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Géopolitique

Chapitre 1 : Naissance, déclin et réapparition de la géopolitique

La géopolitique est apparue à la fin du 19ème siècle, à l'école allemande avec Friedrich Ratzel (1844-1904) son père
fondateur. Le terme géopolitique, quant à lui, a été utilisé pour la première fois par Rudolf Kjellén, professeur suédois
de Science Politique/Géographie qui définit la géopolitique comme « la science de l’État comme organisme
géographique ou comme entité dans l’espace : c'est-à-dire l’État comme pays, territoire, domaine ou comme règne.

1) Les facteurs ayant favorisé la naissance de la géopolitique


• La science : On s’est débarrassés de la religion et on explique désormais tout par la science. Il s’agit donc
d’avoir une conception objective en pensant que l’Etat est un être humain. On assiste donc à deux aspects :
- Le scientisme : L’explication des rapports humains.
- Le Darwinisme : la loi du plus fort
• La fin des territoires : Il n’y a plus de territoires à découvrir donc la seule façon est de rester en guerre avec
les autres afin d’étendre son territoire. On distingue 3 types de géographies :
- Physique : coté topographie.
- Humaine : culture, religion, langue et histoire.
- Politique : comporte le physique et l’humain « expliquer le comportement politique de l’Etat.
• La technologie : Développement des moyens de transport et de communication
- Le monde devient un village planétaire grâce à la technologie.
- Les rapports entre Etats deviennent immédiats et instantanés.
• Le nationalisme : Le nationalisme ayant conduit au protectionnisme
- Comprendre le comportement des individus en fonction des pays.
- Développement des critères pour être de telle ou telle nationalité.
• Le développement de la géographie dans les universités : La géographie est un élément essentiel pour la
compréhension des relations entre les Etats. Yves Lacoste distingue entre 3 géographies :
- Géographie scolaire : distinction du globe
- Géographie contemplative
- Géographie politique : éléments géographiques expliqués par la politique

2) Les raisons derrières l’interdiction et la disparition de la géopolitique :


(A partie de la 2ème guerre mondiale la géopolitique était bannie)
• Morales : La géopolitique était la cause derrière la deuxième guerre mondiale : Il s’agit de l’influence de la
géopolitique sur les décisions d’Hitler (Influence de Ratzel et d’Haushofer) un poison intellectuel.
• Militaires/stratégique : Après la 2ème guerre mondiale on assiste à L’apparition des armements stratégiques et
le développement des milices de chasse : il n’y a plus besoin de comprendre le territoire.
• Idéologiques : Pas besoins de la géopolitique pour comprendre le monde, on est face à une bipolarité.
3) Les raisons derrières la réapparition de la géopolitique
• Militaires/Stratégique : L’omniprésence des forces conventionnelles : malgré l’avènement des armes
stratégiques, les guerres sont toujours dominées par les armes conventionnelles
• Idéologiques : L’insuffisance de l’idéologie dans l’explication des rapports internationaux. Ainsi trois guerres
marquent cette insuffisance d’idéologie :
- La guerre du Vietnam et Cambodge
- L’invasion de l’Afghanistan par l’URSS
- La guerre entre l’Iraq et l’Iran
Les divisions au sein des blocks idéologiques : le monde après la guerre mondiale était facile à lire :
- La renaissance des conflits sur la domination des territoires
- Un bloc démocratique et le clan socialiste URSS
Conséquence : l’idéologie ne peut pas tout faire comprendre et donc retour à la géopolitique non allemande
Chapitre 2 : Les écoles de la géopolitique :

• L’école continentale : allemande :


1. Friedrich Ratzel (Père fondateur de la discipline) : Il va considérer l’Etat comme un organisme vivant et
affirmer qu’il ne peut survivre qu’en s’accroissant au détriment des autres Etats. Il explique que « L’Etat est
l’organisme vivant rassemblant un peuple sur un sol. » et ne peut pas être contenue à un territoire donné
uniquement. Marqué par son voyage aux USA, découvre l’ampleur du pays.

2. Rudolph Kjellen (créateur de la notion de géopolitique) : Selon Kjellen, L’Etat est un être vivant, une
personnalité supra individuelle, historique et politique. La cause principale de la première guerre mondiale est
confrontation idéologique entre liberté, égalité et fraternité représentées par la grande Bretagne et la France et
l’ordre de droiture et de solidarité défendu par les allemands.
 Il distingue ente 2 puissances :
- La puissance mondiale : USA, Russie, Grande Bretagne et l’Allemagne.
- La grande puissance : la France, l’Italie, le Japon.
 Trois puissances majeures s’affrontent avec leurs clients :

- L’Allemagne : avec l’Autriche –Hongrie, la Turquie et la Bulgarie.


- L’Angleterre : avec la France l’Italie, la Belgique et le Japon.
- La Russie : avec la Serbie et le Monténégro.
 Trois exigences géopolitiques majeures s’imposent aux Etats et à leurs extensions coloniales :
- L’étendue du territoire.
- La liberté du mouvement.
- La meilleure cohésion territoriale possible.

3. Karl Haushofer (Sa particularité : Contact direct avec Hitler) : Il donne au nazisme, à travers la référence
nationaliste allemande un ensemble de concepts géopolitique qui justifient une politique extérieure
d’expansion et de conquête, et développe une conception géopolitique fondée sur la nécessité de l’espace vital
et sur l’utilité d’une hégémonie allemande en Europe orientale :

✓ Théorie de l’espace vitale : La notion de l’espace vitale, est au cœur de la géopolitique allemande, elle est
présente dans les réflexions de Ratzel, mais théoriser dans la pensée de Haushofer. L’objectif de la théorie :
- Le Deutschtum : Raffermir le sentiment d’appartenance allemande à une communauté de civilisation (fiers
d’être allemands)
- Le Lebensraum : Favoriser la création d’un espace où il pourrait déployer librement leur virtualité (espace
de vie vitale au développement de la puissance allemande)

✓ Théorie de « Pan-Ideen » pan-idées : L’originalité de la pensée géopolitique de Haushofer est due


essentiellement à sa notion des « pan-Ideen » lesquelles soulignent la centralité de la dimension spatiale dans
la réflexion géopolitique du savant allemand.
Une Pan-idées a pour objet l’unité géographique éthique ou civilisationnelle d’une communauté humaine.
Selon Haushofer, le monde peut être subdivisé en quatre grandes zones selon un axe nord-sud, chaque zone
étant dominée par une puissance dominante :
- La Zone européenne : incluant l’Afrique et dominé par l’Allemagne.
- La Zone Américaine : dominée par les Etats unis.
- La Zone russe : Asie centrale et le sous-continent indien.
- La Zone asiatique : dominée par le Japon.
Haushofer a donnée au Nazisme, à travers la référence nationaliste allemande, un ensemble de concepts
géopolitiques qui justifient une politique extérieure d’expansion et de conquête.

• L’école ANGLO-SAXONE : la puissance maritime


1. Halford Mackinder
Pour lui le monde est simple, on assiste au concept de la puissance des mers : la domination de l’eau sur la terre.
Il développe la théorie du Heart land et du Rim land, qui tient L’Europe centrale domine L’ile mondiale et qui domine
l’ile mondiale domine le monde : celui qui veut contrôler le monde doit contrôler le Heart land et le Rim land.
Il est le premier à avoir élaboré une carte globale : le monde tel on connait est divisé en terre et mers.
Il a cité trois périodes caractérisant les relations économiques :
- Période précolombienne : avant Christophe Colomb, la domination de l’Asie sur l’Europe.
- Période de Christophe Colomb : avec la découverte de l’Amérique, dominance de l’Europe et la Grande
Bretagne.
- Période après Christophe Colomb : Prédominance de l’Asie avec les trains.
Selon lui, la géopolitique doit tendre à empêcher une alliance entre la Russie et l’Allemagne et favoriser l’alliance
entre les systèmes insulaires et les terres à rivages, d’où une nécessaire puissance maritime.

2. Nicolas John Spaykmen Il a évoqué le concept de la politique de l’endiguement qui stipule que pour
contrôler le monde il faut contrôler les bordures terrestres pour ne pas permettre au centre de s’évanouir et
l’empêcher de sortir au niveau international.
Il s’oppose à Haushofer et conteste la théorie du pivot de Mackinder, s’appuyant sur l’échec de l’alliance
russo-germanique lors de la première guerre mondiale
Spaykmen estime que le monde ne correspond pas au Heart land, c’est à dire l’Allemagne et la Russie mais
aux Coast Land. Pour lui la zone du pivot est le Rim land, d’où le choc ente les puissances maritimes et
terrestres : « Celui qui domine le Rim land domine l’Europe, celui qui domine l’Eurasie domine le monde. »

3. Alphred Mahan : Il est désigné comme le père de la géopolitique Américaine. Il prône la domination du
monde par les Etats-Unis, grâce à une maitrise stratégique des mers. Pour contrôler le monde il faut y avoir la
force de projection : une flotte maritime, des bâtiments de guerre capables de se déplacer partout d’une façon
rapide et efficace et une marine marchande pour le commerce.
Chapitre 3 : La CEDEAO

Partie I : Présentation

Etablie par le traité de Lagos signé en 1975 par 15 pays de l’Afrique de l’Ouest. En 1976 Le Cap-Vert rejoint la
Communauté et la Mauritanie la quitte en 2000. En 2017 le Maroc adhère la CDEAO.

Son objectif principal est de promouvoir la coopération et l’intégration en vue d'élever le niveau de vie de ses peuples,
de maintenir et d'accroître la stabilité économique et de renforcer les relations entre les Etats Membres.

La CEDEAO est composée de 8 institutions principales :

- La Conférence des Chefs d'États et du gouvernement ;

- Le Conseil des ministres ;

- Le Parlement de la Communauté ;

- Le Conseil économique et social ;

- La Cour de justice de la Communauté ;

- La Commission : chargée de la mise en œuvre des politiques et mesures adoptées par la Conférence des Chefs
d’Etats et le Conseil des Ministres ;

- La Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO ;


- L'Organisation Ouest-Africaine de la santé.

La CEDEAO se caractérise par :


- Une population de 384 millions d’habitants ;
- En termes de PIB, la richesse produite par les 16 pays devrait s’approcher des 750 milliards $ en 2017 (728
milliards en 2015) : 17éme plus importante économie dans le monde ;
- La communauté est un exportateur net en hydrocarbures
- Le secteur primaire est toujours présent et l’industrie et les services prennent un poids de plus en plus important.

Concernant les relations entre le Maroc et la CEDEAO, selon l’Office des changes, les échanges commerciaux la
période 2008-2016 sont en croissance annuelle moyenne de 9,1%.

Les investissements directs marocains dans le continent sont concentrés sur l’Afrique subsaharienne et l’Afrique de
l’Ouest est le 1er partenaire commercial du Maroc dans la région sur la même période.

Le Maroc a conclu de nombreux accords avec les pays d’Afrique [conventions commerciales et tarifaires, accords
basés sur la clause de la Nation la Plus Favorisée (NPF) et accords multilatéraux] dont certains accords ne sont pas
encore entrés en vigueur.
Partie II : La monnaie unique de CEDEAO

L’idée d’adopter la monnaie unique dans l’ouest-africain a commencé d’être discutée dès l’année 2000 et s’est vu
reportée pour 2003, 2005 et 2009 puis 2015. La mise en place de la monnaie unique se ferait en deux étapes :

- La création de la monnaie unique entre les pays membres de la zone monétaire d’Afrique de l’Ouest avant 2015
- Former une union entre la zone monétaire d’Afrique de l’Ouest et l’Union monétaire ouest-africaine qui ont
déjà une monnaie unique, le Franc.

Les dates préalablement citées n’ont pas été respectées vu l’absence d’une convergence et compatibilité économiques
et financières entre les pays d’Afrique :

- La Volatilité des flux de capitaux et ses conséquences négatives sur la gestion monétaire :
- Faiblesse des capacités de gestion monétaire
- Non-convertibilité des monnaies
- Systèmes financiers peu développés : La capitalisation boursière se situe en 2013 à 13 % du PIB
- Déséquilibre entre les monnaies lors de fluctuations importantes

Partie III : Les perspectives d’adhésion du Maroc à la CEDEAO

- Hausse considérable des investissements, du commerce et de l’engagement économique du Maroc


- Nouer des relations d’entente pour regagner le Sahara ;
- Le mégaprojet de gazoduc entre le Nigeria et le Maroc (6000 Km) constitue un facteur d’intégration en
Afrique de l’Ouest qui influencera la croissance de la région ;
- La CEDEAO offre au Maroc un marché de 320 millions de consommateurs pour un PIB de 700 milliards $ ;
- L’union douanière avec un Tarif Extérieur Commun de la CEDEAO

1- Avantages

- Renforcement des relations avec L’Afrique de l’Ouest ;

- Indépendance financière et économique vis-à-vis la zone euro et les Etats Unis ;

- Avantages pour les consommateurs : plusieurs produits ;

2- Limites

- La perte de la monnaie qui permet de faire face aux crises ;


- Risque de divergences d’intérêts avec les pays d’Afrique de l’Ouest vue la diversité de ses relations
- Perte de la souveraineté nationale : le Maroc sera obligé à coopérer, en matière de politique économique,
avec d’autres pays plus faibles et plus tolérants envers la hausse de l’inflation.
Chapitre 4 : La Géopolitique de l’Europe Centrale

Partie I : Pluralité des définitions

1- Définition restrictive : M. Kundera considère que l’Europe centrale regroupe 5 pays : Autriche, Hongrie, Pologne,
République Tchèque et Slovaquie. Il leurs attribue trois principales caractéristiques : une histoire commune, une
conscience occidentale et une diversité ethnoculturelle.

2- Définition extensive : Peter Jordan : l’Europe centrale regroupe 21 pays. Cette définition est basée sur les
orientations politiques et économique, l’industrialisation tardive, l’empreinte des cultures allemande et juive, et la
présence significative des cultes protestant et catholique.

Partie II : Les acteurs géopolitiques de l’Europe Centrale

1. La Pologne : C’est le 6ème pays de l’UE par sa superficie et sa population et le 34ème le plus peuplé au
monde. Elle est membre de l'Union européenne depuis 2004, du conseil de l’Europe et de l'Organisation des
Nations unies. C’est le seul pays de l'Union européenne à ne pas être entré en récession en 2008.
2. La République tchèque : La république tchèque est membre de l’OTAN depuis 1999 et de l’UE depuis
2004. Elle se caractérise par l’économie la plus industrialisée et développée à l’Europe centrale.
3. La Hongrie : Elle est membre de l'Union européenne, de l'OTAN, de l'OMC et de l'ONU. Ses relations se
voient dégradées avec l’UE en raison de la position hongroise vis-à-vis des réfugiés. Elle soutient la Russie
dans son conflit avec l’Ukraine.
4. La Slovaquie : Elle est membre de l'ONU, l'OTAN, l'OMC, l'OCDE ou encore le V4, et fait partie de l’Euro
zone. La Slovaquie est un pays de transit du gaz russe à destination de l’Union européenne qui constitue une
priorité et les relations avec l’Autriche et l’allemand sont denses en matière d’échange ;

Partie II : L’Europe Centrale - zone géopolitique conflictuelle

1. Contexte géopolitique historique


A- Relation Europe Centrale – Russie : Depuis la crise Ukrainienne en 2014, la Russie n’a cessé d’intensifier la
pression économique, politique et militaire qu’elle exerce sur les Etats d’Europe centrale.

B- Relation Pologne-Russie : Ces deux pays ont rivalisé en Europe centrale et orientale pendant des décennies.
D’une part, les territoires à l’Est de la Pologne nommées « Kresy » étaient sous le règne des rois polonais, et la
Pologne était colonisée par l’empire Russe jusqu’à 1918. D’une autre part, la Pologne se nommait l’avant-garde du
christianisme, à cause du catholicisme traditionnel et des combats militaires contre les musulmans et les catholiques

C- Relation Europe Centrale-Allemagne : L’expulsion des Allemands d’Europe Centrale fait référence au transfert
des populations allemandes vers l'Allemagne et l'Autriche actuelles. Ce mouvement de population traduit les
principales tensions entre les deux pays.

D- Relation Europe centrale – Etats Unis d’Amérique : Depuis plus de 20 ans, les Etats unis d’Amérique et les
pays de l’Europe centrale coopèrent afin de construire une Europe entière, libre et en paix. Ainsi deux éléments sont à
distinguer :
2. La stratégie du redéploiement des Etats unis en Europe centrale :
L’EUA souligne l’importance de repositionner les forces militaires de l’Europe centrale pour assurer une flexibilité en
cas de crises. Le But pour les EUA est de s’approcher des arcs d’instabilité (Moyen orient, Caucase, Asie centrale).

3. Les moyens stratégiques de l’influence américaine en Europe Centrale :


- Les États-Unis, avec les alliés de l'OTAN, ont entrepris un certain nombre de mesures pour renforcer la
présence militaire américaine en Europe centrale et dans les pays baltes en réponse à l’intervention militaire
illégale de la Russie.
- Les États-Unis et leurs partenaires se consacrent à la promotion de la démocratie et de la primauté du
droit.

- Aider les pays d'Europe centrale et Orientale à élaborer des plans d'urgence afin de garantir un service
essentiel en cas de perturbation de l'énergie.

Partie III : Les enjeux géopolitiques

1- Le commerce extérieur : La région est soumise à un climat continental impliquant des différences saisonnières
extrêmes de températures. A partir de la fin des années 1970, les pays d’Europe de l’Ouest commencent à importer du
gaz en provenance de la Russie. L’Europe centrale devient alors une zone de transit, ce qui accroit sa vulnérabilité à
un seul fournisseur de gaz et à une seule voie d’approvisionnement.

2- La montée du populisme : La chute du communisme introduit la montée du populisme préconisant la liberté du


peuple sans recourir à la lutte des classes.

3- La crise migratoire : Depuis 2010 l'Europe fait face à une crise migratoire. Quelques pays d'Europe de l'Est ont
estimé que le nombre de réfugiés à accueillir devait être décidé en fonction des capacités d’accueil.
Chapitre 5 : La Géopolitique de l’Europe de l’Ouest
Chapitre 6 : Le Brexit

Le "Brexit" est une abréviation de "British Exit". Elle désigne la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

En 2016, lors d'un référendum organisé par l'ancien Premier ministre David Cameron, 51,9% des Britanniques ont choisi
de quitter l’UE. Après le déclenchement de l'article 50 du traité sur l'Union européenne en 2017, le Royaume-Uni et les
pays membres de l'Union européenne se sont donné deux ans pour préparer la sortie effective du pays. Le Brexit a
toutefois été repoussé à plusieurs reprises, le dernier report l'ayant fixé à la date du 31 janvier 2020.

En 2019, un nouvel accord de sortie a été conclu entre le Royaume-Uni et les Européens. Il doit encore être adopté par
la Chambre des communes. Les élections ayant donné une forte majorité aux conservateurs menés par Boris Johnson,
le vote des députés semble définitivement acquis. Il devrait avoir lieu avant Noël.

Entre 2016 et 2019, c'est la Première ministre Theresa May qui a mené les discussions sur la sortie de son pays face
aux négociateurs européens. Démissionnaire, elle a été remplacée par Boris Johnson en 2019.

Selon Tony Blair en mai 2017, la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne pourrait donc mettre en danger l'accord
du Vendredi Saint, alors qu'il est absolument vital de le maintenir. Le retour à une frontière physique pourrait également
entraver la circulation des 30 000 personnes qui voyagent chaque jour d'un côté et de l'autre de l'île, ainsi que les
échanges commerciaux, qui s'élèvent à 39 millions d'euros par an entre les deux parties de l'île. De plus, l'Irlande du
Nord, vaste terre agricole, perdrait le bénéfices des fonds européens qui financent actuellement son agriculture à hauteur
de 90 %.

Les accords de sortie conclus en 2018, limitent considérablement la possibilité du rétablissement d'une frontière dure
entre les deux Irlande. Même si un no deal, une sortie sans accord du Royaume-Uni de l'UE, reste possible. Ce qui
devrait en théorie aboutir immédiatement au rétablissement d'une frontière physique.

Afin d'éviter le retour d'une frontière physique entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord à l'issue du Brexit, les
négociateurs se sont accordés en novembre 2018 sur une solution provisoire, appelée "backstop". Tant qu'aucun accord
commercial alternatif respectant la libre circulation entre les deux Irlande n'aurait été trouvé, l'Ulster et tout le reste du
Royaume-Uni seraient ainsi restés dans une union douanière avec l'UE. Les Britanniques auraient continué d'appliquer
de nombreuses règles européennes (sanitaires, fiscales, environnementales, etc.), de telle sorte que la mise en œuvre de
contrôles à la frontière avec la République d'Irlande n'aurait pas été nécessaire. Les parlementaires britanniques ont
massivement rejeté cet accord à trois reprises.

L’Irlande constitue le territoire du Royaume-Uni sur lequel échouent toutes les tentatives de Brexit depuis ces trois ans.
Le dernier accord en date arraché par le Premier ministre britannique, Boris Johnson, stipule que l'Irlande du Nord
disposera d'un régime douanier et fiscal spécial permettant de maintenir ses échanges avec la République d'Irlande
voisine qui, elle, reste dans l'Union européenne (UE). Cependant, le DUP, le parti unioniste au pouvoir en Irlande du
Nord, refuse de le voter au Parlement britannique de crainte d'ouvrir une brèche vers une possible réunification des deux
Irlande malgré le fait qu’une telle revendication qui aurait peu de chances d'aboutir voire aucune à court terme,
• Les enjeux géopolitiques :

- Les conséquences politiques du Brexit pour l'Union européenne sont difficiles à prévoir.
- Pour certains, la sortie du Royaume-Uni est une catastrophe : de fait, l'Union européenne perd l'une de ses trois
grandes puissances, une des plus importantes places financières au monde, le premier partenaire diplomatique
des Etats-Unis en Europe ainsi que l'un des seuls Etats européens entretenant une armée régulière conséquente.
- Pour d'autres, elle peut permettre de ressouder l'Union : le Royaume-Uni étant historiquement l'un des pays les
moins favorables à l'intégration européenne, sa sortie peut inciter les autres Etats à aller de l'avant. Parallèlement
aux négociations avec le Royaume-Uni, les Vingt-Sept ont entamé une réflexion sur l'avenir de l'Union
européenne, qui pourrait déboucher sur un certain nombre de réformes institutionnelles.
- Parmi les sujets brûlants négociés figure notamment la facture de la sortie de l'UE. Le Royaume-Uni devrait
avoir à verser une cinquantaine de milliards d'euros au budget européen, un montant qui correspond aux
engagements de Londres jusqu'à la fin du cycle budgétaire en 2020.
- Les négociations ont également porté sur la libre circulation des personnes entre l'Union européenne et le
Royaume-Uni, ce dernier souhaitant limiter l'immigration sur son territoire. Le futur statut des Européens qui
iront s'installer et/ou travailler au Royaume-Uni, ainsi que des Britanniques qui rejoindront le continent
européen, reste donc à préciser.
Chapitre 7 : La corne d’Afrique

La Corne de l’Afrique est un surnom géographique qui désigne une péninsule de l’Afrique de l'Est qui s’étend depuis la
côte sud de la mer Rouge jusqu’à la côte ouest de la mer d'Arabie, en passant par le golfe d'Aden et dont la forme, sur
une carte, évoque une corne de rhinocéros. Zone qui comprend l’Érythrée, l’Éthiopie, la Somalie et Djibouti. Il s’agit
d’une région avec un grand intérêt géopolitique et géostratégique pour la communauté internationale. Une grande partie
du commerce international transite par ses eaux. La Corne de l’Afrique couvre environ 2 millions de km 2 et compte
126,6 millions d’habitants.

• Les enjeux ethniques et géopolitiques :


- La diversité des conflits est due en grande partie à des confrontations idéologiques et religieuses ainsi qu’à la
configuration géographique des pays de la Corne de l'Afrique, dont les limites des territoires sont soit d’origine
coloniale, soit issues d’un héritage historique conflictuel. Cette situation fait que les frontières sont souvent
contestées entre États. Le comble c’est que les conflits interétatiques changent parfois de forme, en se transformant
en un soutien direct aux groupes rebelles en vue de déstabiliser l’État adverse.
- La principale route maritime commerciale entre l’Europe et l’Asie passe par le golfe d’Aden, environ 20 000 navires
traversent chaque année le large du littoral de la Somalie. Cependant, l’accroissement des actes de piraterie dans
cette zone, depuis 2007, a obligé, certaines compagnies maritimes à changer d’itinéraire en transitant par l’Afrique
du sud et a conduit des bâtiments militaires de l'OTAN, russes, indiens, chinois et sud-coréens ont été mobilisés et
ont réussi à réduire notablement les actes de pirateries à partir de 2014.
- La situation des réfugiés pose de réels problèmes pour toute la région. En raison du climat de guerre et de famine,
les Somaliens, les Éthiopiens et les Érythréens ont été contraints de quitter leurs pays d’origine et de se disperser
dans les pays de la région. Leur grand nombre engendre nécessairement des répercussions négatives dans les pays
d'accueil, surtout que ceux-ci souffrent déjà des conditions économiques difficiles.

• L’intervention des puissances internationales en corne d’Afrique

L'objectif majeur de la stratégie globale de l'UE dans la région est de soutenir les populations de la région en vue de
renforcer la paix, la stabilité, la sécurité et la prospérité et de responsabiliser les gouvernements.

Le soutien de l'UE est avant tout financier. Elle a financé la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) à
hauteur de 208 millions d'euros depuis sa création. 4,7 millions d'euros ont été, en outre, débloqués par le biais de
l'Instrument de Stabilité pour développer les capacités de planification de la mission.

Toutefois, des divergences de vues sur la pertinence d'un tel objectif stratégique sont l’une des sources majeures du
manque de cohérence de l'action de l'UE sur le terrain. Pour ECHO, la situation humanitaire est toujours préoccupante
notamment dans la partie sud-centrale de la Somalie en raison des difficultés d'accès aux populations

De plus, la lutte contre la piraterie est sans doute un des domaines où l'UE est allée le plus loin dans le soutien aux
initiatives régionales via la création d'un programme sur la sécurité maritime, MARSEC

De son côté, l’UA est consciente du fait que le soutien de l'UE est avant tout dicté par des intérêts politiques et reproche
à l'UE sa réticence, notamment en ce qui concerne la France et la Royaume-Uni, à élargir le mandat de la mission et à
la doter de ressources supplémentaires.
Par ailleurs, l’intérêt américain pour l’Ethiopie n’est pas récent. Durant la Guerre froide, les deux puissances (USA
et URSS) rivalisaient dans la Corne de l’Afrique, zone stratégique. L’Ethiopie s’est balancée entre les deux,
abondant selon les conjonctures vers l’une ou l’autre des puissances. Durant cette période de Guerre froide, les USA
ne se sont jamais désintéressés de l’Ethiopie
Un peu plus d’un an après les attentats du 11 septembre 2002, les Etats-Unis sont parvenus à s’installer, militairement
et diplomatiquement, à Djibouti, le centre géographique de la Corne de l’Afrique qui baigne à la fois dans la Mer Rouge
et le Golfe d’Aden. Une région au cœur de la lutte anti-terroriste lancée par le président Bush, que Washington avait été
obligé de quitter au milieu des années 70, lorsque l’Ethiopie, après la Somalie, avait basculé dans le camp soviétique, à
la suite de la révolution du Derg.

Ensuite, sous la présidence de Xi Jinping, la Chine investit de plus en plus le continent africain en vue de constituer
une "nouvelle route de la soie". Le 1er août 2017, la Chine a inauguré sa première base militaire outre-mer à Djibouti.
Ce pays de la Corne de l'Afrique, sur le rivage occidental du détroit de Bad-el-Mandeb face au Yémen est devenu le
lieu d'implantations militaires de puissances européennes, du Japon et des États-Unis depuis la fin du régime colonial
français en 1977. La France reste toutefois militairement présente à Djibouti.
Au croisement des routes du commerce mondial entre l'Océan indien, le Golfe persique et le Canal de Suez, ce petit
état de 810 000 habitants voit une part toujours plus importante de sa dette détenue par la Chine tandis que les
principaux projets d'infrastructures du pays sont confiés à des sociétés publiques chinoises

Enfin, les récentes analyses américaines de la situation dans la région de la Corne de l’Afrique font ressortir que :

- L’Érythrée, sortant de son isolement, grâce à la paix retrouvée avec l’Ethiopie, cherchera à établir des
partenariats stratégiques avec des États qui ne lui reprochent pas son autoritarisme, qui ne sont autres que la
Chine et la Russie.
- La réouverture de l’Erythrée sur le monde menace également Djibouti, qui sera amené à renforcer ses liens avec
la Chine.
- La Chine cherchera à tirer parti de son rôle important dans l'économie éthiopienne lors des privatisations
annoncées en Ethiopie.

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