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Histoire des institutions publique.

PARTIE 1 : AUX ORIGINE DE L’UNITÉ FRANCAISE : DE LA GAULE


INDÉPENDANTE À LA FRANCE FEODALE.

Les juristes considèrent que 3 éléments caractérisent un état ; une population, un territoire et une
souveraineté. Dans le cas de la France, la réunion de ces conditions est étonnement ancienne, précoce.

L’administration, l’organisation politique, doit aux efforts des rois capétiens et de leurs entourages
(religieux ou laïques).
Après les gaulois, devenus gallo-romains, les invasions et autres migrations germaniques ont transformé
le territoire. A partir de ce mélange (= les francs) vont réunifier la Gaule, la dominer, mais également
mettre sur pied ce peuple avec l’aide de l’Église.

1. Chapitre 1 : l’héritage antique


Section 1 : la gaule celtique.

Le territoire de la gaule a vu se succéder différents peuple, culture, mode de vie (grâce aux découvertes
archéologique).

La partie ouest de l’Europe : les celtes sont un peuple de guerriers, nomade avec une culture rudimentaire
non urbaine dont la société se divise de façon ternaire.

Une partie de leur histoire nous est inconnue : ils n’utilisaient pas l’écriture (les traces matérielles ont
presque toutes disparu, on a seulement l’archéologie).

Jules César distingue dans un ouvrage plusieurs sous-peuples parmi les celtes -> un peuple celte
l’intéresse : les gaulois. Ils vivent sur un territoire recouvrant la France actuelle et une partie de la Belgique
ainsi que l’Allemagne.

Il remarque que la partie méridionale de la gaule est différente du reste, elle est plus complexe bigarrée
(=plurielle comme une mosaïque). D’autre peuple non gaulois et non celtes y est présent depuis
longtemps : ils sont issus du vieil orient méditerranéen -> les phocéens (terre très riche).

Le reste de la gaule est dites chevelu -> importante forets, est peuplée de gaulois et présente une unité de
peuple qui n’est que façade.

Cependant, sur le plan politique, ils sont divisés en plusieurs tribus (indépendantes et parfois rivales, à
rapports belliqueux) qui en fait sa faiblesse. De plus, l’organisation politique est la suivante -> certaines
tribus ont des rois à leur tête (monarchie), d’autres ont des chefs : élite guerrière. Il y a également des
tribus qui ont des oligarchies à leur tête.

Une seule institution est commune aux gaulois -> le druidisme (les druides sont les prêtres).
En effet, au sein de la gaule, les druides jouent un grand rôle : leur savoir ancestral est transmis de druide
à druide et sont l’histoire même de la gaule.

Section 2 : La Gaule gallo-romaine

Il y a une conquête militaire, donnant lieu à une domination administrative par Rome : phénomène de
romanisation de la Gaule.
1) La conquête romaine :

2ème siècle avant JC : la cité phocéenne (Massilia) devient une cité florissante. Elle constitue politiquement
une cité, elle a un port autonome. L’existence des comptoirs (ports de commerce) se rattachent à
l’antiquité du Moyen-Orient et la cité phocéenne attire des convoitises. Sa position stratégique : les
bouches du Rhône et l’ouverture sur la Méditerranée. En 150 avant JC, un peuple voisin du Sud, les ligures,
tente de l’envahir, la conquérir. Ils sont très nombreux, contrairement à Marseille. Pour se défendre, les
Marseillais appellent la cité de Rome. De ce fait, les romains, peuple supérieur militairement et
économiquement trouvent un moyen de pénétrer dans cette Gaule.
Ils viennent rapidement à bout des ligures, ils protègent et établissent la pax Romana entre Marseille et
Rome (paix romaine). Marseille est donc romanisée.
Faire la paix, pour faire le commerce romain.

Les romains veulent accentuer leur emprise sur la méditerranée.


Cette partie de la Gaule va être progressivement conquise : des préfets, des administrations vont être
installés. Ils prennent le contrôle des ports : province romaine.

On parlera de Gaule narbonnaise.

La Gaule celtique, chevelue, comporte des ressources naturelles. Avant de conquérir par les armes, il faut
conquérir par le cœur : mise en place de perméabilités (propriété d’un terrain). Le droit romain sera de
plus en plus appliqué.
En 58 avant JC, le Sénat lance la conquête, les armées romaines. Les légions romaines franchisent la Loire,
a la tête Jules César. Il a une énorme ambition. Il est issu de Gens (Patricia) : vieille aristocratie romaine. Il
se rattache au parti des populaires, la gauche, et défend les intérêts du peuple.
Il est investi d’une magistrature romaine, d’exception, la dictature (non péjoratif). Il est donc fait dictateur
par le Sénat : pouvoir militaire illimité pour une mission précise dans un temps donné.
Il cherche à devenir Gouverneur (administrateur territorial de Rome, représentant du Sénat dans la
Narbonnaise) pour obtenir le statut de dictateur.

Entre 58 et 52 avant JC, la Narbonnaise est conquise par la Gaule transalpine. C’est la guerre. Rome est
disciplinée, supérieur dans l’armée, dans la formation des soldats. Même en mer, les romains surpassent
les gaulois.

Cette résistance imprévue sonne en -52. Un jeune homme joue un rôle central, c’est Vercingétorix (en
gaulois, signifie « chef suprême des guerriers »). C’est un chef gaulois. Il est issu de la tribu des arvernes
(au centre de la Gaule), et est le roi de cette tribu. Les arvernes ont une organisation monarchique
héréditaire (un roi) avec un chef guerrier qui domine le reste de la population guerrière.
Il accède au pouvoir en -52 avant JC, au moment où la conquête romaine a déjà vaincu la plupart des
troupes gauloises et les romains occupent une large partie du territoire.

Des armées de tribus différentes se réunissent : il y a une victoire face aux légions romaines qui sont trop
sûres d’elles : les gaulois sont vainqueurs de la bataille de Gergovie (grande victoire gauloise).
Vercingétorix et ses alliés sont contraints d’aller à Alésia (en Bourgogne).
Le siège d’Alésia est une bataille décisive de la fin de la guerre des Gaules qui voient la défaite d’une
coalition des peuples gaulois menés par Vercingétorix. Ils se retrouvent encerclés ; les romains montent le
siège et les gaulois manquent de vivre, de force.
Vercingétorix est contraint de se rendre pour éviter le massacre de ses hommes. Il sera prisonnier, déporté
à Rome et condamné à mort et exécuté probablement par étranglement.

2) La romanisation de la Gaule :
La révolte est donc écrasée et toute la Gaule est occupée par les romains. Entièrement conquise, elle est
intégrée au monde romain, à la civilisation romaine. Cette Gaule est mise au contact d’une culture
sensiblement différente. Elle est incluse dans l’organisation territoriale, elle est régie par l’administration
d’une république romaine, qui tend progressivement vers un Empire (par son agrandissement). Rome
s’était toujours considérée comme une République (absence de domination), mais tend maintenant vers
un régime monarchique.
Son territoire est divisé en trois provinces : la Belgique (nom d’une province gauloise, actuellement la
Belgique, l’Allemagne, le Nord), la Lyonnaise (regroupe le centre de la Gaule, le centre est), l’Aquitaine
(centre ouest). Après le conflit, la pacification (Pax Romana) est rapide.

Rome respecte les entités territoriales inférieures telles qu’elles existaient avant la conquête (tribus).
Ces tribus sont renommées : on ne parle plus de tribus mais de cités (attention, ce n’est pas une ville mais
une entité territoriale qui englobe plusieurs villes). Au sein de ces cités, on trouve toujours une ville
centre.
Au sein de ces villes vont voir le jour les institutions locales : délibératives (magistrature romaine) prenant
la forme de Sénat. Les membres de ces assemblées locales sont appelés les décurions.
On en trouve une seconde : une Assemblée des hommes libres. Les principaux chefs guerriers sont des
aristocrates.
Enfin, une institution collégiale, le Conseil des trois Gaules, se réunit chaque année pendant plusieurs
semaines pour harmoniser l’administration des trois provinces. Elle se produit dans la Lyonnaise, à
Lugdunum -> Lyon.

La Gaule en voie de romanisation est plus uniformément administrée avec les institutions romaines. Les
gaulois sont priés d’adopter le langage et les mœurs des romains. Les celtes deviennent des gallo-romains.
Le latin se répand et remplace la langue celtique parlée par les gaulois. Il semble malgré ce qui a été dit
que les gaulois étaient aptes à l’écriture. Subséquemment, les gaulois adoptent le droit romain.
Politiquement, nous sommes dans la période Républicaine, une organisation administrative et juridique
mûre, datant de -509.

Le droit romain est le plus noble, pensé par les grands juristes de la République. Rome ne l’a pas inventé
mais envisagé comme une discipline à part, en le définissant comme un art particulier.
Le peuple romain est le créateur de la discipline du droit, ils caractérisent le domaine juridique.

Cette Rome était simple d’organisation et développée dans un territoire minime. Elle réunissait des
familles, des clans ; un peuple terrien qui a une organisation très simple. Les chefs de clans, de familles,
sont les pères et appartienne à une même tribu. La femme, les enfants, les serviteurs, sont des esclaves.
Cette organisation simple est violente, caractérisée par un certain nombre de codes d’honneurs inscrits
dans la culture méditerranéenne : la vendetta (règle les rapports et les conflits entre les familles avec un
système de vengeance privée).
Dans la violence il faut mettre de l’ordre : des hommes (majes, pontifes, prêtres) vont tenter de
développer quelque chose pour en sortir. De ces personnages
religieux va se dégager un personnage qui va s’imposer comme
légitime, supérieur aux différents paters familias (chefs de la famille
romaine) -> le rex (roi en latin).
Les pontifes sont les interprètes du fas et font vivre la religion et la
superstition dans la cité. À cette période, il n’était pas si distingué du
ius.

 Ils vont dissocier le droit (le ius) de la religion.


Le ius est une formule au départ, prononcée avant de prendre une décision, le moment où une autorité
prononce une parole, une déclaration ayant pour but de régler un conflit. C’est un droit purement oral. Le
ius va se développer ; les romains vont réfléchir à ces concepts. De là va naître la iustitia (la justice) et le
iudicium (les formes du droit, la manière dont est rendue le droit -> la procédure).
Les magistrats vont reprendre à leur compte le pouvoir de juridiction du droit. Celle-ci va être
perfectionnée, affinée. La royauté est tombée ; ce n’est plus le pouvoir d’un mais de quelques-uns.

Le Sénat est la pièce politique et administrative, la pièce la plus importante. Il réunit les membres de la
vieille aristocratie romaine. Il a un pouvoir de nommer, désigner les magistrats pouvant prononcer le ius
pour la cité romaine. Les magistrats sont appelés les préteurs. Le ius se sophistique, des rituels dans
lesquels les citoyens romains devront se couler pour faire valoir leurs droits et agir en justice auprès du
préteur. Les affaires ne sont traitées que si des paroles solennelles sont exprimées : ils doivent se fondre
dans un vocabulaire précis.

 Les procédures civiles vont enfin connaître le jour à l’écrit (legis actiones), formant l’essentiel du
droit civil. C’est la naissance de la loi, quelque chose qui est lu et écrit. Il est enrichi par de la
doctrine (iurisprudentia = science des prudents en latin).

Rome devient un système réglé par le droit. C’est un système plus savant, plus écrit qui va s’imposer à la
Gaule (jusque-là, les gaulois connaissaient l’organisation, la normativité mais pas le ius).
Le droit civil est le droit des citoyens romains. C’est un vrai système juridique qui régit les rapports entre
les citoyens romains (droit privé), les règles d’organisation de la cité et d’organisation entre les institutions
(Sénat et Assemblées locales) se développent.

Les branches se diversifient ; le droit public apparaît avec une apparition de la « Constitution », ainsi que
du droit pénal. Les peuples conquis ne connaissent pas le droit romain, mais avec la Pax Romana il faut
bien régir les relations commerciales, alors le droit romain (civil) s’impose aux autres sociétés.
Il faut trouver une relation juridique (ius) entre les romains et les non latins (pérégrins). Le ius les régissent
en inventant des concepts : des notions juridiques et des procédures.

Le connubium (organisation de l’union, le mariage) et le commercium.


 Les relations entre les romains et les pérégrins doivent se faire, notamment par le mariage. On
organise les dispositifs permettant à un romain d’épouser une non romaine.
 Les marchands, les commerçant partant de Rome qui échangent des marchandises avec des gallo-
romains, des gaulois, le consentement doit être régit par le droit. Un différend va parfois s’élever
entre les commerçants : on saisit un magistrat romain qui créée une procédure, une voie de droit
particulière, qui permet de trancher -> ius commercii.

Jean-Marie Carbasse (auteur) dit que le droit romain a la particularité de combiner un très grand
pragmatisme : à chaque cas une situation, une voie de droit, pour régler les différends.

Parallèlement, les romains créent des notions de droit. Il insiste que le droit doit définir les choses
juridiquement, l’art des définitions. Il en résulté un jeu des classifications.

Grand juriste prudent romain, Paul, « la règle de droit est un énoncé concis d’une chose existante ».
Les gaulois adoptent le droit des institutions et la religion. Rome diffuse sa croyance, ses dieux -> nouvelle
manière de romaniser. Le but est de détruire le druidisme, qui disparaît progressivement après la
conquête romaine (parfois de façon clandestine afin de faire persister la croyance).

Être un citoyen romain est un privilège. L’élite gallo-romaine est romanisée, certains vont être présents
dans le Sénat. En 212, l’Empereur Caracalla prend un édit (texte de loi) et il dispose que tous les hommes
libres de l’Empire reçoivent le droit de cité, sont citoyens romains, avec le droit civil et le droit politique.

Les institutions gauloises apparaissent uniformes aux institutions des autres provinces. Dans un plus vaste
but d’unification juridique et politique. Vers 250/275 après JC, l’Empire commence à trouver des limites et
ne cherche plus à conquérir mais à conserver.
 Instabilité politique : quelques défaites militaires. Les institutions romaines et locales des
provinces évoluent. En pleine crise, la Gaule et ses élites ont des velléités (=volontés non suivies
de réalisation) d’émancipation, d’indépendance, d’envie de rééquilibrer l’Empire vers la Gaule.

Les Gaules (provinces riches) se réunissent et prennent temporairement leur indépendance sous le
pouvoir d’élites, de chefs gallo-romains qui se proclament empereurs gaulois.

Section 3 : La christianisation de la Gaule

1) L’origine et l’expansion du christianisme :

Aux sources du christianisme, il y a une croyance, des adeptes et donc une secte.
Cette croyance est issue d’une croyance antérieure, d’une branche du monothéisme : le judaïsme,
constitué du peuple hébreu de la méditerranée orientale (Palestine), ce sont des sémites.
Le monothéisme est une particularité dans le monde antique. Le judaïsme doit à deux principaux
prophètes du peuple juif (Abraham et Moïse) l’existence et les commandements de Dieu, qu’ils ont
révélés. Les hébreux, fort de leur foi en ce Dieu unique, vont connaître sous l’Antiquité, une période faste,
brillante de prospérité sous les règnes des rois David et Salomon. Le droit hébraïque, la normativité se met
en place. Il y a un affaiblissement à la suite de la division du royaume de Palestine.
Les juifs font face à des phénomènes d’invasion et de conquêtes. Ils tombent sous la domination des
romains au 1er siècle avant JC (moment où les romains étendent leur possession sur la méditerranée).
Dans ce contexte, le christianisme prend racine. Les juifs restent dans l’attente d’un « Messi » -> envoyé
direct de Dieu.

En Palestine, naît un certain Jésus. Les calendriers sont changés. Jésus est accompagné de ses fidèles, ses
apôtres. Il dit que son royaume n’est pas ouvert qu’aux juifs, mais à tous les hommes de bonne volonté, de
foi. L’organisation des hommes doit reposer sur l’amour de Dieu et de ses prochains. Jésus se présente
comme le Messi, fils et incarnation de Dieu. Il remet en cause le pouvoir du clergé juif de Jérusalem.
Il est crucifié, mais ses disciples (apôtres) proclament qu’il va ressusciter.

Les chrétiens forment une secte qui va donner une religion distincte, se séparant du judaïsme. Le
christianisme repose sur le testament et est une religion monothéiste et une religion du Salut (un seul
Dieu que les croyants doivent rejoindre après leur mort dans une conception de la vie éternelle).
Elle est universelle, prosélyte. Une phase d’expansion s’ouvre pendant 50 à 100 ans après sa mort.
Construction de la doctrine chrétienne à partir d’un message évangélique. Paul et Saül donnent de
l’énergie pour convertir les populations. Une religion naît et est prêchée sur de vastes territoires. Le
christianisme est donc prêché dans les provinces gauloises (150 ans après la naissance du Christ).
Face à cette dissémination, l’Empire romain ne peut rester indifférent. Le culte impérial (rendre un culte à
l’empereur) se diffuse dans cet empire, en même temps que le christianisme s’étend.

Ce qui inquiète les romains est le défaut de loyauté des chrétiens. Ils ne veulent pas rendre le culte
impérial. Le politique et le religieux sont beaucoup plus séparés, marquée dans l’évangile lui-même.
« Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » prononce Jésus.
Cette distinction pose un problème dans la configuration romaine : le pouvoir terrestre se rattache au
divin. Les communautés chrétiennes sont persécutées par les pouvoirs romains.
Elles sont finalement tolérées et les magistratures n’arrivent pas à stopper cette expansion.
Une organisation de l’Empire s’impose et interdit la pratique du rite chrétien dans des écrits juridiques.
Mais cette persécution est inefficace et le christianisme continue de gagner les mœurs.

Au 4ème siècle après JC, on observe un premier renversement : le culte chrétien commence à être toléré
(années 300).

En 313, l’Empereur romain Constantin Ier prend un édit de tolérance à Milan ; les chrétiens ne sont plus
persécutés et peuvent pratiquer leur culte s’ils ne portent pas atteinte à l’ordre public romain.
Chamboulement, l’Empereur se convertit !
En 380, l’Empereur Théodose Ier prend aussi un édit à Thessalonique qui dispose que le christianisme est
désormais religion d’État. Un empire romain désormais chevillé au christianisme.
À partir de cette date (380), les cultes ou les pratiques religieuses non chrétiennes sont persécutées (en
particulier les païens, opposés au christianisme car religion polythéiste).

Le Principat (-27 à 284) est un régime politique mis en place par Auguste.
L’Empereur, le Princeps, est le premier devant le Sénat. Il surpasse tout le monde par son prestige, son
autorité. C’est la première phase du gouvernement de l’ancien Empire romain.

Ce Principat a évolué vers le Dominat (seconde phase du gouvernement, de 284 à 476) marque une
évolution dans l’empire romain : accentuation du caractère monarchique.
Le caractère impérial de l’imperator se renforce. L’empereur romain n’est plus un princeps mais un
Dominus (maître). Il exerce un rapport vertical, de propriétaire sur les sujets (ils ne sont plus des citoyens
mais des sujets de l’empereur). Le Dominus est un pouvoir différent par nature : il est sacré (généralisation
des cultes impériaux), c’est une monarchie impériale d’essence religieuse.

Les évangiles (textes de Saint Paul) peuvent être utiles à cette fin de légitimation, ont une origine divine.
L’empereur romain et ses conseillés vont prendre cette affirmation de Paul « tout pouvoir a une origine
divine, dès lors si quelqu’un s’oppose au pouvoir terrestre il s’oppose à dieu ».

> Moyen de légitimation du pouvoir du Dominus.


> Désormais, aidé par une religiosité partagée, l’idée d’un dieu créateur, l’empereur romain se
présente comme le représentant terrestre de dieu.

Dans cette relation entre le pouvoir monarchique et le christianisme peut légitimer la puissance, mais si
tout pouvoir a pour origine Dieu, il est aussi limité.
Une question est très discutée par les historiens : quelle part prend le christianisme dans le déclin de
l’effondrement de l’empire romain d’occident ? car les dates sont très rapprochées (l’effondrement a lieu
en 476, moment où le dernier empereur se voit retirer les insignes impériales). Y a-t-il un rapport de cause
à effet ?
1ère thèse venant des historiens chrétiens : la conversion de la spiritualité chrétienne a retardé
l’effondrement.
2ème thèse des historiens athées, marxistes : la conversion l’a au contraire précipité.

À compter de 380, dès lors que le christianisme devient religion d’État, les chefs des différentes
communautés chrétiennes disséminées dans l’empire (appelés des surveillants) vont devenir des relais,
des points d’appui de l’autorité impériale. Ces chefs vont devenir des autorités.
Des religions sectaires et clandestines au départ avec des communautés indépendantes les unes des
autres, le christianisme prend la forme d’une religion officielle de l’empire romain, d’une religion d’état, de
manière organisée (caractère uniforme, hiérarchisée, tendant à l’universalité).
Le christianisme avait commencé à fonder ses communautés croyantes : l’enjeu est maintenant de devenir
une Église.

2) L’institutionnalisation du christianisme :

Comment le christianisme tend-il vers une institution ? Une Église ?

L’Empire romain chrétien (vers les années 380, 400, 450) établit une série d’institutions originales, des
institutions fondées sur l’écriture sainte (évangile) et la traduction juridique romaine. Les deux se
rencontrent et évoluent ensemble.
Le rapprochement, l’alliance entre le christianisme et l’état romain, va faire naître une organisation
étatique, administrative, en vertu de laquelle l’Église chrétienne et l’état romain, tout en restant 2
institutions distinctes, sans fusionner (elles connaissent un développement parallèle et s’articulent l’une à
l’autre) s’influencent mutuellement alors que l’état romain intègre le christianisme, l’Église se romanise.

 L’état romain se christianise : les Empereurs devenus chrétiens vont s’efforcer de donner au droit
une connotation chrétienne. Par exemple dans le champ du droit de la famille : le droit romain
admettait le divorce (puisque le mariage est un contrat). Il n’a pas de caractère sacral, c’est un
contrat du droit civil entre deux personnes. Comme tout contrat il peut être résilié en divorçant.
En revanche, dans la littérature chrétienne et les évangiles de Saint Paul, le mariage avant d’être
un contrat est un sacrement.
La doctrine chrétienne dit que les deux époux sont unis devant Dieu, que cette union se fait sous
le regard de Dieu et est bénie. L’union dans la doctrine chrétienne ne peut se défaire qu’à la mort
terrestre. La dissolution volontaire n’est pas envisageable.
Le mariage chrétien ne conçoit pas de supériorité du mari sur l’épouse, on prône l’égalité pour
fonder une famille (pas de notion de puissance paternelle).

Le droit romain doit s’adapter afin d’appliquer les mœurs chrétiennes : en 331, on constate que
l’exercice du droit de répudiation (de rompre le lien du mariage) est limité. Le divorce est jusque-
là pleinement autorisé dans le droit romain mais désormais conditionné.

Au niveau Pénal, la procédure criminelle modifie les moyens d’obtenir la preuve sont renforcés. La torture
judiciaire va s’imposer dans la procédure comme mode d’accès à l’aveu (contradictoire avec les valeurs
chrétiennes !). Sur le plan juridique, le droit romain de la fin de l’Empire est très rigoureux et répressif.

 L’Église chrétienne se romanise :

Il faut remonter dès le premier siècle après JC. Le christianisme des communautés avait, pour perdurer,
commencé à s’organiser nécessairement. Cette organisation prenait la forme de différentes assemblées de
fidèles partageant la même religion et faisant vivre le culte chrétien, sous la responsabilité d’un
surveillant, un évêque.
L’idée que ces différentes assemblées, font partie d’un seul et grand ensemble, d’une même Église qui
apparaît comme un corps mystique, peut devenir une unité organisationnelle de la société.
Ecclésiologie = pensée de l’organisation de l’Église et de son rôle dans la société.
Le surveillant de l’Église de l’assemblée de Rome, l’évêque, devient le premier des évêques de l’empire (le
+ important, le pontife = pape).

Les évêques à la tête des différentes églises vont être des relais importants de l’administration impériale
qui vont acquérir des fonctions juridiques et administratives. Son autorité n’est pas seulement religieuse
mais assortie d’un pouvoir de iurisdictio (faire le droit, le dire). Il peut sanctionner, donner le droit dans un
espace donné c’est-à-dire dans les cités, au sein desquelles il y a des autorités non religieuse, laïques, mais
il va y avoir une autorité ecclésiastique. On parlera de diocèse : espace au sein duquel l’évêque exerce sa
iurisdictio.

À l’échelle des provinces de l’empire, un équivalent religieux se met en place : les autorités ecclésiastiques
en la personne de l’archevêque (à la tête de l’archevêché, composé de différents diocèses).

L’Église organisée commence à sécréter un droit nourri de l’exemple du droit romain car elle doit se
romaniser via des règles et un vocabulaire et par la doctrine chrétienne, les évangiles = droit canonique,
droit de l’église.
Ce droit est sanctionné par la iurisdictio et sécrété par les évêques et les conciles (réunions d’évêques) et
les papes (chefs des évêques).
C’est un droit disciplinaire : règle l’Église en elle-même et se régule par son droit (droit interne).
Dimensions séculières : ne régule pas que les rapports de ceux dirigeant l’Église mais a pour ambition
prétendre pouvoir s’appliquer dans la société car les évêques vivent auprès de la population.

Elle cherche à rythmer la vie sociale des chrétiens. Elle prétend de faire de ces sacrements (baptême =
intégration vie chrétienne, etc.) du droit.

Une distinction fondamentale organisationnelle s’opère :

Les hommes qui dirigent l’Église vont s’organiser fonctionnellement ;

- Choix de vivre dans la recherche perpétuelle de Dieu, de vouer entièrement son existence
terrestre : choix extrême qui les conduit à se mettre volontairement à l’écart du reste de la
société. Ce sont les premiers moines, les premières moniales (fém.) C’est le début du
monachisme. Ils se regroupent en communautés monastiques en marge des autres et prient pour
le salut du monde. Ils vivent en autarcie (se suffisent à eux-mêmes) et respectent des règles
disciplinaires internes -> 5ème siècle.

- D’un autre côté, il existe des hommes (aucune femme) qui sont membres de l’institution
ecclésiastique, qui ont épousé le sacerdoce et font partie de l’administration de l’église et vivent
au milieu des autres. Ils guident les fidèles chrétiens par leurs paroles, leurs connaissances des
textes saints. Et ont un pouvoir de juridiction, peuvent administrer un sacrement = mariages,
baptêmes... clergé séculier (qui vit dans le siècle, avec les autres).

CHAPITRE 2 : La conquête franque

Section 1 : Des invasions barbares à la chute de l’empire romain d’occident


§1 : les causes intérieures de l’effondrement

Il y a plusieurs causes à l’effondrement :


Les évolutions politiques, institutionnelles, juridictionnelles ont forcément une conséquence, les
évolutions de régimes aussi sont l’une des conséquences de l’effondrement.
La république romaine a été le régime, le mode d’organisation de l’essor Rome. Sous la république
aristocratique, en Italie et sur l’ensemble du pourtour méditerranéen. Avec le passage au dominat,
outre la rigueur de l’administration et du droit romain, des effets se font ressentir sur la croyance et la
religion.

Le droit à l’administration : le droit du dominat est de plus en plus rigoureux et la loi de l’empereur
écrasante. Au-delà de la coutume, des décision des magistrats, de la doctrine et assèche ces sources.
Le développement du principat voit la justice comme un service publique, un service de l’empereur :
tout est à lui.

De plus, Rome à vue son commerce s’étendre, les commerçant se sont déplacés sur l’ensemble du
monde méditerranéen et des contrats sont conclu avec des Grecs. C phénomène de développement
du droit commercial s’inscrit dans l’essor territorial (Rome s’ouvre, conquiert et commerce = pax
Romana). Des sociétés commerciales se forment.

A partir du principat -> dominat, phénomène de contrôle du commerce (contrôle de la procédure), on


cherche à étatiser le commerce -> droit public et économique. On veut contrôler les commerçant. Il
faut rigidifier le commerce par corps de métiers, par corporation, on sclérose le commerce =
affirmation de l’état étant source de difficultés économiques. Si règles contraignantes = freine
incidence échange = conséquences économiques.

L’administration peut être renforce, alourdies et perfection par le développement de juridiction


ecclésiastique, cependant, elle peine à régir un territoire immense. Le pouvoir maillage ce lourd
maillage administratif.
L’empire romain s’appauvrit économiquement (Rome perd en population, les bateaux naviguent
moins, les riches sont moins riches …). Alors, les empereurs commencent à se dire qu’il faudrait
scinder le pouvoir. Un homme, peu importe sa puissance, ne pouvait supporter tout le poids de
l’empire -> ils décident donc de nommer un second empereur dont chacun de ces empereurs
(Augustus) devraient s’appuyer sur un adjoint (césar). C’est ce qu’on appelle la tétrarchie (=empire
romain conserve son unité, le pouvoir ultime demeure à Rome, mais l’idée d’une dualité est
introduite). Cette dualité se creusera inévitablement pour aboutir à une division de l’empire.

En 326, Constantin (l’empereur converti) établit en Orient une ville à laquelle il donne son nom ->
Constantinople. Il construit sur le site de l’ancienne Byzance qui deviendra la ville principale, la
capitale de la partie orientale de l’empire romain.

Théodose trouvera ce système dangereux et supprimera les délégués à l’est (les césars) et ressaiera
de revenir en monarchie ce qui aboutira à un échec, il mourra en 395 et sera remis en place la
tétrarchie.

Malgré les efforts de l’État romain, du dominat, les sociétés commencent à reprendre leur autonomie
et faire leur marché du droit romain. L’empire romain a intégré les populations conquises. Ils leur
reconnaissaient des droits semblables aux droit civils mais différents (moins protecteur).
Ainsi, le christianisme a rompu avec la notion romaine (religion de la cité) au profit d’une religion
universelle.

§2 : les causes de extérieurs de l’effondrement

Il y a des causes naturelles (environnementales via les épidémies par exemple)


Il y a des facteur démographiques, humain

Depuis le 3e siècles, des populations dites barbares pénètrent dans l’empire.


Les pérégrins : étrangers intégrés à la romanité

Phénomène d’invasion : régions gauloises, régions frontalières du monde romain et du monde


germanique. Des peuples germaniques, des peuples non latinisés, des langue germanique différents du
latin (les Francs, les Franculière, les vandales, les visigour …) sont des peuples grégaires où l’autonomie
individuelle et la conception même d’une famille est méconnu, ils sont nomades, ils ne se sédentarise pas.
Ils ne connaissent pas l’habitat urbain. Ces peuples sont tous au départ polythéiste, ils sont considérés
comme des païen.
Leurs coutumes sont posées à l’oral et non à l’écrit. Les invasions sont violentes. A partir du 3e siècle, ces
populations mènent des raids guerriers qui sont victorieux mais ravageurs. Ces raids qui prennent par
surprise les camps romains, sont d’une violence indéniable. La violence est associée à ce camp
Puis, une forme plus pacifique, qu’on sous-estime souvent alors qu’elle a été la plus décisive. En effet, des
populations dites barbares vont s’installer durablement au marché de l’empire romain, dans des territoire
périphérique et l’empire ne s’oppose pas à ces installations. Au contraire, ils ont tendance à encourager
ces installations ponctuelles car dans un phénomène de violence ils trouvent qu’ils ont intérêt d’avoir ces
peuples dans leur territoire. C’est ainsi que des colonies formées par des populations étrangères se
développe -> ils sont bénéfiques car ce sont des travailleurs, soldats, laboureur… Ces colonies dont les
hommes sont des soldats mais en temps calmes sont dans les champs peuvent être intéressé par l’habitat
urbain. Ces colonies vont voir leur présence dans l’empire romain encadré par le droit, par un traité
(=foedus). Ces traités permettent à Rome de réquisitionner les soldats pour servir l’empire romain et en
contre parti ces hommes ont le droit de cultiver des terres. Ces peuples ont tendance à progressivement
fragiliser la cohésion de l’édifice romaine et progressivement de nouvelle circonscription administrative
voit le jour, pour remplacer celles qui fonctionnent moins bien, et cette circonscription administrative
s’appelle le -> Pagus (sous domination de comptes et de ducs).

Ces administrateurs ont les mains libres, ce sont à la fois des gouverneurs de territoires mais ce sont aussi
des chefs d’exploitations (ils furent d’immense terre agricole). En 476 après JC, l’empire romain d’occident
s’effondre (c’est à l’époque un évènement sans retentissement). Romulus Augustule, d’autorité factice,
dénuée de pouvoir, est déposé par le chef germain au Odoacre et on lui retire ses insignes impériaux
(couronnes, diadèmes…) signifiant que l’empire romain à l’ouest n’existe plus. Romulus n’exerçait pas la
réalité du pouvoir. Effectivement ; les force centrifuges, les forces périphériques (et les pouvoir locaux) ce
sont émancipé depuis des décennies et prennent leur autonomie.

La physionomie de la partie occidentale touchée concernée par ces évolutions, pouvoirs monarchiques
locaux sont mise en place -> En particulier un général, qui se nomme Syagrius, roi des gaules, se pose
comme le dernier défenseur de la romanité en Gaule, dernier continuateur de l’empire romain.
2) L’empire perdure à L’est : le droit romain post-classique

Fin du 5e siècle, début du 6e, l’occident est effondré. Cependant, la romanité est préservée à l’est.
Un empire orient qui, lui aussi, est caractérisé par la monarchie d’un roi.

Provinces orientales : marquées par la culture grecque et dépasse le latin (orient caractérisé par le
durcissement du pouvoir monarchique). La Grèce prend le dessus et la romanité se poursuit avec cette
langue et culture -> volonté de verticaliser, régir (durcissement des procédures), fonctionnement de la
justice, volonté sur le plan juridique, uniformiser le droit et le plan juridique. En effet, dans le phénomène
d’unification, il y a une volonté de de simplification.

Tout doit être recensé et soumis à la même forme : permet le contrôle des choses par leur validation : on
les homologues -> esprit de dominance
Uniformisation du droit : phénomène de compilation du droit (origine de la codification) = même logique
de départ. Ce régime est contre la diversité et la pluralité mais il favorise l’accessibilité : tout est dit par
une loi, une compilation : tout est au même endroit.

Ce phénomène de compilation en moyen orient avait commencé avant dans la partie occidentale de
l’empire dans le 4e siècle.
La logique compilatrice : en faveur du dominant est une source du droit s’imposant sur tous les autres
types de lois. La primauté, affirmation de la loi par rapport aux autres sources coutumes du droit va de
pair avec l’affirmation de l’empereur par rapport aux autres institutions (juges, auteurs).

Mouvement de développement de la loi : source écrasante du droit romain. La loi de l’empereur va


autoriser des juristes à donner des consultations, dit quels sont les prudents qui délivrent le commentaire
officiel du droit romain -> le droit romain ample devient ordonné et uniformisé.

Quelles sont les causes principales du phénomène de compilations dans l’empire orient ?
Le droit doit avoir un support

Le codex (codification) : usage privé pour les commerçants (contrats écrits) -> évolution de la volonté de
mettre par écrit sur un matériau, un support de droit.

Au 4eme siècle avant JC, ces compilations du droit romain, sont l’œuvre de la doctrine paradoxalement
(pas encore l’œuvre du pouvoir de l’empereur). Les juristes vont condenser, articuler ensemble les anciens
droit romain (compilation). Cette volonté compilatrice se traduit par deux codes : les codes grégoriens et
hermogéniens. Grégorus était professeur de droit à l’école de Beyrouth (premier à entreprendre de vaste
compilation). Le code hermogéniens (travail fonctionnaire impérial, constituer un droit accessible aux
juges, etc).

a) Le code théodosien

Promulgué par l’empereur Théodose II en 438 après JC.


En 429, il ordonne une grande entreprise de compilation -> à Constantinople devant le Sénat. Le
programme est d’accentuer l’autorité du pouvoir législatif de l’empereur d’orient ; faire que la loi puisse
porter jusqu’à l’occident afin de donner une unité (volonté de fortifier le pouvoir de l’empereur d’orient).
Avec le programme du code théodosien (en 438), toute les constitutions (loi) impériale promulgué depuis
Constantin sont compilés (rassemblé) -> il y a une unification. Il y a aussi, une volonté par la loi, par le
code d’organiser les questions professionnelles et religieuses. Les païens et idolâtres sont des populations
polythéistes quasi mineurs. La promulgation du code théodosien n’établit pas de manière direct la
suprématie de l’empereur Théodose sur l’occident.

b) Le code justinien

Ce code a été préparatoire et annonce sa deuxième grande compilation qui voit le jour au 6 e siècle ->
compilations justiniennes. Ces compilations justiniennes vont être menée entre l’année 529 et 534.
C’est une compilation, un corps de droit est composé de 4 recueils qui forme ce corpus. Il a une vocation
universelle, c’est le droit de l’empire romain -> il s’agit dans l’esprit de justinien d’instaurer un droit romain
nouveau sur les fondements de la tradition juridique nouvelle (son ambition est donc de réactualiser le
droit romain) et on parlera de droit romain post-classique. C’est grâce à ses compilations que le droit
romain nous a été connu en occident au Moyen-âge. C’est une source de la tradition juridique occidentale.
Le code de justinien c’est la continuité de l’entreprise de Théodose, le code de justinien est un recueil
officiel de constitutions impériales (lois) qui est plus ambitieux, qui va plus loin.

Les 4 recueils sont les suivants :


- Les lois des empereurs.
- Les instituts de justiniens (pédagogique et utile à la connaissance du droit, ils ont été largement
influencés par d’autre instituts, en particulier ceux de Gallus). Ces instituts ont vocation d’être une
clé d’accès pour les étudiants et les praticiens.
- Le Digeste, est un recueil qui condense et rassemble des fragments des principales œuvres des
grands juristes consuls.
- Les novelles, sont les dernières constitutions prise par l’empereur Justinien Ier dans la 2ème partie
de son règne (le moins intéressant).

Le droit romain est unifié dans son dernier état et est figé.

Section 2 : La quête d’une unité perdue : l’avènement du Regnum Francorum

Une concurrence des pouvoirs, un entrechoquement populations… l’heure est à la complexité


territoriale, juridique, politique…

Les institutions tiennent parce qu’elles se conforment aux institutions supérieures, dès que le haut
tombe, le bas tombe.

Dans ce contexte de complexité, il y a une institution, un pouvoir qui reste debout, qui survit à la
déposition d’Auguste -> le pouvoir de l’église.

Le maintien de la romanité car l’institution à fait le pacte de romanité = héritage romain sur le plan de
la culture, du droit.
Cette église assure la persistance d’une idée de romanité et donne base à l’idée administrative,
intellectuelle, à la constitution.
Dans le contexte du Haut Moyen-âge (on sort de l’antiquité), deux dynasties issues d’un même
peuple (les francs) :
- La dynastie mérovingienne
- La dynastie carolingienne
Ils vont opérer cette restitution de l’empire, cette idée est utile à l’affirmation concrète de
ses pouvoir dans un territoire de la Gaule et de la partie occidentale de l’ancien régime.

L’essai mérovingien est un échec. Il y a une tentative carolingienne : plus de succès mais échec aussi -
> plonge l’Europe dans une longue période de confusion.

Paragraphe 1 : L’essai Mérovingien


Comment à partir d’un peuple, une dynastie vont d’une part reconstruire à leur profit une
organisation politique et territoriale unifiée ? Une organisation à un royaume ?

a) Clovis 1er
Clovis est né vers 466, au moment où l’Empire romain d’Occident existe encore mais s’éteint à petits
feux. Il meurt en 511. Il est le fils d’un roi (Childéric) à la tête d’un peuple salien.
Lorsqu’il meurt, son fils devient roi (480) dans un Occident morcelé, un territoire de la Gaule lui-
même morcelé. Il n’a d’autorité que sur une partie de la Gaule.

Les francs saliens : communauté, peuple germanique non christianisée, polythéiste qui s’est installée
sur la rive droite du Rhin. Ils sont intégrés à l’Empire romain. Leur chef, Childéric, exerce un pouvoir
militaire, de commandement, au service de la romanité.

L’avènement de Clovis fait face à l’effondrement de cette partie de l’Empire. La partie occidentaliste
présente un aspect confus des royaumes Barbares.

La cartographie de la Gaule est complexe : au sud, des pouvoirs se sont érigés.


Le royaume des Burgondes (peuples germaniques au sud-est) et le royaume des wisigoths (sud-
ouest). Ces deux royaumes barbares sont à leur apogée.

Au nord de la Gaule, on trouve les francs qui se subdivisent en deux peuples ; les francs saliens et les
francs ripuaires. Les populations franques sont peu romanisées.

Une décision aux lourdes conséquences est prise : Clovis en succédant, décide de rompre l’alliance
conclue de manière séculaire avec les romains. Son père se contentait d’être roi des francs, mais lui
rompt l’alliance et les francs saliens rentrent en guerre contre Syagrius, qui contrôle la France centrale
(se présentant comme le roi des romains face aux Barbares). Les armées de Syagrius sont anéanties.

Clovis fait des francs saliens un peuple conquérant alternant ruse, habileté et violence. Il met la main
sur les autres royaumes francs et barbares établis en gaule. Il soumet et conquiert la gaule.

Mais en plus du talent militaire, il faut concilier les Églises. Au-delà de la guerre il faut faire la paix.

Les francs conquérants s’imposent aux autres barbares : Clovis doit l’accepter et se conformer à ce
qui lie les populations sur le territoire : le christianisme. Alors que les francs saliens sont polythéistes,
cela se fait par étapes.

D’abord, par l’intermédiaire d’un clerc Rémi, Clovis va conclure un mariage stratégique avec une
Princess burgonde, chrétienne. Épouser une princesse burgonde, c’est faire la paix après les avoir
dominés (Pax Romana), mais aussi faire un premier pas vers eux via la christianisation. C’est le
premier acte d’un processus de conversion. Clovis entre en catéchuménat : baptême qui intervient en
498. Cela fait de Clovis un roi chrétien.

Jusqu’à la fin du 13ème siècle, Clovis est présenté comme un prince conquérant, celui qui a posé les frontières
royaume des francs, dont découlera plus tard le royaume de France.

Le règne et l’ascension de Clovis ont longtemps été interprétés comme une victoire culturelle, une
affirmation de la supériorité des francs sur les gallo-romains.

18ème siècle : Montesquieu « esprit des lois » : évoque Clovis comme la supériorité des francs.

L’habileté de Clovis est certaine et lui permet d’apparaître progressivement comme le roi de tous en
gaule. Pas seulement des francs, des barbares, des populations germaniques battues, mais aussi des
gallo-romains. Il y a un pouvoir royal de triple légitimité : germanique, chrétienne, romaine.

Clovis est ancré dans la tradition barbare, lorsqu’il accède à la royauté en 480, il apparaît d’abord
comme l’héritier d’un héritage germanique. À mesure qu’il s’ouvre au christianisme, c’est un
princeps en puissance.

Clovis est d’abord entré dans la tradition barbare ; en arrivant au pouvoir il est entouré des Grands
(les rois francs, et épouse leurs règles). Clovis ne peut gouverner sans l’appui de cette aristocratie
guerrière.

Le serment de fidélité au roi des francs porte un nom que les historiens retiendront : le
Leudesamium. Le pouvoir du roi repose sur la fidélité.
En se référant au témoignage de l’évêque Rémi, il qualifie Clovis de Dominus et de Rex. Ce serait un
discours performatif : aider à la réalisation par les mots ?

Le terme de rex, de roi, titre que n’hésitait pas à prendre Childéric, indique la reconnaissance d’un
pouvoir public qui s’applique à tous. Dans les premiers écrits de Rémi consacrés à Clovis, il le décrit
comme un nouvel administrateur. Cela convient du fait qu’il est un administrateur du territoire, d’une
parcelle de la Gaule.
Sur ce même territoire, Rémi est à la tête de cette circonscription ecclésiastique.

Rémi le voit comme un continuateur et perçoit le rôle unificateur que Clovis peut jouer dans cette
volonté de reconstruire un ordre public. Il va plutôt utiliser la formule du « rex » plutôt que rex
Francorum (roi des francs). Au départ, Clovis continuateur de Childéric était païen, et Rémi était
chrétien. Il espère malgré tout s’entendre avec Clovis.

La correspondance entre l’évêque Rémi et Clovis se noue par l’entremise de l’écriture, maîtrisée par
Rémi et non par Clovis. Dans une lettre adressée à Clovis, Rémi affirme « vous êtes la tête des peuples
et tenez le gouvernement royal ». (= roi des gaules et non roi des francs).

Non le roi d’un peuple, mais en puissance le roi des peuples. C’est un roi guerrier qui impose
progressivement sa puissance militaire à ses voisins germaniques et gallo-romains. Il tient son
pouvoir de la conquête et cette situation emporte des conséquences dans le rapport à la terre, au sol,
au territoire.

Dans la conception franque, plus largement germanique, le rapport au territoire est un rapport
patrimonial. Le territoire conquis, sur lequel le roi franc exerce son pouvoir, son autorité, appartient
au roi. C’est son bien propre. Rapport de propriété, de possession, un rapport de droit privé, il n’est
pas un domaine public.
Lorsque Clovis va décéder, le royaume est divisé, réparti entre les fils du roi, comme une succession
de droit privé. À sa mort, le Regnum, fruit de la conquête, est partagé entre ses fils, comme la
terrasalica (la terre salique) l’est entre les fils d’un propriétaire. Clovis = plus grand de tous les
propriétaires terriens.

Terres saliques : terres distribuées aux guerriers francs après la conquête de la Gaule.

Le fils aîné de Clovis va recevoir la « Francia rhénane » (le Rhin) et les cadets se partageront la partie
méridionale et occidentale du royaume.

Le rapport à la propriété personnelle pose des entraves dans l’optique de la réaffirmation d’une unité
territoriale et politique. C’est l’un des signes les plus saillants de cette emprunte germanique.

Vase de Soissons : épisode plus significatif, emblématique de l’héritage païen (relatif à une religion
polythéiste).

Grégoire de Tours : clerc, homme d’Église.


Clovis, en chef païen (avant sa christianisation), vient de laisser ses hommes piller une Église et
s’emparer des biens, des objets, des ornements qui s’y trouvent (sources de richesses).
Parmi ces objets se trouve un vase dont ils s’emparent.
L’évêque, autorité ecclésiastique compétente, demande expressément à Clovis la restitution de ce
vase d’une grande valeur (bien de l’Église).

Clovis répond que le clerc est invité à se rendre à Soissons, ou en vertu de la pratique franque, il sera
procédé au partage du butin. La richesse, le butin du pillage, est partagé entre le roi et ses différents
hommes.
Il propose au clerc d’assister à cette répartition du butin. Clovis propose « si par tirage au sort et par
répartition le vase est attribué au roi, alors Clovis le rendra à l’Église ».

Le jour J, Clovis fait mieux et fait un pas en direction de l’Église. Il propose aux hommes de ne pas
s’opposer à ce que le vase ne soit pas dans le bien commun, extrait du butin, mais attribué à lui-
même. Il veut neutraliser toute action possible sur le vase.

Mais l’un des hommes s’y oppose à cette mise hors parts ; le tirage au sort est appliqué et le vase de
Soissons lui revient. La demande de Clovis ne fonctionne pas.

Mais la vengeance royale (faida) interviendra ensuite l’année d’après lors d’une revue des armes
pendant laquelle le roi passe en revue les guerriers. Il s’arrêtera devant le guerrier frondeur,
prétextera une critique de son armement. Il les jettera à terre, et pendant qu’il se baissera pour les
ramasser, il le tuera en s’écriant « souviens-toi du vase de Soissons ».

Dans cet épisode on voit la volonté de sortir des coutumes franques emprisonnantes. La
compréhension par Clovis des intérêts de l’Église, de la romanité catholique, qui demeurent à travers
la présence des autorités ecclésiastiques, traduit une prise de conscience précoce -> donner
satisfaction, rendre justice à l’Église. Cela prédispose Clovis à acquérir auprès des habitants de la
Gaule un prestige important, une aura.

Clovis se rapproche vers la foi chrétienne. Veuf de sa première épouse Geneviève, avec le soutien sur
les conseils de l’évêque Rémi, il demande au roi burgonde (Gondebau, qu’il a dominé par les armes)
sa nièce en mariage, car ils se sont christianisés. Clotilde est donc chrétienne. Grégoire de Tours et
Rémi relatent longuement la préparation du mariage.
Par ce mariage, le roi bien qu’il demeure païen, attire à lui bien des gallo-romains. Ce mariage
stratégique donne à Clovis, roi conquérant par les armes, un supplément de prestige manquant pour
raffermir ce pouvoir (par les armes et maintenant par les cœurs). Le mariage préfigure le baptême,
dans l’enrichissement de la nature du pouvoir royal. Cette étape du baptême nous est connue par
Avit, évêque de Vienne (petite ville du Rhône).

Lettre par Avit à Clovis vers 495 : « Rex » et fournit une indication supplémentaire : par son baptême
imminent, le roi s’apprête à revêtir un pouvoir d’une autre nature. Par le choix du baptême, il
réhausse son pouvoir royal au point de faire de lui un princeps.

Avit dit que les régions de l’ouest, occidentales, ont vocation à se retrouver à travers, sous un pouvoir
d’un roi -> baptême est une des conditions en s’inscrivant dans les pas de la romanité.

Parallèle audacieux qui s’esquisse : augmentation de son pouvoir -> considéré comme l’empereur
d’orient, unifier un territoire, a un pouvoir équivalent à celui ayant toutes les insignes impériaux.

495 à 499 : épanouissement du pouvoir de Clovis.

Clovis désormais baptisé va de plus en plus sous conseil des clercs se présenter comme un allié, un
contre-poids à l’empereur d’orient.
Le baptême est le premier sacrement reconnu par l’Église. Il contribue à conférer une double
légitimité : romaine et chrétienne.

« Princeps et consul » = on lui attribue des titulatures romaines. C’est à Tours, en 508, que Clovis
baptisé, reçoit de l’empereur de Byzance Anastase les codicilles (les insignes, les attributs) du
consulat.
Consul : magistrature judiciaire importante dotée de l’Imperium, rôle développé pendant la période
républicaine de Rome. Imperium = pouvoir de iurisdictio. Les consuls voient leur pouvoir aspiré par le
princeps.

Clovis constitue une autorité chrétienne et défend une certaine conception du culte chrétien qui
s’oppose à une pratique minoritaire descendante du christianisme : l’arianisme.

L’arianisme renvoie à l’Arius, un homme d’église qui a développé une conception particulière du
christianisme, qui remet en cause la doctrine chrétienne. Ces théories ont été condamnées dans une
réunion d’évêques.

Clovis sera très marqué par la remise des insignes. Le titre de consul reconnu à Clovis par Anastase
vise non pas à le faire devenir un Empereur (Augustus), mais à lui reconnaître en Occident une dignité
particulière, romaine, à même de le situer dans une hiérarchie romaine, de le placer juste au-dessous
de l’Empereur d’Orient. En quelque sortes, Clovis apparaît comme un chef franc, chrétien ->
prestigieux.

À partir de cette époque, Clovis commence à être qualifié d’une façon particulière : on cherche à
augmenter son pouvoir et ses titres. Il est consul et Auguste. Grégoire de Tour contribue à cette
confusion. À travers ce cheminement militaire, politique, religieux, juridique, des conséquences vont
en résulter quant au pouvoir du roi.

Les dernières années du règne font apparaître un constat. Fort de son statut, il doit être à même de
se muer en roi législateur : être le premier en Occident, s’inscrire dans le lègue de la romanité du
christianisme.
Exemple : l’adoption de la loi salique :

Clovis a conquis la Gaule et imposé son pouvoir, notamment au peuple germanique des wisigoths, ayant à
leur tête un roi. Il cherche à leur donner une coutume, une forme romanisante. C’est la raison pour laquelle
il éditera un texte, le Bréviaire d’Alaric. Clovis prend l’ensemble des coutumes des francs saliens (coutumes
orales) et les posera à l’écrit.
La loi salique (ou lois des francs saliens) : acte législatif, volonté royale permettant d’imposer des
coutumes romaines. Clovis n’en est pas le rédacteur, il a demandé à des clercs de s’inspirer des premières
lois établies par les wisigoths pour transposer cette méthode au droit des francs.

Depuis l’époque où l’Empire romain a fait un pas vers le christianisme (313 -> édit de tolérance de
Constantin), l’une des prérogatives de l’Empereur est de pouvoir convoquer et réunir des consilles
(réunions d’évêques). Il y a donc un enjeu pour avoir l’autorité. Le droit de l’Église en tire son essor.

Pour le territoire des Gaules, il va convoquer un consille à Orléans qui s’aboutit en 511 (fin du règne).

Ce qui nous importe ici, c’est l’esprit de communion de foi, d’idées, entre les évêques et le roi Clovis,
qui apparaît comme celui qui assure la sécurité de la tenue du consille.
Si on se réfère au préambule des actes du consille d’Orléans, on se rend compte du rôle précieux de
Clovis dans l’Église. « À travers le Seigneur, fils de l’église catholique, le glorissime Clovis, se tiennent
ici tous les évêques auxquels le roi avait ordonné de venir au consille ».

À la mort de Clovis en 511, la titulature royale est portée par l’aîné et le territoire est administré par
ses différents fils. Après Clovis, c’est toute une dynastie, une lignée de rois qui forment la dynastie
mérovingienne.
On alternera entre des périodes où tantôt le royaume est réunifié (un seul fils), et tantôt la pratique
des partages s’appliquera.

B) Nature et organisation politique de la royauté merovingienne :

L’idéal de la « Res publica » développé par Aristote. Il naît de la culture grecque = bonne organisation
de la cité, harmonie, intérêt public dépassant les intérêts privés. Il est porté haut par la romanité.
Cette idée s’est effritée.

Il y a une idée qui apparaît fortement, celle dont le pouvoir de Clovis qui s’impose repose sur l’idée
de nécessité. La royauté est perçue comme nécessaire. Cela s’explique à la fois par une nécessité
urgente, le morcellement de l’Occident, la quête d’une unité perdue. Cela s’explique par une culture
de ce que les juristes appellent la culture du droit naturel, classique. Il faut se conformer à un certain
ordre des choses. L’univers, le cosmos a une hiérarchie et la société doit s’y conformer (droit naturel).
Le roi franc est « le garant de l’harmonie cosmique et de la paix ».
On perçoit l’idée que le pouvoir du roi, du rex, est un rôle de père, père de ses hommes, une
comparaison paternelle. Le roi défend ses peuples des ennemis. Il est à la manière du père,
protecteur et nourricier, c’est un pater.

Le roi est aussi considéré, conçu comme un guerrier. En effet, il aurait des pouvoirs surnaturels.
Les évêques jouent un rôle dans l’endoctrinement des populations, des fidèles.
Il y a volonté de soutenir, de légitimer, d’articuler la puissance de l’Église à celle du détenteur de
l’autorité laïque. Le princeps serait donc le roi franc, le roi mérovingien de la volonté même de
l’empereur d’Orient. En Gaule, on dit « à la fois consul et Auguste », on donne à son pouvoir une
dimension, une nature impériale. Par ailleurs, les clercs, en endoctrinant les populations, jouent un
rôle de précepteur (enseignant). Ils nouent une relation directe avec le pouvoir royal mérovingien.
Ils exercent un préceptorat auprès des premiers rois mérovingiens : enseignent l’humilité, l’amour de
Dieu, les valeurs chrétiennes... Ils s’efforcent de les éclairer dans la manière de penser et de
gouverner. Ce rôle, ce préceptorat de l’Église, la manière de conseiller commence à se développer et
est à l’origine d’un genre littéraire particulier au Moyen-Âge, les miroirs des princes (=genre littéraire
ayant comme point commun de donner un enseignement au prince sur la manière de bien gouverner
-> modèles, exemples).

Ce pouvoir repose sur deux notions : le mundium et le bannum.

- Le mundium : ressemble fortement à une adaptation dans un cadre franc médiéval de


l’Imperium. Le roi franc a un pouvoir étant l’expression de la volonté du maître, de la volonté
du père s’exprimant pour protéger les individus et les peuples. S’opposer au mundium est
porter atteinte à la paix du roi. Il est vecteur de paix par la puissance paternelle qui l’impose
et qui rend la justice.
- Le bannum : autre manifestation de la volonté royale. C’est une manifestation secondaire au
mundium. Il s’exerce sur celui qui, alors qu’il a encouru la justice royale, refuse de payer une
compensation, une amende. Ce refus de se soumettre à la justice royale met en quelques
sortes le sujet hors la loi, hors de la communauté. Ce n’est pas un pouvoir de justice cette
fois-ci mais un pouvoir de police, de répression.

Des formes de liens juridiques lient les rois mérovingiens aux autres hommes. Clovis et ses
descendants ne peuvent gouverner le territoire sans l’appui indéfectible de l’Église pour les aspects
sociaux, religieux, moraux, mais surtout ne peut traiter les aspects militaires etc.. Sans l’appui des
grands, des aristocraties guerrières car la solidité administrative territoriale fait défaut.

Les rois mérovingiens s’entourent, sont tributaires, des relais qui constituent les membres de
l’aristocratie guerrière et continuent à devoir s’attacher, s’assurer de la fidélité des personnages les
plus puissants du royaume. La fidélité de chacun dépend de la fidélité de tous, il y a une idée de
communauté. Le tout repose sur l’accumulation de serments faits individuellement.

Le pouvoir du roi est un pouvoir privé, puisqu’il repose sur le serment prêté par les grands au roi, et
par les sujets les plus simples aux grands.
Il faut être prudent : serment = acte à caractère unilatéral. Le sujet prête serment au roi et non pas
l’inverse.

La royauté mérovingienne est-elle en fin de compte plutôt une royauté germanique et franque qu’une
royauté romaine ?

Clovis et Childéric portaient avant la conquête de la Gaule le titre de rex. Le pouvoir monarchique
s’inscrit dans le respect des formes de la romanité.
Cette idée d’une tradition plutôt germanique ou romaine est compliquée ; si l’on considère tous les
traits d’identité, si l’on prend la royauté mérovingienne dans son ensemble, difficile de dire avec
exactitude, avec certitude quels sont les traits proprement francs ou romains.
Les éléments qui renvoient à la tradition germanique : rapport patrimonial à la terre, pratique des
partages = droit privé des biens. Tout le terrain appartient forcément à quelqu’un.
Dans le droit romain, il y a une idée de propriété, de domaine public.

L’idée très forte chez les rois mérovingiens de délibération avec les grands et le peuple ont réuni des
assemblées de grands pour légiférer.
C) Une organisation juridique et sociale sous les mérovingien :

Quelles forment prennent l’administration et le droit ?

L’administration : peut être décomposée à l’échelle d’un royaume franque qui couvre les limites de la
France actuelle qui est un palais royal. Ce palais abrite le roi, l’ensemble des conseillers du roi et sa
garde personnelle rapprochée, mais aussi ces principaux familiers, son entourage proche. Ce palais
n’est pas un lieu fixe, il est en réalité nomade. Ce n’est pas un lieu mais en réalité une administration
plutôt simple. C’est auprès du palais que les jeunes aristocrates sont envoyés pour parfaire leur
éducation ecclésiastique afin d’obtenir des statuts (officiers du roi). Ces officiers palatins sont
organisés hiérarchiquement. Le plus en haut de l’échelle est le major palatum (maire du palais). Les
attributions de ce major palatum sont de plus en plus étendues (aucun acte organique ou
constitutionnel n’a prévu ou fixé les limites de ces attributions). C’est la coutume que cette officier
major palatum prendra une place importante dans l’organisation. Au-dessous du maire du palais, on
retrouve le comte du palais. Cette compétence judiciaire de dire le droit, de sanctionner le droit ne la
tient pas de lui-même, il l’a tient du droit. Il intervient comme autorité judiciaire pour le roi, pour le
compte du roi. On retrouve des trésoriers, des agents trésoriers et également la chancellerie. Cette
chancellerie s’inspire d’une administration romaine, c’est le lieu où les agents sont chargés de rédiger
les actes royaux (toutes les décisions du roi passent par la chancellerie). Ils ont la fonction de scribe et
de notaires. L’essentiel de ces fonctionnaires seront des ecclésiastiques.

Quant à l’administration territoriale, elle repose sur une unité territoriale de droit commun que l’on
appelle le Comté (pagus). Une volonté de crée un maillage territorial apparaît qu’on appellerait le
centenaire (car à la tête d’une centaine de circonscriptions). Cette volonté est de courte durée
puisqu’elle résulte d’un fiasco.

Le comte chargé d’administrer la circonscription exerce toutes les fonctions d’autorité publique. Il n’y
avait pas de distinction de pouvoir mais il agit toujours au nom du roi, et non pas en son propre nom.
Au sein du même espace, de son comté, le comte cohabite avec une autre autorité administrative,
normative et juridictionnelle -> l’évêque. La circonscription territoriale au sein de laquelle l’évêque
exerce son pouvoir est le diocèse, qui correspond dans ses limites au pagus.

Le droit et la justice :

Le droit pour être rendu a besoin de structures administratives.


Les populations germaniques sont bcp moins de nombreuses que la population gallo-romaine
installée de longue date. Pourtant, elles vivent ensemble sur un même territoire. Les populations
germaniques sont christianisées, mais cette conversion ne fait pas tout. Les populations ont un
rapport à la normativité du droit différent.
Ces populations vont commencer, progressivement, à se mélanger.

Quel droit appliquer pour régir des relations, trancher des litiges entre des populations gallo-
romaines et des populations d’origine germanique, wisigoths ?

Chacun a son droit, car il n’y a pas de principe d’unité du droit.


Sur plusieurs siècles, les populations gallo-romaines ont appliqué le droit romain (le mariage, les
affaires etc). Ensuite, ce droit a été mis en livre, dans des codes, et s’est donc appliqué à toute la
Gaule.

Les règles romaines se sont vulgarisées, les techniques romaines se sont simplifiées pour fonctionner
dans un cadre spontané, local, sans l’aide des juges, des professeurs… Il est appauvri. Dans les
dernières années de l’empire romain d’occident et dans les années ayant suivi sa disparition officielle,
un certain nombre de chefs germaniques installés en Gaule (wisigoths) se sont penchés sur la
question du problème du choix d’un droit pour différents peuples.
Par leur chef Alaric, dans un souci de compréhension du droit, ils vont rédiger un texte, le Bréviaire
d’Alaric. C’est la synthèse du droit romain appliqué en Gaule. C’est en effet la simplification de l’écrit
germanique du droit romain, lui-même simplifié. Ce phénomène simplifie et germanise le droit gallo-
romain.

D’un autre côté, le droit qui régit les relations entre les populations germaniques est spontané, oral et
repose sur l’usage des coutumes. C’est un droit primitif, simple qui n’est pas étudié par les prudents.
Dès lors que les populations germaniques vont se trouver aux côtés des population romaines, leur
droit va subir des modifications. Les deux normativités vont converger -> Clovis ordonnera la
rédaction de la loi salique, la mise à l’écrit d’un certain nombre de règles juridiques des francs saliens.
Mettre à l’écrit ce qui est oral est un pas vers la romanité, on adapte le droit, on le fige.

En dépit de cette convergence, les sources du droit ne sont pas les mêmes. Sous les mérovingiens, les
populations germaniques sont régies par la loi salique et les populations romaines par le Bréviaire
d’Alaric.

Lorsqu’un litige survient entre deux hommes du royaume de franc, une question préalable aurait
toujours été posé par le juge -> Sous quelles lois vis-tu ? La réponse donnée par chacune des parties
était appelé la professio legis (profession de loi) et la réponse sera « mon père et mes ancêtres
vivaient sous tel loi ». Lorsque le litige concerne deux romains ou deux germains, il n’y a pas de
difficultés. Cependant, s’il y a un litige entre deux personnes de loi différentes alors il est plus difficile
d’appliquer le droit.

Pourtant, sur ce passage de dichotomie et de pluralisme, on ne sait pas grand-chose sur la manière
dont les juges ont dans le cas de causes mixtes choisi quel type de droit et de critères. Le droit
germanique mis à l’écrit par la loi salique est lacunaire, il y a que des dizaines d’articles, il va
beaucoup recourir aux lois mixtes. Inversement, il est probable que les populations gallo-romaines
aient pu invoquer la loi salique pour demander réparation ou condamnation commis par un franc. Il y
a eu des croisements entre les ordres juridiques, les juges ont puisaient dans des droits germaniques
ou bien des droits saliques dans des litiges mixtes. En réalité, progressivement, cette dualité va
s’estomper. Ces droits juridiques, premièrement distinctes, vont converger au fur et à mesure et vont
former un seul droit commun.

Dans la physionomie de ce droit, la loi est rare et le domaine de la loi est restreint. La loi du roi
n’intervient que pour mettre à l’écrit des règles déjà existante ou pour ratifier. Une partie du droit
privé est déjà régit par le droit de l’Église. La source législative est rare sous les mérovingiens.
Le droit est vivant et se développe dans un cadre horizontal -> passage d’un pluralisme juridique
correspondant au pluralisme ethnique à un mélange et les règles respectives vont interférer et
s’enrichir mutuellement.

Sanction du droit par un tribunal du droit commun, qui s’inscrit dans le bagus, avec à sa tête le
compte. Ce comte a fonction de judex (juge). Les sujets du roi présentent et plaident les différends.
Ce tribunal comtal porte un nom, le malberg, c’est le tribunal de droit commun. Le malberg deviendra
le mallus. Ce malberg est présidé par le comte, ce dernier est un agent du pouvoir mérovingiens,
nommé par le roi. Ce comte est issu de l’aristocratie franque, il n’a cependant, aucune formation
juridique. Sa compétence juridique techniquement très faible, il est instruit du droit germanique
mais n’a lui-même aucune technicité, aucun cursus. Le tribunal est collégial (ils sont assistés pour
rendre la justice, cette idéologie vient de l’Église qui disait qu’un juge non assisté est dangereux). Le
comte est entouré d’adjoint nommé les Rachimbourgs, les agents de la vengeance, qui n’ont aucune
compétence juridique également. La justice dans sa première conception, est une force de vengeance
publique et non pas une vengeance privée. Les sujets du roi devaient être présents, au moment où
les jugements se passaient, sinon ils payaient une amende. Lorsqu’on la paye, on évolue vers une
corruption. Les francs vont essayer d’aménager le principe de publicité judiciaire : les tribunaux de
proximité pour les causes mineures vont être institués, qui eux, vont être permanents à la tête
desquels on trouvera des agents, des scabinis. Ils sont là pour pallier le fait que la justice est rendue
de façon périodique, et pour les contentieux qui doivent être rendus rapidement. La justice est
rendue de façon plus sérieuse.

La procédure devant la juridiction du Malberg :

La distinction entre droit pénal et civil n’existe pas. La justice est commune entre ces deux domaines.
Cette distinction existe dans le droit romain.
Les mérovingiens n’y prêtent pas attention, car les causes révélées sont celle du pénal et du civil. La
procédure commence par une interpellation : le demandeur saisit la justice comtale et assigne de
cette façon un autre homme en justice. Il faut une plainte devant le juge afin de comparaître les deux
parties.
La procédure est accusatoire : le tribunal, le comte et les assesseurs laissent les parties conduire le
procès en apportant les preuves, créant les débats. Les hommes du tribunal ne conduisent pas
l’affaire en tant que justice inquisitoire : recherche, questions, etc.
Il y a très peu d’éléments écrits et obéit à un grand formalise : des rituels, des phares, des gestes à
accomplir. Le tribunal doit dire la vérité d’une loi face au litige pour trancher le différend -> prononcer
une peine, une sanction civile.
Pour prendre une décision, il faut des preuves de culpabilités, de responsabilités.
Quelles sont les preuves reconnues et identifiés comme tel ?
Dans une société peu alphabétisée dans laquelle la preuve littérale est très rarement reconnue. Les
preuves écrites sont utilisées dans le droit canonique, un droit riche, par les écrits du mariage, du
baptême, etc.

Preuve testimoniale (le témoignage), l’aveu, le serment, l’écrit, l’indice de présomption sont les cinq
types de preuves
La preuve par témoin a l’air simple mais on la rencontre souvent dans les litiges car on craint les
représailles, c’est la vengeance.

Le serment, c’est prendre Dieu à témoin. À l’époque, les justiciables sont instruits dans la foi et prêter
serment est un acte fort, et celui qui ment ira en enfer.
La preuve par indice de présomption suppose que la science du juge à partir d’éléments matériels
avancés par les parties.

La charge de preuve repose sur le défendeur. Le défendeur doit prouver qu’il n’est pas coupable.

Il y a donc des voies de procédures particulières pour réunir des preuves irrationnelles, ce sont des
signes envoyés par Dieu qui viennent pallier l’insuffisance des hommes.

L’accès bilatéral à la preuve :

Le duel judiciaire : les parties s’affrontent armes à la main. La blessure ou la mort de l’autre cèdera la
fin du combat, ayant lieu devant le Malberg. On considère que celui qui gagne le duel a vu son bras
armé par Dieu => intervention divine.

L’accès unilatéral à la preuve :

Ne concerne qu’une partie, généralement le défendeur qui ne parvient pas à retourner la charge de
la preuve. Il va subir une épreuve physique qui aboutira à des résultats, et selon son interprétation,
une preuve de culpabilité ou d’innocence. 2 types d’ordalies de rituels : l’ordalie par le feu et l’ordalie
par l’eau. L’ordalie par le feu => on soumet l’accusé à marcher sur plusieurs mètres pied nu sur le feu,
ou à saisir pleine main le métal chauffé.
L’ordalie par l’eau => on fait chauffer un chaudron et on y plaçait un anneau au fond.

Plusieurs jours passaient, le Malberg observait l’état de la brulure. Soit il estimait qu’elle avait bien
cicatrisé et la preuve de l’innocence, soit la brulure était moins belle, elle inspirait alors aux juges la
culpabilité dans leur intime conviction.

Le recours à l’irrationnel permettrait d’aboutir à une preuve rationnelle.

Le haut clergé condamne fermement le recours aux ordalies, c’est une justice qui mutile. Sur le
fondement religieux, l’évêque de Lyon, écrit qu’on ne peut pas convoquer Dieu à faire des miracles =>
on ne justifie pas en invoquant Dieu.
La justice des hommes doit rester rationnelle.

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Cette restitution s’accompagne d’une rénovation, l’un ne va pas sans l’autre. La rénovation impéril
enclenche une politique culturelle à laquelle charlemagne depuis son palais se comporte en
Messène, attire à lui des artistes et soutient des artistes. Il enclenche lui et son entourage une
renaissance de la culture en occident attirant dans son palais, des hommes de lettres, des clercs…
Grace à l’effort mérovingien, un rôle éducatif du palais avait pu se développer depuis 1 siècle mais
charlemagne va davantage l’encourager. Le début du M-A avait donné lieu à une rétractation du
commerce, dans un contexte d’invasion barbare, les relations commerciales s’étaient sclérosées. Le
commerce se réduit d’échelle devient beaucoup plus autarcique et de moindre ampleur.

Cette unité carolingienne obtenu à travers la guerre permet de restaurer le palais. C’est un processus
de rénovation d’art qui passe par la sculpture, la peinture… C’est un art qui se distinct par sa
singularité. La renaissance permet également d’obtenir une région d’échange et de commerce rural,
qui s’étend même à l’international. Au sein de ce palais carolingien, une diplomatie se développe.
La restitution et la renaissance permettent des relations diplomatiques qui permettent des échanges
culturels et un développement commercial. Les carolingiens tirent profit d’un échange avec
l’Espagne. Il y a donc un phénomène d’internationalisation.

La politique prend aussi une forme d’instruction. Le haut clergé va s’attacher au palais et généraliser
et moderniser l’écriture latine. Il y a une forme d’instruction au sein de la politique et de latinisation.
Il y a notamment le développement de l’école du palais (d’où la réputation de charlemagne d’avoir
inventé l’école).

Malgré ses modifications et changements, la persistance d’une conception du pouvoir franc-


germanique continue d’imprégner les carolingiens et cette persistance s’observe notamment à
travers la coutume et les partages territoriaux. Malgré tous ses efforts de romanisation, on a toujours
dans la pratique de ce pouvoir, la persistance de cette pratique de « partage ». Et charlemagne
organise lui-même, à la fin de son règne, le partage du territoire devenu immense. Face à un
territoire qui augmente sans cesse par les conquêtes, charlemagne juge d’organiser un partage. Tout
d’abord, pour la perpétuation de cette pratique de partage et aussi pour une meilleure administration
de l’empire. Le partage envisagé par charlemagne lui-même n’entre pas en vigueur car un seul de ses
fils légitime (Louis) survit. Finalement, le partage prévu est suspendu car un seul de ses fils légitime
survit. Louis va donc devenir roi des francs et empereur d’occident.

En 817, Louis le pieux est à la tête de l’empire carolingiens (occident), Louis va prendre une décision
impériale (l’Ordinatio impérii). Ce texte est élaboré sous l’influence des nostalgiques de Rome. Dans
ce texte, il affirme l’indivisibilité de l’empire et il entend imposer une règle de succession à l’empire
au profit de son fils ainé (Lothaire). Il y a un essai de faire perdurer cette unité acquise, de donner à la
rénovation impéril une sérénité.

Lothaire est donc mis en avant, c’est lui qui recevra les clés de l’empire, il est proclamé empereur
associé avant même sa succession afin d’assouplir sa succession dans l’esprit du peuple. Alors que
Lothaire devient le successeur, les deux autres fils de louis le pieux (Pépin et Louis) n’ont pas vocation
à être empereur mais on ne peut pas les laisser sans vocation. En vertu de ce texte, les deux fils
cadets reçoivent les partis de l’empire -> les royaumes mineurs. Cependant, ces royaumes sont
administrés sous l’autorité impériale ce qui signifie que les cadets administreront sous l’autorité de
l’ainé = l’empereur est supérieur au roi. Regnum Francorum a été étendu et le territoire est immense.
L’empereur va décider que les territoires éloignés vont devenir des royaumes secondaires qui seront
tout de même sous l’autorité de l’empereur. Louis pieux, devient veuf puis se remarie, et avec sa
nouvelle épouse il a un fils qu’il prénomme Charles. Contre tout attente, louis le pieux, va tenter de
revenir sur l’acte qu’il avait dicté pour accorder des avantages et droit au plus jeune de ses fils. Il faut
organiser le droit et la répartition des cadets. Les trois premiers fils s’unissent et contraignent leur
père par la force pour qu’il renonce au pouvoir. Louis pieux est donc déchu. Dès lors que l’empereur
est déchu, l’acte est rappelé dans toute sa pureté. Cette prééminence à Lothaire ne tarde pas à être
un fruit de désaccord entres les frères. L’un des fils de louis pieux, Pépin, meurt. Il faut donc repenser
l’administration et la partition administration de l’empire. Une nouvelle organisation s’est alors mise
en place entre les trois fils survivant (Lothaire, Louis le germanique et Charles). Il ressort de cette
nouvelle organisation que Lothaire et Charles sont plus avantagés que Louis. Lothaire souhaite obliger
ses frères, à la mort de son père, de lui reconnaître sa suprématie. Les deux frères s’y refusent -> la
guerre éclate. En 842, Charles et Louis alliés contre leur frère ainé Lothaire ont cette fameuse entrevu
près de la ville de Strasbourg et prononce un serment (serment de Strasbourg). Ils font le serment de
s’allier militairement contre leur frère. La guerre éclate et Lothaire cède à la pression de ses frères ->
En 843, un traité est signé à Verdun qui porte sur le partage et l’organisation territorial de l’empire. En
effet, avec le traité de Verdun, Charles est reconnu roi de Francis Occidental, Louis germanique est
reconnu roi de Francis Oriental et Lothaire consiste le titre impérial sans prééminence et suprématie
se voit reconnaître le Lotharingien.

B) Nature et organisation de la royauté carolingienne

La conception carolingienne porte haut une nouvelle conception du pouvoir qu’elle souhaite
imprégner d’idées romaine, impériale. Il faut se distinguer de l’ancienne dynastie. Les carolingiens
choisissent la chevelure courte sans le port de la barbe. Ils se développent une dynastie carolingienne
qui durera 2 siècle et demi. Le poids de l’église se renforce avec la consultation du Pape qui valide la
déposition et la cérémonie du sacre. Ce sacre permet au roi d’avoir un caractère prophétique, il est à
la fois roi et prêtre. Le sacre va être perpétuer par les rois sous les carolingiens. Grace au sacre de
l’église, il trouve chez les empereurs capables d’accomplir l’unification de la chrétienté et surtout
l’église impose au roi une éthique -> ils ont une responsabilité morale envers leur peuple. Lorsqu’il est
couronné empereur à Rome par le pape Léon III, charlemagne est couronné selon un cérémonial
pratiqué selon la coutume romaine -> il recoit le titre d’Auguste.

Il faut évoquer une lettre écrite par l’une des figures les plus important durant le règne de
charlemagne -> Alcuin. Il exerce une influence une politique et culturelle importante. Il possède des
relations avec Charlemagne. Selon lui, trois personnes sont au sommet -> le Pape, l’évêque de Rome
et l’empereur.

Constantin 6 a été renversé par une coalition tentée par un entourage politique formé par sa propre
mère. Alcuin dit que Charles est la seule autorité capable de guider le peuple chrétien pour deux
raisons car il éclipse le pape et l’empereur par la sagesse (il les surpasse par la puissance, sagesse). Il
lui donne une mission -> restaurer l’empire en occident. Il insiste sur le fait que trois traditions se
rassemble en la personne de Charles ; tradition biblique, les écritures saintes et les évangiles.
L’influence d’Alcuin est importante.

De plus, Hincmar de Reims. Cette renaissance intellectuelle soutient le passage du royaume à


l’empire et permet à charlemagne de passer empereur. Cet entourage ecclésiastique est à l’origine de
ce passage. Cette littérature particulière qui s’inscrit dans cette renaissance, on appelle cela la
littérature dites des miroirs des princes. En l’ouvrant, le prince se voit tel qu’il doit être. Cette
littérature porte sur ce qu’est l’institution royale et la finalité d’action (dans quelle finalité il doit être
exercé). Ce pouvoir royale est légitime et doit être subordonnée au pouvoir impérial.

Le ministérium s’applique à toute fonction de service. Avec l’alliance du trône et de l’église


Trois devoir s’incombe au roi : une mission religieuse qui consiste à amener le peuple chrétien au
salut, d’exercer la justice d’une part dans un souci de conformité avec la justice divine et d’autre part
pour protéger les faibles, les malheureux et l’église. Finalement, le dernier devoir est la guerre ainsi
que la conquête.

C) L’organisation juridique et social sous les carolingiens

La dynastie carolingienne sous le règne de Charlemagne tranche par sa volonté de donner une sorte
de nouvel éclat aux nouvelles institutions. Cette quête est l’une des manifestations de la restitution.
Ce droit avait connu des évolutions assez complexes, le droit gallo-romain s’est fondu aux coutumes
barbares. Cette coutume a été mise à écrit. Le cœur du droit romain et privé sont coutumiers. Le droit
canonique (droit de l’Église) a l’ambition de saisir des chambres de la vie sociale (souhaite régir le
droit civil et le rapport entre époux -> mariage, divorce, filiation). Dans ce contexte carolingien,
charlemagne et louis le pieux ont à cœur dans ce souci d’unité qui porte la restitution, dans cet
objectif d’unité, les princes carolingiens souhaitent favoriser l’unité du droit notamment du droit
privé -> en faisant en sorte que le roi, l’empereur, puisse redevenir un législateur (être une source du
droit).

On va engager une certaine renaissance de la loi, elle apparait comme le symbole de la renaissance e
l’État. On remarque que cette loi carolingienne au plus grand nombre, cette renaissance de la loi est
un phénomène observable (plus de loi), s’élabore toujours dans le cadre de grandes ’assemblé réunis
autour du roi, de l’empereur. Ces assemblés au sein duquel les grandes personnes : on retrouve des
personnes d’aristocratie, ceux qui sont également à la tête de ces grand maillage ecclésiastique.
Grosso modo, les grandes personnes du contexte laïque et ecclésiastique. Ces assemblées s’appellent
les plaids. Ils sont réunis autour du prince carolingien.

On a donc une continuité avec l’administration carolingienne -> l’administration du palais, un service
puissant de démocratique chancelier appuyé sur la science diplomatique. Cette administration
ecclésiastique n’est pas négligeable, en effet, 200 lois vont être élaboré sur une durée de 100 ans
environ.

La volonté de l’empereur (Charlemagne) doit apparaitre à la volonté romaine (être en adéquation)


comme la source du droit (la volonté impériale se traduit en droit et est source de droit). Il possède
une puissante souveraineté législative, sa bouche est source du droit et de lois. La loi doit être
appliqué par tous, la loi est générale pour tous peu importe l’ethnie ou les croyances.

On parle de renaissance mais de renaissance éphémère, car tout ceci se solde par un échec général.
Une nouvelle loi carolingienne est mise en place et prend une appellation générique ; le capitulaire
carolingien (capitulaire car capitula = chapitre, c’est un texte qui se divise en chapitre composé
d’article).

Entre le capitulaire carolingien et la loi mérovingienne (édit), dans la présentation même de la loi il y
a une diff. Dans le capitulaire, l’empereur ne s’adresse pas à ses agents, aux grands. En effet, il
s’adresse à tous ses sujets. Or, dans la loi mérovingienne, le roi donne un commandement, s’adresse
d’abord aux Grands de telle sorte que le peuple devrait suivre la loi puisque les Grands la suivent
également, c’est un processus en deux étapes.

Les historiens de droit ont principe de distinguer 4 types de capitulaires. D’abord, ce qu’on appelle les
capitulaire perscribelda ; ce sont des lois qui sont des actes réglementaires (circulaire aujourd’hui), ils
émanent du roi et pour les mettre en place charlemagne n’a pas à réunir les plaids. Puis il y a les
capitulaires missorum ce sont des actes qui sont des instructions données par l’empereur à ceux qui
l’envoie en tournée d’inspection dans les diffèrent parties de l’empire, ce sont des actes d’instruction
et donne du pouvoir/prérogatives à des agents que l’empereur envoie. Il y a une technique juridique
qui annonce les commissions (les commissaires du roi envoyé pour une mission). Ensuite, il y a les
capitulaires pro lege temnda, ce sont les capitulaires qui ont une portée législative général
(s’appliquent à tous) et qui sont ratifié. Cependant il est nécessaire d’avoir l’approbation des plaids.
Enfin, les capitulaires legibus addenda, ce sont des textes législatifs qui corrigent ou complètent l’état
du droit privé en vigueur. Ce sont des tentatives de correction des coutumes en les corrigeant ou les
complétant. Ces capitulaires sont importants car ils ont un objectif d’unification et elles nécessitent
également l’accord des plaids.

Seules les deux dernières capitulaires sont des actes qu’on appellerait des actes de nature législative,
les deux autres sont plutôt des actes législatifs et réglementaire. Il faut ajouter qu’en dépit de tous
ces capitulaires, de ce phénomène de renaissance de la loi -> la dynastie carolingienne reste attachée
à une certaine conception de la loi, à un caractère conservatoire de la loi. La loi est stabilisatrice, d’où
l’idée qu’il faut la prendre à bon escient, elle ne doit pas être perturbatrice de l’ordre juridique.

La loi, le capitulaire dès lors qu’il a véritablement une nature législative alors il faut impérativement
réunir les plaids pour pouvoir donner une autorité à la loi de l’empereur.

Les carolingiens héritent d’une situation. Ils ont à cœur tant sur le plan institutionnel et processionnel
d’améliorer des correctifs, des améliorations. C’est une justice laïque de droit romain habituel. La
dynastie carolingienne hérite de cette situation où la justice hérite un tribunal, c’est ce maillage
judicaire là au moment où charlemagne accède au pouvoir. Le tribunal du compte (le malus) a une
composition particulière ; cette justice laïque rendue par le Comte (agent du roi, de l’empereur) ne
comporte pas d’éléments savant, il n’a pas une compétence forte dans la science du droit. Ce
phénomène peu savant, peu juridique et c’est la raison pour laquelle avec charlemagne de rendre
plus acceptable ce phénomène en changeant les nominations par exemple le terme de malberg va
être banni (on va parler de malus). On peut dire aussi que la physionomie de cette juridiction soulève
une question -> on a une justice collégiale car le comte selon les sources que nous connaissons n’a
pas d’acte très actif, il joue un rôle assez passif.
La question de la publicité judicaire est très importante chez les francs : la justice doit être publique
et un maximum des sujets doit être présent lors de la prise de décision.

Au niveau des causes, il faut également noter qu’au sein de ce tribunal comtale (mallus), on n’a pas
de distinction entre le procès civil et le procès pénal. Charlemagne est gêné par ce manque de
distinction et à la fin de son règne il essayera de clarifier cette distinction par les causes majeures et
mineures dans sa justice. Les causes majeures englobent la matière criminelle et porte sur des
affaires où l’accusé encours la peine de mort, ces décisions exigent la présence du comte donc que la
décision se déroule dans le tribunal du mallus. Il y a également les causes mineures : l’empereur ne
vise pas le contentieux, il envisage les affaires de moindre importance -> tout ce qui n’a pas été
évoqué dans les causes majeures. Il est d’ailleurs important de voir que le vol est une cause majeure
et cause mineure (dépend de la gravité du vol) -> la présence du comte n’est pas requise, le comte
peut nommer un représentant qu’on appelle le vicaire.

Dans la justice, la vengeance est tolérée. Si on ne saisit pas la justice, il n’y a pas de justice. Il y a des
moyens extra judiciaire de régler les contentieux. Par exemple ; dans le cas d’un meurtre de ses
parents, la coutume autorise la vengeance. Il y a également la transaction où le litige s’arrête par un
accord entre les deux personnes en différend et la présence d’un médiateur qui joue un rôle de
conciliateur (la justice publique n’est pas interférée). Dès lors qu’une personne devient demandeur
cela signifie que la personne n’a pas pu régler cela hors du tribunal et il s’expose donc à la publicité
judiciaire.

Sous les mérovingiens, le duel judiciaire mais également les ordalies persistent et suscitent un débat
judiciaire. Ce débat sur le bien fondé sur le recours des ordalies est développé dans la doctrine
ecclésiastique. D’un côté Hakmar de reins et agobar de lyon. Hekmar de reims (personnage puissant
qui a des réseaux importants tant du point de vue laïque qu’ecclésiastique, c’est un juge) a une
position complexe sur les ordalies, il n’est pas contre, ça lui parait conforme et les ordalies peuvent
avoir un effet bénéfique sur la justice. Il s’attache sur quel type d’ordalies est conforme à la justice.
Pour hekmar, l’ordalie par l’eau froide est plus intéressante, ça permet également de purifier. Le
recours au surnaturel n’a pas sa place dans la justice.
Le tribunal du palais est principalement le lieu de cette justice. Ce palais a vocation à être la
traduction de cette justice impériale. Pour autant, ce tribunal de palais, a une compétence
qui ne change pas pour tt les affaire qui concerne le palais -> il existe deux procédés : le
tribunal qui saisit une affaire (ressaisit une cause) et rejuger l’affaire et donc sanctionner le
comte et son tribunal. Le tribunal du palais est doté d’investigation plus importante que le
mallus. Le tribunal du palais est également collégial.

Cette justice laïque a pour objectif d’attirer un maximum de contentieux. Les membres de
clergé ne peuvent être jurer que par la juridiction ecclésiastique, ce qui va devenir un
privilège puisque la juridiction ecclésiastique est plus indulgente. Le mariage c’est du droit
canonique. Il y a une querelle entre les différentes instances juridiques. Par ex,
l’administration ecclésiastique souhaite régir toutes les affaires sur le cas du mariage. Le
mariage, ce sont donc des relations entre époux mais c’est aussi une communauté, des lors
qu’on se marie, des patrimoines vont se fonder (patrimoine de l’époux, patrimoine de
l’épouse) ; on possède une communauté de contrat et une communauté de bien.

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