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L’extrait que nous avons analysé est une traduction du décret de Samos en
l’honneur de Boulagoras, qui a été réalisée par Jean Pouilloux en 1960, dans Choix
d'inscriptions grecques. Jean Pouilloux était un archéologue et épigraphiste français,
qui était spécialiste de la Grèce antique. Il est né en 1917 et est décédé en 1996. Le
décret dont il est question aujourd’hui est un décret honorifique à destination de
Boulagoras, il a été promulgué par le conseil de Samos vers 243-242 av J.-C. C’est
un décret honorifique qui a pour but d’honorer un citoyen de la cité de Samos, qui se
prénomme Boulagoras. Il s’agit d’une inscription publique grecque, gravée sur une
stèle de marbre, qui fut découverte dans le sanctuaire d’Héra de la cité de Samos.
Ce décret est un texte officiel qui a été demandé par les autorités politiques de la cité
de Samos. Il faut préciser que le décret étudié n’est pas le décret complet, une
version publiée en 2003 vient rajouter des éléments sur la publication originelle de
Jean Pouilloux éditée en 1960.
La cité de Samos est une cité grecque insulaire au large de l’Asie mineure, située
dans la mer Egée en Ionie (indiquée sur la carte du diaporama). Pendant une longue
période, elle fut soumise à l’hégémonie athénienne, et était membre de la ligue de
Délos au V ème siècle. Lors de leur défaite suite au conflit entre Athènes et Samos,
qui s’est déroulé entre 440 et 439 av.J.-C., la cité est sous domination athénienne. A
la mort d’Alexandre le Grand en 323 av.J.-C., Athènes se soulève contre la
Macédoine, ce qui a entraîné la perte de l’île de Samos, par leur défaite en 322 av.J.-
C. lors de la bataille de Crannon.
Samos se retrouva donc sous la domination des Lagides à partir de 281 av.J.-C.
Sous Ptolémée II puis sous Ptolémée III dit “Le Bienfaiteur” , qui furent rois d'Égypte
et pharaons de la dynastie lagide. Ils contrôlaient ainsi une bonne partie des ports
de la côte égéenne du Sud-ouest de l'Asie Mineure. L’île de Samos est alors un
territoire à la frontière entre influence lagide et séleucide, où s’est déroulée la
troisième guerre de Syrie, ou guerre de Laodicé, entre les deux puissantes
dynasties. Laodicé était la première épouse d’ Antiochos II, qu’il répudia. Il a ensuite
épousé Bérénice, fille de Ptolémée II, avec qui il scella une alliance matrimoniale
pour mettre fin à la la deuxième guerre de Syrie, qui se déroula entre 260 et 253
av.J.-C.
La troisième guerre de Syrie, est causée par une crise de succession à la mort
d’Antiochos II en 246 av.J.-C, Laodicé et Bérénice se disputant toutes deux le trône
pour leur fils respectif. Bérénice fit appel à son frère Ptolémée III pour l’aider à
installer son fils sur le trône. Quand Ptolémée III est arrivé, Bérénice et son fils
Antiochos ont été assassinés à Antioche. Celui-ci a déclaré la guerre au fils de
Laodicé, Séleucos II, en 246 av.J.-C. La cité de Samos était ainsi disputée entre les
Lagides et les Séleucides, il y avait une guerre constante entre les deux, mais ce
sont les Lagides qui assuraient l’hégémonie. On peut voir que la cité de Samos
semblait profiter d’une certaine autonomie sous la domination des Lagides, ses
institutions démocratiques fonctionnaient librement notamment avec le conseil,
comme nous le prouve le décret.
Le décret étudié a été adressé à Boulagoras, voté sous le règne d’Antiochos II. Les
premiers décrets honorifiques datent du Vème siècle av.J.-C., à Athènes. Par la suite
ils deviennent très répandus : ils composent une grande majorité des inscriptions.
Ces décrets étaient votés par la cité attribuant à un individu ou à un groupe
d’individus, des honneurs ou des privilèges. À la suite du vote par les autorités, ces
décisions étaient gravées sur une pierre, dans le but d’être vues par tous. C’est
notamment le cas pour ce décret en l’honneur de Boulagoras, il a été érigé dans le
sanctuaire d’Héra de Samos.
Ces décrets étaient perçus comme des monuments éternels, qui étaient mis sous
la protection de la communauté mais également sous la protection des Dieux. Les
inscriptions honorifiques avaient pour but de glorifier des personnes qui avaient
prouvé leur générosité ou leur dévouement envers la cité. Celle-ci aspirait à
encourager d’autres citoyens à agir de la même façon. Le décret de Samos contient
une formule d’invocation à la bonne fortune comme les prytanes, qui est suivi de la
formule de sanction « il a plu au conseil et au peuple ». On a également la
justification qui est émise ainsi que les décisions du décret.
On remarque qu’il s’agit d’un schéma type d’une inscription honorifique athénienne
du 5e siècle. Samos se trouve être une île où on pouvait retrouver un certain nombre
de problèmes économiques ainsi que politiques, comme des problèmes de
ravitaillement pour le blé par exemple. Le décret met en lumière le citoyen
Boulagoras, qui a beaucoup fait pour l’île de Samos, de par ses qualités de citoyen
bienveillant et bienfaiteur, mais aussi par son talent de magistrat. Boulagoras fut
ainsi gratifié pour ses services rendus au cœur de la cité, qui avait connu des
difficultés. Boulagoras était perçu comme un citoyen qui avait réglé le problème du
blé, qui était dû aux pénuries. L’île de Samos, semblait fonctionner de manière
démocratique, mais celle-ci était en déclin comme nous avons pu le voir
précédemment avec les problèmes abordés.
Pour répondre à nos problématiques, nous allons voir dans une première partie
pour quelles raisons ce décret est en l’honneur du citoyen samien Boulagoras. Dans
une seconde partie, nous allons étudier ce que ce décret nous apprend sur la cité de
Samos et nous verrons notamment son organisation politique ainsi que sa situation.
Comme nous l’avons vu dans l’introduction, Samos est une île, et le problème
majeur de la cité est l’approvisionnement en blé, que l’on retrouve à la ligne
17 :
« (Attendu que), en outre, comme une pénurie de blé affectait notre peuple ».
Le problème date de la deuxième guerre syrienne, lorsque le roi Antiochos II
l’emporta, il prit possession du territoire d’Anaia, Pérée de Samos. Une Pérée
est le territoire d’une cité insulaire située sur le continent, la plus connue est la
Pérée de la cité de Rhodes qui se situe en Carie. La Pérée de Samos est au
cœur des problèmes d’approvisionnement de la cité. Anaia se situe entre
Ephèse et Priène, en Ionie, dans la région dite de l’Anaïtis. D’après l’auteur
Strabon, Anaia fut acquise par les samiens à l’occasion d’un échange avec la
cité d’Ephèse contre Marathésion, une cité de Lydie qui semble avoir été sous
domination samienne. Cependant nous n’avons aucune date sur le moment
exact de l’échange avec la cité d’Ephèse.
Dans le texte, à la ligne 15-16, « Grâce à quoi les gens qui avaient été alors
spoliés reprirent possession de leurs biens », on apprend donc que des
citoyens samiens possèdent des terres sur le territoire d’Anaia, et que grâce à
Boulagoras, ils reprirent possession de leurs terres. Comme on peut le
comprendre via le contexte et les forces en présence, ce territoire d’Ionie est à
cheval entre deux puissances : les Séleucides et les Lagides. On comprend
donc via le texte qu’à ce moment précis, le territoire d’Anaia est sous
domination séleucide, et que la cité de Samos est plutôt sous domination
lagide même si elle semble plutôt en autonomie. A la ligne 14, « Il a rapporté
des lettres d’Antiochos à notre cité, au chef de la garnison que le roi avait
placé à Anaia », le roi avait donc placé une garnison pour garder le territoire,
souhaitant probablement consolider son gain territorial obtenu lors de la
deuxième guerre de Syrie. La question de la Pérée samienne permet donc de
comprendre pourquoi les citoyens samiens ont voulu envoyer une ambassade
auprès du roi Antiochos II, à la ligne 11-12 « S’étant opposé dans son
ambassade aux plus illustres des amis d’Antiochos qui se trouvaient en
possession des biens revendiqués ». On apprend donc que les philoi
d’Antiochos possédaient des terres revendiquées par les samiens. De plus, on
peut également se demander quand est-ce que cette ambassade a eu lieu. Elle
date de la deuxième guerre syrienne, qui prend place entre 260 et 253 avant J.-
C., guerre victorieuse pour les séleucides, qui récupèrent des territoires en
Cilicie, Pamphylie et en Ionie mais également la cité d’Ephèse qui est citée
dans le texte. On apprend dans le texte qu’Antiochos part d’Ephèse avant
l’arrivée de Boulagoras et de son ambassade, Boulagoras le suivant jusqu’à la
cité de Sardes en Lydie. On peut donc considérer que cette ambassade à eu
lieu aux alentours de l’année 253. Cependant on peut alors se demander
comment Boulagoras réussit-il à faire plier Antiochos II ? Peut-être a-t-il fait
pression sur le roi séleucide en le menaçant de demander de l’aide aux
Lagides. Mais on peut aussi prendre l’hypothèse qu’Antiochos II qui tire son
épithète Théos lorsqu’il libère Milet de la tyrannie de Timarque en 259, mais
aussi lorsqu’il rend des libertés civiles aux cités grecques d’Asie Mineure. On
peut alors penser qu’il aurait peut-être fait la même chose avec la restitution du
territoire d’Anaia pour Samos.
De plus, comme il est fait mention à la ligne 28-29, “de faire des prêts sans intérêts
sur ses revenus personnels à beaucoup de gens qui sont dans l'embarras”, il est
important de souligner le fait que Boulagoras prête l’argent, avance l’argent mais ne
donne pas, ce qui est caractéristique des évergètes. Selon Philippe Gauthier,
l’importance de ce détail signifie qu’en prêtant ses richesses, Boulagoras ne cherche
pas à se faire une clientèle : ce qui est significatif de son comportement civique et
nullement intéressé.
Dès le début du texte, on a une information sur une organisation de la cité qui
semble plutôt autonome et démocratique, ligne 1 : “Il a plus au conseil et au peuple ;
proposition des prytanes : à propos du projet de décret présenté par Hippodamas”.
Cela prouve que la cité suit un procédé démocratique pour les décrets honorifiques
envers un ou des bienfaiteurs : les prytanes ont débattu et délibéré sur ce sujet, et
ont décidé de présenter auprès de l’assemblée des citoyens ce décret qui
récompense Boulagoras pour ses bienfaits envers la cité.
On apprend donc que la cité possède un conseil, que l’on appelle La Boulè à
Athènes, sur la colline du Pnyx, à la ligne 5 “et soit couronné conformément à l’avis
du conseil et du peuple”. Ce conseil montre alors bien que l’on est sur une cité basée
sur un système démocratique. Ce système semble d’ailleurs être hérité d’Athènes,
notamment parce que l’on trouve également la mention des prytanes à la première
ligne. Ces prytanes sont des magistrats qui, à Athènes, siègent au conseil des Cinq-
Cents à la Boulè, l’épistate des prytanes permet d’ailleurs de dater l’année d’un
décret. Samos, cité insulaire sous domination athénienne pendant la ligue de Délos
et même au-delà, a donc probablement hérité du système de fonctionnement de la
démocratie athénienne. Cette décision d’honorer Boulagoras provient bien d’une
procédure démocratique, signe que la cité possède bien des organisations politiques,
ce sont via tous les services qu’il rend au citoyen qu’il est honoré, ligne 3 “qui a
rendu beaucoup de services à titre public au peuple et en privé à beaucoup de
citoyens”.
D’autres passages du texte peuvent nous montrer que Boulagoras est honoré par
décisions de citoyen, ligne 32 : « plaise au peuple d’accorder l’éloge à Boulagoras,
fils d’Alexis », ce passage nous montre bien que la décision d’honorer Boulagoras
vient également des citoyens qui ont voté.
A la ligne 11, le texte nous apprend que les terres samiennes avaient été données
aux : “plus illustres amis d’Antiochos”. En effet, il s’agissait d’une pratique courante
pour un roi de céder des terres à ses philoi. On peut également supposer l’existence
d’une élite parmi les proches du roi concernant ces philoi. Ainsi, la cité de Samos
était dominée par les Séleucides et plus précisément par le roi Antiochos II, puisque
ses philoi sont sous son autorité, ce qui est attesté à la ligne 5 “alors que des
domaines avaient été revendiqués sur le territoire d'Anaia relevant alors de l'autorité
du roi Antiochos”.
Toutefois, la cité de Samos avant d’être dominée par les Séleucides l’était déjà par
les Athéniens. De plus, on peut également remarquer qu’à travers le décret, malgré
le fait que la cité soit sous domination lagide, il n'y a pas de gouverneur vivant dans
la cité de Samos, on peut alors en déduire que la cité est plutôt autonome, mais en
réalité son statut est plutôt flou.
Et, en plus d’être dominé politiquement, la cité était en manque de terres :
conséquence de cette domination politique comme il est attesté aux lignes 12 “pour
que le peuple, ayant recouvré les domaines qui avaient été revendiqués à cette
époque, les restituât à ceux qui en avaient été spoliés injustement”
Ce manque de terres a entraîné une pénurie de blé comme il est écrit à la ligne 18,
“en outre, comme une pénurie de blé affectait notre peuple” En effet, la cité était
touchée par de graves problèmes de ravitaillement de blé et a alors du recourir à un
évergète, Boulagoras, pour réguler la situation. Ce recours à un évergète montre que
la cité n’est peut-être pas aussi autonome que les institutions le laisse paraître.
L’intervention du citoyen Boulagoras a permis de mettre fin à ces pénuries, comme il
est dit dans le texte à la ligne ? grâce à la libération de la pérée d’Anaia.
Un dernier point, à la ligne 30-31, : “nous honorons les gens de bien et que nous
incitons beaucoup de nos concitoyens à une attitude analogue”. On voit bien que la
cité est à la recherche d’autres bienfaiteurs, on peut alors se demander si le modèle
de la cité grecque n’est-il pas en déclin ? Puisqu’il semble que pour survivre Samos
doit compter sur la générosité de ses citoyens ou de personnes externes, et
notamment sur la question du blé comme nous l’avons vu plus tôt dans le texte.
Après avoir vu que Samos est une cité en difficulté/ une cité affaiblie, nous allons
donc aborder maintenant les honneurs accordés à Boulagoras par le conseil de
Samos.
Le premier honneur pour Boulagoras, est tout d’abord l’éloge qui lui a été attribué.
En effet, les honneurs étaient une tradition dans les cités grecques, après le Vème
siècle. Ils sont donc faits de manière plutôt courante. Boulagoras, à travers ce décret,
peut prendre le prestige du fait qu’il est bienveillant envers la cité de Samos. Ce que
le texte nous dit, c’est pourquoi Boulagoras fut honoré, il participa à une ambassade,
comme on peut le voir à la ligne 9, je cite, « Boulagoras fut désigné comme
ambassadeur. ».
On peut également se focaliser davantage sur le vocabulaire utilisé tout au long du
décret, par exemple avec la ligne 10, je cite « faisant montre d’un zèle, et d’un
dévouement absolus ». On trouve également des mentions de ce qu’il a fait lors des
commissions d’achat de blé, avec les lignes 19 et 20, je cite « dans aucune il n’a
jamais relâché son zèle et son activité ». Boulagoras ne compte pas son argent,
comme on peut le voir avec la ligne 23, je cite « non seulement il a pris sur ses biens
pour verser tout l’argent nécessaire à la garantie ». Le vocabulaire qui est utilisé est
en lui-même très mélioratif pour Boulagoras.
La stèle a été retrouvée dans le sanctuaire d’Héra de Samos, comme on peut le
voir à la ligne 36, je cite « et qu’ils l’érigent dans le sanctuaire d’Héra… ». Il s’agit de
la première récompense. Plus tôt dans le texte, on peut percevoir un deuxième
honneur, aux lignes 33 et 34 je cite, « de le couronner d’une couronne d’or lors
Dionysies au concours des tragédies […] ».
Les Dionysies étaient des festivités religieuses annuelles qui étaient dédiées au Dieu
Dionysos, dans la Grèce Antique. Durant ces célébrations, les participants pouvaient
concourir en agônes tragiques. Les agônes correspondent à toutes formes de
compétition ou de joute oratoire. Ici, il s’agit d’un concours organisé à l’occasion de
célébrations religieuses. C’est ainsi un honneur très important d’être couronné
pendant ces festivités religieuses.
On peut voir que les honneurs qui lui sont accordés à travers ce décret, sont assez
répandus. Dans la Grèce Antique, il était normal que les citoyens aident leur cité, s’ils
en ont les moyens. Il s’agit alors de « petits honneurs » qui ont été accordés à
Boulagoras. Il n’a fait aucun don à la cité de Samos, puisqu’il s’agit d’avance, comme
on peut le voir aux lignes 20 et 21, je cite « il a avancé tout l’argent ». Comme définie
plus tôt dans notre commentaire de texte, c’est notamment pour sa fonction
d’évergète que Boulagoras se voit accorder les honneurs, mais également pour sa
récupération d’Anaia. Néanmoins, ces agissements qui ont été vitaux pour la cité de
Samos, ne sont finalement que peu récompensées pour l’ampleur de ses actions.
Pour conclure, ce décret, promulgué en 243-242 av. J.-C. par la cité de Samos et
à destination de Boulagoras a pour fin de lui rendre honneur. Il est dans la continuité
des décrets honorifiques, édités à l’époque de l’impérialisme athénien.
En effet, l’intervention de Boulagoras notamment sur la question d’Anaia grâce à
l’ambassade effectuée auprès d’Antiochos II, lui offre les honneurs de la cité. Sur le
plan financier les bienfaits qu’il apporte, notamment par le biais de sa participation
dans l’obtention de blé pour la cité,lui permettent d’être reconnu par les citoyens, et
qui, en remerciement lui accorde ce décret honorifique. En effet, le décret démontre
que la possession par Samos de la Pérée d’Anaia est une source de conflit mais
également un moyen essentiel pour les Samiens de s’approvisionner en blé. Le fait
de recourir à un évergète atteste de l’esprit politique de la cité. Ce n’est pas étonnant
non plus de recourir à un évergète. Le recours à un évergète témoigne de la situation
et de la position politique de la cité de Samos. Effectivement, en 243-242, elle se
trouvait être affaiblie et même largement aux centres des conflits entre Séleucides et
Lagides. Cette domination a entraîné une pénurie de blé. En effet, de nombreux
citoyens de Samos possédaient des terres cultivées sur le territoire d’Anaia, et la
prise de ce territoire par Antiochos II était problématique sur l’approvisionnement en
blé. Elle était alors dépendante d’autres territoires. Néanmoins, de part ses
institutions, la cité de Samos était relativement autonome et démocratique : ce décret
honorifique en est l’illustration. A travers ce décret, on assiste à une héroïsation de
Boulagoras alors qu’à l’époque héllenistique ce sont les rois qui sont les plus glorifiés
: on peut alors supposer l'évergétisme comme étant le signe de nouveaux systèmes
de fonctionnement, incarnant les rois. Dans les années suivant ce décret, Samos se
voit être sous la domination séleucide au travers de la campagne maritime menée
par Antiochos III Mégas, où Zeuxis récupère les territoires lagides de Carie. Ainsi, il
peut être intéressant de se demander si les changements apportés par Boulagoras
ont, ou non, été bénéfiques pour la cité de Samos ? A-t-elle eu besoin de
l’intervention d’autres évergètes ?
Bibliographie :
Source du décret :
POUILLOUX, Jean, Choix d'inscriptions grecques, Paris, Collection les Belles-Lettres, 1960,
texte 3.
Ouvrages généraux :
Monde hellénistique :
BERTRAND, Jean-Marie, L’hellénisme 323-31 av J.-C. - Rois, cités et peuples, Paris, Collection
U2, Ed Armond Colin, juin 1992.
WILL, Edouard, Histoire politique du monde hellénistique, Paris : Seuil, Collection Points
Histoire, 2003, 960 p.
Ouvrages spécialisés :
GAUTHIER, Philippe, Les cités grecques et leurs bienfaiteurs (IV-Ier avant J-C.), première
édition : École français d’Athènes, Collection Bulletin de Correspondance Hellénique, 1985,
256 p.
Articles :
DEBORD, Pierre, “Les pérées des îles voisines de l’Asie Mineure”, publié dans Revue des
Études Anciennes, Tome 103, n°1-2; Les îles de l’Égée dans l’Antiquité, 12-13 novembre
1999, p 205-218, consulté sur persée.
Outil :
Outil vidéo :
Qui a hérité de l’empire d’Alexandre ? - Questions d’Histoire, 17 février 2021 - consulté sur
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