 10 ;
157, 72, 75 ; 171, 92 ; videre 6, 75 ; 135, 59 ; idem 95, 82 ; 139, 5 ; aequalis
67s w j h A,.9
672 w b ~ ~9 habere 56, 4. 183, 90.
wujida : inveniri 40, 62 ; 65, 40 ; 67, 74; j ika : pars 10, 35 ; 27, 72 ; 88, 77 ; 99, 64 ; kull wā hid : unuaquilibet 85, 47.
wabā' : mortalitas 66, 52.
169, 54, 59 ; 170, 62, 74 ; 171, 83 ; 172, 163, 73 ; 165, 97 ; modus 6, 69 ; 17, 27 ; wāhidan wāhidan : unusquisque 9, 16 ;
94 ; 173, 28 ; habere esse 64, 32 ; 77, 28 ; 33, 72 ; dimensio 46, 54. sigillatim 92, 42.
673 w t r J+9 101, 92 ; 109, 97 ; 119, 17 ; 122, 75 ; 124, jiha makhsūsa : proprietas 71, 36 ; 72, 39. tawhid : adunatio 129, 70 ; (potestas)
watar : corda 182, 78. 2 ; esse 40, 61 ; 50, 5 ; 76, 9. min jib,a : secundum 12, 65 ; 28, 85 ; 41, adunandi 129, 70.
awtār : cordae 181, 44. wujiid : ease 3, 28 ; 8, 96 ; 13, 75 ; 64, 31; 70, 71 ; 45, 35 ; 46, 66 ; 84, 29 ; 85, 42, itiahada : fieri unum 109, 93.
tawātur : probabilia 104, 20. 66, 54 ; 67, 66, 68 ; 69, 9 ; 70, 12 ; 74, 75 ; 43 ; 91, 36 ; 106, 47 ; 110, 50 ; 123, 89;
89, 1, 2, 4 ; 91, 38 ; 92, 53 ; 94, 70, 71, 76 ; 129, 86 ; 141, 36 ; ex 60, 65 ; 61, 66, 67,
77 ; 81, 74 ; 106, 451-2 . w Ti y ~9 680
w th q 95, 92 ; 102, 3 ; 105, 43, 44 ; 114, 50, 51,
674 Sy 58 ; 115, 59, 68, 69 ; 117, 96 ; 118, 3, 7, min laādhihi ' l-jiica : ab exterioribus 33, 64. wahy : divinatio 23, 11.
waihiq : certus 79, 43. 8, 13 ; 120, 32 ; 130, 93, 95 ; 132, 24 ; fi tilka ' l-jiha : ex illis (sc. exterioribus)
147, 25 ; 148, 37 ; 162, 54, 55 ; 165, 96 ; 33, 65.
wd c L-~9 681
675 w .i b .:>9 166, 5 ; 167, 25 ; habere esae 89, 5, 6; ilā jiha : ad 33, 62 ; circa 81, 72 ; post
wayaba : oportere 1, 10 ; 2, 14, 16, 26; 101, 85, 92 ; 117, 2 ; 118, 6 ; 138, 89; 27, 68. wādic : tranquilluc 14, 95.
4, 47 ; 21, 83 ; 41, 81 ; 48, 85 ; 81, 84 ; 86, (diversitas) existendi 95, 83 ; (princi- cald jiluc : secundum 17, 19.
57 ; 87, 64 ; 93, 61 ; 101, 88 ; 117, 98;
119, 24 ; 137, 75 ; 158, 94 ; 159, 10 ; 163,
pium) essendi 180, 31.
mac a wujicd : cum visa fuerit (forma) 40, 56.
can jiha : ab 33, 62.
fi jiha : ad 27, 67.
w r th vj 9 682
72 ; 165, 94 ; 168, 36 ; 169, 55 ; 171, 76; lā wujiud : non est 130, 94. jihatā n : duo modi 28, 86 ; uterque modus mawriuth : probabilis 154, 20.
172, 95 ; 176, 64 ; 177, 92 ; 178, 9 ; debere fi 'l-wujūd : in eis quae sunt 133, 37. 17, 25 ; duae partes 83, 12 ; utraeque
33, 58 ; 35, 94 ; 89, 98 ; 94, 74 ; 98, 36 ; mawjīul : quod est 6, 71 ; 9, 8, 16 ; 18, 36; partes 100, 78 ; utrumque (impedimen-
tum) 17, 26. w r d )j9 683
125, 4 ; 143, 56 ; 151, 84 ; 166, 4 ; 167, 51, 26 ; 95, 82 ; 106, 52 ; 121, 60 ; 135,
14, 16 ; 177, 78 ; 178, 4 ; 182, 70 ; 184, 601 '2 ; 146, 96 ; 147, 17 ; 156, 55 ; 161, jiluit : dimensiones 46, 50, 51, 52 ; 90, 11, warada : advenire 13, 68 ; 32, 45 ; apparere
11, 14 ; necesse ease 41, 83 ; 55, 87; 46 ; 169, 46, 47, 48 ; 170, 71 ; 171, 76, 12 ; partes 47, 70. 18, 40.
167, 24 ; 171, 92 ; 177, 87 ; 184, 17; ei passim ; quod habet esse 28, 84; wajh : modus 16, 15 ; 80, 57 ; 82, 92 ; 83, 5; awrida : venae 178, 97.
necessario debere 184, 14 ; negare 170, 38, 29 ; 41, 69 ; 61, 75, 77 ; 76, 10; 99, 67 ; 115, 71 ; 125, 24 ; 129, 75, 76; wārid : adveniens 13, 66 ; quod venit 18,
n. 75. 100, 76 ; 110, 12 ; 135, 58, 59 ; 145, 84; 142, 42 ; 172, 6 ; 173, 25 ; facies 12, 57. 36, 37 ; accidere 168, 36.
wājib : necessarius 78, 38 ; 121, 50 ; 138, habet ē esentiam 156, 55 ; existens 45, min kull wajh : ex omni parte 87, 66 ; awrada : reddere 10, 36 ; 16, 10 ; 24, 20 ;
93 ; necessitas 66, 53. 33 ; existit 45, 32 ; 147, 19, 22 ; quod 128, 56 ; omnino 144, 64. 96, 8 ; 102, 98 ; imaginare 13, 79 ; indu-
min al-wājib an : oportet 36, 13 ; necesse invenitur 69, 8 ; consistit 8, 98 ; acceptus fi wajh : ex hoc 10, 23. eere 157, 86.
eat 145, 82. 94, n. 80. c ald 'l,wajle : prout 80, 70.
al-wājibāt : neceasaria 77, 27. mā d āmd mawjūd : quamdiu fuerit 49, c ald wajhihi : sicuti est 23, 9.
92. wajlaān : duo modi 16, 8 ; 16, 16 ; 27, 66; wzy Sj9 684
awjaba : affirmare 123, 89, 90 ; debere 62,
92 ; 118, 10. mawjūdān : duo essentia 135, 59. 129, 71 . . wāzā : opponere 24, 14, 16 .

274 LE e DE ANIMA A D'AVICENNE LEXIQUE ARABO-LATIN 275

w s t J .,,j 4 ; continuitas 11, 42 ; 61, 76 ; coniungi wāf aqa : bonum ease 76, 3 ; conaentire 175, lā yatawaqqaf ilā : non minus erit sine
685
148, 41 ; 158, 3 ; continuari 182, 76. 44. 87, 63 .
bi-wisā ia : mediante (corpore) 109, 90; shidda-t-al-ittisāl : cohaerens 153, 11. muwāfaqa : concordia 7, 84 ; congrua (actio)
mediante (sc. membro) 176, 97. ittis ā lāt : continuitates 19, 65. 167, 19 ; quod appetitur 72, 45. w l d J9 697
wasā' it : media 64, 18, 24. muttasil : coniungitur 46, 56 ; quod assidue ittafaqa : contingere 18, 46 ; 22, 4 ; 24, 23; walada : nasci 38, 21.
awsat : mediva 84, 26 ; 127, 49 ; 152, 93 (operatur) 184, 7. 25, 45 ; 38, 31 ; 59, 41 ; accidere 124, 1; walad : filius 57, 11 ; 75, 81.
sqq . ; 153, 14. casu accidere 125, 11 ; convenire 53,
muttasilan : continuo post (momentum) awlād : filii 110, 13.
wā sit : medius 84, 24 ; medietas 11, 42. 75, 91 ; in (momento) 75, 92. 56 ; 55, 88 ; adesse 28, 76. wallada : parere 57, 11 ; generare 170, 69.
bi-wāsita : mediante (luce) 128, 59. al-muttasal bihi : id cum quo coniungitur ittifāq : casus 103, 17 ; 124, 99, 1 ; contin- tawlid : generare 155, 36, 37 ; 184, 19.
tawassut : temperantia 172, 00, 3, 5 ; inter 172, 9 . gere 21, 85 . . tawallada : generari 182, 74, 81 ; fieri 182,
utrumque 19, 54. mutta jiq : quod operatur 184, 7 ; est 80.
bi-tawassut : mediante 128, 52, 60 ; 155, unum 105, 41.
690 wdh 9 tawallud : generatio 174, 35 ; generari 176,
41 ; 176, 66, 75 ; 178, 3 ; 182, 78. & 69 .
mutawassit : medius 72, 40 ; 84, 23 ; 182, 88. wā dih : manifestue 44, 30 ; 96, 1 ; clarus
693 w f y j9
86, 48.
w l y J9 698
awdah : purior 132, 16. wafā : posae efficere 34, 76.
686 ws e muwāfāh : eventus 98, 37. waliya : coram positum (sc . eaee) 104, 25;
awdaha : ostendere 54, 77 ; 124, 96 ; 179,
27 ; declarare 1, 13 ; 19, 58. esse veraus 83, 12 ; 181, 45 ; pertinere
wus e : potentia 139, S.
29, 96.
tawaasa ca : latius (exponere) 101, 86 ; large ittadaha : declarari 19, 62 ; 28, 86 ; ostendi 694 w qt "g"y
awlā : melius 115, 76 ; congrue 153, 17 ;
(dicere) 169, 45. 52, 43 ; facile intelligi 10, 35. waqt : hora s, 8 1 ; 7, 90 ; 14, 88 ; 32, 40, 41 plus 51, 29 ; primum 29, 92.
55, 92 ; 76, 97, 99 ; 92, 50 ; 118, 7 ; 140, istawlā : dominari 16, 17 ; 18, 47 ; praeva-
691
687 w sh k ci1,i9 wd c ~, 09 11 ; 169, 48 ; horae 76, 1. lere 24, 24 ; confortari 15, 99 ; imperare
wadaca : ponere 28, 81 ; 48, 80 ; 91, 29; fi waqt (al-saiear) : in (mane) 32, 40.
awshaka an : cito (adease) 28, 76. 5, 54.
171, 87. waqtan : aliquando 156, 66. (istawlā) istilā 'an : (praevalere) sic 24, 24.
wadc : situs 45, 37, 48 ; 46, 61 ; 51, 20; fi bacd al-awqā t : aliquando 97, 29. mustawlin : dominatur 183, 90.
688 w s .Ī u~9 53, 66 ; 82, 00 ; 84, 21 ; 85, 31, 32 ; 89,
98, 99, 2, 5, 6 ; 173, 16, 17, 18 ; locus 695 wq c w h b ~, m9
wasafa wasfan : dicere 23, 5.
si fa : modus 160, 31 ; 163, 70. 53, 64 ; positum 14, 82.
6 9
hab : dicamus 1, n. 9.
699
waqa ca : contingere 9, 10 ; 25, 39 ; 32, 35 ;
bi-si.fa : taliter 70, 20. bi-l-wad c : ad placitum 72, 46. wāhib : dans 149, 48.
51, 30 ; 75, 79 ; 87, 70 ; 105, 32 ; cadere
bi-hādhihi 'l-sifa : huiusmodi 163, 70. wad ci : opere 71, n . 30. 19, 65 ; 45, 37 ; 46, 60 ; 51, 32 ; 87, 72 ;
awsāf : proprietates 164, 79. mawdi,c : locus 8, 5 ; 30, 14 ; 33, 68 ; 135, 128, 55 ; accidere 98, 32 ; 112, 34 ; 128, whm 700
85 ; 146, 91 ; 155, 35 ; 172, 96 ; 179, 27 ; 51 ; esse 46, 60 ; 51, 28 ; 175, 59 ; aub-
P
182, 87 ; loca 166, 8. wahm : aestimatio 8, 95, 3 ; 9, 15 ; 13, 77 ;
689 w s l J. "09 iacere 71, 35 ; provenire 28, 80 ; ad-
fi h ā dh ā 'l-mawdi c : hic 132, 17. 15, 99 ; 21, 87, 90 ; 35, 96, 99, 00, 2;
venire 40, 53 ; videri 4, 46.
wasala : pervenire 11, 41 ; 39, 40 ; accedere 36, 13 sqq . ; 37, 19 ; 38, 33 ; 39, 49 ;
fi mawdic ākhar : alias 28, 87 ; 70, 16 ; 111, waqaca lahu : habere 51, 20, 26 ; 152, 00.
105, 37. 40, 53, 65 ; 44, 23 ; 54, 76 ; 55, 87 ; 59,
27 ; 161, 47. wuqiu c : accidere 17, 31 ; 43, 14 ; esse 116,
wusūl : coniungi 94, n. 76. 41, 45 ; 62, 94 ; 65, 38 ; 79, 52 ; 102, 5;
fi cidda-t-mawādic : alias 111, 27. 85 ; adventus 58, 31.
muwassil : quod ducit 41, 84 ; (causa) huwa mawdic al-na,w.r : hoc est consideran- 145, 80, 89 ; 146, 91, 92 ; 148, 33 ; 183,
wāqic : quod provenit 11, 50.
perveniendi 105, 38. 90 ; aestimativa 7, 88 ; (hora) aestimandi
dum 143, 56. awqaca : operari 31, 30 ; dividere 88, 79.
tawassala : pervenire 105, 37 ; procedere /i mawādi c : alicubi 182, 76. 35, 95.
iqāc : cadere 47, n . 69 ; ponere 102, 6.
76, 6 ; posse 72, 42. wahmi : aestimativus 11, 44 ; 34, 91 ; 59,
mawdū c : subiectum 5, 65 ; 51, 31 ; 53, 70; mutawaqqi c lahā : anima habet 109, 89.
ittasala : coniungi 23, 5 ; 128, 61 ; 149, 48 ; 103, 12, 15 ; 135, 55 ; locus 11, n . 40; 39 ; 87, 75 ; aestimatio 40, 55.
150, 59, 64, 72 ; 151, 81 ; coniunctio positus 64, 26 ; mittitur 30, 16. tawahhama : credere 64, 20, 21 ; cogitare
25, 37 ; continuari 16, 16 ; 19, 66 ; 182, 696 wqf -.a9 172, 11 ; putare 169, 57 ; esae 169, 58 ;
mawdūcāt : subiecta 12, 62.
76 ; adhaerere 145, 76, 86 ; cohaerere waqa/a calix : scire 72, 43 ; 125, 51 ; 177, 95; 170, 61 ; facere dubitare 98, 46.
149, 46 ; adiici 76, 99 ; adiungi 168, 31; apprehendere 38, 33. tawahhum : aestimatio 59, 43, 44 ; 86, 60 ;
pertinere 29, 93. u' .Ī q j9 692 ammana wuqicf : secretum (sc . ease) 71, 87, 63 ; aeatimare 37, 15 ; 59, 40.
itiisāl : coniunctio 103, 13 ; 128, 62 ; 146, allāh al-muwaf f iq : nutus divinus 124, 95 . n . 32 . mutawahhim : aestimatio 59, 45 .

276 LE e DE ANIMA r D'AVICENNE I LEXIQUE ARABO-LATIN 277

whn mutayaqqin : aecurus 140, 11 ; certitudo fa . . . idhan : ergo 24 , tunc 3, igitur i , unde i . liakin, lākinna : aed is, autem 3, tamen i ,
701 &,t9
141, 30 ; 142, 38. fa-inna . enim 82 , etenim lo , autem Z , vero 1 .
awhana : debilitare 97, 16 ; enervare 98, 43. quia a , tamen 2, vero Z, ergo 1 , et 1 , lammā : quia 4 , cum 2 , autem i , poat-
ymny 709 nam i , quandoquidem 1, quod i , sed 1 , quam i .
702 why tunc 1 . law . . . la : ai . ., tunc, passim ; quamvis 2 .
yamin : deater 46, 61 ; 50, 9, 11.
ka : aicut 22 , quasi s, eo quod i , sie quasi 1 , maca : praeter s , quamvis 3 .
yamīnan : deatrorsum 47, 69.
wāhin : debilia 79, 42. aimilis 1 , ut 1 , veluti 1 . maca anna : cum 1 , quamvis 1 .
tayāmun : deatrum (sc. esse) 49, 98, 00 ;
50, 12 ; de gtrorsum (sc. ease) 49, 99 . ka-anna : quasi lo , fortassis 1 , sicut 1 , min dhālik : ideo a.
tamquam 1 , utpote 1 , veluti i . wa . autem, et, sed, pasaim ; vero ss ,
703 y 710 ka-dhdltik : similiter 12 , sic 12 , ita 7, praeter enim 20, etiam 14 , unde a , quia a, quo -
ya's : desperatio 44, 22.
ammā . . . fa : autem 26, eed 19, vero lo , hoc 4 , etiam 1, ideo 1, sicut 1 . que s , ergo 4, tamen 4 , igitur 3, etenim 2 ,
quod 4, aut 1 , et 1, quoque 1, quia i . ka-mā : sicut 40 , ut 2, cum 1 , postquam i , dum z, immo 2, ita ut 2 , ita quod 1,
ybs v,,,,,, immā . . . wa-immā, immā . . . aw : aut . . . aut, praeter hoc 1, qualiter 1 . deinde i , sed quia 1, tunc 1 .
704 kay-mā : ad hoc ut 1. wa-in : quamvis 21 , etai 2 , cum vero 1 ,
pasaim ; sive . . . sive, passim ; aliquando
yabs : aiccus 43, 10.
. . . et tunc i . li : ut, pasaim ; ideo ut a, ad hoc ut 1 . per hoc quod 1 , sive 1 .
yubicsa : siccitae 34, 81.
idh : enim o , postquam 2 , aut 1, etenim 1 , lti-anna : enim 22, quia 7, autem 4, eo wa-inna : autem, passim ; enim 1 .
yā bis : siccus 32, 48 ; 42, 89 ; 43, 00.
quia 1 , si 1 . quod 3, etenim 3 , ob hoc quod 2, propter wa-illd : alioquin 2 , nisi hoc easet 2, et
idhā : cum 23, quia s , quandoquidem s , hoc quod Z , ad hoc ut 1 , cum 1 , et 1 , non potius i .
y d `>,-' postquam 3, si s , eo quod z, deinde 1 , ea hoc quod 1 , nam 1 , quod 1 , quoniam 1 , wa-dh ālik : scilicet i.
705
enim 1 , igitur 1, interim dum 1 . sed 1. wa-dh ālik anna : enim 4 , etenim 1 , sed i ,
yad : manus 161, 48.
an, anna : quod, quia, passim ; scilicet i . li-aUd : ad hoc ut . . . non 1, quod non 1 . vero 1 .
in : si, passim ; cum i . li-dhālik : unde 7, ideo s , idcireo 1 , cum wa-dh ālik li-anna : enim s , autem i, ete-
y s r ill2 : nisi 38 , nlei tantum 2. hoc 1 , cuiusmodi est 1 , praeter hoo i , nim 1 .
706
illd an, i,llā anna : aed 4, nisi 3, nisi quia s , propter hoc i , quapropter i . wa-lākin, wa-lā kinna : sed 14, autem i ,
yasicran : a sinistro 50, 10, 11.
autem 1 . li-ma : cur 1 . ergo 1, immo 1 , quamvia 1 .
yasir : parvissimus 183, 93.
innam<L : non . . . nisi 67 , non 1 , sed 2 . li-h ādh4 : unde a , autem 1 , item 1 . wa-huwa : cum, passim ; scilicet s .
yasiran : parum 28, 80.
aw : aut, vel, passim.
taydsur : ainistrum (sc . esse) 49, 99 ; 50, 12.
bi-an, bi-anna : cum i, ea hoc quod 1 ,
in hoc quod i, ita ut i , quia 1, quod 1 ,
707 y q z Li.j ut 1 .
bal . sed 74 immo a , autem 7, enim s ,
yaqza : vigilia 31, 25 ; 33, 59 ; 34, 81, 88 ;
niai 4 , et s , nam Z , vero 2, et etiam 1 ,
60, 62 ; vigiliae 12, 53 ; 33, 58 ; vigilans
quamvia i, sed tamen 1 , sicut 1, unde 1 .
23, 10.
h,attā
, : ita ut 14, ita quod 7, quouaque 4,
fi 'l-yaqr,a : in vigilia 31, 22 ; in vigiliia
cum z , donec i , enim 1 , ideo nt 1, quia 1 .
18, 51 ; 19, 54 ; in vigilante 5, 55 ; in
bi-haythu : sic ut 2 , huiusmodi quod i .
vigilantibus 19, 64 ; vigilantes 26, 58 ;
min-haythu : secundum quod 13, ea hoc
diurnus 31, 27.
quod s , ad modum i, per hoc quod 1 ,
fi hā l al-yaqza : in hora vigilandi 22, 4;
propter quod i , quamvis 1 .
dum vigilat 27, 64.
ralā an, calā ann¢ : quamvis s, eo quod 3,

autem s , quia 2 , quasi 1 , quod 1 .


708 y q n ji., ralā mā : sicut ls .

yaqin : certitudo 140, 15 ; 141, 28, 29. cindamā : cum 1 , statim ut i .


yaqinan : veriseime 6, 73 ; 141, 24 ; 158, 98 ; fa : ergo, passi,m ; tunc as , autem 20, et ls
vere 110, 1. enim 17, sed ls, vero 14, igitur 11 , quia 7 ,
tayaqqana : certum fieri 141, 34, 36 ; certi- unde 7 , ideo s , ita ut s, tamen 3 , etiam 2 ,
ficari 141, 35 ; demonstrare 111, 28. aut 1 , oum 1 , deinde i , et quod 1 , et
tuyaqqun : certitudo 141, 31 . sic i , ita quod 1 , sed quia i , sed ut i .
LEXIQUE LATINO-ARABE

ab : `an jiha 33, 62, (678) 94, 79 ; 95, 81, 82 ; 107, 73 ; 111, 24;
abbreviare : muqassir 23, 7, (512) 115, 66, 67 ; 129, 80, (405) — ` awārid
abire : inqaju`a 24, 27, (516) 34, 88 ; 48, 76 ; 58, 26 ; 59, 34, 50 ;
absens : ghā'ib 13, 72 ; 45, 34 ; 169, 47, 150, 71, (405) —`ārid 3, 31, 32 ; 46, 63;
49, (462) 47, 68, 70, 71 sqq . ; 48, 91 ; 51, 22 ; 61, 69,
absentari : ghitba 19, 55 ; 168, 42 ; 169, 43, 75 ; 75, 79, 80 ; 155, 52 ; 156, 54 ; 168,
47, 49, 50, (462) 36, (405) — 48, 83
absentatio : zaw ā l 26, 62, (253) — ghayb accidentalis :`aradi 102, 3 ; 114, 54 ; 125,
31, 33, (462) 4, 5 ; 128, 65 ; 129, 80, (405) — bi-l- ` arad
absentia : ghayb 27, 69 ; 28, 77 ; 45, 35, 115, 78 ; 118, 8, (405) — `ā rid 114, 51;
37, (462) 156, 57, (405) — fardi 88, n. 76, (468)
absentia : al-um ūr al-ghaybiyya 27, 64, accidentaliter : bi-l- `arad 83, 7, 8, 9 ; 164,
(23) et (462) 77, (405) — bi-aabil al-`arad 34, 87,
(origines) absentium : ghayb 27, 66, (462) (262) et (405)
absolute : mu¢laqan 21, 85 ; 133, 29, 38, accidere : Iutdatha 60, 52 ; 62, 99 ; 63, 16 ;
(386) — `alā 'l-itlāq 105, 34, (386) — 102, 4 ; 172, 7, 8, (130) — hudūth 60, 52;
bi-wajh muflaq 120, 46, (386) et (678) 106, 48, (130) — aaāba 19, 55, (357) —
absolutus : mutlaq 115, 69 ; 138, 87 ; 142, ` arada 3, 31, 32, 35, 36 ; 14, 95 ; 15, 2;
50 ; 166, 6, (386) 19, 54 ; 30, 14, 17 ; 33, 71 ; 35, 98 ;
absorbitio : khasf 66, 52, (176) 36, 4 ; 38, 25 ; 43, 11, 13 ; 48, 83 ; 50, 13;
abstraotio : tajrid 13, 67 ; 46, 41, 42 ; 44, 58, 29 ; 59, 35, 50 ; 60, 51 ; 61, 80 ; 62,
28 ; 131, 8, (93) — mujarrad 127, 46, (93) 91 ; 75, 88 ; 80, 69 ; 81, 79 ; 85, 38 ;
abstractus : mujarrad 44, 28 ; 76, 6 ; 90, 97, 13, 29 ; 105, 38 ; 107, 74 ; 119, 20,
14 ; 94, 80 ; 127, 35, (93) — manzū` 47, 23 ; 121, 56, 67 ; 154, 30 ; 156, 59 ; 184,
73, (627) 8, (405) — q āraba 39, n. 51, (505) —
abstrahere : jarrada 89, 97, (93) — tajrid kāna 19, 56, (556) — lahiqa 50, 15;
95, 83 ; 102, 1, (93) 107, 71, 73 ; 108, 86, (563) — ilhāq
accedere :māla 87, 74, (BII) — wasala 50, 15, (563) — ittafaqa 124, 1, (692) —
105, 37, (689) waqa`a 98, 32 ; 112, 34 ; 128, 51, (695) —
magis accedere : radd 172, 00, (233) wuq ū` 17, 31 ; 43, 14, (695)
paulatim accedere : tadarraja 182, 69, (200) quod accidit : `ārid 114, 55 ; 168, 35, 38,
(conceptio) ad quem acceditur : al- (405) — wārid 168, 36, (683)
mumayyal ilayhi 79, 46, (611) accipere : akhadha 129, 86, 88, ( g) —
accendi : i.ahta`ala 153, 11 ; 173, 24 ; 184, talaqqin 27, 64, (571)
8, 12, (314) — ishii`āl 173, 15, 17, (314) aecipiter : jawārih 39, 37, (94) — 15, 1
accensio : iahti`āl 61, 84, (314) — iltihā b aoidus : hāmid 6, 70, (160)
184 13, (574) acquirere : ta'ammala 148, n. 35, (24) —
acceptus : mauyūd 94, n . 80, (676) hadatha 62, n . 98, (130) — haaala 10, 32 ;
accidens : `arad 111, 23 ; 129, 87, 89; 81, 83 ; 102, 99 ; 107, 64 ; 139, 6, (148) —
170, 70, (405) — a`rā4 30, 10 ; 59, 49 ; hafgala 104, 23 ; 141, 28 ; 150, 63, (148)

280 LE u DE ANIMA» D'AVICENNE [ LEXIQUE LATINO-ARABE 281

— tahsil 70, 23 ; 103, 10 ; 104, 22, (148) adiici : dakhala 34, 87, (199) — ittasala 36, 13 sqq. ; 37, 19 ; 38, 33 ; 39, 49 ; agilie : tashwish 33, n . 57, (332) — mu-
— kasaba 97, 27 ; 100, 76, (540) — 76, 99, (689) 40, 53, 65 ; 44, 23 ; 54, 76 ; 55, 87 ; tashawwish 32, n.51, (332) — idtir ā b
iktasaba 139, 6 ; 152, 92, (540) — iktisā b adinvenire : istanbata 152, 98, (614) — 59, 41, 45 ; 62, 94 ; 65, 38 ; 79, 52 ; 43, 10, (367)
100, 73 ; 152, 92, (540) istinb ā t 73, 52, 55, (614) 102, 5 ; 145, 80, 89 ; 146, 91, 92 ; 148, agitare : inqalaba 57, 16, (519)
acquisitio :%us ūl 41, 76 ; 141, 32, (148) adinventa imaginatio : inbi ` ā th takhayyulā 33 ; 183, 90, (700) — wahmi 40, 55, (700) agricultura : fil āha 70, 22, (485)
acquisitus : hir,sil 141, 31, 33, (148) — 35, 97, (56) et (196) — tawahhum 59, 43, 44 ; 86, 60 ; 87, 63, alatus : mujannah 46, 58, (112)
muktasab 112, 32, (540) adinventio : inbi `āth 35, n . 3, (56) (700) — mutawahham 59, 45, (700) albedo : bayād 63, 61, 69 ; 169, 58, 59 ;
actio : harakāt 15, 98, (140) — suq` 50, 12, adiunctio : muqā rana 140, 22, (507) aestimativus : wahmi 11, 44 ; 34, 91 ; 59, 170, 61, 63, (69) — 2, 22
(350) — `aql 97, n . 27, (425) — `amal adiunctus : muqārin 39, 41, (507) 39 ; 87, 75, (700) — wahm 7, 88, (700) albus : abyad 2, 21, (69)
69, 4, (433) — fi `l 10, 29 ; 16, 2 ; 16, 8, adiungere : qarana 48, 89 ; 49, 93, 98 ; 50, aetas iuvenilis : nushū ' 98, 33, (632) alias : fi 'l-` ulūm al-ukhrā 116, 88, (430) —
12 ; 17, 26 ; 25, 35 ; 54, 72, 74 ; 62, 99 ; 10, (507) — qārana 39, 43, 47, (507) — ultra hanc aetatem : efr ultra fi, mawdi` ā khar 28, 87 ; 70, 16 ; 111, 27;
63, 12 ; 67, 66 ; 92, 47 ; 96, 5 ; 99, 49, ittasala 168, 31, (689) aeternus : qadim 107, 76, (499) 161, 47, (691) — fi `idda-t-mawādi` 111,
56, 57 ; 100, 79 ; 104, 26 ; 105, 35 ; adiuvare : ` anna 20, n .71, (434) — (virtus) affectandi : nuzū` iyya 58, 22, (627) 27, (399) et (691)
115, 65 ; 157, 89 ; 158, 2, 4 ; 177, 84; mu`āwana 105, 30, (441) — a `āna 102, (virtus) affectans : nuzū`iyya 58, 23, 24, alicubi : fā mawā di` 182, 76, (691)
184, 5, (479) — fi`lān 99, 55, (479) — 97, (441) — i` āna 14, 83, (441) (627) alienari : tavarrafa 108, 84, (344)
af`āl 11, 46 ; 12, 51 ; 13, 78 ; 14, 90, 91, admiratio : ta`ajjub 73, 62, (396) affectari s ishtiyāq 57, 12, (333) alienatus : munsarif 26, 62, (344)
92 ; 15, 00 ; 16, 15 ; 29, 92 ; 34, 90, 91; admisceri : kh ālata 133, 36, (188) affectio : hāla 109, 89, (165) — hay'a 44,
alienus : ā khar 65, 37, (10) — gharā b 179,
35, 1 ; 40, 58 ; 42, 91 ; 44, 25 ; 59, 49 ; adacribi : du`iya 94, 66, (203) 27 ; 74, 74, 78 ; 100, 75 ; 101, 89 ; 108, 23,(446)
69, 2, 7 ; 74, 66, 68, 69 ; 76, 8 ; 77, 17 ; adstruere : ihtajja 155, 43, (125) 81 ; 111, 23 ; 112, 30, 32, 35, 37, (670) —
alii : sā'ir 69, 8 ; 70, lb ; 88, 81, (258)
80, 55, 60 ; 81, 80 ; 93, 58 ; 100, 79 ; conari adstruere : ihtajja 155, 43, 51, (125) hcay'āt 81, 82 ; 108, 86 ; 109, 87 ; 110, 99 ;
aliquando : t āratan 16, 15 ; 53, 5912 ; 147,
134, 39 ; 154, 21, 23, 25 ; 157, 87; adunare : tawhid 129, 70, (679) 111, 23 ; 112, 37, (670)
101- 2 ;162, 94, 96,(75) — ahyānan 69, 42 ;
165, 99 ; 169, 43, 45, 48 ; 167, 19 ; adunatio : ijtimā ` 18, 33, (108) — tawhid affectus : inbi ` ā th 57, 10, (56) — ishtiyāq
184, 6, 8, (168) — rubbamā 4, 51 ; 10, 20;
176, 63 ; 177, 89, 90 ; 178, 10 ; 181, 47, 129, 70, (679) 57, 14, (333) — mayl 65, 47, (611) —
25, 41 ; 30, 18 ; 31, 21 1 ; 33, 71 2 ; 53, 54 ;
(479) — afā`il 105, 34, (479) — muqtadā adveniens : wārid 13, 66, (683) nizā ` 57, 11, (627)
75, 79 ; 97, 16, 19 ; 138, 93 ; 166, 8, (223)
59, n . 44, (514) — hay'a 112, n . 31, advenire : qasada 34, 75, (511) — lahiqa afferre : naqala 70, 25, (648)
— qad 1, 13 ; 4, 43 ; 6, 79 ; 12, 59 ; 15, 3;
(670) — 64, 23 ; 176, 66 50, 12, (563) — luhūq 50, 11, 13, (563) affirmare : ithbā t 81, 87 ; 102, 96, (76) —
16, 7 ; 19, 68 ; 21, 94 ; 22, 95 ; 25, 39 ;
activus : `amali 79, 50, 52 ; 80, 64, 71; —warada 13, 68 ; 32, 45, (683) — waqa`a aurjaba 123, 89, 90, (675) — ājā b 103,
30, 9 ; 31, 21 2 , 29, 30 ; 33, 69, 70 1 -2, 71 1 ;
81, 78, (433) 40, 53, (695) 121, (675) — mūjab 103, 12 2 , (675)
40, 53, 58 ; 43, 13 ; 56, 98 ; 57, 10 ; 59, 40,
actus : fi`l 77, 16 ; 141, 24, (479) desiderium non advenit : lā yujma` 56, affirmatio : hukm 44, 19, (154) — ijā b
41 ; 75, 88 ; 100, 74 ; 105, 36 ; 145, 89,
ad : nahwa 22, 00 ; 80, 60 ; 127, 49, (622) — 99, (108) 102, 7, (675)
90 ; 146, 92, 94 ; 151, 80 ; 169, 43, 58, 60 ;
fi jiha 27, 67, (678) adventus : wuqū ` 58, 31, (895) agens : mu'aththir 66, 58 ; 173, 16, 24, (6) —
170, 62 ;182, 76, 77, (496) — kathiran mā
ad hoc : bi-eabab 154, 28, (260) aedificare : banā 77, 15, (63) hassās 155, n. 33, (143) — fā` il 92, bl ;
25, 36 (534) — marratan 38, 31 1- 2 ; 45,
addere : zāda 110, 3, (255) aegritudo : marad 60, 62, (590) 144, 70, (479) — fa "āl 126, 27 ; 127, 46;
33, 34 ; 129, 88 1 -2 ; 146, 8 1 - 2, (588) —
addiscere : ta` allum 147, 15, (430) aegrotare : marida 64, 21, (590) 128, 53 ; 147, 12 ; 149, 55, 59 ; 150, 72 ;
waqtan 156, 66, (694) — fā ba`d al-awqā t
additio : ziyā da 50, 7, (255) aequalis : mutasāwin 48, 80, (296) — 153, 13, (479)
97, 29, (894) — ka-anna 154, 30, (710)
adduci : insā qa 63, 17, (295) mutashā bih 46, 67, (302) — mithl 46, 56, (anima) agena : fa"āla 155, 42, (479)
aliquando . . . et tunc : immā . . . wa-imm ā
adeo manifestum : efr manifestum (582) — wāhid 183, 90, (679) (intelligentiae) agentea : fa " āla 142, 51,
15, 5, (710)
adeptus : hāsil 103, 18, (148) — mustafād aequalitas : mu`ādala 184, 18, (400) (479)
agere : tasarrafa 17, 20, (344) — tasarruf aliquantulum : darb 12, 54, (367)
150, 65, (492) — muktasab 81, 83; aequaliter : bi-l-sawiyya 60, 61, (296)
100, 72, (540) quod non aequaliter habetur : mutafāwit 17, 20 ; 76, 12, (344) — tista`mala 140, aliquid : amr 21, 89, et passim, (23) —
adease : kāna 44, 21, (556) — ittafaqa 28, 151, 76, (490) 19, 20 ; 154, 27, (433) — i8ti `m āl 102, 5, jami ` 162, 54, (108) — mukhtalif 167, 16,
76, (692) aer : jaw-w 15, 1, (115) — hawā ' 171, 92 ; (433) — fa`ala 20, 74 ; 44, 25 ; 64, 24 ; 74, (190) — shay' 7, 87, 89 ; 12, 65 ; 18, 43 ;
adhaerentia : mulāxama 163, 61, (565) 172, 93, (669) 66, 67, 68, 71, (479) — kāna 30, 3, (556) 20, 79 ; 22, 4 ; 41, 75 ; 70, 25 ; 162, 55;
adhaerere : injidhā b 108, 83, (89) — aea : nuhās 115, 61, (620) agere de : hadāth 36, 13, (130) = hassala 163, 70 ; 169, 48, et pa8aim, (335) —
ta `allaqa 38, 23, (429) — luzū m 162, aestimare : wahm 35, 95, (700) — tawahhum 'l-qawl 12, 56, (148) et (525) wandāni 82, n. 95, (679)
58, (565) — ittasala 145, 76, 86, (689) 37, 15 ; 59, 40, (700) sio se agere : tasarrafa tasarrafan 80, 70, aliquis homo : ahakha min al-nās 163, 10,
adhuc : ba`da 55, 96 ; 148, 37, (57) — aestimatio : wahm S, 95, 3 ; . 9, 15 ; 13, 77 ; (344) (28) et (303)
hunāk 140, 12, (666) 16, 99 ; 21, 87, 90 ; 36, 96, 99, 00, 2 ; aggravatio : ghumūr 132, 16, (455) aliquie : juz'i 61, 20, (97) — muk7 ā4tib

282 LE r DE ANIMA» D'AVICENNE


I LEXIQUE LATINO-ARABE 283

25, 36, (183) — al-mushār iluyhi 46, 62, 62, 00, 3 ; 63, 14, 15 ; 64, 22, 31, 34; antiqui : qudamā ' 154, 20, (499) — muta- (562) — talaqqā 81, 90, (57I) — nā la
(331) — bi- `aynihti 41, 82, (443) 66, 57 ; 69, 7 ; 71, 30 ; 72, 41 ; 74, 73 ; qaddim ūn 67, 74, (499) 37, 15, 16 ; 39, 45, (656) — waqafa `al ā
aliter : bi-`ibāra ukhrā 107, 70, (395) — 80, 58 ; 81, 74, 85 ; 95, 89 ; 98, 46 ; anaietas : dajar 74, 64, (363) — 184, n . 22 38, 33, (696)
ghayr 64, 73, (463) — bi-naw` ākhar 99, 65 ; 100, 74 ; 101, 87 ; 102, 6 ; 105, apes : nahl 73, 54, (621) quod apprehendit : mudrik 8, 2, 4 ; 96, 2;
142, 40, (655) 33, 44 ; 106, 61 ; 107, 64 aqq. ; 110, apparatus : ālāt 105, 36, (31) 133, 31, (202)
aliud : umūr ukhrā 27, 72, (23) — shay' 7, 10 ; 111, 17, 19, 28 ; 112, 33 ; 113, 46; apparere : takhayyala 19, 57, (196) — apprehensio : idrāk 52, 43 ; 62, 89 ; 99,
22, 00 ; 128, 69 ; 171, 79, et paa8im, 114, 53 ; 115, 76, 77 ; 116, 81 ; 117, 94; fāda 167, 21, (493) — lāha 9, 18 ; 13, 58 ; 144, 66 ; 147, 23, (202) — idrākāt
(335) — mu`āmala 179, n .30, (433) 120, 35 ; 125, 14, 20, 21 ; 126, 29 ; 127, 69 ; 29, 97 ; 39, 45 ; 147, 10, (576) — 19, 64 ; 165, 89, (202)
alium esse : ghāyara 106, 53, (463) 46 ; 131, 00, 2 ; 132, 18 ; 134, 50 ; 136, lawh 10, 25, (576) — tamaththala 13, 71; apprehensiva (actio) : idrā kiyya 14, 93,
non aliunde : 151, 79 69 ; 137, 75 ; 138, 83, 94 ; 142, 41, 50, 18, 39 ;19, 59 ; 50,17, (582) — tamaththul (202)
alius : ākhar, passim, (10) — muiabāyin 52 ; 143 ; 56, 59 ; 144, 63, 68 ; 145, 80, 4, 45, (582) — tamayyaza 46, 49, (610) — apprehensus : ma'kh ūdh 53, 54, (9) —
157 9 78, (70) — al-thāni 17, 21 ; 49, 97, 83, 85 ; 147, 17 ; 148, 36 ; 149, 47 ; 153, warada 18, 40, (683) ma'khūdhāt 12, 60, (9) — mudrak 18,
et passim, (82) — dūna 157, 75, (2I1) — 10 ; 154, 20 sqq . ; 155, 33 aqq . ; 156, 70; non apparere : ghayr jali 132, 14, (106) et 36 ; 158, 93, (202) — mudrakāt 154, 28,
ghayr 18, 51 ; 43, 9 ; 44, 18 ; 72, 42, 43 ; 157, 71, 75, 77, 83 ; 164, 81, 83 ; 165, 89; (463) (202) — 50, 4
94, 77 ; 159, 5 ; 160, 23, 24 ; 177, 83, et 167, 15, 23 ; 169, 53, 54 ; 170, 65, 67, quod apparet : muta' addin 125, 57, (11) — appropriare : khassa 57, 15, (178) —
passim, (463) — mughāyir 120, 39, 40, 75 ; 171, 81, 91 ; 172, 13 ; 173, 14 ; 174, mutamaththil 50, 19, (582) khdssasa 21, 88, 90, 91 ; 49, 96, (178) —
(463) 36 aqq . et passim, (642) — nafsān 107, apparitionea : talwihāt 20, 72, (576) takhassasa 21, 91, (178) — ikhtassa
percipere et allegorizare : `abbara 25, 46, 64 ; 125, 16, (642) — anfus 28, 85 ; 38, appellare : tasmiya bi-ism 164, 83, (287) — 77, 19, (1%8)
(395) 29 ; 106, 61 ; 107, 75, 77 ; 109, 96 ; 126, `anā 138, 86, 88, (437) appropriatus : mutakhassis 21, 92, (178)
alter : al-thāni 85, 47, et passim, (82) — 27, 28, 29, 32 ; 138, 84 ; 139, 9 ; 146, 95; appendicia : ` alā'iq 44, 29 ; 45, 43 ; 102, 1; aptans : mu ` idd 127, 48 (399)
sāhib 50, 6, 7 ; 114, 52, (340) — ghayr 157, 71, 78 ; 162, 59, (642) — nufūs 31, 127, 42, (429) aptare : a`adda 127, 46, (399) — ista`adda
95, 92, (463) 31 ; 43, 7, 8 ; 109, 92 ; 127, 39, (642) — appetere : kāna shawq 59, 39, (333) — 128, 62, (399)
alteritaa : mughāyara 46, 66 ; 94, 77; himma 26, n . 47, (665) qasada 10, 29, (5II) — hamma 2, 19, aptior : aqrab 151, 77, (505)
106, 60, (463) animadvertere : raja `a 167, 10, (228) (665) aptitudo : isti`dād 9, 13 ; 20, 70 ; 31, 32 ;
inter quas (ac. animas) est alteritas : animal : bahā 'im 2, 17 ; 36, 5, (64) — appetere cibos : cfr cibus 60, 54 ; 63, 6 ; 80, 60, 67, 71 ; 81, 76, 77;
mutaghāyira 106, 49, (463) hayawān 1, 3 ; 2, 23 ; 8, 98 ; 35, 96 ; quod appetitur : gharad 17, 19 ; 105, 30, 117, 93 ; 138, 86, 89 ; 145, 41 ; 149, 44 ;
alteritatem esse : taghāyara 106, 50, (463) 39, 39 ; 40, 58 ; 54, 82 ; 69, 8 ; 70, 15 ; (448) — muwāfaqa 72, 45, (692) 151, 77, 78, 79, 82 ; 173, 23 ; 177, 95,
altior : a`lā 151, 83, (431) 74, 74 ; 75, 80 ; 76, 11 ; 125, 19 ; 138, appetitus : talub 41, 68, (384) — aghrād (399) — isti`dādāt 63, 7 ; 67, 70, (399) —
amare : ā thara 74, 75, (6) 96 ; 139, 00 ; 157, 75 ; 169, 58 ; 170, 67 ; 72, 47, (448) — fādil 20, n. 74, (477) tahayyu' 117, 92 ; 120, 38 ; 124, 97, (670)
qui amat : haris 136, 66, (137) 171, 77, 88, 91 ; 176, 71, 76 ; 177, 95; apprehendens : ā khidh 62,61,(9) — darrāk aptum esse : 8ala7uc 176, 61 ; 177, 79, (352)
ambulare : `adā 64, 25, (403) — istimrār 185, 26, (166) — hayawānāt 35, 00; 58, 27 ; 59, 35, 46 ; 97, 12 ; 148, 33 ; — ista`adda 123, 83, (399) — isti`dā d
64, 90, (588) — mashā 64, 27, (594) 36, 8 ; 38, 28 ; 39, 36 ; 40, 61, 66 ; 55, 155, 33, (202) — mudrik 44, 24, 27; 81, 73 ; 117, 96, (399) — k ānu mu`add
amicitia : sadāqa 130, 92, (343) 95 ; 57, 10 ; 59, 46 ; 72, 43 ; 74, 71 ; 75, 45, 41 ; 54, 80 ; 55, 85 ; 57, 15 ; 66, 62 ; 50, 15, (399) — tahayyu' 116, 87, (670)
amittere : taraka 32, 50, (72) — ftiqd ā n 90, 92 ; 76, 1 ; 78, 31 ; 80, 53, (166) 98, 34 ; 145, 77, 78 ; 148, 28, 29 ; 157, aptum fieri : salaha 177, 80, (352) — ista-
57, 18, (480) animalis : hayawā ni 6, 77 ; 8, 1 ; 44, 25; 73, 91, (202) `adda 167, 20, (399)
amor : hubb 75, 80, (123) 92, 49 ; 102, 97 ; 145, 87 ; 171, 77 aqq .; apprehendere : akhadha 42, 90 ; 52, 50; aptus : sā lih 108, 78 ; 177, 91, (352) —
amplius : ghdyr dhā lik 173, 18, (463) 172, 13, (166) — nafsāni 33, 69 ; 74, 74; 53, 52 ; 134, 41, (9) — adraka 1, 7, 12; musta` idd 80, 65, 68 ; 81, 85 ; 179, 15,
angeli : malā'ika 28, 84, 85 9 (603) 75, 79, 86, 88 ; 142, 53 ; 174, 33 ; 175, 5, 60 ; 7, 83 sqq. ; 9, 18 ; 19, 59 ; 22, 4; (399) — 160, 22
angelicus : malaki 28, 88, (603) 49 ; 176, 74, (642) 41, 71 ; 44, 29, 31 ; 54, 76 ; 55, 86 ; aqua : mā' 30, 16, (608)
angulua : zāwiya 46, 55, (254) animalitas : lucyawāniyya 171, 79, (166) 57, 16 ; 72, 40 ; 95, 89, 90 ; 96, 2 ; 97, 17 ; aqua profunda : hā wiya 64, 26, (669)
anima : dhāt 63, 16, (219) — ghinā 161, animus : nafs 64, 27, (642) — 35, 3 98, 40, 41, 42 ; 129, 77, 79 ; 131, 3; ardentiasime : bi-l-shabaq 184, 20, (301)
n . 38, (459) — nafs 13, 81 ; 14, 83, 85, ante : qabla 19, 66 ; 66, 60, (495) 133, 30, 31, 34, (202) — idr āk 18, 52; arrogantia : ia`asauf 174, 40, (41I)
94 ; 15, 99, 2 ; 16, 8, 9 ; 17, 28 ; 18, 48 ; paulo ante : qurb al-`and 21, 85, 93; 52, 41 ; 55, 86, 88 ; 95, 89 ; 96, 3 ; 97, 21; artes : sinā `āt 70, 23 ; 73, 53, (354)
19, 65 ; 21, 83 ; 229 2, 4 ; 23, 13 ; 24, (438) et (505) 98, 42 ; 133, 26 ; 147, 26, 26 ; 145, 37, artificium : sinā`āt 70, 18, (354)
24 ; 25, 37, 45 ; 26, 59, 62 ; 27, 69; antea : awwalan 26, 50, (31) (202) — idr ākāt 73, 61 ; 74, 63, (202) — asaequi : zafira 156 9 67, (391)
28, 77 ; 30, 12 ; 32, 44 ; 33, 60, 62; anteoedens : muqaddam 103, 17, (499) tasazvwara 133, 29, (359) — `aqala aepicere : naz,ara 146, 8 ; 149, 52, (637)
34, 84 ; 35, 99 ; 38, 26 ; 41, 69, 78; antequam : qabia 38, 25, (495) 53, 69, (425) — qab ūl 97, 28, (495) — quod assidue (operatur) : muttasil 184, 7,
42, 90 ; 43, 5 ; 54, 81 ; 59 9 50 ; 60, 64 ; anterior para : muqaddā m 181, 67, (499) tiktasaba 146, 96, (540) — ldhaxa 53, 63, (689)

284 LE e DE ANIMA y D'AVICENNE LEgIQUE LATINO-ARABE


I 285

asaiduitas : idāma 97, 26, (210) 105, 33 ; 109, 97 ; 122, 82 ; 142, 51, 54 ; caelum : samā' 64, 34, (286) — eamāwi centrum : markaz 5, 57, (246)
asaiduus : mutakurrir 97, 19, (537) 143, 56 ; 148, 30 ; 161, 40 ; 163, 65 ; 28, 86, (286) (virtutes) cerebri : dimā ghiyya 181, 55,
asaignare : dhakara 155, 44, (214) — farada 169, 49, 53 ; 172, 98 ; 175, 46 ; 176, 75; calefacere : sakhkhana 33, 72 ; 173, 22, (207)
90, 12, 14, (468) 181, 55, 59 ; 183, 4, (710) — illā an (265) — taskhin 172, 13, (265) — taskhin cerebrum : dim āgh 3, 34 ; 8, 5 ; 9, 9;
assignatio : bayān 69, 4, (70) — dalā 'il 163, 61, (710) — bal 70, 16 ; 76, 12; 173, 22, 26, (265) 11, 42 ; 33, 72 ; 34, 73 ; 157, 81 ; 163,
93, 58, (206) 87, 61 ; 120, 33 ; 156, 60 ; 161, 49 ; ealefactio : taakhin 173, 27, 28, 29, (265) 69, 74 ; 165, 87 ; 176, 73 ; 177, 79 sqq. ;
assimilare : hākā 24, 26, (155) — shabah 178, 12, (710) —`alā anna 96, 1 2 ; 180, calefieri : aakhuna 173, 21, (265) 178, 97 sqq . ; 179, 14, 20, 24 ; 180, 40;
172, 1, (302) — daraba ilā shabah 39, (710) — li-anna 95, 91 ; 96, 98; calescere : sakhuna 30, 15, (265) 181, 47, 60 sqq . ; 182, 72 sqq . ; 183,
172, 1, (302) et (367) — ,tā baqa 17, 22, 121, 48 ; 177, 78, (710) — li-hādhā 49, 94, calidisaimus : ahadid al-harr 184, 6, (135) et 90 ; 184, 12, (207)
(376) (710) — lākin 176, 76 2, (710) — lākinna (304) certe : bi-l-haqiqa 169, 46, (152)
qui assimilantur : ashbāh 35, 1, (302) 72, 44 ; 145, 87, (710) — lammā 184, 14, caliditas : harā ra 34, 81, (135) certificare : haqqaqa 176, 70, (152) — ta-
assimilatio : tamaththul 4, 42, (582) (710) — fa 8, 4 ; 46, 62 ; 66, 65 ; 87, 71; calidus : h ārr 32, 51 ; 62, 99, (135) haqqaqa 18, 52 ; 171, 80, (152) — tashih
assumere : akhadha 169, 63, (9) 81, 842 ; 89, 99 ; 94, 73 ; 104, 22, 24 ; calor : harr 30, 15, (135) — hārr 34, 76; 154, 22, (339) — tayaqqana 141, 35, (708)
(res) quae assumpsit : ākhidh 89, 1, (9) 105, 42 ; 114, 60 ; 125, 14 ; 128, 51, 64; 1845 17, (135) — harāra 43, 9 ; 61, 84; (conceptio definita vel) certissima : cfr
attendere : ta'ammala 64, 20, (24) — 129, 75 ; 131, 1 ; 132, 14 ; 138, 98 ; 141, 62, 92, 95 ; 171, 92, (135) — taskhin definita
iltafata 49, 93, (568) — iltifāt 99, 54, 29, 35 ; 144, 70 ; 149, 44 ; 163, 69 ; 164, 173, 18, (265) — 34, 762 certitudo : sihha 167, 14, (339) — yaqin
(568) — nazara 86, 51, (637) 83 ; 176, 75 ; 178, 4, (710) — fa-inna 48, canens : ghinā ' 2, 21, (459) 140, 15 ; 141, 28, 29, (708) — tayaqqun
attrahens : rādi` 158, 97, (238) — muqarrib 80 ; 152, 98, (710) — wa, passim, (710) — canes : kilā b 39, 51, (549) 141, 31, (708) — mutayaqqin 141, 30;
154, 28, (505) wa-dhāli,k li-anna 121, 48, (710) — capere esae : hudicth 102, 96, (130) 142, 38, (708)
attrahere : jadhaba 34, 73, (89) — jadhb wa-inna, passim, (710) — wa-lākinna (mamillarum) capita : halamatān 181, 60, certius facere : haqqaqa 152, 91, (152)
185, 25, (89) 130, 97, (710) (157) certum fieri : tayaqqana 141, 34, 36, (708)
attribuens : mufid 118, 3, (492) non autem : dū na 98, 38, (211) capitulum : fasl 12, 51, (476) certus : muhaqqaq 35, 97, (152) — wathiq
attribuere : ja`ala 145, 88 ; 155, 36, (102) — ausilium : ma`ūna 105, 31, (441) — captivus : `abd 156, 68, (394) 79, 43, (674)
hasala 136, 63, (148) — fāda 124, 98, mu ` āwana 102, 4, (441) caput : ra'a 24, 24, (221) ceruleus : asfar 7, 89, (348)
(493) — madda 178, 8, (585) avaritia : bukhl 29, 89, (41) carere : 2, 17 cessans esse : kāna sākin 13, 72, (278)
auctores : ashāb 156, 65 ; 169, 51, (340) — averti : a`rada 145, 76 ; 146, 94 ; 147, 14; carpentarius : najjār 63, 16, (619) cessare : zāla 24, 17, (253) — aakana 30,
174, 40 149, 50, 53, (405) — mu`ri4 139, 7; oartilago : simā kh 181, 63, (353) 3, (278) — inqaia`a 38, 30 ; 147, 14, (516)
auetoritates : al-maqbiclā t 78, 41, (495) 156, 61, (405) — ghafala 146, 8, (451) duae carunculae : zā 'idatān 181, 59, (255) ceteri : sā'ir 69, 10 ; 105, 35, (258) — ghayr
audere : jasara 64, 27, (100) aves : iccyr 39, 37 ; 73, 53, (390) easu accidere : ittafaqa 125, 11, (692) 181, 48, (463)
audire : sami `a 2, 21 ; 13, 74 ; 18, 42; casus : ittifāq 103, 17 ; 124, 99, 1, (692) chirurgia : tashrih 176, 70 ; 181, 585 (306)
97, 23 ; 162, 64, (284) — sam ā ` 74, 68, cauea, : amrā n 120, 42, (23) — sabab 3, 34; cibaria : ghidhā' 34, 75, (444)
(284) baculum : khaahaba 2, 25, (177) 13, 70 ; 19, 57, 65 ; 21, 88 ; 31, 19 ; 32, cibos appetere : naham 78, 32, (652)
qui audit : sāmi ` 97, 23, (284) bene : jayyidan 32, 48, 49 ; 43, 4, (117) 35 ; 3S, 29 ; 43, 14 ; 48, 89 ; 52, 38 ; 53, cibus : ta`ām 55, 91, (380) — aghdhiya
auditus : maemū ` 4, 49 ; 139, 4, (284) benignitas : hilm 67, 73, (157) 56 ; 61, 78 ; 62, 92 ; 67, 70 ; 74, 73; 34, 79, (444) — mīra 76, 96, (609)
auditus : sam` 97, 20 ; 181, 62, (284) — bestialis : bahimi 59, 33 ; 167, 77, (64) 76, 11 ; 95, 85 ; 100, 68, 69, 81 ; 107, 74 ; circa : il ā jiha 81, 72, (678)
sam ā` 4, 42 ; 163, 75, (284) bonum : khayr 77, 24 ; 78, 37, (195) 119, 26 ; 120, 30, 35, 36 ; 126, 31, 32, 33; circiter : dicna 98, 34, (211)
auferri : zāla 132, 14, (253) bonum esse : lā ba's 28, 79, (36) — hasuna 156, 56, 59 ; 163, 61, (260) — asb ā b in circuitu moveri : dāra 3, 31, (209)
augeri : qawiya 62, 93, (527) 70, 19, (145) — wāfaqa 76, 3, (692) 20, 71 ; 34, 81 ; 71, 28 ; 105, 38 ; 153, 15 ; in circuitu volvi : cfr volvi
augmentare : namā 170, 69 ; 176, 66, (651) bonus : hasan 55, 92, (145) 156, 57, (260) —`illa 114, 58 ; 115, 59 circularis : muatadir 3, 40, (209)
augmentum : ziyāda 85, 42 ; 152, 7, (255) sqq . ; 124, 3 ; 173, 26, (427) —`ilal circumdare : ishtamala 106, 46, (324)
auris : udhun 177, 87, (12) 106, 49 ; 114, 58 ; 116, 81 ; 117, 93; circumvolvi : dāra 3, 35, 37, (209)
aut : idh 62, 5, (710) — ammā .. . fa 7, 88, cadere : aaqala 38, 22, (275) — auqict 64, 28, 124, 98 ; 125, 4, (427) citisaime : bi-aur`a 76, 96, (268)
(710) — aw, pasaim, (710) — fa 152, 7, (275) — uwqa`a 19, 65 ; 45, 37 ; 46, 60; causā : li-ajl 100, 72, (7) citius : aari ` 42, 94, (268) — asra` 42, 92,
(710) 51, 32 ; 87, 72 ; 128, 55, (695) — iqā` causalitas : ` illiyya 118, 10, (427) (268)
aut . .. aut : immā . . . wa-imm ā, passim, 47, n. 69, (695) — 94, 78 oausam esse : taaabbaba 156, 57, (260) cito : bi-aur `a 22, 00, (268) — aari ` 60, 56,
(710) caelestia' : malakāct 23, 5 ; 24, 21, 23, 27; oauaatus : ma`tūl 115, 77, (427) (268) — aari`an 32, 50, (268) — muari `
autem : thumma 6, 73 ; 142, 39, (81) — 25, 38 ; 29, 2, (603) oautela : ilhāmāt 37, 20 ; 38, 28, 33, (575) 60, 57, (268) — awahaka an 28, 76, (687)
ammā . . . fa 1, 4 ; 31, 24 ; 41, 84 ; 43, 9; oaelestis : eamāwi 21, 91 ; 22, 95 ; 31, 29; cavea : jihara 76, 96, (87) — aqfā s 57, 13, civitas : batad 29, 94, (61) — madina 26,
59, 35 ; 72, 38 ; 80, 56 ; 81, 73 ; 98, 46 ; 172, 1, 7, (286) (517) 55, (587)

LEXIQUE LATINO-ARABE 287


286 LE a DE ANIMA a D'AVICENNE 11

habere comparationem : nuaiba 32, 34; concipere : i`taqada 79, 47, 48, (424)
clarius facere :(zāda) aharhan 176, 71, coitus : jimā` 184, 20, (108)
51, 29, (B28) concludere : nataja 78, 33, (618)
(255) et (306) (duae lineae) collaterales : tāliyān 84, 23,
quod habet comparationem : mun āsib conclusio : natija 127, 50 ; 131, 6, (618)
clarum eat : bayyin 86, 48, (70) (73)
93, 58 ; 128, 60, (628) concordia : muwāfaqa 7, 84, (692)
clarus : shidda-t-al-safā' 153, 10, (304) et collectio : majmiu ` 154, 32, (108) — jumla
(id) cui comparatur : al-mansū b ilayhi concupiscentia : shahwa 44, 20 ; 57, 14,
(349) — wādih 86, 48, (690) 112, 31, (109)
106, 51, (628) 19 ; 5S, 20 ; 60, 65 ; 100, 80 ; 155, 36 ;
claudere : aibaqa 38, 24, (376) colligatio : ta`alluq 65, 43, (429)
comparatus : mudāf 97, 10, (372) — 159, 10, (329) — shahawāi 57, 10, (329)
qui habet clausos oculos : mughmid color : lawn 72, 41 ; 169, 58, (577) — alw ā n
mansū b 151, 87 ; 160, 32, (628) — ladhdhāt 55, 93, (564)
li- `aynihi 4, 44, (443) et (457) 4, 51 ; 13, 74 ; 36, 6, (577)
eompedes : quyūd 57, 13, (528) concupiseere : shahwa 60, 54, (329) —
clementia : rahma 37, 20, (231) coloratus : muluwwan 1, 7, (577) —
compendiose : bi-'khtisār 33, 58, (180) shahawā t 99, 61, (329) — ishtah ā 159,
clima : iqlim 29, 94, (521) mulawwanāt 128, 55, (577)
compeacere : tathqif 15, 97, (79) 14, 17, (329) — ghadiba 175, n . 60, (450)
coalescere : nasha'a 74, 67, (632) columba : 15, 1
compleri : istakmala 142, 46, (553) concupiscere coitum : cfr coitus
cogitabilis : fikri 142, 45, 49, (483) comedere : akala 2, 20 ; 74, 72, (19)
eomplegio : mizāj 32, 38, 48, 49, 51, 52; concupiscibilis : shahwāni 14, 90, 92;
cogitans : mufakkira 6, 77, (483) comes : mushārik 167, 13, (310)
33, 56 ; 42, 89 ; 43, 10 ; 61, 75 sqq .; 57, 7, 8, 14 ; 59, 34 ; 155, 34, 35 ; 157,
cogitare : khatara bi-bā l 41, 67, (67) et (184) comitans : lāzim 184, 9, (565)
97, 14 ; 101, 93 ; 111, 29 ; 115, 78; 72, 81 ; 158, 91 ; 159, 8, (329) — 159, 11
— raw ā 77, 27, 28 ; 78, 33, (250) — comitantia : luzūm 168, 28, (565)
119, 28 ; 124, 00 ; 125, 6 ; 175, 58, 60 ; simul concurrere : ijtama ` a 173, 30, (108)
rawiyya 77, 22, (250) — fakkara 99, 62, comitari : tabi `a 66, 54, (71) — lazima
176, 61, 62 ; 177, 94, (591) — amzija condescensio : insibā b 18, 50, (337)
(483) — mufakkira 16, 11, (483) — 103, 16 ; 110, 5 ; 117, 93 ; 119, 16 ;168,
60, 52, 53, (591) — imtizāj 115, 74, (591) plus conferens : a`wan 182, 73, (441)
tawahhama 172, 11, (700) 31, (565) — lāzim 103, 11 ; 107, 72, (565)
comple%ionari : imtazaja 115, 74, (591) conferre : mudāf 95, 95, (372) — 36, 10
cogitatio : khawātir 32, 40, (184) — fikr commisceri : mujāma`a 30, 12, (108)
componere : allafa 72, 42, (20) — ijtama`a conformare : hākā 24, 22, (155)
13, 71 ; 22, 97 ; 31, 27 ; 140, 21 ; 149, commixtus : mukhālit 38, 33, (188)
90, 17, (108) — rakkaba 6, 73 ; 12, 63; conformatio : hikāya 25, 33, 34, (155) —
43 ; 182, 86, (483) — fikra 16, 16; commodior : akhlaq 71, 31, (191)
84, 20 ; 129, 74 ; 142, 46, (245) — tarkī b muh ā k ā h 24, 18 ; 25, 38, 41, 42 ; 32, 46,
184, 10, (483) — mufakkira 25, 32; communicare : sahiba 37, 14, (340)
12, 62 ; 17, 18, (245) — tarakkaba 115, (155)
182, 88, (483) — afkār 33, 54 ; 127, 48, quod communicat : mushārik 48, 79, (310)
73, (245) — sannafa 136, 65, (355) conformis : mutasāwin 46, 67, (296) —
(483) — himma 31, 24, (665) communis : muahtarak 1, 4, 5 ; 5, 57, 64;
(virtus) quae componit : murakkiba 10, mithl 48, 83, (582)
cogitativa (virtus) : mufakkira 11, 44; 6, 68 ; 13, 73 ; 16, 13 ; 17, 18 ; 18, 35 ;
38, (245) confbrtari : qawiya 13, 78 ; 58, 29, (527) —
12, 52, 61 ; 35, 95, (483) 45, 46 ; 158, 96, 4 ; 159, 5, 6 ; 180, 38 ;
compos : mutamakkin 32, 43, (600) taqawwā 18, 33, (527) — istawlā 15, 99,
cogitatus : muhimm 43, 3, (665) 182, 83, (310) — kulli 1, 2 ; 64, 34, (548)
compositio : tarkib 13, 68 ; 88, 81 ; 115, (698)
cognitio : `ilm 166, 7, (430) — tamyiz communfo : mush āraka 58, 27, (310)
60, 72, 74 ; 119, 28, (245) — tarākib confugere : fāzi` 22, 2, (473)
16, 16 ; 17, 28 ; 18, 43, (610) commutabilis : yasihh an yughayyar 138,
71, 32, (245) — murakkab 121, 64, (245) confuse : `aki jumla 72, 45, (109)
cognitus : ma`lēcm 41, 73 ; 141, 34, 36, 37 ; 94, (339) ei (463)
" fieri (compositionem) : tarakkaba 71, 31, congrua (actio) : muwāfaqa 167, 19, (692)
142, 39, (430) — ma`licmāt 76, 7, (430) commutare : dawwara 88, 76, (209) —
ghayyara 139, 99, (463) — intiqā l 87, (245) congrue : awlā 153, 17, (698)
aognoscens : mumayyiz 157, 74, (610)
cornpositum : jumla 111, 24, (109) congruere : lā'ama 70, 18 ; 184, 5, (558)
cognoscere : istidlāl 40, 63, (206) — ra ' ā 73, (648)
compositus : mu'allttf 24, 18 ; 36, 7, (20) — congruum est : bi-l-hari an 174, 37, (141)
159,16,(222) — sha`ara 125, 19, (313) — comparari : nusiba 78, 35 ; 172, 97, (628) —
mujtami` 122, 70, (108) — murakkab coniunctio : ta'alluf 21, 86, (20) — majmū`
`arafa 163, 75 ; 164, 78 ; 165, 90, (406) — nisba 45, 36 ; 116, 87 ; 128, 52, (628) —
24, 15, 16 ; 120, 43, 44 ; 121, 59 ; 122, 163, 71, (108) — tijtimā` 88, 85, (108) —
`aqala 164, 79, (425) — `alima 54, 75; mansū b 12, 65 ; 160, 30, (628)
71 sqq. ; 129, 79, (245) jumla 46, 58, (109) — tash āfu` 84, 19,
156, 62, 67 ; 181, 58, (430) — `ilm 166, comparatio : sabab 20, 79, (260) — bi-l-
qiyā s 47, 72, 74 ; 51, 24, 37 ; 52, 50, 51; comprehendere : ishtamala 153, 14, (324) (317) — muqārana 61, 71 ; 166, 1, (507)
8, (430) — tamayyaza 83, 11 ; 84, 21,
— dabata 25, 43, (362) — ittasala 25, 37, (689) — ittisāl 103, 13 ;
(610) — 42, 87 53, 52, 58 ; 89, 00, 1 ; 99, 56, 67 ; 122,
conari adstruere : cfr adstruere 128, 62 ; 146, 4, (689)
cognoacere et percipere : istash `ara 125, 20, 73; 129, 6S ; 177, 82, (529) — nisba
10, 21, 25, 27, 32, 37 ; 1S, 38 ; 27, 69, concavitates : manāfidh 175, 50, (640) coniunctum : jumla 129, 79, (109)
(313)
concavus : mujawwaf 181, 58, (121) coniunctus : maqrū n 8, 00, (507) —
cognoacere eaperimenta : cfr eaperimenta 74; 39, 43 ; 45, 34 ; 51, 27, 31 ; 90, 12,
19, 21, 24 ; 106, 45, 58 ; 127, 36 ; 132, concedere : yajūz 118, 9, (119) — sallama muqārin 61, 70 ; 130, 90 ; 165, 93, (507)
inquirere cognoscere : cfr inquirere
168, 29, 34 ; 178, 5, (283) = ni `ma coniungens : j āmi ` 160, 22, (108) — mujmi`
cohaerena : shidda-t-al-ittisāl 153, 11, 22 ; 141, 24 ; 158, 95 ; 161, 41 ; 175, 56,
(304) et (689) 57 ; 183, 00, 2, (628) — nisab 147, 11, 137, 70 ; 138, 85, (639) 160, 23, 24, (108)
conceptio : ārā' 77, 21, (219) — i `tiqād coniungere : jama`a 158, 95 ; 159, 6;
cohaerere : tittasala 149, 46, (689) (628) — munāsaba 25, 33 ; 28, 88;
coire : jimā` 31, 21, (108) 62, 2, 5 ; 109, 89, (628) — munāsabāi 74, 69, 73, 78 ; 75, 81 ; 77, 13, 15, 16; 164, 79 ; 170, 63, 68, (108) — jam` 31, 20,
79, 45, 46 ; 103, 18, (424) (108) — ijtama ` a 2, 23 ; 34, 75 ; 859 40 ;
coitum ooncupiscere : shabaq 59, 33, (301) 31, 30, 31 ; 38, 29, (628) — 139, 6

288 LE N DE ANIMA» D'AVICENNE II LEXIQUE LATINO-ARABE 289

99, 49 ; 120, 44, 46, 47 ; 122, 82 ; consimile : jar ā majrāhu 67, 74, (96) continuitas : ittis āl 11, 42 ; 61, 76, (689) — corporalis : badani 59, 42 ; 67, 68, 69 ; 76,
157, 78 ; 159, 15 ; 160, 28, 36 ; 161, 37, consimilie : nidd 20, 79, 81, (624) ittisā lāt 19, 65, (689) 10 ; 80, 55 ; 98, 36, 39 ; 105, 35 ; 112, 36 ;
(108) — i,jtim ā` 2, 14, (108) — sh āraka consistere : mawjūd 8, 98, (676) continuo poat (momentum) : muttasilan 146, 00, (46) — jusdāni 17, 31 ; 93, 61,
170, 66, (310) — adāfa 22, 96, (372) — consortium ,~,-,mujāwara 36, 4, (118) — 75, 91, (689) (99) — jusmāni 34, 92 ; 44, 30 ; 45, 44;
infirād 16, n. 13, (465) — qarana 48, 87 ; shirka 94, 74, (310) — mushāraka 60, 51, contradictio : i ` tirād 99, 54, (405) 48, 82 ; 51, 34 ; 52, 42 ; 89, 95 ; 115, 66 ;
49, 99 ; 50, 18, (507) — qārana 21, 93; 58 ; 70, 24 ; 80, 69, 70, (310) contradictoria : `inād 103, 13, (435) 160, 32, (ror)
40, 54, 56 ; 170, 67, (507) — wusū l constans : qawi 65, 38, 48, (527) contrarietas : mudādda 63, 13, (365) — corporeitas : jusmāniyya 165, 96, 97, 99,
94, n . 76, (689) —ittasakc 23, 5 ; 128, 61; constare : b āna 121, 53, (70) — bayyin taclādd 42, 96 ; 44, 22 ; 172, 98, 00, (365) (1oz)
149, 48 ; 150, 59, 64, 72 ; 151, 81, (689)— 121,54,(70) — tabayyana 91,32,(70) — e contrario : bi-l- `aks 26, 49 ; 42, 88; corporeus : jusmā ni 160, 26, (101)
ittis āl 148, 41 ; 155, 3, (689) — muttasil thabata 155, 46, (76) — `arafa 158, 98, 97, 26, (42B) corpus : lā budd 108, n . 85, (42) — badan
46, 56, (689) — 155, 00 ; 163, 65 (406) — ma`lūm 91, 28, (430) — 124, 93 contrarius : bi-khilāf 98, 45, (190) — 17, 27 ; 30, 9 ; 32, 42 ; 59, 50 ; 60, 51;
coniungi hoc modo : ijtama`a ijtimā`an didd 20, 78, 80, 81 ; 64, 29 ; 76, 98 ; 98, 61, 68, 70 ; 65, 37, 46 ; 67, 66, 69 ; 78,
conetare animae : i`tiqād 64, 31, (424)
87, 67 (108) 32 ; 122, 81 ; 172, 1, (365) — addād 30 ; 80, 54, 56 ; 81, 73 ; 92, 44aqq .;
constituens : muqawwim 63, 10, (526)
id cum quo coniungitur : al-muttasal bi.hi 63, 9 ; 66, 55, 57, (365) — mutadādd 99, 51, 61 ; 101, 88, 90 ; 104, 22 ; 106,
conatitui : taqawwama 125, 9, (526)
172, 9, (689) 172, 5, (365) — bi-l- ` aka 42, 92, (426) 52, 53, 61 ; 107, 64 sqq. ; 108, 80 ; 109,
constitutivus : muqawwim 170, 70, (526)
id in quo coniunguntur : mujmi ` 3, 27; contrahere : jadhb 181, 44, (89) — taahan- 87 ; 114, 50, 53, 58 ; 115, 71, 78 ; 118,
constringere : mudāyaqa 178, n . 4, (373)
159, 20 ; 167, 12, (108) — manba ` nuj 56, 1, (325) 6 aqq . ; 119, 29 ; 125, 7, 16 ; 146, 99, 1,
consuescere : ta`awwada 74, 68, (439) —
160, n. 33, (615) convalescere : sahTua 64, 20, (339) 4, 5 ; 149, 54 ; 150, 71 ; 167, 21 ; 172, 11;
i`tāda 25, 45 ; 32, 53 ; 163, 61, 62, (439)
conquirere : jalaba 57, 8, (104) convenire : mujtami` 122, 72, (108) — 181, 52, 65, (46) — abdān 105, 43 ;
contactua : multaqā 181, 57, (571)
conaentire : ra'ā 79, 48, (222) — tasdiq ishtaraka 107, 72 ; 151, 86, (310) — 109, 929 97 ; 110, 7 ; 113, 42 ; 115, 61,
contemplari : iatithbāt 23, 7, 8, (76) —
104, 23, (343) — wāfaqa 175, 44, (692) shana`a 39, n . 37, (326) — ittafaqa 53, (46) — jirm 172, 12 ; 173, 15, 25, (95) —
iltifā t 18, 49, (568)
consequens : lāhiq 107, 73, (563) — lawāhiq 56 ; 55, 88, (692) ajrām 31, 29, (95) — jism 45, 32, 33, 34;
non contemplari : ghafala 145, 89, (451)
102, 2, (563) convenire simul : jam ` 99, 60, (108) 46, 51, 52 ; 51, 27, 31, 35 ; 52, 43 ; 81, 86;
contemplatio : nazar 69, 4 ; 78, 36, (637) (id) in quo conveniunt : mushtarak 102, 2; 82, 91, 93, 96 ; 85, 34, 35 ; 86, 56 ; 87, 68;
consequi : tabi`a 88, 93 ; 107, 74, (71) —
contemplativus : nazari 78, 36 ; 79, 50 ; 130, 94, (310) 88, 91, 92 ; 89, 8 ; 115, 639 65, 75 ; 118,
tāliyan 103, 12, (73) — lahiqa 88, 92, 93;
80, 55, 68 ; 81, 78, 80, (637) conventus : majāmi` 73, 52, (108)
110, 5, (563) — lazima 112, 39, (565) 4, 10 ; 155, 45 ; 159, 19, 20 ; 160, 21,
contestari : 60, 56 conversio : rujū ` 10, 26 ; 149, 47, (228) — 23, 24 ; 161, 41, 45 ; 165, 94, 95 ; 166,
virtutea conaervantes : quwā khazzāna
145, 78, (175) et (527) continere : dakhala 111, 15, 17, (199) — i` ā da 10, 23, (439) 00, 5 ; 167 9 13 ; 170, 62 ; 183, 96, (101) —
conservare : hafiza 184, 17, (151) — dabt dākhil 85, 47 ; 96, 96, (199) — ishtamala e converso : bi-l- `aks 2, 22 ; 14, 94 ; 115, ajaā nz 29, 90 ; 95, 91 ; 108, 84 ; 147, 27;
14, 84, (362) 102, 94, (324) — kāna mushtamil 26, 54, 76 ; 129, 75, (426) 162, 60 ; 172, 1, (101) — sabab 116,
se conservare : taharraza 80, 68, (136) (324) — tanāwala 141, 37, (656) — 88, convertere : dhahila 146, 96, (217) — n. 83, (260) — `udw 184, 14, (417) —
virtutea conaervativae : quwā li-l-khazn 84 raja `a 145, 79, (228) — rādd 99, 64, a`dā ' 177, 80, (417)
145, 76, (175) et (527) contingere : iabi ` a 66, 49, (71) — lutdatha (233) — aarafa 121, 65, (344) — sarf correctio : tasdīd 33, 55, (266)
hoc est considerandum : huwa mawdi ` 9, 6 ; 62, 97 ; 63, 14 ; 66, 51, 52 ; 112, 36; 16, 9, (344) — tasarrafa 12, 61, (344) — corroborari : ta'akkada 64, 22, (18) —
al-nazar 143, 56, (637) et (691) 117, 1 ; 123, 86 ; 128, 53, 62, (130) — insarafa 31, 24, (344) — insirāf 100, 82, qawiya 62, 1 ; 98, 35, (527)
conaiderare : ta'ammala 10, 28 ; 31, 25; `ara4a 3, 36 ; 4, 49 ; 13, 70 ; 25, 35 ; (344) — a`rada 33, 62, (405) — i`rād corrumpi : butlān 123, 90, (54) — fasada
37, 14, (24) — haqqaqa 165, 98, (152) — 33, 64, 69 ; 64, 21, 32 ; 99, 51 ; 100, 69 ; 33, 63, (405) — `awd 10, 23, (439) — 9, 6 ; 33, 56 ; 122, 77 ; 124, 92, 94, (475)
murā ` āh 21, 83 ; 102, 2, (242) — isghā ' 119, 24 ; 156, 56, (405) — kāna 19, 54; ta`awwada 10, 25, (439) — aqbala 9, 15; — fasā d 9, 10, (475) — fāsid 122, 78,
14, 88, (347) — itfala ` a 127, 40, (385) — 31, 22 ; 117, 99, (556) — ittafaqa 18, 46; 18, 33 ; 149, 46, (495) — 33, 56 ; 146, 9 (475)
i ` tabara 96, 99, (395) — i`tibār 127, 44, 22, 4 ; 24, 23 ; 25, 45 ; 38, 31 ; 59, 41, cor : qalb 157, 81 ; 163, 70, 75 ; 165, 87; corruptibilis : fāaid 123, 89, (475)
(395) — istikmāl 38, n.31, (553) — (692) — ittifāq 21, 85, (692) — waqa`a 176, 70, 76, 77 ; 177, 82, 88 ; 178, 00, 2; (intellectus) creana : khallā q 143, 61, (191)
nazara 89, 99 ; 91, 38 ; 121, 65 ; 148, 33, 9, 10 ; 25, 39 ; 32, 35 ; 51, 30 ; 76, 79; 179, 20, 23, 24 ; 180, 35, 36, 37, 39; creare : hadathd 111, 28, 29 ; 115, 80;
(637) — nazar 141, 24 ; 143, 56, (637) — 87, 70 ; 105, 32, (695) — 117, 94 181, 46, 50, 53, (519) — nafauhu 72, 116, 82 ; 117, 89, 93 ; 1249 96 ; 125, 15,
ndzir 93, 56, (637) — 105, 28 se contingere, contingere : iitimā8 84, 26, n . 44, (642) (130) — hudūth 108, 81 ; 112, 39 ; 117,
non considerare : ghafala 145, 90, (451) (573) — masaa 162, 53, (592) — tamdaaa coram poaitum (sc . ease) : waliya 104, 25, 98 ; 125, 6, 7, (130) — alidatha 116, 82 1 ,
consideratio : ta'ammul 77, 25, (24) — 84, 24 ; 162, 54, (592) (698) (130) — ihdāth 116, 82 2 , (130) —
ta'ammulāt 127, 48, (24) — ars ād 36, 11, continuari : ittasala 16; 16 ; 19, 66 ; 182, 76, corda : watar 182, 78, (673) — awtār 181, khalaqa 18, 47 ; 162 9 52 ; 178, 97, 12,
(236) — mutāla`a 127, 45, (385) (689) — ittisā l 182, 76, (689) 44, (673) (191) — takhliq 178, 00, (191) — takhccl-

290 LE n DE ANIMA» D'AVICENNE LEXIQUE LATINO-ARABE 291


11

laqa 177, 93 ; 179, 14, 18, 21, 22, (19Y) — 87, 62 ; 108, 81 ; 125, 10, 11, 15 ; 172, 2, 33 ; 129, 73, 74, (129) — ma`nā 105, 42, deaervire : khadama 98, 31, (172)
kā na 113, 42 ; 125, 5, (556) (152) — istiieqā q 124, 00, (152) — ihtāja (437) desiderare : ajma`a 57, 18, 19 ; 59, 38,
creatio : hudicth 110, 99, 5 ; 111, 28, (130) — 71, 33, (162) — aalaha 10, 31, (352) — (iudicium) definitum : fasl 8, 99, (476) (108) — iahtāqa 41, 67, (333)
iTulāth 116, 83, (130) yaqtadi 168, 27, 28, (514) — lazima definitus : muntahin 82, 00, (653) virtus desiderativa : quwwa ijm ā`iyya
creator : al-bāri' 28, 84, (47) 166, 4, (565) — wajaba 33, 58 ; 35, 94; degustare : dh āqa 97, 24, (220) 57, 18 ; 59, 37, 47 ; 66, 63 ; 78, 30 ; 79,
creatus : hādith 108, 79 ; 111, 20 ; 124, 89, 98 ; 94, 74 ; 98, 36 ; 125, 4 ; 143, 56; deinde : thumma 6, 79 ; 16, 7 ; 59, 48 ; 51, (108) — 80, 53
99, 00, (130) — maqsiud 69, n .9-10, 151, 84 ; 166, 4 ; 167, 14, 16 ; 177, 78; 81, 78, 83 ; 88, 93 ; 104, 23 ; 105, 41; desideratus : mushtahā 31, 19, (329)
(5YY) 178, 4 ; 182, 70 ; 184, 11, 14, (675) — 115, 65 ; 125, 17 ; 126, 30 ; 152, 99 ; desiderium : ijm ā` 55, 97 ; 56, 00, 3, 4;
credere : sallama 14, 82, (283) — tasdiq awjaba 62, 92 ; 118, 10, (675) 157, 85 ; 165, 98 ; 173, 23 ; 180, 32, 34, 58, 22, 23, 25, (108) — shahwa 2, 18,
6, 75 ; 8, 97 ; 53, 70 ; 54, 72 ; 76, 7; debere obiici : lazima 95, 88, (565) (81) — idhā 39, 45, (710) — fa 26, 55, (329) — ahawq 41, 68, (333) — umniyya
104, 20, (343) — tawahhama 64, 20, 21, non debet : lā yajicz 169, 46, (119) (710) — wa 146, 96, (710) 14, 18, 19, (605) — amānin 44, 17, (605) —
(700) quod debet : muhtāj 182, 82, (162) delectabilior : aladhdh 132, 16, (564) tamannin 36, 7, (605)
cruciatus : muqāsāh 34, 85, (510) — quantum debet : haqq 14, 86, (152) delectabilis : ladhidh 57, 7, (564) desiderium non advenit : efr advenire
mamnūw 22, 98, (605) debilior : ad `af 24, 19 ; 97, 17, 28, (368) delectamentum : ladhdha 57, 17, (564) — designare : `anā 164, 78, (437)
crystalleidus : jalidi 181, 52, (105) debilis : da`if 42, 89, 95 ; 55, 96 ; 97, 21, ladhidh 58, 21, (564) designatus : mandūd 89, 97, (129) —
cupere : ishtāqa 57, 18, (333) 23, 25 ; 98, 43 ; 133, 26, 28, (368) — delectana : ladhidh 74, 76 ; 75, 82, (564) mu`ayyan 46, 57, (443)
cupere pecuniam : hirs 58, 32, (137) wāhin 79, 42, (702) delectare : aladhdha 74, 75, (564) — deainere esse : fasada 109, 92 ; 113, 44, (475)
cupiditas : shahwa 57, 13 ; 59, 46 ; 61, 79; debilitare : da`ufa 14, 89, 93 ; 17, 25, 29; ladhidh 74, 77, (564) — iltidhādh 44, 20, desperatio : ya's 44, 22, (703)
80, 53 ; 159, 7, (329) 33, 68 ; 9S, 36, (368) — 4u79H, 33, 44, (564) deapicere : alalla 182, 85, (383)
cur : li-ma 160, 31, (710) (368) — a4 `afa 17, 27 ; 97, 19 ; 98, 42, delectatio : ladhdha 150, 73 ; 184, 21, 23,
cura :`ināya 101, 90, (437) — afkār 33, 43, (368) — inkasara 14, 90, 91, (541) — destructio : builān 107, 67, (54) — `adima
(564)
70, 72, (483) — muhimm 34, 74, (665) 122, 74, (401) — fas ād 114, 47, 56 ; 120,
amrad¢ 65, 48, (590) — awhana 97, 16, deleri : baialcc 9, 18, (54) — idmahalla 18,
curare : ishtaghala 29, 1, (315) — takallafa 37 ; 123, 87, (475)
(701) 44, (370) — infisā kh 43, 99, (474) —
184, 21, (550) — 175 9 47 debilitas : du`f 15, 3 ; 17, 30 ; 64, 19, (368) destructivus : mu `dim 119, 24, (401)
fā ta 40, 63, (490)
non curare : ghafala 14, 86, (451) debitum : istihqāq 118, 7, (152) deliciae : ladhdha 39, 40, (564) — ladhdhāt destructus : butlān 117, 98, (54) — fāsid
curatio : mu`ālaja 149, 51, (428) decipere : hawwasa 136, 65, (668) 122, 81, (475)
158, 90, (564)
curiosior eat : kathra-t-insirāf al-himma declarare : bāna 84, 18, (70) — bayyana demergi : inghim¢a 65, 46, (456) destruere : ba¢ala 18, 50 ; 51, 22 ; 85, 33;
16, 6, (344) et (665) 80, 59 ; 81, 85 ; 111, 20 ; 130, 96 ; 148, 38; demonstrare : tabayyana 13, 81, (70) — 100, 72 ; 106, 60 ; 114, 55 ; 117, 99 ; 117,
curiosus : shabaq 31, n . 23, (301) 161, 38, (70) — mubayyan 103, 18, tayaqqana 111, 28, (708) — 28, 87 1 ; 120, 32, 34 ; 122, 68 ; 135, 55 ; 138,
statim currere : efr statim (70) — aharaka 80, 63, (306) — aw4a4a demonstratio : burhān 89, 96, (49) 89, (54) —`alima butlān 111, 22, (54) et
cuatodia : murā ` āh 15, 98, (242) 1, 13 ; 19 9 58, (690) — ittadaha 19, 62; denudare : tajrid 134, 43, (93) (430) — ` adima 119, 17 ; 122, 73, 74, 76;
custodire : hifz 9, 11, (151) — ikhtazana 28, 86, (690) denudatus : mujarrad 89, 99, (93) — muta- 136, 62, (401) — `adam 119, 18, (401) —
4, 47, (175) — murā `āh 13, 77, (242) — declaratio : bayān 13, 80, (70) — tahsil jarrid 89, 2, (93) ma`dūm 119, 23, (401) — a`duma 119,
i.`tasama 38, 23, (415) 67, 75, (148) deorsum : al janba-t-al-sāfila 29, 91, (111) 20 ; 120, 35, (401) — infasakha 168, 40,
(virtus) custoditiva : al-hāfiza 9, 9 (151) declinare : sarafa `an 99, 52, (344) ei (274) (474) — fasād 119, 27 ; 120, 41, (475) —
cutis : jild 177, 87, (105) decorare : hallā 137, 70, (158) deponere : khala`a 135, 53, (189) fasaala 97, 14 ; 100, 72 ; 114, 47, 55 ; 119,
quod decoratur : muzayyan 40, 65, (257) deprimere : j ādhib 29, 91, (89) 25, 26, 29 ; 120, 36, 37, 45 ; 121, 48;
deesae : naqasa 161, 46, (645) — yūjib derivari : inba `atha 182, 85, (56) — 122, 79, 82 ; 123, 85, 86, (475) — afsada
dana : mu`iin 115, 59, (421) — wā hib 55, n . 97, (675) tasha "aba 5, 58, (3I2) — tafarra`a 1779 97, 17, 19, (475) — na.qa4a 169, 51,
149, 48, (699) defectus : kalā l 97, 29, (547) — nuqsān 93, (470) (646) — naqd 156, 68, (646)
dare : āt ā 181, 62, (5) — a`tā 70, 26, (421) — 152, 6, (645) describi : irtaaama 8, 97 ; 13, 73 ; 27, 73, degter : yamin 46, 61 ; 50, 9, 11, (709) —
i`tā ' 73, 51 ; 126, 34, (421) deficere : kalla 97, 30, (547) 74 ; 32, 45 ; 39, 42, 43 ; 45, 45 ; 46, 51, tayāmun 49, 98, 00 ; 50, 12, (709)
dare esse : awjada 169, 49, (676) defigi : thabata 50, 4, (76) — tamakkana 58 ; 51, 20 ; 52, 47, 48 ; 53, 59, 65 ; 91, deatrorsum : yaminan 47, 69, (709) —
quod dat : mufid 117, 2, (492) 23, 9, (600) 39 ; 183, 92, 95, 96, 00, 1, (235) tayāmun 49, 99, (709)
de : fi amr 145, 83, et Paesim, (23) (conceptio) definita vel certisaima : al- quod describitur : murtasim 45, 47, (235) dicere : athbata 92, 52, (76) — ja`ala 155,
debere : yanbaghi 24, 14 ; 38, 25 ; 76, 00; majzūm bihi 79, 45, (98) descriptio : irtisām 4, 46 ; 45, 45, (235) 35, (102) — hakā 26, 51, (155) — akhbara
77, 15, 23 ; 132, 19 ; 144, 74, (58) — definitio : hadd 49, 98, 99, 00 ; 50, 5, 7, 12 ; deacriptus : murtasim 51, 35, (235) 18, 51, (169) — dhakara 66, 60, (214) —
hari binā an 69, 6, (141) — istahaqqa 53, 56 ; 86, 53 ; 87, 65 ; 91, 36, 40 ; 112, deaerviens : khawādtim 14, 82, (172) — qāla 12, 55 ; 69, 6 ; 146, 95 ; 154, 29;
muta8arrif 27, 67, (344) 155, 50 ; 168, 36, (525) — qawl 169, 54,

292 LE a DE ANIMA a D'AVICENNE (J LEXIQUE LATINO-ARABE 293

(525) — wasafa wasfan 23, 5, (688) — dignus : mulā'im 177, 94, (558) dissidens : muia`ānid 99, 58, (435) divieio : tajazzu' 48, 82, (97) — tafsii 13,
hab 1, n. 9, (699) diiudicans : hā kim 11, 45, (154) diseimile est : lā yun āsib 22, 1, (628) 68, (476) — qism 183, 98, (509) — aqaām
qui dicit : qā 'il 1, 8 ; 164, 81, (525) diiudicare : luckama 6, 79, (154) — hukm dissimilis : ghayr mutashā bih 86, 51, 52, 183, 96, (509) — qisma 86, 56, 60;
dictio : qawl 34, 93 ; 154, 24 ; 164, 78; 6, 69, (154) 53 ; 88, 86, (302) et (463) — ghayr 87, 69, 71 ; 88, 76, (509) — inqieām
168, 39, (525) — qawlān 99, 53 ; 168, 28, dilatare : ath āra 159, 7, (84) munāsib 20, 75, (463) et (628) 51, 34 ; 88, 93 ; 91, 31, (509)
(525) — kaiām 83, 16, (551) diligere : māla 30, 12, (611) disaimilitudo : tafāwut 52, 49, (490) diviaus : mubāyan 85, 31, (70) — mun-
dictio : cfr simul removere dimenaio : `adad 129, 72, (399) — jiha diasolutus : da`if 18, 41, (368) qaaim 51, 33, (509)
differena : faslan ākhar 169, 60, (476) 46, 54, (678) — jihāt 46, 50, 51, 52; dissolvi : jawwaza 17, 29, (119) — tahallala docere : dalda 7, 87, (206) — `arafa 125, 4,
differentia : farq 140, 17, (472) — fasl 90, 11, 12, (678) 33, 68, (156) (406) — ` allama 71, 29 ; 74, 67, (430) —
87, 61 sqq. ; 88, 76 ; 170, 70, (476) — dimidium : nisf 87, 72, (635) distincte : mufassal 144, 64, (476) ta`lim 142, 41, (430) — i `kīm 72, 42;
fus ūl 86, 54, 57, 59 ; 87, 64 sqq. ; 129, dimittere : taraka 102, 9 ; 121, 64, (72) distinctio : tafsil 67, 74 ; 138, 93 ; 140, 15, 73, 50, (430) — qara'a 41, n . 82, (504)
74, (476) directus : muataqim 3, 40, (526) (476) — tamyiz 1, 9, (610) docti hominea : ahl al-tamyiz 136, 68,
differe : baqiya 49, 95, (59) — khalafa 40, discedere : taraka 17, 31, (72) distinguere : farq 5, 62, (472) (29) et (610)
58, (190) — khālafa 140, 20, 22 ; 183, discens : muta`allim 151, 76, (430) quia diu est : li-daw ā m 162, 58, (210) doctrina : sinci `a 77, 20 ; 130, 96 ; 132, 21;
98, (190) — mukhālif 36, 5, (190) — discere : `alima 124, 93, (430) — ta`allum diurnus : fi 'l-yaqza 31, 27, (707) 169, 52, (354) — `ilm 142, 42, (430) —
ikhtalafa 18, 33 ; 53, 57 ; 55, 89, 91, 96 ; 41, 70, 72, 74 ; 42, 86 ; 148, 40 ; 149, diversae (virtutea) : mutaghāyira 172, 97, ta ` lim 152, 97, (430) — mu ` allim 152, 1,
110, 11, 12 ; 125, 8 ; 129, 66sqq.; 44, 45, 51 ; 150, 62, (430) — isti `ldm (463) (430) — ta`allum 151, 75, (430)
132, 24, (190) — fāraqa 157, 79 ; 170, 73, 50, (430) — fahm 42, 95, 96, (489) diveraificari : ikhtalafa 5, 65, (190) dolere : ta'allama 57, 17 ; 184, 15, (21) —
72, (472) — iftaraqa 53, 66 ; 106, 59, diacernena : mumayyiz 2, 14, (610) diversitas : ikhtilāf 46, 55 ; 50, 4 ; 67, 72; waji`a 99, 62 ; 184, 15, (677)
(472) — infasala 170, 69, (476) — discernere : hakama 6, 69, 71, (154) — 94, 78, 79 ; 95, 81, 83, 84 ; 100, 78 ; dolor : alam 2, 26 ; 39, 40 ; 61, 74, (21) —
tafā wata 152, 1, (490) — qārana 169, hukm 6, 67, (154) — faraqa 145, 87, 110, 98, 99 ; 154, 25 ; 175, 59, (190) ghamm 43, 13, 15 ; 58, 26, 30 ; 61, 68,
n . 60, (507) — tamayyaza 53, 66 ; 112, (472) — mayyaza 1, S, 11, 13, (610) diversum esse : khālafa 137, 78, (190) 80, Sl sqq. ; 67, 72, (454) — waja` 100,
33 ; 113, 412, (610) —mutamayyiz 112, diacesaus : fāraqa 109, 92, (472) diveraus : bi-khilāf 74, 69, (190) — mukhā - 80, (677)
31, (610) — tam āyaxa 113, 41 1 , (610) — disciplina : ta`lim 151, 82, (430) lif 83, 13 ; 94, 70 ; 166, 1 ; 171, 88, (190) generana dolorem : mu'lim 34, 86, (21)
tanawwa`a 73, 56, (655) discipulus : muta`allim 152, 99, (430) — mutakhālif 157, 87, 88, (190) — inferens c)olorem : mu'lim 61, 82, 83, (21)
(id) in quo differunt : al-mutab ā yan bihi diseretio : tajriba 39, 37, (92) — tafsīl mukhtalif 67, 11 ; 110, 00 ; 120, 42 ; domina : ra'isa 8, 98, (221)
102, 3,(70) 35, 2, (476) — tamyiz 26, 62, (610) 154, 23 ; 155, 49 ; 157, 79 ; 167, 17 ; dominana : muqawwim 62, 4, (526)
esse difficile : sa`uba 9, 7 ; 43, 00 ; 99, 60; discretus : muftariq 53, 64, (472) — muta- 171, 86 ; 175, 60 ; 177, 91, 93, (190) — dominari : dabbara 158, 2, (198) —
133,27,(345) — ta`adhdhara 2,24,(404) mayyi.z 53, 97, (610) ghayr 94, 72, (463) ista`mala 158, 1, (433) — istawlia 16, 17;
difficilis : shāqq 97, 16, 18, 19, (319) — discurrere : nafadha 15, 99, (640) — 15, 2 dividens : qāsim 106, 49, (509) 18, 47, (698) — mustawlin 183, 90, (698)
qawi 97, 21, (527) — aqwā 97, 27, (527) disiungere : iuhlil 17, 18, (156) dividere : jazza'a 169, 53, (97) — hajaza dominium : tadbir 17, 32, (198) — sultān
difficulter : ya`aur 43, 99, (410) dispergi : tafannana 43, 2, (488) 84, 23, 26, (127) — insha` aba 71, 31, 59, 45, 47, (280)
diffidentia : 44, 22 dispositio : hāl 33, 55, 59 ; 34, 93 ; 35, 94; (312) — fassala 6, 74 ; 12, 63, (476) — dominus : sā hib 74, 72, (340)
quae a se diffugiunt : munāfara 7, n . 83, 38, 21, 22 ; 41, 79 ; 43, 14 ; 49, 95, 97 ; infasala 87, 69, (476) — qisma 183, 97, domitus : mu`allam 74, 72, (430)
(641) 55, 90 ; 64, 20 ; 72, 43 ; 73, 56 ; 97, 18 ; (509) — inqasama 51, 33 ; 82, 96 ; 84, domus : bayt 77, 16, (68)
diffundi : inba`atha 176, 67, (56) — inta- 99, 51 ; 100, 69, 73 ; 127, 38 ; 141, 35; 24 ; 85, 38 ; 88, 80, 87, 88 ; 91, 37, 40 ; dormiens : nā 'im 18, 52 ; 19, 58, (657)
ahara 181, 64, (633) — nafadha 34, 79; 144, 74 ; 149, 55 ; 156, 63 ; 161, 38 ; 121, 63 ; 122, 67 ; 155, 45 ; 183, 96, 97, dormire : nāma 26, 48 ; 31, 26, (657) —
62, 93 ; 175, 52 ; 177, 83 ; 178, 3, (640) — 165, 87 ; 174, 33 ; 177, 81 ; 180, 37 ; (509) — inqiaā m 89, 7, (509) — mun- nawm 17, 26, (657)
nuffcdh 175, 53, (640) 181, 59 ; 183, 99, (165) — hālān 65, 94, qa8im 85, 37, (509) — awqa ` a 88, 79, dormitatio : ighmā ' 19, 55, (458) — nawm
diffusio : muntashir 34, 83, (633) (165) — ahwāl 21, 93, 94 ; 25, 43 ; 54, (695) 15, 5, (657)
diffuaus : nāfidh 175, 50, (640) 78 ; 59, 35 ; 60, 58, 62 ; 61, 70, 76 ; posse dividi : inqtisā m 183, 94, (509) facere dormitationem : nawwama 34, 73,
digerari : inhaclama 34, 79, (663) 67, 72 ; 73, 56 ; 76, 8 ; 98, 37, 38 ; 107, divinatio : indhārāt 20, 69, (626) — wnhy (657)
digestio : hadm 34, 77, 83, (663) 71 ; 116, 43, (165) — h ā la 18, 52 ; 33, 23, 11, (B80) aliquid dubium : mas'ala 140, 10, (259)
dignior : khaliq 117, 97, (191) — `azim 66, 62 ; 151, 84, (165) — isti` māl 14, n. 92; divinus : ilāhi 37, 20 ; (22) — ttllāh 124, procul dubio : lā mahāla 1, 10 ; 3, 33, (165)
64, (422) — afdal 131, 12, (477) 15, n. 4, (433) — fārid 49, n. 96, (468) — 95, (22) — āli 169, n . 52, (31) sine dubio : lit mahāla 2, 26 ; 8, 98 ; 32,
dignum esse : salaha 115, 80 ; 146, 2, 3, istikmāl . l4, n . 92, (553) divieibilis : munqasim 82, 95 ; 85, 35, 37; 44 ; 52, 47 ; 82, 97 ; 83, 15 ; 96, 7 ; 107,
(352) diasentire : kh ā lafa 174, 43, (190) — 88, 82 ; 90, 10 ; 91, 28, 34, 39 ; 107, 66, 73 ; 118, 5 ; 121, 53 ; 137, 79 ; 152, 98;
dignum fieri : aulūh 109, 88, (352) mukh ā lif 177, Sb, (190) (509) 159, 10, (165) — lā ahakk 111, 20, (320)

294 LE e DE ANIMA ~ D'AVICENNE


I LEXIQUE LATINO-ARABE 295

dubitare : shakka 92, 53 ; 139, l ; 145, 83, elevare : aqalla 38, 22, (518) (710) — wa 18, 52 ; 19, 54 ; 28, 8 1 ; 42, 92, 53 ; 94, 70, 71, 76 ; 95, 92 ; 102, 3;
(320) — tashakkaka 145, 84 ; 160, 27, elongare : ba`uda 182, 80, (57) — ab`ada
88, 92, 96 ; 60, 55 ; 61, 81 ; 62, 91 ; 69, 105, 43, 44 ; 114, 50, 51, 58 ; 116, 59,
(320) 131, 11, (57)
10 ; 115, 641'2 ; 122, 70 ; 131, 5 ; 136, 61; 68, 69 ; 117, 96 ; 118, 3, 7, 8, 13 ; 120,
facere dubitare : tawahhama 98, 46, (700) emanans : fayd 161, 42, (493) — fā'id 155, 139, 4 ; 149, 57 ; 162, 59 ; 166, 6 ; 168, 32 ; 130, 93, 94, 95 ; 132, 24 ; 147, 25;
non dubitare : lā shakk 87, 61, (320) 38, (493) 33, et pa8sim, (710) — wa-inna 12, 58, 148, 37 ; 162, 54, 55 ; 165, 96 ; 166, 6;
nulla eat dubitatio : lā shakk 81, 89, (320) emanare : sadara 8, 1 ; 177, 92, (341) — (710) — wa-dhālik anna 59, 39 ; 98, 48; 167, 25 ; 180, 31, (676) — waqa`a 46, 60;
inatrui ducatu : ihtadā 29, 98, (661) aurlūr 166, 2, (341) — fā da 29, 2 ; 127, 120, 36 ; 147, 17, (710) — wa-dhālik 51, 28 ; 175, 59, (695) — wuqū ` 116,
ducere : haml 14, 84, (161) — aāqa 59, 44, 46 ; 143, 59 ; 149, 42, 49 ; 150, 64; li-anna 1, 11 ; 44, 31 ; 51, 25 ; 105, 44 ; 85, (695) — tawahhama 169, 58 ; 170,
(295) — naql 41, 85, (648) 151, 88 ; 155, 39 ; 160, 34 ; 167, 16, 17; 169, 56 ; 170, 65, (710) 61, (700)
duces : dā' imatan 38, n . 30, (210) 173, 30 ; 176, 77 ; 177, 78, 94 ; 178, 99 ; etenim : idh 25, 56, (710) — fa-inna 14, esse (digniorem) : sayrūra 117, 97, (361)
quod ducit : muwassil 41, 84, (689) 181, 46, 49, 50, 51, (493) — fayadā n 85 ; 19, 64 ; 30, 8 ; 33, 71 ; 38, 32 ; 42, esse esistens : efr exiatena
dulcedo : halāwa 2, 18 ; 97, 25 ; 170, 61, 161, 41, (493) — fā'id 161, 40 ; 174, 32, 93, 97 ; 45, 44 ; 93, 63 ; 151, 76, (710) — esae huiusmodi : cfr huivamodi
(158) (493) — afā da 147, 12, (493) li-anna 41, 71 ; 77, 27 ; 94, 78, (710) — esse in : i,khtalafa fā 46, 52, (190)
dulcis : hulw 2, 19 ; 7, 89, (158) aliquid (se . quod emanat) : fayadān 151, wa 43, 3 ; 147, 24, (710) — wa-dhālik eese (in aliqua parte) : tahayyaza 88, 77,
dum : fi hāl 27, 64, (165) — hina 142, 41, 88, (493) anna 39, 40, (710) — wa-dhāltik li-anna (167)
(168) — mā dā ma 138, 87 ; 149, 54 ; 165, id a quo emanat : mufid 161, 43, (493) 40, 63, (710) dare esae : awjada 169, 49, (676)
86, (210) emanatio : fayd 127, 49 ; 147, 14 ; 176, 77, enumerari : `add 154, 19, (399) facere esse : awjada 110, 3, (676)
duplea : fi janbatayn 174, 39, (111) (493) — fayadān 149, 49, (493) epar : kabid 157, 82 ; 177, 82, 89 ; 178, 97, qui facit esse : mūjid 110, 1, (676)
durior : aslab 182, 69, 72, (351) emittere : qadhafa 31, 21, (501) 98, 6 ; 180, 33 ; 181, 51, 54 ; 184, 18, habens esse : qā'im 82, 92, (526)
durities : salā ba 182, 70, 72, (351) enervare : awhana 98, 43, (701) (531) non habens ease : cfr non
enim : li-ajl 97, 14, (7) — thumma 155, 44; habere esse : hadatha 124, 1, (130) —
epilepticus : insān majnūn 18, 40, (28) et
ebrius : sakrā n 32, 37, (277) 183, 00, (81) — idh 24, 27 ; 61, 72; (110) hasala 88, 85, (148) — afraza 86, n . 60,
educere : akhraja 140, 18, (173) 111, 15 ; 125, 8 ; 146, 91 ; 147, 18, 21; equus : faras 131, 3, (467) (466) — ifāda 118, n . 3, (492) — takaw-
effectus : ijmā` 55, 97, (108) — fi`l 120, 41; 169, 59 ; 183, 97, (710) — idhā 171, 84, ergo : thumma 172, 3, (81) — fa, passim, wana 64, 33, (556) — wujida 64, 32;
122, 75 ; 126, 31, 33 ; 137, 73 ; 141, 27, (710) — bal 62, 00 ; 80, 57 ; 131, 99; (710) — fa. . .idhan 7, 87 ; 53, 58, 66; 77, 28 ; 101, 92 ; 109, 97 ; 119, 17;
(479) 137, 81 ; 143, 58 ; 179, 21, (710) — 77, 21 ; 88, 83 ; 94, 66 ; 98, 38 ; 100, 76 ; 122, 75 ; 124, 2, (676) — wuj ūd 89, 5, 6;
in effectu : bi-1 fi`l 87, 64, 67, 69 ; 91, 35; hait ā 1109 13, (710) — fa 6, 66, 69; 106, 50 ; 107, 77 ; 111, 19 ; 115, 71, 101, 85, 92 ; 117, 2 ; 118, 6 ; 133, 37 ;
112, 32 ; 121, 56, 60 ; 126, 30, 31, 34; 40, 66 ; 53, 53 ; 55, 85 ; 57, 13, 18; 77 ; 118, 9 ; 120, 30, 42 ; 121, 51 ; 122, 138, 89, (676) — awjada 77, 27, (676)
137, 73 ; 138, 92 ; 141, 28 sqq. ; 150, 61, 60, 62 ; 84, 19 ; 86, 58 ; 130, 94 ; 132, 25 ; 76, 81 ; 124, 93 ; 152, 00 ; 163, 10; — ijād 77, 28, (676)
66 ; 179, 15, et pa8sim, (479) 133, 35 ; 135, 53 ; 149, 45 ; 152, 94 ; 160, 24 ; 171, 82, (710) — fa-inna 116, quod habet esae : qā'im 101, 88 ; 117, 2,
efficacior : ablagh 64, 23, (62) 155, 46, (710) — fa-inna 7, 90 ; 10, 33; 82, (710) — wa 51, 33 ; 85, 43 ; 120, 32 ; (526) — mawjūd 28, 84 ; 38, 29 ; 41,
posse efficere : wafā 34, 76, (693) 14, 88 ; 22, 99 ; 44, 18 ; 45, 36, 46 ; 172, 96, (710) — wa-lākinna 99, 55, (710) 69 ; 61, 75, 77 ; 76, 10 ; 100, 76 ; 110, 12;
effici : sāra 74, 76, (361) 50, 14 ; 51, 28 ; 53, 56 ; 55, 88, 91; erigere : thab ā t 64, 30, (76) 135, 58, 59 ; 145, 84, (676)
efficiens : fā ` ili 116, 63, (479) — fa"ā l 56, 3 ; 57, 15 ; 58, 28 ; 59, 38 ; 61, 85 ; errare : ghalita 166, 3, (453) incipere ease : efr incipere
143, 61, (479) 62, 88 ; 64, 21 ; 66, 53 ; 77, 14, 17 ; qui potius erravit : akthur ghalatan 174, 42, (trabem) quae est : mulqā 64, 25, (571)
effigiare : tashbih 17, 23, (299) 88, 79 ; 97, 22, 26 ; 99, 65 ; 100, 74, 80 ; (453) et (534) (virtus) quae est in : mustaqirr 176, 63,
egere : hāja 80, 56, (162) — ihiāja 16, 13; 106, 54 ; 109, 92 ; 110, 1 ; 115, 63, 76, error : khata' 92, 28, (182) — zaygh 14, 84, (503)
25, 30 ; 32, 34 ; 40, 58, 59 ; 43, 4 ; 64, 18 ; 80 ; 120, 39 ; 124, 2 ; 125, 12 ; 127, 39, (256) quod eat : hāsil 151, 82, (148) — mukhtass
70, 22 ; 72, 40 ; 80, 54 ; 104, 26 ; 131, 11; 48 ; 1299 77 ; 134, 47 ; 139, 8 ; 140, 18; esse : baqiya 173, 27, (59) — hasala 107, 101, 91, (178) — kā' in 28, 83 ; 44, 19 ;
183, 4 ; 184, 6, (162) — ihtiyāj 44, 30, 141, 32 ; 143, 61, 62 ; 148, 36 ; 158, 98; 64, (148) — dhāt 83, 12 ; 117, 99, 1, 2; 92, 47, (556) — mawj ēcd 6, 71 ; 9, 8, 16;
(162) — tanāwala 77, n . 17, (656) 163, 73, 74 ; 165, 87, 88 ; 167, 24, 25 ; 118, 14 ; 119, 16, (219) —fāra 85, 18, 36 ; 61, 26 ; 95, 82 ; 106, 52 ; 121, 60;
ego : anā 161, 47 ; 163, 67, 68, 71 ; 164, 168, 29, 369 42 ; 173, 22 ; 174, 43 ; 175, 45 ; 105, 39 ; 146, 5 ; 162, 58, et 135, 601 - 2 ; 146, 96 ; 147, 17 ; 166, 55 ;
76, 78, 80 ; 165, 91 sqq., (26) — 165, 88 51, 60 ; 176, 74 ; 180, 33, et passim, passim, (361) — farada 174, n . 31, (468) 161, 46 ; 169, 46, 47, 48 ; 170, 71 ; 171,
egredi : 15, 1 (710) — li-anna 12, 64 ; 32, 40, 44; — kāna, pasaim, (558) — kawn 62, 89; 76, et passim, (676)
electio : ikhtiyār 38, 27, (195) 42, 87 ; 43, 7 ; 48, 85 ; 49, 1 ; 52, 48 ; 166, 5, (556) — wujida 40, 61 ; 60, 5; quod est (rerum naturalium) : lā'iq 132, 22,
elementa : hurūf 71, 31, (138) — `anicBir 61, 76 ; .71, 35 ; 105, 41 ; 106, 50 ; 107, 76, 9, (676) — wujū d 3, 28 ; 8, 96; (578)
66, 49 ; 115, 60, (436) 64 ; 110, 11 ; 125, 23 ;-133, 30 ; 141, 27;
13, 75 ; 64, 31 ; 66, 54 ; 67, 66, 68 ; ut est : nafauhu 32, 46, (642)
elementarius : `unsuri 172, 99 9 (436) 158, 3 ; 159, 19 ; 169, 47 ;181, 67 ;184, 5, 69, 9 ; 70, 12 ; 74, 75 ; 89, 1, 2, 4 ; 91, 38 ; essentia : jawhar 155, 52, 53 ; 168, 29,

296 LE x DE ANIMA x D'AVICENNE I. LEXIQUE LATINO-ARABE 297

(122) — dhāt 2, 14 ; 89, 99 ; 90, 13, 22, exempli gratia : mathalan 7, 88, et passim, exterius : khārij 14, 88, (173) fatigari : kalla 97, 13, 14, (547)
23, 24 ; 91, 27, 30, 32 ; 92, 46 ; 93, 63 ; (582) — mithāl 138, 94, (582) extra : khārij 6, 75 ; 9, 19 ; 13, 75 ; 37, 46; fatum : bakht 124, 99, (39)
95, 89 ; 96, 98, 99 ; 98, 41 ; 107, 63 ; exercere : sadara 177, n. 81, (341) — 181, 49 ; (173) — dūna 80, 66, (211) — femina : unthā 115, 38, (27)
109, 97 ; 110, 12 ; 111, 17, 27 ; 112, 34 ; ista`mala 162, 50, (433) ghayr 2, lb, (463) fercula : ma'kūlūt 30, 13, (19)
114, 49, 52 ; 118, 15 ; 120, 47 ; 121, 56, exercere (actionem) : fa`ala 99, bl ; 100, extrahere : akhraja 126, 32, (173) fertilitas : khisb 66, 51, (179)
57 ; 122, 73 ; 130, 92 ; 131, 9 ; 137, 74; 83, (479) extremitas : t¢raf 82, 96, 98 ; 84, 30, fieri : ta'aththara 158, 91, (B) — baqiya
146, 99 ; 154, 23 ; 155, 39 ; 159, 17 ; 168, exercere (operationem) : fa`ala 98, 47, (479) (378) — airāf 180, 43 ; 182, 76, (378) 182, 86, (59) — hadatha 173, 25, (130) —
42 ; 169, 45, 49 ; 172, 97 ; 174, 42, (219) — exercitium : takhrij 151, n . 81, (173) — extremum : taraf 121, 51 ; 172, 5, (378) istak ā la 127, 41, (165) — sadara 73, 54,
dhawāt 106, 54 ; 157, 79, (219) — tadā`uf al fi`l 98, 42, (368) et (479) extrinseeus : khārij 17, 22 ; 18, 36 ; 32, 35 ; (341) — aāra 18, 34 ; 21, 92 ; 49, 00;
m āhiyya 53, 57 ; 106, 45, 50, 51, (580) — exire : kharaja 126, 30, 3 1 ; 134, 49, (173) — 88, 78 ; 89, 2, 4 ; 96, 3 ; 147, 10 ; 168, 31; 66, 50 ; 74, 69 ; 110, 4 ; 126, 30 ; 128, b7;
mau~ūd 156, 55, (676) — mawjū dā n infilā t 57, 13, (484) 183, 2, (Y73) 129, 69, 72 ; 13b, 52, 54, b7, 60 ; 136, 62,
135, 59, (676) existens : muqarrar 46, 59, (503) — qā 'im exuere : tajrid 163, 62, (93) 63 ; 137, 72, 80 ; 149, b0, 53 ; 165, 46 ;
essentialis : dhāt 156, 68, (219) — dhāt% 81, 86 ; 92, 46 ; 105, 40 ; 115, 67, 68 ; 156, 59 ; 160, 22 ; 174, 31 ; 176, 74 ;
83, 3 ; 102, 3 ; 114, 51 ; 128, 65, (219) — 118, 5 ; 120, 44 ; 146, 6, 7, (526) — 179, 15 ; 180, 34, 42 ; 182, 69, et pa8sim,
dhātiyyāt 129, 81, (219) mawjūd 45, 33, (676) facere : ja`ala 33, 54 ; 49, 92 ; 72, 41; (361) — `aqala 166, n . 4, (425) — farada
essentialiter : dhāt 47, 71 ; 48, 78 ; 83, 4, 9; existena ease : qāma 148, 38, (526) 95, 94 ; 134, 45, 47 ; 146, 4 ; 180, 43 ; 50, n. 11, (468) — kāna 3, 38 ; 4, 46;
103, 17 ; 106, 62 ; 157, 74 ; 163, 67 ; existentia : qiwām 81, 87, (526) 184, 24, (102) — `amila 11, 41, (433) — 31, 29 ; 32, 50 ; 34, 74, 78 ; 42, 88 ; 177,
164, 77 ; 167, 16 ; 167, 24, (219) — existere : wujūd 95, 83, (676) — mawjūd fasala b, 63, (476) — fa`alct 43, 16; 84 ; 181, 57, et passim, (556) — tawallada
nafsuhu 164, 76, (642) — 163, 68 45, 32 ; 147, 19, 22, (676) 44, 17 ; 49, 96 ; 75, 85 ; 154, 25 ; 155, 182, 80, (697)
etenim : efr enim expandi : taghashshā 181, 63, (449) 41, 48 ; 164, 79 ; 176, 67, (479) — 56, 1; fieri oertum : cfr certum
etiam : aydan, paasim, (34) — qad 40, 61; expansua : mutabāyin 162, 52, (70) — 84, 18 fieri (compositionem) : efr compositio
55, 91, (496) — bal 33, 71, (710) — masbū b 3, 39, (337) facere certius : cfr certius fieri dignum : efr dignum
fa 51, 24 ; 155, 34, (710) — ka-dhālik expedire : faragha 3, 36, (471) facere clarius : zā da sharhan 176, 71, (255) fieri insipiens : cfr insipiens
18, 42, (710) — wa 48, 85 ; 53, 68 ; 76, expellere : daf ` 30 9 10, 13, 17 ; 185, 26, et (306) — sharaha 174, 34, (306) (prophetia) quae fit : muta ` alliq 54, 79,
99 ; 99, 65 ; 100, 68 ; 107, 63 ; 110, 7; (204) faeere dormitationem : cfr dormitatio (429)
112, 36 ; 143, b7 ; 147, 20 ; 149, 58 ; experientia : tajriba 39, 39, 51, (92) facere dubitare : cfr dubitare quod fit : muta'aththir 158, 92, (6)
154, 26 ; 166, 37 ; 184, 24, (710) cognoscere experimenta : jarraba tajārib facere ease : efr esse figura : shakl 10, 30 ; 45, 47 ; 46, 58 ;
evacuare : farayha 184, 15, (471) 175, 54, (92) facere fugere : cfr fugere 47, 73 ; 85, 43, 44 ; 183, 98, (321) —
evaporatio : bukhāriyya 175, 57, (40) experimentum : tajārib 163, 75, (92) — facere syllogismum : cfr syllogismus tashakkulāt 13, 71, (321)
evectus : mahmūl 175, 52, (161) tajārib 36, 10 ; 175, 54, (92) — tajribi facies : aajiyya 60, n . 55, (263) — wajh filius : walad 57, 11 ; 75, 81, (697) — awlā d
eventus : muwāfāh 98, 37, (693) 103,10, (92) — tajribiyy āt 79, 42, 43, (92) 12, 57, (678) 110, 13, (697)
minus evidens : akhfā 71, 28, (186) experiri : jarraba 26, 57, (92) quia eat facile : ma`a khiffa-t-al-ma' ūna finiri : intahā 152, 6, (653) — tan ā hin 123,
evigilare : nabbaha 156, 61, (616) — tanbih quod expetit : muqtadā 65, 44, (514) 166, 9, (185) et (581) 89, (653) — hada'a 32, 41, (659)
156, 62, (616) explere : faragha 69, 5, (471) facile intelligi : efr intelligere finis : ` āqiba 76, 3, (423) — gh ā ya 58, 32;
evocare : istad `ā 34, 84, (203) exponere : bayān 101, 86,(70) — sharaha facilia : 42, 98 ; 104,20 77, 26 ; 172, 4, (461) — nihā ya 82, 00;
ex : bi-sabab 60, 64 ; 63, 7 ; 75, 88, (260) — 81, 84, (306) facilius : suhū la 97, 28, (289) — ashal 83, 9, 15, 16, (653) — muntahā 98, 33 ;
min qablu 61, 68, 74, (495) exprimi : ta `ayyana 108, 86, (443) 42, 86, (289) 165, 90, (653)
excedere : kharaja 174, 41, (173) — (virtus) expulsiva : dāfi`a 30, 10, (204) fallax : kādhib 12, 53 ; 26, 45, (536) finitus : mutanāhin 87, 66, (653)
ghalaba 133, 26, (452) exsequi : istitmām 24, 25, (74) me fallit : yughliluni 166, 1, (453) firmari : istahkama 105, 31, (154) —
excellentior : akbar 35, 96, (532) exatinctio : khumūd 61, 84, (193) falsificare : ibtāl 107, n . 69, (54) — istib- eahha 56, 00, (339)
excipere : akhadha 129, 83, 85, (9) — extendere : tirsāl 56, 2, (234) — nashara tā lan 17, 23, (54) firmior : ā kad 163, 63, (18)
iltaqata 128, 58, (570) 62, 93, (633) falsum esse : ibtāl 107, 69, (54) firmiter : jayyidan 43, 7, (117) — sahih
excitare : tanbih 18, 44, (616) — tanabbaha qui solet extendere : nāshir 31, 20, (633) falsus : bālil94, 77 ; 141, 27 ;169, 54, (54) — 25, 37, (339) — eālihan 32, 45, (352) —
154, 28 ; 166, 9, (616) exterior : khārij 14, 86, 87 ; 18, 37 ; 33, 62; saqim 77, 25, (276) — kādhib 4, 42, 43, istakmala 6, 56, (553)
excusare : kafā 183, 94, (546) 34, 77, 84, (173) — zāhir 3, 29 ; 4, 50; (536) firmiter haerere : efr haerere
exemplum : mtithāl 10, 27 ; 172, 10, (582) — 5, 53 ; 6; 69 ; 16, 9, 10 ; 33, 61 ; 41, 72; famea : jaw` 30, 12 ; 55, 92 ; 61, 79, (120) firmiter imprimere : cfr imprimere
amthila 152, 89, (582) 44, 27, (393) — 33, 64; 65 famosus : mashhūr 157, 83, (328) — mash- firmiter stabiliri : efr stabiliri
hūrāt 79, 42, (328) firmiter videre : efr videre

298 LE a DE ANIMA a D'AVICENNE I LEXIQUE LATINO-ARABE 299

firmitudo : sihha 157, 85, (339) formatio : tasawwur 58, 28 ; 132, 24; generatio : khalqq 167, 21, (191) — khilqa habitus : malaka 65, 48 ; 81, 82 ; 100, 71,
firmum esse : qawiya 56, 99, (527) 140, 17 ; 150, 68, (359) 178, 4, (191) — inshā ' 167, 18, (632) — 74 ; 133, 31 ; 151, 85, (603)
flamma : shu`la 173, 25, (314) formativus : musawwir 183, 93, (359) — tawallud 174, 35, (697) firmiter haerere : siyāna 9, 12, (360)
fluere : inba`atha 81, 73, (56) mutasawwir 13, 78, (359) generatus : kā 'in 122, 77 ; 123, 89 ; 124, haesitare : hadara 140, n. 11-13, (150)
foramina : thuqab 182, 79, (78) formatus : musawwar 147, 25, (359) — 91, (556) — mutakawwin 176, 68, (556) hic : hāhunā 19, 62 ; 23, 12 ; 33, 58 ; 95,
mutasawwar 115, 72 ; 139, 99 ; 150, 61, genus : jins 7, 90, 92 ; 19, 68 ; 20, 75 ; 25, 81, 83, 84 ; 126, 32 ; 155, 48 ; 169, 57,
forinsecus : kh ā rij 51, 30, (173)
(359) 29 ; 31, 26 ; 86, 53, 54, 57 ; 87, 61, 62, (666) — fi hā dh ā 'l-mawdi` 132, 17,
de foris : min khārij 13, 66, 68, (173)
formica : naml 76, 96, (650) 64, 66, 70, 72 ; 88, 76 ; 151, 85 ; 170, 71, (691)
forma . haqiqa 89, 2, (152) — shabah 53,
qui formidat : jabān 60, 57, (86) 74 ; 171, 79, (113) — ajnās 129, 74, homo : n ās 32, 47 ; 35, 1 ; 52, 46 ; bb, 87 ;
62, (299) — sūra 2, 19, 25, 26 ; 4, 46
formido : tajwiz 79, n. 46, (119) (113) — 24, 27 151, 80, 86 ; 152, 2, 4, 153, 10, (28) —
5, 65 ; 6, 72, 74 ; 7, 84 ; 8, 00, 2 ; 9, 18 ;
formidolosus : mar`ūb 60, 57, (239) gerens : hāmil 148, 32, (161) insān 8, 9b ; 25, 31 ; 29, 93 ; 35, 98 ;
10, 21 aqq . ; 11, 43 ; 12, 63, 64, 65 ; 13,
fortassia : rnbbam ā 5, 62 ; 8, 93 ; 164, 82 ; gerere : imtatā 30, 7, (597) 36, 4 ; 40, 63 ; 41, 68, 84 ; 55, 91, 94;
67, 72 ; 21, 84, 87, 88 ; 22, 99 ; 23, 9;
168, 42, (223) — `asā an 124, 3, (413) — gradus : daraja 151, 831, (200) — darajā t 76, 9 ; 131, 2 ; 138, 96 ; 157, 78 ; 162, 52;
31, 19 ; 32, 45 ; 37, 16 ; 39, 42, 46, 50 ;
ka-anna 165, 91, (710) 161, 83 z , (200) — marātib 134, 39, 40; 169, 55, 59, 60 ; 170, 72 ; 171, 76, 78,
40, 54, 56 ; 43, 16 ; 45, 45, 46 ; 46,
fortior : aqw ā 14, 95 ; 180, 42, (527) 153, 17, (226) 81, (28) — ahl 136, 68, (29) — arbāb
51, 53 sqq. ; 48, 86 ; 49, 3 ; 52, 46;
fortis : qawi 27, 63 ; 42, 95 ; 97, 15 ; 98, 43 ; egempli gratia : cfr eaemplum 152, 99, (223)
62, 94, 96 sqq. ; 63, 10, 15 ; 64, 22 ; 75,
184, 18, (527) — quwwa 26, 59, (527) gratulari : ānasa 7, 85, (28) honeatas : jamila 74, 70, (109)
83 ; 81, 86 ; 85, 38, 43, 44, 45 ; 86, 52 ;
fortissimus : shadīd jiddan 18, 47 ; 42, 88, gravari : thiql 177, 96, (80) honeatum : jamil 77, 24 ; 78, 39, (109)
89, 99 ; 94, 69, 70, 71, 72 sqq. ; 95, 92
(88) et (304) — qawi jiddan 65, 45, (88) non gravat : lā ba'a 84, 21, (36) hora : hāl 17, 26 ; 22, 4 ; 23, 5 ; 35, 95 ; 37,
aqq. ; 106, 45, 50 ; 116, 72 ; 121, 60 ; 128,
et (527) — qawi 18, 48, (527) gubernare : tadabbur 31, n.25, (198) — 15, 18, (165) — ah āyin 103, 14, (168) —
52 ; 129, 82, 84, 86 ; 131, 99 ; 134, 43 ;
illuminari fortiter : efr illuminare isti ` māl 14, 87, (433) kull karra 147, 14, (537) et (548) —
136, 63 ; 137, 73, 80, 82 ; 142, 43, 47 ;
frigidior : abrad 184, 12, (48) gubernatio : siyāsa 101, 90, (292) waqt 6, 81 ; 7, 90 ; 14, 88 ; 32, 40, 41;
144, 67 ; 149, 50, 68 ; 150, 65 ; 172, 94,
frigiditas : bard 30, 15, (48) — buricda gubernatio mundi : masāli3e al-nāa 29, 97, b5, 92 ; 76, 97, 99, 1 ; 92, 50 ; 118, 7;
(359) — suwar 2, 23, 26 ; 4, 47 ; 9, 7, 16,
62, 00, (48) (28) et (352) 140, 11 ; 169, 48, (694)
17 ; 11, 47 ; 12, 61 ; 13, 79 ; 17, 18 ; 18,
frigidua : bārid 32, 52 ; 62, 00, (48) guatue : dhawq 181, 60, (220) huiusmodi : bi-tilka'l-h āl 180, 43, (165) —
34, 44 ; 20, 77 ; 21, 84 ; 24, 18 ; 30, 11;
fugere : haraba 2, 26 ; 76, 97, (662) mithd 49, 1, (582) — bi-hādhihi 'l-sifa
31, 30 ; 44, 27, 31 ; 45, 41 ; 53, b3 ;
facere fugere : naffara 7, 84, (641) 163, 70, (688)
57, 17 ; 62, 4 ; 64, 31 ; 115, 67 ; 117, 95 ;
qui fugit : ā biq 156, 68, (2) habens : ghayr ma'kh ūdh 43, 5, (9) — huiusmodi quod : bi-haythu 29, 00, (710)
126, 33 ; 128, 59, 61 ; 134, 47 ; 142, 48 ;
fuetia : khashab 39, 52, (177) dhic 34, 89 ; 60, 60 ; 61, 66 ; 83, 12 ; esae huivamodi : jarā majrāhu 60, 65, (96)
143, 61, 62 ; 144, 74 ; 146, 3 ; 147,
futurus : mā yurid an yakicn 28, 84, 89, 6 ; 90, 11 ; 146, 3, 4, 5, (219) — s āh.ib — ashbaha 89, 8, (302)
26, 27 ; 148, 30, (359) — musawwira 40,
(249) — muataqbal 41, 74, 75 ; 75, 89; 141, 27, (340) humanitas : insāniyya 130, 90, 93, 95, (28)
60, (359) — 27, 73
76, 00, 2 ; 77, 26, (495) habere : i.jtama`a 175, 70, (108) — hasala humanus : inaān 76, 11, (28) — inaāni
forma impreaaa : cfr impressa
34, 82 ; 41, 74, 75, 77 ; 62, 94 ; 81, 79; 59, 35 ; 65, 41 ; 69, 6 ; 78, 35 ; 80, 58, 65 ;
aliquae (formae) : a `yā n 17, n. 18, (443)
105,29 ; 118,6 ; 121,60 ; 151,75 ; 152,97, 102, 95 ; 104, 22 ; 105, 40 ; 113, 44 ;
formalis : sūrī 115, 62, 76, (359) — musaw- gaudium : suricr 59, 34, (267) — farah (148)—bi-husūl152, 93,(148)—asā ba36, 124, 93 ; 125, 9 ; 131, 99 ; 146, 95 ; 153,
wira 5, 61 ; 6, 67 ; 12, 52, 55, 58, 59, 61; 58, 31 ; 67, 72, (464) 7, 8, (357)—istafāda 95, 85, (492)—k4na 18 ; 170, 66 ; 173, 14, (28) — bashari
13, 72 ; 16, 9, 12 ; 18, 33, 34, 35, 48 ; lahu, pasaim, (556) — tan āwala 121, 51,
generalis : jinai 170, 73, (113) 28, 87 ; 149, 54, (52)
20, 77 ; 24, 19 ; 30, 7 ; 32, 43 ; 35, 94 ; (656) — wajada 56, 4, (676) — waqa`a
generalitas : jinaiyya 171, 85, (113) humiditas : rutūba 62, 95, (237) — tarattub
39, 42 ; 148, 30, 36 ; 182, 83, (359) — generaliter : mutlaqan 106, 54, (386) lahu 61, 20, 26 ; 152, 00, (695) — muta- 34, 80, (237)
tasawwur 9, 6 ; 177, 90 ; 181, 48, (359) waqqi` lahu 109, 89, (695)
generans dolorem : cfr dolor humidior : ariub 184, 11, 17, (237)
formans : mutasawwar 89, n . 3, (359) generari : hada,tha 182, 75, (130) — takhal- habere esse : cfr ease humidum ease : rutū ba 43, 6, (237)
formare : suwar 143, 62, (359) — tasaw- laqa 179, 17, (191) — takhalluq 178, 13 ; habere initium : efr initium humidus : ratb 32, 49, (237)
wara 65, 40 ; 133, 37 ; 138, 97 ; 150, 60, 179, 19, (191) — kāna 142, 47, (556) — haberi aimul : ijtim ā` 43, 1, (108) humores : akhlāt 30, 7 ; 175, 56, 58, (188) —
(359) — tasawwur 9, 14 ; 54, 72, 73; takwīn 178, 00, (556) — takawwana quod habetur : hāsil 41, 74 ; 141, 30; rutūba 42, 98 ; 43, 12 ; 171, 92 ; 172,
76, b, 7 ; 97, 27 ; 131, 7 ; 138, 90, 92, 98 ; 62, 93, (556) — anaha'a 167, 18, (632) — 145, .81, (148) 93 ; 181, 55, (237) — rutū bāt 34, 73, 75,
143, 61 ; 144, 64, (359) wallada 170, 69, (697) — tawlid 165, habitudo : nisba 103, 16, (628) — munāsa- (237) — tartī b 34, 74, (237) — aahb āh
(easentia) quae format (intelligibilia) : 36, 37 ; 184, 19, (60) — tawallada 182, b ā t 102, 6, (628) — munūaib 109, 32, n. 41, (299)
mutasawwir 92, 46, (359) 74, 81, (697) — tawcidlud 176, 69, (697) n. 87, (628) hyle : hay ūlā 93, 54, (871)

300 LE e DE ANIbIA a D'AVICENNE


Il LEXIQUE LATINO-ARABE 301
iam : min qablu 3, 40, (495) — qad 3, 28, illusionea in somniis : adghā th ahlām 31, mutakhayyil 50, 5, (196) — muta- yaeihh 51, 35, (339) — lā yumkin
36 ; 11, 41 ; 15, 1 ; 24, 27 ; 26, 57 ; 28, 79 ; 28, (157) et (369) khayyikit 145, 75, (196) — 51, 26 45, 38 ; 46, 49 ; 50, 5 ; 53, 61 ; 85, 46;
34, 93 ; 51, 22 ; 54, 75 ; 66, 60 ; 67, 70 ; imaginabilis : khayālāt 128, 56, (196) — imago : khayāl 24, 15, 16, (196) — takhay- S6, 60 ; 88, 83, 85, 87, 88 ; 89, 9 ; 119, 2;
69, 5 ; 79, 471-2 , 48 ; 81, 84 ; 84 9 28 ; 85, khayāli 45, 45 ; 52, 43, 46 ; 63, 53, 62 ; yulāt 4, 45 ; 23, 8, (196) — shabah 161, 40, (600)
31, 33 ; 87, 65 ; 91, 28 ; 92, 41, 42, 45 ; 54, 77 ; 58, 29 ; 85, 46 ; 183, 99, 00, (196) 19, 60, (299) — ashbāh 4, 42, (299) — imposaibilis : muhāl 2, 15 ; 82, 99 ; 84, 25;
106, 61 ; 107, 77 ; 111, 22, 27 ; 115, 70 ; — takhayyuli 8, 00, (196) — mutakhayyil fanam 115, 61, (356) — mithāl 19, 57, 86, 58 ; 89, 3 ; 106, 59 ; 115, 62, 67, 75 ;
121, 53 ; 124, 96 ; 125, 4 ; 138, 90; 150, 68, (196) — mutakhayyila 66, 61; 58, (582) — amthila 18, 53, (582) 116, 84 ; 119, 28 ; 122, 67, 74 ; 141, 33 ;
139, 6 ; 146, 1 ; 156, 68 ; 160, 26 ; 165, 175, 53, (196) — mutakhayyilā E 92, 48, imbibi : imtala'a 34, 78, (602) 147, 16, 19, 20 ; 168, 41, (165) —
96 ; 167, 14 ; 168, 39 ; 169, 51 ; 171, 79, (196) imitari : ahākula 41, 70, (321) muhālāt 85, 32 ; 86, 55 ; 89, 94, (165) —
(496) imaginare vel imaginari : khayāl 10, 23, (non) imitari : khālafa 41, 70, (190) muatahil 179, 30, (165) — muta`adhdhir
ibi : hun āk 9, 10 ; 63, 12 ; 87, 62 ; 125, 21; (196) — takhayyala 4, 51 ; 8, 96 ; 19, 67 ; immo : bal 11, 41 ; 41, 68 ; 65, 38 ; 111, 22 ; 53, 66, (404) — mumtani` 117, 91, (604)
173, 23 ; 180, 34, (666) 25, 35 ; 45, 44 ; 46, 50 ; 48, 87, 89 ; 128, 58 ; 151, 82 ; 177, 91 ; 183, 92, — mumtani ` ā t 77, 27, (604)
idcirco : li-dhā lik 32, 36, (710) 50, 8, 9 ; 51, 25 ; 52, 45 ; 53, 61, 67; (710) — wa 137, 73 ; 145, 80, (710) — impossibilitas : istihāla 84, 18, (165)
idem : fi h.ukm 125, 10, (154) — aawā ' 54, 71 ; 55, 88, sqq. ; 56, 00 ; 62, 00 ; wa-lākinna 8, 99, (710) impossibilius : ashadd istih ā la 95, 93, (165)
27, 74, (296) — bi- ` aynihi 50, 5 ; 105, 38; 64, 27 ; 76, 97, 98 ; 79, 48 ; 92, 49 ; 162, (anima) impassibilis est : lā yanfa` til 156, et (304)
130, 91, 95 ; 131, 2, et passim, (443) — 59, 60 ; 165, 95, (196) — takhayyul 60, (479) forma impressa : takhayyul 64, 28, (196)
wāhid 95, 82 ; 139, 6, (679) 47, 69 ; 54, 83 ; 99, 61, (196) — tasaw- impediene : ah āghil 27, 68, (315) — impressio : tatabbu` 148, 29, (375) — i.ntibā`
idem esse : huwiyya 163, 70, 71, (667) wara 27, 66, (359) — awrada 13, 79, mutamāni`ān 99, 58, (604) 111, 22, (375)
ideo : fa 24, 20 ; 146, 97 ; 166, 5, (710) — (683) — 76, 82 impedimentum : āfāt 80, 68, (30) — ahughl impressus : muntabi` 65, 42 ; 81, 88 ; 91,
ka-dhālik 21, 87, (710) — lti-dhālik, 190; imaginatio : jibilla 67, n . 71, (85) — khayā l 17, 26, (315) — `awq 132, 15, (440) 32 ; 101, 88 ; 115, 71 ; 131, 00 ; 144, 69,
21, 87 ; 29, 94 ; 43, 00 ; 60, 51 ; 157, 80, 2, 17 ; 5, 61, 62, 64 ; 6, 67 ; 9, 16 ; 10, 26, impedire : ahaghakc 17, 25, 28 ; 26, 60; (375)
(710) — min dhālik 172, 93, 95, (710) 32, 37 ; 12, 56 ; 13, 77 ; 33, 54, 56 ; 45, 34, 83 ; 104, 26 ; 158, 98, (315) — ahughl firmiter imprimere : iatathbata 23, 13, (76)
igitur : thumma 156, 58, (81) — idh ā 43, 44, 47 sqq. ; 47, 74 ; 48, 86, 87 sqq. ; 16, 14, (315) — kāna mashghūl 16, 12; — irtasama irtisā man 153, 13, (235)
141, 37, (710) — fa 27, 68 ; 37, 19; 50, 7 ; 51, 36 ; 53, 63, 65, 67 ; 62, 1; 32, 42 ; 100, 77 ; 131, 10 ; 156, 61, (315) imprimi : iatahkama 64, 31, (154) —
64, 82 ; 60, 58 ; 67, 69 ; 93, 60 ; 100, 82 ; 96, 5 ; 97, 9, 30 ; 102, 5 ; 105, 30 ; 127, — ishtaghala 158, 1, (315) — ishtighāl tatabba`a 148, 29, (375) — intaba`a
120, 43 ; 122, 71 ; 141, 33 ; 159, 12, 43 ; 129, 82, 83 ; 131, 00, 1, (196) — 100, 83, (315) — ista`mala 27, 71, (433) — 46, 65 ; 90, 10 ; 115, 75 ; 127, 42 ; 148,
(710) — fa . . . idhan 92, 469 (710) — khay ā lān 63, 65, (196) — khayālāt 18, 45 ; `ā qa 99, 50, (440) 31, (375) — intib ā` 42, 98 ; 43, 16;
wa 91, 32 ; 120, 35 ; 138, 90, (710) 129, 66, (196) — takhayyala 9, 7, (196) — quod impedit : ahā ghil 15, 4 ; 104, 25, 126, 17, (375) — tasawwara wa-tamath-
ignarus : jāhil 166, 5, (114) takhayyul 13, 70 ; 14, 89 ; 17, 32 ; 20, (315) — muahtaghil 101, 84, (315) — thala 43, 99, (359) et (582)
ignia : n ār 30, 16 ; 66, 50 ; 172, 11, 12, 13, 75 ; 24, 20, 24 ; 25, 29, 45 ; 27, 63 ; `ā 'iq 99, 49, (440) improbare : kadhdhaba 35, 00, (536)
(654) 28, 79 ; 30,18 ; 31, 30 ; 42, 91 ; 44, 18, 20 ; imperane : musarrif 125, 20, (344) in : bi-hasab 75, 90, (144) — hayyiz 146,
ignobilitas : naqisa 70, 15 9 (645) 56, 99 ; 58, 24 ; 60, 64 ; 62, 88, 90 ; imperare : tasrif 92, 50, (344) — iata`mala 93, (167) — hunāk 150, 73 ; 180, 32,
ignorantia : jahl 166, 6 ; 168, 31, 34, (114) 75, 82 ; 177, 89 ; 181, 48, (196) — 6, 77, 78 ; 158, 99, (433) — isti`māl (666)
ignotua : majhūl 166, 7, (114) iakhayyulāt 17, 21, (196) — takhayyuli 16, 6, (433) — muata`mil 33, 60, (433) — in- : ghayr, passim, (463)
illic : thamma 29, 92, (81) — hunāk 24, 17; 35, 97, (196) — mutakhayyilict 129, 72, istawlā 5, 54, (698) inaequalitas : tafā wut 152, 5, (490)
29, 89, (666) (196) — ashbāh 18, 41, (299) — 61 9 80; quod imperat : b ā`ith 79, 51, (56) (duces) inceasantea : cfe ceasare
illicitum est : yanbaghi 75, 86, (58) 105, 31 ; 148, 33 imperfectus : ghayr tāmm 44, 28, (74) et inchoatio : mabda' 140, 22, (43)
illicitus : mumtanti ` 180, 41, (604) adinventa imaginatio : cfr adinventa (463) — nāqis 149, 44, (645) incipere : akhadha 26, 49 ; 140, 13 ; 142,
illico post : `aqiba 97, 24, (423) (virtus) imaginativa : mutakhayyilaa 5, 61,
impleri : kharaja 26, 56, (173) — i.mtala'a 41, (9) — ibtada'a 22, 2, (43) — ja`ala
illinc : min hunāk 38, 32, (666) 62 ; 6, 78 ; 9, 15 ; 11, 45, 46, 47 ; 13, 78; 34, 73 ; 184, 15, (602) 172, 1, (102) — hādith 105, 43, (130)
illuminare : aahraqa 127, 40, (309) — 16, 7, 11, 13, 17 ; 17, 19, 25 ; 18, 44, 46; implicitum eaae : kāna aBhkal 10, 35, (321) incipere ease : hadathu 107, 76, (130) —
iatadā'a 173, 21, (371) — tanwir 173, 26, 19, 61 ; 20, 76 ; 24, 14 ; 25, 38 ; 26, 49,
imposaibile ease : lā yajūz 46, 66 ; 47, 68; hud ūth 107, 76, (130)
(654) — ināra 173, 14, (654) — tistanāra 60 ; 29, 1 ; 30, 7, 11 ; 31, 26 ; 32, 41; 48, 76 sqq . ; 51, 24, 28 ; 53, 52, 55 ; 87, incipiens : mubtadi' 20, 77, (43)
173, 20, (654) 34, 93 ; 39, 46, 49 ; 151, 88, (196) — ta-
67 ; 92, 44, 45 ; 96, 92 ; 96, 1 ; 105, quod incipit esse : hādith 107, 75 ; 108, 80,
tilluminari) fortiter : istināra qawiyya khayyul 26, 40 ; 36, 8 ; 79, 49, (196)
43 ; 107, 63 ; 111, 26 ; 120, 46, 47; (130) — kā'in 116, 86, (556)
173, 20, (527) et (654) imaginativus : khayāli S, 8 ; 57, 15 ; 79, 159, 11, 19 ; 176, 72, (119) — tiatahāla inclinatio : ntiz ā` 108, 81, (627)
illuminatio : tanwir 173, 28, 29, (654) 52 ; 105, 28, 34, (198}
118, 13 ; 135, 51 ; 165, 45 ; 167, 25, inclinari : mā 'til 2, 18, (611)
illusio : adghāth ahlām 25, 28 (157) el (369) imagina.tus : khayāii 51, 29, (196) -- (165) — khulf 91, 29, (190) — laysa inoognitus : mwjhūl 41, 73, (114) —

302 LE s DE ANIMA a D'AVICENNE It LEXIQUE LATINO-ARABE 303

majhūlāt 76, 7, (114) — musāriqatan ingenium : hads 152, 95 sqq. ; 153, 9, 12, 164, 85 ; 174, 36, 37 ; 177, 93 ; 185, 25, (425) — ta`aqqul 94, 68, (425) — `alima
20, n . 71, (269) (131) — ihtiyāl 40, 62, (165) — fitna (31) 165, S8, (430) —`anā 165, 88 ; 168, 30;
inde : min hunāk 67, 75 ; 78, 32, (666) 167, 10, (478) integer : tāmm 149, 45, (74) 168, 33, (437) — fahima 38, 25 ; 164, 83;
indicare : rā `ā 72, 39, (242) — i`lā m 72, 37, ingredi : dukh-Ful 106, 61, (199) intellectibilis : `aqli 153, 11, (425) 165, 87, 96, 97, 98, (489) — fahm 167, 109
(430) — iqtasara 44, 24, (512) — hadā inhonestus : qabih 78, 39, (494) intellectibilitas : ` aqliyya 144, 71, 73, (425) (489) — 134, 46
71, 35, (661) inimicitiae : `adā wa 7, 82, (403) intellectivus :`aqli 89, 97 ; 93, 60 ; 100, 71 quod intelligimus : hāsil 52, n.41, (148)
magis indicare : adall 71, 34, (206) habere initium : hadatha 117, 96, (130) 142, 50, (425) facile intelligi : ittadaha 10, 359 (690)
indifferenter : ` alā sabil al-musāwā h 103, iniungere : ista`mala 22, 99, (433) intellectualis :`aqli 8, 99 ; 28, 84, (425) non facile intelligi : khafiya 109, 88, (186)
14, (262) et (296) iniungere operari : ista` mala 18, 33, (433) intellectus : dhihn 13, 72, (218) — tasawwur posae intelligi : iktamala 148, 35, (161)
indigere : iht āja 34, 75 ; 105, 36 ; 151, 81, innuere : ashāra 81, 75 ; 84, 21 ; 141, 33, 139, 6, (359) —`aql 1, 9, 10, 12 ; 2, 15, quod intelligitur : ma`n ā 11, 50 ; 130, 97,
(162) (331) — ishāra 89, 7 ; 141, 37, (331) 17 ; 6, 77 ; 17, 28, 30, 32 ; 18, 43, 49 ; (437)
indiscrete : lā mufassala 72, 46, (476) inoboediens : ghayr mufāwi` 33, 54, (387) 21, 90 ; 22, 95 ; 27, 71 ; 35, 00 ; 37, 15 ; intelligibilis :`aqli 13, 76 ; 27, 71 ; 58, 28 ;
indiviaibilis : ghayr munqasim 51, 28; inoboedientia : 34, 77 38, 32 ; 49, 98 ; 60, 12, 14, 18 ; 53, 68 ; 66, 53 ; 76, 5 ; 97, 26 ; 98, 45 ; 126, 34 ;
53, 65 ; 82, 95, 99 ; 85, 34 ; 88, 89 ; inquinari : Eadannus 29, 91, (208) 79, 52 ; 80, 54, 67, 71 ; 97, 30 ; 98, 144, 66 ; 146, 6 ; 163, 15, (425) — ma`qūl
90, 9, 13 ; 91, 29, (509) inquirere : baluctha 37, 14, (38) — du`ā ' 31 ; 100, 70 ; 105, 31 ; 112, 32 ; 127, 25; 49, 1 ; 85, 46 ; 89, 94 ; 136, 61 ; 146, 5;
indivisus : ghayr mutajazzi' 48, 82, 84, 184, 20, (203) — talaba 148, 41, (384) — 128, 63 ; 129, 67, 69, 83, 85 ; 131, 3, 5, 7; 152 9 925 (425) — ma`qūlāt 26, 96 ; 58, 20;
(97) et (463) kāna tālib 166, b, (384) — nazara 135, 132, 25 ; 134, 39, 46, 48 ; 136, 68 ; 81, 85, 90 ; 82, 91, 93 ; 85, 33 ; 88, 80,
inducere : ta`dād 165, 48, (399) — awrada 56, (637) 137, 81 ; 138, 83 ; 143, 61 ; 145, 80 ; 81, 91 ; 89, 94, 97 ; 92, 41, 46 ; 9S, 34;
157, 86, (683) inquirere cognoacere : talaba 156, 66, (384) 149, 42, 48, 65 ; 150, 66 ; 151, 85, (425) — 126, 33 ; 128, 56, 57 ; 146, 95 ; 149, 57,
(necesaitas) quae inducit : dā` in 73, 49, 50, inquisitio : tasarruf 93, 56, (344) — talab ta`aqqul 99, 65, (425) — ma`qūl 99, n. 66, (425)
(203) 41, 73, (384) (425) — ma`qiulā t 19, n.68, (425) — intelligibilitas : ma`qūliyya 131, 8, (425)
induere : labisa 70, 20 ; 135, 53, (560) ma`nā 86, 49 ; 88, 83 ; 90, 10, 20 ; 138, intendere : inba`atha 54, 83, (56) —
inquisitus : matdūb 149, 46, (384)
(animae) indutae corporibus : dhawāi ajsām 96, (437) — fahm 184, 9, (489) -133, 31 ishtadda 59, 38, (304) — akabba 99, 66,
inseparabilis : lāzim 48, 77, 78, 79, 81;
kicaiya 162, 60, (219) et (542) intellectus : ma`qūl 82, 94 ; 84, 26 ; 85, (530)
51, 23, (565)
infans : mutara `ra` 43, 11, (241) — tifl 36, 44, 45 ; 86, 52 ; 88, 79, 87, 88 ; quod intenditur : gharad 41, 76, (448)
fieri insipiens : jahila 156, 56, (114)
38, 21, (382) 89, 2 ; 90, 13 ; 91, 26, 28 ; 95, 93 ; 96, 26 ; intensio : ishtidād 58, 21, 22, (304)
insipiena : jāhil 110, 9 ; 155, 51, (114)
inferior : asfal 150, 70, (274) 99, 63 ; 134, 46, 50 ; 137, 80 ; 135, 83 ; intente (considerare) : tāmm (al-isghā')
insipientia : jahl 156, 57, (114)
infinitum esse : mā tanāhā 72, 47, (653) — 139, 4 ; 149, 46 ; 150, 65, (425) — 14, 88, (74)
inspectio : nazar 149, 47, (637)
tanāhin 92, n. 52, (653) ma`qūlāt 134, 42 ; 137, 82, (425) intentio : ā rā' 77, 17, (222) — ma` n ā 7, 85 ;
infinitus : ghayr mutanāhin 86, 56, 57, 59; inspicere : ta'ammala 3, 37, (24) — i ` tibār id quod (anima) intellesit : ma`qūl 139, 7, 8, 3 ; 9, 18, 19 ; 10, 21, 24 ; 11, 39 9 42;
87, 64, 67, 69 ; 92, 42, 43, 53, (463) et 13, 73, (395) — nazara 52, 47, (637) — (425) 21, 87, 89 ; 27, 66 ; 39, 43, 50 ; 40, 55;
na;ar 149, 47 ; 150, 69, 70, (637)
(653) — ghayr al-nihāya 183, 94, (463) et intelligens :` āqil 100, 75 ; 126, 29, 30; 41, 80, 83 ; 50, 16, 18 ; 86, 48 ; 91, 25;
(653) — lā nihāya lahu 92, 49 ; 93, 55, inspirationes : khawātir 19, 64 ; 20, 71 9 (184) 134, 46 ; 137, 81 ; 138, 84 ; 146, 97, (425) 110 9 2, 4 ; 120, 39 1 ? ; 122, 79 ; 129,
(653) — 92, 52 1 inspiratus : mu ' ayyad 153, 11, (33) intelligentia : `aql 126, 27, 34 ; 127, 46; 66 sqq . ; 163, 67 ; 164, 82 ; 170, 68, 70,
infirmans : marad 98, 47, (590) instinctus : darb min al-ilhām 75, 95, 128, 52 ; 144, 69 ; 149, 55 ; 150, 72; 72, (437) — ma`nayā n 120, 43 ; 121, 48,
infirmitas : āfa 9, 6 ; 15, 3 ; 99, 67, (30) — (367) et (575) 151, 8 1 ; 153, 12, (425) — ` uqūl 133, 35; (437) — ma`ānin 6, 79 ; 99 11 ; 10, 24;
marad 64, 23 ; 100, 70, (590) — amrād instinctus naturae : ilhā m 75, 95, (575) 142, 51, (425) — ta`aqqul 132, 15, (425) — 21, 84, 94 ; 24, 18 ; 37, 15, 17 ; 38, 33 ;
17, 27, (590) instinctus insitus : ilhām 73, 55 ; 75, 80, 150, 64 39, 47 ; 42, 94 ; 76, 5 ; 102, 1 ; 106, 55 ;
infirmus : marid 32, 38 ; 64, 20, (590) — (575) intelligentiae agentes : cfr agens 110, 4 ; 129, 66, 69, 73 ; 138, 94 ; 139, 1;
mardā 65, 48, (590) inatrui ducatu : efr ducatus intelligere : rā`ā 72, 38, (242) — tasawwara 145, 90 ; 146, 93, (437) — gharad 41, 76,
informare : tasawwara 49, 3, (359) — instrumentum : ā la 3, 29, 32 ; 31, 21; 134, 45 ; 174, 33, (359) — tasawwur 78, (448) — qasd 11,50,(511) — maqs ūd
tasawwur 49, 2 ; 144, 72, (359) 45, 44 ; 52, 40 ; 93, 60, 62, 64, 65 ; 94, 67; 102, 4 ; 104, 23 ; 133, 27 ; 134, 45, 47; 164, 77, (511)
infra : dūna 81, 72 ; 104, 24, (211) 95, 93 ; 96, 98, 2, 4 ; 98, 41 ; 99, 67; 172, 98, (359) — mutccsawurir 158, 93, inter utrumque : tawa8sut 19, 54, (685)
infrigidari : barada 30, 15, (48) 100, 72 ; 108, 79 ; 115, 80 ; 117, 93; (359) — `arafa 143, 56, (406) — `aqala 79, interesse : farq 168, 26, (472)
infundi : inghimār 29, 90, (455) 145, 88 ; 148, 31 ; 160, 36 ; 161, 37, 38; 48 ; 92, 42 ; 93, 60, 61, 62, 65 ; 94, 66, 67, interior : bātin 1, 2 ; 4, 50, 52 ; 12, 52 ;
infusua : sārin 53, 62, (271) 178, 1 sqq. ; 183, 92, (31) — ālāt 4, 43; 75 ; 131, 5 ; 133, 36 ; 134, 41 ; 137, 82; 14, 85, 87 ; 27, 65 ; 27, 70 ; 285 77 ; 36, 5;
homines ingenioai : arb āb al-hudūs 162, 33, 66 ; 34, 78, 92 ; 44, 26, 30 ; 57, 19; 139, 9 ; 147, 18, 19, 22, (425) — `aql 42, 97 ; 43, 16, (55) — dā khtil 18, 37;
99, (131) et (223) 64, 1S, 24 ; 80, 61 ; 154, 25 ; 165, 49 ; 143, 60, (425) — ` āqil 95, 94 ; 146, 97, 33, 63, (199) — 36, 8

304 LE a DE ANIMA» D'AVICENNE ~ LEXIQUE LATINO-ARABE 305

interpres : mu`abbir 25, 42 ; 26, 52, (395) 91, 36 ; 92, 41 ; 97, 12 ; 98, 32 ; 148, 37, leo : asad 39, 36 ; 74, 72, (16) magis : ziyāda 152, 5, (255)
interpretare : `abbara 26, 53, 56, (395) (34) — thumma 157, 75, (81) — li-hādhā liber : dhikr 177, 95, (214) — fann 176, 71, magis : efr accedere, indicare, percipere,
interpretatio : ta' wil 23, 11, 12, (31) — 96, 3, (710) — wa 87, 66, (710) (488) — funicn 77, 20 ; 174, 34, (488) — temperatua
` ibāra 25, 28, 30, (395) — `abbara iterum : thāniyan 10, 25, (82) — min ra 'a kitāb 41, 82, 83, (533) — kutub 136, 68, quod magis videtur eaee : alyaq 170, 64,
32, 34, (395) — ta`bir 25, 30, 42, (395) 100, 73, (221) — marratan ukhrā 25, 36, (533) (578)
intitulari : 136, 68 42 ; 105, 29, (588) liberari : khalasa 150, 71, (187) magister : mu`allim 41, 82, 84, (430)
intolerabile est : lā yuhtamal 180, 40, (161) iudex : hākim 35, 96 ; 40, 58, (154) — 78, ad libitum : fi jiha-t-al-irā da 27, 67, (249) magnitudo :`izam 107, 66 ; 183, 1, 2, (422)
intrinsecus : min bātin 3, 27, (55) 36, 38 et (678) magnus : bā ligh 43, 8, (62)
intueri : nazara 131, 13, (637) iudicana : īuzkim 8, 98 ; 79, 49, 50 ; 145, 80, non licet : yanbaghi 74, 66, 68, (58) — maior : aahadd 173, 23 ; 181, 44, (304) —
qui intuetur : mubsir 97, 22, (53) (154) lā yatamakkan min 17, 19, 23, (600) a`zam 180, 40, (422) — kabir 53, 54,
intus : min dākhil 13, 66 ; 34, 75, (199) — iudicare : leakama 7, 89 ; 8, 93 ; 11, 40; licitus : mubāh 78, 40, (66) (532) — akbar 52, 46, 47 ; 53, 59, (532)
ghu ' icr 34, 84, (460) 35, 97, 99 ; 55, 86 ; 78, 29 ; 88, 90, ligamenta : ribālāt 182, 74, (224) maioritas : kubr 52, 49 ; 53, 57, (532)
invenire : akhadha 96, 98, (9) — hasala (154) — hukm 44, 20 ; 55, 86, (154) — limpidus : sāfin 181, 56, (349) malitia : radā' 7, 83, (232)
152, 94, (148) — sā dttfa 156, 63, (342) — qadā 174, 43, (514) linea : khatt 82, 00 ; 83, 13, 14, 16 ; 84, malitiosus : shari,r 32, 37, (305)
musādafa 102, 9, (342) — laqiya 150, iudicium : hukm 7, 82, 91 ; 8, 93, 99 ; 11, 18 aqq ., (181) — nuqta 84, n . 22-27, malum : sharr 133, 32, 33, 37, 38, (305) —
72, (571) — istanbata 152, 95, (614) — 41 ; 35, 99, 2 ; 39, 44 ; 78, 30 ; 166, 4, (647) nakba 38, 35, (649)
wajada 1, 10 ; 10, 30 ; 26, 52 ; 57, 10; (154) — ah,kām 8, 95 ; 40, 53 ; 44, 23; lineamenta : takhiit 45, 47, (181) malum esse : aā'a 70, 14, (290)
103, 10 ; 138, 96 ; 145, 80, 81 ; 157, 72, 78, 31, (Y54) lingua : liaān 181, 61, (566) non erit magnum (sc. malum) : lā ba's
75 ; 171, 92, (676) — wujidcc 40, 62; iugia motus : idāma-t-al-lcaraka 97, 14, lippitudo : qadhā 38, n. 24, (502) 178, n . 1, (36)
65, 40 ; 67, 74 ; 169, 54, 59 ; 170, 62, (140) et (210) looalis : makāni 45, 36, (556) malus : radi' 33, 54 ; 34, 83, (232) — a ū'
74 ; 171, 83 ; 172, 94 ; 173, 28, (676) iumentum : dā bba 105, 36, (197) locus : bā b 160, 74, (65) — ma`din 9, 9; 32, 38, (290) — fāsid 32, 53, (475)
quod invenitur : mawjūd 69, 8, (676) iunctus : muqārin 132, 18, (507) 175, 48 ; 176, 69 ; 177, 92, (402) — mamillae : thady 181, 60, (77)
investire : kasā 63, 11, (542) iungi : qārana 130, 91, (507) miqdār 46, 54, (497) — makān 11, 42; mane : sahar 32, 40, (264) et (694)
iocularitas : shakhsiyya 2, n . 22, (303) iustitia : `adl 73, 51, (400) 45, 35 ; 88, 76 ; 137, 71 ; 172, 11, 12, 13 ; maneria : darb 24, 27, (367) — qabil
ipsa res : asl 25, 33, 35, (17) iuvans : mu`in 27, 67, (441) 173, 14, (556) — amkina 106, 46, (556) — 61, 79, (495)
ipae : dhāt 6, 72 ; 134, 50 ; 169, 44, (219) — iuvare : rafada 180, 33, (243) — a`āna wad ` 53, 64, (691) — mawdi ` 8, 5 ; 30, 14 ; prohibere manifeate : efr prohibere
bi-`aynihi 11, 45 ; 73, 60 ; 162, 56, et 42, 98 ; 182, 70 ; 184, 20, 24, (441) — 33, 68 ; 138, 85 ; 146, 91 ; 155, 35 ; manifeatior : azhar 18, 34 ; 91, 32, (393)
passim, (443) — nafsuhu 47, 71 ; 53, 56, ista` ā na 104, 22, (441) — isti `ā na 97, 30, 166, 8 ; 172, 96 ; 179, 27 ; 182, 87, (691) — manifestius fieri : bayyana 52, 45, (70)
58 ; 56, 2 ; 61, 85 ; 119, 22 ; 127, 43; (441) mawdiu` 11, n.40, (691) manifestum ease : b ā na 157, 87, (70) —
128, 57 ; 172, 8, (642) aetas iuvenilis : efr aetas locutio : khitā b 19, 60, (183) — kalām bayyin 100, 82 ; 122, 71, 76 ; 159, 12;
ira : ghudab 34, 85 ; 43, 13, 15 ; 58, 20, 22; iuvenis :, shābb 111, 14, (298) — ahubbān 122, 69, (551) 167, 11, (70) — tabayyana 98, 40 ; 160,
59, 46 ; 60, 65 ; 61, 80, 81 eqq. ; 67, 72; 43, 9, (298) logica : mantiq 171, 80, (636) 25, (70) — sa4lea 107, 77, (339) — zahara
80, 53 ; 100, 81, (450) — 184, 8 iuventus : sTi,ab āb 111, 14, (298) non eat longe ut : lā yab`ud an 25, 34; 179, 24, (393)
irasci : ghadccb 60, 54, 56 ; 99, 61, (450) 63, 11 ; 151, 86, (57) adeo (manifestum esse) : (zahara) ' l-zuhū r
(virtus) irascibilis : ghadab 183, 4, (450) aliquis (sc . loquens) : mukhātib 25, 36, (183) 179, 24, (393)
irascibilis : ghadabi 14, 91 ; 56, 6 ; 57, 9; labi : m āla 174, 40, (BYl) loqui : khātaba 25, 36, (183) — kalām manifestus : zāhir 107, 67 ; 140, 18 ; 152,
58, 26 ; 155, 33 ; 157, 76, 81 ; 1589 90, labor : ma' ūna 71, 32 ; 183, 95, (581) 179, 27, (551) — takallama 34, 88 ; 91, (393) — wā dih 44, 30 ; 96, 1, (690)
(450) — mu.ghdib 60, 55, (450) laboriosus : shāghil 22, 99, (315) 35, 94 ; 67, 70 ; 69, 6 ; 122, 66 ; 174, 34, manus : yad 161, 48, (705)
ire : sāra 41, 76, (361) — nafadha 180, 31, laedi : fasada 4, 43, (475) 37 ; 185, 26, (551) manus et pedes : atrāf 162, 53, (378)
(640) languores : amrād lb, 4, (590) lucrum : fā'ida 180, 39, (492) mas : dhakar 155, 38, (214)
is, eius : `aynuhu 2, n. 22, (443) — nafsnhu lapides : madar 39, 52, (586) luctus : bukā ' 74, 64, (60) materia : khashaba 168, 37, (177) — `unsur
118, 7, (642) large (dicere) : tawassa` a 169, 45, (686) lumen : ināra 173, 17, (654) 42, 97 ; 62, 98, 1 ; 63, 10, 15 ; 64, 22 ;
ita : fi ieukm 35, 99, (154) — hunāk 152, laesitudo : kalāl 33, 64, 66, 69, (547) lupus : dhi'b 7, 84, (212) 65, 39, 40, 44 ; 66, 54, 55, 66, (436) —
85, (666) — ka-dhālik 50, 8 ; 92, 48; laterales : muktanafā n 84, 26, (554) lux : ishrāq 128, 52, (309) — daw' 128, 54, ma` nā 43, n . 5, (437) — mādda 42, 90;
102, 9 ; 113, 41 ; 119, 24 ; 125, 5 ; 161, latere : khafiya 110, 10, (186) 59, 60, 62 ; 173, 21, (371) — i44'a 43, 99, 00, 4 ; 44, 28, 29 ; 45, 42 ; 46, 65;
47, (710) latius (eaponere) : tawaaaa`a 101, 86, (686) 173, 17, (371) — n ūr 97, 23 ; 127, 38, 41, 47, 70, 75 ; 52, 42 ; 64, 32 ; 65, 42 ; 76, 6;
item : wa-aydan 41, 75 ; 48, 81 ; 51, 26; lectns : sarir 168, 37, (267) (654) 81, 88 ; 90, 10 ; 91, 33 ; 94, 80 sqq . ;
53, 61 ; 55, 92 ; 87, 69 ; 88, 79 ; 90, 9 ; legere : talā 19, 61, (73)

LE DE ANIMA ~> D'AVICENNE


306 M
I LEXIQUE LATINO-ARABE 307

95, 81 sqq. ; 102, 1 ; 106, 46, 47 ; 108, memoratus : madhkūr 20, 78 ; 147, 25, (214) 76, 2 ; 77, 25 ; 150, 62, (367) —darbān mortalitas : wab ā' 66, 52, (672)
78 ; 111, 22 ; 115, 68, 80 ; 116, 86; memoria : hifz 10, 34, (151) — allati 152, 94, (367) — qabil 52, 41, (495) — motivus : haraki 14, 93, (140) — muharrik
117, 96 ; 121, 62, 64, 65 ; 122, 66, 80, 82 ; tahfaz 10, 37, (151) — iadhakkur 11, qism 39, 38, 39, (509) — aqsām 60, 59, 54, 78, 81 ; 56, 1 ; 66, 63 ; 175, 63, (140)
123, 87 ; 124, 91 ; 125, 6 ; 132, 23 ; 172, 49; 14, 89 ; 43, 14, (214) — dhikr 10, 20, (509) — qiy ās 29, 98 ; 54, 72, 73, (528) motus : muharrak 182, 78, (140)
94 ; 179, 22 ; 181, 53, (585) — mawādd 33 ; 23, 9 ; 24, 14, 21 ; 36, 9, 11 ; 39, 43, — kayfiyya 172, 98, (557)—nahw 13, 67, iugis motus : cfr iugis
44, 31 ; 62, 4 ; 94, 78 ; 109, 95 ; 110, 98; 44, 48 ; 40, 59, 60, 61 sqq. ; 42, 98 ; 68 ; 27, 71 ; 96, 7 ; 118, 15 ; 125, 24; motus : haraka 3, 34 ; 30, 17 ; 65, 84 ;
180, 43 ; 183, 99, (585) — hay ūlā 133, 28, 43, 4, 10, 11 ; 61, 69 ; 182, 86, 87, (214) — 152, 90 ; 180, 34, (622) — an4ā' 120, 31, 56, 99, 3 ; 59, 43 ; 78, 30 ; 97, 14 ; 132, 23 ;
(671) mutadhakkira 10, 21 ; 26, 60, (214) (622) — nisba 173, 20, (628) — naw` 133, 27 ; 172, 95, 96 ; 177, 80 ; 178, 2, 3;
materialis : mā ddi 115, 67 ; 144, 67; memorialis : dhikr 148, 30, 36, (214) — 20, 81 ; 75, 81 ; 80, 65 ; 100, 77 ; 144, 48 ; 179, 15, 19, 23 ; 181, 62 ; 182, 73 ; 184,13,
155, 46, (585) — hayūlāni 81, 78, 86; dhāki,ra 20, 77, (214) — tadhakkur 177, 160, 36, (655) — jiha 6, 69 ; 17, 27; (140) — harakāt 11, 46 ; 32, 40, 52;
137, 72 ; 138, 86 ; 151, 84, (671) 90, (214) 23, 72, (678) — jihatān 17, 25 ; 28, 86, 33, 54, 70 ; 43, 2, 3, 9 ; 72, 38, 39 ;
maximus : `azim 97, 23, (422) — kabir 183, (virtus) memorialis : al-hāfiza 9, 19 ; 32, (678) — wajh 16, 15 ; 80, 57 ; 82, 92; 127, 48 ; 165, 89, (140) — naql 42, 87, 93,
97, (532) — 22, 98 42, (151) — al-mutadhakkira 9, 12, 13; 83, 5 ; 99, 67 ; 115, 71 ; 125, 24 ; 129, (648) — intiqāl 20, 80 ; 21, 92 ; 24, 26;
mediante (corpore, membro, luce, etc .) : 11, 45, 47, 48 ; 24, 20 ; 34, 90, (214) 75, 76 ; 142, 42 ; 172, 6 ; 173, 25, (678) — 39, 48 ; 41, 71, 72, (648)
bi-wis āta 109, 90, 176, 97 ; (685) — memoriter retinere : dhikr 42, 88, (214) wajh ā n 16, 8 ; 16, 16 ; 27, 66 ; 129, 71, movens : muharrik 33, 60 ; 59, 47 ; 176,
bi-wāsita 128, 59, (685) — bi-tawassut mendax : kadhdhā b 32, 37, (536) (678) — wuj ūh 33, 64 ; 37, 19 ; 138, 91; 62, (140)
128, 52, 60 ; 155, 41 ; 176, 66, 75 ; 178, mens : bāl 38, 32 ; 41, 80, 81 ; 149, 45, 169, 57, (678) — sifa 160, 31 ; 163, 70, movere : tinba `atha 31, 19, (56) — haraka
3 ; 182, 78, (685) (67) et (184) — dhihn 149, 58 ; 150, 61, (688) — 46, 58 34, 80 ; 178, 98, (140) — harik 42,
medicus : tabib 63, 15 ; 64, 24, (374) (218) modus : cfr coniungi n . 90, (140) — harraka 56, 5 ; 62, 96;
medietas : wāsit 11, 42, (685) quod subito in mentem venit : kh ātir ad modum : bi-hasab 115, 72, 73, (144) — 72, 37, (140) — tahrik 16, 10 ; 87, 30;
meditatio : himma 29, 96, 97, (665) 38, 32, (184) min haythu 53, 70, (710) 79, 51, (140) — iaharraka 30, 10 ; 39,
meditari : qiyās 73, 55, (529) mensura : miqdār 82, 00 ; 84, 4, 6, 7 ; 85, 43 ; modo : al- ā la 162, n . 49-50, (31) — al- ān 46, 47 ; 59, 42, (140) — inkhazala 68,
medius : wā sit 84, 24, (685) — wasā'it 183, 99, (497) — maq ādir 82, 94 ; 88, 89; 156, 66 ; 160, 32, (32) 28, (174) — dhahila 43, 8, (217) —
64, 18, 24, (685) — awsat 84, 26 ; 127, 49 ; 118, 5, (497) — imtidād 83, 10, (585) aliquo vel ullo modo : aslan 44, 29 ; 157, 76; kawn 182, n . 80-82, (556) — iniaqala
152,93 sqq. ;153,14, (885) — mutawaasit meneurari : taqaddara 83, 7, (497) 169, 45, 48, (17) — al-batta 6, 68, 81; 19, 67 ; 22, 00 ; 24, 25 ; 25, 32, 34 ; 41,
72, 40 ; 84, 23 ; 182, 88, (685) mensuratus : mutaqaddir 83, 7, (497) 7, 91 ; 45, 42 ; 56, 99 ; 59, 39 ; 75, Hl ; 78, 81, (648)
media (via) : qāri `a-t-al-tariq 64, 26, (506) mentiri : kidhb 32, 53, (536) 80, 63 ; 92, 47 ; 96, 00, 5 ; 119, 26 ; 120, moa : aā`a 38, 21, (293)
mel :`asal 7, 89 ; 35, 98, (412) mercimonium : 70, 26 30, 35 ; 124, 94, 3 ; 129, 86 ; 140, 13, 21; mox post : `aqiba 97, 22, (423)
melior : akhlaq 62, 86, (191) — afdal 132, mereri (videre) : hasala 29, 92, (148) 143, 58 ; 155, 63 ; 170, 66 ; 171, 83, (37) multa : kathir min al-umūr 131, 11, (23) et
16, (477) mimus : mughannin 2, 21, (459) uno modo : tāratan 16, 8, (75) (534)
meliorare : sakih 73, 56, 59, (352) minoritas : sighar 52, 49 ; 53, 57, (346) (inveniri) duobus modis : (hasaln) darbayn multa dicere : akihara ' l-qawl 111, 27,
melius : awl ā 115, 76, (698) minor : saghir 53, 55, (346) — asghar min al-husicl 152, 94, (I48) et (367) (525) et (534)
melius esae : hasuna 32, 44, (145) 52, 46, 48 ; 53, 60, (346) moles : hajm 107, 66, (128) multa esse : takaththara 43, 2, (534)
meliva posse : lāqa 80, 70, (578) minua : nuqsān 152, 6, (645) mollior : alyan 181, 67, (579) multi :`idda 154, 32, (399) — kathir 27, 73 ;
membrum :`udw 30, 14, 16 ; 62, 93 ; 163, minus evidens : cfr evidena mollities : lin 181, 67, (579) 53, 53 ; 93, 55 ; 111, 19 ; 129, 69, 72 ;
66, 68, 69 ; 164, 76 ; 167, 20 ; 175, 46; non minus erit sine : lā yatawaqqaf ilā momentum : ān 75, 90, 91, 92, 93 ; 131, 5, 154, 21, et paasim, (534) — mutakaththir
176, 67, 68, 74 ; 177, 94, 96 ; 178, 9; 87, 63, (696) (32) 106, 61, (534)
180, 31, 33, 37 ; 182, 77 ; 183, 4 ; 184, mirum est : min al-`ajā'ib 30, 17 ; 137, 78; in (momento) : muttasilan 75, 92, (32) et pendena ex multis : al-maghmūr fi
11, 18, 19, 23, (417) — ba`d al-a`dā' 142, 40, (396) (689) 'l-`alā 'iq 127, n . 44, (429) et (455)
62, 91, (417) — a`4ā ' 45, 48 ; 46, 50; non mirum est : lā bid` an 65, 45, (45) mons : jabal 183, 92, (85) multiplex : mutakaththir 91, 36, (534)
64, 29 ; 79, 52 ; 161, 48 ; 162, 54, 57 ; mittitur : mawdū` 30, 16, (691) monatrare : bayyana 167, 14, (70) — multiplicare : takthir 129, 69, 75, (534) —
163, 62, 63, 70 ; 167, 16, 18 ; 174, 38, 43 ; mobilis : mutaharrik 3, 39 ; 6, 70, (140) tabayyana 28, 81, (70) takaththara 106, 55 ; 124, 96 ; 155, 45,
175, 57 ; 176, 68, 69, 77 ; 177, 84, 86 ; modus : bā b 9, 6 ; 58, 31 9 (65) — tāratan mores : khulq 20, 70, (191) — akhlā q (534)
179, 15 ; 181, 49 ; 182, 80, (417) — far` 16, 8, (75) — haqq 174, 41, (152) — 55, 93 ; 81, 74, (191) . qui multiplicat : mwkaththir 175, 46, (534)
177, 94, (470) — 176, 64 sabil 35, 97 ; 39, 48, 51 ; 40, 53 ; 41, mori c māta 113, 46, (606) — halaka multiplioatus : mutak¢ththir 106, 46 ; 109,
memor : hāfiz 43, 1, (151) 77 ; 44, 21 ; 50, 19 ; 115, 60, 61 ; 127, 70, 13, (BB4) 94, 95 ; 130, 93, (534)
memorare : dhakara 40, 66 ; 43, 4, 12, 50; 128, 51 ; 161, 41, 44, (262) — aūra mora : mawt 33, 71 ; 113, 46, (606) multiplicitas : takaththur 124, 3, (534)
(214) — dhikr 42, 95, 96, (214) 87, 68, (359) — durb 25, 39 ; 65, 43 ; (quid erit de anima) post mortem : ma`ād multitudo : takaththur 100, 79 ; 105, 44;
132, 19, (439) 106, 56, 60 ; 143, 57 ; 175, 44, (534)

308 LE a DE ANIMA # D'AVICENNE I LEXIQUE LATINO-ARABE 309

habere multitudinem : muiakaththir 105, neoeseario : ta'kid 127, 50, (18) — darūra- nescire, non acire : efr scire 184, 15, (444) — aghdhiya 70, 17, 18,
44, (534) tan 25, 30 ; 41, 77 ; 131,4,(366) -138, 98 niger : aswad 6, 70, (291) (444)
multo : jiddan 184, 17, (88) necessario cogi : ahwaja 22, 2, (162) nigredo : sazvād 53, 61, 69, (291) nutrire : ghadhā 170, 69 ; 180, 34, (444) —
multotiena : kathiran m ā 19, 66, 57, 59 ; necessario debere : uxajaba 184, 14, (675) nihil : ahay' ma`dūm 135, 60, (335) et (401) ghidh ā' 155, 36, (444) — ghadhdh ā 181,
51, 25 ; 64, 21 ; 65, 36, (534) neceseario egere : 14 budd 88, 90, (42) nihil : efr impedire, obsistere 52, (444) — taghdhiya 178, 99 ; 181, 51,
multum : shiddu 17, 23 ; 34, 80, (304) — nocessario facere : udturra 10, 25, (366) nimis : efr penetrare, terrere (444) — aficda 180, 36 9 (492) — mdna
shadid 42, 97 ; 184, 12, 19, (304) — necessarium esse : lia budd 163, 69, (42) — nimius : `ar,im 97, 22, (422) 74, 76, (607) — 180, 35
mufritan 154, S, (469) — kathiran 129, hāja 63, 12, (162) —(lā ) hāja ilā 72, 41; niti : qauriya 17, 32, (527) nutritivus : ghidhā'i 155, 35, (444)
78, (534) — 29, 1 184, 22, (162) — ihtāja 43, 99 ; 45, 43; nobilis : sharif 65, 39, 45, (308) (virtus) nutritiva : taghdhiya 177, 82, 89,
mundus : `ālam 26, 54 ; 28, 83 ; 64, 34 ; 70, 20, 24 ; 71, 29 ; 80, 63, 66 ; 162, 50 ; nobilitare : zayyana 137, 71, (257) (444)
65, 40 ; 183, 92, 95, (430) 169, 57, (162) nobilitaa : sharaf 26, 59, (308) — fadila nutus : ishāra 42, 93 ; 71, 34, 35 ; 72, 38,
gubernatio mundi : cfr gubernatio necessarius : muhtāj 27, 65 ; 28, 76 ; 70, 70, 15, (477) (331) — ish ārā t 42, 94 ; 72, 41, (331)
mueculus : ` adala 182, 77, (418) — `adal 16, (162) — darūri 41, 85 ; 98, 48 ; 121, nocere : darra 75, 89, (366) — awja`a nutus divinus : allāh al-muwaffiq 124, 95,
56, 2, 5 ; 59, 48 ; 181, 50 ; 182, 74, (418) 50, (366) — daricriyyāt 42, 87, (366) — 184, 16, (677) (22) el (692)
mutabilitas : malā l 97, 29, (601) wājib 78, 38 ; 121, 50 ; 138, 93, (675) — nocivus : dārr 39, 48, (366) — munāfin
mutare : ghayyara 87, 71, (463) — taghay- al-wājibāt 77, 27, (675) 57, 9, (644) obdormire : nā ma 26, 53, (657)
yara 48, 86, 88 ; 175, 58, (463) — intaqala necesse habere : ihtāja 145, 81, (162) nocumentum : mu'dhin 158, 91, (13) — obesse : darra 37, 18 ; 38, 34, (366)
21, 87 ; 127, 43 ; 139, 8, (648) necesse esse : lā budd 88, 90 ; 116, 86,(42) dārr 39, 41, (366) debere obiici : cfr debere
— hāja 30, 13 ; 175, 59, (162) — ahwaja non : dūna 48, 83 ; 98, 38, (211) —`adim oblivio : faqada 9, 14, (480)
100, 73, (162) — ihtāja 27, 68 ; 32, 44; 184, 14, (401) — ghayr, passim, (463) oblivieci : indarasa 40, 62, (201) — nasiya
nam c bal 1, 6 ; 123, 86, (710) — fa-inna 42, 97 ; 47, 69 ; 72, 37 ; 147, 14 ; 148, 29 ; non esse : batala 146, 5, (54) 10, 27 ; 98, 46 ; 154, 30, (631) — ans ā
66, 55, (710) — li-anna 53, 58, (710) 184, 10, (162) — khalū 33, 63 ; 46, 62; non habens esse : ma`dūm 135, 58, 60, 22, n. 1, (631)
nasci : inba ` atha 180, 35, (56) — nabata 85, 38 ; 87, 71 ; 94, 69, (192) — zoajaba (401) oboediens : muEiauri ` 42, 91, (387)
182, 71, (613) — walada 38, 21, (697) — 41, 83 ; 55, 87 ; 167, 24 ; 171, 92 ; 177, 87; non (opus ease) : kafā hu ' l-ma' ūna 134, 44, non obcediena : `isyān 33, 66, (416)
181, 66 184, 17, (675) — min al-wājib an 145, (546) et (581) oboediena essa : tazv ` 66, 57, (387)
natura : jibilla 75, 80, (85) — dhāt 119, 29, 82, (675) — 82, 94 ; 84, 23 ; 109, 92 ; per se nota : awwaliyya 78, 40 ; 81, 80; oboedientia : iā` a 56, 4, (387)
(219) — iab ` 119, 20, (375) — tabi`a 114, 48 102, 8, (31) oboedire : ajāba 64, 28, 29, (116) — insabba
6, 73 ; 20, 80 ; 30, 17 ; 31, 19 ; 39, 49; non est necesse : lā yajūz 166, 00, (119) — noviase : ` alima 84, 25 ; 85, 46, (430) 14, 89, 91, 92, (337) — tā`a 40, 59 ; 66,
59, 42 ; 62, 96 ; 64, 28 ; 65, 35, 36, 44 ; yughni 72, 38, (459) noxiva : mu'dhin 74, 63, (13) 57, (387) — atā`a 56, 1 ; 65, 39 ; 66, 55,
70, 12, 16 ; 72, 41 ; 103, 15, 16 ; 117, 91; necessitaa : darūra 33, 61 ; 73, 49 sqq ., nucha : nukhic` 182, 79, (623) (387)
121, 51 ; 132, 20 ; 156, 63 ; 169, 59, (366) — zvwjib 66, 53, (675) nuchalis : nukhā`i 181, 64, (623) obaistere : sarafa `an 99, 50, (344)
(375) —tabā'i` 6, 80 ; 7, 82 ; 66, 49; nedum : fadlan `an 171, 81, (477) nudare : iajrid 134, 44, (93) nihil (quod obaistit) : sārif 99, 49, (344)
179, 28, (375) — tabaqa 65, 47, (376) — negare : salb 103, 12, (279) — maslū b nudus : bari ' 118, 5, (47) — mujarrad obstare : ta ` arrada 104, 24, (405)
gharlra 22, n. 98, (445) — gharixa 22, 103, 13, (279) — shanna`a 109, 94, (326) 106, 58 ; 127, 41, 44 ; 128, 63 ; 129, 88 ; occultatio : icijāb 29, 892, (126) — ihtijāb
n . 98 ; 38, 26 ; 131, 9, (447) — mana`a 62, 86 ; 116, 84 ; 170, 74, 134, 42, 43, 44, (93) — 128, 52 29, 891, (I26)
naturalis : tabi`i 30, 6, 6 ; 62, 92 ; 63, 10; (604) — imtana`a 172, 96 ; 53, 70, (604) occultnm esse : khafiya 112, 39, (186)
nudae (animae) : `urā h 162, 60, (408)
108, 82 ; 168, 36, (375) — al-tabi ` iyyāt — imtinā` 111, 27, (604) — wajaba occupans : jādhib ilā 'l-ishtighāl 101, 91,
nullue : fāaid 167, 23, (475)
107, 67 ; 172, 10, (375) — iabi `a 97, 15, 170, n. 75, (675) (89) et (315)
numerare : ah.sā 21, 82, (149)
(375) — gharizi 34, 76 ; 38, 28 ; 74, 69 ; negatio : salb 102, 7, (279) occupare : dhahila 145, 83, (217) —
184, 13, (447) numerus : `adad 46, 55, 59, 60 ; 85, 43, 44 ;
negligens esse : ghufūd 13, 76, (451) shaghala 27, 72, (315) — ashghāl 43, 6,
naturaliter : li;jibilla 39, 45, (85) — 94, 70, 77 ; 106, 53 ; 107, 63, 68 ; 111,
negligere : ghafala 166, 7,(451)—madhhūb (315) — kāna mashghēcl 43, 7, 8, (315) —
bi;tab` 15, 00 ; 57, 18 ; 71, 29 ; 72, 45; 19, 26 ; 116, 85 ; 129, 85 ; 152, 3 ; 183,
166, n. 8-10, (216) — kāna ghāfil 166, 6, ishtaghala 14, 85, 86, 96 ; 99, 59 ; 125,
74, 75, 77, (375) — tibā` 17, 20 ; 70, 22, (451) 98, (399)
22, (315) — ishtighād 13, 76 ; 16, S;
(375) — tabi`a 70, 13, 18, 19, (375) nequit : lā yaqwā 97, 21, (527) numqnam : qa# 38, 35, (515) 108, 82 ; 125, 19, (315)
naturaliter habere : taba`a 72, 47, (375) nervi : `asaba 181, 57, (414) — `asab 34, 78; nune : al-ān 44, 24 ; 59, 49 ; 69, 6 ; 146, 95, occupatio : shughl 22, 99 ; 28, 75, (315) —
(qui) naturaliter habet vel inest : matbū ` 178, 97; 4 ; 179, 18 ; 181, 46, 61, 62, (32) ahawāghil 99, 80, (315) — ishtighāl 14,
42, 87 ; 76, 3, (375) 64, 66 ; 182, 71, 73, 81, (414) nutrioatio : taghdhiya 184, 14, (444) 82, (315) — 100, 71
nutrimentum : ghidhā' 70, 17 ; 180, 33 ; occupatus : mushtaghil 14, 94 ; 15, 2, (315)

310 LE e DE ANIMA» D'AVICENNE


I LEXIQUE LATINO-ARABE 311

oculus : hadaqa 38, 24 ; 72, 37, (132) — 163, 72 ; 165, 94 ; 168, 36 ; 169, 55 ; 171, 28, 80 ; 33, b8 ; 176, 70, (206) — kā na pascere : ay`ama 74, 76, (380)
`ayn 3, 38 ; 4, 44, 51 ; 65, 37 ; 131, 12 ; 76 ; 172, 95 ; 176, 64 ; 177, 92 ; 178, 9, dāll 2, 26, (206) — dhikr 161, 47, (214) — passio : infi`āl 61, 82, 83 ; 62, 99 ; 63, 12;
177, 87, (443) (675) — yūjib 119, 18 ; 124, 98 ; 171, 80, istashhada 93, 56, (327) —`arada 9, 17, 73, 62 ; 74, 64 ; 75, 86, 88 ; 97, 18 ;
oculus fascinans : al-`ayn al- ` āyina 65, 37, (675) — min al-wājib an 36, 13, (675) — (405) — tista`rada 6, 55, (405) — awdaha 159, 9, (479) — infi` ālā t 61, 82, 83;
(443) 91, 37 54, 77 ; 124, 96 ; 179, 27, (690) — 62, 87, 89 ; 69, 3, (479)
qui habet clausos oculos : cfr clauaus oppilari : inaadda 34, 78, (266) ittadaha 52, 43, (690) pater : ab 110, 13, (3)
odium : hiqd 67, 73, (153) oppilatio : sadd 175, 52, (268) (sensus) quem ostendimus : `alic hay 'atihi patere : zahara 101, 87 ; 124, 99, (393)
odores : rawā 'ih. 36, 7, (248) opponere : hādhā 24, 17, (134) — tashak- 13, n. 74, (670) patiens : muta'aththir 173, 15, (6) —
offendi : ghadiba 159, 15, (450) kaka 183, 91, (320) — wāzā 24, 14, 16, ostensio : bayān 174, 36, (70) — ta`rif munfa`il 106, 57 ; 126, 28, (479)
officium : hay'a 101, n . 93, (670) (684) 181, 68, (406) pati : ta'aththara 172, 12, (6) — infa `ala
olfactus : shamm 2, 24 ; 151, 59, (322) oppoaitio : ahubha 109, 91, (302) otiari : farā gh 29, 92, (471) 64, 22, 32, 33 ; 65, 40 ; 125, 19 ; 1b8, 90;
omnino : aslan 106, 59, (17) — jumlatan oppositum esse : qābala 44, 21, (495) otiositas : ` ajz 64, 19, (397) 159, 8, 9, (479)
169 30, (109) — bi-1 jumla 7, 85 ; 14, 92; in oppositum : bi-izā' 75, 91, (15) otiosua : mu`aftal 117, 90 ; 167, 22, (420) paulatim accedere : cfr paulatim
21, 82 ; 39, 48 ; 66, b3, 56, (109) — min oppoeitus : muqābil 34, 81 ; 83, 13 ; 128, ovis : shāh 7, 83 ; 38, 35, (334) paulo ante : efr ante
kull wajh 144, 64, (548) et (678) 61, (495) pavere : luadhira 38, 35 ; 39, 36, 37, (133)
omnino (abstractus) : (mujarrad) kull (sine) ope : ma` ūna 25, 40, (441) paene : qariban 153, 13, (505) pavor : jubn 60, 55, (86) — khawf 33, 70,
tajrid 76, 6 ; (93) et (548) optare : ishtāqa 66, 00, (333) palatum : Tucnak 181, 61, (163) 71 ; 34, 85, (194)
omnis : hicdhihi 'l-umēur 157, 77, (23) — opus :`amal 97 , 13, (433) — ma' ūna 134, panem praeparare : khabaza 70, 25, (170) pecuniam cupere : cfr cupere
jami` 40, 56 ; 66, 65 ; 107, 73 ; 162, 56 ; 44, (581) parere : walkada 57, 11, (697) peior quam esse posset : a8hadd aū' 70, 14,
177, 92 9 (108) — jumla 32, 35 ; 74, 65; opua esse : iictāja 23, 10, 11 ; 25, 42 ; 40, para : juz' 3, 38 ; 53, 59 ; 86, 56 ; 90, 20, (290) et (304)
165, 90 ; 173, 30, (109) — bi-ahwā l 60 ; 43, 00 ; 105, 28, (162) —(lā) kāja ilā 21, 23 ; 135, b6 ; 155, 38 ; 175, 48, (97) — pendena : muta` alliq 175, 51, (429)
1089 83, (165) — ma `n ā 95, n . 87, (437) — 155, 47, (162) juz'ān 52, 38, 39 ; 53, 63, 64, 66 ; 85, 39, pendena ex multis : efr multi
al-kull 37, 20, (548) — kull 110, 9 ; 147, opere : wad`i 71, n . 30, (691) 47, (97) — ajzā ' 7, 92 ; 46, 50, 62; pendere :`alāqa 125, 17, 18, 23, (429) —
14 ; 154, 27, et passim, (548) ordinare : tartib 139, 99, (226) — tarattaba 86, 62 aqq. ; 88, 83 ; 90, 11, 14 ; 91, 25; ta`allaya 33, 58 ; 66, 54 ; 60, 61, 63;
operans : `ā mil 65, 38, (433) — musta ` mil 139, 2 ; 142, 42, (226) — fassala 138, 98, 32 ; 115, 73 ; 162, 59 ; 163, 63 ; 166, 112, 37 ; 118, 7, 9 ; 119, 29 ; 124, 2;
97, 30, (433) 94, (476) — tafsil 142, 40, 51, (476) 3 ; 175, 44, 47 ; 181, 48, (97) — jānib 125, 1b ; 146, 1 ; 174, 39 ; 176, 73, 74 ;
operari : aththara 65, 36, (6) — ta ' thir ordinari (ad faciendam lincam) : kāna 87, 70, 71, 72, (IZZ) — hissa 171, 79, 183, 4 ; 184, 23, (429) — ta`alluq 38, 21;
131, 1, (6) — fa`ala athar 131, 2, (6) — mutashāfi` 84, 17 9 (317) (146) — taraf 79, 46, (378) — qism 114, 48, b0, 56, b7 ; 115, 77 ; 118, 9, 12 ;
fa`ala 52, 40 ; 67, 67, 68 ; 117, 89 ; 176, ordinata responsio : iafsil 140, 13, (476) 87, 75 ; 88, 79 ; 118, 11 ; 147, 16 ; 148, 40 ; 120, 31, 32, 33, (429)
75, (479) — awqa`a 31, 30, (695) — 8, ordinate : munazziman 138, 92, (638) 170, 65, (509) — qismān 107, 65, (509) — quod pendet : muta`alliq 52, 42 ; 114, 47 ;
95 ; 14, 96 ; 184, 9 ordinatim : murattab 144, 64, (226) qismatān 87, 73, (509) — jihd 10, 35; 177, 78, (429) — lawāhiq 95, 86, (563)
iniungere operari : efr iniungere ordinatio : tartib 140, 15, (226) — nizām 27, 72 ; 88, 77 ; 99, 64 ; 163, 73 ; 16b, penetrare : nafadha 182, 79 ; 184, 16, (640)
quod operatur : muttafiq 184, 7, (692) 138, 93, (638) 97, (678) — jih āt 47, 70, (878) — jihatān nimis penetrare : inghim ās 97, 18, (456)
operatio : athar 18, 36 ; 128, 55, 58 9 (6) — ordinatua : murattab 140, 21, (226) — 83, 12 ; 100, 78, (678) — wajh 87, 66; per ae : cfr ae
ta'thīr 31, 29 ; 65, 46 ; 184, 6, 7, (6) — mufassal 149, 43, (476) 128, 56, (678) — 181, 45 perceptibilior : fatin 42, 94, (478)
mu'aththir 65, 35, (B) — fi`l 98, 44, (479) ordo : tartib 139, 1 ; 143, 58 ; 153, 14, (226) prima para : cfr prima perceptio : shu`ūr 163, 72 ; 165, 93, (313)
exercere (operationem) : cfr exercere — tartibān 139, 4, (226) — tarattaba esae in aliqua parte : efr eaae percipere : akhadha 102, 8, (9) — sha `ara
operoaior : a`mal 14, 96, (433) 142, 46, (226) — nizām 70, 11, (638) — participana : mushtarik 86, 32, (310) 19, 66 ; b4, 82, 83 ; 7b, 94 ; 125, 22;
opinio : zann 44, 19 ; 79, 44, 45 ; 98, 48 ; 139, 3 particularis : juz'i 65, 35, 36 ; 76, 12; 161, 46 ; 163, 71 ; 164, 77, (313) —
111, 16 ; 163, 63, 64, (392) ordo quo ordinatur : taraitub 142, 43, (226) 77, 17, 26 ; 94, 80 ; 95, 86, (97) — jvx- shu`ūr 71, 33 ; 75, 85 ; 112, 34, 35;
oportere : yanbaghi 177, 91, (58) — haqq origo : asl 21, 83, (17) — `unsur 106, 46, 'iyyā t 78, 34, 38, (97) 165, 92, (313) — kā na mash` ūr 163, 73,
34, 88, (152) — istahnqqa 50, 6 ; 126, 7, (436) — fayd 27, 66, (493) particularitas : juz'iyya 95, 85, (97) (313) — iqtinā s 105, 29, (522) — tamay-
(152) — khaliq 54, 81, (191) — kāna ortus : nabāt 179, 24, 25, (613) parum : qalilan 105, 32, (518) — yasiran yaza 128, 63, (610)
99, 54, (556) — l¢zima 84, 24 ; 1b9, 20, osea : `izām 152, 76, 77, (422) 28, 80, (706) percipere et allegorizare : `abbara 26, 46,
(565) — wajaba 1, 10 ; 2, 14, 16, 26; ostendere : bāna 84, 20 ; 124, 94, (70) — parvitas : sighar 183, 2, (346) (395)
4, 47 ; 21, 83 ; 41, 81 ; 48, 85 ; 81, 84 ; 86, bayyana 44, 2b ; 65, 42 ; 66, 65 ; 95, 91; parvne : /afif 25, 28, (381) cognoscere et percipere : ofr cognoacere
57 ; 87, 64 ; 93, 61 ; 101, 88 ; 117, 98; 115, 70 ; 125, 18 ; =157, 84, (70) — parviasimus : ¢aghir 183, 97, (346) — peroipere separatim : efr separatim
119, 24 ; 137, 75 ; 158, 94 ; 159, 10 ; tabayyana 116, 87, ( 70) — dalla 3, 28, 29 ; yasir 183, . 93, (706) qui magis peroipit : aftan 42, 93, (478)

312 LE H DE ANIMA u D'AVICENNE I LEXIQUE LATINO-ARABE 313

perducere : sāqa 124, 94, (295) pertingere : atā 181, 61, 63, (5) — nufiuih pona : jisr 64, 26, (100) 59, 36 ; 109, 96 ; 161, 38, (57) — ba`da-hu
peregrinus : gharib 70, 26, (446) 179, 20, (640) portare : tihtumala 183, 93, (161) 105, 32, (57) — ba`da dhālik 26, 53;
perennia : sarmadi 150, 73, (270) pertransire : jāwaza 182, 74, (119) portio : nasib 19, 63, (634) 49, 00 ; 104, 27 ; 170, 69, (57) — thumma
perfecte : tāmm 146, 97 ; 147, 17, 18,(74) pervenire : balagha 172, 4, (62) — sāra positio : fard 49, 2, 3 ; 50, 9, 19 ; 87, 75 ; 62, 87, 90 ; 110, 29 ; 125, 5 ; 174, 73 ;
perfectio : tamām 91, 36 ; 181, 57, (74) — 180, 33, (361) — kāna 'l-m¢fir 10, 20, 119, 21, 22, (468) 180, 39, (81) — `aqib 97, 17, (423)
farāgh 34, 82, (471) — kamāl 81, 77; (361) — intaqala 28, 79 ; 132, 20, (648) — positus : fardi 49, 2, (468) — mafriul poaterior : mu'akhkhar 182, 72, (10) —
150, 67 ; 160, 22, (553) — kamākct wasala 11, 41 ; 39, 40, (689) — muwassil 51, 23 ; 88, 84 ; 92, 41, (468) — wa4` muta'akhkhir 174, 34, (10)
132, 12, (553) — istikmāl 15, 4 ; 80, 66; 105, 38, (689) — tawaasala 105, 37, 14, 82, (691) — mawdū` 64, 26, (69I) posterioritas : ta'akhkhur 179, 20, (ZO)
109, 90 ; 142, 46, (553) (689) — 105, 38 prope poaitus : efr prope posterius : ta'akhkhur 131, 4, (10)
perfectivua : kamāli 115, 62, 76, (553) perventio : masir 179, 24, (361) posae : ja`ala lahu an 65, 43, (102) — ease posterius : ta' akhkhmra 182, 87, (10)
perfeetus : tāmm 45, 41, (74) pervius : makshūf 173, n. 20, (543) jāza 65, 36 ; 119, 19 ; 120, 44 ; 131, 1; quod est posterius : muta'akhkhir 114, 49,
perferre : as ā ba 39, 36, (357) pes : rijl 161, 48, (229) 150, 72 ; 156, 59, 60 ; 160, 33 ; 161, 42, 57 ; 119, 16, 17, 18, 19 ; 173, 29 ; 174, 31,
perficere : tamma 3, 32 ; 52, 42, 44 ; 80, 61 pedes : cfr manus 43; 163, 73 ; 176, 76 ; 177, 88, (119) — (10)
169, 44 ; 177, 79 ; 180, 32 ; 181, 55, (74)— petitio : Falab 147, 13, (384) min al jā 'iz an 167, 17, (119) — bi-l-hari postponere : turaka 99, 50, (72) — ta-
atamma 181, 47, (74) — istatamma 63, 6; philosophi : falāsifa 175, 44, (486) an 32, 44, (141) — khaliq 183, 91, (191) — `apala 99, 63 ; 100, 70, (420)
173, 27, (74) — kamaala 81, 79 ; 125, 10, philosophia : falsafa 28, 82, (486) tāqa 131, 12, (388) — `asā an 40, 65, poatquam : ba ` da an, passim, (57)
(553) — kāna kāmil 180, 36, (553) — physicus : tibbi 67, 70 ; 176, 55, (374) (413) — qadara 165, 92, (497) — qarib potens : qādir 27, 63, (497)
iatakmala 80, 65 ; 117, 89 ; 180, 37, (553) piger : balid 32, 62, (61) 140, 11, (505) — kāna lahu an 1, 8 ; 150, potentia : sultān 50, 18, (280) — qudra
perfidia : lajāj 174, 39, (561) ad placitum : bi-hasab al-isfilāh 5, 62, 59, et Paasim, (556) — yumkin 17, 32 ; 45, 71, 29, (497) — quwwa 121, 61 ; 133, 33,
permanens : b āqin 123, 84 ; 138, 87, (59) (144) et (352) — bi-t-wad` 72, 46, (691) 44; 64, 25 ; 86, 51, 53 ; 88, 80 ; 106, 53; 35 ; 181, 441- 2 , (527) — wu8` 139, 8,
permanentia : baqiya 121, 53, 54, (59) — plerique : akthar 29, 95, (534) — fi akthar 129, 80 ; 138, 85 ; 157, 71 ; 172, 4 ; 173, (686) — 120, 41
baqā' 74, 75 ; 121, 49, (59) al-amr 182, 73, (534) — 42, 86 28 ; 179, 19, (600) — tawaseala 72, 42, in potentia : bi-l-quwwa 86, 57, 58 ; 91,
permanere : baqiya 71, 33 ; 120, 37, 38; plerumque : fi gh ā lib al-amr 75, 90, (23) et (689) 35 ; 92, 42, 43 ; 122, 80 ; 133, 33, 35 ;
120, 45 ; 121, 48, 49, 52, 55, 57 ; 122, (452) — fi 'l-aghlab 96, 90, (452) — posse dividi : cfr dividere 145, 84, (527) — 150, 63
72, 74, 75, 82 ; 123, 85 ; 124, 92, (59) — kathiran m ā 166, 6, (534) — fi 'l-akthar posse efficere : efr efficere propter potentiam : bi-l-quwwa 123, 83,
baqā ' 120, 42 ; 123, 83, 90, (59) — thabāt 32, 37 ; 63, 8, (534) — fi akthar al-amr posse intelligi : cfr intelligere 84, (527)
184, 10, (76) — dāma 44, 31, (210) 20, 71 ; 32, 29 ; 59, 44 ; 98, 32, 36, (23) et poase perpendere : cfr perpendere potestas : qudra 129, 69, (497) — quwwa
permittere : sallama 16, 11, (283) — (534) — 20, 72 poase ponere :jarā `alā 51, 21, (96) 151, 87, (527)
makkancc 23, 6, (600) plurea : jull 76, 9, (103) — kathir 37, 17, non posse : istahāla 155, 53, (165) — ghayr potius : akthar m ā 20, 74, (534)
permixtio : mukhālafa 165, 92, (188) — (534) — akthar 26, 46 ; 163, 8 ; 151, 66; mustaghnin 69, 9, (459) et (463) —
practica : siyāsa 99, 56, (292)
ehawā'ib 128, 63, (330) 182, 71, 85, (534) kāna ghayr maqdūr 58, 30, (463) et (497)
praecedere : sabaqa 131, 1, (261) —
permutare : ahāla 65, 44, (165) — istakā la plures numero : ākad 71, n . 28, (I8) — qasura 132, 25, (512) — lā yatamakkan taqaddama 116, 86, (499)
62, 92 ; 63, 8 ; 66, 49 ; 120, 34, (165) plus : akthar 63, 7, (534) — awlā 51, 299 min 70, 23, (600) — mumtani ` 149, 65,
quod praecedit : sābiq 130, 98, (261)
permutatio : tistihā la 62, 94, 98 ; 63, 7; (698) (604)
praecipere : ireāl 31, 20, (234)
66, 54, (165) — taghayyur 61, 75 ; 119, pluvia : matar 76, 97, (596) — amtār 66, 51, possibile ease : j āza 50, 14, 18 ; 64, 34;
27, (463) 66, 53 ; 83, 4 ; 87, 66 ; 110, 11 ; 111, 29 ; praecipue : bi-l-harē an 166, 00, (141) —
(596)
possunt perpendere : yadulluhum 136, 67, 112, 36 ; 116, 88 ; 126, 9 ; 160, 26, 27 ; fi khāss 26, 54, (178) — khus ūsan
ponens : murid 88, 78, (249)
178, 12, (119) — sahTut 49, 1, (339) — 73, 53 ; 117, 2 ; 180, 40, (178) — lā
(206) ponere : alifa 10, n . 31-32, (20) — ja`ala
perquirere : talucssua 145, n . 81, (143) yumkin 12, 63 ; 13, 73 ; 53, 63 ; 88, 79 ; siyyamā 73, 54, (296)
11, 41 ; 167, 23 ; 174, 42 ; 175, 45, 47 ;
perquisitio : isti`rād 39, 49, (405) 184, 18, 19, (102) — `ara4a 166, 99, 96, 8 ; 98, 48 ; 153, 10, (600) quod praedicatur : mahmicl 139, 00, (161)
perscrutari : istaqsā 34, 93, (513) (405) — afraza 87, n. 70, (466) — fara4a possibilia : jā'iz 152, 00, (119) — mumkin — magūl 171, 77, 90, (525)
perseverantia : idāma 97, 13, (210) 46, 67 ; 50, 7 ; 51, 21 ; 85, 36, 37 ; 90, 20, 53, 66 ; 77, 27 ; 78, 38 ; 121, 50, (600) praedicatus : mah.micl 103, 11, 15, (161)
perterritus : khā'if 18, 41, (194) 22, 24 ; 105, 42 ; 119, 17, 18 ; 125, 14, possibilitas : qudra 117, 92, (497) — imkān praedicere : dhakura 27, 71 ; 29, 95 ; 151,
pertinaa : thābit 16, 14, (76) (468) — fard 50, 19, (468) — alhaqa 121, 50, (600) 78 ; 157, 73, (214) — dhikr 162, 52,
pertinere : itta$aia 29, 93, (689) — waliya 48, 91, (563) — wada`a 28, 81 ; 48, 80; post : ithra 98, 43, (6) — ba`da , passim, (214) — aalafat al-ishmra 152, 90, (281)
29, 96, (698) 91, 29 ; 171, 87, (691) — iqā` 102, 6, (57) — ba`dahu 24, 26, (57) — ilā jiha et (331) — ` adda aurwalan 157, 84, (399)
pertingens : n āfidh 179, 22, (640) — (695) - 27, 68, (678) — anba'a 3, 37, (612) — mundhir
munaffidh 179, 20, (640) ponere eeparatum : ofr eeparatus postea : ba`du 1, 13 ; 18, 61 ; 19, 85 ; 28, 6 ; 76, 96, (626)

314 LE 41 DE ANIMA u D'AVICENNE LEXIQUE LATINO-ARABE 315

praedictum : mā salafa 3, 40 ; 63, 8 ; 158, primum : awwal 30, 8 ; 128, 64 ; 150, 69; mashh ūr 81, n .81, (328) — maznūn āt (ease) propinquius : (izdāda) qurban 172, 3,
99, (281) 167, 17, (31) — awlā 29, 92, (698) 78, 41, (392) — taw ā tur 104, 20, (673) — (255) et (505)
praedicta : usūl 101, 87, (17) primus : ra'is 175, 46, (221) mawrūth 154, 20, (682) propinquus : bi-l-qurb 182, 81, (505) —
quae praedicta aunt : indhārāt 26, 55, (626) prima para : muqaddam 181, 66, (499) probabiliter : taqlidiyyan 153, 13, (520) qarib 34, 85 ; 141, 27, 29 ; 148, 32, (505)
praedictus : madhkūr 59, 37 ; 76, 8 ; 144, principalis : awwal 157, 89 ; 178, 10, (31) — probare : barhana 89, 96 ; 92, 45 ; 115, 70, — aqrab 41, 80, (505)
68, (214) ra'is 81, 72 ; 174, 39, 43, (221) (49) — athbata 2, 22, (76) — h,aqqaqa propior : mabda'ān 21, n .92, (43) —
praemiasum : mā dkakarnāhu 157, 87, principalitas : mabda'iyya 144, 71, (43) 94, 68, (152) — shahida 97, 12, (327) — aqrab 21, 85, (505)
(214) — mā aalafa 81, 75, (281) principaliter : awwal 62, 90 ; 175, 46 ; imtahana 82, 98, (584) eo quo proponit : maqsid 105, 37, (511)
praenominare : dhakara 93, 59, (214) 176, 65, 72 ; 177, 83, (31) — awwalan probare sufficienter : cfr sufficienter propositio : muqaddima 169, 56, (499) —
praeordinare : iartib 140, 13, (226) 60, 59, 60 ; 61, 66, 72, 80, (31) — probatio : burh ā n 96, 1 ; 123, 88, (49) muqaddimāt 78, 33, 40 ; 81, 81 ; 103, 10;
praeparare : ja `ala 70, 20, (102) — mu`idd awwaliyyan 77, 16, (31) — bi-l-qasd al- probatum esse : sahha 86, 68 ; 87, 65 ; 169, 54, (499)
127, 49, (399) awwal 62, 90, (511) 92, 41, 43, (339) propositum : gharad 22, 00, (448)
praeparare panem : cfr panis principaliter pendere : awwal ta`alluq probata : taqlidiyyāt 153, 14, (520) propoaitus : mutaqarrar 158, 94, (503)
praeponderare : rajalut 117, 96, (227) 175, 46 ; 176, 65 9 72 ; 177, 83, (429) procedere : sadara 69, 7, (341) — fā'id proprie : bi-l-ikhtisās 106, 52, (178)
praepositus : mutaqarrar 107, 67, (503) provenire principaliter : cfr provenire 161, 37, (493) — muntaqil 20, 78, (648) — proprietas : khāssiyya 66, 60, 61, 62, (178)
praesene : hā dtir 45, 32, 33, 38, 39 ; 150, principium : usū l 84, 25 ; 107, 67, (17) — tawassala 76, 6, (689) — 39, 48 — khusū8iyyā t 112, 38, (178) — khawāss
61, (150) — hudūr 45, 35, 37, (150) — awā 'il 181, 45, (31) — mabda' 4, 45; procul dubio : cfr dubium 12, 54 ; 66, 59 ; 69, 2, 7 ; 73, 61 ; 75, 87 ;
fi l-kāl 7, 92, (165) — mutamathihil 22, 3 ; 28, 80 ; 63, 14, 15 ; 105, 29; prodease : afāda 130, 98 ; 131, 99, (492) — 76, 4 ; 129, 76 ; 130, 91, (178) — akhass
4, 48, (582) 142, 50, 54 ; 143, 58 ; 144, 70 ; 160, 36; nafa`a 37, 18 ; 38, 34, (643) — intifā` 93, 57, (178) — jiha makhsūsa 71, 36 ; 72,
praesena esse : hadara 28, 83, (150) 1659 S9, 99 ; 173, 21 ; 177, 82 aqq . ; 102, 95, (643) — muntafi ` 171, 84, (643) 39, (178) et (678) — takhsis 21, 92 ; 22, 96,
praesentari : mush āhada 5, n. 55-56, (327) 178, 5, 9 ; 179, 14, 15 ; 180, 31, 38; cui prodeat : manfū` 74, 77, (643) (178) — mukhassasāt 113, 41, (178) —
— lāJea 18, 35, (576) — tamaththala 181, 46, 53 ; 184, 6, (43) — mabda 'ā n non prodeat : mu`attal 4, 50, (420) — ikhtisās 20, 80 ; 101, 89, (178) — aws āf
18, 37, (582) 178, 98, 99, (43) — mabādi' 38, 30; lā yughni 88, 78, (459) 164, 79, (688)
id cui praesentatur : mandzcr 45, 38, 39, 60, 63 ; 62, 3 ; 63, 10 ; 65, 39 ; 78, 40; proficere : istakmald 105, 33, (553) — proprior : aqrab 62, 5, (505)
(150) 79, 51 ; 81, 79 ; 88, 81 ; 99, 57 ; 104, 22 ; manfa` a 81, 74, (643) proprium esse, fieri, habere : khassa 48,
praesumere praesumptione : afraia ifrātan 108, 81 ; 109, 89 ; 120, 33 ; 127, 35 ; progressio : istimrār 21, 92, (588) 77 ; 57, 17 ; 58, 24 ; 59, 36 ; 74, 65 ; 96,
174, 38, 39, (469) 152, 97 ; 153, 11 ; 180, 42, (43) — ibtidā ' prohibentia : ` awā 'iq 98, 37, (440) 7 ; 108, 84 ; 119, 26, 27 ; 129, 87 ; 144,
qui praesumit dicere : mudda°in 179, 25, 24, 24 ; 105, 32 ; 107, 74 ; 118, 11 9 (43) prohibere : hābis 175, 52, (124) — `ā 'iq 70, 72, (178) — takhassasa 141, 24, (178)
(203) prior : sā'iq 59, 43, (295) — mutaqaddira 105, 39, (440) — mana`a 158, 4 ; 171, — ikhtassa 9, 10 ; 29, 95 ; 65, 46 ; 76, 9;
praetermittere : taraka 74, 71, (72) — 118, 15, (499) 90 ; 172, 99, (604) 77, 21, 22 ; 95, 87 ; 106, 48 ; 132, 21;
ghafala 14, 87, (451) prioritas : taqaddum 118, 10, 12, 14, 15, prohibere manifeste : hdbis r,āhi,r al-habs 155, 40 ; 157, 80 ; 160, 35 ; 169, 44, (178)
praeterire : madā 43, 16, (595) (499) 175, 54, (124) et (393) — ikhtisās 109, 87, (178)
praeteritum : mā salafa 28, 83, (281) prius : awwalan 12, 55 ; 119, 20 ; 157, 84, quod prohibetur : mamnū` 56, 3, (604) proprius : kh āss 13, 78 ; 16, 8, 12 ; 19, 61;
praeteritus : m ādi 41, 70, 74 ; 77, 28, (595) (31) — hina' idhin 10, 20, (168) — proiicere : larh 163, 62, (377) 26, 61 ; 62, 88 ; 99, 50 ; 101, 92 ; 104, 27 ;
praevalena : `ālin 65, 48, (431) — ghā lib taqdim 138, 98,(499) — taqaddum 131, prolisius facere : tawwala tūlan 179, 28, 112, 35 ; 167, 20, (178) — akhass 76, 4,
18, 47, (452) 4, (499) — 176, 73 (389) (178) — makhsūs 175, 48, (178) —
praevalens esse : ghalaba 99, 63, (452) priva ea.se : taqaddama 118, 14, (499) propalare : ista`rada 5, 54, (405) mukhassis 116, 83, (178)
praevalere : 8u4ān 25, 29, (280) — ishtadda quod est prius : mutaqaddtim 114, 49 ; 118, prope positus : mustashaff 173, n. 20, (316) propria vis : dhāt 152, 95, (219)
151, 80, (304) — isti`māl 16, 15, (433) — 10, 12 ; 119, 16, 19, 20 ; 173, 30 ; 174, propheta : nabi 66, 64, (617) propter : dūna 100, 69, (211) — bi-sabab
ghalaba 32, 38, (452) — qawiya 92, 43, 31, 32, (499) prophetalia : nabawi 66, 59, (617) — 66, 61 3, 38 ; 36, 4 ; 40, 60 ; 50, 10 ; 51, 22;
(527) — istawlā 24, 24, (698) privare : hadama 66, 49, (660) (proprietas) prophetandi : nubuwwa 12, 64, 25, (260) — bi-sabab ahary 50, 10,
(humor) qui praevalet : ghālib 43, 12, (452) privatio : `adam 33, 61 ; 44, 22 ; 46, 42 ; 54, (617) (260) et (307) — bi-sharf 50, 8, (307) —
praevidere : rawā 76, 00, (250) — indhārāt 133, 30 aqq., (401) — a`dā m 133, 299 prophetia : nubuwwa 19, 61 ; 54, 79 ; 66, min qablu 61, 72, (495) — muqtadin
28, 81, (626) ( 401 ) 64 ; 163, 16, (617) — nubuwwāt 19, 62, 108, 86, (514)
praeviaio : tindh ār 31, 33, (626) privatus : ` ā dim 165, 61, (401) (617) proveniena : fā'id 37, 20, (493)
pravi : ashrār 66, 49, (305) privatus oculis : masmūd al-`ayn 4, 51, propinquior : aqrab 30, 3, 4 ; 41, 78; provenire : addā 84, 17, (11) — hasala
primitus : min ra's 147, 15, (221) (285) et (443) 172, 4, (505) 85, 42, (148) — sadara 63, 13 ; 77, 16, 17 ;
primo : awmalan 47„ 69 ; 175, 49, (31) pmbabilis : shi`rtiyya 136, n . 66, (313) —

316 LE a DE ANIMA» D'AVICENNE LEXIQUE LATINO-ARABE 317


I

157, 89, (341) — fāda 142, 48, (493) — quaestiones : maa' alaiān 102, 94, (259) — ratio : hujja 169, 53 ; 179, 21, (125) — (reddere) aliquo modo : naw ` an min al-adā '
kā na 64, 23, (556) — lazima 86, 55, shubah 167, 15, (302) — 153, 12 ihtijāj 169, 51 ; 171, 84, (125) — dhihn 160, 35, (11) et (655)
(565) — y ūjib 100, 78 ; 119, 22, (675) — quaestiuncula : shubah 157, 85 ; 161, 39, 102, 00 ; 152, 95, 00, (218) — tamyiz quod redditur : muta'addin 1, 12, (11)
waqa ` a 28, 80, (695) — 66, 52, 63 (302) 27, 63, (610) — nutq 36, 4, (636) redire : raja`a 25, 39, 41 ; 36, 13 ; 104, 23 ;
(provenire) principaliter : (sadara) sudūran qualis : mithl 112, 40, (582) — mithla m ā ratiocinari : ihtajja 156, 65, 70, (125) 169, 50, (228) — ruj ū` 100, 73, (228) —
awwaliyyan 77, 16, (31) et (341) 41, 74, (582) rationabilia : nutqi 22, 97 ; 112, 30, (636) istirjā` 145, 81, (228) — irtidād 168, 41,
quod provenit : s ā dir 140, 14 ; 172, 94, qualitas : quwwatā n 170, 63, (527) — rationalis : ` aqli 127, 39, (425) — mumayyiz (233) — in`atafa 180, 32, (419) — `āda
(341) — mūjib 63, 17, (675) — wā qi ` kayf 63, 8, (557) — kayfiyya 46, 54; 157, 80, (610) — nutq 33, 55, (636) — 10, 37 ; 22, 3 ; 43, 16 ; 100, 74 ; 179, 30;
11, 50, (695) 62, 2, (557) — kayfiyyā t 63, 11, (557) nutqi 13, 76 ; 17, 2 1 ; 40, 64, 65 ; 157, 76, 180, 34, 39, (439) —` ā wada 105, 28,
providens : mutasarrif 65, 42, (344) qualiter : kayfa 37, 15 ; 135, 52, 56, (557) — (636) — nātiq 81, 87 ; 92, 42 ; 93, 55, 57; (439) — aqbala 157, 85, (495)
providentiae : i ` dādā t 76, 2, (399) kayfiyya 102, 95, (557) — ka-mā 18, 42, 102, 97 ; 127, 42 ; 128, 51, 61 ; 142, 54, quod refertur ad : mudāf 96, 97, 00 ; 110,
providere : istizh ār 75, 94, (393) — ihti- (710) (636) — mantiqi 35, 2, (636) — 115, 72 11, (372)
mām 108, 83, (665) quamdiu : mā dāmcc 49, 92, (210) rationalitas : nutq 40, 65, (636) refugere : thaqula `an 34, 80, (80) —
provisio : tawāli` 22, n. 95, (385) quamplures : akthar 8, 1, (534) receptibilis : qābil 88, 90 ; 92, 53 ; 106, 51; ghāra 33, 68, (460) — nafara 75, 84,
pro gimus : qarīb 70, 27, 149, 51, 54, (505) quantitas : kamm 88, 83 ; 152, 2, (552) 115, 60 ; 122, 80 ; 128, 60 ; 137, 75; (641) — nafra 75, 83, (641)
in proximo : jā'iz 168, 38, (119) — qariban quasi : `alā sabil 12, 58 ; 125, 17 ; 154, 30, 142, 48, (495) — qawā bil 29, 90 ; 106, 57, regens : mudabbir 125, 21 ; 172, 3, (198) —
166, 7, (505) (262) — sicra 46, 58, (359) — yakād (495) — mutaiaqqin 89, 94, (57I) muata`mil 164, 84 ; 165, 91, 939 (433)
prudentia : `ilm 111, 16 (430) 17, 29 ; 42, 96 ; 72, 47, (555) — mcathalan fieri receptibilius : izd ā da qabūlan 172, 3, regere : dabbara 176, 65, (198) — ista `malct
puer : sibyān 43, 6 9 11, (338) — saghir 4, 44, (582)— ` alā anna, ka, ka-anna, (710) (255) et (495) 158, 1, (433) — isti `māl 108, 82, (433)
74, 67, (346) quemadmodum : 65, 37 receptio : qabicl 161, 43, (495) (anima) quae regit : mudabbir 124, 1, (198)
pueritia : sib ā 74, 67, (338) quicquid : jami` 100, 75, (108) — kull shay' receptus : hāmil 47, n . 75, (161) — maqb ūl regnum : mamlaka 26, 55 ; 108, 79 ; 116,
pulchritudo : jam āl 150, 73, (109) 114, 27, et passim, (335) et (548) 172, 8, (495) 81, (603)
pulchrum : jamil 58, 20, (109) quid est : ma`nā 165, 86, (437) recipere : akhaih 73, 61, (9) — qabila relatio : i,dāfa 110, 8, 11, 15, 18 ; 114, 56;
punctalis : nuqti 3, 40 ; 82, 96, (647) quidam : nās 174, 38, (28) 6, 66 ; 32, 49, 50, 51 ; 62, 2 ; 83, 11; 120, 40, 41, (372) — mud āf 41, 69,
punctum vel punctua : nuqta 82, 99, 1; quaedam : akhbār `an al-umēcr 26, 54, 137, 77 ; 149, 55 ; 152, 5 ; 172, 6 ; 173, (372) — 130, 93
83, 3, 6, 8 ; 84, 17, sqq. ; 85, 31, 32, (647) (23) et (169) 16, 17, 18, 19 ; 181, 56, (495) — qabila relativus : mudāf 96, 96 ; 114, 52, (372)
pupilla : hadaqa 181, 50 ; 183, 95, (132) quidem : 162, 54 ; 179, 23 qab ūlcan 86, 56, (495) — qab ūl 81, 74, relinquere : ta` attala 34, 77, (420)
pure : mand 143, 60, (583) quies : rā ha 34, 82, (248) — istir āha 15, 5, 85, 90 ; 93, 55 ; 116, 87 ; 127, 49, 50 ; 137, reliquiae : baqāyā 31, 27, (59)
purgare : 38, 24 (248) 74, 76 ; 144, 73 ; 153, 12 ; 161, 42 ; 167, remanere : baqiya 26, 48 ; 109, 94 ; 117, 1;
purior : awdah 132, 16, (690) quiescere : sakana 103, 15, (278) — 20 ; 172, 99, 2 ; 184, 11, (495) — talaqqin 135, 55 ; 156, 58, (59) — baq4 ' 67, 69,
purus : sirf 81, 77 ; 139, 5, (344) — mand kāna s ā kin 32, 40, (278) 27, 65, (571) — 115, 60 ; 184, 11 2 (59) — luzima 109, 91, (565)
143, 57, (583) quietum esse : sukūn 23, 6, (278) recipiens : qabū l 137, 78, (495) — qā bil rememorare : adhkara 2, 25, (214) — ta-
putare : za`ama 154, 24, 26, (251) — zanna quilibet : juz'i 180, 38, (97) 52, 39 ; 53, 58 ; 92, 51 ; 115, 70 ; 144, 69, dhakkara 20, 73, (214) — i.rtaja`a 145,
75, 89, (392) — zann 40, 62 ; 79, 47, 48; quodlibet : kull shay' 92, 49, ei passim, (495) 85, (228) — musta`id 9, 14, (439)
123, 84 ; 161, 49 ; 166, 3 ; 179, 25, (392) — (335) et (548) recordari : istithb ā t 9, 13, (76) — akhtara reminisci : tadhakkur 145, 82 ; 154, 30 ;
tawahhama 169, 57, (700) — 162, 58 quiaque : mufrad 102, n . 6, (465) bi-bāl 41, 831- 2 , (67) et (184) — tadhak- 156, 65 ; 169, 51, (214)
putare sordidum : cfr sordidus quomodo : kayfa, passim, (557) kara 41, 82, (214) — tadhakkur 22, 2 ; 23, remotior : ab `ad 166, 8, (57)
quod putatur : mutakhayyil 57, 8, 9, (196) quomodocumque : kayfa 48, 90 ; 52, 40, 10, 12 ; 42, 86, 89, 92, 95, (214) remotius : andam 172, n . 5, (660)
(557) recordatio : tadhakkur 25, 32 ; 40, 60, 61; remotus : ba`id 141, 29, (57)
quoque : aydan 72, 43, (34) — qad 18, 53, 41, 69 sqq., (214) altera (dictio) non removebit alteram :
quadratum : murabba` 46, 54 sqq . ; 48, (496) — ammā . . . fa 181, 64, (710) — recreatio : jam ā m 34, 82, (107) min ghayr tan āqud 99, 53, (463) et (646)
80 ; 49, 99 ; 50, 9 sqq . ; 51, 26, (225) wa 39, 36 ; 44, 17 ; 48, 91 ; 81, 74 ; 133, rectitudo : sawāb 14, 84, (357) removere : ba`uda 75, 93, (57) — rafa`a
quadratura : murabba`iyya 46, 63, 64, 67, 29,(710) recuperare : `āda ilā 100, 75, (439) 156, 57, (244) — zāla 17, 26 ; 48, 86,
(225) reddere : addā 5, 58 ; 7, 90 ; 12, 58, 59; (253) — zawāl 168, 38, (253) — azdla
quaerere : arāda 126, 25, (249) — sa'ala radius : ahu`ā` 173, 22, 24, (311) 1.60, 35 ; 167, 12 ; 181, 56, (11) — ta'addā 48, 88, (253) — fāta 28, 76, (490) —
140, 10, (259) — talaba 56, 85, (384) radia : ainkh 122, 68, 69, 72, (288) 1, 6, (11) — awraakc 10, 36 ; 16, 10; nāfā 103, 17, (644) — naqala 46, 53,
qui quaerit : tā lib 156, 68, (384) rami : ahu`Qb _5, 58 ; 56, 6, (312) 24, 20 ; 96, 8 ; 102, 98, (683) (648)
quod quaeritur : matlū b 156, 67, (384) rarieaimus : nādir 73, 62, (625)

318 LE s DE ANIMA e D'AVICENNE ~ LE%IQUE LATINO•ARABE 319


renovari : tajaddada 57, 16, (88) restare : baqiya 4, 51 ; 52, 38 ; 89, 4 ; 120, sapiens :`ālim 110, 9 ; 154, 26, (430) — (465) — nafsuhu 50, 8 ; 119, b ; 151,
repellere : dafa`a 57, 9, (204) — daf ` 58, 30; 32 ; 148, 40, (59) — 53, 58 `alliim 155, 50, (430) — ` ālam 144, 83 ; 154, 25 ; 171, 89 ; 178, 1, (642) —
59, 42, (204) restituere : a` āda 10, 33, (439) n . 63, (430) `ak3 hida 157, 77, (679)
repetere : a`āda 162, 51, (439) retentio : istithbāt 24, 19, (76) — hifz
sapientia : hikma 148, 38, (154) — hikmi per se nota : ofr nota
replere : mala'a 182, 84, (602) 10, 24, (151) — dabt 20, 73 ; 28, 75, (362) 130, 96 ; 132, 20, (154) —`ilm 28, 84; per se separatus : efr separatua
reponere : istahfaza 12, 64, (151) — khazana retentiva : al-hāfiza 11, 48, (151) 166, 57, (430) — ta`allum 151, 75, (430) per ae solus : cfr solus
12, 59, 60 ; 146, 98, (175) — istakhzana retinena : hāfiz 4, 47 ; 6, 71 ; 9, 12, (151)
sapor :Wm 2, 24, 25 ; 10, 30 ; 36, 7, (380) seipsum, per seipsum : dhāt 11, 45 ; 39, 45;
12, 58, (175) retinere : istathbata 13, 69, (76) — hasala satietas : ehab` 55, 92, (300) 61, 23, 34 ; 80, 57, 65 ; 93, .61, 66;
repositus : makhzūn 141, 25, 34 ; 142, 38; 36, n.11, (148) — hafiza 6, 66, 67; satisfacere sibi : iqtasara 136, 67, (512) 94, 67 ; 95, 89 ; 96, 97, 00, 4, 5 ; 99, 49 ;
145, 76 ; 146, 93, (175) 32, 49 ; 42, 90 ; 43, 7 ; 147, 24 ; 148, 32, ecamnum : sarir 63, 16, (267) 104, 24 ; 11b, 64 ; 134, 41, 45 ; 137, 80;
repraeaentare : ja`ala 9, 15, (102) — hak ā 34, (151) — hifz 6, 68 ; 10, 22, (151) —
sciene :` ālim 149, 57 ; 156, 63, (430) 154, 27 ; 155, 50 ; 156, 62 ; 167, 23,
30, 8 sqq . ; 31, 26 ; 97, 9, (155) — h ā kā shaghala 20, 74, (315) — sarafa `an ecientia : ihā ta. 183, 94, (164) — ` ilm 141, (219) — bi-qiwāmihi 83, 14, (526) —
26, 38, 41 ; 26, 49, 50 ; 30, 11 ; 152, 89, 14, 83, (344) — ims ā k b, 60, (593) 26 ; 142, 45 sqq. ; 143, 55 ; 156, 61, nafsuhu 48, 76 ; 111, 15 ; 134, 44 ; 1b1,
(155) — muhākāh 30, 2, 3, (155) — memoriter retinere : efr memoriter
(430) —`ulūm 36, 9, 10 ; 155, 52, (430) 79 ; 152, 00 ; 155, 48 ; 169, 46, (642)
`arada 129, 82, 84, (405) —`ard 20, 77, retrahere : shagha,la 99, 66 ; 104, 26, (315) scilicet : a`nā 157, 72, (437) — qā la 162, secretum (sc . esse) : ammana wuqicf 71,
(405) — tamthil 17, 23 ; 105, 30, (582) — — ishtighāl 100, 68, (315) — sarafa `an 52, (525) — kawn 163, 69, (556) — n. 33, (25)
130, 94 16, 7 ; 24, 25, (344) — s ārif 105, 35,
mathalan 2, 18, (582) — anna 76, 99, secta : firqa 154, 31 ; 174, 41, (472)
repraesentatio : isti`rādāt 42, 91, (405) — (344) — inearafa 99, 59, (344) — kāna (710) — wa-dhālik 132, 18, (710) — aecundarius : thāni 178, 99, (82)
mā yalūh 23, 8, (576) — tamaththul mungarif 17, 30, (344) — dccbaja 16, 98, wa-huwa 74, 74 ; 100, 81 ; 103, 10; secundo : thāniyan 47, 71 ; 160, 25, (82)
105, 30, (582) (362) — ghaffala 100, 80, (451) — 163, 69 ; 170, 68, (710) — 6, 72 ; 26, 47 ; securus : mutayaqqin 140, 11, (708)
requirere : lalaba 166, 8, (384) inqihār 23, 7, (524) — kaffa 17, 22, (544) 33, 64 ; 37, 15 ; 39, 44 ; 49, 97 ; 52, 41; sed : thumma 105, 37, (81) — amm ā . . . fa
rea : ālām 59, n .42, (21) — amr 3, 28; — mana`a 99, 65 ; 158, 2, (604) — 64, 29 ; 76, 5 ; 87, 74 ; 89, 00 ; 93, b4; 7, 82 ; 11, 48 ; 20, 80 ; 32, 34 ; 40, 60;
7 9 86 ; 41 9 71 ; 134, 49 ; 163, 74, et pa8sim, tamānu` 100, 77, (604) — 15, 4 132, 18 ; 141, 37 ; 146, 75 ; 155, 33 ; 45, 41 ; 49, 97, 2 ; 50, 12, 19 ; 61, 74 ;
(23) — sabab 21, 83, (260) — asbāb revocare : istathbata 10, 31, (76) — jadhaba 158, 4 ; 173, 2b ; 182, 88 81, 80 ; 110, 12 ; 118, 11 ; 122, 77;
21, 82, (260) — shay' 2, 18 ; 8, 96; 18, 43, (89) — andara 149, 58, (150) —
scire : atā dhikr 185, 26, (5) et (214) — 129, 70 ; 156, 65 ; 165, 94 ; 169, 45, (710)
19, 66 ; 26, 37, 43 ; 39, 42 ; 105, 44 ; radd 156, 62, (233) — sarafa `an 17, `arafa 10, 28, 29 ; 33, 67 ; 113, 42 ; — illā an 96, 8, (710) — illā anna
138, 89, et passim, (335) — mawjūdāt 21, (344) — `āda 10, 36, (439) — `āwada 151, 83 ; 161, 48 ; 163, 74 ; 164, 81, 82, 71, 34 ; 100, 77 ; 151, 85, (710) —
137, 72, (676) 145, 86, (439) — isti`āda 40, 62, (439) 83, 85, (406) — ma`rifa 76, 7, (406) — innamā 8, 93 ; 29, 89, (710) — bal
veritas rei : efr veritas reg : malik 26, bl, (603) ` alima 2, 16 ; 14, 82 ; 22, 97 ; 32, 35 ; b, 65 ; 10, 22 ; 13, 66 ; 14, 95 ; 17, 20;
residere : iaqarrara 20, 72, (503) — ista- rimari : ikbā b 20, 76, (530) 41, 73 ; 70, 16 ; 140, 10, 11 ; 143, 57 ; 24, 14 ; 25, 37 ; 30, 2 ; 32, 43 ; 33, 72 ;
qarra 12, 56, (503) — mustaqirr 10, 36, risus : dihk 74, 63, (364) 151, 75 ; 154, 27 ; 155, 53 ; 156, 59, 60, 34, 84 ; 35, 3 ; 41, 77 ; 48, 89 ; 49, 92 ;
37, (503) roborari : ishtadda 55, 97 ; 56, 98, (304) — 66 ; 157, 78 ; 158, 98 ; 162, 55 ; 168, 50, 8 ; 539 64 ; 57, 11 ; 61 9 85 ; 62, 94 ;
reaistentia : muqāwama 184, 18, (526) qawiya 105, 33, (527) 28 ; 175, 45, (430) —`ilm 168, 27, (430) 70, 24 ; 73, 6b ; 74, 78 ; 7b, 81, 95 ;
resistere : `asā 18, 48, (416) — qāwama rubicundus : ahmar 6, 70, (159) — fahima 165, 86, (489) — waqafa `al ā 80, b8 ; 83, 2 ; 89, 94 ; 91, 26 ; 94, 68;
184, 13, (526)
72, 43 ; 128, b1 ; 177, 95, (696) 100, 79 ; 103, 14 ; 117 9 95 ; 118, 4;
resolvere : tahlil 12, 62, (156)
quod scitur : malūm 162, 57, (430) 121, 57 ; 122, 80 ; 124, 3 ; 125, 11, 18 ;
respectio : rujū` 150, 68, (228) saeculum : ` ā l.am 31, 33, (430) non scire : jand 162, 56 ; 168, 28, (114) 127, 45 ; 128, 57, 59 ; 130, 93 ; 131, 6,
respectus : i`tibār 3, 28 ; 168, 26, 27, (395) saepe : rubbamā 25, 31, (223) — qad 117, nesoire : jahila 111, 25 ; 156, 66 ; 162, 54, 11, 14 ; 132, 24 ; 139, 8 ; 140, 21 ; 141,
reapicere : tā la`a 146, 93, (385) — iltafata 00, (496) — kathiran 24, 23 ; 64, 32, (114) 23 ; 145, 78 ; 1469 92 ; 147, 24 ; 149, 55;
139, 7, (568) (534) — kathiran mā 19, 54 ; 25, 35, quod neacitur : majhūl 141, 34 ; 162, 66, 152, 5 ; 1b3, 14 ; 154, 31 ; 160, 21 ; 161,
quod non respicitur : al-mu` rad `anhu (534) — mir āran 125, 18, (588) (IY4) 42 ; 162 9 60 ; 163, 65 ; 164, 77 ; 165, 96 ;
141, 23, (405) saepius : akthar mā 13, 75 ; 29, 2, (534) nescius : jāhil 168, 30, (114) 167, 17 ; 165, 35, 389 42 ; 171, 85 ;
(quod) respicitur : al-manz ūr ilayhi 141, salus : salāma 18, 42 ; 100, 76, (283) scribere : dawwana 26, 55, (211) 172, 95 ; 177, 862, 92 ; 178, 5 ; 179, 15;
23, (637) sanare : abra'a 65, 48, (47) se, per se : anniyya 162, n.55, (26) — 182, 80, (710) — fa 9, 12 ; 11, 47;
respondens : mujib 142, 40, (I16) sanctus : qudsi 134, 40 ; 161, 85, 87 ; 153, jatvhar 134, 48, (122) — dhā t 24, 19; 16, 11 ; 39, 49 ; 80, 6b ; 111, 19, 20;
respondere : jawāb 140, 12, 14, (116) — 17, (498) 83, 3 ; 126, 16 ; 127, 37, (219) — mufrad 114, 48 ; 1299 66 ; 131, 11 ; 140, 11;
ajā ba 53, 68, (116) eanitas : bur' 63, 16, (47) — sihha 60, 62; 105, 43 ; 111, 26 ; 16b, 92 ; 175, 48, 142, 39 ; 144, 68 ; 166 9 67 2 ; 174, 37,
ordinata responsio : efr ordinata 64, 23, (339) — sihhi 63, 15, (339) (465) — munfarid 110, 98 ; 118, 38, (710) — fa-inna 169, 56, (710) — lickin
quod reapuitnr : mun āfara 72, 45, (641) sanus : qahih 64, 21 ; 149, 52, (339)

320 LE u DE ANIMA u D'AVICENNE LEXIQUE LATINO-ARABE


I, 321

55, 89 ; 80, 56 ; 98, 36 ; 156, 55, (710) — madhāhib 154, 20, 23 ; 157, 83, (216) — (71) — tā bi` 172, 96, (71) — ittib ā `an 57, 12 ; 58, 23 ; 61, 68 ; 96, 5 ; 111, 16;
lākinna 4, 50 ; 5, 60 ; 6, 81 ; 63, 17; ra'y 74, 74 ; 77, 26 ; 79, 44, 45, (222) 58, 28, (71) — rakana 174, 40, (247) — 138, 86 ; 177, 88 ; 183, 99, (710)
65, 42 ; 111, 28 ; 119, 27 ; 129, 68; sentiena : hāss 157, 74, (143) — hass ās lazima 112, 40 ; 121, 58 ; 175, 45, (565) — similitudo : takhayyala 3, 39, (196) —
139, 7 ; 177, 86 1 ; 182, 87, (710) — 175, 53, (143) yūjib 41, 76 ; 59, 43 ; 62, 94 ; 87, 68, shabah 19, 59, (299) — tashbih 40, 54,
li-anna 141, 33, (710) — wa, passim, sentire : hass 4, 44 ; 178, 98 ; 181, 66, 67, (675) (302) — tash ā buh 129, 68 ; 183, 3,(302)
(710) — wa-dhālik anna 49, 95, (710) — (143) — mahsūs 7, 91, (143) — ahassa sermo : kalām 132, 17, (551) — idāfa 133, 34, (372) — tamaththul
wa-lākin 42, 95 ; 60, 63 ; 117, 92 ; 119, 5, 59 ; 6, 80, 81 ; 37, 17 ; 39, 50 ; 55, 88, servare : murā`āh 183, 3, (242) 31, 32, (582) — nisba 144, 66, (628)
22 ; 124, 1 ; 170, 68, (710) — wa-l ākinna 89, 90 ; 61, 77, 78 ; 79, 47 ; 96, 3, 4; servire : isti`māl 108, 78, (433) — 32, 44 aimillimus : muqārib al-shabah 172, 6,
61, 70, 78 ; 74, 74 ; 76, 10 ; 142, 48; 97, 25 ; 159, 11, 14, 17 ; 164, 79 ; 176, 61, aervitium : khidma 32, 43, (172) (302) et (505)
146, 92 ; 149, 51 ; 173, 17, (710) (143) — ihsā s 96, 4 ; 99, 61, (143) sic : `alā nahw 118, 9, (622) — bi-haythu simplea : basi¢ 120, 44, 45 ; 121, 63 ;
sed etiam : bal 55, 95, (710) separabilis : z ā 'il 48, 77, 85, (253) — 67, 671- 2, (710) — k¢-dhālik 30, 18; 122, 71 ; 142, 47 ; 144, 64 ; 149, 42;
sedea : markaz 175, 48, (246) ghayr lā zim 51, 23, (565) — 48, 86 48, 88 ; 49, 92, 93 ; 50, 8 ; 127, 38 ; 156, 60, (51) — basā 'it 123, 87, (51) —
semen : bizr 167, 18, (50) separare : `ariya 168, 34, (408) — fāraqa 128, 61 ; 147, 23 ; 157, 89 ; 160, 32 ; mujarrad 149, 49, (93) — mufrad 24, 15,
semper : dā 'iman 40, 56 ; 80, 56 ; 94, 74; 171, 85, (472) — iftaraqa 51, 36, (472) — 165, 86 ; 177, 81, (710) — fa 141, 31, 16 ; 45, 35, (465)
95, 90 ; 98, 31 ; 103, 14 ; 122, 67 ; 134, iftirāq 160, 30, (472) — fasala 129, 80, (710) simplicior : absat 88, 80, (51)
48 ; 150, 62 ; 152, 5 ; 164, 82, (210) — (476) — tinfasala 84, 29, (476) — tamay- sic (se agere) : cfr agere simplicitas : basāta 115, 61, 73, (51)
dā 'imatan 20, 76, 77, (210) yaza 53, 64 ; 82, 00 ; 83, 13, (610) — (praevalere) sic : (istawlā ) istilā 'an 24, 24, simpliciter : bi-hā dh ā 'l-naw` al-basit 142,
semper esse : mā zā kc 107, 76, (253) tamayyuz 87, 62, (610) — intizā` 102, 00, (698) 39 9 (51) et (655)
senes : mashā 'ikh 43, 11, (336) (627) siccitas : yubicsa 34, 81, (704) simul : ma`an 1, 10 ; 18, 34 ; 39, 50 ; 53,
sensatus : mahsūs 1, 11 ; 7, 91, 92 ; 13, quod separatur : mubāyan 90, 17, 18,(70) siccus : munāsib 43, n. 4, (628) — yā bis 62, 70 ; 54, 71 ; 124, 93 ; 125, 16 ; 139, 9;
79 ; 18, 38 ; 20, 78 ; 148, 34 ; 159, 8, 9, — munfasil 83, 15, (476) 32, 48 ; 42, 89 ; 43, 00, (704) — yabs 145, 78 ; 169, 29 ; 173, 20, 27, (598)
10, (143) — mahaū sāt 2, 24, (143) separatim : tajazzu' 89, 7, (97) — mufrad 43, 10, (704) simul : cfr concurrere, convenire, haberi
sensibilis : hayawā ni 7, 86 ; 54, 81 ; 66, 91, 26 ; 145, 88, (465) — munfarid sicut : mithla 5, 82 ; 27, 72 ; 34, 81 ; 35, qui habet simul (esse) cum aliquo : muk āfi'
62, 63, 65 ; 69, 5, (166) — h.is8 184, 20, 171, 89, (465) 98 ; 37, 20 ; 38, 21 ; 57, 11 ; 61, 84 ; 74, 114, 49, 51, (545)
(143) — hissi 8, 00 ; 39, 41 ; 105, 34, (143) percipere separatim : mayyaza ' l-shu`ūr 72 ; 184, 9, (582) — mithla mā 30, 10, (dictiones) erunt simul verae : istamarra
—has8ā s 157, 75 ; 169, 55 ; 170, 65 ; 180, 165, 92, (313) et (610) (582) — `alā nahw 26, 56, (622) — bal, 99, 52, (588)
38, (143) — mahsics 6, 66, 80, 81 ; 7, separatio : ghalaba 58, 32 9 (452) — tafrid ` alā mā, ka, ka-anna, ka-mā , (710) simul (considerare) : jama`a 21, 83, (108)
82, 88 ; 28, 88 ; 99, 66 ; 128, 59 ; 147, 44, 28, (465) — mufāraqa 161, 42, 43; sicut est : bi-h ālihi 18, 53 ; 19, 56 ; 26, 48, sine dubio : cfr dubium
26, 27, (143) — mahsūsā t 6, 74, 79; 169, 56, 58 ; 170, 61, 64, (472) — iftir āq (165) — `alā wajhihi 23, 9, (678) sine ope : cfr ope
12, 56 ; 14, 88 ; 19, 55 ; 37, 16 ; 38, 34; 51, 36 ; 52, 38, (472) — tamyiz 51, 22; sigillatim : wāhidan wāhidan 92, 42, (679) eingularis : juz' i 21, 82 ; 44, 27 ; 46, 59;
40, 65 ; 42, 93 ; 97, 19, (143) — y,awāhir 82, 1, (610) — tamayyuz 87, 63, (610) — significare : dalla 72, 44 ; 86, 49 ; 138, 95, 49, 2 ; 54, 77 ; 77, 22 ; 91, 33, (97) —
166, 1, (393) 46, 62 ; 161, 43 (206) — lammaha 138, 85, (572) juz'iyyāi 102, 98, 1, (97) — shakhs
non sensibilis : `adim al-hiss 184, 14, separatus : mukhtalif 170, 63, (190) — significatio : dalāla 32, 36, (206) — ta` bīr 53, 55 ; 73, 60 ; 108, 86 ; 110, 2, 3, 4,
(143) et (401) mu`tazal 14, 95, (409) — munfarid 83, 11, 23, 11, 12, (395) 131, 2 ; 184, 23, (303) — ashkhās 67, 71
senaus : hiss 1, 4, 5, 6 ; 10, 26, 36 ; 12, 60 ; (465) — mufāraq 89, 5 ; 109, 95, 96; signum : `alāma 71, 30, (430) — `alām āE 106, 56 ; 112, 40 ; 125, 8, (303) —
21, 86, 89 ; 22, 95 ; 27, 70 ; 28, 75 ; 34, 116, 81 ; 117, 94 ; 120, 46 ; 124, 98; 41, 77, (430) shakhsi 73, 58, 59, (303)
89 ; 37, 16 ; 40, 60 ; 55, 87 ; 61, 77 ; 96, 132, 21 ; 143, 60 ; 144, 67 ; 155, 47; similis : shabih 65, 39 ; 173, 25, (302) — singularem (effici, ease, fieri) : tashakh-
3, 8 ; 97, 10, 18, 20 ; 99, 65 ; 102, 98 ; 169, 55 ; 170, 62 ; 171, 83 ; 172, 2, 6, 8, mutaahābih 46, 57 ; 85, 39, 40 ; 88, 84, khasa 50, 16, 17 ; 107, 70 ; 111, 21, 26,
103, 18 ; 129, 82 ; 147, 27 ; 148, 34 ; 11 ; 173, 22, 25, 26, (472) — munfasil (302) — muah ākil 142, 51, (321) — (303) — tashakhkhus 111, 25, (303)
177, 80, 86 ; 178, 2, 3 ; 179, 14, 19, 23; 83, 14 ; 84, 29, (476) — muqā rin 95, mutash ākil 46, 67, (321) — qarib 44, 17, singularitas : juz'iyya 8, 00, (97) —
181, 62, 66, et passim, (143) — hawāss n.90 ; 171, n .92, (507) — maqt ū` 32, (505) — mithl 52, 48, 49 ; 127, 45, (582) khusūs 95, 84, (178) — tashakhkhus
1, 2 ; 3, 29 ; 5, 58 ; 12, 59 ; 16, 14 ; 18, 42, (516) — mutamayyiz 46, 61, (610) — ka 181, 60, (710) — 128, 56 107, 75 ; 108, 85, (303)
48, 50 ; 33, 60 ; 43, 16 ; 44, 29 ; 102, 95; ponere separatum : muiamayyizan 49, 97, simile esae : ashbaha 59, 33 ; 111, 16; singuli : juz'i 36, 11, (97) — juz'iyyāt
154, 27 ; 158, 97 ; 182, 85, (143) — (610) 184, 10, (302) — mush ā baha 35, 99, 127, 40, (97) — mufrad 24, n. 24, (465) —
h āss 7, 90 ; 18, 35, (143) — ihsās 159, 7; in sequentibus : ba `du 13, 80, (57) (302) — taslurbaha 128, 65, (302) — 94, 78
163, 75, (143) — ma`n ā 147, 18 ; 149, sequi : atā 174, 34, (5) — tabi`a 33, 68; shā kalcc 43, 14, (321) ainistrum (sc. eese) : tayāsur 49, 99 ; 50,
57, 58 ; 156, 62, (437) 35, 99, 1 ; 49, 2 ; 59,_37, 39, 47 ; 60, 53 ; similiter : `alā hādhā 143, 59, (710) .— 12, (70B)
sententia : madhhab 155, 43, (216) — 61, 83, 86 ; 62, 87 ; 78, 29, 31 ; 149; 49, ka-dh ālik 3, 36 ; 25, 34 ; 29, 98 ; 41, 72 ; a sinistro : yasāran 50, 10, 11, (706)

322 LE K DE ANIMA n D'AVICENNE LEXIQUE LATINO-ARABE 323

eitus : wad` 45, 37, 48 ; 46, 61 ; 51, 20 ; spatium : bu`d 45, 38 ; 183, 3, (57) — stultitia : jahl 111, 16, (114) (523) — kifā ya 126, 25, (546) — bulū gh
53, 66 ; 82, 00 ; 84, 21 ; 85, 31, 32; masāfa 183, 89, (294) aubaudire : 15, 1 al-kifāya 101, 87, (62) et (546)
899 98 sqq. ; 173, 16, 17, 18 ; (691) — specialis : naw`i 73, 57, (655) subiacere : waqa`a 71, 35, (695) sufficere sibi : istaghnā 80, 57 9 (459) —
50, 4 apecialitas : naw` 171, 83, (655) — naw ` iyya subiectum : mahall 48, 84 ; 51, 28, 32, 33; iqtasara 70, 11, (512) — 72, 38
societas : mush ārakca 69, 10 ; 74, 65, (310) 110, 3 ; 171, 85, (655) 82, 91, 93, 98 ; 85, 33, 35, 36 ; 87, 63 ; probare sufficienter : qani `a 97, 12, (523)
socius : sharik 71, 30, (310) — s āhib apeciea : naw` 48, 79, 80 ; 63, 10 ; 94, 72; 88, 91 ; 146, 2 ; 159, 5, (156) — qisma sugere : istamadda 178, 7, (585)
7, 85, (340) 105, 42 ; 107, 71 ; 111, 19 ; 125, 11, 13 ; 87, 75, (509) — maw44` 5, 65 ; 51, 31; sumere : akhadha 149, 52, (9) — qara 'a
sol : shams 127, 36, 37 ; 131, 13 ; 172, 11; 129, 84 ; 146, 7 ;171, 89 ; 172, 97, (655) — 53, 70 ; 103, 12, 15 ; 135, 55, (891) — 67, 75, (504)
173, 22, (323) anwā ` 112, 40 ; 125, 8, (655) — naw ` iyyāt mawdū`āt 12, 62, (691) — 86, 55 summa : ikhtisār 126, 25, (180)
solatium : isti'nās 59, 34, (28) 106, 56, (655) aubiectum esse : halla 88, 89, (156) ad summam : bi-1 jumla 62, 97, (109)
solet : min sha'nihi an 14, 85 ; 20, 76; apecificus : munawwa` 170, 70, (655) subigere : qasara 99, 64, (508) summatim : taraf 84, 22, (378)
27, 73 ; 30, 12 ; 62, 97 ; 64, 33 ; 74, 66; speculari : na;ara 132, 21, (637) — nazar subiicere : istakhdama 16, 17, (172) sumptus : ma'khūdh 89, 00 ; 97, 9, (9)
92, 42 ; 120, 36 ; 131, 4 ; 142, 47 ; 148, 1329 21, (637) subire mentem : akhtara bi-bāl 41, 80, 81, superare : ghdkcba 14, 96, (452)
29 ; 149, 48 ; 173, 23, 24, (297) — 31, 20; speculum : mir' āh 27, 72, 73 ; 146, 9; (67) et (Y84) superficies : sath 181, 63, (272)
56, 5 ; 116, 81 183, 95, (222) aubito : dafatan 19, 65 ; 50, 8 ; 131, 6; auperfluus : mufrii 15, 98, (469) — 117, 90
solitarius : munfarid 80, 60, (465) sperare : 75, 93 139, 9 ; 142, 41 ; 149, 55 ; 153, 13 ; 162, superfluum ease : takalluf 101, n.86-87,
sollicitudo : shabaq 184, n.22, (301) — sperma : minā 30, 10, 18 ; 31, 20, 21; 52, (204) — ` alā nahw 28, n. 78, (622) (550)
fikr 32, 38, (483) — hamm 61, 68, 167, 17, (605) subito venire in mentem : efr mens superius : fawq 150, 69, (491)
(665) — muhimm 33, 65, (665) apes : rajā' 36, 7 ; 44, 17, 18, 21 ; 75, 92, subitus : mustalib 20, 72, (279) supra : fawq 152, n. 96, (491) — quwwa
sollicitum esse : kāna maahghiul 26, 47, (230) subaistens : hāll 84, 27, (156) — ashbāh 152, n. 96, (527)
(315) sphaericum : kura 172, 12 ; 173, 15, (539) 91, n.33, (299) — mustaqirr 160, 26, aupremus : rafi ` 151, 86, (244)
solum esse : infarada 105, 33 ; 168, 31, spina : nukhā` 181, 68 ; 182, 69, (623) (503) sustinens : hā mil 51, 31, (161) — hawāmil
(465) — infirād 168, 32, (465) spiritualis : rūhāni 111, 24 ; 156, 60 ; 175, subsistere : halla 82, 94 ; 83, 5 ; 95, 94; 106, 56, (161)
solus : wandahu 4, 49 ; 169, 44, (679) — 41, 50, (248) 137, 70 ; 160, 29, (156) — ahā la 63, n . 9, suus : juz'i 101, 90, (97) — dhū 29, 93,
68 spiritua : rih 31, 20 ; 62, 95, (248) — rū h (165) — istaqarra 83, 2, (503) (219) — bi-`aynihi 85, 47, (443)
per Be solus : munfarid 83, 3, (465) — 3, 35, 39 ; 309 7 ; 33, 67 ; 34, 76, 79; (res) quae aubaistit : h āll 83, 5, (156) syllogismus : qiyās 41, 85 ; 77, 25 ; 103 9
walulahu 173, 27, 28, 29, (679) 175, 51 ; 176, 62 sqq. ; 177, 79 ; 181, 57 ; substantia : asl 122, 68, (17) — jawhar 18 ; 152, 93, 1, (529) — qiyāsāt 155, 47,
solutio : tafarruq 61, 76, (472) 182, 84, (248) 62, 3, 5 ; 80, 65 ; 81, 90 ; 82, 91 ; 88, 91; (529)
solvere : luclla 167, 15, (156) — hall 157, spiasitudo : kathāfa 175, 57, (535) 89, 95, 3 ; 93, 67 ; 95, 94 ; 96, 98, 99 ; facere (syllogismum) : in`aqada 152, 1,
85 ; 161, 39, (156) — shafā 26, 52, (318) splendor : daw' 97, 20, 22, (371) 99, 55 ; 108, 80 ; 114, 53 ; 115, 69 ; (424)
somniare : ka,l,arr+,a 29, 95, (157) spondilia : fiqārāt 182, 79, (481) 119, 25 ; 121, 52, 65 ; 122, 68, 76 ; 123,
somnium : ahlām 25, 44 ; 29, 95, 00; stabilire : thabata 24, 20 ; 50, 14, (76) — 87, 88 ; 138, 97 ; 139, 2 ; 167, 24 ; 165,
31, 28 ; 32, 47, (157) — ru ' yā 12, 53; thabāt 5, 56 ; 146, 91, (76) — istaihbata 26 sqq . ; 172, 6, 9, 10, (122) — jawāhir tactus : lams 180, 40 ; 181, 64, (573) —
19, 63 ; 24, 27 ; 25, 29, 31, 39, 46 ; 9, 19 ; 10, 20, (76) — istithb ā t 9, 8, (76) 28, 88 ; 172, 7, (122) — dhāt 115, 68, (219) mumā ssa 63, 12, (592)
26, 47, 51, 53 ; 28, 79 ; 32, 37, 39, (222) firmiter atabiliri : istakmala thabāt 5, 56, — 168, 35 taotus : malm ūs 1, 7, (573)
somnus : nawm 4, 46 ; 12, 53 ; 23, 5, 10; (76) et (553) substantialia : jawhar 97, 15, (122) — esse tale quale : kā na hāluhu ka-hāl 18,
24, 15, 16 ; 31, 22 ; 33, 58, 59, 61, 71; stabiliter : mahfūzan 27, 67, (151) dhāti 86, 59 ; 114, 54, (219) 40, (165)
34, 88 ; 60, 62, (657) — man ā m 18, 51; atare : kāna muqbil 43, 8, (495) — aq āma aubtilis : laiif 175, 50, (567) talis : mithl 19, 54 ; 41, 79, (582) -173, 16
26, 53, 56 ; 28, 81, (657) 38, 22, (526) aubtilissimus : qawi jiddan 132, 25, (88) et taliter : bi-hay'a wa-sifa 70, 20, (670) et
facere somnum : nawwama 33, 72, (657) statim : Idm yalbath an 62, 1, (559) (527) (688) — 23, 5
sonitus : sawt 97, 23, (358) atatim (claudere) : bādara 38, 24, (44) subtilitas : haās 151, n.79, (131) — tamen : fa 1, 10 ; 56, 00 ; 136, 62, (710) —
sonus : sawt 2, 25 ; 97, 24 ; 162, 54, (358) — statim currere : mubādara 38, 22, (44) dhakā' 152, 96, (215) — latāfa 175, 56, fa-tinna 32, 49 ; 57, 14, (710) — lākinna
aswāt 4, 42 ; 13, 74 ; 18, 42 ; 36, 6 ; 72, statim (ut) : `indamā 37, 16, (710) (567) 56, 4, (710) — wa 41, 83 ; 140, 12;
42, 43, 44, (358) stercus : marāra 35, 99, (589) aubvenire : tadāraka 18, 43, (202) 162, 60 ; 180, 43, (710) — 30, 2 ; 41,
sophisticus : sūfistā'i 169, 56, (273) atomachua : ma`ida 178, 7 ; 180, 34, 35, succurrere : tab ādara 20, 73, (44) 81 ; 43, 7, 10 ; 55, 93
soporatus : nā 'im 18, 41, (657) (599) , sufficere : jarā majrāhu 166, 9, (96) — (sed) tamen : bal 29, 2, (710)
putare sordidum : iatiqdhār 35, 98, (500) studium : hirf 43, 5, (137) — taka.liuf shafā 179, 29, (318) — qanti`a 179, 29, tantum : faqal 35, 3 ; 56, b ; 77, 14 ; 100,
sortiri : musādafa 180, 42, (342) 107, n. 69, (550)

324 LE e DE ANIMA n D'AVICENNE


I LEXIQUE LATINO-ARABE 325

79 ; 106, 52 ; 117, 95 ; 118, 7 ; 147, 24 ; timidus : madh`ūr 60, 57, (213) 67, 67 ; 91, 25, (710) — fa-inna 173, 20, utilior : anfa` 181, 67 ; 182, 72, (643)
165, 96 ; 170, 70, (482) timor : khawf 44, 21 ; 58, 26, 29 ; 60, 55; (710) —(law) . . . la 53, 65 ; 110, 9; utilis : nāfi ` 39, 48 ; 74, 76 ; 75, 82, (643)
temperantia : mumā zaja 30, 6, (591) — 61, 80 ; 75, 89, 91 ; 100, 80, 81, (194) 115, 65, (710) — wa 152, 6, (710) — utilitas : maslaha 74, 65, (352) — fawā ' id
tawasaui 172, 00, 3, 5, (685) tonitruus : ra `d 97, 20, (240) (immā) . . . wa-immā 15, 5, (710) 36, 6, (492) — nāfi` 39, 41, (643)
magis temperatus : a `dal 32, 47, (400) totum, totus : tamām 86, 50, (74) — jami ` turpis : qabih 74, 70, (494) — mustakrah uaor : ilf 57, 12, (20)
temporalis : zamā ni 118, 12, (252) 34, 76 ; 39, 50 ; 100, 81 ; 181, 51, (108) — 55, 93, (538)
tempus : hāl 18, 42, (165) — zamān 23, 8; jumla 161, 45 ; 163, 65, (109) — kull
53, 70 ; 75, 93, 94 ; 114, 49 ; 118, 14, 15 ; 66, 52 ; 80, 63 ; 90, 16 ; 181, 65, et passim, ubera : thady 38, 21, (77) vacare : faragha 27, 72, (471)
131, 4, 5 ; 133, 27, (252) — azmina 106, (548) — al-kull 65, 35 ; 77, 18, 19; ubi : al-ayn 89, 98, (35) vacuitas : khul ūw 168, 37, (192)
47, 58 ; 110, 99, (252) 85, 41, 47 ; 86, 48, et passim, (548) — ultimitas : sirfiyya 172, 98, (344) vacuum esse : khalā 15, 1, (192)
(defigi) tenaciter : (tamakkana) tamakkunan bi-l-kulliyya 100, 82, (548) ultimum : taraf 152, 6, (378) — gh āya vacuus : khālin 167, 25 ; 168, 37, (192)
23, 9, (600) trabs : jidh` 64, 25, (90) 131, 7, (461) valere ad : sāra nūfi ` 36, 10, (361) et (643) —
tendi : intashara 62, 91, (633) tractare de : kāna munsarif 14, 89, (344) — ultimum esse : intahā 11, 48, (653) intafa`a 36, 10, (643)
per quod tendit : muwajjah 22, 99, (678) qawl 12, 53, (525) ultimus : ā khir 12, 56 ; 19, 55, (ZO) — validior : ashadd 180, 42, (304)
tenere conceptionem : i ` taqada i`tiqā dan tractatus : qawl 69, 5, (525) akhir 157, 84, (10) vapor : bukhār 3, 34, (40) — abkhira 34,
77, 14, (424) tradere : addā 152, 99, (11) unde : bal 63, 13, (710) — fa 17, 23 ; 38, 79 ; 62, 93, (40)
tenere : ja`ala 155, 34, 37, 39, (102) — trahens : jādhib 27, 68, (89) 34 ; 137, 77 ; 157, 84 ; 163, 63 ; 176, 64; variari : ikhtalafa 73, 55, (190)
hafiza 19, 60, (151) — i `taqada 77, 14; trahere : munjarr injirāran 17, 20, (91) 179, 18, (710) — fa . . . idhan 164, 76, vegetabilia : nab āt 157, 72, (613)
143, 59 ; 163, 67, (424) — qāla 109, 93, — istahāla 60, n. 51, (165) — naql (710) — fa-inna 99, 59, (710) — li- vegetabilis : nabāti 169, 54 ; 170, 64, 65,
(525) — 109, 94 76, 96, (648) dhālik 9, 6 ; 36, 6 ; 43, 6 ; 70, 22 ; 144, 64 ; 71 ; 171, 82, 87 ; 172, 13, (613) — nāmi
tenuitas : diqqa 182, 69, (205) tranquillitas : salā ma 67, 73, (283) 147, 27 ; 180, 40, (710) — li-hā dhā 170, 66 ; 171, 76, 80, (651)
terminari : tanāhā 83, 8, (653) — intahā tranquillus : wādi` 14, 95, (681) 39, 51 ; 159, 14, (710) — wa 17, 19; vehementer : sahih 17, 19, (339) — qawi
152, 98, (653) transcendere : jā waza 65, 45, (119) 70, 19 ; 98, 35 ; 153, 17 ; 164, 85 ; 169, jiddan 64, 28, (88) et (527)
non posse terminari : laysa munhasir fi transferri : tanāsakha 113, 45 ; 125, 14, 44 ; 171, 84 ; 184, 11, (710) vehementia : shidda 56, 4, (304)
hadd 152, 5, (129) et (147) (630) — tan āsukh 125, 24, (630) uniens : ahadi 90, 9, (8) — wandāni 91, 38, vehens : hāmil 175, 60 ; 177, 80, (161)
terminatus : mandū d 51, 20, (129) transire in mentem : khatara bi-bāl 149, (679) vehiculum : matiyya 175, 50, (597)
terminus : mandūd 131, 6, (129) — taraf 45, (67) et (184) unitae : wanda 91, 37, (679) vel : aw, passim, (710)
83, 39 5, 6 ; 88, 89, (378) — fard 51, n. 21, transmittere : arsala 178, 1, 6, (234) — universalis : kulli 49, 97, 1 ; 50, 14 ; 76, 5; velle : irāda 66, 54 ; 88, 78, (249) — murād
(468) nuffadha 178, 2, (640) 77, 13 ; 94, 80 ; 138, 96 ; 139, 1, ei pas8im, 71, n . 36-38, (249) — shawq 55, 84, (333)
medius terminus : al-hadd al-awsat 127, 49; transsumere : akhadha 78, 33, (9) — (548) — kulliyyāt 78, 32 ; 102, 00, 6, — ishtāqa 54, 82 ; 55, 87, 90, 91, 92, 93,
152, 93, 94, 96, 3 ; 153 9 14, (129)et(685) istamadda 178, 2, 6, 13 ; 179, 16, 18, 23, (548) — 78, 37 94, (333) — ishtiyāq 54, 82, (333) —
terra : ard 66, 50, (14) — 29, 94 (585) — istimdād 78, 32 ; 178, 12 ; 179, universalitas : ` um ūm 95, 84, (432) tanba`ith mushtāqatan 57, 7, 8, (333) —
terrere : kh āfa 39, 51, (194) — ru`b 60, 57, 17, (585) unum : shay' 20, 80, et passim, (335) shā 'a 141, 30 ; 148, 34, 35 ; 149, 52, 58;
(239) tribuere : afāda 115, 68, (492) unum esee, fieri : ittahada 109, 93, (679) — 150, 59, 64, (335) — kāda 38, 22, (555)
nimis terrere : shagha,la qalb 26, 51, (315) tristari : ghamm 99, 62, (454) wandāniyya 175, 45, (679) — muttafiq volitum : al-musht āq ilayhi 59, 40, (333)
et (519) tristis : maghmūm 32, 38, (454) 105, 41, (692) non velle : abā S, 97, (4)
terror : khawf 15, 4 ; 17, 29, (194) tristitia : huzn 43, 15 ; 58, 26 ; 61, 68, (142) unus : wā hid 5, 64 ; 46, 59 ; 110, 8, 10; velocitas : sur`a 9, 13, (268) — isti`jāl
testiculi : unthayān 155, 38 ; 184, 24 9 (27) tunc : hina'idhin 17, 32 ; 30, 11 ; 81, 82 ; 83, 135, 59, (679) — wandahu 86, 49, (679) 3, 39, (398)
teaere : nasaja 70, 25, (629) 14 ; 84, 24, 26 ; 85, 42, 43 ; 97, 9 ; 98, unusquilibet : kull wāhid 85, 47, (548) et velociter : kathiran 3, 37, (534)
thesaurus : khiz ā na 4, 46 ; 8 9 4 ; 10, 22; 36 ; 99, 51 ; 117, 93 ; 119, 16, 21 ; 125, (679) esse velox ad : kāna muqbil 43, 5, (495)
11 9 49 ; 12, 64 ; 13, 66 ; 140, 18 ; 145, 79; 12 ; 137, 75 ; 150, 72 ; 155, 46 ; 172, 7; unuaquisque : juz' i 116, 82, (97) — nzufrad venae : ` uricq 178, 7 ; 180, 35, (407) —
89, 90 ; 146, 98 ; 147, 20, 21 ; 182, 88 ; 174, 31, (168) — hunāk 13, 77, (666) — fa 102, n . 00, (465) — kull 87, 74 ; 109, 97 ; awrida 178, 97, (683)
183, 89, (175) — khiz ā natān 20, 76, 18, 39 ; 23, 6 ; 52, 49 ; 65, 45 ; 91, 28, 31; 145, 87 ; 159, 16, et paasim, (548) — venenum : mādda 34, 85, (585)
(175) — khazā'in 150, 68, (175) — 94, 74 ;103,17 ;114, 52, 57 ; 117, 91 ;118, wāhidan w ā hidan 9, 16, (679) venire : hasala 105, 41, (148) — `arada
makhzū n 140, 19, (175) — 147, 24 7 ; 119 31 ; 122, 75 ; 125, 69 16, 22 ; 132, urere . : haraqa 173, 24, (139) 33, 65, (405) — kāna 30, 6, (556) —
timere : khāfa 58, 29 ; 184, 7, (194) — 18 ; 135, 59 ; 137, 79 ; 156, 55, 63 ; 160, usus : hājāt 162, 50, (162) —` āda 8, 2; hmjasa 142, 41, (658) — yūjib 58, 30,
khamf 17, 31 ; 99, 62, (194) — kāna 31 ; 161, 45 ; 163, 66, 72 ; 168, 35 ; 20, 70 ; 21, 93 ; 33, 53, (439) — iqbāl (B75)
makhūf 58, 31, (194) — 17, 30 172, 5, (710) — fa .. . idhan 51, 32 ; 80, 62, (495) quod venit : wā rid 18, 36, 37, (683)

326 LE e DE ANIMA a D'AVICENNE 11 LEXIQUE LATINO-ARABE 327

(accensio) quae venit (ex) : kā'in 184, 13, 25, 39 ; 77, 25 ; 148, 40, (339) — asahh 60 ; 6, 76 ; 7, 87 ; 8, 94, 98 ; 9, 11 ; 10, viaiones : mughayyabāl 18, 52, (462)
(556) 25, 44 ; 32, 47, (339) — eādiq 29, 00, 38 ; 11, 48 ; 13, 69 ; 15, 97, 99, 3 ; 16, visua : basar 71, 35 ; 97, 20 ; 128, 55 ; 181,
ventriculus : tajwif 182, 84, 87, (121) (343) 7 ; 22, 98 ; 23, 6 ; 25, 40 ; 30, 3 ; 34, 55 9 (53) — abs ār 127, 37, (53) — ru'ya
verbera : darb 61, 74,(367) (dictiones) erunt aimul verae : efr simul 90, 91 ; 45, 36 ; 48, 82 ; 51, 33 ; 52, 39, 3, 32, (222)
verbum : akhbār 104, 20, (169) — qawl vestea : thiyāb 162, 57 ; 163, 62, 64, (83) 40, 42 ; 54, 81 ; 56, 6 ; 58, 32 ; 77, 21, visus : juz'i 27, n .67, (97) — mahaūa
1, 2, (525) — kalām 49, 95 ; 67, 74; vestire : kaaā 63, 10, (542) — albaaa 62, 4, 78, 29 sqq. ; 82, 92 ; 99, 92 ; 92, 44, 51; 152, 89, (143) — mar'i 4, 49, (222) —
91, 39 ; 126, 26 ; 152, 89, (551) — alfāz (560) 97, 27 ; 98, 40 ; 115, 64 ; 122, 78 ; 145, lā'ih 28, 78, (576)
19, 60, (569) via : sabil 41, 84, (262) — maaālik 175, 52, 79 ; 147, 24 ; 155, 37 ; 157, 88, 89 sqq . ; vita : baqā' 69, 10 ; 184, 23, (59) — hayāh
vere, veriasime : bi-l-haqiqa 5, 29 ; 18, 39, (282) — tariq 64, 26, (379) 158, 3, 4 ; 167, 19 ; 171, 78 ; 172, 2; 2, 24 ; 54, 82 ; 172, 99, 4, (166) — ma`i8ha
42 ; 25, 32 ; 135, 54 ; 145, 77 ; 150, 65; vicinior : 181, 68 177, 94 ; 180, 31, 32, 36 ; 181, 52, et 70, 11, 14, 19, (442)
162, 57 ; 165, 90, (152) — yaqinan victoria : ghalaba 58, 22, (452) pasaim, (527) — quwwatān 123, 90; vivificana : muhyin 172, 2, (166)
6, 73 ; 141, 24 ; 110, 1 ; 158, 98, (708) videlicet : a`nā 89, 1, (437) 146, 93 ;159,11,13 ; 171, 82, 91, (527) — vivificare : ah.yā 176, 76, (166)
verecundia : khajal 75, 87, (171) videre : bassara 127, n . 37, (53) — absara quwā 13, 81 ; 14, 96 ; 32, 45 ; 36, 4; vocare : aammā 5, 57, 61 ; 6, 67 ; 33, 67 ; 80,
verior : asahh 32, 52, (339) 97, 22 ; 127, 37 ; 162, 53, (53) —ibs ār 40, 59 ; 44, 24, 26 ; 48, 82 ; 54, 78 ; 71 ; 112, 32 ; 122, 69 ; 151, 79, 84 ; 153,
verisimilis : mukhayyal 136, 66, (196) 181, 57, (53) — istathbata 29, 93, (76) — 55, 86 ; 56, 5 sqq . ; 59, 43, 44, 45 sqq. ; 17 ; 164, 82, (287) —`anā 137, 81, 82;
verieimilitudo : takhayyul 136, 67, (196) takhayyala 19, 59, (196) — ra'ā 2, 19; 66, 69, 60aqq . ; 67, 67 ; 78, 30 ; 80, 164, 84, (437)
veritas : haqiqa 121, 58, (152) 3, 30 1 ; 7, 89 ; 13, 74 ; 18, 35, 40, 42 ; 59 ; 81, 72, 73, 76 ; 98, 33 ; 104, 24; volitum : cfr velle
veritas rei : aql 25, 39, 40, (17) — al-qawl 19, 66, 58 ; 23, 13 ; 24, 17 aqq. ; 25, 31, 153, 18 ; 155, 40 ; 157, 88 ; 158, 96 ; 159, voluntarius : irādi 30, 5 ; 31, 24, (249)
al-haqq 154, 22, (152) et (525) 36 ; 26, 48, 51, 58, 61 ; 29, 98 ; 38, 35; 16 ; 160, 21, 25, 28 ; 161, 40 ; 167, 12; voluntas : i.jmā` 55, 97, (108) — irā da
vero : ammā . .. fa 6, 68 ; 43, 99 ; 50, 16 ; 39, 50, (222) — arā 24, 21, (222) — 170, 74, 75 ; 172, 97 ; 174, 39 ; 175, 60 ; 33, 61 ; 66, 51, 56, (249) — ahawq 55,
54, 71 ; 60, 64 ; 70, 21 ; 134, 47 ; 169, 51; ahabah 179, 21, (302) — aahbaha 11, 44, 176, 68, 77 ; 177, 91 ; 180, 41 ; 181, 46, 96, 97, 98, 2 ; 58, 21, 22 ; 59, 41, (333) —
181, 61 ; 182, 83, (710) — bal 25, 38 ; 49 ; 61, 78 ; 180, 43, (302) — ahāhada et paeaim, (527) — quwwa min al-quw ā ahawqi 56, 6,(333)
148, 28, (710) — fa 9, 17 ; 14, 94 ; 25, 9, 17 ; 21, 86 ; 43, 12, (327) — mushāhada 111, 23 ; 158, 2, (527) qui in circuitu volvitur : madūriyya 3,
29 ; 27, 70 ; 28, 75 ; 31, 26 ; 33, 61; 166, 2, (327) — mutā la`a 29, 92, (385) — vis : nizā` 59, 38, (627) n . 30, (209)
43, 1 ; 48, 88 ; 53, 68 ; 128, 56 ; 131, 99 ; i`tabara 49, 93, (395) —` āyana 25, 37, propria vis : cfr proprius vox : aawt 71, 31, 33, 34 ; 72, 38, (358)
151, 78 ; 182, 86, (710) — fa-inna 12, 60; (443) — kā na 32, 39, (556) — iltafata visibilis : bāair 181, 57, (53) — mubassar vulgus : 15, 00
30, 11, (710) — lākinna 41, 73, (710) - 40, 56, (568) — lāha 28, 77, (576) — 181, 56, (53) — mar'iyyāt 3, 31, 33, (222)
- wa 14, 89, 96 ; 26, 61 ; 30, 5, 12 ; tamaththala 13, 79 ; 66, 56, (582) —
31, 29 ; 32, 41, 49 ; 33, 66, 72 ; 34, 81; tamaththul 166, 00, (582) — wajada
41, 67, 69 ; 42, 88, 92, 95 ; 43, 11 ; 44, 6, 75, (676) — wujūd 40, 56, (676) —
19 ; 45, 32 ; 57, 8 ; 58, 29 ; 60, 60, 61; waqa`a 4, 46, (695)
65, 35 ; 74, 70 ; 75, 90 ; 76, 1 ; 79, 45 ; 80, (videre) firmiter : ( `āyana) mu`āyana sahiha
53, 54, 62 ; 104, 26 ; 107, 73 ; 122, 79 ; 25, 37, (443)
123, 87 ; 125, 12 ; 133, 26, 32 ; 137, 74, quod videtur : mubasaar 127, 38, (53) —
81 ; 140, 19, 20 ; 144, 69, 72 ; 149, 45, mar'i 24, 15, 16, (222) — al-manz ūr
60, 53 ; 154, 29 ; 156, 62 ; 160, 30; ilayhi 46, 49, (837)
181, 49, 68 ; 184, 23, (710) — wa-dhālik vigilans : yaq7,a 5, 55 ; 19, 64 ; 23, 10 ;
anna 43, 14, (710) 26, 58, (707)
veraificans : ahā `ir 32, 37, (313) vigilare : yaqza 22, 4 ; 27, 64, (707)
versus : ahi`r 20, 69, (313) vigilia : yaq;a 12, 53 ; 18, 51 ; 19, 54 ; 31 9
versus esae : lāqā 83, 15, (571) — waliya 22, 25 ; 33, 58, 59 ; 34, 81, 88 ; 60, 62,
83, 12 ; 181, 46, (698) (707)
vertigo : dawwār 3, 34, (209) vincere : yhalaba 23, 79 (452) — ghalaba
verum : sidq 25, 45 ; 32, 63 ; 78, 37, (343) 57, 9, (452) — qahara 25, 45, (524)
verum esse : aahha 32, 36, 39 ; 157, 84, vinculum : ribāl 158, 95, 009 (224)
(339) — sadaqa 159, 14, 17, (343) - vir : ilf 57, 12, (20)
aalaha 170, 67, (352) virtus : ieti ` lā' 161, 88, (431) , — quwwa
verus : haqq 98, 48 ; 147, 16, (152) —$ahih 1, 6, 7 ; 2, 16 ; 3, 28, 35 ; 4, 49 ; 5, .57,

VOCABULAIRE DE L'a APPENDIX a 329

facere ebullire : h āja 204, 76 ; efr 31, n . 23 laetari : fariha 195, 28, 29, (464)
error : sahw 192, 76 laetificari : kuthura' l farah 195, 29,
evagatio (aensus per mundum) : tasarruf (464) et (534)
197, 66, (344) laetitia : mafrūhiyya 206, 12, 13, (464)
quod esigit : muqtadā 196, 47, (514) laetus : mafrūh 204, 65 1- 2 ; 206, 19, (464)
ANNEXE
exatingui : mhilā l 206, 7, (157) — intifā' largitas : kathra 201, 34, (534)
203, 47
VOCABULAIRE DE L'(t APPENDIX N estraneus : ,tūri ' 193, 87
macilentue : manhū k 194, 23
maestitia : tarah 194, 13
febris : hummā 193, 85, 87, 90
La publication de lexiques completa permettant d 'ē tudier le vocabulaire arabo-latin maximus : wāfir 194, 10
de 1 ' extrait du De Medicinis cordialibus qui constitue 1 ' Appendix (voir pp quod fertur : mutasarrif 196, 51, (344)
. 187 ā 210), mediocriter : i ` tidā l 195, 31, (400)
figi : taqarrur 208, 51, (503)
appartient ā 1'ē dition de la traduction latine de ce trait ē, non ā celle du De Anima. meditatio : qanā `a 198, 87, (523)
A titre d ' exemple, nous proposona ci-deasous une listo de mots latina de I ' fisus : thā bit 189, 19, (76)
Appendix. melancholicus : sawdāwi 194, 21, 23 ;
Notre choix s'est portē principalement sur deus s ē riea de mots . Les uns ne sont pas flavus : safrāwi 206, 7
198, 81, (291)
atteatks dana le texte latin du De Anima, Livres IV et V, mais traduiaent des mots (quem) formidat : muhib 208, 50
memor iniuriae : hiqd 207, 26, (153)
frequentare : takarrara 200, 16 ; 203, 45,
arabea se rattachant ā 1 'une des racines qui sont mentionn ēea dans le Lesique arabo- memoria iniuriae : hiqd 207, 32, (153)
latin (nos 1 ā 709) . Les autrea sont attestea dans le texte latin du De Anima, Livres IV (537) — takaarrur 201, 21, (537)
molestare : aghamma 199, 93, (454)
frequentatio : tawātur 203, 50 1?, 673
et V, mais traduisent des mots arabea ne se rattachant ā aucune des racines mentionn ēes molestari : istawhasha 190, 44
dans le Lesique arabo-latin. frequenter : mirāran mutawādiyatan 201,
multua : wāfir 205, 92
19, (588) et (698)
mundus : naqi 209, 65
abominabilis : qadhir wa-bashi ` 209, 65, circulus (Saturni) : falak 189, 22, 23 genitura : fayd 188, 10, (493)
(500) coangustatio : diq 203, 56 ; 204, 73, 75, graoilis : manhū k 194, 19 natura : qiwām 202, 38, (526)
abundantia : kathra 205, 93, (534) 77 ; 205, 85, 90, (373) grossitudo : efr tenuitaa nimis : jiddan 189, 30 ; 194, 21 ; 210, 73,
accedere : am`ana 190, 35 ; efr 172, n . 99- cogere : kallafa 201, 33, (550) — cfr 71, grossus : ghaliz 206, 2, 10, 18 ; 207, 22 (88) — cfr 116*-117*
00 n. 36-38 grossus et spissua : ghaliz al-qiwām 194, 21
accendi : hayajān 206, 7 ; cfr 31, n . 23 commotio : tamawwuj 196, 48 (sanguis) grossua est : kathāfa 194, 22 (535) obscurus : muxlim 194, 24
acceptio : akhdh 192, 77, (9) commotus : mutamawwij 195, 44
acutus : muhriq 193, 85, 87, 90, (139) obtemperare : adh`ana 195, 45
concordare : mus ā `ada 198, 73 hectica : diqq 193, 84, 86, 89, (205)
quae adiuvat : mu`ādid 196, 53 odor : `arf 192, 69
conservatio (a dissolutione) : takhalkhul hilaris : farih 203, 51, (464)
adulari (animae) : tahaddatha 197, 72, (130) obtinere : mudrik 208, 42, (202) — tamakkun
201, n. 32
aggratulari : hashsha 190, 44 197, 70, (600)
constrictio : ihtiqān 203, 48 imprimere : irs ā kh 208, 38
aggredi : balsh 205, 82 contristans : muwahhish 204, 70 inductio : istiqrā' 201, 18, 27, (504)
amare : raghiba 204, 74 constristare : wahha8ha 199, 93 magna para : qist wāfir 193, 61-2
iniuria : hiqd 209, 55, (153)
amplitudo : tabassut 203, 58, (51) quod contristat : hiqd 210, 73, (153) pectus : sadr 203, 56, 58 ; 204, 68 aqq.;
memoria iniuriae : cfr memoria
anguatatio : diq 204, 68, (373) convalescens : nāqih 194, 19 205, 86, 90, (341)
iniuriae illatae : mā ghalaza min al-mu ` ā-
ascendens : mutasa"id 195, 44 contumeliae illatae : mā ghalaza min al- (auctor) praecipuua : al-shaykh al-ra'is
sharā t
attentus auditor : husn al-isgh ā' 198, 73, mu`āmalāt 198, 85, (433) 187, 6, (22T)
recordatio iniuriarum : cfr recordatio
(145) et (347) properare : asra`a 208, 44, (268)
inniti : mabni 209, 63, (63)
auctor praecipuus : efr praecipuus non deleetans : ihā sh 197, 68 purus : naqi 205, 93
inolescere : i ` tāda 197, 64, (439)
audacissimus : shujā` 206, 11 dilatari : inbisāl 193, 7, 8 ; 194, 22, 23; cui insita est (tristitia) : al-mamnūw 203,
auditor : efr attentus 201, 33, (51) — cfr 33, n. 68 53, (605) recordari iniuriarum : hiqd 207, 34, (153)
authentica : mashhūrā t 201, 28, (328) dilatatio : inbisā t 202, 38, 39, (51) — introducendua : mustad `in 187, 7, (203) recordatio iniuriarum : hiqd 208, 48, (153)
inshirāh 203, 58, (306) invadere : ba¢sh 209, 54 remiesio : khumicd 205, 84, (193) — du`f
blandiri : khadi`a (wa-talbis) 198, 74 dissolutio : takhalkhul 202, n . 37 ira : tawahhuah 203, 56 191, 51, (368)
dissolvere : khalkhala 201, 20 ramitti : da`ufa 190, 50, (368) — fattara
caelum : falak 189, 20 distemperatus : zā 'id 205, 95 ; 206, 2; laeta : mufarrihāt 195, 28 ; 196, 60 ; 203, 204, 75
cantaplora : zarrāqāt 202, 44 207, 22, (255) et (265) 53,(464) reparare : tawlid 202, 35, (697)

330 VOCABULAIRE DE L'e APPENDIX»

repugnans : mu`ānid 201, 24, (435) suceedere : injidTitcb 202, n . 42, (89)
reputare sordidum : taqazzuz 209, 64 sulfur : ki brit 195, 26
reaplendene : sāfti` 194, 17 ; 196, 33
reetringere : naha.la 193, 7 tenebrosus : mu ;lim 198, 82 ; 200, 00
retractio : inqibād 203, 48 tenebrae : ;ulmd 190, 45 ; 197, 68
revolvere : iasarruf 207, 36, (344) tenuitaa : riqqa 205, 89 ; 206, 00 TABLE DES AUTEURS CITĒS
rigidus : sha<lid 206, 16, (304) grossitudo et tenuitas : qiwām 200, 7, (526)
(temperatus) inter tenuitatem et groasi-
tudinem : (mu`tadil) al-qiavā m 195, 32; Abel A., 202. De Vaua R ., 1*, 44 *.
saeculum : dunyā 198, 87 205, 92, 94, (400) et (526) Abū `Ubaid al-Jūzj āni, 117*, 187, 203, Dodds E.R ., 4 *.
sanguis : dam 205, 92, 95 ; 206, 97 sqq.; (temperatua) in tenuitate et spisaitudine : Dominique Gundisalvi, cfr Gundiasalinus.
210.
207, 21, 22 (mu`tadil) al-qiwām 194, 17, (400) et Alexandre d'Aphrodise, 22 *. Dulude H., 2 *.
(circulus) Saturni : zuhal 189, 23, 24 (526) Al-Fākhūri H, 15. El-EhwanyA .F., 64*.
aedere : iqā ma 197, 68, (526) tenuis : raqiq 194, 22 ; 206, 97, 7 ; 207, 26 EI-Khodeiri, M . 122 *, 17, 27, 33, 37, 42,
AI-Fārābi, cfr Fārābi.
eignatus : muta`ayyin 191, 65, (443) tranaferre : naqakc 187, 5 ; 210, 74 (648) Al-Jūzjāni, cfr Abū ` Ubaid. 48, 191, 194.
solitariva : mutawahkish 207, 23 tristans : muwahīeish. 204, 68 Fand Toufio, 24-27.
Al-Kindi, cfr Kindi.
solitudo : inqip` `an al-shugiel 199, 88, tristitia : tawalehus% 204, 72 Alpago A ., 98 *, 118 *, 113, 132, 162, 187- Al-Fārābi, 16 *, 64 *, 69.
(315) et (516) — wanda 197, 69, (679) turbidus : kadir 206, 2 sqq . ; 207, 22 Forget J., 136.
210.
sollioitudo : wa3eska 198, 83 Amid M ., 11 *, 31 *, 35 *, 37 *, 38 *, 40 *, Freytag G., 122 *, 36, 38, 58, 65, 70, 104,
apeciea : adwiya 187, n . 7 ulcisci : intiqām 209, 56 130.
43*, 54*.
grossus et spissus : efr grossus Anawati G .C . (M. M .), 76*, 138, 148, 150. Furlani G., 38 *.
splendere : fadalCt 200, 8, (477) vehiculum : markab 190, 45, 46, (245) Arietote, 6*-7 *, 12 *, 13 *, 14 *, 16 *, 17 *, Gardet L., 36 *, 65 *, 67 *, 69 *, 70 *, 71
aplendena : sāli ` 205, 93 venti : riyāh, 202, 43, (248) 19, 29, 37, 66, 127, 128, 134, 150, 151,
21 *, 28 *, 30 *, 84, 198.
spissitudo : thikhan 206, 16 ventoaae : m¢Tuājim 202, 43, (128) Arnaldez R ., 74. 153, 187.
stellae fixae : al-kawākib al-tle ābita 189, veritas : kunh 190, 31 Arnaud de Villeneuve, 98*. Gērard de Crēmone, 98 *, 99 *.
19,(76) vigor : quwwa 203, 57, (527) Gilson Ē ., 20 *, 33 *, 37 *, 39 *, 51 *, 63
Auohaueth, cfr Ab ū `Ubaid al-Juzj āni.
atolidus : balid 207, 20, (61) vindicta : intiqām 192, 69 ; 207, 28, 31, Avicenne, 3 *, 9 *-11 *, 13 *-20 *, 24 *-59 *, 64 *, 66 *, 69 *.
(virtutea) subduntur : adh ` ana 195, 43 33, 36 ; 208, 51 ; 209, 61 Goichon A .M., 3*, 49 *, 122 *, 6, 21, 22,
65 *-72 *, 98 * ; (autres tegtea que le
subiici : tajawhara 191, 64, (122) vitium : fasād 199, 97, (475) 24, 29, 37, 42, 48, 49, 72, 76, 78, 79,
De Anima) 3, 14, 19, 23, 28, 45, 47,
49, 50, 52, 62, 64, 66, 69, 70, 72, 82-89, 82, 83, 89, 93, 99, 102, 104, 108, 112,
91-99, 100-103, 106, 106, 108, 109, 113- 118, 119, 121, 123, 125, 127, 125, 133,
117, 119-124, 126, 132 9 136, 138, 148, 136, 151, 156, 162-164, 169, 170, 171,
150, 151, 153, 156, 159, 162, 163, 167, 192, 196.
169-172, 174, 176, 177, 179, 180, 185, Guillaume d'Auserre, 44 *.
193. Gundissalinue, 44*, 92*-95*, 122*, 1, 2,
Bakoā J., 76 *, 110 *, 175. 4, 6-8, 12,13,15,16,18,19, 35, 37, 39,
Barbotin E ., 61 *. 54, 56, 58, 59, 63, 64, 66, 76-79, 81-83,
Birkenmajer A ., 1 *, 187. 85, 86, 88, 89, 92, 97, 98, 105, 107, 110,
Bloch E., 29 *. 114-117, 127, 128, 130, 132, 134, 137,
Boncompagni B ., 98*. 138, 158, 171, 173, 185, 189.
Burnet J., 4 *. Haneberg B., 2 *.
Cajetan, 12*. Ibn Sina : cfr Avicenne.
Callus D.A ., 1 *.
Jabre F ., 153.
Carra de Vaus B ., 31
Jahier H ., 98 *.
d'Alverny M .-Th ., 1*, 10 *, 76 82 88 *-
89 *, 98 *, 101 *-103 *, 155, 162, 185, Jean Philopon, 25 *, 63 *.
187. Kilisli R.B., 11 S*, 142 *, 187-210.
De Rademaeker J., 123 *. AI-Kindi, 63 *, 64*, 69 *.

332 TABLE DES AUTEURS CITĒ S

Kutech W., 136 . 112 *, 122 *, 142 *, 20, 37, 44, 53, 56,
Landauer S ., 2*, 24 37 *, 47 *, 48 *, 50 65, 71, 82, 84, 109, 140, 142, 151, 154,
65*, 72*. 163-165.
Le Blond J .M ., 12 *. Roland-Gosselin M .D ., 35 *, 39 *, 44 *.
Lucehetta F., 113 . Safa Z ., 187.
Mehren A.F ., 24 . Saliba D ., 9*, 27 *, 33 *, 38 *, 67 *, 68 *. TABLE DES MATI Ē RES
Minio-Paluello L ., 4* . Simplicius, 23 *, 36 *, 61 *.
Moraug P ., 61 * . Snell B ., 4*.
Muckle J.T., 88 *, cfr Gundiasalinus . Steinschneider M ., 98 *. AVANT-PROPOS V
Noureddine A ., 98*. Tabāri, 26.
Philoponus, cfr Jean Philopon . Thēmistius, 61 *-62 *.
LE (t DE ANIMA N D ' AVICENNE : UNE CONCEPTION SPIRITUALISTE
Pines S ., 164. Thomas d 'Aquin, 22 *, 55 *, 66 *, 68 *.
Platon, 30 * . DE L ' HOMME 1*
Van den Bergh S ., 162.
Pomponatius Petrus, 21 * . Van Riet S ., 4*, 58 *, 59 *, . 76 *, 78 *, Trait ē « de 1' ā me », traitē « de 1 ' homme » ? 3*
I Plotin, 37 *. 103 *, 115 *, 56. Psychologie et philosophie de la nature 9*
Pomponazzi P., cfr Pomponatius . Van Steenkiate C., 2*. 20 *
L' ā me humaine est-elle spirituelle ?
Porphyre, 136 . Vattier P ., 103.
Une immortalitē sans pr ē existence 30 *
Quadri G., 2*. Verbeke G ., 68*, 30 *, 37 *, 55 *, 126.
Rahman F., 3*, 11 *, 19 *, 37 *, 38 *, Walzer R ., 13 64 *, 136. L' union de 1' āme et du corps 36*
39 *, 50 *, 51 *, 55 *, 68 *, 76 *, 110 *, Wolfson H.A., 48 *, 49 *, 104 . Les sens internes 46 *
La transcendance de 1 ' intellect agent 59 *

ĒTUDE DES MANUSCRITS ET PRINCIPES D ' Ē DITION . . 75 *


Texte commun et legons doubles . . 76 *
Structure de 1' 6dition des Livres IV et V . . 83*
Particularitēs de la tradition manuscrite . . 87 *
Lē s six manuscrits choisis . . 100 *
Traduction latine et ēditions du texte arabe . . 110 *
Principes d ' ē dition . . 118*
Annexe : Specimina codicum . . 123 *
Transcription des lettres arabes . . 140 *
Abrēviations . . 141 *
Sigles . . 142 *

LIBER DE ANIMA SEU SEXTUS DE NATURALIBUS

QUARTA PARS
Capitulum primum 1
Capitulum secundum 12
Capitulum tertium 34
Capitulum quartum 54

QUINTA PARS
Capitulum primum 69

334 TABLE DES MATIĒRES

Capitulum secundum 81
Capitulum tertium 102
Capitulum quartum 113
Capitulum quintum 126
Capitulum seg tum 134
Capitulum septimum 154
Capitulum octavum 174

APPENDIX : DE MEDICINIS CORDIALIBUS . FRAGMENTUM 187

LEXIQUES 211
LeXique arabo-latin 215
Lexique latino-arabe 279
Vocabulaire de 1'Appendix 328

TABLES

Table des auteurs citē s 331


Table des matiēres 333

Imprimerie Orientaliete, s.p.r.l . Louvain (Belgique)


D. 196810602/10.

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