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Mardirossian, professeur, docteur d’histoire du droit sur le droit canonique oriental à l’époque
de l’Antiquité et du haut Moyen-âge.
Cours sur les institutions européennes à l’époque moderne (fin moyen âge à la Révolution).
Un cours, un propos universitaire : c’est fait avec une vision scientifique, au plus proche de la
réalité historique. En particulier sur l’aspect religieux.
Religion : 2 choses : une affaire personnelle ; et c’est aussi un objet d’étude scientifique. Seuls
ces gens dont c’est le métier peuvent dire des propos cohérents.
13 février 2008
Propos liminaires
Examen de 3 notions, 3 concepts
Charnière entre moyen-âge et période moderne : empire byzantin
Notions clés
Europe
Un formidable tiroir, qu’on peut utiliser
Histoire : des armes politiques redoutables très efficaces, que tout le monde veut s’approprier
Semble exister avant même le XVIème pour désigner un ensemble territorial qui n’est ni
l’Afrique ni l’Asie.
Cette définition très vague n’était connue que par des gens de culture, ce n’était pas un terme
courant. Ce n’est que petit à petit que les populations ont commencé à s’approprier cette
notion.
Danger mortel de l’historien : l’anachronisme. Appliquer à des périodes anciennes des
concepts plus tardifs. Ex : horreur : « Charlemagne, père de l’Europe » Non, il voulait
restaurer l’empire romain.
Pour être plus précis, dans une vision purement géographique, l’Europe est séparée de l’Asie
à l’Est par l’Oural (un fleuve et un massif montagneux), au sud-est par l’Asie mineure et les
Balkans (géographiquement la Turquie est hors d’Europe, c’est l’Asie mineure). Pour le sud,
c’est la Méditerranée. Au nord, l’océan arctique, à l’ouest l’océan atlantique. Mais une
définition pas très satisfaisante.
Europe est un mot grec (europae). Dans la myhtologie grecque, dans la religion païenne
grecque, Europe est la fille d’Agénor, princesse phénicienne qui a été enlevée par le père des
dieux, Zeus en personne. Il l’a enlevé, et pour ce faire il s’est transformé en taureau. Il s’est
accouplé avec elle, et de cette union est né Minos (être semi animal).
Il y a d’abord une dimension géographique assez facile à cerner, mais qui ne suffit pas. Au-
delà, il y a d’autres éléments, plus consistants, plus humains.
Au fond, aujourd’hui on parle de volonté de construction européenne, mais au fond il y a 4
éléments qui constituent l’Europe :
• les populations qui vivent depuis l’Antiquité sur le territoire européen ont des tas de
différences. Mais au-delà des ces différences, il y a des facteurs communs liés à une
longue maturation
o une dimension culturelle commune. Cette dimension culturelle elle se constitue
de 3 ingrédients :
la culture et la civilisation hellénistique
à laquelle s’ajoutent un peu plus tard la culture et la civilisation
romaine ou latine
la culture dite barbare. Que sont les barbares. Cela fait référence aux
civilisations gréco-latines. Pour les grecs et romains, étaient barbares
tous ceux qui n’étaient pas eux (les barbares c’est les autres, comme en
religion, les infidèles c’est les autres).
Le problème c’est qu’au fil des siècles ces civilisations barbares ont
eux aussi apporté leur culture, leur civilisation.
Pour la France, les barbares ce sont les Francs (peuples d’origine
germanique) qui se sont mélangés avec les populations gallo-romaines.
C’est le mélange Gaulois, Francs et Romains.
Pareil en Allemagne, en Espagne (Ibères, romains, Wisigoths).
Barbares : catégories absolument fourre tout
• un ciment qui a été le facteur commun le plus visible : le christianisme
Une religion monothéiste qui apparaît avec le Christ. A l’époque ou ces événements
ont lieu, absolument pas conscience qu’on est en l’an 1. Le calendrier ne sera mis en
place beaucoup plus loin.
Christianisme nait en Palestine, qui appartient à l’empire romain, qui a une toute autre
religion.
Religion de l’empire romain, c’est le paganisme (des tas de formes, mais le point
commun c’est le caractère polythéistes). Au départ le christianisme n’est qu’une petite
secte juive qui va grossir, très vite se séparer du judaïsme. Pendant 300 ans, le
christianisme est une religion illégale, en général ignorée, parfois persécutée. AU
IVème siècle l’empire romain devient chrétien.
o 313 : empereur romain Constantin prend une décision fondamentale, le
christianisme devient une religion licite (religio licita). 2 immenses erreurs à
éviter.
L’édit de milan n’existe pas. Constantin aurait pris un édit de Milan, cela n’est
pas vrai. On n’a jamais retrouvé de texte écrit qui dit cela.
Erreur 2 : ne jamais dire qu’en 313 le christianisme est devenue la religion
officielle de l’empire romain. Mais dans les faits désormais, tous les empereurs
vont être chrétiens (mais de facto le christianisme devient la religion de
l’Empire)
o 380 : ÉDIT DE THESSALONIQUE proclame le christianisme comme religion
officielle. L’empire romain occupe toute l’Europe à l’époque. Toutes les
populations européennes deviennent les unes après les autres chrétiennes.
Le christianisme va être la religion de la quasi-totalité de l’Europe
C’est donc la fusion de toutes ces populations, transcendés par la religion catholique, qui vont
donner l’Europe. L’Europe s’est formée à partir de ces éléments ethniques et religieux.
Digression : Mieux ne vaut rien comprendre que comprendre faussement. Ignorance est une
force pour faire passer tout et n’importe quoi.
Institutions
Observation générale
Les institutions sont les formes ou les structures fondamentales d’organisation sociale telles
qu’elles sont établies par la loi ou la coutume d’un groupe humain donné.
Dans un premier temps, l’institution est établie par la loi ou par la coutume, qui l’une ou
l’autre ont pout but de permettre à des groupes d’individus de cohabiter ensemble en fonction
de règles (au sens le plus large) qui précisent leurs rapports et fixent les normes qui œuvrent à
la marche des structures qui leurs sont communes.
Ensuite et dans la mesure où l’institution est établie par la loi, cela signifie qu’elle a forcément
une durée, une stabilité.
Institution vient du mot latin qui veut dire fixer quelque chose qui demeure, qui dure.
La plus longue en France, de Clovis à la Révolution.
Il ne faut pas avoir une vision bloquée, figée de l’institution. En effet, celle-ci évolue
nécessairement (toute société évolue, dans des proportions variables).
Il y a une idée qui est que toute règle de droit qui tout en visant à la stabilité, ne peut rester
immuable. Donc l’historien observe suivant les lieux, suivant la période une évolution des
institutions, qui souvent reflète l’évolution de la société qui les a suscité.
Essentiel : le droit n’est qu’un outil, c’est un moyen au service des hommes, et non pas une
fin.
Digression : aujourd’hui, dans notre société, il y un culte du nouveau, tout ce qui est neuf est
bien, comme si on avançait irrésistiblement vers le mieux. Mais des fois on peut aller vers le
moins bon. Dans le passé c’est l’inverse, tout ce qui est neuf est dangereux, mauvais. On est
dans une société qui est aux antipodes.
Pourquoi aime-t-on le neuf ? Parce que le christianisme a été déraciné.
Observation juridique
Pour être plus précis
Institutions politique :
Les institutions politiques concernent avant tout le pouvoir étatique, l’établissement et le
fonctionnement de l’Etat
En cela elles s’opposent aux institutions privées (ce qui a pour corollaire la dichotomie ayant
cours en France entre droit administratif et droit privée).
Dans les hautes époques cette distinction n’existe pas. De même que distinguer politique et
religion n’est que très récent en Europe, et n’existe pratiquement pas ailleurs.
Cette séparation étant récente, il est difficile au moyen âge de distinguer les 2. Il y a souvent
des imbrications et des confusions d’ordre institutionnel entre les 2
Institutions administratives :
Elles sont intimement liées aux précédentes. Elles sont la continuation des institutions
politiques. Dit autrement, c’est la totalité des moyens dont se dotent le pouvoir central, l’Etat,
pour diriger et mener son action.
Méfiance : le concept de fonctionnaire existe, mais le mot n’apparaît que plus tard
Aussi longtemps que le pouvoir royal est plus conçu comme un pouvoir incarnant l’Etat, la
conséquence c’est que l’administration du royaume est plus ou moins confondue avec le
patrimoine propre du Roi. La conséquence est que le Roi n’a pas besoin d’agents publics,
mais plus au sens noble du terme, mais de serviteurs qui font partie de sa domesticité
(attention, le terme domestique est traître : les domestiques au moyen âge ce sont les grands
nobles, à l’époque ce sont des mots immensément honorifiques, c’est un honneur de servir le
roi).
Pour qu’il y ait de véritables institutions administratives, sur l’ensemble du royaume, il faudra
que la royauté ait affirmé ait développé sa puissance, sa souveraineté sur tout le royaume,
quand il aura politiquement assis sa domination.
Institutions sociales :
Elles concernent l’ensemble de la population sur laquelle elles s’articulent.
Pour ce qui nous intéresse les hommes sont regroupés dans des groupes très hiérarchisés. La
société ancienne est une société éminemment hiérarchisé ou chacun a sa place précise. La
notion d’égalité des droits n’est reconnue que « tardivement ». C’est la DDHC du 26 août
1789. Pourquoi pour la première a-t-on pu parler d’égalité entre tous les citoyens ? On a pu
parler d’égalité parce qu’il n’y a plus de religion d’état. Tant qu’il y a une religion d’état, tous
les habitants du royaume qui n’appartiennent pas à cette confession, sont au vrai sens du
terme des sous-citoyens, avec des droits moindres. C’est par exemple vrai aujourd’hui dans
beaucoup de pays musulmans, en Israël…
Avant la DDHC, la société était divisée en 3 ordres, la société trifonctionnelle, qui débouchait
sur des privilèges.
Ce que 1789 a cassé, c’est la société en 3 ordres. Tous les hommes sont égaux en théorie.
Le terme privilège : aujourd’hui vu comme une abomination. Mais cela vient de prives leges
(lois privées), c'est-à-dire d’une loi qui concerne certaines personnes (sans la connotation de
supériorité). Sous l’ancien régime, chaque ordre avait ses lois propres.
Toutes ces institutions ont toujours été en perpétuelle évolution, elles ont du s’adapter
Moyen-âge
L’expression moyen âge est récente, très récente.
Au tout départ, cette expression qui porte une connotation négative.
Cela a été d’abord créé dans le moyen des lettres et des arts, comme une période
intermédiaire, qui va de l’Antiquité à la Renaissance. Traditionnellement, on estime que la
période médiévale court de 476 – chute de l’empire romain d’occident à 1453 – chute de
l’empire romain d’orient.
Cela signifie qu’entre la période antique et la renaissance, il y a eu une longue attente, certains
parlent d’une longue nuit.
En réalité cette période de 1000 ans voit se développer une civilisation et une culture originale
dont les productions à la fois intellectuelles, artistiques, littéraires, d’inspiration
essentiellement chrétiennes, sont tout autant louables que ce qui s’est fait dans l’Antiquité et
qui se fera à l’époque moderne.
Complètement faux : l’idée que le moyen-âge aurait tourné le dos à l’Antiquité. Loin de là.
Les grands Pères de l’Eglise (les grands auteurs chrétiens des 700 premières années)
connaissaient parfaitement les œuvres de l’Antiquité.
Mieux, vers l’an 800 sous le règne de Charlemagne, ou au XIIème avec la renaissance du
droit romain, on est en pleine renaissance de la culture antique par les hommes du Moyen-âge.
Sur le plan juridique, le moyen âge est la période clé, ou vont se dessiner les armatures d’un
droit qui pour partie est encore effectif.
Pourquoi cette vision péjorative du moyen-âge ? L’adjectif à utiliser est médiéval (ne pas
utiliser moyenâgeux).
Il y a un mépris profond pour une raison politique. Tout dans les rapports humains collectifs
quels qu’ils soient (pays, partis politiques…) n’est que rapport de force... les sentiments n’ont
aucune place. Le seul objectif est de prendre le dessus sur l’autre.
Si le moyen âge est vu avec le coté négatif, c’est parce que le concept lui-même et les idées
ont été forgés après la révolution. Or ce qui caractérise le moyen âge, c’est la dimension
religieuse, car le moyen âge est transcendé par le christianisme. Comme les révolutionnaires
avaient un but de déchristianisation, ils ne pouvaient que présenter sous un jour négatif cette
période. C’est donc une raison purement idéologique et politique. Le moyen est l’acmé du
christianisme en occident.
Quand le vainqueur écrit l’histoire, le vaincu n’a plus voix au chapitre.
En plus, le moyen âge ne représente pas une période continue.
En occident, la période qui suit les invasions barbares pourrait tout aussi bien être rattachée à
l’Antiquité qu’au moyen âge.
Pareil, l’avènement du capétien en 987 pourrait tout autant marquer une période essentielle
pour la France.
Toutes ces divisions (base moyen âge, haut moyen âge) sont très relatives, et elles ont une
portée très limitée pour notre matière de l’histoire du droit.
Quelle substance donner à ce concept ? Quand finit le moyen âge (1453, 1483, 1492 avec la
prise de Grenade, la Reconquista)
Tous ces découpages doivent utilisés juste comme des instruments de travail, et non comme
des repères immuables.
Aucune des dates en propre
La vraie rupture pour la France, c’est 1789. Il y a du point de vue du droit entre la période
médiévale et la période moderne une continuité totale
L’empire Byzantin
Aspect juridique
29 mai 1453 : Constantinople tombe aux mains des Ottomans.
Ottomans C’est la fin définitive d’empire
romain.
En 3…, l’empereur Théodose meurt. A sa mort, l’empire romain va de la Grande-Bretagne à
l’Iran. Le sud comprend toute l’Afrique du Nord (Maghreb, Egypte) et tout le moyen orient.
C’est un territoire immensément grand. Pour le gouverner avec un centre unifié, c’était trop
compliqué. L’empire va être partagé en 2 blocs : l’empire roman d’Orient (à partir de la
Turquie) et l’empire romain d’Occident. La coupure, c’est les Balkans.
Rapidement, ces 2 entités vont évoluer de manière totalement autonome. Avant la mort de
Théodose, il y avait eu 2 empereurs, mais il y avait de jure un seul empire.
De fait, la situation des 2 blocs n’a rien à voir. Il y a des tas de différence :
La langue officielle de l’empire romain, c’est le latin. Mais au-delà ce cette langue officielle,
il y a des dizaines et dizaines de dialectes. On s’aperçoit que la langue ultra majoritaire parlée
dans l’empire romain d’orient, c’est le grec. On a d’un coté un empire latin, et de l’autre un
empire hellénistique.
En 476, date clé au moins symboliquement : Romulus, le dernier empereur de l’empire
romain d’occident est déposé par un chef germanique,
germanique Odoacre. Odoacre, lucide, il envoie
tous les insignes impériaux à Constantinople à l’autre empereur, l’empereur romain d’orient.
Odoacre ne se considéreront jamais comme des empereurs.
Par contre en orient, l’empire romain ne disparaît pas. Le mot byzantin vient de Byzance.
Byzance c’est l’ancien nom de Constantinople (changement de nom en 330). Ce nom
d’empire byzantin n’est utilisé que depuis le XVIIème, bien après sa disparition. Comment les
byzantins s’appelaient eux-mêmes ? Les romains, et leur empire était l’empire romain (même
si Rome n’était plus sous leur maîtrise). L’adjectif grec était pour eux une insulte (cela leur
dénuait leur qualité de continuateur de l’empire romain).
C’est un crève cœur : dans le système scolaire français, il n’y a pas de plus gros oubli que
Byzance, et c’est un scandale, car c’est la continuité de l’empire romain, qui est le terreau de
la culture française.
Au cours de son histoire plus que millénaire, Byzance a connu une évolution énorme. Mais
surtout a légué un héritage énorme aujourd’hui scandaleusement oublié. Une partie majeure
du Code civil actuel puise ses fondements dans l’œuvre juridique byzantine.
En effet, l’empire romain d’Orient a eu 2 grands monuments juridiques :
• le premier, aujourd’hui oublié : le fameux code Théodosien (mais attention, c’est
l’œuvre de Théodose II, compilé en 438). Le mot code est trompeur, c’est plutôt une
compilation, car il n’a pas l’aspect systématique.
le code théodosien sera largement récupéré dans le haut moyen âge
• les compilations de Justinien (Justinien I qui règne de 527 à 563). Il va créer une
œuvre juridique inégalée dans l’histoire (codex justinianum). 4 blocs :
o le code proprement dit : des principaux textes des empereur romain depuis
Constantin le Grand, depuis que l’empire romain est chrétien (200 ans la
législation impériale)
o les novelles : ce sont les textes pris par Justinien lui-même (il en ajoutera au fut
et à mesure). Justinien va légiférer de manière inédite : il va créer des centaines
de lois.
o Le digeste : c’est une compilation encore plus conséquente que le code de tous
les grands avis doctrinaux des grands auteurs romains de la période classique,
qui remonte au règne de l’empire Hadrien (400 ans en arrière). C’est ce qu’on
appelle la jurisprudentia (avis de ceux qui connaissent le droit)
Le but : éclairer les juristes contemporains et des successeurs
o Les institutes : c’est un manuel de droit destiné pour les étudiants. Justinien a
développé et renforcé les écoles de droit de manière très significative
3 grandes écoles de droit dans l’Empire romain : Rome, Constantinople, mais la plus grande
école de droit, c’est Beyrouth.
Ce droit de Justinien, compilé par l’empereur, va parvenir en Occident plusieurs siècles après.
Au XIIème en Italie et en France, la compilation de Justinien est redécouverte. Les rois de
France et les princes italiens vont utiliser ce trésor dans leur intérêt politique. Ce droit va
s’ancrer et Napoléon va reprendre ce droit de Justinien.
Un nouveau modèle : la
monarchie absolue
Pas d’anglicisme dans les copies ! Il sera intraitable.
C la diplomatie
Ici il y a une spécificité, une option qui a beaucoup étonné même les gens de l’époque. En
1536 François 1er provoque un immense scandale. Pourquoi ? Parce qu’il va faire alliance
contre Charles Quint avec l’empire ottoman.
ottoman Ce qui va aboutir à une levée de boucliers dans
la chrétienté, et en premier lieu la papauté qui quelques décennies avant envisageait une
nouvelle croisade, et en second lieu chez les Habsbourg (dont l’empire pourrait se voir pris en
tenaille). En 1536, signature d’un traité qui comporte les capitulations de la France et de
Ottoman Ce traité sera renouvelé par les successeurs de François 1er.
l’empire Ottoman.
En gros ce qui apparaît c’est qu’au terme de ces capitulations, la France obtient en théorie la
protection de tous les chrétiens qui vivent dans l’Empire ottoman. Aussi une protection et une
permission de voyager pour les commerçants français dans l’empire ottoman.
Les choses sont graves, car par 2 fois Vienne sera assiégée par les ottomans (en 1529 et
1683)et cette alliance facilitera ces sièges. Il en faudra de peu que l’Europe centrale tombe
aux mains des turcs.
Cette politique diplomatique va permettre à la France de résister à l’offensive des Habsbourg.
Conclusion
Finalement en 1559, l’absence de victoire décisive des Habsbourg malgré plusieurs guerres,
mais aussi l’émergence du protestantisme en Europe et ses progrès, vont pousser l’Empire à
conclure un traité de paix avec la France (Henri II) : le TRAITÉ DE CATEAU-CAMBRAISIS. Ce traité
met fin à 40 ans de guerre avec les Habsbourg.
a première étape
institutionnalisation de la vénalité
A l’origine comme les officiers avaient quelques doutes sur la légalité de la vénalité des
offices, on ne fixait jamais de prix dans l’acte de résignation. On ne disait rien. Il suffisait de
faire une contre-lettre anonyme pour contourner cela. Evidemment le Roi ne put ignorer cela
au bout d’un temps. A partir de la seconde moitié du XVème, il va formellement interdire
cette pratique sous peine de nullité de la résignation. En 1484 les Etats-généraux demandent
instament que la vénalité des offices soit interdite. Cette interdiction va être répétée. C’est le
signe qu’il n’est pas appliqué (si un texte est répété, c’est qu’il y a un problème, c’est que le
texte ne s’applique pas).
Le vrai problème c’est que la vénalité occulte répond à une nécessité financière. Le Trésor est
trop vide pour que l’on puisse accroître les gages. A partir de là, de guerre lasse, le Roi va
laisser faire. Dès lors le prix de présentation ne va cesser de croître. Une raison qui explique
cela, c’est la logique de l’offre et de la demande : de plus en plus de candidats vont se presser
pour obtenir un office. Au XVIème il y a un engouement pour la fonction publique, et ce
d’autant plus que certaines officialités étaient anoblissantes. Le phénomène est tel que
Loiseau, grand juriste, va pour caractériser cette attraction, va perler d’archomanie.
Pourquoi cette frénésie ? Les spécialistes estiment que c’est une conséquence de la
Renaissance et de la redécouverte de l’antiquité gréco-latine. Parce que si la société médiévale
s’organisait autour de l’architecture trifonctionnelle, les penseurs antiques insistaient sur la
hiérarchie des fonctions et la distinction pour les hommes libres entre les métiers dignes et les
métiers indignes. Qu’est-ce qu’un métier digne ? Tout ce qui touche au politique
(gouvernement, administration, justice, la philosophie et l’agriculture, à condition d’être
propriétaire foncier). Tous les autres métiers sont réputés indignes. Forts de cette vision
ancienne, dans la société de la Renaissance, pour être reconnu, il y a la voie noble (mais c’est
très faible numériquement), mais l’autre solution est d’acquérir un office royal : c’est la
promotion sociale. On va considérer cela bientôt comme la plus noble des activités. Ceci
explique l’évolution.
Ici l’évolution va tendre une instiutionnalisation de la vénalité : on va sortir de l’occulte, peu
ou prou. Chose ennuyeuse pour le Roi, cette émergence va se coupler d’une autre
conséquence gênante : l’hérédité.
Pourquoi l’Etat manque d’argent ? A l’époque ce qui coute le plus et de très loin c’est la
guerre. Une immense partie des ressources de l’Etat est affecté à la guerre. C’est la première
cuase d’existence des impôts.
Début XVIème, la France est en guerre permanente. Louis XII et François 1er créent de
nouveaux impôts, mais cela ne suffit pas. Que font-ils ? ils vont créer des offices. Dans un
premier temps une résistance. François 1er crée le bureau des partis casuels, chargé de
commercialiser des offices. Désormais dès qu’un office est créé, ou est vacant, l’office revient
au bureau pour être repris par quelqu’un. C’est comme une bourse des offices.
Ici il y a un problème juridique dans cette pratique. Est-il licite juridiquement de vendre des
fonctions publiques ? et sur un plan plus institutionnel, n’y a-t-il danger de retour à la
féodalité du fait de cette pratique ?
L’avantage du droit, c’est qu’on en fait ce qu’on en veut. On va trouver un moyen : l’argent
versé au bureau des partis casuels n’est pas qualifié de prix. On dit que c’est un prêt que le
candidat à l’office consent à l’office, dont le terme n’est pas fixé. L’office est cédé « par
forme de prêt seulement, prêt à jamais rendre ». Puisqu’il n’y a pas de prix, mais un prêt,
juridiquement il n’y a pas de vente. Donc selon ce système l’office doit systématiquement
revenir au bureau une fois son possesseur. Dès lors, la résignation est interdite, on ne peut pas
vendre quelque chose dont on est pas propriétaire.
Les officiers furent scandalisés, car un de leurs buts étaient de percevoir une somme versée
par le futur résignataire. Un compromis fut nécessaire. Le Roi autorisa les officiers à vendre
au grand jour leurs offices, mais à une condition : la royauté prélève une somme sur le prix de
vente (entre ¼ et 1/3 selon la nature de l’office).
Le Roi touche de l’agent, mais c’est malgré tout une défaite pour lui, car la vénalité des
offices apparaît au grand jour.
Imagination des juristes médiévaux
Le christianisme interdit l’usure, le prêt à intérêt. On a crée des règles hallucinantes pour
créer cela. Les juristes médiévaux ont crée des constructions juridiques avec une finesse
juridique hallucinante pour contourner les lois religieuses.
De la vénalité à l’hérédité
Pour que la résignation soit autorisée, il fallait qu’elle ait lieu 40 jours avant. Les juristes ont
appelé cela l’insomnie des 40 jours. Si le résignant meurt avant, le résignataire perd son
argent et l’office revient au bureau (d’où le stress de l’acquéreur pendant les 40 jours qui
suivent la vente).
Cette règle sévère avait une autre conséquence : elle empêchait la résignation à cause de mort.
On ne pouvait pas léguer son office par testament.
Les officiers à nouveau vont protester, en disant qu’une mort subite prive injustement la
famille d’un bien chèrement acquis. Le péril est d’autant plus menaçant que ce délai pouvait
se prolonger jusqu’à 2 à 3 mois. Le point de départ du délai était la date d’acquitement de la
taxe de mutation de l’office. Or le problème l’administration mettait souvent du temps pour
procéder au recouvrement de la taxe (l’administration avait intérêt à faire durer, à faire des
dilations par des enquêtes..). Le Roi pouvait intervenir en accordant la survivance de l’office
soit en délivrant des lettres de grâce qui ici dispense du délai de 40 jours. Pour écarter le délai
de 40 jours, il peut demander le paiement d’une taxe de 1/3 de la valeur de l’office pour
passer sur le délai de 40 jours. On voit que le Trésor cherche pas tous les moyens à collecter
des impôts. Les officiers chercheht à profiter de la sitaution pour par tous les moyens
patrimonialiser les offices.
Le droit de grâce est fondamental à l’époque. Le Roi peut délivrer des grâces pour tout
domaine (pas suelement le domaine pénal).
Indépendance financière
Dans les faits un officier ne peut jamais perdre son office sauf crime gravissime
(anachronisme : on est presque revenu à l’époque carolingienne – mérovingienne).
Les taxes payés par les officiers étaient élevées, mais ne suffisaient pas. Donc périodiquement
la royauté procédait à des réestimations de la valeur des offices. De 1620 à 1635, en moyenne
le prix des offices va quintupler.
Ex : une charge d’avocat général au Parlement de Dijon (valeur 30000 livres, le gage est de
300 livres, équivalent aux revenus d’un maçon).
Dans ces conditions, la menace d’une suspension du paiement des gages est sans effet, le Roi
perd un moyen de pression sur les officiers.
Pire les officiers vont progressivement avoir un moyen de pression sur le Roi. De conserve,
les officiers pouvaient décider de cesser d’exercer leur activité, et là l’Etat se retrouvait
paralyser.
Point capital : cela va avoir une importance fondamentale pour la justice. Et c’est une des
causes fondamentales de la Révolution. A partir du XVIème, les officiers judiciaires (dans les
Parlements) vont avoir conscience de ce pouvoir entre leurs mains, et ils vont
progressivement s’ériger comme un corps susceptible de bloquer l’action royale d’une
manière générale. Aussi ils vont pouvoir faire cela en raison de leurs pouvoirs dans le
domaine législatif (enregistrement des actes royaux). La royauté va systématiquement se voir
entraver. Les parlementaires au XVIIème et XVIIIème vont constituer la voie de
l’aristocratie, surtout de la moyenne et basse noblesse. La principale opposition à la royauté
va être l’aristocratie, contre le roi. Pendant tout le XVIIème la royauté qui a cherché à aller
dans le sens du progrès, royauté qui avait conscience de ce qui n’allait pas, mais s’est heurté
systématiquement à l’aristocratie qui bloquait au maximum. Si Louis XVI avait mis à genou
les parlements, probablement la Révolution n’aurait pas eu lieu. « Les parlements comme
cancer de la monarchie »
La patrimonialité des offices avait aussi pour but et pour conséquence de faire perdre une
arme efficace que le Roi avait dans sa main : l’avancement. En perdant cela, cette possibilité
de promotion, il y a un abandon supplémentaire de la possibilité de contrôle.
Sur un plan plus concret, l’élément important c’est l’apparition au sein de chaîne : les
gouverneurs.
Ici ces gouverneurs vont avoir un nombre très étendu de coméptence, qui fera leur danger
pour la couronne :
- d’ordre militaire : ils ont une compétence militaire absolue sur le territoire sous leur
contrôle (territoires immenses, couvrant l’équivalent de plusieurs départements
actuels) : autorité sur les baillis, commandent les places fortes, pouvoirs de
réquisitions. Tous les hommes d’armes sont nobles (il y tout type de nobles, il y a une
petite noblesse). Très vite tous les hommes d’armes vont se sentir les obligés du
gouverneur (du simple soldat aux officiers).
- maintien de l’ordre : à l’époque un fléau particulier : les grandes compagnies (ou les
appelaient aussi des routiers). Ce sont des mercenaires, des guerriers professionnels
qui se mettaient en temps de guerre au service d’un puissant. Au cours de la guerre de
Cent Ans, le Roi de France avaient embauchés beaucoup de compagnies (pas d’armée
régulière à l’époque, même si le Roi avait ses hommes). Problème : une fois la guerre
finie, les mercenaires n’avaient plus de gagne pain. Ils se transformaient en brigands.
Pour combattre ces fléaux, les gouverneurs reçurent pleins pouvoirs dans ce sens.
- Le gouverneur avait tout pouvoir de justice et pouvait juger les routiers sur le champ
(exécution immédiate le plus souvent), avec exposition du cadavre sur la route (effet
dissuasif de la peine)
A la fin du XVème, le royaume de France compte 12 gouverneurs pout 500.000 m2 (c’est très
très peu). Ils appartiennent tous à la très grande noblesse. Certains sont mêmes unis à la
famille royale par alliance.
Fin XVème et début XVIème les gouverneurs deviennent très importants. Ils deviennent
inquiétants et gênants pour le Roi.
Car en plus des rapports verticaux, il existe des solidarités lignagères qui sont aussi
embêtantes pour le Roi. Idée fondamentale : chaque individu trouve dans sa famille (au sens
élargi) aide, assistance, appui pour sa promotion. Et donc il est assez fréquent de présenter le
lignage comme une sorte de « syndicat ». Dans ce système très puissant du lignage, le chef du
lignage qui en principe est toujours le fils aîné est assuré de l’aide de tous ses parents (frères
sœurs, oncles, cousins, tantes…) et même des alliés (la parenté par alliance). Les parents
consanguins et les alliés sont là pour promouvoir le chef de lignage. Quand un chef de lignage
devient une créature, tout le lignage suit. D’où l’importance de faire de bonnes alliances : la
politique matrimonial est un élément clé de la politique tout court. Il faut chercher les gens qui
vont faire progresser la famille.
Quand on regarde les évolutions actuelles, on se rend compte que certaines structures ont
permis à l’Europe de devenir une puissance dominante. La famille et le mariage est l’armature
principale, c’est un élément fondamental. Aujourd’hui on assiste à un bouleversement
fondamental, dont on ne connaît pas les conséquences à long terme.
Pour saisir l’évolution politique et sociales de la période, il faut comprendre que ces sociétés
sont fortement organisées autour de la famille. Qui plus est, il y a une vision totalement
holiste (inverse : la société individualiste). Dans les société holistes, ce qui prime c’est le
groupe : l’individu n’est là qu’au service du groupe, de la collectivité (la famille, le lignage).
L’inté^ret personnel, l’intérêt individuel est secondaire.
C’est donc très nouveau la société individuelle ou l’individu prime sur tout type de groupe,
qui a des droits que l’on protège par-dessus tout. Pouruqoi cette évolution ou l’individu est
passé au premier plan ? C’est la déchristianisatio qui a fait que l’on pu connaître ce
boulversmeent. Depuis 40 ans ce sont produit plus de chagmeents sur le plan social que
depuis des centaines d’années. Des changement aussi rapides peuvent être très dangereux.
Il se crée donc des réseaux verticaux et des résaux horizontaux. Ces grands réseaux, très vite
le Roi ne les maîtrise plus.
Dans le parti de la Sainte Ligue tous les dirigeants sont des gouverneurs. Sous le règne
d’Henri III (1575-1589) on a du mal à retrouver un seul gouverneur qui obéit à son maître, à
son souverain. Tous les gouverneurs se sont convertis en véritables potentats locaux (ils
agissent de façon autonome et ne tiennent pas compte du roi.)
Les gouverneurs mènent une politique totalement autonome y compris sur le plan extérieur et
au fond ces gouverneurs indépendants pour une part sont dans la ligue dont le chef est le duc
de Guise (Henri de Guise chef de la Sainte Ligue) et d’un autre côté des gouverneurs qui
viennent du parti protestant Henri de Navarre qui est le futur roi Henri IV. Chacun de ces
gouverneurs va négocier et procéder à des accords avec des puissances étrangères.
étrangères
• Pour les protestants ils s’appuient sur les deux puissances (l’Angleterre et les
différents Etats allemands (l’empire Habsbourg)
• les partisans de la ligue mènent des négociations avec les principales puissances
catholiques (Espagne, Autriche, la papauté).
La situation est gravissime car certains des gouverneurs catholiques prennent ébauche un plan
avec le roi d’Espagne qui s’appelle Philippe II d’Espagne. Le but c’est au fond de démembrer
le royaume territorialement et politiquement. La guerre civile va durer plus de 30 ans. En
1593 Henri IV de Navarre devient roi de France (il abjure le protestantisme et se convertit au
catholicisme). Il a du mener une guerre armée et soumettre les gouverneurs par la force, et
notamment le duc de Mayenne qui était le lieutenant général du royaume et également par des
cadeaux, il a acheté la soumission de certains autres.
Pour les acheter (la famille de Lorraine) il a consacré la moitié du budget annuel du royaume.
Acheter ne marche jamais. Il y a 2 conséquences en achetant la paix :
• s’il a été obligé de m’acheter c’est qu’il n’a pas assez de force pour me soumettre
• les partisans qui soutiennent n’ont rien alors que leurs ennemis ont de l’argent
Ils se retrouvent sur un point la volonté de détruire le pouvoir royal, cette destruction se
concrétise en deux points.
2) La dimension institutionnelle
Ils vont faire ici un gros effort juridique. D’abord on va dire : « le peuple est souverain ». Puis
l’idée c’est que il y a un contrat entre ce peuple souverain et le roi et c’est à partir de ceux
éléments ils vont développer leur théorie en deux points.
La théorie de l’élection
Le point de départ est un problème de vacance du trône. La Ligue va vouloir mettre en place
l’élection car elle a un candidat prêt qui est son chef : le duc de Guise. Le roi Henri III se
méfie et en pleine nuit décembre 1588 il va faire juger le duc de Guise et le cardinal de
Lorraine (les chefs de la Ligue) et les faire condamner pour lèse-majesté. Dans la foulée ils
sont exécutés.
Des émeutes se produisent. Malgré tout ils avaient confiance si une partie des pays étaient
pour les ligueurs, beaucoup de gens restent fidèles au roi. L’idée de légitimité royale, les
gens y sont attachés profondément.
Lorsque le 21 janvier 1793, Louis XVI va être condamné à mort puis guillotiné. 98% ou 99%
de la population était scandalisée. La majorité reste fidèle au roi.
12 mars 2008
Henri III fait assassiner ses adversaires ligueurs, et leur chef le duc de guise. Une majeure
partie de l'opinion reste fidèle au roi, mais il semblait indigne que Henri III ai put dire "c'est le
royaume tout entier qui s'écroule autour de moi". Ses adversaires sentant sa faiblesse, ses
adversaires le font assassiner,
assassiner l'auteur est un moine partisan de la ligue, Jacques-clément. Cela
pose le problème de la succession, et durant 4 ans. Pour tenter de palier a ce problème, les
acteurs politiques s'appuient sur les juristes. le souci qui apparaît est celui de la conciliation
entre deux lois fondamentales.
fondamentales
D'un coté LOI SALIQUE, de l'autre de CATHOLICITÉ : Il reste un membre vivant de la famille de
Guise, le duc de Mayenne, et il va se proclamer lieutenant général du royaume dès l'assassinat
du roi. C'est un titre pour le moins curieux . Il prend en charge le royaume jusqu'a l'avènement
d'un roi catholique. En tout cas c'est sont but. Le but précis est d'écarter Henri de Navarre
(Henri IV). Mais le duc de Mayenne a plus de 80 ans (!). Pire, si on écarte Henri de Navarre,
l'héritier suivant, très très lointain, est Charles de bourbon. C'est un cardinal, et il fut proclamé
roi sous le nom de Charles X (mais il n'est pas pris en compte dans la liste officielle des roi).
De 1590 a 1593 le royaume va donc être déchiré par une véritable guerre civile. civile Il va y avoir
des milliers, des dizaines de milliers de morts, on s'étripe entre chaque groupe ! Un
effondrement économique suit cette guerre civile.
De plus les puissances étrangères sont appelées à la rescousse. Face à ce péril des voix vont
s'élever dans l'intérêt du pays. Un des moyens de prévenir ce péril est la réunion des états
généraux. L'ordre du jour, trouver un roi. Le partie des monarchomaques (pour l'élection du
roi) prend donc le dessus, c'est un coup de force ! En effet cette élection est contraire à toutes
les lois de transmission de la couronne !
La proposition va irriter les députés des états généraux. Le duc de Mayenne fait une contre
proposition en disant que il serait souhaitable que à tout prix toute personne étrangère soit
écartée du trône de France. Il joue la carte de l'appartenance nationale.
nationale
Finalement petit a petit, tout le monde se dis que Henri IV devrait abjurer et ça serait réglé.
Dans un tout premier temps, Henri et sa bande vont faire courir la rumeur comme quoi il
serait prêt à le faire. Un des plus grands prélats du royaume, l'archevêque de Sens annonce
aux États généraux de manière officieuse que Henri de Navarre est disposé à se convertir.
Le parlement de Paris va vouloir accélérer le processus. C'est un des arrêts les plus célèbres,
l'arrêt "Lemestre" de 1593. Par cet arrêt le parlement de paris se pose en gardien absolue des
valeurs du royaume. Les magistrats disent que sous prétexte de religion il ne saurait être
question que la couronne soit transfère en des mains étrangères. La loi salique est supérieure.
Et par avance le parlement déclare nulle toute combinaison qui violerait la règle de dévolution
de la couronne. Tout cela est possible car il y a vacance du trône, avec un roi le parlement
aurait jamais osé aller aussi loin.
Une semaine plus tard, le 5 juillet Henri de Navarre à nouveau abjure (il apostasie une
deuxième fois) on appelle ça un "relaps". Les provinces se rallient à lui, et en 1594 est sacré à
Chartres, et le duc de Mayenne est destitué. L'année suivante la ligue finit par se soumettre et
reconnaît Henri IV. Mais pendant encore trois ans la France et l'Espagne se battent, une guerre
qui se clôt en 1598.
Petite conclusion sur le droit constitutionnel : Il est acquis à la suite de ces évènements que les
règles de masculinité, d'indisponibilité et de catholicité sont des lois fondamentales du
royaume. la tentative d'élire le roi est un échec.
Selon les monarchomaques le pouvoir ne pouvait être d'essence monarchique, il devait être
partagé, ce qui est archi faux sur le plan historique. Pour eux l'idéal c'était un gouvernement à
conseil par l'intermédiaire des états généraux. Un contrat lie le roi et les sujets. Si le roi ne
respecte pas cette situation on devait lui résister, à l'oppression.
Pour la Ligue, les États généraux ont compétence exclusive sur les affaires d'états, dévolution
de la couronne, guerre, paix, lois et impôts, désignation des principaux agents publics.
Il reste au roi la nomination des agents secondaires, et l'administration du domaine royal.
1) Les impôts
De 1484 a 1560 la royauté s'occupait pas des EG pour lever des impôts, et pire, en avait créé
de nouveaux. La justification c'était l'urgence dut aux guerres quasi permanentes (nécessité
fait loi). Lorsque la paix revint en 1561, la régente Catherine de Médicis, obtint des impôts
supplémentaires avec l'autorisation des EG (elle leur force la main, mais a leur accord). En
1576, les EG refusèrent non seulement de prélever de nouveaux impôts, mais aussi des
aliénations du domaine (du royaume). Royauté tellement affaiblie qu'on en reste la.
Enfin en 1588 a nouveaux les EG refusent la création des impôts car ils veulent affaiblir la
royauté pour établir les théories monarchomaques. Pour eux le prélèvement fiscal relève de
leur compétence exclusive, et ajoutaient que au fond un impôt peut être consenti pour une
durée toujours limitée.
2) La question législative
La Ligue émerge en 1576, le climat est si négatif pour la royauté que les députés refusent
toute aide au roi, et dans la foulée ils vont créer ex-nihilo une commission chargée d'assurer le
suivi des doléances. Henri II affaibli ne refuse pas, il se dis que cet organe peut même faciliter
la discussion. Très vite l'idée royale va capoter, car les trois ordres vont s'affronter, d'abord les
nobles et les clercs, puis les deux contre le tiers état. C'est une vraie pagaille. Les deux
premiers ordres pensent que cette commission peut faire des projets d'ordonnance, légiférer.
Si jamais il y a accord unanime sur un projet, celui ci a alors force de loi. Cette idée rencontre
des oppositions, on instituait une monarchie mixte, ce qui ne marche jamais. Les magistrats
vont s'opposer de toute force à ce projet ! Mais pourquoi ? Pas pour protéger le roi, parce
qu'on leur retire le droit de remontrance. Une partie du tiers va rester loyale au roi.roi Peut être
par loyalisme pur, mais aussi malgré tout parce qu'il a peur que le clergé et la noblesse fassent
main basse sur l'État, et se retournent contre eux. la monarchie est bien plus douce pour la
masse qu'un régime aristocratique. Les discussions s'engagent, et les parties se paralysent
entre eux, il ne se passe rien, le roi laisse faire, et tout cela en reste la.
Les monarchomaques vont en s'appuyant sur différents auteurs médiévaux qu'il existe un droit
de résistance contre le pouvoir tyrannique,
tyrannique et pire, on peut recourir au tyrannicide (meurtre du
tyran).
1) La théorie
Les monarchomaques vont choisir un des meilleurs auteurs du moyen age, Saint-Thomas
d'Aquin. Mais ces théologiens n'ont pas manqué de relever que le droit à la résistance pouvait
avoir es conséquences néfastes, et ces théologiens vont amener des objections a ce droit de
résistance.
On fait appel a saint thomas. Celui ci observe l'histoire et observe que les tyrannicides
aboutissent a de plus grands maux encore. L'histoire antique enseigne que l'échec d'une
tentative la réaction est une répression accrue. C'est un acte qui n'aboutit jamais car les
conspirateurs se déchirent avant même de réussir à tuer le tyran. Et même après une réussite
ils s'entretuent pour prendre sa place. Il s'interroge sur la nécessité de recourir à une résistance
active.
Pour bien comprendre il faut voir la distinction entre deux formes de tyrannie.
tyrannie Saint thomas
les distingue clairement, il y a de tyran d'origine et le tyran d'exercice
• Le tyran d'origine c'est celui qui s'est emparé du pouvoir par la force ou a usurpé un
pouvoir qui ne lui venait pas de droit. On doit lui résister car lui même utilise la force,
et le 5ème commandement n'est pas opposable au tyran d'origine, il existe un droit
individuel d'assassinat. Lactance (autre auteur chrétien) a dis une phrase différente
"c'est nuire que d'épargner celui qui nuit".
• Le tyran d'exercice c'est celui qui a été légitimement porté au pouvoir mais il agit
mal, il transgresse les lois divines. Il viole les enseignements fondamentaux du
christianisme. Ici saint thomas d'Aquin fait beaucoup de réserve, il proscrit toute
initiative personnelle, individuelle. Nulle personne privée ne peut s'ériger en juge de
son roi. la question est plus délicate. Donc face a cela trois types de remèdes.
« Aujourd’hui les peines sont arbitraires en ce royaume » auteur du XVII. Ca n’a rien de
négatif. C’est au XVIII, que le mot arbitraire va prendre son sens défavorable (caprice,
injustice) mais jusqu’au XVIII l’arbitraire au contraire était l’un des principes de base de la
justice pénale.
Principe unanimement accepté et même souhaité. C’est le droit qu’avait les magistrats
d’arbitrer les peines. Ce droit s’exerce dans un cadre précis.
La raison et l’équité
En fonction des degrés de juridiction
A l’intérieur de ce cadre, il revenait au juge d’apprécier les circonstances de chaque affaire
afin d’arbitrer. Le rôle du magistrat était considérable. Il devait évaluer au cas par cas la
gravité intrinsèque de chaque infraction et aussi la culpabilité précise de son auteur. Comment
faisait-il ? il devait examiner dans le détail tout les éléments constitutifs de l’infraction. Les
circonstances objectives de temps et de lieu, la personnalité du délinquant et il devait
apprécier les diverses cause d’atténuation, d’exonération ou d’aggravation. Cette appréciation
globale des divers éléments de l’infraction posait la question de la responsabilité du
délinquant. Sous l’ancien régime, il n’existe pas de règle écrite là dessus. On a juste des
principes généraux que la doctrine développe.
Le problème du développement de l’arbitraire
A l’époque féodale, les seigneurs étaient propriétaires, mais il arrivait que leur décision
n’aient pour seul but de les enrichir. Au moment de son apparition, la justice arbitraire est
entachée d’inégalité, qui a pour but d’enrichir son propriétaire. C’est pourquoi initialement, le
mot d’arbitraire a sens d’aujourd’hui. Des lors les juridictions ont obtenu des chartes de
franchise, pour ne plus être soumises à la justice seigneuriale. Autre parade, c’est le
développement du droit coutumier, qui se pose comme une limite à l’arbitraire des justices
seigneuriales. Cela va se concrétiser par l’imposition de tarifs fixes : désormais telle
infraction= telle peine. Ce sont quasiment toute des amendes. On va leur imposer la fixité des
peines. De prime abord, c’est séduisant. Mais il y a un grave inconvénient : trop largement
fondée sur l’amende, la répression va être vue par les justiciable comme insuffisante. Idéal de
justice du roi n’y trouve pas son compte.
Ceci va avoir pour conséquence l’introduction de la procédure inquisitoire. On va rapidement
abandonner les peines pécuniaires, pour contrer la rapacité des seigneurs. Entre le XIII et le
XVI, les juges s’écartent des peines pécuniaires coutumières fixes et à leur place on prononce
des peines plus sévères, afflictives. Ces pénalités plus dures sont considérée comme
moralement plus juste et elles sont vue comme plus rétributives. D’autres le disent, plus
dissuasives. L’abandon des tarifs coutumiers a commencé au XIII. On veut corriger les crimes
les plus graves. Ca se passe au moment où la justice seigneuriale décline en faveur de la
justice royale. Au nom de l’intérêt public, les juges royaux se reconnaissent le droit d’arbitrer
les peines. Reforme marche très vite car elle correspond à un souhait voulu par la majorité.
Plus généralement les états généraux vont aussi évoluer dans ce sens et vont critiquer le droit
pénal coutumier du moyen âge et notamment en matière de coups et blessure. Parce que dans
ces cas la, les coutumes prévoient une amende pour le coupable mais aucune réparation pour
la victime. Les états estiment que ces vieux usages sont contraires à la justice et sont donc
contraire à Dieu. Les amendes coutumières étaient faibles, et donc qqn de fortuné pouvait
exécuter ses projets sans être inquiété, n’avait à payer qu’une petite amende.
Dorénavant, il faut que les juges puissent appliquer des peines arbitraires ou des peines
pécuniaires beaucoup plus lourde, proportionnées à l’infraction et une indemnisation pour la
victime. Les nouvelles coutumes vont prendre en compte cet abandon du système de peine et
inscrire la pratique de l’arbitraire.
Naufrage du droit pénal coutumier.
La coutume
En théorie, l’arbitraire s’exerce dans le cadre de la coutume. Cela ne signifie pas dire faire
tout et n’importe quoi. Le juge dispose d’une marge assez importante. Au-delà de cette marge,
on assiste souvent (observation empirique) ou le magistrat s’écarte de cette coutume. Quelle
justification ? Ces débordements sont mûs par de bonnes raisons. Le juge qui prend ses
fonctions fait serment de respecter les coutumes du lieu. Mais on dit que le serment du juge ne
le lie pas pour la faculté de diminuer ou aggraver les peines.
Commence à apparaître l’idée que les juges doivent respecter autre chose. Une sorte de
« coutume jurisprudentielle ». Emergence d’une notion de jurisprudence.
Torture : c’est un mode de preuve. Attention : ces tortures ce n’étaient pas tout et n’importe
quoi. C’était encadré et pas systématiquement pratiqué. Ce qui ressort des registres criminels
c’est que quantitativement elles étaient peu usités (occasionnellement par les tribunaux
séculiers, quasiment jamais par les tribunaux ecclésiastiques). Les modes de torture était très
variés. Au châtelet, on utilisait le coquemard (outre d’eau de 9 litres : torture par l’eau). Mais
le juge ne pouvait pas inventer des tortures.
De même pour les modes d’exécution. On ne pouvait pas exécuter le coupable comme on
voulait ; Chaque région avait ses coutumes.
La morale
La vraie limite, la limite fondamentale à l’arbitraire du juge est moins juridique que morale.
Avant d’être serviteur de la loi humaine, le juge est d’abord un serviteur de la justice. Dans un
royaume chrétien, la fonction de juger s’inscrit d’abord et avant tout dans un cadre moral.
Le Roi premier des juges comme tous ses auxilliaires, tous jugent sous le regard de Dieu.
Il s’agit d’un devoir de conscience de faire prévaloir la justice, au besoin sur le droit strict
(aujourd’hui on parlerait de droit et d’équité : le droit et l’équité ne vont pas forcément de
pair). Le juge doit rechercher la sanction la plus juste, c'est-à-dire la plus proportionnée à
l’infraction, et la plus adaptée au délinquant.
Jusqu’à la Révolution, tous les commentateurs reviennent sur cette nécessité. Certains juristes
comparent cela au chirurgien : pour de graves maladies, il faut trancher ; pour les maux
bénins, un simple pansement peut suffire. A chaque mal un remède.
ATTENTION : à l’époque, pas d’assimilation du délinquant au malde. Si on cherche la
gravité de la peine, c’est pour punir, pas du tout pour guérir. Le but de la justice royale, c’est
d’abord de punir. L’idée d’un amendement du criminel n’entre pas encore dans les vues de la
justice pénale de l’époque.
Pourtant, le droit canon et les tribunaux ecclésiastiques mettent en avant la nécessité
d’amendement, la fonction médicinale de la peine. La peine doit amender, guérir le malade, et
dans une moindre mesure le punir. L’idée c’est qu’il faut amender.
Au fil du temps, les tribunaux royaux vont finir par être « contaminés » par cette nécessité
d’amendement du coupable, de guérison du criminel.
La proportion
Une fois que le juge a pris l’exacte mesure de la faute, il doit déterminer la peine la plus
adaptée. Au fil des siècles, une notion dépasse les autres : celle de la proportion. Toute peine
doit être proportionnée.
L’arbitraire des juges n’est pas seulement limité par la coutume et la morale. Cette autre
limite que l’on décèle à travers l’application, c’est l’autorité du Roi
L’autorité du Roi
Tous les juges sont des délégués du Roi. La justice déléguée est la règle, et rarement le Roi
met en œuvre la justice retenue (il juge lui-même).
Le Roi peut mesurer à son gré le pouvoir de ses juges. Soit en modifiant les attributions des
tribunaux, soit s’emparer lui-même de l’affaire pour la trancher lui-même. Ou cas un peu plus
fréquent laisser les juges rendre leurs décisions et modifier lui-même la peine.
Cela semble être un frein à l’arbitraire du juge (mais en pratique cela n’arrivait que très
rarement).
Le Roi pouvait aussi édicter des règles générales (tel crime, telle peine).
Les magistrats sont pour beaucoup des officiers. Or les officiers sont devenus propriétaires de
leur office. Donc dans les faits ils vont aisément passer outre les ordonnances royales (de
manière habile). Ils vont pouvoir s’ils le souhaitent escamoter les ordonannces royales,
puisqu’ils ne craignent plus la sanction de révocation. Cette résistance s’exprime surtout au
plus haut niveau, au niveau des Parlements.
Il apparaît cependant l’état de fait suivant.
Dans un premier temps, à la fin du Moyen-âge, les ordonnances sont très rares en matière
pénale. L’une des premières date de 1268 (Saint Louis) concernant les blasphémateurs.
Avec la monarchie les choses vont commencer à changer. En matière d’adultère, de
brigandage… Mais ces ordonnances ont un caractère fragmenté. Jusqu’à la fin de la royauté il
n’existera pas de Code pénal. Pourquoi ? car ce code aurait eu pour effet de supprimer toutes
les coutumes locales, ce qui aurait été considéré comme un empiètement sur la liberté des
sujets (le rouleau compresseur jacobin n’est pas encore là).
Ici la jurisprudence derrière laquelle il y a l’arbitraire des juges est la source essentielle du
droit pénal. De plus, même dans les manières réglées par les ordonnances roayles, les peines
restent floues (exception : ordonnance sur les blasphèmes). Ex : 1406 : Charles VI interdit
dans tout le royaume les tournois et les joutes, il dit simplement qu’en cas de transgression il
faut les punir selon l’exigence du cas. Même dans les cas rares ou il y a infraction précise et
peine précise, la doctrine reconnaît la possibilité de ne pas tenir compte des prescriptions
royales, sur le fondement de l’équité. Les lois générales apparaissent plus comme des répères
dont les juges font l’usage qui leur convient.
Le pouvoir des juges est fondé sur un arsenal restreint de textes et une possibilité très
étendue de l’application de ces quelques textes.
Plus le magistrat est haut dans la hiérarchie, plus son arbitraire est grand. La grosse distinction
est entre les cours souveraines (Paris puis progressivement émergence de 14 parlements). Le
ressort du Parlement de paris c’est 1/3 de la France. Il considère qu’il dispose d’un arbitraire
complet.
Mais les juges inférieurs n’ont pas cet arbitraire, car les parlements estiment que seuls eux
doivent avoir le pouvoir de l’arbitraire. Dans les faits les parlementaires exigent des juges
inférieurs qu’ils appliquent de façon rigoureuse la législation royale. On les appelle parfois les
juges de rigueur.
Il existait dans l’ancien régime une justice très particulière, une justice d’exception : les
Grands Jours. C’est une institution temporaire ad hoc pour une affaire précise décidée par le
Roi, composée en général de très hauts magistrats et qui se déplace sur le lieu. Il y en a eu très
peu (10). Les magistrats ont tout pouvoir. En 1665, les Grands jours d’Auvergne, parce que
depuis 10 ans les seigneurs locaux faisaient tout et n’importe quoi (nombreuses plaintes). 323
condamnations à mort, de l’ordre a été remis pour quelques décennies. Les Grands jours
servent à rappeler aux magistrats inférieurs qu’ils doivent appliquer rigoureusement les textes
royaux.
Mais au XVIIIème on assiste à un adoucissement général du droit pénal. Les Parlements
relâchent la bride et commence à user eux-mêmes plus largement de l’arbitraire.
Si les magistrats ont la possibilité de ne pas appliquer les peines portées par les ordonnances
(en général dans le sens de l’adoucissement). En général ; l’arbitraire joue dans le sens de
l’adoucissement (très souvent la peine de mort est commuée en peine de galère – espérance de
vie de quelques mois).
Que se passe t’il en l’absence de textes formels, que font les juges ? Peuvent ils prononcer la
peine capitale ? L’arbitraire va-t-il jusqu’à la peine de mort ?
Au XIVème, les juristes (Bartol, Balde) avaient déjà affirmé que la peine capitale pouvait
être prononcé si la cause l’exige.
Au XVIème, la doctrine considère de façon unanime que les juges peuvent prononcer la peine
de mort même sans texte (pouvoir considérable pour le juge).
Cette tendance va rapidement disparaite (évolution des mentalités). Un auteur « il n’y a que
le prince souverain qui pusse imposer la peine de mort »
Dès le début XVIIème, on ne condamne plus à mort sans texte.
Finalement en 1658 après des débats itnerminables, le Parlement de paris (dans une affaire de
bigamie) rend un arrêt qui demande au législateur de trancher.
La peine de mort, et son corollaire du droit de grâce, sont le privilège du Prince (beaucoup de
condamnés à mort seront graciés – 50 %).
Jean Bodin dit que la souveraineté est une puissance absolue et perpétuelle. Selon lui pour
que la souveraineté soit une et indivisible elle a été conçue comme une souveraineté
monarchique, non déléguée, irrévocable et perpétuelle ( hérédité ). Le pape, l'empereur
germanique ne peut pas se mêler des affaires du roi.
En 1718 Louis XV monte sur le trône. Le roi de France est le monarque le plus absolue qu'il y
ait en Europe. On assiste donc a l'arrivée de l’absolutisme. Dans ces monarchie là la personne
même du roi a une réelle influence sur l'état, sur la politique. Ce qui explique cette évolution
c'est qu'après la fin du moyen âge l'appareil d'état ne cesse de se développer. L'absolutisme est
une tendance naturelle de la monarchie car elle ne pouvait pas être mis en place au moyen âge
faute de moyens. La monarchie absolue de droit divin (17ème siècle ) existe aussi parce qu'elle
bénéficie du déclin de tous les contres pouvoirs comme les Etats généraux , les grands princes
qui étaient très présents au moyen âge . Le gouvernement à grand conseil disparait et il est
donc évident que le fonctionnement de la monarchie de Louis XV sera beaucoup très
différentes des précédentes . Mais malgré ces évolutions, les Français du 17e et 18e siècle
jouissaient d'une extrême liberté . A la suite de l'assassinat d'Henri IV on veut au 17e siècle
rétablir l'ordre.
l'ordre
Michelet estime que milieu 17e siecle c'est le triomphe de la monarchie absolue .
En 1643 Louis XIII meurt. Une période de tension va alors commencer. Le futur roi Louis
XIV n'a que 5 ans. La régence va être confié a la reine Anne d'Autriche . De 1648 à 1653 c'est
la période de la Fronde. C'est le dernier affrontement entre la royauté et la haute noblesse .
Ce sont les ultimes résistances a la mise en place d'une monarchie absolue .
Tous les officiers des Parlements étaient des officiers du Roi et bénéficiaent de
l’inamovibilité. Le parlement de paris par son ancienneté par son ressort immense dépasse
largement tous les autres en prestige. Mais les parlements se voulaient unis par des liens de
solidarité que ne pouvaient que renforcer une très grande tendance à la consanguinité
(hérédité des offices qui la renforce encore) : c’est l’émergence de l’impression
d’appartenance à un corps unique, voir même d’une caste (groupe dans lequel on ne peut
entrer que par lien de sang).
C’est là que se développe une idée subversive : la théorie des classes Théorie des
parlementaires sans fondement historique. C’est de dire que tous les parlements formaient
initialement un unique corps dont les différents membres étaient distribués dans les
différentes cours. C’est faux, car les parlementaires ne sont que des officiers qui reçoivent le
pouvoir de juger du roi.
A partir du XVIème leur puissance va s’accrôitre, et eu delà de la théorie des classes, ils vont
développer l’idée d’une sorte de régime autre que la monarchie absolue : une monarchie
mixte ou monarchie mélangée. Evideement un tel régime est antinomique avec la monarchie
absolue.
L’idée est qu’à partir des années 1560 les parlementaires vont vouloir faire œuvre d’historiens
pour leur propagande et soutenir leurs intérêts. L’histoire est une arme formidable de
propagande. Plusieurs parlementaires vont chercher dans l’histoire de quoi alimenter leur
théorie. D’après eux, les Parlements dérivent initialement de la curia regis (assemblée de tous
les vassaux du Roi, première foi réuni en 877 par Charles le Chauve). Depuis cette date, le
Roi est tenu de gouverner avec le Conseil des grands. Ceci est vrai. Les conséquences que
tirent les parlemntaires de cette réalité sont pour le moins étonnantes. Ils disent que le Roi a
obligation de consulter les grands pour gouverner. Mais ils oublient qu’à partir du XIIIème
(Saint Louis) les vassaux ont progressivement déserté la curia regis. Surtout ils avaient déserté
la curia in parlamento (une des manifestations spécialisées de la curia regis) : ce sont les
légistes qui la compose (les grands princes ne sont plus intéressés). La curia in parlamento est
devenue une cour de justice dans laquelle siège le Roi et ses magistrats : il n’y a plus du tout
de grands nobles, plus rien à voir avec le gouvernement à Grand conseil. Mais selon les
parlementaires, la nature même de la monarchie française était que le Roi devait régner en
devant partageant le pouvoir avec les parlementaires. De tout temps la royauté française aurait
été une royauté mixte. Cela change tout : d’un coté une monarchie pure et absolue, de l’autre
une monarchie mixte.
Conséquences de la théorie de la monarchie mixte :
• la vérification des ordonnances devait être libre, sans limites. Les remontrances ne
sont que l’expression du devoir de conseil. A aucun moment on ne pouvait chercher à
amoindrir ce pouvoir des parlementaires.
Donc quand le Roi faisait des lettres de jution (réponse du Roi aux remontrances), ces
lettres de jution n’étaient jamais des injonctions, mais juste des propositions.
Mais que faire des lits de justice ? Pour les parlementaires, les lits de justice sont une
violation du régime de gouvernement à Grand conseil. De là ils en tirent la
conséquence suivante : les lits de justice sont une manifestation de tyranie.
Mieux, ces remontrances n’ont même pas à être mises par écrit. En tant qu’héritiers de
la curia regis, ils pouvaient commenter, critique les décisions du Roi à leur guise.
Traduction les parlementaires se posent comme un contre pouvoir, une force
d’opposition concrète à la monarchie.
Avec de tels principes, les heurts allaient forcément être nombreux. Au XVIème et XVIIème,
les qurelles furent innombrables. Quasiment à chaque fois que le Roi prenait une ordonnance,
il était sur que les Parlements allaient faire des remontrances, des modifications : ils allaient
systématiquement enrayer l’action de la monarchie, même pour les affaires les plus graves.
Ex : en 1516, ils s’opposent au Concordat entre le Roi François 1er et le pape. Pendant la
guerre de religion également. En 1648 ils sont l’initiateur, l’âme de la Fronde.
Louis XIV (règne de 1643 à 1715, règne seul à partir de 1661) avait vécu la Fronde (il était
enfant). Dès lors il va être traumatisé par cette rébellion qui a failli renverser la monarchie.
Louis XIV a conscience que sans réforme des parlements, son action allait être
systématiquement entravée comme il l’a vu quand Mazarin était aux affaires.
Dès lors en 1667, et en 1673, Louis XIV brisa les pouvoirs des Parlements. Comment cela ?
Louis XIV considérait que l’enregistrement n’était qu’une formalité de publication, une
formalité administrative. Certes à cette occasion les parlements pouvaient faire des
remontrances, mais vu par le Roi comme des avis d’experts, comme des consultations. Du
point de vue de la monarchie, un expert ne pouvait censurer la monrachie. Déjà au XVIème
plusieurs textes avaient obligés les parlements à enregistrer un texte malgré les remontrances.
On avait interdit les REMONTRANCES ITÉRATIVES. Sans succès car la royauté était trop faible pour
faire appliquer une telle mesure.
En 1619, on cherche à nouveau à régler le problème en imposant un délai de 2 mois pour faire
les remontrances. La non plus cette mesure ne fut pas appliquée car la royauté était trop
fragilisée par la crise interne.
Durant premières moitié du XVIIème, les parlementaire continuèrent à troubler la vie du
royaume. Comment ? parce qu’ils sont inamovibles et titulaires de leur office que le Roi n’a
pas les moyens de racheter. En théorie, le Roi pouvait faire à chaque fois des lits de justice.
Mais pas possible en pratique : il n’allait pas aller dans chaque parlement.
Quand le Roi se faisait insistant, les parlementaires cessaient le service : ils ne rendaient plus
justice par une action concertée : toute la justice du pays était paralysée, et cela pouvait durer
des semaines.
Cerise sur le gâteau, ils avançaient leur fameuse théorie des classes, par laquelle chaque
parlement se déclarait solidaires des autres : il est arrivé que la totalité des parlements du pays
soient suspendus.
Se greffe la dessus la guerre de 30 ans : la royauté a d’autres préoccupation, et donc la royauté
recule à chaque fois et autorise les parlementaires à faire des remontrances.
Il y a eu de nouvelles tentatives cependant dans cette période. Un très grand chancelier sous
Charles IX et Henri IV (Michel de l’Hospital) tenta à plusieurs reprises de diminuer la
nuisance des parlements en disant que leur fonction est de juger, et non pas de se mêler du
gouvernement du royaume. Richelieu puis Louis cherchèrent Louis XIII «vous n’être établis
que pour juger entre maître Jean et maître Pierre. Si vous continuez vos entreprises, je vous
rognerai les ongles »
De fait en 1641, le duo Louis XIII – Richelieu prend l’ÉDIT DE SAINT-GERMAIN EN LAYE qui
cherche à mettre au pas les parlementaires en leur défendant de connaître toute affaire
concernant le gouvernement de l’Etat. Mais ils moururent tous 2 en 1643. la régent, Anne
d’Autriche va commettre la grave erreur de déclarer lors d’un lit de justice « en toute occasion
je serais heureux d’avoir votre avis ». Le parlement fort de cette internvention de la reine
mère s’improvisa en tuteur de la royauté.
En 1648, peu avant le début de la Fronde, les alliés du Roi, l’avocat général du Parlement
prévient le Roi comme quoi le Parlement allait de nouveau partager avec le Roi la direction de
l’Etat.
La Fronde est tellement terrible qu’en 1652 la royauté acculée confirme cette espèce de
situation de fait qui autorise le Parlement à intervenir.
2 avril 2008
Essor de la bureaucratie
A l’image du Christ
Lorsque Constantin fêta sa 30ème année de règne, il y eu d’immenses festivités. A cette
occasion, l’évêque Eusèbe de Césarée, va développer une théorie de la monarchie de droit
divin.
divin C’est très compliqué, car on a longtemps eu une vision imprécise de celle-ci. Car
drttière cette théorie se pose un problème très important, celui du rapport entre le religieux et
le temporel (problème spécifique au christianisme : la limite des 2 pouvoirs). La théorie ne
visait pas à favoriser l’empereur, mais à limiter la casse : l’Eglise préférait elle-même fixer
des limites plutôt que de laisser l’empereur prendre tout et que le séculier englobe totalement
le spirituel.
Ces théories vont être reprise peu ou prou par les tenants de la monarchie de droit divin. La
monarchie allait récupérer une certaine image du Christ. Byzance avait développé une autre
vision du Christ, la vision du Christ tout puissant, pantocrator (tout puissant).
Phillipe le Bel et ses légistes avaient réfléchi à ce problème. Dans la lignée des légistes de
Philippe le Bel, cette notion clé de « rendez à césar … » est le fondement même de la
possibilité d’existence d’un pouvoir laïc. Cela consacre l’existence de 2 pouvoirs cote à cote.
On va interpréter strictement le fondement. C'est-à-dire : le temporel va être regardé comme
totalement distinct du spirituel, avec le but d’écarter la papauté.
Pour ce qui concerne le temporel, le Roi était réputé tenir son pouvoir directement de Dieu
sans l’intermédiaire de l’Eglise (et donc du Pape). Second argument, tiré de Saint Paul : « tout
pouvoir vient de Dieu ».
Déjà cette distinction existait bien avant. Au IVème siècle, sur les pièces de monnaie
impériales, on avait une couronne tenue par une main qui sortait du ciel. Symbôle que Dieu
donne son pouvoir au Roi.
Dans la France d’Ancien régime, autres arguments qui favorisent cette idées :
- la légende de la Sainte-Ampoule : cela concerne le baptême de Clovis (vers 496). Lors
de ce baptême un miracle se produisit. Le chrême (huile d’onction) fut apporté dans la
Sainte Ampoule par une colombe à l’évêque Rémi. La colombe est le symbole du
Saint Esprit. Par la suite la légende veut que la Saint Ampoule fut conservé et les
successeurs furent baptisés
- les pouvoirs thaumaturgiques : le Roi guérit de certaines maladies (maladie des
écrouelles).
Au XVIIème ces doctrines vont reprendre une vigueur totalement nouvelle avec Louis XIV
pour ruiner une fois pour toutes les théories des monarchomaques.
Aux EG de 1614 (les derniers), le Tiers état va demander dans les cahiers de doléance que soit
indiqué dans les lois fondamentales le fait que le Roi ne tient sa couronne que de Dieu. Le but
de la demande est qu’il y ait une dispense du Roi par rapport à la papauté.
Un peu plus tard Bossuet expose les différentes conséquences qui dérivent du fait que le Roi
ne tient son pouvoir que de Dieu :
- en qualité de lieutenant de Dieu, le Roi est son mandataire, son délégataire. Pourquoi ?
parce que tous s’accordent à faire de l’omnipotence un attribut de la divinité.
- D’autre part, obéir au Roi devient un devoir de conscience. Saint Paul « quiconque
résiste à l’autorité résiste à l’ordre voulu par Dieu »
Louis XIV lui-même fait le résumé le plus ramassé : « la volonté de Dieu est que quiconque
est né sujet obéisse sans discernement ». Mais cela n’est pas sans limite. Il ne saurait être
question d’obéir à des ordre contraires aux préceptes du christianisme. Is à part ce cas, la
résistance à l’autorité est prohibée.
Bossuet : les sujets ne doivent pas opposer de résistance violente à la violence des Princes. Il
faut juste prier pour que cela s’arrête. A comprendre dans le contexte après 50 ans de guerres
de religions