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CANADIAN COURT OF JUSTICE

(On appeal from the Federal Court of Appeal)

COUR CANADIENNE DE JUSTICE


(En appel de la Cour d’appel fédérale)

B E T W E E N / E N T R E:

THE BRIAN DICKSON MEMORIAL SCHOOL BOARD / LA


COMMISSION SCOLAIRE MÉMORIALE BRIAN DICKSON
Appellant / Appelante

- v. / c. –

COMMISSION FOR THE PROMOTION OF CANADIAN HISTORY


AND PATRIOTISM / COMMISSION POUR LA PROMOTION DE
L’HISTOIRE ET DU PATRIOTISME CANADIEN

- and/et -

ATTORNEY GENERAL OF CANADA / PROCUREUR GÉNÉRAL


DU CANADA
Respondents / Intimés

FACTUM OF THE APPELLANT


MÉMOIRE DE L’APPELANT

SCHOOL NUMBER 4
ÉQUIPE NUMÉRO 4
TABLE DES MATIÈRES

I. ÉNONCÉ DES FAITS & HISTORIQUE JUDICIAIRE ................................................ 3


1. Faits ................................................................................................................................ 3
2. Historique Judiciaire ....................................................................................................... 5
a. Cour fédérale .................................................................................................................. 5
b. Cour d’appel fédérale .................................................................................................... 6
III. ARGUMENTS ............................................................................................................. 8
1. L’article 12.1 de la Loi, ajouté par amendement, est inconstitutionnel ...................... 8
a. Le caractère véritable de l’amendement est ultra vires des pouvoirs du fédéral ............ 8
b. L’amendement ne peut être justifié en vertu du pouvoir fédéral de dépenser .............. 10
c. L’amendement ne peut être justifié par la règle des pouvoirs accessoires ................... 11
2. Le recours constitutionnel fut correctement soumis et entendu par la Cour fédérale ... 14
a. La Cour fédérale pouvait entendre la contestation constitutionnelle et émettre le
remède recherché .............................................................................................................. 14
b. Le Banc n’avait pas la compétence nécessaire pour entendre la contestation
constitutionnelle................................................................................................................ 15
3. The Commission's decision to entirely reject the Appellant’s funding application
should be overturned ....................................................................................................... 19
a. It was unreasonable to completely deny funding without justification ........................ 20
b. Concluding that no exemption could be granted based on objections to textbook
content was neither correct, nor reasonable ...................................................................... 21
c. The Commission’s decision precludes proper consideration of Charter values .......... 23
d. The Commission’s decision did not properly balance specific Charter values engaged
by the Appellant’s request ................................................................................................ 24
4. The process before the Commission breached the duty of procedural fairness owed
to the Appellant ................................................................................................................ 26
a. The Commission’s ex parte consultations with outside scholars following the
Appellant’s hearing violated procedural fairness ............................................................. 27
b. The duty of procedural fairness included a notice requirement that was not respected
by the Commission ........................................................................................................... 28
5. There exists a reasonable apprehension of bias in having to seek an exemption from
the same Commission that imposed the textbook ........................................................... 29
a. The Commission's textbook was on trial before the Commission ................................ 29
b. The Act offers no protections against bias ................................................................... 30
c. The Federal Court correctly allowed the Appellant to raise bias and fairness issues ... 31
IV. ORDERS SOUGHT & NAMES OF COUNSEL ...................................................... 32
ANNEXE A - LISTE DES AUTORITÉS ........................................................................ 33

2
I. ÉNONCÉ DES FAITS & HISTORIQUE JUDICIAIRE

1. Faits

[1] La Commission scolaire mémoriale Brian Dickson (l’« Appelante » / the

“Appellant”), qui chapeaute six écoles manitobaines de niveaux primaire et secondaire, a

obtenu des subventions en vertu de la Loi sur la promotion de l’histoire et du patriotisme

canadien1 (la « Loi » / the “Act”) à chaque année depuis 1999. L’Appelante utilise ces

subventions pour offrir, entre autres, 12 cours d’histoire canadienne et un club d’histoire

canadienne à ses étudiants.

[2] C’est la Commission pour la promotion de l’histoire et du patriotisme canadien

(la « Commission » / the “Commission”) qui détermine si une commission scolaire ou

une école est admissible à recevoir une telle subvention et le cas échéant, le montant de

celle-ci en se basant sur les besoins financiers de l’institution requérante et la conformité

des curricula proprosés avec l’objectif de la Loi (améliorer la connaissance de l’histoire

canadienne et promouvoir le patriotisme canadien). En appliquant ces critères, le Banc de

la Commission (le « Banc » / the “Panel”) a octroyé, au cours des cinq dernières années,

2 millions de dollars annuellement à l’Appelante.

[3] En 2014, le gouvernement canadien a amendé la Loi afin d’uniformiser

l’enseignement de l’histoire canadienne à travers les provinces. Cet amendement

(l’« Amendement » / the “Amendment”) permet désormais à la Commission d’imposer,

par règlement, manuels scolaires et curricula minimaux à toutes les institutions

subventionnées. L’Amendement confère également, à la Commission, le pouvoir

1Loi sur la promotion de l'histoire et du patriotisme canadien / Promotion of Canadian


History and Patriotism Act, 1995 [Loi sur l’histoire / History Act]

3
d’accorder, à sa discrétion dans des circonstances exceptionnelles, une exemption aux

curricula et manuels obligatoires.

[4] Dès l’entrée en vigueur de l’Amendement en juin 2014, la Commission a imposé

un livre d’histoire controversé pour les cours d’histoire de la 8e à la 10e année. Intitulé

« La vraie histoire du Canada », ce livre dépeint notamment Louis Riel, un héros pour les

Manitobains et la communauté Métis, comme étant un traître à son pays, un dissident

dangereux qui méritait d’être exécuté. Le contenu du manuel scolaire a choqué des

parents de manière telle que certains ont clairement indiqué qu’ils ne permettraient pas à

leurs enfants de suivre les cours d’histoire canadienne offerts par l’Appelante.

[5] Chaque institution qui dépose une demande de subvention a droit, à chaque

année, à une audition devant le Banc de la Commission. Plus de la moitié des

commissions scolaires canadiennes ont déposé des demandes de subvention pour l’année

scolaire 2015-2016. Quelques semaines après l’entrée en vigueur de l’Amendement,

l’Appelante a obtenu une audition devant le Banc afin de présenter sa demande. Par la

même occasion, elle a demandé d’être exemptée de l’utilisation du manuel obligatoire

controversé.

[6] L’audition de l’Appelante a duré trois jours au cours desquels elle a présenté de

la preuve sur le caractère problématique du manuel scolaire. Après l’audition, la

Commission a consulté d’autres experts et ce, en l’absence de l’Appelante et sans même

inviter cette dernière à y assister. Dix jours après l’audition, la Commission a demandé à

l’Appelante de se présenter une seconde fois devant elle. Lors de cette deuxième

audition, la Commission a interrogé l’Appelante sur le caractère problématique du

manuel scolaire et son impact sur l’enseignement de ses cours d’histoire du Canada.

4
[7] Suite à la seconde audition, la Commission rendit sa décision. Elle refusa

d’exempter l’Appelante de l’utilisation du manuel scolaire problématique, et lui refusa

également tout financement pour l’année scolaire 2015-2016.

2. Historique Judiciaire

a. Cour fédérale

[8] L’Appelante a soumis deux recours distincts devant la Cour fédérale, qui furent

joints pour des raisons d’efficacité2. Le premier recours était une demande en contrôle

judiciaire de la décision de la Commission, sur la base que : (1) la décision de nier toute

subvention à la Commission scolaire était déraisonnable; (2) les consultations ex parte de

la Commission ont contrevenu aux principes d’équité procédurale; (3) il existait une

crainte raisonnable de partialité du fait que la Commission scolaire devait demander une

exemption auprès du décideur qui a lui-même choisi le manuel scolaire controversé3. Le

deuxième recours contestait la constitutionnalité de l’Amendement, le gouvernement

fédéral n’ayant pas la compétence nécessaire pour imposer curricula et manuels scolaires

auprès des commissions scolaires provinciales4.

[9] Après que les parties aient débattu du contenu et de la qualité du manuel scolaire

en question, le juge MacDuff en vint à la conclusion que certains aspects du contenu du

livre étaient « c’est pour le moins que l’on puisse dire, controversé[e]s5».

[10] Il conclut que l’amendement, en imposant un curriculum minimal et des manuels

scolaires, portait atteinte à la compétence exclusive des provinces en matière d’éducation

2
Commission scolaire mémoriale Brian Dickson c La Commission pour la promotion de
l’histoire et du patriotisme canadien et al, 2014 CF au para 3 [BDMSB #1].
3
Ibid au para 34.
4
Ibid au para 35.
5
Ibid au para 26.

5
et ce, tout particulièrement dans un contexte de coupures budgétaires importantes dans le

domaine de l’éducation et au vu du nombre important de demandes reçues par la

Commission6.

[11] Le juge a également déterminé que la décision de la Commission devait être

cassée en raison de la crainte raisonnable de partialité7. Bien qu’il n’était pas d’accord

avec la Commission à l’effet qu’un désaccord sur le contenu du manuel scolaire ne

constituait pas un motif d’exemption, il détermina qu’il s’agissait d’une conclusion dans

l’ordre du possible8.

[12] Les intimés ont fait appel de cette décision.

b. Cour d’appel fédérale

[13] La majorité des juges de la Cour d’appel fédérale (Juges Wright et Manners) n’a

pas considéré la raisonnabilité de la décision de la Commission, ni ses atteintes à l’équité

procédurale. La juge Wright a conclu que l’Amendement était un exercice légitime du

pouvoir fédéral de dépenser9 et qu’il n’existait pas de crainte raisonnable de partialité10.

[14] Le juge Manners a partagé les conclusions de la juge Wright en ajoutant, seul,

que la contestation constitutionnelle de l’amendement aurait dû être soulevée devant la

Commission11.

[15] Le juge Gauchetière, lui, a déterminé que le juge MacDuff de la Cour fédérale en

était venu à la bonne conclusion. Il aurait toutefois ajouté que la décision de la

Commission était déraisonnable du simple fait qu’elle a refusé de se pencher sur le


6
Ibid au para 47.
7
Ibid au para 56.
8
Ibid au para 55.
9
Commission pour la promotion de l’histoire et du patriotisme canadien et al c La
Commission scolaire Brian Dickson, 2014 FCA au para 1 [BDMSB #2].
10
Ibid au para 5.
11
Ibid au para 13.

6
caractère approprié du manuel scolaire12. Il a également conclu que les consultations

d’experts ex parte portaient clairement atteinte à l’équité procédurale13.

II. OBJECTIONS DE L’APPELANTE


À L’ÉGARD DU JUGEMENT QUI FAIT L’OBJET DE L’APPEL

[16] L’Appelante s’objecte aux conclusions de la Cour d’appel fédérale et demande à

cette Cour d’affirmer que :

1. L’article 12.1 de la Loi, ajouté par amendement, est inconstitutionnel;

2. La contestation constitutionnelle de l’article 12.1 fut correctement soulevée

auprès de la Cour fédérale;

3. La décision de la Commission de nier toute subvention à l’Appelante devrait être

écartée;

4. La Commission a contrevenu au degré d’équité procédurale qui était dû à

l’Appelante;

5. Demander une exemption auprès de la Commission a créé une crainte raisonnable

de partialité.

12
Ibid au para 18.
13
Ibid au para 16-17.

7
III. ARGUMENTS

1. L’article 12.1 de la Loi, ajouté par amendement, est inconstitutionnel

[17] Les appelants considèrent que le juge MacDuff de la Cour fédérale est

correctement parvenu à la conclusion que l’article 12.1 était inconstitutionnel et devait

être invalidé.

a. Le caractère véritable de l’amendement est ultra vires des pouvoirs du fédéral

[18] Le caractère véritable de l’amendement entrave le contenu essentiel de la

compétence provinciale en matière d’éducation prévue à l’article 93 de la Loi

constitutionnelle de 186714. Le caractère véritable d’une loi doit s’évaluer au regard de

son objet et de ses effets15. Alors que la version précédente de la Loi préservait

l’autonomie des provinces en matière d’éducation, l’objet et les effets propres à

l’amendement viennent limiter la capacité exclusive des provinces de légiférer en matière

d’éducation.

[19] L’objectif poursuivi par l’ajout de l’article 12.1 à la Loi est ultra vires en ce qu’il

vise à permettre au gouvernement fédéral de légiférer dans une sphère de compétence

provinciale afin d’uniformiser l’enseignement de l’histoire canadienne à travers le pays16.

Cet objectif diffère grandement de celui poursuivi par le gouvernement fédéral à

l’origine, soit d’améliorer l’enseignement de l’histoire du Canada et promouvoir le

patriotisme canadien17. Les paragraphes (a) et (b) de l’article 12.1 prévoient que la

Commission édictera les curricula et choisira les manuels scolaires par voie de

14
Loi constitutionnelle de 1867 (R-U), 30 & 31 Vict, c 3, reproduite dans LRC 1985,
annexe nº 5, art 93 [Loi constitutionnelle].
15
Renvoi relatif à la Loi sur la procréation assistée, 2010 CSC 61 au para 144, [2010] 3
RCS 457 [Renvoi].
16
BDMSB #1, supra note 2 au para 21.
17
Loi sur l’histoire, supra note 1, art 2.

8
règlement. En voulant uniformiser l’enseignement de l’histoire canadienne au pays, le

gouvernement fédéral empiète sur la capacité des provinces à décréter et faire respecter

leurs propres lois dans leur champ de compétence exclusif18.

[20] Le caractère ultra vires de l’amendement est également manifeste au vu de ses

effets. L’amendement vient imposer curriculum et manuels scolaires aux institutions

financées par le programme, limitant ainsi la capacité des provinces d’avoir pleine et

entière liberté d’en faire autant dans leur champ de compétence exclusif. Au Manitoba,

par exemple, l’amendement entre en conflit avec la Loi sur l’administration scolaire

puisqu’elle limite la capacité du ministre d’approuver les programmes 19 et choisir les

livres qui seront utilisés par les écoles et commissions scolaires20 lorsque celles-ci sont

financées par la Commission. Ces impositions empêchent les provinces d’exercer

l’entièreté des pouvoirs exclusifs en matière d’éducation qui leur sont conférés par la

Constitution.

[21] Le contexte dans lequel fut adopté l’amendement ne fait que renforcer son

caractère ultra vires. Comme l’a souligné le Juge MacDuff de la Cour fédérale, dans un

contexte de coupures budgétaires importantes en matière d’éducation, le nombre de

demandes effectuées auprès de la Commission fait en sorte que la Loi impose

effectivement un curriculum21. Plus de la moitié des commissions scolaires canadiennes

ont vu le programme comme une source alternative et nécessaire de financement 22. En

voulant pallier au manque d’uniformité dans l’enseignement de l’histoire au Canada, le

18
Loi constitutionnelle, supra note 14.
19
Loi sur l'administration scolaire, LM 2013, c 39, annexe A, art 47, CPLM c E10, art
3(1)(c.1) [LAS].
20
Voir la LAS, ibid, art 3(1)(d).
21
BDMSB #1, supra note 2 au para 47.
22
Ibid.

9
gouvernement fédéral ne pouvait ignorer la popularité croissante de son programme,

l’uniformisation étant impossible sans qu’une majorité d’écoles n’y participe. Plus

nombreuses sont les institutions couvertes par la Loi amendée, plus grave est

l’empiètement du pouvoir fédéral dans la compétence provinciale. Le nombre

d’institutions auprès desquelles la province ne pourra exercer son pouvoir de légiférer

dépasse les quelques cas isolés.

b. L’amendement ne peut être justifié en vertu du pouvoir fédéral de dépenser

[22] Bien que le pouvoir fédéral de dépenser ait pu permettre à la Loi d’être

validement adoptée, celui-ci ne peut justifier l’étendue de l’empiètement que provoque

l’amendement sur la compétence provinciale.

[23] Le gouvernement fédéral peut se prévaloir du pouvoir fédéral de dépenser en

autant que cet exercice ne constitue pas essentiellement de la législation relative à un

sujet de compétence provinciale23. Avec égards, l’Appelante est d’avis que la Juge

Wright a eu tort de conclure que l’amendement ne pouvait pas, à lui seul, faire ressortir

des problématiques constitutionnelles au sein de la Loi qui n’y existaient pas déjà24. La

version précédente de la Loi respectait l’autonomie des provinces dans leur sphère de

compétence même si elle touchait à des matières reliées à l’éducation. L’octroi des

subventions reposait sur les besoins financiers des institutions requérantes et la simple

conformité du curriculum proposé avec l’objectif de la Loi 25. L’amendement permet

plutôt à la Commission d’imposer, par règlement, curricula et manuels scolaires, à défaut

de quoi aucune subvention n’est octroyée. Bien que le gouvernement fédéral puisse
23
YMHA Jewish Community Centre of Winnipeg Inc. c Brown, [1989] 1 RCS 1532 au
para 47, [1989] SCJ 57, [YMHA].
24
La commission scolaire mémoriale Brian Dickson c Commission pour la promotion de
l’histoire et du patriotisme canadien et al, 2014 CAF au para 4 [BDMSB #2].
25
Supra note 1, art 12.

10
prévoir des restrictions aux subventions qu’il offre26, il ne peut le faire de manière à

empêcher les provinces de légiférer dans leur propre champ de compétence27. En

permettant à la Commission de légiférer en matière d’éducation, l’amendement empêche

les provinces d’exercer l’entièreté des prérogatives inhérentes à leur compétence

exclusive.

c. L’amendement ne peut être justifié par la règle des pouvoirs accessoires

[24] La règle des pouvoirs accessoires ne permet pas à la disposition ultra vires d’être

sauvegardée. Le gouvernement fédéral pouvait adopter la Loi, établir un programme de

financement scolaire et l’assortir de conditions. Cependant, les conditions prévues à

l’article 12.1, ajouté par amendement, débordent grandement de ce qui lui était permis.

[25] Une disposition dont le caractère véritable excède la compétence du pouvoir qui

l’a adoptée ne pourra être sauvegardée que si elle constitue un élément important d’un

régime législatif plus vaste qui relève de la compétence de l’organisme qui l’adopte 28. Le

degré d’intégration requis croît en fonction de la gravité de l’empiétement 29. Plus une

disposition empiète sur les compétences de l’autre ordre de gouvernement, plus le

rapport de la disposition contestée avec le reste de la loi autrement valide doit être

étroit30. Dans les cas d’empiètement grave, la validité de la disposition contestée

dépendra de son rapport de nécessité avec le reste de la Loi31. En l’espèce, l’objet et les

26
YMHA, supra note 23 au para 47.
27
Ibid.
28
Québec (Procureur général) c Lacombe, 2010 CSC 38 au para 36, [2010] 2 RCS 453,
[Lacombe].
29
Ibid au para 42.
30
General Motors of Canada Ltd. c City National Leasing, [1989] 1 RCS 641 au para 71,
[1989] SCJ 28, [GM]
31
Renvoi, supra note 15 au para 275. Voir aussi GM, ibid, aux para 67-69.

11
effets de la disposition démontrent que le débordement de la disposition sur la

compétence provinciale est si grave qu’il nécessite l’application de la stricte nécessité32.

i. Il n’existe aucun lien de nécessité entre la Loi et l’amendement

[26] La Loi permettait au gouvernement fédéral d’atteindre son objectif avant même

qu’elle ne soit amendée. Les sondages ont démontré qu’à travers le pays, la connaissance

de l’histoire canadienne s’était améliorée durant la période où la Loi était en vigueur33.

L’incursion dans le champ de compétence des provinces en matière d’éducation,

provoquée par l’ajout de l’article 12.1, n’était donc pas nécessaire pour atteindre

l’objectif. L’amendement visait l’uniformisation de l’enseignement de l’histoire

canadienne34 et cet objectif dépasse le pouvoir accordé au gouvernement fédéral.

[27] La mise en oeuvre de l’amendement ne dépend pas non plus de l’existence des

autres dispositions de la Loi35. Les trois clauses de l’article 12.1 semblent exister en

isolation du reste du régime: elles ne réfèrent pas à son objectif énoncé, ni même aux

conditions préalables énumérées à l’article 12. Cette isolation statutaire diminue le lien

de nécessité entre la disposition et le reste de la Loi.

[28] Un pouvoir ne peut être exercé de manière spécieuse en juxtaposant des

dispositions ressortant d’une compétence provinciale à des dispositions relevant de ce

pouvoir ou cette compétence36. En l’espèce, l’absence d’un rapport de nécessité entre la

Loi et son amendement démontre qu’il s’agit d’une tentative du gouvernement fédéral de

légiférer dans les compétences des provinces en insérant, au milieu de dispositions

ressortissant effectivement de son pouvoir de dépenser, une disposition ayant trait à une

32
Lacombe, supra note 28 au para 42.
33
BDMSB #1, supra note 2 au para 20.
34
Ibid au para 21.
35
GM, supra note 30 au para 70.
36
Renvoi, supra note 15 au para 278.

12
compétence exclusive des provinces. Un tel stratagème ne peut qu’être déclaré

inconstitutionnel par cette cour.

ii. Il n’existe aucun lien rationnel et fonctionnel entre l’amendement et l’objet de la Loi

[29] Même s’il était déterminé que le degré d’empiètement nécessitait plutôt

l’application d’une approche basée sur l’existence d’un lien rationnel et fonctionnel entre

la disposition et le reste de la Loi37, l’amendement ne pourrait être justifié.

[30] Premièrement, l’objet de l’amendement est différent de celui du régime législatif

qu’il complète38. L’objet de la Loi est d’améliorer l’enseignement de l’histoire

canadienne et promouvoir le patriotisme canadien alors que l’amendement vise plutôt

l’uniformisation de l’enseignement de l’histoire canadienne à travers le pays. En ce sens,

l’amendement ne vient pas combler un vide au sein de la législation 39 et n’est que

supplétif, permettant au gouvernement fédéral de se saisir d’un pouvoir résidant dans une

sphère de compétence qui n’est pas la sienne.

[31] De plus, l’amendement ne permet pas d’éviter une incertitude dans la Loi40. Alors

que l’ancienne version de cette dernière prévoyait que le financement serait attribué en

fonction du degré de conformité aux objectifs de la Loi et des besoins financiers des

institutions requérantes, l’amendement obscurcit les critères qui permettront à celles-ci

d’être exemptées du curriculum et des manuels choisis par la Commission, ne s’en

remettant qu’à sa discrétion et à des « circonstances exceptionnelles » non-définies41. Il

37
Papp v Papp et al, [1970] 1 OR 331 à la p 336, 8 DLR (3d) 389 (ON CA), juge
Laskin.
38
Lacombe, supra note 28 aux para 49-53.
39
Voir Kirkbi AG c Gestions Ritvik Inc, 2005 CSC 65 au para 36, [2005] 3 RCS 302.
40
Lacombe, supra note 28 au para 48.
41
Loi sur l’histoire, supra note 1, art 12.1.

13
n’y avait donc aucun vide à remplir dans la Loi, et l’amendement crée plus d’incertitude

dans son application qu’il n’en prévient.

[32] L’empiètement que provoque l’amendement sur la compétence exclusive des

provinces en matière d’éducation ne peut donc être justifié par la règle des pouvoirs

accessoires, quelle que soit l’approche choisie. Une disposition inconstitutionnelle ne

peut être sauvée par son insertion dans une loi par ailleurs valide42. Lorsqu’un régime

législatif est valide mais que l’une de ses dispositions ne l’est pas, celle-ci peut être

retranchée de manière à ce que le reste du régime demeure applicable 43. La disposition

12.1 doit donc être déclarée inconstitutionnelle et retranchée de la Loi.

2. Le recours constitutionnel fut correctement soumis et entendu par la Cour fédérale

[33] En plus d’être un recours entièrement distinct de la requête en contrôle judiciaire,

la contestation constitutionnelle n’avait pas à être soulevée devant la Commission

puisque le Banc n’était pas une instance apte à entendre tel recours, ni à émettre le

remède recherché par l’Appelante.

a. La Cour fédérale pouvait entendre la contestation constitutionnelle et émettre le


remède recherché

[34] La contestation constitutionnelle est un recours distinct du contrôle judiciaire,

intenté devant la Cour fédérale en vertu de sa compétence, en première instance, dans les

cas de demandes de réparations contre la Couronne44. L’appelante a ainsi exercé son

droit d’obtenir une déclaration formelle d’invalidité de la Cour fédérale, et ce n’est que

42
PG (Canada) c Transports Nationaux du Canada Ltée, [1983] 2 RCS 206 à la p 270, 3
DLR (4th) 16.
43
Renvoi, supra note 15 au para 18.
44
Loi sur les Cours fédérales, LRC 1985, c F-7, art 17 [LCF].

14
pour des considérations d’efficacité qu’elle a acquiescé à ce que ce recours et la demande

en révision judiciaire soient entendus simultanément.

b. Le Banc n’avait pas la compétence nécessaire pour entendre la contestation


constitutionnelle

[35] La contestation constitutionnelle n’avait pas à être soulevée et plaidée devant la

Commission car le Banc n’avait pas la compétence nécessaire pour se pencher sur la

constitutionnalité de l’article 12.1. La Cour suprême du Canada a établi une norme

générale pour déterminer les cas dans lesquels un tribunal administratif a le pouvoir

d’appliquer la Charte canadienne des droits et libertés45 (la « Charte » / the “Charter”)

ou la Constitution. Il s’agit d’examiner si sa loi habilitante lui permet, expressément ou

implicitement, d’examiner ou de trancher des questions de droit 46. Un tribunal

administratif investi du pouvoir de trancher toute question de droit découlant de

l’application d’une disposition législative particulière sera ainsi présumé avoir le pouvoir

de se prononcer sur la constitutionnalité de cette disposition, à moins que le législateur ne

lui ait retiré ce pouvoir47.

[36] Cette présomption ne s’applique pas en l’espèce car la Loi n’accorde pas au Banc

le pouvoir de trancher quelconque question de droit. Lorsqu’il s’agit de déterminer si un

tribunal administratif est compétent pour examiner la constitutionnalité de sa loi

habilitante en vertu de l'article 52 de la Loi constitutionnelle de 198248:

45
Charte canadienne des droits et libertés, partie I de la Loi constitutionnelle de 1982,
constituant l’annexe B de la Loi de 1982 sur le Canada (R-U), 1982, c 11.
46
Nouvelle-Écosse (Workers' Compensation Board) c Martin; Nouvelle-Écosse
(Workers' Compensation Board) c Laseur, 2003 CSC 54 au para 35, [2003] 2 RCS 504,
[Martin]; Paul c Colombie-Britannique (Forest Appeals Commission), 2003 CSC 55 à la
p 613, [2003] 2 RCS 585 [Paul].
47
Ibid.
48
Loi constitutionnelle de 1982, constituant l’annexe B de la Loi de 1982 sur le Canada
(R-U), 1982, c 11.

15
il faut rechercher si, dans sa loi habilitante, le législateur, expressément
ou implicitement, a confié au tribunal l'obligation d'examiner des
questions de droit. [...] Bien sûr, pour ce faire, il doit appliquer sa loi
habilitante. Mais ceci à mon avis n'est pas suffisant pour conclure qu'il a
le pouvoir de trancher des questions de droit. [...] tous les tribunaux
administratifs peuvent appliquer leur loi habilitante. C'est par l'analyse du
texte de loi, de son objet et de l'économie de la loi que l'on pourra déceler
l'intention du législateur de confier au tribunal le pouvoir de décider des
questions de droit49.

En l’espèce, l’étude du texte de la Loi indique que le gouvernement n’a pas voulu

conférer au Banc la capacité de trancher des questions de droit, encore moins des

questions de droit constitutionnel. Dans Paul50, la Cour suprême a conclu qu’une

commission était apte à trancher des questions de droit en vertu de sa loi habilitante qui

prévoyait qu’une partie pouvait « présenter des observations concernant les faits, le droit

et la compétence51». Elle prévoyait également le droit d’en « appeler de la décision de la

commission sur une question de droit ou de compétence52». Ces dispositions ont su

convaincre le juge Bastarache que la commission n’était pas simplement apte à trancher

de simples questions de fait53. Toutefois, en l’espèce, la Loi prévoit que les parties

requérantes ne peuvent soumettre de la preuve et présenter leur cause qu’à l’appui de leur

demande54. Le Banc n’est également investi que du pouvoir d’analyser le degré de

conformité des programmes d’études avec l’objet de sa loi habilitante55, et celle-ci ne

49
Pfeiffer c Canada (Surintendant des faillites), [1996] 3 RCF 584 aux para 31-33,
[1996] FCJ 585 (QL).
50
Supra note 46.
51
Ibid, au para 41.
52
Ibid.
53
Ibid.
54
Loi sur l’histoire, supra note 1, art 13.
55
Ibid, art 12.

16
prévoit aucun mécansime d’appel56. Ainsi, le libellé de la Loi ne prévoit aucunement la

capacité, pour le Banc, de trancher des questions de droit57.

[37] L’examen de l’objet et l’économie de la Loi dans son ensemble démontre

également que le Banc n’a pas, implicitement, le pouvoir de trancher toute question de

droit découlant de la disposition contestée58. La mission que la Loi confie au tribunal

administratif en cause, l’interaction du tribunal en cause avec les autres composantes du

régime administratif ainsi que ses caractéristiques sont parmi les critères qui peuvent être

pris en compte pour déterminer si un tribunal possède telle compétence implicite59. Au

vu de ceux-ci, le Banc ne pouvait avoir compétence pour trancher une question de droit

constitutionnel.

i. Le mandat du Banc et l’objectif de la Commission ne reposent pas sur sa capacité à


trancher des questions de droit

[38] L’objectif de la Commission, qui consiste à promouvoir le patriotisme canadien

et améliorer la connaissance de l’histoire du Canada, ne dépend pas de la capacité du

Banc à trancher des questions de droit, encore moins des questions de droit

constitutionnel ayant trait au partage des compétences. Le mandat du Banc est d’entendre

les demandes de subventions faites auprès de la Commission60 et déterminer, par vote

majoritaire, si elles seront accordées61. Pour ce faire, le Banc doit seulement examiner le

degré de conformité entre le programme proposé par les institutions requérantes et

l’objectif de la Loi, ainsi que leurs besoins financiers62. L’intention du législateur était

56
Ibid, art 15.
57
Voir Paul, supra note 46 au para 41.
58
Martin, supra note 46 au para 41.
59
Ibid.
60
Loi sur l’histoire, supra note 1, art 9.
61
Ibid, art 12.
62
Ibid.

17
de permettre à la Commission de remplir ses objectifs et pour ce faire, elle fut pourvue

d’un Banc investi du seul pouvoir d’entendre les demandes de financement et d’accorder

celui-ci au vu des circonstances, faits et besoins des demandeurs.

ii. Le Banc n’est pas une instance juridictionnelle

[39] Le Banc n’est pas une instance juridictionnelle et ne peut donc trancher des

questions de droit. Une instance juridictionnelle est appelée à résoudre des questions de

droit ou de fait conformément à des règles législatives ou des règlements 63. En l’espèce,

le Banc ne fait qu’entendre des demandes de subvention et déterminer si les montants

demandés devraient être versés. Rien dans la Loi n’indique que les institutions

requérantes doivent ou peuvent soulever des questions de droit en présentant leurs

demandes, ni ne précise d’autres lois à la lumière desquelles le Banc devrait prendre sa

décision. En ce sens, le Banc ne résout pas de disputes: il constate des faits64.

[40] Le Banc ne peut être considéré comme étant une instance juridictionnelle.

Premièrement, ses membres sont nommés par la Commission qui elle, relève du

Ministère du Patrimoine. Il n’existe donc aucune séparation entre le Banc et le pouvoir

exécutif, ni de lien entre le Banc et le pouvoir judiciaire65. De plus, puisque la Loi

n’exige pas que les membres du Banc soient avocats, ni même qu’ils aient reçu une

formation juridique, le Banc ne peut être qualifié de juridictionnel66. Seuls des individus

détenant un baccalauréat en arts, majeure en histoire et possédant une expertise

particulière en histoire du Canada sont éligibles pour être nommés au Banc67 mais il ne

63
Tétreault‑ Gadoury c Canada (Commission de l'emploi et de l'immigration), [1991] 2
RCS 22 à la p 37, [1991] SCJ 41 (QL).
64
Ibid.
65
Martin, supra note 46 au para 53.
66
Ibid.
67
Loi sur l’histoire, supra note 1, art 11.

18
s’agit pas là de compétences suffisantes pour qu’un organisme puisse être qualifié de

juridictionnel, ni qu’il soit apte à se pencher sur la complexe question du partage des

compétences.

iii. Le Banc ne peut émettre le remède recherché

[41] Finalement, la Commission n’a pas la compétence nécessaire pour émettre le

remède recherché, soit une déclaration formelle d’invalidité. Une déclaration d’invalidité

par le Banc ne constituerait pas un précédent judiciaire, et ne se limiterait, dans son

application, qu’à la demande dont il est saisi68.

[42] Le Banc n’avait donc ni la compétence explicite, ni la compétence implicite de

trancher des questions de droit découlant de l’application de l’article 12.1. La Cour

fédérale, clairement investie du pouvoir de se pencher sur la constitutionnalité des lois

fédérales et de prononcer des déclarations formelles d’invalidité69, pouvait entendre la

contestation constitutionnelle. Les audiences du Banc n’étant pas le forum approprié pour

entendre la contestation constitutionnelle, l’Appelante n’avait pas à soulever la question

constitutionnelle devant celui-ci.

3. The Commission's decision to entirely reject the Appellant’s funding application


should be overturned

[43] The Commission's decision was incorrect and also unreasonable because the

range of possible outcomes included neither a total denial of funding without

justification, nor the conclusion that objections to the textbook content were not a

possible ground for exemption. The latter outcome is doubly unreasonable because the

Commission's decision failed to properly balance the Charter values at stake.

68
Cuddy Chicks Ltd c Ontario (Commission des Relations de Travail), [1991] 2 RCS 5 à
la p 17, [1991] SCJ 42 (QL).
69
LCF, supra note 44, art 17. Voir aussi Douglas/kwantlen faculty assn c Douglas
college, [1990] 3 RCS 570 à la p 600, [1990] SCJ 124 (QL).

19
a. It was unreasonable to completely deny funding without justification

[44] Justice MacDuff erred in neglecting to evaluate the reasonableness of the

decision not to provide any funding. There were two aspects to the Commission's

decision: (1) the decision not to grant an exemption for the grade 8-10 textbook, and (2)

the decision not to provide the Appellant with any funding at all. Justice MacDuff did

not even consider the latter. Furthermore, the Commission had an obligation under the

Act to provide the Appellant with written reasons regarding both aspects. Yet if any such

reasons were provided, Justice MacDuff makes no mention of them.

[45] The two aspects of the Commission's decision are distinct in that the range of

possible outcomes included providing funding for the Appellant's history programs other

than the grade 8-10 course. The Appellant requested an exemption from one textbook,

but uses grants from the Commission to offer 12 different history courses at both

elementary schools (4) and high schools (2), as well as an afterschool history club. These

purposes surely meet the funding eligibility requirements under the Act given that the

Commission has awarded grants to the Appellant for 15 consecutive years, in

discretionary amounts of $2,000,000 per year for each of the last five years.

[46] The range of acceptable outcomes should also be limited to decisions that fund

the Appellant's other history programs, because reasonable decisions must conform to the

rationale of the statutory regime set up by the legislature. 70 In this case, the express

purpose of the Act, to improve student knowledge of Canadian history, is undermined by

a decision that is likely to result in the elimination of history courses and a history club,

merely because the Appellant requested an exemption from one book.

70
Catalyst Paper Corp v North Cowichan (District), 2012 SCC 2 at para 25, [2012] 1
SCR 5.

20
[47] In this light, the Commission's decision appears to punish the Appellant for

challenging its textbook rather than considering reasonable alternatives.

b. Concluding that no exemption could be granted based on objections to textbook


content was neither correct, nor reasonable

[48] The Commission's decision must be set aside because it misinterprets the scope

of the discretion granted to it under the Act. Following Dunsmuir, when responding to

questions of true jurisdiction, which “arise where the tribunal must explicitly determine

whether its statutory grant of power gives it the authority to decide a particular matter”,71

the administrative body must interpret that grant of authority correctly. While the

Commission does not have the power to decide constitutional questions of law, in

determining whether it could grant an exemption to the Appellant, it had to interpret

whether the Act gave it the power to decide that particular matter. Justice MacDuff found

that the Commission had incorrectly interpreted the scope of its own discretion and so he

should have set aside the Commission’s decision.72

[49] Even if the reasonableness standard applied, the Commission’s decision should

be set aside because it fettered its discretion. When a decision-maker cuts down, in a

binding way, the scope of the discretion accorded to her by the law, the decision should

automatically be set aside as unreasonable.73 The Commission stated, in its letter to the

Appellant, that

[d]isagreement with the content of the mandatory textbook is [not] sufficient


ground to seek the exercise by this panel of its discretionary power to exempt an
applicant from subsections 12.1(a) or 12.1(b).74

71
Dunsmuir v New Brunswick, 2008 SCC 9 at para 59, [2008] 1 SCR 190.
72
BDMSB #1, supra note 2 at para 55.
73
Stemijon Investments Ltd v Canada (Attorney General), 2011 FCA 299 at paras 22-24,
341 DLR (4th) 710.
74
BDMSB #1, supra note 2 at para 33.

21
Thus, rather than exercising discretion based on the particulars of the Appellant’s

request, the Commission held that it had no discretionary power to exercise in the

circumstances. However, as noted by Justice Gauchetière, 12.1(c) invites exemption

requests based on the appropriateness of the textbook since it is difficult to imagine other

grounds upon which exemptions might be sought.75 The Commission cut down its

discretion to grant 12.1(c) exemptions without any basis for doing so in the Act.

[50] The statutory scheme as a whole reinforces the view that the Commission could

grant an exemption based on objections to content. The panellists appointed by the

Commission are required to have particular expertise in Canadian history, which would

largely explain the discretion afforded to the Commission to grant exemptions under

12.1(c) of the Act and any deference owed to the Commission by a reviewing court. The

Commission abdicated its own expertise in holding that the panellists, who were in

expert position to determine whether the Appellant’s objections to the content of the

mandatory textbook were reasonable, had no power to do so.

[51] Even if the Commission’s decision could be reconstrued as an exercise of its

discretion, it would remain unreasonable. Firstly, the Commission’s assertion that

granting an exemption to the Appellant would “invite endless hearings and arguments on

the quality of the textbooks chosen by the Commission”76 is pure speculation. Indeed,

there is no evidence that any other schools or boards have actually requested exemptions.

[52] Secondly, there is little reason to believe that retaining the discretion to grant

exemptions would result in any increase in the Commission’s administrative burden at

all. Every school or board that applies to the Commission for funding has a not-longer-

75
BDMSB #2, supra note 9 at para 18.
76
BDMSB #1, supra note 2 at para 33.

22
than-three-day hearing before the Commission with an opportunity to produce oral and

documentary evidence, regardless of whether the school or board has requested an

exemption under 12.1(c).77 Here, the Appellant has appeared before the Commission

annually for 15 straight years and the Appellant’s request for an exemption from the

textbook requirement was simply heard as part of its annual request for funding in 2014.

c. The Commission’s decision precludes proper consideration of Charter values

[53] In hearing the Appellant's request for exemption, the range of outcomes open to

the Commission was restricted to those that acknowledged the possibility of exemption

based on objections to textbook content. When Charter issues are raised, administrative

decision-makers must “consider the impact of the relevant Charter values on the specific

facts of the case”.78 The Commission's blanket refusal to grant exemptions based on

objections to textbook content precludes any fact-specific balancing of Charter values,

and so prevents the Commission from fulfilling its Charter obligations.

[54] The Commission's decision is particularly unreasonable in the educational

context, because exemption requests based on objections to curriculum and course

content often do raise Charter issues.79 The Commission here rendered a decision that

forecloses the possibility of evaluating the merits of exemption requests such as the

Appellant’s, even though they may raise Charter issues. Regardless of whether the

Appellant’s particular request raises Charter issues, such an outcome is unreasonable.

77
History Act, supra note 1 at ss13-14.
78
Doré v Barreau du Québec, 2012 SCC 12 at para 54, [2012] 1 SCR 395 [Doré]
[Emphasis in original].
79
SL v Commission scolaire des Chênes, 2012 SCC 7, [2012] 1 SCR 235; Québec
(Procureur général) v Loyola High School, 2012 QCCA 2139, [2012] JQ 15094, leave to
appeal to SCC granted, [2013] SCCA 42.

23
d. The Commission’s decision did not properly balance specific Charter values
engaged by the Appellant’s request

[55] In the context of the imposition of a textbook containing a controversial portrayal

of a Métis leader, Charter values under sections 280 (freedom of conscience, belief) and

1581 (equality) were engaged, yet the Commission’s decision failed to give them any

consideration. The Commission had an obligation to consider Charter values, since

“administrative decisions are always required to consider fundamental values” (Court's

italics).82 With these Charter values engaged here, the Commission did not meet its

obligation to balance Charter protections with statutory objectives.83

i. The Commission’s decision not to grant an exemption to the textbook requirement


infringes section 2 rights

[56] Section 2(a) protects Manitoba and Métis students from the imposition of a

textbook that calls their founder and hero a “dangerous dissenting voice that had to be

silenced for the greater good”84, just as it prevents the state from imposing “what may

appear good and true to a majoritarian religious group”85 on citizens who take a contrary

view through its school curricula.86 Given that section 2(a) extends to political87 and

moral beliefs,88 it should also protect minorities, such as the Métis, against the imposition

of majoritarian political or historical views in schools.

80
Charter, supra note 45 at s2.
81
Ibid at s15.
82
Doré, supra note 78 at para 35.
83
Ibid at paras 55-57.
84
BDMSB #1, supra note 2 at para 27.
85
R v Big M Drug Mart Ltd, [1985] 1 SCR 295 at para 96, [1985] SCJ 17 (QL) [Big M].
86
Canadian Civil Liberties Association v Ontario (Minister of Education), 71 OR (2d)
341, 65 DLR (4th) 1 (ON CA).
87
Batty v Toronto (City), 2011 ONSC 6862, 108 OR (3d) 571.
88
Maurice v Canada (Attorney General), 2002 FCT 69, 210 DLR (4th) 186.

24
[57] This interpretation of section 2(a) is consistent with its purpose as articulated by

Justice Dickson in Big M:

The values that underlie our political and philosophic traditions demand that
every individual be free to hold and to manifest whatever beliefs and opinions his
or her conscience dictates.89

As Louis Riel is a hero to the Métis and Manitoba recognizes him as having played a

“unique and historic role as a founder of the province”,90 such an interpretation of section

2(a) is also consistent with section 27 of the Charter, which states: “This Charter shall be

interpreted in a manner consistent with the preservation and enhancement of the

multicultural heritage of Canadians.”91

ii. The Commission’s decision not to grant an exemption to the textbook requirement
infringes section 15 rights

[58] Under section 15, even if a law is facially neutral,92 when the state provides a

benefit, it must do so in a manner that eliminates differential impact on certain groups by

taking steps to ensure that the benefit is equally available to all. 93 The Commission’s

decision differentially impacts Métis students whose school boards must either offer

fewer history courses or offer courses that portray a Métis hero and leader as a villain.

[59] Furthermore, the Commission’s decision remains discriminatory after one brings

into play the purpose of section 15(1) in remedying ills such as prejudice, stereotyping,

and historical disadvantage.94 In this case, one need not go further than the portrayal of a

Métis leader in the impugned textbook to find evidence of the prejudice and stereotyping

89
Big M, supra note 85 at para 123.
90
The Louis Riel Institute Act, CCSM c L230, s2(2).
91
Charter, supra note 45, s 27.
92
Eldridge v British Columbia (Attorney General), [1997] 3 SCR 624 at para 62, [1997]
SCJ No 86 (QL).
93
Ibid at paras 66, 73.
94
Law v Canada (Minister of Employment and Immigration), [1999] 1 SCR 497 at para
39, [1999] SCJ 12 (QL); M v H, [1999] 2 SCR 3 at para 48, [1999] SCJ 23 (QL).

25
that has historically affected the Métis in Canada. The Commission’s decision

discriminates in contributing to the perpetuation of such views.

4. The process before the Commission breached the duty of procedural fairness owed
to the Appellant

[60] The duty of procedural fairness owed to the Appellant minimally included a right

to be present at any expert consultations and a notice requirement as to the nature of the

decision being made. Justice MacDuff correctly determined that the Appellant was owed

a duty of fairness but, failing to weigh any of the appropriate factors, he incorrectly

situated the duty at the low end of the spectrum and found no violation.95

[61] By guaranteeing the Appellant’s right to an oral hearing, to call witnesses and

adduce evidence96, the Act implies a procedural duty to ensure that the Appellant is

present at expert consultations. Further factors weighing in favour of such a duty include

the Commission’s decisions being final and without appeal97, that it must provide written

reasons and that Charter values were at play in its decision.98

[62] The importance of the decision for the Appellant also indicates that a higher

degree of procedural fairness was owed.99 Without the exemption, the Appellant faces

parents unwilling to let children attend classes and without any funding, the Appellant

will likely be unable to offer its afterschool club or 12 history courses. Furthermore, the

process before the Commission created a legitimate expectation that the Appellant’s

95
BDMSB #1, supra note 2 at para 54.
96
Baker v Canada (Minister of Citizenship and Immigration), [1999] 2 SCR 817 at para
23, [1999] SCJ 39 (QL) [Baker].
97
Ibid at para 24.
98
Evan Fox-Decent & Alexander Pless, “The Charter and Administrative Law: Cross-
Fertilization or Inconstancy?”, in Colleen Flood & Lorne Sossin eds, Administrative Law
in Context 2nd edition (Toronto: Emond Montgomery Publications, 2013) at pp 430-431.
99
Baker, supra note 96 at para 25.

26
concerns about the textbook content could ground an exemption.100 The Appellant

deserved notice if the nature of the decision being made differed from those expectations

so it could properly make its case.

[63] Thus, this combination of factors imply that the duty of procedural fairness owed

to the Appellant was significant and that the principle of audi alteram partem and the

notice requirement should have been strictly respected.

a. The Commission’s ex parte consultations with outside scholars following the


Appellant’s hearing violated procedural fairness

[64] The Commission violated the procedural fairness requirement of audi alteram

partem. As stated by Lord Denning, the requirement is that the party

[k]now the case which is made against him. He must know what evidence
has been given and what statements have been made affecting him: and
then he must be given a fair opportunity to correct or contradict them. [...]
Whoever is to adjudicate must not hear evidence or receive
representations from one side behind the back of the other.101

In hearing evidence and receiving representations from outside scholars without

providing an opportunity for the Appellant to be present, the adjudicating Commission

violated a basic requirement of procedural fairness.

[65] Furthermore, Justice MacDuff erred in holding that this violation of procedural

fairness might have been remedied by the Appellant's second hearing before the

Commission.102 The Appellant did not receive notice of the content of the consultation

with outside scholars,103 and the short hearing merely consisted of the Appellant

100
Ibid at para 26.
101
Kanda v Government of the Federation of Malaya, [1962] AC 322 (PC) at p337
quoted in Kane v UBC Board of Governors, [1980] 1 SCR 1105 at p1114, [1980] SCJ 32
(QL) [Kane].
102
BDMSB #1, supra note 2 at para 53.
103
BDMSB #2, supra note 9 at para 17.

27
responding to questions from the Commission about its history classes.104 Thus, the

second hearing did not constitute a fair opportunity to correct or contradict evidence

given behind the Appellant's back.

[66] Justice MacDuff further erred in holding that the violation of procedural fairness

could be ignored because it did not “appear” to have had an impact on the Commission's

decision.105 Justice Gauchetière, the only justice of the Federal Court of Appeal to

consider the fairness issue, correctly observed that it is irrelevant whether the breach of

fairness had any impact on the ultimate decision.106 Where evidence is given behind the

back of one of the parties, “the court will not inquire whether the evidence did work to

the prejudice of one of the parties; it is sufficient if it might have done so.” 107 Here, the

ex parte consultation of scholars certainly had the potential to prejudice the Appellant's

case given that the historical accuracy of the mandatory textbook was the issue of debate

at the hearings.108 Even at the low end of the spectrum, the Commission breached its

duty of fairness.

b. The duty of procedural fairness included a notice requirement that was not
respected by the Commission

[67] Notice is one of the most basic aspects of procedural fairness and requires that a

party to the decision-making process understand the nature of the decision being made

and the case that she must meet in order to succeed.109 This allows the party to bring

104
BDMSB #1, supra note 2 at para 32.
105
Ibid at para 53.
106
BDMSB #2, supra note 9 at para 16.
107
Kane, supra note 101 at 1116.
108
BDMSB #1, supra note 2 at para 25.
109
May v Ferndale Institution, 2005 SCC 82 at para 92, [2005] 3 SCR 809; Grant
Huscroft, “From Natural Justice to Fairness: Thresholds, Content, and the Role of
Judicial Review”, in Colleen Flood & Lorne Sossin eds, Administrative Law in Context
2nd edition (Toronto: Emond Montgomery Publications, 2013) at 171-172.

28
evidence appropriate to proving her position. In this case, the entire process before the

Commission, including the Commission’s own questions at the second hearing,

concerned the textbook’s quality and its impact on the Appellant’s courses. This

suggested that the Appellant could obtain an exemption based on its objections to the

content of the mandatory textbook provided it could show that those objections were

founded. Only with the Commission’s final decision did the Appellant learn that

disagreement with the textbook could never constitute grounds for an exemption. Thus,

the Commission’s process failed to notify the Appellant of the nature of the decision

being made and misled it as to the nature of the evidence required to make its case.

[68] In light of the importance of the decision to the Appellant, notice of the intention

to deny an exemption for the grade 8-10 textbook should also have been accompanied by

an opportunity to make submissions about funding levels for the Appellant’s other

history programs.

5. There exists a reasonable apprehension of bias in having to seek an exemption from


the same Commission that imposed the textbook

[69] The proceedings before the Commission violated the principle of nemo judex in

causa sua because the Commission was called upon to adjudicate the appropriateness of

its own recently chosen textbook and the Act offers no protections to mitigate against the

apprehension of bias arising from these circumstances.

a. The Commission's textbook was on trial before the Commission

[70] The circumstances in which bias appears have been clarified by the Supreme

Court in terms of the proximity of the adjudicator to the issues and the parties. For

example, lawyers who become judges should “refrain from sitting on cases involving

former clients, even where they have not had any part in the case, until a reasonable

29
period of time has passed. A fortiori, they would not sit in any case in which they played

any part at any stage of the case.”110

[71] Mere weeks after the Commission mandated its textbook by regulation, the

Appellant was arguing before the same Commission that its textbook inaccurately

portrayed a minority leader and did not set out a fair and balanced account of historical

events.111 Granting an exemption to the Appellant would require individual Commission

members to acknowledge that the textbook their own Commission had recently chosen

might be offensive.

[72] Regardless who at the Commission chose the book, granting an exemption to the

Appellant required individual Commission members to risk stigmatizing themselves,

their office and/or their colleagues. In such circumstances, the Commission members'

proximity to the issue being decided would cause an informed observer to believe that it

was likely that they, consciously or unconsciously, would not decide fairly.

b. The Act offers no protections against bias

[73] In cases of institutional bias, “all factors must be considered, but the guarantees

provided for in the legislation to counter the prejudicial effects of certain institutional

characteristics must be given special attention.”112 Forcing school boards to request

exemptions from the same body that sets textbooks and curricula by way of regulation is

an institutional characteristic that risks giving rise to prejudicial effects, yet the Act does

nothing to counter this risk, failing to provide for any kind of separation between the

individuals who set books and curricula and those who accord exemptions.
110
Committee for Justice and Liberty et al v National Energy Board et al, [1978] 1 SCR
369 at p388, [1976] SCJ 118 (QL).
111
BDMSB #1, supra note 2 at para 30.
112
2747-3174 Québec Inc v Quebec (Régie des permis d'alcool), [1996] 3 SCR 919 at
para 44, [1996] SCJ 112 (QL) [2747-3174 Québec].

30
[74] Furthermore, Judge Wright of the Federal Court of Appeal erred in dismissing the

Appellant’s challenge because there was no conclusive evidence that the individuals who

heard the Appellant’s case also chose the textbook.113 In 2747-3174 Québec, Gonthier J

also faced a lack of concrete evidence but instead turned to how the statutory scheme

dealt with the possibility of bias.114 If Judge Wright had considered the absence of

protection against institutional bias in the Act itself, she would have concluded that there

existed a reasonable apprehension of bias.

c. The Federal Court correctly allowed the Appellant to raise the bias and fairness
issues

[75] Justice Wright erred in concluding that the Appellant could not raise the bias

issue before the Federal Court because she neglected to consider several important

factors. First, the Appellant raised the procedural fairness issue during the first

proceedings at which it was represented by counsel. As the Quebec Court of Appeal

recently affirmed, it makes little sense to sanction a party for not raising legal issues at a

moment when the party had no legal representation.115 Second, the Commission

informed the Appellant by mail that it would be conducting ex parte consultations during

its deliberations. It is inappropriate to prevent parties from raising issues on judicial

review when they arise during the proceedings before the administrative tribunal.116 The

Appellant should not be penalized for later raising the issue, especially when it was

unrepresented at the time.

[76] Furthermore, the rationales underlying the general suggestion that parties should

raise issues before an administrative tribunal have limited application in the present case.
113
BDMSB #2, supra note 9 at para 8.
114
2747-3174 Québec, supra note 112 at para 58.
115
Ménard c Gardner, 2012 QCCA 1546 at para 48, [2012] JQ 8400.
116
Ibid at para 52.

31
The reviewing court has a complete evidentiary record, there has been no allegation of

prejudice to the Commission, and the fairness and bias issues do not relate to the

Commission’s specialized functions or expertise.117 In these circumstances, it was

appropriate for Justice MacDuff to exercise his discretion to address issues not raised

before the Commission.

IV. ORDERS SOUGHT & NAMES OF COUNSEL

For these reasons, the Appellant requests that the Canadian Court of Justice:

 DECLARE that section 12.1 of the Promotion of Canadian History and


Patriotism Act is invalid under the Constitution Act, 1867, section 52(1);
 ALLOW the Appellant’s application for judicial review, setting aside the
Commission’s decision to deny the Appellant’s funding request for the 2015-
2016 school year;
 ORDER the Commission to grant an exemption to the Appellant under 12.1(c) of
the Act from the grade 8-10 textbook required by Commission regulation;
 ORDER the Commission to award a grant to the Appellant for the 2015-2016
school year in accordance with the criteria stated at section 12 of the Act.
 AWARD costs throughout.

ALL OF WHICH IS RESPECTFULLY SUBMITTED, this 27th day of January, 2014.

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Léa Pelletier-Marcotte David Janzen

117
Alberta (Information and Privacy Commissioner) v. Alberta Teachers' Association,
2011 SCC 61 at paras 24-28, [2011] 3 SCR 654.

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ANNEXE A - LISTE DES AUTORITÉS

LOIS

Loi sur l'administration scolaire, CPLM c E10.

Loi sur les Cours fédérales, LRC 1985, c F-7.

*Loi sur la promotion de l'histoire et du patriotisme canadien, 1995

The Constitution Act, 1982, Schedule B to the Canada Act 1982 (UK), 1982, c 11.

The Constitution Act, 1867, 30 & 31 Vict, c 3.

The Louis Riel Institute Act, CCSM c L230, s2(2).

DÉCISIONS

2747-3174 Québec Inc v Quebec (Régie des permis d'alcool), [1996] 3 SCR 919, [1996]
SCJ 112 (QL).

Alberta (Information and Privacy Commissioner) v Alberta Teachers' Association, 2011


SCC 61, [2011] 3 SCR 654.

Baker v Canada (Minister of Citizenship and Immigration), [1999] 2 SCR 817, [1999]
SCJ 39 (QL).

Banque de Montréal c Marcotte, 2014 CSC 55, [2014] SCJ 55.

Batty v Toronto (City), 2011 ONSC 6862, 108 OR (3d) 571.

Catalyst Paper Corp v North Cowichan (District), 2012 SCC 2, [2012] 1 SCR 5.

Canadian Civil Liberties Association v Ontario (Minister of Education), 71 OR (2d) 341,


65 DLR (4th) 1 (ON CA).

*Commission pour la promotion de l’histoire et du patriotisme canadien et al c La


Commission scolaire Brian Dickson, 2014 FCA.

*Commission scolaire mémoriale Brian Dickson c La Commission pour la promotion de


l’histoire et du patriotisme canadien et al, 2014 CF.

Committee for Justice and Liberty et al v National Energy Board et al, [1978] 1 SCR
369, [1976] SCJ 118 (QL).

33
Cuddy Chicks Ltd c Ontario (Commission des Relations de Travail), [1991] 2 RCS 5,
[1991] SCJ 42 (QL).

Doré v Barreau du Québec, 2012 SCC 12, [2012] 1 SCR 395.

Douglas/kwantlen faculty assn c Douglas college, [1990] 3 RCS 570, [1990] SCJ 124
(QL).

Dunsmuir v New Brunswick, 2008 SCC 9, [2008] 1 SCR 190.

Eldridge v British Columbia (Attorney General), [1997] 3 SCR 624, [1997] SCJ 86 (QL).

General motors of canada ltd c City national leasing, [1989] 1 RCS 641, [1989] SCJ 28.

Kanda v Government of the Federation of Malaya, [1962] AC 322 (PC).

Kane v UBC Board of Governors, [1980] 1 SCR 1105, [1980] SCJ 32 (QL).

Kirkbi AG c Gestions Ritvik Inc, 2005 CSC 65, [2005] 3 RCS 302.

Law v Canada (Minister of Employment and Immigration), [1999] 1 SCR 497, [1999]
SCJ 12 (QL).

M v H, [1999] 2 SCR 3, [1999] SCJ 23 (QL).

Maurice v Canada (Attorney General), 2002 FCT 69, 210 DLR (4th) 186.

May v Ferndale Institution, 2005 SCC 82, [2005] 3 SCR 809.

Ménard c Gardner, 2012 QCCA 1546, [2012] JQ 8400.

Nouvelle-Écosse (Workers' Compensation Board) c Martin; Nouvelle-Écosse (Workers'


Compensation Board) c Laseur, 2003 CSC 54, [2003] 2 RCS 504.

Québec (Procureur général) c Lacombe, 2010 CSC 38, [2010] 2 RCS 453.

Québec (Procureur général) c Loyola High School, 2012 QCCA 2139, [2012] JQ 15094.

PG (Canada) c Transports Nationaux du Canada Ltée, [1983] 2 RCS 206, 3 DLR (4th)
16.

Papp v Papp et al, [1970] 1 OR 331 au p336, 8 DLR (3d) 389 (ON CA).

Paul c Colombie-Britannique (Forest Appeals Commission), 2003 CSC 55, [2003] 2


RCS 585.

Pfeiffer c Canada (Surintendant des faillites), [1996] 3 RCF 584, [1996] FCJ 585 (QL).

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R v Big M Drug Mart Ltd, [1985] 1 SCR 295, [1985] SCJ 17 (QL).

Renvoi relatif à la Loi sur la procréation assistée, 2010 CSC 61, [2010] 3 RCS 457.

SL v Commission scolaire des Chênes, 2012 SCC 7, [2012] 1 SCR 235.

Stemijon Investments Ltd v Canada (Attorney General), 2011 FCA 299, 341 DLR (4th)
710.

Tétreault-Gadoury c Canada (Commission de l'Emploi et de l'Immigration), [1991] 2


RCS 22, [1991] SCJ 41 (QL).

Ymha jewish community centre of winnipeg inc c Brown, [1989] 1 RCS 1532, [1989] SCJ
57.

DOCTRINE

Evan Fox-Decent & Alexander Pless, “The Charter and Administrative Law: Cross-
Fertilization or Inconstancy?”, in Colleen Flood & Lorne Sossin eds, Administrative Law
in Context 2nd edition (Toronto: Emond Montgomery Publications, 2013) 407.

Grant Huscroft, “From Natural Justice to Fairness: Thresholds, Content, and the Role of
Judicial Review”, in Colleen Flood & Lorne Sossin eds, Administrative Law in Context
2nd edition (Toronto: Emond Montgomery Publications, 2013) 147.

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