Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Mr RAZANAKOTO Thierry
Maître de Conférences des Universités
AU : 2022-2023
TEXTE INTRODUCTIF .................................................................................................... 1
V. Externalités .......................................................................................................... 11
Bibliographie ..................................................................................................................... 45
TEXTE INTRODUCTIF
Le présent support est constitué de deux parties : la définition de concepts-clés d’une part,
et l’introduction à la méthode d’évaluation économique de l’autre laquelle est principalement
inspirée de son application dans le domaine de l’environnement.
1
GÉNÉRALITÉS SUR L’ÉVALUATION
"L'évaluation est une fonction qui consiste à porter une appréciation aussi systématique et
objective que possible, sur un projet en cours ou achevé, un programme ou un ensemble de lignes
d'actions, sa conception, sa mise en œuvre et ses résultats. Il s'agit de déterminer la pertinence des
objectifs et leur degré de réalisation, l'efficience au regard du développement, l'efficacité, l'impact et
la viabilité". Comité d'aide au développement (CAD/OCDE)
« L’évaluation d’une politique publique consiste à comparer ses résultats aux moyens
qu’elle met en œuvre, qu’ils soient juridiques, administratifs ou financiers et aux objectifs
initialement fixés. Elle doit aboutir à un jugement partagé sur l’efficacité de cette politique et non à
la simple vérification du respect des normes administratives ou techniques. »
2
· « L’évaluation doit se préoccuper de l'utilité, de la mise en oeuvre, de l'efficacité et de
l'efficience des mesures qui ont pour but d'améliorer le sort des membres de la société »,
Rossi Peter, Freeman Howard, 2004
L'évaluation va-t-elle porter sur les outils, une zone géographique, ou une période
temporelle définie ?
3
III.2. Selon leur programmation dans le temps :
Permet de réorienter l'action. Peut être mise en œuvre pour vérifier, au milieu du cycle
du projet, si les besoins sont toujours présents, si la gestion du programme se déroule comme
prévu ou nécessite une amélioration et pour analyser éventuellement les premiers effets du
programme.
Après l'arrêt du programme, se situe nettement après la clôture de l'action et s'intéresse aux
effets à moyen ou long terme (impacts).
Évaluation effectuée tout au long du déroulement d’une politique, d’un programme, d’une
action.
III.3.1. L’auto-évaluation
Réalisée par une ou plusieurs personnes directement impliquées dans l'action évaluée.
4
III.3.2. L’évaluation interne
Effectuée par un agent relevant de la structure responsable de l'action mais n'ayant pas été
impliqué dans la conception ou la mise en œuvre de celle-ci.
Méthode d’évaluation selon laquelle les représentants des agences d’aide et des autres parties
prenantes (y compris les bénéficiaires) collaborent pour concevoir et conduire une évaluation et en
tirer les conclusions.
L'évaluation économique est un processus qui consiste à comparer les bénéfices et les coûts
respectifs de différentes interventions, programmes ou politiques. L'objectif de cette technique est de
mesurer l'efficience, ou l'utilité de l'argent dépensé pour une intervention par rapport à une autre
(Goldsmith et al., 2005).
Les évaluations économiques visent donc à produire des données susceptibles d'éclairer les
décisions en repérant les programmes représentant un investissement valable, et ce, à différents
niveaux (économique, social, politique, etc.).
un des problèmes posés par l'évaluation économique vient de ce que bon nombre des coûts et
des avantages des traitements sont extrêmement difficiles à quantifier sur le plan économique et qu'il
est en outre très difficile de calculer la valeur (en dollars) de ce qui constitue souvent le principal
5
bénéfice d'une intervention efficace, soit un accroissement de la satisfaction, du bien-être, de l'estime
de soi et du bonheur du bénéficiaire.
6
QUELQUES CONCEPTS-CLÉS
D’une façon générale, la satisfaction des besoins économiques obéit à deux logiques
différentes, à savoir une logique marchande basée sur le marché (on parle alors de biens et services
marchands) et une logique non marchande (d’où la notion de biens et services non marchands).
Les biens et services marchands sont tous les produits, c’est-à-dire l'ensemble des biens
matériels et biens immatériels qui sont destinés à être vendus sur un marché.
· Les biens marchands sont des produits matériels pouvant être vendus et achetés.
· Les services marchands sont des services payant ex : cordonnier, coiffeuse pour
particulier ... services rendus par des entreprises contre le versement d'une rémunération
monétaire qui leur permet de dégager un profit. On les oppose aux services non marchands
qui sont rendus par les administrations publiques et les associations (au sens large
d'institutions sans but lucratif au service des ménages) : souvent payants, ces services ne
sont pas considérés comme marchands car ils ne sont pas à l'origine d'un profit de la part
de l'unité productive.
Les services non marchands sont des services qui sont fournis gratuitement ou à des prix
qui ne sont pas économiquement significatifs, c’est-à-dire, qui ne permet pas de dégager un profit.
Ils incluent notamment les services fournis par les administrations publiques, et une
fraction de ceux de l'économie sociale, tels que ceux fournis par des associations.
Il peut s'agir de bien public, comme la défense nationale. La consommation du service est
alors inconsciente, involontaire, voire même forcée.
7
Si le bénéficiaire (ou "usager") ne les paye pas (ou les paye mais pas à leur pleine valeur)
au moment de l'utilisation, ces services ne sont pas gratuits pour autant, ils sont payés par (non
exclusivement) :
Il faut distinguer les biens non marchands parce qu'il n'existe pas de marché (exemple : la
défense nationale) et ceux qui pour lesquels un marché existe ou pourrait exister facilement
(exemple : l'éducation). Dans le premier cas, connaître le prix du service est pratiquement
impossible, dans le second le marché fournit une indication. Les quantités de services rendus ne
sont pas non plus toujours faciles à estimer, puisque aucune raison comptable ou fiscale ne justifie
d'obliger un prestataire associatif à rendre des comptes sur les services qu'il rend gratuitement.
Les services non marchands rendus par les administrations publiques forment néanmoins
une part trop grosse de l'activité du pays pour qu'on les néglige dans la comptabilité nationale et le
calcul du PIB : par convention, on considère qu'ils valent ce qu'ils coûtent. Le secteur associatif
peut faire l'objet du même genre d'estimation, moyennant quelques hypothèses sur la quantité
fournie et sur le prix du travail bénévole.
8
II. Catégorisation des Biens
Exemples :
- Biens privés : véhicule d’un particulier, places disponibles lors d’un spectacle en
salle, etc.
- Biens collectifs ou biens de club : l’émission des chaînes de TV privées dont l’accès
est payant (Canal+, Parabole et Blueline), etc.
- Biens communaux : les common pool resources ou CPRs (pâturages, etc.) gérés par
une communauté locale où les consommations sont rivales pour les membres.
Le capital : Une définition fonctionnelle du capital en général est: "un stock qui produit un
flux de biens ou de précieux services dans l'avenir".
9
Le capital naturel est constitué des écosystèmes naturels qui produisent un flux de biens et
de services environnementaux valorisables (Costanza 2008).
Par exemple une population d‘arbres ou de poissons produit un flux ou une récolte annuelle
de nouveaux arbres ou poissons, un flux qui peut être soutenable année après année. Le flux
soutenable est le « revenu naturel » ; il représente la production issue du « capital naturel ». Le
capital naturel peut également fournir des services comme le recyclage des déchets, le captage de
l‘eau ou le contrôle de l‘érosion, qui sont également comptabilisés comme des revenus naturels.
Étant donné que le flux de services que l‘on retire des écosystèmes requiert qu‘ils fonctionnent en
tant que système entier, la structure et la diversité du système est une caractéristique importante
du capital naturel (Costanza et Daly, 1992 : 38).
Costanza et Daly font la distinction entre le capital naturel, le revenu naturel et les
ressources naturelles via la définition suivante : « le capital naturel et le revenu naturel sont des
agrégats des ressources naturelles dans leur dimension séparée de flux et de stock, former ces
agrégats requiert une évaluation relative des différents types de stocks et de flux de ressources
naturelles ». Donc « le capital et le revenu ont des connotations évaluatives distinctes relatives aux
connotations physiques du terme « ressource » »..
Costanza et Daly, 1992, différencient deux types de capital naturel : (1) le capital naturel
renouvelable, ou actif, et (2) le capital naturel non renouvelable ou inactif (« Fonds » et
« Stocks » dans la terminologie de Georgescu-Roegen). Le capital naturel renouvelable est actif et
s‘auto-entretien grâce à l‘énergie solaire (ex : les écosystèmes). Les écosystèmes peuvent être
récoltés pour fournir des biens écosystémiques (ex : du bois) mais ils peuvent également fournir
des flux de services environnementaux lorsqu‘ils sont laissés en place (ex : le contrôle de l‘érosion,
la capture du carbone, la récréation). Le capital naturel non renouvelable est plus passif (ex :
10
l‘énergie fossile, les dépôts de minerais) et ne produit pas de services jusqu‘à ce qu‘il soit extrait
(Costanza et Daly, 1992).
C’est le fait pour un agent de ne pas payer ou de ne pas prendre part aux coûts que
représente une activité tout en tirant profit des avantages qu’elle procure. Les coûts de l’activité
étant supportés ou pris en charge par les autres agents ou membres d’une communauté.
V. Externalités
On appelle externalités les effets d'une action sur d'autres parties lorsque ces effets n'ont
pas été pris en compte par l'auteur de l'action. Ces effets n'ont pas donné lieu à un échange ou à
une compensation monétaire. Les externalités peuvent être mesurées par la différence entre le coût
marginal social et le coût marginal privé. Une externalité est un coût social non compensé, c'est-
à-dire imposé à des tiers, en dehors de toute transaction volontaire.
Le concept d’externalités fait référence aux retombées que peuvent avoir les activités
économiques sur l’environnement. Selon le cas, les externalités peuvent être négatives ou
11
positives. En matière d’Economie de l’Environnement, en tant que science, l’analyse porte surtout,
sur les retombées négatives des activités économiques sur l’environnement. Généralement,
l’internalisation de ces coûts fait appel à l’économie pigouvienne (1920) par l’intermédiaire des
instruments fiscaux. En même temps, le traitement des externalités négatives, considérées comme
contraires aux efforts de développement durable, peuvent créer de nouvelles opportunités
d’emploi, de création de nouvelles industries, etc. qui entrent dans la catégorie des externalités
positives.
Ce sont les coûts associés à un choix. Avec l’hypothèse que l’agent économique dispose
de ressources limitées pour satisfaire ses besoins, il est obligé de faire un choix. Pour simplifier,
on peut considérer qu’il a le choix entre un bien X et bien Y comportant respectivement des
bénéfices Bx et By. Avec ses contraintes budgétaires, il ne peut se procurer qu’un seul bien. Si
l’agent choisit le bien X, il pourra avoir comme bénéfices Bx et perdra les bénéfices By associés
au bien Y qu’il n’a pas choisi. Les bénéfices By représentent alors les coûts d’opportunité du
choix du bien X de l’agent. C’est la perte accusée par l’agent consécutive à son choix.
12
VII. Le Marché de Concurrence Pure et Parfaite
Le concept de MCPP est basé sur un certain nombre d’hypothèses lesquelles constituent le
fondement de la théorie classique. Le MCPP est un marché hypothétique, voire fictif, mais les
hypothèses sont nécessaires pour bien asseoir et comprendre le raisonnement des économistes
classiques. Ces hypothèses sont au nombre de 5, à savoir :
- Atomicité des agents : aucun agent ne peut influencer le marché de par ses seules
décisions,
- Homogénéité des produits : tous les produits sur le marché sont présentés de façon
égale et qu’il y a absence de différenciation des produits pouvant influencer le choix
des consommateurs
- Transparence du marché : tous les agents sont au courant de toutes les informations
relatives au même moment,
- Mobilité des facteurs de production : le capital et le travail peuvent aller vers les
emplois les plus rentables, et
Dans un MCPP, on considère que le prix d’un bien correspond à sa valeur économique. Ici,
on peut prendre l’exemple des prix de bois tropicaux sur le marché international. Selon l’hypothèse
des Classiques, une allocation optimale des ressources ne peut être obtenue que par un marché
efficace. Mais une allocation optimale ne signifie pas nécessairement une allocation équitable.
En outre, dans la réalité, les cinq hypothèses susmentionnées pour un MCPP ne sont jamais
ou presque rencontrées. On est alors en présence de marché imparfait. La notion de défaillance du
marché pose un réel problème pour l’évaluation et l’économie en général car une telle institution
donne des mauvais signaux quant aux réelles valeurs d’un bien qui y est échangé : les prix des
13
biens échangés sur de tels marchés correspondent alors aux valeurs financières de ceux-ci et non
à leurs valeurs économiques, d’où la nécessité de faire appel à d’autres instrument pour combler
cette lacune.
Alfred Marshall (1842-1942), dans ses Principes d’Economie Politique (1890) donnait du
surplus la définition suivante : « Le consommateur retire d’un achat un surplus de satisfaction. La
somme supplémentaire qu’il aurait accepté de payer, au-delà du prix, plutôt que de renoncer à
l’achat, mesure le surplus de satisfaction. On peut l’appeler le surplus du consommateur. ». Il
s’analyse à partir de la courbe de demande d’un bien. Le surplus indique le bénéfice (l’avantage)
qu’un consommateur obtient en participant au marché.
Le surplus est égal au prix maximum que le consommateur était prêt à payer un bien moins
le prix auquel il paye effectivement ce bien. Il est du à l’existence d’un prix unique auquel se
réalisent toutes les transactions. A titre d’exemple : un agent est prêt à payer le kilo du litchi à 500
Ar, mais il a été facturé à 300 Ar. Il a un surplus de 200 Ar.
14
VIII.1.2. Le surplus et l’efficacité du marché
Surplus du consommateur = Valeur auprès des acheteurs – montant payé par ces acheteurs
- il alloue l’offre de biens aux consommateurs qui étaient prêts à payer la valeur maximale;
- il alloue la demande pour un bien aux vendeurs qui peuvent produire au coût le plus bas;
Deux courants sont principalement à mettre en exergue : le concept de valeur selon les
Classiques et le concept de valeur selon les Néoclassiques.
Selon les Classiques, la valeur d’un bien économique peut être mesurée par la quantité de
travail nécessaire ou fourni pour son élaboration. En définitive, c’est la quantité de travail
incorporé dans le bien qui détermine sa valeur. On parle alors de valeur-travail.
Par contre, du point de vue des Néoclassiques, il est admis que non seulement la quantité
de travail incorporé dans le bien ne permet pas d’évaluer correctement la valeur d’un bien, mais
en outre, il est assez difficile d’estimer une telle valeur, en particulier du point de vue monétaire.
Au contraire, la valeur d’un bien se mesure par le degré de satisfaction d’un besoin que sa
consommation peut procurer. Deux notions sont importantes à ce niveau. Premièrement, le bien
15
doit être utile, c’est-à-dire, servir à quelque chose ; et qu’ensuite, sa consommation doit permettre
de satisfaire ou du moins contribuer à la satisfaction d’un besoin déterminé. Le concept de valeur-
travail est dépassé et remplacé par celui de la valeur-utilité. Plus un bien à de l’utilité, plus il a de
la valeur. Et c’est cette dernière notion – les principes de l’économie du bien-être - qui est
définitivement à la base des méthodes d’évaluation économique, qui est d’ailleurs renforcée par le
concept marxiste de la valeur lequel introduit la notion de temps nécessaire pour l’élaboration du
bien dans l’appréciation de sa valeur.
Les valeurs d’usage se réfèrent aux services fournis par le bien, donc son utilité, c’est-à-
dire les satisfactions directes et indirectes des besoins qu’il peut procurer. Par contre, les valeurs
de non-usage représentent les valeurs que l’homme accorde au simple fait que les ressources
existent dans la nature sans que celles-ci soient nécessairement utilisées ou même aperçues (NRC,
2004).
16
La valeur économique d’un bien peut en conséquence être schématisée comme ci-après.
VALEUR
ÉCONOMIQUE
TOTALE
VALEUR VALEUR DE
D’USAGE NON- USAGE
(VU) (VNU)
Valeur exprimant la
Valeur des biens ou Valeur des biens ou volonté de transmission Valeur attachée au fait
Valeur attribuée à un de savoir qu’un bien
services ayant une services ayant une
utilité directe utilité indirecte usage potentiel futur! des VU et des VNU! existe
ressources
génétiques,… patrimoine,… espèces
Ressources prélevées,… fonctions
écologiques,… emblématiques,…
TANGIBILITÉ
- Les Valeurs d’Usage Direct (VUD) sont ceux qui sont directement consommés par la
société. Souvent, une valeur marchande est associée à l’utilisation de ces biens et services
17
écologiques lorsqu’il y a extraction de la ressource. Par exemple, la zone à l’étude aux abords du
lac Brompton a longtemps été consacrée à de la coupe forestière à laquelle était associée une valeur
marchande pour le bois d’œuvre (Lemay, 2011). Lorsqu’il n’y a pas de prélèvements de ressources,
les valeurs d’usage direct peuvent également inclure des bénéfices non marchands soutirés, par
exemple, par des activités de récréation (Brahic et Terreaux, 2009; Anielski et Wilson, 2005; NRC,
2004). Dans les deux cas, l’usage direct requiert une certaine interaction physique entre l’homme
et son milieu naturel (NRC, 2004).
- Les Valeurs d’Usages Indirects (VUI) sont les avantages provenant des fonctions
relatives à l’écosystème : par exemple, certains animaux jouent un rôle clef dans la dissémination
de certaines espèces de plantes ; Les fonctions de régulation et de support sont des exemples qui
se classent dans cette catégorie de valeurs.
- Les Valeurs d’Options (VO) sont des valeurs données à la sauvegarde d’un bien pour
l’utiliser à l’avenir. Elles se réfèrent aux usages futurs potentiels du capital naturel qu’ils soient
directs ou indirects qui seraient perdus advenant une situation irréversible à l’état d’un écosystème
(Bourassa, 2011a ; Olivier, 2011 ; Brahic et Terreaux, 2009). Ces valeurs correspondent au
montant que les individus seraient disposés à payer pour préserver l’environnement afin d’avoir la
possibilité de l’utiliser et d’en bénéficier plus tard (Brahic et Terreaux, 2009 ; Field et Olewiler,
2005).
18
Certaines valeurs de biens peuvent s’entrecouper entre ces caractéristiques et le double
comptage doit être évitée. Les tentatives d’isoler les valeurs d’option, de transmission et
d’existence peuvent être problématiques. Les principes et les procédures sous-jacents pour une
telle évaluation sont encore débattus.
Principe général : calculer la valeur économique totale d’un bien c’est estimer
économiquement l’ensemble des avantages que la société humaine peut tirer de son utilisation.
Avec le temps et les expériences, la notion de développement a évolué mais elle a été
particulièrement marquée par le rapport Brundtland en 1987. Officiellement intitulé « Notre avenir
à tous » (Our common future), est une publication rédigée par la Commission Mondiale sur
l’Environnement et le développement de l’Organisation des Nations Unies, présidé par la
Norvégienne Gro Harlem Brundtland. Utilisé comme base au sommet de la terre de 1992, le
rapport utilise pour la première fois l’expression de « sustainable development » traduit par
« développement durable ». Le rapport avance la définition que « Le développement durable est
un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept
de « besoin » et plus particulièrement les besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient
d’accorder la plus grande priorité, et l’idée de « limitations » que l’état de nos techniques et de
19
notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins
actuels et à venir. »
20
QUELQUES MÉTHODES POUR L’ÉVALUATION ÉCONOMIQUE
L’évaluation monétaire des coûts externes est une problématique en pleine expansion en
économie de l’environnement. Dans cette section, nous analysons brièvement l’approche
économique dans ce domaine et les techniques d’évaluation les plus utilisées.
- dans le cas idéal, le bien environnemental est proposé sur un marché de concurrence pure
et parfaite : on considère alors que le prix qui s’exprime sur ce marché correspond à sa valeur
économique. C’est par exemple le cas des bois tropicaux qui sont vendus sur le marché
international.
- il est plus fréquent qu'un actif naturel soit disponible sur un marché qui n'obéit pas
pleinement aux règles de la concurrence. Dans ce cas, le prix de marché est une donnée financière
et il n'est pas égal à la valeur économique du bien. Il convient de procéder à un certain nombre de
21
rectifications du prix de marché pour obtenir la valeur correcte ("shadow price") du bien
environnemental (Garrabé, 1994). La valeur économique du bien environnemental dérive alors
d'un prix corrigé de marché.
- enfin, pour la majorité des actifs naturels, il n'existe aucun prix de marché spécifique qui
permette de fonder l'estimation de leur valeur économique. Il devient nécessaire de recourir à une
ou plusieurs techniques d'évaluation économique de l'environnement.
- biens substituables
22
I.1. Les techniques de la méthode directe d’évaluation
L'évaluation directe d'un actif naturel signifie que sa valeur est estimée à partir des
préférences des agents qui s'expriment sous la forme d'une courbe de demande sur le marché. Ces
méthodes reposent donc sur l'observation des comportements des agents sur des marchés réels ou
hypothétiques (OCDE, 2002 ; Faucheux & Noël, 1995).
Pour cette première catégorie, il s’agit de techniques qui peuvent être utilisées pour arriver
à révéler les préférences des agents économiques ou bien à les exprimer de façon à permettre leur
évaluation. Dans le premier cas, on parlera de méthodes des préférences révélées et pour le
deuxième cas, on parlera plutôt de méthodes des préférences exprimées.
Entrant dans la catégorie des méthodes d’évaluation directe, les méthodes de préférences
révélées consistent à procéder à l’évaluation monétaire du consentement à payer des agents
économiques pour se procurer un certain nombre d’actifs environnementaux. Ce consentement à
payer équivaut alors à la valeur économique de ces actifs environnementaux dont l’évaluation peut
se faire de deux façons : l’évaluation directe sur le marché existant et l’évaluation par
l’intermédiaire des marchés de substitution.
23
bien économique, issu de l’environnement ou non, qui y est échangé1. Bien entendu, ces
hypothèses de travail définissant le « first best » à la base des raisonnements néoclassiques ne sont
jamais remplies dans la réalité. Ainsi, dans la pratique, on se trouve souvent dans une situation de
« second best » (NJOMGANG C. 2007) qui nécessite un certain nombre d’ajustements pour
permettre d’obtenir sur les marchés ou d’évaluer, les valeurs des biens environnementaux.
Les préférences pour un bien environnemental sont révélées sur un marché réel lorsque le
prix d’un bien marchand dépend de manière directe de l'état du milieu naturel. Trois techniques
permettent alors d'estimer la valeur de ces bénéfices (LESCUYER G. 2007):
L'évaluation économique de l'environnement peut être réalisée par l'impact qu'il a sur la
production de biens et services marchands. La variation attendue de la quantité produite d'un bien
marchand à cause de la dégradation du milieu naturel permet de donner une valeur monétaire
minimale à l'actif naturel quand il est conservé. Cette technique d'évaluation est fréquemment
utilisée en milieu rural de pays en développement, notamment pour évaluer monétairement les
effets d'un changement de l'utilisation des sols.
Bojö (1991) utilise, par exemple, cette technique d'évaluation pour apprécier l'utilité sociale
d'un programme d’amélioration de la conservation de sol au Lesotho. La valeur écologique du
milieu naturel préservé est estimée à partir de la dégradation attendue de la fertilité des sols sans
ce projet (baisse de 1% par an), de la baisse consécutive de la productivité agricole (diminution
annuelle de 7kg de maïs et de 8kg de sorgho par hectare), et de la tendance probable des prix de
1 A titre de rappel, un marché est qualifié de concurrentiel quand les cinq conditions
suivantes sont réunies : atomicité des agents, transparence du marché, homogénéité des produits
et mobilité des facteurs de production ainsi que la liberté d’entrée et de sortie du marché
24
ces deux produits dans le futur (+2%/an pour le maïs, -2%/an pour le sorgho). Ces données de
marché permettent alors de fournir une estimation minimale de la valeur de la fonction écologique.
L'évaluation économique des actifs naturels peut se faire par l'estimation des dépenses
réelles de protection que sont prêts à engager les acteurs économiques pour prévenir la dégradation
de l'environnement. A partir des dépenses réelles des ménages, il est possible de tracer une courbe
de demande pour la protection contre ces nuisances, mettant en relation la quantité de protection
demandée et le prix de cette protection.
Très souvent, la méthode des dépenses de protection est celle la plus couramment utilisée
quand il s’agit de faire une évaluation économique d’une dégradation environnementale liée aux
pollutions sonores. Cependant, même à ce niveau, quand l’évaluation se fait en se basant sur les
coûts des dépenses de protection, des biais apparaissent car la protection en question reste très
souvent partielle et ne touche pas tous les agents économiques concernés. Des ajustements doivent
alors se faire dans la pratique.
Si l'on admet que deux biens d'usage équivalent ont des valeurs d'échange comparables,
alors la valeur économique d'un actif naturel non-marchand utilisé pour un usage déterminé peut
être estimée à partir du prix des biens marchands qui fournissent le même service. On utilisera par
exemple le prix des médicaments « modernes » pour donner une valeur économique à des éléments
de la pharmacopée traditionnelle qui obtiennent le même résultat curatif.
25
Ensuite, pour certains biens où les marchés à proprement parler font défaut, l’évaluation
monétaire peut se faire également de deux façons, soit en faisant recours à des marchés de
substitution soit par la méthode des marchés hypothétiques. Nous verrons le développement de
cette dernière méthode dans le paragraphe relatif aux méthodes des préférences exprimées ci-
dessous.
Elle consiste à prendre comme référence pour les données d’évaluation à utiliser celles du
marché immobilier. En effet, cette première méthode se veut être un outil ayant pour ambition
d’évaluer la valeur d’un actif environnemental grâce à l’étude de la relation entre le prix d’un bien
immobilier et la qualité de l’environnement dans lequel celui-ci se trouve, dont notamment la
qualité de l’air ou plus précisément, la pollution (NUNES P.A.L.D et al, 2003). Selon cette méthode,
la valeur d’un bien immobilier est fonction non seulement de ses caractéristiques matérielles mais
aussi des attributs environnementaux qui lui sont associés tels que la proximité des services par
exemple ou la pollution, si on ne cite que ceux-là. La valeur des actifs environnementaux qui sont
associés à un bien immobilier pourra alors être déduite de la différence entre le prix de ce bien
avec tous ses attributs environnementaux et le prix de ce même bien se trouvant dans une autre
26
localité et sans ces attributs. Dans la pratique, cette différence s’exprime en termes de pourcentage
ou d’élasticité (NUNES P.A.L.D et al, 2003). Il convient de noter cependant que cette méthode
présente un certain nombre de limites liées aux hypothèses qui la sous-tendent. Les deux
principales limites que nous pouvons citer sont celles relatives à la souveraineté du consommateur
et à l’unicité des prix hédonistes des attributs. Pour la première, elle suppose non seulement la
capacité du consommateur à acheter ces attributs mais aussi sa mobilité, alors que dans la réalité,
celui-ci peut être contraint de ne pas pouvoir effectuer ce choix par suite de contraintes financières,
sociales ou culturelles. Pour ce qui est de la deuxième hypothèse, la qualité des attributs et donc
les valeurs qui leur sont associées sont des perceptions personnelles des consommateurs. Il y aura
alors autant de fonctions d’utilité que d’individus à évaluer ; ce qui est loin d’être facile à effectuer.
Elle consiste à estimer les dépenses totales qu’un individu doit faire pour pouvoir se rendre
et visiter un site de récréation touristique et d’y pratiquer des activités (Bockstael et al. 1991)2. En
fait, il s’agit d’évaluer le consentement à payer du consommateur lequel sera considéré comme
étant la valeur de cet actif environnemental. Pour ce faire, la méthode du coût des voyages identifie
et inventorie toutes les rubriques des dépenses du consommateur qui sont liées directement à ce
voyage, depuis son lieu d’habitation jusqu’à son arrivée sur le site : dépenses administratives (visa,
…), dépenses de transport qui se calculent en fonction de la distance et de(s) moyen(s) de transport,
dépenses sur place relatives à l’acquisition des matériels et équipements nécessaires et aussi les
frais divers, etc. D’autre part, pour éviter d’avoir des biais dans les résultats de l’évaluation, il faut
également évaluer les coûts de la durée du trajet ; c’est-à-dire, le temps pour l’aller-retour en plus
du séjour. Une fois l’inventaire effectué, l’étape suivante consiste à l’évaluation proprement dite
de ces dépenses. Une des principales limites quant à l’application pratique de cette méthode se
situe au niveau de la difficulté rencontrée lors de la collecte des données nécessaires à l’évaluation,
non seulement en termes financiers mais également en raison même de la nature des
27
consommateurs du site (des touristes pouvant venir de très loin) et aussi l’évaluation des coûts du
temps dépensé pour la réalisation du projet.
Elles entrent dans la catégorie des méthodes d’évaluation dites directes. Contrairement aux
méthodes des préférences révélées qui se réfèrent à des marchés existants, les méthodes des
préférences exprimées se fondent sur l’utilisation des marchés hypothétiques lesquels permettent
de faire « une évaluation directe du consentement à payer du consommateur, au moyen d’enquête
et de questionnaire ».
La plus connue et la plus utilisée dans cette catégorie est la méthode d’évaluation
contingente. Cette méthode consiste à faire en sorte que le consommateur puisse exprimer son
consentement à payer pour une amélioration positive d’un actif environnemental ou son
consentement à recevoir des dédommagements pour un changement négatif de celui-ci. Il convient
de souligner que les termes « actif environnemental » se réfèrent ici à un bien ou un service
environnemental non marchand comme, par exemple, la qualité de l’air, la création ou
l’aménagement d’une aire protégée à vocation touristique, etc.
28
La technique d’évaluation contingente suit trois étapes :
- une phase de préparation de l'enquête visant à construire un marché fictif dans lequel
l'individu pourra donner une réponse aussi réaliste que possible : les enquêtés doivent pouvoir
calquer leurs réponses au scénario hypothétique sur leurs comportements en marchés réels.
- une phase d'entretien individuel qui, par le biais d’un questionnaire, incite les individus
à révéler correctement leurs préférences pour le bien proposé sur le marché hypothétique. Pour
cela, il est nécessaire de proposer aux enquêtés un indicateur des préférences (consentement à
recevoir ou consentement à payer) et un mode de paiement qui soient réalistes et cohérents avec
le scénario hypothétique.
- une phase de traitement des données qui permet d’estimer, à partir des consentements
exprimés, la courbe de demande pour le bien environnemental. Le calcul du consentement moyen
nécessite un traitement statistique qui vise à écarter les réponses anormales ou à distinguer les
"vraies" des "fausses" réponses nulles. Un second intérêt de l'analyse statistique des réponses est
de vérifier que le consentement exprimé pour l'actif naturel est en accord avec les variables socio-
économiques des individus enquêtés.
Pour que le consommateur puisse réellement exprimer son consentement à payer (ou à
recevoir), il faut que le questionnaire soit très bien préparé de façon à ce que son comportement
reflète celui d’un agent économique qui se trouve devant un marché : c’est pour cette raison que
l’on parle de marché hypothétique. D’après certains auteurs, des supports peuvent être utilisés dans
la pratique pour arriver à cette fin.
29
économiques (NUNES P.A.L.D et al. 2003, BARDE J-P. 1992). Sur le plan pratique et de façon non
exhaustive, les quelques avantages que l’on peut citer concernent à la fois le fait que la méthode
d’évaluation contingente peut très bien être utilisée pour une évaluation ex-ante et aussi qu’elle
permet la participation plus ouverte du public au processus d’évaluation. A ce propos, le prix Nobel
d’Economie en 1998 - SEN. A – parle de « part importante de la démocratie ». En ce qui concerne
les inconvénients de cette méthode, la littérature parle d’au moins six biais si l’on se réfère à
Cummings et al (1984) parmi lesquels, nous allons en présenter quatre que l’on peut considérer
comme majeurs. Tout d’abord, il y a le biais hypothétique lié à la nature même de la méthode;
ensuite, il y a également le biais stratégique, le biais opérationnel et enfin le biais de sélection.
Pour le premier, le marché hypothétique ne reflète pas les conditions réelles du marché où une
erreur de jugement est sanctionnée immédiatement, ce qui n’est pas le cas dans un marché
hypothétique. Pour le second cas, il est lié au problème du « passager clandestin » en ce sens que
l’enquêté peut choisir de ne pas révéler sa préférence réelle s’il pense pouvoir y gagner un intérêt
supérieur. En ce qui concerne le troisième cas, l’enquêté peut ne pas avoir les informations ou les
connaissances nécessaires pour pouvoir donner une évaluation correcte du changement qu’on lui
demande d’évaluer. Par contre, le biais de sélection quand un pourcentage de l’échantillon ne
parvient pas à donner leur consentement à payer signifiant une non-réponse à la question posée ou
par un zéro de protestation (YELKOUNI M., 2005). Ces deux biais pourraient conduire soit à une
surestimation soit à une sous-évaluation du consentement à payer du consommateur et donc de la
valeur de l’actif environnemental en question.
30
macro-économiques. Ces évaluations n'expriment donc pas les préférences des agents
économiques et ne sont pas en mesure de fournir la valeur économique théoriquement exacte de
l'actif naturel.
Cette méthode est qualifiée d’indirecte en ce qu’elle procède à l’évaluation monétaire d’un
actif environnemental par l’intermédiaire des effets physiques ou des dommages que celui-ci peut
produire. Contrairement aux autres techniques que nous venons de voir plus haut, la référence aux
marchés (réels ou hypothétiques) se fait indirectement. En effet, ce sont les dommages qui font
l’objet de l’évaluation monétaire laquelle s’appuie sur les données collectées sur les marchés réels
ou hypothétiques. La valeur de l’actif environnemental s’obtient par la suite au moyen de simple
déduction de cette évaluation monétaire avec quelques ajustements tenant compte des relations
« dose-effet » entre les différents facteurs qui, en plus de l’actif environnemental, peuvent
contribuer à la réalisation des dommages ou des effets physiques. En d’autres termes, il s’agit
d’établir et d’estimer les degrés de corrélation qui existent entre le phénomène physique et les
différents facteurs qui peuvent être à l’origine de son apparition, dont plus particulièrement l’actif
environnemental. À titre d’illustration, dans ce cas, on peut parler de la pollution ou du phénomène
érosif.
Pour le premier cas, l’évaluation de la pollution atmosphérique consiste à mesurer ses effets
sur la santé en termes de taux de mortalité et de morbidité. Néanmoins, il convient de souligner
que beaucoup de facteurs peuvent et doivent être considérés pour pouvoir bien appréhender ce
phénomène comme par exemple, « l’état sanitaire général des populations exposées, les habitudes
alimentaires, le tabagisme, … ». Dans cet exemple, selon BARDE J.P (1992), il s’avère par
conséquent légitime de se demander à quel niveau se situent les rôles relatifs du tabagisme et les
concentrations en SOx dans l’atmosphère quand on parle de cancer des voies respiratoires, lequel
est en relation avec le taux de morbidité. Pour ce qui est du deuxième cas, l’érosion des terres en
amont peut diminuer les rendements des terrains agricoles en aval, en particulier les rizières qui
sont envasées. A l’image du premier cas, un certain nombre de facteurs peuvent être à l’origine de
la baisse de rendement d’une rizière, comme les techniques rizicoles appliquées, le choix des
31
semences utilisées, les moyens financiers et humains dont disposent les riziculteurs de la zone
concernée, pour ne citer que ceux-là.
Bien que très pertinente, cette technique n’est pas la plus facile à manipuler parmi celles
relatives à l’évaluation économique directe et indirecte que l’on peut utiliser. Son utilisation dans
la pratique requiert par conséquent, certaines précautions qui permettraient de minimiser les biais
et d’obtenir de meilleurs résultats. Cependant, une fois la manipulation maîtrisée, la méthode
indirecte d’évaluation s’avère être un outil efficacement recommandé, notamment pour
l’évaluation économique de certaines externalités environnementales comme les pollutions (air et
eau) ou les avantages que l’on pourrait tirer de la mise en œuvre de projets environnementaux.
32
la référence monétaire constitue un moyen pratique permettant une comparaison facile d’éléments
de différentes natures, il n’en résulte pas moins qu’il s’agit de méthodes qui permettent d’arriver
à des indicateurs monétaires dont la pertinence reste discutable (Stiglitz, J. et al, 2009).
33
II. Les méthodes d’analyses économiques
Nous allons considérer les trois types d’analyse les plus utilisés dans la pratique, à savoir
l’analyse cout-bénéfice, l’analyse cout-efficacité et l’analyse multicritère.
L’analyse cout-bénéfice a été la méthode d’analyse la plus utilisée comme outil de prise
décision par les autorités publiques bien avant même la prise en considération des enjeux
environnementaux. C’est un outil à utiliser ex-ante (affectation de ressources) permettant la prise
de décision avant la mise en place d’un projet en comparant les coûts et les bénéfices monétaires
que celui-ci pourrait occasionner. Les éléments des coûts comme ceux des bénéfices sont évalués
suivant la méthode d’évaluation économique, c’est-à-dire en faisant appel aux techniques
permettant d’arriver aux VET, sauf que pour les bénéfices, ce sont surtout les bénéfices en termes
monétaires qui sont considérés d’où sa limite. Mais, l’ACA permet de combler cette lacune en
prenant en considération tous les bénéfices monétaires et les avantages non monétaires liés aux
différents scénarios d’un projet. La décision se prend alors sur la base de la comparaison des
résultats de ces deux éléments. L’ACA est essentiellement une analyse ex-ante. Son utilisation
ex-post (évaluation du dommage) pourrait se faire mais seulement dans le cadre d’un grand
changement directionnel ou d’orientation d’un projet en cours d’exécution.
La théorie qui sous-tend l’ACB a essentiellement été élaborée au cours des 50 dernières
années. Elle est basée sur la notion de préférences humaines. Celles-ci sont liées à l’« utilité », ou
« bien-être », par des règles et des axiomes rigoureux. L’ACB définit quant à elle les règles
d’agrégation de ces préférences, si bien qu’il est possible de dire qu’une « préférence sociale »
s’exprime en faveur ou en défaveur de quelque chose. Les préférences sont révélées sur les
marchés par la décision de dépenser, ou de ne pas dépenser, une certaine somme d’argent. Le
« consentement à payer » devient dès lors le principal instrument de mesure des préférences,
l’étalon monétaire étant pour sa part l’élément qui en rend possible l’agrégation. Dans le cas des
34
pertes potentielles, le « consentement à recevoir une compensation » pourrait également être
utilisé.
- L’ACB constitue un modèle de rationalité. Outre quelle mesure les gains et pertes en
termes monétaires, l’ACB contraint le décideur à se demander quels sont les gagnants et les
perdants tant d’un point de vue spatial que temporel. L’insistance de l’ACB sur la nécessité de
prendre en considération l’ensemble des gains et des pertes d’« utilité » ou de « bien-être »
contraint les décideurs à adopter un point de vue plus large.
- L’ACB exige clairement que toute politique ou tout projet soient considérés comme une
option parmi tant d’autres.
- L’ACB impose au décideur d’inclure parmi les possibilités envisageables celle d’une
variation de l’échelle de mise en œuvre de la politique ou du projet considérés. Elle permet de
déterminer l’échelle optimale et donc d’en maximiser les bénéfices nets.
- Une ACB correctement menée doit faire apparaître quels sont les coûts et les bénéfices
pour les différents groupes sociaux gagnants ou perdants.
- L’ACB affirme expressément que la dimension temporelle doit être prise en compte de
façon rigoureuse. C’est ce que permet l’actualisation. Il est impossible de s’en abstenir. Cela
équivaudrait à utiliser un taux d’actualisation de 0%, ce qui revient à dire qu’un gain de 1 Ariary
enregistré dans 100 ans serait traité comme s’il avait la même valeur que s’il était réalisé
aujourd’hui.
L’actualisation est utilisée dans l’ACB pour comparer les coûts et les bénéfices sur une
période donnée. Tous les coûts et bénéfices sont « ramenés » à la date de départ. Avec des taux de
8-12%, une période de 25 ans est généralement retenue. Au delà, les coûts et bénéfices actualisés
deviennent si bas qu’ils ne sont plus significatifs. Par exemple, une somme de 1000 Ar actualisée
avec un taux de 8% sur une période de 30 ans se trouve réduite à 99,40 Ar. Cela signifie que
l’actualisation fonctionne toujours contre la conservation de l’environnement, où les bénéfices
n’apparaissent souvent que sur des périodes de temps très longues. Certaines espèces d’arbres
35
tropicaux prennent 80 ans avant d’arriver à maturité ; si un de ces arbres produisait du bois pour
une valeur de 1000 Ar à maturité, la valeur présente de ce bois (qui justifierait l’investissement
pour planter l’arbre aujourd’hui) vaut à peine 2 Ar (avec un taux d’actualisation de 8%).
Calculer un intérêt
Pour calculer la valeur de quelque chose dans le temps, avec une valeur initiale de v, on
utilise la formule:
t
v (1 + i)
Par exemple, si vous placez 100 Ar à la banque avec un taux d’intérêt de 8%, votre
investissement à la fin de l’année vaudra:
L’utilisation d’un
échéancier peut être 0 1 2 3 4 5 6 7
utile: Temps (années)
Valeur (Ar) 100 108 116,6 126,0 136,0 146,9 158,7 171,4
36
Calculer un bénéfice actualisé
En réalité, le calcul de l’actualisation est l’opposé du calcul de votre intérêt. Par exemple,
combien devrez-vous placer en banque aujourd’hui pour gagner 100 Ar dans une année, avec un
taux d’intérêt de 8%? Ici, vous pouvez utiliser la formule suivante :
•
(1 + )!
"
Dans notre exemple, vous auriez besoin de placer… 100 × = %&'92,6
",#$
Ou, vous pouvez aussi dire que 100 $US dans un an ne valent que 92,6 $US aujourd’hui. De même, 700
$US dans 7 ans valent aujourd’hui (avec un taux d’actualisation de 8%) :
7
700 * 1/(1 + 0,08) = Ar 408,4
L’analyse coûts avantages est un outil d’évaluation fondé sur des principes liés au problème
d’allocation de ressources dont les économistes ont fait leur champ d’étude. La décision en général
ou publique en particulier peut être vue comme un problème d’affectation de ressources rares à
des projets concurrents. Dans la ligne de la Rationalisation des Choix Budgétaires (sur la RCB,
voir Huet et Bravo [1973]), elle recherche une allocation optimale des ressources publiques afin
d’éviter leur gaspillage. Pour cela, l’ACA prend appui sur les théories du bien-être et du surplus.
37
Elles visent à attribuer un prix à tous les biens, qu’ils soient marchands ou non. Ces prix expriment
et rendent possible une totale compensation entre tous ces biens. De cette façon, bien-être et
richesse se trouvent intimement liés. À propos de l’analyse coûts bénéfices, Bouyssou et al. [2000]
notent : « Prendre une décision implique d’allouer des ressources rares à certaines fins plutôt qu’à
d’autres. Il n’est donc pas surprenant que la question d’aider un décideur à choisir entre des projets
concurrents et/ou à les évaluer ait attiré l’attention de nombreux économistes. L’ACA est un
ensemble de techniques qu’ils ont développé pour cela. L’ACA est fondée sur une idée simple et
apparemment difficilement contestable : un projet ne doit être entrepris que si ses avantages sont
supérieurs à ses coûts ». De même, Pondaven [2001] définit l’Analyse Coûts- Avantages comme
un guide des décideurs publics dans le problème de l’allocation de ressources rares. Ainsi,
l’analyse coûts-avantages permet de valoriser des avantages et des coûts liés associés à un projet
pour parvenir à définir la « valeur sociale » du dit projet. Les analyses coûts-avantages procèdent
ainsi de la recherche sur la base d’éléments a priori les plus objectifs possibles, d’un optimum
économique proche du type de celui que l’on calcule en microéconomie ou dans le cas
d’investissements d’agents privés à partir de taux de rentabilité. À propos de l’analyse coûts-
avantages dans les décisions de transports, Faivre d’Arcier [1998] écrit : « Les principes de calcul
sont alors dérivés de la logique des choix d’investissements d’un opérateur privé, la différence
essentielle tenant à une fonction objective très différente : la maximisation du profit escompté est
remplacée par celle du surplus collectif. Aussi est-on amené à définir un concept de « rentabilité
collective » qui s’exprime avec des indicateurs similaires à la rentabilité financière classique ». Le
recours au concept de surplus collectif indique que la démarche devra nécessairement tenir compte
d’une préférence collective dont les arguments relèvent très souvent d’effets externes (cf. Boiteux
in Commissariat Général du Plan [2001]) tels que la pollution, la sécurité, les conditions de vie ou
les impacts futurs ou intergénérationnels. Et pourtant le recours au concept de rentabilité collective
suppose de calculer une rentabilité monétarisée sur la base de caractéristiques objectives et
intrinsèquement liées au projet lui-même.
38
II.2. L’analyse cout-efficacité (ACE)
L’ACE consiste à faire le rapport entre deux projet (ou plus) en prenant en considération
leurs coûts, lesquels devraient être issus de la méthode d’évaluation économique tenant compte de
la VET, et les résultats obtenus à l’issue de la mise en place de ces projets. Le projet présentant le
moindre coût avec le maximum de résultats est considéré comme le projet coût-efficace.
Dépendant de la nature ou de l’objectif du projet, les indicateurs d’efficacité peuvent être élaborés
par l’expert, mais c’est aussi possible, voire recommandable de les construire en impliquant les
bénéficiaires, c’est-à-dire, selon une approche participative.
L’analyse coût-efficacité est un outil d’aide à la décision. Il a pour but d’identifier la voie
la plus efficace, du point de vue économique, d’atteindre un objectif. Dans le cadre de l’évaluation,
l’analyse permet de discuter l’efficacité économique d’un programme ou d’un projet.
• En évaluation ex ante comme outil d’aide à la décision, pour orienter les choix. Selon les
cas, l’outil peut servir (i) à animer la réflexion préalable à la décision des décideurs, (ii) à faire
ressortir des préférences à des groupes représentant différentes catégories de bénéficiaires ou
d’acteurs impliqués dans les secteurs où l’intervention est envisagée.
• En évaluation intermédiaire pour actualiser les résultats ex ante et effectuer des choix
entre diverses options de poursuite d’une intervention.
39
L’analyse coût-efficacité peut contribuer à apporter des réponses aux questions suivantes :
• Quel est le coût d'un programme ou d'une mesure, rapporté à un élément concret lié à son
objectif ?
• Est-il préférable d’investir des ressources dans une intervention plutôt qu’une autre pour
atteindre l’objectif donné ?
• Comment allouer au mieux les ressources, étant donné les besoins concurrentiels entre
les programmes ?
40
ou des ressources naturelles en général (Nunes et al, 2003)4. Certains éléments de ce concept ont
déjà été utilisés dans d’autres méthodes, notamment, dans le cadre des évaluations économiques
d’un site de conservation ou d’une ressource naturelle donnée ou même d’un écosystème
particulier, alors que d’autres ont été élaborés pour pallier les points faibles de ces méthodes. C’est
le cas par exemple de l’analyse coûts/bénéfices5 que nous avons déjà décrit assez brièvement plus
haut. Il s’agit donc d’un concept qui a pour ambition de prendre en considération les différentes
dimensions des projets d’environnement, lesquelles sont parfois voire souvent, difficiles à
quantifier monétairement, de façon à permettre une analyse aussi complète que possible. Pour
cela, le concept MCA fait appel à différents critères aussi bien quantitatifs que qualitatifs et
également multidimensionnels qui cadrent avec les différentes dimensions et les nombreux aspects
des politiques ou programmes devant faire l’objet de l’évaluation. On peut dire alors que le MCA
possède cette possibilité de pouvoir prendre simultanément en considération des dimensions ou
des jugements irréductibles ou même à priori incompatibles et les met dans un système
d’évaluation unique permettant de faire ressortir des résultats qui vont faciliter la prise de décision
à des niveaux différents6. Dans ce sens, on dira que le MCA est un modèle d’évaluation qui rentre
dans la catégorie des théories des décisions ayant pour objectif de prendre en considération
différentes options possibles et de montrer les forces et les faiblesses de chaque option de façon
quantifiée en vue de faciliter la prise de décision du meilleur choix selon un certain nombre de
critères même si ceux-ci sont contradictoires ou conflictuels. Elle vise ainsi à permettre de
4 NUNES P.A.L.D, Van den Bergh J.C.J.M et NIJKAMP P. 2003, The Ecological Economics
of Biodiversity : Methods and Policy Applications, Edward Elgar Publishing, p.46
41
comparer côte à côte des unités monétaires et non monétaires. Dans le cadre de l’analyse
multicritères, les coefficients de pondération sont fixés sur la base des préférences des gens
(opinion publique ou évaluation économique) ou d’avis qualifiés.
42
Exercice d’application
Park
AT&A
Soit un parc d’attraction pour enfants (Park AT&A) se trouvant à Anosizato qui reçoit des
visiteurs tous les jours. Les visiteurs sont de 3 catégories A, B et C.
- Visiteurs A : visiteurs à pieds habitant aux environs immédiats du Park AT&A (au
maximimu à 30mn du parc),
- Visiteurs B : visiteurs habitant sur l’axe Nord de la RN1 jusqu’à Anosy. Cette catégorie
est composée de 3 types de visiteurs B1, B2 et B3 lesquels utilisent les moyens de transport
suivants :
43
ü B1 représentant 30% de la catégorie, se déplacent en taxi-be ; frais 300 Ar / personne
Informations supplémentaires :
· Employé du Park AT&A : 30 dont 22 locaux et le reste en ville; leur salaire moyen est de
450 000Ar
· Recette hebdomadaire moyenne du Park AT&T sur les boissons hygiéniques (interdiction
de vente de boissons alcooliques) et snacks 20 000 000 Ar,
· Existence d’un Epi-bar de qualité où les parents peuvent aller pour les boissons alcooliques
(hypothèse : une à l’intérieur du parc, les enfants peuvent être laissés sans surveillance),
· Prix d’entrée du Park AT&T : enfants 2 000 Ar/pers et adultes 4 000 Ar/pers
· Nombre de visites hebdomadaires : 2400 dont 80 les weekends. En moyenne, le groupe est
formé de 5 individus dont 2 adultes.
· Après le passage d’un cyclone, la montée de la rivière Ikopa a produit une grave inondation
occasionnant des dommages d’un montant égal à 30 millions Ar.
44
Travail à faire :
1- Identifier les rubriques des données qui vont servir de base pour le calcul
Bibliographie
Bojö J., 1991. The Economics of Land Degradation: Theory and Applications to Lesotho.
Dissertation for the Doctor's Degree in Economics, Stockholm School of Economics, Stockholm,
Suède
Costanza R., d'Arge R., de Groot R. et al., 1997. The Value of the World's Ecosystem
Services and Natural Capital. Nature, 387, 15 mai 1997, 253-60
Dietz T., Ostrom E., Stern P.C., 2003. The Struggle to Govern Commons. Science,302,
1907-12
Faucheux S. & Noël J.F., 1995. Economie des ressources naturelles et de l'environnement.
Armand Colin, Paris, France
Ferraro P.J. & Kiss A., 2002. Direct Payments to Conserve Biodiversity. Science, 298, 29
novembre 2002, 1718-19
45
Godard O., 1992. Environnement et théorie économique: de l'internalisation des effets
externes au développement soutenable. Article présenté au séminaire "Ecologie et
environnement", Ecole Nationale de la Magistrature, Paris, 16-20 novembre 1992, 18p
Lampietti J.A. & Dixon J.A., 1995. To See the Forest for the Trees: A Guide to Non-timber
Forest Benefits. Environment Department Papers n°013, ESD World Bank, Washington D.C.,
USA
Lawton J.H., Bignell D.E. et al., 1998. Biodiversity inventories, indicator taxa and effects
of habitat modification in tropical forest. Nature, 391, 72-76
Lévêque C., 1994. Le concept de biodiversité: de nouveaux regards sur la nature. Natures-
Sciences - Sociétés, 2(3), 243-54
Nunes P.A.L.D. & van den Bergh J.C.J.M., 2001. Economic Valuation of Biodiversity:
Sense or Nonsense? Ecological Economics, 39, 203-22
46
Ostrom E., Burger J., Field C.B. et al., 1999. Revisiting the Commons: Local Lessons,
Global Challenges. Science, 284, 278-82
van den Bergh J.C.J.M., 1996. Ecological Economics and Sustainable Development:
Theory, Methods and Applications. Edward Elgar, Cheltenham, UK.
47
Année universitaire 2011/2012
Université d’Antananarivo
Département Economie
Créé en 1962 et géré par Madagascar National Parks depuis 1997, le parc national d'Isalo
constitue un site touristique clé de l'axe sud. Parmi les doyens des parcs nationaux malgaches, le parc
d'Isalo est constitué d'un massif ruiniforme7 datant de l'ère jurassique et est le site touristique le plus
visité de Madagascar. Sa spécificité réside tant dans les variétés de paysages qu'elle offre, que dans ses
richesses faunistiques et floristiques. Les animaux de l’Isalo sont typiques du climat, de la végétation et
de la géomorphologie du parc. Ce sont, pour une très forte majorité, des espèces endémiques. Le parc
national Isalo compte plus de 400 espèces floristiques. Beaucoup d’entre elles sont endémiques de
Madagascar comme le Pachypodium rosulatum, famille des Apocynaceae, le Catharantus ovalis qui est
une plante médicinale que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde que dans l’Ihorombe et sur la
7 Se dit d'une roche (dolomie, grès) ou d'un relief auxquels l'érosion a donné un aspect de ruine.
plaine du Zomandao. La savane de l’Isalo est colonisée par des palmiers typiques de cette région : le
Bismarkia nobilis, « Satrana » qui résiste au feu.
Berceau d’une nature sauvage particulière et d’un paysage hors pair, il attire de nombreux
touristes étrangers provenant de différents horizons ainsi que de nationaux. Les premiers constituent
environ 85 % des visiteurs. Tous les visiteurs du site doivent passer au moins deux nuitées dans la zone
afin de pratiquer les différentes activités offertes.
Pour l’hébergement, les touristes ont le choix entre les hôtels à Ranohira, fréquentés par 30%
des étrangers et tous les nationaux, ou les aires de camping aménagés dans le parc. Chaque étranger
dépense en moyenne 450 $8 par séjour contre 300.000 Ar/personne pour les nationaux. 40% de ces
dépenses sont consacrées pour l’achat des souvenirs, le reste est consacré aux tarifs d’entrée,
l’hébergement et restauration, prestation des guides, activités diverses etc. Notons qu’en 2010, 196.052
touristes étrangers ont visité Madagascar ayant généré 441,298 Milliards d’Ariary comme recette en
devise. 48% de ces touristes ont passé un séjour à Isalo.
L’écotourisme dans le parc national est créateur d’emplois (guide, artisans, restaurateurs et
hôteliers….) pour la majorité des populations riveraines.
Le vendredi 17 septembre 2010, suite à des feux de défrichement non maîtrisée, un incendie s’est
déclaré dans le parc dévorant 8% de sa superficie, c’est-à-dire 6 500 ha sur les 81 500 ha du parc. Parmi
les 9 circuits proposés dans le parc, les flammes ont endommagé les deux circuits, Namaza et Malaso,
les plus prisés des visiteurs. Le circuit Namaza propose aux visiteurs de découvrir la forêt ripicole, les
canyons, en passant par la cascade des nymphes et les piscines naturelles bleue et noire. Le second
circuit, Malaso, parcourt 42 km du parc et conduit les visiteurs vers une observation en hauteur de la
région à divers points de trajet : Botte de l'Isalo, Isalo Ranch, Top (975m d'altitude), Fenêtre de l'Isalo.
8 1$=2000 Ariary
L'observation des formes géologiques entre également en ligne de compte dans le circuit, à travers la
savane et les Tsingy de l'Isalo.
Le nettoyage des circuits endommagés nécessite une fermeture partielle de ces derniers et
mobilise 120 hommes par jour pour 2 mois de travail. Le salaire des nettoyeurs est fixé à 4000 Ar/j. En
mai 2012, suite à l’ensablement des piscines naturelles, la baignade dans les deux piscines concernées
ont été interdits pendant une semaine durant les travaux de dragage.
Travail à faire :
3. Qu’est ce que la Valeur Économique Totale (VET)? Donnez les différents types de valeurs
rencontrés dans la VET avec vos exemples précis. (2 points)
4. Quelles sont les méthodes d’évaluation économiques ? Les décrire brièvement (2,5 points)
On vous demande d’évaluer économiquement les coûts des dégâts de l’énoncé, sur la base de la
VET, en suivant les étapes ci-après (il n’est pas nécessaire de faire les calculs)
2. Émettre les hypothèses les plus pertinentes par rapport aux données disponibles et aussi
manquantes, et
3. Identifier les méthodes et les techniques à utiliser pour chaque rubrique identifiée ci-haut (1) à
évaluer. Justifier vos réponses.
Année universitaire 2011/2012
Université d’Antananarivo
Département Economie
La route nationale numéro deux (RN2) est un des axes les plus importants pour Madagascar
reliant la capitale à la côte Est. Ceci du fait de l’existence du port de Toamasina, le plus grand de
Madagascar, qui est la porte d’entrée et sortie de la majorité des biens à destination et en provenance de
l’extérieur. Il est important de souligner que l’Est de Madagascar abrite aussi le premier grenier à riz de
la grande île ainsi que différents parcs naturels et sites touristiques qui attirent plusieurs visiteurs
étrangers et nationaux, surtout de la capitale.
Le frais de transport a augmenté de 500 Ariary, de 2 000 à 2 500 Ariary, depuis l'écroulement du
pont, à cause de la déviation, pour les transporteurs régionaux. La durée du trajet a été rallongée d'une
vingtaine de minutes, si le taxi brousse emprunte la route secondaire de Betsizaraina et pourrait aller
jusqu'à une heure, aux heures de pointe si le chauffeur prenait la route du by-pass, en passant par
Mandroseza et Ambanidia, pour arriver à Mahazo afin de rallier le district de Manjakandriana à la
capitale. Les chauffeurs de taxi brousse de la gare routière d'Ampasampito, assurant le transport vers
l'axe oriental, informaient également que « la déviation vers la route du by-pass, engendre un surplus de
coût de gasoil consommé, allant de 6 000 à 10 000 Ariary. Malgré cette hausse, le frais de transport à
14 000 Ariary pour Vatomandry et 18 000 Ariary pour Mahanoro reste inchangé ».
9 Fonds destinés à l’entretien des routes sur le territoire national. Le FER finance des travaux de
type préventif et curatif pour les entretiens courants.
Travail à faire :
1. Donner la définition de « services et biens non marchands », expliquer avec des exemples concrets
à l’appui. (2 point)
2. Qu’est ce qu’un « passager clandestin » ? Soutenir votre réponse avec deux exemples réels très
clairs. (2 points)
4. Dans la méthode d’analyse économique, expliquer clairement les trois types d’analyses les plus
utilisées dans la pratique. (3 points)
4. Identifier les méthodes et les techniques à utiliser pour chaque rubrique identifiée ci-haut (2) à
évaluer. Justifier vos réponses.
Madagascar est régulièrement touché par les cyclones. Le 22 février 2013, le cyclone Haruna,
avec un vent soufflant en rafales à plus de 170 km/h, a touché la région du Sud-ouest de Madagascar
avec des pluies abondantes (300% des pluies par rapport au niveau normal dans la région). Il est entré
sur le territoire Malgache au niveau des villes de Morombe et de Toliara. Le cyclone a apporté de fortes
pluies continues pendant sa traversée de l’île d’Ouest en Est. Ces pluies ont provoqué la destruction de
la digue de protection de la ville de Toliara (au niveau de deux portions respectives de 200 m et 1,2 km),
causant l’inondation du tiers de la ville (superficie estimée à 18,5km², et où vivent environ 19 500
personnes) et entraîné la contamination des puits de la zone.
Le bilan général provisoire communiqué par le Bureau National de Gestion des Risques et des
Catastrophes (BNGRC) du 4 mars à 16h fait état de 26 décédés, 16 disparus, 127 blessés, 13882 sans
abris, et plus de 40154 personnes sinistrées. En plus de cela, les impacts sur les infrastructures
(habitations, bureaux administratifs, routes, digues, hydroagricoles, de santé et d’éducation) ont été
importants, dans une zone qui est déjà structurellement déficitaire. Le bilan définitif, arrêté au 14 mars
2013 par le BNGRC constate la coupure de la route nationale 9 reliant Toliara à Morombe en plusieurs
endroits rendant impossible l’accès à toutes les communes du district de Morombe par voie routière ;
l’ensablement et destructions des infrastructures hydroagricoles ; les dégâts multiples sur les salles de
classe dans les écoles, sur les centres de santé de base (CSB), et les autres bâtiments publics.
- 16 disparus (Toliara I) ;
- 127 blessés (32 Toliara I, 19 Betioky Sud, 3 Sakaraha, 9 Bekily, 29 Toliara II, 3 Soanala, 1
Betroka, 1 Vangaindrano);
- 40 154 sinistrés (2 261 Toliara I, 5 358 Sakaraha, 5 441 Toliara II, 16 219 Betioky Sud, 2 880 CU11
Morombe, 3 780 Ampanihy, 265 CR Soanala, 115 CU Betroka, 2 459 Antakataka Sud, 1 315
Vangaindrano, 1 562 Ankazoabo) ;
- 13 882 sans abris (892 Toliara I, 2 000 Sakaraha, 2 271 Toliara II, 1 680 Betioky Sud, 368 CU Morombe,
3 780 Ampanihy, 100 Betroka, 2 459 Antakataka Sud, 332 Vangaindrano, 1 562 Ankazoabo) ;
- 7 402 cases totalement détruites (100 Sakaraha, 120 Morombe, 1 729 Toliara I, 1283 Betioky Sud, 250
Soanala/district Betroka, 3 920 Toliara II) ;
- 2 808 cases décoiffées (1 175 Morombe, 185 Betioky Sud, 1 044 Sakaraha, 372 Ampanihy, 32 Betroka)
;
- 5 094 cases endommagées (4 225 Betioky Sud, 701 Antakataka Sud, 168 Vangaindrano)
11 Commune Urbaine
- 175 bureaux administratifs endommagés (32 Morombe, 62 Betioky Sud, 12 Toliara I, 34 Sakaraha, 8
Toliara II, 1 Ampanihy, 2 Betroka, 22 Soanala, 2 Vangaindrano) ;
- 93 écoles endommagées (18 Toliara I, 6 Morombe, 4 Sakaraha, 15 Toliara II, 19 Betioky Sud, 6
Ampanihy, 4 Betroka, 13 Soanala, 8 Vangaindrano) ;
- 16 CSB endommagés (1 Toliara I, 3 Toliara II, 2 Morombe, 2 Sakaraha, 1 Ampanihy, 5 Betioky Sud,
2 Vangaindrano) ;
- 7 390 ha de rizières inondées (1 200 Morombe, 5 980 Betioky Sud, 150 Toliara I, 60 Soanala) ;
- 6 401 ha Champs de cultures inondés (650 Toliara II, 601 Morombe, 100 Betioky Sud, 3 000
Ampanihy, 2 000 Bezaha/Betioky, 50 Soanala) ;
Travail à faire :
On vous demande d’évaluer économiquement les coûts des dégâts occasionné par le cyclone Haruna
mentionné dans l’énoncé, sur la base de la VET, en suivant les étapes ci-après (il n’est pas nécessaire de
faire les calculs) :
2. Émettre les hypothèses les plus pertinentes par rapport aux données disponibles et aussi
manquantes, et Identifier les méthodes et les techniques à utiliser pour chaque rubrique identifiée
ci-haut (1) à évaluer. Justifier vos réponses.
3.
Université d’Antananarivo
Département Economie
Le Parc National de Kirindy Mitea a été créé en 1997 et s’étend sur le Menabe sur une superficie
de 72.200 ha. Il côtoie la mer, par le canal de Mozambique.
Kirindy Mitea fait partie des aires protégées « passerelles ». Le parc, en bord de mer, fait la
transition entre l'écosystème de l'Ouest et du Sud. À l’Ouest s’étend la forêt dense sèche, typique du
Menabe. Elle se prolonge par la formation en transition, un fourré épineux à Didiereaceae ou à
Euphorbiaceae et une forêt dense sèche où vivent des Lémur catta et autres espèces spécifiques du Sud.
La zone côtière du parc est une suite de baies, de plages, de mangroves, de dunes, d’îlots et de tannes,
sols saturés en sel à surface poudreuse appelée « sirasira ».
En faisant le lien entre le Sud et l’Ouest, le parc a contribué à créer une biodiversité très
particulière : Kirindy Mitea est un foyer d’endémisme. 100% de ses reptiles et de ses amphibiens, 91%
de ses mammifères, 70,21%, de ses oiseaux sont endémiques. Sur les 185 espèces de flore identifiées,
le taux d'endémicité est de 70%. Parmi eux les!Adansonia•grandidieri,!baobabs,!dont l’écorce permet de
confectionner des cordes et des toitures. La forêt de Givotia madagascariensis, qui fournit du bois pour
la construction de pirogues, l’Albizzia greveana qui donne des planches pour la confection de goélettes
et de cercueils.
Trois circuits permettent d’apprécier le parc. Le circuit Agnolignoly qui est un circuit en pirogue
qui longe les palétuviers. Le circuit Ambondro et Sirave est un circuit traversant les dunes de sable vers
les lacs Ambondro et Sirave. Il continue vers la forêt dense et sèche et les fourrés épineux pour découvrir
les baobabs. C’est un circuit balnéaire qui vous offre la plage et les îlots en privilège. Le circuit
Maetsakaloe qui est une randonnée de 4 heures en forêt dense sèche au milieu des baobabs, des renala
et des fony, avec la possibilité de découvrir des lémuriens comme le sifaka, le gidro ou le maky et des
oiseaux.
Les Sakalava vivent aux environs du parc depuis toujours. Ils vivent de la culture sur brûlis et
de l’élevage.
Un vaste incendie a ravagé le parc du 19 au 27 Août 2013 et a réduit en cendres les forêts sur
plus d'une vingtaine de kilomètres de longueur entrainant des dégâts environnementaux
considérables. Plusieurs espèces animales, lémuriens entre autres et végétales, pour la plupart
endémiques, ont été décimées lors de ce sinistre dû à un banal feu de brousse non maîtrisé. Notez que le
parc de Kirindy Mitea génère des revenus aux riverains du fait de différentes activités (vente d’artisanat,
guidage, hébergement, restauration etc.) en relation avec le tourisme.
Travail à faire :
3. Expliquez les trois méthodes d’évaluation directe sur un marché réel (3 points)
On vous demande d’évaluer économiquement les dégâts occasionné par le feu dans le parc de
l’énoncé, en suivant les étapes ci-après :
1. Identifier et définir les principales rubriques qui vont aider pour l’évaluation
2. Émettre quatre hypothèses les plus pertinentes dont deux en rapport aux données disponibles et
deux pour les données manquantes
3. Identifier les méthodes et les techniques à utiliser pour chaque rubrique identifiée ci-haut (1) à
évaluer. Justifier vos réponses.
Année universitaire 2013/2014
Université d’Antananarivo
Département Economie
LICENCE 3
Internationalement reconnus comme l’un des milieux les plus riches au monde, les récifs
coralliens et les écosystèmes qui leur sont associés, herbiers de phanérogames12 et mangroves13, sont
de gigantesques réservoirs de biodiversité, des trésors du patrimoine mondial.
Dans les mers tropicales, les coraux sont d’inlassables bâtisseurs de récifs, les plus grandes
murailles jamais réalisées par des espèces vivantes. Ils offrent aux pays qui les accueillent, et plus
12 Prairies sous-marine
13 Forêts s’étendant sur les côtes marécageuses dans les pays tropicaux.
généralement à l’ensemble de la planète, des richesses d’une valeur inestimable, tant sur le plan
écologique, qu’économique, social et culturel.
La richesse des récifs coralliens, en terme de biodiversité, est incontestable et est souvent
comparée à celle des forêts équatoriales : un kilomètre carré de récifs contient plus d’espèces que n’en
compte le littoral européen. Ils permettent un développement économique – pêche, aquaculture,
perliculture, ornementation, médecine, exploitation minière, construction, tourisme. Ils sont une
ressource d’une importance capitale au plan alimentaire : on estime qu’un demi-milliard d’êtres humains
au monde vit plus ou moins des récifs. Ils offrent une protection naturelle des côtes et ont un rôle
d’épuration des bassins. Dans certaines régions du monde, les populations sont intimement liées aux
récifs, culturellement et par leurs traditions. On estime pourtant que les récifs ont perdu 20 % de leur
superficie à cause de l’activité humaine.
Les principales causes de cette détérioration sont les pratiques de remblaiement, la pêche, la
pollution générale littorale et la pression démographique croissante. Les dégradations naturelles
(cyclones, tsunamis, arrivée massive de prédateurs envahissants) et la hausse des températures des
océans liés au changement climatique concourent également à la disparition progressive des récifs.
L’économie de l’environnement attribue une valeur « économique » à ces écosystèmes14. De nouveaux
usages contribuent à renforcer cette valeur : les récifs coralliens sont des « hot-spots touristiques » parmi
les plus valorisés.
A Madagascar, les récifs s’étendent sur une longueur totale d'environ 3000 km avec une largeur
variable. Dans la partie Sud Ouest, ils présentent une abondance significative étalés sur 1400 km de
côtes, surtout dans la région de Toliara.
Outre un patrimoine naturel remarquable, le Grand Récif de Tuléar (GRT) constitue une
ressource précieuse pour les habitants de la région Sud Ouest. Il fait notamment vivre une population de
pêcheurs traditionnels, les Vezo. Pour eux, il représente l’essentiel des apports alimentaires comme
Mais la pression anthropique sur le récif est très intense. Les sécheresses, l’aridification des terres
agricoles dans l’arrière-pays de Madagascar, l’attrait de la capitale provinciale voisine ont contribué à
multiplier le nombre de personnes exploitant la ressource. La diminution progressive des rendements de
pêche ainsi que la diminution de la taille des espèces capturées/pêchées indiquent la surexploitation des
ressources et l’état des récifs.
Le Grand Récif corallien de Toliara à Madagascar se détériore, avec une perte de couverture très
perceptible au fil du temps. La pression anthropique sur le milieu et ses ressources est en cause.
Travail à faire :
2. Qu’est ce qu’un « passager clandestin » ? Soutenir votre réponse avec deux exemples
réels très clairs. (2 points)
3. Expliquez les trois méthodes d’évaluation directe sur un marché réel (3 points)
On vous demande d’évaluer économiquement la valeur du Grand Récif de Tuléar (GRT) sur la base de
la VET, en suivant les étapes ci-après (il n’est pas nécessaire de faire les calculs) :
1. Identifier et définir les rubriques devant faire l’objet de l’évaluation.
2. Émettre deux hypothèses pertinentes par rapport aux informations disponibles et deux
hypothèses par rapport aux données manquantes.
3. Identifier et commenter les méthodes et les techniques à utiliser pour chaque rubrique identifiée
ci-haut (1) à évaluer. Justifier vos réponses.
Année universitaire 2013/2014
Université d’Antananarivo
Département Economie
LICENCE 3
1. Définir « services et biens non marchands ». Expliquez avec deux exemples concrets très clairs.
(2pts)
5. Expliquez la différence entre Analyse Coût Avantage et Analyse Coût Efficacité (2pts)
Université d’Antananarivo
Département Économie
LICENCE 3
Pour assurer la pérennité de l’usage des infrastructures, leurs entretiens sont primordiaux. Le
pont de Betsiboka, sur la RN4 au PK 337+900 relie Antananarivo à Mahajanga. Il a été construit en
1925, mais n’a jamais connu de grands travaux de réhabilitation auparavant. Afin de palier à d’éventuels
états de délabrement avancé, la réfection totale du pont a été programmée. Ceci pour remplacer chaque
pièce endommagée. Les montons principaux et les montons d’appuis qui assurent la stabilité horizontale
ont par contre été renforcé. Les travaux de réhabilitations ont duré du 15 mars 2015 au 31 août 2015.
Pour ce faire, la circulation sur le pont a été limitée durant la journée pour tous les véhicules. L’horaire
de fermeture et de passage est régulé afin de faciliter les travaux. Le financement total des travaux a été
assuré par la Banque Mondiale à hauteur de 9.804.563.615,73 Ariary.
Comme Mahajanga figure parmi les principales destinations des touristes locaux en période de
vacances, une hausse des trafics sur la RN4 est constatée entre juin et septembre. Cette réparation en
pleine haute saison touristique cause un véritable désagrément pour les vacanciers. Notons que d’autres
secteurs sont aussi affectés par cette réparation.
Travail à faire :
1. Donner la définition de « services et biens non marchands », expliquer avec des exemples
concrets à l’appui. (2 point)
2. Qu’est ce qu’un « passager clandestin » ? Soutenir votre réponse avec deux exemples réels de votre
choix très clairs. (2 points)
4. Dans la méthode d’analyse économique, expliquer clairement les trois types d’analyses les plus
utilisées dans la pratique. (3 points)
On vous demande d’évaluer économiquement les pertes occasionnées par la réhabilitation du pont de
l’énoncé en suivant les étapes ci-après (il n’est pas nécessaire de faire les calculs)
4. Identifier les méthodes et les techniques à utiliser pour chaque rubrique identifiée ci-haut (2) à
évaluer. Justifier vos réponses.
Les chefs d’État et de Gouvernement francophones réunis à Dakar le 30 Novembre 2014 ont
décidé à l’unanimité de confier à Madagascar l’organisation du XVIème Sommet de la Francophonie qui
se déroulera du 22 au 27 Novembre 2016 sous le thème « Croissance partagée et développement
responsable : les conditions de la stabilité du monde et de l’espace francophone. »
Pour cet évènement, Madagascar s’apprête à accueillir 80 États et gouvernements, 23
observateurs et 3 États associés avec leurs délégations respectives. Pour faire face à cette affluence,
l’État Malagasy a prévu un accroissement des capacités d’accueil, de transport, d’hébergement à
Antananarivo et l’extension de l’aéroport international d’Ivato.
Au sujet de l’hébergement, 3000 chambres d’hôtels sont nécessaires pour accueillir les invités.
A part les hôtels qualifiés et certifiés pour accueillir les invités, un village de la Francophonie est en
construction à Andohatapenaka. Ce complexe sera constitué de 297 logements du type F4, F3, F2 et
studio de 5 à 7 étages ; d’un espace commun en rez-de-chaussée pour accueillir une galerie d’expositions
et des pavillons. Le complexe comportera également un centre commercial, un espace vert et de loisir,
un hôtel 4 étoiles de 100 chambres et, une salle de cinéma. Ces travaux engagent 1000 ouvriers et
techniciens qui œuvrent jours et nuits pour livrer le complexe en 10 mois. Il est annoncé que les
appartements du complexe seront mis en vente après le Sommet.
Pour accueillir les différentes réunions, le Centre de Conférence Internationale d’Ivato est aussi
en réhabilitation depuis Avril 2016.
Concernant les infrastructures routières, deux nouvelles routes sont en construction, une route de
11 km reliant l’aéroport international d’Ivato à la capitale d’un montant de 43 millions d’euros et une
route de 5 km reliant la route digue au boulevard de l’Europe. Pour ces nouvelles constructions, l’État a
dû remblayer des rizières et terrains ainsi que procéder à des expropriations et démolitions de maisons
d’habitations touchées par les tracées des nouvelles routes. Parallèlement à ces projets d’infrastructures
routières, la majorité des routes de la capitale sont aussi en réhabilitation pour permettre une fluidité de
la circulation.
Travail à faire :
(10
V- Maîtrise des concepts
points)
5. Émettre quatre hypothèses les plus pertinentes dont deux en rapport aux
données disponibles et deux pour les données manquantes, et
Travail à faire :
I- Maîtrise des concepts (10 points)
1. Qu’entend-on par coût d’opportunités ? (2 points)
1. Identifier et définir les principales rubriques qui vont aider pour l’évaluation.
2. Émettre quatre hypothèses les plus pertinentes dont deux en rapport aux données
disponibles et deux pour les données manquantes.
3. Identifier les méthodes et les techniques à utiliser pour chaque rubrique identifiée ci-haut
(1) à évaluer. Justifier vos réponses.
Année Universitaire 2017-2018
Université d’Antananarivo
Domaine des Sciences de la Société
Mention Économie
LICENCE 3
3. Qu’est-ce qu’un « passager clandestin » ? Soutenir votre réponse avec deux (2 points)
exemples concrets et clairs de votre choix.
5. Expliquez les trois méthodes d’évaluation directe sur un marché réel (3 points)
Page 1 sur 2
Travail à faire :
I- Maîtrise des concepts (10 points)
1. Définir « services et biens non marchands ». Expliquez avec deux exemples (2 points)
concrets très clairs.
Il vous est demandé de procéder à une évaluation économique des dégâts et pertes
rencontrés dans la région Vatovavy en suivant les étapes ci-après :
2. Émettre quatre hypothèses les plus pertinentes dont deux en rapport aux données
disponibles et deux pour les données manquantes.
3. Identifier les méthodes et les techniques à utiliser pour chaque rubrique identifiée ci-haut
(1) à évaluer. Justifier vos réponses.
Page 2 sur 2
Année Universitaire 2021-2022
comme
Madagascar ? Mobilisez les différents outils et connaissances dispensés pour appuyer votre
rédaction.
Page 1 sur 1