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Géométrie euclidienne
Sommaire
Géométrie euclidienne
Sommaire
I Produit scalaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
I.1 Définition et premières propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
I.2 Exemples classiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
I.3 Norme et distance associées à un produit scalaire . . . . . . . . . . . . 3
I.4 Relations entre le produit scalaire et la norme associée . . . . . . . . . 4
II Orthogonalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
II.1 Vecteurs unitaires, vecteurs orthogonaux . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
II.2 Produits scalaires et familles orthonormales . . . . . . . . . . . . . . . 6
II.3 Orthogonal d’une partie de E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
II.4 Formes linéaires et hyperplans dans un espace euclidien . . . . . . . . 8
II.5 Projections orthogonales dans un espace euclidien . . . . . . . . . . . 10
III Orientation, produit mixte, produit vectoriel . . . . . . . . . . . . . 13
III.1 Orientation d’un espace eucliden . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
III.2 Produit mixte dans un espace euclidien orienté . . . . . . . . . . . . . 15
III.3 Produit vectoriel dans l’espace orienté de dimension 3 . . . . . . . . . 16
IV Isométries et matrices orthogonales . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
IV.1 Automorphismes orthogonaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
IV.2 Isométries affines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
IV.3 Matrices orthogonales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
IV.4 Les groupes SO(E) et SO(n) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
IV.5 Déplacements et antidéplacements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
V Isométries en dimension 1 ou 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
V.1 Isométries en dimension 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
V.2 Matrices orthogonales d’ordre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
V.3 Angle d’une rotation du plan euclidien orienté . . . . . . . . . . . . . 25
V.4 Isométries du plan euclidien orienté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
VI Similitudes du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
VI.1 Nombres complexes et géométrie du plan . . . . . . . . . . . . . . . . 34
VI.2 Similitudes du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
VII Angles et isométries en dimension 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
VII.1 Angles en dimension 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
VII.2 Isométries en dimension 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
VIII Cercles, sphères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
VIII.1 Cercles dans le plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
VIII.2 Intersection de droites et de cercles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
I Produit scalaire
I.1 Définition et premières propriétés
Définition (Produit scalaire)
On dit que l’application f : E × E → IR est un produit scalaire si :
(a) ∀ (u, u0 , v, v 0 ) ∈ E 4 , ∀ (α, β) ∈ IR2 ,
f (αu + βu0 , v) = αf (u, v) + βf (u0 , v) : on dit que f est linéaire à gauche.
f (u, αv + βv 0 ) = αf (u, v) + βf (u, v 0 ) : on dit que f est linéaire à droite.
(b) ∀ (u, v) ∈ E 2 , f (v, u) = f (u, v) : on dit que f est symétrique.
(c) ∀ u ∈ E, f (u, u) ∈ IR+ : on dit que f est positive.
→
−
(d) ∀ u ∈ E, f (u, u) = 0 ⇔ u = 0 : on dit que f est définie.
Si on note [u] la matrice-colonne associée à tout vecteur u de IRn , alors (u | v) = T[u] [v].
Remarques
– L’inégalité de Cauchy-Schwarz s’écrit maintenant : ∀ (u, v) ∈ E 2 , |(u | v)| ≤ kuk kvk.
– Pour tous vecteurs u et v de E, on a : kuk − kvk ≤ ku ± vk.
– Avec nos deux premiers exemples de produit scalaire, les normes associées s’écrivent :
s sZ
n b
n 2
f (t)2 dt.
P
Sur IR : kuk = xk , et sur C([a, b], IR) : kf k =
k=1 a
Interprétations géométriques
– Pour tous points A, B, C, la première identité de polarisation donne :
−→ −→ −→ −→ −−→
(AB | AC) = 12 (kABk2 + kACk2 − kBCk2 )
– Soit ABCD un parallélogramme. L’identité dite du parallélogramme donne :
−→ −−→ −→ −−→ −→ −−→ −−→ −−→
kACk2 + kBDk2 = 2(kABk2 + kCDk2 ) = kABk2 + kBCk2 + kADk2 + kDAk2
Ainsi, dans un parallélogramme, la somme des carrés des longueurs des quatre cotés est égale
à la somme des carrés des longueurs des deux diagonales.
II Orthogonalité
E est un IR-espace vectoriel muni d’un produit scalaire (· | ·) et de la norme associée.
Remarques
– Par construction, la matrice de passage de la base (e) à la base (ε) est triangulaire supérieure
à coefficients diagonaux strictement positifs.
– Soit F un sous-espace vectoriel de E, de dimension p, avec 1 ≤ p ≤ n.
Toute base de F peut être transformée en une base orthonormale de F .
– Soit e1 , e2 , . . . , ep une famille orthonormale non génératrice de E.
On peut la compléter en une base orthonormale e1 , e2 , . . . , ep , ep+1 , . . . , en de E.
Illustration du procédé
– On a illustré ci-dessous, dans un espace euclidien de dimension 3, le passage d’une base
(e) = e1 , e2 , e3 à une base orthonormale (ε) = ε1 , ε2 , ε3 .
– On a conservé les notations de la proposition en ce qui concerne les vecteurs u2 et u3 .
On a cependant noté p(e2 ) = (ε1 | e2 ) ε1 , donc u2 = e2 − p(e2 ).
De même, on a noté q(e3 ) = (ε1 | e3 ) ε1 + (ε2 | e3 ) ε2 , donc u3 = e3 − q(e3 ).
– On voit bien, ce qui sera repris plus tard, que p(e2 ) est la “projection orthogonale” de e2 sur
la droite engendrée par ε1 (donc par e1 ), et que q(e3 ) est la projection orthogonale de e3 sur
le plan engendré par ε1 , ε2 (donc par e1 , e2 ).
Remarques
– On obtient les mêmes expressions que dans IRn muni de son produit scalaire canonique.
– On a encore (u | v) = T[u][v] avec les matrices-colonnes [u], [v] des coordonnées.
Définition
Soit A une partie non vide de E. On appelle « de A, et on note A⊥ , l’ensemble des vecteurs
u de E qui sont orthogonaux à tous les éléments de A.
Deux parties A et B de E sont dites « es si : ∀ a ∈ A, ∀ b ∈ B, (a | b) = 0.
Cela équivaut à B ⊂ A⊥ , ou encore à A ⊂ B ⊥ .
Propriétés
→
− →
−
– On a { 0 }⊥ = E, et E ⊥ = { 0 }. Si A ⊂ B, alors B ⊥ ⊂ A⊥ .
– A⊥ est toujours un sous-espace vectoriel de E, même si A n’en est pas un.
– On a A⊥ = Vect (A)⊥ . En particulier, si A = Vect {ej , j ∈ J}, alors un vecteur u de E est
dans A⊥ ⇔ u est orthogonal à tous les vecteurs ej .
→
−
– Si F est un sous-espace vectoriel de E, alors F ∩ F ⊥ = { 0 } : la somme F + F ⊥ est directe.
– On a toujours l’inclusion A ⊂ A⊥⊥ (A est inclus dans son double orthogonal).
Cette inclusion peut-être stricte, notamment si A n’est pas un sous-espace vectoriel de E.
Proposition (Sommes directes « es)
Soit (Fj )j∈J une famille de sous-espaces vectoriels de E, orthogonaux deux à deux.
P
Alors la somme G = Fj est directe.
⊥
On dit qu’il s’agit d’une somme directe « e, et on note G = ⊕Fj .
Remarques
– Deux sous-espaces affines orthogonaux peuvent très bien avoir une intersection vide.
−−→ −−→
– Si A ∈ F ∩ G, alors F et G sont orthogonaux⇔ ∀ (M, N ) ∈ F × G, (AM | AN ) = 0.
Proposition (Supplémentaire orthogonal d’un sous-espace vectoriel)
Soit F un sous-espace vectoriel d’un espace euclidien E. Alors E = F ⊕ F ⊥ .
F ⊥ (parfois noté F o ) est alors appelé le supplémentaire orthogonal de F .
Remarques
– Le résultat précédent reste vrai si on suppose seulement que F est de dimension finie.
– On a l’égalité F = F ⊥⊥ : F est donc égal à son double orthogonal.
Ainsi F est le supplémentaire orthogonal de F ⊥ .
– Si B est une base orthonormale de F et si B 0 est une base orthonormale de F ⊥ , alors B ∪ B0
(obtenue par juxtaposition) est une base orthonormale de E.
Réciproquement, si on complète une base orthonormale e1 , . . . , ep de F en un base orthonor-
male e1 , . . . , ep , . . . , en de E, alors ep+1 , . . . , en est une base orthonormale de F ⊥ .
– Exemple :
On suppose ici dim E = 3.
Le plan P et la droite D sont
supplémentaires l’un de l’autre.
Si e1 , e2 est une base de P et
si e3 est une base de D, alors
e1 , e2 , e3 est une base orthonormale de E
si et seulement si e1 , e2 est une
base orthonormale de P et e3 est unitaire.
– Exemples
On se place dans un espace euclidien E de dimension 3, muni d’une base orthonormale.
La normale au plan vectoriel d’équation 2x + 5y − 3z = 0 est dirigée par a = (2, 5, −3).
Soit P le plan affine orthogonal au vecteur a = (1, 3, −2) et passant par Ω(4, −5, −7).
Le plan P a pour équation (x − 4) + 3(y + 5) − 2(z + 7) = 0, donc x + 3y − 2z = 3.
Soient P1 et P2 deux plans affines de E, de directions P1 et P2 .
On dit que P1 et P2 sont perpendiculaires si P1⊥ ⊂ P2 , c’est-à-dire si P2⊥ ⊂ P1 .
Cela signifie que l’un des plans contient une normale à l’autre.
Cela équivaut aussi à dire que leurs normales sont des droites orthogonales.
a1 x + b 1 y + c 1 z = λ 1
Supposons que les équations de P1 et P2 soient
a2 x + b 2 y + c 2 z = λ 2
Alors P1 et P2 sont perpendiculaires ⇔ a1 a2 + b1 b2 + c1 c2 = 0.
On a représenté la projection H de M
sur le sous-espace affine F de direction F .
−−→ −−→
Pour tout Ω de F, on a kHM k2 ≥ kΩM k2 .
On voit en effet que le triangle M HΩ
est rectangle en H.
Remarques et exemples
– Soit H un hyperplan affine de E, passant par un point Ω.
−−→
| (u | M Ω) |
Soit u un vecteur normal à H. Pour tout point M de E, on a d(M, H) = .
kuk
On suppose que E est muni d’un repère orthonormal R.
Pn
On suppose que l’équation de H dans R est ak xk = h.
k=1
1 n
P
Alors la distance du point M (x1 , . . . , xn ) à H est d(A, H) = q ak x k − h .
Pn 2 k=1
k=1 ak
– On suppose que dim E = 3 et que D est la droite passant par Ω et dirigée par le vecteur u.
−−→
k ΩM ∧ u k
Pour tout point M de E, on a d(M, D) = .
kuk
Ce résultat suppose que E est orienté et muni d’une base orthonormale directe, dans laquelle
on effectue le calcul du produit vectoriel (voir plus loin.)
– On suppose que dim E = 3 et que D est l’intersection de deux plans perpendiculaires P1 , P2 .
Alors, pour tout point M de E, on a d(M, D)2 = d(M, P1 )2 + d(M, P2 )2 .
Si dim E = n, ce résultat se généralise à un sous-espace affine F de dimension n − r écrit
comme l’intersection de r hyperplans affines perpendiculaires deux à deux.
Remarques
– Si on inverse l’orientation de D (en choisissant −en plutôt que en ), l’orientation de l’hyperplan
H s’en trouve inversée.
– On peut donc orienter tout hyperplan affine H de E par orientation de la normale à H.
Inversement, si on se donne une orientation d’un hyperplan de l’espace vectoriel orienté E,
cela induit une orientation de la normale à cet hyperplan.
Si u1 , u2 , . . . , un sont libres, c’est une égalité⇔ les uk sont orthogonaux deux à deux.
Remarques et propriétés
– Le produit vectoriel de deux vecteurs u, v est parfois noté u × v.
– L’application (u, v) 7→ u ∧ v est bilinéaire.
Elle est alternée (antisymétrique) : ∀ (u, v) ∈ E 2 , u ∧ v = −v ∧ u.
Pour tous vecteurs u, v, w, on peut écrire : [u, v, w] = ((u ∧ v) | w) = (u | (v ∧ w)).
Remarques
– Un synonyme d’automorphisme orthogonal est isométrie vectorielle.
– Les applications Id et −Id sont des automorphismes orthogonaux.
– Tout automorphisme orthogonal f de E est évidemment un automorphisme.
L’application f −1 est également un automorphisme orthogonal.
– Le composé de deux automorphismes orthogonaux est un automorphisme orthogonal.
– Soient f un automorphisme orthogonal et u un vecteur non nul de E.
Supposons qu’il existe un réel λ tel que f (u) = λu. Alors λ ∈ {−1, 1}.
Remarques
– Soit s une symétrie vectorielle de l’espace euclidien E.
Alors s est une symétrie vectorielle orthogonale⇔ s est un automorphisme orthogonal.
NB : une projection orthogonale p n’est pas un automorphisme orthogonal, sauf si p = Id.
– Si s est la symétrie vectorielle orthogonale par rapport à F , −s est celle par rapport à F ⊥ .
Remarques
– On exprime la propriété d(f (M ), f (N )) = d(M, N ) en disant que f conserve les distances.
Les automorphismes orthogonaux sont les isométries affines qui conservent l’origine.
Les translations sont des isométries affines.
Toutes les symétries par rapport à un point sont des isométries affines.
– Plus généralement, soit F un sous-espace affine d’un espace euclidien E, de direction F .
La symétrie affine par rapport à F, parallèlement à F ⊥ , est une isométrie affine.
On dit que s est une symétrie affine orthogonale.
Si F est un hyperplan, on parle de réflexion par rapport à F.
Si F est une droite affine, on parle de demi-tour (ou de retournement) d’axe F.
– Réciproquement, soit s la symétrie par rapport à un sous-espace affine F de direction F ,
parallèlement à un sous-espace vectoriel G (avec bien sûr E = F ⊕ G.)
Si s est une isométrie affine, alors s est une symétrie affine orthogonale (c-à-d G = F ⊥ .)
– Réflexion échangeant deux points distincts
– On montre que si une application f : E → E conserve les distances, alors c’est une application
affine (donc c’est une isométrie affine.)
Proposition (Groupe des isométries affines)
On note Isom(E) l’ensemble des isométries affines de E.
Pour la loi de composition, c’est un sous-groupe du groupe affine de E.
Remarque
Soit M une matrice de Mn (IR), de vecteurs-colonnes C1 , . . . , Cn .
On considère les Cj comme des éléments de IRn muni de son produit scalaire canonique.
Alors le terme général de A = TM M est aij = (Ci | Cj ).
Remarques et exemples
– Si M est une matrice orthogonale, il en est de même de TM (car TM = M −1 .)
– Une matrice M de Mn (IR) est donc « e ⇔ ses vecteurs-lignes forment une base orthonormale
de IRn .
cos θ − sin θ cos θ sin θ
– Les matrices R(θ) = et S(θ) = sont « es.
sin θ cos θ sin θ − cos θ
On verra plus loin que ce sont là toutes les matrices « es d’ordre 2.
2 2 1
1
– La matrice M = 1 −2 2 est « e.
3
2 −1 −2
cos θ cos ϕ − sin θ cos θ sin ϕ
Pour tous réels θ, ϕ les matrices M = sin θ cos ϕ cos θ sin θ sin ϕ sont « es.
sin ϕ 0 − cos ϕ
Proposition
Soit f un endomorphisme de E euclidien.
Soit M la matrice de f dans une base orthonormale.
Les conditions suivantes sont équivalentes :
f est un automorphisme orthogonal de E (donc un élément du groupe O(E).)
M est une matrice orthogonale (donc un élément du groupe O(n).)
Remarques et propriétés
– On peut interpréter la proposition précédente en disant que les matrices orthogonales sont
les matrices des automorphismes orthogonaux dans les bases orthonormales.
– Une matrice M de Mn (IR) est orthogonale⇔l’endomorphisme f de IRn (muni de son produit
scalaire canonique) de matrice M dans la base canonique appartient à O(IRn ).
– Les groupes O(E) et O(n) sont isomorphes par le choix d’une base orthonormée.
– Soit (ek )1≤ k ≤ n une base orthonormale de E. Soient εl , ε2 , . . . , εn n vecteurs de E.
(ε) est une base orthonormale de E ⇔la matrice de (ε) dans (e) est orthogonale.
Ainsi les matrices orthogonales sont les matrices de passage entre bases orthonormales.
1 1
– Si M ∈ O(n) alors det M = ±1. La réciproque est fausse, exemple : M = .
0 1
De la même manière, si f est un automorphisme orthogonal de E, alors det f = ±1.
Remarques
– Id est dans SO(E). Mais l’application −Id est dans SO(E) ⇔ dim E est un entier pair.
– O− (n) et O− (E) ne sont pas des groupes, car ils ne sont pas stables pour le produit.
En revanche, ces ensembles sont stables par passage à l’inverse.
– Si on échange deux colonnes (ou deux lignes) d’une matrice « e positive, on obtient une
matrice « e négative (et réciproquement.)
C’est la même chose si on remplace une colonne (ou une ligne) par son opposée.
Remarques
– Plus généralement, une application f d’un espace euclidien E est une rotation vectorielle⇔
elle transforme une base orthonormale en une base orthonormale de même orientation.
– Les rotations vectorielles sont les automorphismes orthogonaux qui conservent l’orientation,
alors que les automorphismes orthogonaux négatifs sont ceux qui l’inversent.
– Soit u1 , u2 , . . . , un une famille de n vecteurs de E orienté.
Si f est une rotation vectorielle : [f (u1 ), f (u2 ), . . . , f (un )] = [u1 , u2 , . . . , un ].
On peut donc dire que les rotations conservent le produit mixte.
Si f est un automorphisme orthogonal négatif, [f (u1 ), f (u2 ), . . . , f (un )] = −[u1 , u2 , . . . , un ].
Définition (Déplacements)
Soit E un espace euclidien. Soit f une isométrie affine de E.
On dit que f est un déplacement si fe est un élément de SO(E).
Remarques
– Si E est orienté, on peut dire que les déplacements sont les isométries affines qui conservent
l’orientation, c’est-à-dire qui transforment un repère orthonormal direct (Ω, e1 , . . . , en ) en un
autre repère orthonormal direct (f (Ω), fe(e1 ), . . . , fe(en )).
– Les translations sont des déplacements. Une réflexion est un antidéplacement.
Une symétrie de centre Ω est un déplacement si dim E est pair, un antidéplacement sinon.
Un demi-tour est un déplacement si dim E est impair, un antidéplacement sinon.
– L’ensemble Isom+ (E) des déplacements est un sous-groupe de Isom(E) (isométries de E.)
L’inverse d’un antidéplacement est un antidéplacement.
Le composé de deux antidéplacements est un déplacement.
V Isométries en dimension 1 ou 2
V.1 Isométries en dimension 1
La description des isométries d’une droite vectorielle E est très simple :
Proposition
On a O(1) = {(1), (−1)}, et SO(1) = {(1)}.
On O(E) = {Id, −Id} et SO(E) = {Id}.
Les seules isométries de E sont les translations (ce sont des déplacements) et les symétries
par rapport à des points (ce sont des antidéplacements.)
La symétrie par rapport au point A est donnée par : ∀ M ∈ E, s(M ) = 2A − M .
Remarques
– L’application θ 7→ R(θ) est un morphisme surjectif du groupe (IR, +) sur le groupe SO(2).
Le noyau de ce morphisme est l’ensemble 2πZZ. On a R(θ) = R(θ0 ) ⇔ θ ≡ θ0 [2π].
– Le groupe SO(2) est commutatif. On montre que SO(n) n’est pas commutatif si n ≥ 3.
– Toutes les matrices orthogonales négatives d’ordre 2 sont des matrices de symétrie.
Cela signifie que tous les automorphismes orthogonaux négatifs d’un plan euclidien sont des
symétries vectorielles orthogonales (à suivre.)
Remarques et propriétés
– On dit aussi que θ est une mesure de l’angle de la rotation r.
– Les propriétés des matrices R(θ) donnent immédiatement :
Id est la rotation d’angle 0 [2π], et −Id est la rotation d’angle π [2π].
La rotation inverse de r(θ) est r(−θ).
Pour tous réels θ, θ0 , on a r(θ) ◦ r(θ0 ) = r(θ0 ) ◦ r(θ) = r(θ + θ0 ).
Ainsi le groupe SO(E2 ) des rotations de E2 est un groupe commutatif.
– La matrice de la rotation r(θ) dans toute base orthonormale indirecte est R(−θ).
Cela signifie que si on inverse l’orientation du plan E2 , alors la mesure de toute rotation est
changée en son opposé (modulo 2π).
– Les seules rotations involutives sont r(0) = Id et r(π) = −Id.
−
→
Si r = r(θ), avec θ 6= 0 [2π], alors le seul vecteur invariant de r est 0 .
– Soit r la rotation d’angle π2 [2π].
Alors pour toute base orthonormale directe u, v, on a r(u) = v et r(v) = −u.
Remarques et propriétés
On désigne par u, v, w des vecteurs non nuls quelconques du plan euclidien orienté E2 ,
[ (u | v) Det(u, v)
– Une mesure θ de l’angle (u, v) est donnée par : cos θ = , et sin θ = .
kuk kvk kuk kvk
Rappel : Det(u, v) est le déterminant de u, v dans toute base orthonormale directe.
Si on inverse l’orientation de E2 , toutes les mesures d’angle sont changées en leur opposé.
[
– On a (u, \
u) = 0 [2π], (u, −u) = π [2π].
[
Les vecteurs u, v sont liés si et seulement si (u, v) = 0 [π].
[
– On a la relation de Chasles : (u, \
v) = (u, \
w) + (w, v) [2π].
[
Supposons (u, v) = θ [2π].
Alors on a les égalités
[
(v, \
u) = −θ [2π], (−u, \
v) = θ + π [2π], (−u, −v) = θ [2π]
Remarques et propriétés
– Si la mesure de l’angle de D1 et D2 (dirigées par u1 et u2 ) est définie modulo π, c’est parce
qu’on n’a pas de moyen objectif de choisir u1 plutôt que −u1 , et u2 plutôt que −u2 .
(
\
(−u 1 , −u2 ) = θ [2π]
\
D’autre part, on sait que si (u 1 , u2 ) = θ [2π] alors
\
(−u \
1 , u2 ) = (u1 , −u2 ) = θ + π [2π]
– Si on inverse l’orientation de E2 , toutes les mesures d’angles sont changées en leur opposé.
– Soient D1 et D2 deux droites affines du plan euclidien orienté E2 .
\ \ π
On a (D 1 , D2 ) = 0 [π] ⇔ D1 k D2 . On a (D1 , D2 ) = [π] ⇔ D1 ⊥D2 . 2
\
Si ∆1 , ∆2 sont respectivement orthogonales à D1 , D2 , alors (∆ \
1 , ∆2 ) = (D1 , D2 ) [π].
Remarques
On peut être plus précis, en supposant que E2 est muni d’une base orthonormale directe.
– Soient s1 , s2 les réflexions d’axes les droites vectorielles D1 , D2 d’angles polaires θ1 , θ2 .
Alors s2 ◦ s1 est la rotation vectorielle d’angle ϕ = 2(θ2 − θ1 ) [2π].
Remarques
– Si θ = 0 [2π], alors r(Ω, θ) = Id (dans ce cas, le centre est quelconque.)
6 0 [2π], le point Ω est le seul point invariant de la rotation r(Ω, θ).
Si θ =
Si θ = π [2π], alors r(Ω, θ) est la symétrie par rapport au point Ω.
– Il n’est pas nécessaire que E2 soit orienté pour qu’on définisse les rotations affines. Cela n’est
utile que si on veut leur associer une mesure d’angle. D’ailleurs, si on inverse l’orientation du
plan, les mesures des angles de rotation affine sont changées en leur opposé.
Proposition (Classification des déplacements du plan)
Les déplacements du plan euclidien sont les translations et les rotations.
Réciproques et conclusion
– Toute translation peut s’écrire comme la composée s0 ◦ s de deux réflexions par rapport à
deux droites parallèles D et D0 . On peut choisir arbitrairement l’une de ces deux droites,
l’autre étant alors définie de manière unique.
– Toute rotation de centre Ω peut s’écrire comme la composée s0 ◦ s de deux réflexions par
rapport à des droites D et D0 concourantes en Ω. On peut choisir arbitrairement l’une d’elles,
l’autre étant alors définie de manière unique.
Par exemple, la symétrie par rapport à un point Ω est la composée des réflexions par rapport
à deux droites quelconques orthogonales en Ω.
– Les réflexions engendrent le groupe des isométries de E2 . Toute isométrie est en effet une
réflexion ou la composée de deux réflexions (si c’est une rotation ou une translation) ou de
trois réflexions (si c’est un antidéplacement sans point invariant, donc la composée d’une
réflexion d’axe D et d’une translation de vecteur non nul parallèle à D.)
– On pourra réfléchir à l’exercice suivant :
Soient A, B, C trois points non alignés dans le plan.
On note sA , sB , sC les réflexions respectives par rapport aux droites (BC), (CA), (AB).
On demande d’identifier l’application f = sC ◦ sB ◦ sA .
Bien sûr l’application f est un antidéplacement (comme composée de trois antidéplacements.)
C’est donc la composée d’une réflexion s par rapport à une droite D et d’une translation de
vecteur u (éventuellement nul) parallèle à D.
Le problème est donc d’identifier la droite D et le vecteur u . . .
VI Similitudes du plan
VI.1 Nombres complexes et géométrie du plan
Définition (Similitudes)
Soit f : E → E une application affine de E euclidien, d’application linéaire associée fe.
Soit k un réel strictement positif.
On dit que f est une similitude de rapport k si fe est une similitude vectorielle de rapport
k.
Cela équivaut à : ∀ (M, N ) ∈ E 2 , d(f (M ), f (N )) = k d(M, N ).
Autrement dit, f multiplie les distances par le facteur constant k.
Remarques
→
− →
−
– Une similitude vectorielle est un automorphisme de E, car f (u) = 0 ⇒ u = 0 .
– Les isométries sont les similitudes de rapport 1.
Une homothétie de rapport k est une similitude de rapport |k|.
– L’inverse d’une similitude de rapport k est une similitude de rapport k1 .
La composée de deux similitudes de rapport k, k 0 est une similitude de rapport k, k 0 .
Les similitudes forment donc un sous-groupe du groupe affine de E.
Proposition
Soit f : E → E une similitude de rapport k > 0.
Alors f est la composée d’une homothétie h de rapport k et d’une isométrie g.
Si g est un déplacement, on dit que f est une similitude directe.
Si g est un antidéplacement, on dit que f est une similitude indirecte.
Remarques
– La décomposition de f évoquée ci-dessus n’est pas unique.
Plus précisément, si h est une homothétie quelconque de rapport k > 0, alors il existe une
isométrie unique g et une isométrie unique g 0 telles que f = h ◦ g = g 0 ◦ h.
Avec ces notations, et si dim E = n, on a det(fe) = k n det g = k n det g 0 , ce qui prouve que g
et g 0 sont des isométries de même “genre”.
– On aurait pu adopter la définition équivalente suivante :
Une similitude f est dite directe (resp. indirecte) si det(fe) > 0 (resp. det(fe) < 0.)
Si E est orienté, les similitudes directes sont celles qui conservent l’orientation, et les simili-
tudes indirectes sont celles qui inversent l’orientation.
Dans la suite de ce paragraphe, on ne considère que des similitudes d’un plan euclidien.
Exemple :
Considérons z 7→ f (z) = 2iz + 2 − i.
On a ω = f (ω) ⇔ ω = −i.
f est la composée de la réflexion s par rapport
à la droite D passant par −i et
d’angle polaire 12 arg(2i) = π4 [2π]
et de l’homothétie h de centre −i
et de rapport |2i| = 2.
Exemple :
Sur ce schéma, les plans P1 , P2 sont perpendiculaires.
D1 est une normale à P1 , et D2 une normale à P1 .
La mesure des angles (D \ \
1 , D2 ) et (P1 , P2 ) est θ.
\ \ π
Les angles (D 1 , P2 ) et (D2 , P1 ) valent 2 − θ.
Remarques
– On peut considérer que Id est une rotation d’axe quelconque, d’angle θ = 0 [2π].
Le demi-tour d’axe D est la rotation d’axe D d’angle θ = π [2π].
Dans ces deux cas, on a θ = −θ [2π] : l’orientation de l’axe D est alors sans importance.
– Soit r une rotation d’angle θ [2π] autour d’un axe D orienté.
La quantité cos θ ne dépend pas de l’orientation de D.
Si M est la matrice de r dans une base quelconque, on a toujours tr (M ) = 2 cos θ + 1.
2 2 1
1
Par exemple, la matrice M = 1 −2 2 est dans SO(3).
3
2 −1 −2
Elle représente donc une rotation vectorielle d’angle θ [2π] (autour de son axe orienté).
Sans même connaı̂tre encore cet axe (on le trouverait en cherchant les vecteurs invariants) ni
avoir choisi son orientation, on sait que 2 cos θ + 1 = tr (M ) = − 23 .
Remarques
– On peut trouver les éléments caractéristiques du vissage f de la manière suivante :
La direction D de l’axe D est l’ensemble des vecteurs invariants par fe = re.
−−−−−→
La droite D est alors l’ensemble des points M de E3 tels que M f (M ) ∈ D.
−−−−−→
Le vecteur u de la translation tu est égal à M f (M ), pour tout point M de D.
– Un vissage f = r ◦ tu d’axe D peut être écrit comme la composée de quatre réflexions :
Deux par rapport à des plans contenant D pour former la rotation r.
Deux par rapport à des plans orthogonaux à D pour former la translation t.
Proposition (Classification des déplacements de E3 )
Soit f un déplacement de E3 . Soit F le sous-espace affine des points invariants par f .
Alors soit F est égal à E3 , soit c’est une droite, soit c’est l’ensemble vide.
Si F est égal à E3 , alors f est l’identité.
Si F est une droite, alors f est une rotation d’axe F (avec f 6= Id.)
Si F est vide, alors f est un vissage.
On a ainsi obtenu une classification complète des déplacements de E3 .
Remarques
– On dispose ainsi d’une classification de toutes les isométries de E3 . On note que l’identification
d’une telle isométrie f passe par le calcul du sous-espace affine des points invariants.
– Toute isométrie affine f est la composée d’au plus quatre réflexions :
Une seule réflexion si f est. . . une réflexion.
Deux fois la même réflexion si f = Id.
Deux réflexions par rapport à des plans parallèles si f est une translation.
Deux réflexions par rapport à des plans sécants si f est une rotation.
Trois réflexions si f est antidéplacement ayant un seul point fixe Ω (donc si f est la
composée commutative d’une rotation r d’axe D passant par Ω et de la réflexion relative
au plan P orthogonal à D en Ω.)
Trois réflexions si f est antidéplacement n’ayant pas de point fixe (donc la composée d’une
réflexion par rapport à un plan P et d’une translation parallèle à ce plan.)
Quatre réflexions si f est un vissage (deux pour la rotation, deux pour la translation.)
– Tout automorphisme orthogonal f est la composée d’au plus trois réflexions vectorielles (en
effet f possède au moins l’origine comme point fixe : le dernier cas ne se présente pas.)
On peut conclure en disant que les réflexions vectorielles engendrent le groupe orthogonal de
E3 , et que les réflexions affines engendrent le groupe des isométries de E3 .
Définition
Soient Ω un point de E et r un réel positif ou nul.
On appelle cercle de centre Ω, de rayon r l’ensemble C(Ω, r) = {M ∈ E, ΩM = r}.
Si r = 0, l’ensemble C(Ω, r) se réduit au point Ω : on parle de cercle-point.
Ainsi un cercle est caractérisé par un couple (A, B) de points diamétralement opposés.
On dira alors que C est le cercle de diamètre [A, B].
Dans Cl le cercle de diamètre [a, b] est défini par : (z − a)(z − b) ∈ iIR.
Cercle circonscrit à un triangle
On se donne trois points A, B, C non alignés.
Par A, B, C, il passe un cercle C et un seul.
Le centre de C est le point d’intersection
des trois médiatrices du triangle ABC.
On dit que C est le cercle circonscrit au triangle ABC.
Tangentes à un cercle
Notons C le cercle de centre Ω et de rayon r > 0.
Par un point intérieur à C, il ne passe aucune tangente à C.
Par tout point M de C, il passe une unique
tangente (M T ) à C : la normale en M à (ΩM ).
Par tout point N extérieur à C,
il passe exactement deux tangentes (N A) et (N B) à C.
√
On a les égalités N A = N B = N Ω2 − r2 .
Cercles orthogonaux
Soient C, C 0 deux cercles de centres Ω, Ω0 et de rayons r, r0 .
Les conditions suivantes sont équivalentes :
√
On a l’égalité ΩΩ0 = r2 + r02 .
Les cercles sont sécants en deux points en lesquels les tangentes à C, C 0 sont « es.
Si ces conditions sont réunies, on dit que les deux cercles C et C 0 sont orthogonaux.
Proposition
Soit C le cercle de centre Ω et de rayon r > 0.
Soient A, B deux points quelconques de C.
−→
\ −→ −−→
\ −−→
Pour tout point M de C, distinct de A et B, on a : (ΩA, ΩB) = 2(M A, M B) [2π].
Proposition
Soit C le cercle de centre Ω et de rayon r > 0.
Soient A, B deux points quelconques de C.
−−→
\ −−→ −−→
\ −−→
Si M, N sont sur C et distincts de A, B, on a : (M A, M B) = (N A, N B) [π].
Proposition (Réciproque)
Soient A, B, C trois points distincts du plan E.
−−→
\ −−→ −→
\ −−→
Soit C l’ensemble des points M (distincts de A, B) tels que (M A, M B) = (CA, CB) [π].
L’ensemble C est le cercle circonscrit au triangle ABC, privé de A et B.
Remarque
Avec les notations de la réciproque, on peut considérer les deux conditions suivantes :
−−→
\ −−→ −→\ −−→
(M A, M B) = (CA, CB) [2π] définit l’arc de C délimité par A, B et contenant C.
−−→
\ −−→ −→
\ −−→
(M A, M B) = (CA, CB) + π [2π] définit l’arc de C délimité par A, B ne contenant pas C.
Exemple
Le schéma ci-dessous illustre la proposition précédente.
−−→
\ −−→ −→\ −−→ −−→
\ −−→ −→
\ −−→
A gauche, on a (BC, BD) = (AC, AD) [2π], et à droite on a (BC, BD) = (AC, AD)+π [2π].
Dans les deux cas, on a ((BC),\ \
(BD)) = ((AC), (AD)) [π].
Définition
Soit f une application définie sur le plan E, à valeurs dans IR.
Notons Γλ l’ensemble (éventuellement vide) des points M tels que f (M ) = λ.
Les sous-ensembles Γλ sont appelés lignes de niveau de f .
Exemples
On suppose que E est rapporté à un repère orthonormal R = (O, e1 , e2 ).
– Les lignes de niveau de f : M (x, y) 7→ (x − a)2 + (y − b)2 sont les cercles de centre Ω(a, b).
– Soit u un vecteur non nul, et A un point quelconque du plan.
−−→
Les lignes de niveau de f : M 7→ (AM | u) sont les droites orthogonales au vecteur u.
MA
Lignes de niveau de f : M 7→ M B
MA
On se donne deux points A, B distincts du plan, et on définit l’application f : M 7→ M B.
Pour tout λ > 0, on note Cλ l’ensemble des points M tels que f (M ) = λ.
Si λ = 1, on obtient la médiatrice du segment [A, B]. Supposons donc λ 6= 1.
Sur la droite (AB), soit G le barycentre de (A, 1), (B, −λ) et soit H celui de (A, 1), (B, λ).
Le point H est toujours strictement compris entre A et B.
Le point G est extérieur à [A, B] (du coté de A si 0 < λ < 1, du coté de B sinon.)
( −−→ −−→ −−→
M A − λM B = (1 − λ)M G
Pour tout point M , on a donc −−→ −−→ −−→
M A + λM B = (1 + λ)M H
On a les équivalences :
−−→ −−→ −−→ −−→ −−→ −−→
M ∈ Cλ ⇔ M A2 = λ2 M B 2 ⇔ (M A − λM B | M A + λM B) = 0 ⇔ (M G | M H) = 0
On en déduit que Cλ est le cercle de diamètre [G, H].
−−→
\ −−→
Lignes de niveau de f : M 7→ (M A, M B)
Soient A, B deux points distincts du plan.
−−→
\ −−→
Soit g l’application M 7→ (M A, M B) [π].
Soit θ un réel de [0, π[.
On note Cθ0 = {M ∈ E, g(M ) = θ [π]}.
Si θ = 0, on trouve la droite (AB) (privée de A et B.)
On suppose donc 0 < θ < π.
Cθ0 est alors un cercle passant par A et B
(mais privé de ces deux points.)
Les cercles Cθ0 forment un “faiceau”.
La droite (AB) est la position-limite,
obtenue quand θ → 0 et quand θ → π.
Tous les cercles passent par A et B.
Le cercle de diamètre [A, B] est obtenu pour θ = π2 .
Si ϕ = π − θ, les Les cercles Cθ0 et Cϕ0
sont symétriques l’un de l’autre par rapport à (AB).
On montre que les cercles Cλ sont deux à deux orthogonaux aux cercles Cθ0 , comme on le voit
On montre que les droites joignant un sommet du triangle au point de contact du cercle
inscrit avec le coté opposé sont concourantes (c’est le point de Gergonne de ABC.)
Si on note a, b, c les longueurs des cotés BC, CA, AB, on montre que :
Le point JA est barycentre de (A, −a), (B, b), (C, c).
Le point JB est barycentre de (A, a), (B, −b), (C, c).
Le point JC est barycentre de (A, a), (B, b), (C, −c).
On montre que les droites joignant un sommet du triangle au point de contact du cercle
exinscrit sur le coté opposé sont concourantes (c’est le point de Nagel de ABC.)
Définition
Soient Ω un point de E et r un réel positif ou nul.
On appelle sphère de centre Ω et de rayon r l’ensemble S(Ω, r) = {M ∈ E, ΩM = r}.
Si r = 0, l’ensemble S(Ω, r) se réduit au point Ω : on parle de sphère-point.
Boule ouverte ou fermée, intérieur ou extérieur d’une sphère
Posons B(Ω, r) = {M ∈ E, ΩM < r} (c’est l’ensemble vide si r = 0.)
B(Ω, r) est la boule ouverte de centre Ω de rayon r, ou intérieur de la sphère S(Ω, r).
L’ensemble {M ∈ E, ΩM > r} est l’extérieur de la sphère S.
B(Ω, r) = {M ∈ E, ΩM ≤ r} est la boule fermée de centre Ω, de rayon r.
Représentation paramétrique
On suppose que le plan E est rapporté à un repère orthonormal direct (O, e1 , e2 , e3 ).
Soit Ω un point de coordonnées a, b, c dans ce repère.
Soit S la sphère de centre Ω de rayon r. x = a + r cos ϕ sin θ
θ ∈ [0, π]
Une représentation paramétrique de S est y = b + r sin ϕ sin θ , avec
ϕ ∈] − π, π]
z = c + r cos θ
MA
Lignes de niveau de f : M 7→ M B
MA
Soient A, B deux points distincts, et Sλ l’ensemble des points M tels que M B = λ > 0.
Si λ = 1, on obtient le plan médiateur du segment [A, B]. Supposons donc λ 6= 1.
Soit G le barycentre de (A, 1), (B, −λ) et soit H celui de (A, 1), (B, λ).
( −−→ −−→ −−→
M A − λM B = (1 − λ)M G
Pour tout point M , on a donc −−→ −−→ −−→
M A + λM B = (1 + λ)M H
On a les équivalences :
−−→ −−→ −−→ −−→ −−→ −−→
M ∈ Sλ ⇔ M A2 = λ2 M B 2 ⇔ (M A − λM B | M A + λM B) = 0 ⇔ (M G | M H) = 0
On en déduit que Sλ est une sphère de diamètre [G, H].