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planification de la
fourniture des services
publics d’eau potable et
d’assainissement à l’échelle
communale
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Sommaire
1. Introduction ............................................................................................................................................... 5
2. Bases de l’élaboration de la stratégie de développement des services d’AEPA ....................................... 7
2.1. Les référentiels du développement des SCD-SPEA ........................................................................... 7
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Orientations stratégiques ........................................................................................................... 30
Mécanismes de mise en œuvre et de suivi-évaluation .............................................................. 31
Risques et gestion des risques ................................................................................................... 31
5.6.2. Rédiger le document de présentation de la stratégie ................................................. 31
5.6.3. Elaborer le plan d’action à moyen terme .................................................................... 31
6. Phase de validation de la stratégie et du plan d’action........................................................................... 33
6.1. Validation technique du SCD-SPEA .................................................................................................. 33
7. Annexes ................................................................................................................................................... 34
7.1. Liste des référentiels d’élaboration des SCD-SPEA.......................................................................... 34
7.6. Approche et outils spécifiques de prise en compte des pauvres et vulnérables ............................ 38
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1. Introduction
L’accès des populations à des services d’eau potable et d’assainissement est un des objectifs majeurs de
développement au Burkina Faso, pour lequel les différents projets et programmes ont été mis en œuvre
avec l’appui des partenaires techniques et financiers. Adhérant aux Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) le pays a mis en œuvre le Programme national d’approvisionnement en eau potable
et assainissement sur la période 2006 à 2015. Malgré les progrès réalisés, l’accès à des services adéquats
demeure encore non optimal, notamment en milieu rural. Dans la perspective de l’atteinte des Objectifs du
développement durable (ODD), le Burkina Faso a adopté de nouveaux programmes ambitieux, à savoir :
▪ le Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable (PN-AEP) ;
▪ le Programme National d’Assainissement des Eaux Usées et Excrétas (PN-AEUE) ;
▪ et le Programme Gouvernance du Secteur de l’Eau et de l’Assainissement (PGEA) à l’horizon
2030.
Bien que distincts, ces trois programmes sont synergiques et visent, conformément aux ODD, à assurer un
accès universel à l’eau potable et à l’assainissement d’ici à 2030. Leur mise en œuvre incombe au ministère
en charge de l’Eau et de l’assainissement en collaboration avec notamment ceux en charge de la santé, de
l’éducation, de l’environnement, des finances et de la décentralisation.
En effet, de par les textes de la décentralisation, les communes ont reçu compétence en matière de
développement et de gestion des services d’Approvisionnement en Eau Potable et d’Assainissement
(AEPA)1. Ainsi, les collectivités territoriales (régions et communes) assurent la maîtrise d’ouvrage des
actions au niveau local à l’échelle de leur territoire juridictionnel.
Dans l’optique de conforter la mise en œuvre de leurs prérogatives, le ministère en charge de l’eau et de
l’assainissement, conformément à sa mission, à partir de 2008, a mis à la disposition des communes, un
guide méthodologique d’élaboration d’un Plan communal développement de l’AEPA (PCD-AEPA). Ce guide
a été révisé courant 2014-2015 pour tenir compte des évolutions qui caractérisent le secteur.
Bien que pertinente et opérationnelle, la nouvelle version du guide d’élaboration du PCD-AEPA, qui
procède toujours des logiques et structures initiales de la première édition, gagnerait à être repensée, afin
de conférer un caractère plus stratégique, holistique, stable et dynamique aux nouveaux PCD-AEPA.
Par ailleurs, il sied de tenir compte des nouvelles directives du ministère en charge de la décentralisation
invitant les acteurs sectoriels à considérer le Plan communal de développement (PCD) comme le
référentiel unique et à s’abstenir donc de l’élaboration de PCD propre à leur secteur d’activités.
Sur cette base, cette nouvelle version du guide de planification du développement des services d’AEPA, est
dénommé « Guide d’élaboration de la Stratégie communale de développement des services d’AEPA ». La
Stratégie communale de développement des services d’AEPA (SCD-SPEA) doit être considérée comme la
logique motrice qui opérationnalise la composante AEPA du PCD.
La présente mouture du Guide d’élaboration de la SCD-SPEA traite :
1
Décret n°2009-107/PRE/PM/MATD/MAHRH/MEF/ MFPRE du 03 mars 2009 et relu en 2014 portant transfert des compétences et de ressources de
l’Etat aux communes dans le domaine de l’approvisionnement en eau potable et de l’assainissement
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▪ des référentiels nationaux du développement des services d’AEPA ;
▪ du cadre conceptuel ;
▪ des principes devant régir le processus d’élaboration ;
▪ des différentes phases du processus d’élaboration ;
▪ des structures types des différents documents attendus, à savoir le rapport de diagnostic, le document
de stratégie et le plan d’action.
Il importe de souligner que la logique de rédaction et la structure des différentes parties du guide sont
concises, afin de rester dans l’esprit d’un guide et d’éviter un document inutilement volumineux. En effet,
un guide est fait à l’attention de professionnels d’un secteur dans le but de favoriser une convergence de
leur activités ou productions, et non, de les instruire sur des notions ou des concepts. Les indications
détaillées spécifiques à des points donnés sont reversés en annexe.
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2. Bases de l’élaboration de la stratégie de développement des services
d’AEPA
2.1. Les référentiels du développement des SCD-SPEA
Le développement des services d’AEPA à l’échelle communale est balisé par des référentiels2, qui
définissent :
▪ Le cadre législatif et règlementaire ;
▪ Le cadre opérationnel et programmatique ;
▪ Le cadre organisationnel.
2
Confère annexe 7.1
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Le cadre programmatique du développement de l’AEPA est définit par les documents nationaux suivant :
▪ la politique sectorielle « environnement, eau et assainissement » PS-EEA (2018-2027) du 14 juin
2018 ;
▪ la politique et stratégie nationales d’assainissement (PSNA) ;
▪ la Lettre de politique de développement rural décentralisé (LPDRD) qui énonce des principes de
base qui doivent être pris en compte à tous les niveaux de planification et crée des structures de
concertation permettant d’harmoniser les PCD avec les autres cadres de développement ;
▪ le PN-AEP et le PN-AEUE 2016-2030 dans lesquels, il est formulé les objectifs nationaux à l’horizon
2030. Ils confirment les PCD comme l’outil de planification à l’échelle communale ;
▪ le plan national de développement économique et social (PNDES 2015-2020),
Il convient de mentionner le document de stratégie de gestion des services d’assainissement des eaux
usées et excrétas, concernant les maillons de l’évacuation, du traitement et de la valorisation, est en cours
d’élaboration. Elle va donner lieu à l’opérationnalisation de l’objectif n°3 du PN-AEUE. Ce document qui,
jusque-là, est le chaînon manquant du cadre programmatique, vise :
- la création des conditions favorables pour faire de la valorisation des sous-produits de
l’assainissement une opportunité complémentaire de financement accru et durable du secteur
de l’assainissement, comme stipulé dans le PSNA3.
- la nécessité d’aller au-delà de la construction des ouvrages afin de fournir aux populations des
services d’assainissement.
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PSNA, point III.3 Objectifs spécifiques. Page 22.
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▪ les opérateurs privés ou qui assurent l’offre de biens, de travaux ou de services inhérents à
l’efficacité des usagers ;
- les OSC ou associations à base communautaires investies dans le développement des maillons
de l’accès à l’AEPA ;
- les directions régionale et provincial en charge de l’AEPA ;
- les structures techniques déconcentrées en charge de l’éducation, de la santé, de
l’environnement, de l’action sociale, des ressources animales ;
- les partenaires techniques composés des coopérations multilatérales, bilatérales,
décentralisées et des ONG à envergure nationale ou internationale.
▪ A ces catégories d’acteurs, s’ajoutent les organes consultatifs ou de concertation, pour lesquelles
il faut parvenir à cerner la performance et les contraintes de leur fonctionnement. Les principaux
organes sont :
- la Commission Provinciale d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire
(CPADDT) ;
- le Cadre de Concertation Provinciale (CCP) ;
- la Commission Communale d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire
(CCADDT) ;
- le Cadre de Concertation Communale (CCCo) ;
- le Comité Communal de l’Eau et l’Assainissement (CCEA) et le Conseil Villageois de
Développement (CVD).
- Le Comité technique régional qui approche les budgets communaux.
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▪ le cofinancement des investissements ;
▪ la flexibilité ;
▪ la fongibilité.
D’une part, il revient au Maire et à son administration d’intérioriser ces principes et de veiller à leur
application tout au long du processus. L’ingéniosité de la bonne application de ces principes incombe au
facilitateur.
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IRC, (Novembre 2017), Agenda pour le changement : feuille de route de niveau district pour l’accès universel à de
services d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement.
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La planification stratégique confère au PCD-AEPA une base plus stable et dynamique, parce que la prise en
compte de l’entièreté de l’horizon temporel de l’atteinte des objectifs de développement, implique, d’une
part, la validité du plan pour toutes les mandatures des conseils municipaux, et d’autre part, sa mise en
œuvre continue à travers l’adoption de plans d’actions actualisées dans le cadre de chaque mandature.
Le présent guide d’élaboration de la stratégie propose une démarche tout en donnant quelques repères
méthodologiques. Il est déroulé en quatre (4) phases :
- Phase préparatoire ;
- Phase de diagnostic ;
- Phase de formulation de la stratégie ;
- Phase de validation de la stratégie et du plan d’action.
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I 12
Figure 1 : les étapes d’élaboration d’une SCD-SPEA
3. Phase préparatoire
La phase préparatoire est l’étape au cours de laquelle l’autorité communale et son administration
s’engagent dans le processus d’élaboration du Plan stratégique communale d’AEPA, parce que fortement
conscientes de l’importance de l’AEPA de programme de développement ou sensibilisées sur la nécessité
de disposer d’un SCD-SPEA valide.
C’est la phase, au cours de laquelle, sous le leadership du Maire, le conseil municipal et ses partenaires
prennent conscience de la nécessité de disposer d’un SCD-SPEA pour conduire de façon inclusive et
transparente l’action municipale en matière d’accès aux services d’eau potable et d’assainissement des
eaux usées et excréta.
3.1. Objectif
L’objectif de cette étape est de créer un dispositif communal pour conduire le processus et de créer les
conditions minimales nécessaires pour faciliter son déroulement. D’abord, la mise en place du dispositif
communal réside dans la création d’une commission ad hoc et dans le déclenchement d’un certain nombre
de procédures. Ensuite, la création des conditions requises à l’aboutissement du processus tiennent à un
ensemble de diligences à opérer afin de réussir l’adhésion, la mobilisation et participation des différentes
catégories d’acteurs concernées, notamment de la population, les services techniques déconcentrés de
l’Etat en charge de l’AEPA, les partenaires techniques et financiers de la commune et les peresonnes
ressources de la commune.
3.3. Outils
Les principaux outils de travail à cette phase sont :
▪ les délibérations du conseil municipal ;
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▪ les arrêtés du Maire ;
▪ le DAO et les termes de référence pour le recrutement du bureau d’étude ;
▪ le contrat de recrutement du bureau d’études ou la convention d’appui par le partenaire technique
et financier de la commune ;
▪ le budget du processus pour la commune ;
▪ la méthodologie du facilitateur, prestataire de services d’appui (bureau d’études ou PTF) ;
▪ le plan de communication.
3.5. Durée
Cette phase dure environ 3 mois à partir de la décision du conseil communal d’élaborer la SCD-SPEA. La
prestation du facilitateur (bureau d’études) ou du PTF consistant à la soumission de la méthodologie et à
son affinement, est évaluée à une semaine.
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Dans tous les cas, la tenue de l’atelier de motivation vise à instruire conséquemment les élus locaux,
membres du Conseil municipal, sur la situation de l’AEPA dans la commune et sur les politiques nationales
en la matière. L’animateur de cet atelier5 est la direction régionale en charge de l’AEPA en étroite
collaboration avec celles en charge de la santé, de l’éducation, de la promotion de la femme et du genre, de
l’action sociale et de l’économie et de la planification.
La tenue de cet atelier de motivation consacre la mobilisation des services techniques déconcentrés de
l’Etat à accompagner le Maire et son administration dans l’aboutissement du processus. Le CGCT en sont
article 48 indique que l’Etat, à l’égard des collectivités territoriales, a un devoir d’assistance technique ou
financière. Dans le cas d’élaboration du SCD-SPEA, les services techniques de l’Etat interviennent en appui
conseil technique.
3.6.2. La tenue des séances du conseil municipal
Elle permet de disposer de la Décision du conseil communal, c’est-à-dire son accord officiel pour
l’élaboration d’un Plan Stratégique communal d’AEPA. Cette décision consacre le point de départ du
processus.
D’autres séances devront être tenues à chaque fois que la décision du Conseil municipal est réquise.
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Confère 8.3 – Eléments de TdR de l’atelier
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▪ assurer l’organisation des ateliers.
La tenue régulière des rencontres de la commission ad hoc, fonction du calendrier global établi et des
besoins spécifiques pour le bon déroulement du procesus, incombe au Maire et à son administration en
colloboration étroite avec la direction régionale en charge de l’AEPA.
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Confère annexe 7.5 Eléments de TdR du bureau d’études
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▪ créer l’adhésion des différents acteurs et de permettre aux élus locaux de comprendre et
d’accompagner activement le processus ;
▪ informer les participants sur les enjeux de l’élaboration du SCD-SPEA et de son déroulement ;
▪ présenter les différents acteurs et leurs rôles ;
▪ sensibiliser les participants sur la nécessité d’une mobilisation sociale pour l’élaboration du SCD-
SPEA puis pour l’accompagnement de sa mise en œuvre ;
▪ présenter l’équipe du facilitateur (bureau d’études prestataire) ;
▪ lancer officiellement le processus.
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4. Phase de diagnostic
La phase de diagnostic est une phase clé du processus d’élaboration du SCD-SPEA. Elle permet au Conseil
Municipal et à ses partenaires d’identifier les forces, faiblesses, potentialités ou opportunité et les menaces
qui caractérisent l’évolution de la situation des différents segments des services de de l’AEPA, d’une part ;
et d’autre part, fixer les enjeux et les défis de la fourniture des services d’eau potable et d’assainissement
dans la commune en vue d’orienter les futures actions de développement des services.
Le diagnostic doit être mené de manière différenciée selon le milieu résidence des acteurs (urbain et rural)
et selon d’autres paramètres jugés pertinents par le facilitateur et la commission ad hoc. Totuefois, Il ne
s’agit pas de faire une monographie complexe de la commune mais de faire preuve de discernement pour
recueillir les éléments nécessaires et suffisants permettant s’engager dans l’élaboration de la stratégie
proprement dite.
4.1. Objectif
L’objectif principal poursuivi à la phase diagnostique est l’établissement de données fiables pour la
planification et une base de référence par rapport à laquelle le plan fera l’objet de suivi et de reddition des
comptes par rapport aux engagements des différents acteurs. Dans cette perspective, le diagnostic à
établir doit concerner à la fois l’environnement interne de la commune et son environnement extérieur
(régional, national et international) et l’état de l’accès aux services AEPA.
Le diagnostic permet au conseil municipal et à tous les résidents de la commune de mieux connaitre les
performances du sous-secteur AEPA à l’échelle la commune, d’appréhender l’accès par les personnes ayant
des besoins spécifiques (les femmes et les enfants) ou vulnérables, de cerner les contraintes et les
potentialités. Il permet d’avoir une nouvelle vision incite à rechercher de solutions idoines aux problèmes
mis en évidence.
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4.3. Quelques orientations du choix des méthodes et des outils
Les principales méthodes de travail utilisés pour le diagnostic sont la collecte de documents auprès des
différents acteurs (commune, services techniques déconcentrés, ONG), la consultation des bases de
données (INO), les enquêtes auprès des usagers et les opérateurs de services. Les informations et données
collectées sur le terrain seront triangulées avec les données prises dans les différents documents au cours
de la séance de validation du diagnostic afin d’asseoir une base d’analyse partagée.
Les principaux outils de travail nécessaires au diagnostic sont :
▪ les questionnaires d’enquêtes auprès des ménages ;
▪ les guides d’entretien auprès des acteurs ;
▪ fiches de monographies des AEPS/PEA et des PMH ;
▪ fiches d’inventaire des ouvrages d’assainissement ;
▪ les notes d’exploitation documentaire ou tabelaux de données à partir des bases de données ;
▪ les modules d’analyse et de caractérisation des acteurs, des actions ou des modes de gestion.
▪ la matrice du diagramme des flux des eaux usées et excrétas ;
▪ outils d’analyse du cycle de vie des services ;
▪ cartographie des ressources en eaux, des ouvrages hydrauliques, de gestion des eaux usées et
excrétas ;
▪ le conseil communal ;
▪ le Maire ;
▪ l’administration communal, notament chefs de services de la mairie concernés les actions en
matières d’AEPA ;
▪ le comité de pilotage mis en place ;
▪ la population à l’échelle des ménages ou des associations à base communautaire ;
▪ les chefs de villages et leaders réligieux ;
▪ les conseillers villageois (CVD) ;
▪ les chefs de services déconcentrés concernés par le développement des services d’AEPA, ;
▪ les opérateurs privés de travaux ou de services d’AEPA y compris les AUE ;
▪ les responsables d’établissement d’enseignement primaire et secondaires ;
▪ les responsables les centres de santé ;
▪ les promoteurs unités économiques à fort usage d’eau potable ou offrant des produits ou des
services réquérant le respect de normes minimum d’hygiène et d’assainissement ;
▪ les projets et ONG intervenant dans la commune.
Le prestataire a la responsabilité de trouver une approche idoine qui motive les acteurs à fournir le
maximum des informations et des données y compris leurs avis.
4.5. Durée
La durée moyenne du diagnostic dans les conditions actuelles ou les données de base existent
normalement à la DGEP et dans les DREA est de 1.5 mois pour une commune de moyenne à petite taille et
de 2 mois pour les grandes communes.
I 19
4.6. Principales activités du diagnostic
I 21
4.6.4. Identifier et analyser les déterminants physiques, socio-culturelles et socio-
économiques de l’AEPA
Ce sont les données générales sur la commune. Elles doivent comporter au moins les champs7 suivants : le
milieu physique, le milieu humain, l’organisation socioculturelle, l’occupation, l’habitat et la gestion de
l’espace, la situation de pauvreté de la population, les infrastructures socio-économiques de base, les
activités économiques, les partenaires techniques et financiers de communes.
Objectif
- Identifier les paramètres physiques, socio-culturelles et socio-économiques qui ont une incidence sur
l’accès aux services ;
Résultats attendus :
Cerner des aspects très importants dans les champs suivants :
- l’évolution spatiale et urbanistique de la commune ;
- le milieu humain et l’organisation socioculturelle ; les connaissances et les comportements en matière
d'hygiène,
- la population et la situation de pauvreté de la population ;
- les entraves psychologiques et culturelles à l’accès aux services : les connaissances des risques liés au
déficit d’AEPA, les raisons qui sous-tendent les pratiques des populations ;
- les activités économiques et les infrastructures socio-économiques de base ;
- les aspirations des populations et la cohésion sociale ;
- la perception de l’action publique, de l’administration communale et des services techniques
déconcentrés ;
- les logiques organisationnelles et les capacités d’actions des acteurs ;
Méthodes et outils
Méthodes
7
Confère annexe 7.7 : Champs de diagnostic
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Les résultats de questionnaires ou d’inventaires doivent être compilées, vérifiées et apurées. Ensuite, elles
donnent lieu à des statistiques simples ou croisées permettant une lecture de la situation et des tendances
d’évolution.
4.6.6. Evaluer les niveaux de services et les capacités des opérateurs de services
La qualité des services à la clientèle constitue l’une des grandes préoccupations des acteurs des
professionnels de l’AEPA, notamment en milieu rural et semi-urbain où les de pannes des AEPS/PEA et des
PEM évoluent peu à la baisse et la continuité du service est très aléatoire.
Objectifs :
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- Établir les taux d’accès à l’AEP et l’assainissement par niveau de service suivant les définitions
issues des ODD (normes, critères et indicateurs d’accès aux services au niveau national) en vue
d’avoir une base de référence pour le suivi des progrès ;
- Établir les performances actuelles des opérateurs de service (fermiers, AUE, concessionnaire ONEA)
en vue de prendre des dispositions pour la mesure et l’amélioration des prestations.
Méthode et outils
La base de l’évaluation est constituée des données existantes, des données collectées auprès des usagers
et des opérateurs et une combinaison des deux sources en vue de tirer des conclusions correctement
renseignées.
Les données existantes incluent essentiellement des données d'enquêtes à grappes à indicateurs multiples
(MICS), d'enquêtes démographiques et de santé (EDS), des enquêtes en matière d’AEPHA précédentes dans
la commune, etc. Elles peuvent également provenir de l’Institut National de la Statistiques et de la
Démographie (INSD).
• Les enquêtes auprès des ménages statistiquement représentatives sur les sujets suivants : (i) les
niveaux de services d’AEPHA auxquels les ménages accèdent actuellement, (ii) les connaissances,
les attitudes et les pratiques dans les ménages en matière d'assainissement et d'hygiène et de
consommation d'eau, (iii) la volonté et la capacité de payer pour les services d’AEPHA.
• Les enquêtes auprès des ménages peuvent être complétées par des aspects tels que
l'échantillonnage de la qualité de l'eau au niveau des installations, les enquêtes sanitaires, afin de
recueillir, entre autres, des informations sur l'équité en termes d'accès.
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• Les enquêtes sur l'AEPHA dans les institutions : une enquête exhaustive sur le statut en matière
d’AEPHA des institutions publiques, telles que les écoles et les centres de santé, et potentiellement
aussi sur les connaissances et les pratiques du personnel et des élèves et des patients.
• Les données sur les points de desserte des services ainsi que les données d’exploitation des différents
systèmes AEPA collectées auprès des opérateurs de service (ONEA, fermiers, vidangeurs, AUE)
permettent de déterminer les niveaux d’accès. Ils seront classifiés selon les normes et les critères
d’accès et confrontés aux exigences des ODD 6.1et 6.2.
L’analyse croisée des données vont permettre d’établir une base de référence fiable pour la
planification. Une attention particulière sera accordée à la disponibilité et la continuité du service, la
qualité de l’eau et l’information sous-jacente sur les aspirations des usagers à une amélioration des
prestations des opérateurs et l’élévation des niveaux de service. Il faut sortir du schéma où on
considère les normes comme étant les aspirations des usagers.
En ce qui concerne les opérateurs de service, leurs performances seront mesurées à travers des enquêtes
et des fiches d’appréciation. Les structures et personnes concernées sont l’ONEA, les fermiers des
AEPS/PEA, les AUE, les artisans-réparation pour l’AEP, les maçons-constructeurs de latrines, les animateurs,
les vidangeurs, les gestionnaires des stations de traitement de boues de vidange pour l’assainissement des
eaux usées et excrétas. En particulier leur conformité réglementaire sera vérifiée
4.6.7. Comprendre les coûts et les dépenses de la fourniture des services AEPA
Les flux financiers pour la construction des infrastructures, l’exploitation des services, l’entretien et le
renouvellement des installations ainsi que les coûts indirects de fourniture de services (maîtrise d’ouvrage,
contrôle et audit des services) seront collectées dans l’optique d’évaluer leur régularité et leur suffisance
pour atteindre les objectifs de développement qui seront fixés. Les coûts seront classés en fonction des
trois principales sources de financements (le tarif, les taxes et les transferts). Les dépenses des ménages
pour la construction des infrastructures domestiques (toilette, raccordement au réseau d’eau par ex.)
seront également collectées. Si les données de comptabilité analytique sont disponibles, l’analyse des
différents coûts du cycle de vie des services sera effectuée afin de mesurer la durabilité des services. On
pourra alors tirer les conclusions sur la capacité des usagers de la commune à supporter le service de l’eau
et de l’assainissement, le potentiel de financement endogène de la commune, et le volume des
financements mobilisables par le réseau des partenaires de la commune.
Objectif
- Evaluer la durabilité des services sur la base de l’analyse de la couverture des coûts du cycle de vie
complet de la fourniture et du maintien des services d'AEPHA dans la commune ;
- identifier les finances nécessaires à la mise en œuvre du plan et leurs sources potentielles ;
Méthode et outils
Les coûts récurrents actuels et futurs sont composés des coûts d'exploitation et d'entretien courant
(opération et maintenance), de réparation, de remplacement, d’extension, ainsi que les coûts de suivi et
de soutien des prestataires de services. Des différentes informations seront recherchées auprès des
autorités chargées de la régulation et des acteurs opérationnels.
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- Entretiens avec autorités locales pour l’examen de leurs dépenses pour le suivi et le contrôle des
services ;
- Entretiens avec des prestataires de services pour l’examen de leurs flux financiers ;
- Analyse des registres d'actifs et des coûts unitaires moyens (incluant potentiellement les coûts de
conception technique)
- Consolidation des données, analyse et validation par les parties prenantes.
- Etablir une connaissance suffisante des ressources en eau potentiellement disponibles pour la
commune (ressources en eau de la commune, importation d’autres horizons, utilisation
concurrentielles, quantité, qualité) ;
- établir une base de référence pour le suivi ultérieur.
Méthode et outils
- un examen documentaire sera fait en mettant l’accent sur les possibilités de mobilisation, protection de
la qualité des eaux brutes ainsi que les utilisations concurrentes ;
- boîte à outils à usages multiples relative les services d'eau. (https://www.musgroup.net/node/15,
https://www.ircwash.org/sites/default/files/Adank-2012- Guidelines.pdf)
- boîte à outils de la FAO pour l’évaluation des ressources en eau.
(http://www.fao.org/fileadmin/templates/nr/ kagera/Documents/LADA_manuals/part2_f.pdf) ;
- dresser un bilan d’eau sommaire de la commune.
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4.6.9. Autres études complémentaires
Dans le cas du Burkina Faso, quelques études complémentaires ou la confirmation de choix sont
nécessaires afin de consolider les plans stratégiques des communes. Les problématiques concernées sont
les suivantes :
▪ Domaine transversal
- AFDH pour comprendre comment surmonter les obstacles pour atteindre l’accès universel à
des services de qualité pour tous
- Efficacité des modèles choisis ou appliqués par la commune pour gérer ses services.
▪ Approvisionnement en eau potable
- étude de choix de technologies ou de systèmes adaptés à la poursuite de l’objectif d’accès
universel à des services d’eau en toute sécurité ;
- examen de la faisabilité des possibilités de mutualisation de la production et le transport d’eau
potable (Centre de production d’eau) ;
- adaptation des modèles de gestion aux besoins de la commune.
▪ Assainissement des eaux usées et excrétas
- choix de technologies conformes à la fois aux capacités et habitudes des usagers et à la
stratégie nationale de gestion de la filière AEUE.
- flux de matières ainsi que leur destination finale ;
- choix des modèles de gestion de la filière au niveau communal.
Les informations collectées dans le cadre des entretiens qui sont de nature qualitative font également
l’objet de traitement à travers une analyse de contenu et une analyse comparée (triangulation). Ce
traitement permet de cerner des aspects très importants, tels que les aspirations et les besoins des
populations, la cohésion sociale, les entraves psychologiques et culturelles, la perception de l’action
publique de l’administration communale et des services techniques déconcentrés, les connaissances des
risques liés au déficit d’AEPA par la population, les raisons qui sous-tendent les pratiques, les logiques
organisationnelles et les capacités d’actions des acteurs, etc.
Le traitement des informations et données réside également dans la consolidation de celles de sources
primaires (enquêtes et inventaires réalisés dans le cadre de la mission) et de sources secondaires issues de
l’exploitation documentaire.
Le traitement des informations et des données peuvent donner lieu à une note des principales
constatations ou problématiques inhérentes au développement de l’hygiène et de l’assainissement, dont
certains points doivent être approfondis dans le cadre d’entretiens complémentaires avec des personnes
de ressources.
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▪ l’évaluation du PCD et du PCD-AEPA achevés, en termes de pertinence, d’efficacité, d’efficience,
d’impact et de durabilité ;
▪ les capacités d’action de l’institution municipale et des structures techniques déconcentrés
concernées par le développement, l’animation et le contrôle de la fourniture des services de
l’AEPA ;
▪ Les déterminants d’accès aux services d’eau potable et d’assainissement ;
▪ l’inventaire des infrastructures et la connaissance des investissements en capital ;
▪ l’état des lieux (inventaire de l’existant) des opérateurs, des pratiques des usagers, de la gestion
des services, de la gouvernance, la prise en compte des personnes pauvres ou vulnérables8, et des
interventions en cours ou planifiés ;
▪ les bases de référence des niveaux de services, leur qualité et leur pérennité et l’estimation des
besoins prioritaires des usagers ;
▪ l’estimation des moyens alloués au développement de l’AEPA par la mairie;
▪ la validité des choix de technologies ou de systèmes adaptés à la poursuite de l’objectif d’accès
universel à des services d’eau en toute sécurité ;
▪ l’équité, la participation et le genre afin de comprendre comment surmonter les obstacles pour
atteindre l’accès universel à des services de qualité pour tous
▪ l’examen de la faisabilité des possibilités de mutualisation de la production et le transport d’eau
potable intercommunal (Centre de production d’eau) ;
▪ la gestion et le potentiel de valorisation des EUE ;
▪ les forces, faiblesses, opportunités et menaces de l’AEPA à caractère stratégique ;
▪ les enjeux et défis identifiés.
4.6.12.Restituer le diagnostic
Le rapport est d’abord présenté en réunion restreinte à la commune et à la commission ad’hoc afin de
juger de sa suffisance pour une restitution. Il est ensuite restituer au cours d’un atelier de restitution et de
validation au niveau de la commune et l’ensemble des parties prenantes.
Les participants font des observations ou des amendements qui servent de base au comité de pilotage pour
approuver le rapport sous réserve de la prise en compte des amendements et observation formulées.
Il n’est pas exclu, que le rapport provisoire soit jugé très insuffisant nécessitant le renvoi du prestataire à la
réédition, à travers des analyses ou des investigations complémentaires, d’un deuxième rapport provisoire
qui sera à nouveau l’objet d’une restitution.
8
Confère annexe 7.6 : Approche et outils spécifiques de prise en compte des pauvres et vulnérables
I 28
5. Phase de formulation de la stratégie communale de développement
des services d’AEPA
5.1. Objectif
L’objectif de cette phase est d’élaborer une stratégie de développement des services publics d’eau et
d’assainissement et un plan d’action assorti d’un plan de financement et d’un calendrier d’exécution, à
l’échelle communale pour atteindre et maintenir l’accès universel aux services AEPA.
I 29
▪ les PTF intervenant dans la commune.
5.5. Durée
La durée de cette phase est de 1.5 mois avec un mois de travail pour le facilitateur.
Fondements de la stratégie
Les fondements de la stratégie sont constitués des engagements de l’État tant au niveau international,
régional et national pour la satisfaction des besoins en eau potable et assainissement et le plan de
développement du mandat du Président actif (PNDES par exemple pour la période 2015-2020).
Principes directeurs
En fonction de l’environnement socio-économique de la commune, les acteurs adoptent par consensus des
principes directeurs. Ce sont les valeurs et les rèlges qui vont guider la formulation, la mise en œuvre et le
suivi-évaluation de la stratégie.
Chaque principe directeur doit être spécifiquement expliqué de le mettre en contexte, d’éviter les
différences d’interprétation et favoriser une gestion axée sur les résultats dans conduite des actions de la
stratégie et éviter les bavardages inutiles.
Orientations stratégiques
L‘exercice consiste à
▪ Définir un objectif d’amélioration par composante et rédigé sous forme d’axe stratégique.
Le nombre de composantes peut varier de 3 à 5. Les objectifs d’amélioration des servies AEPA sont des
réponses aux problèmes et aux enjeux et défis exprimés par la population. L’accent est mis sur la durabilité
et la pérennité des services.
I 30
▪ Identifier les solutions et les cibles pour chaque objectif stratégique et les prioriser
Les activités de cette étape consistent à identifier les différentes solutions qui permettent d’atteindre
l’objectif recherché. Les solutions choisies doivent être dynamiques pour permettre d’adresser l’objectif
concerné et rester en synergie avec les solutions des autres objectifs. Les solutions sont regroupées dans
des axes stratégiques. Elles doivent respecter au moins :
L’exercice devra s’achever par l’élaboration d’un cadre de msie en œuvre de la stratégie et la budgétisation
des actions.
I 32
6. Phase de validation de la stratégie et du plan d’action
La validation du plan stratégique comprend trois principales activités :
▪ validation technique ;
▪ adoption par le conseil municipal ;
▪ autorisation de mise en œuvre.
La durée de l’étape d’adoption du PCD-AEPA ne doit pas dépasser u n ( 1 ) m o i s .
I 33
7. Annexes
7.1. Liste des référentiels d’élaboration des SCD-SPEA
La base légale de la planification sectorielle AEPA au niveau communal est constituée de différents textes
législatifs et réglementaires. Les principaux sont :
▪ La Constitution du Burkina Faso adoptée le 2 juin 1991: elle stipule en son article 143 que le
territoire national est organisé en collectivités territoriales, et en son article 145 que la loi
organise la participation démocratique des populations à la libre administration des collectivités
territoriales ;
▪ La loi N°002-2001/AN portant orientation de la gestion de l’eau du 8 février 2001, promulguée le
3 avril 2001 (décret N°2001-126/PRES). Elle confère, en son article 14, la prise des décisions
relatives à la gestion de l’eau, aux autorités locales dont le champ territorial de compétence est le
plus restreint, sous réserve qu’aucune considération d’intérêt général ne s’y oppose ;
▪ La loi N°055-2004/AN du 21 décembre 2004 portant Code Général des Collectivités Territoriales
(CGCT) et modifié en 2009 : il distingue deux (2) types de collectivités territoriales qui sont la
commune-collectivité de base, et la région-collectivité de niveau supérieur. Il stipule en son article
91 que les collectivités territoriales élaborent et exécutent leurs politiques et plans de
développement dans le respect des grandes orientations de l’État et qu’à cet effet, elles
bénéficient de l’appui des services compétents de l’État dans les conditions définies par la loi ;
▪ La loi N°020-2013/AN du 24 mai 2013 portant régime juridique du partenariat public privé au
Burkina, promulguée le 24 juin 2013 ;
▪ La loi N°022-2005/AN du 24 mai 2005 portant Code de l’hygiène publique au Burkina Faso ;
▪ La loi N°23/94/ADP du 19 mai 1994 portant Code de santé publique au Burkina Faso et ensemble
ses modificatifs ;
▪ La loi N°034-2012/AN du 02 juillet 2012 portant Réorganisation Agraire et Foncière au Burkina
Faso ;
▪ La loi N°006-2013/AN du 02 avril 2013 portant Code de l’environnement au Burkina Faso ;
▪ La loi n°036-2015/CNT du 26 juin 2015 portant code minier du Burkina Faso ;
▪ La loi N°008-2014/AN du 08 avril 2014 portant Loi d’orientation sur le développement durable au
Burkina Faso ;
▪ La loi N°010-98/AN du 21 avril 1998 portant modalités d’intervention de l’État et répartition des
compétences entre l’État et les autres acteurs de développement ;
▪ La loi N°017/AN-2006 du 18 Mai 2006 portant Code de l’urbanisme et de la construction au
Burkina Faso (CUC-BF) ;
▪ Le décret N°2009-107/PRES /PM/MATD /MARH/MEF/MFPRE du 03 mars 2009 portant transfert
des compétences et des ressources de l’Etat aux communes dans le domaine de
l’approvisionnement en eau potable et de l’assainissement ;
I 34
▪ Le décret N°2008-788/PRES/PM/MFPRE/MEF/MATD du 12 décembre 2008 portant modalités de
délégation de compétence dans les administrations publiques au Burkina Faso ;
▪ Le décret N°2014-932/PRES/PM/MATD/MEAHA/MME/MEF/MFPTSS du 10 octobre 2014 portant
modalités de transfert des compétences et des ressources de l’Etat aux communes dans le
domaine de l’eau et de l’électricité ;
▪ L’arrêté N° 2009-023/MATD/MEF/MAHRH du 05 mars 2009 portant protocole-type d’opérations
entre l’Etat et les communes dans le domaine de l’approvisionnement en eau potable et de
l’assainissement ;
▪ L’arrêté N° 2009-019/MATD/MEF/MAHRH du 05 mars 2009 portant dévolution du patrimoine de
l’Etat aux communes dans le domaine de l’approvisionnement en eau potable et de
l’assainissement ;
▪ Le document cadre de la Réforme du système de gestion des infrastructures hydrauliques
d’alimentation en eau potable en milieux rural et semi urbain adopté par décret N°2000-
514/PRES/PM/MEE du 3 novembre 2000 (Stratégie nationale de gestion du service public de l’eau
potable en milieu rural) : les communes, maîtres d’ouvrages, assurent la responsabilité des
ouvrages d’AEPA en milieu rural et semi urbain. Les populations, bénéficiaires des infrastructures,
participent à l’investissement initial et payent le service de l’eau contribuant ainsi à la prise en
charge des frais d’entretien et de maintenance des installations, et de renouvellement de certains
équipements ;
▪ La Lettre de politique de développement rural décentralisé (LPDRD) adopté par décret N°2009-
781/PRES/PM/MEF/MATD du 10 novembre 2009 : influe sur le processus de planification en ce
qu’elle énonce des principes de base qui doivent être pris en compte à tous les niveaux de
planification et crée des structures de concertation permettant d’harmoniser les PCD avec les
autres cadres de développement.
▪ Le Plan National de Développement Economique et Social (PNDES) adopté par décret N°2016-
931/PRES/PM/MINEFID du 3 octobre 2016
▪ Le PN-AEP adopté par arrêté N°2016-015/MEA/CAB du 9 juin 2016: cadre programmatique
national pour le développement du sous-secteur AEP; il y est clairement stipulé que sa
planification s’effectuera à travers les PCD-AEPA, validés techniquement par les Directions
régionales en charge de l’eau prenant en compte de façon systématique les personnes pauvres et
vulnérables.
▪ Le PN-AEUE adopté par arrêté N°2017-041/MEA/CAB du 28 mars 2017 , portant adoption du
document du programme national d’assainissement des eaux usées et excreta (PN-AEUE° 2016-
2030: cadre programmatique national pour le développement du sous-secteur AEUE; il y est
clairement stipulé que sa planification s’effectuera à travers les PCD-AEPA, validés techniquement
par les Directions régionales en charge de l’eau prenant en compte de façon systématique les
personnes pauvres et vulnérables.
I 35
7.2. Liste des cadres de concertation à l’échelle déconcentrée ou décentralisée
■ La CPADDT a pour mission de donner son avis sur l’avant-projet de schéma provincial, les avant-
projets de schémas d’aménagement des communes urbaines et rurales et sur tout projet
d’aménagement intéressant la province.
■ Le CCP a pour principales missions de dynamiser la concertation au niveau provincial, de
promouvoir le partenariat et l’harmonisation des approches et des outils de développement au
niveau provincial et d’assurer la cohérence des plans communaux de développement avec les
différents schémas d’aménagement.
■ La CCADDT a pour mission de donner son avis sur le projet de schéma directeur d’aménagement et
sur tout projet de schéma d’aménagement intéressant la commune.
■ Le CCCo est un cadre d’information, de dialogue et d’échanges entre les différents acteurs de la
commune dans le but de mobiliser les ressources humaines, techniques, matérielles et financières
nécessaires à l’élaboration, à l’exécution et au suivi-évaluation du plan communal de
développement.
■ Le Conseil Villageois de Développement (CVD) est chargé sous l’autorité du conseil municipal
de contribuer à l'élaboration et à la mise en œuvre du plan communal de développement et de
contribuer à la promotion du développement local dans le village.
■ Le CCEA est un cadre d’information, de dialogue et d’échanges entre les différents acteurs
intervenant dans le domaine de l’AEPA dans la commune dans le but d’impulser les questions liées
à l'application de la réglementation ainsi qu'au financement le secteur de l’AEPA
Dans tous les deux cas, la tenue de l’atelier de motivation vise à instruire conséquemment les élus locaux,
membres du Conseil municipal, sur la situation de l’AEPA dans la commune et sur les politiques nationales
en la matière. Les thèmes suivants y sont traités en priorité :
- les résultats de l’INO les plus récents relatifs à la commune,
- le PN-AEP et le PN-AEUE (déclinaison au niveau communal) ;
- les normes et critères en matière d’AEPA,
- la Réforme du système de gestion des infrastructures hydrauliques d’approvisionnement en eau
potable en milieux rural et semi urbain,
- la prise en compte des pauvres et vulnérables ainsi que de leurs besoins dans les actions d’AEPA,
- la Politique Nationale Genre et ses implications pour le secteur AEPA ;
- la Politique Nationale de Protection Sociale et ses implications en matière d’AEPA ;
- les maladies d’origine hydrique et leur prévalence dans la commune.
Il s’agit de faire apparaître clairement le déficit en matière d’AEPA au niveau de la commune, le lien entre
ce déficit et l’occurrence de certaines maladies, l’opportunité que représente le PN-AEPA, conditionnée
toutefois à l’élaboration d’un PCD-AEPA.
I 36
Cet atelier regroupera les élus (conseil municipal) et les acteurs locaux de la commune (AUE, point focal
communal AEPA, AR, OCB, CVD, coutumiers, projets et programmes intervenant dans la commune, services
déconcentrés, services techniques communaux, représentants de communes jumelées…). L’animateur de
cet atelier est la DREA, accompagnée de la Direction Régionale de la Santé (DRS), de la direction régionale
en charge de la promotion de la femme et du genre, de la direction régionale en charge de l’action sociale,
de la direction régionale en charge de la planification et de la direction régionale en charge de l’éducation
nationale.
La commission ad hoc doit fournir des avis au conseil municipal sur la démarche et les rapports produits par
la structure technique d’appui.
La composition de la commission ad hoc peut varier d’une commune à l’autre. Il est cependant fortement
recommandé que la commission comprenne des représentants des structures ou organisations suivantes :
o commission environnement et développement local du Conseil municipal ;
o secrétaire général de la mairie ;
o Services déconcentrés de l’État, notamment l’hydraulique, l’éducation, la santé, la promotion de la
femme et genre, la protection sociale, l’environnement, l’élevage (1 représentant de chaque
service, pour un maximum de 7) ;
o service technique communal en charge de l’eau et de l’assainissement ;
o point focal communal en charge de l’eau et de l'assainissement ;
o AUE et AR (2 représentants) ;
o Secteur privé intervenant dans le domaine de l’AEPA (1 représentant);
o Projets et ONG du secteur de l’AEPA (1 représentant);
o Associations de femmes et de jeunes (2 représentants);
o Autorités coutumières et religieuses (1 représentant) ;
o Mouvements des droits humains (1 représentant) ;
o Syndicats (1 représentant) ;
o CVD (1 représentant du bureau des CVD).
o Associations d’envergure communale œuvrant dans le domaine du genre et de la protection sociale
(1 représentant).
I 37
7.5. Eléments de termes de référence du bureau d’études
Le bureau d’études a pour rôle principal d’appuyer et orienter les actions du conseil municipal dans
l’élaboration du PCD-AEPA. De façon plus spécifique, il se verra assigner les principales tâches suivantes :
o collecter auprès des services centraux, déconcentrés et communaux les données et informations
techniques nécessaires à l’ensemble des diagnostics et analyses à mener dans le cadre de
l’élaboration du PCD-AEPA ;
o Utiliser les outils existants et les adapter aux réalités de chaque commune (voir rapport sur texte de
caractérisation des pauvres), calculer l’indice inclusif de pauvreté en eau potable et assainissement
et élaborer une carte de pauvreté en eau et assainissement de la commune ;
o mener les enquêtes et interviews auprès de la population et des groupes sociaux ou associations
nécessaires à l’élaboration du PCD-AEPA, y compris auprès des pauvres et vulnérables ;
o animer les diverses rencontres (dans les secteurs et villages) et ateliers inclusifs (de planification et
de restitution…) nécessaires à l’élaboration du PCD-AEPA ;
o rédiger les rapports provisoire et définitif de diagnostic ;
o rédiger le rapport provisoire du PCD-AEPA (rapport principale et synthèse) ;
o rédiger le rapport définitif du PCD-AEPA sur la base des commentaires émis lors de l’atelier de
restitution (rapport principale et synthèse).
Les Termes de Référence (TDR) préparés pour le recrutement du bureau d’études préciseront les
responsabilités et tâches assignées à celui-ci. De même, ils indiqueront les profils des consultants à
mobiliser pour la prestation. Toutefois, l’équipe de consultants devra comprendre au minimum les profils
suivants :
o Un ingénieur Eau et Assainissement, chef de mission ;
o Un Technicien Supérieur en Eau et Assainissement ou un Ingénieur des Travaux du Génie de l’Eau
et de l’Environnement ;
o Un spécialiste en Sciences sociales de niveau BAC + 4ans avec au moins 5 ans d’expérience dans le
secteur de l’AEPA ;
o Deux (2) enquêteurs expérimentés avec au moins BAC + 3ans en sciences sociales.
La durée de la phase préparatoire peut être estimée à un maximum de sept (07) mois y compris la période
nécessaire au recrutement du bureau d’études.
L’approche consiste en l’organisation d’ateliers locaux dans lesquels participent les personnes ressources
représentant toutes les couches socio-professionnelles en présence (voir Dietz et al, 2013). Ces ateliers
consistent en des animations de focus groups autour de la thématique de définition des critères locaux de
perception de la prospérité. Sur la base de ces critères, il est demandé aux participants de faire une
estimation des proportions de chaque groupe de prospérité par un jeu de cailloux. (Rapports PADev 2008-
2013 voir sur www.padev.nl).
Dans le cadre du processus d’élaboration du présent guide méthodologique, cet exercice a été mené à
travers une étude pilote de ciblage et modalités d’inclusion des pauvres et vulnérables dans les
programmes AEPA post-2015 (DGRE-DGAEU/WSP, 2014).
I 38
Les leçons tirées de l’application de l’approche PADev dans le cadre de l’étude pilote se présentent comme
suit :
- l’accueil des équipes d’enquêteurs est en général bon surtout lorsque la mission est bien
préparée : notions officielles parvenues aux responsables locaux à temps (maires, responsables
de conseil villageois de développement (CVD), chefs des services publics locaux, chefs des
services privés locaux, chefs des ONG/associations ou groupements locaux, les catégories de
personnes ressources qualifiées pour les ateliers identifiées et informées à l’avance (au moins
une semaine avant) ;
- les échanges lors des focus groups sont généralement conviviaux et interactifs dans une
atmosphère d’ambiance ;
- bien que contradictoires, les échanges parviennent toujours à un consensus signifiant une
convergence de points de vue pour un critère ou un indicateur donné de pauvreté ou de
vulnérabilité ;
- sur la base des critères locaux retenus, les participants aux différents ateliers sont effectivement
capables d’identifier au sein de la communauté les personnes pauvres et vulnérables en donnant
leur nom et prénoms respectifs (au niveau d’un village) et même d’accompagner les enquêteurs
pour aller constater de fait la situation de ceux qui ont été identifiés ;
- pour assurer l’obtention de résultats intéressants, il est important de respecter scrupuleusement
la représentativité des personnes ressources qualifiées pour participer aux ateliers PADev
(membres des CVD, conseillers élus, responsables des organisations socio – professionnelles
locales, leaders religieux, agents des services techniques déconcentrés au niveau communal,
etc.) ;
- il est nécessaire de faire une catégorisation de la communauté en cinq groupes de prospérité :
très pauvre, pauvre, moyen, riche et très riche et de laisser aux participants de définir eux-
mêmes les critères locaux relatifs à l’identification de chaque catégorie de sorte à parvenir à des
indicateurs de pauvreté et de vulnérabilité propres à chaque village et commune.
Les indicateurs suivants devront faire l’objet de collecte des données lors des enquêtes PADev (cf annexe 2)
:
Composante Indicateur
Ressources Suffisance de la quantité d'eau
Fiabilité de l'offre (temps de non opérationnalité du système d'offre d'eau (en %))
I 39
Contrôle financier (entités d'eau disposant d'un système de contrôle financier)
A partir des valeurs des indicateurs ci-dessus, on calcul l’indice inclusif de pauvreté et de vulnérabilité en
eau potable et assainissement pour chaque village et pour l’ensemble de la commune par application d’une
formule donnée
Le milieu physique, principalement les ressources en sols, les ressources en eau, les ressources végétales
disponibles pour la vie de la commune ;
Le milieu humain, à savoir les caractéristiques démographiques (recensement de la population, les
mouvements migratoires, les ethnies et les pratiques religieuses…) ;
L’organisation socioculturelle soit l’organisation politico-administrative de la commune et les rapports
sociaux entre les différents groupes dans la commune, la place et le rôle des femmes, des jeunes, des vieux,
le recensement des groupes organisés, les relations entre la commune et l’extérieur ;
L’occupation et la gestion de l’espace : une description de l’organisation spatiale (agriculture, habitation,
commerces, transport…), la localisation des quartiers, le mode de gestion du foncier, les problèmes liés à la
gestion de l’espace ;
Les infrastructures socio-économiques de base à savoir un relevé de l’état, des modalités et difficultés de
gestion de chaque type d’infrastructure (santé, éducation, marchandes, économiques et de production) ;
Les activités économiques c'est-à-dire les types et les niveaux de production agricole et d’élevage, les
activités marchandes et de transport, le tourisme… ;
La situation du secteur de l’AEPA : situation en eau potable (ouvrages hydrauliques), analyse de la
problématique de l’eau potable (accès à l’eau potable, les contraintes majeures rencontrées en eau
potable), situation en hygiène et assainissement (accès aux services d’assainissement, pratiques et
comportements des populations en matière d’hygiène), contraintes du sous-secteur hygiène et
assainissement l’existence d’investisseurs privés dans les services AEPA, notamment les AEPS… Ces
différentes analyses devront être confortées par une appréciation d’une part, des modalités actuelles de
gestion du service de l’eau et de l’assainissement et, d’autre part, de l’appropriation par les autorités
communales des outils développés dans le cadre de la Réforme du système de gestion des infrastructures
hydrauliques (document synthétique présentant les principes de la Réforme, contrats type d’affermage,
solution de régies communales, contrats types avec des artisans réparateurs, contrats types commune-
AUE, les cahiers de charges concessionnelles entre les Communes et les opérateurs privés dans le cadre
d’un partenariat public-privé (PPP) orienté inclusion des pauvres et vulnérables aux services AEPA, etc.) ;
I 40
L’institution municipale, à savoir le fonctionnement du Conseil, des commissions, la qualité et le
fonctionnement de l’administration communale, le niveau et la diversité des finances communales ainsi
que l’évolution du budget.
Quelle que soit la méthode participative retenue (MARP, ZOPP, SWOT…) le résultat de l’exercice de
diagnostic doit permettre au Conseil communal d’identifier clairement les forces, les faiblesses, les
opportunités et les menaces du secteur de l’AEPA au niveau communal, et ainsi adapter les objectifs aux
réalités, puis formuler des stratégies de développement en vue de l’atteinte des OMD en 2015 et post -
2015.
I 41
7.8. Structure du rapport de diagnostic de la situation de l’AEPA
1. Profil de la commune
2. Déterminants socio-économiques des services d’AEPA
3. Gouvernance communale des services d’AEPA
4. Fourniture des services d’eau potable
4.1. Performance de la fourniture d’eau potable aux ménages
4.2. Performance de la fourniture d’eau potable dans les écoles, les centres de santé et
lieux publics
5. Fourniture des services d’assainissement des eaux usées et excrétas
5.1. Performance de l’assainissement familial
5.2. Performance de l’assainissement dans les écoles, les centres de santé et lieux publics
6. Financement des services d’AEPA
7. Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces des services d’AEPA
7.1. Forces, Faiblesses,
7.2. Opportunités et Menaces
8. Enjeux et défis
Page de garde
Table des matières
Liste des sigles et abréviations
Préface du maire
INTRODUCTION
(dont les points majeurs du contexte de l’élaboration du SCD-SPEA)
I 43
11.3. Matrice d’analyse de cohérence (DSE, FFOM, Options, Leviers et Axes stratégique)
11.4. Outils d’enquêtes
11.5. Délibérations et Arrêtés du Maire
11.6. PV Comité Ad hoc
11.7. PV
I 44
IRC
Visiting address
Bezuidenhoutseweg 2
2594 AV The Hague
The Netherlands
Postal address
P.O. Box 82327
2508 EH The Hague
The Netherlands
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Burkina Faso
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