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Histoire du droit

Mardirossian, professeur, docteur d’histoire du droit sur le droit canonique oriental à l’époque
de l’Antiquité et du haut Moyen-âge.
Cours sur les institutions européennes à l’époque moderne (fin moyen âge à la Révolution).

Cours magistraux pas obligatoires.


Aucun livre ne colle au cours qui se veut original. Il y a des dizaines de livre.
Un utile : ouvrage collectif, Jacqueline Thibault-Payen, Eric Bournazel, Jean Barbey, Jean-
Louis Harouel, PUF, droit fondamental, les 2 dernières parties.
Ces manuels focalisent plus sur la France, le cour est plus orienté Europe.
Pas de polycopié.
Examen : 2 dissertations

Un cours, un propos universitaire : c’est fait avec une vision scientifique, au plus proche de la
réalité historique. En particulier sur l’aspect religieux.
Religion : 2 choses : une affaire personnelle ; et c’est aussi un objet d’étude scientifique. Seuls
ces gens dont c’est le métier peuvent dire des propos cohérents.
13 février 2008

Propos liminaires
Examen de 3 notions, 3 concepts
Charnière entre moyen-âge et période moderne : empire byzantin

Notions clés

Europe
Un formidable tiroir, qu’on peut utiliser
Histoire : des armes politiques redoutables très efficaces, que tout le monde veut s’approprier
Semble exister avant même le XVIème pour désigner un ensemble territorial qui n’est ni
l’Afrique ni l’Asie.
Cette définition très vague n’était connue que par des gens de culture, ce n’était pas un terme
courant. Ce n’est que petit à petit que les populations ont commencé à s’approprier cette
notion.
Danger mortel de l’historien : l’anachronisme. Appliquer à des périodes anciennes des
concepts plus tardifs. Ex : horreur : « Charlemagne, père de l’Europe » Non, il voulait
restaurer l’empire romain.
Pour être plus précis, dans une vision purement géographique, l’Europe est séparée de l’Asie
à l’Est par l’Oural (un fleuve et un massif montagneux), au sud-est par l’Asie mineure et les
Balkans (géographiquement la Turquie est hors d’Europe, c’est l’Asie mineure). Pour le sud,
c’est la Méditerranée. Au nord, l’océan arctique, à l’ouest l’océan atlantique. Mais une
définition pas très satisfaisante.
Europe est un mot grec (europae). Dans la myhtologie grecque, dans la religion païenne
grecque, Europe est la fille d’Agénor, princesse phénicienne qui a été enlevée par le père des
dieux, Zeus en personne. Il l’a enlevé, et pour ce faire il s’est transformé en taureau. Il s’est
accouplé avec elle, et de cette union est né Minos (être semi animal).
Il y a d’abord une dimension géographique assez facile à cerner, mais qui ne suffit pas. Au-
delà, il y a d’autres éléments, plus consistants, plus humains.
Au fond, aujourd’hui on parle de volonté de construction européenne, mais au fond il y a 4
éléments qui constituent l’Europe :
• les populations qui vivent depuis l’Antiquité sur le territoire européen ont des tas de
différences. Mais au-delà des ces différences, il y a des facteurs communs liés à une
longue maturation
o une dimension culturelle commune. Cette dimension culturelle elle se constitue
de 3 ingrédients :
 la culture et la civilisation hellénistique
 à laquelle s’ajoutent un peu plus tard la culture et la civilisation
romaine ou latine
 la culture dite barbare. Que sont les barbares. Cela fait référence aux
civilisations gréco-latines. Pour les grecs et romains, étaient barbares
tous ceux qui n’étaient pas eux (les barbares c’est les autres, comme en
religion, les infidèles c’est les autres).
Le problème c’est qu’au fil des siècles ces civilisations barbares ont
eux aussi apporté leur culture, leur civilisation.
Pour la France, les barbares ce sont les Francs (peuples d’origine
germanique) qui se sont mélangés avec les populations gallo-romaines.
C’est le mélange Gaulois, Francs et Romains.
Pareil en Allemagne, en Espagne (Ibères, romains, Wisigoths).
Barbares : catégories absolument fourre tout
• un ciment qui a été le facteur commun le plus visible : le christianisme
Une religion monothéiste qui apparaît avec le Christ. A l’époque ou ces événements
ont lieu, absolument pas conscience qu’on est en l’an 1. Le calendrier ne sera mis en
place beaucoup plus loin.
Christianisme nait en Palestine, qui appartient à l’empire romain, qui a une toute autre
religion.
Religion de l’empire romain, c’est le paganisme (des tas de formes, mais le point
commun c’est le caractère polythéistes). Au départ le christianisme n’est qu’une petite
secte juive qui va grossir, très vite se séparer du judaïsme. Pendant 300 ans, le
christianisme est une religion illégale, en général ignorée, parfois persécutée. AU
IVème siècle l’empire romain devient chrétien.
o 313 : empereur romain Constantin prend une décision fondamentale, le
christianisme devient une religion licite (religio licita). 2 immenses erreurs à
éviter.
L’édit de milan n’existe pas. Constantin aurait pris un édit de Milan, cela n’est
pas vrai. On n’a jamais retrouvé de texte écrit qui dit cela.
Erreur 2 : ne jamais dire qu’en 313 le christianisme est devenue la religion
officielle de l’empire romain. Mais dans les faits désormais, tous les empereurs
vont être chrétiens (mais de facto le christianisme devient la religion de
l’Empire)
o 380 : ÉDIT DE THESSALONIQUE proclame le christianisme comme religion
officielle. L’empire romain occupe toute l’Europe à l’époque. Toutes les
populations européennes deviennent les unes après les autres chrétiennes.
Le christianisme va être la religion de la quasi-totalité de l’Europe
C’est donc la fusion de toutes ces populations, transcendés par la religion catholique, qui vont
donner l’Europe. L’Europe s’est formée à partir de ces éléments ethniques et religieux.

Digression : Mieux ne vaut rien comprendre que comprendre faussement. Ignorance est une
force pour faire passer tout et n’importe quoi.

Institutions
Observation générale
Les institutions sont les formes ou les structures fondamentales d’organisation sociale telles
qu’elles sont établies par la loi ou la coutume d’un groupe humain donné.
Dans un premier temps, l’institution est établie par la loi ou par la coutume, qui l’une ou
l’autre ont pout but de permettre à des groupes d’individus de cohabiter ensemble en fonction
de règles (au sens le plus large) qui précisent leurs rapports et fixent les normes qui œuvrent à
la marche des structures qui leurs sont communes.
Ensuite et dans la mesure où l’institution est établie par la loi, cela signifie qu’elle a forcément
une durée, une stabilité.
Institution vient du mot latin qui veut dire fixer quelque chose qui demeure, qui dure.
La plus longue en France, de Clovis à la Révolution.
Il ne faut pas avoir une vision bloquée, figée de l’institution. En effet, celle-ci évolue
nécessairement (toute société évolue, dans des proportions variables).
Il y a une idée qui est que toute règle de droit qui tout en visant à la stabilité, ne peut rester
immuable. Donc l’historien observe suivant les lieux, suivant la période une évolution des
institutions, qui souvent reflète l’évolution de la société qui les a suscité.
Essentiel : le droit n’est qu’un outil, c’est un moyen au service des hommes, et non pas une
fin.
Digression : aujourd’hui, dans notre société, il y un culte du nouveau, tout ce qui est neuf est
bien, comme si on avançait irrésistiblement vers le mieux. Mais des fois on peut aller vers le
moins bon. Dans le passé c’est l’inverse, tout ce qui est neuf est dangereux, mauvais. On est
dans une société qui est aux antipodes.
Pourquoi aime-t-on le neuf ? Parce que le christianisme a été déraciné.

Observation juridique
Pour être plus précis
Institutions politique :
Les institutions politiques concernent avant tout le pouvoir étatique, l’établissement et le
fonctionnement de l’Etat
En cela elles s’opposent aux institutions privées (ce qui a pour corollaire la dichotomie ayant
cours en France entre droit administratif et droit privée).
Dans les hautes époques cette distinction n’existe pas. De même que distinguer politique et
religion n’est que très récent en Europe, et n’existe pratiquement pas ailleurs.
Cette séparation étant récente, il est difficile au moyen âge de distinguer les 2. Il y a souvent
des imbrications et des confusions d’ordre institutionnel entre les 2

Institutions administratives :
Elles sont intimement liées aux précédentes. Elles sont la continuation des institutions
politiques. Dit autrement, c’est la totalité des moyens dont se dotent le pouvoir central, l’Etat,
pour diriger et mener son action.
Méfiance : le concept de fonctionnaire existe, mais le mot n’apparaît que plus tard
Aussi longtemps que le pouvoir royal est plus conçu comme un pouvoir incarnant l’Etat, la
conséquence c’est que l’administration du royaume est plus ou moins confondue avec le
patrimoine propre du Roi. La conséquence est que le Roi n’a pas besoin d’agents publics,
mais plus au sens noble du terme, mais de serviteurs qui font partie de sa domesticité
(attention, le terme domestique est traître : les domestiques au moyen âge ce sont les grands
nobles, à l’époque ce sont des mots immensément honorifiques, c’est un honneur de servir le
roi).
Pour qu’il y ait de véritables institutions administratives, sur l’ensemble du royaume, il faudra
que la royauté ait affirmé ait développé sa puissance, sa souveraineté sur tout le royaume,
quand il aura politiquement assis sa domination.

Institutions sociales :
Elles concernent l’ensemble de la population sur laquelle elles s’articulent.
Pour ce qui nous intéresse les hommes sont regroupés dans des groupes très hiérarchisés. La
société ancienne est une société éminemment hiérarchisé ou chacun a sa place précise. La
notion d’égalité des droits n’est reconnue que « tardivement ». C’est la DDHC du 26 août
1789. Pourquoi pour la première a-t-on pu parler d’égalité entre tous les citoyens ? On a pu
parler d’égalité parce qu’il n’y a plus de religion d’état. Tant qu’il y a une religion d’état, tous
les habitants du royaume qui n’appartiennent pas à cette confession, sont au vrai sens du
terme des sous-citoyens, avec des droits moindres. C’est par exemple vrai aujourd’hui dans
beaucoup de pays musulmans, en Israël…
Avant la DDHC, la société était divisée en 3 ordres, la société trifonctionnelle, qui débouchait
sur des privilèges.
Ce que 1789 a cassé, c’est la société en 3 ordres. Tous les hommes sont égaux en théorie.
Le terme privilège : aujourd’hui vu comme une abomination. Mais cela vient de prives leges
(lois privées), c'est-à-dire d’une loi qui concerne certaines personnes (sans la connotation de
supériorité). Sous l’ancien régime, chaque ordre avait ses lois propres.

Toutes ces institutions ont toujours été en perpétuelle évolution, elles ont du s’adapter
Moyen-âge
L’expression moyen âge est récente, très récente.
Au tout départ, cette expression qui porte une connotation négative.
Cela a été d’abord créé dans le moyen des lettres et des arts, comme une période
intermédiaire, qui va de l’Antiquité à la Renaissance. Traditionnellement, on estime que la
période médiévale court de 476 – chute de l’empire romain d’occident à 1453 – chute de
l’empire romain d’orient.
Cela signifie qu’entre la période antique et la renaissance, il y a eu une longue attente, certains
parlent d’une longue nuit.
En réalité cette période de 1000 ans voit se développer une civilisation et une culture originale
dont les productions à la fois intellectuelles, artistiques, littéraires, d’inspiration
essentiellement chrétiennes, sont tout autant louables que ce qui s’est fait dans l’Antiquité et
qui se fera à l’époque moderne.
Complètement faux : l’idée que le moyen-âge aurait tourné le dos à l’Antiquité. Loin de là.
Les grands Pères de l’Eglise (les grands auteurs chrétiens des 700 premières années)
connaissaient parfaitement les œuvres de l’Antiquité.
Mieux, vers l’an 800 sous le règne de Charlemagne, ou au XIIème avec la renaissance du
droit romain, on est en pleine renaissance de la culture antique par les hommes du Moyen-âge.
Sur le plan juridique, le moyen âge est la période clé, ou vont se dessiner les armatures d’un
droit qui pour partie est encore effectif.
Pourquoi cette vision péjorative du moyen-âge ? L’adjectif à utiliser est médiéval (ne pas
utiliser moyenâgeux).
Il y a un mépris profond pour une raison politique. Tout dans les rapports humains collectifs
quels qu’ils soient (pays, partis politiques…) n’est que rapport de force... les sentiments n’ont
aucune place. Le seul objectif est de prendre le dessus sur l’autre.
Si le moyen âge est vu avec le coté négatif, c’est parce que le concept lui-même et les idées
ont été forgés après la révolution. Or ce qui caractérise le moyen âge, c’est la dimension
religieuse, car le moyen âge est transcendé par le christianisme. Comme les révolutionnaires
avaient un but de déchristianisation, ils ne pouvaient que présenter sous un jour négatif cette
période. C’est donc une raison purement idéologique et politique. Le moyen est l’acmé du
christianisme en occident.
Quand le vainqueur écrit l’histoire, le vaincu n’a plus voix au chapitre.
En plus, le moyen âge ne représente pas une période continue.
En occident, la période qui suit les invasions barbares pourrait tout aussi bien être rattachée à
l’Antiquité qu’au moyen âge.
Pareil, l’avènement du capétien en 987 pourrait tout autant marquer une période essentielle
pour la France.
Toutes ces divisions (base moyen âge, haut moyen âge) sont très relatives, et elles ont une
portée très limitée pour notre matière de l’histoire du droit.
Quelle substance donner à ce concept ? Quand finit le moyen âge (1453, 1483, 1492 avec la
prise de Grenade, la Reconquista)
Tous ces découpages doivent utilisés juste comme des instruments de travail, et non comme
des repères immuables.
Aucune des dates en propre
La vraie rupture pour la France, c’est 1789. Il y a du point de vue du droit entre la période
médiévale et la période moderne une continuité totale

L’empire Byzantin

Aspect juridique
29 mai 1453 : Constantinople tombe aux mains des Ottomans.
Ottomans C’est la fin définitive d’empire
romain.
En 3…, l’empereur Théodose meurt. A sa mort, l’empire romain va de la Grande-Bretagne à
l’Iran. Le sud comprend toute l’Afrique du Nord (Maghreb, Egypte) et tout le moyen orient.
C’est un territoire immensément grand. Pour le gouverner avec un centre unifié, c’était trop
compliqué. L’empire va être partagé en 2 blocs : l’empire roman d’Orient (à partir de la
Turquie) et l’empire romain d’Occident. La coupure, c’est les Balkans.
Rapidement, ces 2 entités vont évoluer de manière totalement autonome. Avant la mort de
Théodose, il y avait eu 2 empereurs, mais il y avait de jure un seul empire.
De fait, la situation des 2 blocs n’a rien à voir. Il y a des tas de différence :
La langue officielle de l’empire romain, c’est le latin. Mais au-delà ce cette langue officielle,
il y a des dizaines et dizaines de dialectes. On s’aperçoit que la langue ultra majoritaire parlée
dans l’empire romain d’orient, c’est le grec. On a d’un coté un empire latin, et de l’autre un
empire hellénistique.
En 476, date clé au moins symboliquement : Romulus, le dernier empereur de l’empire
romain d’occident est déposé par un chef germanique,
germanique Odoacre. Odoacre, lucide, il envoie
tous les insignes impériaux à Constantinople à l’autre empereur, l’empereur romain d’orient.
Odoacre ne se considéreront jamais comme des empereurs.
Par contre en orient, l’empire romain ne disparaît pas. Le mot byzantin vient de Byzance.
Byzance c’est l’ancien nom de Constantinople (changement de nom en 330). Ce nom
d’empire byzantin n’est utilisé que depuis le XVIIème, bien après sa disparition. Comment les
byzantins s’appelaient eux-mêmes ? Les romains, et leur empire était l’empire romain (même
si Rome n’était plus sous leur maîtrise). L’adjectif grec était pour eux une insulte (cela leur
dénuait leur qualité de continuateur de l’empire romain).
C’est un crève cœur : dans le système scolaire français, il n’y a pas de plus gros oubli que
Byzance, et c’est un scandale, car c’est la continuité de l’empire romain, qui est le terreau de
la culture française.
Au cours de son histoire plus que millénaire, Byzance a connu une évolution énorme. Mais
surtout a légué un héritage énorme aujourd’hui scandaleusement oublié. Une partie majeure
du Code civil actuel puise ses fondements dans l’œuvre juridique byzantine.
En effet, l’empire romain d’Orient a eu 2 grands monuments juridiques :
• le premier, aujourd’hui oublié : le fameux code Théodosien (mais attention, c’est
l’œuvre de Théodose II, compilé en 438). Le mot code est trompeur, c’est plutôt une
compilation, car il n’a pas l’aspect systématique.
le code théodosien sera largement récupéré dans le haut moyen âge
• les compilations de Justinien (Justinien I qui règne de 527 à 563). Il va créer une
œuvre juridique inégalée dans l’histoire (codex justinianum). 4 blocs :
o le code proprement dit : des principaux textes des empereur romain depuis
Constantin le Grand, depuis que l’empire romain est chrétien (200 ans la
législation impériale)
o les novelles : ce sont les textes pris par Justinien lui-même (il en ajoutera au fut
et à mesure). Justinien va légiférer de manière inédite : il va créer des centaines
de lois.
o Le digeste : c’est une compilation encore plus conséquente que le code de tous
les grands avis doctrinaux des grands auteurs romains de la période classique,
qui remonte au règne de l’empire Hadrien (400 ans en arrière). C’est ce qu’on
appelle la jurisprudentia (avis de ceux qui connaissent le droit)
Le but : éclairer les juristes contemporains et des successeurs
o Les institutes : c’est un manuel de droit destiné pour les étudiants. Justinien a
développé et renforcé les écoles de droit de manière très significative
3 grandes écoles de droit dans l’Empire romain : Rome, Constantinople, mais la plus grande
école de droit, c’est Beyrouth.
Ce droit de Justinien, compilé par l’empereur, va parvenir en Occident plusieurs siècles après.
Au XIIème en Italie et en France, la compilation de Justinien est redécouverte. Les rois de
France et les princes italiens vont utiliser ce trésor dans leur intérêt politique. Ce droit va
s’ancrer et Napoléon va reprendre ce droit de Justinien.

Aspect politique et religieux


Ce fut avant tout un empire chrétien.
Le christianisme est archi-divisé s’agissant de sa doctrine (comme les autres religions
monothéistes). Il est parsemé d’hérésie et de schismes.
Une hérésie, cela ne peut exister qu’au sein d’une même religion. Seul un chrétien peut être
hérétique pour un autre chrétien. Au sein d’une religion, très vite on va se disputer sur des
questions de doctrine, de dogme et c’est presque une nécessité. Sur le plan doctrinal le
christianisme est éminemment plus compliqué, par qu’il y a un seul Dieu qui s’exprime sous
3 expressions (Père, fils, saint esprit). Au IVème, question du rapport entre le père et le fils.
Comment situer le rapport de l’un à l’autre ? La dessus on s’est déchiré. Les possibilités de
querelles sont infinies.
Dès le début des tas de tendances se sont affrontées, chacune ayant la vérité. On parle de
confessions qui s’opposent. Chaque confession considère les autres comme hérétiques (celui
qui se trompe sur le plan doctrinal, qui a fait un mauvais choix). Hérétique vient du mot grec :
choix.
Schisme : aussi une division au sein d’une même religion. Mais ici les 2 tendances se séparent
pour des raisons disciplinaires ou d’organisation.
C’est la fameuse division qui sa séparer en 1054 de manière définitive entre l’empire romain
d’Orient et les grandes puissances occidentales, et surtout l’évêque de Rome, la papauté.
Pourquoi ? L’évêque de Constantinople n’accepte pas l’autorité du pape. Mais les 2 ne se
considèrent pas comme hérétiques.
A la suite de cette séparation, à partir du XIème les puissances occidentales et l’empire
byzantin se querellent pour des raisons religieuses et politiques.
Mais empire byzantin fait face à une montée de plus en plus importante des Turcs. Menace
qui devient de plus en plus crucial.
Les byzantins détiennent à l’époque les lieux les plus saints du christianisme (Jérusalem).
Jérusalem va être prise au XIème par les musulmans. Les byzantins la perde.
Face à cette perte, vue comme une catastrophe, une déflagration. Objectif de la papauté :
contre attaquer. C’est la naissance des croisades, qui sont une riposte au succès d’une des
puissances musulmanes au proche orient.
Le seul problème, la première croisade (1096) est un succès. Mais il nait aussi un
affrontement entre les byzantins et les occidentaux. Il y a un affrontement frontal et des
affrontements internes. Pour preuve, la 4ème croisade de 1204. Au lieu d’aller vers Jérusalem,
elle dévie, assiège et prend Constantinople. La puissance latine prend de force et met de force
pendant 60 ans à l’empire byzantin. Les byzantins sont traumatisés par ce sac, mais ces 250
dernières années seront une lente agonie.
Au fond, cet empire byzantin, il y a une dimension politique, religieuse qui va avoir un impact
permanent et constant sur l’Europe occidentale.
Quand en 1453 Byzance disparaît, c’est une véritable fracture. Toute puissance chrétienne a
disparu en orient. L’occident chrétien fait face à l’empire ottoman turc.
Quand Chirac dit que la Turquie a une histoire commune avec l’Europe. Oui, mais c’est
l’histoire d’un affrontement permanent. Les turcs par 2 fois ont assiégé Vienne et que
finalement ils ont été repoussés et soit finalement vaincue par les puissances occidentales.

Un nouveau modèle : la
monarchie absolue
Pas d’anglicisme dans les copies ! Il sera intraitable.

La période du XVIème au XVIIIème est marqué par l’apogée de la monarchie absolue de


droit divin (le terme d’Ancien Régime n’est utilisé que depuis la Révolution, là encore avec le
coté péjoratif).
Les théoriciens de l’époque parlaient de monarchie pure pour qualifier le régime politique
français de l’époque. Pourquoi pure ? Parce que le Roi tient entre ses mains l’entière
souveraineté, qui est entièrement dans les mains du monarque. Pour les politistes de l’époque,
la monarchie pure s’oppose au régime mixte, parce qu’il y avait un mélange de monarchie,
d’aristocratie et de démocratie. Dans un tel système le pouvoir était divisé et réparti entre
plusieurs organes, dont l’un empruntait ses caractéristiques à chacun des régimes.
Livre I : la victoire de l’absolutisme (XVIème mi
XIIIème)
La monarchie pure
Renaissance : période troublée : guerre de religion, menace militaire des Habsbourg
L’image d’Epinal : jamais il n’y a eu un tel décalage entre les perceptions contemporaines et
la réalité historique.
L’image d’Epinal, le monarque absolu, c’est Louis XIV. L’archétype du roi absolu. Il a régné
de 1643 à 1715. Cette image d’Epinal est fausse. Louis XIII avait déjà développé une
monarchie très efficace et Louis XV va tout autant maintenir ce système de monarchie pure.
pure
C’est vraiment à partir de la fin XVIème que la France bascule vers la monarchie la plus
absolue possible. Ceci arrive parce que s’affaiblit le gouvernement à Grand Conseil. Plus on
avance dans le XVIème, plus ce gouvernement se réduit comme peau de chagrin pour finir
par disparaître.
Cette évolution est le résultat des événements politiques graves qui ont marqué le XVIème. Si
on arrive à cette monarchie pure, c’est parce que le XVIème.
XVème et XVIème : période appelée Renaissance. Sauf que la Renaissance est une période
particulièrement troublée.
troublée Pourquoi ? Plusieurs facteurs :
- les guerres de religion : qui vont ensanglanter l’Europe occidentale (déchirements
entre protestants et catholiques)
- menées impérialistes des Habsbourg.
Habsbourg Cela réellement mettre en péril à un moment le
royaume de France.
Mais la victoire des rois de France va donner un nouvel essor. A la suite des ces événements
va se développer tout un courant d’idée qui vont être une grande nouveauté sur le plan des
théories politiques des idées.
Jusqu’alors, le modèle caché depuis Charlemagne, le but, c’était le retour à l’empire romain.
Ici pour la première fois, le nouveau modèle c’est le roi féodal. Ce nouveau modèle qui
semble sortir de l’entourage royal. Ce sont en fait une frange de ses adversaires qui veulent
développer ce modèle pour affaiblir le roi, car le roi féodal est forcément un roi plus faible
que l’empereur romain. Parce que d’un coté on a l’imperium, et de l’autre coté un contrat
royal avec les vassaux. La crise du XVIème se comprend à travers cette idée que certains
veulent remettre en avant le roi féodal.
A cette période de la Renaissance (cela dépend pour quoi), le roi va perdre le contrôle de son
administration.
administration En effet, le capétien à travers son admirable de relèvement, s’est beaucoup
appuyé sur ses officiers royaux. Au XVIème, le Roi perd le contrôle de ce maillon clé du
pouvoir central.
Fort de tous ces événements, le royaume de France est livré à une guerre civile qui va durer
un demi-siècle.
demi-siècle
À la cour de l’histoire, la dynastie capétienne n’a eu que 3 rois assassinés : Louis XVI
(assassiné après un simulacre de procès), les 2 autres dans cette période (Henri III et Henri IV,
fin XVIème et début XVIIème).
Cette crise si grave qui a mis en péril la couronne française va être surmontée. La royauté va
en sortir grandie, et on va ainsi marcher vers la monarchie absolue
Chapitre préliminaire : le royaume de France en danger
De 1515 à 1559, durant 44 ans, la France est en guerre continuelle avec les Habsbourg.
Habsbourg Le
but des Habsbourg, étendre sa domination sur toute l’Europe et d’en faire un empire universel
(les grands empires ont toujours voulu être des empires-monde.

Section 1 : La guerre contre les Habsbourg


§1 la puissance de la dynastie des Habsbourg
Au XIème et XIIème, les Habsbourg sont des princes territoriaux dont les possessions se
trouvent en gros entre la Suisse du Nord et l’Alsace. Au XIIIème et XVIème, leur puissance
s’accroit et se développe vers l’Est.
l’Est Toute l’Autriche actuelle est annexée. A partir du XVème
à la suite de succès diplomatiques (mariages politiques), les Habsbourg accroissent de façon
fulgurante leur puissance et leur domination.
domination
A partir de 1477, cette politique matrimoniale est vraiment enclenchée. Le prince Maximilien
I épouse la fille d’une des plus grandes puissances de l’époque, Marie de Bourgogne (elle est
la fille du Duc de bourgogne, Charles le téméraire, grand adversaire du roi de France).
Charles n’a pas de fils. Par le biais de Marie, Maximilien récupère tous les Pays-Bas actuels.
Ce Maximilien a un fils. Ce fils Philippe le Beau se marrie à Jeanne la folle, fille du roi
d’Aragon, qui maitrise une bonne partie de l’Espagne actuelle et aussi Naples). Maximilien
réussit à marier ses petits-fils avec d’autres puissances du moment. Le futur Charles Quint
épouse la sœur du Roi du Portugal, qui rejoint ainsi l’empire. Par biais d’autre mariage,
l’empire acquiert la Bohème (rp tchèque), la Hongrie plus des territoires en Amérique du Sud,
en Asie et en Afrique.
En 1519 Charles Quint devient empereur à la tête d’un empire considérable.
considérable
Dès Maximilien, il y a un objectif. Cet objectif : c’est l’empire monde,
monde l’empire universel,
avec un adage : « sur l’empire des Habsbourg, le soleil ne se couche jamais ».
Ces conquêtes apportent une puissance économique considérable,
considérable notamment grâce aux mines
d’or et d’agent en Amérique du Sud. Les Habsbourg sont donc à la tête d’un empire avec une
population considérable. Charles Quint s’estime investi par Dieu pour construire cet empire. Il
a pour but d’imiter Charlemagne, qui lui-même voulait recréer l’empire romain.
C’est pour cela que Charles Quint se présente comme l’adversaire face au grand ennemi de
l’époque, l’empire Ottoman.
Ottoman Il estime que c’est à lui qu’appartient d’empêcher la progression
des musulmans en Europe. Il a aussi pour but de convertir les populations au catholicisme
Dans l’immédiat, il y a un premier obstacle : le royaume de France qui est un morceau de
choix. Il empêche les Habsbourg de réaliser les visions unificatrices.
Charles Quint n’aura de cesse de combattre par tous les moyens le royaume de France.
De prime abord la lutte paraissait déséquilibrée, mais à chaque fois celui-ci va tenir le choc.

§2 la résistance du monarque français


Pour comprendre la capacité de résistance, il faut évoquer plusieurs points.

A les structures étatiques


Le roi de France est à la tête d’un système administratif développé. Cette administration est
importante pour la rentrée des impôts. Dès lors face au péril qui menace on va instaurer une
sorte de gouvernement de salut public, un gouvernement de guerre pour tenir le choc face à
l’attaque Habsbourg ; le roi va durant cette période diminuer de plus en plus les concertations
avec les différentes institutions du Royaume, il va de plus en plus gouverner seul. Le
gouvernement en Grand Conseil va péricliter. La preuve de 1484 à 1560, les Etats généraux
ne sont pas convoqués (alors que normalement ce sont eux qui doivent consentir à l’impôt).
Le roi va créer de nouvelles taxes sans approbation : on sort l’adage privé de son contexte
« nécessité fait loi ».
Le Roi de France bénéficie d’un maillage administratif assez homogène qui lui permet pour
un temps. A l’inverse ; l’empire des Habsbourg est une mosaïque de population qui toutes
gardent une autonomie assez importante. C’est tout le problème des empires, chacune des
parties de l’empire a du mal à accepter que Charles Quint s’ingèrent dans leurs affaires. En
particulier en Espagne, ou la domination Habsbourg est mal vécue. Sur le territoire de
l’Allemagne actuelle, il ya près de 100 principautés. En Italie, excepté le royaume de Naples
qui est un peu homogène, tout le reste de l’Italie est constitués de cités états. Il existe donc un
manque d’unité flagrant dans l’Empire de Charles Quint.
Quint
20 février 2008
Ce qui ressort s’agissant de l’empire, c’est un manque de cohérence liée à son immensité.
En face le royaume de France à défaut de faire véritablement bloc derrière son Roi (ce n’était
pas aussi centralisé aujourd’hui : ce qui a centralisé de façon brutale la France, c’est la
Révolution) émerge de plus en plus une idée de nation commune, et son corollaire une
administration efficace.

B Les structures militaires


Au Moyen-Age, il n’exsite pas une armée française au sens actuel. L’armée médiévale en
France est une armée de levée, avec des nobles et des mercenaires. De même sur le plan
tactique beaucoup de batailles ont montré que le forces française s’illustraient plus par leur
courage que leurs capacités techniques (illustration : Azincourt : d’un coté la chevallerie
franaçaise, et de l’autre armée anglais moins brillante et plus disciplinée. Les français se font
écrasées).
Progrès à la fin du Moyen-âge, apparition de l’artillerie qui devient un facteur clé. De fait les
artisans français passent rapidement maitre dans l’art de fabriquer les canons. Pourquoi
l’artillerie française et les fabricants d’armes sont plus efficaces en France ? Grâce au nombre
d’église qu’il existe en France, qui a engendrée une industrie importante pour la fabrication
des cloches, et donc un savoir faire dans le domaine de la fonderie.

C la diplomatie
Ici il y a une spécificité, une option qui a beaucoup étonné même les gens de l’époque. En
1536 François 1er provoque un immense scandale. Pourquoi ? Parce qu’il va faire alliance
contre Charles Quint avec l’empire ottoman.
ottoman Ce qui va aboutir à une levée de boucliers dans
la chrétienté, et en premier lieu la papauté qui quelques décennies avant envisageait une
nouvelle croisade, et en second lieu chez les Habsbourg (dont l’empire pourrait se voir pris en
tenaille). En 1536, signature d’un traité qui comporte les capitulations de la France et de
Ottoman Ce traité sera renouvelé par les successeurs de François 1er.
l’empire Ottoman.
En gros ce qui apparaît c’est qu’au terme de ces capitulations, la France obtient en théorie la
protection de tous les chrétiens qui vivent dans l’Empire ottoman. Aussi une protection et une
permission de voyager pour les commerçants français dans l’empire ottoman.
Les choses sont graves, car par 2 fois Vienne sera assiégée par les ottomans (en 1529 et
1683)et cette alliance facilitera ces sièges. Il en faudra de peu que l’Europe centrale tombe
aux mains des turcs.
Cette politique diplomatique va permettre à la France de résister à l’offensive des Habsbourg.

Conclusion
Finalement en 1559, l’absence de victoire décisive des Habsbourg malgré plusieurs guerres,
mais aussi l’émergence du protestantisme en Europe et ses progrès, vont pousser l’Empire à
conclure un traité de paix avec la France (Henri II) : le TRAITÉ DE CATEAU-CAMBRAISIS. Ce traité
met fin à 40 ans de guerre avec les Habsbourg.

Section 2 : les troubles internes : la crise protestante


Dans les semaines qui suivent la conclusion du traité, Henri II meurt accidentellement dans un
tournoi de chevalerie. C’est son fils François II qui lui succède. Mais le roi n’a que 15 ans.
On estime que l’on ne peut pas lui abandonner le pouvoir. Se met en place un gouvernement
de fait assuré par les 2 oncles de sa femme, Marie Stuart. Les 2 oncles sont le cardinal de
Lorraine et le duc de Guise. Ce sont eux qui s’emparent dans les faits du gouvernement en
s’accaparant respectivement les finances et l’armée.
l’armée
Cette arrivée de 2 personnages de ce rang n’est pas anodine, et sous-entend une modification
sur le plan institutionnel. C’est le retour du gouvernement à plusieurs, ou le Roi est faible.
faible
Tendis que François 1er et Henri II s’était comporté en monarques absolus. La situation a un
parfum de féodalité, car les 2 seigneurs veulent donne de l’importance à leurs vassaux.
Il y a aussi un problème sur le plan religieux. Les 2 gouvernants sont inquiets de la montée de
la religion protestante (qui s’oppose sur des tas de points à la doctrine catholique). Dans les
années 1550-1560, les protestants auraient été en France de 3 à 5 millions (sur 18 à 20
millions d’habitants). C’est une immense minorité. En majorité, ils sont situés dans le sud de
la France. Evidemment les prises de position des 2 dirigeants ne vont pas manquer d’inquiéter
les protestants.
Bien que le roi de France du protéger l’Eglise par son serment du sacre, il y avait dans la
pratique une relative modération du pouvoir royal face à ce qu’on considérait comme une
nouvelle hérésie (François 1er et Henri II s’étaient montré tolérants à leur égard). Rien est dû
au hasard (derrière le religieux il y a le politique). Pourquoi les rois de France étaient
modérés ? Parce que les relations des rois de France avec la papauté étaient exécrables.
exécrables De
fait à l’époque le champion de la cause catholique était Charles Quint. Pire, la propre sœur de
François 1er avait adhéré au protestantisme. Certes il y avait quand même eu des poursuites,
mais cela restait très minoritaire (quelques dizaines de cas). Sous Henri II, cela s’aggrave un
peu, mais cela reste mesuré. En 1559, le premier concile national protestant se déroule en
France (concile : réunion d’hommes d’église à vocation doctrinale, juridique…).
De fait sentant le danger, en 1559 les protestants vont tenter de s’organiser, de prévenir le
futur péril.
péril En fait la réaction protestante va être hétérogène et manquer de cohérence. Certes
il y a dans la réaction protestante des préoccupations spirituelles. Mais derrière il y a aussi des
considérations politiques. Parce que dans la partie de la noblesse qui rejoint le camp
protestant, il y a pas mal d’adversaires des princes de Lorraine. Tandis que le cardinal de
Lorraine et le duc de Guise sont les chefs catholiques les plus intransigeants, en face d’autres
grands vont rejoindre le camp protestant pour s’opposer aux 2 autres (prince de Condé…). Ils
prennent le commandement du parti réformé, du parti huguenot (dénomination spécifique à la
France). Un tiers de la noblesse française rejoint le camp protestant.
protestant Beaucoup de ces nobles
(dont beaucoup sont de petits seigneurs).
La même année en 1559 arrive sur le devant de la scène la reine-mère, Catherine de Médicis.
Pourquoi est-ce une actrice clé ? Ses 3 fils tour à tour vont être roi. François II de 1559 à
1560, puis Charles IX de 1560 à 1574 et enfin Henri III de 1574 à 1589. quand en 1560
François II meurt, Catherine de Médicis assure la régence pour Charles IX après avoir évincé
le duc de Guise et le cardinal de Lorraine. Pendant les 30 ans qui suivent, c’est elle qui va tirer
les ficelles, les fils n’étant qu’à la remorque. Elle va être présentée par ses adversaires comme
une véritable élève, disciple de Machiavel (en politique c’est un compliment : le pouvoir c’est
une lutte). Ex Louis XVI : pourquoi a-t-il perdu le royaume, il était trop bon, trop faible.
Diriger un état suppose d’être dur
Le Prince de Machiavel (1513)
Que dit cette œuvre fondamentale ? Les moyens du pouvoir sont l’amoralisme (absence de
morale) et la finalité, c’est se maintenir au pouvoir. Dit autrement selon Machiavel, la morale
est exclue du champ politique (c’est vrai tous les jours). Gouverner par delà les notions de
bien et de mal. Ex : le meurtre politique. Ajout de mardirossian : cela va encore plus loin dans
la politique internationale. Les intérêts priment tout. Conserver le pouvoir, on obtient le
pouvoir par l’ambigüité.
A l’égard des protestants on alternait politique de tolérance et politique de répression. Le
résultat de cette alternance, par cette politique irrésolue, le gouvernement royal fut discrédité.
Tout ce bouillonnement négatif eu pour conséquence de vraiment saper les fondements de la
légitimité royal. Quand Henri III monte sur le trône en 1574, le pouvoir royal est
particulièrement discrédité.
discrédité Cela expliquera certainement qu’il sera assassiné en 1589.

Chapitre I : le retour en arrière sur le plan institutionnel


2 éléments l’expliquent :
• au statut que vont avoir dans cette période qu’on les hommes qui servent l’état
• la remise en cause des fondements institutionnels de la royauté

Section 1 : l’autonomisation des officiers


Emergence d’une conscience de corps
Dégradation des relations entre Roi et les officiers. Manifestations de résistances.
Tendance à vouloir se subsituter comme intermédiaires entre le Roi et les sujets du Roi
Aux temps du Moyen Age, le roi s’était entouré pour gouverner de légistes, qui étaient de
petite extraction, et qui étaient recrutés par le Roi pour leurs connaissances techniques contre
les féodaux.
Cette tactique fut dans un premier temps payante. Le problème va apparaître quelques temps
plus tard. Au XVIème on arrive à la situation que ces légistes, et plus généralement tous les
hommes au service du Roi vont progressivement avoir conscience de constituer un corps, corps
d’être une entité spécifique, à coté des 2 autres grands corps que sont la noblesse et le clergé.
Progressivement ce groupe si fidèle auquel le Roi devait la fortification du pouvoir, vont
commencer à se détacher du Roi (ils vont mordre la main qui les avait nourris).
Ils vont acquérir une indépendance de leur statut : le Roi n’aura plus la maitrise de leur
évolution de carrière
§1 l’évolution du statut des officiers
De la moitié du XVIème à la moitie du XVIIème, les relations entre le Roi et ses officiers ne
sont cesser de se dégrader. Des conflits vont ça et là éclater entre eux. Pourquoi ? le Roi
estimait (et il n’avait pas tort) que ses officiers étaient là pour le servir et exécuter ses ordres.
Certes ils avaient une autonomie pour adapter (la situation était beaucoup moins centralisée en
pratique). Le conflit apparaît car eux ne voient pas les choses sous cet angle. Les officiers
estiment qu’ils doivent avoir plus d’initiative dans la gestion de leur territoire. Ce n’était pas
encore trop grave. Mais plus grave de façon sous jacente ils veulent se substituer aux anciens
pouvoirs que le Roi avait réussi à écarter, les seigneurs, la féodalité.
Ils vont aussi se dire qu’ils sont en droit de défendre leurs intérêts. Ils vont se placer comme
médiateurs entre le Roi et la population locale. Pire que cela, de plus en plus fréquemment
certains osent résister aux ordres du Roi : ils considèrent qu’ils n’ont pas à obéir si l’ordre
n’est pas bon. Cette attitude frondeuse est catastrophique. Ceci durera jusqu’à Louis XIV.

Bruxelles : une machine à détruire les Etats nation

Le caractère progressivement inamovible des officiers


Un officier un est un agent du Roi qui occupe une fonction publique spécifique, constante,
permanente que l’on peut appeler office et qui en contrepartie de ce travail reçoit des gages.
Pourquoi sa fonction est spécifique : depuis XIVème et XVème, il y a eu une spécialisation
des fonctions dans l’administration royale. Au début le bailli faisait un peu tout. Au fur et à
mesure on scinde des fonctions
Permanente : depuis la fin du Moyen-âge s’impose le principe de la continuité de l’Etat.
Donc cette continuité sous-entend une permanence des officiers. Quand un roi meurt, tous les
officiers continuaient d’exercer leur fonction (avant, au Moyen-âge, quand un Roi mourait, on
repartait à zéro). L’idée : ils servent la Couronne, et non pas le Roi. Lorsque le Roi était mort,
tous les habitants du royaume prenaient le deuil, sauf une personne : le chancelier. Pourquoi ?
Parce qu’il incarnait la continuité de l’Etat.
Publique : parce qu’elle est payée. Leur traitement est un gage fixe. Ces gages sont fixés à la
fin du Moyen-âge, et ne furent par la suite guère augmentées (même si l’inflation est faible au
MA), à telle point qu’au XVIème on les considère comme dérisoires.
dérisoires Si on ne paye pas assez
les agents publics, ceux-ci cherchent autrement des ressources. C’est là l’origine des épices.
les épices (produits qui viennent de loin, rares, nouvelles) constituent des cadeaux que l’on
donne aux officiers (pour les remercier, pour attirer leur attention) : ils sont facultatifs et de
très petites quantités. La coutume veut que cela soit 2 pots de vin (un peu moins d’un demi
litre) (origine du mot de pots de vin). Au fil des décennies, ces épices facultatives vont
devenir obligatoires, et le montant va être fixé discrétionnairement par l’officier. Ceci devient
une source d’abus permanents,
permanents à tel point que régulièrement les cahiers de doléances des Etats
généraux dénoncent ces pratiques. Mais pour y mettre fin, il faudrait que le Roi paye
convenablement ses officiers, et il n’en a pas les moyens. Au fond, le souverain n’a pas les
moyens financiers de rémunérer ses agents. La seule chose qu’il fait, c’est pour les quelques
officiers qui exagèrent vraiment trop.
De par son statut, l’officier annonce l’agent actuel qui le fonctionnaire (note : le mot
fonctionnaire n’apparaît que vers 1770, et le fonctionnaire moderne est une création de 1793).
Un des tous premiers textes à légiférer sur les officiers, un grand roi mal aimé, Louis XI (pour
juger un grand Roi, c’est dans quel état le Roi laisse le royaume), qui dispose la stabilité des
offices. C’est très grave : il renonce au droit de destituer. Une fois nommé, l’agent a la
certitude de garder son pouvoir jusqu’à la fin de ses jours. Louis XI ajoute 3 hypothèses de
vacance de l’office : la mort de l’officier, la forfaiture (une faute grave dans les fonctions), la
résignation (démission). Quel est le problème ici ? Si un officier démissionne, l’office est
vacant. C’est en fait plus compliqué. En fait la résignation est une notion du droit canonique,
mais appliquée ici elle en constitue un contre-emploi.
La résignation prévue par l’ORDONNANCE DE 1467 est une traduction de la résignation du droit
canonique.
La résignation en droit canonique
En effet, l’Eglise admettait que celui qui détient un bénéfice ecclésiastique (une charge
assortie d’une source de revenus) peut résigner en faveur d’un autre clerc, d’un autre homme
d’église. La résignation au fond est un droit de présenter son successeur à son supérieur. Le
supérieur hiérarchique devait accepte le candidat présenté par le résignant, mais il était tenu à
cela à 3 conditions :
- un résignataire idoine (présenté les qualités requises, ex pour un prêtre, ne pas être marié,
conditions d’âge, de compétence)
- une résignation gratuite. Il ne devait pas y avoir de trafic de fonctions ecclésiastiques (pas
de simonie).
- une résignation 20 jours avant la mort du résignant. La résignation devait intervenir dans
un délai de 20 jours avant la mort du résignant (démissionnaire). C’est le plus important. S’il
disparaît avant l’expiration du délai, la résignation est nulle et non avenue. Pourquoi cette
règle ? L’église n’entendait pas que les charges ecclésiastiques se transmettent à cause de
mort. On ne veut pas de succession, on ne veut pas qu’il fasse un testament ou il lègue sa
charge (cela voudrait dire qu’il est propriétaire).
Dès la seconde moitie du XIVème la résignation canonique est empruntée par le pouvoir
royal. Elle est généralisée au XVème. Le successeur présenté et apte était nommé par lettre
royale et par lettre de chancellerie (lettre …). Néanmoins l’Eglise n’est pas l’état, et la seule
différence c’est que la résignation touchait à la condition de survie. Ici on porte le délai de 20
jours à 40 jours. Il faut avoir résigné au moins 40 jours avant la mort du résignant.
Gros inconvénient de la résignation : le Roi perd la maîtrise de la désignation des officiers :
ile ne peut plus choisir. Comme par ailleurs il ne peut pas révoquer sauf pour faute grave, le
Roi est en train de perdre la maîtrise de son administration.
Le piège se ferme quand est mise en place la patrimonialité des offices.
21 février 2008

La vénalité des offices


En pratique une autre différence va apparaître entre la résignation administrative et la
résignation canonique. Dans les faits, la résignation administrative va devenir payante : pour
être présenté, il faut payer. Les offices deviennent vénaux.
vénaux
Dans un premier temps, le Roi va tenter de lutter contre cela. Mais c’était chimérique car il
aurait fallu qu’il dispose de moyens financiers.

Une vénalité dans l’ombre


Avant même la fin du Moyen-âge les offices royaux sont dans le commerce ; Au point que
certains auteurs disent dans des publications des annonces de vente d’offices, avec prix,
gage… Néanmoins cette pratique occulte peut être divisée en 2 étapes

a première étape

institutionnalisation de la vénalité
A l’origine comme les officiers avaient quelques doutes sur la légalité de la vénalité des
offices, on ne fixait jamais de prix dans l’acte de résignation. On ne disait rien. Il suffisait de
faire une contre-lettre anonyme pour contourner cela. Evidemment le Roi ne put ignorer cela
au bout d’un temps. A partir de la seconde moitié du XVème, il va formellement interdire
cette pratique sous peine de nullité de la résignation. En 1484 les Etats-généraux demandent
instament que la vénalité des offices soit interdite. Cette interdiction va être répétée. C’est le
signe qu’il n’est pas appliqué (si un texte est répété, c’est qu’il y a un problème, c’est que le
texte ne s’applique pas).
Le vrai problème c’est que la vénalité occulte répond à une nécessité financière. Le Trésor est
trop vide pour que l’on puisse accroître les gages. A partir de là, de guerre lasse, le Roi va
laisser faire. Dès lors le prix de présentation ne va cesser de croître. Une raison qui explique
cela, c’est la logique de l’offre et de la demande : de plus en plus de candidats vont se presser
pour obtenir un office. Au XVIème il y a un engouement pour la fonction publique, et ce
d’autant plus que certaines officialités étaient anoblissantes. Le phénomène est tel que
Loiseau, grand juriste, va pour caractériser cette attraction, va perler d’archomanie.
Pourquoi cette frénésie ? Les spécialistes estiment que c’est une conséquence de la
Renaissance et de la redécouverte de l’antiquité gréco-latine. Parce que si la société médiévale
s’organisait autour de l’architecture trifonctionnelle, les penseurs antiques insistaient sur la
hiérarchie des fonctions et la distinction pour les hommes libres entre les métiers dignes et les
métiers indignes. Qu’est-ce qu’un métier digne ? Tout ce qui touche au politique
(gouvernement, administration, justice, la philosophie et l’agriculture, à condition d’être
propriétaire foncier). Tous les autres métiers sont réputés indignes. Forts de cette vision
ancienne, dans la société de la Renaissance, pour être reconnu, il y a la voie noble (mais c’est
très faible numériquement), mais l’autre solution est d’acquérir un office royal : c’est la
promotion sociale. On va considérer cela bientôt comme la plus noble des activités. Ceci
explique l’évolution.
Ici l’évolution va tendre une instiutionnalisation de la vénalité : on va sortir de l’occulte, peu
ou prou. Chose ennuyeuse pour le Roi, cette émergence va se coupler d’une autre
conséquence gênante : l’hérédité.
Pourquoi l’Etat manque d’argent ? A l’époque ce qui coute le plus et de très loin c’est la
guerre. Une immense partie des ressources de l’Etat est affecté à la guerre. C’est la première
cuase d’existence des impôts.
Début XVIème, la France est en guerre permanente. Louis XII et François 1er créent de
nouveaux impôts, mais cela ne suffit pas. Que font-ils ? ils vont créer des offices. Dans un
premier temps une résistance. François 1er crée le bureau des partis casuels, chargé de
commercialiser des offices. Désormais dès qu’un office est créé, ou est vacant, l’office revient
au bureau pour être repris par quelqu’un. C’est comme une bourse des offices.
Ici il y a un problème juridique dans cette pratique. Est-il licite juridiquement de vendre des
fonctions publiques ? et sur un plan plus institutionnel, n’y a-t-il danger de retour à la
féodalité du fait de cette pratique ?
L’avantage du droit, c’est qu’on en fait ce qu’on en veut. On va trouver un moyen : l’argent
versé au bureau des partis casuels n’est pas qualifié de prix. On dit que c’est un prêt que le
candidat à l’office consent à l’office, dont le terme n’est pas fixé. L’office est cédé « par
forme de prêt seulement, prêt à jamais rendre ». Puisqu’il n’y a pas de prix, mais un prêt,
juridiquement il n’y a pas de vente. Donc selon ce système l’office doit systématiquement
revenir au bureau une fois son possesseur. Dès lors, la résignation est interdite, on ne peut pas
vendre quelque chose dont on est pas propriétaire.
Les officiers furent scandalisés, car un de leurs buts étaient de percevoir une somme versée
par le futur résignataire. Un compromis fut nécessaire. Le Roi autorisa les officiers à vendre
au grand jour leurs offices, mais à une condition : la royauté prélève une somme sur le prix de
vente (entre ¼ et 1/3 selon la nature de l’office).
Le Roi touche de l’agent, mais c’est malgré tout une défaite pour lui, car la vénalité des
offices apparaît au grand jour.
Imagination des juristes médiévaux
Le christianisme interdit l’usure, le prêt à intérêt. On a crée des règles hallucinantes pour
créer cela. Les juristes médiévaux ont crée des constructions juridiques avec une finesse
juridique hallucinante pour contourner les lois religieuses.

De la vénalité à l’hérédité
Pour que la résignation soit autorisée, il fallait qu’elle ait lieu 40 jours avant. Les juristes ont
appelé cela l’insomnie des 40 jours. Si le résignant meurt avant, le résignataire perd son
argent et l’office revient au bureau (d’où le stress de l’acquéreur pendant les 40 jours qui
suivent la vente).
Cette règle sévère avait une autre conséquence : elle empêchait la résignation à cause de mort.
On ne pouvait pas léguer son office par testament.
Les officiers à nouveau vont protester, en disant qu’une mort subite prive injustement la
famille d’un bien chèrement acquis. Le péril est d’autant plus menaçant que ce délai pouvait
se prolonger jusqu’à 2 à 3 mois. Le point de départ du délai était la date d’acquitement de la
taxe de mutation de l’office. Or le problème l’administration mettait souvent du temps pour
procéder au recouvrement de la taxe (l’administration avait intérêt à faire durer, à faire des
dilations par des enquêtes..). Le Roi pouvait intervenir en accordant la survivance de l’office
soit en délivrant des lettres de grâce qui ici dispense du délai de 40 jours. Pour écarter le délai
de 40 jours, il peut demander le paiement d’une taxe de 1/3 de la valeur de l’office pour
passer sur le délai de 40 jours. On voit que le Trésor cherche pas tous les moyens à collecter
des impôts. Les officiers chercheht à profiter de la sitaution pour par tous les moyens
patrimonialiser les offices.
Le droit de grâce est fondamental à l’époque. Le Roi peut délivrer des grâces pour tout
domaine (pas suelement le domaine pénal).

Grans changement en 1604 : un secrétaire du roi (fonction éminément prestigieuse) qui


s’appelle Charles Paulet, va trouver un moyen de concilier le Roi et les officiers. Désormais
les officiers pourront être dispensés de la règle des 40 jours moyennant finance. Les officiers
vont devoir payer une prime d’assurance contre le risque qu’ils encouraient de voir l’office
revenir au bureau. Cette prime annuelle va s’assurer, elle va s’appeler la Paulette. Même si le
résignataire meurt dans les 40 jours, l’office ne retourne pas au bureau.
La PAULETTE : Chaque année ils doivent acquitter une taxe égale au 60ème du prix de l’office.
En cas de mutation entre vifs, le droit était réduit de moitié.
Dans les faits, jamais un impôt ne fut payé avec autant d’empressement. Le système sera
perfectionné quelques années plus tard par la création d’une taxe complémentaire. Pour être
admis à payer la Paulette, l’officier doit acquitter le prêt. Il faut donc payer un droit égal au
5ème de la valeur de l’office tous les 9 ans.
Conclusion les offices deviennent patrimoniaux.
patrimoniaux
Désormais les officiers sont délégataires de puissance publique. Mais la différence avec
aujourd’hui c’est qu’ils sont propriétaires de leur charge. Moyennant des taxes certes, on peut
la vendre à qui on veut. Cette confusion entre le droit public (exercice de la puissance
publique) et le droit privé (chose publique qui entre dans le patrimoine d’une personne
privée).
Pour répondre à cela, les juristes vont opérer une distinction : celle du titre et de la finance.
Cette distinction existe encore aujourd’hui pour la liquidation des régimes matrimoniaux et
des successions des officiers ministériels. Le titre c’est le droit d’exercer la fonction publique
(ça c’est hors commerce : c’est une fiction juridique) : l’officier qui deivnet agent doit
recevori du Roi une lettre de provision d’office (c’est très formel). La finance, c’est ce qui est
dans le commerce : c’est la valeur du droit de résignation, le prix du droit de présentation de
son successeur. Le bien transmis entre vifs ou à cause de mort c’est la finance à l’exclusion du
titre.
La patrminolisation des offices fonctionna au bénéfice financier de la Royauté.
Mais bien sur cette pratique présentait un grand danger. Dans la mesure ou chaque office a
une valeur marchande et entre dans le patrimoine es familles, le Roi ne peut revenir la dessus
sans rembourser. Même si un officier commet une faute qui justifie sa destitution, le Roi ne
pouvait pas récupérer l’office, sauf dans une hypothèse extrême : que l’officier soit condamné
pénalement à une confiscation de ses biens.
Note : on purrait se fire, le Roi n’avait qu’à faire condamner à cette peine. C’est une vision
débilisante, c’est croire que la monarchie absolue était une dictature. C’est absolument faux.
Le roi ne peut pas faire tout et n’importe quoi. Le Roi a des limites religieuses,
institutionnelles ,humaines. De ce fait, sa marge de manœuvre est réduite : les actes de pure
dictature sont beaucoup plus rares qu’on ne le croit. L’état royal se caractérise beaucoup plus
par sa faiblesse que par son omnipotence. Sur la limite religieuse, tout montre que le Roi croit
vraiment à la dimension religieuse. Pour comprendre l’histoire, il faut essayer de remonter au
maximum de la mentatlité de l’époque.
Les conséquences sont lourdres : le Roi perd le contrôle de la composition de son
administration, mais aussi la maîtrise de sa structure.

Les conséquence de la vénalité : la patrimonialisation de l’administration


Une première conséquence tout simplement économique. Sous l’Ancien régime, le but social
ultime pour toute famille qui en a les moyens, c’est d’acquérir un office.
Donc pour cet objectif des sommes colossales vont être mobiilsées et bloquées pour cela. On
va économiser et capitaliser des sommes immenses dans ce but. Cet argent va se retrouver
hors circuit.Ces offices, les plus petits coutent quelques milliers de livres, les plus importants
c’est plusieurs centaines de milliers de livres (somme énorme pour l’époque). Ces commes
vont se figer et vont empêcher le développement de l’économie (une partie de l’explication de
la situation économique de la France par rapport à l’Angleterre aux XVIIIème)
La patrimonalisation va influer sur le fonctionnement et l’organisation de l’Etat

Indépendance des agents vis-à-vis de l’Etat


Cette indépendance va avoir 2 traits principaux : une indépendance financière et une
indépendance juridique

Indépendance financière
Dans les faits un officier ne peut jamais perdre son office sauf crime gravissime
(anachronisme : on est presque revenu à l’époque carolingienne – mérovingienne).
Les taxes payés par les officiers étaient élevées, mais ne suffisaient pas. Donc périodiquement
la royauté procédait à des réestimations de la valeur des offices. De 1620 à 1635, en moyenne
le prix des offices va quintupler.
Ex : une charge d’avocat général au Parlement de Dijon (valeur 30000 livres, le gage est de
300 livres, équivalent aux revenus d’un maçon).
Dans ces conditions, la menace d’une suspension du paiement des gages est sans effet, le Roi
perd un moyen de pression sur les officiers.
Pire les officiers vont progressivement avoir un moyen de pression sur le Roi. De conserve,
les officiers pouvaient décider de cesser d’exercer leur activité, et là l’Etat se retrouvait
paralyser.
Point capital : cela va avoir une importance fondamentale pour la justice. Et c’est une des
causes fondamentales de la Révolution. A partir du XVIème, les officiers judiciaires (dans les
Parlements) vont avoir conscience de ce pouvoir entre leurs mains, et ils vont
progressivement s’ériger comme un corps susceptible de bloquer l’action royale d’une
manière générale. Aussi ils vont pouvoir faire cela en raison de leurs pouvoirs dans le
domaine législatif (enregistrement des actes royaux). La royauté va systématiquement se voir
entraver. Les parlementaires au XVIIème et XVIIIème vont constituer la voie de
l’aristocratie, surtout de la moyenne et basse noblesse. La principale opposition à la royauté
va être l’aristocratie, contre le roi. Pendant tout le XVIIème la royauté qui a cherché à aller
dans le sens du progrès, royauté qui avait conscience de ce qui n’allait pas, mais s’est heurté
systématiquement à l’aristocratie qui bloquait au maximum. Si Louis XVI avait mis à genou
les parlements, probablement la Révolution n’aurait pas eu lieu. « Les parlements comme
cancer de la monarchie »
La patrimonialité des offices avait aussi pour but et pour conséquence de faire perdre une
arme efficace que le Roi avait dans sa main : l’avancement. En perdant cela, cette possibilité
de promotion, il y a un abandon supplémentaire de la possibilité de contrôle.

La dimension juridique : l’irresponsabilité de fait des officiers


Le nombre des offices ne va cesser de croitre
1515 : 4000 offices ; en 1665 : 46.000 offices.
Les guerres incessantes ont provoqué la création démesurée d’offices. Ces créations n’ont eu
de limite que l’imagination de l’entourage du Roi. Ex : au temps de Louis XIV, on va créer
des offices de jaugeur de vin, de porteur de charbon, de contrôleur aux empilements de bois,
l’office de vendeur de porc, de contrôleur de perruques, d’essayeur examinateur d’eau de vie,
de visiteur de bière, de rouleur de tonneaux. Loiseau dira « la création d’office, c’est un puit
sans fond ».
Cela ne suffit pas, on va trouver un autre moyen. C’est de créer les offices alternatifs. Des
offices dont le titulaire n’exerce que 6 mois dans l’année, puis 4 mois, puis 3 mois.
Cela a de graves inconvénients, en particulier au niveau de la responsabilité. Il y une dilution
de la responsabilité.
responsabilité Il est fréquent de voir un Chancelier qui à l’avance quand un problème
survient sait qu’il ne pourra pas punir. Cette dilution discrédite l’administration aurpès des
administrés. De plus se met en place une solidarité des officiers.

La greffe locale des officiers


Dès le moyen-âge avait repris à son compte des notions de droit romain. Le but était
d’empêcher qu’un administrateur eut des intérêts personnels dans la circonscription ou il
exerce au nom du Roi. A Rome, on ne pouvait pas être gouverneur de sa région d’origine.
Dans l’empire romain on a des gouverneurs perses en Bretagne… l’empire romain avait été
un formidable moyen de déplacer, de mélanger. On a retrouvé dans la Drôme des tombes avec
des chefs militaires très certainement iraniens au IVème et Vème siècle.
Cette règle romaine qui veut qu’on implante jamais quelqu’un dans son territoire, le Roi de
France le fait. Mieux : il était interdit au fonctionnaire de se marier ou de posséder des terres
dans la circonscription. Lors d’une mutation, l’officier, il doit attendre 50 jours avant de
quitter la région, pour que tous les administrés qui veulent se plaindre peuvent le faire.
Avec la patrimonialité des offices, toute mutation devient impossible,
impossible puisque les gens
achètent leurs charges. Cela permet aux officiers de s’enraciner. Il va créer une famille, des
amitiés, des réseaux de clientèle, des liens d’affaires… le lignage redevient prépondérant.
prépondérant
De plus on va se marier entre officiers. Dès fois on va même parfois se marier avec une fille
de la noblesse d’épée (par opposition à la nouvelle noblesse de robe). A partie du XVIème, il
arrive que quand un grand seigneur est présent, l’officier local devient son homme d’affaire. Il
ya donc une collusion. Quand le Roi veut punir un officier, s’il voit dans son lignage ou dans
son entourage un très grand noble, il va avoir tendance à limiter son intervention.
Se greffe à cela une solidarité de corps. Chacun se sent de plus en plus indépendant. Les
officiers se regroupent en corps et en compagnie. L’intégration des officiers dans le tissu local
est telle que souvent le Roi ne peut plus agir.
Fin XVIème, les officiers constituent dans le royaume de France une force politique majeure.

Conséquence politiques de la patrimonalisation des offices


Effort : reculer dans le temps pour se fondre dans la mentalité et les repères de l’époque
Jusqu’à la Révolution, pour la population, toute idée de dévouement signifiait une chose
précise : c’est la fidélité à un individu, à une personne précise. Cette personne peut être le Roi,
mais aussi un seigneur, un parent, un allié. A l’époque, les liens personnels jouent un rôle
presque clé, y compris dans l’administration (cette conception n’a pas totalement disparu).
Idée Clé : servir le Roi, c’est servir la res publica.
publica Nous visons sous la monarchie absolu.
Mais pour les contemporains, ils vivent dans la res publica (terme au sens large : le royaume
de France est un res publica). L’idée d’un Etat qui se dégage de la personne physique du Roi
existe sous l’Ancien Régime.
Mais c’est aussi servir la personne physique du Roi, et plus généralement sa dynastie.
Ce développement des liens personnels est problématique par rapport à la notion d’Etat qui
est exactement l’inverse, qui est une abstraction qui suppose de faire abstraction des liens
personnels.
Pourquoi un problème ? Car en fonction du souverain en place les chsoes changent.
Aujourd’hui la marge de manœuvre d’un PR est très réduite. Sous la monarchie absolue, la
marge de manœuvre était plus grande (lien avec le contexte économique et institutionnel de
l’époque).
Quand on a à faire à un Roi puissant, les liens personnels ne sont pas gênants (Saint Louis,
Philippe Auguste, Philippe le Bel…). A leur prestige qui permettait de tenir les agents en
place, s’ajoute le fait que le nombre d’agents était faible et que le Roi les connaissaient
personnellement (les baillis, les sénéchaux…)
Avec l’extension du domaine, et la multiplication des organes et surtout l’intégration des
officiers sur place dans leurs circonscriptions, l’addition de tous ces éléments, la personne du
Roi devient de plus en plus lointaine. Et donc la nature ayant horreur du vide, de nouveaux
liens personnels émergent et concurrencent les rapports directs entre le Roi et ses agents. Au
fond on assiste à l’émergence d’une nouvelle chaîne de relations, une nouvelle chaîne de
fidélité, une nouvelle chaînes de rapport.
Concrètement l’élément gênant va être l’apparition d’un nouvel échelon entre les baillis et les
sénéchaux : cet échelon c’est celui du gouverneur. Ces gouverneurs sont en général des
membres de la très haute noblesse, des gens considérables. Cette évolution a une conséquence
très grave : une forme de résurgence de la féodalité

1) une résurgence de la féodalité


Elle s’exprime en 2 points :

a) l’apparition de nouveaux liens


Certes un grand roi comme Louis VI (Eric Bournazel a publié une monographie sur Louis VI)
éprouvait de grosses difficultés à se faire obéir par certains des ses vassaux. En dépit du
relèvement du pouvoir royal, la situation avait certes évolué, mais les actes de désobéissance
n’avaient pas complètement disparu. Henri IV avait lui aussi eu beaucoup de mal à se faire
obéir de grands nobles. Ainsi le gouverneur de la Bastille fit 1000 difficultés pour lui rendre la
forteresse parce qu’il ne voulait pas partir pour une raison simple : il disait qu’il avait
« donnée sa foi au duc de Mayenne » (duc de Mayenne qui était aussi le chef de la Ligue,
ultra catholique). Donc aux yeux du gouverneur de la bastille l’obéissance au duc de Mayenne
primait sur l’obéissance au roi. On voit ici la résurgence du lien personnel.
(note : prise de la Bastille était une prison qui ne contenait que 5 prisonniers, dont 3 fous, et a
donner lieu à une boucherie atroce – découpage des corps promenés comme des pièces de
boucherie).
En réalité il semble y avoir eu 3 éléments constitutifs des liens personnels (encore sujet à
débats).
• Une sorte de lien affectif, sentimental. Le lien de maitre à fidèle repose sur un libre
choix indépendant de la nation ou du Roi. On choisit son maitre, on choisit celui qu’on
veut protéger. Ces rapports naissent et se développent en dehors de tout cadre
juridique : le droit n’intervient pas (heureusement). Au fond c’est un acte d’allégeance
d’un individu à un autre
• Un dévouement absolu : Le rapport d’homme à homme débouche sur un dévouement
qui en général n’a pas de limite, qui peut aller jusqu’au sacrifice de soi. C’est un lien
très fort, qui dépasse tous les autres. Les sources disent que « le fidèle était près à
servir son maître par tous les moyens ». Ex médiéval : un chevalier étant devenu le
vassal d’un seigneur va jusqu’à combattre son propre père pour rester fidèle à son
seigneur. Les acteurs du moment se sentaient vraiment engagés. Cette bataille pour le
seigneur peut aller jusqu’à la lutte contre le Roi
• En contrepartie, le maître est tenu de protéger son serviteur. Il doit faire preuve de
paternalisme (pas vu négativement à l’époque) : il doit veiller sur son serviteur, à sa
subsistance, et même à son avancement (recherche de mariages avantageux – un des
seuls moyens à l’époque pour l’ascension sociale)
De la sorte le Roi se trouve un maitre éventuel au milieu de tas d’autres. Est entamée cette
notion d’un Roi qui est l’autorité pour tous. Les nobles peuvent choisir comme maître un
autre grand prince, et devenir fidèles contre le Roi

b les conséquences de ces nouveaux rapports


Il faut introduire une notion qui a changé de sens depuis : le mot créature.
Le système de ces rapports personnels qui resurgit devint au fond assez courant dans
l’administration. Dans un dictionnaire fin XVIIème, on a une définition du mot créature :
« la personne attachée étroitement à un supérieur, à quelqu’un qui a fait sa fortune. Les
ministres sont puissants par le nombre de créatures qu’ils se font chaque jour ».
Les grands officiers avaient eux-mêmes sous leur protection des tas de créatures, ils étaient
protecteurs d’affidés.
Début XVIIème (règne de Louis XIII), Louis XIII avait pour ministre principal Richelieu, qui
était le collaborateur le plus proche de Louis XIII. Richelieu se considérait comme la créature
de Louis XIII. A l’étage en dessous, le chancelier et d’autres secrétaires d’Etat se
considéraient comme les créatures de Richelieu. Ils avaient eux-mêmes des tas de créatures.
On observe l’existence d’une pyramide administrative. Cette pyramide est-elle la même que la
pyramide féodale ? Mais en histoire rien n’est jamais exactement la même chose, même s’il y
a des analogies. Mais il y a une différence avec la féodalité : dans les relations de mâitre à
fidèle, il y avait avant tout des rapports d’homme à homme dans la noblesse d’épée. La notion
de créature nous éloigne de ce rapport d’homme à homme de type strictement féodal. Ici on
est plutôt dans un rapport qui concerne des rapports entre des gens de la noblesse de robe. Le
protecteur exerce plutôt ici une sorte de patronage, patronage qui équivaut avant tout à faire
nomme le fidèle à un office, donc le faire entrer et progresser dans la noblesse de robe (avoir
un protégé élevé est une source de prestige).
Ici la patrimonialité de l’office ne doit pas tromper sur le sens juridique de la patrimonialité de
l’office. Il ne faut pas imaginer que le détenteur de l’office qu’il s’agisse d’une propriété au
sens précis du droit privé. L’officier ne dispose pas de son office de la façon la plus absolue :
pourquoi ? Parce qu’il n’était pas imaginable qu’une créature dispose de son office sans l’avis
de son protecteur. Au fond, il peut faire ce qu’il veut de son office, mais si son protecteur
l’accepte. La notion de propriété est plus une norme de conduite sociale qu’une notion
juridique. Distinction essentielle : norme juridique et attitudes qui ne relèvent pas strictement
du droit, mais d’autres critères comme la morale. Car ici la créature sert souvent bien moins la
Couronne que son protecteur. Le plus important est de ne rien faire qui lèse les intérêts se son
maître, et mêem au contraire il doit faire fructifier les intérêts de son maitre, y compris contre
les intérêts du Roi. Il arrivait fréquemment qu’une créature détourne des biens publics au
bénéfice de son maître.
Dans la période étudiée règne le système de l’affermage, plus précisément l’affermage
d’impôts. L’Etat, le Roi, veut prélever des impôts. Mais par souci d’économie, il va déléguer
cette prérogative de puissance publique à une personne privée ou à un officier dont ce n’est
pas la tâche au départ. Donc le fermier (celui qui reçoit l’affermage) sa tâche est de prélever
l’impôt sur la population désignée par le Roi. En échange il recevra une partie de l’impôt
prélevé. Quel est l’intérêt de ce système qui existait aussi à Rome ? Celui qui collecte va être
très motivé. Ce système coutait cher (il fallait payer le fermier). Mais le fermier payera tout de
suite le Roi (le Roi n’attend pas que le fermier collecte). Le fermier s’endette et se rembourse
sur la collecte : c’est pour cela qu’il est motivé. Souvent la collecte était donc assez brutal.
Bien sur le fermier prélève plus que l’impôt lui-même.
Il arrivait que les créatures, qui pouvaient être des fermiers, détournent beaucoup plus que
prévu au bénéfice de leurs maîtres.

Sur un plan plus concret, l’élément important c’est l’apparition au sein de chaîne : les
gouverneurs.
Ici ces gouverneurs vont avoir un nombre très étendu de coméptence, qui fera leur danger
pour la couronne :
- d’ordre militaire : ils ont une compétence militaire absolue sur le territoire sous leur
contrôle (territoires immenses, couvrant l’équivalent de plusieurs départements
actuels) : autorité sur les baillis, commandent les places fortes, pouvoirs de
réquisitions. Tous les hommes d’armes sont nobles (il y tout type de nobles, il y a une
petite noblesse). Très vite tous les hommes d’armes vont se sentir les obligés du
gouverneur (du simple soldat aux officiers).
- maintien de l’ordre : à l’époque un fléau particulier : les grandes compagnies (ou les
appelaient aussi des routiers). Ce sont des mercenaires, des guerriers professionnels
qui se mettaient en temps de guerre au service d’un puissant. Au cours de la guerre de
Cent Ans, le Roi de France avaient embauchés beaucoup de compagnies (pas d’armée
régulière à l’époque, même si le Roi avait ses hommes). Problème : une fois la guerre
finie, les mercenaires n’avaient plus de gagne pain. Ils se transformaient en brigands.
Pour combattre ces fléaux, les gouverneurs reçurent pleins pouvoirs dans ce sens.
- Le gouverneur avait tout pouvoir de justice et pouvait juger les routiers sur le champ
(exécution immédiate le plus souvent), avec exposition du cadavre sur la route (effet
dissuasif de la peine)

A la fin du XVème, le royaume de France compte 12 gouverneurs pout 500.000 m2 (c’est très
très peu). Ils appartiennent tous à la très grande noblesse. Certains sont mêmes unis à la
famille royale par alliance.
Fin XVème et début XVIème les gouverneurs deviennent très importants. Ils deviennent
inquiétants et gênants pour le Roi.
Car en plus des rapports verticaux, il existe des solidarités lignagères qui sont aussi
embêtantes pour le Roi. Idée fondamentale : chaque individu trouve dans sa famille (au sens
élargi) aide, assistance, appui pour sa promotion. Et donc il est assez fréquent de présenter le
lignage comme une sorte de « syndicat ». Dans ce système très puissant du lignage, le chef du
lignage qui en principe est toujours le fils aîné est assuré de l’aide de tous ses parents (frères
sœurs, oncles, cousins, tantes…) et même des alliés (la parenté par alliance). Les parents
consanguins et les alliés sont là pour promouvoir le chef de lignage. Quand un chef de lignage
devient une créature, tout le lignage suit. D’où l’importance de faire de bonnes alliances : la
politique matrimonial est un élément clé de la politique tout court. Il faut chercher les gens qui
vont faire progresser la famille.
Quand on regarde les évolutions actuelles, on se rend compte que certaines structures ont
permis à l’Europe de devenir une puissance dominante. La famille et le mariage est l’armature
principale, c’est un élément fondamental. Aujourd’hui on assiste à un bouleversement
fondamental, dont on ne connaît pas les conséquences à long terme.
Pour saisir l’évolution politique et sociales de la période, il faut comprendre que ces sociétés
sont fortement organisées autour de la famille. Qui plus est, il y a une vision totalement
holiste (inverse : la société individualiste). Dans les société holistes, ce qui prime c’est le
groupe : l’individu n’est là qu’au service du groupe, de la collectivité (la famille, le lignage).
L’inté^ret personnel, l’intérêt individuel est secondaire.
C’est donc très nouveau la société individuelle ou l’individu prime sur tout type de groupe,
qui a des droits que l’on protège par-dessus tout. Pouruqoi cette évolution ou l’individu est
passé au premier plan ? C’est la déchristianisatio qui a fait que l’on pu connaître ce
boulversmeent. Depuis 40 ans ce sont produit plus de chagmeents sur le plan social que
depuis des centaines d’années. Des changement aussi rapides peuvent être très dangereux.

Il se crée donc des réseaux verticaux et des résaux horizontaux. Ces grands réseaux, très vite
le Roi ne les maîtrise plus.

2) Un danger pour la royauté : les gouverneurs


L’existence de ces réseaux de plus en plus puissnants obèrent le pouvoir royal, fragilisent le
pouvoir du Roi.
D’aucuns ont pensé que peut être le Roi aurait pu s’accomoder de ce système de réseau. Il
aurait pu sans doute le faire s’il n’y avait pas eu les gouverneurs. Leurs présence va rendre
impossible tout compromis.

A des pouvoirs militaires considérables du gouverneur


Cette institution est née au cours de la Guerre de Cent-Ans (1337 à 1453) par nécessité.
Au départ, le rapport de force était à l’avantage des Anglais.
L’apparition des gouverneurs s’explique par des impératifs d’ordre militaire. La guerre de
Cent-Ans était une guerre de chevauchées. La tactique des anglais était de ruiner le pays du
Capétiens à l’aide de groupes mobiles qui pillent, brûlent…
Pour contrer ces actions, le Roi de France (Charles V et son chef militaire, le connétable
Duguesclin), vont tenter de casser cette politique destructrice anglaise en les frappant là où ils
sont le plus faible. Le point faible, c’est lorsque les patrouilles anglaises sont loin de leurs
bases, lorsqu’ils sotn éparpillés et défendent des places peu sûres.
Idée du Roi : il faut une vision globale de la situation. Pour avoir cette vision globale, il fallait
créer un nouveau maillon. Ce nouveau maillon, c’est les gouverneurs avec sa circonscription
très grande : le baillage était trop petit pour avoir cette vision. Dit autrement, on crée des
régions militaires : Picardie, Normandie, Guyenne (Acquitaine actuelle), Languedoc,
bourgogne, Dauphiné, Provence.
Problème ; très vite ces gouveneurs vont outrepasser les pouvoirs qu’on leur odnne pour
contre les anglais

B une opposition politique


En 1559 fut signé la PAIX DE CATEAU-CAMBRAISIS. Après la guerre d’Angleterre, la guerre contre
les Habsbourg, un nouveau fléau touche le pays : la guerre de religion. Cette guerre va
toucher plus ou moins certaines provinces.
Pour tenter de ramener la paix, on va créer de nouvelles circonscriptions, notamment celle du
Centre. Dans le même temps on va donner à tous les gouverneurs des pouvoirs
supplémentaires et ils vont être considérés comme de véritables vice-rois. Ce sont les
représentants directs du Roi dans leur circonscription. Leurs pouvoirs sont renforcés à la foi
militairement et civilement.
Comme si cela ne suffisait pas, ils vont avoir une conception pour le moins large de leur
compétence. Théoriquement, ce sont des lieutenant généraux du roi (lieu tenant : à la place
de). En réalité, leur pouvoir était sans limite. Militaire, impôts (quitte à prendre des fermiers,
contrôler les foires et marchés, économiques…
Certains auteurs estiment dès ce moment qu’on assiste au XVIème à « une reféodalisation du
royaume ». ceci est aggravé par le fait qu’au bout d’une génération les gouverneurs vont
estimer qu’ils peuvent se succéder héréditairement.
Comme si cela ne suffisait pas, ces gouverneurs sont se retourner contre le Roi. On va assister
à des rébellions contre le pouvoir central. On est en pleine guerre de religion. Chaque
gouverneur va prendre position dans cette guerre, chacun va jouer sa carte. 3 courants
politiques émergent :
• les protestants
• la Sainte Ligue catholique : les catholiques purs et durs
• le parti ‘modéré’ : qui sont des catholiques qui se veulent loyaux envers le Roi.
28 février 2008
L’aspect institutionnel et le gros bouleversement apportés par un maillon supplémentaire dans
la chaîne administrative de la monarchie. C’est l’institution du gouverneur dont les
compétences sont immenses, il n’y a pas aujourd’hui un équivalent. Tout ceci existe parce
qu’il y a un intérêt politique. Le rôle politique de cette création institutionnelle car cela se
trouve pendant la guerre de religions (entre catholiques et protestants) pendant le XVI e
siècle. Les gouverneurs vont prendre position et vont se diviser eux-mêmes à travers les 3
grands partis (les 3 tendances qui s’affrontent) :
• -le parti protestant
• -le parti catholique
• -et au milieu que beaucoup d’opportunistes peuvent choisir, c’est le parti qui est
appelé les Politiques (catholiques modérés loyaux envers le roi)

Dans le parti de la Sainte Ligue tous les dirigeants sont des gouverneurs. Sous le règne
d’Henri III (1575-1589) on a du mal à retrouver un seul gouverneur qui obéit à son maître, à
son souverain. Tous les gouverneurs se sont convertis en véritables potentats locaux (ils
agissent de façon autonome et ne tiennent pas compte du roi.)
Les gouverneurs mènent une politique totalement autonome y compris sur le plan extérieur et
au fond ces gouverneurs indépendants pour une part sont dans la ligue dont le chef est le duc
de Guise (Henri de Guise chef de la Sainte Ligue) et d’un autre côté des gouverneurs qui
viennent du parti protestant Henri de Navarre qui est le futur roi Henri IV. Chacun de ces
gouverneurs va négocier et procéder à des accords avec des puissances étrangères.
étrangères
• Pour les protestants ils s’appuient sur les deux puissances (l’Angleterre et les
différents Etats allemands (l’empire Habsbourg)
• les partisans de la ligue mènent des négociations avec les principales puissances
catholiques (Espagne, Autriche, la papauté).
La situation est gravissime car certains des gouverneurs catholiques prennent ébauche un plan
avec le roi d’Espagne qui s’appelle Philippe II d’Espagne. Le but c’est au fond de démembrer
le royaume territorialement et politiquement. La guerre civile va durer plus de 30 ans. En
1593 Henri IV de Navarre devient roi de France (il abjure le protestantisme et se convertit au
catholicisme). Il a du mener une guerre armée et soumettre les gouverneurs par la force, et
notamment le duc de Mayenne qui était le lieutenant général du royaume et également par des
cadeaux, il a acheté la soumission de certains autres.
Pour les acheter (la famille de Lorraine) il a consacré la moitié du budget annuel du royaume.
Acheter ne marche jamais. Il y a 2 conséquences en achetant la paix :
• s’il a été obligé de m’acheter c’est qu’il n’a pas assez de force pour me soumettre
• les partisans qui soutiennent n’ont rien alors que leurs ennemis ont de l’argent

La meilleur politique aurait été de les écraser par la force.


force Les différents gouverneurs fin du
XVIème, n’obéissent toujours pas au roi. Il aura fallu attendre plusieurs décennies pour qu’ils
se soumettent.
Conclusion : au XIIIème et XIVème c’est grâce aux légistes que la royauté avec notamment
Philippe le Bel a pu affirmer son autorité. Or, 2 siècles après ce sont les héritiers de ces
légistes qui vont ébaucher une contestation du pouvoir royal.
royal

Section 2 : L’évolution juridique du pouvoir royal


On a affaire à un problème de droit privé presque de contrat. On peut voir une dimension
contractuelle. Au fond la royauté reposait sur deux fondements qui malheureusement pour elle
peut être sont quelque peu ambigus.
• D’un côté il a l’imperium
imperium qu’il reçoit de Dieu,
Dieu
• de l’autre il a cette obligation de gouverner par conseils et même par grand conseil.
conseil
Cette obligation de prendre conseil est une obligation juridique en échange de la
soumission des grands nobles, grandes familles aristocratiques.
Le régime royal a fusionné ces deux préceptes assez opposés. Autrement dit, on a d’un côté
un roi avec une souveraineté totale mais cette souveraineté est tempérée par le
gouvernement à grand conseil.
Au XVIème siècle ces théories vont s’affronter.
s’affronter Dans la conjoncture troublée, on a dit qu’il
fallait que ces doctrines romanisantes développées du bas Moyen Age doivent être écartées.
On a fait des recherches sur le droit public, ce n’était que des pseudo recherches car elles
étaient utilisées politiquement. On se met à écrire l’histoire du droit public français, ceux qui
contestent c’est la haute noblesse. Ce parti de contestation est le parti monarchomaques. :
ceux qui veulent supprimer le gouvernement d’un seul
Ils remettent en cause le pouvoir monarchique.
Les monarchomaques se divisent en 2 tendances :
• parmi les protestants : le plus connu parmi les protestants était François Hotman
• parmi les catholiques (Guillaume Rose, Eric de Senlis, Jean Bouchet recteur de
l’université de Paris)

Ils se retrouvent sur un point la volonté de détruire le pouvoir royal, cette destruction se
concrétise en deux points.

Paragraphe 1 : la dimension contractuelle de la royauté


La doctrine monarchomaque au fond s’appuie sur un argument central : « le souverain
c’est l’ensemble du peuple. »
Cette phrase venant de gens qui représentent la plus haute aristocratie est assez amusante. On
doit réformer, changer le régime en place.

A La notion de souveraineté du peuple


Sur quoi se fonde les monarchomaques ?
Sur les doctrines de Saint Thomas d’Aquin (grand penseur du XIII e siècle).
La pensée de Thomas d’Aquin a représenté le courant ultra majoritaire parmi les théologiens
jusqu’au XXème siècle. Son idée en puisant dans les évangiles, dans le Grand testament il
adhère à l’origine divine du pouvoir. Il ajoute que le pouvoir est transmis au roi par
l’intermédiaire du peuple.
De la sorte on condamne la doctrine du droit divin des rois qui prétendaient que le pouvoir est
remis directement au roi par Dieu.
C’est au peuple qu’il revient de choisir la forme de gouvernement et donc de choisir celui ou
ceux à qui on allait déléguer le pouvoir. Pour Saint Thomas le régime politique était
relativement indifférent.
Dans ce cadre d’idée la monarchie (le gouvernement d’un seul) est une hypothèse parmi
d’autres au même titre que l’aristocratie (gouvernement des meilleurs) ou encore la
démocratie (gouvernement du peuple.
Les monarchomaques vont reprendre cette théorie. Il y a généralement un gouffre quand ils
ont repris la théorie. Les monarchomaques vont dire que « la coutume constitutionnelle du
royaume de France c’est la loi salique pour ce qui concerne la dévolution de la couronne. «
Pour la dévolution de la couronne la coutume constitutionnelle c’est la loi salique.
Ils ajoutent que cette coutume n’avait rien de définitif, d’intemporel, d’intangible car le vrai
souverain à savoir le peuple pouvait le cas échéant corriger la coutume.
Au fond c’est que la loi salique reposait sur le consentement tacite du peuple. Le peuple peut
décider de modifier la désignation en désignant expressément sa volonté.
Les monarchomaques après avoir brodé cette théorie proposent de revenir à l’ancienne
coutume à l’élection du roi.
roi
La vraie tradition de la royauté française ce n’est pas l’hérédité mais c’est l’élection. Mieux il
n’hésite pas à dire les gaulois faisaient pareil : le roi était élu par le peuple et lors de son
avènement, il s’engage par contrat au terme duquel il a certaines obligations (c’est un contrat
synallagmatique car le peuple s’engage à obéir au roi qu’il a désigné et en échange le roi a des
obligations et prête un serment par le sacre : qui conserve la marque de cette ancienne
tradition.)
Les circonstances historiques allaient permettre aux monarchomaques décidés de mettre en
application une partie de cette théorie.

B) La volonté de modifier la coutume


La politique menée par Henri III et surtout par sa mère Catherine de Médicis va avoir une
conséquence rapide et nette c’est de susciter d’abord le mécontentement puis la haine du parti
catholique. Pourquoi ?
En agissant comme il agit Henri III viole le serment du sacre. Pourquoi ? Parce qu’il
il ne
défend pas la religion catholique et l’église catholique contre les hérésies.
Ainsi en 1576 se constitue un véritable parti politique : c’est la Sainte-Ligue. On a aussi
appelé de la Sainte Union. Elle a un programme précis avec un axe majeur c’est la défense de
la religion catholique apostolique et romaine contre la religion prétendûment reformée.
reformée
La religion prétendument réformée (les protestants), la ligue va mettre tout un pouvoir en
place.

1 L’aspect religieux du programme de la Ligue


Ceux-ci s’organisent et notamment parce qu’ils ont un chef : le duc de Guise. Elle a beaucoup
de moyens financiers car de très grands seigneurs y adhérent et parce qu’ils en sous main un
très grand argentier qui est le Roi d’Espagne. Cette organisation a un double but,
• non seulement c’est de lutter contre les protestants
• mais aussi d’affaiblir au maximum le royaume en créant le plus de troubles possibles.
Très vite la ligue va créer des comités de diligence dans chaque paroisse encadrée par les
curés. La vie s’organise autour des églises, c’est le lieu où s’organise une partie de la vie.
Si des gens n’adhérent pas à la ligue on va essayer de les intimider. (Ex : certains magistrats
vont être séquestrés et vont être faits prisonniers par la ligue car ils ne vont pas dans le bon
sens). Au fil des années la politique du parti va se radicaliser.
En France dans les années 1580 Différentes calamités s’abattent sur le pays : tremblements
de terre, inondations et le corollaire des épidémies. La Ligue va faire de ce fléau, si toutes ces
calamités s’abattent sur le pays la France fille aînée de l’Eglise a pêché par l’intermédiaire de
son roi, dès lors ce sont des châtiments divins.
 Ce n’est pas un seul évènement, c’est une conjonction
En 1584 se produit un évènement grave, le roi pose problème. Il est en très mauvais état
physique, pire beaucoup d’historiens (mais pas avec une certitude absolue) ont subodoré
qu’Henri III avait des mœurs pas catholiques (qu’il était homosexuel). « Le roi avait des
mignons. » Pourquoi aussi ces rumeurs s’amplifient ? Il est sur le trône depuis 10 ans et il n’a
toujours pas d’héritier. Il y a une reine mais pas d’héritier. L’héritier présomptif c’est le
dernier fils d’Henri II et de Catherine de Médicis : le duc d’Alençon (il meurt). Henri de
Navarre a un inconvénient aux yeux de la Ligue c’est qu’il est protestant. En 1584,1584 l’héritier
de la Couronne de France est un protestant.
protestant En effet Henri de Navarre était protestant mais
pire il était un relapse : c’est quelqu’un qui au départ a une religion, puis se convertit et enfin
revient à la même religion.
La ligue ne va pas admettre que Henri de Navarre ait pu se convertir, il a été excommunié par
le pape. Il s’est présenté à la tête du parti protestant en France.

2) La dimension institutionnelle
Ils vont faire ici un gros effort juridique. D’abord on va dire : « le peuple est souverain ». Puis
l’idée c’est que il y a un contrat entre ce peuple souverain et le roi et c’est à partir de ceux
éléments ils vont développer leur théorie en deux points.

L’idée d’une modification contractuelle


Le peuple est souverain.
souverain Ceci a pour conséquence qu’il il peut changer le contrat en ajoutant
une nouvelle clause de serment du sacre. (On parle de contrat synallagmatique)
Elle va être considérée comme une loi fondamentale du royaume. C’est la catholicité du
roi.
Le roi doit prêter le serment de vivre et de mourir dans la religion catholique romaine. En
effet Henri III le roi va désapprouver cette mesure,
mesure de postuler cette mesure comme une loi
fondamentale du royaume. Il la refuse parce qu’il
il ne peut admettre la notion de souveraineté
du peuple.
peuple
En 1588, la Ligue se sent assez forte pour déclencher des troubles graves, émeutes à Paris,Paris et
le roi doit fuir,
fuir la Ligue s’empare de toutes les administrations et expulsions de tous les
gouverneurs fidèles au roi. Pour ramener le calme Catherine de Médicis conseille à son fils
de céder. Le roi promulgue l’ÉDIT D’UNION. On donne satisfaction à la Ligue.
Ligue Le roi renouvelle
son serment de promouvoir et défendre la foi catholique. Mais aucun sujet ne doit obéir à un
roi hérétique. Il vivra et mourra pour la religion catholique et surtout il reconnaît la catholicité
comme loi fondamentale du royaume. Quelques semaines après il promet de réunir les Etats
Généraux à Blois et en octobre 1588 les Etats Généraux se réunissent et le roi jure de
défendre et de respecter jusqu’au bout la religion catholique.
catholique

Constitutionnellement cette réforme débouche sur une impasse,


impasse la forme de la Ligue ne peut
pas tenir. Il existe toujours la loi salique, cette règle empêche Henri de Navarre. On se
retrouve entre deux lois fondamentales qui s’opposent.
s’opposent
Le Ligue va proposer qu’on élise le roi.

La théorie de l’élection
Le point de départ est un problème de vacance du trône. La Ligue va vouloir mettre en place
l’élection car elle a un candidat prêt qui est son chef : le duc de Guise. Le roi Henri III se
méfie et en pleine nuit décembre 1588 il va faire juger le duc de Guise et le cardinal de
Lorraine (les chefs de la Ligue) et les faire condamner pour lèse-majesté. Dans la foulée ils
sont exécutés.
Des émeutes se produisent. Malgré tout ils avaient confiance si une partie des pays étaient
pour les ligueurs, beaucoup de gens restent fidèles au roi. L’idée de légitimité royale, les
gens y sont attachés profondément.
Lorsque le 21 janvier 1793, Louis XVI va être condamné à mort puis guillotiné. 98% ou 99%
de la population était scandalisée. La majorité reste fidèle au roi.
12 mars 2008
Henri III fait assassiner ses adversaires ligueurs, et leur chef le duc de guise. Une majeure
partie de l'opinion reste fidèle au roi, mais il semblait indigne que Henri III ai put dire "c'est le
royaume tout entier qui s'écroule autour de moi". Ses adversaires sentant sa faiblesse, ses
adversaires le font assassiner,
assassiner l'auteur est un moine partisan de la ligue, Jacques-clément. Cela
pose le problème de la succession, et durant 4 ans. Pour tenter de palier a ce problème, les
acteurs politiques s'appuient sur les juristes. le souci qui apparaît est celui de la conciliation
entre deux lois fondamentales.
fondamentales

D'un coté LOI SALIQUE, de l'autre de CATHOLICITÉ : Il reste un membre vivant de la famille de
Guise, le duc de Mayenne, et il va se proclamer lieutenant général du royaume dès l'assassinat
du roi. C'est un titre pour le moins curieux . Il prend en charge le royaume jusqu'a l'avènement
d'un roi catholique. En tout cas c'est sont but. Le but précis est d'écarter Henri de Navarre
(Henri IV). Mais le duc de Mayenne a plus de 80 ans (!). Pire, si on écarte Henri de Navarre,
l'héritier suivant, très très lointain, est Charles de bourbon. C'est un cardinal, et il fut proclamé
roi sous le nom de Charles X (mais il n'est pas pris en compte dans la liste officielle des roi).
De 1590 a 1593 le royaume va donc être déchiré par une véritable guerre civile. civile Il va y avoir
des milliers, des dizaines de milliers de morts, on s'étripe entre chaque groupe ! Un
effondrement économique suit cette guerre civile.

De plus les puissances étrangères sont appelées à la rescousse. Face à ce péril des voix vont
s'élever dans l'intérêt du pays. Un des moyens de prévenir ce péril est la réunion des états
généraux. L'ordre du jour, trouver un roi. Le partie des monarchomaques (pour l'élection du
roi) prend donc le dessus, c'est un coup de force ! En effet cette élection est contraire à toutes
les lois de transmission de la couronne !

Tout ceci va échouer, car l'intervention de l'ambassadeur d'Espagne balance tout à la


poubelle ? pourquoi ? il va proposer au nom du roi de choisir pour reine de France une des
filles du roi d'Espagne, Isabelle-Claire. Pourquoi ? car sa mère est Élisabeth de France, fille de
Henri II. Isabelle est la nièce d'Henri II.
• Politiquement : Mais le souci, c'est que Isabelle avais épousé un prince autrichien.
autrichien Si
elle devenait reine de France, la descendance des Habsbourg autrichiens et espagnoles
prendraient le trône de France.
• Juridiquement ça pose aussi un problème. Double violation de la masculinité, Isabelle
claire est une femme, et en plus elle tient ses droits d'une autre femme. Cela rappel
Édouard III d'Angleterre.

La proposition va irriter les députés des états généraux. Le duc de Mayenne fait une contre
proposition en disant que il serait souhaitable que à tout prix toute personne étrangère soit
écartée du trône de France. Il joue la carte de l'appartenance nationale.
nationale
Finalement petit a petit, tout le monde se dis que Henri IV devrait abjurer et ça serait réglé.

Dans un tout premier temps, Henri et sa bande vont faire courir la rumeur comme quoi il
serait prêt à le faire. Un des plus grands prélats du royaume, l'archevêque de Sens annonce
aux États généraux de manière officieuse que Henri de Navarre est disposé à se convertir.
Le parlement de Paris va vouloir accélérer le processus. C'est un des arrêts les plus célèbres,
l'arrêt "Lemestre" de 1593. Par cet arrêt le parlement de paris se pose en gardien absolue des
valeurs du royaume. Les magistrats disent que sous prétexte de religion il ne saurait être
question que la couronne soit transfère en des mains étrangères. La loi salique est supérieure.
Et par avance le parlement déclare nulle toute combinaison qui violerait la règle de dévolution
de la couronne. Tout cela est possible car il y a vacance du trône, avec un roi le parlement
aurait jamais osé aller aussi loin.

Une semaine plus tard, le 5 juillet Henri de Navarre à nouveau abjure (il apostasie une
deuxième fois) on appelle ça un "relaps". Les provinces se rallient à lui, et en 1594 est sacré à
Chartres, et le duc de Mayenne est destitué. L'année suivante la ligue finit par se soumettre et
reconnaît Henri IV. Mais pendant encore trois ans la France et l'Espagne se battent, une guerre
qui se clôt en 1598.

Petite conclusion sur le droit constitutionnel : Il est acquis à la suite de ces évènements que les
règles de masculinité, d'indisponibilité et de catholicité sont des lois fondamentales du
royaume. la tentative d'élire le roi est un échec.

Paragraphe 2 : l'exercice contractuel de la royauté

Selon les monarchomaques le pouvoir ne pouvait être d'essence monarchique, il devait être
partagé, ce qui est archi faux sur le plan historique. Pour eux l'idéal c'était un gouvernement à
conseil par l'intermédiaire des états généraux. Un contrat lie le roi et les sujets. Si le roi ne
respecte pas cette situation on devait lui résister, à l'oppression.

A) La compétence des états généraux

Pour la Ligue, les États généraux ont compétence exclusive sur les affaires d'états, dévolution
de la couronne, guerre, paix, lois et impôts, désignation des principaux agents publics.
Il reste au roi la nomination des agents secondaires, et l'administration du domaine royal.

1) Les impôts

De 1484 a 1560 la royauté s'occupait pas des EG pour lever des impôts, et pire, en avait créé
de nouveaux. La justification c'était l'urgence dut aux guerres quasi permanentes (nécessité
fait loi). Lorsque la paix revint en 1561, la régente Catherine de Médicis, obtint des impôts
supplémentaires avec l'autorisation des EG (elle leur force la main, mais a leur accord). En
1576, les EG refusèrent non seulement de prélever de nouveaux impôts, mais aussi des
aliénations du domaine (du royaume). Royauté tellement affaiblie qu'on en reste la.

Enfin en 1588 a nouveaux les EG refusent la création des impôts car ils veulent affaiblir la
royauté pour établir les théories monarchomaques. Pour eux le prélèvement fiscal relève de
leur compétence exclusive, et ajoutaient que au fond un impôt peut être consenti pour une
durée toujours limitée.

2) La question législative

La Ligue émerge en 1576, le climat est si négatif pour la royauté que les députés refusent
toute aide au roi, et dans la foulée ils vont créer ex-nihilo une commission chargée d'assurer le
suivi des doléances. Henri II affaibli ne refuse pas, il se dis que cet organe peut même faciliter
la discussion. Très vite l'idée royale va capoter, car les trois ordres vont s'affronter, d'abord les
nobles et les clercs, puis les deux contre le tiers état. C'est une vraie pagaille. Les deux
premiers ordres pensent que cette commission peut faire des projets d'ordonnance, légiférer.
Si jamais il y a accord unanime sur un projet, celui ci a alors force de loi. Cette idée rencontre
des oppositions, on instituait une monarchie mixte, ce qui ne marche jamais. Les magistrats
vont s'opposer de toute force à ce projet ! Mais pourquoi ? Pas pour protéger le roi, parce
qu'on leur retire le droit de remontrance. Une partie du tiers va rester loyale au roi.roi Peut être
par loyalisme pur, mais aussi malgré tout parce qu'il a peur que le clergé et la noblesse fassent
main basse sur l'État, et se retournent contre eux. la monarchie est bien plus douce pour la
masse qu'un régime aristocratique. Les discussions s'engagent, et les parties se paralysent
entre eux, il ne se passe rien, le roi laisse faire, et tout cela en reste la.

B) Une théorie contre l'oppression

Les monarchomaques vont en s'appuyant sur différents auteurs médiévaux qu'il existe un droit
de résistance contre le pouvoir tyrannique,
tyrannique et pire, on peut recourir au tyrannicide (meurtre du
tyran).

1) La théorie

Les monarchomaques vont choisir un des meilleurs auteurs du moyen age, Saint-Thomas
d'Aquin. Mais ces théologiens n'ont pas manqué de relever que le droit à la résistance pouvait
avoir es conséquences néfastes, et ces théologiens vont amener des objections a ce droit de
résistance.

A) objections sur le plan religieux

- Déjà le cinquième commandement : tu ne tueras point (Exode 20-13)


- Nouveau testament, selon saint Paul, "quinquennaux résiste à l'autorité résiste à l'ordre
voulue par Dieu" dès lors comment résister à un roi qui est sacré et donc élu de Dieu, alors
que Paul parler lui d'un empereur païen.
- Saint pierre avait fait prier pour le salut de l'empire romain païen. Il faut suivre l'empire
même si celui ci persécute les chrétiens, comment il justifie cela : si ces persécutions arrivent
c'est parce que Dieu inflige des épreuves à son peuple, l'acte de foi c'est de souffrir sans
résister.

Toutes ces objections religieuses mettent à mal les théories monarchomaques.

B) objections sur le plan politique

On fait appel a saint thomas. Celui ci observe l'histoire et observe que les tyrannicides
aboutissent a de plus grands maux encore. L'histoire antique enseigne que l'échec d'une
tentative la réaction est une répression accrue. C'est un acte qui n'aboutit jamais car les
conspirateurs se déchirent avant même de réussir à tuer le tyran. Et même après une réussite
ils s'entretuent pour prendre sa place. Il s'interroge sur la nécessité de recourir à une résistance
active.

2) les différentes forment que peut prendre cette résistance

Pour bien comprendre il faut voir la distinction entre deux formes de tyrannie.
tyrannie Saint thomas
les distingue clairement, il y a de tyran d'origine et le tyran d'exercice
• Le tyran d'origine c'est celui qui s'est emparé du pouvoir par la force ou a usurpé un
pouvoir qui ne lui venait pas de droit. On doit lui résister car lui même utilise la force,
et le 5ème commandement n'est pas opposable au tyran d'origine, il existe un droit
individuel d'assassinat. Lactance (autre auteur chrétien) a dis une phrase différente
"c'est nuire que d'épargner celui qui nuit".
• Le tyran d'exercice c'est celui qui a été légitimement porté au pouvoir mais il agit
mal, il transgresse les lois divines. Il viole les enseignements fondamentaux du
christianisme. Ici saint thomas d'Aquin fait beaucoup de réserve, il proscrit toute
initiative personnelle, individuelle. Nulle personne privée ne peut s'ériger en juge de
son roi. la question est plus délicate. Donc face a cela trois types de remèdes.

Les 3 remèdes faces au tyran d’exercice :


• 1ere méthode : la prière à Dieu pour qu’il change le cœur du tyran.
Ratione peccati : en raison du pêché. Le pape va corriger ca. Il va imposer la pénitence ou
l’excommunication : écarté de la communion. On est isolé de la société. Cette solution est une
application d’une vielle doctrine chrétienne, développée par Saint Ambroise : l’empereur est
dans l’Eglise et non au dessus de l’Eglise. Dans le royaume de France, la Communauté= les
Etats généraux : ils devraient donc dire si oui ou non le roi de France est un tyran. En
Angleterre se serait le Parlement. Le sentiment profond qui animait Saint Thomas d’Acquin
c’était qu’il ne fallait pas y avoir de désordre.
désordre Pour y arriver, il fallait un consensus pour que
le roi soit démit de ses fonctions. Il ne faut pas qu’il y ait de violence

Et les autres méthodes ? Voir avec autre cours

b) Mise en pratique de la théorie thomiste


Idée est d’affaiblir la royauté absolue. Pour le tyran d’origine ils suivent St Thomas. Mais le
problème se pose pour le tyran d’exercice : on peut demander au pape d’intervenir ou a la
communauté, mais si ca ne marche pas que doit on faire ?
POUR LES PROTESTANTS, la pensée est de dire que si le tyran se maintenait au pouvoir, il
fallait prier Dieu de susciter un miracle politique. C’est demander à Dieu qu’intervienne un
Héros : le bras armé de Dieu. Si jamais ce Héros n’y arrive pas, alors pour les protestants, la
communauté qui n’a pas eu son héros, sera en mesure de demander l’intervention d’une
puissance étrangère et donc des états protestants.
protestants
POUR LES CATHOLIQUES, s’il n’y a pas de Héros, Héros on peut faire appel aux puissances
étrangères comme la papauté ou l’Espagne et éliminer le tyran.
tyran
L’évêque de Senlis dit que Jacques Clément était un martyre de la foi, l’égal de St Pierre ou
St Paul, parce qu’à leurs yeux, tuer un roi hérétique c’est un acte de foi. Plus la religion se
mêle du pouvoir, de la politique et plus c’est irrationnel.
irrationnel
Conséquence de l’action conjuguée : le pays fut plongé dans 30 ans de guerre civile
Les catholiques ultras estimèrent que la politique de tolérance d’Henri IV comme un parjure.
En 1610, fut assassiné par Ravaillac.
Ravaillac 21 ans après l’assassinat du roi Henri III. Les gens en
avaient marre, plus de 30ans de guerre avaient usé l’économie …tout le monde voulait arriver
à une paix. Lassée, la masse de la population pris en aversion les monarchomaques et il y eu
une réaction vers une monarchie absolue : gage de sécurité.
sécurité

Section 3 : une explicitation institutionnelle : la justice


pénale

« Aujourd’hui les peines sont arbitraires en ce royaume » auteur du XVII. Ca n’a rien de
négatif. C’est au XVIII, que le mot arbitraire va prendre son sens défavorable (caprice,
injustice) mais jusqu’au XVIII l’arbitraire au contraire était l’un des principes de base de la
justice pénale.
Principe unanimement accepté et même souhaité. C’est le droit qu’avait les magistrats
d’arbitrer les peines. Ce droit s’exerce dans un cadre précis.
La raison et l’équité
En fonction des degrés de juridiction
A l’intérieur de ce cadre, il revenait au juge d’apprécier les circonstances de chaque affaire
afin d’arbitrer. Le rôle du magistrat était considérable. Il devait évaluer au cas par cas la
gravité intrinsèque de chaque infraction et aussi la culpabilité précise de son auteur. Comment
faisait-il ? il devait examiner dans le détail tout les éléments constitutifs de l’infraction. Les
circonstances objectives de temps et de lieu, la personnalité du délinquant et il devait
apprécier les diverses cause d’atténuation, d’exonération ou d’aggravation. Cette appréciation
globale des divers éléments de l’infraction posait la question de la responsabilité du
délinquant. Sous l’ancien régime, il n’existe pas de règle écrite là dessus. On a juste des
principes généraux que la doctrine développe.
Le problème du développement de l’arbitraire
A l’époque féodale, les seigneurs étaient propriétaires, mais il arrivait que leur décision
n’aient pour seul but de les enrichir. Au moment de son apparition, la justice arbitraire est
entachée d’inégalité, qui a pour but d’enrichir son propriétaire. C’est pourquoi initialement, le
mot d’arbitraire a sens d’aujourd’hui. Des lors les juridictions ont obtenu des chartes de
franchise, pour ne plus être soumises à la justice seigneuriale. Autre parade, c’est le
développement du droit coutumier, qui se pose comme une limite à l’arbitraire des justices
seigneuriales. Cela va se concrétiser par l’imposition de tarifs fixes : désormais telle
infraction= telle peine. Ce sont quasiment toute des amendes. On va leur imposer la fixité des
peines. De prime abord, c’est séduisant. Mais il y a un grave inconvénient : trop largement
fondée sur l’amende, la répression va être vue par les justiciable comme insuffisante. Idéal de
justice du roi n’y trouve pas son compte.
Ceci va avoir pour conséquence l’introduction de la procédure inquisitoire. On va rapidement
abandonner les peines pécuniaires, pour contrer la rapacité des seigneurs. Entre le XIII et le
XVI, les juges s’écartent des peines pécuniaires coutumières fixes et à leur place on prononce
des peines plus sévères, afflictives. Ces pénalités plus dures sont considérée comme
moralement plus juste et elles sont vue comme plus rétributives. D’autres le disent, plus
dissuasives. L’abandon des tarifs coutumiers a commencé au XIII. On veut corriger les crimes
les plus graves. Ca se passe au moment où la justice seigneuriale décline en faveur de la
justice royale. Au nom de l’intérêt public, les juges royaux se reconnaissent le droit d’arbitrer
les peines. Reforme marche très vite car elle correspond à un souhait voulu par la majorité.
Plus généralement les états généraux vont aussi évoluer dans ce sens et vont critiquer le droit
pénal coutumier du moyen âge et notamment en matière de coups et blessure. Parce que dans
ces cas la, les coutumes prévoient une amende pour le coupable mais aucune réparation pour
la victime. Les états estiment que ces vieux usages sont contraires à la justice et sont donc
contraire à Dieu. Les amendes coutumières étaient faibles, et donc qqn de fortuné pouvait
exécuter ses projets sans être inquiété, n’avait à payer qu’une petite amende.
Dorénavant, il faut que les juges puissent appliquer des peines arbitraires ou des peines
pécuniaires beaucoup plus lourde, proportionnées à l’infraction et une indemnisation pour la
victime. Les nouvelles coutumes vont prendre en compte cet abandon du système de peine et
inscrire la pratique de l’arbitraire.
Naufrage du droit pénal coutumier.

Les fondements théoriques de l’arbitraire


Dès le XIIème, avec la renaissance du droit romain, ré-émerge la notion d’arbitraire. Il va
falloir adapter ce droit romain à leur époque. Le droit romain distinguait 2 types de crimes :
crimes ordinaires et crimes extraordinaires. Au Moyen-âge on va faire en sorte que les juges
ne puissent arbitrer que les crimes extraordinaires, parce que par définition, ces crimes à
Rome n’avaient pas de peine légale. Quid des peines ordinaires : on va largement biaiser,
dépasser le droit romain pour aboutir à des solutions plus adaptées et plus souples pour
l’époque.
18 mars 2008
En ce qui concerne le droit, la renaissance du droit romain au moyen-âge est fondamentale.
Pour pouvoir appliquer la possibilité romaine d’arbitraire, dès lors que la distinction romaine
de crime ordinaires et extraordinaires.
C’est au XIIème que les juristes vont faire en sorte de modifier la distinction romaine entre
crime extraordinaire et ordinaire. Ils vont l’édulcorer pour pouvoir donner la possibilité au
juge de moduler la peine, pour lui octroyer un arbitraire pour déterminer la peine. On va
s’arranger pour que la distinction n’ait plus de contenu.
Le principal artisan de toute cette réflexion est Pierre de Belleperche.
Le juge peut faire preuve d’arbitraire par il est mû par de bonnes raisons (introduction d’une
notion de mesure). Quelles sont ces raisons ?
• Dans le sens d’ un allégement
o la jeunesse et la vieillesse. Si le criminel est très jeune ou très vieux on va
admettre que le juge peut adoucir la sanction.
o Le caractère intentionnel ou non du crime
o Crime commis dans l’intérêt de l’Etat. Plus une notion juridique est vague,
plus elle est utile
• Dans le sens de l’aggravation (on parle de crime atroce)
o Liens entre le criminel et sa victime (familiaux, de vassalité)
o Récidive (on parle de criminel endurcis, il n’y a rien à faire)
A la période moderne, la liste des causes dans un sens comme dans l’autre va
connaître une inflation. Au XVIème, un des principaux juristes pour le pénal,
Tiraqueau, écrit un ouvrage complet sur ce problème : les lois et les coutumes qui vont
à l’encontre de l’arbitraire ne doivent pas être suivies.
De plus en plus les causes touchent à un élément clé, celui de la responsabilité telle
qu’on l’entend aujourd’hui : imputabilité, , fait justificatif
Mais si cela est vrai concrètement, mais dans la théorie les pénalistes de l’époque
n’évoquent ces notions.
Au fond, les auteurs vont même plus loin. Ils proposent un mode d’évaluation globale
de la peine.
Le problème c’est qu’à ces époques il n’y a pas l’idée de systématisation. Ce sont des
listes très évolutives, il n’y a pas de systématisation totale. Les juges ont une latitude
de facto pour appliquer leur arbitraire.
En réalité le droit qui se cache derrière l’arbitraire, c’est le droit canonique de façon
indirecte. Au fond ce qui va guider le juge, c’est ce qu’aujourd’hui on appelle l’intime
conviction, mais à l’époque c’est la nécessité d’être en conformité avec sa conscience.
Dit autrement, les juges vont apparaître comme une sorte de confesseur. On leur
demande de scruter les faits mais aussi les âmes des différentes parties (ce que les
canonistes appellent le for intérieur).
Tous les juges séculiers avaient une formation juridique ET une formation
théologique.
Ce pouvoir d’arbitraire était plus ou moins encadré par une barrière religieuse.
Les limites de l’arbitraire

La coutume
En théorie, l’arbitraire s’exerce dans le cadre de la coutume. Cela ne signifie pas dire faire
tout et n’importe quoi. Le juge dispose d’une marge assez importante. Au-delà de cette marge,
on assiste souvent (observation empirique) ou le magistrat s’écarte de cette coutume. Quelle
justification ? Ces débordements sont mûs par de bonnes raisons. Le juge qui prend ses
fonctions fait serment de respecter les coutumes du lieu. Mais on dit que le serment du juge ne
le lie pas pour la faculté de diminuer ou aggraver les peines.
Commence à apparaître l’idée que les juges doivent respecter autre chose. Une sorte de
« coutume jurisprudentielle ». Emergence d’une notion de jurisprudence.
Torture : c’est un mode de preuve. Attention : ces tortures ce n’étaient pas tout et n’importe
quoi. C’était encadré et pas systématiquement pratiqué. Ce qui ressort des registres criminels
c’est que quantitativement elles étaient peu usités (occasionnellement par les tribunaux
séculiers, quasiment jamais par les tribunaux ecclésiastiques). Les modes de torture était très
variés. Au châtelet, on utilisait le coquemard (outre d’eau de 9 litres : torture par l’eau). Mais
le juge ne pouvait pas inventer des tortures.
De même pour les modes d’exécution. On ne pouvait pas exécuter le coupable comme on
voulait ; Chaque région avait ses coutumes.

La morale
La vraie limite, la limite fondamentale à l’arbitraire du juge est moins juridique que morale.
Avant d’être serviteur de la loi humaine, le juge est d’abord un serviteur de la justice. Dans un
royaume chrétien, la fonction de juger s’inscrit d’abord et avant tout dans un cadre moral.
Le Roi premier des juges comme tous ses auxilliaires, tous jugent sous le regard de Dieu.
Il s’agit d’un devoir de conscience de faire prévaloir la justice, au besoin sur le droit strict
(aujourd’hui on parlerait de droit et d’équité : le droit et l’équité ne vont pas forcément de
pair). Le juge doit rechercher la sanction la plus juste, c'est-à-dire la plus proportionnée à
l’infraction, et la plus adaptée au délinquant.
Jusqu’à la Révolution, tous les commentateurs reviennent sur cette nécessité. Certains juristes
comparent cela au chirurgien : pour de graves maladies, il faut trancher ; pour les maux
bénins, un simple pansement peut suffire. A chaque mal un remède.
ATTENTION : à l’époque, pas d’assimilation du délinquant au malde. Si on cherche la
gravité de la peine, c’est pour punir, pas du tout pour guérir. Le but de la justice royale, c’est
d’abord de punir. L’idée d’un amendement du criminel n’entre pas encore dans les vues de la
justice pénale de l’époque.
Pourtant, le droit canon et les tribunaux ecclésiastiques mettent en avant la nécessité
d’amendement, la fonction médicinale de la peine. La peine doit amender, guérir le malade, et
dans une moindre mesure le punir. L’idée c’est qu’il faut amender.
Au fil du temps, les tribunaux royaux vont finir par être « contaminés » par cette nécessité
d’amendement du coupable, de guérison du criminel.

La proportion
Une fois que le juge a pris l’exacte mesure de la faute, il doit déterminer la peine la plus
adaptée. Au fil des siècles, une notion dépasse les autres : celle de la proportion. Toute peine
doit être proportionnée.
L’arbitraire des juges n’est pas seulement limité par la coutume et la morale. Cette autre
limite que l’on décèle à travers l’application, c’est l’autorité du Roi

L’autorité du Roi
Tous les juges sont des délégués du Roi. La justice déléguée est la règle, et rarement le Roi
met en œuvre la justice retenue (il juge lui-même).
Le Roi peut mesurer à son gré le pouvoir de ses juges. Soit en modifiant les attributions des
tribunaux, soit s’emparer lui-même de l’affaire pour la trancher lui-même. Ou cas un peu plus
fréquent laisser les juges rendre leurs décisions et modifier lui-même la peine.
Cela semble être un frein à l’arbitraire du juge (mais en pratique cela n’arrivait que très
rarement).
Le Roi pouvait aussi édicter des règles générales (tel crime, telle peine).
Les magistrats sont pour beaucoup des officiers. Or les officiers sont devenus propriétaires de
leur office. Donc dans les faits ils vont aisément passer outre les ordonnances royales (de
manière habile). Ils vont pouvoir s’ils le souhaitent escamoter les ordonannces royales,
puisqu’ils ne craignent plus la sanction de révocation. Cette résistance s’exprime surtout au
plus haut niveau, au niveau des Parlements.
Il apparaît cependant l’état de fait suivant.
Dans un premier temps, à la fin du Moyen-âge, les ordonnances sont très rares en matière
pénale. L’une des premières date de 1268 (Saint Louis) concernant les blasphémateurs.
Avec la monarchie les choses vont commencer à changer. En matière d’adultère, de
brigandage… Mais ces ordonnances ont un caractère fragmenté. Jusqu’à la fin de la royauté il
n’existera pas de Code pénal. Pourquoi ? car ce code aurait eu pour effet de supprimer toutes
les coutumes locales, ce qui aurait été considéré comme un empiètement sur la liberté des
sujets (le rouleau compresseur jacobin n’est pas encore là).
Ici la jurisprudence derrière laquelle il y a l’arbitraire des juges est la source essentielle du
droit pénal. De plus, même dans les manières réglées par les ordonnances roayles, les peines
restent floues (exception : ordonnance sur les blasphèmes). Ex : 1406 : Charles VI interdit
dans tout le royaume les tournois et les joutes, il dit simplement qu’en cas de transgression il
faut les punir selon l’exigence du cas. Même dans les cas rares ou il y a infraction précise et
peine précise, la doctrine reconnaît la possibilité de ne pas tenir compte des prescriptions
royales, sur le fondement de l’équité. Les lois générales apparaissent plus comme des répères
dont les juges font l’usage qui leur convient.
Le pouvoir des juges est fondé sur un arsenal restreint de textes et une possibilité très
étendue de l’application de ces quelques textes.

Plus le magistrat est haut dans la hiérarchie, plus son arbitraire est grand. La grosse distinction
est entre les cours souveraines (Paris puis progressivement émergence de 14 parlements). Le
ressort du Parlement de paris c’est 1/3 de la France. Il considère qu’il dispose d’un arbitraire
complet.
Mais les juges inférieurs n’ont pas cet arbitraire, car les parlements estiment que seuls eux
doivent avoir le pouvoir de l’arbitraire. Dans les faits les parlementaires exigent des juges
inférieurs qu’ils appliquent de façon rigoureuse la législation royale. On les appelle parfois les
juges de rigueur.
Il existait dans l’ancien régime une justice très particulière, une justice d’exception : les
Grands Jours. C’est une institution temporaire ad hoc pour une affaire précise décidée par le
Roi, composée en général de très hauts magistrats et qui se déplace sur le lieu. Il y en a eu très
peu (10). Les magistrats ont tout pouvoir. En 1665, les Grands jours d’Auvergne, parce que
depuis 10 ans les seigneurs locaux faisaient tout et n’importe quoi (nombreuses plaintes). 323
condamnations à mort, de l’ordre a été remis pour quelques décennies. Les Grands jours
servent à rappeler aux magistrats inférieurs qu’ils doivent appliquer rigoureusement les textes
royaux.
Mais au XVIIIème on assiste à un adoucissement général du droit pénal. Les Parlements
relâchent la bride et commence à user eux-mêmes plus largement de l’arbitraire.
Si les magistrats ont la possibilité de ne pas appliquer les peines portées par les ordonnances
(en général dans le sens de l’adoucissement). En général ; l’arbitraire joue dans le sens de
l’adoucissement (très souvent la peine de mort est commuée en peine de galère – espérance de
vie de quelques mois).

Que se passe t’il en l’absence de textes formels, que font les juges ? Peuvent ils prononcer la
peine capitale ? L’arbitraire va-t-il jusqu’à la peine de mort ?
Au XIVème, les juristes (Bartol, Balde) avaient déjà affirmé que la peine capitale pouvait
être prononcé si la cause l’exige.
Au XVIème, la doctrine considère de façon unanime que les juges peuvent prononcer la peine
de mort même sans texte (pouvoir considérable pour le juge).
Cette tendance va rapidement disparaite (évolution des mentalités). Un auteur « il n’y a que
le prince souverain qui pusse imposer la peine de mort »
Dès le début XVIIème, on ne condamne plus à mort sans texte.
Finalement en 1658 après des débats itnerminables, le Parlement de paris (dans une affaire de
bigamie) rend un arrêt qui demande au législateur de trancher.
La peine de mort, et son corollaire du droit de grâce, sont le privilège du Prince (beaucoup de
condamnés à mort seront graciés – 50 %).

Le cas particulier de l’homicide


Exception très marquée dans le droit ancien : quelque soit les circonstances, quand il y a mort
d’homme, le juge n’a pas d’arbitraire, il ne peut que prononcer la peine capitale.
C’est remarquable, car dès le moyen-âge la coutime distinguait entre homicide volontaire et
invonlontaire. Pour le juge de l’Ancien régime, cela n’a pas de sens. Le juge n’a qu’à
effectuer un constat matériel (rien ne doit entrer en ligne de compte).
La seule possibilité pour l’homicide c’est de demander au Roi avant que la décision du juge
tombe une lettre de rémission.
Parmi les juristes de l’Ancien régime, un auteur génial : Loisel. A proposé de nombreux
adages : tout homme qui tue est digne de mort s’il n’a lettre du Prince.
Exceptionnellement les juges ont une compétence liée.
En pratique, comment les choses se passaient en pratique ?
Très rapidement, les lettres de rémission deviennent des formulaires types. A chaque fois que
le juge estime qu’il y a des faits justificatifs qui peuvent atténuer le meurtre, les lettres de
rémission étaient accordées quasi systématiquement directement par les chancelleries.
L’obtention de ces lettres de rémission était une formalité onéreuse, elle coutait très chères (et
bien sur que les circonstances s’y prêtent). N’imaginons pas que seuls les motifs pécuniaires
justifient cette évolution. Si le juge n’a jamais délégué à ses juges le droit de remettre ou de
diminuer la peine des homicides pouvant bénéficier de circonstances atténuantes (non
intentionnels) c’était pour une raison bien précises : le maintien de la répartition traditionnelle
entre une par les juges distributeurs de peine et le Roi dispensateur de clémence (les juges
sanctionnent, et le Roi éventuellement remet).
remet) C’est l’idée qu’aux yeux de tous se manifeste
la clémence du Prince.
Début XVIIIème, le chancelier d’Aguesseau, dont le Code civil s’est largement inspiré, est
interrogé sur la possibilité de ne pas condamner à mort un homicide excusable, répond que
tous les magistrats sont établis pour rendre justice. Il n’appartient qu’au Roi de faire grâce.
Cette intervention fréquente avait un autre avantage pour le Roi, outre le fait de paraître
clément. C’était celui rappeler aux juges comme aux justiciables qu’il n’y a qu’une seule
fontaine de justice, le Roi. Il y a donc un arrière fond politique.
Si les Parlements ont réussi facilement à détourner les ordonnances royales, en revanche ils
n’ont jamais réussi s’agissant de l’homicide à écarter cette pratique des lettres de rémission.
Pourquoi ? le Roi estime qu’il laisse un très grand pouvoir aux juges. Ce pouvoir est si grand
qu’il lui faut au moins une borne, fut elle symbolique, par les lettres de rémission pour les cas
les plus graves, les homicides.

Conclusion sur l’arbitraire


Au fond l’arbitraire est un système cohérent (avec ses avantages et inconvénients).
D’abord parce que l’arbitraire fin du MA et AR n’a rien à voir avec l’arbitraire seigneurial qui
lui est un arbitraire au sens actuel. A partir de la fin du MA, la flexibilité du système des
peines se justifie à la fois par une idée de politique criminelle (adapter les peines aux
sanction) et par souci de justice (au sens moral) : que chaque infraction se voit appliquée une
sanction la plus proportionnée possible.
Ce double souci d’efficacité et de justice donne naissance à l’arbitraire du juge à la fin du
MA.
20 mars 2008
Le roi fait confiance a ses magistrats pour la justice. Cette confiance se voit a travers le
caractère très vague des ordonnances pénales. Et même lorsque ces textes existent ils sont
flous s'agissant des peins pour que le juge puisse lui même déterminer les peines au vu des cas
d'espèces. La confiance du souverain ne veut pas dire que le juge peut faire tout et n'importe
quoi. Ce que le juge doit toujours avoir a l'esprit c'est l'équité. L'équité prime le droit. C'est au
nom de cette équité que les magistrats peuvent ne pas appliquer le droit.
Le régime des preuves est beaucoup plus contraignant pour le juge que le régime des peines .
Au 18e siècle sera remis en cause le système de l'arbitraire des preuves. On veut désormais la
légalité des peines.
Chapitre 2/ La réponse absolutiste

Jean Bodin dit que la souveraineté est une puissance absolue et perpétuelle. Selon lui pour
que la souveraineté soit une et indivisible elle a été conçue comme une souveraineté
monarchique, non déléguée, irrévocable et perpétuelle ( hérédité ). Le pape, l'empereur
germanique ne peut pas se mêler des affaires du roi.
En 1718 Louis XV monte sur le trône. Le roi de France est le monarque le plus absolue qu'il y
ait en Europe. On assiste donc a l'arrivée de l’absolutisme. Dans ces monarchie là la personne
même du roi a une réelle influence sur l'état, sur la politique. Ce qui explique cette évolution
c'est qu'après la fin du moyen âge l'appareil d'état ne cesse de se développer. L'absolutisme est
une tendance naturelle de la monarchie car elle ne pouvait pas être mis en place au moyen âge
faute de moyens. La monarchie absolue de droit divin (17ème siècle ) existe aussi parce qu'elle
bénéficie du déclin de tous les contres pouvoirs comme les Etats généraux , les grands princes
qui étaient très présents au moyen âge . Le gouvernement à grand conseil disparait et il est
donc évident que le fonctionnement de la monarchie de Louis XV sera beaucoup très
différentes des précédentes . Mais malgré ces évolutions, les Français du 17e et 18e siècle
jouissaient d'une extrême liberté . A la suite de l'assassinat d'Henri IV on veut au 17e siècle
rétablir l'ordre.
l'ordre

Il existe dans les faits des limites a l'autorité royale :


• les institutions, le peuple peuvent réagir si le roi va trop loin.
• Le roi est sacré il a donc une dimension religieuse énorme. La première chose qui les
obsède c'est la Justice. Le Roi est responsable de son peuple devant Dieu. Cela va
donc modérer l'action royale.

Section 1/ Les aspects du pouvoir monarchique

Michelet estime que milieu 17e siecle c'est le triomphe de la monarchie absolue .
En 1643 Louis XIII meurt. Une période de tension va alors commencer. Le futur roi Louis
XIV n'a que 5 ans. La régence va être confié a la reine Anne d'Autriche . De 1648 à 1653 c'est
la période de la Fronde. C'est le dernier affrontement entre la royauté et la haute noblesse .
Ce sont les ultimes résistances a la mise en place d'une monarchie absolue .

Paragraphe 1/ La prime aux intérêts de l'état .


L'intérêt de l'Etat c'est l’ordre. Le roi doit mettre de l'ordre dans son royaume. Il doit donc
mettre en place une organisation. Le roi est vu comme le lieutenant de Dieu , il est comme le
centre de l'univers . Le roi est l'architecte de l'organisation du royaume.

A/ Une souveraineté unique


Guy Coquille, Richelieu , Louis XIV entre autres vont dire que la souveraineté est une et
indivisible . Ils vont en déduire qu'il est nécessaire de réduire tous les contres pouvoirs .
1/ Une souveraineté une et indivisible
"Le roi n'a point de compagnon en sa majesté royale"
"La souveraineté est indivisible comme le point en géométrie."

La souveraineté ne peut donc qu'être absolue.


absolue La souveraineté est une accumulation de
prérogatives pour le roi. On peut en citer quelques unes :
• le pouvoir législatif ( créer et modifier la loi). En 1766 le roi Louis XV tient un lit de
justice au parlement de Paris. Il dit " c'est en ma personne seule que réside l'autorité
souveraine dont le caractère propre et l'esprit de conseil, de justice et de raison. c'est
en moi seul qu'appartient le pouvoir législatif sans dépendance et sans partage .
L'ordre public tout entier émane de moi" Idée centrale dans laquelle est résumée toute
la royauté absolue
26 mars 2008
Louis XVI, dira au parlement de Paris en 1788. « C’est légal parce que je le veux ». Peu
habile, mais reflète une légalité qui celle de la réalité du droit public de la monarchie absolue :
le pouvoir de légiférer appartient au Roi. C’est lui et seulement lui qui peut faire la loi,
l’abroger, l’interpréter ou en dispenser les individus par l’octroi de privilèges (privi leges : loi
privées) ou encore de faire des grâces.
A coté le Roi a également le pouvoir de faire exécuter la loi.
Aussi a coté de ces 2 choses le monarque détient le pouvoir de nomination. C’est lui qui
nomme les agents publics. C’est plus théorique que réel depuis le début de la période
moderne.
Le Roi dispose aussi des pouvoirs de police, au sens le plus large. Il s’agit du droit de
réglementer en vue d’assurer le bon ordre et l’intérêt général. Concrètement, cela veut dire
qu’il dirige et contrôle toutes les autorités locales, tous les corps intermédiaires, les
innombrables communautés de l’Ancien Régime (corporations…). Dans l’Ancien Régime on
ne supprime jamais rien, ce qui aboutit à une armature complexe, voire inextricable.
Le Roi est le seul à pouvoir autoriser la création d’une communauté (ex : une université).
Il surveille l’utilisation de l’argent public par l’Etat, mais aussi par tous les acteurs locaux
(villes, bourgs…)
Assurer la sécurité au sein du royaume (pouvoir de police au sens restreint)
La souveraineté c’est aussi la direction de la totalité des services publics. Le Roi est aussi le
chef de l’administration (déjà significative, même si beaucoup moins développée
qu’aujourd’hui).
Il a le pouvoir financier, plus précisément le droit de prélever des impôts. En cette matière il y
eu un changement. A l’origine, ce pouvoir était partagé avec les Etats généraux (au moins
pour les nouveaux impôts). Ceci est terminé sous la monarchie absolue. Le Roi lève seul les
impôts.
Le Roi dispose des droits domaniaux : il a la maîtrise du domaine. Cette maîtrise du domaine
est bornée par une loi fondamentale : l’inaliénabilité du domaine. EDIT DE MOULINS, 1566
pose : domaine est principe d’imprescriptibilité et inaliénabilité.
La souveraineté s’exprime aussi dans la politique étrangère. Un Etat qui ne maitrise pas sa
politique étrangère n’est pas un état, il n’est pas autonome. C’est le pouvoir du Roi de
déclarer la guerre, et de faire la paix. C’est aussi le pouvoir de sceller des alliances, et plus
généralement le droit de faire appliquer les règles du droit international public et du droit
international privé.
Le plus ancien point, capital, de la souveraineté : le pouvoir d’assurer la justice. Pour les
carolingiens, l’essence même du ministère royal, c’est d’assurer la justice. Au XVIIème, le
Roi est roi pour rendre la justice : sous 2 formes : justice retenue et justice déléguée. Tous les
juges sont censé avoir reçu une délégation du Roi.
Conformément au cœur du droit romain impérial (redécouvert au XIIème) la souveraineté
était attaché à la royauté, ou mieux à la Couronne. Cette souveraineté est donc hors d’atteinte
de la personne du Roi. La souveraineté est par nature, et c’est une loi fondamentale, est
inaliénable et imprescriptible. Un Roi a l’obligation et en fait serment lors du sacre de
conserver l’intégralité de la puissance suprême.
Si un roi transgressait, son successeur avait l’obligation de casser l’acte par lequel le
prédécesseur avait porté atteinte à la souveraineté.

2/ la disparition des adversaires traditionnels


Ce qui a grevé le pouvoir des capétiens : l’internvetion incessante de la haute aristocratie, par
le gouvernement a Grand conseil.

Disparition d’une survivance médiévale : le gouvernement à Grand conseil


Ce gouvernement à Grand conseil revêtait 2 aspects

L’éclipse des Etats généraux


Vision d’un des plus grands hommes d’état de l’Ancien Régime : Richelieu. Il a une vision
très négative des Etats généraux. Que leur reproche-t-il ?
• leur mentalité : que les membres des EG, les députés du tiers et surtout ceux de la
noblesse et du clergé, se considèrent comme étant autorisés à traiter d’égal à égal avec
le Roi. Ce qui évidemment est une imposture aux yeux de Richelieu. Pour le cardinal
cet état d’esprit qui leur donne l’audace de critiquer le Roi, de faire des doléances, ceci
est un encouragement à des débordements, à des excès. Il dit en 1615 : j’en prends
pour preuve les 50 dernières années et en particulier le rôle des EG dans l’évolution
néfaste du Royaume. Ils subvertissent la société.
• Les EG sont une source de troubles qui ont ensanglantés le pays. Trouble d’autant plus
graves qu’ils étaient attentatoires à la souveraineté royale. Pour Richelieu, si le pays
avait été dans un état normal, beaucoup des membres des EG auraient été traduits en
justice pour crime de lèse-majesté.
• Depuis fin de l’Antiquité, idée commune était que dans une assemblée politique « le
nombre des fous est plus grand que celui des sages ».
L’histoire avait montré que les Etats généraux et la monarchie absolue étaient 2 choses
incompatibles
Les Etats provinciaux
A l’échelle locale, les EG subissent la même critique. Louis XIII va mener une politique très
centralisatrice qui va mener le déclin des ces institutions locales. Dès qu’il y avait un moment
de faiblesse de la royauté, les EG redressent la tête. Ex pendant la guerre de 30 ans (1618-
1648). Le EG vont gêner ça et là l’action royale.
La guerre de 30 ans : c’est la guerre qui oppose une fois encore catholiques et protestants à
l’échelle européenne, qui a pour centre l’Allemagne. Dans ce conflit politique, religieux et un
peu économique, la France va chercher à contrecarrer la dynastie des Habsbourg.
A l’intérieur, Richelieu avait vaincu les protestants (ou Huguenots). Mais malgré tout à
l’extérieur Richelieu et Louis XIII vont soutenir les puissances protestantes qui luttent contre
l’Allemagne, et en particulier la Suède protestante contre les Habsourg catholiques. Lorsque
les suédois sont écrasés en 1634, la France du entrer en guerre contre les Habsbourg. Cette
entrée en guerre nécessita la levée de nouveaux impôts. La royauté eue a négocié avec les
Etats provinciaux, province par province. Ceux-ci essayèrent de faire obstruction. Richelieu
fut furieux, et estima qu’il relevait du seul Roi de décider ce prélvement. Soutien doctrinal :
pour subvenir à une nécessité pressante pour le bien public, il semble alors que toute chose
soit permise. On reprend ici le vieil adage nécessité fait loi.
Cette attitude allait être prolongé par Louis XIV, qui supprima un à un tous les Etats
provinciaux. Aux XVIIIème, il n’en restait que 3.

La paralysie des Parlements


Initialement, il n’y avait qu’un seul Parlement. A partir de la fin du Moyen-âge, début de la
fragmentation. Parlement de Paris siège dans l’ile de la Cité, les autres siègent dans les
grandes villes.
Cet accroissement était dicté par :
• des considérations d’ordre pratique
• la volonté de désencombrer le parlement de Paris, et de rapprocher les juges des
justiciables, de ralentir les lenteurs de la justice.
• Le provincialisme qui est très très fort dans l’Ancien régime. Les provinces constituent
l’armature géographique du pays (on est d’abord Bourguignon, Languedocien…). En
dépit de sa volonté centralisatrice très forte, jamais la monarchie n’a cherché à
supprimer cette appartenance provinciale, surtout sur le plan du droit privé (jamais eu
de Code unifié : chaque province jugeait selon son droit). Les régions actuelles peu ou
prou correspondent aux provinces de l’Ancien régime. Mais la régionalisation actuelle
ne correspond pas du tout au provincialisme. Le provincialisme n’était pas opposé au
sentiment d’appartenance au royaume de France. Aujourd’hui, le sens du régionalisme
(Espagne, Italie) c’est l’éclatement et l’explosion des états nations.

Tous les officiers des Parlements étaient des officiers du Roi et bénéficiaent de
l’inamovibilité. Le parlement de paris par son ancienneté par son ressort immense dépasse
largement tous les autres en prestige. Mais les parlements se voulaient unis par des liens de
solidarité que ne pouvaient que renforcer une très grande tendance à la consanguinité
(hérédité des offices qui la renforce encore) : c’est l’émergence de l’impression
d’appartenance à un corps unique, voir même d’une caste (groupe dans lequel on ne peut
entrer que par lien de sang).
C’est là que se développe une idée subversive : la théorie des classes Théorie des
parlementaires sans fondement historique. C’est de dire que tous les parlements formaient
initialement un unique corps dont les différents membres étaient distribués dans les
différentes cours. C’est faux, car les parlementaires ne sont que des officiers qui reçoivent le
pouvoir de juger du roi.
A partir du XVIème leur puissance va s’accrôitre, et eu delà de la théorie des classes, ils vont
développer l’idée d’une sorte de régime autre que la monarchie absolue : une monarchie
mixte ou monarchie mélangée. Evideement un tel régime est antinomique avec la monarchie
absolue.
L’idée est qu’à partir des années 1560 les parlementaires vont vouloir faire œuvre d’historiens
pour leur propagande et soutenir leurs intérêts. L’histoire est une arme formidable de
propagande. Plusieurs parlementaires vont chercher dans l’histoire de quoi alimenter leur
théorie. D’après eux, les Parlements dérivent initialement de la curia regis (assemblée de tous
les vassaux du Roi, première foi réuni en 877 par Charles le Chauve). Depuis cette date, le
Roi est tenu de gouverner avec le Conseil des grands. Ceci est vrai. Les conséquences que
tirent les parlemntaires de cette réalité sont pour le moins étonnantes. Ils disent que le Roi a
obligation de consulter les grands pour gouverner. Mais ils oublient qu’à partir du XIIIème
(Saint Louis) les vassaux ont progressivement déserté la curia regis. Surtout ils avaient déserté
la curia in parlamento (une des manifestations spécialisées de la curia regis) : ce sont les
légistes qui la compose (les grands princes ne sont plus intéressés). La curia in parlamento est
devenue une cour de justice dans laquelle siège le Roi et ses magistrats : il n’y a plus du tout
de grands nobles, plus rien à voir avec le gouvernement à Grand conseil. Mais selon les
parlementaires, la nature même de la monarchie française était que le Roi devait régner en
devant partageant le pouvoir avec les parlementaires. De tout temps la royauté française aurait
été une royauté mixte. Cela change tout : d’un coté une monarchie pure et absolue, de l’autre
une monarchie mixte.
Conséquences de la théorie de la monarchie mixte :
• la vérification des ordonnances devait être libre, sans limites. Les remontrances ne
sont que l’expression du devoir de conseil. A aucun moment on ne pouvait chercher à
amoindrir ce pouvoir des parlementaires.
Donc quand le Roi faisait des lettres de jution (réponse du Roi aux remontrances), ces
lettres de jution n’étaient jamais des injonctions, mais juste des propositions.
Mais que faire des lits de justice ? Pour les parlementaires, les lits de justice sont une
violation du régime de gouvernement à Grand conseil. De là ils en tirent la
conséquence suivante : les lits de justice sont une manifestation de tyranie.
Mieux, ces remontrances n’ont même pas à être mises par écrit. En tant qu’héritiers de
la curia regis, ils pouvaient commenter, critique les décisions du Roi à leur guise.
Traduction les parlementaires se posent comme un contre pouvoir, une force
d’opposition concrète à la monarchie.
Avec de tels principes, les heurts allaient forcément être nombreux. Au XVIème et XVIIème,
les qurelles furent innombrables. Quasiment à chaque fois que le Roi prenait une ordonnance,
il était sur que les Parlements allaient faire des remontrances, des modifications : ils allaient
systématiquement enrayer l’action de la monarchie, même pour les affaires les plus graves.
Ex : en 1516, ils s’opposent au Concordat entre le Roi François 1er et le pape. Pendant la
guerre de religion également. En 1648 ils sont l’initiateur, l’âme de la Fronde.
Louis XIV (règne de 1643 à 1715, règne seul à partir de 1661) avait vécu la Fronde (il était
enfant). Dès lors il va être traumatisé par cette rébellion qui a failli renverser la monarchie.
Louis XIV a conscience que sans réforme des parlements, son action allait être
systématiquement entravée comme il l’a vu quand Mazarin était aux affaires.
Dès lors en 1667, et en 1673, Louis XIV brisa les pouvoirs des Parlements. Comment cela ?
Louis XIV considérait que l’enregistrement n’était qu’une formalité de publication, une
formalité administrative. Certes à cette occasion les parlements pouvaient faire des
remontrances, mais vu par le Roi comme des avis d’experts, comme des consultations. Du
point de vue de la monarchie, un expert ne pouvait censurer la monrachie. Déjà au XVIème
plusieurs textes avaient obligés les parlements à enregistrer un texte malgré les remontrances.
On avait interdit les REMONTRANCES ITÉRATIVES. Sans succès car la royauté était trop faible pour
faire appliquer une telle mesure.
En 1619, on cherche à nouveau à régler le problème en imposant un délai de 2 mois pour faire
les remontrances. La non plus cette mesure ne fut pas appliquée car la royauté était trop
fragilisée par la crise interne.
Durant premières moitié du XVIIème, les parlementaire continuèrent à troubler la vie du
royaume. Comment ? parce qu’ils sont inamovibles et titulaires de leur office que le Roi n’a
pas les moyens de racheter. En théorie, le Roi pouvait faire à chaque fois des lits de justice.
Mais pas possible en pratique : il n’allait pas aller dans chaque parlement.
Quand le Roi se faisait insistant, les parlementaires cessaient le service : ils ne rendaient plus
justice par une action concertée : toute la justice du pays était paralysée, et cela pouvait durer
des semaines.
Cerise sur le gâteau, ils avançaient leur fameuse théorie des classes, par laquelle chaque
parlement se déclarait solidaires des autres : il est arrivé que la totalité des parlements du pays
soient suspendus.
Se greffe la dessus la guerre de 30 ans : la royauté a d’autres préoccupation, et donc la royauté
recule à chaque fois et autorise les parlementaires à faire des remontrances.
Il y a eu de nouvelles tentatives cependant dans cette période. Un très grand chancelier sous
Charles IX et Henri IV (Michel de l’Hospital) tenta à plusieurs reprises de diminuer la
nuisance des parlements en disant que leur fonction est de juger, et non pas de se mêler du
gouvernement du royaume. Richelieu puis Louis cherchèrent Louis XIII «vous n’être établis
que pour juger entre maître Jean et maître Pierre. Si vous continuez vos entreprises, je vous
rognerai les ongles »
De fait en 1641, le duo Louis XIII – Richelieu prend l’ÉDIT DE SAINT-GERMAIN EN LAYE qui
cherche à mettre au pas les parlementaires en leur défendant de connaître toute affaire
concernant le gouvernement de l’Etat. Mais ils moururent tous 2 en 1643. la régent, Anne
d’Autriche va commettre la grave erreur de déclarer lors d’un lit de justice « en toute occasion
je serais heureux d’avoir votre avis ». Le parlement fort de cette internvention de la reine
mère s’improvisa en tuteur de la royauté.
En 1648, peu avant le début de la Fronde, les alliés du Roi, l’avocat général du Parlement
prévient le Roi comme quoi le Parlement allait de nouveau partager avec le Roi la direction de
l’Etat.
La Fronde est tellement terrible qu’en 1652 la royauté acculée confirme cette espèce de
situation de fait qui autorise le Parlement à intervenir.

2 avril 2008

Essor de la bureaucratie

à partir du règne de Louis XIV, Une évolution concerne le chancelier (personnage


considérable).
Cela s’explique par l’évolution du royaume.
Sous l’ancien régime, le Roi demeura jusqu’au bout le justicier (c’est l’essence même de la
royauté). Mais avec l’accroissement de l’Etat, le Roi est accepté par la gestion et ne peut plus
assurer la justice. De facto, l’administration prend le pas sur la justice. Le principal
bénéficiaire de cette évolution est le contrôleur général des finances : il va contrôler
l’administration. Car toute dépense même la plus petite est une dépense publique, il faut
passer par le contrôleur général des finances ; Par le biais du budget, il devient l’ordonnateur
des dépenses publiques d’ordre secondaire. Pour les dépenses publiques essentielles, c’est le
Roi qui décide, mais c’est le contrôleur qui prépare les dossiers. Il a donc un droit de regard
sur ses collègues.
Quant aux secrétaires d’états, désormais spécialisés par fonction, ils sont aussi à la tête de très
grands bureaux. Si en théorie les SE n’ont aucun pouvoir de décision, en fait ils jouent un rôle
clé dans le gouvernement du royaume. Très concrètement à 2 occasions : lorsque le conseil
des dépêches se réunit, lors des entretiens particuliers avec le Roi (quotidiens).
On comprend que le Roi était obligé de choisir des hommes de confiance (d’autant plus facile
qu’il y en avait peu).
Ce qu’on observe c’est que sous Louis XIV, la haute noblesse d’épée, la plus prestigieuse, va
être complètement évincée de ces fonctions au bénéfice de la noblesse de robe (anciens
bourgeois anoblis grâce à un office). Louis XIV préfère avoir des gens moins nobles.
Les grands officiers sont choisis en fonction de leur âge, de leur parcours universitaire pour
cadrer avec ce qu’attend d’eux le Roi. Louis XIV dira « je n’eu jamais de premier ministre ».
Politique de diviser pour régner, ne pas donner de pouvoir disproportionné. Néanmoins
Colbert (contrôleur général des finances) a pu fait beaucoup de choses. Mais il n’était pas du
tout dans la situation de contester le pouvoir du Roi. Louis XIV était obsédé par l’absence de
partage de son pouvoir.
Dans les provinces, l’institution clé déconcentrée : le Roi dépêche un commissaire :
l’intendant (c’est vraiment l’ancêtre des préfets). C’est la fonction clé. Le représentant local
de l’autorité centrale. Il a la charge d’appliquer au terrain les directives du Roi. Les meilleurs
intendants, leur but est de devenir secrétaire d’état. Son ressort s’appelle la Généralité qui sont
très grandes (de l’ordre d’une région actuelle).
Pour mener à bien sa mission, il a lui-même développé des bureaux (ancêtre de
l’administration locale). Création du subdélégué, avec des mandats précis.
Ce développement de la bureaucratie est un symptôme de l’accroissement de l’autorité de
l’Etat. Au fond, sous l’Ancien régime, émerge ce qui allait être l’état jacobin très centralisé.
Une institution apparaît à cette époque, qui sera amenée à perdurer très longtemps : la tutelle
administrative. Cette tutelle administrative survivra largement à l’Ancien régime. Elle ne sera
largement amoindrie que le 3 mars 1982 (LOI DEFERRE DE DÉCENTRALISATION).

La conduite étatique de l’économie


Mot introductif sur la censure ; il existait c’est vrai une police des librairies. En théorie toute
publication devait être préalablement soumise à cette police, dirigée par le Chancelier pour
obtenir un accord de publication. (existait sous le contrôle de l’Eglise avant, mais peu
développée). Dans les faits, quand on regarde très concrètement le fonctionnement : en
théorie, elle pouvait tout censurer. Mais dans les faits, la part d’ouvrages censurée était
extrêmement faible. Et même l’efficacité de la censure était réduite.
Au tout début du règne de Louix XIV, l’état de l’économie est particulièrement mauvais.
Pourquoi ? parce que les états d’Europe septentrionale ont été ruinés par la guerre de 30 ans.
En plus la surexploitation des mines d’or et d’argent par l’Espagne avait tari le flux de métaux
précieux en Europe. Pénurie de métaux précieux à partir de 1650.
Pour sortir de cette situation difficile, Louis XIV fait appel à un homme de génie, Colbert.
Selon Colbert, « il n’y a que l’abondance d’argent pour un Etat qui fasse la différence de sa
grandeur et sa puissance ». il ne pensait pas vraiment. Mais ceci était vrai partiellement.
Plusieurs objectifs de Colbert :
Pour parvenir à une balance commerciale excédentaire,
Accroître le rendement des impôts
De fait pour mettre en application son principe, Colbert relance l’activité commerciale.
Comment ? L’idée est de stimuler les échanges commerciaux dans et hors du pays. A
l’époque l’Etat n’avait pas les moyens de faire lui-même du commerce. Pour dépasser cela, il
va créer des infrastructures pour au moins favoriser le commerce : les voies de
communication (canaux Languedoc, Méditerranée), des routes terrestres (), construction de la
Marine, l’Etat va donner un cadre politique au commerce (le Conseil royal du commerce,
présidé par le contrôleur général des finances).
Mais surtout on va donner un cadre juridique au commerce, par la promulgation de 2 grandes
ordonnances (mais c’est comme un code en terme de volume, le systématisme en moi). 1673 :
ordonnance du le commerce, 1681 : ordonnance sur la marine. Toute la vie commerciale est
codifiée : c’est du droit des affaires avec des règles uniformes pour le pays. Le fameux code
de commerce de 1807 est une reprise quasi in extenso de l’ordonnance de 1673.
Tentative de donner une impulsion nouvelle au commerce international. C’est à ce moment
que se développe la théorie mercantiliste (mercador : marchant).
Idée de Colbert, c’est qu’au fond le commerce c’est aussi une guerre. L’idée c’est d’essayer
de ruiner ou d’affaiblir les autres états par le biais du commerce.
Dans cette concurrence la France marque des points car ses produits sont de bonne qualité.
L’essor est donc rapide.
Pour accompagner cet effort, la Couronne va aussi mettre en place un autre élément
fondamental sans lequel une économie n’a aucune chance de se développer : le
protectionnisme.
Idée de Colbert : diviser la planète en zones. Chaque zone devait être attribuée à une
compagnie de commerce maritime française précise : on créa donc 4 compagnies maritimes :
Compagnies des Indes orientales, Compagnie des Index occidentales, Compagnie du Levant,
Compagnie du Sénégal.
Une concurrence acharnée démarre entre les puissances européennes.
Ces compagnies se voyaient déléguées une partie des prérogatives de puissance publique.
Notamment pour que le directeur soit habilité à discuter avec les peuples locaux, les peuples
indigènes. En France, l’esprit légiste va quand même poser des problèmes : beaucoup de
juristes vont voir un problème que l’on délègue une fraction du pouvoir à des compagnies
privées.
ON a aussi crée des sociétés d’économie mixte, de sorte que le capital social de ces société est
partagé entre l’Etat et les associés privés. Ces partenaires ne sont pas placés sur un pied
d’égalité. L’actionnaire étatique est dominant. Les associés exécutent les décisions de l’Etat.
Dans ces conditions, jusqu’à la fin de l’AR, cette politique des SEM n’a pas très bien marché.
Le mélange des genres entre politique et commercial n’était pas cohérent. De plus fin
XVIIème et debit XVIIIème un capitalisme financier, fondé sur des emprunts d’états, avance
d’impôts. Ce développement va être préjudiciable aux SEMs.
On peut dire qu’un des plus grands échecs de la monarchie absolue est au niveau du
commerce colonial.
Conclusion
A partir du XVIIème siècle, il n’existe plus aucune activité qui échappe à l’Etat. Plus que
jamais le Roi apparaît comme le centre d’impulsion, la racine du pays, que cela soit au niveau
de son fonctionnement ou de ses institutions.

2° un roi de droit divin


Angalis persiflaient : « les français constituent l’unique nation d’Europe qui idolâtre son
souverain ». C’est vrai et faux.
Il est un fait qu’ici la France va renouer à partir de Louis XIV au niveau de l’approche de la
royauté avec des traditions très anciennes (sans le chercher directement). Même lorsque
l’empire romain
Tous avaient eu tendance à cette divinisation du monarque, à voir dans le monarque un être
béni des dieux.
Evidement une fois que l’empire à Rome devint chrétien, il recueillit cet héritage, mais dans
un cadre monothéiste. Constantin, avant sa conversion, adorait principalement Jupiter (le sol
invictus). Après la christianisation, le sol invictus fut christianisé. Divinisation ne veut pas
dire qu’il est un dieu, encore moins qu’il se prend pour un dieu.
Cette divinisation est un élément destiné à lui donner une aura incomparable par rapport à ses
contemporais.

A l’image du Christ
Lorsque Constantin fêta sa 30ème année de règne, il y eu d’immenses festivités. A cette
occasion, l’évêque Eusèbe de Césarée, va développer une théorie de la monarchie de droit
divin.
divin C’est très compliqué, car on a longtemps eu une vision imprécise de celle-ci. Car
drttière cette théorie se pose un problème très important, celui du rapport entre le religieux et
le temporel (problème spécifique au christianisme : la limite des 2 pouvoirs). La théorie ne
visait pas à favoriser l’empereur, mais à limiter la casse : l’Eglise préférait elle-même fixer
des limites plutôt que de laisser l’empereur prendre tout et que le séculier englobe totalement
le spirituel.
Ces théories vont être reprise peu ou prou par les tenants de la monarchie de droit divin. La
monarchie allait récupérer une certaine image du Christ. Byzance avait développé une autre
vision du Christ, la vision du Christ tout puissant, pantocrator (tout puissant).
Phillipe le Bel et ses légistes avaient réfléchi à ce problème. Dans la lignée des légistes de
Philippe le Bel, cette notion clé de « rendez à césar … » est le fondement même de la
possibilité d’existence d’un pouvoir laïc. Cela consacre l’existence de 2 pouvoirs cote à cote.
On va interpréter strictement le fondement. C'est-à-dire : le temporel va être regardé comme
totalement distinct du spirituel, avec le but d’écarter la papauté.
Pour ce qui concerne le temporel, le Roi était réputé tenir son pouvoir directement de Dieu
sans l’intermédiaire de l’Eglise (et donc du Pape). Second argument, tiré de Saint Paul : « tout
pouvoir vient de Dieu ».
Déjà cette distinction existait bien avant. Au IVème siècle, sur les pièces de monnaie
impériales, on avait une couronne tenue par une main qui sortait du ciel. Symbôle que Dieu
donne son pouvoir au Roi.
Dans la France d’Ancien régime, autres arguments qui favorisent cette idées :
- la légende de la Sainte-Ampoule : cela concerne le baptême de Clovis (vers 496). Lors
de ce baptême un miracle se produisit. Le chrême (huile d’onction) fut apporté dans la
Sainte Ampoule par une colombe à l’évêque Rémi. La colombe est le symbole du
Saint Esprit. Par la suite la légende veut que la Saint Ampoule fut conservé et les
successeurs furent baptisés
- les pouvoirs thaumaturgiques : le Roi guérit de certaines maladies (maladie des
écrouelles).
Au XVIIème ces doctrines vont reprendre une vigueur totalement nouvelle avec Louis XIV
pour ruiner une fois pour toutes les théories des monarchomaques.
Aux EG de 1614 (les derniers), le Tiers état va demander dans les cahiers de doléance que soit
indiqué dans les lois fondamentales le fait que le Roi ne tient sa couronne que de Dieu. Le but
de la demande est qu’il y ait une dispense du Roi par rapport à la papauté.
Un peu plus tard Bossuet expose les différentes conséquences qui dérivent du fait que le Roi
ne tient son pouvoir que de Dieu :
- en qualité de lieutenant de Dieu, le Roi est son mandataire, son délégataire. Pourquoi ?
parce que tous s’accordent à faire de l’omnipotence un attribut de la divinité.
- D’autre part, obéir au Roi devient un devoir de conscience. Saint Paul « quiconque
résiste à l’autorité résiste à l’ordre voulu par Dieu »
Louis XIV lui-même fait le résumé le plus ramassé : « la volonté de Dieu est que quiconque
est né sujet obéisse sans discernement ». Mais cela n’est pas sans limite. Il ne saurait être
question d’obéir à des ordre contraires aux préceptes du christianisme. Is à part ce cas, la
résistance à l’autorité est prohibée.
Bossuet : les sujets ne doivent pas opposer de résistance violente à la violence des Princes. Il
faut juste prier pour que cela s’arrête. A comprendre dans le contexte après 50 ans de guerres
de religions

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