Marchés de Travaux - Contrôle Technique

ARTICLE
TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR
Techniques L’expertise technique et scientifique de référence
de l'Ingénieur
p2645
c68
Spectrométrie
Marchés de -masse
de travaux Contrôle- technique
Principe
et appareillage
Date de publication : 12/09/2014

10/11/2012
Par :
Bernard Michel BLOCH
Guy BOUCHOUX
Diplôme d'Études supérieures spécialisées (DESS) de Droit de la construction et de l'urbanisme,
Professeur à l’université
Avocat au Barreau Paris XI (Orsay), École Polytechnique, DCMR, Palaiseau
des Hauts-de-Seine
Michel SABLIER
Chargé de recherches au CNRS, École Polytechnique, DCMR, Palaiseau
Guy BOUCHOUX
Professeur à l’université Paris XI (Orsay), École Polytechnique, DCMR, Palaiseau
Michel SABLIER
Chargé de recherches au CNRS, École Polytechnique, DCMR, Palaiseau
Cet article fait partie de la base documentaire :

Mesures - Analyses
Réglementation et planification dans la construction
Dans le pack : Métier
Mesures - Analyses
: ingénieur territorial
et dans l’univers : Technolgies de l’information
Énergies
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Marchés de travaux
Contrôle technique
par Bernard Michel BLOCH
Diplôme d’Études supérieures spécialisées (DESS) de Droit de la construction et de
l’urbanisme
Avocat au Barreau des Hauts-de-Seine
1. Cadre législatif et réglementaire................................................. C 68v3 – 2

2. Normalisation du contrôle technique de la construction ....... — 2
3. Dispositions spécifiques aux marchés publics de travaux..... — 3
4. Perspectives d’avenir et évolution .............................................. — 4
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 68v3
L es premiers bureaux de contrôle technique (notamment Sécuritas et Veritas

pour sa branche de contrôle des immeubles) furent créés en 1928 et 1929 à
la suite d’effondrements d’immeubles qui avaient fait de nombreuses victimes.
Les assureurs des architectes et des entrepreneurs, soucieux en effet d’être
informés sur les risques qu’ils pouvaient être amenés à couvrir, entendaient
subordonner leurs garanties à un contrôle technique des travaux : les rapports
dressés par les contrôleurs techniques leur permettaient d’exclure de leur
garantie les risques prévisibles, matérialisés par les réserves qui y étaient
mentionnées.
L’activité essentielle des contrôleurs techniques était donc de renseigner les
assureurs du bâtiment sur les risques à couvrir, et principalement sur les ris-
ques relevant de la responsabilité décennale, et touchant à la stabilité et à la
pérennité des ouvrages.
Les contrôleurs techniques contribuaient ainsi à la normalisation du risque
assuré.
La loi n 78-12 du 4 janvier 1978 relative à la responsabilité et à l’assurance
dans le domaine de la construction, aujourd’hui insérée dans le Code de la
construction et de l’habitation, et modifiée en dernier lieu par une ordonnance
du 8 juin 2005, a donné un statut au contrôle technique et a innové en faisant
des contrôleurs techniques des parties prenantes et responsables dans l’acte de
construire.
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est strictement interdite. – © Editions T.I. C 68v3 – 1
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MARCHÉS DE TRAVAUX –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
1. Cadre législatif technique et de la moralité professionnelle (article L. 111-25 du

Code de la construction et de l’habitation). Cet agrément est déli-
et réglementaire vré par le ministre chargé de la Construction sur avis motivé de la
Commission d’agrément des contrôleurs techniques.
& Selon l’article R. 111-32-2 du Code de la construction et de l’ha-
L’activité des bureaux de contrôle technique est régie par les arti- bitation, le demandeur doit justifier de moyens en personnel et de
cles L. 111-23 à L. 111-26 et R. 111-29 à R. 111-42 du Code de la cons- compétences assises, pour ce qui est du personnel d’encadrement
truction et de l’habitation. opérationnel et des ingénieurs, sur :
& Aux termes de l’article L. 111-23 de ce Code : – une formation de base sanctionnée par un diplôme de niveau
d’études postsecondaires en bâtiment ou génie civil, en rapport avec
« Le contrôleur technique a pour mission de contribuer à la pré-
le domaine de l’agrément, d’une durée d’au moins quatre ans, ou
vention des différents aléas techniques susceptibles d’être rencon-
d’une durée équivalente à temps partiel, dispensée dans une univer-
trés dans la réalisation des ouvrages. Il intervient à la demande du
sité ou un établissement d’enseignement supérieur ou dans un autre
maı̂tre de l’ouvrage et donne son avis à ce dernier sur les problè-
établissement de niveau équivalent et, le cas échéant, certifiant qu’il a
mes d’ordre technique, dans le cadre du contrat qui le lie à celui-
suivi avec succès la formation professionnelle requise en plus du
ci. Cet avis porte notamment sur les problèmes qui concernent la
cycle d’études postsecondaires, et une expérience pratique d’au
solidité de l’ouvrage et la sécurité des personnes. »
moins trois ans dûment prouvée dans la conception, la réalisation, le
C’est donc essentiellement dans le cadre d’une mission de pré- contrôle technique ou l’expertise de constructions mettant en jeu des
vention et « dans les limites » de cette mission (article L. 111-24 du technologies similaires à celles couvertes par l’activité envisagée ;
Code de la construction et de l’habitation) que le contrôleur tech- – ou une expérience pratique de six ans dans les domaines
nique est soumis à la présomption de responsabilité décennale susmentionnés.
qui est, pour lui comme pour toutes les personnes « réputées cons-
tructeur de l’ouvrage », d’ordre public. L’ordonnance du 8 juin 2005, & Aux termes de l’arrêté du 26 novembre 2009 fixant les modalités
dans un souci de différencier la responsabilité des contrôleurs tech- pratiques d’accès à l’exercice de l’activité de contrôleur technique,
niques, de celle des constructeurs proprement dits, a d’ailleurs la Commission d’agrément vérifie également les conditions de
complété l’article L. 111-24 par un alinéa explicite destiné à empê- non-incompatibilité et d’indépendance de l’exercice de l’activité de
cher une surévaluation de leur responsabilité : « Le contrôleur tech- contrôleur technique, et demande, s’agissant des organismes per-
nique n’est tenu vis-à-vis des constructeurs à supporter la répara- sonnes morales, les informations suivantes :
tion de dommages qu’à concurrence de la part de responsabilité – la composition du capital et la liste des personnes physiques
susceptible d’être mise à sa charge dans les limites des missions ou morales qui détiennent plus de 5 % du capital de l’organisme,
définies par le contrat le liant au maı̂tre d’ouvrage. » ainsi que l’assurance qu’aucune de ces personnes n’exerce une
activité de conception, d’exécution ou d’expertise d’ouvrages ;
Le contrôle technique, qui est incompatible avec l’exercice – la liste des filiales de l’organisme et de ses participations dans
d’une activité de conception, d’exécution ou d’expertise d’un d’autres sociétés ;
ouvrage (article L. 111-25), a été rendu obligatoire pour certai- – les sources extérieures de financement de l’organisme ;
nes constructions qui, en raison de leur nature et de leur – la liste des membres du personnel de direction.
importance, peuvent présenter des risques particuliers pour la
sécurité des personnes. & Enfin, la Commission d’agrément, dans son rôle d’élaboration
des avis relatifs aux modifications et renouvellements d’agrément,
& La liste en est donnée par l’article R. 111-38 du Code de la cons- non seulement peut diligenter toutes investigations utiles sur la
truction et de l’habitation. Ce sont : situation de chacun des contrôleurs techniques notamment celles
– les établissements recevant du public (au-delà de relatives aux questions d’incompatibilité éventuelle (article L 111-
300 personnes) ; 25) ainsi qu’aux problèmes de statut, d’indépendance et de compé-
– les immeubles dont le plancher bas du dernier niveau est situé tence professionnelle, mais en outre est destinataire annuellement,
à plus de 28 m par rapport au niveau du sol le plus haut utilisable de la part de tout contrôleur technique, d’un rapport d’activité com-
par les engins des services publics de secours et de lutte contre portant notamment les renseignements suivants :
l’incendie ; – activité annuelle globale du contrôleur (chiffre d’affaires total et
– les bâtiments autres qu’à usage industriel : liste statistique des opérations contrôlées les plus importantes et
comportant des éléments en porte à faux de portée supérieure les plus significatives) ;
à 20 m ou des poutres ou arcs de portée supérieure à 40 m, – indication des améliorations que le contrôleur technique estime
comportant par rapport au sol naturel des parties enterrées de avoir apporté à l’exercice de son activité, par exemple dans l’orga-
profondeur supérieure à 15 m, ou des fondations de profon- nisation de la qualité du contrôle ;

deur supérieure à 30 m, – description sommaire, assortie de commentaires, des sinistres
nécessitant des reprises en sous-œuvre ou des travaux de sou- et malfaçons relevés sur des ouvrages qu’il a contrôlés dans les
tènement d’ouvrages voisins, sur une hauteur supérieure à 5 m. délais couverts par les garanties décennale ou biennale, ceci dans
le cas où ces sinistres ou malfaçons ont conduit à une mise en jeu
– les immeubles dont le plancher bas du dernier niveau est à plus significative de la responsabilité du contrôleur technique ; la com-
de 8 mètres par rapport au niveau du sol, lorsqu’ils sont situés mission se réservant la faculté de faire procéder, sur ces ouvrages,
dans les zones de sismicité moyenne ou forte ; à un examen approfondi des problèmes rencontrés ;
– lorsqu’ils sont situés dans les zones de sismicité faible, modé- – mention des opérations pour lesquelles le contrôleur a fait appel
rée, moyenne ou forte, les bâtiments dont la défaillance présente soit à la sous-traitance, soit à des consultants de haute qualification.
un risque élevé pour les personnes et ceux présentant le même
risque en raison de leur importance socio-économique et ceux
dont le fonctionnement est primordial pour la sécurité civile, pour
la défense ou pour le maintien de l’ordre public ainsi que les éta- 2. Normalisation du contrôle
blissements de santé ;
– les éoliennes dont la hauteur du mât et de la nacelle au-dessus technique de la construction
du sol est supérieure ou égale à 12 mètres.
& L’activité de contrôle technique est soumise à agrément préa- & Aux termes de l’article R. 111-39 du Code de la construction et de
lable, la décision d’agrément tenant compte de la compétence l’habitation, le contrôle technique obligatoire porte « sur la solidité

C 68v3 – 2 est strictement interdite. – © Editions T.I.
––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– MARCHÉS DE TRAVAUX
des ouvrages de viabilité, de fondation, d’ossature, de clos et de la norme NF P 03-100, « La mission S porte sur les ouvrages et élé-
couvert et des éléments d’équipement qui font indissociablement ments d’équipement faisant partie des marchés de la construction
corps avec ces ouvrages, ainsi que sur les conditions de sécurité communiqués au contrôleur technique et visés du point de vue de
des personnes dans les constructions ». la sécurité des personnes par la réglementation technique appli-
cable à la construction du fait de sa destination, telle que définie
& Mais, le contrôle technique pouvant aussi porter, à la demande
au permis de construire. »
du maı̂tre de l’ouvrage, « sur tous autres éléments de la construc-
tion dont la réalisation est susceptible de présenter des aléas tech- Peuvent ainsi relever de la mission du contrôleur technique :
niques particuliers contre lesquels le maı̂tre de l’ouvrage estime « les dispositions relatives à la protection contre les risques
utile de se prémunir » (même article), la norme AFNOR NF P 03- d’incendie et de panique : comportement au feu des maté-
100 de septembre 1995, en définissant les « Critères généraux riaux et éléments de construction, isolement, desserte, cloi-
pour la contribution du contrôle technique à la prévention des sonnement et dégagements, moyens de secours, dispositifs
aléas techniques dans le domaine de la construction », a dressé d’alarme et d’alerte, équipements de désenfumage naturel ;
en quelque sorte la charte des obligations du contrôleur. les installations électriques (courants forts) ;
& L’article R. 111-40 du Code de la construction et de l’habitation les installations de chauffage, ventilation, conditionnement
prévoit que : d’air, réfrigération et équipements de désenfumage mécanique ;
les installations de gaz combustibles et d’hydrocarbures
« au cours de la phase de conception, le contrôleur technique
liquéfiés ;
procède à l’examen critique de l’ensemble des dispositions techni-
ques du projet ». les conduits de fumée ;
les ascenseurs, monte-charges, escaliers mécaniques, trot-
& Cela implique sa désignation le plus en amont possible du pro-
toirs roulants ;
cessus de construction (article 4.1.1 de la norme NF P 03-100).
Après examen des documents de conception, le contrôleur tech- les nacelles suspendues d’entretien de façades ;
nique établit un rapport initial (article 4.2 de la norme NF P 03- les portes automatiques ;
100) dans lequel il peut être amené à signaler une solution unique les appareils et installations sous pression de vapeur ou de gaz ;
imposée par les textes (législatifs, réglementaires ou techniques à les installations de fluides médicaux ;
caractère normatif) ou si tel n’est pas le cas, il peut énoncer le prin- les dispositions de construction concernant la protection
cipe de solutions qui lui paraissent techniquement convenables contre les rayonnements ionisants ;
(article 4.1.8 de la norme NF P 03-100).
les garde-corps et fenêtres basses. »
& Pendant la période d’exécution des travaux, le contrôleur tech-
Les missions complémentaires pouvant être confiées au
nique formule des avis après examen des plans et documents tech-
contrôleur technique, en sus des missions de base, sont définies
niques d’exécution qui lui sont transmis, et après examen sur chan-
ainsi à l’article 5.3 de la norme NF P 03-100 :
tier des ouvrages et éléments d’équipement soumis à son contrôle.
Cela implique naturellement que l’organisation du chantier par le Liste des missions complémentaires :
maı̂tre de l’ouvrage lui permette d’obtenir les documents en – mission PS relative à la sécurité des personnes dans les cons-
temps utile et d’accéder au chantier pendant la période d’exécution tructions en cas de séisme ;
des travaux (articles 4.2.6 et 4.2.8 de la norme NF P 03-100). Cela – mission P1 relative à la solidité des éléments d’équipement non
étant, « Les interventions du contrôleur technique sur le chantier indissociablement liés ;
s’effectuent par examen visuel à l’occasion de visites ponctuelles – mission F relative au fonctionnement des installations ;
réparties sur la durée de réalisation des ouvrages. Elles ne revêtent – mission Ph relative à l’isolation acoustique ;
aucun caractère exhaustif », la mission du contrôleur technique – mission Th relative à l’isolation thermique et aux économies
n’impliquant pas qu’il doive assister systématiquement aux réu- d’énergie ;
nions de chantier (articles 4.2.4.2 de la norme NF P 03-100). – mission Hand relative à l’accessibilité des constructions pour
les personnes handicapées ;
& Les missions de base du contrôleur technique, liées au contrôle
– mission Brd relative au transport des brancards dans les
technique obligatoire prévu par l’article R. 111-39 du Code de la constructions ;
construction et de l’habitation, sont décrites avec précision par la – mission LE relative à la solidité des existants ;
norme NF P 03-100. La mission de contrôle de type L porte sur la
– mission Av relative à la stabilité des ouvrages avoisinants ;
solidité des ouvrages, tandis que la mission de contrôle de type S
– mission GTB relative à la gestion technique des bâtiments ;
porte sur la sécurité des personnes. Ces deux missions sont obliga-
– missions ENV relatives à l’environnement ;
toires pour les constructions dont la liste est donnée à l’article
– missions HYS relatives à l’hygiène et à la santé dans les

R. 111-38 du Code de la construction et de l’habitation :
constructions ;
La mission de contrôle de type L relative à la solidité des – mission CO de coordination des missions de contrôles dans le
ouvrages porte sur les ouvrages et éléments d’équipement cas où il est fait appel à plusieurs Contrôleurs Techniques.
suivants :
les ouvrages de réseaux divers et de voirie (à l’exclusion des
couches d’usure des chaussées et des voies piétonnières)
dont la destination est la desserte privative de la construction, 3. Dispositions spécifiques
les ouvrages de fondation, aux marchés publics
les ouvrages d’ossature,
les ouvrages de clos et de couvert, de travaux
pour les bâtiments, les éléments d’équipement indissociable-
ment liés aux ouvrages énumérés ci-dessus ; Le marché qui lie le contrôleur technique à un maı̂tre d’ou-
La mission de contrôle de type S relative à la sécurité des per- vrage public est un marché public, soumis par conséquent au
sonnes vise à prévenir les aléas techniques générateurs d’accidents Code des marchés publics (sur les modes de passation : consul-
corporels, découlant de défauts dans l’application des dispositions ter [C 71] dans cette base documentaire).
réglementaires relatives à la sécurité des personnes dans les cons-
tructions achevées. La mission ne s’étend pas à la sécurité des per- Les marchés publics de contrôle technique sont des marchés de
sonnes pendant toute la durée des travaux. Selon l’article A.2.3 de prestations de services intellectuelles habituellement soumis à un

est strictement interdite. – © Editions T.I. C 68v3 – 3
MARCHÉS DE TRAVAUX –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
document contractuel d’ordre général, applicable au marché, à savoir Mission Av relative à la stabilité des ouvrages avoisinants
le Cahier des Clauses Administratives Générales applicables aux mar- « En l’absence de communication du résultat d’études de diag-
chés publics de Prestations Intellectuelles (CCAG-PI), approuvé par nostic et de l’état des lieux, le contrôleur technique ne peut prendre
arrêté du 16 septembre 2009, avec choix, dans ce CCAG, de l’option en compte, dans l’exercice de sa mission, que les éléments résul-
A, c’est-à-dire de l’option qui s’applique par défaut dans le silence du tant de l’examen visuel de l’état apparent des avoisinants
marché : les droits d’utilisation sont concédés au pouvoir adjudica- accessibles ; »
teur (régime de concession). La propriété des droits ou titres afférents
aux résultats reste détenue par le titulaire. Missions ENV relatives à l’environnement
& On notera que, en application de l’article 20 du CCAG-PI, le pou- « Les aléas techniques à la prévention desquels le contrôleur
voir adjudicateur peut, lorsque les prestations sont scindées en plu- technique contribue au titre de la mission ENV sont ceux qui, géné-
sieurs parties techniques à exécuter distinctement, arrêter l’exécu- rateurs d’incendie et d’explosion, découlent de défauts dans l’appli-
tion des prestations : en ce cas, sa décision emporte résiliation du cation des dispositions réglementaires relatives aux installations
marché sans indemnité pour le titulaire. En outre, « le pouvoir adju- classées pour la protection de l’environnement ; »
dicateur peut également mettre fin, à tout moment, à l’exécution
des prestations pour un motif d’intérêt général. Dans ce cas, le titu- Missions HYS relatives à l’hygiène et à la santé dans les
laire a droit à être indemnisé du préjudice qu’il subit du fait de cette constructions
décision » (article 29 du CCAG-PI) : l’indemnité prévue est par « La mission du contrôleur technique a pour objet de donner un
défaut de 5 % du montant hors taxes du marché (article 33). Ce avis sur la capacité de l’ouvrage à satisfaire, dans les constructions
sont là des clauses exorbitantes du droit commun manifestant une achevées, aux prescriptions réglementaires relatives à l’hygiène et
situation déséquilibrée au profit du maı̂tre de l’ouvrage que l’on la santé en ce qui concerne :
retrouve également dans les marchés publics de travaux [C 72]. l’aération des locaux à pollution non spécifique (ventilation
& Un décret du 28 mai 1999 a institué un « Cahier des Clauses Tech- naturelle ou mécanique, ouvrants, évacuation des produits
niques Générales applicables aux marchés publics de contrôle tech- de combustion) ;
nique » (CCTG) qui prévoit que « L’activité de contrôle technique de la distribution d’eau (distribution d’eau froide, production et
la construction est exercée en conformité avec la norme française distribution d’eau chaude) ;
NFP 03-100 ». Ce document complète et précise la norme, notamment les installations sanitaires (existence et implantation des
dans son annexe A qui détaille le contenu des missions complémen-
installations) ;
taires pouvant être confiées au contrôleur technique.
les installations d’évacuation des eaux usées (eaux ménagè-
& Aux termes de cette annexe A au CCTG, les précisions suivantes res et eaux-vannes) ;
sont apportées aux domaines complémentaires sur lesquels peut
porter l’avis du contrôleur technique : l’évacuation des ordures ménagères (local poubelle, vide-
ordures). »
Mission F relative au fonctionnement des installations
« Les aléas que le contrôleur technique a pour mission de contri-
buer à prévenir sont ceux qui découlent d’un mauvais fonctionne-
ment des installations. Par mauvais fonctionnement, il faut enten-
dre l’impossibilité, pour une installation, à la mise en exploitation,
4. Perspectives d’avenir
d’assurer le service demandé dans les conditions de performance
imposées par les prescriptions techniques contractuelles et, quand
et évolution
ils existent, par les textes techniques à caractère normatif.
La mission du contrôleur technique porte sur les installations
suivantes : Le marché actuel du contrôle technique s’exerce dans trois direc-
tions principales :
réseaux d’alimentation en eau, de chauffage, d’assainissement ;
chauffage, conditionnement d’air, ventilation mécanique ; – le marché du contrôle obligatoire (solidité de l’ouvrage et sécu-
rité des personnes pour les opérations de construction définies à
installations électriques intérieures (courants forts) ;
l’article R. 111-38 du Code de la construction et de l’habitation) ;
ascenseurs, monte-charge, escaliers mécaniques ; – le marché du contrôle incité, dans lequel les maı̂tres d’ouvrage
protection et distribution d’eau chaude, distribution d’eau ont recours à des organismes de contrôle technique parce qu’ils y
froide, évacuations. » ont un intérêt financier en matière d’assurances (bonification de
Mission Ph relative à l’isolation acoustique primes par exemple) ;
« Sauf dispositions spécifiques du marché, la mission ne com- – le marché du contrôle direct dans lequel des intervenants à la
porte pas la réalisation de mesures acoustiques. construction demandent des prestations à un organisme de
En l’absence de mesures acoustiques, les avis formulés par le contrôle technique sans y être obligés ou incités.
contrôleur technique ne peuvent constituer qu’une présomption Devant les évolutions technologiques du secteur de la construc-
de capacité de l’ouvrage à satisfaire aux prescriptions contractuel- tion, l’ensemble de la profession récuse aujourd’hui l’image d’un
les relatives à l’isolation acoustique ; » contrôleur technique réduit à la seule fonction de technicien de la
Mission Th relative à l’isolation thermique et aux économies conformité à la réglementation technique, intervenant après coup.
d’énergie Tous les organismes de contrôle technique s’efforcent de diversifier
« Elle porte sur les ouvrages et éléments d’équipement concou- leurs activités hors du secteur traditionnel du contrôle technique
rant à l’isolation thermique des bâtiments, les systèmes de chauf- obligatoire. Ils s’intéressent de plus en plus à la maintenance et à
fage, climatisation, production d’eau chaude sanitaire et la ventila- l’amélioration du patrimoine existant en procédant à des contrôles
tion, étant précisé que leur examen est effectué exclusivement sous de performances (acoustiques ou thermiques par exemple) qui ne
l’angle de l’isolation thermique et des économies d’énergie ; » sont pas motivés par une obligation légale.
Mission LE relative à la solidité des existants
On peut penser que, de plus en plus, à l’avenir, les organismes
« Le contrôleur technique effectue un contrôle visuel se rappor-
de contrôle seront appelés à effectuer des contrôles directs de
tant à l’objet de sa mission et limité à l’examen de l’état apparent
qualité en intervenant en amont de leur activité traditionnelle.
des existants concernés par les travaux ; »

C 68v3 – 4 est strictement interdite. – © Editions T.I.
P
O
U
Marchés de travaux R
Contrôle technique
E
par Bernard Michel BLOCH
Diplôme d’Études supérieures spécialisées (DESS) de Droit de la construction et de N
l’urbanisme
Avocat au Barreau des Hauts-de-Seine
À lire également dans nos bases S

BLOCH (B.M.). – Marchés de travaux – BLOCH (B.M.). – Marchés de travaux. Exécu-
A
Concessions de travaux publics – Procédures tion des marchés publics – Contentieux et
et contenu. [C 71] (2012). responsabilités. [C 72] (2012).
V
Normes et Standards O
AFNOR – NF P 03-100 (09-95)
Critères généraux pour la contribution du contrôle technique à la prévention
I
des aléas techniques dans le domaine de la construction.
R
Règlementation

Décret n 99-443 du 28 mai 1999 relatif au cahier des clauses techniques
générales applicables aux marchés publics de contrôle technique. P
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Date de publication : 12/09/2014

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