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Barrage
Barrage
L’épuisement des réserves pétrolières et la pollution atmosphérique appellent à une réorientation progressive
despolitiques énergétiques. Tout comme l’énergie éolienne et l’énergie solaire, l’hydroélectricité est l’une des
sources de substitution envisageables pour répondre à l’essor de la demande en électricité sans léser
l’environnement contrairement aux centrales thermiques et nucléaires.
L'énergie hydroélectrique représente actuellement 20% de la production électrique totale et 7% environ de toute
l'énergie consommée dans le monde. C’est la source d'énergie renouvelable la plus utilisée et le potentiel
hydroélectrique mondial reste encore à exploiter. Dans les pays en voie de développement, c'est souvent la seule
ressource disponible localement.
L'énergie hydroélectrique est une énergie électrique obtenue par conversion de l'énergie hydraulique fournie
par les chutes d’eau; l’énergie hydroélectrique nécessite donc un cours d’eau ou une retenue d’eau.
Plan du document :
NB : Dans le cas où l’eau provient d’un bassin, la meilleure solution pour contrôler la production d'énergie est
l'utilisation d'un système de pompage pour ré-emplir le bassin indépendamment des conditions météorologiques ;
on parle alors de Stations de Transfert d'Energie par Pompage (STEP).
a. Le barrage-poids
C'est une solide structure en béton à profil triangulaire, épaissie à sa
base et affinée vers le haut. La stabilité du barrage-poids sous l'effet de
la poussée de l'eau est assurée par le poids propre du matériau.
Ce type de barrage convient bien pour des vallées larges ayant une
fondation rocheuse.
b. Le barrage-voûte
Il est généralement en béton armé dont la forme courbe permet
un report des efforts de poussée de l’eau sur les rives
rocheuses de la vallée. Ce type de barrage a parfois une
double courbure verticale et horizontale.
Ce type de barrage convient bien lorsque la topographie permet
de fermer la vallée par une forme arquée de longueur réduit.
Pour un barrage d’une centaine de mètres de hauteur, la
largeur de la vallée au couronnement est de l’ordre de six (06)
fois la hauteur de l’ouvrage.
La barrage à contreforts
Il comporte un voile d’étanchéité s’appuyant sur des piliers
régulièrement espacés. Il est formé d’un mur amont qui
supporte l’eau retenue.
L’édifice est équipé d’une série de renforts ou murs
triangulaires verticaux plus ou moins épais appelés contreforts
et construits pour supporter la plate-forme et redistribuer la
poussée de l’eau vers les fondations.
Il est bien adapté aux vallées larges avec une fondation
rocheuse de bonne qualité.
NB : On distingue des types de barrage à contreforts tels que
barrage-voûte épais, barrage-voûte mince, barrage-voûte
cylindrique, barrage-voûte à double courbure.
a. Le barrage en terre
C’est la structure la plus couramment utilisée pour retenir
l’eau. C’est une digue en remblai constituée d'un seul matériau
meuble suffisamment imperméable (terre argileuse, roche ou
pierre) pour assurer à la fois l'étanchéité et la résistance. Ces
matériaux sont arrosés puis tassés et compactés (construction
peu coûteuse). La base doit être 4 à 7 fois plus large que sa
hauteur. Sa structure est souvent complétée par des dispositifs
de drainage.
Il est bien adapté aux sites ayant une fondation déformable.
NB : On distingue des types de barrage en terre tels que
barrage en terre homogène, barrage en terre zonée, barrage en
terre à noyau d’argile, barrage en terre à masque amont (béton
ou bitume), barrage en terre à membrane interne en béton
bitumineux.
b. Le barrage en enrochements
stabilité du barrage et d’étanchéité. Le découpage du corps du
barrage en matériaux différents est appelé Il est constitué de
plusieurs types des matériaux disposés de façon à assurer
séparément les fonctions de zonage.
L'étanchéité est obtenue par une paroi en béton de ciment ou
en béton bitumineux.
Il permet de faire de grandes économies dans les volumes mis
en œuvre et d'utiliser au mieux les matériaux disponibles sur le
site.
a. Le barrage
Le barrage dirige l’eau dans un canal, un tunnel ou directement
dans une conduite forcée. L’eau passe ensuite dans la turbine
qu’elle fait tourner avec suffisamment de force pour créer de
l’électricité par le biais d’une génératrice, après quoi elle
retourne à la rivière par le canal de fuite.
c. La centrale
La centrale en elle-même contient la ou les turbines et la
plupart des équipements mécaniques et électriques. La
centrale doit assurer une infrastructure, un accès pour
l’entretien et un niveau de sécurité adéquats. La centrale est
construite en béton et autres matériaux locaux.
2. Equipements hydrauliques
• Turbine Pelton :
Elle est utilisée pour les hautes chutes et petits débits. Elle est
constituée d'une roue à augets mise en mouvement par un jet
provenant d'un ou de plusieurs injecteurs :
-les augets sont profilés pour obtenir un rendement maximum
tout en permettant à l'eau de s'échapper sur les côtés de la
roue. Ils comportent une échancrure qui assure une pénétration
progressive optimale du jet dans l'auget,
-l'injecteur est conçu pour produire un jeu cylindrique aussi
homogène que possible avec un minimum de dispersion.
• Turbine Francis :
Elle est généralement utilisée pour des moyennes chutes et
peut développer des puissances très importantes. Son
rendement est très bon : pour des débits variant de 60 à 100 %
du débit normila il dépasse 80 %, cependant ce matériel n'est
pas recommandé lorsque le débit est susceptible de varier au-
delà de ces limites.
3. Equipements électriques
a. La génératrice
Les génératrices utilisées sont de deux grands types :
synchrones et asynchrones (ou à inductions). La génératrice
synchrone peut fonctionner isolément, tandis que la
génératrice asynchrone doit normalement fonctionner de
concert avec d’autres ou être raccordée au réseau principal.
Les premières sont utilisées comme principale source d’énergie
par les compagnies d’électricité et pour les petites centrales
hydrauliques isolées en milieu rural.
Les génératrices à induction d’une capacité inférieure à 500
kW sont généralement préférées pour les petites centrales
hydroélectriques qui fournissent l’électricité à un important
réseau de distribution existant.
b. Les pylônes
Le rôle des pylônes est de porter les câbles électriques dans
un réseau aérien. Ils doivent être capables de supporter le
poids de ces câbles ainsi que celui des composants installés en
haut de poteau, tout en résistant aux contraintes mécaniques et
aux agressions chimiques du milieu extérieur. On distingue trois
(03) types de pylônes : les pylônes en bois, les pylônes en
béton et les pylônes en acier.
5. Le pico-hydroélectricité
Elle concerne les études des variantes présélectionnées lors de la phase préliminaire. Il s’agit des études
d’avant-projet détaillé qui permettront la réalisation des aménagements.
Elle concerne les conditions d’organisation, les prescriptions techniques pour une bonne exécution et les
contrôles qui doivent être mis en œuvre pendant la construction des ouvrages.
Pour ces études on a les aspects suivants :
• Moyens pour la réalisation du projet (engins, matériaux, matières consommables, personnel)
• Organisation du chantier
• Exécution des travaux (séquence des opérations, principaux travaux, contrôle des travaux).
1. Implantation
Le site étant choisi, on repère l’axe avec des bornes en béton installées à chaque extrémité. Ces bornes serviront
de repères pendant les travaux et ne doivent pas être déplacés. Dans l’alignement des repères, on plante des
piquets à intervalles réguliers. Sur la base de ce relevé, on peut déterminer :
• la hauteur des remblais en chaque point
• la largeur de la digue à la base
• et le volume des remblais
La construction d’un barrage nécessite la mise à sec et la préparation des fondations. L’assèchement est
réalisé au moyen de digues ou barrages provisoires appelés batardeaux et construits à l’amont du site pour
protéger la zone des travaux contre les inondations. Ils détournent la rivière pendant la construction au moyen de
conduites (plus de 10 m de diamètre), de galeries ou de canaux de dérivation. Si les travaux se réalisent
entièrement pendant une saison sèche, les batardeaux ne sont pas nécessaire.
L’eau stockée par les batardeaux peut être utilisée pour les travaux (compactage) et éventuellement gâchage des
bétons.
L’eau qui retourne à la rivière en aval du barrage ne doit pas avoir la possibilité de creuser ou d’éroder ni le lit de
la rivière, ni d’affecter la fondation du barrage.
Certains travaux d’excavation, en particulier pour des barrages-voûtes dans des sites montagneux, relèvent d’un
véritable exploit technique du fait des nombreuses contraintes qui pèsent alors: terrains très pentus, nécessité de
respecter la stabilité des rives, de bien mesurer les charges d’explosifs à utiliser.
Les matériaux sont transportés, déposés et répandus pour atteindre l’épaisseur requise. Si le matériau naturel n’a
pas la teneur en eau requise pour un bon compactage, on procède à son humidification soit au banc d’emprunt
soit après épandage à l’aide d’une citerne munie d’une rampe distributrice. Le compactage se fait à l’aide
d’engins de compactage.
L’épaisseur des couches et le nombre de passes de l’engin sont déterminés par une planche d’essais réalisée
sur le chantier.
La digue est construite avec une sur largeur de 20 à 40 cm qui permet un bon compactage des talus qui sont
ensuite découpés à la pente requise.
Un barrage apparaît comme une oeuvre collective, où chaque participant a un rôle essentiel à jouer.
Vont être impliqués :
• Le maître d'ouvrage : c'est celui qui est à l'origine du projet
• Le maître d'oeuvre : Il intervient comme ingénieur-conseil pour accompagner le maître d'ouvrage dans la mise
en place d'un avant-projet, puis de l'appel f'offre.
C'est lui qui conçoit l'ouvrage (dont on peut dire qu'il est en quelque sorte l'architecte).
Il intervient la plupart du temps sur le chantier lui-même en dirigeant et en surveillant les travaux au titre de chef
d'aménagement.
• Les entrepreneurs :
Chacune des tâches doit être menée avec rigueur et dans les délais.
La mise en œuvre des terres et des enrochements a bénéficié des progrès scientifiques de la mécanique des
sols, mais aussi de l’évolution des matériels.
Connaissances théoriques et innovations techniques ont ainsi permis de progresser dans la connaissance et
la manipulation des différents types de terre, afin de les insérer dans les remblais qui forment les barrages. Leur
mise en place a pu se faire grâce à l’apparition de nouveaux matériels d’extraction ( pelles ) de transport (
dumpers ) et de compactage ( rouleaux ). L’extraction et le transport peuvent aussi être réalisés grâce à des
scrapers.
La mise en œuvre des enrochements a également bénéficiée des progrès apportés au compactage par les
rouleaux vibrants.
Ces progrès ont permis de bâtir des ouvrages atteignant ou dépassant les 300 mètres de haut.
La mise au point de différentes formes de ciments a provoqué des avancées considérables dans le domaine des
injections. Des ciments de plus en plus fins ont pu dès lors être utilisés pour combler les fissures dans les roches.
Les grues-tours constituent une spécialité française avec des sociétés particulièrement en pointe dans ce
domaine.
L’utilisation de blondins : Il s’agit de câbles que l’on met en place pour distribuer matériaux et matériels sur toute
la hauteur du barrage et qui ressemblent à des téléphériques (moyens de transport utilisant des cabines
accrochées à des câbles mobiles). Un blondin peut transporter jusqu’à un petit bulldozer (20 tonnes). Celui-ci est
employé pour étaler le béton sur des plots de surface importante.
L’approche scientifique dans la surveillance des ouvrages a commencé à s’ébaucher à partir du XIXe siècle,
avant de s’affiner au XXe siècle.
Peu à peu, des appareils d’observation du comportement des ouvrages se sont mis en place, d’abord utilisés
dans les structures métalliques. Il faudra attendre les années 1920 pour pouvoir suivre avec une certaine
précision le comportement des ouvrages.
Aujourd’hui, les mesures portent principalement sur:
• la pression de l'eau dans les fondations (et à l'intérieur du barrage lui-même s'il est en terre)
• les déplacements de la crête du barrage, de la structure et à l'intérieur de celle-ci,
• les débits d'eau passant à travers le barrage.
• Contrôle de tassement
Les tassements proviennent des réarrangements des grains de matériaux des fondations ou des remblais; ils se
soldent par un affaissement des remblais visible en surface. La cote de la crête doit être contrôlée chaque année
à l’aide d’un niveau et à partir des repères posés lors de la construction.
Les tassements excessifs peuvent avoir pour effet le déversement pardessus la digue, ce qui va endommager
celui-ci.
Si le tassement est trop important, il est nécessaire de surélever la digue pour retrouver sa cote en crête initiale.
Les tassements peuvent se produire de façon inégale (tassement différentiel). Ceci est très dangereux car des
fissures peuvent apparaître et constituer des voies propices pour les fuites.
Les barrages hydroélectriques présentent aussi des inconvénients malgré les avantages qu’ils offrent. Ces
impacts négatifs sont :
• Pollution atmosphérique
L'énergie hydraulique n'occasionne pas de dégagement de gaz à effet de serre, si l'on néglige les émissions
provenant de la végétation en décomposition et d’autres réactions biologiques naturelles. La production
d'hydroélectricité peut donc être considérée comme très faiblement émettrice de gaz responsable de pollution
atmosphérique.
De plus, l'inondation des terres (cultures, prairies, forêts, parcs naturels, zones d'habitation ...) provoque la
migration voire la disparition de nombreuses espèces animales et végétales.
Exemple type : La construction sur le Nil du gigantesque barrage d’Assouan en Égypte (160 milliards de m³ de
capacité de retenue) a provoqué une baisse sensible de la teneur en limons (formation sédimentaire) de l’eau, en
aval du barrage. Résultat : le delta du Nil, qui avançait jusque-là sur la mer, a commencé à reculer.
• Intégration au milieu
- Des impacts d'ordre sociaux interviennent tels que les déplacements de population dus à la submersion des
terres cultivables, les pertes des traditions par l'abandon des villages, la disparition de sites archéologiques.
Exemple type : la construction du barrage des Trois Gorges en Chine a déplacé près de 2 millions de personnes,
détruit des milliers d'hectares de terres agricoles (436 km2 de terres ont disparu), des villages entiers et des sites
archéologiques (15 villes et 116 villages ont été engloutis).
- De plus, l'exploitation électrique du barrage est parfois en contradiction avec les besoin locaux des pêcheurs.
- Enfin, dans les zones où les maladies hydriques tropicales sont endémiques, la construction de nouveaux
réservoirs peut augmenter les risques en termes de santé. En effet le stockage de l'eau, les phénomènes de
concentration en éléments nutritifs, en polluants (NH4, nitrates...) favorisent le développement de bactéries, de
virus, de protozoaires et de vers parasites.
NB : Les impacts les plus importants sont dus au stockage et à la stagnation de grandes quantités d'eau à cause
de l’importance de l’activité bactériologique qui s’y développe.
On peut citer aussi comme inconvénients : le coût de l’aménagement et les risques de rupture du barrage.
Faces à tous ces inconvénients, il a été créé la Commission Mondiale des Barrages (CMB) qui a les objectifs
suivants :
• Analyser l'impact des grands barrages en matière de développement et évaluer les « alternatives » ce qui
concerne la mise en valeur des ressources hydrauliques et énergétiques ; et
• élaborer, si nécessaire, des critères, des directives et des normes acceptables à l'échelle internationale, en
matière de planification, conception, évaluation, construction, exploitation et suivi des grands barrages ainsi que
leur mise hors service.
Conclusion
L'énergie hydroélectrique est une énergie électrique obtenue par conversion de l'énergie hydraulique fournie
par les chutes d’eau; l’énergie hydroélectrique nécessite donc un cours d’eau ou une retenue d’eau.