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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique B 1 462 − 1
CONCEPTION ET CALCUL DES CHAUDIÈRES : ÉCHANGEURS ET CIRCUITS AIR/FUMÉES _______________________________________________________________
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______________________________________________________________ CONCEPTION ET CALCUL DES CHAUDIÈRES : ÉCHANGEURS ET CIRCUITS AIR/FUMÉES
■ L’économiseur : l’eau venant du poste de réchauffage, alimenté ● L’échangeur de démarrage : spécifique des chaudières à circula-
par les soutirages de la turbine, s’y échauffe avant son introduction tion forcée, il permet de récupérer une grande partie de l’énergie
dans le réservoir ou le séparateur (séparateur « humide »). L’eau à la contenue dans l’eau circulant dans la chaudière au débit minimum
sortie de cet appareil est généralement à une température inférieure imposé pendant la période de démarrage (article Conception et
à la température de saturation (pour les cycles sous-critiques), mais, calcul des chaudières : foyer et circulation [B 1 461]).
dans certains cas, l’économiseur peut être vaporisant.
L’économiseur, divisé parfois en différents éléments, est générale-
ment constitué de tubes à ailettes (fuel ou gaz naturel) ou de tubes 1.2 Architecture générale.
lisses (charbon et autres). Pour des raisons d’optimisation des
échanges et pour des raisons de prix, il est généralement situé sur
Ordre de parcours des fumées
le parcours des fumées entre le dernier surchauffeur ou resur-
chauffeur et le réchauffeur d’air. La chaudière doit assurer :
— un débit de vapeur strictement et rapidement égal à celui
■ Les vaporisateurs : ils assurent la fin de l’échauffement de l’eau demandé par le réseau utilisateur ou la turbine ;
(quand l’économiseur n’est pas vaporisant) et la production de la
— une pression constante au point d’utilisation de la vapeur (ou,
vapeur. Les vaporisateurs sont généralement constitués par les
dans le cas d’un système à pression glissante, la pression associée
écrans soudés de la chaudière mais doivent parfois être complétés
à la puissance demandée) ;
par des faisceaux, notamment dans le cas des chaudières à faible
pression (enthalpie de vaporisation élevée). — le maintien de la température de la vapeur surchauffée dans
un domaine assez large (30 à 100 % de l’allure) ;
■ Les surchauffeurs : situés sur le parcours des fumées entre la — le maintien de la température de la vapeur resurchauffée entre
sortie du foyer et l’économiseur, ils servent à élever la température le control point et l’allure maximale, en général entre 60 et 100 %.
de la vapeur depuis l’état saturé (chaudières à réservoir) ou légère-
ment surchauffée (circulation forcée). Ce sont généralement des L’architecture générale de la chaudière, et en particulier la
échangeurs tubulaires bien que certaines parties de la surchauffe disposition des échangeurs, doit à la fois tenir compte :
puissent se faire dans des parois de la chaudière (cages arrière de — des moyens de réglage disponibles ;
chaudière, surchauffeurs muraux, écrans de chaudières à circula- — des contraintes technologiques ou économiques liées à la
tion forcée). résistance mécanique des tubes constituant les échangeurs pour
les températures où ils sont utilisés ;
■ Les resurchauffeurs : ils ont un rôle identique à celui des sur-
chauffeurs, à savoir élever la température de la vapeur resurchauffée — des contraintes liées directement à la température, à la vitesse
provenant de la turbine à un niveau déterminé fixé au contrat (article des fumées et à la nature du combustible telles que encrassement
Conception et calcul des chaudières : généralités et bilans [B 1 460]) ou érosion par les cendres (fusibles ou collantes), corrosion, etc. ;
— des contraintes imposées par le supportage : intervalles entre
■ Les désurchauffeurs (mentionnés pour mémoire) : destinés à panneaux, reprise des charges, etc.
refroidir et à moduler la température de la vapeur surchauffée ou
resurchauffée, ils sont rarement tubulaires (immergés dans le réser-
voir) mais généralement assimilables à des échangeurs par mélange 1.2.1 Répartition des échanges.
puisqu’ils procèdent par injection d’eau dans la vapeur. Variation suivant l’allure
■ Les autres échangeurs associés à la chaudière : non directement
en liaison avec l’eau ou la vapeur du cycle, ils n’en sont pas moins Les quantités de chaleur à transférer depuis les fumées vers l’un
indispensables au bon fonctionnement de l’installation. ou l’autre des échangeurs et les conditions des échanges varient avec
● Le réchauffeur d’air : échangeur air de combustion /gaz de la puissance globale produite, et cela pour plusieurs raisons :
combustion, est le seul capable, du fait de la température de l’air le — la quantité de chaleur à fournir à la resurchauffe, pour le main-
traversant (entrant à la température ambiante ou légèrement tien d’une température finale constante, est proportionnellement
préchauffé), d’abaisser la température des fumées pour obtenir un plus importante à basse allure que celle à fournir à la surchauffe
rendement élevé (typiquement 110 et 150 oC). quand la chaudière est à pression fixe ;
Cet appareil, parfois subdivisé entre air primaire et air secondaire — en pression glissante, la quantité de chaleur nécessaire à la
(figure 1), peut être : vaporisation s’accroît, toutes proportions gardées, quand l’allure et
— tubulaire, volumineux et lourd mais ne présentant pas de la pression diminuent ;
fuites ; — les températures baissent avec l’allure, que ce soient celles
— régénératif, plus compact et léger mais avec un taux de fuite des fumées à la sortie du foyer ou celles du fluide chauffé (eau
inéluctable variant de 5 à 10 %. d’alimentation, vapeur à resurchauffer).
L’utilisation d’autres types d’appareils, tels que les caloducs, est Il est donc nécessaire de trouver des moyens d’action sur les
aussi envisageable dans l’espoir de réunir les avantages des deux échanges, pour obtenir les performances désirées (températures et
modèles ci-dessus sans en avoir les inconvénients. quantités de chaleur).
● Le préchauffeur d’air : dans le but principal de protéger le
réchauffeur d’air et les gaines de fumées placées en aval des risques
1.2.2 Moyens d’action sur les échanges
de corrosion par condensation d’acide pendant les démarrages
(sauf si le combustible utilisé au démarrage est du gaz ou du fuel) ou
pendant le fonctionnement normal (centrales au fuel lourd), il est ■ Action sur la vapeur
nécessaire de préchauffer de quelques dizaines de degrés l’air Le plus simple et le plus généralement appliqué est l’injection
entrant dans le réchauffeur d’air. Le préchauffeur est placé au d’eau dans la vapeur, de préférence en amont du dernier échangeur
refoulement du ventilateur de soufflage ; il n’est pas indispensable (surchauffeur ou resurchauffeur) ; la vaporisation de cette eau
dans le cas du charbon mais souvent recommandé. produit un refroidissement de la vapeur. L’injection nécessite un
Cette fonction est assurée généralement par un échangeur à certain nombre de précautions :
tubes ailetés où l’air est réchauffé par de la vapeur (condensation) — une eau correctement déminéralisée (obtenue parfois par
ou de l’eau. condensation de vapeur saturée prélevée au réservoir) ;
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Figure 3 – Évolution de la température des fumées et des fluides chauffés le long du parcours dans la chaudière au fuel de 300 MW :
diagramme correspondant à l’allure nominale
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Figure 4 – Réglage de la resurchauffe dans le cas d’une chaudière — la valeur prise par le coefficient de rayonnement dans les
au fuel ou au gaz à pression fixe espaces entre tubes est importante dans les zones à haute tempé-
rature, où précisément les tubes sont écartés ; elle est souvent du
même ordre de grandeur que celle du coefficient de convection ;
À partir de ces données, on peut obtenir successivement : — en première approximation, s’il ne s’agit pas d’évaluer la
— la surface totale de l’échangeur nécessaire pour réaliser le température du métal, on peut négliger l’effet du coefficient
bilan individuel désiré ; d’échange interne, toujours très élevé, donc sans grande influence
— le nombre d’éléments et de circuits à mettre en parallèle aussi sur le coefficient d’échange global ;
bien du côté fumées que du côté fluide chauffé ; — la simplification apportée par l’utilisation du DTML cache
et vérifier que le diamètre des tubes initialement retenu est l’hypothèse d’une capacité thermique massique constante pour
compatible avec les pertes de charge autorisées. gaz et fluide chauffé, hypothèse valable pour les fumées et erronée
pour de la vapeur au voisinage du point de saturation ou du point
Cependant, pour les applications pratiques et leur adaptation aux critique ; pour y remédier, il est parfois utile de fractionner (pour le
échangeurs de chaudière, il est bon de rappeler quelques calcul uniquement) un surchauffeur basse température en deux ou
particularités : trois parties ;
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— chaque constructeur applique des coefficients réducteurs ■ Pour tous les combustibles, ce sont :
empiriques à chaque échangeur pour tenir compte d’effets parasites. — la prise en compte du supportage des éléments qui, au-delà
Le principal d’entre eux est l’encrassement par dépôt de produits de 600 oC de température de fumées, n’est concevable qu’à l’aide
cendreux sur la face externe des tubes, sous forme adhérente dans de tubes parcourus par un fluide de refroidissement, eau ou le plus
les zones à haute température, mais aussi sous forme d’amas de souvent vapeur.
cendres fines directement sur des tubes horizontaux, avec le risque
de bouchage du passage des gaz. Ces dépôts ne doivent pas être Dans les chaudières de puissance plus réduite, dont les carneaux
ne sont pas trop profonds, le supportage peut être fait directement
négligés dans le cas de certains fuels surtout sur des tubes munis
d’ailettes circulaires ; par les parois refroidies ; au-delà de 3 ou 4 m de profondeur, il
devient nécessaire de disposer de tubes de suspension intermé-
— la distribution des vitesses et débits de fumées n’est pas diaires, à moins que l’échangeur ne s’autosupporte, en étant
homogène : constitué de tubes verticaux (figure 7a ) :
• en amont et en aval d’un changement de direction du trajet — la prise en compte de phénomènes vibratoires, qui résultent
des fumées, souvent de la synchronisation de tourbillons de Karman avec la
• dans le cas où une certaine partie de l’échangeur ne remplit pas fréquence acoustique des cavités, peut imposer le choix d’un pas
tout l’espace disponible (boucle réduite par rapport aux voisines), longitudinal plus faible ;
• si l’échangeur est constitué de tubes multiples dans un même — le pas transversal est choisi de façon à maintenir une vitesse
plan ; la perméabilité aux gaz n’est pas la même aux environs des de gaz optimale, maximale compatible avec l’érosion, en
parois que dans le centre de l’échangeur, compensant la diminution de volume des gaz refroidis par un
• au voisinage d’une dérivation des circuits de fumées (carneaux resserrement des tubes (figure 8) ; cependant, il faut une certaine
parallèles, prises de recyclage). harmonie entre les pas des échangeurs superposés, pour assurer
leur supportage par les tubes de suspension.
Ces considérations interviennent pour le choix des pas longitu-
dinaux et transversaux :
1.6 Conception des échangeurs.
— le choix du diamètre extérieur du tube, qui peut être un a priori
Éléments de construction ou une conséquence selon les cas :
• pour les très hautes pressions, on a intérêt à choisir un petit
Les échangeurs sont constitués d’une multitude de tubes diamètre, ce qui permet un gain d’épaisseur, plus de compacité
regroupés (figure 6) : d’échangeur, une température de métal plus proche de celle du fluide
interne, un supportage plus serré puisque les portées admissibles
— en panneaux ou éléments, qui sont dans un même plan, sont réduites, mais conduit à des longueurs plus importantes à
parallèles au sens de parcours des fumées et équidistants entre mettre en œuvre et à une vitesse massique plus élevée dans chaque
eux du pas transversal ST ; tube, ce qui peut être évité par la multiplication de tubes en parallèle
— dans un même élément, les tubes sont perpendiculaires au côté fluide chauffé,
trajet des fumées, distants entre eux du pas longitudinal SL, plus • pour les faibles pressions, tubes de resurchauffeur par
ou moins nombreux, alimentés en parallèle par le même collecteur exemple, c’est plutôt le diamètre le plus élevé, compatible avec
d’entrée et débitant dans le même collecteur de sortie. l’épaisseur minimale technologique nécessaire pour le soudage, qui
La conception résulte de la prise en considération de nombreux sera retenu,
facteurs auxquels, suivant les cas, il faut accorder plus ou moins • par ailleurs, on n’a pas intérêt, pour des questions d’approvi-
d’importance. sionnement et de facilité de mise en œuvre, à trop diversifier les
diamètres.
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■ Pour le cas particulier des combustibles solides, ce sont : 1.7 Calcul de la température du tube
— la quantité de cendres ; et sélection du métal
— la température de fusibilité ;
qui interviennent sur :
La température du métal d’un tube d’échangeur dépend :
— le pas transversal des éléments et même la section des
— de celle du fluide intérieur ;
carneaux (vitesse de fumées limitée pour réduire les effets de
l’érosion) ; — de la conductivité du métal et de son épaisseur ;
— le pas longitudinal des tubes (tubes jointifs pour diminuer — du coefficient de transmission interne ;
dans les zones à haute température les dépôts de cendres collantes — du flux de chaleur reçu sous forme de rayonnement et de
et faciliter leur enlèvement par ramonage) ; convection.
— la disposition générale des échangeurs et leur étagement : L’ensemble de ces paramètres permet, mieux que la prise en
pour permettre aux fragments de dépôts détachés par le ramonage compte de la température extérieure des fumées, d’estimer la
de descendre à travers les autres échangeurs, il est logique de température locale maximale à laquelle le métal devra résister, tout
placer les grands pas transversaux en bas, d’où la conception des en étant soumis aux contraintes dues à la pression du fluide qui
chaudières tour à circuit de fumées ascendant (figure 9). circule à l’intérieur.
Une fois le diamètre choisi, c’est l’évaluation de la perte de charge La figure 10 illustre bien le résultat de ce calcul sur un tube du
de l’échangeur côté fluide chauffé qui va déterminer le nombre de SHT à pleine allure.
circuits à installer en parallèle dans un même élément.
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1.7.4 Contraintes
1.7.4.1 Contrainte limite admissible S
Elle dépend :
Figure 9 – Disposition générale des échangeurs et leur étagement
— de la nature du métal, c’est-à-dire de ses caractéristiques
mécaniques ;
— du mode de déformation du métal sous l’effet des contraintes
1.7.1 Effet de la température du fluide chauffé et de la température ; on distingue en effet :
• une région basse température où la contrainte maximale
Cette température s’accroît depuis l’entrée jusqu’à la sortie de admissible est définie par rapport à la rupture R 20 ,
l’échangeur. La recherche du minimum de surface conduisant à • une région moyenne température où la valeur limite est fixée
choisir une disposition méthodique (contre-courant), la plus haute par rapport à la limite élastique R p 0,2 ,
température du fluide chauffé se trouve dans la zone de la plus haute • une région haute température où la contrainte limite est une
température de fumées, celle où se trouve en général le flux le plus fraction de la rupture par fluage en 105 h, σ 5 .
R10
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Figure 10 – Sélection des métaux pour l’échangeur SHT à pleine allure avec l’évolution de leur température le long du trajet pour le tube 1
1.7.4.2 Contrainte à laquelle est soumis le tube L’ASME (code américain) module sa formule en incorporant un
facteur y compris entre 0,4 et 0,7 suivant la température et adopte :
Les codes de calcul des matériels sous pression ne prennent en
compte que la contrainte radiale due à la pression interne, nettement PD
plus importante que la contrainte longitudinale et celle de flexion e = ---------------------------------
2 ( SE + Py )
due au poids ; ils imposent une formule de calcul de l’épaisseur mini-
male du tube e telle que : Le tableau 1 résume les grandeurs nécessaires à prendre en
compte pour l’établissement de cette épaisseur e pour différents
PD codes français et étrangers.
e = -----------------------
2SE + P
avec D diamètre extérieur du tube, 1.7.4.3 Sélection du métal
E coefficient de déforcement de soudure (en général, égal à 1 Le tableau 1 ainsi que les figures 13 et 14 permettent de choisir,
compte tenu des contrôles radiographiques couramment suivant l’un ou l’autre des codes en fonction de la contrainte
effectués), appliquée et de la température calculée à mi-épaisseur, soit l’épais-
P pression de calcul, seur minimale du tube pour un métal donné (après prise en compte
des tolérances de fabrication de celui-ci), soit la nature du métal à
S contrainte limite admissible. adopter pour une épaisseur prédéterminée.
La figure 10 représente le résultat d’application sur un
échangeur SHT.
(0)
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R 20 R 20 R 20 R 20 R 20
----------
- ou ------------- ----------
- ----------
- ----------
-
2,5 2,85 4 2,7 2,4
(tubes) (collecteurs)
R p0,2 R p0,2 R p0,2 R p0,2
Contrainte admissible, --------------- --------------- --------------- ---------------
la plus petite parmi : 1,5 1,5 1,6 1,5
σ 5 σ 5 σ 5 σ R2 × 10 5 mini
R10 R10 R10
---------------
- ---------------
- ---------------
-
1,5 1,5 1,6 σ 5
R10
ou ----------------
1,5
Domaine élastique : timbre
Pression de calcul Fluage : pression réelle timbre pression maximale prévisible en service
de fonctionnement
PD
PD e = ---------------------------------- PD PD
Formule de calcul e = ----------------------- 2 ( SE + Py ) e = ------------------------ e = -----------------------
2SE + P 2 SE + P 2SE + P
y variant de 0,4 à 0,7
R 20 résistance à la rupture minimale à 20 oC, D diamètre extérieur,
Rp0,2 limite élastique minimale à la température de calcul à 0,2 %, E coefficient de déforcement,
d’allongement rémanent, e épaisseur minimale nécessaire,
σ 5 contrainte moyenne de rupture par fluage en 100 000 h à la P pression de calcul,
R10
température de calcul, S contrainte admissible.
1.8 Protections
Il n’est généralement pas prévu de surépaisseur pour limiter les
effets de la corrosion et de l’érosion. Figure 12 – Profil de la température du métal à mi-épaisseur
La corrosion interne n’est pas à craindre dans les tubes du foyer, pour le premier tube d’un échangeur à panneaux
vu le traitement de l’eau d’alimentation indispensable pour éviter soumis au rayonnement externe
les dépôts d’oxydes, de même que dans les surchauffeurs en raison
de la présence de vapeur sèche.
La corrosion externe à haute température est à redouter pour tout La corrosion externe à basse température est à craindre pour un
combustible, solide ou liquide, dont les cendres contiennent du métal au-dessous du point de rosée, c’est-à-dire pour les écono-
soufre et du sodium. Cette corrosion (courbe de Kessler), pour une miseurs basse température réalisés généralement en tubes
teneur en S et Na déterminée, dépend à la fois de la température manchonnés de fonte et les réchauffeurs d’air que l’on protège par
du métal et de la température des fumées (figure 15) ; la meilleure remontée de la température grâce au préchauffage de l’air.
précaution pour en limiter les effets est de se placer en dehors de La meilleure précaution contre l’érosion est la limitation de la
la zone active, pour tous les points de l’échangeur, ce qui est plus vitesse des fumées, en fonction de la nature et de la teneur en cendres
facilement obtenu avec un appareil antiméthodique (circulation du combustible, la silice étant l’élément le plus redouté.
parallèle).
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2. Circuits air/fumées possède moins de matières volatiles. En outre, l’air chaud participe
au séchage du charbon associé au broyage (combustion pulvérisée).
Pour la combustion sur grille, la température de l’air doit être infé-
2.1 Nature des circuits rieure à 150-180 o C pour éviter un échauffement excessif des
barreaux.
L’air atmosphérique, utilisé pour la combustion dans le foyer, a
l’inconvénient de ne contenir que 20 % d’oxygène et d’obliger à véhi- — L’objectif d’un bon rendement conduit à rechercher des basses
culer comme ballast dans le système quatre fois plus d’azote que températures de fumées à la cheminée (130 à 160 oC) et entraîne
l’oxygène dont on a besoin pour la combustion. En outre, cet air une extension de la surface des réchauffeurs d’air et une augmenta-
atmosphérique contient de la vapeur d’eau. tion de leur prix ; il y a lieu de définir le rendement choisi en fonction
de critères économiques. Par ailleurs, la recherche de basses
La chaleur contenue dans les fumées produites par la combustion températures met en danger de corrosion les zones froides des
est partiellement captée dans le foyer par les tubes des écrans et, réchauffeurs (ou de l’économiseur lorsqu’il n’y a pas de réchauffeurs
en aval du foyer, dans des échangeurs dont les fonctions peuvent d’air) et oblige à prendre certaines précautions, en particulier à pré-
être diverses : surchauffeurs, resurchauffeurs ou vaporisateurs et chauffer l’air ou plus rarement l’eau, de sorte que les zones les plus
économiseurs (figure 16). froides du métal soient à une température supérieure à celle du point
— Lorsque l’eau d’alimentation est à une température suffisam- de rosée des fumées.
ment basse (105 à 130 oC, ce qui est le cas des chaudières indus- Le préchauffeur d’air (PRA) est en général alimenté en vapeur de
trielles), l’échangeur situé le plus en aval peut être l’économiseur soutirage basse pression et la température de l’air qui en sort est
et les fumées peuvent sortir entre 130 et 160 oC avec un rendement alors modulée pour que la somme (température de l’air à l’entrée
convenable. du réchauffeur d’air + température des fumées à la sortie du réchauf-
— Dans le cas des centrales thermiques où l’eau d’alimentation feur d’air) soit constante – la demi-somme de ces deux températures
est fournie à une température relativement élevée (240 à 270 oC), représente assez bien la température du métal du réchauffeur d’air
en raison de l’utilisation des soutirages dont le rôle est d’améliorer dans sa zone la plus froide – avec une précaution supplémentaire
le rendement du cycle de la turbine, il devient nécessaire de continuer qui impose de ne jamais descendre au-dessous d’une certaine tem-
à épuiser la chaleur des fumées en se servant alors de l’autre source pérature de fumées, 150 o C environ (protection des gaines,
froide disponible que constitue l’air atmosphérique. C’est la justifica- dépoussiéreurs et cheminées situés en aval).
tion de l’insertion d’un réchauffeur d’air (RA). Les principaux éléments constitutifs des circuits d’air et de fumées
L’air chaud sortant du réchauffeur d’air a aussi un effet bénéfique sont les suivants (figure 16).
sur la qualité de la combustion, effet dépendant toutefois de la nature
du combustible. Il serait inutile de réchauffer l’air pour du gaz naturel ■ L’air réchauffé est envoyé au foyer soit en circuit unique (fuel et
ou du fuel oil léger ; il est intéressant de le réchauffer pour un fuel gaz) et réparti sur chaque brûleur, soit en circuit divisé dans le cas
lourd et indispensable de le faire avec du charbon. La température du charbon pulvérisé, une partie de l’air servant à transporter le
de l’air dans ce cas doit être d’autant plus élevée que le charbon combustible (air primaire).
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Le broyage et le séchage du charbon peuvent introduire, en fonc- Par suite de la relative faiblesse à la fois des coefficients d’échange
tion de l’humidité du combustible et de sa teneur en matières vola- et des écarts de température, les surfaces nécessaires sont très
tiles, des complications importantes de ces circuits d’air primaire en importantes et les tonnages de matériaux à mettre en œuvre sont
raison de la pression d’air et parfois de la température d’air plus très élevés.
élevée demandées. On se trouve alors en présence d’un circuit d’air Les solutions classiques sont :
primaire spécial, avec son propre ventilateur et des portions de
réchauffeur d’air spécifiques (article Équipements de combustion — les échangeurs tubulaires (figure 17) généralement divisés en
secteur chaud et secteur froid (plus ou moins martyr – conçu pour
pour combustibles solides. Combustion en suspension [B 117,6],
dans ce traité). permettre le remplacement des tubes corrodés) ;
— les échangeurs à plaque, généralement en fonte.
La configuration des circuits d’air et de fumées se complique dès
que l’on dédouble les réchauffeurs et les ventilateurs soit pour des
raisons de taille, soit pour assurer une certaine sécurité de marche,
2.2.2 Échangeurs du type régénératif
un demi-circuit permettant d’obtenir 60 % de l’allure maximale
continue.
Ces échangeurs sont caractérisés par le passage sur un empilage
La division en deux circuits parallèles introduit alors des bretelles de tôles minces ou d’éléments en céramique de fumées à refroidir
d’équilibrage ou de transfert, en amont et en aval des réchauffeurs et d’air à réchauffer en alternance régulière ; l’ensemble peut être
d’air, avec des registres d’isolement dont la conception doit être comparé à une éponge de chaleur avec une première phase de stoc-
particulièrement étudiée et soignée (étanchéité, absence de blocage kage de la chaleur des fumées dans les tôles, suivie d’une restitution
en position intermédiaire). à l’air en deuxième phase.
■ L’air et les fumées sont généralement mis en mouvement par des
ventilateurs
L’économie de la puissance des auxiliaires voudrait que toute
l’énergie soit obtenue uniquement par le ventilateur de soufflage ;
dans ce cas, l’ensemble des circuits d’air et de fumées est sous pres-
sion depuis l’aval du ventilateur jusqu’à la cheminée ; cette solution
s’est révélée d’une pratique difficile, surtout pour le charbon en
raison des dommages engendrés par la moindre fuite dans un
casing, pour la partie en aval du foyer (agrandissement de l’orifice
par érosion, envoi de cendres à l’extérieur, jets de gaz chauds, etc.),
et aussi du fait de la complication apportée aux appareils d’extraction
des cendres.
C’est pourquoi on revient à une solution dite de foyer équilibré,
c’est-à-dire à quelques millibars au-dessous de la pression atmo-
sphérique, tout le circuit de fumées étant alors mis en dépression
grâce à un ventilateur de tirage (le tirage naturel de la cheminée ne
suffisant pas).
■ Le circuit de recyclage des fumées est courant sur les chaudières
de forte puissance au fuel et au gaz, plus rare sur les chaudières à
charbon (en raison des érosions de ventilateurs par les cendres) ; le
recyclage contribue à la modulation de la température des fumées
(§ 1.2.2) en vue du réglage de la resurchauffe.
Sur le circuit des fumées, on trouve aussi (non figurés sur le
schéma de la figure 16), en aval du réchauffeur d’air : un
dépoussiéreur et éventuellement une installation de traitement des
fumées pour captage des polluants tels qu’oxydes de soufre ou
d’azote.
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On distingue deux types (figure 18) suivant que l’ensemble des 2.3 Pertes de charge. Vitesses d’air
tôles empilées est fixe ou mobile :
— le type à empilage fixe comporte de part et d’autre d’un stator
et de fumées. Marges sur débit
des portions de gaines tournantes, compartimentées, reliées aux et pressions
circuits d’air et de fumées ;
— le type à gaines fixes a un rotor constitué d’empilage de tôles, Côté air, la principale perte de charge est celle introduite par le
tournant suivant un axe vertical ou horizontal ; cette lourde masse réchauffeur d’air, à laquelle s’ajoute la dynamique aux brûleurs avec,
tourne lentement (1 à 3 tr/min). Les appareils de grande dimension en plus, sur le circuit d’air primaire dans le cas du charbon la perte
sont de préférence à axe vertical, à cause du risque de déséquilibre de charge du circuit de broyage.
et de balourd. La vitesse de l’air dans les gaines est de l’ordre de 15 à 25 m /s,
Les échangeurs de type régénératif ont pour eux un avantage de celle au brûleur dépend du combustible et du modèle choisi.
prix et d’encombrement ; leur inconvénient réside dans les interfaces Côté fumées, les pertes de charge vont en croissant de l’amont
air/fumées avec des joints dont l’étanchéité est difficile à ajuster vers l’aval. À l’intérieur de la chaudière, les vitesses de fumées
(encrassement, usure et dilatations) d’où une introduction perma- sont importantes (25 m /s ou plus) pour le gaz ou le fuel mais
nente d’air dans les fumées. Il s’y ajoute celle due au transfert d’un limitées en raison du risque d’érosion par les cendres dans le cas
compartiment à l’autre au cours de la rotation. Cette introduction des combustibles solides.
d’air est de l’ordre de 5 % pour les grands appareils et peut atteindre Côté recyclage, les pertes de charge sont celles du circuit princi-
10 % pour les autres. pal des échangeurs majorées de celles des gaines d’aspiration/
refoulement et de la dynamique d’introduction dans le foyer.
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CONCEPTION ET CALCUL DES CHAUDIÈRES : ÉCHANGEURS ET CIRCUITS AIR/FUMÉES _______________________________________________________________
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Conception et calcul des chaudières R
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