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UNIVERSITE LA POINTE

METHODOLOGIE DES PRATIQUES DE TERRAIN


EN SOCIOLOGIE

Bafoussam/ Janvier 2023


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1. L’OBSERVATION...........................................................................................................................................3
1.1. L’observation indirecte.............................................................................................................................3
1.2. L’observation directe................................................................................................................................4

2. L’ENQUETE.....................................................................................................................................................5

2.1. LES FORMES D’ENQUETES SOCIOLOGIQUES................................................................................6


2.1.1. Enquête C A P...................................................................................................................................6
2.1.2. Enquête démographique....................................................................................................................6
2.1.3. Enquête socioéconomique.................................................................................................................6

2.2. PROCESSUS D'ENQUETE PAR QUESTIONNAIRE...........................................................................6


2.2.1. La préparation de l'enquête...................................................................................................................6
2.2.1.1. La connaissance du milieu........................................................................................................7
2.2.1.2. L’élaboration du plan d’enquête...............................................................................................7
2.2.1.3. La détermination de la technique d’enquête.............................................................................7
2.2.1.3.1. La discussion de groupe (focus group)..................................................................................8
2.2.1.3.2. L’enquête par questionnaire................................................................................................10
2.2.1.4. L’élaboration d’une guide d’entretien ou d’un questionnaire.................................................10
2.2.1.4.1. Le guide d’entretien pour le focus group............................................................................11
2.2.1.4.2. Le questionnaire..................................................................................................................12
2.2.1.5. La détermination de l’échantillon de l'enquête.......................................................................15
2.2.1.5.1. La base de sondage..............................................................................................................15
2.2.1.5.2. Les unités d'enquête............................................................................................................15
2.2.1.5.3. La taille de l'échantillon......................................................................................................16
2.2.1.5.4. La méthode d'échantillonnage.............................................................................................16
2.2.1.5.5. L’élaboration d’un budget...................................................................................................18
3.2.1.6. La formation des enquêteurs...................................................................................................18

3.3. LE DEROULEMENT DE L'ENQUETE................................................................................................19


3.3.1. Le repérage......................................................................................................................................19
3.3.2. Les consignes..................................................................................................................................19
3.3.3. Le contrôle......................................................................................................................................21

3.4. L’EXPLOITATION DES RESULTATS................................................................................................21


3.4.1. Le codage........................................................................................................................................21
3.4.2. La saisie des données codées..........................................................................................................23
3.4.3. Les tableaux des résultats................................................................................................................24
3.4.2.1. Les tableaux simples...............................................................................................................24
3.4.2.2. Les tableaux à double entrées.................................................................................................24
3.4.4. La représentation graphique des résultats.......................................................................................25
3.4.4.1. Diagrammes à barres...............................................................................................................29
3.4.4.2. Les diagrammes à secteurs......................................................................................................32
3.4.4.3. Les diagrammes à secteurs et diagrammes à barres................................................................33
3.4.4.6. Les histogrammes....................................................................................................................34
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La formation aux métiers d’architecte/urbanisme exige des connaissances minimales sur l’homme et la
société et la mise en pratique des acquis théoriques, c’est pourquoi en 1 ère année, le cours ‘’Introduction
à la sociologie générale’’ a cherché à familiariser les étudiants avec des acquis théoriques  en
sociologie.

Dans le cadre de ce certificat, il s’agit maintenant de fournir des éléments de base pour réaliser des
travaux de terrain en matière de sociologie.

La pratique du terrain en sociologie urbaine (observer, compter, archiver, questionner, diagnostiquer,


enregistrer) est le moyen privilégié de saisir les comportements humains et les phénomènes sociaux en
milieu urbain ; la pertinence de résultat de ce travail tient à la rigueur des méthodes mises en œuvre.

Dans ce cours vous il s’agira de vous proposer une méthode en matière de pratique de terrain ainsi que
les technique qui y sont associées.

Pour analyser une situation sociale, il existe plusieurs méthodes d’investigation, notamment :
 l’observation,
 l’enquête.

1. L’OBSERVATION

Observer, c’est constater un fait à l’aide de moyens d’investigation appropriés, sans modifier ce qui est
observé. On peut distinguer deux types d’observations :
 l’observation indirecte ou observation différée ; elle intervient après que le phénomène se soit
produit ; elle ne s’intéresse donc qu’aux conséquences du phénomène, à travers l’analyse des
documents existants (rapports, statistiques, analyse, cartographique) ;
 l’observation directe, qui permet de porter un regard sur l’environnement marquant un fait social qui
sera observé ; le but visé est de recenser des faits sociaux, des informations qualitatives et
quantitatives générales.

1.1. L’observation indirecte

La revue documentaire est une forme d’observation indirecte. Elle constitue un préalable pour
programmer une enquête, y compris l’élaboration du questionnaire ; mais peu d’élèves lui consacrent
suffisamment de temps.

La revue documentaire consiste à repérer les centres documentaires et à mettre en place une stratégie
de recherche documentaire permettant de faire le point sur le sujet d’enquête à partir des études et
documents statistiques existants.
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Avant d’entreprendre ses propres enquêtes, il est opportun de consulter et d’exploiter les données
disponibles, notamment les données statistiques.

Les données statistiques se présentent sous la forme de tableaux chiffrées ou graphiques. Elles
fournissent l’état d’une situation à un moment donné, un comparatif ou une évolution. Il faut les
exploiter en tenant compte du contexte dans lequel elles sont produites.

En Afrique, les sources classiques de production de données statistiques existent, mais généralement
elles ne tiennent pas à jour les données. Par contre il existe souvent des sources diffuses et
insoupçonnées existant dans différents services et organismes, il faut savoir les chercher. Pour ce faire
il faut commencer par chercher sur internet au niveau des données statistique des organismes comme
le PNUD et à partir de là, on identifie d’autres sources potentielles.

Sur le terrain, souvent les documents disponibles sont mal tenues et sont souvent à tord, classer dans
les services ‘’secret défense’’. Il revient au chercheur de mettre en place sa stratégie pour accéder aux
études dans d’un service.

L’exploitation des documents commence avec l’identification de la provenance, puis l’examen de la


méthode de collecte et d’exploitation des données, avant l’étude de contenu pour apprécier l’originalité
de l’étude, c'est-à-dire déterminer son importance sur l’enquête projetée.

Le chercheur doit également rechercher des documents iconographiques disponibles (cartes


géographiques, plans, etc.). Comme pour les documents statistiques, ils sont mal tenus dans les
administrations en Afrique. Il revient encore une fois au chercheur de mettre en place sa stratégie pour
y accéder. L’analyse d’un document graphique commence par l’examen et la description de la table de
légende et la recherche des repères d’interprétation (titre, échelle…), des composantes (éléments
représentés). Une fois l’étape descriptive réalisée, l’analyse se poursuite avec la mise en relation des
composantes et l’interprétation des choses vues.

Collecter des données dans la plupart de nos pays est un parcours du combattant. Les règles écrites ne
sont pas souvent appliquées, alors que les pratiques néfastes sont érigées en règles. Dans ce contexte
pour réaliser un travail documentaire, il faut s’armer de courage, de ténacité, de patience voir de ruse
quand le terrain vous l’impose.

1.2. L’observation directe

L’observation consiste à recueillir des informations sur les agents sociaux en captant leurs
comportements et leurs propos au moment où ils se manifestent.

Sur le terrain, le chercheur qui observe, doit porter son attention sur des phénomènes restreints,
souvent perçus comme évidents, il doit saisir non seulement des évènements mais aussi une
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ambiance ; autrement dit il doit être attentif aux propos tenus entre les personnes observées et aux
propos que ceux-ci lui adressent.

Il existe deux types d’observations directes :


 l’observation participante (le chercheur étudie un groupe tout en y participant à sa vie et à ses
activités), et
 l’observation non participante, le chercheur porte son regard de l’extérieur, sans prendre part à la
vie du groupe.

Souvent les chercheurs choisissent des solutions intermédiaires en participant momentanément et


partiellement à la vie du groupe étudié.

Pour réaliser une bonne observation, il d’abord choisir son terrain ; puis élaborer une grille
d’observation, qui comporte des thèmes permettant de rendre compte des réalités.

La grille d’observation prend en compte au moins cinq éléments :


 le cadre (espace, décor, objets, aménagements) ;
 le moment (cycle, périodicité, etc.) ;
 les caractéristiques des acteurs (sexe, âge, statut, tenue vestimentaire, pratiques langagière,
corporalité, expression) ;
 les comportements des acteurs (activités, usage, occupation du temps) ;
 les relations entre acteurs (sur le plan des échanges verbales, professionnelle, statutaire, culturelle,
etc.).

La méthode d’observation peut comporter plusieurs phases distinctes ou pas :


 le repérage des lieux ;
 le contact avec des informateurs (élus locaux, notables, responsables d’associations, religieux, etc.)
pour se faire connaître et pour rassembler les premières indications ;
 la collecte des données en réitérant les observations à des moments et en des endroits différents ;
 la description des faits observés ;
 la confrontation des informations observées avec celles issues de l’observation indirecte ;
 la tentative de compréhension et d’explication des faits observés.

Dans le processus d’une enquête, la finalité de l’observation est d’identifier et préciser les thèmes de
l’enquête et d’affiner ses objectifs. L’observation directe comme indirecte permet également d’élaborer
la première mouture d’une grille de question ou d’un questionnaire.

2. L’ENQUETE
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C’est une interrogation portée sur une situation comprenant des individus, dans le but de généralisation.
L’enquête en sciences sociales diffère des enquêtes policières, juridiques, historiques, géologiques, etc.

2.1. LES FORMES D’ENQUETES SOCIOLOGIQUES

2.1.1. Enquête C A P

C’est une forme d’enquête qui permet d’obtenir des informations sur des faits sociaux à travers les
comportements, attitudes et pratiques. Elle est souvent utilisé pour étudier les phénomènes liées à la
délinquance juvénile, la criminalité, la déperdition scolaire, etc.

2.1.2. Enquête démographique

C’est une forme d’enquête qui permet d’obtenir des données quantitatives et qualitatives sur les
caractéristiques d’une population (sexes, âges, groupes ethniques, catégorie socioprofessionnelle,
natalité, nuptialité, fécondité, mortalité, mouvement migratoire, etc .).

2.1.3. Enquête socioéconomique

C’est la forme d’enquête qui a pour objet l’analyse d’un milieu humain concerné par une opération et
des caractéristiques démographiques, sociologiques et économiques (niveau de vie, revenue, condition
de vie, etc.) de sa population.

L’enquête socio-économique dans le cadre d’un projet urbain vise la collecte et l’analyse de données
relatives aux comportements attitudes et pratiques de la population concernée par le projet, y compris
ses besoins et ses priorités, en vue de fixer des normes et des niveaux de services comparables avec
les aspirations et les capacités financières des ménages.

2.2. PROCESSUS D'ENQUETE PAR QUESTIONNAIRE

Une enquête sociologique est marquée par trois grandes phases :


 la préparation,
 le déroulement
 l’exploitation.

2.2.1. La préparation de l'enquête

Cette phase est importante, parce qu’elle détermine la qualité de l'enquête. Elle comprend six étapes :
1. la connaissance du milieu,
2. l’élaboration d’un plan d’enquête,
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3. la détermination des techniques des méthodes d'enquête,


4. l’élaboration d’une grille de discussion ou d’un questionnaire,
5. la détermination de l'échantillon
6. la formation des enquêteurs.

2.2.1.1. La connaissance du milieu

La connaissance du milieu s'acquiert l’observation indirecte qui consiste à exploiter la documentation


existante (données sur le milieu, rapports d'études, rapports de consultation, plans, cartes et photos
aériennes prises à différentes époques), en vue de dégager les principales caractéristiques et
l'évolution du milieu d’étude. L'exploitation de la documentation existante permet :
 de mettre en évidence un certain nombre de problèmes 1
 de préciser les objectifs de l'enquête 2
 d’arrêter les thèmes à approfondir3.

La connaissance du milieu s’acquiert également à travers l’observation directe (observation sur le


terrain, entretiens informels avec les responsables locaux et quelques membres de la population). Cette
étape est un préalable nécessaire facilitant l'appréhension des problèmes majeurs que l'enquête doit
approfondir ; elle permet de rechercher des préoccupations et aspirations essentielles des résidents et
d’aboutir à l'identification d'une série de questions adaptées aux objectifs du projet.

 Durant cette phase de l’enquête, une collaboration entre les intervenants (urbanistes, architectes,
ingénieurs, économistes, etc.) sur un projet urbain s’impose, pour orienter l'enquête.

2.2.1.2. L’élaboration du plan d’enquête

Pour atteindre les objectifs d'une enquête, on doit rédiger un plan d’enquête. C’est un document qui
énonce clairement et distinctement :
 les buts de l'enquête,
 les besoins en données,
 les variables devant être mesurées.

2.2.1.3. La détermination de la technique d’enquête.

Il s'agit d'une phase importante, car elle détermine les différents intrants (ressources humaine,
matérielle et financière), le temps requis pour réaliser l’enquête.
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La problématique est un ensemble de questions où un ensemble de problème dont les éléments sont liés. Son point de départ
est d’abord une interrogation ou un constat, formulé avec clarté, c’est à dire de manière précise et non ambiguë. Puis, il
s’agit de prendre connaissance avec les productions et contributions antérieures, de s’entretenir avec des personnes
compétentes. Enfin les résultats de cette démarche viendront enrichir la réflexion et permettront de formuler la
problématique.
2
L’objectif, c’est le résultat auquel on veut aboutir en initiant l’enquête. Il conditionne le choix du type d’enquête, la durée
de la recherche, les moyens matériels, financiers et humains à mettre en œuvre.
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Les hypothèses sont des a priori que l’enquête se propose de confirmer ou d’infirmer. Elles guideront les chercheurs dans
la constitution de l’échantillon, la formulation de ses questions, l’analyse des données.
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Dans le cadre de ce cours, nous retiendront deux techniques d’enquête.


 La discussion de groupe (focus group)
 l’enquête par questionnaire

2.2.1.3.1. La discussion de groupe (focus group)

La discussion de groupe ou focus group est une méthode d’enquête qualitative rapide qui a été
développée en 1940 aux USA.

Un focus group est un groupe de personnes avec des expériences ou un passé communs, constitué de
personnes rassemblées de façon formelle pour discuter d’un sujet d’intérêt pour un chercheur.

Le focus group est généralement utilisé pour répondre aux  objectifs suivants :
 collecter des opinions, des croyances et des attitudes concernant un sujet ou une
problématique précise, ou/et
 confirmer des hypothèses ou/et
 encourager la parole autour de problèmes particuliers.

Un focus group produit plus d’informations plus rapidement et à un coût inférieur à celui des interviews
individuels. Il est une forme de discussion qui est moins envahissante que les interviews individuelles.

La tenue d’un focus group se planifie sur une période de 6 semaines au moins. Sa planification doit
prendre en compte les éléments suivants.

A/ La composition du groupe

Le principe de base pour définir la composition des groupes est l’homogénéité ou la similarité entre les
membres de chaque groupe. En effet, les individus qui partagent les mêmes expériences ou qui
appartiennent à un même groupe socio-économique, ethnique, genre ou à une même tranche d’âge
peuvent discuter entre eux plus facilement.

Pour ce qui concerne la taille du groupe, le nombre idéal pour réaliser une discussion se situe entre six
et huit personnes ; au-delà de douze, il est démontré que certains participants ne participent pas aux
discussions et que la gestion des discussions est difficile.

B/ L’animateur et le rapporteur

L’animateur ou enquêteur a pour mission de guider la discussion dans le groupe en veillant à ne pas
prendre position. Son rôle consiste à :
 relancer la discussion,
 poser les questions,
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 organiser la prise de parole, …

La conduite de discussions de groupe est épuisante du point de vue physique et intellectuel. Un bon
animateur doit :
 maîtriser le thème de la discussion ;
 parler couramment la langue des participants ;
 avoir bon un niveau d’instruction (le bac au moins) ;
 avoir le contact facile ;
 avoir une grande capacité d’écoute ;
 éviter d’être un donneur de leçons ;
 savoir manifester de l’intérêt à tout propos ;
 savoir mettre en confiance son interlocuteur ;
 être tolérant et attentif.

Le rapporteur ou rapporteur n’intervient pas dans l’animation ; il prend note des réponses des
participants.

C/ La grille de discussion

Pour conduire efficacement un focus group, le chercheur doit disposer d’une grille de discussion, qui
doit comporter au maximum de cinq à sept thèmes.

L’animateur introduit les thèmes pour lancer la discussion et à travers des relances, il doit amener tous
les participants à donner leur point de vue sur le thème, ou expliquer leur propos.

D/ Organisation de la discussion

Le focus group doit se dérouler dans un lieu préparé neutre, confortable, et calme. Les sièges
sont disposés en cercle. L’animateur doit s’asseoir au même niveau que les participants. Si l’on travaille
avec des femmes, il faut prendre des dispositions pour la garde des enfants.

Il faut dispose d’un paper board, de marqueurs, d’une liste des participants, d’un cahier, d’un enregistreur audio
et cassettes, etc. L’enregistrement  audio doit se faire avec l’accord du groupe.

La durée d’un focus group ne doit pas excéder 2h00 répartie comme suit :
 15mn pour la vérification du profil des participants pour s’assurer de l’homogénéité du groupe ;
pour limiter avec tact le nombre des participants ; présenter l’enquête et rappeler le contexte et des
objectifs du focus group, rassurer sur l’anonymat ; présenter le déroulement du focus group ;  
 1h 30 pour la discussion selon la grille (l’animateur lance le débat selon la grille, mais pose des
questions complémentaires pour approfondir une réponse ou encourager tous les participants à
parler ; le (les) rapporteur(s) prennent des notes dès l’introduction et ce jusqu’à la fin  ; les notes
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doivent être prises au stylo bic plutôt qu’au crayon pour faciliter la lecture ; lorsque l’animateur a
épuisé les thèmes, il demande au rapporteur s’il veut poser des questions supplémentaires ) ;
 5mn pour remercier les participants, ne pas oublier de remercier tous ceux qui ont contribué à
l'organisation du focus group

Mis en forme des informations collectées

A la fin de la discussion, les rapporteurs et l’animateur doivent revoir leurs notes afin d’identifier et
combler d’éventuelles lacunes.
Il est utile aussi de consacré quelque minutes à une discussion sur la dynamique de la séance de
groupe, en vue d’identifier les contraintes et décider des corrections à apporter pour les autres
interviews.

2.2.1.3.2. L’enquête par questionnaire

Avant de démarrer une enquête par questionnaire, on devrait se poser les questions suivantes :
 pourquoi mène-t-on cette enquête ?
 qu'ai-je besoin de savoir ?
 comment l'information sera-t-elle utilisée ?
 quel degré d'exactitude et de fiabilité de l'information doit-on viser ?

L’enquête par questionnaire joue un rôle de premier plan dans la démarche de collecte de données.
Bien conçu, il permet de recueillir des données en toute efficacité et sans grand risque d'erreur. Il facilite
le codage et la saisie des données et permet généralement de réduire les frais et les délais de collecte
et de traitement des données.

Dans le cadre de l’enquête par questionnaire, il y a plusieurs moyens de recueillir les réponses. Mais
généralement en Afrique, on utilise deux méthodes :
 l’auto-administration, c’est le cas où le questionnaire est remis à l’enquêté qui le remplit lui-même ;
 l’administration du questionnaire, dans ce cas, les questions sont posées par l’enquêteur qui note
les réponses sur le questionnaire ; cette dernière méthode offre au moins trois avantages, on n’est
pas confronté à la difficulté du taux d’analphabète élevé en Afrique, on n’élimine le risque de
questionnaire mal rempli et enfin on a la certitude de disposer au fur et à mesure des fiches
d’enquête.

Le plus grand défi dans l'élaboration d'un questionnaire consiste à traduire les objectifs de la collecte de
données en un cadre d'examen solide d'un point de vue conceptuel et méthodologique. Préalablement
à la conception d'un questionnaire, on doit prendre une foule de décisions qui influeront sur le
questionnaire et qui devront entrer dans le plan d'enquête qui comporte

2.2.1.4. L’élaboration d’une guide d’entretien ou d’un questionnaire


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Cette étape est marquée par la formulation des questions. Pour élaborer des questions pertinentes et
informatives, il est conseillé au chercheur examiner les questions d'autres enquêtes portant sur le
même sujet ou sur des thèmes semblables. Cette précaution est toujours un point de départ utile.

2.2.1.4.1. Le guide d’entretien pour le focus group

Dans le cadre d’un focus group, le chercheur élabore un guide d’entretien qui lui servira à orienter les
discussions. Toutes les questions qui y figurent doivent être abordé lors de l’entretien, mais l’ordre dans
lequel elles sont posées importe peu.

Exemple de grille d’entretien.

CONSULTATIONS NATIONALES A L’APPUI DU PROCESSUS VERITE, JUSTICE


ET RECONCILIATION

GUIDE D’ENTRETIEN
AVEC DES INDIVIDUS, DES ENTRETIENS EN GROUPE
Préfecture :_________________________________________________________
Localité : __________________________________________________________
Description du groupe ciblé : le (les) nom(s) de la (des) personne(s) _________

En guise d’introduction :

Des pays comme l’Afrique du Sud, la Sierra Léone, le Tchad, l’Ouganda, le Ghana,
etc. ont connu par le passé, à l’instar du Togo, des périodes d’exaction, de dictature
ou de répression. Ils ont mis en place une commission vérité et réconciliation pour
œuvrer dans un esprit de réconciliation nationale. Leur commission avait invité les
victimes à s'exprimer devant un forum afin de retrouver leur dignité et les auteurs
d'exactions ont été appelés à avouer leurs forfaits et à se repentir devant les victimes.

1. Au Togo, l'APG a prévu qu'après les élections législatives, les togolais doivent ''faire
la lumière sur les actes de violences à caractère politique et étudier des modalités
d’apaisement pour les victimes'' d'une part et ''proposer des mesures pour favoriser
le pardon et la réconciliation nationale'' d’autre part. Pour réaliser ces deux missions
préconisées par l’APG, à l’instar des autres pays une seule commission suffira-t-elle
ou  faut-il deux commissions comme le préconise l’APG?

2. Dans certains pays les commissions vérité et réconciliation furent mises en place par
une loi votée par les parlementaires, dans d’autres pays ces commissions vérité et
réconciliation ont été créées par un décret présidentiel. Au Togo quelle doit être
l’institution de la République qui doit créer la (les) Commission(s) ?

3. Dans certains pays, les commissions vérité et réconciliation ont travaillé sous la
tutelle d’une institution de la république, mais dans d’autres pays, elles furent
indépendantes. Pour le Togo, quelle doit être la nature juridique de la (les)
commission(s) qui sera (seront) créée(s) ? A quelle institution seront destinées les
conclusions des travaux de la Commission ?
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2.2.1.4.2. Le questionnaire

Dans le cadre d’une enquête par questionnaire, la formulation des questions doit veiller à ce que
chaque question soit pertinente et corresponde aux objectifs de l'enquête et aux besoins en données.
Elle doit s’assurer que toutes les informations émanant du questionnaire seront effectivement utilisées.

Pour élaborer un questionnaire, les principes à observer sont :


 préparer le questionnaire en fonction du contexte socioculturel ;
 concevoir chaque question en fonction de la réponse attendue et du traitement envisagé ;
 formuler les questions de façon à être comprise sans explication par toute la population enquêtée
(sur le terrain, si chaque enquêteur doit donner une explication, il introduit des bais dans les
réponses fournies) ;
 formuler des questions courtes et précises et éviter de poser des questions hypothétiques du genre
si vous n'aviez pas de l’eau courante dans votre logement, seriez vous prêt à payer un loyer plus
cher ? ;
 prévoir une série de questions pour recueillir des réponses concernant des thèmes délicats et
difficiles à saisir, comme le revenu ;
 étudier l’ordre des questions de façon à susciter et retenir l’intérêt.

Dans le cadre de l’enquête par questionnaire, le chercheur dispose de trois méthodes pour recueillir des
informations sur le terrain.

A/ Les questions fermées.

Dans ce cas les réponses possibles sont prévues à l’avance et sont présentées pour que l’enquêteur
note rapidement l’information en cochant les cadres réservés à cet effet.

Exemple 1.

Question : Etre-vous
Réponse :
1. propriétaire ?
2. Locataire ?
1. Hébergé gratuitement ?)

Compte tenu des situations identifiées au cours de l’observation sur le terrain, l’enquêteur peut
introduire plus de précision au niveau des informations collectées en multipliant les possibilités de
réponses, comme le montre l’exemple ci après :

Exemple 2.

Question : être-vous
3. propriétaire avec permis d’occuper ?
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4. propriétaire avec titre foncier ?


5. Locataire ?
6. Sous locataire ?
7. Locataire en contrat vente ?
8. Logé par votre employeur ?
9. Hébergé gratuitement ?

Les questions fermées permettent de collecter très rapidement les informations et facilitent le
dépouillement des questionnaires et la codification ; mais elles ne sont pas adaptées aux problèmes qui
demandent des réponses longues, réfléchies et personnelles ; par ailleurs, elles n’expriment pas les
nuance et les opinions.

B/ Les questions ouvertes.

La question ouverte ne comporte pas de réponse préétablie, l’enquêteur inscrit l’information en


respectant le plus fidèle à la formulation de l’enquêté.

Exemple

Question : Pourquoi êtes-vous installés dans ce quartier plutôt que dans l’autre ?
Réponse : Parce que c’est sur la route de mon village.

Les questions ouvertes permettent d’enregistrer les réponses spontanées sans trop influencer
l’enquêté ; elles font mieux ressortir :
 des préoccupations réelles face aux problèmes posés,
 des besoins prioritaires et aspirations.

Mais l’administration d’un questionnaire avec des questions ouverte nécessite des enquêteurs
confirmés ; Il faut souligner aussi que leur dépouillement est plus complexe.

C/ Les questions semi-ouvertes.

C’est un compromis entre les questions ouvertes et les questions fermées. Leur choix suppose qu’une
pré-enquête a déterminé l’éventail de réponses possibles.

La question est fermée mais avec une liste de réponses que l’enquêteur peu lire ou non, suivant la
consigne donnée.

Exemple 1.

Question : Pourquoi êtes-vous installés dans ce quartier plutôt que dans l’autre ?
Réponse : (Instruction à l’enquêteur : cocher toutes les réponses, mais ne pas lire les réponses
proposées)
1. Il se trouve sur la route de mon village.
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2. La présence de parents ou d’amis dans le quartier,


3. Le terrain est bon marché,
4. Le loyer est bon marché,
5. On y trouve facilement une parcelle,
6. Il est à proximité du lieu de travail,
7. Le quartier bien équipé,
8. Autres (préciser).

Exemple 2.

Question : (Instruction à l’enquêteur : lire entièrement la question.) Je vais lire une


liste d’équipements ou de services et vous me direz par ordre d’importance, ceux
qui manquent le plus dans votre quartier :
1. école
2. dispensaire
3. moyens de transport
4. marchés
5. bornes fontaines
6. autres (à préciser)

Il importe, après la formulation des questions de s’assurer que le questionnaire est exempt de questions
inutiles ; pour ce faire le chercheur doit convertir les réponses du questionnaire en données de sortie  ;
pour ce faire, il doit simuler le traitement des données, en :
 inventant des codes pour chaque réponse du questionnaire ;
 procédant à la saisie de code imaginé ;
 simulant des tableaux d’analyse.

Avant d’administrer un questionnaire, il doit être. L'essai


 met en exergue des anomalies dans la formulation ou l'ordre des questions ;
 révèle des erreurs dans la présentation ou les instructions ;
 montre des insuffisances dans la traduction des concepts dans la langue locale ;
 révèle les questions gênantes qui peuvent essuyer un refus ;
 propose des questions complémentaires ou des indications pour les questions difficiles
 montre la durée de l’entretien.

Après le test, le questionnaire est revu et corrigé et présenter sous sa forme définitive. Un questionnaire
doit comporter :
 un en-tête officiel,
 le nom du quartier et le repérage de la parcelle, de la concession,
 un système de numérotation pour le dépouillement ultérieur,
 la date de l’enquête,
 le nom de l'enquêteur,
 la présentation succincte de l'enquête, que lira l'enquêteur (l'introduction d'un questionnaire est très
importante, car elle présente l'information pertinente d'une enquête ; elle indiquer le titre de
l’enquête, l’institution commanditaire, l'objectif de l'enquête, l’invitation de l’enquêté à collaborer,
l’assurance que la confidentialité des propos sera assurée).
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Pour faciliter son administration la rédaction du questionnaire doit prendre en compte les
recommandations suivantes :
 ordonner les questions par thème, de façon à susciter l'intérêt et la confiance des enquêtés (par
exemple, il faut aborder à la fin les questions délicates comme celles relatives aux revenus et
dépenses).
 identifier chaque questions par une lettre ;
 aligner systématiquement les réponses qui sont mises en correspondance avec des cases, qui
seront remplies par des chiffres ou des croix ;
 numéroter chaque réponse pour faciliter le traitement ultérieur manuel ou informatique.

2.2.1.5. La détermination de l’échantillon de l'enquête

Cette étape amène à définir le plan d'échantillonnage qui comporte :


 la population observée
 le délai d'exécution de l'enquête ;
 les unités d'enquête,
 la taille de l'échantillon,
 la méthode d'échantillonnage.

Toute enquête vise une population cible (la population que l’on veut observer par des élèves, des
hommes de 20 à 35 ans, etc.). Durant le processus de préparation de l'enquête, il faut identifier
rapidement cette population cible pour pouvoir définir la population observée (la population faisant
partie de l'enquête ou échantillon).

2.2.1.5.1. La base de sondage

La base de sondage est l'outil que l'on utilise pour avoir accès à la population sera la base (ex., la
parcelle, la concession, le ménage, etc.). Pour éviter toute difficulté lors de l’enquête, il faut que la base
de sondage soit bien définie et facilement identifiable.

2.2.1.5.2. Les unités d'enquête

Il existe trois types d'unités qu'il faut identifier correctement afin d'éviter des problèmes durant les
stades de la sélection, de la collecte des données et de l'analyse des données.
Ce sont :
– L'unité d'échantillonnage, qui fait partie de la base de sondage et qui peut être sélectionnée, il est
identifié pendant la phase de préparation.
– L'unité déclarante, il fournit l'information qu'exige l'enquête.
– L'unité d'analyse, (unité au sujet de laquelle de l'information est fournie) qui sert à analyser les
résultats de l'enquête.
17

2.2.1.5.3. La taille de l'échantillon

Les facteurs décisifs qui interviennent souvent dans la détermination de la taille d’un échantillon sont le
temps, les coûts, les contraintes opérationnelles et la précision désirée des résultats. Mais, il est établit
que le degré de fiabilité d’une enquête est fonction de sa taille (un échantillon de 1/6 personne permet
la collecte de données plus précises et plus représentatives qu’un échantillon de 1/1000).

2.2.1.5.4. La méthode d'échantillonnage

Il existe plusieurs méthodes d’échantillonnage.

A/ Le sondage aléatoire

Il s’agit d’établir une base de sondage en numérotant toutes les unités de 1 à n (si la base de sondage
est la parcelle sur un plan, il faut numéroter toute les parcelles figurant sur le plan de 1 à n). Ensuite,
l’on choisit au hasard chaque unité jusqu’à atteindre la taille de l’échantillon. L’échantillon obtenu obéit
parfaitement aux lois de la probabilité.

Mais, opter pour cette approche, suppose que l’on dispose de renseignements précis sur la population
à enquêter (par exemple on dispose d’un plan à jour, avec des parcelles clairement identifiables, etc.)

B/ Le tirage systématique

Il s’agit d’établir une base de sondage en numérotant toutes les unités du groupe cible de 1 à n, puis
l’on choisit au hasard chaque unité à intervalle régulier jusqu’à atteindre la taille désirée.

Cette approche, suppose également que l’on dispose de renseignements précis sur la population à
enquêter (par exemple une liste de ménages ciblés clairement identifiables, etc.)

C/ Technique des itinéraires

Cette approche est propre aux enquêtes en milieu urbain. Elle s’inspire du tirage systématique  et
s’impose à l’enquêteur quand il ne dispose pas de base de sondage connu, ni de renseignements
chiffrés sur les unités statistiques. Elle ne s’applique que dans des zones disposant de voiries
structurées.

Les enquêteurs reçoivent la consigne stricte sur l’itinéraire à suivre et choissent les parcelles à enquêter
par tirage systématique.

Exemple
Toutes les parcelles en couleur doivent être enquêtées, parce
qu’elles ont fait l’objet d’un tirage systématique à raison de 1/3
18

Itinéraire de l’enquêteur

D/ Sondage aréolaire

Dans l’espace à enquêter quand la voirie est inexistante, mais on dispose d’une photo aérienne ou
d’une carte. On divise la zone à enquêter en secteurs de dimension à peu près égale. On choisit les
secteurs à enquêter par tirage systématique. Dans chaque secteur choisi, l’enquêteur doit interroger
systématiquement toutes les unités.

Exemple
Dans le cas de ce plan, les parcelles (les petits carrés rouges) se
trouvant dans les zones 6, 8, 11, 13, 15, 16, 18 & 20 doivent être
impérativement enquêtées, parce qu’elles ont fait l’objet d’un
tirage systématique à raison de 1/3
Itinéraire de l’enquêteur

1 2 3

6 5 4

7 8 11
1

14 13 12
4 2
15 16
17

19 18

E/ Echantillon par quota

Il consiste à choisir les unités d’échantillonnage en fonction des catégories que l’on cherche à
représenter. L’enquêteur est libre d’interroger qui il veut, à condition de respecter le quota.
19

Les quotas sont choisis de façon à représenter les proportions de catégorie existant dans la population
parente. Cette technique est utilisée, quand on connaît la structure de la population parente.

Exemple :
Pour avoir un quota de 1/9 d’un groupe cible (élèves d’une école
internationale) de totalisant 1853 élèves, l’échantillon ou
population observée (200 élèves) est la suivant :

Population cible Effectif de la


population à
Effectif Pays d’origine % observée
2.2.1.5.5.
24 ELEVES
L’élaboration 223 ELEVES BURKINABES 12,03
BURKINABES
d’un budget 48 ELEVES
444 ELEVES TOGOLAIS 23,96
TOGOLAIS
Une fois l’échantillon 26 ELEVES
244 ELEVES BENINOIS 13,17
déterminé, l’on peut BENINOIS
16 ELEVES
élaborer définitivement le 144 ELEVES MALIENS 7,77
MALIENS
budget de l’enquête. Son 84 ELEVES
volume influence la 776 ELEVES TCHADIENS 41,88
TCHADIENS
conception, la réalisation 2 ELEVES
22 ELEVES SOMALIENS 1,19
et l’analyse d’une SOMALIENS
enquête. 1853 TOTAL 100,00 200

L’élaboration d’un budget d’enquête doit prendre en compte, les activités marquant :
 la phase préparatoire (frais liés aux déplacements sur le terrain, à la revue documentaire, aux
observations, à la pré enquête, à la multiplication de questionnaires, etc.) ;
 la phase de collecte (frais liés aux déplacements des enquêteurs, à la communication, honoraires
divers, etc.)
 phase d’exploitation (frais liés à la saisie, à l’analyse, à l’élaboration et diffusion de l’analyse, etc.)

2.2.1.6. La formation des enquêteurs

Cette formation vise l’explicitation détaillée des questionnaires et des tests sur le terrain. A cet effet, on
peut recourir à un moyen audiovisuel pour faciliter cette explicitation des questionnaires.

Il faut détailler aux enquêteurs les objectifs de l'enquête ; insister sur la manière de remplir les
formulaires.

Les questions sont analysées, les unes après les autres, ainsi que les réponses prévisibles. L'intérêt est
porté plus particulièrement sur les questions les plus délicates (les revenus et les dépenses).
20

Il importe de consacrer un temps minimum pour familiariser les enquêteurs à administrer les
questionnaires sur le terrain. La familiarisation des enquêteurs peut se faire en salle de formation par le
truchement de jeu de rôle ou sur le terrain où ils assisteront à l’administration de quelques
questionnaires à des ménages ne figurant pas dans l'échantillon.

2.3. LE DEROULEMENT DE L'ENQUETE

Les principaux éléments dans le déroulement de l'enquête :


 le repérage des unités à enquêter,
 les consignes à rappeler aux enquêteurs,
 le contrôle des questionnaires.

2.3.1. Le repérage

Le repérage se fait quotidiennement sur le terrain. Ainsi pour une enquête en milieu urbain et ayant
pour base de sondage des concessions, il importe d’identifier tous les îlots et concessions de
l'échantillon avec l'enquêteur, au début de chaque journée.

2.3.2. Les consignes

Les consignes à l'enquêteur sont explicitées pendant la période de formation, mais il peut s'avérer utile
de les rappeler les premiers jours de l'enquête ; elles portent sur :
 la façon de conduire l'enquête et de mettre en confiance son interlocuteur en expliquant clairement
les objectifs de l'enquête, tout en évitant des commentaires superflus et s'abstenant de faire
"miroiter" des aménagements de quartiers, non encore officiellement décidés.
 la durée de l'enquête, qui ne doit pas dépasser, en général une demi-heure, sinon on risque
d'égarer l'attention de l'interlocuteur.
 le choix de l'interlocuteur, qui doit être de préférence au chef de ménage, sans qui il est souvent
impossible d'obtenir certaines informations tels que le revenu, les dépenses  ; on peut aussi
s'enquérir de l'opinion et du comportement des femmes, surtout en ce qui concerne le budget, les
problèmes du logement, les équipements du quartier ; il faut prévoir, si besoin est, des entretiens
complémentaires dans ce sens.

Exemple de manuel de l’enquêteur

LES OBJECTIFS DE L’ENQUETE

Les enquêtes sont réalisées dans le cadre des consultations nationales.


21

Elles s’inscrivent dans le prolongement de l’engagement pris par les autorités et les
parties prenantes de l’Accord politique globale de faciliter le pardon et la réconciliation,
lutter contre l’impunité et renforcer l’unité nationale au Togo.
Les consultations nationales sont organisées en prélude à l’installation effective des
commissions de vérité, justice et réconciliation au Togo.
Elles permettront à la population de :
 Contribuer à la définition du mandat et du travail des mécanismes de vérité et
réconciliation
 S’approprier le contenu et les modalités de fonctionnement des mécanismes
retenus.

LES THEMES DE L’ENQUETE

L’enquête à retenu trois thèmes relatifs à la (aux) commission(s) :


 le mandat
 la composition
 le fonctionnement

L’ENQUETE

Ce n’est pas l’enquêteur qui attribue un numéro au questionnaire.

 Avant de se présenter à votre interlocuteur, l’enquêteur doit remplir les parties


suivantes :
 nom de l’enquêteur,
 date de l’enquête,
 préfecture,
 localité

 Présentez-vous avant de commencer à poser les questions


 Expliquez l’objet de l’enquête ; ne déviez pas du texte d’introduction à
l’enquête, tel qu’il a été formulé.
 Citez les autorités qui ont approuvées l’enquête, présentez les preuves
d’authenticité de votre statut d’enquêteur ou la lettre d’autorisation, si
nécessaire.
 Soyez sûr de vous et ne paraissez pas inquiet ou prudent. Si vous
communiquez à votre interlocuteur un sentiment d’inconfort ou d’insécurité,
vos intentions lui seront immédiatement suspectes.
 Parlez d’un ton naturel qui mettra à l’aise votre interlocuteur. Vous devez
connaître parfaitement les questions, et ne donnez pas l’impression de les
lire.
 Ne vous engagez pas dans des explications trop longues sur l’enquête.
Tenez-vous en aux textes explicatifs qui vous auront été fournis.
 Suivez les directives d’enquête.
 N’altérez pas l’ordre des questions et ne déviez pas de la marche à suivre
pour les questions filtre ou les renvois.
22

 Posez les questions exactement comme elles sont formulées dans le


questionnaire.
 Les questions doivent être posez de façon identique par tous les enquêteurs
afin que les réponses puissent se combiner et s’interpréter rationnellement.
 Posez les questions d’une manière respectueuse et ne donnez pas
l’impression que certaines réponses sont meilleures que d’autres. Un enquêté
peut cacher ses opinions s’il pense que l’enquêteur ne partage pas ce point
de vue.
 Ne manifestez ni en parole ni par regard surpris, votre satisfaction ou
désapprobation à l’égard d’une réponse. Le moindre changement
d’expression pourra signaler à votre interlocuteur une réaction de votre part à
sa réponse.
 Si une réponse vous semble vague, répétez la question exactement comme
elle est formulée ou d’une façon légèrement modifiée (si cela a été décidé au
cours de la formation). En prenant soin de ne pas en modifier le sens et
d’influer sur la réponse de votre interlocuteur. Si ce dernier paraît incertain du
sens de la question, consignez la réponse telle qu’elle est formulée.
 Pour des raisons personnelles, culturelles ou politiques, certaines personnes
seront réticentes à parler de sujets délicats. Dans ce cas, vous devrez faire
preuve de doigté et d’égard en posant la question.
 Enregistrez textuellement les réponses aux questions ouvertes sans
paraphraser ni interpréter. Les termes exacts utilisés pour décrire une opinion
ou une attitude sont importants.
 Acceptez toujours le blâme pour un défaut de communication. Si votre
interlocuteur trébuche sur une question, dites-lui que vous l’avez peut-être
mal posée ou que vous l’avez lue trop rapidement.
 Ne le laissez jamais pensez que la question est trop difficile pour lui.
 Avant de clore l’interview, revoyez le questionnaire et assurez-vous que
toutes les questions ont été posées et que toutes les réponses ont été
transcrites de manière lisible.
 N’oubliez pas de témoigner votre gratitude à l’enquêté qui a bien voulu
sacrifier son temps et se prêter à l’interview.

2.3.3. Le contrôle

Le contrôle des questionnaires s'effectue quotidiennement par les responsables de l'enquête, afin
d'éviter les risques de "rejets" des questionnaires, insuffisamment ou mal remplis.

2.4. L’EXPLOITATION DES RESULTATS

2.4.1. Le codage
23

Avant de multiplier les questionnaires, il faut pré-coder l’original, c’est à dire prévoir un chiffre pour
chaque réponse afin de faciliter sa saisie dans un ordinateur. Ainsi, les réponses obtenues lors d’une
enquête sont libellées au moyen de codes numériques. Le codage des données est important, parce
qu'il facilite la saisie et le traitement des données. Pour coder un questionnaire, il existe deux types
approches.

La première qui consiste à coder à l’avance les réponses ; cette méthode s’applique aux questions
fermées dont le nombre de réponses est connu donc prédéterminées.

Exemple

CODE

REPONSE
CASE A
  QUESTION REPONSE Ne rien écrire
dans cette
colonne
1.      Locataire 1
Quel est votre statut dans
G 2.      Propriétaire 2  
cette concession
3.      Hébergé gratuit 3

La seconde approche est s’applique aux questions ouvertes, c'est-à-dire une question pour laquelle
toutes les réponses sont permises.

Pour coder une question ouverte, l’enquêteur considère lors du dépouillement un nombre de réponses,
puis conçoit un « dictionnaire » sur la base des réponses qui reviennent fréquemment

Exemple

CODE
REPONSE
CASE A

REPONSE Ne rien écrire


  QUESTION
dans cette
colonne
H Quelle est votre ethnie?      

Pour codifier les six ethnies qui sont fréquemment citées, l’enquêteur élabore
son « dictionnaire ethnie »
24

DICTIONNAIRE ETHNIE

1 kabye
2 cotocoli/tem
3 éwé
4 losso/nawdem
5 anoufo/tchokossi
6 gourma
7 autres

2.4.2. La saisie des données codées

La prochaine étape du traitement des données consiste à traduire les réponses en chiffre et les saisir
dans une base de données informatisée. .

Pour quelle
raison les
Comment on se
occupants
N° QUESTIONNAIRE

débarrasse des
NOM ENQUETEUR

gèrent-ils eux-
N° CONCESSION
NOM DE LA RUE
DATE ENQUETE

ordures
mêmes les
QUARTIER

E. ETHNIE

ménagères ou
C. SEXE

D. AGE

ordures
déchets solides
ménagères
de votre
produites
concession,
dans la
parcelle ou
concession, la
immeuble ?
parcelle ou
l'immeuble ?
1 3 2 1 3   2 6 1 1 1

2 3 1 3 3   1 3 1 3 2

3 3 1 1 3   1 1 1 1 2

4 3 1 1 3   1 3 1 1 1

5 3 2 1 3   2 4 1 1 2

6 3 1 2 3   1 2 5 1 1

7 3 1 3 1   1 2 5 2 2

8 3 2 1 1   1 4 5 2 2

9 3 1 2 1   2 2 5 1 2

10 3 1 3 1   2 3 5 1 3

11 3 2 3 1   2 3 5 1 2

12 3 1 3 1   1 5 5 1 2

13 3 1 3 1   2 3 5 1 3

14 3 1 3 1   1 3 4 1 2
25

15 3 1 3 1   1 5 4 1 3

16 3 2 1 1   1 5 4 1 1

17 3 1 3 1   1 3 4 1 2

18 3 1 3 1   2 2 4 1 2

19 3 2 3 1   1 5 4 1 2

20 3 1 1 1   1 3 4 1 2

21 3 1 3 1   2 2 4 3 3

2.4.3. Les tableaux des résultats

Les résultats d’une collecte sont souvent présentés sous forme de tableaux. Ils sont exprimés en effectif
et/ou en pourcentage. Un tableau doit toujours comporter un titre explicite. Il y a deux types de
tableaux :
 les tableaux simples,
 les tableaux à double entrée.

2.4.2.1. Les tableaux simples

Ils récapitulent l’ensemble des réponses à une question, ventilées suivant les différentes catégories de
réponses. Ils doivent être présentés très clairement et fournir tous les éléments utiles à sa
compréhension.

Exemple
Question : faites-vous partie d’une tontine ?

Tableau 1. Répartition des enquêtés en % suivant leur appartenance


ou non à une tontine

Réponse %
Oui 30%
Non 67%
Nsp 3%
Total 100%
Effectif 1600

2.4.2.2. Les tableaux à double entrées

Les réponses peuvent être présentées de façon à faire ressortir les variables qui permettront d’expliquer
les résultats.
26

Ainsi, on peut croiser :


 deux variables (les connaissances, les attitudes et/ou les pratiques avec le revenu, l’âge, le sexe, le
statut d’occupation, etc.)
 deux réponses.

Exemple
Question faite vous partie d’une association ?

Tableau 1. Répartition des enquêtés en % suivant leur


appartenance à une association ou et par sexe
Homme femme
Oui 30% 45%
Non 64% 53%
NSP 5% 2%
Indéterminé 1% 0%
Total 100% 100%
Effectif (1000) (600)

Tableau 1. Répartition des enquêtés en % suivant leur


appartenance à une association ou et par sexe
Intention de faire partie d’une association %
Oui Non
Participation à vie associative suivant le sexe
Oui 60% 20%
Non 35% 79%
NSP 4% 1%
Indéterminé 1% 0%
Total 100% 100%
Effectif (570) (1030)

Les tableaux de résultat permettent donc de synthétiser les informations et de mettre en rapport
certaines données.

La liste des tableaux doit être établie, avant de commencer l’enquête, ainsi, on s’assure que rien ne
sera oublié au moment de croiser les données.

Exemple de liste :

Si le thème est ‘’revenu’’ on peut en fonction de l’objectif, rechercher :


 Le revenu des ménages par type d’habitat
 Le revenu des ménages suivant les statuts d’occupation
27

 Le revenu des ménages suivant la taille des ménages


 Etc.

2.4.4. La représentation graphique des résultats

Un diagramme est un outil visuel qui présente l'information de façon rapide et facile ; c’est entre autres,
une représentation visuelle d'une relation entre deux variables.

Parfois, les données peuvent être mieux comprises lorsqu'elles sont présentées dans un graphique
plutôt que dans un tableau, car le diagramme peut montrer une tendance ou faire une comparaison .
Cependant, il n'est pas approprié d'utiliser un diagramme systématiquement, notamment dans les cas
suivants.

A/ Les données sont trop dispersées

Exemple :
Répartition des votes pour les principaux partis politiques lors de
l'élection fédérale, Uneville

B/ Il n'y a pas assez de données (un, deux ou trois points)

Exemple :

Nombre d'élèves inscrits à l'école secondaire du Massif


28

C/ Les données sont trop nombreuses

Exemple :
Nombre d'élèves qui étudient l'anglais comme langue seconde à
l'école secondaire des Pays d'en Haut, par langue maternelle, de
1987 à 2002

D/ Les données sont peu ou pas variées

Exemple :
Nombre de jeunes adultes qui font du sport au moins une fois
par semaine, par âge, de 1996 à 2002
29

Si vous décidez que le diagramme est le meilleur moyen de présenter votre information, peu importe le
type de diagramme choisi, vous devez vous souvenir des 10 conseils suivants :

Dix conseils pour que vos diagrammes soient impressionnants!


 choisissez un message important
 ayez un objectif précis
 mettez l'accent sur le message, pas sur la source
 essayez différentes possibilités et différents types de diagrammes
 utilisez un design simple pour les données complexes
 faites « parler » les données
 adaptez la présentation du diagramme au public cible
 assurez-vous que la perception visuelle est facile et précise
 évitez les déformations et les ambiguïtés
 optimisez le design et intégrez le style dans le texte et les tableaux

2.4.4.1. Diagrammes à barres

Les diagrammes à barres verticales permettent de comparer des valeurs importantes. Montre les
données d'une meilleure façon que le diagramme à barres horizontales et il est préférable de l'utiliser si
possible. Les diagrammes à barres doivent être utilisés lorsqu'on veut présenter des segments
d'information.

Exemple 1.
Nombre de policiers à Crimeville, 1993 à 2001
30

Le diagramme à barres verticales doubles est un autre moyen efficace de comparer des ensembles de
données sur les mêmes endroits ou éléments.

Exemple 2.
Utilisation d'Internet à l'école secondaire des Bois-Francs, selon
le sexe, 1995 à 2002

Un désavantage des diagrammes à barres verticales, cependant, est le manque d'espace pour les
étiquettes sous chacune des barres.

Lorsque les étiquettes des catégories sont trop longues, il se peut qu'un diagramme à barres
horizontales soit préférable pour présenter l'information. Dans ce cas il faut préférer un diagramme à
31

barre horizontales qui permet de comparer des données importantes. Utile lorsque le nom des
catégories est trop long pour être inscrit au bas de la colonne.

Exemple 3.
Nombre d'élèves du collège Diversité qui sont immigrants, selon
le dernier pays de résidence

Exemple 4
Utilisation inappropriée des diagrammes à barres

Les diagrammes à barres verticales sont un excellent choix pour mettre l'accent sur un changement
d'amplitude.

La meilleure information à présenter dans un graphique à barres verticales est celle concernant la
description des éléments, la fréquence statistique et les séries chronologiques.
32

Un diagramme à barres horizontales pourra être plus efficace qu'un graphique linéaire lorsqu'il y a peu
de périodes ou d'éléments. Si vous voulez comparer plus de 9 ou 10 éléments, il serait préférable
d'utiliser un diagramme linéaire. La figure 6 est un exemple de situation où il serait préférable
d'employer un graphique linéaire plutôt qu'un diagramme à barres horizontales.

Exemple.
Types de voitures produites dans la ville de Global, janvier

2.4.4.2. Les diagrammes à secteurs

Ils permettent de comparer un nombre plus petit de catégories. Les valeurs doivent être inscrites
comme étant différentes, ou les différences pourraient être difficiles à trouver. Apposer la valeur des
segments dans le diagramme règle ce problème. Lorsque des points de données sont semblables, le
message du diagramme à secteurs pourra être mal compris. Un diagramme à barres pourrait être plus
approprié.
Exemple.
Réponse des élèves et de la faculté à la question « Est-ce que
l'école Avenue devrait adopter les uniformes pour les élèves? »
33

Exemple.
Préférences musicales des jeunes adultes de 14 à 19 ans

2.4.4.3. Les diagrammes à secteurs et diagrammes à barres

Lorsque vous présentez de l'information statistique, n'utilisez pas plus d'un diagramme sectoriel.

Exemple.
Tabagisme chez les membres de l'équipe d'athlétisme de 15 ans
de l'école secondaire du Parc

Un diagramme à barres doubles serait un meilleur choix pour présenter l'information comparativement à
deux diagrammes à secteurs.
34

Exemple.
Revenus dans Utopie, selon le sexe

2.4.4.6. Les histogrammes

L’histogramme montre les données de variables discrètes ou continues d'une façon similaire aux
diagrammes à colonnes, mais sans l'écart entre les colonnes.

Exemple.
Distribution des salaires de la société Acme

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