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NORMALISATION – RÉGLEMENTATION – CERTIFICATION .

L es éléments structuraux mixtes


acier-béton présentent des avantages
La construction mixte
principalement dans les bâtiments
multi-étagés. Le dimensionnement
des éléments de structure mixtes fait
l’objet de l’Eurocode 4. Outre le
acier-béton
calcul de stabilité (états limites
ultimes), toute structure requiert une
vérification de la déformation (états
2e partie : vérification des états li-
limites de service). Dans le présent
article, nous examinons le dimen-
sionnement des éléments de struc-
mites de service selon l’Eurocode 4
ture mixtes aux ELS.
premier article [41]. Cette deuxième partie éléments en béton [5] et à l’Eurocode 3 (EC3)
aborde la vérification de ces éléments aux ELS pour le calcul des éléments en acier [8], en
selon les Eurocodes et en particulier selon particulier le dimensionnement du platelage
" Didier Delincé, ir., chercheur, labora- l’Eurocode 4 (EC4). Nous n’envisagerons que des dalles mixtes [9].
toire Structures, animateur Antenne les règles générales relatives aux bâtiments,
Normes “Eurocodes”, CSTC couverts par la partie 1-1 de l’EC4 (3) [10], Le but de cet article est de fournir une vue
Benoit Parmentier, ir., chef adjoint du laissant de côté les aspects relatifs aux ponts, d’ensemble du dimensionnement des éléments
laboratoire Structures, CSTC qui font l’objet de la partie 2 de l’EC4. de structure mixtes les plus courants aux ELS.
L’Eurocode 4 fait assez logiquement référence Des références à des ouvrages plus complets
1 INTRODUCTION ET NORMES à l’Eurocode 2 (EC2) (4) pour le calcul des sont données en fin d’article.
DE RÉFÉRENCE

Les nombreux avantages liés au choix d’élé- A Eurocode 4 : appliquer l’ENV ou l’EN ?
ments structuraux mixtes acier-béton, princi-
palement pour les bâtiments multi-étagés et Le présent article est basé, comme le précédent, sur la version ENV de l’EC4. Ce
ceux comportant des travées de portée texte est contenu dans la norme belge NBN ENV 1994-1-1 de 2002 [10], avec le
moyenne à grande, ont déjà été abordés dans document d’application national (DAN) pour la Belgique. Cette norme a le statut de
norme homologuée à l’Institut belge de normalisation (IBN), qui a été confirmé dans
un précédent article [41]. Ces avantages sont
l’AR d’exécution du 11 juin 2004 publié au Moniteur belge du 27 août 2004. Elle
mis en valeur à travers le projet de recherche constitue donc actuellement la norme de référence pour la conception des structures
SIRIUS (1), mené par l’Institut De Nayer et mixtes acier-béton en Belgique.
subsidié par l’IWT (2) (Hobu-Fonds et Tetra- Parallèlement, les travaux de rédaction de la version EN de l’EC4 arrivent à leur
Fonds), que le CSTC suit au sein de la com- terme, avec l’envoi en janvier 2004 du projet final par le Comité européen de normali-
mission d’accompagnement. sation (CEN) aux Etats membres pour recueillir les derniers commentaires (procédure
de vote formel); la version définitive devrait donc être disponible à l’IBN, responsable
La philosophie de base du dimensionnement de la publication des normes, dans les tout prochains mois. Pour que cette
des structures selon les Eurocodes distingue EN 1994-1-1 puisse être appliquée en Belgique, l’IBN devra préparer et publier une
principalement deux types d’états limites : annexe nationale (ANB), qui définit les paramètres nationaux et les règles d’application
particulières, dans les deux ans qui suivent la publication de l’EN 1994-1-1. Ceci
• les états limites ultimes ou ELU, qui con-
signifie que la NBN ENV 1994-1-1 devrait être remplacée par son équivalent “EN” vers
cernent la sécurité des personnes et/ou de la fin de l’année 2006 au plus tard.
la structure (effondrement, …); leur vérifi-
Par rapport à l’ENV, l’EN 1994-1-1 gagne en lisibilité du point de vue de la structure et
cation nécessite de contrôler la capacité por- des articulations avec les autres Eurocodes : l’EC1 pour les actions et l’EC0 pour les
tante maximale d’une structure ou d’un élé- combinaisons d’actions, les EC2 et EC3 pour les structures en béton et en acier
ment et les déformations excessives pouvant respectivement.
mener à une défaillance structurale par in- Nous avons préparé cet article sur la base de la NBN ENV 1994-1-1, mais étant
stabilité mécanique (flambement d’une co- donné l’imminence de la publication de la version EN, nous attirons déjà l’attention du
lonne, déversement d’une poutre, …) lecteur lorsque la version EN de l’EC4 diffère sensiblement de la version ENV. Le
• les états limites de service ou ELS, qui con- lecteur intéressé trouvera des explications plus détaillées sur l’EN 1994-1-1, exemples
cernent le fonctionnement de la structure ou à l’appui, dans un ouvrage en anglais signalé en bibliographie [45].
des éléments structuraux, le confort des per- En ce qui concerne les Eurocodes 0 et 1, les versions EN sont déjà disponibles [1][3],
sonnes et l’aspect de la construction (fissu- et leur ANB respective devrait être publiée dans les prochains mois : elles remplace-
ration, déformation excessive, vibra- ront alors les versions ENV [2][4]. C’est pourquoi nous avons adopté, dans cet article,
tions, …). les notations des versions EN.
L’état d’avancement des travaux peut être suivi sur le site de l’Antenne Normes
La méthode de calcul des éléments de struc- “Eurocodes” : http://www.normes.be/eurocodes (rubrique “Normes” > “Eurocodes” >
ture mixtes (poutre mixte, colonne mixte et “Tableaux récapitulatifs”).
dalle mixte) aux ELU a été présentée dans un

(1) Plus d’information sur le site http://www.staalplaatbetonvloeren.be.


(2) Instituut voor de aanmoediging van Innovatie door Wetenschap en Technologie in Vlaanderen.
(3) Dans la suite du texte, une référence “EC4” renvoie à la partie 1-1 de l’EC4, soit la norme NBN ENV 1994-1-1 [10]; de même, les références “EC2”
et “EC3” désignent en général les prénormes ENV, soit respectivement la NBN B 15-002 de 1999 [5] et la NBN ENV 1993-1-1 de 2002 [8].
(4) L’EC2 au stade d’ENV est publié en Belgique sous l’indicatif NBN B 15-002 [5].

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En conclusion, les documents de référence


B L’EC4 dans l’arsenal normatif européen actuels sont les normes NBN A 24-301 à 304
(références [21] à [26]), complétées par les
L’EC4 nécessite d’avoir sous la main une série d’autres documents pour pouvoir Prescriptions techniques PTV 302 à 307 (ré-
l’appliquer en pratique et effectuer un dimensionnement, mais aussi pour choisir les férences [27] à [33]) (5).
matériaux, les dispositifs de construction et les méthodes de mise en œuvre permet-
tant de satisfaire aux hypothèses de calcul.
2.3 ACIER DE CONSTRUCTION
Les articulations entre les normes de conception (Eurocodes structuraux), les normes
d’exécution des ouvrages et les normes de produits qui concernent les structures
mixtes acier-béton sont schématisées à la figure 1, p. 3 (*). Les normes de produits En ce qui concerne l’acier de construction
font aussi souvent référence à une ou plusieurs normes d’essai pour déterminer (profilés et tôles utilisées dans les structures
certaines propriétés; celles-ci n’ont pas été reprises dans ce schéma. mixtes), l’EC4 se réfère à l’EC3 – parallèle-
ment à ce qui est fait pour le béton. La situa-
Actuellement, toutes ces normes n’ont pas encore atteint le stade de norme définitive tion est un peu plus simple que pour ce der-
“EN” (voir légende de la figure 1, p. 3). nier, étant donné que des documents définis-
sant les nuances d’acier existent déjà (normes
Les références complètes aux normes qui sont actuellement publiées et applicables en
Belgique à ce jour sont données dans la bibliographie à la fin de cet article. Les EN référencées par les Eurocodes; voir
normes de référence utilisables à l’heure actuelle pour appliquer l’EC4 et pour schéma de la figure 1, p. 3). Toutefois, des
prescrire les matériaux de manière à satisfaire aux hypothèses de calcul sont présen- modifications conduisant à de nouvelles nor-
tées au § 2. mes sont déjà en cours …

(*) Nous n’avons mentionné que les références aux normes de produits qui concernent les Ici aussi, comme pour le béton, le domaine
structures armées, et pas celles relatives aux structures précontraintes. Le schéma de la figure 1 d’application de l’EC4 se limite à certaines
(p. 3) ne livre pas une liste exhaustive des normes qui concernent les produits utilisés pour les nuances d’acier. A noter entre autres que l’uti-
structures mixtes, mais seulement les principales normes auxquelles les Eurocodes se réfèrent
en ce qui concerne les hypothèses de calcul.
lisation d’une méthode d’analyse en plasticité
impose des contraintes supplémentaires quant
aux propriétés de ductilité de l’acier (voir
§ 3.2.2.2 de l’EC3).
2 HYPOTHÈSES DE CALCUL : l’EC2. S’il y a une certaine répétition entre
PROPRIÉTÉS DES MATÉRIAUX les deux documents, celle-ci disparaîtra dans Nous ne nous étendrons pas davantage sur les
MIS EN ŒUVRE les futures EN : l’EN 1994-1-1 fera simple- aspects relatifs aux matériaux à utiliser, no-
ment référence à l’EN 1992-1-1 à ce sujet. tamment en fonction du modèle de calcul ap-
Dans le contexte normatif actuel où sont in- pliqué (analyse élastique, analyse plasti-
troduites toute une série de normes européen- Par ailleurs, l’EC2 limite son champ d’appli- que, …), mais l’utilisateur veillera à effectuer
nes (‹ B), rappelons ce qu’il en est des hy- cation à certaines classes de résistance du bé- cette vérification lors de la conception d’une
pothèses sur les propriétés des matériaux mis ton, comprises – en Belgique [5] – entre les structure.
en œuvre dans des ouvrages dimensionnés classes C12/20 et C50/60 pour le béton armé
selon les Eurocodes, hypothèses dont il con- (et a fortiori pour les éléments acier-béton). On peut résumer les limitations imposées par
vient de tenir compte lors de la prescription Le passage à la version EN de l’Eurocode 2, les Eurocodes aux propriétés des aciers d’ar-
des matériaux et de la détermination des va- dont l’édition définitive est attendue dans les mature et des aciers de construction de la
leurs à utiliser dans les calculs (voir, pour plus prochains mois, étend ce domaine d’applica- manière suivante : les aciers utilisés doivent
de détails, les § 3 “Matériaux” de l’EC2 [5], tion des règles de calcul aux classes C90/105. être suffisamment ductiles, c’est-à-dire avoir
de l’EC3 [8] et de l’EC4 [10]). une capacité de déformation suffisante avant
d’atteindre leur point de rupture. Ces limita-
2.2 ACIER D’ARMATURE tions qui visent à assurer une ductilité mini-
2.1 BÉTON male de l’acier permettent d’admettre, dans
En ce qui concerne les aciers d’armature, les hypothèses de calcul aux états limites, une
En ce qui concerne le béton, l’EC2 renvoie à l’EC2 et l’EC4 font référence à l’EN 10080, plastification partielle de l’acier d’armature
la 2e édition de la NBN B 15-001 de 1992, qui dont la publication est prévue pour 2005; la et/ou de l’acier de construction : la contrainte
est basée sur l’ENV 206. Cette norme a été prénorme correspondante, l’ENV 10080 a été dans l’acier sous l’effet des actions considé-
remplacée entre-temps par la NBN EN 206-1 publiée en 1995 [20]. Dans le document d’ap- rées peut dépasser la limite d’élasticité et donc
(2001) [15] et un addendum de 2004 [16], plication national (DAN) de l’EC2 (inclus provoquer une déformation permanente du
auquel est encore venu s’ajouter un complé- dans la NBN B 15-002 [5]), la référence à matériau après enlèvement de la charge, tout
ment belge sous la référence NBN B 15-001 cette norme est remplacée par une référence à en restant inférieure à la contrainte de rupture
(édition 2004) [17]. Cette nouvelle norme a la série de normes belges correspondantes. Le (ou résistance ultime en traction) (6). Dans
fait l’objet d’un article paru précédemment DAN de l’EC4 n’y fait pas allusion, mais certains cas, un élément de structure peut être
dans Les Dossiers du CSTC [43]. l’EC4 renvoie à l’EC2 à ce sujet; il est donc calculé en admettant une plastification totale
raisonnable de considérer que cette remarque d’une ou plusieurs sections critiques, condui-
Les limitations imposées dans l’EC4 aux pro- s’applique également aux armatures utilisées sant à la formation de ce qu’on appelle une
priétés du béton sont les mêmes que dans dans les éléments mixtes acier-béton. rotule plastique.

(5) Ces PTV peuvent être téléchargées gratuitement sur le site “Qualité & Construction” : http://qc.met.wallonie.be/fr/normes/index.html
(6) Pour plus de détails sur les propriétés de ductilité nécessaires, voir le § 3.2 de l’EC3 pour l’acier de construction et le § 3.2 de l’EC2 pour l’acier
d’armature.

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NORMES NORMES DE NORMES DE PRODUITS


D’EXÉCUTION CONCEPTION ET NORMES D’ESSAI

EC0 EC1
Bases de Actions
calcul des sur les
structures structures

EN ISO 13918 Soudage. Goujons


EC4 Conception des et bagues en céramique pour le
structures mixtes soudage à l’arc des goujons

EN 197-1 Composition, spécifi-


cations et critères de conformité
des ciments courants

EN 206-1 Spécification, performan-


EN 13670 Exécution EC2 Conception des ces, production et conformité du
des ouvrages en béton structures en béton béton

EN 13791 Résistance à la compres-


sion du béton dans les structures ou
les éléments structuraux

EN 12350 Essais sur béton frais

EN 10080 Acier d’armature

EN 10025 Produits laminés à


chaud en aciers de construction
non alliés

EN 10149 Produits plats laminés à


chaud en aciers à haute limite
d’élasticité pour formage à froid

EN 10164 Aciers de construction à


EN 1090 Exécution des EC3 Conception des caractéristiques de déformation
structures en acier structures en acier améliorées dans le sens perpendi-
culaire à la surface du produit

EN 10210 Profils creux pour la


construction finis à chaud en
aciers de construction non alliés et
à grains fins

EN 10219 Profils creux pour la


construction formés à froid en
aciers de construction non alliés et
à grains fins

projet de norme EN harmonisée


ENV disponible (prEN) EN disponible (hEN) disponible

Fig. 1 Liens entre l’EC4 et les autres normes.

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3 DIMENSIONNEMENT DES STRUC-


TURES MIXTES AUX ÉTATS C Ce qui changera avec les Eurocodes EN
LIMITES DE SERVICE (ELS)
En ce qui concerne la limitation des déformations et des vibrations dans le bâtiment,
Le premier dimensionnement d’une structure des critères d’aptitude au service ont été définis dans la norme belge NBN B 03-003
est généralement étudié de manière à ce que publiée en 2003 [40]. Ceux-ci ne dépendent pas du matériau constitutif de l’élément
celle-ci satisfasse aux exigences pour les états structural, mais bien des performances qu’ils contribuent à satisfaire. A titre d’exem-
ple, la flèche admissible d’un plancher sera différente selon le revêtement de sol –
limites ultimes (ELU). En général, ceux-ci
afin de garantir la longévité de celui-ci – et son mode de pose : ainsi, la flèche
sont déterminés de manière spécifique (par maximale sera plus importante pour un revêtement souple (1/250e de la portée) que
exemple, pour les poutres : résistance des sec- pour un revêtement rigide (1/350e à 1/500e de la portée).
tions aux efforts sollicitants, résistance au
déversement, etc.) et laissent dès lors peu de La norme NBN B 03-003 servira de référence pour la définition des critères de
marge aux concepteurs : les principes énon- déformation dans l’annexe nationale de l’EC0. Par ailleurs, les Eurocodes au stade
cés pour la vérification des ELU sont en effet d’EN renverront à l’EC0 pour la définition des critères d’aptitude au service – surtout
en ce qui concerne les déformations et les vibrations – contrairement à la situation
presque toujours accompagnés de règles d’ap-
actuelle dans les versions ENV, où chaque Eurocode “matériau” fournit ses propres
plication précises, qui permettent de vérifier critères.
que les éléments satisfont aux exigences de
stabilité de la construction.

Les conséquences d’un dépassement d’un d) fluage et retrait du béton Nous allons passer en revue les ELS qu’il
ELS sont moins graves que celles d’une ruine e) éventuellement plastification de l’acier, en convient en général de vérifier pour les élé-
(dépassement d’un ELU). L’occurrence d’un particulier lorsqu’on utilise des construc- ments de structure mixtes acier-béton couram-
manque d’aptitude au service d’un élément de tions non étayées ment utilisés en bâtiment que sont les colon-
structure est donc aussi plus difficile à pré- f) éventuellement plastification des armatures nes mixtes, les poutres mixtes et les dalles
voir. Les critères d’aptitude au service peu- dans les zones de moment négatif. mixtes (ces dernières se rencontrant le plus
vent varier assez fortement selon le projet et souvent sur une structure portante en acier).
les exigences souhaitées par le client. Les La prise en compte de ces effets ne passe pas
concepteurs sont amenés à exercer davantage forcément par des calculs ou des mesures Pour un système de plancher mixte constitué
leur capacité de jugement quant aux critères à quantitatives : certains effets sont considérés d’une dalle mixte et de poutrelles métalliques
spécifier. Dans le cas d’un bâtiment, les va- de manière forfaitaire, comme par exemple le (voir figure 2), on dimensionne d’abord la
leurs limites adoptées pour les ELS présen- retrait et le fluage dans les poutres mixtes. Au dalle mixte aux ELU et aux ELS, puis les
tent souvent un caractère conventionnel et cas où un calcul de déformation ou de dépla- poutres mixtes formées par la connexion de
visent une sécurité maximale. Les règles d’ap- cement s’avère néanmoins nécessaire, on la dalle soit sur les poutres principales soit
plication définies dans les Eurocodes en ce veillera à utiliser les combinaisons de char- sur les solives, également aux ELU et aux ELS
qui concerne les critères d’aptitude au service ges qui concernent les états limites de service, (voir [44] pour plus de détails).
sont d’ailleurs généralement des recomman- moins critiques que celles utilisées pour le
dations permettant de satisfaire aux principes dimensionnement aux ELU (‹ D, p. 5).
qui y sont énoncés et aux exigences du client.
1. CALCUL DE LA DALLE MIXTE

Si les ELS sont en général définis de manière


moins spécifique que les ELU, leur vérifica- tée
por
tion n’en est pas moins essentielle pour assu- de
rer à la structure sa durabilité et son bon fonc- s ens
tionnement vis-à-vis des autres éléments de
la construction et du confort des utilisateurs.
dalle mixte
L’approche retenue par les Eurocodes tient du
souci de limiter les calculs nécessaires pour
la vérification des ELS. Pour des cas plus béton
particuliers, des règles d’application sont don-
2. CALCUL DE LA POUTRE MIXTE
nées permettant une vérification plus détaillée.
tôle ou
Le calcul des contraintes et des déformations bac acier
à l’état limite de service doit prendre en sen
sd
compte les effets suivants (EC4, § 5.1(2)) : e por
tée
a) traînage de cisaillement (7)
poutre principale
b) accroissement de la flexibilité résultant
ou secondaire
d’une interaction incomplète significative
due au glissement entre l’acier le béton
c) fissuration, avec rigidité résiduelle du béton
tendu dans les zones de moment négatif Fig. 2 Calcul d’un système de plancher mixte.

(7) Dans un plancher mixte, le transfert de l’effort de cisaillement des connecteurs à la dalle ne mobilise pleinement celle-ci que si l’espacement des poutres
métalliques n’est pas trop grand. Cela signifie notamment que les contraintes normales dans la dalle (par exemple, au niveau de la face supérieure) ne
sont pas distribuées uniformément : elles sont manifestement plus élevées au droit des poutres métalliques et plus faibles à mi-distance entre ces
poutres. On parle souvent d’effet de “traînage de (ou par) cisaillement”. Voir § 3.2.1 (p. 5) pour plus de détails.

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Ce troisième aspect n’est pas spécifiquement


D Les états limites de service selon les Eurocodes couvert par l’EC4, mais bien par l’EC3
(ENV 1993-1-1); la vérification de ce type
La définition d’un état limite de service (ELS) a été donnée en début d’article. Les d’ELS ne concerne que des structures parti-
principes généraux qui prévalent pour toute structure sont fournis dans l’Eurocode 0 culières.
(EC0), qui désigne la norme NBN EN 1990 [1] (celle-ci a fait l’objet d’un article dans
CSTC-Magazine Hiver 2003 [41]). Une fois complétée par son annexe nationale belge
(ANB), celle-ci remplacera la prénorme homologuée NBN ENV 1991-1 [2]. E Ce qui changera avec les
La formule générale donnée par l’EC0 pour la vérification des ELS est la suivante : Eurocodes EN
Ed ≤ C d
où Ed est la valeur de calcul de l’effet des actions, spécifiée dans le critère d’aptitude Comme indiqué précédemment (‹ C),
au service Cd et déterminée sur la base de la combinaison appropriée dans la version EN des Eurocodes, les
Cd est la valeur limite de calcul du critère d’aptitude au service. critères de déformation ne seront plus
Selon l’EC0, il convient de distinguer parmi les ELS ceux qui sont réversibles (vibra- donnés dans chacun des Eurocodes
tion d’une structure sous l’action du vent, certaines déformations, ...) de ceux qui sont “matériau”; ceux-ci renverront à l’EC0
irréversibles (fissuration du béton, ...). Les combinaisons de charges à considérer pour – et donc indirectement à la norme
calculer le terme Ed sont en effet différentes selon le type d’état limite, étant donné NBN B 03-003 [40] – pour la définition
que les conséquences du dépassement d’un état limite particulier sont différentes. des critères suivant le type d’applica-
L’EC0 propose les combinaisons suivantes (avec G l’action permanente, P l’effort de tion (p.ex. en fonction du type de
précontrainte et Q l’action variable), mentionnées dans l’ENV 1994-1-1, pour lesquelles revêtement de sol pour les dalles de
les coefficients de sécurité partiels sur les actions sont tous pris égaux à 1, et les sol). Cette dernière norme peut donc
valeurs des coefficients de combinaison ψ pour les valeurs d’accompagnement des d’ores et déjà être utilisée conjointe-
charges variables sont données dans l’EC0 : ment avec les Eurocodes dans leur
• combinaison caractéristique – applicable normalement aux ELS irréversibles : version ENV, les critères retenus pour
limiter les flèches et les vibrations
∑ G k, j + P + Q k,1 + ∑ ψ2,i Q k,i étant en général plus sévères que
j≥1 i >1 ceux proposés par les ENV.
• combinaison fréquente – applicable normalement aux ELS réversibles :
∑ G k, j + P + ψ11
, Q k,1 + ∑ ψ2, i Q k, i
j≥1 i >1
Les prescriptions données dans l’EC4 pour la
• combinaison quasi-permanente – applicable aux ELS réversibles ayant une influence
vérification des ELS des poutres mixtes s’ap-
importante, à long terme, sur l’aspect et la durabilité de la structure :
pliquent une fois que le béton a durci et que
∑ G k, j + P + ∑ ψ2,iQ k,i le comportement de la poutre est effectivement
j≥1 i ≥1 mixte. Pour vérifier les ELS en phase de cons-
L’ENV 1991-1 [2] propose des combinaisons simplifiées dans le cas de bâtiments, truction, il faut se référer à l’EC3. Nous nous
mais celles-ci n’ont pas été retenues dans l’EN 1990 [1]. Pour les vérifications limitons ici au premier cas. Notons seulement
courantes de la limitation des flèches et des déplacements horizontaux en tête de que le choix d’une construction étayée ou non
poteau (états limites de déformation), c’est la combinaison caractéristique qui est
peut dépendre des résultats de calcul aux ELU
recommandée dans l’EC4 ainsi que dans les Eurocodes pour les autres matériaux et
dans la NBN B 03-003 (‹ C). Pour la vérification des états limites de fissuration du et aux ELS en phase de construction.
béton, telle que préconisée dans l’EC2 et dans l’EC4, c’est la combinaison quasi-
permanente qui est recommandée.
3.2.1 CONTRÔLE DES FLÈCHES

Comme déjà précisé, la vérification des ELS


3.1 COLONNES MIXTES 3.2 POUTRES MIXTES ne passe pas forcément par de longs calculs.
Dans l’ouvrage de l’APK [44], les auteurs dé-
Les ELS à vérifier pour les colonnes mixtes (8) Les poutres mixtes sont constituées en général finissent précisément les situations pour les-
concernent surtout les déplacements en tête d’un profilé en acier (p.ex. profilé en I laminé quelles aucun calcul n’est nécessaire : pour
des colonnes faisant partie d’une structure non à chaud ou recomposé par soudage) et d’une une poutre mixte vérifiée aux ELU, il n’est
contreventée (poteaux isolés). Des valeurs li- dalle qui peut être soit une dalle en béton armé, pas nécessaire de vérifier les flèches aux ELS,
mites pour ces déplacements horizontaux sont en béton coulé in situ ou préfabriquée, soit une si la valeur du rapport k de la portée sur la
proposées dans la NBN B 03-003 [40]. dalle mixte constituée d’une dalle de béton hauteur totale de la section mixte de la poutre
coulé in situ sur un platelage servant de coffra- est compris dans les limites suivantes :
Les déformations axiales d’éléments en com- ge perdu (ou collaborant). Pour pouvoir être • poutre simplement appuyée (isostatique) :
pression sont en général suffisamment faibles considérée comme un élément de structure – poutre maîtresse : 15 ≤ k ≤ 18
pour pouvoir être négligées, et les déforma- mixte, il faut que la connexion entre les deux – poutre secondaire : 18 ≤ k ≤ 20
tions horizontales sont supposées acceptables éléments soit assurée (voir article précédent • poutre continue (hyperstatique) :
si la colonne est dimensionnée pour résister [42] pour les dispositifs de connexion). – poutre maîtresse : 18 ≤ k ≤ 22
au flambement. – poutre secondaire : 22 ≤ k ≤ 25.
La vérification des ELS pour les poutres mix-
Pour les états limites de fissuration (pour le tes concerne principalement trois aspects : Les poutres maîtresses sont appuyées directe-
béton, sous l’effet d’efforts de compression • le contrôle des flèches ment sur des murs ou des colonnes, tandis que
élevés), l’EC4 ne donne pas de limites de • le contrôle de la fissuration les poutres secondaires (ou poutres solives)
contrainte dans les éléments comprimés. • la limitation des vibrations. reportent les charges sur les poutres maîtres-

(8) Remarque de terminologie : en Belgique, on parle de colonnes mixtes, alors qu’en France, il est question de poteaux mixtes. Le français étant, avec
l’anglais et l’allemand, une des trois langues officielles du CEN, c’est la terminologie “poteaux” qui a été retenue dans les Eurocodes.

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ses. La figure 3 montre un exemple d’une telle


structure porteuse comportant une dalle mixte.

Dans le cas où un calcul s’avère nécessaire,


on se souviendra qu’on définit plusieurs flè-
ches pour une poutre ou une dalle, et qu’un
critère de déformation se rapporte à l’une ou poutre
l’autre définition. Les définitions et les sym- secondaire
boles utilisés varient malheureusement d’une
(pré)norme à l’autre : le tableau 1 ci-dessous
donne les correspondances entre les symbo- poutre maîtresse poutre secondaire
les utilisés dans les Eurocodes ENV, les Euro-
codes EN et la NBN B 03-003.
Fig. 3 Structure mixte acier-béton avec dalle mixte.
A noter que, par rapport aux Eurocodes, la
NBN B 03-003 introduit une précision dans la
définition des flèches et des déformations : une Tableau 1 Définitions des flèches et symboles utilisés dans les normes.
flèche est mesurée par rapport à la ligne théo-
rique (la norme propose le terme déflexion pour A
les ‘flèches’ horizontales), généralement rec-
tiligne entre les appuis, et un déplacement est
mesuré par rapport à la ligne initiale, qui tient
compte de faibles écarts apportés au préalable
à un élément (contre-flèche, par exemple). w1
w
Nous avons tenu compte de cette précision wa
pour établir le tableau 1; dans la suite du texte, wabc wb
nous utiliserons le terme “flèche” dans son
sens général de ‘déformation verticale’ pour wc
les poutres et dalles de plancher.

L’EC3 recommande des valeurs limites pour TYPE DE FLÈCHE SYMBOLES SYMBOLES SYMBOLES
les flèches verticales, mais on utilisera de pré- EN NBN B 03-003 ENV (EC3)
férence les critères de la norme NBN B 03-003,
Contre-flèche (ex. précintrage) dans wc w1 δ0
plus complète. Celle-ci précise, pour chaque
l’élément structural non chargé (état 0)
type de critère de déformation, quelle est la
combinaison d’actions à prendre en considé- Flèche initiale (instantanée et différée w1 - wc wa δ 1 - δ0
ration dans le calcul de la flèche, et sur quelle partielle) sous les charges permanen-
définition de flèche porte le critère. La combi- tes (*) de la combinaison d’actions
naison d’actions à considérer lors d’un calcul correspondante (**) (état 1)
de flèche est en général la combinaison carac-
téristique (‹ D), aussi appelée combinaison Accroissement de la flèche (instanta- w2 wb –
née et différée partielle) sous les
rare; seul le critère de confort visuel se vérifie
charges permanentes (poids propre de
avec la combinaison fréquente. la structure + parachèvements
ultérieurs)
Les flèches doivent être calculées par une
analyse élastique, en corrigeant les effets (a) Accroissement maximal instantané et w3 wc δ2
à (e) cités au § 3 (p. 4), pour lesquels l’EC4 différé de la flèche dû aux actions
(§ 5.2.2) établit des règles d’application. variables (***) de la combinaison
d’actions correspondante (**) (état 2)

Déflexion totale tenant compte de la wtot = wabc + w1 –


a. Traînage de cisaillement contre-flèche w1 + w2 + w3

L’influence du traînage de cisaillement se fait Flèche totale wmax = wabc δmax =


moins sentir qu’aux ELU, et peut être négli- wtot - wc δ1 + δ2 - δ0
gée; si la largeur de la dalle est supérieure à
1/8e de la portée, on peut calculer la flèche en (*) Flèche due au poids propre de la structure avant placement de l’élément de construction dont les
déformations doivent être limitées. Exemple : lorsque la flèche d’un plancher est limitée afin
considérant la largeur participante ou efficace d’éviter une fissuration du carrelage de sol, l’élément de construction considéré est le carrelage, et
de la dalle en travée (9). Ce calcul est assez w1 est la flèche du plancher avant pose du carrelage.
conservateur, mais il permet de reprendre des (**) Il s’agit en général de la combinaison caractéristique (voir ci-après).
(***) Les actions variables sont les charges d’exploitation des bâtiments, l’action du vent, les charges
valeurs calculées pour la vérification des ELU de neige, les actions thermiques, …, symbolisées par Q dans l’EC0 [1].
(inertie en flexion de la section, …) [44].

(9) Au sujet du concept de largeur participante, on se reportera à l’article précédent sur le dimensionnement aux ELU [42] (§ 3.2 et figure 9).

Les Dossiers du CSTC – Cahier n° 7 – 4e trimestre 2004 – page 6


– NORMALISATION – RÉGLEMENTATION – CERTIFICATION .

b. Connexion partielle Le terme δ/δc représente l’augmentation rela- f1


tive de la flèche due à la prise en compte du
f1 = (Ea.I1/Ea.I2)-0,35 ≥ 0,6
Si la connexion entre la poutre métallique et caractère imparfait de la connexion, quantifié 1,0
la dalle calculée aux ELU est une connexion par le rapport N/Nf calculé lors du dimension-
partielle (10), ses effets peuvent être négli- nement des connecteurs aux ELU (voir [42], 0,8
gés (11) dans les cas suivants : exemple 2). La condition N/Nf ≥ 0,4 est rem- A
• pour une connexion partielle dans un porte- plie si la connexion partielle a été dimension- 0,6
B
à-faux ou une portée, si au moins une des née conformément au § 6.1.2 de l’EC4. Les
sections est de classe 3 ou 4 (au sujet de la flèches δ, δc et δa (symboles de l’ENV) cor-
classification des sections : voir [42], § 2.3) respondent au critère de déformation établi par 0 1 2 3 4
• pour une connexion partielle dans une cons- rapport à une des flèches définies ci-avant Ea.I1/Ea.I2
truction non étayée, si les conditions sui- (voir entre autres le tableau 1, p. 6), selon la Fig. 4 Coefficients minorateurs du
vantes sont vérifiées : nature de l’ELS vérifié. moment fléchissant aux appuis,
– le calcul de la connexion est conforme à pour la prise en compte de la
l’EC4 (§ 6) fissuration du béton (EC4, fig. 5.1).
– soit le nombre de connecteurs utilisés c. Zones de moment négatif
pour la connexion partielle N n’est pas in-
férieur à la moitié du nombre nécessaire Dans le cas de poutres continues, la fissura-
pour une connexion complète Nf (donc tion du béton dans les zones de moment né- G Ce qui changera avec les
N/Nf ≥ 0,5); soit les efforts dans les con- gatif peut être prise en compte de la manière Eurocodes EN
necteurs ne dépassent pas 0,7 . PRk (PRk suivante. On calcule les moments fléchissants
étant la résistance d’un connecteur [42]) aux appuis et la contrainte en traction dans la Le critère σct ≥ 0,15.fck pour la
– dans le cas d’une dalle mixte nervurée fibre supérieure du béton σct à l’aide de la redistribution des moments sera
dont les nervures sont perpendiculaires à rigidité en flexion des sections homogénéi- exprimé par rapport à la résistance en
sées Ea.I1 et Ea.I2 (pour la définition des sym- traction du béton fctm définie dans
la poutre, la hauteur des nervures ne dé-
l’EN 1992-1-1 : σct ≥ 1,5.fctm. Ceci est
passe pas 80 mm. boles ‹ H). L’EC4 propose deux méthodes
formellement plus logique. Il faut noter
que nous présentons ci-après. que le rapport de la résistance en
Si la connexion partielle ne peut être négligée traction sur la résistance en compres-
(c’est-à-dire si les conditions ci-dessus ne sont r Pour des poutres dont les sections criti- sion fctm/fck n’est pas constant : il
pas respectées), l’EC4 (§ 5.2.2) donne des ques sont de classe 1, 2 ou 3, en chacun des diminue pour un béton de classe de
formules permettant de calculer la flèche de appuis où la contrainte de traction dans la fi- résistance plus élevée.
la poutre mixte en connexion partielle (δ) à bre supérieure de la dalle de béton σ ct ≥
partir des valeurs de flèche calculées en con- 0,15.fck, on multiplie le moment fléchissant
nexion complète δc et pour la poutre en acier par un coefficient minorateur f1 défini ci-des-
agissant seule δa, soit : sous (où I1 et I2 représentent respectivement H Rigidité en flexion des sections
le moment d’inertie non fissuré ou fissuré de d’une poutre mixte
δ ⎛ N ⎞ ⎛ δa ⎞ la section homogénéisée, ‹ H) :
= 1 + β. ⎜1 − ⎟ . ⎜ − 1 ⎟ (si N/Nf ≥ 0,4)
δc ⎝ N f⎠⎝ c δ ⎠ – f1 = (Ea.I1/Ea.I2)-0,35 ≥ 0,6 : en présence de Pour calculer une poutre mixte, l’EC4
charges réparties uniformément, si les char- définit une section homogénéisée
avec fissurée ou non par rapport à l’acier,
ges par unité de longueur sont égales sur
β = 0,5 pour une construction étayée dont la rigidité en flexion est respecti-
toutes les travées et si les longueurs de tou-
β = 0,3 pour une construction non étayée. vement Ea.I1 et Ea.I2 (Ea.I2 < Ea.I1) :
tes les travées ne diffèrent pas de plus de • Ea est le module d’élasticité de
25 % (12) (courbe A de la figure 4) l’acier constituant la poutre
– f1 = 0,6 : dans tous les autres cas (droite B • I1 est le moment d’inertie de flexion
F Ce qui changera avec les de la figure 4). de la section mixte pour un béton non
Eurocodes EN fissuré calculé en tenant compte de la
Il faut ensuite appliquer les augmentations largeur efficace de la dalle en béton
• Le critère de l’effort maximal dans le • I2 est le moment d’inertie de flexion
correspondantes aux moments fléchissants des
connecteur défini ci-avant pour de la section mixte pour un béton
travées adjacentes. fissuré en traction calculé compte
pouvoir négliger l’effet d’une con-
nexion partielle sera exprimé par tenu de la largeur efficace de la
rapport à la résistance de calcul PRd r Une méthode plus précise, nécessitant de dalle en béton et des armatures.
plutôt que par rapport à la valeur préférence un traitement informatique, con- Pour calculer I1 ou I2, la surface de
caractéristique, qui n’est plus définie siste à procéder à une analyse globale élasti- béton équivalente en acier vaut Ac/n; la
explicitement, ce qui donne un critère que “fissurée” telle que proposée pour la vé- valeur du coefficient d’équivalence
moins sévère (on admet un effort rification des ELU, mais applicable aux com- nominal n est définie ci-après au point d
plus important dans le connecteur). (p. 8). Pour calculer le moment d’inertie
binaisons d’actions aux ELS; dans ce cas,
• La formule de l’ENV, mentionnée ci- non fissuré I1, Ac représente la surface
aucune réduction des moments aux appuis totale de la dalle de béton, tandis que
dessus pour calculer la flèche en cas
de connexion partielle, n’a pas été n’est à effectuer. Cette analyse consiste à pren- pour calculer le moment d’inertie fissuré
retenue dans l’EN; elle reste dre en compte la rigidité en flexion des sec- I2, Ac est la surface de la dalle en
cependant applicable, mais d’autres tions homogénéisées Ea.I2 en supposant un compression. Dans les deux cas, cette
méthodes devraient également être béton fissuré sur 15 % de la longueur de la surface est calculée compte tenu de la
acceptées [45]. portée de chaque côté de l’appui, et sur 30 % largeur efficace de la dalle [42].
de la longueur des porte-à-faux.

(10) Les concepts de connexion partielle et de connexion complète ont été définis dans l’article sur le dimensionnement aux ELU [42] (§ 2.3 et exemple 2).
(11) Autrement dit, on calcule la flèche de la poutre mixte en considérant une connexion complète entre la poutre et la dalle.
(12) Ceci revient à vérifier que le rapport de la plus longue travée sur la plus courte est inférieur à 1,25.

Les Dossiers du CSTC – Cahier n° 7 – 4e trimestre 2004 – page 7


NORMALISATION – RÉGLEMENTATION – CERTIFICATION .

Le DAN belge de l’EC4 indique que la déter- appui peut être prise en compte en multipliant tinues, elles peuvent se produire dans les zo-
mination de σct doit prendre en compte le re- le moment fléchissant sur l’appui par un coef- nes où le béton est sollicité en traction (sous
trait du béton indépendamment de la classe ficient minorateur f2 (de manière similaire à moment négatif, c’est-à-dire au droit des ap-
de la section. l’application du coefficient f1 pour la prise en puis et dans leur voisinage).
compte de la fissuration du béton) :
Par ailleurs, l’EC4 (§ 5.2.2(9)) stipule que • f2 = 0,5 si la limite d’élasticité de l’acier fy La fissuration des poutres mixtes est contrô-
l’effet de courbure de la poutre dû au retrait est atteinte avant durcissement de la dalle lée sur la base de l’EC2 (§ 4.4.2), mais le com-
du béton doit être pris en compte pour les • f2 = 0,7 si la limite d’élasticité de l’acier fy portement d’une poutre mixte est assez diffé-
poutres isostatiques si le rapport de la portée est atteinte à la suite des chargements après rent d’une poutre en T en béton armé : en
à la hauteur totale de la poutre k est supérieur le durcissement du béton. effet, la poutre en acier n’est pas soumise aux
à 20 et si la déformation prévue de retrait li- phénomènes de retrait et de fissuration. Par
bre du béton est supérieure à 400.10-6; cet Une méthode simplifiée de calcul des flèches ailleurs, le contrôle de la fissuration tel que
effet peut être négligé pour les poutres conti- pour les poutres continues est proposée dans préconisé par l’EC4 ne vaut que pour les fis-
nues. En pratique, l’effet de courbure dû au le Guide de l’EC4 (p. 76) [46]. sures pouvant apparaître dans le béton sous
retrait peut généralement être négligé, même l’effet des efforts dans le sens longitudinal de
pour les poutres isostatiques [46]. Le contrôle des flèches avant et pendant les la poutre mixte; pour le contrôle de la fissura-
phases de bétonnage peut être effectué en se tion dans le sens transversal, il faut utiliser
L’EC4 ne propose pas de règle d’application conformant aux mêmes prescriptions que ci- l’EC2 (§ 4.4.2), même pour des dalles mixtes
pour pouvoir prendre réellement en compte dessus (EC4, § 9.4.1). constituées d’un profilé métallique, les § 7 et
l’effet de courbure dû au retrait dans le calcul 8 de l’EC4 consacrés aux dalles mixtes ne
de la flèche. Il ne précise pas davantage si la comportant pas de clauses particulières à ce
règle de calcul donnée à l’annexe 4 de l’EC2 3.2.2 CONTRÔLE DE LA FISSURATION propos.
peut être appliquée aux éléments mixtes.
Pour rappel, il existe différentes causes possi- On limite la fissuration de la face supérieure
bles à la fissuration du béton, dont seules cer- de la dalle de béton, soumise à des efforts de
I Ce qui changera avec les
taines peuvent être efficacement limitées par traction en zones de moment négatif, en y
une mise en œuvre appropriée. La nécessité de plaçant des armatures longitudinales au droit
Eurocodes EN
contrôler la fissuration et d’imposer une limi- des appuis. L’EC4 (§ 5.3.1(5)) donne les va-
L’EN ne donnera apparemment plus
tation des fissures peut avoir plusieurs raisons : leurs minimales suivantes pour les pourcen-
de critère pour la déformation prévue • ductilité suffisante (les armatures doivent tages d’armatures par rapport à l’aire de la
du retrait libre permettant de détermi- être en phase élastique lors de l’apparition section de béton de la dalle :
ner s’il y a lieu de tenir compte du des premières fissures) (14) • 0,4 % de l’aire de béton pour une construc-
retrait dans le calcul de la flèche; la • durabilité tion étayée
condition sur la valeur maximale du • esthétique • 0,2 % de l’aire de béton pour une construc-
rapport k pour pouvoir négliger cet • étanchéité du béton, … tion non étayée.
effet est toutefois conservée.
Les Eurocodes limitent l’ouverture des fissu- Ces armatures doivent avoir une longueur de
res principalement dans le cadre des critères part et d’autre du point d’appui telle que re-
de durabilité. présentée à la figure 5 ci-dessous; l’espace-
d. Fluage du béton ment maximum des barres doit être conforme
Des fissures surviennent dans le béton quand aux prescriptions du § 5.4.3.2.1 de l’EC2 pour
En ce qui concerne la prise en compte du celui-ci est soumis à un effort de traction. Les une dalle non mixte et du § 7.2.1 de l’EC4
fluage, une précision suffisante est atteinte en fissures dans la dalle de béton d’une poutre pour une dalle mixte.
remplaçant dans les analyses (entre autres mixte peuvent apparaître sous l’effet d’actions
pour le calcul des inerties I1 et I2) les aires de directes ou de déformations imposées contra- Dans les cas courants de bâtiment, le contrôle
béton Ac par des aires en acier équivalentes riées (retrait, changement de la température de la fissuration du béton ne nécessite pas de
égales à Ac/n, où n est le coefficient d’équiva- ambiante à laquelle l’acier réagit plus rapide- longs calculs :
lence nominal défini par n = Ea/E’c. Le fac- ment que le béton, …). Pour les poutres con- • pour un béton de classe d’exposition 1 (15),
teur Ea représente le module d’élasticité de
l’acier de construction (voir EC3), tandis que
Fig. 5 Longueur minimale des armatures longitudinales de part et d’autre des
le facteur E’c est le module “équivalent” du
points d’appui d’une poutre continue afin de limiter la largeur des fissures à
béton, pris égal à Ecm/2 dans ce cas-ci [46],
la surface supérieure du béton.
avec Ecm le module sécant d’élasticité du bé-
0,25 L2 0,25 L2 0,5 L3 1
ton, défini dans l’EC2.

1. Dalle en béton
e. Plastification de l’acier (ou dalle mixte
acier-béton)
Enfin, l’influence de la plastification locale 2 2. Poutre en acier
L2 L3
(profilé)
de l’acier de construction (13) au droit d’un

(13) Le concept de plastification de l’acier a été rappelé à la fin du § 2 ci-avant (voir p. 2).
(14) La contrainte dans l’armature au moment de l’apparition des premières fissures doit être inférieure à la limite d’élasticité de l’acier.
(15) Pour rappel, les classes d’exposition du béton sont définies dans la norme NBN B 15-001 (1992), qui est la version belge de l’ENV 206. Elles
déterminent les exigences de durabilité; la classe 1 correspond à un environnement sec. Une nouvelle édition de cette norme, basée sur l’EN 206 a été
publiée récemment [15, 16, 17]; voir à ce sujet le Cahier n° 4 des Dossiers du CSTC n° 2004/3 [43]. Les classes d’exposition passeront ainsi de 5 à
18 ! La version EN de l’EC4 tiendra compte de cette nouvelle classification, de même que la version EN de l’EC2 (EN 1992-1-1).

Les Dossiers du CSTC – Cahier n° 7 – 4e trimestre 2004 – page 8


NORMALISATION – RÉGLEMENTATION – CERTIFICATION .

c’est-à-dire pour la plupart des éléments en la fissuration admissible du béton : si le cri- La vérification des dalles mixtes aux ELS
béton intérieurs au bâtiment (bureaux, ha- tère de fissuration est sévère (largeur maxi- porte sur les mêmes aspects que ceux étudiés
bitations, …), le contrôle de l’ouverture des male de fissures faible), on prendra des arma- pour les poutres mixtes, à savoir la limitation
fissures n’est généralement pas nécessaire, tures peu ductiles. des flèches maximales, le contrôle de la fis-
pour autant que cela ne pose pas de pro- suration et la limitation des vibrations en ser-
blème d’aspect ou de finition (revêtement vice. L’EC4 (§ 7) traite spécifiquement des
de sol fragile) 3.2.3 LIMITATION DES VIBRATIONS dalles mixtes.
• pour un béton de classe d’exposition 2 à 4,
à défaut d’exigences spécifiques, l’EC2 li- Cet aspect n’est pas couvert spécifiquement
mite la largeur des fissures à 0,3 mm, ce qui par l’EC4, qui renvoie aux critère de l’EC3. 3.3.1 CONTRÔLE DES FLÈCHES
est généralement suffisant pour les éléments On utilisera de préférence les critères de la
en béton armé des poutres mixtes de bâti- norme NBN B 03-003 [40]. Il y a lieu de vérifier les flèches maximales
ment, du point de vue de l’aspect et de la aux ELS pour la tôle seule utilisée comme
durabilité. Pour les éléments de classe d’ex- Pour les cas courants de planchers ne devant coffrage dans un premier temps, puis pour la
position 1 dont l’ouverture de fissure doit pas supporter de machines susceptibles d’in- dalle mixte une fois que le béton a durci et
être vérifiée, une limitation à 0,5 mm peut duire des vibrations dans la structure, il y a que l’effet collaborant est effectif.
être suffisante lieu de s’assurer que la structure présente une
• si une analyse globale des efforts est néces- fréquence propre supérieure à 3,5 Hz en gé- Avant et pendant la phase de bétonnage, il
saire pour contrôler la fissuration due aux néral et à 7 Hz pour les halls de sport, les salles convient de limiter la flèche du platelage
actions directes, notons les différences sui- de danse, les gymnases, … servant de coffrage. L’EC4 (§ 7.5.2) indique
vantes par rapport au calcul aux ELU. Seu- que cette vérification doit être faite en utili-
le une analyse globale élastique peut être La fréquence propre f d’une structure simple- sant la combinaison d’actions caractéristique
effectuée pour calculer les efforts internes. ment appuyée peut être évaluée à partir de la et en tenant compte du poids propre du
Il n’y a pas de redistribution des moments flèche instantanée δ (égale à δ1 selon les no- platelage et du poids du béton, mais pas des
dans le cas d’une analyse élastique à l’état tations ENV fournies au tableau 1, p. 6) sous charges de construction définies pour les
fissuré, tandis que, pour une analyse élasti- la combinaison d’actions fréquente (EC3) : la ELU (17).
que à l’état non fissuré, les limites de redis- flèche est calculée sous charges permanentes
tribution des moments fléchissants en zone (poids propre de la poutre mixte). La flèche La flèche maximale ne doit pas dépasser
d’appui sont plus faibles qu’aux ELU : instantanée δ fait apparaître que la fréquence L/180 ou 20 mm (où L est la portée entre
15 % si la section est de classe 1 ou 2, 10 % propre fondamentale de l’élément (poutre deux appuis, les étais éventuels étant consi-
dans les autres cas (16). L’analyse à l’état mixte) dépend du rapport de sa raideur sur dérés comme des appuis). Si la flèche centra-
non fissuré se prête à un calcul manuel, con- son poids propre linéaire : il convient donc le de la tôle est supérieure à L/250 ou 20 mm,
trairement à l’analyse à l’état fissuré qui re- de calculer cette flèche en ne prenant en il y a lieu de prendre en compte l’effet de
quiert en général des moyens informatiques. compte que les charges permanentes dues au “mare” (18) du béton frais dans le calcul de la
poids propre de la poutre mixte. tôle d’acier, par exemple en supposant que
Notons que, pour le calcul des flèches, l’effet l’épaisseur nominale du béton est augmentée
de la fissuration du béton est pris en compte Une formule simplifiée est proposée dans de 0,7.δ sur la totalité de la portée [44]. La
comme nous l’avons expliqué au § 3.2.1 l’ouvrage de l’APK [44], où la flèche δ est flèche des tôles se calcule en suivant les indi-
(p. 5). Il s’agit de ne pas confondre la vérifi- exprimée en mm : cations de la partie 1-3 de l’Eurocode 3 [9],
cation des états limites de fissuration avec la qui explique entre autres quelle est la section
18
prise en compte de la fissuration lors de la f= [Hz]. efficace de la tôle à prendre en compte. Les
vérification d’autres états limites (notamment δ valeurs de section efficace des tôles sont en
pour le calcul des flèches, mais aussi lors de général mentionnées dans la documentation
la vérification des ELU [42]). La norme NBN B 03-003 donne une autre for- technique des fabricants.
mule, qui se révèle un peu plus favorable pour
Le principal intérêt de l’EC4 (§ 5.3) en ce qui les éléments linéaires. Elle fournit par ailleurs
concerne le contrôle de la fissuration aux ELS des valeurs limites pour la flèche – 20 mm
est qu’il permet de vérifier que la section d’ar- (3,5 Hz) et 5 mm (7 Hz) – qui permettent de J Ce qui changera avec les
matures calculée aux ELU est suffisante, ce satisfaire au critère de la fréquence propre Eurocodes EN
qui est souvent le cas. Il convient principale- minimale de la poutre.
ment de vérifier, d’une part, le diamètre maxi- Le critère relatif à l’effet de mare sera
mal des barres d’armature et, d’autre part, leur exprimé différemment : celui-ci devra
répartition sur la largeur efficace de la dalle 3.3 DALLES MIXTES être pris en compte si la flèche
calculée aux ELS sous le poids
de béton afin que les écarts entre les barres ne
propre de la tôle et du béton frais est
soient pas trop importants (voir tableaux 5.1 Les dalles mixtes couvertes par l’EC4 sont supérieure à 1/10e de l’épaisseur de
et 5.2 de l’EC4). constituées d’une dalle de béton coulé in situ la dalle mixte; dans ce cas, la règle
sur un platelage en acier, de manière à avoir de calcul consistant à majorer le
On peut en retenir le principe suivant : le choix un effet collaborant entre les deux matériaux poids du béton est la même que dans
de la ductilité des barres d’armature (choix dans le sens des nervures du platelage (voir l’ENV.
de la limite d’élasticité de l’acier) dépend de article précédent [42]).

(16) Les règles de redistribution des moments pour le calcul aux ELU des poutres continues n’ont pas été abordées dans le précédent article [42]. Cet aspect
du calcul pourra être étudié dans une troisième partie consacrée à des exemples de calcul pratiques. Le lecteur intéressé trouvera des explications plus
détaillées à ce sujet dans [44, 46, 47].
(17) Ceci est logique puisqu’aucune charge ne peut être appliquée sur la dalle tant que le béton n’est pas durci.
(18) Un effet de “mare” prononcé, dû à la déformation du coffrage ou de l’élément assurant cette fonction, induit une augmentation du poids de béton sur
la structure portante par rapport au poids théorique calculé.

Les Dossiers du CSTC – Cahier n° 7 – 4e trimestre 2004 – page 9


NORMALISATION – RÉGLEMENTATION – CERTIFICATION .

Les flèches de la dalle mixte sont vérifiées Si la deuxième condition n’est pas satisfaite, Les dalles continues peuvent être calculées
après retrait de tous les étais éventuels, une on peut prévoir un ancrage d’extrémité (voir comme des dalles à travées isostatiques. Dans
fois le béton durci. Les spécifications du EC4, § 7.1.2.2, ou [42]) ou bien tenir compte ce cas, comme pour les poutres mixtes, l’EC4
§ 7.6.2.2 de l’EC4 sont d’application. Le cal- du glissement dans le calcul des flèches. propose d’appliquer un taux d’armatures mi-
cul des flèches peut être négligé si les deux nimal forfaitaire dans les zones de moment
conditions suivantes sont vérifiées : Dans la cas où un calcul complet des flèches négatif de la dalle, soit (voir l’EC4, § 7.6.2.1) :
• le rapport k de la portée de la dalle sur son s’avère nécessaire, l’influence de la fissura- • 0,4 % de l’aire de béton au-dessus de la tôle
épaisseur est inférieur aux limites données tion du béton au droit des appuis intermédiai- pour une dalle étayée
dans l’EC2, à savoir [46] : res peut être prise en compte d’une manière • 0,2 % de l’aire de béton au-dessus de la tôle
– k ≤ 25 pour une dalle simplement ap- similaire à celle utilisée pour les poutres mix- pour une dalle non étayée.
puyée tes : les efforts sont répartis dans la dalle au
– k ≤ 32 pour une travée de rive d’une dalle moyen d’une analyse élastique à l’état non L’espacement maximal des barres situées dans
continue fissuré, et on redistribue les moments en ré- le béton au-dessus de la tôle doit être déter-
– k ≤ 35 pour une travée intermédiaire duisant les moments sur appui de 30 % maxi- miné selon l’EC2, en prenant en compte la
d’une dalle continue. mum. hauteur hors tout de la dalle mixte.
L’épaisseur de la dalle à considérer dans le
calcul du rapport k est l’épaisseur effective, Le moment d’inertie de la section équivalente
c’est-à-dire la distance de la face supérieure peut être calculé selon la méthode approchée 3.3.3 LIMITATION DES VIBRATIONS
de la dalle de béton au centre de gravité de de l’EC4 (§ 7.6.2.2(5)).
la tôle [46] La vérification de la dalle mixte du point de
• aux extrémités des portées, le glissement vue des vibrations est similaire à celle des
entre le béton et l’acier peut être négligé si 3.3.2 CONTRÔLE DE LA FISSURATION poutres mixtes (voir § 3.2.3, p. 9). n
la charge de glissement (charge déterminée
selon des essais homologués, qui entraîne La fissuration du béton de la dalle ne doit être
un glissement d’extrémité de 0,5 mm) est contrôlée qu’au niveau de sa face supérieure
inférieure à 1,2 fois la charge de service conformément à l’EC2 [5].
souhaitée (EC4, § 7.6.2.2(9)).

t BIBLIOGRAPHIE
• Normes disponibles auprès de l’Institut belge de normalisation (IBN) (*)
Principes de calcul selon les Eurocodes - Actions
1. NBN EN 1990 (2002) Eurocodes structuraux. Eurocodes : bases de calcul des structures.
2. NBN ENV 1991-1 (2002) Eurocode 1 : bases du calcul et actions sur les structures. Partie 1 : bases du calcul, y compris le
document d’application belge (version homologuée + DAN).
3. NBN EN 1991-1-1 (2002) Eurocode 1. Actions sur les structures. Partie 1-1 : Actions générales. Poids volumiques, poids propres
et charges d’exploitation des bâtiments.
4. NBN ENV 1991-2-1 (2002) Eurocode 1. Bases du calcul et actions sur les structures. Partie 2-1 : Actions sur les structures.
Densité, poids propres et charges d’exploitation, y compris le document d’application belge (version homologuée + DAN).
Structures en béton
5. NBN B 15-002 (1999) Eurocode 2 : calcul des structures en béton. Partie 1-1 : règles générales et règles pour les bâtiments.
6. NBN ENV 13670-1 (2000) Execution of concrete structures. Part 1 : Common.
Structures en acier
7. NBN ENV 1090 (1997-2000) Exécution des structures en acier (6 parties).
8. NBN ENV 1993-1-1 (2002) Eurocode 3 : calcul des structures en acier. Partie 1-1 : règles générales et règles pour les bâti-
ments, y compris le document d’application belge (version homologuée + DAN).
9. NBN ENV 1993-1-3 (1997) Eurocode 3 : calcul des structures en acier. Partie 1-3 : Règles supplémentaires pour les éléments
minces formés à froid. Produits longs et produits plats.
Structures mixtes acier-béton
10. NBN ENV 1994-1-1 (2002) Eurocode 4 : calcul et dimensionnement des structures mixtes acier-béton. Partie 1-1 : règles
générales et règles pour les bâtiments, y compris le document d’application belge (version homologuée + DAN).
11. NBN ENV 1994-1-2 (2002) Eurocode 4 : calcul des structures mixtes acier-béton. Partie 1-2 : Règles générales. Calcul du
comportement au feu, y compris le document d’application belge.
12. NBN ENV 1994-2 (1998) Eurocode 4 : calcul des structures mixtes acier-béton. Partie 2 : ponts mixtes.
Normes de produits et normes d’essai : ciment et béton
13. NBN EN 197-1 (2000) Ciment. Partie 1 : composition, spécifications et critères de conformité des ciments courants.
14. NBN EN 197-1/A1 (2004) Ciment. Partie 1 : composition, spécifications et critères de conformité des ciments courants.
15. NBN EN 206-1 (2001) Béton. Partie 1 : spécification, performances, production et conformité.
16. NBN EN 206-1/A1 (2004) Béton. Partie 1 : spécification, performance, production et conformité.
17. NBN B 15-001 (2004) Supplément à la NBN EN 206-1. Béton. Spécification, performances, production et conformité.
18. NBN EN 12350 (1999-2000) Essai pour béton frais (7 parties).
19. prEN 13791 Assessment of concrete compressive strength in structures or in structural elements.

(*) Sauf les PTV [27] à [33], publiées par l’OCAB (Organisation pour le contrôle des aciers pour béton).

(suite en page suivante)

Les Dossiers du CSTC – Cahier n° 7 – 4e trimestre 2004 – page 10


NORMALISATION – RÉGLEMENTATION – CERTIFICATION .

t BIBLIOGRAPHIE (suite)
Normes de produits et normes d’essai : acier d’armature
20. NBN ENV 10080 (1995) Aciers pour l’armature du béton. Armatures pour béton armé soudables à verrous B 500. Conditions
techniques de livraison pour les barres, les couronnes et les treillis soudés.
21. NBN A 24-301 (1986) Produits sidérurgiques. Aciers pour béton armé. Barres, fils et treillis soudés. Généralités et prescriptions
communes.
22. NBN A 24-302 (1986) Produits sidérurgiques. Aciers pour béton armé. Barres lisses et barres à nervures. Fils machine lisses et
fils machine à nervures.
23. NBN A 24-303 (1986) Produits sidérurgiques. Aciers pour béton armé. Fils écrouis à froid lisses et fils écrouis à froid à
nervures.
24. NBN A 24-303/A1 (1990) Produits sidérurgiques. Aciers pour béton armé. Fils écrouis à froid lisses et fils écrouis à froid à
nervures.
25. NBN A 24-304 (1986) Produits sidérurgiques. Aciers pour béton armé. Treillis soudés.
26. NBN A 24-304/A1 (1988) Produits sidérurgiques. Aciers pour béton armé. Treillis soudés.
27. PTV 302 Aciers pour béton armé. Barres et fils machines à nervures (Révision 1). OCAB, 2002.
28. PTV 302/A1 Aciers pour béton armé. Barres et fils machines à nervures. Addendum 1. OCAB, 2003.
29. PTV 303 Aciers pour béton armé. Fils écrouis à froid à nervures (Révision 2). OCAB, 1998.
30. PTV 304 Aciers pour béton armé. Treillis soudés (Révision 1). OCAB, 2004.
31. PTV 305 Aciers pour béton armé. Poutres treillis (Révision 1). OCAB, 2000.
32. PTV 306 Aciers pour béton. Façonnage (dresser, couper, plier, positionner et souder) (Révision 1). OCAB, 2002.
33. PTV 307 Aciers pour béton armé. Barres à nervures. Profil alternatif (Révision 1). OCAB, 2003.
Normes de produits et normes d’essai : acier de construction
34. NBN EN 10025 (1993) Produits laminés à chaud en aciers de construction non alliés. Conditions techniques de livraison (inclut
l’amendement A1 de 1993)
35. NBN EN 10149 (1995) Produits plats laminés à chaud en aciers à haute limite d’élasticité pour formage à froid (3 parties).
36. NBN EN 10164 (1993) Aciers de construction à caractéristiques de déformation améliorées dans le sens perpendiculaire à la
surface du produit. Conditions techniques de livraison.
37. NBN EN 10210-1 (1995) Profils creux pour la construction finis à chaud en aciers de construction non alliés et à grains fins.
Partie 1 : conditions techniques de livraison.
38. NBN EN 10219-1 (1997) Profils creux pour la construction formés à froid en aciers de construction non alliés et à grains fins.
Partie 1 : conditions techniques de livraison.
Normes de produits et normes d’essai : connecteurs
39. NBN EN ISO 13918 (1999) Soudage. Goujons et bagues en céramique pour le soudage à l’arc des goujons (ISO 13918:1998).
Autres normes
40. NBN B 03-003 (2003) Déformation des structures. Valeurs limites de déformation. Bâtiments.

• Articles parus dans CSTC-Magazine et dans Les Dossiers du CSTC


41. Parmentier B. et Delincé D.
Conception et dimensionnement des structures selon l’Eurocode 0 (EN 1990). (Normes & Règlements). CSTC-Magazine,
hiver 2003.
42. Parmentier B. et Martin Y.
La construction mixte acier-béton. 1ère partie : dimensionnement aux états limites ultimes selon l’Eurocode 4 (Normes &
Règlements). CSTC-Magazine, hiver 2002.
43. Pollet V., Apers J. et Desmyter J.
De nouvelles normes “bétons”. Partie 1 : nouvelle version de la norme NBN B 15-001. Les Dossiers du CSTC, Cahier 4,
n° 2004/3.

• Ouvrages de référence sur le dimensionnement des constructions mixtes acier-béton


44. Association pour la promotion de l’enseignement de la construction acier (APK)
Construction métallique et mixte acier-béton. Tome 1. Calcul et dimensionnement selon les Eurocodes 3 et 4. Editions Eyrolles,
1996.
45. Johnson R. P. et Anderson D.
Designers’ Guide to EN 1994-1-1. Eurocode 4 : Design of composite steel and concrete structures. Part 1.1 : General rules and
rules for buildings. Londres, Thomas Telford, 2004.
46. Johnson R. P. et Anderson D.
Designers’ Handbook to Eurocode 4. Part 1.1 : Design of composite steel and concrete structures. Londres, Thomas Telford,
1993.
47. Schleich J.B., Mathieu J. et Conan Y.
Manuel de calcul selon l’Eurocode 4 des bâtiments contreventés en ossature mixte acier-béton. Bruxelles, Convention euro-
péenne de la construction métallique (CECM), n° 96, 2000.

• Autre
48. Wang Y. C. et Moore D. B.
A design method for concrete-filled hollow section, composite columns. Londres, The Structural Engineer, volume 75, n° 21,
1997.

Les Dossiers du CSTC – Cahier n° 7 – 4e trimestre 2004 – page 11

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