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La théorie de la

magnétostriction

Demandé par :
Pr.EDIAI

Rédigé par :
ENNAKHLY Ghizlane
IDRISSI Ilham

2019/2020
Table des matières
Introduction :.................................................................................................................... 2
I. Définition : ................................................................................................................. 3
II. Historique et rétrospectives : ..................................................................................... 3
III. Caractéristique : ..................................................................................................... 5
IV. Caractérisation de la magnétostriction : .................................................................. 6
V. Origine de la magnétostriction : ................................................................................. 7
1. Magnétisme à l'échelle atomique : ......................................................................... 7
2. Magnétisme à l'échelle de l'agrégat d'atomes : ....................................................... 8
a) Le paramagnétisme : ........................................................................................... 8
b) Le ferromagnétisme : .......................................................................................... 8
3. Ferromagnétisme à l'échelle macroscopique : ......................................................... 9
VI. Application de la théorie des domaines à la magnétostriction : ............................. 10
VII. Théorie de la magnétostriction dans les cristaux : ................................................. 13
VIII. Applications :........................................................................................................ 17
Quelques dispositifs : .................................................................................................. 18
Conclusion : .................................................................................................................... 20
Références:..................................................................................................................... 21

1
Introduction :
La magnétostriction se présente, au sens le plus général du terme, comme l’ensemble des
relations liant les propriétés mécaniques d’un corps à ses propriétés magnétiques.
Les matériaux magnétostrictifs ont la particularité de présenter une aimantation rémanente :
sous excitation magnétique extérieure nulle, l’aimantation totale d’un échantillon est non
nulle. Ceci leur donne des propriétés importantes pour l’amélioration des performances d’un
matériau, trouvant des applications dans de nombreux secteurs d’activité industrielle,
logistique et médicale.
Mais, au-delà de l’amélioration des performances, l’enjeu de la modélisation des matériaux
magnétiques réside dans la réduction des coûts de développement de nouveaux appareils.
L’importance économique de ces matériaux est illustrée par le chiffre d’affaire annuel de
l’ensemble des industries de ce secteur d’activité : de l’ordre de 60 milliards de dollars. Ce
chiffre donne une idée de l’importance souvent ignorée de ces matériaux et du besoin
qu’éprouvent les industriels de comprendre et prévoir leur comportement.
Dans ce travail, nous traiterons la magnétostriction de manière générale en expliquons le
phénomène et sa manifestation.
Nous parlerons des stations les plus importantes de l'histoire marqués par les matériaux
magnétostrictifs et leurs applications dans les anciennes époques.
Ainsi donnant la magnétostriction comme une grandeur mesurable expérimentalement et la
relation déterminant cette grandeur, et également sa caractérisation expliquant le
comportement des matériaux magnétostrictifs.
Par suite nous interprétons le comportement macroscopique des matériaux présentons cet effet
en expliquons les origines du phénomène dès l’échelle atomique.
Et finalement nous présentons un calcul bref qui est généralement compliqué qui peut
expliquer la théorie phénoménologique de la magnétostriction dans les cristaux.

2
I. Définition :

La magnétostriction désigne la propriété que possèdent certains matériaux de se déformer en


fonction de l'orientation de leur aimantation, par exemple sous l'influence d'un champ
magnétique.

Figure 1 :L'intensité du champ magnétique


(flèche grise) varie près de pôles
magnétiques (pastilles), ceux-ci changent
d'orientation. Le volume de la matière à
proximité varie en conséquence (boîte
rectangulaire).

Ces matériaux présentent aussi un effet magnétostrictif inverse, appelé effet magnéto-
mécanique(Villari), qui se caractérise par la modification de la susceptibilité magnétique,
voire de l'aimantation, en présence de contraintes mécaniques dans le matériau. [1]

II. Historique et rétrospectives :

La magnétostriction fut découverte en 1842 par le physicien


anglais Joule, qui constata l’allongement d’un barreau de fer
dans la direction du champ magnétique auquel il est soumis.
Ainsi ce phénomène magnétostrictif direct est aussi appelé la
magnétostriction de Joule(ou effet Joule longitudinal). Les
matériaux magnétostrictifs exhibent une magnétostriction
inverse plus connue sous le nom de l’effet Villari. D’une

3
manière générale les matériaux magnétostrictifs sont caractérisés par un couplage magnéto
élastique qui aboutit au fait que l’état magnétique du matériau est sensible à l’environnement
mécanique et vice versa. [2]

Au terme magnétostriction est associé depuis longtemps un des inconvénients majeurs de


l'appareillage électrique : les bruits et vibrations à fréquences fixes engendrés par ces
appareils. La nuisance acoustique et vibratoire due aux déformations mécaniques provoquées
par la magnétostriction des matériaux ferromagnétiques est donc l'une des principales
conséquences de la magnétostriction. Cette nuisance se retrouve dans de nombreuses
machines électriques comme les transformateurs et les machines tournantes.

Cependant la magnétostriction est aussi un phénomène utilisé avec profit. Les militaires furent
les premiers à utiliser des matériaux magnétostrictifs pendant la seconde guerre mondiale
pour les sonars des sous-marins. Les deux principaux avantages de ces matériaux sont d'une
part de pouvoir émettre (mode transducteur) et recevoir des ondes acoustiques (mode capteur)
avec le même matériau et d'autre part comme aucun contact physique n'est nécessaire entre le
bobinage (créant le champ magnétique) et le matériau magnétostrictif, la commande peut se
faire "à distance".

Figure 2 : La détection acoustique durant la seconde guerre mondiale.

Mais l'effet magnétostrictif des matériaux utilisés à cette époque (principalement Al-Fe et
nickel) était très faible. Vers 1950, les capteurs et transducteurs magnétostrictifs furent
remplacés par des matériaux piézo-électriques devenus beaucoup plus performants.

Dans les années 1960 les recherches reprirent après l'étude prometteuse de Monsieur Belov à
Moscou. Il étudiait la magnétostriction de certains métaux de la famille des terres rares. Puis
Clark, un américain de la Naval Ordonnance Laboratory, découvrit en 1974 un alliage
conservant, à température ambiante et sous un champ magnétique de 0.1 à 1 Tesla, une

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magnétostriction de l'ordre de 0.15% (1500 partie par million), ainsi naquit le terfenol-D (un
alliage de dysprosium-terbium-fer). Le terme "magnétostriction géante" est souvent donné à
ces nouveaux matériaux pour les distinguer de ceux de type Al-Fe ou nickel dont les effets
magnétostrictifs sont moins importants. Le gain de ces matériaux à magnétostriction géante
est d'environ de deux ordres de grandeurs, soit un facteur 100. Les performances en
déformation sont environ deux fois plus importantes en comparaison avec les meilleurs
matériaux piézo-électriques.

Depuis lors, les matériaux magnétostrictifs sont devenus compétitifs en terme de performance
et prometteurs pour de nombreuses applications : le moteur magnétostrictif à onde
ultrasonore, les capteurs, les actionneurs de forte puissance, le moteur Kiesewetter, le contrôle
actif des vibrations…etc. [3]

III. Caractéristique :

La magnétostriction peut être calculée à l'aide du coefficient de magnétostriction


longitudinale ou coefficient de magnétostriction de Joule.
On définit le coefficient de magnétostriction longitudinal λs comme la différence relative
entre la longueur de l’élément mesurée sous champ magnétique à saturation et sans champ :

𝑙𝐵𝑠𝑎𝑡 − 𝑙0
λ𝑠 =
𝑙0
On définit aussi le coefficient de magnétostriction transversale et en général, on constate que
l’on a :
𝜆𝑠
𝜆𝑡 =
2

La déformation d'origine magnétostrictive que subit un élément ferromagnétique se fait


à volume constant. Lorsque le matériau est magnétisé jusqu'à saturation, la déformation
maximale produite par magnétostriction est généralement de l'ordre de 10-4, soit
un micromètre par centimètre de matériau.
Le coefficient de magnétostriction peut être positif, auquel cas le matériau s'allonge sous l'influence du
champ magnétique, ou négatif, auquel cas le matériau se raccourcit sous l'influence du champ
magnétique. [5]

5
Tableau 1 : Propriétés de quelques matériaux magnétostrictifs

Le Terfenol-D de composition Tb1−x DyxFey, est le matériau à magnétostriction géante le


plus communément utilisé. Il présente à ce jour le meilleur compromis, à température
ambiante, entre de larges déformations et des champs magnétiques faibles. Ces dernières
années, un nouveau composé à base de Gallium (Ga) fait l’objet de beaucoup d’études. Le
Galfenol8 de composition Fe1-xGax, possède une déformation de magnétostriction
relativement élevée sous champ magnétique faible, quoique cinq fois moindre que celle du
Terfenol-D. Il possède une induction magnétique à saturation équivalente à celle de l’alliage
Fer-Silicium, présente très peu d’hystérésis et possède une température de fonctionnement
plus élevée. Mécaniquement il possède une haute résistance à la traction (500 MPa), une
bonne ductilité (peu fragile) et une bonne usinabilité. [4]

IV. Caractérisation de la magnétostriction :

La mesure de la déformation parallèle et perpendiculaire au champ donne des courbes au


comportement non linéaire avec des phénomènes d’hystérésis, comme dans le cas du
Terfenol-D. La présence d’une contrainte de compression augmente l’amplitude de la
déformation de magnétostriction, puis à partir d’une certaine valeur, entraîne une diminution
de l’amplitude de la déformation. La déformation de magnétostriction maximale est obtenue
pour une valeur de compression d’environ 10 MPa, comme l’illustre la figure 3a. On voit
aussi qu’une contrainte de compression tend à dégrader le comportement magnétique, en effet
lorsque la contrainte augmente le matériau tend à se comporter comme le vide comme on le
voit sur la figure 3b.

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V. Origine de la magnétostriction :
Pour comprendre et interpréter l’évolution de la structure magnétique d’un matériau, il est
nécessaire de remonter à l’échelle atomique, puis progressivement de passer à l’échelle de
l’arrangement d’atomes puis du cristal et enfin de la pièce. [6]

1. Magnétisme à l'échelle atomique :

Toute substance matérielle est formée d’un ensemble d’atomes. Chaque atome est composé
d’un noyau autour duquel gravite un certain nombre d’électrons. Les particules constituant le
noyau et les électrons sont chargées et perpétuellement en mouvement, ce qui crée des
moments magnétiques qui sont à l’origine des propriétés magnétiques des corps. Le moment
magnétique électronique provient d’une part des mouvements des électrons autour du noyau
sur leurs orbites et d’autre part de la rotation spinale de chaque électron l’ordre de grandeur
est de 10-23Am2.

Figure 4 : Moment magnétique élémentaire au niveau atomique

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Le moment magnétique dû aux mouvements des composants du noyau est beaucoup plus
faible. Chaque atome possède donc un moment magnétique élémentaire dont la direction et le
module dépendent de l’environnement particulier de l’atome (nature et position, ...).
Du point de vue magnétique, chaque atome peut donc être considéré comme un petit aimant
élémentaire. [6]

2. Magnétisme à l'échelle de l'agrégat d'atomes :


Lorsque des atomes s’assemblent, les moments magnétiques de chacun d’eux interagissent
plus ou moins entre eux ce qui conduit, en magnétisme, à classer les matériaux en cinq
grandes catégories : les diamagnétiques, les paramagnétiques, les ferromagnétiques, les
ferrimagnétiques et les antiferromagnétiques. Les alliages ferreux étant ferromagnétiques à
basse température (en dessous de la température de CURIE) et paramagnétique au-dessus
([I.CI.11] Cady, 1946).

a) Le paramagnétisme :

Si les interactions entre les moments magnétiques des atomes sont faibles devant
l’agitation thermique, les interactions deviennent négligeables. En l’absence d’excitation
extérieure, une répartition aléatoire des moments magnétiques élémentaires est obtenue. Dans
le cas d’une excitation magnétique extérieure, les moments magnétiques atomiques tendent à
S’aligner le long des lignes de champ magnétique extérieur. L’aimantation est proportionnelle
à l’excitation appliqué H.
M =  H (1)
 Représente la susceptibilité magnétique (nombre sans dimension).
Le paramagnétisme est sensible à la température. La susceptibilité initiale est positive et devient
infinie au zéro absolu. Elle décroît lorsque la température augmente.

b) Le ferromagnétisme :

Si la température est relativement faible et si les moments atomiques des atomes sont
relativement importants (cas du fer et du nickel à température ambiante), lors d’un rassemblement
d’atomes (agrégat), les moments magnétiques ont tendance à s’arranger parallèlement entre eux et
il en résulte pour l’agrégat une aimantation spontanée.
L’induction magnétique B représente l’état magnétique en fonction de l’environnement
Magnétique exprimé par le champ H et de son état d’aimantation exprimé par M.

B = 0 ( H + M ) (2)

Avec : 0 = 4 10−7 Henry  m −1 la perméabilité du vide.


La perméabilité m, relie l’induction magnétique résultante au champ magnétique appliqué :
B =  H = 0 (1 +  ) H = 0 r H (3)

8
Avec :  r Perméabilité relative (sans dimension).
L’aimantation spontanée dépend de la température ; elle décroît si la température augmente. Au-
dessus de la température de CURIE, le matériau retrouve un comportement paramagnétique. [6]

Figure 5:Types de magnétisme (Cas du fer )

3. Ferromagnétisme à l'échelle macroscopique :

Pour le Fer, qui cristallise dans le système cubique centré, l’alignement des moments
magnétiques se fait évidemment dans des directions présentant une grande densité d’atomes
Directions de type (1,0,0) appelées « directions de facile aimantation » . Il faut noter que,
pour un même cristal cubique centré, il existe trois directions équivalentes. Un cristal
ferromagnétique devrait donc être caractérisé par une aimantation spontanée. Or, les
échantillons macroscopiques mêmes monocristallins peuvent être complètement désaimantés.
Pour expliquer ce phénomène, WEISS introduit le concept de domaines.

A ce stade, la matière ferromagnétique présente donc une microstructure magnétique à une


échelle légèrement inférieure à celle cristalline. Elle est composée de domaines élémentaires
appelés domaines de WEISS au sein desquels l’aimantation est orientée selon l’une ou l’autre
des directions de facile aimantation.

9
En l’absence de champ appliqué et de toute autre sollicitation extérieure, il y a statistiquement
équipartition du volume des domaines entre les diverses directions ; à l’échelle
macroscopique, l’aimantation résultante est donc bien nulle, comme il est observé.

Ce concept, introduit par WEISS, s’est avéré correspondre à la structure réellement observée
depuis par différentes techniques. La figure 6 représente un cristal de fer; il est divisé en
vastes domaines principaux de direction de magnétisations antiparallèles. Ils sont terminés par
des domaines plus petits dits de fermeture. Les domaines sont séparés par des parois (parois
de BLOCH.

Quand les directions de magnétisation des domaines contigus sont antiparallèles, on dit que la
paroi est à 180° quand les directions sont perpendiculaires on dit que la paroi est à 90°. [6]

VI. Application de la théorie des domaines à la magnétostriction :

Un métal ferromagnétique porté à une température inférieur à sa température de Curie aura


une tendance naturelle à se subdivisé en domaines.
Ce phénomène permet en effet de diminuer l’énergie totale du système. Les domaines sont
des ensembles de moment magnétiques orientés à peu près dans une même direction, ils
possèdent chacun une magnétisation spontanée𝐼𝑠 .
Lorsque le matériau n’est pas magnétisé, la résultante général de tous les vecteurs de
magnétisation et nulle.
Ces vecteurs ne peuvent prendre qu’un nombre limités de directions par rapport aux axes du
cristal, ce sont les directions de magnétisation « facile ».
Ceci s’explique par le recouvrement d’orbitales électroniques dissymétriques dans une
structure cristalline donnée et porte le nom d’anisotropie ferromagnétique.
Considérons le passage d’un ferromagnétique de l’état « vierge » (H = 0, I = 0) à l’état
saturé.

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La magnétisation nulle correspond à un minimum d’énergie totale du système (fig. 8) . Un
champ faible va accroître la magnétisation en permettant une augmentation de volume des
domaines dont les vecteurs de magnétisation sont du point de vue énergétique,
favorablement orientés par rapport au champ.
Cette augmentation du volume se faisant au détriment d’autres domaines moins bien orientés,
cela revient finalement à un déplacement de frontière entre domaines adjacente. Du point de
vu microscopique, ce déplacement consiste en une rotation de moments magnétiques localisée
à l’épaisseur de la frontière (fig. 9)

Il peut être traité comme un phénomène mécanique, en considérant la frontière comme une
masse soumise à des forces d’inertie et à du frottement :

Ou: x représente le déplacement de la frontière


m est la masse par unité de surface de frontière

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β est un coefficient de frottement visqueux
k est le coefficient de rigidité
H est le champ coercitif.
On a pu ainsi estimer la masse à 10−10 gr/𝑐𝑚2 et déterminer qu’elle atteint sa vitesse de
régime en 10−9 sec environ.
On a pu aussi photographier des domaines, ou du moins une image de
ceux-ci, en couvrant le matériau à étudier d’une suspension colloïdale
réagissant différemment suivant l’état de magnétisation du matériau ;
l’étude de plaquesmincesde𝐵𝑎 𝐹𝑒12 𝑂19 , par exemple, a permis de
mesurer des largeurs de domaines comprises entre 1 et 10 μm lorsque le
matériau est à l’état non magnétisé ; cette largeur croit jusqu’à plusieurs
dizaines de μm en cours de magnétisation. Sur des cristaux de fer
(contenant quelques% de Si), on a mesuré des largeurs dont l’ordre de
grandeur peut être de 0,1 mm et d'avantage.
Les défauts et les tensions internes de 1’échantillon conduisent à une
courbe assez irrégulière pour 1’énergie de la frontière en fonction de
sa position (fig.10).

Figure 10:Energie (en ordonnée) de la frontière en fonction de sa position (en abscisse)

Pour H = 0, la frontière se trouve à une position d’équilibre, c’est-


à-dire en un minimum de cette courbe(fig.10A). L’application d’un champ
magné- tique assez faible produit un déplacement réversible de la frontière
parce que celle-ci reste dans la partie « parabolique » de la courbe autour de
sa position d’équilibre initiale (fig. 10A’). Ce n’est que lorsque la
frontière passe à un autre minimum que le déplacement est
irréversible (fig. 10B). De la résulte le phénomèned’hystérésis.
Finalement, la frontière est captée dans un piège assez profond
pour qu’on ne puisse plus la déplacer (fig. 10C). Mais on peut encore
augmenter la magnétisation dans une certaine mesure, grâce à la rotation

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du vecteur de magnétisation de certains domaine en dehors de leur
direction de magnétisation « facile » et dans la direction du champ
appliqué (fig.8C).
On constate sur la courbe de magnétostriction (λ) d’un échantillon de
fer poly cristallin, une extension qui se produit pour les mêmes valeurs
du champ pour lesquelles on observe les déplacements des frontières.
Cette extension s’arrête au point d'inflexion de la courbe de
magnétisation et fait ensuite place à une contraction. Celle-ci ne prend fin
qu’arrivée à une valeur du champ correspondant au second point
d’inflexion de la courbe de magnétisation pour lequel les rotations sont
terminées. La valeur de λ en ce point est appelée magnétostriction de
saturation λ𝑠 .Durant tout ce processus, le volume de l'échantillon est resté
sensiblement constant.
L’app1ication d’un champ supérieur à 1000 Oersteds permet encore
d’augmenter très faiblement la magnétisation par l’accroissement de la
magnétisation spontanée des domaines eux-mêmes (fig. 8D). On
remarque alors une augmentation du volume de l’échantillon ( Δ 𝜈𝜈= ⍵)
entrainant une augmentation concomitante de la magnétostriction λ, de
telle manière que l’on ait la relation ⍵ ≈ 3λ. Ce phénomene est de
nature différente de celle des deux précédents qui ne concernaient que
l’alignement des vecteurs des domaines de magnétisation. [7]

VII. Théorie de la magnétostriction dans les cristaux :

Dans le développement qui suit le champ magnétique appliqué est pris parallèle à la
direction d’observation.
Considérons dans un réseau cristallin un point 𝐏𝟎 dont la distance à un point fixe du
réseau est r0 et les composantes (𝒙𝟎 ,𝒚𝟎 ,𝒛𝟎 ). Si le réseau subit une déformation
homogène,𝐏𝟎 se retrouvera au point P de composantes (x, y, z) et à une distance r du
point fixe O.

Figure 11 : Déformation homogène du réseau

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Ces nouvelles composantes peuvent s’écrire :

Ou [𝑒𝑖𝑗 ] est le tenseur symétrique de déformation (𝑒𝑖𝑗 = 𝑒𝑗𝑖 ).

Introduisons les cosinus directeurs du point 𝐏𝟎 :

On obtient :

Et donc

Alors :

D’où on tire par un développement :

Ou

La déformation en volume y correspondant est :

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On obtient ainsi une expression de la magnétostriction en fonction des composantes
du tenseur de déformation et des cosinus directeurs de la direction d’observation.

En faisant l’hypothèse que la déformation dépend de la direction du vecteur de


magnétisation spontanée par rapport aux axes du cristal on peut écrire :

Où les ⍺𝑖 sont les cosinus directeurs du vecteur de magnétisation par rapport aux axes
du cristal. La forme de la fonction f doit être déterminée par les exigences de la
symétrie du réseau. La procédure habituelle est d’exprimer l’énergie totale du cristal
et de déterminer ensuite les conditions d’équilibre en imposant que cette énergie soit
minimum

Celle-ci est composée de trois parties :


o EK : l’énergie d’anisotropie du cristal qui ne dépend que des 𝛼𝑖

o EL : l’énergie élastique qui ne dépend que des 𝑒𝑖𝑗 .


o EM : l’énergie de magnétostriction qui est supposée être à la fois fonction des
𝑒𝑖𝑗 et des 𝛼𝑖 et qui, de ce fait, représente l’interaction entre les énergies
anisotropie et élastique.

On peut donc écrire formellement :

L’énergie étant un scalaire et donne indépendante du choix des axes,


chacun de ces termes doit satisfaire les exigences de la symétrie du cristal.
En d’autres termes, les quantités indicées, a, b, c, doivent être invariantes
1orsqu’elles sont soumises aux opérateurs de symétrie du cristal étudié. Elles
doivent obéir aux transformations de la forme:

Ou les𝐏𝐢𝐩 …sont les opérateurs de symétrie pour le type particulier de cristal


étudié.

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En général, la symétrie impose une limitation sur le nombre de constantes indépendantes.
Pour les cristaux cubiques (Fer, Nickel) 1’expression de la magnétostriction prend
alors la forme :

L’usage veut que l'on mesure la magnétostriction à partir d’un état hypothétique
démagnétisé pour lequel λ est arbitrairement posé égal à zéro. Cet état est défini
comme celui dans lequel les vecteurs des domaines de magnétisation sont
uniformément distribués dans l’espace.
Alors :

D’où :

Qui est 1’équation de la magnétostriction à deux constantes 𝑏1 et 𝑏2 .


Elle ne tient pas compte de la différence entre les réseaux cubiques
centrées (Fe) et cubiques à faces centrées(Ni).

Cette différence est mise en évidence dans 1’approximation à 1’ordre


supé- rieur. On en obtient 1’équation (à 5 constantes𝑏𝑖 ) en ajoutant un
terme

ÀEM et en procédant comme précédemment.

Une Equation un peu plus générale a été calculée par Mason qui a
égale- ment tenu compte des effets morphiques en ajoutant a 1’énergie
totale des termes d’énergie morphique de la forme :

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Ceux-ci tiennent compte du fait que le cristal distordu ne peut
plus tout à fait être considéré comme un réseau cubique. Ces termes
sont négligeables pour les métaux ferromagnétiques, ils ne doivent être
pris en considération que pour certains composés ferromagnétiques
non-métalliques.
Pour les cristaux hexagonaux (Cobalt), 1’équation de
magnétostriction au premier ordre contient quatre constantes. Le terme
hexagonal caractéristique n’apparait que dans l’équation à onze
constantes.

Les valeurs des constantes magnétostrictives calculées par cette


théorie phénoménologique sont en général en accord satisfaisant avec les
valeurs expérimentales. De meilleurs résultats peuvent cependant être
obtenus par la mécanique quantique qui tient compte explicitement de
1’énergie d’échange ; ce terme d’énergie traduit 1’indiscernabi1ité de
deux électrons proches 1’un de 1’autre.
Mais ces calculs sont considérablement plus compliqués ; la
formule de la magnétostriction fait intervenir des fonctions d’onde et
comporte deux termes principaux : le premier représente le couplage spin-
spin, le second 1’interaction perturbatrice spin-orbite. Elle a cependant
l’avantage d’établir une relation de proportionnalité entre la
magnétostriction λ et le carré de la magnétisation𝐼 2 . [7]

VIII. Applications :

Les principaux usages de la magnétostriction concernent :


Les matériaux piézoélectriques et magnétostrictifs permettent d’obtenir des actionneurs et des
capteurs très précis (voir ressources « Capteurs et chaîne d’acquisition » et « Capteurs pour la
mesure de courant ») ; ce sont en outre des générateurs et des récepteurs d’ondes acoustiques.
Ils permettent d’émettre ou de capter des sons de basses fréquences en milieu sous-marin et
des ultrasons dans des applications industrielles.

L'émission de sons à basse fréquence en milieu sous-marin (sonar)


La génération d'ultrasons (applications médicales ou industrielles)
La réalisation de moteurs linéaires (utilisé par exemple sur machine-outil)
La mesure de force ou de couple
Le contrôle actif du bruit et des vibrations, en utilisant simultanément l'effet
inverse pour la mesure des vibrations, et l'effet direct pour effectuer l'action
correctrice. [8]

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Quelques dispositifs :

Transducteur magnétostrictif :

Un transducteur magnétostrictif est


typiquement constitué d'un solénoïde traversé
par un courant d'excitation servant à générer un
champ magnétique variable, à l'intérieur duquel
se trouve placé un barreau en matériau
ferromagnétique, le tout étant enfermé dans un
cylindre assurant la fermeture du circuit
magnétique. Afin d'assurer des déplacements
bidirectionnels, une magnétisation statique du
matériau est obtenue soit au moyen
d'un aimant permanent, soit en faisant circuler
dans le solénoïde un courant continu qui vient
se superposer au courant d'excitation variable.
Figure 12 : Schéma de principe d'un
transducteur magnétostrictif

D'autre part, une précontrainte mécanique est généralement appliquée au barreau


ferromagnétique au moyen d'un boulon, ceci afin de faire travailler le transducteur en
compression et ainsi toujours garantir la transmission des efforts mécaniques à l'interface du
transducteur et de la charge appliquée.
Les matériaux ferromagnétiques employés peuvent être le fer, le nickel, ou
des alliages aluminium-fer (alfenol) ou nickel-cobalt, bien que le matériau le plus
couramment utilisé soit le Terfenol-D, du fait de ses bonnes performances
magnétostrictives.[1]

Objet connecté à distance :

Le premier succès est la télécommande Zenith space commander, Elle émet des ultrasons
pour communiquer avec le récepteur TV .Cette onde ultrasonore est obtenue grâce à la

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pression mécanique sur un bouton : celui-ci actionne un petit marteau qui fait vibrer une barre
métallique à une fonction définie détectée par le poste de TV. [9]

Capteur de force :

Une modification de la contrainte dans le Tefnol D induit une modification de son


aimantation. Il est alors possible à l’aide d’une bobine de détection de mesurer les variations
d’aimantation et donc de force. [10]

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Conclusion :
La magnétostriction désigne la propriété que possèdent les matériaux ferromagnétiques de se
déformer en fonction de l'orientation de leur aimantation, par exemple sous l'influence d'un
champ magnétique.
Elle fut découverte en 1842 par le physicien anglais Joule, qui constata l’allongement d’un
barreau de fer dans la direction du champ magnétique auquel il est soumis. Ainsi ce
phénomène magnétostrictif direct est aussi appelé la magnétostriction de Joule(ou effet Joule
longitudinal).
Les militaires furent les premiers à utiliser des matériaux magnétostrictifs pendant la seconde
guerre mondiale pour les sonars des sous-marins.
Vers 1950, les capteurs et transducteurs magnétostrictifs furent remplacés par des matériaux
piézo-électriques à cause de leurs faibles performances à cette époque.
En 1974,Clark un américain découvrit un alliage dit Tefnol-D dont les performances en
déformation sont environ deux fois plus importantes en comparaison avec les meilleurs
matériaux piézo-électriques.
La magnétostriction est une grandeur peut être calculée à l'aide du coefficient de
magnétostriction longitudinale dit coefficient de magnétostriction de Joule.
L’origine de la magnétostriction et de toutes propriétés magnétiques des corps est les
moments magnétiques atomiques qui résultent du mouvement des électrons autour du noyau.
Sur l’échelle mésoscopique, lorsque les atomes s’assemblent, les moments magnétiques de
chacun d’eux interagissent plus ou moins entre eux ce qui conduit, en magnétisme, à classer
les matériaux en plusieurs catégories grandes catégories.

Parmi ces catégories les matériaux ferromagnétiques qui se distinguent de présenter cet effet
de magnétostriction, grâce à leur structure en domaines de WEISS.

Cet arrangement en domaines magnétiques qui dicte le comportement magnétique


macroscopique des matériaux ferromagnétiques.

Le développement mathématique théorique d’un certain nombre d’équations liées au cas de


réseau cristallin cubique a conduit à une formule théorique pour calculer la constante
magnétostrictive.
Les valeurs des constantes magnétostrictives calculées par cette théorie phénoménologique
sont en général en accord satisfaisant avec les valeurs expérimentales. De meilleurs résultats
peuvent cependant être obtenus par la mécanique quantique, mais ces calculs sont plus
compliqués.

20
Références:

[1] Pierre Harteman, Effets et matériaux magnétostrictifs, Ed. Techniques de


l'ingénieur, 2012
[2]
https://eduscol.education.fr/sti/sites/eduscol.education.fr.sti/files/ressources/pedagogique
s/9363/9363-piezoelectricite-et-magnetostriction-ensps.pdf
[3] http://lgros.chez-alice.fr/chapii.htm
[4] http://www.cedrat-technologies.com/fr/technologies/actionneurs.html
[5] : N. Galopin, Modélisation et caractérisation de matériaux actifs pour la conception de
dispositifs magnéto-électriques. (2007). http://hal.archives-ouvertes.fr/tel-00274483/
[6] file:///C:/Users/Tshiba/Desktop/Mr%20Edeai/chapitre1.pdf
[7] VAN RUYMBEKE M. : Piézoélectricité et Géodésie. Ciel et Terre. Vol. 88, N° 2,1972.
[8] Pierre Harteman, Effets et matériaux magnétostrictifs, Ed. Techniques de
l'ingénieur, 2012
[9] M.R.Onal. « EREAN-European Rara Earth (Magnet) Recycling Network-a FP7 Marie –curie
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[10] R.Andreescu, « Sensors-Novembre 2004-A Magnetostrive Totque Sensor »,2004.

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