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UNIVERSITE IBN KHALDOUN - TIARET

Faculté des Sciences Appliquées Département de Génie Mécanique

Chapitre : Arbres et axes


1. Généralités Comme les engrenages coniques ou des engrenages
Les arbres et les axes sont des pièces mécaniques, hélicoïdaux, effectuer une des forces longitudinales
de section généralement circulaire. Leur rôle supplémentaires, qui sont supportés par l'arbre et les
principal est de supporter les pièces de rotation d’une paliers.
machine et de matérialiser leur axe de rotation Les axes sont pour servir à porter et supporter,
géométrique. extrémités les plus lointaines d'axes et d'arbres ou
Les axes sont des éléments pour porter et d'éléments individuels comme axe de broches et de
entreposer des roues, des poulies, des leviers et maneton. Ils peuvent être cylindrique, conique ou de
d’autres composants. Ils sont substantiellement forme sphérique (Figure 2 et 3).
sollicités par des forces transversales en flexion,
rarement par des forces longitudinales outre de
traction ou de compression. A l’inverse des arbres,
les axes ne transmettent pas de couples. L’axe fixe
(Figure 1a), sur lequel tournent les pièces montées, p.
ex. poulie en rotation libre sont de contraintes
modérément faibles, dues à la flexion. Les axes
tournants (Figure 1b), portant les éléments fixes, p.
ex. des roues tournant, sont alternativement soumises
à la flexion, de sorte que leur viabilité est inférieure à
celle à axes fixes de la même taille et matériau.
Toutefois, en ce qui concerne le positionnement, ils
sont avantageux. Le montage et démontage, le
nettoyage et la lubrification des paliers sont plus
faciles que dans l'accès au moyeu circonférentiel
souvent difficile sur des axes fixes dans le cas d’un
arrangement donné.

Figure 2 Broche unique : a) comme broche de guidage,


b) comme tourillon de manivelle, c) comme tenon de col

Figure 4 Broche unique : a) piste, b) rotule

Figure 1 Axes et arbres : a) axe fixe, b) axe tournant avec 2. Matériaux


paliers, c) arbre avec tourillon d'arbre Les matériaux de construction sont généralement
les aciers :
Les arbres tournant pour la transmission 1) Acier comprimé : Re = 400 à 500 MPa et A = 20 à
exclusivement des couples, p. ex. à travers roues 22%. Ces aciers sont comprimés par laminage
dentées, des poulies et des embrayages. Ils sont spécial avec une tolérance de fabrication +0, -0.05
soumis à une torsion et, dans de nombreux cas, en mm de longueur pouvant atteindre 6 m. En raison
raison des forces latérales en plus de la flexion. de la disposition régulière des fibres dues au
Certains éléments de transmission, par exemple.
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laminage, les entailles affaiblissent fortement la 3.1 Calcul des axes et des arbres à la résistance
résistance du métal. On indique le calcul préalable, le calcul de projet
2) Acier étiré : comme précédent mais exécuté avec et le calcul de vérification des arbres (endurance).
une tolérance de fabrication plus large :  0.1 mm. 1) Calcul préalable
3) Acier mi-dur : acier Siemens-Martin Re = 500 à Ce calcul n’est qu’une première approximation, il
650 MPa. a pour objet de donner une idée très grossière sur
4) Acier dur : Simens-Martin Re = 700 à 800 MPa. l’ordre de grandeur du diamètre minimal de l’arbre
Ces aciers prennent bien la trempe. On les (les axes ne sont pas concernés par ce type de calcul).
utilisera pour des arbres très chargés mais non On détermine le diamètre de l’arbre à partir de la
soumis aux chocs. condition de résistance à la torsion d’après la formule
5) Acier spécial : la gamme de ces aciers est très connue de la résistance des matériaux :
vaste. Notons seulement les aciers Ni-Cr dont Re = Mt
100 à 110 MPa. d
0, 2  t 
3
Puisque les modules d’élasticité son pratiquement
les même pour tous les aciers, l’augmentation de la Où Mt : moment transmis de torsion
rigidité d’un arbre en acier entraîne nécessairement et [τt] : Contrainte admissible de torsion
l’augmentation de son diamètre. En d’autres termes,
l’acier le plus résistant n’est pratiquement pas plus 2 Calcul de projet
rigide que l’acier le mois résistant. C’est le vrai calcul des arbres à la résistance. Il se
pratique selon l’ordre suivant :
3. Calcul et dimensionnement des arbres a) On fait le schéma de calcul, où les arbres sont
Les calculs de dimensionnement des arbres sont modélisés comme des poutres reposant sur des appuis
basés sur la résistance des matériaux et leurs articulés (liaison pivot), on fixe les distances entre les
optimisation relève actuellement à l’emploi de codes appuis articulés et les pièces situées sur l’arbre.
de calcul utilisant généralement la méthode des b) On détermine les valeurs et les directions d’action
éléments finis. des efforts et des moments agissant sur l’arbre à
En principe, le calcul de prédétermination d’un travers les organes qu’il supporte.
arbre se fait à partir : c) On décompose les forces de flexion en
- d’un calcul classique de résistance des matériaux composantes suivant deux plans mutuellement
(à la résistance ou à la déformation). Le calcul à perpendiculaires, et cela pour toutes les charges, puis
la résistance est d’ailleurs le critère essentiel de on trace les schémas calculés pour chaque plan.
l’aptitude au travail des axes et des arbres. d) On détermine les réactions dans les appuis (efforts
Cependant le calcul à la déformation (à la de liaison) à l’aide de la mécanique des solides
rigidité) est pratiqué généralement pour indéformables et on construit les épures des moments
vérifier les constructions importantes. de flexion pour chaque plan.
- de la théorie de la fatigue ou de l’endurance, pour e) On construit l’épure du moment résultant de
les arbres ou les axes aux vitesses rapides. Pour flexion par addition géométrique des moments de
le calcul à l’endurance il faut savoir les flexion agissant dans chaque plan.
dimensions des arbres et des axes déterminées
M  M x2  M y2
par le calcul à la résistance statique.
- d’un calcul de vérification aux vibrations pour Où M : moment résultant de flexion
les constructions importantes aux vitesses Mx et My : moments de flexion agissant dans deux
rapides. plans perpendiculaires.
Suivant la destination de l’arbre, tous les critères f) On construit l’épure des moments de torsion.
de calcul ne seront pas nécessairement utilisés. Un g) On construit l’épure des moments résultants Mr
arbre de réducteur de forte capacité sera en premier suivant la 3ème théorie de la résistance des matériaux
lieu calculé à la résistance. Par contre on d’après laquelle :
commencera par faire un calcul à la vitesse critique M r  M 2f  M t2
pour un arbre de turbine, de turbocompresseur qui
tourne à es vitesses très élevées. h) On trouve la section dangereuse où Mr est
Ces calculs faits, on dispose d’un diamètre maximal et on détermine ainsi le diamètre minimal de
minimal pour l’arbre, ce n’est pas forcément le l’arbre pour la section dangereuse d’après la relation :
diamètre réellement choisi, car l’environnement Mr
technologique peut imposer de plus grandes d 3

dimensions et des formes spécifiques.


0,1  f 
Où [σf] : Contrainte admissible de flexion

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On arrondit la valeur obtenue du diamètre jusqu’à Où σ-1 et τ-1 sont les limites d’endurance à la flexion
la valeur normalisée la plus proche. et à la torsion,
Les diamètres normalisés entre 16mm et 100 mm
sont comme suit : Kσ et Kτ sont les coefficients de forme effectifs à la
16 ; 17 ; 18 ; 19 ; 20 ; 21 ; 22 ; 24 ; 25 ; 26 ; 28 ; 30 ; flexion et à la torsion (Tableau 1),
32 ; 34 ; 36 ; 38 ; 40 ; 42 ; 48 ; 52 ; 55 ; 60 ; 63 ; 65 ; τ-1 = 0,58 σ-1 ;
70 ; 75 ; 80 ; 85 ; 90 ; 95 ; 100 mm. σ-1 = (0,4  0,5) σr ;
σr = (600  1000) MPa.
N. B. : La construction des épures mentionnées dans
les étapes (e) et (g) n’est pas toujours évidente. N. B. : Si dans la même section il y a quelques
Nous faisons alors appel au concept de sections concentrateurs de contraintes, on tient compte de
dangereuses correspondant aux valeurs maximales du celui qui a la plus grande valeur de Kσ.
moment de flexion dans chacun des deux plans εσ et ετ sont les facteurs d’échelle (Tableau 2).
considérés.

3.2 Calcul de vérification à la fatigue


(Calcul à l’endurance)
On procède à ce calcul lorsqu’on connaît la
construction et les dimensions des arbres, la position
et le type des concentrateurs de contraintes (tensions),
σa et τa sont respectivement les amplitudes des
des pièces, des appuis ainsi que les moments
cycles du changement de contraintes lors de la
résultants agissant dans les sections droites des
flexion et la torsion.
arbres.
Mf Mt
Pendant ce calcul on détermine les coefficients a  , a 
de sécurité calculés dans les sections dangereuses. f 2 t
Nous considérons que les contraintes de flexion
  d3
changent suivant un cycle symétrique et celles de f   0 ,1  d 3 Module de flexion.
torsion selon un cycle pulsatoire. Le coefficient de 32
sécurité est déterminé d’après la formule :   d3
n  n t   0 , 2  d 3 Module de torsion.
n   n 16
n2  n2 σm = 0 et τm= τa.  et  sont les coefficients qui
Où nσ est le coefficient de sécurité à la flexion (aux tiennent compte de l’influence de la contrainte
contraintes normales). moyenne sur la résistance à la fatigue. On adopte
 1 habituellement :
n  - pour les aciers à moyen carbone ψσ = 0,2 et ψτ = 0,1
a
K      m - Pour les aciers alliés ψσ = 0,25 et ψτ = 0,15.
 [n] est le coefficient de sécurité admissible. On
nτ est le coefficient de sécurité à la torsion (aux adopte [n] = (1,3  4,0).
contraintes tangentielles).
 1 3.3 Calcul vibratoire d’un arbre
n 
a Le calcul d’un arbre pour la résistance aux
K      m vibrations latérales, se ramène à vérifier la condition

de non apparition de la résonance, qui provoque un
accroissement brusque de l’amplitude susceptible
d’entraîner la rupture de l’arbre. Les résonances
apparaissent lorsque la vitesse atteint une valeur
critique à laquelle la fréquence de variation des
efforts extérieurs se confond avec celle des vibrations
propres du système constitué par l’arbre et les pièces
qu’il porte.
Soit un disque d’un poids (G) posé sur un arbre
(fig.03) symétriquement par rapport à ses paliers. Le
centre de gravité du disque est déplacé de la valeur
(e) par rapport à l’axe géométrique de rotation.

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on a y   ce qui signifie qu’une telle vitesse
angulaire entraîne la rupture de l’arbre. Cette vitesse
est dite vitesse critique (wc).
F0 2 nc
wc  puisque : wc  , la vitesse critique
m 60
en nombre de tours que fait l’arbre par minute.

Lors de la rotation uniforme de l’arbre avec le 30wc 30 F0 30 F0 F 1


nc     g  30 0  30
disque, l’arbre subit une flexion sous l’effet d’une   m  G G f
force centrifuge Fc. avec f = G / F0 : flèche statique de l’arbre sous l’effet
Fc  m  w2   y  e  du poids (G) que la pièce qu’il porte, il vient :
avec : m : masse du disque (m = G/g). 1
nc 
Cela étant vrai, si on ne tient pas compte du poids f
propre du système (cas semblable à celui d’une Les conditions normales de fonctionnement sont :
poutre reposant librement sur deux appuis).
F  L3 48 E  I
y"   y  F0  y ; F   y  F0  y
48E  I L3 Remarque 1 : Les relations établies ci-dessus restent
valables lorsqu’on tient compte de la flexion de l’arbre
 d4 sous l’effet du poids propre du système.
; I
64 Remarque 2 : Pour les arbres de rotation rapide
avec F0 : est la force qui provoque une flèche égale à l’équilibrage de l’arbre « assemblé » (c’est à dire avec
l’unité. toutes les pièces montées) a la plus grande importance.
E : Module d’élasticité longitudinale du matériau de
l’arbre. On peut écrire que : 3.4 Calcul d’un arbre (ou axe) à la rigidité
Fc = F d’où Ce calcul a pour but la détermination des flèches
Fc  m  w   y  e   F0  y
2 et des angles de pente de la fibre neutre de la pièce
dans des sections déterminées.
Ou encore La flexion de l’arbre sous un engrenage entraîne
m  w2  y    m  w2  e une augmentation de l ‘entraxe et, par conséquent, la
diminution du coefficient d’engrènement (ε). Pour
m  w2  e e
y  cela, on limite la valeur de la flèche maximale pour
f0  m  w2 F0
 chaque type de construction.
m  w2 Dans le cas général, la flèche est fonction de la
valeur de la charge appliquée et de sa position sur la
travée. Pour diminuer la flèche d’un arbre ou d’un
axe, il faut :
1) disposer les pièces, montées sur les axes et les
arbres, le plus prés possible des paliers ;
2) réduire au maximum le poids des poulies, roues
dentées et autres pièces montées sur les axes et les
Avec l’augmentation de la vitesse angulaire w la arbres ;
valeur de la flèche y croit, et lorsque 3) Equilibrer ces pièces. L’équilibrage des arbres
F0 devant fonctionner à des vitesses élevées se fait après
w la mise en place de toutes les pièces portées par ces
m arbres.
---o---

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