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GEO-SPATIALE, CNIGS
Diagnostic Socio-Économique
de la
Jean-François Tardieu
avec la collaboration de
LouvenskyPermentier
Préface..............................................................................................................................................12
Résumé exécutif................................................................................................................................13
Principaux résultats........................................................................................................................13
Conclusion.....................................................................................................................................15
1. Contexte de l’étude.......................................................................................................................16
2. Contexte géographique.................................................................................................................17
2.1 La Région des Palmes.............................................................................................................17
2.2 La section communale de Fond’Oies......................................................................................18
3. Cadre théorique.............................................................................................................................21
3.1 Emboîtement d’échelles...........................................................................................................21
3.2 Rural / Urbain & amont / aval...................................................................................................21
3.3 Axes géographiques pour la planification territoriale...............................................................22
4. Objectif..........................................................................................................................................23
5. Méthodologie.................................................................................................................................24
5.1 Préparation de l’instrument......................................................................................................25
5.2 Photo-interprétation de la zone d’étude...................................................................................25
5.3 Processus d’échantillonnage...................................................................................................26
5.4 Répartition de l’échantillon pour les missions de terrain.........................................................26
5.5 Formation des enquêteurs.......................................................................................................27
5.6 Test du questionnaire d’enquête.............................................................................................28
5.7 Déploiement des enquêteurs...................................................................................................28
5.8 Saisie des données..................................................................................................................29
5.9 Traitements statistiques...........................................................................................................29
5.10 Équipe de l’enquête...............................................................................................................29
6. Caractéristiques de l’échantillon...................................................................................................31
6.1 Localisation..............................................................................................................................31
6.2 Fonction des points..................................................................................................................31
7. Caractéristiques socio-démographiques.......................................................................................32
7.1 Dimension des ménages.........................................................................................................32
7.2 Population de la section communale de Fond’Oies................................................................32
7.3 Âge...........................................................................................................................................33
7.3.1 Âge des chefs de ménages.............................................................................................33
7.3.2 Âge de la population........................................................................................................33
7.4 Migration..................................................................................................................................34
7.5 Scolarité...................................................................................................................................36
7.5.1 Scolarité des chefs de ménages.....................................................................................36
7.5.2 Scolarité des adultes.......................................................................................................37
C’est ainsi que l’objectif de l’enquête est d’offrir une photographie de la situation socio-économique
des ménages et de la communauté, dans le but de concevoir un plan de développement durable
pour la section communale. Le public visé est d’abord ceux qui ont une responsabilité de contri -
buer au développement durable de Fond’Oies. L’ambition est également de porter un éclairage à
tous ceux qui cherchent un modèle de planification du développement local durable.
Cette étude est l’un des quatre éléments d’un diagnostic plus large dans les domaines socio-éco-
nomique et biophysique. Elle se base essentiellement sur un sondage auprès des chefs de mé -
nages de la section communale. Elle couvre les domaines démographique, économique (particu-
lièrement les exploitations agricoles), environnemental, sanitaire, du logement et du leadership.
Principaux résultats
La population de la section communale est estimée à 9 000 habitants concentrés surtout dans
l’agglomération de Tombe-Gâteau qui regroupe 6 300 habitants de la section communale. Il est
important de mentionner que l’agglomération de Tombe Gâteau 1 s’étend sur les sections voisines
de Fond’Oies, dans les communes de Léogâne et de Jacmel. La population totale de l’aggloméra -
1- Dans ce rapport, « agglomération de Tombe Gâteau » équivaut à « agglomération de Fond’Oies ».
Le niveau de scolarité moyen de la population de plus de 50 ans est très bas (4 ans). Il est plus
élevé pour les adultes de moins de 40 ans (9 années). C’est pourquoi il faut particulièrement
compter sur les jeunes pour l’innovation. Une discrimination positive vis-à-vis des femmes doit être
considérée dans le domaine de l’éducation. Cette discrimination est surtout nécessaire en leader-
ship. Quant-aux enfants, ils vont certes à l’école mais dans de mauvaises conditions : la moitié des
enfants de plus de 14 ans ont accumulé plusieurs années de retard scolaire. Sans contexte, les
difficultés économiques ont un effet notable sur la qualité de l’éducation.
La pauvreté a un impact dans tous les domaines de la vie communautaire. La majorité des mé -
nages (2/3) sont pauvres. En milieu dispersé, le taux de pauvreté extrême est de 43 %. Ce sont
les micro-exploitations inférieures à trois quart d’hectare dont les ménages disposent, souvent sur
des fortes pentes. Cependant, une minorité des actifs ont les moyens de capitaliser et ont souvent
des propriétés de plus de 10 hectares.
Le trois quart des ménages pratiquent l’élevage. La valeur vénale des bêtes de la section commu-
nale s’approche de 51 millions de gourdes (près de US$700 000). C’est l’élevage de volailles qui
est le plus courant mais la valeur vénale des bœufs dépasse celle de toutes les autres espèces
réunies. C’est pourquoi ce sont ces deux élevages qu’une première analyse tend à prioriser.
Les difficultés économiques des ménages de la région agit également sur la situation sanitaire.
Que ce soit pour l’eau potable que pour l’accès aux lieux d’aisance, les pauvres sont défavorisés.
Dans le domaine institutionnel, c’est le CASEC qui jouit de la confiance de la communauté. Sans
négliger leurs efforts (éducation, santé, environnement…), les « organisations de base » et les
autres organisations nationales ou étrangères, y compris l’Association des Paysans de Fond’Oies
(APF), n’inspirent pas confiance à la population.
Conclusion
Ce sont donc les activités créatrices de richesses qui doivent être priorisées dans le Plan de Déve -
loppement Local. Les service de base comme l’éducation et la santé doivent venir en support.
D’un autre côté, ce sont l’ASEC et le CASEC qui sont les institutions centrales pour le pilotage du
développement local. La mairie et l’État central doivent venir en support ; ils doivent également
s’assurer du suivi, de l’évaluation et éventuellement du contrôle. Institutionnellement, la proposition
est que trois sous-systèmes prennent en charge le développement local, chacun en ce qui le
concerne :
Dans le cadre d'une telle vision, la première démarche consiste à produire des informations pour
réaliser un diagnostic visant à établir l’état de la situation existante et identifier les besoins réels de
la population en question.
Conçu comme une activité pilote, ce projet se déroulera au niveau de la Région des Palmes et
aura pour tâche de constituer des éléments de diagnostic territorial en tenant compte de l'aspect
biophysique, socio-économique et environnemental de cette région. Le projet sera réalisé en 4
sous-projets :
Ce programme d’études constitue des matériaux de base pour la mise en route d’un processus dy -
namique de développement local à Fond’Oies et dans la Région des Palmes.
2- IHSI (2015) : Population totale, population de 18 ans et plus, ménages et densités estimés en 2015. IHSI, Port-au-
Prince.
Il s’agit d’une région légalement constituée sous le nom de « Communauté des Municipalités de la
Région des Palmes » avec pour sigle (CMRP).
Elle est dotée d’un bureau technique : la « Direction Administrative et Technique de l’Intercom-
munalité des Palmes (DATIP) ».
La section communale de Fond’Oies est une collectivité territoriale qui dépend de la commune de
Léogâne.
L’altitude de la section varie de 320 m à 835 m. Avec un climat de montagne humide bénéficiant
de 1 500 à 2 000 mm de pluies l’an3, la section jouit d’un potentiel dans un certain nombre de pro-
ductions agricoles. Les fortes pentes sont cependant une contrainte majeure. La région est en gé-
néral appropriée pour l’agroforesterie, mais cette pratique tend à disparaître avec la progression
de la culture des tubercules et des grains. Il ne s’agit généralement pas d’une évolution bénéfique
dans une perspective de développement durable.
Seulement 12% du territoire de la section s’étend sur des faibles pentes sans grandes contraintes
pour la pratique de l’agriculture. Une proportion de 59% du territoire se trouve sur des pentes
moyennes qui demandent des pratiques spéciales ; des cultures sarclées peuvent y être prati-
quées prudemment avec motoculteurs mais la culture de fruits et l’agroforesterie peuvent donner
de bons résultats. Enfin, 29% des terres se situent sur de fortes pentes ; elles doivent être zonées
pour la fructiculture et l’agroforesterie ; les pentes les plus abruptes doivent être cependant être ré-
servées à la forêt.
3- Secrétariat Général de l'OEA (1972) : Mission d'Assistance Technique Intégrée de l'OEA en Haïti. OEA, Washing-
ton DC
4- Klasifikasyon sa a fèt sou baz: T.C. Sheng (1990) : Watershed management field manual. FAO, Rome. p. 136
Il s’agit d’une section communale essentiellement rurale avec une importante agglomération des
bâtis. Tombe Gâteau avec son marché assez important et une concentration d’activités tertiaires
constitue un Bourg, un centre à caractère villageois dans le sens que l’occupation principale de
ses habitants demeure l’agriculture. Ce centre comprend entre autres l’Université de Fondwa
(UNIF) et une ancienne usine de traitement du café. Il s’agit certainement d’un pôle géographique.
Il est possible de capitaliser sur ce centre pour renforcer le développement économique de la ré -
gion.
La deuxième caractéristique est la prise en compte des dynamiques rural / urbain & amont / aval.
Fond’Oies est essentiellement rurale avec un petit noyau, à Tombe Gateau, où une dynamique ur -
baine est en marche. La zone est animée par les villes de Léogâne et de Jacmel. Elle fait égale-
ment partie des bassins versants des cours d’eau qui arrosent ces villes et les plaines environ-
nantes. Il n’est pas possible de concevoir un PDL pour Fond’Oies sans considérer cette hiérarchie
des pôles géographiques. C’est pourquoi le programme de recherche considère l’ensemble de la
Région des Palmes afin d’examiner la dynamique entre Fond’Oies et Tombe Gâteau d’une part et
Léogâne d’autre part.
Fond’Oies fait également partie des bassins versants des rivières qui arrosent les villes et plaines
en aval. C’est ainsi qu’elle rend des services écosystémiques à ces villes et plaines cultivées. Le
programme de recherches cherchera à chiffrer financièrement ces services de sorte à rendre pos-
sible la réclamation de paiements pour ces services. Ces revenus pourraient financer la réhabilita-
tion de l’environnement de la section.
La troisième caractéristique est l’approche en trois axes géographiques. Pour une planification ter-
ritoriale performante, il est considéré que le territoire à aménager doit être étudié sur un axe mor -
phologique, sur un axe de processus et sur un axe de résultats.
L’axe morphologique fait appel aux régions uniformes. Une zone urbaine, une plaine, un bidon-
ville, une vallée, une zone humide, une forêt sont des régions uniformes. Sur l’axe morphologique
les régions uniformes tant physiques qu’humaines seront étudiées.
L’axe de processus est basée sur l’échange et concerne les régions animées par des flux où
c’est le disparité et la complémentarité spatiale qui justifie l’existence régionale. Un pôle anime une
périphérie. Par exemple, une ville anime une région rurale environnante. Les régions polarisées
humaines ne peuvent pas être comprises sans considérer la hiérarchie des lieux centraux (villes,
bourgs et marchés publics ruraux). Par ailleurs, un bassin versant est une région physique polari-
sée avec une dynamique amont / aval où l’embouchure constitue le pôle. La société peur s’appro -
prier de cette région avec les différents acteurs selon leur position géographique.
Enfin, c’est l’étude des régions uniformes et des régions polarisées qui permet d’aboutir à une poli -
tique d’aménagement avec une affectation et une gestion optimales des ressources sur le terri -
toire. C’est l’axe des résultats, de l’action politique qui conduit à un découpage de l’espace en ré-
gions projets.
Cette dernière considération fait bien ressortir qu’un solide programme de diagnostic sérieux sur
les axes morphologique et de processus est un préalable incontournable à toute démarche sé -
rieuse de développement local.
• de proposer, pour débat, une structure territoriale pour l’ADT par l’État, les Collectivités
Territoriales et la Société Civile (privé) en tenant compte des régions uniformes et des ré-
gions polarisées,
Les répondants sont les chefs de ménages. Dans certains cas où un chef de ménage n’était pas
disponible, un autre adulte membre du ménage a répondu aux questions.
L’univers de l’enquête a couvert plusieurs populations (on pourrait dire que plusieurs univers
étaient concernés par l’enquête) :
L’ensemble de la population,
Pour réaliser l’étude, le CERAD et le CNIGS ont adopté une démarche en 10 étapes :
1. Préparation de l’instrument.
3. Échantillonnage.
6. Test de l’instrument.
L’enquête a été réalisée à partir d’un instrument très complet de sorte à rendre possible une ana-
lyse approfondie de la situation. Ce même instrument a été utilisé au Parc La Visite, au Parc Cita -
delle, sur le bassin versant de la Grande Rivière du Nord, à Forêt des Pins, à Cascade Pichon et
Mapou, sur l’Unité Hydro-géographique Cayes / Port-Salut / Tiburon, ainsi que dans la commune
de Aquin. Des changements mineurs ont apporté quelques améliorations au questionnaire. Ce
choix d’un instrument standard permet au CNIGS de disposer d’une base de données socio-éco-
nomiques plus détaillée que ce qui était utile pour la rédaction de ce rapport. Cette base de don-
nées peut être utilisée dans d’autres occasions ; elle peut être utilisée à des fins comparatives
avec d’autres régions.
L’équipe avait préparé une première version de l’instrument d’étude sur tablette Androïd avec l’ap-
plication LibreOffice Base. Des « bugs » dans l’application nouvellement disponible sur Androïd
ont causé des problèmes qui ont conduit l’équipe à effectuer l’enquête avec des questionnaires im -
primés.
Pour réaliser l’échantillonnage, le CNIGS a identifié les bâtis de la section communale, sur la base
de photos 2014, et les a géo-localisés. Le travail de photo-interprétation a permis de comprendre
la distribution de l’habitat de la zone, d’effectuer l’échantillonnage et de gérer les déplacements
des enquêteurs sur le terrain. Un premier travail de pointage a localisé 2618 bâtis dans la section
communale.
Sur la base des bâtis identifiés, un échantillonnage aléatoire de 750 bâtis a été tiré à l’aide de
QGIS. Cet échantillon permet d’aboutir à une marge d’érreur théorique maximum de 3 %, 19 fois
sur 20 pour les variables de proportion.
L’échantillon a été découpé en 8 groupes de sorte à faciliter la répartition des enquêteurs sur le
terrain.
Pour s’assurer qu’ils soient à la hauteur de leurs tâches, les enquêteurs et superviseurs ont suivi
une séance de formation théorique et pratique dispensée par les consultants du CERAD et les
cadres du CNIGS.
Le But était :
Suite à la formation des enquêteurs, un pré-test du questionnaire a été effectué, non seulement
pour évaluer la capacité des enquêteurs mais aussi pour tester tout le processus d’enquête.
Le test a révélé des « bugs » dans l’application LibreOffice Base sur Android. Il a alors été décidé
de procéder avec des questionnaires imprimés. Les enquêteurs ont utilisé les tablettes pour locali-
ser les bâtis à enquêter et prendre les photos de ces bâtis.
Après la formation, les enquêteurs ont démontré la capacité d’utiliser les tablettes pour localiser
les bâtis et enregistrer une photo géolocalisée.
Chaque enquêteur a été sur le terrain avec une liste parmi les 8 groupes de bâtis.
Les opérateurs ont saisi les données sur ordinateur à l’aide d’un formulaire LibreOffice ressem -
blant au questionnaire imprimé.
Une analyse de validité des données a été effectuée. De là, à chaque fois que cela a été jugé né-
cessaire, une vérification a été effectuée avec le questionnaire papier.
Les données sur les 607 bâtis près pour traitement ont été traduits sur format SPSS.
Le plus souvent, ce sont des traitement descriptifs qui ont été effectués avec des tableaux de fré -
quence.
Lorsque les analyses le demandaient, des tableaux croisés ont été réalisés. Parfois, des compa-
raisons de moyennes ont été effectuées avec l’analyse de la variance (ANOVA avec 1 ou 2 fac -
teurs).
Quand nécessaire, les marges d’erreur au seuil de 5 % et les tests statistiques correspondant au
cas ont été effectués pour vérifier la validité des conclusions.
Les logiciels statistiques PSPP et R, le tableur LibreOffice Calc et le logiciel de cartographie QGIS
ont été utilisés pour les calculs.
Enfin, les distributions très débalancées ont été traitées pour subir des statistiques « robustes » :
parfois la médiane a été considérée au lieu de la moyenne ; parfois, des fonctions logarithmiques
ont permis de redresser les distributions ; parfois, des valeurs extrêmes (outliers) ont été exclus du
traitement.
Les étudiants de l’UNIF qui ont participé au sondage comme enquêteurs sont :
L’enquête n’aurait pas été possible sans l’appui décidé du Directeur Général du CNIGS, Boby Em -
manuel PIARD. Toute l’équipe lui en est reconnaissante.
Sur dix bâtis, sept se trouvent dans l’agglomération alors que trois se trouvent en zone dispersée
(7 sur 614 [1%] n’ont pas été géo-localisés).
Seulement 61 % des bâtis de l’échantillon hébergent des ménages. 15 % sont des maisons aban-
données, 16 % sont des entreprises ou bien des centres de services. 1 % sont des maisons en
construction. Enfin, 7 % des points sont des « erreurs » de pointage : tombes, infrastructures non
habitées (glacis, antennes…) ou des objets naturels (rochers, ravines…). Après avoir enlevé les
refus (6%) et les questionnaires non valides (2%), se sont des données sur 319 ménages de la
section communale qui ont été traitées.
En moyenne, les ménages sont composées de 4,7 membres. Il n’y a pas de différence entre les
zones, agglomérée ou dispersée.
Ces données s’approchent des estimation de l’IHSI pour la commune de Léogâne en 2015 (4,3
personnes par ménage). D’après l’IHSI il n’y a pas non plus de différence selon le milieu urbain ou
rural5.
Finalement, le CNIGS a identifié 3 417 bâtis dans la section communale pour 2014. Comme,
d’après la présente enquête, seulement 61 % des bâtis sont habités, le nombre de ménages peut
être évalué à 2 000. Avec 4,7 personnes par ménage, l’estimation de la population de Fond’Oies
est de 9 000 habitants. C’est le triple de l’estimation de l’IHSI (3 161)6. Cela signifie que l’estima-
tion de l’IHSI ne peut être utilisée pour la planification. Il est possible que l’estimation de l’IHSI soit
faussée du fait que l’IHSI considère Fond’Oies comme totalement rurale alors que Tombe Gâteau
est dans une dynamique très différente. Selon le recensement du 2003, Fond’Oies avait une popu -
lation de 6 255 habitants7. Cela signifie que l’IHSI estime que la population de la section commu-
nale a baissé à un rythme moyen de 6 % l’an entre 2003 et 2015. L’enquête éclaire la situation. La
population de la section communale a augmenté en moyenne de 3 % l’an entre 2003 et 2014.
Comme il sera dit plus loin, le taux de croissance a été négatif en 2017 ; la population a diminué.
5- IHSI (2015) : Population totale, population de 18 ans et plus, ménages et densités estimés en 2015.
6- Ibid.
7- IHSI (2003) : Atlas Censitaire 2003.
7.3 Âge
54
52
53
51
50
48
Aglomere
47
46 Dispèse
44
42
41
40
Gason Fi
Figure 1: Âge des chefs de ménages selon le sexe et le milieu
Le phénomène semble plus important dans l’agglomération 8. Il se peut que ce soit les moins
pauvres qui quittent la collectivité. Les plus démunis ne trouvent pas facilement les moyens pour
8- Analiz varyans lan revele yon diferans siyifikatif laj nan aglomerasyon an ak laj nan zòn dispèse.
35
30
25
20
Aglomere
15 30.2 Dispèse
26.9 25.5 26.9 24.4 25.5
10
0
Fondwa Leyogàn Ayiti
7.4 Migration
L’enquête a révélé un mouvement assez important pour 2017. Globalement, le bilan migratoire a
été négatif : l’émigration a dépassé l’immigration dans une proportion de 5 % de la population.
Le sexe et le milieu jouent dans cette dynamique. Les mouvements sont plus importants dans l’ag -
glomération et pour les femmes, qui pour l’immigration, qui pour l’émigration, qui pour le bilan mi -
gratoire négatif.
La dynamique migratoire a un côté conjoncturel. Cela parait évident quand on constate que 22 %
des émigrants sont partis pour l’Amérique du Sud (même si le plus fort contingent est allé s’instal-
ler ailleurs en Haïti). C’est le Chili qui était la principale destination étrangère. C’est pourquoi il est
possible que la population de Fond’Oies soit restée stable en 2018 parce que la vague d’immigra -
tion vers le Chili est suspendue.
Ces facteurs conjoncturels rendent difficile la prévision des mouvements migratoires futurs. Quoi
qu’il en soit, la combinaison des facteurs structurels causaux exercent une force centrifuge : la
7.5 Scolarité
4.5
4.4
4
3.5
3 3.2 3.1
2.5 Aglomere
2.5 Dispèse
2
1.5
0.5
0
Gason Fi
Figure 3: Année de scolarité des chefs de ménages selon le sexe et le
Le faible niveau de scolarité vient du taux élevé d’analphabètes (40%). Cependant, dans l’agglo-
mération, une proportion non négligeable de chefs de ménages a fréquenté l’université (6%). Tou-
jours dans l’agglomération, 15 % des chefs de ménages a dépassé la 9 e année fondamentale.
Cela signifie que la qualité des ressources humaines est plus élevée dans l’agglomération.
Il faut noter que dans l’agglomération, les hommes sont plus qualifiés ; les femmes sont défavori-
sées.
50%
45%
40%
35%
30%
25%
20%
Gason
15% Fi
10%
5%
0%
4
Aglomere
3 6.1 5.7 Dispèse
4.9 4.5
2
0
Gason Fi
Les jeunes adultes de moins de 40 ans ont pour la plupart atteint le niveau de 9 e année fondamen-
tale, surtout dans l’agglomération. Ce niveau baisse quand l’âge augmente pour être réduit à
moins de 4 années de scolarité pour les plus de 50 ans.
Donc, toute perspective de développement économique doit considérer cette réalité : le bas niveau
de scolarité est un obstacle à l’implantation de nouvelles activités et l’adoption de nouvelles pra -
tiques. Il faut alors créer des conditions pour retenir les jeunes les plus scolarisés et attirer ceux
qui ont émigré.
Il faut cependant se demander dans quelles conditions ces enfants fréquentent l’école. Il y a un sé -
rieux problème de qualité des services éducatifs et dans la situation économique des parents. Les
enfants entrent à l’école à l’âge de 6 ans. Par contre, les redoublements sont fréquents. En consé-
quence, le taux de sur-âgés augmente. La majorité des enfants de 14 ou plus ont accumulé un re -
tard scolaire d’au moins 2 ans.
La situation économique est un facteur important dans la vie scolaire des enfants. Il semble que
les enfants les mieux lotis fréquentent de meilleures écoles ; ils fréquentent aussi l’école plus régu-
lièrement.
Une proportion de 29 % des chefs de ménages ont déjà bénéficié d’une formation professionnelle.
Dans l’agglomération, ce taux atteint 31 % alors qu’il est de 25 % en milieu dispersé. Là aussi, il
semble que les femmes soient défavorisées. Ces différences doivent attirer l’attention mais avec
précaution parce qu’elles ne sont pas statistiquement significatives.
Tableau 7: Chefs de ménages ayant reçu une formation professionnelle selon le sexe et le milieu
Milieu Hommes Femmes Total
Aggloméré 35% 29% 31%
Dispersé 32% 20% 25%
Ensemble 34% 26% 29%
7.7 Religion
Pour illustrer l’importance de cette discrimination dans le plan de développement, considérons les
activités de commerce. Les femmes dominent cette branche d’activités. Elles ont un paquet de
compétences qui est transmis de génération en génération, entre mère et fille particulièrement.
Toute innovation dans le domaine va déclasser les femmes. C’est pourquoi une formation dans le
domaine commercial doit viser spécialement les femme pour leur permettre de rattraper leur retard
scolaire vis-à-vis des hommes. Une partie de cette formation doit s’asseoir sur les connaissances
traditionnelles des femmes. Il est clair que cela n’implique pas de bloquer les hommes qui veulent
s’impliquer dans le commerce.
Parmi les 3 417 bâtis identifiés dans la section communale, 1 954 (57%) se trouvent dans le péri-
mètre de l’agglomération de Tombe-Gâteau. Cela ne signifie pas que les 1 463 bâtis dispersés
(43%) soient isolés. Souvent, ils sont parties de groupes de plus de 10 maisons distantes de
moins de 116 mètres l’une de l’autre, comme à Duclos ou à Citronnier où la route de pénétration
facilite ces regroupements. En fait, seulement 20% des maisons doivent être considérées comme
isolées.
Cette tendance d’habitat groupé est une donnée importante. Toute décision de localisation de ser-
vice doit considérer cette réalité. Par exemple, pour mieux répondre aux besoins de la population,
une infrastructure de base (santé, éducation) doit suivre cette tendance que la communauté s’est
donnée. Cela n’est pas toujours pris en compte. Alors que les services privés sont concentrés
dans l’agglomération, certaines infrastructures importantes à caractère charitable se trouvent dans
des zones à très faible densité. Cela réduit l’efficacité de ces services à répondre aux besoins de
la communauté.
11- Done yo soti nan “Ankèt sou enfrastrikti ak aktivite ekonomik nan Rejyon Palm”. Rapò “Dyagnostik teritoryal Re-
jyon Palm” la ap bay detay sou sa.
Les noyaux sur la route nationale sont multi-fonctionnels. Ceux qui sont en milieu dispersé sont
centrés sur des services éducatifs ou de santé, ou sur des activités religieuses. Il semble que les
noyaux en milieu dispersé sortent d’une logique exogène, autrement dit, d’une dynamique étran-
gère à la région où à la communauté. Le choix de localisation de ces établissements ne semble
pas répondre de façon optimale aux besoins de la communauté.
En général, les logements sont simples mais ils sont d’un meilleur standing dans l’agglomération.
Dans l’agglomération, sur 10 logements, une est couverte de dalle de béton. En milieu dispersé,
pratiquement tous les logement sont couvertes de tôles.
Les planchers de 8 maisons sur 10 dans l’agglomération sont en ciment, céramique ou mosaïque ;
seulement une sur dix est en terre. La situation n’est pas la même en milieu dispersé où plus du
tiers des sols sont en terre.
Ce sont les murs en bois qui sont les plus courants à Fond’Oies. Cependant, les murs en blocs ne
sont pas rares dans l’agglomération.
En combinant les toitures, les murs et les planchers, il est possible de classer les logements en
quatre catégories :
1. La catégorie supérieure est constituée de logements avec dalles de béton, murs en blocs
et sols en dur (ciment ou céramique).
2. La Catégorie moyenne haute comprend les logements couverts de tôle, avec murs en
blocs et sols en dur.
3. La Catégorie moyenne basse comprend les logements couverts de tôle, avec murs en
bois et sols en ciment.
4. La Catégorie basse comprend les logements avec sols en terre ; elles sont couvertes de
tôles et leurs murs sont en bois.
100 %
90 %
80 %
70 %
60 % Siperyè
50 % Mwayèn wo
40 % Mwayèn ba
Ba
30 %
20 %
10 %
0%
Aglomerasyon Zòn dispèse Ansanm
Figure 11: Catégorie des logements selon le milieu
Le nombre de pièces ne change pas selon le milieu. Il y a en moyenne trois pièces par logement.
9.1.1 Agriculture
L’agriculture est la principale activité à Fond’Oies. Que ce soit en milieu dispersé que dans l’agglo-
mération, quelque soit le sexe, 8 chefs de ménages sur 10 travaillent la terre.
Si l’ensemble des adultes est considéré, l’agriculture reste dominante mais le pourcentage est ré-
duit à 57 %. Les données réparties par sexe et milieu, il est possible de constater que seulement
une minorité de femmes de l’agglomération pratiquent l’agriculture. La distribution n’est pas la
même que pour les chefs de ménages : les proportions varient selon le sexe et le milieu, sans in-
teraction entre ces deux facteurs.
80%
70%
60%
50%
40% Aglomere
69% 75% Dispèse
30%
53%
20% 42%
10%
0%
Gason Fi
Figure 13: Proportion des adultes qui pratiquent l’agriculture selon le sexe et le milieu
Mais un examen plus approfondi montre que se sont le sexe et la scolarité qui constituent les fac-
teurs explicatifs de la pratique ou non de l’agriculture. L’âge ne joue qu’un rôle secondaire :
2. La majorité des adultes ayant atteint un niveau d’instruction supérieur à la 9 e année fonda-
mentale ne travaille pas la terre.
Une bonne analyse montre que c’est le niveau de scolarité que explique que moins d’adultes dans
l’agglomération pratiquent l’agriculture. Le niveau de scolarité explique également pourquoi les
jeunes délaissent l’agriculture. Tout de même, l’âge semble constituer un facteur explicatif, certes
bien moins important ; il est légitime de présumer que les adultes avancés en âge sont plus atta-
chés à la terre ; il se peut également qu’ils aient plus de responsabilités, ce qui les motive à ne pas
laisser leurs terres sans travail.
Une proportion égales (19 %) de l’ensemble des adultes pratiquent l’agriculture. Parmi ces
adultes, 81 % sont occupés dans le secteur tertiaire alors que 19 % travaillent dans le secteur se-
condaire. La différence entre les sexes est importante : presque toutes les femmes qui ont une ac-
tivité non agricole sont occupés dans le secteur tertiaire (94%) tandis que la proportion est de
63 % pour les hommes.
Les hommes ont des activités plus diverses que les hommes. Sur 10 femmes qui ont des activités
non agricoles, 8 pratiquent le commerce ; quelque-unes travaillent dans les services comme l’édu-
cation ; enfin, 6 % d’entre elles pratiquent la couture.
Gason
15%
24%
6% 5% Lòt Tèsyè
7%
Lòt segondè
16%
Taksi
Fi Mason
13% 1% Kouti
82%
Edikasyon
9% 21% Komès
Pour les hommes, c’est la maçonnerie qui est l’activité non-agricole la plus courante. Ils travaillent
aussi dans d’autres branches du secteur secondaire comme l’ébénisterie et la ferronnerie. Dans le
9.2 La pauvreté
Il y a une relation significative entre le milieu et les conditions économiques des ménages. Le taux
de pauvreté absolu12 perçu est de loin plus élevé en milieu dispersé. Cela ne signifie pas qu’il n’y
ait pas de pauvres dans l’agglomération ; 64 % des ménages de l’agglomération se considèrent
pauvres tandis que ce taux est de 68 % en milieu dispersé.
100,00 %
90,00 % 26 %
80,00 % 43 %
70,00 %
60,00 % 38 % Pwoblèm alimantè
Pòv
50,00 % 25 % Pa pòv
40,00 % Kapasite kapitalize
30,00 %
27 % 23 %
20,00 %
10,00 % 9% 9%
0,00 %
Aglomere Dispèse
Figure 17: Situation économique des ménages selon le milieu
9.3 Crédit
Il y a 43 % des répondants qui ont déclaré avoir déjà été à la recherche de crédit. Pour leur der-
nière demande, c’est la moitié d’entre eux (21 % des répondants) qui ont effectivement obtenu ce
crédit. L’intérêt médian est du domaine de l’usure : 10 % le mois. Cela correspond à 214 % l’an
en intérêt composé !
La majorité des bénéficiaires ont trouvé ce crédit à FONKOZE. Pour 20 % d’entre eux, c’est un
membre de la famille, un ami ou un autre membre de la communauté.
12- Yon menaj nan povrete absoli lè konn gen pwoblèm pou moun nan kay la manje.
Labank
9%
FONKOZE
55 %
Yon moun
20 %
Les habitants de Fond’Oies sont captifs du marché de Tombe Gâteau. C’est le principal marché
pour 95 % de la population, qui dans l’agglomération, qui en milieu dispersé.
La majorité des habitants vont le plus souvent au marché à pied. Un quart d’entre eux y vont plutôt
à moto. Seulement 12 % d’entre eux y vont en voiture tandis que 8 % y vont à dos de bêtes.
Les moyens de transport diffèrent selon le milieu. En milieu dispersé, se sont les motos et les
bêtes qui sont le plus souvent utilisés tandis que dans l’agglomération, ce sont les motos et les
voitures.
Cela se comprend. En effet, en milieu dispersé, le transport à moto et à dos de bêtes ont intéres -
sants parce que les routes sont mauvaises et la distance relativement longue. Dans l’aggloméra-
tion collée à Tombe-Gâteau, les gens vont surtout au marché à pied. Ces habitants vont aussi
souvent à Découze qui est sur la route nationale ; ils peuvent facilement s’y rendre en voiture ;
même les minibus et les tap-taps font le trajet.
Tableau 10: Proportion des ménages qui tiennent une exploitation agricole selon le milieu
Agglomération Milieu dispersé Ensemble
Ménages qui ont une exploitation agricole 75% 82% 78%
En comparant ces chiffres aux données déjà analysés, il est possible de déceler une spécialisation
à l’intérieur des ménages :
La pratique de l’agriculture est généralisée mais plus courante chez les chefs de ménages,
les adultes plus âgés et les hommes.
Dans bon nombre de ménages, certains adultes sont déconnectés de l’agriculture ; surtout
les femmes, les enfants des chefs de ménages et les jeunes éduqués.
En moyenne, les exploitations agricoles sont composées de 4 parcelles. Une exploitation sur 10
compte plus de 6 parcelles. La superficie des exploitations varie beaucoup. La superficie moyenne
est de 5 hectares mais la majorité des ménages n’ont pas un hectare à leur disposition. D’un autre
côté, 10 % des exploitations ont une superficie consistante de plus de 18 hectares. Cela signifie
qu’il n’est pas approprié de concevoir une politique uniforme pour tous les planteurs ou paysans
sans considération du statut socio-économique.
Les exploitations de la majorité des ménages n’ont pas un hectare. Avec les agrosystèmes prati-
qués actuellement, c’est une condamnation pour ces ménages à vivre dans la pauvreté. Il est im-
portant de mener des recherches pour proposer à ces ménages des agrosystèmes qui puissent
leur permette de capitaliser. Mais un ménage qui dispose de plus de 10 hectares (13%) ne vit pas
la même réalité. Cela ne signifie pas que ces dernières exploitation ont un rendement optimal. Des
innovations sont nécessaire pour eux aussi. Mais les agrosystèmes appropriés ne sont pas les
mêmes que pour les micro-exploitations.
La plus grande surface des exploitations (63 %) est cultivée en faire valoir direct (propriété, héri-
tage, fèrme de l’État). Les terres propres non travaillées (jachère ou friche) comptent pour 18 %
alors que 19 % sont des terres cultivées en faire valoir indirect (ferme privée, métayage).
Yon pousantaj 19% menaj yo bay lòt moun travay moso tè yo. Pifò moso tè sa yo pa rive yon ekta.
10.3 Cheptel
Environ 72 % des ménages possèdent des bêtes. La valeur vénale moyenne est de 25 000
gourdes. La valeur totale des bêtes élevées dans la section communales est estimée à 51
million de gourdes (environ US$800 000).
Un taux de 60 % des ménages possèdent de la volaille. Pour l’instant, il ne s’agit pas d’une pra-
tique totalisant une grande valeur dans la section communale. Avec une moyenne de 6 bêtes par
ménage, la volaille représente un capital d’environ 1 500 gourdes, soit seulement 6 % de la valeur
totale des bêtes. Cependant, pour plusieurs raisons, cet élevage mérite l’attention. D’abord, c’est
une pratique connue de la majorité des ménages. Ensuite, plusieurs modèles de cet élevage
peuvent être appliqués ; il peut débuter avec un faible capital mais également sur un modèle d’éle-
vage industriel. Enfin, le marché de Port-au-Prince est considérable et pour les œufs et pour le
poulet de chair. À l’échelle de Fond’Oies, il s’agit d’un marché quasi illimité. Un million d’œufs sont
importés chaque jour ! Le ministère de l’agriculture peut supporter un programme sérieux de déve -
loppement des filières d’œufs et de poulet de chair.
Ave 39 % des ménages qui le pratiquent, c’est l’élevage bovin qui totalise la plus grande valeur vé -
nale du cheptel de la section communale. Cet élevage représente 54 % de ce capital. C’est un éle-
vage qui a un bon potentiel de développement, surtout pour les ménages les mieux lotis, aussi
bien pour la viande que pour le lait.
Mules 14% 0,2 2 510 HTG 340 5 020 000 HTG 9,8%
Porcs 27% 0,5 2 449 HTG 980 4 898 000 HTG 9,6%
Chèvres 28% 1,0 2 301 HTG 1 920 4 602 000 HTG 9,0%
Volailles 60% 5,8 1 460 HTG 11 680 2 920 000 HTG 5,7%
Ânes 4% 0,1 107 HTG 100 214 000 HTG 0,4%
Moutons 1% 0,0 98 HTG 40 196 000 HTG 0,4%
Toutes bêtes 72% 25 561 HTG 51 122 000 HTG 100,0%
Cela signifie qu’en première analyse, ce sont deux élevages qui sont prioritaire :
L’élevage de volailles accessible à tous, avec diverses options technologiques selon le sta -
tut économique des ménages.
L’estimation du cheptel selon les espèces est une information importante pour l’évaluation des be-
soins en intrants et services vétérinaires de la section communale. Il est bon de mentionner que
les données de l’enquête peuvent être l’objet d’analyses plus approfondies. Le présent rapport
donne une bonne idée de la situation mais il ne fait pas une analyse complexe de l’erreur d’estima -
tion. Cette analyse est nécessaire pour supporter de gros investissements qui peuvent demander
des calculs très précis. Cela peut éventuellement exiger une enquête spécifique.
Apre Matye
Pa janm sibi dega 24 %
35 %
Avan Matye
3% Matye
38 %
C’est l’agriculture qui est la plus affectée par les grosses pluies. Mais les ravages de l’eau
conduisent également à l’inondation des logements, à la perte de bétail, à des éboulements et glis -
11.1.2 Cyclones
Les résultats de l’enquête confirment les ravages causés par le cyclone Matthew. Neuf ménages
sur dix ont subi des dégâts à cette occasion.
Il y a 77 % des répondants qui ont déclaré avoir perdu le plus gros de leur récolte lors du passage
de Matthew. Il y en a 65 % qui ont perdu des bêtes. Beaucoup de maisons (73%) ont subi de gros
dégâts.
Il est évident que la catastrophe Matthew a eu un impact important sur l’économie de la région ;
autant que sur la pauvreté des résidents de Fond’Oies. Il est clair que les ménages n’ont pas en-
core retrouvé leur situation déjà critique d’avant Matthew.
Le bois provient de l’exploitation du ménage (49%) mais aussi de la cueillette sauvage hors de
l’exploitation (39%). Quelques ménages achètent le bois (5%).
Le bois est surtout utilisé pour la cuisson (85%) et pour la construction (26%) alors que 14 % des
ménages vendent le bois.
11.3.2 Opinion
Les répondants sont très sévères vis-à-vis de ceux qui détruisent l’environnement. Près de 2/3 des
répondants demandent la prison (23%), le paiement d’une amende (33%) ou les deux (8%) pour
ceux qui détruisent l’environnement.
Tableau 21: Que faut-il faire contre ceux qui détruisent l’environnement ?
% répondants
Faire payer une amende 33%
Envoyer en prison 23%
Envoyer en prison et payer une amende 8%
Autre chose 25%
Rien 11%
TOTAL : 100%
N valide : 283
Valeurs manquantes : 36
Enfin, la majorité des répondants montre une attitude positive en rapport avec la possibilité d’amé -
liorer l’environnement (55%). Mais beaucoup n’ont pas d’opinion (22%). Le plus souvent, c’est le
reboisement et la protection de sols qui sont mentionnés. La gestion des déchets apparaît égale-
ment.
Dans deux tiers (2/3) des ménages de Fond’Oies au moins une personne a été à l’hôpital ou dans
un centre de santé pour des soins médicaux dans l’année précédant l’enquête. Seulement 20 %
des ménages n’ont pas été à la recherche de soins en dehors du foyer.
1.2
1
15 %
31 %
0.8 12 %
4% Okenn kote
0.6 Klote ki pa deklare
Lòt kote
0.4 Lopital / Sant sante
70 % 63 %
0.2
0
Aglomere Dispèse
Figure 22: Endroits fréquentés pour les soins de santé
Deux fois plus de ménages en milieu dispersé n’ont pas été à la recherche de soins, en comparai -
son avec les ménages de l’agglomération.
Tableau 23: Lieux fréquentés par les ménages pour les soins de santé
Agglomération Milieu dispersé Ensemble
Hôpital / centre de santé 70 % 63 % 67 %
Ailleurs 3% 2% 3%
Endroit non déclaré 12 % 4% 10 %
Nulle part 15 % 31 % 20 %
Pour la majorité des ménages, la dernière recherche de soins a été effectuée en dehors de la sec -
tion communale. C’est l’hôpital Saint-Michel de Jacmel qui est le plus souvent cité.
Même si le taux de fréquentation d’hôpitaux ou centres de santé est assez élevé, comme ces insti -
tutions sont situées le plus souvent à Jacmel, Léogâne ou Port-au-Prince, cela fait ressortir un pro -
En moyenne, dans la section communale, une personne utilise 20 litres d’eau par jour. La re -
cherche de cette eau représente parfois une véritable corvée. Pour 10 % des ménages, il faut plus
de deux heures pour aller chercher l’eau (aller et retour).
100 %
5% 7%
90 %
13 %
80 % 25 %
70 %
28 % Dlo trete achte
60 %
Rivyè
50 % 32 % Dlo nan lakou a
Fontèn
40 %
Tiyo pete
30 % Dlo sous
49 %
20 %
35 %
10 %
0%
Aglomerasyon Zòn dispèse
L’accès à l’eau potable pose un véritable problème sanitaire. Une proportion de 35 % des mé-
nages de l’agglomération et de 49 % de ceux du milieu dispersé boivent de l’eau de source. Ces
sources ne sont pas protégées ; leur eau n’est pas potable sans traitement. Il y a même des mé-
nages qui boivent de l’eau de rivière. Parfois même, il y a des résidents du milieu dispersé qui ac-
ceptent de passer la nuit à Tombe-Gâteau pour trouver de l’eau potable.
Quand les tuyaux crevés (volontairement il va sans dire) sont l’une des principales sources d’eau
de boisson, il est nécessaire de porter une attention spéciale au système de distribution de l’eau
potable (action sur le réseau et gestion) pour qu’il réponde mieux aux besoins des bénéficiaires.
12.3 WC et latrines
100 % 4% 5% 4%
90 %
80 %
70 %
61 %
60 % 73 %
79 %
WC
50 %
Latrin sèlman
40 % Okenn
30 %
20 %
34 %
10 % 18 % 23 %
0%
Aglomerasyon Zòn dispèse Ansanm
Figure 24: Présence de WC ou de latrines selon le milieu
C’est une minorité des ménages qui possède une toilette hygiénique (4%). Mais ce qui inquiète,
c’est que 23 % des ménages ne dispose d’aucun lieu d’aisance. En milieu dispersé, ce pourcen -
tage monte à 34 % ! Cela représente dès lors l’un des plus graves problèmes sanitaires à ré-
soudre dans la section communale. En effet, ce problème a des conséquences multiples dans
Malgré les apparences, le problème peut être plus grave dans l’agglomération. Ce n’est en effet
pas seulement la proportion de ceux qui n’ont pas accès à un lieu d’aisance importe. Les consé-
quences sur la santé publique peuvent être plus graves dans l’agglomération à cause de la densité
de la population. La densité dans l’agglomération dépasse 600 habitants au km². Quand 1 700
personnes font leurs besoins dans la nature dans un périmètre aussi restreint, il est clair que cela
favorise la propagation de maladies.
Tout comme d’autres réalités vécues par la communauté de Fond’Oies, la question sanitaire est
liée à la situation économique des ménages. Ce sont surtout les ménages en insécurité alimen -
taire qui n’ont pas accès à un lieu d’aisance. Il est aisé de le comprendre. Un ménage extrême -
ment pauvre est fixé sur l’accès à la nourriture. Il ne peut sacrifier même un montant « insigni-
fiant » à la construction de latrines.
La moitié des répondants disent que la situation économique de la zone a détérioré durant la der -
nière année. Seulement 9 % qui disent qu’elle s’est améliorée. Ainsi, 91 % des ménages a une
perception négative sur l’évolution de la situation économique. Il est en effet possible de dire que
quand quelqu’un de la section communale croit qu’il n’y a pas eu d’évolution, c’est une perception
négative vue la mauvaise situation économique de la région.
Un répondant sur 3 (1/3) a une perception négative sur sa propre situation économique. Mais la
moitié croit que sa situation n’est pas mauvaise. Seulement 19 % croit que sa situation est bonne
ou très bonne.
Alors que 46% des répondants croient que leur situation économique n’a pas changé, 38 % croient
qu’elle a évolué négativement. Seulement 16 % d’entre eux croient que leur situation s’est amélio-
rée.
Quand les répondants se comparent avec les habitants d’Haïti en général, les opinions sont miti-
gées. 34 % croient que leur situation est pire alors que 25 % croient pensent qu’elle est meilleure.
Il y a 41 % qui se voient dans une situation similaire à celle des autres Haïtiens.
Tableau 31: Perception de la situation des répondants comparée aux autres Haïtiens
% valide
Bien meilleure 2%
Meilleure 23%
Pareille 41%
Pire 27%
Bien pire 7%
Total 100%
N= 294
La perception des répondants est un peu plus positive quand ils se comparent aux autres habi-
tants de la zone. Les données indiquent les inégalités socio-économiques de la communauté.
La moitié des répondants ont cependant optimistes vis-à-vis de l’avenir ; ils pensent que leur situa-
tion va s’améliorer. Seulement 18 % pensent que leur situation va évoluer vers le pire alors que
32 % voient leur situation rester stable
Tableau 33: Perception des répondants sur l’évolution de leur situation l’année à venir
% valide
Meilleure 49%
Pareille 32%
Pire 18%
Total 100%
N= 658
En ce qui concerne la participation des répondants aux activités pour résoudre les problèmes de la
zone, les données montrent que 8 répondants sur 10 ne participent à aucune de ces activités.
Cela peut signifier que la population a trop de soucis immédiats pour s’impliquer dans des activités
qui ne peuvent donner des résultats qu’à terme.
Les données sur la participation dans diverses réunions montrent que ce sont les activités liées à
la religion qui attirent le plus de gens. Les réunion de parents d’élèves soulèvent aussi de l’intérêt.
Quant-aux association communautaires, professionnelles et celles qui ont rapport à la gouver-
nance locale, la majorité de la population n’y participe pas.
100 %
90 %
80 %
70 %
60 %
50 % Jamè
1 - 2 fwa / an
40 % 1 fwa / mwa
30 % 1 fwa / sem.
20 %
10 %
0%
Asosyasyon Asosyasyon Asosyasyon Asosyasyon Kolektivite
legliz paran kominotè pwofesyonèl lokal
14.2 Leadership
e
% tair
1
u e n au
q u
liti m
Po om
C %
KASEC / ASEC 8
34 %
Notable
36 %
Leader religieus
21 %
Diverses institutions publiques, religieuses, privées fonctionnent dans la zone. C’est de là que
viennent la majorité des leaders. Incontestablement, les leaders viennent d’abord des autorités lo -
cales et des églises. Les membres du CASEC et de l’ASEC récoltent 34 % des citations. Les lea-
ders religieux sont cités dans 21 % des cas. Nombre de personnalités notables sont aussi recon-
nues (36 % des citations). La communauté compte sur ces « patrons » et leur fait confiance. Cela
signifie que ces notables doivent être des acteurs clés dans le développement durable de la zone.
Les dirigeants des organisations communautaires ou politiques ne sont cités que dans 9 % des
cas. Cela prêche fortement contre les approches trop courante de « développement » par ONG ou
par OCB (Organisations Communautaires de Base). Le tableau ci-après montre que ce sont qui
En ce qui a trait au niveau de confiance envers les institutions, là encore, ce sont en celles qui lui
sont plus proches que la population a confiance 13.
13- L’enquête n’a pas touché les organisations traditionnelles de travail. Une investigation là-dessus est nécessaire.
60 %
50 %
40 %
30 %
20 %
10 %
0%
KASEK Legliz Aso- Lòt Gouvèn- Lòt Lameri Lòt
sya- asosya- man peyi a asosya- asosya-
syon syon syon syon
Peyizan nan zòn Ayisyen etranje
Fondwa nan
(APF)
Figure 28: Qui doit avoir la responsabilité et l’argent pour développer la zone ?
Lorsqu’on demande qui devrait avoir plus de responsabilité et d’argent en main pour développer la
section communale, les 2/3 des répondants optent pour le CASEC. Les églises viennent loin der-
rière avec 18 % des mentions. L’APF et toutes les autres associations de la zone ne récoltent en -
semble que 13 % des citations. C’est une leçon majeure pour la planification du développement lo -
cal. Quand on considère la mission formelle (légale aussi) du CASEC, aucune activité de dévelop -
pement ne devrait être réalisée sans sa participation. Par dessus le marché, le niveau de
confiance dont il jouit, montre que c’est lui qui est l’institution centrales dans l’action pour le déve -
loppement local ; la commune qui jouit de l’autonomie administrative doit appuyer le CASEC. Au-
cune association, aucun « Comité de Développement Local », aucune ONG nationale ou étran-
gère ne peut avoir la prétention de mener un bon precessus de développement local. Il en est de
même pour l’État central. Toutes ces institutions doivent, humblement, appuyer le CASEC et
l’ASEC.
La priorité doit être donnée à la création de richesses qui est la clé du développement du -
rable des autres secteurs.
Ce sont le CASEC et l’ASEC qui doivent piloter le développement local avec l’appui (suivi et
contrôle aussi) de la mairie et de l’État central 14. La société civile doit seulement avoir un
rôle d’appui.
15.1 Démographie
15.2 Éducation
Les chefs de ménages ont un niveau d’instruction très bas. C’est un obstacle au développement
économique qui demande des compétences spécialisées qui peuvent difficilement être transmises
à des acteurs qui n’ont même pas un niveau d’éducation fondamentale. Il sera nécessaire de
compter avant tout sur les jeunes qui sont mieux préparés.
Les questions de l’abandon et du retard scolaire doivent bénéficier d’une attention spéciale. À leur
base se trouve un problème économique
15.3 Économie
14- Dans le cas de Fond’Oies, la CMRP et la DATIP doivent nécessairement s’impliquer en même temps (ou par délé-
gation) que la mairie.
Les cultivateurs sont pour la plupart pauvres et travaillent sur des micro-exploitations. Les faibles
revenus des exploitations poussent les jeunes à abandonner l’agriculture. Il y a donc lieu de
concevoir et de développer des modèles d’agrosystèmes durables très intensifs à proposer à cette
population.
Par ailleurs, il y a dans la section communale une population minoritaire qui est capable de capita -
liser ou/et qui ont des exploitations relativement étendues (plus de 10 hectares). Cette population
a les moyens d’investir. C’est la première source de capital pour la création de richesses dans la
communauté ; ce sont des « patrons », souvent des leaders. Il faut concevoir et développer aussi
des propositions adaptées aux besoins particuliers de ce groupe qui est un levier de développe -
ment de la zone.
Finalement, la branche de transformation de produits agricoles est sans conteste un pôle écono-
mique. Elle peut avoir un effet d’entraînement sur la production de fruits et en même temps per -
mettre la protection de l’environnement. Le marché de Tombe-Gâteau et son agglomération est le
pôle géographique de la section communale. C’est là où les activités secondaires doivent en priori -
té être regroupées.
Les agrosystèmes appliqués actuellement dans la section communale ne permettent pas généra-
lement un développement durable. Ils contribuent à la dégradation de l’environnement parce qu’ils
facilitent l’érosion des terres. Il faut des solutions bien réfléchies sur le sujet.
La dégradation de l’environnement à Fond’Oies a un impact négatif sur les plaines et les villes de
Léogâne et de Jacmel. Il est légitime d’envisager des paiements pour services écosystémiques au
bénéfice de Fond’Oies pour services rendus à Léogâne et Jacmel. Cela permettrait de financer en
partie le développement de la section communale.
Tous les acteurs contribuent au trois sous-systèmes. Cependant, il ne doit y avoir aucune
confusion sur qui a la RESPONSABILITÉ dans chaque sous-système.
Le décret du 1e février 2006 sur les Sections Communales comprend des dispositions pour le mon-
tage d’un « Conseil de Développement de la Section Communale (CDSC) ». Ces dispositions
n’ont jamais été appliquées. C’est une opportunité pour Fond’Oies de mettre sur pied un CDSC en
accord avec la loi haïtienne. L’adoption d’un modèle contraire tel qu’un « Comité de Développe-
C’est pourquoi c’est la croissance économique qui doit être au centre de la dynamique. Toutes les
interventions doivent y contribuer d’une manière intégrée. Un projet de développement ne peut
être centré sur la lutte contre la pauvreté. C’est essentiellement un projet de croissance
économique, de création de richesses.
15- OEA (1984): Planificación del desarrollo regional integrado: directrices y estudios de casos extraidos de la expe-
riencia de la OEA. OEA, Washington, D.C. p. 19.