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hystérique / Dr Albert
Richard,...
k^Mensonge
chez
A LA MEMOIRE DE CEUX QUI M'ETAIENT CHERS
Professeur de Médecine légale à la Faculté de Médecine de Bordeaux,
Commandeur de la Légion d'honneur, Officier de l'Instructionpublique, etc.,
Membre correspondant national de l'Académie de médecine.
'^/fci®,!prÉrifesseur Morache nous a donné l'idée première de ce
tràTait^et nous a fait le grand honneur d'accepter la présidence
de notre thèse, qu'il nous soit permis de lui payer ici notre dette
de reconnaissance. Nous garderons toujours le meilleur souvenir
du bienveillant accueil que ce maître éminent a bien voulu nous
faire et son enseignement restera notre guide dans la carrière
dont nous franchissons aujourd'hui le seuil.
Nous témoignons ici notre gratitude aux maîtres qui, durant
nos années d'études, nous ont prodigué leurs conseils et nous ont
soutenu de leurs lumières et de leur sympathie.
Nous remercions particulièrement MM. les professeurs Ferré
et Picot, M. le médecin-major Rouget, pour avoir souvent en-
couragé nos efforts et pour la bienveillance qu'il a montré sans
cesse à notre égard; M. le médecin en chef Chevallier, pour l'in-
térêt qu'il nous a témoigné et l'indulgence avec laquelle il a bien
voulu toujours nous accueillir.
Il nous reste enfin le devoir d'assurer de notre entier dévoue-
ment tous ceux avec qui nous avons entretenu, durant trois ans,
d'excellentes relations et de leur affirmer que nous emportons
d'eux un souvenir ineffaçable.
INTRODUCTION
OBSERVATION I
Possession d'Aix.
OBSERVATION II
Possession de Loudun.
OBSERVATION III
Possession de Louviers.
OBSERVATION IV
LEGRAND DU SAULLE
OBSERVATION V
OBSERVATION VI
Affaire Sagrera.
OBSERVATION VII
VlBERT
OBSERVATION VIII
VlBERT
OBSERVATION VII
Affaire de la Roncière.
OBSERVATION VIII
OBSERVATION IX
(1) Grasset, Leçons de clinique médicale, lr<» sériel Roman d'une hystérique.
Richard 4
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irrégularités menstruelles. Le 11 octobre, Rauzier crut devoir prati-
quer un examen plus approfondi de l'abdomen, ce fut un examen
purement extérieur, mais le palper et l'auscultation révélèrent nette-
ment l'existence d'une grossesse parvenue au cinquième mois.
Lorsqu'on lui annonça ce diagnostic, elle raconta l'étrange histoire
qui va suivre et qui pouvait s'ajouter à la liste déjà nombreuse des
crimes commis à la faveur sinon de l'hypnotisme, du moins de l'hys-
térie.
Dans les derniers jours de mai 1889, un colporteur était venu chez
elle et avait vendu de la toile à sa mère, la jeune fille étant présente.
En causant, la mère raconta au colporteur que sa fille était bien
malheureuse : malgré son air de santé, elle avait de grandes atta-
ques durant lesquelles elle perdait connaissance. Le colporteur parut
s'intéresser à cetle histoire ; reconnaissant des emplettes que la mère
avait faites, il promit d'apporter une douzaine de mouchoirs en
étrennes à la jeune fille. Peu de jours après, en effet, il revient, croise
en route la mère qu'il feint de ne pas voir et trouve la jeune fille toute
seule : « Je vais chercher ma mère, dit-elle. — C'est inutile, répond
le colporteur » ; il se jette sur elle, la jeune fille tombe en crise, perd
connaissance et ne se rappelle plus rien. Quand elle reprend ses sens,
le colporteur a disparu, et, depuis, on ne Fa plus revu.
Au retour de sa mère, Louise lui raconte tout, la bonne femme se
lamente en famille et, soucieuse du « qu'en dira-t-on », ne veut pas
saisir la justice de l'affaire.
On endort la jeune fille à plusieurs reprises et on lui pose, durant
le sommeil, des questions sur le viol dont elle a été victime, chaque
fois elle répète exactement le même récit.
Il ne pouvait subsister de doute, on était bien en présence d'un fait
criminel commis dans les circonstances les plus remarquables; il
s'agissait d'un viol commis sur une femme adulte et forte, à la faveur
d'une attaque d'hystérie provoquée.
Comme la malade était hypnotisable et complètement anesthésique
pendant le sommeil, on conçut la pensée de faire naître, sans que la
mère en eût conscience, cet enfant dont la conception avait eu lieu
dans l'état d'inconscience. On devait endormir la jeune femme dès
les premières douleurs, l'accoucher à son insu.
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Le viol ayant été commis fin mai, l'accouchement devait avoir lieu
fin février; or, le 30 décembre au matin, des douleurs surviennent et
le travail s'établit. La jeune fille attribue ces phénomènes prématurés
à une chute faite la veille dans l'escalier.
Rauzier endort la malade à plusieurs reprises par les procédés
habituels; le sommeil s'établit chaque fois mais il cesse aussitôt que
survient une contraction utérine un peu violente, la jeune femme
ouvre immédiatement les yeux, pousse des cris et déclare qu'elle ne
peut rester endormie. La nuit suivante, l'accouchement se produit
régulièrement, il se termine par l'expulsion d'un enfant à terme;
donc la conception ne pouvait avoir eu lieu fin mai, mais bien fin
mars. Cette considération renversait tout le récit de Louise et le
colporteur devait être innocenté.
La jeune fille, bien que très surveillée par sa famille, avait un
amant. Devenue enceinte en mars, ses règles manquent pour la
première fois fin mars. Après une seconde défection menstruelle,
certaine d'être grosse, elle a imaginé, pour fournir à sa mère une
explication relativement honorable, l'aventure du marchand de toile.
Celui-ci a existé, il s'est présenté chez elle en mai, il est venu en
l'absence de sa mère, mais il n'a fait aucune tentative.
La seconde conséquence était celle-ci : La jeune fille avait textuel-
lement maintenu son récit au cours du sommeil provoqué ; le som-
meil avait, d'ailleurs, bien vite cédé devant les douleurs de l'accou-
chement; donc ce sommeil était lui-même simulé; poussée à bout
par Grasset, Louise ne tarda point à lui en faire l'aveu.
CIURCOT.
— Leçons sur les maladies du système nerveux, 3 vol.
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— Leçons du mardi à la Salpêtrière, 1887-88 et 1888-89,- 2 v_ol.
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— Névroses et idées fixes, 2 vol. Alcan, 1898.
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