Vous êtes sur la page 1sur 9

Chapitre 4 Adduction des eaux

I. Définition :

L'adduction est le transfert de l'eau de la source naturelle ou de la station de traitement vers


les réservoirs de distribution.
On distingue généralement deux types d'adduction:

 Adduction gravitaire (écoulement à surface libre ou en charge) : quand la source d’eau


doit se situer à une côte supérieure à celle du réservoir.

 Adduction par refoulement (écoulement en charge seulement) par pompage en


utilisant une station de pompage.

II. Caractéristiques hydrauliques d'une conduite en charge

La plupart des écoulements industriels se situent, en pratique, en régime turbulent rugueux, où


l'expression du coefficient de perte de charge λ devient indépendante du nombre de Reynolds
(formule de Nikuradse) : λ.= f (ks/D). L'expression de la perte de charge linéaire J devient
alors, pour les conduites circulaires et en introduisant le débit Q :

Où R = f (L, ks, D) ne dépend donc que des caractéristiques de la canalisation est appelé la
résistance de la conduite.
1. Réseaux de conduites
Dans un réseau d’adduction ou de distribution, nous pouvons rencontrer des conduites placées
en série et / ou des conduites placées en parallèle.
a) Conduite en série
Les conduites en série sont traversées par le même débit. La perte de charge totale étant la
somme des pertes de charge linéaires et singulières :
Q1 = Q2 = Q3 = ……
Jtot = J1 +J2 + J3 +…….
III. Détermination du diamètre

III.1. L'adduction gravitaire

L'adduction gravitaire s'effectue, soit par aqueduc, soit par conduite forcée ou en charge.

Avec des aqueducs (ou des canaux à ciel ouvert), l'écoulement est à surface libre.

1. Dimensionnement d’une adduction en charge gravitaire :

Pour le calcul d’une conduite gravitaire en charge, quatre paramètres interviennent : le débit
Q, le diamètre D, la vitesse v et les pertes de charge.

Figure 2 : Adduction gravitaire reliant deux réservoirs

La figure 2, illustre le cas d’une alimentation gravitaire d’un réservoir de côte C pe2 par un
autre réservoir plus élevé situé à une côte C Pe1. La dénivelée ∆H représente dans ce cas une
charge disponible.

∆H = CPe1 - Cpe2 = Charge disponible.

La formule la plus utilisée pour le calcul de la perte de charge pour un écoulement dans une
conduite est celle de Darcy-Weisbach :
∆Ht : Perte de charge totale (m) ;

K’ : Coefficient de perte de charge ;

Leq : Longueur équivalente de la conduite (m) ;

Leq = Lg + Leε

Lg : longueur réelle (géométrique) de la conduite


Leε : longueur équivalente aux pertes de charge singulières

Dans le cas des adductions, les pertes de charge singulières sont estimées à 15 % des pertes de
charge linéaires.

∆Ht : Perte de charge totale (m) ;

∆Hp lin : Perte de charge linéaire (m).

La dénivelée ∆H représente dans ce cas une charge disponible


∆H = CPe1 - Cpe2 = Charge disponible.
Pour déterminer D, on égalise par hypothèse la charge disponible à la perte de charge
occasionnée dans la conduite de diamètre « D ».
Le diamètre avantageux est calculé à base de la formule suivante :

Avec : D : Diamètre calculé de la conduite (m) ;

Q ; Débit véhiculé par la conduite (m3/s) ;

Leq : Longueur équivalente de la conduite (m) ;

∆H : Perte de charge (charge disponible) (m) ;

β:Exposant tenant compte du régime d’écoulement ;

m : Exposant tenant compte du type du matériau.

II.2. Adduction par refoulement:


Dans une adduction par refoulement, le captage se situe à un niveau inférieur à celui du
réservoir de distribution. Les eaux de captage (ou traitées) sont relevées par une station de
pompage dans cette conduite de refoulement.

Figure 3: Schéma d’une adduction par refoulement.

Le choix du diamètre de la conduite de refoulement résulte d’un compromis entre les


dépenses de fonctionnement et les dépenses d’investissement, l’optimum sera donc de choisir
le diamètre qui donne le prix de revient minimal de l’ensemble de l’installation en
exploitation.
Cependant la vitesse d’écoulement doit être comprise entre 0.5 et 1.5 m/s.
Les paramètres qui interviennent dans cette étude sont :
Le débit.
Le diamètre.
La vitesse.
Les pertes de charge.

Du point de vue économique, la conduite de refoulement et la station de pompage sont liées.


Pour élever un débit Q à une hauteur Hg donnée on peut, a priori, utiliser une conduite de
diamètre quelconque, il suffit de faire varier la puissance de la station de pompage. En effet,
plus le diamètre est petit, plus la perte de charge J sera grande, plus la puissance fournie par la
pompe est grande. Il existe donc un diamètre économique pour la conduite de refoulement
résultant d'un compromis entre les deux tendances contradictoires suivantes :

Si on adopte donc un grand D, Fa est grand et Fe est faible. Au contraire, si on adopte un petit
D, Fa est plus faible mais Fe est plus grand.
Le diamètre le plus économique (ou optimal) est alors donné par les dépenses totales
minimales (Fa + Fe actualisé).
L’utilisation des formules suivantes permet de donner d’une façon approchée le diamètre
économique calculé.

Q : débit en m3/s ; D (m).

IV. Types des tuyaux (conduites) :


Le marché du matériel hydraulique a évolué avec l’évolution des récentes technologies
spécialisées dans le domaine.
On dispose de différents types de conduites. Selon le matériau constitutif, on distingue :
 Conduite en acier ;
 Conduite en fonte ;
 Conduite en PVC (chlorure de polyvinyle) ;
 Conduite en PEHD (polyéthylène haute densité).

Conduites en PEHD :
Avantage :
Facilité de transport et d’installation due à leur légèreté et leur flexibilité.
Facilité de soudage par éléctrofusion ou bout à bout, offrant un système complètement
soudé.
Résistance à la corrosion interne et externe et microbiologique.
Bonne propriétés hydrauliques.
Bonne résistance chimique.
Longue durabilité.
Répondre parfaitement aux normes de potabilité.
Son élasticité lors du phénomène transitoire.
Cout faible du PEHD.

 Inconvénients
 sensibles aux coups,
 inflammables,
 la résistance diminue avec l'âge,
 sensibles à la température,
 fissures de résistance aux sollicitations mécaniques.
Conduite en fonte :
Avantage :
Une longue vie jusqu’à 140 années ;
Très grandes charges mécaniques admissibles : d’où une grande réserve de sécurité ;
Possibilité de pose très profonde ou avec un faible recouvrement ;
Un ensemble homogène complet ;
Le matériau ne diffusant pas, cela évite toute pollution des eaux transportées de la nappe
phréatique ;
Protection intérieure : ciment spécialement adapté à l’eau potable ;
Déviation angulaire des tubes (aussi pour les emboitements verrouillés) ;
Une économie rationnelle ;
Montage simple
 Inconvénients
 plus sensible que la fonte grise aux courants vagabonds et les sols agressifs.
Conduite en acier :
Avantage :
 Haute élasticité,
 Moins d'assemblages,
 Bonne déformabilité,
 Bonne sécurité contre les ruptures,
 Assemblages par soudure imperméables pour longtemps.
 Inconvénients
 Corrodables si isolations défectueuses, par isolation ultérieure, extérieure et intérieure.
 Grande dépense de temps, pour les assemblages par soudure des ouvriers spécialisés
sont nécessaires,
 Protection cathodique nécessaire.
V. Equipement de l’adduction :

1- Robinet et vanne :
Permet l’isolement d’une partie de l’adduction en cas de travaux de réparation ou autres.

2- Ventouses :
Placées aux points le plus hauts, elles permettent l’évacuation des bulles d’air qui s’y
accumulent.

3- Vidange :
Placées aux points les plus bas pour faciliter la vidange de la conduite en cas de besoins.

VI. Protection contre la corrosion :

1- La corrosion externe :
Cette corrosion est caractérisée par une attaque du métal due à des phénomènes extérieurs en
liaison, le plus souvent, soit avec la nature du sol, soit avec des installations électriques à
courant continue situé au voisinage du réseau d’alimentation en eau potable.
Si ces phénomènes sont importants, il peut se produire une destruction rapide des
canalisations par perforation ou attaque sous forme de couche de rouille.

1.1. Protection cathodique :


Une bonne protection d’un réseau en acier consistera à ne mettre en terre que des tuyaux
convenablement revêtus d’une enveloppe isolante ayant fait ses preuves dans ce domaine, et
par ailleurs à assurer aux droit des joints une parfaite continuité de cet enrobage. Mais, cet
enrobage pourra vieillir ou se détériorer accidentellement, c’est alors que la conduite peut se
corroder. Pour remédier cela, la protection cathodique s’impose.
La protection cathodique consiste à agir d’une façon artificielle sur le potentiel de la structure
métallique, de façon qu’elle devienne cathode par application de potentiel électrique. Les
principaux dispositifs de protection cathodique utilisés sont :
Anode réactives ;
Soutirage de courant ;
Le drainage de courant ;
Association de plusieurs de ces systèmes
En Algérie, les deux premiers dispositifs sont les plus usuels.

A- Anodes réactifs
Elle consiste à relier la conduite à une pièce de métal plus électronégative que l’acier, tel que,
le zinc, l’aluminium et le magnésium, de façon à former des piles où la conduite d’acier
jouera le rôle qu’une cathode.
Cette méthode est utilisée généralement pour les conduites de petits diamètres et de faibles
longueurs.
Figure 5 : Protection par anode réactive.

B- Soutirage de courant
Cette méthode consiste, à partir d’une source électrique d’un courant continu, à relier la
conduite à la borne négative de cette source. La borne positive sera raccordée à une prise de
terre constituée ordinairement par une chaîne d’anodes enterrées dans un milieu humide à une
distance assez grande de la conduite (environs 100 m). Le courant en quittant la prise de terre,
regagnera le pôle négatif de la source électrique en passant par la conduite, entraînant ainsi la
dissolution anodique de la prise de terre.

Figure 6 : Protection par soutirage de courant

2- La corrosion interne:

La corrosion interne des conduites est liée à la nature de l’eau qu’elle véhicule et sa
composition, elle dépond en particulier :
Du PH ;
De la teneur en carbonate et bicarbonate ;
De la teneur en oxygène dissout dans l’eau ;
De la vitesse de circulation de l’eau ;
De la minéralisation de l’eau.
Pour remédier à cela ; il faut :
Un revêtement intérieur fait à l’usine,
Eviter les faibles vitesses de circulation dans les conduites,
Evacuation de l’air par voie des venteuses.
L’exécution des travaux devra ensuite être suivie attentivement.

VII. Protection contre le coup de bélier :


1- Définition:
Le coup de bélier est un phénomène oscillatoire de la pression (entre surpressions et
dépressions) dont les causes sont les suivantes :
-la fermeture instantanée d'une vanne située au bout d'une conduite d'adduction
-l'arrêt brutal d'une pompe alimentant une conduite de refoulement.
Le coup de bélier peut atteindre plusieurs fois la pression de service de la conduite et il est
susceptible d'entraîner la rupture du tuyau. Il faut alors limiter ses effets, pour des soucis
d'économie et de sécurité dans l'alimentation en eau.
Une onde prend alors naissance dans la conduite, se propageant avec la célérité du son" a ",
dont la valeur dépend de la compressibilité de l'eau et de l'élasticité du tuyau.

2- Moyens de protection contre le coup de bélier :


Afin de limiter les variations de la pression dans les conduites, les appareils anti-bélier
devrons avoir pour effet de limiter la dépression ainsi que la surpression.
Parmi ces moyens, on trouve :
Volant d’inertie ;
Soupape de décharges ;
Les ventouses ;
Clapet by-bass,
Cheminée d’équilibre ;
Les réservoirs d’air ;
Vanne de fermeture lente.

Figure 7: Cas d’arrêt brusque d’une pompe.

Vous aimerez peut-être aussi