Vous êtes sur la page 1sur 21

Extrait du document

L’épuisement des réserves pétrolières et la pollution atmosphérique appellent à une réorientation progressive
despolitiques énergétiques. Tout comme l’énergie éolienne et l’énergie solaire, l’hydroélectricité est l’une des
sources de substitution envisageables pour répondre à l’essor de la demande en électricité sans léser
l’environnement contrairement aux centrales thermiques et nucléaires.
L'énergie hydroélectrique représente actuellement 20% de la production électrique totale et 7% environ de toute
l'énergie consommée dans le monde. C’est la source d'énergie renouvelable la plus utilisée et le potentiel
hydroélectrique mondial reste encore à exploiter. Dans les pays en voie de développement, c'est souvent la seule
ressource disponible localement.
L'énergie hydroélectrique est une énergie électrique obtenue par conversion de l'énergie hydraulique fournie
par les chutes d’eau; l’énergie hydroélectrique nécessite donc un cours d’eau ou une retenue d’eau.

> Retrouvez tous les cours de Génie civil et Architecture

Plan du document :

I. Fonctionnement des barrages hydroélectrique

II. L’évolution des barrages

III. Les différents types de barrages

IV. Les travaux permettant de mettre en place un barrage

V. Les différents types de centrales hydroélectriques

VI. Les barrages hydroélectriques dans le monde

VII. Les conditions pour construire un barrage hydroélectrique

VIII. Les procédures de construction des barrages hydroélectriques

VIII. Les procédures de construction des barrages hydroélectriques

IX. Conception et dimensionnement des barrages hydroélectriques

X. Les risques pris en compte lors de la conception des barrages

XI. Les différentes étapes de construction d 'un barrage

XII. Les moyens mis en oeuvre dans la construction d'un barrage

XIII. Vie des barrages hydroélectriques

XIV. Etude de cas : le barrage de Tignes en France

XV. Impacts des barrages hydroélectriques sur l’environnement

I. Fonctionnement des barrages


hydroélectrique
La première fonction du barrage est simple, elle est de retenir une importante quantité d'eau dont la principale
raison est de produire de l'électricité. Le barrage s’oppose donc à l’écoulement naturel de l’eau, sauf en cas de
forts débits, qu’il laisse alors passer. De grandes quantités d’eau s’accumulent et forment un lac de retenue.
Lorsque l’eau est stockée, il suffit d’ouvrir les vannes du barrage fermant le réservoir d’eau pour amorcer le cycle
de production de l’électricité.
L’eau s’engouffre alors dans une conduite forcée ou dans une galerie creusée dans la roche suivant l’installation,
et se dirige vers la centrale hydraulique située en contre-bas pour augmenter la hauteur de chute.
À la sortie de la conduite, l’écoulement de l’eau possède une grande énergie cinétique due à sa perte d’altitude
et fait tourner la roue d’une turbine reliée à un générateur. Sous l’effet du mouvement de rotation continue, la
turbine transforme l’énergie cinétique de l’eau en énergie mécanique et entraîne le générateur qui produit à son
tour du courant électrique.
L'électricité produite dépend de la puissance de l'eau qui dépend du débit et de la hauteur de la chute.
L'électricité produite peut soit être utilisée directement, soit stockée dans des accumulateurs. Enfin, l'eau est
restituée à la rivière pour reprendre son cours normal grâce au canal de fuite.
La production constante d'électricité exige un débit qui ne soit pas variable comme celui des fleuves et qui soit
disponible au moment voulu. La création des barrages a résolu ces deux problèmes.

NB : Dans le cas où l’eau provient d’un bassin, la meilleure solution pour contrôler la production d'énergie est
l'utilisation d'un système de pompage pour ré-emplir le bassin indépendamment des conditions météorologiques ;
on parle alors de Stations de Transfert d'Energie par Pompage (STEP).

→ La suite de cette partie est disponible sur le document à télécharger gratuitement

II. L’évolution des barrages

Un barrage est un ouvrage d'art construit en travers d'un cours d'eau et


destiné à réguler le débit du cours d'eau et/ou à en stocker l'eau pour
différents usages tels que le contrôle des crues, l’irrigation, l’industrie, la
pisciculture, la réserve d'eau potable, l’hydroélectricité etc.
Les avancées de la connaissance et des techniques ont permis d'élever
progressivement la taille des ouvrages jusqu'aux records actuels (plus
de 300 mètres de haut).
La construction de barrages durables d'une hauteur et d'une réserve
plus conséquentes, est devenue possible grâce à l'usage du ciment du
béton et de la mise au point d'engins de terrassement et des trasnport de
matériaux.
L'accroissement des besoins a entraîné la multiplication des barrages
partout dans le monde : il existe aujourd'hui plus de 35000 barrages
(dépassant les 15 mètres de hauteur), mais pour en arriver là, d'énormes
progrès ont été nécessaires et il a fallu comprendre :
• comment s'exerçait la pression de l'eau
• utiliser au mieux les propriétés des matériaux de constructions
• ou en inventer de nouveaux
• savoir évaluer les caractéristiques du sol sur lequel s'appuiera
l'ouvrage
• sans oublier de garantir une sécurité toujours plus grande
C'est pourquoi la réalisation de chaque aménagement est une aventure
unique apportant sa contribution à une grande histoire qui ne cesse de
progresser de projet en projet.

III. Les différents types de barrages

Les techniques de la fin du XIX e et du début du XX e siècle ne


permettaient pas l’édification de retenues de grande capacité. Les
premiers barrages ont surtout une fonction de dérivation d’une partie de
l’eau vers une conduite forcée ou un canal d’irrigation.
L’amélioration des techniques et des bétons dans le premier quart de XX
e siècle permet d’envisager la réalisation de retenues plus
conséquentes, capables de réguler la production hydro-électrique.
L’objectif premier d’un barrage hydroélectrique étant la production
d’électricité, la hauteur de l’ouvrage est cruciale car la puissance fournie
augmente avec la hauteur d’eau retenue. Pour les barrages chargés de
contrôler les inondations, le volume de la réserve est la première
préoccupation. Cependant, ils existent plusieurs types de barrages, ces
barrages sont choisis en fonction de l'environnement et des moyens à
disposition.
La géologie et la topographie du site où sera édifié le barrage
commandent le type de barrage à construire.
Il existe deux grandes catégories de barrages :
• les barrages en béton ou en maçonnerie
• et les barrages en remblai

1. Les barrages en béton ou en maçonnerie

Parmi les barrages en béton ou en maçonnerie, on trouve


principalement trois (03) catégories qui sont :
• les barrages-poids
• les barrages-voûtes
• et les barrages à contreforts

a. Le barrage-poids
C'est une solide structure en béton à profil triangulaire, épaissie à sa
base et affinée vers le haut. La stabilité du barrage-poids sous l'effet de
la poussée de l'eau est assurée par le poids propre du matériau.
Ce type de barrage convient bien pour des vallées larges ayant une
fondation rocheuse.

NB: on distingue des types de barrage-poids tels que le barrage-poids


massif, barrage-poids à joints évidés, barrage-poids voûte, barrage-
poids incurvé, barrage en béton compacté en rouleau (BCR).

b. Le barrage-voûte
Il est généralement en béton armé dont la forme courbe permet
un report des efforts de poussée de l’eau sur les rives
rocheuses de la vallée. Ce type de barrage a parfois une
double courbure verticale et horizontale.
Ce type de barrage convient bien lorsque la topographie permet
de fermer la vallée par une forme arquée de longueur réduit.
Pour un barrage d’une centaine de mètres de hauteur, la
largeur de la vallée au couronnement est de l’ordre de six (06)
fois la hauteur de l’ouvrage.

NB : On distingue des types de barrage-voûte tels que barrage-


voûte épais barrage-voûte mince, barrage-voûte cylindrique,
barrage-voûte à double courbure.

La barrage à contreforts
Il comporte un voile d’étanchéité s’appuyant sur des piliers
régulièrement espacés. Il est formé d’un mur amont qui
supporte l’eau retenue.
L’édifice est équipé d’une série de renforts ou murs
triangulaires verticaux plus ou moins épais appelés contreforts
et construits pour supporter la plate-forme et redistribuer la
poussée de l’eau vers les fondations.
Il est bien adapté aux vallées larges avec une fondation
rocheuse de bonne qualité.
NB : On distingue des types de barrage à contreforts tels que
barrage-voûte épais, barrage-voûte mince, barrage-voûte
cylindrique, barrage-voûte à double courbure.

2. Les barrages en remblais

Concernant les barrages en remblais, il en existe deux (02)


types :
• les barrages en terre
• et les barrages en enrochements

Il s'agit d'ouvrages de grand volume dont la construction a


été rendue possible par l'emploi des engins modernes de
terrassement et de manutention.

On choisit ce type d'ouvrage lorsque la vallée est trop large


pour admettre une structure en béton et lorsqu'on trouve les
matériaux sur place ou à faible distance.

Ces types de barrage constitués de terre et d'enrochements


comportent généralement un noyau central d’argile qui assure
l’étanchéité. Dans certains ouvrages, l’étanchéité est assurée
par un masque amont en béton ou par un noyau en béton. Ce
sont les barrages les plus résistants aux tremblements de terre.

a. Le barrage en terre
C’est la structure la plus couramment utilisée pour retenir
l’eau. C’est une digue en remblai constituée d'un seul matériau
meuble suffisamment imperméable (terre argileuse, roche ou
pierre) pour assurer à la fois l'étanchéité et la résistance. Ces
matériaux sont arrosés puis tassés et compactés (construction
peu coûteuse). La base doit être 4 à 7 fois plus large que sa
hauteur. Sa structure est souvent complétée par des dispositifs
de drainage.
Il est bien adapté aux sites ayant une fondation déformable.
NB : On distingue des types de barrage en terre tels que
barrage en terre homogène, barrage en terre zonée, barrage en
terre à noyau d’argile, barrage en terre à masque amont (béton
ou bitume), barrage en terre à membrane interne en béton
bitumineux.

b. Le barrage en enrochements
stabilité du barrage et d’étanchéité. Le découpage du corps du
barrage en matériaux différents est appelé Il est constitué de
plusieurs types des matériaux disposés de façon à assurer
séparément les fonctions de zonage.
L'étanchéité est obtenue par une paroi en béton de ciment ou
en béton bitumineux.
Il permet de faire de grandes économies dans les volumes mis
en œuvre et d'utiliser au mieux les matériaux disponibles sur le
site.

NB : On distingue des types de barrage en enrochement tels


que barrage en enrochement à noyau d’argile, barrage en
enrochement à masque amont (en béton ou bitume), barrage
en enrochement à écran interne d’étanchéité (membrane) en
béton bitumineux.

IV. Les travaux permettant de mettre en


place un barrage

On distingue trois types de travaux dans la production de


l’hydroélectricité tels que les ouvrages de génie civil, les
équipements électriques et les équipements hydrauliques.
1. Les ouvrages de génie civil

Les principaux ouvrages de génie civil sont le barrage, les


conduites d’eau et la centrale en elle-même.

a. Le barrage
Le barrage dirige l’eau dans un canal, un tunnel ou directement
dans une conduite forcée. L’eau passe ensuite dans la turbine
qu’elle fait tourner avec suffisamment de force pour créer de
l’électricité par le biais d’une génératrice, après quoi elle
retourne à la rivière par le canal de fuite.

b. Les conduites de l'eau


Les conduites de l'eau sont les suivantes :
• Une conduite forcée, qui peut parfois prendre la forme d'un
tunnel souterrain, qui amène l'eau jusqu'à la turbine de la
centrale. Elle est généralement en acier galvanisé, en fer et
plus rarement en fibre de verre, en plastique ou en béton.
• L’entrée et la sortie de la turbine, qui incluent les soupapes et
les vannes nécessaires pour arrêter l’arrivée d’eau lors de la
fermeture pour l’entretien. Ces composants sont généralement
en acier.
• Un canal de fuite, qui transporte l’eau de la sortie de la turbine
jusqu’à la rivière. Ce canal est en général excavé, muni de
vanne en bois qui permettent les opérations d’entretien.

c. La centrale
La centrale en elle-même contient la ou les turbines et la
plupart des équipements mécaniques et électriques. La
centrale doit assurer une infrastructure, un accès pour
l’entretien et un niveau de sécurité adéquats. La centrale est
construite en béton et autres matériaux locaux.
2. Equipements hydrauliques

Comme équipements hydrauliques on peut citer les


turbines. Les turbines constituent l’organe qui justifie
l’existence de nombreux barrages, ce sont elles qui permettent
la production d’hydroélectricité en entraînant l’alternateur qui va
transformer l’énergie hydraulique en énergie électrique. Pour
faire fonctionner une turbine correctement, un système de
régulation doit être mis en place. Ce dernier doit permettre
d’adapter le régime de vitesse de la turbine en fonction de la
consommation électrique et du débit à l’entrée de la prise
d’eau. Il y a en général trois types de turbine qui sont :
• Turbine Kaplan :
C'est la plus appropriée pour le turbinage des faibles chutes.
Les puissances correspondantes peuvent varier de quelques
kW à plusieurs centaines de kW. Elle se caractérise par sa roue
qui est similaire à une hélice de bateau et dont les pales sont
réglables.

• Turbine Pelton :
Elle est utilisée pour les hautes chutes et petits débits. Elle est
constituée d'une roue à augets mise en mouvement par un jet
provenant d'un ou de plusieurs injecteurs :
-les augets sont profilés pour obtenir un rendement maximum
tout en permettant à l'eau de s'échapper sur les côtés de la
roue. Ils comportent une échancrure qui assure une pénétration
progressive optimale du jet dans l'auget,
-l'injecteur est conçu pour produire un jeu cylindrique aussi
homogène que possible avec un minimum de dispersion.

• Turbine Francis :
Elle est généralement utilisée pour des moyennes chutes et
peut développer des puissances très importantes. Son
rendement est très bon : pour des débits variant de 60 à 100 %
du débit normila il dépasse 80 %, cependant ce matériel n'est
pas recommandé lorsque le débit est susceptible de varier au-
delà de ces limites.

3. Equipements électriques

On distingue la génératrice, les pylônes, les lignes de transport et autres


composants électriques.

a. La génératrice
Les génératrices utilisées sont de deux grands types :
synchrones et asynchrones (ou à inductions). La génératrice
synchrone peut fonctionner isolément, tandis que la
génératrice asynchrone doit normalement fonctionner de
concert avec d’autres ou être raccordée au réseau principal.
Les premières sont utilisées comme principale source d’énergie
par les compagnies d’électricité et pour les petites centrales
hydrauliques isolées en milieu rural.
Les génératrices à induction d’une capacité inférieure à 500
kW sont généralement préférées pour les petites centrales
hydroélectriques qui fournissent l’électricité à un important
réseau de distribution existant.

b. Les pylônes
Le rôle des pylônes est de porter les câbles électriques dans
un réseau aérien. Ils doivent être capables de supporter le
poids de ces câbles ainsi que celui des composants installés en
haut de poteau, tout en résistant aux contraintes mécaniques et
aux agressions chimiques du milieu extérieur. On distingue trois
(03) types de pylônes : les pylônes en bois, les pylônes en
béton et les pylônes en acier.

c. Les lignes de transport


Ces lignes servent à transporter le courant électrique.

d. Autres composants électriques

Les autres composants constituants une centrale hydraulique


sont les suivants :
• Système électrique de protection et de contrôle, tableau de
commande avec coffret de puissance
• Dispositif de commutation électrique
• Transformateurs auxlliaires et de transport de l'énergie
• Services auxiliairesn notamment l'éclairage, ainsi que
l'énergie pour alimenter les systèmes de contrôle et le dispositif
de commutation électrique
• Système de ventilation

V. Les différents types de centrales


hydroélectriques

Les projets de production d'énergie


hydroélectrique englobent des projets de barrages-réservoirs
et de différents types de centrales hydroélectriques. Cette
diversité permet à l'énergie hydroélectrique de répondre aux
importants besoins urbains centralisés ainsi qu'aux besoins
ruraux décentralisés.

L'utilisation de la force motrice de l'eau peut s'envisager soit


au "fil de l'eau" soit à partir de retenues obtenues par des
barrages. On distingue alors plusieurs techniques et centrales :
les centrales au fil de l'eau, les centrales de lac de type
"barrage", les centrales par éclusées, les centrales de
pompageturbinage (ou stations de transfert d'énergie par
pompage: STEP) et la picohydroélectricité.
1. Les centrales au fil de l'eau ou de basse
chute

Les centrales au fil de l'eau ne disposant pas de capacité pour


retenir l'eau, elles turbinent en continu le débit du cours d'eau.
La chute est de moins de 30m.

2. Les centrales de lac de type "barrage" ou de


haute chute

Elles permettent de produire de l'électricité en retenant l'eau


dans un réservoir (lac) situé en amont d'un barrage. Le
passage de l'eau dans des turbines permet de produire de
l'électricité. Cette technologie représente une puissance très
rapidement mobilisable en période de pointe de consommation,
en vidant davantage le réservoir. La chute est supérieure à
300m.

3. Les centrales par éclusées ou de moyenne


chute

Ces centrales permettent un stockage quotidien ou


hebdomadaire de quantités moyennes d'eau. La chute est
colmprise entre 30m et 300m.

4. Les centrales de pompage-turbinage (ou


stations de transfert d'énergie par pompage :
STEP)
Elles utilisent un réservoir amont et un réservoir aval entre
lesquels l'eau est pompée vers l'amont en période de basse
consommation quand l'électricité est peu chère et turbinée vers
l'aval en période de pointe de consommation. Il ne s'agit pas à
proprement dit d'un site de production mais davantage d'un
centre de stockage d'énergie.

5. Le pico-hydroélectricité

Il s'agit d'un procédé encore récent et peu développé. Le


principe est d'équiper des canalisations d'eau potable de micro
turbines qui se servent de la gravité pour produire de l'énergie.

VI. Les barrages hydroélectriques dans


le monde

→ Cette partie est disponible sur le document à


télécharger gratuitement

VII. Les conditions pour construire un


barrage hydroélectrique
Les techniques de construction d’un barrage nécessitent
une étude approfondie de la topographie, de la géologie et de
l’hydrologie. Ces trois facteurs permettent de comprendre les
phénomènes hydrauliques et ainsi d’adopter le corps et le type
de construction au lieu choisi.
Ainsi Il faut :
• de bonnes conditions topographiques ; l'idéal, ce sont les
gorges d'un cours d'eau, ou un resserrement en général. Si l'on
veut stocker un maximum d'eau, il faut aussi calculer le volume
de cuvette en amont du barrage. Une vallée large et plate, c'est
parfait.
• de bonnes conditions géologiques : les roches sur lesquelles
s'appuie le barrage doivent être stables et étanches, à la fois
pour des raisons d’efficacité et de sécurité.
• De bonnes conditions hydrologiques: les précipitations sur le
bassin versant qui alimente la cuvette du barrage doivent être
suffisantes pour la remplir et compenser les pertes
d’évaporation du lac de retenue.

NB : Il faut bien sûr convaincre les éventuels habitants de la


cuvette de déménager et les indemniser.

VIII. Les procédures de construction


des barrages hydroélectriques

Lors de la conception d’un barrage, comme dans tout autre


projet de génie civil, on peut distinguer trois phases bien
caractérisées qui sont : études préliminaires ou Avant-Projet
Sommaire (APS), études d’Avant-Projet Détaillé (APD) et
études de réalisation des ouvrages (dossier d’exécution).

1. Première phase : études préliminaires

Elle concerne les reconnaissances et les études générales de


la zone en question développée en vue dans le but:
• d'établir l'inventaire des réalisations susceptibles de satisfaire
des besoins soit déjà exprimés soit répertoriés dans la zone,
• d'apprécier l'intérêt économique de la réalisation de ces
aménagements

Elle comprend les étapes suivantes :


• collecte des données disponibles : documents
cartographiques, données climatiques, renseignements
géologiques, données relatives aux pratiques agricoles et aux
besoins d’eaux.
• inventaires des sites potentiels et Critères de choix :
topographiques, géologique et géotechnique, hydrologique,
proximité des lieux d’utilisation, critères économiques,
reconnaissance des lieux, reconnaissance géologique et
géotechnique, examen des sites topographiques rapides,
reconnaissance du périmètre irrigable et/ou des agglomérations
rurales.

Les études préliminaires à réaliser sont :


1-Etude topographique
2-Etude hydrologique
3-Etude géologique
4-Evaluation des besoins
5- Evaluation des caractéristiques de l'aménagement
6-Choix des sites
7-Schémas des aménagements - Estimations des coûts
8-Enquête sanitaire et sur le milieu
9-Programme de réalisation
10-Etablissement du rapport de synthèse

2. Deuxième phase : études d'Avant-Projet-Détaillé


(APD)

Elle concerne les études des variantes présélectionnées lors de la phase préliminaire. Il s’agit des études
d’avant-projet détaillé qui permettront la réalisation des aménagements.

Les études d'avant-projet détaillé comprennent :


1-Levés et études topographiques
2-Etudes hydrologiques
3-Etudes géologiques et géotechniques
4-Evaluation des besoins en eau
5-Etude de régularisation
6-Etudes d'impacts du projet
7-Types, caractéristiques et dimensionnements des ouvrages
8-Les prescriptions techniques
9-Avant-métré et détail estimatif

3. Troisième phase : études de réalisation des


ouvrages (dossier d'exécution)

Elle concerne les conditions d’organisation, les prescriptions techniques pour une bonne exécution et les
contrôles qui doivent être mis en œuvre pendant la construction des ouvrages.
Pour ces études on a les aspects suivants :
• Moyens pour la réalisation du projet (engins, matériaux, matières consommables, personnel)
• Organisation du chantier
• Exécution des travaux (séquence des opérations, principaux travaux, contrôle des travaux).

IX. Conception et dimensionnement


des barrages hydroélectriques
Les aspects pris en compte sont : les éléments de calcul, le choix de barrage à construire, l’étude des infiltrations
dans le barrage et dans les fondations, le phénomène de renard et l’étude de stabilité. Toutes ces études sont
régies par les ‘’formules de géotechnique’’.

→ Cette partie est disponible sur le document à télécharger gratuitement

X. Les risques pris en compte lors de la


conception des barrages

• Etude de la résistance aux crues :


Tous les barrages sont aujourd'hui équipés d'évacuateurs de crues.

• Etude de la résistance aux séismes :


Il faut tenir compte de la stabilité des sols entourant la cuvette de retenue. Des analyses rigoureuses sont
effectuées sur les fondations naturelles qui doivent être étanches et avoir la résistance nécessaire pour supporter
le poids du barrage et de l’eau.
XI. Les différentes étapes de
construction d 'un barrage
Les concepteurs de barrages peuvent s’appuyer sur un recueil d’informations particulièrement détaillés, grâce à
un effort mené de longues dates. Un projet est souvent modifié en cours de construction. En effet, le contact du
terrain va amener à recueillir de nouvelles données et à adopter l’ouvrage en conséquence.
Les reconnaissances sur le terrain jouent un rôle fondamental. Le chantier lui-même constitue un véritable
laboratoire où maître d’œuvre et entrepreneur expérimentent des solutions aux problèmes souvent imprévus
qu’ils rencontrent.
Nous allons seulement énumérer les principales étapes.

1. Implantation

Le site étant choisi, on repère l’axe avec des bornes en béton installées à chaque extrémité. Ces bornes serviront
de repères pendant les travaux et ne doivent pas être déplacés. Dans l’alignement des repères, on plante des
piquets à intervalles réguliers. Sur la base de ce relevé, on peut déterminer :
• la hauteur des remblais en chaque point
• la largeur de la digue à la base
• et le volume des remblais

2. La mise hors d'eau et excavation

La construction d’un barrage nécessite la mise à sec et la préparation des fondations. L’assèchement est
réalisé au moyen de digues ou barrages provisoires appelés batardeaux et construits à l’amont du site pour
protéger la zone des travaux contre les inondations. Ils détournent la rivière pendant la construction au moyen de
conduites (plus de 10 m de diamètre), de galeries ou de canaux de dérivation. Si les travaux se réalisent
entièrement pendant une saison sèche, les batardeaux ne sont pas nécessaire.
L’eau stockée par les batardeaux peut être utilisée pour les travaux (compactage) et éventuellement gâchage des
bétons.
L’eau qui retourne à la rivière en aval du barrage ne doit pas avoir la possibilité de creuser ou d’éroder ni le lit de
la rivière, ni d’affecter la fondation du barrage.
Certains travaux d’excavation, en particulier pour des barrages-voûtes dans des sites montagneux, relèvent d’un
véritable exploit technique du fait des nombreuses contraintes qui pèsent alors: terrains très pentus, nécessité de
respecter la stabilité des rives, de bien mesurer les charges d’explosifs à utiliser.

3. Préparation des fondations

La préparation des fondations est une étape essentielle du chantier.


• Pour les barrages en terre, le principal problème est celui de l'étanchéité particulièrement dans le cas
d'alluvions, il est alors nécessaire d'améliorer cette étanchéité en procédant à des injections. On peut également
être amener à dresser, dans les fondations mêmes, un mur destiné à stopper les infiltrations. C’est une variante
des injections appelée la technique des parois moulées.
• Pour les barrages en béton, le rocher doit toujours être amélioré, parce qu’il n’est jamais tout à fait
imperméable. Les explosifs utilisés pour enlever les rochers les plus mauvais contribuent également à les
détériorer. On va donc réaliser un rideau d’injections qui a pour but de réduire les infiltrations et les fuites sous la
fondation du barrage.

4. Construction des ouvrages

Les matériaux sont transportés, déposés et répandus pour atteindre l’épaisseur requise. Si le matériau naturel n’a
pas la teneur en eau requise pour un bon compactage, on procède à son humidification soit au banc d’emprunt
soit après épandage à l’aide d’une citerne munie d’une rampe distributrice. Le compactage se fait à l’aide
d’engins de compactage.
L’épaisseur des couches et le nombre de passes de l’engin sont déterminés par une planche d’essais réalisée
sur le chantier.
La digue est construite avec une sur largeur de 20 à 40 cm qui permet un bon compactage des talus qui sont
ensuite découpés à la pente requise.

→ La suite de cette partie est disponible sur le document à télécharger gratuitement

XII. Les moyens mis en oeuvre dans la


construction d'un barrage

1. Les acteurs de la construction

Un barrage apparaît comme une oeuvre collective, où chaque participant a un rôle essentiel à jouer.
Vont être impliqués :
• Le maître d'ouvrage : c'est celui qui est à l'origine du projet
• Le maître d'oeuvre : Il intervient comme ingénieur-conseil pour accompagner le maître d'ouvrage dans la mise
en place d'un avant-projet, puis de l'appel f'offre.
C'est lui qui conçoit l'ouvrage (dont on peut dire qu'il est en quelque sorte l'architecte).
Il intervient la plupart du temps sur le chantier lui-même en dirigeant et en surveillant les travaux au titre de chef
d'aménagement.
• Les entrepreneurs :
Chacune des tâches doit être menée avec rigueur et dans les délais.

2. Les matériaux et matériels mis en oeuvre

La mise en œuvre des terres et des enrochements a bénéficié des progrès scientifiques de la mécanique des
sols, mais aussi de l’évolution des matériels.
Connaissances théoriques et innovations techniques ont ainsi permis de progresser dans la connaissance et
la manipulation des différents types de terre, afin de les insérer dans les remblais qui forment les barrages. Leur
mise en place a pu se faire grâce à l’apparition de nouveaux matériels d’extraction ( pelles ) de transport (
dumpers ) et de compactage ( rouleaux ). L’extraction et le transport peuvent aussi être réalisés grâce à des
scrapers.
La mise en œuvre des enrochements a également bénéficiée des progrès apportés au compactage par les
rouleaux vibrants.
Ces progrès ont permis de bâtir des ouvrages atteignant ou dépassant les 300 mètres de haut.
La mise au point de différentes formes de ciments a provoqué des avancées considérables dans le domaine des
injections. Des ciments de plus en plus fins ont pu dès lors être utilisés pour combler les fissures dans les roches.
Les grues-tours constituent une spécialité française avec des sociétés particulièrement en pointe dans ce
domaine.
L’utilisation de blondins : Il s’agit de câbles que l’on met en place pour distribuer matériaux et matériels sur toute
la hauteur du barrage et qui ressemblent à des téléphériques (moyens de transport utilisant des cabines
accrochées à des câbles mobiles). Un blondin peut transporter jusqu’à un petit bulldozer (20 tonnes). Celui-ci est
employé pour étaler le béton sur des plots de surface importante.

→ La suite de cette partie est disponible sur le document à télécharger gratuitement

XIII. Vie des barrages hydroélectriques


La vie des barrages concerne principalement :
• l'entretien
• et la surveillance

1. L'entretien des barrages

En général l'entretien touche plus les talus et les structures annexes.

a. L'entretien des talus


Il dépend du revêtement de protection mis en place.

b. L'entretien des structures annexes

→ Cette partie est disponible sur le document à télécharger gratuitement

2. La surveillance ou contrôle des barrages

L’approche scientifique dans la surveillance des ouvrages a commencé à s’ébaucher à partir du XIXe siècle,
avant de s’affiner au XXe siècle.
Peu à peu, des appareils d’observation du comportement des ouvrages se sont mis en place, d’abord utilisés
dans les structures métalliques. Il faudra attendre les années 1920 pour pouvoir suivre avec une certaine
précision le comportement des ouvrages.
Aujourd’hui, les mesures portent principalement sur:
• la pression de l'eau dans les fondations (et à l'intérieur du barrage lui-même s'il est en terre)
• les déplacements de la crête du barrage, de la structure et à l'intérieur de celle-ci,
• les débits d'eau passant à travers le barrage.

Les principaux contrôles sont :

• Contrôle de tassement
Les tassements proviennent des réarrangements des grains de matériaux des fondations ou des remblais; ils se
soldent par un affaissement des remblais visible en surface. La cote de la crête doit être contrôlée chaque année
à l’aide d’un niveau et à partir des repères posés lors de la construction.
Les tassements excessifs peuvent avoir pour effet le déversement pardessus la digue, ce qui va endommager
celui-ci.
Si le tassement est trop important, il est nécessaire de surélever la digue pour retrouver sa cote en crête initiale.
Les tassements peuvent se produire de façon inégale (tassement différentiel). Ceci est très dangereux car des
fissures peuvent apparaître et constituer des voies propices pour les fuites.

• Contrôle des infiltrations


Les infiltrations à travers et sous la digue peuvent provoquer le phénomène de renard hydraulique et entrainer la
destruction du barrage.
Une surveillance attentive des suintements (écoulements s’effectuant de manière presque imperceptible) à la
base du talus aval permettra de vérifier qu’il n’y a pas d’augmentation de débit ou de transport de matériaux.
On peut réduire les infiltrations en mettant en place un tapis étanche à l’amont.
On peut aussi réaliser une tranchée drainage à la base de la digue à l’aval afin d’assurer le bon drainage et éviter
le transport de matériaux.

XIV. Etude de cas : le barrage de Tignes


en France
→ Cette partie est disponible sur le document à télécharger gratuitement

XV. Impacts des barrages


hydroélectriques sur l’environnement

1. Impacts positifs ou avantages

Les avantages qu’offrent les barrages hydroélectriques sont multiples :


• L'énergie hydroélectrique est une énergie propre (renouvelable),
• Aucune consommation de ressources,
• Rejet infime de dioxyde de carbone
• Production élevée d'électricité possible,
• Débit d'eau (et donc d'électricité) contrôlable,
• La gestion des cours d'eau permet le contrôle des crues : - en période de sécheresse, on lâche de l'eau - en
période d'inondation, on retient le surplus d'eau
• Apports économiques : - embauche des ouvriers, tourisme, création de plages artificielles et développement
d'activités nautiques.

2. Impacts négatifs ou inconvénients

Les barrages hydroélectriques présentent aussi des inconvénients malgré les avantages qu’ils offrent. Ces
impacts négatifs sont :
• Pollution atmosphérique
L'énergie hydraulique n'occasionne pas de dégagement de gaz à effet de serre, si l'on néglige les émissions
provenant de la végétation en décomposition et d’autres réactions biologiques naturelles. La production
d'hydroélectricité peut donc être considérée comme très faiblement émettrice de gaz responsable de pollution
atmosphérique.

• Dégradation des sols


Suite à la construction d'un barrage, qui nécessite le défrichage de grandes zones, on observe parfois une
dégradation des bassins versants : le déboisement provoque un ruissellement et une érosion accrue, d'où un
lessivage accentué des terres. Il en résulte d'une part un appauvrissement des sols et d'autre part une
"sursédimentation" dans le réservoir provenant des particules arrachées au sol.

De plus, l'inondation des terres (cultures, prairies, forêts, parcs naturels, zones d'habitation ...) provoque la
migration voire la disparition de nombreuses espèces animales et végétales.

Exemple type : La construction sur le Nil du gigantesque barrage d’Assouan en Égypte (160 milliards de m³ de
capacité de retenue) a provoqué une baisse sensible de la teneur en limons (formation sédimentaire) de l’eau, en
aval du barrage. Résultat : le delta du Nil, qui avançait jusque-là sur la mer, a commencé à reculer.

• Pollution des eaux


Une perturbation naturelle ou anthropique (modification du débit, pollution, crue) en amont du cours d'eau,
aura des répercussions au niveau biologique en aval. La perturbation la plus connue est celle de la faune, et plus
particulièrement des poissons. Cette pollution de l'eau entraîne une modification du milieu de vie des poissons,
qui manquent alors d'oxygène. Et à l’inverse, quand on lâche brutalement de l’eau du haut du barrage, elle
s’enrichit beaucoup en oxygène et contient des microbulles d’air qui provoquent des embolies (obstructions des
vaisseaux sanguins) gazeuses chez les poissons.

• Intégration au milieu
- Des impacts d'ordre sociaux interviennent tels que les déplacements de population dus à la submersion des
terres cultivables, les pertes des traditions par l'abandon des villages, la disparition de sites archéologiques.
Exemple type : la construction du barrage des Trois Gorges en Chine a déplacé près de 2 millions de personnes,
détruit des milliers d'hectares de terres agricoles (436 km2 de terres ont disparu), des villages entiers et des sites
archéologiques (15 villes et 116 villages ont été engloutis).
- De plus, l'exploitation électrique du barrage est parfois en contradiction avec les besoin locaux des pêcheurs.
- Enfin, dans les zones où les maladies hydriques tropicales sont endémiques, la construction de nouveaux
réservoirs peut augmenter les risques en termes de santé. En effet le stockage de l'eau, les phénomènes de
concentration en éléments nutritifs, en polluants (NH4, nitrates...) favorisent le développement de bactéries, de
virus, de protozoaires et de vers parasites.

NB : Les impacts les plus importants sont dus au stockage et à la stagnation de grandes quantités d'eau à cause
de l’importance de l’activité bactériologique qui s’y développe.

On peut citer aussi comme inconvénients : le coût de l’aménagement et les risques de rupture du barrage.
Faces à tous ces inconvénients, il a été créé la Commission Mondiale des Barrages (CMB) qui a les objectifs
suivants :
• Analyser l'impact des grands barrages en matière de développement et évaluer les « alternatives » ce qui
concerne la mise en valeur des ressources hydrauliques et énergétiques ; et
• élaborer, si nécessaire, des critères, des directives et des normes acceptables à l'échelle internationale, en
matière de planification, conception, évaluation, construction, exploitation et suivi des grands barrages ainsi que
leur mise hors service.

Conclusion

→ Cette partie est disponible sur le document à télécharger gratuitement

L'énergie hydroélectrique est une énergie électrique obtenue par conversion de l'énergie hydraulique fournie
par les chutes d’eau; l’énergie hydroélectrique nécessite donc un cours d’eau ou une retenue d’eau.

Vous aimerez peut-être aussi