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CHAPITRE 11. FLEXION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

- 1 -
11.1. Définitions et exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 1 -
11.1.1. Flexion pure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 1 -
11.1.2. Glissement et cisaillement dans les pièces fléchies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 1 -
11.1.3. Flexion simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 3 -
11.2. Appuis et charges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 3 -
11.2.1 Types d'appuis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 3 -
11.2.2. Charges supportées par les poutres et les planchers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 4 -
11.3. Diagrammes des moments fléchissants et des efforts tranchants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 5 -
11.3.1. Conventions de signes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 5 -
11.3.2. Diagrammes des moments fléchissants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 6 -
11.3.3. Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 7 -
A) Poutre sur deux appuis : charge ponctuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 7 -
B) Poutre sur deux appuis soumise à une charge uniformément répartie sur la partie
droite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 8 -
C) Poutre soumise à une charge ponctuelle et répartie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 9 -
11.3.4. Relation entre le (Mf), le (T) et le type de charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 11 -
A) Relations entre le moment fléchissant et l’effort tranchant . . . . . . . . . . . . . . - 11 -
B) Relations entre le type de charges et l’allure des diagrammes des moments
fléchissants et des efforts tranchants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 11 -
C) Relation entre le moment fléchissant et la déformée d’une poutre . . . . . . . . . - 11 -
D) Relation entre le type de charge et la position du moment fléchissant maximum d’une
poutre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 12 -
E) Trucs et astuces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 12 -
11.4. Distribution des contraintes normales dans une section droite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 13 -
11.4.1. Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 13 -
11.4.2. Relation fondamentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 13 -
11.5. Distribution des contraintes tangentielles dans une section droite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 15 -
11.6. Choix de la forme de la section droite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 17 -
11.6.1. En flexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 17 -
A) Cas des matériaux ductiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 17 -
B) Cas des matériaux fragiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 18 -
11.6.2. En cisaillement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 18 -
11.6.3. Section(s) dangereuse(s) d’une poutre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 19 -
11.7. Contraintes admissibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 19 -
11.7.1. En flexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 19 -
11.7.2. En cisaillement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 19 -
11.8. Déformation de flexion des poutres isostatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 23 -
11.8.1. Calcul de la flèche en un point : “Méthode des aires” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 23 -
A) Théorie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 23 -
B) Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 24 -
C) Récapitulatif - Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 26 -
11.8.2. Calcul de la flèche en un point : “Méthode différentielle” . . . . . . . . . . . . . . . . . - 27 -
11.8.3. Flèche admissible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 28 -
11.9. Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 29 -
11.9.1. Calcul (simplifié) d'une dent de roue dentée (engrenage cylindrique) . . . . . . . . . - 29 -
11.9.2. Calcul de poutres de plancher . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 32 -
11.9.3. Charges roulantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 35 -
A) Charge roulante unique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 35 -

Version du 6 janvier 2010 (17h58)


CHAPITRE 11. FLEXION

11.1. Définitions et exemples

11.1.1. Flexion pure

La flexion pure est un état de charge tel que, dans toute section droite d'une pièce,
il n'existe qu'un moment fléchissant ( Mf ). Ce moment fléchissant doit être
constant.

La figure ci-contre donne un exemple


d'une barre soumise à flexion pure. Les deux
couples (C) agissent dans un plan de symétrie
longitudinal de la poutre : dès lors, en effectuant
une coupure suivant une section droite
quelconque, on constate que tous les efforts
internes y sont nuls sauf le moment fléchissant
autour de l'axe (z) qui est constant et égal à (C).

Par des considérations de symétrie, on


peut montrer que toute section droite de la barre
le reste après déformation.

Le moment fléchissant étant, par définition, constant, la barre se déformera partout de façon
identique. Elle adoptera donc une courbure constante en prenant la forme d'un arc de cercle.

11.1.2. Glissement et cisaillement dans les pièces fléchies

La rupture par glissement et cisaillement se produit dans un corps quand, par suite des charges
qui agissent sur lui, une partie de ce corps glisse par rapport à l'autre partie, les efforts intérieurs que la
matière subit ayant dépassé la résistance à la rupture.

Ce genre d'effort intérieur se produit également dans les pièces fléchies.

Deux exemples simples permettent de s'en rendre compte.

Supposons qu'une poutre soit formée d'une série de blochets (B) juxtaposés et serrés l'un contre
l'autre par un étau, comme le montre la première figure ci-dessous.

Plaçons cette poutre sur deux appuis (C) et (D) et chargeons-là d'une série de forces (F).

La poutre étant ainsi sectionnée suivant les sections (S), il est évident que les blochets (B) vont
glisser les uns par rapport aux autres et, par exemple, vont se présenter à un moment donné dans les
positions données par la seconde figure ci-dessous.

© R. Itterbeek Mécanique et Résistance des Matériaux Flexion - 1 -


Ces déplacements par glissement étaient à prévoir puisque la matière manque de continuité
suivant les plans (S). Dans ces plans la résistance de la matière est nulle, seul le serrage des blochets par
frottement les uns contre les autres s'opposent à leur déplacement par glissement.

Dans la mesure du possible les poutres fléchies sont d'une seule pièce, cependant elles présentent
la même tendance au glissement transversal et si la résistance de la matière est insuffisante, les mêmes
déplacements verticaux auront tendance à se produire également.

Dans la grande majorité des cas ces efforts tranchants sont négligeables par rapport aux autres
efforts sollicitant la poutre, il faudra cependant en tenir compte au moment de la conception des poutres
soumises à flexion (raidisseurs aux appuis).

Supposons en second lieu que la poutre fléchie soit constituée d'une série de planches empilées
et posées sur les appuis (C) et (D). Une charge (F) fait fléchir l'ensemble.

L'expérience très simple à réaliser, montre que chacune des planches fléchit et s'incurve pour son
propre compte, ce qui les oblige à glisser les unes par rapport aux autres dans le sens longitudinal.

Les extrémités des planches qui, avant l'application de la charge (F), se trouvaient en coïncidence
dans un même plan AA et BB, ne le sont plus après déformation.

La seule résistance opposée à ce glissement longitudinal provient du frottement des planches les
unes sur les autres. En réalité, on ne tient compte de ce glissement que dans les calculs des soudures ou
des rivets des poutres composées.

© R. Itterbeek Mécanique et Résistance des Matériaux Flexion - 2 -


11.1.3. Flexion simple

Il apparaît donc dans les sections transversales d'une barre, en même temps que les moments de
flexion, des efforts tranchants, d'où :

La flexion simple est un état de charge tel que dans toute section droite d'une pièce
il n'existe qu'un moment fléchissant ( Mf ) et un effort tranchant (T) associé.

La flexion simple entraîne sur toute la section perpendiculaire à la fibre


moyenne de la pièce des contraintes normales et tangentielles. Ces dernières
provoquent un gauchissement des sections droites.

Toutefois, la déformation du plan des sections transversales n'influe pas


d'une façon notable sur la grandeur des contraintes normales.

L'erreur que l'on commet en ne tenant pas compte de cette déformation dans le calcul des
contraintes normales est faible (voir nulle si l'effort tranchant est constant).

Une barre travaillant principalement à la flexion est appelée poutre.

Un exemple concret de poutre isostatique soumise à flexion simple est donné à la figure ci-
dessous. Les charges sont toujours appliquées dans un plan longitudinal de symétrie. En effectuant une
coupure au droit de la charge (P), on constate que comme efforts internes, il existe un moment fléchissant
(Mf) et un effort tranchant (T).

11.2. Appuis et charges

11.2.1 Types d'appuis

Si on se limite au cas plan, on rencontre trois types d'appuis :

© R. Itterbeek Mécanique et Résistance des Matériaux Flexion - 3 -


1) l'encastrement : Degré de liberté : aucun.
D'où l'encastrement interdit tout mouvement (horizontal, vertical, rotation). Il crée une force
de réaction (qui peut se décomposer en une composante verticale et une composante
horizontale) et un couple appelé moment d'encastrement.

2) l'appui fixe : Degré de liberté : un (rotation)


(L'appui fixe est aussi appelé : appui à rotule ou appui articulé). D'où l'appui fixe permet
uniquement la rotation. Il crée une force de réaction uniquement (qui peut se décomposer en
une composante verticale et une composante horizontale).

3) l'appui mobile : Degré de liberté : deux (rotation, glissement)


(L'appui mobile est aussi appelé : appui simple, appui à rouleau, appui glissant). D'où l'appui
mobile empêche uniquement le déplacement suivant une perpendiculaire au chemin de
roulement. Il crée une force de réaction perpendiculaire au chemin de roulement.
Cet appui est largement utilisé afin de rendre possible les déplacements horizontaux et
empêcher ainsi la naissance de contraintes thermiques éventuelles.

Rappel : Si les réactions peuvent se déterminer à partir des équations de la


statique, la poutre est dite isostatique. Dans le cas contraire, elle est
hyperstatique.

11.2.2. Charges supportées par les poutres et les planchers

Les charges que les poutres et planchers ont à supporter se divisent en deux catégories :

< le poids propre;


< les charges proprement dites.

Le poids propre de la pièce s'évalue en Newton par mètre courant [N/m] pour les poutres, et en
[N/m²] pour les planchers et les passerelles.

Les charges proprement dites sont les charges qui sollicitent les pièces.

Il en existe de deux sortes :


< les charges concentrées;
< les charges réparties.

A) Les charges concentrées sont celles qui sont ramassées sur une très petite surface, tel une poutre
s'appuyant sur une autre poutre qui lui est perpendiculaire, une colonne reposant sur une poutre, une
charge pendue ( cas d'un palan ) fixe ou roulante.

© R. Itterbeek Mécanique et Résistance des Matériaux Flexion - 4 -


B) Au contraire un mur élevé sur la longueur d'une poutre ou une matière répartie sur la surface d'un
plancher sont des charges réparties. Elles sont dites uniformément réparties quand elles ont une valeur
constante sur toute la longueur de la poutre ou sur toute la surface du plancher (le poids propre étant un
exemple de charge répartie).

Suivant la position sur la poutre du point d'application d'une charge concentrée, la déformation
et les efforts internes que la poutre subit varient beaucoup. Il en est de même, si à égalité de poids total,
la charge est concentrée au lieu d'être répartie.

Conclusions :
< Une poutre peut être capable de supporter une charge répartie de valeur donnée
et peut ne pas pouvoir supporter la même charge appliquée localement.
< Une charge concentrée locale peut agir très différemment sur une poutre suivant
l'emplacement de son point d'application. A ce point de vue il y a toujours intérêt
à reporter la charge aussi près que possible des appuis.

Nous verrons les différentes possibilités de charge d'une poutre aussi bien encastrées que sur deux
appuis et de l'influence des celles-ci sur la manière dont elles sont sollicitées.

11.3. Diagrammes des moments fléchissants et des efforts tranchants

11.3.1. Conventions de signes

Par convention :

Le moment fléchissant est positif : s'il tend à mettre en traction les fibres
inférieures longitudinales de la poutre.

L'effort tranchant associé est positif : s'il tend à faire tourner le petit élément
dans le sens horlogique.

La charge (p(x)) est positive : si elle agit vers le bas.

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Pour retrouver facilement le signe des moments fléchissants (Mf ), on peut se servir
de la règle suivante :
Si une force (F) ou (p) agit vers le bas, le (Mf) correspondant est : (!)
Si une force (F) ou (p) agit vers le haut, le (Mf) correspondant est : (+)

Pour le signe des efforts tranchants (T) :


Si une force (F) ou (p) agit vers le bas, le (T) correspondant est : (!)
Si une force (F) ou (p) agit vers le haut, le (T) correspondant est : (+)
Remarque :
Ne fonctionne que si on établit le diagramme des efforts tranchants de la gauche
vers la droite.

11.3.2. Diagrammes des moments fléchissants

Ces diagrammes joueront un rôle très important dans la recherche des sections les plus sollicitées
ainsi que dans la détermination des flèches. Ils remplissent donc une fonction primordiale dans le
dimensionnement des poutres.

Pour construire les diagrammes des moments fléchissants et des efforts tranchants, on effectue
un certain nombre de coupures (entre les charges extérieures, entre une charge et une extrémité non
appuyée, dans les zones où agissent les charges réparties).

Pour chaque coupure on détermine l'expression de (Mf) et de (T) en équilibrant le tronçon


compris entre une extrémité de la poutre et la coupure. Les diagrammes sont tracés à partir des
équations obtenues pour (Mf) et (T). La convention de signe adoptée pour le dessin des diagrammes est
celle explicitée ci-dessus. Ce choix implique que le diagramme des moments soit orienté du coté de la
fibre tendue.

Effort tranchant dans une section :

Somme des forces (réactions comprises) situées soit à droite, soit à gauche de la
section considérée.

Moment fléchissant dans une section :

Somme des moments, de toutes les forces (réactions comprises) situées soit à
droite, soit à gauche de la section considérée.

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11.3.3. Applications

A) Poutre sur deux appuis : charge ponctuelle

1) Recherche des réactions d'appuis.


 
 i
( f )  0 : R A  F  RB  0
  F lb
(MB )  0 :  R A l  F lb  0  RA 
l
F la
 RB 
l
2) Recherche des moments fléchissants. (On coupe en un point et on équilibre de gauche à droite)
Coupure en A : Mf A 0
Entre A et C : Mf AC  RA x
F l a lb
Coupure en C : Mf C   R A la 
l
Entre C et B : Mf CB  R A x  F  x  la 
Coupure en B : Mf B   R A l  F lb  0
3) Recherche des efforts tranchants. (On coupe en un point et on équilibre de gauche à droite)
F lb
Coupure (juste après) en A : TA  R A 
l
F la
Coupure (juste après) en C : TC  R A  F  
l

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B) Poutre sur deux appuis soumise à une charge uniformément répartie sur la partie droite

Remarque importante :
Lorsqu'il existe une charge répartie, on la remplace par une charge ponctuelle
au centre de gravité de la charge répartie.

1) Recherche des réactions d'appuis.


On pose : F  p lp
 
 ( fi )  0 : R A  F  RB  0
  F lb p l p lb
(M B )0 :  R A l  F lb  0  RA 
l

l
F la p l p la
 RB  
l l
2) Recherche des moments fléchissants. (On coupe en un point et on équilibre de gauche à droite)
Coupure en A : Mf A 0
Entre A et C : Mf AC  RA x
F lb
Coupure en C : x  lC  Mf C 
  RA l  l p   l
l  lp 
 x  lC
 M f CB  R A x   x  lC  p
Entre C et B : 2

p
M f  R A x   x  lC 
2
 CB
2
F lp l lp 
Coupure en G : x  la  Mf G   R A la  F b  
2 4 2 8
Coupure en B : Mf B   R A l a  F lb  0
3) Recherche des efforts tranchants. (On coupe en un point et on équilibre de gauche à droite)
F lb
Coupure (juste après) en A : TA  R A 
l
F lb
Coupure (juste après) en C : TC  R A 
l
F la
Coupure (juste avant) en B : TB  R A  p l p  
l

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C) Poutre soumise à une charge ponctuelle et répartie

Remarque importante :
Si dans la zone où agit une charge répartie existe en outre des forces ponctuelles
(actives ou réactives), il faut diviser la zone de charge répartie en tronçons limités
par les lignes d'actions des charges ponctuelles.

1) Recherche des réactions d'appuis.


On pose : F  pl
 
 ( fi )  0 : R A  F  F1  R B  0
  l F l
(MB )  0 :  R A l  F  F1 lb  0  R A   F1 b
2 2 l
F la
 R B   F1
2 l
2) Recherche des moments fléchissants. (On coupe en un point et on équilibre de gauche à droite)
Coupure en A : Mf A 0
la F la F l l l
Coupure en C : Mf C   R A la   p la 
  1 a b   p la  a
2 2 l 2
l F1
Coupure en B : M f B   RA l  F  0
2 lb
3) Recherche des efforts tranchants. (On coupe en un point et on équilibre de gauche à droite)
F l
Coupure (juste après) en A : TA  R A   F1 b
2 l
F l
Coupure (juste avant) en C : TC avant  R A  p la   F1 b  p la
2 l
Coupure (juste après) en C : TC après  TC avant  F1
F la 
Coupure (juste avant) en B : TB   R B     F1 
2 l

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11.3.4. Relation entre le (Mf), le (T) et le type de charge

A) Relations entre le moment fléchissant et l’effort tranchant

< Le moment fléchissant (Mf ) est maximum là où l’effort tranchant (T) s’annule.

< Le moment fléchissant (Mf ) croît dans une zone où l’effort tranchant (T) est
positif.

< Le moment fléchissant (Mf ) décroît dans une zone où l’effort tranchant (T) est
négatif.

< A chaque ressaut du diagramme des efforts tranchants correspond un point


d’inflexion (cassure) dans le diagramme des moments fléchissants.

< Le moment fléchissant est nul (Mf = 0) au droit des appuis d’extrémités et aux
extrémités libres d’une poutre. Le moment fléchissant n’est jamais nul à un
encastrement.

< Le moment fléchissant en un point (P) d’une poutre est égal à la surface du
diagramme des efforts tranchants d’une extrémité de cette poutre à ce point (P).

B) Relations entre le type de charges et l’allure des diagrammes des moments fléchissants et des efforts
tranchants

< Sur une zone de poutre sans charge :


T : constant ou T : nul (= 0)
Mf : évolue linéairement Mf : constant

< Sur une zone de poutre soumise à une charge uniformément répartie constante :
T : évolue linéairement
Mf : évolue paraboliquement

< Au droit d’une force concentrée (action ou réaction)


T : subit un ressaut ou une chute
Mf : montre un point d’inflexion (cassure)

C) Relation entre le moment fléchissant et la déformée d’une poutre

Les conventions dans le signe des moments fléchissants que nous avons adopté est tel que le
diagramme des moments fléchissants est positionné du côté de la fibre tendue (en traction). En
résumé :

< Si le diagramme des moments fléchissants est positif, la déformée présente une
concavité vers le haut.

< Si le diagramme des moments fléchissants est négatif, la déformée présente une
concavité vers le bas.

< Dans la section où le moment fléchissant est nul (Mf = 0), il y a changement de
sens de courbure de la déformée; celle-ci présente en cette section un point
d’inflexion.

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D) Relation entre le type de charge et la position du moment fléchissant maximum d’une poutre

Pour trouver la position du moment fléchissant maximum voir ( A) 1) ).

< Charge(s) ponctuelle(s) uniquement : Au droit d’une des charges ponctuelles.

RA
< Charge répartie : Position : d 
p

Remarque importante :
Ne fonctionne que si la charge répartie est telle qu’elle agit de manière continue entre
l’appui et l’endroit du moment fléchissant maximum.

E) Trucs et astuces

Dans le cas d’un dimensionnement de poutre à la contrainte, il s’agira de déterminer d’abord le


diagramme des efforts tranchants. Le moment fléchissant maximum se situe à l’endroit ou le l’effort
tranchant s’annule. Le calcul s’effectuera pour cette position uniquement.

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11.4. Distribution des contraintes normales dans une section droite

11.4.1. Généralités

Si on considère une barre sur appuis simples, possédant un


plan de symétrie longitudinal, dans lequel s'exerce une force (F),
celle-ci va se déformer comme indiqué à la figure ci-contre.

Vu la courbure de la barre, les


fibres longitudinales inférieures vont
s'allonger et les fibres longitudinales
supérieures se raccourcir. Dès lors on
peut montrer, par la loi de Hooke
[contrainte proportionnelle au déplacement], que lors de la flexion d'une
poutre, les contraintes dans une section transversale varie selon une loi
linéaire (figure ci-contre). Ce sont donc bien des contraintes normales
(c'est-à-dire perpendiculaires à la section).

Si les fibres inférieures s'allongent et les fibres supérieures se raccourcissent, il doit donc
logiquement exister des fibres qui vont conserver leur longueur. D'où la définition :

Définition : Le lieu géométrique des points d'une section vérifiant la condition


(σ = 0) est appelé : ligne (ou fibre) neutre de la section.

Et dans le cas de la flexion pure et de la flexion simple, on


peut montrer, par ailleurs, que la fibre neutre se confond toujours
avec le centre de gravité de la section.

11.4.2. Relation fondamentale

Explicitons maintenant le lien existant entre la contrainte (σ)


et le moment fléchissant (Mf) dans une section droite. L. Navier (1) à
démontrer que toute fibre longitudinale située à une distance (y) de
l’axe neutre est le siège d’une contrainte donnée par la formule suivante :

Mf Mf y
  (éq. 11.42) [N/mm2]
I y I

avec : Mf : le moment fléchissant [Nmm]


I : le moment d'inertie de la section [mm4]
y : la distance à partir de la fibre neutre [mm]

(1)
Navier Louis : ingénieur français des Ponts et Chaussées (1785 - 1836)

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Démonstration de la formule de Navier pour la flexion

L’allongement relatif d’une fibre


se trouvant à une distance y de la fibre
neutre peut être établi, pour le cas de
flexion pure (la déformée dans ce cas est
un arc de cercle), en analysant la
déformation d’une longueur élémentaire dz
de la barre :


   y d  dz
dz
(1)

   y  d   d y

 d 
Si on introduit cette dernière
équation dans l’équation physique de la loi
 E
de Hooke   , on obtient :   y
E 
1
(2) ( ) étant la courbure.

Si on se rappelle la définition d’une contrainte en un point :

Sur un petit élément (dA) (appelé facette) appartenant à la surface de la coupure et


entourant le point B, agit une force (dF). Par définition, la contrainte s'exerçant sur la
dF
coupure au point B vaut :  B  (3)
dA

Si, de plus, on utilise la condition d’équilibre qui lie les contraintes et les efforts internes dans
une section transversale d’une poutre qui peut s’écrire sous la forme :
 y dF  M
A
f   y  dA  M
A
f (4)

et si on introduit (2) dans (4), on obtient :


E  1 Mf Mf

y  y dA  M f 

 
 E y 2 dA E I
(5)
A

A
et si l’on introduit cette dernière équation dans (2), on établit la formule pour le calcul de la contrainte
normale dans une couche quelconque de la section de la barre à une distance (y) de l’axe (x) :

Mf

I
y

Remarque :
Dans le cas d’une flexion simple l’expression ci-dessus est approchée, mais
suffisamment exacte que pour une utilisation dans la pratique courante.

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On remarque que les contraintes maximales en flexion apparaissent aux points les plus éloignés
de la fibre neutre et donc :

Mf Mf
 max   (éq. 11.51) [N/mm2]
I v Wx

avec : v : la distance entre la fibre neutre et le point, de la section, le plus éloigné [mm]
v  y max
De plus :
I/v : est appelé module de résistance à la flexion et est noté : Wx [mm3]

Remarque :
La formule de la contrainte maximum en flexion est à rapprocher de celle de la contrainte
tangentielle maximum en torsion.

Ces contraintes maxima sont de signes opposés : l'une est une contrainte de traction, l'autre une
contrainte de compression. Et si le profil est symétrique (par rapport à l'axe neutre), on obtient :
 max    min ou  max   min

Remarques :
1) La flexion simple entraîne sur toute section perpendiculaire à la fibre moyenne de
la pièce des contraintes normales et tangentielles. Ces dernières provoquent un
gauchissement des sections droites (voir § 11.1.3.).
Toutefois, la déformation du plan des sections transversales n'influe pas d'une
façon notable sur la grandeur des contraintes normales.
L'erreur que l'on commet en ne tenant pas compte de cette déformation dans le
calcul des contraintes normales est faible (voire nulle si l'effort tranchant est
constant).
2) Sous l'action des contraintes de traction s'exerçant dans la
partie inférieure de la barre, un rétrécissement latéral de la
section droite, dû au coefficient de Poisson, se produit. Pour la
raison contraire, la partie supérieure de la barre est soumise à
un gonflement latéral.
En pratique, on ne tiendra pas compte de cette modification de
la forme des sections transversales de la barre.

11.5. Distribution des contraintes tangentielles dans une section droite

L'objet de ce paragraphe est de rechercher la distribution des contraintes tangentielles (ou de


cisaillement) agissant sur les facettes contenues dans une section droite.

On peut montrer que la distribution des contraintes tangentielles est telle que ces contraintes
sont nulles au bord supérieur et inférieur de la section et maximales vers le centre (maximales au
centre de gravité pour les sections symétriques (axe de symétrie perpendiculaire à la force)).

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Réciprocité des cisaillements

Justifions la non-uniformité des contraintes tangentielles dans une section d’une poutre fléchie.

Si dans une section existe un effort tranchant (T),


celui-ci induit une contrainte tangentielle (τy) dans la “petite”
surface (Ay). Cette contrainte se situe “dans” la section et est
parallèle à l’axe des (y). Comme la section est statique, la
sommation des forces (fi) et la sommation des moments (M)
doit être nulle.

Examinons un petit “cube” de matière.

Par rapport au pont (P), il


faut que :  M P  0 , et donc :  y  l   x  l .
Il y aura donc une contrainte réciproque (τx) dans le sens longitudinal qui
sera égal, en grandeur, au cisaillement transversal (τy).

Par contre si nous prenons un “cube” dont une des faces est la
surface extérieure de la poutre, il sera impossible d’équilibrer celle-ci, car,
longitudinalement il n’y a plus de matière et par conséquent (τx) n’existera
pas !

C’est pourquoi, la répartition des contraintes transversales ne


sera pas uniforme. Le maximum se situera au niveau de la fibre
neutre et le contraintes tangentielles seront nulles aux extrémités
(surfaces supérieure et inférieure) de la poutre.

La formule permettant d'exprimer les contraintes tangentielles maximales (τmax) pour les sections
transversales de formes quelconques peut être formulée de la manière suivante :

T
 max  k  (éq. 11.56) [N/mm2]
A

avec : T : effort tranchant [N]


A : surface de la section soumise à l'effort tranchant [mm2]
kτ : coefficient dépendant de la forme de la section [-]

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Coefficient de forme (kτ )
(Cisaillement)
Section rectangulaire 3/2
Section carrée 3/2

Section circulaire 4/3


Section annulaire 2
mince
Section triangulaire 3/2

Remarque :
Dans certains cas il est difficile de calculer la contrainte maximale (τmax), on a alors
recours à la contrainte tangentielle moyenne (τmoy). C'est-à-dire que l'on prend [kτ = 1]
dans la formule précédente. Exemple : dans le cas des profils en “I” ou en “U”, nous
avons :

T
 moy  (éq. 11.57) [N/mm2]
Aame

avec : Aâme : uniquement la section de l'âme que l’on peut assimiler à :


(hauteur du profilé - 2 × épaisseur semelle) × épaisseur de l'âme

11.6. Choix de la forme de la section droite

11.6.1. En flexion

A) Cas des matériaux ductiles

Puisque les résistances à la traction et à la compression de ce type de matériaux sont du même


ordre de grandeur, on a tout intérêt à utiliser des sections symétriques (par rapport à l'axe autour duquel
s'effectue la flexion).

Afin de rendre le dimensionnement économique, il faudra, non seulement vérifier la condition


de résistance :

Mf max Mf max
 max     adm (éq. 11.58)
I v Wx

avec : σmax : la contrainte normale maximale.


(Pour un tronçon de pièce de section constante dans la section où le moment fléchissant est le
plus important.)

mais aussi à veiller à réduire au minimum le poids de la barre.

Pour satisfaire cette double condition, il faut, à section égale, augmenter au maximum le module
de résistance à la flexion. Pour ce faire, il est indispensable de rejeter la matière dans les zones les plus
éloignées de l'axe neutre.

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Pour comparer différentes sections, on a défini le rapport sans dimensions (wf) :

Wx
wf  (éq. 11.59)
A3

avec : A : la surface de la section

Ce rapport doit être aussi grand que possible (voir tableau A.20). Il en ressort que les profilés en
“I” sont particulièrement économiques, ce qui explique l'usage fréquent de ce type de sections en
construction métallique.

B) Cas des matériaux fragiles

Dans ce cas il faut vérifier que la contrainte maximum est inférieure, non seulement à la
contrainte admissible de compression du matériau, mais aussi que la contrainte maximum soit inférieure
à la contrainte de traction du matériau.

Vu le comportement différent de ces matériaux à la traction et à la compression, la forme de la


section droite sera non symétrique si l'on souhaite un dimensionnement économique.

On peut par exemple choisir des profils “I” dissymétriques ou des profils “T”. Les dimensions
de l'(des) aile(s) seront telles que les distances de la ligne neutre aux fibres supérieures et inférieures de
la barre soient dans le même rapport que la contrainte admissible en traction et en compression (prises
en valeur absolue) du matériau utilisé.

11.6.2. En cisaillement

En général, dans une section droite les contraintes longitudinales (σ) sont maximales aux points
où les contraintes tangentielles (τ) sont nulles, inversement (σ) est maximal aux points pour lesquels (τ)
est nul.

De plus, dans la plupart des cas, on constate que les contraintes tangentielles sont plus faibles que
les contraintes normales. Dès lors, les contraintes maximales apparaîtront le plus souvent dans la section
droite soumise aux moments fléchissants les plus importants. C'est seulement dans le cas de pièces de
faibles longueurs que les contraintes tangentielles seront du même ordre de grandeur (ou supérieures) que
les contraintes normales (voir chapitre “Cisaillement”).

Classiquement, le calcul de la résistance d'une pièce soumise à flexion simple se fera en


considérant séparément l'action des contraintes normales (σ) et tangentielles (τ).

On vérifiera donc, en plus de la condition donnée par l'équation (éq. 11.58), la condition :

T
 max  k    adm cisail (éq. 11.60) [N/mm2]
A

avec : τmax : la contrainte tangentielle maximale.

(Pour un tronçon de pièce de section constante dans la section où l'effort tranchant est
le plus important.)

Il faut remarquer que cette méthode ne tient pas compte de l'état réel des contraintes en un point
caractérisé par (σ, τ) (voir chapitre “Sollicitations composées”).

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11.6.3. Section(s) dangereuse(s) d’une poutre

Par définition, et en toute généralité, une section de poutre est dite “dangereuse” lorsque les
moments fléchissants et les efforts tranchants qui y agissent ont des valeurs telles que la matière de cette
section est plus sollicitée qu’en toute autre section de la même poutre.

Selon cette définition, il est donc certain que sont “dangereuses” les sections qui “souffrent” le
plus.

Dans la pratique, c’est le moment fléchissant qui détermine, et de loin, la sollicitation principale
de la matière d’une poutre fléchie. D’où la règle générale :

Section dangereuse pour une poutre en acier ou en bois :


celle où agit le moment fléchissant, absolu, maximum.

Sections dangereuses pour une poutre en béton :


celles où agissent le moment fléchissant positif (traction) et négatif
(compression) maximum.

11.7. Contraintes admissibles

11.7.1. En flexion

La flexion engendre des contraintes normales de traction et de compression. Dès lors, pour les
contraintes admissibles on se reportera au chapitre “Traction - Compression”.

1) Dans le cas d'un matériau ductile, la contrainte admissible (σadm) en flexion est obtenue en
tenant compte d'un coefficient de sécurité (S) par rapport à la limite d'élasticité (Re) :

Re
 adm  (éq. 11.61)
S

2) Si le matériau est fragile, la contrainte admissible (σadm) se déterminera à partir de la


résistance à la rupture (Rm) et non plus à partir de (Re) :

Rm
 adm  (éq. 11.62)
S

11.7.2. En cisaillement

La flexion engendre des contraintes tangentielles (de cisaillement). Dès lors, pour les contraintes
admissibles on se reportera au chapitre “Torsion”.

1) Dans le cas d'un matériau ductile, la contrainte tangentielle admissible en cisaillement (τadm)
est obtenue en tenant compte d'un coefficient de sécurité (S) par rapport à la limite d'élasticité
en cisaillement (τe), sachant que :

Re
 e  0.5 ... 0.577 ... 0.6 Re ; nous prendrons :  adm  0.58 (éq. 11.64)
S

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2) Si le matériau est fragile, la contrainte tangentielle admissible (τadm) se déterminera à partir
de la résistance à la rupture (Rm) et non plus à partir de (τe) :

Rm
 adm  (éq. 11.65)
S

Remarque :
Dans le cas de poutrelles et de poutres “longues”, les contraintes de cisaillement seront
toujours négligeables par rapport aux contraintes de flexion.

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Applications chiffrées

1) Cas de la poutre encastrée à une extrémité (Une seule charge à l'extrémité)


Rechercher le moment fléchissant maximum afin de dimensionner cette poutrelle “I” PN sachant que :
l=3m F = 10000 N σadm = 100 N/mm2

Solution :
Recherche des réactions d'appuis
L’équilibre suivant la verticale donne :
R A  F  10 000 N

Recherche des moments fléchissants


L’équilibre de rotation autour de (A) donne :
M f A  F l  30 000 Nm

Le moment fléchissant maximum se trouve au


droit de l'encastrement.

Calcul du module de flexion minimum

Mf max Mf max Mf max


 max     adm  Wx 
I v Wx  adm
Mf maxF l 10 000  3000
Wx     300 000 mm 3  300 cm 3
 adm  adm 100
Dans un catalogue de poutrelles nous avons un “I” PN 240 au minimum (Wx = 354 cm3)

Vérification de la contrainte de cisaillement


Dans le catalogue, on trouve : e  8.7 mm; hauteur de l ' ame
  192.5 mm
Aame
  hauteur de l ' ame
  épaisseur de l ' ame

 192.5  8.7  1674.7 mm 2
T 10 000
 moy    5.9 N / mm 2  négligeable car  0.58  100  58 N / mm 2
Aame
 1674 .7

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2) Cas de la poutre encastrée à une extrémité (Charge uniformément répartie sur une partie de
poutrelle)
Rechercher le moment fléchissant maximum afin de dimensionner cette poutrelle “H” HEB à âme
verticale sachant que :
l=3m l : la distance du centre de gravité de la charge à l'appui.
lp = 1.5 m lp : la longueur de la partie chargée.
p = 10000 N/m p : la charge par mètre courant.
σadm = 100 N/mm2

Solution :
Recherche des réactions d'appuis
L’équilibre suivant la verticale donne :
R A  p l p  F  15000 N

Recherche des moments fléchissants


Equilibre de rotation autour de A :
 
M f A  p l p  F l  45000 Nm

Le moment fléchissant maximum se trouve au


droit de l'encastrement.

Calcul du module de flexion minimum

Mf max Mf max Mf max


 max     adm  Wx 
I v Wx  adm

Wx 
Mf max

 p l  l  10 000  15.   3000  450 000 mm
p 3
 450 cm 3
 adm  adm
100
Dans un catalogue de poutrelles nous avons un “H” HEB 200 au minimum (Wx = 570 cm3)

Vérification de la contrainte de cisaillement


Dans le catalogue, on trouve : e  9 mm; hauteur de l ' ame
  170 mm
Aame
  hauteur de l ' ame
  épaisseur de l ' ame

 170  9  1530 mm 2
T 15000  15.
 moy    9.8 N / mm 2
Aame
 1530
négligeable par rapport à 58 N/mm2 (0.58 x 100 N/mm2).

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11.8. Déformation de flexion des poutres isostatiques

11.8.1. Calcul de la flèche en un point : “Méthode des aires”

Une manière relativement simple de trouver la flèche en un point (P) d’une poutre isostatique
soumise à flexion est de partir du diagramme des moments fléchissants.

A) Théorie

A.1) Poutre encastrées

La flèche en un point (P) est donnée par le moment par rapport à ce point (P) de
la surface du diagramme des moments fléchissants se situant entre l’encastrement
et le point (P) considéré le tout divisé par le module de rigidité à la flexion (EI).

En d’autres termes, la flèche au point (P) s’exprime par la relation suivante :

1
fP 
EI
Ai d v i (éq. 11.80)

Avec : E : module d’élasticité longitudinale [N/mm2]


I : moment d'inertie de la section [mm4]
Ai : aire du diagramme des moments fléchissants situés entre l’encastrement et le point (P)
dvi : distance du centre de gravité de la surface du diagramme des (Mf) à l’endroit de la
recherche de la flèche. [mm]

A.2) Poutre sur appuis

La flèche en un point (P) est donnée par le moment par rapport à ce point (P) de
la surface du diagramme des moments fléchissants se situant entre l’appuis et le
point (P) considéré, augmenter du moment de la réaction, due au chargement par
la moment fléchissant, au point (P), le tout divisé par le module de rigidité à la
flexion (EI).

En d’autres termes : fP 
1
EI

Rd  A i 
d v i (éq. 11.81)

Avec : E : module d’élasticité longitudinale [N/mm2]


I : moment d'inertie de la section [mm4]
Ai : aire du diagramme des moments fléchissants situés entre l’appui et le point (P)
dvi : distance du centre de gravité de la surface du diagramme des (Mf) à l’endroit de la
recherche de la flèche. [mm]
R : réaction d’appuis due au chargement du moment fléchissant [N]
d : distance entre l’appui et le point (P) [mm]

Dans le cas d’une poutre sur appuis, il faut tenir compte du moment du à la réaction d’appui, car
il existe une déviation angulaire au droit de l’appui qui induit une flèche. Ce n’est pas le cas d’un
encastrement où, au droit de celui-ci, la déviation angulaire est nulle.

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B) Exemples

B.1.) Poutres encastrées

B.1.1) Charge à l'extrémité (fmax à l’extrémité de la poutre)

Appliquons la formule de base :


1 1
fB 
EI

Ai d v i 
EI
A dv

La surface du diagramme des (Mf) entre (A) et (B)

est : A
 F l l  F l 2
2 2
((Mf) est ! Y prendre +)
La distance du centre de gravité de la surface des
2
(Mf) à l’extrémité (B) est : dv  l
3

 
 F l2 
1  2 1 F l3
La flèche devient : fB   l Y f max  (éq. 11.86)
E I  2 3 
 3 EI
 
 A dv 

B.1.2) Charge répartie (fmax à l’extrémité de la poutre)

avec : p : charge répartie [N/m]

Appliquons la formule de base :


1 1
fB 
EI

Ai d v i 
EI
A dv

La surface du diagramme des (Mf) entre (A) et (B)


1 1 p l2 p l3
est : A  rectangle  l
3 3 2 6
((Mf) est ! Y prendre +)
La distance du centre de gravité de la surface des
3
(Mf) à l’extrémité (B) est : dv  l
4

 
 p l3 
1  3 1 p l4
La flèche devient : fB   l Y f max  (éq. 11.91)
E I  6 4 
 8 EI
 
 A dv 

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B.2) Poutres sur appuis

B.2.1) Charge ponctuelle au milieu de la portée (fmax au centre)

Appliquons la formule de base :


1 1
fC 
EI

Ai d v i 
EI
A dv

La surface du diagramme des (Mf) entre (A) et (C)


1  F l l  F l2
est : A  
2  4 2 16
La distance du centre de gravité de la surface des
1 l l
(Mf) au point (C) : dv  
32 6

2
 F l 1 F l
Recherche de (R) : R l 
 4 2 16
 
 F l2 F l 2 
1  l l 1 F l3
La flèche devient : fC      Y f max  (éq. 11.97)
E I  16 2 
 16 6
 48 E I
 
 R d A dv 

B.2.2) Charge répartie (fmax au centre de la poutre)

Appliquons la formule de base :


1 1
fP 
EI

Ai d v i 
EI
A dv

La surface du diagramme des (Mf) entre (A) et (C)


2 2 p l2 l p l3
est : A  rectangle  
3 3 8 2 24
La distance du centre de gravité de la surface des
3 l 3
(Mf) au point (C) : dv   l
8 2 16

 2 p l 2 1 p l 3
Recherche de (R) : R 
 3 8 2 24

 
 p l3 3 
1  l pl 3  5 p l4
La flèche devient : fC     l Y f max  (éq. 11.103)
E I 24  2 24 16   384 E I
 
 R d A d v 

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C) Récapitulatif - Résumé

Surface (Ai) Distance (d v i )

A Mf l 1
max dv i  l
2

1 2
A
1
2

Mf max l  d v i   ou  l
3 3

1 3
A
1
3

Mf max l  d v i   ou  l
4 4

3 5
A
2
3

Mf max l  d v i   ou  l
8 8

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11.8.2. Calcul de la flèche en un point : “Méthode différentielle”

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11.8.3. Flèche admissible

Dans le cas de constructions métalliques ou de charpentes (bois ou métal) le calcul à la


déformation maximum devient prépondérant par rapport au calcul à la contrainte admissible. C’est
pourquoi il convient dans ces cas-là de vérifier que :

f max  f adm (éq. 11.112)

Ci-dessous quelques exemples de flèches admissibles rapportées à la portée (l) de la poutre (entre
appuis).

Flèches admissibles (fadm) rapportées à la portée (l) de la poutre


Poutres en général 1/250
Poutres en porte-à-faux 1/200
((l) étant ici (2 ×) la longueur du porte-à-faux)
Planchers en général (solives,...) 1/250
Planchers supportant des poteaux, murs... 1/400
Poutres des planchers d’étages 1/400
Toitures en général 1/200
Toitures supportant fréquemment du personnel 1/250
autre que du personnel d’entretien
Poutres de roulement et fermes :
a) pont manoeuvré à bras, poutres roulantes 1/500
b) ponts roulants (Q # 50 T) 1/600
c) ponts roulants (Q > 50 T) 1/750
Poutres des passerelles d’un bâtiment industriel :
a) en l’absence de rails de roulement :
- poutres maîtresses 1/400
- autres poutres 1/250
b) en présence d’un chemin de roulement 1/600

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11.9. Applications

11.9.1. Calcul (simplifié) d'une dent de roue dentée (engrenage cylindrique)

Une dent d'engrenage se calcule suivant plusieurs critères :


1) A la résistance à la flexion et à la compression
2) A la pression spécifique
3) A l'échauffement

Pour un calcul simplifié nous ne calculerons la denture qu'à la flexion en considérant la dent
comme un solide encastré.

Connaissant la puissance (P) à transmettre [en Watt] et la vitesse de rotation (n) [en tour/min] de
la roue dentée, nous pouvons en déduire le couple (C) à transmettre par la roue dentée et donc la force
(F) (en [N]) s'exerçant sur les dents de l'engrenage.

30 P
Rappelons-nous l’équation liant le couple et la vitesse de rotation : C
n

Mais pour le calcul des engrenages, nous avons tout intérêt à prendre le couple maximum et non
le couple nominal. Dans le cas des roues dentées, il y a deux sortes d’efforts supplémentaires :

1) celui provenant de la plus ou moins grande précision de la denture et dont on tient


compte en multipliant (C) par (kp) : kp = 1.05 à 1.30
2) celui provenant de la nature des deux machines reliées par l’engrenage. Ce facteur
de choc (kc) peut être assez élevé et n’est pas toujours facile à évaluer avec
précision (voir chapitre “Torsion”)

Dans un calcul d’avant projet on peut ce contenter du couple maximum déterminer par :

Cmax  k p k c C (éq. 11.114)

La force sur une dent d'engrenage s'exerce suivant un certain angle


(la plupart du temps suivant un angle de 20E) sur le diamètre primitif (dprim).
La force engendrant le couple est la projection de cette force sur la
perpendiculaire au diamètre primitif : soit (Ft).

Cmax
Dès lors, sachant que : Ft  nous avons :
d prim 2

60 P
Ft  (éq. 11.116) [N]
 d prim n

Remarque :
Si (P) est en [W], (dprim) doit être en [m] !

Connaissant maintenant la force (Ft) s'exerçant sur la dent, il s'agit de déterminer son module (m)
et à partir de là, toutes ses dimensions.

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Diamètre primitif :d=m.Z
Pas :p=m.π
Saillie : ha = m
Creux : hf = 1.25 m
Hauteur de dent : ha + hf = 2.25 m
Diamètre de tête : da = d + 2ha = d + 2m
Diamètre de pied : df = d ! 2hf = d ! 2.5m
Largeur de denture : b = K . m
7 # K # 12 suivant la qualité de l’engrènement
Entr’axe : a = (d1 + d2) /2
l’indice “a” signifie de tête
l’indice “f” signifie de pied

Valeurs du module [mm]


Principales Secondaires
0.5 2.5 12 0.55 2.75 14
0.6 3 16 0.7 3.5 18
0.8 4 20 0.9 4.5 22
1 5 25 1.125 5.5 28
1.25 6 32 1.375 7 36
1.5 8 40 1.75 9 45
2 10 50 2.25 11

Hypothèses de calcul

[H1] La dent est une poutre encastrée.


[H2] L'épaisseur au pied = épaisseur au cercle primitif.
[H3] La force (Ft) est appliquée au sommet de la dent (et non sur le
primitif) de manière tangentielle.
[H4] Une seule dent transmet toute la force (Ft).
[H5] On ne tient pas compte des concentrations de contraintes.

A partir de ces hypothèses, vérifions les contraintes normales (σ) :

Mf max Mf max
    adm [N/mm2]
I v Wx

avec : Mf : moment fléchissant Mf = Ft . hauteur de la dent = F . 2.25 m


Wx : module de résistance Wx = b e2 / 6
b : largeur de dent b=Km avec : K = 8 ... 12
e : épaisseur de dent e = (π / 2) m

Ft  2.25  m  6
et :    adm

K  m   2  m 
2

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54 Ft Ft
et donc : m  2.34 (éq. 11.119)
 2
K  adm K  adm

Remarque :
Le coefficient (K) détermine la largeur de la denture. On prend généralement une valeur
entre 8 et 12 (en avant projet K = 10). Il va de soit que plus la largeur de denture est
importante plus il est difficile de faire porter la denture sur toute sa longueur, il est alors
nécessaire de rectifier les dentures ce qui fait augmenter le coût de celles-ci.

Dans le cas présent la contrainte admissible (σadm) est une contrainte admissible de fatigue. Pour
le cas des aciers on peut, pour un calcul simplifié, prendre :

 adm fatigue  0.4 ... 0.5 ... Rm (éq. 11.34)

Application chiffrée

Un pignon, de 120 mm de diamètre primitif, est calé sur un moteur électrique de 20 kW tournant à une
vitesse de rotation de 1440 tours par minute. Déterminez le module de cette roue dentée si la contrainte
admissible est de 200 N/mm².

Solution :
Recherche de la force tangentielle
60 P 60  20 000
Ft    2 210 N
 d prim n   0120
.  1440

Appréciation des différents coefficients


Coefficient de choc : kc = 1.2 6 moteur électrique
Coefficient de précision : kp = 1.15 6 précision moyenne

Calcul de la force tangentielle maximale


Ft max  Ft k c k p  2 210  12
.  115
.  3 050 N

Calcul du module
54 Ft 54 3050
m   2.89 soit 3 mm
 K  adm
2
 2 10  200
Avec un (K) moyen de 10.

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11.9.2. Calcul de poutres de plancher

Surcharges surfaciques des planchers en [N/m2] ou [Pa]


Locaux privés (immeubles d'habitation) 2000
Locaux publics (bureaux) 3000
Locaux accessibles au public (banques, grands magasins, ... ) 4000
Salles de cours ordinaires 3000
Salles de cours spéciaux (laboratoires, gymnastique, ... ) 5000
Salles de réunions, salle de danse non munie de sièges fixes, tribunes de 6000
sports 4000
Théâtres, cinémas, ...
Escaliers et corridors :
a) maisons d'habitations 2500
logements individuels 4000
logements multiples 5000
b) bureaux, écoles, salles de réunions, théâtres, etc... 5000
Locaux pour archives, magasins de librairie. Suivant le cas : minimum
Toitures, terrasses (neige comprise) 1000
a) accessibles pour l'entretien 2000
b) accessibles privées 5000
c) accessibles au public 5000
Balcons de maisons d'habitation

Dans le cas d'un plancher, chaque poutre reprend une partie de la charge surfacique, de part et
d'autre de celle-ci, sur une largeur égale à (l/2).

C'est pourquoi, les différentes poutres centrales reprendront, comme charge uniformément
 l
répartie tout au long de la poutre : p  2  p surfacique
 2
p  l p surfacique (éq. 11.124) [N/m]

Par contre les poutres le long des murs ne reprennent que la moitié de la charge surfacique, c'est-
 l
à-dire : p    p surfacique
 2

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C'est donc au moyen de l'équation (éq. 11.58) que nous déterminerons la dimension des gîtes à
utiliser sachant que nous considérerons les poutres comme simplement appuyées et non encastrées.

Voici les contraintes à la rupture (Rm), le module d'élasticité (E) ainsi que la contrainte à la limite
élastique (Re), si celle-ci est connue, pour différentes espèces de bois utilisées en construction.

Caractéristiques de différents bois


Espèces de bois Contraintes [N/mm2] [N/mm2]
Re Rm E
Chêne 2 23 100 11000
z - 12 1600
Hêtre 2 - 117 6200
Pin 2 16 80 9000
z - 5 -
Sapin 2 20 70 10000
Sapin du nord 2 - 110 -
Pitchpin 2 - 140 -
Bambou 2 - 45 -

Dans le cas du bois nous utiliserons, pour déterminer la contrainte admissible de traction et de
flexion, la relation donnée pour les matériaux fragiles (le bois n’étant pas isotrope). C’est-à-dire :

Rm
 adm  avec S  10 (éq. 11.126)
S

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Application chiffrée

Quel sera la dimension des gîtes (en sapin du nord), composant un plancher, ayant une charge
surfacique totale de psurfacique = 3000 N/m², sachant que la pièce à une dimension de 3 m x 4 m, que la
longueur entre appuis est de 4 m et que la distance entre les différentes poutres est de d = 0.4 m. Les
dimensions des gîtes standards sont : 63 x 150 (7/15), 63 x 175 (7/18) ou 75 x 225 (8/23). Vérifiez la
flèche maximum du plancher.

Solution :
Rm 110
Recherche de la contrainte admissible :  adm    11 N / mm 2
S 10

Charge reprise par les poutres : p  l p surfacique  0.4  3000  1200 N / m

Recherche du moment fléchissant maximum (charge répartie)


p l 2 1200  4 2
M f max    2 400 Nm
8 8

Recherche du  I v  à avoir
Mf max Mf max 2 400 10 3
 adm   I v   218182 mm 3  218 cm 3
I v  adm 11

Recherche des  I v  des différentes gîtes (voir annexe pour les sections préférentielles)
b h 2 6.3  152
63  150    236 cm 3 C' est celle  ci qui convient .
6 6
63  175  322 cm 3
75  225  633 cm 3

Vérification de la flèche
5 p l4
Celle-ci est donnée par la formule : f max  dans le cas d’une poutre sur deux appuis
384 E I
avec une charge répartie. Prenons : Esapin nord = 10000 N/mm2
15
Sachant que dans notre cas : I  I v  v  236   1770 cm 4
2
4 4
5 p l 5 .
12  4 000
f max    22.6 mm
384 E I 384 10 000  1770 10 4
l 4 000
f max  22.6 mm  ? f adm    16 mm KO
250 250
17.5
Prenons la (7/18) : I  I v  v  322   2 818 cm 4
2
5 p l4 5 .  4 000 4
12
f max    14.2 mm OK
384 E I 384 10 000  2 818 10 4

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11.9.3. Charges roulantes

A) Charge roulante unique

Soit une charge (F) pouvant se déplacer sur toute la longueur d'une poutre (AB) reposant sur deux
appuis. C'est le cas, par exemple, d'un crochet de palan que l'on peut déplacer.

Considérons, figure ci-dessous, une position quelconque de la charge, le moment fléchissant


maximum est toujours donné au point d'application de celle-ci. Autrement dit :

Dans le cas d'une charge roulante, le moment fléchissant maximum en une section
quelconque est toujours donné quand la charge est appliquée directement en cette
section.

Le calcul des réactions en (A) et (B) conduit aux résultats suivant :


lx x
RA  F et R B  F (éq. 11.140)
l l
avec : x : la distance mesurée à partir de l'appui A (varie entre 0 et l)
l : longueur entre appuis

L'équation du moment fléchissant, quant à lui, est égale à :

lx
M f  RA x  F
l
x
F
l
 
l x  x 2 (éq. 11.141)

L'équation du moment fléchissant, pour une charge roulante ponctuelle, montre que la courbe des
(Mf) est une parabole à axe vertical (le moment fléchissant varie en fonction de (x2)), au lieu d'un triangle
pour une charge ponctuelle fixe, bien que le maximum se situe au milieu de la portée (en l/2) et est égal,
Fl
pour les deux cas de charges, à : M f max  (éq. 11.142)
4

De plus, contrairement au cas de charge fixe, la réaction aux appuis peut cette fois-ci varier d'un
minimum égal à 0 à un maximum égal à (F) :

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RA  0  x  l La charge roulante se trouve en B
RA  F  x  0 La charge roulante se trouve en A

Les appuis devront donc être calculer pour le maximum.

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