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Département Transport et Equipements des Hydrocarbure

Cours : Equipements et design des pipelines

« Le monde que nous avons créé est un produit de notre pensée. Il ne peut être modifié sans
changer notre façon de penser. » ― Albert Einstein

BOUZID R Equipements et design des pipelines MATH


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INTRODUCTION

Les oléoducs et les gazoducs, comme les autoroutes, les voies ferrées et les lignes de transport
d’électricité, font partie de notre quotidien depuis longtemps. Ce sont des moyens d’assurer la
qualité et le niveau de vie dont nous bénéficions en Algérie aujourd’hui. Les pipelines n’ont pas leur
égal quand il s’agit de transporter du pétrole sur de longues distances de façon sûre, fiable et
économique. Ils sont extrêmement importants pour la création de richesse en Algérie et leur emploi,
comme leur développement, est dans l’intérêt public et le plus grand bien de tous les Algériens.

Le transport par canalisation prend une importance de plus en plus grande à l’échelle nationale
comme à l’échelle mondiale, qui correspond à une augmentation constante des quantités des
produits transportés et des consommations en énergie. Cette situation exige des entreprises
Algériennes de développer davantage leur logistique, voire même de diversifier leur modes de
transports afin d’assurer un approvisionnement régulier pour faire face à l’accroissement de la
demande sur le marché. C’est dans cette optique que les entreprises pétrolières algériennes du
groupe SONATRACH (Société Nationale de Transport et de Commercialisation des Hydrocarbures)
ont entrepris un vaste programme d’investissement visant à sécuriser l’approvisionnement du pays
en produits pétroliers, à travers un maillage intelligent de pipelines des différentes zones du pays. Ce
vaste programme d’investissement vise à atteindre, à moyen terme, un taux de transport par
canalisation de 75%. Considéré comme étant un des maillons clés de sa chaine de valeurs, ce mode
de transport contribue sensiblement à la réduction à la fois des coûts, des délais de livraison, du
trafic routier et assure aussi des transports massifs d’hydrocarbures en veillant au respect de
l’environnement avec des conditions de sécurité les plus strictes. Les pipelines de grande longueur ne
peuvent être spécialisées, on les utilise, lorsqu'il s'agit de pétrole, pour le transport de bruts de
différentes origines et lorsqu'il s'agit ainsi de produits finis (les essences, le gasoil, le kérosène,…etc.).
On est donc amené à pomper successivement dans le même pipeline deux ou plusieurs produits
différents dans une séquence bien déterminée, au lieu de réserver à chaque produit des longueurs
importantes de canalisations qui lui est appropriées et qui rendent le réseau de pipelines trop
encombrant, engendrant plus de dépenses en matière d’exploitation et de maintenance en tenant
compte ainsi, les installations annexes afférentes qui doivent êtres implémentées sur chaque tracé
de canalisation et par type de produit. A cet effet, la technologie actuelle a été révolutionnée et
orientée vers les pipelines multiproduits.

Le diamètre des canalisations récentes atteint jusqu’à 56 pouces (1422,4 cm) et la pression de service
75 bars. Dans ces conditions les problèmes de résistance et par conséquent de sécurité des
canalisations deviennent extrêmement importants. Il est donc nécessaire que des ingénieurs appelés
à travailler dans les sociétés pétrolières aient des connaissances suffisantes des différents aspects des
problèmes de résistance des pipelines pour pouvoir juger l’intérêt de leur installation pour le
transport de gaz, de brut ou de produits raffinés.

Le but de ces quelques leçons est d’évaluer et de résoudre les problèmes les plus importants des
canalisations en acier.

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I – CLASSIFICATION DES CANALISATIONS 0 GRANDES DISTANCES

L’accident dans un pipelines présente différents dangers. Plus le danger de la canalisation est élevé
plus les exigences de sécurités sont sévères, ce sont les règlements des administrations publiques qui
fixes les lois générales qu’on doit suivre dans le domaine de la sécurité, installateurs et constructeurs.

La sécurité de la canalisation est fonction du produit à transporté, des conditions du tracé, de la


densité des populations dans les zones à traversées du mode d’installation (enterré ou aérien).

L’application de ces règlements exige une classification générale des canalisations.

Les canalisations sont classées :

1- Suivant leur importance


- Réseaux de collecte
- Canalisations à grandes distances (conduites principales)
- Réseaux d’entreprises (raffineries, parc de stockage …)
2- Suivant le produit à transporté
- Conduites à produits liquide (oléoducs)
- Conduites à produits gazeux (gazoducs)
3- Suivant le mode d’installation
- Conduites enterrées

Figure 1 : Coupe transversale des canalisations enterrées

a) Mise en tranchée à parois verticales


b) Mise en tranchée à parois inclinées
c) Conduite lestée

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d) Conduite encrée
e) Conduite dans le remblai
- Conduites installées aériennes

Figure 2 : Traversées aériennes

a) En poutre sans appuis


b) En poutre multitravéées
c) En poutre avec compensateur
d) En arc circulaire ou parabolique
e) En arc trapézoïdal

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f) Conduite suspendue

4) Suivant l’emplacement en trois catégories

- Zone en catégorie I

Emplacement situé dans les agglomérations à très forte densité

- Zone en catégorie II

Emplacement ne figurant ni dans la catégorie I, ni dans la catégorie III

- Zone en catégorie III

Emplacement situé dans les régions désertiques ou montagneuses.

II- LES SOLLICITATIONS

Pour les canalisations et les constructions annexes toutes les sollicitations peuvent être divisées en
trois groupes :

- Sollicitations permanentes
- Sollicitations temporaires
- Sollicitations particulière
a) Sollicitations permanentes
1- Le poids propre de la conduite qt donné par unité de longueur
π
q t= ¿
4

Dext et Dint sont respectivement les diamètres extérieur et intérieur du tube.


γ a - poids spécifique de l’acier ( γ a=0,00786 daN / cm3 )

2- Le poids du revêtement de la conduite q r


π 2
q r=
4
( D r −D2ext ) γ r
Dr =Dext −2 δ r : diamètre nominal de la conduite enrobée
δ r  : épaisseur du revêtement
γ r  : poids spécifique du revêtement (pour le brai de pétrole γ r =0,00119 daN /cm3)

Pour des calculs approximatifs, le poids du revêtement peut être déterminé selon la relation :
q r=0,1q t
3- La contrainte initiale due à la flexion elastique de la conduite aux tournants du tracé, elle est
donnée par :

E Dext
σ ef =±
2R

E : module d’élasticité longitudinale (2,1.10 6 daN/cm²)

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R : rayon de courbure élastique de la conduite

4- Pression du sol sur la conduite, cas de faible profondeur, donnée par :

γ s  : poids spécifique du sol

ht : profondeur à laquelle se trouve l’axe de la conduite.

SOLLICITATIONS TEMPORAIRES DE LONGUE DUREE

1- La pression de service de la conduite sera désignée par « p ». Elle provoque les contraintes
circonférentielles σ c et axiales σ a qui sont données pour une conduite parfaitement
rectiligne par :

p Dm p Dm
σ c= ; σ a=μ σ c ou σ a=0,15
2δ δ

Dm : diamètre moyen du tube ( Dm =D ext −δ )

2- Poids du produit à transporter par unité de longueur est :


 Pour un produit gazeux

D∫ ¿ 2

q pr =0,0215 γ pr p ¿
zT

γ pr : poids spécifique du produit correspondant à la température : 0°c et la pression atmosphérique


de 760 mm de colonne de mercure.

z : coefficient de compressibilité du produit

T : température absolue du produit

 Produit liquide

D∫ ¿ 2

q pr =γ pr ¿
4

3- Sollicitations thermiques

La variation de température du milieu ambiant, ainsi que du produit transporté provoque la


dilatation thermique des tubes. Etant donné que la conduite souterraine est serrée dans le sol sa
dilation engendre donc des contraintes axiales ( les contraintes circonférentielles de compression
sont négligeables par rapport aux contraintes axiales dues à la pression du sol) :

σ t=−α t E ∆ t

1
α t : coefficient de dilatation thermique (pour l’acier α t =0,000012 )
°c

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∆ t  : variation maximale de la température du tube : ∆ t=t e −t r

te : température maximale (ou minimale) du tube pendant l’exploitation de la conduite.


tr : température du tube au moment du raccordement du dernier joint.

SOLLICITATIONS TEMPORAIRES DE COURTE DUREE


1- La charge de la neige qn

q n=0,4 qsn Dext


s
q n : intensité de la charge de neige pour la région traversée (règlement ex : NV65)

2- La pression du vent
s
q v =q v D ext

q sv  : Composante statique de la pression du vent (règlement ex : NV65)

III- CARACTERISTIQUES DES TUBES

Le calcul mécanique des constructions a pour but la vérification de la condition de résistance :

[σ ]≥σ
[ σ ]: contrainte admissible
σ : contrainte de calcul

La contrainte admissible est al contrainte maximale autorisée. Elle est d’autant plus élevée que la
résistivité u matériau est plus grande, et d’autant moins élevée que les exigences de sécurité sont
plus sévères.

Pour le calcul des conduites la contrainte admissible est donnée par les relations :

[ σ ]e =k e σ e

[ σ ]r =k r σ r

Où ke et kr sont les coefficients de sécurité

Catégorie Gaz Liquide


ke kr ke kr
I 0,600 0,360 0,675 0,470
II 0,720 0,550 0,750 0,590
III 0,800 0,600 0,820 0,650

σ e et σ r  : ont respectivement les limites d’élasticité et e rupture de l’acier

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Les qualités d’aciers couramment utilisées dans la construction des pipelines sont définies dans des
spécifications A.P.I, 5L pour les qualités normales et 5LX pour les qualités hautes résistance.

Spécification Grade Limite Limite de


A.P.I d’élasticité rupture
MPa (N/mm²) MPa (N/mm²)
5L A 210 340
5L B 250 420
5LX X42 290 420
5LX X46 320 450
5LX X52 370 470
5LX X56 390 520
5LX X60 410 550
5LX X65 460 560
5LX X70 490 600

IV- RESISTANCE ET DFORMATION DES CONDUITES SOUTERRAINES

1- Calcul de l’épaisseur du tube

L’épaisseur du tube doit satisfaire la condition de résistance :

[σ ]≥σ
En pratique et pour une première approche, on calcule d’abord l’épaisseur approximative selon
l’expression :

P De xt
σ= ≤[σ]

Qui néglige l’influence des efforts axiaux.

P Dext
δ≥
2[σ]

δ : épaisseur du tube

P : pression de service

Dext : Diamètre extérieur

On prendra l’épaisseur normalisée à partir des tableaux et on calcule la contrainte équivalente, ce


qui permettra de vérifier l’épaisseur choisie si elle répond à la condition de résistance.

Selon la théorie de la RDM pour un élément de tube, on a :

σ eq= √σ 2c + σ 2a −σ c σ a

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p Dm
σ c : contrainte circonférentielle ( σ c = )

p Dm
σ a : contrainte axiale : σ a=−α t E ∆ t +0,15
δ

L’expression de σ eq nous montre que la traction axiale favorise la résistance du tube car elle fait
diminuer la contrainte équivalente. Par contre la compression axiale met la conduite dans les
conditions les plus défavorables. C’est pour cette raison qu’en cas de traction l’épaisseur du tube est
P Dext
déterminée par la formule : δ ≥ et prise comme épaisseur de résistance.
2[σ]

Dans le cas de la compression la contrainte axiale est prise en considération. En remplaçant σ a et σ c


dans l’expression de σ eq, on déduit :

2
0,1975 p D m
2
() 1 2
δ
+0,2 p D m α ∆ tE
1
δ ()2 2 2 2
+ α ∆ t E −[ σ ] =0

C’est donc une équation du second degré en ( 1δ ), la solution s’écrit sous la forme :
1 −0,2 α ∆ tE+ √ 0,79 [ σ ] −0,75 α ∆ t E
2 2 2 2
=
δ 0,395 p Dm

En inversons :

0,395 p Dm
δ=
√ 0,79 [ σ ] −0,75 α
2 2 2 2
∆ t E −0,2 α ∆ tE

L’épaisseur du tube doit être toutefois supérieure à 4 mm.

2- Stabilité des conduites au flambement

Il est connu que l’effort axiale de compression agissant sur une tige peut provoquer la déformation
de la tige au flambement si :

(−N ) ≥ N f

N : effort agissant ou appliqué

Nf : effort provoquant le flambement (effort critique)

Pour éviter le flambement il faut vérifier la relation :

(−N ) < N f

L’effort axial agissant sur une conduite rectiligne et parfaitement encastrée est donné par :

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(
N= −α t ∆ tE +0,15
p Dm
δ )
.F

F : section transversale du tube

- Pour une conduite souterraine rectiligne l’effort de flambement est calculé


selon :

N f =4. √ P0 q s F E I
11 2 4 2 5 3

P0 : résistance du sol aux déplacements longitudinaux de la conduite

qs : résistance du sol aux déplacements transversaux de la conduite

P0=π Dext τ lim ¿ ¿

τ lim ¿¿: résistance limite du sol au cisaillement

τ lim ¿=σ tgφ +C ¿ , droite de Coulomb


s

Où : φ  : angle de frottement interne du sol

C : coefficient de cohésion du sol

[ ( ) ( )]
2
γs D D φ q
σ s= 2 D ext h 0+ ext + 2 Dext h0 + ext tg 2 45 °− + c
π D ext 4 2 2 π D ext

γ s  : Poids spécifique du sol

h 0 : Profondeur de la génératrice supérieure du tube

q c : Poids de l’unité de longueur de la conduite

q c =q t +q pr

(
q s=γ s Dext h0 +
D ext π D ext
2

8 )
+q c

- Pour la conduite souterraine courbée, au tournant du tracé par exemple,


l’effort de flambement est donné » par :

N f =β f √ q 2s EI
3

Le coefficient β f est lu sur le diagramme en fonction de θ et λ , qui sont donnés par les expressions
suivantes :

1
θ=
R

3 qs
EI

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λ=
√ P0 F
qs I
3

√ qs
EI

Où R est le rayon de courbure de la conduite.

Chapitre II

IV- DEFORMATIONS LONGITUDINALES DES CONDUITES

Les conduites souterraines ainsi que les conduites aériennes sont soumises aux efforts axiaux
imposés par la pression intérieure et par la variation de température du fait que le sol résiste à la
dilatation ou au retrait de la conduite.

Si la conduite peut se dilater ou se rétracter librement, l’effort axial serait nul. L’encastrement parfait
de cette dernière rend impossible la dilatation. Dans ce cas, l’effort axial est maximum et donné par :

(
N=σ a F= −α t E ∆t +0,15
p Dm
δ )
.F

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Au cas où la conduite est parfaitement rectiligne et suffisamment longue, elle peut être
considérée comme encastrée.

Il es donc important de savoir calculer les déplacements éventuels de la conduite. Car la


stabilité de la conduite, ainsi que tous les équipements et installations formant tout le
système de canalisation ne peut être évaluée qu’en connaissant les déformations de la
conduite.

Pour qu’on puisse mettre le problème en équation, on fait l’hypothèse que le sol en contact
avec la conduite se déforme proportionnellement à la contrainte de cisaillement du sol τ .

Figure 1

Cette déformation reste proportionnelle jusqu’au moment où le cisaillement du sol se produit sous la
contrainte τ . A ce moment du cisaillement du sol, la conduite glisse dans le sol jusqu’à
amortissement total de la dilatation.

Pour la phase de proportionnalité la relation entre la déformation et la contrainte de cisaillement est


donnée par :

τ ( x )=K u ( x ) (1)

Où : K est le coefficient de raideur tangentielle du sol

u(x) : La déformation du sol ou le déplacement axial de la conduite

On considère donc (figure 1) une conduite demi-infinie à l’extrémité de laquelle un effort N est
appliqué. On choisie un axe horizontal confondu avec l’axe de la conduite et un axe y vertical passant
par le section de la conduite où sa déformation s’annule.

D’où, on peut écrire les conditions aux limites sous la forme :

u ( 0 )=0 : Car à l’origine où passe l’axe y la déformation est nulle

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' N Nl
u (l ) =   : Car le déplacement du à la traction en l est u ( l )=Δ l=
EF EF

N : effort axial

E : module de Young

F : aire de la section

L’équation fondamentale d’équilibre statique d’un élément quelconque de longueur dx est donnée
par l’équation différentielle :

d ²u π D ext
− Ku ( x )=0
dx ² EF

π Dext
En posant : β 2= K
EF

d ²u 2
On aura : −β u=0
dx ²

L’intégration de la relation précédente nous mène aux relations suivantes :

 Pour l’effort limite N l qui provoque le cisaillement du sol :

τ l βEF
N l=
K

 Pour N < N l

N sh ( βx )
u ( x )=
βE ch ( βl )

N sh ( βx )
τ ( x )=Ku ( x ) =K
βE ch ( βl )

ch ( βx )
N ( x )=N
ch ( βl )

Le déplacement maximal de la conduite :

N
u ( l )=
βEF

La contrainte de cisaillement a pour valeur:

KN
τ ( l )=
βEF

 Pour N > N l

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Dans ce cas deux zones de déformation du sol se manifestent !

- La zone de déformations élastiques proportionnelles de longueur l 1


- La zone de déformations plastiques où le cisaillement du sol s’est produit de
longueur l 2.

 Pour la zone l 1 on a :

ch ( βx )
N ( x )=N l
ch ( β l 1)

sh ( βx )
u ( x )=N l
ch ( β l 1 )

sh ( βx )
τ ( x )=K . N l
βEFch ( β l 1 )

τl
u ( l 1 )= , τ ( l 1 ) =τ ( l ) , N ( l 1 )=N ( l )
K

Donc la zone l 2 doit absorber la différence de l’effort axial ( N −N l ). Dans cette zone, qui est la zone
plastique, le cisaillement s’est produit par conséquent la contrainte de cisaillement a atteint sa limite,
elle est répartie le long de la zone l 2.

N−N l
D’où on déduit : l 2=
π D ext τ l

N ( x+ l 1) =N l + π D ext τ l ( x−l 1 )

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2
τ l N l ( x−l 1 ) π D ext τ l ( x−l 1 )
u ( x +l 1) = + +
K EF 2 EF

Le déplacement de l’extrémité de la conduite est donné par :

τl N 2−N 2l
u ( l 1 + l 2) = +
K 2 π Dext τ l EF

V- RESISTANCE DE LA CANALISATION PENDANT L’OPERATION DE MISE EN FOUILLE

L’opération de mise en fouille consiste essentiellement à soulever la conduite et la déplacer


transversalement vers la tranchée puis la descendre au fond.

Cette opération s’effectue en même temps avec l’équipe de nettoyage et d’enrobage. La conduite est
descendue au fond grâce à sa flexibilité élastique au moyen de side-booms. Dans cette opération, il
faut espacer les engins de mise en fouille (side-booms, machines de nettoyage et machines à
enrober) le long de la conduite afin de :

- Le séchage du primer et la solidification du brai soient assurée.


- La charge maximale aux crochets des side-booms ne dépasse pas la capacité de
l’engin.
- La flexion de la conduite reste dans les limites d’élasticité de l’acier.

Soit une équipe qui effectue l’opération de mise en fouille directe d’une conduite. L’espacement des
engins est représenté sur la figure ci-dessous.

On choisie :

- Un axe horizontal x confondu avec le fond de la tranchée


- Un axe y passant par le point où la conduite touche le fond de la tranchée
- P1, P2, P3 et P4 position des side-booms

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Pour mettre le problème en équation, on fait les hypothèses suivantes :

1- Les moments de flexion ou fléchissant et les rotations aux extrémités (appuis) du tronçon
soulevé sont nuls :

Pour x=0 , M(0)=0 et y’(0)=0

Pour x = L , M(L)=0 et y’(L) = 0

2- Les moments fléchissant aux crochets des side-booms sont égaux :

M l =M l =M l =M l
1 2 3 4

La conduite est assimilée à une poutre élastique continue reposant sur plusieurs appuis.

Pour la travée l 1, qui est la plus chargée le moment fléchissant est minimal si :

|M ( x )max|=| M l | 1

Cette condition exigée que les valeurs du moment maximal dans la travée l 1 soient égales à celle du
moment au crochet du premier side-boom.

- Pour la travée l 1

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q x2
M ( x )=R 0−
2

Le moment fléchissant M(x) est maximal si :

dM ( x )
=Q ( x ) =R0−qx=0
dx

R0 R 20
D’où : x= et donc ; M max =
q 2q

D’après l’équation différentielle de la flèche :

q x2
EIy ' '=M ( x )=R0 x−
2

Pour trouver R0 , on intègre deux fois :

2
R0 x q x 3
EIy '= − +C 1
2 6

R0 x3 q x 4
EIy= − +C 1 x +C2
6 24

On a : pour x=0 , y=0 et y’=0

⇒ C 1=0 et C2=0

Alors l’équation de la flèche s’écrit sous la forme :


3
R0 x q x 4
EIy= −
6 24

Pour simplifier le problème, on suppose que :

l 1=l enr et h1=h enr

C'est-à-dire que la machine à enrober se trouve tout prêt du premier side-boom.

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3 4
R0 l 1 q l 1
⇒ EI y enr =EI h enr= −
6 24

D’où :

6 EI henr q l1
R0 = +
3
l1 4

2
R0
Comme : M max =
2q

[ ]
2
1 6 EI henr q l 1
M max = +
2q 3
l1 4

Pour le moment au crochet du premier side-boom, on a :


2
q l1
M l =R0 l 1−
1
2
2
6 EI henr q l 1
⇒ Ml = 2
+
1
l1 4

En tenant compte des équations précédentes, on trouve :

| [ ]| | |
2
1 6 EI h enr q l 1 6 EI henr q l 21
+ − − =0
2q l 31 4 l 21 4

La résolution de cette équation nous donne la valeur de l 1 qui correspond au minimum du moment
fléchissant.

Il n’est pas facile de résoudre cette équation. Pour la résoudre nous utiliserons une méthode
graphique, qui consiste à tracer les courbes représentants la variation du moment fléchissant en
fonction de l 1 des équations :

[ ]
2
1 6 EI henr q l 1
M (l 1)= +
2q l 31 4

6 EI henr q l 21
M ( l1 ) = −
l 21 4

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Le point d’intersection des deux courbes nous


donne la résolution de l’équation.

La travée l 1 calculée doit répondre aux exigences


technologiques de l’enrobage. Elle doit être
supérieure à la distance nécessaire pour assurer la
solidification du brai.

Cette distance est fonction des caractéristiques du


brai et de la vitesse d’avancement de l’équipe.

Si l 1 calculée est inférieure à la distance technologique, on a deux solutions :

- Augmenter la hauteur h1 , si la résistance de la conduite le permet


- Ralentir l’avancement de l’équipe

Après avoir trouvé l 1, on détermine les charges aux crochets des side-booms. On admet que la
distance entre les side-boums est donnée par l’expérience dans la pose des pipelines. Elles vrient en
fonction du diamètre de la conduite à poser de 8 à 30 m.

Donc, nous aurons à traiter un problème de vérification de l’espacement choisi des engins le long de
la conduite.

Le moment fléchissant au crochet du side-boom P 2 a pour valeur :

q l 22
M l =R0 l 2− −F enr ( l 2−l enr ) + P1 ( l2 −l 1)
2
2

D’où :

[ ]
2
1 q l2
P 1= M l −R 0 l 2 + + F enr ( l 2−l enr )
( l2−l 1 ) 2
2

Pour les charges aux crochets des autres side-booms (2 ème , 3ème …….), on a :

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[ ]
2
1 q l3
P2= M l −R0 l 3 + −P1 ( l3 −l 1 )+ F enr ( l 3−l enr )
( l 3−l 2 ) 23

[ ]
2
1 q l4
P3 = M l −R 0 l 4 + −P1 ( l 4−l 1 )−P2 ( l 4 −l 2 )+ F enr ( l 4−l enr ) + F net ( l 4−l net )
( l 4 −l 3 ) 4
2

………………………………………………………………………………………..

[ ]
2 i −1
1 q l i+ 1
Pi= M l −R 0 l i +1+ −∑ P j ( l i+1−l j ) + F enr ( l i+ 1−l enr ) + F net ( l i+1−l net )
( li+1−li ) i+1
2 j=1

Pour trouver la charge au crochet du dernier side-boom ; il faut connaitre la longueur de toute la
partie de la conduite à soulever (L).

Par analogie à la première travée, on a :

2
q ( L−l 4 )
M l =R L ( L−l 4 )−
4
2

D’autre part par analogie:


3
( L−l 4 ) q ( L−l 4 )4
EI ( h net−ht ) =R L −
6 24

En réunissant les deux relation, on trouve :


4 2
q ( L−l 4 ) + 4 M l ( L−l 4 ) −24 EI ( hnet −ht )=0
4

2
En posant : l=( L−l 4 )  ; on obtient une équation du second degré

2
q l +4 M l l−24 EI ( hnet −h t ) =0
4

Dont la solution :

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Département Transport et Equipements des Hydrocarbure

[√( ) ]
2
Ml 24 EI ( h net−ht ) Ml
l=2 4
+ − 4

q q q

On déduit :

√ [√( ) ]
2
Ml 24 EI ( h net−ht ) Ml
L=l 4 + 2 4
+ − 4

q q q

Pour la charge au crochet du dernier side-boom on a :

[ ]
2 3
1 qL
P4 = −R 0 L−∑ Pi ( L−l i )+ F enr ( L−l enr ) + F net ( L−l net )
( L−l 4 ) 2 i=1

En connaissant tous les efforts sur la conduite, il est facile de tracer le diagramme des moments
fléchissant.

- Pour la première travée

0< x <l enr :


q x2
M ( x )=R 0 x−
2

- Pour l enr < x <l 1

2
qx
M ( x )=R 0 x− −F enr ( x−l enr )
2

- Pour l 1 < x<l 2

q x2
M ( x )=R 0 x− −F enr ( x−l enr ) + P1 ( x−l 1 )
2

- Pour l 2 < x< l3

2
qx
M ( x )=R 0 x− −F enr ( x−l enr ) + P1 ( x−l 1 ) + P2 ( x −l 2)
2

…. Ect

Le diagramme des moments nous permet d’avoir le moment maximal. La contrainte maximale due à
la flexion sera :

M max M max
σf= =
I w
v

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Elle doit vérifier la condition d’élasticité de l’acier des tubes.

σ f < σe

Si la contrainte de flexion dépasse la limite élastique des tubes, cela veut dire que l’espacement entre
les engins est mal choisi. Il faut donc changer la position des engins et refaire le calcul.

Une fois les charges aux crochets des side-booms sont calculées, on peut choisir les side-booms :

La capacité de levage du side-boom est donnée par :

Mr
Q=K s
a

Elle doit être supérieure ou au moins égale à la charge calculée.

Ks : coefficient de sécurité (Ks = 0.9)

Mr : Moment de renversement du side-boom (donné par le fabriquant)

a : Portée de la flèche du side-boom, elle varie en fonction de la position du side-boom le long de la
conduite, ainsi elle est maximale pour le premier side-boom et minimale pour le dernier.

B D
a max= + ht tgφ+ ext + 0,3
2 2

D ext
a min=0,3+
2

B : largeur de la tranchée au fond

ht : profondeur de la tranchée

φ  : angle de frottement interne du dol

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