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28/09/2019 La Bibliothèque des arts graphiques : être utile (1929-1983)

Cahiers d’histoire. Revue


d’histoire critique
138 | 2018 :
Les savoirs militants
DOSSIER

La Bibliothèque des arts


graphiques : être utile (1929-
1983)
M -C B
p. 99-113

Résumé
La Bibliothèque des arts graphiques (BAG) a été créée en 1929, à la suite du don de la
bibliothèque du typographe et journaliste Edmond Morin à la Ville de Paris en 1918. Cette
collection était l’aboutissement des engagements syndicaux et professionnels de Morin. Cet
engagement était aussi révélateur de l’importance de la documentation et des bibliothèques
privées dites « populaires » dans les pratiques culturelles et sociales au XIXe siècle. Si la BAG
devint une bibliothèque spécialisée de la Ville de Paris, elle n’en conserva pas moins un
fonctionnement proche des bibliothèques populaires, de type associatif. Mais cette identité de
« bibliothèque populaire » heurtait les militants de la lecture publique, dont un des objectifs était
la professionnalisation des pratiques et des personnels. Ceci conduisit à une marginalisation de la
BAG après la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux années 1970, où elle intégra réellement le
réseau des bibliothèques de la Ville de Paris, au prix de l’abandon d’un fonctionnement qui
reposait sur le bénévolat.

Entrées d’index
Mots-clés : bibliothèque, industries graphiques, formation professionnelle, patrimoine, ouvrier
du livre
Keywords : bibliothèque, industries graphiques, formation professionnelle, patrimoine, ouvrier
du livre
Géographie : Paris, France
Chronologie : XXe siècle
Schlagwortindex : bibliothèque, industries graphiques, formation professionnelle, patrimoine,
ouvrier du livre

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Palabras claves : bibliothèque, industries graphiques, formation professionnelle, patrimoine,


ouvrier du livre

Texte intégral
1 En 1918, Edmond Morin (1859-1937) fait don de sa bibliothèque à la Ville de Paris,
don qui aboutit en 1929 à la création de la Bibliothèque des arts graphiques (BAG),
bibliothèque publique dite « spécialisée ». Selon la presse professionnelle des années
1930, la BAG « offre à la curiosité professionnelle de ceux qui exercent leur activité
dans les arts et industries du livre une foule d’ouvrages, publications et documents du
plus haut intérêt technique1 ». Une bibliothèque au service de toute une profession,
telle est la mission de la BAG. Cette mission simple et honorable s’avéra pourtant
laborieuse.
2 L’histoire de la BAG jusqu’en 1983 recoupe en effet deux histoires : celle des
bibliothèques depuis la Belle Époque et celle de la transmission des savoirs
professionnels. L’histoire des bibliothèques au XXe siècle est marquée par l’action des
militants de la lecture publique (un service public de la lecture organisé selon les
principes de la bibliothéconomie moderne), mobilisés à la fois contre le conservatisme
des bibliothèques d’études et contre l’« amateurisme » des bibliothèques privées dites
populaires. L’enseignement professionnel contemporain est le terrain où associations,
syndicats et hauts fonctionnaires du ministère de l’Instruction publique, puis de
l’Éducation nationale, sont très présents. Si tous souhaitent une meilleure organisation
de l’apprentissage, son contrôle donne lieu à de fortes oppositions.
3 L’œuvre d’Edmond Morin, dont la vie militante a été consacrée à la transmission de
savoirs professionnels et techniques, est donc au cœur de cette double tension2.

Le projet d’un militant et d’un érudit


4 Lorsqu’Edmond Morin propose en 1918 aux élus parisiens sa bibliothèque
professionnelle, cette démarche n’est pas incongrue. D’abord parce que l’imprimé, sous
toutes ses formes, accompagne le mouvement ouvrier depuis sa naissance. Ensuite
parce que les Parisiens bénéficient d’un réseau relativement dense et multiforme de
bibliothèques.
5 Comment devient-on un ouvrier du livre (typographe, imprimeur, graveur, relieur ou
brocheur) après 1918 ? La profession est très attachée à une transmission à la fois
technique et éthique du métier dans le cadre de l’atelier, même si l’existence
d’institutions privées (l’école Chaix en 1863), charitables (l’école d’Alembert en 1882)
ou publiques (l’école Estienne à Paris en 1889, l’école Baggio à Lille en 1899) montre
qu’une formation accomplie dans un cadre scolaire est possible. Après le vote de la loi
Astier en 1919 et la mise en place de la taxe d’apprentissage en 1925, la profession
admet progressivement la formation en alternance comme norme et le certificat
d’aptitude professionnel (CAP) devient le diplôme de référence. Les débats sur
l’organisation de la formation initiale dépassent la seule question de la rémunération.
Du côté ouvrier, elle est un enjeu symbolique et politique au sens fort : l’ouvrier qualifié
fait un bon syndiqué3.
6 Mais cette vision du métier, exercé par des ouvriers qualifiés et syndicalement
responsables, est très éloignée de la réalité. Ce milieu professionnel est en réalité
composé de catégories pour lesquelles l’accès aux connaissances professionnelles est
très inégal. Les femmes sont cantonnées aux spécialités et professions les moins
qualifiées et les moins rémunératrices (labeur, reliure industrielle, brochage,
cartonnage et papeterie). Tous les apprentis n’ont pas la possibilité de suivre des cours
en alternance – car inégalement répartis sur le territoire –, ce qui rend impossible
l’obtention du CAP pour la majorité d’entre eux. Enfin, la profession dans son ensemble
ne s’occupe guère jusqu’aux années 1950 de l’organisation de la formation continue.
Pour les ouvriers adultes, jeunes ou moins jeunes, la profession met à disposition de

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rares cours du soir4ou, à Paris, des conférences avec le soutien de l’école Estienne,
cours qui serviront de base lors de la création des brevets d’études professionnelles
(BEP) et des premiers brevets de technicien supérieur (BTS) dans les années 1960.
7 Au cours du XXe siècle, l’évolution des techniques est pourtant rapide : pendant la
première moitié du siècle, les techniques de l’image se perfectionnent (héliogravure,
photogravure), l’offset remplace l’impression typographique et pendant la deuxième
moitié du siècle la chaîne graphique est bouleversée par la photocomposition. Si au
XIXe siècle les entreprises assimilaient peu ou prou ces transferts de technologies en
organisant des formations en interne ou par « l’aide » des fabricants de machines,
patrons et ouvriers du livre utilisaient aussi les expositions universelles, les conférences
et surtout l’imprimé, principal vecteur de la diffusion des connaissances
professionnelles.
8 C’est pourquoi des hommes comme Edmond Morin ont défendu dès les années 1880
la nécessité de mettre musées et bibliothèques à disposition des apprentis et des
ouvriers, pour leur apprendre leur métier et mettre à jour leurs connaissances.
L’objectif n’est pas que ces hommes – il n’est nullement question des femmes –
entament ainsi une ascension sociale, mais qu’ils deviennent et restent des
professionnels de haut niveau, donc des ouvriers au service de leur milieu. Ce
qu’Edmond Morin résumait par sa devise : « Être utile ».
9 Né en 1859, originaire de Seine-et-Marne, Edmond Morin devient compositeur
typographe après son apprentissage commencé en 1874. Il se syndique à la Chambre
syndicale typographique et à la Fédération française des travailleurs du livre. Dans son
engagement, il se caractérise par sa passion pour les questions d’apprentissage et de
transmission. En 1887, Morin fonde avec Paul Trapp et Victor Breton la bibliothèque de
la Chambre syndicale typographique parisienne et il est à l’origine du cours
professionnel du syndicat en 1895. En 1887-1889, il soutient, avec Victor Breton, la
fondation de l’école Estienne ; en 1896-1897, il est membre de son conseil de
surveillance. En 1894, il applaudit à l’ouverture de la bibliothèque de l’école Estienne,
riche de 2 000 titres, dont il espère qu’elle deviendra aussi un musée5. Il publie
également des articles dans de nombreuses revues professionnelles et syndicales, ainsi
que des brochures techniques6.
10 Pour Edmond Morin, les professionnels parisiens du livre n’ont pas accès
correctement aux connaissances nécessaires. La bibliothèque du Cercle de la librairie
n’est pas adaptée, ni celles de l’école Estienne et de la Chambre syndicale, en raison
d’horaires et de conditions d’accès restrictifs7. Ces collections ne répondent pas « aux
besoins professionnels des ouvriers » et « surtout aucune n’[est] ouverte à des heures
pratiques permettant aux travailleurs de la fréquenter », c’est-à-dire le soir et le
dimanche8.
11 En 1897, il doit abandonner ses responsabilités et mandats syndicaux après un conflit
avec la Fédération française des travailleurs du livre (FFTL). Cette rupture le conduit à
quitter son emploi de typographe, et il devient représentant pour le fabricant d’encre
Laflèche-Breham. Mais il continue d’écrire dans la presse professionnelle. Son activité
de journaliste ès arts graphiques consiste en particulier à présenter aux lecteurs les
dernières nouveautés techniques, des comptes rendus de congrès, des visites
d’entreprises… En somme, il mène une véritable « veille technologique » via la presse
professionnelle internationale, les visites et un vaste réseau de sociabilité
professionnelle. Sa passion professionnelle l’avait aussi transformé en libraire,
propriétaire d’une « bouquinerie au 10 de la rue de Savoie9 ».
12 Bien que cette vie consacrée aux métiers du livre et à la défense des droits sociaux
soit singulière, Morin est un homme de son temps. Sa conviction que les connaissances
techniques et professionnelles conduisent à l’émancipation politique, économique et
sociale est largement partagée au sein de la FFTL. Mais ses propos se traduisent en
actes : au sein de la « Chambre typo », dans la presse professionnelle et finalement en
1918 lorsqu’il propose à Paris de créer une bibliothèque des arts graphiques.
13 Au sortir de la Première Guerre mondiale, la capitale compte 82 bibliothèques
(20 bibliothèques centrales d’arrondissement et 62 bibliothèques de quartier). Alors
que la grande majorité des bibliothèques publiques en France sont rares et délaissées
par leur tutelle, Paris fait clairement figure d’exception.
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14 Les Parisiens ont accès à plusieurs types de bibliothèques : de riches bibliothèques


d’études comme la Bibliothèque nationale ou la bibliothèque Saint-Geneviève, et le
réseau parisien, né au Second Empire, constitué de bibliothèques d’études et de prêt,
ainsi que des bibliothèques privées dites « populaires » ou « libres ». L’existence de ce
réseau n’empêche pas des pratiques disparates (en particulier en termes d’acquisitions
et d’horaires d’ouverture au public). Nombre de bibliothèques populaires sont
subventionnées par le conseil municipal depuis 1874. Elles sont liées à des mouvements
ou associations politiques, religieux ou syndicaux. Ce soutien public était ambivalent,
surtout au début de la IIIe République : la préfecture souhaitait de cette manière
surveiller des lieux de propagation politique et sociale10. Du fait du statut de Paris, qui
ne bénéficie pas de la loi de 1884, les bibliothèques parisiennes sont en effet placées
sous la responsabilité de l’administration préfectorale, coiffée par un service des
bibliothèques depuis 1878.
15 Les bibliothèques, publiques ou populaires, ont aussi pour fonction – qu’elles
partagent avec les musées – de former les artistes et artisans. Le travail de copie des
œuvres des maîtres et la lecture de livres techniques sont alors jugés indispensables
pour maîtriser son art. Les élus parisiens à la Belle Époque défendent également
l’artisanat parisien. C’est pourquoi la ville fonde en 1886 la bibliothèque Forney, grâce
au legs de Samuel Aimé Forney (1819-1879), bibliothèque destinée aux arts et arts
appliqués, qui devait aussi initialement proposer des cours pour enfants et adultes11.
Paris dispose ainsi de trois bibliothèques spécialisées : la bibliothèque Forney, la
Bibliothèque administrative et la Bibliothèque historique.

1918-1937 : les premières années de la


BAG
16 Dans une lettre du 8 juin 1918 adressée aux autorités parisiennes, Morin donne donc
sa « bibliothèque typographique », soit 1 650 volumes, à « la condition qu’elle soit
conservée dans le VIe arrondissement de Paris », arrondissement qui restait lié au
monde du livre par le nombre de librairies, de maisons d’édition, et de petites
imprimeries qui s’y trouvaient encore. Pour justifier sa démarche, il évoque les
« événements de ces huit derniers jours » : en effet, il habitait à Thorigny-sur-Marne et
la ville venait encore d’être menacée par l’armée allemande lors de sa dernière
offensive. Il lui fallait donc protéger sa collection de l’ennemi et des désastres de la
guerre12.
17 Morin aurait consulté un conseiller municipal du VIe arrondissement vers 191713. Il
bénéficia aussi du soutien d’un confrère, Émile Deslandres, typographe de profession,
président du Conseil général de la Seine. Enfin, le projet obtint aussi la bénédiction de
Paul Gsell (1870-1947), écrivain, critique d’art et inspecteur des bibliothèques de la
Seine. Ernest Coyecque, directeur du bureau des bibliothèques de la préfecture depuis
1913, célèbre pour son combat pour la professionnalisation des métiers des archives et
des bibliothèques14, est chargé d’expertiser cette collection. Bien qu’il juge la collection
d’un grand intérêt, il aurait conseillé à Morin de donner sa collection à l’école Estienne,
mais celui-ci aurait refusé15. Le don d’Edmond Morin est accepté lors de la délibération
du conseil municipal du 12 juillet 191816. Mais dès le 24 juin 1918, pour des raisons de
sécurité, la collection est transférée à la mairie du VIe arrondissement17.
18 Il reste une trace précise de la collection de Morin. Un catalogue a été imprimé en
193418 et l’état des fonds a été tenu à jour dans trois classeurs où sont indiquées les
acquisitions19. Il s’agissait de livres et brochures (dont les catalogues de caractères),
ainsi que de revues et d’estampes. La collection est subdivisée en 66 sujets, qui vont de
« Almanachs » à « Travaux typographiques–Concours ». L’approche des métiers du
livre est donc triple dans la collection : historique20, technique et syndicale. La majorité
des mots-clés qui la structurent correspondent aux procédés techniques et aux étapes
de la chaîne graphique. L’entrée la plus politique est « Fédérations, syndicats, questions
économiques, profession », qui correspond à 3 pages sur les 90 du catalogue. La
politique au sens strict y est presque absente. La collection comporte également des
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objets, qui devaient servir au projet de musée. Mais il n’y en a aucune trace dans les
archives consultées21.
19 La décision d’accepter la collection a été prise dans la précipitation. C’est en effet la
Fraternelle des protes, organisme mutualiste, qui s’est chargée de trouver un lieu : elle
jette son dévolu sur l’école du 80 boulevard du Montparnasse. La préfecture de la Seine
donne son accord en 1926 ou 192722. Une telle localisation n’est pas inhabituelle : les
bibliothèques de prêt de Paris sont traditionnellement logées dans les établissements
scolaires. La Bibliothèque des arts graphiques, installée au 1er étage, y est inaugurée le
26 janvier 1929. La BAG est ouverte du lundi au vendredi de 20 h à 22 h et les samedi
après-midi et dimanche matin. Horaires habituels à Paris, ce sont également des
horaires pratiqués, depuis les débuts du mouvement ouvrier, dans toutes les
bibliothèques professionnelles et syndicales23.
20 Ce sont des bénévoles, professionnels du livre, qui assurent le service public le
samedi après-midi, afin que les lecteurs puissent être orientés par des professionnels.
Edmond Morin vient à la BAG trois fois par semaine et assure l’accueil du public tous
les samedis. La BAG étant une bibliothèque d’études, le prêt n’est donc pas prévu.
Aucun livre n’est en libre accès. Il n’y a pas non plus de fichiers descriptifs en accès
direct. Il faut donc passer par le personnel chargé de l’accueil, qui aide le lecteur à
trouver le document dans le catalogue que Morin avait élaboré et mis à jour.
21 La BAG dispose d’un budget. Il était de 3 100 francs en 1929, mais de 2 000 francs
pour les achats et de 300 francs pour la gestion courante en 193424. Cette année-là, on
espérait développer la bibliothèque pour « pouvoir y organiser un embryon de musée
du livre25 ».
22 Toujours journaliste dans la presse professionnelle, Morin continue de recevoir de la
documentation professionnelle, française et étrangère, qu’il donne à la BAG. Et s’il n’en
reçoit pas, il la réclame. Par exemple, il obtient d’Eyncourt Press, maison d’édition de
Chicago, l’envoi gratuit d’un ouvrage sur la typographie contemporaine26. Il fait de
même auprès de la Bibliothèque nationale, lui demandant des « exemplaires de
“ passe ” ». N’en disposant pas, la Bibliothèque nationale lui envoie cependant un
catalogue d’exposition27. La BAG a bénéficié également de dons importants, comme
celui de Kossuth en 193128. À la mort de Morin en 1937, la BAG compte 2 000 ouvrages.
23 Pour assurer la gestion quotidienne de la bibliothèque, pourtant publique, est fondée
en 1931 une Société des amis de la Bibliothèque des arts graphiques. Son conseil
d’administration est composé des représentants des principales associations
professionnelles et mutuelles et de syndicats professionnels parisiens29. Lors du décès
de Morin en 1937, la bibliothèque affiche toujours une liste de soutiens prestigieux : le
sous-secrétariat d’État à l’Enseignement technique, les ancien et actuel directeurs de
l’école Estienne (Georges Lecomte et Sylvain Sauvage), le directeur de l’Enseignement
technique Hyppolite Luc, ou Claude Liochon (FFTL). On notera que la BAG n’est
nullement soutenue par l’administration centrale des beaux-arts. Il est fort probable
que Morin lui a préféré celle de l’Enseignement technique : la BAG est d’abord au
service de la transmission des savoirs professionnels.
24 La BAG est-elle une institution apolitique ? Les relations compliquées de Morin avec
le milieu syndical depuis 1897 l’y contraignent sans doute. Par ailleurs, d’autres lieux
dans la Seine répondent aux attentes politiques et syndicales stricto sensu : les
bibliothèques des Bourses du travail, la Librairie du travail, la bibliothèque de la
Confédération générale du travail (CGT), de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), ou
les bibliothèques militantes communistes, poursuivent la tradition du XIXe siècle de la
bibliothèque politique populaire.
25 Un article de presse de 1932 décrit l’affluence d’un samedi après-midi : « une dizaine
de lecteurs, installés autour de la grande table qui en occupe le milieu30 ». Lors de son
assemblée générale en 1931, la Société des amis de la BAG affirme que « le nombre des
lecteurs augmente sans cesse et que l’on doit songer à un agrandissement éventuel des
locaux pour répondre à de nouvelles nécessités ». Selon un fichier papier qui a été
conservé31, il y avait 47 lecteurs inscrits. Les deux tiers sont des professionnels, répartis
pour moitié entre des typographes (13) et les autres spécialités (imprimeurs, graveurs,
lithographes, héliograveurs, relieurs, brocheurs, papetiers). Le dernier tiers est
composé des professions périphériques aux industries graphiques : dessinateurs,
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libraires, éditeurs, représentants commerciaux… Parmi ces lecteurs, une seule femme,
Louise Thérèse Trichard, dessinatrice. La BAG était destinée aux professionnels du
livre, « patrons, chefs, ouvriers32 ». Cet objectif est atteint.
26 En ce qui concerne le travail bibliothéconomique – le catalogage en particulier –, il
est logiquement inexistant, puisqu’aucun professionnel n’est apparemment attaché à
cette bibliothèque. En novembre 1938, Ernest Coyecque, alors à la retraite, critique très
rudement cet amateurisme et en appelle à la « réorganisation technique ». Avec son
tact habituel, il conclut : « J’ai trop d’expérience pour ne pas admettre que du vivant de
Morin il était difficile d’y procéder. Aujourd’hui, la voie est libre33 ».
27 En 1929, les relations entre la BAG et sa tutelle s’annonçaient pourtant bonnes. Léon
Riotor, dans un rapport sur l’amélioration des bibliothèques municipales parisiennes, la
présentait comme un modèle à suivre pour les bibliothèques d’arrondissements : une
bibliothèque de proximité conçue pour les besoins des ouvriers du livre et animée par
leurs propres confrères34. L’agressivité de Coyecque, qui avait pourtant expertisé la
collection en 1918, illustre le basculement qui est en train de s’opérer dans le monde des
bibliothèques en France, où les militants de la lecture publique condamnent, pour faire
avancer leur cause, les structures et organisations contemporaines, accusées d’être
obsolètes et inefficaces35. Pendant l’entre-deux-guerres, les deux chefs successifs du
bureau des bibliothèques de la préfecture de la Seine, Ernest Coyecque nommé en 1913
et Gabriel Henriot en 1924, sont des promoteurs de cette modernisation et de la
rationalisation des bibliothèques publiques parisiennes, au nom de la « lecture
publique », contre les bibliothèques populaires héritées du siècle passé. L’objectif est de
mettre à la disposition des Parisiens des collections gérées de manière professionnelle
et uniforme sur le territoire de la commune par du personnel qualifié. Or, la BAG,
assimilée aux bibliothèques populaires, en est le contre-modèle : elle n’a visiblement
aucune relation avec les autres bibliothèques de Paris et fonctionne finalement comme
une bibliothèque populaire, avec un personnel bénévole, et non comme une
bibliothèque publique telle que Coyecque et Henriot la conçoivent, ce qu’elle est
pourtant dans les textes.

1937-1983 : la bibliothèque oubliée


28 Après la mort d’Edmond Morin et surtout la Seconde Guerre mondiale, la
bibliothèque tombe en léthargie. Gabriel Henriot, par ailleurs directeur de la
bibliothèque Forney jusqu’en 1940, a-t-il volontairement laissé la BAG dépérir ? Les
sources manquent pour vérifier cette hypothèse.
29 En 1950, l’école municipale du boulevard du Montparnasse réclame l’usage de
l’espace occupé par la bibliothèque. En 1951, la ville déménage la BAG vers l’annexe du
lycée Paul-Bert, 6bis rue Huygens. La BAG reste donc à proximité du
VIe arrondissement.
30 En 1954, l’Amicale des cadres de l’imprimerie en reprend la gestion. Elle est ouverte
uniquement les samedis après-midi, l’accueil étant assuré par les membres de
l’association : Chambaz, Marcel Chambon, Kaenapp, Arestein, Roland Hubert, René
Guyot et Jacques Lamoure36. Un registre dresse un état journalier de la vie quotidienne
de cette gestion bénévole, entre le 31 mars 1962 et le 12 novembre 198637. Sans moyens,
supportée uniquement par le zèle de quelques membres de l’Amicale, la BAG survit.
31 Je n’ai trouvé aucune trace dans les archives de manifestations d’intérêt de la part de
la profession, patrons ou ouvriers, pour la bibliothèque d’Edmond Morin. Pourtant, les
questions de formation professionnelle restent extrêmement importantes dans les
industries graphiques. L’apprentissage se développe sous la double autorité de l’Institut
national des industries et arts graphiques (INIAG), organisme paritaire, et du ministère
de l’Éducation nationale ; cette période est surtout marquée par la scolarisation massive
des apprentissages. À partir des années 1970, c’est la formation professionnelle des
adultes qui devient un enjeu majeur, du fait du remplacement de la typographie par
l’offset et du développement de la photocomposition38. L’accès à la documentation est-
il secondaire ? La formation en présentiel est-elle désormais la seule garantie pour

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maintenir ses connaissances à niveau ? S’autoformer, comme le faisait l’ouvrier modèle


d’Edmond Morin, a-t-il encore un sens à la fin du XXe siècle ?
32 La BAG accueille entre 1962 et 1975 une centaine de lecteurs par an, avec une
tendance à la baisse (172 consultations en 1962 et 101 en 1975). Nous avons peu
d’éléments permettant de les identifier : la BAG est visitée le 15 décembre 1962 par
Edmond Bausinger, professeur de typographie à Estienne, qui était déjà lecteur avant-
guerre ; le 24 octobre 1964 par un membre de la société Derberny et Peignot ; le 26 juin
1965 par un employé de Larousse…
33 La BAG est-elle devenue un conservatoire des industries typographiques ? Même si
telle n’était l’intention ni de Morin ni des membres de l’Amicale, l’absence d’un
véritable budget d’acquisition ne permet pas d’acheter la documentation sur les
dernières techniques. De plus, le réseau d’échanges et de dons de Morin n’existe plus,
manifestation de la coupure de la BAG avec la profession. En mai 1965, la BAG organise
pourtant une exposition intitulée « Photographisme », preuve de la volonté de ses
animateurs de rester dans le contemporain. Mais on note aussi qu’elle est visitée le
16 décembre 1967 par un membre de la Bodleian Library, fréquentée en 1972 par des
bibliothécaires de Forney qui cherchent des documents pour organiser une exposition,
et en 1979 par Jacqueline Armingeat en vue de l’ouverture du futur musée d’Orsay.
Ernest Coyecque avait pressenti en 1937 la malédiction qui risquait de s’abattre sur la
BAG après le décès de Morin : « Morin vivant, ses amis lui adressaient volontiers un
exemplaire de leur production ; lui parti, […] les accroissements sont appelés à
diminuer de plus en plus ; en fait, la collection Morin comprendra surtout des
documents anciens et rétrospectifs ». Et de conclure : « Elle devrait être transportée à la
bibliothèque Forney39 ».
34 En 1975, les membres de l’Amicale manifestent leur découragement dans le registre
de la bibliothèque. L’association n’a plus les moyens de maintenir une ouverture
régulière de la bibliothèque, surtout pour un nombre de lecteurs aussi faible.
35 Cet isolement est spectaculaire au regard de l’évolution du réseau des bibliothèques
parisiennes, dont la BAG fait partie depuis 1929. À la veille de la Seconde Guerre
mondiale, la Ville de Paris disposait d’un réseau solide de bibliothèques, avec
89 bibliothèques, une collection riche de 700 000 volumes – dont les deux tiers ont été
acquis pendant les années 1930 –, un-million-huit-cent-mille prêts (contre un-million-
deux-cent-mille en 1921) et une modernisation lancée avant-guerre, avec la mise en
place de la classification Dewey et la rénovation des bâtiments. Elle avait en outre sept
bibliothèques spécialisées : deux bibliothèques pour enfants, Forney, la Bibliothèque
historique, la Bibliothèque administrative, la BAG et la bibliothèque Marguerite
Durand.
36 Le fossé avec la BAG va se creuser davantage encore pendant les années 1960. Les
bibliothécaires en poste à cette époque sont majoritairement mobilisés pour la défense
de la « lecture publique », des bibliothèques pensées et organisées comme un véritable
service public de la lecture, au profit des usagers de tous âges et de toutes conditions. La
préfecture est désormais sensible à ce discours, consciente des nouveaux besoins des
administrés en termes de loisirs. Administration et édiles portent donc une plus grande
attention aux équipements sportifs et culturels. Il en va de même pour le jeune
ministère de la Culture, qui a décidé depuis 1966 de participer à hauteur de 50 % à
toute construction de bibliothèque municipale40. Enfin, Paris est le lieu de
bouleversements administratifs (et donc politiques) majeurs. Entre 1964 et 1975, Paris
s’achemine vers un statut communal de pleine autorité. La politique culturelle
parisienne accompagne ce processus de modernisation administrative tous azimuts.
37 Cette période correspond aussi à la nomination de Guy Baudin en 1969 au sein du
bureau des bibliothèques. Il en prend la tête en 1974. Baudin est le concepteur du plan
de modernisation du réseau des bibliothèques municipales parisiennes41. L’objectif
premier est la « fermeture progressive des comptoirs de prêt dépassés et vétustes42 » et
la création de nouvelles infrastructures. Afin de rationaliser l’organisation du réseau et
harmoniser le fonctionnement des établissements, Paris se dote en 1971 d’un service
technique central des bibliothèques. En 1975, le schéma directeur d’implantation des
bibliothèques, inspiré du travail de Baudin, est adopté. Les Parisiens doivent bénéficier
de 56 bibliothèques de lecture publiques (dont 13 pour les enfants43). Les bibliothèques
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spécialisées sont exclues du projet : la priorité est donnée aux demandes de lecture des
Parisiens44. Contrairement à la Belle Époque, la formation professionnelle est devenue
secondaire dans la politique culturelle de la ville.
38 Néanmoins, Baudin ne les oublie pas définitivement. Le 28 juin 1975, il rend visite à
l’Amicale des cadres de l’imprimerie. Il reprend le dossier des subventions de la BAG et
propose de rénover la salle et le mobilier de la BAG45. Le 23 juillet, il est noté dans le
registre de la bibliothèque : « Changement de la table et des chaises par la Ville de
Paris. Merci ! Trois fois merci ! » Le 7 novembre, on célèbre la visite des « trois
charmantes dames de “l‘équipe du catalogue” déléguées par M. Baudin ». À partir de
1976, la BAG bénéficie d’un budget de 1 000 francs par an pour les acquisitions et de
500 francs pour les abonnements.
39 Pourtant, le nombre de visiteurs continue de baisser – moins d’une centaine de
consultations par an – pour terminer l’année 1982 avec 85 visites. Le vieillissement du
fonds a probablement réduit la consultation à un intérêt exclusivement patrimonial et
non plus technique. Mais par ailleurs, on devine à la lecture des commentaires dans le
registre que l’énergie des bénévoles est désormais consacrée au transfert de la gestion
aux professionnels. En 1980, les membres de l’Amicale célèbrent dans le registre
l’arrivée de la bibliothécaire chargée de la BAG. À partir de 1981, on prépare le
déménagement de la BAG pour la mairie du VIe arrondissement. Le local de la rue
Huyghens ferme ses portes le 23 juin 1983. La BAG ouvre pour la troisième fois ses
portes au public, cette fois dans la marie du VIe arrondissement. Ouverte 25 heures par
semaine, du mardi au samedi, elle accueille à l’époque 15 lecteurs par jour en
moyenne46. Ses collections se sont enrichies. Elle propose au public
5 000 monographies, 220 titres de périodiques, 500 catalogues de caractères,
350 affiches, 900 gravures et estampes47. Elle est animée par une équipe de trois agents
des bibliothèques. Désormais, la BAG est professionnalisée.
40 Entre 1986 et 1998, la BAG est dirigée successivement par Françoise Marceau et
Frédérique Contini. En 1998, la taille du fonds était relativement importante :
29 000 ouvrages, 845 titres de périodiques (dont 95 vivants), 500 manuscrits,
600 dossiers de presse. En 1998, elle est obligée de quitter son local de la mairie, mais
sans nouveau point de chute. La présence de cette bibliothèque dans le
VIe arrondissement n’avait effectivement plus de sens, à part le respect de la volonté du
donataire. Paris n’est plus le centre du livre et de la presse, puisque imprimeries, sièges
de journaux et même maisons d’édition, et leurs employés qui étaient de potentiels
lecteurs, se trouvent désormais en banlieue. En 2001, un projet de « conservatoire du
livre » – qui aurait rassemblé Estienne, l’Imprimerie nationale et la BAG – n’aboutit
pas. Finalement, la collection de la BAG est versée à la bibliothèque Forney en 200448.
41 Même si la BAG était dès 1929 une bibliothèque publique, elle avait été pensée selon
le modèle d’une bibliothèque ouvrière. L’administration parisienne, qui avait d’autres
priorités, notamment budgétaires, s’en est passivement accommodée. La profession
s’en est détachée après la mort de Morin : elle n’avait pas réclamé cette bibliothèque et
avait, en matière de formation, d’autres priorités (l’organisation de la formation initiale,
puis celle de la formation continue à partir de la fin des années 1960).
42 Le projet d’Edmond Morin est finalement celui d’un homme du XIXe siècle : avec les
cours du soir, la bibliothèque était avant 1914 reconnue comme utile pour acquérir et
mettre à jour des connaissances, garantes d’une identité professionnelle et donc sociale
et politique. L’absence de renouvellement des collections à partir de 1937 a transformé
la BAG en conservatoire des arts et industries graphiques. À partir des années 1980, ses
responsables tentèrent de contrebalancer avec vigueur et talent cette patrimonialisation
accidentelle. En vain. Enfin, la formation, initiale et continue, était devenue l’affaire de
professionnels et de structures publiques ou privées, dans un cadre contractuel et non
de militants isolés. Il en était de même pour le monde des bibliothèques, qui condamne
puis exclut les bibliothèques populaires et leur amateurisme supposé49. Dès les années
trente, les militants passionnés et érudits qui avaient participé aux progrès techniques
et sociaux pendant tout le XIXe siècle se trouvaient donc marginalisés.

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28/09/2019 La Bibliothèque des arts graphiques : être utile (1929-1983)

Notes
1 . Protos, n° 2, 1933, p. 15.
2 . Cette recherche repose sur les archives de la Bibliothèque des arts graphiques, conservées par
la bibliothèque Forney à Paris. Nous remercions très chaleureusement tout le personnel de la
bibliothèque Forney, et en particulier Marie-Pierre Vinas, pour leur professionnalisme et leur
amabilité. Les Archives de Paris ont très peu d’éléments sur cette institution. Nous savons que
des archives concernant la BAG sont encore conservées par l’administration parisienne, mais nos
demandes de consultation sont restées sans réponse.
3 . Marie-Cécile Bouju, « Les CAP des métiers du livre, de la Belle Époque aux années 1970 »,
dans Guy Brucy, Fabienne Maillard et Gilles Moreau (dir.), Le CAP : un diplôme du Peuple (1911-
2011), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2013, p. 135-148.
4 . Philippe Marchand, « Pour une histoire de la formation professionnelle des adultes : le cas du
Nord de la France (du milieu du XIXe siècle à 1914) », Formation professionnelle et
apprentissage, XVIIIe–XXe siècle, Villeneuve-d’Ascq, Revue du Nord ; Paris, Institut national de
recherche pédagogique, 2003, p. 157-173.
5 . Monographie de l’École Estienne : école municipale professionnelle des arts et industries du
livre, Paris, Typographie de l’École Estienne, 1900, p. 164-165. Exemplaire annoté par E. Morin,
bib. Forney, Paris.
6 . <http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article204009>, notice MORIN Edmond
[MORIN François, Edmond] par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 31 mai 2018,
dernière modification le 1er juin 2018.
7 . La Bibliothèque de l’école Estienne était ouverte tous les après-midis, mais réservée au
personnel de l’école.
8 . Ville de Paris, Bibliothèque des arts graphiques, Catalogue, Paris, BAG, 1934, p. 3. Bulletin
municipal officiel de la Ville de Paris, 22 mars 1929, p. 1529 et suiv.
9 . « À la Bibliothèque des arts graphiques, une visite au fondateur », Bulletin de l’Amicale de
l’imprimerie, janvier 1932, p. 62-64.
10 . Laure Léveillé, Les Petites Bibliothèques de la République : aux origines de la lecture
publique parisienne, des années 1870 aux années 1930, thèse de doctorat d’histoire, Philippe
Levillain (dir.), Nanterre, Université Paris X, 1998, 892 p. ; Étienne Naddéo, Les Bibliothèques
populaires dans le département de la Seine (1861-1945), thèse pour le diplôme d’archiviste
paléographe, Paris, École nationale des Chartes, 2014, 449 p.
11 . Anne-Claude Lelieur, « Bibliothèque Forney », Patrimoine des bibliothèques de France, 1995,
p. 186-191.
12 . Catalogues régionaux des incunables des bibliothèques publiques de France, VIII,
Bibliothèques de la Ville de Paris : de l’Institut catholique, de la Faculté de théologie protestante,
de communautés religieuses et d’établissements ecclésiastiques parisiens, Paris, Aux Amateurs
de livres, 1993, p. 227-230.
13 . Françoise Marceau, « La Bibliothèque des arts graphiques », Art & Métiers du livre, n° 154,
février-mars 1989, p. 50-52.
14 . André Lesort, « Ernest Coyecque (1864-1954) », Bibliothèque de l’école des Chartes, 1955,
tome 113. p. 361-366.
15 . Ernest Coyecque, « La bibliothèque des arts graphiques de la Ville de Paris (collection
Morin) », Archives et Bibliothèques, n° 1, 1937-1938, p. 115-118.
16 . Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, n° 217, 13 août 1918, p. 2425 (Supplément).
17 . La collection a été inventoriée au préalable par André Jaulme (1897-1940), bibliothécaire à la
Bibliothèque nationale, Ernest Coyecque, op. cit.
18 . Bibliothèque des arts graphiques, Catalogue, Paris, BAG, 1934, 99 p. [en ligne sur Gallica].
19 . La bibliothèque Forney a conservé les trois classeurs.
20 . La collection d’Edmond Morin comportait aussi plusieurs dizaines d’imprimés, des
incunables jusqu’au XVIIe siècle.
21 . En revanche, ses objets existent toujours : un inventaire est en cours à la bibliothèque Forney.
22 . Ernest Coyecque, op. cit., p. 115-118.
23 . « À la Bibliothèque des arts graphiques, une visite au fondateur », Bulletin de l’Amicale de
l’imprimerie, janvier 1932, p. 62-64.
24 . Protos, n° 2, avril 1934, p. 43.
25 . Ibid.
26 . Lettre de Eyncourt Press à Edmond Morin, 17 décembre 1929, Bib. Forney (Paris) ; Douglas
C. McMurtrie, Modern Typography and Layout, Chicago, Eyncourt Press, 1929.

https://journals.openedition.org/chrhc/7087 9/11
28/09/2019 La Bibliothèque des arts graphiques : être utile (1929-1983)
27 . Lettre de la Bibliothèque nationale à Edmond Morin, 11 décembre 1929, Bib. Forney, Paris.
Le livre envoyé est probablement : Les plus belles reliures de la Réunion des bibliothèques
nationales, Paris, Éditions des Bibliothèques nationales de France, 1929.
28 . Lettre du Conseil municipal de Paris à Edmond Morin, 8 juin 1931, Bib. Forney, Paris.
29 . Société amicale des protes et correcteurs d’imprimerie de France, Société fraternelle des
protes, Amicale de l’imprimerie, Chambre syndicale typographique parisienne, Société des
correcteurs, Association des anciens élèves d’Estienne, Association des anciens élèves de Chaix,
Union parisienne des syndicats de l’imprimerie et des industries connexes, Chambre syndicale
patronale des imprimeurs lithographes de Paris, Chambre syndicale patronale des maîtres
imprimeurs en taille-douce.
30 . « À la Bibliothèque des arts graphiques, une visite au fondateur », Bulletin de l’Amicale de
l’imprimerie, janvier 1932, p. 62-64.
31 . Bib. Forney, Paris.
32 . Société des amis de la bibliothèque des arts graphiques, [tract], [1937], Bib. Forney, Paris.
33 . Ernest Coyecque, op. cit.
34 . Laure Léveillé, op. cit., p. 580.
35 . Hind Bouchareb, « De la bibliothèque populaire à la bibliothèque publique : continuités et
ruptures », dans Agnès Sandras (dir.), Des bibliothèques populaires à la lecture publique,
Villeurbanne, Presses de l’ENSSIB, 2014, p. 409-434.
36 . La Bibliothèque des arts graphiques, brochure, [1975], 8 p., Bib. Forney, Paris.
37 . Bibliothèque des arts graphiques, 31 mars 1962–12 novembre 1986, manuscrit, registre in-4°,
Bib. Forney, Paris.
38 . Marie-Cécile Bouju, « L’Institut national des arts et industries graphiques, 1937-1983 »,
Cahiers du CNAM, à paraître.
39 . Ernest Coyecque, op. cit.
40 . Anne-Marie Bertrand, Les villes et leurs bibliothèques : légitimer et décider (1945-1985),
Paris, Cercle de la Librairie, 1999.
41 . Lettre du ministère de l’Éducation nationale, 30 décembre 1968, 1643 W 7, Arch. Paris.
42 . Les bibliothèques de la Ville de Paris, [1990], 10 f. 2247 W 27, Arch. Paris.
43 . Ibid.
44 Louis Jaubertie, « Le réseau des bibliothèques de la Ville de Paris, 1967-2001 ». Mémoires
d’études pour le DCB, Yves Alix (dir.), Villeurbanne, ENSSIB, 2010 [en ligne].
45 . La Bibliothèque des arts graphiques, [1975], 8 p., Bib. Forney, Paris.
46 . Sophie Ellec, « Mémoire de stage : la Bibliothèque des arts graphiques », tuteurs
H. Prévoteau et F. Contini », Nanterre, Université Paris X (IUT), 1997-1998, 50 f., Bib. Forney,
Paris.
47 . Françoise Marceau, op. cit.
48 . Marie Gamonet, « La Bibliothèque Forney », dans HistoLivre, bulletin de l’Institut CGT
d’histoire sociale du livre parisien, n° 3, mai 2010, p. 3-5.
49 . Hind Bouchareb. op. cit.

Pour citer cet article


Référence papier
Marie-Cécile Bouju, « La Bibliothèque des arts graphiques : être utile (1929-1983) », Cahiers
d’histoire. Revue d’histoire critique, 138 | 2018, 99-113.

Référence électronique
Marie-Cécile Bouju, « La Bibliothèque des arts graphiques : être utile (1929-1983) », Cahiers
d’histoire. Revue d’histoire critique [En ligne], 138 | 2018, mis en ligne le 01 juin 2018, consulté le
29 septembre 2019. URL : http://journals.openedition.org/chrhc/7087

Auteur
Marie-Cécile Bouju
Université Paris-8 Vincennes-Saint-Denis

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28/09/2019 La Bibliothèque des arts graphiques : être utile (1929-1983)

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