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DC22 Machines électriques alternatives et leur contrôle

MACHINE SYNCHRONE (MS)


MACHINE BRUSHLESS (SYNCHRONE AUTOPILOTEE)

Drone 4 moteurs synchrones Alternateur auto Eolienne (Génératrice


brushless (MS ~ 15W) (1 à 2 kW) synchrone 2,35 MW)

SOMMAIRE
1 GENERALITES................................................................................................................... 2
1.1 DOMAINES D’EMPLOI ................................................................................................................................................................... 2
1.2 CONSTITUTION SOMMAIRE ET SYMBOLES NORMALISES DES MACHINES SYNCHRONES ................................................................................. 3
1.3 PRINCIPE D’UNE MACHINE SYNCHRONE DE TYPE PAS A PAS A 2 POLES ET 2 ENROULEMENTS ........................................................................ 3
1.4 TYPES DE ROTOR (GEOMETRIE ET MODE D’EXCITATION)....................................................................................................................... 4
1.5 ALIMENTATION DU STATOR (INDUIT), CREATION DU CHAMP TOURNANT ET POSITION DU ROTOR ................................................................. 4

2 RELATIONS DE BASE ET MODELE SIMPLIFIE DE BEHN ESCHENBURG ................................ 5


2.1 VITESSE DE SYNCHRONISME S/0 (OU NS/0) ET DE ROTATION R/0 (OU NR/0) ......................................................................................... 5
2.2 MODELE ELECTRIQUE SIMPLIFIE D’UN ENROULEMENT ET EXPLOITATION (FRESNEL) ................................................................................... 5
2.3 RELATIONS DE PUISSANCE ET TRACES DE FRESNEL............................................................................................................................... 6
2.4 BILAN DE PUISSANCE .................................................................................................................................................................... 6
2.5 COUPLE ELECTROMAGNETIQUE CEM ............................................................................................................................................... 7

3 CARACTERISTIQUE ELECTROMECANIQUE [C = F(Ω)] ......................................................... 8


3.1 POUR UNE MACHINE AUTOPILOTEE ................................................................................................................................................. 8
3.2 POUR UNE MACHINE RACCORDEE AU RESEAU .................................................................................................................................... 8
3.3 LIMITES OU ENVELOPPE DE FONCTIONNEMENT .................................................................................................................................. 8

4 CONTROLE D’UNE MACHINE SYNCHRONE PAR ONDULEUR, AUTOPILOTAGE ................... 8


4.1 SEQUENCES DE L’AUTOPILOTAGE .................................................................................................................................................... 8
4.2 ORGANISATION DES BOUCLES DE CONTROLE DE L’AUTOPILOTAGE .......................................................................................................... 9
4.3 PILOTAGE VECTORIEL.................................................................................................................................................................. 10
4.4 COMPARATIF MS AUTOPILOTEE (BRUSHLESS) ET MCC ..................................................................................................................... 11
4.5 EXEMPLE : MOTORISATION D’UN VEHICULE HYBRIDE (TOYOTA PRIUS) ................................................................................................. 12

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MACHINE SYNCHRONE ET MOTEUR BRUSHLESS (SYNCHRONE AUTOPILOTE)


Une machine synchrone (MS) est un convertisseur électromécanique réversible, elle peut fonctionner soit en
moteur, soit en génératrice. On la nomme alors alternateur ou génératrice synchrone (GS)

1 GENERALITES
1.1 Domaines d’emploi
Petites puissances, (de 1 W à 100 W environ)
 Entraînement de programmateurs horaires, ventilateurs sur micro-ordinateurs, platine vinyle de qualité, modélisme de
qualité…
 Instrumentation médicale, micro mécanismes automobile, mini drone…

Moyennes puissances, (de 100 W à 100 kW environ)


 Machines d’usinage numérique (UGV), commande de mécanismes (aéronautique et espace…), outillage électroportatif
de qualité…
 Alternateur automobile classique (1 à 3 kW), entraînement direct du tambour des lave-linge modernes…
 Motorisation de véhicules électriques ou hybrides (vélo à assistance électrique, scooter, Prius Toyota…).

Fortes puissances, (de 100 kW à 1,5 GW environ)


 Motorisation ferroviaire (TGV atlantique à rotor bobiné 800KW, 1100kg / PSE à rotor aimants : 722kW, 720kg,
4570tr/min maxi), entrainement d’hélices de bateaux de croisières (10MW)
 Production d’énergie électrique, alternateur de centrale thermique (nucléaire 900 MW à 1300 MW, 1500 tr/min) ou
hydraulique (480 MW, 107 tr/min), éolienne (5 MW).
 Industrie : compresseur, centrifugeuse, mélangeuse.

AR.Drone PARROT quadrirotor. Usinage à grande vitesse (UGV) Paquebot de croisière Star Princess :
Moteur brushless spécialement conçu et sa vitesse de coupe de 1000 m/min Propulseur «POD» avec moteur intégré dans
carte de contrôle. dans l’acier, 10 fois la vitesse une nacelle orientable fixée sous la coque,
Pu = 15 W, N variable de 10350 à 41400 tr/min d’usinage traditionnelle. entraîne une hélice à pas fixe et vitesse
N = 28000 tr/min en vol stabilisé, soit 3300 Moteur de broche UGV variable. Pumax = 14 MW à f = 29Hz ; 24
tr/min pour les hélices, contrôle par Pu = 2 kW, N = 40000 tr/min pôles ABB Azipod® propulsion unit assembly
microcontrôleur basse consommation 8bits.
Timelapse

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1.2 Constitution sommaire et symboles normalisés des machines synchrones


L'induit est porté par le stator Symboles
Monophasé Triphasé
Il est constitué d’un, deux ou trois
enroulements (machine monophasée,
biphasée ou triphasée) parcourus par
Induit
des courants alternatifs. MS Stator MS
L'inducteur est porté par le rotor. 3~

On le désigne aussi « roue polaire ».


Il est constitué soit, d'électroaimants Inducteur
parcourus par un courant continu ou Rotor
Roue polaire
d'aimants permanents.

1.3 Principe d’une machine synchrone de type pas à pas à 2 pôles et 2 enroulements

I2 = 0 I2 =

I1 = + I I1 =

a) b)

I2 = I2 =
Commande en pas entier (90°/pas) :
Sur la figure a) le premier bobinage est alimenté
seul, le sens de I1 = + I est tel qu’il crée un pôle Sud
en vis-à-vis du pôle Nord du rotor. Les deux pôles
de noms contraires s’attirent, d’où la position du
rotor.
Pour une rotation dans le sens horaire, compléter
I1 = I1 =
les figures b), c) et d), en plaçant les courants dans
les bobines et la position du rotor avec le pôle c) d)
nord.

COMMANDE EN PAS ENTIER (avance de 90°/pas) : Compléter le tableau suivant pour les 2 sens de rotation.
Sens horaire Sens anti horaire
a) b) c) d) a) b) c) d)
I1
I2

COMMANDE EN DEMI PAS SENS HORAIRE (avance de 45°/pas) : On alimente simultanément 2 bobines, le rotor se
place dans une position médiane. Compléter le tableau suivant.
a) b) c) d) e) f) g) h)
I1
I2

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1.4 Types de rotor (géométrie et mode d’excitation)


Rotor à pôles saillants (p > 2) figures 2 :
Ils peuvent comporter un nombre élevé de pôles pour
des vitesses périphériques réduites (Ns = f/p).
Ce sont les alternateurs de vitesse faible utilisés
accouplés à une turbine hydraulique pour les
barrages.
Turbine à 100 tr/min et f = 50Hz :
p=

Rotor à pôles lisses (p = 1 ou 2) figures 3 :


Cette construction assure une grande robustesse
mécanique.
Elle est adoptée pour les alternateurs de fortes
puissances dont la fréquence de rotation est élevée
(3000 et 1500 tr/min), associé aux turbines à vapeur
(centrales thermiques et nucléaires).
p = 1 et f = 60Hz (USA)
NS =
b : rotor à pôles lisses
Rotor bobiné (fig. 4.a)
L’enroulement rotorique est
bobiné et alimenté au travers de 2
bagues tournantes et de 2 balais.
Rotor à aimants (fig. 4.b)
Plus de bagues et balais, les aimants
en terre rare (Samarium Sm60;
Néodyme Nd62) sont collés. Fig.4.b Rotor à aimants
Fig.4.a Rotor bobiné + bagues (+ balais) permanents

1.5 Alimentation du stator (induit), création du champ tournant et position du rotor


Pour une machine synchrone triphasée Fig.5a MACHINE TRIPHASEE bipolaire Fig.5b MACHINE TRIPHASEE bipolaire
bipolaire (figure 5), l’induit est constitué de (mode moteur) (mode générateur)
trois groupes de conducteurs logés dans les
encoches du stator, décalés d'un angle de
2π/3 entre eux, et parcourus par trois
courants formant un système triphasé
équilibré.
La force magnétomotrice totale crée un
champ tournant, de la même façon que
pour une machine asynchrone (voir intro
cours MAS).
Le rotor (ici bobiné) possède également
son propre champ magnétique, et
comporte donc un pôle nord N et un pôle En mode moteur, le rotor « s’accroche » En mode générateur, la rotation du
sud S. au champ magnétique tournant rotor génère des fem alternatives
Compléter les tracés des axes magnétiques résultant du stator. dans les enroulements du stator.
dans les 2 modes de fonctionnement pour En moteur, l’axe magnétique du rotor En générateur, le champ résultant du
une rotation dans le sens horaire du rotor. est en retard d’un angle α sur celui du stator est alors en retard d’un angle α
stator dépendant du couple mécanique sur celui du rotor dépendant de la
résistant. Pem fournie.

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L’origine des tensions d’alimentation va Ondes sinusoïdales pour les alternateurs de Ondes en créneau pour les machines
puissance ou les moteurs reliés au réseau. alimentées par onduleur de tension.
dépendre de l’utilisation de la machine.
 Raccordement au réseau triphasé
alternatif
 Raccordement à un onduleur de
tension

2 RELATIONS DE BASE ET MODELE SIMPLIFIE DE BEHN ESCHENBURG


2.1 Vitesse de synchronisme S/0 (ou NS/0) et de rotation R/0 (ou NR/0)
Comme la machine asynchrone, la vitesse de synchronisme S/0 ou NS/0 est directement liée à la fréquence f de
l’alimentation et au nombre de paires de pôles p.
Mais, comme l’indique son nom, la machine synchrone à un rotor (inducteur) dont la rotation est
synchronisée sur le champ tournant produit par le stator (induit), elle n’a pas de glissement
 f 60. f
ΩS / 0 = = ΩR / 0 en rd/s nS / 0 = = nR / 0 en tr/s NS / 0 = = NR / 0 en tr/min
p p p
2.2 Modèle électrique simplifié d’un enroulement et exploitation (Fresnel)
Ce modèle est réduit à un circuit R, L, E série  E fem dans un enroulement proportionnelle à la vitesse ΩR/0 et au
flux ψf fournit par l’excitation magnétique de l’inducteur
 E fem induite lors de la rotation par l’inducteur dans l’induit
tournant (bobiné ou aimants permanents).
(𝑒 = − 𝑑𝜓𝑓 /𝑑𝑡 en instantané ou 𝐸 = − 𝑗. 𝜓𝑓 en complexe)
 L inductance synchrone*, ou de Behn Eschenbur, tient compte du
 V tension simple aux bornes de l’enroulement
couplage magnétique entre les trois enroulements et le rotor. Elle
 J (ou I) le courant le traversant est valable seulement en régime établi et pour les machines à
 R résistance d’un enroulement pôles lisses, d’où une des principales limite du modèle…
* L = Lp + 2.M avec Lp Inductance propre d’un bobinage et M
 L inductance synchrone*, on pose également X = Lw
mutuelle avec chacun des 2 autres bobinages.
réactance de l’enroulement.

Convention générateur : E = V + ( R + jX ).I Convention moteur : V = E + ( R + jX ).I


Tracé de Fresnel en GENERATEUR avec V à l’origine Tracé de Fresnel en MOTEUR avec V à l’origine
La machine doit fournir une tension V avec un courant I connu et On alimente la machine sous tension V = 230V par exemple, avec un
un déphasage  du courant connu. R est négligé et Ef = E . courant I connu et un déphasage  du courant imposé.
Expression de E : E=
Tracé pour  = 30°

Angle interne δ : L’angle entre ψt et ψf noté δ est appelé angle interne, il correspond dans le tracé en tension à l’angle entre V et E. Cet angle
est caractéristique de l’état de charge et du mode de fonctionnement de la machine (Moteur ou générateur).
L’angle interne δ est fondamental pour le pilotage de la machine, il illustre l’état de charge de la machine synchrone.

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2.3 Relations de puissance et tracés de Fresnel


On gardera désormais la notation E pour la fem d’un enroulement
Puissance active (W) R non négligée, axe P (puissance active) et Q (puissance
Rappel : En régime sinusoïdal la puissance active d’un réactive).

dipôle est le produit scalaire P = V .I


Pour 3 phases identiques (machine équilibrée) et le régime
permanent, en sortie aux bornes de l’induit, la Puissance
électrique : P = 3.V.I.cosφ
Puissance électromagnétique Pem :
Sur le diagramme de Fresnel avec R présent, la projection
de E sur I donne V . cos  + R .I = E . cos

On obtient : Pem  3.E.I . cos  P  3.R.I 2


Si la résistance R est négligée, V . cos  = E . cos R négligée, axe P (puissance active) et Q (puissance
réactive).
Si on néglige la résistance R d’un enroulement,
P = Pem et V .cos φ = E .cos ψ
Puissances réactives (Q en VAR)
On projette sur l’axe en avance de π/2 sur I , cos  devient
sin  … (CQFD).

 Aux bornes de sortie

Q = 3.V .I . sin φ
 Dans l’entrefer

Qem  3.E.I . sin   Q  3. X .I 2

avec angle entre le courant I et la fem E, somme de l’angle interne et du déphasage 

2.4 Bilan de puissance


Les pertes de la machine synchrone triphasée sont :

 Des pertes joules au stator (induit) 𝑷JS = 𝟑. 𝑹S. 𝑰²


(RS résistance d’un enroulement statorique et I courant dans un enroulement)

 Des pertes mécaniques Pm = Cp.ΩR


On peut introduire le couple de pertes Cp dû aux frottements mécaniques, soit constant pour les machines usuelles soit
proportionnel à la vitesse de rotation ou à son carré à cause des effets aérodynamiques pour les machines ayant une vitesse
élevée par exemple broche UGV à NS = 20 000 tr/min.

 Des pertes fer ou magnétiques Pfe


On regroupe parfois les pertes mécaniques et fer sous le nom de pertes collectives P C = Pm + Pfe

 Les pertes d’excitation si l’inducteur de résistance Rex est bobiné Pex = Rex. Iex2 = Uex.Iex
Il n’y a pas de pertes d’excitation si la machine est à aimants permanents…

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Ci-dessous bilan des puissances actives donné en mode générateur (alternateur) extrait des techniques de l’ingénieur.

2.5 Couple électromagnétique Cem


Pem 3.E.I . cos
On retrouve la relation classique à partir de la puissance électromagnétique soit : Cem  
s s
Paramètres de pilotages :
Dans le cas le plus général, le contrôle de la machine synchrone peut se faire en agissant sur 3 paramètres:
 La fem E par le courant d’excitation Iex si la machine est à inducteur bobiné, en agissant sur la valeur du flux 𝜓𝑓 sous un
pôle. Ceci est impossible si la machine est à aimants permanents.
 L’angle  (entre le courant I et la fem E) peut être connu par la position du rotor et la phase du courant. Il est contrôlé
par un capteur angulaire (fourche optique, codeur incrémental, synchro résolver). L’alimentation des 3 phases est alors
coordonnée à l’information de ce capteur (pilotage des interrupteurs d’un onduleur). Il s’agit alors d’un autopilotage.
 Le courant I dans les phases lorsque la machine est associée à un convertisseur de puissance avec contrôle de courant
(capteur à effet Hall nécessaire).

Moteur BRUSHLESS : Un pilotage complet donne lieu à un ensemble dit BRUSLESS (traduction mot à mot « sans balais »), par
comparaison à la fonction réalisée par l’ensemble collecteur + balais d’une MCC.
On lit souvent dans la littérature scientifique vulgarisée « machine DC sans balais » ce qui est faux.
Le développement très rapide de solutions de petites dimensions peu coûteuses (moteur + capteurs + contrôle complet) donne
un servomoteur appelé SERVO par les habitués, qui est par exemple utilisé pour les drones grand public.

DEMARRAGE : Une machine synchrone ne peut être raccordée directement sur le réseau 50 Hz sans dispositif de démarrage.
 Soit il est nécessaire de mettre une machine entraînant son rotor pour la synchroniser en augmentant la vitesse
mécanique ΩR/0 ;
 Soit un onduleur avec autopilotage permet la montée progressive de f donc de ΩR / 0 = 2f / p =  / p .

L’usage d’une électronique complète (MS autopilotée) permet le démarrage et le fonctionnement dans un large domaine de
couple et vitesse en mode moteur ou générateur.
Un exemple d’emploi qui s’est développé très rapidement dans l’automobile est celui de l’alterno-démarreur (système STOP-
START) conçu au départ par BOSH.

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3 CARACTERISTIQUE ELECTROMECANIQUE [C = F(Ω)]


On donne ci-contre la représentation
des modes de fonctionnement de la
machine synchrone dans le plan
couple = f(vitesse)

 Fonctionnement à couple Evolution de


constant de 0 à ΩS. Fonctionnement
l’angle interne
à puissance
 Fonctionnement à puissance en fonction du
constante
constante au-delà de ΩS. couple
C = Pnom / s

3.1 Pour une machine autopilotée


 De 0 à ΩS/0, la vitesse est ajustée par la fréquence, le couple par l’angle interne δ .
 Au-delà de ΩS/0, la vitesse peut augmenter, mais la puissance demeure constante à P nominale.

3.2 Pour une machine raccordée au réseau



 La vitesse est fixée par la fréquence du réseau « infiniment puissant » à ΩS / 0 = .
p
 Le couple varie soit par la variation de charge mécanique en moteur, soit par le couple mécanique transmis par la
source puissance mécanique (turbine hydraulique, à vapeur, hélice d’éolienne).

3.3 Limites ou enveloppe de fonctionnement


Les limites de la machine sont dans 3 domaines :
 Domaine électrique (Imax et Vmax)
 Domaine mécanique (Ωmax et Cmax)
 Domaine thermique (Tmax = 50°C pour des aimants Samarium Cobalt actuellement… !).
Lorsque le couple résistant augmente (plus de puissance mécanique demandée en moteur, ou plus de puissance électrique
débitée en générateur), l’angle interne augmente également.

est limité à une valeur de décrochage à ne jamais atteindre au risque de désynchroniser la machine est de la bloquer
mécaniquement.
La limite thermique impose souvent les limites électriques et mécaniques sur des temps longs selon la constante de temps
thermique de la machine, et les matériaux utilisés.

4 CONTROLE D’UNE MACHINE SYNCHRONE PAR ONDULEUR, AUTOPILOTAGE


4.1 Séquences de l’autopilotage
Associé à son électronique de commande, cette
machine est équivalente à un MCC car
l'ensemble {capteurs + onduleur} joue le rôle
d'un collecteur électronique, sans les
inconvénients (usure, étincelle, vitesse limite)
du collecteur mécanique

Le découplage des grandeurs mécaniques couple et vitesse, permet l’emploi de la machine synchrone dans une gamme
de puissance très étendue. Du rotor d’hélice de l’AR DRONE PARROTS à l’entraînement des TGV.

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Le dispositif ci-contre, très


rudimentaire et peu coûteux, permet
de délivrer les impulsions de
commande aux interrupteurs aux bons
instants. Il y a autopilotage

Le principe d’alimentation des


enroulements par onduleur est illustré
ci-contre, la commutation des
interrupteurs est pilotée par la position
du rotor.
Les 6 interrupteurs agissent alors tel
que l’ensemble balais + collecteur
d’une MCC

4.2 Organisation des boucles de contrôle de l’autopilotage


Un même ensemble (commande + machine synchrone) peut désormais assurer :
 Un pilotage en vitesse, position, accélération,
 Un comportement pas à pas (positionnement boucle ouverte)
 Un comportement boite de vitesse électrique

L’ajout d’une régulation de vitesse, donne une précision améliorée vis-à-vis d’une MCC, grâce aux propriétés du MS.
Vu côté électronique, il possède les mêmes équations électromécaniques :
Fem : E = Kv.Ω Couple : Cm = Kc.I (avec E et I : intensité pour une phase)
Pour cette machine qui est triphasée, Kv est différent de Kc. Si on raisonne aux bornes d’un enroulement on a Kc = 3.Kv

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4.3 Pilotage vectoriel


REMARQUE N°1 : Obtention d’un champ tournant
Nous avons vu lors de la présentation de la machine asynchrone,
que pour obtenir un champ tournant à partir d’une alimentation
en alternatif, deux bobines perpendiculaires sont suffisantes
(figure ci-contre).
Il n’est à priori pas nécessaire d'avoir un système triphasé de
bobines, mais néanmoins pour des raisons d’optimisation de
construction (facteur de puissance électrique et de
dimensionnement) il est préférable d’utiliser 3 enroulements.

REMARQUE N°2 : Optimisation du couple


Dans une machine à courant continu, le couple
électromagnétique est proportionnel à deux grandeurs
indépendantes, le flux inducteur φ du stator obtenu par aimant
permanent ou enroulement d’excitation et le courant d'induit Ia
au rotor.
Le couple électromagnétique Cem rotor /stator est alors égal au
produit vectoriel des vecteurs associés au flux ⃗φ ⃗⃗⃗ ,
⃗ et au courant Ia
sous une forme simplifiée Cem rotor /stator = KT. ⃗φ ⃗⃗⃗
⃗ ʌ Ia.
⃗⃗⃗ .
⃗⃗ et perpendiculaire à 𝐈𝐚
Ce couple est maximal si 𝛗
Dans une MCC le collecteur et les balais vont toujours alimenter
les conducteurs de l’induit en respectant cette condition. La MCC
est par construction une machine à contrôle vectoriel de flux.
SOLUTION : Pilotage vectoriel (MAS ou MS)
Le pilotage vectoriel transforme une
machine triphasée alternative réelle (3
enroulements à 120°) en machine virtuelle
(2 enroulements perpendiculaires), par une
électronique de contrôle et commande
comprenant :
 une partie mesure par capteur de
position rotor (MS et MAS) ou
reconstructeur de flux (MAS),
 une partie traitement numérique
(passage d’une matrice symétrique à
une matrice diagonale),
 Une partie contrôle de puissance par
un onduleur triphasé à pilotage de
phase du courant.
Repère des axes et matrice
inductance d’une machine
synchrone :
 L, inductance principale
 M inductance mutuelle.

La transformation d’un système 3 axes en un système 2 axes se fait usuellement par 2 matrices de passage :
 La matrice de Concordia qui conserve les puissances mais pas les amplitudes,
 La matrice de Clarke qui conserve l’amplitude des grandeurs mais pas celles des puissances et couples, il faut alors
multiplier par un coefficient 3/2.

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4.4 Comparatif MS autopilotée (Brushless) et MCC


Moteur BRUSHLESS MCC à aimants
Caractéristiques générales Caractéristiques générales
 Pas d’entretien (pas de collecteur) Utilisable en  Simplicité du variateur (hacheur).
atmosphère explosive, corrosive.  Prix réduit car très grande diffusion (qq 106
Avantages

 Excellente dissipation thermique. (Pj au stator /jour…)


seulement).  Pas d’électronique interne.
Caractéristiques dynamiques et statiques Caractéristiques dynamiques et statiques
 Puissance massique >> (P/m : kW/kg).  Bien adaptée aux basses vitesses où elles ont
 Vitesse max >>. (pas de collecteur). une régularité de marche excellente.
 Faible inertie (forte accélération) d’où une bande
passante mécanique >> (rotor saucisson).
Caractéristiques générales Caractéristiques générales
 Electronique interne.  Entretien (balais, collecteur).
Inconvénients

 Prix en forte baisse car la production devient  Se dégrade en atmosphère corrosive, explosive.
importante. Caractéristiques dynamiques et statiques
 Alimentation et de régulation complexe mais  Vitesse max limitée par le collecteur.
maîtrisée.  Puissance massique <<MS
Caractéristiques dynamiques et statiques  Inertie >>MS d’où une BP mécanique <<MS
 A basse vitesse les harmoniques peuvent créer
des ondulations de couple.

Alternateur de
centrale électrique
Descente du rotor
(18,8 m, 80 pôles, 75
tr/min) d’un alternateur
700MW au barrage des
trois gorges Chine
Entraînement par des
turbines Francis de
25m

Eolienne
Stator d’une éolienne ENERCON E112 4,5 MW nominal
Multipolaire à entraînement direct (8 à 13 rpm)
Rotor de 21 tonnes, diamètre =114m

Alternateur démarreur automobile Valéo


Système STOP and START
• Génération d’énergie à vitesse variable
• Triphasés 2,5 kW à 5 kW (24 V) en automobile
• Rotor à griffes : grand nombre de pôles, enroulements globalisés,
faibles pertes Joules.

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4.5 Exemple : Motorisation d’un véhicule hybride (Toyota Prius)


On améliore les performances ‘un véhicule
thermique classique en récupérant
l’énergie cinétique ou potentiel mécanique
grâce à une MS en mode générateur.
L’énergie récupérée est stockée dans des
batteries, puis réutilisée en phase
d’accélération (en ville) la MS fonctionnant
alors en moteur, en parallèle ou non avec le
.
moteur thermique
La structure de la chaîne d’énergie associe
le moteur thermique, la machine électrique
et les différentes structures de conversion
de la forme de l’énergie électrique.
- Redresseur à découpage pour
recharger la batterie à partir de
l’alternateur
- Onduleur pour alimenter la machine
Synchrone triphasée à partir de la
batterie
Il n’y a pas de boite de vitesses, c’est le
train épicycloïdal et le pilotage de la MS qui
assure l’adaptation de vitesse jusqu’aux
roues.
Le répartiteur de puissance
mécanique est réalisé par un
train épicycloïdal.
Le pilotage se fait par la Machine
Synchrone en couple et vitesse
sur la couronne extérieure.
Le moteur thermique est alors
utilisé dans sa zone de plus
faible consommation d’essence.

L’association d’un moteur


électrique et d’un moteur
thermique, permet d’avoir une
large plage de vitesse à couple
élevé.
Au démarrage le moteur
électrique fournit un couple
constant est important (de 0 à
-1
1200 tr.min ).
Au-delà, pour les vitesses
supérieures, le moteur thermique
intervient alors que la machine
électrique travaille à puissance
constante et que son couple utile
est décroissant.

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