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Jurisprudence en Droit de la famille

▪Egalité au sein du couple


▫ Egalité entre les différentes catégories de couples

L'existence du concubinage
Une reconnaissance attendue
• Arrêt cour d'appel de Riom 24 septembre 2002
-En l'espèce, un concubin avait assigné son ex-concubine en restitution du chien "issu de la
vie commune". Lors de la rupture, la concubine avait emmené le chien avec elle. Le concubin
a été débouté de son action en restitution du chien, car il avait été prouvé qu'il avait offert le
chien à son ex-concubine. Elle est devenue propriétaire du chien.
-Cet arrêt montre l'existence d'un réel contentieux entre les concubins.

• Arrêt ch.crim Cour cass. 10 juin 1975, Toros


-Un homme marié avait deux maîtresses, avec des enfants issus de chaque union. Au décès de
cet homme, les deux femmes ont demandé des dommages et intérêts.
-La Cour de cassation a reconnu l'indemnisation de la maîtresse, du fait du décès de son
concubin, alors que celui-ci était marié. Elle a considéré la maîtresse comme victime par
ricochet, dans le cadre du mariage adultérin.

Les effets du concubinage


• Arrêt 1ère ch civ Cour cass. 2 mai 2001
-Une concubine avait été condamnée à devoir payer les arriérés des factures d'EDF dues par
son concubin.
-La Cour de cassation a considéré que le concubin était le seul débiteur des dettes, car il avait
seul souscrit le contrat d'abonnement. Elle a estimé que les concubins ne sont pas solidairement
responsables des dettes contractées par l'autre pendant la vie commune.

Fin du concubinage en cas de décès de l'un des concubins:


• Arrêt ch civ Cour cass. 27 juillet 1937
-La Cour de cassation a considéré qu'au décès du concubin, l'indemnisation de l'autre ne pouvait
avoir lieu, victime par ricochet, en raison de l'absence de lien entre les deux.
• Arrêt ch crim Cour cass 26 juin 1958
-La Cour de cassation a admis le droit à réparation de la concubine, en cas de concubinage
stable et non adultère.
• Arrêt ch mixte Cour cass 27 février 1970, Dangereux
-Un concubin est décédé lors d'un accident mortel de circulation de la route. La concubine a
demandé réparation de son préjudice personnel, du fait di décès de son concubin.
-La Cour de cassation a estimé que la concubine de la victime d'un accident mortel de la
circulation pouvait demander réparation de son préjudice personnel à l'auteur de cet accident.
Elle a fondé sa décision sur l'article 1382 du Code civil, ordonnant que l'auteur de tout fait ayant
causé un dommage à autrui sera tenu de le réparer, n'exige pas, en cas de décès, l'existence d'un
lien de droit entre le défunt et le demandeur en indemnisation.

• Arrêt ch.crim Cour cass. 10 juin 1975, Toros


-La Cour de cassation a admis le droit à réparation du concubin victime par ricochet du fait du
décès de l'autre concubin.

1
La rupture du concubinage
Le concubinage n'engendre aucune obligation de maintien de la vie commune et aucune
obligation alimentaire entre les concubins, ne donne lieu à aucun versement, aucun devoir de
secours et d'assistance.
Exceptions dans de rares cas:
• Arrêt 1ère ch civ Cour cass 17 novembre 1999
-A la rupture du couple vivant en concubinage, le JAF avait fixé la résidence des enfants issus
du couple au domicile de la mère. Celle-ci était alors restée au domicile familial appartenant au
compagnon. Ce dernier avait saisi le juge des référés pour obtenir l'expulsion de son ex-
concubine.
-La Cour de cassation a retenu le maintien de l'ex-concubine au domicile familial compte tenu
des circonstances de la cause.

2
Le PACS

Selon l’Art. 515-1 : le PACS est un contrat conclu par deux personnes physiques et majeures,
de sexe différent ou de même sexe, pour organiser leur vie commune. Cet article vise la vie
commune, qui suppose une résidence commune, une vie de couple et non une simple colocation
ou cohabitation.
• Décision Conseil Consti. 9 nov 1999
-Il a considéré qu’il devait résulter du PACS : « une obligation de résidence commune et de vie
de couple au sens sexuel du terme tout comme le mariage suppose des relations intimes entre
les époux. »

3
Le mariage

▫ Liberté fondamentale

Le mariage comme liberté


• Arrêt CE 15 déc 2000
-Un militaire voulait se marier avec une femme de nationalité étrangère.
-Le CE a consacré le principe de liberté fondamentale du mariage.

• Arrêt CE 9 juillet 2004


-Le requérant sénégalais vivant au Maroc, voulait contracter un mariage homosexuel avec une
personne française.
-Le CE a estimé que le Consul général de France avait porté une atteinte grave à la liberté de
se marier, en refusant de célébrer le mariage. Il a reconnu le mariage comme liberté
fondamentale.

L’avant-mariage : les promesses de mariage ou fiançailles


• Arrêt C. cass. Ch civ 30 mai 1838, Bouvier: arrêt de principe
-Deux personnes se sont fiancées et ont fait des promesses de mariage. L’un des fiancés décida
de ne pas se marier. Le père de la fiancée assigna en justice le fiancé. Il estimait que la rupture
des fiançailles avait porté préjudice à sa fille, et demandait des dommages et intérêts.
-La Cour de cassation a considéré que toute promesse de mariage était nulle en soi, et portait
atteinte à la liberté illimitée de se marier.
Elle a reconnu que dans certaines circonstances, l’inexécution de semblables promesses pouvait
donner lieu à des actions en dommages-intérêts, lorsque cette inexécution avait causé un
préjudice réel. Cependant, elle a estimé qu’en l’espèce au vu des circonstances, la fiancée n’a
pas subi de préjudice.

Loi personnelle des époux


•Arrêt Cour cass. 28 juin 2015
-La Cour de cassation a considéré qu'il y avait lieu d'écarter la convention franco-marocaine et
de célébrer le mariage.

•Arrêt Cour cass. 25 mai 1948, Lautour

•Arrêt ch. civ. Cour cass. 23 janvier 1979: arrêt de principe


La loi étrangère contraire à l'ordre public ne peut avoir d'efficacité en France.

4
▫ Liberté contrôlée et encadrée
Conditions de fond et conditions de forme à respecter pour célébrer un mariage.

▪ Conditions de fond
• Le consentement
Vices du consentement
⁎ L’erreur
• Arrêt C. cass ch réunies 24 avril 1862
-La Cour de cassation a écarté la demande de nullité formée par une jeune femme qui avait épousé
sans le savoir un ancien forçat.

▪ Les effets patrimoniaux


• La contribution aux charges du mariage
• Arrêt 1ère ch civ Cour cass 31 mai 1988
-La Cour de cassation a confirmé une jurisprudence établie, elle a considéré la contribution aux
charges du mariage était une dette d’aliments et que son montant pouvait être indexé sur un indice
des prix à la consommation.
• Arrêt 1ère ch civ Cour cass 6 nov 1990
-La Cour de cassation a considéré que la contribution aux charges du mariage était une obligation
financière, qui pesait sur chacun des époux, et ne cessait pas même en cas de séparation de fait. Seul
le divorce pouvait y mettre fin.
• Arrêt 1ère ch civ Cour cass 8 mai 1979
-Une femme entretenant uen liaison avec un amant a demandé la contribution aux charges du mariage
de son époux.
-La Cour de cassation a estimé que dans certaines circonstances de séparation de fait, la demande de
contribution aux charges du mariage pouvait être refusée, si le comportement du mari était sans
reproches.
• Arrêt 1ère ch civ Cour cass 17 juillet 1985
-Une femme a quitté le domicile conjugal, du fait de l’attitude injurieuse de son mari. Elle a demandé
la contribution aux charges du mariage de son époux. Elle a été déboutée de sa demande, au motif
qu’elle ne rapportait pas la preuve de l’attitude injurieuse de son mari.
-La Cour de cassation a cassé cet arrêt, considérant qu’il appartenait au débiteur de la contribution
d’apporter la preuve de cette circonstance particulière permettant de l’en dispenser.

5
La filiation

▪ La Procréation médicalement assistée (PMA)

• Arrêt Cour cass 20 sept 2014


-Un couple de femmes a eu recours à la PMA, sous forme d’une insémination artificielle à l’étranger.
De retour en France, un lien de filiation va néanmoins être établi entre l’enfant et la femme qui a
accouché.
-La question se pose sur le droit du conjoint à adopter l’enfant. Depuis la loi de 2013, le conjoint du
couple homosexuel a le droit d’adopter l’enfant.
-La Cour de cassation a considéré que cette adoption était possible, dès lors que les conditions légales
de l’adoption étaient réunies, et qu’elle était conforme à l’intérêt de l’enfant.

• Arrêt CE 12 nov 2005


-Le Conseil d’Etat a estimé qu’il était nécessaire d’écarter la demande de mainlevée de l’anonymat
d’un donneur, au motif d’un équilibre entre l’intérêt général et la vie privée.

6
▪ La Gestation Pour Autrui (GMA)

Dans ces deux arrêts de principe, la Cour de cassation a condamné ces conventions de mères
porteuses, à titre gratuit ou à titre onéreux.
• Arrêt 1ère ch civ Cour cass 13 déc 1989, Alma Mater
-L’association Alma Mater a été créée pour mettre en relation des couples dont la femme était stérile,
désireux d’avoir un enfant et des mères porteuses. La mère porteuse acceptait aux termes de ces
contrats d’être inséminée artificiellement par le sperme du lari ou du concubin. L’enfant né était
déclaré sur les registres de l’état civil, sans indication du nom de la mère et reconnu par le père. La
femme de ce dernier formait ensuite une demande d’adoption de cet enfant, dont la mère porteuse
avait accouché sous X.
-La Cour de cassation a retenu que le droit de se marier n’impliquait pas le droit de conclure avec un
tiers des conventions portant sur le sort d’un enfant à naître.

• Arrêt Ass Plé Cour cass 31 mai 1991


-La Cour de cassation a posé le principe de l’illicéité des contrats de mères porteuses.
Elle a estimé que la convention par laquelle une femme s’engage à concevoir et à porter un enfant,
pour l’abandonner à sa naissance, est contraire au principe d’ordre public et contraire au principe de
l’indisponibilité du corps humain.
-Elle a considéré l’adoption plénière à l’égard d’un enfant né d’une mère porteuse comme impossible,
elle n’a émis aucune précision quant à l’adoption simple.

• Arrêt Cour cass 6 avril 2011


-La Cour de cassation a estimé que la validité de la GMA à l’étranger ne produisait pas d’effets en
France, car elle était contraire au respect de l’ordre public français.
• 2 Arrêts Cour cass 13 sept 2013
-Ces deux arrêts ont confirmé la position de la Cour de cassation. Elle a écarté la transcription de
l’acte de naissance établi à l’étranger, en relevant qu’une fraude à la loi niait l’intérêt supérieur de
l’enfant, garanti par l’Art.3 de la Convention européenne de droits de l’homme, et niait le respect de
la vie familiale garantie par l’Art. 8 de la Convention européenne de droits de l’homme.
• Décision de CEDH 26 juin 2014
-La Cour Européenne des Droits de l’Homme a condamné la France, au nom de l’intérêt de
l’enfant, au regard de la transcription sur l’acte d’état civil.

7
▪ L’accouchement sous X

▫ Le père et l’enfant

• Arrêt Cour d’appel de Riom du 16 décembre 1997


-La Cour d’appel a estimé que la reconnaissance prénatale par un homme, d’un enfant né d’un
accouchement sou X, était sans effet. Une reconnaissance ne pouvait être valablement faite, car elle
supposait l’identification de l’enfant par rapport à la femme qui a accouché. Or, la mère souhaitait
garder l’anonymat. La reconnaissance était considérée comme inopérante car elle « concerne l’enfant
d’une femme qui, selon la loi, n’a jamais accouché ».

• 2 Arrêts Cour cass 7 avril 2006, Benjamin : arrêts de principe


-En l’espèce, un homme a eu un enfant avec une femme mariée. Elle a décidé d’accoucher sous
X. Le père connaissait la date de l’accouchement, et a décidé d’effectuer une reconnaissance
prénatale de l’enfant. A la naissance, l’enfant a été confié aux services sociaux, et placé en vue
d’adoption.
-Le père a saisi le TGI, demandant à récupérer l’enfant, s’étant manifesté avant la naissance et
ayant toujours voulu s’en occuper.
La famille candidate à l’adoption a saisi le TGI, voulant faire valoir son droit à l’adoption en
cours.
⁎ 2 Jugements TGI de Nancy 16 mai 2003
-1°) Le TGI a rejeté la demande d’adoption, au motif que l’enfant allait rapidement découvrir
la vérité sur ses origines, ce qui obligerait les requérants à expliquer l’adoption au mépris du
désir du père biologique de s’en occuper. L’accent a été mis sur l’intérêt de l’enfant.
2°) Le TGI a retenu la demande du père biologique.
-La famille candidate à l’adoption a fait appel de la décision rendue par le TGI.
⁎ 2 Arrêts cour d’appel de Nancy le 23 février 2004
-Elle a infirmé les 2 Jugements rendus par le TGI, en réaffirmant la jurisprudence dégagée
précédemment. Elle a fait droit à la demande d’adoption des requérants.
-Le père a formé un pourvoi en cassation, demandant l’annulation de ces Arrêts.
⁎ 2 Arrêts Cour cass 7 avril 2006 : arrêts de principe
→La Cour de cassation a pour la 1ère fois reconnu à un père la possibilité de reconnaître son
enfant, dont la mère a souhaité garder l’anonymat.
-A l’âge de 6 ans, l’enfant a été rendu à son père biologique, alors qu’il avait été placé en famille
d’accueil, celle-ci voulant l’adopter.
→ Désormais le père peut reconnaître l’enfant dans les deux mois qui suivent l’accouchement
sous X.

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