Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
TOME X I
%*
JUAN DE MATIENZO
DU M IN IS T È R E DES A F F A IR E S ÉTRANGÈRES
P A R IS-LIM A
1967
I
AYANT-PROPOS
C’est une œuvre de premier plan, en très grande partie inédite, que
l’Institut Français d’Etudes Andines offre maintenant aux historiens,
ethnologues, hispanistes et américanistes.
Lorsque mon ami Guillermo Lohmann Villena me dit un jour qu’ il
tenait prêt pour l’édition le texte intégral du Gobierno del Perú, je lui
demandai aussitôt s’ il pourrait le publier dans la collection des « Mémoires
et Travaux » de notre Institut. Personne n’ était aussi qualifié que lui pour
faire l’étude préliminaire de cette œuvre essentielle de Juan de Matienzo,
terminée, on le sait, vers 1567.
Bien que très déficiente et tronquée à près de 40% —■on le voit main
tenant —• l’édition de 1910 à Buenos Aires avait attiré dçpuis longtemps
notre attention sur la valeur de ce document comme source historique pour
le Pérou du X V I e siècle — et même, ajouterons-nous, pour un Pérou
presque contemporain à travers ses survivances dans le monde indigène.
Lohmann a magistralement situé l’ œuvre dans son contexte péruvien,
cette inquiétante décennie 1560-70 oh tout est remis en question dans une
floraison d’ouvrages, eux-mêmes de premier plan, que, grâce à lui, nous
connaîtrons mieux maintenant. Il s’ agit bien d’ une époque exceptionnel
lement importante, celle qui, au-delà des désordres de la conquête, puis des
inquiétudes et des interrogations, annonce déjà dans le Gobierno del Perú
l’organisation nouvelle, voire la refonte d’ une société, sous le vice-roi Fran
cisco de Toledo (1569-81). Mais cette restructuration politique, sociale et
économique, n’ est évidemment pas l’œuvre d’ un seul homme et d’ un moment :
la vaste et minutieuse législation de Toledo codifie, ou guide, plus souvent
qu’ elle ne les crée, de profondes transformations, en partie spontanées dans
un certain milieu, en partie aussi imposées ou dirigées selon des normes,
fruit de l’ expérience, des idées ou des intérêts d’une cohorte de religieux et de
fonctionnaires — parmi eux, et peut-être en première place, Juan de
Matienzo, dont s’est directement inspiré le vice-roi, on nous le montre.
[2] G o b ie r n o d e l P e r ú
A cette époque, les idées généreuses de Las Casas n’ont plus, certes, leur
influence d’antan, même en métropole : après la rébellion pizarriste, le Roi
n’a rétabli son autorité au Pérou qu’au prix d’un compromis qui a consacré
leur abandon, comme l’ a bien vu Marcel Bataillon (1), tandis que se mani
festent déjà les premiers symptômes de la mentalité des « Espagnols améri
cains », fils ou héritiers des conquérants, et qu’on va bientôt assister à la
naissance d’une « conscience créole » en Amérique espagnole. Tout en défen
dant, de par ses fonctions, les intérêts de la Couronne, Matienzo croit à la
nécessité de composer avec le milieu et ne laisse pas d’être influencé par
les points de vue des Espagnols des Indes — lorsqu’il recommande par
exemple l’ implantation de seigneuries (aux droits limités, bien sûr) et la
perpétuité des encomiendas, ou bien qu’il défend et tend à faire reconnaître
telles prérogatives que se sont arrogées les mineurs et nouveaux propriétaires.
A vrai dire, si la seconde partie du Gobierno del Perú a une valeur his
torique, politique et juridique, justement soulignée, en nous faisant mieux
connaître la mise en place de la solide administration vice-royale, la première
partie de l’œuvre est peut-être plus originale, voire plus profonde. Elle
traite, en effet, de Vorganisation du monde indigène au niveau des commu
nautés villageoises, paroisses et encomiendas, en particulier dans leurs
rapports avec les grandes mines ou les domaines (chácaras) des Espagnols,
c’est-à-dire d’ institutions locales et cadres sociaux si solidement structurés
vers cette époque qu’ une partie d’entre eux, résistant aux transformations
de plus en plus rapides des X I X e et X X e siècles, sont bien reconnaissables
aujourd’hui pour Vethnologue et même le simple observateur.
Les projets de réglementation de cette première partie, loin d’être théo
riques, comme certaines lois des Indes élaborées dans des bureaux, sont au
contraire adaptés de très près au milieu, toujours évoqué ou décrit dans les
propositions de / ’oidor, qui cherche habituellement à mieux contrôler des
états de fait. Car Matienzo connaît bien les régions vitales du pays, depuis sa.
résidence de l’Audience des Charcas ; lorsqu’ il rédige, il a déjà enquêté sur
le travail des Indiens à Potosí et Porco ; il a instruit un « jugement de rési
dence » à Cuzco ; il a habité ou parcouru les zones les plus peuplées de la
sierra, et il a même eu des entretiens avec le descendant à demi insoumis de
VInca, dans les montagnes de Vilcabamba...
C’ est ainsi que nous avons, souvent de première main, une foule de ren
seignements sur le fonctionnement des encomiendas, sur les diverses sortes
de mitas — ces services de travail principalement dans les mines — sur les
tributs et redevances, Vimplantation du système de tutelle des Indiens consi
dérés comme mineurs d’ âge, les différentes catégories de travailleurs indi*
essentielle, d’une sorte de long « digest » rédigé (pour qui ?) tantôt en style
télégraphique, tantôt en longues phrases reproduites sans la ponctuation
moderne, peu compréhensibles parfois, avec beaucoup de lectures défec
tueuses, surtout des mots quechuas.
La présente publication s’ imposait donc. Nous la devons à la compétence
de Guillermo Lohmann Villena, dont l’étude préliminaire a été traduite par
B. Lavallé et M me Jean Piel, à l’intérêt qu’a bien voulu y prendre Marcel
Bataillon et à la générosité de la Direction générale des A ffaires Culturelles
et Techniques du Quai d’ Orsay, qui en a assumé les frais. Qu’en ce quatrième
centenaire de l’achèvement du Gobierno del Perü (1567-1967) ils trouvent
ici tous nos vifs remerciements.
François C h e v a l i e r .
ÉTUDE
PRÉLIMINAIRE
par
G u il l e r m o LOHMANN VILLENA
Directeur de la Bibliothèque Nationale du Pérou
TABLE DE L ’ÉTUDE PRÉLIM INAIRE
1. L a d é c e n n ie 1560-1570 : in c e r t it u d e e t e x p e c t a t i v e
(1) Le tableau tracé par Sánchez Bella dans son étude sur « El Gobierno del Perú —
1556-1564 », dans Anuario de Estudios Americanos (Sevilla, 1960), X V II, p. 407-524,
présente beaucoup d’ombres et n’ est pas aussi net. Nous ne pouvons tenir compte des
motivations internes de la conduite du Marquis de Cañete, et nous devons nous contenter
seulement de ses résultats concrets. Ce sont eux qui en définitive dessinent le profil de la
période.
(2) Dans l’état actuel de nos connaissances, et abstraction faite de la brève existence
du Mercurio Peruano (1791-1794), nous ne retrouvons qu’ une époque semblable au cours
de la Vice-royauté : les dix ans du gouvernement d’Abascal. Le climat d’inquiétude et
la nécessité de l’ analyse critique se manifestent alors par des œuvres comme les Observa
ciones sobre el clima de Lima, de Unanue (1806) ; le « Discurso sobre la preferencia de los
Americanos », de Mariano Alejo Alvarez (1808) ; le Plan del Perd, de Vidaurre (1810) ;
l’avis sur les causes des troubles en Amérique, de Baqufjano y Carrillo (1814) ; le projet
de nomination d’enquêteurs chargés d’identifier les raisons de l’instabilité politique, de
Mariano Tramarria, et la Manifestación histórica y política de la revolución de América,
de Riva-Agüero (toutes deux de 1816). Il est évident qu’un élément inconnu du x v i1 *8
2
siècle — la presse — a contribué à amplifier ce climat d’inquiétude en ce début du x ix 8
siècle.
VIII G o b ie r n o d e l P e r ú
(1) L a création d ’autorités propres aux indigènes est à cet égard sym ptomatique.
Cf. Lohmann Villena, E l Corregidor de indios en el Perú bajo los Austrias (Madrid, 1957),
Livre Premier, Chapitres I à IV .
(2) Cf. Millones « Un m ovimento nativista del siglo x v i : el taki onqoy », dans Revista
Peruana de Cultura (Lim a, 1964), n ° 3, p. 134-140, et du même auteur « Nuevos aspectos
del taki onqoy », dans Historia y Cultura. Organo del Museo Nacional de Historia (Lim a,
1965), I, num. 1, p. 138-140.
(3) Dans un procès intenté pour sédition en 1561 sont impliqués des vecinos aussi
importants que Pedro de Avendafio, Pedro de Córdoba, Jerónimo Luis de Cabrera, Juan
Ram írez Segarra, Rodrigo de Esquivel et A m a o Segarra. Archivo General de Indias
[Dorénavant A .G .I .] . Justicia, 1088, R am o 4.
(4) Comp. López Martinez, « U n m otin de mestizos en 1567 », dans M ercurio Peruano
(Lim a, 1962), X L I I I , n ° 4 19, p . 114-119, et « U n m otin de mestizos en el Perú (1567) »
dans Revista de Indias (Madrid, 1964), X X I V , n ° 9 7 -9 8 , p. 367-381.
X G o b ie r n o d e l P e r ú
2. L es f o r m e s d e l a c r it iq u e
(1) Levillier, Don Francisco de Toledo, Supremo Organizador del Perú. (Buenos Aires,
1940), II, p. 3-204.
2
XII G o b ie r n o d e l P e r ú
(1) Il n’est pas inutile de rappeler, ne serait-ce qu’en note, que de nombreuses dispo
sitions adoptées à cette assemblée, notamment celles qui règlent la vie quotidienne des
indigènes, coïncident avec les suggestions de Matienzo : constitution de paroisses de 400
fidèles (Parte Segunda, Constitution 77) ; concentration en villages (80) ; interdiction
des pratiques de déformation crânienne (100) ; des actes de superstition que pratiquent les
indigènes lorsqu’ils se peignent ou se coupent les cheveux (101) ; répression de l’ ivresse
publique (108) ; domination de la masse populaire par l’intermédiaire des curacas (111) ;
hygiène de la vie domestique (112). Ce sont là autant de preuves de la sagesse et de la
perspicacité de l’ analyse de la réalité andine faite par Matienzo.
(2) Jiménez de la Espada, E l Código Ovandino (Madrid, 1891), et Schâfer, E l Consejo
Real y Supremo de las Indias (Sevilla, 1935), I, p. 129 et suivantes.
(3) Le Gouverneur Garcia de Castro pensait de la création des deux premiers tribu
naux : « .. .que ha sido, sigún acá dicen, haber hecho en este Reino Castilla y Francia y
Portugal... ». Rapport du 12.1.1566. Levillier, La Audiencia de Charcas, I, p. 6 72, et
Gobernantes del Perú., I I I , p . 132.
(4) A rm as Medina, « Evolución histórica de las doctrinas de indios ». Anuario de
Estudios Americanos (Sevilla, 1952), I X , p. 124-126, et Cristianización del Perú (Sevilla,
1953), p . 126-127.
E t u d e p r é l im in a ir e x iii
Dans ce catalogue figurent des textes et des noms aux talents inégaux,
mais tous font partie des éléments indispensables à la connaissance
de la vie des indigènes au temps des Incas (1).
Malgré les recherches sur l’ époque incaïque effectuées déjà en 1559
par le Licencié Polo de Ondegardo (2), nous donnerons la première
place au dominicain Fray Domingo de Santo Tomás. En 1560 l’impression
de son Lexicón... et de sa Grammática o Arte de la Lengua general...
établit par l’approche du runa simi les premières bases de la compréhen
sion du monde culturel autochtone (3). La même année voit la naissance
de la « Relación de la religion y ritos del Perú » faite par les premiers
augustins qui sont venus dans la Vice-royauté (4), et l’établissement
du premier recensement général de la population indigène que l’on
connaisse, selon une disposition du Marquis de Cañete (5). Quoique
datant d’environ un lustre, les renseignements uniques contenus dans
deux rapports établis respectivement dans les régions de la côte et de
la Cordillère du Pérou, sont seulement mis en circulation dans ces années.
C’est la « Relación general de la disposición y calidad de la provincia
de Guamanga, llamada San Juan de la Frontera, y de la vivienda y
costumbres de los naturales de ella », recueillie en 1557 par le Visitador
Damián de la Bandera (6) et la « Relación y declaración del modo que
este valle de Chincha y sus comarcanos se governavan antes que hobiese
Ingas, y después que los hubo, hasta que los christianos entraron en esta
tierra » signée en février 1558 par le Dominicain Fray Cristóbal de
Castro, vicaire au couvent de Saint Thomas, que son ordre possédait
à Chincha, et par le Corregidor Diego de Ortega Morejón (7).
(1) Nous nous empressons de préciser que nous ne pouvons tenir compte ici d’écrits
comme 1’ « Itinerario » du franciscain Fray Marcos Jofré ; le traité « D e ritibus indorum »,
de son frère d’ordre, F ray Mateo de los Angeles ; les « Anotaciones » du frère de la Merci
P . Melchor Hernández, et d’autres dont l’existence n’ est pas clairement prouvée si ce n’ est
par des allusions de la Relación du Jésuite P . Luis López. Cf. Tres relaciones de antigüe
dades peruanas (Madrid, 1879), p. 138, 139, 140 et 142-143.
(2) L e Père Cobo les a consultées. Cf. Historia del Nuevo M undo (Séville, 1892), III,
p. 116-117.
(3) Edition fac-similé de 1951 établie par l’ Institut d ’Histoire de l’ Université Nationale
Majeure de San Marcos (Lim a). Cf. aussi Cisneros « L a primera gramática de la lengua
general del Perú », dans Boletín del Instituto R ioa-Agüero (Lim a, 1 951-1952), I, p. 197-
264.
(4) A .G .I . Patronato, 192, N » 2 , R am o 6. Copie dans la Real Academia de la Historia.
Madrid. Collection Muñoz. Tom e L X X X V I I , fo l. 2 33-260. Publiée dans la Colección de
Documentos Inéditos de América y Oceania, I I I , p . 5 -5 8 , et la Colección de Libros y Docu
mentos referentes a la Historia del Perú (L im a, 1918), I re série, X I , p . 3 -5 6 .
(5) Real Academia de la Historia. Madrid. Collection Muñoz. Tom e L X V , fol. 55.
Voir aussi infra, p . 109.
(6) A .G .I . Indiferente General, 1530. Jiménez de la E spada, Relaciones Geográficas
de Indias (Madrid, 1881), I, p . 9 8-103.
(7) Biblioteca de Palacio. Madrid. Mss. 616. Copie dans la Miscelánea de Ayala.
Tom e X X X I I , fol. 261-273. Publiée dans la Colección de Documentos Inéditos para la
Historia de España, L , p. 206-220 ; Colección de Libros y Documentes referentes a ta Historia
del Perú (Lim a, 1934), 2® série, X , p. 134-149, et Trimborn, Quellen zur Kulturgeschickte
des prâkolumbischen Amerika (Stuttgart, 1936), III , p. 236-246.
XIV G o b ie r n o d e l P e r ú
Vers cette même date des données de première main sont recueillies
par un chercheur anonyme. Elles sont connues seulement par une version
postérieure remaniée, la « Relación del origen e gouierno que los Ingas
tuvieron, e del que havia antes que ellos señoreassen a los indios deste
Reino, e de qué tiempo, y de otras cosas que al gouierno convenía,
declaradas por señores que sirvieron al Inga Yupangui, e a Topa Inga
Yupangui, e a Guaina Cápac, e a Guáscar Inga » (1).
Dès cette époque deux auteurs s’aperçurent du profit qu’ on pouvait
tirer de ces documents en en faisant les canevas de leurs traités. Tout
d’abord le Licencié Hernando de Santillán qui, vers le milieu de 1563,
travaillait à Madrid sa « Relación del origen, descendencia, política y
govierno de los Ingas » conformément au questionnaire proposé dans
la Cédula du 20 décembre 1553 (2). On reconnaît au début de son œuvre
le schéma du mémoire anonyme ci-dessus cité, et dans le texte on note
également des emprunts facilement reconnaissables aux deux premières
Relaciones.
Quelques années plus tard le même Fray Cristóbal de Castro ajoute
— selon le témoignage du chroniqueur Lizárraga (3) — le fruit de ses
enquêtes personnelles à ce même document, et élabore la version qui
nous est connue (4), en reprenant le fragment de la « Relación » de La
Bandera (5) concernant le passé indigène.
Dans les premiers mois de 1564 un religieux inconnu dédie à Juan
de Sarmiento, Président du Conseil des Indes, un « Parecer acerca de
la perpetuidad y buen gobierno del Perú y aviso de lo que deben hacer
los encomenderos para salvarse » (6). A cette même époque, comme le
prouve l’analyse interne du texte, le clerc Pedro de Quiroga donne, dans
ses quatre dialogues rhétoriques du Libro intitulado Coloquios de la Verdad
(7), une interprétation extrêmement pessimiste de l’état social du Pérou.
(1) Source de Murúa pour les chapitres que celui-ci consacre aux superstitions des
indigènes. Cf. Duviols « Les sources religieuses du chroniqueur péruvien F ray Martin de
Morúa », dans Etudes Latino-Américaines (Aix-en-Provence, 1962), I, p. 33-43 .
(2) Publiés pour la première fois dans le Confessionario para los coras de indios (Lim a,
M .D .L X X X V , et Séville, 1603), fol. 1-5 et 7 -1 6. Reproduits dans la Revista Histórica
(Lim a, 1906), I, p. 192-201 et 2 07-230, et Colección de Libros y Documentos referentes a la
Historia del Perú (Lim a, 1917), Ire série, I I I , p. 3 -4 3 et 189-203.
(3) A .G .I . Patronato, 188, R am o 2 2 . Dans Revista Histórica (Lim a, 1940), X I I I ,
p. 128-196.
(4) Cobo, op. cit., IV , p. 9-46 ; Colección de Libros y Documentos referentes a la Historia
del Perú (Lim a, 1917), I te série, I V , p. 1-43, et Valcárcel, Historia del Perú antiguo (Buenos
Aires, 1964), I I I , Appendice, p. 4 35-468.
(5) Nueva Colección de Documentos Inéditos para la Historia de España (Madrid,
1896), V I, p. 274-281, et Colección de Libros y Documentos referentes a la Historia del Perú
(Lim a, 1918), Ire série, IV , p. 153-160.
Il est fort possible que le porteur de ce document ait été un certain Juan Fernández
de Liébana, qui résida deux ans et demi dans le district de Charcas et qui regagna la
métropole en 1565, l’ année où son homonyme (et parent ?) quittait le Conseil des Indes
pour celui de Castille.
(6) Manzano, Historia de las Recopilaciones de Indias (Madrid, 1950) I, p . 2 0 et 84-85.
(7) Une copie contemporaine existe à la Biblioteca Nacional de Madrid. Manuscrits,
2821, fol. 1-77 v. Publiée dans la Colección de Documentos Inéditos de América y Oceania,
X V I I , p. 5-177, et Colección de Libros y Documentos referentes a la Historia del Perú (Lim a,
1917), Ire série, I II, p. 45-188.
Des fragments non suivis de cette Relation se trouvent dans le volume 3169, fol. 37-
60 de cette même Bibliothèque. Ils correspondent au texte qui va dans le volume 2821
du fol. 3 au fol. 28 v. On relève de légères variantes. D e toute manière la leçon la plus
sûre est celle du ms. 2821, dont la copie du m s 3169 comporte plusieurs blancs et omet
quelques épigraphes. Cette duplicité et ces mutilations ayant été ignorées, le texte infidèle
a été inséré dans la Colección de Libros y Documentos referentes a la Historia del Perú,
IV , p. 45-94.
(8) Biblioteca Nacional de Madrid. Mss. 2010, fol. 54-73. Dans Revista de Archivos
y Bibliotecas (Madrid, 1904), X I , p. 441- 451 ; Juicio de Límites entre el Perú y Bolivia
(Madrid, 1906), Prueba Peruana, V I I I , p. 149 -1 6 5, et Luna, E l Cuzco y el gobierno de los
Incas (Lim a, 1962), p. 26-51.
XVI G o b ie r n o d e l P e r ú
Dans le cadre que nous nous sommes choisi, il faut aussi noter les
« Antigüedades del Perú » de YOidor Melchor Bravo de Saravia (1) à
qui, vu son jugement éclairé, Cieza de León, soumit ses notes sur le
Señorío de los Incas (2). Notons aussi une « Instrucción para descubrir
todas las guacas del Pirú y sus camayos y haciendas » du Licencié Cris
tóbal Carrillo de Albornoz, chanoine et vicaire général de l’ Evêché du
Cuzco (3).
Quatre œuvres encore, bien qu’écrites juste après la limite de la période
étudiée, témoignent du même état d’esprit : le « Compendio historial
del estado de los indios del Perú » du Bachelier Lope de Atienza (4) ;
le « Memorial que el Racionero Villarreal dió al Virrey Francisco de Toledo
de las costumbres que tenían y tienen los indios de los Reynos del Perú
y de la Nueva España y de cómo se podrían mejor gouernar y enseñar
en la religión Christiana », dont les très curieuses informations font un
écrit digne de sortir de son état d’inédit (5) ; la très célèbre « Relación
de las Fábulas y Ritos de los Incas » (ca. 1574) du P. Cristóbal de Molina,
rééditée tant de fois à partir du siècle dernier, et le mémoire sur l’origine
des monarques indigènes du Frère de la Merci P. Diego de Angulo (6).
Il faut ajouter pour finir aux témoignages précédents de l’acharne
ment à connaître le passé les fameuses visites effectuées de 1560 à 1570
qui, abstraction faite de leur but, donnent par leurs enquêtes statistiques
une abondance de renseignements sur la vie des indigènes. Nous ferons
allusion seulement à celles de Huánuco de 1562 et de Chucuito en 1567,
rendues publiques par l’ édition (7), et à celle de 1566 effectuée par
(1) Le P . Juan de Velasco allègue quelques fragments dans son Historia del Reino
de Quito. Cf. Parte Primera, Libro 4 °, § 4, n° 14, et § 6, n° 2 ; et Parte Segunda, Libro I o,
§ 5, n ° 7 et 15, § 6, n» 2 ; Libro 2 °, § 10, n° 16 et Libro 5°, § 10, n° 1.
(2) C’est ce qu’il avoue à la fin du dernier Chapitre.
Le Comte de Nieva, ignorant peut-être que Bravo de Saravia avait étudié au Collège
Saint Clément à Bologne, fait allusion avec mépris à ses « medianas letras », mais il admet
qu’il était « persona de mucha yspiriencia en esta tierra y que tiene ya entendidas las cosas
de los naturales de ella ». Rapport du 1 0 .IX .1 5 6 3 . Gobernantes del Perú, I, p. 543 et 548.
(3) González Suárez l ’a consulté. Cf. son Historia General del Ecuador (Quito, 1890),
I, p. 130 n ., et 137 n.
II indique 1’Archivo General de Indias comme dépôt de ce document. Il en existe une
copie au Musée Jijón y Caamaño (Quito).
(4) Atienza se trouvait à Quito en juin 1560. Il figure sur un acte aux côtés du fran
ciscain Fray Marcos Jofré, Provincial de son ordre et célèbre pour ses connaissances du
passé. Voir supra, note 1, p. x m . Voir l’ acte de publication des Constitutions synodales de
l’Evêché de Quito. A .G .I . Patronato 189. R am o 40. L ’écrit d’Atienza a été publié par Jijón
y Caamaño dans L a religión del Imperio de los Incas (Quito, 1931), Appendice I, p . 1-235.
(5) Biblioteca de Palacio. Madrid. Mss. 2850, fol. 291-315.
(6) L ’ écrit de ce religieux de Burgos abordait le sujet d’une façon « en algo diferente »
de ses devanciers. Il ajoutait des propositions sur la meilleure méthode pour enseigner
la religion, et sur l’utilité de la création de couvents de femmes indigènes. Voir sa lettre
datée de Lim a le 1 4 .III.1 5 7 5 . A .G .I . Lim a 270. Publiée par Barriga dans Los Mercedarios
en el Perú en el siglo X V I (Arequipa, 1939), II, p. 344.
(7) Iñigo Ortiz de Zúñiga, Visita de la Provincia de León de Huánuco en 1562 (H uánuco,
1967), p. 3-2 66 , et Espinosa Soriano, Visita hecha a la Provincia de Chucuito por Gard
Diez de San M iguel en el año 1567 (Lim a, 1964), p. 5-287.
E t u d e p r é l im in a ir e x v ii
4. A n a t o m ie d e l a « R é p u b l iq u e d e s E s p a g n o l s »
(1) Voir l’interrogatoire à l’A .G .I . Indiferente General, 532, Lib. I, fol. 334-339 v.
Le rapport à l’A .G .I . Lim a, 92. Lissón l’ a publiée dans La Iglesia de España en el Perú
(Séville, 1944), II, p. 329-343. Ces documents sont complétés par les Ordonnances sur le
m ontant du tribut, édictées à Jayanca, 2 9 .V III.1 5 6 6 . A .G .I . Patronato, 189, Ram o 11.
(2) A .G .I . Patronato, 1 88, R am o 30. Un extrait dans le Ram o 33. Publié dans la
Nueva Colección de Documentos Inéditos para la Historia de España, V I , p. 46-105, et dans
Gobernantes del Perú, I, p . 395-471.
(3) A .G .I . Patronato, 188, R am o 30. Publié par Levillier, L a Audiencia de Lima
(Madrid, 1922), I, p . 266-272.
(4) Nueva Colección de Documentos Inéditos para la Historia de España, V I , p . 218-259.
(5) A .G .I . Contaduría, 1801.
(6) A .G .I . Lim a, 313. Vargas Ugarte le reproduit dans son Historia de la Iglesia en
el Perú (Burgos, 1959), II, p. 529 -5 3 8.
(7) British Muséum, A d d . 1 3.9 9 2, fol. 2 24-233.
Il avait déjà fait connaître son opposition à la perpétuité dans une lettre datée de
Lim a 1 5 .IX .1 5 5 9 . A .G .I . Lim a, Lim a, 313.
XVIII G o b ie r n o d e l P e r ú
au Pérou, car elle s’étend à toutes les régions qui affrontent la même phase
historique (Nouvelle Espagne, Chili, Nouvelle Grenade) (1).
Les règles du 11 mars 1560 sont immédiatement suivies d’un effet
fulminant dont nous retrouvons la trace dans de nombreux documents
notariaux qui font état de l’institution du cens, de la création de legs
de restitution par certains conquérants scrupuleux et encomenderos
soucieux de réparer d’éventuels dommages causés à leurs vassaux (2).
Peu de temps après se succèdent les truculents plaidoyers pour la
conservation et la multiplication des naturels du Pérou du dominicain
Fray Domingo de Santo Tomás, correspondant du Père Las Casas (3) ;
l’impartial avis sur le principe de l’obligation du travail dans les mines
donné le 8 janvier 1567 par l’Archevêque Loaysa et les prélats des ordres
religieux à la demande du Gouverneur Garcia de Castro (4), et en fin
la « Representación de los daños y molestias que se hacen a los indios »
soumise au second Concile de Lima par le Licencié Francisco Falcón (5).
Deux textes mettent un point final à cette polémique qui les anime
tous : le fameux « Dictamen sobre el dominio de los Ingas y el de los Reyes
de España en los Reynos del Perú » (Yucay, 16 mars 1571) (6) et le
mémoire présenté en octobre 1572 au Vice-roi Toledo par les notables
du Cuzco, qui critique l’exposé des mobiles de la conquête donnés par
les chroniqueurs et légitiment le transfert de la souveraineté sur les
domaines de l’empire Inca aux monarques d’ Espagne, vu l’usurpation
d’Atahualpa (7).
La gravité de la crise fut telle que ses échos parvinrent en Espagne
(1) Esquivel Obregón, Apuntes para la Historia del Derecho en M éxico (Mexico,
1938), II, Livre IV , p. 5 -7 3 ; Romero, Fray Juan de los Barrios y la evangelización del
Nuevo Reino de Granada (Bogotá, 1960), p. 402 et suivantes ; et Huneeus Pérez, Historia
de las polémicas de Indias en Chile durante el siglo X V I (Santiago, 1956), Chapitre V I ,
p. 70 et suivantes.
(2) Nous les avons utilisés pour la préparation de l ’étude déjà annoncée dans la note 2,
p. v in .
(3) Cf, ses écrits des 13 et 1 6 .III , et 5 et 6 .IV .1 5 6 2 , et du 1 0 .X I I .1 5 6 3 . Lissón, op. cit.,
II, p. 193, 196, 203, 205 et 247. D ’autres réunis par Hanke et Giménez Fernández dans
Bartolomé de Las Casas. Bibliografía crítica (Santiago de Chile, 1954), N os 436 et 446
( = 450). Sur sa personne, voir le livre du P . Vargas, F ra y Domingo de Santo Tomás, defensor
y apóstol de los indios del Perú (Quito, 1937).
(4) Levillier, Organización de la Iglesia en el Perú, I, p. 53-60 , et Lissón, op. cit.,
II, p. 343-349.
(5) Biblioteca N acional de Madrid. Manuscrits, 3042, fol. 220-237 o. Publié entre
autres, dans la Colección de Documentos Inéditos de América y Oceania, V I I , p. 451-495,
et Los pequeños grandes libros de la Historia americana (Lim a, 1946), Série I, X , p. 123-164.
(6) Biblioteca Nacional de Madrid. Manuscrits, 9442, fol. 69-87 v. Publié dans la
Colección de Documentos Inéditos para la Historia de España, X I I I , p . 425-469, la Colección
de Libros y Documentos referentes a la Historia del Perú (Lim a, 1917), Ire série, IV , p. 95-
138, et la Revista del Archivo Histórico del Cuzco (Cuzco, 1950), I, p. 301-335.
Bataillon attribue la rédaction de cet écrit au jésuite P . Jerónimo Ruiz de Portillo,
bien que.la controverse ne soit pas définitivement close. Cf. Etudes sur Bartolomé de Las
Casas (Paris, 1965), p. 273 -2 9 0.
(7) L e document fu t remis au R oi avec un rapport du Corregidor du Cuzco, Loarte,
le 2 4 .X .1 5 7 2 . Cf. Gobernantes del Perú, V I I , p . 117-128.
L e texte original fait partie des pièces qui constituent le volume des Ordonnances
de Toledo, aujourd’hui dans la Biblioteca de la Universidad de Salamanque (antérieure
ment à la Biblioteca de Palacio, Madrid, Manuscrits, 50).
E t u d e p r é l im in a ir e xxi
5. Le « G o b ie r n o del P e r ú » e m b l è m e e t s y n t h è se
d ’une p é r io d e d e l ’ h is t o ir e
(1) Edité par Losada (Madrid, 1958), p. 1-455, sous le titre Los Tesoros del Perú.
(2) Sánchez Agesta, E l concepto del Estado en el pensamiento español del Siglo X V I
(Madrid, 1958).
XXII G o b ie r n o d e l P e r ú
(1) Cf. Menéndez Pidal, La España del Cid (Buenos Aires, 1943), p. 448-451, et Maravaü,
La teoría española del Estado en el siglo X V I I (Madrid, 1944), p. 108, 137 et 146.
(2) Guevara, Menosprecio de Corte y alabanza de aldea (Madrid, Clásicos Castellanos,
1915), p. 19.
II L’HOMME
1. L es e s q u is s e s b i o g r a p h iq u e s
2. L a f o r m a t io n d ’ un m a g is t r a t
d’hommes de loi (1). La villa — elle n’était pas encore ciudad — abritait
depuis le milieu du x iv e siècle l’un des plus anciens établissements d’études
supérieures de la Péninsule, et, dès le règne de Juan II, une cour d’appel
s’y était installée. Cette tradition universitaire et juridique devait être
décisive pour la carrière de Matienzo. A la Faculté de Droit de sa ville
natale — plus modeste mais aussi qualifiée que celle de Salamanque — il
obtint au bout des dix années de scolarité obligatoire l’insigne amarante
du Licencié en Droit (2).
Il est suggestif de noter qu’au moment même où Matienzo fréquente
l’ Université, ou peu après, des vallisolétains de grand renom partent
au Pérou : le Contador Agustín de Zárate, auteur de l’élégante Historia
del Descubrimiento y Conquista del Perú; son neveu le Licencié Juan Polo
de Ondegardo, et le Licencié Hernando de Santillán, juge à la Chancillería
de Castille jusqu’en 1549. Matienzo fut l’ami du second (3). Fut-il incité
par lui ou par son collègue Santillán à se rendre au Pérou ?
En 1542 il entre à la Chancillería et y accomplit dix-sept ans de services.
Il parvient au poste de rapporteur et acquiert comme jurisconsulte une
réputation méritée. Sa profonde connaissance du latin, qu’il utilise dans
trois de ses études juridiques, témoigne de son instruction. Par ses fonc
tions il entre en rapport avec des gens de robe, dont certains avaient acquis
la notoriété par leurs charges dans le Nouveau Monde. Il fut lié avec le
Licencié Cristóbal Vaca de Castro, ancien Gouverneur du Pérou, à qui
il dédie, le 15 octobre 1557, son premier livre ; avec le Président Pedro
de la Gasea, contrefait mais fort habile, qui à cette date faisait construire
l’église de la Madeleine dont le frontispice évoque la victoire sur Gonzalo
Pizarro et ses partisans ; avec le Licencié Lope García de Castro, qu’il
devait rencontrer de nouveau au Pérou ; avec le Licencié Gutierre Villa-
gômez, successivement Conseiller des Indes et de Castille, et avec le
Licencié Juan de Pedrosa lui aussi Conseiller de Castille (4). Nous avons
déjà mentionné le Licencié Hernando de Santillán qui, muté à l’Audience
de Lima, laissa un de ses frères, le Licencié Alonso de Santillán, magistrat
à la susdite Chancillería (5). Dans les préfaces de ses traités nous trouvons
trace d’une étroite amitié avec le prédicateur et conseiller de Philippe II,
le bienheureux Alonso de Orozco.
Son attention dut également être attirée sur les problèmes des Indes
par les débats idéologiques qui virent Las Casas s’opposer à Sepùlveda
(X) A .G .I . Contratación, 5537, Livre II (1558-1562), fol. 46. Cf. Bermúdez (Plata,
Catálogo de Pasajeros a Indias (Séville, 1946), III , n ° 4405. Il n’ existe aucune information
de cette année-la dans le dossier 5219 de Contratación.
(2) A .G .I . Lima, 567. Livre 8, fol. 396 v.
(3) A .G .I . Panamá, 275. Rapport de Matienzo, Ponce de Léon, Salazar de Villasante
et López de Haro, daté de Panamá le 2 9 .V I.1 5 6 0 .
(4) Rapport de Matienzo daté de L im a le 1 3 .IV .1 5 6 1 . Dans Juicio de Limites entre
el Perú y Bolivia (Barcelona, 1906), Prueba Peruana, I I I , p. 4 8, et La Audiencia de Charcas,
I, p. 14.
(5) Prologue au lecteur du Gobierno del Perú, infra, p. 3.
3
X X V III G o b ie r n o d e l P e r ú
la controverse qui mettait en jeu les bénéficiaires des fiefs, les aspirants à
ces domaines, les religieux et la masse indigène. Dans cette atmosphère
surchauffée, soucieux de ses responsabilités, Matienzo s’informe avec
zèle auprès de quelques mentors : les Oidores Bravo de Saravia et Santil-
lân, et le Licencié Polo de Ondegardo, provisoirement à Lima au début
de 1561 (1).
Le lendemain de son arrivée il occupe à titre temporaire un des
fauteuils de l’Audience de Lima dont les titulaires étaient suspendus
pour quatre mois en attendant que le Commissaire Briviesca de Muna-
tones ait fini d’instruire le jugement de résidence du Licencié Santillân,
dernier cas à régler. Pris par cette tâche et le problème des encomiendas,
le Comte de Nieva et les Commissaires ne pouvaient se pencher sur
l’ étude des limites de l’Audience à naître.
Très vite les contrariétés arrivent. Les Officiers royaux refusent de
lui verser son salaire sous prétexte qu’il devait lui être payé par les
caisses des Gharcas. On lui avance à peine 1 000 pesos, qu’il s’offre à
rembourser en huit mois (2), et il se voit forcé, devant l’insuffisance
de cet acompte, de contracter des emprunts à gros intérêts. Avec ce
capital il acheta 10 aunes de drap fin écarlate, 20 de velours bleu et 6 de
velours noir, 2 de drap rouge grossier, 1 quintal de savon, 6 barriques de
vin et autres articles, dont le montant de 1 315 pesos devait être payé
à Arequipa dans un délai maximum de deux mois et demi (3). Il acquit
aussi pour 1 153 pesos plus de 200 aunes de toile grossière (pour empa
queter ses bagages lors du voyage à La Plata), 12 aunes de taffetas et
80 jarres de vin ; il devait régler sa dette aussi à Arequipa dans les cinq
mois (4).
Le 4 avril, en même temps que ses collègues Lôpez de Haro et Pérez
de Recalde, il prêta serment en qualité de magistrat des Charcas (5).
Aussitôt commence le travail de critique et d’ élaboration qui devait
remplir pour lui les vingt années à venir. Malgré le découragement devant
le silence qui accueillait ses écrits ou ses conseils, rien ne l’empêcha de
poursuivre avec obstination sa tâche de fidèle vassal. On retrouve dans
ses rapports plusieurs échos de cette amertume. Le 28 novembre 1567
5. D es il l u s io n s a u d é s e n c h a n t e m e n t
(1) Voir la description de la ville de L a Plata par son Conseil municipal (1561), dans
Relaciones Geográficas de Indias (Madrid, 1885), I I , p. 81-87 , et López de Velasco, Geografía
y Descripción Universal de las Indias (Madrid, 1894), p. 496-498.
(2) Rapport du 31.1.1562. Dans L a Audiencia de Charcas, I, p . 47.
(3) Malgré une lettre du 10.1.1567 adressée au Gouverneur Garcia de Castro, où
Matienzo se plaint de la conduite professionnelle de Ondegardo (La Audiencia de Charcas,
I, p. 217-218), il le mentionne spontanément dans le Gobierno del Perú. Cf. infra p. 119,
120 et 177.
(4) Góngora a senti les désaccords entre Matienzo et Ondegardo dans E l Estado en
el Derecho Indiano (Santiago, 1951), p. 129-130, 139 et 213-215.
E t u d e p r é l im in a ir e xxxi
contre, ses relations ne durent guère être cordiales avec l’évêque Fray
Domingo de Santo Tomás, ami et correspondant de Las Casas, d’abord
parce que Matienzo professait des doctrines opposées sur le problème
de l’indien, ensuite à cause de la rivalité entre les magistrats et l’autorité
ecclésiastique qui culmine avec le procès du Gouverneur Francisco de
Aguirre. Chaque fois que le Gobierno del Perú fait allusion au prélat, c’est
avec une rancune mal dissimulée (1).
plaisantant « hay tan pocos negocios que... no están una hora en audien
cia... y la plaça de la ciudad de La Plata está tan llena de yerba como
cualquier prado bien regado » (1). Il faudrait vérifier cette assertion
en consultant aux Archives Nationales de Bolivie (Sucre) les Libros de
Acuerdos de la Real Audiencia (2). Matienzo put en tout cas trouver le
temps de s’intéresser aux affaires de haute politique de la Vice-royauté,
et en particulier aux problèmes de son Audience. Pour vaincre l’isolement
de la région des Charcas, six mois après son entrée en fonction il recom
mande avec fougue aux autorités métropolitaines l’ouverture d’une voie
de communication suivant le Río de la Plata vers l’Atlantique. Il réitère
cette proposition dans le fameux rapport du 2 janvier 1566 (qu’il incor
pore à son livre sur le Gobierno del Perú) (3). If y revient le 20 juillet
1567, le 23 décembre 1577 et le 4 janvier 1579 (4). Un an après, le
11 février 1580, alors que Matienzo est déjà mort, Juan de Garay, en
fondant la ville de Buenos Aires pour la seconde fois, met en pratique
l’idée que YOidor du Charcas avait défendue.
Son abondante production littéraire (publiée ou encore inédite) nous
le montre sous l’ aspect d’un grave magistrat, mais il ne faut pas oublier
les détentes nécessaires aux tâches de justice (et conformes à son âge)
pas toujours appréciées des habitants de La Plata. Ces données nous
permettent de compléter la silhouette du personnage.
Les commérages nous ont transmis de savoureux épisodes de la vie
privée de Matienzo. L ’après-midi du samedi 22 avril 1564, en compagnie
de ses collègues VOidor López de Haro et le Procureur Rabanal, il traverse
la ville. A la stupeur des assistants, tous trois montent à la genette —
les étriers courts — en chemise, sans la tenue correspondant à leur dignité,
une pique à la main, et plus loin, dans un terrain vague, ils se livrent à
un tournoi, à la consternation générale.
Le même López de Haro semble avoir été un fidèle compagnon
de fête. Tous deux allaient chez un musicien portugais, Francisco
Lobato (5), et au son de ses instruments, les deux juristes et la femme
de l’hôte s’adonnaient à des danses grotesques simulant des combats
avec épées de bois et vessies gonflées d’air. Souvent il jouait avec
acharnement aux échecs et on murmurait en ville que Matienzo em-
(1) Voir la déclaration de Antonio de Robles dans les A ctes cités à la note 3 de la p. x x iv .
(2) Déclarations du Chanoine de L a Plata Palacio A lvaràdo, du vecino Fernández
de Liébana et de l’ancien Corregidor de l’endroit, le Capitaine Juan Cortés (Madrid,
octobre 1566), dans Nueva Colección de Documentos Inéditos para la Historia de España,
V I, p. 177-179, 182 et 190-192.
(3) Voir son rapport du 7 .V I.1 5 6 5 où il se justifie des calomnies précédentes. Dans
La Audiencia de Charcas, I, p. 156-166.
(4) A .G .I . Charcas, 418, Livre 1, fol. 2 02 . Dans Juicio de Limites entre el Perú y Bolivia
(Barcelone, 1906) Prueba Peruana, I I I , p. 143.
(5) Archivo Histórico del Cuzco. Livre 2 e du Cabildos du Cuzco, 1564-1570. A cte du
5.11.1565.
(6) Cédule du 1 3 .V II.15 7 3. Dans Colección de Documentos Inéditos de América y
Oceanía, X V I I I , p. 105-106.
XXXIV G o b ie r n o d e l P e r ú
son séjour au Cuzco figure l’achat d’un esclave noir ayant appartenu au
cordonnier Miguel Sánchez (1).
L ’intègre fonctionnaire dut mener une enquête très serrée sur Gon
zález de Cuenca (2), car la vengeance ne se fit pas attendre. UOidor
de Lima mobilisa influences et amitiés pour accumuler calomnies et
ragots sur Matienzo, qui s’en défendit avec colère (3).
A l’expiration du délai imparti à son enquête (avril 30), il proposa
ses bons offices pour les tractations avec 1’ Inca Titu Cussi Yupangui
réfugié à Vilcabamba. Les négociations qui eurent lieu d’avril à juin,
furent marquées par deux conférences dans la région de Chuquichaca.
Matienzo y consacre l’ un des plus longs chapitres de son traité. Ayant
étudié cet épisode par ailleurs, nous ne nous y attarderons pas ici (4).
Le 30 juin Matienzo confie à Juan Palencia de Albornoz, qui se
disposait à regagner la métropole (5), le compte rendu du jugement de
González de Cuenca, mais ce messager, intimidé lors de son passage à
Lima par la toute puissance de l’ancien Oidor, se laissa suborner pour
200 pesos et remit le dossier à l’inculpé, qui s’empressa d’en retirer
les quelque six cents feuillets qui le compromettaient. Le dossier ainsi
amputé partit pour l’ Espagne. Cette fraude n’ayant pu rester secrète,
Matienzo l’apprit par le Procureur Monzón et s’empressa d’envoyer
à ses frais un nouveau compte rendu au Conseil des Indes, qui jugea le
cas sur cette copie (6). Le tricheur rejeta alors l’accusation de fraude sur
Matienzo ; il demanda la cassation du jugement pour vice de forme,
prétendant qu’on avait ajouté six cent pages à l’ original après la fin de
la procédure. Il chargea ses fondés de pouvoir : Polo de Ondegardo, le
Licencié Contreras, Hernando de Céspedes, Gaspar de Sotelo, Lope de
Zuazo, le Licencié d’Arequipa Gómez Hernández et le greffier du Cuzco
Luis de Quesada d’intenter une action en justice contre Matienzo (7).
La Couronne intervint alors, chargeant par une Cédule l’Audience
de Lima d’éclaircir le cas (8). L ’innocence de Matienzo fut constatée
rapidement, car à la suite de l’inspection de l’ex-Gouverneur Garcia
de Castro à l ’Audience des Charcas, notre auteur fut le seul à être lavé
village fondé fut nommé Toro, sans doute en hommage à sa femme (1).
Le 23 décembre 1572, lorsque Toledo fit son entrée à Potosí, Matienzo
s’empressa de lui rendre compte de sa visite. Peu après il lui remit un
mémoire sur l’amélioration de la région de Charcas et le développement
de sa prospérité par l’industrie minière (2).
Quelle impression le Vice-Roi retira-t-il de ce contact personnel ?
Dans un rapport au Conseil des Indes il décrit Matienzo de cette manière :
« ...aunque es cabezudo y le parece bien su opinión, es amigo de más
justicia, menos ambicioso de ser bienquisto, y más desinteresado e
inclinado a las cosas de Va Mgd... » (3), soulignant bien .l’essentiel de
son caractère : ténacité un peu teintée d’obstination, rigueur autoritaire,
détachement de hidalgo et diligence de fidèle vassal. Grâce à ses qualités,
il devint le bras droit du Vice-roi durant son séjour dans la région de
Charcas. Toledo fait paraître cette confiance dans sa correspondance
avec Philippe II (4). En 1574 il se félicite de la suspension de plusieurs
magistrats à la suite de la visite de Garcia de Castro à l’Audience, et il
ajoute qu’il lui suffit de Matienzo, car il a constaté «que hace justicia
y que no tiene respetos ». Il recommande sa promotion et le ferait même
volontiers venir à Lima en qualité de Régent de l’Audience (5).
Les « Ordenanzas de los indios yanaconas de la provincia de los
Charcas ; cómo han de ser doctrinados, y tributo que han de pagar »,
promulguées par Toledo à La Plata le 6 février 1574 (6), sont le fruit
de l’expérience accumulée par Matienzo durant sa visite du territoire.
Si la pensée générale de ces ordonnances se trouve dans les recommanda
tions sur le statut des indigènes disséminés dans le Gobierno del Perú,
l’inspiration directe en est dans le Chapitre vm de la Première Partie :
l’ Ordonnance iv (interdiction des beuveries dans les fermes) développe
la loi vu dudit Chapitre ; la vu (interdiction de chasser de leurs terres
les yanaconas qui y résident depuis plus de quatre ans) et la ix (défense
de transférer les Indiens dans une autre propriété), sont en germe dans
la loi v ; la vm (possibilité de renvoyer les Indiens ayant moins de
quatre ans de résidence dans une exploitation) est ébauchée dans la
loi ii, et enfin la xi (pour une juste rétribution) est suggérée dans la loi m .
(1) Ballesteros, op. cit., loc. cit. Titre X I ; M em orias... cit., p. 230-235, et Gobernantes
del Perú, V I I I , p. 273-280.
(2) Ballesteros, op. cit., Livre Troisième, fol. 221-279 v. ; M em orias... cit., p. 267-348,
et Gobernantes del Perú, V I I I , p, 143-240.
(3) Ballesteros, op. cit., Livre Second, Titres I à X I I ; M em orias... cit., p, 155-217,
et Gobernantes del Perú, V I I I , p. 304-382.
XL G o b ie r n o d e l P e r ú
(1) Biblioteca Nacional del Perú. Ms. B .5 1 1 . Codex de Toledo, fol. 64 »-8 9 , 89-97 ,
9 7 -1 0 4 ,1 0 7 -1 1 4 » , 153 » -1 6 0 ,1 6 0 »-226 » , 2 4 3 -2 9 9 ,3 2 3 -3 2 7 » , 3 2 8 -3 3 0 ,3 3 0 -3 4 5 ,3 4 5 »-348 »,
349-354, 357, 358 » , 3 60, e t 387-393.
(2) Biblioteca Peruana, cit. I, p. 89.
(3) Recopilación de Leyes de Indias, I I , I, x x x v i i .
(4) Cf. Première Partie, Chapitres xii , xvi et xxxvm.
Rapports de Matienzo des 21.1 et 2 8 .X I .1 5 7 3 . Dans L a Audiencia de Charcas, II,
p. 485-490 et 494, et du 1 4 .X .1 5 7 6 , ibid., I, p. ¡401. Voir aussi rapports de Toledo des
2 0. I I I . et 3 0 .X I .1 5 7 3 , Chapitres 7 et 16 respectivement. Gobernantes del Perú, V , p. 80 et
147.
E t u d e p r é l im in a ir e xli
todo lo que me pudiera costar, y lo daré por bien empleado, por servir
a Va Ilustrísima en esto y en otras cosas que diré estando en presen
cia... » (1).
Mais le Conseil des Indes répondit avec dédain que le projet pouvait
être envoyé par écrit et il ne donna pas l’ autorisation à Matienzo de
quitter son siège (2). Ce dernier renouvela sa proposition quelques années
après, sans plus de succès (3).
La réforme fiscale, si elle entraîna un accroissement de revenus de
400 000 pesos environ par an, valut à Matienzo l’inimitié universelle.
Son collègue Barros de Sanmillán, poussé par des soucis mesquins d’avan
cement, écrit : « ...[Matienzo]... ansí en un libro que escribió del gobierno
del Perú, como en cartas particulares que ha escrito a V. Mgd, tiene
prometidas grandes cosas cerca del aumentar vuestro patrimonio real
sin agravio de los indios ni encomenderos, y porque en los negocios de
Indias se hablan y escriben varias cosas que parecen ciertas en la ciencia
y vía especulativa, las quales reducidas a práctica se resuelven en pala
bras y humo, y todo viene a ser como lo de los alquimistas, tuve por
acertado que el dicho Licenciado Matienço saliese a ensayar lo que
había dicho y publicado, y entendiésemos cómo abraçaba la teórica y
práctica, para que, si acertase, todos le siguiésemos, y en conclusión
acabásemos de verificar este secreto... » (4).
L ’aide apportée à Toledo durant son séjour dans le territoire des
Charcas toucha bien d’ autres branches du gouvernement. Nous avons
fait allusion à son mémoire sur la stabilité et le développement de la
province de Charcas, avec un plan de pacification des rebelles Chirigua-
naes (5). Durant son séjour à Potosí il fit partie d’une commission
chargée de contrôler les autorités fiscales et municipales de la localité,
tâche qui n’avait jamais été effectuée depuis la fondation de la ville (6).
Avec VOidor Pérez de Recalde, il dut ainsi inspecter les établissements
commerciaux et les boutiques, afin de saisir l’argent mêlé de cuivre et
de plomb qui circulait dans le centre minier affaiblissant le cours légal
du métal (7).
Le 16 mai de la même année Matienzo rédige un rapport au Vice-roi
sur la nécessité d’ une répression contre les Indiens Chiriguanaes, où il
indique la stratégie à suivre pour le succès de l’opération (8). En
décembre 1574 il signe, avec les autres magistrats de l’Audience et
(1) Medina, op. cit. I, p. 292-293 ; Matienzo, Gobierno del Perú (Buenos Aires, 1910),
Advertencia, p. I X - X , et L a Audiencia de Charcas, I, p. 492-493.
(2) Cédule du 1 7 .X .1 5 7 5 . A .G .I . Charcas, 415, Livre 2 , fol. 17 ».
(3) Rapport du 4 .1.1579. La Audiencia de Charcas, I, p. 482.
(4) Rapport du 8 .I X .1 5 7 2 . L a Audiencia de Charcas, I, p. 268 -2 6 9.
(5) Supra, note 2, p. x x x v i i i .
(6) Rapport des Oidores de Charcas, du 1 6.V .1 57 5 . A .G .I . L im a, 270.
(7) Rapport de Toledo, à Potosí, 2 0 .III.1 5 7 3 , Chapitre 11. Gobernantes del Perú,
V , p. 53.
(8) L a documentation relative à ce sujet se trouve au A .G .I . Patronato, 2 35, R am o 2.
Voir aussi La Audiencia de Charcas, I, p. 271-279.
E t u d e p r é l im in a ir e x l iii
8. L e d é c l in
4
XLIV G o b ie r n o d e l P e r ú
9. L a f a m il l e et la descendance
Le Licencié Matienzo avait pour épouse Doña Ana de Toro del Cas
tillo, originaire comme lui de Valladolid, fille de Don Juan del Castillo
et de Doña Bárbola de Carrión. Elle avait pour frères et sœurs Doña
Juana de Toro, femme du docteur Luis de Mercado, Premier Médecin
du Royaume, médecin de la chambre de Philippe II, praticien le plus
renommé du x v ie siècle en Espagne ; don Diego de Toro del Castillo,
chanoine à Valladolid ; Don Juan de Toro, qui accompagna son beau-
frère au Pérou ; Doña Francisca de Toro, épouse de Lorenzo de Salcedo,
Alguacil Mayor de l’Audience de Galice, et le Licencié Jerónimo de Toro,
avocat (5).
De leur union naquirent dix enfants :
1) Le Licencié don Bernardo Matienzo, né à Valladolid, avocat des
Conseils Royaux. Il ne partit pas aux Indes avec ses parents mais s’établit
à Madrid où il épousa doña Catalina Barrionuevo de Peralta y Solier.
Il mourut le 27 août 1615 et fut enterré dans l’église paroissiale de San
Ginés, à Madrid (6). Auteur d’écrits juridiques publiés en 1598 (7),
(1) Marqués de Ciadoncha, Indice de los Colegiales del M ayor de San Ildefonso y
Menores de Alcalá (Madrid, 1946), p. 511.
III — L’ŒUVRE
1. L es textes s c ie n t if iq u e s
2. L e s é c r it s p o l it iq u e s
(1) Menegazzi, « Biobibliografía de José Nicolás Matienzo », dans Boletín del Insti
tuto de Investigaciones Históricas (Buenos Aires, 1940), X X I V , p. 571-839.
(2) Caillet-Bois, « Emilio Ravignani », dans Boletín del Instituto de Historia Argentina
(Buenos Aires, 1957), II, n " 4 -6 , p. 241.
(3) « E l “ Gobierno del Perú” (Siglo x v i). Ensayo de reconstitución bibliográfica »
dans Anales de la Facultad de Derecho y Ciencias Sociales (Buenos Aires, 1916), I, p. 2 33-266.
D evant les informations inconnues par Molinari que nous possédons et le texte authen
tique du Gobierno del Perú, de nombreuses conjectures de ce travail paraissent bien byzan
tines. Ainsi il èst supposé que Mendiburu aurait disposé d’une copie du traité de Matienzo.
Il suffisait d’ ouvrir la Política Indiana (Livre V , Chapitre X I V , § 28), pour identifier le
passage cité par Mendiburu.
(4) Le Chapitre 32 de la Seconde Partie (p. 219) comprend dix lignes ; le 37 de la
Première (p. 64) en a neuf ; le 20 de la Seconde (p. 198) huit, et le 22 (p. 200) est terminé
en six.
(5) E n de rares occasions l ’abréviateur distrait suit rigoureusement l ’original véri
table. Alors il laisse échapper « llaman acá garúa » (p. 91) ; « viniere » alors qu'il s’ agit
du contraire (p. 213, lignes 3 et 7), ou « acá », pour <« allá » (p. 218, ligne 35).
E t u d e p r é l im in a ir e lv
(1) Voir le compte rendu de l’ édition de Buenos Aires dans les Göttingischen Gelehrten
Anzeigen (Berlin, 1912), n ° 12, p. 726-736.
LVI G o b ie r n o d e l P e r ú
des gisements miniers (1). Certains des thèmes abordés trouvent place
aussi dans le Gobierno del Perú (Première Partie, Chapitres x l à x l i i ).
Rédigée en 1573, cette étude ébauche un programme en dix points ayant
pour but la stabilité et le bien-être de la province.
La condition essentielle du développement est le renforcement de
la paix menacée par les Indiens Chiriguanaes. Il faut donc envoyer,
dès que les conditions climatiques le permettront, un détachement de
troupes pour faire la guerre contre ces sauvages. Le second est la cons
truction du pont demandé depuis longtemps au maçon Toribio de Alcaraz
sur le Rio Grande. Le troisième concerne la promulgation et l’application
immédiate à Potosí des règles énoncées au Chapitre x l i de la Première
Partie du Gobierno del Perú, et le quatrième précise en corollaire la mise
en place d’autorités compétentes. En cinquième lieu, Matienzo recom
mande de planter des pêchers autour de la ville, afin d’avoir une réserve
de bois de soutènement et de bois d’usage domestique. Le sixième point
demandait d’exploiter le minerai d’argent selon les propositions du Con
tador Gabriel de Castro, 5% du minerai étant laissé aux ouvriers. Le
septième chapitre traite de l’avantage d’effectuer les transactions com
merciales et les paiements en métal brut et non en argent soumis au
droit de quint, ni en réaux. Pour éviter les fraudes il recommande aussi
de ne travailler aucune pièce d’argent qu’elle n’ait préalablement été
soumise à l’impôt royal. Le huitième point suggère la suspension des
litiges quant à la propriété des mines afin d’en stimuler l’exploitation.
Le neuvième traite de la nécessité de préciser le salaire des indiens dési
gnés pour être occupés dans les mines : soit une certaine quantité de
métal extrait, soit trois tomins journaliers à ceux qui travaillent au fond
et deux à ceux qui servent dans les moulins. Enfin il insinue un projet
de loi qu’il complète par certaines ordonnances sur l’exploitation des
mines faisant partie des Titres II et III du Chapitre x l i déjà cité.
Reste le problème des écrits apocryphes ou douteux attribués à
Matienzo. On lui attribue une « Memoria del Libro Tercero de las Provi
siones y Despachos del Licenciado Matienzo » (2), dont le titre ne corres
pond nullement au contenu fait de dispositions et ordres du Vice-roi
Toledo. L ’auteur de cette compilation résidait à Lima, et de plus des
dates de la fin 1580 y figurent. La mort de Matienzo était intervenue
un an et demi plus tôt (3).
3. E x é g è s e d u « G o b ie r n o d e l P e r ú » : v a l e u r e t c o n t e n u
Si Matienzo n’ occupe pas encore une place privilégiée parmi les auteurs
de traités juridico-politiques sur les Indes, c’est uniquement parce que
son œuvre remarquable sur le gouvernement du Pérou est restée en fait
jusqu’à ce jour inédite. C’est à dessein que nous utilisons ce terme d'inédit,
car le texte de 1910 est un résumé si défectueux ou, pour mieux dire,
une caricature si infidèle qu’il a peut-être contribué à rabaisser les mérites
de ce travail (2).
Avec le Gobierno del Perú c’est pour la première fois que le niveau
de la littérature descriptive des chroniqueurs est dépassé par cet ambi
tieux exposé de politique et plan d’action de longue haleine.
Matienzo était homme de formation universitaire solide et de vaste
expérience. On retrouve dans ses pages la clarté de son esprit de juriste
et l’étendue de ses connaissances tant de la législation castillane que de
celle des Indes ; à la largeur de vue d’homme d’Etat, il joint la perspicacité
de l’observateur.
Comme bien des visionnaires et créateurs, il allie volonté ferme et
enthousiasme de chevalier errant ; muni aussi d’ une éthique rigoureuse,
il élabore des règles pour combattre les vices et les maux, mais jamais
en théoricien irresponsable : toujours il s’appuie fermement sur la réalité.
Ainsi recommande-t-il « ...más ha de gobernar estos asientos la presencia
y buen entendimiento del que en ellos estoviere, que las ordenanzas
hechas en ausencia, porque por experiencia se ha visto que lo que hoy
conviene, mañana daña y no es necesario, y el guardar inviolablemente
lo que está ordenado ha sido causa de total destrucción jde ellos... » (3).
A cet égard le Premier Chapitre de la Seconde Partie contient des pages
fort instructives sur l’ habileté et le tact dont doivent faire preuve les
hommes d’ Etat dès qu’ils assument le pouvoir.
Le Gobierno del Perú est du plus grand intérêt pour l’histoire du
régime politique et administratif du premier siècle de la Vice-royauté
(1) Alcedo, Bibliotheca Americana. Catálogo de los autores que han escrito de la Am érica...
(Quito, 1965), II, p. 31. Alcedo, qui a constitué ce répertoire au début du x i x e siècle,
suit en général Nicolás Antonio, mais dans ce cas nous ignorons la source de son infor
mation.
(2) Le traité de Matienzo souffrit la même mésaventure que la « Relación del descu
brimiento y conquista del Perú » du chroniqueur Pedro Pizarro (1571), dont ne nous est
parvenu qu’un extrait déficient.
(3) Rapport du 2 0 .X .1 5 6 1 . Dans La Audiencia de Charcas, I, p. 57.
LVIII G o b ie r n o d e l P e r ú
(1) Je pense avoir démontré que nous sommes devant des œuvres écrites par un auteur
ne résidant pas au Pérou, dans le travail « En torno de Juan de H evia Bolaño. La incógnita
de su personalidad y el enigma de sus libros », publié dans 1’Anuario de Historia del Derecho
Español (Madrid, 1961), X X X I , p. 121-161.
(2) Rapport du Vice-roi Toledo, écrit à Potosí, le 2 0 .III.1 5 7 3 , Chapitre 36. Gober
nantes del Perú, V , p. 66-67.
E t u d e p r é l im in a ir e l ix
que juridique, où sont exposés à grands traits les titres qui légitiment,
pour Matienzo, la conquête du Pérou, notamment la preuve dérivée
de la domination par la force des Incas. Matienzo s’écarte plusieurs fois
de l’interprétation de Vitoria (I, i, n, m et xxx ix ). Devançant les
mobiles de Toledo dans les fameuses Informations, il est le premier au
Pérou à s’attaquer au problème des justes titres.
Matienzo s’interroge tout d’ abord sur l’idiosyncrasie de l’indigène;
son pessimisme révèle l’influence aristotélicienne de la doctrine de la
servitude naturelle (I, iv, xix, x x v et x l ) qu’il n’est pas le seul à subir (1).
Il examine ensuite le statut juridique de l’indigène ; l ’axe des relations
avec le peuple dominé étant l’utilisation de son effort, Matienzo veut
élucider le problème de l’obligation du travail et des fameux services
personnels (I, v, xm , xvi et x l ). Il justifie à ce sujet les méthodes coer
citives dans le recrutement de la main-d’ œuvre avec les mêmes arguments
que le P. jésuite Acosta (2) et le franciscain Fray Miguel de Agia (3).
Au contraire Solôrzano Pereira les rejette (4), car entre temps les
fameuses Cédules du 24 novembre 1601 et du 26 mai 1609 avaient été
promulguées.
Il énumère par ordre hiérarchique décroissant la nature des presta
tions demandées aux curacas (I, vi) puis aux différents types de travail
leurs : yanaconas (I, v i i i ), hatunrunas et tindarunas (I, ix et xvn ) ; il
envisage les différentes sortes de mitayos (I, x et xi) et de mitimaes (I,
xxv), et examine enfin le régime de travail dans les mines de Potosi
et de Porco (I, x l ).
Ensuite Matienzo justifie longuement, du point de vue des principes,
le paiement du tribut. Il en étudie soigneusement le calcul, le recouvre
ment et la répartition entre les différents bénéficiaires (I, x i i , xm , xvi,
x v i i , x v i i i et x x i i ).
Il s’intéresse à la structure socio-économique andine traditionnelle
afin d’organiser sans la briser la nouvelle vie des indiens. Il s’attache à
ses différents aspects : concentration de la masse autochtone dans des
noyaux urbains établis sur le plan de la cité idéale (I, xiv) ; régularité
de l’inspection de ces centres (I, xxi) ; établissement dans ceux-ci d’auto
rités espagnoles (I, xx) ; protection par la mise en tutelle des indigènes
contre les abus des curacas et des espagnols (I, vu, x x v et x x v i i ) ; implan
tation des normes élémentaires de la vie communale (I, xix, x x m et
x x x i i ), acquisition des coutumes et de la langue espagnole (que Solôr
zano Pereira défendra à son tour) (5) par la vie côte à côte des espagnols
et métis (I, xxiv). Pour Matienzo, le processus de transformation de
(1) Hanke, E l prejuicio racial en el Nuevo M undo. Aristóteles y los indios de Am érica
(Santiago, 1958), Chapitre V I I , p. 79 et suivantes.
(2) D e Procurando Indorum Salute (Salamanque, 1589), Livre I I I , Chapitre X V I I .
(3) Tratado qve contiene 1res pareceres graves en derecho... (Lim a, 1604), Comp. le
Second Parescer.
(4) Política Indiana, Livre II, Chapitres V et V I.
(5) Op. cit., Livre II, Chapitre X X V I .
5
LX G o b ie r n o d e l P e r ú
(1) C’ était là une opinion si bien enracinée, que vingt ans après le P . Rodrigo de
Loaysa, informateur très digne de foi, la soutenait encore dans une communication au
Secrétaire Mateo Vásquez. Cf. Colección de Documentos Inéditos para la Historia de España,
X C I V , p. 575.
(2) Cf. infra, p. 96-97, 106 et 133.
Lxn G o b ie r n o d e l P e r ú
4. G e n è s e e t v i c is s i t u d e s d e l ’ œ u v r e
(1) Muñoz donne cette date, le manuscrit sous les yeux, et commet une légère erreur
dans le chiffre des dizaines : 1557 au lieu de 1567.
(2) Ci. infra, p. 132.
(3) Cf. infra, p. 281 et 285.
(4) Cf. infra, p. 97, 282, 283, 2 91 , 309 et 321.
(5) Comparer un rapport du 2 0 .X .1 5 6 2 avec des passages du Chapitre i x de la Seconde
Partie. Voir aussi le rapport si connu du 2.1.1566 qui passe dans le Chapitre x v de la même
Partie.
(6) Cf. son rapport du 1 4 .X .1 5 7 6 . Dans L a Audiencia de Charcas, I, p . 4 0 2 , et Anales
de la Biblioteca (Buenos Aires, 1915), X , p. C C V II.
(7) Cf. infra, p. 312.
(8) Rapport du 2 8 .X I .1 5 6 7 . Dans L a Audiencia de Charcas, I, p . 236-238.
(9) Rapport du 21.1.1573. Dans L a Audiencia de Charcas, II, p. 465.
LXIV G o b ie r n o d e l P e r ú
les mauvais résultats obtenus par les Yice-rois de haute noblesse (comme
le Marquis de Cañete ou le Comte de Nieva), que la charge soit occupée
par des magistrats. Le Roi, d’accord dans un premier temps, changea
d’avis après la mort d’ Ovando (1). Ceci reprenait exactement la théorie
soutenue dans le Gobierno del Perú (II, i) et à laquelle Solôrzano Pereira
adhéra aussi (2).
De toute manière nous savons que dans les premiers mois de 1570
Juan de Toro del Castillo (beau-frère de Matienzo) était venu à Madrid
pour y transmettre des informations de première main sur l’ état de la
province de Charcas. Il suppliait par un mémoire le Président Ovando
de « ver y examinar un libro intitulado Gobierno del Perú que trata cómo
se entiende será bien gobernado aquel Reyno y acrecentada la Real
hacienda y los naturales se conserven y aumenten » (3).
Le 16 mars 1576 le Licencié López de Gamboa, Conseiller des Indes,
dans un avis relatif à un traité écrit par Pedro de la Cadena sur l’admi
nistration indienne, suggère de l’adjoindre à un travail similaire du plus
grand intérêt laissé par le Licencié Matienzo, qui se trouve aux archives
depuis quelques années, et recommande de conserver les deux œuvres
avec le plus grand soin pour les consulter au moment utile (4). Cette
même année l’auteur revient à la charge et rappelle l’existence de son
livre, perdu dans quelque obscur tiroir du Conseil « el cual quisiera
yo que Va Mgd le hubiera visto » (5). Près de la mort, il déplore encore
le sort contraire à son œuvre pourtant méritoire (6).
En 1580, d’après une affirmation digne de foi (provenant de l’un des
fils de l’auteur), le livre était entre les mains du greffier de la Chambre
de Gouvernement Juan de Ledesma, très lié au Président Ovando, et
qui dut lui remettre le manuscrit (7).
Habent sua fata libelli. Les vicissitudes postérieures de l’ œuvre furent
malheureuses. L ’original partit voyager dans les bibliothèques. En
1629 un Conseiller des Indes, le docteur Lorenzo Ramírez de Prado
(1) Voici l’inventaire correspondant ; dans la première colonne figurent les chapitres
du Gobierno del Perú, puis le livre, le chapitre et le paragraphe de la Política Indiana où
ils sont mentionnés :
Première Partie
IV II, v i; 32 ; v u , 15 et 55 ; ix , 8 ; x i i i , 5, et x x v n i, 1
V II, v i, 2.
VI II, x x v i, 19 et 38, et x x v i i , 2.
V II II, x x v i i , 7 et 40.
V II I II, iv, 6.
IX II, v il, 5, 45 et 5 5, et v in , 5.
X II, x i i i , 11 et 30.
XI II, x i, 14.
X II II, n i, 2, et x ix , 8 ; I I I , x x v , 15 et x x v i, 4.
X III II, il, 4 et 21 ; et x ix , 28, 30 et 44.
X IV II, x x iv , 17 ; I I I , h , 27, et n i, 39.
XV II, x , 13.
XVI II, x i x , 48 ; et x x i, 2 et 20.
XX V , ii, 2.
X X IV II, x x v , 6 ; et x x v i i , 13 ; et I I I , in , 39.
XXV II, x x iv , 28 et 31.
X X V II IV , v in , 32.
X X V III I II, x x v , 15 ; x x v i, 4 et x x x n , 56.
X X X IV II, v u , 6 5, et I V , x v , 17.
XXXV IV , x v , 12.
XXXVI IV , x v , 43 et 4 6.
X X X V II IV , in , 16 ; x v , 12 ; x v i, 4 1, et x v n , 37.
X X X V III I I , x x n , 42, et x x i n , 32.
X X X IX V I , v , 7.
XL II, x v , 2 et 32 ; et V I, i, 23.
X L IV II, x , 7.
Deuxième Partie
I V , ix , 8 ; x n , 12 et x iv , 28.
III V , v , 22.
IV V , n i, 5.
V V , x v iii, 3.
IX II, i, 27.
XI V I, ix , 8.
X II III , x x v i i , 6 et 11 ; V , i, 7 et 14.
X III II, ix , 1 et 15 ; x i , 14, et X I I , 12.
X X II V , h , 7.
X X III V , v , 3.
XXVI IV , v , 5 , et x x iv , 4.
X X V II V , x , 23.
X X V III I I I , x x v i, 45.
XXXI V , v u , 3 et 12.
X X X II II, x iv , 12.
(2) Op. cil., I, col. 739.
LXVIII G o b ie r n o d e l P e r ú
5. L a p r é s e n t e é d it io n
(1) Nous avons utilisé le microfilm tiré du manuscrit du Vatican, qui appartient
actuellement à l’Ecole des Etudes Hispano-Américaines et à la Chaire d ’ Histoire du
Droit Indien de la Faculté de Droit de l’ Université de Séville, occupée par le docteur
Antonio Muro Orejón. La transcription a été réalisée par le docteur José Llavador Mira.
Cette version, après avoir été comparée au texte de N ew Y ork, a été soigneusement épurée
par nos soins.
(2) Telle est la définition donnée dans le compte rendu des mérites et des états de
service de Matienzo (1580) du texte conservé par le fonctionnaire Ledesma, du Conseil
des Indes. Cf. La Audiencia de Charcas, II, p. 518.
T
I
*
JUAN DE MATIENZO,
Oidor de la Chancilleria de la ciudad de La Plata
CATOLICA REAL MAGESTAD :
D e l g o b ie r n o y t i r a n í a d e l o s I n g a s ,
Y CÓMO NO ERAN REYES NATURALES DE ESTOS REINOS
d el P erú
(1) Le texte de Matienzo, à partir de la phrase « E ste se llamó Mango Capa, el cual
fundó la ciudad del Cuzco... », jusqu’ à « . . . guardaban los mesmos estatutos que ellas »,
est tiré presque littéralement du Chapitre X X X V I I I de la Crónica General del Perú, de
Cieza de León.
(2) Cette conception du tyran, selon la doctrine classique reflétée dans VEthique
d’Aristote, se trouve déjà définie dans les Partidas (II a, I, x ).
(3) L ’ argument du mépris du bien public par le tyran, qui gouverne pour son profit
personnel, est invoqué aussi dans la Relección D e I w e belli de Vitoria, § 12, lequel à
son tour se réfère à Aristote dans sa Politique, Livre IV , Chapitre X .
8 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO II
De lo s e s p a ñ o l e s e n e s t e R e in o l ,
cóm o e n t r a r o n
Y CÓMO FUÉ JUSTAMENTE GANADO Y TIENE
Su M a g e s t a d j u s t o t ít u l o a é l
por Dios para que los indios fuesen vencidos, y para que no fuesen para
se hacer mal a sí mismos, no recebiendo el bien que Nuestro Señor les
tenía aparexado, y que ellos mesmos agora reconocen.
Otra señal no menor que estas pasadas nos muestra Dios cada dia
después que estos Reinos los poseen cristianos, y es que milagrosamente
castigó en esta vida a los que cruelmente se han habido con los pobres
indios, matándolos, o despoxándolos de sus haciendas, mugeres e hijas
injustamente, o cargándolos de tal manera que por ello hayan venido a
enfermar gravemente o m orir; o siendo jueces, o perlados, o personas
principales, les han dado mal exemplo con su vida y costumbres. Unos
de ellos habernos visto morir ahorcados y echos cuartos, y otros sin confi
sión en poder de tiranos ; otros ahogados en ríos no pareciendo más
sus cuerpos ; otros clérigos e frailes también morir ahogados en pequeños
arroyos ; otros cruelmente a manos de indios ; otros perdiendo sus hacien
das ; otros, que tenían ciento e cincuenta mil pesos de renta, morir a
manos de sus enemigos, o por mexor decir, de sus amigos, y al tiempo
de su muerte no se hallar una sábana con qué les amortaxar; otros,
súbitamente de rayos ; otros, de caídas de caballo, de que podría traer
hartos exemplos que inchiesen seis pliegos de papel, mas déxolo para
los historiadores, porque no es mi intento tratar ni contar historias ;
y por el contrario, los buenos vemos les paga Dios en esta vida, demás
de la paga que esperan en la otra, con mucha salud e prosperidad, que es
la más sana tierra esta del mundo, por todo lo cual, y por lo que diré
en el Capítulo siguiente, claramente nos muestra haber sido Dios servido
que esta tierra viniese a manos de españoles, aunque no de las crueldades
que algunos han hecho, así que justamente la tiene y posee y gobierna
Su Magestad, como luego diré.
CAPÍTULO III
D e l c o n t e n t o q u e l o s in d io s t i e n e n d e l b u e n t r a t a m ie n t o
QUE AGORA SE LES HACE POR LOS ESPAÑOLES Y DEL GRAN
CUIDADO QUE DE ELLO TIENEN LAS AUDIENCIAS POR MANDADO
d e Su M a g e s t a d
El primero, las muy justas e santas leyes que para este Reino se
hicieron (de que abaxo trataremos largo), lo cual es señal de buen Rey
e no de tirano, como dice Aristóteles.
El segundo beneficio es que Su Majestad, y sus capitanes en su
nombre, han restituido en el señorío de sus tierras a los reyes e señores
de ellos, que son los caciques (o curacas, que ansí llaman en esta tierra
a los señores), que antes les estaba tomado y tiranizado por los Ingas,
por lo cual estos caciques están muy contentos e muy felices e muy de
voluntad suxetos al Rey nuestro Señor, como lo dan a entender con
señas y palabras que claramente muestran su voluntad. ¡ Qué más claridad
puede haber, que en cada repartimiento haya un clérigo o relixioso que
les doctrina, al cual respetan tanto que consienten ser por él castigados
y acusados los caciques y señores, pudiéndole matar si quisiesen, pues
habita solo entre ellos ! Pues no lo hacen se ve claro que de buena gana
reciben su dotrina y están suxetos voluntariamente a Su Magestad.
El tercero beneficio es que los españoles los libertaron de dos servi
dumbres : una, del demonio, que les tenía tan suxetos y esclavos, que
conversaba, trataba e comunicaba con ellos familiarmente, haciéndoles
que le adorasen e reverenciasen e le sacrificasen mochachos, mugeres y
hombres (como se dixo en el Capítulo Prim ero); y la segunda, de la
tiranía de los Ingas, que ni les dexaban tener cosa propia ni usar de su
libre albedrío, como está dicho.
El quarto beneficio es que han comenzado a vivir políticamente,
especialmente los que son yanaconas e residen en las minas, y los de
Chucuito, que poseen cosas propias e se aficionan a ellas ; hacen de sí
y de sus hijos lo que quieren, y naide se los toma por fuerza ni contra
su voluntad, como se hacía en tiempo de los Ingas.
El quinto beneficio es que ninguno les osa ofender ni hacer travaxar
sin pagárselo, porque Su Magestad lo ha mandado y encargado muncho
a las Audiencias, y se hace y guarda ansí en el Perú, mayormente en
esta provincia.
El sesto beneficio es que ya casi todos han recebido el agua del bau
tismo de su voluntad, y son enseñados en nuestra santa fe católica, y a
cualquier peligro en que están invocan el nombre de « Jesús » y de la
« Virgen María, nuestra Señora, sea su santísimo nombre alabado para
siempre xamás », lo cual cada vez que lo oyo se me salen las lágrimas de
placer e alegría.
Lo séptimo es que se les administra justicia igualmente, ansí contra
otros indios como contra españoles, e ninguno les dexa de pagar el salario
que se les debe por su trabaxo : es tanto, que los indios que se alquilan
en esta ciudad, que serán 3 U, y en Potosí e Porco, que serán 1 500,
ganan cada año de jornal ordinario ciento e setenta mil pesos, que es
más que lo que todos los indios de esta provincia pagan de tasa a sus
encomenderos, sin otra muncha más plata que ganan otros en sus gran-
gerías.
16 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO IV
De la n a t u r a l in c l in a c ió n y c o n d ic ió n d e l o s in d io s
antes se contentan con lo que han menester para comer y beber aquella
semana, y acabado aquello, buscan para otra.
Son enemigos del trabaxo y amigos de ociosidad, si por fuerza no
se les hace trabaxar. Son amigos de beber y emborracharse y idolatrar,
y borrachos cometen graves delitos. Comunmente son viciosos de mugeres.
Esténse en una borrachera bebiendo un dia y una noche, y más tiempo
algunas veces, aunque algo se van enmendando en esto en Potosí y en
las ciudades de españoles.
Por temor obedecen muy bien a sus mayores, y ansí es menester quien
les mande, rija y gobierne, para que les haga trabaxar e servir e ocuparles
en algo, para que no hagan tantos excesos como de la ociosidad y borra
cheras nacen.
Tienen poca caridad con sus próximos, ni se ayudan unos a otros,
ni curan de los enfermos que no pueden trabaxar por vexez o enfermedad,
aunque sean sus padres.
Son mentirosos y usan de traición cuando pueden a su salvo, espe
cialmente si ven a un español solo en tierras que no están muy pacíficas.
Son muy crueles, que se matan unos a otros por pequeña ocasión, y a
españoles quando les saben solos o dormiendo. No pelean de noche,
sino son los chiriguanaes.
Ellos, finalmente, nacieron para servir, como tengo dicho, e para
aprender oficios mecánicos, que en esto tienen habilidad. Son muy
buenos texedores y pintores. Cualquier cosa sacan del natural haciendo
reposteros y adóbanles. Son sastres, zapateros, cordoneros, plateros,
herradores, herreros y muy buenos labradores.
Finalmente, hacen destas cosas cuanto les mandan y enseñan, porque
son de los que dice Platón que les infundió la Naturaleza metal, y no
oro ni plata ninguno. Pues, ¿ podrá negarse que, para les quitar estas
malas costumbres que tienen, les está mexor ser suxetos a españoles y
gobernados por ellos que no por los Ingas ? Mayormente haciendo las
cosas que diré en los Capítulos siguientes, porque tienen mucha humildad,
paciencia e obidiencia, y puédese en ellos imprimir cualquier dotrina y
enseñamiento de cosas que pueda alcanzar su entendimiento, no les
sacando de las que ellos pueden comprender.
P a r t e p r im e r a — c a p . v 19
CAPÍTULO V
Si c o n v ie n e e se p u e d e com peler a l o s in d io s
A QUE TRABAXEN, O DEJALLOS ANDAR OCIOSOS,
Y QUÉ COSAS LES INCLINARÁN AL TRABAXO
menos que cuando con pocos, y cada uno tiene cuidado del oficio y minis
terio que se le encarga.
Ansí, estos pobres indios no es muncho que sean ociosos y no tengan
cuidado de trabaxar pues hasta aquí no han tenido cosa propia, sino
todo en común. Mal se han podido aficionar al trabaxo pues no era
en su provecho, sino de sus caciques. Poniéndose agora en orden, como
luego diré, y dándoles a cada uno tierras propias y dinero para sí mismos
en pago de su trabaxo, para con él comprar carneros de la tierra e ganado
de España e otras cosas para sí, aficionarsean a trabaxar, y comenzará
por aquí a entrar en ellos la pulida, como aconsexó el filósofo repro
bando la República de Sócrates.
Lo segundo, que es en qué cosas se deven los indios ocupar y por
qué orden, es muy necesario para el intento que llevamos. Para ello, se
ha de prosuponer que en el Perú, especialmente en el destrito desta Real
Audiencia, hay munchas maneras de indios : unos se llaman caciques
o curacas o principalejos, otros yanaconas, otros hatunrunas, otros tinda-
runas, otros mitayos, y otros uros o pescadores. Cada uno de estos tienen
diversas ocupaciones, y ansí trataré de cada uno en particular.
CAPÍTULO VI
(1) Cf. Cédula du 7 juin 1550, éditée dans la Colección de Documentos Inéditos para
la Historia de América y Oceania, X V I I I , p. 472 ; et dans Konetzke, Colección de Documen
tos para la Historia de la formación social de Hispanoamérica (Madrid, 1953), I, p. 272.
7
22 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPITULO VII
(1) Cf. Cédule du 16 août 1563, adressée à l’Audience de Los Charcas, qui confirme
celle du 18 janvier 1552 à l’Audience de Lim a, sur la répression des abus dont les « cura
cas » se rendaient coupables à l’égard de leurs subordonnés. Dans Colección de Documentos
inéditos para la Historia de América y Oceania, X V I I I , p. 496-498.
P a r t e p r im e r a cap. VII 23
sino ladrar y decir que los españoles agravian a los indios, y dicen cosas a
las Audiencias para remedio de ellos por persuasión de sus caciques, que
antes en ello serían agraviados los pobres indios, como de ello diré en
particular adelante.
Lo que hacen, pues, estos caciques contra sus indios, es estorbar e
impedilles no tengan libertad, ni hacienda, ni capacidad, ni entendi
miento para se poder quexar de ellos, y para esto no quieren ver españoles
entre ellos, ni que vayan a Potosí ni a las Audiencias, a do tienen libertad
e ganan dinero e tratan con españoles que les enseñan, y si por fuerza
dan algunos para que residan en Potosí, procuran estén poco tiempo
y envían luego otros nuevos porque no aprendan a saber quexarse, ni
se hagan ricos, y les estén siempre suxetos.
Suelen también procurar — ellos y los que les dotrinan — que se
les baxe la tasa, y encubren indios para el efeto, pero aunque se baxen
mil y dos mil pesos, no por eso dexan los caciques de llevar la tasa antigua
enteramente, porque ni el indio sabe lo que ha de dar a su encomendero,
ni hace más de dar lo que el cacique le pide. En esta Audiencia se ha
averiguado de una visita que se hizo a los indios de Puna, que eran de
Diego Centeno, que por seis mil pesos que cabía dar a todo el reparti
miento, cobraba el cacique diez e ocho mil, cobrando cada tercio lo que
habían de dar cada año.
Si el cacique les pide la hija, se la han de dar, y todo cuanto les pidiere,
y no osan hacer otra cosa. Si para algún camarico (1) o presente han de
dar dos gallinas, reparten ciento o las que quieren, que no hay quién
les vaya a la mano. Si quieren enviar chasquis (que quiere decir mensaxe-
ros) a cualquier parte, han de ir luego y venir al tiempo que Ies manda,
o les castigan gravemente, sin les pagar cosa alguna por ello. Si tienen
algo en común para los pobres — ganado de Castilla o otra cosa —
cómenlo los caciques y aprovéchanse de ello, y no hay más cuenta.
Si no remediásemos algo acá en las Audiencias, estarían los indios
tan opresos como en tiempo de los Ingas, más váseles a la mano en todo
lo que podemos, y no podremos muncho si la tierra no se pone en orden
como abaxo diré, porque los encubren munchos y no podemos saber todo
lo que pasa, ni cómo se sabrá y castigará puesto el remedio.
Aunque por Provisiones Reales referidas en el Capítulo próximo
pasado está proveído y mandado que se pague el jornal a los indios
mismos que trabaxaren, y no a sus caciques, aunque ellos no lo cobran
de los españoles, mas pídenles cuenta de ellos a los indios y cóbranlo
ellos, so color que es para pagar la tasa, y es para ellos y para lo que ellos
quieren, lo cual cesaría si el indio supiese lo que había de dar de tasa.
Mayormente usan de esta tiranía en los mitayos, de que trataré en el
Capítulo X.
CAPITULO VIII
Hay en este Reino del Pirú otra manera de indios, que se llaman yana
conas : estos son indios que ellos, o sus padres, salieron del repartimiento
o provincia donde eran naturales, y han vivido con españoles sirviéndoles
en sus casas, o en chácaras y heredades, o en minas.
Tratar de si conviene que los haya parece cosa escusada, pues a
todos es notorio cuánta utilidad de ello se sigue a ellos mesmos y a la
conservación de la tierra, pues de esclavos que estando en sus reparti
mientos eran de sus caciques, se vuelven libres ; de no saber qué cosa
era tener cosa propia, poseen agora su ganado y chácaras y hacen sus
sementeras para sí y tratan y contratan; y de no tener ninguna pulida
en poder de sus curacas, estando con españoles la tienen, aprendiendo
oficios de sastres, zapateros, labradores y otros oficios mecánicos con
qué ganan de comer. Viven como cristianos entre cristianos; son mexor
enseñados y curados y amados de sus amos que no de sus caciques;
comen e visten mexor que no en sus tierras ; tienen más honra que los
caciques mesmos, y les asientan consigo y tienen en mucho, porque al
fin reconocen que son más y entienden más que ellos y están más conten
tos.
Y si a mí no se me cree, pregúntese a ellos estando solos, sin que
naide les persuada a que digan lo contrario de lo que quieren, y verse
ha cuál les dá más contento : si estar con españoles, o con sus caciques.
A la república viene tan gran provecho e utilidad que, sin ellos, no
se puede conservar. Ninguno con verdad podrá decir otra cosa, porque
españoles no sirven en esta tierra, ni conviene que sirvan, porque perde
rían muncha autoridad con los indios, y atrevérselesian, lo cual no con
viene por conservación de esta tierra.
¿ Quién es tan mal aventurado que dexa su tierra y viene a ésta,
pasando tántas mares y tántos peligros por mar y por tierra, por sólo
comer, y para lo tener sirviese a otro en cosas viles como hacen en
España ? Ni acá habrá ninguno (si no fuese loco), ni hasta ahora le ha
habido, ni habrá : cosa nunca sabida, que he visto ponerse por tacha
al testigo que ha servido a otro, y no de acompañarle a pié o de a caballo,
o de traer de comer, sino de grangear su hacienda.
Negros hay pocos, aunque sería mexor no hobiese tantos.
26 G o b ie r n o d e l P e r ú
(1) Cf. Cédule du 11 mars 1550, dans Colección de Documentos Inéditos para la Historia
de América y Oceania, X V I I I , p. 471, et Konetzke, op. c it , I, p. 262.
P a r t e p r im e r a cap. VIH 27
a otros ; demás de esto, tienen sus carneros de la tierra con qué acarrean
y ganan para sí, y ovexas de Castilla y cabras ; finalmente, tienen propios
y viven con libertad y en pulida, porque viven juntos en sus bohíos o
casas, a su modo, y allí crían aves, ánades, gallinas, y puercos. Tienen
un principal que les manda y gobierna, que ellos escogen.
En cada chácara hay un pueblecito de yanaconas, en que viven más
sin pesadumbre que en los pueblos de sus repartimientos. Allí tienen
quien les dotrine ; sus amos les quieren y tienen como a hixos por que
no se les huyan. Dánles, además de las sementeras dichas y dotrina,
a cada uno un bestido cada año ; cúranlos de sus enfermedades, y cuando
no se coxe pan que baste para el año, les dan de comer a su costa los dueños
de las chácaras. Finalmente, no reven en otra cosa sino en los contentar,
porque sin ellos no tienen hacienda ; mas, como los indios son fáciles y
de poco entendimiento, por inducimiento de otros se huyen y van a
otras chácaras para andar holgazanes, y como tienen arrimo de hombres
que les quieran bien, venden y truecan la hacenduela que en muchos
años han ganado, por un poco de coca o maíz para emborracharse, y a
las veces dexan sus mugeres y vánse con otras, que siempre los españoles
que los sonsacan les ceban con esto.
¿ Pues quién dirá que no es cosa justa lo que las Audiencias en esto
hacen, o deben de hacer, no les consintiendo salir de allí, que es ya su
natural, pues tienen sus mugeres e hixos, y aun algunos nacieron allí
y están muy ricos y bien tratados, porque aunque algunos los castigan,
se entiende que es moderadamente ?
Para que no hagan borracherías o para que no anden holgazanes o
para que no tomen las mugeres axenas, no les consentimos hacer mudanza,
pues si les diésemos lugar a la hacer, los dueños de las chácaras dejarlesian
andar a su voluntad en borracheras y en otros vicios a que son inclinados,
por que no se les fuesen. Ansí, nunca serán corregidos ni dotrinados.
Mas, si vemos que es mucho el castigo o maltratamiento, quitárnosles
de allí y asiéntanse con otros.
Entonces, a mi parecer, ni es quitarles su libertad, ni ir contra lo
que las leyes y provisiones reales arriba referidas mandan, antes es con
forme a ellas, pues aquel no se puede decir forzado a quien compelen
que haga lo que debe y lo que le está bien, ni es quitarles libertad, antes
hacerles bien, que es el intento que llevan las dichas leyes.
Los segundos, que son los que los españoles tienen en sus casas y
se sirven de ellos en la caballería, o en acompañamiento, o en traxinería,
que es ir con cargas de carneros de la tierra a Potosí o a otras partes,
estos son muy bien tratados y dotrinados y saben más que los otros,
por andar siempre entre españoles y aprender de ellos.
A éstos no conviene en ninguna manera mudarse, si no es tratán
dolos mal, porque se ha visto por ispiriencia que de consentilles mudarse
de unos amos a otros, no se tiene tanta cuenta con su dotrina y aprove
chamiento en sus costumbres. De aquí es que son los más de ellos grandes
28 G o b ie r n o d e l P e r ú
bellacos y muy finos ladrones, cuanto más ladinos son. Por hurtar se
ha ahorcado a muchos, y si no se va a la mano a esta disolución, se per
derá la tierra, porque si esta mala costumbre de hurtar pasa a los demás
indios, no dexarán plata que no hurten y para esto es menester obiar
a los principios.
Hay también otro inconviniente en esto de dexarlos mudar amos
a menudo : andan ya más de dos mil en esta provincia y en el Cuzco
sin amos, no entendiendo en otra cosa más de emborracharse y hurtar
lo que pueden.
Estos todos se deberían mandar recoxer y asentallos con amos para
que Ies sirviesen, y aprendiesen oficios y los usasen, como diré adelante.
Demás de esto, por andar ansí holgazanes vienen a perder y jugar lo que
han ganado con sus amos, y si enferman no hay quién los cure, y ansí
se mueren munchos porque entre ellos hay poca caridad (como dixe en
el Capítulo IV). Españoles tampoco les curan como no tienen noticia
dellos, ni pueden tenella no les sirviendo.
Demás desto hay otro no menor inconviniente, y es que estando casa
dos en un pueblo, huyen de su amo y se van a casar en otro, y ansí se
casan tres y quatro veces.
Demás de esto, como son ladinos y han aprendido de los españoles,
suelen irse a los indios de los repartimientos y hócenles alzar y quitar
el miedo de los españoles y de los arcabuces y caballos, como acaeció
en los chiriguanaes, en Tucumán, en Chile, y en otras partes, por lo cual
parece que conviene que siempre sirvan a amos y se ocupen en oficios
mecánicos, a que son inclinados.
La tercera manera de yanaconas son de los que están en las minas
de Potosi y Porco, que luego que se descubrió Potosí se solían encomendar
y daban cada semana un tanto a sus amos. Esto ya se quitó por la ley
y Provisión arriba referida (1).
Lo que agora hacen es labrar en las minas de sus amos y guayrar y
sacar plata para sí, toda la que sale de la tierra que está en la caxa junto
al metal, que llaman llampos (2) y desmontes, que es diez veces más
que la que sus amos sacan de la caxa y veta, aunque en Porco no se les
dan estos llampos, y el metal que sale de la caxa y veta es de los dueños
de las minas, y ellos lo compran y en ellos se remata dando tanto como
dan otros por ello, y son ya tan ricos y abonados, que se les fia sin fianza
quatro y cinco mil pesos, y yo me hallé al vender el metal que había
salido en una semana de la mina de Su Magestad que tiene en Porco, y
se fiaron a los yanaconas cinco mil pesos que dieron por el metal y llampos
de aquella semana, y lo pagaron de ahí a quince días.
A estos no les dan sus amos otro salario más de estos aprovecha
mientos (que es harta riqueza, como diré adelante), ni ellos dan a sus
amos cosa alguna más del metal que se saca, el cual aun no sacan ellos,
sino indios alquilados. Los yanaconas labran para sí todo el tiempo que
no hay metal y ayúdanles indios alquilados que ellos pagan, porque los
llampos que sacan, como he dicho, son para ellos y no para sus amos, y
ellos de su voluntad trabaxan en las minas como les va tanto interés.
Hacen a sus amos provecho en labrar hasta llegar al metal fino sin
costa suya, y en llegando meten indios alquilados a su costa, como dixe.
Estos yanaconas no los echarán del cerro aunque los maten, aunque
hay otros recién venidos que no tienen tanto provecho, que fácilmente
los sacan y llevan a chácaras, que es harto daño y no se había de permitir.
En estos asientos de minas se hallan mexor los indios que en sus
tierras : comen bien ; están bien vestidos y bien dotrinados ; tienen toda
libertad, como españoles; están ricos, y tanto, que los más de ellos no
trabaxan por sus personas, antes para ello traen indios alquilados para
sacar y beneficiar sus llampos, y cuando llegan al metal, sácase a costa
de sus amos, y del llampo que entre el metal sale, se aprovechan los
yanaconas. Están allí muy sanos e sin ninguna enfermedad, y cuando
la tienen, son muy bien curados. Procrean muchos hixos, en tal abun
dancia, que no hay muger que no para cada año, y ansí trae uno en
brazos, otro de la mano, y otro en la barriga, que es cosa de ver porque
en ninguna parte del Reino procrean más que allí.
Mucho hace al caso el contento que tienen para ello. Pues, ¿ quién
sería tan sin entendimiento que dixese que era bueno quitalles de do
tan bien se hallan y de donde tanto provecho tienen, y pasarles a otra
parte, donde no fuesen tan bien tratados, aunque ellos por algún enoxo
o liviandad, inducidos y engañados por españoles, dixesen lo contrario ?
Con éstos había de tener mucha cuenta el que gobernase aquellos asientos
de minas, como diré adelante. Ya están allí estos yanaconas como vecinos,
y algunos nacidos y criados en ellos, por lo cual sería mayor el daño
llevallos a otra parte.
Los otros yanaconas que están en los Andes en el beneficio de la coca
están tan contentos en aquel exercicio, que no hay para qué hagan
mudanza, como los demás. De estos se ha de tratar más largo en Capítulo
aparte ; por eso no me detengo en ello (1).
Quanto a lo segundo que se pone por inconviniente, diciendo que
lo es muy grande sacar los indios de sus repartimientos y no dexallos
volver a ellos, porque se podrían despoblar si aquesto se consintiese,
esta Audiencia, en lo que toca a esta provincia, viendo el inconviniente
que de dexar salir indios de los repartimientos vendría a todo el Reyno,
y de mandar que los que son yanaconas se volviesen a sus repartimientos
redundaría a todos en general, ha dado orden que esté todo en el estado
que lo hallamos cuando esta Audiencia se asentó, que fué a 7 de Septiem
bre de mil y quinientos y sesenta e un años, y de allí adelante no se
11 Item, que las dichas Justicias del Pirú no consientan que los indios
que sirven a españoles en sus chácaras, o en sus casas, o en las minas
de Potosí y Porco y otras, o en la coca, o en acarreto de carneros, o en
otras cosas, que llaman yanaconas y lo han sido desde el mes de Septiem
bre del año de mil y quinientos y sesenta y uno, se vuelvan a sus reparti
mientos, ni los permitan sonsacar a otros españoles,
m Item, que las dichas Justicias los asienten con amos y no les permitan
andar ociosos y castiguen a los que lo anduvieren, y les hagan pagar
lo que se compusieren con ellos y lo que se les suele y acostumbra dar,
y que sean obligados sus amos a les dotrinar e corregir y les curar sus
enfermedades.
iv Item, que ningún mulato, ni negro horro, ni mestizo que no sea
vecino, o hixo legítimo de vecino, o hombre rico y aprovado, pueda
tener ni tenga yanacona sin licencia del Justicia mayor de cualquier ciudad
o de la Audiencia, so la pena que pareciere.
v Item, que a los yanaconas que están en las chácaras no les puedan
quitar las tierras que les tienen dadas, ni echarlos de la chácara contra
su voluntad, no habiendo hecho algún delito por donde lo merezcan a
albedrío del juez, y ninguna persona los sonsaque, so pena de cincuenta
pesos y que no quede el yanacona con el que le sonsacare ; y si el indio
quisiere irse por algún mal tratamiento notable, el juez le ponga con
otro amo, mas no sea por su antoxo o que a requerimiento de otro se
quisiere salir, que a esto no han de dar lugar los jueces, viendo y enten
diendo que es tal mudanza mal a los indios.
vi Item, pues se ve por ispiriencia el gran provecho e utilidad que se
sigue a los yanaconas que están en las minas de Potosí y Porco, así en
su salud y dotrina como en su hacienda, y que son livianos y de poco
entendimiento, y que por persuasión de algunos españoles dicen que se
quieren salir de aquellos asientos, y de hecho se salen algunos, que las
Justicias no consientan salir ninguno de los dichos asientos sin licencia
de la Audiencia, la cual no den sino habiendo lexítima causa, y al que
los llevare y sonsacare le condenen en ducientos pesos de España, apli
cados por tercias partes juez, hospital de los indios, y Cámara.
vil Item, que ningún español que tuviere yanaconas les dexe andar
holgazanes y vagamundos, ni les consienta hacer borracherías, so pena
de veinte pesos para obras públicas y para el hospital de indios, por la
primera vez, y por la segunda, que le quiten el yanacona y le pongan con
otro amo, encargándole que le dotrine y castigue.
v iii Item, que no sea obligada la muger del yanacona que está en la
chácara, a trabaxar en la hacienda de su amo, ni la compelan a ello,
porque con más vigor pueda trabaxar en la hacienda de su marido.
32 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO IX
Otra manera hay de indios, que se dicen hatunrunas. Estos son los
que están en los repartimientos suxetos a sus caciques. Hánse de ocupar
en las cosas que diré abaxo, en el Capítulo que trata de cómo han de
ser juntados a pueblos y aprender oficios (1). Los tindarunas son los
que se alquilan para obras públicas y para otras cosas en las ciudades y
asientos de minas. Éstos, manda Su Magestad por su Cédula que referí
en el Capítulo Y, que no vengan a trabaxar de más de diez o doce leguas,
y no de más lexos (2).
Diré cerca de esto dos cosas : la una, cómo se reparten y en qué
cosas se ocupan estos indios, y la segunda, si conviene que se guarde la
Provisión, y daños que de guardalla se recrecerían al Reino, y cómo
se les ha de pagar el trabaxo.
Cuanto a lo primero, como los españoles no trabaxan en esta ¡tierra
por sus personas, ni hay negros (ni convenga que los haya), que ¡puedan
hacer las obras en las ciudades, ni las sementeras, ni que saquen plata
u oro de las minas, se suele en este Reino mandar que en cada ciudad y
en cada asiento de minas vengan indios de los repartimientos a alqui
larse, y les tasan el salario conforme a la cualidad de la tierra y el valor
de los mantenimientos de ella.
Así, si ha menester esta ciudad de La Plata quinientos indios para
edificios y otras cosas, llámase a dos o tres caciques principales, y mán
dales la Justicia y Regimiento que los repartan, y luego se juntan y
hacen su repartimiento entre todos los caciques y repartimientos de la
mesma ciudad, conforme a los indios que tienen, sin agraviar a naide.
Cabe a un repartimiento veinte indios, a otro treinta, a otro diez, a otros
más o menos, conforme a la pusibilidad y número de indios que cada
uno tiene, que en esto tienen gran destreza los caciques.
Cada repartimiento o provincia, aunque en ella entren dos o tres
repartimientos, envía un principal que tenga cuenta con los indios,
porque no se vayan, y en cada ciudad tienen su ranchería, que quiere
decir su asiento de casas. Cada noche los recoxe su principal y le da cuenta
de ellos al que los reparte.
Nombra la Ciudad y Regimiento de ella uno de los Alcaldes o algún
Regidor que los reparta entre los que edifican, o a los que los han menes-
ter para yerba y leña, o para chácaras, al tiempo de las sembrar, desherbar
o segar, y hácese el repartimiento de esta manera : da primero a las
iglesias y monasterios, a diez, o a seis indios, conforme a como cada una
ha menester ; luego a las obras públicas — al texero, al carnicero — ; luego
a los que edifican casas; luego a los que llaman « soldados » para que
les trayan yerba y leña, y luego a los chacareros, aunque en esta ciudad
no se les dan indios para fuera de la ciudad, por haber pocos indios y
munchos edificios.
Este repartimiento se hace al principio de cada semana, y tiénenlos
toda la semana y páganles al fin de ella a ellos mesmos, que no a sus
caciques. En esta ciudad les dan cada día un tomín y medio ; en La
Paz, a tomín, y en Potosí y Porco, a tres tomines.
Son mil yndios los que se reparten en Potosí : la mitad de aquella
provincia y la mitad del Cuzco, de La Paz y del Collao. En Porco, qui
nientos indios. En esta ciudad, trescientos, y había menester mil, y
haríanse grandes edificios y muncho provecho a todos, y más a los mesmos
indios, que ellos lo desean por ganar de comer, porque comen con el
medio tomín y ahorran un tomín en cada día para pagar su casa y para
su vestir.
Cuanto a lo segundo, si conviene que se guarde la Provisión que manda
que los indios no vengan a servir de más de doce leguas, diré lo que común
mente cerca desto todos entienden. Presuponen que los indios no tienen
cosa qué dexar cuando les mandan salir de alguna parte, sino que todo
lo que tienen, hixos y muger, llévanlo consigo, que son grandes peones,
ellos y sus mugeres, y que vienen para estar en la ciudad adonde van
a servir un año, o por lo menos medio, a do ganan mexor de comer y
son mexor dotrinados que en sus tierras.
Parece claro que no les viene perjuicio ninguno, aunque vengan a
servir de cincuenta y aun de ochenta leguas, no siendo tierra de diverso
temple, que esto podríales hacer daño a su salud, pero siendo todo como
en el destrito de esta Audiencia es de un mesmo temple, ningún daño
les viene que vengan de lejos o cerca, y vése claro porque a Potosí vienen
indios del Cuzco e de otras partes más lejos, de ciento e diez leguas, y
se hallan mexor que en sus tierras, como dixe en el Capítulo pasado.
Inconvinientes habría muchos que viniesen de doce leguas no más
a servir, porque los que están dentro de ellas, porque no cargase todo
sobre ellos, se mudarían a partes más lejas, donde no los compe
liesen a venir a servir. Ésles muy fácil dexar sus tierras y casas e irse
a otras, porque todo lo que tienen traen consigo, como el caracol, y el no
venir les sería más dañoso que venir a servir de ochenta ni de cien leguas.
Demás de esto, sería cargar muncho a los indios cercanos a las ciu
dades, que no es justo ni lo podrían sufrir, y por fuerza se habrían de
ir a otras tierras, como tengo dicho. También, como son invidiosos y
de poca o ninguna caridad, no pueden sufrir que a unos echen más carga
que a otros, y echándosela no servirían aunque los matasen ; y no es
34 G o b ie r n o d e l P e r ú
razón que los que están lexos de las ciudades dexen de aprender a ganar
plata y a tener cosa propia y a saber quexarse de sus caciques, como lo
aprenden en las ciudades y asientos de minas, comunicando con españoles,
y esto es mayor provecho que el daño que reciben de venir de lejos,
pues han de estar un año, o medio por lo menos, sirviendo por su alquiler
en la ciudad y asientos de minas.
Allende de lo dicho, si no les mandasen venir de todas partes a servir
a las ciudades, los que están a diez y a doce leguas, aunque sirviesen todos
y no se ocupasen en otra cosa, no bastarían, ni ellos lo podrían sufrir, ni
sería justo darles tanto trabaxo, y ansí iríanseian despoblando las ciuda
des de indios y de españoles y los asientos de Potosí y Porco se destrui
rían. El salario se les ha de pagar a ellos, y no a sus caciques.
Las leyes que para esto se debieran hacer, a mi parecer, son :
i Que porque los indios no anden ociosos y tengan en qué se ocupar
para pagar su tasa y para se mantener, a sí y a sus hixos, y se aficionen
a ahorrar y tener algo para el tiempo que no pudieren trabaxar, y para
que las ciudades se pueblen, que las Audiencias y Justicias del Perú
hagan que a todas las ciudades, villas y lugares del Reyno y asientos de
minas, vengan indios de los repartimientos que caen en la jurisdicción
de las tales ciudades, los que fueren necesarios, para se alquilar e tra
baxar en las obras públicas e labores del campo, los cuales reparta entre
los españoles el Corregidor o una persona del Cabildo cual por él fuere
nombrada, el Lunes para toda la semana, y en los asientos de minas se
haga el repartimiento por cuatro meses, por el inconviniente de los
andar mudando y hallarse nuevos en la labor de las minas.
ii Item, que los que alquilaren indios de la plaza, que llaman tindamnas,
les paguen al fin de la semana el salario a ellos mesmos, y no a sus caci
ques ; ni los caciques se lo tomen, so pena de ducientos azotes y suspen
sión de un año del cacicazgo ; y al que no les pagare, si de ello se viniere
algún indio a quexar al repartidor, que le haga pagar y no le reparta
más indios en un mes, y por la segunda vez, en un año.
m Item, que las Audiencias, cada una en su destrito, tengan cuidado
de les hacer tasar el salario que en cada ciudad de su destrito se les
deba dar, teniendo respeto y consideración al valor de los manteni
mientos de la tal ciudad, villa, lugar o asiento de minas, a do se hiciera
la tasa de tal salario.
iv Item, que para traer cal o tierra a cuestas para hacer adobes o
para alguna otra cosa necesaria, les den los que los alquilaren cueros o
mantas o otras cosas en que lo trayan, porque no rompan sus propias
mantas en que lo suelen traer, so pena de les pagar el daño que les hicieren
en el vestido y que no le repartan más indios en un año.
v Item, porque algunos vienen de lejas tierras, las dichas Audiencias
provean y manden que los tales indios que se vinieren a alquilar tengan
sus casas e rancherías y estén en ellas por tiempo y espacio de un año,
P a r t e p r im e r a — c a p . i x 35
CAPÍTULO X
C u á n t a s m a n e r a s d e mitayos h a y ; d e su s o c u p a c io n e s ;
DE LAS CARGAS QUE LES HACEN LLEVAR, Y DE QUÉ MANERA
SE PODRÁN ESCUSAR DE LLEVARLAS SIN PERJUICIO DE LOS PASAXEROS
Mitayos se dicen los indios de los repartimientos que sirven por sus
tandas, que acá llaman mitas. Estos son de tres o cuatro maneras :
unos, que dan pará servir en las ventas o tambos; otros, para servir a
españoles en sus casas ; otros, para guardar ganado de españoles, y otros,
para venir a servir a sus encomenderos en sus casas. Diré de cada género
de estos en particular.
Mitayos de tambos son los que se dan para traer yerba e leña a los
pasaxeros e para llevar cargas de un tambo a otro. Estos se repartieron
por el Gobernador Vaca de Castro, por ordenanzas que hizo conforme
a las del Inga, que hasta hoy se guardan, en que repartió los pueblos
que habían de servir en cada tambo en los caminos reales (2). Verdad
es que después acá se han continuado más algunos más caminos que
en aquel tiempo, y otros se han venido a desusar, como son el camino
del Cuzco a Arequipa por el despoblado, que ya no se usa tanto como
solía, y el del Cuzco a Chucuito, a La Paz, a esta gran ciudad de La Plata
y a Potosí, que continúa más que ninguno, por el gran concurso de gente
que viene a esta Audiencia, y a la negociación e contratación de Potosí,
por lo cual se ha añadido más servicio que el que Vaca de Castro ordenó.
e del mesmo Inga e de sus capitanes, y no les pagaban por ello cosa alguna.
Ellos no se desprecian de traer cargas, ni lo tienen por afrenta más
que los ganapanes de España, que les pesaría si no tuviesen cargas que
llevar, porque teniéndolas ganan de comer, y de otra manera no. Lo
mesmo hacen los indios, y si les pesa por llevar cargas, no es por la
pesadumbre que les da, ni porque se afrenten de ello, sino porque son
amigos de ociosidad y aún no están inclinados a tener cosa propria,
porque — como he dicho — se lo quitan todo sus caciques. Mas si se
diese orden cómo no se lo quitasen, ellos mesmos desearían cargarse,
como lo desean en España los ganapanes, para ganar de comer, pues
no tienen más honra que ellos, antes menos.
Los tambos por esta tierra de la Sierra son de tres a tres, o cuatro
a cuatro leguas, de cinco, y a lo más largo a seis, lo cual es causa que
sea menos el trabaxo de las cargas. Algunos despoblados hay que pasan
en dos jornadas la carga. Las cargas son tan moderadas que ninguna
pasa de dos arrobas, y gánase el indio un tomín que le dan por ellas.
Por mayor trabaxo tienen los indios el alquilarse para hacer casas y
edificios que para cargarse, porque en el edificio trabaxan todo el día,
y en las cargas, a mediodía tienen andada la jornada, por manera que
los que encarecen mucho las cargas de indios no tienen muncha razón,
por lo que está dicho.
Haber de preceder licencia de juez, con conocimiento de causa, para
las cargas, si es para los caminantes, es inpusible, porque no hay jueces
en el camino que la puedan dar, y menos al salir de las ciudades, porque
acaece en el camino morírseles un caballo y haber menester más indios
de carga que al principio.
Otra Provisión que manda que se abran los caminos y se aderecen,
y se encarga al Presidente que lo haga hacer (1), es muy justo guardarse,
pero hay poco cuidado de hacella guardar para el camino de la Sierra, de
que en este libro es el principal intento tratar.
Se podría dar un remedio para que los indios no se cargasen, y es
que en cada tambo hubiese sesenta o cien carneros de la tierra, que fuesen
del común de los indios que sirven el tambo, por la orden que abaxo
diré, y bastaría la mitad de los indios que ahora sirven; uno o dos de
ellos guardasen los carneros, y no caminasen días de Pascua, ni Domingos,
ni días de Nuestra Señora. Con estos se podrían llevar las cargas. Lleva
un carnero por dos indios, y para andar una jornada ándanla muy apriesa;
y se les pagase a los indios por cada carnero tanto como por un indio,
y podría llevar seis carneros cada uno ; la plata fuese la mitad para el
indio, y la otra mitad para ayuda de curar y beneficiar y perpetuar el
ganado, de lo cual había de tener cuenta un principal que allí estuviesse,
y él la había de dar al tucuirico y al cacique principal, y habíaseles de
mandar que tuviesen en el tambo aparexo de comida, y tuviesen su aran-
8
38 G o b ie r n o d e l P e r ú
cel, para que conforme a él les pagasen yerba y leña y todo lo demás
que está ordenado se dé.
No parece que conviene que se execute la Provisión nueva que manda
que se pague la yerba y leña, porque aún la tierra no está muy asentada,
ni lo estará hasta que Su Magestad ponga en ella un hombre — como
el que agora está (1) — , que guste de hacer lo que convenga a la república
más que lo que conviniere a su propia hacienda, y con más poderes.
Conocérsela a este tal por lo que le vieren tratar, que el que es de tierra
habla de la tierra, y el que es de Dios oye las palabras de Dios, como
dice el Evangelio (2).
Las leyes que cerca de esto se podrían hacer, a mi parecer, son estas :
i Que en todos los tambos del Perú haya algún español que los provea,
y en los que no hubiere español, provean de agua, leña, yerba, maíz,
e otros mantenimientos, los indios que ordinariamente sirven en los
tales tambos, y de esto tengan cuidado los caciques, y no lo haciendo,
sean castigados.
ii Item, que en cada tambo esté la mitad de los mitayos que hasta aquí
han servido, y ansimesmo estén otros tantos carneros de la tierra como
solía haber indios, o los que a las Audiencias o al Gobernador pareciere
que son menester, para que lleven las cargas a los españoles que por los
tambos pasaren, y se les pague un tomín por cada carnero, más o menos,
conforme a la cualidad de la tierra, y vaya un indio con cada seis carneros,
e lleve el indio la mitad de lo que se diere por los carneros, y la otra
mitad sea para emplear en los carneros, en curallos y en su conservación,
para que no falte xamás el número que en cada tambo ha de haber;
y aun cuando el español no quisiere más de un carnero, pague dos tomines
por la carga : uno al indio, y el otro por el carnero, si no fuere cuando
haya más españoles que quieran el medio de los seis carneros que puede
llevar el indio, que entonces no pague más de siete tomines (como está
ya dicho) ; y si el español no tuviere más de dos arrobas que llevar, que
no dé más de un tomín, y las lleve el indio a cuestas, o en carnero,
cual más quisiere su principal.
m Item, que con estos indios siempre vaya un principal que los mande
y gobierne y tenga cuenta de lo que rentaren estos carneros, para la
dar a su curaca y al tucuirico o juez de su repartimiento, para que haya
buen recaudo en todo.
iv Item, que se dé orden — cuando se visitare la tierra — que de los
propios que cada pueblo ha de tener en comunidad, se compren carneros
de la tierra para servir en los tambos que los tales indios suelen servir.
v Item, que los indios que en cada tambo estuvieren, y su principal,
tengan cuenta de guardar el ganado susodicho, por sus mitas, y tengan
prestas las huascas (1) y aparexos que el ganado suele tener para se cargar,
de manera que con toda presteza estén aparexados para llevar la carga,
y a los que lo guardan se les pague del común y de lo que rentaren los
carneros.
vi Item, que tengan cuenta que los mesmos carneros sirvan por sus
mitas, unos una semana y otros otra, por que tengan lugar de descansar
y dieren más.
v ii Item, que no lleven mercadurías ni sean obligados a las llevar,
si no fuere hacienda de pasaxero ; so pena que el que les compeliere a
lo contrario pierda la mercaduría que en ellos truxere, si no fuere con
licencia de la Justicia, y siendo tan poca carga que no ocupe más de dos
o tres carneros, habiendo necesidad de traerla a esta provincia con
presteza por haber en ella falta de la tal mercaduría, y no en otra manera.
v iii Item, que los curacas de los pueblos que sirvieren en los tambos
procuren que se críen puercos y se apacienten en la parte más cómoda,
a do menos perjuicio hagan a los sembrados, para curar a los carneros
de la tierra el carache (2), que es una enfermedad ordinaria que suelen
tener, y se cura con manteca de puercos.
ix Item, que en faltando algún carnero, compren luego otro de el
depósito que hobiere, de lo que se sacare del alquiler de los dichos carneros,
porque no haya falta en el servicio.
x Item, que en el entretanto que no hobiere esta orden, las Audiencias
procuren que en la carga de los indios se tenga la moderación que con
viene, no llevando un indio más de dos arrobas, y pagándole a él mesmo,
y no a su cacique, un tomín por cada cinco leguas; y no consientan que
mercaderes, ni mestizos, ni mulatos, los carguen, so las penas en las
leyes contenidas.
xi Item, que las Audiencias procuren que haya tambos de cinco a cinco
leguas, o de seis a seis leguas a lo más largo, y si hobiere tambos en medio,
no se paguen las cargas más de al respeto de las dichas cinco o seis leguas ;
y por que haya más servicio procuren que los tambos que más cerca
estovieren, se quiten, o a lo menos los que en éstos sirven, sirvan en los
más necesarios que la Audiencia diputare y declare por tales.
x ii Item, que en los dichos tambos haya arancel, y no se exceda dél,
so la pena que a la Audiencia pareciere.
x iii Item, porque algunos españoles suelen tratar mal a los indios, y
por no haber jueces ni quién los ampare en el camino, se salen con ello,
que las Audiencias provean que se pueblen los lugares de los indios en
los mesmos tambos o cerca de ellos, habiendo comodidad para ello, como
están los de Chucuito, porque estando en ellos jueces los amparen y
defiendan, e no consientan les sea hecho agravio.
(1) Guasca, mot quechua qui signifie corde ou cordeau. Cf. Santo Tom ás, op. cit.,
p. 211 et 287.
(2) Rogne ou gale des moutons. Cf. Santo Tom ás, op. cit., p. 93 v et 116 v. V . aussi
Cobo, Historia del Nuevo Mundo (Séville, 1891), II, p. 323. Infra, p. 172.
40 G o b ie r n o d e l P e r ú
x iv Item, que los indios que sirven en los tales tambos tengan especial
cuidado que los caminos que cayeren en su pertenencia estén limpios e
bien aderezados, y no lo estando, sean castigados.
xv Item, que adonde hubiere ríos y puentes de criznejas o balsas,
que tengan cuenta de las tener bien aderezadas, e indios que lleven las
balsas ; y que por las balsas se pague del común de los indios a los indios
que allí sirvieren; y las puentes de criznejas y aderezo de ellas, se pague
también del común de los indios a los indios, pues ponen muncho trabaxo
en ello con sus personas, hasta que haya puentes de piedra.
CAPÍTULO X I
CAPÍTULO X II
D e l o s t r ib u t o s q u e l o s in d io s d a n a Su M a g e s t a d ,
Y A LOS ENCOMENDEROS EN SU NOMBRE ; POR QUÉ RAZÓN
SE DEBEN Y LOS PUEDEN JUSTAMENTE LLEVAR
les encomienda los indios, y para este efeto está proveído por leyes y
Provisiones reales que, en cada repartimiento, haya un clérigo o relixioso
que les dotrine a costa de los encomenderos, y por esto es lícito a los
clérigos recibirlo y aun concertarse con los encomenderos por el trabaxo
que de enseñarles reciben, como prueba Santo Tomás y Fray Francisco
de Vitoria, en los lugares por mí referidos en el Estilo de Chancillería.
No teniendo clérigo en las dotrinas, está proveído por Provisión Real,
despachada a 17 de Diciembre de mil y quinientos e cincuenta e un
años, que, por el tiempo que le dexare de tener, no gocen de los tributos,
antes se cobren para la Caxa real, y que las Audiencias lo hagan ansí
executar (1).
Por otra cosa también se deben los tributos a Su Magestad y a los
encomenderos en su nombre : porque están obligados a ser sus protectores,
por su poco entendimiento y pusilanimidad y temor que tienen (como
dixe en el Capítulo IV), lo cual es causa que tengan necesidad de señor,
para que en premio de su servicio sean instruidos, defendidos y enseñados,
y no sean de naide agraviados, pues de derecho todo hombre que fuere
tutor, administrador o protetor de otro, ha de recebir premio e salario.
Comparemos lo que los españoles reciben y lo que dan a los indios,
para ver quién debe a quién : dárnosles dotrina, enseñárnosles a vivir
como hombres, y ellos nos dan plata, oro, o cosas que lo valen.
Dice Job : « La sabiduría ¿ dónde se halla ? ¿ Cuál es el lugar de la
intelixencia ? No sabe el hombre su precio, ni se halla en la tierra de
los vivientes. El abismo dice : No está en m í; y el mar responde : Tampoco
está conmigo. No se compra con oro finísimo, ni se pesará la plata en
su trueque, ni se comprará con las teñidas colores de la India ni con
las preciosísimas piedras » (2) ; y Salomón dice : « Vino a mí el espíritu
de la sabiduría e túvelo en más que los reinos e señoríos ; las riquezas
(dixe) eran nada en su comparación, ni lo comparé a las piedras preciosas,
porque todo el oro, en su comparación, es arena pequeña, y la plata en
trueque dello era como un poco de lodo » (3).
Pues, ¿ qué otra cosa diremos que nos han dado los indios por cosas
tan inestimables como les habernos dado, sino piedras e lodo ? Mayor
mente, que como bárbaros no usaban de la plata para con ella comprar
las cosas necesarias, y si algo les aprovechaba, era para hacer de ella y
del oro vasos para beber, y esto a los Ingas solamente y algunos caciques
a quien ellos daban para ello licencia, como diré adelante más largo a
otro propósito (4).
(1) Archivo General de Indias. Audiencia de L im a, 567, Livre 7, fols. 80-81; dans
Encinas, Cedulario, II, fols. 220-221.
(2) L a citation est tirée de Job, 2 8, v v . 12 à 16.
(3) Le passage se trouvera dans le Livre de la Sagesse, 7, v v . 7 à 9.
(4) Ce bilan ou comparaison entre la valeur de ce que l’Espagne a donné aux Indiens
et sa contrepartie dans les richesses matérielles du Nouveau Monde, se trouve déjà dans
le Chapitre C C X X I V intitulé « Loor de españoles » de la Historia General de las Indias,
de López de Gômara. C’est à peu près dans les mêmes termes que s’ exprime sur cet échange
le P. Cobo dans son Historia del Nuevo M undo (Séville, 1891), II, p. 344.
44 G o b ie r n o d e l P e r ú
Luego claro es que es más lo que les damos que lo que ellos nos dan.
Todo esto se dice para probar que son muy debidos los tributos a españo
les ; y otra no menor razón hay para ello : porque sin ellos no se podría
conservar la tierra y se volverían los indios a su infedilidad, como proba
remos largamente adelante (1).
CAPÍTULO X III
Si c o n v e r n á q u e l a t a s a d e l o s t r ib u t o s s e a e n d i n e r o o d e l a s
COSAS QUE CRÍAN e n SUS TIERRAS ; O SI SE TENDRÁ CONSIDERACIÓN
A LA DAR EN LAS COSAS QUE MENOS TRABAXAREN,
AUNQUE VALGAN MÁS, Y SI SERÁ POR PERSONAS
O POR HACIENDAS, Y DEL SERVICIO PERSONAL
si los mandaran trabaxar en minas de oro que están allí cerca, no les
vernía de labrar en ellas daño ninguno a su salud, y con la mitad de los
peones que entraron en beneficiar las mil hanegas se sacaran mil e
quinientos pesos poco menos, sin lo que ellos tomarán para sí, que valdrá
otro tanto ; por manera que los indios fueran más aprovechados y con
menos trabajo suyo, y el encomendero fuera también más aprovechado,
y de ello resultaría mayor provecho a la república y a la Real Hacienda.
Como puse el exemplo de minas, se podría poner en otras cosas.
Infiero de aquí que en la tasa no se ha de tener consideración a si
dan mucho o poco los indios, sino al trabaxo u ocupación que tienen,
como se declara más en particular adelante.
Otra desorden se ha tenido en la tasa que hasta aquí se ha hecho, y
es que visitado el repartimiento y sabido los indios que hay (y las más
veces sin visitarse), se ha mandado a bulto que todo el repartimiento dé
mil o dos mil pesos en plata, tanta ropa de la tierra, tantas xáquimas y
cabestros, y tantas gallinas y güevos y otras cosas, sin repartir a cada
indio lo que le cabe, para que él sepa lo que ha de dar ; lo cual ha sido
causa que los caciques tengan más ocasión de hurtar, porque aunque le
quepa al indio cinco, le hacen entender que le caben diez, y si han de
dar cien ropas o cien gallinas, reparte cuatrocientas, y ansí los indios,
aunque trabaxan todo el día, nunca acaban de pagar la tasa que el cacique
les pide. En esta ciudad de La Plata hay un indio yampará, que es barbero,
y gana cada día un peso, y el cacique le hace pagar de tasa ochenta pesos,
no le cabiendo seis pesos. Es cosa lastimosa entender esto y no lo poder
remediar. Débese (a mi parecer) dar orden cómo cada indio sepa lo que
le cabe a pagar, para que no le roben.
Cuanto a lo segundo — si converná que la tasa sea en plata o en
las cosas que crían — , de lo dicho se puede bien entender (pues está
claro), que si en dar plata trabaxan menos que en dar otra cosa, les
converná que la den ; aunque en esto se ha de tener consideración siempre
que parte se dé en plata, y parte en otras cosas que tienen en sus tierras,
como se dará horden en particular en el Capítulo X V II.
Cuanto a lo demás — si la tasa ha de ser por personas o por hacien
das — , parece que el tributo se debe tasar por las haciendas, cada uno
a como tuviere, y éste es más justo tributo que el personal, que es más
como el de Julio César : para soberbia e ambición e para codicia, que
no para la pública necesidad del príncipe, que esto es lo que ha de tener
el tributo para ser justo, como lo prueba bien Fray Domingo de Soto.
De aquí se manda por leyes e Provisiones Reales que no haya servicio
personal, cuya guarda ha costado munchas vidas españolas y de indios :
más cuestará el servicio personal y muncha suma de dineros a Su Mages-
tad, y esto debe ser con más gusto. Pues está proveído con tanto acuerdo,
que otra autoridad mayor que la mía habia de ser para poder persuadir
otra cosa, mas no dexaré de decir mi parecer, aunque no sirva más de
para mover dudas, y otros más doctos y leídos que yo den la resolución.
46 G o b e r n io d e l P e r ú
CAPÍTULO X IV
De có m o los in d io s han de s e r v i s it a d o s y ju n ta d o s
A PUEBLOS Y PUESTOS EN POLECÍA ; Y LA JUSTICIA
QUE HA DE HABER EN LOS PUEBLOS, Y DE LA TRAZA DE ELLOS,
Y DEL tOCUiñcO
Tucuirico
Casa
del Cárcel
Corregidor
Casa de
españoles
TI a z a
~jasarxeros
~
Casa
de
Casa Consejo»
de
Hospital
Corral
que están detrás de las casas del Corregidor, se ha de hacer la casa del
tucuirico, y la cárcel, adonde ha de haber dos cepos y cuatro pares de
grillos y dos cadenas.
Entretanto que se hace el pueblo, ha de pasar a visitar otro reparti
miento, y dexar en él la mesma traza y comenzado a hacer las casas ;
o en el mesmo repartimiento, si hubiere de tener más de un lugar, y luego
volver al primer lugar, que ya estará hecho, y hacer la tasa y dexar
señaladas las tierras como diré en el Capítulo siguiente.
En los asientos de los lugares ha de mirar que el temple sea bueno,
y que tengan agua, tierras, pastos y montes, y no los determine él solo,
sino con el parecer del clérigo o relixioso que estuviere en la dotrina,
y de los caciques e principales, y ha de tener consideración a que no
estén las tierras que ellos labran muy lexos.
Item, ha de procurar que en un pueblo esté siempre el tambo, o cerca
del tambo, para que el Corregidor o protetor que allí estuviere defienda
a los indios de los que les quisieren hacer algún agravio y les hagan
pagar su trabaxo, porque por temor de las guerras civiles que en este
P a r t e p r im e r a — c a p . x iv 51
Los alcaldes y el tocuirico han de tener cargo que las calles y casas
del pueblo estén limpias, porque son tan sucios que ellos y sus hixos se
ensucian en las casas, adonde comen y duermen, y esto es horriblemente,
lo cual causa enfermedades. Háse de dar orden para que fuera del pueblo
se vayan los indios a proveer a la parte de mediodía, contra donde
corre ordinariamente el viento en esta tierra, y lo que estuviere sucio
lo hagen luego limpiar de ocho a ocho días, y sean castigados los que
lo contrario hicieren.
Y porque de dormir en el suelo les vienen enfermedades, que se mande
que tengan barbacoas en que duerman, y porque el padre y la madre y
los hixos e hijas están en un bohío todos juntos, y duermen juntos, que
se haga en cada casa o bohío un apartamiento en que estén las hijas, y
no como bestias aprendiendo y viendo deshonestamente lo que los padres
hacen, que esto creo ha sido la causa que todos sean tan lujuriosos y
malos y deshonestos. Esto cierto conviene mucho para no perder la
vergüenza.
De estas cosas han de tener cuidado el cacique y el tocuirico y el
Corregidor español, si le hubiere. Héseles de quitar la costumbre de comer
todos juntos en las plazas públicamente, y mandarles que cada uno coma
en su casa, como hombres de razón, sino fuere en días de Pascua o en
fiestas, que lo puedan hacer con licencia del padre o del juez, y no de
otra manera.
Las leyes que cerca de esto se podrán hacer, a mi parecer, son :
i Que el que fuere a visitar los repartimientos y pueblos de indios visite
y amoxone toda la tierra, poblada y despoblada, de cada repartimiento
de indios, y mire las partes más cómodas adonde hayan de estar los
pueblos de indios.
n Item, diga a los indios y les dé a entender cómo les va a visitar y
tasar lo que son obligados a dar a sus caciques y a sus encomenderos,
y los días que les han de servir, y en qué, para que no les dén más de
lo que se tasare, y que les dará orden para que se puedan quexar de sus
caciques y principales, ni que Ies osen hacer mal ni daño alguno.
m Item, que en el repartimiento que visitare asiente por memoria
todos los indios que en él hubiere; los cristianos y los que no lo so n ;
los que son casados, solteros o viudos, y los hijos o hijas que tienen;
de qué ayllo o parcialidad son, y la edad que tienen, la cual memoria
y un traslado signado de ella han de quedar en poder del tucuirico, para
que él lo asiente por su guipo si no supiere escrebir, y otra ha de tener
el Corregidor que residiere en el repartimiento, y no le habiendo, el
de la ciudad adonde cae el tal repartimiento.
iv Item, que el visitador aperciba a los caciques que cuantos más
indios tuvieren, tanto más tasa o servicio se les ha de dar, y que los
indios que no declararen se darán al que los hallare o descubriere, ahora
9
54 G o b ie r n o d e l P e r ú
sea español, ahora sea cacique de otro repartimiento, para que descubran
todos los que hubiere, y no encubran ninguno, y que sea gravemente
castigado el que encubriere indios.
v Item, porque hay muchos indios en Potosí y en Porco, en tambos,
y en servicio de las ciudades, que el visitador lleve por memoria y por
fe de escribano los indios que hobiere en los asientos, y en la ciudad,
y en los tambos, con las mugeres e hixos que tuvieren, y con la edad de
cada uno, para que con más brevedad se haga la visita y tasa.
vi Item, que en cada repartimiento haga el dicho visitador un pueblo,
o dos, o tres, los que le pareciere que son menester; que haya en cada
pueblo quinientos indios de tasa, y si en todo el repartimiento hubiere
seiscientos o setecientos indios, que haga dos pueblos, poniendo en cada
uno la mitad, o los de una parcialidad en un pueblo, y los de otra en el
otro, aunque sean menos los de un ayllo que los del otro.
vn Item, que se hagan los pueblos en la parte y lugar de mexor temple,
con parecer del padre que los dotrinare, y de los caciques y principales;
que tengan agua, leña, y tierras cerca y en comarca que no sea muy
lejos de las tierras que suelen sembrar, y que se procure que estén los
pueblos en los tambos (como están en Chucuito), porque no se les haga
agravio por los pasageros y los defienda e ampare el Corregidor o protetor
que allí estuviere.
vni Item, que los pueblos se hagan por sus cuadras, y la plaza en
medio, trazándolos como está arriba en este Capítulo. Las cuadras que
caen junto a la plaza se repartan desta manera : que en una cuadra,
la que esté guardada de aires, se haga la iglesia cubierta de texas desta
manera, para que requepan más, y la
casa del clérigo o relixioso que les dotri- y 1 \
nare, junto a la iglesia, en un solar o dos
de la cuadra a mano derecha ; y en la
cuadra de enfrente se haga el tambo con
cuatro cuartos, en cada uno su caballe
riza ; y en la otra cuadra se haga la casa
del Corregidor español en dos solares, y
en otro la cárcel con su cepo y prisiones,
y en el otro solar la casa del tucuirico ;
y en otra cuadra la casa del consexo en
dos solares, y en los otros dos la casa
del cacique principal; y en las demás
cuadras y solares, se hagan casas con
sus caballerizas para españoles casados que se quisieren venir a vivir
entre los indios, con que el edificio lo paguen los tales españoles. En
las demás cuadras se dé a cada indio un solar, e a los caciques dos, y
si algún indio tuviere mucha gente, se le den dos solares.
P a r t e p r im e r a cap. X IV
CAPÍTULO XV
D e la s t ie r r a s q u e e l v is it a d o r h a d e s e ñ a l a r
A lo s in d io s p o r p r o p ia s , y a l o s c a c iq u e s y p r i n c i p a l e s ,
Y AL COMÚN DE LOS INDIOS ; LAS QUE HA DE DEXAR
PARA ESPAÑOLES, Y DE LAS DEL SOL, Y DEL INGA
Capítulo II, y los Ingas, demás de que no eran señores ni reyes lexítimos,
por su tiranía perdieron el señorío que tenían al Reino y a las tierras e
bienes que ellos poseían, y lo adquirieron el señor y rey lexítimo, como
subrogado y puesto en lugar de los Ingas, aunque con mexor título.
Y para que puedan los indios labrar las tierras con más facilidad
que hasta aquí, que las han arado con palos e con los pies con muncho
trabaxo, que tengan vacas e bueyes de comunidad, los cuales presten
a los probes, hasta que vayan ganando y teniendo algo para lo poder
comprar; y para guardar los bueyes de labor tengan guarda particular,
cada indio por sus mitas los días que le cupieren, porque no hagan daño
en los sembrados ; los ganados que hicieren daño los encierren en el corral
del consexo, y los alcaldes averigüen el dueño, y páguenles los daños
del tal ganado, sin pagar otra pena más de lo que fuere tasado que han
hecho de daño.
Las leyes que para lo contenido en este Capítulo se pueden hacer,
son a mi parecer :
i Que el visitador dexe amoxonado todo el repartimiento que visitare,
porque no haya pleitos ni dudas entre los indios del un repartimiento
y del otro, y so pena de muerte no muden los moxones.
ii Item, que averigüe las tierras que son del sol y del Inga, y las amoxone
aparte.
m Item, que en uno, o dos pagos, o más, los más comarcanos y mexores,
señale y dé a cada indio en particular dobladas tierras de las que tuviere
necesidad, y les haga entender que son suyas propias, que naide se las
puede quitar.
iv Item, que averigüe las tierras que tienen los caciques y principales ;
qué título tienen a ellas, y cuánto tiempo ha que las poseen, y teniendo
justo título se las dexen por suyas ; y si aquellas no bastaren, o no tuvieren
ningunas, que les den tierras competentes en que hagan sus chácaras y
sementeras, conforme a lo que cada uno hubiere menester.
v Item, que dexe una buena chácara para la comunidad, que labren
en común los indios, para las necesidades que en común les ocurrieren,
y que estas chácaras tengan su topo (o medida).
vi Item, que las tierras que hallare que son del sol y del Inga, las ha
de dexar aparte para repartir a españoles que vivieren entre los indios,
y no habiendo tierras del sol ni del Inga, les señale algún pago para les
repartir, porque todos ganen de comer y se apliquen y no anden ociosos,
y paguen por las tales tierras al Rey, sacado el diezmo que pagan a la
iglesia, otra décima parte de lo que se coxiere en ellas, y con este cargo
se las den si las quisieren.
vi i Item, que las tierras que ansí se adjudicaren a los indios, no las
puedan vender a españoles, sino a otros indios, y entonces la venta se
P a r t e p r im e r a cap. xv 59
CAPÍTULO X V I
Dixe en el Capítulo X III cómo la tasa que los indios han de dar ha
de ser por persona, pues no tienen hacienda. En éste trataré de la manera
cómo se podrá hacer así la tasa, y de los provechos que de ella resultarán
a los indios, a los encomenderos, a todo el Reino, y aun a los mesmos
caciques, contra cuya tiranía va principalmente enderezada esta manera
de gobierno, porque una de las principales causas que han dado ocasión
a los caciques de hurtar y agraviar a sus indios ha sido la ceguedad de
los que hasta aquí han tasado, por no les haber dado la orden cómo
cada uno sepa lo que ha de dar y trabaxar, antes las tasas han sido en
60 G o b e r n io d e l P e r ú
llaman « soldados », y con los clérigos y frailes que residen en las ciudades
de españoles, y con los hospitales, y con mercaderes, letrados y oficiales,
para que todos se aprovechen de ello, y para los mesmos indios, que
les cabe la mayor parte de salarios y jornales.
Lo que se da al beneficio curado es también para su bien de los indios,
pues es para su enseñamiento y dotrina evangélica que el cura y benefi
ciado les ha de enseñar.
Lo que cabe a la comunidad es para ellos mesmos, pues de ello se
han de sustentar las necesidades comunes, los pobres, y el hospital.
Lo que cabe a Su Magestad es para que se tenga más cuenta con
su salud y aumento, y para pagar al Corregidor español y tucuirico que
les han de tener en justicia, y para que no les consientan llevar más
tasa de lo que son obligados a dar, ni les consientan llevar sus hixas o
hixos, ni hacer otros agravios que comúnmente les hacen sus caciques.
Viene también desto muy gran provecho al encomendero, pues se
aumentará conforme a esta orden comunmente su tasa sin daño de sus
indios, y podrála llevar con más seguridad de conciencia ; no tendrá
que pagar dotrina (aunque en efeto la paga, pues sale de la mesma tasa).
Aunque el indio trabaxe en su tierra y no salga de ella, ganará para
poder dar cada día un tomín ensayado, que verná a ser en los cuarenta
días cinco pesos, y los que estuvieren en Potosí ganarán tres tomines,
y los que en la coca dos, por manera que el indio que menos diere en el
destrito desta Audiencia, será cinco pesos cada año. Así, pues, de quinien
tos y treinta y cinco mil indios tributarios que hay en el Perú, los cuales
pagan de su trabaxo a los encomenderos un millón y ciento y cuarenta y
siete mil y ciento y setenta pesos, sin cinco ciudades que están por
tasar (1), trabaxando cada uno de ellos casi todo el año, vernán, tra-
baxando menos, no más cada uno de setenta días, en cada un año dos
millones y seiscientos y setenta y cinco mil pesos a los encomenderos,
y otro millón a los beneficios y a Su Magestad, para los Corregidores y
tucuiricos, sin lo del común y lo que se ha de dar a los caciques, de lo
cual resulta también gran beneficio al Reino, que habrá que se reparta
más entre todos, y se sacará más plata, porque los indios no sacan más
ni menos de lo que han menester, de que también resultará provecho
a los quintos reales, pues de tres millones les verná seiscientos mil pesos,
y en esto se dobla la renta que al presente tiene Su Magestad, y hácense
los indios más ricos. Cabrále también a Su Magestad, pagando los Corre
gidores y tucuiricos de su parte, otros ducientos mil pesos.
Verná también provecho a los clérigos, que no ternán que contentar
a los encomenderos, ni ser sus calpisques : dotrinarán mexor a los indios,
como quien tiene el beneficio en perpetuidad y no se le han de poder
quitar, y no ternán el hipo que ahora tienen de irse a España con lo
(1) Ces districts sont Jaén de Bracamoros, Santiago de los Valles, Zam ora, Santa
Cruz de la Sierra et Tucumán. Cf. infra, p. 109.
62 G o b ie r n o d e l P e r ú
que adquirieren; y ansí no han sido hasta agora los pobres indios tan
aprovechados ni instruidos en la fe cuanto lo serán habiendo de residir
para siempre, no haciendo delito por do deban ser privados.
A los caciques, aunque se les quite el provecho temporal, les será
mayor provecho, porque serán mexores cristianos, y no estarán siempre
en pecado mortal como ahora lo están, robando a sus indios, y siendo
ellos cristianos, lo serán sus indios, y no de otra manera, como lo dixe
arriba y repetiré munchas veces, porque es muy necesario.
Es tan buena obra, que ruego a Nuestro Señor ponga en el corazón
de Su Magestad, si esto ha de ser para su servicio y conversión de estos
naturales, que lo mande poner en efeto.
Bien sé que parecerá a algunos que es crueldad aumentarles tanta
tasa, queriéndolo mirar ansí en confuso, viendo lo que agora dan y lo
que han de dar haciéndose lo que he dicho, mas entendido que con dar
10 poco que agora dan trabaxan doblado, y que en su poder no entra
tomín de cuanto trabaxan, antes se lo toman todo sus caciques ; y que
a los caciques, en poner esta orden no se les quita nada de su señorío,
antes les está mexor para sus ánimas no robar a sus indios y ser con ellos
tan tiranos como son, y que no morirán tantos como mueren por sus
malos tratamientos, antes se aumentarán, de lo cual les verná a los cura
cas gran provecho ; entendiendo — como digo — esto, naide, por boto
juicio que tenga, dexará de reconocer ser esto lo mexor, si no es tan porfiado,
como hay algunos ladradores en este Reino, que niegan los principios
tan ciertos y notorios como son los sobre que va fundado lo que tengo
dicho, para estorbar una tan buena obra como ésta, a los cuales Su Mages
tad no debería dar crédito, si no diesen ellos mexor orden que hasta agora.
Cierto : en cuantos libros han escrito diciendo mal de la nación espa
ñola e infamándola, no lo han dado, y como los libros quedan hablando
siempre, pensarán los que los leyeren que es verdad, y pasar lo que ellos
dicen agora, y no es ansí, porque hay ya tanto concierto, que se hace
más justicia y regalo a los indios que a los españoles, y ninguno les osa
afrentar ni castigar.
Las leyes que para lo contenido en este Capítulo se podrían hacer,
a mi parecer, son :
i Que para que los indios sepan lo que han de dar a sus encomenderos
y a sus caciques, y no puedan de ello pretender inorancia, que en la tasa
que se hiciere se tenga consideración a que no den más de lo que podrían
ganar en setenta días cada un año, declarándoles en qué se han de ocupar
estos días, y que todo el otro tiempo ha de ser para ellos mesmos.
11 Item, que de estos dichos setenta días, los cuarenta sean para sus
encomenderos ; los ocho para el beneficio curado que ha de haber en
cada pueblo de quinientos indios de tasa ; los cuatro días para la comu
nidad ; los diez para los caciques, y los ocho restantes para Su Magestad,
P a r t e p r im e r a — c a p . x v i 63
CAPÍTULO X V II
Háse de advertir por los visitadores que no han de dar a los encomen
deros entrada ni salida con los indios más que cobrar la tasa, ni que los
cuarenta días que a cada indio les cabe de trabaxo ha de ser a su escoxer
del encomendero, en lo que los quiera emplear, ni a voluntad de los
indios, antes él lo ha de dexar declarado. Dar regla general en esto es
inpusible, porque en cada tierra se ha de hacer de diversa manera.
Trataré agora de los que hay en esta provincia y en la de Chucuito,
y luego de los de La Paz y del Cuzco.
En esta provincia y en la de Chucuito, y aun en todo el Collao, se
puede dar esta traza : que la décima parte de los indios de cada reparti
miento de los que caen en estas provincias vaya a los cerros de Potosí
y Porco, unos para alquilarse para la labor de minas, en que ganan cada
día tres tomines, y de estos unos irán porque les cabe la mita de los que
son obligados a dar, otros de su voluntad, otros irán a guayrar (que ansí
llaman al sacar de la plata), otros a tratar y granxear en carbón, candelas,
amasijos, traginería, y otras cosas semexantes, y estos ganarán un peso,
o por lo menos medio, cada día. A éstos puédeseles tasar que den dos
tomines ensayados cada uno por cada día de todos los setenta de tasa,
de manera que por cada indio de los que se han de ocupar en Potosí
o Porco le cabrán al encomendero diez pesos, y al beneficio dos pesos
por sus ocho días, pero ha de dar de estos un peso para el que dotrinare
en Potosí o Porco (que ansí está tasado por cada indio de tasa, con su
muger e hixo) — por manera que al beneficio del repartimiento le queda
64 G o b ie r n o d e l P e r ú
un peso ; cábeles al cacique y principales, por sus diez días, dos pesos y
medio : esto les ha de dar el indio en plata, para sus vestidos y otras
necesidades.
Lo demás que hubieren de dar los indios, estando en sus reparti
mientos, ha de ser (como luego diré), a Su Magestad, para pagar los
Corregidores y tucuiricos y otras necesidades públicas. Le cabe dos
pesos de cada indio de tasa.
Y si se dixese qué han de comer estos setenta días, pues todo lo que
ganan es para tasa, se responde que todavía les queda algo para comer,
y que se tiene consideración a que han de estar todo un año en Potosí
con sus mugeres e hixos, y queriendo trabaxar todo el año ganará, el
que menos, novecientos tomines en trescientos días que habrá que hacer
algo. Comerá los cuatrocientos y pagará a la tasa ciento y cuarenta, y
sobrarle han trescientos y sesenta tomines, que valen cuarenta y cinco
pesos, que es gran caudal para el indio. La muger ganará para vestir a
todos, y estarán seguros que no se lo llevará todo el cacique, como hasta
aquí se lo han llevado.
Háse de advertir que los indios que vinieren a Potosí o a Porco no
converná que estén más de un año, ansí porque vienen de lexos, como
porque no conviene al asiento andarse mudando de breve en breve tiempo,
sino que unos vengan y estén un año, y otro año vuelvan otros, de lo
cual a ellos y al asiento viene gran provecho.
Otra décima parte de los indios se puede echar para los que han de
servir en la plaza de la ciudad, que llaman tindarunas, para los edificios,
y para traer yerba y leña, y para los tambos. Todos estos ganan cada día
en esta ciudad tomín y medio, y en otras a tomín, por manera que pueden
dar cada día un tomín ensayado al encomendero, que sale cinco pesos
cada año por los cuarenta días que le caben; al clérigo y beneficio un
peso, y a Su Magestad, para lo que está dicho, otro peso. Estos han de
servir los días que les caben, a sus caciques, y a la comunidad, en benefi
ciar sus chácaras.
Los demás indios se han de ocupar, cada uno, los cincuenta y seis
días de tasa (y los demás días que quisieren), para sí mismos : unos en
alquilarse para chácaras de españoles; otros en obraxes de paños ;
otros en ingenios de azúcar ; otros en usar sus oficios mecánicos en las
ciudades o en sus pueblos ; otros en hacer texas y c a l; otros en alquilarse
para edificios ; otros para traxineros y llevar recuas de carneros de la
tierra ; otros en labor de viñas ; otros alquílanse para los Andes de la
coca, en el Cuzco, La Paz, y en esta provincia de los Charcas en los
yungas ; otros en labrar en las minas de plata y oro (que hay muchas
en esta tierra); otros en hacer reposteros e ropa de la tierra, dándoles
lana ; otros en chácaras de chuño y papas, y otros en guardar ganados.
A cada uno de estos se ha de tasar conforme a lo que pudieren ganar
en su ocupación : el albañil podrá ganar un peso, echarle medio peso ;
el texero y zapatero, otro tanto. Si se hubiere de dar la tasa, o parte de
P a r t e p r im e r a cap. XVII 65
CAPÍTULO X V III
CAPITULO X IX
10
70 G o b ie r n o d e l P e r ú
(1) Cf. Cédules du 19 juillet 1568 et du l or mars 1570, dans Recopilación de Leyes de
Indias, V I , I, x x x m .
P a r t e p r im e r a cap. xx 71
CAPÍTULO X X
De lo s b ie n e s d e l a c o m u n id a d d e c a d a r e p a r t im i e n t o d e in d io s ;
EN QUÉ SE HAN DE EMPLEAR ; POR CÚYO MANDADO,
Y SI CONVERNÁ QUE HAYA CORREGIDORES ESPAÑOLES
EN LOS REPARTIMIENTOS
en otros años este tal indio no ha de entrar en el padrón, hasta que sane,
o vuelva al repartimiento.
ii Item, porque esta renta de comunidad no se espenda por el cacique
o por los principales, y se dexe de hacer de ella aquello para que fué
ordenada, que por agora, en los pueblos adonde hubiere cuantidad de
propios, se nombre por el Gobernador (1) un Corregidor, el cual tenga
cargo de amparar a los indios, y conozca de pleitos civiles y creminales,
así contra españoles como contra indios, y caciques contra indios, sin
escrebir cosa alguna, más que la sentencia. Entre españoles, o español
e indio, pueda hacer un proceso sumario, sin más álegaciones que demanda
y respuesta, y testigos, y sentencia, lo cual escriba un español a quien
él lo cometiere, de los que vivieren en el pueblo, e no lo habiendo, lo
escriba él mismo, excepto en causas criminales de muerte, o mutilación
de miembro, que éstas las ha de remitir, con la información, al Corregidor
de la ciudad ; y de cualquier cosa de que él conociere, se pueda apelar
para ante el dicho Corregidor de la ciudad, o para el Audiencia, cual
más quisiere el apelante. Si fuere sobre cosa tomada, o llevada, o no
pagada a indios, hágales pagar primero, y con esto se la otorgue, y enton
ces haga escribir el dicho de los testigos y ponga la sentencia, y con esto
envíe el proceso al Corregidor, o a la Audiencia.
ni Item, que el tal Corregidor o escribano tenga arancel de sus dere
chos, y se lo dé la Audiencia, con tal que a indios pobres no les lleve
ningunos, ni aunque sea rico, si fuere el pleito sobre que el español no
le pagare el trabaxo, o sobre que se quexa dél por le haber dado azotes
o maltratado, que en estos casos no lleve el escribano derechos ningunos,
ni tampoco el juez, so pena de volverlos con el cuatro tanto.
iv Item, que el tal Corregidor, estando en el tambo el español a quien
él lo dexare cometido por su ausencia, tenga cuidado de hacer pagar
a los indios de carga, o al que llevare los carneros de carga, su jornal
antes que salga del tambo: y faltando español, lo haga el tucuirico,
o el cacique, y no les pagando primero, no les den indios ni carneros.
v Item, que el tal Corregidor tenga especial cuidado del ganado y pro
pios de la comunidad de los indios, y cuando entrare en el oficio, se haga
cargo de todo lo que hubiere y lo asiente en el libro que ha de haber de
ello, y lo firmen él y el otro Corregidor a quien él tomó residencia, y el
escribano, si le hubiere ; y en otro libro vaya, como fuere gastando, asen
tando en qué y cómo, y tenga especial cuidado de lo hacer gastar y
emplear en las cosas arriba dichas, lo cual gaste y destribuya con asis
tencia del cacique y del tucuirico, los cuales también lo asienten en sus
quipos y se cotexen con el libro al tiempo de dar la cuenta, y se quexen
del Corregidor si lo fuere gastando en otras cosas malgastado, para que
la Audiencia o el Corregidor de la ciudad ponga en ello remedio.
(1) Le Licenciado Lope García de Castro, qui exerçait alors la plus haute charge dans
la vice-royauté.
76 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO X X I
P o r q u ié n se h a d e h a c e r l a v i s it a d e lo s in d io s ; y a cu ya costa,
Y DEL SALARIO DEL VISITADOR
La visita, por esta primera vez, conviene que la hagan los Oidores,
cada uno por su turno un año, comenzando del más antiguo, y ansí
lo tiene Su Magestad ordenado y mandado para dexar dada orden en
todo ; aunque no falten inconvenientes, como son que yendo Oidor ha
de llevar muncha gente, y no pueden dexar de recebir daño los indios,
especialmente en algún año falto de comida, porque les hará poco al
caso a los indios darles dinero por ella, si les ha de faltar a ellos al mexor
tiempo, pues traer la comida de otras partes es inpusible, porque harían
más costa de ello que el salario ; también porque alguno puede haber que
sepa menos que otros por haber poco tiempo que esté en la tierra.
Mas, pesado esto con los provechos que se siguirían de que visiten
Oidores, no se podrá negar ser mexor que ellos visiten, por munchas
razones : lo primero, porque el negocio requiere muncha autoridad para
que los caciques no encubran indios, y para que los que los dotrinan los
descubran ; lo segundo, porque es bien que los Oidores entiendan la
tierra y conozcan las faltas que hay en ella, y la pusibilidad de los indios,
y las tierras sobre que puede haber litigio las vean por vista de ojos, para
que venidos a la Audiencia, viendo pleitos sobre alguna cosa que él
hubiere visitado o hubiere visto, pueda dar mexor voto e informar sobre
ello a sus compañeros ; lo tercero, porque de ellos hace Su Magestad más
confianza que de otros, pues les confía el gobierno de la tierra y la justicia,
y lo cuarto, porque naide podrá tener sospecha de ellos, tanta como
temían de algún « soldado » que visitase, que le tienen por sospechoso
los vecinos, y al vecino que visitase, los indios.
Por estas y otras razones, es cosa más acertada visiten Oidores toda
la tierra, aunque no niego que hay personas en este Reino — hasta cinco
o seis — , que podrían hacer la visita tan bien como nosotros, personas
de grande confianza. Si Su Magestad fuere servido se diese priesa a este
negocio, pues tanto va en él, podría mandar que éstos visitasen también,
para que se acabase con brevedad.
El salario que se debería de dar a los Oidores es otro tanto como
tienen : al que tiene de salario tres mil, a tres mil cada uno ; y al que tiene
cuatro mil, otros cuatro m il; a otro que no fuese Oidor bastarían tres
mil pesos en la Sierra, y dos mil en los Llanos, porque no tiene obliga
ción de traer tanta gente como el Oidor, ni mantener a todos los que
lleva consigo.
Ha de llevar cada visitador un escribano con tres pesos de salario
cada día, y cuatro indios o seis, que sepan bien hablar español, para
P a r t e p r im e r a cap. XXI 77
intérpetres los dos de ellos, y los demás para que den avisos y dexarlos
por tucuiricos en los pueblos que visitaren.
Háse de mandar que los clérigos de la dotrina descubran a este Oidor
y le muestren el libro de bautismos e la nómina que tiene de los indios.
Háse de pagar el salario a los visitadores, escribano, alguacil, e intér
petres, y los derechos de la escritura y del testimonio, de las penas que
se echaren en la visita, y no habiendo penas, o lo que faltare, de penas
de Cámara y de la Hacienda real la mitad, y la otra mitad han de pagar
el encomendero y los indios por mitad, pues a todos viene provecho de
la visita.
Leyes para lo de este Capítulo :
i Que los Oidores por su tanda, cada uno de ellos un año, visiten los
pueblos de indios que cayeren en su destrito, y si les pareciere, por que
se acabe la visita más presto, la cometan a otras personas que sean
expertas.
ii Item, que el Oidor que visitare lleve de salario otro tanto como
tiene de salario de Oidor, por manera que el que tiene de salario tres
mil pesos, lleve otros tres mil, y el que tuviere cuatro mil lleve otros
cuatro m il; y las otras personas a quien lo cometieren lleven, en la Sierra,
a tres mil pesos cada uno, y en los Llanos a dos m il; y el escribano lleve
tres pesos de salario cada día, y más la escritura, y el alguacil cinco pesos.
iii Item, que el dicho salario se pague de las penas que se echaren en
la tal visita a los que se hallaren culpados ; y no habiendo penas bastantes
para lo acabar de pagar todo, se pague la mitad de lo que faltare de
penas de Cámara y de la Hacienda Real, y la otra mitad la paguen el
encomendero y los indios.
iv Item, que el visitador lleve consigo seis indios ladinos : los dos sirvan
de intérpetres, y den a cada uno cien pesos y de comer por todo un año,
y los otros cuatro para dar avisos y quedar en los pueblos que se visitaren,
por tucuiricos.
v Item, que para que mexor se haga la visita y no se encubran indios,
que se invíen cédulas y Provisiones Reales a los Obispos y Perlados,
para que manden a los clérigos y relixiosos que residen en las dotrinas,
que muestren al visitador los libros de bautismos y los demás que tienen,
adonde están asentados por memoria todos los indios del repartimiento,
para que no se encubra nenguno, y para que den todo el favor y ayuda
que pudieren para ello.
vi Item, que el visitador pueda conocer y determinar cualesquier
pleitos que hobiere entre españoles sobre chácaras o otras cosas tocantes
al repartimiento que visitare, y entre españoles e indios, y de lo que
mandare executar, otorgue la apelación.
78 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPITULO X X II
D e l s a l a r io d e lo s C o r r e g i d o r e s y o t r o s j u e c e s ;
y d e q u é s e h a d e p a g a r a e l l o s y a l a s A u d ie n c ia s ,
SIN QUE SE TOQUE A LOS QUINTOS,
Y SIN PERJUICIO DE LOS INDIOS NI DE LOS ENCOMENDEROS
Los Corregidores de indios — digo los que han de residir en los pueblos
de indios —, por que se les dé competente salario para se poder dél
sustentar y ahorrar algo y para que más limpiamente hagan sus oficios
y guarden las instrucciones que les dieren, han de tener cuatro pueblos
de a quinientos indios cada pueblo, y en cada pueblo han de residir tres
meses, más o menos, como les pareciere que conviene.
Héseles de dar de salario a cada uno mil pesos cada año : los quinientos
se les han de pagar de la tasa que cabe a Su Magestad, y los otros quinien
tos del ganado y propios de los indios, pues han de tener cuenta con
ellos, y la han de dar al que le tomare residencia.
No ha de residir menos de dos años el tal Corregidor, no haciendo
por qué le quiten antes ; y en los pueblos donde no hubiere propios más
de los que de nuevo han de tener (conforme a la traza dada arriba en
los Capítulos X V y X V I), han de darle de lo que el Rey lleva, a razón
de tres tomines por cada indio de tasa, y hánle de acrecentar un pueblo
más.
Al tucuirico le han de dar cien pesos de la parte que cabe de tasa a
Su Magestad, y la comida se le ha de dar del común de indios, y ha de
estar en cada pueblo un tucuirico.
De esta parte que cabe a Su Magestad se ha de pagar todas las demás
Justicias, ansí Gobernador (1), Presidentes, Oidores, como Corregidores,
que bien habrá para todos, porque de quinientos mil indios que hay de
tasa, y más, en este Reino del Pirú, le cabe quinientos mil pesos conforme
a la cuenta que hicimos arriba (2). La mitad será para Corregidores de
indios y tucuiricos, y la otra mitad para Gobernador, Presidentes, Oidores,
y Corregidores de ciudades de españoles. Ahorrará Su Magestad los quin
tos, los cuales son para la defensa de la cristiandad, y para lo que diré
en el Capítulo que de ellos hablaré (3).
Pudiera latamente tratar este punto — si se han de pagar los salarios
de Corregidores de la Hacienda Real, o de tributos vacos — , mas no
(1) Pour des raisons tenant au m om ent où Matienzo rédigeait son Gobierno del Perú,
chaque fois qu’il parle de la plus haute autorité du Virreinato il la désigne du nom de
« Gobernador », titre que portait alors le Licenciado García de Castro.
(2) Cf. supra, Chapitre X V I , p. 61.
(3) Cf. Parte Segunda, Chapitre X I .
P a r t e p r im e r a — cap. x x ii 79
CAPITULO X X III
haciendo sus taquies y bailes, y de esto no usan tanto los indios pobres,
como los caciques y principales, y lo que peor es, los yanaconas que
están con los españoles, que a éstos no se les había de permitir esto
en ninguna manera, antes ponerles grandes penas si lo hicieren y execu-
tallas, porque pues ya han comenzado a ser cristianos y andan entre
ellos, no es razón que venga la mala costumbre de unos en otros, de manera
que estraguen a los demás.
El remedio que para esto se podría dar diré al fin de este Capítulo,
en las leyes que refiero que se deben hacer sobre ello, porque unas han
de ser para Potosí y Porco, otras para las ciudades de españoles, y otras
para los pueblos de indios, como allí diré.
Los daños e inconvinientes que se siguen de las borracheras son tan
notorios, que no hay para qué gastar muncho tiempo en decillos, pues
se vé claro que de estar borrachos vienen a cometer adulterios, e incestos
con sus hermanas, hixas y parientas, y aun en algunas partes el pecado
nefando, y se matan unos a otros. Fácilmente engáñanles el demonio
y hablan con él y hacen con él sus borracheras, para saber de algo que
está por venir, como los sucesos de la guerra, o de otra cosa. También
es muy dañoso a su salud. Finalmente, impídeles su conversión, que
es lo principal que habernos de entender en esta tierra.
Tienen, demás de esto, otra mala costumbre, que es estar amance
bados, y aun tener dos y tres mugeres, y tomar las mugeres axenas. Este
es el mayor pecado que ellos tienen, y el más ordinario. El remedio de
esto es que los que vivieren entre ellos no lo estén, especialmente los
padres que los dotrinaren, que de lo contrario podrán tomar avilantez
para lo estar, y el padre no terná lengua para los reprehender de ello,
estando él de la mesma manera, y si los reprehendiere, ellos se reirán
dél y no le creerán, como ha acaecido no sólo una vez en este Reino.
De esto han de tener gran cuidado los Perlados, más que de otra cosa,
porque de que ellos traten y contraten y sean codiciosos, aunque es
harto mal, pero no dañará tanto a los indios como el estar amancebados,
porque en lo de la codicia no pecan los indios, y en este otro pecado s í ;
y para apartalles dél será necesario oír la dotrina que los que les enseñan
le dan primero por obra como de palabra, como enseñaba Jesuchristo
preceptor nuestro, y atento a esto, parece que una de las causas por que
los sacerdotes han de ser privados de sus beneficios, es por estar aman
cebados.
Suelen también traer cabellos largos. Esto algunos lo tienen por malo ;
mas yo no hallo inconveniente que los traigan, si no es por la limpieza ;
mas hacerles mudar su costumbre les sería a par de muerte. Demás
de eso, el mayor castigo que se les puede hacer y afrenta, es cortalles
los cabellos. Por eso, parece que no conviene quitárselos, para que teman
de hacer mal, por que no se los quiten. Solamente se les podría vedar
de hacer trenzas de los cabellos, porque es costumbre dormir con la que
les hace las trenzas, para quitar tan ruin costumbre.
P a r t e p r im e r a — ca p. x x iii 81
CAPÍTULO X X IV
Si c o n v ie n e q u e e s p a ñ o l e s v i v a n e n t r e in d i o s ,
O MULATOS, MESTIZOS Y NEGROS HORROS ; Y SI CONVIENE
QUE HAYA CONTRATACIONES ÉNTRE ESPAÑOLES E INDIOS EN LAS CIUDADES,
ASIENTOS DE MINAS, O EN SUS PUEBLOS,
Y LO QUE SE HA DE HACER DE MULATOS Y MESTIZOS
Y NEGROS HORROS PARA LA CONSERVACIÓN DEL REINO
señaladas de las que no hicieren daño a los indios, de cuyos frutos han
de pagar diezmo a la iglesia, y de las del sol y del Inga, otro diezmo
al Rey, el cual se pagará a Su Magestad, entiéndese quitas costas.
Verná de esto provecho a los indios, y daño nenguno. Provecho,
porque viviendo españoles entre ellos aprenderán a ser cristianos y a
vivir políticamente ; habrán más que vuelvan por ellos ; serán testigos
de los que les quisieren agraviar, y por ellos se absternán de les hacer
agravios los que hasta aquí, por no haber quien lo viese, se los han hecho.
Habrán los indios vergüenza y temor de hacer idolatrías. Daño no
recebirán ninguno, pues unos a otros se acusarán y ha de haber Corregidor
que los castigue si maltrataren o agraviaren algún indio.
Mulatos, negros horros ni mestizos, por agora no conviene que estén
ni habiten entre los indios, ni contraten con ellos, si no fuese con licencia
de la Audiencia que la diese a algún mestizo casado, hombre de bien y
conocido, y no de otra manera.
Contrataciones y rescates entre españoles e indios en las ciudades
bien las puede haber : que los indios les compren coca y ellos les den
dineros por ella, o carneros de la tierra a trueque de la dicha coca, porque
habiendo Justicia real en las ciudades, no les han de dexar engañar
ni hacer fraudes.
Solemos dar provisiones para que naide fíe a los indios ninguna cosa,
sino que lo pierdan, porque cesen los fraudes y engaños que los merca
deres les hacen, mas a mí no me parece bien esta prohibición tan general,
porque sería quitar la contratación y comercio a los indios, y les vernía
a ellos muncho daño, y mayores a la república, porque toda la plata
(como abaxo diré), viene a parar a poder de los indios, y si esta contra
tación no se les permitiese, no habría con qué les sacar la plata de que
ellos entre sí no se aprovechan ni han menester, mas de para meter en
las huacas y enterramientos (1).
Paréceme que los que les fían cosas de Castilla de que ellos no han
mucho menester, se entiende que es por vía de mohatras, o en otra manera
que se pretende y quieren engañar a estos tales. Es bien vedar no hagan
semexantes contrataciones sin conocimiento de causa, y licencia de la
Justicia, mas las cosas de la tierra, como ropa, maiz, coca y aun vino
de Castilla, justo es que lo puedan fiar los españoles a los indios, porque
de otra manera era quitarles el comercio y que no pudiesen los indios
comprar lo que hubiesen menester no teniendo luego dineros, y no es
justo que a ellos se les haga semexante molestia, y porque no executando
las obligaciones que debiesen nadie les fiaría, lo que se puede mandar
en su favor es que, en reclamando el indio, se vea si se le vendió la merca
duría en más de lo que comunmente se suele vender, y en lo que fuere
engañado, se lo hagan restituir.
(1) Cette même théorie économique est abordée ci-dessous dans les Chapitres
X X V III et XL.
84 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO X X V
Si c o n v ie n e q u e lo s in d io s s e v a y a n d e s u s r e p a r t im i e n t o s a v i v i r
A DO QUISIEREN ; Y QUE SE MUDEN O LOS LLEVEN
de lo s L l a n o s a l a Si e r r a , o d e l a S i e r r a a l o s L l a n o s ,
y q u e l o s m i t i m a e s q u e p u s o e l I n g a se v u e l v a n
a su n atu raleza
(1) En effet : depuis la Provision du 29 août 1563 marquant les limites de l’Audience
de Los Charcas, jusqu’à la Cédule du 30 novembre 1568 par laquelle elle fu t réincorporée
à l’Audience de Lim a, la province de Cuzco entra dans les limites de la première. Cf. les
dispositions royales à cet égard dans Archivo General de Indias, Audiencia de Charcas,
418, Libro 1, fol. 202 ; et Audiencia de Lim a, 578, Libro 2, fol. 276 v °. Cette dernière, repro
duite dans Juicio de Limites entre el Perú y Bolioia. Prueba Peruana (Barcelona, 1906),
III, p. 172-174.
P a r t e p r im e r a — c a p . x x v i 89
CAPITULO X X V I
(1) Le titre de ce Chapitre et une partie de celui-ci sont empruntés à la Crónica General
del Perú, de Cieza de León. Cf. Chapitre C X I .
(2) Cf. Santo Tomás, op. cit., p. 28 et 178 ; et González Holguin, op. c it , p. 357 a.
90 G o b ie r n o d e l P e r ú
(1) Ces chasses avaient d éjà été interdites par le Marquis de Cañete, par une provision
datée du 26 septembre 1557, dans Revista del Archivo Histórico del Cuzco (Cuzco, 1953)
IV , p. 61-63.
P a r t e p r im e r a — c a p . x x v i i 91
CAPITULO X X V II
Uso antiguo era de los indios dar camaricos (o presentes) a los Ingas,
señores, y capitanes, si los iban a visitar, o a pedir justicia, o si pasaban
por sus tierras ; la cual costumbre ha quedado y se ha usado hasta agora,
92 G o b ie r n o d e l P e r ú
que cada vez que algúu cacique o principal viene a visitar a algún juez,
o a algún clérigo o fraile que le dotrina, le trae algún presente, que ellos
llaman camarico, y lo mesmo a su encomendero ; y si pasa por su tierra
algún Oidor, gobernador, encomendero, o persona principal, le suelen
traer el camarico y venir al camino, aunque ellos estén tres o cuatro
leguas lexos. Lo que comúnmente se trae es algún maiz para las bestias,
y uno o dos corderos de la tierra, o gallinas, o pollos, y algunos un poco
de miel, o ichiguana, o cochucho (1), o cosas de comer criadas en su tierra,
0 algunas perdices que cazan, o pescado de ríos o lagunas, y otras cosas,
cada uno conforme a su pusibilidad.
De llevar estas cosas ningún clérigo ni fraile ni lego he visto hasta
agora tener de ello escrúpulo, porque dicen que se usaba ansí en tiempos
del Inga y que los indios se corren y afrentan si no lo recibimos, y porque
en los caminos no hay tambos ni ventas, en lo más de esta tierra, que
tengan comida de do se puedan comprar, y ansí han necesidad de lo
tomar, y ellos no quieren pagar.
Por estas razones, todos hasta aquí lo han tomado sin escrúpulo,
y naide diga otra cosa, porque naide lo creerá, mas yo hallo grandes
inconvinientes de que se tomen y den semexantes camaricos : los caci
ques echan repartimiento entre indios, y por dos gallinas o pollos que
dan, reparten veinte, y toman el cordero de la hacienda de la viuda o
del pobre que no hay quien vuelva por él, y dexa los ricos, y él tiene una
gran manada de llamas y ovexas de la tierra y carneros, y no toman
ninguno de ellos, que es cosa inhumana.
Lo que yo he hecho, cuando en los caminos me dan semexantes cosas
que valen algo, es repartillo luego entre los más probes indios, porque
no se corriesen los caciques no lo tomando.
Otro inconviniente es que son muchos los que quieren gozar de este
privilexio, y es cosa inhumana llevarles su hacienda tan mal llevada,
bien entendido que sería inconviniente el ser exentos y no hacer caso
de la Justicia y de los que los dotrinan, no dándoles otros camaricos,
que los ordinarios son de harto poco provecho y valor, y que según
están mal proveídos los caminos, sería malo quitarse del todo. Mas,
poniéndose la tierra en orden, y los indios en policía, y habiendo pro
visión en los tambos (como tengo dicho), bien se podría y debiera quitar
este uso, haciéndose las leyes siguientes :
1 Que los caciques no hagan repartimiento entre los indios para dar
camaricos a ningún juez, ni clérigo, ni fraile que esté en la dotrina, ni
a sus encomenderos, ni a otra persona alguna, so pena de lo volver otra
vez lo que dan los indios con el cuatro tanto para el común y hospital
y que sea tresquilado ; y por la segunda vez, la mesma pena y sea sus-
(1) Cuehuchu: racine sylvestre, alimentaire. Gf. Cobo, Historia del Nuevo Mundo
(Séville, 1890), I, p. 369 ; se mange crue, avec de Vaji, ou séchée. Cf. aussi Garcilaso,
Comentarios Reales, Liv. V I I I , Chap. X .
P a r t e p r im e r a cap. XXVIII 93
pendido del cacicazgo por un año, en el cual no sean obligados los indios
a le servir ni dar tributo ninguno, y por la tercera, la mesma pena, y
más privado perpetuamente de oficio ; y so las mesmas penas no hagan
ningún repartimiento entre sus indios para otra ninguna cosa, sin licencia
de la Audiencia, la cual no dé licencia para lo hacer, sino por justa causa
que sea, y que se halle presente el tucuirico a hacer el tal repartimiento,
y el Corregidor del pueblo.
ii Item, que para que se escusen de dar semexantes camaricos, tengan
ordinariamente los tambos poblados, y en ellos las cosas y manteni
mientos necesarios y su arancel, como arriba se dixo (1).
m Item, que ningún Gobernador, Presidente, Oidor, Corregidor, ni
otro juez, ni encomendero, ni clérigo, ni fraile, no tomen de aquí adelante
camarico ni presente alguno de cacique ni otro indio, en el pueblo ni
en los caminos, so pena : a los jueces, de volverlos en su valor, con el
cuatro tanto ; los encomenderos, la mesma pena, y por la segunda vez
no lleven la renta de un año, y a clérigos y relixiosos, que se diga y haga
saber a sus Perlados, a los cuales se encargue que los castiguen y lleven
las mesmas penas, y de esto sea el acusador el tucuirico, que éste ha de
ser su principal oficio.
CAPÍTULO X X V III
El un millón que se saca de poder de los indios es por coca que les
venden, como se halla por los libros de los Corregidores ; y los trescientos
mil pesos se sacan también de poder de los indios por la ropa de la tierra,
maiz, papas y chuño que los españoles les venden.
Esta plata que sacan de poder de los indios mediante las dichas contra
taciones, la traen ellos de otras partes, y no se puede saber ni entender
de dónde, mas de que para comprar estas cosas que han menester ellos,
trabaxan, y si este trato faltase, no trabaxarían ni sacarían plata, ni
por el consiguiente habría quintos, y faltando vecinos y encomenderos
faltaría, sin duda, este trato, como después diré.
Lo octavo, que los vecinos y encomenderos defenderían mexor que
agora sus indios, que naide lo hiciese mexor, y favor ecerlosian de veras,
como a cosa propia y perpetua.
Lo último, que la conservación de esta tierra consiste en los tributos
que pagan los indios a sus encomenderos. Si no se pagasen, en ninguna
manera se podría conservar, ni aun pagándose, si no se gastasen en la
mesma tierra, de do se infiere que justamente se pueden llevar. No llevar
los sería gran cargo de conciencia, y lo mesmo no perpetuarse, lo cual
se funda desta manera, presuponiendo primero tres principios que son
verdaderos.
El primero, que los indios de esta tierra son de tal calidad, que no
tienen haciendas, ni las pretenden tener, ni otra cosa más de lo que han
menester para comer aquél día, y el vestido que de presente tienen nece
sidad, sin tener respeto ni consideración al que habrán menester mañana,
roto aquél que de presente tienen, y para sólo esto, y para pagar su tri
buto trabaxan, por manera que si no tuviesen que pagar tributo, ni les
representasen ni vendiesen la coca que ellos tanto aman, y maiz y ropa
de la tierra que han menester, no trabaxarían, y para este efeto sacan
la plata y oro de la tierra, lo cual no harían si esto faltase.
El segundo prosupuesto es que la plata y oro no viene de otra tierra
a esta, antes de esta sale para España y para otras partes, mediante
las mercadurías que de ellas se traen para la proveer, porque al presente
no hay aparexo ninguno, ni contratación, ni mercaduría para traer dine
ros de otras partes, por se ayudar tan poco la tierra, que no hay en ella
agora cosa que se pudiese inviar para traer de retorno, para escusar de
inviar el dinero por ello. De ello se colixe y se ve claro que todo el oro
e plata que cada año se saca de este Reino, que será un millón y medio
o dos millones, poco más o menos, se reparte primero entre toda la gente
que en él hay, de esta manera : a los vecinos y encomenderos, por los
tributos que los indios de sus encomiendas les dan en plata y en otras
cosas, vendiéndolas y sacando plata de ellas, les cabe toda o la mayor
parte ; a los que no tienen indios, que llaman « soldados », de lo que
ellos grangean y del trigo, maiz, y coca que venden, y de lo que los vecinos
y encomenderos les dan, les viene otra buena parte ; a los mercaderes,
de la ropa que venden a los vecinos y soldados, la mayor parte ; a los
P a r t e p r im e r a — c a p . x x v i i i 97
oficiales, de lo que a ellos dan por las hechuras, y a los clérigos y frailes
y letrados y escribanos, otra no pequeña, y ansí a todos los que habitan
en este Reino les cabe su parte andando la plata de mano en mano.
Todo esto viene a parar cada año a España, e ninguna cosa — o muy
poca — queda en este Reino, lo cual se ve claro, pues de cincuenta millo
nes que se han sacado del cerro de Potosí y Porco y su contratación,
de veinte y dos años que ha que se descubrieron, no parece que haya
en todo el Reino cuatro millones.
De lo dicho se colixe otro tercer principio, que también es verdadero
(a lo que se tiene entendido hasta agora) : que todo este Reino, y todos
los estados de gente que en él hay, por diversos caminos se sustentan del
tributo que dan los indios a sus encomenderos, y de las grangerías que
ellos mesmos mediante los dichos tributos tienen, porque entrado en
su poder se reparte por los demás, y el dinero que queda en poder de
los indios — así en esta provincia de los Charcas, como en otras partes
don de sacan el metal de oro y plata — todo viene a poder de los españo
les, lo cual se saca a los naturales por contractación de ropa, maiz, coca,
y otras mercadurías.
Lo cual, si cesara, sin duda acaecería una de dos cosas : o que no la
sacasen de los cerros por no la haber menester (conforme a la condición
que tienen que tengo prosupuesta), o si algunos la sacasen de los que
han comenzado a entender alguna pulida, y tomado cudicia y deseo
de plata, la guardarían y enterrarían para cuando la hubiesen menester
gastar, e otros que no están tan instrutos en la fe, la ofreciesen en sus
huacas y enterramientos, como lo solían hacer en tiempo de su infidelidad.
Prosupuesto esto, se colixe claro que, si no hubiese tributos, no se
podría conservar la tierra, porque no habría plata ni la sacarían los
indios, pues no la habrían menester para ninguna cosa de lo que su natural
condición les inclina, y no se sacando plata, no podría parar ningún
español en la tierra, y ansí se quedaría despoblada, de do también se
infiere cuán justamente — conforme al estado en que agora está este
Reino — se pueden y aun deben llevar los tributos a los indios. No llevar
los sería gran cargo de conciencia, pues está probado que si no se lleuasen,
no podría la tierra conservarse, ni los españoles pararían en ella, y los
indios cristianos negarían la fe católica que tienen profesada, y se volve
rían a su infedilidad.
Colíxese también que llevándose los tributos a los indios, si no se
gastasen en la mesma tierra, ni se repartiesen entre todos los que hay
en ella por la orden arriba dicha, menos se podría conservar, y se sigui-
rían los inconvinientes ya dichos, y otros que luego diré, de lo cual se
podría colegir otras muchas razones para que la tierra e indios que
están encomendados, se den en perpetuidad.
Otro provecho es el servicio que por la perpetuidad se ha de hacer
a Su Magestad, que diré en el Capítulo X X X II.
98 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO X X I X
ganar, sería con gran dificultad y muncha más costa que la hubo al prin
cipio, porque saben ya más los indios y entienden poco menos que los
españoles, y no les temen tanto, y quedarseian con todas las armas que
agora hay, y para lo volver a entablar como agora está, sería menester
pasarse otro tanto tiempo como ha que se ganó el Reino.
Lo tercero : ya que esto no sucediese, sino que el Reino se pudiese
conservar con esta poca gente, los indios no serían tan bien tratados,
ni se les podría tan bien dotrinar ni poner en pulicía, como estando enco
mendados perpetuamente en los encomenderos, por las razones ya dichas,
y porque al fin éstos a quienes Su Magestad cometiere su buen tratamiento
y que sirviesen las vecindades, lo harían como hombres que los ternán
como en arrendamiento, y no por propios vasallos, y como quien otro
día se hubiese de ir a Castilla pues acá no tenía propiedad : no mirarán
por ellos, ni los enseñarán ni dotrinarán como si fueran suyos, ni tratarían
de otra cosa más de los robar y llevar lo que pudiesen.
Lo cuarto : la gente ociosa que quedase sin remedio, o se iría y sería
malo por faltar gente para la defensa de los que quedasen, o se quedaría,
y necesariamente se había de alzar con la tierra para poder comer, y en
recobrarla se gastaría más de lo que se hubiesse interesado en lo que los
indios darán y con lo que sirvirán a Su Magestad por quedar en la Corona
real, y aun es cierto que de lo que han prometido, no darán mil pesos de
su voluntad, ni es posible sacallo de ellos, sino destruyéndolos.
Lo quinto ¡ resultaría gran pérdida y diminución de las rentas reales,
seis veces más que lo que se interesare en el llevar Su Magestad todos
los tributos, porque según la visita que se hizo —- año de 1560 años hasta
el de 61 — , había hasta allí quinientos treinta y cinco mil indios tribu
tarios, y cinco tantos que no eran tributarios, y rentan cada año un
millón y ciento cuarenta y siete mil y ciento y sesenta pesos, y esto no
se da en plata ni en oro, sino una tercia parte de ello : lo demás se dá en
ropa de la tierra, maiz, coca, y en carneros y ovexas de la tierra, lo
cual todo baxaría en valor la mitad, y más, faltando gente, porque
habría menos plata habiendo menos que contratasen y la gastasen, y
menos que la sacasen, pues estas contrataciones (como tengo dicho),
son causa de la sacar para comprar a los españoles con ella las cosas
que han menester, y habiendo menos plata, está claro que abaxarían
todas las cosas, por manera que montarán los tributos una tercia parte
menos, y sacados cien mil pesos que se habían de dar a los que sirviesen
esas vecindades, quedarían ochocientos mil pesos, y de estos se habría
de sacar la costa de las dotrinas — que serían ducientos mil pesos y
más — y la costa de los que venden y benefician los tributos, ques otra
gran suma, y lo que se dexaría de quintar, que de estos tributos se dan
quintos por venir a terceras manos, ducientos e cincuenta mil pesos cada
año.
Por manera que vendrían a quedar de todos los tributos, quatrocientos
mil pesos. Quedaría la dotrina a cargo de Su Magestad y de su real con
100 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO X X X
De q u é m a n e r a s e h a r á l a p e r p e t u i d a d s in p e r j u i c i o d e l o s in d io s ,
NI DE LOS ESPAÑOLES QUE NO TIENEN INDIOS,
Y DEL PROVECHO QUE DE ELLO VERNÁ A LA HACIENDA REAL
Para que la perpetuidad de los indios sea sin ningún perj uicio, me
parece que por agora no conviene que se dé con jurisdicción, como tra
taban de la dar los Comisarios, porque es la cosa más perniciossa y más
aborrecible a los « soldados » (que ansí llaman a los que no tienen indios)
que ninguna otra cosa, y por lo que ellos la contradixeron, y que no se
les diese términos, ni otra cosa más de los indios como agora los tienen,
que con ésto sé yo que estarán ellos y todos los demás contentos, y
que se les diese como en feudo o mayorazgo de Castilla, que suscediesen
en la encomienda los hijos y nietos y otros descendientes legítimos, prefe-
riéndose siempre el mayor al menor y el varón a la hembra, y a falta
de descendientes los transversales (ora estuviessen o no estuviessen en
esta tierra al tiempo de la muerte del tenedor), con las condiciones siguien
tes : que diese cada vecino, por que se le hiciese esta merced, la mitad
de lo que rentan agora los indios, y lo que se aumentase en la primera
visita que se ha de hacer, horro de costas, dotrinas y de otras cosas,
por seis años, y que lo den en plata o oro avahado a como a la sazón se
vendiere comúnmente en el pueblo donde los tributos se deben, por
escusar las costas del beneficio y cobranza (que serían muchas y en muchas
partes), y que todos los que sucediesen para siempre xamás en los repar
timientos, en reconocimiento del feudo que de Su Magestad recebían,
diesen la mitad de lo que rentasen los tributos por dos años, cargando
la dotrina y costas a la otra mitad que llevase el tal sucesor, y en plata
o oro como lo demás, con tal que si muriere el tal sucesor antes de los
dos años, goce Su Magestad de la mitad de la renta del tiempo que lo
hobiere gozado el tal sucesor, y no más.
Si el que hubiere de suceder estuviere en Castilla al tiempo que muriere
el tenedor, que no goce ni lleve renta ninguna hasta que venga a este
Reino a hacer vecindad en él, sino que la lleve y goce Su Magestad ;
y se le ponga término para venir a los que estuvieren en Castilla, dentro
del cual declaren si quieren venir, para que pase al siguiente en grado,
y porque los que acá residen es razón ser más previlexiados en lo de la
sucesión, que se mande que siendo hixos o hixas los que acá residiesen,
prefieran a los hixos o hixas que estuvieren en España, pero siendo
hermanos los que acá estuvieren, no prefieran a los hixos que estuvieren
en España, ni a los nietos ni a otros descendientes, por manera que
habiendo en un mesmo grado deudos y parientes del tenedor en esta
12
102 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO X X X I
En que se r e s p o n d e a los in c o n v in ie n t e s
QUE ALGUNOS PONEN SI SE HICIESE LA PERPETUIDAD,
Y CÓMO SE PERPETUARÁ LO QUE NO ESTÁ ENCOMENDADO ¡
Y SI CONVIENE QUE HAYA LANZAS,
Y LO QUE HAN DE HACER, HABIÉNDOLAS
rescatar con ellos, y con todos los de la tierra, sin que naide se lo perturbe,
para proveer sus tierras de lo que les faltare, y si todavía pareciese esto
a alguno inconviniente, podríase dar licencia para que en estos casos
se pudiese traspasar estos repartimientos para que quedasen en uno,
dándose para ello licencia por las Audiencias, averiguado primero que
así convenía, y dándose a Su Magestad por el vendedor la vigésima parte
del precio, en reconocimiento del feudo y por la licencia que se le daba
para lo traspasar.
Podríase también decir que había dificultad en los repartimientos
que no están encomendados, antes dadas situaciones sobre ellos, que no
parece que se pueden cómodamente perpetuar, pero en esto podríase
dar algún medio que se encomendase cada repartimiento en uno o dos
de los que tenían situaciones sobre él, queriendo ellos dar a Su Magestad
la mitad de lo que rentase el repartimiento por seis años, como los demás,
y que en vacando las demás situaciones, las gozase el que tuviese enco
mendada la propiedad, o que se les diese licencia para vender las situa
ciones del que tuviese encomendada la propiedad, pagando la vixésima
parte del precio a Su Magestad, por la licencia y por el feudo.
En lo que toca a las Lanzas y Arcabuces : o cesasen, remunerando
a los que las tienen, por otra vía (habiendo servido), o se perpetuasen,
situándolas en cuatro o cinco repartimientos y habiendo número de ellas,
no para los que al presente las tienen, sino para ellos y los que adelante
fuesen elexidos y nombrados, y en reconocimiento del feudo pagasen,
los que agora son y los que adelante sucediesen, la mitad del sueldo que
tienen, a Su Magestad, de el primer año.
Estas Lanzas y Arcabuces se habían de repartir de esta manera :
doce Lanzas y doce Arcabuces se habían de repartir adonde resida el
Virrey o Gobernador (que a mi parecer ha de ser en el Cuzco, como diré
en el Capítulo II de la Parte Segunda) ; otros tantos en la Audiencia de
los Charcas, por haber en esta Audiencia más necesidad de gente por
estar en frontera de tantos enemigos ; una docena de Lanzas y Arcabuces
en Lima, y otra docena en Quito, adonde están las Audiencias ; y no había
de haber más Lanzas ni Capitán de ellas, mas de dos Alguaciles Mayores
del Audiencia con el mesmo salario de las Lanzas, y los dos Alguaciles
Menores habían de tener sueldo de Arcabuces, que son quinientos pesos,
y el de los Lanzas, mil pesos. Había de haber también otros Arcabuces
que residiesen en cada ciudad : seis en La Paz, dos en Arequipa, seis en
Potosí, cuatro en Huamanga, cuatro en Huánuco, dos en Truxillo, dos
en Chachapoyas, y dos en Piura.
Estos habían de tener cargo de llevar los presos y desterrados a embar
car, y en esto servirían más que no en estar en Lima, porque xamás
nenguno es desterrado del Reino, y si alguno sale, vuelve a él, y ansí
no temen al destierro, ni hay castigo ; y como están desesperados, en
viendo que de cualquier parte les han de echar, siempre piensan en
maldades y motines, y por esto me ha siempre parecido que es peor
106 G o b ie r n o d e l P e r ú
para traspasar los indios unos a otros en este caso, viendo por información
que les está bien a los caciques y a sus indios, y pagando el que los tras
pasase, a Su Magestad, la vixésima parte del precio que le dieren por
el traspaso, en reconocimiento del feudo, y por razón de que se le dé
licencia para lo traspasar.
ii Item, porque los repartimientos que están en cabeza de Su Magestad,
sobre que tienen algunos situaciones (como si renta seis mil pesos, y
uno tiene de situación mil pesos, otro dos mil, otro mil e quinientos, e
otro, otro tanto), no se pueden perpetuar cómodamente en los que tienen
las tales situaciones, porque sería muy gran confusión, que la persona
que viniere a hacer la perpetuidad pueda encomendar la propiedad a
uno o dos de los que tienen situación, los que le pareciere que lo merecen,
con que se obliguen y den fianzas que darán cada año a Su Magestad
la mitad de todo lo que rentare este repartimiento por seis años, horros
de toda costa, y que en acabándose la vida de los que tienen situación,
sea adquerida por los que tienen la propiedad, con los cuales se puedan
concertar y comprarles las situaciones, dándoles la Rota licencia para
ello, y pagando la vixésima parte del precio a Su Magestad el vendedor,
por razón de la dicha licencia.
m Item, que haya número de Lanzas y Arcabuces : hasta cuarenta
Lanzas y setenta y dos Arcabuces, y se les dé de sueldo, a las Lanzas,
mil pesos cada año, y a los Arcabuces, quinientos, que vienen a montar
cada año setenta y seis mil pesos, lo cual se sitúe en diez o doce reparti
mientos, o en los que hinchiesen esta cuantía.
iv Item, que se perpetúe para este efeto, dando cada uno de los que
al presente lo tienen, la mitad de la renta del primero año, y los sucesores
que fueren por el Virrey o Gobernador elexidos, la mitad de la renta
del primero año, de manera que quede perpetuado para Lanzas y Arca
buces para siempre xamás.
v Item, que los Lanzas sean obligados a tener siempre armas y caballos
en sus casas, para servir cuando fuere necesario, y los Arcabuces sendos
arcabuces, mecha, pólvora, y plomo, siempre en sus casas, y una muía o
un mancarrón.
vi Item, que estén doce Lanzas y doce Arcabuces en acompañamiento
del Virrey o Gobernador que ha de residir en el Cuzco ; ha de ser su capi
tán el Alguacil Mayor de la Audiencia o Rota que allí residiere ; ha de
tener mil pesos de salario como cualquier Lanza, y los dos Alguaciles
menores han de tener el salario de Arcabuces, por manera que sean por
todos trece Lanzas y catorce Arcabuces. En esta Audiencia de los Char
cas, que reside en esta ciudad de La Plata, ha de haber otros tantos Lanzas
y Arcabuces por la mesma forma, por estar como está en frontera de
enemigos. En la ciudad de Lima han de residir seis Lanzas y seis Arca
buces, y más el Capitán que ha de ser el Alguacil Mayor de la Audiencia,
y los dos Alguaciles menores, Arcabuces; y lo mesmo en la ciudad e
108 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO X X X I I
¡3 ÿ eu
l“H Po-^
_2¿ ® I—! C O COCOl_ M
3 P< «
3
-Q
¡‘ d i 0a,C.OOftOod><°&C,
u »O P ü U jU O o J ^ a
C
O J o UUUUUu UUq ü SU
O 3 P.Q Q Û Q Q Q û Û Û O Û « 0
‘C S
« c
3
-Cl C
O
3
> u Rp x =j X
3X
Les totau x n’expriment pas exactement la somme des différentes parties, mais ont
été respectés par nous car on les retrouve corroborés dans un rapport expédié par le
X
comisario Ortega de Melgosa, qui a compulsé les originaux établis à l’ époque du Marquis
x x j
co *3 3 P 3
P IX er> «
33 ^X 3
c2' "
o j *3 ¿ O «CS
'ci O ."
8U g ®-n
*3 ^ ft ’, ï
3 3s 3
*3 „ 04 s g &
O 5« s
«2 G ?AI Ç
de Cañete. Ci. Levillier, Gobernantes del Perú. Cartas y Papeles, II, p. 532.
p< o ^
3 JC
O^C
iO
5ü
^ 5
t -jX > ddSx
p,2
x*x X d h4 X y d
y
0 e0 §sT
S
p^ OU^Ü
en que están tasados hasta el año de 1561
■o §
CO . QuuûO •
g :3jh,Mnnn
o OuQo
^ ie > 5
Oo J
f-i ^P
2 * ^ p p p p p p p ^ p ’3 3 2 3 g S S .2
-Q CS
2 “ c
y
O
l3 ^O M
i l4->
j X XXx g P^ X -3 .. Ü
S
3 .2.0 tí
GÆ
H £ x * * x x * x
s >5 Q 3O O
3
G 2 © " 3 Ci *2
,o
X x 3
3 ho -M
J H
3 d ® jh
O4 ♦
•
X O d peo o
O 'G O T3
s g
frH 3
d* 2d ° ^
3 d d 1 "®S
¡5 X _,>-sx3 eu
S -S ju
oX o K> d X X u X ^ *
ojo n Xx ° uu
u j 'G C w ^
OOUü X OOOu^OO S | « ’S
3Í P QQQQQ ÜÛQoÛUO G g g ë s
d d d
co 3 * § . § *
3d co co 3 ,p5
P «
O 3 g g N o
CO ? s G -M
-3 3 C
P
h XX u u *nSnS
Ü[jÜ>uX ’p“ ' > K»
« S ”3 «
v 3 XX XQOXO J
3S eu
J ^
“
3 “
P2d®
Hu
O SC
hÜÍ2
-U o I| = s 9
iSS'S
! r* . 3
«3 O
2* ¡.s* s
; 3+?d
'S ® 2
G3
d -3
.S B<
O P_ o3
O
3 3
3
Ph
J * £ § -9 â 1 I t i 1
"S
CÇ eu
iS â S Pë c^o 2l l3 S 2 à " i?=3o
r3 3 3 fl O P fcHS 3 ¡ S ? 0 »
3
3* ÜO»jî,O JS
d
CS d d d pi d d d d d d d d d d
3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3
d
3 d d d pi -d Pi pi d d d d d d d
3 #3 ^3 3 3 3 3 3 3 3 3
*2 ü *p OPOOOOOP
2.2.2
*P *G‘o
03 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3
►JJhJ ► JJ J J hW J J J J J
110 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO X X X III
(1) Cf. l’étude de Mörner, M. « Das Verbot für die Encomenderos, unter ihren eignen
Indianern zu wohnen » ; dans Jahrbuch für Geschichte von Staat, Wirtschaft und Gesell
schaft Latein-Amerikas (K öln , 1964), I, p. 187-206.
114 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO X X X IV
DE HABER EN LO S R E P A R T IM IE N T O S ;
QUÉ C A L ID A D E S HAN DE TENER LO S C U R A S ,
Y S I C O N V IE N E QUE NO SE M U D E N ,
Y POR QUÉ CAU SAS P U E D A N Y DEBAN S E R P R IV A D O S
CAPÍTULO X X X V
¿ Cómo no han de aprender a robar los indios, si los que los dotrinan
les comen sus chácaras y sementeras, y les hacen trabaxar en ellas, sin
pagarles cosa alguna ?
Todo esto les consienten los caciques por que les dexen tener seis o
siete mancebas, y todos a una, según esto, vienen a robar a los pobres
indios, que han de aprender de esto.
¿ Cómo han de tomar los pobres indios devoción con las iglesias, si
se las hacen hacer a su costa, trayendo madera de treinta o cuarenta
leguas a cuestas ; trabaxan días y noches en el edificio de ellas muriendo
muchos del puro trabaxo, mayormente haciéndolas y deshaciéndolas a
cada paso, mudando la traza cada uno que viene conforme a su gusto,
no habiendo cuenta ni razón de ello ?
¿ Cómo han de aprender pulicía, si los que los dotrinan los ocupan,
sin pagar su trabaxo más que Huayna Capa les ocupaba, en hacer cosas
superfluas e sin provecho, como son acequias para traer el agua de dos
leguas, e después de gastados infinidad de peones, no poder venir el agua,
o en pozos donde era inpusible sacar agua, y sin ser menester, no más
que para su recreación de huertas ?
¿ Cómo han de osarse confesar a los sacerdotes ni decirles verdad,
si tienen cepos y cárceles, y les castigan y azotan por los delitos que
cometen ? En ninguna manera confesarán verdad, creyendo que si la
dicen los han de castigar.
Esto es lo que les estorba su conversión. Esto les estorba la cristiandad.
Esto les quita que no aprendan virtud, ni la usen. Esto es digno de
remedio.
Conviene que entiendan los indios que tienen rey y señor a quién
obedecer, y que los padres no tienen jurisdicción sobre ellos, ni los pueden
castigar, ni echar penas, ni otras cosas, más de dotrinallos. Justicias
tiene Su Magestad que les castigarán por los delitos que cometieren.
Los sacerdotes les han de enseñar por bien, amonestándoles el daño
que les viene de hacer mal, y el provecho de ser buenos, y amenazándolos
que los dará a la Justicia, para que los castigue.
Su vida ha de ser exemplo de ellos, y no los azotes que les dan y penas
que les echan. Si el sacerdote es codicioso, ¿ cómo hará virtuosos los
indios que enseña ? Si él no se limpia a sí, ¿ cómo limpiará a los otros ?
Si ven que hace contra lo que les predica, ¿ cómo le creerán ? No hay
para qué cansar en esto, pues es tan notorio.
Vengamos al remedio : yo no siento otro sino que no se provean
sacerdotes, que se usa ordenar en esta tierra los que ayer eran pulperos
y soldados y mercaderes quebrados, lo cual hacen para sólo efeto de
ganar de comer. Con este principio, ¿ qué medio ni fin puede haber, si
no tal como el principio ? También es necesario que sea el sacerdote
conocido y experimentado, y si no hubiera tantos, más vale pocos buenos,
que muchos malos.
13
118 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPITULO X X X V I
Si c o n v ie n e que el sacerdote de la d o t r in a
SEPA BIEN LA LENGUA GENERAL DE LOS INDIOS ;
Y CÓMO LES HA DE DOTRINAR, Y SOBRE LO TOCANTE A SUS h u a C ü S ,
ADORATORIOS Y ENTERRAMIENTOS
(1) Première Epître aux Corinthiens, Chap. 14, v. 11. Les deux citations de Saint Paul
que fait Matienzo dans ce Chapitre, servent aussi à Pedro de Quiroga pour appuyer son
raisonnement dans le Libro intitulado Coloquios de la Verdad (Ed. Zarco Cuevas, Séville,
1922), p. 117-119.
(2) Loe. cit., Chap. 3, vv. 1 à 3.
(3) On ne voit pas clairement à laquelle des œuvres de Ondegardo se réfère Matienzo :
s’agit-il du traité sur les Zeques et huacas du Cuzco, exactement ? ou bien, plus générale
ment, de T« Instrución contra las cerimonias y ritos que usan los indios conforme al
tiempo de su infidelidad » et du « Tratado y averiguación sobre los errores y supersticiones
de los indios » ? étant donné que les trois œuvres abordent ce sujet.
120 G o b ie r n o d e l P e r ú
(1) C’ était alors Fray Domingo de Santo Tomás Navarrete, auteur de la première
Gramática y Vocabulario de la langue quechua (Valladolid, 1560), et correspondant au
Pérou du Père Bartolomé de las Casas.
P a r t e p r im e r a — c a p . x x x v i 121
amor. Quiere que, si pecáremos en algo, que nos pese de haber pecado,
y confesemos al padre nuestras penas y pecados, sin mentir en cosa
alguna, y teniendo propósito de no pecar más, haciendo satisfacción
de lo que fuéremos a cargo, y con esto es tan misericordioso que nos
perdona nuestras obras y culpas, y no se acuerda más de ellas, y si torna
mos a pecar nos torna a perdonar, haciendo lo mismo que tengo dicho.
Háseles de dar a entender cómo cada hombre tiene ánima y cuerpo,
y que aunque el cuerpo se muera, mas el ánima que está acá dentro del
cuerpo siempre vive y ha de vivir para siempre, y el que fuere cristiano
y guardare los Mandamientos de Dios, en muriéndose irá a la Gloria a
gozar de Dios para siempre sin fin, adonde nunca terná pesar, ni tristeza,
ni pena, sino todo placer y alegría, gozando, queriendo, y amando y dando
gracias a Dios, en compañía de su Madre, la Virgen Santa María, y de
todos los santos y ángeles que le acompañan, y este bien nunca se acabará
xamás ; y a los malos que no fueren cristianos bautizados y no guardaren
sus mandamientos, en muriendo, sus ánimas irán al infierno con el
supay (que es el demonio), adonde estarán siempre en oscuridad, llorando
y gimiendo, con grandes penas y quemándose siempre, y muriendo ;
nunca xamás acabarán de morir, sino padecerán grandes tormentos, y
este zupay es el que anda de continuo engañándoles, haciéndoles adorar
las huacas y haciéndoles desesperar para llevarlos consigo al infierno,
para que padezcan penas para siempre.
Que se ha de acabar este mundo cuando Dios lo mandare, y no
quedará hombre vivo en él y se quemará toda la tierra, y entonces verná
Dios a juzgar a todos los hombres, y los cuerpos se juntarán con las
ánimas : los que huvieren sido buenos se irán con Dios y con sus santos
a la Gloria, y los malos con el supay al infierno.
Hánles de decir que no miren a las malas obras que hacemos los
cristianos, y lo que les enseñamos, sino a lo que les decimos, porque los
que mal hiciéremos, también nos iremos al infierno como ellos, mas
como Dios es misericordioso y nos quiere tanto a los cristianos, nos
perdona los pecados que hacemos, pesándonos de le haber ofendido, y
teniendo dolor de ello, y confesando los pecados, sin mentir en nada, y
teniendo propósito de no tornar a pecar, y satisfaciendo lo que, y a los
que somos en cargo.
Advertirles que el Santísimo Sacramento que el padre consagra y
alza cuando dice misa es verdadero Dios, que aunque no le ven corpo
ralmente, ni pueden ver estando en esta vida, mas está allí verdadera
mente debaxo de aquellas especies de pan y vino que se consagra en el
cáliz, y que las imágines que están pintadas en el altar, que las han de
hacer veneración y acatamiento, por representar los santos que están
en la Gloria.
Meterlos en otras cosas más altas es hacer que no lo crean, porque
no lo puedan alcanzar ni entender, hasta que vayan, andando el tiempo,
entendiendo y aprovechando más.
122 G o b ie r n o d e l P e r ú
Para mí tengo que si algún buen cristiano o justo hubiese entre noso
tros, que Dios por su misericordia y por las oraciones del tal justo les
abriría el entendimiento, para que lo pudiesen entender, y enseñar a
otros, porque es cierto que lo aprenderían mexor de sus mesmos naturales
que no de nosotros, por el mayor amor que les ternán, y crédito que les
darían, como dixe al principio de este Capítulo.
Las leyes que para lo contenido en este Capítulo se podrían hacer,
son :
i Que en las ciudades de Los Reyes, de Quito, del Cuzco y de La Plata,
haya sendos colexios en que se enseñe la lengua general de los indios,
y sea obligado el Obispo y el Cabildo a pagar a los maestros que la enseña
ren, la mitad, y la otra mitad, la Hacienda real.
ii Item, que ningún clérigo ni fraile pueda servir beneficio, ni estar
en dotrina de indios, si no hubiere estudiado en el tal colexio, y aprendido
la lengua general de los indios, un año o dos, y sin ser en ella examinado,
como diré en el Capítulo siguiente.
m Item, que los Perlados den orden cómo los sacerdotes de la dotrina
entiendan las huacas, y adoratorios, y fiestas que tienen los indios, y
procuren de se las quitar y del todo desarraigarlas, por que pueda hacer
en ellos algún efeto la dotrina que se les enseñare.
iv Item, que se les enseñe por la orden que arriba está dicho, haciendo
obras conforme a lo que les predican, porque el hacer lo contrario no
les engendre escándalo, y porque crean lo que se les enseñare, y no piensen
que es cosa de burla, viendo hacer lo contrario de lo que se les dice, y
así dan ocasión a que el nombre de Dios se blasfeme por las gentes a
quien enseñan, como dice San Pablo escribiendo a los romanos (1), y
por eso es menester que se haga el examen que luego diré, antes que sean
proveídos por curas en los repartimientos.
v Item, que a los hixos de los principales les enseñen a leer y escribir,
a rezar, cantar las Horas, ayudar a misa, y que sepan enseñar la dotrina
cristiana.
(1) Cf. Epitre aux Romains, Chap. 2, v. 24. Cf. aussi Isaïe, 52, 5, et Ezéchiel, 36, 20-25.
P a r t e p r im e r a — c a p . x x x v i i 123
CAPÍTULO X X X V II
Si Su M a g e s t a d , y l o s e n c o m e n d e r o s e n s u n o m b r e ,
c o n v ie n e q u e
SEAN PATRONOS DE LOS BENEFICIOS YA DICHOS,
Y NOMBREN AL SACERDOTE, CLÉRIGO O FRAILE,
PARA QUE LE CUELE Y EXAMINE EL OBISPO,
Y SI HAN DE ESTAR SUXETOS AL OBISPO LOS RELIXIOSOS QUE ESTUVIEREN
EN DOTRINAS DE INDIOS
CAPÍTULO X X X V III
Delo s d ie z m o s : si c o n v ie n e q u e l o s p a g u e n lo s in d i o s ,
Y DE QUÉ COSAS ; Y DE LOS BENEFICIOS QUE HA DE HABER
EN LAS CHÁCARAS Y EN LAS CIUDADES PARA DOTRINA DE LOS INDIOS,
Y A CÚYA COSTA
Tratar si los indios han de diezmar, o no, es cosa muy alta y muy
importante, y que Su Magestad, por muchas Cédulas y Provisiones que
a este Reino ha enviado, ha cometido a las Audiencias, Obispos y Perlados
de las Ordenes, para que, consultado con todos y comunicado, envíen
su parecer al Real Consexo de las Indias, y en la última Cédula manda que
entretanto que se invía el parecer, no diezmen los indios, y suspende
la Cédula en que había mandado que diezmasen como en la Nueva España,
porque también se había mandado suspender la de la Nueva España (1),
a cuya causa no me atrevo a dar parecer en ello, mas de advertir de algu
nas cosas para que, los que lo hubieren de proveer, estén más advertidos.
Si se guarda la orden que tengo dicha en hacer la tasa de los tributos,
allí está dada orden de dónde se sustenten los clérigos de la dotrina (2) ;
(1) Cf. Cédules des 10 avril et 5 décembre 1557, dans Encinas, Cedulario, I, fols. 186
et 191-192.
(2) Cf. supra, Chapitre X V I.
126 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO X X X I X
D e l a s huacas y e n t e r r a m ie n t o s d e in d i o s ,
Y TESOROS QUE EN ELLOS HAY : SI LOS PUEDEN SACAR LOS ESPAñOLES,
Y PARA QUIÉN HA DE SER,
Y SI DE ELLO VIENE DAñO O PROVECHO A LOS INDIOS
Antigua costumbre fué, dos mil e nuevecientos años antes que nuestro
Redentor naciese, entre gentiles, y 'después entre judíos y otras naciones,
de enterrar con los cuerpos muertos oro, plata, piedras preciosas, vesti
duras de valor, y otras cosas, como se lee en la Sagrada Escritura. Aquello
referí largamente en el libro intitulado Estilo de Chancillería.
Ansí, los indios de este Reino acostumbraban a enterrar, con los
cuerpos de los caciques y grandes señores, vasos de oro y plata en que
ellos bebían, y otra mucha plata y oro, y piedras preciosas, y vestidos
de mucho valor, y aun enterraban vivas las mugeres que tenían más
queridas, y sus criados, porque pensaban que habían de resuscitar y les
habían — aquellos que enterraban con los muertos — de servir con
los mates y vasos que allí metían, y estos enterramientos se llaman en
P a r t e p r im e r a cap. x x x ix 129
la lengua general de los indios chulpa o aya (1), aunque el vulgo comun
mente los llama huacas.
En los Llanos, especialmente en la ciudad de Truxillo, se han hallado
muchas sepulturas de estas, tan altas como un gran monte o cerro, todo
hecho a mano, y dentro están hechos gentiles aposentos de bóveda, y
allí asentados los cuerpos muertos, y de los criados que consigo enterra
ron, y mucho oro y plata, que hay sepultura de estas que se ha sacado
de ella más de cien mil pesos, y aun ducientos mil, y de otras menos.
Las que verdaderamente se dicen huaca, y por otro nombre vilca,
son oráculos y adoratorios que comúnmente están en cerros muy altos,
adonde adoran por Ídolos a piedras o plantas, y allí tienen Ídolos de oro
y plata, y les ofrecen corderos, coca, cuyes (que son como conexos), y
oro y plata, creyendo que aquellas piedras son sus dioses.
De estos tesoros que se hallan en estas huacas, o en las sepulturas,
se suele dudar si serán de los españoles que los hallaren, o de los indios
cuyos son los enterramientos, o del Rey, o de las iglesias, y por que eso
lo examiné largamente en el dicho libro de Estilo, aquí seré breve, aunque
era cosa harto necesaria.
Don Fray Bartolomé de las Casas, Obispo de Chiapa, en una carta
que envió al Perú a ciertos relixiosos de la Orden de Santo Domingo (2),
decía y sustentaba que los tesoros que estaban en estas sepulturas y
en las huacas no los podían sacar ni llevar sin licencia de los reyes Ingas,
y fundábalo diciendo que todo lo que allí metían era para que quedase
fama y nombre de ellos perpetuamente, y sus sucessores siempre fuesen
honrados. Si no ay noticia cúyos fueron los enterramientos, ni de sus
sucesores, dice que tampoco se pueden sacar sin licencia del Inga, por
ser rey natural de esta tierra, y después que los reinos se extinguieron,
cualquier rey en su reino tiene administración in solidum, y no otro
alguno: luego no puede naide sacar los tesoros sin licencia del rey. Muévese
también por la autoridad de Fray Domingo de Soto, que referí en el
lugar arriba alegado, y por no lo fundar más de en su autoridad, no lo
refiero aquí.
El Obispo trae otra razón, diciendo que ios españoles son tiranos y
enemigos de los indios (palabras, por cierto, escandalosas y bien escusadas
en un relixiosos), a cuya causa — como dice Tulio — , no puede haber
ninguna buena compañía entre ellos y los indios, sino destruición. Funda
ser tiranos por haber entrado por fuerza y contra voluntad de los reyes
naturales, y hecho muchas crueldades con los indios, de lo cual infiere
(1) Mot quechua équivalent de enterrement ou tombeau. Cf. Santo Tomás, op. cit.,
p. 77, 96 et 107.
(2) Comparer avec le Tratado de las Doce Dudas de Las Casas, dont les conclusions I a
et 2a de la Séptima Duda, et les conclusions I a et 2a de la Octava Duda, contiennent les
passages qui scandalisent tant Matienzo.
Cf. l’édition de Pérez de Tudela, dans la Biblioteca de Autores Españoles, CX, p. 478-
536. Voir aussi le traité lascasien publié par Angel Losada, sous le titre L os tesoros del
Perú (Madrid, 1958). La question y est abordée principalement dans les p. 351 à 357.
130 G o b ie r n o d e l P e r ú
que todo lo hecho por los españoles y jueces del Rey es ninguno y de
ningún valor y efeto, como hecho por tiranos.
Pero no obstante estos tan livianos fundamentos, lo contrario es
más verdadero : que estos tesoros hallados en los enterramientos, de
que no se sabe dueño ni sucesores, se pueden tomar y sacar por los
españoles sin licencia de los Ingas.
Pruébase esto porque los Ingas no eran reyes naturales de estos
Reinos, sino tiranos que habían quitado y privado del señorío de sus
tierras a los verdaderos y ligítimos reyes, que son los caciques principales
de cada provincia ; y aunque fueran reyes naturales, por las tiranías
que usaban con sus súbditos se podían decir verdaderamente tiranos,
como así probé más largo arriba, en el Capítulo Primero, y el Reino se
ganó justamente, como allí dixe.
Luego, bien se pueden sacar tesoros de las huacas, pues el Rey lo
permite por sus leyes, mayormente que lo tenían por delito, y naide se
podía de ello aprovechar de los mesmos bárbaros, mas a los españoles
no les es vedado aprovecharse de ello y sacarlo, porque aunque para
los bárbaros eran lugares relixiosos los sepulcros, pero no a los españoles.
A esos fundamentos respondí allí negando el antecedente en que se
funda el primer fundamento, porque no son reyes naturales los Ingas,
sino tiranos; y ya que no lo fuesen, tampoco es verdad que pertenezcan
los tesoros al rey Inga por derecho, ni por costumbre, como allí probé
más largo. Lo que dicen que los españoles son tiranos, es falso, como
tengo probado en el Capítulo II.
Lo mesmo es verdad y procede, aunque se conociesen sus sucesores
de los que allí están enterrados, porque pues ellos se privaron del señorío
de aquellas cosas en metiéndolas allí, por tener creído y entendido que
aquellos difuntos habían de resuscitar y gozar de aquellos vasos y joyas
preciosas, puédelas tomar cualquiera, mayormente que siendo como son
cristianos, es justo que se les desarraigue esta falsa opinión que tienen,
porque no cometan otra vez semejante maldad, y se vuelvan a su infldi-
lidad, y por el pecado que cometen creyendo aquello y venerando los
sepulcros que allí tienen, y en pena dél merecieron que les quitasen los
cuerpos muertos, y todo lo que allí tienen enterrado sin provecho de
naide, y se aprovechen los españoles de ello, como allí probé.
A lo que dice el Obispo que lo metieron en los sepulcros para conservar
su honor, no es de creer tal cosa, porque ni ellos tienen honor, ni tal se
hallará por verdad que ellos sean capaces de honra, ni lo hicieron por
otra cosa sino por inducimiento del demonio, pensando que habían de
resuscitar para quedar otra vez en este mundo, y gozar y servirse de
aquellas cosas que allí metían.
Si lo hicieron por conservar su nombre y fama y de sus sucesores,
claro es que no lo escondieran en lugares tan apartados y cubiertos, que
perpetuamente naide los pudiese ver. Si por esto lo hicieran, fuera en
parte pública y patente, donde todos lo vieran ; no tan escondido como
P a r t e p r im e r a — - c a p . x x x i x 131
estaba, que aun los mesmos indios no lo veian ni sabían, más de algún
hichicero que entre ellos había.
De estos tesoros tiene Su Magestad dos quintos : uno de todo lo que
se saca, y otro de los residuos ; por qué causa esto sea, dixe en el libro
muchas veces por mí alegado.
Los tesoros que se hallan en las huacas y adoratorios de los indios,
y los ganados que llaman del sol, parece que ni a los que los hallan,
ni a los indios pertenezcan, sino a la Iglesia — como dice el mesmo
Obispo — , porque los ofrecieron a las huacas pensando que son sus dioses
verdaderos, y en su honra : luego adquiérense a la Iglesia. Y o sostuve
en el dicho libro que también estos tesoros se adquieren a los que los
hallan, por las razones que allí dixe.
De lo dicho se colixe que es cosa provechosa a los españoles y a los
indios sacar el tesoro de estas huacas, para desarraigar que no crean
semexante desatino que hasta aquí han creído, ni adqren a huacas ni
Ídolos, como en tiempo de su infedilidad, sino a Dios verdadero, pues
son ya cristianos.
Si se dixere que bien se podían quitar las huacas, mas que el tesoro
se había de restituir a los indios, a esto se responde que pues ya lo dexaron
pro derelicto, lo adquiere conforme al Derecho el que lo halla, pues no
habría hombre que quisiese gastar tanto dinero en labrar y cavar la
huaca, si no hubiese de gozar lo que en ella está.
Las leyes que para lo contenido en este Capítulo se podrían hacer,
son :
i Que se dé licencia a cualquier español que hallare alguna huaca o
enterramiento de indios y tesoro alguno en ella, que lo pueda sacar
para sí, dando la quinta parte al Rey, y de lo restante, si fuese plata
o oro, otra quinta parte por que se le eche la marca real, y que haya
veedor señalado en nombre de la Justicia.
n Item, que al que hubiere hallado y señalado la tal huaca o enterra
miento, no se le pueda tomar por otra persona, manifestándola ante la
Justicia dentro de quince días, y labrándola dentro de cuarenta días,
y no dexando de labrar dos meses continuos.
m Item, que el ganado que se probare ser del sol o del Inga, se procure
saber por las Justicias reales dondequiera que esté, y se le dé la décima
parte al que lo denunciare, y lo demás quede por bienes del común de
los indios, y se gaste como los demás bienes del común, y por la orden
dada en el Capítulo X X , que de ello habla.
132 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO XL
En el tiempo que los Ingas mandaron este gran Reino del Perú,
sacaban en algunas partes de esta provincia de los Charcas gran cantidad
de plata, teniendo muchos indios para ello, especialmente en el cerro
de Porco, que ha sido la cosa más rica que se ha visto.
Cuando entraron los españoles, hallaron las vetas descubiertas y
labradas, y han sacado de ellas gran cantidad, especialmente de la que
tiene Hernando Pizarro, y de la que tiene Su Magestad junto a ella. Es
muy rico metal el que se saca de aquel cerro, mas no es ordinario, sino a
bolsas. Hállase plata fina sin fundirlo ni llegar a ello, y metal hay que
tiene las dos tercias partes de plata, y otro la mitad, y es cosa admirable
que por un poco de tierra e piedra den la mitad de lo que pesa en plata,
y aún gana en ello el indio que la compra.
Toda esta provincia está llena de metales, y por no sacarlos con
indios, y ser fría para negros, está perdida esta riqueza tan grande, y
aun hay mucho oro, sino que no se dan a ello, por ser más ricas las minas
de plata.
Potosí es un cerro muy hermoso ; al derredor de él no hay otro ninguno.
Descubrióse por un yanacona de un Villarroel : año de 1547 (sic). Está
a un lado del cerro poblado un gran pueblo, tan grande como esta ciudad,
que habrá dos años que el Virrey y Comisarios le hicieron villa (1).
Sácase cada año en él, de quintos, trescientos mil pesos, por manera
que es millón y medio el que se saca cada año, sin lo que se llevan los
indios por quintar, que será otra gran suma.
Estará este pueblo de Potosí diez y ocho leguas de esta ciudad de
La Plata. Acuden a este asiento muchos indios, y hay muy gran contra
tación, ansí de ellos, como de españoles. No hay año que no se contraten
más de dos millones. El principal trato es el de la coca (de que trataré
abaxo), porque se sacan de ella novecientos mil pesos, y aun un millón ;
de ropa de la tierra, de maiz, de papas, y de chuño, se sacarán — todo
de poder de los indios — trescientos mil pesos ; de ropa de Castilla, ducien-
tos o trescientos mil, a lo más largo.
De aquí es que cuantos más indios hubiere en Potosí y Porco, más
plata se sacará, porque cuantos más hobieren, más coca comerán y más
pan y más ropa gastarán, y para comprarlo darse han a sacar la plata
de los cerros. De aquí se colixe también que los que menos plata sacan
son los españoles, y de lo que sacan, lo más de ello vuelve a los indios
por los jornales que les dan, y por carbón, y candelas, y otras cosas que
de ellos compran, por manera que para sacar plata de Potosí y Porco
es menester representar a los indios cosas que compren, como coca, ropa,
maiz, y otras semexantes, y faltando esto, no habría plata para conserva
ción de este asiento.
De Potosí parece que proveyó Dios que no se pudiese fundir ni refinar
la plata por españoles con fuelles, aunque han venido grandes maestros
para ello, sino fué servido que la sacasen los mesmos indios con una
invinción harto extraña : hacen unos hornos de barro, que llaman
guayras, del talle de albahaquero de España, que tienen por munchas
partes aguxeros y respiraderos, en los cuales ponen el carbón debaxo, y
encima el metal, y puestos por los cerros y laderas donde el viento tiene
más fuerza. Hay de noche tantas de estas guayras, que haciendo buen
tiempo, se han contado cinco mil guayras, que parecen luminarias.
En esto anda infinidad de indios, los cuales de la tierra que echan
encima sacan más plata — seis veces — que los españoles de lo prencipal,
como se ve por ispiriencia.
Para conservación de estos asientos de minas y de esta gran contra
tación que hay en Potosí, pues de ella depende la conservación de la
tierra, es necesario dar orden.
Como hay muchos indios en estos asientos y muchos españoles, que
los unos contratan con los otros, algunos indios vienen para se alquilar
en las minas. De estos hay mil en Potosí, y quinientos en Porco, y había
necesidad que hobiesse mil y quinientos en Potosí, y ochocientos en Porco.
Otros indios hay que tratan en carbón, que es un trato muy grueso,
que se vende mucho y van muy lexos por él, y lo traen en carneros de
la tierra. Otros tratan en hacer candelas, que se gastan infinitas en las
minas. Otros en traer comida ; otros en hacer y cocer pan ; otros en
guayrar y sacar plata, y éstos son los más y los que más ganan. Otros
en alquilarse para obras del pueblo. Otros en vender metal de soroche y
plomo : de éstos hay más de tres mil. Otros hay que venden maiz, harina
de maiz, y coca, y otros hacen chicha (que es la bebida de los indios),
y otros son yanaconas que trabaxan en las minas para si, tanto que
aunque no hay metal formado, de la tierra que sacan de la veta sacan
ellos mucha plata, y alquilan a su costa otros indios para la labrar.
En habiendo metal en alguna veta acuden tantos indios cuantos
pueden cavar en la mina : allí es el contratar y comprar metales, que
ellos mesmos lo compran para guayrar y sacar la plata ellos.
Finalmente, es una confusión muy grande, que hay pocos que lo
entiendan : sólo se entiende que lo mexor es en aquel asiento no hacer
novedad, si no fuere añadir indios, que esto nunca daña, antes siempre
aprovecha.
134 G o b ie r n o d e l P e r ú
una, porque no es para ellos el premio que sacan del trabaxo, porque
se lo toman sus caciques, y no saben tener cosa propia ; y la otra, porque
sus caciques no quieren que trabaxen, porque todavía les queda algo
para sí, y aprenden a saber quexarse y a tener cosa propia, y estorban
esto cuanto pueden, por poder mexor tenellos opresos y tiranizados, y
hasta que esto se remedie, y se ponga en libertad los indios, no es mucho
que no quieran trabaxar, pero sabiendo que es para sí aficionarse han
al trabaxo.
Respóndese también que no es cosa nueva compeler a algunos que
trabaxen, antes es cosa lícita y justa cuando hay necesidad de su trabaxo
para conservación de la república. Si el turco viniese sobre España,
¿ no está claro que compelerían a todos los españoles a ir a la guerra, y
nenguno se escusaría ? Pues los españoles libres son más que los indios,
mas no por esto se podrían decir siervos, pues la guerra era cosa que
a todos cumplía, y ansí, en las Sagradas Escrituras se halla en diez casos
haberse movido guerra y convocado y forzado para ello todo el pueblo :
el primero, para buscar y castigar algún ladrón o malhechor ; el segundo,
para vengar la injuria hecha al rey o a su embaxador; el tercero, para
matar al súbdito rebelado y alzado ; el cuarto, para destruir y tomar
las municiones del contrario ; el quinto, por denegar la fidelidad temporal
y el tributo al rey ; el sexto, si el malhechor resiste y se defiende ; el
séptimo, si el amigo o el pariente está captivo, para librarle y rescatarle ;
el octavo, para seguir a los enemigos que se huyen ; el noveno, para
expeler y matar al tirano, y el décimo, para vengar y castigar una gran
maldad y delito. Estos dos últimos casos se podrían aplicar a la conquista
de estos Reinos, y porque de ello traté en el Capítulo II, no lo repito aquí.
De esto se infiere que, por lo que toca al bien público y conservación
del reino, pueden los vecinos y habitantes dél ser compelidos a servir
en la guerra, pero esto se entiende si las rentas del rey y del reino no
bastasen, o si no hubiese otra gente que pudiese ir a la guerra.
También por la mesma razón, si los labradores de Castilla, o de otro
reino, no quisiesen trabaxar ni sembrar ni coxer pan, sino darse a otras
cosas, claro está que les compelerían a arar y cavar, pues nacieron para
aquello, y no será razón compeler a hacer esto a los caballeros, ya que
no lo tienen por oficio. Pues los labradores de España no son esclavos,
sino libres, y lo mesmo, donde faltan oficiales pueden los que lo son
ser compelidos a usar sus oficios, y así lo ha mandado Su Magestad por
sus Provisiones Reales enviadas a este Reino.
Pues trayendo todo esto al caso de que vamos tratando : ¿ qué cosa
más notoria hay que en el estado en que agora está la tierra, si los indios
no fuesen compelidos a trabaxar, que ni se coxería pan, ni habría qué
comer, ni plata ni oro, ni pararía naide en la tierra ? Porque españoles no
trabaxan, ni vernían tantas leguas que hay de esa [tierra a la nuestra, a
trabaxar. Finalmente, todos pretendemos un fin, que es la libertad y
buen tratamiento de los indios y su enseñamiento para que aprendan
P a r t e p r im e r a cap. XL 137
aquel acabado vengan otros, que estén otro tanto, y lo mesmo sea en
los que se alquilan para minas, y demás de estos vengan los que más
quisieren, con licencia del cacique y del lucuirico, o del Corregidor, si
allí estuviere.
v Item, por que los indios se aprovechen de la plata que se saca de los
cerros de Potosí y se conserve la contratación, que la Audiencia
de los Charcas no consienta ni dé lugar a que se funda plata con fuelles
ni con otro artificio por españoles, sino por los indios como hasta aquí
se ha hecho, excepto si el Audiencia diere licencia a algún dueño de minas
para sus solas minas.
vi Item, que los indios que enfermaren se curen a costa del encomendero,
y en lugar del que enfermare, se ponga otro del mesmo repartimiento,
de lo cual ha de tener cuidado el Corregidor y alcaldes de indios.
v ii Item, que se repartan los indios entre los españoles de cuatro en
cuatro meses, dando a cada uno conforme a las minas que labra, el cual
repartimiento haga el Corregidor por su persona, sin cometerlo a otro,
v m Item, que la paga del jornal se haga a cada indio cada semana, y
no al cacique ni principal, sino a él mesmo ; ni a la paga se halle presente
el cacique ni principal, so pena de el doblo al que contra la forma aquí
dada le pagare.
CAPÍTULO X LI
Este Capítulo tiene muchas partes : en cada Título porné sus leyes
y ordenanzas : parte sacadas de las que hizo el Presidente Gasea año de
1550, confirmadas por el Audiencia de los Reyes el mesmo año ; parte
de las que hicieron los Comisarios (1), y parte añadidas, que hasta agora
no están hechas.
(1) Ordenanzas dadas a la villa de Potosí para la labor en sus minas y socavones.
Lima, 11 octobre 1561. Archivo General de Indias. Patronato, 188, Ramo 27.
P a r t e p r im e r a — c a p . x l i 139
[Titulo Primero]
[Titulo II]
De la labor de minas
[Titulo III]
De los despoblados
[Título IV]
tomarlo de su propia autoridad, so pena del cuatro tanto, sino que quede
al albedrío del indio pagárselo o no, excepto si al juez pareciere que se
lo dió en justo precio ; en tiempo de invierno que no haya aires para
huayrar, el dicho juez le pueda dar las esperas que le pareciere al indio,
para la dicha paga.
xli Item, que ningún negro, ni español, ni mestizo, viva en Potosí
en las rancherías de los indios, so pena de cien azotes y destierro del
asiento, excepto la persona que tuviere a su cargo su dotrina, e el que
tuviere cargo de la cuadrilla.
x l ii Item, que no haya tiánguez o mercado en la ranchería de los
indios, porque de haberle resultan grandes robos que hacen a los indios
todo género de gente, especialmente los negros horros, mulatos, e mesti
zos, que como saben su lengua, los engañan más fácilmente.
[Titulo V]
De los YANACONAS
[Título VI]
De los mineros
l Item, que los mineros no puedan tener minas por sí, ni por sus hixos,
ni por otras interpósitas personas, ni en compañía de otro, en el cerro
donde fuere minero, porque de tenerlas han sucedido muchos agravios
a los dueños de minas, haciéndoselas vender cuando dan metal, por
poco precio, a sus parientes y amigos, y avisan que están despobladas,
y son testigos de ello para que las tomen sus amigos, y tienen compañías
con ellos.
li Item, que a ningún minero se pueda dar salario, sino fuere un tanto
de lo que saliere de la tal mina, conforme al concierto que con él hiciere
el dueño de la mina, por que tenga cuidado que se saque metal, y no
como agora hacen, que sólo pretenden cobrar el salario, y que se pase
el tiempo.
lii Item, que cada minero suba el Martes de cada semana al cerro, y
no baxe al pueblo hasta el Sábado, después de mediodía, por que ansí
conviene para que se saque más plata y ellos hagan mexor su oficio.
liii Item, que los mineros no usen el oficio por terceras personas, sino
ellos mesmos.
l iv Item, que ningún minero se encargue de minas, mas de sólo en
una veta, y no en muchas, porque según es grande el cerro, no pueden
visitar tantas vetas, ni hacer bien su oficio, y en una sola veta podrán
cumplir con todas las minas que en ella tuvieren cargo.
lv Item, que no puedan comprar el metal por sí, ni por sus yanaconas,
ni por otra interpósita persona, so pena de mil pesos, aplicados por ter
cias partes para denunciador, juez, y hospital de indios.
lvi Item, porque por esta razón se les suelen llegar muchos yanaconas,
por el provecho que les viene del metal que les venden a menos precio,
que en ninguna manera tengan yanaconas a quien vendan el metal,
so la dicha pena, ni más de uno o dos, para el servicio de su casa, los
cuales no entiendan en comprar metal, ni en labor de minas.
l v ii Item, que los tales mineros, so la dicha pena, no rescaten por el
metal, ni por los llampos de las dichas minas, pan, vino, carne, perdices,
pollos, fruta, miel, ni otra cosa alguna, por el daño grande que de ello
viene a los dueños de minas, y a los yanaconas.
148 G o b ie r n o d e l P e r ú
[Título VII]
[Título VIII]
l x x ii Porque los que son dueños de minas son causa de la gran riqueza
que se saca de las minas, y del gran provecho que de ello resulta a Su
Magestad y a todo el Reino, y tienen muy gran trabaxo y poco provecho,
es muy gran razón Su Magestad les dé todo favor y les dé mercedes;
por ende, se mande que puedan tomar por el tanto las cosas que hobieren
menester de los regatones y mercaderes que las compran para tornar a
vender, en especial vino, aceite, xabón, hierro y acero, que son cosas
necesarias y que se gastan en el beneficio de las minas, lo cual se les dé
en cualquier tiempo que lo pidan, viendo los diputados que tienen nece
sidad de ello para sus propias minas y para sus casas, lo cual no puedan
vender ni vendan a otros, so pena de perdido el valor de lo que ansí
vendieren, con otro tanto para el hospital.
l x x iii Item, que los dichos dueños de minas puedan traer armas de
noche, las que se permiten traer de día, y no otras, que son espada y
daga, y no se las tome alguacil ninguno, so pena de cien pesos para el
hospital de indios.
l x x iv Item, que los dueños de minas que de asiento están en Potosí
y Porco labrando minas, y ha seis años que las labran, que no puedan
ser presos en la cárcel pública por deuda ninguna, sino que tengan la
villa y asiento de minas por cárcel, y que no se pueda hacer execución
en sus minas ni herramientas de ellas, sino que se vaya la deuda pagando
de lo que se sacare de las dichas minas, excepto si las deudas procedieren
de la mesma mina, y para ellas estuviere hipotecada, con tanto que
152 G o b ie r n o d e l P e r ú
[Título IX]
casas como dicho es en las mesmas dotrinas y residir en ellas, hay muchos
descuidos y no se hace lo que se debe hacer.
l x x v iii Item, que ningún sacerdote de dotrina se pueda servir de
indios ni indias de su dotrina, ni en hacer chácara, por paga ni sin ella,
ni pueda recibir carbón, paxa, ni leña, ni yerba, porque en esto hay
gran desorden, y los indios son molestados.
l x x ix Item, que ningún sacerdote de dotrina en Potosí, ni en otra
parte, pueda hacer entre los dichos indios ningún repartimiento para
maderas, puertas, texas, caxas, ventanas, imágines, ni ornamentos, ni
campanas, ni otra cosa, ni los indios lo den sin mandado de la Audiencia,
so pena de privación del cargo, porque de hacerse ansí son los indios
muy vexados, y como no hay quién al sacerdote tome cuenta, se podría
quedar con algo de lo que reparte.
l x x x Item, que ningún clérigo, ni fraile, Presidente, ni Oidor en el
destrito de su Audiencia, pueda tener ni tenga mina comprada, ni
tomada, ni de otra manera ; y si la tuviere, la venda luego dentro de
treinta días de la publicación de estas leyes, so pena que pasado el dicho
término cualquiera la pueda tomar por vaca, y la Justicia se la dé al
que la pidiere, por evitar los inconvinientes que de tenellas se podrían
seguir ; pero monesterio o iglesia bien la pueda tener.
l x x x i Item, que n i n g ú n clérigo ni fraile pueda rescatar con los indios
en ningún asiento de m i n a s , ni en otra parte, so la pena que se pusiere
por el Obispo.
[Título X]
para el dicho hospital, pues es para curar los indios que allí ocurren de
todas partes.
l x x x v i Item, que sea patrono del dicho hospital e l Cabildo y Rexi-
miento de Potosí, y que puedan hacer para él ordenanzas en lo que
tocare a los bienes e propios del dicho hospital, y el mayordomo sea
lego, y tenga cargo de cobrar las limosnas, y que se gasten en curar los
indios pobres que estuvieren enfermos, y tome cuenta de ello cada año
el Obispo, conforme al Concilio, demás de la que tomare un mayordomo
a otro, y cada tres años tome cuenta el Audiencia.
[Título XI]
De los socavones
[Título X II]
Medidas de minas
[Título X III]
De las demasías
CAPÍTULO X L II
De P o t o sí y P o r c o ,
l a p e r s o n a q u e h a d e g o b e r n a r lo s a s ie n t o s d e
Y DEL CUIDADO QUE HA DE TENER DE LA CONSERVACIÓN
DE LOS INDIOS ; Y SI CONVIENE QUE HAYA ALCALDES
e n P o t o s í, y h a b ié n d o l o s , d e q u é h a n d e c o n o c e r ,
Y d e l a m a n e r a d e lo s t r a t o s , y d e l a f a l t a d e l e ñ a ,
Y SU REMEDIO
CAPÍTULO X L III
CAPÍTULO X L IV
De co c a y d e su g r a n c o n t r a t a c ió n ;
la
SI ES BUENO QUE LA HAYA O NO,
Y DEL PROVECHO O DAÑO QUE DE ELLA SE SIGUE,
ASÍ A INDIOS COMO A ESPAÑOLES
Reino, tuvo proveído que se arrancase esta coca, y aun (según dicen),
comenzó a arrancada el Licenciado Muñoz, Corregidor del Cuzco, pero
después informado de la destruición que vernía de ello al Reino, lo mandó
suspender.
Por otra parte, parece que la coca no se debe quitar en ninguna
manera, porque pues Dios la crió en esta tierra más que en otra, debió
de ser necesaria para los naturales de ella, pues Dios no hizo cosa por
demás, ni sin algún efeto.
Los indios naturalmente son fríos, floxos y pusilánimes (como probé
arriba, en el Capítulo IV) : la coca es caliente y húmida y criada en tierra
caliente y húmida ; el zumo de ella, junto con aquella llipta o confección
que se meten en la boca, son causa de que se mitigue la frialdad y opila
ciones que de ella nacen, con lo cual se les quita parte de la natural
pereza y floxedad que tienen, y les da fuerza y calor para poder mexor
trabaxar, lo cual se ve por ispiriencia, pues con ella en la boca trabaxan
y caminan mexor, y ellos tienen ansí alegría, con ser la gente más triste
que yo he visto en mi vida.
Parece también que tiene esta hoja esta virtud, pues hay muchos
negros que usan de ella, y se hallan muy bien y les da fuerza, por ser
fríos y malencónicos, de la mesma manera y complisión que los indios.
También hay otra razón por do no se les vede, y es que antes que
viniesen los españoles, en tiempo de los Ingas, no les consentían usar de
la coca a los plebeyos, sino a solos los principales, a quien ellos daban
licencia, por ser cosa tan preciada y tan confortativa, porque no querían
que la gente común usase de este remedio, sino sola la gente de guerra,
para tenellos opresos y que no tuviesen ánimo para se alzar contra su
servicio, que entendían que lo hicieran según estaban tiranizados si
tuvieran ánimo para ello. Por esto procuran siempre los tiranos quitar
el ánimo a sus súbditos, porque no se les atrevan, como probé en el
Capítulo Primero.
No es pues razón que se use con ellos agora de esta tiranía, pues sirven
de su voluntad a Su Magestad, y están contentos de tenerle por Señor,
por dexalles comer todo lo que quieren, que antes les vedavan los Ingas,
que por esto entienden que es buen rey y señor, y por eso le sirven con
amor y ansí lo publican, y servirían mexor, si del todo les librasen de
la tiranía de sus caciques. Si ahora se les quitase la coca, dirían que
volvía la calamidad y tiranía de los Ingas.
Item, si la coca se les quitase, no irían indios a Potosí, ni trabaxarían,
ni sacarían plata, y la poca que se sacase la enterrarían en sus huacas y
sepulturas, ni habría con qué la sacar de su poder, y si se dixere que por
comida y ropa la sacarían, es desatino decillo, pues agora comen y
visten y compran la mesma ropa y comida que podrían comprar después
faltando la coca, que todo ello monta trescientos o quatrocientos mil
pesos, y de la coca se saca un millón, y más.
164 G o b ie r n o d e l P e r ú
por la coca — : codiciosos deben de ser los que lo dicen, y alguna preten
sión deben de tener.
Es finalmente tan gran desatino, que no hay para qué responder a
él, mas porque no queden victoriosos respondo : que la plata, o es para
los indios, o para los españoles. Si para los indios, o no la sacarán porque
no la han menester para sus contrataciones, o si la sacaren, será para ofre-
cella en lugar de la coca a sus huacas y para la enterrar, como solían,
y sería por huir de Caribdis, caer en Scila, que es huyendo de un peligro,
caer en otro mayor ; y si los españoles la cobran, de seis partes las cuatro
se llevan de jornales y por otras cosas que venden a los españoles necesa
rias para sacar la plata, y de esto que con ellos queda harán lo mesmo que
tengo dicho, y no habrá con qué se la sacar, si faltase la coca, porque
ellos dan la plata, y así, ni ellos se aprovecharán de ella, ni nosotros, que
es la condición de los avarientos.
Por eso dixe que eran codiciosos los que esto decían. De lo dicho se
colixe cuán necesaria es la coca para la conservación de esta tierra.
Resta dar orden cómo se pueda beneficiar sin daño de los indios, lo cual
diré en los Capítulos siguientes.
CAPÍTULO XLV
D e l a c u a l id a d d e l a co c a ;
ADONDE NACE Y CÓMO SE CULTIVA HASTA QUE EMPIEZA A DAR PROVECHO,
Y EL BENEFICIO QUE SE LE HACE DESPUÉS QUE ESTÁ CRIADA,
Y CÓMO SE ENCESTA Y SE SACA, Y DE SU CONTRATACIÓN
CAPÍTULO XLVI
viexos, los cuales también dicen que después que los Ingas suxetaron el
reino y lo pusieron debaxo de su dominio, hicieron hacer estas chácaras
de coca a los estranxeros, cada uno en su comarca, y las aplicaron para
el Inga y para las huacas y adoratorios, aunque todas ellas estaban y
se beneficiaban en nombre del Inga).
Todas las provincias a quienes tenía dado cargo de las beneficiar
le acudían con ella, y él la repartía y daba a los que tenían cargo de los
cuerpos de los Ingas, y al sol, y a los que él quería.
Que estas chácaras, por esta razón, sean todas de Su Magestad, está
claro, pues legítimamente sucedió en el reino, y por consiguiente se le
traspasó todo el derecho que a él le pertenecía y a lo demás que el Inga
poseía (como dixe arriba), y por esta causa y razón son suyos los tributos
y las demás haciendas que el Inga tenía, y Su Magestad los ha traspasado
en los encomenderos, para que ellos guarden la tierra y la conserven, y
amparen los indios, traspasándoles el cargo que Su Magestad ternía
si no traspasara y diera los tributos.
De la mesma manera traspasó estas chácaras que andaban y andan
anexas a los tributos de los repartimientos que tienen cargo de benefi-
ciallas, y de ellas se saca y paga el tributo, por lo cual me parece cosa
escusada haberlas pedido el Fiscal — como me dicen que las ha pedido
por persuasión de los que tienen por oficio de informar cosas que no entien
den, para sus fines —-, pues está claro que son suyas, y como tales las
encomendó por dos vidas, las cuales pasadas las podrá Su Magestad volver
a incorporar en su patrimonio, si de ello fuere servido, aunque no es mi
consexo, porque le está mexor darlo en perpetuidad, como probé con
muchas razones en los Capítulos que tratan de ello, y por otras razones
que diría yo en presencia de Su Magestad, que no quiero escribir aquí.
Volviendo, pues, a mi intento, de cinco géneros de chácaras de coca
que hay, de que trataré en los Capítulos siguientes, éste me parece que
es el menos dañoso y perjudicial a los indios, como agora está asentado
y ordenado, aunque si se ordena todo como adelante diré, no será ninguno
género de los cuatro dañoso a los indios, como se verá en los Capítulos
siguientes.
Diré de lo que está ordenado cerca de este género de chácaras, y
luego lo que se deba ordenar.
Al tiempo que los repartimientos que tienen estas chácaras deputadas
para de ellas pagar sus tributos se tasaron, se tuvo consideración y se
averiguó qué tantos cestos de coca se podrían coxer de ellas, teniendo
respeto a que quedase algo de sobra para los indios, y mandaron que
diese a su encomendero cada mita (que es de tres en tres meses), ducientos
o trescientos cestos de coca, que son cuatro mitas en catorce meses, más
o menos, conforme a lo que les pareció que podrían coxer en las chácaras,
y a otros les tasaron por año entero, y no por mitas, que todo viene a
ser uno.
170 G o b ie r n o d e l P e r ú
Los caciques envían los indios que son necesarios para coxer y bene
ficiar la chácara de la tasa, y algunos más, por que más holgadamente
lo hagan, y huelguen los que enfermaren, y por esto dixe que esto es
menos perjudicial, porque cuando se alquilan para otras chácaras, no
les dan tanta huelga ; y aunque ni los unos ni los otros no han de trabaxar
más — que sean alquilados o que sean para la tasa, conforme a las orde
nanzas, en todo un año — , pero siendo más indios que los que son pura
mente necesarios, descansan más, lo que no pueden hacer los alquilados,
demás de que los que benefician la chácara de la tasa lleva cada uno su
parte de coca, que lo precia más que el salario que les podrían dar.
La gente que es menester para beneficiar ducientos cestos de coca y
subillos a la Sierra y dexallo corado y labrado, son cuarenta indios,
para que en veinte e cuatro días de trabaxo lo puedan hacer, y ansí
al respeto, porque lo demás — que es hacer los cestos y encestallo y
hacer las esteras en que se seque y el sacarla al sol — , es oficio de camayos,
que son los indios yanaconas que están residiendo en las chácaras a la
contina, como diré luego.
Son cuarenta días de mita en verano, y cincuenta en el invierno.
Hay otra dificultad en el beneficio de esta coca, que encarecen mucho
los que pretenden aconsexar a Su Magestad, y a los Gobernadores y
Virreyes que en su nombre la quiten, y es que afirman que el Inga benefi
ciaba esta coca con gente criada en tierra caliente, y que teniendo un
indio que carecía de lumbre de fe una cuenta grande con la salud de los
que tenía por vasallos, no es justo que Su Magestad permita que agora
baxe a ello gente de tierra fría, y aun están por decillo acá, ante los que
sabemos que es lo contrario de la verdad.
Para prueba de lo cual, basta saber que los mesmos que lo benefi
ciaban en tiempo del Inga, digo las chácaras y coca de la tasa, esos mesmos
lo hacen agora, porque son chácaras anexas a aquellos mesmos reparti
mientos, y ansí se tasaron con ellos, y decir que los indios son de tierra
caliente, poca probanza es menester para lo contrario, pues Andahuaylas,
y los Quichoas y los Aymaraes, y los indios yanaguaras, y los de Cuchoa
y Combapata, y los de Asillo, Oruro y Azángaro, y otros munchos en
la provincia del Cuzco, todos son indios de tierras frígidísimas, que en
algunas de ellas, de puro frío, no se dá comida algunos años, como en
Ayaviri y lo demás del Collasuyo.
No me parece justo, para poner a Su Magestad escrúpulo, hacer
prosupuestos falsos, y para coloreallos, traer algunos enxemplos verda
deros, como decir que los indios de Chuquiapu, que fueron de Grabiel
de Rojas, y agora son de su hixo del Mariscal Alonso de Alvarado, los
cotas de Pocona, los chipayas de Poopó, y los chunchos de Tono, son
indios de montaña, y que aquellos beneficiaban coca, y dexan de decir
los de tierra fría que lo hacían, y se puede dar regla general que todos
lo hacían los que estaban en comarca de los Andes, aunque fuesen de
tierra frígidísima.
P a r t e p r im e r a — c a p . x l v i 171
CAPÍTULO X L V II
De la coca q u e han p u e s t o l o s v e c in o s y e n c o m e n d e r o s a l l e n d e
de LA TASA, Y OTROS, SIN TENER COCA DE TASA
Ha habido grande esceso en los vecinos que tenían coca de tasa, pues
viendo el gran provecho que les venía de la coca, han comprado nuevas
chácaras y aumentado la renta de coca al doble, y aun algunos cuatro
veces tanto, y otros que no tenían coca de tasa, aun han hecho chácaras
de nuevo, y metido sus indios en ellas, aunque dicen que por su alquiler,
lo cual al principio se pudiera remediar, si los que informaron que qui
tasen la coca del todo, quisieran remediar a los indios para que recibiesen
menos daño, haciendo que se mandara que no plantasen los vecinos más
coca de la que los indios eran obligados a dar por tasa, so graves penas,
y entonces fuera fácil el remedio, y agora dificultosísimo, porque si se
hubiese de arrancar las demás chácaras, era destruición de muchos
por el gran valor que las chácaras tienen, y mucha costa que en las
plantar han tenido.
No parece cosa posible que Su Magestad permitiere hacer tanto
daño, y echar tanta gente a perder, pues se puede remediar el daño
de los indios como diré abaxo.
De esto ha venido daño a los indios hasta agora, porque si baxaban
antes ciento al beneficio de la coca, baxan agora trescientos, y aunque
los vecinos aleguen que se lo pagan, o que lo descuentan de la tasa por
estas contrataciones ansí generales entre los vecinos y los indios de su
repartimiento, es cosa cierta, y si al principio pretendieran, cuando
hicieron la tasa de coca, ataxar el pasmo para que no pasara adelante,
como hicieron la tasa que los indios fuesen obligados a dar cada un año
tantos cestos de coca conforme a lo que les pareció que las chácaras
labradas e beneficiadas podrían dar, claro está que fuera mexor tasar
en esta manera : que el pueblo diese tantos indios cada mita para el
beneficio de aquellas chácaras, cuantos parecieren necesarios, para que
trabaxando cada uno de ellos veinte e cuatro días cada un año, y no
más, pudiesen coxer y labrar y poner la coca en los depósitos de la Sierra
holgadamente, amoxonándolas y poniéndolas límites, y mandando que
ninguno fuese osado, so pena de perdellas, a hacer más roza ni ensanche
con sus indios ni con otros, y con esto, el trabaxo de los indios fuera cada
día menos, y la libertad del amo ninguna para hacerles agravio, y que
daran bardadas las paredes para que ninguno pudiera entrar por allí
a la exorbitancia que después acá ha habido, sino que por no encontrarse
con el servicio personal, como si tasados a cestos lo dexara de ser, se
ha hecho a los indios más agravio que se les hiciera, si al principio se
remediara.
P a r t e p r im e r a — c a p . x l v ii 173
CAPÍTULO X L V III
Después que los vecinos que no tenían tasa de coca plantaron chá
caras de ella en los Andes de Tono, y las tuvieron puestas en orden y
se aprovecharon de ellas algunos años y tuvieron mucha estimación,
174 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO X L IX
CAPITULO L
en los Andes de Tono hay dos curas y es su partido mexor que el de los
de acá afuera. En algunos Andes no reside de asiento el sacerdote, sino va
de cuando en cuando a visitar los indios ; ni hay jueces ni Justicias, y
ansí, con ser el concurso de estos de Tono tan grande, todavía hay más
orden y más freno que en los otros, y aun la tierra, con la mucha gente,
se hace menos enferma cada día.
Estos camayos no reciben otro premio ni salario por su trabaxo más
de aquellas chácaras que cada uno tiene de estancia de las de su amo,
y no es pequeño, sino muy grande en aquellas que, después de hechas
las chácaras y que dan frutos, se las dieron por muerte de otro (como
está dicho), que se hace ordinariamente ; y a este tal no se le hace agravio
cuando se muere darla a otro que haga lo que él hacía, porque aquél
por su trabaxo ha gozado el fruto, y no va mal pagado, pero aquél que
él mesmo hizo la roza y aun ayudó a hacer la chácara del español, no
sé con qué título se la puedan quitar a sus herederos, y darla a otro sin
pagarles la costa que hicieron en labralla y rozalla, y si no había el camayo
sacado el fruto de ella cuando se murió, le han de pagar más a sus here
deros lo que mereció por labrada, ansí la suya como la de su camayo
que trabaxo en su oficio ; y no les pagando esto, no se las pueden quitar
con buena conciencia, aunque así se use (porque la costumbre de pecar
y robar no escusa del pecado, antes le agrava más), pero restituiéndoles
esto, no me parece que está obligado el dueño de la chácara a dexar
a sus hixos del camayo su chacarilla que le dió, pues se la dió con la condi
ción que trabaxase en ella y usase el oficio de camayo. Cesando esta
condición, no estará obligado el señor de la chácara a se la dexar a los
herederos, ni otra cosa más de pagarle la costa de la roza y el trabaxo,
si no había sacado provecho cuando murió, o cuando la dexó ; mas, si
había sacado fruto, tanto cuanto bastase para estar pagado del trabaxo
y roza, bien podrá el dueño de la chácara dar la del camayo muerto a
otro que haga el mesmo oficio, y con el mesmo cargo, y no estará obligado
a restituir nada a sus herederos, pero no se la podría quitar si los here
deros diesen otro indio que cumpliese el oficio de camayo por ellos, hasta
que el hixo creciese, o la hixa se casase con quien usase aquel oficio.
Reciben también los camayos agravio en no los dexar gozar de las
chácaras que han ensanchado y rozado de nuevo, antes el dueño de la
chácara la suele vender con los ensanches, y con este título el comprador
no les dexa a los camayos gozar de más de la chácara viexa que el primer
amo les dió. Esto es agravio, porque : o era la tierra común, y entonces
lo ensanchado era de sus herederos del camayo, o era la tierra del dueño
de la chácara, y entonces estará obligado a pagar a sus herederos del
camayo todo lo que costó la roza y beneficio, no habiendo gozado fruto ;
pero si lo había gozado, para se pagar de aquella costa no será obligado
el dueño de la chácara a pagar nada a los herederos del camayo.
Reciben estos camayos otro agravio en una cosa que es muy común
en los Andes : que el mesmo amo les dá y compele a que tomen ropa y
180 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO LI
Leyes de la coca
i Porque la coca de que usan los indios les es tan deleitosa y provechosa
para les dar esfuerzo, y para conservación de la dentadura, y la estiman
en tanto, ansí para esto como para usar de ella como moneda para
comprar con ella unos de otros lo que han menester, que se permite y
consiente que la haya y usen de ella ; y los españoles la labren y benefi
cien — como hasta aquí lo han hecho — en las chácaras que al presente
están puestas, y porque no les venga a los indios daño por haber muchas
chácaras que labrar, se mande que ninguna persona, español ni indio,
pueda hacer roza nenguna, ni ensanche, ni desmonte nuevo, para poner
coca de nuevo ; so pena, al español que lo hiciere, de ducientos pesos
P a r t e p r im e r a — c a p . li 181
(1) Ces » Ordenanzas de la coca >, encore inédites, furent promulguées par le comte de
N ieva le 18 mars 1563. Il en existe une copie dans les actes de «residencia » de l’ oidor
González de Cuenca, établis contre lui pour l’ exercice de sa charge de corregidor de Cuzco.
Archivo General de Indias. Justicia, 660, fol. 398 »-417.
17
182 G o b ie r n o d e l P e r ú
ley próxima pasada contenidas, y lleve cada uno su comida para hasta
llegar a la Sierra.
x Item, que llegados que sean los tales indios, se alquilen con quien
quisieren, y habiendo competencias, acudan al juez que estuviere en
los Andes, para que los dé al que más necesidad tuviere de ellos.
xi Item, que no se concierten con los caciques, ni Ies paguen adelantado,
ni invíen personas a sus tierras por los indios, por los grandes inconvi-
nientes que de hacerse ansí han resultado, so pena de ducientos pesos,
ni los hombres vayan por los indios, so pena de cien azotes, y desterrados
de la provincia.
xn Item, que los que metieren indios alquilados para el beneficio de
la coca, les den de salario a cada uno de ellos por todos veinte y cuatro
días que han de trabaxar, cuatro pesos corrientes, más cuatro almudes
de maiz por todo el dicho tiempo : los dos almudes en la Sierra, y los
otros dos en los Andes, en la chácara adonde hubieren de trabaxar, y
se los repartan de manera que tengan comida para salir de la dicha
provincia. Además de esto, sean obligados a dar a cada indio, para su
mantenimiento los Domingos, e fiestas, e otros días que por mal tiempo
no pudieran trabaxar, la mesma cuantidad de maiz que se les manda
dar los días de trabaxo, y el que no les diere esta comida y este jornal
de la manera que está dicho, encurra en pena de ducientos pesos, y que
se encargue la conciencia al Juez de los Andes y al Corregidor del Cuzco
que lo hagan ansí cumplir, y executen las penas, y los que tienen tasa
de coca sean obligados a dar el mismo maiz, so las penas en esta orde
nanza contenidas, y los unos y los otros les dexen sacar el acollico que
acostumbran darles, que es un puño de coca cada día, so pena de veinte
pesos.
x m Item, porque los indios — así alquilados como de tasa — suelen
vender la comida de maiz que se les dá para comer, y compran coca,
de que reciben gran daño en su salud, y es la mayor causa de su enfer
medad, se mande que ningún español ni mestizo les compre la comida,
so pena de veinte pesos y destierro de la dicha provincia, por seis meses,
y si la comprare indio o negro, le sean dados cien azotes, y otros tantos
al indio que la vendiere.
xiv Item, que a los corpas — que son indios que se vienen a alquilar
de su voluntad — se guarde con ellos todas las leyes arriba contenidas,
so las penas arriba contenidas.
x v Item, porque las personas que alquilan indios para sacar la coca
de los Andes (que llaman sacadores), suelen detenellos, no les dando
la carga luego, de que reciben daño y agravio, se mande que el que
alquilare los dichos indios les dé la carga dentro de segundo día después
que llegaren a receñirla, sin detenerles más, y no se la dando en el dicho
tiempo, no sean los indios obligados a esperar más, y les paguen
enteramente de vacío lo que con ellos concertaron, so pena de diez pesos
por cada día que les detuvieren, y les den el salario que se concertaren,
P a r t e p r im e r a — c a p . li 185
con tanto que, demás del salario, den a cada uno para su mantenimiento
medio cuartillo de maiz cada día.
xvi Item, que no puedan cargar a ningún indio que se alquilare para
sacar la coca de los Andes a la Sierra, más de dos cestos de coca, so pena
de perder la coca, y más cincuenta pesos ; y si el indio de su voluntad
tomare mayor carga, o pasare con ella de los depósitos que están en
la Sierra del Pilco y Paucartambo, le sean dados cien azotes.
xv ii Item, que ninguna persona pueda alquilar para el beneficio de
la coca india recién parida, ni preñada, so pena de diez pesos por cada
vez que lo contrario hiciere ; si alquilare india que no tenga los dichos
inconvinientes, se le dé un peso menos que al indio, pero que no se pueda
alquilar india ninguna para sacar a cuestas la coca de los Andes a la
Sierra, so pena de perdida la carga y coca, y más veinte pesos ; pero la
india pueda sacar un cesto sólo, siendo suya la coca y no axena.
x v m Item, que si la mitad de los indios del repartimiento de algún
encomendero no bastare para beneficiar la coca que tiene, que pueda
alquilar para ello de otro repartimiento, y no del suyo, so pena de qui
nientos pesos, guardando en todo lo que se manda guardar a los que son
vecinos y encomenderos, so las penas en las leyes que de esto hablan
contenidas.
x ix Item, que los indios serranos, ansí de tasa como alquilados, que
entraren al beneficio de la coca en los Andes, ninguna persona los ocupe
en otra cosa, salvo en coxer y corar la dicha coca, y si hubiere de hacer
casas, se lo digan cuando los alquilen adónde las han de hacer; y no les
puedan detener ni alquilar por más tiempo que los dichos veinte e cuatro
días de trabaxo, y los indios de tasa no hagan ni se ocupen en otra cosa
más de lo que la tasa mandare, so pena de cincuenta pesos al que hiciere
lo contrario de lo que esta ordenanza manda.
x x Item, que los cestos de coca que se hicieren, sean de buena coca,
verde y bien sazonada, y todo el cesto sea de una mesma coca, y no
mezclada, so pena de perder el cesto que de otra manera se hiciere,
pero por escusar molestias y fraudes, se mande que los cestos no se puedan
abrir ni visitar so color de esta ordenanza, y la pena de ella se execute
cuando pareciere ser el cesto de otra manera.
x x i Item, que cada cesto de coca que se hiciere, tenga de peso, con
todo su aparexo, veinte libras : las diez y ocho de pura coca, y las otras
dos libras de pancho y bexucos, de manera que todo el cesto pese veinte
y dos libras, media más o menos, so pena que el cesto que más o menos
pesare, o de otra manera se hiciere, sea perdido.
x x n Item, que cada estancia tenga dos pesas de hierro, selladas y
marcadas del Fiel Executor del Cuzco : una de veinte libras, y otra de
dos libras, para que se pueda verificar el cumplimiento de la ley supra
próxima, y asimismo cada estancia tenga su marca o sello, con que
cada uno marque sus cestos, porque se puedan conocer y diferenciar,
aunque se mezclen con otros, so pena de veinte pesos por no tener las
186 G o b ie r n o d e l P e r ú
dichas pesas, cada vez que la estancia se visitare y no las tuviere, y quede
perdido el cesto que no se hallare marcado.
x x iii Item, que en las chácaras de coca, los dueños de ellas tengan
medida de un celemín, y otra de medio cuartillo, de buena madera, sella
das del Fiel Executor del Cuzco, so pena de veinte pesos, y las mesmas
tengan en el depósito de la Sierra, so la mesma pena.
x x iv Item, se provea que los indios de las provincias de Condesuyos
e Chinchaysuyo, que todos tienen minas de oro en su comarca, sean ocu
pados en ellas, y no baxen a los Andes, sino solos los de la provincia de
Andesuyo y Gollasuyo.
x x v Item, porque los indios camayos que residen de ordinario en la
provincia de los Andes, ansí por haber venido en acrecentamiento y
haberse multiplicado, como por haberse secado y perdido mucha parte
de sus chácaras, viven necesitados, y no se pueden sustentar con las
chácaras que al presente tienen, y por ser tierras en que no se dan
otros mantenimientos como en la Sierra, con qué se puedan sustentar
los indios, que se les permita a los dichos camayos que puedan ensanchar
sus chácaras, no haciendo roza de nuevo, sino en tierra que estuviere
desmontada, hasta en la cuantidad que diere licencia la Justicia Mayor
del Cuzco, o el Juez de los Andes, no excediendo de la dicha cuantidad
so pena de cien azotes, y que sea arrancada a su costa la tal chácara y
la coca que ansí estuviere aumentada fuera de la dicha licencia, no se
pueda vender dentro de diez años, so pena que el camayo que la vendiere
pierda la coca, y el que la comprare, el precio.
x x v i Item, que se permite y dá facultad, así a españoles como a indios,
para que en la dicha provincia de los Andes puedan hacer roza para maiz
y papas y otras comidas que no sean coca, con tal que se haga con licen
cia de la Justicia del Cuzco, o la de los Andes, y registre lo que hubiere de
rozar, en lo cual no se pueda plantar ni reponer coca dentro de diez años ;
so pena, al español, de ducientos pesos, y al indio, de cien azotes, y la
coca sea arrancada a su costa.
x x v ii Item, que en todo el camino de los Andes, hasta los pueblos de
la Sierra, haya bohíos (que son casas pequeñas), a trechos en el camino
real, con barbacoas altas, donde los indios puedan hacer sus dormidas
y guardarse del agua ; y los señores de las chácaras tengan cargo de los
hacer, y de reparar el camino y las puentes dél, y no lo teniendo hecho
y reparado, el juez de la provincia pueda inviar persona que, a su costa,
lo haga, constándole que haya necesidad de ello, sin más requerir a los
dueños de las dichas chácaras, los cuales sean obligados a dar indios
para ello.
x x v iii Item, que cada estancia adobe su pertenencia de camino, y las
pertenencias se midan conforme a los cestos de coca que cada uno
coxiere, y los jueces compelan a los señores de las estancias que adoben
con sus camayos las dichas pertenencias.
x x ix Item, que ninguna persona quite a indio su manta para cubrir
P a r t e p r im e r a — c a p . l i 187
los cestos, ni por prenda so color de decir que se huiría, ni le tome otra
cosa alguna, so pena de veinte pesos.
x x x Item, que ninguna persona, ansí español como indio, sonsaque
camayos de una chácara para otra, so pena al español de cincuenta pesos,
y al indio de cien azotes, y le vuelvan a sus estancias, y no queriendo
estar en ellas, sean echados de la provincia.
x x x i Item, que si el señor de la chácara principal hubiere dado chácara
al camayo plantada y hecha, sea siempre del señor, y despidiendo al
camayo, o despidiéndose él por cualquier causa que sea, no pueda el tal
camayo pedir cosa alguna por la tal chácara, ni el señor sea obligado a
pagárselo ; pero, si el camayo hubiere plantado a su costa la dicha chá
cara, aunque sea en suelo del señor de la hacienda, y con alguna justa
causa el camayo se despidiere, o le echaren de la hacienda, en tal caso
— porque la chácara ha de quedar para otro camayo que sirva en su
lugar en la hacienda principal — el señor de la hacienda sea obligado a
pagar al tal camayo lo que podría costar a hacer la dicha chácara, y
lo que pudo merecer por su trabaxo, no habiendo sacado tanto de el
fruto de ella que se pudiese haber pagado de todo, y no se lo pagando
como dicho es, el tal camayo la pueda vender, con tal que la venda a
otro camayo que haya de servir en la hacienda principal.
x x x n Item, que si el camayo muriere, y sus herederos quisieren gozar
de la chácara que el difunto tenía como camayo para servir en la hacienda
prencipal, sean obligados a servir, o a poner otro camayo ; y lo mesmo se
entienda si el camayo muriere sin dexar herederos, y su muger quisiera
gozar de la chácara que su marido tenía, que sea obligada a poner camayo,
o a dexar la dicha chácara.
x x x n i Item, que el camayo labre y beneficie su chácara que el amo le
dió, y no la dexe perder, porque del mal de la chácara del camayo suele
redundar daño a la chácara prencipal, y no la labrando como conviene,
el señor de la hacienda se la pueda quitar, e dar a otro camayo.
x x x iv Item, que no se dé lugar que, so color de las chácaras de camayos
se ensanchen las de sus amos, antes las que al presente son de los dichos
camayos, sean para siempre xamás para camayos, y los señores de las
haciendas no las puedan meter ni juntar con la hacienda principal, so
pena de cien pesos, y que las tales chácaras se vuelvan a camayos que
hayan de servir en la dicha hacienda, ni se puedan vender a otra persona,
so la mesma pena.
x x x v Item, que por ningún Virrey, ni Gobernador, ni Audiencia, se
pueda dar licencia a ninguno para poner ni plantar chácaras de nuevo,
ni las Audiencias ni Corregidores las cumplan, si no vinieren firmadas
las Cédulas de la real persona.
x x x v i Item, que ningún español ni indio, mercader o no mercader,
no pueda vender ni rescatar con los indios en la dicha provincia de los
Andes, si no fuere en la plaza del pueblo o estancia, o en el tiánguez de
los naturales, o tienda pública que para ello tengan, y no andando
188 G o b ie r n o d e l P e r ú
por las casas de los indios con las tales mercadurías, so pena de perdi
miento de la mitad de la coca que rescataren, y demás de esto, que por
lo que de otra manera contra el tenor de esta ordenanza vendieren, el
indio que lo comprare no pueda ser preso, ni sus bienes vendidos ni
executados.
x x x v ii Item, que ninguna persona que tuviere a su cargo coca, propia
o ajena, pueda vender ni rescatar con los tales indios, de la coca que
tuviere a su cargo, por sí ni por interpósita persona, cosa alguna, so
pena de perder lo que ansí rescatare, y de cincuenta pesos.
x x x v iíi Item, que ningún mestizo, ni mulato, ni negro horro que no
tuviere chácara de coca propia en los Andes, o no sirviere amo que allí
resida, o no tuviere trato que les pueda sustentar, no residan en la dicha
provincia después de pasados veinte días de la publicación de esta orde
nanza, so pena, por la primera vez, de destierro perpetuo de la dicha
provincia, y por la segunda, le sean dados cien azotes,
x x x ix Item, que las personas que tuvieren ganados en la dicha pro
vincia, los trayan con buena guarda, de manera que no puedan hacer
daño a las chácaras de coca, so pena que si el dueño de la chácara, o
otro cualquiera, les prendare en la tal chácara, pague el daño, y más
tres tomines de día, y un ducado de noche, y si fuere caballo u otras
bestias mayores, pague por cada cabeza a seis pesos de día, y de noche
la pena doblada.
x l Item, el juez que es o fuere de los Andes, no pueda tratar ni contratar
en la dicha provincia, en coca ni en otra cosa, ni tener chácara, ni benefi
ciar coca, por sí ni por interpósita persona, so pena de perdimiento de
oficio, de lo que ansí tratare y rescatare, y de la chácara que tuviere.
x l i Item, que esté un hospital en el asiento de Tono, a do ordinaria
mente reside el juez y los clérigos, y es en medio de Los Andes, y en él
se haga la iglesia del dicho asiento, y allí resida el clérigo que administrare
los sacramentos, el cual, juntamente con el juez de la dicha provincia,
tenga cargo de tomar las cuentas al mayordomo lego, de la renta y limos
nas del dicho hospital, de seis en seis meses, y saber cómo se gastan ;
a los cuales se les encargue sus conciencias para que tengan especial
cuidado de ello y de visitar los pobres, y saber cómo son tratados y
curados, y que el dicho hospital esté reparado y como convenga a la
salud de los enfermos.
x l ii Item, porque el dicho hospital no tiene renta suficiente para pagar
el médico y medicinas y otros gastos que se hacen en curar los indios,
y los señores de la coca han tenido e tienen por costumbre de dar, cada
un año, de cada cien cestos de coca, uno para el dicho hospital, mandar
que se guarde la dicha costumbre, y la Justicia tenga cuidado de lo
hacer cobrar, sin que naide se escuse.
x l iii Item, porque los señores de coca suelen residir en el Cuzco, y
los mayordomos e personas que tienen cargo de las chácaras y beneficio
de ellas, exceden en no guardar las ordenanzas, y queriendo executar
P a r t e p r im e r a — c a p . li 189
las penas se quieren escusar sus amos, diciendo que ellos no excedieron
ni mandaron exceder, y de los otros no se puede cobrar por ser pobres
o ausentarse, se mande que, constando haber las tales personas excedido
contra las tales ordenanzas, sean penados conforme a ellas los dueños
de las haciendas que pusieron las tales personas, quedándoles su derecho
a salvo contra los dichos criados que allí pusieron, para que se lo puedan
pedir.
x l iv Item, que las penas de estas leyes y ordenanzas se apliquen y
partan por tercias partes : la una para la Cámara, la otra para el dicho
hospital, y la otra para el denunciador y juez que lo sentenciare, igual
mente.
x l v Item, que la visita de los Andes para ver si se guardan estas orde
nanzas no se haga a costa de los dueños de chácaras que tienen coca en
los Andes, pues si excedieron han ellos de pagar las penas, sino a costa
de las mesmas penas, y entonces no lleve nada el denunciador, sino la
tercia parte enteramente la lleve el juez, y no habiendo harto para su
salario, se pague lo demás de la parte de la Cámara.
x l v i Item, que ningún español, ni otra persona que no sea indio, pose
en las casas de los camayos e indios de la provincia, contra su voluntad,
so pena de destierro de la dicha provincia, la primera vez por seis meses,
y la segunda perpetuo.
x l v ii Item, que el juez execute estas penas, so pena de quinientos
pesos por la primera vez que se descuidare en no las cumplir, y por la
segunda, pierda el oficio.
x l v iii Item, que ningún cacique pueda tener chácara de coca, antes
se les mande que las vendan a españoles.
Proveyéndose esto, cesaría el daño que a los indios se ha seguido
hasta aquí en el beneficio de la coca, por no haberse puesto en orden,
y si se dan más licencias para plantar coca de las dadas, no se podrán
sustentar en ninguna manera, ni habrá indios que lo sufran. Bastan las
chácaras que hay — y sobran — , y aunque se haya dado a algunos
licencia, se había de revocar no habiendo usado de ella, y si había ya
plantado, se quedare en el estado que estas ordenanzas lo tome.
Yo deseo todo bien a los indios y a los españoles, y querría que todos
se aprovechasen con el menor daño que ser pudiese de los indios, y aun
con ningún daño de ellos. Pues su tierra nos da tantas riquezas, es justo
que no se lo paguemos con ingratitud, antes enseñándoles la pulicía
humana y toda virtud, y nuestra santa fe católica, para que Nuestro
Señor nos dé por ello el galardón.
190 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO LII
[Titulo Primero]
minas menores, y es justo que en todas estas partes todos gocen y tengan
qué labrar, porque de otra manera no habría más de para dos o tres
mineros, y es justo todos sean aprovechados ; y ansimesmo el que las
descubriere goce de mina salteada como descubridor, pero en esto de
las minas menores suele haber muchos inconvinientes, porque a cada
paso los mineros dicen ser nuevo descubrimiento. Débese mandar que,
hecho un descubrimiento, no haya otro de la una parte ni de la otra de
la quebrada o río donde se descubriere, en término de media legua, si
fuere todo unas vertientes.
[Titulo II]
De las estacas
[Titulo III]
[Titulo IV]
De los despoblados
xiv Item, cualquiera que tomare una mina por despoblada, en naci
miento o veta, sea obligado a hacer las dilixencias que se hacen por
ordenanzas de las minas de plata, pero si el tal despoblado fuere en que
brada o arroyato o río caudal, no tenga necesidad de más dilixencia de
probar, con dos testigos, que ha tres días que está despoblada, y lo mesmo
sea en las minas menores.
xv Item, que en el poblar de las minas en nacimientos y vetas se guarde
la ordenanza que de ello habla en las minas de plata, porque todas tienen
un término, pero si fuere en quebrada, o arroyato, o en río caudal, o
en las minas menores, se entienda tener poblada la tal mina con cuatro
indios, o dos negros, o con su persona si es pobre, aunque no esté a
la continua en ella residiendo en el asiento de minas.
xvi Item, que en los peladeros se tomen las minas conforme a las
que se toman en las minas menores, porque siendo poco el oro que se
halla en los peladeros, es justo que todos hayan parte, lo cual no podrá
ser si se les diese mina a los tales como se les da en los nacimientos,
xvn Item, que todos los casos que en las minas sucedieren en el medir
y echar de las plomadas, se guarden las ordenanzas de las minas de
plata, y en las demás minas de quebradas o ríos o cabañas, y todas minas
menores, se guarde lo que arriba va declarado.
xvm Item, que si algún caso o casos acaecieren en las dichas minas
que por las ordenanzas no estuviere declarado, el alcalde que residiere
en las dichas minas tome cuatro hombres que sean mineros de ciencia
y conciencia, de los cuales reciba juramento para que declaren lo que
en aquel caso se debe determinar, lo cual confirme el juez, e se noti
fique a las partes, e se haga guardar y cumplir como si fuere ordenanza ;
pero si fuere en partes que no haya cuatro hombres, basten dos para
determinarlo con el alcalde.
x ix Item, cualquiera persona que cateare quebrada o arroyato o río
caudal o cabaña o sobrecabaña o otra cualesquier manera de cateo, si
el tal no tomare la peña, se le lleven cincuenta pesos de pena, porque
muchas veces son parte los que catean para que no se descubra gran
cuantidad de oro, por defraudar con su catear la parte donde lo hay, y
como el primero que cateó no tomó la peña adonde está el oro, ordina
riamente quédase allí para siempre, porque si viene otro a catear, como
ve que allí está cateado, pasa adelante, pensando que el que cateó llegó
a la peña, y ansí queda el oro perdido, y es esta ordenanza muy necesaria.
Otros que tuvieren más noticia podrán decir más : yo he dicho lo
que entiendo, y con esto doy fin a esta Parte Primera, y paso a la Segunda.
PARTE SEGUNDA
CAPÍTULO PRIMERO
(1) Matienzo fait ici allusion, comme dans plusieurs autres passages de ce chapitre,
à son traité : Dicdogvs Relatoris et Adoocati Pintiani Senalvs... (Valladolid 1558 et 1604).
18
198 G o b ie r n o d e l P e r ú
(1) L e temps et le cours naturel des événements se chargèrent de réduire à néant les
projets de l’auteur. Ses enfants (à l’exception de l’aîné) finirent tous par se marier dans
le district de l’Audience où leur père rendait la justice, à commencer par l’une des filles,
Agustina, qui épousa le capitaine Hernando de Aguirre, fils du Gouverneur du Chili et
de Tucumân, Francisco de Aguirre, défendu si ardemment par le futur beau-père de son
fils, quelques pages plus loin.
P arte seg u n d a cap. i 201
y ansí será en más tenido. Ha de ser liberal de lo que fuere suyo propio,
y no de lo axeno, ni de la Hacienda real, que de ésta no puede hacer
merced en nenguna manera.
Algunos hay tan arrogantes y soberbios que todo lo quieren hacer
por sí, sin cometer nada a otros. De estos hacen burla los súbditos, como
en Atenas hacían de Metrodoro, diciendo Metrodoro es capitán y guía
del exército; Metrodoro abre los caminos; Metrodoro es panadero ;
Metrodoro trata en harina; Metrodoro preside, todo lo cual causó ser
invidiado y aborrecido de todos.
Al que es ambicioso y con insaciable codicia de honra y poderío todo
el gobierno arrogantemente desea explicar por sus manos, y que todo
se le cometa a él, acaece encomendarle cargos para que, ni por uso ni
ispiriencia, es idóneo ni suficiente. Esto no debe ser ansí, antes el que
gobierna ha de cometer a otros lo que cómodamente no puede explicar
por su persona, como hace el maestre o piloto de un navio, que a uno
encomienda el timón, y a otro las velas, y no lo hace todo él.
No le ha de pesar al Gobernador del Perú que los Presidentes de las
Audiencias gobiernen en sus destritos, fuera de las cosas que a él fueren
encomendadas y cometidas (1), antes cometiéndosele a él todo el gobierno,
lo debe él cometer a ellos, por lo tener presente.
Ansí como no conviene andar con muncha codicia y ambición,
deseando ser proveído de algún gran cargo o gobernación de algún reino,
por no ser causa de revueltas y pasiones entre los émulos (como dice
Platón), ansí tampoco conviene dexar de aceptar el cargo que le dieren,
hallándose suficiente para él, como dice Plutarco en su Política, y probé
más largo en el Diálogo por mí compuesto.
No ha de hacer injuria a naide, ni acordarse de las enemistades pasa
das, que no le dan el cargo para se vengar, sino para hacer justicia y
tener en paz la provincia y reino que se le encarga, tomando exemplo
de Aristótiles y Temístoles, que enviándoles por gobernadores o capitanes,
dexaban las pasiones y enemistades particulares que tenían en los térmi
nos e fines de el campo de Atenas, para las tornar a tomar — si quisie
sen — a la vuelta.
Si hubiere de hacer alguna cosa de importancia, tome consexo con
los Oidores, o con los mayores amigos que tuviere, que no con porfías
y defensiones defieran en hacer el negocio que se le encomendare, sino
con prudencia, sin emulación o invidia, quiero decir que no sean ambos
de un mesmo oficio, que entre éstos es comúnmente la invidia, sino a
un letrado y otro caballero o persona que sepa de aquel negocio.
(1) Allusion aux démêlés, à l’ époque du Gouverneur Garcia de Castro, avec les A udien
ces de Charcas et de Quito, à propos des attributions de ces dernières. Ils sont à l’ origine
de l’ envoi des Cédules du 15 février 1567 qui limitent les visées hégémoniques de ces tri
bunaux ( Colección de Documentos Inéditos para la Historia de América g Oceanta, X V I I ,
p. 336-338 et X V I I I , p. 76-78).
204 G o b ie r n o d e l P e r ú
(1) Cf. Silva Lezaeta : El conquistador Francisco de Aguirre (Santiago de Chile, 1904
et 1953), chapitres X et X I ; et Levillier, Papeles de los Gobernadores del Tucuman en el
siglo X V I (Madrid, 1920), I, passim.
Ces incidents relatifs au Gouverneur Aguirre préoccupèrent grandement Matienzo;
il en parle de nouveau p. 282-283 et 321-322.
P arte seg u n d a cap. II 207
CAPÍTULO II
A d ó n d e h a d e r e s id ir el V ir r e y o G o b e r n a d o r ;
SI C O N V IE N E QUE ESTÉ EN EL C U ZC O
Y QUE TE N G A EN SU C O M P A Ñ ÍA ALGUNOS O ID O R E S ,
Y DE QUÉ HAN DE CONOCER,
Y LA ORDEN QUE EN E L R E P A R T IR HAN DE TENER,
Y DE SU J U R IS D IC C IÓ N E D IS T R IT O
fuesen tales cuales los que juzgaban de su parte, mas de lo que el Adelan
tado hacía, había lugar a apelación ante el Rey.
En lugar de estos sucedieron los Alcaldes Mayores de Adelantamiento,
que hay tres : uno sobre el Partido de León, otro sobre el Partido de
Campos, y otro sobre el Partido de Burgos. Estos andan de pueblo en
pueblo oyendo y librando pleitos, y son oficios de muncha autoridad,
y de ellos se apela para las Audiencias.
A exemplo de estos me parece que se podrían hacer dos en este Reino,
aunque no se podrían exemplificar en el uno ni en el otro del todo, sino
tomando parte del uno y parte del otro, y añidiendo otras cosas, como
luego diré (1).
Parece, salvo mexor juicio, que el Gobernador o Virrey haya de residir
en la ciudad del Cuzco, que es la prencipal y más rica, y de más gente
que hay en el Reino, y la más inquieta, y de donde se suelen levantar
los motines, que la muncha riqueza suele ser causa de semexantes bolli-
cios y escándalos, porque naturalmente el que más tiene, más quiere y
más desea. En viéndose un hombre probe súbitamente rico, piensa que
es poco su principio, y ansí viene luego a caer y a ser lo que antes era,
o a morir ahorcado, porque naturalmente el árbol que presto crece,
presto muere y se acaba, y ansí se ha visto por ispiriencia en este Reino
en los desventurados que se han alzado contra el servicio del Rey, que
han durado poco y muerto de muy desastrada muerte.
Residiendo allí en el Cuzco el Virrey o el Gobernador, con dos Oidores,
uno de Lima y otro de los Charcas, que se llamen Adelantados, por
tener más juresdición que Oidores (como luego se dirá), me parece que
cesarán los alborotos y nublados que en aquella ciudad se arman (2).
Han de conocer ni más ni menos que la Audiencia, y poner sello,
y librar todo lo que quisieren ellos o el Gobernador, por Don Felipe.
Han de conocer los dos Adelantados, cada uno medio año, en primera
instancia de todos los pleitos ceviles y creminales que hobiere en el
Cuzco, porque allí no ha de haber Corregidor, y se escusa el Rey de le
pagar cuatro mil pesos. De ellos se pueda apelar para la mesma Audiencia,
o Rota, como Su Magestad fuere servido de la mandar llamar. De los
pleitos en grado de apelación y por caso de Corte, conocerán el Gober
nador y los dos Adelantados. De lo que hicieren y sentenciaren en grado
de revista, se podrá suplicar segunda vez para la persona real, y de
negocios de cuantía de diez mil pesos, dando las fianzas que manda la
ley, y se ha de executar la sentencia de revista no obstante que se haya
(1) Cette innovation de Matienzo apparaît déjà dans un document sur des questions
concernant la perpétuité du Pérou, que Philippe II envoya de Gand, le 5 septembre 1556,
aux Conseillers des Indes. L e chapitre 22 les consultait sur les avantages résultant de la
création de « Alcaldes Mayores como los de los Adelantamientos en las partes donde
por estar las Audiencias lexos conviene nombrarlos ». L a réponse lu t négative. Archivo
General de Indias. Patronato, 28, Ram o 5.
(2) Un rapport de Matienzo, du 10 janvier 1567, traite de ce sujet. Il a été publié
dans La Audiencia de Charcas, I, p. 216-220 et dans la Revista de laBiblioteca Nacional
(Buenos Aires, 1943), I X , num, 28, p. 394-395.
P a r t e s e g u n d a — c a p . ii 209
v ii Item, que los negocios ceviles y creminales que pasaren ante los
Alcaldes de Corte, pasen ante los escribanos del número de la ciudad
del Cuzco, hasta la conclusión y sentencia ; de allí adelante, apelándose
o remitiéndose, pasen ante el Secretario de justicia.
v iii Item, que los escribanos del número sean obligados a entregar
los procesos oreginales que ante ellos pasaren, al Secretario de justicia,
excepto los executivos, que éstos los han de dar sacado un treslado signado
de ellos, porque no se impida la execución.
ix Item, que el Alcalde de Corte no pueda remitir los pleitos executivos,
antes los sentencie y execute, aunque excedan de la cuantía de los dichos
mil pesos, y en grado de apelación conozca la Rota de ellos.
x Item, que el Fiscal tenga voto en todos los pleitos de justicia en que
no fuere parte, mas estando dos a dos, que se guarde el voto del que
conformare con el Gobernador.
xi Item, que el dicho Fiscal sea siempre Juez Mayor de Bienes de Difun
tos, y de él se suplique para la Rota, y la sentencia que la Rota diere,
sea habida por de revista, ahora sea confirmatoria, o revocatoria de la
del Fiscal.
xn Item, que en cosas de gobierno, o pleitos tocantes a encomiendas
de indios, o a proveimientos de Corregidores, jueces de residencia, o
otros oficios y situaciones, o entretenimientos, o otras cualesquier merce
des, o tocantes a la Hacienda real en cualquier manera, o a cosas de
entradas y descubrimientos, o de guerra, o de visitas y tasas de indios,
y pleitos de residencias secretas que han de ser a su cargo, tengan por
destrito el destrito de las Audiencias de Lima y de los Charcas y el dicho
su destrito, porque en el destrito de la Audiencia de Quito no ha de
tener que ver el Gobernador ni la Rota, antes ha de ser gobierno aparte.
xiii Item, que en el repartir y encomendar indios, y dar situaciones,
o hacer otras mercedes, se guarde esta orden : que opuestos los que lo
pretendieren, hagan información de sus servicios y antigüedad, y de
otras calidades que las leyes requieren, y el Fiscal de lo que han deservido,
y en qué batallas se han hallado con los tiranos, y la mesma informa
ción den — si quisieren — los opositores, y dada se vote como negocio
de justicia, declarando cuál deba ser preferido a los demás, pero el
cuánto se le ha de situar, y cómo, y en qué ha de ser gratificado, quede
a elección del Gobernador solo, que él lo pueda dar y repartir como
le pareciere, no dexando de gratificar primero al que por la mayor parte
fuere mandado preferir.
x iv Item, que si algún pleito sucediere sobre situación, o otra cosa
de mercedes fuera de encomienda de indios, en cualquier parte del
Reino, excepto en lo de Quito, no pase ni conozca de ello nenguna Audien
cia, sino la Rota, porque allí se entenderá mexor la intinción del que lo
situó.
P a r te seg u n d a cap. II 213
CAPÍTULO III
(1) L a rétribution du comte de Nieva était de 40 000 ducats par an (Cédule du 5 juin
1559. Archivo General de Indias. Lim a, 568, L iv. 9 , fol. 145 a), convertis en pesos de
9 réaux, cela fait 48 888.
216 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO IV
De la A u d ie n c ia de los Charcas ;
DE CUÁNTO C O N V IE N E QUE R E S ID A EN LA C IU D A D DE La PLATA ;
D E L A S L E Y E S Y O R D E N A N Z A S Q U E P A R A E L L A C O N V IE N E Q U E SE H A G A N ,
Y DEL D E S T R IT O QUE D EBE TEN ER
y aun con tener este temple, mueren munchos indios y enferman todos,
que era gran lástima y aun no pequeño cargo de conciencia, y ésta
— a mi parecer — fué la prencipal razón por que Su Magestad quiso
añidir esta Audiencia.
La segunda, porque los españoles recebían gran molestia en ir tres
cientas leguas que hay de aquí a Los Reyes, y quinientas desdeTucumán,
y otras partes, y otras tantas de vuelta, que ordinariamente se gastaba
en ida, vuelta, y estada, y en el pleito, lo que valía de prencipal, y ansí
munchos dexaban de seguir su justicia y consentían ser agraviados de
los Corregidores y de otras justicias.
La tercera, porque los delitos quedaban ordinariamente por castigar,
por estar tan lexos la Audiencia de Los Reyes.
La cuarta razón fué porque esta tierra está en frontera de cherigua-
naes, indios enemigos de los de este Reino, que los matan y comen, y
hay munchos españoles en entradas comarcanas a esta ciudad, que
tienen gran deseo — si los dexasen — de volverse al Perú, y si los capitanes
marrasen, podrían venir de guerra y hacer gran daño en la tierra.
Está aquí la Audiencia para resistir estos enemigos y para que estando
aquí no se atrevan a lo hacer, porque tienen los servidores y vasallos
de Su Magestad voz a quien acudan, y se juntarán a llamado de la
Audiencia mil hombres armados dentro de quince días, que están en
ella hacendados y tienen sus chácaras y sementeras, ganados y otros
hatos y grangerías, y por no lo perder han de acudir necesariamente
a la defensa, como se ha visto ya por ispiriencia cuando, habiéndose
alzado Don Juan Calchaquí, cacique prencipal de los diaguitas en Tucu
mán, y muerto munchos españoles que allí estaban poblados, se confe
deró con los indios cheriguanaes, y aun conquistó los indios que servían
en esta ciudad, como son los omahuacas, casabindos, y la mitad de
los chichas, que todos estaban ya de guerra.
A Martín Alonso de los Ríos, mayordomo de Hernando Pizarro,
le tuvieron cercado los chichas y le descalabraron otros tres hombres,
y por gran misterio se huyeron y escaparon a uña de caballo ; mataron
en el valle de Tarixa cuatro o cinco españoles y algunos negros que allí
estaban en la hacienda del Capitán Juan Ortiz de Zárate, y se llevaron
gran número de ovexas, yeguas y vacas, que le hicieron de daño más
de cincuenta mil pesos, y después fué el Juan Ortiz con veinte amigos
a sacar y recoxer las vacas que le habían dexado, y le quisieron cercar
y matar y tomar la presa, y invió por socorro a esta Audiencia.
No se halló a la sazón en ella el Presidente, y quedando yo en su
lugar, comuniqué con el Audiencia para que le inviásemos socorro, y
el que fuese reduxese a los chichas, y estuviese allí hasta saber si era
muerto el Gobernador Francisco de Aguirre.
También llegaron hasta quince leguas de Potosí, y saquearon un
pueblo de indios, y los indios de Porco no osaban ir por carbón, por
miedo de los indios alzados.
218 G o b ie r n o d e l P e r ú
(1) Cf. le rapport sur ces événements, signé le 30 octobre 1564 par les Auditeurs
Matienzo, Lôpez de H aro et Recalde, dans L a Audiencia de Charcas, I, p. 132-139.
P a r t e s e g u n d a — c a p . iv 219
A u d ie n c ia de los C h a r c a s (1 )
[Título Primero]
i Que en la ciudad de La Plata se compre o haga una casa, que sea fuerte,
al modo de esta tierra, a costa de cualesquier penas de Cámara, o de
estrados, para el Audiencia, y dentro de ella se aposenten el Presidente,
los Oidores, el Fiscal, y el sello, y si hubiere lugar, el Alguacil m ayor;
y entre tanto que no haya penas, se preste para ello de la Caxa y Hacienda
real diez e seis mil pesos, y en la mesma casa haya cárcel, en que more
de ordinario el alcaide, la cual sea muy fuerte.
ii Item, que el Presidente y Oidores conozcan de todas las causas
ceviles y creminales que a la Audiencia vinieren en grado de apelación,
de cualesquiera Justicias del destrito ; o por caso de Corte, en primera
instancia, y en cualquier causa creminal que acaeciere en la ciudad de
La Plata, o en todos sus términos e jurisdicción, que en la tal causa
puedan conocer en primera instancia.
iii Item, que puedan advocar a sí y retener cualesquier causas cremina
les que sucedieren en la dicha ciudad y sus términos, o si lo pidiere el
actor o el Fiscal, o siendo de oficio si a ellos les pareciere, porque de no
se hacer ansí, se desimulan munchos delitos.
iv Item, porque en las causas creminales que se hacen y ventilan
en la Audiencia hay gran descuido, por no las tener uno a su cargo, sino
todos, porque se descuidan unos por otros, que el que fuere Alcalde de
Corte haga todos los autos él solo, hasta que se concluya en difinitiva,
y concluso se lleve a la Sala para se ver, y se vote por todos, y tenga
voto el Oidor ante quien pasó, mas no pueda él solo soltar ni dar tor
mento, sino toda el Audiencia, o la mayor parte, como abaxo se dirá.
v Item, que las tales causas creminales pasen ante el escribano de
Cámara, y no ante el escribano de Provincia, y la que se comenzare
ante un Oidor, se concluya ante él, aunque se acabe su turno de Alcalde
de Corte.
vi Item, que cada Oidor sea Alcalde de Corte medio año, y en aquel
tiempo conozca de todas las causas de gobierno de la ciudad, y de justicia
que en ella y en todos sus términos acaecieren, de que un Corregidor o
Alcalde ordinario puede conocer, excepto de las creminales, que en ellas
ha de guardar la orden dicha en la ley iv y v antes de esta, y no se digan
creminales las que fueren sobre quebrantamiento de ordenanzas, que
de éstas pueda conocer y condenar en las penas pecuniarias contenidas
en las ordenanzas.
vil Item, que en la dicha Audiencia de los Charcas haya un Presidente
y dos Oidores y un Fiscal, el cual tenga voto como Oidor en todos los
negocios, excepto en los que fuere parte, y en todos los de indios, aunque
lo sea, mas no use el oficio de Alcalde de Corte, por la ocupación que
terná, por manera que en efeto sean tres los Oidores, y el más nuevo
use siempre el oficio de Fiscal, el cual entre en acuerdo, y se siente en
los estrados con los mesmos Oidores, y goce de todas las demás preemi
nencias de Oidores.
v iii Item, que en el sentenciar y votar los pleitos ceviles y creminales
haga sentencia lo que la mayor parte votare, aunque la mayor parte
no sean más que dos, y estando iguales en votos, elixan un letrado o
abogado que residiere en la dicha Audiencia, o dos, o tres, los que les
pareciere, y no se concordando en el nombramiento, lo sea el que nom
brare el Presidente y otro de los Oidores; y si fuere negocio de muncha
cualidad e importancia, o no habiendo letrados en el pueblo, lo puedan
remitir a otra Audiencia, la cual sea obligada a aceptar y inviar los votos
para que se sentencie en la Audiencia oreginal de donde era el dicho
negocio ; y no habiendo letrados en la dicha ciudad que lo puedan senten
ciar — y no de otra manera — se pueda remitir a letrados de fuera de
ella, y si en la Audiencia no hobiere más de dos Oidores, ellos puedan
ver y determinar cualesquier causas, ansí ceviles como creminales, de
cualesquiera calidad que fueren, y siendo conformes, hagan sentencia,
y no lo siendo, se remita a letrados, como está dicho ; y si por caso
quedare un solo Oidor en la Audiencia, aquél pueda conocer solo de todos
los pleitos hasta los concluir, y hacer información, y dar mandamientos
para prender, y concluso el negocio, para la determinación de él, tome
el acompañado que le pareciere, e lo mesmo haga en todos los artículos
prejudiciales que sucedieren, que no se puedan reparar por la difinitiva ;
P a r t e s e g u n d a — c a p . iv 221
para que se examine entre todos la verdad, lo pueda hacer, viendo que
nenguno de ellos tiene pasión, porque teniéndola, no ha de dar licencia
para ello.
x x ix Item, que cuando vieren que algún pleito es arbitrio, o está de
tal manera votado que naide por ventura podría adevinar lo que se votó,
que se den por escrito los votos al letrado o letrados que se remitieren,
sin declarar quién dió cada voto, y por que no se entienda, no los pongan
por orden.
x x x Item, que proponiendo algún Oidor en el acuerdo alguna cosa
que toque al gobierno o justicia, aunque no haya petición, se vote sobre
ello, y se asienten los votos en el libro, excepto si pareciere mexor a la
mayor parte, o estando iguales, al Presidente y otro Oidor, que no se
debe asentar ni tratar de ello, y den de ello noticia al Consexo.
x x x i Item, que el que recusare al Presidente, deposite cuatrocientos
pesos, e si a Oidor, deposite ducientos, en que incurra de pena no pro
bando las causas de recusación ; la mitad para la Cámara, e la otra mitad
para el Presidente o Oidor recusado ; e si no se admitieren las causas
que propuso de recusación, incurra en pena de cincuenta pesos, y la
mitad si fuere Oidor el recusado, mitad para estrados, y mitad para el
Oidor.
x x x n Item, que si por especial comisión se cometiere a algún Oidor
algún negocio de residencia, o vesita, u otro semexante, no pueda ser
recusado, ni sea obligado a tomar acompañado, si no fuere justa causa
de recusación, la cual pruebe ante la Justicia de la ciudad donde el tal
Oidor estuviere, y no siendo bastantes las causas, las pueda repeler
el mesmo Oidor, y proceder adelante, con tal que dexe la petición en el
proceso, e si no probare la recusación, pague la mesma pena de arriba,
y probándola, se acompañe con la persona que le pareciere; y si fuere
recusado, tome e nombre otro, al cual no pueda recusar, ni tampoco
pueda hacer recusación general de letrados, sino al que especialmente
nombrare el tal Oidor, y si fuere recusado después de la mitad del tér
mino que lleva de comisión, no sea admitida sino por causa nuevamente
nacida después de la dicha mitad del término ; lo cual parece que conviene
ansí, porque pues Su Magestad se confía del tal Oidor, y no lo quiere fiar
de otro, no es razón que esté en manos del residenciado, o vesitado, o
delincuente, quitarle la jurisdicción, y que sea otro su ju e z ; y todo el
tiempo que durare la recusación, esté el negocio prencipal suspendido,
y no corra el término de la comisión, y pague los salarios el que recusare,
aunque pruebe las causas de recusación.
x x x m Item, que el Oidor que saliere a visitar lleve otro tanto salario
como tiene y lleva por ser Oidor : que si son cuatro mil pesos, lleve otros
cuatro mil, y si tres mil, otros tres mil, lo cual se le pague como dixe arriba,
en la Parte Primera, Capítulo X X I.
x x x iv Item, que el Presidente e Oidores no puedan traer a la Audiencia
en primera instancia pleito alguno, suyo, ni de su muxer e hixos, antes
P a r t e s e g u n d a — c a p . iv 225
[Título II]
Del Presidente
[Título III]
Del Fiscal
[Título IV]
cu Item, que pueda poner los tenientes que quisiere, y no usen del
oficio hasta que sean aprobados y recebidos por el Audiencia, y los
pueda remover cada e cuando que quisiere.
c iii Item, que cuando saliere fuera algún juez o visitador que hobiere
de llevar alguacil, lleve al teniente nombrado por el Alguacil mayor, y
aprobado por el Audiencia, si por alguna causa no pareciere otra cosa
a la Audiencia.
civ Item, que el Alguacil mayor ni sus tenientes no sean neglixentes
en prender al que les fuere mandado, so pena de cuarenta pesos, y más
el daño que de ello se siguiere ; ni prendan ni suelten a nenguno, excepto
si le hallaren en infraganti delito.
cv Item, que no desimulen juegos de dados ni pecados públicos, so
las penas que pareciere al Presidente e Oidores.
cvi Item, que los Alguaciles juren de guardar las ordenanzas en lo
que a ellos tocaren ; y que no han dado cosa nenguna ni darán por el
oficio más de la mitad de los derechos, o lo que cerca de ello se concertaren,
cvn Item, que el Alguacil mayor nombre alcaide que guarde los presos,
y la Audiencia confirme al nombrado, siendo hábil e dando fianzas.
c v iii Item, que no lleven derechos de execución hasta que esté pagada
la parte, so pena de perjuros, y de lo volver con el cuatro tanto,
cix Item, que el Alguacil mayor y sus finientes asistan a las audiencias,
so pena de dos pesos por el día que faltaren, para los probes de la cárcel,
ex Item, que el Alguacil mayor asista a las visitas de cárcel, so pena
de dos pesos por cada vez que faltare.
cxi Item, que el Alguacil mayor y sus finientes ronden cada noche,
so pena de cuatro pesos por cada noche que no rondaren, y más los
daños.
c x ii Item, que no tomen armas a los que llevaren luz consigo, o madru
garen de mañana a trabaxar en sus oficios.
g x iii Item, que no lleven derechos de la execución que se hiciere en
los bienes que se aplicaren a la Cámara.
cx iv Item, que no tomen los dineros de los que hallaren jugando,
sino depositen la pena hasta que se sentencie, y la pena conviene que
sea treinta pesos corrientes.
exv Item, que anden de noche y de día por los lugares públicos, para
que no haya ruidos ni quistiones, so pena de suspensión del oficio,
cxvi Item, que no lleven derechos de execución más de una vez por
una deuda, aunque se haga espera, so pena de lo pagar con el cuatro
tanto.
c x v ii Item, que no prendan nenguna muxer por manceba de clérigo,
ni casado, sin que para ello preceda información.
234 G o b ie r n o d e l P e r ú
[Título V]
cxlvi Item, que no lleven derechos del reo contra el cual no se probare
deber algo, o él jurare no lo deber siéndole deferido en su juramento,
sino que los cobre del actor, so pena del cuatro tanto.
c x l v ii Item, que dé treslado a la parte que le pidiere, de cualquier
sentencia o auto, so pena de dos pesos.
c x l v iii Item, que el escribano notefique las penas al Fiscal cada
semana ; y las multas al que las toviere a cargo de cobrar.
c x l ix Item, que tomen por sus personas los testigos ante los Oidores,
y vayan con el alguacil a cualquiera deligencia que s e hiciere, so pena
d e suspensión de oficio por medio año.
cl Item, que tengan aranceles en sus posadas de los derechos que
han de llevar, en parte que se pueda leer, so pena de cinco pesos para
los probes de la cárcel.
cli Item, que no lleven derechos por el buscar y hallar processos,
so pena del cuatro tanto.
c l ii Item, que den treslado de las penas al Fiscal, y memorial de los
procesos fiscales, cada semana, so pena de seis pesos para la Cámara.
c l iii Item, que los escribanos y recetores pongan en las probanzas
que hicieren, el día que juran, y el que se examinan los testigos, so pena
de cuatro pesos para la Cámara.
c l iv Item, que en las pesquisas y probanzas que hicieren, pongan
treinta renglones en cada plana, y en cada renglón diez partes, y hagan
buena letra, y pongan al pié de las probanzas los derechos en particular
que por ellas llevan, so pena d e ocho pesos para la Cámara.
clv Item, que por la presentación d e una escritura no lleven más
derechos de por una escritura, aunque en ella estén insertas o incorpo
radas munchas escrituras d e diversos signos, por no ser más de una
escritura debaxo de un signo, so pena del cuatro tanto para la Cámara.
clvi Item, que notefiquen al Fiscal los procesos que ante ellos vinieren,
en que haya parte tocante al Fisco, para que los siga, y en esto tengan
gran cuidado.
c l v ii Item, que tomen l o s testigos de p r o b e s y del Fiscal, con la presteza
y cuidado que deben.
c l v iii Item, que no lleven derechos de probes, pero débenlos pagar
teniendo de qué, y de ello han de hacer obligación para cuando tovieren
con qué lo pagar.
c l ix Item, que siendo alguno condenado en costas, se pongan en la
executoria, para que las pague al escribano el que haya sido 'condenado
por las que era obligado a pagar el probe.
clx Item, que no se dé vista de proceso nenguno o probanza al escri
bano de Cámara si no se llevare de su poder el proceso para que le vea
él letrado ; ni lo lleve el escribano, so pena del cuatro tanto.
clxi Item, que ponga los treslados de los poderes y sentencias en el
proceso y otras escrituras importantes, concertados con la parte, guar
P a r t e s e g u n d a -— c a p . iv 237
[Título VI]
De los Relatores
[Título YII]
[Título VIII]
[Título IX]
De los abogados
[Título X]
De los Procuradores
[Título XI]
De los recetores
ccx x v Item, que los recetores no den las probanzas más de una vez
sin mandado de la Audiencia, so pena de cuarenta pesos para la Cámara.
242 G o b ie r n o d e l P e r ú
[Título X II]
De los porteros
[Título X III]
De los carceleros
[Título XIV]
[Título XV]
General
CAPÍTULO V
D e la A u d ie n c ia de L os R eyes y de
su d e s t r it o y g o b ie r n o
21
246 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO VI
D e la A u d ie n c ia de Q u it o y de su d e s t r it o ;
DEL PODER QUE EL PRESIDENTE
DE ELLA CONVIENE QUE TENGA, Y DE LA DESCRICIÓN DE LA TIERRA
(1) Légère erreur de l’ auteur : la ville de Valverde était située dans la vallée de Ica ;
dans celle de Camanâ se trouvait la localité appelée San Miguel de la Ribera.
(2) Cf. infra, Chapitre. X X X I .
P arte se g u n d a — cap. vi 247
cia del Perú, porque desde ella comienza el Perú, y acaba en esta ciudad
de La Plata y sus términos, que serán setecientas leguas. Corre el término
de esta provincia, de longitud leste oeste casi sesenta leguas, y de latitud
veinte y cinco o treinta. Está asentada en unos antiguos aposentos que
los Ingas habían mandado hacer, los cuales acrecentó Guayna Capa y
el gran Topa Inga, su padre. A estos aposentos llamaron los naturales
Quito, de donde tomó nominación la ciudad.
Es sitio más frío que caliente. Tiene la ciudad poca vista de campos,
o casi ninguna, porque está asentada en una pequeña llanada, a manera
de hoya que hacen unas sierras altas a que ella está arrimada, que están
de la mesma ciudad entre el Norte y Poniente. Está metida debaxo de
la línea equinoccial, tanto, que la pasa casi a siete leguas.
Es tierra fértil, aunque parece estéril. Tiene muncho ganado de la
tierra e cógese maiz e trigo e frutas de Castilla. Es la dispusición de la
tierra muy alegre, y casi se parece a la de España en la yerba y en el
tiempo, porque entra el verano por el mes de Abril y Mayo, y dura
hasta el mes de Noviembre ; aunque es fría, se agosta la tierra ni más
ni menos que en España. En las vegas se coxe gran cantidad de trigo
y cebada, y es mucho el mantenimiento que hay en la comarca.
Los naturales son más domésticos y bien inclinados que los del Perú.
Es gente mediana de cuerpo, grandes labradores, y han vivido con los
mesmos ritos que los Ingas, salvo que no han sido tan pulíticos, ni lo
son, porque fueron conquistados por ellos, y ellos les dieron la orden de
vivir que agora tienen, porque antes no eran tan industriosos.
Hay valles en que se dan todas las cosas de España : naranjas, limas,
viñas y legumbres singulares de España. Hay también una manera de
especia, que llaman canela, la cual traen por rescate de las montañas
que están a la parte de Levante, mas para guisados no vale nada, porque
pierde la fuerza. Hay muncha cuantidad de algodón, y de ganado de
la tierra, y venados, y conexos, y papas, y quinua, que es buen mante
nimiento de indios. Las mugeres labran, y los indios hilan y texen.
En tiempo de los Ingas había un camino real, hecho a mano, que
salía de Quito y llegaba al Cuzco, y otro tan grande como él, que salía
del Cuzco y llegaba a Chile, que son mil y ducientas leguas, en los cuales
caminos había a tres y a cuatro leguas muy galanos y hermosos aposentos
e palacios de los señores, y muy ricamente adornados.
Fundóla esta ciudad de Quito el Capitán Sebastián de Benalcázar,
que después fué Adelantado y Gobernador en la Provincia de Popayán,
en nombre del Emperador Don Carlos nuestro señor, de gloriosa memo
ria, siendo don Francisco Pizarro Adelantado y Gobernador del Perú
y Provincia de la Nueva Castilla : año de mil e quinientos e treinta e
cuatro años (1).
(1) Depuis le début du chapitre jusqu’ici, le texte est une paraphrase ou une trans
cription textuelle du chapitre X L de la Crànica General del Perù, de Cieza de Leôn.
248 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO VII
CAPÍTULO VIII
De la A u d ie n c ia de C h il e : dónde h a de r e s id ir ;
DEL PODER QUE HA D E TENER EL P R E S ID E N T E DE ELLA,
Y D E L A V E S IT A Y TASA D E L O S IN D IO S DE AQUEL R E IN O
Chile es una muy gentil provincia, y muy fértil de com ida; y hay
en ella muncho oro.
El prencipio de ella es desde Copayapo (que es repartimiento del
Gobernador Francisco de Aguirre), en un valle muy fértil y puerto de
mar. Dáse muy escelente vino, y críanse todas las frutas de Castilla;
no llueve en él más de una o dos veces en el año. De allí va prosiguiendo,
y está de Copayapo cuarenta leguas la ciudad de La Serena, que llaman
Quoquimbo, adonde está un cerro que se llama Andacollo, que subido
encima hay de llano más de cuatro leguas, de do ordinariamente se saca
oro y no se cree que se acabará en cien años. Hay en él siete u ocho vecinos
encomenderos, que tienen entre todos más de mil y quinientos indios,
y sacan más oro que en todo Chile. De allí van luego a la ciudad de
254 G o b ie r n o d e l P e r ú
Santiago, que hay sesenta leguas, camino muy llano y lleno de árboles,
que parece una floresta.
Esta ciudad es de muy lindo tem ple; tiene su verano e invierno.
Es pueblo grande, bueno, y rico ; tiene muy buenas casas y huertas ; en
comarca de él hay muy grandes viñas ; dáse lino de Castilla, y hacen
de él lienzo muy bueno para sábanas y camisas. Está la mar de Santiago
doce leguas de camino llano de carretas. Allí está la iglesia catredal, y
reside el Obispo.
A las espaldas de Santiago, pasada la cordillera, hay dos pueblos, que
llaman Cuyo y Caria (1).
Más adelante de Santiago, que serán sesenta leguas, está la ciudad
de La Concepción, que es puerto de mar, y adonde están los indios de
guerra, los más valientes y animosos que hay en todas las Indias, que
nunca han podido españoles vencellos, ni reducillos, ni atraellos a que
sirvan como los demás. Están allí, como en triángulo (sic), de diez y
seis en diez y seis leguas, dos pueblos : uno se llama Cañete, y otro Los
Confines, adonde comienzan las aguas en prencipio de Abril y duran
hasta en final de Septiembre o prencipio de Otubre.
Hasta aquí es un Obispado ; de aquí adelante comienza otro Obis
pado, porque hay dos en Chile, y de este que agora diré es Obispo Fray
Antonio de San Miguel, fraile francisco.
El primer pueblo es la ciudad de La Imperial, y otro Villarrica, y
otro Valdivia, y otro Osorno, y en estas ciudades que están al Sur y son
frías, llueve muncho, que no dexa de llover más de cuatro meses en el
año.
En todo Chile hay oro, y es tierra poco menos rica que el Perú. Si
se acertase en el gobierno, agora que Su Magestad ha inviado Audiencia,
y a persona tan prencipal como el Doctor [Melchor] Bravo de Saravia
por Presidente de ella y por Gobernador del Reino, y a tan prencipales
Oidores, como Su Magestad le dió por compañeros (2), tengo entendido
que se hará muy gran tierra, y se allanará y se trairán de paz los indios
de guerra de La Concepción y Arauco, en que se hará gran servicio a
Dios y a Su Magestad ; y se tasará de nuevo la tierra, de manera que
los indios no reciban tanto agravio como agora reciben, y den más tri
butos que agora dan, porque la tasa que se hizo en tiempo de Don García
[Hurtado] de Mendoza, hixo del Marqués de Cañete, Virrey que fué
del Perú, fué que diesen, de seis indios, uno para las minas ; y que en La
Serena y Santiago anduviesen en ellas ocho meses, y otro que tardan
en ir y volver; y en La Concepción y demás ciudades arriba nombradas,
(1) Cf. l’ acte de fondation de la ville de Resurrección (Mendoza) établie dans la vallée
de Cuyo, le 28 mars 1562, dans Levillier, Guerras y conquistas en Tucumán y Cuyo (Buenos
Aires, 1945), p. 199. Le fondateur fut le capitaine Juan Jufré, lieutenant général des
provinces de Cuyo, Caria, Famatina, Tucuman et Norongasta.
(2) Cf. Muñoz Feliú, « Los orígenes de la Real Audiencia de Chile », dans le Boletín
de la Academia Chilena de la Historia (Santiago, 1937), n° 9, p. 75-115.
P a r t e s e g u n d a — c a p . v iii 255
que anduviesen a las minas seis meses (1). Lo cual, fuera de La Concep
ción y Cañete y Los Confines, no se puede sufrir, porque llueve en ellas
la mayor parte del año, y dexa de llover sólos cuatro meses, y aunque
se mandó que la sexta parte del oro que sacasen fuese para los indios,
no me parece que se deba guardar esta tasa, pues se puede hacer otra,
con menos daño de los indios, y que traya mayor provecho a ellos y a
los encomenderos y a Su Magestad, por la orden que tengo dicha en la
Parte Primera, Capítulos X V I, X V II y X V III, que en efeto es que
cada indio trabaxe cuarenta días para el encomendero, diez para el
cacique, ocho para el beneficio y cura que le ha de servir, otros ocho
para Su Magestad, y cuatro para la comunidad, que son por todos setenta
días. Los días del encomendero, del Rey y del beneficio, se han de ocupar
en las minas que ellos tienen en sus tierras, o en las que mexor pareciere
al Corregidor que ha de haber en los pueblos.
Héseles de dar comida, bateas, y todo lo demás necesario para sacar
el oro, y los caballos en que lo lleven, lo cual se ha de sacar y comprar
del tributo que se da a todos, rata por cuantidad, y para la comida podrá
quitar los peones que fuere menester para los inviar a sembrar y coxer
y beneficiar.
De esta manera, en tres o cuatro meses podrán los indios, viniendo
por sus mitas, acabar de pagar su tributo sin ocuparse tanto tiempo ;
y lo demás que les sobrare, se ocuparán en trabaxar para sí.
Los días que caben a los caciques y a la comunidad los han de ocupar
en hacer sementeras y en otras cosas que al Corregidor o vesitador pare
ciere, porque por adquerir dinero (como dice Platón), no se ha de dexar
lo necesario y aquello para que queremos el dinero.
No conviene que los indios se carguen, pues hay caballos, y los caminos
están abiertos. Puédese dar orden cómo cesen las cargas, pero como no
es mi intento tratar del Perú que no he visto ni pisado, no trataré de
esto, mas de que se puede mandar que los días que se mandan a trabaxar
en las minas, si los indios quisieren más sacar el oro en sus tierras antes
que ir a otras minas, se les ha de dar licencia para que lo puedan sacar,
con que den cada día lo que comunmente se suele sacar en las minas en
que habían de ir a trabaxar, porque podría ser querer trabaxar los días
que le caben en su mesma tierra, y no sacar por batea un tomín, y si
fuera a las minas sacara dos, o tres, o cuatro tomines.
La Audiencia ha de estar — a mi parecer — en la ciudad de La
Concepción, por estar en medio de la tierra, y en muy buena comarca,
pero esto se entiende estando ya de paz los indios de Arauco, porque
estando de guerra no conviene estar la Audiencia allí, sino en Santiago,
(1) Allusion à la Regulación de Santillán (4 juin 1559). Elle est reproduite par Medina,
dans la Colección de Documentos Inéditos para la Historia de Chile, X X V III, p. 284-302 ;
par Jara, dans l’ appendice 1 de E l Salario de los indios g los sesmos del oro en la Tasa de
Santillán (Santiago, 1961), p. 95-108, et dans ses Fuentes para la historia del trabajo en
Chile (Santiago, 1965), I, p. 14-28.
256 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO IX
D el c a s t ig o de los in d io s c h ir ig u a n a e s
Y P O B L A C IO N E S D E M AN SO Y CHAVES
todos se huirían, y sería mayor daño que el provecho que de ello podría
venir.
Concluyo, pues, que para se poner en efeto lo contenido en este
Capítulo, es menester que Su Magestad lo cometa a una sola persona,
porque cometiéndolo a munchos, todos se descuidarán unos por otros,
y que sea el Gobernador, si ha de residir en el Cuzco, o el Presidente o
un Oidor de esta ciudad, y que naide le pueda ir a la mano.
CAPÍTULO X
once dineros y cuatro granos, y no menos, que es ley de dos mil y doscien
tos e diez maravedís.
El oro ha de labrarse de veinte y dos quilates, y que sesenta y ocho
piezas de ellas pesen un marco de oro. Hánse de llamar escudos, o coronas,
y han de valer o correr a precio de a trescientos e cincuenta maravedís
cada escudo o corona. Los ducados antiguos y doblones habían de tener
ley de .veinte y tres quilates y tres cuartos largos, y no menos, y de peso
de sesenta y cinco piezas y un tercio por marco.
Ternán de derechos de esto, el Tesorero y sus oficiales, de cada marco
de oro, un tomín ; y tres cuartos de tomín de cada marco de plata de
la dicha ley, que ansí se entregare hecho moneda. Han de tomar para
sí el Tesorero y oficiales un real para todas costas y salarios, repartido
como lo dice la Pragmática, por manera que se vuelvan al dueño de la
plata sesenta y seis reales por cada marco de plata, pero pues conforme
a la Premática la plata de ley de once dineros y cuatro granos no valía
ni puede valer más de sesenta y cinco reales, ansí el que hacía moneda
ganaba en cada marco un real. Podríase mandar que se repartiesen estos
dos reales en cada marco entre el Tesorero y demás oficiales de la Casa
de Moneda, por manera que de sesenta y siete reales, de cada marco
habían de volver al que dió a labrar la moneda sesenta y cinco reales,
y no más, y a este respecto.
Labrándose toda la plata que hobiese en el Reino y poniéndose pena
que no se sacase del Perú plata ni oro, sino hecho moneda, so pena de
perdido, conforme a lo que se saca cada año en plata y en oro, se podrían
sustentar dos Casas de Moneda en este Reino : una en esta ciudad de
La Plata, y otra en la de Los Reyes, porque ordinariamente se sacan
cada año dos millones. Entendiendo que cada millón vale diez veces
cien mil castellanos, que son cuatrocientos y cincuenta cuentos de
maravedís, cabría de derechos a cada Casa de Moneda, labrándose en
cada una un millón, trece cuentos y ochocientos y cuarenta e seis mil y
ciento e cincuenta e tres maravedís, que son treinta mil e setecientos e
sesenta y nueve pesos y un tomín y diez granos, que parece suficiente
salario para los oficiales y para las costas.
Las casas se podrían comprar de lo que el primero y segundo año
se hiciese y labrase más de los dichos dos millones, porque hay muncha
plata en el Perú, que toda se labrará.
Para que la moneda toviese la mesma ley y valor que la de España,
se podría mandar juntar con la que acá se hiciese, porque si en España
vale menos el real que acá, no se llevará moneda nenguna a España.
Aunque algunos han dudado si el príncipe podría, por hacer moneda,
llevar algo, o si había de pagar la hechura de ella el pueblo, o de la mesma
moneda ; por la común costumbre tiene Inocencio y comunmente todos,
que aquellas costas se han de sacar de la moneda que se labra, y alguna
poca ganancia para el Rey, teniendo de ello necesidad, como probó
22
262 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO X I
y lo mesmo en lo que tenía dedicado al sol, porque pues era de los indios,
no pudo el Inga, contra su voluntad, tomarlo para sí ni para el sol.
Las tierras que había dedicadas al sol y al Inga, éstas no se podría
decir que estaban tomadas tiránicamente, pues ellos no se aprovechaban
de ellas. La tiranía sólo estaba en hacerlos trabaxar en ellas sin les pagar.
De éstas puede Su Magestad disponer como ligítimo sucesor en ellas,
como tengo tratado en el Capítulo X V de la Parte Primera, mas aun
éstas ha dado algunas de ellas a los encomenderos, como son las de la
coca, como dixe más largo en el Capítulo que de ellas traté (1).
Tiene, demás de esto, Su Magestad algunas minas en el cerro de Potosí
e Porco, que le cuestan poco menos que el provecho que le dan.
Tiene también la provincia de Chucuito, como diré abaxo en el Capí
tulo que de ella trataré, y el repartimiento de Chincha, en los Llanos;
todo esto renta harto poco, y no hay en ello para pagar una Audiencia.
Terná, demás de esto, un peso de cada indio — por lo menos —
conforme a la orden que tengo dada (2), y de esto se ha de pagar los
Corregidores y las Audiencias, y aunque le sobre algo, será poco en com
paración de los munchos gastos que ha de hacer para conservación del
Reino y de la cristiandad. Sobrarleían los quintos para llevar a España,
que como agora está tasada la tierra, será ducientos mil pesos, o poco
menos, pagadas las costas de Audiencias y Corregidores que hay. Según
la orden por mí dada en el Capítulo X V I de la Parte Primera, serán
los quintos nuevecientos mil pesos o un millón, entendiendo que es un
millón diez veces cien mil pesos.
Dirá alguno : pues si los tributos son para pagar los jueces y tener
la justicia en la tierra, y para tenella en paz y en la orden que habéis
dado basta para ello — y aun sobran dineros — ¿ para qué se han de
pagar los quintos ?
A esto respondo que pues los mineros son suyos conforme a Derecho,
por la licencia que dá para que se saquen, no es muncho que retenga
para sí la quinta parte, mayormente habiendo como hay tan justa causa
para lo llevar, pues por todas partes hay hereges y enemigos de nuestra
santa fe católica, y Nuestro Rey y Señor es el defensor de ella, y hay
pocas tierras de cristianos que no estén inficionadas de la maldita secta
luterana, sino España. Demos por ello a Dios munchas gracias, y por
la defensa de esto, no solamente siendo como somos sus vasallos, y
habiendo tan justa causa para ello, mas no lo siendo estamos todos obli
gados con nuestras personas e bienes e vidas a sustentar y ayudar a
que se sustente la relixión cristiana, siquiera por no ser menos que nues
tros pasados fueron, pues no menos mercedes recebimos de Dios que
ellos, antes munchas más.
¿ Quién podrá decir que el Rey no tiene necesidad, viendo que todas
presentes todos los Oficiales, y den fe que se pesó o contó ante ellos, y
lo firmen de sus nombres, y no baste hacer cargo de ello al Tesorero,
sino que lo vean cómo se metió en la Caxa, así en los quintos como en
los demás derechos reales.
xiv Item, cualquier oro o plata que se tomare en los puertos sin ser
hecho moneda, o labrado y no quintado y marcado, y lo labrado sin licencia
de la Audiencia de donde viniere, el que se traxere se tome por la Justicia
para la Cámara real.
xv Item, que cualquiera libranza sea firmada de todos los Oficiales,
y de esta manera se pague.
xvi Item, que haya un Oficial que escriba los libros y refiera las cuentas,
al cual se le dé de salario ochocientos pesos, y que no haya balanzario,
pues los quintos se han de pagar en moneda.
x v ii Item, que los Oficiales reales no se puedan ausentar sin licencia
del Presidente, el cual la dé por breve tiempo, y dexando persona que
sirva por él, a contento del Presidente.
x v iii Item, que si algún oficio de la Hacienda real vacare, se provea
por el Gobernador y Adelantados, entretanto que se provee en el Real
Consexo, y lo invíe luego a hacer saber a Su Magestad y a su Real Con
sexo ; y lo mesmo en los oficios de escribanos.
x ix Item, que no se pueda librar por nenguna de las Audiencias cosa
alguna en la Hacienda real, ni penas de Cámara, si no fuere para el cape
llán de la cárcel, que a éste le pueden librar en penas de Cámara cuatro
cientos ducados, y tampoco pueda librar en ellas el Gobernador y Adelan
tados, sino en los casos que especialmente se les permitiere, arriba dichos.
x x Item, que el Tesorero cobre las penas de Cámara, las de estrados,
y las que se aplicaren para obras pías e obras públicas ; y el Alguacil
mayor tenga cargo de las executar, y se metan en la Caxa real, y de allí
se gasten y haya libro aparte de ello, y se invíe cada año la cuenta de
ello a Su Magestad y a su Real Consexo de Indias.
xx i Item, que el Presidente tenga un libro en que se asienten las penas,
y lo firmen el Presidente y el escribano, y cuando hobiere necesidad de
algo, se libre por el Presidente y Oidores en el Tesorero, y de allí se gaste,
y no de otra manera.
x x ii Item, que en cualquiera condenación que hicieren, siendo la pena
arbitraria, sea la tercia parte — por lo menos — para la Cámara ; pero
en las penas puestas por las leyes y ordenanzas, no muden la condición,
aplicándolo de otra manera que ellas lo mandan, so pena de lo pagar
de sus bienes, no cumpliendo esta ley en todo, como en ella se contiene.
x x iii Item, que un Oidor asista a las cuentas de los diezmos, para
que no permita que se partan sino conforme a la erección, y la Au
diencia lo haga complir ansí.
Si hobiere de haber indios puestos en cabeza de Su Magestad, se
harán otras leyes para el buen recaudo del tributo de ellos.
270 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPITULO X II
CAPITULO X III
No lo digo de los que para esto se alquilan, que éstos son hombres
baxos, sino de los dueños de las chácaras, que por indios yanaconas
labradores las labran, no dexando ellos de les dar industria, y aun tra-
baxar alguna vez ; y como dixe en la Parte Primera, Capítulo VIII,
no es razón quitarles los yanaconas que tienen y están ya como vecinos
en las mesmas chácaras, de que tanto bien les viene, como allí dixe.
Algunos plantan viñas y hacen vino, aunque no es tan bueno que
se pueda añexar ; mas podrá ser, andando el tiempo, sea bueno.
Todo esto es menester para conservación de la tierra, y aunque a
algunos parezca que es mexor no haber estas cosas, antes que se traigan
de Castilla, para con ellas sacar la plata y llevarla a España, no sé yo
por dónde fundarán los que lo dicen que esto sea mexor, ni aún que jus
tamente se pueda esto desear, porque cuanto más plata se lleve a Castilla,
y más mercadurías se saquen para esta tierra, más caro vale todo en
España, y más necesidades h a y ; y para traer acá mercadurías, se ha
de llevar todo el dinero, o lo más, fuera de España, cuanto más que
por munchas cosas de estas que acá haya, no dexarán de traer de España
cosas que acá no pueda hauer, ni las habrá tan presto, ni tampoco por
enriquecer a España, y ya que confesemos que por esto se enriquezca,
no por eso se ha de dexar de procurar de aumentar y conservar y enri
quecer esta tierra, y los naturales de ella, pues ellos son causa de que
se enriquezca la nuestra.
Conviene también que haya ingenios de azúcar y obraxes de paños,
como los hay en la Nueva España y los han comenzado a hacer en esta;
y que haya ganados de España, y que se alquilen indios para la guarda
de ellos, y que para su conservación los pastos y aguas sean comunes,
dando orden cómo no hagan daño a las chácaras de indios.
También, por que no falte leña, es menester que en la corta se guar
den las leyes y premáticas de España, y que se planten de nuevo, y se
den provisiones para ello, porque es la tierra muy estéril de leña, y si
no se procura de conservar, se perderá en breve.
Querría yo que que los que la vienen a gobernar toviesen esta consi
deración de su perpetuidad, y no desfrutada por los tiempos que ellos
han de estar en ella, y vueltos a España ricos, si quiere se pierda y acabe.
Esto es decir verdad, amargue al que amargare, que en verdad que
todas las riquezas y favores del mundo, a trueque de no decir la verdad,
no las tengo en un tomín.
Las leyes que para lo contenido en este Capítulo se deben hacer,
a mi parecer son :
i Que los dueños de las chácaras sean favorecidos, pues son los que
conservan la tierra ; y los yanaconas que en ellas están, se conserven en
ellas, guardándose cerca de ello las leyes referidas en el Capítulo VIII
de la Parte Primera de esta obra.
n Item, que los Corregidores de indios procuren de ocupar los indios
que tovieren a cargo, especialmente los días que son para la tasa, en
274 G o b ie rn o del P erú
CAPÍTULO X IV
l a p r o v i n c i a d e C h u c u it o , y d e s u g o b ie r n o ;
D e
SI CONVERNÁ REPARTIRSE Y TASARSE DE NUEVO J
Y CÓMO PODRÁN SER GRATIFICADOS LOS ESPAÑOLES QUE HAN SERVIDO
A Su MAGESTAD EN ESTA TIERRA, Y NO ESTÁN REMUNERADOS
de los que no lo entienden, y que quieren más para sí que para Su Mages-
tad, habiendo de querer más para quien lo ha más menester. Hacerse
ansí esta tasa sería mexor que no quitarles los ganados que los tiranos
Ingas les robaron, adjudicándoselos a sí y al sol, porque estos ganados
son suyos, y puédenles aprovechar mucho, ansí para ayuda de la tasa,
como para las necesidades que se han de suplir de los propios, de que
traté arriba.
En esta provincia de Chucuito hay dos géneros de indios, que dicen
que son inútiles para cosa de trabaxo ni provecho, que son los uros y los
chuquilas.
Los uros son pescadores que están poblados alrededor de la laguna.
Estos son maestros en hacer ropa de la tierra, petacas, esteras y chucos
(que son sus bonetes), y van a cargar ganado con lo que les mandan
sus caciques, que son recámara de sus robos.
Los otros, que se dicen chuquilas, son cazadores : de éstos hay pocos,
y los que son no entienden sino en matar ganado bravo, y en idolatrar.
Son hichiceros, que como xamás ven españoles, antes andan adonde
están sus huacas, no es mucho que sean lo que digo.
Haciéndose el repartimiento y tasa de la manera que tengo dicha,
se haría gran bien a los mesmos indios, a la Real Hacienda, y a los que
pretenden haber servido a Su Magestad en este Reino. Temía Su Mages-
tad cien mil pesos horros de lo que rentase toda la provincia, a cinco
pesos cada uno, que ganarían en los cuarenta días que han de trabaxar
para el encomendero ; por lo menos habría veinte mil pesos para los
beneficios, que habría de haber veinte y ocho beneficios, cuatro en cada
cabecera. Habría otros veinte mil pesos por los ocho días que cabían
a Su Magestad : para los Corregidores podrían darse, dando a cada uno
dos mil pesos, que había de estar cada uno de ellos por Corregidor en
cada cabecera de las siete que hay en la dicha provincia. Sobrarían seis
mil pesos : los dos mil para diez tucuiricos, y los cuatro mil para un visi
tador general de toda la provincia, que se había de poner de dos en dos
años, para que hiciese complir todo lo que Su Magestad mandase complir
y hacer en la dicha provincia.
De los cincuenta mil pesos podría Su Magestad dar veinte mil para
su Consexo : diez mil pesos al Presidente, y a cada uno de los de su
Consexo, mil pesos demás del salario ordinario que allá tienen. Lo demás,
repartillo entre los que Su Magestad mandase del mesmo Consexo, que
fuese a su riesgo.
Todos los demás repartimientos que están en cabeza de Su Magestad
los había de mandar encomendar a los que le han servido en esta tierra,
y dárselos en perpetuidad, como arriba está dicho, pues el provecho
es tan notorio, ansí a los indios, como a los españoles, como a Su Magestad.
No es justo que los que están en España gocen de los tributos que
acá dan los indios, pues se dan para conservación de la tierra, lo cual
no hacen los que están en España, y llevan a gastar allá toda su renta,
P a r t e s e g u n d a — c a p . x iv 277
CAPÍTULO XV
Si M ar del N o rte,
c o n v ie n e a b r i r u n p u e r t o p o r e s t a t i e r r a a l a
Y LA ORDEN QUE EN ELLO SE DEBE TENER (2)
Puédese descubrir por tres partes : la una, que es más lexos, yendo
de esta ciudad al pueblo que dicen de La Barranca, que estaba poblado
de españoles y lo despoblaron los chiriguanaes poco antes que matasen
al Capitán Manso y su gente. Es pueblo del destrito e población del Capi
tán Nufrio de Chaves, y hay hasta allí noventa leguas. De allí se pasa
el río de Chuniguri, que se vadea en verano, y en el invierno se pasa en
canoas y balsas. De este pueblo de La Barranca, hasta la ciudad de Santa
Cruz, que es otro pueblo de españoles que tiene poblado Nufrio de Chaves,
hay cuarenta leguas de tierra llana, bosque, y montes claros. En medio
del camino hay dos poblaciones de indios de paz, que sirven a españoles,
y sacan comida al camino. De Santa Cruz al puerto que dicen de La
Serrezuela, que es en el río de La Plata, hay setenta leguas, camino
llano, que hay indios a la una mano y a la otra.
La tierra está despoblada; en ella hay mucha leña, y madera de
cedros y otros árboles, de que se pueden hacer navios, y mucha cabuya,
de que se hacen sogas y sirve de estopa, que es como cáñamo. La brea
se puede hacer de cera, que hay allí mucha en los árboles, y mucha miel,
y de manteca de pescado o de puerco.
Allí se había de hacer un pueblo de españoles, al cual, como está
dicho, hay doscientas leguas desde esta ciudad de La Plata, y allí junto
está el gran rio de La Plata, rio hondable y muy ancho y poderoso,
en que se puede navegar con bergantines y con otros mayores navios.
Río abaxo está la ciudad de La Asunción, en cinco o seis días, que
hay cien leguas.
Por este puerto de La Serrezuela entró Nufrio de Chaves cuando vino
de el Río de la Plata a poblar la tierra que tiene poblada, y por allí
vinieron agora el Obispo y el Gobernador del Rio de La Plata, con ciento
y cincuenta hombres, para que en esta Audiencia se diese orden para
descubrir paso para esta tierra.
Desde la ciudad de La Asunción hasta el puerto de Buenos Aires e
isla de San Grabiel, que está enfrente y es en el mesmo río de La Plata,
hay ducientas y ochenta leguas, y en medio está la fortaleza de Gaboto.
Esta navegación es muy buena, porque es de indios de paz, que dan
mucho refresco a los españoles, y cada noche toman puerto. Del puerto
de Buenos Aires e isla de San Grabiel a España se va comunmente en
cuarenta o cincuenta días, saliendo en buen tiempo.
Otro puerto mejor que este se puede descubrir, y más cercano,
poblando un pueblo en Xuxuy, que son noventa leguas de esta ciudad,
y de allí por el rio abaxo que se va a juntar con el rio de Pilcomayo, el
cual va a entrar en el rio de La Plata, junto a las casas de la ciudad de
La Asunción, tres o cuatro leguas.
Otro camino se puede descubrir yendo desde aquí a Xuxuy, y de
allí al valle de Salta, que son ocho leguas, adonde está un río grande,
que llaman río Bermexo, y está de aquí cien leguas. Créese que es un
280 G o b ie r n o d e l P e r ú
río que sale al Río de la Plata, ochenta leguas más abaxo del de Pilco-
mayo. Éste será mexor camino que los dos de arriba.
A la ida a España serán estos dos caminos últimos breves, por ir
rio abaxo ; a la vuelta tardarán más, por venir rio arriba.
Para que cese todo esto, tengo por mexor otro camino y puerto,
por Tucumán, que será más corto y breve, ansí para la ida como para
la venida, y porque se vea la dispusición de la tierra, pongo aquí las
jornadas que hay hasta Santiago del Estero, y de allí hasta el Río de la
Plata y hasta España.
La primera jornada es saliendo de esta ciudad de La Plata a las Ventas
de Quixada, al Terrado que llaman, seis leguas.
De allí, por el camino derecho de Estopiñán, a un pueblo de Yamparáez
llamado Chacabuco, hay siete leguas.
De allí a Calacala, pueblo de indios uruquillas, hay cinco leguas.
De allí se va a Ayavisca, y de allí a Calcha, pueblo de indios chichas,
hay siete leguas.
De allí al pueblo de Vichada, que es de indios chichas, hay seis leguas.
De allí a Ascande, pueblo de indios chichas, hay cinco leguas.
De Ascande a Turquí, pueblo ansimesmo de indios chichas, hay
seis leguas.
De Turquí a Palquisa, pueblo de indios chichas, cinco leguas.
De Palquisa a Talina, pueblo de indios chichas, cinco leguas.
De Talina a Calahoyo, tambo real del Inga, despoblado, cinco leguas,
y hay alrededor y junto a este tambo pueblos de indios chichas bien
cerca, que pueden servir en el tambo, como servían en el tiempo del
Inga.
De Calahoyo a Moreta, pueblo de indios chichas y tambo del Inga,
hay siete leguas.
De Moreta a Casabindo el Chico, tambo del Inga, seis leguas y media ;
junto a este tambo hay indios encomendados en Martín Monge, vecino
de esta ciudad.
Del tambo de Casabindo el Chico al Tambo del Llano hay jagüeyes
de buena aguada y m ucha; hay cinco leguas y media ; quedan en medio
los tambos grandes de Casabindo ; es despoblado, y hay indios muy cerca.
Del Tambo del Llano a Rincón de las Salinas, cuatro leguas buenas;
es despoblado.
De las Salinas al Tambo de Moreno, ocho leguas; es por un llano de
salinas, muy buen camino ; está despoblado, y cerca hay indios.
De el Tambo de Moreno a los Tambos de Buena Yerba, que por otro
nombre llaman la Ciénaga Grande, seis leguas ; está despoblado.
De allí, al pié del puerto que se pasa para entrar al valle de Calchaquí,
tambo del Inga, cinco leguas.
De allí, por la mañana, se pasa el puerto al Tambo de la Palom a;
son cuatro leguas que no hay otra cosa que no sea más llana, y ésta lo
es harto.
P arte seg u n d a — cap. xv 281
y inviaron con los presos al General por ellos hecho Jerónimo de Holguín,
y a Melián de Leguizamo, y un sobrino del Heredia, que fué el que por
su propia mano dió garrote a Muñoz, y a Carranza, y a otros, y por su
procurador de el pueblo nuevo y de los traidores a un Alonso de Cepeda.
Hasta agora no se ha castigado a nenguno de los que le traxeron
preso, antes se han paseado por el pueblo, y se han poco a poco huido
todos. Si no viene de España juez para ello, nó se castigará. A lo que
entiendo, delito es que merece castigo — y muy grande —, y no se casti
gando, nengún Gobernador ni Presidente ni Oidor está seguro.
Volviendo a mi intento, digo que de este pueblo, a do fué la prisión,
a la fortaleza de Gaboto, según la noticia que se tuvo de los indios, habrá
treinta leguas ; y quedaba Gaboto a la mano izquierda, y el Gobernador
Francisco de Aguirre iba en seguimiento de una tierra que se dice Anse-
nusa, valle de muchos indios que llaman comechingones, que estaba
de aquel pueblo de la prisión diez leguas, según decían los indios; y
aquel día de la prisión habían ya venido cincuenta caciques de aquella
tierra, de paz, a dar la obidiencia a Su Magestad y a Francisco de Aguirre
en su nombre, como está probado por los que de allí vinieron, y como
vieron que estaba preso Francisco de Aguirre, a quien ellos temen tanto,
y el campo alterado, volviéronse a sus tierras.
De allí a Curunera habrá cuatro leguas, que era la tierra en cuyo
seguimiento iba el Gobernador. En Ansenusa quería hacer un pueblo
en una isla que está entre dos ríos — uno del Estero y otro el río Salado —
que se juntan allí en Ansenusa y Curunera. Juntos los dos ríos hacen
una grande isla, que está toda poblada, y tiene más de veinte leguas.
Llámase Curunera, y los ríos pasan uno por abaxo de la isla, y otro
por arriba, y ambos entran en este Río de la Plata más abaxo de Gaboto.
Para entrar en esta isla se entra por una puente de tierra firm e; terná
de ancho como cincuenta pies, y tres cuartos de legua de largo, y es
muy hondable. Es tierra muy rica de plata y oro y ganado, y la gente
que en ella hay, vestida y de mucha razón.
Puédese ir a Curunera por otro camino, que es desde esta ciudad de
La Plata a Xuxuy, que son noventa leguas, y allí poblar un pueblo de
españoles, y de allí a Salta, nueve o diez leguas. De Salta a Balasto hay
veinte y cinco leguas. Allí están las minas ricas del Inga, adonde ha de
poblarse otro pueblo. De Balasto a Famatina hay treinta y cinco leguas,
a do ha de estar otro pueblo, que sería muy rico ; y de allí a Curunera
habrá sesenta leguas, que son por todas doscientas e treinta (sic) leguas.
Queda la ciudad de Santiago en triángulo entre Famatina y Curunera.
En Curunera (como he dicho), se ha de poblar un muy gentil pueblo.
Si allí hobiere puerto, será mexor, porque está más abaxo de la fortaleza
de Gaboto, y si no, se hará otro puerto en la fortaleza de Gaboto, que
está en el dicho Rio de la Plata, donde ha de ser la escala y prencipal
trato de los que de acá fueren a España. Allí acudirán, lo primero, los
284 G o b ie r n o d e l P e r ú
de San Grabiel, que es muy buen puerto, y pueden hasta allí llegar
navios gruesos de España, o en el puerto de Buenos Aires, que está
enfrente, y de allí se podrían embarcar en bergantines grandes que
hobiese para el efecto, que en tres de ellos podría caber lo que traxese
una nao gruesa, y subirían con ellos hasta la fortaleza de Gaboto, o
hasta Curunera.
De allí se proveería Tucumán y toda esta tierra de la manera que
dixe. Podrían, si quisieren, venir por tierra con carretas hasta Esteco,
que son cien leguas de aquí; allí había de estar un pueblo adonde le
tienen fundado los tiranos que prendieron al Gobernador Francisco de
Aguirre. Desde allí podrían venir, en arrias de carneros de la tierra, o
de caballos, hasta esta ciudad, que hay cien leguas ; o si quisiesen,
podrían venir hasta Xuxuy, por el río o por tierra, por los dos caminos
que tengo dichos. De Xuxuy podrían ir a la Mar del Sur al puerto de
Atacama, que son sesenta leguas, y desde aquel puerto se podría proveer
Chile yendo por tierra desde la fortaleza de Gaboto, y toda aquella tierra
hasta los Magallanes ; allí había de hacerse un pueblo de españoles, al
que había de servir Atacama, y de allí a Copiapó, que son sesenta leguas,
todo camino llano, y está allí junto el puerto a la Mar del Sur, y este
puerto es el más conviniente para todo, y desde Atacama o Copiapó
se podrá proveer Arequipa en ocho días por mar, y Lima en otros diez,
y Truxillo en ocho, y Quito y todos los demás puertos de la Mar del
Sur, en veinte o treinta días.
Podríanse proveer el Pueblo Nuevo de la Paz y El Cuzco, de Arequipa,
que están a sesenta y ochenta leguas, y si quisiesen, se proveerían de
Potosí, a do invían sus carneros con coca y se suelen volver vacíos, por
no tener qué traer de retorno, y ansí no les costaría nada el llevar las
mercadurías que viniesen de Castilla. Huamanga se podría proveer de
Lima, o de La Nazca, que es puerto.
Por Cédula de Su Magestad se ha mandado descubrir puerto por
el río de Pilcomayo, para ir al Paraguay, y de allí a España, con comisión
a esta Audiencia para que se gastase en ello lo necesario. No se ha hecho
nada, y pudiérase haber hecho, especialmente habiendo la coyuntura
que hay de la gente que ha venido a ello del Río de la Plata a esta ciudad
de La Plata, sin que costara a Su Magestad un tomín : mas no sé la causa
por qué se haya dexado de hacer, ni quién tiene de ello cargo dar la
cuenta.
El Capitán Juan Ortiz de Zárate, a mi instancia, aceptó la Goberna
ción del Río de la Plata, y lo contrató con el Licenciado Castro, Gober
nador del Reino, prestándosele diez mil pesos de la Caxa, y obligóse a
llevar desde España quinientos o seiscientos hombres a su costa, para
poblar parte de aquella tan gran tierra, que es más que el Perú y Chile
cuatro veces. Servicio será muy señalado que hará a Su Magestad hacién
dosele la merced, y no será el primer servicio, porque es uno de los
que mexor han servido en este Reino, sin xamás haber ofendido el
286 G o b ie r n o d e l P e r ú
(1) D e cette référence, comme d’une autre plus explicite neuf lignes plus bas, il
ressort que le texte original du Gobierno del Perú comportait en annexe une carte de la
route proposée par Matienzo.
(2) Cf. « Jaime Rasquin y su expedición del año 1559 », par Enrique de Gandía, dans
le Boletín del Instituto de Investigaciones Históricas (Buenos Aires, 1934), X V I I I , p. 241-
322, et plus particulièrement, p. 284-293.
P arte se g u n d a — cap. xv 287
Hay mil ochocientas leguas desde la boca del Río de la Plata hasta
España, de esta manera : desde el puerto de Buenos Aires, hasta la boca
del Río de la Plata que entra en la mar, son cuarenta leguas río abaxo.
La boca del río tiene treinta leguas de ancho, cosa maravillosa.
Desde la dicha boca, hasta la laguna de Embiaza, que es a la costa
del Brasil, no hay puerto ni abrigo para navio grande ni pequeño, ni
aun en la laguna puede entrar navio grande. Dígolo por la siguridad de
corsarios que hay, y por esta costa hay (en blanco) leguas. Desde allí
al puerto de Don Rodrigo hay cuatro leguas. Es ruin puerto para estar
navio grande.
Desde allí, a la boca de abaxo de Santa Catarina hay ocho leguas.
Desde allí a San Francisco, habrá veinte leguas, o veinte y cinco ; es
muy buen puerto, adonde ha de estar un pueblo. Desde allí a Paranaguá
hay cinco leguas. Creo que no puede entrar nao grande, aunque tiene
dos bocas : una al Norte, y otra al Sur, como Santa Catarina. Desde allí
a la Cananea habrá doce leguas. Desde allí a San Vicente hay treinta
leguas, que es el primer pueblo del rey de Portugal. Desde allí puede,
el navio que viniere de España, queriendo ir a reconocer aquellas tierras
si hay falta de mantenimiento, inviar por tierra a la ciudad de La
Asunción.
Desde allí a la isla de San Sebastián hay doce leguas. Desde allí a
Angra dos Reis hay treinta leguas : es muy buen puerto. Desde allí
al Río de Genero hay cuarenta leguas. Desde allí a Cabo Frío hay doce
leguas, y de allí a la bahía grande, hay seis o ocho leguas.
Desde allí a Espíritu Santo, que es otro pueblo de portugueses, habrá
sesenta leguas. Desde allí al Puerto Seguro habrá ochenta leguas. Quedan
en este medio los cabos de Abreojo [ = Abrolhos]. De allí a los Isleos
[Ilhéus] treinta leguas, buen pueblo de portugueses, y de allí a Tamarasa
doce leguas, y de allí a la bahía de Todos Santos, sesenta leguas, a do
está el Audiencia de Portugal; y luego el cabo de San Agustín, y de allí
a España.
He dicho los pueblos que hay en esta costa, aunque no han de ir por
ella — como tengo dicho — para que se sepan las leguas que hay.
Podríase poner por dificultad que los corsarios podrían entrar por
el Río de la Plata y enseñorearse del puerto, mas a esto se responde que
un puerto que está como luna en la boca del río, se podría muy bien forta
lecer para que no pudiesen entrar en nenguna manera, y hacer otra forta
leza en Buenos Aires, o en la isla de San Grabiel, que será imposible pasar
navio sin ser hecho pedazos. Aunque entrasen, sería impusible susten
tarse un mes, por falta de comidas, y por el daño que los indios les harían
con ayuda de los españoles.
Esto es lo que entiendo, después de haber sido muy bien informado
de cuantos han andado aquella tierra. Tómese, si no acertó mi voluntad,
que está presta y estará siempre a lo que tocare al servicio de Su Magestad
y bien de la tierra.
288 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO XY I
D e l a p r o v in c ia d e T u c u m á n ; p u e b l o s q u e e n e l l a h a d e h a b e r ;
Y LO QUE HA DE TENER POR DESTRITO
Y TÉRMINOS DE SU GOBERNACIÓN
CAPÍTULO X V II
D e l a p r o v in c ia d e e l P a r a g u a y ,
QUE POR OTRO NOMBRE LLAMAN DEL RÍO DE L a PLATA, Y SUS TÉRMINOS ;
DEL ORO Y PLATA QUE HAY EN LA DICHA PROVINCIA ;
DEL MAL GOBIERNO QUE EN ELLA HA HABIDO, Y DE SU REMEDIO,
Y LOS PUEBLOS QUE EN ELLA SE DEBEN HACER
(1) Voir Latcham « L a leyenda de los Césares. Sus orígenes y su evolución», dans la
Revista Chilena de Historia y Geografía (Santiago de Chile, 1929), L X , n» 64, p. 193-254.
P a r t e s e g u n d a — g a p . x v ii 291
24
294 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO X V III
Tito Cuxi Yupangui Inga, hixo de Mango Inga, después que se salió
su hermano Don Diego Sayre Topa de la tierra de Vilcabamba y Viticos,
adonde él agora se está por Inga, se alzó ; y muerto el Don Diego, se ha
quedado en su señorío, que es junto a la cordillera de Los Andes. Es
mucha tierra y mucha gente la que posee, como son la provincia de
Viticos, y la provincia de Manarí, y la provincia de Sicuane, y la de Cha-
cumanchay, y la provincia de Nigrias, y la provincia de Opatari, y la
provincia de Paucarmayo : éstas están en la cordillera que va a dar a
la Mar del Norte y hacia los chunchos; ansimesmo, la provincia de
Pilcozuni, que es hacia la parte de Ruparupa, y la provincia de Guara-
nipu, y la provincia de Peati, y la provincia de Chiranaua, y la provincia
de Chiponaua. Todas estas provincias obedecen al Inga, y le dan tributo.
Este Inga ha hecho muchos saltos, en que ha tomado indios y llevá-
dolos a su tierra y repartídolos entre sus capitanes. Ha tomado mucho
ganado y otras cosas, pero nunca ha muerto español, aunque ha podido,
ni quemado iglesia, antes tiene guardadas las imáxines que de ellas ha
tomado. Su padre hizo más daños que él. La causa porque lo ha hecho
me dixo por escrito cuando me vi con él, como luego diré. Tiene un mestizo
Martín Pando por secretario, el cual ha que está con él diez años.
El Inga es hombre de treinta e tres años, muy bien tratado y enten
dido, un poco mayor que los otros indios. Dice que cuando nació no le
bautizaron, y luego le llevó su padre consigo, por manera que él no se
acuerda de ello, mas de por oidas.
Su Magestad, por sus Cédulas reales, ha mandado y encargado a
los Virreyes y Gobernadores que procuren de sacar de paz a él y a los
demás indios que andan alzados, y ansí el Marqués de Cañete, Virrey
del Perú, sacó a Don Diego Sayre Topa, y le casó con Doña María Coya,
parienta suya, y le dio en perpetuidad, por vía de mayorazgo, el reparti
miento de Yucay, que renta doce mil pesos. Hobieron una hixa que se
(1) Ce chapitre a été déjà publié, à partir de la version imprimée à Buenos Aires,
d’abord dans l’ article de Mackehenie, « Apuntes sobre Don Diego de Castro », dans la
Revista Histórica (Lim a, 1909), III , p. 374-379, puis comme appendice D de la « Relación
de la conquista del Perú y hechos del Inga Mango II » de Diego de Castro, éditée dans
la Colección de Libros y Documentos referentes a la Historia del Perú (Lim a, 1916), Première
série, II, p. 125-132.
Voir aussi Lohmann Villena : « E l Inca Titu Cussi Yupangui y su entrevista con el
Oidor Matienzo », dans le Mercurio Peruano (Lim a, 1941), X X I I I , n ° 167, p. 3-18.
P arte seg unda CAP. X V III 295
dice Doña Beatriz, que será al presente de nueve o diez años, que está
depositada en un monesterio. El Don Diego murió de ahí a un año o
dos que salió (1 ); y antes que saliese ni muriese se había alzado su
hermano con la tierra, por manera que aprovechó poco su salida.
Yo, viendo que la voluntad de Su Magestad y su Real Consexo de
Indias ha sido y es traer de paz a los Ingas que andan alzados, aunque
no se me cometió, determiné tratarlo por la vía que diré.
Por principio del año de mil quinientos e sesenta y cinco fui al Cuzco,
por mandado de Su Magestad, a tomar residencia al Doctor [Gregorio
González de] Cuenca, Oidor de la Audiencia de Los Reyes, de el tiempo
que fué Corregidor y Juez pesquisidor de comisión en la dicha ciudad (2) ;
y estando entendiendo en la residencia, se publicó que el Inga había
tratado con algunos caciques del Reino que todos se alzasen y matasen
a los españoles, y para esto diz que se había confederado con los cheri-
guanaes y con los diaguitas de Calchaquí, que es en la provincia de
Tucumán, y sobre ello andaba haciendo averiguación el Licenciado
Castro, Gobernador del Reino.
Yo, viendo esto, para evitar tanto mal, escribí al Gobernador que
le escribiese y inviase provisiones en que le perdonase, a él y a los indios,
de los delitos que habían cometido, y que se casase su hixo Quispe Tito
con Doña Beatriz Sayre Topa, para que él y sus hixos gozasen del repar
timiento de Yucay, que ella tiene por vía de mayorazgo para siempre
xamás, y que le quitasen las pensiones que tenía y de ellas gozase el
padre, que serían hasta cinco mil pesos, y que no toviese curador ni quien
sirviese la vecindad, pues la podía servir el mochacho ; y que demás
de eso, le diesen a Chachona y Zanora y otros dos repartimientos que
eran los que tenía la iglesia mayor y la Merced, que rentarían todos mil
pesos, no más con condición que se saliese y los que consigo tenía, y se
viniesen todos al Cuzco, y allá adonde estaba, se poblase un pueblo de
españoles.
El Gobernador invió provisión de ello, excepto la del perdón, y en
este medio tiempo yo le escrebí al Inga, y no hallé quién le llevase la
carta ni osase, si no fué un Diego Rodríguez de Figueroa, el cual se con
fesó y comulgó e hizo testamento antes que entrase.
Yo le di e compré para que diese al Inga algunos presentes, hasta
cien pesos, y él — de su propia hacienda, según supe después — llevó
al Inga munchas cosas, y estuvo esperando la respuesta del Inga más
de un mes en un despoblado, el cual se le inviaba a escusar diciendo
que estava malo. Finalmente, dió una de las dos cartas que llevaba mías
(1) Chaise ou siège, en quéchua. Voir Santo Tom ás, op. cil., p. 174.
(2) L a 8 5 e question de l ’enquête secrète sur le docteur González de Cuenca demandait
si les témoins avaient connaissance d’ une lettre « m uy apasionada » écrite par ce dernier,
alors Corregidor au Cuzco, à T Inca. Le destinataire y était traité de «perro borracho
salteador » et malgré la rudesse de semblables épithètes elle avait été envoyée.
L ’ Inca, qui se disposait enfin à la paix, en fut exaspéré et 'ordonna des exactions.
Elles eurent notamm ent pour victime Gaspar de Sotelo, habitant fort en vue du Cuzco.
Hernando Bachicao, le messager, confirma dans sa déposition la gravité des insultes.
Les deux premières questions de l’interrogatoire additionnel sont consacrées au même
sujet.
Matienzo se fonda sur les preuves qu’il put réunir pour établir l’accusation n° L X X V I I
contre le docteur González de Cuenca.
Cf. Archivo General de Indias. Justicia, 662, fol. 192.
(3) Il semble que M atienzo ait procédé avec une rigueur inhabituelle contre le docteur
González de Cuenca lors de l’ enquête ; leurs relations devaient être très tendues. On
conserve des documents établis en 1571 par le dernier nommé contre Matienzo, en raison
des affronts que celui-ci lui aurait infligés durant l’instruction. Archivo General de
Indias. Justicia, 652.
Voir aussi la justification de Matienzo, dans un rapport du 7 juin 1565, La Audiencia
de Charcas, I, p. 156-166.
P a r t e s e g u n d a — g a p. x v iii 297
« Ilustre señor :
« Por la carta que el señor Diego Rodríguez traxo, y por otra que
antes había recebido, he visto la gran voluntad que V. M. tiene de mi
bien, debaxo de buena cristiandad; que cierto, sin yo haber servido a
V. M., se entenderá lo hace por Dios Nuestro Señor, y por quien V. M.
es, y en lo demás que V. M. dice, no hay otra cosa mexor en el universo
si no es la santa ley de Nuestro Señor Jesucristo. Yo muy bien conocido
tengo eso, y ansí lo predico a todos mis capitanes e indios después que
el señor Diego Rodríguez ha entrado, y ansí se ha puesto una cruz y
se queda haciendo una iglesia.
« En lo demás de mi salida, entiendo ha sido por defeto de hombres
que hayan sabido dar una mediana traza, que cierto todos los que hasta
aquí han venido, de algunos yo no me he confiado, y de los otros no he
entendido bien las trazas que han dado, que cierto mi intinción es recebir
el santo evangelio, y todos mis indios el santo bautismo, y que haya una
manera de paz.
« El señor Tesorero García de Meló en todo me ha deseado hacer mer
ced, y ansí lo tengo conocido, y la carta que habrá doce días que me
invió del señor Presidente yo no la entiendo, por ser tan oscura, y no
ser más que una carta simple, y para eso, y para lo demás, es muy gran
merced la que V. M. me hace en querer tomar tan grand trabaxo, que será
para más merecer con Dios, y ansí yo recibo mucha merced, y quedo
siempre con muy gran obligación ; y también entiendo que por ser V. M.
letrado y del Consexo de Su Magestad, y su buena cristiandad, por
cualquiera de estas cosas me confiaré de todo lo que V. M. dixere e hiciere.
« Ahí invío a V. M. seis capitanes de los míos, con treinta indios, para
que vengan sirviendo a V. M., porque acá queda Diego Rodríguez en
rehenes, hasta que vuelvan los indios a mi poder, que cierto, por habello
hecho tan mal Sotelo en haber quitado dos lanzas a mis mensaxeros,
si no fuera por los ruegos de Diego Rodríguez, de quien yo mucho me
confío, porque lo que aquí me dice, entiendo que V. M. lo complirá en
esa ciudad ; y también van debaxo de la palabra y carta que V. M.
me invió.
298 G o b ie r n o d e l P e r ú
« V. M. mandará que naide les haga agravio, ni les digan malas pala
bras, ni digan mal de mí, que ellos van embixadas las caras conforme a
cada uno es valiente. V. M. les dirá a los frailes y clérigos que ahí en casa
de V. M. les vinieren a pedricar el santo Evangelio, no les digan nada
sobre esto, que yo les he mandado que oigan las palabras de Dios con
devoción. V. M. me la hará de mandalles pedricar cada día.
« Yo les he mandado que no beban vino ; V. M. no se lo mande dar,
ni tampoco les dé cosa alguna. En lo demás que V. M. dice si trairá algún
relixioso, Y. M. traiga dos, que sean de la Orden de San Francisco,
o de Santo Domingo, o de San Agustín, que sean hombres bien entendidos,
y de buena condición y dotrina, que de lo que hobiere en mi tierra, yo
les haré proveer, e yo y todos mis indios les serviremos y obedeceremos
en todo lo que mandaren, y que no den crédito a bellacos que por allá
dixeren mal de mí, por codicia de venirnos a robar a nuestras casas.
« En lo demás, que V. M. traya consigo al señor Juan de Toro, que
me dicen que es hermano de V. M., y a un caballero de su tierra de Diego
Rodríguez, y al escribano, que me dicen son personas muy abonadas.
Yo he mandado a estos mis mensaxeros vayan por Carmenga abaxo, y
V. M. mandará a los frailes de Señor San Francisco, y de Nuestra Señora
de la Merced, y de la iglesia mayor, salgan a la puerta de sus iglesias, y
les reciban bien, pues de voluntad, y no por apremio, van a recebir el
santo Evangelio, y les muestren alguna cruz ; y porque en todo V. M.
me hará merced y confiando me hará merced, invío esta gente.
« V. M. responda para cuándo y cómo nos veremos en Chuquichaca,
para que yo allí vaya, y en todo V. M. me aconsexe lo que tengo de hacer.
« Nuestro Señor la ilustre persona de Y. M. guarde y en mayor estado
acreciente, como por V. M. es deseado.
« De Rangalla, a treinta de Mayo, víspera de la Ascensión de Nuestro
Señor Jesucristo.
« Ilustre señor : besa las manos a Vuestra Merced su humilde hixo.
Capa Inga Tito Cuxi Yupangui ».
« Ilustre señor :
« Parece que la honra de los ausentes perece, y porque algunos ruines
tratan en mi ausencia cosas que no se deben tratar, y porque mi intinción
es satisfacer a Y. M., pues en todo me desea hacer merced, será bien
para tratar de mis negocios tomallos de más atrás, para que V. M. los
entienda bien de raíz después.
« Al tiempo que los cristianos entraron en esta tierra fué preso mi
padre Mango Inga, so color y achaque que se quería alzar con el Reino,
después de la muerte de Atagualipa, sólo a fin que les diese un bohío
lleno de plata y oro. En la prisión le hicieron muchos malos tratamientos,
así de obra como de palabra, echándole una collera al pescuezo, como a
perro, y cargándole de hierros los pies, y trayéndole de la collera de
una parte a otra entre sus vasallos, poniéndole a quistión cada hora,
teniéndole en la prisión más de un mes, de donde por los malos trata
mientos que a él, a sus hixos y gente y mugeres hacían, soltóse de la
prisión y vino a Tambo, donde hizo confederación con todos los caciques
y prencipales de su tierra, y estuvo en el cerco del Cuzco, haciendo guerra
a todos los españoles por lo susodicho, de donde se retruxo a los Andes, y
hobo batalla con los españoles en Xauxa, donde murieron muchos, y
asimismo en la batalla de Yucay, donde murieron más de cuatrocientos
españoles, y después en Pucara, donde hobo la batalla con Gonzalo
Pizarro, donde murieron Guaypar e Inguill(l), hixos de Guayna Capa,
y no quedó otro hixo sino Paullo, sólo por codicia de tomalles sus hacien
das y mugeres ; y desde Quito hasta aquí nenguno se escapó, y después
hobo la batalla en Pilcozuni con los indios de este Reino y españoles,
donde de una parte y de otra hobo gran mortandad de gente.
(1) Cf. Garcilaso, Historia General del Perú, Livre Second, chap. X I V .
302 G o b ie r n o d e l P e r ú
traerle tan presto, porque había cincuenta leguas de allí a donde estaban.
Ofrecióse a darme otro hixo que allí tenía, para que le traxere conmigo,
y no le quise, antes le importuné que se viniese conmigo, con algunos de
sus capitanes, que yo le acompañaría y le daría la posesión de sus indios,
y se podría volver cuando quisiese. Él dixo que esto le parecía bien,
con que le dexase en rehenes dos frailes que pedricasen a su gente, y él
estaría en el Cuzco solos dos meses, y que aquellos pasados, se volvería,
ahora viniesen o no las provisiones que él pedía, y vuelto él, inviaría a
su hixo. También me pidió mandamiento para que en el entre tanto
nengún español entrase en su tierra, so pena de muerte.
Yo se lo concedí todo, y dixe que, llegando al Cuzco, se podría, si
quisiese, ir conmigo a esta ciudad de La Plata, o a la de La Paz, adonde
yo iba, y me iría con él. El cual, como vió que yo no había de quedarme
en el Cuzco, hízosele de mal, y dixo que lo comunicaría con sus capitanes,
como era razón. Yo le dixe fuese enhorabuena, y lo tratase con ellos, y
me inviase la respuesta. Díle colación, y él a mí de lo que tenía y había
con él, y fuése; y como los capitanes vieron que les había de quitar
los indios que habían tomado, y que no les perdonaban los delitos que
habían cometido, no le consintieron salir hasta que traxesen las provi
siones, y luego me escribió lo que habían acordado, y luego, de ahí a
una hora, me invió a decir que se quería ver otra vez conmigo.
Yo abaxé a la puente como la primera vez, y queriendo baxar el
Inga, su gobernador le habló, y el Inga le respondió enoxado : « ¡ Pues
qué queréis que haga ! », según después me dixeron el clérigo y el Landa
que allá estaban, que se lo habían oído decir en su lengua; y ansí, por
ser ya noche, se quedó ansí, y me escribió, y yo le respondí desde Amay-
bamba las cartas que invié a Su Magestad y a su Real Consexo de Indias.
Lo que yo entiendo del Inga es que él y su hixo saldrían —■y aun
algunos capitanes suyos — concediéndoles lo que piden, y inviando las
provisiones de ello.
Yo invié a Diego Rodríguez al Gobernador, el cual traxo ciertas provi
siones, con ciertas condiciones fuera de lo contenido en las capitulaciones,
y por eso no hobo efeto su salida ; pero consintió que le inviasen Corre
gidor y clérigos o frailes que les dotrinasen, y está con él el Diego Rodrí
guez por Corregidor. Clérigos ni frailes hasta agora no han querido
entrar. (Agora se ha sabido que entró un clérigo y bautizó a Quispe Tito,
hixo del Inga, y le llamó Don Carlos, y dice que saldrá conmigo, y me
escribió una carta sobre lo que invía a Su Magestad).
Las provisiones que pide son las siguientes : la primera, que en efeto
se diga que por cuanto el Inga Tito Cuxi Yupangui, y sus capitanes, y
gente que tiene en Vilcabamba, Rangalla, y Viticos, y en sus pueblos
y en otras provincias que el dicho Inga tiene y posee, quieren de su
voluntad oír la palabra de Dios y ser dotrinados en su santa ley evangé
lica y han venido a la suxeción del Rey Nuestro Señor, queriendo, como
quieren, tener paz perpetua con los cristianos, que entren frailes y cléri
P arte seg unda c a p . x v iii 305
donde no sólo no podrán subir los españoles, pero aun los naturales, si
no es con grand dificultad ; y entrando dentro se morirían todos, que
es tierra malísima y enferma, y aun no osarán pasar a ella sino españoles,
y aunque pasasen, tienen otras muchas tierras a do se retirarán, do no
pueden ser tomados ; y faltando indios, está claro que los españoles
no querrán ni podrán poblar la tierra, pues ellos no han de sembrar las
heredades, ni podrán pasar sin servicio de indios, por manera que aprove
chará poco hacer la guerra.
Si algunos antiguos dixesen que ellos han conquistado indios, y
nunca se vió que los naturales huyesen de sus tierras para no volver a
ellas, decirlesía yo que no se han conquistado xamás semexantes indios
ayaucaes (1), que ellos llaman (o salteadores), que no son naturales de
la tierra adonde habitan, antes advenedizos que se fueron huyendo de
ésta tierra a aquélla, siendo naturales de ésta, ni tienen tierra propia,
antes cuanto tienen traen a cuestas como el caracol; y los que son
naturales de aquella tierra, están como cautivos, para servir a los Ingas,
y antes que vengan a les hacer guerra los pasan a los Andes con las muge-
res, adonde los españoles no pueden pasar ni ellos se pueden huir, y sabe
el Inga que los españoles no pueden parar mucho tiempo en su tierra,
por falta de indios y comida, y con esta esperanza se estará allende los
Andes hasta que los españoles se vuelvan al Cuzco, para que salidos de
su tierra, él y los suyos se vuelvan allá, de manera que por todas vías
la guerra es mala y peligrosa.
Según yo tengo entendido, no se le puede hacer guerra al Inga con
buena conciencia, pues él responde y dice que quiere paz, y que entren
a pedricar el santo Evanxelio en su tierra, y si lo hace por dilatar o no,
sólo Dios lo sabe y él mesmo ; y no debemos juzgarlo, pero antes yo tengo
para mí que no teme la guerra, porque no piensa esperar si no fuere en
pasos en que haga daño a los españoles, y muy a su salvo ; y si no la desea,
es porque no le desasosieguen ; y entiendo verdaderamente que desea
la paz, por tres razones : la una, por no andar desasosegado como anda ;
la segunda, porque le dan bien de comer, y la tercera, porque sabe que
los tratos que tenía y urdía con los indios del Perú son ya descubiertos,
y se ha entendido y remediado, y ya no puede efetuar lo que pensaba ;
y los tratos que yo averigüé que tenía con don Juan Calchaquí y con
los chiriguanaes, tampoco le han sucedido bien, porque ya sabe que
Francisco de Aguirre le venció, y anda Calchaquí huido, y sabe que Mar
tín de Almendras llevó gente contra el Calchaquí, y sabe que va también
contra los chiriguanaes, y entendiendo que no tiene remedio su intento
y propósito que llevaba trazado, acuerda — a lo que creo — tener paz ;
mayormente que sabe que le han de inquietar con la guerra, y viendo todo
esto, que se puede entretener de la manera que tengo dicha, aunque
(1) Auccac signifie rebelle, ennemi, et par extension sauvage. Santo Tom ás, op. cil.,
toi. 111, et González H olguin, op. cil., fol. 38 et 653.
P arte seg unda GAP. X V III 309
con harto trabaxo, pero sabiendo que ha de durar poco, quiere hacer
los negocios muy a su gusto y provecho.
Antes que se determine a salir, sólo resta responder algunos inconvi-
nientes que algunos que no tienen buen celo ni entendimiento sano, y
les va en ello interese, pusieron, como es decir que lo hacía por entretener
este verano que no se le hiciese la guerra, para entretanto hacer algún
salto (como otras veces lo ha hecho). Además de que esto era adivinar,
yo respondí entonces que antes entendía que era lo contrario, o sea la
verdad, por las señales que entonces dió, que nunca xamás había dado,
y para saber cuál de estas cosas era verdad, poco era esperar un año
quien había esperado treinta, y que el daño no podía ser tanto, que no
se remediase presto si se podía remediar con guerra, porque ellos no matan
los indios que toman, antes los quieren para que, como esclavos suyos,
les sirvan y hagan sementeras, y pues por la guerra se podrían cobrar
el año siguiente, según el parecer de lo que ésto dixeron, poco era el daño
que de esperar un año se podrá seguir ; y en esto ha parecido que acerté
mexor que los que adevinaban otra cosa, sin dar otra razón más de que
con dañadas entrañas decillo, pues han pasado más de dos años, y no
ha hecho salteamiento, ni lo hará hasta ver si viene respuesta de Su Mages-
tad de lo que pedía, como a mí me lo prometió, si no le dan ocasión nueva
para lo hacer.
Decir que es inconviniente dexarle los indios que ha tomado, en su
poder, y no los dexar volver a sus tierras, con sus mugeres e hixos que
acá dexaron, no es tan grande que, andando el tiempo, no se pueda
remediar, pues naide les podrá estorbar que no se vengan a sus tierras,
estando la tierra de paz.
Decir que todavía quedará allá ladronera si no se hace pueblo de
españoles, no puedo negar que será mexor que se hiciese, mas yo no
entiendo cómo se puede hacer por agora, pero sé que saliendo de paz,
podrán — andando el tiempo — entrar españoles a vivir allí, aunque
no haya pueblo formado, como lo hacen en Chucuito y en Cochabamba,
y solían hacer en Yucay y en otras partes, sin haber pueblo formado,
lo cual naide podrá andando el tiempo contradecir, como agora se contra
dice de parte del Inga, por temer no le tomen su tierra, lo cual entonces
no temerá decir que cuando salga su hermano Topa Amaro y otros
Ingas y capitanes prencipales de Tito, podrán alzar por Inga alguno de
ellos, como hicieron a éste, cuando salió su hermano.
Todas estas cosas se pueden remediar con el tiempo mexor que de
golpe, porque estando el Inga en el Cuzco, y persuadiéndole que invíe
por su hermano y por otros prencipales, por que no se le alcen con la
tierra, él se holgará de ello y los inviará a llamar, y cuando él no lo qui
siese, se podrían mandar venir poco a poco, uno hoy y otro mañana, y
dándoles de comer, a uno cien hanegas de maíz cada año, a otro cincuenta,
o las que al Gobernador pareciese, quedarían en esta tierra, y se inviarían
españoles a la poblar; y otro día mandar que no to viesen armas, y ansí,
25
310 G o b ie r n o d e l P e r ú
poco a poco se haría sin sentir lo que agora es impusible, o muy dificultoso,
y terná el Inga más segurada la tierra y la renta que los indios de ella
le diesen, y para esto convernía estar en el Cuzco gobernándole persona
cuerda y de confianza, hasta que estoviese esto muy siguro.
Sacando al Inga, e poniéndose su tierra sigura, se podría muy fácil
mente poner en orden los caciques, para que no tiranizasen a sus indios,
de la manera que tengo dicha en la Parte Primera, en los Capítulos VII,
X V y XVI, y no se haciendo, sería — me parece — impusible o muy
peligroso, porque sé que lo sintirán mucho, y es bien que no tengan aco-
xida (1).
CAPÍTULO X IX
(1) Les capitulations définitives avec l’ Inca Titu Cusi Yupangui turent établies le
24 août 1566. Le Gouverneur Garcia de Castro les ratifia le 14 octobre suivant. Complé
tées le 9 juillet 1567, elles reçurent enfin la sanction royale le 2 janvier 1569. Archivo
General de Indias, Audiencia de Lim a, 578, L iv, 2, fol. 402-417.
P arte seg u n d a — cap. x x 311
cual es muy necesario para este efeto, pues la provincia de los Moxos es
tierra muy rica de oro y plata y ganado, y muy poblada de indios, y
tiene tan gran fama, que al fin se ha de venir a poblar, y es por Cocha-
bamba la mexor entrada de todas.
Podríase hacer otro pueblo de españoles en el puerto de Arica, que
es en la Mar del Sur, noventa leguas de esta ciudad, y no sería pueblo
pobre, antes muy rico, porque allí se desembarcan todas las mercadurías
que vienen de Lima y se traen a esta provincia en carneros de la tierra,
y se llevan también al Cuzco, que es trato muy grueso.
Habrá allá cuarenta vecinos. Habían de tener jurisdicción por sí,
y nombrar cada año sus alcaldes y regidores, y habíasele de dar su tér
mino por sí, porque como agora aquel puerto es de Arequipa y su juris
dicción, y Arequipa es del destrito de Lima, hácense agravios a los mer
caderes que allí residen, porque les pesa que haya allí puerto, y querrían
que las mercadurías se desembarcasen en su puerto, e de allí se traxesen
a esta provincia, lo cual será doblada, y aun tresdoblada costa, y será
encarecerse las mercaderías doble, o por lo menos un tercio m ás; e para
que no les hiciesen estas molestias, era justo que se hiciese un pueblo
por sí, exento de Arequipa, y que cayese y fuese del destrito de esta
Audiencia, pues está dentro de las cien leguas que tiene por destrito,
y no tiene puerto nenguno, sino se le da éste.
Conviene que se hagan estos pueblos por las razones arriba dichas,
y en dilatarse hay gran daño. Débese mandar que se hagan con brevedad.
CAPITULO X X
(1) Cédule du 16 août 1563, dans la Colección de Documentos Inéditos para la Historia
de América g Oceanía, X V I I I , p. 32-34.
312 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO X X I
D e lo s e s p a ñ o l e s q u e a n d a n o c io so s ;
DE LOS DESAFÍOS QUE HACEN, E INJURIAS QUE DE ELLOS NACEN,
Y DEL REMEDIO QUE EN ELLO SE HA DE TENER PARA EVITAR ESCÁNDALOS,
MOTINES Y ALZAMIENTOS,
Y LEYES QUE CERCA DE ELLO CONVIENE QUE SE HAGAN
todos los vicios, y por ispiriencia se ha visto en este Reino que los bolli-
cios y alteraciones los han causado gente ociosa. Estos se ingieren a
sembrar discordias entre unos y otros, diciendo : — « Siendo vos mexor
que fulano, y habiendo servido mexor que él, tenéis menos » ; al otro,
que siendo más rico que fulano, se os quiere preferir, y a otros, que no
se dan los repartimientos sino a criados y parientes de gobernadores.
No tratan de otra cosa, ni se hacen corrillos, sino para tratar estas y
otras cosas semexantes, todo a fin que haya discordia entre los pode
rosos, para poder ellos medrar : una cosa afrentosa y no digna de hom
bres nobles.
Para saber dar remedio a las alteraciones que tan ordinarias son
en esta tierra, es menester saber los principios y causa de ellas. Dice
Aristótiles que lo que mueve a los hombres a desear novedades es porque
quieren unos ser igualados a los que más pueden, y si esto no se hace,
nunca descansan, y otros, porque quieren ser preferidos a los otros,
entendiendo que lo merecen mexor que ellos, y ansí no sufren con pacien
cia, si no exceden en tener a los demás. Estos se podrán exemplificar
en este Reino en los que no tienen encomiendas de indios, que se quexan
que las tienen otros que no lo merecen tan bien, y estos se juntan con
algún vecino que esté agraviado, o con algún hombre que le hacen enten
der que está agraviado porque él fué el que ganó la tierra (aunque no
lo esté), y como sea hombre de poco entendimiento, hácenselo creer y
mótenle en lo que después de metidas prendas no puede salir, aunque
les pese de haber entrado, como fué a Gonzalo Pizarro y a Francisco
Hernández Girón : al mexor tiempo les dexan y se pasan al campo
vencedor; y sabiéndolo, y conociendo esto, y habiéndolo visto muchas
veces por ispiriencia, no quieren escarmentar.
Las cosas por que prentenden alzarse y alterarse, dice el mesmo
Aristótiles, son por riquezas y honra, y por sus contrarios : por ver
deshonra y daño, suyo o de sus amigos. Por estas cosas se alzan y desaso
siegan. Contando el mismo Aristótiles las causas de sediciones y escán
dalos que se siguen a las repúblicas mal gobernadas, dice que la soberbia
y avaricia de los que gobiernan, son causa de provocar contra sí y contra
la república a los que por su soberbia son afrentados e injuriados, y a
los que por la avaricia de cosas privadas que tiene este tal gobernador,
les roba sus haciendas sin sentir (como diremos largo en el Capítulo
siguiente), o que por la avaricia de las cosas públicas, pudiéndolas dar y
repartir a los que las merecen, no las reparte, o las da a los que no tienen
tantos méritos.
Proceden también las alteraciones de verse algunos deshonrados, y
ver a otros que no lo merecen, estar con mucha honra. Otra causa, dice
Aristótiles en el mesmo lugar, es por consentir que uno, por riquezas o
por otra cualquiera razón, se haga mayor e tan poderoso, que por su
mano se venga a gobernar la ciudad violentamente. Esto acontece en
muchas partes del Perú y aun de las"Indias. A éstos solían los griegos y
314 G o b ie r n o d e l P e r ú
los de Atenas desterrar por diez años, o más tiempo, y ansí se había
de hacer en el Perú, sin que al que lo hiciese le pidiesen cuenta, si quieren
que esté del todo sosegado ; aunque dice el mesmo Aristótiles que sería
mexor obviar a los principios que buscar remedio después que están
hechos callos.
Otra causa es por miedo de la pena que esperan, y por eso es malo
tardarse en la dar. Otra causa de escándalo y alzamiento es por menos
precio, el cual se ha causado por el descuido y desorden de los goberna
dores, de que pone muchos exemplos el filósofo. Otra causa suele ser
acoger gente extrangera, de que trae otros exemplos. Otra causa de
levantamientos — dice el mesmo Aristótiles — es por querer gobernar
por las leyes y costumbres de una provincia, a otra que no sufre gober
narse por ellas, sino por otras.
Pero una cosa advierte Aristótiles a los que gobiernan : que procuren
no errar en el prencipio, porque el pequeño yerro al principio, corresponde
a todas las demás partes. Si viere que hay pasiones particulares entre
dos personas de calidad en la ciudad, como las ha habido en el Cuzco
y se han desimulado, procure de aplacallas, porque las discordias de
los hombres prencipales traen tras sí toda la ciudad, de que traen exem
plos muchas historias.
También suele esta gente bolliciosa tomar un bordón para inducir
a los demás que se alcen, fingiendo que el Rey quiere echar un pecho,
0 hacer algún agravio a sus súbditos, como acaeció en Atenas, y aun en
Castilla, el año de 1520 (que fué el año que yo nací), que fué cuando se
levantaron las Comunidades, echando fama — falsamente — que Su
Magestad mandaba que pagasen de cada texa, un maravedí.
Sabiendo, pues, las causas de las alteraciones y levantamientos, se
sabrá la conservación de la república, porque contrarios son los efetos
de las causas que son contrarias. Consérvase, lo primero, no injuriando
a los súbditos, antes oyéndolos y tratándolos bien, y haciéndoles justicia,
y no abatiendo los que son honrados e muy amigos de honra, antes admi
tiéndolos a los cargos de la república, y a toda la demás gente, no defrau
dándola de sus provechos.
No se han de descuidar, antes bien con mucho recato los que gobier
nan ternán velas y espías por todo el Reino, y principalmente han de
procurar que la gente ociosa no lo esté, antes, si han servido en esta
tierra, darle entretenimiento en ella, y no habiendo servido ni, siendo
antiguos, ocuparles y mandarlos en algunos tratos y grangerías, o a
los que no fueren para ello, inviarlos a entradas o descubrimientos, o
desterrarlos a España, y no basta mandarlo por leyes, sino buscar un
executor de ellas.
Las leyes que para lo contenido en este Capítulo conviene que se
hagan — a mi parecer — son :
1 Que los Presidentes de las Audiencias, cada uno en su destrito, no
consientan que haya nengún ocioso ni vagamundo, antes compelan al
P arte seg u n d a — cap. x x i 315
tal ocioso que tome manera de vivir, o use oficio si es oficial, o se vaya
a alguna entrada, si al presente la hobiere, y le señale término para ello,
el cual pasado, no lo haciendo, le invíe a España por la orden que arriba
está dada.
ii Item, que no haciéndolo el Presidente, el Fiscal lo pida a la Audiencia,
y sea parte y tenga en ello voto el mesmo Fiscal.
iii Item, que cualquiera persona que desafiare a otra, aunque no haya
efeto el desafío, sea luego desterrada del Perú.
iv Item, habiendo hecho el desafío, se guarden las leyes que sobre
ello hablan, e si alguno muriere en él, no sea enterrado en sagrado, con
forme al Concilio Tridentino.
v Item, porque se tiene por afrenta en el Perú quexarse del que injuria
a otro, por Justicia, antes procuran de vengarse por sus personas, que
el injuriado que no perdonare ante el juez y escribano al que le injurió,
siendo requerido por la parte, o por el Fiscal que ha de haber en cada
Audiencia, sea obligado a quexarse de él por Justicia, so pena que de
allí adelante no pueda gozar hidalguía ; y si dentro de un año algo acae
ciere al injuriante, sea bastante probanza contra el injuriado, para le
dar la pena ordinaria, el no haberse quexado ante la Justicia y seguido
el pleito, o no le haber perdonado.
vi Item, que el que dixere a otro « mentís », sea luego desterrado del
Reino, quier se proceda de oficio o a pedimiento de parte, si el inju
riado no le quisiere perdonar.
vil Item, que el desmentido se tenga por bastantemente satisfecho si,
delante de él y de un juez, dixere el que le desmintió, « m entí» o « no
dixe verdad en lo que dixe desmintiendo a fulano » ; e si fuere persona
de mucha calidad, baste que diga « fulano dixo verdad en lo que dixo,
e yo me engañé, e le pido perdón », y antes que se aparten de allí, el
juez los haga amigos, y quede por auto ante el escribano y dé fé de ello.
v iii Item, que a cualquiera que diere de palos a otro, o los mandare
dar, no le valga la iglesia y muera por ello, aunque naide lo acuse, si
no fuere perdonado de la parte, que entonces sea la pena arbitraria.
CAPÍTULO X X II
Todo ello es más dañoso en esta tierra que en otra, por el mal exemplo
que dan a los que vienen a enseñar, y como éstos — por la mayor parte —
no piensan permanecer en esta tierra, antes estar poco en ella, procuran
adquerir y hinchir las arcas comoquiera, para se volver ricos a España,
y como tengan la proa — como dicen — en su tierra, y su fin sea el
volverse a ella, no procuran el aumento y conservación de ésta, mas
que ajuntar y acomular riquezas, para conseguir el fin que pretenden,
pues hay de ellos sucios en la vida y aborrecidos de todos, no aprove
chando a naide, ni a sí mesraos, más que a una acémila cargada de oro,
que no le queda provecho ninguno de él (como dice Plutarco), viviendo
tan suciamente como el puerco, aborrecido, mientras vive, de todos, y
no aprovechando sus riquezas sino después de muerto, que entonces da
el avariento alegría, como cuando se mata un puerco, porque se divide
su plata y oro y demás hacienda entre sus herederos, los que le entierran,
y otros a quien les cabe parte.
Concluyo, pues, que para nengún género de oficio o cargo en la repú
blica debe el avariento ser proveído, aunque sea más sabio que Platón,
porque quien es malo para sí, ¿ para quién será bueno ? Muchos exemplos
pudiera traer de males que ha causado el avaricia en los que gobiernan,
que refiere Valerio Máximo : allí se podrán ver.
CAPITULO X X III
(1) Allusion au juriste français André Tiraqueau (1480-1558), cité aussi p. 271 et 329.
(2) Cf. Chapitre II, in fine.
(3) Ces événements ont eu lieu en janvier 1567.
322 G o b ie r n o d e l P e r ú
(1) Fray Domingo de Santo Tomás Navarrete, alors Prélat du diocèse de los Charcas.
Il semble n’avoir pas joui de la sympathie de Matienzo, si Ton en juge par les réticences
du Licencié lorsqu'il parle de lui.
P arte seg u n d a cap. XXXII 323
CAPÍTULO X X IV
De lo s c o n q u is t a d o r e s y a n t ig u o s pobladores
de R e in o d e l P e r ú ;
este
Y DE LOS PREVILEXIOS QUE DEBEN TENER ELLOS,
SUS HIXOS, Y SUS DESCENDIENTES
Así como el Rey y sus ministros son obligados a castigar los malos
y limpiar la tierra de ellos (como dixe en el Capítulo precedente), está
el Rey también obligado a premiar los buenos y a los que le sirven, con
forme a sus méritos, porque este premio es como el agua, que hace crecer
todas las cosas; y aunque sea verdad que los súbditos y vasallos son
obligados a ser fieles, y servir y defender a su príncipe, y a su tierra,
pero todavía son más dignos de remuneración y que se les haga mercedes
si, por defensión de la tierra e por su príncipe, hobieren peleado y tra-
baxado, lo cual hacía la antigua prudencia del Senado romano y de otra
cualquier república bien gobernada, como la de los venecianos.
No hay cosa que más haga amar a un príncipe que la liberalidad (como
dice Aristótiles), y él mesmo declara que la liberalidad y franqueza
es dar al que lo ha menester y al que lo merece, según el poder del que
lo da, dando de lo suyo y no tomando de lo axeno, para dar a otro,
porque el que dá más de lo que puede no es franco, sino pródigo, y habrá
— por fuerza — de tomar lo axeno, cuando no bastare lo suyo. Si con
lo uno ganará amigos, de lo otro tornará por enemigos a los que les tomare
su hacienda.
Propio es de los príncipes dar y hacer mercedes a los que les han
servido, y no por medida de los servicios (como dice Hesíodo, poeta anti-
P a r t e s e g u n d a — c a p . x x iv 325
güísimo), sino mucho más, conforme a quien es el que hace las mercedes,
imitando a los campos fértiles, que dan mucho más de lo que recibieron,
como dixo Tulio.
Siguiendo esto, nuestro gran Rey y Señor ordenó santamente, para
conservación de esta tierra, y para remunerar a los pobladores e conquis
tadores de ella, que se les diesen todos los tributos que rentasen los
indios, y mandó a sus gobernadores que se los repartiesen, preferiendo
primero a los primeros conquistadores, y después a los pobladores casados,
dándoles Corregimientos, siendo para ello hábiles, y otros aprovecha
mientos de la tierra, y que, hasta que éstos fuesen proveídos, no fuese
otro alguno proveído ; y lo mesmo manda, por su Real Cédula, que se
haga con los que le sirvieron en las alteraciones pasadas en este Reino del
Perú.
No sólo quiso Su Magestad hacerles merced a ellos mesmos, mas a
sus hixos, y mandó que las leyes arriba referidas se entendiesen con los
hixos de los conquistadores, y les hiciesen merced como a sus padres,
siendo lixítimos. Lo mesmo mandó el Rey Don Enrique Cuarto en
Córdoba, año de 1455, que cuando acaeciese que alguno de sus vasallos
que de él tenía tierras muriese, fuesen proveídos de la libranza de su
sueldo sus hixos primoxénitos que fuesen hábiles para ello. David, en
el Salmo 36 dice : — «N o vi justo desamparado, ni su generación o
simiente pobre »(1). Otras cosas a este propósito trae Claudio Cotero (2).
Demás de esto, el Rey Nuestro Señor, por Cédula real dada en Valla
dolid, a veinte y tres de Noviembre de 1537, dirigida al Gobernador y
Oficiales reales y otras Justicias del Perú, mandó que por el tiempo
que Su Magestad fuere servido, no consintiesen ni diesen lugar las dichas
Justicias que por las deudas que se contraxesen de allí adelante entre
los vecinos y moradores del Perú se hiciese execución alguna en sus
personas, armas, ni caballos, ni en sus casas, ni camas en que durmieren,
ni en esclavos de su servicio, con tanto que lo susodicho no se entienda
por deuda debida a Su Magestad, lo cual se entienda que se ha de executar
después que la Cédula fuere pregonada en Sevilla, y en Nombre de Dios,
y en las ciudades e villas de este Reino, por pregonero, ante escribano
público, y no de otra manera (3). Ésta se pregonó en Sevilla, a cuatro
de Enero de 1538, y en el Nombre de Dios, a dos de Junio de 1540, y
en Panamá, a diez y ocho de Junio de 1540, y en Arequipa, a veinte de
Julio de 1543, y en el Cuzco, a diez e nueve de Hebrero de mil e quinientos
e sesenta (sic).
Paréceme que, por lo que los conquistadores e pobladores antiguos
de este Reino han hecho a Su Magestad en la conservación de él, y por
que los encomenderos, y los Lanzas y Arcabuces, y personas que tienen
26
326 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO X X V
De d e v e c in o s y m o r a d o r e s d e e s t e R e in o ;
lo s h ijo s
CÓMO DEBEN DE SER CRIADOS E INSTRUÍDOS,
Y DE LOS ESTUDIOS QUE DEBE HABER EN EL REINO, Y EN QUÉ PARTES
CAPITULO X X V I
El Reino del Perú tiene de longitud setecientas leguas, desde los tér
minos de Quito, y no entra en ellos la provincia de Popayán. Llega desde
Quito hasta la ciudad de La Plata y sus términos. De ancho hay por
algunas partes cien leguas, y por otras más, y por otras menos. Habrá
otras trescientas leguas de largo hasta el Río de la Plata, en que entra la
provincia de Tucumán, y las poblaciones de Manso y Chaves, aunque
por alguna parte habrá ducientas leguas, no más, desde aquí al dicho Río,
porque va haciendo vueltas.
En todo el Reino del Perú que he nombrado, hay tres cordilleras o
cumbres de sierras, adonde los hombres no pueden habitar, sino son indios
chiriguanaes (de que arriba hice minción), que no siembran, ni se mantie
nen sino de cautivar a los indios de esta tierra.
La una de estas cordilleras es la montaña de los Andes, llena de
grandes espesuras, y es tierra enferma e inhabitable : llega hasta Chile
e cerca del Estrecho de Magallanes. De esta cordillera, hasta la Mar del
Sur, es lo ancho del Perú y de Chile. De la otra parte de la cordillera
está Tucumán y el Río de La Plata. En esta pequeña anchura del Perú
— que es, como digo, desde la cordillera a la Mar del Sur — hay otras
dos cordilleras : una en la serranía que va de luengo de esta montaña
de los Andes. Es frígidísima, y sus cumbres llenas de grandes montañas
de nieve, que nunca dexa de caer, y por nenguna manera podrían tam
poco vivir gentes en esta longura de sierras, por causa de la mucha nieve
y frío, y porque tampoco da nengún fruto ni provecho, por estar quemada
de las nieves y de los vientos, que nunca dexan de correr nortes.
332 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPITULO X X V II
D e l a s v i s it a s d e A u d ie n c ia s ;
DE LAS RESIDENCIAS DE LOS JUECES,
Y DE LAS RECUSACIONES (1)
Cosa muy sabida es que por los malos jueces se pierden las repúblicas,
y por los buenos se conservan mucho tiempo y en paz, porque, cual es
el juez, tales serán sus súbditos ; y porque hay muchos que fingen ser
buenos para ser proveídos, y después dan muestra de lo que son, es
bien que sean visitados e residenciados a menudo.
Se suele debatir si sería mexor visitar las Audiencias, o tomar resi
dencias, como hasta aquí se ha hecho ; porque dicen que no dexando
la vara, naide osará decir contra el Oidor, y menos contra el Presidente,
e quitados e suspensos los oficios, dicen con más libertad.
Me parece que ésta no es bastante causa para que se dexe de hacer
visita como se hace en España, antes hay muy más concluyentes razones
para que se haga visita, que no para que se tome residencia.
Lo uno, porque no se ha de presumir que todos los jueces son malos,
que muchos hay buenos, e por los que son malos, no se ha de hacer injuria
a los buenos. Lo otro, la autoridad de las Audiencias se conserva mucho,
que es cosa muy necesaria en esta tierra. Demás de esto, el visitador
no trae término, y se puede estar — si quisiere — un año, y más término,
que es menester mucho tiempo para la visita, porque los que hoy están
en esta ciudad, se van mañana a Lima (que son trescientas leguas), a
Quito (que son quinientas o seiscientas) o a otras partes muy lexos, y
así pocas veces se averigua verdad, y se desimulan muchas cosas.
También en la residencia, aunque le quiten al Oidor la vara, no osan
decir contra él, pensando que se la han de volver, y al tal Oidor le ha
de constar quién dixo y depuso contra él, pues le dan treslado de la infor
mación, lo cual cesa en la visita, pues puede cada uno decir su dicho sin
que tema que el Oidor lo ha de saber, porque no le dan treslado de lo
que los testigos dicen, ni otra cosa más del cargo que le hacen, y ansí
osarían los testigos deponer más libremente.
Demás desto, el tiempo que durase la visita entendería el visitador
cómo lo hacían el Presidente y Oidores, y ellos aquel año lo habrían de
hacer bien por fuerza, y ansí conforme a esto bien claro parece que es
a la razón que arriba dixe.
El que visitare, paréceme que ha de traer poder para sentenciar, y
antes que sentencie, mandar suspender hasta que Su Magestad mande
(1) Matienzo aborde aussi ce problème dans son rapport du 4 décembre 1566, dans
La Audiencia de Charcas, I, p. 214-215.
P a r t e s e g u n d a — c a p . x x v ii 335
otra cosa, y para que lo haga justamente, parece que deue ser uno del
Consexo Real de las Indias. Conviene que venga de siete en siete años a
visitar todas las Audiencias, y darle el gasto necesario de la Caxa, y en
España, cuando volviere, diez o doce mil pesos, y si se hallare traer un
tomín o cosa que lo valga, se confisquen todos sus bienes para la Cámara.
Ha de poder tomar información contra todas las Audiencias, por
cualesquier pueblos do pasare, ansí del bien que supiere de los Presiden
tes e Oidores, como del mal, para que de raiz sepa quién hace bien su
oficio, e quién mal, para que se dé el premio o castigo que merecieren ; y
ha de tener advertencia si es gente echadiza, que hay mil cautelas en
esta tierra, que después que vine a ella he sabido.
No ha de quedar en esta tierra, ni traer esperanza de ello. El que
viniere a vesitar, ha de traer poder de entrar en los acuerdos, y sentarse
en los estrados en el lugar que a Su Magestad pareciere.
El escribano de visita ha de venir de España; que sea conocido, y
ha de guardar secreto, porque de otra manera no se podría hacer cosa
acertada, y si algo descubriere, le han de ahorcar sin remedio. No ha de
recebir, ni tomar, ni llevar a España cosa alguna. Ha de comer a costa
de Su Magestad con el visitador, e cuando volviere a España le han de
dar cuatro mil ducados, e no ha de cobrar acá sus derechos, si no es lo
que el visitador sentenciare por auto, y aquello le ha de pagar luego la
persona visitada que el visitador mandare a los Oficiales reales, y de allí
lo han de inviar a España por cuenta aparte.
No se ha de mandar pagar al visitador ni escribano de visita de penas
de Cámara, digo de las que echaren a los que hallaren culpados, sino de
la Hacienda real, porque más sin sospecha hagan su oficio.
Al Gobernador y Adelantados y Fiscal de la Rota del Cuzco no ha
de poder sentenciar, más que tomar la información secreta, y concluir
los procesos de demandas públicas que hobiere contra ellos, y traerla
consigo cuando vuelva.
De esta manera andará todo limpio y temerá de hacer cosas mal
hechas, y de desimular delitos. No me parece que es razón que el tal
visitador, de quien Su Magestad tánto se ha de fiar y que tan poca amistad
o inimistad ha de tener en esta tierra (pues no ha de traer a ella criados
ni parientes), pueda ser recusado para que tome acompañado ; lo uno,
porque si lo tomase no podría haber tanto secreto, ni podría ser persona
tan sin sospecha como el que Su Magestad inviase de España, y ansí
me parece que debería traer provisión para visitar y sentenciar, sin
embargo de recusación; mas que habiendo justas causas para ello, que
el escribano de visita tomase la información de las causas, presentes dos
Oidores, y si se probaren, nombrase el visitador persona sin sospecha
cual le pareciese, para que tomasen ambos la información, y cerrasen
los procesos, y no los sentenciasen, antes los remitiesen al Consexo, y
que el acompañado jurase guardar el secreto.
Lo mesmo parece debía hacerse cuando Su Magestad, o la Rota
336 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO X X V III
(1) Comparer avec les instructions concernant les découvertes et les établissements
nouveaux, données au Marquis de Canete, par la Cédule du 13 mai 1556 et renouvelées
postérieurement, pour leur application par l’Audience de Charcas. Archivo General de
Indias, Lima, 567, Liv. 8, fol. Î48-151 v. Dans Konetzke, op. cit., I, p. 335-339.
340 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO X X IX
De los o f ic ia l e s d e o f ic io s m e c á n ic o s ,
Y SI HAN DE SER COMPELIOOS
A QUE USEN SUS OFICIOS
CAPÍTULO X X X
obligar a dar fianzas, ante los Oidores, que dentro de dos años inviarán
por su muger e la traerán para vivir con ella, so las penas que les pare
ciere, que se admita la tal obligación y fianza, apercebiéndoles que
pasado el término y no la trayendo, se executarán las penas, y demás
de esto, que les ternán presos hasta que los embarquen en los primeros
navios, y se executen en ellos las penas que les hobieren sido puestas, y
que se tenga gran cuidado de la execución de esto, como cosa tan impor
tante ansí al servicio de Dios, como a la perpetuidad y buena pobla
ción de esta tierra.
Si los tales casados tovieren indios encomendados, se les dé el mesmo
término de dos años, que se cuenten desde el día que se partieren de
este Reino, y por este tiempo gocen de los tributos de sus indios, y de
otras cualesquier grangerías, las cuales no les puedan ser quitadas, con
tanto que se obliguen y den fianzas que, dentro de los dichos dos años,
volverán a esta tierra con sus mugeres ; donde no, que entregarán a
los Oficiales reales todos los tributos que hobieren habido de los tales
indios en el dicho tiempo, y lo pagarán por sus personas y bienes, y
las tales obligaciones las pornán los Oficiales reales en el arca de las tres
llaves que ellos tienen ; los cuales tengan cuidado del complimiento de
lo a esto tocante (1).
Hay otra Provisión, de diez de Mayo de mil e quinientos e cuarenta
e cuatro años, inserta en la Cédula arriba dicha por la cual se manda
guardar, con que los dos años en ella contenidos se prorrogan por otro
año más, por manera que serán tres años, dentro de los cuales se obliguen
e den fianzas de traer su muger.
Suele haber descuido en el cumplimiento de estas Cédulas, y algunos
tienen mucha hacienda, que no se puede recoxer en breve tiempo, y
hacérselesia daño no les dando algún término para la vender y para acabar
los pleitos que traen, e por otra parte es gran lástima ver estar en esta
tierra muchos hombres, que son casados en España, a pan y cuchillo
(como dicen) con sus indias, amancebados, e padeciendo allá sus mugeres
e hixos.
Para remedio de lo cual me parece que se deberían hacer las leyes
siguientes :
i Que el Presidente de cada Audiencia, en su destrito, tenga grand
cuidado de inquirir y saber qué personas hay en su destrito que estén
casados o desposados fuera del dicho destrito, o en España, y les mande
luego ir por sus mugeres, e que no estén en el destrito sin traerlas, so
pena de perdimiento de la mitad de sus bienes, la cual pena execute si
la quebrantare ; y si la muger estoviere en España, tome juramento
del que ansí fuere en España casado, que se presentará ante el Presidente
de otra Audiencia dentro del término que le fuere señalado, y inviará
testimonio de ello dentro de otro tanto tiempo al Fiscal, de cómo se
(1) Cf. Cédule du 19 octobre 1544, dans Encinas, Cedulario, I, lois. 415-416.
350 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO X X X I
De los b ie n e s de defuntos en e s t a t i e r r a ;
de las leyes que para ello están h echas,
Y LAS QUE CONVIENE AÑADIRSE
acabados de cobrar todos, invíen dentro del dicho término lo que esto-
viere cobrado, con relación de lo que resta por cobrar, y como fueren
cobrando, ansí lo vayan inviando, so pena que, si más tiempo de lo que
dicho es lo retuvieren sin inviarlo, caigan en pena de el doblo las personas
en cuyo poder estovieren los dichos bienes, no estando en el arca de las
tres llaves deputada para la cobranza de ellos.
ix Item, por cuanto en cada un año se mudan el alcalde y regidor
que han sido tenedores de bienes de defuntos, y como no se les toma
cuenta de lo que es a su cargo, los dichos bienes se derraman en muchas
personas, y algunas veces se aprovechan de ellos y no los invian a España,
como son obligados, se mande que los tenedores cumplan su oficio, y
hagan un balance de cuenta de lo que en su tiempo ha sido a su cargo y,
firmado de su nombre y del escribano de Cabildo, lo invíen al Oidor que
fuere Juez de los dichos bienes aquel año, con lo procedido y alcance de
los dichos bienes, estando el Audiencia en camino para que se invíe a
España, si ellos antes no lo hobieren inviado ; y no siendo camino,
invíen testimonio de cómo lo han inviado, e si algo quedare por cobrar,
hagan relación de ello en el dicho balance de cuenta, y de los recaudos y
escrituras que en su poder quedan para la cobranza de ello, con relación
del tiempo para cuándo se debe, y de las delixencias hechas para lo
cobrar, lo cual hagan e cumplan a costa de los mesmos bienes, so pena
de ducientos pesos por cada vez que lo contrario hicieren ; e si lo hobieren
inviado a España, o no hobiere habido cobranza de bienes de defuntos
en su año, todavía invíen al Oidor relación e testimonio de ello, so pena
de ducientos pesos, aplicados por tercias partes Juez, Cámara y denun
ciador, para que de todo haya cuenta y razón, y se sepa qué se hace de
los bienes de defuntos.
x Item, que los tenedores de bienes de defuntos no lleven derechos
por la cobranza e tenencia de ellos, sino lo que el Juez mayor de bienes
de defuntos tasare conforme a lo que hobieren cobrado, se pena del cuatro
tanto.
xi Item, que los tenedores tengan en la Caxa, y cada uno en su casa,
el treslado de estas ordenanzas, y no tengan bienes nengunos fuera de
la Caxa, so pena de quinientos pesos a cada uno, aplicados según dicho
es, e de lo pagar con el doblo, aplicado por tercias partes.
x ii Item, que cuando acaeciere que en algún pueblo de indios, o donde
no hobiere Justicia ni tenedor de bienes de defuntos, falleciere algún
español, con testamento o ab intestato, la persona a quien estoviere enco
mendado el tal pueblo, hallándose presente, o quien en su lugar estoviere,
juntamente con el clérigo o fraile de la dotrina, pongan en recaudo los
dichos bienes y den noticia de ello luego al Corregidor y Justicia más
cercana, la cual venga luego, o invíe persona de recaudo, y haga poner
los bienes por inventario por ante escribano, si lo hobiere, o si no, ante
testigos, y procuren saber de dónde era natural el defunto, y cómo se
llamaba, y pónganlo todo por escrito, por que haya toda claridad, para
28
354 G o b ie r n o d e l P e r ú
CAPÍTULO X X X II
Otras muchas cosas pudiera aquí poner, sino que las dexo, por no
ser prolixo. Si a alguno pareciere que en algunas cosas he sido corto,
P a r t e se g u n d a — c a p . x x x ii 357
Amén.
TABLA DEL LIBRO
INTITULADO
GOBIERNO DEL PERU
TABLA DE LA PARTE PRIMERA
Dedicatoria............................................................................................... 2
Prólogo al lector....................................................................................... 3
Ca p ít u l o p r im e r o — Del gobierno y tiranía de los Ingas, y cómo
no eran reyes naturales de estos Reinos del Perú 6
II. — De cómo entraron los españoles en este Reino y
cómo fué justamente ganado y tiene su Mages-
tad justo título a é l .................................................. 10
III. — Del contento que los indios tienen del buen trata
miento que agora se les hace por los españoles,
y del gran cuidado que de ello tienen las Audien
cias por mandado de Su M agestad........................ 14
IV. — De la natural inclinación y condición de los
in d io s ....................................................................... 16
V. — Si conviene e se puede compeler a los indios a que
trabaxen, o dejallos andar ociosos, y qué cosas
les inclinarán al tra b a xo.......................................... 19
VI. — De la ocupación que deben tener los caciques y
principales, y de sus asientos y orden .............. 20
VII. — De la tiranía de los caciques ; de sus malas costum
bres, y del remedio para ello .............................. 22
VIII. — De los indios yanaconas; si conviene que los haya ;
en qué se han de ocupar así los de las chácaras,
como los de españoles, y si conviene que vuelvan
a sus repartimientos ............................................ 25
IX . — De los indios hatunrunas y tindarunas; en qué se
han de ocupar, y si conviene que se limiten las
leguas de donde han de venir a servir por su
alquiler ............................................ 32
X. — Cuántas maneras de mitayos hay ; de sus ocupa
ciones ; de las cargas que les hacen llevar, y de
qué manera se podrán escusar de llevarlas, sin
perjuicio de los pasaxeros.................................... 35
X I. — De los mitayos para servir a los españoles en sus
casas, o para guarda de sus ganados ; y de los
uros, en qué se han de ocu p a r............................ 40
X II. — De los tributos que los indios dan a Su Magestad,
y a los encomenderos en su nombre ; por qué
razón se deben y los pueden justamente llevar . . 42
T a b l a