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Les lois barbares

Depuis le 3ème siècle l’empire romain endure une sévère crise démographique, il y
a moins d’hommes donc moins de légionnaires pour protéger les frontières. De
nombreuse fois, des groupes de barbares ont bénéficié d’une absence de
surveillance pour créer une brèche et ainsi piller les romains. En 276, certains
barbares sont même arrivés jusqu’aux Pyrénées. Le terme barbare désignait en
principe les étrangers au peuple grec qui ne parlaient pas la même langue qu’eux.
Les Romains ont réutilisé ce mot dans la même logique, c’est-à-dire que pour eux les
barbares signifiaient toutes les populations qui sont non romanisées, ainsi les
barbares essayaient de s’emparer de l’Empire romain, en se rendant à leurs
frontières, qui sont nommées les limes, pour les attaquer. Pour prévenir de ces
pillages, l’empire décide d’enrôler des barbares qui sont prisonniers de guerre, des
mercenaires scandinaves en quête de richesses, ou bien des chefs de tribus au bord
de la famine. Rome reçoit alors tout ceux qui acceptent de l’aider. Ces Barbares,
sont dits valeureux, et le plus souvent loyaux, ils montent vite les échelons de la
hiérarchie militaire. Dès les années 380, l’état-major romain est composé de plus de
50% de Germaniques. L’empereur fait confiance aux officiers barbare, il n’hésite pas
à les faire rentrer dans sa famille, comme Théodose Ier le fait, il donne sa nièce en
mariage au général Vandale Stilicon. Les barbares contrôlent de nombreux corps
essentiels de l’armée romaine, ils sont ainsi tentés par la politique. Entre 350 et 353,
le nord de la Gaule reconnait Magnence, qui est un général d’origine Franque,
comme empereur. Ainsi l’Empire romain d’occident, au milieu du 4 ème siècle, voit son
pouvoir peu à peu s’atténuer.
Au moment de la chute de l’Empire romain, en 476, une grande partie de ces
peuples romains sont omniprésents sur le territoire romain, et sont ainsi prêts à
prendre la succession. Les peuples barbares qui dominent les Romains, sont
minoritaires. Chacun des peuples revendiquent un nouvel ordre politique, avec ses
propres coutumes qui sont diverses et différentes des autres peuples. Par le fait que
l’empereur n’est pas remplacé, on a l’abandon d’un universalisme politique. Ainsi, on
peut se demander de quelle manière les lois barbares sont nées et qu’est ce qui les
composent ?
Dans une première partie, nous allons étudier l’acheminement qui a lieu après la
chute de l’Empire Romain, c’est-à-dire qu’on va chercher la relation entre le droit
romain et le droit barbare. Puis dans une seconde partie, nous allons étudier le
contenu des lois barbares.
Quand on parle de « lois barbares » on oublie en général que ces traités ont été
écrits en latin, et qu’elles sont influencées par des principes juridiques romains. Par
exemple les Wisigoths et les Burgondes réutilisent les vieux codes de droit impérial.
L’influence du droit barbare est véritablement très présente dans la plupart des lois
barbares, notamment chez les Burgondes, et les Germains, qui étaient des peuples
établis en termes de fédérés sur le territoire de l’Empire. Les peuples fédérés, sont
des peuples barbares qui sont entrés dans l’Empire, ils ont été invités par les
empereurs, par un traité le Foedus, qui en fait des peuples fédérés, ils doivent leur
apporter une aide militaire, et ils avaient le droit d’avoir des terres où ils pourraient
appliquer leur coutume. On a aussi d’autres peuples, comme les Alamans, qui ont eu
des contacts indirects avec le droit romain. Tous ces peuples fédérés bénéficient
d’un régime juridique particulier, l’hospitalitas. Il s’agit d’un statut juridique qui permet
l’installation des barbares dans l’Empire romain, en réglant cette installation par le
droit. En vertu de l’hospitalitas, les chefs barbares se répartissent les terres, les
esclaves avec les grands propriétaires fonciers qui contrôlent sur les terres qui
reçoivent l’installation des barbares. Ces règles infligent par le droit un partage qui
atteste des alliés puissants à Rome, elles sont réciproques et les barbares doivent
défendre Rome. Ces chefs barbares deviennent des alliés puissants de Rome, et
arrivent ainsi à commander les armées romaines. Les barbares prennent le contrôle
des provinces de l’Empire d’Occident, celui-ci essaye de survivre avec une assise
territoriale qui se résume à l’Italie et à la Provence. Mais ce sont les Barbares qui
s’occupent du déploiement. Les romains de la Gaule Franque adoptent en théorie les
prescriptions du Code théodosien de 438. En réalité, le Code théodosien est
quasiment inconnu en Gaule et ceux qu’on appelle gallo-romains exercent surtout les
résumés et les interprétations du Code théodosien. Plus fréquemment, les gallos
romains suivent le droit vulgaire. Notamment dans les anciennes provinces de
Gaule, depuis le Bas empire, ce qu’on appelle le ius vetus, s’est depuis un nombreux
temps mêlé aux droits locaux des peuples conquis par Rome. A la chute de Rome en
476, les populations gallo romaines sont encore soumises aux règles de droit
confuses appelées droit vulgaire, qui provient de la rencontre du ius vetus et des
droits locaux des peuples celtes. Les habitants des provinces, commencent à
apprécier les qualités de leurs gouvernants barbares. On a l’exemple de Sidoine
Apollinaire, qui était un homme politique, un évêque, et un écrivain gallo-romain. Il
écrivait dans les années 460, que les Burgondes étaient des sauvages qui sentaient
le « beurre rance », c’est-à-dire qui avaient une odeur forte. Une dizaine d’année
après, il célèbre leur sens de la justice. En 476, l’Italie Romaine n’est plus conservée
que par des mercenaires, de nombreux étant des barbares. Ils choisissent ainsi
Odoacre, comme roi, Romulus Augustule quitte alors le trône. Odoacre ne souhaite
pas contester l’autorité romaine, les insignes impériaux sont expédiés à
Constantinople, en signe de soumission de la part du nouveau roi, à l’empire
universel. On estime que l’empire est désormais unifié. L’empire continue tout de
même à briller dans l’occident barbare, en terme culturel, du fait de sa langue, sa
monnaie, ses livres et même par la religion. Les seuls déclins sont dans le domaine
de la politique et dans le domaine militaire. Avant la chute de Rome, les fédérés
continuaient leurs propres usages, leurs propres coutumes de barbares. Les gallo-
romains respectaient un droit romain qui était particulier, propre à leur province gallo-
romaine, on l’appelé le droit vulgaire. Avant la conquête de Rome, il s’agissait d’un
droit plus simple que le droit romain classique. Après la conquête, ce droit vulgaire
reste nettement plus élevé qu’aux coutumes germaniques. Ainsi, Clovis et ses
successeurs laissent en place la dualité de régime juridique qui existait avant 476.
Quand les Francs s’emparent de la Gaule, ils établissent un système d’administration
locale. Clovis va mettre en place les contours de circonscription administrative de
base, à partir des civitates romaines. Il s’agit d’une unité administrative de base de la
province romaine. La civitas devient ainsi le pagus, il s’agit de circonscription
territoriale rurale. Clovis essaye que les anciennes cités restent docilement
gouvernables. Dans les civatates, toutes les institutions qui existaient demeurent en
place. Clovis essaye de placer un proche à la tête du pagus, il s’agit du comte. Il a
pour rôle de rendre la justice, la lève de l’impôt et d’exercer les pouvoirs de police. Le
pagus est spécialement une juridique germanique. Les hommes libres du pagus sont
contraints de se déplacer pour entendre la justice du comte, c’est tradition
germanique. Il s’agit d’une participation passive, ces hommes libres acquiescent
avec leur silence la sentence qui est prononcée. Pour rendre ces sentences, le
comte ne pas s’épauler sur les hommes libres mais il doit faire appel à des
assesseurs. À l’époque mérovingienne, ces assesseurs sont appelés rachimbourgs.
Il s’agit de notables qui sont attroupés autour du comte et contribue à rendre la
justice, ils connaissent les lois des barbares ou les lois romaines des barbares. Ils
peuvent alors énoncer au comte le droit applicable à chaque fois qu’il doit rendre sa
justice. Il est compétent dans le domaine de la population, civil et également criminel,
des barbares et des gallo-romains. La procédure est alors une procédure qui inclus
la diversité des lois barbares ou des lois romaines de barbare. Malgré cela cette
procédure affronte es difficultés quand deux lois barbares se trouvent en conflit. Au fil
du temps ils vont prendre de plus en plus d’autonomie, on parle alors de dynasties
comtales, celle-ci vont devenir plus puissantes que la dynastie mérovingienne. Au
7ème siècle, on voit émerger des principautés autonomes, on en retrouve quatre
royaumes qui sont presque indépendants.
Les dispositions législatives qui ont été prises par les princes germaniques envers la
population romaine sur leur territoire, font partie également des lois barbares. La Lex
Romana Visigothorum, dite également Breviarium Alarici en 506, fait partie du droit
romain. Elle est la loi la plus importante par son impact sur les lois barbares, qui s’en
réfère en majorité à celle-ci. Elle comporte un extrait considérable de la tradition juri-
dique romaine, qui est ainsi maintenue grâce à des constitutions impériales et des
passages de jurisconsultes, qui amènent ainsi à une charge du droit vulgaire de
l’Empire d’Occident à cette période. C’est également le cas pour la Lex Romana Cu-
riensis et pour la Lex Romana Burgundionum. On remarque que des concepts qui
sont affiliés au droit romain peuvent camoufler une pensée juridique germanique et
que certains textes sont fréquemment difficiles à traduire et à interpréter. Les lois
barbares ont de plus en plus de cohésions entre elles, malgré ce fait, les répercu-
tions mutuelles et des possibles sources communes n’ont pas été mises en évi-
dence. Les termes de lois barbares, de droit germanique ou bien de lois germa-
niques, sont des points d’incertitudes car tous les textes ont été écrits en latin, ce qui
permet de remettre en doute le fait que le contenu de ces textes sont intégralement
germaniques. Mais on y retrouve quand même des traces du lexique germanique no-
tamment dans les droits alémaniques, burgonde ou bien lombard. Le contenu est
édifié à partir du Code théodosien et à partir de fragment du ius vetus. La loi romaine
des Wisigoths n’assouvit pas son aspiration politique, ni son but technique car elle ne
permet pas éclairer le sens du droit romain et du ius vetus. Clovis apprécie cette
compilation, qu’il trouve pratique, en découvrant la loi romaine des Wisigoths, il l’at-
teste applicable dans toute la Gaule, en l’appelant le Bréviaire d’Alaric. Cette loi ro-
maine va s’infliger dans toute la Gaule. Elle est affectée comme le recueil de réfé-
rence pour la connaissance du droit romain jusqu’au 10 -ème siècle. Ce bréviaire
montre le problème majeur des mérovingiens et des carolingiens qui est organiser le
désordre. En attendant que s’impose cette procédure, dans le royaume franc, on re-
trouve une procédure judiciaire très caractéristique. Elle est peu rationnelle, et ne
concerne que de très lointains souvenirs des subtilités romaines. Cette procédure est
particulièrement rigoureuse, elle s’adapte aux nécessités d’une société particulière,
qui est une société vengeresse. Au fils du temps, cette procédure va affronter des
difficultés, elle sera donc plus difficile à appliquer du fait que le régime juridique de la
personnalité des lois.

Les francs vont particulièrement être touchés par les rapports juridiques établis
avec Rome, qu’ils vont attribuer à leur royauté un sens nouveau, qu’il n’avait aucune-
ment connu auparavant. Une fois le royaume Franc établi, ils ne pouvaient qu’inclure
les traditions germaniques pour mieux les établir. Le royaume des Francs est édifié à
la fin du 5ème siècle et au début du 6ème siècle, par Clovis, par les armes et par la fa-
culté politique de Clovis et de ses descendants. Les mérovingiens réussissent à affir-
mer l’unité de la Gaule mais également son homogénéité politique, mais ils vont avoir
des difficultés à maintenir cette unité. Clovis devient le roi des Francs en 481, ces
ancêtres étaient établis dans l’Empire romain depuis de nombreuses générations.
Clovis va essayer d’épargner le souvenir institutionnelle de Rome. Il se marie en 493,
avec la princesse Burgonde Clothilde, elle est chrétienne mais également la fille du
roi des Burgondes ; Gondebaud. Son mariage lui apporte les faveurs des peuples
gallo-romain, il va également se faire baptiser à Reims par l’évêque Rémy entre 496
et 499, ses guerriers vont également se faire baptiser par la suite. Ce qui va avoir
des conséquences politiques immédiates, toute la hiérarchie ecclésiastique de Gaule
se range derrière lui, il a ainsi l’encouragement de tous les peuples du Sud-Ouest de
la Gaule, ceux-ci sont importunés par le roi des Wisigoths. En 506, ce même roi bar-
bare choisit de promulguer une loi romaine pour ses sujets romains. Il s’agit de la loi
romaine des Wisigoths, qui est dû à Alaric II. Il est chrétien arien, il s’acharne sur les
chrétiens catholiques dans son royaume. Alaric II choisit de prouver à ses sujets gal-
los romains, qu’il est apte à prendre en compte leur préoccupations quotidiennes. En
507, il y a une bataille pour défendre les chrétiens catholiques contre Alaric II, qui
meurt lors de cette bataille. Clovis étend alors son royaume jusqu’au Pyrénées. Il
choisit comme capitale Paris, car celle-ci est considérablement romanisée, elle fait la
liaison entre les terres germaniques et les régions du Sud, qui sont plus massive-
ment romanisées. Il fonde alors le regnum francorum, qui est une continuation de
l’Empire Romain. Clovis conserve toutes les institutions fiscales et administratives qui
sont en place, il continue les institutions romaines. Il conçoit alors une unification poli-
tique, et crée ainsi un royaume harmonieux grâce aux institutions romaines et à
l’Eglise. L’exemple de l’Eglise a également eu un impact sur les lois barbares, il
s’agit de la seule organisation qui est encore en place à l’effondrement de l’Empire,
elle assurait ainsi de nombreuses tâches publiques. On peut dire que le christianisme
à apporter une nouvelle orientation à l’idée de droit. Les mérovingiens vont chercher
à fortifier le regnum francorum et à assurer son statut juridique. Les mérovingiens
sont des rois francs, et se trouvent titulaires du mundium et du bannum. Il s’agit de
pouvoirs traditionnels du roi Franc. La coutume franque impose un partage succes-
soral du regnum, et de récompenser les compagnons du roi. Les Francs sont moins
nombreux après la conquête de Clovis, par exemple en Gaule, ils représentaient 2 à
3% de la population. Ils ne sont pas capables d’ordonner leurs lois à l’ensemble des
nouveaux sujets du roi. On parle alors de cohabitation ; ils vivent sur le même sol et
sont sous l’autorité du même roi, mais avec des ethnies et des droits qui sont diffé-
rents. On a un système de personnalité juridique des lois qui est mise en place. Mais
Clovis entreprend d’agir sur les institutions publiques et ordonne un juge unique pour
tous ses droits. Il impose la justice du comte dans le tribunal du comte, qui dispose
pour mission d’institutionnaliser la personnalité des lois, c’est à dire adapter les cou-
tumes ethniques de façon à défendre des intérêts collectifs. En 511, à la mort de Clo-
vis, le royaume franc est partagé entre ses quatre fils. Malgré le partage, le regnum
francorum reste juridiquement un tout unitaire. En 534, les fils de Clovis, conquirent
le royaume des Burgondes. Ils déterminent des capitales proches ; Tournais, Or-
léans, Paris et Soissons, pour simplifier la gestion commune du regnum francorum.
Politiquement, le pouvoir des rois va diminuer et la dynastie mérovingienne s’affai-
blit.

Nous allons passer à notre deuxième partie, où nous allons étudier les lois diffé-
rentes lois barbares.

Quand on parle de loi barbare, on parle de Leges Barbarorum, on retrouve alors


deux tendances, comme nous l’avons vu dans notre première partie, certaines lois
barbares essayent de s’adapter au droit romain alors que d’autres se limiter à une mise
en écriture des coutumes germaniques. Les lois barbares concernent les recueils de
lois qui sont exclusifs au peuple Germain, elles sont rédigées entre la seconde moitié
du 5ème siècle et le 9 ème siècle. Elles permettent ainsi la fondation des royaumes bar-
bares, les lois barbares sont fortement influencées par la confrontation avec l’Empire
Romain, mais également par l’édification de l’Eglise, comme on a pu le voir dans notre
première partie. La loi des wisigoths, est celle qui est la plus développée, on retrouve
vers 476 le Code d’Euric, il s’agit de la loi nationale des Wisigoths, avec quelques
traces de l’influence romaine. Dans la loi des burgondes on retrouve la loi Gombette,
qui a été éditée par le roi Gondebaud vers 500, on y retrouve des traces de l’influence
romaine mais également des traditions germaniques qui sont restées en place comme
le duel judicaire. Chez les Francs, on retrouve la loi Salique vers 496, qui est plus
approchée des traditions germaniques. Les lois barbares se particularisent par trois
caractéristiques distinctives, tout d’abord elles sont exclusivement pénales, puis elles
adhérent au droit de racheter toute peine à prix d’argent, c’est-à-dire au wergeld. Dans
le droit germanique « wergeld » signifie une indemnité que l’auteur d’un crime, ou ses
proches, devait payer aux proches de la victime pour se soustraire à leur vengeance.
Et pour finir, les lois barbares accordent pouvoir à l’offensé et à l’offenseur de prouver
ou de réfuter l’accusation, par l’aide de témoins ou soit par des épreuves judiciaires,
appelées Jugement de Dieu. Les lois barbares étaient adressées à l’auteur d’un crime,
par l’application des lois de la tribu dont il faisait partie. L’appellation de germanique
indique l’origine et la destinée de ces lois, elles ont été décrétées à l’initiative de
princes germaniques, il s’agit d’un certains compromis entre les princes et leur peuple.
De nombreux textes sont assistés de prologue ou bien d’épilogue, affirmant que les
souverains n’avaient pas la permission de les mettre en application sans l’accord des
hommes qui sont aptes de prendre les armes ou des personnes importantes du
royaume. Cela débute avec l'Edictum Theoderici, qui est décrété après 450 par le roi
des Wisigoths, Théodoric II, accompagné d’autres lois wisigothiques. Les lois des Bur-
gondes l'Edictum Rothari, qui est proclamé en 643, pour les Lombards. Elles aboutis-
sent sous le règne de Charlemagne avec la réorganisation du droit des Francs, des
Alamans, des Bavarois et de l’assignation du droit des Saxons, Thuringiens et Frisons.
Le territoire de la Suisse actuelle était à la bifurcation des aires d’adaptations des droits
alémanique, burgonde et lombard. L’histoire du droit en Suisse est influencée selon
les régions par la loi des Alamans, la loi Gombette et le droit lombard. La loi des Ala-
mans est nommée pactus alamannorum, les lois des bavarois est appelées lex
baiuvariorum tandis que la loi salique est dite pactus legis salicae. La loi salique, il
s’agit de la loi barbare des francs saliens, sa première version date de la fin du règne
de Clovis qui avait agencé son écriture. Cette loi comprend 65 titres, son écriture est
terminée en 511, elle est modifiée jusqu’au 9ème siècle. La loi salique administre un
long tarif de reconstruction qui peut permettre de racheter la faida. Il s’agit de la ven-
geance, les lois barbares n’acceptent la faida que dans les cas qui sont les plus
graves comme par exemple les homicides, les incendies, les rapts, et à condition que
cette vengeance n’aille pas à l’encontre de la paix royale. Cette loi salique est celle du
vainqueur, par la suite la réparation du crime, le wergeld des francs est supérieur au
wergeld des romains. Chez les Francs, il s’agit d’une compensation monétaire qui est
donnée en cas de blessure ou de meurtre à une famille de la victime par le coupable.
Le tarif est multiplié par trois, si l’homme brutalisé était placé sous la protection du roi.
Le droit de l’époque mérovingienne n’est pas un droit royal, mais il n’est pas dénué de
l’influence royale. Les rois francs conservent toutes les coutumes barbares mais ils
font en sortes d’en influencer le contenu, dans l’ambition de mettre en place leur mis-
sion de protection, dans le but d’affirmer la paix. A l’époque des francs, la loi salique
est donc influencée par les souverains en place, mais elle subit également d’autres
influences, comme celle du droit canonique et le droit romain. Celle-ci s’appuie sur
l’idée de la paix et de pardon, elle s’écarte ainsi de la philosophie pénale des lois ger-
maniques, ainsi elle évince l’idée de vengeance. L’Eglise considère la peine comme
un moyen de correction, la loi salique exclut la vengeance et recommande le pardon,
elle ordonne la réconciliation. Le tarif de composition et de sanction n’est pas continu
mais obligatoire. La loi salique est très approfondie, pour garantir la paix, elle détaille
attentivement les infractions et les compositions concordantes pour arrêter toute dis-
cussion dilatoire, la reprise du conflit et fait en sorte que les parties s’entendent lors du
procès. La loi salique a également été touchée par l’influence du droit romain. Son
préambule est à cet effet nettement clair, elle est élaborée comme un accord décidé
entre les francs et leur chef pour stopper les violences. Dans sa composition générale,
selon le préambule la loi salique est élaborée comme un pacte au sens romain du
terme. Le pacte est déterminé par Ulpien comme un accord qui est conclu entre deux
ou plusieurs personnes afin de garantir la paix. Les lois barbares et la loi salique sont
évaluées de manières nuancées, car elles ont un aspect primitif, néanmoins elles sont
en évidence complexes. De plus elles se retrouvent en permanence en liens avec les
lois romaines des barbares.
Dans le tribunal du comte, le procès ne commence que si la victime porte une dé-
nonciation sur celui qui a commis le délit. Il s’agit alors procédure de type accusa-
toire, les plaideurs comparaissent en personne, ils n’ont pas d’avocat. Le procès dé-
bute toujours par une question qui est sous quelle loi vis-tu ? Le plaideur réplique
que son père vivait sous tels loi. Le plaideur fait ce que l’on nomme la professio le-
gis,, c’est-à-dire la profession de loi. Chaque personne doit suivre la loi de ses ori-
gines ethniques, selon le retour du plaideur, les rachimbourgs adoptent la loi appli-
cable. Une fois que la coutume applicable est trouvée, les rachimbourgs fixent les
faits incriminés. Ils évaluent les faits au droit, on alors la continuation du procès. L’ac-
cusé ou le défenseur se défend de l’accusation par le serment purgatoire, s’il ne suffit
pas, on peut faire appel au jugement de Dieu. Au moment où la culpabilité est mon-
trée, que la cause du défenseur est évaluée comme perdue, le comte dit la sentence
en se référant aux tarifs de composition assurés par la coutume. Le comte reçoit la
composition pécuniaire, mais il perçoit également au nom du roi le fredum, qui sert à
sanctionner l’atteinte à l’ordre public. La procédure intègre la diversité des lois bar-
bares ou bien des lois romaines de barbares. Mais elle peut faire face à des obs-
tacles quand deux lois barbares se retrouvent en rivalité. Quand des parties avec des
origines différentes se retrouvent devant le compte, le dénouement des litiges de-
vient plus difficile. Au 5ème siècle quand un franc se retrouve devant le comte, celui-ci
est fixe le droit applicable peu importe l’ethnie de l’autre individu. La loi salique sera
alors choisie quand un franc est concerné. A partir du 7 ème siècle, les procédures
s’éclairent, et en cas de conflit de lois, un principe va alors s’imposer même quand il
s’agit d’un franc. La loi du défenseur ou de l’accusé sera appliquée, il s’agit de trou-
ver une certaine symétrie juridique imposée par la procédure accusatoire. La femme
quant à elle, doit se défendre en appliquant la loi de son mari. A l’époque mérovin-
gienne, il était impossible de fixer des règles évidentes et générales pour régler les
conflits de loi. Les lois bénéficient à celui qui doit se défendre, pour écarter les igno-
rances sur le fond du droit, la procédure accusatoire rends obligatoire de choisir les
rachimbourgs de manière judicieuse. Dans la Gaule franque, le tribunal du comte à
Toulouse au cours du 7ème siècle associe autour du comte tant des Goths que des
romains, que des saliens. On alors une diversité juridique. Les rachimbourgs mon-
trent explicitement que la loi est personnelle.

On peut également voir la situation politique avec la dynastie Carolingienne. Celle-


ci doit son nom à Charlemagne, qui est le fils de Pépin le Bref. Cette période est ca-
ractérisée par une politique de conquête, ce qui va permettre à Charlemagne d’ex-
ploité un grand territoire, ce qui va lui permettre de reconstruire l’Empire Romain.
Son sacre va donner une apparence religieuse à la dynastie. En l’an 800 Charle-
magne reçoit la couronne impériale de la part du Pape, on a ainsi la restauration de
l’empire romain d’occident. On a l’idée que la loi provient de l’Empereur, comme à
l’époque romaine. Charlemagne accroitre une considérable activité législative d’appli-
cation territoriale, les lois nationales, le système de la personnalité des lois, ne sont
pas pour autant dissipées car on cherche à avoir la fusion des peuples. On a une
unité territoriale politique qui va aboutir à une unité juridique qui va ainsi mettre fin à
la fusion des peuples. Ainsi avec la restauration impériale, l’unité restituée et un pou-
voir central rigoureux, on a la progression du pouvoir législatif. On a à cette période
une authentique législation royale ou impériale, à côté des lois personnelles qui sont
attachés aux coutumes barbares. On parle alors de capitulaire d’application territo-
riale. L’intégralité des textes normatifs sur la période Carolingienne, fait référence
aux Capitulaires, qui ont une multitude d’objectifs. Charlemagne demande une relec-
ture automatique des lois nationales pour les améliorer mais en faisant respecter leur
contenance. On a une volonté d’uniformiser le droit de l’empire en amenant une légi-
slation dont Charlemagne est le codificateur. Pour certains capitulaires l’intervention
du peuple est indispensable, alors que pour d’autre non, on a alors une certaine
complexité. L’acception du peuple s’avère essentiel pour ceux qui veulent compléter
des lois nationales d’origine populaire. Mais elle est négligeable pour les textes qui
sont l’affirmation législatif du roi. Les capitulaires peuvent acquérir une portée géné-
rale ou particulière. Pour ceux qui ont une portée générale, ils s’accommodent d’une
manière ample. Ils ont un état propre indépendant des textes actuels. Les capitu-
laires abordent communément le pouvoir entier et tout ce qui implique les structures
administratives ou militaire. Ils ne se basent pas sur l’acceptation populaire mais sur
l’accord du monarque et de ses conseillers. On retrouve les Capitulaires à portées
particulaires, ils correspondent à des Capitulaires additionnelles aux lois, comme leur
nom le montre, ils ne font que corriger ou enrichir les anciennes lois nationales. Ils
sont soumis à l’accord du peuple intéressé. On retrouve également d’autres types de
Capitulaire qui est applicable à l’Eglise, qui sont édictés sous l’autorité du roi, ou sur
les initiatives adopter par les conciles, c’est-à-dire l’assemblée religieuse. On a éga-
lement les capitulaires qui sont adressés aux inspecteurs royaux. L’intégralités des
textes normatifs apportent à réduire un droit différent au bénéfice d’un droit unique,
chrétien et territorial. Mais ces capitulaires sont des actes d’administration avec une
portée réduite. Certains Capitulaire royaux sont adaptés dans tout l’Empire d’autre
dans une zone réduite. Ainsi l’unité et la restauration carolingienne, est instable car
trop ample et elle ne tient que sur les épaules d’un seul Homme. A la mort du fils de
Charlemagne, Louis le Pieux, c’est trois fils se chamaillent pour l’héritage, l’Ordinato
imperii, de 817 fait la succession de l’héritage du roi. Avec le traité de Verdun de 843,
amène la paix. L’empire est démembré entre les fils de Louis le Pieux. L’un récupère
la Germanie, un autre la Lothaire des Pays-Bas à l’Italie, et pour Charles le Chauve
le reste de la Gaule. A la seconde moitié du 9ème siècle, et même au 10ème siècle, on
a l’introduction du concept de vassalité, par Charles, le pouvoir centrale se voit alors
déclinés. Les grands seigneurs deviennent ainsi plus indépendants.

Pour conclure, comme on a pu le voir les lois barbares contiennent des dispositions
qui ont été influées aussi bien par le droit coutumier et statuaire des nouveaux
souverains, que par le droit des romains ou bien par le droit ecclésiastique. Ainsi, on
a une image des normes et des conceptions juridiques qui est complexe. Malgré ce
fait, il s’avère que les normes énoncées ne correspondent pas forcément à la
pratique réelle de l’époque.

BLIBLIOGRAPHIE
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SITOGRAPHIE

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https://cours.unjf.fr/repository/coursefilearea/file.php/154/Cours/03_item/indexI0.htm
https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/wergeld/82768

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