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Conception et calcul des chaudières :

échangeurs et circuits air/fumées


par Jean PARISOT
Ingénieur de l’École Centrale des Arts et Manufactures
Ingénieur-conseil, Thermicien
Ancien Chef de service Calcul/Conception de Stein Industrie

1. Échangeurs ................................................................................................ B 1 462 - 2


1.1 Rôle des échangeurs ................................................................................... — 2
1.2 Architecture générale. Ordre de parcours des fumées ............................ — 3
1.2.1 Répartition des échanges. Variation suivant l’allure ....................... — 3
1.2.2 Moyens d’action sur les échanges .................................................... — 3
1.2.3 Contraintes technologiques et économiques................................... — 4
1.3 Choix de la position et de l’ordre des échangeurs ................................... — 4
1.4 Bilan global des échanges. Bilan individuel.............................................. — 4
1.5 Calcul des échangeurs ................................................................................ — 5
1.5.1 Objet du calcul .................................................................................... — 5
1.5.2 Méthode de calcul .............................................................................. — 5
1.6 Conception des échangeurs. Éléments de construction .......................... — 7
1.7 Calcul de la température du tube et sélection du métal........................... — 8
1.7.1 Effet de la température du fluide chauffé ......................................... — 9
1.7.2 Écart de température entre fluide et métal....................................... — 9
1.7.3 Exemple de profil de température métal à mi-épaisseur................ — 9
1.7.4 Contraintes .......................................................................................... — 9
1.8 Protections ................................................................................................... — 11
2. Circuits air/fumées.................................................................................. — 13
2.1 Nature des circuits....................................................................................... — 13
2.2 Réchauffeurs d’air........................................................................................ — 14
2.2.1 Échangeurs à surface ......................................................................... — 14
2.2.2 Échangeurs du type régénératif ........................................................ — 14
2.3 Pertes de charge. Vitesses d’air et de fumées. Marges sur débit et
pressions ...................................................................................................... — 15
2.4 Ventilateurs .................................................................................................. — 16
2.5 Problèmes liés aux circuits d’air et de fumées.......................................... — 16
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. B 1 464

a chaudière est composée d’une succession d’échangeurs, d’une géométrie


L et d’une surface bien déterminées et invariables, soumis quant à leurs
échanges thermiques à des lois physiques complexes, avec comme complication
supplémentaire le fait que tout changement du comportement d’un appareil a
des effets sur l’appareil qui se trouve en aval, que ce soit sur le circuit des fumées
11 - 1993

ou sur le circuit du fluide chauffé.

L’ensemble Conception et calcul des chaudières fait l’objet de plusieurs articles :


— Généralités et bilans [B 1 460] ;
— Foyer et circulation [B 1 461] ;
— Échangeurs et circuits air/fumées [B 1 462] ;
— Comportement et performances [B 1 463] ;
B 1 462

ainsi qu’une documentation commune à l’ensemble [Doc. B 1 464].

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CONCEPTION ET CALCUL DES CHAUDIÈRES : ÉCHANGEURS ET CIRCUITS AIR/FUMÉES _______________________________________________________________

1. Échangeurs — des échangeurs utilisés principalement pour transférer


l’énergie contenue dans ces gaz à un fluide utilisable dans un cycle
thermodynamique de production d’électricité, fluide qui dans le
1.1 Rôle des échangeurs cadre de cette étude est de l’eau sous forme liquide ou vapeur utilisée
actuellement dans la quasi-totalité des cycles de production
d’énergie.
D’un point de vue très schématique, une chaudière à combustible
fossile peut se ramener à : Si l’on suit le parcours de ce fluide le long de la chaudière (figure 1),
il traverse successivement les principaux échangeurs suivants :
— un foyer servant à convertir l’énergie potentielle contenue dans
économiseur, vaporisateurs (parois du foyer sur la figure),
le combustible (pouvoir calorifique) en gaz chauds et en
surchauffeurs et resurchauffeurs.
rayonnement ;

Figure 1 – Exemple de chaudière


au charbon avec la succession d’échangeurs :
économiseur, vaporisateurs, surchauffeurs
et resurchauffeurs

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■ L’économiseur : l’eau venant du poste de réchauffage, alimenté ● L’échangeur de démarrage : spécifique des chaudières à circula-
par les soutirages de la turbine, s’y échauffe avant son introduction tion forcée, il permet de récupérer une grande partie de l’énergie
dans le réservoir ou le séparateur (séparateur « humide »). L’eau à la contenue dans l’eau circulant dans la chaudière au débit minimum
sortie de cet appareil est généralement à une température inférieure imposé pendant la période de démarrage (article Conception et
à la température de saturation (pour les cycles sous-critiques), mais, calcul des chaudières : foyer et circulation [B 1 461]).
dans certains cas, l’économiseur peut être vaporisant.
L’économiseur, divisé parfois en différents éléments, est générale-
ment constitué de tubes à ailettes (fuel ou gaz naturel) ou de tubes 1.2 Architecture générale.
lisses (charbon et autres). Pour des raisons d’optimisation des
échanges et pour des raisons de prix, il est généralement situé sur
Ordre de parcours des fumées
le parcours des fumées entre le dernier surchauffeur ou resur-
chauffeur et le réchauffeur d’air. La chaudière doit assurer :
— un débit de vapeur strictement et rapidement égal à celui
■ Les vaporisateurs : ils assurent la fin de l’échauffement de l’eau demandé par le réseau utilisateur ou la turbine ;
(quand l’économiseur n’est pas vaporisant) et la production de la
— une pression constante au point d’utilisation de la vapeur (ou,
vapeur. Les vaporisateurs sont généralement constitués par les
dans le cas d’un système à pression glissante, la pression associée
écrans soudés de la chaudière mais doivent parfois être complétés
à la puissance demandée) ;
par des faisceaux, notamment dans le cas des chaudières à faible
pression (enthalpie de vaporisation élevée). — le maintien de la température de la vapeur surchauffée dans
un domaine assez large (30 à 100 % de l’allure) ;
■ Les surchauffeurs : situés sur le parcours des fumées entre la — le maintien de la température de la vapeur resurchauffée entre
sortie du foyer et l’économiseur, ils servent à élever la température le control point et l’allure maximale, en général entre 60 et 100 %.
de la vapeur depuis l’état saturé (chaudières à réservoir) ou légère-
ment surchauffée (circulation forcée). Ce sont généralement des L’architecture générale de la chaudière, et en particulier la
échangeurs tubulaires bien que certaines parties de la surchauffe disposition des échangeurs, doit à la fois tenir compte :
puissent se faire dans des parois de la chaudière (cages arrière de — des moyens de réglage disponibles ;
chaudière, surchauffeurs muraux, écrans de chaudières à circula- — des contraintes technologiques ou économiques liées à la
tion forcée). résistance mécanique des tubes constituant les échangeurs pour
les températures où ils sont utilisés ;
■ Les resurchauffeurs : ils ont un rôle identique à celui des sur-
chauffeurs, à savoir élever la température de la vapeur resurchauffée — des contraintes liées directement à la température, à la vitesse
provenant de la turbine à un niveau déterminé fixé au contrat (article des fumées et à la nature du combustible telles que encrassement
Conception et calcul des chaudières : généralités et bilans [B 1 460]) ou érosion par les cendres (fusibles ou collantes), corrosion, etc. ;
— des contraintes imposées par le supportage : intervalles entre
■ Les désurchauffeurs (mentionnés pour mémoire) : destinés à panneaux, reprise des charges, etc.
refroidir et à moduler la température de la vapeur surchauffée ou
resurchauffée, ils sont rarement tubulaires (immergés dans le réser-
voir) mais généralement assimilables à des échangeurs par mélange 1.2.1 Répartition des échanges.
puisqu’ils procèdent par injection d’eau dans la vapeur. Variation suivant l’allure
■ Les autres échangeurs associés à la chaudière : non directement
en liaison avec l’eau ou la vapeur du cycle, ils n’en sont pas moins Les quantités de chaleur à transférer depuis les fumées vers l’un
indispensables au bon fonctionnement de l’installation. ou l’autre des échangeurs et les conditions des échanges varient avec
● Le réchauffeur d’air : échangeur air de combustion /gaz de la puissance globale produite, et cela pour plusieurs raisons :
combustion, est le seul capable, du fait de la température de l’air le — la quantité de chaleur à fournir à la resurchauffe, pour le main-
traversant (entrant à la température ambiante ou légèrement tien d’une température finale constante, est proportionnellement
préchauffé), d’abaisser la température des fumées pour obtenir un plus importante à basse allure que celle à fournir à la surchauffe
rendement élevé (typiquement 110 et 150 oC). quand la chaudière est à pression fixe ;
Cet appareil, parfois subdivisé entre air primaire et air secondaire — en pression glissante, la quantité de chaleur nécessaire à la
(figure 1), peut être : vaporisation s’accroît, toutes proportions gardées, quand l’allure et
— tubulaire, volumineux et lourd mais ne présentant pas de la pression diminuent ;
fuites ; — les températures baissent avec l’allure, que ce soient celles
— régénératif, plus compact et léger mais avec un taux de fuite des fumées à la sortie du foyer ou celles du fluide chauffé (eau
inéluctable variant de 5 à 10 %. d’alimentation, vapeur à resurchauffer).
L’utilisation d’autres types d’appareils, tels que les caloducs, est Il est donc nécessaire de trouver des moyens d’action sur les
aussi envisageable dans l’espoir de réunir les avantages des deux échanges, pour obtenir les performances désirées (températures et
modèles ci-dessus sans en avoir les inconvénients. quantités de chaleur).
● Le préchauffeur d’air : dans le but principal de protéger le
réchauffeur d’air et les gaines de fumées placées en aval des risques
1.2.2 Moyens d’action sur les échanges
de corrosion par condensation d’acide pendant les démarrages
(sauf si le combustible utilisé au démarrage est du gaz ou du fuel) ou
pendant le fonctionnement normal (centrales au fuel lourd), il est ■ Action sur la vapeur
nécessaire de préchauffer de quelques dizaines de degrés l’air Le plus simple et le plus généralement appliqué est l’injection
entrant dans le réchauffeur d’air. Le préchauffeur est placé au d’eau dans la vapeur, de préférence en amont du dernier échangeur
refoulement du ventilateur de soufflage ; il n’est pas indispensable (surchauffeur ou resurchauffeur) ; la vaporisation de cette eau
dans le cas du charbon mais souvent recommandé. produit un refroidissement de la vapeur. L’injection nécessite un
Cette fonction est assurée généralement par un échangeur à certain nombre de précautions :
tubes ailetés où l’air est réchauffé par de la vapeur (condensation) — une eau correctement déminéralisée (obtenue parfois par
ou de l’eau. condensation de vapeur saturée prélevée au réservoir) ;

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— une pulvérisation en fines gouttelettes dans la vapeur à


refroidir ;
— une protection des parois internes des tubes par une jaquette
en acier inoxydable dans la zone de refroidissement pour y limiter
les contraintes thermiques (figure 2).
Il y a également le mélange de vapeur directe avec de la vapeur
en provenance d’un échangeur de refroidissement placé dans le
réservoir.
■ Action sur le débit de fumées :
— soit par modification de l’excès d’air au détriment du
rendement ;
— soit par recyclage de fumées, généralement prélevées à l’entrée
du réchauffeur d’air et réinjectées dans le foyer ; il n’y a pas modifica-
tion du débit à la cheminée, donc pas de perte de rendement.
L’accroissement du débit de fumées abaisse la température dans
le foyer et à sa sortie, réduit l’échange dans les appareils de tête
et accroît l’échange dans les appareils de queue par suite du
refroidissement plus réduit des fumées.
■ Action sur la répartition des fumées
En divisant le trajet des fumées en circuits parallèles, avec
prédominance de surchauffeurs dans l’un des circuits et de resur- Figure 2 – Injection d’eau dans la vapeur en amont du resurchauffeur
chauffeurs dans l’autre, et en modulant les débits de fumées entre
l’un ou l’autre. Cette disposition est rarement adoptée car coûteuse. À titre d’exemples, pour des chaudières au fuel ou au gaz naturel
■ Action sur la température de sortie du foyer (et des échanges à pression fixe, on peut avoir le réglage de la resurchauffe :
dans celui-ci) — par recyclage de gaz (figure 4a ) ; le resurchauffeur est à
l’arrière pour bénéficier au mieux de l’échange qui est augmenté en
Par modification de la position du feu soit par adoption de brûleurs
aval à cause du recyclage dont l’effet est plus marqué à basse allure ;
inclinables, soit par utilisation de brûleurs à des niveaux différents.
— au moyen de brûleurs inclinables (figure 4b ) ; le resurchauffeur
est en position médiane ; il est placé plus en mont, dans la limite
1.2.3 Contraintes technologiques et économiques compatible avec la tenue du métal de ses tubes pour bénéficier au
maximum de la remontée du feu dans le foyer sous l’effet de l’incli-
naison des brûleurs vers le haut lorsque l’allure de la chaudière est
La recherche économique de réduction des surfaces des plus basse.
échangeurs conduirait à placer les appareils où l’on veut des
températures de vapeur élevées dans les zones où les fumées sont Pour des chaudières tour à charbon et à pression glissante, on
les plus chaudes ; on est cependant confronté aux problèmes liés peut avoir le réglage de la resurchauffe :
à la tenue du métal des tubes portés à haute température. Ce sont — par injection d’eau (figure 5a ), RHT en troisième position et
donc des questions de limitation de contraintes admissibles en fonc- brûleurs fixes ;
tion de cette température et d’obligation de refroidir le métal au — au moyen de brûleurs inclinables (figure 5b ), RHT en deuxième
moyen d’un bon coefficient d’échange interne (entre fluide chauffé position ;
et métal) qui vont déterminer à la fois le sens du parcours de la vapeur — par action sur l’excès d’air (figure 5c ).
(méthodique ou antiméthodique) et la position relative de chaque
échangeur sur le trajet des fumées. La resurchauffe est plus facile à obtenir à basse allure du fait de
la pression glissante, le recyclage des fumées étant exclu par suite
Le diagramme de la figure 3, en suivant le parcours des fumées de la forte teneur en cendres des combustibles.
de gauche à droite, permet de comparer l’évolution de leur tempé-
rature par rapport à celle des fluides chauffés. Les échangeurs Pour choisir la position des échangeurs sur le parcours des
situés dans une région où les fumées sont à plus de 900 oC sont fumées, on utilise aussi le fait que les échanges par rayonnement
antiméthodiques (co-courant) ; au-dessous de 830 oC, ils sont interne sont plus importants dans les zones à haute température et
méthodiques (contre-courant). qu’il y a prédominance des échanges par convection dans les
zones à basse température.

1.3 Choix de la position 1.4 Bilan global des échanges.


et de l’ordre des échangeurs Bilan individuel
Suivant le mode d’action retenu (§ 1.2.2), il existe une grande — Le bilan des énergies à fournir au fluide chauffé pour différentes
variété de solutions. allures (en différenciant échauffement, vaporisation, surchauffe et
resurchauffe), la puissance introduite par le combustible, et
Le choix dépend de nombreux paramètres, essentiellement : corrélativement les débits de fumées, ont été déterminés dans
— du type de chaudière choisi en fonction du combustible (article l’article Conception et calcul des chaudières : généralités et bilans
Conception et calcul des chaudières : généralités et bilan [B 1 460]), [B 1 460].
du mode de fonctionnement et du type de circulation retenus ; — Le calcul du foyer a permis de connaître la répartition des éner-
— des performances souhaitées (§ 1.2) ; gies rayonnées sur les parois, vers les échangeurs de sortie, et la
— des moyens de régulation (§ 1.2.2). température des fumées (article Conception et calcul des
Le maintien de la plage de resurchauffe joue à cet égard un rôle chaudières : foyer et circulation [B 1 461]).
prédominant.

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Figure 3 – Évolution de la température des fumées et des fluides chauffés le long du parcours dans la chaudière au fuel de 300 MW :
diagramme correspondant à l’allure nominale

Cet ensemble de résultats, associé au choix d’un mode de réglage Enfin :


et de la définition de nombre d’échangeurs par fonction, permet de — le calcul des échanges à différentes allures, en particulier à
répartir entre chacun d’eux la puissance que l’on désire leur voir celles pour lesquelles il y a une garantie de tenue de température
réaliser. Cette recherche doit être effectuée successivement à pleine de la vapeur produite ;
allure, puis à des puissances partielles, pour ensuite placer les — le calcul des injections et la détermination des paramètres de
échangeurs sur le parcours des fumées dans l’ordre que l’on estime réglage tels que recyclage, inclinaison des brûleurs, etc. ;
a priori le plus convenable.
— l’évaluation de la température du fluide chauffé dans son
De cette répartition des puissances désirées pour chacun d’eux parcours à l’intérieur du tube ;
résulte, par bilan, la détermination des puissances à transmettre par
— la sélection des métaux (§ 1.7.4).
les fumées et, par suite, l’évolution des températures de celles-ci le
long du parcours. Étant donné la complexité du calcul des échanges thermiques, on
est pratiquement obligé, avant d’aborder ce calcul, de se fixer a priori
le diamètre extérieur des tubes et leur disposition géométrique (pas
transversal, longitudinal, § 1.6).
1.5 Calcul des échangeurs
1.5.1 Objet du calcul 1.5.2 Méthode de calcul
C’est en premier lieu : La détermination :
— la détermination de la surface de l’échangeur ; — des coefficients d’échange par convection : de mode transver-
— la détermination des données de construction : pas transversal sal (externe côté fumées) ou de mode longitudinal (interne côté
et longitudinal, diamètre des tubes à utiliser (éventuellement fluide chauffé) ;
détermination de la surface ailetée), encombrement de l’échangeur. — du coefficient de rayonnement ;
Ensuite : — de la conduction dans le métal ;
— la distribution du fluide chauffé dans l’échangeur : nombre de — du coefficient d’échange global résultant ;
tubes en parallèle par élément ;
— de la différence de température moyenne logarithmique
— les pertes de charge à pleine allure côté fluide chauffé ; (DTML) ;
— la vitesse et les pertes de charge côté fumées ; — des pertes de charge créées par les frottements externes (côté
— la vérification des critères acoustiques et vibratoires. fumées) et internes (côté fluide chauffé) ;
n’est pas détaillée ici, car non spécifique de l’article. Le lecteur se
reportera utilement l’article Échangeurs de chaleur [B 2 345] dans
ce traité.

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Figure 5 – Réglage de la resurchauffe dans le cas


d’une chaudière tour à charbon et à pression glissante

Figure 4 – Réglage de la resurchauffe dans le cas d’une chaudière — la valeur prise par le coefficient de rayonnement dans les
au fuel ou au gaz à pression fixe espaces entre tubes est importante dans les zones à haute tempé-
rature, où précisément les tubes sont écartés ; elle est souvent du
même ordre de grandeur que celle du coefficient de convection ;
À partir de ces données, on peut obtenir successivement : — en première approximation, s’il ne s’agit pas d’évaluer la
— la surface totale de l’échangeur nécessaire pour réaliser le température du métal, on peut négliger l’effet du coefficient
bilan individuel désiré ; d’échange interne, toujours très élevé, donc sans grande influence
— le nombre d’éléments et de circuits à mettre en parallèle aussi sur le coefficient d’échange global ;
bien du côté fumées que du côté fluide chauffé ; — la simplification apportée par l’utilisation du DTML cache
et vérifier que le diamètre des tubes initialement retenu est l’hypothèse d’une capacité thermique massique constante pour
compatible avec les pertes de charge autorisées. gaz et fluide chauffé, hypothèse valable pour les fumées et erronée
pour de la vapeur au voisinage du point de saturation ou du point
Cependant, pour les applications pratiques et leur adaptation aux critique ; pour y remédier, il est parfois utile de fractionner (pour le
échangeurs de chaudière, il est bon de rappeler quelques calcul uniquement) un surchauffeur basse température en deux ou
particularités : trois parties ;

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— chaque constructeur applique des coefficients réducteurs ■ Pour tous les combustibles, ce sont :
empiriques à chaque échangeur pour tenir compte d’effets parasites. — la prise en compte du supportage des éléments qui, au-delà
Le principal d’entre eux est l’encrassement par dépôt de produits de 600 oC de température de fumées, n’est concevable qu’à l’aide
cendreux sur la face externe des tubes, sous forme adhérente dans de tubes parcourus par un fluide de refroidissement, eau ou le plus
les zones à haute température, mais aussi sous forme d’amas de souvent vapeur.
cendres fines directement sur des tubes horizontaux, avec le risque
de bouchage du passage des gaz. Ces dépôts ne doivent pas être Dans les chaudières de puissance plus réduite, dont les carneaux
ne sont pas trop profonds, le supportage peut être fait directement
négligés dans le cas de certains fuels surtout sur des tubes munis
d’ailettes circulaires ; par les parois refroidies ; au-delà de 3 ou 4 m de profondeur, il
devient nécessaire de disposer de tubes de suspension intermé-
— la distribution des vitesses et débits de fumées n’est pas diaires, à moins que l’échangeur ne s’autosupporte, en étant
homogène : constitué de tubes verticaux (figure 7a ) :
• en amont et en aval d’un changement de direction du trajet — la prise en compte de phénomènes vibratoires, qui résultent
des fumées, souvent de la synchronisation de tourbillons de Karman avec la
• dans le cas où une certaine partie de l’échangeur ne remplit pas fréquence acoustique des cavités, peut imposer le choix d’un pas
tout l’espace disponible (boucle réduite par rapport aux voisines), longitudinal plus faible ;
• si l’échangeur est constitué de tubes multiples dans un même — le pas transversal est choisi de façon à maintenir une vitesse
plan ; la perméabilité aux gaz n’est pas la même aux environs des de gaz optimale, maximale compatible avec l’érosion, en
parois que dans le centre de l’échangeur, compensant la diminution de volume des gaz refroidis par un
• au voisinage d’une dérivation des circuits de fumées (carneaux resserrement des tubes (figure 8) ; cependant, il faut une certaine
parallèles, prises de recyclage). harmonie entre les pas des échangeurs superposés, pour assurer
leur supportage par les tubes de suspension.
Ces considérations interviennent pour le choix des pas longitu-
dinaux et transversaux :
1.6 Conception des échangeurs.
— le choix du diamètre extérieur du tube, qui peut être un a priori
Éléments de construction ou une conséquence selon les cas :
• pour les très hautes pressions, on a intérêt à choisir un petit
Les échangeurs sont constitués d’une multitude de tubes diamètre, ce qui permet un gain d’épaisseur, plus de compacité
regroupés (figure 6) : d’échangeur, une température de métal plus proche de celle du fluide
interne, un supportage plus serré puisque les portées admissibles
— en panneaux ou éléments, qui sont dans un même plan, sont réduites, mais conduit à des longueurs plus importantes à
parallèles au sens de parcours des fumées et équidistants entre mettre en œuvre et à une vitesse massique plus élevée dans chaque
eux du pas transversal ST ; tube, ce qui peut être évité par la multiplication de tubes en parallèle
— dans un même élément, les tubes sont perpendiculaires au côté fluide chauffé,
trajet des fumées, distants entre eux du pas longitudinal SL, plus • pour les faibles pressions, tubes de resurchauffeur par
ou moins nombreux, alimentés en parallèle par le même collecteur exemple, c’est plutôt le diamètre le plus élevé, compatible avec
d’entrée et débitant dans le même collecteur de sortie. l’épaisseur minimale technologique nécessaire pour le soudage, qui
La conception résulte de la prise en considération de nombreux sera retenu,
facteurs auxquels, suivant les cas, il faut accorder plus ou moins • par ailleurs, on n’a pas intérêt, pour des questions d’approvi-
d’importance. sionnement et de facilité de mise en œuvre, à trop diversifier les
diamètres.

Figure 6 – Vue cavalière d’un échangeur

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Figure 7 – Supportage des éléments


suivant que l’échangeur est vertical
ou horizontal

■ Pour le cas particulier des combustibles solides, ce sont : 1.7 Calcul de la température du tube
— la quantité de cendres ; et sélection du métal
— la température de fusibilité ;
qui interviennent sur :
La température du métal d’un tube d’échangeur dépend :
— le pas transversal des éléments et même la section des
— de celle du fluide intérieur ;
carneaux (vitesse de fumées limitée pour réduire les effets de
l’érosion) ; — de la conductivité du métal et de son épaisseur ;
— le pas longitudinal des tubes (tubes jointifs pour diminuer — du coefficient de transmission interne ;
dans les zones à haute température les dépôts de cendres collantes — du flux de chaleur reçu sous forme de rayonnement et de
et faciliter leur enlèvement par ramonage) ; convection.
— la disposition générale des échangeurs et leur étagement : L’ensemble de ces paramètres permet, mieux que la prise en
pour permettre aux fragments de dépôts détachés par le ramonage compte de la température extérieure des fumées, d’estimer la
de descendre à travers les autres échangeurs, il est logique de température locale maximale à laquelle le métal devra résister, tout
placer les grands pas transversaux en bas, d’où la conception des en étant soumis aux contraintes dues à la pression du fluide qui
chaudières tour à circuit de fumées ascendant (figure 9). circule à l’intérieur.
Une fois le diamètre choisi, c’est l’évaluation de la perte de charge La figure 10 illustre bien le résultat de ce calcul sur un tube du
de l’échangeur côté fluide chauffé qui va déterminer le nombre de SHT à pleine allure.
circuits à installer en parallèle dans un même élément.

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élevé (rayonnement, écart de température), ce qui conduit souvent


à une température de métal trop élevée pour correspondre à une
valeur économiquement admissible. On est contraint alors à une
disposition antiméthodique (circulation parallèle), tout au moins
pour la zone de sortie de l’échangeur (boucle retournée, figure 10).
En ce qui concerne la température du fluide chauffé, il faut
distinguer entre :
— la température moyenne calculée pour satisfaire l’échange ;
— la température majorée de toutes les marges destinées à
couvrir les disparités telles que :
• les écarts de la distribution du fluide chauffé entre les tubes
(résultant de la perte de charge et des pressions dynamiques au rac-
cordement sur les collecteurs),
• les écarts sur l’estimation des échanges dus soit à une
mauvaise évaluation des coefficients d’échange, du rayonnement
reçu ou des encrassements, soit à une disparité de distribution des
fumées entre une partie ou l’autre de l’échangeur,
• les écarts dus à l’influence des autres échangeurs.
Certains codes de calculs imposent, pour couvrir l’ensemble de
ces risques, une seule marge minimale appliquée à la température
moyenne : pour le code français, 35 oC dans la zone chauffée par
convection, 50 oC dans celle exposée au rayonnement direct du
foyer.

1.7.2 Écart de température entre fluide et métal

Compte tenu des coefficients de transmission interne et externe


et de la paroi du tube, le profil des températures dans un tube
parcouru par un fluide et chauffé extérieurement a l’allure donnée
sur la figure 11.
Il faut remarquer que l’élévation de température (T 2 – T 1 ) dans
l’épaisseur même de la paroi est relativement faible par rapport à
Figure 8 – Espacement des panneaux d’échangeur l’élévation de température entre fluide et paroi interne (T 1 – T 0 ),
écart directement lié à la quantité de chaleur absorbée et inverse-
ment proportionnel au coefficient de transmission interne.

1.7.3 Exemple de profil de température métal


à mi-épaisseur

Pour le premier tube d’un échangeur à panneaux (figure 8) soumis


au rayonnement externe, le diagramme de la figure 12 met en
évidence l’importance de la connaissance de la distribution des flux
absorbés et surtout celle du maximum local ; la position M de la
génératrice la plus sollicitée varie suivant la situation du tube dans
l’échangeur : en avant, face à un rayonnement direct du foyer
(figure 12), en avant ou en arrière, en regard d’une cavité ou en avant
pour les échanges par convection.

1.7.4 Contraintes
1.7.4.1 Contrainte limite admissible S
Elle dépend :
Figure 9 – Disposition générale des échangeurs et leur étagement
— de la nature du métal, c’est-à-dire de ses caractéristiques
mécaniques ;
— du mode de déformation du métal sous l’effet des contraintes
1.7.1 Effet de la température du fluide chauffé et de la température ; on distingue en effet :
• une région basse température où la contrainte maximale
Cette température s’accroît depuis l’entrée jusqu’à la sortie de admissible est définie par rapport à la rupture R 20 ,
l’échangeur. La recherche du minimum de surface conduisant à • une région moyenne température où la valeur limite est fixée
choisir une disposition méthodique (contre-courant), la plus haute par rapport à la limite élastique R p 0,2 ,
température du fluide chauffé se trouve dans la zone de la plus haute • une région haute température où la contrainte limite est une
température de fumées, celle où se trouve en général le flux le plus fraction de la rupture par fluage en 105 h, σ 5 .
R10

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Figure 10 – Sélection des métaux pour l’échangeur SHT à pleine allure avec l’évolution de leur température le long du trajet pour le tube 1

1.7.4.2 Contrainte à laquelle est soumis le tube L’ASME (code américain) module sa formule en incorporant un
facteur y compris entre 0,4 et 0,7 suivant la température et adopte :
Les codes de calcul des matériels sous pression ne prennent en
compte que la contrainte radiale due à la pression interne, nettement PD
plus importante que la contrainte longitudinale et celle de flexion e = ---------------------------------
2 ( SE + Py )
due au poids ; ils imposent une formule de calcul de l’épaisseur mini-
male du tube e telle que : Le tableau 1 résume les grandeurs nécessaires à prendre en
compte pour l’établissement de cette épaisseur e pour différents
PD codes français et étrangers.
e = -----------------------
2SE + P
avec D diamètre extérieur du tube, 1.7.4.3 Sélection du métal
E coefficient de déforcement de soudure (en général, égal à 1 Le tableau 1 ainsi que les figures 13 et 14 permettent de choisir,
compte tenu des contrôles radiographiques couramment suivant l’un ou l’autre des codes en fonction de la contrainte
effectués), appliquée et de la température calculée à mi-épaisseur, soit l’épais-
P pression de calcul, seur minimale du tube pour un métal donné (après prise en compte
des tolérances de fabrication de celui-ci), soit la nature du métal à
S contrainte limite admissible. adopter pour une épaisseur prédéterminée.
La figure 10 représente le résultat d’application sur un
échangeur SHT.
(0)

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Tableau 1 – Détermination, en fonction du code de calcul choisi, de l’épaisseur minimale du tube


pour la sélection du métal du tube
Code de calcul AFNOR NF E 32-103 ASME Section I ISO R 831 TRD (allemand)

R 20 R 20 R 20 R 20 R 20
----------
- ou ------------- ----------
- ----------
- ----------
-
2,5 2,85 4 2,7 2,4
(tubes) (collecteurs)
R p0,2 R p0,2 R p0,2 R p0,2
Contrainte admissible, --------------- --------------- --------------- ---------------
la plus petite parmi : 1,5 1,5 1,6 1,5

σ 5 σ 5 σ 5 σ R2 × 10 5 mini
R10 R10 R10
---------------
- ---------------
- ---------------
-
1,5 1,5 1,6 σ 5
R10
ou ----------------
1,5
Domaine élastique : timbre
Pression de calcul Fluage : pression réelle timbre pression maximale prévisible en service
de fonctionnement
PD
PD e = ---------------------------------- PD PD
Formule de calcul e = ----------------------- 2 ( SE + Py ) e = ------------------------ e = -----------------------
2SE + P 2 SE + P 2SE + P
y variant de 0,4 à 0,7
R 20 résistance à la rupture minimale à 20 oC, D diamètre extérieur,
Rp0,2 limite élastique minimale à la température de calcul à 0,2 %, E coefficient de déforcement,
d’allongement rémanent, e épaisseur minimale nécessaire,
σ 5 contrainte moyenne de rupture par fluage en 100 000 h à la P pression de calcul,
R10
température de calcul, S contrainte admissible.

Figure 11 – Écart de température entre fluide et métal

1.8 Protections
Il n’est généralement pas prévu de surépaisseur pour limiter les
effets de la corrosion et de l’érosion. Figure 12 – Profil de la température du métal à mi-épaisseur
La corrosion interne n’est pas à craindre dans les tubes du foyer, pour le premier tube d’un échangeur à panneaux
vu le traitement de l’eau d’alimentation indispensable pour éviter soumis au rayonnement externe
les dépôts d’oxydes, de même que dans les surchauffeurs en raison
de la présence de vapeur sèche.
La corrosion externe à haute température est à redouter pour tout La corrosion externe à basse température est à craindre pour un
combustible, solide ou liquide, dont les cendres contiennent du métal au-dessous du point de rosée, c’est-à-dire pour les écono-
soufre et du sodium. Cette corrosion (courbe de Kessler), pour une miseurs basse température réalisés généralement en tubes
teneur en S et Na déterminée, dépend à la fois de la température manchonnés de fonte et les réchauffeurs d’air que l’on protège par
du métal et de la température des fumées (figure 15) ; la meilleure remontée de la température grâce au préchauffage de l’air.
précaution pour en limiter les effets est de se placer en dehors de La meilleure précaution contre l’érosion est la limitation de la
la zone active, pour tous les points de l’échangeur, ce qui est plus vitesse des fumées, en fonction de la nature et de la teneur en cendres
facilement obtenu avec un appareil antiméthodique (circulation du combustible, la silice étant l’élément le plus redouté.
parallèle).

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Figure 13 – Exemples de courbes de contraintes admissibles


pour trois aciers différents pour tubes (code américain)

Figure 14 – Exemples de courbes


de contraintes admissibles suivant le code
français pour différents aciers pour tubes

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Figure 15 – Courbe de Kessler


Figure 16 – Schéma du circuit air/fumées

2. Circuits air/fumées possède moins de matières volatiles. En outre, l’air chaud participe
au séchage du charbon associé au broyage (combustion pulvérisée).
Pour la combustion sur grille, la température de l’air doit être infé-
2.1 Nature des circuits rieure à 150-180 o C pour éviter un échauffement excessif des
barreaux.
L’air atmosphérique, utilisé pour la combustion dans le foyer, a
l’inconvénient de ne contenir que 20 % d’oxygène et d’obliger à véhi- — L’objectif d’un bon rendement conduit à rechercher des basses
culer comme ballast dans le système quatre fois plus d’azote que températures de fumées à la cheminée (130 à 160 oC) et entraîne
l’oxygène dont on a besoin pour la combustion. En outre, cet air une extension de la surface des réchauffeurs d’air et une augmenta-
atmosphérique contient de la vapeur d’eau. tion de leur prix ; il y a lieu de définir le rendement choisi en fonction
de critères économiques. Par ailleurs, la recherche de basses
La chaleur contenue dans les fumées produites par la combustion températures met en danger de corrosion les zones froides des
est partiellement captée dans le foyer par les tubes des écrans et, réchauffeurs (ou de l’économiseur lorsqu’il n’y a pas de réchauffeurs
en aval du foyer, dans des échangeurs dont les fonctions peuvent d’air) et oblige à prendre certaines précautions, en particulier à pré-
être diverses : surchauffeurs, resurchauffeurs ou vaporisateurs et chauffer l’air ou plus rarement l’eau, de sorte que les zones les plus
économiseurs (figure 16). froides du métal soient à une température supérieure à celle du point
— Lorsque l’eau d’alimentation est à une température suffisam- de rosée des fumées.
ment basse (105 à 130 oC, ce qui est le cas des chaudières indus- Le préchauffeur d’air (PRA) est en général alimenté en vapeur de
trielles), l’échangeur situé le plus en aval peut être l’économiseur soutirage basse pression et la température de l’air qui en sort est
et les fumées peuvent sortir entre 130 et 160 oC avec un rendement alors modulée pour que la somme (température de l’air à l’entrée
convenable. du réchauffeur d’air + température des fumées à la sortie du réchauf-
— Dans le cas des centrales thermiques où l’eau d’alimentation feur d’air) soit constante – la demi-somme de ces deux températures
est fournie à une température relativement élevée (240 à 270 oC), représente assez bien la température du métal du réchauffeur d’air
en raison de l’utilisation des soutirages dont le rôle est d’améliorer dans sa zone la plus froide – avec une précaution supplémentaire
le rendement du cycle de la turbine, il devient nécessaire de continuer qui impose de ne jamais descendre au-dessous d’une certaine tem-
à épuiser la chaleur des fumées en se servant alors de l’autre source pérature de fumées, 150 o C environ (protection des gaines,
froide disponible que constitue l’air atmosphérique. C’est la justifica- dépoussiéreurs et cheminées situés en aval).
tion de l’insertion d’un réchauffeur d’air (RA). Les principaux éléments constitutifs des circuits d’air et de fumées
L’air chaud sortant du réchauffeur d’air a aussi un effet bénéfique sont les suivants (figure 16).
sur la qualité de la combustion, effet dépendant toutefois de la nature
du combustible. Il serait inutile de réchauffer l’air pour du gaz naturel ■ L’air réchauffé est envoyé au foyer soit en circuit unique (fuel et
ou du fuel oil léger ; il est intéressant de le réchauffer pour un fuel gaz) et réparti sur chaque brûleur, soit en circuit divisé dans le cas
lourd et indispensable de le faire avec du charbon. La température du charbon pulvérisé, une partie de l’air servant à transporter le
de l’air dans ce cas doit être d’autant plus élevée que le charbon combustible (air primaire).

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Le broyage et le séchage du charbon peuvent introduire, en fonc- Par suite de la relative faiblesse à la fois des coefficients d’échange
tion de l’humidité du combustible et de sa teneur en matières vola- et des écarts de température, les surfaces nécessaires sont très
tiles, des complications importantes de ces circuits d’air primaire en importantes et les tonnages de matériaux à mettre en œuvre sont
raison de la pression d’air et parfois de la température d’air plus très élevés.
élevée demandées. On se trouve alors en présence d’un circuit d’air Les solutions classiques sont :
primaire spécial, avec son propre ventilateur et des portions de
réchauffeur d’air spécifiques (article Équipements de combustion — les échangeurs tubulaires (figure 17) généralement divisés en
secteur chaud et secteur froid (plus ou moins martyr – conçu pour
pour combustibles solides. Combustion en suspension [B 117,6],
dans ce traité). permettre le remplacement des tubes corrodés) ;
— les échangeurs à plaque, généralement en fonte.
La configuration des circuits d’air et de fumées se complique dès
que l’on dédouble les réchauffeurs et les ventilateurs soit pour des
raisons de taille, soit pour assurer une certaine sécurité de marche,
2.2.2 Échangeurs du type régénératif
un demi-circuit permettant d’obtenir 60 % de l’allure maximale
continue.
Ces échangeurs sont caractérisés par le passage sur un empilage
La division en deux circuits parallèles introduit alors des bretelles de tôles minces ou d’éléments en céramique de fumées à refroidir
d’équilibrage ou de transfert, en amont et en aval des réchauffeurs et d’air à réchauffer en alternance régulière ; l’ensemble peut être
d’air, avec des registres d’isolement dont la conception doit être comparé à une éponge de chaleur avec une première phase de stoc-
particulièrement étudiée et soignée (étanchéité, absence de blocage kage de la chaleur des fumées dans les tôles, suivie d’une restitution
en position intermédiaire). à l’air en deuxième phase.
■ L’air et les fumées sont généralement mis en mouvement par des
ventilateurs
L’économie de la puissance des auxiliaires voudrait que toute
l’énergie soit obtenue uniquement par le ventilateur de soufflage ;
dans ce cas, l’ensemble des circuits d’air et de fumées est sous pres-
sion depuis l’aval du ventilateur jusqu’à la cheminée ; cette solution
s’est révélée d’une pratique difficile, surtout pour le charbon en
raison des dommages engendrés par la moindre fuite dans un
casing, pour la partie en aval du foyer (agrandissement de l’orifice
par érosion, envoi de cendres à l’extérieur, jets de gaz chauds, etc.),
et aussi du fait de la complication apportée aux appareils d’extraction
des cendres.
C’est pourquoi on revient à une solution dite de foyer équilibré,
c’est-à-dire à quelques millibars au-dessous de la pression atmo-
sphérique, tout le circuit de fumées étant alors mis en dépression
grâce à un ventilateur de tirage (le tirage naturel de la cheminée ne
suffisant pas).
■ Le circuit de recyclage des fumées est courant sur les chaudières
de forte puissance au fuel et au gaz, plus rare sur les chaudières à
charbon (en raison des érosions de ventilateurs par les cendres) ; le
recyclage contribue à la modulation de la température des fumées
(§ 1.2.2) en vue du réglage de la resurchauffe.
Sur le circuit des fumées, on trouve aussi (non figurés sur le
schéma de la figure 16), en aval du réchauffeur d’air : un
dépoussiéreur et éventuellement une installation de traitement des
fumées pour captage des polluants tels qu’oxydes de soufre ou
d’azote.

2.2 Réchauffeurs d’air


On distingue trois grandes catégories : les échangeurs à surface,
ceux de type génératif eux-mêmes divisés en appareils à empilage
fixe ou à gaines fixes. Le lecteur se reportera utilement à l’article
spécialisé Échangeurs de chaleur [B 2 345] dans ce traité.

2.2.1 Échangeurs à surface


Il n’y a pas de contact direct entre l’air et les fumées et toujours
interposition d’une surface paroi constituée de tubes en acier, fonte,
verre, etc. ou de tôles.
L’air y est toujours à une pression supérieure à celle des fumées,
mais sans que cette différence de pression n’entraîne de problèmes
pour la construction ; l’air ou les fumées, suivant les conceptions, Figure 17 – Exemple de réchauffeur d’air tubulaire
sont indifféremment à l’intérieur ou à l’extérieur des tubes.

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On distingue deux types (figure 18) suivant que l’ensemble des 2.3 Pertes de charge. Vitesses d’air
tôles empilées est fixe ou mobile :
— le type à empilage fixe comporte de part et d’autre d’un stator
et de fumées. Marges sur débit
des portions de gaines tournantes, compartimentées, reliées aux et pressions
circuits d’air et de fumées ;
— le type à gaines fixes a un rotor constitué d’empilage de tôles, Côté air, la principale perte de charge est celle introduite par le
tournant suivant un axe vertical ou horizontal ; cette lourde masse réchauffeur d’air, à laquelle s’ajoute la dynamique aux brûleurs avec,
tourne lentement (1 à 3 tr/min). Les appareils de grande dimension en plus, sur le circuit d’air primaire dans le cas du charbon la perte
sont de préférence à axe vertical, à cause du risque de déséquilibre de charge du circuit de broyage.
et de balourd. La vitesse de l’air dans les gaines est de l’ordre de 15 à 25 m /s,
Les échangeurs de type régénératif ont pour eux un avantage de celle au brûleur dépend du combustible et du modèle choisi.
prix et d’encombrement ; leur inconvénient réside dans les interfaces Côté fumées, les pertes de charge vont en croissant de l’amont
air/fumées avec des joints dont l’étanchéité est difficile à ajuster vers l’aval. À l’intérieur de la chaudière, les vitesses de fumées
(encrassement, usure et dilatations) d’où une introduction perma- sont importantes (25 m /s ou plus) pour le gaz ou le fuel mais
nente d’air dans les fumées. Il s’y ajoute celle due au transfert d’un limitées en raison du risque d’érosion par les cendres dans le cas
compartiment à l’autre au cours de la rotation. Cette introduction des combustibles solides.
d’air est de l’ordre de 5 % pour les grands appareils et peut atteindre Côté recyclage, les pertes de charge sont celles du circuit princi-
10 % pour les autres. pal des échangeurs majorées de celles des gaines d’aspiration/
refoulement et de la dynamique d’introduction dans le foyer.

Figure 18 – Réchauffeurs d’air du type régénératif à empilage mobile ou fixe

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Pour la détermination des ventilateurs, il faut tenir compte de 2.4 Ventilateurs


marges à prendre sur le débit et les pressions.
Sur le débit, en raison : Sans entrer dans des caractéristiques déjà étudiées par ailleurs
— du risque d’erreur dans l’évaluation de la teneur en oxygène (article Ventilateurs. Compresseurs. Notions fondamentales.
du combustible ; Dimensionnement [BM 4 500] dans ce traité), il est utile de rappeler :
— de la répartition de l’air aux brûleurs ; — que les ventilateurs sur des fumées chargées en poussières
— de l’excès d’air ; doivent tourner plus lentement et être munis d’aubages de
conception particulière (de préférence, centrifuge, aubages
— de la fuite au réchauffeur d’air ; renforcés, matériaux sélectionnés) ;
— de la perte de rendement ; — qu’une augmentation de 10 % du débit entraîne une augmenta-
— et pour le débit-volume à passer dans les ventilateurs de tion de perte de charge de 20 % et, par suite, une augmentation de
soufflage et de tirage, des températures plus élevées que celles puissance de 30 % ;
prévues (ou contractuelles) ou de la baisse de la pression atmo- — qu’à cause des marges prises sur les débit et pression le
sphérique, en particulier celle due à l’altitude du lieu (environ 1,2 % ventilateur pour l’allure normale fonctionne loin de son point de
par 100 m). dimensionnement, donc dans une zone de mauvais rendement ;
À ces marges, indispensables pour le ventilateur de soufflage, — que la modulation de débit est en général obtenue par un
s’ajoute, pour le débit de fumées et le ventilateur de tirage, celles système d’aubages mobiles à l’aspiration et rarement par variation
dues au risque d’augmentation du ballast des fumées (erreur de vitesse ;
d’analyse de combustible, teneur en eau accrue, etc.).
— que le débit minimal (ventelles fermées) d’un ventilateur muni
Sur les pressions, en raison : d’aubages à l’aspiration est d’environ 25 % de son débit maximal.
— de l’accroissement des pertes de charge par suite des marges
sur le débit ;
— d’une provision pour l’augmentation de la vitesse de l’air et 2.5 Problèmes liés aux circuits
de la dynamique aux brûleurs ;
— de l’accroissement des encrassements et des obstructions
d’air et de fumées
côté fumées.
Ces problèmes ont été abordés à propos des échangeurs (§ 1) et
Ce problème de fixation des marges est très important à la fois : sont rappelés ci-après ; ce sont :
— pour le fournisseur, car ce sont en premier lieu les ventilateurs, — l’érosion due aux cendres ;
trop justes en débit et pression, qui peuvent limiter la puissance de — les dépôts en tout genre : cendres, imbrûlés, suies et oléums ;
la chaudière ;
— pour les combustibles liquides sulfureux, la corrosion,
— pour le client, qui désire que son matériel puisse faire face à principalement à basse température, à la fois dans la zone de l’écono-
des conditions parfois hors de la normale. miseur, du réchauffeur d’air et des gaines de fumées, surtout en
Il est fréquent que ces marges soient déterminées et imposées période de démarrage ;
par le client lui-même (EDF, Houillères) ou par les ingénieurs — enfin, les vibrations :
consultants.
• synchronisme entre les tourbillons de Karman en aval des
tubes d’échangeur et la fréquence propre des cavités,
• résonance entre la fréquence propre de la gaine et celle des
aubes de ventilateur devant l’orifice du refoulement.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
B 1 462 − 16 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique
P
O
U
Conception et calcul des chaudières R

E
par Jean PARISOT N
Ingénieur de l’École Centrale des Arts et Manufactures
Ingénieur-conseil, Thermicien
Ancien Chef de service Calcul/Conception de Stein Industrie
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A
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V
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O
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I
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