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J’écoute les critiques. Je n’y suis ni sourd ni insensible, sauf lorsqu’elles sont caricaturales et excessives, devenant
alors, selon le mot de Talleyrand, insignifiantes.
J’assume, à titre entièrement bénévole, la présidence de la Commission Taurine de Mont de Marsan depuis 2008.
À ce titre, j’ai travaillé du mieux que j’ai pu, depuis 2008, en donnant tout mon temps, mon énergie et ma passion
pour redonner un maximum de lustre à notre Feria, à remettre Mont de Marsan et la Feria de la Madeleine dans
le circuit international des grandes ferias, à une place qu’elle n’aurait pas dû quitter.
Rappelons-nous, objectivement, la situation d’avant 2008…
J’ai mené ce travail, avec les membres de la Commission Taurine, toujours en respectant l’identité de nos arènes,
qui a toujours été, et restera, une feria « mixte », devant mêler torisme et figuras, dans un équilibre toujours
délicat à atteindre.
J’ai essayé aussi, toujours en conservant l’essence de la corrida, d’explorer des pistes pour moderniser ce
spectacle taurin qui devra nécessairement évoluer pour rester en phase avec son époque. Car je suis convaincu
qu’on ne construira pas la Tauromachie de demain en restant ancré dans le passéisme, en regardant dans le
rétroviseur et en refusant toute évolution, évolutions absolument nécessaires en matière artistique.
Mais je me considère surtout comme un aficionado parmi les aficionados.
J’étais abonné au Plumaçon bien avant d’être nommé président de la commission Taurine et je m’honore de
continuer à régler mes deux mêmes abonos, et ce depuis ma prise de fonctions.
L’ensemble des membres de la Commission Taurine travaille de façon entièrement bénévole, toute l’année, pour
composer des cartels les plus attractifs et présenter les meilleures corridas possibles pour satisfaire notre public.
Imaginer le contraire serait ridicule. Mais la Commission Taurine n’a pas de rôle dans le déroulé du spectacle et
le rendu artistique final. Cela appartient au jeu des toros, aux toreros et à l’alchimie qui se produit avec le public.
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Le débarquement se fait le mercredi 17 à midi, après la mise en chiqueros de la corrida de La Quinta et
l’information qui m’est transmise est que le débarquement s’est passé sans problème.
Le jour de la corrida, avec Victorino Martin dans les corrales le matin, nous décidons que le 29 a beaucoup perdu
et qu’il doit sortir du lot de 6 qui seront lidiés l’après-midi.
Je décide toutefois que ce toro 29 sera sobrero (pour conserver une corrida complète du même fer, même en
cas de changement de toro).
C’est une erreur d’avoir conservé ce toro 29 comme sobrero, et surtout comme premier sobrero (nous aurions
dû décider de mettre un La Quinta et un Fuente Ymbro).
Personne ne se rend compte non plus que le 6 et le 44 sont également beaucoup trop justes et nous les laissons
dans le lot.
Le sixième toro sort normalement mais se déhanche sur les premiers coups de cape. La colère du public monte
et la Présidence Technique décide de changer ce toro, dans l’ordre du sorteo publié et approuvé par les cuadrillas.
Dans cet enchaînement d’erreurs, ou de fautes, plusieurs personnes portent une part de responsabilité :
• L’éleveur qui a laissé embarquer et lidier deux toros qui n’avaient pas le niveau requis,
• Le veedor qui ne nous a pas alertés à l’embarquement,
• Mais c’est moi, en tant que responsable de la Commission Taurine qui ait personnellement commis les
erreurs fondamentales qui ont déclenché la fureur du public, puisque je n’ai pas pris les décisions qui
auraient pu empêcher que ces toros sortent en piste, et notamment ce sobrero.
J’ai donc ma part dans cette responsabilité collective, et elle est importante.
Il n’est ni dans mon caractère, ni dans mes valeurs personnelles, de me défiler ou de chercher chez d’autres les
bouc-émissaires idéaux.
C’est pourquoi je présente mes excuses aux aficionados au travers de cette lettre ouverte, ces erreurs, je les
reconnais, et cette part de responsabilité, je l’assume sans me défausser.
C’est ainsi que, dès le lendemain de la Feria, j’en ai immédiatement fait part à Monsieur Charles Dayot, Maire de
Mont de Marsan, en lui envoyant ma lettre de démission.
Il a indiqué qu’il s’exprimerait en Septembre sur ce sujet, mais j’estime qu’il est utile de rendre publique cette
démission, datant du 23 juillet 2019, dans la mesure où Monsieur le Maire m’a finalement indiqué, après avoir
initialement refusé ma démission, qu’il ne voulait pas me maintenir dans mes fonctions de Président de la
Commission Taurine.
Guillaume FRANCOIS