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La crémation des corps à Strasbourg

au IIe siècle après J.-C.

par Eric BOËS*, Juliette BAUDOUX, Gersende ALIX et Richard NILLES

avec la collaboration de Véronique STAHN, Pierre GIRARD et Paul DEBES

Résumé : Durant l'Antiquité, le rite de la crémation met en scène la double séparation du corps, d'abord sur le
bûcher, puis lorsque les restes brûlés sont ensevelis. Le défunt ne devient pas pour autant un anonyme, car les
offrandes déposées dans la sépulture livrent les traces de son identité et des volontés accomplies par les officines
chargées d'organiser les funérailles. En Gaule, de vastes complexes funéraires se sont développés aux abords des
agglomérations et le long des voies où les ancêtres se rappelaient au bon souvenir des vivants. Celui de Strasbourg
est aujourd'hui recouvert par le quartier de Koenigshoffen, mais des projets immobiliers permettent encore de le
découvrir, comme en 2000, au 186 de la route des Romains.

Zusammenfassung : In der Antike inszeniert die Leichenverbrennung eine doppelte Trennung vom Körper des
Gestorbenen, zuerst auf dem Scheiterhaufen, und dann bei der Vergrabung der Aschen. Dabei verliert der Tote
nicht seine Identität, denn die Grabbeigaben rufen sie wach und bezeugen die Ausführung seines Willens durch
die damaligen "Bestattungsinstitute". In Gallien bildeten sich in der Nähe der Ortschaften und den Straßen
entlang große Friedhofsareale, wo das vergangene Geschlecht sich den Lebenden in Erinnerung rief. Dasjenige
von Straßburg liegt unter dem heutigen Stadtviertel Königshofen, aber Baumaßnahmen führen immer wieder zu
seiner Aufdeckung, so im Jahr 2000 in einer Grabung, Römerstraße (route des Romains).

Introduction
Le grand secteur funéraire antique de Strasbourg s'est développé à partir d'un premier groupe
de tombes de légionnaires (GOEHNER 1930, SCHNITZLER 1988), situé entre le camp militaire fondé
par Drusus en 12 av. J.-C. et le faubourg artisanal de Koenigshoffen. Au cours du IIe siècle, et jusque
vers le milieu du IIIe siècle, le faubourg s'est étendu vers l'Est au point de rejoindre cette véritable
« allée des morts » qui devait être bordée de monuments funéraires.
Les découvertes archéologiques ont permis de délimiter ce complexe funéraire sans toutefois parvenir
à préciser son organisation et ses rapports avec les secteurs habités. Le site fouillé en 2000 "'se trouve
à l'Ouest de la rue Drusus, le long de la route des Romains qui reprend en partie un tracé antique.

Description générale de l'ensemble funéraire (Fig. 1)

Le site découvert est composé de quarante-cinq crémations et d'une inhumation en cercueil


cloué (sp 28). Ces sépultures ont été creusées au sommet d'une couche de loess sur laquelle est égale-
ment installée la route des Romains. Ce dôme, peu large au delà de la route, s'étend sur à peine dix
mètres vers le Nord ; toutes les sépultures sont concentrées sur le sommet de cette couche, sur une
surface de 500 m2 environ. Un fossé rectiligne longe la route des Romains et semble correspondre à
l implantation d'une palissade en bois, probablement liée
au fonctionnement de la nécropole. Ce type
de délimitation est assez bien connu pour les ensembles funéraires situés en bordure de voie,
comme la
nécropole du Valladas, à Saint-Paul-Trois-Châteaux dans la Drôme (BEL 1992). Les sépultures les plus
anciennes, du début du Ile siècle (sp 18 et 32), se situent non loin du fossé et pourraient donc
correspondre à une évolution de la nécropole le long de cette limite, puis progressivement vers l'Est où
se trouvent les sépultures les plus récentes (sp 38, 39, 40). Un seul cas similaire d'enclos funéraire
antique a pu être mis en évidence en Alsace, dans la nécropole Ouest de Biesheim Unterromer
(BIELLMANN 1987).

Les dépôts funéraires sont apparus en moyenne à 0,20 m sous


un niveau de sables indurés
(143,80 m NGF), qui peut correspondre au niveau de circulation de la nécropole. La densité des dépôts
est très variable, avec une plus forte concentration à l'Est. Huit crémations sont organisées
en deux
rangées parallèles, orientées perpendiculairement à la route des Romains. La même distance sépare les
crémations les unes des autres (1 m) et les deux rangées (Fig. 1). Cette organisation des tombes traduit
une volonté d'organiser un espace sur le long terme ou un petit îlot à l'intérieur d'une zone funéraire.
La présence de trous de piquets au centre et au fond des fosses des sépultures 1 et 12 peut correspondre
à une signalisation des emplacements, selon un maillage précis de la surface disponible.

L'organisation des dépôts


Les fosses (Fig. 2 et 4)

Quelques crémations ont subi un remaniement récent, qui a provoqué


une dispersion horizon-
tale des vestiges (sp 13, 30, 31, 36, 37,41,44)<". Les dimensions des quelques fosses repérées
sont très
variables les petites fosses ovalaires de 50 cm de longueur regroupent le plus
, souvent le vase ossuaire
et au moins une offrande secondaire (sp 1, 7, 11, 15, 33). Le vase d'accompagnement
repose le plus
souvent contre le vase ossuaire (spl, 3, 4, 5, 7, 11, 12, 15, 17, 23, 30, 33, 35, 36, 41, 43). Dans la
crémation 10, cette offrande secondaire, une terrine, a été brisée
en deux morceaux lors de son dépôt
dans la fosse. Deux vases ossuaires contenaient des céramiques également déposées
comme offrande
secondaire : une cruche à engobe blanche (sp 40) et une lampe à huile (sp 14).

La présence de résidus de crémation sous les urnes démontre que celles-ci sont
ne pas toujours
déposées directement sur le fond de la fosse, comme c'est le
cas dans les crémations 7, 14, 26 et 35.
Dans ces trois premières sépultures, le diamètre maximal des vases est plus large
que celui de la partie
inférieure de ces fosses circulaires très étroites (30 cm de diamètre).

Les vases ossuaires (Fig. 3)

Les vases ossuaires correspondent à des urnes (sp 3, 5, 7, 8, 10, 11, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20,
21, 26, 32, 33, 35, 38, 39, 40, 43), une cruche découpée
au milieu de la panse (sp 27), une terrine (sp
4,), des fonds de vases réutilisés (sp 1, 2, 9, 22, 24, 25, 29). Pour les cruches (sp 30, 31, 34,42), l'enlè-
vement du goulot apparaît nécessaire au dépôt des os et ce sont souvent les fonds seuls qui sont utilisés.

Les couvercles en céramiques sont peu nombreux (sp 10, 26) et


ce sont surtout des tessons
volontairement fragmentés ou des fragments d'amphores qui ont pu être utilisés
comme dispositif de
fermeture en céramique (sp 1 (?), 3, 4, 5, 8, 9, 11 ( ?), 23, 38, 43). Dans la crémation 27, c'est
une
cruche coupée en deux parties qui a permis d'aménager le contenant et
son couvercle.

Coffres, coffrages, contenants et éléments de fermeture périssables (Fig. 1 et 2)


La présence de coffres et coffrages en bois est envisagée pour les crémations 5, 15, 32 38.
et
Un seul coffre cloué a été clairement mis en évidence dans la crémation 5
par la disposition des clous ;
il devait également présenter un système d armature
en équerre, retrouvé contre le vase ossuaire 11).
Dans les crémations 15 et 38, il s'agit de petits coffres, comme l'atteste la présence de
quatre clous aux
angles d 'un carré, prévus pour le seul dépôt des vases ossuaires, peut-être
non fermés à leur sommet
(présence d 'un couvercle en céramique pour la crémation 38. La fosse 32 correspond à
un simple
coffrage des parois, alors que le fond de la fosse présentait
un creusement circulaire plus étroit, prévu
pour accueillir le vase ossuaire.
Dans les autres crémations, un vide a pu être préservé dans les fosses
par une simple fermeture
en bois, ajustée au niveau de l'ouverture des fosses. Cette hypothèse peut être proposée lorsque les
résidus de crémations apparaissent préférentiellement au-dessus du col des
vases ossuaires (sp 3, 4, 10,
Il,18). Dans la sépulture 18, un effet de délimitation linéaire, signalé par la dispersion des résidus
après la rupture d une planche, semble confirmer cette hypothèse. Des dispositifs
en matière périssable
ont probablement été utilisés pour fermer directement certains vases-ossuaires, comme celui de la
crémation 14, qui contenait une lampe à huile déposée au contact de la couche d'os.

Une intei-vention post sépulcrale (Fig. 2)

La crémation 12 signale un exemple intéressant de prélèvement du


vase ossuaire, probable-
ment dans le but de déplacer le défunt. Les offrandes secondaires (une cruche et un gobelet) sont
demeurées dans la sépulture alors que seule l'empreinte du vase ossuaire subsisté dans la fosse, ainsi
a
que quelques tessons retrouvés contre la paroi. Le cas du dépôt 6 indique un remaniement plus
complexe. En effet, la forte dispersion des tessons malgré l'absence de
recoupement par une crémation
plus récente pose le problème de la nature exacte de ce dépôt. La présence d'ossements brûlés
tend à
indiquer qu'il s'agit bien d'un dépôt funéraire, composé d'un nombre plus élevé de céramiques
que
dans les autres sépultures.

Les résidus de crémation


Les offrandes secondaires sont souvent recouvertes de résidus récupérés
sur le bûcher. Ils
regroupent des ossements humains et animaux brûlés, mélangés aux offrandes primaires fragmentées
:
tessons de verre et de céramique, fragments de fer et de bronze, clous de chaussures, pierres et/ou
galets éclatés. Quelques sépultures ne présentaient pas de gestion de résidus (sp 1, 2, 7, 9, 16, 17,
23,
25, 29, 30, 36, 41, 42, 43). Pour certaines sépultures, cette absence
peut être liée à l'érosion des dépôts
(sp 25, 29, 30, 36, 41), dans la mesure où les résidus retrouvent plus fréquemment dans le
se comble-
ment supérieur des fosses. La concentration de charbons de bois (sans os ni tessons brûlés) dans les
sépultures 3 et 38 évoque un dépôt spécifique de résidus dans
un contenant périssable souple.

La gestion des ossements brûlés


Aucune zone de rubéfaction n'a pu être mise en évidence lors de la fouille. L'examen des
os
brûlés concerne donc la gestion de dépôts secondaires, majoritairement
contenus dans des vases. Il
s'agit de dépôts compacts d'os dans lesquels des zones vides signalent probablement la présence de
matières périssables (offrandes alimentaires ?) déposées parmi les
os brûlés (sp 23 et 39). Seule la
crémation 34 présentait un dépôt compact d'os brûlés posé directement fond de la fosse,
au contre
lequel reposait un vase en offrande secondaire. A l'exception des crémations 8, 38 39, des
et os brûlés
sont également mélangés aux résidus de crémation.

Poids des os brûlés (Fig. 5)


La masse globale des os brûlés déposés dans les ossuaires varie considérablement, de même
que le poids des os mêlés aux résidus de crémation (4). Alors que 8 crémations contiennent plus de 600
g d 'os (sp 3, 5, 7, 10, 11, 17, 20, 32), une seule (sp 3) en contient plus de 1 kg. Les valeurs de référence
enregistrées sur les corps de quinze individus incinérés (KROGMAN 1978) indiquent
une moyenne de
1627,2 g par squelette (min/max : 1001,5/2422,5). L'analyse de la
part représentative de chaque région
anatomique, dans chaque crémation, révèle une forte sous-représentation
par rapport au poids total des
os brûlés. Seul l'indice pondéral de la tête (valeur théorique de 20 %) signale une valeur haute dans la
crémation 2. L'intervalle de confiance étant compris
pour la tête entre 10 et 30 % (DUDAY,
DEPIERRE, JANIN 2000), les 56 % obtenus indiquent probablement la présence d'un second indi-
vidu, bien que non confirmé par la présence de doublons. Pour les tombes qui
ont livré les restes d'un
adulte et d 'un individu immature, le poids total ne varie pas de façon significative, signalant les déficits
d'os et les prélèvements très partiels effectués sur les bûchers.

Il ne semble pas que la collecte des os brûlés ait changé au cours de la période de fonctionne-
ment de la nécropole. L'une des crémations les plus anciennes (32) présentait un poids élevé d'osse-
ments et le contenant funéraire était entièrement rempli d'ossements brûlés, cas unique dans la nécro-
pole de Koenigshoffen. Mais il n'existe aucune corrélation entre le poids total des ossuaires et la taille
des vases utilisés pour les contenir. Le volume des os contenus dans les ossuaires des crémations 14,
(37,6 g), 23, (204,3 g), 26 (142,6 g) et 33 (356,5 g) ne permet de remplir que le fond des
vases, dont
certains sont de grandes dimensions (Fig. 4).

Ustion

La couleur uniforme (blanche) des os humains brûlés indique que l'ustion a été homogène,
car
cette couleur est différente selon la température à laquelle ils ont été exposés, à condition que le bûcher
ait eu lieu en atmosphère oxydante (BONUCCI et GRAZIANI 1975). Cette couleur blanche traduit
une température d 'au moins 500 à 600°, sans que l'on puisse préciser le temps d'exposition au feu.
Aucun os n'a été brûlé à l'état sec (GUILLON 1987).

Nombre d'individus déposés dans les crémations et âge au décès


Plusieurs crémations ont permis la mise en évidence de deux individus, souvent adulte et
un un
enfant. La sépulture 4 comprend, associé à des os d'adulte, les restes d'un enfant âgé entre 15 mois
et
4,5 ans, d'après l'examen des germes dentaires. Dans la sépulture 26, les
os immatures semblent
incompatibles et peuvent donc signaler la présence de deux individus, également
en association avec
un adulte. Dans les autres sépultures, les individus immatures sont souvent représentés par un seul os
(sp 14, 18, 32, 37, 38 et 42). Il est difficile, dans ces cas, d'envisager des crémations doubles. La forte
représentation des enfants dans onze dépôts peut être liée à des erreurs de
« ramassages » sur Vus-
trinum, la quantité d'os demeurant le plus souvent très faible (4 g en moyenne). Il est toutefois difficile
de nier la possibilité de dépôts symboliques volontaires. Seule la crémation 9
regroupe les os d'un seul
enfant. Son âge, compris entre 1 an 10 mois et 2 ans 10 mois, a pu être estimé grâce à la conservation
de trois germes dentaires qui ont permis l'utilisation de la méthode de Moorrees (MOORREES al.
et
1963), basée sur les différents stades de calcification des dents et des racines. Dans la sépulture 18,
un
os humain non brûlé a été retrouvé, mélangé aux résidus de crémation. Il s'agit d'un tiers proximal
d 'humérus appartenant à un très jeune enfant, probablement âgé de moins d'un
an. Une observation
similaire a été faite dans une crémation gallo-romaine découverte à Rosheim (GEORGES, BOËS,
FUCHS 1999). Ce deuxième exemple régional signale une pratique funéraire spécifique à la gestion
des très jeunes enfants, non brûlés, dont quelques ossements (après
un premier dépôt dans une inhu-
mation) ont fait l objet de dépôts secondaires dans des crémations. On considère généralement
que les
enfants âgés de moins de un an n'étaient pas brûlés (5), des exceptions existent toutefois,
comme les
restes osseux brûlés d'un enfant périnatal provenant du bustum du site gallo-romain de Biberist-
Spitalhof en Suisse (SCHUCANY 1995). Dans tous les cas, cette pratique atteste bien
une gestion
funéraire des enfants de moins de 1 an dan-s les espaces funéraires où sont déposés les adultes,
comme
le cas est observé dans le reste de la Gaule pour les inhumations (BLAIZOT, ALIX, FERBER 2003).
Il reste à préciser le mode opératoire des prélèvements d'os dans les inhumations évaluer l'origina-
et
lité de cette pratique à l'échelle régionale et dans l'ensemble du monde antique.

Le dépôt d'un fœtus en connexion au fond de l'ossuaire de la crémation 10 témoigne d'un


autre type de traitement funéraire. Son âge est estimé à 4,5 mois lunaires d'après les mesures effectuées
sur certains os longs (FASEKAS et KOSA 1978). Ce dépôt primaire de corps (Fig. 13) illustre proba-
blement un exemple de traitement funéraire liée à l'âge. Si le dépôt de jeunes enfants dans des réci-
pients en céramique est fréquent à l époque romaine, les associations de
corps brûlés et non brûlés sont
plus rares. Les quelques exemples connus sont dispersés dans tout l'Empire, comme celui découvert en
Rhétie du Nord (BAILLS 1996). La nécropole de Saint-Paul-Trois-Châteauxcontenait trois sépultures
associant des enfants inhumés et des adultes brûlés (BEL 1992). L'une de ces sépultures est datée du
Ile siècle, mais le cas de Koenigshoffen demeure très intéressant car il associe dans un même dépôt
intentionnel un fœtus et un adulte.

Les dépôts de faune sont nombreux dans les sépultures. Ils concernent 15 ensembles soit 35 %
de l'effectif total, dont 22 ne regroupent qu'un poids d'ossements inférieur à 20 g. Seules les sépultures
21 et 32 contiennent un dépôt supérieur à 60 g. La détermination de ces os a permis de mettre en valeur
le nombre élevé des restes de suidé, comme dans les nécropoles lyonnaises, même si le nombre des
crémations contenant des restes de faune est moins élevé, entre 9 et 15 % (FRASCONE 1999).
Certains ossements n'ont pas subi l'action du feu, comme c'est le cas dans le dépôt 27. La présence de
dents de chevaux dans cet ensemble peut correspondre à une pratique symbolique, où sont déposés
dans la sépulture les animaux proches du défunt, comme semble l'évoquer Pomponius Mela (III, 2, 19)
et César (Guerre des Gaules, VI, 19). Elle peut également être liée au repas du défunt ou aux sacrifices
effectués sur la tombe (PRIEUR 1986). La présence du cheval évoque toutefois un rôle différent du
sacrifice, dans la mesure où il peut soit faciliter le voyage du défunt, soit symboliser la force de ce
dernier. En Gaule, de nombreuses représentations funéraires évoquent le rôle du cheval pour accompa-
gner le défunt vers le monde des morts (PRIEUR 1986). La très faible représentation d'os brûlés
humains (0,5 g) nous conduit à nous interroger sur la réelle fonction de ce dépôt.

Le mobilier funéraire
La vaisselle en céramique
L'inventaire systématique des fragments de céramiques permet d'identifier 250 individus
(NMI) issus de l'ensemble de la nécropole. Les crémations contiennent en moyenne quatre à six réci-
pients (brûlés et non brûlés). Le tiers environ des crémations contient un mobilier plus abondant : dix-
sept renferment un total égal ou supérieur à sept individus (tombes 1, 3, 4, 5, 6, 8, 11, 18, 19, 20, 26,
28, 32, 34, 38, 39, 40). Quatre d'entre elles comprennent dix à douze récipients (tombes 6, 19, 20,40).
La majorité des crémations possède, outre l'urne et la cruche non brûlées en dépôts secondaires, une
sigillée, une écuelle en céramique commune, un gobelet, un petit vase sans revêtement, auxquels
s'ajoute assez fréquemment une écuelle ou une coupe engobée, mélangées aux résidus de crémation
(offrandes primaires déposées avec le défunt sur le bûcher). On recense douze types de sigillées pour
quarante quatre individus (NMI), correspondant toujours à des offrandes primaires. Il s'agit :
1 : des assiettes Drag. 18/31 (16 ex.), Curie 15 (1 ex.), Ludowici Tx (1 ex.), Ludowici Tc (1 ex.), Drag.

32 (3 ex.).
2 des coupes Drag. 40 (4 ex.), Drag. 38 (4 ex.), Drag. 33 (6 ex.), Drag. 35 (1 ex.), Niederbieber 11a
:

(1 ex.).
3 : des bols Drag. 37 (5 ex.) et Drag. 30 (1 ex.).

Des collages de fragments appartenant au même récipient ont été observés entre crémations,
notamment entre les crémations 7 et 8, et entre les crémations 36 et 37. Leur mise en évidence indique
qu'au moins un bûcher a pu être utilisé pour plusieurs crémations.
Les réutilisations de céramiques cassées sont fréquentes pour l'aménagement de couvercles ou même
de vase ossuaire, alors que certains vases présentent des erreurs de fabrication, ce qui permet d'envi-
sager l'existence d'une production réservée à un usage funéraire.

La verrerie
Les éléments de verre correspondent toujours à des offrandes primaires. Dans un seul cas (sp
31), le contenant en verre déformé par le feu mais peu brisé, a partiellement conservé sa forme. Il s'agit
d'un petit balsamaire mélangé aux résidus de crémation. Ces contenants
en verre sont très abondants
dans les nécropoles du Sud de la France au cours des 1er et Ile siècles après J.-C. Ils
sont moins nomb-
reux dans le Nord de la France et en Allemagne (RASBACH 1997 ; GRÜNEWALD 1990). Leur
présence évoque plutôt une sépulture féminine. La crémation 9 constitue
un cas particulier puisqu'elle
contient les restes de 8 perles vertes rondes en verre de 2 mm de diamètre. Il s'agit de l'un des seuls
éléments de parure de la nécropole. Chacune de ces perles, déformées
par le feu, présente un orifice de
section quadrangulaire. Il s'agit probablement des vestiges d'un collier associé à
un jeune enfant. La
verrerie ne signale pas une richesse particulière dans notre ensemble et
son utilisation est directement
liée à la céramique (FEUGERE 1993, 124), à l'exception de la sépulture 9 qui correspond à la seule
crémation où un enfant est déposé seul, dans un petit fond de vase récupéré fermé
par des tessons qui
recouvrent directement la couche d'os brûlés.

Les objets en os (Fig. 4)


Les restes osseux en os travaillé, retrouvés parmi les vestiges
osseux humains brûlés lors des
tris, appartiennent à deux catégories d 'objets. La première correspond à des étuis cylindriques
en
diaphyse de faune (métapode ?). Ils ont été retrouvés dans les ossuaires 10, 15, 17 38. Dans
et un cas,
la longueur totale du tube est de 9 cm (38). Dans la crémation 10, il semble qu'il ait deux objets diffé-
y
rents, dont l une mesure 2,9 cm, peut-être une pyxide au regard de la présence d'un petit couvercle
circulaire (Fig. 4). Les deux pièces de la crémation 17 appartiennent également à deux étuis ils
; sont
plus longs que la pièce mesurée de la crémation 10. L'un d'eux présente
un rebord à l'une de ses
extrémités, avec deux sillons gravés. Au sein de la nécropole,
ces éléments d'os travaillé sont
regroupés dans le secteur le plus dense, qui correspond à la moitié ouest du site.

La deuxième catégorie regroupe des rondelles correspondant probablement à des pièces de jeu
ou de comptage. 5 rondelles ont été découvertes, toutes dans la crémation 26. Les pièces de jeu sont
souvent mises en évidence lorsqu 'il existe deux couleurs (noir et blanc), mais il est rare de trouver des
jeux complets. L association dans cette sépulture de rondelles et des instruments
pour l'écriture peut
évoquer un rapport avec le comptage (cf. infra.)

Une dernière pièce tournée, avec une partie prévue pour être emboîtée dans
une autre pièce, a
été mise en évidence dans la crémation 31 (élément de préhension
ou de décoration d'une pyxide (?).
Aucun autre fragment n 'a pu être associé à cet objet incomplet, à moins qu'il s'agisse également d'une
pièce de jeu ( ?).

Les pièces en os travaillées sont peu nombreuses dans la nécropole, mais il est frappant de
constater combien ces objets sont rarement signalés dans les nécropoles alsaciennes, notamment celles
de Strasbourg. Le lavage des ossements brûlés est en effet nécessaire
pour l'identification de ces
pièces, souvent fortement fragmentées, qui ne se reconnaissent
que grâce à la présence de parties polies
et de lignes gravées. Dans la nécropole de Brumath, seule une épingle en os est signalée dans la sépul-
ture à crémation 84 (RIFF 1940).

L'éclairage (Fig. 4)
Trois lampes à huile ont été mises au jour (8, 13, 14), dont
une complète, déposée dans un vase
ossuaire à la surface de la couche d 'os brûlés (sp 14). Dans
ce cas précis, la lampe évoque la lumière
nécessaire à la survie du défunt (PRIEUR 1986). Hormis le fragment de lampe de la sépulture 13,
fortement remaniée, il faut noter que la lampe conservée dans la sépulture 8 était représentée
par un
seul fragment, mélangé aux tessons de céramiques présents dans la fosse sépulcrale. Dans
ce cas, la
lampe semble bien avoir accompagné le défunt sur le bûcher (offrande primaire). Les lampes à huiles
sont très fréquentes dans les nécropoles à crémations de France et d'Allemagne, à l'image des dépôts
réalisés dans les sépultures à inhumations impériales (FEUGERE 1993). La
coutume se maintient
jusqu'au IVe siècle de notre ère, tout en diminuant au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la basse
vallée du Rhône (BEL et al. 1987).

Les chaussures
Certains petits clous coniques mélangés aux résidus de crémation (sp 32) ou directement dans
le vase ossuaire (sp 4) signalent la présence de chaussures à semelles renforcées. Les chaussures
peuvent avoir été portées par le défunt sur le bûcher ou déposées en offrande. Dans la nécropole de
Brumath-Stephansfeld, la sépulture 53 présente un individu qui devait porter ses chaussures,
au vu du
nombre important de clous retrouvés au niveau des pieds (RIFF 1940). Ces chaussures sont
rares dans
les nécropoles méridionales (FEUGERE 1993, 145), malgré la fouille de nombreux ensembles funé-
raires et leur fréquence dans les crémations mériterait une étude détaillée.

Les monnaies et autres éléments en bronze


Les objets de bronze sont rares dans la nécropole. Un seul objet complet a pu être mis
en
évidence (sp 5), il s agit d 'un anneau dont la fonction ne peut être précisée. Les autres fragments iden-
tifiés correspondent à des petites boules de métal fondu (sp 5, 20).

Quatre crémations de Koenigshoffen contenaient également des monnaies : un


as de Titus
(sp 3), une imitation de semis d'Auguste (sp 4), un petit bronze (Aes 3) du Ille
ou IVe siècle (sp 27) et
un as d'Antonin le Pieux (sp 31). Elles se trouvaient toujours dans le remplissage des fosses en
offrande secondaire. Le petit bronze de la crémation 27 est probablement intrusif. Elles demeurent
peu
abondantes, comme dans la nécropole II du boulevard périphérique Nord de Lyon Vaise (FRASCONE
1999), où la fréquence des monnaies dans les crémations est de 8 %. Le dépôt de monnaies dans les
sépultures gallo-romaines est une constante qui correspond souvent à un dépôt à forte valeur symbo-
lique, comme celui des lampes à huile. Il s'agit d'une tradition ancienne qui remonte à l'Antiquité
grecque. Comme c'est souvent le cas en Gaule, les monnaies retrouvées dans les tombes 3 et 4 étaient
démonétisées, puisque les vases situent leur dépôt à la période antonine.

Nécessaire à écrire
Un stylet en fer a été déposé dans la sépulture 26, sur les os brûlés ; il est accompagné d'une
spatule à cire pour effectuer des corrections sur les tablettes (FEUGERE 1993). Les pièces
en os grou-
pées dans cette sépulture (cf. supra) peuvent indiquer une association volontaire, à l'image de la sépul-
ture 13 de la Guérine à Cabasse, dans le Var (BERARD 1980). Une sépulture à crémation mise au jour
près du Fossé des Pandours (LEVY, RING 1999) permet d'établir une comparaison
sur le plan régional
; elle contenait un stylet en fer à double fonction, puisque l'une des extrémités était aplatie
pour les
corrections.

Eléments de datation et séquences chronologiques


L'étude du mobilier a permis de distinguer quatre séquences chronologiques au
cours du IIe
siècle après J.-C. Huit tombes n'ont pu être datées avec précision dans le Ile (13, 16, 25, 29, 36, 41,
s.
42, 43). Les sites de référence sont la nécropole à crémations de la
rue du Cimetière à Koenigshoffen,
fouillée en 1972 par E. Kern, et celle de Cannstatt en Allemagne (NIERDERHAUS 1955).

Le début du IIe siècle après J.-C.

Deux tombes sont attribuées à cette première séquence (18 et 32). On y trouve
en particulier
une urne à pâte sombre grossière, identique à un exemplaire produit rue du Schnokeloch à
Koenigshoffen, probablement à la période flavienne selon l'auteur (fouilles Kern PÉTRY Gallia, 30,
; :
sp Poids os Poids os Poids Indice NMI Faune
dans l'urne hors urne total (g) pondéral (g)
tête
1 73,2 2,1 75,3 12,3 1 adulte 9
2 45,8 0 45,8 56,1 1 sujet de taille adulte 8,5
3 955 60 1015 16,3 1 adulte 34
4 518,1 49,1 567,2 17,3 1 adulte et 1 immature (3,6 g) 35,3
5 919,3 14,2 933,5 14,2 1 adulte 17
6 tombe 98,2 98,2 21,5 1 sujet de taille adulte 45,2
remaniée
7 704,7 0 704,7 21,9 1 adulte 4,2
8 406,4 _0 406,4 12,1 1 sujet de taille adulte 21,1
9 17,1 _0 17,1 36,2 1 enfant (2-3 ans) 0
10 853,2 9,6 862,8 18,5 1 adulte, 1 immature (1 g), 7,6
1 fœtus non brûlé

11 819,6 0 819,6 5,5 1 adulte 0,8


13 tombe 12,8 12,8 1 sujet de taille adulte 0
remaniée
14 37,6 1 38,6 37,9 1 sujet de taille adulte, 0
1 immature (0,9 g)

15 64,2 3,6 67,8 24,2 1 adulte 22


16 220,1 1,6 221,7 18,8 1 adulte 52,5
17 647,1 0 647,1 14,8 1 adulte 14,2
18 114,5 12 126,5 19 1 adulte, 1 immature (0,1 g), 1,7
1 fragment d'os immature

non brûlé
19 423,6 23,2 446,8 27,2 1 sujet de taille adulte 0
20 822,9 84 906,9 9,7 1 adulte 39,1
21 255,3 _0 255,3 8,7 1 adulte 67,3
22 360,2 2,2 362,4 18,5 1 adulte 5
23 204,3 0 204,3 20 1 adulte 6,8
24 359,5 2,7 362,2 14,6 1 adulte 29,6
25 160,7 8,4 169,1 6 1 adulte 8,8
26 142,6 69,3 211,9 38,5 1 adulte, 1 ou 2 immatures 10,6
(14,1 g)
_27 0,5 0,5 31,9
29 270,4 _0 270,4 24,6 1 sujet de taille adulte 2,7
30 0 77,3 77,3 8,8 1 adulte 5,8
31 24,3 27,8 52,1 28,8 1 sujet de taille adulte, 7,5
1 immature (3,1 g)
32 697,8 47 744,8 3,6 1 adulte, 1 immature (5,3 g) 86,7
33 356,5 11,5 368 17,7 1 adulte 0,3
34 pas d'urne 159,9 159,9 12,6 1 adulte 1,2
35 394,4 5,6 400 5,9 1 adulte, 1 immature (9,6 g) 0
36 462,6 1,1 463,7 17,5 1 adulte 0
37 158,7 20,4 179,1 11,5 1 sujet de taille adulte, 0
1 immature (2,8 g)
38 389,9 _0 389,9 26,3 1 adulte, 1 immature (0,2 g) 0
39 198,6 0 198,6 3,9 1 adulte 13,9
40 481,7 55,7 537,4 14,1 1 adulte 6,6
42 314,8 _0 314,8 9,6 1 adulte, 1 immature (2,3 g) 10
0
10
[216,2
43 216,2 17,6 1 adulte 0,1

Figure 5 : données générales concernant les os brûlés.


1972, 2, 396) et que l'on retrouve dans la tombe 11, rue du Cimetière à Koenigshoffen, datée de 120 à
160 après J.-C. (KERN, PÉTRY 1972, pl. 2). On note également dans
ces deux tombes, un vase en
terra nigra Schnitzler 45 et des sigillées Drag. 35 et Drag. 30.

La période antonine
C'est la période la mieux représentée avec 21 crémations (sp 1 à 7, 9 à 12, 14, 15, 17, 19, 21,
27 30, 33, 37) et une inhumation (sp 28) accompagnée d'une cruche. Les
urnes sont des pots en céra-
mique commune identiques à ceux des tombes 3, 4, 7, 8, 11 de la rue du Cimetière à Koenigshoffen
(KERN, PETRY 1972 : pl. 2), datés entre 120 et 160. Ici, ces urnes sont associées à des cruches simi-
laires à des exemplaires de la rue du Cimetière (tombe 10), de la rue du Donon (ETRICH 1998 US
:
206-7, daté Antonin) et du cimetière à incinération de Cannstatt (NIEDERHAUS 1955 tombe 68-2
: :
Antonin). Pour les offrandes primaires, on trouve en grand nombre des sigillées Drag. 18/31, ainsi
que
des Drag. 38, Drag. 40, Drag. 37 et des gobelets à boire fabriqués dans la région à la période antonine,
notamment à Brumath et Bourgheim (fouilles KERN ; PÉTRY : Gallia 1980, 38, 2, 450, Fig. 13) et
Koenigshoffen (6). On rencontre également des coupelles engobées rouges (Cf. KERN 1972 pl. 4-G
: :
tombe 7b) et des écuelles en céramique commune comme à Cannstatt (Cf. NIEDERHAUS pl.
:
43-A-3 : tombe 43), ainsi que des lampes à huile de types Loeschke VIII, IX, X.

Le 2e quart ou le 3e quart du IIe siècle

Le mobilier ne permet pas d'affiner avec précision la chronologie par rapport à la séquence
précédente. Cependant, dans les tombes 8, 20, 22, 23, 24, 26, 31, 34, 35, 44,
on remarque une certaine
évolution des formes avec la présence de récipients en pâte sombre à dégraissant coquillé, des
urnes
dont la lèvre au profil en « baïonnette » de type Niederbieber 89 des cruches similaires à celle de la
,
tombe 16 de la rue du Cimetière (KERN 1972 pl. 4) daté du dernier tiers du IIe mais ici toujours
: s.,
associés, par exemple, à des pot à « Garniesi-and » (lèvre à corniche) disparaissant
vers 180 après J.-C.
Des écuelles ont une gorge sur la lèvre, comme dans la tombe 12 de Cannstatt (NIEDERHAUS 1955
-
pl. 2-F-3).

La fin du //' siècle


Trois tombes contiennent un mobilier légèrement plus récent (38, 39, 40). On trouve des
y
urnes à dégraissant coquillé et lèvre rentrante identiques à celles des tombes 16 et 17 de la rue du
Cimetière, datées de la fin du Ile siècle (KERN, PETRY 1972 pl. 4), des sigillées Drag. 32, Ludowici
:

TX et TC de Rheinzabern et Niederbieber lia, toujours associées à des vases Drag. 18/31. On note la
présence de cruches produites à Brumath dans la deuxième moitié du Ile siècle et
que l'on retrouve sur
les sites de consommation de la même période, notamment
rue Hannong à Strasbourg (KUHNLE et al.
1995 : 90, Fig. 8). Des fragments de panses d'amphores Gauloise 4 sont utilisés
en réemploi, non
calcinés, dans les tombes 38 et 39.

Conclusions
La crémation des corps livre de nombreux signes sur les comportements sociaux et elle
conserve une valeur évidente dans la réflexion concernant la composition des populations en milieu
urbain. L'organisation interne en rangées le long d'un fossé et l'intervention secondaire, pratiquée dans
le but probable de déplacer les restes d'un défunt, caractérisent également des données comportemen-
tales sur les liens entre les individus. Le dépôt d'un fœtus au fond d'un
vase ossuaire et l'examen
global des restes d enfants livrent d'intéressantes perspectives de comparaisons
avec d'autres régions
de France ou d 'Allemagne. La gestion des dépôts effectués dans les sépultures et des résidus de créma-
tion révèle une forte variabilité, dans un environnement social modeste. Une production spécifique de
céramique à vocation funéraire a pu être proposée, à moins qu'il s'agisse d'un réseau de récupération
des productions de mauvaise qualité. La récente découverte d'un atelier de potier rue Mentelin a proba-
blement permis d'identifier l'un des nombreux fournisseurs de ce complexe funéraire 111. Le fonction-
nement même des nécropoles apparaît progressivement dans l'environnement de Strasbourg, malgré la
pression urbaine de plus en plus forte. La restitution des spécificités du grand pôle funéraire apparaît
donc encore possible, même sur des surfaces réduites.

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NOTES

(1) Opération immobilière de la Strasbourgeoise Habitat qui a donné lieu à une opération de fouille archéologique
préventive menée sous le contrôle du Service Régional de l'Archéologie d'Alsace (dossier suivi par Marie-
Dominique Waton).
(2) L accumulation d'os brûlés retrouvée à
une vingtaine de cm du vase ossuaire en position renversée de la créma-
tion 30 (qui ne contenait plus d'os) est liée à une érosion signalée notamment par une forte dispersion horizon-
tale de tous les vestiges.
(3) La pièce n'étant
pas restaurée, il peut également s'agir d'un autre type d'objet.
(4) Tous les sédiments des fosses ont été tamisés
avec une maille de 1 mm. Tous les os ont fait l'objet d'un tri par
secteur anatomique et d'une présentation des valeurs par indices.
( I En effet, selon Pline l Ancien (Histoire Naturelle, VII, 15), les enfants morts avant leurs premières dents, c'est-
à-dire avant 9 mois n'avaient pas droit à la crémation. Ils devaient, comme l'atteste Juvénal (Satires, XV, 139-
140), être inhumés : la terre se referme sur un petit enfant trop jeune pour le bûcher....Selon Plutarque (Vies,
I), on ne portait pas le deuil d'un enfant au-dessous de trois ans.
(6) Fouilles R. Nilles (INRAP)
en 2004. Etude en cours par J. Baudoux.

*Eric BOËS
INRAP Alsace
10, rue d'Altkirch
67000 Strasbourg

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