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XII.

MACHINES ÉLECTRIQUES
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Généralités
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of this document Les machines électriques servent à transformer l’énergie
mécanique en énergie électrique dans les dynamos- génératrices
ou à transformer l’énergie électrique en celle mécanique dans les
moteurs électriques.
Il existe trois types des machines électriques répandus
largement dans l’industrie :
-machines à courant continu;
-machines synchrones;
-machines asynchrones;

Machines à courant continu

Malgré à l’utilisation très répondu du courant alternatif dans


le système d’alimentation les machines à courant continu trouvent
une large emploie dans les différentes domaines de l’industrie et
des travaux domestiques.
Les machines à courant continu se devise en:
machines génératrices, machines motrices.
Machine génératrice (ou dynamos) c’est une machine
électrique qui transforme l’énergie mécanique du moteur en énergie
électrique de courant continu fournit aux récepteurs.
Des dynamos à courant continu sont utilisées en général
quand on a besoin d’une source à courant continu autonome et pour
régler la tension continue dans de larges limites.
Machine moteur c’est une machine électrique qui
transforme l’énergie électrique en énergie mécanique
Le domaine d’utilisation industrielle des moteurs à courant
continu est très vaste et ils sont fabriqués pour différentes
puissances, tensions, vitesses de rotation, etc.

308
Parmi les avantages des moteurs à courant continu par
rapport à ceux à courant alternatif il faut indiquer propriétés de
réglage.
Les moteurs à courant continu sont largement utilisés là où
l’on demande un réglage de vitesse progressif et dans de larges
limites. Ils sont utilisés pour entraîner les laminaires, les machines
à papier les machines outils, les machines de levage, etc.

Constitution d’une machine à courant continu

Une machine à courant continu est constituée de deux


parties:
a) Partie fixe appelée inducteur et destinée surtout à créer le
flux magnétique
L’inducteur comprend :
• une culasse en acier coulé où le flux s’enferme.
• des pôles en tôles d’acier épanouissement polaire qui
sert à mieux répartir le flux magnétique.
b) Partie mobile appelée induit dans laquelle a lieu la
transformation de l’énergie. L’induit est un corps cylindrique
tournant dans l’espace situé entre les pôles.
L’induit comprend :
- une armature ou tambour dentée de l’induit.
- un enroulement placé sur cette armature dans les encoches
et relié électriquement au collecteur. L’enroulement se compose de
plusieurs spires. Chaque spire comprend deux conducteurs (AB et
CD) plongés dans les encoches et soudés à deux lames voisines du
collecteur. Donc, toutes les spires sont connectées entre elles en
série et l’enroulement est court-circuité sur lui-même.
c) Collecteur - est formé d’un certain nombre de lames en
cuivre isolées les unes des autres et l’arbre par mica. Collecteur est
un redresseur mécanique. Sur le collecteur frottent des balais fixés
à l’aide de porte-balais, qui relient l’enroulement d’induit au circuit
extérieur.

309
2
1

Les parties fixe et mobile sont séparer l’une de l’autre par


un entrefer.
Les parties d’une machine sont:

1. Inducteur : 2. Induit

1. carcasse avec les pôles 1. ventilateur


2. flasque arrière 2. arbre
3. flasque avant 3. collecteur
4. balais
5. porte-balais
6. couronne
7. ressorts

310
Forces électromotrices de l’induit

Déduisons la formule permettant de calculer la valeur de la


F.E.M. induite dans une machine à courant continue.
On sait que la valeur de la F.E.M. induite est
proportionnelle à la vitesse de variation dans le temps du flux

magnétique, e = − .
dt
Durant un tour complet de l’induit d’une dynamo
bipolaire, chaque conducteur de l’enroulement d’induit coupe deux
fois le champ magnétique de la machine. Si la vitesse de rotation de
n tr
la machine est ⋅ , le nombre de lignes d’induction coupées par
60 sc
n
le conducteur en unité de temps est : 2Φ ⋅
60
La valeur de la F.E.M. est donc :
n
e= 2Φ ⋅ (12.1)
60
Si l’enroulement d’induit comporte deux branches
parallèles, le nombre total de conducteurs étant N, chaque branche
comportera N/2 conducteurs.
La F.E.M. induite dans chaque branche sera déterminée
par l’expression suivante :
n N
e= 2Φ ⋅ ⋅ (12.2)
60 2
Jusqu’à présent nous avons considéré une dynamo à deux
pôles avec p=1 ou 2p=2. Dans une machine comportant 2p pôles, le
nombre de lignes d’induction coupées par un conducteur pendant
un tour de l’induit sera 2pΦ et non pas 2Φ.
La valeur de la F.E.M. induite sera alors
n N
e= 2pΦ ⋅ ⋅ (12.3)
60 2

311
Si l’enroulement de l’induit comporte 2a branches et non
pas deux branches parallèles (a=1 et 2a=2) le nombre de
conducteurs dans chaque branche sera N/2a et la F.E.M. de la
dynamo sera déterminée par l’expression :
n N
e= 2Φ ⋅ ⋅ (12.4)
60 2a
Définitivement on peut calculer la F.E.M. d’une dynamo
d’après la formule:
p n
E= ⋅ ⋅ NΦ (12.5)
a 60
ou E = KE ⋅ n ⋅ Φ (12.6 )
p N
où K E = ⋅ -grandeur constante pour machines données.
q 60
Exemple :
Calculer la F.E.M. d’une dynamo dont Φ=0,0365 Wb ;
N=500 ; n=750 2p=6 2a=6
Solution:
p n
E= ⋅ ⋅ N Φ = 230,V
a 60

Couple et puissance d’une machine à courant


continu

Selon la loi d’Ampère la force F agissant sur un conducteur


de longueur l qui se déplace normalement aux lignes de l’induction
magnétique B est :
F=BIl (12.7)
F=BlIsinα ; α= π /2
Sur le chemin « d » le travail du conducteur est :
A=Fd=BlId=ΦI (12.8)
ou Φ=Bld (ld=S) Chaque conducteur de l’induit de la
machine électrique est parcouru par un courant I/2 et pendant un
tour il coupe le flux deux fois.
312
Le travail produit par un conducteur (spire) est donc :
Ao=2ΦI/2=ΦI (12.9)
Le travail de tous les conducteurs de l’induit sera :
A=NΦI (12.10)
Ce travail est produit sur le chemin qui est égal à la
circonférence de l’induit : π·D
(D - est le diamètre)
Donc, la force résultante sera :
F=A/(πD)=N/(πD)ΦI (12.11)
Le couple développé par l’induit est :
C=FD/2=N/(πD)ΦI (12.13)
Dans le cas général :
C=KmΦI (12.14)
N
où Km =
πD
Ces expressions montre que le couple est proportionnel :
1. au flux sous un pole
2. au courant dans les conducteurs de l’induit
La puissance -c’est le travail en unité de temps :
P=An=N Φind=EI (12.15)

Couple résistant et couple moteur

Dans une machine à courant continue le couple résistant


d’une génératrice et le couple moteur d’un moteur se détermine
facilement par la loi de l’Ampère.
Si l’enroulement comprend 2 branches parallèles le
courant dans chaque conducteur d’induit sera égal à :
I=Iind/2a (12.16)
Le champ magnétique de la machine en agissant sur le
conducteur parcouru par le courant crée une force :
F=BIl=BIind/(2a)·l (12.17)
Si l’on considère la valeur moyenne de l’induction sous un
pôle, on obtient la valeur moyenne de la force
313
Fmoy=BmoyIind/(2a)·l (12.18)
Le couple correspondant sera :Cmoy=FmoyD/2
Le couple créé par tous les N conducteurs de l’induit sera N
fois plus grand
C=CmoyN=BmoylNDIind/4a=KmBmoyIind (12.19)
Où Km - est une grandeur constante pour une machine
donnée. La surface de l’induit dans les limites d’un pas polaire de
la machine est égal à πDl/2p. Le flux magnétique par pôle
Φ=BmoyπDl/2p, on trouve C=pN ΦIind/2aπ=Km ΦIind , (kg*m).

Classification des machines à courant continu

Le champ magnétique d’une + -


machine à courant continue est créé par
l’enroulement d’excitation.
Les caractéristiques des Iind
machines à courant continu dépend
surtout du mode de connexion de
l’enroulement d’excitation avec l’induit.
On distingue 4 types des machines à EE
courant continu :

Machines à excitation en
dérivation (machines shunt) (fig.12.1) Fig.12.1

L’enroulement d’excitation est


connecté en parallèle avec les bornes de
l’induit. Le courant d’excitation Iexc en
fonctionnement normal atteint 5% de la
Iind
valeur du courant de l’induit pour les
machines de faible puissance et 1% pour EE
les grosses machines. -
Etant donné que l’enroulement
d’excitation est connectée à la tension de
la machine U et son courant Iexc est de Fig.12.2
314
beaucoup inférieur au courant de l’induit, la résistance de
l’enroulement d’excitation Pexc=Uiexc doit être relativement grande.
Pour régler le courant dans l’enroulement d’excitation on branche
en série avec ce dernier un rhéostat dit rhéostat de champ. Les
machines à excitation en dérivation se caractérisent par la constante
relative du flux principal qui dépend peu de la charge de la
machine. L’enroulement d’excitation est alimenté par la tension des
branches de l’induit.

Machines à excitation série

Le courant de l’induit passe par l’enroulement d’excitation.


Pour cette raison ce dernier est fait en fil de section relativement
grande et de faible résistance (fig.12.2)
Dans ces machines le flux magnétique varie dans de
grandes limites en fonction de la charge.

Machines à excitation compound (composée)

Sur les pôles de ces machines sont placés deux


enroulements d’excitation dont l’un est connecté en série et l’autre
en parallèle avec l’induit.
Avec ce mode d’excitation on peut obtenir les
caractéristiques les plus différentes en variant l’influence de deux
enroulements sur la création du flux (fig.12.3).

Machines à excitation indépendante

Dans ces machines le courant d’excitation ne dépend pas de


la tension aux bornes de l’induit car l’enroulement d’excitation est
alimenté par une source indépendante.
Les machines à excitation indépendante pour certaines
caractéristiques différent peu des machines shunt. Le flux ne
dépend pas de courant de l’induit (fig. 12.4).

315
+
+ -

EEser
Iind

-
Iind

Fig.12.4

EEsh

Fig.12.3

Principe de fonctionnement d’une génératrice de


courant continu (dynamo)

Si on introduit un conducteur dans un champ magnétique


(fig.12.5), le conducteur en se déplaçant coupe le champ. Dans le
conducteurs est alors induite une F.E.M. dont le sens peut être
déterminer d’après la règle de la main droite.
En reliant le conducteur avec une résistance obtenons un
circuit fermé. Ce circuit est parcouru par un courant à la cause de la
F.E.M. induite.
Selon la deuxième loi de Kirchhoff nous avons :
E=U+Ir (12.20)
Ou U - tension appliquée à la résistance R
r- résistance du conducteur
I r - chute de tension dans conducteur
En multipliant les membres de l’équation (12.20) à I (la
partie gauche et droite), on obtient EI=UI+I2r (12.21)
316
mais E=BlV, alors BlVI=BlIV=FV=Pmec ; EI=Pmec ;
Pmec=Pel+∆P
Où Pmec -puissance mécanique transformée en électrique
Pél- puissance absorbée par R
∆P - pertes de
puissance par l’échauffement N
dans le conducteur.
Selon la loi de Lenz R
(1834) le sens d’une F.E.M.
induite est toujours tel que le I
A
sens du courant qu’elle
produit et de son champ S
magnétique tendent à
s’opposer à la cause
provoquant cette F.E.M. Fig.12.5
induite.

Dynamo

On appelle dynamo une machine électrique qui transforme


l’énergie mécanique en énergie électrique à courant continu que la
machine fournit aux récepteurs.
La dynamo fonctionne d’après le principe de l’induction
électromagnétique.
Les parties essentielles d’une dynamo sont un induit
portant un enroulement et des électro-aimants créant le champ
magnétique
Lorsque l’induit tourne son enroulement coupe les lignes
du champ des pôles. D’après la loi de l’induction
électromagnétique l’enroulement de l’induit sera le siége d’une
F.E.M. induite ( e = Blv sin α ).
Une machine électrique est caractérisée par son service
nominal.
On appelle service nominal d’une machine électrique le
service pour lequel elle a été prévue par le constructeur.
317
Le service nominal est caractérisé par les valeurs
indiquées sur la plaque signalétique de la machine et appelées
grandeurs nominales.
Ces grandeurs sont :
1. la tension aux bornes - Un
2. le courant d’excitation - iexc
3. le courant dans l’induit - Iind
4. la vitesse de rotation n tr/min
Selon le mode d’excitation on classe les dynamos à
courant continu en :
1. dynamo à excitation indépendante - l’enroulement
d’excitation est alimenté par une source de tension continue -
accumulateur, redresseur, une autre dynamo ;
2. dynamo à auto excitation
Suivant le mode de connexion de l’enroulement
d’excitation à l’enroulement d’induit, les dynamos à auto excitation
se classent en trois types :
• dynamos à excitation en dérivation (shunt)
• dynamos à excitation série
• dynamos à excitation composée
Selon le mode de connexion de l’enroulement d’excitation
avec l’enroulement d’induit, la dynamo possède ses particularités et
ses caractéristiques propres.

Dynamo à excitation indépendante


Les conditions de fonctionnement d’une dynamo à
excitation indépendante sont les plus simples puisqu’il n’existe pas
de relation entre le courant d’excitation et la tension de la machine.
Le schéma d’une dynamo à excitation indépendante est
représenté par la fig. 12.6.
Les propriétés d’une dynamo sont analysées à l’aide des
caractéristiques établissant les relations entre les grandeurs
principales qui déterminent le fonctionnement de la dynamo.
On distingue les caractéristiques suivantes:

318
caractéristique à vide; caractéristique externe et caractéristique
de réglage.
1. Caractéristique à vide.
Si le circuit de l’induit est coupé on obtient le régime,
appelé marche à vide ( Rch → ∞ ).
Lorsque l’induit tourne à une vitesse constante et la
machine n’est pas chargée (marche à vide), sa F.E.M. ne dépend
que de l’intensité du courant d’excitation. En faisant varier à l’aide
du Rr la résistance du circuit d’excitation et en notant les
indications de l’ampérmètre mon té dans le circuit d’excitation et
du voltmètre connecté aux bornes de la dynamos on peut établir la
relation entre E de la dynamo en marche à vide et le courant
d’excitation. Cette relation est représentée par une courbe appelée
caractéristique à vide (fig. 12.7).
On peur voir que la courbe a deux branches: montante et
descendante, ce qui est du au magnétisme rémanent (à cause de
cette influence les deux branches ne passent pas par l’origine des
coordonnées)
Pour une machine fonctionnant à vide :
E=Uo=KE Φn=KIE Φ, où K EI = K E n.

2. Caractéristique externe (fonctionnement en charge)


On appelle caractéristique externe d’une dynamo la courbe
de sa tension en fonction du courant envoyé dans le circuit
extérieur lorsque le courant d’excitation et la vitesse de relation est
constante (fig. 12.8).
U=f(Iind pour iexc=const ; n=const)
Cette caractéristique peut être obtenue en chargeant
graduellement la dynamo.

319
La tension de la Rch
génératrice est la différence entre
la force électromotrice de l’induit
Eind et la chute de tension Rind*Iind Iind
A
dans la résistance de l’induit U
(cette résistance comprend V
également la résistance de contact
de balais), on a donc,
U=Eind -RindIind. G
Avec l’accroissement de
la charge la F.E.M. de l’induit
Eind diminue graduellement par
suite de l’action démagnétisante
de la réaction d’induit. De cette façon,
avec l’accroissement de la charge, la
tension doit diminuer pour deux raisons :
• par suite de l’accroissement de la
Fig.12.6
chute de tension (Rind Iind);
• par suite de la diminution du flux magnétique due à la
réaction d’induit.

3. Caractéristique de réglage iexc=f(I) U=const.

Si l’on règle le courant iexc de façon que lors de


l’accroissement du courant de charge la tension du générateur reste
constante. On obtient une courbe iexc=f(I) appelée caractéristique de
réglage. Pour actionner la génératrice, on peut utiliser comme
moteur une machine à vapeur, une turbine à vapeur, une turbine
hydraulique, un moteur hydraulique, un moteur à combustion
interne, un moteur électrique

320
iexc

nn U=const

I
0
Fig.12.9

Puissance et rendement d’une dynamo

La puissance développée par une dynamo est égale :


P1 = E ⋅ Iind (W) , (12.22 )
où E- f.é.m. induite, V
321
Iind - courant dans l’enroulement de l’induit
La puissance utilisée (transformée en énergie mécanique ou
en autre forme d’énergie)
P2 = U ⋅ I (12.23)
U - tension aux bornes du générateur
I – courant dans le circuit extérieur
P
Rendement d’une dynamo : η = 2 ⋅100%
P1

P1 = P2 + ∆P ; ∆P = ∆Pind + ∆Pexc + Pf + Pméc
∆Pexc = I exc
2
⋅ Rexc - pertes dans le circuit d’excitation (w)
∆Pind = I ind
2
⋅ Rind -pertes dans l’enroulement de l’induit
R
Exemple : La tension aux
bornes de la dynamos à excitation
en dérivation est égale à U=120V,
Rind=0.25Ω, Rexc=80Ω. La
U
puissance développée par le moteur
V
primaire est égale à Pél=2.5kw I
Déterminer : Iexc, Iind, A Iind Rind
∆Pind, ∆Pexc, (Pméc+Pf), ηé, ηind si
G
I=12.5A
Iexc
Solution: Esh
1. Le courant dans
l’enroulement d’excitation
U 120
Iexc = = = 1.5 A
Re xc 50
2. Les pertes de puissance dans l’enroulement d’excitation
∆Pexc = I exc
2
⋅ Rexc = 2.25 ⋅ 80 = 180W
3. Le courant dans l’induit
I ind = I + I exc = 12.5 + 1.5 = 14 A
322
Les pertes dans l’enroulement de l’induit
∆Pnd = I nd ⋅ Rnd = 49W
2

4. La puissance utilisée du générateur P2 = U ⋅ I = 1500W


5. Les pertes mécaniques et pertes dans le fer du générateur
∆Pméc + ∆Pf = Pel − P2 − ∆Pind − ∆Pexc = 771W
6. Le rendement du générateur
P P2 ⋅ 100%
ηe = 2 = = 87%
P P2 + ∆Pind + ∆Pexc
7. Le rendement de l’inductrice
P
η ind = 2 ⋅ 100% = 60%
Pée

Transformation de l’énergie électrique en énergie


mécanique

Soit un conducteur rectiligne AB (fig. 12.10) parcouru par


un courant venant d’une source de tension et introduit dans un
champ magnétique extérieur. On sait qu’un conducteur parcouru
par un courant et placé dans un champ magnétique est soumis à une
force exercée par le champ et tendant à déplacer le conducteur dans
un sens déterminé par la règle de la main gauche.
Lors de son mouvement, le conducteur coupe les lignes
d’induction et, d’après la loi
d’induction N
électromagnétique, une U
FEM induite apparaît dans
ce conducteur. Le sens de la F,V
I
FEM induite est opposé au A
sens du courant I et
S
appelons – la FEM contraire
Ec.
Ec=BlV
Fig. 12.10
323
D’après la deuxième loi de Kirchhoff pour un circuit fermé,
on a:
U-Ec=Ir (12.24)
ou U=Ec+Ir
d’où I=(U-Ec)/r
En multipliant les membres de l’équation, on obtient
UI=EcI+I2r ou P=Pmec+∆Pel (12.25)
(la puissance électrique est transformée en puissance mécanique et
puissance thermique).

Moteurs à courant continu

Le moteur c’est une machine électrique qui transforme


l’énergie électrique en énergie mécanique. Son principe de
fonctionnement est basé sur l’interaction des courants dans
l’induction avec le champ magnétique créé par des pôles
principaux.
Cette interaction fait naître un couple moteur sous l’action
duquel l’induit tourne.
Un moteur est constitué de deux parties essentielles :
a) partie immobile – c’est le bâti fait d’une couronne
circulaire en acier ;
b) partie mobile – induit.
L’induit est un corps cylindrique formé de tôles empilées
isolées pour réduire les pertes dues aux courants de Foucault.
On fixe sur le bâti les pôles principaux. Chaque pôle porte
une bobine inductive. Ces dernières constituent les enroulements
d’excitation dont le flux magnétique se ferme à travers les pôles,
l’induit et le bâti.
Dans des encoches de l’induit se trouve l’enroulement
d’induit relié électriquement au collecteur qui est formé d’un
certain nombre de lames en cuivre isolées les unes des autres et de
l’arbre par du mica.
Sur le collecteur frottent des balais fixes qui relient
l’enroulement tournant de l’induit au circuit extérieur.
324
Le collecteur sert à conserver le sens du passage des
courants dans des spires de l’induit se trouvant sous les mêmes
pôles.
Le sens de rotation de l’induit dépende du sens des courants
dans l’induit et dans l’inducteur.
Pour changer le sens de rotation de l’induit il suffit de
changer le sens du courant de l’induit ou le sens du courant de
l’inducteur.
Les moteurs à courant continu sont utilisés dans les
mécanismes de levage, dans de différents montage de réglage et de
commande automatique, etc.
Pour les tramways on utilise des moteurs de 33 à 54.5 KW ;
550V ; 560 à 660 tr/min.
Pour les locomotives électriques on utilise des moteurs de
320 A ; 450 KW ; 750V et 1500V.
L’organisation des moteurs électriques est la même que
celle des dynamos.
Le couple moteur est déterminé d’après la formule :
Cm=KmIindΦ (12.26)
où Km - coefficient de proportionnalité qui tient compte
des grandeurs constantes du moteur donné: nombre de paires de
pôles, nombre des conducteurs de l’enroulement de l’induit,
nombre de branches parallèles de l’enroulement d’induit.
Iind - est le courant d’induit
Φ - est le flux magnétique
Pour une vitesse de rotation constante, le couple développé
par le moteur est égal au couple résistant de la charge mécanique
appliquée à l’arbre du moteur :
Cm=Cres (12.27)
La puissance que le moteur demande au réseau est
supérieure à la puissance qu’il développe sur son arbre. La perte de
puissance est due aux pertes par frottement dans les paliers, par
frottent des balais contre le collecteur, par frottement de l’induit
contre l’air, aux pertes dans le fer par hystérésis et par courants de

325
Foucault et aux pertes par l‘échauffement des enroulements du
moteur et des rhéostats.
Le rendement d’un moteur électrique varie avec sa charge.
Pour une puissance nominale, le rendement des moteurs varie entre
70 et 93% en fonction de la puissance, de la vitesse de rotation et
du type du moteur.
Le courant d’induit peut être déterminé d’après la formule
Iind=(U-Eind)/Rind (12.28)

La tension appliquée est supérieure à la f.e.e. induite dans


l’induit. L’équation de l’équilibre :
U=IindRind+Eind (12.29)
Le bilan des puissances est exprimé par la formule :
UIind=I2indRind+EindIind (12.30)
où: P1
Pind=UIind – puissance de Pind
l’induit
Pmec=EindIind – puissance
UIexc Pmec
mécanique I2indRind
P = I ind 2 Rind - par
l’échauffement P2 Pf
Eind=KENΦ;
KE=P/a·n/60 ∆Pmec
Selon le mode de
connexion de l’enroulement d’induit et de l’enroulement
d’excitation, les moteurs électriques à c.c. se classent en moteurs à
excitation en dérivation, en série et moteurs à excitation composée
(compound).

Moteurs shunts

Un moteur shunt est construit de la même façon qu’une


dynamo shunt (il est souvent appelé moteur à excitation

326
indépendante car le courant de son circuit d’excitation ne dépend
pas du courant passant par l’induit) (fig.12.11).
Cependant, le schéma de sa connexion diffère
considérablement du schéma d’un générateur par la présence d’un
rhéostat de démarrage.
Démarrage : si on applique directement la tension aux
bornes d’un moteur, le courant serait si intense que l’induit
grillerait. En effet dans ce cas v=0(vitesse) et E=0 et
Idem=U/Rind>>Imin.
Exemple :
Données : Un=220V En=200V R1=1Ω
In=(U-E)/R1=(220-200)/1=20A Idem=U/R1=220A
Il est donc indispensable, pour limiter le courant au
démarrage de mettre un rhéostat Rd en série avec l’induit
I’dem=U/(R1+Rd)
Si, dans notre cas, il faut limiter le courant jusqu'à la valeur
nominale Inom, on doit brancher la résistance suivante :
Rd=U/In-Ri=220/20-1=10Ω
Ensuit on met graduellement la résistance de ce rhéostat
hors circuit à mesurer que la vitesse croit et E augmente.

A I In
Rd
Iind
Rra Iexc

Fig.12.11
327
Caractéristiques de fonctionnement

I. Caractéristique mécanique d’un moteur shunt.


Le fonctionnement d’un moteur shunt est bien déterminé
par sa caractéristique n=f(C) dite mécanique
L’équation de l’équilibre électrique
U=E+IRi(1) ou E=U-IRi (2), où Ei=KeΦn
On obtient l’équation de la vitesse KeΦn=U-IRi
ou n=U/ KeΦ-IRi/ KeΦ (12.31) - équation électromécanique.
Puisque C= KeInΦ on peut remplacer le courant I par le
couple C.
Ainsi, on a:
n=(U/ KeΦ)-C(Ri/ KeKmΦ2) (12.32) - équation mécanique.
Les deux expressions peuvent être représentées sous la
forme suivante:
n=n0 - ∆n (12.33)
où n=U/ KeΦ – appelée vitesse à vide et
∆n=-I(Pi/ KeΦ) – peut être appelée chute de vitesse.
Avec l’accroissement de la charge sur l’arbre du moteur
l’équilibre mécanique du couple moteur et du couple résistance
n’est plus respecté et le moteur commence à freiner un peut par
suit de cette diminution de la vitesse, Eind diminue aussi. Donc le
courant Iind=(U-Eind)/Rind doit augmenter. Le couple moteur de la
machine augmente proportionnellement au courant et l’équilibre
mécanique se rétablit pour une vitesse un peu plus faible.
L’influence relativement faible de la réaction d’induit sur la
vitesse de rotation est déterminée par les considérations suivantes :
1. avec l’accroissement du courant le flux diminue dans une
faible mesure dans les moteurs dotes des pôles auxiliaires et
diminue un peu plus dans les moteurs ne possédant pas de pôles
auxiliaires.
2. la diminution du flux, selon l’équation de la vitesse,
augment n et de cette façon s’oppose quelque peu à la diminution
de la vitesse par suit de l’accroissement de la chute de tension
RindIind.
328
3. si l’on néglige la réaction d’induit les équations (12.32)
et (12.33) représentent la caractéristique mécanique comme une
droite dont la pente est d’autant plus grande qui Rind est
relativement plus importante (fig. 12.12).
4. la vitesse d’un moteur shunt lors du passage de la marche
à vide à la marche à pleine charge diminue seulement de 3 à 5%
pour les moteurs sans pôles auxiliaires et de 5 à 10% pour les
moteurs avec pôles mécaniques. Une telle caractéristique
mécanique est dite « rigide ».
n
∆n
n0
U=cons

0
C(I)
Fig.12.12
II. Caractéristique de vitesse n=f(Iind)
La vitesse du moteur est réglée généralement par variation
du courant d’excitation. On utilise à cet effet le rhéostat Rr inséré
dans le circuit d’excitation. Dans les équations de vitesse on a trois
grandeurs dont la variation est possible et peut influer sur la vitesse.
n=(U/ KeΦ)- (IRi/KeΦ; ou n=(U/ KeΦ)- C(Ri/KeKmΦ2)
1. Φ – variable. Si l’on considère le courant de l’induit du
moteur I=const, lors de la variation du flux de « X »fois, pendant le
réglage (Φ’= Φ·X), la vitesse du moteur n changera de 1/X fois,
donc la f.e.m. de l’induit Eind=Ke ΦXn=const. La puissance
mécanique du moteur reste donc aussi constante. En même temps
le couple du moteur variera proportionnellement au flux, donc en
raison inverse de la vitesse. Si Φ’=0.5 Φn ; n’0=2n0 et ∆n’=∆n·2
(fig. 12.13.)

329
n

n'0

0.5
n0

0
Φ=var Φ’=0.5Φnom I(C)
Fig.12.13

1. U=variable. Le réglage de la vitesse du moteur par


variation de la tension aux bornes de l’induit, la tension du réseau
étant constante, n’est possible que par branchement d’un rhéostat
de réglage en série avec l’induit, c’est-à-dire à la place du rhéostat
de démarrage. Mais ce rhéostat doit être prévu pour un travail
prolongé pour le plein courant de l’induit. Si U’=0.5Un, n’’0=0.5n0
et n’’=∆n (fig.12.14.)
2. Ri=variable, n0=const, ∆n=Ri (fig.12.15.)

n n

U- variable Ri - variable
n0 n0

Rs
0. Rs
n’
’0

0 0
U’=0.5 I(C) Ri=var I(C)
Fig.12.14 Fig.12.15
Les moteurs à excitation en dérivation sont utilisés dans les
réseaux à c.c. pour actionner les machines-outils et différents
mécanismes qui exigent une vitesse de rotation constante ou un
réglage de la vitesse dans de larges limites.

330
Moteur série (à excitation série) (fig. 12.16)

L’une des caractéristiques d’un moteur série est que son


flux magnétique dépend de la charge. L’enroulement d’excitation
de ce moteur est connecté en série avec l’induit et aussi le flux
principal de la machine varie proportionnellement au courant de
l’induit. Pour limiter le courant de démarrage les moteurs sont
dotés d’un rhéostat à deux bornes. Pour ce moteur nous devons
transformer les équations générales des moteurs à c.c. de la façon
suivante. Le flux Φ du moteur est proportionnel à la f.m.m. de son
enroulement d’excitation NIind et inversement proportionnel à la
reductance de la machine Rm, c’est-à-dire que Φ=(NIind/Rm)
(12.34)
Le couple développé par un moteur en série (le circuit ,
magnétique n’est pas saturé) Φ est proportionnent à Iind.
C=KmIindΦ=Km(N/Rm)I2ind (12.35)
où Km=p/a·n/2n - est la constante mécanique de la machine,
p – paires de pôles,
a – branches parallèles des conducteurs,
La vitesse n=(U-(Rind+Rexc)Iind)/Ke·(N·Iind/Rm) (12.36)
ou n=U/Ke·Φ-C(Rind+Rexc)/Ke·Km·Φ2 (12.37)
Il en résulte que pour un moteur dont le circuit magnétique
n’est pas saturé le couple moteur augmente proportionnellement au
carré du courant et la vitesse diminue presque en raison inverse du
courant.
La caractéristique mécanique du moteur est indiquée sur la
fig.12.17. On peut remarquer que la caractéristique mécanique c’est
une branche d’hyperbole dont l’axe des ordonnées est une
asymptote. En d’autres termes, si le courant de charge Iind tend vers
o, le moteur série s’emballe.
Afin d’empêcher cet emballement on met en dérivation à
l’induit une résistance Rsh ou bien une petite bobine shunt
(fig.12.18.).
Le réglage de la vitesse d’un moteur série peut être réalisé
soit en shuntant l’enroulement d’excitation, soit en faisant varier la
331
tension aux bornes du moteur. Ce dernier mode de réglage peut se
faire de façon économique lorsqu’on dispose de deux moteurs au
moins.
Les moteurs série sont utilisés comme moteurs de traction
des locomotives électriques, des motrices de métro, de tramway,
sur les ponts roulants, etc.
n

Rd A

V n

I I I(C)
Fig.12.16 Fig.12.17

Moteur à excitation composée

Pour certains genres de commande électrique il est désirable


d’avoir un moteur possédant les
caractéristiques utiles d’un moteur série
et pouvant en même temps fonctionner à
faible charge ou à vide. On peut donc Rd
utiliser dans ces cas un moteur série Rsh
muni d’un petit enroulement
commentaire en dérivation dont le flux
magnétique Φsh doit être ajouté
au flux de l’enroulement série Φser. Nous Ii
obtenons ainsi un moteur à excitation
composée à flux additif. Fig.12.18
Φtot= Φser+ Φsh
(12.38)
Le schéma électrique est le même que pour le moteur série,
mais au lieu d’une résistance Rs couplée en parallèle avec l’induit
on branche un enroulement supplémentaire shunt (fig.12.16).
332
L’équation de vitesse
n=(U-(Rind+Rexc)Iind)/Ke·(N·Iind/Rm) (12.39)
La présence du flux magnétique Φsh limitera
l’accroissement de la vitesse du moteur à vide. Le moteur ne
s’emballera pas et gardera tous les avantages du moteur série. Sa
caractéristique mécanique sera un peu redressée par rapport au
moteur série (fig.12.17)
Le réglage de la vitesse d’un moteur à excitation composée
est réalisé à l’aide d’un rhéostat de réglage inséré dans le circuit de
l’enroulement d’excitation en dérivation.
Les avantages :
1. Il ne s’emballe pas à vide
2. Il développe un couple de démarrage plus grande
que le moteur shunt.

Puissance et rendement des machines électriques


(moteurs)

1. Puissance mécanique développée par le moteur est


déterminée par l’équation :
Pm = C ⋅ ω (W) (12.40)
où C – couple moteur en N·m(Newton·mètres) ;
ω – vitesse angulaire en rad/sec.
n
Si on exprime C en kg·m et ω par « n » ω = 2π on a
60
9.81 ⋅ 2π
donc Pm = ⋅ C ⋅ n = 1.03 ⋅ C ⋅ n(W ) (12.41)
60
Si on exprime Pm en KW on obtient :
1.03 C ⋅n
Pm = C⋅n = [ KW ] (12.42)
1000 925
2. Rendement d’un moteur est déterminé par la formule:
P Pm
η= m = (12.43)
Pel Pm + τP
333
où Pm – puissance mécanique utile (P2=Pm),
∆P - pertes.
Dans une machine électrique les pertes peuvent être
devisées en pertes constantes, qui ne dépendent pas du courant et
pertes variables qui sont proportionnelles au carré du courant.
∆P = Pconst + Pvar (12.44)
où Pvar = I 2 Ri ,tot - les pertes en chaleur Joule dans l’induit
et dans l’inducteur.
Pconst = Pfer + Pexc + Pmec - les pertes par frottement, par
hystérésis et par courants de Foucault.
La puissance totale consommée par le moteur P1 est perdue
partiellement dans le moteur lui-même ( ∆P ) et partiellement elle
est transformée en puissance mécanique sur l’arbre du moteur :
P1 = P2 + ∆P (12.45)
A vide, quand P2 = 0,η = 0 , avec l’accroissement de la
charge η augmente d’abord assez vite jusqu'à une certaine valeur
maximale et ensuite commence à diminuer (fig.12.19) :
η

1
η

0.5

In I
Fig. 12.19

Comparaison des moteurs shunt et série

Afin de comparer les deux moteurs il faut considérer :


I. Leurs caractéristiques mécaniques C=f(I) (fig. 12.20)
334
1. pour le moteur shunt : C = K m ⋅ Φ ⋅ I ; Φ =const.
2. pour le moteur série : C = K m′ ⋅ I 2 ,
Si l’on démarre les moteurs avec une intensité double de
l’intensité double de l’intensité nominale, le couple du moteur série
sera double de celui du moteur shunt.
On dit que le moteur série donne un coup de collier au
démarrage.
Ces moteurs série conviennent bien pour trains électriques.
II. Réglage de la vitesse (fig. 12.21)
Considérons l’équation principale :
U R + Rexc
n= −I i ou n = n0 − ∆n
KE ⋅Φ KE ⋅Φ
1. Φ = var ; Φ′ = 0.5Φ nom ; n’0=2n ; ∆n’=2 ∆n.
Le couple monte si le flux s’abaisse.
2. U=var ; U’=0.5Unom ; n’0=0.5n ; ∆n’=∆n.
3. Rind=var n’=Req.
Ce dernier mode de réglage de la vitesse n’est pas
économique, parce qu’il y a une perte d’énergie dans les résistances
supplémentaires.
η 0.5Φn
C
serie
4Cn shunt η

2Cn
nn
Cn

0.5Un

0 In 2In In I
I

Fig.12.20 Fig.12.21

335
Moteurs asynchrones. Généralités

On appelle machine asynchrone une machine à courant


alternatif dont la vitesse de rotation du rotor est inférieure à celle du
champ magnétique tournant du stator et dépend de la charge.
Une machine asynchrone, de même que d’autre machine
électrique, est réversible, c’est-à-dire qu’elle peut marcher en
moteur et en générateur.
Le moteur asynchrone triphasé a été inventé par l’ingénieur
russe M. Dolivo-Dobrovolski, en 1890. Les moteurs asynchrones
trouvent un large emploi.

Constitution du moteur asynchrone

Le moteur asynchrone comprend deux parties principales :


un stator et un rotor.
On appelle stator la partie fixe de la machine. A l’intérieur
du stator sont ménagées les encoches dans lesquelles on place un
enroulement triphasé alimenté en courant triphasé. La partie
tournante de la machine est appelée rotor et ses encoches
comportent également un enroulement. Le stator et le rotor sont
faits en tôles découpées d’acier magnétique de 0.35 ou 0.5 mm
d’épaisseur. Les tôles sont isolées l’une de l’autre par une couche
de vernis. L’entrefer séparant le stator et le rotor est fait aussi petit
que possible (0.3 à 0.35 mm dans les machines de faible puissance
et 1 à 1.5 mm dans les machines de grande puissance).
Selon la construction du rotor, les moteurs asynchrones sont
à rotor en court-circuit ou à rotor bobiné.
Les moteurs asynchrones se classent en moteurs sans
collecteur et en moteur à collecteur. Les moteurs sans collecteurs
sont le plus répandus. On les utilise quand on a besoin d’une
vitesse de rotation à peut près constante sans réglage. Les moteurs
sans collecteur sont de construction simples, sûrs en
fonctionnement et possèdent un rendement élevé.

336
Pour pouvoir régler
largement la vitesse et doter
la machine asynchrone de 1
certaines propriétés
spéciales on utilise des
moteurs asynchrones
monophasés et triphasés à
collecteur. Mais étant donné
leur prix élevé, leur 2
construction compliquée et
les conditions difficiles de
fonctionnement ils sont peu
utilisés et nous ne les
examinerons pas dans notre
cours. Pour cette raison, en Fig. 12.22
parlant des moteurs
asynchrone nous aurons en vue les moteurs sans collecteur. Sur la
fig. 12.22 est représente la constitution du moteur asynchrone. Il est
constitué de deux parties :
1. stator
2. rotor (rotor bobiné ou à bagues)
Dans les encoches du stator se trouvent les enroulement de
3 phases dont les axes sont décollées de 120o l’une sur l’autre.
Le rotor bobiné ou à bagues porte 3 enroulements pareils à
ceux du stator montés en étoile dont les extrémités libres sont
soudées aux 3 bagues, calées sur l’arbre. Les balais frottant sur les
bagues relient l’enroulement rotatoire à un rhéostat triphasé.
Un tel dispositif permet de varier la résistance du circuit
rotatoire, ce qui est d’une grande importance lors du démarrage du
moteur.
Le champ tournant créé dans la machine par les courants de
l’enroulement statique induit des courants dans l’enroulement
fermé du rotor. L’interaction de ces courants et du champ
magnétique crée un couple moteur obligeant le rotor à suivre le
champ et à produire un travail mécanique.
337
Champ tournant

Le système triphasé est largement utilisé car il permet


d’obtenir un champ tournant.
Si sur le stator ou sur le rotor on place trois bobines Ax, By
et Cz de façon que leurs axes A, B et C forment entre eux des
angles de 120o et si on alimente ces trois bobines en courant
triphasé, dans l’entrefer prendra naissance un champ tournant.
Chaque bobine considérée séparément crée un champ
alternatif dont l’induction maximale à chaque instant apparaît sur
l’axe de la bobine; la répartition de l’induction le long de la
circonférence du stator est généralement proche d’une sinusoïde.
Admettons que les courants varient de la manière suivante :
1. iA=Im*sinωt
2. iB=Im*sin(ωt-120)
3. iC=Im*sin(ωt+120)
Leurs courbes sont représentées sur la fig.12.23 Chacun de
ces courants va créer un champ pulsateur. Un champ magnétique
est caractérisé par le vecteur d’induction magnétique.

iA,iB,iC

iC iA

ωt

Fig.12.23

338
ωt = 0 +1
i1 = 0
3 B2
i2 = − I m sin 120 = − Im
2 Bres
3
i3 = I m sin 120 = Im
2 +3 B1 +2
π
ωt = +1
2
i1 = I m Bres
Im
i2 =
2
B2 B3
Im
i3 =
2 +3 +2
ωt = π
i1 = 0 +1
3 B3
i2 = Im
2 Bres
3
i3 = − Im B2
2 +3 +2

π +1
ωt =
2
i1 = − I m B3
B2
I
i2 = m +2
2
I Bres
i3 = m
2
Fig. 12.24

339
Désignons par +1 le sens positif de l’axe de l’enroulement
primaire, par +2 celui de l’enroulement secondaire et par +3 celui
du troisième enroulement.
Désignons par B1 l’induction du premier l’enroulement, par
B2 – deuxième par B3-troisieme.
Représentons sur la fig.12.24 les valeurs instantanées ainsi
que l’induction résultante aux instants ωt=0 ; π/2 ; π ; 3/2 π.
Lorsque le temps augment, le vecteur de l’induction
magnétique résultante tourne avec une vitesse angulaire ω dans le
sens des aiguilles d’une montre (avec une valeur constante de
1.5Bm).
Un champ magnétique tournant est un champ magnétique
dont le vecteur d’induction magnétique résultante a une grandeur
constante et tourne avec une vitesse angulaire constante ω.
Les champs magnétiques tournants sont utilisés dans les
moteurs électriques. Pendant une période du courant alternatif le
champ magnétique pour la f=50Hz fait 50.60=3000tr/min. la
vitesse de rotation du rotor est un peut inférieur à cette vitesse de
synchronisme. La vitesse angulaire du champ ω1 et la pulsation des
courant ω sont reliées par la formule suivante
ω1= ω/p (12.46)
où p- nombre de paires de pôles.
On sait que ω=2πf. D’autre part, ω1=2πn, où n – est le
nombre de tours par seconde. En substitution ces expressions dans
l’équation précédente on a :
2πn1=2πf/p
Ou n1=f/p(tr/sec)
Ou bien n1=60f/p(tr/min)
Pour changer le sens de rotation d’un moteur asynchrone il
suffit de changer les connections du stator au réseau de façon que
au lieu de A, B, C, on prend A, C, B.

340
Principe de fonctionnement d’un moteur
asynchrone

Connectant l’enroulement statorique du moteur au réseau


triphasé à l’intérieur du stator prend naissance un champ
magnétique tournant. Les lignes d’induction du champ coupèrent
l’enroulement du rotor immobile et y induiront une f.e.m. E2 dont
la fréquence f2 est égale à celle du courant f1 dans l’enroulement
statorique.
La F.E.M induit dans une phase de l’enroulement rotorique
est déterminée d’après la formule :
E2g=4.44K2f2N2Φm (12.47)
où K<1 – est le facteur de bobine du rotor qui tien compte
de la diminution de la FEM du rotor par suite de la composition
géométrique des FEM induites dans ses fils séparés et du
raccourcissement du pas d’enroulement rotorique.
f2 – est la fréquence du courant dans l’enroulement
rotorique ;
N2 – est le nombre de spires de l’enroulement d’une phase
du rotor
Φm – est la valeur maximale du flux magnétique du stator
sans l’action de la FEM, E2g. Dans l’enroulement rotorique circule
un courant I2 dont la valeur peut être déterminer par la formule :
E2 g E2g
I2 = = (12.48)
Z 2g r22 + X 22g
où r2 – est la résistance ohmique de l’enroulement de phase
du rotor ;
X2g – est la réactance du flux de dispersion d’une phase de
l’enroulement rotorique. La réactance est déterminée par la formule
X2g=2πf2L2g
où - L2g – est l’inductance de fuites d’une phase de
l’enroulement rotorique.
A l’instant du démarrage, lorsque le rotor est encore
immobile f2=f1 et pour cette raison, la réactance d’induction x2g est
341
maximale. Puisque E2 induite dans l’enroulement rotorique à
l’instant du démarrage est maximal, le courant I2 est à cet instant de
2 à 7 fois supérieur au courant nominale du moteur. Des forces
électromagnétiques s’exécute entre les courant du rotor et le champ
tournant du moteur. Ces forces créent un couple moteur sous
l’action duquel le rotor commence à tourner dans le sens de
rotation du champ statorique, c’est le principe de fonctionnement
d’un moteur asynchrone.
Il est évident que le rotor ne peut pas rattraper le champ
magnétique tournant du stator. Si l’on suppose que le rotor a la
même vitesse de rotation que le champ du stator, les courants dans
l’enroulement rotorique disparaîtront. Avec la disparition des
courants dans l’enroulement du rotor leur interaction avec le champ
statorique cessera et le rotor commencera à tourner plus lentement
que le champ du stator. Mais l’enroulement du rotor sera de
nouveau coupé par le champ tournant du stator et le rotor sera de
nouveau soumis au couple moteur.
Il en résulte que le rotor en tournant doit toujours retarder
sur la vitesse de rotation du champ magnétique du stator c’est-à-
dire tourne de façon asynchrone et c’est pour cette raison que ces
moteurs sont appelés moteurs asynchrones.

Rotor tournant. Glissement


Si on désigne par n1 la vitesse de rotation du champ
tournant du stator et par n2 la vitesse de rotation du rotor, la vitesse
de ce dernier par rapport à celle du champ tournant du stator sera
égale à la différence n1-n2.
Le rapport dans lequel la vitesse relative du rotor est
inférieure à celle du champ du stator est appelé glissement du
moteur et est désigné par la lettre g.
Le glissement est la grandeur caractéristiquement qui
détermine les conditions de travail d’une machine asynchrone
g=(n1-n2)/n1 (12.49)
Ce glissement est positif lorsque la machine travaille en
moteur et négatif lorsque la machine travaille en générateur.
342
D’autre part
n2=n1(1-g) (12.50)

Exemple :
Données
n1=1500tr/min
n2=1450 tr/min
Déterminer le glissement pour différents régimes :
Solution :
1. Régime nominal :
g=(n1-n2)/n1=3.3%
2. Au décollage du moteur, quand n2=0
g=n1/n1=1 ou 100%
3. Lors de la marche à vide, n2=n1
g=(n1-n2)/n1=0

Le glissement d’un moteur asynchrone varie peu en


fonction de la charge. Plus la puissance du moteur est grande plus
son glissement est petit.
Pour une charge nominale d’un moteur de faible puissance,
le glissement est compris ente 3% et 6%, et celui des moteurs de
grande puissance entre 1% et 3%.
Avec la variation de la vitesse du moteur la fréquence de la
FEM et des courants dans l’enroulement rotorique change d’après
l’équation.
f2=p(n1-n2)/60=(pn1/60)*((n1-n2)/n1)=f1g (12.51)
a) au démarrage g=1 ; f1=f2
b) en marche à vide g=0 ; f2=0
Exemple. Si f1=50Hz pour g=2% la fréquence du courant
dans le rotor : f2=f1*g=50*0.02=1Hz
Puisque f2=gf1, la valeur de la E2g pour un glissement
déterminé est égale :

E2g=4.44gK2f1N2Φm (6)

343
et x2g=2πf2L2g=2πf1gL2g

Equations d’équilibre et schéma équivalent

On peut faire une comparaison entre un transformateur et un


moteur asynchrone. Le transformateur et le moteur possèdent
chacun deux enroulement entre lesquels existe un couplage
magnétique. Le rôle de l’enroulement primaire du transformateur
est joué dans le moteur par l’enroulement statorique et le rôle de
l’enroulement secondaire est joué par l’enroulement rotorique. A
l’instant du démarrage les deux enroulements sont immobiles et la
fréquence du courant dans les deux enroulements est du même. La
variation du régime de fonctionnement de l’enroulement secondaire
d’un transformateur influe sur le fonctionnement de l’enroulement
primaire. On observe la même chose lors du fonctionnement d’un
moteur asynchrone. L’accroissement de la charge sur l’arbre du
moteur provoque l’accroissement du courant dans l’enroulement
rotorique. Grâce au couplage magnétique entre les enroulements
rotorique et stratorique, un accroissement du courant dans
l’enroulement rotorique provoque un accroissement du courant
dans l’enroulement statorique.
La différence entre un moteur asynchrone et un
transformateur réside dans la construction du circuit magnétique.
Dans un moteur, les circuits primaires et secondaires sont
séparés par un entrefer qui est absent dans les transformateurs de
courant. Lors du fonctionnement du moteur le rotor avec son
enroulement tourne. La fréquence de la FEM et du courant
rotorique varie avec la charge du moteur, ce qui n’a pas lieu dans
un transformateur.
Une phase d’une machine asynchrone peur être présentée
comme un transformateur monophasé par un schéma équivalent et
par un système de trois équations d’équilibre électrique.

344
X2g
I1 r1 X1 r2
I2

U1 E1 E2

stator rotor

f2=f1g ; ω2= ω1g ; ω2 – est la pulsation des courants


rotoriques
La f.e.m. secondaire s’exprime comme suit
E2g=4.44f2N2Φm
Ou E2g=4.44gf1N2Φm (f2=f1g)
X2g=x2*g= ω2L2= ω1gL2
X2g=x2*g(3)
Si le rotor s’arrête g=1
Le system de 3 équations se compose comme suit :
1) circuit statorique : U = − E 1 + I 1 r1 ; r1 = R12 + X 12
2) équation de courants : I 1 = I 10 + I ′ 2 ; où
N2
I 2′ = − I 2
N1
3) circuit rotorique : E 2 g = I 2 R22 + X 22g
E2 g E2
ou I 2 = =
R22 + X 22g
⎛ R2 ⎞
2

⎜⎜ ⎟⎟ + X 22
⎝ g ⎠
Exemple : pour une plein charge du moteur asynchrone
triphasé nous avons : g=4% ; f1=50Hz, Φ=56*10-4, N1=300,
N2=20, K1=0.9, K=0.91, p=2 – paires de pôles.
Déterminer : n2-E1, E2 pour le régime immobile du rotor et
pour le régime de mouvement.
Solution :

345
1. Vitesse de rotation du champ tournant du stator :
n1=60f1/p =1500tr/min
2. Vitesse de rotation du rotor n2=n1(1-g)=1440tr/min
3. F.E.M induite dans l’enroulement du stator (pour une
phase) E2g=4.44K1f1N1Φm=335.7V
4. le coefficient de transformation Ke=K1N1/K2N2=14.8
5. F.E.M induite dans l’enroulement du rotor – régime
immobile du rotor E20=E1/Ke=22.7V
6. F.E.M. induite dans l’enroulement du rotor :
E2=E20g=22.7*0.04=0.91V- régime de mouvement.

Puissance, rendement et couple d’un moteur


asynchrone

La puissance P1 appliquée à l’enroulement statorique d’un


moteur asynchrone est P1=m1U1I1cosφ1
Où m1 – est le nombre de phases
Dans le stator du moteur on a des pertes d’énergie
suivantes :
1. dans l’enroulement statorique Pes=∆P1=m1I12R1 –
les pertes dans le cuivre de l’enroulement statorique.
2. dans le fer du stator les pertes par hystérésis et
courants de Foucault Pf=Ph+PF
La puissance fournie au rotor représente la puissance du
champ magnétique tournant appelée également puissance
électromagnétique Pelm.
La puissance électromagnétique est égale à la différence
entre la puissance fournie au moteur et les pertes dans stator du
moteur c’est-à-dire. Pelm=P1-(Pf+∆P1)
La puissance utile sur l’arbre du moteur P2 est égale à
P2=Pelm-(∆Pmec+∆P2+Ps)
où Pmec – pertes mécaniques dues au frottement dans les
paliers du rotor au frottement contre l’air.
Ps – pertes supplémentaires qui apparaissent en charge et
sont dues au champ de fuites du rotor ainsi que les pertes
346
provoquées par les pulsations du champ magnétique dans les dents
du stator et du rotor.
∆P2=Pech – pertes dans le cuivre du rotor ∆P2=m2I22R2 ;
Le rendement d’un moteur asynchrone peut être calculé par
le formule :

P2 P1 − ( Pmec + Pf + ∆P1 + Ps + ∆P2 )


η= = ,
P1 P1
où P1=P2+ ∆P, mais ∆P=Pc1+Pc2+Pf+Pmec

Equations mécaniques

Le puissance Pelm peut être exprimée également sous la


forme.
Pelm=ω1C (6) où ω1=2πf1=2πn1/60 – est la vitesse angulaire
de rotation du flux statorique.
C – est le couple moteur développé par le flux magnétique
et exprimé en Joules
Les puissances mécaniques développées par le rotor du
moteur est :
P2= ω2C où ω2=2πf2=2πn2/60 – vitesse angulaire du rotor.
Les pertes dans l’enroulement rotorique ∆P2=Pech si l’on
néglige les pertes dans le fer du rotor valeur petitesse (la fréquence
de l’inversion d’aimantation du rotor est généralement très petite).
∆P2=Pech=Pelm-P’2=m2R2I22
Le glissement du moteur est :
g=(ω1-ω2)/ω1 d’où g1ω1=ω1-ω2 et
∆P2=Pech=Pelm-P’2=C ω1- Cω2=gPelm
∆P2=Pech=g*Pelm
Il en résulte Pelm=m2I22(R2/g)
D’où C=Pelm/ω1=(m2/ω1)*I22R2/g ;
2
Puisque I 2R2/g ~ E2 ; et E2 ~ Φmax , on obtient :
Cm=KI2Φmaxcosφ2
Donc, la même expression que pour les machines à c.c.
347
Le couple électromagnétique exercé sur les courants induits
par le champ tournant, qui entraîne le mouvement du rotor est :
Cm=K Cm=KI2Φmaxcosφ2
où K – est le cœfficient dépendant de la construction du
moteur ;
I2 – est le courant du rotor
Φ – est le flux magnétique du moteur
φ2 – est l’angle formé par la f.e.m. E2 et le courant I2
rotorique.
I2cosφ2 – courant actif du rotor.
C=P2n*975/n2(kgm) P2n en kW,

Exemple :
Données d’un moteur asynchrone triphasé :
Uc=380V,
I1c=10A
g=0.06
n1=1000tr/min
cosφ=0.8
η=0.88
Déterminer le couple moteur C.
Solution :
Couple moteur : C=P2n*975/n2(kgm) P2n -> Kw
où P2n=P1nη=5.259*0.88=4.628KW
P1n=U1cI1ccosφ*1.73=5.259KW
n2=n1(1-g)=940tr/min
C=4.8kgm
P1
Puissance
∆P1
Pelm
La distribution des puissances Pfer
d’un moteur asynchrone peut être
présenté par le diagramme suivant : P2 ∆P2
P1 – puissance absorbée
P2 – puissance utile, mécanique
348
∆P1 – pertes dans le cuivre du stator
∆P2 – pertes dans le cuivre du rotor
Pfer – pertes dans le fer
Pelm- puissance electromagnetique transmise au rotor par le
champ magnétique.
P1=P2+ ∆P1+ ∆P2+Pfer
Pelm=P2+ ∆P2

Caractéristiques des moteurs asynchrones

Parmi les caractéristiques importantes des moteurs


asynchrones il faut indiquer:
Caractéristiques mécaniques n=f(C) ou C=f(g) et les
caractéristiques de fonctionnement des moteurs asynchrones:
n=f(P2) – vitesse de rotation du rotor, η=f(P2) – rendement, C=f(P2)
– couple moteur, g=f(P2) – glissement, cosφ=f(P2) – facteur de
puissance.

a) caractéristique mécanique: n=f(C) ou C=f(g)

La relation entre couple moteur et glissement du moteur


asynchrone est appelée caractéristique mécanique.
2C m
C= où C – est le couple correspondant au
g gc
+
gc g
glissement g.
Cm – est le couple maximale du moteur.
gcr – glissement critique correspondant au couple Cm.
Le glissement critique est proportionnel à la résistance
active (r2+R2) du circuit rotorique et ne dépande pas de la tension
du réseau.
r2 + R2
g cr = ±
R1 + (X 1 + X 2 g K )
2 2

349
où R1 – résistance active de l’enroulement statorique
X1 – réactance inductive du stator
X2g – réactance inductive du rotor
X2g=g*ω1L2=ω2*L2
K – coefficient de transformation
K=E1/E2g=N1/N2g ;
R2 – résistance additionnelle dans le circuit rotorique.
Le signe moins correspond ici au fonctionnement de la
machine en régime du générateur.
Etant donné que dans les machines ordinaires la valeur de
2
R1 ne dépasse pas 5% de l’expression qui se trouve sous la racine,
on peut, pour les besoins de la pratique, la négliger et écrire :
r2 + R2
g cr = ±
(X 1 + X 2 g K )
La fig.12.25 représente la caractéristique mécanique d’un
moteur asynchrone correspondant aux résistances différentes dans
le circuit rotorique (U1=const).
Elle montre que pour obtenir un couple important au
démarrage il faut un rotor résistant. Les moteurs à rotor bobiné
démarrent par court-circuit progressif des résistances d’un rhéostat
branché entre les bagues du rotor. En choisissant convenablement
le rhéostat de démarrage on obtient soit l’intensité, soit le couple de
décollage que l’on désire avec une mise en vitesse graduellement
progressive. Avec l’accroissement de la résistance rotorique
(C=const) le glissement augmente et de ce fait on peut régler la
vitesse rotorique. Cependant le rendement baisse. Dans la
commande électrique la vitesse du moteur en fonction de la charge
sur l’arbre n=f(C) a une grande importance ; cette fonction est
appelée caractéristique mécanique.
Comme le montre la courbe présentée à la fig.12.25, la
vitesse d’un moteur asynchrone ne baisse que faiblement lorsque le
couple moteur augmente dans les limites comprises entre zéro et la
valeur maximum. Une telle caractéristique est appelée
caractéristique rigide.
350
La caractéristique mécanique d’un moteur asynchrone dans
les limites compris entre g=0 et g= gcr est rigide. L’autre partie de
cette caractéristique est considérée comme tombante.
Lorsque la surcharge dépasse le couple moteur maximum
Cm (surcharge double ou triple) le moteur se trouve en régime
instable (si le couple sur l’arbre est constant) et s’arrête.
Cette considération exige un choix de la puissance du
moteur telle qu\une surcharge momentanée ne dépasse pas le
couple maximum ; dans le cas contraire, le système de commande
doit être doté d’un volant adéquat

La courbe caractéristique C=f(g) est présentez sur la


fig.12.26.
Le maximum du couple moteur divise la courbe du
couplage en une partie stable situé entre g=0 et une partie gcr
instable compris entre et g=1.0 où à un accroissement du
glissement correspond une diminution du couple.
Tant que le couple résistant sur l’arbre est inférieur au
couple maximum du moteur, l’équilibre dynamique des couples est
rétabli automatiquement par l’accroissement du glissement, si la
charge augmente, le glissement augmente également et grâce à
l’accroissement de ce dernier le couple moteur augment
proportionnellement. Mais lorsque le couple résistant atteint la
valeur maximum du couple moteur, avec l’accroissement de la
351
charge l’augmentation du glissement ne fera que diminuer le
couple moteur, et de cette façon l’équilibre dynamique, violé par
l’accroissement de la charge, ne se rétablira pas et le moteur
s’arrêtera.

b) Caractéristiques de fonctionnement du moteur


asynchrone
Les caractéristiques de fonctionnement du moteur asynchrone
n=f(P2) ; η=(P2) ; cosφ2= f(P2) sont présentées sur la fig.12.27,a et
les caractéristiques P1= f(P2) ; I1= f(P2) ; c= f(P2) ; g= f(P2) sont
présentées sur la fig.12.27,b.
Conclusions sur les caractéristiques:
1. facteur de puissance – sa valeur baisse beaucoup quand
la charge diminue. Il faut donc éviter d’installer des moteurs plus
puissants qu’il n’est nécessaire.
2. Rendement – Le rendement est bon à partie de la demi
charge.
3. Vitesse – La vitesse décroît quand la charge augmente.
Toute fois le variation est faible puisqu’elle est seulement de 5%
entre la marche à vide et la marche à plein charge.
η 1.5
1
P1
η 1.2
0.75
0.9
cosφ
0.5 C
0.6
I1
g 0.3

0.5P2n P2n 1.5P2n 0.5P2n P2n 1.5P2n


Fig. 12.27.a. Fig. 12.27.b.

352
Moteur asynchrone à rotor en court-circuit

Le moteur asynchrone à rotor en court-circuit est le plus


répondu parmi les moteurs électriques employés dans l’industrie.
Le moteur asynchrone à rotor en cour circuit est constitué de deux
patries :
1. stator (inducteur) – partie immobile
2. rotor (induit) – partie mobile.
1. Stator – sur le stator est placé un enroulement triphasé
alimenté en courant triphasé. Les entrées des trois phases de cet
enroulement aboutissent à une plaque à bornes communes fixée à
l’extérieur sur la carcasse du moteur.
Puisque les enroulements statoriques sont parcourus par un
courant alternatif, le fer du stator est traversé par un flux
magnétique alternatif. Pour diminuer les courants de Foucault qui
apparaissent dans le stator, ce dernier est fait en tôles d’acier allié
de 0.35 ou de 0.5mm d’épaisseur. Les tôles sont isolées l’une de
l’autre par du vernis. Les tôles ayant des encoches pour
l’enroulement sont serrées à l’aide de boulons qui sont isolés du
stator. Le noyau assemble du stator est fixé dans la carcasse en
fonte du moteur.
2. Rotor – le rotor est également fait en tôles d’acier. Dans
les encoches du rotor on place des tiges de cuivre qui sont soudées
des deux cotés aux couronnes de cuivre. Un tel rotor rappelle par
son aspect extérieur une cage d’écureuil.
Actuellement, dans tous les moteurs de puissance jusqu'à
100KW on fait la cage d’écureuil en aluminium coulé sous pression
dans les encoches du rotor.

353
Démarrage des moteurs à rotor en court-circuit (à
cage d’écureuil)

I. Démarrage direct

Le démarrage direct des moteurs à cage est accompagné


d’appels de courant plus ou moins forts qui peuvent agir de façon
négative sur le fonctionnement d’alimentation. L’appel de courant
au démarrage est très important (5-7)In.
Ce mode de démarrage n’est admissible que pour les
moteurs de petite et moyenne puissance.
Pour réduire l’appel de courant au démarrage on recourt au
démarrage sous tension réduite :
a) soit par couplage étoile - triangle
b) soit par élimination des résistances branchées dans le
circuit statorique ;
c) soit par l’autotransformateur

II. Démarrage étoile – triangle


La commutation de l’enroulement statorique de triangle en
étoile est utilisée pour la Ic
mise en marche d’un
A
moteur à rotor en court- Iph
circuit de puissance Uph
relativement faible tournant B Zph
normalement et dont
l’enroulement statorique est C
en triangle (fig. 12.28).
A
1) Régime normal
"triangle" : Ucom Uph Iph
U comp
U ∆ph = U ∆comp ; I ∆ph = ; B
Z ph
I ∆comp = 3I ∆ph ; C

354
P1∆ = 3 ⋅ U ph ⋅ I ph ⋅ cos ϕ ;
C ∆ph ~ U 2 comp
Régime de démarrage :
U ∆ph = U ∆comp / 3 ;
U comp
I ∆ph = I comp = ;
3 ⋅Z ph
2
U comp
P1 p = 3 ⋅ U ph ⋅ I ph ⋅ cos ϕ = ⋅ cos ϕ
Z ph
2
2
U comp
C dp ~ U ph ~ A x
3 B y
En resumé
C z
I ph∆
I php = ;
3 ∆ Y
P1∆
P1 p = ;
3
C dp∆
C dp = ;
3
Fig.12.28. Schéma de démarrage étoile triangle
Pratiquement la commutation se fait à l’aide d’un
commutateur tripolaire ou d’un A B C
combinateur à tambour.
Donc, le démarrage étoile
triangle permet de réduire au tiers AT
l’appel de courant mais aussi
diminue–t-il tiers le couple. Il n’est
utilisé que pour démarrer les moteurs
ayant sur l’arbre un couple résistent
faible au démarrage. M
Fig.12.28

Fig.12.29
355
III. Démarrage par l’autotransformateur

Les moteurs puissants sont souvent lancés à l’aide d’un


autotransformateur (fig.12.29). Grâce à l’autotransformateur, lors
du démarrage la tension simple et le courant de démarrage du
moteur sont réduits proportionnellement au rapport de
transformation K, mais le courant de démarrage dans la ligne est K
fois inférieur au courant de démarrage dans moteur, c’est-a-dire
que le courant du moteur Im=U/KZ et le courant dans la ligne
Il=Im/K=Ul/K2Z. Par conséquent, la réduction de K fois de la
tension à l’aide d’un autotransformateur diminue le courant de
démarrage dans la ligne de K2 fois.

Propriétés des moteurs asynchrones et domaines


de leur emploi

a) Les moteurs à rotor en court circuit


Les avantages :
Les moteurs à rotor en court circuit pressentent les
avantages suivants :
1. vitesse à peu près constante à différentee charges;
2. grande capacité de surcharge ;
3. construction simple ;
4. facilité de démarrage et possibilité de le rendre
automatique.
5. cosφ et rendement plus élevés que ceux d’un moteur à
rotor bobine.
Les défauts :
1. réglage difficile de la vitesse de rotation;
2. fort courant de démarrage;
3. faible cosφ du moteur sous – chargé
4. sensibilité aux variations de la tension
Les moteurs asynchrones à rotor en court – circuit sont
utilisés lorsqu’on n’a pas besoin de régler la vitesse de rotation du
moteur et lorsque la puissance exigée n’est pas très grande.
356
b) Les moteurs à rotor bobiné
Les avantages :
1. grand couple initiale
2. grande capacité de surcharge
3. vitesse à peu près constante à différentes charges
4. courant de démarrage plus faible en comparaison avec un
moteur à rotor en court circuit
5. possibilité d’utiliser des dispositifs de démarrage
automatiques.
Les défauts :
1. grande sensibilité aux variations de la tension
2. cosφ et η plus petits que ceux d’un moteur à rotor en
court circuit
3. faible cosφ du moteur sous – chargé.
Les moteurs à rotor bobiné sont utilisés lorsqu’on n’a pas
besoin d’une grande variation progressive de la vitesse et lorsque
les moteurs sont de grande puissance.
La capacité de surcharge des moteurs est caractérisée par le
rapport du couple Cmax ou couple Cn. Selon la puissance et la
destination du moteur, le rapport Cmax/Cn varie entre 1 et 3,4.

Moteur asynchrone à rotor bobiné

On utilise les moteurs asynchrones à rotor bobine la où on


demande une réglage de la vitesse et le courant de démarrage est
très grand.
Les moteurs à rotor bobiné sont constitués de deux parties
principales : stator et rotor.
Le stator d’un tel moteur et l’enroulement statorique ne
différent pas du stator d’un moteur à rotor en court circuit. La
différence entre ces moteurs réside dans la construction du rotor.
Le moteur à rotor bobiné a un rotor dans lequel, comme sur le
stator, sont placés trois enroulements de phase couplés en étoile.
Les extrémités libres des enroulements rotoriques aboutissent à
trois bagues de cuivre fixées sur l’arbre du rotor et isolées l’une de
357
l’autre ainsi que du noyau de fer rotorique et pour cette raison, ce
moteur est également appelé moteur à bagues.

Démarrage :
L’introduction d’une résistance ohmique dans le circuit
rotorique pendant le démarrage fait diminuer le courant de
démarrage et augmente le couple de démarrage. A cette fin, les
moteurs à rotor bobiné sont dotés d’un rhéostat de démarrage relié
à l’enroulement rotorique à l’aide de balais appliqués contre les
bagues. Au démarrage du moteur la résistance du rhéostat est
maximale. Au fur et à mesure que la vitesse du rotor augmente, on
fait diminuer la résistance du rhéostat et lorsque le moteur atteint sa
vitesse normale on court-circuite le rhéostat. Certaines moteurs à
rotor bobiné sont dotés d’un dispositif permettant de court-circuiter
les bagues et de relever les balais (fig.12.30).

Stator

Rheostat de
Bagues demarrage

Rotor

Fig. 12.30. Schéma de branchement d’un moteur


asynchrone à rotor bobiné avec rhéostat de démarrage.

358
Machines synchrones. Généralités

On appelle machine synchrone une machine dont la vitesse


est constante et qui, pour une fréquence donnée du courant
alternatif, est déterminée par le nombre de paires de pôles p :
n=60f/p(1)
D’après le principe de réversibilité une machine synchrone
peut fonctionner soit en alternateur (générateur) soit en moteur.

Construction d’une machine synchrone


Une machine synchrone est constituée de deux parties :
partie fixe – stator ; partie mobile – rotor.
a) Stator - le stator est une partie fixe avec un enroulement
triphasé comme celui d’une machine asynchrone. Le stator
comprend un noyau en tôles d’acier magnétique dans les encoches
duquel est logé l’enroulement à courant alternatif et une carcasse en
fonte ou en tôles d’acier soudées.
b) Rotor – est un aimant muni d’un enroulement alimenté
par l’intermédiaire de deux bagues et de deux balais en courant
continue. Les rotors se classent en deux types :
1. rotos à pôles saillants ;
2. rotors à pôles lisses ;
On choisit une telle ou une autre construction du rotor en

Iexc

Fig.12.31 Rexc Fig.12.32

359
partant des conditions des résistances mécaniques. Les machines
synchrones à grande vitesse de rotation sont dotées d’un rotor à
pôles lisses (n=1500 à 3000 tr/min), (fig.12.31).
Les machines synchrones à petite vitesse de rotation sont
dotées d’un rotor à pôles saillants, (fig.12.32).
Le courant continu nécessaire pour l’excitation du rotor est
fourni par une génératrice à courant continu calée sur le même
arbre que le rotor et appelée excitatrice. Sa puissance est de 0.25 à
1% delà puissance nominale de la machine. La tension nominale
des excitatrices est comprise entre 60 et 350V.

Alternateurs synchrones

Le principe de fonctionnement des alternateurs synchrones


est basé sur le phénomène d’induction électromagnétique.
Il y a des alternateurs synchrones de deux types :
Dans les alternateurs du première type on dispose les pôles
sur le stator en les alimentant en courant continu et on place les
conducteurs sur le rotor en prélevant le courant alternatif à laide de
baguers et de balais. Dans les alternateurs du deuxième type – au
contraire. Souvent, on appelle inducteur la partie de la machine qui
crée le champ magnétique et induit la partie de la machine où est
disposé l’enroulement dans lequel est induite la F.E.M.
Dans les alternateurs à grande puissance (U=18KV) on
place l’enroulement d’induit sur la partie fixe de la machine et
l’enroulement d’excitation sur le rotor.
Lorsque une machine synchrone fonctionne en génératrice
le rotor est entraîné par un moteur primaire (moteur Diesel, turbine
à vapeur, turbine hydraulique) avec une certaine vitesse.
Pour avoir f=50Hz il faut que la vitesse soit constante et
bien déterminée pour chaque nombre de paires de pôles : n=60f/p
d’où p=1 n=3000 tr/min ; p=2 n=1500 tr/min ; p=3 n=1000 tr/min
… p=10 n=300 tr/min ; p=20 n=150 tr/min.
On distingue :

360
Les turboalternateurs : qui sont entraînés par les turbines
thermiques rapides avec une vitesse maximum (p=1 ou p=2).
Pour assurer la stabilité mécanique et supprimer les
vibrations ces alternateurs ont les rotors cylindriques on à pôles
lisses.
Les hydro alternateurs sont tournés par des turbines
hydrauliques dont la vitesse de rotation est relativement petite. Les
rotors de ces alternateurs sont à un grand, grand nombre de pôles
saillants : p=10, 20,30.
La puissance des alternateurs fabriqués en monde atteint
800.000KW – 1.000.000KW.

Réaction du stator (d’induit)

Lorsque les phases statoriques sont fermées par des


récepteurs, les courants qui y passent engendrent leurs propres
champs.
Ce dernier se compose avec le flux rotorique pour former un
flux résultant de la machine. Une telle action du flux magnétique
du stator sur le flux engendré par les pôles du rotor est appelée
réaction du stator (d’induit). La réaction du stator a une grande
influence sur le fonctionnement d’un alternateur.
La réaction de ces champs sur le flux du rotor dépend du
caractère de la charge : active, inductive ou capacitive.
1. Charge active : Zch=R.
L’alternateur débite dans une charge purement active. Le
courant I est en phase avec la F.E.M induite dans l’enroulement du
stator.

361
Φr Φr

x x

N S S N S

Φ0 Φ0
a) b)
Fig.12.33
Considérons l’instant où les deux cotés de la bobine d’un
enroulement de phase se trouvent au-dessus des milieux des pôles
(fig.12.33, a). a cet instant, la F.E.M. de la bobine est max et
puisque la charge de l’alternateur est purement ohmique, le courant
dans la bobine est maximale. Le sens des lignes d’induction autour
des conducteurs de la bobine du stator est déterminé d’après la
règle du tire-bouchon. On voit sur la fig que le champ statorique
désaimante la corne polaire d’entrée et aimante la corne de sortie.
Ce cas est appelé réaction.

2. Charge inductive (fig. 12.33, b)

L’alternateur débite dans une charge purement inductive et


le courant est décollé en arrière de 90o sur le F.E.M. le max du
courant a lieu à l’instant où les pôles après avoir passé les
conducteurs correspondants se trouvent à une distance égale à la
moitie du pas polaire. Le dessin (fig.12.33 b.) montre que le flux
du stator est opposé à celui des pôles long de leur axe. Ce cas est
appelé réaction d’induit démagnétisante longitudinale :
Φtot=Φ0-Φr.

362
3. Charge capacitive (fig. 12.34)

rch=Xc le courant i est en avance de 90o sur la F.E.M. Le


max du courant a lieu à l’instant où les pôles n’ont pas encore
atteint les conducteurs correspondants et se trouvent à une distance
égale à la moitie du pas polaire. Φr
Le dessin (fig.34) montre que le
flux magnétique du stator est x
dirigé dans le même sens que
celui des pôles, le long de leur
axe. N S N
Ce cas est appelé
réaction d’induit magnétisante Φ0
longitudinale. Fig.12.34
Nous avons étudié le cas
où les courants dans le circuit d’enroulement d’une phase passent
par leur maximum. A tout autre instant, les valeurs des courants
dans l’enroulement de phase du stator seront plus faibles et la
réaction d’induit de l’enroulement d’une phase sera respectivement
moindre. En réalité, la charge est mixte. Pour cette raison, le flux
magnétique de réaction d’induit aura une composante transversale
et une composante longitudinale. De cette façon, la réaction
d’induit d’un alternateur synchrone dépend de la nature de la
charge, c’est-à-dire, du déphasage entre la F.E.M. induite dans le
stator et le courant de ce dernière.

Caractéristiques des alternateurs synchrones

Le fonctionnement d’une machine en différents régimes et


ses propretés sont détermines par ses caractéristiques.
Pour relever les caractéristiques d’un alternateur synchrone
on réalise le schéma représenté par la fig. 12.35

363
Charge

K Eo
Eo=f(Iexc)

A
a
I=0
V
n=nn=const

A -

+ Iexc
Fig. 12.35 Fig. 12.36
On distingue :
Caractéristique à vide (E0=f(Iexc)) ;
Caractéristique externe U=f (I) ;
Caractéristique de réglage Iexc=f(I) ;

a) caractéristique à vide (E0=f(Iexc)), (fig.12.36)

Elle représente la variation de la E0 induite dans la stator en


fonction du courant d’excitation Iexc, le circuit extérieur de la
machine étant ouvert. E0=f(Iexc), pour n=nn et I=0.
Elle est pareille à cela d’une dynamo à courant contenu.
Généralement, le fonctionnement normal de la machine se
passe au-delà du coude de la courbe à vide.

b) caractéristique externe : U=f(I) ; Iexc=const. ;


n=nc=const
La valeur de la tension U aux bornes de l’alternateur en
fonction du courant de charge I pour des valeur constantes
Iexc=const, facteur de puissance cosφ et de la vitesse de rotation n
est donnée par la caractéristique externe (fig.12.37).
364
c) caractéristique de réglage. (fig.12.37.)

Iexc=f(I) pour U=Un ; n=nn et cosφ=const.


U Iexc

U=f(I) ; Iexc=const. ; n=nc=const Iexc=f(I) pour U=Un ; n=nn

I I
Fig. 12.37. Fig.12.38.
La caractéristique de réglage représente la variation du
courant d’excitation Iexc en fonction du courant de charge I pour des
valeurs constantes de la tension U aux bornes de l’alternateur, de la
vitesse de rotation n et du facteur de puissance cosφ.
Il faut faire varier le courant Iexc pour compenser la chute de
tension dans l’enroulement d’induit et l’effet de la rotation de la
réaction d’induit.

Schéma équivalent et équation d’équilibre,


(fig.12.39)
R1 X1
I1
La f.e.m. induite dans chaque
phase du stator par le champ du rotor
tournant s’exprime comme suit : E1

E0=4.44fNΦ0
U1
Chaque où Φ0 - est le flux rotarique. La
f.e.m. résultante crée dans chaque phase E0
du stator par le flux total peut être, elle
aussi, présentée par deux composants :
Fig.12.39
365
E tot = E 0 ± E r ;
Le signe "+" pour la C
1
charge capacitive et le signe
"-" pour la charge inductive.
L’équation d’équilibre C2 B
électrique s’écrit comme
suite :
U = ( E 0 + E r ) − I R1 ,on
néglige X1 (réactance de B
fuite). La f.e.m. de réaction MS K
Er peut être présentée
comme : E r = IX r Rexc A
En négligeant encore R1, on obtient : Fig.12.40
U = Eo ± IXr

Moteurs synchrones

Un alternateur synchrone peut être utilisé comme moteur.


Un tel moteur est appelé moteur synchrone. Les plus répondus sont
les moteurs synchrones triphasés. Dans ces moteurs l’enroulement
statorique est alimenté en courant alternatif triphasé et
l’enroulement rotorique est connecté à une source de tension
continue.
Lorsque les enroulements statoriques d’un moteur
synchrone sont alimentés en courant triphasé, un champ
magnétique tournant apparaît. La vitesse de rotation de ce champ
dépend de la fréquence du courant alternatif et du nombre de pôles
du stator. Pour une f=50Hz, le moteur étant à 2 pôles, le champ
tourne a 3000 tr/min.
Mais si après le branchement du stator on injecte un courant
continu dans l’enroulement du rotor, ce dernière ne bougera pas. Il
ne peut pas démarrer de façon autonome. Cela s’explique par le fait
que le champ magnétique du stator, qui a une grande vitesse de

366
rotation par rapport au rotor immobile ne peut pas lui communiquer
instantanément la vitesse de synchronisme et le faire tourner étant
donné la grande masse et, par conséquent, la grande inertie du rotor
qui ne peut pas démarrer et développer la vitesse requise. Pour cette
raison le démarrage d’un moteur synchrone s’effectue à l’aide de
dispositifs spéciaux.

Démarrage en asynchrones des moteurs


synchrones, (fig.12.40)

Pour pouvoir assurer un tel démarrage on place dans les


épanouissements polaires un enroulement en forme de la cage
écureuil découpée. Le démarrage comporte deux opérations :
1. Mise en vitesse asynchrone en absence de l’excitation.
C1 est fermé, C2 est ouvert et une bobine d’induction
triphasée est insérée pour limiter le courant au démarrage.
K - est en position A et l’enroulement d’excitation est fermé
sur Rexc, ce qui limite E induite.
2. Accrochage: K est en position B. Le courant Iexc
commence à passer. C2 est fermé en éliminant la bibine B.

Compensateur synchrone

Un moteur synchrone destiné à améliorer le cosφ de


l’installation est appelé compensateur synchrone.
Un moteur synchrone présente un grand avantage qui
consiste en ceci : lors de faibles courants d’excitation du rotor il
prend au réseau un courant réactif et fonctionne avec un cosφ – en
retard, mais en augmentant le courant d’excitation on peut faire
d’une sorte que l’enroulement statorique n’obsorbe pas de courant
réactif et le cosφ sera égale à l’unité.
Si on continue à augmenter le courant d’excitation, le stator
commence à fournir lui-même au réseau un courant réactif et le
moteur synchrone, tout en supportant une charge mécanique, se
transforme simultanément en un générateur de courant réactif ou de
367
puissance réactive. Dans ce cas le moteur est analogue à un
condensateur et fonctionne avec un cosφ en avance.
Les récepteurs inductifs de courant alternatif exigent de la
puissance réactive. Généralement, ils prennent cette puissance
réactive à la centrale électrique. Si à coté de tels récepteurs
fonctionne un moteur synchrone surexcitation, on peut lui prendre
de la puissance réactive au lieu de la prendre à la centrale.
Cela contribue en même temps à améliorer le cosφ de
l’installation et à diminuer le courant dans les fils venant de la
centrale.

Modes d’amélioration du cosφ des installations


électriques comprenant les moteurs asynchrones

1. limitation de la durée de marche à vide : pendant la


marche à vide le cosφ est très faible.
2. réduction de la puissance installée des moteurs :
a) remplacement des moteurs par ceux moins puissants ;
b) commutation étoile triangle qui permet de diminuer la
puissance nominale de 3 fois.
3. utilisation des appareils compensateurs :
a) des condensateurs statiques ;
b) des compensateurs synchrones.
Ce dernier mode est le plus progressif car autre la puissance
capacitive les compensateurs produisent du travail utile.

Propriétés des moteurs synchrones et domaines de


leur emploi
Les moteurs synchrones pressentent les avantages
suivantes:
1. vitesse de rotation constante à différentes charges;
2. cosφ élevé;
3. possibilité de compenser le cosφ.
Faible dépendance de la puissance électromagnétique de la tension

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(ils dépendent de la tension à la puissance première tandis, que
dans les moteurs asynchrones ils dépendent du carré de la tension).
Les défauts des moteurs synchrones
1. impossibilité de régler la vitesse.
2. décrochage en cas de surcharge.
3. tendance au pompage (notons que ce défaut est absent
dans les moteurs asynchrones).
Vu ces particularités, les moteurs synchrones sont surtout
utilisés dans les installations fonctionnant de façon continue et pour
actionner des machines à vitesse constante (pompes à pistons,
pompes centrifuges, ventilateurs centrifuges, compresseurs,
groupes moteur- générateur; arbre de transmission, etc.).

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