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Master Sciences de l’Environnement Terrestre

Spécialité Management de l’Environnement, Valorisation et Analyse

Parcours Sites Sols Déchets et Environnement

ANALYSE D’UN SOL


M24- Formation et évolution du sol

C. KELLER Till FEHLAUER


B. COLLIN Abdoulaye IDRISSA
JP. AMBROSI
Frédéric OUEDRAOGO
Camille RICHAUD
Rapport de travaux pratiques d’étude complète de sol

Table des matières

1. Introduction ........................................................................................................................ 4
2. Phase terrain : description du profil étudié ........................................................................ 5
2.1. Contexte :..................................................................................................................... 5
2.2. Caractérisation du sol .................................................................................................. 5
2.3. Interprétation des observations .................................................................................. 7
3. Technosol ............................................................................................................................ 8
3.1. Contexte .............................................................................................................................. 8

3.2. Description du profil : .......................................................................................................... 8

3.3. Echantillonnage ................................................................................................................... 8

4. Phase de laboratoire : caractéristiques du sol étudié : ...................................................... 9


4.1. Mesure du pH des sols et de conductivité : ................................................................ 9
4.2. Mesure de la densité apparente ............................................................................... 12
4.3. Densité réelle ............................................................................................................. 14
4.4. Bases échangeables et Capacité d’Echange .............................................................. 16
Matériel et méthodes.................................................................................................................... 16

4.5. Mesure de l’activité microbienne.............................................................................. 20


5. Conclusion ......................................................................................................................... 23

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Rapport de travaux pratiques d’étude complète de sol

Table des illustrations

Figure 1 Localisation du site d'étude………………………………………………………………………………………………..4

Figure 2 Schéma du profil ………………………………………………………………………………………………………………6

Figure 3 Photo du profil………………………………………………………………………………………………………………….6

Figure 4 Balance de précision………………………………………………………………………………………………………….9

Figure 5 phmètre…………………………………………………………………………………………………………………………….9

Figure 6 Conductimètre………………………………………………………………………………………………………………….9

Figure 7 Protocole de mesure du ph, conductivité et ph kcl……………………………………………………………9

Figure 8 Courbes traduisant l’évolution des paramètres en fonction des horizons………………………..10

Figure 9 Histogrammes des paramètres étudiés du sol 2 (technosol)…………………………………………….11

Figure 10 Protocole de mesure de la densité apparente………………………………………………………………..12

Figure 11 Histogrammes des densités apparentes et des porosités des horizons du sol 1……………..13

Figure 12 Protocole de mesure de densité réelle……………………………………………………………………………14

Figure 13 Courbes des densités réelles et des porosités des horizons du sol 1……………………………….15

Figure 14 ICP AES……………………………………………………………………………………………………………………………16

Figure 15 Protocole de mesure de la CEC……………………………………………………………………………………….17

Figure 16 Courbe d'étalonnage du Calcium (317.933 nm)………………………………………………………………18

Figure 17 CEC de différents types de sols……………………………………………………………………………………….20

Figure 18 Spectrophotomètre………………………………………………………………………………………………………..20

Figure 19 Protocole de mesure de l'activité microbienne……………………………………………………………….21

Figure 20 Courbe d'étalonnage de la fluorescéine………………………………………………………………………….22

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Rapport de travaux pratiques d’étude complète de sol

1. Introduction

Le sol joue un rôle majeur dans tout écosystème. Il représente l’interface entre biosphère,
hydrosphère, lithosphère et atmosphère. Plusieurs facteurs interviennent dans sa formation et son
évolution : le matériau parental, le temps, le climat, le relief et les êtres vivants. Caractériser un sol
revient à étudier ses paramètres physiques, chimiques et biologiques. Une appréciation peut au
préalable être faite sur le terrain, cependant les mesures spécifiques se font en laboratoire de
pédologie.

C’est dans ce cadre que s’inscrivent nos travaux pratiques d’étude complète de sol, dont
l’ensemble s’est réalisé sur le site de l’Arbois – Aix-en-Provence.

Figure 4 Localisation du site d'étude

Le cas suivant s’intéresse particulièrement à deux types de sols : un sol situé en bas de pente
et un autre déposé sur une dalle de façon anthropique. L’objectif de ces travaux est de formuler des
hypothèses pertinentes sur la nature de ces sols, les modalités régissant leur formation et leur mode
d’évolution dans le temps.

C’est ainsi que notre présent rapport est divisé en deux grandes parties ; allant de la
détermination de la couleur jusqu'à l'évaluation de l'activité microbienne : une première partie terrain
où nous décrivons le sol sur des critères élémentaires ; et une seconde partie qui porte sur les
différentes manipulations en laboratoire, la présentation des résultats et leurs interprétations.

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Rapport de travaux pratiques d’étude complète de sol

2. Phase terrain : description du profil étudié


2.1. Contexte :

Date de la description : 09.12.16

Lieu géographique : Arbois – Aix-en-Provence

Le sol étudié se trouve sur une pente à côté d'un chemin de randonnée. Pour réduire le risque
d'incendie, la végétation a été débroussaillée jusqu'à environ 8m de chaque côté du chemin. De ce fait,
la végétation locale comme le romarin et les chênes kermès est de petite taille (arbustes) alors que les
pins et chênes blancs sont carrément absents. On observe cependant de nombreux lichens et
mousses ; espèces pionnières du milieu.

Le sol examiné était localisé sur une pente façonnée par des renflements formant une surface
ondulée. Lors de la construction du chemin de randonnée, les travaux occasionnés ont exposé
plusieurs profils de sol faciles à étudier. Une coloration du jaune vers le rouge dominait tous ces profils,
ce qui attribuait une certaine particularité à ce sol. La partie rouge de ce profil se distinguait de par ses
taches blanches et par sa compacité. Afin de vérifier que ce phénomène n'était pas uniquement local,
d'autres sondages avec une tarière ont été envisagé mais les nombreux graviers ont rendu ce projet
impossible.

2.2. Caractérisation du sol


Horizons organiques
En général, les horizons organiques (L, Of, Oh) sont différenciés par rapport au stade
d'humification de leur matière organique dans le but de déterminer la forme d'humus du sol en
question (Mull, Moder, Mor). La litière du sol examinée était composée majoritairement d'épines des
pins, de feuilles des chênes de kermès et de tiges mortes. Par ailleurs, une abondance de pierres
anguleuses de taille inférieure à 4 cm a été constatée.

Ce premier horizon d'environ 1cm était suivi d'une couche de matière organique de la même
épaisseur, fragmentée mais peu mycosée (Of). Aucun horizon dominé par de la matière humifié (Oh)
n'a pas pu être distingué. La forme d'humus peut donc être dénoté comme un Mor.

Horizons minéraux
Pour la caractérisation des horizons minéraux, un profil de 70cm a été mis à nu. Dans une
première approche, le sol a été décrit en fonction de l'abondance, la santé et la forme des racines,
ainsi que de sa couleur et de son squelette pour pouvoir délimiter les horizons. Ensuite, chacun des
quatre horizons a été examiné concernant les paramètres décrits ici-bas.

Les premiers 20cm étaient dominés par de fines racines et une abondance de graviers anguleux
représentant environ 10% du volume du sol. La couleur définie par le "Code Munsel" est "Olive Brown
10YR 4/6" (H4).

Dans le deuxième horizon, qui allait jusqu'à une profondeur d’environ 35cm, les racines fines
et les graviers étaient moins présents mais la couleur du sol était semblable au premier horizon. (H3)

Puis, un horizon de transition d'une épaisseur d'environ 10cm a été délimité. La couleur
s’orientait vers un "Dark Yellowish Brown 10YR 4/6" et la structure devenue grumeleuse, avec des
agrégats plus anguleux et une porosité réduite. (H2)

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Rapport de travaux pratiques d’étude complète de sol

Le dernier et quatrième horizon exposé était très coloré, dense et d'une structure polyédrique
avec des agrégats anguleux et de petite taille. L'horizon était dominé par la couleur rouge avec des
taches blanches, grises et jaunes, alternées. Les racines fines étaient absentes dans les deux derniers
horizons mais des racines verticales de 0.2 à 0.5cm d'épaisseur apparaissaient sporadiquement. (H1)

Ensuite chaque horizon a été testé avec l'acide chlorique (HCl) pour estimer sa teneur en
carbonates et une réaction positive a été observée dans tous les horizons. Inversement, le test H2O2
n'a déclenché qu'une faible réaction et ce uniquement dans le premier horizon, ce qui indique que la
teneur en matière organique du sol était faible. Pour approximer la teneur en argile, le test de l’anneau
a été réalisé. Selon ce test il est impossible de former un cercle sans fissures avec un boudin de 0.5cm
de diamètre si la teneur en argile est inférieure à 30%. Le résultat permettait de suggérer que la teneur
en argile du sol était de 10% et 30%.

Figure 5 : Schéma du profil Figure 6 : Photo du profil

Prise d'échantillons

Dans chacun des quatre horizons, un échantillon d'environ 0,5-1 litre de sol a été prélevé et,
afin de pouvoir mesurer la densité apparente, un cylindre de 100,138cm³ a été enfoncé dans chaque
horizon.

Pour compléter l'analyse, il fallait aussi évaluer l'importance des microorganismes dans le sol
présent. C’est pourquoi quatre autres sachets ont été remplis de prélèvements et conservés au frais.
Il faut considérer que l'échantillonnage a été effectué du bas vers le haut. Ainsi la désignation de
l’horizon le plus bas est "Horizon 1" et celle de l'horizon le plus haut est "Horizon 4".

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Rapport de travaux pratiques d’étude complète de sol

2.3. Interprétation des observations

Pour comprendre le fonctionnement d'un sol, ses couleurs sont souvent très révélatrices. Dans
ce contexte, le fer est très important car, en fonction de son état d'oxydation (Fe²⁺, Fe³⁺), il peut
s’exprimer sous différentes couleurs. Contrairement à d'autres éléments, son état d'oxydation peut
changer sous conditions naturelles selon le potentiel redox, qui est lui-même est dépendant de
l'abondance d'oxygène le sol. Dans un milieu réducteur (absence d'oxygène), le fer se trouve sous
forme réduite (Fe²⁺) et donne une couleur gris-vert/gris-bleu au sol. Par contre, sous forme oxydée
(Fe³⁺), le fer donne une couleur jaune (Goethite) ou rouge (Hématite).

Dans le cas présent, on peut alors déduire que le fer et majoritairement sous forme oxydée parce que
la couleur jaune domine dans les premiers 45cm du profil et ensuite il laisse place à la couleur rouge.
Néanmoins, il faut citer les taches blanches et grises dans les derniers 25cm du profil qui pourraient
correspondre au fer à l'état réduit en zone d’anoxie. Une telle coloration est souvent l'indice d'un sol
hydromorphe, c'est-à-dire un sol qui est périodiquement saturé par l'eau. Les taches jaunes et rouges
correspondent donc aux périodes où le sol n'est pas saturé en eau et les taches grises et blanches aux
périodes humides, où l'oxygène est repoussé par l'eau.

Puisque le sol se trouve sur une pente et non dans une zone de drainage, une présence d'eau paraît
peu probable. Une autre hypothèse pour les taches blanches et grises pourrait être trouvée dans une
minéralisation de la matière organique (e.g. racines mortes) par les microorganismes.

Comme le sol semblait plus compact en profondeur, l'oxygène avait sans doute des difficultés à
circuler dans le sol. La diminution des racines avec la profondeur met en évidence cette hypothèse de
l'augmentation de la compacité, les racines ayant donc plus de mal à pousser dans le sol compacté.
Dès lors qu’il y a de la matière organique en profondeur, les microorganismes vont commencer à la
minéraliser en consommant le peu d’oxygène disponible. Lorsque l'oxygène est épuisé, le milieu
devient réducteur et les microorganismes réduisent le fer, ce qui expliquerait les taches blanches
ponctuelles.

Le sol décrit est typique d’un climat chaud comme celui de la zone méditerranéenne et correspond
à la description d’un sol fersiallitique. Il s'agit d'un sol rouge qui peut se développer à partir d'un
brunisol, suite à une altération intense, une rubéfaction et une décarbonatation (fersiallitisation). Dans
le cas présent, les carbonates ne sont pas encore lixiviés et la couleur brune est encore très présent
dans la partie supérieure du sol. Cela renvoie à l'hypothèse d'un sol brun fersiallitique sur une roche
calcaire dans laquelle la rubéfaction s’est effectuée de manière incomplète.

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3. Phase terrain : Technosol

3.1. Contexte
Date de la description : 09.12.16

Lieu : Arbois – Aix-en-Provence

Le même jour un deuxième sol a été examiné à proximité du premier. Il s'agissait d'un sol
anthropogène bien délimité de 20 cm de profondeur créé sur une dalle de béton d’environ 100 m².

La surface était couverte de basses herbes, de mousse ainsi que des feuilles de chênes blanc
provenant des arbres à proximité. La présence d’eau stagnante d’eau se fait remarquer, dû au léger
talweg formé par le relief du profil.

3.2. Description du profil :


Les 20cm de sol avaient un profil très homogène. Il y avait la présence de nombreux graviers
de taille variée et une structure grumeleuse. La couleur grise induit la présence de fer sous forme
réduite. Cette hypothèse est validée par la présence d’eau stagnante remarquée au préalable, et donc
un manque d’oxygène.

La teneur en argile a été estimé à plus de 30% suivant le test de l’anneau. De plus, les tests
avec HCl et H2O2 ont montré une teneur importante en carbonates et un faible pourcentage en matière
organique.

3.3. Echantillonnage
Pour le technosol, les mêmes échantillonnages que pour le sol 1 ont été effectués. Un sachet
d’environ 1 litre de sol, séché au four a été prélevé pour déterminer le pH, la conductivité et un cylindre
pour mesurer la densité apparente. La densité réelle et la capacité d'échange cationique (CEC) n'ont
pas été analysés pour le technosol. Pour la mesure de l’activité microbienne, un petit sachet a été
rempli avec un prélèvement qui contrairement aux autres échantillons n'a pas été séché dans le four
mais gardé au frais.

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Rapport de travaux pratiques d’étude complète de sol

4. Phase de laboratoire : caractéristiques du sol étudié :

Pour toutes les manipulations suivantes, les échantillons ont été passés au tamis de 2mm afin de
travailler seulement avec la terre fine.

4.1. Mesure du pH des sols et de conductivité


Le pH du sol est mesuré dans un rapport solide sur solution de 1 sur 2,5 (poids/volume). Il est à
noter que certain protocole préconise un rapport de 1/5. Il est donc important de préciser avec le
résultat le mode de détermination du pH.

Matériel utilisé
Le matériel utilisé pour cette manipulation est :

Figure 4 Balance de précision Figure 7 pHmètre Figure 6 Conductimètre

Protocole

Figure 8 Protocole de mesure du pH, conductivité et pH KCl

Pour la mesure de la conductivité :

Entre deux mesures de pH, introduire directement la sonde de conductivité dans l’extrait
aqueux de l’échantillon. Lire la valeur donnée par le conductimètre en µS/cm.

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Rapport de travaux pratiques d’étude complète de sol

Pour le pH KCl :

Lorsque les mesures de pH et de conductivité sont terminées, on ajoute 25 mL de solution molaire de


KCl pour procéder à la mesure du pH KCl. Mesurer le pH KCl après agitation manuelle.

Cal cul de la quantité de KCl nécessaire :


Dans 1000ml on a 1 mole de KCl, alors dans 25 ml, on en aura 0,025 mole. Or la masse molaire du KCl
est égale à 74,56 g/mol. Du coup pour 0,025mol on aura 1,864 g à 99% de pureté.

Si à 99% on a une masse de 1,864 alors on aura 1,882.

La quantité KCL nécessaire pour introduire dans l’échantillon est de 1,882.

Résultats bruts
Les résultats de ces analyses sont regroupés dans le tableau ci-dessous.

pH (eau) pH (KCl) Conduc. /10


H1 8,34 7,63 14,72
H2 8,43 7,6 14,07
H3 8,56 7,62 12,73
H4 8,32 7,49 15,23
Sol 2 8,52 7,63 13,88

16

14

12

10

0
H1 H2 H3 H4

pH (eau) pH (KCl) Conduc. /10

figure 8 Courbes traduisant l’évolution des paramètres en fonction des horizons

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Rapport de travaux pratiques d’étude complète de sol

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14

12

10

0
Sol 2

pH (eau) pH (KCl) Conduc. /10

figure 9 Histogrammes des paramètres étudiés du sol 2 (technosol)

Interprétations

Pour le premier sol étudié, on remarque le pH tourne autour de 8,32 à 8,56 pour tous les
horizons, il reste relativement homogène. Le pH basique atteste de la présence de carbonates, on peut
émettre l’hypothèse d’une légère accumulation de carbonates dans le 3ème horizon.

Concernant la mesure de pH KCl, le KCl a pour effet de chasser les H+ fixés sur le Complexe
Argilo-Humique, ce qui permet de déterminer l’acidité totale du sol. En analysant la différence Δ entre
le pH et le pH KCl, on interprète l’acidité du sol :

1er horizon Δ = 0.71


2eme horizon Δ = 0.81 Δ < 0.5  acidité de réserve faible
3eme horizon Δ = 0.96
4eme horizon Δ = 0.83 0.6< Δ < 1  acidité de réserve moyenne
Technosol (1 seul horizon) Δ = 0.79
Δ > 1  acidité de réserve élevée

On peut en déduire que l’acidité de réserve des deux sols étudiés est moyenne.

La conductivité électrique quantifie l'aptitude d'une solution à laisser passer un courant électrique,
elle augmente avec la salinité et permet de juger d'une manière indirecte et globale la concentration
en sels dans la solution du sol. Pour la conductivité du sol étudié, le H1 on a une conductivité de 147,2,
µS/cm elle diminue au H2 et augmente dans H3 et H4. Il y a donc le plus de sels conducteurs dans le
H4.

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4.2. Mesure de la densité apparente

Matériel et méthodes

La densité apparente est l’un des paramètres les plus importants du sol. Elle est, en effet, liée
à la nature et à l’organisation des constituants du sol.
Pour la déterminer, on utilise un matériel adapté de laboratoire :

-des cylindres contenant les sols secs prélevés sur le terrain

-un thermomètre

-une balance de précision.

La densité apparente se calcule à partir de l’équation : ϱa = Poids sec / volume total .

Protocole expérimental :

Figure 10 Protocole de mesure de la densité apparente

Le volume intérieur est le même pour tous les cylindres (5 dans notre cas). Il se calcule en
appliquant la formule : V = πR2. H. Nous mesurons le rayon intérieur R et la hauteur H de chaque
cylindre à l’aide d’une règle graduée.

V = π * (2.5) 2 * 5.1 = 100.138 cm3

Dans la formule, ϱa = Poids sec / volume total, le poids sec se trouve en retranchant le poids
du cylindre C du poids sec total A.

On a : ϱa= (A – C) / V.

Nous pouvons à présent déterminer la porosité de chaque sol, à partir de l’équation suivante :
ɳ = Volume des pores / Volume total

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Rapport de travaux pratiques d’étude complète de sol

Puisque l'eau ajoutée occupe les pores, alors Veau = Vpores. Pour déterminer le volume de l'eau
utilisée, on utilise sa masse et sa densité d aux conditions thermiques de l'expérience.

Masse d'eau ajoutée : E = I – A Volume d'eau = volume pores : Vp = E / d

A 20.5 °C, la densité de l'eau est de d = 0.99816 g / cm3

Résultats bruts

Tous les résultats de cette manipulation sont récapitulés dans le tableau ci-dessous.

A C ϱa I E Vp ɳ
3
H1 276.41 g 99.64g 1.76 306.06g 29.65g 29.7cm 0.296
H2 263.17g 100.378g 1.62 300.58g 35.17g 35.23cm3 0.351
H3 238.54g 100.49g 1.37 281.10g 42.56g 42.64cm3 0.425
H4 211.48g 101.81g 1.08 269.18g 57.7g 57.8cm3 0.577
S2 278.10g 101.41g 1.76 309.48g 31.38g 31.44cm3 0.314

2
1,8
1,6
1,4
1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
H1 H2 H3 H4

ϱa ɳ

Figure 11 Histogrammes des densités apparentes et des porosités des horizons du sol 1

Interprétation

Tous les résultats que nous avons trouvés nous amène à réfléchir à la signification des valeurs.
Cela a des répercussions sur la réserve en eau pour les plantes, leur enracinement, l'aération, etc.
L'analyse du dernier graphique (sur le sol 1) ressort que la densité apparente diminue au fur et à
mesure que l'on va vers les horizons les plus superficiels, H1 étant l'horizon le plus profond. La porosité
est inversement proportionnelle à la densité, parce que plus il y a de vides, plus l'échantillon est léger,
et moins il est dense.

En effet, l'horizon H1 présente une densité maximale et une porosité minimale, parce qu'elle
est moins altérée, dépourvue d'une certaine quantité de matière organique qui pourrait augmenter le
nombre de vides. Les couches les plus proches de la roche mère sont les plus lourdes car ayant étant
moins touchées par le processus de dégradation. La faiblesse de la quantité d'argiles (échec au test de

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Rapport de travaux pratiques d’étude complète de sol

Boudin) et le nombre de graviers et de pierres dans l'horizon H4 explique sa porosité relativement


élevée.

De même ; notons que la porosité d’un sol résulte des caractéristiques de la matrice du sol
(texture) de l’activité biologique notamment la présence de galeries dues soit aux vers de terre soit
aux racines. Le mélange en proportions variables des particules minérales et organiques régule la
densité de la terre fine des horizons organiques. La profondeur, quant à elle, joue sur la teneur de la
matière organique, la structure, l'enracinement et directement sur la pression des couches
supérieures.
Lorsque nous calculons les moyennes pour le sol 1, on obtient ϱ1=1.46 et ɳ1 = 0.41. La
comparaison nous amène à conclure que le sol 1 est moins dense donc plus poreux par rapport au sol
2 (technosol, ϱ2 = 1.76 ; ɳ2 = 0.314). Effectivement ; ce dernier est relativement homogène et assez
riche en argiles puisqu'on réalise complètement le test de boudin. Aussi, les matériaux d'origine
anthropique intervenant dans la formation de ce technosol sont des remblais provenant de la
destruction des bâtiments d'un hôpital, qui se trouvait sur le site auparavant.

4.3. Densité réelle

Matériel et méthodes

La densité réelle est la densité du sol sans considérer sa porosité. Pour pouvoir la mesurer, il
faut un échantillon de sol sec et broyé. Broyer le sol détruit les agrégats et rend l'échantillon homogène
et sans poches d'air.

Figure 12 Protocole de mesure de densité réelle

Cette manipulation a été réalisée pour chacun des quatre horizons.

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Rapport de travaux pratiques d’étude complète de sol

Les calculs pour déterminer la densité réelle sont les suivants :

P4-P1-P3=Poids d'eau sans sol (P5)

P5/De=Volume d'eau (Ve)

Vt-Ve=Volume de sol (Vs)

P3/Vs=Densité réelle

La densité de l'eau (De) était de 0,99816g/cm3 (Température 20°C)

La mesure de P2 sert à vérifier le volume du pycnomètre ou si De à bien été déterminé :

P2-P1=Poids d'eau (P6)

P6/De =Volume du pycnomètre (devrait être égal a Vt)

Résultats bruts
Les résultats pour la densité réelle sont les suivantes :

Horizon 1: 2,431 g/cm3 (Volume du pycnomètre : 24,872cm3 )

Horizon 2: 1,776 g/cm3 (Volume du pycnomètre : 25,035cm3 ) ϱr ɳ*10


H1 2,431 2,96
Horizon 3: 2,715 g/cm3 (Volume du pycnomètre : 24,708cm3 )
H2 1,776 3,51
Horizon 4: 2,139 g/cm3 (Volume du pycnomètre : 24,744cm3 ) H3 2,715 4,25
H4 2,139 5,77

6
5,77
5

4,25
4
3,51
3 2,96
2,715
2,431
2 2,139
1,776
1

0
H1 H2 H3 H4

ϱr ɳ*10

Figure 13 Courbes des densités réelles et des porosités des horizons du sol 1

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Rapport de travaux pratiques d’étude complète de sol

Interprétation

Les valeurs obtenues par la mesure de la densité réelle ne suivent pas une tendance comme
pour la densité apparente. Pour donner une valeur de référence, la plupart des sols ont une densité
réelle entre 2,6 et 2,7. Le sol présent est avec une densité moyenne de 2,265 inférieure à la moyenne.
Cela pourrait être expliqué avec la forte teneur oxydes (couleur jaune, couleur rouge) qui sont des
éléments issus de l’altération et qui font diminuer la densité réelle d'un sol.

Nous avons précédemment mis en évidence la relation inverse qui lie densité apparente et
porosité, ce qui n’est pas le cas pour la densité réelle. En effet, le calcul de celle-ci ne prend pas en
compte le volume des vides, mais plutôt les densités effectives des différents éléments solides
constituant les horizons. Cela explique l’évolution indépendante de la densité réelle et de la porosité
sur le graphique ci-dessus. Notons tout de même que la densité réelle la plus élevée correspond à une
porosité minimale. Pour les autres horizons la densité réelle fluctue.

4.4. Bases échangeables et Capacité d’Echange

Matériel et méthodes

Le matériel utilisé pour déterminer la capacité d’échange est


un analyseur ICP AES (Inductively Coupled Plasma Atominc Emission
Spectroscopy) qui repose sur une méthode de spectrométrie
optique. Premièrement on minéralise l’échantillon puis on effectue
sa nébulisation de celui-ci (transformation de la phase liquide en
nuage de particules). L’aérosol passe ensuite dans un plasma qui
entraine l’excitation des atomes émettant à des longueurs d’onde
caractéristiques.
Figure 14 ICP AES
Les spectres d’émission atomique générés sont analysés par
un système de détection optique. On peut ainsi quantifier les ions
recherchés. Dans notre cas on s’intéresse aux ions Ca2+ et Mg 2+. Pour ces ions, les limites de détection
sont : Mg : 0.12 Ca : 1 ppm et les limites de quantification sont : Mg : 0,25 ppm Ca : 2 ppm

16
Rapport de travaux pratiques d’étude complète de sol

Protocole expérimental

Nous avons quatre échantillons de sol à analyser : le premier horizon (H4), le deuxième (H3),
le troisième (H2) et dernier horizon (H1).

Figure 15 Protocole de mesure de la CEC

Réalisation de la solution molaire d’acétate d’ammonium :

MM= 77.089 g/mol R=99.2% Volume final= 1000 mL (250 mL x 4 échantillons)

77.089 g = 1 mole = 99.20 %


77.089 .100
Masse d’acétate d’ammonium à peser = 99.20
= 77.7 g Dans 1L d’eau distillée.

Masses de sol pesées : H1= 10.05 g, H2= 10.03 g, H3 = 10.02 g et H4= 10.01 g

On réalise ensuite une gamme étalon à partir de cette solution mère d’acétate d’ammonium.

Solutions 1 2 3 4 5
Concentration
1 5 15 25 50
finale (mg/l)
Volume de
0.1 0.5 1.5 2.5 5
standard (mL)
Volume
d’acétate
9.9 9.5 8.5 7.5 5
d’ammonium
(mL)
Concentration initiale (standard) = 100mg/L

Volume final =10mL


𝐶𝑓.𝑉𝑓 1.10
Calcul= Volume de standard= 𝐶𝑖
Pour la solution 1 : 100 =0.1 mL

17
Rapport de travaux pratiques d’étude complète de sol

Résultats bruts

On met en place les quatre échantillons de sols ainsi que la gamme étalon en place dans l’ICP
AES en identifiant chaque tube. Grace aux résultats visibles en annexe X, on obtient les courbes
d’étalonnage suivantes :

Figure 16 Courbe d'étalonnage du Calcium (317.933 nm)

Lorsqu’on place les valeurs d’absorbance (H1, H2, H3 et H4) de chaque échantillon sur les
courbes d’étalonnage, on obtient la concentration en Cation dans l’échantillon. Pour des raisons
d’échelle et de gamme de mesure, Nous n’avons fait apparaitre que la courbe du spectre du Ca 317.933
pour illustrer le principe utilisé par l’ICP AES. Ce dernier appareil nous donne aussi directement les
concentrations en mg/L.

Horizon Ca 317.933 Ca 393.366 Mg 285.213 Mg 279.077


H4 232018.6 Saturé 4273.8 201.3
H3 245229.5 Saturé 3398.1 171.8
H2 257390.8 Saturé 3686.9 175.4
H1 230010.8 Saturé 4658.1 222.8

Ce qui donne en concentration (mg/L)

Horizon Ca 317.933 Ca 393.366 Mg 285.213 Mg 279.077


H4 43.10 Saturé 0.737 0.727
H3 45.54 Saturé 0.641 0.655
H2 47.79 Saturé 0.673 0.664
H1 42.73 Saturé 0.779 0.780

18
Rapport de travaux pratiques d’étude complète de sol

Exemple pour l’Horizon 1

On obtient une concentration de 43.10 mg/L de Ca 2+. Etant donné que la masse molaire du calcium
pèse 40 g/mol, on peut écrire :
43.1∗1
Nombre de moles de Ca 2+ = 40∗103 = 1.078 mmol/ L

Comme la solution initiale était de 250 mL, alors nombre de mole dans l’échantillon= 1.078*250*10-3=
0.297 mmol

Comme la valence du calcium est de 2, alors nombre de meq= mmol*valence c’est-à-dire 0.296*2=
0.538 meq présents dans 10.05 g de sol pesé initialement.
0.538∗100
On calcule ensuite le rapport 10.05
=5.38 meq /100g de sol sec

De même pour Mg 2+ (on fait la moyenne des concentrations obtenues avec les deux spectres) de
masse molaire 24.3 g/mol :
0.732∗1
Nombre de mole de Mg2+ = 24.3∗103=0.0301mmol

0.0301*250*10-3 = 0.007525 * 2 valence =0.01505 meq présent dans 10.05g de sol


0.01505∗100
Donc 10.05
= 0.15 meq / 100g de sol sec

On obtient de manière identique les concentrations des autres horizons. En additionnant les cations
que le sol peut fixer, on obtient la CEC de chaque horizon :

Horizons Ca2+ (meq/100g de sol Mg2+(meq/100g de sol CEC (meq/100g de


sec) sec) sol sec)
H4 5.38 0.149 5.529
H3 5.68 0.133 5.813
H2 5.93 0.137 6.067
H1 5.33 0.161 5.491

19
Rapport de travaux pratiques d’étude complète de sol

Interprétations

On trouve une CEC homogène selon les


horizons, d’environ 6 meq/100g de sol,
c’est-à-dire que le sol étudié peut échanger
6 meq de cations sur ses surfaces
d’échanges chargée négativement, pour
100 g de sol. Par comparaison avec la figure
ci-dessus, le sol étudié serait a priori un sol
sablo-limoneux avec une CEC faible
d’environ 5 meq/100g de sol sec.
Figure 17 CEC de différents types de sols

4.5. Mesure de l’activité microbienne.

Pour cette manipulation, nous n’avons mesuré que le premier horizon et le dernier horizon de
notre sol, afin de comparer les activités microbiennes du sol en surface et en profondeur. Nous avons
également mesuré l’activité microbiologique du technosol.

Matériel et méthode

Pour mesurer l’activité des microorganismes dans les


sols, nous avons utilisé une quantité de fluorescéine présente
dans l’échantillon proportionnelle au nombre d’organismes
dans le sol. La fluorescéine diacétate est un composé incolore
hydrolysé par les enzymes membranaires de la communauté
microbienne, relarguant un produit final coloré, la fluorescéine.
Ce composé absorbe des ondes à 490 nm, il est donc
quantifiable avec un spectrophotomètre. Grace à une courbe
d’étalonnage, on peut estimer la concentration en fluorescéine
dans l’échantillon avec un spectrophotomètre. Figure 18 Spectrophotomètre

20
Rapport de travaux pratiques d’étude complète de sol

Protocole expérimental

Figure 19 Protocole de mesure de l'activité microbienne

On réalise ensuite une gamme étalon à partir de la solution de fluorescéine standard :


𝐶𝑓∗𝑉𝑓
Concentration initiale= 20 µg/mL Volume final= 10 mL Vi =
𝐶𝑖

5∗10
Pour la solution 2 = Vstandard= = 2.5 mL de standard
20

Solutions 1 2 3 4 5
Concentration
0 5 10 15 20
finale (µg/mL)
Volume de
0 2.5 5 7.5 10
standard (mL)
Volume de
10 7.5 5 2.5 0
tampon (mL)
Densité
0 0.649 1.245 1.666 1.890
optique

21
Rapport de travaux pratiques d’étude complète de sol

Résultats bruts

Après avoir passé les échantillons dans le spectrophotomètre, nous obtenons :

Horizon Densité optique Densité Concentration en Concentration


optique fluorescéine en fluorescéine
corrigée (µg/mL) (µmol/minute/g)
Témoin H4 0.249
H4 2.163 1.914 18.59 0.009
Témoin H1 0.068
H1 0.208 0.140 0.098 4.9E-5
Témoin technosol 0.826
Technosol 2.364 1.538 14.67 0.007

On obtient une droite de régression linéaire y = 0,0959x + 0,1306


𝑦−0.1306
x= 0.0959
1.914−0.1306
Pour H1 : 0.0959
=18.59 µg/L

On obtient 18.59 µg/mL de fluorescéine ce qui équivaut à 18.58*10-3 g/L


Fluorescéine
MM fluorescéine = 332.31 g/mol

Figure 20 Courbe d'étalonnage de la fluorescéine

18.58∗10^−3 0.0559∗10
Donc 332.31
= 0.0559 mmol/L dans 10 mL = 1000
=0.0599 µmol / 10 mL / 1Heure

0.0599 / 60 = 0.009 µmol / minute / G de sol sec.

Interprétation

On constate que l’activité microbienne est élevée à la surface des deux sols (H4 et technosol) tandis
que l’activité devient moindre en profondeur. Cette activité est cohérente avec la teneur en matière
organique en surface (test H2O2) et diminue avec la profondeur. Notons également que l’activité des
microorganismes est ralentie en profondeur du fait du manque progressif d’oxygène.

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Rapport de travaux pratiques d’étude complète de sol

5. Conclusion

Les observations sur le terrain, guidées par le contexte et ses caractéristiques, ont permis de
formuler des hypothèses sur la nature et la formation des sols. Les sols étudiés se trouvent sur le
plateau de l’Arbois à côté d’Aix-en-Provence qui a pour matériau parental du calcaire.

Dans le cas du sol 1, cette présence en calcaire a pu être démontrée par un test avec du HCl.

A base d’observations et d'analyses supplémentaires, nous avons formulé l'hypothèse qu’il


s'agissait d'un sol brun fersiallitique (terra rossa). Un tel sol est typique du climat méditerranéen et sa
description correspondait bien à nos observations, à l'exception du fait qu’il n'était pas décarbonaté
et que la couleur brune paraissait trop présente.

L’analyse en laboratoire a ensuite révélé de nouveaux aspects. Certains résultats valident les
interprétations faites à base des observations et d'autres se trouvent en contradiction avec l'hypothèse
formulée.

La compaction élevée dans les horizons profonds constaté sur le terrain, a pu être validée à partir
des résultats de l'analyse de la densité réelle et de la densité apparente. La mesure de la capacité
d'échange cationique (CEC) a illustré un résultat qui correspond à un sol sablo-limoneux et a confirmé
donc la faible teneur en argile (moins que 30%), estimée sur place avec le test de boudin. L’activité
microbienne était plus élevée dans les premiers centimètres du sol, ce qui s’explique par la plus haute
teneur en matière organique dans cet horizon comparé aux autres. La conductivité était également
légèrement élevée dans ce même horizon et pourrait correspondre à la forte capacité de rétention
d’eau de la matière organique.

En revanche, le pH basique de 8,4 en moyenne, dû à l'absence d'une décarbonatation, n'est pas


typique d’un sol fersiallitique, qui présente généralement un pH plutôt acide à neutre. Ceci ajouté au
fait que la teneur en argile soit très faible, rend l'hypothèse d'un luvisol probable. Il s'agirait d'un sol
lessivé en argiles qui se développe également à partir d'un brunisol.

Pour trancher définitivement entre les hypothèses, il serait intéressant d'analyser la teneur exacte
en calcium, fer II et fer III dans chaque horizon, ainsi que d'effectuer d’autres sondages en proximité
avec du matériel plus adapté pour pouvoir traverser la couche de gravier.

Quant au technosol, reconstruit sur une dalle de béton, les analyses en laboratoire ont confirmé
les interprétations obtenues à base des observations. Par ailleurs, ils servaient de valeurs de
comparaison pour les mesures du sol 1.

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