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DROIT DES FINANCES PUBLIQUES THEME 1 : LE PRINCIPE DE


LOCALES L’AUTONOMIE FINANCIERE DES
COLLECTIVITES TERRITORIALES
Introduction : • 1èrement, il faut poser le principe de l’autonomie
juridique. En présence de personnes morales de droit
Les finances publiques locales embrassent l’étude du public disposant d’une autonomie juridique :
secteur public local. o Organes propres
- Des collectivités territoriales ; conseil général, o Compétences propres
conseil régional, les communes, les établissements
o Pouvoir d’édicter des normes
publics rattachés aux collectivités, les communautés
de communes et les établissements publics
Organes propres
particuliers comme l’enseignement et même les SEM.
Existence d’un conseil élu avec à sa tête un organe
élu, un exécutif.

Compétences propres
Clairement posé par les lois de décentralisation ;
- Ce qui n’exclut pas la possibilité d’intervenir
dans d’autres domaines (intéressant la
Pourquoi l’étude des finances publiques
circonscription).
locales ?
- Existence de la clause générale de compétence.
- Parce-que les collectivités territoriales
Édicter des normes
participent pour 70% aux investissements.
Est différent du pouvoir normatif de l’Etat
- Intérêt à cause de la décentralisation (les
ressources propres sont synonymes d’autonomie mais
• 2èmement, l’autonomie financière n’a pas été
impliquent de disposer de ressources suffisantes).
clairement définie. Trois critères, selon les auteurs :
o Déterminer sa fiscalité
o Déterminer ses dépenses
o Contrôle à postériori (plus souple)

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Avec la révision constitutionnelle du 28 mars


Définition organique : 2003 :
I) Les nouvelles dispositions normatives - Renforcer les ressources propres
relatives à l’autonomie financière. - Donner des garanties pour les transferts de
compétences
Les finances locales ont été mises à mal
dernièrement, avec la disparition de la part salaire de - L’article 72-2C° nouveau alinéa 3, donne des
la taxe professionnelle transformée en ressources de précisions sur l’autonomie financière, « les recettes
compensation au titre de la DGF (dotation globale de fiscales et autres ressources propres des collectivités
fonctionnement). Face à tout cela, intervention du territoriales représentent pour chaque catégorie de
constituant et des parlementaires. collectivités, une part déterminante de leurs
ressources ».
A) Les dispositions constitutionnelles
Le législateur organique va définir les ressources
Avant la réforme : propres :
L’article 72C° était libellé, « les collectivités o Les ressources fiscales sont les impôts et
territoriales s’administrent librement par des conseils les taxes
élus et dans les conditions prévues par la loi ». o Les redevances n’en font pas partie car
relève du pouvoir règlementaire
Comme l’autonomie financière n’était pas posée o Pour les ressources fiscales et non fiscales,
clairement, intervention du juge constitutionnel pour intervention des collectivités pour fixer les taux.
sanctionner quand violation du principe de
l’autonomie financière. - L’article 72-2C° nouveau alinéa 4, élève au rang
- Il a été saisi sur la compétence fiscale des constitutionnel le principe de transfert et création de
collectivités territoriales et a estimé que « ces compétences, « tout transfert de compétences entre
empiètements progressifs n’étaient pas de nature à l’Etat et les collectivités territoriales s’accompagne de
entraver la libre administration » sous prétexte de la l’attribution de ressources équivalentes à celles qui
garantie d’une compensation indexée. Les collectivités étaient consacrées à leur exercice, toute création ou
territoriales sont donc tributaires des finances de extension de compétences ayant pour conséquence
l’Etat. d’augmenter les dépenses des collectivités
territoriales est accompagnée de ressources
déterminées par la loi ».

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 Les dons et legs


B) Les dispositions législatives - Au dénominateur, le législateur regroupe
l’ensemble des ressources des collectivités
S’agissant de l’autonomie financière : territoriales à l’exclusion des emprunts, des
Position du législateur organique, « les ressources ressources liées au financement des compétences
propres des collectivités territoriales sont constituées transférées à titre expérimental, aux subventions de
du produit des impositions de toute nature dont la loi péréquation (dotation de compensation). On y
les autorise à fixer l’assiette, le taux et dont elle retrouve l’ensemble des dotations.
détermine par collectivité, le taux ou une part locale
d’assiette » (pas de problème en ce qui concerne les Afin de mesurer la part déterminante, le législateur
impôts). fait référence au niveau de ressources constaté en
Il va avoir un ratio déterminé par le législateur 2003 (ne peut être inférieur au niveau de 2003).
organique (part suffisante), donc un numérateur et
un dénominateur. D’après un rapport du gouvernement, le seuil en
- Au numérateur, on va trouver les ressources dessous duquel on porte atteinte à l’autonomie
fiscales et autres ressources propres : financière des collectivités est de :
o Ressources fiscales : - 60,8 pour les communes
 Taxe professionnelle - 58,6 pour les conseils généraux
 Taxe foncière sur les propriétés - 39,5 pour les conseils régionaux
bâties
Le financement des transferts de compétence :
Mais les collectivités peuvent-elles tout faire ? - Peut se faire par un transfert de fiscalité
Exemple de la TIPP (taxe sur les produits pétroliers) et - Peut également être une dotation
la taxe sur la convention d’assurance TCA : c’est la loi - Peut être les deux à la fois (ex. : vignette pour
qui détermine la part d’assiette. financer l’aide sociale et la dotation pour l’aide
o Les autres ressources propres : sociale)
 Les redevances
 Les produits de l’occupation du Au fil des ans, constat d’une nette augmentation de la
domaine DGD (dotation générale de décentralisation) au
détriment de la fiscalité transférée.
 Les taxes d’urbanisme
 Les produits financiers

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Le fait d’accorder une fraction de la TIPP pour


financer les compétences transférées n’est-ce a) Création et suppression de prélèvements
pas une manière déguisée de financer par voie
de dotation dans la mesure où c’est l’Etat qui Si on se réfère à l’article 34, les collectivités
détermine la fraction de l’impôt du produit territoriales ne disposent pas de compétences pour
transféré ? créer et supprimer des impôts. Cependant, elles
peuvent s’abstenir de percevoir certains impôts en ne
Les nouveaux transferts de compétence aux conseils prenant pas de délibérations en ce sens, sont
régionaux et généraux issus de la loi du 13.08.2004 concernés :
relative aux libertés et responsabilités locales - La taxe sur la publicité extérieure
sont en priorité financés par des ressources propres. - La taxe de séjour
L’article 119-2, précise clairement que la - La taxe d’électricité
compensation financière des transferts de - La taxe sur les remontées mécaniques
compétence s’opère à titre principal par l’attribution
d’impositions de toutes natures dans les conditions Si en matière de ressources fiscales, les collectivités
fixées par la loi de finances. ne peuvent créer et supprimer des impôts, en matière
de redevance, la compétence est entière.

b) L’assiette fiscale

II) Les compétences fiscales Le pouvoir des collectivités territoriales en matière


d’assiette de ressources non fiscales est reconnu en
- L’article 34 diminue les compétences des revanche en matière de recettes fiscales l’article 72.2
collectivités territoriales C° ne leur accorde que la possibilité de fixer l’assiette
- La loi organique (LOLF de 2001) vient elle aussi dans les limites déterminées par la loi :
diminuer les compétences des collectivités
territoriales. Elle précise : - C’est à dire, que c’est le législateur qui fixe les
« L’autorisation de percevoir les ressources de l’Etat règles et que les collectivités territoriales ne peuvent
ainsi que les impositions de toutes natures affectées à avoir qu’un pouvoir dérivé (elles ne fixent donc pas
des personnes morales autres que l’Etat est prévue des taux mais peuvent jouer sur les abattements :
dans la première partie de la loi de finances de 10%, 20%... exemple : (augmentation de l’habitat fait
l’année ».

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venir une population et indirectement joue sur les  Pour le système de la variation
bases d’imposition.). proportionnelle, les taux évoluent dans les mêmes
proportions.
c) La liquidation  Dans la variation différenciée la loi
établit un lien entre l’évolution annuelle du taux de la
Situation différente en matière de taux d’imposition taxe professionnelle par rapport au taux de la taxe
dans la mesure où les collectivités disposent de plus d’habitation ou du taux moyen des taxes foncières et
de marge de manœuvre dans leur manipulation des d’habitation.
taux dans les conditions fixées par la loi.
C’est ainsi que le taux de la taxe professionnelle ne
S’agissant des impositions de toutes natures depuis la peut pas évoluer plus vite ou diminuer lentement que
réforme de 1980, les collectivités peuvent désormais le taux d’imposition de la taxe d’habitation ou si la
fixer les taux d’impositions, dans les limites prévues variation est plus faible que le taux moyen des taxes
par la loi. Ces limites sont : sur les ménages (TFPB, TH…).
- Le plafonnement : seuil
- Un mécanisme de liaison entre les taux des En matière de ressources non fiscales la liberté est
différents plus grande mais il faut que le taux soit en relation
Impôts. avec la prestation de service offerte ou encore avec
les dépenses de fonctionnement du service.
o Pour le plafonnement : - Une redevance = bénéfice du service.
 Ex : taxe professionnelle. Le taux de - L’impôt est sans contrepartie mais la redevance,
la taxe professionnelle ne doit pas dépasser deux fois oui.
le taux moyen national de l’année précédente. Si taxe enlèvement des ordures ménagères = sans
 Le taux de la taxe foncière, sur les contrepartie mais redevance = contrepartie.
propriétés bâties, sur les propriétés non bâties ainsi
que celui de la taxe d’habitation sont plafonnées à d) Le recouvrement.
deux fois et demie de la moyenne nationale de l’année
précédente ou départementale si cette dernière est Les collectivités territoriales ne disposent pas de
plus élevée. compétences en matière de recouvrement.
o En ce qui concerne le lien entre les taux - Les opérations sont réalisées par les comptables
il n’est applicable que lorsque la collectivité a choisi le de l’état (trésor public).
système de la variation différenciée.

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- Cela peut être également les services


préfectoraux, mais existence d’une seule caisse a) Les dépenses obligatoires.
(trésor).
- Les impôts locaux sont recouvrés en fin Il s’agit de dépenses que les collectivités doivent
d’année. Dans ces conditions l’Europe garantit le inscrire impérativement à leur budget. Un système de
recouvrement intégral des produits votés en contrôle, pourvu de sanction est même prévu.
accordant aux collectivités des avances mensuelles
gratuites. Qu’est-ce qu’une dépense obligatoire ?
- Les impayés se traduisent en réalité par un Article 11 de la loi du 02 mars 1982 : les dépenses
moins value fiscale pour l’Etat. obligatoires sont :
- Il n’y a pas moins value pour l’Etat en cas de - Des dettes exigibles
dégrèvement puisque compensée mais en cas - Mise à la charge des collectivités par la loi.
d’exonération cela dépend (zone France = - Depuis 2007, les dotations aux amortissements
exonération temporaire, personnes âgées =
exonération,) Une dette exigible, l’est quand elle est :
Pour les dégrèvements donc l’Etat est à l’origine mais - Certaine
pour les exonérations, si ce sont les collectivités qui - Liquide : son montant est calculé
décident, elles ne sont pas compensées dans certains - Non sérieusement contestée
cas c’est l’Etat qui décide de certaines exonérations.
Dans la catégorie de dettes exigibles, on trouve :
III) Les compétences en matière de - Les emprunts
dépenses. - Les indemnisations des dommages causés à …
- La mise en jeu d’une garantie d’emprunt
-Compétence plus large par rapport aux recettes. - Le paiement de travaux, fournitures. (paiement
-Si recette votée, il faut percevoir mais en pour service fait).
matière de dépenses on peut reporter.
- Compétence tout de même limitée pour les Pour les dépenses mises à la charge des collectivités.
dépenses obligatoires. On trouve toutes les dépenses transférées par la loi.

Le travail du juge est ici essentiel. Il va baliser le


terrain, son intervention peut tendre à limiter ou
étendre les dépenses obligatoires.

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THEME 2 : LE CADRE BUDGÉTAIRE


b) Les dépenses facultatives.
ET COMPTABLE DES FINANCES
Ce sont celles que les collectivités peuvent librement LOCALES.
décider dès lors qu’elles n’empiètent pas sur la
compétence d’une autre collectivité, qu’il ne s’agit pas - Le budget est un acte qui prévoit et autorise les
des dépenses interdites et que les dépenses ressources et les dépenses de l’organisme public.
obligatoires ont été inscrites au budget. - Les règles applicables sont les grands principes
budgétaires.
Ce sont des dépenses qui permettent de mesurer le - Le budget de la collectivité territoriale est un
degré d’autonomie financière des collectivités. acte administratif alors que le budget de l’Etat est
acte législatif. C’est un acte administratif susceptible
c) Les dépenses interdites. de recours pour excès de pouvoir. C’est une
délibération de la collectivité.
Certaines dépenses sont interdites dès lors qu’elles - Le budget des collectivités divisé en deux :
sont contraires à la réglementation en vigueur. o Fonctionnement
- Exemple : Financement de l’enseignement privé
o Investissement
hors contrat d’association
- Financement d’opérations qui n’entrent pas
I) Grands principes du droit budgétaires des
dans la compétence des collectivités comme le
collectivités territoriales.
paiement d’un salarié qui travaille pour un conseiller
A) Les principes de périodicité et de
de la collectivité.
présentation.
1) L’annualité budgétaire.

Ce principe signifie que le budget doit être voté pour


un an, c’est à dire du 1er janvier au 31 décembre. Les
recettes et les dépenses sont rattachées à l’année.

Etant donné que le budget de l’Etat qui doit être voté


avant le 31 décembre minuit, comprend des
dispositions relatives aux finances des collectivités

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territoriales, il est apparut nécessaire d’accorder des supérieure des dépenses qui peuvent être engagées
délais spécifiques à ces collectivités (permettant de pour le financement des investissements.
retarder le vote). - Les crédits de paiement : constituent la limite
- C’est ainsi que la loi du 2 mars 1982 accorde supérieure des dépenses pouvant être mandatées au
aux collectivités territoriales la possibilité d’adopter cours de l’année.
leur budget jusqu’au 31 mars de l’année.
- Cette date peut être reportée si les collectivités
locales ne disposent pas d’informations nécessaires Autorisation de programme = projection.
provenant de l’Etat, 15 jours à compter de leur Crédit de paiement = ce que l’on peut dépenser =
communication ou encore le 15 avril en cas de opérations pluriannuelles, déclaration d’intention.
renouvellement des organes délibérants. Autorisation de programme se dit aussi AE
- Enfin elle peut être reportée au 1er juin, si le autorisation d’engagement.
budget de l’année précédente a été redressé d’office.
- Si le budget n’est pas voté avant le 1 er janvier - Les reports de crédits : Permettent de
de l’exercice, le maire ou le président de la collectivité remporter d’une année sur l’autre, certains crédits non
est en droit jusqu’à l’adoption du budget de mettre en utilisés pour l’investissement, pas de problème car il y
recouvrement les recettes et d’engager, de liquider, a les restes à réaliser mais en fonctionnement c’est
de mandater les dépenses de la section de impensable.
fonctionnement dans les limites de celles inscrites au
budget l’année précédente. - Exception aussi, on peut ajouter les budgets
- Il est par ailleurs en droit de mandater les supplémentaires et les décisions modificatives.
dépenses afférentes au remboursement du capital des
annuités de la dette. 2) L’unité budgétaire.
- Enfin jusqu’à l’adoption du budget l’exécutif
peut sur autorisation du conseil engager, liquider, Ce principe suppose que toutes les recettes et les
mandater les dépenses d’investissement dans la limite dépenses doivent figurer dans un seul document, à
du quart des crédits ouverts au budget de l’exercice savoir le budget primitif. Ce système permet aux
précédent. représentants des collectivités d’avoir une idée
précise sur la situation financière de celle-ci.
Les exceptions.
- Les autorisations de programme : Les aménagements ou exceptions.
Permettent aux collectivités de prévoir la limite

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- Les budgets annexes : Ils permettent En conséquence, il interdit toute compensation entre
d’individualiser une activité qui tend à produire des les recettes et les dépenses et toute affectation d’une
biens ou à rendre des services donnant lieu à recette à une dépense.
paiement de redevances.
o Ces budgets jouissent de l’autonomie Les exceptions.
financière mais pas de la personnalité morale (pour les La redevance (budget annexes).
SPIC).
o Ils doivent être votés en équilibre mais la B) Les principes de gestion.
loi du 5 janvier 1988 prévoit des dérogations
notamment : Deux principes : spécialité et équilibre.
 Lorsque les exigences du S.P
conduisent les collectivités à imposer des contraintes 1) Le principe de spécialité :
particulières de fonctionnement (S.P du transport avec
ajout d’itinéraires pour couvrir plus largement le - Permet de limiter le champ d’intervention des
territoire). organes chargés de l’exécution du budget.
 Lorsque le fonctionnement du - Indique que les crédits sont spécialement
service exige la réalisation d’investissement qui en affectés à un service donné en vue d’une exonération
raison de leur importance et en égard aux usagers ne déterminée ce qui entraine une présentation des
peuvent être financés sans augmentation excessive crédits par chapitre et par article (nomenclature) et
des tarifs. obligation de voter le budget par chapitre ou si
l’assemblée le décide par article.
Le budget supplémentaire est voté en même temps - Principe qui permet de contrôler l’utilisation des
que le budget primitif. crédits par l’ordonnateur.
3) L’universalité budgétaire. - D’une manière générale, le vote s’effectue par
chapitre à la section de fonctionnement et par article
Selon ce principe toutes les recettes et toutes les pour la section d’investissement.
dépenses doivent figurer au budget et il impose la - Lorsque le budget est voté par chapitre
présentation du budget en 2 blocs : l’exécutif peut effectuer des virements d’articles à
- Les recettes articles à l’intérieur d’un même chapitre.
- Les dépenses
Il y a les crédits pour dépenses imprévues qui
peuvent figurer tant en fonctionnement qu’en

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investissement. (Crédits appelés aussi crédits


globaux). • Le budget primitif.
- Constitue le 1er acte obligatoire du cycle
2) Le principe de l’équilibre budgétaire de l’année de la collectivité.
- Acte de prévision des recettes et des dépenses
- Propre aux collectivités territoriales (pas pour le pour une période allant du 1er janvier au 31 décembre.
budget de l’Etat). - Doit être transmis au représentant de l’Etat dans
- Les sections de fonctionnements et un délai de 15 jours suivant son approbation (élément
d’investissements doivent être présentées en équilibre de légalité important, car si non transmis le préfet
réel. saisit la chambre régionale des comptes).
o Cela veut dire que le montant des recettes
doit être égal au montant des dépenses de chacune • Etant donné que les résultats de l’exercice
des sections. budgétaire sont connus avec un certain retard et qu’ils
o Que les recettes et les dépenses doivent peuvent modifier les prévisions de l’année en cours,
être évaluées sincèrement sans sous estimation et on permet aux collectivités de voter un budget
surestimation. supplémentaire.
o Que le remboursement de la dette en - Il est établi aussitôt après la clôture de l’exercice
capital doit être couvert par des ressources définitives précédent et l’établissement du compte administratif,
(ressources fiscales) (prélèvements sur recettes de et fait apparaître l’état d’avancement des opérations
fonctionnement.) et permet de poursuivre les opérations engagées par
la procédure de report.
Le principe de l’équilibre budgétaire a pour objet
- - Le budget supplémentaire permet de connaître
que des déficits trop important ne soient pas les fonds disponibles et constitue un budget
supportés par les contribuables. d’ajustement tant en fonctionnement qu’en
- A aussi pour but de contraindre les collectivités investissement.
à inscrire les dépenses facultatives que si les
dépenses obligatoires sont déjà couvertes. • Se distingue des décisions modificatives, car
si ces dernières permettent de modifier les prévisions
II) Les documents budgétaires et comptables des budgets primitifs et même supplémentaires :
locaux. - Elles ne peuvent pas intégrer comme le budget
A) La diversité des documents. supplémentaire, les résultats de l’exercice précédent.
1) Les documents budgétaires.

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2) Les documents comptables o Par fonction (services de la collectivité)


o Par nature (charges, produits)
• Le compte administratif
- Document qui présente les résultats de - Pour les départements, on applique
l’exécution du budget l’instruction comptable M52
- Est établit à l’aide de la comptabilité
administrative tenue par l’ordonnateur et est arrêtée - Pour les régions, l’instruction comptable M72
par un vote de l’assemblée délibérante qui doit
intervenir avant le 30 juin de l’année suivant Le budget se compose de 2 sections :
l’exercice. • La section d’investissement
- Les résultats du compte administratif peuvent - Les dépenses : les dépenses non répétitives
être en déficit ou en excédent et sont repris à comme :
l’exercice suivant. o Achat de matériel
o Construction et réaménagement de
• Le compte de gestion bâtiments
- Est établit avant le 1er juin et retrace les o Travaux d’infrastructures
opérations budgétaires en dépenses et en recettes o Gros travaux de bâtiment
selon une présentation analogue au compte o Versement de subventions d’équipements
administratif. o Le montant du remboursement du capital
- Etablit par le comptable et est soumis au vote de des emprunts.
l’assemblée délibérante qui pourra constater la - Les recettes : essentiellement constituées :
conformité ou la concordance des deux documents. o Dotations financières telle la DGE
- Les deux documents (cpte ad + cpte de gestion) o Fonds de compensation de la TVA
sont transmis au juge des comptes afin de faire l’objet
o Les subventions spécifiques
d’un contrôle budgétaire pour le compte administratif
o Les ventes d’éléments du patrimoine
et juridictionnel pour le compte de gestion.

B) La nomenclature budgétaire • La section de fonctionnement


- Les dépenses
-La nomenclature budgétaire des communes o Rémunération du personnel
relève de l’instruction comptable M14, plus proche des o Fourniture et consommation courantes
entités économiques avec une présentation : o Rémunération des élus

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o Participation aux charges d’organismes


extérieurs
o Le paiement des intérêts d’emprunts
- Les recettes
o Produits des impôts directs (taxe foncière,
etc. les 4 impôts directs)
o Produits du domaine public
o Dotations et subventions (dont la DGF,
DGD)

• Les chapitres et articles


Chaque section est divisée en chapitre, qui correspond
à des divisions à 2 ou 3 chiffres selon la taille de la
collectivité. On verra deux comptes :
- 21, les acquisitions
- 23, les travaux
THEME 3 : LES PROCEDURES
Chaque chapitre est divisé en article qui correspond BUDGETAIRES
au compte le plus détaillé de la nomenclature
budgétaire.
La 1ère étape est peu règlementée ce qui donne aux
collectivités une large autonomie pour mettre en
œuvre leur technique de prévision. C’est la
préparation.

Au niveau du vote qui est la 2ème étape, on est


soumis à des règles strictes.

La 3ème étape, l’exécution qui met en action 2


intervenants indépendants pour assurer une plus
grande transparence dans la gestion des crédits :

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- Les comptables B) Sur le plan technique


- Les ordonnateurs
La section de fonctionnement est établit le plus
I) La préparation du budget souvent sur la base du dernier budget primitif et du
A) Sur le plan politique dernier compte administratif connu, actualisé et
complété le cas échéant (budget supplémentaire,
- La préparation, selon le CGCT incombe à décisions modificatives).
l’exécutif de la collectivité
- La préparation, toutefois fait intervenir plusieurs Certains chiffres proviennent de renseignements
acteurs : fournis par l’Etat et qui sont indispensables à
o Les services municipaux sous la direction l’élaboration du budget, ils doivent être communiqués
du secrétaire général dans les petites communes avant le 15 mars :
o Pour les grandes communes, - Les dotations
départements et régions, ce sont les services - Les nouveaux critères à prendre en compte pour
financiers qui préparent le budget les dotations
o Cas particulier : dans les petites - La fiscalité
communes, moins de 2000 habitants, ce sont les - Les services du cadastre vont informer sur les
receveurs municipaux moyennant rétribution, prévue immeubles, ce qui a une incidence sur la base
par voie règlementaire (certains parlent d’infraction d’imposition.
car non respect du principe de séparation entre La section d’investissement repose sur les estimations
ordonnateur et comptable). prévisionnelles du coût des travaux émanant :
o Dans les communes de 3500 habitants et - Soit des services techniques
plus, ainsi que dans les départements, un débat a lieu - Soit des maîtres d’œuvre extérieurs
sur les orientations budgétaires, dans un délai de deux On comprend le vote par chapitre car ce sont des
mois précédant l’examen du budget. Dans les régions, dépenses nouvelles.
le délai est fixé à 10 semaines. II) Le vote du budget
 Ce débat est une formalité
substantielle. C’est l’assemblée délibérante qui vote et qui peut
 Pour la région, le CES comité modifier le budget (quelle que soit la collectivité).
économique et social doit être consulté ; formalité
substantielle. A) L’examen du budget

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Pour permettre à l’assemblée de se prononcer, il est


généralement formé une commission de finances pour Le budget est voté sans condition de majorité
l’étude du projet du budget et chargée de préparer les particulière et une fois voté il est authentifié comme
délibérations de l’assemblée. toute autre délibération : donc transmis au
représentant de l’Etat.
Cette méthode permet d’éviter des discussions
longues en séances publiques. Le budget est signé par les membres présents en
séance. Une formalité qui permet de vérifier que le
Dans les régions et départements, les délais de quorum a été atteint :
convocation sont fixés à 12 jours. o La collectivité ne peut délibérer que si la
majorité absolue de ses membres est présente
Pour les communes, 3 ou 5 jours. o Si majorité non atteinte, une nouvelle
délibération a lieu dans les 3 jours qui suivent.
L’assemblée délibérante dispose d’une marge de
manœuvre plus importante que les parlementaires qui Le budget est transmis au représentant de l’Etat dans
sont limités par l’article 40C°. Les conseillers peuvent les 15 jours et devient exécutoire dès qu’il a été reçu
modifier soit en augmentant, soit en diminuant les par ce dernier et publié.
prévisions des dépenses inscrites au budget mais :
- En respectant l’obligation d’équilibre III) L’exécution du budget
- Ils ne peuvent diminuer les dépenses A) La période d’exécution
obligatoires
- Sont également limités par l’encadrement des Conformément au principe de l’annualité, l’exécution
taux. du budget doit intervenir dans le cadre de l’année
civile.
- Du 1er janvier au 31 décembre pour la section
d’investissement
- Du 1er janvier au 31 janvier de l’année suivante
B) L’adoption pour les opérations de la section de fonctionnement.
Ce délai supplémentaire au profit de la section de
Le budget est voté par chapitre mais si l’assemblée le fonctionnement s’appelle la journée
décide, le vote s’effectue par article : ce qui limite complémentaire.
étroitement le pouvoir des maires et des présidents

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o Il signifie, pour les dépenses que les - De produits domaniaux


dépenses engagées correspondant à des opérations Le titre de recette est ensuite transmis au comptable
réalisées avant le 31 décembre, peuvent être chargé du recouvrement. Il va effectuer un contrôle :
mandatées jusqu’au 31 janvier - De l’autorisation de percevoir
o Pour les recettes, que l’ordonnateur - De la régularité du titre de perception
dispose d’un mois au début de chaque année pour - La liquidation
procéder à l’émission des titres de perception. - De l’imputation budgétaire du versement.
o La journée complémentaire permet En cas d’irrégularité, il suspend son visa et demande à
d’assurer la continuité des SP ainsi qu’un meilleur taux l’ordonnateur de compléter ou modifier le titre.
d’exécution du budget, mais elle peut être réduite
voire supprimée par les collectivités locales afin 2) En matière de dépenses
d’accélérer la production des comptes.
- Pour la section d’investissement, il n’existe pas La phase administrative :
de journée complémentaire du fait du caractère - La 1ère phase commence par l’engagement :
pluriannuel des opérations prévues. c’est la décision de l’ordonnateur dont l’exécution fera
o Les crédits ouverts et non utilisés, sont naître une charge financière à l’encontre de la
reportables sur l’exercice suivant. collectivité. Ce peut être un arrêté de nomination par
exemple.
B) Les opérations d’exécution - La 2ème phase c’est la liquidation, qui est la
1) Les recettes transformation de la créance en argent liquide (après
vérification de service fait)
L’exécutif de la collectivité émet un titre de recette, il - La 3ème phase c’est le mandatement. Il s’agit de
s’agit d’un acte qui mentionne : l’ordre donné par l’ordonnateur au comptable de
- L’identité payer la dette de la collectivité. A cette fin, l’exécutif
- L’adresse du redevable émet un mandat de paiement accompagné des pièces
- La nature du produit justificatives.
- La somme due La phase comptable :
- Le compte d’imputation Elle est unique, c’est le paiement.
- La date d’émission - Le comptable ne peut en aucun cas apprécier
C’est le cas en matière : l’opportunité des décisions de l’ordonnateur
- De produits fiscaux - Par contre, il va contrôler la régularité de la
- De redevance dépense :

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o Il va vérifier l’identité Se composent de 2 catégories d’impôt :


o La compétence du signataire - Impôts directs
o La bonne imputation de la dépense du - Impôts indirects
compte concerné
o La disponibilité des fonds Les impôts directs
o La production des pièces justificatives Rapportent plus aux collectivités. Appelés « les 4
o L’absence d’opposition au paiement vieilles » qui sont des impôts d’origine
S’il suspend le paiement d’une dépense, l’ordonnateur révolutionnaire :
devra procéder aux régularisations ou sinon adresser - La contribution foncière
au comptable un ordre de réquisition (qui est - La contribution mobilière
l’obligation faite au comptable de payer) - La contribution des patentes
o A ce moment, il va y avoir transfert de la - La contribution sur les portes et fenêtres
responsabilité du comptable à l’ordonnateur.
Ce sont des impôts perçus par l’Etat

Depuis le 20ème siècle, on a beaucoup parlé de réforme


de la fiscalité des collectivités.

L’Etat s’est débarrassé de ces quatre impôts directs


compte tenu de la réalité économique et les a
transférés aux collectivités territoriales, sauf que ces 4
impôts ne correspondent pas à la réalité économique
des collectivités car les bases foncières non révisées
depuis 1970, n’ont pas été réévaluées. On a revalorisé
par un coefficient de révision annuelle.

En 2000, renoncement de révision.

En 2010 le gouvernement est favorable à la réforme.


L’Etat, est prêt à l’engager. Il est question d’une loi qui
interviendrait en fin 2010 pour préciser les principes
THEME 4 : LES RECETTES FISCALES de la révision des valeurs locatives foncières mais elle

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ne concernera que les locaux commerciaux. Il est - Exonération concernant les logements locatifs
prévu d’adresser un questionnaire aux commerçants à sociaux (15 ans, 20 ans ou 30 ans).
partir du second semestre 2011 ce qui devrait - Exonération pour les immeubles en zone franche
permettre aux services fiscaux de connaitre : (5 ans).
- les caractéristiques
- surface des locaux Les exonérations concernant les personnes.
- loyers payés D’autres exonérations sont accordées :
- Aux personnes titulaires de la pension d’adulte
Les locaux devraient être classés par catégorie avec handicapé
un tarif au mètre carré complété d’un coefficient de - Pension de solidarité spécifique
situation afin de prendre en compte l’emplacement - Personnes âgées de plus de 75 ans dont le
des locaux. revenu fiscal de référence n’excède pas la limite
Cette réforme devrait être mise en place en 2014. définie à l’article 1417-1 du code du CGI. Cette
Pour l’heure les choses restent en l’état sauf la exonération n’est pas accordée lorsque le propriétaire
suppression de la taxe professionnelle. habite avec des personnes autres que son conjoint
sauf si ces personnes sont comptées à charge au titre
I) La fiscalité directe locale. de l’impôt sur le revenu.
A) La taxe foncière sur les propriétés bâties - Pour les personnes âgées de plus de 65 ans et
(TFPB). de 75 ans, il existe un dégrèvement d’office de 100
euros au plus de la TFPB pour leur habitation
La TFPB frappe tous les biens qui ont le caractère de principale toujours avec des conditions.
construction (maisons, ateliers, usines). o Si elles l’occupent en respectant la
A l’exception de bâtiments exonérés soit à titre condition de cohabitation et disposent d’un revenu
permanent soit à titre temporaire. fiscal de référence ne dépassant pas le seuil prévu à
Les bâtiments exonérés à titre permanent : l’article 1417-1 du CGI
- Bâtiments publics - La TFPB est calculée sur la valeur locative
- Edifices de culte cadastrale à raison de 50% de son montant.
- Bâtiments ruraux (écuries, greniers etc.…). - Cette valeur est déterminée à partir d’un tarif
communal faisant référence au loyer.
Les bâtiments exonérés à titre temporaire : - Un coefficient de revalorisation annuelle est
- Construction nouvelles (2ans). prévu dans la loi de finance de chaque année.
- Pour 2010 il est de 1,012.

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-A partir du 1er janvier 2011 cet impôt sera perçut - Payé par le plus grand nombre de
par les communes (et EPCI) et les départements. contribuables.
- La commune percevra les parts communales (ce - Sont assujetties les personnes ayant la
qu’elle percevait déjà) plus la part départementale. disposition au 1er janvier d’un logement meublé
- Le département recevra la part régionale. affecté à l’habitation.
- Sont totalement exonérées :
B) La taxe foncière sur les propriétés non o Les personnes âgées de plus de 60 ans.
bâties (TFPNB). o Les titulaires de l’allocation
supplémentaire du fond de solidarité.
La TFPNB porte sur les terrains de toute nature non o Allocation adultes handicapés.
recouvert de construction à l’exception de biens tels  A condition que les ressources
que : fiscales n’excèdent pas les limites prévues.
- Les propriétés publiques (routes, fleuves  Que les personnes habitent seules
expressément exonérées). ou avec toutes personnes dont les revenus n’excèdent
- Les terres agricoles sont exonérées de part pas les limites.
départementale et régionale.  Qu’elles ne soient pas imposables à
- S’agissant des communes l’exonération est fixée l’impôt de solidarité sur la fortune.
à 20%.
 Les bénéficiaires du RMI sont
- D’autres dégrèvements sont appliqués en cas de
dégrevés de la taxe d’habitation.
perte de récolte, de perte de bétail.
- La taxe est calculée à raison de 80% de la valeur  Les logements affectés aux étudiants
locative cadastrale. sont exonérés.
- Le coefficient de revalorisation est de 1.012 pour  Les bâtiments publics également.
2010.
- A partir du 1er janvier 2011 la TFPNB sera perçut La base brut est déterminée par les services fiscaux
uniquement par les communes et EPCI, ce qui signifie mais la surface du logement peut être multipliée par
que ces collectivités vont bénéficier en plus des parts un tarif communal faisant référence aux loyers sans
départementales et régionales. oublier le coefficient de revalorisation figurant dans la
loi de finance, 2,5 pour 2009.
C) La taxe d’habitation.
Dans les zones de revitalisation rurale, les communes
peuvent votées une délibération visant à exonérés

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tant les résidences principales que les résidences Notons que la taxe d’habitation est complétée par la
secondaires pour la partie de l’immeuble loué, meublé redevance audiovisuelle (118 euros pour la métropole
à titre de gite rural, meublé de tourisme, ou de et 75 euros pour les DOM).
chambres d’hôtes.
D) La contribution économique territoriale.
La base net imposable est égale à la valeur locative
brut diminué d’un ou de plusieurs rabattements. Auparavant il existait une taxe professionnelle due par
toutes personnes physiques ou morales qui exerçaient
Trois abattements : une activité professionnelle habituelle et non salarié
- L’abattement obligatoire pour charge de assise sur la valeur locative des immobilisations à
famille qui est de 10, 15 ou 20% de la valeur locative savoir celles passibles d’une taxe foncière et celles
moyenne des habitations pour les deux premières correspondant aux équipements et biens mobiliers
personnes à charge et de 15, 20, 25% à compter de la (matériels et outillages.).
troisième personne à charge.
o Dans les DOM l’abattement des personnes Depuis le 1er janvier 2010 la taxe professionnelle a été
à charge est de 5 à 10%. remplacée par une contribution territoriale dont
- L’abattement général facultatif qui est de 5, l’objet étant de soutenir l’activité industrielle
10 ou 15%. nationale mais qui en réalité ne vise que la
- L’abattement spécial facultatif de 5, 10 ou suppression de la part relative aux équipements et
15% accordé aux personnes dont le montant des biens mobiliers.
revenus n’excède pas une certaine limite et dont la
valeur locative est inférieure de 130% de la moyenne La nouvelle contribution est composée de deux taxes :
communale (n’existe pas dans les DOM). - Une contribution financière des entreprises (CFE)
qui correspond à l’ancienne part de la taxe
Le second abattement dans les DOM est de 40 ou 50% professionnelle assise sur la valeur locative foncière.
(abattement générale facultatif). - Une cotisation sur la valeur ajoutée des
Depuis 2000, la région ne perçoit pas la taxe entreprises qui se substitue à l’ancienne cotisation
d’habitation. minimale de la taxe professionnelle assise sur la
valeur ajoutée.
A partir du 1er janvier 2011 la taxe d’habitation sera
recouvrée uniquement par les communes et EPCI. La réforme a été complétée par l’institution d’une
imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau

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(IFR), perçue au profit des collectivités territoriales, L’IFER est destiné essentiellement à limiter les gains
EPIC (concernent les entreprises d’énergie de résultant pour les entreprises de la taxe
transport ferroviaire et de télécommunication). professionnelle et sa cotisation est fonction d’un
certain nombre de critères :
La CFE reprend la plupart des règles relatives à la taxe - Nombre de kilo watts.
professionnelle. - Catégorie de matériels roulants, etc.…

Champs d’application : En 2010, c’est l’Etat qui perçoit le produit de ces


- Détermination des valeurs locatives foncières. nouveaux impôts et les collectivités territoriales
- Exonérations permanentes, (les organismes reçoivent à la place de la taxe professionnelle une
publics, les exploitations agricoles, les artisans, les compensation relai.
artistes). Ce qui veut dire que c’est à partir de 2011 que l’on
- Exonérations temporaires (entreprises installées pourra apprécier la portée réelle de la réforme.
dans les zones franches : 5 ans, les créations
d’entreprises). En 2011, précisons que les communes percevront la
CFE, une partie de la CVAE (1/4) et une partie de
La CFE est due par tout les redevables suivant une l’IFER.
cotisation minimum établie par le conseil municipal du Les départements auront droit à près de la moitié de
lieu du principal établissement et dont le montant est la CVAE et une partie de l’IFER.
compris entre 200 et 2000 euros, mais celui-ci a la
possibilité de réduire ce montant pour les Les régions bénéficieront d’1/4 de la CVAE et de la
contribuables qui exercent leur activité professionnelle totalité de l’IFER sur les transports ferroviaires.
qu’à temps partiel. Il faut indiquer qu’il existe d’autres impôts directs
locaux :
La CVAE concernent les personnes qui exercent une - La taxe d’enlèvement des ordures ménagères.
activité imposable à la CFE et dont le CA excède - La taxe de balayage.
152 500 euros. - La redevance communale des mines (minerais).
Le taux de la cotisation est de 1,5% appliqué à la - La taxe sur les surfaces commerciales.
valeur ajoutée qui est égale à la différence entre d’une
part le CA et d’autre part les achats de biens et II) La fiscalité indirecte locale.
charges déductibles.

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Le financement des accroissements de charges


résultants du transfert de compétences est assurée 2) Le droit départemental d’enregistrement
par l’attribution de ressources fiscales et par la ou taxe de publicité foncière.
dotation générale de décentralisation.
Il frappe tout les actes translatifs de propriétés ou
A) La fiscalité transférée : décentralisation d’usufruit de biens immeubles à titre onéreux
acte 1. (ventes).
1) La taxe sur les certificats d’immatriculation L’exercice de’ la compétence du conseil général est
des véhicules ou cartes grises. assez sévèrement encadré.
Les lois de finance pour 1999 et 2000 ont fixées la
C’est une taxe payée au moment de l’immatriculation fourchette à ne pas dépasser de 1% à 3,60% pour les
du véhicule à la préfecture dans les 15 jours suivants droits d’enregistrement avec la possibilité pour les
l’achat du véhicule. départements de voter un abattement compris entre 7
Depuis le 15 avril 2009, le propriétaire est libre de 600 euros et 46 000 euros.
choisir le département qu’il souhaite afficher sur sa Le taux départemental est complété par celui de la
plaque d’immatriculation indépendamment du lieu de commune 3,60% plus 1,20% ce qui donne un total de
résidence. 4,80% plus une taxe au profit de l’Etat de 0,20% sans
La carte grise comprend : oublier les frais de perceptions au profit de l’Etat de
- Une taxe proportionnelle. 2,5% et qui s’applique au droit départemental (ce taux
- Une taxe fixe. de 2,5% passera à 3,37% en 2011). Ce qui donne un
total pour 2010 de 5,09%.
Mais la compétence de la région s’exerce seulement
pour fixer le taux unitaire par cheval vapeur de la taxe Les droits d’enregistrement s’appliquent aux
proportionnelle. immeubles anciens (5ans et plus).
Le taux est de 37 euros en moyenne nationale en
2008. Dans le cas de cession d’immeuble neuf assujettie à la
La région peut réduire de ½ ou de ¼ selon la catégorie TVA et à la taxe de publicité foncière de 0,60%, on
de véhicule. obtient un taux global de 0,715%.
Ce transfert ne s’accompagne d’aucunes limitations
annuelles, ni de butoir relatif au plafonnement des A partir du 1er janvier 2011, la fourchette sera
ressources fiscales (élément permettant une bonne comprise entre 1,20% et 3,80%.
évolution de cette taxe).

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Il est aussi prévu à compter de 2011, d’accorder au - Des routes nationales


département la part de l’Etat sur les droits de - La gestion des services d’incendie du
mutations à titre onéreux, c’est-à-dire sur les actes et département
conventions (tout va revenir au département). (On peut dire que c’est un recul par rapport à ce qui
se passait avant car les collectivités n’ont aucune
B) La fiscalité transférée : la décentralisation marge de manœuvre sur ces taxes car l’Etat décide
acte 2. dans l’ensemble).

Deux impôts transférés. C) Les autres impôts indirects locaux.

1) La TIPP taxe intérieure sur les produits - La taxe locale d’équipement : perçut de plein
pétroliers. droit dans les communes de 10 000 habitants et plus,
et facultativement pour les autres.
Il s’agit d’une fraction du tarif de la TIPP aux quantités o Elle frappe la construction, reconstruction
de carburants vendus sur le territoire national qui est ou agrandissement de bâtiments.
accordé aux départements. o Le taux varie de 1 à 5%.
Destiné à financer le RMI et le RMA. - La taxe départementale sur les espaces naturels
La loi de finance initiale de 2005 a également institué sensibles assise sur des bases similaires à celles de la
l’affectation d’une part du produit de la TIPP aux TLE et son taux est limitée à 2%.
régions afin de financer les transferts de compétences - La taxe sur les permis de conduire qui profite à
à leur profit, mais ici les régions ont la possibilité de la région.
moduler à la hausse ou à la baisse de manière très - La taxe de séjour : touristes.
limité les fractions de tarif qui leur sont affecté. - La taxe sur les affiches publicitaires affectées
Par ailleurs le taux est assis sur le volume de aux communes.
carburant consommé sur le territoire de la région.

2) La taxe spéciale sur les conventions


d’assurances.

C’est également une fraction de la taxe contre les


risques des véhicules à moteur, 0,91% pour le
département. Elle finance le transfert :

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Quoiqu’il en soit, la participation financière de l’Etat


THEME 5 : LES CONCOURS n’est pas en tout point négatif.
En effet, elle permet de corriger certaines distorsions
FINANCIERS DE L’ETAT ou irrégularités en assurant une péréquation, une
certaine solidarité nationale.
Introduction :
Les concours financiers de l’Etat sont essentiellement I) Les dotations et subventions de
constitués ; fonctionnement
- De dotations
- De subventions Les 2 principales :
- De compensation d’exonérations
- De dégrèvements d’impôts A) La dotation globale de fonctionnement

La question qui se pose est de savoir, quelle est Auparavant, il existait une DGF perçue uniquement
l’importance de ces dotations depuis la par les communes et les départements.
décentralisation ? Réformée à plusieurs reprises, jusqu’à intégrer depuis
- Si elles sont majoritaires peu, la région dans son champ d’application.
o Cela veut dire que l’autonomie financière
des collectivités est atteinte 1) Le système antérieur : le remplacement
o Aussi que les collectivités sont tributaires d’une ressource fiscale locale par une
de la politique budgétaire de l’Etat. dotation de compensation

Aujourd’hui, il existe 2 éléments qui plaident en faveur A l’origine, depuis 1941, il existait une taxe locale sur
de l’autonomie préservée des collectivités : les activités économiques devenue plus tard une taxe
- La réforme constitutionnelle de 2003, qui additionnelle sur le chiffre d’affaire.
souligne la part déterminante que doit constituer les Avec la création de la TVA en 1954, ces taxes ont
ressources propres disparues.
- La présence depuis quelques années de On a dû remplacer la taxe sur le chiffre d’affaires par
subventions globales une taxe locale perçue sur le commerce de détail,
o Ce qui signifie que les collectivités artisans, etc.
disposent d’une certaine marge de manœuvre dans Cette taxe a fait l’objet de critiques car elle favorisait
leur utilisation. les grandes villes.

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Avec l’extension du champ d’application de la TVA, il a Elle remplace l’ancien fonds de correction des
fallu une fois de plus supprimer cette taxe et lui déséquilibres régionaux.
trouver une autre. Les régions bénéficiaires sont celles dont le potentiel
La taxe sur les salaires, (salaires bruts) mais le fiscal par habitant est inférieur d’au moins 15% du
nombre de contribuables a considérablement diminué potentiel fiscal moyen des régions.
du fait de la dispense du paiement de cette taxe
accordée aux redevables de la TVA ; ce qui veut dire b) La DGF des départements
que la base d’imposition s’est réduite et donc on a pas • La dotation forfaitaire
su trouver une assiette fiscale stable. Reçoivent une dotation forfaitaire qui comprend :
On a trouvé un système et en 1969, on a remplacé - La dotation de base calculée par rapport au
cette taxe par l’institution d’une subvention de nombre d’habitants
compensation appelée le versement représentatif - Un complément de garantie destiné à prendre
de la taxe sur les salaires. en compte les pertes occasionnées par le nouveau
Ce VRTS a été remplacé par la DGF par la loi du 03 mode de calcul
janvier 1979. - La part impôt/ménage
On peut retenir qu’il y avait une dotation de - La part salaire de la taxe professionnelle
compensation, une dotation de péréquation et
les concours financiers. • La dotation de compensation
On trouve une dotation de compensation comprenant :
2) La nouvelle DGF issue des lois de finances - Les concours particuliers résultant de la
de 2005 et 2006 suppression des contingents communaux d’aide
sociale
a) La DGF des régions - 95% de la DGD
• La dotation forfaitaire
Elles perçoivent désormais une DGF composée : • La dotation de péréquation
- De la part salaire de la taxe professionnelle Les départements reçoivent une dotation de
- Des 2 compensations concernant les droits de péréquation comportant :
mutation à titre onéreux - Une dotation de péréquation urbaine qui est
- La taxe d’habitation fonction de la densité de population par km²
- 95% de la dotation générale de décentralisation - Une dotation de fonctionnement minimal destiné
aux départements non urbains pourvus d’un faible
• La dotation de péréquation potentiel fiscal

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Par ailleurs, du fait que la DGD a progressivement


c) La DGF des communes intégré les compensations fiscales, le législateur en a
• La dotation forfaitaire tiré les conséquences en l’incluant dans la DGF.
Comprend 5 parts :
- Une dotation de base versée en fonction du 1) La DGD des communes
nombre d’habitants
- Une dotation superficiaire qui est fonction du Représentée par des concours particuliers :
nombre d’hectares de la commune - Le concours documents d’urbanisme (pour
- La dotation de compensation comportant la l’élaboration des docs d’urbanisme)
suppression la part salaire de la taxe professionnelle - Le concours assurance permis de construire
- Un complément de garantie assurant une pour garantir contre les risques contentieux liés à la
progression minimale délivrance d’utilisation du sol
- Une dotation, parc national - Le concours services communaux d’hygiène et
de santé
• La dotation d’aménagement - On peut citer le concours particulier du transport
Regroupant : urbain si la commune ou l’EPCI est l’autorité
- Une dotation de groupement de communes organisatrice
(EPCI) - Le concours bibliothèque de prêts
- Une dotation de péréquation (remplace le fonds
de péréquation) 2) La DGD du département
- Une dotation de solidarité urbaine où sont
privilégiées les communes situées en zones franches - Les concours concernant l’organisation du
urbaines et zones urbaines sensibles transport
- Une dotation de solidarité rurale - Les bibliothèques départementales de prêts

B) La dotation générale de décentralisation 3) La DGD des régions

Cette dotation n’est pas en réalité générale car il - La formation professionnelle


existe des transferts de compétences financés par des
concours particuliers. C) Les dotations spécifiques

1) La dotation élu local

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Créée par la loi du 03 février 1992, elle est faut ajouter les communes éligibles à la dotation de
attribuée aux petites communes rurales (- de 1000 solidarité rurale pour le financement d’opérations de
habitants) et dont le potentiel fiscal par habitant est maintien et développement des SP en milieu rural.
inférieur à 1,25 fois par rapport à celui des autres
communes appartenant à la même strate 4) La dotation de développement urbain
démographique. Cela afin de compenser les dépenses
obligatoires entrainées par la loi (financement des Œuvre de la loi de finances pour 2009 et concerne une
frais de formation, la revalorisation des indemnités centaine de communes en vue de réduire les
des élus) inégalités au regard de l’emploi, de la sécurité, de
l’accès aux SP et de développement des politiques
2) La dotation spéciale instituteurs d’aménagement urbain dans les quartiers difficiles.
Anciennement intégrée dans la DGF.
Elle est destinée aux communes car la loi leur fait
obligation de prendre en charge le logement des
instituteurs. II) Les dotations et subventions
Elle a connu une diminution du fait que le législateur a d’investissement
prévu une indemnité pour les professeurs des écoles. A) La dotation globale d’équipement
La DSI comprend 2 parts :
- Une visant à compenser les charges liées aux Créée en 1983, sa vocation est de se substituer aux
logements mis à la disposition des instituteurs subventions spécifiques d’investissement accordées
- L’autre destinée aux instituteurs non logés par la par l’Etat aux collectivités territoriales.
commune afin de recevoir une indemnité Concrètement, elle se traduit par le passage d’un
compensatrice. système de subventions affectées à un objet
particulier, c’est à dire au coup par coup et dans
3) La DDR dotation de développement rural lequel, seuls quelques investissements étaient
subventionnés à un système dans lequel tous les
Faisait partie du fonds de péréquation national de la investissements bénéficient d’une aide
taxe professionnelle. quelconque quelque soit leur importance en
Attribuée aux communes et EPCI, comprend 2 parts : fonction d’un taux de concours.
- Un aux groupements de communes ruraux pour
financer les projets de développement économique et Ce système va montrer très vite son impuissance à
social. L’autre à ces mêmes groupements auxquels il aider les petites communes du fait qu’il est basé sur

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l’effort d’investissement réalisé par chaque o L’autre, en faveur des départements


collectivité. fiscalement défavorisés.
Il y a eu plusieurs réformes qui ont davantage
concernées les départements que les communes. 2) La DGE des communes

1) La DGE des départements La réforme la plus importante est celle de la Loi du


26 mars 1996 portant diverses dispositions relatives
Avant 2006, la DGE du département était composée aux concours de l'Etat aux collectivités territoriales et
de 2 parts. La LOLF pour 2006 a supprimée la 1ère aux mécanismes de solidarité financière entre
part. collectivités territoriales. Sont éligibles à la DGE à
Cette 1ère part, attribuée en fonction des compter du 1er janvier :
investissements réalisés comportait une efficacité - Les communes de 2000 habitants au plus (7500
réduite compte tenu de la faiblesse du taux de dans les DOM)
concours 2,7%. - Les communes de 2001 à 20000 habitants (7501
à 35000 dans les DOM dont le potentiel fiscal par
La 2ème part devenue, aujourd’hui, unique est habitant est inférieur à 1,3 x le potentiel fiscal moyen
réservée à l’équipement rural et à l’aménagement par habitant de l’ensemble des communes de France
foncier. hexagonale appartenant au même groupe
- Elle fait l’objet d’une répartition entre les démographique)
communes en fonction de leur programme (ce qu’elles - Les groupements de communes de 20000
ont élaborées). habitants au plus.
- Comporte une fraction principale attribuée par
taux de concours au prorata des investissements Les dépenses éligibles à la DGE sont celles inscrites à
réalisés en matière d’aménagement foncier et de la section d’investissement.
subventions versées par les départements pour les La DGE est attribuée par arrêté préfectoral sous forme
travaux d’équipement rural. Cette 1ère fraction doit de subventions par opérations prioritaires au niveau
correspondre à 76% du taux et le taux de concours est départementale en fonction de critères tels que :
de 15%. - Le potentiel fiscal
- Existe 2 majorations : - Population
o La 1ère est versée au titre des dépenses - Longueur de voiries dans la limite de 20 à 60%
d’aménagement foncier du département 9% hors taxe de l’investissement.

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On est revenu au système de dotation spécifique résulte un décalage de 2ans entre dépenses
d’origine, ce système parait plus efficace, plus effectuées et FCTVA perçue.
concret.
2009 2010 2011
B) Le fonds de compensation de la TVA.
FCTV
Institué par la loi du 29 décembre 1976 pour A
permettre le remboursement, partiel d’abord plus Dernier cpte
intégral (depuis 1981) de la TVA acquittée par les ad
collectivités territoriales et leurs groupements sur les
dépenses d’investissement.
Cependant, il faut toutefois souligner que les
collectivités territoriales peuvent compter pour La base du remboursement des dépenses réelles est
l’assujettissement à la TVA afin de récupérer la taxe fixée selon un taux moyen qui est de 15%.
payée en amont.
- C’est le cas en matière d’assainissement C) Les autres dotations et subventions.
- D’ordures ménagères 1) Les dotations d’équipements scolaires.
Le FCTVA intervient alors seulement dans les cas de
non assujettissement à la TVA. • La dotation départementale d’équipement
des collèges (DDEC) anciennement basée sur la
Les collectivités éligibles sont : capacité d’accueil (70%) et l’évolution de la population
- Les communes scolarisée (30%) est calculée depuis la réforme de
- Les départements 2008 à partir de la moyenne actualisé des crédits de
- Les régions paiement versée aux départements concerné au cours
- Les groupements des 10 dernières années.
- Les caisses des écoles • La dotation régionale d’équipements
- Les CCAS scolaires (DRES).
- Les services départementaux d’incendie et de Répartie sur la base de la capacité d’accueil (60%) de
secours ma progression de la population scolarisée (40%),
Les dépenses prises en considération sont les répond aujourd’hui aux mêmes critères de versements
dépenses réelles d’investissement inscrites aux retenus pour les départements.
comptes administratif de la pénultième année, il en

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29

2) Les produits des amendes de circulations


et des radars automatiques.

- Le produit des amendes de circulation est


réparti entre les communes dans chaque département
en fonction du nombre de contraventions constaté
l’année précédente sur le territoire de la collectivité
territoriale bénéficiaire.
o Les sommes versées sont affectées aux
opérations visant à améliorer les transports en
commun et la circulation routière.
Les attributions relatives aux communes de 10 000
habitants et plus et EPCI :
o Sont versés directement
Pour celles de moins de 10 000 habitants la répartition
s’effectue par les conseils généraux.

- Les recettes provenant des radars font l’objet


d’une répartition spéciale dont une part est versée au
même titre que les amendes de circulation routière et
une autre au profit de département pour financer les
opérations de sécurisation de leurs réseaux routiers
(dans les DOM c’est la région qui reçoit cette part).

Enfin il faut indiquer qu’avec l’apparition du périmètre


normé inscrit dans la LOLF pour 2009 qui tient compte THEME 6 : LE CONTROLE DES
de la programmation pluriannuelle des finances
publiques, les dotations relevant des prélèvements sur
FINANCES LOCALES.
recette de l’Etat devront subir une suspension de leur
progression voir un gel de leur montant. Le contrôle est exercé essentiellement par la
chambre régionale des comptes et de la cour de
discipline budgétaire et financière.

29
30

o Ce n’est pas véritablement une juridiction


- Les CRC ont été créé par la loi du 2 mars 1982, mais un mix.
elles répondent, à la logique de décentralisation : o Elle relève de l’ordre administratif
contrôle à postériori. spécialisé en matière financière.
Il y en a 26 au total, 22 en métropole et 4 en outre- o Elle juge en dernier ressort mais ses arrêts
mer, et les territoires d’outre-mer ont des chambres sont susceptibles de recours en cassation devant le
territoriales des comptes. Conseil d’état.
- Les CRC ont à peu près la même constitution de
la cour des comptes, au minimum deux assesseurs et I) Le contrôle budgétaire.
un président qui est conseillés de la cour des comptes.
- Elles sont compétentes au regard des Ce contrôle fait intervenir le préfet mais il faut
collectivités territoriales et accessoirement aux SEM, atténuer son intervention.
et les associations subventionnés par les collectivités
territoriales. A) La carence budgétaire.
- C’est une juridiction administrative spécialisée.
- Les jugements sont susceptibles d’appel devant On dit qu’il y a carence lorsque les organes de la
la cour des comptes et en cassation devant le Conseil collectivité territoriale ont omis de voter leur budget
d’état. dans les délais légaux et quand ils ont négligé de faire
- L’article L 211 du code des juridictions figurer au budget une dépense obligatoire.
financières prévoit un contrôle par les trésoriers
payeurs généraux des comptes des communes dont la 1) Le vote tardif ou l’absence de budget voté.
population n’excède pas 3 500 habitants, et dont les
recettes ordinaires figurant au dernier compte Lorsqu’une collectivité n’a pas avant le 31 mars, voté
administratif sont inférieur à 750 000 euros. le budget de l’année, le préfet saisit la CRC (ou
lorsque le budget n’a pas été transmis dans les quinze
- La CDBF créée par la loi du 29 septembre 1948 jours) :
compétente à l’égard des ordonnateurs, toutefois les - La collectivité est alors dessaisie de son pouvoir
ministres et élus locaux étaient écartés. de délibérer en matière budgétaire
- La CRC dispose d’un mois pour faire des
o Cette juridiction n’est pas vraiment propositions au préfet lui permettant de régler le
autonome elle est composé de conseillers du Conseil budget à la place de la collectivité
d’état et conseillers de la Cour des comptes.

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- Le préfet règle le budget dans un délai de 20 administratifs faisant grief et susceptibles de


jours par arrêté sur la base des propositions faites par recours pour excès de pouvoir.
la CRC, il a toutefois la possibilité de s’écarter de
celles-ci, à condition de motiver explicitement sa B) Les déséquilibres budgétaires
décision.
Deux cas :
2) Le défaut d’inscription des crédits au - Déséquilibre du budget primitif
règlement d’une dépense obligatoire - Déséquilibre du compte administratif

Ce sont des dettes exigibles ou encore des dépenses 1) Le budget voté en déséquilibre
mises expressément à la charge des collectivités par
la loi. La section de fonctionnement et la section
d’investissement doivent être présentées en équilibre.
3) Les décisions de justice Pour ce faire, l’évaluation des recettes et des
dépenses doit être sincère.
Le préfet, le comptable public ou toute personne De plus, le prélèvement ajouté aux recettes propres
intéressée, ont la possibilité de saisir la CRC d’un de la section investissement doit couvrir le
budget qui ne comprend pas les crédits nécessaires au remboursement du capital des emprunts.
règlement d’une dépense obligatoire ou qui ne les Lorsqu’un budget ne respecte pas ces conditions :
prévoit que pour une somme insuffisante : - Le préfet saisit la CRC dans un délai d’un mois
- La CRC vérifie le défaut d’inscription et met en suivant la réception par lui du budget voté
demeure le cas échéant, la collectivité d’inscrire à son - La CRC a alors un mois pour proposer à la
budget, la somme manquante collectivité, des mesures propres à rétablir l’équilibre.
- La collectivité a alors un mois pour ouvrir les - La collectivité a alors un mois pour délibérer et
crédits nécessaires transmettre sa nouvelle délibération à la chambre
- A défaut, la CRC demande au préfet de le faire - Dans les 15 jours qui suivent, la CRC déclare
d’office et lui propose des mesures en ce sens suffisante la nouvelle délibération ou demande au
- Le préfet a la possibilité de s’écarter de ces préfet d’arrêter le budget
mesures, à condition de le motiver expressément - Le préfet peut s’en écarter en motivant sa
• En cas de décision de refus d’inscription décision.
des CRC, on est en présence d’actes
2) Le compte administratif en déficit

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et des recettes (engagement et mandatement) et en


Lorsque le compte administratif fait apparaître un cas d’atteintes portées à la morale administrative et
déficit égal ou supérieur à 10% des recettes de la financière (accorder un avantage injustifié à autrui).
section de fonctionnement pour les communes de La loi du 13 juillet 1971 confirme le principe de
moins de 20000 habitants et 5% pour les autres (les l’immunité des élus locaux :
plus grosses) : - Cette loi soustrait au contrôle de la CDBF,
- Le préfet saisit la CRC qui dans un délai d’un l’ensemble des actes accomplis par les élus locaux
mois, propose à la collectivité, les mesures dans l’exercice de leur mandat.
nécessaires au redressement de sa situation
- Le budget primitif suivant est transmis par le 2) Les exceptions
préfet à la CRC qui dans un délai d’un mois et si elle
estime que le budget ne tient pas suffisamment Cette même loi, du 13 juillet 1971, a prévu une
compte des mesures proposées, lui adresse des restriction à propos des fonctions qui ne sont pas
propositions en vue de son règlement d’office. l’accessoire obligé d’un mandat électif.
- Le préfet a 20 jours pour arrêter le budget mais - Ex. : lorsqu’un maire préside le comité des fêtes
le préfet peut s’écarter des propositions de la CRC, en de sa commune ou une SEM, il le fait au même titre
motivant expressément sa décision. qu’un simple particulier et doit de ce fait être soumis
aux mêmes responsabilités. Ce qui le rend
II) Le contrôle juridictionnel justiciable de la CDBF.
- La loi du 29 janvier 1993 relative à la
S’adresse essentiellement aux comptables et prévention de la corruption, à la transparence de la vie
exceptionnellement aux ordonnateurs. économique dans les procédures publiques rend
désormais justiciables de la CDBF, les élus locaux en
A) Le contrôle de la Cour de Discipline cas de refus ou de retard dans l’exécution d’une
Budgétaire et Financière (CDBF) décision de justice devenue exécutoire, ainsi qu’en cas
d’ordre de réquisition ayant pour effet de procurer un
1) Le principe de l’immunité des élus locaux avantage injustifié à autrui.
devant la CDBF - La Cour peut prononcer des amendes, dont le
montant maximum est égal au double du traitement
En matière financière, les irrégularités commises par annuel brut de l’agent.
les ordonnateurs relèvent de la CDBF, notamment en
cas d’infractions des règles d’exécution des dépenses

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B) Le contrôle de la Chambre Régionale des - Ainsi, après réception des comptes, le président
Comptes de la chambre désigne un rapporteur qui va instruire
l’affaire et à tout moment, les comptables sont tenus
Essentiellement au contrôle juridictionnel des de déférer aux demandes d’explication ou de
comptables publics. production de pièces, ensuite les éléments sont
1) Le contrôle des comptables publics transmis au ministère public, si celui-ci ne relève
aucune charge contre le comptable, il transmet ses
La chambre régionale des comptes est conclusions au président qui peut demander un
automatiquement saisie de la totalité des comptes rapport complémentaire sinon il rend une
annuels rendus par les comptables des collectivités ordonnance de décharge, de quitus (lorsqu’il
territoriales. quitte ses fonctions) ou de débet.
Le contrôle juridictionnel exercé par la chambre est un
contrôle de régularité des opérations faites par le En revanche, si le ministère public relève des
comptable. éléments susceptibles de conduire à la mise en jeu de
Ce dernier est en effet chargé de recouvrer l’ensemble la responsabilité du comptable, le président désigne
des créances et de payer l’ensemble des dépenses et un magistrat instructeur et après une procédure
pour cela, il doit : contradictoire, la chambre prononce un jugement de
- S’assurer que les sommes réclamées par débet, de décharge ou de quitus. C’est la nouvelle
exemple, au débiteur correspondent au montant de sa procédure.
dette ou au contraire que la collectivité ne paie pas Les jugements des chambres régionales des comptes
une entreprise plus que ce qu’elle lui doit. sont susceptibles d’appel devant la Cour des comptes
- Il doit opérer un certain nombre de contrôle : et de cassation devant le Conseil d’Etat.
o Qualité de l’ordonnateur
o Bonne imputation au compte concerné 2) Le contrôle des ordonnateurs
o Suffisance ou insuffisance de crédit
o Le service fait Si lors de l’examen des comptes, la chambre régionale
o Le caractère libératoire des comptes constate qu’un administrateur, l’exécutif
- Il peut être réquisitionné par l’exécutif local de la Collectivité ou tout autre individu s’est immiscé
dans la gestion des deniers publics par exemple en
Depuis la loi du 28 octobre 2008, entrée en vigueur encaissant une recette ou en payant une dépense ou
le 01 janvier 2009, la procédure juridictionnelle a tout simplement en détournant des fonds, celui-ci est
changé : susceptible d’être déclaré comptable de fait. Il devra

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rendre compte dans les mêmes conditions qu’un communiqués à l’assemblée délibérante par l’exécutif
comptable public (en vigueur depuis 2008). et donne lieu à un débat.
Les observations peuvent figurer dans le rapport
III) Le contrôle de gestion public au président de le république établit par la Cour
des comptes.
C’est un contrôle particulier. Ici, pas de sanction.
La chambre peut être amenée à faire connaître son
point de vue sur la gestion des collectivités publiques.
Il s’agit de faire un rapport d’observations sur la
gestion de l’ordonnateur, à savoir sur la régularité des
opérations, sur l’économie des moyens mis en œuvre,
l’évaluation des résultats par rapport aux objectifs
fixés par l’assemblée délibérante.
- C’est à dire, établir un bilan coût/efficacité,
efficacité des dépenses mais pas sur THEME 7 : LES SPECIFICITES
l’opportunité.
La chambre peut exiger que tous les documents FISCALES DES COLLECTIVITES
relatifs à la gestion des services lui soient RELEVANT DE L’ARTICLE 73 DE LA
communiqués et ensuite elle procède à l’audition des CONSTITUTION.
représentants de la collectivité
- Elle dispose d’un droit de visite et peut procéder
à la vérification sur place des fournitures, I) Les mesures d’adaptation relatives à la
matériels, travaux, construction etc. fiscalité locale de droit commun
Le contrôle de gestion ne s’accompagne d’aucun
pouvoir de contrainte à l’égard des responsables, les - La TFPB
observations du magistrat rapporteur font l’objet Les propriétaires des propriétés modestes bénéficient
d’une procédure contradictoire et l’ordonnateur d’une exonération lorsque la valeur locative de leur
dispose d’un délai d’un mois pour formuler une logement n’excède pas 40% de la valeur locative
réponse écrite. moyenne des locaux d’habitation de la commune. Peut
La chambre adresse également aux organes de l’Etat être même ramenée à 50%.
(préfet, comptable) les observations faites et surtout
depuis la loi du 21 décembre 2001, les rapports sont - La TFPNB

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Ces redevables sont exonérés lorsque la valeur Tantôt considéré comme un droit de douane, un
locative des parcelles qu’ils possèdent dans la impôt, un droit d’importation, une TEE, un droit de
commune n’excède pas 30% de la valeur locative d’un consommation.
hectare de terre de la meilleure catégorie existant Beaucoup de législation sur l’octroi de mer.
dans la commune. La réforme la plus importante, c’est en 1992 avec la
sanction européenne et le texte de 1992 en fait un
-La taxe d’habitation impôt indirect avec un mécanisme de déductibilité
o En métropole, 3 abattements comme la TVA.
• En 2004, la base d’imposition est de Point de divergence, taxation au moment de la
439€/habitant et 998€ en métropole. production.
Si on prend les 4 taxes, on a un produit de 330€ La TVA est appliquée sur les biens et services mais
contre 567€ en métropole. l’octroi de mer non.
La taxe d’habitation perçue par le département : Fixation de 3 listes de produits par le juge européen
o Un taux de 8,78% en Martinique pour l’octroi de mer (0 à 10, 0 à 20, 0 à 30).
o En Guyane, 11,41% : arrive en 3ème En 2002, 2004 pour que l’octroi de mer soit mieux
position accepté, plus de disparités entre produits importés et
o La Guadeloupe en tête avec 11,74% produits locaux.
o L’Aisne en 2ème position avec 11,48% o Aujourd’hui l’octroi de mer est mieux
accepté et a encore de beaux jours devant
Pour la TPFB, le taux du département en Martinique lui.
est de 13,50% et de 3,88% pour la région pour l’année La manipulation des taux d’octroi de mer est plus
2010 souple que pour la TVA qui a un taux fixe.
o En Guyane, le taux du département est de
25,98% et de 4,27% pour la région. - La taxe sur le rhum
La Guyane se trouve en tête des régions surfiscalisé et Un taux voté par hectolitre d’alcool (pas trop
en deuxième position se trouve le Gers avec 22% et d’augmentation, le taux est stationnaire et le produit
quelques. également).

II) La fiscalité spécifique - La taxe sur le carburant


Est basée sur l’assiette régionale alors qu’en
- L’octroi de mer métropole, c’est sur l’assiette nationale.

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-La taxe sur les tabacs


La région percevait à la Réunion, mais pas la
Martinique, la Guyane et la Guadeloupe.

- La taxe d’embarquement
4€57, expire en 2011 mais à chaque fois a été
reconduit.

La taxe spéciale sur les impôts directs


-
locaux :
Taxe spéciale d’équipement

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