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? Exercice 1.2. On considère l’ensemble E = RN des suites (un )n2N à valeur dans R.
a) Décrire
T avec des mots, sans utiliser il existe ni pour tout, les ensembles suivants :
; un 2 {0, 1}} ;
A = Tn2N {uS2 E T
B = SM 2R Tn2N m n {u 2 E ; um M } ;
C = M 2R n2N {u 2 E ; un M }.
b) Réciproquement, faire l’opération de traduction inverse pour les parties suivantes de E :
F l’ensemble des suites stationaires (c’est-à-dire constantes à partir d’un certain rang) ;
G l’ensemble des suites qui convergent (bonus : essayer de n’utiliser que des intersections
et unions dénombrables).
Solution.
a) A est l’ensembles des suites à valeurs dans {0, 1} ; B est l’ensemble des suites qui tendent
vers +1 ; C est l’ensemble des suite minorées.
S T S T S T
b) F = n2N m n {um = un } ; G = `2R ✏>0 N 2N n N {|un `| ✏},
T S T T
ou bien G = k 1 N 2N n N m N {|um um | k1 }.
? Exercice 1.3. Soient A, B des parties d’un ensemble ⌦. Dire, pour chacune des fonctions
suivantes, si elle est la fonction indicatrice d’une partie de ⌦, et si oui, préciser laquelle :
a) 1A + 1B , b) 1A 1B , c) |1A 1B |,
d) 1A + 1B 1A 1B , e) max(1A , 1B ), f ) min(1A , 1B ).
Solution. a) Ce n’est pas une fonction indicatrice, car la fonction peut valoir 2, si x 2 A[B ; b)
1A 1B = 1A\B ; c) |1A 1B | = 1A B ; d) 1A + 1B 1A 1B = 1A[B ; e) max(1A , 1B ) = 1A[B ;
f) min(1A , 1B ) = 1A\B .
1
Solution.
a) On utilise que 1Ac = 1 1A et que 1A\B = 1A 1B pour obtenir
n
Y n
Y
1Sni=1 Ai = 1 1Tni=1 Aci = 1 1Aci = 1 (1 1A i ) .
i=1 i=1
(pour chaque terme du produit, on distribue (1 + xi ) en multipliant soit par 1 soit par
xi , et les indices i1 , . . . , ik sont ceux pour lesquels on a multiplié par xi ). Ici, on a donc
n
Y ⇣ n
X X ⌘
1S n
i=1 Ai
=1 (1 1A i ) = 1 1+ ( 1)k 1Ai1 · · · 1Aik .
i=1 k=1 1i1 <···<ik n
Exercice 1.5. Soient E et F deux ensembles, f une application de E dans F , et (Ai )i2I une
famille de sous-ensembles de F .
S S T T
a) Montrer que f 1 i2I Ai = i2I f
1 (A ) et que f 1
i i2I Ai = i2I f
1 (A ).
i
b) Montrer que f 1 (Ac ) = (f 1 (A))c .
Solution.
a) Montrons la première égalité d’ensembles par double inclusion.
S
“⇢”. Soit
S x 2 f ( i2I Ai ). Par définition de f (A) = {x, f (x) 2 A}, cela signifie que
1 1
f (x) 2 i2I Ai , c’est-à-dire qu’il existe un i 2 I tel que f (x) 2 Ai . Mais si f (x) 2 Ai ,
cela S
signifie que x 2 f 1 (Ai ) : ainsi, il existe un i 2 I tel que x 2 f 1 (Ai ), c’est-à-dire
x 2 i2I f 1 (Ai ). On a donc montré la première inclusion.
S
“ ”. Soit x 2 i2I f 1 (Ai ). Il existe
S donc un i 2 I tel que xS2 f 1 (Ai ), c’est-à-dire
tel que f (x) 2 Ai . Ainsi, f (x) 2 i2I Ai , c’est-à-dire x 2 f 1 i2I Ai . Cela démontre
l’autre inclusion.
Pour la deuxième égalitee d’ensembles, on procède de la même manière que ci-dessus,
en remplaçant “il existe un i 2 I” par “pour tout i 2 I”.
b) Montrons l’égalité par double inclusion.
“⇢”. Soit x 2 f 1 (Ac ) : on a f (x) 2 Ac , c’est-à-dire f (x) 2
/ A. On en déduit donc que
x2 / f (A), car si x 2 f (A) on aurait f (x) 2 A, et donc x 2 (f 1 (A))c .
1 1
2
Dénombrement
n ✓ ◆
X n
X ✓ ◆ Xn ✓ ◆ Xn ✓ ◆
n n n 1 n
Exercice 1.6. Calculer , ( 1)k , k , .
k k k k+1 k
k=0 k=0 k=0 k=0
Solution. On a, en utilisant par exemple le binôme de Newton
Xn ✓ ◆ Xn ✓ ◆ Xn ✓ ◆ Xn ✓ ◆
n n k n k k k k n n
= 1 1 = (1+1) = 2 , ( 1) = ( 1)k 1n k
= (1 1)k = 0 .
k k k k
k=0 k=0 k=0 k=0
n
X ✓ ◆ Xn ✓ ◆ X1 ✓
n ◆
n n 1 n 1
k = n =n = n2n 1
.
k k 1 k
k=0 k=1 k=0
1 n n+1
Pour le dernier terme, on utilise que k+1 k = 1
n+1 k+1 , pour avoir
n
X ✓ ◆ Xn ✓ ◆ n+1 ✓ ◆
1 n 1 n+1 1 X n+1 1
= = = (2n+1 1)
k+1 k n+1 k+1 n+1 k n+1
k=0 k=0 k=1
n+1
(on a ajouté et soustrait dans la somme le terme k = 0, qui vaut 0 = 1).
X✓
n+1
k+i
◆ n ✓
X k+i
◆ ✓
k+n+1
◆ ✓
n+k+1
◆ ✓
n+k+1
◆
= + = + ,
i i n+1 n n+1
i=0 i=0
3
Exercice 1.8. 12 chevaux sont au départ d’une course.
a) Déterminer le nombre de trios d’arrivée possibles (sans ordre).
b) Déterminer le nombre de tiercés possibles (avec ordre). (On suppose qu’il n’y a pas d’ex-æquo.)
Solution.
12
a) Il y a 3 trios possibles (on doit choisir les 3 chevaux parmi un ensemble à 12 éléments).
b) Il faut choisir le cheval qui arrive en 1-ère position : il y a 12 choix possibles ; puis le
cheval en 2-ème position : il reste 11 choix possibles ; puis le cheval qui arrive en 3-ème
position : il y a 10 choix possibles. Au final, il y a 12 · 11 · 10 tiercés possibles.
Exercice 1.10. De combien de façons peut-on mettre n boules numérotées dans k urnes ?
De combien de façons peut-on mettre n boules identiques dans k urnes ?
Solution.
a) Pour placer la boule numéro i, il y a k choix. Au total il y a k ⇥ · · · ⇥ k = k n manières
de placer n boules numérotées dans k urnes.
b) Si les boules sont identiques, cela revient à savoir quel est le nombre de boules dans
chaque urne. On peut raisonner par récurrence sur le nombre d’urnes. Notons Nn,k le
nombre de manières de placer n boules dans k urnes. On a clairement Nn,1 = 1 (toutes
les boules sont dans la même urne). En décomposant suivant le nombre j de boules dans
la première urne, on obtient
n
X n
X
Nn,k = Nn j,k 1 = Ni,k 1.
j=0 i=0
P Pn
On trouve alors facilement que Nn,2 = ni=0 Ni,1 = n + 1 = n+1
1 , Nn,3 = i=0 Ni,2 =
Pn (n+1)(n+2)
i=0 (i + 1) = 2 = 2 . Par récurrence sur k, on montre que Nn,k = n+k
n+2 1
k 1 .
4
Une autre manière de représenter ce problème est de considérer n + k 1 positions
alignées, avec deux parois aux deux extrémités : sur les n + k 1 positions, on place n
boules et k 1 parois, dessinant ainsi k urnes dont la somme des boules est égale à n.
Voici un exemple lorsque n = 5 ; k = 3 : | ⇤ ⇤| | ⇤ ⇤ ⇤ | (il y a 2 boules dans la première
urne, 0 dans la deuxième, 3 dans la troisième). Il faut donc choisir la positions des n
boules parmi les n + k 1 positions possibles, les k 1 parois étant alors placées dans
les positions restantes. De manière analogue, on pourrait aussi placer les k 1 parois.
Il y a donc n+kn 1 = n+k k 1
1
façons de le faire.
Dénombrabilité
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Exercice 1.13. Déterminer si les ensembles suivants sont dénombrables ou non :
a) L’ensemble P des nombres premiers ;
b) L’ensemble des rationnels Q ;
c) L’ensemble A des nombres algébriques (voir Exercice 1.1) ;
d) L’ensemble M des mots (finis) constitués de lettres d’un alphabet fini A ;
e) L’ensemble Pfin (N) des parties finies de N ;
f) L’ensemble {0, 1}N des suites à valeur dans {0, 1} ;
g) L’ensemble des nombres calculables ⇤ .
Solution.
a) L’ensemble P des nombres premiers est inclus dans N, il est donc dénombrable.
b) L’ensemble Q est dénombrable, car il existe une surjection (p, q 7! pq ) de Z ⇥ N⇤ ! Q,
et Z ⇥ N⇤ est dénombrable.
S
c) On a écrit dans le Spremier
S exercice A = Q2Q[X] EQ , où EQ = {x 2 C, Q(x) = 0}. On
peut réécrire A = n2N Q2Qn [X] EQ , où Zn [X] est l’ensemble des polynômes à coeffi-
cients entiers de degré n. Notons deux choses : pour Q 2 Qn [X] on a |EQ | n ; Qn [X]
est dénombrable (en bijection avec Q⇤ ⇥Q⇥· · ·⇥Q, l’ensemble des coefficients possibles).
Ainsi, A est une union dénombrable d’ensembles finis, et est donc dénombrable.
d) S
Notons Mn l’ensemble des mots de longueur n (pour n 1), de sorte que M =
n 1 Mn . Mais Mn est clairement en bijection avec A , et est donc fini. On obtient
n
donc que M est une union dénombrable d’ensembles finis, et est donc dénombrable.
S
e) On peut écrire Pfin (N) = 1m=1 P({0, . . . , m}), car une partie finie de N est nécessaire-
ment contenue dans un ensemble {0, . . . , m} (par exemple car elle admet un plus grand
élément). On a donc écrit Pfin (N) comme une union dénombrable d’ensembles finis, ce
qui montre qu’il est dénombrable.
f) On a vu dans le cours que {0, 1}N est en bijection avec P(N) (par la bijection (un )n2N 7!
{n : un = 1}). Ainsi, {0, 1}N n’est pas dénombrable.
g) Notons C l’ensemble des nombres calculables. Pour chaque nombre x 2 C, il existe un
algorithme Ax qui permet d’en calculer les décimales. Notons qu’un algorithme Ax peut
être vu comme un “mot” de l’alphabet A contenant toutes les lettres et tous les symboles
d’un clavier (espace, virgule, point, point virgule, deux points, +, , ⇥ etc.). Ainsi,
l’application x 7! Ax qui à un nombre calculable associe un algorithme qui permet de
calculer ses décimales est une injection de C dans l’ensemble M des mots finis constitués
de lettres de l’alphabet fini A. On a montré plus haut que M était dénombrable. Cela
montre que C est dénombrable — en particulier, comme R n’est pas dénombrable, cela
montre qu’il existe des nombres qui ne sont pas calculables !
⇤. Un nombre calculable est un réel pour lequel il existe un algorithme permettant de calculer n’importe
quelle décimale de ce nombre. Par exemple, ⇡ est un nombre calculable : on peut écrire un programme pi, tel
que pi(n) renvoie la nème décimale de ⇡.