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I-Introduction

On définit la corrosion comme la destruction des métaux qui se produit sous l’effet de réactions
chimiques ou électrochimiques, lorsqu’ils sont en contact avec un milieu gazeux ou aqueux.

La corrosion est un phénomène naturel. Les métaux, élaborés industriellement à partir d’un
minerai à la suite d’opérations souvent complexes, ont tendance lorsqu’ils sont livrés à eux mêmes,
à se transformer en composés chimiques nouveaux de plus en plus stables. En d’autres termes, les
métaux ne sont pas en équilibre thermodynamique avec le milieu ambiant. La corrosion est donc
caractérisée par un ensemble de réactions qui aboutissent à un équilibre aux dépens du métal.

Il existe certaines méthodes contre la corrosion que l’on a établie à partir des principes
électrochimiques. D’autres accomplissent la tâche évidente qui est de séparer le métal de son
environnement. Le succès de cette méthode dépend de la résistance chimique ou électrochimique de
la couche protectrice.

Dans certaines situations il est parfois possible de rendre le milieu moins corrosif ou par les
méthodes suivantes :

 La protection anodique.
 La protection cathodique.
 La protection par les biocides.

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II-La protection anodique :
Cette méthode n'est applicable qu'aux métaux passivables. A l'aide d'un générateur de courant,
on provoque dans un premier temps la passivation du métal par un courant relativement intense
(environ 5A/m²), puis on entretien cette passivation par un courant plus faible (<1A/m²).

Cette méthode n'est employée que pour les milieux très corrosifs, pour lesquels la protection
cathodique nécessite des intensités trop élevée.

On utilise la protection anodique


pour protéger des sections entières
d’installations chimiques fabriquées
avec un métal qui peut se passive à
l’intérieur de l’installation. Ceci limite
donc rapidement son utilisation .De
plus, elle est potentiellement
dangereuse parce que si la protection
se brise en un point donné, elle doit
être immédiatement remplacée sinon la
dissolution en ce point sera très
rapide ; en effet, cette brèche offre
alors un chemin de basse résistance
pendant que le métal est polarisé Figure II-1 : Film d'anodisation au début de sa formation dans un
anodiquement. électrolyte ayant une action dissolvante sur Al2O3.

L’utilisation de la protection anodique implique un projet d’installation soigneusement étudié.


L’installation doit être continuellement sous contrôle afin de pouvoir repérer rapidement une
faiblesse dans la protection. Il doit y avoir des réserves pour le remplacement de la protection. Une
suralimentation locale en courant anodique, ou, dans le pire des cas, une vidange immédiate de
toute l’installation, peut être alors nécessaire.

La protection anodique ne peut faire


fasse à des anions agressifs. Les ions
chlorures détruisent le film passif et
leur concentration doit donc être
maintenue à une faible valeur. La
qualité d’un dépôt électrolytique sous
protection anodique est très bonne, de
sorte que seul un petit nombre
d’électrodes est nécessaire pour
maintenir la protection une fois qu’elle
est établie. Avant la passivation, la
qualité du dépôt est plus faible, un fait
qui doit toujours rester à l’esprit Figure II-2 : Anodisation de l'aluminium: stades successifs de la
pendant l’étude du projet. progression du film d'oxyde à partir d'un pore isolé.

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Dans l’industrie, la protection anodique a été utilisée avec succès pour réduire la corrosion des
aciers légers en contact avec de l’acide sulfurique, et avec des solutions aqueuses de fertilisants
contenant de l’ammoniac et du nitrate d’ammonium à des températures aussi élevées que 95°C.

La protection anodique nécessite très peu de puissance, et peut être appliquée à des métaux de
structure habituelle qui se passivent, par exemple les aciers inoxydables dans différents milieux.
Elle se contrôle et se mesure facilement, et le traitement des surfaces ne coute pas trop cher. On
utilise pour cela un phénomène naturel : la réaction entre le conteneur et son contenu. C’est une
méthode élégante et son utilisation pourra s’étendre si l’on parvient à résoudre les problèmes liés au
contrôle.

Exemple de Protection anodique par passivation

Il s'agit ici de placer le métal dans sa zone de passivation, en lui faisant subir un traitement
oxydant à l'aide d'un oxydant puissant, de façon à former un oxyde isolant, solide et qui recouvre
bien le métal. Cette technique n'assure qu'une protection fragile par suite de la facile cassure de la
couche superficielle qui remet le métal à nu.

Analysons le phénomène de
passivation à partir de la courbe
intensité – potentiel d’un acier
ordinaire (alliage de fer et de carbone
contenant de 0,15 % à 0,85 % en
masse de carbone), l’électrolyte étant
H2 SO4, sur une électrode de travail
en acier avec contre électrode en
platine :
Pour E < E1 : immunité du fer.
Pour E1 < E < F : corrosion du fer.
Le potentiel F où le courant s’annule
est dit potentiel de Flade. Il
correspond à la surface du fer
totalement recouverte par un film Figure II- 3 : courbe intensité – potentiel d’un acier ordinaire
d’oxyde Fe2O3. (alliage de fer et carbone)
Pour F < E : passivation du fer

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III-Protection cathodique :
La protection cathodique est une technique pour contrôler la corrosion d’une surface métallique en
transformant cette surface en la cathode d’une cellule électrochimique. Elle est utilisée pour
protéger les structures métalliques de la corrosion, notamment l’acier, les gazoducs, les oléoducs,
les canalisations d’eau, les réservoirs, les piliers métalliques des jetées, les navires, les plateformes
pétrolières ou encore les structures en béton armé.

La protection cathodique consiste à appliquer un potentiel électrique externe à une structure. Deux
moyens aussi efficaces l'un que l'autre sont mis en œuvre pour protéger les structures en fer (ou en
acier). Il est nécessaire que le fer soit l'électrode sur laquelle s'effectue une réaction de réduction
(protection cathodique); cela est possible :

 en appliquant un potentiel et un courant à partir d’une source de tension extérieure: on


parle de protection par courant imposé. (On amène le fer dans sa zone d'immunité ; il faut
bien sûr qu'une contre électrode joue le rôle d'anode). Cette méthode est particulièrement
utilisée pour les ouvrages enterrés (canalisations diverses, pipe-lines ou sealines) et les
ouvrages immergés (carènes de navires, docks flottants, …).

(a) (b)

Figure III-1 : la protection par courant imposé

(a) le mécanisme ;(b) : le schéma

 en associant le fer avec un métal


plus réducteur (moins noble) que lui
(zinc, magnésium ou aluminium):
c'est le principe de l'anode
sacrificielle. L’anode se dissout
progressivement, en produisant un
courant galvanique protecteur qui
protège le fer.

Figure III-2 : une pile de corrosion

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L'intérêt de la protection cathodique réside dans sa permanence.

Cette forme de protection rend entièrement cathodique la structure métallique, qui ne pourra plus
être corrodée tant qu’un potentiel suffisamment négatif est maintenu de façon à polariser
entièrement la surface à protéger et à la maintenir dans la zone de passivité.

Son utilisation est envisageable :

soit en présence de différents électrolytes (eaux plus ou moins salées, sols plus ou moins humides) ;

soit lorsque plusieurs métaux sont au contact d’un même électrolyte.

III-1-Critère de la protection cathodique :

Le critère de protection cathodique de l’acier généralement admis correspond à des valeurs de


potentiel appliquées (mesurées à l’électrode cuivre-CuSO4) comprises entre – 0,85 et – 1,0 V. La
densité de courant est fonction de la surface métallique à protéger, par exemple :

60 mA · m–2 pour une grille mécanique nue immergée dans l’eau de mer ;

5 mA · m–2 pur une grille mécanique revêtue d’époxy ;

0,1 mA · m–2 pour une tuyauterie revêtue de brai épikote ou des conduites dans un sol humide peu
conducteur.

La prise de terre qui constitue l’anode est réalisée en matériau inattaquable, (ferrosilicium ou en
titane platiné) avec des densités de courant respectivement d’environ 0,1 A · dm–2 et 10 A·dm–2 de
surface anodique. Les différences de potentiel mises œuvre sont de 5 à 10 V en eau douce et 1,5 à 2
V en eau de mer.

III-2-Inconvénients :
Certaines considérations pratiques limitent l’emploi de la protection cathodique : l’application de
potentiels trop élevés peut entraîner la production d’hydrogène élémentaire conduisant à une
fragilisation des éléments, en particulier des alliages à haute résistance ; la zone d’efficacité de la
protection cathodique est limitée : elle est déterminée par la géométrie des équipements et la
conductivité de l’eau

Remarque :

il convient de prévoir un dispositif d'élimination des ions Zn2+ (ou Mg2+) formés lors de la
dissolution de l'anode protectrice. On peut protéger de cette façon les coques en acier des gros
navires, en y fixant des blocs de zinc ou de magnésium. Les courbes intensité – potentiel ci-dessous
permettent de comprendre le principe de l’anode sacrificielle en zinc :

Le zinc peut s’oxyder à condition qu’il ne soit pas passivé ! Il faut donc s’assurer que le pH du sol
ne place pas le zinc dans son domaine de passivation (cas des sols faiblement basiques ou trop
calcaires). Dans les constructions fixes, on entoure l’électrode de sable (silice, donc légèrement
acide). Le zinc, en dehors de ses utilisations propres en plomberie – zinguerie (toitures et conduites
d’eau, gouttières et chéneaux), est un métal particulièrement utile pour lutter contre la corrosion du
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fer et des aciers (près de 40 % de la production française de zinc sert à protéger le fer et les aciers de
la corrosion !)

Figure III-3 : courbe intensité-potentiel du principe de l’anode sacrificielle en zinc

IV-Protection par les biocides :

IV-1-Définition et principes
Les biocides sont les substances actives et les préparations contenant une ou plusieurs substances
actives qui sont présentées sous la forme dans laquelle elles sont livrées à l’utilisateur, qui sont
destinées à détruire, repousser, ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir l’action
ou à les combattre de toute autre manière, par une action chimique ou biologique.
Ce sont des molécules qui doivent inactiver les sulfato-réducteurs.En règle générale il y a
L’adsorption du biocide (propriété du tensio-active) par la bactérie, permis de bloquer le processus
du métabolisme bactérienne.
Sans information, l’injection d’un biocide implique un suivi important ayant pour objet
d’apprécier l’effet réellement obtenu et la vitesse de recontamination.
IV-2-Classes des biocides
IV-2-1-les biocides oxydants
Un biocide oxydant est une formulation qui aura une action oxydante sur d’autres composés
chimiques. Les principales caractéristiques des biocides oxydants sont :

 une vitesse d’action élevée 1 à 15 minutes selon la qualité d’eau ;


 une injection continue ;
 un spectre d’action qui concerne toute la matière oxydable, et non pas uniquement
les micro-organismes ;
 des doses en fonction du micro-organisme, du temps de contact, de la qualité de
l’eau;
 un pouvoir oxydant qui peut influencer la corrosion ;
 ils peuvent être inactivés.

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IV-2-2-les biocides non oxydants dits « biocides de synthèse »
Les biocides de synthèse représentent les formulations qui ne sont pas considérées comme des
biocides oxydants.

Les principales caractéristiques des biocides non oxydants sont :

 temps d’action 30 minutes à 24 heures ;


 injection continue ou discontinue ;
 spectre plus ou moins spécifique (algicide, bactéricide, fongicide) ;
 doses en fonction du micro-organisme, du temps de contact, de la qualité de l’eau ;
 peuvent être inactivés.

IV-3-MODE D’ACTION
Quel que soit le mécanisme exact par lequel chaque biocide agit dans les conditions dans
lesquelles il est placé, il existe un certain nombre de considérations de base valables:
 la corrosion étant un processus essentiellement électrochimique, l’action du biocide ne
peut se faire qu’au niveau d’une des étapes des réactions élémentaires (transport
d’espèces en solution,formation d’intermédiaires superficiels, adsorption des espèces à la
surface des phases solides, transfert de charge électronique) ;
 l’intervention du biocide dans le processus de transport des espèces électroactives
(oxygène, protons, produits de réaction) au sein de la solution étant peu probable, le
mécanisme d’action d’un biocide est le plus souvent à rechercher au voisinage immédiat
de la surface (au contact du métal ou dans la zone contiguë à celle-ci).
On peut concevoir l’action de biocide comme :
 l’interposition d’une barrière entre le métal et le milieu corrosif ; dans ce cas, qui est
essentiellement celui des milieux acides, le rôle de l’adsorption du composé à la surface
sera primordial ;
 le renforcement d’une barrière préexistante, en général la couche d’oxyde ou
d’hydroxyde formée naturellement en milieu neutre ou alcalin. Ce renforcement pourra
consister en une extension de l’oxyde à la surface, ou en la précipitation de sels aux
endroits faibles de l’oxyde, ces sels étant des produits de corrosion ;
 la formation d’une barrière par interaction entre le biocide et une ou plusieurs espèces du
milieu corrosif, ce type de mécanisme étant également spécifique des milieux neutres ou
alcalins.

Il est clair, en considérant ces notions générales, que le mécanisme d’action d’un biocide peut
être considéré sous deux aspects : un aspect mécanistique (intervention dans les processus
fondamentaux de la corrosion) et un aspect morphologique (intervention de la molécule de biocide
dans la structure interfaciale). Il est également clair que le mécanisme d’action va se différencier
fortement en fonction des caractéristiques de pH du milieu.

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IV-4-Injection de biocides comme moyen de contrôle de la corrosion interne
des oléoducs :
IV-4-1-Introduction et Généralités

La corrosion dans son sens le plus large peut être définie comme la détérioration d'une substance
ou de ses propriétés en raison d'une réaction avec l'environnement. Principalement dans le domaine
pétrolier, elle désigne la destruction d'un métal par une réaction chimique avec un environnement
donné, causée par l'existence d'un mécanisme électrochimique .

De nombreuses formes de corrosion des métaux sont connues, en fonction de la substance


causale principale : oxygène, eau, dioxyde de carbone, sulfure d'hydrogène et corrosion induite
microbiologiquement (CMI).

La corrosion induite microbiologiquement (CMI) a été identifiée comme l'une des principales
causes de la corrosion des oléoducs .

Le sulfure d'hydrogène est soluble dans l'eau à des pressions et températures courantes dans les
opérations des champs pétrolifères et, lorsqu'il est dissous, il se comporte comme un acide faible et
provoque généralement des piqûres dans un processus appelé corrosion acide. Le sulfure
d'hydrogène peut être généré par des bactéries réductrices de sulfure (BSR). Ces bactéries
contribuent à la corrosion en raison de leur capacité à se développer en l'absence d'oxygène et de
leur capacité à transformer les ions sulfure en sulfure d'hydrogène3.

Techniquement, un biocide est toute substance toxique pour les organismes et qui peut inhiber
leur métabolisme ou les annihiler.

Ce travail est le résultat d’une recherche qui a pour objectif d'étudier l'efficacité de l'injection
du biocide dans le traitement de la corrosion interne des oléoducs par des expériences
soigneusement formulées en laboratoire, en utilisant des échantillons de décharge de réservoir de
puisard obtenus des installations offshore à côté du formaldéhyde (méthanol) qui est le principal
constituant du biocide utilisé dans presque toutes les compagnies pétrolières.

Il s'agit d'évaluer son effet sur la prolifération bactérienne ainsi que sur la formation de sulfure
d'hydrogène (H2S), dans des conditions aérobies et anaérobies.

IV-4-2-Discussion des résultats

La turbidité observée dans les cultures non traitées montrait qu'il y avait eu croissance
bactérienne dans celles-ci, cette croissance a dû être entravée par le formaldéhyde dans les cultures
anaérobies et aérobies traitées. En bref, une turbidité accrue indique une croissance bactérienne.

Dans le cadre de cette recherche, toutefois, la non-croissance des bactéries dans les cultures
traitées est attribuable au formaldéhyde parce que les dispositifs de contrôle ont été manipulés de la
même façon à chaque étape, à l'exception de l'injection de formaldéhyde. Un noircissement du
papier d'acétate de plomb observé avec l'émanation de gaz à odeur d'oeufs pourris est une indication
de la formation de sulfure d'hydrogène gazeux.

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IV-4-3-Conclusion

Le formaldéhyde s'est avéré efficace pour combattre la croissance bactérienne, le métabolisme


bactérien et, par extension, il inhibe la production de sulfure d'hydrogène par les bactéries ainsi que
la corrosion interne des pipelines causée par le H2S.L'efficacité est indépendante du fait que la
condition soit anaérobie ou non.

N.B :
 Dans notre cas le terme biocide désigne une préparation de formaldéhyde qui
améliore les propriétés physiques du biocide mais conserve ses propriétés chimiques et sa
capacité fongicide.
 Il est recommandé d'étudier d'autres facteurs à l'intérieur des pipelines, comme la
viscosité, le débit d'huile et la pression dans le pipeline, afin de déterminer leur influence sur
le programme d'injection de biocide.

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V-conclusion :
On conclut que malgré ces protections, la corrosion avec ses différents types sur diverses places,
dans notre société et l'industrie, reste toujours un phénomène qui mène à de grands dégâts et à
beaucoup de problèmes. On peut intervenir pour le ralentir mais on peut pas l’arrêter
définitivement.

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